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Document 52011DC0308
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL AND THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE Fighting Corruption in the EU
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL ET AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN La lutte contre la corruption dans l'Union européenne
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL ET AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN La lutte contre la corruption dans l'Union européenne
/* COM/2011/0308 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL ET AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN La lutte contre la corruption dans l'Union européenne /* COM/2011/0308 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL ET AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN La lutte contre la corruption dans l'Union européenne TABLE DES MATIÈRES 1........... Introduction.................................................................................................................... 3 2........... Suivi plus rigoureux
des efforts en matière de lutte anticorruption...................................... 5 2.1........ Mécanismes de
surveillance et d'évaluation actuels........................................................... 5 2.2........ Le rapport
anticorruption de l'UE.................................................................................... 6 3........... Meilleure mise en
œuvre des instruments anticorruption existants...................................... 9 3.1........ Décision-cadre
2003/568/JAI relative à la lutte contre la corruption dans le secteur privé. 9 3.2........ Autres instruments
internationaux de lutte contre la corruption........................................ 10 3.3........ Coopération entre
l'Union européenne et les instruments internationaux anticorruption existants 10 4........... Prise en compte
accrue de la corruption dans les politiques internes de l'Union............... 11 4.1........ Coopération entre les
services répressifs, la justice et la police dans l'Union.................... 11 4.1.1..... Coopération judiciaire
et policière................................................................................. 11 4.1.2..... Enquêtes financières et
récupération des avoirs.............................................................. 12 4.1.3..... Protection des
dénonciateurs......................................................................................... 13 4.1.4..... Formation des agents
des services répressifs................................................................. 13 4.2........ Marchés publics........................................................................................................... 13 4.3........ Politique de cohésion
destinée à soutenir le renforcement des capacités administratives... 14 4.4........ Normes comptables et
contrôle légal des comptes des entreprises de l'UE..................... 14 4.5........ Prévention et
répression de la corruption politique......................................................... 15 4.6........ Amélioration des
statistiques......................................................................................... 15 4.7........ L'intégrité dans le
sport................................................................................................. 16 4.8........ Protection des fonds
publics de l'UE contre la corruption............................................... 16 5........... Prise en compte
accrue de la corruption dans les politiques externes de l'Union.............. 17 5.1........ Pays candidats,
candidats potentiels et pays voisins....................................................... 17 5.2........ Politiques de
coopération et de développement............................................................. 18 5.3........ Politique commerciale................................................................................................... 18 6........... Conclusion................................................................................................................... 19 La lutte contre la corruption dans l'Union européenne
1.
Introduction
Quatre citoyens de l'Union européenne sur cinq considèrent
la corruption[1]
comme un problème grave dans leur État membre[2].
Bien qu'au cours des dernières décennies, l'Union européenne ait fortement
contribué à ouvrir l'Europe et à la rendre plus transparente, il est évident
qu'il reste beaucoup à faire. Il n'est en effet pas acceptable que, selon les
estimations, 120 milliards d'euros par an, soit un pour cent du PIB de
l'Union européenne[3],
se perdent dans la corruption. Ce n'est certes pas un problème nouveau pour
l'UE et nous ne serons jamais en mesure d'éradiquer complètement la corruption
de nos sociétés, mais il est révélateur que le score moyen de l'EU-27 dans
l'indice de perception de la corruption établi par Transparency International
n'ait connu qu'une modeste amélioration sur les dix dernières années[4].
Si la nature et l'étendue de la corruption varient, celle-ci
est dommageable pour tous les États membres et pour l'Union européenne dans
son ensemble: elle cause des préjudices financiers en diminuant les
niveaux d'investissement, en empêchant le bon fonctionnement du marché
intérieur et en réduisant les fonds publics disponibles. Elle a également des
conséquences sociales néfastes dans la mesure où des groupes criminels
organisés y recourent pour commettre d'autres infractions graves, comme le
trafic de drogue et la traite d'êtres humains. De surcroît, si elle n'est pas
combattue, la corruption est susceptible de saper la confiance des citoyens
dans les institutions démocratiques et d'affaiblir le sens des responsabilités
des dirigeants politiques. Ces
dix dernières années, des efforts ont été déployés aux niveaux
international, communautaire et national pour réduire la corruption[5].
Au niveau de l'Union européenne, le cadre juridique de lutte contre la
corruption a été développé par l'adoption d'une législation anticorruption dans
le secteur privé[6]
et par l'adhésion de l'Union à la convention des Nations Unies contre la
corruption (UNCAC)[7].
Le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne reconnaît que la
corruption est une infraction grave revêtant une dimension transfrontière et
que les États membres ne sont pas toujours armés pour y faire face seuls[8].
Les mesures anticorruption ont, jusqu'à un certain point, été intégrées dans
une série de politiques de l'Union européenne[9]. Cependant,
la mise en œuvre du cadre juridique de lutte contre la corruption demeure
inégale d'un État membre à l'autre et globalement peu satisfaisante. En
effet, la législation anticorruption de l'Union européenne n'a pas été
transposée dans tous les États membres[10].
Certains pays n'ont toujours pas ratifié les principaux instruments
internationaux de lutte contre la corruption. Plus important encore, même là où
des institutions et une législation anticorruption sont en place, leur mise
en application est souvent insuffisante dans la pratique[11]. Ce constat traduit l'absence d'un véritable engagement
politique des dirigeants et des décideurs pour s'attaquer à la corruption
sous toutes ses formes - corruption politique, activités entachées de
corruption commises par et avec des groupes criminels organisés, corruption
dans le secteur privé et «petite corruption». Il existe donc manifestement
nécessaire de stimuler la volonté politique de combattre la corruption, et
d'accroître la cohérence des politiques et actions anticorruption instaurées
par les États membres. C'est pourquoi la Commission mettra en place un mécanisme -
le rapport anticorruption de l'UE - destiné à suivre et à évaluer
les efforts des États membres dans la lutte contre la corruption, et à
renforcer l'engagement politique dans cette direction. Adossé à un groupe d'experts
et un réseau de correspondants de recherche, et doté du budget européen requis,
le rapport sera dirigé par la Commission et publié tous les deux ans, à partir
de 2013. Il rendra compte, en toute impartialité, des réalisations, des points
faibles et des engagements de tous les États membres. Il dégagera les tendances
et les faiblesses auxquelles il y a lieu de remédier, et il stimulera
l'apprentissage collégial et l'échange des meilleures pratiques. En complément
à ce mécanisme, l'Union devrait prendre part au groupe d'États contre la
corruption du Conseil de l'Europe (GRECO)[12]. L'UE devrait aussi accorder davantage d'attention à la
corruption dans toutes ses politiques concernées, tant internes
qu'externes. La Commission proposera donc, en particulier, une modernisation
des règles de l'UE régissant la confiscation des produits du crime en 2011, une
stratégie destinée à accroître la qualité des enquêtes financières pénales dans
les États membres en 2012, et l'adoption en 2011 d'un plan d'action visant à
améliorer les statistiques sur la criminalité. La Commission collaborera en
outre avec les agences européennes telles qu'Europol, Eurojust et le CEPOL,
ainsi qu'avec l'OLAF, pour renforcer la coopération judiciaire et policière et
pour améliorer la formation des agents des services répressifs. Elle poursuivra
l'élaboration de règles actualisées sur les marchés publics et sur les normes
comptables et le contrôle légal des comptes des entreprises de l'UE. Elle
adoptera aussi, en 2011, une stratégie contre la fraude portant atteinte aux
intérêts financiers de l'UE. Parallèlement, la Commission accordera une plus
grande attention à la lutte contre la corruption dans les processus
d'élargissement de l'Union et, conjointement avec la haute représentante, dans
notre politique de voisinage, et elle appliquera plus fréquemment le principe
de conditionnalité dans les politiques de coopération et de développement.
Enfin, les initiatives du secteur privé et le dialogue public-privé au niveau
européen visant à prévenir la corruption devraient être développés davantage. La présente communication expose les objectifs du
rapport anticorruption de l'UE et son fonctionnement dans la pratique, et elle
explique de quelle manière l'Union européenne devrait accorder davantage d'attention
à la corruption dans ses politiques internes et externes. Elle sera complétée
par une stratégie antifraude de la Commission. La communication se focalise sur
l'application des politiques anticorruption par les États membres, tandis que
la stratégie comportera essentiellement des mesures visant à protéger les
intérêts financiers de l'Union, sous la responsabilité de la Commission.
2.
Suivi
plus rigoureux des efforts en matière de lutte anticorruption
2.1.
Mécanismes de surveillance et d'évaluation actuels
À ce jour, il n'existe aucun mécanisme permettant, de
manière transversale et cohérente, de vérifier l'existence et d'évaluer
l'efficacité des politiques de lutte contre la corruption au niveau de l'Union
et des États membres[13].
À l'échelle internationale, les principaux mécanismes de surveillance et
d'évaluation existants sont le groupe d'États contre la corruption du Conseil
de l'Europe (GRECO), le groupe de travail de l'OCDE sur la corruption et le
mécanisme d'examen de l'application de la convention des Nations Unies contre
la corruption (UNCAC). Ces mécanismes donnent une impulsion aux États parties
pour qu'ils mettent en œuvre et appliquent les règles anticorruption. Chacun
d'entre eux comporte toutefois des caractéristiques qui limitent sa capacité à résoudre
efficacement les problèmes associés à la corruption au niveau de l'Union. L'instrument le plus complet qui soit pertinent pour l'Union
européenne est le GRECO, car pratiquement tous les États membres y
participent. Par son intermédiaire, le Conseil de l'Europe contribue à assurer
l'application de normes minimales dans l'espace juridique paneuropéen.
Toutefois, eu égard à la visibilité restreinte du processus intergouvernemental
d'évaluation du GRECO et de son mécanisme de suivi, il n'est pas parvenu,
jusqu'ici, à insuffler dans les États membres la volonté politique nécessaire
pour combattre efficacement la corruption. De plus, dès lors qu'il surveille le
respect d'une série de normes anticorruption établies par le Conseil de
l'Europe[14],
le GRECO s'attache moins à certains domaines spécifiques de la législation de
l'Union, comme les marchés publics. En outre, le système du GRECO ne permet pas
de réaliser des analyses comparées et, partant, de dégager les tendances de la
corruption qui se font jour au sein de l'Union, et il ne stimule pas activement
l'échange des meilleures pratiques ni l'apprentissage collégial. La convention de l'OCDE sur la lutte contre la
corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales
(convention contre la corruption)[15]
se concentre sur son thème spécifique et ne peut être étendue à d'autres
domaines qui sont importants pour la lutte anticorruption au sein de l'Union
européenne. Le septième rapport d'avancement annuel établi par Transparency
International[16]
indiquait que l'application de la convention contre la corruption était
variable: elle n'est activement mise en œuvre que dans quatre États membres, et
peu ou pas du tout dans 12 autres. Malgré un système d'évaluation
approfondie, sous la forme du Groupe de travail de l'OCDE sur la corruption, la
volonté politique d'appliquer effectivement la convention contre la corruption
de l'OCDE est demeurée insuffisante. La convention des Nations Unies contre la corruption
(UNCAC) est entrée en vigueur en décembre 2005 et l'Union européenne y
a adhéré en septembre 2008[17].
La conférence des États parties à la convention a adopté les termes de
référence du mécanisme d'examen de son application en novembre 2009. L'Union
européenne est favorable à une participation de la société civile à ce
mécanisme et à la transparence des conclusions des évaluations. Toutefois,
plusieurs caractéristiques sont susceptibles de limiter la capacité du
mécanisme d'examen de la convention à résoudre les problèmes liés à la
corruption au niveau de l'UE: il s'agit d'un instrument intergouvernemental, le
système d'examen croisé est susceptible d'omettre des domaines d'action
particulièrement importants pour l'Union, il inclut des États parties
appliquant peut-être des normes anticorruption moins strictes que l'UE, les
cycles d'examen seront d'une durée relativement longue, et les recommandations
aux États parties qui ne sont pas appliquées risquent de n'être suivies qu'un
nombre limité de fois.
2.2.
Le rapport anticorruption de l'UE
Au vu des limites que présentent les mécanismes de
surveillance et d'évaluation internationaux évoqués plus haut, un mécanisme
de surveillance et d'évaluation propre à l'Union européenne, le rapport
anticorruption de l'UE, devrait être mis en place afin de renforcer la
volonté politique dans les États membres et de favoriser l'application des
outils juridiques et institutionnels existants. Ce mécanisme devrait
être combiné avec la participation de l'UE au GRECO[18].
Le rapport anticorruption de l'UE sera publié par la Commission tous les
deux ans, à partir de 2013. L'instauration du rapport anticorruption de l'UE répond à la
demande des États membres, formulée dans le programme de Stockholm[19],
de «mettre au point des indicateurs, sur la base des systèmes existants et de
critères communs, pour mesurer l'effet des mesures de lutte contre la
corruption au sein de l'Union», ainsi qu'à la demande du Parlement européen de
surveiller les efforts de lutte anticorruption dans les États membres de
manière régulière[20].
La création de ce mécanisme de suivi part du principe que
même s'il n'existe pas de solution universelle pour lutter efficacement contre
la corruption, celle-ci n'en constitue pas moins une préoccupation pour tous
les États membres de l'UE. Grâce à une évaluation périodique et à la publication
de rapports factuels et objectifs, ce rapport représentera pour les États
membres un encouragement supplémentaire à lutter contre la corruption,
notamment par la mise en œuvre et l'application des normes anticorruption
reconnues au plan international. Ce mécanisme, applicable à tous les États
membres, permettra de mieux se rendre compte de la réalité et l'efficacité des
efforts menés contre la corruption au sein de l'Union, aidera à déceler les
causes spécifiques de cette dernière et jettera ainsi les bases d'une bonne
préparation des futures actions de l'UE. Il fera en outre office de
«sonnette d'alarme» afin de limiter le risque de voir des problèmes
profondément enracinés dans les États déboucher sur une crise. Pour établir le
rapport anticorruption de l'UE, la Commission coopérera avec les mécanismes de
surveillance et d'évaluation existants, de manière à éviter des surcharges
administratives pour les États membres et les doubles emplois. Elle s'inspirera
des normes minimales de lutte contre la corruption déjà établies par des
instruments internationaux tels que les conventions pénale[21]
et civile[22]
sur la corruption et les vingt principes directeurs pour la lutte contre
corruption[23]
du Conseil de l'Europe, la convention de l'ONU contre la corruption[24]
et la convention de l'OCDE contre la corruption[25]. Puisque pratiquement toutes les formes de corruption peuvent
avoir des implications transnationales, le rapport ne se limitera pas à une
liste exhaustive de domaines prioritaires. Chaque rapport anticorruption de
l'UE mettra l'accent sur plusieurs éléments transversaux particulièrement
pertinents pour l'Union européenne, ainsi que sur certains aspects propres
à chaque État membre. Ceux-ci seront évalués par rapport à une série
d'indicateurs, dont certains seront fondés sur les normes existantes dans les
différents domaines, d'autres élaborés durant la préparation du rapport. De
nouveaux indicateurs seront définis lorsqu'il n'existe pas encore de normes
dans le cadre d'un instrument déjà en vigueur, ou lorsque des normes plus
strictes sont requises au niveau européen. Pour sélectionner ou élaborer ces
indicateurs, la Commission consultera les autorités anticorruption compétentes
des États membres. Les indicateurs pourront concerner: la perception de la corruption,
le comportement des personnes interrogées en relation avec les activités de
corruption, les statistiques pénales, notamment sur les saisies et les
confiscations des produits de crimes liés à la corruption. Le rapport
anticorruption de l'UE comprendra aussi une évaluation quantitative de ces
indicateurs et une analyse qualitative des tendances et résultats en matière de
corruption. Le rapport anticorruption inclura: ·
une partie thématique, mettant en lumière des aspects
particuliers de la lutte contre la corruption dans l'Union européenne, sur la
base de recherches, avec des études de cas thématiques, des exemples de bonnes
pratiques et des recommandations; ·
des analyses par pays, comprenant notamment des
recommandations sur mesure adressées aux différents États membres, sur la base
des résultats enregistrés par les mécanismes de surveillance existants et de
l'examen des éléments disponibles, émanant de sources pertinentes. Cette partie
pourra s'accompagner de recommandations sur les actions à entreprendre au
niveau européen; ·
les tendances au niveau européen, reprenant les résultats
d'une enquête Eurobaromètre sur la corruption réalisée tous les deux ans, qui
mesurera la perception qu'ont les citoyens européens de la corruption dans
divers domaines, ainsi que d'autres sources d'informations pertinentes sur les
expériences de la corruption au niveau européen. Pour établir le rapport, la Commission s'appuiera sur
diverses sources d'information, dont les mécanismes de surveillance existants
(GRECO, OCDE, UNCAC), des experts indépendants, des conclusions de recherches,
les services de la Commission et l'Office européen de lutte antifraude (OLAF),
les États membres, des agences européennes comme Europol et Eurojust, le réseau
européen de lutte contre la corruption, des études Eurobaromètre et la société
civile[26]. Le rapport anticorruption de l'UE sera dirigé par la
Commission, qui sera assistée dans cette mission par: ·
un groupe d'experts qui la conseillera sur: 1)
l'établissement d'indicateurs, 2) l'évaluation de l'action des États membres,
3) le recensement des meilleures pratiques, 4) le dégagement des tendances dans
l'UE, 5) la formulation de recommandations, et 6) la proposition de nouvelles
mesures de l'UE, si nécessaire. Ce groupe sera mis sur pied par la Commission,
au terme d'un appel à candidatures ouvert. Les experts sélectionnés pourront
provenir d'horizons très divers (services répressifs, prévention de la
corruption, société civile, recherche, etc.) et devront posséder une expertise
incontestée en matière de lutte contre la corruption, être reconnus pour leur
haut degré d'intégrité et s'engager à agir personnellement en leur qualité
professionnelle; ·
un réseau de correspondants de recherche locaux, créé par
la Commission et composé de représentants de la société civile et du monde
universitaire, qui collecteront dans chaque État membre les informations
nécessaires pour alimenter et compléter les travaux du groupe d'experts. En lien direct avec le rapport anticorruption de l'UE, le
développement d'un programme de partage des expériences pourrait être
envisagé pour aider les États membres, les ONG locales ou d'autres parties
prenantes à identifier les lacunes des politiques anticorruption et les
meilleures pratiques, à sensibiliser à cette thématique ou à assurer des
formations. La Commission prendra en charge toutes les dépenses
associées au rapport anticorruption de l'UE, notamment celles liées au groupe
d'experts indépendants, au réseau de correspondants de recherche et, s'il est
concrétisé, au programme de partage des expériences. La participation de l'UE au GRECO, bien que ne
répondant pas totalement aux besoins de suivi périodique de l'Union sur la
lutte contre la corruption menée dans l'Union, permettrait la création de
synergies entre les deux mécanismes[27].
Le GRECO pourrait notamment contribuer au mécanisme de suivi de l'UE en
fournissant des analyses comparées de ses rapports de conformité et
d'évaluation existants sur les États membres de l'UE, et en indiquant les
principales recommandations exigeant un suivi supplémentaire. Pour les raisons qui viennent d'être exposées, la
Commission met en place un mécanisme de suivi de la lutte anticorruption dans
l'UE destiné à évaluer périodiquement les efforts déployés par les États
membres dans ce domaine et elle demandera au Conseil l'autorisation de négocier
avec le Conseil de l'Europe la participation de l'Union européenne au GRECO. La
Commission envisagera à moyen et long terme, au vu des conclusions du futur
rapport anticorruption de l'UE, la nécessité de nouvelles initiatives d'action
de l'UE, au nombre desquelles le rapprochement des législations pénales en
matière de corruption.
3.
Meilleure
mise en œuvre des instruments anticorruption existants
Plusieurs instruments juridiques anticorruption sont déjà en
place aux niveaux européen, international et de l'Union. Il s'agit notamment de
la convention relative à la lutte contre la corruption impliquant des
fonctionnaires des Communautés européennes ou des fonctionnaires des États
membres de l'Union européenne, entrée en vigueur le 28 septembre 2005[28].
Or, à l'exception de cette convention, les instruments existants n'ont pas
encore été ratifiés et transposés dans le droit de tous les États membres de
l'UE. Pour lutter efficacement contre la corruption, les États membres
devraient donc, au minimum, entreprendre les démarches nécessaires pour
parachever le processus de ratification et de transposition.
3.1.
Décision-cadre 2003/568/JAI relative à la lutte contre la corruption
dans le secteur privé
La décision-cadre 2003/568/JAI relative à la lutte contre la
corruption dans le secteur privé[29],
adoptée en juillet 2003, vise à incriminer la corruption tant active que
passive, en établissant des règles plus détaillées pour la responsabilité des
personnes morales et en fixant des sanctions dissuasives. Le premier rapport
sur sa mise en œuvre[30],
publié en 2007, indiquait que maints États membres avaient peu fait pour
l'appliquer. Des lacunes ont été décelées dans l'incrimination de tous les
éléments constitutifs d'une corruption active comme passive ainsi que dans les
dispositions relatives à la responsabilité des personnes morales. Le deuxième
rapport sur la mise en œuvre (joint à la présente communication) révèle que
plusieurs États membres n'ont toujours pas transposé les dispositions les plus
détaillées sur l'incrimination de ces éléments constitutifs de la corruption
active et passive[31].
Par ailleurs, les règles relatives à la responsabilité des personnes morales
continuent d'être inégales au niveau national. La Commission appelle instamment les États membres à
transposer intégralement toutes les dispositions de la décision-cadre
2003/568/JAI sans retard et à s'assurer de la bonne application de cette
dernière. Selon l'état d'avancement de la transposition, la Commission envisagera
de proposer une directive pour remplacer la décision-cadre. Dans ce contexte, la Commission salue l'adoption par
certains États membres de règles plus strictes destinées à prévenir la
corruption dans le secteur privé et aggravant la responsabilité des entreprises
en cas de corruption. La Commission entend encourager le dialogue
public-privé et l'échange des meilleures pratiques dans ce domaine. Les
entreprises privées sont incitées à élaborer et appliquer des règles communes
précises en matière de comptabilité, d'audit interne, de code de conduite et de
protection des dénonciateurs, dans leurs champs d'activité respectifs.
3.2.
Autres instruments internationaux de lutte contre la corruption
Plusieurs États membres de l'UE ont ratifié l'ensemble ou la
plupart des instruments internationaux de lutte contre la corruption existants.
Cependant, trois États membres[32]
n'ont pas ratifié la convention pénale sur la corruption du Conseil de
l'Europe[33],
douze autres n'ont pas ratifié son protocole additionnel[34]
et sept n'ont pas ratifié[35]
la convention civile sur la corruption[36].
Trois États membres n'ont pas encore ratifié la convention des Nations unies
contre la corruption[37].
Enfin, cinq États membres[38]
n'ont pas encore ratifié la convention de l'OCDE contre la corruption. La Commission appelle instamment les États membres qui
n'ont encore pas ratifié les instruments susmentionnés à le faire sans retard,
en tenant compte, lorsqu'il y a lieu, de la compétence externe exclusive de
l'Union, et à les mettre pleinement en œuvre. La Commission demande aux États
membres de l'informer sans délai des mesures prises en vue de la ratification
de ces instruments ainsi que de tout motif de non-ratification. Dans ce
contexte, la ratification et l'application effective par tous les États membres
de la convention de l'OCDE contre la corruption revêtent une importance
particulière. La Commission analysera les éventuelles difficultés rencontrées
dans le processus de ratification par les États membres ne faisant pas partie
de l'OCDE, ainsi que les manquements dans la mise en œuvre et l'application.
3.3.
Coopération entre l'Union européenne et les instruments internationaux
anticorruption existants
Le programme de Stockholm appelle à une coordination accrue
entre les États membres dans le cadre des travaux de l'UNCAC, du GRECO et de
l'OCDE. À cet effet, la Commission interviendra en particulier dans les
domaines suivants. En ce qui concerne l'UNCAC, la convention prévoit
l'obligation juridique de procéder à des auto‑évaluations. Dans le cas de
l'UE, ce processus est complexe, car il requiert la coopération de toutes les
institutions européennes et des États membres sur les matières relevant de la
compétence partagée. La Commission a néanmoins entamé le processus[39]
et elle analyse actuellement l'incidence des changements apportés par le traité
de Lisbonne sur l'étendue des obligations de l'UE dans le cadre de l'UNCAC. Une
fois cette étude terminée, les modalités de la participation de l'Union au
mécanisme d'examen, y compris à la désignation des experts, seront déterminées. La Commission intensifiera sa coopération avec l'OCDE,
éventuellement par la conclusion d'un protocole d'accord. Les conclusions du
groupe de travail de l'OCDE sur la corruption seront exploitées lors de la
rédaction du rapport anticorruption de l'UE. La Commission a analysé les modalités possibles de la participation
de l'UE au GRECO et elle entamera, dans les limites des compétences de
l'Union, les procédures requises à cet égard[40].
Les États membres devraient appuyer la candidature de l'Union au GRECO, au
sein du Comité des ministres du Conseil de l'Europe. La Commission soutient également la lutte anticorruption
menée dans le contexte du G-20 et elle participera à la mise en œuvre du
plan anticorruption du G-20 adopté lors du Sommet de Séoul en novembre 2010[41].
4.
Prise
en compte accrue de la corruption dans les politiques internes de l'Union
Outre la surveillance et la mise en œuvre renforcées des
instruments juridiques existants, la lutte anticorruption devrait, dans le
cadre d'une approche globale, faire partie intégrante de toutes
politiques de l'UE concernées, tant internes qu'externes. La corruption devrait
recevoir davantage d'attention notamment dans les domaines d'action suivants.
4.1.
Coopération entre les services répressifs, la justice et la police dans
l'Union
Les États membres doivent prendre toutes les mesures qui
s'imposent pour assurer, dans les affaires de corruption, une détection et
des poursuites efficaces, l'imposition régulière de sanctions dissuasives et la
récupération des avoirs acquis illégalement. À cet égard, la
coopération judiciaire et policière entre les États membres de l'UE, les
enquêtes financières, la formation du personnel des services répressifs et la
protection des dénonciateurs revêtent une importance particulière.
4.1.1.
Coopération judiciaire et policière
Dans le cadre de sa stratégie 2010-2014, Europol
s'est engagé à fournir un appui accru aux opérations de répression, et faire
office de plateforme centrale d'information sur la criminalité dans l'UE et de
pôle européen d'expertise en matière de répression de la criminalité. La
Commission invite instamment Europol à intensifier ses efforts de lutte
contre la corruption en qualité d'animateur des activités relatives à la
criminalité organisée. Ceci devrait inclure la production régulière
d'évaluations des menaces. Depuis 2004, Eurojust a connu une légère hausse du
nombre de dossiers de corruption. Si, en 2010, ces affaires n'ont représenté
que 2 % de sa charge de travail totale, l'augmentation du nombre d'États
membres concernés indique néanmoins un besoin croissant de coopération
judiciaire dans les dossiers de corruption comportant une dimension
transnationale. La Commission invite instamment Eurojust à intensifier ses
efforts pour faciliter l'échange d'informations entre les autorités des
États membres sur les cas de corruption revêtant une dimension transnationale. Enfin, depuis 2008, le réseau de points de contact de l'UE
contre la corruption[42]
rassemble les autorités des États membres chargées de la lutte anticorruption,
ainsi que la Commission, l'OLAF, Europol et Eurojust. Ce réseau est géré par
les Partenaires européens contre la corruption (EPAC), sous la conduite de
l'Autriche. La Commission collaborera avec le réseau de points de contacts
pour obtenir des résultats plus concrets, privilégier davantage les
questions opérationnelles intéressant les enquêteurs chargés des dossiers de
corruption et délimiter plus clairement les rôles respectifs des EPAC et des
points de contact. Elle envisage d'élaborer une proposition en vue de
modifier la décision du Conseil établissant le réseau de points de contact.
4.1.2.
Enquêtes financières et récupération des avoirs
Quatre rapports sur la mise en œuvre publiés par la
Commission[43]
ont relevé des retards pris par de nombreux États membres pour adopter des
mesures de confiscation des produits du crime. En 2011, la Commission
proposera une révision du cadre juridique de l'UE régissant la confiscation et
le recouvrement des avoirs afin que les juridictions des États membres
puissent effectivement confisquer les avoirs d'origine criminelle et récupérer
l'intégralité des valeurs correspondantes, y compris dans les dossiers de
corruption. La troisième directive sur le blanchiment d'argent[44]
classe la corruption parmi les principales infractions liées au blanchiment
d'argent. Les évaluations réalisées par le groupe de travail de l'OCDE
sur la corruption suggèrent que très peu de cas de corruption transnationale
sont détectés par les systèmes nationaux de lutte contre le blanchiment
d'argent. La Commission souligne la nécessité d'une coopération plus
soutenue entre les cellules de renseignement financier[45],
les agences spécialisées dans la lutte contre la corruption et les services
répressifs des États membres. Les États membres devraient veiller à ce
que les enquêtes financières soient menées avec efficacité et cohérence dans
les affaires de corruption, et à ce qu'un lien potentiel avec la
criminalité organisée et le blanchiment d'argent soit toujours envisagé. En
2012, la Commission adoptera une stratégie visant à accroître la qualité
des enquêtes financières dans les États membres et à développer les
renseignements financiers susceptibles d'être partagés entre les autorités des
États membres, entre les États membres et les agences européennes, ainsi qu'au
niveau international.
4.1.3.
Protection des dénonciateurs
La protection effective des dénonciateurs contre les
représailles est un aspect central des politiques anticorruption. Or le cadre
juridique régissant cet aspect dans l'Union est inégal et complique le
traitement des dossiers comportant une dimension transnationale. La
Commission procédera à une évaluation de la protection des personnes qui
signalent des infractions financières, qui abordera aussi la protection des
dénonciateurs, et les problèmes de protection des données qui y sont liés,
afin de préparer de futures actions de l'UE.
4.1.4.
Formation des agents des services répressifs
La Commission financera l'élaboration de programmes de
formation ciblés sur la corruption à l'intention des services répressifs,
par l'entremise du Collège européen de police (CEPOL). Ces programmes
devraient aborder des aspects spécifiques du traitement des dossiers de
corruption présentant des ramifications internationales, comme par exemple le
rassemblement et l'échange de preuves, la corrélation avec des enquêtes
financières et les connexions avec des enquêtes portant sur des activités de
criminalité organisée.
4.2.
Marchés publics
Les dépenses publiques consacrées à des travaux, des biens
et des services représentent environ 19 % du PIB de l'UE (2009). Près d'un
cinquième de ces dépenses relèvent du champ d'application des directives
européennes sur les marchés publics (soit environ 420 milliards d'euros,
ou 3,6 % du PIB de l'UE). Or le cadre juridique actuel de l'UE régissant les marchés
publics[46]
ne comporte pas de dispositions spécifiques permettant de prévenir et de
sanctionner les conflits d'intérêt, et il ne comprend que quelques règles
particulières qui sanctionnent le népotisme et la corruption. En janvier 2011, la Commission a lancé une consultation[47]
sur la modernisation de la politique de l'UE en matière de marchés publics.
Elle s'interroge sur la nécessité d'adopter, au niveau de l'Union, une
définition commune du conflit d'intérêts et d'éventuels garde-fous pour
prévenir ce type de situation, notamment la publication des contrats conclus,
pour accroître la transparence, l'élargissement des motifs d'exclusion et les
mesures d'«auto-nettoyage». Lors de l'élaboration d'une législation de l'UE
sur les marchés publics modernisée, la Commission se penchera attentivement sur
ces problèmes. À cette occasion, la Commission envisagera également de proposer
une législation sur les concessions, de façon à créer de meilleures
conditions d'attribution équitable et concurrentielle de ces marchés, réduisant
ainsi le risque de corruption.
4.3.
Politique de cohésion destinée à soutenir le renforcement des capacités
administratives
La politique de cohésion de l'Union européenne finance le
renforcement des capacités institutionnelles des États membres afin d'accroître
l'efficacité de leurs administrations et de leurs services publics. Les
capacités administratives et la bonne gouvernance figurent parmi les
principales priorités énoncées dans les orientations stratégiques
communautaires 2007-2013 en matière de cohésion. Au total, 3,5 milliards
d'euros ont été alloués dans le cadre de ces orientations pour renforcer les
capacités institutionnelles aux niveaux national, régional et local, dont
2 milliards d'euros proviennent du Fonds social européen. Le règlement
relatif au Fonds social européen pour la période 2007-2013 a en effet créé une
priorité spécifique pour renforcer les capacités administratives dans les
régions et les États membres les moins développés. Ce soutien apporté aux
capacités institutionnelles aura des effets positifs sur la prévention de la
corruption, en rendant les administrations et les services publics plus
efficaces et transparents. Certains États membres ont inclus des mesures de
lutte contre la corruption dans leurs programmes opérationnels. La
Commission entend continuer à soutenir le renforcement des capacités
institutionnelles et en faire bénéficier tous les États membres et toutes les
régions[48].
4.4.
Normes comptables et contrôle légal des comptes des entreprises de l'UE
L'utilisation des normes internationales
d'information financière pour les comptes annuels consolidés des entreprises
cotées en bourse dans l'UE est devenue obligatoire en 2005[49].
Les procédures relatives au contrôle légal ont été harmonisées[50],
avec l'introduction d'une exigence d'assurance qualité externe, des
dispositions sur le contrôle public, les obligations et l'indépendance des
contrôleurs légaux des comptes, ainsi que sur l'application des normes
internationales. Ces mesures ont accru la crédibilité, la qualité et la
transparence des rapports financiers, et réduit ainsi les risques de
corruption. En 2010, la Commission a réalisé des consultations publiques
sur les enseignements à tirer de la crise financière pour la politique de
contrôle[51].
Les résultats de celles-ci aideront la Commission à décider des futures
mesures à adopter pour mettre en place des vérifications et des systèmes de
contrôle consolidés dans les entreprises de l'UE afin de réduire les risques de
corruption. Ces mesures pourront porter, par exemple, sur la
clarification du rôle des auditeurs, la gouvernance et l'indépendance des
cabinets d'audit, la surveillance des auditeurs, la création d'un marché unique
pour la prestation de services d'audit, et la simplification des règles pour
les PME.
4.5.
Prévention et répression de la corruption politique
Comme les scandales politiques l'ont montré à maintes
reprises, il arrive que des relations complexes se développent entre acteurs
politiques, entreprises privées, médias, associations professionnelles et fondations[52].
Ces relations, motivées par les avantages mutuels que les parties trouvent à
influencer des décisions politiques et économiques majeures, mettent les
institutions et procédures démocratiques en péril et rendent plus difficile la
détection des actes de corruption. Sous l'impulsion donnée par le processus de
surveillance du GRECO, certains progrès ont été constatés dans le cadre
juridique et institutionnel du financement des partis politiques dans plusieurs
États membres. Malheureusement, l'application des règles de transparence et de
contrôle reste peu satisfaisante dans d'autres. La Commission en appelle aux
États membres, aux parlements nationaux et au Parlement européen pour garantir
une plus grande transparence et permettre un contrôle effectif du financement
des partis politiques et d'autres groupes d'intérêts. Elle est en
outre déterminée à respecter son obligation de défendre l'intérêt général de
l'Union, conformément aux obligations fixées par les traités, son propre code
de conduite et d'autres règles applicables Les médias jouent un rôle déterminant dans l'amélioration de
la transparence et la responsabilisation des personnalités politiques. Ils sont
souvent un allié précieux dans la lutte contre la corruption politique. La
Commission appelle instamment les États membres à prendre toutes les mesures
nécessaires pour assurer la bonne application du cadre juridique garantissant
l'indépendance et la liberté des médias, notamment au niveau de leur
financement. La Commission financera, par le biais de ses programmes
existants, la formation des médias en vue d'approfondir leur connaissance des
domaines spécifiques utiles à la détection de la corruption (blanchiment
d'argent, financement des partis politiques, système bancaire, marchés
boursiers, etc.). Elle soutient également d'autres façons les actions visant à
limiter la corruption politique, notamment en finançant des initiatives émanant
de la société civile[53].
4.6.
Amélioration des statistiques
À ce jour, l'Union ne dispose d'aucun système statistique
uniforme permettant de mesurer la nature et l'étendue de la corruption ni
l'efficacité des mesures prises pour la combattre. Pour faire suite au plan
d'action de l'UE visant à élaborer une stratégie globale et cohérente de l'UE
en vue de l’établissement de statistiques sur la criminalité et la justice
pénale[54],
un nouveau plan d'action (2011-2015) est en cours de préparation. La
Commission créera un sous-groupe d'experts en statistiques, ce qui
constituera une première étape vers l'élaboration d'un système statistique
uniforme de l'UE sur la corruption.
4.7.
L'intégrité dans le sport
La corruption dans le sport est un problème de dimension
internationale de plus en plus fréquemment mis en lumière, principalement lié à
l'opacité des transferts et au trucage des matchs. La Commission analysera les
solutions envisageables pour résoudre plus efficacement la question des matchs
truqués[55],
en procédant tout d'abord à une étude du traitement réservé à la corruption
dans le sport par les législations nationales. Des actions concrètes pourront
ensuite éventuellement être examinées, comme l'instauration de règles minimales
concernant la définition d'infractions pénales dans ce domaine.
4.8.
Protection des fonds publics de l'UE contre la corruption
Il y a plus d'une dizaine
d'années, des accusations de corruption conduisirent à la démission collective
de la Commission et à la création de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF).
L'une des principales missions de l'OLAF consiste à mener des enquêtes
administratives pour lutter contre la fraude, la corruption et toute autre
activité illégale portant atteinte aux intérêts financiers de l'UE[56].
En 2011, plusieurs initiatives
seront prises pour intensifier la lutte contre la fraude et la corruption
touchant les fonds publics de l'Union. La communication sur la protection
des intérêts financiers de l'UE par le droit pénal et les enquêtes
administratives[57]
expose les moyens par lesquels la Commission entend protéger l'argent des
contribuables au niveau de l'UE contre les activités illégales, notamment les
menaces liées à la corruption au sein et à l'extérieur des institutions
européennes. Cette communication mentionne diverses possibilités d'améliorer le
cadre pénal et les moyens procéduraux à la disposition des enquêteurs et
procureurs, ainsi que de possibles évolutions institutionnelles, comme la
création d'un ministère public européen. La
Commission envisage aussi d'adopter une nouvelle stratégie antifraude
renforçant les politiques financières de l'Union en vue de mieux protéger les
intérêts financiers de l'UE. Cette stratégie définira des priorités et des
domaines d'activité spécifiques pour améliorer le cadre antifraude actuel de la
Commission, en mettant l'accent sur la prévention. En complément de ces
initiatives, la proposition de la Commission visant à modifier le cadre
juridique de l'OLAF[58]
vise à accroître l'efficacité et la rapidité des enquêtes de l'Office, à
renforcer les garanties procédurales, ainsi qu'à approfondir la coopération de
l'OLAF avec les États membres et à améliorer sa gouvernance.
5.
Prise
en compte accrue de la corruption dans les politiques externes de l'Union
5.1.
Pays candidats, candidats potentiels et pays voisins
Le processus d'élargissement de l'Union a été un vecteur de
grandes réformes anticorruption dans les pays candidats et chez les candidats
potentiels. Les dernières adhésions ont considérablement modifié le poids réel
des politiques de lutte contre la corruption dans l'UE. Elles ont aussi montré
qu'il restait très difficile, au moment de l'adhésion, de démontrer la mise
en œuvre et l'irréversibilité des réformes anticorruption. En outre,
au lendemain de l'adhésion, les efforts déployés pour combattre la corruption
devaient encore faire l'objet d'une surveillance. En 2005, les cadres de négociation pour la Croatie et la
Turquie ont introduit un chapitre spécifique[59]
couvrant une série de questions touchant à l'État de droit et, notamment, à la
réforme du système judiciaire et à la lutte contre la corruption. Le consensus
renouvelé sur l'élargissement[60]
a encore accentué l'importance accordée à l'État de droit. Consciente qu'en l'absence d'une volonté politique forte, le
seul fait d'investir des fonds de l'Union dans le renforcement des institutions
ne pouvait garantir le succès des politiques anticorruption, en 2010, la
Commission a intensifié son dialogue sur l'État de droit avec les pays
candidats et les candidats potentiels. Ce dialogue renforcé s'appuie sur
l'expérience acquise durant le processus de libéralisation du régime des visas.
Les feuilles de route énonçant les critères auxquels les pays devaient se
conformer pour obtenir un assouplissement du régime des visas se sont avérées
efficaces pour encourager la réforme et l'inscrire dans les priorités. Le
dialogue sur l'État de droit a pour but de renforcer ces critères de référence
dès le début du processus de préadhésion. Les avis rendus par la Commission sur
les demandes d'adhésion à l'UE de l'Albanie et du Monténégro fixent d'ores et
déjà des recommandations devant être satisfaites avant l'ouverture des négociations.
Le dialogue s'accompagnera de missions d'expertise annuelles menées avec
la participation d'experts originaires des États membres de l'UE, qui seront
ainsi associés plus étroitement au processus. Ainsi, la Commission continuera d'accorder une priorité
élevée au suivi des politiques anticorruption et elle procédera à des examens
minutieux dès les premières étapes de la préparation de l'adhésion, dans le but
de s'assurer de la durabilité des réformes. Elle encouragera
également une étroite coordination entre donateurs internationaux afin de
prévenir tout chevauchement et de mieux canaliser les ressources investies. Dans le cadre de la politique européenne de voisinage,
la haute représentante et la Commission feront du renforcement de la capacité de
lutte anticorruption dans les pays voisins un volet central du soutien apporté[61].
Ceci revêt une importance toute particulière à la lumière des événements
récemment survenus en Afrique du Nord, où les soulèvements contre les régimes
locaux trouvaient leur origine, notamment, dans la volonté d'éradiquer une
culture de la corruption profondément ancrée dans ces pays.
5.2.
Politiques de coopération et de développement
L'appui à la bonne gouvernance et à la
démocratisation accordé par l'Union européenne dans le cadre de sa politique de
coopération et de développement couvre également les politiques de lutte contre
la corruption[62].
Sur ce point, la Commission suit une approche basée sur le partenariat en
engageant un dialogue avec les gouvernements et la société civile des pays
partenaires, les États membres de l'Union et d'autres donateurs. Tout en
reconnaissant qu'en l'absence d'une volonté politique dans le pays, il est peu
probable que l'aide extérieure produise des résultats, la Commission estime
néanmoins que des approches incitatives peuvent porter leurs fruits[63].
La Commission entend intensifier son dialogue avec les pays partenaires sur la
lutte antifraude et anticorruption, et accroître son soutien au renforcement
des capacités, de sorte à aboutir à l'adoption de stratégies nationales de
lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Pendant la période de
programmation et tout au long du processus d'exécution, elle accordera une
attention particulière à ces stratégies et à leur bonne exécution. Dans cet objectif, la Commission préconisera une application
plus fréquente du principe de conditionnalité en matière de développement,
afin de favoriser le respect des normes internationales minimales de lutte
contre la corruption énoncées dans la convention des Nations Unies contre la
corruption et dans d'autres conventions internationales et régionales
auxquelles ces pays sont parties. Dans le même esprit, la Commission appliquera
plus systématiquement les dispositions relatives à la lutte contre la
corruption qui existent déjà dans les bases juridiques de la coopération avec
les pays partenaires, en procédant à des consultations spécifiques en
présence de cas de corruption graves, et en infligeant des sanctions si des
mesures appropriées n'ont pas été mises en place. Enfin, la Commission a établi et continuera à soutenir des
cadres globaux visant à instaurer des systèmes transparents pour l'extraction
et le commerce des ressources naturelles et des matières premières, tels que la
communication intitulée «Application des réglementations forestières,
gouvernance et échanges commerciaux»[64]
et l'initiative pour la transparence des industries extractives.
5.3.
Politique commerciale
La politique commerciale de l'UE incite les pays tiers à
respecter, notamment, les droits de l'homme et la bonne gouvernance, par le
biais des relations commerciales bilatérales et d'outils tels que le système de
préférences généralisées. La Commission a récemment proposé de remodeler ce
dernier, pour renforcer les incitants au respect des normes de bonne
gouvernance par le respect et l'application des principales conventions
internationales comme la convention des Nations Unies contre la corruption
(UNCAC). L'UE continuera à recommander l'intégration, dans les
accords de libre-échange, de clauses concernant la transparence des marchés
public internationaux et, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce,
l'extension à d'autres pays membres de l'OMC de l'accord sur les marchés
publics, qui contient des dispositions visant à améliorer la transparence des
appels d'offres internationaux, pour limiter ainsi les risques de corruption.
6.
Conclusion
La corruption demeure un sujet préoccupant dans l'Union
européenne, de même qu'au niveau mondial. Quoique de nature et d'étendue
variables, elle existe dans tous les États membres, auxquels elle cause de
graves préjudices économiques, sociaux et démocratiques. Des instruments internationaux et une législation
anticorruption de l'UE existent certes, mais leur mise en œuvre reste
insuffisante. La Commission appelle les États membres à s'assurer que tous
les instruments juridiques pertinents soient intégralement transposés dans leur
législation et, surtout, qu'ils soient effectivement suivis et appliqués,
par la détection et la poursuite des actes de corruption, adossées à des
dispositions pénales et un enregistrement systématique des sanctions
dissuasives et du recouvrement des avoirs. Pour y parvenir, il faudra une forte volonté politique chez
tous les décideurs politiques de l'UE. Les mécanismes de surveillance et
d'évaluation internationaux n'ont en effet pas, jusqu'à présent, produit l'élan
indispensable. Une action au niveau de l'Union est dès lors nécessaire pour
renforcer la volonté politique de tous les États membres de combattre
énergiquement la corruption. À cette fin, la Commission
créera le rapport anticorruption de l'UE pour évaluer périodiquement les
efforts des États membres, à partir de 2013. En parallèle, l'UE devra négocier
sa participation au groupe d'États contre la corruption du Conseil de l'Europe
(GRECO). L'UE devra en outre continuer, dans le cadre d'une approche
globale, à combattre la corruption par le biais de toutes ses politiques
pertinentes, tant internes qu'externes. La corruption devrait davantage
être prise en compte dans la coopération judiciaire et policière, les règles
modernisées de l'UE régissant la confiscation des avoirs d'origine criminelle,
une législation révisée de l'UE sur les marchés publics, des statistiques plus
précises sur la criminalité dans l'UE, une politique antifraude renforcée
visant à protéger les intérêts financiers de l'Union, le processus
d'élargissement de l'UE, et une application plus fréquente du principe de
conditionnalité dans les politiques de coopération et de développement de l'UE.
Dans le même temps, il conviendra de poursuivre au niveau de l'UE le dialogue
privé-public sur les moyens de prévenir la corruption dans le secteur
privé, avec le soutien de la Commission. Il ne serait pas réaliste d'affirmer que ces initiatives
éradiqueront la corruption, à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Union
européenne. Mais ajoutées l'une à l'autre, elles contribueront à atténuer ce
fléau, pour le bien de tous. [1] La
présente communication retient la définition large de la corruption adoptée par
le programme mondial de lutte contre la corruption géré par les Nations unies:
«abus de pouvoir aux fins d’un profit personnel», qui couvre donc la
corruption dans le secteur tant public que privé. [2] 78
%, d'après l'Eurobaromètre sur la corruption 2009. Cette enquête est réalisée
tous les deux ans. D'après l'enquête de Transparency International, 5% des
citoyens de l'UE versent chaque année des pots-de-vin, voir http://www.transparency.org/policy_research/surveys_indices/gcb. Une étude suggère que la corruption ajoute pas
moins de 20-25% au coût total des contrats commerciaux, http://www.nispa.org/files/conferences/2008/papers/200804200047500.Medina_exclusion.pdf. [3] Le
coût économique total de la corruption n'est pas facile à calculer. Le chiffre cité se fonde sur des estimations
réalisées par des organismes spécialisés comme la Chambre de commerce
internationale, Transparency International, l'initiative UN Global Compact, le
Forum économique mondial, et la publication Clean Business is Good Business,
2009, qui suggère que la corruption se chiffre à 5% du PIB au niveau mondial. . [4] De
6,23 en 2000 à 6,30 en 2010, sur une échelle culminant à 10. Dans l'Indice
2010, alors que neuf États membres se rangeaient parmi les 20 pays les moins
corrompus du monde, huit autres obtenaient par contre une note inférieure à 5.
Les principaux résultats et tendances de l'Indice pour l'UE ont été confirmés
par les indicateurs mondiaux de la gouvernance de la Banque mondiale – à savoir
des différences très nettes parmi les États membres de l'UE, neuf d'entre eux
se rangeant parmi les meilleurs performers en matière de lutte corruption, et
dix parmi les plus mauvais. Voir aussi http://info.worldbank.org/governance/wgi/worldmap.asp. [5] Ces
efforts ont été demandés par la Commission en 2003, COM (2003) 317 final. [6] Décision-cadre
2003/568/JAI du Conseil relative à la lutte contre la corruption dans le
secteur privé (JO L 192 du 31 juillet 2003, p. 54). [7] Décision
2008/801/CE du Conseil (JO L 287 du 29.10.2008, p. 1). [8] L'article
83(1) du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne répertorie la
corruption parmi les infractions pour lesquelles des règles minimales relatives
à la définition des infractions pénales et des sanctions peuvent être établies
par voie de directives, car la corruption a souvent implications dépassant les
frontières intérieures de l'UE. La corruption active transfrontière, mais aussi
d'autres formes de corruption, comme celle présente dans le système judiciaire,
sont susceptibles d'affecter la concurrence et les flux d'investissements. [9] Voir
les sections 4 et 5. [10] La
Commission n'a pas le pouvoir de poursuivre les États membres qui n'ont pas
transposé des mesures adoptées dans le cadre du troisième pilier du traité,
avant l'entrée en vigueur du TFUE. Ces poursuites deviendront possibles à
partir du 1er décembre 2014, en vertu de l'article 10 du protocole
n° 36 sur les dispositions transitoires du traité de Lisbonne. [11] Voir
la section 3. [12] Voir
la section 2.2 et le rapport de la Commission au Conseil sur les modalités de
la participation de l'Union européenne au GRECO, COM (2011) 307. [13] Un
mécanisme de surveillance spécifique applicable à deux États membres, le
mécanisme de vérification et de coopération (MVC) pour la Roumanie et la
Bulgarie, existe depuis 2006 [décisions 2006/928/CE et 2006/929/CE de la
Commission du 13 décembre 2006 (JO L 354 du 14 décembre 2006)]. Le MVC est
apparu comme une solution ad hoc pour les lacunes encore relevées à la veille
de l'adhésion de ces pays à l'Union européenne. Dans ce contexte, la Commission
effectue des vérifications en se référant à plusieurs objectifs prédéfinis en
matière de réforme judiciaire et de lutte contre la corruption, ainsi que, dans
le cas de la Bulgarie, en matière de lutte contre la criminalité organisée. [14] Convention
pénale sur la corruption (STE 173, adoptée le 27 janvier 1999) et son protocole
additionnel (ETS 191, adopté le 15 mai 2003); Convention civile sur la
corruption (STE 174, adoptée le 4 novembre 1999) et les 20 principes
directeurs contre la corruption (Résolution du Comité des ministres du Conseil
de l'Europe (97) 24). [15] http://www.oecd.org/document/12/0,3343,en_2649_34859_35692940_1_1_1_1,00.html
. [16] http://www.transparency.org/global_priorities/international_conventions [17] Décision
2008/801/CE du Conseil (JO L 287 du 25.9.2008, p. 1). [18] Voir
le rapport de la Commission au Conseil sur les modalités de la participation de
l'UE au GRECO, COM (2011) 307. [19] Document
n° 17024/09 du Conseil, adopté par le Conseil européen des 10 et 11
décembre 2009 (JO C 115, p. 1). Voir aussi la résolution n° 6902/05
du Conseil, adoptée le 14 avril 2005, qui invitait la Commission à
envisager l’élaboration d’un mécanisme de surveillance et d’évaluation
mutuelles. [20] Déclaration
écrite n° 2/2010 sur les efforts de l’Union dans la lutte contre la
corruption, adoptée par le Parlement européen le 18 mai 2010. [21] SET
173 du 27.1.1999. [22] SET
174 du 4.11.1999. [23] Résolution
du Comité des ministres du Conseil de l'Europe (97) 24. [24] Résolution
n° 58/4 de l'Assemblée générale des Nations unies, du 31 octobre 2003. [25] Adoptée
par la Conférence de négociation, le 21 novembre 1997. [26] Les
évaluations réalisées par la société civile dans ce domaine seront également
prises en compte. Il peut s'agir, par exemple, de l'étude actuelle de
Transparency International sur les systèmes d'intégrité nationaux dans l'Union
européenne. [27] Voir
rapport de la Commission au Conseil sur les modalités de la participation de
l'Union européenne au GRECO, COM (2011) 307. [28] JO
C 195 du 25.6.1997, p. 2 à 11. [29] JO L 192 du 31.7.2003, p. 54. [30] COM (2007) 328 final. [31] COM
(2011) 309 final. Le rapport constate que 9 États membres (Belgique, Bulgarie,
Chypre, Finlande, France, Irlande, Portugal, République tchèque et Royaume-Uni)
ont correctement transposé tous les éléments constitutifs de l'infraction
définis à l'article 2 de la décision-cadre. [32] Autriche,
Allemagne, Italie. [33] SET
173 du 27.1.1999. [34] Allemagne,
Autriche, Espagne, Estonie, Finlande, Hongrie, Italie, Lituanie, Malte,
Pologne, Portugal, République tchèque. [35] Allemagne,
Danemark, Irlande, Italie, Luxembourg, Portugal et Royaume-Uni. [36] SET
174 du 4.11.1999. [37] Allemagne,
Irlande et République tchèque. [38] Chypre,
Lettonie, Lituanie, Malte, Roumanie. Ces États ne sont pas membres de l'OCDE.
La Bulgarie est le seul État membre non membre de l'OCDE qui a adopté cette
convention. [39] L'OLAF
a commencé une analyse systématique des dossiers de corruption en vue de
recenser les menaces et vulnérabilités auxquelles le budget de l'UE est exposé. [40] Voir
le rapport de la Commission au Conseil sur les modalités de la participation de
l'Union européenne au GRECO, COM (2011) 307. [41] Annexe
III de la déclaration des dirigeants au sommet du G-20 de Séoul, 11 et 12
novembre 2010. [42] Décision
2008/852/JAI du Conseil (JO L 301du 12.11.2008, p. 38). [43] Rapport
de la Commission au Parlement européen et au Conseil fondé sur l'article 8 de
la décision 2007/845/JAI du Conseil du 6 décembre 2007 relative à la coopération
entre les bureaux de recouvrement des avoirs des États membres en matière de
dépistage et d’identification des produits du crime ou des autres biens en
rapport avec le crime (COM (2011) 176 final); rapport de la Commission au
Parlement européen et au Conseil fondé sur l'article 22 de la décision-cadre
2006/783/JAI du Conseil, du 6 octobre 2006, relative à l'application du
principe de reconnaissance mutuelle aux décisions de confiscation (COM (2010)
428); rapport de la Commission sur la base de l'article 6 de la décision-cadre
2005/212/JAI du Conseil, du 24 février 2005, concernant la confiscation des
produits, des instruments et des biens en rapport avec le crime (COM (2007) 805
final); rapport de la Commission fondé sur l'article 14 de la décision-cadre
2003/577/JAI du Conseil, du 22 juillet 2003, relative à l’exécution dans
l’Union européenne des décisions de gel de biens ou d’éléments de preuve (COM
(2008) 885 final). [44] Directive
2005/60/CE (JO L 309 du 25.11.2005, p. 15). [45] Selon
l'article 21, paragraphe 2, point b), de la directive 2005/60/CE du
Parlement européen et du Conseil du 26 octobre 2005 relative à la prévention de
l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du
financement du terrorisme, la "CRF doit être créée sous la forme d'une
cellule nationale centrale. Elle doit être chargée de recevoir (et, dans la
mesure de ses pouvoirs, de demander), d'analyser et de communiquer aux
autorités compétentes les informations divulguées concernant un éventuel
blanchiment de capitaux, un éventuel financement du terrorisme ou toute
information requise par les dispositions législatives ou réglementaires
nationales. Elle est dotée des ressources adéquates pour lui permettre de
remplir ses missions". [46] Directive
2004/18/CE relative à la coordination des procédures de passation des marchés
publics de travaux, de fournitures et de services (JO L 134 du 30.4.2004, p.
114) et directive 2004/17/CE portant coordination des procédures de passation
des marchés dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des
services postaux (JO L 134 du 30.4.2004, p. 1). [47] Livre
vert sur la modernisation de la politique de l'UE en matière de marchés
publics. Vers un marché européen des contrats publics plus performant – COM
(2011) 15 final. [48] Conclusions
du cinquième rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale: le
futur de la politique de cohésion, COM (2010) 642 final. [49] Règlement
(CE) n° 1606/2002 du Parlement européen et du Conseil du
19 juillet 2002 (JO L 243 du 11.9.2002, p. 1). [50] Directive
2006/43/CE concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes
consolidés et modifiant les directives 78/660/CEE et 83/349/CEE du Conseil, et
abrogeant la directive 84/253/CEE du Conseil (JO L 157 du 9.6.2006, p.
87). [51] Livre
vert "Politique en matière d'audit: les leçons de la crise", COM
(2010) 561 final. [52] Les
allégations de liens entre des hommes politiques et des propriétaires
d'entreprises ou de médias influents ont été nombreuses ces dernières années,
notamment en ce qui concerne le financement des campagnes électorales. [53] Ce
concours est assuré par le programme spécifique «Prévenir et combattre la
criminalité». [54] COM(2006) 437 final. [55] COM (2011) 12 final. [56] L'OLAF
publie un rapport annuel sur ses activités, voir http://ec.europa.eu/anti_fraud/reports/olaf_en.html. [57] Communication
sur la protection des intérêts financiers de l'Union européenne par le droit
pénal et les enquêtes administratives: Une politique intégrée pour protéger
l'argent des contribuables, COM (2011) 293 final. [58] COM (2011) 135 final. [59] Chapitre 23. [60] Consensus
renouvelé sur l'élargissement approuvé les 14 et 15 décembre 2006. [61] Communication
conjointe au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social
européen et au Comité des régions - Une stratégie nouvelle à l'égard d'un
voisinage en mutation, COM(2011) 303. [62] Communication
sur la gouvernance et le développement, COM(2003) 615 final, et communication
sur la gouvernance dans le consensus européen pour le développement: Vers une approche harmonisée au sein de l’Union
européenne, COM (2006) 421 final. [63] À
titre d'exemple, l'initiative de soutien à la gouvernance dans les pays
d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, qui a pris la forme d'une 'tranche
incitative' de 2,7 milliards d'euros destinée à encourager la volonté politique
de réforme. [64] Communication
sur le plan d'action pour l'application des réglementations forestières,
gouvernance et échanges commerciaux, COM (2003) 251 final.