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Document 52013DC0517
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS Consultative Communication on the Sustainable Use of Phosphorus
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Communication consultative sur l'utilisation durable du phosphore
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Communication consultative sur l'utilisation durable du phosphore
/* COM/2013/0517 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Communication consultative sur l'utilisation durable du phosphore /* COM/2013/0517 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Communication consultative sur l'utilisation durable du
phosphore (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) 1. Introduction Le phosphore est un élément essentiel à la vie. Il est
irremplaçable dans l'agriculture moderne où on ne lui connaît pas de substitut
pour l'alimentation animale ou en tant qu'engrais. En l'état actuel des choses,
des gaspillages et des pertes sont à déplorer à chaque étape du cycle de vie du
phosphore, ce qui suscite des préoccupations quant aux futures réserves et à la
pollution des eaux et du sol, tant en Europe qu'ailleurs dans le monde. La
rationalisation de la production et de l'utilisation, couplée au recyclage et à
la réduction des déchets, permettrait de se rapprocher considérablement de
l'objectif d'une utilisation durable du phosphore et, partant, d'engager le
monde sur la voie d'une utilisation rationnelle des ressources, garantissant la
disponibilité de réserves pour les générations à venir. La présente communication consultative a pour but d'attirer
l'attention sur la durabilité de l'utilisation du phosphore et d'engager un
débat sur l'état de la situation et sur les mesures qu'il conviendrait
d'envisager; elle ne vise pas l'adoption d'un texte législatif spécifique sur
le phosphore. Annoncée dans la feuille de route pour une Europe efficace dans
l'utilisation des ressources[1],
cette action s'inscrit dans la politique générale d'utilisation plus efficace
des ressources au sein de l'Union européenne et dans le monde. Les ressources mondiales de phosphore sont relativement
abondantes et les réserves ne sont pas négligeables. Cependant, plusieurs
facteurs entrent en ligne de compte et il importe donc que l'Union européenne
reste attentive aux questions de sécurité d'approvisionnement. Tout d'abord,
les réserves de roches phosphatées sont très réduites au sein de l'UE.
Deuxièmement, une volatilité des prix a été observée récemment: en 2008, les
prix du phosphate de roche ont augmenté de 700 % en un peu plus d'un an,
entraînant une hausse des prix des engrais. Troisièmement, il n'est pas
vraiment possible de renoncer aux utilisations de moindre importance du
phosphore, car son utilisation essentielle dans l'alimentation animale et en
tant qu'engrais consomme déjà près de 90 % de la ressource extraite. Il
conviendrait d'améliorer l'utilisation du phosphore recyclé dans l'UE et dans
le reste du monde pour préserver la disponibilité de cette matière première
fondamentale et favoriser une répartition plus homogène du phosphore aux
niveaux régional et mondial. Sur le plan économique, la diversification de
l'approvisionnement en phosphate des entreprises de l'UE qui sont tributaires
de cette ressource améliorerait leur résilience face à une éventuelle
instabilité future des prix et à d'autres évolutions susceptibles d'aggraver
leur dépendance à l'égard des importations. En outre, le renforcement de l'efficacité et la réduction
des pertes présenteraient des avantages considérables sur les plans de
l'environnement et de l'utilisation des ressources. Actuellement, le phosphore
n'est pas utilisé de manière rationnelle à de nombreuses étapes de son cycle de
vie, ce qui pose des problèmes de pollution de l'eau et entraîne le gaspillage
de toute une série de ressources associées. Du cadmium et de l'uranium peuvent
contaminer la matière première et peuvent également être à l'origine de
problèmes sanitaires et environnementaux. Indépendamment du volume total de
phosphate extrait disponible et des aspects de sécurité d'approvisionnement,
ces seuls avantages justifieraient l'adoption de mesures visant à utiliser et à
recycler le phosphore de façon plus rationnelle. Les mesures prises pour
améliorer l'efficacité de l'utilisation et du recyclage du phosphore auraient
de nombreux autres avantages; une meilleure gestion des sols aurait des effets
bénéfiques sur le climat et la biodiversité, par exemple. Il n'est pas simple d'aborder ces questions. Les régions de
l'UE qui produisent des cultures arables ont tendance à stabiliser les
concentrations de phosphore dans le sol, mais elles restent tributaires de
l'épandage d'engrais à base de phosphate minéral. L'élevage intensif se
concentre dans des zones spécifiques à proximité des ports, des grandes
agglomérations et des pools de main-d'œuvre et d'expertise. Cette concentration
a entraîné un excédent d'effluents d'élevage dans ces régions, et la teneur en
phosphates des sols a progressivement augmenté, d'où un risque accru de pollution
de l'eau. De même, en raison du développement des grandes villes, les eaux
usées et les déchets alimentaires qui contiennent du phosphore se trouvent à
des distances de plus en plus grandes des exploitations de culture où ils
pourraient être utilisés après un traitement approprié. Néanmoins, les solutions possibles pour améliorer la
situation ne manquent pas. Les principales causes des pertes de phosphore
utilisable sont notamment l'érosion et le lessivage des sols, ainsi que
l'utilisation inefficace des effluents d'élevage, des déchets biodégradables et
des eaux résiduaires. En France, par exemple, les analyses des flux montrent
que 50 % du phosphore total utilisé est perdu – 20 % dans les eaux
résiduaires, la même proportion du fait de l'érosion et du lessivage et 10 %
sous forme de déchets alimentaires et autres déchets biodégradables[2].
L'utilisation durable du phosphore fait désormais l'objet de très nombreuses
recherches. Au Royaume-Uni, une étude entreprise pour le Department of
Environment Food and Rural Affairs a révélé que le phosphore serait à terme une
ressource exposée à un risque, qui serait considérable dans le cas de
l'agriculture, et que l'État membre, à lui seul, n'aurait que peu de moyens
pour y faire face[3].
De nombreuses publications scientifiques ont relevé les dangers et les coûts de
notre approche actuelle. Des mesures ont déjà été prises au niveau national, à
l'échelle de l'UE et sur le plan international, essentiellement en réponse aux
problèmes de pollution de l'eau par le phosphore et pour réduire le gaspillage
de matières telles que les aliments et autres déchets biodégradables qui
contiennent également du phosphore. Cependant, ces mesures ont été conçues pour
empêcher la pollution de l'eau ou pour répondre à d'autres objectifs, plutôt
qu'à des fins du recyclage et de valorisation du phosphore. Les initiatives
ciblant directement l'utilisation rationnelle et la valorisation du phosphore
restent sporadiques et sont rarement prises en considération lors de
l'élaboration des politiques. La Suède, qui s'est fixé un objectif national
provisoire, fait exception. «D'ici à 2015, au moins 60 % des composés de
phosphore présents dans les eaux résiduaires seront valorisés en vue d'une
utilisation sur des terres productives. La moitié au moins de cette quantité
devrait être restituée aux terres arables». Les Pays-Bas ont mis en place un
accord sur la chaîne de valeur du phosphate, en vertu duquel plusieurs parties
prenantes se sont engagées à atteindre des objectifs tels que l'utilisation
d'un certain pourcentage de phosphore recyclé dans leur processus de
fabrication[4].
L'Allemagne travaille sur un projet législatif visant à réduire le gaspillage
du phosphore. À l'issue de la première conférence européenne sur l'utilisation
durable du phosphore, les parties concernées ont mis en place une plate-forme
européenne du phosphore afin de créer un marché européen du phosphore recyclé
et de promouvoir une utilisation plus rationnelle du phosphore[5].
Il n'est ni faisable ni nécessaire de remplacer la totalité
du phosphate extrait dans l'UE par du phosphate recyclé. Cependant, en
recyclant davantage le phosphore organique et en l'utilisant de manière accrue
là où il est nécessaire, il serait possible de stabiliser les quantités de
phosphate de roche nécessaires et d'atténuer les problèmes de contamination des
sols et de pollution de l'eau. Nous serions alors sur la bonne voie pour
boucler le cycle du phosphore, à terme, lorsque cette ressource sera de plus en
plus limitée. 2. Exposé de l'offre et de la demande jusqu'en 2050 et
au-delà Historiquement, les premiers engrais phosphorés provenaient
de sources organiques – principalement les effluents d'élevage des
exploitations mixtes, puis la farine d'os et le guano, qui ont constitué les
premiers grands engrais commerciaux. Des techniques efficaces ont été mises au
point pour extraire le phosphate de roche et produire des engrais, et ce fut
l'une des conditions nécessaires à la «révolution verte» qui a caractérisé la
productivité agricole à partir des années 1940. Bien que le fumier reste un
constituant essentiel des engrais phosphorés (dans l'UE, le fumier est une des
principales sources d'engrais - 4,7 millions de tonnes de fumier sont épandues
chaque année[6]),
les engrais à base de phosphate minéral sont devenus la principale source de
phosphore pour la production de cultures dans le monde, ainsi que la source
initiale de tout apport de phosphore dans le cycle. Figure 1: Sources historiques mondiales des engrais
phosphorés[7] 2.1. L'offre de phosphore La production actuelle de phosphate de roche est concentrée
dans un nombre limité de pays. L'Union européenne ne produit pas de phosphate
de roche, à l'exception de la Finlande qui en produit une petite quantité. En 2011,
le taux de dépendance de l'UE à l'égard des importations était d'environ 92 %[8].
Les deux tiers des réserves actuelles de phosphate de roche recensées par les
études les plus récentes du Centre international de développement des engrais
(IFDC)[9] proviennent du Maroc/Sahara occidental, de
Chine et des États-Unis, bien que de nombreux pays possèdent des réserves de
dimensions plus modestes. D'après ce rapport, les nouvelles grandes réserves
recensées au Maroc/Sahara occidental sont sujettes à caution. Par conséquent, il est difficile de prévoir précisément
l'ampleur des réserves de phosphate de roche et de savoir si elles permettront
de répondre à la demande à long terme. Toutefois, selon les meilleures
informations disponibles, il y aurait des réserves suffisantes pour plusieurs
générations, et de nouvelles réserves étant régulièrement recensées, la
tendance à l'avenir serait clairement à l'élargissement de l'aire géographique
de production. À un certain moment, les réserves commenceront à diminuer, mais
pas dans l'immédiat. Certaines informations statistiques relatives à
l'utilisation des engrais dans le monde sont rassemblées par la FAO, mais elles
ne portent pas sur les ressources et les réserves de phosphate de roche. Les
réserves de phosphate de roche des entreprises sont largement répertoriées pour
des raisons commerciales par le code JORC australien[10]
ou un équivalent, mais cet outil n'est pas conçu pour servir de base au recensement
des réserves nationales ou internationales. La source de référence pour ces
informations a toujours été le United States Geological Survey (USGS), mais
entre 1990 et 2010, les statistiques de l'USGS n'ont pas été totalement
actualisées au regard des informations issues de sources non gouvernementales.
Comme indiqué plus haut, en 2010, l'IFDC a fait état de nouvelles estimations,
considérablement plus élevées, des réserves, en se basant sur les informations
communiquées par le secteur d'activité, et, en 2011, l'USGS a actualisé en
conséquence ses estimations des ressources[11].
Ces chiffres, de même que la définition des ressources et des réserves de
l'USGS, ont été utilisés chaque fois que possible dans le présent document. La
figure 2 montre l'évolution des estimations des réserves Figure 2: Incidence de
la révision des réserves de phosphate de roche - en milliards de tonnes de P205[12] Plusieurs
publications spécialisées se sont penchées sur la question de savoir s'il est
nécessaire de mettre en place un système officiel de communication et de suivi
statistique. Il faudrait qu'un tel système puisse rassembler les informations
en respectant la confidentialité des données à caractère commercial tout en
donnant aux organismes publics et aux autres parties prenantes la certitude
qu'ils disposent d'informations exactes. L'intégration des organismes nationaux
d'inventaire géologique existants serait essentielle. Les sources organiques de phosphore sont souvent des
matières lourdes et volumineuses, telles que le fumier ou les boues
d'épuration, qui ne sont pas aisément transportables sur de grandes distances.
Cependant, les réserves pourraient être mieux réparties au niveau régional, et
il serait possible d'améliorer la disponibilité des matières, tant quantitativement
que qualitativement. Cette question est examinée de façon plus détaillée au
point 4. 2.2. Accroître la demande d'engrais pour nourrir
le monde Les prévisions de la FAO concernant la demande mondiale
d'engrais indiquent que l'utilisation des engrais va continuer d'augmenter à
l'échelle mondiale. Selon ces prévisions, la quantité de phosphate utilisé
comme élément fertilisant devrait augmenter pour atteindre 43,8 millions
de tonnes par an en 2015 et 52,9 millions de tonnes en 2030[13].
Ces chiffres sont basés sur l'hypothèse que la très faible consommation
d'engrais de certains pays en développement, surtout en Afrique subsaharienne,
ce qui est une situation peu souhaitable, va perdurer. Quant au phosphore, la
consommation mondiale actuelle s'élève approximativement à 20 millions de
tonnes par an. La demande de phosphore pour l'alimentation animale devrait
également augmenter, sous l'effet d'une forte expansion de la production
animale[14]. À plus long terme, plusieurs facteurs indiquent que la
demande va probablement continuer d'augmenter. La population mondiale devrait
compter plus de neuf milliards d'individus en 2050. Cette poussée
démographique, couplée à une évolution des habitudes alimentaires, a conduit la
FAO à prévoir une hausse de 70 %[15]
de la demande d'aliments d'ici à 2050 si les tendances actuelles, incompatibles
avec le développement durable, persistent. Il en résultera probablement une
augmentation des superficies agricoles et/ou une intensification des cultures
dans les exploitations existantes, et partant, une augmentation de la demande
d'engrais. L'augmentation de la demande d'engrais résultera également
de l'augmentation de la production mondiale de biocarburants[16].
En 2007/2008, la quantité d'engrais utilisée en rapport avec la production des
biocarburants était déjà estimée à quelque 870 000 tonnes de phosphate par
an[17].
2.2.1. Déséquilibres mondiaux caractérisant
l'utilisation du phosphore Figure 3: Planisphère des
déséquilibres agronomiques de P pour l'année 2000[18] La figure 3 est le résultat d'une étude visant à calculer
les bilans de phosphore à l'échelle mondiale. Elle montre que de nombreux pays
en développement souffrent d'importants déficits de phosphore[19].
Les teneurs en phosphore des sols y sont inférieures à ce qui serait nécessaire
pour préserver la productivité à long terme des sols et pour obtenir les
améliorations requises du rendement des récoltes. Ces améliorations pourraient
être en partie obtenues par une meilleure utilisation des sources organiques
locales, mais il est probable que la plus grande partie de cette demande devra
être couverte par le phosphate de roche. Étant donné que ce sont les pays en
développement qui, selon les prévisions, seront à l'origine de l'augmentation
de la population mondiale, c'est dans ces régions, où les teneurs en phosphate
des sols sont actuellement les plus faibles, que le besoin d'un surcroît
d'engrais phosphatés sera le plus grand. Les augmentations de la demande à l'échelle mondiale seront
partiellement freinées par des diminutions de l'utilisation du phosphore à
proximité des zones de production animale intensive où, du fait de l'épandage
excessif de fumier, les sols renferment actuellement plus de phosphore
disponible qu'il n'est nécessaire pour les cultures. Ces diminutions pourraient
être la conséquence de facteurs économiques (un surcroît de phosphore sur des
terres saturées ne présentant aucun intérêt pour les cultures), ou de
réglementations environnementales visant à lutter contre la pollution des eaux.
Il convient toutefois de signaler que si la production animale ne recule pas
dans ces régions, la demande de phosphore pour l'alimentation animale restera
identique. 2.3. Le déséquilibre entre l'offre et la demande Depuis que la production industrielle des engrais a débuté,
l'augmentation constante de la demande d'engrais a systématiquement eu pour
contrepartie une augmentation des volumes de phosphate de roche extraits.
Certains écarts occasionnels ont été observés en raison d'évènements
géopolitiques de grande ampleur, notamment lorsque l'effondrement de l'Union
soviétique dans les années quatre-vingt-dix a entraîné une chute temporaire de
la demande mondiale d'engrais, mais sinon, l'augmentation a été continue. 2.3.1. La flambée des prix de 2008 À partir des années 2007-2008, le prix du phosphate de roche
s'est envolé, avec une hausse de plus de 700 % en l'espace de quatorze
mois. En 2008, la Chine a imposé une taxe à l'exportation de 110 à 120 %
sur le phosphate de roche, qui a ensuite été ramenée en plusieurs étapes à 35 %,
taux toujours en vigueur aujourd'hui. La capacité mondiale d'exploitation de
l'acide phosphorique était alors pratiquement à son maximum. Ce niveau élevé
des prix a suscité un intérêt considérable de la part des médias et des parties
prenantes. Après avoir flambé, les prix se sont effondrés pendant la récession
mondiale, mais ils ont recommencé à augmenter depuis le début de l'année 2011.
Les augmentations des prix du phosphate de roche dépendent essentiellement de
l'offre et de la demande, et l'un des facteurs est la hausse de la demande due
aux cultures destinées à la production de biocarburants. Elles reflètent
également les prix des denrées alimentaires et peuvent aussi contribuer dans
une moindre mesure à l'augmentation des prix de ces dernières, même si leur
influence à cet égard est bien moins considérable que celle des prix du
pétrole. 2.3.2. Le débat autour du «pic de phosphore» et de
la sécurité d'approvisionnement D'après les statistiques de l'USGS, qui étaient les seules
données publiées à l'époque, un certain nombre d'observateurs scientifiques et
autres avaient prédit que le «pic de phosphore», c'est-à-dire le moment où la
production mondiale de phosphate de roche culminerait avant de commencer à
décliner, pourrait être atteint à moyen terme[20],
ou pourrait même avoir été dépassé[21].
Depuis lors, l'USGS a revu ses estimations des réserves et ces calculs ne sont
plus pertinents. En outre, plusieurs spécialistes ont argué qu'une courbe de
Hubbert[22]
ne convenait absolument pas pour étudier le niveau des réserves de phosphore,
en particulier parce que le phosphore est recyclable. Ils ont également fait
valoir qu'à mesure que les prix augmenteront, d'autres ressources seront
découvertes, même si certaines d'entre elles seront plus difficiles à extraire
et contiendront davantage d'impuretés. S'il est peu probable que les prochaines générations aient à
se préoccuper du pic de phosphore dû à l'épuisement des réserves de phosphate
de roche, les questions de sécurité d'approvisionnement que ce débat a soulevé
conservent leur pertinence. Malgré les nouveaux gisements exploités et les
nouvelles technologies mises au point – notamment pour l'exploitation des
ressources des fonds marins – et les nouvelles réserves recensées, les autres
sources sont en diminution. Dans les conditions technologiques et
environnementales actuelles, l'espérance de vie des mines situées aux
États-Unis pourrait ne guère dépasser une cinquantaine d'années. La durée de
vie de la production intérieure de la Chine n'est pas clairement déterminée,
mais compte tenu des énormes besoins intérieurs, il semble peu probable que
cette source soit à l'avenir disponible en quantités importantes pour
l'exportation. 2.3.3. Initiative concernant les matières premières En 2010, un groupe de travail de la Commission européenne a
réalisé une évaluation portant sur 41 matières premières afin de déterminer
celles qui sont d'importance critique pour l'UE. Le groupe de travail ayant
examiné l'importance économique, les risques de rupture d'approvisionnement et
l'incidence environnementale de chaque matière, la Commission a adopté une
liste de 14 matières premières jugées essentielles. Cette évaluation aura lieu
de nouveau en 2013 et inclura le phosphate de roche parmi les matières
évaluées. 2.3.4. Qualité des réserves de phosphate de roche Plus que la taille et la localisation des réserves, c'est la
teneur en métaux lourds des gisements restants qui est susceptible de poser des
problèmes. Le phosphate de roche est en général contaminé dans une certaine
mesure par du cadmium, qui est un élément toxique. Le phosphate de roche qui
est extrait en Finlande, en Russie et en Afrique du Sud est d'origine
magmatique et sa teneur en cadmium est très faible (parfois inférieure à 10 mg
de cadmium/kg P2O5) En revanche, les roches phosphatées
d'Afrique du Nord et d'Afrique occidentale ainsi que du Moyen-Orient sont des
roches sédimentaires, qui ont une teneur en cadmium nettement plus élevée,
supérieure à 60 mg de cadmium/kg P2O5 dans le pire
des cas. Étant donné la nécessité de limiter la contamination des sols par le
cadmium présent dans les engrais (point 3.3), si les sources non contaminées
s'épuisent, il reviendra sans doute plus cher de produire des engrais répondant
à des normes élevées de protection des sols; inversement, si les normes sont
plus rigoureuses dans l'UE, des matières à plus forte teneur en cadmium seront
vendues ailleurs dans le monde. Une utilisation non rationnelle des réserves
non contaminées nous amènera plus rapidement à ce point d'épuisement, à moins
que les techniques de décadmiation[23]
ne deviennent économiquement viables. Q1 – Jugez-vous préoccupantes les questions de sécurité
d'approvisionnement de l'UE au regard de la répartition du phosphate de roche?
Dans l'affirmative, quelles démarches conviendrait-il d'entreprendre auprès des
pays producteurs pour aborder ces questions? Q2 – Le schéma de l'offre et de la demande présenté ici
est-il exact? Quelles mesures l'UE pourrait-elle prendre pour atténuer les
risques de rupture d'approvisionnement, c'est-à-dire faut-il promouvoir une
exploitation minière durable ou l'utilisation de nouvelles technologies
minières? Q3 – Estimez-vous que les informations sur l'offre et la
demande mondiales de phosphate de roche et d'engrais sont suffisamment
accessibles, transparentes et fiables? Dans la négative, quel serait le
meilleur moyen d'obtenir des informations plus transparentes et plus fiables au
niveau de l'UE et sur le plan mondial? 3. Incidences sur l'environnement tout au long du cycle du
phosphore La question de l'utilisation durable du phosphore ne se
limite pas aux considérations relatives à ce seul élément. Le gaspillage de
phosphore s'accompagne d'un gaspillage de l'énergie, de l'eau et des autres
ressources qui contribuent à son cycle de production. En outre, le phosphore
qui se retrouve dans les masses d'eau provoque des problèmes écologiques
spécifiques, notamment sous forme d'eutrophisation. La figure 4 illustre
l'ampleur des inefficacités le long de la chaîne. Figure 4: Pertes le long de la chaîne du phosphore[24] 3.1. Extraction, traitement et transformation en
engrais ou en aliments pour animaux De nos jours, l'extraction du phosphate a principalement
lieu dans des mines à ciel ouvert. Ce type d'extraction minière nécessite des terrains
de grande superficie[25].
En plus du terrain sur lequel on procède à l'extraction minière, il faut
également des terrains pour les remblais (terrils) et pour les bassins de
décantation de l'argile. Les quantités totales de déchets solides
produites peuvent être élevées, mais elles varient considérablement en fonction
des installations d'exploitation; une étude fait état de cas où la production
d'une tonne d'acide phosphorique nécessite 9,5 tonnes de minerai de phosphate
et s'accompagne de la production de 21,8 tonnes de déchets divers et de 6,5
tonnes de stériles[26]. Les usines d'acide phosphorique produisent également de
grandes quantités d'un sous-produit dénommé phosphogypse. Dans certains
pays, le phosphogypse est entreposé sous la forme de hautes piles à cause de la
réglementation relative aux niveaux de radioactivité, ou parce que les produits
de substitution (gypse naturel et gypse provenant de la désulfuration des
fumées) sont plus compétitifs. Un petit nombre de pays, comme le Brésil et la
Chine, l'utilisent toutefois de plus en plus dans la construction et dans
l'agriculture[27].
L'extraction minière et le traitement du phosphate de roche
nécessitent également de grandes quantités d'eau. Bien que les mines
modernes puissent réutiliser jusqu'à 95 % de l'eau mise en œuvre, ce niveau
d'efficacité n'est en aucun cas universel. En outre, il existe des risques de
déversement ou de suintement de l'eau de traitement fortement acide, notamment
à partir des bassins au niveau des piles de phosphogypse, ce qui peut
contaminer les écosystèmes aquatiques. Étant donné que les gisements de
phosphate naturel sont souvent situés dans des régions pauvres en eau,
l'approvisionnement en eau peut constituer un sérieux facteur limitant pour le
développement de l'extraction du phosphate. Le processus d'extraction est également énergivore. Les
seules études exhaustives de la consommation énergétique du secteur sont à
présent un peu anciennes, mais elles font état d'un chiffre de 2,4 GJ d'énergie
primaire requise par tonne de produit fini, chiffre qu'il faudrait doubler pour
tenir compte du transport vers l'Europe[28].
Les gains d'efficacité récemment obtenus dans les mines de phosphate ont
probablement amélioré la situation, qui, en tout état de cause, varie d'une
mine à l'autre. Chaque année, des millions de tonnes de roche et d'engrais sont
transportés dans le monde entier, avec les coûts que cela entraîne sur le plan
de l'environnement. 3.2. Pollution de l'eau par les activités
agricoles et les eaux résiduaires L'excès de phosphore, qui résulte principalement de
l'agriculture et de l'horticulture intensives, est une cause majeure
d'eutrophisation des lacs et des cours d'eau. L'absence de traitement ou le
traitement mal maîtrisé des eaux résiduaires provenant de l'élimination des
excréments humains ou d'autres usages domestiques, ainsi que la pollution
industrielle, contribuent aussi largement à ces problèmes. Les engrais minéraux
sont moins souvent à l'origine des déséquilibres régionaux qui sont
symptomatiques de ces problèmes, mais ils peuvent être un facteur favorisant
dans certaines régions. L'érosion du sol peut entraîner des quantités non
négligeables de phosphore (contenu dans les fragments de sol) dans les eaux superficielles.
D'après un modèle récent d'érosion des sols par l'eau élaboré par le
JRC, la superficie concernée dans l'UE-27 est estimée à 1,3 million
de km²[29].
Sur près de 20 % de cette superficie, l'érosion des sols est supérieure à 10
tonnes par hectare et par an. Le ruissellement dans les zones ayant fait
l'objet d'épandages d'engrais ou de fumier peu de temps auparavant peut
aggraver la pollution des eaux. L'apport de très grandes quantités de phosphate
aux sols n'a généralement pas d'incidence négative sur la croissance des
cultures, mais il peut nuire à la biodiversité végétale des écosystèmes
naturels, et la migration accrue des phosphates dans les masses d'eau
avoisinantes perturbera également l'équilibre biologique. Indépendamment des
pertes indirectes, dans certaines parties du monde, les effluents d'élevage
sont toujours directement déversés dans les cours d'eau ou dans les égouts et
ils accentuent la pollution causée par les eaux résiduaires urbaines. Alors que
l'érosion du sol est la principale voie de pénétration des phosphates dans
l'eau dans les zones à sol sablonneux ou présentant des pentes non revêtues de
végétation, le lessivage dans les eaux de surface peut aussi jouer un rôle très
important dans les zones saturées. D'après le rapport SOER 2010[30],
les émissions de phosphore d'origine agricole dans les eaux douces sont
supérieures à 0,1 kg de phosphore par hectare et par an dans une grande
partie de l'Europe, mais atteignent plus de 1,0 kg P/ha/an dans les zones les
plus problématiques. En conséquence, plusieurs eaux marines et côtières de l'UE
ont des concentrations de phosphore élevées voire très élevées. Les premiers
résultats de l'évaluation des plans de gestion de districts hydrographiques[31]
montrent que, dans 82 % des districts hydrographiques, l'agriculture
exerce une contrainte considérable due au phosphore sur les cours d'eau.
Certaines études[32]
ont suggéré que nous aurions déjà franchi les limites planétaires de la
pollution des eaux douces par le phosphore. Les pertes de phosphore et d'autres nutriments par ces voies
et du fait de la pollution par les eaux résiduaires peuvent provoquer un
surcroît de croissance des plantes et des algues. Les conséquences sont l'eutrophisation,
qui peut ensuite entraîner un déséquilibre entre les processus de production et
de consommation des plantes/algues, lequel a des conséquences négatives pour la
diversité des espèces et pour la potabilité de l'eau destinée à la consommation
humaine. Ce phénomène peut aussi être à l'origine de très graves proliférations
d'algues, dont certaines d'espèces nuisibles, qui sont susceptibles d'entraîner
la mort de poissons et d'autres espèces de la faune marine, et qui, après
décomposition, peuvent empoisonner les hommes et les animaux par des émissions
de sulfure d'hydrogène. Il faut des années pour
remédier à une telle situation, même lorsque la source de pollution a été
éliminée, parce que le phosphore devient partie intégrante des sédiments, qui
sont soumis à de fréquentes perturbations, ce qui redéclenche le processus
d'eutrophisation. 3.3. Contamination des sols Le cadmium est actuellement le contaminant le plus
préoccupant présent dans les engrais phosphatés (sauf s'il a été éliminé par
les techniques de décadmiation), mais d'autres métaux lourds mériteraient
également d'être surveillés. Une fois présent dans le sol, le cadmium ne peut
pas être aisément éliminé et il peut migrer et s'accumuler dans les végétaux. Certaines plantes (tournesol, colza, tabac, etc.)
ont tendance à accumuler de grandes quantités de cadmium. En 2002, la Commission avait demandé au comité scientifique
de la toxicité, de l'écotoxicité et de l'environnement (CSTEE) de formuler un
avis[33]
sur la probabilité de l'accumulation de cadmium dans les sols due à
l’utilisation d’engrais phosphatés. Sur la base d’études d’évaluation des
risques menées par huit États membres de l'UE (et la Norvège) et d’analyses
supplémentaires, le CSTEE avait estimé que les engrais phosphatés contenant 60 mg
de cadmium/kg P2O5 ou davantage étaient susceptibles
de conduire à une accumulation de cadmium dans la plupart des sols de l’Union
européenne, tandis que les engrais phosphatés contenant au maximum 20 mg
de cadmium/kg P2O5 n’étaient pas susceptibles
d’entraîner une accumulation à long terme dans le sol sur cent ans, si les
autres apports de cadmium n’étaient pas pris en considération. Certains sols
ont naturellement une teneur élevée en cadmium, et une approche plus prudente
s'impose donc dans les régions concernées. Pour ce qui est des effets sur la santé, le rapport
d'évaluation des risques[34]
de l'UE concernant le cadmium et l'oxyde de cadmium est paru en décembre 2007.
Il indique que le cadmium présente principalement un risque d'atteinte des
reins par l'alimentation et la consommation de tabac. La stratégie de réduction
des risques établie pour le cadmium et l'oxyde de cadmium préconise des mesures
visant à réduire la teneur en cadmium des denrées alimentaires, des mélanges de
tabac et des engrais phosphatés, compte tenu des multiples scénarios
d'exposition possibles dans l'ensemble de l'UE[35].
Ces dispositions ont été confirmées par les évaluations des risques présentés
par le cadmium contenu dans les denrées alimentaires qui ont été réalisées en 2009[36]
et en 2011[37]
par l'Autorité européenne de sécurité des aliments, ainsi que par les
conclusions du comité mixte FAO/OMS d'experts sur les additifs alimentaires (CMEAA)[38]
publiées en 2010. Les travaux préparatoires à la plupart de ces mesures ne sont
pas encore achevés, mais des décisions de gestion des risques ont été prises
sur la base des teneurs maximales en résidus des denrées alimentaires et des
aliments pour animaux. Une contamination du sol et des eaux souterraines par de l'uranium
(principalement due à la présence naturelle de cet élément en niveau de
fond, mais qui pourrait être exacerbée par l'uranium présent dans les engrais
phosphatés[39])
a été signalée dans certaines régions à sol sablonneux, en Allemagne, ce qui a
des conséquences pour le traitement de l'eau de boisson dans certains cas.
Cette contamination pourrait requérir des précautions supplémentaires et des
coûts additionnels dans les domaines de la fourniture d'eau potable et de la
production agricole. Q4 – Comment conviendrait-il de gérer le risque de
contamination du sol lié à l'utilisation de phosphore dans l'UE? 4. Solutions et obstacles à une utilisation plus efficace
du phosphore Les analyses des flux et les recherches entreprises montrent
qu'il existe un certain nombre de points critiques dans le cycle d'utilisation
du phosphore, au niveau desquels se produisent des pertes de quantités
considérables de cet élément. Pourtant, il existe aussi des techniques qui
permettent de valoriser le phosphore ou de l'utiliser de façon plus rationnelle[40].
Lorsque les prix du phosphate de roche et de ses produits dérivés ont culminé
en 2008, plusieurs autres sources nouvelles de phosphore recyclé sont devenues
économiquement intéressantes. Depuis lors, les prix semblent avoir atteint un
nouveau plateau, à 200 dollars la tonne. Une grande partie de l'analyse menée
antérieurement sur le rapport coût-efficacité du recyclage du phosphore date
d'avant la hausse des prix du phosphate de roche et n'est donc plus d'actualité
aujourd'hui. De surcroît, à mesure que se perfectionnent les techniques
permettant de traiter les sources les plus prometteuses de phosphore recyclé et
que des économies d'échelle deviennent possibles, le coût de ces techniques
diminue. Indépendamment de la question des prix, le principal avantage
économique lié à l'utilisation de phosphore recyclé se situe au niveau de la
résilience: des flux homogènes, un approvisionnement local, et une insensibilité
à la volatilité des prix du phosphate de roche. Les études de modélisation entreprises dans le contexte de
l'utilisation efficace des ressources indiquent que l'utilisation des engrais
phosphorés provenant de sources primaires pourrait n'augmenter que de 11 % à
l'échelle mondiale d'ici à 2050, contre 40 % dans un scénario de
continuité[41].
La modélisation économique de la situation des États-Unis suggère que, si les
prix des engrais minéraux augmentaient et que la fiscalité était adaptée de
manière à couvrir ne serait-ce qu'une faible part des externalités associées à
l'utilisation excessive de phosphore, l'utilisation de phosphore d'origine
recyclée s'étendrait à de vastes superficies de terres arables[42].
Les travaux réalisés dans le cadre du projet «NPK foresight» du JRC ont
contribué à améliorer la base de connaissance sur les évolutions probables[43].
La figure 5 présente une analyse des flux et pertes au
niveau mondial - à certains égards, le tableau différerait sensiblement pour
l'Union européenne, en particulier en ce qui concerne les pertes à la récolte
et après récolte. D'autres analyses menées aux niveaux mondial, national et
régional peuvent considérablement différer, et certaines des pertes annoncées
sont contestées. Des travaux universitaires sont en cours pour tenter d'affiner
ce tableau global. Figure 5: flux mondiaux de phosphore dans l'agriculture,
l'alimentation et les égouts (chiffres arrondis)[44] Q5 – Quelles sont les techniques qui offrent globalement
les meilleures chances d'améliorer l'utilisation durable du phosphore? Quels en
sont les coûts et les avantages? Q6 - Quels sont les axes de recherche et d'innovation en
matière d'utilisation durable du phosphore que l'UE devrait promouvoir? 4.1. Renforcer l'efficacité de l'extraction, du
traitement et de l'utilisation industrielle Les précédentes analyses scientifiques du rapport
coût-efficacité de l'extraction du phosphate ont montré que des pertes
représentant près d'un tiers de la roche totale étaient possibles lors des
opérations d'extraction, de traitement et d'enrichissement[45],
auxquelles s'ajoutent 10 % de pertes supplémentaires lors du transport et
de la manutention[46].
Néanmoins, les investissements réalisés récemment après les hausses de prix ont
considérablement amélioré la rentabilité de certaines mines. De nombreuses
innovations technologiques sont déjà mises en œuvre ou sont en cours de
développement, et elles évitent le gaspillage du produit ou du sous-produit,
produisent un produit plus propre ou permettent d'économiser l'énergie, l'eau
ou les produits chimiques. Les hausses de prix et l'épuisement des réserves
optimales sont les facteurs les plus susceptibles d'induire ces améliorations,
mais les exigences qui s'appliquent à la consommation de l'UE (notamment en ce
qui concerne la décontamination) peuvent également jouer un rôle. Les travaux
se poursuivent également sur l'amélioration de la sécurité et de la qualité des
engrais, ainsi que sur le renforcement de la transparence quant au contenu des
engrais, au moyen de l'étiquetage, notamment dans le cadre de la révision du
règlement relatif aux engrais. La révision récente du règlement relatif aux
détergents, qui limite l'utilisation des phosphates et autres composés du
phosphore dans les détergents textiles et les détergents pour lave-vaisselle
destinés aux consommateurs, contribuera également à réduire l'utilisation non
essentielle et les rejets de phosphore dus à l'utilisation des détergents. 4.2. Une utilisation et une conservation plus
efficaces dans l'agriculture Pour qu'une production végétale soit efficace, il faut que
le sol renferme suffisamment de phosphore (niveau critique) pour répondre aux
besoins de la plante tout au long de son développement, mais pas davantage[47].
Au sein de l'UE, plusieurs initiatives ont déjà permis une utilisation plus
efficace du phosphore et une réduction des pertes de phosphore dans
l'agriculture. Il s'agit notamment des codes de bonne pratique et des
programmes d'action prévus par la directive Nitrates[48],
ainsi que des programmes agroenvironnementaux mis en œuvre au titre de la
politique de développement rural. Le surcroît d'intérêt pour la protection des
sols suscité par la stratégie thématique en faveur de la protection des sols,
de même que le volet «sols» des bonnes conditions agricoles et environnementales
(BCAE)[49],
intégré dans la conditionnalité au titre de la politique agricole commune, ont
contribué à améliorer la gestion des sols et à freiner la diminution et la
perte de matière organique due à l'érosion, qui jouent l'un comme l'autre un
rôle important dans la perte de phosphore. Il reste toutefois une marge
d'amélioration considérable de l'utilisation et de l'efficacité du phosphore au
niveau des exploitations agricoles[50].
Il existe notamment des techniques d'«agriculture de précision», telles que
l'injection de fumier et l'incorporation d'engrais inorganique, mais il importe
également de vérifier les concentrations de phosphore dans les champs et la
teneur en phosphore du fumier, afin de s'assurer que la quantité adéquate
d'engrais est utilisée au bon endroit et au bon moment, de manière à parvenir
au niveau critique de phosphore. Une intensification des mesures de lutte
contre l'érosion due au vent et à l'eau ainsi qu'une rotation accrue des
cultures permettraient, d'une manière générale, de réduire les pertes de sol,
et partant, du phosphore qu'il contient. L'utilisation des engrais en
horticulture peut également être améliorée, notamment par des systèmes fermés. Certaines nouvelles technologies, qui sont déjà sur le
marché ou qui y arriveront prochainement, pourraient améliorer l'efficacité des
engrais; il s'agit notamment de certaines techniques à base d'enzymes telles
que les innovations destinées à améliorer le développement racinaire et
l'utilisation d'inoculums microbiens, qui visent toutes à améliorer
l'efficacité de l'absorption du phosphore par les plantes. Les techniques destinées à améliorer l'efficacité du
phosphore en production animale se sont généralisées. La teneur en phosphore
des régimes alimentaires en particulier a été adaptée aux besoins des animaux
aux différents stades de leur vie («alimentation par étape») et l'enzyme
phytase a été ajoutée à l'alimentation du bétail monogastrique. Ces approches
permettent d'abaisser la teneur en phosphore des aliments pour animaux, car les
animaux métabolisent plus efficacement le phosphore. Ces méthodes ne sont
cependant pas encore exploitées au maximum de leur potentiel. Dans l'UE, de
nouvelles enzymes phytases sont constamment autorisées en tant qu'additifs dans
les aliments pour animaux. Les coûts et difficultés pratiques de mise en œuvre sont les
principaux obstacles qui s'opposent à la généralisation de ces technologies. Si
l'utilisation de l'enzyme phytase est déjà largement acceptée, d'autres
techniques devront encore faire l'objet de recherches approfondies, y compris
des essais spécifiques sur le terrain, pour entrer dans les pratiques standard. À cet égard, le programme-cadre de recherche pour la période
2014-2020 et le prochain partenariat européen d'innovation pour la productivité
et le développement durable de l'agriculture pourraient jouer un rôle important
dans la mise au point de nouvelles solutions visant à améliorer l'utilisation
efficace et la conservation du phosphore dans l'agriculture. Q7 – Les informations disponibles concernant l'efficacité
de l'utilisation du phosphore et l'utilisation de phosphore recyclé en
agriculture vous paraissent-elles adéquates? Dans la négative, quelles autres
informations statistiques seraient-elles nécessaires? Q8 – Comment le partenariat européen d'innovation
«Productivité et développement durable de l'agriculture» pourrait-il promouvoir
l'utilisation durable du phosphore? 4.2.1. Une meilleure utilisation du fumier Au cours des dix dernières années, la mise en œuvre de la
directive Nitrates a agi comme un moteur et a permis une bien meilleure gestion
du fumier. On a vu se manifester un intérêt croissant pour le traitement du
fumier et la transformation de la fraction solide, riche en phosphore, de ce
fumier traité en un produit commercialisable en dehors de son aire de
production, où les champs sont souvent saturés de nutriments. Bien que le
lisier ait au départ une teneur en eau d'environ 95%, le traitement permet de
ramener le volume de la fraction solide à environ 30 % du volume initial
du lisier; toutefois l'exportation du fumier traité se heurte encore à de
nombreux obstacles, notamment le coût (transport, énergie). L'acceptabilité de
ces techniques par les exploitations réceptrices reste aussi problématique. Dans 15 États membres sur 22[51],
le phosphore recyclé présent dans le fumier est déjà la principale source
d'apport de phosphore aux terres agricoles. En revanche, dans les autres États
membres, ainsi que dans de nombreuses régions de l'UE, les possibilités de
traitement du fumier en vue de l'utiliser en remplacement des engrais minéraux
ne sont pas encore pleinement exploitées. Q9 – Quelles mesures pourraient-elles être prises pour
garantir une meilleure gestion et un traitement accru du fumier dans les zones
de surproduction et pour encourager l'utilisation de fumier traité en dehors de
ces zones? 4.3. Gains potentiels liés à la limitation et à
la valorisation des déchets alimentaires La réduction des déchets alimentaires aux stades de la
production et de la consommation permettrait d'éviter d'avoir à introduire de
nouvelles quantités de phosphore d'origine minérale dans le système. La
situation en matière de déchets alimentaires a fait l'objet de très nombreuses
études. Chaque individu dans l'Union européenne produit en moyenne 180 kg de
déchets alimentaires par an[52].
Nos modes de production et de consommation alimentaires, le type et la quantité
d'aliments que nous consommons ainsi que la quantité de déchets qui en résulte
sont autant d'éléments qui influent sur l'utilisation durable du phosphore,
d'où le grand potentiel d'amélioration dans ce secteur. Cette question sera
examinée plus en détail dans une communication sur l'alimentation durable, qui
devrait être adoptée en 2013. Cette initiative a été annoncée dans la feuille
de route pour une Europe efficace dans l'utilisation des ressources qui s'est
fixé pour objectif de réduire de moitié d'ici à 2020 le gaspillage d'aliments
propres à la consommation dans l'Union européenne. En plus d'éviter le gaspillage d'aliments, nous pourrions
aussi faire un meilleur usage des déchets alimentaires que nous produisons. Actuellement,
de grandes quantités de déchets alimentaires et de déchets biodégradables en
général sont incinérées, et souvent, le phosphore contenu dans les cendres
n'est pas réutilisé. En outre, d'importantes quantités de phosphore sont
également abandonnées dans les décharges. La directive sur la mise en décharge[53]
impose aux États membres de ramener progressivement la quantité de déchets
municipaux biodégradables à 35% de la quantité de ces déchets produite en 1995
d'ici à 2016. La directive a entraîné une augmentation très sensible du taux de
recyclage des déchets biodégradables en vue de la production de biogaz et de
nutriments pour l'amélioration des sols et l'agriculture, mais elle ne dirige
pas toujours la ressource vers l'utilisation à plus forte valeur. L'utilisation de déchets biodégradables sous la forme de
compost, de digestat ou de cendres provenant des déchets verts ou des déchets
de cuisine permettrait de valoriser d'importantes quantités de phosphore en
même temps que d'autres nutriments. L'exploitation de ce flux de déchets se
heurte actuellement à des approches très hétéroclites dans l'ensemble de l'UE
en ce qui concerne les normes d'utilisation appropriées et de qualité
applicables aux déchets biodégradables. Des critères de fin du statut de
déchet, définissant le moment où un déchet biodégradable cesse de relever de la
définition d'un déchet, sont en cours d'élaboration au niveau de l'UE. Ils
devraient faciliter l'élimination des obstacles juridiques. La révision du
règlement sur les engrais, qui devrait être adoptée en 2013, sera également
déterminante. Dans ce contexte, on étudiera la possibilité d'harmoniser l'accès
au marché de l'UE des déchets biodégradables qui répondent à ces critères de
fin du statut de déchet, car ces déchets pourraient alors constituer des
matières premières pour la production d'engrais organiques et d'amendements
pour sol, dont l'inclusion dans le champ d'application du futur règlement sur
les engrais pourra être proposée. Parallèlement, plusieurs flux de déchets provenant de
l'agriculture et de sous-produits de la production alimentaire, pour autant
qu'ils fassent l'objet d'une gestion appropriée, permettraient de valoriser
d'importantes quantités de phosphore. Pour certaines de ces ressources, des
problèmes de santé publique et les mesures qui ont dû être prises pour y faire
face ont freiné l'évolution dans ce domaine ces dernières années. L'exemple le
plus frappant est celui des farines de viande et d'os et des protéines animales
transformées, étant donné que le phosphore se concentre essentiellement dans
les structures osseuses. Bien que certaines farines de viande et d'os soient
incinérées et que les cendres soient utilisées comme engrais, soit directement
sous la forme d'amendement pour sol, soit pour la production de phosphore[54],
une grande partie du phosphore est tout simplement perdue. L'utilisation de
protéines animales transformées est autorisée dans les aliments pour animaux et
les engrais organiques, et ces protéines sont commercialisées en grandes
quantités. Il sera sans doute possible d'affiner le cadre juridique[55]
régissant les utilisations de ces matières si d'autres usages sûrs sont mis en
évidence. Q10 – Quelles mesures pourraient-elles être prises pour
améliorer la valorisation du phosphore contenu dans les déchets alimentaires et
les autres déchets biodégradables? 4.4. Traitement des eaux usées La consommation humaine génère inévitablement des déchets,
mais un certain nombre de techniques permettent de valoriser le phosphore
provenant des stations d'épuration des eaux usées. Ces techniques se sont
considérablement développées ces dernières années, et plusieurs projets
pilotes, et désormais aussi des opérations à l'échelle commerciale, ont été mis
en place dans l'ouest et le nord de l'Europe. Bien que l'article 5 de la directive relative au traitement
des eaux urbaines résiduaires[56]
exige l'élimination du phosphore des eaux résiduaires, il n'impose pas
l'extraction du phosphore sous une forme utilisable. Une des caractéristiques
de cette directive est qu'elle autorise la technique de floculation du
phosphore à l'aide de fer, qui produit un composé fortement lié qui ne se prête
pas à la valorisation du phosphore à l'échelle commerciale; en outre, cette
technique n'est pas nécessairement accessible à toutes les installations. Il existe d'autres techniques d'extraction du phosphore qui
ne posent pas ce problème. Elles consistent notamment à éliminer le phosphore
des eaux résiduaires sous forme de struvite, à incinérer les boues d'épuration
et à utiliser les cendres, et à épandre les boues d'épuration directement dans
les champs après traitement approprié. Dans tous les cas, la qualité
agronomique du produit est essentielle pour que le phosphore soit effectivement
disponible et assimilé par les cultures. Environ 25 % du phosphore contenu
dans les eaux résiduaires est actuellement réutilisé, la méthode la plus
courante étant l'épandage direct des boues d'épuration dans les champs. Le potentiel
total de valorisation est assez élevé – environ 300 000 tonnes de
phosphore par an dans l'UE[57]
– et les écarts considérables entre les différents États membres, en quantités
de boues d'épuration utilisées (soit directement, soit sous forme de cendres)
montrent qu'il existe des possibilités d'harmonisation sur la base des
meilleures pratiques. La viabilité commerciale et environnementale de la plupart
de ces approches dépend du degré de dilution de la ressource. La déshydratation
et le déplacement de grandes quantités de liquide constituent un processus
énergivore et coûteux. L'absence de contaminants est également un point
critique, car elle requiert la mise en œuvre de procédures d'un très haut
niveau et étroitement contrôlées, et, en cas d'incinération des boues
d'épuration, elle implique que les boues ne peuvent pas être mélangées à
d'autres déchets pendant l'incinération. Bien que la directive sur les boues d'épuration[58]
ait défini les conditions dans lesquelles les boues d'épuration peuvent être
utilisées sans danger sur les terres agricoles, ses dispositions sont
aujourd'hui considérées comme dépassées, notamment en ce qui concerne les
valeurs limites pour le cadmium et les autres contaminants, jugées trop
élevées. Seize États membres ont adopté des normes plus rigoureuses que celles
fixées par la directive. L'harmonisation des normes au niveau le plus élevé
rendrait les agriculteurs et les consommateurs plus confiants à l'égard de
l'utilisation sans danger des boues dans l'UE. Afin d'encourager une
utilisation des ressources plus rationnelle à l'avenir, il conviendra
d'apporter une réponse à ces questions en faisant en sorte que les normes de
produits applicables aux boues d'épuration inspirent confiance à tous, d'un
bout à l'autre de la chaîne des utilisateurs finaux, c'est-à-dire aux
agriculteurs, aux détaillants et enfin aux consommateurs. Les boues d'épuration
peuvent aussi être compostées et, dans le cadre de l'élaboration du critère de
fin du statut de déchet qui est actuellement à l'étude, on s'interroge pour
savoir si ce compost de boues peut répondre aux normes rigoureuses requises
pour maintenir son utilisation par les agriculteurs. Q11 – Faut-il imposer ou encourager une certaine forme de
valorisation du phosphore lors du traitement des eaux résiduaires? Quelles
mesures pourraient-elles être prises pour améliorer la disponibilité des boues
d'épuration et des déchets biodégradables ainsi que leur acceptabilité pour
l'agriculture. 4.5. Utilisation d'engrais organiques L'un des avantages d'une utilisation plus efficace du
phosphate contenu dans les sous-produits et déchets organiques serait que cela
ne ferait pas augmenter le volume global de cadmium présent dans l'écosystème
européen, étant donné que ces sous-produits et déchets proviennent de denrées
alimentaires et d'aliments pour animaux produits en Europe, qui contiennent eux
aussi du cadmium absorbé dans les sols européens. Cependant, certains engrais
organiques peuvent poser un problème de contamination par le cuivre et le zinc.
Bien que de nombreuses techniques industrielles de
valorisation du phosphore (contenu dans le fumier et les eaux usées et dans les
déchets biodégradables) soient déjà en exploitation et utilisées à des degrés
divers, il n'existe pas de stratégie commune pour promouvoir l'utilisation de
ces sources renouvelables par les agriculteurs. Le prix des engrais valorisés
est généralement plus élevé que celui des engrais à base de phosphate minéral.
Il y aurait encore beaucoup à faire pour trouver des débouchés commerciaux au
phosphore recyclé, pour mettre en évidence les obstacles qui s'opposent à la
généralisation de son utilisation, ainsi que pour mettre en œuvre les
technologies qui sont déjà disponibles. 5. Prochaines étapes La présente communication consultative aborde pour la
première fois au niveau de l'Union européenne les questions qui entourent
l'utilisation durable du phosphore. Il s'agit à présent d'engager un débat sur
ces questions et sur les mesures qui pourraient être prises. Les institutions européennes et toutes les parties
intéressées – les organisations comme les particuliers – sont invitées à
soumettre leurs observations sur les questions formulées dans la communication
consultative ainsi que sur toute autre question relative à l'utilisation
durable du phosphore qu'elles souhaiteraient soulever. Toutes les parties intéressées sont invitées à transmettre
leurs observations par courrier électronique, pour le 1er décembre 2013
au plus tard, à l'adresse suivante: env-use-of-phosphorus@ec.europa.eu
. Pour toute information sur le traitement qui sera réservé à
vos données à caractère personnel et à votre contribution, veuillez lire
attentivement la déclaration spécifique de confidentialité jointe au présent
dossier de consultation. Les organisations professionnelles sont invitées à
s’inscrire au Registre des représentants d’intérêts de la Commission européenne
(http://:ec.europa.eu/transparency/regrin),
mis en place dans le cadre de l'Initiative européenne en matière de
transparence. La Commission publiera les contributions des parties prenantes
sur l'Internet, à moins que celles-ci ne lui demandent expressément de ne pas
le faire. Les résultats de la consultation publique aideront la
Commission à préparer ses futurs travaux concernant la contribution que l'UE
peut apporter à l'utilisation durable du phosphore. [1] COM(2011) 571 final. [2] http://www.bordeaux-aquitaine.inra.fr/tcem_eng/seminaires_et_colloques/colloques/designing_phosphorus_cycle_at_country_scale [3] Review of the future resource risks faced by UK Business
and an assessment of future viability, AEA, 2010. [4] http://www.nutrientplatform.org/?p=306 [5] http://www.phosphorusplatform.org/ [6] Phosphorous imports, exports, fluxes and sinks in
Europe, Richards and Dawson 2008. [7] The Story of phosphorus: Global food security and
food for thought, Cordell et al, 2009. [8] La
dépendance à l'égard des importations se calcule comme suit: importations
nettes/(importations nettes + production dans l'UE); méthode indiquée dans le
document COM(2011) 25 «Relever les défis posés par les marchés des produits de
base et les matières premières. [9] World Phosphate rock reserves and resources, IFDC, 2010. [10] Joint
Ore Reserves Committee – pour de plus amples informations, voir: www.jorc.org [11] http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/phosphate_rock/mcs-2011-phosp.pdf
[12] Adapté
d'après une présentation de Blanco, 2011. [13] Forecasting Long-term Global Fertiliser Demand, FAO, 2008. [14] Rosegrant
et al, 2009 pour les prévisions d'augmentation du cheptel. [15] Les
nouvelles analyses pourraient indiquer des valeurs plus proches de 60 % -
voir l'étude NPK foresight du JRC, 2012. [16] The Impact of First-Generation Biofuels on the
Depletion of the Global Phosphorus Reserve, Hein and Leemans, 2012. [17] Medium Term Outlook for Global Fertilizer Demand,
Supply and Trade 2008-2012 Heffer and Prud'homme, 2008. [18] Agronomic P imbalances across the world's croplands,
Macdonald et al, 2011. [19] Voir
également http://www.africafertilizer.org/ [20] A rock and a hard place – peak phosphorus and the
threat to our food security, Soil Association, 2010 [21] 'Peak P' what it means for farmers, Déry and Anderson, 2007. [22] Une
courbe de Hubbert est une approximation du rythme de production d'une
ressource dans le temps; initialement utilisée pour prévoir le pic pétrolier,
elle est appliquée depuis lors pour estimer l'épuisement d'autres ressources
(définition tirée de Wikipédia). [23] Élimination
du cadmium du produit transformé. [24] Sustainable
use of phosphorus, Cordell et al, 2010 – les chiffres sont ceux de la date de
publication. [25] En
Floride, l'extraction du phosphate concerne environ 5 000 – 6 000
acres par an, à raison de 9 000 tonnes US par acre de terrain exploité. [26] Global phosphorus flows in the industrial
economy from a production perspective, Villalba et al, 2008. [27] Il
convient de signaler que les niveaux de radioactivité naturelle du phosphate de
roche peuvent varier considérablement en fonction de la géologie de la mine. [28] Materials
flow and energy required for the production of selected mineral commodities,
Kippenberger, 2001 (les données chiffrées concernant l'énergie datent toutefois
de 1994). [29] Mise
en œuvre de la stratégie thématique en faveur de la protection des sols et
activités en cours, COM(2012) 46 final. [30] The European environment - state and outlook 2010:
http://www.eea.europa.eu/soer [31] Portant
sur 38 plans de gestion de districts hydrographiques. [32] Reconsideration of the planetary boundaries for
phosphorus, Carpenter and Bennett 2011. [33] http://ec.europa.eu/health/ph_risk/committees/sct/documents/out162_en.pdf. [34] http://esis.jrc.ec.europa.eu/doc/risk_assessment/REPORT/cdmetalreport303.pdf
[35] JO C 149 du 14.6.2008, p. 6. [36] EFSA Journal (2009); 980, pp. 1-139;
http://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/980.htm [37] EFSA Journal (2011); 9(2):1975;
http://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/1975.htm [38] OMS,
Série sur les additifs alimentaires n° 64, 73e réunion du comité mixte
FAO/OMS d'experts sur les additifs alimentaires (CMEAA), Organisation mondiale
de la santé, Genève, 2011. [39] Rock phosphates and P fertilizers as sources of U
contamination in agricultural soils, Kratz and Schnug, 2006. [40] Plusieurs
de ces techniques sont présentées à l'adresse suivante: http://www.phosphorus-recovery.tu-darmstadt.de
[41] EU
Resource Efficiency Perspectives in a Global Context, PBL, 2011. [42] Shakhramanyan
et al, documents de travail, 2012. [43] http://eusoils.jrc.ec.europa.eu/ESDB_Archive/eusoils_docs/other/EUR25327.pdf [44] Global phosphorus flows through the agricultural, food
and sewage systems, Van Vuuren et al. (2010). [45] Kippenberger 2001. [46] Phosphate rock, Lauriente 2003. [47] Efficiency of soil and fertilizer phosphorus use,
Syers, et al, 2008. [48] Directive
91/676/CEE du Conseil concernant la protection des eaux contre la pollution par
les nitrates à partir de sources agricoles. [49] Les
bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) désignent une liste de
normes destinées à garantir que toutes les terres agricoles sont maintenues
dans de bonnes conditions agricoles et environnementales, et elles font partie
du système de conditionnalité. [50] Improved phosphorus use efficiency in agriculture: A
key requirement for its sustainable use, Schroder et al, 2011. [51] Pas
de données disponibles pour Chypre, le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie et
Malte. [52] Étude
préparatoire de l'UE sur les déchets alimentaires dans l'UE-27, BIO IS, octobre
2010. [53] Directive 1999/31/CE
du Conseil concernant la mise en décharge des déchets. [54] Thermochemical processing of meat and bone meal, a
review, Cascarosa et al, 2011. [55] Législation
sur les sous-produits animaux et législation sur les encéphalopathies
spongiformes transmissibles. [56] Directive 91/271/CEE
relative au traitement des eaux urbaines résiduaires. [57] Document
de synthèse d'EUREAU sur la réutilisation du phosphore, 2006. [58] Directive
86/278/CEE du Conseil relative à la protection de l'environnement et notamment
des sols, lors de l'utilisation des boues d'épuration en agriculture.