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Document 92001E000477

    QUESTION ÉCRITE E-0477/01 posée par Erik Meijer (GUE/NGL) à la Commission. Pêche continentale en Irlande ‐ utilisation inefficace des ressources et prise en compte unilatérale des intérêts économiques.

    JO C 350E du 11.12.2001, p. 19–20 (ES, DA, DE, EL, EN, FR, IT, NL, PT, FI, SV)

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    92001E0477

    QUESTION ÉCRITE E-0477/01 posée par Erik Meijer (GUE/NGL) à la Commission. Pêche continentale en Irlande ‐ utilisation inefficace des ressources et prise en compte unilatérale des intérêts économiques.

    Journal officiel n° 350 E du 11/12/2001 p. 0019 - 0020


    QUESTION ÉCRITE E-0477/01

    posée par Erik Meijer (GUE/NGL) à la Commission

    (21 février 2001)

    Objet: Pêche continentale en Irlande utilisation inefficace des ressources et prise en compte unilatérale des intérêts économiques

    1. La Commission est-elle en mesure de confirmer que l'extermination systématique de brochets en Irlande ne se produit pas uniquement dans la région des lacs occidentaux, mais aussi dans le Lough Sheelin (lac de Sheelin comté de Cavan), situé dans le Nord-Est du pays, où non seulement ils sont transformés par milliers en nourriture pour chats dans l'entreprise C&D Foods d'Edgeworthstown, mais où aussi ceux d'entre eux qui ne sont pas utilisés à cette fin sont capturés et meurent ou sont rejetés dans les lacs de Key, Gara et Acrick (Roscommon)?

    2. Sur quoi se fondait la Commission, dans la réponse par elle réservée le 25 octobre 1996 à la question écrite E-2439/96(1) de Mme Magda Aelvoet, alors député au Parlement européen, pour affirmer que La truite sauvage est une espèce indigène, contrairement au brochet? La théorie professée par les partisans de l'extermination le brochet a été aleviné par l'homme au Moyen Âge est-elle un argument pour perturber l'équilibre naturel apparu depuis lors?

    3. Se souvient-elle qu'il ressort de la réponse par elle réservée le 25 octobre 1996 à la question écrite E-2439/96 qu'elle voulait remédier au déclin préoccupant des stocks de truites sauvages dans le lac de Corrib et que, si Des études réalisées dans le cadre du projet relatif aux lacs occidentaux démontrent certes que la truite est la proie principale du brochet lorsqu'il atteint une certaine taille, aucune décision d'élimination des brochets n'a été prise pour l'instant?

    4. Que pense la Commission de l'opinion de MM. Bruno Broughton et Marco Kraal, ichtyologistes, pour qui la capture des brochets adultes a pour conséquence principale de laisser plus de place aux jeunes brochets, lesquels ont besoin de plus de truites jeunes pour se nourrir, et que, de surcroît, les grands brochets mangent des petits brochets tant et si bien que, contrairement à ce que l'on escompte, le pike culling aboutit à la diminution des stocks de truites?

    5. La Commission convient-elle avec l'auteur de la présente question que ce qui s'est passé au cours des années écoulées apporte la preuve que des objectifs justifiés de délassement et de conservation de la nature ont en fait été subordonnés à des tentatives douteuses de garantir tel intérêt économique au moyen de la présence d'un stock de truites aussi grand que possible pour les besoins de la consommation humaine et du tourisme?

    (1) JO C 91 du 20.3.1997, p. 5.

    Réponse donnée par M. Barnier au nom de la Commission

    (8 juin 2001)

    1. Selon les informations données par les Shannon Regional Fisheries Board (SRFB), le brochet ne fait pas l'objet d'une extermination systématique dans le lac Sheelin. Chaque année, un programme de retrait permet de retirer brochets est lancé pour retirer les brochets du lac pour les transférer dans une pêcherie déterminée. Un petit pourcentage des brochets sont blessés et, par conséquent, inaptes au transfert, ou meurent à la suite du processus; en 2000 les animaux blessés ou morts ont été détruits régulièrement par la société C&D de production d'aliments pour animaux. Le processus est ouvert et transparent et plusieurs représentants de différents secteurs des médias irlandais ont pu assister aux opérations.

    2. Comme l'indique le Western Regional Fisheries Board (WRFB), les grands lacs de l'ouest de l'Irlande revêtent un caractère unique en ce qu'ils ont été les premiers à être isolés des autres bassins d'Irlande à la suite de la dernière ère glaciaire, et contiennent donc un nombre plus limité d'espèces autochtones, où prédominent les salmonidés, parmi lesquels l'omble chevalier, le saumon et la truite brune. Au cours des années, l'homme a introduit des espèces supplémentaires de poissons dans ces eaux, parmi lesquelles le broche et, plus récemment, le gardon. Les lacs en question constituent donc des zones naturelles de pêche à la truite brune sauvage et c'est un élément à ne pas perdre de vue dans les programmes de développement. D'autres espèces, non autochtones, sont gérées de façon sélective en faveur des espèces autochtones. La Commission est totalement favorable à ce type de gestion qui s'efforce de préserver l'une des dernières grandes zones de pêche à la truite brune d'Europe. L'équilibre actuel n'est pas naturel mais il est normal actuellement: les espèces autochtones doivent avoir la priorité.

    3. Conformément aux informations données par le WRFB, il est établi scientifiquement que c'est la truite brune sauvage que les amateurs préfèrent pêcher dans les lacs Corrib, Mask et Carra. Cela a été démontré dans ces bassins, de même que dans d'autres bassins de la République d'Irlande du même type géologique. Les regional fisheries boards et le central fisheries board ont conclu des éléments de preuve scientifiques disponibles qu'afin de protéger ces grandes zones de pêche, il convenait de gérer correctement les stocks des principales espèces prédatrices (brochets). C'est pourquoi les brochets de ces lacs ont été stockés dans d'autres zones de pêche de la localité, spécialement affectées à la pêche au poisson commun.

    4. Il ressort des informations fournies par le WRFB que, dans les grands lacs de l'ouest, le brochet ne commence à se nourrir de truites en grande quantité qu'à partir du moment où il atteint une longueur de queue de 50 cm. Les brochets plus petits n'ont aucune incidence directe sur les stocks de truite puisqu'ils ne se nourrissent pas de cette espèce. La gestion de stocks de brochets prévoit le retrait des brochets les plus grands (qui se nourrissent de préférence de truites). Il s'ensuit que les brochets restants dans le lac sont d'un poids moyen limité et que la plupart d'entre eux ne se nourrissent pas de truites. L'objectif de la réduction de la charge pesant sur les stocks de truite est donc atteint et les stocks de truites s'accroissent. Cela s'est avéré être un outil de gestion efficace des pêcheries de truite brune ces 45 dernières années.

    Une évaluation scientifique indépendante de la nécessité du contrôle des stocks de brochets dans les lacs irlandais abritant des truites a été demandée par le comité responsable de la répartition des fonds communautaires entre les projets irlandais relatifs à la pêche (programme TAM pour la période 1995-1999). L'évaluateur a conclu que la politique de contrôle du nombre de brochets dans les lacs irlandais abritant des truites et relevant des fisheries boards central et régionaux constitue un outil de gestion essentiel.

    Pour ce qui est des commentaires de M. Bruno Broughton, ils semblent en contradiction avec une publication précédente dans laquelle ce dernier a affirmé que le retrait des gros brochets des bassins anglais abritant des truites avait une incidence bénéfique sur les stocks de truite. M. Broughton y affirme qu'il ne fait aucun doute que la qualité de la pêche à la truite s'est améliorée depuis le début du retrait des brochets(1).

    5. Les informations données par le WRFB indiquent que les grands lacs constituent des zones de pêche à la truite brune sauvage très importantes. Autoriser qu'elles se détériorent et deviennent des zones de pêche dominées par des espèces de poisson communes reviendrait à admettre le déclin de l'une des principales zones de pêche du pays. L'Irlande ne peut pas se le permettre. Il serait erroné de favoriser l'introduction d'espèces de brochets et de gardons au détriment de la truite brune sauvage autochtone. L'Irlande et la Commission doivent avoir comme objectif de protéger des lacs qui abritent des truites brunes sauvages et toute influence externe ou extérieure indésirable doit être contrôlée. Ces lacs protègent les espèces autochtones et constituent en outre des zones de pêche de la truite brune sauvage revêtant une importance prépondérante à l'échelon international, tant sur le plan de la pêche d'agrément et touristique qu'en tant qu'ils constituent un écotype très particulier et rare, à l'échelle européenne notamment.

    (1) Citation extraite du document suivant, ayant fait l'objet d'une revue par paire: A comparison of three methods of pike (Esox lucius L.) removal from a lowland trout fishery. Auteurs: Broughton, N.M. & Fisher K.A.M. in Fish. Mgmt. (1981) Vol. 12, no 3. pages 101 à 106.

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