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Document 92000E002895

QUESTION ÉCRITE P-2895/00 posée par José Ribeiro e Castro (UEN) à la Commission. Réapparition des milices au Timor oriental et nouvelle politique de l'Union européenne vis-à-vis de l'Indonésie.

JO C 81E du 13.3.2001, p. 220–221 (ES, DA, DE, EL, EN, FR, IT, NL, PT, FI, SV)

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92000E2895

QUESTION ÉCRITE P-2895/00 posée par José Ribeiro e Castro (UEN) à la Commission. Réapparition des milices au Timor oriental et nouvelle politique de l'Union européenne vis-à-vis de l'Indonésie.

Journal officiel n° 081 E du 13/03/2001 p. 0220 - 0221


QUESTION ÉCRITE P-2895/00

posée par José Ribeiro e Castro (UEN) à la Commission

(6 septembre 2000)

Objet: Réapparition des milices au Timor oriental et nouvelle politique de l'Union européenne vis-à-vis de l'Indonésie

Au cours des dernières semaines, on a constaté une aggravation de la tension au Timor oriental et notamment des incidents qui ont fait de nouvelles victimes. C'est la recrudescence des activités des milices qui est en cause. Il a été confirmé que s'étaient infiltrés au Timor oriental des éléments entraînés et armés venus du territoire voisin du Timor occidental. Selon des responsables des Nations unies, ces agents armés infiltrés seraient plus de 100. Selon d'autres sources indépendantes, ils pourraient même atteindre le nombre de 300. Certains de ces agents ayant pu être identifiés, il semble qu'il s'agisse d'ex-militaires indonésiens utilisant du matériel et des équipements des forces armées.

Les médias se sont fait l'écho de ces incidents ainsi que l'inquiétude profonde qu'ils engendrent et qui affectent la vie et la tranquilité des habitants et compromettent la sécurité et l'existence même des Timorais mais aussi du personnel civil et militaire des Nations unies et des diverses organisations humanitaires.

La remise sur pied de ces milices n'est possible que grâce à la collaboration du Timor occidental et à l'entraînement qui a continué à leur être assuré dans ce pays par des milieux puissants en Indonésie qui sont hostiles à la paix et à la liberté des Timorais et continuent à évoluer sans entrave aucune dans le contexte du régime indonésien où les facteurs d'incertitude sont encore innombrables. D'ailleurs, cela fait un an que des témoignages abondent de la large liberté de mouvement qui est laissée aux milices armées dans les camps de déportés au Timor occidental ainsi que de la contrainte où sont réduits nombre de ceux qui ont fui et se sont réfugiés dans ce pays à l'occasion de la vague de violence militaire et militarisée de l'année dernière. Tout cela au milieu d'une certaine indifférence ou, du moins, de l'insouciance des autorités internationales.

Même si les circonstances sont bien différentes de celles qui prévalaient il y a un an, il faut soulever à nouveau la vieille question de la duplicité de facto de l'Indonésie. On est même en droit de se demander s'il n'était pas prématuré pour l'Union européenne de s'engager dans une nouvelle politique avec l'Indonésie, alors que le gouvernement de ce pays ne pouvait pas garantir encore que toutes les autorités du pays y compris les pouvoirs factices adoptent vis-à-vis du peuple et du pays du Timor oriental, un comportement exemplaire en prévenant et en réprimant efficacement sur tout le territoire et plus particulièrement, naturellement, au Timor occidental, tous les attentats perpétrés et fomentés contre eux.

La Commission compte-t-elle se tenir informée sur cette grave reprise de la crise des milices et prendre des positions fermes à l'égard des autorités indonésiennes? Quelles garanties a-t-elle obtenues de celles-ci et, vu les faits, que pense-t-elle de leur efficacité? Si nécessaire, compte-t-elle prendre des mesures pour suspendre les gestes d'ouverture et de coopération qu'elle a déjà entrepris, au nom de la nouvelle politique entre l'UE et l'Indonésie?

Réponse donnée par M. Patten au nom de la Commission

(21 septembre 2000)

La Commission est au courant de la situation évoquée par l'Honorable Parlementaire, surtout s'agissant de l'activité des unités paramilitaires dans la zone frontalière du Timor Oriental.

Il est incontestable que ce problème ne peut être résolu que par l'intervention du gouvernement indonésien auquel revient sans doute la responsabilité politique.

La Commission ne manquera pas de signaler aux autorités indonésiennes sa vive préoccupation.

Concernant la proposition de reconsidérer la politique communautaire vis-à-vis de l'Indonésie et de suspendre éventuellement la coopération avec ce pays, la Commission considère qu'une telle approche ne constitue pas une voie constructive ou susceptible d'encourager les forces réformatrices en Indonésie.

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