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Document 52013JC0008
JOINT REPORT TO THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL on Kosovo's( progress in addressing issues set out in the Council Conclusions of December 2012 in view of a possible decision on the opening of negotiations on the Stabilisation and Association Agreement
RAPPORT CONJOINT AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur les progrès accomplis par le Kosovo( pour remédier aux problèmes recensés dans les conclusions du Conseil de décembre 2012 en vue d’une éventuelle décision d’ouverture de négociations relatives à l’accord de stabilisation et d’association
RAPPORT CONJOINT AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur les progrès accomplis par le Kosovo( pour remédier aux problèmes recensés dans les conclusions du Conseil de décembre 2012 en vue d’une éventuelle décision d’ouverture de négociations relatives à l’accord de stabilisation et d’association
/* JOIN/2013/08 final */
RAPPORT CONJOINT AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur les progrès accomplis par le Kosovo( pour remédier aux problèmes recensés dans les conclusions du Conseil de décembre 2012 en vue d’une éventuelle décision d’ouverture de négociations relatives à l’accord de stabilisation et d’association /* JOIN/2013/08 final */
RAPPORT CONJOINT AU PARLEMENT EUROPÉEN
ET AU CONSEIL sur les progrès accomplis par le Kosovo* pour remédier aux problèmes
recensés dans les conclusions du Conseil de décembre 2012 en vue d’une
éventuelle décision d’ouverture de négociations relatives à l’accord de
stabilisation et d’association 1. Introduction En octobre 2012, la
Commission a publié une étude de faisabilité concernant un accord de
stabilisation et d’association entre l’Union européenne et le Kosovo[1]. Il ressort de
cette étude que le Kosovo est, dans une large mesure, prêt à entamer la
négociation d’un accord de stabilisation et d’association. Cette étude
préconise également que la Commission propose des directives de négociation en
vue de la conclusion de cet accord dès que le Kosovo aura pris un certain
nombre de mesures ciblées sur l’État de droit, l’administration publique, la
protection des minorités et le commerce. Dans les conclusions du
Conseil de décembre 2012, il est pris note de l’étude de faisabilité et de
l’intention de la Commission de proposer des directives de négociation en vue
de la conclusion d'un accord de stabilisation et d’association lorsque le
Kosovo aura répondu à ces priorités à court terme. Le Conseil invite également
le Kosovo à continuer de mettre en œuvre de bonne foi tous les accords conclus
à ce jour dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Pristina et à s'engager à
traiter l'ensemble des problèmes de manière constructive. Outre le
dialogue entre Belgrade et Pristina et les priorités à court terme épinglées dans
l’étude de faisabilité, il est mis l'accent dans les conclusions du Conseil sur
les efforts nécessaires pour renforcer la réforme de l'administration publique
et consolider l'État de droit, en fournissant en particulier des preuves de la
lutte contre la criminalité organisée et la corruption, de la réforme de
l'appareil judiciaire et de la liberté d'expression. Il y est confirmé que les
initiatives prises par la Commission telles que le dialogue structuré relatif à
l'État de droit, le dialogue portant sur la libéralisation du régime des visas
et le dialogue sur le processus de stabilisation et d'association sont
importants pour guider le Kosovo dans les efforts de réforme qu'il déploie dans
ces domaines prioritaires. Le Conseil
souligne qu'il importe que le Kosovo renforce sa coopération étroite avec EULEX
et qu'il respecte le mandat renouvelé de la mission. Dans ses conclusions, le
Conseil se félicite des efforts actuellement déployés par la Commission pour
négocier un accord-cadre avec le Kosovo concernant la participation de ce
dernier aux programmes de l'Union. Le Conseil prend également acte de
l'adhésion du Kosovo à la Banque européenne pour la reconstruction et le
développement et de la possibilité d'accentuer le rôle que joue la Banque
européenne d'investissement au Kosovo. Dans la
perspective d’une éventuelle décision d'ouvrir des négociations en vue de la
conclusion d’un accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo, le
Conseil s’est engagé à examiner les progrès accomplis sur toutes les questions
susmentionnées, à évaluer le rapport durant la présidence en cours et, en cas
d'évaluation positive, à adopter les directives de négociation. Compte tenu
de ces éléments, le présent rapport est divisé en trois parties. La première
partie analyse les progrès accomplis par le Kosovo pour répondre aux priorités
à court terme épinglées dans l’étude de faisabilité. La deuxième partie aborde
tous les autres problèmes recensés dans les conclusions du Conseil de décembre,
notamment le dialogue politique entre les Premiers ministres du Kosovo et de
Serbie mené grâce à la médiation de la haute représentante de l’Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que la mise en œuvre des
accords déjà conclus. La dernière partie du rapport contient des conclusions. 2. Réponse du Kosovo aux
priorités à court terme épinglées dans l’étude de faisabilité Selon l’étude de
faisabilité, le Kosovo doit prendre des mesures supplémentaires en ce qui
concerne l’État de droit, l’administration publique, la protection des
minorités et le commerce avant que la Commission propose des directives de
négociation en vue de la conclusion d’un accord de stabilisation et
d’association. ·
État
de droit: faire la preuve de sa réelle détermination à lutter efficacement
contre la criminalité organisée et la corruption, notamment en ouvrant des
enquêtes et en veillant à maintenir une bonne coopération avec EULEX. Soutenir
les travaux de l’équipe spéciale d’enquête. Veiller, lors de la mise en œuvre
de la nouvelle structure juridictionnelle, à préserver les compétences du
procureur spécial chargé de la criminalité organisée, des crimes de guerre et
de la corruption. Adopter la législation sur la confiscation des avoirs et
revoir la loi sur la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du
terrorisme. Adopter une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption. Les dirigeants
politiques et les autorités répressives et judiciaires du Kosovo ont maintenu
leur engagement en matière de lutte contre la criminalité organisée et la
corruption. Les autorités kosovares et EULEX travaillent en partenariat
quotidien sur les questions opérationnelles pratiques, par le biais d'activités
d'encadrement et de conseil ou d'une coopération entre pairs dans le cadre
d'enquêtes communes. La coopération entre le Kosovo et EULEX est bonne. Les
résultats du partenariat sont de plus en plus visibles, l'exemple récent le
plus notable étant le démantèlement d’un réseau européen de traite des êtres
humains à la fin du mois de janvier. Les efforts conjoints de la police
EULEX/Kosovo ont permis l’arrestation de 103 personnes dans dix pays européens,
y compris au Kosovo. Depuis octobre dernier, le procureur spécial du Kosovo a
ouvert des enquêtes sur six affaires de corruption (dont deux sont traitées par
des parquets spéciaux locaux) et six affaires de criminalité organisée (dont
quatre revêtent une dimension transfrontière et deux sont traitées par des
parquets spéciaux locaux). La coopération entre les procureurs EULEX et les
parquets locaux au sein du bureau du procureur spécial s'est renforcée au cours
de la période de référence. Entre octobre 2012 et janvier 2013, le
département spécial de lutte contre la corruption mis en place au niveau de la
police du Kosovo a lancé, en coopération avec EULEX, huit enquêtes portant sur
des affaires criminelles, notamment de criminalité organisée, de manquement aux
devoirs de fonction, de corruption et de fraude. Dans le cadre du Conseil
commun de coordination de l'État de droit, basé à Pristina, les trois
coprésidents du Conseil (vice-Premier ministre et ministre de la justice,
représentant spécial de l’UE/chef de la délégation de l’UE et chef de mission
EULEX) ont signé un document («Compact») le 9 novembre. Ce document
fournit un cadre contenant les principes clés et objectifs communs relatifs à
l'État de droit et précise les moyens nécessaires à leur mise en œuvre. Le
Conseil commun prévoit de faire régulièrement le point sur son application. Au
cours de sa réunion du 7 mars, il a consacré un premier échange de vues au
mécanisme de suivi du Compact. Les autorités kosovares ont invité EULEX à
superviser le recrutement de hauts fonctionnaires dans les principales
institutions compétentes en matière d’État de droit, notamment dans la police
et l'appareil judiciaire. La coopération sur le terrain et un engagement
politique fort de la part des autorités kosovares à l'appui du travail de la
mission EULEX et de la mise en œuvre de son mandat doivent être maintenus. Les autorités kosovares
sont toujours disposées à soutenir les travaux de l'équipe spéciale d’enquête.
La nouvelle structure juridictionnelle a été mise en place le 1er janvier
2013 et a commencé à fonctionner avec succès. Les résultats de la mise en œuvre
de la réforme de la justice ne pourront être pleinement appréciés qu'une fois
le processus de réforme achevé. À cet égard, le Kosovo a maintenu intactes les
compétences du procureur spécial, conformément aux engagements auxquels il
avait souscrit dans la foulée de l’étude de faisabilité. Si la mise en œuvre de
la réforme de l'appareil judiciaire s'avère efficace et confirme que cela est
nécessaire, le Kosovo et l’UE pourront, à l'issue d'un examen approfondi en
étroite concertation, se lancer dans une réflexion commune sur la meilleure
façon d’adapter les compétences du procureur spécial à la nouvelle structure de
la justice pénale. Au cours du second
semestre de 2012, le Kosovo a adopté de nouvelles stratégies et de nouveaux
plans d’action en matière de lutte contre la criminalité organisée, le trafic
de stupéfiants et le terrorisme. Il dispose également d'une stratégie et d'un
plan d'action en matière de lutte contre la traite des êtres humains. Le cadre
stratégique de lutte contre la corruption a été complété par une nouvelle
stratégie anti-corruption, assortie d’un plan d’action adopté le
11 février. Le Parlement a en outre approuvé la loi sur la confiscation
des avoirs et modifié la loi sur la prévention du blanchiment de capitaux et du
financement du terrorisme. Cette législation et ces stratégies ont contribué à
améliorer les cadres stratégique et juridique en matière de lutte contre la
criminalité organisée et la corruption. Le Kosovo doit dès lors poursuivre leur
mise en œuvre. ·
Administration
publique: adopter les textes d'exécution nécessaires concernant la fonction
publique et les salaires des fonctionnaires. Allouer des locaux au médiateur et
garantir son indépendance budgétaire en obligeant le gouvernement à inclure,
sans la modifier, la proposition de projet de budget du médiateur dans le
projet de budget global présenté au Parlement. Depuis la publication de
l’étude de faisabilité, le Kosovo a promulgué les dispositions d’application
nécessaires à la mise en œuvre de la législation sur la fonction publique et
les salaires des fonctionnaires, notamment la réglementation relative au
système de promotion dans la fonction publique, aux restrictions au droit de
grève dans certains services administratifs, aux procédures médicales pour les
fonctionnaires atteints d’un handicap ou souffrant de problèmes de santé, aux
salaires et autres indemnités pour les fonctionnaires, ainsi qu'aux horaires de
travail et à la rémunération des fonctionnaires au service du Parlement. Le 3 décembre, le
ministère de la fonction publique a publié une décision d'attribution des
locaux actuels de la Cour constitutionnelle au médiateur, de commun accord avec
ce dernier. La Cour constitutionnelle ira s’installer, dans le courant de
l’année, dans le Palais de justice, financé par l'UE, à l'issue des travaux en
cours. Les nouveaux locaux et leur emplacement conviennent bien au bureau du
médiateur et sont faciles d'accès au grand public. En juin 2012, le
médiateur a présenté son projet de budget. Le gouvernement l'a inclus dans le
projet de budget global présenté au Parlement, sans y apporter de
modifications. ·
Protection
des minorités: veiller à l’existence d’un organe permettant une consultation
directe des communautés religieuses, notamment de l’Église orthodoxe serbe, sur
la promotion et la protection du patrimoine culturel et religieux. Le
12 février, le ministre de l’environnement et de l’aménagement du
territoire a publié une instruction administrative portant création du conseil
de suivi de la mise en œuvre. Le conseil se
compose de cinq membres: des représentants de
l’Église orthodoxe serbe, du ministère de l’environnement et de l’aménagement
du territoire, du ministère de la culture, de la jeunesse et des sports, de
l’OSCE et de l’UE. Le ministère de
l’environnement et de l’aménagement du territoire et des représentants de l’UE
en assurent la coprésidence. Le conseil a tenu
sa première réunion de travail le 26 février après que toutes les parties
ont confirmé leur vif intérêt en faveur de ce processus. La deuxième réunion a eu lieu le 3 avril et a porté sur les
sujets de préoccupation de l'Église. ·
Commerce:
mettre en œuvre la décision du gouvernement portant restructuration du
ministère du commerce et de l’industrie, mettre en place un mécanisme pour
mener et coordonner les négociations internes au Kosovo et préparer une analyse
d’impact portant sur le volet commercial d’un accord de stabilisation et
d’association. Le Kosovo a achevé la
restructuration du ministère du commerce et de l’industrie. La nouvelle
structure du ministère garantit une organisation efficace des organes chargés
de négocier le volet commercial de l’accord de stabilisation et d’association.
Il a été procédé aux nominations aux postes clés. Les parties intéressées,
y compris les opérateurs économiques, peuvent contribuer à la politique
commerciale du Kosovo par le biais de consultations formelles organisées
régulièrement. Ces consultations sont menées dans le cadre du conseil
économique, du conseil interministériel sur la politique commerciale et du
groupe de travail «politique commerciale» composé de cinq sous-groupes (accords
commerciaux, facilitation du commerce, industrie, agriculture et services). En
février, le gouvernement kosovar a adopté une décision relative à la structure
de l’équipe chargée de la négociation de l’accord de stabilisation et
d’association. Au sein de cette structure, le ministère du commerce et de
l’industrie dirigera le groupe technique qui négociera les aspects commerciaux
de l’accord. Le ministère du commerce
et de l’industrie a achevé sa première analyse d’impact portant sur le volet
commercial d’un accord de stabilisation et d’association. L’analyse comporte
une évaluation des effets de la libéralisation des échanges sur les flux
commerciaux, les finances publiques, la production et l’emploi. Il est évident
que ce document est appelé à évoluer en tenant compte des données nouvelles et
mises à jour. Il n'en reste pas moins que la méthodologie proposée et les
premiers résultats de l’analyse constituent une bonne base de préparation aux
négociations pour le Kosovo. 3.
Autres questions abordées dans les conclusions du Conseil de décembre Engagement
du Kosovo dans le dialogue entre Pristina et Belgrade et mise en œuvre des
accords Le dialogue entre Belgrade et Pristina
qui a suivi les élections serbes s'est mué en processus politique de haut
niveau, la haute représentante faisant office de facilitatrice. Une série de réunions de haut niveau
entre les deux premiers ministres a débuté en octobre 2012. Dès le départ,
la haute représentante a été très claire avec les deux parties concernant le
processus: celui-ci sera progressif, il abordera d’abord les questions les plus
simples, et ensuite les questions les plus compliquées et il ne sera pas
illimité. L’objectif était la normalisation progressive des relations entre les
deux parties, sans préjudice de leur position sur le statut du Kosovo, et la
réalisation de progrès sur la voie de leur intégration respective dans l’UE. Dix réunions ont eu lieu entre
octobre 2012 et fin avril 2013[2].
Une réunion entre les présidents Nikolic et Jahjaga a également eu lieu le
6 février dernier. Lors de la première partie du dialogue
de haut niveau, qui s’est terminée en décembre 2012, les débats ont porté
sur les questions considérées comme plus faciles telles que la mise en œuvre de
la GIF, le patrimoine religieux et culturel et les arrangements de liaison. Des
premiers résultats significatifs ont déjà été enregistrés au cours de ces
premiers mois. Le résultat le plus important a été la
mise en œuvre de la GIF. À la fin décembre 2012, quatre postes‑frontières,
dont les deux situés dans le nord du Kosovo, étaient opérationnels, et depuis
la fin février, les six postes‑frontières entre la Serbie et le Kosovo
sont opérationnels. Dans le cadre des débats en vue de la mise en œuvre de la
GIF, les deux parties ont également convenu de commencer à percevoir les droits
de douane et de mettre sur pied un fonds pour le développement du nord du
Kosovo. En ce qui concerne la libre circulation, le régime de déplacement sur
présentation d’une carte d’identité est opérationnel et fonctionne bien.
L’accord sur les cachets douaniers continue d'être mis en œuvre par les deux
parties. Des progrès satisfaisants ont été réalisés en ce qui concerne le
registre de l'état civil et sa mise en œuvre devrait être achevée d'ici à
janvier 2014. Pour ce qui est du cadastre, les deux parties sont encore en
train de prendre les mesures préparatoires nécessaires. La mise en œuvre de
l’accord sur la reconnaissance des diplômes universitaires se déroule sans
accrocs. La coopération entre la Serbie et Eulex continue de s’améliorer dans
plusieurs domaines. Elle devra s’intensifier à mesure que les relations entre
les deux parties se normaliseront. Les contacts directs à haut niveau et les
contacts réguliers au niveau opérationnel continuent de faciliter la
coopération, notamment en ce qui concerne la lutte contre la criminalité
organisée. La Serbie s’est engagée à respecter pleinement le protocole de
coopération policière avec Eulex. Les autres résultats significatifs
obtenus par les deux premiers ministres sont l’accord sur l’établissement
d’arrangements de liaison et l’accord sur le renforcement de la protection des
sites relevant du patrimoine religieux et culturel (création d’une unité de
police spéciale multiethnique au Kosovo). Lors de la deuxième partie du dialogue
de haut niveau, qui a débuté en janvier 2013, les réunions des deux
premiers ministres se sont concentrées sur le nord du Kosovo et l'établissement
de structures répondant aux besoins de la population locale en matière de sécurité
et de justice, de manière à garantir la fonctionnalité d’une structure
institutionnelle et administrative unique au sein du Kosovo, tel que le
prévoient les conclusions du Conseil de décembre 2012. Lors de leurs pourparlers, les deux
parties ont convenu que le résultat de leurs discussions devrait être un
ensemble de principes et d'arrangements qui donneraient à la communauté serbe
du Kosovo une nouvelle vision de son futur, en répondant à ses préoccupations
et à ses besoins mais en préservant la fonctionnalité des institutions et du
cadre juridique du Kosovo. Tout au long du processus mené à haut
niveau, les deux parties ont fait preuve de détermination et d'engagement. Les
deux premiers ministres, en particulier, ont noué de bonnes relations de travail
et fait preuve de courage politique et de maturité pour aborder des questions
complexes et d'une grande sensibilité, dans un climat politique souvent
difficile. Il y a lieu de les en féliciter. Au cours de la dernière phase du
dialogue, les vice-premiers ministres des deux parties ont pris part aux
réunions et leur présence a conféré aux discussions un élément additionnel de
légitimité politique locale et d'expertise. Les discussions sur le nord du Kosovo et
sur les préoccupations de la communauté serbe du Kosovo se sont achevées le
19 avril avec le paraphe d'un «Premier accord de principe régissant la
normalisation des relations». Cet accord prévoit la mise en place
d'une association/communauté des municipalités serbes au Kosovo qui
fonctionnera/agira dans le cadre juridique existant du Kosovo. Cette
association/communauté aura un statut, disposera de ses propres organes sur le
modèle de l'autre association existant au Kosovo et aura un rôle représentatif
auprès du gouvernement central. En ce qui concerne la police, le texte
de l'accord affirme le principe de l'unicité de la police au Kosovo et
l'intégration de toutes les forces de police du nord du Kosovo dans la police
du Kosovo. Un commandant de police régional est désigné pour les quatre municipalités
du Nord. Il est nommé par le ministre de l'intérieur du Kosovo à partir d'une
liste fournie par les quatre maires, ce qui signifie qu'il a été convenu que
les quatre maires des municipalités à majorité serbe du nord consultent
l'association/la communauté et présentent une liste au ministère de
l'intérieur, sur la base de laquelle celui‑ci fera son choix. En ce qui concerne l'appareil
judiciaire, le texte affirme le principe de l'intégration et du fonctionnement
de toutes les autorités judiciaires dans le cadre juridique du Kosovo. Une
cour d'appel a été mise en place à Pristina pour traiter toutes les affaires
survenant dans les municipalités à majorité serbe du Kosovo et une annexe de
cette cour siégera de manière permanente à Mitrovica-nord. Selon l'accord, des élections
municipales seront organisées dans les municipalités du nord en 2013, avec
l'aide de l'OSCE. Le texte de l'accord prévoit également
l'achèvement des discussions sur l'énergie et les télécommunications d'ici à la
mi-juin. Les deux parties ont convenu que ni
l'une ni l'autre ne gênera ni n'encouragera d'autres à gêner les efforts
déployés par l'autre partie dans sa marche vers l’UE. Pour la suite, les deux parties ont
accepté d'adopter un plan de mise en œuvre d'ici au 26 avril et d'établir
un comité de mise en œuvre avec l'aide de l'UE. L'UE attend aussi que, dans l'esprit de
cette nouvelle approche/de ces nouvelles relations entre elles et sans
préjudice de leur position sur le statut du Kosovo, les deux parties continuent
à œuvrer à la normalisation de leurs relations et, dans ce cadre, se
préoccupent, entre autres, de l'intégration du Kosovo aux organismes
internationaux et de la participation du Kosovo à ces organismes. Réforme de
l'administration publique L’étude de faisabilité a
conclu que le cadre juridique nécessaire à une fonction publique stable et
professionnelle est, pour l'essentiel, en place. En répondant aux priorités à
court terme épinglées dans l’étude, le Kosovo a poursuivi l'amélioration de son
cadre juridique et a mis en place les conditions propices à la mise en œuvre
des lois sur la fonction publique et les salaires des fonctionnaires. Il peut
désormais mettre l'accent sur les dispositions d'application, la stratégie de
réforme de l’administration publique et son plan d’action. Le Kosovo a également
déployé de sérieux efforts pour renforcer les capacités du médiateur. Le
budget, approuvé par le Parlement, qui lui est alloué est passé de
636 000 euros l'année dernière à un peu plus de 1 million
d’euros cette année, permettant une augmentation des effectifs de 48 à 60
personnes. La réforme de
l’administration publique représente un effort à long terme. Les autres pays
des Balkans occidentaux bénéficiant d’accords de stabilisation et d’association
sont toujours confrontés à ce défi. Les progrès réalisés par le Kosovo à ce
jour constituent la base nécessaire (cadres législatif et stratégique) pour
aller de l’avant dans ce domaine important. Consolidation de l’État
de droit L’étude de faisabilité a
conclu que les pans essentiels du cadre juridique et institutionnel permettant
de garantir l'État de droit sont en place. À plusieurs reprises, des
responsables politiques kosovars ont réitéré leur engagement politique à lutter
contre la criminalité organisée et la corruption. Cet engagement politique
constitue une bonne base sur laquelle les autorités répressives et judiciaires
kosovares peuvent s'appuyer pour continuer à améliorer leurs résultats,
notamment en ce qui concerne les preuves de la lutte contre la criminalité organisée
et la corruption. Le Kosovo doit poursuivre la mise en œuvre des mesures
destinées à prévenir et à combattre la traite des êtres humains et le trafic de
stupéfiants et d'armes. Certaines affaires
importantes ont été portées devant les tribunaux par le ministère public. En
novembre dernier, le tribunal de première instance de Pristina a confirmé
l’acte d’accusation déposé par le ministère public contre d'anciens ministres
pour abus d’autorité et fraude. La procédure judiciaire est en cours dans cette
affaire. Le même mois, le même tribunal a également confirmé l’acte
d’accusation contre l’ancien responsable des marchés publics de la municipalité
de Pristina et cinq autres fonctionnaires, pour abus de pouvoir ou d’autorité. En octobre et
novembre 2012, le tribunal municipal de Pejë/Peć a reconnu coupables
et condamné 34 personnes, notamment des hauts fonctionnaires de la faculté de
commerce de Pejë/Peć, pour abus de pouvoir ou d'autorité, détournement et
fraude dans l'exercice de leurs fonctions et falsification de documents
officiels. Dans son arrêt, le tribunal interdit également à ces fonctionnaires
jugés et condamnés d'exercer des fonctions officielles. En janvier 2013,
neuf prévenus ont été condamnés pour des délits liés au trafic illicite de
migrants par le tribunal local de Pejë/Peć présidé conjointement par des
juges kosovars et d'EULEX. Sur l'ensemble de l'année 2012, les tribunaux
kosovars ont mené à bien 183 affaires ayant trait à l'abus de pouvoir et
d'autorité, 6 affaires de criminalité organisée, 22 affaires de traite des
êtres humains, 186 affaires de stupéfiants et 24 affaires d'infractions liées à
la détention d'armes. Ces résultats concrets
obtenus grâce aux efforts conjoints du Kosovo et d'EULEX montrent que ces
derniers coopèrent étroitement sur le terrain. La lutte contre la criminalité
organisée et la corruption demeure néanmoins un défi et le Kosovo doit
continuer d'aller de l'avant dans ce domaine, en agissant de sa propre
initiative et en coopération avec EULEX. L’étude de faisabilité a
conclu que les principales institutions judiciaires ont commencé à
accomplir leurs tâches et que la législation offre des garanties solides en
matière d’indépendance du pouvoir judiciaire. Le 1er janvier,
les lois mettant en place une nouvelle structure pour les tribunaux et les
parquets sont entrées en vigueur. Cette dernière remplace l’ancienne structure
des tribunaux municipaux et de première instance et se compose désormais de
sept tribunaux de base et d'une Cour d’appel. Sa mise en place s’est faite sans
poser de difficultés majeures. Le nouveau cadre juridique contribue à
l’indépendance, l’efficacité, la responsabilité et l’impartialité du système
judiciaire kosovar et sa mise en œuvre fera l’objet d’un réexamen à l’avenir. Le nouveau code pénal et
le nouveau code de procédure pénale sont entrés en vigueur en même temps que
les lois sur les tribunaux et les parquets. Cela a entraîné une vaste
réorganisation du système judiciaire et du système de la justice pénale au
Kosovo. Le nouveau code pénal contient, notamment, des dispositions relatives
au trafic illicite de migrants, à la traite des êtres humains, à la production
et au trafic de stupéfiants, à la criminalité organisée, à la corruption et au
trafic d’armes. Il reconnaît au procureur spécial des compétences exclusives et
subsidiaires. Il est encore trop tôt pour mesurer les effets concrets de ces
réformes de la justice dans la mesure où leur mise en œuvre vient tout juste de
commencer. Il faut s’attendre à ce que l'application pratique de ces réformes
complexes nécessite de nouvelles modifications législatives. L’étude de faisabilité a
confirmé que la liberté d’expression est garantie par la
Constitution. En octobre 2012, le Kosovo a abrogé deux articles du code
pénal relatifs à la responsabilité pénale et à la protection des sources
journalistiques. Le nouveau code de procédure pénale inclut également les
journalistes dans la catégorie des témoins exemptés de l'obligation de
témoigner. Les médias ne sont donc pas pénalement responsables. Le 28 février,
la commission compétente du Parlement a organisé, avec le soutien de l’OSCE,
une séance publique à l'attention de représentants d’associations de
journalistes. Cette séance a été l'occasion de discuter des problèmes portant
atteinte à la liberté des médias, notamment les agressions physiques et les
menaces contre les journalistes. À la fin de l’année dernière, la police
kosovare, en coopération avec EULEX, a lancé une enquête sur des menaces contre
les membres d’une organisation non gouvernementale qui avait publié un magazine
sur les questions liées aux LGBT. Les autorités kosovares
continuent à être régulièrement interpellées par le Parlement, les médias, la
société civile ou des manifestations publiques. Le Kosovo doit aller de l'avant
dans la mise en place d’un cadre propice à la liberté d’expression et veiller à
ce que les attaques perpétrées contre des journalistes fassent l’objet
d’enquêtes approfondies. Instruments à l'appui du
Kosovo dans ses efforts de réforme Pour orienter les
efforts de réforme du Kosovo, la Commission a mis au point un certain nombre
d’instruments. Le dialogue dans le cadre du processus de stabilisation et d’association,
lancé dans la foulée de la communication de la Commission de 2009 «Kosovo -
Vers la concrétisation de la perspective européenne»[3], s’est avéré un
outil essentiel en termes de mobilisation, discussion et hiérarchisation des
priorités du programme de réforme européen du Kosovo. Le dialogue structuré
sur l’État de droit fixe les priorités communes de l’UE et du Kosovo
pour relever les défis concernant l’État de droit. Il fournit des orientations
politiques fermes en matière de réforme pour consolider l’État de droit. Le dialogue
sur la libéralisation du régime des visas avec le Kosovo a été lancé en
janvier 2012. Tout comme pour les autres pays des Balkans occidentaux, il
constitue un cadre essentiel permettant au Kosovo d'adopter et de mener à bien
les réformes dans le domaine de l'État de droit. Le ministère de l’intégration
européenne joue un rôle important dans tous ces processus. Il a mis en place
des mécanismes solides au Kosovo pour fixer des priorités, assurer la
coordination et garantir des résultats. Autres aspects de la
perspective européenne du Kosovo figurant dans les conclusions du Conseil de
décembre En décembre, le Conseil
a rappelé que l'Union européenne était disposée à assister le Kosovo dans son
développement économique et politique en lui donnant une perspective européenne
claire conforme à la perspective européenne de la région. Il a de nouveau
souligné que des mesures concrètes devaient être prises à cet effet. Dans sa
communication de 2009, la Commission a proposé d'étudier la possibilité d’un
accord-cadre avec le Kosovo établissant les principes généraux de sa
participation aux programmes de l’UE. En octobre 2012, le Conseil a
autorisé la Commission à négocier cet accord. Au début de cette année, les
négociations ont été clôturées par la Commission qui envisage d’adopter des
propositions de décisions du Conseil relatives à la signature et à la
conclusion prochaines de cet accord-cadre avec le Kosovo. Le Kosovo est devenu
membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement
(BERD) et un pays d'opérations en décembre 2012. La BERD met actuellement
au point une stratégie pour le pays s'étalant sur trois ans pour lui permettre
d’élargir et de diversifier son intervention à l'appui du développement
socio-économique du Kosovo. Une mission de la BERD s’est rendue au Kosovo en
décembre. La banque a déménagé ses bureaux de Pristina dans des locaux plus
vastes pour pouvoir augmenter ses effectifs au Kosovo. Le président de la
banque s’est rendu en visite au Kosovo le 8 février. La Banque européenne
d’investissement discute actuellement d'un accord-cadre avec le
gouvernement du Kosovo. Les parties doivent se mettre d'accord sur les domaines
dans lesquels la Banque investira. L’accord devrait être approuvé et signé au
printemps. Les opérations de la BEI pourront ensuite démarrer rapidement. Une
mission conjointe BEI-Commission s’est déplacée au Kosovo en
décembre 2012. La BEI ne prévoit pas de présence permanente au Kosovo. 4.
Conclusions Depuis
l’adoption de l'étude de faisabilité en octobre 2012 et les conclusions du
Conseil de décembre 2012, le Kosovo a répondu à toutes les priorités à court
terme recensées dans l'étude. Le
Kosovo a démontré qu’il était déterminé à lutter contre la criminalité
organisée et la corruption. Il a adopté les textes législatifs et les documents
stratégiques nécessaires et maintenu intactes les compétences du procureur
spécial. Un certain nombre d’enquêtes portant sur des affaires de criminalité
organisée et des affaires de corruption ont été ouvertes. Les autorités
kosovares ont continué à coopérer efficacement avec EULEX et sont toujours
disposées à soutenir les travaux de l'équipe spéciale d’enquête. De
nouveaux locaux ont été affectés à l’Office du médiateur. Le gouvernement s’est
abstenu de modifier le budget proposé par le médiateur avant de soumettre le
projet de budget général au Parlement. Les dispositions d’application
nécessaires à la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique ont
également été adoptées. Le
Conseil pour la mise en oeuvre et le suivi récemment constitué, qui réunit
l'Église orthodoxe serbe, les autorités du Kosovo, l'UE et l'OSCE, a commencé à
exercer ses fonctions. Le
ministère du commerce et de l’industrie a été restructuré et des nominations à
des postes clés ont été effectuées. Un mécanisme destiné à conduire et à
coordonner les négociations sur les questions commerciales dans le cadre d’un
accord de stabilisation et d'association a été mis en place. Le Kosovo sera en
mesure d'arrêter sa position de négociation sur la base de l'analyse d’impact
portant sur le volet commercial d’un accord de stabilisation et d’association. Dès
lors, la Commission soumet sa proposition de décision du Conseil autorisant
l’ouverture de négociations concernant un accord de stabilisation et
d’association entre l’Union européenne et le Kosovo[4]. Le Kosovo a pris des mesures très importantes
pour améliorer de manière visible et durable ses relations avec la Serbie,
conformément aux conclusions du Conseil de décembre 2012. Le Kosovo a participé activement et de manière
constructive au dialogue avec la Serbie mené grâce à la médiation de l’UE et a
engagé des discussions sur l’éventail complet des aspects nécessaires à
l'amélioration visible et durable de ses relations avec la Serbie. Ce dialogue s'est mué en un processus politique
de haut niveau, qui bénéficie de la médiation de la haute représentante. Dix réunions ont eu lieu entre octobre 2012 et
fin avril 2013. Une réunion entre les
présidents Nikolic et Jahjaga a également eu lieu le 6 février dernier. Par ailleurs, les accords conclus à ce jour dans le
cadre du dialogue ont continué à être mis en œuvre. En
ce qui concerne la gestion intégrée des frontières, les points de passage
transfrontaliers communs provisoires qui ont été ouverts au niveau des six
postes-frontières sont à présent pleinement opérationnels. La mise en œuvre de l’accord sur la protection des
sites relevant du patrimoine religieux et culturel de décembre 2012 est en
cours. L’accord sur les cachets douaniers
continue d'être mis en œuvre par les deux parties. Des
progrès satisfaisants ont été réalisés en ce qui concerne le registre de l'état
civil et sa mise en œuvre devrait être achevée d'ici à janvier 2014. Pour ce qui est du cadastre, les deux parties sont
encore en train de prendre les mesures préparatoires nécessaires. La mise en œuvre de l’accord sur la reconnaissance
des diplômes universitaires se déroule sans accrocs. Les deux parties sont également convenues de
commencer à percevoir des droits de douane et de mettre sur pied un fonds pour
le développement du nord du Kosovo. Dans la
seconde phase du dialogue de haut niveau, qui se déroule depuis janvier 2013,
les réunions des deux premiers ministres étaient axées sur le nord du Kosovo et
ont conduit au paraphe de l’accord du 19 avril 2013 intitulé «Premier accord
sur les principes régissant la normalisation des relations». Sur
cette base, la Commission considère que le Kosovo s'est attaché avec sérieux et
dans un esprit constructif à prendre des mesures pour améliorer d'une manière
visible et durable ses relations avec la Serbie. * Cette
désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la
résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu'à
l'avis de la CIJ sur la déclaration d'indépendance du Kosovo. [1] COM(2012)
602 final. [2] Le
19 octobre, le 7 novembre, le 4 décembre, le 17 janvier, le
20 février, le 4 mars, le 20 mars, le 2 avril, le
17 avril et le 19 avril. [3] COM(2009) 534 final. [4] COM(2013) 200 final