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Document 52008AR0094

    Avis du Comité des régions sur L'éducation aux médias et Les contenus créatifs en ligne

    JO C 325 du 19.12.2008, p. 70–75 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    19.12.2008   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 325/70


    Avis du Comité des régions sur «L'éducation aux médias» et «Les contenus créatifs en ligne»

    (2008/C 325/12)

    LE COMITÉ DES RÉGIONS

    demande au Conseil et au Parlement européen de développer davantage la politique européenne en matière d'éducation aux médias (avec objectifs stratégiques et suivi des progrès) et d'adopter une recommandation relative à l'éducation aux médias, en tenant compte du présent avis et du principe de subsidiarité. Il conviendrait d'ajouter au prochain programme MEDIA un volet spécial sur l'éducation aux médias. Parallèlement ou alternativement, il faudrait lancer des projets pilotes qui seront financés par l'UE;

    souligne qu'il y aura lieu d'évaluer, dans les rapports prévus par l'article 26 de la directive sur les services de médias audiovisuels et dans les activités connexes de la Commission et des États membres, les écarts qui persistent et les progrès réalisés en matière d'éducation aux médias au niveau régional en Europe, et de promouvoir les bonnes pratiques appliquées par les autorités locales et régionales ainsi que par les acteurs concernés;

    encourage les autorités nationales, régionales et locales à soutenir l'éducation aux médias et à faciliter tout particulièrement la contribution de la société civile. Le Comité recommande aux collectivités territoriales de développer des coopérations en faveur de l'éducation aux médias dans les domaines de l'enseignement et de la formation officielles et informelles, qui s'adressent aux citoyens et notamment aux enfants et aux jeunes, aux personnes souffrant d'un handicap et aux groupes sociaux risquant l'exclusion sociale;

    invite les collectivités locales et régionales à jouer un rôle déterminant dans la gestion de leur patrimoine culturel et linguistique grâce à des contenus créatifs en ligne, à promouvoir de nouveaux modèles entrepreneuriaux dans les industries créatives et les médias, à encourager les œuvres créatives qui sont (co)financées par des organisations de médias ou encore à mettre en œuvre la gouvernance électronique (eGovernment);

    adopte une position critique à l'égard de la négligence de la Commission qui n'a pas pris en compte les conséquences culturelles et sociales du secteur émergeant représenté par le contenu créatif en ligne: le champ d'application de la recommandation proposée et de la «plateforme de contenu créatif» devrait englober la diversité culturelle.

    Rapporteuse

    :

    Evangelia SCHOINARAKI-ILIAKI (EL/PSE), préfète du département d'Héraklion

    Textes de référence

    Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions — Une approche européenne de l'éducation aux médias dans l'environnement numérique

    COM(2007) 833 final

    Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur les contenus créatifs en ligne dans le marché unique

    COM(2007) 836 final

    RECOMMANDATIONS POLITIQUES

    LE COMITÉ DES RÉGIONS

    A.   Éducation aux médias (1)

    1.

    étant investi de la mission consistant à promouvoir la cohésion sociale au niveau régional — ce qui passe essentiellement par la convergence numérique —, se félicite de la publication de la communication de la Commission sur le thème de l'éducation aux médias dans un environnement numérique, et notamment de la définition intégrée qu'elle donne de l'éducation aux médias. En effet, cette définition recouvre la capacité et la possibilité d'accéder à ces médias et de les utiliser, mais aussi la compréhension de leur fonctionnement et l'évaluation critique de leur contenu;

    2.

    soutient les priorités et les objectifs fixés par la Commission dans sa communication et souligne précisément qu'à ses yeux, l'éducation aux médias implique:

    a)

    le soutien des citoyens à l'utilisation active et créative des médias, et notamment en ce qui concerne la jeune génération, à la fois consommatrice et productrice de contenu créatif ainsi que le développement et le maintien de l'éducation aux médias des seniors et des personnes en âge de travailler;

    b)

    le soutien de l'approche critique des citoyens à l'égard de tous les médias;

    c)

    la promotion de la diversité des points de vue dans les médias;

    d)

    la contribution à la discussion relative aux annonces commerciales et aux questions liées au respect et à la protection de la vie privée;

    e)

    la promotion de la participation active des citoyens, compte tenu que les médias revêtent une importance déterminante pour la promotion du patrimoine audiovisuel européen, de l'identité locale et régionale, du dialogue interculturel et de la démocratie;

    f)

    la promotion de l'intégration sociale;

    g)

    la garantie d'un accès égal aux nouveaux médias et aux nouvelles technologies, sachant que les télécommunications et les médias prennent une importance de plus en plus déterminante dans quasiment tous les domaines de la vie;

    3.

    souhaite faire référence aux conclusions du Conseil du 21 mai 2008 (2) et, dans ce contexte,

    rappelle que dès 2004, il a lui-même indiqué que l'éducation aux médias revêtait un caractère prioritaire,

    reconnaît les efforts que déploie le Conseil pour la promouvoir, même si des différences existent entre les États membres pour ce qui est de leurs pratiques et de leur état d'avancement,

    s'accorde à considérer avec le Conseil que pour la développer, il est important d'échanger les informations et les bonnes pratiques mais souligne par ailleurs que ce partage peut se combiner avec des actions des pouvoirs locaux et régionaux, qui peuvent jouer un rôle de choix dans ce domaine,

    considère qu'elle peut être encouragée par un accroissement des moyens financiers qui lui sont affectés, dans le cadre d'initiatives existantes mais aussi nouvelles;

    Promotion de l'éducation aux médias au niveau de l'UE

    4.

    rappelle qu'en 2004 déjà (3), il a demandé à la Commission d'accorder une attention particulière à la promotion de l'éducation aux médias dans tous les États membres de l'UE et de garantir un niveau d'information minimum pour chacun d'entre eux. De ce point de vue, le Comité félicite la Commission de lancer, par le biais de la communication à l'examen, une politique communautaire pour l'éducation aux médias;

    5.

    encourage la Commission à développer davantage sa politique en matière d'éducation aux médias (programmes comportant des objectifs stratégiques et un suivi des progrès), en coopération avec tous les organes institutionnels de l'UE et les collectivités locales et régionales, et à renforcer la coopération dans ce domaine avec l'UNESCO et le Conseil de l'Europe;

    6.

    demande au Conseil et au Parlement européen d'adopter une recommandation relative à l'éducation aux médias, comme le mentionne la communication, et de tenir compte du présent avis, du principe de subsidiarité, ainsi que des compétences qui ont été fixées au niveau local et régional de l'UE s'agissant des questions liées à l'éducation aux médias;

    7.

    fait part de sa satisfaction quant à l'obligation de la Commission de présenter des rapports, comme le stipule l'article 26 de la nouvelle directive sur les services de médias audiovisuels; note cependant qu'il y aura lieu d'évaluer dans ces rapports et dans les activités connexes de la Commission et des États membres les écarts qui persistent et les progrès réalisés en matière d'éducation aux médias au niveau régional en Europe, et de promouvoir les bonnes pratiques appliquées par les autorités locales et régionales ainsi que par les acteurs concernés;

    8.

    se félicite de ce que la Commission mène plus d'activités pour exploiter le savoir-faire acquis dans le cadre de programmes locaux et régionaux en rapport avec l'éducation aux médias dans toute l'Europe, mais aussi dans le cadre de la promotion de plateformes de dialogue, de témoignages et de réseaux d'échange des bonnes pratiques;

    9.

    demande aux organes institutionnels de l'UE d'ajouter au prochain programme MEDIA un volet spécial sur l'éducation aux médias, vu que dans sa présente édition, ce programme ne contribue que dans une faible mesure à cette éducation; parallèlement ou alternativement, demande à la Commission de lancer en faveur de l'éducation aux médias des projets pilotes qui seront financés par l'UE;

    10.

    souligne que les programmes existants et les initiatives de l'UE — par exemple en faveur d'un internet plus sûr — ont un potentiel beaucoup plus limité en ce qui concerne le développement et l'échange de bonnes pratiques en matière d'éducation aux médias; demande dès lors à la Commission d'harmoniser ces programmes, lorsqu'elle procèdera à leur révision, et de faire en sorte qu'ils intègrent les thèmes liés à cette éducation;

    Promotion de l'éducation aux médias au niveau national, régional et local

    11.

    encourage les autorités nationales, régionales et locales à soutenir les initiatives, projets et programmes en rapport avec l'éducation aux médias et qui visent essentiellement:

    a)

    la coopération de tous les acteurs concernés, en l'occurrence l'industrie audiovisuelle (cinéma, télévision, radio, fournisseurs et producteurs de contenu en ligne), les organisations de médias, les institutions éducatives, les instances de régulation, les instituts de recherche, les instituts culturels et les organisations sociales;

    b)

    le fonctionnement des services de promotion de l'éducation aux médias;

    c)

    l'évaluation des progrès réalisés en matière d'éducation aux médias au niveau local et régional;

    d)

    la réalisation de campagnes d'informations sur des questions liées à l'éducation aux médias, la promotion des «médias desks» (centres d'informations sur des thèmes relevant des programmes MEDIA) et la création de centres d'informations qui fonctionneront au niveau régional et qui traiteront des thèmes en rapport avec l'éducation aux médias;

    e)

    la fourniture d'incitations et la promotion de politiques en faveur de la production et de la diffusion des contenus européens, mais aussi du développement de médias par la société civile;

    f)

    la participation aux réseaux de coopération nationaux et communautaires;

    12.

    pousse les pouvoirs publics à faciliter tout particulièrement la contribution de la société civile, étant donné que les organisations de la société civile qui participent à la discussion sur l'éducation aux médias sont aujourd'hui peu nombreuses; soutient dans le même temps le renforcement de la participation des pouvoirs réglementaires des États membres et des régions;

    13.

    se déclare satisfait de ce que la Commission fasse explicitement référence au rôle essentiel joué par les collectivités locales et régionales dans le soutien des initiatives dans le domaine de l'éducation informelle, mais ajoute que dans bien des cas, les collectivités locales et régionales sont également responsables de l'intégration de l'éducation aux médias dans l'éducation officielle, et ce à tous les niveaux;

    14.

    encourage les collectivités locales et régionales à intégrer les thèmes relatifs à l'éducation aux médias dans la formation des enseignants et des éducateurs, dans les programmes scolaires et dans l'éducation tout au long de la vie, mais aussi à promouvoir les médias éducatifs et les aptitudes des élèves et des étudiants en matière d'utilisation et de production de multimédias;

    15.

    pousse les collectivités locales et régionales à développer des coopérations à long terme en faveur de l'éducation aux médias, entre les acteurs concernés du secteur public et du secteur privé, dans les domaines de l'éducation et de la formation officielles et informelles (par exemple les éditeurs de journaux locaux/régionaux qui promeuvent l'éducation dans la presse et le journalisme électronique dans les écoles, les festivals de cinéma qui comportent des activités d'éducation aux médias, ainsi que les campagnes en matière d'éducation aux médias, organisées par les chaînes audiovisuelles publiques et les sociétés de matériel et de logiciels);

    16.

    incite les États membres à promouvoir davantage l'éducation aux médias en appliquant la recommandation du Parlement européen et du Conseil sur le patrimoine cinématographique et la compétitivité des activités industrielles connexes à l'industrie du cinéma (4), ainsi que la recommandation du Parlement européen et du Conseil sur la protection des mineurs et de la dignité humaine et sur le droit de réponse en liaison avec la compétitivité de l'industrie européenne des services audiovisuels et d'information en ligne (5);

    Éducation aux médias relativement à la communication commerciale (publicité)

    17.

    s'en tient à la position qu'il a exprimée dans son avis sur la nouvelle directive relative aux services de médias audiovisuels (6), dans lequel il a demandé d'examiner la possibilité d'interdire d'interrompre les émissions pour les enfants et les journaux télévisés par des messages publicitaires, un point de vue dont il n'a malheureusement pas été tenu compte; exprime par ailleurs son désaccord par rapport à l'approche de la Commission qui considère que la promotion de l'éducation aux médias est bien plus indiquée que l'interdiction publicitaire (7); il ne fait aucun doute qu'il convient d'améliorer l'éducation des citoyens, notamment des enfants et des jeunes, et de développer une approche rationnelle et critique à l'égard des médias; cependant, le Comité a fait part de son inquiétude s'agissant de la capacité des enfants à distinguer l'émission de la publicité ou à évaluer correctement les messages publicitaires; il soutient dès lors la possibilité de réglementer et de renforcer les dispositions réglementaires des États membres;

    18.

    partage le point de vue de la Commission qui note la nécessité de développer et d'échanger les bonnes pratiques dans ce domaine. Cela concerne l'élaboration et la mise en œuvre de codes de déontologie et, le cas échéant, de cadres d'autorégulation et de corégulation. Par ailleurs, il est nécessaire de défendre les droits des consommateurs concernant les services de contenus, afin que la qualité des services réponde aux critères de fiabilité et de validité;

    19.

    encourage les programmes d'éducation aux médias à tous les niveaux de gouvernance, avec un financement public ou privé, sous réserve bien entendu qu'ils soient transparents, de manière à ce que l'on perçoive clairement les intérêts qu'ils présentent pour les participants (et notamment le secteur privé);

    Éducation aux médias relativement aux œuvres audiovisuelles et au contenu en ligne

    20.

    incite les collectivités locales et régionales à promouvoir, avec le soutien des États membres et de l'UE, des activités basées sur les priorités définies dans la communication de la Commission. Ces activités, qui s'adressent aux citoyens et notamment aux enfants et aux jeunes, aux personnes souffrant d'un handicap et aux groupes sociaux risquant l'exclusion sociale, englobent:

    a)

    la familiarisation avec le patrimoine culturel de l'Europe et l'éveil d'un plus grand intérêt pour les œuvres audiovisuelles européennes;

    b)

    la possibilité pour les citoyens d'examiner de plus près la production d'œuvres et de services audiovisuels et d'acquérir des aptitudes en matière de créativité, mais aussi de s'exprimer et de s'interroger sur leur identité culturelle;

    c)

    la compréhension de l'importance que revêtent les droits intellectuels;

    d)

    l'évaluation critique du contenu en ligne et le meilleur usage des moteurs de recherche par les utilisateurs;

    e)

    la promotion de l'insertion numérique des citoyens, comme l'a souligné le Comité dans l'avis qu'il a élaboré sur cette question (8);

    21.

    souligne la nécessité d'intégrer le patrimoine audiovisuel européen dans les politiques éducatives et culturelles des États membres, des régions et des villes, et de soutenir et promouvoir les jeunes créateurs qui constituent en réalité l'avenir du secteur audiovisuel européen; dans ce contexte, dans des recommandations qu'il a formulées par le passé (9), le Comité a déjà pris position quant à l'augmentation de l'aide financière et du soutien accordés aux festivals audiovisuels régionaux et locaux, afin de renforcer la promotion des œuvres de jeunes créateurs européens, d'améliorer la formation des professionnels du secteur de l'audiovisuel dans les pays et les régions à faible production et/ou à aire géographique et linguistique restreinte;

    B.   Contenu créatif en ligne dans le marché unique (10)

    22.

    se félicite de la communication de la Commission sur le contenu créatif en ligne dans le marché unique et partage le point de vue de la Commission selon lequel le transfert des services de contenus créatifs vers un environnement en ligne est un changement radical, étant donné que les technologies numériques facilitent la création d'œuvres audiovisuelles et permettent la distribution du contenu créatif dans un marché audiovisuel sans frontières, tout en facilitant l'accès au contenu créatif par le biais des appareils, des réseaux et des services. Ce contenu recouvre les créations audiovisuelles en ligne telles que les films, la télévision, la musique, la radio, les jeux en ligne, les éditions en ligne, le contenu éducatif en ligne ainsi que le contenu créé par les utilisateurs;

    23.

    souligne qu'il convient de prendre plus de mesures pour mobiliser entièrement le potentiel du contenu créatif européen, l'objectif étant de renforcer tant la production que la disponibilité et la circulation d'œuvres européennes innovantes et de qualité, de promouvoir la diversité culturelle européenne et d'accroître la compétitivité européenne;

    24.

    souligne que les défis qui se posent devront être relevés non seulement par l'UE, les États membres, les entreprises de production et de distribution de contenu, les sociétés d'exploitation des réseaux, les détenteurs de droits, les consommateurs et les pouvoirs réglementaires indépendants, mais aussi par les collectivités locales et régionales;

    25.

    invite les collectivités locales et régionales à jouer un rôle déterminant dans la gestion de leur patrimoine culturel et linguistique, à promouvoir de nouveaux modèles entrepreneuriaux dans les industries créatives locales et les médias locaux, à encourager les œuvres créatives qui sont (co)financées par des instituts et des organisations de médias ou encore à mettre en œuvre la gouvernance électronique (eGovernment) en fournissant des services par de multiples canaux;

    26.

    soutient les deux initiatives essentielles annoncées par la communication de la Commission, à savoir a) la proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil sur les contenus créatifs en ligne, et b) la création d'une plateforme de discussion et de collaboration entre parties intéressées, dénommée «plateforme sur les contenus en ligne», pour encourager le dialogue sur cette question; demande par ailleurs que soit garantie la représentation du niveau local et régional;

    Contenu créatif en ligne et diversité culturelle

    27.

    adopte une position critique à l'égard de la négligence de la Commission qui n'a pas pris en compte les conséquences culturelles et sociales du secteur émergeant représenté par le contenu créatif en ligne et n'a pas proposé les mesures qui s'imposaient pour promouvoir la diversité culturelle et garantir l'accès de tous aux bienfaits des TIC. En effet, comme il l'a déjà formulé dans son avis sur le thème «i-2010» (11), le Comité est d'avis que les politiques relatives aux nouveaux services et médias numériques ainsi qu'au contenu créatif ne doivent pas être élaborées uniquement sur la base de critères économiques, mais qu'elles doivent également prendre en compte les critères culturels et sociaux. En conséquence, les contenus créatifs innovants doivent appuyer la cohésion et l'inclusion sociales, en particulier pour certains groupes menacés d'exclusion (femmes, jeunes, personnes handicapées);

    28.

    constate qu'en ce qui concerne la politique et la législation relatives au contenu créatif en ligne, il convient de parvenir à un équilibre entre l'importance de ce contenu en tant que bien culturel et son importance en tant que bien économique. L'interdépendance accrue entre les secteurs de la culture, des moyens audiovisuels et des TIC fait qu'il est nécessaire d'élaborer une politique cohérente en ce qui concerne l'industrie, les entreprises créatives et le contenu en ligne;

    29.

    demande à la Commission d'intégrer la protection de la diversité culturelle dans le cadre du contenu en ligne et, pour ce faire, d'examiner:

    a)

    l'extension du champ d'application de la proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil sur les contenus créatifs en ligne et de la «plateforme de contenu créatif», de manière à englober la diversité culturelle;

    b)

    la manière dont l'UE envisage, dans ce contexte, d'appliquer la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Dans son avis sur le thème «Un agenda européen de la culture», le Comité a invité la Commission européenne à prendre des mesures pour appliquer cette convention mondiale, en se fondant sur le principe de subsidiarité (12);

    c)

    la manière dont l'UE applique la clause de la compatibilité culturelle (article 151, paragraphe TCE) dans ce domaine politique;

    d)

    l'échange d'informations entre les États membres et de meilleures pratiques dans ce domaine;

    30.

    se fixe pour objectif de garantir la diversité et l'identité culturelles dans une société européenne plurielle, dans l'environnement numérique futur, et rappelle dès lors ce qu'il avait déjà demandé par le passé (13), à savoir:

    a)

    garantir que le contenu et les services soient accessibles dans toutes les langues, compte tenu de l'utilisation accrue d'une langue unique dans le contenu créatif en ligne;

    b)

    soutenir la numérisation, le doublage, le sous-titrage et l'élaboration de versions multilingues des œuvres audiovisuelles européennes;

    c)

    garantir que les fournisseurs de services de médias non linéaires promeuvent la production des œuvres de producteurs européens et de structures européennes indépendantes de production, ainsi que l'accès à ces œuvres;

    d)

    la «discrimination positive» s'agissant des mesures de soutien communautaire en faveur des pays à faible capacité de production de contenu créatif en ligne ou à aire géographique et linguistique restreinte;

    e)

    la prise en compte des besoins des utilisateurs dans différentes régions linguistiques lors de la création des bibliothèques numériques. Le patrimoine numérique de ces bibliothèques doit être disponible par-delà les frontières nationales nonobstant les droits d'utilisation;

    Actions spécifiques

    31.

    partage l'inquiétude de la Commission relative aux œuvres orphelines et au fait que de nombreux artistes continuent à hésiter à autoriser une distribution par le biais d'internet, parce qu'ils craignent de perdre le contrôle en raison des copies illégales. Cela constitue un obstacle à la création de nouveaux marchés pour les œuvres créatives européennes et à la diversité culturelle dans l'environnement numérique. Le Comité lance dès lors un appel aux États membres et aux collectivités locales et régionales pour faciliter le dialogue entre les parties concernées, l'objectif étant de trouver des solutions appropriées concernant les termes des accords entre les détenteurs de droits et les distributeurs sur internet, mais aussi de renforcer leurs engagements en ce qui concerne la mise en œuvre de la Charte européenne du cinéma en ligne de 2006 (European Film Online Charter);

    32.

    constate une contradiction entre la possibilité qu'ont les fournisseurs de services de contenu en ligne de toucher le public à l'échelle mondiale et le fait que les droits intellectuels soient traditionnellement liés à une couverture géographique déterminée; constate également une dichotomie entre l'objectif politico-culturel consistant à augmenter l'échange et la diffusion de contenu créatif européen en ligne et le fait que de nombreux détenteurs de droits cherchent à obtenir des autorisations dans un nombre d'États membres limité, là où cette autorisation présente pour eux un intérêt économique;

    33.

    fait part, en l'occurrence, de sa satisfaction quant à l'intention de la Commission de clarifier davantage ses choix s'agissant de l'amélioration des mécanismes existants, y compris les licences multiterritoriales, avant de procéder à l'examen de ce thème complexe qui sera traité dans la proposition de recommandation annoncée;

    34.

    note, comme il l'a déjà fait dans un avis antérieur (14), l'apport de la Commission au développement d'un cadre pour la gestion des droits numériques (GDM) et l'invitation des parties concernées à des discussions communes au cours desquelles les détenteurs des droits numériques seront encouragés à s'accorder sur le degré d'interopérabilité;

    35.

    estime que si une grande partie du patrimoine culturel européen plus ancien est libre de droits intellectuels et donc disponible sur internet, la réforme de la législation relative aux droits intellectuels qui concernent le patrimoine culturel plus récent est particulièrement importante (15);

    36.

    soutient l'intention de la Commission de lancer des procédures de coopération (codes de déontologie) entre les fournisseurs d'accès/de services, les producteurs de contenu, les détenteurs de droits et notamment les consommateurs, de manière à garantir des mesures favorables au consommateur, l'objectif étant la protection appropriée des œuvres intellectuelles, le respect des droits des créateurs ainsi que la lutte contre la piratage et la copie illégale;

    37.

    demande aux collectivités locales et régionales de soutenir les activités officielles et informelles en matière d'information et de sensibilisation à l'importance des droits intellectuels pour la disponibilité du contenu en ligne;

    38.

    propose aux organes institutionnels de l'UE de prévoir, dans le cadre de l'Année européenne 2009 de la créativité et de l'innovation, des actions au niveau local et régional, qui soient en rapport avec la connaissance et la compréhension des thèmes relatifs à l'accès au contenu créatif en ligne, au respect des droits intellectuels et à la lutte contre la piraterie;

    39.

    estime que le lancement, par les institutions européennes, d'actions destinées à renforcer et promouvoir la production et la diffusion de contenu créatif en ligne doit être lié aux initiatives menées en faveur de l'éducation aux médias.

    Bruxelles, le 9 octobre 2008.

    Le Président

    du Comité des régions

    Luc VAN DEN BRANDE


    (1)  Après avoir mené une large discussion avec les citoyens et un certain nombre d'acteurs concernés, la rapporteuse est d'avis que le terme «γραμματισμός» qui rend en grec le terme anglais «literacy» est impropre, parce qu'il ne traduit pas clairement cette notion ni ce qu'elle recouvre. La rapporteuse propose dès lors d'utiliser dans la version grecque de l'avis non pas le terme «γραμματισμός», mais le terme «αγωγή» (ou encore «παιδεία») qui signifient éducation aux médias (NdT: cette modification terminologique dans la version grecque n'a pas de conséquence pour la terminologie utilisée dans la version française).

    (2)  Conclusions du Conseil du 22 mai 2008 concernant une approche européenne de l'éducation aux médias dans l'environnement numérique — 2868e réunion du Conseil «Éducation, jeunesse et culture», Bruxelles, 21 mai 2008.

    (3)  CdR 67/2004 fin.

    (4)  Recommandation 2005/865/CE.

    (5)  Recommandation 2006/952/CE.

    (6)  CdR 106/2006 fin.

    (7)  Voir la déclaration de la commissaire Reding et le communiqué de presse de la Commission IP/07/1970.

    (8)  CdR 5/2008.

    (9)  CdR 303/2004 fin.

    (10)  Après avoir mené une large discussion avec les citoyens et un certain nombre d'acteurs concernée, la rapporteuse est d'avis que le terme «επιγραμμικό» qui rend en grec le terme anglais «online» est impropre, parce qu'il ne traduit pas clairement cette notion ni ce qu'elle recouvre. La rapporteuse propose dès lors d'utiliser dans la version grecque de l'avis non pas le terme «επιγραμμικό», mais le terme «διαδικτυακό» qui signifie «en ligne». (NdT: cette modification terminologique dans la version grecque n'a pas de conséquence pour la terminologie utilisée dans la version française.)

    (11)  CdR 252/2005 fin.

    (12)  CdR 172/2007 fin.

    (13)  CdR 106/2006 fin, CdR 33/2006 fin, CdR 252/2005 fin, CdR 303/2004 fin, CdR 67/2004 fin.

    (14)  CdR 252/2005 fin.

    (15)  CdR 32/2006 fin.


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