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Document 52013DC0066
REPORT FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL on progress by Kosovo* in fulfilling the requirements of the visa liberalisation roadmap
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL concernant les progrès accomplis par le Kosovo* pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur l’assouplissement du régime des visas
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL concernant les progrès accomplis par le Kosovo* pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur l’assouplissement du régime des visas
/* COM/2013/066 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL concernant les progrès accomplis par le Kosovo* pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur l’assouplissement du régime des visas /* COM/2013/066 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU
CONSEIL concernant les progrès accomplis par le Kosovo*
pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur l’assouplissement du
régime des visas
1.
Introduction
La Commission européenne a engagé avec le Kosovo un dialogue
portant sur la libéralisation du régime des visas le 19 janvier 2012
et présenté à son gouvernement, le 14 juin 2012, une feuille de route
en vue d’un régime d’exemption de visa. Le Kosovo avait déjà mis en œuvre un
vaste train de réformes en 2010 et 2011, notamment dans le domaine de la
réadmission et de la réinsertion, qui ont permis à la Commission d’engager ce
dialogue en 2012. La feuille de route sur l’assouplissement du régime des
visas énumère les mesures législatives et toutes les autres mesures que le
Kosovo doit adopter et appliquer ainsi que les exigences auxquelles il doit
satisfaire à court terme afin d’avancer sur la voie d’une libéralisation du
régime des visas. Le Kosovo devrait tout d’abord adopter la législation décrite
dans la feuille de route ou la modifier conformément à l’acquis de l’UE. Il
devrait ensuite appliquer pleinement cette législation ainsi que toutes les
autres mesures prescrites dans la feuille de route. Le Kosovo dispose déjà d’un corpus législatif abondant dans
les domaines couverts par la feuille de route sur les visas. Dans certains
domaines politiques, la législation existante répond déjà aux éléments
essentiels de l’acquis de l’Union; dans d’autres, l’adoption de nouvelles lois,
une harmonisation plus poussée avec l’acquis ou l’adoption d’une législation
dérivée restent nécessaires. La Commission a organisé le 14 juin 2012 la
première réunion de hauts fonctionnaires avec le Kosovo dans le contexte du
dialogue portant sur les visas et demandé aux autorités kosovares de lui
fournir un rapport détaillé sur l’état de préparation du Kosovo au regard de la
feuille de route sur les visas, en se focalisant sur l’harmonisation de la
législation. Le gouvernement kosovar a fourni ce rapport ainsi qu’une analyse
juridique le 15 septembre 2012. Afin d’évaluer les progrès du Kosovo dans
le dialogue sur les visas, les services de la Commission se sont rendus en
mission au Kosovo du 22 au 24 octobre 2012, assistés de plusieurs experts
des États membres de l’UE, du bureau de l’UE au Kosovo et d’EULEX. Le présent document est le premier rapport régulier qui rend
compte de l’évaluation que la Commission a fait des progrès accomplis par le
Kosovo pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur
l’assouplissement du régime des visas. Conformément à cette dernière, il évalue
les points suivants, en s’attachant plus particulièrement à l’harmonisation de
la législation par rapport à l’acquis de l’UE: (1)
les mesures prises par le Kosovo pour adopter la législation décrite
dans la feuille de route ou la modifier conformément à l’acquis de l’UE; (2)
les mesures prises par le Kosovo pour appliquer la législation et toutes
les autres mesures décrites dans la feuille de route; (3)
les incidences attendues de la libéralisation du régime des visas sur
les migrations et la sécurité. Le présent rapport s’appuie sur le rapport détaillé et
l’analyse juridique présentés par le gouvernement kosovar, les rapports rédigés
par les experts des États membres de l’UE qui ont participé à la mission d’évaluation
d’octobre 2012, les informations transmises par le bureau de l’UE au
Kosovo, EULEX et les agences de l’UE ainsi que les données statistiques
détaillées collectées par Eurostat et communiquées par les États membres de
l’UE et les pays associés à l’espace Schengen. Il formule une série de
recommandations dans les domaines politiques où l’adoption de nouvelles lois,
une harmonisation plus poussée par rapport à l’acquis ou l’adoption d’une
législation dérivée restent nécessaires. Étant donné que les progrès accomplis
dans le dialogue sur l’assouplissement du régime des visas nécessiteront la
mise en œuvre et le contrôle de l’application de toutes les mesures décrites
dans la feuille de route sur les visas, le présent rapport formule aussi une
série de recommandations dans le domaine de la mise en œuvre. Le dialogue sur les visas est mené sans préjudice de la
position des États membres de l’UE sur le statut.
2.
Évaluation
des exigences relatives à la réadmission et la réinsertion
2.1.
Réadmission
Le cadre juridique national réglementant la réadmission
consiste en une loi sur la réadmission et une législation dérivée. Ces mesures
fixent les règles et les procédures en vue de la réadmission au Kosovo des
citoyens kosovars, des ressortissants de pays tiers et des apatrides qui ne
remplissent plus les conditions d’entrée ou de séjour dans l’État requérant.
Elles réglementent la procédure de réadmission par des dispositions relatives
aux autorités compétentes, aux délais, aux formulaires de demande, aux
documents de voyage, à la protection des données et au transit. La loi sur la
réadmission contient des dispositions garantissant le respect de la
Constitution et des lois sur la protection des données, la citoyenneté, les
documents de voyage et les étrangers, ainsi que la convention de Genève de 1951
relative au statut des réfugiés et le protocole de 1967 relatif au statut des
réfugiés. Le Kosovo doit appliquer sa loi sur la réadmission «sans
préjudice» de tout accord de réadmission conclu avec des pays tiers. Le Kosovo
a conclu de tels accords avec 18 pays, dont 14 États membres de l’UE,
deux pays associés à l’espace Schengen et deux États des Balkans occidentaux[1].
Il a paraphé des accords bilatéraux avec trois autres pays et engagé des
négociations avec neuf autres[2]. Les accords existants
font obligation aux parties contractantes de réadmettre leurs citoyens
respectifs et les ressortissants de pays tiers qui ne remplissent plus les
conditions d’entrée et de séjour. Ils précisent également les formulaires qui
doivent être remplis pour les demandes de réadmission et contiennent des
dispositions concernant les délais des demandes, les coûts de réadmission, la
protection des données, la preuve d’identité, la preuve d’entrée et le transit. La réadmission à partir d’États membres de l’UE est
effectuée principalement sur la base d’accords bilatéraux. Elle peut également
fonctionner, à travers la MINUK ou EULEX, vis-à-vis des États membres qui ne
reconnaissent pas le Kosovo. Un département des réadmissions et des retours au
sein du ministère de l’intérieur traite les demandes de réadmission, et la
police kosovare cherche à identifier les rapatriés. En l’absence de documents
d’identité personnels fiables, l’identification des rapatriés pose souvent
problème aux autorités kosovares, qui rejettent alors les demandes de
réadmission. L’échange d’informations avec les autorités des États membres
concernant les besoins particuliers des rapatriés, parmi lesquels figurent des
victimes de la traite des êtres humains, reste problématique. La loi sur la réadmission prévoit qu’une demande de
réadmission doit être acceptée si les autorités kosovares compétentes n’y ont
pas répondu dans un délai de 30 jours. Le graphique 6.6 révèle qu’un
nombre élevé de demandes de réadmission émanant d’Allemagne et de Belgique sont
pendantes, ce qui pourrait indiquer que cette disposition ne fonctionne pas
dans le cas de tous les États membres. Les statistiques relatives aux
réadmissions communiquées par le Kosovo ne correspondent pas aux chiffres
fournis par les États membres. Le Kosovo doit corréler ses statistiques sur les
réadmissions avec celles des États membres.
2.2.
Réinsertion
Ces dernières années, le Kosovo a amélioré sa politique de réinsertion.
En 2010, le gouvernement a revu sa stratégie et adopté un plan d’action pour la
réinsertion ainsi qu’un programme de réinsertion soutenu par un fonds de
réinsertion[3]. Il a accru les
ressources de ce fonds, qui sont passées de 500 000 EUR en 2010 à
3,4 millions et 3,2 millions EUR en 2011 et 2012,
respectivement. Le fonds de réinsertion finance des services d’urgence pour les
personnes rapatriées tels que le transport à l’arrivée, l’hébergement
provisoire, les soins médicaux, les kits alimentaires et de produits d’hygiène
et le logement, ainsi que des services de réinsertion durable tels que des
cours de langue pour mineurs, des formations professionnelles, une aide à la
recherche d’emploi et un soutien aux entreprises en démarrage. Un règlement
précise le rôle et les responsabilités des autorités nationales et municipales
qui interviennent dans la réinsertion des personnes rapatriées, le processus
décisionnel et les critères d’admission à ce programme. La structure institutionnelle soutenant la réinsertion a été
revue en 2012. Un conseil d’administration, assisté par un secrétariat,
approuve les paiements du fonds de réinsertion, contrôle la mise en œuvre,
coordonne les missions entre les ministères et les rapports émanant des
municipalités. Un office pour la réinsertion, qui comprend un bureau d’accueil
à l’aéroport, est en contact direct avec les rapatriés. En 2012, cet office a
été transformé en département du ministère de l’intérieur et a commencé à
superviser l’action de sept coordinateurs régionaux. Au niveau local, des
bureaux municipaux pour les communautés et le retour sont chargés de la
réinsertion et relèvent de leurs coordinateurs régionaux[4].
Les comités municipaux de réinsertion approuvent les demandes de services
d’urgence au niveau local, tandis que les demandes de services de réinsertion
durable sont approuvées au niveau central. Quelque 250 fonctionnaires
locaux ont suivi une formation sur la réinsertion en 2011. Un système de
gestion des dossiers surveillant l’accès des rapatriés aux services de
réinsertion doit encore être mis en place. En 2011, le Kosovo n’a dépensé que 11 % de son fonds de
réinsertion, principalement pour des services d’urgence. Au cours des trois
premiers trimestres 2012, les autorités ont engagé 58 % du fonds
(1,8 million EUR) en faveur de la réinsertion, dont 1 million EUR
pour le logement et 360 000 EUR pour un programme de création
d’emplois, le reste étant alloué aux services d’urgence. La société qui
procurait un hébergement provisoire aux rapatriés a été impliquée dans un
scandale de corruption et a perdu le contrat qui la liait au ministère de
l’intérieur. Entre janvier et septembre 2012, le département de la
réinsertion a dénombré 2 968 rapatriés au Kosovo, dont les trois
quarts (2 181 personnes) ont bénéficié du fonds de réinsertion. Les
bénéficiaires se répartissent comme suit: 61,5 % d’Albanais de souche;
30 % de membres des minorités rom, ashkali et égyptienne; et 4 % de
membres de la minorité serbe. Tous les bénéficiaires ont reçu des kits de
nourriture et de produits d’hygiène; 34 %, un soutien scolaire; 18 %,
du bois de chauffe; 18 %, un hébergement ou une aide au logement;
11 %, des services de transport à l’arrivée; et 17 %, une formation
professionnelle ou une aide aux entreprises en démarrage. Ces chiffres
soulignent la prépondérance de l’aide d’urgence parmi les services financés par
le fonds de réinsertion.
3.
Évaluation
des exigences liées à la sécurité des documents; à la gestion des frontières et
des migrations; à l’ordre et la sécurité publics; et aux droits fondamentaux
liés à la libre circulation
3.1.
Bloc 1: Sécurité des documents
La loi sur les documents de voyage, la loi sur les cartes
d’identité et la législation dérivée fixent les règles et les procédures en vue
de l’obtention de documents de voyage et de cartes d’identité. Elles
contiennent des dispositions visant à garantir l’intégrité de la procédure de
délivrance et la qualité des documents, conformément aux normes de l’OACI
(Organisation de l’aviation civile internationale). La loi sur l’état civil,
soutenue par la législation dérivée, réglemente l’enregistrement à l’état
civil et la délivrance de documents sources. Les citoyens se voient
attribuer un numéro d’identification personnel à la naissance, lors d’un
enregistrement tardif ou d’un réenregistrement. Les personnes qui ont perdu
leurs actes d’état civil peuvent se faire réenregistrer en produisant d’autres
documents ou des témoignages de membres de leur famille. La législation dérivée
réglemente le format et la délivrance des actes d’état civil ainsi que l’accès
aux documents. Les actes contiennent un certain nombre de dispositifs de
sécurité. La loi sur les noms personnels n’autorise que
l’enregistrement des noms en alphabet latin, ce qui exclut l’alphabet
cyrillique, en violation de la Constitution. Les citoyens peuvent changer leur
nom une fois tous les cinq ans, moyennant certaines restrictions visant à
prévenir les abus. À cette fin, ils doivent produire leur acte de naissance,
leur acte de mariage, s’il y a lieu, et une attestation selon laquelle ils ne
sont pas visés par une quelconque procédure. Lorsqu’un changement de nom est
autorisé, le numéro d’identification personnel reste le même, mais le nouvel
acte indique le dernier nom en date. Le Kosovo cherche à collaborer plus
étroitement avec Interpol afin d’identifier les personnes qui demandent à
changer de nom et celles qui ont été exclues de l’espace Schengen. Il a
également l’intention de rejeter les demandes émanant de personnes qui figurent
sur la liste d’interdiction d’entrée dans l’espace Schengen. Dans certains cas,
comme lorsqu’une femme mariée reprend son nom de jeune fille, le changement de
nom ne peut pas être refusé, mais le nouveau nom est envoyé à Interpol pour
qu’il le relaie aux États membres. En octobre 2011, le Kosovo a commencé à délivrer des documents
de voyage biométriques. Après que des irrégularités financières ont été
constatées, la coopération entre le ministère de l’intérieur et la société
contractante a été suspendue. Les documents de voyage évalués en
octobre 2012 sont conformes à toutes les normes de l’UE relatives aux dispositifs
de sécurité, sauf une: leur conception contient les dispositifs de sécurité
requis; leur format répond aux normes de l’OACI[5]. Une puce électronique
enregistre les données à caractère personnel, l’image faciale et les empreintes
digitales du titulaire, conformément aux normes de l’OACI. Les pages de données
sont personnalisées sur le plan optique et comprennent plusieurs dispositifs de
sécurité, mais ne satisfont pas aux normes de l’UE pour ce qui est de l’âge à
partir duquel des empreintes digitales doivent être incorporées aux documents
de voyage. La norme de l’UE fixe cet âge à 12 ans; cette mesure est
appliquée par les États membres pour prévenir la traite des enfants. La loi
kosovare sur les documents de voyage exempte les enfants de cette obligation jusqu’à
l’âge de 16 ans. Le Kosovo n’a pas envoyé aux pays tiers ses certificats
d’«infrastructure à clé publique» dans le cadre de sa procédure de délivrance
de documents de voyage biométriques, car il n’a pas été en mesure d’accéder au
répertoire OACI de clés publiques. Les documents de voyage perdus ou volés sont
enregistrés et communiqués à l’unité de coopération pour la mise en œuvre du
droit international du Kosovo afin d'être transmis à la base de données
d’Interpol sur les documents de voyage perdus ou volés (SLTD). Le code des
documents de voyage du Kosovo ne figure toutefois pas sur la liste des codes
utilisés dans la base de données d’Interpol. Quelque 6 000 données,
qui pourraient être transférées à la SLTD, sont disponibles. La délivrance de cartes d’identité est régie par des
normes internationales[6]. Les cartes d’identité
kosovares contiennent un certain nombre de dispositifs de sécurité ainsi que
les identifiants biométriques du titulaire, notamment son image faciale et ses
empreintes digitales, encodés dans un code à barres bidimensionnel lisible par
machine. Les dispositifs de sécurité de ces cartes d’identité sont conformes
aux normes de l’OACI. Les modifications apportées en 2012 à la loi sur les
cartes d’identité permettront la production de cartes d’identité biométriques,
mais le Kosovo n’a pas encore annoncé à partir de quand il produira de tels
documents. Un système d’état civil basé sur les meilleures pratiques
européennes contient des données exactes, complètes et à jour et sous-tendu par
les personnes concernées. Le système d’état civil du Kosovo ne répond pas
pleinement à ces normes, malgré les progrès considérables accomplis ces
dernières années. Une agence d’enregistrement de l’état civil relevant du
ministère de l’intérieur gère tous les documents de l’état civil et des
enregistrements et délivre aux citoyens, à l’échelon municipal, des actes
d’état civil, des cartes d’identité et des documents de voyage. Les bureaux
municipaux de l’état civil enregistrent tous les événements de la vie
(naissances, mariages et décès) dans des registres séparés; ils téléchargent
ces données dans un registre central de l’état civil et délivrent les actes
d’état civil. Le nombre de ces bureaux au Kosovo devrait permettre à l’agence
d’enregistrement de l’état civil de contrôler le respect de la législation
applicable par ces bureaux, notamment pour ce qui est des changements de nom.
Les bureaux municipaux de l’état civil traitent les demandes de carte
d’identité et de document de voyage de la manière suivante: ils vérifient
l’identité des demandeurs sur la base des actes d’état civil; ils prennent les
photos, les empreintes digitales et les signatures; ils téléchargent ces
données dans un registre central de l’état civil; et délivrent les cartes
d’identité ou les documents de voyage demandés. L’intégration des données de l’état civil et des
enregistrements dans un registre central de l’état civil est en cours. Tous les
registres du Kosovo ont été scannés et téléchargés dans des archives
électroniques. Des copies certifiées conformes des registres originaux sont
actuellement restituées par la Serbie et versées à ces archives. Le personnel a
été formé à l’utilisation du nouveau registre central. La qualité des données
du registre central reste cependant médiocre, à l’exception des enregistrements
des naissances; la situation familiale et le décès des personnes concernées ne
sont pas encore mis à jour; les saisies de données ne sont pas pleinement
recoupées ou mises en concordance; les différentes bases de données présentent
plusieurs incohérences et lacunes; et le mécanisme de vérification des
modifications des données saisies reste faible. Le personnel de l’agence d’enregistrement de l’état civil a
été formé au nouveau code de déontologie, et une petite équipe d’inspecteurs
enquête sur les cas de corruption à l’agence. La mise en œuvre doit toutefois
être améliorée: des changements de nom frauduleux et des données incorrectes
dans les documents de voyage ou d’identité sont encore constatés, et des cas de
corruption ont été signalés dans la production de documents de voyage
biométriques et de plaques d’immatriculation. Le renforcement de la fiabilité
de la procédure d’enregistrement de l’état civil nécessitera des moyens
appropriés pour auditer, former et soumettre à une enquête de sécurité tous les
fonctionnaires chargés de l’enregistrement de l’état civil.
3.2.
Bloc 2: Gestion des
frontières et des migrations
3.2.1.
Gestion des frontières
La loi sur le contrôle aux frontières et la surveillance des
frontières couvre la plupart des dispositions fixées par le code frontières
Schengen, mais ses définitions et certaines de ses dispositions semblent ne pas
être conformes au code en question[7]. La confusion
terminologique porte notamment sur les concepts de contrôle aux frontières, de
vérification aux frontières, de surveillance des frontières, de vérification
minimale, de vérification approfondie et de vérification de deuxième ligne. Les
articles régissant la coopération entre organes compétents sont trop larges
dans leur définition et ne règlent pas la coopération de manière détaillée.
Cette loi devrait être modifiée en conséquence. La législation dérivée sur le petit trafic frontalier et le
permis correspondant est conforme à l’acquis de Schengen[8].
À l’avenir, le petit trafic frontalier pourrait couvrir de larges zones
adjacentes au Kosovo, ce qui aurait une incidence considérable sur les flux
migratoires passant par le Kosovo. Un système efficace devrait être établi en
collaboration étroite avec les pays frontaliers afin de gérer la délivrance, le
contrôle et l’utilisation des permis de franchissement local de la frontière. La stratégie GIF (gestion intégrée des frontières)
adoptée en 2012 s’inspire du modèle des Balkans occidentaux, dont est absente
l’approche globale de la GIF décrite dans les conclusions du Conseil de 2006,
le code frontières Schengen et le catalogue Schengen. Les éléments clés de la
GIF, à savoir le contrôle aux frontières, la prévention de la criminalité et le
modèle de contrôle d’accès à quatre niveaux, ne figurent pas dans cette
stratégie, et la formation n’est pas couverte de manière adéquate. Cette
stratégie doit être revue compte tenu de l’ensemble des recommandations clés et
des bonnes pratiques décrites dans les conclusions du Conseil de 2006, le code
frontière Schengen et le catalogue Schengen[9]. Le bon fonctionnement d’un système GIF repose sur la mise en
œuvre d’une analyse de risque stratégique visant à gérer les risques et les
menaces pour la sécurité des frontières. Toutes les autorités kosovares concernées
par la gestion des frontières ont élaboré récemment leurs systèmes d’analyse de
risque, et le centre de gestion des frontières commence à jouer un rôle
essentiel dans la gestion des risques. Aux niveaux régional et local, l’analyse
de risque devrait être pratiquée systématiquement afin de renforcer la
planification opérationnelle, le développement des capacités et une approche
anticipative de la gestion des frontières. Le Kosovo a également rencontré des
difficultés techniques dans la mise en œuvre de son système de gestion des
frontières au nord de son territoire. Il convient d’y remédier. La stratégie GIF du Kosovo fait office de
«quasi-législation» qui attribue différents rôles et responsabilités aux
diverses autorités chargées de la gestion des frontières et organise la
coopération entre elles. Le plan d’action GIF décrit la manière dont les
objectifs communs en matière de gestion des frontières doivent être atteints.
La coopération stratégique s’est améliorée au niveau central, mais la
coopération entre organes compétents au niveau régional ou local n’a pas pu
être évaluée. Le centre de gestion des frontières est le seul organe de
coopération dont le rôle et les responsabilités sont régis adéquatement par la
loi sur le contrôle aux frontières et la surveillance des frontières et par la
législation dérivée. Le rôle et les responsabilités d’autres autorités en
matière de gestion des frontières doivent aussi être définis par la loi. Par
conséquent, le Kosovo doit adopter une législation qui définit le rôle et les
responsabilités de l’ensemble des autorités publiques chargées de la gestion
des frontières, en ce compris la coopération opérationnelle et l’échange
d’informations aux fins de la prévention et de la répression de la migration
clandestine et de la criminalité transfrontalière. La coopération en matière répressive avec les pays voisins
s’est améliorée en 2012. Le Kosovo entretient des relations fortes avec
l’Albanie et, dans une moindre mesure, avec l’ancienne République yougoslave de
Macédoine dans le domaine de la coopération policière, douanière et
frontalière, qui se manifeste notamment par des patrouilles communes, un
échange d’informations et des réunions conjointes régulières[10].
Le Kosovo et l’ancienne République yougoslave de Macédoine ont établi un centre
de communication commun pour la coopération policière. Les trois autorités
frontalières du Kosovo – la police des frontières, les douanes et l’agence
alimentaire et vétérinaire – participent à cette coopération. Les
relations se développent également dans le domaine des vérifications aux
frontières. Un nouveau point de passage frontalier commun avec l’ancienne
République yougoslave de Macédoine est en cours de création et il est prévu
d’en ouvrir d’autres avec le Monténégro. Le Kosovo devrait s’efforcer de
conclure des accords de coopération en matière répressive avec tous les pays
voisins. En 2012, le Kosovo et la Serbie ont accompli des progrès
substantiels, facilités par l’UE, dans la mise en œuvre des conclusions
arrêtées le 2 décembre 2011 et relatives à la gestion intégrée des
frontières. Celles-ci prévoyaient notamment l’ouverture de quatre points de
passage provisoire avant la fin décembre 2012 et des préparatifs en vue de
l’établissement de deux points de passage provisoires supplémentaires en 2013.
Les parties ont également adopté les coordonnées géographiques de six points de
passage permanents devant encore être établis; des dispositions concernant
l’échange d’informations en matière répressive, l’échange d’informations
douanières et l’entraide judiciaire; et le détachement d’agents de liaison en
vue du suivi de toute question liée à la normalisation des relations entre les
deux parties. L’accord GIF doit être pleinement mis en œuvre de manière
coordonnée. En accord avec le Monténégro, le Kosovo doit également
délimiter la frontière commune. Il doit en outre étudier les modalités de
coopération avec Frontex.
3.2.2.
Gestion des migrations
La loi sur les étrangers règle un certain nombre de
questions liées à la délivrance des visas, aux migrations légales et aux
migrations clandestines. Étant donné son vaste champ d’application, elle
n’est que partiellement conforme à l’acquis de l’Union. La loi sur les
étrangers, la loi sur le contrôle aux frontières et la surveillance des
frontières et la législation dérivée doivent par conséquent être remaniées
complètement de manière à ce que leurs définitions et leurs dispositions
fondamentales soient conformes au code frontière Schengen et à la législation
de l’UE relative aux migrations légales[11] et aux migrations
clandestines[12]. Les modifications
doivent porter sur les points suivants: –
La loi sur les étrangers dispose que ceux-ci peuvent entrer et séjourner
sur le territoire du Kosovo s’ils sont titulaires d’un document de voyage
valide comprenant un visa ou une autorisation de séjour provisoire valide. Les
conditions d’entrée définies dans la loi sur les étrangers, ainsi que
l’obligation du transporteur de vérifier l’identité des voyageurs, les
procédures de vigilance et les exceptions dans le cas des réfugiés reconnus,
telles qu’elles sont fixées dans la loi sur les étrangers et la loi sur le
contrôle aux frontières et la surveillance des frontières, ne sont pas
conformes au code frontières Schengen. –
En vertu de la loi sur les étrangers, le gouvernement a adopté une
décision et un projet de législation dérivée sur la délivrance de visas dans
les consulats et aux points de passage frontaliers. Le nouveau régime des visas
envisagé par le Kosovo concernera 87 pays, mais sa mise en œuvre est
reportée à juillet 2013. Les citoyens de ces pays peuvent obtenir un visa
dans les consulats kosovars ou, pour certains d’entre eux, aux points de
passage frontaliers du Kosovo[13]. L’octroi de pouvoirs
consulaires aussi étendus à la police des frontières n’est pas conforme au code
des visas[14], qui autorise la
délivrance de visas aux points de passage frontaliers uniquement dans des
circonstances exceptionnelles. L’introduction d’un système d’information sur
les visas nécessitera également des investissements considérables dans un
système informatique reliant les bases de données pertinentes au registre des
visas. Malgré un soutien externe, les infrastructures ne sont pas encore en
place. La loi sur les étrangers, la loi sur le contrôle aux frontières et la
surveillance des frontières et la législation dérivée doivent être modifiées de
manière à ce qu’elles soient pleinement conformes au code des visas en ce qui
concerne la délivrance de visas aux points de passage frontaliers. –
D’après la loi sur les étrangers, la délivrance d’une autorisation de
séjour provisoire à un étranger est conditionnée par l’octroi d’une
autorisation de travail, alors que, d’après la loi sur l’octroi d’une
autorisation de travail et d’emploi à un citoyen étranger, la délivrance d’une
autorisation de travail est conditionnée par une autorisation de séjour. Cette
contradiction doit être levée. Aucune de ces lois n’est conforme aux
définitions utilisées dans la législation applicable de l’UE concernant les
membres de la famille, les apatrides ou les mineurs non accompagnés. Il
n’existe aucune disposition sur l’emploi des personnes ayant obtenu un titre de
séjour pour raisons humanitaires, en vue d’un regroupement familial ou à des
fins d’études ou de recherche. Les dispositions relatives au regroupement
familial ne répondent pas aux normes de l’UE. La loi sur les étrangers ne règle
pas le séjour des étrangers victimes de la traite des êtres humains. –
La loi sur les étrangers règle le retour des migrants en situation
irrégulière et la rétention préalable à l’éloignement. Elle ne fixe cependant
pas les procédures d’une politique de retour équitable et transparente, et
notamment les dispositions concernant les décisions de retour, l’éloignement,
les interdictions d’entrée, la fuite, le départ volontaire et les personnes
vulnérables. La procédure de retour n’est pas claire et elle est privée de
garanties. Cette loi ne prévoit pas de règles spécifiques concernant le retour
des personnes vulnérables, des mineurs non accompagnés ou des victimes de la
traite des êtres humains. La possibilité de prolonger le départ volontaire ou
de reporter le retour fait défaut. En outre, aucune sanction n’est prévue pour
les employeurs de ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier. –
La loi sur les étrangers dispose que les ordres de quitter le territoire
doivent être accompagnés d’une interdiction d’entrée mais ne prévoit aucune
règle sur le retrait ou la suspension d’une interdiction d’entrée. Il n’existe
aucune exception à l’application d’une interdiction d’entrée aux victimes de la
traite des êtres humains ni aucune disposition claire sur les moyens de recours
contre un éloignement, l’assistance juridique et la représentation en justice.
Les règles relatives à la rétention ne déterminent pas les autorités
compétentes, les conditions de rétention, les contacts avec les représentants
légaux ou les membres de la famille, ni le traitement des personnes
vulnérables. Le principe de non-refoulement est inscrit dans la loi sur les
étrangers, conformément aux normes internationales, mais il n’existe aucune
garantie concernant les retours en suspens, l’unité familiale ou l’aide
médicale urgente. L’intérêt supérieur de l’enfant et de l’unité familiale n’est
pas couvert. –
La loi sur les étrangers ne contient aucune disposition garantissant
l’intégration socioéconomique des réfugiés. Pour renforcer leur intégration,
notamment sur le marché du travail, il convient d’octroyer un statut juridique
sûr aux réfugiés au Kosovo, de préférence sous la forme d’un titre de séjour
permanent délivré à l’expiration du titre de séjour provisoire. –
Le Kosovo a développé une nouvelle base de données sur l’asile et les
migrations. Dès qu’elle sera fonctionnelle, elle pourra contribuer à la
collecte des données et à l’analyse des migrations au Kosovo. Le droit d’accès
des autorités n’a cependant pas encore été défini. Pour être pleinement
conforme à la loi sur la protection des données, la loi sur les étrangers doit
être modifiée de manière à régler le traitement des données dans le domaine des
migrations et de l’asile, l’accès aux données et l’échange de données entre les
autorités. Le code pénal contient des dispositions sur le trafic des
migrants qui prévoient des sanctions appropriées et définissent ce crime comme
une action visant à obtenir des avantages financiers ou matériels de
l’introduction illégale d’un étranger au Kosovo. Il prévoit aussi des sanctions
à l’encontre des personnes qui aident intentionnellement un étranger à entrer
illégalement au Kosovo. Ces dispositions sont dans une large mesure conformes à
la directive de l’UE définissant l’aide à l’entrée, au transit et au séjour
irréguliers.[15] Une nouvelle stratégie et un plan d’action sur les
migrations sont actuellement en cours d’élaboration. Cette stratégie devrait
fournir un cadre global pour la gestion des migrations, en ce compris les
migrations légales et clandestines, conformément aux bonnes pratiques
internationales. Elle devrait fixer des objectifs clairs; définir les rôles et
les responsabilités; préciser la portée de la coopération avec les pays tiers;
et élaborer le profil migratoire du Kosovo.
3.2.3.
Asile
La loi sur l’asile règle les conditions requises et
le statut des demandeurs d’une protection internationale, les conditions
d’accueil matériel et les procédures d’asile au Kosovo. Elle n’est pas pleinement
conforme à l’acquis de l’UE et à la convention de Genève de 1951[16].
Elle couvre, entre autres, les aspects procéduraux de l’asile; les différentes
formes de protection, telles que le statut de réfugié, la protection
subsidiaire et la protection dite temporaire; les droits et les devoirs des
demandeurs; le principe de non-refoulement; la fin de la procédure d’asile; le
recours; et la délivrance de documents. La structure de la loi est incohérente.
Plusieurs définitions, notamment celles se rapportant aux demandeurs d’asile,
aux personnes vulnérables, aux ressortissants étrangers et aux apatrides, ne
sont pas pleinement conformes à l’acquis de l’UE et à la convention de Genève.
Les définitions relatives aux pays d’origine sûrs et aux pays tiers sûrs ne sont
pas conformes à la directive sur les procédures d’asile. La loi ne décrit pas
les principes de la procédure d’asile. Il existe une catégorie supplémentaire
de protection dite «temporaire», mais sa finalité et sa portée ne sont pas
claires. Les besoins des personnes vulnérables ne sont pas pris en
charge adéquatement et sont limités aux mineurs, aux femmes et aux handicapés
mentaux ou physiques. Ces dispositions ne sont pas pleinement conformes à la
directive sur les conditions d’accueil et à la directive sur les conditions
requises. Les droits des demandeurs d’asile et les garanties procédurales
semblent faire l’objet de restrictions indues, notamment en ce qui concerne
l’examen des demandes, l’utilisation de la langue maternelle dans les demandes,
le recours à des interprètes et le droit de communiquer avec le HCR. Le rôle du
HCR semble ne pas être conforme à la directive sur les procédures d’asile et à
la convention de Genève. Il n’existe aucune disposition claire sur les droits et les
obligations des réfugiés et des personnes placées sous protection subsidiaire
ou «temporaire», et plusieurs principes fondamentaux ne sont pas énoncés dans
la loi, comme l’accès à l’enseignement, l’aide à l’intégration, le droit à la
propriété privée et le droit au travail. Par conséquent, la loi ne répond pas
pleinement aux normes de la directive sur les conditions requises et de la
convention de Genève. Les voies de recours ne comprennent pas le droit de faire
appel d’un rejet d’une demande de protection subsidiaire ou «temporaire», ce
qui n’est pas pleinement conforme aux normes de la directive sur les procédures
d’asile. Les délais d’interruption de la procédure d’asile ne sont pas
clairement définis. Le Kosovo n’avait reçu que 31 demandes d’asile à la
date de novembre 2012, et 189 en 2011. Cette année-ci, le département de
la citoyenneté, de l’asile et des migrations du ministère de l’intérieur a dû
faire face à des allégations de corruption dans la gestion des structures
d’asile et des logements en location pour les personnes rapatriées. Les
autorités compétentes doivent mener une enquête rigoureuse sur ces allégations.
Le Kosovo doit envisager des modalités de coopération avec l’EASO.
3.3.
Bloc 3: Ordre et
sécurité publics
Le Kosovo a réformé son système pénal en 2012 en adoptant
une nouvelle loi sur les tribunaux, une nouvelle loi sur les poursuites
pénales, un nouveau code pénal et un nouveau code de procédure pénale, qui sont
entrés en vigueur le 1er janvier 2013. La loi sur le
Conseil des juges et le Conseil des procureurs est entrée en vigueur en 2011.
Ces six textes législatifs complètent la loi sur le ministère public spécial,
qui décrit les compétences exclusives et subsidiaires des procureurs spéciaux
chargés d’enquêter, entre autres, sur la criminalité organisée, la corruption
et le terrorisme et de mener des poursuites en la matière. La nouvelle structure juridictionnelle consistera en
tribunaux de première instance, une cour d’appel et une cour suprême. La loi
sur les tribunaux crée des départements des infractions pénales graves au sein
des tribunaux de première instance et de la cour d’appel, chargés de statuer
sur ces affaires, y compris celles qui relèvent des compétences exclusives et
subsidiaires du ministère public spécial. Le gouvernement a envisagé de créer une
chambre pénale spéciale au sein du tribunal première instance de Pristina afin
de statuer sur les infractions pénales graves dans des domaines relevant des
compétences exclusives et subsidiaires du ministère public spécial, mais on ne
voit pas très bien comment cette chambre pénale spéciale s’articulerait avec
les départements des infractions pénales graves qui doivent être créés au sein
des tribunaux de première instance et de la cour d’appel. Le Kosovo doit mettre en œuvre sa réforme judiciaire de manière
à améliorer l’indépendance, l’efficacité, la responsabilité et l’impartialité
de l’appareil judiciaire, notamment en allouant des ressources financières et
humaines suffisantes pour faire fonctionner le nouveau système. Les juges et
les procureurs ont été soumis à une enquête de sécurité en 2009. Le Conseil des
juges et le Conseil des procureurs doivent veiller tout particulièrement à
empêcher les ingérences politiques dans les enquêtes, les poursuites et le
jugement des crimes; à garantir la transparence du recrutement et de la
nomination des juges et des procureurs et de l’enquête de sécurité à laquelle
ils sont soumis, et à pourvoir les postes vacants notamment avec des membres
des minorités; et à prendre des mesures disciplinaires dans toutes les affaires
de corruption dans l’appareil judiciaire. Le Conseil des juges doit continuer à
mettre en œuvre sa stratégie de réduction de l’arriéré judiciaire. Un nouveau code pénal a été adopté en avril 2012
et est entré en vigueur en janvier 2013. Il contient des dispositions
notamment sur le trafic des migrants, la criminalité organisée, la corruption
et le trafic d’armes. Ses dispositions respectent les compétences exclusives et
subsidiaires du ministère public spécial. En revanche, les dispositions
concernant les infractions de corruption nécessitent un examen plus approfondi.
Les dispositions concernant l’expulsion des étrangers du Kosovo ne sont pas
pleinement conformes aux dispositions de la loi sur les étrangers. La section
relative aux casiers judiciaires ne comprend pas de dispositions sur l’échange
d’informations avec des pays tiers. Un nouveau code de procédure pénale a été adopté le
22 décembre 2012 et est entré en vigueur le 1er janvier 2013.
Certaines de ses dispositions sont conformes aux normes de l’UE, notamment en
matière de protection des données. D’autres sont sujettes à caution. Le nouveau
code contient des dispositions susceptibles d’affecter le principe de la
non-rétroactivité de la loi. Le projet de code disposait que les affaires en
cours seraient régies par le code précédent, tandis que les dispositions
transitoires du code adopté s’appliqueraient également aux procédures pénales
engagées avant le 1er janvier 2013, aux affaires dans
lesquelles une mise en examen a été prononcée et confirmée, et aux affaires
dans lesquelles une mise en examen a été prononcée mais pas encore confirmée.
Le nouveau code prévoyait une période transitoire de dix jours seulement, ce
qui n’a pas laissé suffisamment de temps à tous les acteurs pour se préparer à
son application. L’administration de la justice pourrait s’en trouver entravée.
Enfin, la rétroactivité potentielle des nouvelles dispositions du code sur les
dépositions de témoins préalables au procès est susceptible de limiter la
recevabilité des dépositions préalables au procès en tant que motifs de
condamnation dans les affaires pénales déjà en cours. Plusieurs dispositions du
code de procédure pénale méritent un examen plus approfondi. L’application correcte de la nouvelle loi sur les tribunaux,
de la nouvelle loi sur les poursuites pénales, du nouveau code pénal et du
nouveau code de procédure pénale est une condition essentielle à l’amélioration
de l’indépendance, de l’efficacité, de la responsabilité et de l’impartialité
de l’appareil judiciaire kosovar. Par conséquent, le Kosovo doit envisager de
procéder à un examen général du fonctionnement de l’appareil judiciaire pénal
restructuré au second semestre 2013, portant notamment sur une évaluation
de l’application des quatre lois précitées.
3.3.1.
Prévention et répression de la criminalité organisée, de la corruption
et du terrorisme
Le Kosovo s’est doté d’un cadre législatif et institutionnel
pour lutter contre la criminalité organisée et la corruption, mais la
coopération entre la police, les douanes et les procureurs dans les enquêtes et
les poursuites relatives à ces crimes doit encore être améliorée[17].
La coopération entre la police et le ministère public doit être renforcée pour
faire en sorte que les enquêtes débouchent sur un nombre accru de poursuites et
pour adopter une approche plus énergique dans la lutte contre les formes graves
de criminalité, conformément à la stratégie et au plan d’action sur les
activités de police fondées sur le renseignement. Les capacités d’enquête de la
police sont adéquates, mais celles des douanes devraient être renforcées. La
coopération entre le ministère public et la cellule de renseignement financier
(CRF) doit être améliorée pour adopter une approche plus énergique dans
l’ouverture d’enquêtes sur les affaires d’enrichissement inexplicable. Le
fonctionnement de la CRF et sa coopération avec la police se sont améliorés en
2012. Les fondements d’un nouveau programme de protection des témoins ont été
jetés en 2012, mais des ressources budgétaires importantes et le développement
des capacités seront nécessaires à cet égard. Il est prévu que le Kosovo adopte
une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’action de lutte contre la
corruption, comme il l’a déjà fait dans le domaine de la criminalité organisée.
Le Kosovo devrait déployer des efforts particuliers pour obtenir des résultats
dans les enquêtes, les poursuites et le jugement définitif des affaires de
criminalité organisée et de corruption, en ce compris le trafic de stupéfiants,
la traite des êtres humaines, le trafic d’armes et le blanchiment de capitaux. Le ministère public spécial joue un rôle important
dans les enquêtes et les poursuites relatives aux formes graves de criminalité
au Kosovo. Les procureurs spéciaux comptent dans leurs rangs des procureurs
d’EULEX et du Kosovo et ont le pouvoir et la responsabilité de mener des
enquêtes et des poursuites pénales à l’encontre des formes graves de
criminalité relevant des compétences exclusives[18]
et subsidiaires[19] du ministère public
spécial. En 2012, le gouvernement a envisagé de modifier les compétences du
ministère public spécial ou d’étendre à l’ensemble des procureurs du Kosovo la
compétence exclusive du ministère public spécial de mener des enquêtes et des
poursuites dans les affaires de blanchiment de capitaux. Une telle réforme ne
doit être entreprise qu’à la lumière de l’expérience qui résultera du
fonctionnement de l’appareil judiciaire pénal restructuré dans la pratique. Les
compétences exclusives et subsidiaires du ministère public spécial doivent être
maintenues. Dans le contexte de l’examen général de l’appareil judiciaire pénal
mentionné ci-dessus, le Kosovo et l’UE pourraient engager une réflexion commune
sur la meilleure façon d’adapter les compétences du ministère public spécial à
l’appareil judiciaire pénal restructuré. Le cadre juridique et institutionnel de lutte contre le trafic
de stupéfiants et de précurseurs est en place. Les ressources allouées à la
mise en œuvre de la politique antidrogue du Kosovo sont toutefois insuffisantes
et une approche axée sur le renseignement fait défaut. Les efforts du Kosovo
visant à interrompre le trafic d’héroïne de l’Afghanistan vers les marchés de
l’UE via la Turquie et le trafic de cocaïne de l’Amérique latine vers l’UE via
le Monténégro et l’Albanie restent inadéquats. Le Kosovo éprouve encore des
difficultés à réduire la culture et le trafic de cannabis vers l’UE. Les
saisies de stupéfiants ont augmenté en 2012 mais restent modestes; le suivi
judiciaire des enquêtes est inadéquat. Le Kosovo a commencé à collaborer avec
l’OEDT en 2009. Sa loi sur les stupéfiants, les substances psychotropes et les
précurseurs intègre les normes internationales en matière de lutte contre le
trafic de stupéfiants ainsi que les aspects liés à la prévention de la
toxicomanie. Le code pénal sanctionne le trafic de stupéfiants. La stratégie et
le plan d’action en matière de drogues visent à réduire l’offre et la demande.
Le Kosovo doit intensifier considérablement ses efforts dans la lutte contre le
trafic de stupéfiants. Le cadre juridique et institutionnel contre la traite des
êtres humains est en cours d’élaboration. Le Kosovo reste une région
d’origine et de transit pour les victimes de la traite. La tendance à la traite
des femmes en vue de leur exploitation sexuelle dans l’UE se poursuit. La traite
des enfants à des fins de mendicité et de facilitation de l’immigration
illégale, qui a souvent recours à des documents faux ou falsifiés, continue à
poser de graves problèmes. Le nouveau code pénal contient des dispositions sur
la traite des êtres humains et le trafic des migrants. Il renforce les
sanctions contre la traite des enfants. La police a ouvert plusieurs enquêtes
pénales en matière de traite des êtres humains en 2012, mais la répression de
ces crimes et le nombre de condamnations restent faibles. Bien qu’elle soit
prévue dans le programme législatif, la loi sur la traite des êtres humains n’a
pas encore été adoptée par le gouvernement. Une stratégie et un plan d’action
contre la traite des êtres humains sont en place. Le Kosovo doit toutefois
intensifier considérablement ses efforts dans la lutte contre la traite des
êtres humains et la facilitation de l’immigration illégale, notamment en
élaborant une nouvelle loi sur la traite des êtres humains. Le trafic des armes légères et de petit calibre
continue de toucher le Kosovo. Le code pénal contient une disposition sur le
trafic d’armes, et le Kosovo s’est doté d’une stratégie et d’un plan d’action
contre ce phénomène. Le terrorisme originaire du Kosovo fait planer une menace
moindre sur le Kosovo et l’UE que la criminalité organisée et la corruption. Le
Kosovo dispose d’une stratégie et d’un plan d’action en matière de lutte
antiterroriste et de sécurité intérieure. Ces stratégies doivent être
pleinement mises en œuvre. La loi sur la prévention du blanchiment de capitaux et du
financement du terrorisme établit la CRF, une institution indépendante qui
fournit des renseignements aux organes d’enquête dans le domaine du blanchiment
de capitaux et du financement du terrorisme. Les responsabilités du centre de
renseignement financier, dirigé par EULEX, ont été dévolues récemment à la CRF
du Kosovo. La coopération de la CRF avec les banques s’est améliorée en 2012;
un nombre croissant de transactions en espèces a ainsi été rapporté. Le
gouvernement a également apporté, avec l’aide de l’UE et du Conseil de
l’Europe, des modifications à cette loi afin de remédier à certains problèmes
dans quatre domaines: l’évaluation nationale du risque, le cadre de la
criminalisation, les sanctions en cas de non-respect de la réglementation et la
coopération internationale. Ces modifications visent à mettre à jour les
définitions de la loi conformément aux recommandations du Groupe d’action
financière (GAFI); à renforcer l’indépendance opérationnelle de la CRF; et à
préciser les dispositions relatives à l’échange d’informations, à l’obligation
de diligence à l’égard de la clientèle, aux déclarations de transactions
suspectes, aux responsabilités en matière de contrôle, aux sanctions et aux
casinos. L’échange d’informations avec les pays tiers s’est amélioré: la CRF a
conclu des protocoles d’accord avec sept pays[20]. Sous le parrainage de
la Slovénie, le Kosovo souhaite présenter une demande d’adhésion au Groupe
Egmont des CRF. Le Kosovo doit envisager de nouvelles modifications à sa
législation sur la prévention du blanchiment des capitaux et du financement du
terrorisme, sur la formation spécialisée et les indicateurs statistiques et
mettre en œuvre la stratégie et le plan d’action en la matière. La confiscation des avoirs est réglementée, dans une
certaine mesure, par le code pénal et le code de procédure pénale. Le
gouvernement a rédigé un projet de loi prévoyant une possibilité de
confiscation élargie des avoirs, qui autoriserait la confiscation fondée sur
une condamnation et, dans certaines limites, la confiscation de richesses
accumulées. Les pouvoirs de confiscation s’étendent aux avoirs qui ne
consistent pas en avantages matériels d’une infraction pénale, aux avoirs
acquis par un défendeur décédé ou ayant quitté le Kosovo et aux avoirs
transférés par une tierce partie. En cas d’achat réalisé de bonne foi, les
avoirs transférés ne peuvent être confisqués. Ce projet de loi inverse la
charge de la preuve, dans la mesure où il incombe aux défendeurs de prouver la
manière dont ils ont acquis les avoirs mis sous séquestre. L’agence qui gère
les avoirs mis sous séquestre ou confisqués aide les autorités judiciaires ou
répressives à exécuter les décisions de mise sous séquestre ou de confiscation
des avoirs. Le Kosovo doit adopter et mettre en œuvre le projet de loi
prévoyant une possibilité de confiscation élargie des avoirs. Le Kosovo a élaboré un vaste cadre législatif et
institutionnel contre la corruption, qui comprend des lois sur la
déclaration de patrimoine des mandataires publics, la prévention des conflits
d’intérêts dans le secteur public, les dénonciateurs, les marchés publics et le
financement des partis politiques. Une agence de lutte contre la corruption est
chargée d’exécuter les lois sur la déclaration de patrimoine et la prévention
des conflits d’intérêts. Elle peut déclencher des enquêtes préliminaires en
matière de corruption en communiquant à la police ou au parquet des affaires de
corruption présumée. Elle a signé un protocole d’accord avec EULEX. Malgré son
mandat, elle ne peut vérifier l’origine des avoirs que lorsqu’elle soupçonne
que ceux-ci ont été acquis illégalement. Ses capacités de détection et de suivi
des risques de corruption, notamment par des évaluations des risques dans les
secteurs vulnérables, restent limitées. Le Kosovo doit examiner si des
ressources supplémentaires ne sont pas nécessaires pour permettre à cette
agence de mener à bien sa mission. Un conseil de lutte contre la corruption a été créé en 2012
sous l’égide du président afin d’améliorer la coordination entre les différents
organes compétents en la matière. Le ministère public spécial a également mis
en place un groupe d’action contre la corruption, tandis que la police a créé
une direction de lutte contre la criminalité économique et la corruption. Le
chevauchement des rôles et des responsabilités de ces organes de lutte contre
la corruption devrait être clarifié. Malgré l’existence d’une loi moderne sur les marchés
publics, les abus liés aux procédures d’attribution des marchés restent un
problème majeur au Kosovo. La loi doit être pleinement mise en œuvre et tout
abus doit faire l’objet d’une enquête et de poursuites. La loi sur le financement
des partis politiques doit être modifiée de manière à interdire ou à
réglementer strictement les dons des entités juridiques qui fournissent
également des biens et des services à l’administration publique, à obliger les
partis politiques à n’avoir qu’un seul compte bancaire et à fixer les délais
dans lesquels les rapports financiers doivent être publiés. Le Kosovo doit
pleinement mettre en œuvre son cadre de lutte contre la corruption afin
d’obtenir des résultats concrets dans ce domaine. Une nouvelle loi sur la police règle les missions et
les pouvoirs de la police. Une législation dérivée, notamment sur l’usage de la
force et des armes à feu par les agents de police, la protection des données et
les mesures disciplinaires, fait encore défaut. La loi sur l’inspection de la
police règle les pouvoirs de l’inspection indépendante de la police, qui traite
les plaintes et les mesures disciplinaires et peut ouvrir des enquêtes pénales
à l’encontre d’agents de police. Les relations entre la police et l’inspection
de la police se sont améliorées en 2012 et l’inspection a ouvert un grand
nombre de nouvelles enquêtes en 2012. Une législation dérivée est nécessaire
pour appliquer pleinement la loi sur l’inspection de la police, qui n’a pas
encore été adoptée. Toutes les législations dérivées concernant la loi sur la
police et la loi sur l’inspection de la police doivent être adoptées et
appliquées. En 2012, le Kosovo a rédigé un projet de loi sur l’interception
des télécommunications qui permettrait à la police, à l’agence de
renseignement du Kosovo, aux douanes et à EULEX d’intercepter légalement les
communications électroniques et de demander les données relatives au contenu,
au lieu et au trafic des communications électroniques à des fins répressives ou
de sécurité intérieure. Si l’objet et la portée de ce projet de loi semblent
conformes aux dispositions de la directive sur la vie privée[21],
des doutes ont été exprimés quant à sa conformité avec les dispositions de la
directive sur la conservation des données[22]. La législation future
sur l’interception doit opérer une distinction nette entre l’interception
judiciaire et l’interception pour les services de renseignement, conformément
aux bonnes pratiques européennes. Le gouvernement doit envisager de réglementer
la conservation des données à des fins répressives, notamment en ce qui
concerne son champ d’application, sa finalité, sa proportionnalité, les
catégories de données, l’accès aux données, les périodes de conservation et les
voies de recours, conformément à la directive sur la conservation des données. La loi sur la protection des témoins, adoptée en
2011, est entrée en vigueur en 2012. Elle règle la protection des témoins
d’infractions graves. Elle est dans une large mesure conforme aux bonnes
pratiques européennes, mais son application nécessite une législation dérivée
sur des questions telles que le changement d’identité, les dispositions
budgétaires, les exigences relatives aux refuges et les questionnaires soumis
aux victimes. Un accord international de réinstallation, basé sur le format
d’Europol, a été signé en janvier 2013. Dès qu’elle sera opérationnelle,
la direction de la protection des témoins du Kosovo collaborera avec le
programme de sécurité des témoins d’EULEX, qui est toujours chargé de la
protection des témoins de crimes dans le cadre du mandat d’EULEX.
3.3.2.
Coopération en matière répressive
Le Kosovo a conclu des accords de coopération policière
avec l’Autriche, la Suède, la Croatie, l’Albanie et l’ancienne République
yougoslave de Macédoine; des accords de lutte contre la traite des êtres
humains avec la France et l’ancienne République yougoslave de Macédoine; un
accord de coopération dans le domaine de la sécurité avec l’Allemagne; et un
accord de lutte contre la criminalité organisée et la migration clandestine
avec la Hongrie. Il a des accords de coopération douanière avec dix pays[23]. Le Kosovo a créé une unité de coopération pour la mise en
œuvre du droit international (ILECU) en 2011. Cette unité, comme c’est le cas
ailleurs dans les Balkans occidentaux, a pour mission de faciliter la
coopération stratégique et opérationnelle avec les autorités répressives des
pays voisins et des États membres de l’UE. Faisant partie intégrante de la
police, l’ILECU du Kosovo a accès à toutes les bases de données intérieures.
Elle doit traiter les données à caractère personnel dans le respect intégral de
la loi sur la protection des données. La police a en outre permis récemment à
EULEX d’accéder à son système informatique et au système de gestion des
frontières. Cet échange d’informations est susceptible de faciliter les
enquêtes sur les formes graves de criminalité au Kosovo, mais la police et
EULEX doivent encore formaliser l’échange d’informations pénales et de
renseignements dans un accord technique. La coopération stratégique et opérationnelle du Kosovo en
matière répressive avec les pays voisins et les États membres de l’UE a lieu
sur une base informelle. La coopération en matière répressive avec l’Albanie et
l’ancienne République yougoslave de Macédoine est étroite; les relations avec
la Serbie, facilitées par l’UE, et la Bosnie-Herzégovine s’améliorent. Le Kosovo
projette de détacher des agents de liaison en matière répressive en Autriche,
Hongrie, Allemagne, Suède et Suisse. Le Kosovo doit continuer à approfondir la
coopération en matière répressive avec tous les pays voisins et les États
membres de l’UE. Il doit étudier des modalités de coopération avec Europol,
Interpol et les organisations répressives régionales.
3.3.3.
Coopération judiciaire en matière pénale
Le Kosovo a conclu des accords d’entraide judiciaire
avec la Croatie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie;
des accords d’extradition avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine et
la Turquie; et des accords de transfèrement de personnes condamnées avec la
Belgique, la Suisse, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie.
Les négociations sont achevées avec l’Allemagne, l’Italie et l’Albanie sur
l’entraide judiciaire, l’extradition et le transfèrement des personnes
condamnées. Le Kosovo s’est mis en rapport avec 23 autres pays pour
négocier d’autres accords[24]. Outre ces accords bilatéraux, la loi sur la coopération
judiciaire internationale jette les fondements juridiques de l’entraide
judiciaire avec les pays tiers. En vertu d’un accord technique conclu avec le
ministère de la justice, EULEX fait toujours office d’interface avec les États
qui ne reconnaissent pas le Kosovo. La loi sur la coopération judiciaire
internationale exige la réciprocité pour le traitement des demandes d’entraide
judiciaire. Le Kosovo a adressé plusieurs demandes à la Serbie mais a refusé de
traiter celles de la Serbie en l’absence de réciprocité. Bien qu’il ne soit pas membre du Conseil de l’Europe, le
Kosovo doit envisager de ratifier toutes les conventions du Conseil de l’Europe
en matière d’entraide judiciaire. Il doit également étudier des modalités de
coopération avec Eurojust.
3.3.4.
Protection des données
Le droit à la protection des données à caractère
personnel est garanti par la Constitution, par la loi sur l’accès aux
documents officiels et par la loi sur la protection des données à caractère
personnel. D’autres règles en matière de protection des données sont énoncées
dans la loi sur la classification des informations et l’habilitation de
sécurité. Un règlement sur l’autorité chargée de la protection des données et
une législation dérivée sur l’évaluation des agents de l’autorité chargée de la
protection des données visent à mettre en œuvre ce cadre juridique. La loi sur la protection des données règle le traitement des
données effectué par les organismes publics et privés, les obligations des
responsables du traitement et des sous-traitants et les droits des personnes
concernées. Elle prévoit des sanctions contre les violations graves des
dispositions relatives à la protection des données. Cette loi est dans une
large mesure conforme à l’acquis de l’UE, mais de nouveaux progrès en matière
de protection des données nécessitent la mise en œuvre de la réglementation et
de la législation dérivée applicables. Cette loi contient une série de restrictions à l’information
à fournir aux personnes concernées, au droit d’accès et au droit de compléter,
de rectifier ou de supprimer les données. La sécurité publique est l’une de ces
exceptions. Cette disposition est conforme à l’acquis de l’UE, mais son
application doit être surveillée. La plupart des États membres se sont dotés de
dispositions qui autorisent la limitation du droit des personnes concernées à
accéder à leurs données à caractère personnel pour des motifs de sécurité
publique. La portée et les exemptions possibles concernant les droits des personnes
concernées doivent être définies avec plus de précision. L’indépendance du contrôleur en chef de l’autorité chargée
de la protection des données est établie par la loi sur la protection des
données. Les aspects formels de l’indépendance sont certes garantis, mais ces
dispositions doivent encore être mises en œuvre dans la pratique.
L’indépendance de facto des contrôleurs semble appropriée: les cinq
contrôleurs ont tous été nommés et sont entrés en fonction. Cette autorité a son propre budget, administré de manière
autonome, conformément à la loi sur la protection des données. Son budget
semble approprié et l’autorité a pourvu la plupart des postes. Elle a créé des
groupes de travail chargés de rédiger des règlements sur le traitement des
données à caractère personnel dans la coopération policière et judiciaire dans
le domaine pénal. Une liste de pays et d’organisations internationales
présentant un niveau adéquat de protection des données a été approuvée par le
conseil de la protection des données. Malgré des effectifs insuffisants,
l’autorité a effectué cinquante inspections et audits auprès d’organisations
publiques et privées afin d’évaluer leur respect des règles en matière de
protection des données. L’autorité est également consultée avant l’adoption de
mesures législatives et administratives concernant le traitement de données à
caractère personnel. Elle a été consultée au sujet de 13 projets de loi et
de règlements, mais ne l’a pas été avant l’adoption de la loi sur la police ou
du nouveau code de procédure pénale. Conformément à son mandat, l’autorité doit
être consultée à l’avenir sur tous les projets législatifs ayant trait au
traitement de données à caractère personnel.
3.4.
Bloc 4: Droits
fondamentaux liés à la libre circulation
Les droits de l’homme et les droits fondamentaux sont
consacrés par la Constitution du Kosovo, qui énumère les principaux accords et
instruments internationaux directement applicables sur son territoire[25].
En cas de conflit, les accords internationaux ratifiés par le Kosovo prévalent
sur la législation nationale. Les droits de l’homme et les droits fondamentaux
inscrits dans ces accords doivent être interprétés à la lumière des décisions
de la Cour européenne des droits de l’homme. La Constitution permet aux individus de soumettre à la Cour
constitutionnelle les violations de leurs droits fondamentaux. L’assemblée a
une commission des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, des personnes
disparues et des pétitions, dont la mission est d’examiner toutes les questions
portant sur les droits de l’homme, d’examiner les pétitions des citoyens et de
superviser l’application des lois relevant de ses compétences. Le Kosovo a créé
des structures aux niveaux central et municipal pour soutenir la protection, la
promotion et l’application des droits de l’homme et des droits fondamentaux.
Une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’action sur les droits de l’homme
devraient être élaborés prochainement. Le Kosovo s’est doté d’un cadre juridique solide pour la
protection des droits de l’homme et des droits fondamentaux. Un grand nombre
d’institutions et d’autorités, aux différents niveaux de pouvoir, sont chargées
de la mise en œuvre de ces droits. Le Kosovo élabore actuellement une
législation dérivée dans ce domaine, qui devrait prévoir la consultation des
autorités municipales. La Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la
protection des minorités nationales, qui impose de protéger les personnes
contre les menaces ou les actes de discrimination, d’hostilité ou de violence
en raison de leur identité ethnique, culturelle, linguistique ou religieuse,
s’applique directement au Kosovo. Le cadre juridique national contient
également des dispositions faisant obligation aux institutions kosovares de
protéger la sécurité et la sûreté des minorités, notamment par la loi
sur la protection et la promotion des droits des communautés et de leurs
membres et la loi sur l’utilisation des langues. Le Kosovo dispose d’une
stratégie et d’un plan d’action pour l’intégration des minorités rom, ashkali
et égyptienne, mais la situation de ces minorités reste très précaire. La mise
en œuvre de cette stratégie et de ce plan d’action reste limitée,
essentiellement par manque de volonté politique et du fait des capacités
restreintes des ministères et des municipalités. Le Kosovo dispose d’un cadre juridique garantissant la non-discrimination,
dont une loi sur l’égalité des sexes, une loi contre les discriminations, une
loi sur l’emploi des personnes handicapées et une loi sur le médiateur. La loi
contre les discriminations est en cours de réexamen pour renforcer son
dispositif de sanctions. Les progrès restent en revanche limités dans le
domaine de l’inclusion sociale, en ce compris la lutte contre les
discriminations. Combinée à l’inertie relative de la société civile, la loi
contre les discriminations n’a pas encore mis en place un mécanisme de
protection effective contre les discriminations. La communauté des personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles, travesties et transsexuelles (LGBT) est
confrontée à la stigmatisation et aux menaces violentes. Malgré la législation,
les personnes handicapées éprouvent de sérieuses difficultés à accéder aux
infrastructures, à l’assistance, aux soins de santé, à l’emploi et à la
protection contre les discriminations. Le cadre juridique doit être appliqué
pour garantir l’égalité des sexes au Kosovo. Le cadre juridique soutenant l’accès des minorités aux
documents de voyage et d’identité, en ce compris l’enregistrement à l’état
civil, est satisfaisant, mais son application reste limitée. D’après un rapport
récent de l’OSCE, bien que les municipalités soient tenues de fournir leurs
services dans toutes les langues officielles, les membres de minorités en
infériorité numérique dans une municipalité donnée sont souvent dans
l’incapacité de communiquer avec les officiers de l’état civil et d’obtenir les
documents dans leur propre langue. Les membres illettrés de minorités sont
confrontés à un obstacle supplémentaire lorsqu’ils doivent remplir des
formulaires pour s’inscrire à l’état civil[26]. Les membres de la minorité serbe ont exprimé des inquiétudes
concernant la libre circulation dans le contexte de la mise en œuvre, par le
Kosovo, de l’accord conclu avec la Serbie sur la libre circulation. Ils sont
confrontés à la délivrance tardive de leurs permis de conduire et de leurs
documents d’immatriculation ainsi qu’au non-respect de la législation
linguistique, ce qui a une incidence négative sur la libre circulation. Le
médiateur s’est saisi de certaines de ces plaintes, qui s’expliquent généralement
par une application défaillante de la réglementation au niveau municipal. Des crimes pour raisons ethniques sont perpétrés
contre toutes les minorités du Kosovo, y compris contre les Albanais dans les
régions où ils ne sont pas majoritaires. Il y a eu une augmentation des crimes
pour raisons ethniques commis à l’encontre des rapatriés serbes, et la sécurité
des Serbes au sud de la rivière Ibar s’est détériorée. Le conseil municipal de sécurité communautaire, présidé par
le maire local et composé de représentants des minorités de la municipalité,
est le principal organe local chargé d’assurer la sécurité des minorités. Le
fonctionnement de ce conseil reste incohérent et de nombreuses municipalités
doivent encore le mettre en place. Le gouvernement a adopté une stratégie et un
plan d’action pour la sécurité communautaire en 2011.
4.
Évaluation des consÉquences de la libÉralisation du rÉgime
des visas sur la sÉcuritÉ et
la migration
4.1.
Conséquences sur la sécurité de la
libéralisation du régime des visas avec le Kosovo
Le Kosovo reste confronté à des
difficultés majeures pour prévenir et combattre efficacement la criminalité
organisée et la corruption. Les activités
criminelles telles que le trafic d’héroïne, de cocaïne et de cannabis, la
migration clandestine, la traite des êtres humains, le trafic d’armes ainsi que
la contrebande de cigarettes et de pétrole sont monnaie courante[27].
La combinaison des activités transfrontières illicites lucratives, du
sous-développement économique et de la capacité administrative limitée incite
fortement à la corruption, au blanchiment de capitaux et à l’abus des
procédures de passation des marchés publics. En
dépit des améliorations minimes constatées par l’OCDE[28]
et Transparency International[29] en 2012, la
corruption reste un problème majeur au Kosovo. Le Kosovo a mis en place un cadre
législatif et institutionnel pour lutter contre la criminalité organisée et la
corruption, mais la coopération entre la police, les douanes et les procureurs
dans les enquêtes sur ces crimes et les poursuites engagées à l’encontre de
leurs auteurs devraient être encore améliorées. La
coopération entre la police et le ministère public doit être renforcée de
manière à accroître le nombre de poursuites engagées au terme des enquêtes et à
assurer une approche proactive de la lutte contre la grande criminalité,
conformément à la stratégie et au plan d’action concernant les activités de
police fondées sur le renseignement. La
capacité d’enquête de la police est suffisante, contrairement à celle des
douanes. La coopération entre le ministère
public et la cellule de renseignement financier (CRF) devrait être consolidée
afin d’adopter une approche proactive de l’ouverture d’enquêtes sur
l’enrichissement inexplicable. En 2012,
le fonctionnement de la CRF et sa coopération avec la police se sont améliorés,
et les fondements d’un nouveau programme de
protection des témoins ont été jetés. Les ressources consacrées à la
mise en œuvre de la politique kosovare de lutte contre la drogue sont
insuffisantes et une approche fondée sur le renseignement fait défaut. Les efforts consentis par le Kosovo pour lutter contre le
trafic d’héroïne en provenance d’Afghanistan, via la Turquie, et de cocaïne en
provenance d’Amérique latine, via le Monténégro et l’Albanie, vers l’Union européenne
restent insuffisants. Le Kosovo continue
d’éprouver des difficultés à réduire la culture de cannabis et le trafic de
celui-ci vers l’Union européenne. Les saisies
de drogue ont augmenté en 2012 mais restent modestes et le suivi
judiciaire des enquêtes demeure insuffisant. Le cadre juridique et
institutionnel pour la lutte contre la traite des êtres humains est en cours
d’élaboration. Le Kosovo reste une région
d’origine et de transit pour les victimes de la traite. La traite des femmes vers l’Union européenne à des fins
d’exploitation sexuelle se poursuit. La traite
d’enfants à des fins de mendicité et de migration clandestine, souvent au moyen
de documents faux ou falsifiés, demeure très préoccupante. Par ailleurs,
le trafic d’armes légères et de petit calibre
continue de sévir dans le pays. Le Kosovo s’est doté d’un cadre
législatif et institutionnel complet de lutte contre la corruption. C’est l’agence de lutte contre la corruption qui est
chargée d’appliquer les lois relatives à la déclaration du patrimoine et à la
prévention des conflits d’intérêts. Cependant,
son expérience concernant la détection et le suivi des risques de corruption
dans le secteur public, y compris au moyen d’évaluations des risques dans les
secteurs vulnérables, reste limitée. Deux
autres organes de lutte contre la corruption ont des rôles et responsabilités
qui se chevauchent en la matière, ce qui limite leur efficacité. Malgré l’existence d’une loi sur
les marchés publics moderne, l’abus des procédures de passation de marchés
publics est toujours un problème important au Kosovo. La loi relative au financement des partis politiques
n’interdit pas les dons de la part des entités légales qui fournissent aussi
des biens et des services à l’administration publique. Dans l’état actuel du cadre
législatif et institutionnel, la capacité du Kosovo à lutter efficacement
contre la criminalité organisée et la corruption reste limitée, ce qui pourrait
avoir de graves conséquences sur la sécurité intérieure de l’Union européenne.
Le terrorisme originaire du Kosovo semble représenter
un risque moindre pour la sécurité intérieure de l’Union que les menaces posées
par la criminalité organisée et la corruption. La Commission encourage le Kosovo
à tenir compte des recommandations formulées dans le présent rapport afin de
limiter les menaces que la criminalité organisée et la corruption représentent
pour la sécurité intérieure de l’Union européenne.
4.2.
Conséquences sur la migration de la libéralisation du régime des visas
avec le Kosovo
La Commission a continué de
surveiller les cinq indicateurs de performance prévus dans la feuille de route
pour la libéralisation des visas, à savoir le taux de refus de visa, le taux de
refus d’entrée dans l’espace Schengen, le nombre de séjours illégaux dans les
États membres de l’Union européenne, le nombre de demandes d’asile et le nombre
de demandes de réadmission rejetées. Une
réduction substantielle de ces indicateurs de performance au cours du dialogue
sur les visas servira de référence indicative pour évaluer les conséquences de
la libéralisation du régime des visas avec le Kosovo sur la migration. Entre 2010 et 2011, on a pu
observer les tendances suivantes: –
le taux de refus de visa pour les citoyens
kosovars variait considérablement au sein de l’espace Schengen; –
le nombre de citoyens kosovars qui se sont vu
refuser l’entrée dans les États membres de l’Union a doublé, passant de 315 à
645; –
le nombre de citoyens kosovars trouvés en
séjour illégal dans les États membres a diminué de 5 060 à 4 180; –
le nombre de demandes d’asile introduites par
des citoyens kosovars dans les États membres a chuté, passant de 14 325 à
9 865, tandis que le taux de reconnaissance (6 %) est resté
relativement stable; –
le nombre de demandes de réadmission rejetées
et en attente de traitement est passé de 243 à 199. Les tableaux 6.1 à 6.6 de
l’annexe présentent les données sur lesquelles reposent ces observations: –
d’après les règles en vigueur, tous les visas
de court séjour délivrés par les États membres à des citoyens kosovars sont des
visas à validité territoriale limitée (VTL)[30]. Les
statistiques fournies par les États membres et les États associés à Schengen
en 2011 ont confirmé l’existence d’une variation considérable dans
l’espace Schengen: la Suisse (16 288), l’Allemagne (12 526), l’Italie
(7 066) et la Grèce (4 083) sont les pays qui ont délivré le plus
grand nombre de visas VTL à des citoyens kosovars; –
le nombre de citoyens kosovars qui se sont vu
refuser l’entrée dans les États membres de l’Union a augmenté, passant de 315 à
645 entre 2010 et 2011, en raison principalement de la hausse du nombre de
refus en France et en Hongrie; –
le nombre de citoyens kosovars trouvés en
séjour illégal dans les États membres a diminué de 5 060 à 4 180
entre 2010 et 2011. Ce sont l’Allemagne, la
France, l’Autriche, la Suède et la Suisse qui ont signalé le plus grand nombre
de citoyens kosovars en séjour illégal; –
le nombre de demandes d’asile introduites par
des citoyens kosovars dans les États membres a chuté, passant de 14 325 à
9 865 entre 2010 et 2011. La France, la
Belgique, l’Allemagne, la Suède et la Suisse sont les pays qui ont continué de
recevoir le plus grand nombre de demandes d’asile de la part de Kosovars.
Le taux de reconnaissance des demandes d’asile, en
première instance, est resté relativement stable, s’élevant à 5,7 % en
2010 et à 6 % en 2011, ce qui indique que les États membres
accordaient toujours une certaine forme de protection internationale aux
demandeurs kosovars; –
le nombre de demandes de réadmission rejetées
est passé de 243 à 199 entre 2010 et 2011[31]. Le nombre
de demandes de réadmission en attente de traitement a aussi diminué, passant de
1 572 à 903 entre 2010 et 2011. Ce sont
l’Allemagne et la Belgique qui ont continué de signaler le plus grand nombre de
demandes de réadmission émanant de Kosovars rejetées et en attente de
traitement. La Commission encourage le Kosovo
à tenir compte des recommandations formulées dans le présent rapport afin
d’atténuer les possibles conséquences sur la migration dans l’Union européenne
du régime d’exemption de visa pour les ressortissants kosovars.
5.
Recommandations à l’intention du Kosovo
Sur la base de l’évaluation
exposée dans les chapitres précédents concernant les progrès accomplis par le
Kosovo en vue de satisfaire aux exigences de la feuille de route pour la
libéralisation des visas et sans préjudice de la position des États membres sur
le statut, la Commission recommande aux autorités kosovares de prendre les
mesures qui s’imposent dans les domaines suivants:
5.1.
Réadmission
–
Réadmettre les citoyens kosovars, les
ressortissants de pays tiers et les apatrides de tous les États membres de
l’Union qui ne remplissent plus les conditions d’entrée et de séjour dans ces
États –
Appliquer la loi relative à la réadmission –
Continuer de négocier des accords de réadmission
avec les États membres intéressés et les principaux pays de transit et
d’origine de la migration illégale au Kosovo –
Réduire le nombre de demandes de réadmission
de tous les États membres en attente de traitement, conformément aux
dispositions de la loi relative à la réadmission ou des accords de réadmission
bilatéraux –
Améliorer l’échange de données avec les
autorités des États membres en ce qui concerne les besoins particuliers des
personnes rapatriées, y compris les victimes de la traite des êtres humains –
Comparer les statistiques nationales sur la
réadmission avec celles des États membres de l’Union européenne
5.2.
Réinsertion
–
Engager et débourser les crédits du Fonds de
réinsertion –
Fournir des données financières transparentes
sur les engagements et les paiements au titre de ce Fonds –
Axer le programme de réinsertion non plus sur
l’urgence, mais sur des services de réinsertion durable –
Augmenter le nombre de bénéficiaires du
programme de réinsertion –
Renforcer le rôle des coordonnateurs régionaux
et des comités municipaux de réinsertion dans la prise de décision –
Mettre en place un système de gestion des
dossiers pour pouvoir suivre l’accès des personnes rapatriées aux services de
réinsertion
5.3.
Sécurité des documents
–
Modifier la loi sur les noms de personnes afin
de permettre l’enregistrement des noms en alphabet cyrillique; veiller à
l’application rigoureuse de cette loi en vue d’éliminer les changements de nom
frauduleux; vérifier l’identité de toutes les personnes qui demandent à changer
de nom –
Modifier le droit dérivé relatif aux demandes
de documents de voyage de façon à garantir la prise des empreintes digitales de
tous les demandeurs de plus de douze ans –
Assurer la production et la délivrance de
cartes d’identité biométriques pleinement conformes aux normes de
l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) –
Commencer à utiliser le nouveau système d’état
civil; assurer la fiabilité du registre central unique de l’état civil en
améliorant la qualité des données; actualiser toutes les données et établir des
renvois et des correspondances entre elles; supprimer les incohérences entre
les bases de données et renforcer les procédures d’audit –
Veiller à l’intégrité de la procédure
d’enregistrement de l’état civil en enquêtant sur tous les cas de corruption;
appliquer le code de déontologie; former tout le personnel de l’agence
d’enregistrement de l’état civil, des bureaux municipaux d’état civil et des
centres municipaux d’enregistrement de l’état civil et examiner soigneusement
les candidatures aux postes dans ces entités
5.4.
Gestion des frontières
–
Élaborer une loi sur la coopération entre les
agences qui définisse les rôles et les responsabilités de toutes les autorités
publiques qui participent à la gestion intégrée des frontières –
Modifier les définitions et les dispositions
correspondantes de la loi sur le contrôle et la surveillance des frontières
ainsi que le droit dérivé conformément au code frontières Schengen –
Assurer le fonctionnement du système de
gestion des frontières –
Conclure des accords de coopération en matière
répressive avec tous les pays voisins, y compris concernant la coopération
opérationnelle et le partage d’informations aux fins de la prévention de la
migration illégale et de la criminalité transfrontière et de la lutte contre
celles-ci –
Modifier la stratégie de gestion intégrée des
frontières sur la base des conclusions du Conseil de 2006, du code frontières
Schengen et du catalogue Schengen afin de couvrir la totalité des principaux
éléments de la gestion intégrée des frontières –
Conformément aux conclusions relatives à la
gestion intégrée des frontières arrêtées le 2 décembre 2011 et de
manière coordonnée, établir les points de passage provisoires et permanents
comme prévu; appliquer les dispositions relatives à l’échange d’informations dans
le cadre de la répression, à l’entraide judiciaire et à l’échange
d’informations douanières; échanger une personne de liaison avec la Serbie –
Définir la frontière mutuelle avec le
Monténégro, en collaboration avec ce dernier –
Étudier les modalités de coopération avec
Frontex
5.5.
Gestion des migrations
–
Modifier la liste des conditions d’entrée et
des obligations des transporteurs prévues dans la loi sur les étrangers et la
loi sur le contrôle et la surveillance des frontières conformément au code
frontières Schengen –
Modifier la loi sur les étrangers, la loi sur
le contrôle et la surveillance des frontières et le droit dérivé correspondant
de sorte que la délivrance de visas aux points de passage frontaliers soit
conforme au code des visas –
Harmoniser les dispositions relatives aux
permis de travail et de séjour de la loi sur les étrangers et de la loi sur
l’octroi des permis de travail et des autorisations d’occupation –
Modifier la loi sur les étrangers de sorte que
ses dispositions soient conformes aux principaux éléments de l’acquis de
l’Union en matière de migration légale et illégale –
Conformément à la loi relative à la protection
des données, modifier la loi sur les étrangers afin de réglementer le
traitement et le partage des données relatives à l’asile et à la migration par
les autorités ainsi que l’accès de ces dernières à ces données –
Compléter la nouvelle stratégie en matière de
migration qui associe toutes les parties prenantes compétentes, y compris en
élaborant un profil migratoire pour le Kosovo
5.6.
Asile
–
Modifier la loi sur l’asile de sorte que ses
dispositions respectent les principaux éléments de l’acquis de l’Union en ce
qui concerne l’asile et la convention de Genève –
Enquêter sur les allégations de corruption
dans la gestion des dispositifs d’asile et des logements locatifs pour les
personnes rapatriées –
Étudier les modalités de coopération avec le Bureau européen d’appui en matière d’asile
5.7.
Prévention de la criminalité organisée, de la
corruption et du terrorisme et lutte contre ceux-ci
–
Mettre en œuvre la réforme du système de
justice pénale de manière à améliorer l’indépendance, l’efficacité, la
responsabilité et l’impartialité du pouvoir judiciaire, notamment en consacrant
suffisamment de ressources au fonctionnement du nouveau système judiciaire –
Empêcher l’ingérence politique dans les
enquêtes, les poursuites judiciaires et les jugements sur les crimes; assurer
l’examen des candidatures, le recrutement et la nomination des juges et des
procureurs de manière transparente; infliger des sanctions disciplinaires dans
toutes les affaires de corruption dans le secteur judiciaire –
Réduire l’arriéré judiciaire –
Clarifier les dispositions du code pénal
concernant les délits de corruption; aligner ses dispositions relatives à
l’expulsion des étrangers sur la loi sur les étrangers; intégrer l’échange
d’informations avec les pays tiers dans les dispositions relatives aux casiers
judiciaires –
Clarifier plusieurs dispositions du code de
procédure pénale, y compris ses dispositions transitoires et celles concernant
les dépositions de témoins préalables au procès de manière à ne pas nuire à la
recevabilité des preuves –
Envisager de procéder, au second
semestre 2013, à une révision générale du fonctionnement du système de
justice pénale restructuré, y compris une évaluation de la mise en œuvre de la
nouvelle loi sur les tribunaux, de la nouvelle loi sur les poursuites
judiciaires, du nouveau code pénal et du nouveau code de procédure pénale –
Tenir un registre des enquêtes, des poursuites
et des arrêts définitifs des tribunaux dans les affaires concernant la
criminalité organisée et la corruption, notamment le trafic de drogues, la
traite des êtres humains, le trafic d’armes et le blanchiment de capitaux –
Maintenir les compétences exclusives et
subsidiaires du ministère public spécial –
Envisager de modifier la législation relative
à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme en
ce qui concerne la formation spécialisée et les indicateurs statistiques –
Adopter le projet de loi prévoyant des
pouvoirs étendus pour la confiscation d’avoirs –
Élaborer une loi sur la traite des êtres
humains –
Mettre en œuvre la loi sur les marchés publics –
Modifier la loi sur le financement des partis
politiques de façon à réglementer strictement les règles relatives aux dons et
à clarifier les obligations de déclaration des partis politiques –
Adopter le droit dérivé nécessaire pour mettre
en œuvre la loi sur la police et la loi sur l’inspection de la police –
Veiller à ce que la future législation
relative à l’interception opère une distinction claire entre l’interception
judiciaire et l’interception pour les services de renseignement, conformément
aux bonnes pratiques européennes, et faire en sorte que les dispositions ayant
trait à la conservation des données à des fins de répression respectent
l’acquis de l’Union en matière de conservation des données –
Adopter le droit dérivé nécessaire pour mettre
en œuvre la loi sur la protection des témoins; appliquer l’accord international
sur la réinstallation des témoins –
Préciser les rôles et les responsabilités de
tous les organes de lutte contre la corruption au Kosovo; examiner si des
ressources supplémentaires sont nécessaires pour permettre à l’agence de lutte
contre la corruption d’accomplir ses tâches –
Mettre en œuvre toutes les stratégies et tous
les plans d’action dans le domaine de l’ordre public et de la sécurité, y
compris les nouvelles stratégies et le nouveau plan d’action pour la lutte
contre la criminalité organisée et la corruption
5.8.
Coopération en matière répressive
–
Conclure des accords de coopération en matière
répressive avec les pays voisins et les États membres de l’Union intéressés,
portant par exemple sur l’échange de données stratégiques et opérationnelles, y
compris les casiers judiciaires, conformément aux règles relatives à la
protection des données –
Renforcer la coopération opérationnelle en
matière répressive avec les pays voisins et les États membres de l’Union
intéressés –
Envisager de conclure un accord technique avec
EULEX sur l’échange d’informations et de renseignements en matière criminelle –
Étudier les modalités de coopération avec
Europol, Interpol et les organisations régionales de coopération en matière
répressive
5.9.
Coopération judiciaire en matière pénale
–
Modifier la loi sur la coopération judiciaire internationale conformément
à l’acquis de l’Union et aux conventions du Conseil de l’Europe en la matière;
envisager de ratifier toutes les conventions pertinentes du Conseil de l’Europe
dans le domaine de l’entraide judiciaire en matière pénale –
Conclure des accords sur l’entraide judiciaire en matière pénale avec
les pays voisins et les États membres de l’Union intéressés –
Étudier les modalités de coopération avec Eurojust
5.10.
Protection des données
–
Préciser la portée des restrictions
applicables au droit des personnes concernées d’accéder aux données à caractère
personnel qui les concernent ainsi que de compléter, de rectifier ou d’effacer
ces données –
Mettre en œuvre la loi sur la protection des
données et le droit dérivé y afférent –
Mettre en œuvre les dispositions de la loi sur
la protection des données garantissant l’indépendance du contrôleur principal
de l’agence de protection des données –
Veiller à ce que l’agence de protection des
données soit consultée sur tous les futurs projets législatifs concernant le
traitement des données à caractère personnel
5.11.
Droit fondamentaux liés à la liberté de
circulation
–
Modifier la loi sur la lutte contre la
discrimination afin de renforcer son mécanisme de sanction; appliquer le cadre
de lutte contre la discrimination à l’égard des femmes, des membres de la
communauté LGBT et des personnes handicapées –
Modifier la loi sur les étrangers en vue de
renforcer l’intégration socio-économique des réfugiés; modifier la loi sur la
citoyenneté afin de faciliter l’acquisition de la citoyenneté par les réfugiés –
Élaborer une nouvelle stratégie et un nouveau
plan d’action concernant les droits de l’homme et les droits fondamentaux –
Mettre en œuvre et faire appliquer la
stratégie et le plan d’action sur l’intégration des minorités rom, ashkali et
égyptienne –
Mettre en œuvre, en coordination avec la
Serbie, l’accord sur la liberté de circulation –
Enquêter sur tous les crimes ethniques et
entamer des poursuites à l’encontre de leurs auteurs –
Assurer le fonctionnement des conseils
municipaux de sécurité communautaire dans l’ensemble du Kosovo.
6.
Statistiques
6.1.
Demandes de visas Schengen de court
séjour à Pristina, Kosovo, 2010-2011
Année || Catégorie de visa || Belgique || Allemagne || Grèce || Finlande || Hongrie || Italie || Slovénie || Suisse || Norvège || Total 2010 || Visas A délivrés || - || 0 || - || - || - || - || - || - || 0 || 0 Visas B délivrés || 1 || 1 || 19 || - || 10 || 2 || 1 || - || 0 || 34 Visas C délivrés (y compris visas à entrées multiples) || 2 128 || 13 283 || 5 099 || 17 || 2 767 || 345 || 2 493 || 3 147 || 532 || 29 811 Visas C à entrées multiples délivrés || 726 || 1 214 || - || 52 || 1 834 || 2 357 || 2 482 || - || 69 || 8 734 Visas C demandés || 2 942 || 17 079 || 5 477 || 742 || 3 968 || 1 038 || 3 073 || 4 668 || 759 || 39 746 Total de visas A, B et C délivrés || 2 129 || 13 284 || 5 118 || 17 || 2 777 || 347 || 2 494 || 3 147 || 532 || 29 845 Total de visas A, B et C demandés || 2 945 || 17 080 || 5 496 || 742 || 3 981 || 1 040 || 3 073 || 4 668 || 759 || 39 784 Total de visas A, B et C non délivrés || 816 || 3 796 || 378 || 725 || 1 175 || 693 || 579 || 1 521 || 227 || 9 910 Taux de visas A, B et C non délivrés || 27,71 % || 22,22 % || 6,88 % || 97,71 % || 29,52 % || 66,63 % || 18,84 % || 32,58 % || 29,91 % || 24,91 % Total de visas VTL délivrés || 5 || 11 629 || 3 749 || 563 || 8 || 4 301 || 3 || 12 305 || 519 || 33 082 Visas D délivrés || 135 || 3 585 || 39 || - || 160 || 3 087 || 35 || 2 481 || 17 || 9 539 Visas «D+C» délivrés || - || - || - || - || - || - || - || 3 || 0 || 3 Total de visas A, B, C, VTL, C et «D+C» délivrés || 2 269 || 28 498 || 8 906 || 580 || 2 945 || 7 735 || 2 532 || 17 936 || 1 068 || 72 469 Taux visas VTL délivrés / visas B+C délivrés || 0,23 % || 87,54 % || 73,25 % || 3 311,76 % || 0,29 % || 1 239,48 % || 0,12 % || 391,01 % || 97,56 % || 110,8 % 2011 || Visas A délivrés || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Visas C délivrés (y compris visas à entrées multiples) || 1 647 || 1 281 || 565 || 7 || 2 937 || 258 || 2 804 || 416 || 637 || 10 552 Visas C à entrées multiples délivrés || 436 || 1 063 || 190 || 92 || 1 786 || 258 || 2 790 || 174 || 101 || 6 890 Visas C demandés || 2 735 || 6 170 || 725 || 916 || 4 152 || 2 037 || 3 884 || 5 099 || 820 || 26 538 Visas C non délivrés || 1 088 || 4 889 || 160 || 909 || 1 215 || 1 779 || 1 080 || 4 683 || 183 || 15 986 Total de visas A et C délivrés || 1 647 || 1 281 || 565 || 7 || 2 937 || 258 || 2 804 || 416 || 637 || 10 552 Total de visas A et C demandés || 2 735 || 6 170 || 725 || 916 || 4 152 || 2 037 || 3 884 || 5 099 || 820 || 26 538 Total de visas A et C non délivrés || 1 088 || 4 889 || 160 || 909 || 1 215 || 1 779 || 1 080 || 4 683 || 183 || 15 986 Taux de visas A et C non délivrés || 39,78 % || 79,24 % || 22,07 % || 99,24 % || 29,26 % || 87,33 % || 27,81 % || 91,84 % || 22,32 % || 60,2 % Total de visas VTL délivrés || - || 12 526 || 4 083 || 769 || 1 || 7 066 || - || 16 288 || 630 || 41 343 Total de visas A, C et VTL délivrés || 1 647 || 13 807 || 4 648 || 776 || 2 938 || 7 324 || 2 804 || 16 684 || 1 267 || 51 895 Taux visas VTL délivrés / visas C délivrés || 0,00 % || 977,83 % || 722,65 % || 10 985,71 % || 0,03 % || 2 738,76 % || 0,00 % || 3 910 58 % || 98,90 % || 391,8 % Source:
Commission européenne, direction générale des affaires intérieures
6.2.
Citoyens kosovars qui se sont vu refuser
l’entrée aux frontières extérieures de l’espace Schengen, 2009-2011
État membre ou État associé || 2009 || 2010 || 2011 Allemagne || 45 || 60 || 50 Autriche || 15 || 10 || 15 Belgique || 0 || 5 || 40 Bulgarie || 45 || 70 || 50 Chypre || 0 || 0 || 0 Danemark || 0 || 0 || 0 Espagne || 0 || 0 || 0 Estonie || 0 || 0 || 0 Finlande || 0 || 0 || 0 France || 70 || 30 || 280 Grèce || 140 || 90 || 75 Hongrie || 5 || 10 || 85 Irlande || 5 || 0 || 5 Islande || 0 || - || - Italie || 0 || 20 || 35 Lettonie || 0 || 0 || 0 Liechtenstein || 10 || 5 || 0 Lituanie || 0 || 0 || 0 Luxembourg || 0 || - || 0 Malte || 0 || 0 || 0 Norvège || 0 || 0 || 0 Pays-Bas || 5 || 0 || 5 Pologne || 0 || 0 || 0 Portugal || 0 || 0 || 0 République tchèque || 5 || 0 || 5 Roumanie || 0 || - || 0 Royaume-Uni || 50 || 20 || 0 Slovaquie || 0 || 0 || 0 Slovénie || 0 || 0 || 0 Suède || 0 || 0 || 0 Suisse || 40 || 45 || 45 Total (UE-27) || 385 || 315 || 645 Moyenne (UE-27) || 14 || 13 || 24 Écart type (UE-27) || 31 || 24 || 56 Source:
calcul d’Eurostat et de la DG Affaires intérieures
6.3.
Citoyens kosovars retrouvés en séjour illégal dans les États membres de
l’Union, 2009-2011
État membre ou État associé || 2009 || 2010 || 2011 Allemagne || 1 605 || 1 935 || 1 715 Autriche || 1 390 || 740 || 530 Belgique || 75 || 90 || 250 Bulgarie || 10 || 20 || 5 Chypre || 0 || 0 || 0 Danemark || 0 || 5 || 0 Espagne || 0 || 0 || 0 Estonie || 0 || 0 || 0 Finlande || 250 || 0 || 0 France || 835 || 575 || 630 Grèce || 45 || 30 || 25 Hongrie || 20 || 20 || 50 Irlande || 50 || 35 || 15 Islande || 0 || - || - Italie || 5 || 40 || 15 Lettonie || 0 || 0 || 0 Liechtenstein || - || 0 || - Lituanie || 0 || 0 || 0 Luxembourg || 75 || 80 || - Malte || 0 || 0 || 0 Norvège || 0 || - || 0 Pays-Bas || 25 || 20 || 20 Pologne || 0 || 5 || 10 Portugal || 0 || 0 || 0 République tchèque || 10 || 15 || 20 Roumanie || 0 || 0 || 0 Royaume-Uni || 185 || 115 || 85 Slovaquie || 0 || 0 || 0 Slovénie || 0 || 0 || 0 Suède || - || 1 335 || 810 Suisse || 0 || 0 || 1 285 Total (UE-27) || 4 580 || 5 060 || 4 180 Moyenne (UE-27) || 176 || 187 || 161 Écart type (UE-27) || 417 || 451 || 376 Source:
calcul d’Eurostat et de la DG Affaires intérieures
6.4.
Demandes d’asile introduites par des citoyens kosovars, 2009-2011
État membre ou État associé || 2009 || 2010 || 2011 Allemagne || 1 900 || 2 205 || 1 885 Autriche || 1 305 || 610 || 340 Belgique || 2 515 || 3 230 || 2 320 Bulgarie || 0 || 0 || 0 Chypre || 0 || 0 || 0 Danemark || 120 || 160 || 135 Espagne || 0 || 0 || 0 Estonie || 0 || 0 || 0 Finlande || 240 || 140 || 75 France || 4 580 || 5 285 || 3 240 Grèce || 10 || 0 || 0 Hongrie || 1 785 || 380 || 210 Irlande || 30 || 15 || 10 Islande || 0 || 0 || 0 Italie || 290 || 300 || 110 Lettonie || 0 || 0 || 0 Liechtenstein || 5 || 5 || 20 Lituanie || 0 || 0 || 0 Luxembourg || 130 || 160 || 140 Malte || 0 || 0 || 0 Norvège || 0 || 245 || 145 Pays-Bas || 45 || 60 || 30 Pologne || 0 || 0 || 0 Portugal || 0 || 0 || 0 République tchèque || 20 || 5 || 5 Roumanie || 0 || 0 || 0 Royaume-Uni || 40 || 40 || 25 Slovaquie || 0 || 0 || 0 Slovénie || 30 || 20 || 20 Suède || 1 235 || 1 715 || 1 320 Suisse || 695 || 600 || 660 Total (UE-27) || 14 275 || 14 325 || 9 865 Moyenne (UE-27) || 529 || 531 || 365 Écart type (UE-27) || 1 053 || 1 206 || 812 Source:
calcul d’Eurostat et de la DG Affaires intérieures
6.5.
Décisions en première instance concernant les demandes d’asile
introduites par des citoyens kosovars, 2009-2011
État membre ou État associé || Nombre total de décisions || Décisions positives || Taux de reconnaissance 2009 || 2010 || 2011 || 2009 || 2010 || 2011 || 2009 || 2010 || 2011 Allemagne || 1 355 || 2 255 || 1 850 || 75 || 90 || 50 || 5,5 % || 4 % || 2,7 % Autriche || 1 115 || 665 || 365 || 80 || 70 || 35 || 7,2 % || 10,5 % || 9,6 % Belgique || 1 065 || 1 820 || 2 760 || 115 || 140 || 240 || 10,8 % || 7,7 % || 8,7 % Bulgarie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Chypre || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Danemark || 70 || 150 || 140 || 15 || 35 || 25 || 21,4 % || 23,3 % || 17,9 % Espagne || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Estonie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Finlande || 85 || 215 || 85 || 10 || 15 || 5 || 11,8 % || 7 % || 5,9 % France || 2 460 || 3 480 || 3 395 || 110 || 105 || 100 || 4,5 % || 3 % || 2,9 % Grèce || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Hongrie || 650 || 85 || 135 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Irlande || 30 || 15 || 10 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Islande || - || 0 || 0 || - || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Italie || 255 || 335 || 220 || 75 || 80 || 95 || 29,4 % || 23,9 % || 43,2 % Lettonie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Liechtenstein || 5 || 0 || 5 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Lituanie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Luxembourg || - || 90 || 90 || - || 5 || 5 || 0 || 5,6 % || 5,6 % Malte || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Norvège || 0 || 245 || 125 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Pays-Bas || 25 || 55 || 35 || 5 || 0 || 0 || 20 || 0 || 0 Pologne || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Portugal || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 République tchèque || 20 || 10 || 0 || 5 || 0 || 0 || 25 % || 0 || 0 Roumanie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Royaume-Uni || 45 || 40 || 20 || 15 || 5 || 10 || 33,3 % || 12,5 % || 50 % Slovaquie || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 Slovénie || 25 || 25 || 20 || 10 || 0 || 0 || 40 % || 0 || 0 Suède || 1 300 || 975 || 1 200 || 105 || 35 || 50 || 8,1 % || 3,6 % || 4,2 % Suisse || 245 || 370 || 255 || 45 || 80 || 55 || 18,4 % || 21,6 % || 21,6 % Total (UE-27) || 8 500 || 10 215 || 10 325 || 620 || 580 || 615 || 7,3 % || 5,7 % || 6 % Moyenne (UE-27) || 315 || 378 || 382 || 23 || 21 || 23 || || || Écart type (UE-27) || 602 || 822 || 867 || 39 || 39 || 51 || || || Source:
calcul de la DG HOME sur la base de données d’Eurostat
6.6.
Demandes de réadmission traitées par le Kosovo, 2009-2011
Année || État membre ou État associé || Total de demandes de réadmission || Demandes rejetées || Demandes en attente de traitement || Rapatriements 2009 || Belgique || 58 || 12 || 14 || 32 Bulgarie || 0 || 0 || 0 || 0 Allemagne || 2 385 || 91 || 1 753 || 541 France || 500 || 24 || 0 || 476 Italie || 80 || - || 3 || 77 Hongrie || - || - || || 133 Autriche || - || - || || 234 Slovénie || 85 || - || 10 || 75 Slovaquie || 0 || 0 || 0 || 0 Norvège || - || - || || 125 Suisse || 403 || 35 || 0 || 368 Total || 3 511 || 162 || 1 780 || 2 061 2010 || Belgique || 61 || 3 || 18 || 40 Bulgarie || 0 || 0 || 0 || 0 République tchèque || 7 || 0 || 0 || 7 Allemagne || 2 339 || 197 || 1 536 || 606 France || 522 || 21 || 4 || 497 Italie || 65 || - || 1 || 64 Hongrie || - || - || || 60 Autriche || - || - || || 253 Slovénie || 68 || - || 13 || 55 Slovaquie || 0 || 0 || 0 || 0 Norvège || - || - || || 103 Suisse || 419 || 22 || 0 || 397 Total || 3 481 || 243 || 1 572 || 2 082 2011 || Belgique || 365 || 17 || 50 || 298 Bulgarie || 0 || 0 || 0 || 0 République tchèque || 1 || 0 || 0 || 1 Allemagne || 1 483 || 155 || 832 || 496 France || 372 || 9 || 9 || 354 Italie || 77 || - || 2 || 75 Hongrie || - || - || || 62 Autriche || - || - || || 140 Slovénie || 35 || - || 10 || 25 Slovaquie || 0 || 0 || 0 || 0 Norvège || - || - || || 100 Suisse || 259 || 18 || 0 || 241 Total || 2 592 || 199 || 903 || 1 792 2012 || Belgique || 355 || 14 || 104 || 237 Allemagne || 691 || 80 || 302 || 309 Grèce || 21 || 0 || 0 || 21 France || 226 || 10 || 8 || 208 Italie || 39 || - || 0 || 39 Hongrie || - || - || || 64 Pays-Bas || 18 || 1 || 7 || 10 Autriche || - || - || || 94 Slovénie || 15 || - || 8 || 7 Suède || 489 || 15 || 0 || 474 Norvège || - || - || || 50 Suisse || 225 || 11 || 0 || 214 Total || 2 079 || 131 || 429 || 1 253 Source:
États membres de l’Union et États associés * Cette désignation est sans préjudice des
positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244/99 du Conseil
de sécurité des Nations unies ainsi qu’à l’avis de la CIJ sur la déclaration
d’indépendance du Kosovo [1] L’Allemagne, l’Autriche, les pays du Benelux (dans le
cadre d’un accord commun), la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, la France, la
Hongrie, Malte, la République tchèque, la Slovénie, la Suède, la Norvège, la
Suisse, l’Albanie et le Monténégro ont conclu des accords de réadmission avec
le Kosovo. [2] Le Kosovo a paraphé des accords de réadmission avec
l’Estonie et la Croatie et engagé des négociations avec l’Irlande, l’Italie, la
Lettonie, la Lituanie, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, l’ancienne
République yougoslave de Macédoine et la Turquie. [3] La réinsertion est également soutenue par la
stratégie pour les communautés et le retour et par la stratégie en faveur des
communautés rom, ashkali et égyptienne. [4] Ce genre de bureau municipal pour les communautés et
le retour manquent encore dans trois des 38 municipalités kosovares. [5] Ces normes sont fixées dans le document OACI 9303 (section
I) de l’annexe 9 à la convention de Chicago. [6] Ces normes sont fixées dans le document OACI 9303 (section
I) de l’annexe 9 à la convention de Chicago. [7] Code frontières Schengen (règlement (CE) n° 562/2006). [8] Règlement sur le petit trafic frontalier (règlement
(CE) n° 1931/2006). [9] Code frontières Schengen (règlement (CE) n° 562/2006);
conclusions du Conseil des 4 et 5 décembre 2006; catalogue Schengen
sur les contrôles aux frontières extérieures, le retour et la réadmission. [10] Le Kosovo a conclu un accord de coopération douanière
avec le Monténégro et un accord de coopération policière avec la Croatie. [11] Directive sur le permis unique (directive 2011/98/UE);
directive relative aux conditions d’admission des ressortissants de pays tiers
à des fins d’études et de formation (directive 2004/114/CE); directive relative
à l’admission des ressortissants de pays tiers aux fins de recherche (directive 2005/71/CE);
directive relative au droit au regroupement familial (directive 2003/86/CE);
directive relative aux résidents de longue durée (directive 2003/109/CE); directive
relative au titre de séjour délivré aux ressortissants de pays tiers qui sont
victimes de la traite des êtres humains ou ont fait l’objet d’une aide à
l’immigration clandestine et qui coopèrent avec les autorités compétentes (directive
2004/81/CE). [12] Directive sur le retour (directive 2008/115/CE); directive
concernant l’assistance au transit dans le cadre de mesures d’éloignement par
voie aérienne (directive 2003/110/CE); directive prévoyant des normes minimales
concernant les sanctions et les mesures à l’encontre des employeurs de
ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier (directive 2009/52/CE). [13] Les citoyens des États membres de l’UE ne nécessitent
pas de visas dan le cadre du nouveau régime des visas envisagé par le Kosovo. [14] Code des visas (règlement (CE) n° 810/2009). [15] Directive définissant l’aide à l’entrée, au transit et
au séjour irréguliers (directive 2002/90/CE). [16] Directive relative aux conditions d’accueil des
demandeurs d’asile (directive 2003/9/CE), directive sur les conditions
requises (directive 2004/83/CE et directive de refonte 2011/95/CE), directive
sur les procédures d’asile (directive 2005/85/CE) et directive sur la
protection temporaire (directive 2001/55/CE). [17] Voir le rapport spécial n° 18/2012 de la Cour des
comptes européenne intitulé «L’aide de l’Union européenne au Kosovo dans le
domaine de l’État de droit». [18] Les compétences exclusives comprennent les enquêtes et
les poursuites menées notamment dans les domaines du terrorisme, des crimes de
guerre, de la criminalité organisée et du blanchiment de capitaux. [19] Les compétences subsidiaires comprennent les enquêtes
et les poursuites menées notamment dans les domaines du trafic des migrants, de
la traite des êtres humains, du trafic de stupéfiants, des jeux de hasard
illicites, de l’évasion fiscale, du trafic d’armes, des abus de pouvoir, de la
corruption et de la fraude dans la fonction publique. [20] À savoir, la Slovénie, la Croatie, l’Albanie, le
Monténégro, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, Saint-Marin et la
Turquie. [21] Directive 2002/58/CE, article 15,
paragraphe 1. [22] Directive 2006/24/CE. [23] À savoir, l’Allemagne, la Bulgarie, l’Irlande, la
République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, le Canada, les
États-Unis d’Amérique et l’Arabie saoudite. [24] À savoir, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la
Bulgarie, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, la Hongrie, l’Italie,
la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal,
la République tchèque, la Slovénie, la Suède, la Croatie, la Suisse, la Norvège
et la Turquie. [25] Ces instruments comprennent la Déclaration universelle
des droits de l’homme; la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et ses protocoles; le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques et ses protocoles; la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour
la protection des minorités nationales; la Convention
sur l’élimination de toute forme de discrimination raciale; la Convention sur
l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes; et la
Convention relatives aux droits de l’enfant. Le Kosovo n’est membre ni des
Nations unies, ni du Conseil de l’Europe. [26] OSCE, Accès à l’enregistrement à l’état civil au Kosovo,
Pristina, juillet 2012. [27] Europol, Évaluation de la menace que représente la
criminalité organisée dans l’Union européenne (EU Organised Crime Threat
Assessment), 28 avril 2011. [28] OCDE, Soutien à l’amélioration de l’administration et de la
gestion (Support for Improvement in Governance and Management), évaluation du
Kosovo, mars 2012. [29] Dans l’indice de perception de la corruption (IPC) établi
par Transparency International, le Kosovo était le pays des Balkans occidentaux
le plus mal classé en 2010 et 2011, mais a dépassé l’Albanie en 2012. [30] Un visa de court séjour à validité territoriale limitée
(«VTL») permet à son titulaire de séjourner uniquement dans le ou les État(s)
membre(s) pour le(s)quel(s) le visa est valable. Un visa VTL peut être délivré lorsque le voyageur ne remplit pas toutes
les conditions d’entrée, lorsqu’au moins un État membre ne reconnaît pas le
document de voyage sur lequel le visa sera apposé ou lorsque, pour des raisons
d’urgence, un visa est délivré sans procéder, le cas échéant, à la consultation
préalable. [31] L’échantillon d’États membres et d’États associés à
Schengen, tel qu’indiqué dans le tableau 6.6, comprenait les pays suivants: la
Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, l’Allemagne, la Grèce, la France,
l’Italie, la Hongrie, les Pays-Bas, l’Autriche, la Slovénie, la Slovaquie, la
Suède, la Norvège et la Suisse.