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Document 52021IP0347

    Résolution du Parlement européen du 7 juillet 2021 sur le vieillissement de la population du vieux continent — possibilités et enjeux liés à la politique du vieillissement pour l’après-2020 (2020/2008(INI))

    JO C 99 du 1.3.2022, p. 122–145 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    1.3.2022   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 99/122


    P9_TA(2021)0347

    Vieillissement de la population du vieux continent — possibilités et enjeux liés à la politique du vieillissement après 2020

    Résolution du Parlement européen du 7 juillet 2021 sur le vieillissement de la population du vieux continent — possibilités et enjeux liés à la politique du vieillissement pour l’après-2020 (2020/2008(INI))

    (2022/C 99/13)

    Le Parlement européen,

    vu les articles 6, 153, 156 et 174 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

    vu la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (la «charte»), et notamment ses articles 21, 23, 24, 25, 26, 31, 32, 33, 34 et 35,

    vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées,

    vu l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne selon lequel le principe de non-discrimination en raison de l’âge, comme cas spécifique relevant de l’égalité de traitement, est un principe général du droit de l’Union (1),

    vu les conclusions du Conseil du 7 juin 2010 sur le vieillissement actif,

    vu les conclusions du Conseil du 9 septembre 2020 sur les droits de l’homme, la participation et le bien-être des personnes âgées à l’ère numérique,

    – vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable des Nations unies,

    vu la déclaration politique et le plan international d'action de Madrid sur le vieillissement, adopté lors de la deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement, du 8 au 12 avril 2002,

    vu la déclaration ministérielle adoptée lors de la quatrième conférence ministérielle de la Commission économique pour l’Europe des Nations unies sur le vieillissement à Lisbonne, le 22 septembre 2017, intitulée «Une société durable pour tous les âges: profiter des perspectives offertes par l’allongement de la durée de vie»,

    vu le rapport de l'experte indépendante des Nations unies chargée de promouvoir l'exercice par les personnes âgées de tous les droits de l'homme, relatif à l’incidence de la maladie à coronavirus (COVID-19) sur l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, présenté lors de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies le 21 juillet 2020,

    vu le socle européen des droits sociaux,

    vu la Décision no 940/2011/UE du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2011 relative à l'Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle (2012) (2) et la communication initiale de la Commission du 6 septembre 2010 à cet égard (COM(2010)0462),

    vu la recommandation du Conseil du 19 décembre 2016 intitulée «Parcours de renforcement des compétences: de nouvelles perspectives pour les adultes» (3),

    vu la recommandation du Conseil du 22 mai 2018 relative aux compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (4),

    vu ses résolutions du 7 septembre 2010 sur le rôle des femmes au sein d’une société vieillissante (5) et du 15 novembre 2018 sur les services de soins dans l’Union européenne pour une meilleure égalité des genres (6),

    vu sa résolution du 11 novembre 2010 sur le défi démographique et la solidarité entre les générations (7),

    vu sa résolution du 26 mai 2016 sur la pauvreté: une perspective de genre (8),

    vu sa résolution du 13 septembre 2016 sur la mise en place de conditions sur le marché du travail favorisant l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée (9),

    vu sa résolution du 14 juin 2017 sur la nécessité d’une stratégie de l’Union européenne pour éradiquer et prévenir l’écart entre les pensions de retraite des hommes et des femmes (10),

    vu sa résolution du 14 novembre 2017 sur le déploiement des instruments de la politique de cohésion par les régions pour faire face au changement démographique (11),

    vu sa position adoptée en première lecture le 28 mars 2019 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant «Erasmus+»: le programme de l’Union pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport, et abrogeant le règlement (UE) no 1288/2013 (12),

    vu la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail (13), qui établit le principe de l’absence de discrimination fondée sur la religion ou les convictions, le handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle, en ce qui concerne l'emploi et le travail,

    vu la proposition de directive du Conseil sur la mise en œuvre du principe de l'égalité de traitement entre les personnes sans distinction de religion ou de convictions, de handicap, d'âge ou d'orientation sexuelle présentée par la Commission le 2 juillet 2008 (COM(2008)0426) et la position du Parlement du 2 avril 2009 à ce sujet (14),

    vu la communication de la Commission du 12 octobre 2006 intitulée «L’avenir démographique de l’Europe, transformer un défi en opportunité» (COM(2006)0571),

    vu le rapport de la Commission du 15 décembre 2006 intitulé «European Economy — the impact of ageing on public expenditure: projections for the EU-25 Member States on pensions, healthcare, long-term care, education and unemployment transfers (2004-2050)»,

    vu le rapport de la Commission et du Comité de la protection sociale auprès des ministres siégeant au Conseil «Emploi et Affaires sociales» du 7 octobre 2014 intitulé «Adequate Social Protection for Long-Term Care Needs in an Ageing Society»,

    vu la communication de la Commission du 26 avril 2017 intitulée «Initiative visant à promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants qui travaillent» (COM(2017)0252),

    vu le rapport de la Commission du 24 novembre 2017 intitulé «The 2018 Ageing Report: Underlying Assumptions & Projection Methodologies»,

    vu le document interinstitutionnel de la Commission du 25 mai 2018 intitulé: «The 2018 Ageing Report: Economic & Budgetary Projections for the 28 EU Member States (2016-2070)»,

    vu la communication de la Commission du 5 mars 2020 intitulée «Une Union de l’égalité: stratégie en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025» (COM(2020)0152),

    vu le rapport de la Commission du 17 juin 2020 sur les conséquences de l’évolution démographique (COM(2020)0241),

    vu le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 1er avril 2002 intitulé «Active ageing: a Policy Framework»,

    vu le rapport de l’OMS du 1er octobre 2007 intitulé «Global Age-Friendly Cities: A Guide»,

    vu le rapport de l’OMS du 30 septembre 2015 sur le vieillissement et la santé,

    vu la stratégie mondiale et le plan d’action de l’OMS sur le vieillissement et la santé pour la période 2016-2020 et la décision des Nations unies de proclamer la décennie 2021-2030 décennie pour le vieillissement en bonne santé,

    vu les principes des Nations unies pour les personnes âgées adoptés par la résolution 46/91 de l’Assemblée générale du 16 décembre 1991,

    vu l’indice de surveillance du vieillissement mondial 2015 des Nations unies,

    vu le rapport des Nations unies de 2019 sur le vieillissement de la population mondiale,

    vu l’importance essentielle accordée au vieillissement actif dans la stratégie Europe 2020,

    vu la stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience,

    vu l’Equality Act de 2010 du Royaume-Uni, qui rend illégale la discrimination contre les personnes fondée sur la réassignation sexuelle, l’orientation sexuelle et le sexe,

    vu la directive (UE) 2019/1158 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et des aidants et abrogeant la directive 2010/18/UE du Conseil (15) (directive «équilibre entre vie professionnelle et vie privée»),

    vu l’article 54 de son règlement intérieur,

    vu l’avis de la commission de l’agriculture et du développement rural,

    vu la position sous forme d’amendements de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres,

    vu le rapport de la commission de l’emploi et des affaires sociales (A9-0194/2021),

    Observations générales

    A.

    considérant que le vieillissement de la population européenne est un phénomène démographique qui se traduit à la fois par une diminution des taux de fécondité et de mortalité et par une augmentation de l’espérance de vie;

    B.

    considérant que la population de l’Union européenne diminue; qu’en 1960, les habitants de l’Union représentaient 13,5 % de la population mondiale, en 2018, ils représentaient 6,9 % et cette proportion devrait représenter quelque 4 % d’ici 2070 (16); que cette situation est liée, entre autres facteurs, à une baisse des taux de natalité dans l’Union par rapport à d’autres régions du monde, ce qui entraîne un vieillissement de la population ayant une incidence sur la composition par âge et les parts relatives des différentes tranches d’âge et contribue à l’inversion de la pyramide démographique; que la transition démographique est un phénomène universel et que la diminution de la part de l’Union dans la population mondiale reflète un début plus précoce de ce processus mondial (17); que la participation active des personnes âgées dans la société ne devrait pas être sous-estimée; que plus de 20 % des personnes de 65 à 74 ans et environ 15 % des personnes de 75 ans et plus participent à des activités bénévoles formelles et/ou informelles (18);

    C.

    considérant que la situation démographique actuelle a de graves répercussions sur la cohésion sociale, économique et territoriale de l’Union; qu’il importe que l’Union intègre les questions démographiques dans tous ses domaines d’action; que, selon les prévisions, la population en âge de travailler (15-64 ans) devrait considérablement diminuer, passant de 333 millions en 2016 à 292 millions en 2070; que les personnes de 80 ans ou plus devraient représenter 14,6 % de la population en 2100 (19);

    D.

    considérant que l’égalité entre les hommes et les femmes, reconnue dans les traités et dans la Charte, constitue une valeur fondamentale de l’Union, et que l’Union s’est engagée à en tenir compte dans tous ses domaines d’activité;

    E.

    considérant que la longévité est une réalisation collective remarquable, soutenue par des progrès notables en matière de développement économique et social et de santé, qui ont considérablement amélioré la qualité de vie et contribué à une augmentation de 10 ans de l’espérance de vie moyenne des hommes et des femmes au cours des 50 dernières années; que l’espérance de vie devrait passer de 78,3 à 86,1 ans pour les hommes et de 83,7 à 90,3 ans pour les femmes entre 2016 et 2070; que l’augmentation de l’espérance de vie moyenne doit être considérée, en toute circonstance, comme un facteur d’évolution de la civilisation et jamais comme une contrainte; que les données disponibles montrent qu’en 2018, l’espérance de vie en bonne santé estimée était de 64,2 ans pour les femmes et de 63,7 ans pour les hommes (20); que, toutefois, l’écart entre l’espérance de vie et les années de vie en bonne santé est préoccupant et qu’il convient de se pencher d’urgence sur cette question;

    F.

    considérant que vivre plus longtemps en meilleure santé est précieux tant pour les individus que pour les sociétés, et crée de nouvelles opportunités de participation et d’inclusion des personnes âgées dans la vie économique et sociale; que l’engagement social à un âge plus avancé contribue en retour à la santé et au bien-être individuels; qu’il existe une corrélation entre la longévité et la position sociale; que la participation à différentes activités sociales, comme le bénévolat, le sport et les hobbies, ainsi que les contacts réguliers avec la famille et les amis ont bien souvent des répercussions positives sur l’état de santé général des personnes âgées et contribuent à prévenir l’isolement;

    G.

    considérant que l’évolution démographique naturelle au sein de l’Union est négative depuis 2012, enregistrant plus de décès que de naissances dans l’Union, respectivement 4,7 millions et 4,2 millions en 2019; que le taux de fécondité est en baisse dans l’Union et est tombé à 1,55 en 2018; que cette situation est liée à divers facteurs, notamment l’amélioration de la santé et l’augmentation du niveau d’éducation (21), mais aussi la situation socio-économique générale, y compris l’incertitude et la baisse des revenus, qui touchent tous les groupes, mais surtout les jeunes, en particulier au regard de la qualité de vie, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de la planification de la vie; que l’évolution démographique pourrait avoir une incidence sur la viabilité économique et sociale de l’Union à moyen et à long terme; que l’accès à des services publics de qualité joue un rôle déterminant dans la qualité de vie; que les répercussions économiques et sociales des changements démographiques mettent en lumière la nécessité de renforcer les systèmes de sécurité sociale et de soins de santé;

    H.

    considérant que des recherches mettent en évidence la corrélation entre les taux de fécondité et les politiques qui encouragent de meilleures possibilités d'emploi, des conditions de travail et de vie décentes, des modalités de travail flexibles, un soutien familial correct, une aide financière pendant le congé de maternité, de paternité et parental, des structures d'accueil de qualité pour les enfants dès les premières années et une répartition plus égale des responsabilités de prise en charge entre les hommes et les femmes;

    I.

    considérant que les taux d’emploi à temps partiel sont plus élevés pour les femmes (31,3 %) que pour les hommes (8,7 %) et touchent également les femmes âgées (49,8 % d’hommes âgés contre 64,1 % de femmes âgées); qu’en 2018, le nombre d’heures de travail habituel dans l’EU-28 s’élevait en moyenne à 30,3 heures par semaine pour les hommes de 65 à 74 ans et 24,1 heures par semaine pour les femmes de la même catégorie d’âge, et que les hommes faisaient partie de la population active en moyenne pendant 38,6 ans contre 33,7 ans pour les femmes (22);

    J.

    considérant que la suppression des disparités d’emploi entre les hommes et les femmes dépend de la réalisation des droits sociaux fondamentaux et de la mise à disposition de services sociaux de base;

    K.

    considérant que le taux d’emploi des femmes de 55 à 64 ans est inférieur à celui des hommes (52,4 % pour les femmes contre 65,4 % pour les hommes), et que les femmes sont plus susceptibles de fournir des services informels de soins à domicile (23);

    L.

    considérant que le nombre total de personnes en âge de travailler (15-64 ans) se réduira de 20,8 millions dans l’Union au cours de la période comprise entre 2005 et 2030, à mesure que la génération issue du baby-boom partira à la retraite, et que de ce fait les systèmes de santé et de retraite des États membres seront soumis à une charge plus importante; que la proportion totale de personnes dépendantes devrait atteindre 57 % d’ici 2100, soit près du double du chiffre de 2019 (31 %);

    M.

    considérant que l’âge médian dans l’EU-28 a augmenté, passant de 38,3 ans en 2001 à 43,1 ans en 2018 (24); qu’en 2018, 19 % des citoyens de l’Union avaient 65 ans ou plus et que leurs besoins devraient être pris en compte dans le processus décisionnel politique aux niveaux européen, national et régional;

    N.

    considérant que la vie s’accompagne de changements tels que la perte d’un partenaire, de parents ou d’amis, la dégradation de la santé et l’évolution des habitudes, des modes de travail et de la situation financière; que les personnes âgées sont particulièrement exposées aux phénomènes d’exclusion sociale et d’isolement; qu’un nombre croissant d’adultes dans l’Union souffrent d’isolement social (75 millions de personnes, soit 18 % de la population); que le risque d’isolement social est le plus élevé parmi les personnes âgées, alors que le sentiment de solitude est le plus important dans le groupe d’âge des 26-45 ans (25);

    O.

    considérant que plus de 50 % des aidants de moins de 65 ans combinent l’aide et leur emploi; que, comme la Commission le souligne souvent, les responsabilités familiales constituent l’une des principales raisons des faibles taux de participation au marché du travail des femmes, car elles réduisent leur temps de travail ou abandonnent complètement leur emploi rémunéré, engendrant pour l’Europe une perte de 370 milliards d’euros par an; que les estimations indiquent que 80 % de l’ensemble des soins dans l’Union sont assumés par des aidants qui sont pour la plupart des femmes (75 %), ce qui signale l’existence d’un écart en matière de soins entre les sexes influençant fortement l’écart entre les pensions des hommes et des femmes; que la prise en charge par des aidants en l’absence de contrat de travail formel pose particulièrement problème, car cela les laisse en dehors du marché du travail et de toute possibilité de régularisation; que ce type de situation engendre un double effet négatif, à savoir d’une part que ces aidants (essentiellement des femmes) sont souvent mal payés, manquent de protection sociale, ne paient pas de charges sociales, et, par conséquent, ne perçoivent aucune pension à la fin de leur carrière, ou perçoivent uniquement la pension minimale, et d’autre part, que ce type de situation a un effet négatif sur l’État et ses institutions compétentes qui sont privés de charges et de cotisations sociales payées par les employeurs et les employés;

    P.

    considérant que des personnes handicapées ou appartenant à une minorité ethnique, raciale, linguistique, sexuelle ou autre de tout âge ont dissimulé ou dissimulent une partie de leur identité par peur ou menace de rejet ou d’abus; que les personnes âgées handicapées ou d’origine raciale, ethnique ou sociale, de caractéristiques génétiques, de langue ou d’orientation sexuelle différentes sont davantage victimes de discrimination, de stigmatisation et de procédures non consensuelles et encourent un risque plus élevé d’exclusion sociale;

    Q.

    considérant que la COVID-19 a également une incidence majeure sur la démographie; que de nombreuses personnes âgées sont décédées, et que, comme certaines études le soulignent, la COVID-19 a eu une incidence considérable sur l’évolution démographique de l’Union, telle qu’une diminution de l’espérance de vie ou en matière de la planification familiale;

    R.

    considérant que l’incidence des différences entre les hommes et les femmes en matière de santé et d’inégalités de santé liées aux facteurs socioculturels devrait être dûment prise en considération lors de l’élaboration de nos politiques en matière de vieillissement; que certaines maladies et affections associées à l’âge ont une incidence différenciée sur les hommes et les femmes, telles que la dépression ou les maladies cardiovasculaires; que certaines maladies et affections touchent davantage les femmes que les hommes, telles que la maladie d’Alzheimer ou la démence, le cancer du sein, l’incontinence, l’ostéoporose et l’ostéoarthrite; que la fréquence de telles conditions augmentera dans nos sociétés vieillissantes;

    S.

    considérant que le changement démographique n’a pas un effet uniforme sur tous les pays et régions mais a une plus grande incidence sur les régions qui sont déjà à la traîne, ce qui renforce les inégalités territoriales et sociales existantes; que les régions rurales, périphériques et ultrapériphériques, y compris les îles, sont les plus touchées par le dépeuplement, principalement chez les jeunes et les femmes, ce qui se traduit par une proportion croissante de personnes âgées sur place, ce qui pourrait accroître le risque d’isolement social; que la population rurale de certaines régions est moins susceptible d’être exposée au risque de pauvreté et d’exclusion sociale que la population urbaine (26);

    T.

    considérant qu’entre 2010 et 2030, le nombre de personnes d’âge avancé (80 ans ou plus) augmentera de 57,1 % (27), ce qui aura des conséquences importantes pour les systèmes de sécurité sociale;

    U.

    considérant que les mesures de confinement liées à la COVID-19 et la récession économique ont eu un effet disproportionné sur les femmes en raison du partage inégal des responsabilités en matière de soins, de la spécialisation sectorielle et de l’augmentation de la violence domestique;

    V.

    considérant que pendant la période comprise entre 2000 et 2015, la population âgée de 60 ans et plus a augmenté de 68 % dans les villes et de 25 % dans les zones rurales de l’Union;

    W.

    considérant que, selon les prévisions de l’Observatoire en réseau de l'aménagement du territoire européen, d’ici 2050, la population des agglomérations européennes augmentera de 24,1 millions pour constituer près de la moitié de la population européenne, tandis que la population des zones rurales diminuera de 7,9 millions de personnes;

    X.

    considérant que les femmes âgées sont davantage susceptibles que les hommes âgés d’être confrontées à des difficultés majeures d’accès à des produits et services de base, tels que des services de santé, des soins à long terme et un logement décent, en raison de divers facteurs, notamment l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes et l’écart entre les pensions, la plus grande longévité des femmes et la plus grande proportion de femmes âgées vivant seules (28);

    Y.

    considérant que les personnes âgées sont plus susceptibles d’avoir un accès limité à l’internet et d’être moins familières avec les technologies existantes et émergentes; que 35 % seulement des personnes âgées de 55 à 74 ans possèdent des compétences numériques de base, contre 82 % des personnes âgées de 16 à 24 ans (29), et que, par conséquent, les personnes âgées sont plus vulnérables à l’exclusion, y compris l’exclusion numérique; que l’exclusion sociale et numérique des personnes âgées a été exacerbée par le confinement et les mesures sociales prises par les États membres en réponse à la pandémie de COVID-19; que des technologies sans entraves et conviviales peuvent contribuer à surmonter ces défis; que le Conseil s’est attaqué à ce problème en 2020 et a publié des conclusions sur les droits de l’homme, la participation et le bien-être des personnes âgées à l’ère de la numérisation;

    Z.

    considérant que la population a chuté de 15 % dans certaines régions de l’Union entre 1998 et 2018 en raison du dépeuplement rapide et du vieillissement de la population; que le changement démographique rapide engendre des coûts d’ajustement disproportionnés; que près de deux tiers des régions confrontées à une diminution rapide de leur population présentent un faible PIB par habitant (30); que le vieillissement de la population est à l’origine d’une contraction de la population en âge de travailler et peut causer le déclin de communes et de villages dans toute l’Union; que les décisions de fusionner des communes et des villages ou de les intégrer dans d’autres communes ou villes risquent d’entraîner leur disparition pure et simple;

    AA.

    considérant que toutes les politiques traitant des opportunités et des défis démographiques doivent adopter une approche inclusive, juridiquement et scientifiquement fondée, axée sur l’être humain, et doivent respecter les principes d’égalité, en particulier l’égalité des genres et la non-discrimination, et protéger les droits de la femme, y compris les droits en matière de sexualité, de procréation et économiques; que la lutte contre les défis démographiques ne doit en aucun cas porter atteinte aux droits génésiques individuels et à l’indépendance génésique; que l’accès aux services et aux produits de santé sexuelle et génésique est essentiel pour le bien-être physique, mental et social;

    AB.

    considérant que, dans certains États membres, il existe une tendance à instrumentaliser l’évolution démographique afin de remettre en question la santé et les droits sexuels et génésiques, contribuant ainsi au recul des libertés individuelles; que toutes les mesures en matière d’évolution démographique doivent être fondées sur les droits, axées sur les personnes, adaptées et basées sur des preuves, et doivent respecter les droits sexuels et génésiques;

    AC.

    considérant que les politiques et actions de l’Union en matière de vieillissement et de changement démographique doivent être parfaitement alignées sur la stratégie de l’Union en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025; qu’il existe une corrélation étroite entre les défis démographiques et l’intégration de la dimension de genre, ce qui devrait se refléter dans les réponses politiques concernées;

    AD.

    considérant que les statistiques sur l’emploi du temps font apparaître une répartition inégale du travail de prise en charge entre les hommes et les femmes dans toute l’Europe; qu’en dépit d’importantes différences nationales liées à l’étendue des services sociaux et de protection sociale et aux différences dans les taux d’activité des femmes, ces dernières assument une part disproportionnée de la charge des soins aux proches et de la garde d’enfants, ce qui a des implications profondes sur leur participation au marché du travail et sur leur choix d’avoir des enfants;

    AE.

    considérant que l’extrême vieillesse doit également faire l’objet d’une vigilance toute particulière afin d’aider, lorsque cela est nécessaire, les personnes en perte d’autonomie et d’éviter qu’elles n’aboutissent dans des situations d’isolement;

    AF.

    considérant que la proportion de pensionnés de plus de 65 ans à risque de pauvreté dans l’Union augmente progressivement depuis 2013;

    AG.

    considérant que les personnes âgées contribuent à la société et ont continué à le faire pendant la pandémie de COVID-19, notamment en qualité d’employés, de soignants ou de bénévoles; que, par exemple, de nombreux professionnels médicaux plus âgés sont sortis de leur retraite pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie; que des soignants informels, pour la plupart des femmes, ont intensifié leurs efforts pour compenser les services réduits d’éducation, d’accueil de la petite enfance et de soins à long terme pendant la pandémie;

    AH.

    considérant que la population vieillissante peut être une source de savoirs liés aux traditions et à l’alimentation locales, ainsi qu’au mode de vie dans les zones rurales, ce qui peut servir le développement du tourisme local et des entreprises locales;

    AI.

    considérant que la future vision à long terme pour les zones rurales exposera la stratégie de l’Union pour faire face aux conséquences de l’évolution démographique sur notre tissu socio-économique;

    AJ.

    considérant que le renouvellement des générations est l’un des objectifs spécifiques de la politique agricole commune (PAC) pour l’après-2020; que la transmission de savoirs et l’apprentissage intergénérationnel sont essentiels pour accroître la coopération et la solidarité entre les générations et combler ainsi le fossé générationnel;

    Santé et soins

    AK.

    considérant qu’il convient de toujours tenir dûment compte des risques éthiques découlant de l’utilisation de technologies dans le domaine de la santé;

    AL.

    considérant que l’OMS définit le vieillissement en bonne santé comme le processus de développement et de maintien de la capacité fonctionnelle qui garantit le bien-être des personnes âgées; qu’il existe une corrélation entre la santé perçue et le revenu; qu’en 2017, moins d’un tiers (32,4 %) des personnes âgées dans le premier quintile de revenu (20 % de la population ayant les revenus les plus bas) percevaient leur santé comme bonne ou très bonne, contre 54,7 % des personnes âgées faisant partie des 20 % de la population percevant le revenu le plus élevé (31); que les résultats de l’enquête européenne par interview sur la santé indiquent que la plupart des personnes âgées souffrent de maladies ou d’états chroniques, une sur neuf seulement ayant déclaré ne pas être confrontée à ces problèmes, et considérant que de nombreux handicaps apparaissent ou s’aggravent au cours de la vieillesse; que dans l’Union, près de la moitié des personnes âgées (de 65 ans ou plus) ont déclaré rencontrer des difficultés à accomplir au moins une action de la vie quotidienne ou une tâche ménagère (32); que près d’un quart de la population de l’Union a connu des limitations de longue durée dans les activités usuelles du fait d’un problème de santé en 2018 (33); qu’environ 15 % des adultes de 60 ans et plus connaissent des troubles mentaux;

    AM.

    considérant que, dans la plupart des pays développés, les personnes âgées sont considérées comme étant âgées de 65 ans et plus; que le groupe d’âge des 65 ans et plus est très hétérogène, pourvu de différences importantes en matière de santé, de mode de vie, de statut, ainsi que de conditions de vie et sociales; qu’il convient dès lors d’éviter les généralisations; que le fait de se concentrer sur l’âge de 65 ans comme la limite d’âge supérieure pour la collecte des données correspond rarement à la réalité des activités économiques et sociales des personnes âgées, ce qui génère des données incomplètes et imprécises; que nombre d’exercices de collecte de statistiques et de données ne tiennent pas compte des personnes âgées, étant donné qu’il est courant de ne pas recueillir de statistiques relatives aux personnes de plus de 65 ans; que cette pratique n’est plus adéquate compte tenu de la part croissante de la population qui vit à un âge plus avancé;

    AN.

    considérant que, si l’écart entre les hommes et les femmes dans le domaine de l’éducation est favorable aux femmes dans la plupart des pays européens, les femmes sont néanmoins sanctionnées professionnellement par la maternité, tandis que la paternité se traduit par des bonus professionnels au niveau des taux d’activité et des salaires; qu’il est important de montrer les difficultés auxquelles les femmes font face pour rendre compatible la maternité avec la poursuite d’une carrière professionnelle, ce qui réduit les options disponibles pour la maternité et l’évolution de la carrière professionnelle; que jongler entre carrière et maternité se traduit généralement par un report de l’âge de maternité, ce qui réduit le nombre potentiel d’enfants ou se traduit par des femmes sans enfants; que tous ces facteurs font que les taux de fécondité sont inférieurs au taux de remplacement, avec pour conséquence le vieillissement de la population;

    AO.

    considérant que le nombre de personnes qui dépendent de l’assistance d’autres personnes ou qui ont besoin de soins de santé et de soins de longue durée augmente avec l’âge; que la part des personnes ayant besoin de tels services est plus élevée chez les personnes âgées de 80 ans ou plus; que la dépendance est exacerbée par le vieillissement, mais qu’elle est également influencée par d’autres facteurs, tels que les facteurs socio-économiques et environnementaux, ainsi que le niveau d’instruction, les relations interpersonnelles et le bien-être personnel; que ces besoins sont diversifiés et que les solutions pour garantir l’autonomie et l’indépendance de ces personnes diffèrent; que la grande majorité des soins aux personnes âgées dépendantes sont assurés par des aidants informels, généralement des femmes, non rémunérées, âgées de 60 ans ou plus;

    AP.

    considérant que les systèmes de soins informels et formels sont soumis à la pression de l’évolution démographique, aggravée par la pénurie de prestataires de soins formels; qu’une étude d’Eurofound montre la nécessité de prévoir un accès aux soins à domicile ou aux soins de proximité pour les personnes ayant des besoins très peu élevés en soins de longue durée, non seulement pour soutenir les aidants non professionnels et améliorer la qualité de vie des personnes qui reçoivent les soins, mais aussi pour détecter rapidement les besoins émergents et y répondre;

    AQ.

    considérant qu’il n’existe pas de définition unique de la dépendance au sein de l’Union; que l’âge avancé n’est pas nécessairement synonyme de dépendance;

    AR.

    considérant que certaines personnes âgées ne peuvent bénéficier de mesures et de politiques de vieillissement actif en raison de divers facteurs tels que leur lieu de résidence, leur état de santé, leur manque de motivation, l’absence d’habitudes ou de possibilités d’activités physiques, mentales, culturelles ou sociales et de loisirs régulières; que les personnes âgées peuvent également rencontrer des difficultés pour accéder aux centres sportifs, culturels et de réhabilitation physique et qu’elles doivent faire face à des contraintes financières ou à l’absence ou bien à l’insuffisance d’activités adaptées à leur condition psychophysique individuelle; qu’une stratégie efficace de vieillissement actif devrait avoir des répercussions positives pour les personnes âgées, la société et l’économie dans son ensemble;

    AS.

    considérant qu’il serait bénéfique à la fois du point de vue systémique et du point de vue individuel de garantir aux femmes et aux hommes un vieillissement en bonne santé et en préservant leur autonomie grâce à une approche globale de la vieillesse en tant qu’étape de la vie ainsi qu’à une adaptation de leurs conditions d’habitation et de leur environnement local permettant aux personnes âgées de demeurer le plus longtemps possible chez elles et dans leur entourage;

    AT.

    considérant que la prise en charge et le soutien devraient viser à préserver l’autonomie, l’indépendance et le bien-être des personnes âgées; que l’idée de vieillir au sein de sa communauté dans un environnement adapté aux personnes âgées revêt une importance capitale pour la planification urbaine et l’amélioration de la transition entre les soins en institution et les services de proximité; que les possibilités de préservation de l’autonomie et de l’indépendance dépendent en outre de conditions telles que des environnements favorables à l’âge, de l’accessibilité et du caractère abordable des services, y compris un logement de qualité et des soins de proximité; que l’évolution démographique nécessite des réponses appropriées à des besoins spécifiques en matière de santé et à des services et infrastructures de soutien;

    AU.

    considérant que les formes atypiques d’emploi se répandent et qu’elles ne répondent pas toujours aux besoins des travailleurs, bien qu’elles leur donnent la flexibilité nécessaire leur permettant d’assurer les responsabilités familiales, et que l’impossibilité pour les femmes d’organiser un programme de soins ne leur permet pas de concilier facilement la maternité et le travail;

    AV.

    considérant que le fait de cumuler, à toutes les étapes de la vie, des risques pour la santé, des blessures et des maladies chroniques augmente le risque d’invalidité; que les personnes âgées consultent plus souvent les généralistes et les spécialistes, mais font également état, dans certains États membres, de plus grandes difficultés d’accès aux services médicaux que la population moyenne en raison, entre autres, du prix des services médicaux, des longues distances à parcourir et des longues listes d’attente à prendre en compte (34); que l’investissement dans l’économie des soins est essentiel pour garantir une vie décente à tous ceux qui en ont besoin; que les personnes âgées sont plus vulnérables et sont donc plus susceptible de développer des maladies ainsi que des complications et de décéder en raison de différentes maladies, y compris de la COVID-19; que la COVID-19 a mis en évidence la nécessité de disposer de systèmes de santé plus robustes et de davantage de capacités de soins intensifs; que, dans ce contexte, il convient de garantir d’urgence l’accès aux traitements médicaux et la mise à disposition d’équipements de protection individuelle dans les établissements de soins de longue durée;

    AW.

    considérant que la pandémie de COVID-19 a montré que des services publics et des services de soins accessibles et de qualité constituent une réponse efficace aux besoins de la population, y compris ceux des personnes âgées qui, dans un certain nombre de circonstances au cours de la pandémie, ont subi et continuent de subir une discrimination fondée sur l’âge dans le cadre de leur parcours d’accès aux services médicaux et aux soins, y compris des obstacles aux traitements médicaux en général; que la pandémie de COVID-19 a une fois de plus mis en lumière le manque de logements adéquats, d’établissements de soins de qualité et de services de soins et de soutien en suffisance; que les taux d’infections et de décès de la COVID-19 les plus élevés ont eu lieu dans les maisons de soins et maisons pour personnes âgées, les services d’hébergement pour personnes âgées et personnes handicapées et d’autres services sociaux (35); que de nombreuses personnes âgées sont mortes pendant la pandémie en raison de l’engorgement de nombreuses unités de soins intensifs; que, dans certains cas, l’un des principaux critères pour décider de la prise en charge en soins intensifs était l’âge du patient; que de nombreuses personnes âgées ont rencontré des obstacles pour accéder à des traitements médicaux autres que ceux liés à la COVID-19 et que, plus généralement, les services de soins ont été réduits ou totalement interrompus pendant la pandémie;

    AX.

    considérant que le vieillissement de la population de l’Union pose de nouveaux défis en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, étant donné que ce sont les femmes qui continuent en majorité de dispenser les soins, qu’ils soient rétribués ou non (36); que la crise de la COVID-19 a exacerbé cette situation;

    AY.

    considérant que les personnes âgées sont moins résistantes aux phénomènes météorologiques extrêmes tels que les canicules à répétition;

    Le droit au vieillissement dans la dignité

    AZ.

    considérant que garantir une vie digne signifie garantir aux travailleurs le droit à la retraite en temps utile, leur permettant d’en profiter en bonne santé et en toute autonomie, que le droit à la retraite doit être lié au temps de travail et non dépendre des variations de l’espérance de vie moyenne ou d’un quelconque autre motif utilisé pour faire pression sur les travailleurs, que la jouissance de la retraite doit être fondée sur des revenus qui permettent des conditions de vie dignes, sur la protection de la santé, sur l’enrichissement culturel ou sur l’acquisition de nouvelles compétences, afin de pouvoir s’intégrer pleinement dans le milieu social de vie;

    BA.

    considérant que le fait de vivre dans la dignité, en particulier pour les personnes âgées, n’est pas étranger au droit au logement, dans des conditions sanitaires, d’accessibilité et de confort adéquates, qui leur permettent de vieillir en bénéficiant d’une protection sociale et familiale; que, dans diverses circonstances, sous la pression de la spéculation immobilière, les personnes âgées ont été les premières à être expulsées, ce qui a renforcé leur isolement social et leur dépendance fonctionnelle;

    BB.

    considérant que les femmes sont davantage exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale en raison, entre autres facteurs, du problème persistant de l’écart du taux d’emploi entre les femmes et les hommes, de l’écart de rémunération et de pension, de l’augmentation des interruptions de carrière en raison des responsabilités familiales et familiales ainsi que du recours croissant à l’emploi à temps partiel (37), parfois précaire et temporaire (38), notamment dans le cas des mères célibataires; que ces facteurs font qu’il est, pour de nombreuses femmes, difficile d’économiser de l’argent pour leur avenir et les rendent particulièrement vulnérables à la pauvreté des personnes âgées;

    BC.

    considérant que, selon Eurostat, les femmes perçoivent des pensions plus faibles que les hommes dans l’ensemble des États membres de l’Union; que, dans l’Union, les femmes âgées de 65 ans et plus perçoivent une pension qui est en moyenne 30 % inférieure à celle des hommes;

    BD.

    considérant qu’une enquête Eurobaromètre de 2019 indique que 40 % des citoyens de l’Union se sentent victimes de discrimination fondée sur l’âge; que l’âgisme est présent à différents niveaux et se manifeste sous différentes formes, y compris dans les approches individuelles et la perception de soi ainsi que dans les relations intergénérationnelles; qu’il a été démontré que le vieillissement affecte la santé et réduit l’espérance de vie, qu’il entrave la pleine participation à la vie sociale, culturelle et civile, et qu’il peut entraîner des restrictions à l’accès des personnes âgées aux services ou à la participation active au marché du travail, tant au niveau national qu’au niveau de l’Union, ainsi qu’aux services sur le lieu de travail, ce qui entraîne marginalisation et exclusion sociale; que, selon la dernière enquête européenne sur les conditions de travail, la discrimination fondée sur l’âge était la forme de discrimination la plus répandue sur le lieu de travail; qu’au rang des autres formes de discrimination mises en évidence par les personnes âgées figurent l’accès aux produits et services financiers, aux soins de santé, à l’éducation, à la formation et aux loisirs (39); que la lutte efficace contre la discrimination fondée sur l’âge et les stéréotypes liés à l’âge, y compris sur le marché du travail, est essentielle au vieillissement actif et au renforcement de la solidarité entre les générations, et qu’elle permet de tirer parti de l’expérience acquise par les travailleurs âgés; qu’il est indispensable à cet égard de renforcer l’accès aux biens et aux services;

    BE.

    considérant que l’OMS voit le vieillissement actif comme le processus consistant à optimiser les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’accroître la qualité de la vie pendant la vieillesse, permettant aux personnes âgées de réaliser leur potentiel de bien-être tout au long de la vie et de s’impliquer dans la société selon leurs besoins, leurs souhaits et leurs capacités, tout en jouissant d’une protection, d’une sécurité et de soins adaptés lorsqu’elles en ont besoin;

    BF.

    considérant que l’Union et plusieurs États membres participent activement aux réflexions relatives aux nouveaux instruments internationaux visant à protéger les droits des personnes âgées; qu’il convient de soutenir et d’encourager activement de telles délibérations menées à l’échelle internationale; que, si la directive 2000/78/CE du Conseil porte création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail, elle ne s’attaque pas à la discrimination dans d’autres sphères de la vie sociale, ni à la discrimination multiple;

    BG.

    considérant que les personnes âgées sont parfois victimes de violences, d’abus et d’autres actes préoccupants, tels que les agissements frauduleux et les pratiques commerciales abusives, ainsi que la privation de leur capacité juridique et de leurs moyens de gérer leurs propres affaires; que la maltraitance des personnes âgées devrait faire l’objet de davantage de recherches et produire davantage de données sur son incidence et les moyens de la prévenir; que des efforts sont nécessaires pour produire des données plus complètes sur les mauvais traitements infligés aux personnes âgées;

    BH.

    considérant que l’Union finance des initiatives pilotes telles qu’EUROPeAN, MILCEA et WeDO pour lutter contre la délinquance à l’encontre des personnes âgées;

    BI.

    considérant que les personnes âgées vivant dans les zones rurales ou reculées peuvent être confrontées à des risques plus élevés liés à l’âge, notamment la pauvreté, un accès plus difficile à des soins et des services de santé de qualité, un soutien social ou des possibilités d’interaction sociale moindres ainsi qu’un manque d’accès aux services de transport public;

    Emploi et vieillissement actif

    BJ.

    considérant que, selon une enquête Eurobaromètre de 2012, 60 % des citoyens de l’Union étaient opposés au relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, tandis que 61 % estimaient que chacun devrait pouvoir continuer à travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite; qu’après avoir pris en considération leurs besoins financiers, près de la moitié des travailleurs âgés de 50 ans ou plus préfèreraient travailler moins, tandis qu’une proportion importante de retraités préfèreraient travailler au moins quelques heures par semaine (40); que le fait de travailler au-delà de l’âge de la retraite est associé à des politiques sur le lieu de travail favorisant l’employabilité et au fait que les travailleurs restent plus longtemps sur le marché du travail s’ils le souhaitent; que les taux d’embauche des personnes âgées qui ne travaillent pas sont toutefois extrêmement faibles et que les personnes âgées font face à un risque élevé de chômage de longue durée; que les taux de pauvreté et d’exclusion sociale des personnes âgées de 55 à 64 ans sont plus élevés que la moyenne de l’Union pour toutes les tranches d’âge; que 56 % des citoyens de l’Union craignent de percevoir des revenus insuffisants pendant leurs vieux jours (41); que les chances de trouver un nouvel emploi diminuent avec l’âge, notamment en raison d’obstacles structurels, y compris la discrimination fondée sur l’âge (42); que les données montrent que les personnes qui sont à la retraite mais continuent à travailler par choix ont un niveau de satisfaction de la vie plus élevé que les personnes pleinement retraitées en moyenne (43); que le sentiment d’avoir un but dans la vie commence généralement à s’estomper après l’âge de 50 ans, mais demeure bien plus fort chez les personnes qui continuent de travailler après leur départ à la retraite ou qui ont des responsabilités en matière de garde d’enfants ou de soins de longue durée (44); que la lutte contre le chômage des personnes âgées dans l’Union demeure très importante;

    BK.

    considérant que le fait de proposer des conditions de travail et d’emploi appropriées, notamment d’améliorer la santé et la sécurité au travail ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, un environnement de travail adapté à l’âge, des exigences quantitatives moins élevées et une autonomie en matière de temps de travail peuvent permettre aux personnes âgées de rester sur le marché du travail et les y encourager, pour autant qu’elles le souhaitent;

    BL.

    considérant qu’une attention particulière doit être accordée aux besoins des travailleurs occupant des emplois très exigeants sur le plan physique ou psychologique; que ce problème peut être résolu au moyen de stratégies en matière de santé et de sécurité au travail, de politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de l’accès aux possibilités d’éducation et de formation sur le lieu de travail ou en dehors, tout comme de l’adoption de ces possibilités d’éducation et de formation, ainsi que d’un soutien aux échanges intergénérationnels sur les lieux de travail et de la possibilité de prendre progressivement leur retraite, ce qui apportera des avantages tant individuels que sociétaux;

    BM.

    considérant qu’une Union plus âgée dotée d’une main-d’œuvre moins nombreuse peut exercer une pression sur les budgets publics ainsi que sur les systèmes de sécurité sociale et de soins de santé; que le coût total du vieillissement est estimé (45) à 26,7 % du PIB d’ici à 2070 (46); qu’une étude réalisée pour la Commission en 2018 sur l’économie des seniors (personnes âgées de 50 ans et plus) estime que la contribution de l’économie des seniors de l’Union au PIB atteindra 6,4 milliards d’euros et générera 88 millions d’emplois d’ici à 2025; que cela équivaudrait à 32 % du PIB de l’Union et à 38 % de l’emploi dans l’Union (47);

    BN.

    considérant que la promotion d’une approche fondée sur le cycle de vie et la sensibilisation à l’importance des environnements de travail adaptés aux personnes âgées parmi les employeurs sont essentielles au vieillissement actif; que la lutte contre le chômage des jeunes et des personnes âgées demeure un enjeu majeur dans de nombreuses régions; que l’Union et les États membres doivent encore apporter une réponse adéquate aux difficultés rencontrées sur le marché du travail; qu’il est nécessaire d’adapter les qualifications des travailleurs les plus âgés, qui sont tout particulièrement menacés par la restructuration économique, et de mettre en œuvre des politiques de mobilité des personnes âgées sur le marché du travail, notamment en ce qui concerne la reprise d’activité;

    BO.

    considérant que les employeurs sont souvent réticents à proposer une formation adéquate aux travailleurs âgés; que l’apprentissage tout au long de la vie contribue au vieillissement actif et permet aux personnes de travailler et de participer pleinement à la société; que le Parlement a adopté une résolution sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant «Erasmus»;

    BP.

    considérant que le fait de garantir un emploi de qualité, y compris des salaires décents, la santé et la sécurité au travail ainsi qu’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée aux travailleurs tout au long de leur carrière constitue un préalable indispensable à une vie professionnelle durable et au vieillissement actif et en bonne santé après le départ à la retraite; que pour ce faire, il est non seulement nécessaire de réduire les incidences des risques professionnels, mais aussi d’encourager et de soutenir les habitudes de promotion de la santé chez les travailleurs et de lutter contre les risques tels que les risques psychosociaux et les troubles musculo-squelettiques; que la santé et les performances des travailleurs âgés ne dépendent pas de leur âge, mais d’une série de facteurs étroitement liés, tels que le style de vie personnel et l’exposition à des risques sur le lieu de travail (48); que des emplois de qualité et des lieux de travail sûrs et sains ne sont pas seulement importants pour le bien-être des travailleurs, mais aussi pour la compétitivité des entreprises et la durabilité des systèmes de protection sociale;

    BQ.

    considérant que les répercussions de l’évolution démographique sur le marché du travail ont mis en évidence l’importance de continuer à améliorer la gestion des entreprises et les méthodes de travail, ainsi que le rôle significatif des solutions numériques telles que le télétravail, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19, étant donné qu’elles offrent de nombreuses possibilités d’amélioration des conditions de travail des membres du personnel, y compris de ceux qui s’approchent de l’âge de la retraite, et permettent un environnement de travail plus inclusif, notamment en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et en faveur des personnes handicapées;

    BR.

    considérant que les régions qui présentent un fort taux de chômage se caractérisent par des taux de vieillissement plus élevés et une diminution de leur population;

    BS.

    considérant que les travailleurs salariés, dans la tranche d’âge des 55-64 ans, représentaient 59,1 % de la population active de l’Union en 2019 (49); qu’en 2016, environ un tiers des chefs d’exploitation agricole familiale étaient âgés de 65 ans ou plus et que la majorité (57 %) avait au moins 55 ans; que seul un chef d’exploitation agricole sur dix avait moins de 40 ans;

    Relever les défis démographiques avec le soutien des fonds de l’Union

    BT.

    considérant que les programmes, projets et actions visant à promouvoir des stratégies de vieillissement actif devraient être intégrés dans tous les domaines d’action et que les États membres devraient utiliser tous les instruments disponibles de l’Union, tels que les Fonds structurels et d’investissement européens, en particulier le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds de cohésion, le Fonds social européen plus (FSE +) et le mécanisme pour l’interconnexion en Europe, pour relever les défis démographiques; que les fonds de l’Union contribuent à la mise à disposition d’infrastructures essentielles;

    BU.

    considérant que les initiatives telles que l’Access City Award incitent à adapter l’espace public aux besoins des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite et ont une influence positive sur leur autonomie; que de telles initiatives non seulement améliorent leur qualité de vie, garantissent leur inclusion sociale et leur permettent de jouir de leurs droits fondamentaux sur un pied d’égalité, mais peuvent également avoir un effet économique positif;

    BV.

    considérant que le nombre de personnes vivant seules a bondi de 19 % depuis 2010; qu’en 2019, 40 % des femmes âgées de 65 ans ou plus au sein de l’Union vivaient seules, soit plus du double des hommes (50); que, dans de nombreux États membres, les logements habités par les jeunes, les personnes célibataires, les personnes âgées ainsi que par les personnes handicapées ou les personnes souffrant de maladies chroniques ou de déficience fonctionnelle sont rarement adaptés en raison de problèmes d’accessibilité, de normes de qualité médiocres ou du coût élevé de la vie et du logement; que les logements devraient être abordables et accessibles, et offrir sécurité et confort, autant de facteurs particulièrement importants, et pas seulement pour les personnes âgées; que de nombreuses personnes âgées sont moins susceptibles de rénover leur logement s’ils ne sont pas propriétaires;

    BW.

    considérant que les droits de l’homme sont universels, inaliénables, indivisibles, interdépendants et interconnectés et appartiennent à l’ensemble des populations et des générations, sans discrimination pour quelque motif que ce soit; que les personnes âgées, y compris les personnes handicapées, sont précieuses pour la société et devraient donc participer à la vie sociale, dans toute la mesure du possible, et vivre dans la dignité et de manière aussi indépendante que possible; que la solidarité intergénérationnelle devrait guider la relance de l’Union en vue de parvenir à une société plus équitable, plus inclusive et plus résiliente, qui ne laisse personne de côté;

    BX.

    considérant que tous les États membres et l’Union sont parties à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et donc juridiquement tenus de garantir l’autonomie personnelle, la non-discrimination, la participation pleine et effective à la société ainsi que l’égalité des chances et l’accessibilité; que l’Union européenne compte plus de 80 millions de personnes handicapées, en majorité des femmes et des filles, et que la plupart des handicaps apparaissent avec l’âge; que les personnes âgées handicapées présentent un risque accru de pauvreté et de discrimination (51); que les politiques en matière de vieillissement doivent garantir la protection et l’insertion sociale des personnes handicapées, de même que leur accès au marché du travail et aux services; que la mobilité est essentielle pour favoriser la vie indépendante et l’autonomie; qu’il est crucial d’assurer une chaîne de transport pleinement accessible de porte à porte;

    BY.

    considérant que les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, restent sous-diagnostiquées dans la plupart des pays européens; qu’il existe des signes clairs que le chiffre actuel de 9 millions de cas confirmés de démence doublera d’ici 2050 (52); que la démence est la principale cause de dépendance et d’invalidité chez les personnes âgées dans l’Union européenne et touche près de 10 millions de personnes à l’heure actuelle, et que sa prévalence devrait doubler d’ici 2030;

    BZ.

    considérant que la PAC reste l’instrument clé pour soutenir l’économie rurale et la création d’emplois dans les zones rurales;

    CA.

    considérant que notre sécurité alimentaire dépend de la réussite du renouvellement des générations dans le secteur agricole;

    Lutte contre la discrimination à l’égard des personnes âgées

    1.

    souligne que la valorisation des personnes âgées et la lutte contre la discrimination à l’égard de celles-ci ne sont possibles que sur la base de politiques d’inclusion sociale, culturelle et économique dans lesquelles la garantie de pensions justes, qui assurent une bonne qualité de vie, occupe une place centrale; souligne ainsi l’importance de systèmes publics de sécurité sociale distributifs fondés sur la solidarité contributive entre les générations, qui offrent à tous, indépendamment de leur parcours contributif (ce qui est particulièrement important, par exemple, dans le cas de femmes qui ont toujours pris soin d’autres personnes), un niveau de vie décent, loin de la pauvreté et de l’exclusion sociale;

    2.

    invite la Commission et les États membres à redoubler d’efforts pour lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des personnes âgées, en particulier à l’égard des femmes, notamment dans les domaines de l’emploi, de l’accès aux produits et services financiers, des soins de santé, du logement, de la promotion de l’autonomie, de l’éducation, de la formation et des loisirs; demande en outre à la Commission et aux États membres de promouvoir une perception positive de la vieillesse dans la société et l’insertion sociale des personnes âgées en encourageant les environnements adaptés aux personnes âgées dans l’Union à l’aide de mesures adéquates, et de favoriser l’échange de bonnes pratiques à tous les niveaux de gouvernance et de renforcer leur soutien à l’économie des séniors en Europe; invite la Commission à donner une suite au rapport sur la mise en œuvre de la directive 2000/78/CE du Conseil, vingt ans plus tard, pour renforcer le cadre relatif à la discrimination fondée sur l’âge en matière d’emploi et de travail;

    3.

    souligne l’importance de l’égalité des genres, de l’intégration de la dimension de genre et de la protection des droits des minorités pour relever les défis démographiques;

    4.

    déplore l’écart existant entre les pensions versées aux femmes et aux hommes et demande aux États membres d’adopter une stratégie concrète en vue d’y remédier, y compris en luttant contre l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, en accroissant le taux d’emploi des femmes au moyen de mesures visant à maintenir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, en diminuant la part des emplois précaires et informels au sein de l’économie et en garantissant un revenu minimal pour tous;

    5.

    souligne que le fait de reculer l’âge légal de départ à la retraite ne constitue pas une réponse opportune à la crise économique et sociale actuelle, cette mesure risquant d’accélérer la dégradation de la situation des droits fondamentaux des travailleurs les plus âgés;

    6.

    souligne qu’en vue de fournir davantage de possibilités aux femmes dans les zones rurales, il est essentiel de conserver le sous-programme consacré à cet objectif dans le prochain cadre financier pluriannuel; demande, en particulier, qu’une aide soit fournie aux agricultrices au moyen de mesures favorisant l’accès aux terres, proposant une aide à l’installation et garantissant une protection sociale;

    7.

    demande à la Commission et au Conseil d’instaurer une Année de la solidarité intergénérationnelle et du vieillissement actif, qui vienne compléter les objectifs de la Journée européenne de la solidarité intergénérationnelle et de l’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle (2012) et en reflète l’esprit, afin de sensibiliser aux problèmes rencontrés par les personnes âgées et de promouvoir des stratégies pour les atténuer, ainsi que pour éliminer les stéréotypes et les préjugés, renforcer les liens et la solidarité intergénérationnels, lutter contre l’exclusion sociale et traiter les problèmes de santé sexuelle; souligne l’importance de cette initiative non seulement dans le contexte des changements démographiques, mais aussi de la pandémie de COVID-19, qui a particulièrement touché les groupes vulnérables, y compris les personnes âgées et leurs aidants; invite également les États membres à consulter des experts universitaires et des organisations de la société civile pour relever les défis démographiques; demande à la Commission et au Conseil de mettre rapidement en œuvre les conclusions du Conseil sur les droits de l’homme, la participation et le bien-être des personnes âgées à l’ère numérique, y compris en mettant en place une plateforme sur «la participation et le volontariat après la vie active» et en encourageant les échanges et les liens entre les générations;

    8.

    rappelle que l’écart de pension entre les femmes et les hommes, qui découle de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, s’élève à 37 % et s’explique par le cumul des inégalités tout au long de la carrière des femmes et par les périodes d’absence du marché du travail qui leur sont imposées en raison d’inégalités et de pratiques discriminatoires multiples; souligne qu’il est essentiel et urgent de réduire cet écart, étant donné que les répercussions de l’évolution démographique toucheront particulièrement les femmes âgées à l’avenir;

    9.

    salue le livre vert de la Commission du 27 janvier 2021 sur le vieillissement intitulé «Promouvoir la solidarité et la responsabilité entre générations» (COM(2021)0050); demande à la Commission d’élaborer un plan d’action de l’Union européenne sur les changements démographiques et la solidarité entre générations, en tenant compte de la diversité et de la complexité des situations des différents groupes d’âge ainsi que des différences qui s’observent d’un État membre à l’autre; souligne qu’un tel plan devrait être socialement inclusif et viser à permettre un vieillissement digne, actif et en bonne santé, et qu’il devrait être élaboré conformément à la Décennie pour le vieillissement en bonne santé de l’OMS, avec la participation de représentants de toutes les générations; invite la Commission et les États membres à prêter tout particulièrement attention à la situation des personnes âgées lors de la mise en œuvre des objectifs de développement durable; invite à nouveau les États membres à adopter sans attendre la proposition de directive du Conseil relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de religion ou de convictions, de handicap, d’âge ou d’orientation sexuelle, qui est essentielle en vue de lutter contre toutes les formes de discrimination dans tous les domaines de la vie sociale, y compris la discrimination multiple;

    10.

    rappelle que l’évolution démographique est un phénomène qui ne concerne pas seulement les personnes âgées dans les zones rurales, mais touche en réalité toutes les générations, quel que soit leur lieu de résidence; souligne par conséquent l’importance d’une approche fondée sur le cycle de vie des politiques connexes couvrant toutes les régions, y compris les zones urbaines;

    11.

    estime que la vision à long terme pour les zones rurales devra mettre particulièrement l’accent sur les programmes de participation active des personnes âgées à la vie des communautés rurales;

    12.

    souligne qu’il importe de mieux enquêter sur les actes de violence à l’égard des personnes âgées;

    13.

    invite la Commission et les États membres à ratifier et à appliquer la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique;

    Santé et soins de longue durée aux personnes âgées

    14.

    souligne que, compte tenu de leur espérance de vie plus longue, les femmes âgées pâtissent davantage du coût élevé des soins de longue durée, alors même que la dégradation de leur état de santé vers la fin de leur vie accroît le besoin de soins et d’une assistance de longue durée; rappelle également que la grande majorité des aidants informels sont des femmes, ce qui signifie notamment que les femmes âgées qui sont toujours en âge de travailler ont plus de difficultés à accéder au marché du travail et à cotiser pour leur propre pension;

    15.

    demande à la Commission et aux États membres de garantir une vie décente aux personnes dépendantes; souligne la nécessité de promouvoir des stratégies de soutien personnalisé de qualité aux personnes dépendantes; souligne que les besoins spécifiques des personnes atteintes de différentes maladies, y compris les maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la démence, depuis le stade du diagnostic jusqu’aux stades du traitement et des soins de longue durée, devraient être pris en considération;

    16.

    souligne l’importance d’adopter des formes de travail flexibles, permettant aux femmes et aux hommes de concilier vie professionnelle et vie familiale, ainsi que de lancer des campagnes de sensibilisation favorisant la répartition équitable du travail domestique et des responsabilités familiales, le renforcement des investissements dans les infrastructures de soin et la mise en place de congés de maternité et de paternité égaux, non transférables et rémunérés, afin de progresser sur la voie d’un meilleur partage du travail rémunéré et non rémunéré entre les femmes et les hommes;

    17.

    met en exergue la nécessité de lutter contre la segmentation hommes/femmes du marché du travail, notamment pour les carrières d’avenir et plus rémunératrices dans les secteurs des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), des technologies de l’information et de la communication (TIC) et du numérique; souligne l’importance que revêt la formation tout au long de la vie dans ces domaines, y compris pour les femmes d’un certain âge, afin d’accroître leur participation continue au marché du travail;

    18.

    demande aux États membres de garantir l’égalité d’accès aux services de soins et de santé, y compris à domicile, ainsi qu’aux services de soins en institution ou de proximité et aux soins palliatifs, sans discrimination d’aucune sorte;

    19.

    invite la Commission et les États membres à défendre les droits sexuels et génésiques et à en faire progresser le respect, ainsi que de garantir un accès universel aux services et aux produits y afférents;

    20.

    invite la Commission à adopter une approche fondée sur des données probantes et sur les droits de l’homme pour relever les défis démographiques dans l’Union, en veillant à ce que tous les résidents de l’Union puissent jouir pleinement de leur santé et de leurs droits sexuels et génésiques; condamne toute tentative d’instrumentalisation de l’évolution démographique dans le but de remettre en question l’égalité des genres ainsi que la santé et les droits sexuels et génésiques, et invite la Commission et le Conseil à défendre les valeurs de l’Union à cet égard;

    21.

    insiste sur l’importance primordiale de protéger pleinement le droit des personnes âgées à bénéficier de soins et d’un soutien, pour garantir qu’elles aient accès à des services d’assistance et de soins abordables, complets et de qualité qui soient adaptés à leurs besoins personnels et favorisent leur bien-être, leur autonomie, leur indépendance et leur insertion dans la collectivité, sans discrimination d’aucune forme; souligne le rôle essentiel que jouent des systèmes de protection sociale correctement financés pour rendre les soins abordables et réellement accessibles;

    22.

    invite la Commission à présenter une stratégie de l’Union pour le secteur des soins ainsi qu’un régime européen de soutien aux aidants, afin d’assurer la transition vers une économie des soins reposant sur des investissements et une législation appropriés au niveau de l’Union et d’appliquer une approche globale qui tienne compte de l’ensemble des besoins en matière de soins et des services y afférents, en adoptant des lignes directrices en matière de qualité applicables aux soins dispensés tout au long de la vie, y compris aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes nécessitant des soins de longue durée, en vue de recenser et de reconnaître les divers types de prestations informelles en Europe et de garantir que les aidants bénéficient d’une aide financière, de congés suffisants et de services abordables, entre autres;

    23.

    demande l’adoption de mesures propres à favoriser l’augmentation du taux d’emploi des femmes, notamment par la mise en place de structures de soins et de garde d’enfants à des prix abordables, de périodes de congé parental adaptées et d’une plus grande souplesse des horaires et du lieu de travail, y compris pour les hommes; rappelle que, selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une convergence parfaite des taux de participation au marché du travail déboucherait sur une augmentation de 12,4 % du PIB par habitant à l’horizon 2030;

    24.

    invite la Commission et les États membres à prendre en compte les questions de santé dans toutes les politiques, en évaluant l’incidence sur la santé des décisions prises dans tous les domaines pertinents;

    25.

    rappelle que la hausse des taux de natalité doit s’assortir de meilleures possibilités d’emploi, d’un accès sûr au logement et à un emploi stable, de conditions de travail et de vie décentes, d’aménagements du temps de travail, de régimes généreux de soutien aux familles et de congé parental rémunéré pour les deux parents, de services de garde d’enfants de qualité dès le plus jeune âge et d’une répartition équitable des prestations de soins et des responsabilités familiales non rémunérées entre les femmes et les hommes; souligne que, compte tenu de l’évolution démographique et de la hausse prévue de l’espérance de vie, il est essentiel de veiller à ce que les femmes participent pleinement au marché du travail sans devoir interrompre leur carrière ou quitter un emploi à temps plein pour trouver un emploi à temps partiel ou recourir au travail temporaire, de manière à réduire le risque de pauvreté chez les femmes âgées; exhorte par conséquent les États membres à transposer et à mettre en œuvre rapidement et pleinement la directive concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et les invite à aller au-delà des normes minimales qui y sont énoncées;

    26.

    demande à la Commission et aux États membres de continuer à examiner le recours aux technologies numériques d’assistance sûres, accessibles et faciles d’utilisation, telles que la téléassistance et la télémédecine, notamment dans les régions reculées et dans celles qui connaissent un déclin démographique; souligne que le recours à ces technologies devrait être pleinement compatible avec la législation en vigueur en matière de protection des données, et que les questions d’éthique liées à l’utilisation de la technologie dans le domaine de la santé devraient toujours être dûment prises en compte; encourage les États membres à créer des centres d’accueil de jour pour les personnes âgées près des écoles et des crèches, ce qui pourrait favoriser les liens intergénérationnels;

    27.

    estime que toute personne devrait avoir le droit d’opter pour les services de soins de qualité qui lui conviennent ainsi qu’à sa famille; estime que, dans le cadre du développement des services de soins, il y a lieu de tenir compte de toutes les catégories d’utilisateurs et de leurs différences ainsi que de leurs préférences très diverses en ce qui concerne les types de services de soins dont ils ont besoin; relève que les services de soins devraient être développés de manière à favoriser la continuité des soins, les soins de santé préventifs, la rééducation et l’autonomie de vie;

    28.

    demande l’élaboration d’un cadre réglementaire qui garantisse des services de soins de qualité, la téléassistance et la télémédecine, en fournissant aux professionnels de santé des garanties juridiques et en fixant les conditions indispensables à la formation, afin de permettre à tous les citoyens de l’Union d’avoir accès aux soins et aux soins de santé primaires, quels que soient leur âge et leur situation géographique;

    29.

    invite les États membres à soutenir des modèles de soins flexibles, appropriés et taillés sur mesure, et souligne que le vieillissement actif et en bonne santé, le bien-être et l’employabilité des séniors en âge de travailler sont essentiels pour assurer la viabilité des systèmes de sécurité sociale et de soins; demande aux États membres de soutenir le développement d’environnements adaptés aux personnes âgées et de solutions de soins à domicile, familiales et de proximité, y compris pour les personnes atteintes de démence, de développer un réseau public de services de soutien et d’équipements médicaux, de promouvoir la mobilité, la vie indépendante, l’insertion sociale et l’autonomie, et de faciliter les initiatives de la société civile et de l’économie sociale sur ces questions;

    30.

    invite les États membres à mieux reconnaître la valeur des soins informels, à améliorer la protection sociale et les différentes formes de soutien aux aidants informels, à fournir un soutien professionnel, une formation et des conseils entre pairs aux aidants informels, et à introduire, en étroite coopération avec les partenaires sociaux, différentes formes d’aide pour soulager périodiquement les membres de la famille qui s’occupent de personnes âgées, en particulier celles qui ont besoin de services de prise en charge temporaire et de garde de jour, ainsi que des services de soutien, y compris des formules souples de travail; encourage les États membres à présenter des stratégies ciblées pour soutenir les aidants informels, reconnaître leur contribution aux services de prise en charge des personnes âgées et leur proposer des services adaptés pour les soulager; souligne que la fourniture de soins informels à des proches devrait être un choix et qu’il convient de promouvoir les services de soins formels;

    31.

    invite les États membres à développer le volontariat et l’aide aux personnes âgées, ce qui joue un rôle dans les situations de crise, comme l’a montré la pandémie de COVID-19;

    32.

    invite les États membres à lutter contre la pauvreté féminine, notamment lorsque les femmes atteignent un âge avancé car cette pauvreté dégrade l’accès des femmes à la sécurité sociale et diminue les niveaux de PIB de l’Union européenne, et à assurer une protection sociale adéquate à tous les travailleurs;

    33.

    invite les États membres à garantir l’accès à des services de rééducation et de réinsertion afin d’aider les travailleurs âgés à retourner sur le marché du travail après des interruptions de carrière liées à la santé s’ils le souhaitent, étant donné que le vieillissement actif est essentiel pour la santé;

    34.

    souligne que la féminisation de la pauvreté découle de plusieurs facteurs, dont les inégalités dans la progression de carrière entre les femmes et les hommes, le fait que les contrats de travail des femmes sont fréquemment atypiques, l’absence de statut en matière de sécurité sociale pour les personnes qui aident leur conjoint travailleur indépendant et la pauvreté des familles monoparentales avec à leur tête une mère célibataire;

    35.

    souligne que la pandémie de COVID-19 a démontré à quel point il est essentiel que les États membres disposent de systèmes de santé solides, inclusifs et capables de résister aux crises; invite les États membres à veiller à ce qu’il y ait un nombre suffisant de professionnels dans le domaine des services de santé et de soins et à garantir l’accès à la médecine gériatrique dans l’ensemble de l’Union; invite les États membres à veiller à ce que le personnel médical et de soins bénéficie de conditions de travail et d’emploi correctes et à investir dans l’éducation et la formation afin de garantir la qualité des soins dispensés; demande la création d’incitations à choisir la profession d’aide-soignant pour les personnes âgées;

    Protection et insertion sociales

    36.

    invite les États membres à garantir un niveau de vie décent aux personnes âgées, et les invite à ce titre à partager leurs bonnes pratiques notamment quant à l’établissement de minimums vieillesse;

    37.

    invite la Commission et les États membres à élaborer des recommandations visant à réduire le risque de pauvreté et d’exclusion sociale chez les personnes âgées, en se concentrant notamment sur l’écart de pension entre les femmes et les hommes, sur les personnes âgées atteintes de handicaps, les migrants âgés, les membres âgés de la communauté rom, les personnes âgées appartenant à des minorités ethniques, raciales, linguistiques ou sexuelles et les autres groupes qui sont confrontés de façon disproportionnée à la pauvreté et à l’exclusion sociale; invite le comité de la protection sociale à analyser plus en détail les difficultés rencontrées par les groupes chez lesquels les taux de pauvreté et d’exclusion sociale sont élevés;

    Vieillissement actif

    38.

    souligne qu’il est indispensable de proposer des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie adaptées aux différentes tranches d’âge pour renforcer la durabilité sociale et économique ainsi que le bien-être des citoyens; demande aux États membres d’investir dans les compétences ainsi que l’éducation et de développer des projets d’éducation, de formation et d’apprentissage tout au long de la vie formels, non formels et informels, ainsi que des possibilités de renforcement de l’intégration des personnes âgées, y compris via l’enseignement en ligne, que ces personnes soient encore actives sur le marché du travail ou déjà à la retraite;

    39.

    souligne, dans ce contexte, la nécessité de renforcer les compétences numériques des personnes âgées, ce qui peut les aider non seulement à tirer parti de l’éducation en ligne, mais aussi à améliorer leur accès aux soins de santé et à d’autres services numériques; appelle de ses vœux la mise en place de programmes d’approfondissement des compétences numériques qui soient accessibles, abordables et adaptés aux besoins des personnes âgées; invite la Commission à prendre des mesures destinées spécifiquement aux personnes âgées; invite en outre la Commission et les États membres à soutenir les initiatives de renforcement des compétences et de reconversion professionnelle, en particulier pour les groupes vulnérables, afin d’aider les citoyens à trouver un emploi de qualité et de répondre aux besoins du marché du travail, de combler le fossé numérique et de veiller à ce que ces personnes s’adaptent et bénéficient effectivement de méthodes de gestion et de travail innovantes et de solutions numériques, telles que le télétravail;

    40.

    invite les États membres à exploiter les fonds du FSE+ et du Feder pour contribuer à la création d’emplois de qualité, favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et fournir des possibilités d’emploi dans les régions menacées de dépeuplement, en veillant notamment à accroître la participation des femmes au marché du travail; souligne l’importance que revêtent les services de conseil, l’apprentissage tout au long de la vie et les programmes de renforcement des compétences et de reconversion professionnelle des travailleurs de tous âges;

    41.

    invite les États membres et le réseau européen des services publics de l’emploi à procéder à des échanges de bonnes pratiques en matière d’intégration des demandeurs d’emploi âgés au marché du travail;

    42.

    salue l’engagement pris par la Commission de garantir des revenus décents à tous les travailleurs, que ce soit par l’introduction d’un salaire minimum légal ou par l’intermédiaire de la négociation collective;

    43.

    souligne qu’il convient d’adopter une approche fondée sur les droits pour répondre à l’évolution démographique, en favorisant et en soutenant l’égalité des chances, le dialogue et la solidarité et non en mettant en concurrence des personnes appartenant à différentes générations;

    44.

    invite la Commission et les États membres à garantir la mise en œuvre adéquate de la directive sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et à soutenir les initiatives et projets régionaux et locaux visant à permettre un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle tant pour les femmes que pour les hommes;

    45.

    salue la proposition de la Commission relative au lancement d’un programme de «volontaires du domaine numérique» (53) permettant aux jeunes qualifiés et aux séniors expérimentés de partager leurs compétences numériques avec les entreprises traditionnelles; invite les États membres à développer le volontariat et le tutorat pour favoriser le transfert de connaissances entre les générations, afin de lutter contre l’exclusion sociale et contribuer au partage de compétences et d’expériences, d’encourager le renforcement des compétences des travailleurs jeunes ou âgés et de préserver les métiers de l’artisanat traditionnel qui constituent un élément du patrimoine européen;

    46.

    demande à la Commission et aux États membres de réduire la fracture numérique et d’étudier plus avant les possibilités d’insertion sociale et d’intégration sur le marché du travail des personnes âgées en âge de travailler, en particulier celles qui ne peuvent quitter leur logement, à l’aide d’internet, d’autres technologies de l’information et de l’intelligence artificielle à des fins culturelles, de divertissement, d’éducation, de travail, de communication et à des fins médicales, y compris la téléassistance et la télémédecine, de manière sûre, et de garantir le plus haut niveau de protection des données à caractère personnel, tout en reconnaissant l’importance des contacts personnels directs et d’une approche centrée sur l’humain et la dignité; demande notamment que soient mises au point des stratégies visant à améliorer les compétences numériques, la connectivité et l’accès aux équipements dans le cadre des prestations de soins de longue durée;

    47.

    constate qu’il est essentiel d’améliorer la connectivité et l’accessibilité des services dans les zones rurales et reculées afin de lutter contre le dépeuplement de ces régions et contre l’exclusion sociale et numérique de la population âgée qui y vit; invite par conséquent les États membres à reconnaître l’importance des zones rurales et reculées dans toute leur diversité, et à développer le potentiel de ces zones en stimulant les investissements dans l’économie locale, en favorisant l’entrepreneuriat et en améliorant leurs infrastructures;

    48.

    invite la Commission à soutenir les États membres dans la lutte contre la pauvreté, un phénomène qui touche particulièrement les mères célibataires et qui s’est encore aggravé à la suite de la crise, générant de plus en plus d’exclusion sociale;

    49.

    souligne l’incidence majeure de l’évolution constante des technologies numériques sur le quotidien des citoyens et insiste sur la nécessité de doter les établissements scolaires, les hôpitaux et toutes les autres structures de services publics pertinentes de l’internet haut débit et d’équipements technologiques essentiels et modernes, y compris une gouvernance en ligne efficace; estime que les possibilités créées par l’apprentissage tout au long de la vie et le numérique sont essentielles pour offrir à la population vieillissante des zones rurales et reculées un éventail de perspectives, y compris un revenu complémentaire; invite donc la Commission et les États membres à soutenir les programmes d’éducation et de formation qui aident la population vieillissante à acquérir des compétences et des connaissances dans des domaines tels que le commerce électronique, le marketing en ligne et les TIC; invite les États membres à faire en sorte que l’ensemble des ménages puissent accéder à l’internet à haut débit et aux équipements numériques et à faire progresser l’acquisition de compétences numériques, en particulier parmi les groupes vulnérables;

    50.

    estime que les transitions écologique et numérique de l’Union devraient exploiter pleinement le potentiel des communautés rurales vieillissantes; rappelle, à cet égard, qu’il importe de garantir l’accès à l’internet à large bande et aux services de base dans les zones rurales, l’assimilation des compétences numériques et des nouvelles approches en matière de développement durable, telles que le concept de villages intelligents et la transformation durable du système alimentaire;

    51.

    souligne qu’en raison de l’évolution, de la numérisation et de la spécialisation de l’agriculture, tant les personnes qui travaillent dans le secteur que celles qui y entrent pour la première fois ont besoin d’un niveau approprié de formation numérique, technique et économique, et invite à promouvoir les programmes d’échanges, de discussion, de formation et d’apprentissage en ligne;

    52.

    invite les États membres à prendre en compte la situation particulière des travailleurs âgés sur le marché du travail en engageant des actions telles que des formations individualisées ou l’optimisation du temps de travail;

    53.

    invite la Commission à aider les États membres à mobiliser davantage les fonds structurels pour l’investissement dans les structures publiques de prise en charge des enfants, des personnes âgées et des personnes dépendantes;

    54.

    invite les États membres à soutenir le fonctionnement et le développement des organisations de personnes âgées ainsi que toute autre forme d’investissement de celles-ci dans la vie sociale;

    55.

    invite la Commission et le comité de la protection sociale à approfondir l’examen des parcours professionnels atypiques dans le cadre du prochain rapport sur l’adéquation des retraites, en analysant pleinement l’écart de pension entre les femmes et les hommes sous tous ses aspects, eu égard aux trois piliers des régimes de pension; invite par ailleurs la Commission à évaluer l’adéquation des pensions minimales, ce facteur revêtant une importance particulière en vue de prévenir le risque de pauvreté chez les personnes âgées;

    56.

    souligne que l’«économie des seniors» qui se dessine pourrait constituer l’un des moteurs économiques majeurs, en particulier dans les zones rurales, et présenter des avantages pour les secteurs des soins de santé et des soins de longue durée, en leur permettant de dispenser plus efficacement des soins de qualité; demande à la Commission et aux États membres de tenir compte, dans les stratégies de l’Union et nationales, du potentiel de l’«économie des seniors» et de la promouvoir plus vigoureusement, y compris dans le cadre du tourisme et des échanges culturels axés sur les personnes âgées;

    57.

    rappelle que les régions ultrapériphériques sont particulièrement prédisposées au dépeuplement et nécessitent un ensemble de mesures spécifiques pour atténuer les effets du solde démographique négatif qui est souvent leur lot; demande aux États membres de mettre à profit de manière proactive les fonds structurels et d’investissement disponibles afin de surmonter les défis rencontrés par ces régions;

    58.

    invite la Commission et les États membres à faire participer les organismes de représentation et de défense des intérêts des personnes âgées à l’élaboration des décisions qui les concernent;

    59.

    souligne que le télétravail peut fournir de nombreuses possibilités aux régions reculées, étant donné qu’il constitue l’un des meilleurs moyens de tirer parti des technologies numériques pour maintenir la population des zones rurales et reculées et, en parallèle, de soutenir les collectivités et les économies locales; invite la Commission à présenter un programme européen pour le télétravail en vue d’élaborer un cadre législatif définissant des normes et des conditions minimales claires pour le travail à distance dans l’ensemble de l’Union;

    60.

    invite la Commission et les États membres à intégrer les droits des personnes âgées handicapées dans l’ensemble des mesures et programmes se rapportant au handicap et au vieillissement, en veillant à respecter pleinement la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

    Politiques particulières et recherche

    61.

    demande aux États membres d'utiliser les fonds de l’UE et les investissements privés, combinés à des investissements nationaux et locaux, pour fournir un logement abordable, adéquat, sûr et accessible et adapter les bâtiments aux besoins des personnes âgées, vulnérables et défavorisées; souligne que les bâtiments devraient être dotés de caractéristiques d'accessibilité; souligne qu’un logement sûr est un logement où l’on a limité les risques de danger et fait en sorte qu'il soit plus facile de réagir en cas de danger; rappelle qu’un logement accessible devrait aller de pair avec des infrastructures adéquates;

    62.

    souligne le rôle indispensable que les autorités locales et régionales sont appelées à jouer en vue d’aborder efficacement et durablement les enjeux démographiques croissants auxquels les zones rurales et reculées font face;

    63.

    invite la Commission et les États membres à promouvoir les meilleures pratiques en vue de définir une politique efficace en matière de vieillissement;

    64.

    demande aux États membres de promouvoir des initiatives visant à renforcer les liens intergénérationnels et à aider les personnes âgées qui doivent quitter leur logement pour des raisons de santé ou des raisons financières à trouver un logement abordable satisfaisant à leurs besoins;

    65.

    demande aux États membres de prendre en compte la dimension de genre dans la réforme des systèmes de pension et l’adaptation de l’âge de départ à la retraite, étant donné les différences entre les femmes et les hommes dans les modes de travail et le risque de discrimination plus élevé des femmes âgées sur le marché du travail;

    66.

    invite les États membres à prévenir et à combattre la violence à l’égard des femmes âgées dans le cadre de leurs stratégies nationales de lutte contre la COVID-19, en prévoyant notamment des services d’assistance et de soutien et en accordant une attention particulière au secteur des soins résidentiels;

    67.

    demande à la Commission et aux États membres d’élaborer des programmes efficaces de lutte contre la violence à l’égard des femmes en tenant compte du facteur de l’âge afin de prévenir les abus physiques, sexuels, psychologiques et économiques que peuvent subir les personnes âgées, dont une majorité de femmes; propose que des études statistiques soient réalisées sur l’augmentation de la violence à l’égard des personnes âgées, dans le but de faire la lumière sur ce grave problème — que les seniors ne sont normalement pas en mesure de dénoncer, acceptant la maltraitance comme un phénomène inhérent à leur âge avancé et à leur dépendance — et afin de lutter plus efficacement contre la maltraitance des personnes âgées et avec un plus grand engagement de l’ensemble de la société;

    68.

    souligne que les logements protégés et assistés peuvent favoriser le maintien à domicile; demande aux États membres d’étudier les possibilités de promotion de logements protégés, assistés et intergénérationnels, ainsi que d’adaptations du logement en se fondant sur des critères de qualité;

    69.

    invite les États membres à engager des actions et des campagnes d’information et d’éducation à la sécurité routière destinées aux personnes âgées qui montrent l’incidence des changements physiologiques et de la détérioration des capacités psychomotrices sur la capacité à se déplacer dans le trafic routier, ce qui permettra d’améliorer la sécurité de l’ensemble des usagers de la route;

    70.

    encourage les États membres à augmenter les dépenses issues du FSE+, du FEDER et du Fonds pour une transition juste en faveur de la formation et de la reconversion des travailleurs âgés, de la garantie d’un accès égal aux services publics, en veillant en particulier à encourager les entreprises à employer des personnes âgées, et de l’adaptation des infrastructures publiques, y compris du transport, et des espaces publics aux besoins des personnes âgées; invite les États membres à promouvoir les investissements dans les services publics dans les zones rurales, avec l’aide des fonds structurels, l’objectif étant d’y attirer les jeunes générations et d’améliorer le bien-être des personnes âgées qui y vivent; demande une plus grande utilisation du Fonds européen agricole pour le développement rural afin de lutter contre l’isolement et l’exclusion sociale des personnes âgées dans les zones rurales et défavorisées, en mettant particulièrement l’accent sur les zones menacées de dépeuplement; invite les États membres à tirer parti des possibilités offertes à cet égard par Next Generation EU;

    71.

    souligne qu’il est essentiel de se fonder sur des données suffisantes, fiables et comparables pour élaborer les politiques et les mesures visant à remédier aux défis démographiques; demande à la Commission de réviser le cadre statistique de l’Union et de repousser la limite d’âge pour la collecte des données, de veiller à inclure dans la collecte des données les personnes vivant dans des institutions et de fournir des données ventilées par genre et par âge, en respectant pleinement la vie privée et les droits fondamentaux; invite la Commission européenne et les États membres à recueillir davantage de données et à soutenir davantage le développement de la recherche dans le domaine du vieillissement en bonne santé, des maladies liées au vieillissement et des conditions de vie des personnes âgées;

    72.

    se félicite du plan d’action au titre du socle européen des droits sociaux et demande une mise en œuvre rapide et efficace des principes énoncés dans le socle; demande à la Commission, en vue d’améliorer et de renforcer la représentation des personnes âgées dans le processus législatif de l’Union, et sur le modèle de l'actuel Parlement européen des jeunes, d’envisager le financement d’une telle initiative par le programme «Droits, égalité et citoyenneté» de l’UE;

    73.

    invite la Commission et les États membres à centrer leurs actions sur l’augmentation du nombre d’années de vie en bonne santé des personnes âgées; souligne, à cet égard, l'importance de programmes de promotion de la santé et d’éducation à la santé tout au long de la vie, de la prévention des maladies et des examens de santé réguliers ainsi que l'importance de prendre de nouvelles initiatives telles que de meilleures politiques de prévention des maladies et des programmes de santé plus efficaces pour stimuler le processus de vieillissement en bonne santé; demande à la Commission et aux États membres de participer pleinement à la décennie pour le vieillissement en bonne santé de l’OMS en élaborant des stratégies de vieillissement en bonne santé au sein de l’Union qui recouvrent non seulement l’accès aux services de santé et de soins, mais également des stratégies de promotion de la santé et de prévention; invite la Commission européenne à adopter un programme ambitieux de recherche sur la santé physique et mentale dans le cadre d’Horizon Europe; encourage les États membres à envisager l’utilisation des crédits alloués par le cadre financier pluriannuel et Next Generation EU à cette fin;

    74.

    invite les États membres à encourager les échanges intergénérationnels, en incitant les jeunes, entre autres initiatives, à s’engager bénévolement auprès des personnes âgées, et à promouvoir et financer la création de centres intergénérationnels, lesquels peuvent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la discrimination fondée sur l’âge et favoriser l’insertion sociale des personnes âgées; encourage les États membres à créer des structures de soin de proximité ainsi que des possibilités de bénévolat et d’apprentissage tout au long de la vie à l’intention des personnes âgées à proximité des écoles et des garderies, et à favoriser l’établissement de liens intergénérationnels en encourageant les échanges entre ces services; demande instamment aux États membres et à la Commission de favoriser des programmes, des projets et des actions qui contribuent à une plus grande participation sociale, culturelle et politique des personnes âgées;

    75.

    invite la Commission et les États membres à favoriser et soutenir l’avènement d’un marché du travail et de sociétés inclusifs, en vue de donner lieu à des niveaux de participation égaux et d’exploiter les compétences et les talents de chacun; invite les États membres à élaborer des stratégies en matière d’aptitude à l’emploi et de gestion des carrières afin de faire face au vieillissement de la main-d’œuvre et à l’instabilité croissante sur le marché du travail, compte tenu de ses transformations fréquentes et profondes; souligne que ces stratégies devraient comprendre la promotion de l’éducation, de la formation et de l’apprentissage tout au long de la vie auprès de toutes les tranches d’âge, l’avènement de lieux de travail sains avec des aménagements raisonnables pour les travailleurs handicapés ou atteints de problèmes de santé, une meilleure conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée et la promotion des échanges intergénérationnels sur le lieu de travail; invite, en outre, la plateforme européenne des chartes de la diversité à accorder une plus grande attention à la promotion de la diversité sur le plan de l’âge et du handicap sur le lieu de travail; invite la Commission à mettre l’accent, dans le nouveau cadre stratégique pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail, sur les risques psychosociaux et physiques liés à l’âge auxquels les femmes et les hommes font face; souligne que la santé et la sécurité au travail sont essentielles;

    76.

    invite la Commission et les États membres à faciliter l’accès au travail, si les intéressés le souhaitent, pour les personnes âgées de 60 ans et plus, en particulier les femmes, car cela augmenterait le montant de leurs revenus accumulés tout au long de la vie, et à proposer des activités professionnelles à temps partiel et à faible risque aux personnes âgées qui sont toujours en bonne santé et capables d’assumer des responsabilités; souligne qu’il est important de créer des possibilités d’emploi rémunéré pour les personnes ayant déjà atteint l’âge légal de la retraite qui souhaitent rester des membres actifs de la société ou le devenir, non seulement pour produire des revenus supplémentaires, mais également pour lutter contre l’exclusion sociale; encourage, en outre, à rendre plus attrayants le bénévolat et le tutorat afin de favoriser le transfert de connaissances entre les générations; souligne que ces mesures et activités ne doivent nuire ni aux jeunes demandeurs d’emploi ni aux chômeurs de longue durée;

    77.

    demande à la Commission d’adopter une stratégie de l’UE sur les aidants; souligne qu’il est essentiel d’investir dans les services de soins, non seulement pour accroître le taux d’emploi des femmes, fournir des possibilités d’emploi dans l’économie formelle aux aidants précédemment informels et favoriser l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des femmes, mais aussi en vue de relever les conditions de vie des personnes âgées en investissant dans des établissements de soins de longue durée, en adoptant des mesures visant à améliorer leur santé mentale, à lutter contre l’isolement et à prévenir et combattre les actes de violence à l’égard des femmes âgées, ainsi qu’en finançant les systèmes de santé et d’éducation, afin de permettre aux citoyens de l’Union de rester actifs et en bonne santé alors qu’ils prennent de l’âge; invite les États membres à adopter un ensemble d’indicateurs relatifs à l’accessibilité et à la viabilité des systèmes de soins aux personnes âgées, ainsi qu’un cadre commun visant à garantir la qualité des services de soins aux personnes âgées; souligne qu’il importe que les soins aux personnes âgées demeurent une compétence nationale;

    78.

    invite les États membres à accorder une plus grande attention aux personnes âgées, qui sont particulièrement exposées aux infections virales, notamment à la COVID-19; invite la Commission et les États membres à lutter contre l'isolement, l'abandon et l'exclusion sociale que connaissent les personnes âgées pendant la pandémie de COVID-19 en favorisant des campagnes de sensibilisation, en menant des recherches, en facilitant les échanges de vues et en combinant les fonds structurels et d'investissement de l’UE; invite par ailleurs les États membres à veiller au respect des droits des patients dans le contexte des prestations transfrontalières de soins de santé ainsi qu’à la disponibilité et à l’accessibilité de médicaments sûrs et abordables; souligne que la pandémie de COVID-19 a montré la nécessité d’une plus grande solidarité de la part de l’UE; invite la Commission à concevoir et à adopter une charte européenne des droits des personnes âgées sur la base de l’article 25 de la charte;

    79.

    reconnaît le rôle majeur que la politique de cohésion et la PAC pourraient jouer en encourageant et stimulant l’employabilité et l’inclusion des femmes dans les zones rurales et reculées confrontées à des défis démographiques; invite les États membres à mieux utiliser les fonds pertinents à cette fin;

    80.

    invite les États membres à utiliser les fonds de l’instrument REACT-EU pour lutter contre les changements démographiques (54);

    81.

    souligne que les nouvelles technologies ainsi que des méthodes novatrices pourraient se révéler utiles pour réduire le coût des services d’intérêt général tout en préservant leur qualité ainsi que le niveau de vie au sein des régions reculées et peu peuplées; encourage les États membres et les autorités locales et régionales compétentes à investir dans des mesures non conventionnelles et innovantes conçues pour fournir des services essentiels à la population et créer un environnement adapté qui pousse les personnes à revenir et inverse la tendance au dépeuplement;

    82.

    invite les États membres à améliorer les échanges de bonnes pratiques dans le domaine de l’élaboration de politiques et d’initiatives démographiques adaptées visant à exploiter les possibilités offertes par le vieillissement de la population européenne et à relever les défis qui en découlent;

    83.

    rappelle la spécificité de l’agriculture familiale, qui allie activité agricole et vie de famille, les agriculteurs âgés restant actifs au-delà de l’âge de la retraite;

    84.

    reconnaît le potentiel que recèlent les personnes âgées, y compris les agriculteurs, pour devenir le moteur d’une économie des seniors dynamique dans les zones rurales fondée sur l’innovation sociale, des communautés rurales inclusives et un environnement de vie plus sain; invite la Commission à étudier attentivement ce potentiel dans le cadre de l’élaboration de sa vision à long terme pour les zones rurales et le vieillissement actif;

    85.

    invite les organismes publics à encourager la création d’un régime spécial de protection tenant compte de la nature spécifique du chômage chez les travailleurs agricoles, en raison de la nature très temporaire de l'emploi saisonnier agricole; signale que cela pourrait accorder plus de sécurité aux personnes qui font le choix des emplois agricoles;

    86.

    fait remarquer que le vieillissement de la main-d’œuvre et l’absence de renouvellement des générations constituent un problème beaucoup plus grave pour le secteur agricole que pour d’autres; est convaincu que, pour renverser cette tendance, il importe de créer de nouvelles vocations pour permettre le renouvellement des générations, en assurant l’attractivité et la rentabilité des professions dans le secteur agricole;

    87.

    constate que seulement 11 % de l’ensemble des exploitations agricoles de l’Union européenne sont dirigées par des agriculteurs âgés de moins de 40 ans (55); invite les États membres à lever tous les obstacles qui empêchent les jeunes d’entrer dans le secteur agricole, y compris les difficultés d’accès à la terre; invite en outre les États membres à promouvoir de nouveaux modes de collaboration entre générations, tels que les partenariats, le métayage, le bail emphytéotique et d’autres dispositifs susceptibles de remédier au manque de terres et d’encourager les jeunes à devenir agriculteurs;

    88.

    rappelle que certains des obstacles au renouvellement des générations dans l’agriculture sont liés à l’accès à la terre et à la transmission des exploitations d’une génération à l’autre; estime que les agriculteurs âgés, confrontés au risque de faibles pensions de retraite, de perte de revenus (y compris les paiements de la PAC) et d’exclusion sociale dans les zones rurales après la retraite, ont tendance à rester actifs et à conserver leur exploitation plus longtemps; souligne, à cet égard, la nécessité de disposer d’instruments stratégiques adaptés pour garantir une transition en douceur des exploitations agricoles et un vieillissement actif des agriculteurs âgés dans les communautés rurales;

    89.

    constate que dans de nombreux États membres, les régimes nationaux de retraite ne garantissent pas un revenu suffisant aux agriculteurs retraités; regrette que le prolongement de l’activité agricole au-delà de l’âge légal de la retraite, qui ralentit le renouvellement des générations, soit souvent la seule façon de faire face à cette situation; souligne que les aides au titre de la PAC ne sont pas destinées à remplacer un régime de retraite;

    90.

    constate le besoin croissant de jeunes professionnels hautement qualifiés dans l’agriculture, en particulier dans les régions, et attire l’attention sur la nécessité de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour encourager les jeunes à se former aux professions agricoles, ainsi que pour faciliter la transmission des savoirs des personnes âgées à la jeune génération;

    91.

    estime que les partenariats agricoles entre les générations plus âgées et les générations plus jeunes sont essentiels pour approfondir la solidarité intergénérationnelle, la transmission de savoirs et l’apprentissage mutuel, ce qui est particulièrement important pour l’assimilation des nouvelles technologies et des compétences numériques dans l’agriculture;

    92.

    constate que la main-d’œuvre familiale continue de représenter la majeure partie de la main-d’œuvre agricole en Europe, mais observe qu’elle est en déclin constant depuis des années, tendance qui est amenée à se confirmer dans un avenir proche; souligne que l’inexorable exode rural que connaissent certaines régions de l’UE entraînera des problèmes économiques, sociaux et environnementaux dans les zones rurales, et que des politiques plus ambitieuses et plus coordonnées sont nécessaires pour les résoudre;

    93.

    souligne l’importance de soutenir les zones rurales dans leur diversité, en encourageant les investissements dans des projets qui soutiennent les économies locales, notamment une meilleure accessibilité des transports et une meilleure connectivité numérique; juge important de rappeler que le maintien de l’emploi agricole a des incidences directes sur la préservation de l’économie rurale; est convaincu, en outre, qu’il ne faut pas sous-estimer le défi que représentent, pour tous les agriculteurs, la compréhension du rôle des technologies modernes et de l’innovation agricole et le recours à celles-ci; insiste dès lors sur l’importance de l’apprentissage professionnel tout au long de la vie, des services de conseil et du partage de connaissances, tant au sein qu’en dehors du cadre de la PAC;

    94.

    estime qu’il convient de faciliter l’accès des femmes à l’agriculture au moyen de services publics adéquats, leur permettant de travailler davantage dans le secteur agricole;

    95.

    constate que le vieillissement de la population, en particulier dans les zones agricoles et rurales, est une tendance inévitable qui doit être prise en considération dans la conception des politiques économiques et sociales; estime que la question du vieillissement de la population nécessite une approche multidimensionnelle et souligne l’importance de promouvoir une complémentarité et une synergie plus poussées entre les domaines d’action et les instruments de soutien; rappelle que des ressources et des services adéquats sont essentiels pour que les personnes âgées bénéficient d’un environnement adapté à leur âge;

    96.

    souligne que les inégalités en matière d’accès à la terre, de paiements directs et d’aides, tant entre les pays de l’Union qu’au sein de ceux-ci, font partie des questions qui doivent être traitées afin de mettre un terme au déclin régional, d’inciter les personnes ayant dépassé l’âge de la retraite à cesser leur activité agricole et d’encourager les jeunes à se lancer dans l’agriculture;

    97.

    invite les États membres à prendre en considération, lors de la conception de leurs plans stratégiques, la proportion de personnes âgées (65 ans et plus) dans leurs zones rurales et à envisager d’instaurer des mesures qui permettent de couvrir ou de cibler la population âgée des zones rurales, par exemple grâce à une approche plus souple des exigences relatives à la participation réelle et active de cette tranche d’âge à la vie économique de la région concernée;

    98.

    souligne qu’au vu de la situation résultant de la pandémie de COVID-19, il est nécessaire de miser sur des campagnes dynamiques et actives, en éliminant les lourdeurs administratives et en investissant dans des infrastructures et des services de qualité en milieu rural, afin de freiner le processus de vieillissement dans le secteur agricole et d’encourager le rôle des femmes en tant que propriétaires d’exploitations agricoles;

    99.

    constate qu’un système de mobilité efficace est l’une des conditions préalables au développement économique régional, à la cohésion territoriale et au développement du potentiel régional; signale qu’il faut par conséquent prévoir le financement nécessaire au développement et à l’entretien des liaisons de transport, ce qui pourrait encourager la génération âgée à rester plus longtemps dans l’agriculture et inciter les jeunes des centres régionaux à aller travailler à la campagne;

    100.

    insiste sur le rôle et l’importance de la PAC pour encourager le renouvellement des générations dans le secteur agricole; invite les États membres à favoriser, dans leurs plans stratégiques, les actions visant à augmenter le nombre de jeunes agriculteurs et à promouvoir la cohérence avec d’autres instruments disponibles aux niveaux national et européen;

    101.

    souligne le rôle central joué par les initiatives de développement local participatif pour maintenir et restaurer des économies rurales locales vivantes et florissantes, et la nécessité de maintenir un niveau de financement suffisant pour le programme Leader; invite les États membres à utiliser pleinement les capacités dudit programme;

    102.

    constate l’importance des services fournis par les organisations non gouvernementales (ONG), en particulier pour les personnes âgées; demande un renforcement du financement des activités des ONG dans les régions;

    o

    o o

    103.

    charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

    (1)  Arrêt du 22 novembre 2005, Werner Mangold / Rüdiger Helm, C-144/04, ECLI: EU:C:2005:709.

    (2)  JO L 246 du 23.9.2011, p. 5.

    (3)  JO C 484 du 24.12.2016, p. 1.

    (4)  JO C 189 du 4.6.2018, p. 1.

    (5)  JO C 308 E du 20.10.2011, p. 49.

    (6)  JO C 363 du 28.10.2020, p. 80.

    (7)  JO C 74 E du 13.3.2012, p. 19.

    (8)  JO C 76 du 28.2.2018, p. 93.

    (9)  JO C 204 du 13.6.2018, p. 76.

    (10)  JO C 331 du 18.9.2018, p. 60.

    (11)  JO C 356 du 4.10.2018, p. 10.

    (12)  JO C 108 du 26.3.2021, p. 965.

    (13)  JO L 303 du 2.12.2000, p. 16.

    (14)  JO C 137 E du 27.5.2010, p. 68.

    (15)  JO L 188 du 12.7.2019, p. 79.

    (16)  COM(2020)0241.

    (17)  Nations unies, Changing population age structures and sustainable development: a concise report, 2017.

    (18)  Eurostat, Ageing Europe — statistics on social life and opinions, données extraites en juillet 2020.

    (19)  Eurostat, «Population structure and ageing», données extraites en août 2020.

    (20)  Document de travail des services de la Commission du 17 juin 2020 accompagnant son rapport sur les conséquences de l’évolution démographique (SWD(2020)0109), p. 7.

    (21)  Nations unies, Changing population age structures and sustainable development: a concise report, 2017, p. 11.

    (22)  Eurostat, Ageing Europe: Looking at the lives of older people in the EU, 2019.

    (23)  Eurostat, Ageing Europe: Looking at the lives of older people in the EU, 2019.

    (24)  Service de recherche du Parlement européen, Perspectives démographiques pour l’Union européenne, mars 2020, p. 3.

    (25)  Pôle scientifique de l'UE: le service scientifique et technique de la Commission, How lonely are Europeans?, 12 juin 2019.

    (26)  Service de recherche du Parlement européen, Perspectives démographiques pour l’Union européenne, mars 2020, p. 16.

    (27)  Scénario de base d’Eurostat.

    (28)  Eurostat, Ageing Europe: Looking at the lives of older people in the EU, 2019.

    (29)  Commission européenne, The Digital Economy and Society Index (DESI) 2020 (L’indice relatif à l’économie et à la société numériques (DESI) 2020), p. 52.

    (30)  SWD(2020)0109, p. 42.

    (31)  Eurostat, Ageing Europe: Looking at the lives of older people in the EU, 2019, p. 53.

    (32)  Eurostat, «Disability statistics — elderly needs for help or assistance» («Statistiques sur les personnes handicapées — besoins d’aide ou d’assistance des personnes âgées»), données extraites en juin 2019.

    (33)  Eurostat, «Functional and activity limitations statistics» («Statistiques sur les limitations fonctionnelles et d’activité»), données extraites en décembre 2020.

    (34)  Eurostat, Ageing Europe: Looking at the lives of older people in the EU, 2019, p. 70.

    (35)  Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et al., «High impact of COVID-19 in long-term care facilities, suggestion for monitoring in the EU/EEA» («Répercussions importantes de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée, suggestion de surveillance dans l’UE/EEE»), Eurosurveillance, Volume 25, numéro 22, 4 juin 2020.

    (36)  Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, «Ageing societies, migration and climate change bring new challenges for gender equality» («Vieillissement des sociétés, migration et changement climatique: de nouveaux défis pour l’égalité entre les femmes et les hommes»), 10 décembre 2019.

    (37)  En 2018, 30,5 % des femmes et 9,2 % des hommes travaillaient à temps partiel dans l’UE-27 (Eurostat, enquête sur les forces de travail).

    (38)  La proportion de contrats temporaires pour les personnes âgées de 15 à 64 ans est restée stable ces dernières années. En 2018, elle représentait 12,1 % de l’emploi total. La proportion de femmes est légèrement plus élevée (13,1 %) que celle des hommes (11,2 %) (Eurostat).

    (39)  Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, bulletins d’information sur les conséquences, en matière de droits de l’homme, de la pandémie de coronavirus publiés en 2020: No 3 de juin 2020, axé sur les personnes âgées, et no 6 du 30 novembre 2020, axé sur les droits sociaux.

    (40)  Article d’Eurofound du 19 mai 2021 intitulé «Retirement» («Retraite»).

    (41)  Eurofound, Enquête européenne sur la qualité de vie 2016, p. 79.

    (42)  Eurofound, Enquête européenne sur la qualité de vie 2016, p. 77.

    (43)  Eurofound, Enquête européenne sur la qualité de vie 2016, p. 15.

    (44)  Eurofound, Enquête européenne sur la qualité de vie 2016, p. 26.

    (45)  Dans le rapport sur le vieillissement («Ageing Report») de 2018, le coût total du vieillissement est défini comme étant calculé sur la base des dépenses publiques consacrées aux retraites, aux soins de santé, aux soins de longue durée, aux prestations d’éducation et aux avantages sociaux.

    (46)  Document interinstitutionnel de la Commission du 25 mai 2018 intitulé «The 2018 Ageing Report: Economic & Budgetary Projections for the 28 EU Member States (2016-2070)» («Le rapport 2018 sur le vieillissement: projections économiques et budgétaires pour les 28 États membres de l’Union européenne (2016-2070»).

    (47)  Rapport de la Commission du 12 avril 2018 sur l’économie des seniors.

    (48)  Rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail du 4 octobre 2016 intitulé «The ageing workforce: Implications for occupational safety and health — A research review» («Main-d’œuvre vieillissante: implications pour la sécurité et la santé au travail (SST) — Bilan des recherches»).

    (49)  Eurostat, «Taux d’emploi des travailleurs âgés, tranche d’âge des 55-64 ans», consulté le 2 juin 2021.

    (50)  COM(2020)0241, p. 10.

    (51)  COM(2020)0241, p. 22.

    (52)  Rapport d’Alzheimer Europe du 17 février 2020 intitulé «Dementia in Europe Yearbook 2019: Estimating the prevalence of dementia in Europe» (annuaire 2019 de la démence en Europe: estimation de la prévalence de la démence en Europe).

    (53)  Communication de la Commission du 10 mars 2020 intitulée «Une stratégie axée sur les PME pour une Europe durable et numérique» (COM(2020)0103).

    (54)  COM(2020)0241, p. 20.

    (55)  Eurostat, «Farmers and the agricultural labour force — statistics», les données extraites en novembre 2018.


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