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Document 91998E002860

QUESTION ECRITE no 2860/98 de Concepció FERRER à la Commission. Priorité de l'homme sur la femme dans le domaine des soins de santé en Afghanistan

JO C 118 du 29.4.1999, p. 154 (ES, DA, DE, EL, EN, FR, IT, NL, PT, FI, SV)

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91998E2860

QUESTION ECRITE no 2860/98 de Concepció FERRER à la Commission. Priorité de l'homme sur la femme dans le domaine des soins de santé en Afghanistan

Journal officiel n° C 118 du 29/04/1999 p. 0154


QUESTION ÉCRITE E-2860/98

posée par Concepció Ferrer (PPE) à la Commission

(28 septembre 1998)

Objet: Priorité de l'homme sur la femme dans le domaine des soins de santé en Afghanistan

Dans l'accord de coopération qu'elle a signé avec les Talibans en Afghanistan, l'ONU accepte que l'accès des femmes à l'éducation et aux soins de santé soit régi par les règles islamiques et la culture afghane, qui accordent aux hommes la priorité dans le domaine des études et des soins médicaux.

Ledit mémorandum prévoit par ailleurs que l'ONU respectera, lorsqu'elle engage des employés locaux, les valeurs et les traditions islamiques, ce qui revient de toute évidence à une discrimination fondée sur la religion et le sexe.

Que pense la Commission de ce mémorandum? L'aide humanitaire accordée à cette région sera-t-elle modifiée de quelque manière que ce soit?

Réponse donnée par M. Marín au nom de la Commission

(22 octobre 1998)

En raison de la prédominance d'une culture rurale conservatrice dans tout l'Afghanistan, qui attribue traditionnellement des rôles limités aux femmes, il reste difficile d'apporter de l'aide dans une mesure égale aux deux sexes. Les mauvais indicateurs de l'Afghanistan pour la mortalité infantile et la mortalité liée à la grossesse sont directement liés au niveau très faible de l'instruction féminine. C'est pourquoi ces dernières années, les opérations d'aide se sont concentrées bien davantage sur l'aide aux femmes et aux enfants. Cela a provoqué la confrontation avec les Taliban qui cherchent à superposer une politique extrême de ségrégation des sexes et de restriction à un système de valeurs conservateur traditionnel. C'est à Kaboul que cette politique a été imposée avec le plus de rigueur, ce qui a entraîné la suspension de toute l'aide communautaire à cette ville à partir du 18 juillet 1998. Dans les zones rurales où vit la majeure partie de la population afghane, les Taliban n'ont ni la volonté ni les ressources pour imposer leurs politiques à ce même degré. Par conséquent, la politique des Taliban a causé l'interruption des opérations d'aide à Kaboul mais a été moins préjudiciable dans les zones rurales.

Les Nations unies (NU) ont expliqué que le protocole d'accord qui a été signé en mai 1998 avait ses points faibles mais ont souligné sa fonction en tant que cadre à l'intérieur duquel les NU essayaient de négocier un engagement réalisable avec les Taliban. Il convient de rappeler que le protocole d'accord a été signé entre les NU et les Taliban seulement. Néanmoins, la Commission a fait part de sa déception quant à l'esprit général du protocole et aux articles qui posent le plus de problèmes. En vue de remédier à ces lacunes, les NU ont tenu des réunions de commission consultative mixte avec les Taliban dans le cadre du protocole pour négocier des questions préoccupantes avec les Taliban. Trois comités ont été créés afin de résoudre des problèmes liés à la santé, à l'enseignement et aux opérations d'organisations non gouvernementales à Kaboul. Les membres donateurs du groupe de soutien à l'Afghanistan (comprenant la Commission) ont suivi ces discussions de près. Celles-ci n'ont pas encore abouti à un résultat définitif et ont été suspendues depuis le 20 août 1998 après l'attaque de missiles américains contre des camps d'entraînement de terroristes en Afghanistan.

Les activités financées par la Communauté à Kaboul ne reprendront que si des progrès significatifs ont été réalisés au sein des trois comités susmentionnés, si les principes humanitaires fondamentaux sont respectés et si les agences peuvent travailler et apporter de l'aide d'une façon équitable, non discriminatoire et sur la base de principes, sans menaces pour la sécurité de leur personnel ou de leur équipement.

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