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Document 52021IE3673

    Avis du Comité économique et social européen sur le thème «L’action de l’Union européenne dans la période d’après la COVID-19: améliorer la reprise grâce au sport» (avis d’initiative)

    EESC 2021/03673

    JO C 290 du 29.7.2022, p. 6–10 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, GA, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    29.7.2022   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 290/6


    Avis du Comité économique et social européen sur le thème «L’action de l’Union européenne dans la période d’après la COVID-19: améliorer la reprise grâce au sport»

    (avis d’initiative)

    (2022/C 290/02)

    Rapporteur:

    Pietro Vittorio BARBIERI

    Décision de l’assemblée plénière

    23.3.2021

    Base juridique

    Article 32, paragraphe 2, du règlement intérieur

     

    Avis d’initiative

    Compétence

    Section «Emploi, affaires sociales et citoyenneté»

    Adoption en section

    7.3.2022

    Adoption en session plénière

    24.3.2022

    Session plénière no

    568

    Résultat du vote

    (pour/contre/abstentions)

    148/0/0

    1.   Conclusions et recommandations

    1.1.

    Après la longue période de pandémie, qui a eu de graves répercussions sur le monde sportif et les clubs de sport en particulier, et qui a entraîné de nombreuses fermetures, une approche stratégique est nécessaire afin de renforcer le rôle du sport et de l’activité physique dans la construction d’une société plus résiliente et plus durable. Les choix à opérer doivent s’inscrire dans le contexte plus large du processus de reprise économique et sociale, et tenter de fixer des objectifs pour améliorer la capacité du secteur du sport à faire face aux crises qui nous touchent de plus en plus fréquemment.

    1.2.

    Le sport et l’activité physique devront être intégrés dans les stratégies en faveur du développement économique et social et nouer des liens plus larges avec d’autres secteurs, en particulier la santé publique, l’éducation et l’inclusion sociale. Le sport est un vecteur de durabilité sociale, économique et environnementale qui favorise la reprise, dans la mesure où il sert de base à la création de nouveaux emplois et débouchés commerciaux. Il importera également d’encourager le dialogue social relatif au bien-être et à l’activité physique sur le lieu de travail, en associant les partenaires sociaux. Par conséquent, le CESE demande la réalisation d’études démontrant le lien entre la pratique sportive et le bien-être général de la population.

    1.3.

    Il est nécessaire d’enseigner aux filles et aux garçons les multiples facettes de la littératie physique, dans le contexte de l’école et des différents stades de l’apprentissage, mais aussi lorsqu’on leur apprend à assumer une tâche, à apprendre et à grandir. Relancer l’éducation corporelle à l’école, dans une perspective ludique, amusante et pluridisciplinaire, revient à créer un outil sans pareil pour produire des résultats et favoriser la sérénité, le vivre ensemble et surtout la réussite scolaire et des modes de vie sains. Il s’agit de reconnaître la valeur du sport et de l’activité physique au même titre que les autres matières, en particulier dans la formation des jeunes générations, en accordant une attention particulière aux zones intérieures et aux territoires défavorisés.

    1.4.

    Le traité de Lisbonne a défini la dimension européenne de la valeur sociale et économique du sport. Au lendemain de l’urgence sanitaire, il faut rendre plus visibles, dans la politique européenne, les valeurs que représentent le sport et l’activité physique, tout en reconnaissant pleinement leur intérêt au même titre que les autres domaines d’action de l’Union. Par conséquent, il ne s’agit pas seulement de mener des politiques de cohésion, mais de mettre en œuvre un réel parcours d’émancipation, à savoir la vision d’une véritable transition sportive qui accorde une valeur majeure à l’impact produit sur le bien-être des personnes et leur qualité de vie.

    1.5.

    Il convient dès lors:

    1.5.1.

    d’inclure dans la liste des indices qu’Eurostat utilise pour mesurer la privation matérielle celui qui concerne le sport — c’est-à-dire le taux d’exclusion de la jouissance d’un bien nécessaire, le droit à la pratique sportive;

    1.5.2.

    de parvenir à ce que le secteur sportif puisse avoir accès, pour la période 2021-2027, à tous les financements de l’Union européenne, qu’ils fassent l’objet d’une gestion directe ou indirecte, en considérant le sport et l’activité physique comme un investissement dans le bien-être individuel et collectif des populations;

    1.5.3.

    de prévoir, dans le programme Erasmus+, une augmentation de la part du financement total consacrée au sport et à la coopération intersectorielle, y compris dans le sport. Les financements devraient provenir non seulement des fonds de cohésion, mais aussi des ressources prévues pour les diverses missions du Fonds de relance, étant donné que les fonds alloués au sport ont été fortement réduits. En outre, il serait souhaitable de mieux répartir les ressources entre le sport de compétition et le sport de promotion sociale;

    1.5.4.

    d’élaborer des plans d’aide au sport en cas de crise et d’urgence (économiques, sociales et sanitaires), y compris des plans de préparation à ces crises, prévoyant notamment la simplification administrative nécessaire pour remédier à la lourdeur de la bureaucratie, en particulier pour les clubs sportifs de masse. Il est donc prioritaire d’agir en particulier pour soutenir la pratique sportive de base, étant donné sa fonction d’inclusion des personnes handicapées ou fragiles et vulnérables, ainsi que son rôle important dans l’interaction interculturelle;

    1.5.5.

    d’encourager le soutien aux réseaux de citoyenneté active dans le cadre de la réalisation de ces objectifs au niveau local, grâce à des partenariats entre les politiques publiques et les réseaux et à la coconception, afin de stimuler des formes d’innovation sociale, en valorisant les expériences d’administration partagée et de subsidiarité circulaire; de favoriser la participation des organisations et des partenaires sociaux.

    2.   Observations générales

    2.1.

    Dans le contexte d’une pandémie qui continue à nous éprouver, il convient que, tout en luttant pour sauver des vies et préserver les moyens de subsistance de nos populations, nous ne perdions pas de vue que nous nous trouvons face à des choix qui détermineront l’avenir des structures socio-économiques de l’Union européenne et l’existence des citoyens européens.

    2.2.

    La situation d’urgence sanitaire a montré qu’en raison de la nature multidimensionnelle des problèmes qui nous affligent, il nous est impossible d’atteindre les niveaux de résilience grâce auxquels nous serions en mesure de sauvegarder totalement les systèmes sociaux et économiques de l’Union européenne. Nous devons nous employer à adapter notre société face aux crises et aux changements, en promouvant des modèles résilients fondés sur notre capacité à anticiper ces conjonctures et à les affronter avec les «outils» adéquats.

    2.3.

    La pandémie de coronavirus a modifié nos perspectives économiques, sociales et sanitaires pour ces prochaines années et, ce faisant, elle a également changé notre approche à l’égard des stratégies de développement et de cohésion. Il nous faut à présent choisir: soit nous continuons à agir comme nous l’avons toujours fait jusqu’ici, soit nous modifions et adaptons le paradigme qui est à la base de nos politiques de développement et de cohésion, en fonction des problèmes qui sont apparus et des leçons que nous avons tirées lorsque la COVID-19 est survenue.

    2.4.

    Si la crise due au coronavirus a lourdement frappé l’ensemble de l’édifice sportif, sur tout le territoire européen, l’on se doit de souligner que c’est au segment du sport de masse qu’elle a posé les problèmes et les défis les plus criants. Dans ce domaine, elle a atteint au premier chef les jeunes, en restreignant leur «droit» à la pratique sportive et à l’activité physique, mais le monde des associations sportives et l’industrie du sport ont souffert tout autant de cette conjoncture sanitaire, dont les effets continueront même à se faire sentir à moyen terme sur le rétablissement de leur action.

    3.   Le rôle du sport dans les processus de développement et de cohésion

    3.1.

    Le sport offre à la société civile la possibilité de canaliser ses potentialités de manière constructive, en les enrichissant de valeurs positives suivant une approche unique et multidimensionnelle qui contribue au bien-être physique et psychologique; il atténue les problèmes sociaux, du fait de sa capacité à fédérer des communautés hétérogènes d’un point de vue culturel. Le sport est un moteur de durabilité sociale, économique et environnementale dans les conditions que le présent avis entend définir; il renforce la revitalisation et l’attrait des régions et des localités et favorise la reprise, en permettant la création de nouvelles perspectives d’emploi et d’entrepreneuriat.

    3.2.

    En ce qui concerne la dimension économique du sport, celui-ci peut favoriser l’émergence d’activités entrepreneuriales nouvelles ou le renforcement de celles qui existent déjà, en soutenant les démarches d’innovation sociale et technologique; il permet d’ouvrir de nouveaux horizons d’emploi au profit des jeunes, y compris par le truchement de parcours de formation de type formel et informel; enfin, il offre un outil pour améliorer et renforcer la santé et les compétences des travailleurs et, parce qu’il est essentiellement fondé sur un apport humain, fournit un levier efficace pour créer de l’emploi au niveau local.

    3.3.

    Sous sa facette sociale, le sport se caractérise par sa capacité à interagir avec un large éventail de groupes au sein de la société, à combler les différences et à unir les communautés locales, ainsi qu’à englober dans la vie de la collectivité certaines de ses catégories fragiles et vulnérables. En outre, les projets sportifs peuvent contribuer à revitaliser le corps social dans des entités territoriales frappées de «handicaps», comme les banlieues urbaines, les zones rurales ou les aires enclavées des régions européennes.

    3.4.

    Si l’on se place du point de vue environnemental, le sport représente un outil stratégique pour atteindre les objectifs qui ont été fixés en réponse aux défis que pose la lutte contre le changement climatique. La pratique sportive constitue un outil pour promouvoir une mobilité durable et réhabiliter l’environnement en milieu urbain, dans une perspective d’adaptation à la mutation du climat. Dès lors qu’elles se transformeront en «installations sportives à bilan énergétique quasi nul» (1), les infrastructures sportives favoriseront la réalisation des objectifs de durabilité environnementale, tout comme l’organisation de manifestations à faible empreinte carbone. En outre, ces rendez-vous constituent un canal exceptionnel pour répandre et diffuser des messages positifs sur le plan environnemental.

    3.5.

    Quand bien même toutes les grandes stratégies supranationales — qu’il s’agisse du programme à l’horizon 2030, de la politique de cohésion pour la période 2021-2027 ou du plan d’action mondial 2018-2030 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour promouvoir l’activité physique — considèrent le sport comme prioritaire pour atteindre les objectifs du développement, de la durabilité et de la cohésion, il n’en convient pas moins de signaler que de nombreux États membres s’abstiennent encore totalement d’adopter cette approche et que l’activité et la pratique sportives y restent cantonnées à un rôle ludique et récréatif.

    3.6.

    Dans le domaine du sport, la crise de la COVID-19 risque d’aboutir à une réduction, voire à l’impossibilité de la pratique sportive. En l’absence d’interventions spécifiques et novatrices qui soient à même d’affronter efficacement les problèmes et de leur trouver des solutions, ce point critique, de par l’imbrication de sa dimension sociale et de son aspect économique qui est l’une de ses caractéristiques, est porteur d’effets catastrophiques, qui restreindront certaines activités pourtant essentielles pour assurer la qualité de la vie, le bien-être et la santé de tout un chacun. En plus de mettre en péril la survie même de très nombreuses structures, associations et entreprises actives dans le domaine du sport, cette situation provoquera des problèmes d’ordre social, portant sur la qualité de vie de la population, ainsi que de nature économique, par la perte de sources de revenus que subiront les travailleurs qui tirent leur subsistance de ces activités. De même, les difficultés économiques causées par la crise auront pour effet que nombre de personnes ne pourront plus supporter les coûts des activités sportives pratiquées par leurs enfants ou par eux-mêmes, et qu’il en résultera des conséquences dommageables pour le bien-être physique et la santé de chacun d’entre eux.

    3.7.

    Pour les groupes de citoyens vulnérables, comme les personnes handicapées, les risques induits par la privation sportive viendront aggraver des situations déjà critiques qui, dans certains États membres, sont déjà perçues comme des restrictions systémiques. En particulier dans le domaine de la santé mentale, la pandémie a considérablement réduit la participation active des usagers, des membres de la famille, des opérateurs, des citoyens et des associations sportives en ce qui concerne les services et départements spécialisés, privant ainsi les personnes souffrant de troubles mentaux de la pratique sportive en tant que moyen de construire et d’entretenir des relations solidaires pour lutter contre l’isolement et la marginalisation induites par la maladie. Le bien-être collectif concerne tout le monde, et pas uniquement les soignants et les patients.

    3.8.

    Étant donné que les enfants et les jeunes ont été fortement touchés par la limitation importante des contacts sociaux, il convient de donner un nouvel élan aux activités sportives et physiques, à l’éducation et à la formation, en mettant l’accent sur la sécurité des lieux de pratique, pour la protection des enfants et des adolescents. Le monde du sport est un milieu dans lequel se rencontrent quotidiennement un grand nombre d’enfants et leurs moniteurs, coaches techniques et entraîneurs. Cet environnement est l’un des plus sensibles pour le développement physique et mental des pratiquants et demande l’adoption de politiques spécifiques afin de leur permettre de récolter tous les fruits que l’activité peut leur apporter dans un environnement protégé. Le sport pour tous ne doit pas être synonyme de sport à tout prix.

    3.9.

    L’activité physique régulière a également une incidence en matière de vieillissement actif et peut jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie des personnes âgées. En outre, si ces dernières participent simultanément à des activités sociales et productives, les effets de l’exercice sont décuplés. Le sport joue donc un rôle préventif pour que les travailleurs deviennent des retraités en forme et en bonne santé.

    3.10.

    Le développement de l’activité physique pour le plus grand nombre possible de citoyens requiert également des innovations sociales et sociétales, qui devraient être portées avant tout par la société civile organisée et les partenaires sociaux. La dimension quotidienne, la réflexion sur le rythme de travail et les rythmes scolaires, ainsi que la capacité d’imaginer les lieux où les parents peuvent exercer une activité physique en même temps que leurs enfants, sont des éléments cruciaux. La pandémie nous a fait redécouvrir la salle de sport en plein air, une évolution susceptible de promouvoir des tendances innovantes telles que le sport urbain et rural, en vue de régénérer les espaces et de partager leur flexibilité. Le besoin d’innovation sociale est énorme et devrait être valorisé et encouragé afin de remédier au problème de la majorité des citoyens, qui, même s’ils souhaitent faire du sport, manquent de temps pour le faire.

    3.11.

    Il conviendrait de souligner, lors du développement de programmes collectifs au bénéfice des travailleurs et de l’ensemble de la population, le rôle des infrastructures privées de proximité (centres sportifs) qui ont la capacité de travailler avec les entreprises et d’autres infrastructures des organisations de la société civile (les centres d’accueil pour personnes handicapées, par exemple).

    3.12.

    Dans ce contexte, l’action de la société civile et de l’ensemble des partenaires sociaux s’avère essentielle, car ils peuvent, en encourageant la participation civique et grâce au dialogue social, promouvoir des stratégies relatives à la qualité de vie sur le lieu de travail, y compris dans les conventions collectives, proposer des campagnes incitant les travailleurs à s’inscrire dans des salles de sport et/ou des clubs sportifs, encourager les travailleurs du secteur du sport à protéger leurs intérêts, et veiller à ce que des pauses pour l’activité physique soient prévues sur le lieu de travail. Il convient de souligner et d’affirmer le rôle des professionnels de la santé, ainsi que des enseignants travaillant avec de jeunes enfants, dans la sensibilisation au sport et sa promotion, afin de créer une nouvelle culture et d’inciter les employeurs à la mettre en pratique.

    3.13.

    En ce qui concerne la dimension d’égalité entre les hommes et les femmes, la charte européenne sur les droits des femmes dans le sport (2) constitue sans aucun doute un plan de travail pour continuer à éduquer aux différences et expérimenter de nouvelles activités, poursuivre le dialogue et la collaboration entre divers acteurs, en particulier sur le thème de la communication, caractérisée depuis longtemps par une relation plus étroite entre les femmes et les médias, pour promouvoir un langage journalistique respectueux et attentif, un sport animé par la lutte contre toutes formes de violence, de discrimination et d’inégalités économiques, et une culture sportive toujours plus accueillants et inclusifs.

    4.   Le sport dans le programme à l’horizon 2030

    4.1.

    Le sport est un langage universel, qui rapproche les personnes, les peuples et les cultures, et il est vecteur de valeurs d’universalisme et d’harmonie. Il constitue un outil essentiel pour seconder l’action qui entend transformer nos sociétés afin qu’elles deviennent des «environnements» plus réfléchis, tournés vers la durabilité, et il contribue à atteindre les objectifs du programme des Nations unies à l’horizon 2030, en portant haut les principes du respect, de la compréhension et du dialogue et en contribuant au développement et à l’épanouissement des individus, quels que soient leur âge, leur sexe, leur origine, leurs convictions ou leurs opinions.

    4.2.

    Tout évident que soit le caractère d’instrument transversal que revêt le sport pour soutenir la mise en œuvre des principes mentionnés dans le programme à l’horizon 2030, il va de soi que parmi les 17 objectifs qui y sont définis, certains sont plus susceptibles que d’autres d’exploiter les avantages qu’il fournit.

    4.3.

    Le sport constitue un domaine d’intervention dans lequel les compétences exercées par l’Union européenne sont relativement récentes et n’ont pris cours qu’avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. L’Union européenne est compétente pour développer des politiques fondées sur des données probantes, ainsi que pour promouvoir la coopération et gérer des initiatives, s’agissant de favoriser l’activité physique et le sport en Europe. C’est dans le programme Erasmus+ (3) couvrant la période 2014-2020 qu’une ligne budgétaire spécifique a, pour la première fois, été consacrée au soutien de projets et réseaux dans le domaine de l’activité sportive. Pour la programmation 2021-2027, l’Union européenne maintiendra et renforcera ses interventions en sa faveur.

    5.   Le sport et la politique de cohésion

    5.1.

    L’Union européenne s’attache à réaliser les objectifs de parvenir à renforcer l’équité et l’ouverture dans les compétitions sportives, ainsi que de mieux protéger l’intégrité morale et physique des pratiquants du sport, tout en tenant compte, par ailleurs, de la nature spécifique que celui-ci revêt. En ce qui le concerne, elle investit plus concrètement trois domaines d’intervention, à savoir 1) le rôle qu’il joue du point de vue social, 2) sa dimension économique et 3) son cadre politique et juridique. Dans ces domaines, en plus de l’action qu’elle soutient aux moyens de ses instruments financiers en gestion directe, elle encourage à utiliser et combiner les différentes possibilités offertes par la politique de cohésion.

    5.2.

    Le sport et l’activité physique ont fait la démonstration de leur capacité à interagir avec un large éventail de groupes au sein de la société, à combler les fossés et à unir les communautés locales, tout comme à réussir que des catégories sociales frappées d’exclusion participent à la vie de la collectivité. En outre, les projets sportifs peuvent apporter leur concours à la réalisation d’une série d’objectifs politiques, comme promouvoir l’innovation, enclencher une régénération du tissu urbain, favoriser le développement rural, ou encore contribuer aux investissements internes dans les régions européennes.

    6.   Le sport et le plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique 2018-2030

    6.1.

    Le plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique 2018-2030 (4) définit les objectifs stratégiques qu’il faudra atteindre, au moyen de mesures d’intervention, afin de réduire de 15 %, d’ici 2030, la prévalence globale de l’inactivité physique chez les adultes et les adolescents. Le plan insiste sur la nécessité d’adopter une approche intersectorielle et globale, ainsi que sur l’importance d’investir dans diverses politiques, sociales, culturelles, économiques, environnementales, éducatives ou autres, afin d’encourager l’activité physique et de contribuer à atteindre bon nombre des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Dans les stratégies de mise en œuvre du plan, il convient d’envisager tous les paramètres qui exercent une influence sur le style de vie et de viser à exécuter des actions efficaces pour promouvoir la santé, dans une démarche intersectorielle et selon une approche intégrée.

    6.2.

    La promotion de l’activité physique constitue une problématique complexe, qui requiert non seulement du secteur de la santé une action politique et un rôle directeur affirmé, crucial sur le plan national, mais également de réaliser des interactions fortes avec d’autres secteurs, comme l’enseignement, le sport et la culture, les transports, l’urbanisme et l’économie. Pour augmenter l’activité physique de la population et l’inciter à délaisser les schémas de sédentarité, il est indispensable d’affronter les problèmes que l’inactivité physique génère pour l’environnement, la société et l’individu et de mettre en œuvre des actions efficaces et durables grâce à une coopération entre les différents secteurs d’intervention, au niveau national, régional et local, selon la démarche intersectorielle qui ouvrira la possibilité de lancer des interventions modifiant les comportements nocifs pour la santé, que ce soit en agissant sur les modes de vie individuels ou en créant les conditions environnementales et sociales propres à favoriser l’abandon de manières de vivre inadéquates.

    7.   Des stratégies à la pratique

    7.1.

    Malgré la contribution que l’activité sportive et physique peut apporter pour atteindre les objets ciblés en matière de développement, de durabilité et de cohésion, les initiatives visant à promouvoir et valoriser le sport se heurtent encore à beaucoup de difficultés pour pouvoir prétendre à bénéficier des fonds européens et y avoir accès. La principale explication que l’on peut détecter concernant cette carence est que le sport ne constitue pas un domaine d’investissement clairement défini dans les règlements de base de la politique de cohésion pour la période 2021-2027. Sa mention explicite dans les programmes de mise en œuvre de cette politique aurait pour effet non seulement de tracer des circuits clairs et nets pour le cheminement des flux de financement qui lui sont destinés mais également de simplifier la tâche des autorités de gestion des fonds quand elles doivent rendre un avis positif sur les projets ayant pour objet «le sport et l’activité physique».

    7.2.

    Afin de mettre en relief le caractère stratégique que le sport revêt pour mener à bonne fin les stratégies de développement et de cohésion, nous présentons en annexe une analyse qui recense les points d’attache que les objectifs du programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies et de la politique de cohésion pour la période 2021-2027 présentent avec les actions qu’il serait possible de réaliser à cet égard grâce l’activité sportive.

    Bruxelles, le 24 mars 2022.

    La présidente du Comité économique et social européen

    Christa SCHWENG


    (1)  Proposition de recommandation du Conseil sur l’apprentissage au service de la durabilité environnementale.

    (2)  Charte européenne des droits des femmes dans le sport.

    (3)  Performance Erasmus+.

    (4)  Plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir l’activité physique 2018-2030.


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