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Document 32008E0108

    Action commune 2008/108/PESC du Conseil du 12 février 2008 modifiant et prorogeant le mandat du représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs africains

    JO L 38 du 13.2.2008, p. 22–25 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    Legal status of the document In force

    ELI: http://data.europa.eu/eli/joint_action/2008/108/oj

    13.2.2008   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    L 38/22


    ACTION COMMUNE 2008/108/PESC DU CONSEIL

    du 12 février 2008

    modifiant et prorogeant le mandat du représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs africains

    LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,

    vu le traité sur l’Union européenne, et notamment son article 14, son article 18, paragraphe 5, et son article 23, paragraphe 2,

    considérant ce qui suit:

    (1)

    Le 15 février 2007, le Conseil a arrêté l’action commune 2007/112/PESC (1) portant nomination de M. Roeland VAN DE GEER en tant que représentant spécial de l’Union européenne (RSUE) pour la région des Grands Lacs africains pour la période du 1er mars 2007 au 29 février 2008.

    (2)

    Le 12 juin 2007, le Conseil a arrêté l’action commune 2007/405/PESC relative à la mission de police de l’Union européenne menée dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et son interface avec la justice en République démocratique du Congo (EUPOL RD Congo) (2), ainsi que l’action commune 2007/406/PESC relative à la mission de conseil et d’assistance de l’Union européenne en matière de réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (EUSEC RD Congo) (3).

    (3)

    Le 20 décembre 2007, le Conseil a arrêté l’action commune 2008/38/PESC (4) modifiant l’action commune 2007/405/PESC (EUPOL RD Congo) afin de tenir compte de la nouvelle structure de commandement et de contrôle pour les opérations civiles menées par l’Union européenne dans le domaine de la gestion des crises, telle qu’approuvée par le Conseil le 18 juin 2007.

    (4)

    Il convient d’adapter le mandat du RSUE au rôle que celui-ci s’est vu confier en ce qui concerne ces deux missions (RSS) menées par l’Union européenne en République démocratique du Congo (RDC) et, sur la base d’un réexamen de l’action commune 2007/112/PESC, de proroger ce mandat pour une durée de douze mois.

    (5)

    Le RSUE exécutera son mandat dans des circonstances qui peuvent se détériorer et qui pourraient compromettre les objectifs de la politique étrangère et de sécurité commune énoncés à l’article 11 du traité,

    A ARRÊTÉ LA PRÉSENTE ACTION COMMUNE:

    Article premier

    Représentant spécial de l’Union européenne

    Le mandat de M. Roeland VAN DE GEER en tant que représentant spécial de l’Union européenne (RSUE) pour la région des Grands Lacs africains est prorogé jusqu’au 28 février 2009.

    Article 2

    Objectifs politiques

    Le mandat du RSUE est fondé sur les objectifs de la politique menée par l’Union européenne en ce qui concerne la poursuite de la stabilisation et de la consolidation de la situation postérieure aux conflits qu’a connus la région des Grands Lacs africains, une attention particulière étant accordée à la dimension régionale de l’évolution de la situation dans les pays concernés. Axés en particulier sur le respect des principes fondamentaux que sont la démocratie et la bonne gestion des affaires publiques, y compris le respect des droits de l’homme et de l’État de droit, ces objectifs sont notamment les suivants:

    a)

    apporter une contribution active et efficace à une politique cohérente, durable et responsable de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs africains, à l’appui d’une approche globale cohérente de l’Union européenne dans la région. Le RSUE soutient l’action du secrétaire général/haut représentant (SG/HR) dans la région;

    b)

    faire en sorte que l’Union européenne reste engagée vis-à-vis des processus de stabilisation et de reconstruction dans la région, en assurant une présence active sur le terrain et au sein des enceintes internationales compétentes, maintenir le contact avec les principaux acteurs et contribuer à la gestion des crises;

    c)

    contribuer à la phase de l’après-transition en République démocratique du Congo (RDC), notamment en ce qui concerne le processus politique visant à consolider les nouvelles institutions et à définir un cadre international plus large pour la concertation politique et la coordination avec le nouveau gouvernement;

    d)

    contribuer, en étroite coopération avec les Nations unies/la MONUC, aux efforts déployés par la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre d’une réforme globale du secteur de la sécurité en RDC, notamment compte tenu du rôle de coordination que l’Union européenne est prête à assumer dans ce contexte;

    e)

    contribuer à ce que des mesures appropriées soient prises à la suite de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, notamment en établissant des contacts étroits avec le secrétariat des Grands Lacs et son secrétaire exécutif, ainsi qu’avec la troïka du mécanisme de suivi, et en favorisant l’instauration de relations de bon voisinage dans la région;

    f)

    s’attaquer au problème, qui demeure considérable, des groupes armés qui agissent au-delà des frontières et risquent ainsi de déstabiliser les pays de la région et d’aggraver leurs problèmes internes;

    g)

    contribuer à la stabilisation de la situation postérieure aux conflits qu’ont connus le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, notamment en accompagnant les négociations de paix menées avec des groupes armés comme les Forces nationales de libération (FNL) et l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

    Article 3

    Mandat

    Afin d’atteindre les objectifs politiques, le RSUE a pour mandat:

    a)

    d’établir et de maintenir des contacts étroits avec les pays de la région des Grands Lacs, les Nations unies, l’Union africaine, les pays africains les plus importants et les principaux partenaires de la RDC et de l’Union européenne, ainsi qu’avec les organisations africaines régionales et sous-régionales, d’autres pays tiers concernés et d’autres dirigeants clés de la région;

    b)

    de formuler des avis et de présenter des rapports sur les possibilités de soutien de l’Union européenne au processus de stabilisation et de consolidation, ainsi que sur la meilleure manière de poursuivre les initiatives de l’Union européenne;

    c)

    d’apporter conseil et assistance dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) en RDC;

    d)

    de contribuer au suivi de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, notamment en soutenant les orientations définies dans la région à l’appui des objectifs de non-violence et de défense mutuelle dans le règlement des conflits, ainsi que, en ce qui concerne la coopération régionale, en promouvant les droits de l’homme et la démocratisation, la bonne gestion des affaires publiques, la lutte contre l’impunité, la coopération judiciaire et la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles;

    e)

    de contribuer à ce que les personnes influentes de la région aient une meilleure compréhension du rôle de l’Union européenne;

    f)

    de contribuer, lorsque la demande lui en est faite, à la négociation et à la mise en œuvre des accords de paix et de cessez-le-feu entre les parties et d’engager avec elles un processus diplomatique en cas de non-respect des dispositions de ces accords; dans le cadre des négociations en cours avec la LRA, ces activités devraient être menées en étroite coordination avec le RSUE pour le Soudan;

    g)

    de contribuer à la mise en œuvre de la politique de l’Union européenne en matière de droits de l’homme et de ses orientations dans ce domaine, dont celles sur les enfants face aux conflits armés, et de la politique de l’Union européenne concernant la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité, notamment en suivant les évolutions en la matière et en rendant compte de celles-ci.

    Article 4

    Exécution du mandat

    1.   Le RSUE est responsable de l’exécution du mandat et agit sous l’autorité et la direction opérationnelle du SG/HR.

    2.   Le Comité politique et de sécurité (COPS) maintient un lien privilégié avec le RSUE et constitue le principal point de contact avec le Conseil. Le COPS fournit des orientations stratégiques et politiques au RSUE dans le cadre de son mandat.

    Article 5

    Financement

    1.   Le montant de référence financière destiné à couvrir les dépenses liées au mandat du RSUE au cours de la période du 1er mars 2008 au 28 février 2009 est de 1 370 000 EUR.

    2.   Les dépenses financées par le montant prévu au paragraphe 1 sont éligibles à partir du 1er mars 2008. La gestion des dépenses s’effectue dans le respect des procédures et des règles applicables au budget général des Communautés européennes, à cette exception près qu’aucun préfinancement ne demeure la propriété de la Communauté.

    3.   La gestion des dépenses fait l’objet d’un contrat entre le RSUE et la Commission. Le RSUE répond devant la Commission de toutes les dépenses.

    Article 6

    Constitution et composition de l’équipe

    1.   Dans les limites de son mandat et des moyens financiers y afférents mis à disposition, le RSUE est responsable de la constitution de son équipe, en concertation avec la présidence, assistée par le SG/HR, et en pleine association avec la Commission. L’équipe doit disposer des compétences requises en ce qui concerne certaines questions de politique, selon les besoins du mandat. Le RSUE tient le SG/HR, la présidence et la Commission informés de la composition de son équipe.

    2.   Les États membres et les institutions de l’Union européenne peuvent proposer le détachement d’agents appelés à travailler avec le RSUE. Les rémunérations du personnel détaché auprès du RSUE par un État membre ou une institution de l’Union européenne sont prises en charge par l’État membre ou l’institution de l’Union européenne en question. Les experts détachés par des États membres auprès du secrétariat général du Conseil peuvent également être affectés auprès du RSUE. Le personnel international sous contrat doit avoir la nationalité d’un État membre de l’Union européenne.

    3.   L’ensemble du personnel détaché reste sous l’autorité administrative de l’État membre ou de l’institution de l’Union européenne qui le détache et agit dans l’intérêt du mandat du RSUE.

    Article 7

    Privilèges et immunités du RSUE et de son personnel

    Les privilèges, immunités et autres garanties nécessaires à l’exécution et au bon déroulement de la mission du RSUE et des membres de son personnel sont définis d’un commun accord avec la ou les parties hôtes, selon le cas. Les États membres et la Commission apportent tout le soutien nécessaire à cet effet.

    Article 8

    Sécurité des informations classifiées de l’Union européenne

    Le RSUE et les membres de son équipe respectent les principes et les normes minimales de sécurité définis dans la décision 2001/264/CE du Conseil du 19 mars 2001 adoptant le règlement de sécurité du Conseil (5), notamment lors de la gestion d’informations classifiées de l’Union européenne.

    Article 9

    Accès aux informations et soutien logistique

    1.   Les États membres, la Commission et le secrétariat général du Conseil veillent à ce que le RSUE puisse accéder à toutes les informations pertinentes.

    2.   La présidence, la Commission et/ou les États membres, selon le cas, apportent un soutien logistique dans la région.

    Article 10

    Sécurité

    Conformément à la politique de l’Union européenne concernant la sécurité du personnel déployé à l’extérieur de l’Union européenne à titre opérationnel, en vertu du titre V du traité, le RSUE prend toutes les mesures raisonnablement applicables, conformément à son mandat et en fonction de la situation en matière de sécurité sur le territoire relevant de sa compétence, pour assurer la sécurité de l’ensemble du personnel placé sous son autorité directe, notamment:

    a)

    en établissant un plan de sécurité spécifique à la mission fondé sur les orientations du secrétariat général du Conseil, prévoyant notamment des mesures de sécurité physiques, organisationnelles et procédurales propres à la mission, régissant la gestion des déplacements en toute sécurité du personnel vers la zone de la mission et à l’intérieur de celle-ci, ainsi que la gestion des incidents de sécurité, et comportant un plan pour les situations de crise et un plan d’évacuation de la mission;

    b)

    en s’assurant que l’ensemble du personnel déployé à l’extérieur de l’Union européenne est couvert par une assurance «haut risque» adéquate compte tenu de la situation existant dans la zone de la mission;

    c)

    en veillant à ce que tous les membres de son équipe qui doivent être déployés à l’extérieur de l’Union européenne, y compris le personnel recruté sur place, aient suivi une formation appropriée en matière de sécurité avant ou dès leur arrivée dans la zone de la mission, sur la base des niveaux de risque attribués à la zone en question par le secrétariat général du Conseil;

    d)

    en veillant à ce que l’ensemble des recommandations formulées d’un commun accord à la suite des évaluations de sécurité effectuées régulièrement soient mises en œuvre et en présentant au SG/HR, au Conseil et à la Commission des rapports écrits sur la mise en œuvre de ces recommandations, ainsi que sur d’autres questions relatives à la sécurité dans le cadre du rapport de mi-parcours et du rapport sur l’exécution de son mandat.

    Article 11

    Établissement de rapports

    Le RSUE fait rapport régulièrement, oralement et par écrit, au SG/HR et au COPS. Si nécessaire, il rend également compte aux groupes de travail. Des rapports écrits périodiques sont diffusés par l’intermédiaire du réseau COREU. Sur recommandation du SG/HR ou du COPS, le RSUE peut transmettre des rapports au Conseil «Affaires générales et relations extérieures».

    Article 12

    Coordination

    1.   Le RSUE favorise la cohérence entre les acteurs PESC/PESD et la coordination politique générale de l’Union européenne. Il contribue à faire en sorte que l’ensemble des instruments de l’Union européenne sur le terrain soient utilisés de manière cohérente en vue d’atteindre les objectifs politiques de l’Union européenne. Les activités du RSUE sont coordonnées avec celles de la présidence et de la Commission, ainsi qu’avec celles des autres RSUE actifs dans la région, le cas échéant. Le RSUE informe régulièrement les missions des États membres et les délégations de la Commission.

    2.   Sur le terrain, des contacts étroits sont maintenus avec la présidence, la Commission et les chefs de mission des États membres, qui mettent tout en œuvre pour assister le RSUE dans l’exécution de son mandat. Le RSUE travaille aussi en concertation avec les autres acteurs internationaux et régionaux sur le terrain.

    3.   Le RSUE assure la cohérence des activités des missions EUSEC et EUPOL RD Congo et formule, sur place, des orientations politiques à l’intention des chefs de ces missions. Il contribue à la coordination avec les autres acteurs internationaux concernés par la réforme du secteur de la sécurité en RDC. Le RSUE et le commandant d’opération civil se concertent, si nécessaire.

    Article 13

    Réexamen

    La mise en œuvre de la présente action commune et sa cohérence avec d’autres initiatives de l’Union européenne dans la région font l’objet d’un réexamen régulier. Le RSUE présente au SG/HR, au Conseil et à la Commission un rapport de situation avant la fin juin 2009 ainsi qu’un rapport complet sur l’exécution de son mandat pour la mi-novembre 2009. Ces rapports servent de base à l’évaluation de la présente action commune par les groupes concernés et par le COPS. Dans le cadre des priorités globales de déploiement, le SG/HR adresse des recommandations au COPS en ce qui concerne la décision du Conseil de renouveler ou de modifier le mandat ou d’y mettre fin.

    Article 14

    Entrée en vigueur

    La présente action commune entre en vigueur le jour de son adoption.

    Article 15

    Publication

    La présente action commune est publiée au Journal officiel de l’Union européenne.

    Fait à Bruxelles, le 12 février 2008.

    Par le Conseil

    Le président

    A. BAJUK


    (1)  JO L 46 du 16.2.2007, p. 79.

    (2)  JO L 151 du 13.6.2007, p. 46.

    (3)  JO L 151 du 13.6.2007, p. 52.

    (4)  JO L 9 du 12.1.2008, p. 18.

    (5)  JO L 101 du 11.4.2001, p. 1. Décision modifiée en dernier lieu par la décision 2007/438/CE (JO L 164 du 26.6.2007, p. 24).


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