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Document 52006XR0816(01)

    Résolution du Comité des régions sur les objectifs politiques du Comité des régions pour 2006-2008

    JO C 192 du 16.8.2006, p. 34–37 (ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, IT, LV, LT, HU, NL, PL, PT, SK, SL, FI, SV)

    16.8.2006   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 192/34


    Résolution du Comité des régions sur les «objectifs politiques du Comité des régions pour 2006-2008»

    (2006/C 192/07)

    Le Comité des régions,

    VU les objectifs stratégiques de la Commission pour 2005-2009 (COM(2005) 12 final);

    VU le programme stratégique pluriannuel 2004-2006 des six présidences;

    VU la communication de la Commission intitulée «Contribution à la période de réflexion et au-delà — Le plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat» (COM(2005) 494 final);

    VU le protocole portant sur les modalités de coopération entre la Commission européenne et le Comité des régions (DI CdR 81/2001 rév. 2);

    VU la résolution du Comité des régions (CdR) sur le programme de travail de la Commission et les priorités pour 2006 du CdR (CdR 275/2005);

    VU la résolution du CdR sur la redynamisation de la stratégie de Lisbonne (CdR 518/2004);

    CONSIDERANT que l'objectif politique qui sous-tend toutes les priorités politiques du CdR est de renforcer le lien entre l'Union européenne (UE), et chacune de ses régions, provinces, villes et communes, de rapprocher ainsi l'UE de ses citoyens et de donner sens aux notions de cohésion et de solidarité;

    CONSIDERANT que les collectivités territoriales étant les autorités compétentes pour mettre en oeuvre une part importante des politiques de l'UE, leur implication dans la définition des priorités de l'UE ainsi que l'élaboration et le suivi de la législation de l'UE contribue à renforcer la légitimité démocratique de l'UE;

    CONSIDERANT que le Comité des régions souhaite définir des priorités politiques qui pour cette première moitié de son 4e mandat s'articuleront autour de trois objectifs: Promouvoir l'Europe politique et citoyenne - renforcer la solidarité territoriale au sein de l'Union - consolider le rôle politique et institutionnel du CdR;

    CONSIDERANT que même sans la perspective d'une entrée en vigueur rapide du Traité constitutionnel qui comporte pour le CdR et les collectivités territoriales de l'UE dans leur ensemble des avancées très significatives, le CdR doit se consacrer en premier lieu à renforcer les fonctions qui lui sont dévolues sur base des Traités en vigueur, à savoir avant tout à représenter l'ensemble des collectivités territoriales au niveau de l'UE;

    a adopté la résolution suivante lors de sa 63e session plénière des 15 et 16 février 2006, séance du 16 février dans l'après-midi.

    PREMIER OBJECTIF:

    RENFORCER L'EUROPE POLITIQUE ET CITOYENNE

    Le Comité des régions

    1.

    estime que l'accord intervenu au niveau du Conseil européen des 15 et 16 décembre 2005 sur les perspectives financières 2007-2013 constitue la traduction en chiffres du plus petit dénominateur commun des ambitions européennes des gouvernements des États membres. Or, l'Union a besoin d'un budget et des programmes communautaires qui permettent réellement de transporter l'idée et les potentiels de l'Europe au niveau de nos collectivités et de rapprocher ainsi l'UE de ses citoyens.

    Contribuer au débat continu sur l'avenir de l'Union européenne

    2.

    considère que la période de réflexion devrait permettre de mettre en valeur les avancées du traité constitutionnel en termes de gouvernance européenne, de simplicité, de transparence de l'Union européenne et de renforcement du niveau local et régional, en particulier en ce qui concerne la promotion des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Elle devrait également permettre de se concentrer sur:

    les questions que les citoyens entendent voir résolues par l'Union européenne,

    l'explication et la démonstration de la réelle valeur ajoutée du projet européen et l'accroissement des interactions entre les citoyens dans toute l'Union, grâce aux opportunités d'épanouissement personnel et professionnel qui leur sont offertes par l'UE;

    3.

    affirme que toute initiative portant sur les traités de l'Union doit reposer sur une démarche de type conventionnelle, à laquelle le CdR serait partie prenante, contribuant ainsi à une plus grande légitimité démocratique du projet européen;

    4.

    continuera de promouvoir le respect de la diversité culturelle et linguistique comme l'un des principes fondamentaux qui sous-tendent le processus d'intégration européenne;

    5.

    rappelle dans le contexte de la période de réflexion sur l'avenir de l'Union européenne initiée par le Conseil européen de juin 2005 son appel en faveur d'un débat décentralisé et structuré qui devrait être une phase active et dynamique de dialogue avec ses citoyens.

    Faire mieux participer les autorités locales et régionales à l'élaboration de la législation européenne

    6.

    plaide en faveur de l'augmentation en amont et en aval de la participation du CdR dans le processus décisionnel communautaire et dans l'évaluation de l'impact territorial des grandes politiques communautaires, notamment à travers:

    une systématisation de la consultation des autorités locales et régionales à un stade précoce de l'élaboration de la législation européenne,

    la poursuite de la systématisation de la nouvelle méthode d'analyse d'impact pour les initiatives majeures de la Commission européenne et son implication dans la méthode d'analyse d'impact,

    une attention particulière à la transposition de la législation communautaire et à ses incidences sur la législation des autorités locales et régionales.

    Mieux expliquer les processus d'adhésion à l'UE

    7.1

    estime que le soutien citoyen à toute nouvelle adhésion à l'Union européenne est proportionnel à la cohérence du projet d'avenir de l'UE;

    7.2

    encourage dès lors la Commission européenne, le Parlement européen et les présidences de l'UE à promouvoir et à soutenir, en étroite coopération avec les collectivités territoriales, des campagnes d'information sur le processus d'élargissement de l'Union européenne aux niveaux local et régional tant au sein des États membres que dans les pays candidats;

    7.3

    soutient que les collectivités locales et régionales ont un rôle clé à jouer pour impliquer plus fortement les pouvoirs locaux et régionaux représentés par le CdR dans l'intégration des nouveaux pays candidats à l'adhésion. Ce rôle est d'autant plus important que des formes diverses de décentralisation sont en cours dans la plupart de ces pays. Par ailleurs, le CdR devrait continuer à apporter, en particulier à travers le mécanisme des comités consultatifs paritaires ou d'autres modes de coopération, un soutien aux collectivités territoriales des États candidats à l'adhésion dans l'adaptation à l'acquis communautaire et dans le processus continu et ouvert des négociations d'adhésion.

    DEUXIÈME OBJECTIF:

    RENFORCER LA SOLIDARITÉ TERRITORIALE AU SEIN DE L'UNION

    8.

    constate que le compromis intervenu au niveau du Conseil européen sur les perspectives financières pour la période 2007-2013 prévoit l'allocation de 0,37 % du revenu brut de l'Union à la politique structurelle et de cohésion. Ce montant étant très en deçà de ce que le CdR estime nécessaire pour assurer la convergence des régions européennes dans une UE à 27 États membres (1), le CdR invite par conséquent l'autorité budgétaire à ajuster ce montant. Le CdR estime néanmoins que la conclusion rapide d'un accord interinstitutionnel sur les perspectives financières au 1er semestre 2006 est nécessaire pour permettre aux collectivités territoriales d'entamer les travaux de programmation pour les projets cofinancés par l'Union.

    Coopération territoriale

    9.

    considère que, dans le contexte de l'élargissement et d'une nouvelle politique de cohésion pour la période 2007-2013, la création d'une base juridique communautaire pour renforcer la coopération territoriale dans l'Union européenne constitue une priorité majeure pour les collectivités territoriales, dans la mesure où elle apporte une valeur ajoutée en les aidant à surmonter les difficultés pratiques que rencontre actuellement la coopération dans l'UE;

    met l'accent sur l'importance d'un règlement relatif à l'institution d'un groupement européen de coopération territoriale (GECT) et appuie la proposition de la Commission européenne ainsi que la position du Parlement européen dans la perspective de la phase ultime des négociations sur les règlements ayant trait aux Fonds structurels;

    invite le Conseil des ministres à parvenir à un accord sur le GECT et sur le reste des règlements relatifs aux Fonds structurels.

    Pour une mise en oeuvre plus décentralisée de la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi

    10.

    réitère son soutien à la stratégie de Lisbonne comme stratégie politique prioritaire de l'Union européenne à l'horizon 2010;

    11.

    met en exergue le rôle des collectivités locales et régionales européennes pour assurer la cohérence entre les projets financés par la politique des Fonds structurels et la stratégie de Lisbonne (2) et rappelle dès lors la nécessité d'une mise en oeuvre plus décentralisée de la stratégie de Lisbonne conformément aux conclusions du Conseil européen de Lisbonne (3); demande donc que les collectivités locales et régionales participent pleinement au processus de révision des lignes directrices intégrées pour la croissance et l'emploi et à la mise en œuvre des programmes nationaux de réforme par les États membres et s'engage à contribuer à cet objectif à travers l'organisation d'un dialogue territorial en amont des Conseils européens de printemps dédiés aux réformes économiques et sociales de l'UE;

    12.

    estime qu'une même attention doit être portée aux trois piliers de la stratégie de Lisbonne: économique, social et environnemental;

    13.

    souligne la contribution essentielle de la Stratégie de Lisbonne au développement du projet européen à travers:

    l'amélioration de la situation du marché du travail afin de créer davantage d'emplois de meilleure qualité;

    la promotion de l'insertion sociale des femmes, des jeunes, des personnes âgées, des chômeurs de longue durée, des personnes à mobilité réduite et des minorités;

    la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dues aux inégalités, à la discrimination et au manque d'opportunités,

    le renforcement de la cohésion régionale en son sein, notamment à travers la nécessité de prendre davantage en compte les besoins des zones rurales et d'assurer un équilibre entre ville et campagne entre les programmes urbains et ruraux à venir,

    la promotion de services publics de qualité et l'investissement dans la qualité des infrastructures,

    la promotion d'une économie fondée sur la connaissance et l'innovation, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société de l'information, de la R&D et de l'éducation et de la formation professionnelle, notamment via la généralisation de l'apprentissage tout au long de la vie,

    l'anticipation et l'accompagnement des restructurations induites par la mondialisation,

    la promotion d'une culture d'entreprise et la création d'un environnement économique favorable à un plus ample développement des PME.

    Parachever le marché intérieur

    14.

    considère que le parachèvement du marché intérieur doit être un levier pour permettre la croissance de l'emploi et le renforcement de la compétitivité et de l'innovation de l'UE;

    15.

    demande instamment à la Commission européenne et aux États membres de poursuivre la suppression des obstacles à la mobilité des citoyens, d'autant que 2006 marque l'Année européenne de la mobilité des travailleurs;

    16.

    rappelle la nécessité d'un cadre de référence communautaire horizontal et multisectoriel pour définir, conformément aux principes de subsidiarité et d'autonomie locale, le périmètre et les conditions de gestion des services d'intérêt général dont les collectivités territoriales doivent pouvoir déterminer le mode de prestation;

    17.

    réitère en vue de la procédure législative d'examen du projet de directive sur les services son appel à l'exclusion de l'ensemble des services sociaux d'intérêt général (soins de santé, services liés à la lutte contre l'exclusion et à l'insertion, logement social), souvent gérés par les collectivités territoriales, du champ d'application du projet de directive dans la mesure où ces services n'ont pas de caractère commercial et n'ont pas d'impact sur les échanges communautaires;

    18.

    considère que les réseaux transeuropéens dans les secteurs des transports, des télécommunications et de l'énergie sont essentiels pour des raisons de sécurité d'approvisionnement ainsi que pour atteindre le plein potentiel de l'économie européenne, connecter l'Europe élargie et améliorer la cohésion territoriale.

    Renforcer la sécurité en Europe

    19.

    demande que la sécurité et la sûreté de tous les citoyens soient garanties et réaffirme que les collectivités locales et régionales sont déterminées à contribuer à l'éradication des causes de l'insécurité et de la violence dans toutes les villes et régions d'Europe. Dans ce contexte, le Comité suggère de:

    consolider les actions de coopération,

    renforcer le cadre institutionnel et de donner à la dimension locale et régionale un rôle plus concret dans l'approche communautaire,

    développer et mettre correctement en œuvre une stratégie visant à promouvoir la compréhension et la solidarité entre les cultures et entre les religions qui compléterait les efforts faits pour lutter contre l'exclusion sociale,

    améliorer le mécanisme communautaire de coordination des interventions de protection civile en mettant en place des centres régionaux de protection civile dans différentes régions à risque, responsables, en plus d'autres missions, de la création d'un système d'alerte précoce qui serait une mesure préventive importante,

    mettre en place un Observatoire européen de la sécurité urbaine qui fournira aux organes institutionnels européens compétents des informations sur l'élaboration des politiques, sur la promotion et la coordination de la recherche et sur la collecte, l'organisation et le traitement de données relatives à la sécurité, grâce à la diffusion d'exemples et de bonnes pratiques provenant des collectivités locales et régionales,

    recommande instamment à la Commission d'améliorer la coordination entre le nouveau Fonds de solidarité et les Fonds structurels.

    TROISIÈME OBJECTIF:

    CONSOLIDER LE RÔLE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DU CDR

    20.

    s'engage à poursuivre sur la voie de réformes du CdR en consacrant le rôle spécifique du CdR en tant qu'assemblée politique d'élus locaux et régionaux de l'UE.

    Les engagements du CdR en termes de coopération interinstitutionnelle

    21.

    s'engage en termes de coopération interinstitutionnelle, vis-à-vis:

    21.1

    du Parlement européen: à agir en tant que multiplicateur des débats démocratiques du Parlement européen, à renforcer les contacts entre structures homologues et la collaboration en matière d'élaboration et de suivi d'avis du CdR;

    21.2

    de la Commission: à mettre en œuvre le protocole de coopération signé en novembre 2005 (4) en particulier pour ce qui concerne le rôle plus proactif du Comité en amont de l'action communautaire ainsi que l'approfondissement des synergies en matière de communication pour rapprocher l'Europe des citoyens, qui devra aboutir notamment à un addendum au protocole de coopération après l'adoption par la Commission du Livre blanc en matière de communication. De plus, le CdR s'emploiera à mettre en place lors de ses sessions plénières une «heure des questions» à la Commission européenne afin de promouvoir davantage le dialogue entre les deux institutions sur des questions européennes fondamentales et que les collectivités locales et régionales d'Europe aient davantage d'influence dans le processus de décision européen;

    21.3

    du Conseil: à assurer une meilleure fonction de relais pour les membres du CDR qui seraient amenés à siéger également au Conseil, à renforcer les interactions avec les présidences, à poser les jalons d'une coopération plus systématique; invite dans ce contexte les présidences des années 2006-2008 à préparer l'horizon 2009 à travers la présentation d'un programme stratégique pluriannuel analogue à celui présenté pour 2004-2006 par les six présidences concernées;

    21.4

    du Comité économique et social: à développer la coopération politique dans les champs thématiques des politiques de l'UE où les acteurs sociaux et les collectivités territoriales ont des activités complémentaires et à mieux utiliser les synergies qui résultent du partage des services administratifs conjoints ainsi que de mêmes locaux.

    Renforcer l'impact du CdR

    22.1

    invite ses propres élus à mettre à profit les possibilités offertes par la création d'une ligne budgétaire pour le financement de leurs activités politiques et d'information afin de mieux assurer un rôle «d'ambassadeur de l'Union» auprès de leurs concitoyens et celui d'ambassadeur de leurs collectivités auprès de l'Union;

    22.2

    s'engage, dans le souci de cibler les sujets sur lesquels il est crédible et où son action apporte une réelle valeur ajoutée au processus décisionnel et législatif communautaire, à rendre ses avis plus opérationnels dans un contexte institutionnel mais aussi plus lisibles et accessibles aux citoyens européens, notamment par la présentation plus concise dans les avis du CdR des messages politiques essentiels et des propositions d'amendements concrètes du CdR aux propositions législatives de la Commission;

    22.3

    s'engage à améliorer le suivi des avis afin de permettre au CDR de peser pendant toutes les phases du processus décisionnel communautaire, en particulier en faisant valoir des points plus précis dans le cadre de propositions soumises à la procédure de codécision;

    23.

    charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission européenne, au Parlement européen, au Conseil, aux présidences de l'Union européenne en 2006-2008, à savoir les présidences autrichienne, finlandaise, allemande, portugaise, slovène et française.

    Bruxelles, le 16 février 2006.

    Le Président

    du Comité des régions

    Michel DELEBARRE


    (1)  CdR 162/2004 fin.

    (2)  Page 11 (EN), COM(2005) 24.

    (3)  Point 38 des conclusions.

    (4)  R/CdR 197/2005 pt 11.


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