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Document 52013DC0456
REPORT FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL Concerning Article 8a of Directive 98/70/EC relating to the quality of petrol and diesel fuels and amending Council Directive 93/12/EEC
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur l’article 8 bis de la directive 98/70/CE concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant la directive 93/12/CEE du Conseil
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur l’article 8 bis de la directive 98/70/CE concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant la directive 93/12/CEE du Conseil
/* COM/2013/0456 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur l’article 8 bis de la directive 98/70/CE concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant la directive 93/12/CEE du Conseil /* COM/2013/0456 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU
CONSEIL sur l’article 8 bis de la directive 98/70/CE
concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant la
directive 93/12/CEE du Conseil 1. Introduction L’article 8 bis de la directive 98/70/CE (ci‑après la «directive») fait obligation à la Commission de faire
rapport au Parlement européen et au Conseil sur ses conclusions relatives à
l’élaboration de méthodes d’essai permettant d’évaluer les risques pour la
santé et l’environnement causés par l’utilisation d’additifs métalliques dans
les carburants. Les additifs métalliques dans les carburants sont des substances
qui sont ajoutées intentionnellement aux carburants (essence, gazole et
biogazole) afin d’en améliorer les performances[1].
Ces additifs finissent par se retrouver dans l’environnement étant donné que
leur partie métallique ne se dégrade à aucun stade de leur production ou de
leur utilisation. En conséquence, ils peuvent devenir une source d’exposition
pour les êtres humains et/ou le biote tout au long de leur cycle de vie. Ils
ont donc une incidence possible sur la santé et sur l’environnement[2]
[3].
Cette incidence possible justifie qu'ils soient réglementés par l'adoption de
valeurs limites fondées sur le principe de précaution. La directive fixe actuellement une valeur limite
de 6 mg de manganèse par litre pour le méthylcyclopentadiényl
manganèse tricarbonyle. À compter du 1er janvier 2014,
cette valeur sera ramenée à 2 mg de manganèse par litre. Cette valeur
limite peut être révisée, par une procédure de comitologie, sur la base d’une
évaluation réalisée selon la méthode d’essai visée dans le présent rapport. 2. évaluation des risques pour la santé et l’environnement
causés par les additifs métalliques dans les carburants L’utilisation des additifs métalliques dans les carburants
présente un risque pour la santé et pour l'environnement. Ce risque varie en
fonction de plusieurs facteurs: le type d’additif métallique, le niveau de
concentration, le niveau et la durée de l'exposition, ainsi que le mode
d’exposition. Les éléments métalliques des additifs métalliques utilisés dans
les carburants pourraient présenter un danger tant pour les êtres humains que
pour l’environnement en raison de leur réactivité intrinsèque, leur toxicité et
leur capacité à s’accumuler dans les organismes vivants. Si une substance est considérée comme dangereuse pour la santé
humaine et pour l'environnement, elle doit être évaluée et étiquetée,
conformément aux exigences du règlement (CE) n° 1272/2008 relatif à
la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des
mélanges, avant sa mise sur le marché. Sources possibles d’émissions liées aux additifs métalliques
dans les carburants Les émissions provenant des additifs métalliques dans les
carburants peuvent se retrouver dans l’environnement à n’importe quel stade du
cycle de vie de ces additifs, de leur production à leur élimination. Ces
émissions peuvent entraîner une exposition directe ou indirecte des êtres
humains et du biote aux additifs métalliques dans les carburants, à leurs
composés analogues ou aux produits résultant de leur transformation et, à ce
titre, elles contribuent au risque que ces substances peuvent présenter pour la
santé humaine et l'environnement. Pour estimer les effets possibles des additifs métalliques dans
les carburants sur les composés produits durant la combustion du carburant
automobile et/ou sur ceux qui restent dans l’échappement, il faut comparer les
émissions produites avec et sans utilisation d’additifs métalliques. Dans ce
contexte, le Centre commun de recherche de la Commission a élaboré un protocole
d'essai[4]
permettant de contrôler les données relatives aux émissions dues aux additifs
métalliques dans les carburants et de calculer ces émissions, qui met l’accent
sur la phase d’utilisation de leur cycle de vie. Conformément à ce protocole,
des mesures sont réalisées dans le tuyau d’échappement, et les émissions
résultant de l’utilisation d’un carburant contenant des additifs métalliques
sont comparées à celles du même carburant ne contenant pas d’additifs
métalliques. Le protocole d’essai porte sur une flotte automobile
représentative dans l'UE et ne prévoit pas de critères prédéfinis de réussite
ou d'échec. Le protocole vise à: ·
évaluer les effets à court terme des additifs métalliques dans
les carburants sur les émissions réglementées (à savoir HC, CO, NOx,
PM, PN et CO2); ·
mesurer le volume des émissions métalliques résultant de la
combustion du carburant contenant des additifs métalliques[5]
et à déterminer la spéciation des produits de la combustion, ainsi que la
distribution granulométrique des métaux liés aux particules; et à ·
évaluer les effets des additifs métalliques dans les carburants
sur les performances à long terme des moteurs de véhicules en ce qui concerne
les émissions et sur le système de contrôle des émissions. Ce protocole d’essai fait partie intégrante de la méthode, et
son utilisation est contraignante dans le cadre de l’évaluation globale des
risques pour la santé et l'environnement causés par les additifs métalliques
dans les carburants. Voies d’exposition possibles Les principales voies d’exposition possibles tout au long du
cycle de vie des additifs métalliques dans les carburants se situent: ·
au moment de la recherche et du développement, de la fabrication
et de l’entreposage; ·
au moment de la commercialisation, de la distribution et du
transport; ·
au moment de l'utilisation; et ·
au moment où ils sont présents dans l’environnement, d’une
manière générale. Le risque d’exposition professionnelle se situe principalement
au niveau des deux premières phases du cycle de vie, tandis que le risque
d’exposition du grand public est largement limité à la phase finale.
L’exposition a lieu par voies orale ou dermique, l’inhalation étant l’une des voies
d'exposition principales pour les êtres humains. Résultats et conséquences Dans le passé, des préoccupations quant aux effets sur la santé
des additifs métalliques (tels que le plomb) dans les carburants ont mené à la
suppression progressive de leur utilisation. Il est clair que les additifs
métalliques dans les carburants contiennent des composants métalliques qui
pourraient présenter en tant que tels un danger tant pour les êtres humains que
pour l’environnement en raison de leur réactivité intrinsèque, leur toxicité et
leur capacité à s’accumuler dans les organismes vivants. De nouvelles substances sont en cours d'élaboration, mais les
données relatives à leurs effets sur la santé et l’environnement sont limitées,
de même que les informations relatives à leur écotoxicité et leur toxicité. La
détermination de leur toxicité[6]
et écotoxicité est une condition préalable pour pouvoir évaluer leurs effets
réels sur l’environnement et la santé. La mise au point d'une méthode d'essai
est donc nécessaire. 3. Méthode d’essai La méthode d'essai a pour finalité d’évaluer les risques pour la
santé et pour l’environnement causés par l’utilisation d’additifs métalliques
dans les carburants. Elle doit être suffisamment générique pour pouvoir
s’appliquer à n’importe quel additif métallique dans les carburants. Une
approche globale, préalable à l'évaluation, permettant d'estimer les
conséquences environnementales des différents choix possibles parmi les
substances chimiques, les produits et les techniques peut se révéler nécessaire
pour établir une hiérarchie des efforts à déployer et donner aux gestionnaires
de risques des éléments leur permettant de prendre des décisions mieux ciblées.
Un exemple de ce type de métaévaluation figure ci‑dessous. Exemple d’approche
globale en matière d’évaluation des risques liés aux produits chimiques
adapté de l’U.S. EPA (2011) La méthode a été élaborée en tenant compte des méthodes et des
procédures existantes, telles que REACH et le règlement relatif à la
classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges.
REACH propose déjà des orientations pour évaluer les risques liés aux
substances chimiques et, partant, il convient que la méthode soit cohérente
avec l’approche existante. Toutefois, il importe d’évaluer les risques
particuliers pour la santé et l’environnement causés par l’utilisation
d’additifs métalliques dans les carburants. En conséquence, la méthode résumée
dans la figure ci-dessous est une adaptation de ce cadre pour tenir compte des
spécificités des additifs métalliques dans les carburants. Une présentation plus détaillée est fournie ci-dessous. Caractéristiques des émissions durant le cycle de vie Des émissions peuvent avoir lieu tout au long du cycle de vie
des additifs métalliques dans les carburants et, dans cette phase, il s’agit de
fournir des orientations relatives à l'estimation des émissions dans
l'environnement (c'est‑à-dire dans l'eau, le sol et l'air) des additifs
métalliques dans les carburants, y compris les composés brûlés et les produits
de transformation présents dans la phase d’utilisation. Le protocole d’essai du
Centre commun de recherche est nécessaire pour la phase d'utilisation du
véhicule. Tous les détails relatifs au protocole d’essai figurent sur le
site web de la Commission: http://ec.europa.eu/clima/policies/transport/fuel/docs/fuel_metallic_additive_protocol_en.pdf Évaluation des dangers Cette phase a pour finalité de collecter des informations
qualitatives et quantitatives concernant les dangers que peuvent présenter pour
les êtres humains et l'environnement les additifs métalliques dans les
carburants, ainsi que les émissions de leurs composés et des produits de transformation. Évaluation de l'exposition L’évaluation de l’exposition est le processus qui consiste à
mesurer ou à estimer la dose ou la concentration de la substance à laquelle les
êtres humains et l’environnement sont ou peuvent être exposés en fonction de
l’usage qu’il est fait de la substance. L’évaluation de l’exposition se déroule
en deux phases: l’établissement des scénarios d’exposition et l'estimation de
l'exposition tant des êtres humains que de l'environnement. Caractérisation des risques Il y a lieu de réaliser la caractérisation des risques en
procédant à une comparaison entre les niveaux attendus d’exposition et les
niveaux sans effet estimé dans l’évaluation des dangers, tant pour les
êtres humains que pour l’environnement. Le rapport entre les niveaux
d’exposition et les niveaux sans effet fournira une mesure grossière du risque
et une indication de la nécessité ou non a) de réaliser une évaluation plus
poussée de ce risque et/ou b) de prendre des mesures visant à réduire ou à
gérer les risques. Gestion des risques Dans le cas des additifs métalliques dans les carburants, la
gestion du risque est un processus qui consiste typiquement à trouver un
équilibre entre les avantages et les risques que présentent les substances.
Étant donné que cette méthode recommande de procéder, pour chaque additif
métallique, à une évaluation comparative des carburants avec et sans l’additif,
l’information communiquée aux gestionnaires des risques devrait leur permettre
de mieux estimer les risques/avantages de l’utilisation des additifs
métalliques dans les carburants en termes relatifs, l'évaluation des risques
étant, par essence même, une question de choix entre différentes possibilités. Tous les détails relatifs à la méthode[7]
figurent sur le site web de la Commission: http://ec.europa.eu/clima/policies/transport/fuel/docs/fuel_metallic_additive_protocol_en.pdf Application de la méthode La Commission fait observer que la méthode prévoit que toute
partie intéressée qui applique la méthode établira un conseil consultatif
composé de membres dont l’impartialité est avérée et d’autorités indépendantes
dans différentes disciplines techniques, dont la technologie relative aux
véhicules et aux carburants, l’analyse de l’exposition, les effets sur la santé
et sur l’environnement, ainsi que l’évaluation et la gestion des risques,
«chargés de fournir une assistance et des conseils lors de l'élaboration et de
la réalisation de l'évaluation». La Commission ne dispose d’aucune base
juridique pour exiger ou régir la mise en place de tels conseils consultatifs,
mais elle considère que ce type de conseil peut contribuer à garantir que les
résultats de l’évaluation résisteront à un examen scientifique, seront
crédibles, pourront être reproduits et seront établis de manière transparente.
En conséquence, la Commission est disposée à donner des conseils relatifs à la
composition d'un conseil consultatif si la demande lui en est faite. 4. Conclusion Il apparaît clairement que l’utilisation des additifs
métalliques dans les carburants présente un risque pour la santé et pour
l'environnement. Pour pouvoir évaluer ce risque, une méthode a été élaborée à
l’intention de toutes les parties intéressées par l’établissement ou le
réexamen des valeurs limites pour les additifs métalliques dans les carburants
fixées dans la directive. La Commission contrôlera l’application de cette méthode et
prendra toutes les initiatives qui s’imposent. [1] De
nombreux autres facteurs sont également pris en considération, notamment la
compression du moteur, d’autres composants des carburants, etc. [2] HEI
Special Committee on Emerging Technologies (2011) The Future of Vehicle Fuels
and Technologies: Anticipating Health Benefits and Challenges. Communication
16 – Health effect institute. Boston, Massachusetts. p.26. [Comité spécial sur
les technologies émergentes, HEI (2011). L’avenir des carburants et des
techniques automobiles: anticiper les avantages et les problèmes pour la santé.
Communication 16 - Institut des effets sur la santé, Boston, Massachussets, p.
26]. [3] Conseil
international des transports propres (ICCT), 2008, Plan stratégique 2009-2011. [4] Centre
commun de recherche (2011). Protocol for the evaluation of effects of Metallic
Fuel Additives on the emissions performance of vehicles (protocole pour
l’évaluation des effets des additifs métalliques dans les carburants sur les
émissions des véhicules). [5] La
mesure des émissions doit être réalisée conformément à la procédure de
réception type de l’Union selon laquelle les gaz d’échappement sont dilués et
un échantillon proportionnel est prélevé dans un ou plusieurs sacs. Les gaz
d’échappement contenus dans le ou les sacs sont analysés le plus tôt possible
après la fin du cycle d'essai. La procédure est décrite dans le règlement 83 de
l’UNECE du 26 avril 2011, révision 4 : Prescriptions
uniformes relatives à l'homologation des véhicules en ce qui concerne les
émissions de polluants selon les exigences du moteur en matière de carburant. [6] Une
substance ou un mélange qui répond aux critères relatifs aux dangers physiques,
aux dangers pour la santé ou aux dangers pour l'environnement est classée avant
sa mise sur le marché (article 3 du règlement relatif à la classification,
à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges). Pour ce faire,
les fabricants doivent utiliser toutes les informations disponibles, y compris
les informations relatives à des substances apparentées qui peuvent être utilisées. De plus, les fournisseurs de
substances dangereuses veillent à ce que cette substance ou ce mélange soit
étiqueté et emballé conformément aux dispositions du règlement relatif à la
classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges
(article 4 dudit règlement). Enfin, les fournisseurs qui mettent sur le marché
des substances ou mélanges classés comme dangereux, quel que soit le tonnage
desdits mélanges ou substances, doivent en informer l’Agence européenne des
produits chimiques aux fins de l’inscription de ces mélanges ou substances dans
l’inventaire des classifications et des étiquetages (articles 39 à 42 du
règlement relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des
substances et des mélanges). [7] Rapport
élaboré par BIO Intelligence Service pour la Commission européenne intitulé
«Development of a risk assessment for health and the environment from the use
of metallic additives and a test methodology for that purpose» (mise au point
d'une évaluation des risques pour la santé humaine et l'environnement causés
par l'utilisation d'additifs métalliques et d’une méthode d’essai pour y
parvenir).