92002E2585

QUESTION ÉCRITE P-2585/02

posée par Ilda Figueiredo (GUE/NGL) à la Commission

(10 septembre 2002)

Objet: Les effets inflationnistes de l'euro

Avec la mise en circulation de l'euro en janvier 2002, on craignait une flambée de l'inflation, notamment à la fin de la période de double circulation avec la conversion en euros, en raison des

arrondis abusifs ou des augmentations couvertes. Dernièrement, la presse portugaise a révélé que beaucoup de prix, notamment dans le secteur alimentaire, de l'habillement et des transports, ont augmenté au-delà de ce que l'on pouvait attendre au niveau annuel dans les États membres dans la zone euro. En France selon l'Union fédérale des consommateurs Que choisir (UFC), les prix ont même augmenté de 10 %, et aux Pays-Bas, la Banque centrale a indiqué au mois d'août, que le passage à l'euro avait doublé le taux d'inflation. Dans ce contexte, plusieurs organisations de défense des consommateurs dans l'Union européenne préparent une grève des achats pour le 12 septembre 2002.

La Commission pourrait-elle répondre aux questions suivantes:

- pourait-elle indiquer quel est l'effet estimé sur l'indice des prix de la mise en circulation de l'euro, par État membre et dans la zone euro?

- si elle ne dispose pas d'informations à ce sujet, ne considère-t-elle pas qu'il est indispensable d'en obtenir?

Quelle est, selon la Commission, l'incidence de l'euro sur l'inflation dans la zone euro?

Réponse communeaux questions écrites E-2451/02 et P-2585/02donnée par M. Solbes Mira au nom de la Commission

(24 octobre 2002)

Selon une analyse effectuée par Eurostat et publiée en juillet 2002, les prix à la consommation dans la zone euro, mesurés par l'indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH), ont augmenté de 1,4 % entre les six premiers mois de 2002 et les six derniers mois de 2001. 1,2 % de cet accroissement est expliqué par des tendances historiques de l'inflation et par des facteurs spécifiques sans rapport direct avec le passage à l'euro (conditions climatiques, impôts indirects ).

L'impact inflationniste lié au passage à l'euro fiduciaire reste donc limité (maximum 0,20 %), même s'il est légèrement plus élevé que dans les estimations précédentes (maximum 0,16 %). Dans la plupart des États membres, les instituts nationaux de statistiques ou les banques centrales ont réalisé des estimations similaires, qui indiquent aussi des effets généralement limités.

Néanmoins, il a été observé dans certains secteurs des hausses inhabituelles de prix (restaurants et cafés, services de santé, petits commerces, etc.). Ces augmentations de prix combinés à des arrondis défavorables sur certains produits de consommation courante ont pu contribuer à donner l'impression au public de l'existence d'un effet inflationniste plus important que ne l'indiquent les indices officiels englobant l'ensemble des biens et services consommés.

Globalement, l'inflation est en baisse depuis le début de l'année 2002.