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Document 52023DC0690

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Communication de 2023 sur la politique d’élargissement de l’UE

COM/2023/690 final

Bruxelles, le 8.11.2023

COM(2023) 690 final

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS

Communication de 2023 sur la politique d’élargissement de l’UE











{SWD(2023) 690 final} - {SWD(2023) 691 final} - {SWD(2023) 692 final} - {SWD(2023) 693 final} - {SWD(2023) 694 final} - {SWD(2023) 695 final} - {SWD(2023) 696 final} - {SWD(2023) 697 final} - {SWD(2023) 698 final} - {SWD(2023) 699 final}


Communication de 2023 sur la politique d’élargissement de l’UE

I. Introduction                                

L’élargissement de l’UE est un vecteur de stabilité, de paix et de prospérité durables sur l’ensemble du continent. L’adhésion à l’UE représente un investissement géostratégique dans une Europe solide, stable et unie, fondée sur des valeurs communes. C’est un outil puissant de promotion de la démocratie, de l’état de droit et du respect des droits fondamentaux. Une perspective d’adhésion à l’UE crédible et fondée sur le mérite est la principale incitation à la transformation et renforce ainsi notre sécurité collective et notre prospérité socio-économique. Il s’agit là d’un élément essentiel pour favoriser la réconciliation et la stabilité sur le continent européen. L’importance géopolitique de l’élargissement de l’UE a encore été soulignée en 2022, lorsque l’Ukraine, la République de Moldavie 1 et la Géorgie ont demandé à devenir membres de l’UE à la suite de la guerre d’agression non provoquée et injustifiée menée par la Russie contre l’Ukraine et que le Conseil européen 2 a reconnu la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie et accordé le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie. L’octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine en décembre 2022 a constitué une étape importante pour maintenir la dynamique du processus d’élargissement.

Aujourd’hui, les Balkans occidentaux, la Turquie 3 , l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont une occasion historique de lier étroitement leur avenir à l’Union européenne. L’adhésion est et restera un processus fondé sur le mérite, entièrement lié aux progrès objectifs accomplis par chaque partenaire visé par l’élargissement. Dès lors, les pays visés par l’élargissement devront agir avec détermination pour mettre en œuvre les réformes nécessaires et réaliser des progrès tangibles et irréversibles, en commençant par les éléments fondamentaux du processus d’adhésion à l’UE. L’état de droit, en particulier l’indépendance et le fonctionnement du pouvoir judiciaire et la lutte contre la corruption, les droits fondamentaux, l’économie, le fonctionnement des institutions démocratiques et la réforme de l’administration publique restent les pierres angulaires de la politique d’élargissement.

L’adhésion à l’UE est un choix stratégique. Les partenaires doivent adopter et promouvoir les valeurs de l’UE fermement et sans équivoque. L’alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE est un signal plus important que jamais quant au partage des valeurs et de l’orientation stratégique dans le nouveau contexte géopolitique.

II. Principales évolutions 

Une réaction unie à la guerre d’agression menée par la Russie

Ces deux dernières années ont été marquées par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a enregistré plus de 27 000 victimes civiles en Ukraine, dont 9 600 personnes tuées 4 , et le nombre exact de décès devrait encore être beaucoup plus élevé. Les besoins humanitaires restent importants: 17,6 millions de personnes en Ukraine, soit 49 % de la population totale du pays 5 , et 6,2 millions de personnes dans les pays accueillant des réfugiés 6 continuent à avoir besoin d’une aide humanitaire multisectorielle. La guerre a également eu des effets dévastateurs et provoqué des destructions de productions et de biens, des perturbations du commerce, une diminution des investissements, une érosion du capital humain et d’immenses dommages environnementaux.

La réaction de l’UE à la guerre d’agression menée par la Russie a été sans précédent, unie, déterminée et immédiate. Les 27 États membres de l’UE et leurs partenaires dans le monde entier ont condamné cette guerre d’agression non provoquée et injustifiée. Ils ont agi rapidement, isolant la Russie sur les plans politique et économique, condamnant les violations du droit international humanitaire et soutenant les mesures visant à faire en sorte que les responsables des crimes de guerre et autres violations commis dans le cadre de la guerre d’agression menée par la Russie doivent répondre pleinement de leurs actes. À ce jour, l’UE a adopté 11 trains de sanctions de grande ampleur contre la Russie et la Biélorussie. Démontrant son soutien sans faille à l’Ukraine, l’UE continue d’apporter une vaste aide humanitaire, financière, économique et militaire au pays. Dans le cadre de l’approche de l’«Équipe Europe», l’UE, ses États membres et les institutions financières ont jusqu’à présent dégagé 82,6 milliards d’EUR (chiffres de septembre 2023; dont 25 milliards d’EUR pour l’aide militaire), en ce compris des fonds pour accueillir des réfugiés dans l’UE. Le Conseil a prorogé jusqu’en mars 2025 la protection temporaire accordée aux personnes ayant fui la guerre contre l’Ukraine, offrant ainsi une sécurité au plus de 4 millions d’Ukrainiens qui vivent actuellement dans l’UE. Face au blocage des ports ukrainiens de la mer Noire par la Russie, l’UE met en œuvre depuis mai 2022, avec l’Ukraine et la Moldavie, les corridors de solidarité UE-Ukraine, qui relient l’Ukraine et la Moldavie à l’Union européenne, facilitant ainsi leurs échanges commerciaux avec l’UE et le reste du monde, y compris pour les produits essentiels tels que les céréales. La Commission contribue à plusieurs initiatives visant à surveiller et à enregistrer les dommages causés à l’environnement. L’UE continuera à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.

La Commission européenne, en collaboration avec l’Ukraine et les partenaires du G7, a créé en janvier 2023 la plateforme de coordination des donateurs d’organisations multiples afin de coordonner le soutien destiné aux besoins de financement immédiats de l’Ukraine ainsi qu’à la relance économique et à la reconstruction futures du pays.

En juin 2023, la Commission européenne a proposé un instrument de financement à moyen terme qui fournira à l’Ukraine un soutien cohérent, prévisible et flexible au cours de la période 2024-2027. La nouvelle facilité pour l’Ukraine 7 soutiendra les efforts visant à maintenir la stabilité macrofinancière et favorisera la reprise. Il est prévu qu’elle soit dotée de 50 milliards d’EUR sous la forme de subventions et de prêts pour la période 2024-2027.

L’UE a également adopté deux vastes trains de mesures de soutien en faveur de la Moldavie 8 , destinés en particulier à faire face aux conséquences que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a sur ce pays. La Moldavie est confrontée à un afflux important de réfugiés en provenance d’Ukraine, à une flambée de l’inflation, à des menaces pesant sur son approvisionnement énergétique, à des violations de son espace aérien et à une multitude d’actions hostiles hybrides telles que des manifestations organisées, des campagnes de désinformation massives et des cyberattaques.

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine suscite la peur dans l’ensemble de la région, y compris en Géorgie. Dans ce contexte, la sécurité, la défense et la lutte contre les menaces hybrides et les cybermenaces continuent de figurer parmi les domaines prioritaires de la coopération entre l’UE et la Géorgie. Un montant total de 62 millions d’EUR a été dégagé pour soutenir les forces de défense géorgiennes par l’intermédiaire de la facilité européenne pour la paix.

En décembre 2022, la Commission européenne a présenté un train de mesures de soutien à l’énergie d’un montant d’un milliard d’EUR en faveur des Balkans occidentaux 9 . Répondant aux besoins immédiats, à court et à moyen terme dans la région, cet important train de mesures a aidé les partenaires des Balkans occidentaux à commencer à réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes, à accélérer la décarbonation et à améliorer la sécurité énergétique de la région. L’UE a renforcé son soutien en matière de cybersécurité, notamment à la lumière de plusieurs cyberattaques menées dans les pays des Balkans occidentaux. La Commission européenne a coorganisé une conférence à haut niveau sur la cybersécurité en juin 2023 à Bruxelles.

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a eu des répercussions sur les pays visés par l’élargissement, en particulier l’Ukraine en tant que victime de l’agression, et sur les États membres de l’UE, qui se heurtent à des difficultés économiques et sociales majeures. Confrontée à une instabilité étrangère croissante, à une concurrence stratégique grandissante et à des menaces pour la sécurité en augmentation, l’UE a assumé une plus grande responsabilité internationale et pris de nouvelles mesures décisives en vue de réduire les dépendances et de construire une base économique plus solide. Ces objectifs présentent un intérêt pour tous les pays visés par l’élargissement.

Accélération de l’élargissement de l’UE

Le programme d’élargissement s’est accéléré en juin 2022, lorsque le Conseil européen a approuvé les recommandations de la Commission, reconnaissant la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie et accordant le statut de pays candidat à l’Ukraine et à la Moldavie. Cette avancée a fait suite aux demandes d’adhésion à l’UE introduites par ces trois pays au printemps 2022 et aux avis 10 présentés par la Commission européenne en juin de la même année.  La perspective européenne des pays concernés a renforcé leur détermination à réaliser les réformes que requiert le processus d’adhésion à l’UE, en se concentrant en particulier sur les mesures/priorités mentionnées dans les avis de la Commission. Cette dernière rend désormais compte de la réalisation de ces mesures/priorités dans le cadre de son paquet «élargissement» régulier, dans lequel l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie sont incluses à partir de cette année.

Dans les Balkans occidentaux, la première conférence intergouvernementale avec l’Albanie et avec la Macédoine du Nord sur les négociations d’adhésion a eu lieu en juillet 2022, après quoi le processus d’examen analytique de l’acquis de l’UE (screening) a débuté. Celui-ci devrait être achevé en décembre 2023. En décembre 2022, le Conseil européen a accordé à la Bosnie-Herzégovine le statut de candidat à l’adhésion à l’UE, pour autant que le pays mette en œuvre les mesures précisées dans la communication de la Commission d’octobre 2022 sur la politique d’élargissement 11 . En décembre 2022, le Kosovo 12* a déposé une demande d’adhésion à l’UE. Au printemps 2023, l’UE s’est accordée sur la libéralisation du régime des visas pour le Kosovo, qui sera applicable à partir du 1er janvier 2024.

Le dialogue à haut niveau avec les pays visés par l’élargissement s’est poursuivi. Au cours du sommet des Balkans occidentaux qui s’est tenu en novembre 2022 dans le cadre du processus de Berlin, la Commission a annoncé un important train de mesures de soutien à l’énergie, d’un montant d’un milliard d’EUR sous la forme de subventions de l’UE, destiné à aider les Balkans occidentaux à faire face aux conséquences immédiates de la crise énergétique et à renforcer leur résilience à court et à moyen terme. Le sommet UE-Balkans occidentaux a eu lieu en décembre 2022 à Tirana. Le fait que ce sommet ait été organisé pour la première fois dans la région a indiqué clairement que l’UE était attachée totalement et sans équivoque à la perspective d’adhésion des Balkans occidentaux à l’Union européenne. Cette dernière s’est félicitée de l’avancée des négociations concernant trois nouveaux accords relatifs au marché commun régional facilitant la libre circulation et l’emploi dans toute la région. Une feuille de route concernant la réduction des frais d’itinérance entre l’UE et les Balkans occidentaux a été adoptée en marge du sommet.

Le 6 octobre 2023, lors de la réunion informelle des chefs d’État ou de gouvernement à Grenade, les dirigeants de l’UE ont réaffirmé que l’élargissement constitue un investissement géostratégique dans la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité 13 . Ils ont souligné que les pays qui aspirent à devenir membres doivent intensifier leurs efforts de réforme, en particulier dans le domaine de l’état de droit, conformément au caractère fondé sur le mérite du processus d’adhésion et avec l’aide de l’UE. Parallèlement, l’Union doit mettre en place en interne les travaux préparatoires et les réformes nécessaires à la poursuite de l’élargissement, afin de compléter l’Union européenne. Pour exprimer concrètement son soutien aux partenaires visés par l’élargissement, il est essentiel que l’UE mobilise le financement correspondant, notamment dans le contexte de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel actuel 14 .

Lors du sommet du processus de Berlin, qui s’est tenu pour la première fois dans la région, à Tirana, le 16 octobre 2023, des progrès ont été enregistrés concernant le marché commun régional, avec la signature de l’accord sur la reconnaissance des qualifications professionnelles des sages-femmes, des vétérinaires, des infirmiers et des pharmaciens et plusieurs déclarations communes relatives à la coopération régionale. Ce sommet a également été l’occasion de discuter du plan de croissance de l’UE pour les Balkans occidentaux avec les dirigeants de la région et d’inaugurer le bureau de représentation du Collège d’Europe à Tirana, en ouvrant notamment les inscriptions des étudiants pour l’année universitaire 2024/25.

Les négociations d’adhésion avec la Turquie sont au point mort depuis 2018, conformément à la décision du Conseil. La Turquie reste un partenaire clé de l’Union européenne et un pays candidat, et souligne que l’adhésion à l’UE constitue son objectif stratégique. Néanmoins, elle a continué de s’éloigner de l’UE, en raison principalement du recul continu enregistré dans les domaines des droits fondamentaux et de l’état de droit, y compris en ce qui concerne l’indépendance du système judiciaire, et de l’absence de réformes dans certains secteurs.

La déclaration UE-Turquie de 2016 est restée le cadre clé de la coopération en matière de migration et a continué de produire des résultats, malgré les difficultés persistantes liées à sa mise en œuvre. La Turquie héberge encore 3,6 millions de réfugiés. La Turquie a également continué de jouer un rôle essentiel dans la gestion de la migration le long de la route de la Méditerranée orientale. La Commission attend de la Turquie qu’elle respecte les engagements qu’elle a pris dans le cadre de la déclaration UE-Turquie, conformément aux conclusions du Conseil européen d’octobre 2021, y compris pour ce qui est de la prévention de la migration irrégulière par voie terrestre et maritime et de la reprise des retours.

Conformément aux conclusions du Conseil européen de 2021 15 sur un programme constructif entre l’UE et la Turquie, la Commission a mené un dialogue à haut niveau avec les autorités turques sur l’agriculture et le développement rural, sur le changement climatique, ainsi que sur la recherche et l’innovation, et a lancé la nouvelle plateforme d’investissement pour la Turquie. Le prochain dialogue à haut niveau entre les deux parties sur la migration et la sécurité est prévu pour le 23 novembre 2023. L’existence d’un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et l’instauration de relations fondées sur la coopération et mutuellement avantageuses avec la Turquie relèvent de l’intérêt stratégique de l’UE. En juin 2023, le Conseil européen a invité le haut représentant et la Commission à lui présenter un rapport sur l’état des relations entre l’UE et la Turquie 16 , en s’appuyant sur les instruments et options recensés par le Conseil européen, en vue de procéder de manière stratégique et prospective.

Depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie, les relations de l’UE avec l’Ukraine ont atteint un niveau sans précédent. Le 24e sommet UE-Ukraine et une réunion entre le collège des commissaires et le gouvernement ukrainien ont eu lieu à Kiev en février 2023. La toute première réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l’UE et de l’Ukraine a rassemblé l’Ukraine, l’UE et les 27 États membres à Kiev le 2 octobre 2023. L’UE a réaffirmé son soutien et son attachement sans faille à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, ainsi qu’à la trajectoire du pays vers l’UE.

Le 1er juin 2023, la Moldavie a accueilli la deuxième réunion de la Communauté politique européenne, qui a rassemblé 45 dirigeants européens pour discuter des efforts conjoints en faveur de la paix et de la sécurité, ainsi que de la résilience énergétique, de la connectivité et de la mobilité en Europe.

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a encore souligné la nécessité que l’UE et ses partenaires les plus proches soient unis et solidaires et, partant, l’importance de l’alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dans le cadre du processus d’élargissement. Le maintien de l’alignement complet de l’Albanie, du Monténégro et de la Macédoine du Nord a continué d’envoyer un signal fort quant au choix stratégique que ces pays ont fait d’adhérer à l’UE. La coopération globale de l’Ukraine dans le cadre de la PESC de l’UE et son alignement sur celle-ci ont augmenté. La hausse significative des taux d’alignement sur la PESC de la Moldavie et de la Bosnie-Herzégovine, ainsi que le maintien de l’alignement unilatéral du Kosovo, ont également constitué des confirmations importantes de leur orientation stratégique vers l’UE, bien que la mise en œuvre des sanctions reste problématique en Bosnie-Herzégovine. Pour ce qui est de la Serbie, la tendance en matière d’alignement s’est maintenue au cours de la période de référence et le pays devrait, en priorité, respecter ses engagements et s’aligner progressivement sur la PESC de l’UE, y compris en ce qui concerne les mesures restrictives de cette dernière, conformément à son cadre de négociation, et éviter tout acte ou déclaration allant à l’encontre de la position de l’UE dans le domaine de la politique étrangère. L’alignement de la Géorgie sur la PESC reste faible et le pays devrait inverser cette tendance. La Turquie n’a accompli aucun progrès en matière d’alignement sur la PESC au cours de la période de référence: son taux d’alignement est resté très bas. Elle a continué à ne pas s’aligner sur les mesures restrictives prises par l’UE contre la Russie. Ses propos soutenant le groupe terroriste Hamas à la suite des attaques menées par ce dernier contre Israël le 7 octobre 2023 sont en absolue contradiction avec l’approche de l’UE. Dans le même temps, la Turquie a, conjointement avec les Nations unies, facilité l’exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire dans le cadre de l’initiative céréalière de la mer Noire, jusqu’à la suspension unilatérale du mécanisme par la Russie. Les partenaires ont maintenu leurs contributions appréciées aux missions et opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune.

Les Balkans occidentaux, la Turquie, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont continué de s’aligner sur l’UE lors du vote sur la majorité des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies liées à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Albanie a continué de participer activement à la promotion et à la défense du droit international, de la charte des Nations unies et de l’ordre international fondé sur des règles.

L’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Moldavie et l’Ukraine ont rejoint le mécanisme de protection civile de l’Union. Elles ont accompli des progrès significatifs en matière de protection civile en renforçant leur capacité administrative et opérationnelle à faire preuve de solidarité avec l’UE. Les États participants au mécanisme de protection civile de l’Union ont les mêmes droits et obligations que les États membres de l’UE dans le cadre du mécanisme.

La Commission encourage tous les pays visés par l’élargissement à se montrer plus ambitieux et à renforcer leur action coordonnée en matière de transition écologique, notamment en donnant la priorité à la prise en considération du pacte vert pour l’Europe dans tous les domaines d’action. Les pays qui sont parties au traité instituant la Communauté de l’énergie sont encouragés à tenir les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de la feuille de route de la Communauté de l’énergie sur la décarbonation et à se préparer au système d’échange de quotas d’émission conformément à la recommandation de la Communauté de l’énergie.

III. Les pays visés par l’élargissement sur la voie de l’adhésion à l’UE

En ce qui concerne le Monténégro, l’ensemble des chapitres sont ouverts à la négociation, et trois d’entre eux ont été provisoirement clôturés. La prochaine étape consistera à remplir les critères provisoires pour les chapitres relatifs à l’état de droit. La Serbie compte 22 chapitres de négociation ouverts sur 35, dont deux provisoirement clôturés. L’ouverture de groupes de chapitres supplémentaires dépendra des progrès accomplis par le pays, en particulier en ce qui concerne le rythme des réformes relatives à l’état de droit et la normalisation des relations avec le Kosovo.

Conformément à la méthode révisée 17 , dans les conclusions et recommandations de la présente communication, la Commission évalue l’équilibre global des négociations d’adhésion avec le Monténégro et la Serbie et propose la voie à suivre pour chaque pays. Les prochaines conférences intergouvernementales pourraient avoir lieu après la publication du présent ensemble annuel de rapports.

À la suite de la première conférence intergouvernementale avec l’Albanie et avec la Macédoine du Nord, qui s’est tenue le 19 juillet 2022, la Commission a immédiatement lancé le processus d’examen analytique. Toutes les sessions consacrées aux groupes de chapitres 1 (fondamentaux), 2 (marché intérieur), 3 (compétitivité et croissance inclusive) et 4 (programme environnemental et connectivité durable) ont eu lieu. Des sessions explicatives et bilatérales sont en cours ou prévues jusqu’en décembre 2023 pour les deux groupes de chapitres restants. Les rapports d’examen analytique afférents au groupe des «fondamentaux» ont été présentés au Conseil en juillet 2023. Les autorités n’ont cessé de déclarer leur attachement politique à l’objectif stratégique d’intégration à l’UE et leur ambition d’avancer dans les négociations d’adhésion sur la base de la poursuite des progrès en matière de réformes. 

Après les élections législatives d’octobre 2022 en Bosnie-Herzégovine, un nouveau Conseil des ministres au niveau de l’État et un nouveau gouvernement de la Fédération sont entrés en fonction respectivement fin janvier et début mai 2023. À la suite de l’octroi du statut de candidat en décembre 2022, la nouvelle coalition au pouvoir a déclaré que la progression sur la voie de l’adhésion à l’UE constituait une priorité absolue de son accord de coalition et s’est déclarée déterminée à agir sur les 14 priorités essentielles définies dans l’avis de la Commission sur la demande d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’UE. Le Conseil des ministres de la Bosnie-Herzégovine a adopté plusieurs stratégies (sur le terrorisme, la criminalité organisée, le blanchiment de capitaux et la migration) et projets de loi. Le Parlement a adopté un certain nombre de lois en lien avec les 14 priorités essentielles et les mesures définies dans la recommandation de la Commission relative au statut de candidat. La Cour constitutionnelle a annulé plusieurs actes juridiques et politiques adoptés par la Republika Srpska au motif qu’ils enfreignaient l’ordre constitutionnel et juridique. La réintroduction de sanctions pénales en cas de diffamation dans la Republika Srpska depuis juillet 2023 a de graves répercussions sur l’environnement dans lequel évolue la société civile et représente un recul majeur en matière de protection des droits fondamentaux. Un projet de loi ciblant des groupes de la société civile en tant qu’«agents étrangers» a été adopté en première lecture par l’assemblée de la Republika Srpska; son adoption complète marquerait un nouveau recul important regrettable et indéniable. En juin 2023, la Republika Srpska a adopté deux lois sur la non-application des arrêts de la Cour constitutionnelle et des décisions du haut représentant, violant ainsi l’ordre constitutionnel et juridique du pays.

Le Conseil de l’UE et le Parlement européen ont adopté la décision relative à la libéralisation du régime des visas pour le Kosovo au printemps 2023. En décembre 2022, le Kosovo a déposé une demande d’adhésion à l’UE. La situation dans le nord du Kosovo au cours de la période de référence a été caractérisée par plusieurs crises d’intensité variable concernant différentes questions, la violente attaque perpétrée contre la police kosovare le 24 septembre 2023 constituant l’escalade la plus grave de ces dernières années. D’autres crises ont été déclenchées par des problèmes liés aux plaques d’immatriculation, qui ont conduit à la démission collective des Serbes du Kosovo des institutions kosovares en novembre 2022.

Le Kosovo et la Serbie ont conclu un accord sur la voie de la normalisation et sont convenus d’une annexe relative à sa mise en œuvre respectivement en février et en mars 2023. Tant le Kosovo que la Serbie doivent encore commencer à mettre en œuvre leurs obligations respectives découlant de l’accord, qui sont contraignantes pour les parties et s’inscrivent dans leur trajectoire européenne.

L’UE et la Turquie ont poursuivi leur dialogue conformément aux conclusions du Conseil européen de 2021. La Turquie est un pays candidat et un partenaire clé de l’UE dans des domaines essentiels d’intérêt commun, tels que le commerce, la migration, la lutte contre le terrorisme, la santé publique, le climat, l’énergie, les transports et les questions régionales. Les négociations d’adhésion restent au point mort, étant donné que le pays n’a pas inversé la tendance négative consistant à s’éloigner de l’Union européenne, un recul important ayant été enregistré dans un certain nombre de domaines fondamentaux. En ce qui concerne l’énergie, la Turquie reste un pays de transit important et fiable pour l’UE. Cette dernière, faisant preuve de solidarité, a réagi immédiatement aux tremblements de terre qui ont frappé le sud-est du pays en février 2023 par l’envoi d’équipes de secours et d’une aide en nature par l’intermédiaire du mécanisme de protection civile de l’Union et a contribué à la mobilisation de promesses de dons de la communauté internationale à hauteur d’un montant total de 6 milliards d’EUR. Les deux parties coopèrent avec succès pour mettre en œuvre l’aide d’un milliard d’EUR promise par l’UE. L’union douanière entre l’UE et la Turquie a continué de profiter aux deux parties. Il convient d’assurer le plein respect des mesures restrictives de l’UE, compte tenu notamment de la libre circulation des produits au sein de l’union douanière entre l’UE et la Turquie.

Dans son avis sur la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, la Commission a recensé sept mesures à prendre par ce pays pour progresser sur la voie de l’adhésion. Le Conseil européen a accordé le statut de candidat à l’Ukraine et a invité la Commission à rendre compte de la mise en œuvre des sept mesures dans le cadre du présent paquet.

Dans son avis sur la demande d’adhésion de la Moldavie à l’UE, la Commission a recensé neuf mesures à prendre par ce pays pour progresser sur la voie de l’adhésion. Le Conseil européen a accordé le statut de candidat à la Moldavie et a invité la Commission à rendre compte de la mise en œuvre des neuf mesures dans le cadre du présent paquet.

Dans son avis sur la demande d’adhésion de la Géorgie à l’UE, la Commission a recensé 12 priorités pour que ce pays progresse sur la voie de l’adhésion. Le Conseil européen s’est déclaré prêt à accorder le statut de pays candidat à la Géorgie une fois que ces priorités auront été prises en compte. Il a invité la Commission à rendre compte de la mise en œuvre de ces priorités dans le cadre du présent paquet.

IV. Éléments fondamentaux du processus d’adhésion à l’UE

L’état de droit, les droits fondamentaux, le fonctionnement des institutions démocratiques et la réforme de l’administration publique, ainsi que les critères économiques, constituent le noyau de ce que l’on appelle les «éléments fondamentaux» du processus d’adhésion à l’UE. La qualité des institutions et de la gouvernance est le fondement de l’amélioration de la compétitivité, de la prospérité et du bien-être sociétal, et sous-tend la capacité à se conformer à l’acquis de l’UE dans tous les domaines. Des réformes crédibles et irréversibles concernant les éléments fondamentaux sont essentielles pour que les pays visés par l’élargissement puissent progresser sur la voie de leur adhésion à l’UE. Au cours de l’année écoulée, des avancées ont été enregistrées en particulier en Ukraine et en Moldavie en ce qui concerne les programmes de réforme liés aux éléments fondamentaux, en réponse aux recommandations formulées dans les avis correspondants de la Commission.

Pour asseoir solidement l’état de droit, il est nécessaire de disposer d’un système judiciaire indépendant, impartial, comptable de ses actions et professionnel, qui fonctionne de manière efficiente, avec des ressources adéquates, sans ingérence extérieure indue, et dont les décisions sont exécutées de façon effective et en temps utile. Des progrès ont été accomplis dans certains cas: les réformes judiciaires progressent, par exemple, en Albanie, en Moldavie, en Serbie et en Ukraine. Toutefois, dans la plupart des pays visés par l’élargissement, les instances judiciaires restent aux prises avec de nombreux défis et vulnérabilités. Dans plusieurs pays, des responsables politiques ont continué de tenter d’exposer publiquement des magistrats et de faire pression sur ces derniers, en particulier dans des affaires sensibles, ce qui est inquiétant. Des dispositifs institutionnels qui ont une incidence négative sur l’indépendance des juges et des procureurs sont restés en place, ce qui, en fin de compte, porte préjudice à l’équilibre et à la séparation des pouvoirs. En conséquence, la crédibilité du pouvoir judiciaire est restée globalement assez faible, et le sentiment d’impunité est largement répandu parmi les citoyens. Dans plusieurs pays, les réformes de la justice ont mis en évidence des capacités de mise en œuvre limitées, même en présence d’une volonté politique. Pour que le processus d’adhésion à l’UE continue d’avancer, il est essentiel que les autorités chargées des enquêtes et les autorités judiciaires soient efficaces et affichent ainsi un bilan crédible en matière de résultats.

La lutte contre la corruption demeure une priorité pour les gouvernements des pays visés par l’élargissement. La corruption, y compris à haut niveau, reste répandue dans ces pays, et l’enchevêtrement d’intérêts publics et privés est encore préoccupant. Certaines mesures ont été prises pour renforcer la lutte contre la corruption. L’intégration de mesures anticorruption dans l’ensemble des secteurs les plus vulnérables reste une priorité importante, tandis que les services répressifs et les instances judiciaires ont besoin de voir leurs moyens d’action et leur indépendance accrus. Des éléments de captation de l’État persistent, des menaces pour la stabilité démocratique, une corruption à haut niveau et une influence indue de la part des oligarques étant observées, parallèlement à des tentatives de réseaux criminels organisés de s’infiltrer dans les systèmes économiques et politiques, les administrations et les médias. Des solutions à ces problèmes doivent être trouvées de toute urgence, dans le cadre d’approches systémiques et globales. Un bilan crédible en matière d’enquêtes proactives, de poursuites et de condamnations définitives liées à la corruption, à la criminalité organisée et au blanchiment de capitaux constituera un indicateur clé de réussite. Pour être crédibles, tous les acteurs de la chaîne de l’état de droit devraient produire des résultats solides et faire leurs preuves en matière d’enquêtes proactives, de poursuites et de condamnations définitives liées à la corruption, à la criminalité organisée et au blanchiment de capitaux.

L’existence de processus et d’institutions démocratiques stables et consolidés constitue un pilier central du processus d’adhésion à l’UE. La Commission a commencé à mettre en œuvre un dialogue renforcé et rationalisé avec les pays visés par l’élargissement en ce qui concerne le cadre général de la démocratie, qu’il s’agisse du processus électoral, du fonctionnement du parlement (y compris sa mission de contrôle de l’action du gouvernement et de l’élaboration des politiques et le recours toujours excessif à des procédures accélérées dans de nombreux cas) ou du rôle de la société civile.

Une forte polarisation politique, un manque de coopération entre les partis et un rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile ont continué d’être observés dans la plupart des pays. L’absence de véritable dialogue entre les partis a débouché sur une impasse politique prolongée et une stagnation des réformes. Dans certains cas, les débats parlementaires ont été marqués par des tensions, des propos offensants et des incidents violents occasionnels.

Dans un certain nombre de pays visés par l’élargissement, des progrès modestes ont été accomplis en matière de droits fondamentaux, avec une meilleure compréhension de l’importance de garantir ces droits et libertés. Dans le même temps, certaines tendances négatives se sont poursuivies: la violence à caractère sexiste reste répandue, tandis que la liberté des médias a continué d’être entravée par des intérêts politiques et économiques, ce qui affaiblit le contrôle exercé sur les pouvoirs publics, ouvre la voie à l’ingérence étrangère et compromet la communication au sujet de l’UE. Dans certains pays, des initiatives positives sont mises en place en ce qui concerne les droits de l’enfant et les droits des personnes handicapées. Toutefois, dans la pratique, la protection des droits fondamentaux subit les effets négatifs d’une mise en œuvre insuffisante des lois et des politiques et de l’inefficacité généralisée des mécanismes de recours. Il reste difficile de garantir une protection efficace contre toutes les formes de haine et de discrimination, y compris à l’égard des minorités.

En ce qui concerne la justice, la liberté et la sécurité, la coopération entre les services répressifs et les instances judiciaires de l’UE et des pays visés par l’élargissement a continué d’évoluer positivement, même s’il reste des défis à relever. Les Balkans occidentaux restent la plaque tournante d’activités criminelles et de groupes criminels opérant dans l’UE, en tant que lieu de transit important de victimes de la traite des êtres humains et du trafic de migrants et de produits illicites, en particulier les drogues entrant dans l’UE. Les criminels et les réseaux criminels originaires des Balkans occidentaux jouent aussi un rôle majeur dans la grande criminalité organisée dans d’autres régions du monde. La Turquie demeure le principal pays de transit de l’héroïne faisant l’objet d’un trafic vers l’UE. Des groupes criminels organisés de Moldavie et de Géorgie sont impliqués dans le trafic de migrants, la criminalité organisée contre les biens, la traite des êtres humains, la cybercriminalité, la fraude concernant les moyens de paiement autres que les espèces, la fraude aux droits d’accise et d’autres types d’infractions comme la fraude documentaire. L’Ukraine est située géographiquement au carrefour de la contrebande de marchandises illégales à destination de l’UE et est également un pays d’origine et de destination pour la traite des êtres humains. Malgré les difficultés liées à la guerre, notamment les pressions exercées sur les capacités institutionnelles en raison des pertes importantes de ressources destinées à lutter contre la criminalité organisée, les institutions ukrainiennes compétentes ont fait preuve d’une résilience et de capacités opérationnelles remarquables.

La ratification et la mise en œuvre correcte des conventions internationales dans le domaine de la coopération judiciaire en matière civile, en particulier celles élaborées par la Conférence de La Haye de droit international privé, sont de la plus haute importance en vue de l’adhésion future de ces pays à l’UE.

La coopération en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de la radicalisation présente un intérêt pour tous les pays visés par l’élargissement. Le terrorisme et l’extrémisme violent ont continué de poser problème et de représenter une menace pour la sécurité. Les menaces hybrides, y compris la désinformation, les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger et les cyberattaques, en particulier contre les infrastructures critiques, demeurent un défi politique et sécuritaire pour les pays visés par l’élargissement. Après une forte augmentation l’année dernière à la suite de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, ces menaces continuent de représenter un risque considérable tant pour l’UE que pour les pays visés par l’élargissement. Le plan d’action conjoint relatif à la lutte contre le terrorisme dans les Balkans occidentaux constitue le principal cadre de coopération en la matière depuis 2018.

Parallèlement à l’augmentation globale des flux de migration irrégulière, l’évolution des tendances sur les routes des Balkans occidentaux exige une vigilance constante, compte tenu notamment des activités illégales des réseaux impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains. Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne les capacités de gestion de la migration dans la région des Balkans occidentaux. Un plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux a été présenté par la Commission en décembre 2022 pour faire face aux flux croissants d’arrivées irrégulières dans l’UE via la route des Balkans occidentaux. La mise en œuvre de ce plan d’action commence à porter ses fruits, la pression migratoire ayant diminué sur la route des Balkans occidentaux en 2023, grâce notamment à un dialogue politique, financier et opérationnel accru entre l’UE et les partenaires des Balkans occidentaux sur les questions de migration et à un meilleur alignement sur la politique de l’UE en matière de visas. Cet alignement reste essentiel au bon fonctionnement du régime d’exemption de visa de ces partenaires avec l’UE. Il convient de poursuivre les efforts afin de progresser dans tous les volets du plan d’action.

Afin de contribuer à régler les problèmes qui se posent actuellement le long de la route de la Méditerranée orientale, la Commission a présenté un plan d’action de l’UE concernant cette route en octobre 2023. Ce plan définit des mesures opérationnelles visant à prévenir les départs irréguliers, à lutter contre le trafic de migrants, à fournir des voies d’accès légales, à améliorer la gestion des frontières, à soutenir la coopération en matière de retour et de réadmission et à disposer de capacités d’accueil suffisantes.

La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a entraîné une augmentation du nombre de réfugiés ukrainiens. La Moldavie, qui est le pays visé par l’élargissement qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens par habitant, mais aussi des pays tels que le Monténégro, la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord ont joué un rôle crucial dans l’accueil de ces réfugiés.

La qualité de l’administration publique et du cadre réglementaire est essentielle à la compétitivité à long terme de l’UE 18 . Dans l’ensemble, les pays visés par l’élargissement restent, au mieux, modérément préparés en ce qui concerne la qualité de leur administration publique. Au cours de la période de référence, les progrès sur le plan des réformes ont été globalement très limités. La plupart des recommandations des années précédentes restent d’application. Généralement, il existe, au moins en partie, une base juridique et institutionnelle formelle sur laquelle pourrait s’appuyer une administration professionnelle, mais elle n’est pas appliquée systématiquement.

Depuis le début de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine en février 2022, la majorité des dix économies visées par l’élargissement sont confrontées à d’importantes difficultés économiques et sociales. En Ukraine, le PIB a chuté de 29,1 % en 2022, l’ensemble du pays ayant été profondément touché par la guerre d’agression menée par la Russie, ce qui a exercé une forte pression sur la stabilité macroéconomique. La croissance du PIB de la région des Balkans occidentaux s’est ralentie pour s’établir à 3,2 % en 2022, après un rebond post-COVID de 7,7 % en 2021, mais la gravité du ralentissement a varié d’une économie à l’autre, la croissance du PIB réel ayant chuté à 6,1 % au Monténégro, 4,8 % en Albanie, 4 % en Bosnie-Herzégovine, 3,5 % au Kosovo, 2,3 % en Serbie et 2,1 % en Macédoine du Nord. En Turquie, la croissance du PIB s’est ralentie pour s’établir à 5,6 %. En Moldavie, le PIB a connu une baisse importante de 5,9 %, tandis qu’en Géorgie, il a continué de croître à des niveaux à deux chiffres (10,1 %). Les différences de croissance économique entre les pays sont principalement dues aux conséquences directes et indirectes de la guerre menée contre l’Ukraine, notamment son incidence sur les relations commerciales, l’énergie, les prix des denrées alimentaires et les flux de réfugiés. Les perspectives économiques des dix économies restent en proie à une incertitude élevée quant aux conséquences que la guerre pourrait encore avoir sur la croissance, l’emploi et la cohésion sociale.

Il est de plus en plus important que les dix économies visées par l’élargissement accélèrent leurs réformes structurelles pour rendre possible une reprise durable à moyen terme et progresser sur la voie du respect des critères économiques conditionnant l’adhésion à l’UE. Il convient notamment de garantir le fonctionnement des économies de marché et de démontrer la capacité à faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’UE.

Une description plus détaillée de la situation en ce qui concerne les éléments fondamentaux du processus d’adhésion à l’UE dans les pays visés par l’élargissement figure à l’annexe 1.

V. Nécessité d’accélérer la convergence économique dans les Balkans occidentaux

Après six trimestres consécutifs de ralentissement de la croissance, la production économique dans la région des Balkans occidentaux a progressé plus rapidement au cours du premier trimestre de 2023 qu’au cours des trois mois précédents. La croissance du PIB de la région s’est très légèrement accélérée, passant de 1,6 % au trimestre précédent à 1,7 % en glissement annuel, la plupart des pays à l’exception de l’Albanie et de la Bosnie-Herzégovine ayant enregistré une reprise du taux de croissance de la production. La croissance a généralement été stimulée par les exportations nettes et la reprise des investissements. La consommation privée a affiché des résultats mitigés, dans la mesure où elle s’est ralentie dans la plupart des pays et est même devenue négative dans certains cas, mais a continué d’augmenter à un rythme soutenu au Monténégro.

Avant même la pandémie de COVID-19, les économies des Balkans occidentaux étaient confrontées à des difficultés majeures les empêchant de tirer pleinement parti de leur potentiel économique. Ces pays avaient pris du retard dans la réforme de leurs structures économiques et l’amélioration de leur compétitivité et se heurtaient à des taux de chômage élevés (en particulier parmi les jeunes), à une forte inadéquation entre l’offre et la demande de compétences, à une économie informelle toujours présente, à un environnement des entreprises peu favorable et à de faibles niveaux d’innovation.

Le climat d’investissement dans les Balkans occidentaux se caractérise par la faiblesse de l’état de droit, une mise en œuvre inadéquate du contrôle des aides d’État, une économie souterraine bien ancrée, un accès au financement insuffisant et un faible niveau d’intégration régionale et de connectivité. L’ingérence des États dans l’économie persiste, ce qui aggrave le risque de corruption du fait d’une mauvaise gestion des finances publiques et de changements fréquents concernant l’environnement réglementaire et les taxes. Il est absolument nécessaire de moderniser les infrastructures; les investissements devraient passer par des réservoirs uniques de projets et être compatibles avec les priorités convenues avec l’UE.

La convergence économique est au cœur des avantages de l’adhésion à l’UE. En ce qui concerne les Balkans occidentaux, la convergence est faible, se situant entre 30 et 50 % de la moyenne de l’UE (en termes de parité de pouvoir d’achat), et ne progresse pas assez rapidement. L’expérience du cinquième cycle d’élargissement de l’UE démontre l’incidence positive que l’adhésion au marché unique de l’UE, combinée aux fonds structurels, a sur la convergence économique.

Sources: Eurostat, Banque mondiale.

Sources: Eurostat, Banque mondiale.

Afin d’accélérer encore les réformes et d’améliorer la convergence socio-économique des Balkans occidentaux avec l’Union européenne, et d’aider les pays de la région à satisfaire aux exigences conditionnant l’adhésion à l’UE, la Commission européenne propose un nouveau plan de croissance pour les Balkans occidentaux 19 , qui offrirait certains des avantages et des incitations supplémentaires à réformer liés à l’adhésion à l’UE avant celle-ci.

VI. Coopération régionale et relations de bon voisinage 

Dans les Balkans occidentaux, les relations de bon voisinage et la coopération régionale constituent des éléments essentiels des processus de stabilisation et d’association ainsi que d’élargissement.

Après l’introduction réussie du régime de l’«itinérance aux tarifs nationaux» au sein des six économies des Balkans occidentaux le 1er juillet 2021, de nouvelles mesures préparatoires ont été prises en vue de réduire les frais d’itinérance entre les Balkans occidentaux et l’UE. Une feuille de route concernant cette réduction a été adoptée en marge du sommet UE-Balkans occidentaux qui s’est tenu à Tirana en décembre 2022. La première réduction progressive des frais a débuté en octobre 2023. L’objectif ultime du processus est de faire baisser les prix de l’itinérance avec l’UE à un niveau proche des prix nationaux d’ici à 2027. Le 31 mai 2023, les opérateurs de télécommunications de l’UE et de la Moldavie sont convenus de réduire volontairement les tarifs d’itinérance à partir de janvier 2024, rapprochant ainsi la Moldavie de la zone d’itinérance aux tarifs nationaux.

D’importants travaux techniques ont été réalisés dans l’ensemble des domaines couverts par l’initiative visant à mettre en place un marché commun régional. Ces travaux, menés sous les auspices du Conseil de coopération régionale, de l’accord de libre-échange centre européen (ALECE) et du forum d’investissement de la chambre des six pays des Balkans occidentaux, visent à permettre la libre circulation des personnes, notamment des professionnels, ainsi que la prestation de services électroniques, à faciliter l’emploi et les échanges commerciaux et à alléger les formalités douanières au sein de la région. En novembre 2022, lors du sommet du processus de Berlin, les dirigeants des six pays des Balkans occidentaux ont approuvé un certain nombre d’«accords de mobilité» portant sur les déplacements dans la région sur la base de cartes d’identité, la reconnaissance des qualifications de l’enseignement supérieur et la reconnaissance des qualifications professionnelles. Une fois mis en œuvre, ces accords donneront le droit «de voyager, d’étudier et de travailler» dans toute la région. Des voies réservées et des voies bleues supplémentaires ont été mises en place, respectivement, entre l’Italie et le Monténégro et l’Albanie et entre la Croatie et le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine, avec le soutien actif de la Communauté des transports et de l’ALECE. De manière plus générale, la Communauté des transports a beaucoup soutenu les Balkans occidentaux dans le cadre du processus d’élargissement par la mise en œuvre de l’acquis de l’UE dans le domaine des transports, et elle fera de même pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie à présent que ces trois pays lui ont été plus étroitement associés. Toutefois, les désaccords sur les questions de statut entre la Serbie et le Kosovo ont continué d’empêcher l’adoption formelle d’un nombre croissant de projets de décisions importantes sur le plan économique ayant fait l’objet d’un accord technique dans le cadre de l’ALECE. La région doit faire preuve de volonté politique pour mener ces travaux à bien et faire en sorte que l’ensemble des partenaires des Balkans occidentaux adoptent des accords ou des décisions juridiquement contraignants au profit de leur population et de leurs entreprises. Il convient, pour ce faire, que les pays concernés se concentrent ensemble sur l’établissement du marché commun régional, en se fondant sur les règles et les normes de l’UE et en évitant les mesures unilatérales qui mettent ces travaux en péril.

La normalisation globale des relations entre le Kosovo et la Serbie dans le cadre du dialogue mené grâce à la médiation de l’UE demeure essentielle pour leur avenir européen et la stabilité de la région tout entière.

Les accords bilatéraux existants, dont l’accord de Prespa entre la Grèce et la Macédoine du Nord et le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord, doivent être mis en œuvre de bonne foi par toutes les parties.

Dans les Balkans occidentaux, il reste essentiel de surmonter l’héritage du passé et de régler les différends résultant des conflits des années 1990. D’importantes questions bilatérales en suspens doivent encore être résolues, notamment des questions frontalières et la nécessité de rendre justice aux victimes de crimes de guerre, d’identifier les personnes toujours portées disparues et d’établir un relevé précis des atrocités du passé au niveau régional. Il n’y a pas de place dans l’UE pour les discours incendiaires ni pour la glorification de criminels de guerre de l’un ou l’autre camp.

Les relations entre la Turquie et la Grèce se sont détériorées jusqu’au début de l’année 2023, mais la solidarité dont ont fait preuve le peuple et le gouvernement grecs après les tremblements de terre de février 2023 a entraîné une nette amélioration des relations. Des échanges à haut niveau ont suivi, y compris des réunions au niveau des chefs d’État.

Au cours de la période de référence, la Turquie n’a mené aucune activité de forage non autorisée en Méditerranée orientale.

Pour garantir un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et l’instauration, entre l’UE et la Turquie, de relations fondées sur la coopération et mutuellement avantageuses, il est indispensable de mener un dialogue de bonne foi et de s’abstenir d’actions unilatérales qui vont à l’encontre des intérêts de l’UE et violent le droit international et les droits souverains des États membres de l’UE. La Turquie doit se prononcer sans ambiguïté en faveur de relations de bon voisinage, des accords internationaux et du règlement pacifique des différends conformément aux dispositions de la charte des Nations unies, en faisant appel, au besoin, à la Cour internationale de justice.

L’UE reste déterminée à défendre ses intérêts et ceux de ses États membres ainsi qu’à préserver la stabilité régionale.

Il est d’une importance capitale que la Turquie se montre attachée et contribue activement aux négociations relatives à un règlement juste, global et viable de la question chypriote dans le cadre des Nations unies, sur la base d’une fédération bicommunautaire et bizonale caractérisée par l’égalité politique, et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet, à l’acquis de l’UE et aux principes sur lesquels cette dernière est fondée. Il convient de ne prendre aucune mesure unilatérale qui pourrait susciter des tensions sur l’île et compromettre la reprise des pourparlers. La Turquie doit annuler immédiatement toutes les mesures prises depuis octobre 2020 à l’égard de Varosha qui vont à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU en la matière. Il est urgent que le pays remplisse son obligation consistant à mettre pleinement en œuvre le protocole additionnel à l’accord d’association UE-Turquie et avance sur la voie de la normalisation de ses relations avec la République de Chypre. La Turquie a continué de plaider en faveur d’une solution fondée sur la coexistence de deux États, contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a eu une incidence sur les relations avec ses partenaires bilatéraux et ses pays voisins. Les autorités ukrainiennes ont cherché à maintenir et à renforcer encore la coopération et les liens diplomatiques avec les pays européens.

Les relations de l’Ukraine avec les pays des Balkans occidentaux se sont globalement améliorées, malgré des points de vue divergents avec la Serbie et la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine sur leurs relations avec la Russie. Les relations avec la Géorgie ont subi des tensions, notamment en raison du non-alignement de la Géorgie sur les sanctions contre la Russie. La Turquie reste un partenaire stratégique de l’Ukraine, d’importants liens économiques et interpersonnels bilatéraux unissant les deux pays, comme en témoignent un régime bilatéral d’exemption de visa et un accord de libre-échange signé en février 2022. La Turquie joue également un rôle de premier plan dans le cadre de la plateforme internationale sur la Crimée mise en place par l’Ukraine.

À la suite de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, la Moldavie a intensifié sa coopération avec l’Ukraine et la Roumanie en ce qui concerne l’aide humanitaire en faveur des réfugiés ukrainiens, la sécurité énergétique, les transports et la connectivité. Depuis le début de cette guerre, la Commission européenne a fourni plus de 48 millions d’EUR d’aide humanitaire à la Moldavie afin de soutenir à la fois les réfugiés ukrainiens vivant dans le pays et les familles moldaves qui les accueillent.

La coopération bilatérale avec l’Ukraine a continué de s’améliorer au cours de la période de référence. La Moldavie a fait preuve de solidarité avec l’Ukraine depuis le début de la guerre menée par la Russie, a voté en faveur des résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies à ce sujet et s’est alignée sur un certain nombre de déclarations politiques condamnant l’agression militaire au sein d’organisations internationales. Le pays a accueilli et aidé un grand nombre de réfugiés, en s’appuyant fortement sur des donateurs humanitaires internationaux, et a soutenu activement la mise en place de nouvelles routes commerciales dans le cadre de l’initiative relative aux «corridors de solidarité». À la suite de la destruction du barrage de Kakhovka, la Moldavie a proposé une aide bilatérale à l’Ukraine pour faire face aux conséquences humanitaires de la catastrophe.

La Géorgie entretient des relations diplomatiques avec tous ses voisins à l’exception de la Fédération de Russie depuis la guerre en 2008. Les deux parties participent aux discussions internationales de Genève, coprésidées par l’UE, l’ONU et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La Géorgie entretient un partenariat stratégique avec la Turquie. Elle continue de soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine, y compris par la corédaction de résolutions des Nations unies en faveur de l’Ukraine, mais elle ne s’est pas alignée sur les mesures restrictives prises par l’UE contre la Russie. La reprise des vols entre la Russie et la Géorgie et les conditions sanitaires de détention de l’ancien président géorgien Saakachvili, de nationalité ukrainienne, ont entraîné des tensions diplomatiques supplémentaires.

L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie continuent aussi de participer activement au partenariat oriental.

La coopération territoriale permet aux pays visés par l’élargissement de travailler ensemble et avec les États membres de l’UE voisins dans des secteurs sociaux et économiques clés. Plus précisément, les programmes de coopération transfrontière créent des possibilités de dialogue et de coopération au niveau des collectivités locales, avec la participation des citoyens, du secteur privé et des organisations de la société civile. La stratégie de l’UE pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne et la stratégie de l’UE pour la région du Danube ont continué de contribuer à la coopération entre les États membres et les pays candidats, en stimulant les capacités administratives en lien avec différentes politiques de l’UE, dont la politique de cohésion, et en offrant une plateforme de coopération.

VII. Conclusions et recommandations

I.

1.Dans un environnement géopolitique en mutation rapide, l’UE a démontré qu’elle était prête à faire face en renforçant sa position sur la scène internationale. Dans le droit fil de son objectif consistant à promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses citoyens, son élargissement reste un outil puissant pour œuvrer en faveur de la démocratie, de l’état de droit et du respect des droits fondamentaux. Une perspective d’adhésion crédible et fondée sur le mérite est la principale incitation à la transformation et renforce ainsi notre sécurité collective et notre prospérité socio-économique. Il s’agit là d’un élément essentiel pour favoriser la réconciliation et la stabilité sur le continent européen. En réponse à l’appel de l’histoire, nous devons à présent nous atteler à accélérer l’élargissement de l’UE et à parachever l’Union. 

2.La politique d’élargissement de l’UE est déjà passée à la vitesse supérieure. Offrir une perspective ferme d’adhésion aux Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie et à la Géorgie est dans l’intérêt politique, sécuritaire et économique de l’UE et est essentiel dans le contexte géopolitique actuel.

Dans la déclaration de Grenade 20 , les dirigeants de l’UE ont rappelé que «[l’élargissement] représente un moteur pour améliorer les conditions économiques et sociales des citoyens européens et réduire les disparités d’un pays à l’autre; il doit aussi promouvoir les valeurs sur lesquelles l’Union est fondée». Ils ont aussi souligné que tant l’UE que les futurs États membres doivent être prêts en vue d’une Union élargie. À cet effet, l’Union doit mettre en place en interne les travaux préparatoires et les réformes nécessaires. Parallèlement, il est essentiel que les pays qui aspirent à devenir membres intensifient leurs efforts de réforme, en particulier dans le domaine de l’état de droit, conformément au caractère fondé sur le mérite du processus d’adhésion et avec l’aide de l’UE.

3.Des évolutions importantes ont eu lieu en ce qui concerne le programme d’élargissement de l’UE au cours de l’année écoulée.

Le Conseil européen a reconnu la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie. Les dirigeants de l’UE ont décidé d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine et à la République de Moldavie, et d’accorder le statut de pays candidat à la Géorgie une fois que les questions prioritaires énoncées dans l’avis de la Commission sur sa demande d’adhésion auront été réglées.

Dans les Balkans occidentaux, les premières conférences intergouvernementales avec l’Albanie et avec la Macédoine du Nord sur les négociations d’adhésion ont eu lieu en juillet 2022, après quoi le processus d’examen analytique de l’acquis de l’UE (screening) a débuté. En décembre 2022, le Conseil européen a accordé à la Bosnie-Herzégovine le statut de candidat à l’adhésion à l’UE, pour autant que le pays mette en œuvre les mesures précisées dans la communication de la Commission d’octobre 2022 sur la politique d’élargissement. En décembre 2022 également, le Kosovo a déposé une demande d’adhésion à l’UE. Au printemps 2023, l’UE s’est accordée sur une libéralisation du régime des visas pour le Kosovo, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024.

4.Tous les pays visés par l’élargissement ont à présent une occasion historique de lier étroitement leur avenir à l’Union européenne. La Commission est prête à accélérer leurs processus d’adhésion respectifs et à faire en sorte que le prochain élargissement soit un catalyseur de progrès. L’adhésion est et restera un processus fondé sur le mérite, entièrement lié aux progrès objectifs accomplis par chaque pays. L’état de droit, l’économie, le fonctionnement des institutions démocratiques et la réforme de l’administration publique restent les pierres angulaires de la politique d’élargissement. Les pays concernés devront agir avec plus de détermination pour mettre en œuvre les réformes nécessaires et réaliser des progrès tangibles et irréversibles concernant les éléments fondamentaux afin de tirer pleinement parti de la nouvelle dynamique insufflée à cette politique.

5.Par ailleurs, dans bon nombre des pays concernés, la croissance économique est trop lente et la convergence avec l’UE n’est donc pas assez rapide. Des réformes structurelles ciblées sont nécessaires, en particulier pour libérer le potentiel de croissance de la région des Balkans occidentaux. Il est essentiel de renforcer l’état de droit et d’améliorer l’environnement des entreprises pour attirer le niveau d’investissements et parvenir à l’intégration commerciale qui sont nécessaires pour stimuler la croissance et rapprocher la région de l’UE. Dès lors, la Commission propose, en parallèle, un nouveau plan de croissance pour les Balkans occidentaux 21 . Ce plan se compose de quatre piliers qui se renforceront mutuellement. Est ainsi prévue i) une intégration plus étroite avec le marché unique de l’UE, qui doit aller de pair avec ii) l’ouverture des marchés à tous les voisins des Balkans occidentaux et l’édification d’un marché commun régional. iii) Afin d’approfondir les réformes actuelles, les priorités en matière d’investissement et les réformes seront définies dans des programmes de réforme par pays, s’appuyant sur les programmes de réforme économique. iv) La réalisation de ces réformes permettra de débloquer une aide financière accrue.

Des problèmes bilatéraux, notamment dans les Balkans occidentaux, freinent non seulement l’intégration économique régionale, mais ralentissent également les trajectoires respectives des pays concernés vers l’UE. Les problèmes non résolus engendrent un risque d’instabilité, voire d’escalade, comme en témoigne l’attaque violente perpétrée contre la police kosovare à Banjska, dans le nord du Kosovo, le 24 septembre. Il est donc essentiel que les problèmes en suspens soient réglés et que les parties concernées trouvent des solutions mutuellement acceptables. Dans ce contexte, le Kosovo et la Serbie sont tous deux invités à s’atteler de manière plus constructive à la mise en œuvre de l’accord sur la voie de la normalisation et de son annexe relative à sa mise en œuvre, ainsi que des autres accords également conclus dans le cadre du dialogue mené grâce à la médiation de l’UE, et ce sans plus tarder et sans poser de conditions préalables. Est notamment concernée la création de l’association / la communauté des municipalités à majorité serbe. La normalisation des relations est une condition essentielle pour que les deux parties avancent sur leur trajectoire européenne. Toutes deux risquent de passer à côté d’importantes opportunités en l’absence de progrès.

6.La Turquie reste un partenaire clé de l’Union européenne dans des domaines essentiels d’intérêt commun. L’existence d’un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et l’instauration d’un partenariat fondé sur la coopération et mutuellement avantageux avec la Turquie relèvent de l’intérêt stratégique de l’UE.

En décembre 2022, le Conseil a réaffirmé que la Turquie continuait de s’éloigner un peu plus encore de l’Union européenne, que les négociations d’adhésion avec ce pays étaient véritablement au point mort et que ni l’ouverture ni la clôture d’aucun autre chapitre n’étaient envisageables pour l’instant. Les éléments sous-jacents ayant conduit à cette appréciation sont toujours valables. En juin 2023, le Conseil européen a invité le haut représentant et la Commission à lui présenter un rapport sur l’état des relations entre l’UE et la Turquie, en s’appuyant sur les instruments et options recensés par le Conseil européen, en vue de procéder de manière stratégique et prospective. Ce rapport sera présenté en novembre 2023. La Commission et le haut représentant informeront le Conseil européen de l’état d’avancement des mesures susmentionnées d’ici la fin de 2024.

II.

7.Au Monténégro, l’engagement politique des autorités en faveur du processus d’adhésion à l’UE est la priorité essentielle du pays et se reflète généralement dans les décisions politiques, ainsi qu’en témoigne, entre autres, le fait de continuer à s’aligner à 100 % sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, y compris l’adoption de sanctions. Le Monténégro a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux. Toutefois, au cours des deux dernières années, l’instabilité politique, les tensions, le mauvais fonctionnement des institutions démocratiques et judiciaires et l’absence de véritable gouvernement ont bloqué les processus décisionnels et la mise en œuvre des réformes, entraînant un ralentissement marqué du rythme des négociations. La Commission estime que, conformément au cadre de négociation, un équilibre général est actuellement assuré entre, d’une part, les progrès accomplis dans les chapitres sur l’état de droit et, d’autre part, les progrès réalisés dans les négociations d’adhésion au regard des différents chapitres.

La priorité pour poursuivre les progrès d’ensemble réalisés dans les négociations d’adhésion, avant de s’orienter vers la clôture provisoire d’autres chapitres ou groupes de chapitres, reste le respect des critères provisoires concernant l’état de droit fixés dans les chapitres 23 et 24. Pour atteindre cette étape décisive, le Monténégro doit redoubler d’efforts pour régler les questions en suspens, notamment dans les domaines essentiels de la liberté d’expression et de la liberté des médias, de la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, et pour accélérer et approfondir les réformes en ce qui concerne l’indépendance et le professionnalisme du pouvoir judiciaire, ainsi que l’obligation de rendre des comptes incombant à celui-ci, notamment pour ce qui est de la nomination des juges. La constitution du nouveau parlement et la formation du nouveau gouvernement ont eu lieu à la fin du mois d’octobre 2023. Le nouveau gouvernement doit se concentrer sur la mise en œuvre des réformes essentielles en suspens liées à l’UE, et le bon fonctionnement du Parlement est capital. Les travaux doivent viser principalement à parvenir à un large consensus politique sur les réformes clés et à concentrer davantage les efforts sur les principaux objectifs à atteindre de manière à progresser dans la réalisation du programme d’intégration à l’UE.

8.En Serbie, le rythme des réformes s’est accéléré après la formation du nouveau gouvernement à la fin du mois d’octobre 2022, bien que l’évolution de la situation politique à la suite des deux tragiques fusillades de masse survenues en mai 2023 ait entraîné un ralentissement temporaire. Dans le domaine de l’état de droit, la Serbie a pris des mesures pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’obligation de rendre des comptes qui lui incombe en adoptant rapidement la législation donnant un effet concret aux modifications constitutionnelles de 2022. La Serbie a également élaboré et adopté une nouvelle législation sur les médias dont la mise en œuvre peut améliorer sensiblement l’environnement réglementaire. Elle a progressé dans son alignement sur la politique de l’UE en matière de visas et a abrogé la loi sur les procédures spéciales de passation de marchés publics pour les projets d’infrastructures linéaires. Des travaux supplémentaires et un engagement politique durable sont nécessaires pour adopter et mettre en œuvre les réformes nécessaires dans le domaine de l’état de droit. Le cadre juridique qui permettra le découplage dans le secteur du gaz a été mis en place, mais les retards sont désormais importants. La Serbie a conclu un accord de libre-échange avec la Chine, ce qui soulève de graves interrogations. La Serbie doit améliorer, en priorité, son alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, notamment en ce qui concerne les mesures restrictives et les déclarations à l’égard de la Russie, et s’abstenir de toute action ou déclaration allant à l’encontre des positions de l’UE sur la politique étrangère et d’autres questions stratégiques. La Commission estime que, conformément au cadre de négociation, des progrès bien plus importants auraient pu être accomplis dans les négociations d’adhésion. Il convient de veiller en permanence à préserver un équilibre global entre, d’une part, les progrès accomplis dans les chapitres sur l’état de droit et la normalisation des relations avec le Kosovo, et, d’autre part, les progrès réalisés dans les négociations d’adhésion au regard des différents chapitres. La normalisation des relations est une condition essentielle pour que la Serbie et le Kosovo avancent sur leur trajectoire européenne, et tous deux risquent de passer à côté d’importantes opportunités en l’absence de progrès.

La Commission estime toujours que la Serbie a techniquement satisfait aux critères de référence permettant d’ouvrir le groupe de chapitres nº 3 (Compétitivité et croissance inclusive).

Les progrès réalisés par la Serbie en matière d’état de droit et de normalisation de ses relations avec le Kosovo continueront de déterminer le rythme général des négociations d’adhésion. Au cours de l’année à venir, la Serbie devrait démontrer sans équivoque qu’elle est déterminée à faire avancer le processus d’adhésion en accélérant ses travaux sur la mise en œuvre des réformes liées à l’adhésion à l’UE dans tous les domaines. En ce qui concerne l’état de droit, la Serbie devrait remédier aux lacunes, en particulier dans les domaines clés du système judiciaire, de la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, de la liberté des médias et du traitement national des crimes de guerre. Elle doit également déployer des efforts crédibles pour mettre un terme à la désinformation et aux activités d’ingérence et de manipulation de l’information menées depuis l’étranger, réduire la dépendance de son secteur de l’énergie à l’égard de la Russie, renforcer la coopération avec l’UE dans le domaine des migrations et assumer la responsabilité de communiquer de manière proactive et objective au sujet de l’UE. La Serbie a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux.

La Serbie continue de participer au dialogue mené grâce à la médiation de l’UE sur la normalisation des relations avec le Kosovo, mais elle doit se montrer plus déterminée, consentir davantage d’efforts et faire des compromis pour faire avancer ce processus de normalisation. La Serbie doit respecter les engagements qu’elle a pris au titre de ce dialogue et s’engager à mettre pleinement en œuvre tous les accords conclus précédemment dans ce cadre ainsi que l’accord sur la voie de la normalisation et son annexe relative à sa mise en œuvre. Le pays devrait s’engager de manière plus constructive pour permettre des négociations sur l’accord de normalisation global et juridiquement contraignant. La Serbie devrait également coopérer pleinement dans le cadre des enquêtes menées sur l’attaque violente perpétrée le 24 septembre 2023 contre la police du Kosovo et sur les attaques du 29 mai contre la KFOR. Les auteurs de ces attaques doivent être appréhendés et traduits rapidement en justice et la Serbie doit coopérer pleinement et prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard.

9.En Macédoine du Nord, les autorités ont invariablement déclaré que l’adhésion à l’UE restait leur objectif stratégique. En tant que pays en phase de négociation, la Macédoine du Nord doit tenir ses engagements en matière de mise en œuvre des réformes liées à l’UE, y compris dans les domaines relevant du groupe des fondamentaux, notamment le système judiciaire, la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, la réforme de l’administration publique, qui inclut la gestion des finances publiques, et les marchés publics. Certaines modifications apportées au code pénal, qui affectent un grand nombre d’affaires de corruption à haut niveau, ont suscité de vives inquiétudes. Il est crucial de renforcer la confiance dans le système judiciaire et de lutter sans relâche contre la corruption, notamment en obtenant des résultats probants en matière d'enquêtes, de poursuites et de condamnations définitives dans les affaires de corruption à haut niveau. Le pays a continué de s’aligner pleinement sur toutes les décisions de l’UE en matière de politique étrangère et de sécurité commune à la suite de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. La Macédoine du Nord a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux.

La Macédoine du Nord s’est engagée à introduire et à réaliser en priorité les modifications constitutionnelles pertinentes, en vue d’inclure dans la constitution les citoyens vivant à l’intérieur des frontières de l’État et appartenant à un autre peuple. Le pays est un bon exemple de société multiethnique. Depuis la première conférence intergouvernementale sur les négociations d’adhésion à l’UE avec la Macédoine du Nord, qui a eu lieu en juillet 2022, l’examen analytique de l’acquis de l’UE (screening) a progressé sans heurts. La Macédoine du Nord a pris une part active au processus d’examen analytique et a fait preuve d’un engagement notable. Le rapport d’examen analytique sur le «groupe 1 - les fondamentaux» a été présenté au Conseil en juillet 2023.

Compte tenu des conclusions du Conseil de juillet 2022, la Commission table sur un suivi rapide et décisif du rapport d’examen analytique sur le «groupe 1 - les fondamentaux», y compris en ce qui concerne les feuilles de route du pays, conformément au cadre de négociation, en vue d’ouvrir le premier groupe d’ici la fin de l’année.

10.En Albanie, les autorités ont invariablement déclaré que l’objectif stratégique de l’adhésion à l’UE était la principale priorité du pays. L’Albanie a continué de progresser dans les réformes relevant du groupe des fondamentaux, notamment en poursuivant sa mise en œuvre de la réforme globale de la justice. D’autres résultats tangibles ont été obtenus grâce à la structure spécialisée dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée (SPAK).  La coopération avec les États membres de l’UE et les agences de l’UE dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée est restée bonne. L’Albanie a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux.

En sa qualité de membre non permanent, l’Albanie a participé activement aux travaux du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris en tant que corédactrice de résolutions condamnant la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. L’alignement intégral de l’Albanie sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE a envoyé un signal fort quant au choix stratégique de ce pays en faveur de l'adhésion à l’UE et à son rôle de partenaire fiable.

Depuis la première conférence intergouvernementale sur les négociations d’adhésion à l’UE avec l’Albanie, qui a eu lieu en juillet 2022, l’examen analytique de l’acquis de l’UE (screening) a progressé sans heurts. La Macédoine du Nord a pris une part active au processus d’examen analytique et a fait preuve d’un engagement notable. Le rapport d’examen analytique sur le «groupe 1 - les fondamentaux» a été présenté au Conseil en juillet 2023.

Compte tenu des conclusions du Conseil de juillet 2022, la Commission table sur un suivi rapide et décisif du rapport d’examen analytique sur le «groupe 1 - les fondamentaux», y compris en ce qui concerne les feuilles de route du pays, conformément au cadre de négociation, en vue d’ouvrir le premier groupe d’ici la fin de l’année.

11.La Commission salue les efforts de réforme entrepris par la Bosnie-Herzégovine depuis la réunion du Conseil européen de décembre 2022 accordant au pays le statut de pays candidat. La Commission se félicite également de l’entrée en fonction rapide d’un nouveau Conseil des ministres en janvier 2023. L’engagement public des partis politiques en faveur de l’objectif stratégique de l’intégration européenne a donné des résultats positifs.

Des mesures et des engagements ont été pris en vue d’atteindre les priorités essentielles et d’adopter les mesures définies dans la recommandation de la Commission relative au statut de candidat. Le Conseil des ministres a adopté des stratégies de lutte contre la criminalité organisée, procédé à une évaluation actualisée des risques qu’il a assortie d’un plan d’action concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, adopté des stratégies et des plans d’action en matière de migration et de terrorisme, et désigné un organe de contrôle chargé de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour le traitement des crimes de guerre. La Bosnie-Herzégovine a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux. Le point de contact avec Europol a démarré ses activités en juin 2023. Le pays a adopté des lois, notamment sur l’intégrité du système judiciaire par le biais de changements apportés au Conseil supérieur de la magistrature et du ministère public, sur la prévention de la torture (en désignant le médiateur en tant que mécanisme national de prévention), sur les étrangers et sur la liberté d’accès à l’information, et a également adopté le plan d’action sur l’égalité entre les hommes et les femmes. L’alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE s’est considérablement amélioré au cours de la période de référence, mais il reste encore beaucoup à faire en ce qui concerne la mise en œuvre des mesures restrictives.

L’engagement public des partis de la coalition en faveur de l’objectif stratégique de l’intégration européenne a donné des résultats positifs depuis l’octroi du statut de candidat. Simultanément, l’entité de Republika Srpska a connu une évolution négative. L’entité a réclamé la démission des juges constitutionnels et adopté une loi sur la non-application des décisions de la Cour constitutionnelle, violant ainsi l’ordre constitutionnel et juridique du pays. L’entité a également réintroduit des sanctions pénales en cas de diffamation, restreignant ainsi la liberté d’expression et la liberté des médias. Un projet de loi ciblant des groupes de la société civile en tant qu’«agents étrangers» est également en attente d’adoption dans l’entité; son adoption marquerait un nouveau recul important dans le domaine des droits fondamentaux. Les actions sécessionnistes portant atteinte à l’unité, la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’ordre constitutionnel et la personnalité internationale du pays compromettent la progression vers l’adhésion à l’UE.

Un certain nombre de décisions de la Cour constitutionnelle doivent encore être intégralement appliquées, en particulier concernant les biens publics. Les assemblées des deux entités devraient rapidement nommer des juges pour compléter la composition de la Cour constitutionnelle. Il est urgent que le pays finalise les réformes constitutionnelle et électorale en cours. Des réformes sont encore nécessaires pour aligner la constitution sur la convention européenne des droits de l’homme, conformément à l’arrêt Sejdić-Finci.

Dans l’ensemble, la Bosnie-Herzégovine doit encore faire des efforts supplémentaires pour atteindre les 14 priorités essentielles énoncées dans l’avis de la Commission sur sa demande d’adhésion à l’UE et prendre les mesures définies dans la recommandation de la Commission relative au statut de candidat. L’état d’avancement de la mise en œuvre des quatorze priorités essentielles est précisé dans le rapport par pays. La Commission recommande d’ouvrir les négociations d’adhésion à l’UE avec la Bosnie-Herzégovine dès que le degré nécessaire de conformité aux critères d’adhésion est atteint.

La Commission rendra compte au Conseil des progrès accomplis au plus tard en mars 2024.

12.À la suite de sa demande d’adhésion à l’UE, en décembre 2022, le gouvernement du Kosovo a poursuivi son programme de réformes de l’UE. Le Kosovo a progressé dans la mise en œuvre des recommandations formulées de longue date par l’UE en matière de réforme électorale, ce qui a conduit à l’adoption de deux lois électorales importantes. Le Kosovo doit intensifier ses efforts pour renforcer l’état de droit et l’administration publique et pour améliorer la résilience énergétique. Le Kosovo a contribué à la gestion des flux migratoires mixtes vers l’UE en coopérant à la mise en œuvre du plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux. La libéralisation du régime des visas pour les citoyens kosovars devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2024. Le Nord du Kosovo a traversé plusieurs crises d’intensité variable. Les Serbes du Kosovo ont démissionné collectivement des institutions kosovares en novembre 2022. À la suite de leur retrait, des élections locales partielles ont été organisées dans les quatre municipalités du Nord du Kosovo en avril 2023. Le taux de participation très faible, en particulier au sein de la communauté serbe du Kosovo, a montré que ces élections ne pouvaient offrir de solution politique à long terme. Il demeure impératif de rétablir une situation dans laquelle les Serbes du Kosovo participent activement à la gouvernance locale, à la police et au système judiciaire dans le Nord du Kosovo. Des élections locales anticipées doivent être organisées dès que possible dans les quatre municipalités, organisées de manière pleinement inclusive et avec la participation inconditionnelle des Serbes du Kosovo. Le Kosovo doit s’engager en faveur de la désescalade dans le Nord du Kosovo, en réduisant la présence permanente de ses forces de police spéciales ainsi que les expropriations de terres et les ordres d’expulsion dans cette région.

Le Kosovo maintient sa participation au dialogue, mené grâce à la médiation de l’UE, sur la normalisation des relations avec la Serbie, mais il doit faire preuve d’un engagement plus sérieux, investir davantage d’efforts et accepter des compromis pour faire avancer ce processus de normalisation. Le Kosovo doit respecter les engagements qu’il a pris au titre de ce dialogue et s’engager à mettre pleinement en œuvre tous les accords conclus précédemment dans ce cadre ainsi que l’accord sur la voie de la normalisation et son annexe relative à sa mise en œuvre. Le Kosovo devrait s’engager de manière plus constructive pour permettre des négociations sur l’accord de normalisation global et juridiquement contraignant. La normalisation des relations est une condition essentielle pour que la Serbie et le Kosovo avancent sur leur trajectoire européenne, et en l’absence de progrès, tous deux risquent de passer à côté d’importantes opportunités.

13.La Turquie est un pays candidat et un partenaire essentiel pour l’UE. Ses négociations d’adhésion sont au point mort depuis juin 2018, conformément aux décisions du Conseil européen tenant compte du fait que la Turquie continue de s’éloigner de l’UE. Le dialogue sur l’état de droit et les droits fondamentaux continue de faire partie intégrante de la relation UE-Turquie. Le refus de mettre en œuvre certains arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme reste un sujet de préoccupation. La Turquie est un acteur régional majeur dans le domaine de la politique étrangère, ce qui est un élément important dans le contexte des relations entre l’UE et la Turquie, même si des divergences de vues subsistent sur certaines questions de politique étrangère. La Turquie garde un taux d’alignement très bas, de 10 %, sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE. Elle a condamné la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et s’est engagée politiquement et diplomatiquement, notamment en facilitant les pourparlers directs, en œuvrant à la désescalade et au cessez-le-feu, en facilitant l’exportation de céréales ukrainiennes et l’échange de prisonniers, et en fournissant une assistance militaire forte et essentielle à l’Ukraine. Elle s’abstient toujours, néanmoins, de s’associer aux mesures restrictives prises par l’Union européenne à l’encontre de la Russie. Sa rhétorique de soutien au Hamas à la suite des attentats que ce groupe terroriste a perpétrés contre Israël le 7 octobre 2023 est totalement en désaccord avec l’approche de l’UE.

Le pays devrait soutenir activement les négociations relatives à un règlement juste, global et viable de la question chypriote dans le cadre des Nations unies, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et aux principes sur lesquels est fondée l’UE. Il est essentiel que la Turquie s’engage en faveur de la reprise des négociations en vue d’un règlement global, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris dans leurs aspects externes. Il est également urgent que la Turquie satisfasse à son obligation d’assurer la mise en œuvre intégrale et non discriminatoire du protocole additionnel à l’accord d’association UE-Turquie.

La coopération avec la Turquie dans des domaines d’intérêt commun s’est poursuivie dans des domaines essentiels tels que la lutte antiterroriste, l’économie, l’énergie, la sécurité alimentaire, les migrations et les transports. Un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et l’instauration de relations avec la Turquie fondées sur la coopération et mutuellement avantageuses relèvent de l’intérêt stratégique de l’UE. La Commission et le haut représentant soumettront un rapport au Conseil européen de novembre 2023, dans lequel ils exposeront d’autres options pour développer cette relation.

14.La Commission salue les importants efforts de réforme entrepris par l’Ukraine depuis le Conseil européen de juin 2022 en dépit de la guerre d’agression menée par la Russie. La Commission considère que l’Ukraine a réalisé d’importants progrès dans la réalisation des sept étapes prévues dans l’avis de juin 2022 et a adopté des mesures supplémentaires pour compléter et rendre durables ces résultats.

L’Ukraine a établi un système de présélection transparent et fondé sur les mérites pour les juges de la Cour constitutionnelle et a achevé, pour les organes de gouvernance du pouvoir judiciaire, une réforme visant à garantir l’intégrité. L’Ukraine devrait continuer de mettre en œuvre les lois adoptées en vue de procéder à la sélection et à la nomination de juges dans les juridictions ordinaires et à la Cour constitutionnelle. L’Ukraine a renforcé la lutte contre la corruption en établissant de manière continue un bilan crédible en matière d’enquêtes et de condamnations pour corruption, et en veillant à la transparence dans la nomination des dirigeants des principales agences de lutte contre la corruption. Elle a adopté des mesures systémiques supplémentaires pour garantir la durabilité de ses efforts de lutte contre la corruption, notamment en remettant en service le système électronique de déclaration de patrimoine, malgré certaines lacunes, et en mettant en œuvre le programme national de lutte contre la corruption.

L’Ukraine a renforcé son cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux, notamment en alignant sa législation, en particulier la définition des personnes politiquement exposées, sur les normes du GAFI, et elle a adopté un plan stratégique global et un plan d’action pour la réforme du secteur répressif. L’Ukraine a également intensifié les mesures systémiques contre les oligarques dans des domaines tels que la concurrence et le financement des partis politiques, mais elle a reporté l’application de la loi contre l’oligarchie. L’Ukraine a aligné sa législation relative aux médias sur le droit de l’Union. Elle a continué de renforcer la protection des minorités nationales, notamment en modifiant les lois sur les minorités et sur l’éducation, tandis que d’autres réformes préconisées par la Commission de Venise doivent encore être mises en œuvre. Ces processus de réforme doivent être inclusifs, en y faisant participer pleinement les représentants des minorités nationales à toutes les étapes requises.

L’instauration de la loi martiale a certes conduit à déroger à l’exercice de certains droits fondamentaux, mais les mesures prises sont temporaires et globalement adaptées à la situation du pays.

Compte tenu des résultats obtenus depuis juin 2022 au titre des critères politiques, dans le cadre des sept étapes et au-delà, la Commission considère que l’Ukraine satisfait à suffisance aux critères de stabilité d’institutions garantissant la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme et le respect des minorités et leur protection, fixés par le Conseil européen de Copenhague en 1993, à condition qu’elle poursuive ses efforts de réforme et satisfasse aux exigences restantes au titre des sept étapes. Sur ce fondement, la Commission recommande que le Conseil ouvre des négociations d’adhésion avec l’Ukraine. La Commission recommande en outre que le Conseil adopte le cadre de négociation dès lors que l’Ukraine aura:

- adopté une loi proposée par le gouvernement pour relever le plafond de recrutement du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption;

- supprimé, dans la loi sur la prévention de la corruption, les dispositions restreignant les pouvoirs permettant à l’ANPC de poursuivre la vérification des actifs ayant déjà fait l’objet d’un processus de vérification et limitant les pouvoirs permettant à l’ANPC de vérifier le patrimoine acquis par les déclarants avant leur entrée dans la fonction publique, sans préjudice des règles relatives à la sécurité nationale en temps de guerre;

- adopté une loi réglementant la représentation d'intérêts conformément aux normes européennes, dans le cadre du plan d’action contre l’oligarchie;

- adopté une loi sur la mise en œuvre des recommandations restantes de la Commission de Venise de juin et d’octobre 2023 liées à loi sur les minorités nationales, ainsi que les recommandations de la Commission de Venise liées aux lois sur la langue officielle, sur les médias et sur l’éducation.

L’Ukraine doit poursuivre la lutte contre la corruption en établissant un nouveau bilan des enquêtes et des condamnations en matière de corruption.

La Commission continuera de suivre les progrès et le respect des critères dans tous les domaines liés à l’ouverture des négociations et présentera un rapport au Conseil d’ici mars 2024. La Commission se tient prête à lancer les travaux préparatoires, notamment l’examen analytique de l’acquis (screening) et la préparation du cadre de négociation.

15.La Commission salue les importants efforts de réforme entrepris par la Moldavie depuis le Conseil européen de juin 2022 malgré les graves répercussions, sur son territoire, de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. La Commission considère que la Moldavie a réalisé d’importants progrès dans la réalisation des neuf étapes prévues dans l’avis de juin 2022 et a adopté des mesures supplémentaires pour compléter et rendre durables ces résultats.

La Moldavie a mis en place un ambitieux processus d’agrément pour le système judiciaire et les parquets, qui est le fondement de sa réforme globale de la justice. Elle a réformé sa Cour suprême et elle a assuré le fonctionnement de son Conseil suprême de la magistrature, avec des membres ayant fait l’objet d’un agrément. Le cadre institutionnel et législatif de lutte contre la corruption a été réformé. Le pays a adopté de nouveaux actes législatifs sur le recouvrement des avoirs, la lutte contre la criminalité financière et le blanchiment de capitaux. Les enquêtes sur les oligarques progressent bien; des condamnations en justice par contumace ont permis de juger des oligarques impliqués dans l’affaire de fraude — dans le cadre de laquelle d’importants actifs ont été saisis — qui a obéré les ressources publiques de la Moldavie.

Le nombre d’affaires instruites en matière de corruption et de crime organisé a augmenté. Le nombre de cas de saisie d’actifs de personnes politiquement exposées a également grimpé. La Moldavie a adopté une approche systémique du démantèlement des oligarchies, avec un plan d’action ambitieux. Les nouvelles dispositions législatives en matière électorale, pénale, médiatique et de concurrence renforcent la capacité du pays de lutter contre les intérêts particuliers abusifs. La Moldavie a activement intensifié sa coopération internationale avec les États membres et les agences de l’Union par l’intermédiaire de la plateforme de l'UE de soutien à la sécurité intérieure et à la gestion des frontières.

Le pays a adopté des stratégies pour réformer son administration publique, a renforcé sa gestion des finances publiques et a lancé les procédures interinstitutionnelles indispensables pour gérer ces réformes. Malgré des conditions économiques difficiles, la Moldavie a relevé les traitements dans la fonction publique afin de retenir les travailleurs et d’en attirer de nouveaux. La Moldavie a réglementé son cadre public d’investissement, a continué de numériser ses services publics et a progressé dans la fusion volontaire de collectivités locales.

La Moldavie donne suite aux recommandations du BIDDH et de la Commission de Venise et fait participer la société civile aux processus décisionnels, notamment par l’intermédiaire d’une plateforme pour le dialogue et la participation citoyenne au sein du parlement. Elle a également renforcé la protection des droits de l’homme, notamment en transposant intégralement la convention d’Istanbul dans sa législation nationale.

Compte tenu des résultats obtenus depuis juin 2022 au titre des critères politiques, dans le cadre des neuf étapes et au-delà, la Commission considère que la Moldavie satisfait à suffisance aux critères de stabilité d’institutions garantissant la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme et le respect des minorités et leur protection, fixés par le Conseil européen de Copenhague en 1993, à condition qu’elle poursuive ses efforts de réforme et satisfasse aux exigences restantes au titre des neuf étapes. Sur ce fondement, la Commission recommande que le Conseil ouvre des négociations d’adhésion avec la Moldavie. La Commission recommande en outre que le Conseil adopte le cadre de négociation dès lors que la Moldavie aura:

-réalisé de nouveaux progrès importants dans la nomination de juges agréés à la Cour suprême et de membres agréés des organes garants de l’autonomie du système judiciaire et des parquets, et dans la nomination d’un nouveau procureur général dans le cadre d’une procédure transparente et fondée sur les mérites;

-doté de ressources et de structures satisfaisantes le Parquet national de lutte contre la corruption;

-pris des mesures supplémentaires dans le démantèlement des oligarchies, notamment par l’intermédiaire de réglementations en la matière, par exemple sur les paiements en liquide et sur les flux financiers.

La Moldavie doit poursuivre la lutte contre la corruption en établissant un nouveau bilan des enquêtes et des condamnations en matière de corruption.

La Commission continuera de suivre les progrès et le respect des critères dans tous les domaines liés à l’ouverture des négociations et présentera un rapport au Conseil d’ici mars 2024. La Commission se tient prête à lancer les travaux préparatoires, notamment l’examen analytique de l’acquis (screening) et la préparation du cadre de négociation.

16. La Commission salue les efforts de réforme entrepris par la Géorgie conformément à la constitution du pays, qui considère son intégration dans l’UE comme une priorité pour le pays. Une écrasante majorité de citoyens géorgiens soutiennent le processus d’adhésion du pays à l’UE. Il convient d’éliminer les clivages politiques et de renforcer le dialogue du parti au pouvoir avec les partis d’opposition et la société civile pour parvenir à un consensus sur des questions d’intérêt national.

La Géorgie doit intensifier ses actions pour lutter contre la désinformation et les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger contre les valeurs de l’UE, ainsi qu’améliorer son taux d’alignement sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE.

En ce qui concerne les douze priorités définies dans l’avis de la Commission européenne de juin 2022, la Géorgie a adopté des actes législatifs et des mesures stratégiques sur l’égalité entre les femmes et les hommes et sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, sur la prise en compte des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme dans les délibérations de la Cour et sur la criminalité organisée. Un nouveau défenseur public a été nommé.

Certaines mesures procédurales ont été prises au parlement pour renforcer le contrôle par l’opposition. La mise en place d’un consensus politique solide entre les partis contribuerait à lutter contre la polarisation et accélérerait la trajectoire européenne de la Géorgie. Des modifications de la législation et du règlement du parlement ont été adoptées en ce qui concerne le fonctionnement et l’obligation de rendre compte des institutions publiques ainsi que le cadre électoral. La réforme judiciaire comporte des mesures relatives à l’accessibilité des décisions de justice et à la motivation des nominations judiciaires, ainsi que des mesures disciplinaires pour les juges et des mesures liées à la sélection des candidats à la Cour suprême, mais une réforme globale du Conseil supérieur de la justice est toujours nécessaire. La Géorgie a partagé cette législation et plusieurs autres actes juridiques fondamentaux sur le code électoral, le bureau de lutte contre la corruption, les services d’enquête spéciaux et le service de protection des données à caractère personnel, ainsi que son plan d’action pour le démantèlement des oligarchies, avec la Commission de Venise pour avis. En outre, il est important de mettre en place un système de contrôles d’intégrité extraordinaires, avec la participation d’experts internationaux, pour toutes les fonctions à haute responsabilité au sein de l’appareil judiciaire, et d’établir un système de déclarations de patrimoine efficaces.

Un plan d’action pour le démantèlement des oligarchies, suivant une approche systémique, a été adopté et l’approche «personnalisée» a été retirée. Un bureau de lutte contre la corruption a été créé. La Géorgie a renforcé sa coopération internationale en matière de lutte contre la criminalité organisée. Pour ce qui est du pluralisme des médias, un directeur des médias de l’opposition a été libéré de prison à la suite d’une grâce présidentielle, et le parlement a adopté des amendements à la loi sur la radiodiffusion pour s’aligner sur la législation de l’UE. Une stratégie sur la protection des droits de l’homme a été adoptée et un plan d’action a été élaboré. Un protocole de coopération entre le parlement et certains représentants de la société civile a été conclu pour encadrer la participation des OSC aux processus d’élaboration des politiques.

À la lumière des résultats obtenus depuis juin 2022, dans le cadre des douze priorités et au-delà, la Commission recommande au Conseil d’accorder à la Géorgie le statut de pays candidat, pour autant que les mesures suivantes soient prises:

-lutter contre la désinformation et les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger contre l’UE et ses valeurs;

-améliorer l’alignement de la Géorgie sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE;

-continuer de s’attaquer à la question de la polarisation politique, y compris par un travail législatif plus inclusif avec les partis d’opposition au parlement, notamment en ce qui concerne la législation relative à l’intégration européenne de la Géorgie;

-garantir un processus électoral libre, équitable et compétitif, notamment en 2024, et appliquer pleinement les recommandations du BIDDH de l’OSCE. Achever les réformes électorales, y compris en assurant une représentation adéquate de l’électorat, bien avant le jour du scrutin;

-continuer à améliorer la mise en œuvre du contrôle parlementaire, notamment des services de sécurité. Garantir l’indépendance institutionnelle et l’impartialité des principales institutions, notamment l’administration électorale, la Banque nationale et la commission des communications;

-achever et mettre en œuvre une réforme globale et efficace du système judiciaire, y compris une réforme globale du Conseil supérieur de la justice et du parquet, en mettant pleinement en œuvre les recommandations de la Commission de Venise et en suivant un processus transparent et inclusif;

-renforcer l’efficacité et garantir l’indépendance institutionnelle et l’impartialité du bureau de lutte contre la corruption, du service spécial d’enquête et du service de protection des données à caractère personnel. Donner suite aux recommandations de la Commission de Venise relatives à ces organismes, dans le cadre d’un processus inclusif. Obtenir de bons résultats en matière d’enquêtes sur les affaires de corruption et de criminalité organisée;

-améliorer le plan d’action actuel afin de mettre en œuvre une approche multisectorielle et systémique du démantèlement des oligarchies, conformément aux recommandations de la Commission de Venise et à la suite d’un processus transparent et inclusif associant les partis d’opposition et la société civile; 

-améliorer la protection des droits de l’homme, notamment en mettant en œuvre une stratégie ambitieuse en matière de droits de l’homme et en garantissant la liberté de réunion et d’expression. Mener des enquêtes impartiales, efficaces et rapides en cas de menaces contre la sécurité des groupes vulnérables, des professionnels des médias et des militants de la société civile, et traduire en justice les organisateurs et les auteurs de violences. Consulter la société civile et dialoguer avec elle, afin de lui permettre de participer de manière significative aux processus législatifs et d’élaboration des politiques et de veiller à ce qu’elle puisse fonctionner librement.

VIII. Annexes

1.Les éléments fondamentaux du processus d’adhésion

2.Principales réalisations du plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux

3.Principales réalisations du plan économique et d’investissement – aperçu pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie

4.Indicateurs de tierces parties relatifs à la situation de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’état de droit dans les pays candidats et candidats potentiels

5.Données statistiques

(1)

Ci-après la «Moldavie».

(2)

  EUCO 24/22 .

(3)

Conformément à la demande de la République de Turquie concernant le nouveau nom officiel du pays en anglais, le nom «Türkiye» est utilisé dans la version anglaise du présent document, au lieu de «Turkey». Ce changement administratif se limite à la nomenclature utilisée dans les documents de l’UE et n’a aucun effet rétroactif ni aucun effet juridique. Cette approche est sans préjudice de la nomenclature utilisée par les États membres.

(4)

Chiffres à la fin du mois d’août 2023.

(5)

Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, août 2023.

(6)

Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, septembre 2023.

(7)

2023/0200 (COD).

(8)

  L’Union européenne va accorder 250 millions d’EUR supplémentaires à la République de Moldavie. Un dispositif de mesures de soutien en faveur de la République de Moldavie.

(9)

  https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/AC_23_3196  

(10)

  COM(2022) 405 final , COM(2022) 406 final , COM(2022) 407 final .

(11)

  COM(2022) 528 final .

(12)

* Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu’à l’avis de la CIJ sur la déclaration d’indépendance du Kosovo.

(13)

https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2023/10/06/granada-declaration/

(14)

  COM(2023) 336 .

(15)

  EUCO 7/21 .

(16)

  EUCO 7/23 .

(17)

  COM(2020) 57 final .

(18)

  COM(2023) 168 final .

(19)

COM(2023) 691.

(20)

  Déclaration de Grenade . 

(21)

COM(2023) 691;. COM(2023) 692.

Top

Bruxelles, le 8.11.2023

COM(2023) 690 final

ANNEXES

de la

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS

Communication de 2023 sur la politique d'élargissement de l'UE

{SWD(2023) 690 final} - {SWD(2023) 691 final} - {SWD(2023) 692 final} - {SWD(2023) 693 final} - {SWD(2023) 694 final} - {SWD(2023) 695 final} - {SWD(2023) 696 final} - {SWD(2023) 697 final} - {SWD(2023) 698 final} - {SWD(2023) 699 final}


Annexe 1. Les éléments fondamentaux du processus d’adhésion

L’état de droit, les droits fondamentaux, le fonctionnement des institutions démocratiques et la réforme de l’administration publique, ainsi que les critères économiques, constituent le noyau de ce que l’on appelle les «éléments fondamentaux» du processus d’adhésion à l’UE. La qualité des institutions et de la gouvernance est le fondement de l’amélioration de la compétitivité, de la prospérité et du bien-être sociétal, et sous-tend la capacité à se conformer à l’acquis dans tous les domaines. Des réformes crédibles et irréversibles concernant les éléments fondamentaux sont donc essentielles pour que les pays visés par l’élargissement puissent progresser sur la voie de leur adhésion à l’UE.

Dans un certain nombre de pays visés par l’élargissement, des progrès modestes ont été observés en ce qui concerne la réforme de la justice, les droits fondamentaux et le fonctionnement de l’administration publique, y compris la gestion des finances publiques. Une intensification constante des travaux relatifs aux différents programmes de réforme a été constatée tout particulièrement en Moldavie et en Ukraine. Dans l’ensemble, les progrès relatifs au respect des critères économiques de l’adhésion sont restés trop lents pour résorber de manière significative l’écart qui existe avec l’UE sur le plan économique. 

Il existe de bons exemples, dans les pays visés par l’élargissement, de programmes de réforme qui sont menés à bien pour transformer les institutions et les sociétés à la lumière des possibilités offertes par l’adhésion à l’UE. Toutefois, de nombreux obstacles subsistent. Bien que cela ne soit pas uniforme d’un pays à l’autre, on observe généralement une tendance négative et inquiétante de résistance politique et institutionnelle au changement, en particulier pour ce qui est de renforcer la lutte contre la corruption. Une mobilisation constante en faveur de la prévention de la corruption et du maintien d’une culture de l’intégrité, passant notamment par l’intégration de mesures de lutte contre la corruption dans les secteurs les plus vulnérables, demeure une priorité importante. Les services répressifs et judiciaires ont besoin de moyens d’action accrus et de l’indépendance nécessaire pour garantir une lutte efficace et impartiale contre la corruption. Il est inquiétant de constater la persistance d’éléments de captation de l’État, des menaces pour la stabilité démocratique, une corruption à haut niveau et une influence indue de la part des oligarques étant encore observées, parallèlement à des tentatives de réseaux criminels organisés de s’immiscer dans les économies, les systèmes politiques, les administrations et l’environnement médiatique des pays. Des solutions à tous ces problèmes doivent être trouvées de toute urgence, dans le cadre d’approches systémiques et globales.

Un bilan crédible en matière d’enquêtes proactives, de poursuites et de condamnations définitives liées à la corruption, à la criminalité organisée et au blanchiment de capitaux constituera un indicateur clé de la prise en considération de ces tendances. Il est essentiel que les pays visés par l’élargissement démontrent l’efficacité de leurs services d’enquête, de leurs ministères publics et de leurs juridictions pénales. Pour être crédibles, tous les acteurs de la chaîne de l’état de droit devraient obtenir des résultats solides au moyen d’enquêtes financières ciblées, aboutissant à la confiscation systématique des produits du crime.

En ce qui concerne les droits fondamentaux, des progrès modestes ont été accomplis dans certains des pays visés par l’élargissement en vue d’une meilleure compréhension de l’importance de garantir ces droits et libertés. Dans le même temps, certaines tendances négatives des dernières années se sont poursuivies: la violence à caractère sexiste reste répandue, tandis que la liberté des médias a continué d’être entravée par des intérêts politiques et économiques, ce qui affaiblit le contrôle exercé sur les pouvoirs publics, ouvre la voie à l’ingérence étrangère et compromet la communication au sujet de l’UE. Dans certains pays, des initiatives positives sont mises en place en ce qui concerne les droits de l’enfant et les droits des personnes handicapées. Toutefois, dans la pratique, la protection des droits fondamentaux subit les effets négatifs d’une mise en œuvre insuffisante des lois et des politiques et de l’inefficacité généralisée des mécanismes de recours. Il reste difficile de garantir une protection efficace contre toutes les formes de haine et de discrimination, y compris à l’égard des minorités.

Fonctionnement des institutions démocratiques

L’existence de processus démocratiques stables et consolidés constitue un pilier central du processus d’adhésion à l’UE. La Commission a commencé à mettre en œuvre un dialogue renforcé et rationalisé avec les pays visés par l’élargissement en ce qui concerne le cadre général de la démocratie, qu’il s’agisse du processus électoral, du fonctionnement du parlement (y compris sa mission de contrôle de l’action du gouvernement et de l’élaboration des politiques ainsi que le recours toujours excessif à des procédures accélérées dans de nombreux cas) ou du rôle de la société civile. Une forte polarisation politique, un manque de coopération entre les partis et un rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile ont continué d’être observés dans la plupart des pays.

Plusieurs élections ont eu lieu au cours de la période de référence dans les pays visés par l’élargissement, notamment en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Moldavie, au Monténégro et en Turquie. Dans la plupart des pays, des réformes sont toujours en cours pour mettre en œuvre les recommandations en suspens du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE/BIDDH). Les normes du Groupe d’États contre la corruption (GRECO) relatives au financement des partis politiques doivent aussi encore être mises en œuvre en Macédoine du Nord et en Bosnie-Herzégovine.

En ce qui concerne le travail parlementaire, la polarisation est souvent restée visible. L’absence de véritable dialogue entre les partis a débouché sur une impasse politique prolongée et une stagnation des réformes. Cela a par exemple été observé au Monténégro, en Albanie, en Macédoine du Nord et en Géorgie. Dans certains cas, les débats en plénière ont été marqués par des tensions, des propos offensants et des incidents violents occasionnels, notamment en Géorgie et au Kosovo. En Ukraine, malgré les circonstances extraordinaires, le parlement a fait preuve de résilience et d’une forte volonté politique, en particulier dans des domaines essentiels à l’intégration du pays à l’UE. Les tâches législatives ont été exécutées de manière systématique, garantissant un processus décisionnel démocratique ininterrompu.

Pouvoir judiciaire et droits fondamentaux

Pour asseoir solidement l’état de droit, il est nécessaire de disposer d’institutions stables et qui fonctionnent bien. Cela requiert un système judiciaire indépendant, impartial, comptable de ses actions et de qualité, qui fonctionne de manière efficiente, avec des ressources adéquates, sans ingérence extérieure indue, et dont les décisions sont exécutées de façon effective et en temps utile. Des progrès ont été accomplis dans certains cas: les réformes judiciaires progressent en Albanie, en Moldavie, en Serbie et en Ukraine, par exemple. Toutefois, dans la plupart des pays visés par l’élargissement, les instances judiciaires restent aux prises avec de nombreux défis et vulnérabilités. Dans plusieurs pays, des responsables politiques ont continué de tenter régulièrement d’influencer ou d’attaquer publiquement des magistrats, en particulier lorsqu’ils traitaient des affaires sensibles, ce qui est dangereux. Des dispositifs institutionnels qui ont une incidence négative sur l’indépendance des juges et des procureurs sont restés en place, ce qui, en fin de compte, porte préjudice à l’équilibre et à la séparation des pouvoirs de l’État. En conséquence, la crédibilité du pouvoir judiciaire est restée globalement assez faible, les citoyens remarquant généralement l’impunité des auteurs. Dans plusieurs pays, les réformes de la justice mettent en évidence des capacités de mise en œuvre limitées, même en présence d’une volonté politique. Pour que le processus d’adhésion continue d’avancer, il est essentiel que les autorités chargées des enquêtes et les autorités judiciaires soient efficaces et affichent ainsi un bilan crédible en matière de résultats. Le cadre juridique de la Géorgie concernant le fonctionnement du système judiciaire nécessite de nouvelles réformes et la capacité à éviter les mesures négatives. Un grave recul a continué d’être observé en Turquie et les faiblesses structurelles, liées notamment à l’indépendance du pouvoir judiciaire et au manque d’équilibre des pouvoirs au sein du système présidentiel, sont restées en place.

La lutte contre la corruption demeure une priorité pour les gouvernements des pays visés par l’élargissement. La corruption, y compris à haut niveau, reste répandue et l’enchevêtrement d’intérêts publics et privés est encore préoccupant. Dans certains cas, les pratiques de corruption et l’influence exercée par les oligarques peuvent entraîner des risques de captation de l’État. Les progrès en matière de prévention de la corruption et de lutte contre celle-ci sont lents et nécessitent une approche systémique soutenue et une action spécifique dans les secteurs clés exposés à la corruption. Il convient de lancer ou de continuer à intégrer des mesures de lutte contre la corruption dans les secteurs clés, de procéder à des évaluations ciblées des risques pour alimenter l’élaboration des politiques, ainsi que de mettre en place des plans de réforme efficaces. Une volonté politique plus forte et de réels efforts de réforme sont encore nécessaires pour améliorer la transparence et une culture de l’intégrité et pour obtenir des résultats plus convaincants en matière d’enquêtes, de poursuites et de condamnations définitives, y compris à haut niveau. Des stratégies et des plans d’action de lutte contre la corruption sont en place et doivent être actualisés et mis en œuvre de manière systématique et structurée, notamment au moyen de ressources budgétaires appropriées et d’un suivi spécifique afin de garantir leur mise en œuvre effective. Les marchés publics, le financement des partis politiques, la gestion des finances publiques, l’énergie, les transports, la santé, l’eau, les infrastructures, les ressources naturelles et l’éducation restent des domaines particulièrement exposés à la corruption et nécessitent des mesures plus solides et plus ambitieuses. En ce qui concerne la répression, les résultats généralement faibles suscitent des inquiétudes quant à l’efficacité des enquêtes et au suivi judiciaire.

Dans l’ensemble des pays visés par l’élargissement, les droits fondamentaux sont généralement consacrés et protégés par la loi, mais des difficultés subsistent pour garantir leur mise en œuvre effective. Les cadres législatifs et stratégiques sont complétés peu à peu à la suite de l’adhésion des pays aux instruments européens relatifs aux droits de l’homme et de leur alignement sur l’acquis de l’UE. C’est notamment le cas des réformes dans le domaine de la protection des données. Néanmoins, la mise en œuvre reste lente et des lacunes systémiques subsistent dans le financement des politiques adoptées pour renforcer la protection des droits de l’homme, laissant de nombreux secteurs dépendants des donateurs. Sur la base de l’expérience de l’Albanie, de la Macédoine du Nord et de la Serbie, l’adhésion d’autres pays candidats à l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne en tant qu’observateurs contribuera à la mise en place d’un système complet de suivi et de collecte de données garantissant une mise en œuvre plus efficace de la législation, des politiques et des stratégies en matière de droits de l’homme.

Dans une grande partie de la région, les institutions de médiation et d’autres organismes indépendants et de régulation, tels que les organismes pour l’égalité de traitement, jouent un rôle essentiel dans la surveillance des actions des États visant à respecter, protéger et faire appliquer les droits de l’homme, conformément à leurs obligations internationales. Toutefois, leur indépendance, leurs ressources et leurs capacités effectives restent insuffisantes, de même que le suivi de leurs recommandations. Les gouvernements de la région doivent donner suite de manière systématique à toutes les recommandations des organismes internationaux et régionaux chargés de surveiller le respect des droits de l’homme, y compris en ce qui concerne les conditions de détention et la prévention de la torture et des mauvais traitements. C’est notamment le cas dans des pays tels que la Macédoine du Nord, la Moldavie et la Serbie, où les recommandations formulées par le Comité européen pour la prévention de la torture n’ont pas été systématiquement suivies. La société civile continue de compléter ou même de remplacer l’action gouvernementale en fournissant des services aux personnes en situation de vulnérabilité, par exemple en gérant des refuges pour les victimes de violences sexuelles et sexistes ou de la traite des êtres humains en Albanie et en Serbie. Dans les Balkans occidentaux, les préoccupations et les recommandations formulées dans les rapports des années précédentes restent largement valables et doivent être traitées de toute urgence. En Turquie, la situation des droits de l’homme a continué de se détériorer et demeure un sujet de vive préoccupation, y compris en ce qui concerne la non-exécution de certains arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, notamment dans l’affaire Kavala.

La liberté d’expression ainsi que la liberté et le pluralisme des médias sont des piliers essentiels d’une société démocratique et ils doivent être respectés. Les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations antérieures dans la région des Balkans occidentaux ont été limités, voire inexistants, et un recul a même été observé dans certains cas. Dans plusieurs pays, le paysage médiatique est marqué par une profonde polarisation politique. Le pluralisme, l’indépendance et le développement d’un journalisme professionnel de qualité sont compromis par la concentration des médias et par l’influence politique exercée sur les médias dans un certain nombre de pays. Les journalistes continuent de travailler dans des conditions déplorables, ce qui peut les pousser à l’autocensure. Des menaces, des intimidations et des violences à l’égard de journalistes, ainsi que des propos dénigrants de la part d’agents publics, continuent de susciter de vives inquiétudes dans l’ensemble de la région. Des efforts sont déployés dans certains pays pour lutter contre ce phénomène, mais tous les pays doivent garantir un suivi judiciaire systématique de toutes les affaires. Une protection insuffisante des journalistes et un suivi inefficace des affaires peuvent avoir un effet dissuasif sur l’exercice de la liberté des médias.

En général, l’indépendance des radiodiffuseurs publics est compromise par un financement insuffisant et par l’influence politique. L’indépendance des régulateurs des médias doit être garantie, notamment par des nominations fondées sur le mérite dans les structures de gestion. Lorsque ce n’est pas le cas, comme en Serbie, les régulateurs doivent agir en toute impartialité et exercer pleinement leur mandat. Il convient également de soutenir davantage le bon fonctionnement des organes indépendants d’autorégulation. Tous les pays doivent accroître la transparence en ce qui concerne le financement des médias. Les efforts déployés pour lutter contre la désinformation russe ont conduit à la suspension de licences de radiodiffusion en Moldavie et au blocage de ressources web en Ukraine. En Turquie, le grave recul observé concernant la liberté d’expression s’est poursuivi. Des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des écrivains, des politiciens membres de l’opposition, des étudiants et des utilisateurs des médias sociaux ont continué de faire l’objet de poursuites pénales et de condamnations systématiques.

Dans la plupart des pays, les autorités ont œuvré à la mise en place du cadre juridique et institutionnel nécessaire pour mettre en œuvre les engagements pris dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre la violence à caractère sexiste, en particulier pour transposer les dispositions de la convention d’Istanbul. Cette dernière a été ratifiée par tous les partenaires visés par l’élargissement, à l’exception du Kosovo, en raison de questions liées au statut, et de la Turquie, dont le retrait a été confirmé comme définitif par son Conseil d’État. Des efforts supplémentaires sont cependant nécessaires pour faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une réalité et garantir la durabilité des politiques. La violence à caractère sexiste reste présente dans une grande partie de la région. Tous les pays doivent renforcer l’aide aux victimes de toutes les formes de violence. La tendance à l’utilisation accrue de termes désobligeants ou de discours haineux à l’égard des politiciennes, des femmes journalistes et des défenseures des droits de l’homme dans le débat public est préoccupante, notamment en Turquie, au Monténégro, en Serbie et en Macédoine du Nord. Il existe également des cas de discours haineux et de violence à l’égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexuées et queer (LGBTIQ), dont les droits fondamentaux sont souvent contestés dans plusieurs pays.

Des lois et des politiques en matière de non-discrimination et de lutte contre les crimes et discours haineux sont généralement en place, mais il convient de remédier aux lacunes et aux manquements qui subsistent dans la législation, y compris pour ce qui est des motifs de discrimination interdits. Les organismes pour l’égalité de traitement et les autres institutions chargées de promouvoir l’égalité de traitement ainsi que de mettre en œuvre et de suivre les politiques en matière de non-discrimination doivent disposer de moyens suffisants pour remplir leur mandat, notamment en ce qui concerne l’aide aux victimes, la réalisation d’enquêtes et la publication de rapports et de recommandations.

Bien que des mécanismes de renforcement des droits de l’enfant soient généralement en place, la coordination interinstitutionnelle doit être considérablement améliorée dans toute la région, notamment au Kosovo et en Macédoine du Nord, afin de garantir l’efficacité des systèmes de protection de l’enfance, conformément au principe de l’intérêt supérieur de l’enfant. Il reste difficile de garantir un accès effectif à l’éducation pour les enfants en Ukraine et les enfants ukrainiens déplacés. Des systèmes de justice adaptés aux enfants doivent être encore développés et des solutions de substitution à la détention doivent être mises à disposition et utilisées de manière plus systématique, la détention n’étant utilisée qu’en dernier ressort et pour une durée aussi brève que possible. La violence à l’égard des enfants et les mariages précoces restent de graves sujets de préoccupation. Dans la plupart des cas, des données fiables et comparables ventilées par âge et par sexe, essentielles pour lutter contre la violence à l’égard des enfants, font défaut. La poursuite du placement en institution des enfants privés de soins parentaux ainsi que des personnes et enfants handicapés est préoccupante dans de nombreux pays, en particulier en Géorgie, en Moldavie, en Ukraine et en Bosnie-Herzégovine. Seule la Macédoine du Nord est parvenue à ne plus placer d’enfants du tout dans des institutions de grande taille. Si des efforts sont déployés pour renforcer les mécanismes visant à faire respecter les droits des personnes handicapées, des niveaux d’investissement beaucoup plus élevés seront nécessaires pour garantir le plein respect de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne la transition vers la prise en charge de proximité, l’autonomie, l’accessibilité et l’inclusion.

Les droits des personnes appartenant à des minorités restent protégés de manière inégale dans la région. Les cadres juridiques et les mécanismes de mise en œuvre doivent encore être complétés en Albanie, en Géorgie, en Moldavie et en Ukraine, tandis que les recommandations formulées par le comité consultatif de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales doivent être traitées par la Serbie et la Macédoine du Nord. Les Roms restent la communauté la plus démunie et sont souvent victimes de discrimination, d’incidents motivés par la haine, ainsi que d’exclusion sociale et économique.

Justice, liberté et sécurité

Les Balkans occidentaux et la Turquie restent des points névralgiques pour les activités criminelles et les groupes criminels organisés opérant dans l’UE; ils constituent un point de transit important pour les victimes du trafic de migrants et de la traite des êtres humains et les produits illicites entrant dans l’UE par différentes variantes de la route des Balkans. Les criminels et les réseaux criminels de la région ont aussi une incidence significative sur la grande criminalité organisée dans d’autres régions du monde, y compris en Amérique latine et en Amérique du Sud, où ils jouent un rôle important dans le commerce mondial de la cocaïne et le transit de l’héroïne faisant l’objet d’un trafic à destination de l’UE, et facilitent l’entrée de victimes de la traite des êtres humains, de migrants en situation irrégulière et de produits illicites dans les pays de l’UE. L’infrastructure criminelle conçue pour le trafic de l’héroïne et des drogues de synthèse est utilisée pour le trafic de cocaïne sur les routes des Balkans dans les deux sens et vers les ports de la mer Noire.

Des groupes criminels organisés de Moldavie et de Géorgie sont impliqués dans le trafic de migrants, la criminalité organisée contre les biens, la traite des êtres humains, la cybercriminalité, la fraude concernant les moyens de paiement autres que les espèces, la fraude aux droits d’accise, le trafic d’armes à feu et d’autres infractions connexes telles que la fraude documentaire. Bon nombre de ces groupes sont polycriminels, ce qui signifie que leur trafic porte sur plus d’un produit illicite. L’Ukraine est située au carrefour de la contrebande de marchandises illégales à destination de l’UE et est également un pays d’origine, de transit et de destination pour la traite des êtres humains. Malgré les difficultés liées à la guerre, notamment les pressions exercées sur les capacités institutionnelles en raison des pertes importantes d’équipements personnels et de la réduction des financements destinés à lutter contre la criminalité organisée, les institutions ukrainiennes compétentes ont fait preuve d’une résilience et de capacités opérationnelles remarquables.

Depuis février 2022, la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a eu une incidence significative sur la situation en matière de criminalité dans la région, y compris pour ce qui est de la coopération entre de puissants groupes criminels régionaux, qui a pratiquement pris fin. Néanmoins, un nouveau contexte a vu le jour et les groupes criminels de la région en profitent.

La coopération entre les services répressifs (y compris au niveau opérationnel) de l’UE et des pays visés par l’élargissement a continué d’évoluer positivement. Tous les pays des Balkans occidentaux ont ratifié des accords opérationnels avec Europol (à l’exception du Kosovo, avec lequel un arrangement de travail est en place) et ont accès à la plateforme sécurisée d’échange d’informations d’Europol (SIENA). L’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie ont détaché des officiers de liaison auprès d’Europol à La Haye. La coopération entre Europol et la Turquie repose sur un accord stratégique de coopération, qui exclut la possibilité de partager des données à caractère personnel, mais facilite la coopération dans divers domaines. Un officier de liaison turc est détaché auprès d’Europol et la Turquie est également connectée à SIENA. L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont aussi conclu des accords de coopération opérationnelle avec Europol, sont connectées à SIENA et ont ouvert des bureaux de liaison auprès d’Europol. Dans l’ensemble, le niveau de participation des pays visés par l’élargissement à l’EMPACT, la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles dirigée par les États membres, a continué de s’intensifier, tout en restant inégal. En outre, on observe une tendance croissante à ce que des actions opérationnelles soient dirigées ou codirigées par des pays visés par l’élargissement, ce qui constitue une évolution très positive. Tous les pays des Balkans occidentaux, ainsi que la Moldavie et l’Ukraine, ont participé à un certain nombre de journées d’action commune, aboutissant à des résultats immédiats en termes d’arrestations de criminels et de fonctionnaires corrompus ainsi que de saisies et d’ouverture de nouvelles enquêtes.

Le trafic de drogue reste un marché criminel lucratif dans les pays visés par l’élargissement. Alors que la tendance à long terme des saisies de cannabis dans les Balkans occidentaux est à la baisse, les saisies de cocaïne (en particulier dans les ports maritimes) sont en hausse, tandis que les saisies d’héroïne sont restées largement stables. À l’exception de l’Albanie, tous les pays des Balkans occidentaux disposent ou disposaient jusqu’à récemment d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue, accompagnée parfois d’un plan d’action. Aucune information sur (la qualité de) la mise en œuvre des plans n’est disponible car aucune évaluation n’est effectuée dans la grande majorité des cas. La stratégie et le plan d’action nationaux de la Turquie expirent cette année. La Moldavie et la Géorgie ont adopté à la fois de nouvelles stratégies et de nouveaux plans d’action en matière de lutte contre la drogue, tandis que l’Ukraine n’a pas de stratégie ni de plan d’action spécifique dans ce domaine. Des efforts importants doivent être consentis dans la région en ce qui concerne la mise en place d’observatoires nationaux des drogues et de systèmes nationaux d’alerte précoce sur les nouvelles substances psychoactives. Seule la Serbie dispose d’un observatoire national des drogues bien établi et opérationnel, alors que ces observatoires sont essentiels à la coordination du système d’information sur les drogues et constituent une condition préalable à l’association au réseau européen d’information sur les drogues et les toxicomanies (Reitox). À l’exception de la Serbie, aucun autre pays de la région ne possède un système national d’alerte précoce formel et/ou opérationnel sur les nouvelles substances psychoactives et il convient d’y remédier de toute urgence. L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies apporte un soutien à long terme ou effectue des travaux sur la base d’arrangements de travail ou d’accords bilatéraux avec les pays visés par l’élargissement.

La feuille de route pour un contrôle complet des armes légères et de petit calibre dans les Balkans occidentaux d’ici à 2024 continue d’être mise en œuvre. En mai 2023, un accord politique a été conclu sur la poursuite de la feuille de route au-delà de 2024 avec le soutien du Centre de documentation d’Europe du Sud-Est et de l’Est sur la lutte contre la prolifération des armes légères (SEESAC). Compte tenu du nombre élevé et croissant d’armes légères et de petit calibre à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, l’UE a déjà mis en place plusieurs mesures préventives, conjointement avec l’Ukraine, pour parer au risque de trafic d’armes, et l’Ukraine devrait poursuivre son dialogue avec les services répressifs internationaux pour faire face à ces risques. Les mesures en question comprennent le soutien apporté par Europol et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), la participation de l’Ukraine à l’EMPACT concernant les armes à feu et les travaux de la mission de conseil de l’Union européenne en Ukraine.

Les progrès se sont poursuivis, bien que de manière inégale, en ce qui concerne la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays visés par l’élargissement. Des efforts continus sont nécessaires pour s’aligner sur l’acquis de l’UE en la matière et le mettre effectivement en œuvre, notamment en ce qui concerne les mesures de prévention, l’identification précoce des victimes, leur protection et l’aide à celles-ci, ainsi que le caractère effectif des enquêtes sur les affaires de traite des êtres humains, des poursuites et des condamnations des auteurs.

Tout en progressant de manière inégale, les résultats obtenus par les pays visés par l’élargissement en matière d’enquêtes proactives, de poursuites et de condamnations définitives dans les affaires de criminalité organisée et de corruption, en particulier à haut niveau, restent globalement insuffisants et nécessitent des efforts soutenus. Le blanchiment de capitaux devrait de plus en plus faire l’objet d’enquêtes et de poursuites en tant que délit à part entière. Le recours aux enquêtes financières devrait être intensifié et systématisé pour démanteler les groupes criminels organisés et saisir et confisquer les produits du crime. Des affaires récentes ont une nouvelle fois mis en lumière les risques d’infiltration de groupes criminels organisés à tous les niveaux de la chaîne de la justice pénale. Les efforts déployés dans certains pays pour renforcer leurs capacités opérationnelles et éradiquer la corruption au sein de leurs instances judiciaires doivent se traduire par des résultats concrets. Il est essentiel d’obtenir des résultats crédibles et de les consolider afin d’avoir un effet dissuasif sur les activités criminelles et de rétablir la confiance des citoyens dans les services répressifs et le système judiciaire. En Ukraine, en Moldavie et en Géorgie, la lutte contre le phénomène spécifique des «voleurs dans la loi» devrait se poursuivre.

L’Albanie doit redoubler d’efforts pour lutter contre la traite des êtres humains, le blanchiment de capitaux, la corruption à haut niveau et la cybercriminalité (y compris en érigeant en infraction pénale les abus sexuels commis sur des enfants en ligne). La confiscation d’avoirs a certes considérablement augmenté, mais elle reste très limitée par rapport aux montants des saisies (qui ont toutefois diminué). Le pays ne dispose toujours pas d’un bureau de recouvrement des avoirs. La quantité de drogues saisies a également diminué de manière significative. Les structures spécialisées dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée ont obtenu des résultats supplémentaires et devraient continuer à améliorer leur bilan en matière d’enquêtes et de condamnations à haut niveau. L’absence persistante de progrès dans la lutte contre la criminalité organisée en Bosnie-Herzégovine suscite de vives inquiétudes. Le Kosovo a accompli des progrès limités quant à son bilan global en matière de lutte contre la criminalité organisée et devrait intensifier ses efforts en ce qui concerne les enquêtes proactives, les condamnations et la confiscation des avoirs d’origine criminelle, qui restent à des niveaux très bas. En Macédoine du Nord, une influence extérieure indue sur les travaux du Conseil de la magistrature et du pouvoir judiciaire suscite de vives inquiétudes. Certaines modifications du code pénal, adoptées dans le cadre d’une procédure parlementaire accélérée, ont une incidence sur un grand nombre d’affaires de corruption à haut niveau, pouvant aller jusqu’à leur interruption, voire leur clôture. Les autorités doivent également redoubler d’efforts pour lutter contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière. Le Monténégro a connu des évolutions encourageantes sur le plan de la lutte contre la criminalité organisée, avec l’arrestation de membres de haut niveau de groupes criminels organisés et de hauts fonctionnaires des services répressifs. Cela souligne l’importance de combattre systématiquement et vigoureusement l’infiltration de la criminalité organisée au sein de la police et du pouvoir judiciaire. Toutefois, l’absence de condamnations dans les domaines de la contrebande de tabac, du blanchiment de capitaux, de la traite des êtres humains et de la cybercriminalité, ainsi que le très faible niveau de confiscation d’avoirs, sont préoccupants. Bien que le nombre de condamnations dans des affaires de criminalité financière ait augmenté en 2022, celles-ci étaient exclusivement fondées sur des comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité. Le bilan de la Serbie en matière de lutte contre la criminalité organisée est contrasté, avec une augmentation du nombre d’enquêtes et de mises en accusation (y compris pour le trafic d’êtres humains) mais une diminution des condamnations en première instance et des condamnations définitives et un très faible niveau de confiscations. Si la Turquie a accru sa participation aux opérations conjointes avec les États membres de l’UE et les pays voisins, elle doit améliorer la lutte contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière, y compris le recours à la confiscation des avoirs d’origine criminelle. La Moldavie a mené un certain nombre d’enquêtes financières, procédé à des saisies d’avoirs (et, dans une moindre mesure, à des confiscations) et obtenu des premiers résultats en matière de condamnations définitives, qu’il convient de consolider. En Géorgie, le nombre de condamnations définitives de «voleurs dans la loi» a considérablement augmenté et des condamnations ont été prononcées dans des affaires de blanchiment de capitaux. L’Ukraine a commencé à obtenir des premiers résultats, mais des efforts supplémentaires sont requis pour lutter contre les formes graves de criminalité organisée, le blanchiment de capitaux et d’autres délits financiers.

Si la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de la radicalisation présente un intérêt pour tous les pays visés par l’élargissement, elle demeure une priorité particulière pour la coopération de l’UE avec les Balkans occidentaux. Le terrorisme et l’extrémisme violent sous toutes leurs formes et indépendamment de leur origine continuent de poser problème et de représenter une menace pour la sécurité. Des arrestations d’extrémistes violents et des attaques déjouées ont été signalées. Le forum ministériel UE-Balkans occidentaux sur la justice et les affaires intérieures qui s’est tenu en novembre 2022 a réaffirmé l’importance d’intensifier les mesures prises pour recenser et contrer les menaces en constante évolution découlant de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Le plan d’action conjoint relatif à la lutte contre le terrorisme dans les Balkans occidentaux demeure le principal cadre de coopération avec la région, combinant engagement politique, soutien et suivi régulier. Des progrès ont été accomplis dans l’ensemble de la région, l’Albanie et la Macédoine du Nord ayant mis en œuvre la plupart des actions. Par ailleurs, en décembre 2022, deux pays ont signé, au niveau ministériel, des modalités de mise en œuvre actualisées axées sur les objectifs encore en suspens. Les autres pays des Balkans occidentaux ont présenté un cinquième ensemble de rapports sur la mise en œuvre du plan d’action au cours du premier trimestre de 2023. Le Monténégro a aussi enregistré des progrès significatifs et une mise à jour de l’arrangement bilatéral est en cours de discussion avec la Commission européenne. D’une manière générale, des efforts supplémentaires sont nécessaires en ce qui concerne la prévention de toutes les formes de radicalisation, y compris dans les prisons, le suivi de la libération conditionnelle anticipée de délinquants extrémistes violents et la lutte efficace contre les contenus à caractère terroriste ou extrémiste en ligne. Comme indiqué dans le rapport 2023 d’Europol sur le terrorisme et les tendances en la matière, le recrutement continue de se faire à la fois en ligne et au moyen de rassemblements dans des bâtiments religieux informels, ainsi que dans des établissements pénitentiaires. La révision des stratégies et plans d’action nationaux est en cours en Serbie et en Albanie et est déjà achevée en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Macédoine du Nord et au Monténégro. La menace terroriste reste faible en Géorgie, en Moldavie et en Ukraine, et la législation antiterroriste de ces pays est globalement conforme aux normes internationales. Leurs cadres stratégiques en matière de sécurité reconnaissent le terrorisme comme une menace et des services spécialisés sont en place. La coopération opérationnelle avec les agences européennes en matière de lutte contre le terrorisme est bien établie.

L’alignement sur la législation en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux et la mise en œuvre effective de celle-ci restent inégaux. Des progrès sont signalés pour la Macédoine du Nord en ce qui concerne la législation, les stratégies et la mise en œuvre, tandis que la législation en Bosnie-Herzégovine est toujours en attente d’approbation au parlement et que des résultats doivent être obtenus en ce qui concerne les enquêtes, les poursuites et les décisions de justice définitives. L’Albanie, qui fait l’objet d’un examen par le GAFI, a traité tous les points du plan d’action au cours des six derniers mois. En juin 2023, le GAFI a décidé de proposer une visite sur place, qui a entraîné le retrait de l’Albanie de la «liste grise» en octobre 2023. Il continuera toutefois de contrôler la conformité de tout programme albanais de respect volontaire des obligations fiscales (y compris les éventuelles amnisties pénales), pour autant qu’il en existe, avec les principes et bonnes pratiques du GAFI. Le cadre juridique de la Turquie devrait être aligné sur les points de son plan d’action du GAFI afin que le pays soit retiré de la «liste grise» de ce dernier. L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie disposent d’une législation qui érige le financement du terrorisme en infraction pénale, mais certains domaines doivent encore être alignés sur les recommandations de Moneyval et la législation pertinente de l’UE.

Les six partenaires des Balkans occidentaux sont de plus en plus conscients de l’importance de disposer d’un cadre solide pour la protection des infrastructures critiques. Le Kosovo, le Monténégro et la Serbie ont élaboré une législation appropriée dans ce domaine, tandis que cette législation n’existe que partiellement en Bosnie-Herzégovine.

La plupart des partenaires des Balkans occidentaux ont procédé au rapatriement de combattants terroristes étrangers et de membres de leur famille en provenance du nord-est de la Syrie. La Bosnie-Herzégovine a exprimé sa volonté de rapatrier tous les combattants terroristes étrangers. Bien que des dispositions juridiques soient en place pour engager des poursuites à l’égard de ces combattants à leur retour, la région a affiché des résultats inégaux en matière de poursuites effectives. La Bosnie-Herzégovine a poursuivi sept combattants terroristes étrangers de retour dans le pays, tandis que les six femmes qui les accompagnaient ont été condamnées à des peines avec sursis. L’Albanie enquête actuellement sur neuf cas de ressortissants qui se trouvent encore dans le nord-est de la Syrie, sans que les 37 femmes et enfants rapatriés jusqu’à présent aient fait l’objet d’une mise en examen ou de poursuites. Le Monténégro a poursuivi un ressortissant revenu à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2014. Ces jugements sont caractérisés par des peines clémentes, ce qui est préoccupant. En ce qui concerne les départs pour participer à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, à l’exception de l’Albanie, qui a indiqué qu’un de ses ressortissants s’était rendu en Ukraine pour se battre, aucun des autres pays des Balkans occidentaux n’a signalé la présence de ressortissants sur des champs de bataille étrangers ces derniers temps. Des sources ouvertes ont néanmoins fait état de départs de la région vers l’Ukraine.

En raison de menaces persistantes émanant de différents groupes terroristes, la Turquie a continué de donner la priorité à la lutte contre le PKK et au démantèlement du mouvement Gülen. Le PKK figure toujours sur la liste des personnes, groupes et entités mêlés à des actes de terrorisme établie par l’UE. La Turquie a aussi poursuivi sa coopération active en matière de lutte contre le terrorisme avec la communauté internationale en tant que membre de la coalition internationale de lutte contre Daech, du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et du comité du Conseil de l’Europe rassemblant des experts sur le terrorisme. En sa qualité de coprésidente du groupe de travail sur les combattants terroristes étrangers de la coalition internationale de lutte contre Daech, la Turquie a également donné accès à son espace aérien et à des installations pour les opérations de lutte contre le terrorisme menées par la coalition en Iraq et en Syrie. Dans le même temps, les autorités turques devraient veiller à ce que la loi antiterroriste du pays et son application soient conformes au principe de l’état de droit et respectent les libertés et droits fondamentaux. La Turquie devrait aligner sa législation antiterroriste sur les normes de l’UE et se conformer à l’avis de la Commission de Venise concernant la loi sur la prévention du financement de la prolifération des armes de destruction massive.

Menaces hybrides

Les menaces hybrides, y compris la désinformation, les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger et les cyberattaques, en particulier contre les infrastructures critiques, demeurent un défi politique et sécuritaire pour les pays visés par l’élargissement. Après une forte augmentation l’année dernière à la suite de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, ces menaces continuent de représenter un risque considérable tant pour l’UE que pour les pays visés par l’élargissement. En réponse à l’octroi récent du statut de pays candidat à l’Ukraine et à la Moldavie et à la reconnaissance de la perspective européenne de la Géorgie, divers acteurs, en particulier soutenus par la Russie, continuent de mettre en cause la crédibilité de l’UE et de saper la confiance du public dans les institutions démocratiques. Ces acteurs ont continué de se livrer à des activités de manipulation de l’information et d’ingérence, directement ou en ayant recours à des intermédiaires, en synchronisant souvent leur action avec des perturbations délibérées dans différents secteurs et en exploitant les vulnérabilités.

La désinformation et les activités de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger ont considérablement augmenté depuis l’année dernière. À mesure que l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie a pris de l’ampleur, il en a été de même de la diffusion de différents discours du Kremlin dans les pays visés par l’élargissement, avec des résultats variables. Ces discours sont particulièrement efficaces en Serbie, où une partie des médias locaux et certaines forces politiques majeures diffusent des messages pro-russes, y compris dans l’ensemble de la région des Balkans occidentaux. Malgré des efforts considérables, la résilience face à ces menaces reste peu développée en raison d’une éducation aux médias insuffisante, d’une confiance limitée dans les institutions, d’un journalisme indépendant et professionnel restreint et d’un faible niveau de liberté des médias. De même, à la suite de la décision de reconnaître la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie, ainsi que d’octroyer le statut de pays candidat à la Moldavie et à l’Ukraine, ces trois pays ont fait l’objet d’une nouvelle vague de campagnes de manipulation de l’information et d’ingérence menées depuis l’étranger visant principalement à discréditer les aspirations à rejoindre l’UE et à imputer à l’Occident la situation actuelle dans la région. En Géorgie, certaines activités spécifiques de désinformation ont tenté de laisser entendre que l’Occident cherchait à ouvrir un «deuxième front» contre la Russie depuis la Géorgie. Il serait opportun que les autorités s’attellent plus activement à rétablir la vérité.

La cybersécurité et la cyberrésilience restent une priorité essentielle dans tous les pays visés par l’élargissement. Quelques pays ont signalé des cyberattaques au cours de l’année, qui ont eu des répercussions à grande échelle sur l’administration publique et les services publics. Des progrès en matière d’alignement sur l’acquis de l’UE dans le domaine de la cybersécurité ont été observés en Albanie, en Macédoine du Nord, au Monténégro, en Ukraine et en Moldavie. Une conférence à haut niveau sur la cybersécurité, intitulée Towards a resilient cyberspace in the Western Balkans (Vers un cyberespace résilient dans les Balkans occidentaux), a eu lieu en juin 2023 à Bruxelles. Un deuxième dialogue UE-Ukraine sur la cybersécurité a eu lieu en présentiel en septembre 2022.

L’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Moldavie, le Monténégro et la Turquie ont organisé des élections au cours de la période de référence. Au cours de la période à venir, des élections seront organisées en Macédoine du Nord, en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie. Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour prévenir et contrer toute tentative d’ingérence de la part d’États tiers et d’acteurs non étatiques.

Les investissements directs étrangers se sont aussi intensifiés dans tous les pays, à l’exception de l’Ukraine. Des cadres solides pour contrôler ces investissements, conformes au règlement de l’UE sur le filtrage des IDE, font toujours défaut dans la majorité des pays visés par l’élargissement, à l’exception de la Moldavie, qui a mis en place un tel système.

Migration

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a entraîné une augmentation du nombre de réfugiés ukrainiens et des pays tels que la Moldavie en particulier, ainsi que le Monténégro, la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord, ont joué un rôle crucial en tant que pays d’accueil.

La migration irrégulière reste un problème majeur tant pour les Balkans occidentaux que pour la Turquie, en particulier pour ce qui est de la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), le nombre total de franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’UE en provenance des Balkans occidentaux s’est élevé à environ 144 100 en 2022, soit une hausse de 134 % par rapport à 2021 (61 600). Toutefois, entre le début de l’année et le 31 juillet 2023, le nombre total d’arrivées irrégulières dans l’UE en provenance des Balkans occidentaux a diminué par rapport à la même période en 2022. Au cours des sept premiers mois de 2023, quelque 52 200 franchissements irréguliers des frontières ont été détectés sur la route des Balkans occidentaux, soit 26 % de moins qu’au cours de la même période l’année précédente. En 2022 et au cours des sept premiers mois de 2023, les migrants arrivés étaient principalement de nationalité syrienne, afghane et turque.

Les principaux facteurs influençant le nombre élevé de personnes arrivant par voie aérienne en provenance de Turquie et de Serbie sont les suivants: i) les régimes d’exemption de visa; ii) le court laps de temps nécessaire pour traverser la région, à savoir huit jours en moyenne en 2022 contre 53 en 2021, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM); iii) les prix relativement bas proposés par les réseaux de passeurs pour traverser la région; et iv) la plus grande difficulté à entrer dans l’UE par d’autres routes (par exemple, la Méditerranée occidentale).

L’objectif stratégique de la Commission européenne consiste à soutenir les pays des Balkans occidentaux confrontés à une pression migratoire dans la région en tant que futurs États membres potentiels de l’UE. Conformément au plan d’action de l’UE concernant les Balkans occidentaux, ce soutien vise de manière globale à améliorer la gestion des frontières, les procédures d’asile et les capacités d’accueil, à lutter contre le trafic de migrants, à accroître la coopération en matière de réadmission et le retour dans leur pays d’origine des migrants en situation irrégulière sans droit de séjour, à renforcer les systèmes d’asile et de protection ainsi que les capacités d’accueil, et à parvenir à l’alignement en matière de politique des visas. Selon Frontex, les États membres de l’UE ont renvoyé 5 962 ressortissants de pays tiers dans les Balkans occidentaux en 2022, soit 22 % de plus qu’en 2021. L’Albanie était le principal pays de destination de ces retours, suivie par la Serbie et la Macédoine du Nord. En outre, au 8 juin 2023, selon l’OIM, quelque 3 657 migrants et réfugiés se trouvaient dans les centres d’accueil de la région et le nombre de ces personnes en dehors des structures d’accueil était estimé à 700. À titre de comparaison, la capacité totale d’accueil s’élevait à environ 12 172 places. Les Balkans occidentaux participent au partenariat opérationnel régional de lutte contre le trafic de migrants, lancé en novembre 2022 pour soutenir la coopération entre les services répressifs et les instances judiciaires en matière de lutte contre les réseaux criminels de passeurs ainsi que pour renforcer les capacités de gestion des frontières.

Jusqu’en septembre 2023, 22 421 migrants en situation irrégulière étaient arrivés de Turquie dans l’UE (y compris en Grèce, en Italie et en Bulgarie), contre 22 821 arrivées au cours de la même période en 2022. Les arrivées en Grèce ont augmenté de 123 %, tandis que la route maritime vers l’Italie a connu une baisse substantielle (de 55 %). Le nombre d’arrivées à Chypre à travers la ligne verte a considérablement diminué, de 42 %.

La déclaration UE-Turquie de 2016 est restée le cadre clé de la coopération en matière de migration et a continué de produire des résultats, malgré les difficultés persistantes liées à sa mise en œuvre. La Turquie a également continué de jouer un rôle essentiel dans la gestion de la migration le long de la route de la Méditerranée orientale. Elle a poursuivi ses efforts considérables pour accueillir 3,6 millions de réfugiés en provenance de Syrie et d’autres pays, et l’UE a maintenu son aide substantielle. Un montant de 6 milliards d’EUR avait été mobilisé dans le cadre de la facilité de l’UE en faveur des réfugiés en Turquie, dont 5,1 milliards d’EUR avaient été décaissés en septembre 2023. Après un financement relais de 535 millions d’EUR en 2020, la Commission a poursuivi la mise en œuvre de l’enveloppe de 3 milliards d’EUR demandée par le Conseil.

La libéralisation du régime des visas continue d’être un outil puissant pour faciliter les contacts interpersonnels et soutenir les réformes dans les Balkans occidentaux ainsi qu’en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie dans les domaines de la justice, de la sécurité et des libertés fondamentales. Comme le confirme le rapport de 2023 établi dans le cadre du mécanisme de suspension de l’exemption de visa 1 , l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine du Nord 2 , la Serbie, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine doivent poursuivre l’alignement de leur politique en matière de visas sur les listes de l’UE des pays tiers soumis à l’obligation de visa, en particulier pour ce qui est des pays tiers présentant des risques pour l’UE sur les plans de la migration irrégulière ou de la sécurité. L’alignement des politiques en matière de visas sur celle de l’UE reste essentiel au bon fonctionnement des régimes d’exemption de visa de ces partenaires avec l’UE. Aucun progrès n’a été accompli par la Turquie en ce qui concerne le respect des critères de la feuille de route sur la libéralisation du régime des visas encore en suspens au cours de la période de référence.

Réforme de l’administration publique

La qualité de l’administration publique et du cadre réglementaire est essentielle à la compétitivité à long terme de l’UE 3 . Depuis de nombreuses années, la Commission européenne guide et aide systématiquement les futurs États membres de l’UE quant à la manière de mettre en place des administrations publiques stables et performantes sur la base des cinq principes relatifs à une bonne élaboration des politiques, à la gestion de la fonction publique, à l’organisation efficace de l’État et à des lignes claires de partage des responsabilités, à une fourniture de services fluide et axée sur les citoyens, ainsi qu’à une bonne gestion des finances publiques. Bien que les pays visés par l’élargissement jouent un rôle actif dans le cadre du soutien qui leur est apporté, la plupart d’entre eux manquent toujours de la volonté politique et du leadership nécessaires pour s’attaquer aux réformes plus sensibles qui altéreraient une culture essentiellement clientéliste et pour créer des structures et des systèmes plus stables et plus professionnels. Pour l’instant, la plupart des réformes portent davantage sur la forme que sur le fond. Si les pays concernés ne commencent pas à changer la culture administrative prédominante, leurs administrations publiques continueront à se heurter à des difficultés pour attirer et retenir les talents nécessaires à la coordination et à la mise en œuvre des politiques, services et investissements requis en vue d’instaurer une prospérité et un bien-être sociétal durables. 

Dans l’ensemble, les pays visés par l’élargissement restent, au mieux, modérément préparés en ce qui concerne la qualité de leur administration publique. Au cours de la période de référence, les progrès sur le plan des réformes ont été globalement très limités. La plupart des recommandations de l’année ou des années précédentes restent d’application. Généralement, il existe, au moins en partie, une base juridique et institutionnelle formelle sur laquelle pourrait s’appuyer une administration professionnelle, mais elle n’est pas appliquée systématiquement. La plupart des pays disposent de stratégies de réforme de l’administration publique (à l’exception de la Turquie) ou sont en train de les actualiser. Toutefois, la mise en œuvre de ces stratégies est inégale et, souvent, elle ne débouche pas sur des réformes durables ou n’a pas d’incidence pérenne sur la mise en place d’une meilleure administration publique. 

En ce qui concerne l’Ukraine, des progrès sont à signaler, mais des difficultés subsistent, en raison notamment de la situation de guerre. La Géorgie et la Moldavie ont accompli des progrès modestes pour ce qui est du renforcement de leurs administrations publiques à la suite de l’adoption d’une réforme de l’administration publique et de plans d’action connexes.

La qualité de la coordination et de l’élaboration des politiques reste le fondement des réformes de l’administration publique. Les pays visés par l’élargissement doivent systématiquement fonder leurs politiques et leur législation sur des données et des éléments probants, les concevoir en procédant à des consultations inclusives et évaluer leur incidence potentielle. Une bonne planification et un bon déroulement des mesures à prendre renforceraient la confiance et la résilience et rendraient l’environnement réglementaire plus prévisible pour les citoyens et les entreprises.  

En ce qui concerne la gestion des ressources humaines et de la fonction publique, la plupart des pays peinent encore à élaborer et à mettre en œuvre systématiquement un système de rémunération transparent, cohérent et équitable, ainsi qu’un système de recrutement, de promotion et de destitution fondé sur le mérite. Ces réformes sont nécessaires pour attirer et retenir du personnel motivé et qualifié et créer une fonction publique professionnelle et performante. La gestion de ces réformes a toutefois tendance à être très sensible. Il est essentiel de comprendre les intérêts et les préoccupations des différentes parties prenantes et d’obtenir un large soutien pour réaliser des progrès.  

L’organisation efficace de l’État et l’obligation effective de rendre des comptes restent entravées par l’absence de progrès en matière de rationalisation des structures de l’État et de définition de lignes claires de partage des responsabilités entre les ministères et les organes subordonnés (en Bosnie-Herzégovine, en Albanie, au Kosovo, en Macédoine du Nord, en Serbie et en Moldavie). La capacité des tribunaux administratifs et la qualité des décisions rendues sont insuffisantes pour garantir les droits des personnes à une justice administrative (en Serbie, en Macédoine du Nord, en Albanie, en Bosnie-Herzégovine et en Moldavie). La qualité des organes de contrôle varie et les recommandations ne font pas l’objet d’un suivi systématique, ce qui limite l’équilibre des pouvoirs et les possibilités d’amélioration systémique. L’amélioration de la gouvernance à plusieurs niveaux requiert une meilleure coopération et coordination entre les autorités nationales, régionales et locales, une qualité du service garantie à tous les niveaux et la mise en adéquation des responsabilités administratives avec les ressources et les capacités. Compte tenu de l’importance de garantir à la fois un équilibre approprié entre les autorités centrales, régionales et locales, et une application cohérente des règles, des procédures et des normes à tous les niveaux de l’administration publique, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans tous les pays.

La fourniture de services administratifs numériques reste le domaine le plus avancé du programme de réforme de l’administration publique, en particulier en Albanie, en Serbie et en Ukraine. Les autres pays doivent encore rattraper leur retard, mais tous doivent continuer à veiller à ce que les services publics soient accessibles sur un pied d’égalité aux personnes dont les moyens ou les compétences numériques sont insuffisants. Il serait également possible de rationaliser davantage les processus administratifs et de réduire la charge réglementaire pesant sur les citoyens et les entreprises.  

Le manque d’efficacité et d’intégrité du système de gestion des finances publiques sape la confiance et a une incidence à la fois sur la génération de recettes publiques et sur la gestion des dépenses dans la plupart des pays visés par l’élargissement. La transparence budgétaire et l’efficacité des dépenses publiques sont des questions cruciales, tout particulièrement en période de contraintes budgétaires croissantes. Les systèmes de passation des marchés publics présentent encore trop de lacunes pour garantir une affectation efficiente de l’argent des contribuables. Une culture de la responsabilité managériale et des audits internes et externes garantiraient la viabilité des finances nationales, mais ce n’est pas encore la norme. La qualité de la gestion des actifs et des investissements doit encore être considérablement améliorée pour permettre aux pays visés par l’élargissement de combler l’écart en matière d’infrastructures avec les États membres de l’UE et de tirer parti des avantages de l’adhésion future à l’UE, notamment en ce qui concerne le financement d’investissements.  

Société civile

Une société civile libre et dotée de moyens d’agir est un élément essentiel de tout système démocratique. Dans les pays visés par l’élargissement, il existe une société civile active et dynamique qui surveille l’action gouvernementale et contribue à l’élaboration des politiques. Les organisations de la société civile continuent aussi de fournir des services, en particulier d’aider les personnes en situation de vulnérabilité et de participer à la réponse humanitaire à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine.

La liberté d’association et de réunion est inscrite dans les cadres juridiques et il est généralement possible de l’exercer. Toutefois, des réformes sont encore nécessaires pour appliquer pleinement les normes internationales et la mise en œuvre doit être beaucoup plus systématique. La société civile est soumise à des pressions constantes et l’espace dont elle dispose pour fonctionner librement n’a cessé de diminuer; ses activités et celles des défenseurs des droits de l’homme font l’objet de restrictions. Le recours à des poursuites stratégiques altérant le débat public (poursuites-bâillons), y compris par des fonctionnaires, augmente de façon alarmante en Serbie et en Bosnie-Herzégovine et est également observé dans d’autres pays, tels que l’Albanie. De même, il est essentiel que les mesures de sécurité ne soient pas détournées, par exemple instrumentalisées pour cibler des opposants politiques ou des détracteurs au moyen de la législation antiterroriste en Turquie, restreindre le libre accès à l’information au Monténégro et justifier les règles excessives, encore non abrogées, relatives au contrôle et à la déclaration en matière de prévention du blanchiment de capitaux au Kosovo. Les évolutions les plus inquiétantes sont cependant liées à l’élaboration de «lois sur les agents étrangers», menant à la stigmatisation et à la répression d’organisations de la société civile. De telles lois ont été proposées dans la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine et en Géorgie (mais ont ensuite été retirées en Géorgie en raison de pressions internationales et locales).

Des progrès significatifs doivent être réalisés (par exemple en Géorgie, en Serbie, au Monténégro, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo) pour améliorer la disponibilité et la transparence des financements publics, qui devraient être répartis sur la base de critères objectifs. Alors que le cadre juridique concernant la philanthropie et les dons a été amélioré en Moldavie, les lois sur le volontariat sont toujours en suspens en Albanie et au Monténégro. Les procédures d’enregistrement des organisations de la société civile doivent être améliorées, notamment en Albanie, en Macédoine du Nord et au Monténégro.

Malgré l’existence de politiques visant à créer un environnement plus propice à la société civile ou à la coopération gouvernementale avec la société civile en Albanie, au Kosovo, en Macédoine du Nord et en Ukraine, la mise en œuvre de ces politiques est insuffisante et dépend souvent du financement des donateurs. La plupart des pays reconnaissent la contribution précieuse de la société civile à l’élaboration des politiques. Il existe également des mécanismes de consultation publique ouverte, mais la manière dont ils sont appliqués doit être améliorée. Les mécanismes institutionnels de coopération entre la société civile et le gouvernement présentent des faiblesses persistantes. Il est essentiel que les gouvernements garantissent les conditions d’une participation constructive et inclusive des organisations de la société civile à l’élaboration des politiques.

Économie                                    

À la suite de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les dix économies visées par l’élargissement ont été confrontées à d’importantes difficultés économiques et sociales. En Ukraine, le PIB a chuté de 29,1 % en 2022, l’ensemble du pays ayant été profondément touché par la guerre d’agression menée par la Russie, ce qui a exercé une forte pression sur la stabilité macroéconomique. La croissance du PIB de la région des Balkans occidentaux a ralenti pour s’établir à 3,2 % en 2022, après un rebond de 7,7 % à la suite de la récession provoquée par la COVID-19 en 2021. Toutefois, la gravité du ralentissement a varié selon les économies, la croissance du PIB réel ayant chuté à 6,1 % au Monténégro, 5,6 % en Turquie, 4,8 % en Albanie, 4 % en Bosnie-Herzégovine, 3,5 % au Kosovo, 2,3 % en Serbie et 2,1 % en Macédoine du Nord. En Moldavie, le PIB a connu une baisse importante de 5,9 %, et, en Géorgie, il a continué de croître à des niveaux à deux chiffres (10,1 %). Les différences de croissance économique entre les pays sont principalement dues aux conséquences directes et indirectes de la guerre menée par la Russie en Ukraine, notamment à son incidence sur les relations commerciales, l’énergie, les prix des denrées alimentaires et la migration. Les perspectives économiques des dix économies restent en proie à une incertitude élevée quant à l’incidence que la guerre continuera à avoir sur la croissance, l’emploi et la cohésion sociale.

En 2022, les pays ont adopté des mesures budgétaires pour atténuer les conséquences économiques de la guerre et de la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Les prix de l’énergie ayant fortement baissé par rapport à leur niveau record, il convient à présent de supprimer ces mesures progressivement, tout en veillant à ce que l’assainissement budgétaire soit maintenu et que la protection sociale soit bien ciblée sur ceux qui en ont besoin. L’inflation dans les Balkans occidentaux, en Moldavie et en Géorgie a commencé à ralentir par rapport à son pic de l’automne 2022, après une accélération substantielle. En Turquie, l’inflation a également ralenti au premier semestre 2023, après que les tensions sur les prix au niveau mondial conjuguées à une politique monétaire peu orthodoxe ont entraîné une forte dépréciation de la livre et ont fait passer l’inflation à un niveau jamais atteint au cours de ces deux dernières décennies (plus de 85 % en octobre 2022). En Ukraine, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’augmentation des coûts de production et l’émission monétaire de la Banque nationale pour financer la guerre ont entraîné une forte hausse de l’inflation, qui a atteint un pic de 26,6 % fin 2022 avant de commencer à diminuer.

Les marchés du travail des Balkans occidentaux et de la Turquie continuent d’être caractérisés par des taux d’activité globalement bas (en particulier chez les femmes et les jeunes), par un taux de chômage élevé ainsi que par une fuite des cerveaux parmi les travailleurs qualifiés. L’inadéquation structurelle des compétences persiste, en raison du sous-investissement dans le capital humain et de la faiblesse des systèmes éducatifs. Des politiques du marché du travail plus actives, un dialogue social bipartite et tripartite renforcé et des investissements dans le perfectionnement et la reconversion professionnels sont nécessaires pour y remédier. Dans ce contexte, les partenaires des Balkans occidentaux se sont engagés en 2021 à mettre en place des dispositifs de garantie pour la jeunesse suivant le modèle de l’UE. À la mi-2023, la plupart d’entre eux avaient créé des groupes d’experts interministériels chargés d’élaborer des plans de mise en œuvre. Trois avaient déjà adopté leurs plans et certains commençaient déjà à tester le dispositif en 2023. Les marchés du travail moldave et géorgien ont enregistré d’assez bons résultats en 2022, bénéficiant de l’arrivée de réfugiés qualifiés fuyant la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine et la mobilisation en Russie, bien que des faiblesses structurelles persistent. Toutefois, les niveaux élevés d’emploi informel restent une problématique majeure dans tous les pays partenaires. En Ukraine, les flux de réfugiés et les déplacements internes, ainsi que l’énorme destruction de capital, ont eu des conséquences désastreuses sur le marché du travail, qui se caractérisait déjà par un taux d’activité relativement faible et par une fuite des cerveaux. Des efforts considérables seront nécessaires pour reconstruire un marché du travail qui fonctionne bien et remédier à la pénurie de compétences une fois la guerre terminée. À cet égard, il sera essentiel de renforcer le dialogue social, y compris d’accroître les capacités des partenaires sociaux.

Il est de plus en plus important que les dix économies visées par l’élargissement accélèrent leurs réformes structurelles pour rendre possible une reprise durable à moyen terme et progresser sur la voie du respect des deux critères économiques conditionnant l’adhésion à l’UE: parvenir à une économie de marché viable et démontrer la capacité à faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’UE.

Pour ce qui est de parvenir à une économie de marché viable, aucun des pays des Balkans occidentaux ne peut actuellement être considéré comme disposant d’une économie de marché pleinement viable, et les niveaux de conformité varient en dépit des progrès réalisés dans certains pays. Alors que la Bosnie-Herzégovine en est encore à la phase initiale des préparatifs et n’a réalisé aucun progrès au cours de l’année écoulée, la plupart des autres partenaires ont accompli des progrès modestes ou satisfaisants pour ce qui est de la mise en place d’une économie de marché viable et ont atteint un niveau de préparation modéré ou satisfaisant. L’économie de marché de la Turquie est bien avancée, mais des inquiétudes majeures persistent quant à son fonctionnement en raison d’un recul sur des éléments importants, tels que la conduite de la politique monétaire et l’environnement institutionnel et réglementaire. Des mesures ont été prises depuis les élections pour répondre à certaines de ces préoccupations. La Moldavie et l’Ukraine en sont à la phase initiale/ont atteint un certain degré de préparation, tandis que la Géorgie est modérément préparée. En ce qui concerne la capacité à faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché, seule la Turquie est bien préparée. La Serbie, le Monténégro et la Macédoine du Nord sont modérément préparés, l’Albanie et la Géorgie ont atteint un certain degré de préparation, la Bosnie-Herzégovine et la Moldavie en sont à la phase initiale/ont atteint un certain degré de préparation, tandis que le Kosovo et l’Ukraine en sont à la phase initiale.

Le niveau de mise en œuvre des orientations stratégiques arrêtées d’un commun accord a continué de se détériorer dans les Balkans occidentaux et en Turquie, passant de 50,8 % en 2020 à 42,9 % en 2021 et à 40,8 % en 2022. La mise en œuvre des orientations stratégiques est essentielle pour permettre aux pays d’aligner davantage leurs économies sur celle de l’UE et de se préparer à leur future participation au cadre de l’Union pour la coordination et la surveillance des politiques économiques et sociales. Il est nécessaire d’accroître la viabilité budgétaire, de promouvoir le développement du capital humain et de renforcer la résilience face aux chocs futurs. Il convient de poursuivre les efforts pour faire avancer les transitions écologique et numérique, améliorer l’environnement des entreprises et approfondir l’intégration économique régionale sur la base des normes de l’UE afin d’attirer des investissements et de stimuler la croissance économique.



Annexe 2. Mise en œuvre du plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux

La mise en œuvre du plan économique et d’investissement (PEI) pour les Balkans occidentaux 4 , adopté le 6 octobre 2020, est en bonne voie. Le plan vise à renforcer l’intégration et à combler le fossé socio-économique entre la région et l’UE, en aidant la première dans ses transitions écologique et numérique et en rapprochant les Balkans occidentaux du marché unique de l’UE. Il est mis en œuvre au moyen de subventions de l’UE s’élevant à 9 000 000 000 EUR et du mécanisme de garantie en faveur des Balkans occidentaux, qui devrait attirer jusqu’à 20 000 000 000 EUR d’investissements.

L’impact de ces investissements sur l’économie de la région devrait être amplifié par la réalisation de progrès tangibles dans la mise en œuvre du marché commun régional et des programmes de réforme économique, ainsi que par les progrès constants accomplis dans les domaines de l’état de droit, de la gestion des finances publiques et de la réforme de l’administration publique.

À ce jour, l’UE a approuvé ou engagé des financements s’élevant à 4 290 000 000 EUR, sous forme de subventions, ce qui devrait permettre de mobiliser plus de 10 760 000 000 EUR d’investissements provenant d’autres sources. Ces financements concernent notamment 54 projets phares relevant du cadre d’investissement en faveur des Balkans occidentaux (CIBO), des actions bilatérales et plurinationales au titre de l’instrument d’aide de préadhésion (IAP) et des fonds IPARD (instrument de préadhésion pour le développement rural) à l’appui de mesures agricoles. L’UE a en outre autorisé le provisionnement de 21 garanties au titre du Fonds européen pour le développement durable (FEDD+), ce qui permettra de mobiliser des investissements importants par l’intermédiaire des banques et des institutions financières internationales.

Les investissements dans la connectivité des transports portent principalement sur le développement des infrastructures nécessaires au transport routier, ferroviaire et fluvial, conformément aux priorités des réseaux transeuropéens de transport. L’accent est mis également sur la modernisation et l’écologisation des infrastructures existantes afin de contribuer aux solutions de mobilité intelligente conformément au programme en matière d’environnement.

Les principaux projets phares approuvés au titre du CIBO dans le cadre du PEI sont axés sur: i) le corridor ferroviaire X entre la Serbie et la Bulgarie; ii) l’autoroute de la paix, reliant le Kosovo à la Serbie; iii) l’autoroute du corridor Vc en Bosnie-Herzégovine, reliant le pays à l’Adriatique, à la Hongrie et à la Croatie; iv) l’autoroute bleue en Albanie; v) l’autoroute du corridor VIII en Macédoine du Nord; et vi) d’autres interconnexions et contournements autoroutiers et ferroviaires dans la région.

Ces projets sont complémentaires des investissements en matière de connectivité adoptés les années précédentes, dont plusieurs ont pris fin au cours des derniers mois. Il s’agit notamment du tronçon autoroutier de Tarcin et du tunnel d’Ivan, sur le corridor Vc en Bosnie-Herzégovine, et de la liaison ferroviaire Bar-Vrbnica, sur le corridor IV au Monténégro.

En coordination avec le secrétariat permanent du traité instituant la Communauté des transports, la région poursuit également ses mesures de réforme avec la mise en œuvre de cinq plans d’action sectoriels (rail, route, sécurité routière, facilitation des transports, et transport par voie d’eau et multimodalité) et de la stratégie de mobilité durable et intelligente pour les Balkans occidentaux. Le plan de travail évolutif sur cinq ans approuvé par les six partenaires sert d’outil de planification supplémentaire pour les réformes et les infrastructures auxquelles la région doit donner la priorité dans les années à venir.

La mise en œuvre de ces plans d’action et la modernisation des infrastructures existantes sont soutenues par le programme pour des transports sûrs et durables, doté d’une enveloppe de 80 000 000 EUR, adopté par le conseil opérationnel du CIBO en juin 2023. Ce programme finance des solutions de mobilité intelligentes et durables passant par la décarbonation et la numérisation.

À la suite de l’introduction réussie de «voies réservées» dans la région pendant la pandémie de COVID-19, des voies réservées et des voies bleues (pour les traversées maritimes) similaires sont également en cours de création entre les Balkans occidentaux et les pays de l’UE dans le cadre des mesures de facilitation des transports. Ces mesures sont actuellement expérimentées avec la Grèce, l’Italie et la Croatie, et des négociations sont en cours pour aménager des voies à la frontière entre la Serbie et la Hongrie.

Enfin, dans le cadre de la proposition de révision du règlement sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T), un corridor des Balkans occidentaux a été créé et intégré dans le réseau global et en partie dans le réseau central. Cette mesure démontre l’attachement de l’UE à la connectivité dans la région, qui est considérée comme faisant partie intégrante du réseau de transport de l’UE.

S’agissant de l’aide financière en faveur des transports durables dans le cadre du PEI, une enveloppe de 1 740 000 000 EUR a été approuvée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP bilatéraux et plurinationaux, ce qui devrait permettre de mobiliser 5 700 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

Les projets phares relatifs à la transition vers une énergie propre et à la connectivité énergétique sont axés sur les investissements dans les sources d’énergie renouvelables, la «vague de rénovations» en matière d’efficacité énergétique et la facilitation de l’abandon du charbon. La sécurité énergétique et la diversification de l’approvisionnement bénéficient également d’un soutien.

En octobre 2022, la Commission a annoncé un train de mesures de soutien à l’énergie de 1 000 000 000 EUR en faveur de la région. La moitié de ce montant est destinée à soutenir les groupes sociaux et les entreprises vulnérables, et l’autre moitié vise à accélérer la transition énergétique, notamment par des investissements dans des mesures d’efficacité énergétique, la diversification de l’approvisionnement et la production d’énergies renouvelables. La majeure partie de l’aide directe a été versée au début de 2023, tandis que les priorités en matière d’investissements sont définies et les décisions concernant ces derniers adoptées dans le courant de cette même année.

Le conseil opérationnel du CIBO a adopté jusqu’à présent 18 projets d’investissement dans le cadre du PEI axés sur la construction de centrales solaires/photovoltaïques (par exemple, en Albanie, au Kosovo et en Macédoine du Nord) et de parcs éoliens (par exemple, en Serbie), la réhabilitation de centrales hydroélectriques (par exemple, en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine du Nord et en Serbie), le réseau de transport d’électricité (par exemple, le corridor électrique transbalkanique) et l’efficacité énergétique. L’UE soutient et provisionne également des investissements en faveur des interconnexions gazières pour garantir une meilleure diversification des sources d’énergie.

Afin de promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique et de soutenir l’avancement de la rénovation des bâtiments publics et privés, la Commission a augmenté de 100 000 000 EUR l’enveloppe du programme régional d’efficacité énergétique au moyen d’une convention de contribution signée en décembre 2022. Le financement d’un mécanisme de garantie spécifique consacré à des projets portant principalement sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, d’un montant de 45 000 000 EUR, a reçu l’avis favorable du conseil opérationnel du CIBO en avril 2022 et est en cours de négociation.

En décembre 2022, les Balkans occidentaux ont adopté des objectifs en matière d’énergie et de climat à l’horizon 2030 dans le cadre du traité instituant la Communauté de l’énergie. Sur cette base, ils élaborent actuellement leurs plans nationaux respectifs en matière d’énergie et de climat, qui définissent les mesures à prendre pour atteindre ces objectifs. La Commission et la Communauté de l’énergie collaborent également avec les Balkans occidentaux en vue d’élaborer un système régional d’échange de quotas d’émission dans le cadre de leur processus d’adhésion.

L’abandon du charbon dans la région, qui dépend pour l’essentiel des combustibles fossiles, constituera un défi socio-économique majeur. La Commission soutient donc la plateforme de coopération pour les régions charbonnières en transition dans les Balkans occidentaux et en Ukraine, qui s’inspire d’une initiative similaire de l’UE. Toute une série d’échanges bilatéraux avec des régions de l’UE ont déjà eu lieu et d’autres encore sont prévus.

En ce qui concerne l’aide financière en faveur de l’énergie propre dans le cadre du PEI, une enveloppe de 617 000 000 EUR a été adoptée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP bilatéraux et plurinationaux. Cette mesure devrait permettre de mobiliser 1 300 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

Le conseil opérationnel du CIBO a par ailleurs émis un avis favorable sur le provisionnement de six garanties à libre accès qui devraient générer des investissements importants en faveur des infrastructures énergétiques, de l’efficacité énergétique et de la transition énergétique. Les contrats sont en cours de négociation.

Les priorités du PEI en matière de transport et d’énergie viennent compléter les efforts déployés dans le domaine de l’environnement et du changement climatique. Ils contribuent conjointement à la mise en œuvre du programme en matière d’environnement pour les Balkans occidentaux, adopté en même temps que le PEI et approuvé par les dirigeants de la région au moyen de la déclaration de Sofia en novembre 2020. Le programme en cinq piliers repose sur des réformes réglementaires et des investissements dans la région pour aligner celle-ci sur les ambitions du pacte vert pour l’Europe, en particulier dans les domaines de la transition énergétique, de la prévention de la pollution, de l’économie circulaire, de la protection de la biodiversité et de la production alimentaire durable. La mise en œuvre du programme est soutenue par les projets phares du PEI relatifs aux transports durables, à la transition énergétique ainsi qu’à la gestion des déchets et des eaux usées.

La région met actuellement en œuvre un plan d’action détaillé pour le programme, approuvé par les dirigeants lors du sommet de Brdo en octobre 2021. Si le Conseil de coopération régionale conserve un rôle clé dans la coordination des initiatives régionales dans le cadre du programme en matière d’environnement, la Commission a également conclu un programme, intitulé EU4Green et doté de 11 000 000 EUR, avec l’agence autrichienne de l’environnement afin d’aider chaque partenaire à travailler sur ses propres stratégies et réformes.

Outre les projets dans les domaines de l’énergie et des transports mentionnés précédemment, les investissements soutenus par l’UE en faveur du programme en matière d’environnement sont axés sur la gestion des déchets et des eaux usées, l’économie circulaire, la protection de l’environnement et l’agriculture durable. Dans le cadre de l’initiative phare nº 7, le conseil opérationnel du CIBO et la Commission ont approuvé jusqu’à présent le financement de sept projets d’investissement en faveur de la gestion de l’eau et des eaux usées dans les six pays partenaires (y compris dans les capitales Podgorica, Skopje, Belgrade et Sarajevo) et de trois programmes relatifs à la gestion des déchets (en Albanie, en Macédoine du Nord et en Serbie). Une série de programmes bilatéraux relatifs à la biodiversité et à la protection de l’environnement dans des zones spécifiques (par exemple, le lac Prespa) ont également été élaborés. En outre, un programme régional vise à lutter contre la pollution dans les villes en soutenant la Convention des maires pour le climat et l’énergie, qui aide les villes à élaborer des plans et à mettre en œuvre des projets pilotes dans ce domaine.

La transition écologique dans l’agroalimentaire est réalisée en grande partie grâce à l’IPARD. Jusqu’à présent, un montant de 152 000 000 EUR a été engagé dans le cadre du PEI pour soutenir la modernisation de la production alimentaire durable.

En ce qui concerne l’aide financière en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique dans le cadre du PEI, une enveloppe de 633 000 000 EUR a été adoptée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP et IPARD bilatéraux et plurinationaux. Cette mesure devrait permettre de mobiliser 685 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

Le conseil opérationnel du CIBO a en outre émis un avis positif sur le provisionnement de quatre garanties à libre accès liées à la transition écologique, ciblant la transition durable des villes, les puits de carbone et les obligations vertes. Les contrats sont en cours d’élaboration et devraient être signés en 2023.

Le PEI soutient également la région dans sa transformation numérique, grâce à une assistance technique et à des investissements. L’accent est mis sur les réformes réglementaires propices au développement d’un marché des services numériques et sur la promotion des investissements dans des solutions numériques innovantes et dans les infrastructures numériques. À ce jour, deux projets ont été approuvés au titre du CIBO; ils portent sur le haut débit en Serbie et les laboratoires des TIC en Albanie.

En ce qui concerne la réforme du cadre juridique, la Commission tient un dialogue réglementaire annuel sur la politique numérique avec la région et soutient les sommets numériques réguliers à haut niveau des Balkans occidentaux. Lors du dialogue du 30 juin 2023, l’Albanie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie ont signé des accords d’association afférents au programme pour une Europe numérique (DIGITAL). La participation à ce programme permettra aux pays de prendre part au réseau de pôles européens d’innovation numérique qui vient en aide aux entreprises et au secteur public en ce qui concerne les transitions écologique et numérique. Les six pays ont adhéré en 2022 à la déclaration sur l’avenir de l’internet, qui expose la vision et les principes d’un internet de confiance. La région est également pleinement associée aux travaux de l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques.

La Commission, avec le Conseil de coopération régionale, a joué un rôle déterminant dans la conclusion de l’accord d’itinérance régionale, qui a mis en place un système d’itinérance aux tarifs nationaux dans la région à partir du 1er juillet 2021. La première baisse des frais d’itinérance pour les données décidée sur une base volontaire par les principaux opérateurs de l’UE et des Balkans occidentaux est entrée en vigueur le 1er octobre 2023. Les opérateurs se sont également mis d’accord sur un plan prévoyant de nouvelles réductions dans les années à venir, en vue de se rapprocher des prix d’un régime d’itinérance aux tarifs nationaux d’ici à 2028.

L’UE encourage parallèlement le développement de nouvelles solutions numériques pour différents aspects de l’économie des Balkans occidentaux, notamment les transports, l’énergie, la logistique, l’administration publique et le commerce. Une initiative importante pour promouvoir de telles solutions est le Balkathon annuel, qui récompense des projets innovants en matière de transition numérique.

Un programme régional, EU4Digital, est en cours d’élaboration. Il est doté d’un budget de 15 000 000 EUR et devrait être mis en œuvre en 3 ans. Ce programme vise à compléter les travaux en cours dans le cadre du volet «espace numérique régional» du marché commun régional, qui s’appuie sur les objectifs de la stratégie numérique pour les Balkans occidentaux.

La cybersécurité reste un élément important du PEI. Une évaluation des besoins en matière de cybersécurité dans la région a été menée à bien et une série d’événements d’assistance technique sont organisés dans le cadre de l’instrument d’assistance technique et d’échange d’informations (TAIEX), en vue de renforcer la préparation aux cyberincidents.

S’agissant de l’aide financière en faveur de la transition numérique dans le cadre du PEI, une enveloppe de plus de 50 000 000 EUR a été adoptée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP bilatéraux et plurinationaux. Cette mesure devrait permettre de mobiliser 240 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

En outre, le conseil opérationnel du CIBO a approuvé le provisionnement d’une garantie à libre accès dans ce domaine: la plateforme pour la transformation numérique.

Le soutien au secteur privé se concentre sur un financement ciblé au moyen de mécanismes de garantie spécifiques permettant aux petites et moyennes entreprises (PME) de démarrer, d’innover et de devenir compétitives. Un soutien similaire est également apporté aux entreprises agroalimentaires rurales par l’intermédiaire de l’IPARD.

La création de conditions propices au développement et à la croissance du secteur privé, en particulier pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), est au cœur du dialogue sur la politique économique qui se tient chaque année avec les partenaires des Balkans occidentaux dans le cadre des programmes de réforme économique (PRE) et des recommandations en matière de politique économique qui en découlent, alignées sur les priorités du PEI.

Le soutien au secteur privé, principalement axé sur la promotion de l’innovation et le renforcement de la double transition écologique et numérique, est fourni actuellement dans le cadre de six mécanismes de financement mixte dédiés au secteur privé, SMEs Go Green (PME vertes), Climate Programme (programme pour le climat), Green Finance for Inclusion (finance verte pour l’inclusion), Sustainable Access to Finance for Entrepreneurship (accès durable au financement pour l’entrepreneuriat), Go Digital (passage au numérique) et Green for Growth (croissance verte), promouvant les prêts verts.

La Commission soutient également le WB6 Chambers Investment Forum qui a pour objectif de promouvoir les intérêts économiques des Balkans occidentaux et d’autres domaines. Elle finance en particulier le programme régional de développement en faveur des fournisseurs, qui vise à contribuer à créer des liens/des perspectives pour les fournisseurs nationaux.

Enfin, la Commission a lancé un certain nombre d’initiatives au titre de la garantie pour les Balkans occidentaux, qui s’inscrivent dans le cadre plus large du FEDD+. Il s’agit notamment de prévoir une provision pour 10 régimes de garantie en vue du financement général de la croissance des PME et un mécanisme de partage des risques agricoles, ainsi que de promouvoir une croissance inclusive et la double transition. Des contrats sont actuellement en phase d’attribution.

En ce qui concerne l’aide financière en faveur du développement du secteur privé dans le cadre du PEI, une enveloppe de 341 000 000 EUR a été approuvée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP bilatéraux et plurinationaux. Cette mesure devrait permettre de mobiliser 2 100 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

Le sixième domaine prioritaire soutenu par le PEI est le développement du capital humain et de l’innovation, y compris les jeunes, l’éducation et l’innovation. En juillet 2021, les ministres de la région ont approuvé une déclaration engageant leurs pays à respecter les principes du socle européen des droits sociaux et à mettre en œuvre l’initiative phare «Garantie pour la jeunesse» du PEI. Lors du sommet UE-Balkans occidentaux d’octobre 2021, un programme ambitieux en ce qui concerne l’innovation, la recherche, l’éducation, la culture, la jeunesse et le sport (le programme d’innovation pour les Balkans occidentaux) a été lancé.

La garantie pour la jeunesse dans les Balkans occidentaux est un programme d’activation visant à faire en sorte que les jeunes de la région reçoivent une offre de qualité en matière d’emploi, d’éducation continue, d’apprentissage ou de formation dans un certain délai après avoir perdu leur emploi ou avoir quitté l’enseignement formel. Le programme exige de mettre en œuvre des réformes et de renforcer les capacités dans les domaines de l’éducation et de la formation professionnelle, de l’emploi, des services du travail et de la protection sociale. Tous les partenaires des Balkans occidentaux, à l’exception de la Bosnie-Herzégovine (où des travaux sont en cours), ont adopté des plans nationaux pour la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse et mis en place des mécanismes de coordination, que certains pays testent déjà.

Depuis la fin de 2022, les Balkans occidentaux peuvent bénéficier du dispositif d’assistance technique entre pairs de l’UE, SOCIEUX+. Ce dispositif est axé sur l’emploi, le travail et la protection sociale et fournit une assistance à court terme aux institutions nationales et locales des pays partenaires exerçant des activités dans les secteurs éligibles. On dénombre 26 actions en cours dans les Balkans occidentaux, principalement dans les domaines de la protection sociale, du travail et de l’emploi.

Avec le programme pour les Balkans occidentaux en ce qui concerne l’innovation, la recherche, l’éducation, la culture, la jeunesse et le sport, la région continue de s’engager sérieusement sur la voie d’une coopération plus étroite dans ces domaines d’action. Les nombreux efforts déployés en matière de coopération entre les États membres de l’UE et les partenaires des Balkans occidentaux ont renforcé des domaines clés tels que le soutien à la modernisation des systèmes d’enseignement supérieur, la coopération industrielle et la fabrication intelligente, le renforcement des écosystèmes de l’innovation, la formation du personnel médical, la numérisation et la cybersécurité.

Le principal instrument de mise en œuvre du programme d’innovation est le programme Horizon Europe, auquel les six partenaires des Balkans occidentaux sont désormais tous associés. La région a également accès au mécanisme de soutien à la politique de RDT et a renforcé sa participation à des initiatives de recherche de l’UE telles que COST et EUREKA. La Macédoine du Nord et la Serbie sont associées à Erasmus+; quatre autres partenaires bénéficient quant à eux d’un soutien au titre de la dimension internationale de ce programme. Depuis 2023, tous les établissements d’enseignement supérieur des Balkans occidentaux peuvent participer en tant que partenaires à part entière à l’initiative «universités européennes» d’Erasmus+. Cette initiative favorise des alliances transnationales entre des établissements d’enseignement supérieur en vue de développer une coopération structurelle et stratégique à long terme, de créer les universités de demain et de promouvoir les valeurs et l’identité européennes. Les partenaires des Balkans occidentaux sont aussi associés à part entière à des initiatives de l’UE dans le domaine de la culture, notamment au programme «Europe créative» et à l’initiative «Nouveau Bauhaus européen». Cette initiative promeut l’innovation, la durabilité, l’inclusion et l’esthétique dans les infrastructures et d’autres projets et est liée, plus particulièrement, à la mise en œuvre du programme en matière d’environnement.

L’assistance de l’UE dans ce domaine comprend également une coopération étroite avec les Balkans occidentaux dans le domaine de la santé. La région continue d’être associée aux travaux du comité de sécurité sanitaire de l’UE et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et a accès à la passation conjointe de marchés en vue de l’acquisition de fournitures médicales. L’UE finance un projet de résilience face aux crises sanitaires dans les Balkans occidentaux et un projet d’investissement en vue d’agrandir l’hôpital universitaire pour enfants à Belgrade.

En ce qui concerne l’aide financière en faveur du développement du capital humain dans le cadre du PEI, une enveloppe de 368 000 000 EUR a été approuvée à ce jour au titre du CIBO et engagée dans le cadre de programmes IAP bilatéraux et plurinationaux. Cette mesure devrait permettre de mobiliser 477 000 000 EUR supplémentaires provenant d’autres sources.

Les six priorités du PEI sont étayées – et leur impact amplifié – par la volonté de la région de créer un marché commun régional dans les Balkans occidentaux (et le soutien de l’UE à cet effet), sur la base des quatre libertés de circulation. La conclusion, à la fin de l’année 2022, de trois accords sur la libre circulation des personnes dans la région a constitué une avancée majeure. Leur mise en œuvre réussie facilitera les déplacements et la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur ainsi que de certaines qualifications professionnelles. L’UE soutient le développement du marché commun par l’intermédiaire du Conseil de coopération régionale et de l’ALECE.

Enfin, la réussite du plan économique et d’investissement dépend de la mise en œuvre, par tous les partenaires, de bonnes pratiques en matière d’état de droit, de finances publiques et de gestion des investissements, et de la promotion d’une administration publique professionnelle et efficiente.

 


Annexe 3. Mise en œuvre du plan économique et d’investissement (PEI) – aperçu pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie

En 2021, l’UE et ses cinq partenaires orientaux ont lancé un plan économique et d’investissement pour le partenariat oriental 5 (PEI). Son objectif est de soutenir la reprise économique après deux ans de crise sanitaire préjudiciable sur le plan social et économique. Le plan vise également à susciter les transformations écologique et numérique nécessaires pour construire des économies innovantes, durables sur le plan environnemental, socialement inclusives et résilientes.

Depuis le début de la guerre d’agression non provoquée menée par la Russie contre l’Ukraine, le PEI a acquis une importance socio-économique et une pertinence politique toutes nouvelles. Il fait désormais partie intégrante de la réponse de l’UE aux conséquences de la guerre contre l’Ukraine en fournissant les liquidités et en mobilisant les investissements nécessaires pour aider l’économie de l’Ukraine – et de la Moldavie – à rester à flot. Le PEI s’inscrit également dans le cadre du soutien de l’UE à l’intégration de ces deux pays – ainsi que de la Géorgie – dans l’économie et les marchés de l’énergie, du numérique et des transports de l’UE. Il s’agit d’un mécanisme essentiel pour faciliter leurs efforts d’adhésion et tirer parti des avantages de l’intégration européenne.

Le plan a pour ambition de mobiliser jusqu’à 17 milliards d’EUR d’investissements dans la région en 2021-2027 en dégageant 2,3 milliards d’EUR de subventions et de garanties de l’UE. Les mesures d’accompagnement et le soutien technique font également partie de la mise en œuvre du PEI.

En septembre 2023, un montant total de 6,2 milliards d’EUR avait été mobilisé au moyen de subventions bilatérales et régionales, d’opérations de mixage et de garanties à l’appui des priorités du PEI en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie. Sur ce montant, 3,5 milliards d’EUR sont destinés à soutenir la mise en œuvre de projets phares nationaux. Le nombre d’investissements mobilisés jusqu’à présent dans le cadre du PEI représente 40 % du montant cible de 17 milliards d’EUR d’investissements à réaliser. Au cours du premier semestre 2023, les investissements mobilisés grâce au plan se sont rapidement accrus. Avec la conclusion de nouveaux accords de garantie avec des institutions financières partenaires au titre de l’instrument FEDD+, la mise en œuvre du plan devrait encore s’accélérer.

Transports durables

La connectivité durable des transports est une priorité essentielle dans la région depuis le lancement du partenariat oriental en 2009. En décembre 2021, l’UE et ses partenaires orientaux ont renouvelé leur engagement à renforcer les liaisons de transport de base, en mettant l’accent sur l’extension indicative du réseau RTE-T central, comprenant notamment les connexions passant par la mer Noire. Les améliorations apportées aux principales liaisons aériennes, routières, ferroviaires, maritimes et fluviales offrent un énorme potentiel pour stimuler le développement économique durable, l’intégration des marchés et les échanges transfrontaliers dans la région et entre la région et l’UE. Depuis 2021, 1,2 milliard d’EUR ont été mobilisés pour soutenir la connectivité des transports.

En Ukraine et en Moldavie, l’UE a respecté son engagement à soutenir la mise en œuvre de l’initiative relative aux corridors de solidarité UE-Ukraine. Les corridors de solidarité sont des axes de transport prioritaires reliant l’Ukraine et la Moldavie à l’UE. Ils contribuent la principale voie d’accès aux échanges de biens essentiels en provenance et à destination de l’Ukraine et sont devenus une source vitale pour l’économie du pays. La Commission collabore avec les États membres de l’UE, l’Ukraine, la Moldavie, des partenaires internationaux et des entreprises, ainsi qu’avec des transporteurs afin d’étendre les corridors de solidarité et d’en améliorer le fonctionnement. La Commission met l’accent sur la réduction des coûts de transport et de logistique le long des corridors de solidarité grâce à des procédures rationalisées, à la modernisation des infrastructures et à l’exploitation du plein potentiel de toutes les routes. Dans ce contexte, neuf projets relevant du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, pour un soutien total de l’UE de près de 250 millions d’EUR, amélioreront les points transfrontaliers ferroviaires et routiers entre les États membres de l’UE voisins (Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie), d’une part, et l’Ukraine et la Moldavie, d’autre part.

En 2022, la Commission a collaboré avec les autorités moldaves, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) pour soutenir la réhabilitation de l’axe ferroviaire nord-sud. L’objectif principal est d’améliorer la capacité du réseau ferroviaire moldave, qui couvre environ 128 km sur le corridor Vălcineț-Ocnița-Ungheni-Chișinău-Căinari, notamment en ce qui concerne les normes de poids et la vitesse de circulation. Cela vient s’ajouter aux investissements à court terme visant à moderniser rapidement le principal point de passage frontalier routier entre l’Ukraine et la Slovaquie et à acheter des équipements, tels que des scanners et des générateurs, pour les points de passage frontaliers prioritaires entre l’Ukraine et les États membres de l’UE. La Commission a mobilisé 20 millions d’EUR de subventions par l’intermédiaire de l’instrument de politique étrangère, parallèlement à un prêt de 12 millions d’EUR de la BERD.

En Géorgie, l’UE et la BEI ont continué d’investir dans l’autoroute est-ouest, en mettant l’accent sur les «points noirs», qui sont des tronçons de la route où le nombre d’accidents de la route et de décès est particulièrement élevé. L’UE et la BEI continueront de soutenir le développement de ce corridor crucial pour un montant total de 446 millions d’EUR (dont 16,8 millions d’EUR sous forme de subventions). À l’appui de l’initiative phare nº 2 en Géorgie, l’UE a également lancé une étude de faisabilité complète afin d’évaluer la viabilité commerciale de lignes de fret de marchandises et de transport de voyageurs supplémentaires pour relier la Géorgie à la Bulgarie par la mer Noire.

En novembre 2022, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont participé en tant qu’observateurs aux organes de la Communauté des transports. Cela apportera des avantages concrets aux pays en ce qui concerne la mise en œuvre de l’acquis de l’UE dans le domaine des transports et le développement du réseau RTE-T indicatif sur leurs territoires, ainsi que l’échange de bonnes pratiques avec les partenaires régionaux des Balkans occidentaux et les États membres de l’UE. Le secrétariat permanent du traité instituant la Communauté des transports (TCT) a déjà commencé à dialoguer avec les participants observateurs à différents niveaux afin de leur présenter les travaux de la Communauté des transports, de les associer aux travaux des comités techniques du TCT et de lancer les travaux sur certains des principaux objectifs du TCT (tels que les plans d’action dans les domaines du rail, de la route, de la sécurité routière, de la facilitation des transports, du transport par voie d’eau et de la multimodalité).

La Moldavie et l’Ukraine se sont associées au mécanisme pour l’interconnexion en Europe respectivement en mai et juin 2023, ce qui devrait mener à une coopération renforcée dans le secteur des transports et soutenir la mise en œuvre du RTE-T étendu.

Faciliter l’accès au financement pour les PME

Depuis le lancement du PEI, l’UE soutient activement les efforts déployés par ses partenaires orientaux pour relancer leur économie après deux années très difficiles de confinement et de perturbation des échanges en raison de la pandémie de COVID-19. L’UE a accordé une attention particulière aux besoins de financement des MPME en mobilisant 1,5 milliard d’EUR de lignes de crédit et de services de conseil aux entreprises afin de les aider à relancer leur activité, à récupérer des parts de marché perdues et à numériser et moderniser leurs activités. Les lignes de crédit soutenues par l’UE offrent de meilleures conditions d’emprunt aux MPME, notamment en proposant des échéances plus longues, des exigences réduites en matière de garanties, une assistance technique sur mesure et des incitations à l’investissement. L’UE, en coopération avec BGK, a fourni à l’Ukraine une garantie de 10 millions d’EUR afin de permettre un renouvellement des prêts aux PME qui ne seraient pas éligibles à de nouveaux financements en raison des risques liés à la guerre en cours.

Facilitation des échanges

En octobre 2022, l’UE a lancé le Trade Helpdesk du Partenariat oriental, qui vise à faciliter l’accès des entreprises aux informations liées au commerce. Le Helpdesk est un portail en ligne qui donne un accès détaillé aux informations sur le marché (réglementations applicables en matière d’exportation et d’importation, mesures tarifaires et non tarifaires, droits, taxes, procédures, etc.), aux statistiques commerciales et aux informations analytiques sur le potentiel des marchés nationaux de l’UE et du Partenariat oriental. Des enquêtes sur les mesures non tarifaires (réglementaires, procédurales) ont été réalisées dans chaque pays afin de recenser les obstacles au commerce des biens et des services et de formuler des recommandations pour les surmonter.

Mise en œuvre de EU4Business: le projet «Connecting Companies» s’est poursuivi en 2022 et début 2023. Ce projet vise à promouvoir les relations commerciales et les partenariats commerciaux dans les pays du partenariat oriental en jetant des ponts entre les PME et les organisations de soutien aux entreprises dans l’UE et leurs homologues du partenariat oriental. Un programme de mobilité a été mis en place pour permettre des échanges entre les PME et les organisations de soutien aux entreprises des deux régions.

Énergie durable et décarbonation des économies

Depuis le lancement du PEI, des progrès significatifs ont été accomplis dans le domaine crucial de l’énergie durable, où 1,6 milliard d’EUR d’investissements ont déjà été mobilisés pour l’ensemble de la région du partenariat oriental.

En 2022, le programme EU4Energy a continué d’aider l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie à mettre en place leurs cadres juridiques et réglementaires en matière d’énergie. Le programme a également aidé les partenaires orientaux à créer un environnement propice au développement des énergies renouvelables et des bouquets énergétiques plus écologiques. Le programme a joué un rôle central en aidant l’Ukraine et la Moldavie dans le processus de post-synchronisation du réseau européen des gestionnaires de réseau de transport. Il a également soutenu l’Ukraine dans le processus en cours de reconstruction de son système énergétique, contribuant ainsi à la sécurité de l’approvisionnement dans la région.

La coopération avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) s’est poursuivie. L’objectif était de recenser les conditions et les obstacles au développement et à l’intégration des sources d’énergie renouvelables dans les pays du partenariat oriental.

En Ukraine, l’initiative phare du Fonds pour l’efficacité énergétique (FEE) soutenue par l’UE (104 millions d’EUR couverts par l’UE) a continué de mettre en œuvre avec succès son programme d’investissements en faveur de l’efficacité énergétique dans les immeubles à appartements. À la fin du mois de mars 2023, le FEE concernait près de 80 000 ménages, avec 261 projets entièrement ou partiellement achevés dans des immeubles à appartements (plus de 80 % d’entre eux étaient des rénovations en profondeur). En 2022, le FEE a mis en place un nouveau programme de «restauration», qui soutient la réparation rapide de bâtiments résidentiels non structurellement endommagés par la guerre.

Dans le cadre du partenariat pour la promotion de l’efficacité énergétique et de l’environnement en Europe orientale (E5P), l’UE a cofinancé plusieurs projets menés par la BERD dans le domaine de l’efficacité énergétique et du chauffage urbain en Ukraine. Les projets de réhabilitation du chauffage urbain couvrent Zhytomyr, Ternopil, Lviv, Lutsk et Chernivtsi, avec un budget total d’environ 110 millions d’EUR et une contribution de 48 millions d’EUR sous forme de prêt de la BERD. Des projets d’efficacité énergétique pour les bâtiments publics de Dnipro sont en cours, avec un budget de 39 millions d’EUR, dont une contribution de 20 millions d’EUR sous forme de prêt de la BERD. Un nouveau programme majeur de rénovation des bâtiments publics en Ukraine (jusqu’à 1 000 hôpitaux et écoles) a été lancé en mars 2023 par la BEI avec des subventions de l’UE et du programme E5P. Il couvrira désormais également les aspects non liés à l’efficacité énergétique, tels que les abris antiaériens, l’amélioration des mesures de sécurité incendie et l’amélioration de l’accès des personnes handicapées. Un axe de travail important, qui a débuté en 2022 et est toujours en cours, comprend deux programmes d’aide d’urgence financés par l’UE en matière de logement pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays.

En Moldavie, le programme d’efficacité énergétique a été signé en 2022 (financé par une subvention de 15 millions d’EUR et deux prêts de 30 millions d’EUR de la BERD et de la BEI). Il s’agit de la première initiative nationale en matière d’efficacité énergétique en Moldavie. Les principales catégories de bâtiments visés par le programme sont les bâtiments publics appartenant à l’État et/ou aux municipalités. L’investissement total est estimé à environ 94 millions d’EUR. Financé dans le cadre du programme E5P, le programme pour l’efficacité énergétique des bâtiments publics de Chişinău est entré dans sa deuxième phase de mise en œuvre et vise à rénover 119 bâtiments publics. La phase 1 du chauffage urbain de Balti (budget total de 11 millions d’EUR, prêt de la BERD de 7 millions d’EUR) a été achevée et la phase 2 démarre (budget total de 18 millions d’EUR, prêt de la BERD de 14 millions d’EUR).

En Géorgie, un projet de jumelage avec la commission de réglementation de l’énergie, mis en œuvre par un consortium dirigé par l’Autriche et l’Allemagne, a pris fin en avril 2023. Il couvrait des activités visant à promouvoir le développement du marché de l’énergie, y compris la promotion du rôle du régulateur national géorgien de l’énergie et de l’approvisionnement en eau dans la régulation du marché, l’intégration des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Au cours de la période 2021-2022, l’UE a fourni une aide de 135 millions d’EUR à la Moldavie afin d’aider les segments les plus vulnérables de la population à faire face à la hausse des coûts de l’énergie et de soutenir la reprise socio-économique à long terme, la sécurité énergétique et la transition énergétique du pays. Le Fonds de soutien à l’Ukraine dans le domaine de l’énergie, géré par le secrétariat de la Communauté de l’énergie et coprésidé par la Commission européenne, a financé la fourniture d’équipements de gaz avancés pour une valeur de près de 7,6 millions d’EUR au gestionnaire de réseau de transport de gaz de l’Ukraine pour la remise en état des installations endommagées et de celles qui se trouvent dans les territoires libérés.

En Géorgie, dans le cadre du programme E5P, un projet d’efficacité énergétique pour les écoles dans les zones montagneuses (subvention de 2,6 millions d’EUR) a été mis en œuvre. Un programme parallèle visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments publics, soutenu par une subvention de 13 millions d’EUR de l’UE, est mis en œuvre par la KfW et la BERD.

Le centre de financement et de transfert de technologies climatiques — volet «EU4Climate», géré par la BERD, aide les PME et les entreprises de taille intermédiaire à réduire leur incidence sur l’environnement ainsi que leurs frais de consommation d’énergie et d’eau en adoptant des technologies innovantes et vertes.

L’actuel programme EU4Climate a aidé les pays partenaires à améliorer les politiques en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à celui-ci et à progresser vers une économie à faibles émissions et résiliente au changement climatique, conformément à l’accord de Paris. Un nouveau projet avec l’Agence européenne pour l’environnement en tant que partenaire de mise en œuvre a été lancé pour aider la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine à mettre en place un système de gouvernance efficace pour l’action pour le climat.

Gestion des ressources naturelles, climat et environnement

En 2022, les investissements dans l’économie circulaire ont bénéficié de financements débloqués grâce au soutien aux PME. Cela s’est accompagné d’un appui réglementaire et de services de conseil aux entreprises, principalement fournis dans le cadre du programme EU4Environment. En Ukraine, l’UE a continué de soutenir la création de régimes de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour différents flux de déchets. En outre, des cartes des déchets industriels ont été finalisées pour des régions de Géorgie et d’Ukraine. En Moldavie, les évaluations de préfaisabilité pour la transformation de la zone d’activité économique libre «Valkanes» et du parc industriel «Tracom» en parcs éco-industriels ont été menées à bien. En Moldavie, une évaluation des mécanismes existants de responsabilité élargie des producteurs a été achevée et des recommandations stratégiques ont été formulées. Il s’agissait notamment de recommandations visant à améliorer le cadre juridique relatif à la mise en œuvre de la responsabilité élargie des producteurs pour les déchets d’équipements électriques et électroniques et les déchets de batteries. En ce qui concerne le soutien réglementaire, la Géorgie a reçu une aide pour mettre à jour sa stratégie nationale en matière de déchets pour la période 2016-2030 et élaborer un nouveau plan national de gestion des déchets pour la période 2022-2026. Le gouvernement a adopté ces documents en août 2022. Ils comprennent des objectifs actualisés, abordent les questions liées aux déchets biodégradables et dangereux et définissent les exigences applicables aux régimes de responsabilité élargie des producteurs.

En ce qui concerne le soutien consultatif, des évaluations de l’éco-innovation et des feuilles de route ont été élaborées pour cinq PME des secteurs du vin et de l’habillement en Moldavie grâce à la coopération avec l’Organisation pour le développement de l’entrepreneuriat. Huit PME géorgiennes des secteurs de l’agriculture et de l’hôtellerie ont bénéficié d’un soutien consultatif similaire. Les produits de trois entreprises ukrainiennes et de cinq entreprises géorgiennes axées sur l’exportation sont actuellement évalués à l’aide de la méthode de l’empreinte environnementale des produits.

Les infrastructures dans le domaine de l’eau en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie souffrent d’un manque chronique d’investissements en capital, d’entretien et de réparation. Le PEI vise donc à améliorer encore l’approvisionnement en eau et l’assainissement et à contribuer à la mise en pratique des plans de gestion des bassins hydrographiques. Plusieurs projets d’investissement sont en cours en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie avec le soutien de l’UE. Dans le contexte de la guerre d’agression menée par la Russie, le financement de l’UE a aidé 6,9 millions de personnes en Ukraine à retrouver un accès à l’eau potable. L’UE a mobilisé des fonds pour investir dans les infrastructures de distribution d’eau en coopération avec plusieurs institutions financières internationales, dont l’AFD, la BEI, la BERD, la KfW et la NEFCO.

Afin de fournir un appui technique à la réforme et aux investissements dans le secteur de l’eau, la mise en œuvre du programme EU4Environment – Water and Data a été lancée début 2022 et a produit ses premiers résultats. Le processus des dialogues politiques nationaux sur l’eau a été relancé dans tous les pays partenaires. Dans le cadre du programme, l’élaboration de nouveaux plans de gestion de bassins hydrographiques a été lancée en Géorgie et les travaux sur le plan de gestion du bassin hydrographique du Dniepr en Ukraine se sont poursuivis. L’aide à la détermination des investissements dans la sylviculture, la biodiversité et la protection de la nature en est à sa phase initiale. Toutefois, l’Ukraine et la Moldavie ont réalisé des avancées dans ce domaine grâce à leur adhésion au programme LIFE de l’UE.

Le soutien à l’identification des investissements dans la sylviculture et les zones protégées est en phase de démarrage.

Infrastructures et services numériques

Dans le cadre du PEI, l’UE s’est engagée à mobiliser jusqu’à 1,5 milliard d’EUR d’investissements publics et privés pour soutenir la transformation numérique de la région conformément aux normes de l’UE. Le plan prévoit également un ensemble d’initiatives phares liées à la connectivité numérique, qui ont été définies conjointement comme des priorités d’investissement avec les partenaires orientaux. Ces projets alimentent la stratégie «Global Gateway» au sens large. 

Depuis le lancement du PEI, l’UE a travaillé activement avec les institutions financières européennes et internationales, les États membres de l’UE et le secteur privé pour soutenir des projets numériques dans la région. Il s’agit notamment de déployer un internet rapide et abordable dans les zones rurales de Géorgie et de préparer les travaux préliminaires à la construction d’un câble numérique reliant l’UE à la Géorgie et à la région du Caucase du Sud par la mer Noire. La participation de l’UE à ces projets a été essentielle pour garantir leur conformité avec les normes numériques de l’UE, en particulier en ce qui concerne la cybersécurité (boîte à outils 5G) et le libre accès à l’internet.

Dans le domaine de l’économie numérique, dans le cadre de l’initiative EU4Digital, neuf activités pilotes ont été mises en œuvre entre les États membres de l’UE et l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie sur le commerce électronique, les douanes électroniques et la signature électronique afin d’améliorer l’accès au marché unique numérique de l’Union européenne. La Commission a facilité la conclusion d’accords volontaires d’itinérance entre les opérateurs de télécommunications de l’UE, d’Ukraine et de Moldavie, procurant ainsi des avantages concrets aux citoyens et aux entreprises.

Des stratégies nationales en matière de haut débit ont été élaborées en Moldavie et en Géorgie pour faciliter les investissements dans l’internet à haut débit et abordable dans la région. Il s’agissait notamment d’un co-investissement de 70 millions d’EUR de la BEI et de la Banque mondiale en Géorgie en vue du déploiement du haut débit dans les communautés rurales. Le prix de la connectivité internationale pour les établissements de recherche et d’enseignement a diminué de 70 % ces dernières années. En outre, deux autoroutes numériques ultrarapides (jusqu’à 400 Gbps) ont été mises en place entre l’UE, la Moldavie et l’Ukraine afin de faciliter la coopération en matière de recherche et d’innovation, y compris la participation à Horizon Europe.

En Ukraine, les fonds supplémentaires mobilisés depuis le début de l’agression russe ont soutenu la transformation numérique résiliente du pays, y compris l’interopérabilité des registres, l’identité électronique alignée sur les normes de l’UE et les sauvegardes de données. L’aide contribue également à aligner la législation ukrainienne sur l’acquis de l’UE en matière de télécommunications en itinérance afin que le pays puisse s’intégrer dans l’espace d’itinérance aux tarifs nationaux de l’Union.

Santé et systèmes de santé

En Moldavie, un projet de déploiement de vaccins UE-Organisation mondiale de la santé (OMS) a fourni un soutien technique au ministère de la santé et à d’autres parties prenantes pour l’élaboration de plans de fourniture de services de vaccination, de plans d’urgence nationaux en matière d’immunisation et d’une évaluation des risques dans le contexte de l’accueil des réfugiés dans le pays. Des ressources ont été affectées à l’achat d’équipements de la chaîne du froid et de matériel informatique. Il s’agissait notamment d’ordinateurs et d’équipements pour les entrepôts nationaux et de 10 entrepôts régionaux de vaccins, ainsi que de 15 véhicules pour des visites de surveillance complémentaires de la part de l’Agence nationale de santé publique. L’UE a soutenu des campagnes de communication dans 10 des 37 districts ayant la couverture vaccinale la plus faible.

En Géorgie, une assistance technique ciblée a été fournie pour élaborer un protocole de recherche qualitative formative sur l’immunisation et un programme de formation intégré pour le personnel de santé en matière d’immunisation de routine et de vaccination contre la COVID-19. Le projet UE-OMS a également fourni des équipements de la chaîne du froid afin de renforcer les infrastructures de stockage des vaccins aux niveaux national et local.

Capital humain

Le soutien à la réforme de l’éducation, y compris l’enseignement primaire, supérieur et professionnel, la formation professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie, est une priorité essentielle du PEI. La fourniture de possibilités d’échanges de jeunes et d’étudiants (par exemple dans le cadre d’Erasmus+) et le renforcement des investissements dans les capacités de recherche sont des éléments essentiels du soutien apporté par le PEI au développement du capital humain.

En ce qui concerne les échanges d’étudiants, 3 507 étudiants ukrainiens, moldaves et géorgiens ont pu étudier dans des universités de l’UE en 2022, et 429 étudiants ont pu étudier dans une des universités de ces trois pays. Au total, 2 504 membres du personnel universitaire ont pu passer du temps dans une autre université européenne, tandis que 1 864 membres du personnel universitaire ont passé du temps dans l’une des universités de ces trois pays.

En Ukraine, l’UE apporte depuis longtemps une aide au secteur de l’éducation, répartie approximativement en quatre domaines: soutien à l’enseignement primaire/secondaire et à la réforme de la «nouvelle école ukrainienne» (2 millions d’EUR); soutien aux réformes de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) (16 millions d’EUR au titre de l’assistance technique) et à la rénovation (21 millions d’EUR); et soutien à l’enseignement supérieur au moyen de subventions accordées aux universités déplacées en 2014 en raison de l’agression russe dans l’est de l’Ukraine (diverses subventions, 10 millions d’EUR).

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a entraîné un réajustement du soutien existant et des priorités supplémentaires afin de permettre une aide d’urgence (par exemple, des groupes électrogènes pour les écoles d’EFP). En outre, l’UE: i) a réhabilité des installations scolaires – 66 millions d’EUR d’appui budgétaire (ainsi que 34 millions d’EUR dans le cadre de projets gérés par la Commission européenne); ii) a procédé à l’achat de bus scolaires (14 millions d’EUR); et iii) dans le cadre de la phase II de «U-LEAD with Europe», réhabilitation des écoles locales en faveur de la résilience, a fourni 5 millions d’EUR pour faire des municipalités touchées par la guerre des fournisseurs résilients de services publics locaux, en particulier d’éducation, afin d’atténuer les conséquences locales de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine.

En 2022, l’UE a alloué 12 millions d’EUR en faveur de l’éducation et de l’emploi en Moldavie, dont 10 millions d’EUR ont été consacrés à l’éducation afin d’améliorer la qualité et la pertinence des possibilités d’éducation et d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. L’autre montant de 2 millions d’EUR visait à améliorer le cadre juridique, les politiques et la capacité d’amélioration de l’accès au marché du travail et à assurer de meilleures conditions de travail dans le pays.

En Géorgie, le programme de développement des compétences et de mise en adéquation des besoins du marché du travail (48,5 millions d’EUR) vise à soutenir le renforcement des compétences afin de répondre aux besoins du secteur privé en améliorant la qualité de l’EFP. En 2022, 7 millions d’EUR ont été décaissés au titre du volet «appui budgétaire» de ce programme. Des progrès particuliers ont été accomplis avec l’introduction d’une nouvelle méthodologie pour le développement des certifications de l’EFP afin de rapprocher le système géorgien des normes européennes et internationales. 

Indices

Indicateurs de tierces parties relatifs à la situation de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’état de droit dans les pays candidats et candidats potentiels 6

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

Nations in Transit 2023 – Democracy Scores, Freedom House

https://freedomhouse.org/countries/nations-transit/scores

Note totale: 46/100

(2022: 46/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 37/100

(2022: 38/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 38/100

(2022: 38/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 48/100

(2022: 47/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 46/100

(2022: 47/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 46/100

(2022: 46/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

s.o.

Note totale: 34/100

(2022: 35/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 36/100

(2022: 35/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Note totale: 39/100

(2022: 39/100)

Statut: régime en transition ou hybride

(2022: régime en transition ou hybride)

Freedom in the World 2023 – Global Freedom Score, Freedom House

https://freedomhouse.org/countries/freedom-world/scores

Note totale: 67/100

(2022: 67/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 52/100

(2022: 53/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 60/100

(2022: 56/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 68/100

(2022: 67/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 67/100

(2022: 67/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 60/100

(2022: 62/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 32/100

(2022: 32/100)

Statut: non libre

(2022: non libre)

Note totale: 58/100

(2022: 58/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 62/100

(2022: 62/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Note totale: 50/100

(2022: 61/100)

Statut: partiellement libre

(2022: partiellement libre)

Democracy Index 2022 – The Economist Intelligence Unit

https://www.eiu.com/n/campaigns/democracy-index-2022/  

Note globale: 6,41/10

(2021: 6,11/10)

Rang: 64/167

(2021: 68/167)

Type de régime: démocratie défaillante

(2021: démocratie défaillante)

Note globale: 5,00/10

(2021: 5,04/10)

Rang: 97/167

(2021: 95/167)

Type de régime: régime hybride

(2021: régime hybride)

s.o.

Note globale: 6,10/10

(2021: 6,03/10)

Rang: 72/167

(2021: 73/167)

Type de régime: démocratie défaillante

(2021: démocratie défaillante)

Note globale: 6,45/10

(2021: 6,02/10)

Rang: 61/167

(2021: 74/167)

Type de régime: démocratie défaillante

(2021: démocratie défaillante)

Note globale: 6,33/10

(2021: 6,36/10)

Rang: 68/167

(2021: 63/167)

Type de régime: démocratie défaillante

(2021: démocratie défaillante)

Note globale: 4,35/10

(2021: 4,35/10)

Rang: 103/167

(2021: 103/167)

Type de régime: régime hybride

(2021: régime hybride)

Note globale: 5,20/10

(2021: 5,12/10)

Rang: 90/167

(2021: 91/167)

Type de régime: régime hybride

(2021: régime hybride)

Note globale: 6,23/10

(2021: 6,10/10)

Rang: 69/167

(2021: 69/167)

Type de régime: démocratie défaillante

(2021: démocratie défaillante)

Note globale: 5,42/10

(2021: 5,57/10)

Rang: 87/167

(2021: 86/167)

Type de régime: régime hybride

(2021: régime hybride)

Classement mondial de la liberté de la presse 2023 – Reporters sans frontières

https://rsf.org/fr/classement

Note globale: 57,86/100

(2022: 56,41/100)

Rang: 96/180

(2022: 103/180)

Note globale: 65,43/100

(2022: 65,64/100)

Rang: 64/180

(2022: 67/180)

Note globale: 68,38/100

(2022: 67,00/100)

Rang: 56/180

(2022: 61/180)

Note globale: 74,35/100

(2022: 68,44/100)

Rang: 38/180

(2022: 57/180)

Note globale: 74,28/100

(2022: 66,54/100)

Rang: 39/180

(2022: 63/180)

Note globale: 59,16/100

(2022: 61,51/100)

Rang: 91/180

(2022: 79/180)

Note globale: 33,97/100

(2022: 41,25/100)

Rang: 165/180

(2022: 149/180)

Note globale: 61,69/100

(2022: 59,30/100)

Rang: 77/180

(2022: 89/180)

Note globale: 77,62/100

(2022: 73,47/100)

Rang: 28/180

(2022: 40/180)

Note globale: 61,19/100

(2022: 55,76/100)

Rang: 79/180

(2022: 106/180)

Rule of Law Index 2022 – World Justice Project

https://worldjusticeproject.org/rule-of-law-index/global/2022/

Note globale: 0,49/1

(2021: 0,49/1)

Rang mondial: 87/140

(2021: 83/139)

Note globale: 0,52/1

(2021: 0,52/1)

Rang mondial: 70/140

(2021: 72/139)

Note globale: 0,56/1

(2021: 0,55/1)

Rang mondial: 57/140

(2021: 60/139)

Note globale: 0,53/1

(2021: 0,53/1)

Rang mondial: 63/140

(2021: 64/139)

s.o.

Note globale: 0,49/1

(2021: 0,49/1)

Rang mondial: 83/140

(2021: 81/139)

Note globale: 0,42/1

(2021: 0,42/1)

Rang mondial: 116/140

(2021: 117/139)

Note globale: 0,60/1

(2021: 0,61/1)

Rang mondial: 49/140

(2021: 49/139)

Note globale: 0,52/1

(2021: 0,51/1)

Rang mondial: 68/140

(2021: 73/139)

Note globale: 0,50/1

(2021: 0,51/1)

Rang mondial: 76/140

(2021: 74/139)

Indicateurs mondiaux de gouvernance 2022 – État de droit, Groupe de la Banque mondiale

http://info.worldbank.org/governance/wgi/  

Rang centile: 47,17/100

Rang centile: 41,5/100

Rang centile: 39,62/100

Rang centile: 50,00/100

Rang centile: 48,58/100

Rang centile: 49,06/100

Rang centile: 36,79/100

Rang centile: 56,60/100

Rang centile:

41,98/100

Rang centile:

18,87/100

Indicateurs mondiaux de gouvernance 2022 – Efficacité de la gouvernance, Groupe de la Banque mondiale

http://info.worldbank.org/governance/wgi/  

Rang centile: 56,60/100

Rang centile: 12,74/100

Rang centile: 44,34/100

Rang centile: 49,53/100

Rang centile: 51,42/100

Rang centile: 57,08/100

Rang centile:

43,87/100

Rang centile: 72,64/100

Rang centile: 40,57/100

Rang centile: 33,02/100

Indicateurs mondiaux de gouvernance 2022 – Contrôle de la corruption, Groupe de la Banque mondiale

http://info.worldbank.org/governance/wgi/

Rang centile: 38,68/100

Rang centile: 25,94/100

Rang centile: 47,17/100

Rang centile: 43,87/100

Rang centile: 50,94/100

Rang centile: 35,38/100

Rang centile: 34,91/100

Rang centile: 72,17/100

Rang centile: 42,92/100

Rang centile: 29,25/100

Corruption Perceptions Index 2022 – Transparency International

https://www.transparency.org/en/cpi/2022  

Note: 36/100

(2021: 35/100)

Rang: 101/180

(2021: 110/180)

Note: 34/100

(2021: 35/100)

Rang: 110/180

(2021: 110/180)

Note: 41/100

(2021: 39/100)

Rang: 84/180

(2021: 87/180)

Note: 40/100

(2021: 39/100)

Rang: 85/180

(2021: 87/180)

Note: 45/100

(2021: 46/100)

Rang: 65/180

(2021: 64/180)

Note: 36/100

(2021: 38/100)

Rang: 101/180

(2021: 96/180)

Note: 36/100

(2021: 38/100)

Rang: 101/180

(2021: 96/180)

Note: 56/100

(2021: 55/100)

Rang: 41/180

(2021: 45/180)

Note: 39/100

(2021: 36/100)

Rang: 91/180

(2021: 105/180)

Note: 33/100

(2021: 32/100)

Rang: 116/180

(2021: 122/180)



DONNÉES STATISTIQUES (au 31/08/2023), partie 1 (Albanie – Monténégro)

Démographie

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Population totale (en milliers d’habitants)

2 846 s

2 830 s

:

:

1 782 s

1 798 s

2 076 s

2 069 s

622 s

621 s

447 485 s

447 001 bps

Part de la population totale âgée de 15 à 64 ans (%)

68,4 s

68,2 s

:

:

67,1 s

67,3 s

69,3 s

69,1 s

66,5 s

66,2 s

64,3 ps

64,1 bps

Taux brut d’accroissement naturel de la population (par millier d’habitants)

0,2

- 1,2

:

:

7,4 ep

:

- 3,2

- 5,1

- 0,3

- 3,4

- 2,5 ep

- 2,7 ep

Espérance de vie à la naissance des hommes (en années)

75,2

73,6

:

:

:

:

72,2

71,1 b

73,2

70,8

77,5 ep

77,2 bep

Espérance de vie à la naissance des femmes (en années)

79,6

77,7

:

:

:

:

76,7

75,5 b

78,8

77,0

83,2 ep

82,9 bep

Marché du travail

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Taux d’activité économique de la tranche d’âge des 20-64 ans: proportion de la population âgée de 20 à 64 ans qui est économiquement active (%)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

75,3 ew

75,1 ew

62,3 bw

63,4 bw

42,9 w

43,9 w

70,5

70,5 w

67,2

64,7 w

77,6

78,4 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

83,9 ew

84,2 ew

75,4 bw

76,7 bw

63,0 w

63,8 w

82,5

83,2 w

74,6

71,7 w

83,6

84,0 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

66,9 ew

66,3 ew

49,1 bw

50,0 bw

23,1 w

24,4 w

58,2

57,4 w

59,9

57,8 w

71,7

72,9 b

Taux d’emploi des 20-64 ans (en % de la population)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

66,3 ew

66,3 ew

52,5 bw

52,6 bw

32,3 w

35,1 w

59,1

59,5 w

55,2

54,2 w

72,2

73,1 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

74,0 ew

74,6 ew

64,9 bw

66,0 bw

48,8 w

51,9 w

68,9

69,5 w

61,7

59,8 w

78,0

78,5 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

58,8 ew

58,3 ew

40,0 bw

39,1 bw

16,0 w

18,5 w

49,0

49,2 w

48,8

48,7 w

66,5

67,6 b

Jeunes de 15 à 24 ans ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation, en % de la population de la même tranche d’âge

1) 2) 8) 5) 4) 9)

26,6 w

24,0 w

21,6 w

19,9 w

33,6 w

32,1 w

19,6

17,9 w

21,1

20,2 w

11,1

10,8 b



Marché du travail, suite

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Jeunes de 15 à 29 ans ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation, en % de la population de la même tranche d’âge

1) 2) 8) 5) 4) 9)

27,9 w

26,1 w

25,9 w

25,1 w

40,4 w

36,6 w

26,2

24,3 w

26,6

26,5 w

13,8

13,1 b

Emploi par grand secteur d’activité

Agriculture, sylviculture et pêche (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

36,1 ew

33,8 ew

12,0 bw

9,4 bw

4,8 w

2,8 w

12,0 s

11,5 w

7,5 s

6,4 w

4,3 s

3,8 bs

Industrie (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

13,4 ew

13,8 ew

23,9 bw

24,4 bw

16,3 w

14,8 w

23,9 s

23,9 w

10,1 s

10,2 w

18,2 s

18,0 bs

Construction (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

7,0 ew

8,1 ew

9,5 bw

9,1 bw

11,1 w

10,5 w

6,9 s

6,8 w

8,3 s

6,7 w

6,6 s

6,6 bs

Services (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

43,5 ew

44,3 ew

54,7 bw

57,0 bw

67,9 w

71,9 w

57,1 s

57,7 w

73,5 s

76,7 w

70,1 s

70,9 bs

Nombre d’actifs occupés dans le secteur public, en part de l’emploi total, personnes âgées de 20 à 64 ans (en %)

11) 12) 13) 5) 4)

15,5 ew

16,3 ew

19,1 bw

19,8 bw

28,7 w

28,3 w

24,4 w

25,6 w

30,5 w

32,7 w

:

:

Nombre d’actifs occupés dans le secteur privé, en part de l’emploi total, personnes âgées de 20 à 64 ans (en %)

14) 1) 13) 2) 5)

84,5 ew

83,7 ew

80,9 bw

80,2 bw

71,3 w

71,7 w

75,6 w

74,4 w

65,6 w

63,7 w

:

:

Taux de chômage (en % des forces de travail)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

11,8 ew

11,6 ew

15,9 bw

17,4 bw

25,8 w

20,6 w

16,4

15,7 w

17,9

16,6 w

7,1

7,1 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

11,6 ew

11,4 ew

14,2 bw

14,4 bw

23,4 w

18,9 w

16,7

16,4 w

17,5

17,1 w

6,8

6,8 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

12,0 ew

11,8 ew

18,6 bw

22,0 bw

32,2 w

24,9 w

15,9

14,6 w

18,4

15,9 w

7,4

7,4 b

Jeunes, de 15 à 24 ans

1) 2) 3) 4) 5) 6)

26,5 ew

27,1 ew

36,6 bw

38,3 bw

49,1 w

38,0 w

35,7

36,4 w

36,0

37,1 w

16,8

16,7 b

Longue durée (>12 mois)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

7,0 ew

7,3 ew

11,9 bw

13,7 bw

18,4 w

14,5 w

12,4

12,5 w

13,4

11,0 w

2,5

2,8

Salaires et traitements nominaux mensuels moyens (en EUR)

17) 18) 19) 20) 21) 6)

434 sw

474 sw

489 sw

510 sw

466 sw

484 sw

441 sw

466 sw

524 sw

532 sw

:

:



Enseignement

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation: proportion de la population âgée de 18 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur et qui ne poursuit ni études ni formation (en %)

1) 2) 8) 5) 4)

15,6 w

17,4 w

4,7 w

4,7 w

7,8 w

7,0 w

5,7

4,6 w

3,6

6,7 w

9,9

9,8 b

Dépenses publiques pour l’éducation par rapport au PIB (en %)

6) 22) 23)

3,3 psw

3,1 sw

4,3 sw

:

4,6 sw

4,3 sw

:

:

:

:

5,0 d

:

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 24)

17,9 w

17,2 w

5,8 bw

6,1 bw

10,2 w

9,8 w

6,1

4,9 w

:

2,8 w

15,7

15,6 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

18,5 w

18,4 w

5,8 bw

6,8 bw

9,1 w

10,3 w

5,9

4,9 w

:

3,4 w

18,5

18,1 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

17,4 w

16,1 w

5,9 bw

5,3 bw

11,5 w

9,4 w

6,2

4,9 w

:

2,2 w

12,9

12,9 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

51,5 w

56,3 w

84,2 bw

84,5 bw

78,8 w

75,6 w

85,2

88,8 w

83,3

85,2 w

66,8

65,7 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

60,2 w

65,0 w

86,1 bw

86,5 bw

83,1 w

78,4 w

89,0

91,8 w

85,7

87,6 w

67,5

66,3 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

42,4 w

48,1 w

82,3 bw

82,4 bw

73,8 w

72,6 w

81,1

85,7 w

80,6

82,6 w

66,0

65,1 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

33,2 ew

32,1 ew

28,4 bw

28,8 bw

29,1 w

32,3 w

39,7

36,9 w

38,4

39,0 w

41,1

41,9 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

26,7 ew

25,4 ew

23,2 bw

23,9 bw

28,1 w

30,8 w

34,3

31,8 w

35,1

34,9 w

36,0

36,6 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

40,0 ew

39,3 ew

34,0 bw

34,0 bw

30,3 w

34,0 w

45,3

42,3 w

41,7

43,0 w

46,2

47,2 b



Comptes nationaux

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Produit intérieur brut

En prix courants (en Mio EUR)

6) 23)

13 310

15 157 p

17 756

19 995

6 772

7 958

10 852

11 688 p

4 186

4 955

13 471 071

14 567 204

Par habitant (en EUR)

6) 23)

4 690

5 390 p

:

:

3 800 s

4 426 s

5 240 e

5 672 sw

6 740

8 000

30 050

32 520

En standards de pouvoir d’achat (SPA) par habitant

9 213

10 296 p

10 200

:

:

:

11 349 e

:

13 436

15 538

30 054

32 524

En standards de pouvoir d’achat (SPA) par habitant, par rapport à la moyenne de l’UE (EU-27 = 100)

30,7

31,7

33,1 s

:

:

:

37,8

:

44,7

47,8

100

100

Taux réel d’accroissement annuel (en volume), par rapport à l’année précédente (en %)

6) 23)

- 3,5 p

:

- 3,0

7,4

- 5,3

10,7

- 4,7

3,9 p

- 15,3

13,0

- 5,6

5,6

Valeur ajoutée brute par grand secteur d’activité

Agriculture, sylviculture et pêche (en %)

6) 23) 25)

21,9

21,1 p

7,0

6,0

8,9

8,6

9,8

8,4 p

9,1

8,0

1,8

1,8

Industrie (en %)

6) 23) 25)

12,8

12,9 p

22,8

24,5

24,1

23,6

19,8

19,6 p

13,5

12,5

19,7

20,0

Construction (en %)

6) 23) 25)

10,2

10,9 p

5,4

5,1

9,3

10,6

6,0

6,3 p

7,3

5,8

5,5

5,5

Services (en %)

6) 23) 25)

55,2 s

55,2 ps

64,7 s

64,3 s

57,7 s

57,2 s

64,3 s

65,8 ps

70,0 s

73,8 s

73,0 s

72,7 s

Balance des paiements

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) (en Mio EUR)

63) 64) 59) 65) 66)

893,6 s

988,8 s

322,2 w

459,8 w

286,6 w

320,4 w

154,7 w

387,5 w

470,5 w

581,6 w

c

- 318 026,0 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) (en % du PIB)

63) 64) 67) 23)

6,71 s

6,52 ps

1,84 sw

2,41 sw

4,23 s

4,03 s

1,45 psw

3,32 ps

11,24 sw

11,74 sw

c

- 2,18 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) par rapport à l’EU-27 (en Mio EUR)

68) 59) 65) 69) 66)

506,8 s

652,5 s

226,3 w

186,8 w

135,6 s

189,1 s

11,1 w

390,0 s

92,9 w

180,1 w

c

- 56 205,8 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) par rapport à l’EU-27 (en % du PIB)

68) 70) 23)

3,81 s

4,30 sp

1,29 sw

0,98 sw

2,00 s

2,38 s

0,10 psw

3,34 sp

2,22 sw

3,64 sw

c

- 0,39 s

Envois de fonds en % du PIB

71) 72) 23)

5,06 s

5,02 ps

7,26 s

7,78 s

14,47 s

14,49 s

3,07 s

2,95 ps

6,26 s

6,82 s

0,15 s

0,14 s



Commerce extérieur de biens

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Part des exportations vers les pays de l’EU-27, en valeur des exportations totales (en %)

26) 27)

74,7 s

72,2 s

72,4 s

72,8 s

34,5 s

31,5 s

77,5 s

77,1 s

37,7 s

31,1 s

:

:

Part des importations des pays de l’EU-27, en valeur des importations totales (en %)

26) 27)

57,9 s

54,4 s

60,8 s

58,9 s

45,8 s

44,3 s

46,3 s

46,2 s

44,2 s

45,7 s

:

:

Balance commerciale (en Mio EUR)

26) 28) 27)

- 2 670

- 3 533

- 3 254

- 3 744

- 2 822

- 3 929

- 1 818

- 2 678

- 1 739

- 2 067

215 288

55 040

Commerce international de biens et de services, par rapport au PIB

Importations (en % du PIB)

6) 23)

37,2

44,7 p

47,9

53,9

53,9

65,2

70,5

82,3 p

61,0

62,2

42,8

46,7

Exportations (en % du PIB)

6) 23)

22,7

31,3 p

34,2

42,2

21,7

33,4

57,8

66,2 p

26,0

42,8

46,4

50,5

Finances publiques

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Excédent (+) / déficit (-) des administrations publiques (%)

29) 30) 31) 23)

- 6,8 w

- 6,8 fw

- 5,3 w

:

- 5,2 w

:

- 8,1 w

:

- 10,7 ew

:

- 6,7

- 4,8

Dette des administrations publiques (%)

32) 29) 33) 31) 34) 23)

72,7 w

76,7 fw

36,6 w

w

21,8 w

:

51,2 w

:

103,1 w

:

90,0

88,0

Indicateurs financiers

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Évolution annuelle des prix à la consommation (en %)

35) 36) 37) 38)

2,2 d

2,3 d

- 1,1 w

2,0 w

0,2 d

3,4 d

1,2 d

3,4 d

- 0,5 d

2,5 d

0,7

2,9

Dette privée, consolidée, par rapport au PIB (en %)

39) 40)

:

:

- 1,2 w

:

:

:

:

:

:

:

:

:

Dette extérieure totale, par rapport au PIB (en %)

41) 42) 43) 44) 23)

64,2 s

64,4 ps

64,3 sw

60,1 sw

37,2 sw

37,4 sw

78,7 s

81,9 ps

221,6 s

191,5 s

:

:

Dette totale en devises étrangères, par rapport au PIB (en %)

45)

66 w

:

:

:

:

:

:

:

17 w

:

:

:

Taux d’intérêt des prêts (un an), par an (en %)

46) 47) 48) 49) 50) 51) 52)

6,05 w

5,91 w

3,05 w

3,20 w

6,21 w

5,96 w

2,00 w

1,75 w

5,84 w

5,66 w

:

:

Taux d’intérêt des dépôts (un an), par an (en %)

46) 53) 48) 54) 55) 50) 56) 57)

0,40 w

0,48 w

0,07 w

0,05 w

1,49 w

1,33 w

0,15 w

0,15 w

0,40 w

0,35 w

:

:

Valeur des avoirs de réserve (y compris l’or) (en Mio EUR)

48) 41) 42) 43) 58) 59)

3 942,4 w

4 972,2 w

7 091,0 w

8 359,1 w

900,8 w

1 100,3 w

3 359,9 w

3 643,3 w

1 738,5 w

1 748,8 w

:

:

Réserves internationales — équivalence en mois d’importations

60) 48) 41) 42) 61) 62)

9,6 sw

17,0 sw

10,0 sw

:

3,0 sw

:

5,3 sw

:

8,2 sw

:

:

:



Entreprises

 Note

Albanie

Bosnie-Herzégovine

Kosovo

Macédoine du Nord

Monténégro

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Indice de la production industrielle (2015 = 100)

73) 74) 75) 76)

89,5 w

113,0 w

96,7

106,2

:

:

102,4

103,9

105,8

110,3

98,5

107,5

Infrastructures

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Densité du réseau ferroviaire (lignes en activité pour 1 000 km²)

77) 78) 79) 80) 81) 82)

7,8 sw

7,8 s

19,9 sw

19,9 sw

30,5 sw

30,5 sw

26,9 s

26,9 s

18,0 s

18,0 s

:

:

Longueur des autoroutes (en kilomètres)

83)

22

25

218

218

137 w

137 w

335

335

z

z

:

:

Énergie

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Importations nettes d’énergie par rapport au PIB

84)

1,7 s

2,7 ps

2,7 s

3,5 s

4,2 s

6,7 s

4,8 s

7,7 ps

2,6 s

4,1 s

1,6 s

2,7 s



DONNÉES STATISTIQUES (au 31/08/2023), partie 2 (Serbie – Ukraine)

Démographie

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Population totale (en milliers d’habitants)

6 927 s

6 872 s

83 155 s

83 614 s

3 717 s

3 729 s

2 640 s

2 597 ps

41 733 s

41 419 s

447 485 s

447 001 bps

Part de la population totale âgée de 15 à 64 ans (%)

64,8 s

64,5 s

67,8 s

67,7 s

64,5 s

64,2 s

:

66,7 ps

67,6 s

67,4 s

64,3 ps

64,1 bps

Taux brut d’accroissement naturel de la population (par millier d’habitants)

- 8,0

- 10,9

:

:

- 1,1

- 3,8

- 3,8 ep

:

- 7,8

- 10,7 e

- 2,5 ep

- 2,7 ep

Espérance de vie à la naissance des hommes (en années)

71,6

70,0

:

:

:

:

:

:

:

:

77,5 ep

77,2 bep

Espérance de vie à la naissance des femmes (en années)

77,5

75,7

:

:

:

:

:

:

:

:

83,2 ep

82,9 bep

Marché du travail

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Taux d’activité économique de la tranche d’âge des 20-64 ans: proportion de la population âgée de 20 à 64 ans qui est économiquement active (%)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

72,5

75,0 b

58,7

61,2 bw

63,2 bw

64,5 w

51,1 w

52,8 w

72,0 w

71,9 w

77,6

78,4 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

79,9

82,6 b

79,8

82,3 bw

74,0 bw

76,2 w

55,5 w

57,8 w

78,4 w

78,2 w

83,6

84,0 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

65,2

67,4 b

37,5

40,0 bw

52,8 bw

53,4 w

47,0 w

48,1 w

66,0 w

66,0 w

71,7

72,9 b

Taux d’emploi des 20-64 ans (en % de la population)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

65,9

66,7 b

51,0

53,9 bw

51,1 bw

50,6 w

49,1 w

51,1 w

65,2 w

64,8 w

72,2

73,1 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

72,9

74,2 b

70,1

73,6 bw

58,7 bw

58,1 w

53,1 w

55,6 w

70,8 w

70,8 w

78,0

78,5 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

58,9

59,3 b

32,0

34,1 bw

43,9 bw

43,5 w

45,5 w

46,9 w

60,0 w

59,3 w

66,5

67,6 b

Jeunes de 15 à 24 ans ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation, en % de la population de la même tranche d’âge

1) 2) 8) 5) 4) 9)

15,9

16,4 b

28,3

24,7 bw

28,5 bw

26,8 w

17,6 w

17,2 w

15,5 w

14,3 w

11,1

10,8 b



Marché du travail, suite

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Jeunes de 15 à 29 ans ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation, en % de la population de la même tranche d’âge

1) 2) 8) 5) 4) 9)

20,0

18,8 b

32,0

28,4 bw

35,1 bw

34,6 w

26,0 w

26,4 w

20,0 w

19,8 w

13,8

13,1 b

Emploi par grand secteur d’activité

Agriculture, sylviculture et pêche (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

14,6 s

15,0 bs

17,6 s

17,2 bw

19,8 bw

18,9 w

21,1 w

21,5 w

14,1 w

14,1 w

4,3 s

3,8 bs

Industrie (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

22,6 s

23,7 bs

20,5 s

21,3 bw

11,4 bw

11,3 w

14,6 w

14,4 w

17,8 w

18,2 w

18,2 s

18,0 bs

Construction (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

5,4 s

6,0 bs

5,7 s

6,2 bw

6,9 bw

7,8 w

7,2 w

7,7 w

7,0 w

7,0 w

6,6 s

6,6 bs

Services (en %)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 10)

57,5 s

55,3 bs

56,2 s

55,3 bw

61,9 bw

62,1 w

57,1 w

56,4 w

61,1 w

60,7 w

70,1 s

70,9 bs

Nombre d’actifs occupés dans le secteur public, en part de l’emploi total, personnes âgées de 20 à 64 ans (en %)

11) 12) 13) 5) 4)

26,4 w

25,8 w

17,7 w

16,9 bw

23,5 bw

24,3 w

29,6 w

28,6 w

:

:

:

:

Nombre d’actifs occupés dans le secteur privé, en part de l’emploi total, personnes âgées de 20 à 64 ans (en %)

14) 1) 13) 2) 5)

73,6 w

74,2 w

82,3 w

83,1 bw

76,5 bw

75,7 w

70,4 w

71,4 w

:

:

:

:

Taux de chômage (en % des forces de travail)

Total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

9,1

11,1 b

13,2

12,0 bw

18,5 bw

20,6 w

3,8 w

3,2 w

9,5 w

9,8 w

7,1

7,1 b

Hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

8,8

10,2 b

12,4

10,7 bw

20,2 bw

22,7 w

4,3 w

3,9 w

9,8 w

9,5 w

6,8

6,8 b

Femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

9,5

12,1 b

14,9

14,8 bw

16,2 bw

17,8 w

3,3 w

2,5 w

9,1 w

10,1 w

7,4

7,4 b

Jeunes, de 15 à 24 ans

1) 2) 3) 4) 5) 6)

26,6

26,4 b

25,1

22,6 bw

39,4 bw

42,9 w

10,9 w

9,2 w

19,3 w

19,1 w

16,8

16,7 b

Longue durée (>12 mois)

1) 2) 3) 4) 5) 6) 15) 16)

4,5

4,9

3,3

3,7 bw

5,8 bw

7,2 w

0,7 w

0,8 w

2,0 w

2,4 w

2,5

2,8

Salaires et traitements nominaux mensuels moyens (en EUR)

17) 18) 19) 20) 21) 6)

706 sw

772 sw

384 sw

256 sw

296 sw

372 sw

376 sw

447 sw

334 sw

453 sw

:

:



Enseignement

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation: proportion de la population âgée de 18 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur et qui ne poursuit ni études ni formation (en %)

1) 2) 8) 5) 4)

5,6

6,3 b

26,7

23,0 bw

8,2 w

7,3 w

16,9 w

19,6 w

:

:

9,9

9,8 b

Dépenses publiques pour l’éducation par rapport au PIB (en %)

6) 22) 23)

3,5 sw

3,3 psw

4,0

3,5 sw

3,8 psw

3,6 sw

:

:

5,4 sw

:

5,0 d

:

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6) 24)

6,4

6,7 b

34,4

29,5 bw

7,9 w

7,3 w

21,2 w

23,3 w

2,9 w

2,7 w

15,7

15,6 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

6,0

7,7 b

36,7

31,6 bw

8,3 w

7,4 w

24,5 w

27,3 w

3,1 w

2,9 w

18,5

18,1 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

6,8

5,7 b

32,2

27,3 bw

7,5 w

7,2 w

18,0 w

19,4 w

2,8 w

2,5 w

12,9

12,9 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

85,4

85,3 b

43,1

47,8 bw

77,3 w

77,2 w

69,4 w

68,2 w

54,9 w

55,2 w

66,8

65,7 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

87,5

86,3 b

45,3

51,1 bw

82,4 w

84,0 w

68,7 w

66,4 w

59,6 w

58,9 w

67,5

66,3 b

Proportion de la population âgée de 20 à 24 ans diplômée de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement post-secondaire non supérieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

83,2

84,1 b

40,8

44,5 bw

71,3 w

70,2 w

70,2 w

69,9 w

50,0 w

51,3 w

66,0

65,1 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, total

1) 2) 3) 4) 5) 6)

33,0

35,3 b

33,1

35,5 bw

38,2 w

35,5 w

31,5 w

31,8 w

57,1 w

58,0 w

41,1

41,9 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, hommes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

27,1

27,7 b

33,9

36,1 bw

33,6 w

32,3 w

24,3 w

28,6 w

49,7 w

51,4 w

36,0

36,6 b

Pourcentage de la population âgée de 30 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur, femmes

1) 2) 3) 4) 5) 6)

39,1

43,2 b

32,2

35,0 bw

42,7 w

38,9 w

38,2 w

34,7 w

64,8 w

64,8 w

46,2

47,2 b



Comptes nationaux

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Produit intérieur brut

En prix courants (en Mio EUR)

6) 23)

46 815

53 329

626 742

689 547

13 871 w

15 732 w

10 116 w

11 569 w

137 133 w

168 710 w

13 471 071

14 567 204

Par habitant (en EUR)

6) 23)

6 790

7 800

7 520

8 190

3 726 w

4 242 w

3 839 w

4 424 w

3 285 w

4 077 w

30 050

32 520

En standards de pouvoir d’achat (SPA) par habitant

12 812

14 349

18 325

20 337

:

:

12 977 w

16 069 w

:

:

30 054

32 524

En standards de pouvoir d’achat (SPA) par habitant, par rapport à la moyenne de l’UE (EU-27 = 100)

42,6

44,2

61,0

62,7

:

:

:

:

:

:

100

100

Taux réel d’accroissement annuel (en volume), par rapport à l’année précédente (en %)

6) 23)

- 0,9

7,5

1,9

11,4

- 6,8 w

10,5 w

- 8,3 w

13,9 w

- 3,8 w

3,4 w

- 5,6

5,6

Valeur ajoutée brute par grand secteur d’activité

Agriculture, sylviculture et pêche (en %)

6) 23) 25)

7,6

7,6

7,5

6,2

8,3 w

7,4 w

10,8 w

12,3 w

10,8 w

12,7 w

1,8

1,8

Industrie (en %)

6) 23) 25)

23,4

23,0

25,6

29,1

15,5 w

17,0 w

15,2 w

14,7 w

20,9 w

23,8 w

19,7

20,0

Construction (en %)

6) 23) 25)

6,6

7,3

5,9

5,7

8,7 w

7,5 w

11,5 w

9,3 w

3,3 w

3,2 w

5,5

5,5

Services (en %)

6) 23) 25)

62,4 s

62,2 s

61,0 s

59,1 s

67,5 w

68,1 w

62,5 w

63,6 w

65,0 w

60,3 w

73,0 s

72,7 s

Balance des paiements

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) (en Mio EUR)

63) 64) 59) 65) 66)

2 938,5 w

3 656,9 w

3 942,6 s

5 832,2 s

498,7 w

783,6 w

133,4 w

322,7 w

- 50,8 w

6 351,5 w

c

- 318 026,0 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) (en % du PIB)

63) 64) 67) 23)

c

6,86 s

0,63 s

0,85 s

3,60 sw

4,98 sw

1,32 sw

2,79 sw

- 0,04 sw

3,76 sw

c

- 2,18 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) par rapport à l’EU-27 (en Mio EUR)

68) 59) 65) 69) 66)

c

1 801,0 s

140,6 s

600,5 s

178,9 w

189,7 w

:

:

- 691,7 w

4 748,7 w

c

- 56 205,8 s

Investissements directs étrangers (IDE) nets (entrants-sortants) par rapport à l’EU-27 (en % du PIB)

68) 70) 23)

c

3,38 s

0,02 s

0,09 s

1,29 sw

1,21 sw

:

:

- 0,50 sw

2,81 sw

c

- 0,39 s

Envois de fonds en % du PIB

71) 72) 23)

4,81 s

:

0,02 s

:

7,34 sw

8,65 sw

8,87 dpsw

:

0,75 psw

:

0,15 s

0,14 s



Commerce extérieur de biens

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Part des exportations vers les pays de l’EU-27, en valeur des exportations totales (en %)

26) 27)

66,2 s

65,8 s

41,1 s

41,1 s

20,9 ew

16,9 sw

66,4 sw

62,5 sw

:

:

:

:

Part des importations des pays de l’EU-27, en valeur des importations totales (en %)

26) 27)

55,6 s

53,9 s

33,1 s

31,1 s

23,0 ew

22,9 sw

45,6 sw

46,6 sw

:

:

:

:

Balance commerciale (en Mio EUR)

26) 28) 27)

- 5 019

- 6 279

- 42 293

- 38 925

- 3 838 sw

- 5 171 sw

- 2 572 sw

- 2 166 sw

- 4 438 sw

:

215 288

55 040

Commerce international de biens et de services, par rapport au PIB

Importations (en % du PIB)

6) 23)

56,5

62,3

32,2

35,5

56,6 w

59,6 w

51,4 w

57,8 w

40,3 w

41,9 w

42,8

46,7

Exportations (en % du PIB)

6) 23)

48,2

54,5

28,7

35,3

37,3 w

43,2 w

27,9 w

30,6 w

38,8 w

40,7 w

46,4

50,5

Finances publiques

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Excédent (+) / déficit (-) des administrations publiques (%)

29) 30) 31) 23)

- 8,0 w

- 4,2 ew

- 4,7 w

:

- 9,3 w

- 6,3 w

- 5,1 ew

0,0 ew

- 5,4 w

- 3,3 w

- 6,7

- 4,8

Dette des administrations publiques (%)

32) 29) 33) 31) 34) 23)

57,7 w

57,5 ew

39,8 w

:

60,1 w

49,6 w

33,1 w

32,6 w

60,4 w

49,0 w

90,0

88,0

Indicateurs financiers

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Évolution annuelle des prix à la consommation (en %)

35) 36) 37) 38)

1,8 d

4,0 d

12,3 d

19,6 d

5,2 w

9,6 w

3,8 w

5,1 w

2,7 w

9,4 w

0,7

2,9

Dette privée, consolidée, par rapport au PIB (en %)

39) 40)

:

:

13,0 w

7,6 w

:

:

:

:

:

:

:

:

Dette extérieure totale, par rapport au PIB (en %)

41) 42) 43) 44) 23)

c

75,8 s

60,4 sw

54,3 sw

135,5 sw

124,0 sw

65,5 sw

66,9 sw

74,6 sw

67,8 sw

:

:

Dette totale en devises étrangères, par rapport au PIB (en %)

45)

:

:

:

:

:

:

:

:

:

:

:

:

Taux d’intérêt des prêts (un an), par an (en %)

46) 47) 48) 49) 50) 51) 52)

1,90 w

1,90 w

16,25 w

22,79 w

8,52 w

9,46 w

5,15 w

8,50 w

7,89 w

7,67 w

:

:

Taux d’intérêt des dépôts (un an), par an (en %)

46) 53) 48) 54) 55) 50) 56) 57)

0,10 w

0,10 w

13,51 w

17,85 w

8,46 w

9,13 w

0,15 w

4,50 w

7,22 w

6,95 w

:

:

Valeur des avoirs de réserve (y compris l’or) (en Mio EUR)

48) 41) 42) 43) 58) 59)

13 491,7 w

16 454,5 w

81 937,5 w

94 006,1 w

3 532,4 w

3 787,3 w

3 082,9 w

3 445,8 w

23 711,1 w

27 294,4 w

:

:

Réserves internationales — équivalence en mois d’importations

60) 48) 41) 42) 61) 62)

6,1 sw

:

4,9 sw

6,3 sw

5,4 sw

4,8 sw

7,1 sw

:

:

:

:

:



Entreprises

 Note

Serbie

Turquie

Géorgie

Moldavie

Ukraine

EU-27

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2019

2020

2021

2020

2021

2020

Indice de la production industrielle (2015 = 100)

73) 74) 75) 76)

111,0

118,5

115,4

135,6

:

:

107,1 w

120,3 w

102,7 w

105,0 w

98,5

107,5

Infrastructure

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Densité du réseau ferroviaire (lignes en activité pour 1 000 km²)

77) 78) 79) 80) 81) 82)

37,9 sw

38,1 sw

13,3 sw

13,5 sw

22,6 sw

22,2 sw

34,0 sw

34,0 sw

32,8 sw

32,7 sw

:

:

Longueur des autoroutes (en kilomètres)

83)

928

928 w

3 523

3 532

208 w

263 w

:

:

15 w

15 w

:

:

Énergie

Note

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

2020

2021

Importations nettes d’énergie par rapport au PIB

84)

2,9 s

4,0 s

3,3 s

5,2 s

1,0 sw

1,8 sw

:

:

:

:

1,6 s

2,7 s

Source: Eurostat et/ou les autorités statistiques des pays concernés par l’élargissement

: = donnée non disponible

b = rupture de série

c = valeur confidentielle

d = définition différente

e = valeur estimée

f = prévision

p = donnée provisoire

s = estimation Eurostat

w = données communiquées par et sous la responsabilité de l’autorité statistique nationale et publiées «en l’état», sans aucune garantie quant à leur qualité et au respect des règles des méthodologies statistiques de l’UE

z = sans objet et donc égal à 0

Notes de bas de page:

1)

Macédoine du Nord: le nouveau règlement IESS n’a pas été mis en œuvre.

2)

Bosnie-Herzégovine: depuis janvier 2020, l’enquête sur les forces de travail en Bosnie-Herzégovine est menée de manière continue, pendant toute l’année, avec la publication de données trimestrielles. De même, depuis 2020, la procédure de pondération en fonction des estimations de population par tranches d’âge de cinq ans et par sexe est utilisée.

3)

Bosnie-Herzégovine: depuis janvier 2021, l’office statistique de Bosnie-Herzégovine a commencé à appliquer la nouvelle méthodologie remaniée de l’enquête sur les forces de travail. La refonte de l’enquête a eu lieu sur la base du nouveau règlement du Parlement européen et du Conseil, entré en vigueur le 1er janvier 2021, et conformément audit règlement. En raison de l’introduction de la nouvelle méthodologie, remaniée, de l’enquête sur les forces de travail à partir de janvier 2021, la série de données publiées l’année précédente a été interrompue.

4)

Turquie: * dans l’enquête sur les forces de travail menée auprès des ménages, la série n’est pas comparable aux années précédentes en raison des ajustements apportés à la définition, à la portée et à la conception de l’enquête par rapport à l’année 2021.

5)

Turquie: résultats de l’enquête annuelle sur les forces de travail.

6)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

7)

Ukraine: sur la base des données relatives à la population active (forces de travail) de 2019.

8)

Bosnie-Herzégovine: depuis 2020, l’enquête sur les forces de travail est réalisée sur une base trimestrielle, ce qui entraîne une rupture des séries par rapport aux résultats des années précédentes. En raison de l’introduction de la nouvelle méthodologie, remaniée, de l’enquête sur les forces de travail [règlement (UE) 2019/1700; règlement d’exécution (UE) 2019/2240] à partir de janvier 2021, la série de données publiées l’année précédente a été interrompue. Les données pour 2020 et 2021 ne sont donc pas non plus comparables.

9)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

10)

Géorgie: depuis 2020 — NACE Rév. 2, avant 2020 — NACE Rév. 1.1.

11)

Monténégro: les données portent sur le nombre de salariés du secteur public par rapport au nombre total d’actifs.

12)

Macédoine du Nord: dans le secteur public, les données suivantes sont incluses: autres (mixtes, collectives, publiques et non définies)

13)

Bosnie-Herzégovine: le secteur public comprend les sections O, P et Q de la NACE Rév. 2, tandis que le secteur privé comprend les autres sections de la NACE.

14)

Monténégro: rupture de série, car auparavant seuls les salariés répondaient à cette question; depuis 2018, tous les actifs y répondent.

15)

Ukraine: personnes de 15 ans et plus.

16)

Géorgie: personnes de 15 ans et plus.

17)

Serbie: salaires et traitements tirés des sources administratives (registres de l’administration fiscale). Salaires moyens calculés sur la base du montant total des salaires versés au cours du mois de référence et du nombre d’équivalents temps plein (ETP).

18)

Albanie: sources d’information: direction générale de la fiscalité, cotisations à l’assurance sociale et calculs d’INSTAT.

19)

Bosnie-Herzégovine: rémunération nette.

20)

Turquie: source: enquête sur les revenus et les conditions de vie.

21)

Moldavie: comprend les unités comptant au moins 1 salarié.

22)

Géorgie: le PIB est calculé selon le SCN 2008.

23)

Géorgie: sur la base du SCN 2008.

24)

Géorgie: les personnes sans formation sont exclues.

25)

Géorgie: les calculs sont effectués sur la base de la NACE Rév. 2.

26)

Moldavie: de janvier à août.

27)

Géorgie: données converties en euros par Eurostat.

28)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

29)

Albanie: prévision du ministère de l’économie et des finances.

30)

Ukraine: comptabilité de caisse modifiée (manuel de statistiques de finances publiques de 2014).

31)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

32)

Monténégro: données préliminaires. Les données définitives seront disponibles d’ici la fin mars 2021.

33)

Bosnie-Herzégovine: en fin d’année (31 décembre).

34)

Ukraine: dette de l’État et dette garantie par l’État.

35)

Bosnie-Herzégovine: hausse des prix à la consommation.

36)

Moldavie: hausse des prix à la consommation.

37)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

38)

Géorgie: hausse des prix à la consommation.

39)

Bosnie-Herzégovine: données relatives aux institutions financières monétaires.

40)

Turquie: les données couvrent les titres de créance et les prêts.

41)

Bosnie-Herzégovine: sur la base de la 6e édition du manuel de la balance des paiements du FMI.

42)

Turquie: moyenne du taux de change annuel utilisé pour la conversion en euros.

43)

Moldavie: conversion d’USD en EUR sur la base des taux de change en fin d’année, selon la Banque nationale de Moldavie.

44)

Ukraine: actifs et dettes convertis de dollars américains en euros sur la base des cours croisés en fin d’exercice.

Les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

45)

Albanie: dette extérieure (IDE compris).

46)

Monténégro: taux d’intérêt effectif moyen pondéré, encours, annuel.

47)

Albanie: taux moyen pondéré appliqué aux nouveaux emprunts à un an souscrits au cours du mois concerné, à échéance de 12 mois.

48)

Macédoine du Nord: en fin d’année (31 décembre).

49)

Bosnie-Herzégovine: taux des prêts à court terme en monnaie nationale aux sociétés non financières (moyenne pondérée).

50)

Moldavie: le taux est établi par la Banque nationale de Moldavie à partir de 2001. La banque nationale applique la méthode du corridor de taux d’intérêt: le taux le plus élevé pour les crédits à un jour et le plus bas pour les dépôts à un jour. Valeurs en fin d’année.

51)

Ukraine: taux d’intérêt pondéré moyen sur tous les instruments de refinancement de la banque nationale.

52)

Géorgie: mise aux enchères des crédits de refinancement.

53)

Albanie: le taux d’intérêt des dépôts représente le taux moyen pondéré des nouveaux dépôts acceptés au cours du mois en question, à échéance de 12 mois.

54)

Bosnie-Herzégovine: taux des dépôts à vue des ménages en monnaie nationale (moyenne pondérée).

55)

Turquie: moyenne des données mensuelles. Facilité de dépôt à un jour.

56)

Ukraine: distribution de certificats de dépôt de la Banque nationale d’Ukraine.

57)

Géorgie: mise aux enchères de certificats de dépôt.

58)

Ukraine: actifs et dettes convertis de dollars américains en euros sur la base des cours croisés en fin d’exercice.

59)

Ukraine: sont exclus des données du secteur extérieur les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

60)

Albanie: fin août 2021.

Janvier-juin 2021.

61)

Turquie: moyenne du taux de change annuel utilisé pour la conversion en euros.

Au troisième trimestre de 2021.

En octobre 2021.

62)

Moldavie: conversion d’USD en EUR sur la base des taux de change en fin d’année, selon la Banque nationale de Moldavie.

Conversion d’USD en EUR sur la base des taux de change annuels moyens, selon la Banque nationale de Moldavie.

63)

Bosnie-Herzégovine: sur la base du manuel de la balance des paiements du FMI, approche actif-passif.

64)

Moldavie: conversion d’USD en EUR sur la base des taux de change annuels moyens, selon la Banque nationale de Moldavie.

65)

Ukraine: depuis l’année 2021, la Banque nationale d’Ukraine a amélioré la compilation des investissements directs étrangers, dans le cadre de laquelle les bénéfices réinvestis des sociétés non financières ont été intégrés dans les données relatives aux flux d’IDE et aux encours. Par conséquent, les données relatives à la balance des paiements, à la PEG et aux IDE pour la période 2015-2020 ont été révisées.

66)

Ukraine: depuis 2021, la Banque nationale d’Ukraine a amélioré la compilation des investissements directs étrangers, dans le cadre de laquelle les prêts entre entreprises sœurs ont été intégrés dans les données relatives aux flux d’IDE et aux encours. Par conséquent, les données relatives à la balance des paiements, à la PEG et aux IDE pour la période 2015-2020 ont été révisées.

67)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk. Depuis l’année 2021, la Banque nationale d’Ukraine a amélioré la compilation des investissements directs étrangers, dans le cadre de laquelle les bénéfices réinvestis des sociétés non financières ont été intégrés dans les données relatives aux flux d’IDE et aux encours. Par conséquent, les données relatives à la balance des paiements, à la PEG et aux IDE pour la période 2015-2020 ont été révisées.

68)

Bosnie-Herzégovine: sur la base du manuel de la balance des paiements du FMI (6e édition) et de la définition de référence de l’OCDE des investissements directs internationaux (4e édition).

69)

Ukraine: les données relatives aux IDE ont été recalculées en tenant compte des États membres de l’EU‑27, c’est‑à‑dire en excluant le Royaume‑Uni.

70)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk. Les données relatives aux IDE ont été recalculées en tenant compte des États membres de l’EU‑27, c’est‑à‑dire en excluant le Royaume‑Uni.

Depuis 2021, la Banque nationale d’Ukraine a amélioré la compilation des investissements directs étrangers, dans le cadre de laquelle les prêts entre entreprises sœurs ont été intégrés dans les données relatives aux flux d’IDE et aux encours. Par conséquent, les données relatives à la balance des paiements, à la PEG et aux IDE pour la période 2015-2020 ont été révisées.

71)

Moldavie: conversion d’USD en EUR sur la base des taux de change annuels moyens, selon la Banque nationale de Moldavie.

Transferts personnels.

72)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et une partie des territoires temporairement occupés dans les régions de Donetsk et de Louhansk.

Données antérieures.

73)

Albanie: activité B_D.

74)

Moldavie: à partir de 2016, l’indice du volume de la production industrielle est désaisonnalisé en fonction du nombre de jours ouvrables et de la saisonnalité. Les séries chronologiques ont été corrigées.

75)

Ukraine: ajustement pour refléter l’effet des jours civils de la série dynamique d’indices sur la valeur mensuelle moyenne de la base. L’année 2016 est réalisée à l’aide du programme DEMETRA+, en utilisant la méthode TRAMO/SEATS.

76)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

77)

Les données proviennent de l’autorité géodésique de la Serbie.

78)

Bosnie-Herzégovine: eaux intérieures estimées à 210 km².

79)

Turquie: les grandes lignes uniquement.

Les valeurs de superficie sont calculées par rapport aux classifications CORINE et adaptées à LUCAS. Les données CORINE sont mises à jour tous les 6 ans.

80)

Moldavie: y compris la région de Transnistrie.

À la fin de l’année.

81)

Moldavie: y compris la région de Transnistrie.

À partir de la fin de l’année.

Y compris les zones humides.

82)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk. Données du service de l’État chargé de la géodésie, de la cartographie et du cadastre de l’Ukraine.

Les données sont fournies conformément à la nouvelle classification des types de terres.

83)

Ukraine: les données excluent les territoires temporairement occupés de la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol et les parties temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk.

84)

Géorgie: données converties en euros par Eurostat.

Sur la base du SCN 2008.

(1)

  COM(2023) 730 final .

(2)

La Macédoine du Nord a aligné presque totalement sa politique des visas sur les listes de l’UE; seul un pays (la Turquie) dont les ressortissants sont soumis à l’obligation de visa pour entrer dans l’UE bénéficie d’un accord d’exemption de visa avec elle.

(3)

  COM(2023) 168 final , COM(2023) 667 final .

(4)

  COM(2020) 641 final .

(5)

  SWD(2021) 186 final .

(6)

Le tableau présente les derniers classements et/ou notes disponibles attribués par des tierces parties. Une référence supplémentaire aux données de la précédente évaluation est fournie entre parenthèses, lorsqu’elle est disponible.

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