This document is an excerpt from the EUR-Lex website
Document 52014DC0902
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN CENTRAL BANK, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE, THE COMMITTEE OF THE REGIONS AND THE EUROPEAN INVESTMENT BANK Annual Growth Survey 2015
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN CENTRAL BANK, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE, THE COMMITTEE OF THE REGIONS AND THE EUROPEAN INVESTMENT BANK Annual Growth Survey 2015
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN CENTRAL BANK, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE, THE COMMITTEE OF THE REGIONS AND THE EUROPEAN INVESTMENT BANK Annual Growth Survey 2015
/* COM/2014/0902 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ DES RÉGIONS ET À LA BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT Examen annuel de la croissance 2015 /* COM/2014/0902 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL, À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
EUROPÉEN, AU COMITÉ DES RÉGIONS ET À LA BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT Examen annuel de la croissance 2015 INTRODUCTION L'UE, qui vient de traverser la pire crise
financière et économique de ces dernières générations, a pris de nombreuses
mesures pour jeter les bases d'une croissance plus saine et plus durable à
l'avenir. Toutefois, malgré les efforts accomplis aux niveaux national et
européen, la reprise est moins importante qu'escompté il y a un an. La
dynamique a commencé à fléchir au printemps 2014. La crise économique a
entraîné la crise sociale en cours et la lenteur de la reprise entrave les
efforts déployés en vue de réduire les niveaux élevés de chômage. Si l'environnement économique mondial explique
en partie le ralentissement actuel, des facteurs nationaux spécifiques
empêchent une croissance plus rapide dans l'UE. Les différences entre États
membres sont grandes. La croissance reste freinée par la fragmentation des
marchés financiers qui a suivi la crise financière et de la dette souveraine,
par la nécessité de réduire l'endettement des entreprises, des ménages et des
États, par la correction incomplète des déséquilibres macroéconomiques et par
la défiance liée à l'incertitude quant aux perspectives économiques et à la
volonté de mener des réformes structurelles et institutionnelles. Les faibles
gains de productivité, le faible niveau des investissements et le chômage
structurel élevé limitent les perspectives de croissance de l'Europe. Dans le même temps, l'UE et ses États membres
doivent faire face à une série de tendances à long terme nuisant à la création
d'emplois et à la croissance, notamment en ce qui concerne l'évolution
sociétale et démographique, la mondialisation, la productivité, les
développements technologiques, la pression sur les ressources et les
préoccupations environnementales, ainsi qu'à une croissance généralement plus
faible dans les pays émergents et en développement. L'arrivée d'une nouvelle Commission, dotée d'un
programme ambitieux pour «l'emploi, la croissance, l'équité et le changement
démocratique»[1], est le bon moment pour prendre un nouveau départ. Il est urgent de
revitaliser la croissance dans toute l'UE et de susciter un nouvel élan placé
sous le signe du changement. Le présent examen annuel de la croissance, ainsi
que les documents qui l'accompagnent, décrivent le paquet Emploi, croissance et
investissement annoncé comme une priorité absolue des orientations politiques
de la présente Commission. Encadré 1. Ce qu'il faut retenir des prévisions de la Commission de l'automne 2014[2] La croissance du PIB réel devrait atteindre 1,3 % dans l'UE et 0,8 % dans la zone euro pour l'ensemble de l'année 2014. Elle devrait augmenter légèrement en 2015, pour atteindre respectivement 1,5 et 1,1 %, tirée par la hausse de la demande intérieure et extérieure. En 2016, l'activité économique devrait s'accélérer et porter la croissance à, respectivement, 2 et 1,7 %. En août 2014, 24,6 millions de personnes étaient au chômage, dont cinq millions dans la tranche des 15-24 ans. Le taux de chômage de longue durée est très élevé. Les taux de chômage varient fortement entre les États membres; en 2014, ils allaient de 5,1 % en Allemagne et 5,3 % en Autriche à 24,8 % en Espagne et 26,8 % en Grèce. L'inflation devrait rester faible cette année, avec une baisse des prix des matières premières, en particulier en ce qui concerne l'énergie et les aliments, et des perspectives économiques inférieures aux prévisions. La reprise progressive de l'activité économique sur la période de prévision devrait attiser l'inflation dans l'UE, qui devrait passer de 0,6 % en 2014 à 1 % en 2015 puis à 1,6 % en 2016. Les ratios du déficit au PIB devraient diminuer encore cette année, bien que plus lentement qu'en 2013, pour atteindre 3 % dans l'UE et 2,6 % dans la zone euro, contre 4,5 % en 2011. Les déficits publics devraient continuer de se tasser au cours des deux prochaines années grâce au renforcement de l'activité économique. Les ratios du déficit au PIB de l'UE et de la zone euro devraient culminer respectivement à 88,3 % et 94,8 % et rester élevés dans plusieurs pays.
Dans le présent examen annuel de la croissance 2015, la Commission, qui a pris
ses fonctions le 1er novembre 2014, décrit les principaux
éléments de son nouveau programme pour l'emploi et la croissance. Il ne sera
possible de raviver la croissance que si les institutions de l'UE et les États
membres travaillent de concert pour obtenir des résultats en matière d'économie
sociale de marché en Europe. Aussi le présent examen annuel de la croissance
décrit-il ce que l'UE peut faire de plus pour aider les États membres à
retrouver des taux de croissance élevés et à avancer vers le développement
durable. Pour y arriver, il faudra être déterminé à changer et à faire les
choses différemment au niveau national. 1. UNE APPROCHE INTÉGRÉE Aujourd'hui, le risque d'une faible croissance
permanente, d'une inflation proche de zéro et d'un chômage élevé est devenu une
préoccupation de premier plan. La crise a non seulement eu un impact cyclique,
comme l'indique la faiblesse de la demande globale, mais possède également une
composante structurelle importante qui a affaibli le potentiel de croissance
des économies de l'UE. Les politiques structurelles, budgétaires et
monétaires doivent être combinées dans le cadre d'une approche intégrée
favorable à la croissance qui permettra de relever ce défi efficacement, en
agissant à la fois sur la demande et sur l'offre de nos économies. Il faudra, à
cet égard, que les États agissent aux niveaux mondial (notamment dans le cadre
du G20), national, régional et local, ainsi que de l'UE. Dans l'intervalle, dans le cadre de son mandat
et en toute indépendance, la Banque centrale européenne (BCE) continuera de
jouer un rôle essentiel dans l'élaboration des politiques globales de la zone
euro. Elle est seule responsable de la
politique monétaire de la zone euro. Elle a pris une série de mesures importantes
pour assouplir la politique monétaire et renforcer ses effets sur les
conditions financières au sens large, notamment dans le cadre de son programme
d'achat de titres adossés à des actifs, lancé en octobre dernier. Ces trois
mesures, combinées au programme d'obligations sécurisées et au programme
d'opérations de refinancement à long terme ciblées, auront une incidence
générale importante sur le bilan de la BCE. La taille du bilan devrait se
rapprocher de celle de début 2012. Ces mesures devraient soutenir l'activité
économique au fur et à mesure qu'elles font leur chemin dans l'économie. Il est temps pour les pouvoirs publics à tous
les niveaux de prendre leurs responsabilités. Compte tenu des différences entre
États membres, la bonne approche sera inévitablement différente d'un pays à un
autre, tout en restant inscrite dans le cadre d'une approche intégrée commune.
La Commission recommande que la politique économique et sociale de l'UE
s'articule autour de trois piliers principaux en 2015:
un coup de fouet coordonné à l'investissement: parallèlement au présent examen annuel de la croissance, la
Commission présente un plan d'investissement pour l'Europe qui devrait
mobiliser au moins 315 000 000 000 EUR supplémentaires
sous forme d'investissement public et privé au cours de la période
2015-2017 et améliorer considérablement l'environnement d'investissement
global;
un engagement renouvelé en faveur des réformes structurelles: cet élément est essentiel pour permettre aux pays de sortir de
l'endettement et de stimuler la création d'emplois plus nombreux et de
meilleure qualité. Les progrès réalisés aux niveaux national et de l'UE
dans des secteurs comme les services, l'énergie, les télécommunications et
l'économie numérique, ainsi que l'amélioration des conditions qui
s'appliquent aux entreprisesc créent de nouveaux débouchés qui devraient
stimuler l'emploi et la croissance. La réduction des formalités
administratives au niveau européen dans le cadre du programme «Mieux
légiférer» est essentielle pour établir l'environnement réglementaire
approprié et promouvoir un climat propice à l'entrepreneuriat et à la
création d'emplois. Cela requiert une appropriation nationale et un
engagement au niveau de gouvernement le plus élevé, ainsi que des
parlements nationaux. L'«européanisation» de ces
efforts renferme un important potentiel;
des mesures en faveur de la responsabilité budgétaire: malgré les progrès considérables réalisés dans le domaine de
l'assainissement budgétaire, les États membres doivent à présent s'attacher
à maintenir durablement sous contrôle leurs niveaux de déficit et
d'endettement. Les politiques budgétaires doivent être différenciées en
fonction de la situation de chaque pays. Les États membres disposant d'une
marge budgétaire plus importante devraient prendre des mesures pour
stimuler la demande intérieure, en insistant particulièrement sur
l'investissement. En outre, il convient d'accroître la qualité des
finances publiques en améliorant l'efficience des dépenses et en accordant
la priorité à l'investissement productif dans les dépenses publiques,
ainsi qu'en rendant le système fiscal plus efficient et plus favorable à
l'investissement. La lutte contre la fraude et l'évasion fiscales est
essentielle pour garantir l'équité et permet aux États membres de
percevoir les recettes fiscales auxquelles ils peuvent prétendre.
Graphique 1. Une
approche intégrée Des actions simultanées dans les trois domaines
sont essentielles pour restaurer la confiance, réduire l'incertitude qui freine
l'investissement et maximiser les importants effets de démultiplication induits
par l'association des trois piliers. En particulier, il est clair qu'un
engagement renouvelé en faveur des réformes structurelles sera essentiel pour
assurer la viabilité des finances publiques et mobiliser des investissements. Pour mettre en œuvre la logique de la nouvelle
approche intégrée, la Commission propose de rationaliser et de renforcer le
semestre européen pour la coordination des politiques économiques afin de
soutenir ces trois piliers. Afin de renforcer le lien entre réformes
structurelles, investissements et responsabilité budgétaire, la Commission
fournira également de nouvelles orientations sur la meilleure façon d'utiliser
la flexibilité prévue dans les dispositions existantes du pacte de stabilité et
de croissance.[3] 2. STIMULER
L'INVESTISSEMENT La faiblesse des investissements freine
la reprise en Europe Il est urgent de
stimuler l'investissement en Europe. Alors que celui-ci avait atteint un niveau
record en 2007, il a reculé de 430 milliards d'euros environ du fait de la
crise, ce qui représente une chute de 15 %. Dans certains États membres,
ce fléchissement est encore plus spectaculaire[4]. Selon les
prévisions d'automne de la Commission, la faiblesse de ces investissements
freine la timide reprise que connaît l'UE. Le but n'est pas de
revenir au niveau record de 2007 avec des investissements du même type,
certains d'entre eux engagés avant la crise n'étant plus viables. Il est
toutefois inquiétant de constater que contrairement aux États-Unis, l'Europe
n'a enregistré aucun rebond des investissements ces dernières années. En 2013,
ceux-ci représentaient encore 19,3 % du PIB, ce qui est approximativement
deux points de pourcentage en dessous de leur moyenne historique, si on exclut
les années de forte expansion. En conséquence, l'Europe accuse un retard
d'investissement de 230 à 370 milliards d'euros par rapport à ses
tendances à long terme. Graphique 2. Évolution
récente de l'investissement dans l'UE (Formation brute de capital fixe, EU-28, prix 2013 en
Mrd EUR) Dans le même temps,
d'importants besoins en investissements ne sont pas satisfaits. Ainsi, les
ménages et les entreprises ont besoin et envie de bénéficier des technologies
les plus récentes et de devenir plus performants dans le domaine énergétique et
plus efficace dans l'utilisation des ressources. Nos systèmes d'éducation et
d'innovation sont sous-équipés et sous-financés par rapport à ceux de nos
principaux concurrents. Nos systèmes de protection sociale ont besoin d'être
modernisés pour relever les défis du vieillissement rapide de la population.
Notre secteur énergétique doit doter ses réseaux des dernières technologies de
pointe, intégrer des sources d'énergie renouvelables et diversifier ses sources
d'approvisionnement. Notre secteur du transport doit moderniser ses
infrastructures, réduire les encombrements et améliorer les liaisons à vocation
commerciale. Notre environnement a besoin d'installations et de réseaux plus
performants pour le traitement des déchets, le recyclage et le traitement des
eaux usées. Et l'Europe doit se doter de réseaux à haut débit étendus et plus
rapides ainsi que de centres de données plus intelligents. Ces besoins se font
cruellement ressentir après autant d'années de croissance lente ou nulle, le
risque étant d'être confronté à une contraction et à un vieillissement du stock
de capital productif de l'Europe. Notre compétitivité et notre potentiel de
croissance s'en trouveraient encore davantage réduits, ce qui pèserait sur notre
productivité et notre capacité à créer des emplois. Il n'existe pas de
réponse simple ou unique. Les raisons de ces résultats médiocres en matière
d'investissements sont multiples: le manque de confiance des investisseurs, les
attentes timides en matière de demande et l'endettement élevé des ménages, des
entreprises et des pouvoirs publics. Dans de nombreuses régions, les
perspectives incertaines et les inquiétudes liées au risque de crédit ont
empêché les PME de pouvoir financer des projets intéressants. Bien que le volume
d'épargne dans le secteur privé et le niveau de liquidité soient aujourd'hui
élevés, cet argent ne se retrouve pas dans l'économie réelle européenne. C'est
à ce stade que les pouvoirs publics ont, à tous les niveaux, un rôle à jouer. Il existe de
nombreux moyens d'action aux niveaux national et régional Les pouvoirs
nationaux et régionaux ont un rôle clé à jouer dans la promotion des réformes
structurelles nécessaires, l'exercice de la responsabilité budgétaire et la
stimulation des investissements pour soutenir l'emploi et la croissance. Les
États membres qui disposent d'une marge budgétaire doivent investir davantage.
L'ensemble des États membres, mais en particulier ceux dont les capacités
budgétaires sont plus limitées, devraient veiller à utiliser les ressources de
manière efficiente et à privilégier les dépenses consacrées à l'investissement
et à la croissance dans leur budget, augmentant ainsi l'effet mobilisateur des
fonds de l'UE à leur disposition et instaurant un environnement plus propice à
l'investissement des acteurs privés. Grâce aux nouveaux
outils et instruments qui seront bientôt disponibles, les pouvoirs nationaux et
régionaux auront, au cours des prochains mois, une fenêtre d'opportunité unique
pour utiliser au mieux le budget de l'UE durant la période 2014-2020. Le budget
de l'UE s'élève à 960 milliards d'euros pour cette période de sept ans, ce
qui correspond à 140 milliards d'euros par an, soit l'équivalent de 1
% du PIB de l'Union. Des programmes phares de l'UE comme Horizon 2020 (pour
l'innovation et la recherche), le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe
(pour les infrastructures) et COSME (pour le financement des PME) sont
actuellement sur les rails. C'est également
vrai pour la nouvelle génération de Fonds structurels et d’investissement
européens, qui débloqueront 350 milliards d'euros pour de nouveaux
investissements en 2014-2020. Une fois le cofinancement national pris en
compte, les investissements représenteront plus de 600 milliards d'euros.
Si l'importance de ces Fonds varie selon les pays, de manière générale, ils
jouent toutefois un rôle hautement stratégique. Ainsi, ils représentent en
moyenne 10 % du total des investissements publics dans l'UE. Un plan
d'investissement pour l'Europe Le plan
d'investissement pour l'Europe, que la Commission présente en parallèle avec
l'examen annuel de la croissance, complétera et stimulera les efforts
existants. Il mobilisera au moins 315 milliards d'euros entre aujourd'hui et la
fin de l'année 2017 en investissements publics et privés supplémentaires. Dans
un premier temps, cette mobilisation peut résulter d'un effort commun consenti
par les institutions de l'UE et la Banque européenne d'investissement (BEI),
qui créeront un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques.
L'impact du plan sera toutefois démultiplié et dépassera les
315 millions d'euros à mesure que de nouveaux acteurs s'y associeront
en apportant des contributions volontaires supplémentaires: les États membres,
les banques de développement nationales (BDN), les autorités régionales et les
investisseurs privés auront tous un rôle central à jouer. Il est important de
noter que, dans le cadre de l'évaluation des finances publiques au titre du
pacte de stabilité et de croissance, la Commission considérera de manière
favorable les apports de capitaux au nouveau Fonds. Ces capitaux
supplémentaires devraient cibler des infrastructures, principalement des
réseaux énergétiques et de haut débit, ainsi que des infrastructures de
transport, notamment dans des centres industriels, l'éducation, la recherche et
l'innovation, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Autant de
domaines où des besoins précis se font sentir et où des progrès devraient
apporter des bénéfices considérables à l'économie et à la société. Tel qu'il est
déployé, le plan d'investissement poursuivra trois objectifs stratégiques
connexes: inverser les récentes tendances à la baisse des investissements et
donner une nouvelle impulsion à la création d'emplois et à la reprise de
l'économie de l'UE; s'engager résolument pour répondre aux besoins à long terme
de notre économie en stimulant la compétitivité dans les domaines stratégiques;
et renforcer la dimension européenne de notre capital humain et de nos infrastructures
physiques, en accordant une attention toute particulière aux interconnexions
qui sont essentielles pour notre marché unique. Le plan
d'investissement a été élaboré en tenant compte de la marge de manœuvre
budgétaire limitée des autorités nationales afin de ne pas peser sur les
finances publiques des États. La responsabilité budgétaire contribue au regain
de confiance dont l'Europe a besoin pour sortir de la crise. C'est pourquoi le
plan repose sur des solutions accessibles au niveau de l'UE et sur des organes
et des procédures bien établies qui permettront d'accélérer la mise à
disposition des financements ainsi que d'assurer une exécution rigoureuse et
une obligation de rendre compte. Encadré 2. Les principales caractéristiques du plan d'investissement pour l'Europe Le plan d'investissement pour l'Europe repose sur trois volets qui se renforcent mutuellement: § la mobilisation d'une enveloppe d'au moins 315 milliards d'euros afin de financer des investissements supplémentaires entre aujourd'hui et la fin de l'année 2017; § des initiatives ciblées pour s'assurer que les investissements répondent aux besoins de l'économie réelle; § des mesures pour améliorer l'environnement d'investissement, en rendant les investissements en Europe plus attractifs. Mobiliser une enveloppe d'au moins 315 milliards d'euros afin de financer des investissements supplémentaires au niveau de l'UE § Un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques sera créé, en étroit partenariat avec la BEI, pour soutenir les investissements stratégiques à portée européenne et le financement à risque des PME et des entreprises à capitalisation moyenne en Europe. § Le potentiel des Fonds structurels et d'investissement européens sera pleinement exploité. Cela signifie faire en sorte que les fonds de l'UE restants de la période de programmation 2007-2013 soient utilisés au mieux. Cela signifie également une augmentation de l'effet de levier des fonds de l'UE pour la période 2014-2020 en doublant globalement la part des instruments financiers innovants et en maximisant le recours au cofinancement privé. Faire en sorte que l'économie réelle profite des financements § Une réserve transparente de projets propices aux investissements sera constituée au niveau de l'UE, sur la base du rapport qui sera présenté en décembre 2014 par une task force composée de la Commission, de la BEI et des États membres. § Des sources d'expertise et d'assistance technique seront réunies au sein d'une «plateforme» de conseil en investissement à l'attention des promoteurs, des investisseurs et des autorités de gestion. § La Commission et la BEI, conjointement avec les pouvoirs nationaux et régionaux, coopéreront avec des promoteurs de projets, des investisseurs et des acteurs institutionnels pour faciliter la réalisation de projets d'investissements importants. Améliorer l'environnement d'investissement § Des mesures pour améliorer le cadre réglementaire, aux niveaux national et européen, pour le rendre clair et prévisible et pour encourager l'investissement. § Des mesures pour développer des sources nouvelles ou alternatives de financement à long terme de l'économie et pour évoluer vers une union des marchés de capitaux. § Des mesures pour achever le marché unique dans des secteurs clés comme l'énergie, le transport et l'économie numérique. 3. UN
ENGAGEMENT RENOUVELÉ EN FAVEUR DES RÉFORMES STRUCTURELLES Le renforcement de la compétitivité de
l'économie européenne et la mise en place du cadre réglementaire approprié pour
les investissements à long terme sont deux moteurs essentiels de la croissance.
Les réformes structurelles peuvent aider à attirer des investissements
productifs privés, en particulier dans les industries de réseau et le secteur
de la fabrication intelligente, où les besoins en investissements sont importants.
Au niveau de l'UE, cela nécessite d'approfondir encore le marché unique et
d'éviter les réglementations trop contraignantes, plus particulièrement pour
les petites et moyennes entreprises, d'améliorer l'accès au financement et de
garantir la qualité des investissements dans la recherche et l'innovation. Au
niveau des États membres, ces efforts doivent s'accompagner d'une mise en œuvre
ambitieuse des réformes structurelles des marchés de produits, de services et
du travail. SUPPRIMER LES PRINCIPAUX OBSTACLES AU NIVEAU
DE L'UE La mise en œuvre du marché unique des biens
et des services est une priorité. Avec plus de 500
millions de consommateurs, le marché unique européen reste le vecteur de
croissance le plus puissant à l'échelle de l'UE. Pour répondre à cette
priorité, il faudra mettre l'accent sur une intégration accrue des marchés des
services et des biens sur lesquels le potentiel d'emploi, de croissance et
d'innovation est considérable, à la fois pour le commerce en ligne et le
commerce traditionnel. Dans ce contexte, il est important d'exploiter les
synergies entre un marché unique performant et l'industrie. Les consommateurs
doivent pouvoir bénéficier d'un marché unique intégré qui offre les mêmes
possibilités que celles qui se présentent à eux sur leurs marchés nationaux
respectifs. Un marché intérieur approfondi procurera également des avantages
sur le plan extérieur. Il renforcera la position des entreprises européennes au
sein des chaînes de valorisation mondiales, attirera des investissements et
placera l'Union en meilleure position pour renforcer les liens avec les
nouveaux centres de la croissance mondiale au moyen d'accords commerciaux
accroissant la convergence réglementaire avec nos principaux partenaires
commerciaux. Le marché unique numérique est essentiel à
l'emploi, à la croissance et à l'innovation.
L'économie mondiale se numérise. Les technologies de l'information et des
communications ne sont pas un simple secteur d'activité; elles constituent le
fondement d'une économie innovante moderne. Un marché unique numérique connecté
pourrait générer jusqu'à 260 milliards d'euros de gains d'efficience par
an.[5] Les technologies numériques introduisent de nouveaux modes de
production des biens et de fourniture des services, du secteur automobile à
l'industrie chimique en passant par le commerce de détail et l'énergie, et
elles remodèlent nos modes de travail et d'apprentissage. En se positionnant en
bonne place dans le secteur de l'économie numérique, l'UE garantira sa
compétitivité future et s'engagera sur une trajectoire de retour à la
croissance. Les services numériques sont vitaux pour l'efficience et la
sécurité des principales infrastructures stratégiques de l'Europe, notamment
celles de l'énergie et du rail. Plus important encore, ces services apportent
d'immenses bienfaits à la société: accès aux biens et services et à
l'information, liberté d'expression, créativité, soins de santé et services
publics de meilleure qualité. Et pourtant, nous ne disposons pas d'un marché
unique numérique. Seules 14 % des PME utilisent l'internet pour vendre en
ligne. À peine 12 % des consommateurs effectuent des achats à l'étranger.
S'y ajoute la frustration de ne pas pouvoir bénéficier de services numériques
dans un autre État membre en raison de pratiques commerciales restrictives ou
d'obstacles juridiques. Ce n'est que lorsque des règles européennes communes de
haut niveau seront mises en place dans le domaine de la protection des données
et lorsque la confiance des consommateurs sera rétablie que les entreprises
pourront exploiter pleinement le potentiel du secteur numérique. De nouvelles réformes structurelles sont
nécessaires pour parvenir à une Union plus résiliente sur le plan de l'énergie,
dotée d'une politique visionnaire en matière de changement climatique, conformément aux objectifs d'Europe 2020 et au cadre d'action en
matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 adopté par le Conseil européen
en octobre 2014, et pour assurer la sécurité d'approvisionnement énergétique et
achever le marché intérieur de l'énergie. Il faut, pour ce faire, améliorer la
conception du marché de l'énergie, renforcer les instruments de marché
existants, ainsi que moderniser et étendre les infrastructures énergétiques.
Cela devrait permettre à l'énergie de circuler librement au sein de l'UE,
d'éliminer les îlots énergétiques et d'intégrer les énergies renouvelables au
réseau. Le financement des investissements requis constituera un défi majeur.
Un soutien important sera certes fourni par l'intermédiaire des fonds structurels
et d'investissement de l'UE, mais il convient de mettre en place des mécanismes
financiers innovants pour encourager et mobiliser des investissements pour la
modernisation du secteur de l’énergie et de promouvoir l'investissement des
particuliers en faveur de l’efficacité énergétique. Une action ambitieuse s'impose pour mettre en
place un cadre réglementaire européen propice à l'emploi, à la croissance et à
l'investissement. La Commission accordera la priorité
aux travaux entamés en décembre 2012 avec le lancement du programme pour une
réglementation affûtée et performante (REFIT), qui passe au crible l'ensemble
des législations existantes. Ce programme devrait alléger et simplifier la
législation européenne, tout en en diminuant le coût pour les citoyens et les
entreprises. La Commission renforcera encore ses outils réglementaires (analyse
d'impact, évaluation) en étroite coopération avec les autres institutions
européennes, les États membres et les parties prenantes. La suppression des barrières réglementaires
mentionnées ci-dessus devrait aller de pair avec le déploiement du nouveau
Fonds européen pour les investissements stratégiques établi en partenariat
entre la Commission et la BEI. LES RÉFORMES STRUCTURELLES AU NIVEAU DES ÉTATS MEMBRES En définitive, la
réforme et la modernisation de nos économies sont nécessaires pour appuyer
notre modèle social européen. Il est important que tous les acteurs de la
société, en particulier les partenaires sociaux, puissent jouer un rôle dans ce
contexte et soutenir activement le changement. Une mise en œuvre
ambitieuse des réformes structurelles sur les marchés de produits, de services
et du travail peut aider à accroître la productivité, à rétablir la
compétitivité et à améliorer l'environnement des entreprises, et favoriser
ainsi l'investissement. Elle peut aussi participer à un rééquilibrage durable
de notre modèle de croissance, atténuer les effets négatifs du désendettement
nécessaire du secteur privé et contribuer à prévenir les déséquilibres
macroéconomiques préjudiciables. En outre, par ses effets sur la croissance, la
productivité et l'emploi - pour autant que les canaux appropriés soient en
place - elle peut contribuer à améliorer la situation sociale générale, à
réduire la pauvreté et à rendre la dette privée et publique plus soutenable. Malgré les
résultats obtenus par certains États membres, en particulier les plus
vulnérables d'entre eux, des efforts de réforme supplémentaires doivent être
accomplis dans tous les États membres. L'expérience récente a largement
démontré qu'une action ambitieuse produit des résultats tangibles (voir Encadré
n° 3). Encadré 3. Exemples de réformes structurelles efficaces mises en œuvre
dans les États membres ·
En Espagne, les autorités ont approuvé en
décembre 2013 une loi garantissant l'unité du marché dans l'intérêt de la
libre circulation des personnes, de la liberté d'établissement et de la libre
circulation des marchandises. Cette loi rationalise de manière ambitieuse la
superposition de législations en la matière en Espagne, et vise à réduire la
fragmentation du marché intérieur et à accroître la concurrence sur les marchés
de produits. Selon les autorités espagnoles, la réforme devrait conduire à
terme à une hausse du PIB de plus de 1,5 %. ·
Le Portugal a adopté plusieurs réformes du
marché du travail de 2011 à 2013. La protection des travailleurs sous contrats
à durée indéterminée et déterminée a été harmonisée. La législation sur le
temps de travail a été assouplie et des mesures ont été prises pour mieux
adapter les salaires à la productivité de l'entreprise. Les allocations de
chômage ont été réformées et les conditions requises pour pouvoir en bénéficier
ont été élargies. Le service public pour l'emploi a été réformé, les politiques
actives du marché du travail existantes ont été revues et de nouveaux
programmes, ciblant notamment les jeunes, ont été mis en place. Le taux de
chômage a baissé d'environ deux points de pourcentage entre 2013
et 2014. ·
La Pologne a entrepris une réforme
ambitieuse visant à faciliter l'accès aux professions réglementées. L'accès à
50 professions - dont celles d'avocat, de notaire, d'agent immobilier et
de chauffeur de taxi - a été libéralisé durant la première phase de réforme en
2013. Le Parlement polonais a adopté un ensemble de décisions portant sur 91
autres professions en avril 2014 et devrait approuver la déréglementation de
101 professions supplémentaires début 2015. ·
L'Italie a mis en œuvre, en 2013, une série
de mesures visant à renforcer la concurrence et à améliorer la transparence sur
les marchés du gaz et de l'électricité. Les initiatives prises par les
autorités italiennes ont contribué à remédier au problème de longue date que
constituent les prix élevés de l'énergie en Italie et, selon les estimations de
l'autorité de régulation du secteur de l'énergie, elles ont permis de réduire
les prix payés par l'utilisateur final. La Commission recommande de se concentrer sur
un certain nombre de réformes essentielles en 2015. Elle pointe des domaines
qui intéressent l'ensemble des États membres, même si les mesures spécifiques à
adopter différeront d'un État membre à l'autre. Dans la zone euro, une
attention particulière devra être accordée à l'amélioration de la coordination
de certaines de ces réformes afin de renforcer les synergies positives et de
prévenir les effets de contagion négatifs. Les domaines dans lesquels des
réformes sont nécessaires sont les suivants: 1.
Amélioration de la dynamique des marchés du travail et lutte contre le taux de
chômage élevé. Les pays les plus compétitifs et
résilients sont ceux dont les entreprises et les entrepreneurs accordent la
plus grande importance au développement permanent des compétences et
investissent le plus dans celui-ci, qui encouragent l'innovation et dont les
travailleurs sont à même de changer aisément d'emploi, de secteur et/ou de
région. La réglementation
en matière de protection de l'emploi et les entités compétentes devraient
mettre en place un environnement approprié qui favorise l'emploi tout en
offrant des niveaux de protection modernes aussi bien aux travailleurs qu’aux
personnes qui sont à la recherche d’un emploi. Les États membres doivent
redoubler d'efforts pour lever les obstacles à la création d'emplois, en
impliquant les partenaires sociaux et, au besoin, en réformant les mécanismes
de résolution des litiges liés au travail. Ils doivent intensifier les réformes
axées sur la réduction de la charge fiscale pesant sur le travail afin de
contribuer au rétablissement de l'emploi. La diminution de la segmentation du
marché de l'emploi devrait concourir à la suppression des obstacles à l'emploi
que rencontrent les personnes actuellement sans emploi, sous-employées ou
employées en vertu d'un contrat temporaire, et faciliter une mobilité
professionnelle vers le haut. L'UE a besoin de
travailleurs compétents dans des secteurs en croissance tels que l'économie
numérique, les secteurs verts et les soins de santé. L'enseignement a un rôle
clé à jouer dans l'ajustement des compétences aux signaux envoyés par le marché
du travail. La formation professionnelle et les systèmes de formation en
alternance doivent être améliorés afin de permettre aux jeunes d'acquérir
toutes les compétences nécessaires. L’apprentissage tout au long de la vie
devrait devenir une priorité centrale, grâce à la mobilisation des acteurs tant
publics que privés et à la garantie d’un accès plus large à tout âge et pour
les personnes qui en ont le plus besoin. Il est également indispensable de
mieux évaluer les compétences requises aux niveaux régional et sectoriel. La situation des
jeunes et des chômeurs de longue durée requiert une action ciblée. Les systèmes
de prestations devraient combiner le remplacement adéquat des revenus par des
services d'activation et de soutien, ciblés sur les besoins individuels et
fournis par le biais de guichets uniques. Les mesures fiscales dissuadant la
recherche d'un emploi doivent être supprimées. L'initiative intitulée «Garantie
pour la jeunesse» représente un effort ambitieux à cet égard: elle allie
différents instruments visant à lutter efficacement contre le chômage des
jeunes. Toutefois, les fonds disponibles, dont l'enveloppe de
6,4 milliards d'euros allouée à l'Initiative pour l’emploi des jeunes,
devraient être utilisés plus rapidement et de manière plus efficiente par les États
membres et étoffés par des fonds nationaux. Seuls trois programmes
opérationnels pertinents, à hauteur d’1,6 milliard d’euros au total, ont
été adoptés pour la France, l’Italie et la Lituanie, permettant des paiements
de préfinancement en faveur de ces pays. Pour que la majeure partie des
programmes opérationnels pertinents puisse être adoptée d’ici à la fin de
l’année, il convient que les États membres tiennent compte des
observations de la Commission dans les plus brefs délais. On dénombre en
moyenne plus de 2 millions d'emplois vacants dans l'UE. Bien qu’il y ait
des limites à la mobilité géographique, il semble que les travailleurs
n'utilisent pas toutes les possibilités en matière de libre circulation. La
suppression des obstacles nécessitera d'étendre la portée des transferts des
droits de pension dans l'ensemble de l'UE et d'aider les travailleurs à poser
des choix éclairés en termes de mobilité, par exemple au moyen du réseau EURES.
Des mesures doivent également être prises pour prévenir l'utilisation abusive
des règles existantes et la fuite constante des cerveaux qui touche certaines
régions. Il sera essentiel d'intensifier la collaboration au sein de l'UE en ce
qui concerne l'échange d'informations et de bonnes pratiques. Un niveau d'emploi élevé exige que les
salaires réels suivent l'évolution de la productivité, y compris au niveau
sectoriel et au niveau des entreprises. Certains États membres doivent encore
corriger les tendances qui existaient avant la crise, lorsque les salaires
dépassaient les gains de productivité. Le rôle des partenaires sociaux est
crucial. Les accords collectifs devraient offrir une certaine souplesse
permettant des hausses salariales différenciées, selon les secteurs et au sein
de ceux-ci, tenant compte de l'évolution spécifique de la productivité. 2. Réforme des retraites. Il est indispensable de garantir la soutenabilité et l'adéquation des
régimes de retraite dans l'ensemble de l'UE. La majorité des États membres ont
procédé à une refonte de leurs systèmes publics de retraite au cours des
dernières années, de façon à en assainir les bases face au vieillissement de la
population européenne. Toutefois, ainsi qu'il ressort des recommandations par
pays de 2014, d'autres réformes sont nécessaires dans de nombreux cas afin d'améliorer
l'efficience et la soutenabilité financière des retraites. Il convient par
ailleurs de préserver l'adéquation des régimes de retraite afin de garantir un
niveau de revenus décent aux retraités. Compte tenu de la tendance à une
longévité croissante, nombre d'États membres doivent adopter une vision plus
dynamique de l'âge de la retraite et lier de façon plus systématique l'âge
légal de départ à la retraite à l'espérance de vie, de façon à garantir un
équilibre adéquat entre la durée de la vie active et celle de la retraite. 3. Modernisation des systèmes de protection
sociale. Les mécanismes de protection sociale doivent
être efficients et adéquats à toutes les étapes de la vie. Il convient de
mettre en place des politiques sociales plus simples et mieux ciblées et de les
compléter par des services de garde d'enfants et un enseignement de qualité et
abordables, par la prévention du décrochage scolaire, par des aides à la
formation et à l'emploi, par une aide au logement, ainsi que par des soins de
santé accessibles. Les systèmes de soins de santé doivent être réformés de
façon à proposer des soins de qualité au moyen de structures efficaces, y
compris la santé en ligne. 4.
Amélioration de la flexibilité des marchés des produits et de services. La modernisation du fonctionnement des industries de réseau et de la
capacité des infrastructures, de même qu'une ouverture plus grande des secteurs
des services, demeurent un défi pour la plupart des États membres, ainsi qu’il
ressort de la recommandation adressée à ces derniers en 2014. Cette
recommandation mettait l’accent sur les mesures visant à améliorer le
fonctionnement des industries de réseau des États membres et à intensifier la
concurrence au sein des secteurs de produits et de services, notamment en ce qui
concerne les professions réglementées. L’application effective de la
législation relative aux consommateurs peut également renforcer la confiance et
alimenter la demande au sein du marché intérieur. La législation de
l’UE définit un cadre permettant de mener à bien cette modernisation au niveau
national, ainsi que de rendre l’Europe dans son ensemble plus attractive et
compétitive. Les États membres ont entrepris de nombreuses réformes dans le
secteur des services à la suite de l'entrée en vigueur de la directive
«services» en 2006, mais les avancées enregistrées plus récemment sont
inégales. La pleine mise en œuvre de cette directive devrait améliorer
sensiblement le fonctionnement du marché unique en ce qui concerne les services
et pourrait déboucher sur un gain économique pouvant atteindre, à terme,
1,6 % du PIB de l'UE, en plus des 0,8 % obtenus avec le niveau de
mise en œuvre actuel[6]. La persistance globale de très nombreuses exceptions aux principes
généraux énoncés dans la directive, de même que les processus de réforme
laborieux menés par plusieurs États membres, continuent de peser sur la mise en
œuvre pleine et entière de la directive et ne permettent pas d'exploiter tout
son potentiel. L'intensification des réformes nationales doit mettre l'accent
sur la suppression des obstacles que constituent: i) les exigences
disproportionnées et injustifiées concernant l'agrément dans certains États
membres, notamment en ce qui concerne la personnalité juridique et les
exigences relatives à l'actionnariat; ii) le manque de clarté des législations
nationales pour ce qui est des règles applicables aux entreprises qui
fournissent des services transfrontières; iii) l’absence de reconnaissance
mutuelle; iv) les procédures administratives extrêmement lourdes, avec un
fonctionnement des guichets uniques encore perfectible; iv) les avancées
inégales quant à l'évaluation mutuelle, actuellement en cours, des
réglementations professionnelles et des réformes applicables aux professions
réglementées; v) les derniers obstacles à la libre circulation des
marchandises. La Commission continuera de collaborer avec les États
membres pour lever ces obstacles[7]. 5. Amélioration des conditions-cadres en
faveur de l'investissement des entreprises. Les
efforts déployés pour améliorer l'environnement des entreprises afin de le
rendre plus favorable aux investissements sont essentiels pour encourager les
investissements privés, en particulier dans les États membres disposant d'une
marge de manœuvre budgétaire très étroite pour ce qui est des investissements
publics. Les partenariats public-privé et la gouvernance des entreprises
publiques devront être élaborés avec soin afin d'accroître l'efficience des
dépenses publiques et des investissements privés. Il convient d'ouvrir
davantage les marchés publics en recourant notamment à la législation de l'UE.
Cela implique également de renforcer la capacité administrative des pouvoirs
adjudicateurs en termes de planification et de mise en œuvre, au moyen
notamment de marchés publics électroniques. Il est aussi indispensable, dans de
nombreux cas, d'améliorer l'efficience des procédures et la transparence. Des
cadres efficaces en matière d'insolvabilité sont tout aussi cruciaux pour une
réallocation efficiente des ressources. 6.
Amélioration de la qualité des investissements en faveur de la recherche et de
l'innovation (R&I). Les investissements en faveur
de la R&I aux niveaux national et régional ont un rôle crucial à jouer dans
la relance d'une croissance durable. Les États membres doivent continuer de
donner la priorité aux investissements publics en faveur de la R&I, en en
garantissant l'efficience et l'effet de levier sur les investissements privés.
Ils doivent mettre davantage l'accent sur la qualité des institutions actives
dans la R&I, sur le développement de la stratégie de celles-ci et leurs
processus d'élaboration de politiques, ainsi que sur leurs programmes. Les
États membres doivent également maintenir le rythme des réformes afin de
garantir un environnement favorable aux investissements, nécessaire à la
réalisation d'investissements par les entreprises de R&I et à l'émergence
de PME innovante à forte croissance. 7. Une
administration publique plus efficace. Les
administrations publiques de toute l’UE doivent relever le défi consistant à
«faire mieux avec moins», autrement dit répondre aux besoins de la population à
une époque de restrictions budgétaires, améliorer le climat des affaires en
allégeant la charge administrative et réglementaire pour les entreprises et les
citoyens, et s'adapter aux besoins de l’économie numérique. Cela demeure un
défi pour la grande majorité des États membres. Plusieurs d'entre eux ont
entrepris des réformes institutionnelles et territoriales, avec pour double
objectif de réaliser des économies grâce à la rationalisation de leur
organisation et d'assurer le bon fonctionnement du processus décisionnel et la
mise en œuvre efficace des réformes grâce à la clarification des compétences
des divers niveaux institutionnels ou gouvernementaux. En outre, à l'instar du programme pour une réglementation affûtée et
performante (REFIT) mis en œuvre au niveau de l'UE, la plupart des États
membres doivent viser la simplification et une approche plus numérique de
l'administration publique. La suppression des obstacles bureaucratiques et
réglementaires devrait conduire à une législation plus efficace, simple et
accessible et ouvrir la voie à un environnement plus favorable pour les
entreprises et les citoyens, ce qui favorisera à son tour les investissements.
À cet égard, une efficience accrue et l'impartialité de systèmes judiciaires
indépendants constituent une condition préalable importante. Il est de toute
évidence nécessaire de s'attaquer à des aspects tels que la durée des
procédures, le nombre d'affaires pendantes, l'utilisation insuffisante des
technologies de l'information, la promotion des mécanismes de règlement
extrajudiciaire des litiges et l'indépendance des systèmes judiciaires. 4. ADOPTER UNE ATTITUDE RESPONSABLE EN MATIÈRE BUDGÉTAIRE En raison de la nette augmentation des niveaux
de déficit et d'endettement enregistrée dans l'ensemble de l'UE pendant la
crise financière, un profond assainissement budgétaire a été nécessaire pour
rétablir la confiance dans la viabilité des finances publiques des États
membres et briser le cercle vicieux entre l'évolution de la dette souveraine et
l'instabilité financière. Les importants ajustements entrepris au cours de ces
dernières années ont permis de réduire les déficits et de stabiliser les
niveaux d'endettement dans l'UE. La forte diminution du nombre de pays soumis à
une procédure pour déficit excessif, qui est passé de 24 en 2011 à 11 en 2014,
témoigne de l'amélioration de la situation budgétaire. Selon les toutes
dernières estimations, l'orientation budgétaire dans l'UE devrait maintenant
rester neutre dans les prochaines années, ce qui signifie que la politique
budgétaire ne pèsera plus sur l’évolution de la croissance. Les niveaux d'endettement public restent cependant très élevés, ce qui,
couplé à d'importants endettements extérieurs, rend les économies plus
vulnérables aux chocs défavorables et peut freiner la croissance. De tels
déséquilibres peuvent aussi menacer le bon fonctionnement de la zone euro dans
son ensemble. Il reste indispensable d'inverser la tendance à la hausse de
l'endettement public au cours des années à venir, comme l’impose aux États
membres le pacte de stabilité et de croissance. Des politiques budgétaires
responsables s'appuyant sur la croissance économique peuvent y contribuer. Il
convient, premièrement, d'adapter le rythme des ajustements budgétaires en
fonction des difficultés budgétaires éprouvées par les différents États
membres. Ainsi, ceux qui connaissent des problèmes de viabilité des finances
publiques doivent poursuivre leur assainissement, alors que ceux qui disposent
de marges budgétaires doivent les utiliser pour soutenir la croissance. Les
États membres doivent aussi faire pleinement usage des cadres budgétaires
nationaux améliorés récemment pour définir la trajectoire budgétaire qui s'impose
et ne pas s'en écarter. Deuxièmement, la composition des stratégies budgétaires
doit être pensée de manière à favoriser la croissance. Dans plusieurs pays,
pour autant que la cohérence avec les exigences en matière d'assainissement
soit préservée, il est possible de contribuer à une augmentation de la
croissance et de l’investissement en mettant l'accent sur la compression des
dépenses, si possible en combinaison avec une réduction des impôts créant le
plus de distorsions. Encadré 4. Un assainissement budgétaire responsable propice à la croissance Les assainissements budgétaires effectués par les États membres n'ont pas été très propices à la croissance. Ils ont excessivement reposé sur des hausses d’impôts, lesquelles ne constituent pas des mesures optimales dans la plupart des États membres où la pression fiscale est déjà élevée. En ce qui concerne les dépenses des budgets nationaux, les investissements publics ont été la principale cible des coupes budgétaires, alors qu’il s’agit de dépenses budgétaires susceptibles de générer de la croissance. Il est vrai que dans certains États membres, l'importance de l'ajustement budgétaire qui s'imposait et la dynamique de la crise financière ont nécessité le recours à des solutions rapides. Avec l'apaisement de la crise financière et le ralentissement du rythme des assainissements, la composition des mesures budgétaires a commencé à s'améliorer. Cette amélioration était déjà perceptible en 2014 et peut également être observée dans les projets de budgets pour 2015. La chute des dépenses d'investissement a été interrompue et la composition des recettes est devenue plus génératrice de croissance. En particulier, les projets de budgets pour 2015 contiennent quelques mesures fiscales positives visant à réduire la charge fiscale pesant sur le travail, même si le niveau des ambitions affichées n'est pas encore à la hauteur des défis à relever. En ce qui concerne les recettes, il
importe de veiller à ce que le système fiscal soit efficient et orienté vers la
croissance. Il est possible de stimuler l'emploi et la croissance en déplaçant
la charge fiscale pesant sur le travail vers d'autres types d'impôts nuisant
moins à la croissance, comme les impôts récurrents sur le patrimoine ou la
consommation ou les taxes environnementales, en tenant compte de l'effet
redistributif potentiel d'un tel glissement de l'imposition. La charge fiscale
élevée qui pèse sur le travail est un problème de longue date en Europe, des
écarts de 40 % existant entre les États membres en ce qui concerne les
coûts liés à l'embauche de travailleurs au salaire moyen et les salaires nets
de ces derniers. L'élargissement des bases d'imposition, les mesures de
simplification et une plus grande transparence peuvent aussi contribuer à
rendre le système fiscal plus efficient, à accroître le respect des obligations
fiscales et à faciliter la lutte contre la planification fiscale agressive. En ce qui concerne les dépenses, il convient
d'accorder la priorité aux investissements publics productifs et aux dépenses
actuelles qui contribuent le plus à la croissance – des décisions rapides sur
le plan d’investissement pour l'Europe proposé par la Commission contribueront
à soutenir ces priorités. Les mécanismes de protection sociale doivent jouer
leur rôle dans la lutte contre la pauvreté et favoriser l’inclusion sociale. La
capacité des programmes de dépenses actuels à atteindre leurs objectifs en
faisant une utilisation optimale des ressources disponibles doit être accrue
par l'adoption de réformes et d'autres mesures, comme le réexamen des dépenses.
Au moins huit États membres procèdent actuellement ou ont récemment décidé de
procéder à l'une ou l'autre forme de réexamen des dépenses, à savoir: le
Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France, l'Italie, l'Irlande, le Danemark, l'Espagne
et la Suède. Un partage plus large des résultats de ces réexamens et des
expériences qui en ont été retirées doit faire partie du système de gouvernance
global. Le pacte de stabilité et de croissance fournit
le cadre adéquat pour générer une croissance à long terme dans le contexte de
finances publiques viables, et prévoit une certaine souplesse, si nécessaire.
Il met l'accent sur l'évolution de la situation budgétaire en termes
structurels et pas seulement sur le déficit nominal, ce qui permet d'extraire
les éléments qui échappent au contrôle des pouvoirs publics, qu'ils soient
négatifs (les chocs asymétriques, par exemple) ou positifs (comme les recettes
exceptionnelles). Nous avons ainsi une meilleure idée de la position budgétaire
sous-jacente. Chaque État membre est évalué individuellement, en tenant compte
de sa situation économique particulière et des défis posés, au niveau national,
par le vieillissement de la population, notamment dans le domaine des pensions
et des soins de santé, ainsi que par le niveau de la dette publique. 5. RATIONALISER NOTRE SYSTÈME DE GOUVERNANCE AFIN DE LE RENDRE
PLUS EFFICACE ET D'ACCROÎTRE L'APPROPRIATION Le présent examen
annuel de la croissance lance le cycle annuel de gouvernance économique dénommé
semestre européen. Il combine surveillance budgétaire et macroéconomique et
surveillance des politiques structurelles au niveau de l'UE en amont de la
prise de décisions et de l'établissement des budgets au niveau national pour
l'année suivante. Depuis 2011, le semestre européen est utilisé pour initier et
guider d'importantes réformes budgétaires et structurelles dans les États
membres. Parallèlement au présent examen annuel de la croissance, la Commission
a réalisé un réexamen de la législation «six pack» et «two pack» qui a
renforcé la gouvernance économique de l'UE[8]. Le semestre
européen est devenu un outil important pour la mise en œuvre des réformes, tant
au niveau national qu'au niveau européen, en faisant en sorte que l'UE et ses
États membres coordonnent leurs politiques économiques et leurs efforts
destinés à stimuler l’emploi, la croissance et l'investissement. Le suivi
réalisé par la Commission[9] a toutefois révélé que l’appropriation des réformes par les États
membres est encore insuffisante, ce qui se traduit par un niveau insatisfaisant
de mise en œuvre des recommandations par pays, en particulier en ce qui
concerne les réformes structurelles. Au vu des difficultés économiques de
l’Europe, la Commission estime que le moment est venu de rationaliser et de
renforcer le semestre européen de façon à le rendre plus efficace en lui
conférant une orientation plus précise, davantage de clarté et une dimension
politique pour l'avenir, conformément à l'approche intégrée présentée dans le
présent examen annuel de la croissance. La réforme du semestre européen doit
viser à accroître l'efficacité de la coordination des politiques économiques au
niveau de l'UE en renforçant l'obligation de rendre compte et en améliorant
l’appropriation du processus par l'ensemble des acteurs (voir l'annexe). La rationalisation du semestre européen a pour
but d'accroître l'appropriation politique, l'obligation de rendre compte et
l'acceptation du processus, de renforcer la crédibilité de ce dernier et la
comparabilité entre États membres et d'aider à améliorer la mise en œuvre des
recommandations par pays. Le débat sur le
semestre européen est aussi important dans la perspective du réexamen à
mi-parcours de la stratégie Europe 2020, qui sera présenté à temps pour être
mis à l'ordre du jour du Conseil européen du printemps 2015. À la suite de
la communication dressant l'état des lieux de la stratégie Europe 2020 publiée
en mars dernier[10] et sur la base des résultats de la consultation publique, de la
synthèse des débats tenus au Conseil et des contributions reçues des parties
intéressées, la Commission a entrepris le réexamen à mi-parcours de la
stratégie Europe 2020 et présentera ses idées début 2015. Si l'on veut que
l'UE réussisse à relever ses défis en matière d'emploi et de croissance, il est
indispensable de recueillir un large consensus sur l'orientation qu'il convient
de donner aux politiques à mettre en œuvre ainsi qu'un important soutien de la
part des parties prenantes à l'appui des efforts de réforme. Cela signifie
qu'il convient d'associer davantage les parlements nationaux, les partenaires
sociaux et la société civile au sens large à la mise en œuvre des politiques
décidées aux niveaux national et de l'UE. Dans un effort visant à associer plus
étroitement les parlements nationaux au processus, ces derniers et le Parlement
européen se réunissent chaque année à l'occasion de la semaine parlementaire
européenne afin de débattre du semestre européen avec la participation de la
Commission. La nécessité de
suivre l'évolution de la situation sociale et les effets des réformes à terme
est également manifeste. Des mesures ont déjà été prises pour renforcer la
dimension sociale de l'Union économique et monétaire. En particulier, la
procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques est actuellement dotée
d'indicateurs sociaux et en matière d’emploi qu’il convient d’utiliser
pleinement pour mieux appréhender le marché du travail ainsi que les évolutions
sociales et les risques associés. La Commission veillera aussi à ce que les
partenaires sociaux européens soient mieux associés au processus du semestre
européen. Si les premières
idées seront mises à l'essai pour ensuite être mises en œuvre dans le cadre du
semestre européen 2015, d'autres propositions seront élaborées dans les mois à
venir dans le cadre des travaux entrepris pour approfondir la gouvernance
économique, qui sont coordonnés par le président de la Commission, en
concertation avec les présidents du Conseil européen, de la Banque centrale
européenne et de l'Eurogroupe[11]. 6. CONCLUSION L'élaboration des
politiques économiques de l'UE doit d'urgence prendre un nouveau départ. Dans
son examen annuel de la croissance 2015, la Commission propose que l'UE suive
une approche intégrée en matière de politique économique, fondée sur
trois grands piliers devant tous interagir: stimuler l'investissement,
accélérer les réformes structurelles et procéder à un assainissement budgétaire
responsable et propice à la croissance. Il est
prioritaire que les États membres approuvent le plan d’investissement de
315 000 000 000 EUR proposé dans le cadre de cet examen
annuel de la croissance. Ils devraient s'engager à procéder aux modifications
législatives nécessaires pour créer le nouveau Fonds proposé avant fin juin
2015. Ils devraient aussi s'engager à doubler au moins, globalement, le recours
à des instruments de financement innovants pour mettre en œuvre des projets au
titre des Fonds structurels et d'investissement européens dans les
trois années à venir. Selon la
situation de chaque État membre, l'approche intégrée proposée devrait être mise
en œuvre au niveau national en s'attaquant aux rigidités du marché du travail
afin de faire baisser les taux de chômage élevés, en poursuivant les réformes
dans le domaine des retraites, en modernisant les systèmes de protection
sociale, en améliorant la flexibilité des marchés des produits et des services,
en améliorant les conditions-cadres pour l'investissement privé, en améliorant
la qualité des investissements dans la recherche, l'innovation, l'éducation et
la formation et en rendant l'administration publique plus efficiente. Les
partenaires sociaux sont invités à contribuer activement aux programmes de
réforme nationaux. Une participation
accrue des parlements nationaux, des partenaires sociaux et des parties prenantes
au semestre européen est nécessaire pour renforcer, au niveau national,
l'appropriation et l'obligation de rendre compte. La rationalisation du
semestre européen 2015 sera un premier pas dans cette direction. L'approche
intégrée proposée appelle les États membres, le Parlement européen et le
Conseil européen à prendre des initiatives politiques. La Commission coopérera
avec l'ensemble des acteurs pour remettre l'Europe sur la voie d'une reprise
économique durable. ANNEXE Rationalisation
et renforcement du Semestre européen Le semestre européen désigne le cycle annuel de
coordination des politiques économiques et budgétaires dans le cadre duquel des
orientations sont fournies aux États membres avant qu'ils ne prennent des
décisions stratégiques au niveau national. Ces orientations sont fournies dans
le cadre du pacte de stabilité et de croissance et de la procédure concernant
les déséquilibres macroéconomiques. Le semestre européen sert également à
mettre en œuvre la stratégie Europe 2020. Le semestre européen débute chaque année par la
publication, par la Commission, de l'examen annuel de la croissance. Il expose
les priorités économiques générales de l'UE. Il est soumis à l'examen des
autres institutions et alimente les discussions préalables au Conseil européen
de printemps. Les États membres présentent des programmes nationaux au
printemps de chaque année. La Commission propose alors des recommandations
stratégiques par pays à chaque État membre en se fondant sur son évaluation des
situations économiques et programmes nationaux. Tous les domaines d'action
concernés sont couverts: réformes budgétaire, macro-économique et structurelle.
Les recommandations font l'objet de discussions au sein du Conseil et sont
approuvées par le Conseil européen de juin avant d'être finalement adoptées par
le Conseil. Les États membres sont censés répercuter les recommandations dans
leurs plans budgétaires et stratégiques pour l'année suivante et les mettre en
œuvre dans les 12 mois qui suivent. Le semestre européen a certes renforcé la
coordination des politiques économiques au niveau de l'UE, mais l'insuffisance
et parfois l'inexistence de la mise en œuvre des principales recommandations
par pays a remis son efficacité en cause. Un semestre européen rationalisé et renforcé
doit s'appuyer sur les points forts existants du processus et s'attaquer à ses
points faibles, en simplifiant les différentes étapes et les résultats obtenus,
en améliorant la coopération et le dialogue avec les États membres, en limitant
les exigences en matière d'information, en renforçant le caractère multilatéral
du processus et en consolidant l'appropriation à tous les niveaux. Simplifier les conclusions de la Commission
et permettre un retour d'informations plus détaillé sur l'analyse de la Commission: la pratique consistant à présenter conjointement, en automne, l'examen
annuel de la croissance et le rapport sur le mécanisme d’alerte fonctionne
bien, les deux documents se complétant mutuellement et exposant l'approche
globale de l'UE pour l'année à venir. Toutefois, les deux principaux documents
spécifiques aux pays produits à un stade ultérieur du processus, à savoir le
document de travail des services de la Commission accompagnant les
recommandations par pays et le bilan approfondi présenté dans la foulée du
rapport sur le mécanisme d'alerte, sont actuellement présentés à deux moments
différents au printemps. Une évaluation économique unique complète par État
membre servant de base aux recommandations à adresser aux États membres
améliorerait la cohérence du processus et réduirait la charge administrative.
Un avancement de la date de publication de ces documents - par exemple en mars
- permettrait aussi une plus grande transparence et un possible retour
d'information au sujet de l'analyse de la Commission. Rationaliser les exigences en matière
d'information: les exigences en matière d'information
imposées aux États membres doivent être proportionnées et apporter une valeur
ajoutée manifeste. Elles devraient consister en une seule et même démarche
impliquant que les informations disponibles recueillies au moyen de documents
et de missions sur le terrain soient effectivement partagées et réutilisées, le
travail au niveau européen se concentrant sur l'analyse et l'actualisation de
ces informations. Recentrés, les programmes nationaux de réforme peuvent jouer
un rôle de communication et d'appropriation important au niveau national et
ainsi apporter une contribution nationale plus ciblée à l'analyse de la
Commission à un stade plus précoce, les parlements nationaux et les partenaires
sociaux étant associés à leur conception. Renforcer le caractère multilatéral du
processus: l'appropriation du semestre européen par
les États membres est, dans l'ensemble, encore trop faible au niveau national,
mais aussi au niveau européen. Cela nuit à la qualité des discussions et à la
mise en œuvre ultérieure des recommandations par pays. Dans les domaines où les
outils de surveillance sont plus développés, tels que les finances publiques et
les cadres budgétaires, le niveau de mise en œuvre est nettement plus élevé. La
rationalisation du processus devrait permettre de disposer de plus de temps
pour examiner les orientations de l'UE et d'en débattre. La présentation, plus
en amont, de l'analyse par pays de la Commission serait également utile à cet
égard. En outre, il devrait être possible, en collaboration avec la présidence
du Conseil, de renforcer l'examen croisé des résultats et des politiques tout
au long de l'année. L'amélioration de la comparabilité des actions stratégiques
et des résultats entre États membres faciliterait aussi la pression par les
pairs et contribuerait à alimenter davantage ces discussions thématiques
multilatérales. Les échanges de vues sur le suivi, par la Commission, de
l'exécution des réformes sont particulièrement importants dans le cadre de la
préparation de la discussion menée au Conseil au sujet des projets de
recommandations et dans le perspective du débat au Conseil européen de juin. Ouvrir le processus et intensifier la
coopération avec d'autres acteurs: la légitimité
démocratique du processus du semestre européen a parfois été remise en
question. Ces dernières années, la Commission a progressivement noué un
dialogue approfondi et plus permanent avec les États membres par le biais de
réunions bilatérales, de discussions plus ciblées au sein des comités du
Conseil et de missions techniques plus étendues. Les parlements se sont aussi
davantage impliqués. En ce qui concerne le Parlement européen, sa participation
étroite a été rendue possible grâce au dialogue économique, instauré par le
paquet législatif relatif à la gouvernance économique («six-pack»), qui prévoit
des discussions entre le Parlement européen, d'une part, et les États membres,
le Conseil, la Commission, le Conseil européen et l'Eurogroupe, d'autre part.
En outre, le Parlement européen tient des débats politiques importants à des
moments-clés du semestre européen. Les parlements nationaux ont pris de plus en
plus conscience de l'importance du semestre européen au fil des ans grâce à la
mise en œuvre du paquet législatif relatif à la surveillance budgétaire
(«two-pack») et à la participation plus directe de la Commission au travers de
présentations et de débats. Nonobstant cette évolution positive, il est encore
possible d'élargir le dialogue, non seulement avec les parlements, mais aussi
avec les partenaires sociaux. Par exemple, la Commission pourrait, à l'avenir,
nouer un dialogue avec le Parlement européen et les partenaires sociaux au
niveau européen avant la présentation de l'examen annuel de la croissance et
poursuivre le débat à la suite de son adoption. S'appuyant sur son analyse par
pays, la Commission pourrait aussi discuter avec le Parlement européen de
questions horizontales émergentes et, le cas échéant, collaborer avec les
partenaires sociaux pour recueillir des informations au sujet de questions
d'actualité spécifiques aux pays. [1] Voir les orientations politiques pour la nouvelle
Commission du 15 juillet 2014: http://ec.europa.eu/about/juncker-commission/docs/pg_fr.pdf [2] Prévisions
économiques de l’automne 2014 de la Commission, 4 novembre 2014: http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/european_economy/2014/pdf/ee7_en.pdf [3] Comme annoncé dans les orientations politiques pour la
nouvelle Commission du 15 juillet 2014. [4]
C'est notamment le cas pour l'Italie (-25 %), le Portugal
(-36 %), l'Espagne (-38 %), l'Irlande (-39 %) et la Grèce
(-64 %). [5] Mapping the Cost of Non-Europe, 2014-19 (Évaluer le coût
de la non-Europe, 2014-2019), étude publiée par le Parlement européen en
juillet 2014. [6]
J. Monteagudo, A. Rutkowski, D. Lorenzani, The economic impact of
the Services Directive: A first assessment following implementation, Economic
Papers 456, June 2012, http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/economic_paper/2012/pdf/ecp_456_en.pdf. [7] COM(2012) 261 du 8 juin 2012. [8] COM(2014) 905 du 28 novembre 2014. [9] Les évaluations réalisées par la Commission sont
présentées dans les documents de travail des services de la Commission qui
accompagnent chaque année les recommandations par pays http://ec.europa.eu/europe2020/making-it-happen/country-specific-recommendations/index_fr.htm. [10] COM(2014) 130
final, «État des lieux de la stratégie Europe 2020 pour une croissance
intelligente, durable et inclusive», http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/europe2020stocktaking_fr.pdf et http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/europe2020stocktaking_fr.pdf. [11] Comme convenu lors du sommet de la zone euro du
24 octobre 2014.