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Document 52012DC0784
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS The Digital Agenda for Europe - Driving European growth digitally
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Une stratégie numérique pour l'Europe: faire du numérique un moteur de la croissance européenne
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Une stratégie numérique pour l'Europe: faire du numérique un moteur de la croissance européenne
/* COM/2012/0784 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Une stratégie numérique pour l'Europe: faire du numérique un moteur de la croissance européenne /* COM/2012/0784 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Une stratégie numérique pour l'Europe: faire du numérique
un moteur de la croissance européenne (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) TABLE DES MATIÈRES 1........... Introduction.................................................................................................................... 3 2........... Une économie européenne sans frontières – Le
marché unique du numérique................... 5 3........... Accélérer l'innovation dans le secteur public.................................................................... 7 4........... Offre et demande de l'Internet ultrarapide........................................................................ 8 5........... Informatique en nuage................................................................................................... 10 6........... Confiance et sécurité..................................................................................................... 11 7........... Esprit d'entreprise et emplois et compétences
dans le domaine numérique...................... 12 8........... Au-delà de la R&D&I, un projet industriel
pour les technologies clés génériques............ 13 9........... Mise en œuvre et gouvernance...................................................................................... 14 10......... Conclusion................................................................................................................... 14
1.
Introduction
La croissance durable et la
compétitivité futures de l'Europe reposent, dans une large mesure, sur sa
capacité à embrasser la révolution numérique dans toute sa complexité. Les
technologies de l'information et des communications (TIC) sont de plus en plus
présentes dans tous les secteurs de la société et de l'économie et on estime
que les investissements dans les TIC sont à l'origine de la moitié de tous les
gains de productivité réalisés. Le trafic Internet double tous les deux à trois
ans, et le trafic Internet mobile est multiplié par deux tous les ans. D'ici à 2015,
la planète comptera 25 milliards de dispositifs avec une connexion sans
fil et ce chiffre passera à 50 milliards en 2020[1].
Le trafic de données mobiles sera multiplié par 12 entre 2012 et 2018 et le
trafic de données sur les téléphones intelligents sera multiplié par 14 d'ici à
2018[2].
Plus de 4 millions de spécialistes des TIC sont employés dans de nombreux
secteurs d'activité en Europe et leur nombre augmente de 3 % par an en
dépit de la crise. Internet est un outil de création et de partage
d'idées grâce auquel apparaissent de nouveaux contenus, entrepreneurs et
marchés. En raison de leur capacité à susciter le changement, les TIC sont
essentielles à la mutation structurelle dans des secteurs tels que les soins de
santé, l'énergie, les services publics et l'enseignement. Cependant, l'UE ne se positionne pas suffisamment bien pour
bénéficier de cette évolution numérique. Elle risque d'être perdante en
matière de compétitivité mondiale, de croissance économique et d'évolution
sociétale. Malgré la hausse du chômage, notamment chez les jeunes, 700 000
à 1 million d'emplois hautement qualifiés dans le domaine des TIC ne
seront pas pourvus[3] d'ici à 2015.
L'UE n'investit pas suffisamment dans l'Internet à grande vitesse qui devient
pourtant la norme partout ailleurs. Ainsi, 57 % des foyers disposent d'une
connexion en fibre en Corée du Sud et ce pourcentage est de 42 % au Japon[4].
Rien que cette année, la Chine va réaliser la connexion de 34 millions de
foyers[5].
Les investissements dans les réseaux mobiles de 4e génération
réalisés en Europe ne représentent qu'une petite partie du total de ces
investissements à l'échelle mondiale. L'Europe, considérée comme un exemple en
matière de communications mobiles, voit sa position s'affaiblir rapidement
alors que les retards dans l'attribution des radiofréquences pour les
communications mobiles limitent les possibilités offertes par les nouveaux
services mobiles. Le marché unique du numérique reste morcelé et les
infrastructures de service public et le commerce en ligne se cantonnent
toujours aux limites des territoires nationaux. Les investissements dans la
recherche, le développement et l'innovation, dans le secteur public comme dans
l'industrie, sont très loin du niveau requis[6]. Quel que soit le domaine considéré, l'immobilisme n'est pas
une solution pour l'UE. La stratégie numérique pour l'Europe[7],
adoptée en 2010 dans le cadre de la stratégie Europe 2020, visait à remédier à
ces insuffisances en stimulant l'économie numérique et en relevant les défis
sociétaux au moyen des TIC. Depuis lors, le Conseil européen et le Parlement
européen ont appelé à un renforcement du leadership européen dans le domaine du
numérique et à l'achèvement du marché unique du numérique d'ici à 2015[8]. La stratégie numérique a été efficace et, dans l'ensemble,
est conforme aux objectifs. Depuis son lancement, il est indéniable que des
résultats ont été obtenus. Ainsi, l'utilisation régulière d'Internet est en
augmentation constante, notamment dans les catégories de population
défavorisées. Les personnes qui n'ont jamais utilisé Internet sont de moins en
moins nombreuses. De même, les achats en ligne continuent à augmenter même si
le rythme de croissance dans le secteur du commerce électronique transnational
est trop faible. Il est important de noter que les premiers signes de démarrage
du haut débit à grande vitesse sont désormais perceptibles, notamment pour les
connexions très rapides supérieures à 100 Mbps. Toutefois, des différences
notables persistent entre les États membres[9]. Malgré ce relatif succès, l'évolution du marché et des
technologies incite à en faire davantage pour parvenir à créer un cercle
vertueux à partir des infrastructures, du contenu, des services, du marché et
de l'innovation en vue d'améliorer la productivité et la croissance. Le marché
unique du numérique est encore loin d'être une réalité et les États membres
continuent à progresser à des rythmes sensiblement différents. Il faut donc
continuer à favoriser les investissements dans l'accès de nouvelle génération
(NGA) et à diminuer les coûts de déploiement des infrastructures à haut débit
fixes et mobiles. Pour justifier de tels investissements, l'offre et la demande
de contenu et de services dans un marché unique du numérique efficace revêtent
une importance essentielle et elles vont de pair avec une harmonisation plus
poussée du marché unique. À cette fin, on a plus souvent recours à des
règlements qu'à des directives. L'innovation est capitale pour alimenter la
croissance, ce qui rend nécessaire l'adoption d'approches souples pour ménager
une place centrale aux solutions fondées sur les TIC, grâce à des partenariats
public-privé et au soutien accordé aux initiatives locales. La convergence des médias bouleverse les chaînes de valeur
classiques. Tandis que la disponibilité et la quantité des contenus et données
explosent, l'informatique en nuage offre aux particuliers comme aux
entreprises, et notamment aux PME, une toute nouvelle proposition de valeur et
Internet devient mobile, ce qui favorise le développement de nouveaux secteurs
tels que les applications mobiles. Internet transforme aussi le cycle de production des
produits et services. L'industrie manufacturière bénéficie des progrès réalisés
dans les domaines de la gestion de la chaîne d'approvisionnement et de la
logistique. Le secteur de la prestation des soins de santé est en passe d'être
révolutionné avec, à la clé, un service plus personnalisé et plus avantageux
sur le plan économique pour les patients et les professionnels. L'économie
Internet procure un gain d'efficacité sans précédent dans tous les processus de
production, ce qui libère des ressources pour les nouveaux investissements et
la croissance et favorise une nouvelle division du travail qui encourage la
créativité, les compétences et la spécialisation. Toutefois, alors que la
dépendance de l'économie à l'égard d'Internet devient critique, les menaces
liées à la cybercriminalité et aux attaques informatiques sont en augmentation,
ce qui risque d'entamer la confiance des utilisateurs dans l'environnement en ligne. En fonction de ces éléments, la Commission recentre la
stratégie numérique afin de stimuler davantage l'économie numérique au moyen de
mesures complémentaires qui se renforcent mutuellement dans les domaines clés
suivants: ·
faire progresser l'économie numérique européenne sans frontières
et créer le marché unique des contenus et services le plus grand et le plus
riche du monde, tout en garantissant pleinement les droits des consommateurs et
des créateurs; ·
accélérer l'innovation dans le secteur public par le déploiement
de TIC interopérables et par l'amélioration de l'échange et de l'utilisation
d'informations; ·
retrouver une place prépondérante sur le plan mondial dans le
domaine des services de réseau en favorisant les investissements privés dans
les réseaux à haut débit fixes et mobiles à grande vitesse, par la
prévisibilité juridique, une meilleure planification et des financements privés
et publics ciblés, au niveau de l'UE comme au niveau national; ·
promouvoir un environnement Internet sûr et fiable, pour les
utilisateurs comme pour les opérateurs, en se fondant sur une collaboration
européenne et internationale renforcée pour se prémunir des risques au niveau
planétaire; ·
instaurer un cadre cohérent et des conditions applicables aux
services informatiques en nuage en Europe en créant le plus grand marché
mondial de TIC fondées sur le nuage; ·
créer un environnement favorable à la transformation de
l'activité économique classique et encourager les initiatives innovantes
fondées sur le Web; faire progresser la culture numérique et l'acquisition de
compétences numériques afin de mettre l'offre de professionnels des TIC en
adéquation avec la demande; ·
mettre en œuvre une politique de recherche et d'innovation
stratégique ambitieuse pour la compétitivité industrielle, en s'appuyant sur le
financement de technologies clés génériques. Toutes les actions en suspens de la stratégie numérique
d'origine seront menées à bien mais il faut un engagement renouvelé et une
action ciblée dans ces sept domaines. La présente communication propose un
paquet de mesures destinées à soutenir une action transformatrice clé par
domaine. Ces actions peuvent être de nature et de conception diverses, afin
d'optimiser leur incidence dans chacun des domaines de politique considérés.
Pour être tout à fait efficaces, elles doivent être complétées par d'autres
actions, comme indiqué dans les paragraphes ci-après. La mise en œuvre complète des mesures mises à jour de la
stratégie numérique devrait se traduire par une hausse du PIB européen de 5 %,
soit 1 500 euros par personne sur les huit prochaines années, avec
l'augmentation des investissements dans les TIC, le relèvement du niveau de
compétences numériques de la population active et la réforme des
conditions-cadres de l'économie Internet[10].
Elle entraînerait en outre la création de 1,2 millions d'emplois dans la
construction d'infrastructures[11] à court
terme et ce chiffre passerait à 3,8 millions dans l'ensemble des secteurs
économiques à long terme[12]. De plus,
l'introduction de processus liés à Internet devrait procurer d'énormes gains de
productivité pour les secteurs industriels classiques.
2.
Une économie européenne sans frontières – Le marché unique du numérique
L'économie numérique est, par nature, sans frontières, mais
le marché unique européen du numérique a toujours été morcelé par les règles
nationales, par les disparités dans l'application concrète de ces dernières et
par les divergences dans les pratiques commerciales. Si le commerce
électronique se développait jusqu'à représenter 15 % de l'ensemble du
secteur de la vente au détail et que les entraves au marché unique étaient
éliminées, on estime que le total des gains de prospérité pour le consommateur
s'élèverait à quelque 204 milliards d'euros, soit 1,7 % du PIB de
l'UE[13]. La Commission continuera donc à œuvrer résolument pour
transformer et faire évoluer le système disparate actuel afin de favoriser le
développement d'un véritable marché unique du numérique. La Commission a
accompli la part des actions prévues au titre du domaine prioritaire «Marché
unique du numérique» de la stratégie numérique qui lui incombait. Il
s’agissait, notamment, de propositions législatives sur la réutilisation des
informations du secteur public[14], sur un
droit commun européen de la vente[15], sur le
règlement en ligne des litiges de consommation[16],
sur la protection des données[17], sur
l'identification et les signatures électroniques[18]
et sur la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins[19].
Il faut d’urgence adopter et mettre en œuvre ces propositions et éliminer les
obstacles aux opérations transfrontières en ligne qui subsistent. Il convient de renforcer le commerce électronique, en
particulier dans un contexte transnational, en assurant un suivi des
propositions du plan d'action sur le commerce électronique et les services en
ligne[20], du livre
vert sur le marché européen intégré des paiements par carte, par Internet et
par téléphone mobile[21] et de
l'agenda du consommateur européen[22]. Les
consommateurs doivent pouvoir comparer plus facilement les prix, la qualité et
la durabilité des biens et services. D'ici à 2014, la Commission élaborera des
lignes directrices destinées à aider les autorités concernées à appliquer
correctement les règles relatives à l'information du consommateur et la
directive relative aux droits des consommateurs[23]. En outre, en 2013, l'alignement des taux de taxation du
contenu numérique et des biens physiques similaires, tels que les livres
numériques et les livres imprimés sera examiné dans le cadre de la réforme du
système de TVA de l'UE. Le marché unique du numérique devrait être alimenté par la
libre circulation des données, l'accès au contenu et aux services et la
fourniture de ces derniers. La Commission présentera des propositions destinées
à renforcer le secteur européen des données, au-delà de la révision de la
directive concernant la réutilisation des informations du secteur public, en se
penchant sur des questions telles que l'instauration de conditions communes
pour l'octroi de licences et la mise en place d'un système de tarification pour
permettre aux données publiques d'alimenter le développement de contenus en
ligne. En ce qui concerne le contenu créatif, le droit d'auteur
constitue un moyen universel de rémunération de la création. Cependant,
Internet et la révolution numérique remettent en question le cadre des droits
d'auteur. Par conséquent, il convient d'achever la révision en cours de la
politique de l'UE en matière de droit d'auteur, en se fondant sur des études de
marché, des analyses d'impact et des travaux de rédaction législative en vue de
décider en 2014 de l'opportunité de présenter ou non des propositions de
réforme législative. Les aspects abordés seront, notamment, les effets de la
territorialité dans le marché intérieur, l'harmonisation et les limitations et
exceptions au droit d’auteur à l'ère numérique, le morcellement du marché du
droit d'auteur de l'UE et les moyens de rendre le contrôle d'application
effectif et plus efficace tout en établissant sa légitimité dans le cadre plus
vaste d'une réforme du droit d'auteur. En parallèle, un dialogue structuré avec les différentes
parties intéressées sera lancé en 2013 pour travailler sur six domaines où des
progrès rapides s'imposent: (i) la portabilité transnationale des contenus,
(ii) les contenus créés par les utilisateurs, (iii) l'utilisation d'instruments
de fouille de données et de textes, (iv) le prélèvement de redevances pour
copie privée, (v) l'accès aux œuvres audiovisuelles et (vi) le patrimoine
culturel. Un rapport sur les résultats de ce dialogue sera présenté au plus
tard en décembre 2013. Une partie des réponses reçues dans le cadre de la
consultation sur le livre vert sur la distribution en ligne d'œuvres
audiovisuelles (qui seront présentées au printemps prochain) nourrira également
le débat sur la convergence des services de médias audiovisuels. Ce thème sera
au centre de la discussion qui s'engagera au début de 2013 avec la publication
du livre vert consacré à la préparation à la convergence totale dans le monde
audiovisuel, dans le cadre duquel seront examinés des aspects tels que la
croissance, la création et les valeurs. D'ici à 2016, 570 millions de
foyers dans le monde[24] devraient
disposer de dispositifs à connectivité Internet intégrée – téléviseurs,
lecteurs Blu-ray, décodeurs, consoles de jeu et boîtiers multimédias de
lecture en transit – et il pourrait donc s'avérer très bénéfique de s'attaquer
aux problèmes technologiques, contractuels et réglementaires liés à la
convergence des services de médias. Action transformatrice
clé: terminer la révision en cours de la politique de l'UE en préparant les
travaux de rédaction législative, en vue de décider en 2014 de l'opportunité de
présenter ou non des propositions de réforme législative et s'employer à
résoudre les problèmes liés aux droits d'auteur dans les domaines où des
progrès rapides s'imposent en mettant en place un dialogue structuré avec les
différentes parties intéressées en 2013.
3.
Accélérer l'innovation dans le secteur public
Les mesures d'austérité, les tendances démographiques, la
hausse des coûts de l'énergie et les objectifs fixés dans le domaine des
émissions appellent une réflexion sur des moyens innovants qui permettront de
fournir des services publics dans l'UE. Les TIC permettent à ces derniers
d'être plus performants et plus efficaces mais aussi plus centrés sur les
entreprises comme sur les particuliers. L'utilisation efficace de technologies
numériques interopérables permettant l'échange et le traitement de données en
temps réel joue un rôle de catalyseur non négligeable. La passation
électronique des marchés publics permettrait, à elle seule, d'économiser 100 milliards
d'euros par an[25] et
l'administration en ligne entraînerait une réduction des coûts administratifs
de 15 à 20 %. La réutilisation des données du secteur public donnera aux
individus une autonomie accrue, stimulera l'activité économique et générera 140 milliards
d'euros de recettes par an. Le recours aux TIC pour la gestion des systèmes
énergétiques (y compris les réseaux et la consommation) peut aussi faire
baisser de plusieurs milliards d'euros le montant des besoins d'investissement
liés aux infrastructures et des coûts d'exploitation dans le secteur de
l'énergie, tout en favorisant la décarbonisation du secteur de l'électricité En
raison du vieillissement de la population, les soins de santé vont devenir le
principal poste de dépenses de l'État providence de demain. On estime que
l'introduction des TIC et de la télémédecine accroîtra de 20 %
l'efficacité des soins de santé en améliorant en même temps la qualité de vie
des patients. Afin d'accompagner le processus de transition nécessaire
dans le secteur des soins de santé, la Commission a présenté un plan d'action
pour la santé en ligne couvrant la période allant jusqu'à 2020[26],
qui donnera aux individus les moyens de mieux gérer et partager leurs données,
favorisera l'efficacité dans le domaine de la santé en ligne et contribuera à
promouvoir l'innovation sur les plans technologique et organisationnel. Le
partenariat européen d'innovation pour un vieillissement actif et en bonne
santé[27] sera
pleinement opérationnel d'ici à 2015 et fournira des solutions de soins
intégrés à 4 millions d'Européens dans toutes les régions. L'approche des partenariats d'innovation sera également
utilisée pour établir des liens entre les chaînes de valeur des transports, de
l'énergie et des TIC et rapprocher les acteurs publics et privés afin de
fournir au marché des solutions en matière de villes intelligentes[28]. La Commission a souligné, dans son examen annuel de la
croissance de 2013, que la modernisation des administrations publiques faisait
partie des cinq priorités des États membres pour les 12 à 18 mois à venir
et appelle dès lors à généraliser la numérisation dans l'administration
publique en tenant compte des impératifs d'interopérabilité[29].
Pour soutenir le processus de transition vers le numérique dans les services
publics et faire en sorte qu'ils soient accessibles à tous les Européens, quel
que soit leur lieu de résidence, la Commission envisage de déployer des
services numériques dans les domaines essentiels d'intérêt général. Ces mesures
seront financées par le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) qui
vise à soutenir l'interopérabilité transnationale des identifications
électroniques, la passation électronique de marchés publics, la mobilité des
entreprises, la justice en ligne ou les dossiers médicaux électroniques, la
sécurité Internet, Europeana, le multilinguisme, la santé en ligne, un
Internet plus sûr pour les enfants et les services énergétiques intelligents.
Le MIE permettra d'établir des liens entre les infrastructures nationales, qui
deviendront ensuite des plateformes pour l'innovation et de nouvelles
applications au service de la mobilité des entreprises et des particuliers. ·
Action transformatrice clé: développer et mettre en œuvre
des infrastructures et une politique publiques de services numériques et les
soutenir dans le cadre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe.
4.
Offre et demande de l'Internet ultrarapide
La connectivité Internet à grande vitesse est la condition sine
qua non de l'économie numérique: sans elle, des services essentiels tels
que l'informatique en nuage, la santé en ligne, les villes intelligentes, les
services audiovisuels – et les avantages qu'ils procurent – ne pourront tout
simplement pas être mis en place. Une augmentation de 10 % du taux de
pénétration du haut débit pourrait se traduire par une croissance du PIB de
l'ordre de 1 % à 1,5 % par an[30]
ou par des gains de productivité du travail de 1,5 % sur les cinq
prochaines années. C'est pourquoi la stratégie numérique pour l'Europe a fixé
des objectifs ambitieux concernant l'accès universel à Internet à des vitesses
de plus en plus élevées[31]. Il est encourageant de constater que la couverture comme le
taux de pénétration des réseaux à grande vitesse progressent en Europe mais,
d'une manière générale, l'Europe marque le pas par rapport à l'Asie et aux
États-Unis et risque de ne pas réussir à atteindre les objectifs fixés pour 2020.
Il y a plusieurs explications à cela, la plus évidente étant que les
investissements importants dans les réseaux ont une viabilité commerciale
aléatoire du fait des modèles d'investissement existants et de la structure du
marché de l'UE. Mais il existe d'autres raisons, comme l'incertitude concernant
la volonté à court terme des consommateurs de payer plus cher pour bénéficier
de vitesses plus élevées, étant donné que les nouveaux services et contenus
numériques à valeur ajoutée ne sont pas forcément encore disponibles dans toute
l'UE, et les doutes des consommateurs quant aux vitesses de connexion qui leur
seront réellement fournies. La Commission va présenter un ensemble de mesures portant
sur des incitations économiques favorisant les investissements, sur l'apport
d'un financement ciblé et sur la réduction des coûts de déploiement. Il faut en
effet offrir aux investisseurs la perspective d'un bon rendement qui tienne
compte des risques. Il est tout aussi essentiel de mettre en place un marché
unique plus cohérent et permettant une concurrence loyale que de promouvoir la
sécurité réglementaire afin d'encourager l'investissement à long terme. Au début de 2013, la Commission adoptera une recommandation
qui introduira des règles plus rigoureuses en matière de non-discrimination
afin d'assurer aux opérateurs alternatifs un accès véritablement équivalent aux
réseaux des opérateurs historiques. Elle veillera aussi à garantir davantage de
stabilité et de cohérence entre les États membres en ce qui concerne la
régulation tarifaire de l'accès de gros aux réseaux des opérateurs historiques
et à introduire davantage de souplesse dans la tarification de la fourniture en
gros de produits d'accès de nouvelle génération. Cette mesure devrait favoriser
l'investissement à long terme au moins jusqu'en 2020. La Commission adoptera
aussi une recommandation sur la préservation de l'Internet ouvert pour les
consommateurs, qui améliorera la sécurité juridique pour les opérateurs de
réseau, les investisseurs, les fournisseurs de contenu et les consommateurs. La
Commission entend présenter, dans le cadre de l'Acte pour le marché
unique II[32], une
proposition législative visant à réduire les coûts et à augmenter l'efficacité
du déploiement d'infrastructures de communications à grande vitesse, grâce à
des mécanismes tels que la réutilisation des infrastructures existantes,
l'exploitation des synergies entre secteurs, l'amélioration de la coordination
des travaux de génie civil et la promotion du câblage des bâtiments pour les
NGA. En 2014, la Commission révisera sa recommandation de 2007 sur la liste des
marchés pertinents susceptibles d'être soumis à une réglementation ex ante. En outre, la Commission a proposé de consacrer 9,2 milliards
d'euros (en prix constants de 2011) aux investissements dans les TIC au titre
du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE)[33]
pour la période 2014-2020 et une partie de ce montant sera affectée aux
investissements dans les réseaux à haut débit. Le MIE attirera les
co-investissements privés et facilitera l'accès au capital pour les projets
concernant l'Internet à haut débit partout en Europe. Les propositions
relatives aux fonds structurels et au Fonds européen agricole pour le
développement rural[34] pour 2014-2020
devraient également fournir une nouvelle série d'incitations aux
investissements dans l'Internet à grande vitesse, notamment dans les régions
moins développées et dans les régions rurales. La proposition concernant le
règlement FEDER pour 2014-2020 préconise la poursuite du déploiement du haut
débit et la mise en place de réseaux à grande vitesse, mais aussi le
développement de produits et services fondés sur les TIC. L'Europe devrait retrouver une place prépondérante sur le
plan mondial dans le domaine des infrastructures et services mobiles pour
lesquels la disponibilité d'une quantité suffisante de radiofréquences est
essentielle. La Commission s'emploie à remédier à diversité des conditions
d'attribution de fréquences et d'octroi de licences et à libérer d'autres
portions du spectre[35].
La Commission proposera un plan d'action ambitieux dans le domaine des
communications sans fil en 2013. ·
Action transformatrice clé: prendre des mesures
réglementaires durables en matière de non-discrimination et de tarification de
la fourniture en gros pour promouvoir les investissements dans les réseaux à
grande vitesse et renforcer la concurrence sur tous les réseaux.
5.
Informatique en nuage
L'informatique en nuage est une illustration du changement
fondamental provoqué par les technologies numériques qui ont révolutionné des
secteurs aussi divers que la musique, les soins de santé et la science, mais
aussi les entreprises et les administrations, quelle que soit leur taille. La
technologie en nuage est une innovation révolutionnaire qui donne une
importance particulière à l'utilisation de plateformes, de contenus et de services
numériques. Elle pourrait faire baisser de manière spectaculaire les coûts
énergétiques et informatiques des entreprises et accroître considérablement la
compétitivité des PME sur les marchés mondiaux en leur offrant un accès sans
précédent à des systèmes perfectionnés de gestion de la clientèle et de la
logistique. Le déploiement à grande échelle de services en nuage pose aussi aux
décideurs politiques et aux législateurs des problèmes nouveaux en ce qui
concerne l'interopérabilité, la protection des données et la responsabilité
contractuelle. L'évolution de la situation depuis la publication de la
stratégie numérique a montré qu'il convenait d'adopter, dans le domaine de
l'informatique en nuage, une stratégie de l'UE qui soit complète et ne se
limite pas à des domaines particuliers comme l'administration en ligne ou la
science. La stratégie européenne en matière d'informatique en nuage[36]
comporte plusieurs actions clés pour faire de l'Europe un acteur dynamique dans
ce domaine, notamment en promouvant une plus large utilisation des normes et de
la certification des services en nuage, en garantissant des clauses et
conditions contractuelles sûres et équitables pour ces services et en tirant
parti du pouvoir d'achat du secteur public pour faire en sorte que le marché de
l'informatique en nuage arrive plus rapidement à maturité grâce à un
partenariat européen en faveur de l'informatique en nuage. Ce dernier visera à
définir des exigences communes relatives au secteur public dans le domaine de
l'informatique en nuage et à mettre en place des marchés publics conjoints pour
réaliser des économies d'échelle. Il fédérera aussi les initiatives comparables
lancées au niveau des États membres. D'ici à la fin de 2013, la Commission
lancera également des actions pilotes visant à étudier les gains d'efficacité
qui pourraient résulter d'un transfert des services publics vers le nuage
informatique. Les services mis au point dans le cadre du MIE reposeront dans
une large mesure sur des plateformes paneuropéennes en nuage qui permettront
d'interconnecter les différentes initiatives publiques nationales
d'informatique en nuage. ·
Action transformatrice clé: mettre en place le
partenariat européen en faveur de l'informatique en nuage pour accélérer le
développement de ce marché en tirant parti du pouvoir d'achat du secteur
public.
6.
Confiance et sécurité
Les médias et technologies numériques – y compris Internet –
offrent de formidables possibilités pour ce qui est de l'innovation, des
échanges commerciaux, de la liberté d'expression et de l'émancipation
démocratique. Pourtant, tous les Européens n'y adhèrent pas encore, souvent
parce qu'ils n'ont pas confiance. Selon un récent sondage Eurobaromètre, 40 %
des utilisateurs craignent que la sécurité de leurs données à caractère
personnel ne soit compromise en ligne et 38 % d'entre eux se disent
préoccupés par la sécurité des paiements en ligne[37]. En effet, de nouvelles menaces ne cessent d'apparaître: la
cybercriminalité est en augmentation, les éventuelles perturbations des réseaux
et systèmes informatiques utilisés par les opérateurs d'infrastructures
critiques risquent de se propager au-delà des frontières, les activités
économiques en ligne, notamment le commerce électronique, risquent d'être
perturbées, et les comportements et contenus en ligne inappropriés, qui sont
préjudiciables pour les individus et notamment pour les enfants, constituent un
réel problème. Les approches adoptées au niveau local pour lutter contre ces
menaces ne suffisent plus et il faut renforcer la coordination au niveau de
l'UE. Celle-ci devrait devenir un exemple sur le plan international en ce qui
concerne la sûreté des réseaux et de l'information, la sécurité en ligne et la
protection de la vie privée. Cela favoriserait aussi l'apparition d'un marché
européen des produits de sécurité. Pour sécuriser les réseaux et systèmes informatiques
européens, il faut mettre en place une gestion appropriée des risques et
réaliser notamment des exercices de simulation visant à tester l'état de
préparation. La Commission proposera une directive visant à renforcer la
sécurité des réseaux et de l'information dans l'UE, ce qui contribuera au
fonctionnement harmonieux du marché intérieur. La mise en place du Centre
européen de la cybercriminalité au sein d'Europol et l'adoption de la directive
relative aux attaques visant les systèmes d'information renforceront la
capacité de l'UE à lutter contre la cybercriminalité. Ces propositions
s'inscriront dans le cadre de la stratégie européenne de sécurité informatique
qui visera à renforcer la résilience et la fiabilité des réseaux et systèmes de
TIC, à intensifier la lutte contre la cybercriminalité et à améliorer la
cohésion de la politique extérieure en matière de cybercriminalité. Par ailleurs, la vente en ligne frauduleuse de produits de
contrefaçon, notamment de médicaments et produits de consommation, continue à
avoir un effet néfaste sur la santé publique et est trompeuse pour les patients
comme pour les consommateurs. Parallèlement aux efforts en matière répressive
déployés par les pouvoirs publics, la Commission continue à promouvoir des
mesures volontaires paneuropéennes visant à s'attaquer aux problèmes dans
l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, telles que le protocole d'accord
sur la vente de contrefaçons sur Internet[38]. La stratégie européenne pour un Internet mieux adapté aux
enfants[39] prévoit,
pour assurer la sécurité des enfants, des actions qui reposent sur la
responsabilisation et la protection de ces derniers afin de les encourager à
une utilisation responsable d'Internet. Les mesures de lutte contre les images
à caractère pédopornographique en ligne sont conformes au cadre juridique
européen en la matière qui prévoit les garanties nécessaires en matière de
libertés individuelles. Le lancement de l'alliance mondiale contre les abus
sexuels commis contre des enfants via Internet, en collaboration étroite avec
les États membres de l'UE et les États-Unis, ajoutera une dimension
internationale. La Commission évaluera aussi les pratiques d'autorégulation
pertinentes et leurs résultats. ·
Action transformatrice clé: proposer une directive
sur la sécurité des réseaux et de l'information pour établir un niveau minimum
commun de préparation à l'échelon national, créer un mécanisme de coopération
destiné à éviter les cyberincidents transnationaux et à y faire face, et à
fixer des exigences en matière de gestion des risques et de notification des
incidents pour les administrations publiques et les entreprises fournissant des
services essentiels (dans les secteurs de la banque, de l'énergie, de la santé
et des transports, par exemple), ainsi que des plateformes en ligne.
7.
Esprit d'entreprise et emplois et compétences dans le domaine numérique
Le chômage des jeunes est une préoccupation majeure et il
faut renforcer le lien entre utilisation régulière des TIC et formation à part
entière dans le domaine des TIC, et reconnaître son importance fondamentale
pour la réussite des jeunes. Les compétences numériques doivent constituer un
volet indispensable de tous les programmes de formation professionnelle,
formation commerciale et formation permanente afin que les nouvelles
générations ainsi que celle actuellement active puissent acquérir les
compétences dont elles ont besoin. La Commission va publier une communication
sur l'ouverture au monde extérieur des systèmes d'éducation, qui traitera du
rôle des TIC et des ressources éducatives libres en tant que vecteurs de
pratiques d'enseignement et d'apprentissage innovantes permettant d'améliorer
les compétences numériques dans la population de l'UE. La Commission prévoit que, d'ici à 2015, 700 000 à 1 million
d'emplois dans le domaine des TIC ne seront pas pourvus en Europe en raison
d'une pénurie de personnel qualifié. Il faut prendre des mesures
supplémentaires pour accroître les effectifs des experts dans le domaine des
TIC et améliorer leur employabilité et leur mobilité. Par conséquent, la
Commission va lancer une grande alliance pour les TIC et l'emploi. Cette
alliance est constituée de représentants d'entreprises et d'administrations qui
travaillent dans le secteur des TIC ou qui ont des besoins importants dans ce
domaine. L'objectif consiste à obtenir des membres des engagements fermes
concernant l'augmentation du nombre de stages de formation dans le domaine des
TIC, à parvenir à mieux aligner la formation et les besoins du marché du
travail et à accroître la transparence et la mobilité sur le marché du travail
en normalisant les profils de postes et la certification des compétences. Le Web, le nuage, les plateformes mobiles, les réseaux
sociaux et les énormes quantités de données offrent des possibilités sans
précédent aux jeunes qui sont de plus en plus nombreux à se détourner de
l'emploi salarié pour se lancer dans l'entreprenariat. Ces jeunes entrepreneurs
ont besoin d'un climat plus favorable à l'activité économique (avec un «droit à
l'erreur») et d'un accès facilité au financement, au marché, aux réseaux et aux
compétences et doivent être encouragés au moyen de mécanismes de partage des
risques, de capital-risque, de régimes fiscaux favorables et d'événements de
réseautage. La Commission lancera, au début de 2013, un plan d'action destiné à
soutenir les entrepreneurs du Web. ·
Action transformatrice clé: réaliser une grande
alliance pour les TIC et l'emploi – prendre des mesures concrètes pour s'attaquer
au problème de la pénurie de qualifications dans le domaine des TIC et remédier
au décalage manifeste entre les postes à pourvoir dans le secteur et l'offre de
compétences numériques appropriées.
8.
Au-delà de la R&D&I, un projet industriel pour les technologies
clés génériques
La recherche, le développement et
l'innovation sont cruciaux pour le développement de nouveaux produits et
services et pour leur mise sur le marché. La recherche, le développement et
l'innovation dans le domaine des TIC et les investissements industriels qui en
découleront permettront à l'Europe de rester compétitive sur le moyen à long
terme. L'Europe a besoin d'une base industrielle solide dans le domaine des TIC
car ces dernières constituent à la fois un secteur d'activité à part entière et
un vecteur d'innovation et de productivité pour de nombreux autres secteurs, de
l'industrie manufacturière à l'énergie, aux transports et aux soins de santé.
Ainsi, les progrès réalisés dans le domaine des puces permettent d'augmenter
les puissances de calcul et de développer davantage d'applications, alors que
la photonique sous-tend des innovations dans des domaines aussi divers que la
détection des cancers et la production manufacturière personnalisable zéro
défaut. Le Japon, Taïwan, la Corée, la Chine et les États-Unis s'emploient tous
à relever ces défis. L'Europe dispose de tous les atouts nécessaires pour être
un des pionniers des nouvelles générations de technologie mais elle doit
remédier au morcellement des politiques nationales, aux obstacles
réglementaires et à la pénurie d'ingénieurs qualifiés, qui freinent ses progrès
dans de trop nombreux domaines. Il s'agit là d'une condition indispensable pour
parvenir à transposer dans d'autres secteurs, tels que celui des
semi-conducteurs[40],
des réussites industrielles du type du projet Airbus. Il est fondamental de mettre en commun les instruments de
financement de la R&D&I à tous les niveaux (UE, États membres et
entreprises) et de les axer sur les besoins stratégiques, notamment dans les domaines
de la photonique, de la robotique, du calcul à haute performance[41],
des usines du futur[42], du PPP
pour l’internet du futur[43] et de
l'électronique. Il faut aussi la rapprocher du marché afin de répondre au défi
sociétal qui consiste à créer une Europe plus verte et plus éco-efficace visant
à améliorer la qualité de vie de tous ses citoyens. À cet égard, des
initiatives portant sur les villes intelligentes, le vieillissement actif et en
bonne santé, les voitures vertes[44] et les
bâtiments économes en énergie[45] feront
aussi l'objet d'une attention particulière. Pour faire suite à la communication horizontale sur les
technologies clés génériques[46], la
Commission proposera une stratégie industrielle destinée aux secteurs de la
microélectronique et de la nanoélectronique visant à rendre l'Europe plus
attrayante pour les investissements dans la conception et la production et à
accroître sa part de marché au niveau mondial. ·
Action transformatrice clé: mettre en commun les
ressources européennes publiques et privées pour les secteurs européens de la
microélectronique et de la nanoélectronique au service d'une stratégie
industrielle commune, avec une entreprise commune renforcée au niveau de l'UE[47]
comme principal instrument de soutien de la R&D&I.
9.
Mise en œuvre et gouvernance
La Commission va consolider et renforcer les mécanismes de
mise en œuvre des actions de la stratégie numérique en intensifiant la
coopération avec les autorités locales et nationales dans le cadre du groupe à
haut niveau de représentants nationaux pour la stratégie numérique. Un réseau
de «champions du numérique»[48]
a également été créé. Le dialogue avec les parties intéressées va se
poursuivre, notamment dans le cadre de l'assemblée «Stratégie numérique» et à
l'aide des outils de collaboration en ligne. Des missions d'«action locale»
seront envoyées dans tous les États membres pour présenter les résultats du
réexamen de la stratégie numérique et les questions d'ordre politique qui y
sont liées et recueillir des informations sur les politiques numériques et les
problèmes qui se posent dans chacun des États membres. La Commission recueille des données et les partage,
conformément à la politique européenne en matière de données ouvertes,
notamment à l'aide du tableau de bord de la stratégie numérique qui va être
intégré au rapport annuel sur l'état d'avancement de la stratégie numérique
pour l'Europe. Elle fournit une contribution consolidée sur le développement
des marchés numériques dans l'UE et dans chacun des États membres, dans
l'optique du semestre européen pour la coordination économique[49]. La Commission veillera à ce que toute action prise dans le
cadre de cette communication respecte la Charte des droits fondamentaux de
l'Union européenne[50].
Conformément aux récentes recommandations du Groupe européen d'éthique, la Commission a
ajouté un engagement en faveur du déploiement éthique et responsable des
technologies nouvelles, portant notamment sur la nécessité d'accorder un accès
ouvert à tous, de tenir compte des enfants et d'autres catégories vulnérables,
de protéger les données et la vie privée et de poursuivre la recherche sur les
conséquences psychologiques et sociétales des TIC. Internet ne s'arrêtant pas aux frontières de l'Europe, il
est aussi indispensable de mettre en place une gouvernance mondiale et une
coopération internationale. La Commission soutiendra les principes énoncés dans
la stratégie COMPACT[51] pour
Internet en coopérant au sein d'enceintes internationales telles que l'OCDE, le
G8 et les plateformes concernées des Nations unies, et notamment le forum pour
la gouvernance de l'Internet, et continuera à promouvoir et à encourager les
valeurs de la liberté d'Internet.
10.
Conclusion
Il faut régénérer l'économie et la société européennes en
les transformant en une Europe numérique dans laquelle les technologies, les
médias et les contenus numériques sont adoptés et utilisés par tous. La
généralisation de l'utilisation des TIC dans notre quotidien contribue, plus
que toute autre innovation technologique, au bouleversement radical de
l'économie et de la société dans son ensemble. Au cours de la prochaine
décennie, les TIC peuvent être à l'origine d'une transformation fondamentale de
la société et des systèmes de production, ce qui contribuera à la croissance et
au bien-être grâce à une efficacité accrue, de nouveaux produits, de nouveaux
services et des services publics plus intelligents. Avec un peu de retard par rapport à d'autres économies
avancées, l'Europe a pris conscience du fait que l'utilisation stratégique des
TIC constitue un instrument politique fondamental pour favoriser la création de
richesses et le changement sociétal. Cette utilisation stratégique peut
rapidement créer un cercle vertueux qui transforme l'efficience en croissance.
Les technologies fondées sur les TIC permettent de réduire de manière
spectaculaire les coûts des prestations de qualité de l'État providence,
caractéristiques de la société européenne moderne, tout en assurant des soins
de santé plus personnalisés, en améliorant l'éducation et en intensifiant la
participation démocratique à la vie publique. En adoptant les TIC, les
entreprises pourront, pour leur part, s'adresser plus efficacement à leurs
clients, doper leur productivité et améliorer leur efficacité opérationnelle.
Les TIC offrent aussi des possibilités sans précédent pour les jeunes
entrepreneurs et les jeunes professionnels tout en permettant aux personnes
âgées de rester actives et connectées. Les propositions exposées dans la présente communication
s'attaquent aux entraves concrètes à la mutation numérique de l'Europe, mais
elles pourraient remettre en cause des systèmes et des intérêts en place.
Cependant, maintenir le statu quo ne permettra pas de garantir l'avenir
de l'Europe à long terme. Adopter les propositions, c'est s'engager à éliminer
les obstacles et à donner la priorité à la prospérité et au bien-être. Ces propositions sont
interdépendantes et chacune d'elles concerne un aspect crucial de la stratégie
numérique et le renforce. Elles visent à réaliser de véritables percées dans
certains domaines et à produire des effets de levier importants. Elles ne sont
pas censées remplacer les actions en cours au titre de la stratégie numérique
mais elles seront prioritaires en raison des incidences à court et moyen terme
qu'elles devraient avoir. Toutes les actions proposées dans la présente communication
qui nécessitent une contribution financière de l'UE après 2013 seront financées
dans le cadre du budget alloué au domaine politique pertinent dans la
proposition de la Commission relative à un cadre financier pluriannuel de l'UE
pour 2014-2020, sans préjudice de la décision finale et des montants définitifs
figurant dans les propositions de cadre financier pluriannuel 2014-2020 ainsi
que dans les programmes concernant le MIE, les fonds structurels et Horizon 2020. Toutes les parties intéressées par la cause du numérique en
Europe sont vivement invitées à coopérer avec la Commission pour mettre à
exécution les propositions énoncées car elles ont une importance cruciale pour
assurer la place de l'Europe dans un avenir numérique qui soit compétitif sur
le plan mondial. [1] The Internet of Things, Cisco 2011. [2] Ericsson Mobility Report, 2011. [3] Étude
de suivi des compétences numériques eSkills Monitor, Commission européenne 2009. [4] Classement mondial 2012 du FTTH Council Europe. [5] Dans
le cadre du projet Broadband China. [6] PREDICT 2012 - An Analysis of ICT R&D - EU &
beyond, Commission européenne 2012. [7] COM(2010) 245/2. [8] Conclusions du Conseil européen des 28 et 29 juin
2012 (Pacte pour la croissance et l'emploi) et conclusions du Conseil européen des 1er et 2 mars 2012. [9] Voir
SWD(2012) 180. [10] Capturing the ICT Dividend, Oxford
Economics Research, 2011. [11] The Impact of Broadband on the Economy: Research to
Date and Policy Issues, UIT, avril 2012. [12] Quantitative estimates of the demand for cloud
computing in Europe and the likely barriers to take-up, IDC 2012. [13] COM(2011) 942. [14] COM(2011) 877. [15] COM(2011) 636. [16] COM(2011) 794. [17] COM(2012) 9. [18] COM(2012) 238. [19] COM(2012) 372. [20] COM(2011) 942. [21] COM(2011) 941. [22] COM(2012) 225. [23] Directive 2011/83/UE. [24] http://www.informatandm.com/wp-content/uploads/2012/02/ITM-CES-Connected-TV-White-Paper.pdf [25] COM(2012) 179. [26] COM(2012) 736. [27] COM(2012) 83. [28] C(2012) 4701. [29] COM(2012) 750. [30] Czernich
et al. (2009), Broadband Infrastructure and Economic Growth. [31] Couverture
en haut débit pour tous d'ici à 2013, accès à 30 Mbps pour tous les foyers
de l'UE d'ici à 2020 et abonnements offrant un débit supérieur à 100 Mbps
pour au moins 50 % des foyers européens. [32] COM(2012) 573. [33] COM(2011) 676. [34] COM(2011) 615/2. [35] Décision 243/2012/UE. [36] COM(2012) 529. [37] Special Eurobarometer 390, 'Cyber security'. [38] http://ec.europa.eu/internal_market/iprenforcement/stakeholders/index_fr.htm#maincontentSec2 [39] COM(2012) 196. [40] Shouldn't
we be looking for an Airbus of Chips?, discours (en anglais) de la
vice-présidente Neelie Kroes le 24 mai 2012, http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-12-382_en.htm. [41] COM(2012) 45. [42] ec.europa.eu/information_society/tl/ecowor/manuf/index_en.htm [43] http://www.future-internet.eu/home/future-internet-ppp.html [44] www.green-cars-initiative.eu [45] www.e2b-ei.eu [46] COM(2012) 341. [47] Comprenant
au moins les domaines actuellement couverts par les entreprises communes ENIAC
(http://www.eniac.eu/) et ARTEMIS (http://www.artemis-ju.eu/). [48] Sur
une initiative de M. Barroso, président de la Commission, de nombreux
États membres ont désigné leur champion du numérique pour soutenir la
stratégie numérique en favorisant l'utilisation des services en ligne, en
s'attaquant à l'exclusion et en encourageant les compétences numériques dans la
population active. [49] http://ec.europa.eu/europe2020/making-it-happen/index_fr.htm [50] COM(2010) 573. [51] COMPACT:
un Internet qui soit Civiquement responsable, Organisé comme un ensemble
unifié, qui fonctionne avec des parties prenantes Multiples, soit Pro-démocratique,
fiable sur le plan Architectural, qui inspire Confiance et soit géré de manière
Transparente. Discours (en anglais) de Mme Kroes, vice-présidente de la
Commission: http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-11-479_en.htm?locale=en