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Document 52016TA1201(21)

Rapport sur les comptes annuels de l’Institut européen d’innovation et de technologie relatifs à l’exercice 2015, accompagné de la réponse de l’Institut

JO C 449 du 1.12.2016, p. 112–122 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

1.12.2016   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 449/112


RAPPORT

sur les comptes annuels de l’Institut européen d’innovation et de technologie relatifs à l’exercice 2015, accompagné de la réponse de l’Institut

(2016/C 449/21)

INTRODUCTION

1.

L’Institut européen d’innovation et de technologie (ci-après l’«Institut» ou l’«EIT»), sis à Budapest, a été créé en vertu du règlement (CE) no 294/2008 du Parlement européen et du Conseil (1). L’Institut a pour objectif de contribuer à une croissance économique et une compétitivité européennes durables en renforçant la capacité d’innovation des États membres et de l’Union européenne. Il accorde des subventions à des «communautés de la connaissance et de l’innovation» (CCI) de plus en plus nombreuses, qui font le lien entre les mondes de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’entreprise, et visent ainsi à stimuler l’innovation et l’esprit d’entreprise. Les CCI coordonnent les activités de centaines de partenaires. Les subventions accordées par l’EIT servent à rembourser les frais des partenaires ainsi que ceux résultant des activités de coordination des CCI.

2.

Le tableau présente des chiffres clés relatifs à l’Institut (2).

Tableau

Chiffres clés relatifs à l’Institut

 

2014

2015

Budget (en millions d’euros) (1)

174,9

231,7

Total des effectifs au 31 décembre (2)

48

50

INFORMATIONS À L’APPUI DE LA DÉCLARATION D’ASSURANCE

3.

L’approche d’audit choisie par la Cour comprend des procédures d’audit analytiques, des tests directs sur les opérations et une évaluation des contrôles clés des systèmes de contrôle et de surveillance de l’Institut. À cela s’ajoutent des éléments probants obtenus grâce aux travaux d’autres auditeurs, ainsi qu’une analyse des prises de position de la direction.

DÉCLARATION D’ASSURANCE

4.

Conformément aux dispositions de l’article 287 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), la Cour a contrôlé:

a)

les comptes annuels de l’Institut, constitués des états financiers (3) et des états sur l’exécution du budget (4) pour l’exercice clos le 31 décembre 2015;

b)

la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes.

Responsabilité de la direction

5.

La direction est responsable de l’établissement et de la présentation fidèle des comptes annuels de l’Institut, ainsi que de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes (5):

a)

en ce qui concerne les comptes annuels de l’Institut, la responsabilité de la direction comprend: la conception, la mise en œuvre et le maintien d’un système de contrôle interne pertinent pour l’établissement et la présentation fidèle d’états financiers exempts d’anomalies significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur; le choix et l’application de méthodes comptables appropriées, sur la base des règles comptables adoptées par le comptable de la Commission (6); l’établissement d’estimations comptables raisonnables au regard de la situation du moment. Le directeur approuve les comptes annuels de l’Institut après que le comptable de celui-ci les a établis sur la base de toutes les informations disponibles, et qu’il a rédigé une note, accompagnant les comptes annuels, dans laquelle il déclare, entre autres, qu’il a obtenu une assurance raisonnable que ces comptes présentent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle de la situation financière de l’Institut;

b)

en ce qui concerne la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes, ainsi que la conformité au principe de bonne gestion financière, la responsabilité de la direction consiste à assurer la conception, la mise en œuvre et le maintien d’un système de contrôle interne efficace et efficient, comprenant une surveillance adéquate et des mesures appropriées pour prévenir les irrégularités et les fraudes, et prévoyant, le cas échéant, des poursuites judiciaires en vue de recouvrer les montants indûment versés ou utilisés.

Responsabilité de l’auditeur

6.

La responsabilité de la Cour consiste à fournir au Parlement européen et au Conseil (7), sur la base de son audit, une déclaration d’assurance concernant la fiabilité des comptes annuels de l’Institut, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes. La Cour conduit son audit conformément aux normes internationales d’audit et aux codes de déontologie de l’IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle, établies par l’Intosai. En vertu de ces normes, la Cour est tenue de programmer et d’effectuer ses travaux d’audit de manière à pouvoir déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes annuels sont exempts d’anomalies significatives et si les opérations sous-jacentes à ces comptes sont légales et régulières.

7.

L’audit comprend la mise en œuvre de procédures en vue d’obtenir des éléments probants relatifs aux montants et aux informations qui figurent dans les comptes, ainsi qu’à la légalité et à la régularité des opérations sous-jacentes. Le choix des procédures s’appuie sur le jugement de l’auditeur, qui se fonde sur une appréciation du risque que des anomalies significatives affectent les comptes et, concernant les opérations sous-jacentes, du risque de non-respect, dans une mesure significative, des obligations prévues par le cadre juridique de l’Union européenne, que cela soit dû à des fraudes ou à des erreurs. Lorsqu’il apprécie ces risques, l’auditeur examine les contrôles internes pertinents pour élaborer les comptes et assurer la fidélité de leur présentation, ainsi que les systèmes de contrôle et de surveillance visant à assurer la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes, et il conçoit des procédures d’audit adaptées aux circonstances. L’audit comporte également l’appréciation de l’adéquation des méthodes comptables appliquées et de la vraisemblance des estimations comptables, ainsi que l’évaluation de la présentation générale des comptes. Lors de l’élaboration de son rapport et de sa déclaration d’assurance, la Cour a pris en considération les travaux d’audit réalisés par l’auditeur externe indépendant concernant les comptes de l’Institut, conformément aux dispositions de l’article 208, paragraphe 4, du règlement financier de l’Union européenne (8).

8.

La Cour estime que les informations probantes obtenues sont suffisantes et appropriées pour étayer sa déclaration d’assurance.

Opinion sur la fiabilité des comptes

9.

La Cour estime que les comptes annuels de l’Institut présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de celui-ci au 31 décembre 2015, ainsi que les résultats de ses opérations et les flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux dispositions de son règlement financier et aux règles comptables adoptées par le comptable de la Commission.

Justification de l’opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

Taux forfaitaire irrégulier pour le calcul des coûts indirects éligibles en rapport avec les subventions

10.

Pour la période allant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2020, la contribution de l’Union au budget de l’Institut relève de l’enveloppe financière affectée au programme Horizon 2020, ce qui signifie que l’Institut doit appliquer les règles de ce dernier. Horizon 2020 est le programme ayant succédé au septième programme-cadre pour des actions de recherche, de développement technologique et de démonstration (7e PC), adopté en vertu de la décision n o  1982/2006/CE du Parlement européen et du Conseil (9) et couvrant la période 2007-2013. L’EIT n’y a pas participé.

11.

L’Institut a mis son règlement financier en conformité avec les règles d’Horizon 2020, avec effet au 1er janvier 2014 et, depuis cette date, seul un taux forfaitaire uniforme de 25 % est applicable pour le calcul des coûts indirects éligibles liés aux subventions (10). À la suite de l’évaluation des plans d’entreprise pour 2014, l’Institut avait informé les CCI par lettre officielle en octobre 2013 qu’il allait probablement adapter le taux forfaitaire. Les conventions de subvention de 2014, conclues avec les CCI en février 2014, prévoient toujours un taux forfaitaire de 40 % pour les organismes publics à but non lucratif, les instituts de recherche relevant d’établissements d’enseignement supérieur et les petites et moyennes entreprises, ce qui est contraire à la disposition susmentionnée.

12.

Le taux forfaitaire de 40 % était prévu à l’article 75, paragraphe 8, des règles financières de l’EIT (qui ont précédé le règlement financier de l’EIT), lesquelles ont été abrogées avec effet au 1er janvier 2014. Si le règlement financier de l’EIT prévoit une période transitoire pour l’application des dispositions de deux articles desdites règles, il n’en va pas de même pour l’article 75, paragraphe 8, autorisant le recours au taux forfaitaire de 40 %. Les règles d’Horizon 2020 ne prévoient pas non plus une telle période transitoire. L’article 57 des règles d’Horizon 2020, qui concerne la transition du 7e PC à Horizon 2020, dispose au paragraphe 2 que «le présent règlement [règles d’Horizon 2020] n’affecte pas la poursuite ou la modification […] des actions concernées […] jusqu’à l’octroi d’une aide financière par la Commission ou par des organismes de financement au titre de la décision n o  1982/2006/CE [7e PC] ou de tout autre acte législatif régissant ladite aide au 31 décembre 2013, qui continuent de s’appliquer aux actions concernées jusqu’à leur achèvement». Cependant, l’EIT ne participait pas au 7e PC et n’a donc pas accordé d’aide à ce titre. En conséquence, les règles financières de l’EIT ne relèvent pas de la législation relative à cette aide [7e PC]. Les dispositions transitoires visées à l’article 57, paragraphe 2, des règles d’Horizon 2020 ne sont dès lors pas applicables aux conventions de subvention 2014 et paiements y afférents.

13.

En l’absence de base juridique valable, le taux forfaitaire de 40 % pour le remboursement des coûts indirects éligibles est irrégulier. Le montant total des paiements indus liés à l’application de ce taux forfaitaire s’élève à 5,5 millions d’euros, ce qui équivaut à 3 % du total des opérations de subvention de 2015 (11).

Conclusions de la vérification ex post des opérations de subvention de 2014

14.

Après correction du trop-perçu visé au point 13, les erreurs relevées lors de la vérification ex post d’un échantillon d’opérations de subvention de 2015 conduisent à un taux d’erreur résiduel de 2 % pour les opérations de subvention de 2014 (1,46 % sans cette correction).

Taux d’erreur combiné

15.

Le taux d’erreur combiné résultant des problèmes décrits aux points 10 à 14 s’élève à 5 % des opérations de subvention de 2015, ou à 4,9 % du montant total des dépenses de 2015.

Opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

16.

La Cour estime que, abstraction faite de l’incidence potentielle des problèmes décrits aux points 10 à 15 qui étayent l’opinion avec réserve, les opérations sous-jacentes aux comptes annuels pour l’exercice clos le 31 décembre 2015 sont légales et régulières dans tous leurs aspects significatifs.

17.

Les commentaires ci-après ne remettent pas en cause les opinions de la Cour.

COMMENTAIRES SUR LA LÉGALITÉ ET LA RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

18.

En 2015, l’Institut a informé les CCI que sa contribution financière pendant les cinq premières années (2010-2014) n’avait pas dépassé le plafond de 25 % de leurs dépenses générales respectives. Toutefois, les activités complémentaires des CCI n’étant pas assez clairement définies, il n’a pas été possible de déterminer avec certitude si les coûts associés à ces activités devaient ou non être intégrés dans la contribution maximale de l’EIT. Dans son rapport spécial no 4/2016, la Cour a conclu que la condition de financement correspondante (qui reste d’application pendant la nouvelle période, c’est-à-dire de 2014 à 2020) n’apporte aucune ou pratiquement aucune valeur ajoutée et que sa suppression permettrait d’alléger fortement la charge que l’établissement de rapports opérationnels et financiers fait peser sur les partenaires des CCI (12).

COMMENTAIRES SUR LES CONTRÔLES INTERNES

19.

Le certificat relatif aux états financiers, que sont tenus de présenter les partenaires des CCI qui demandent le remboursement de montants supérieurs à 325 000 euros, devrait faciliter la vérification ex ante des déclarations de coûts, réalisée par l’Institut (13). Cependant, la qualité de ces certificats variant de manière significative, l’assurance qu’il est possible d’en tirer est limitée, et l’Institut est contraint de procéder à des contrôles supplémentaires.

COMMENTAIRES SUR LA GESTION BUDGÉTAIRE

20.

Le règlement fondateur de l’Institut dispose que «l’EIT mobilise des fonds auprès de sources publiques et privées et met en œuvre ses ressources conformément au présent règlement. En particulier, il cherche à financer une proportion importante et croissante de son budget en faisant appel à des sources privées et à l’aide des recettes générées par ses propres activités» (14). En dépit de cette disposition qui fait clairement référence au budget de l’EIT, la contribution provenant de l’enveloppe financière d’Horizon 2020 représentait 99 % du budget 2015 de l’Institut.

21.

Bien que l’Institut soit autorisé à reporter les crédits inutilisés (que ceux-ci n’aient pas été engagés ou qu’ils aient été dégagés avant la fin de l’exercice) dans les budgets des trois exercices suivants (15), il n’avait pas adapté en temps utile ses procédures pour pouvoir budgétiser, au cours de la période 2015-2017, un montant de 26,6 millions d’euros resté inemployé au titre des conventions de subvention de 2014. Ces crédits découlent de l’utilisation des fonds par les CCI, qui a été moins importante que prévu.

22.

Le montant des reports de crédits engagés a été élevé pour le titre II, atteignant 0,4 million d’euros, soit 44 % (contre 0,5 million d’euros, soit 36 %, en 2014). Pour l’essentiel, ces reports trouvent leur origine dans des contrats portant sur des services informatiques s’étendant au-delà de la fin de l’exercice ou sur des réunions pour lesquelles les factures n’avaient pas encore été reçues.

AUTRES COMMENTAIRES

23.

Le délai initialement accordé par la Commission à l’Institut pour acquérir son autonomie financière prenait fin en 2010. Toutefois, l’Institut n’a obtenu qu’une autonomie financière partielle, en juin 2011, la direction générale de l’éducation et de la culture (dont il relève) devant continuer de donner son approbation ex ante pour les opérations de subvention et les marchés publics d’un montant supérieur à 60 000 euros.

24.

La signature des conventions de subvention de 2014 avec les trois CCI a eu lieu alors que les actions subventionnées avaient déjà commencé le 1er janvier 2014. Les conventions initiales ont été signées en février 2014, et des avenants portant sur 38 millions d’euros de fonds supplémentaires n’ont été signés qu’à la fin de mars 2014.

25.

L’Institut finance le programme de master d’EIT Digital, auquel participent 16 universités européennes. Le modèle de remboursement des coûts supportés par les universités combine un forfait de 8 000 euros maximum par étudiant (en vertu des dispositions relatives au programme Erasmus Mundus) et des coûts réels, y compris des coûts indirects forfaitaires. Sur cette base, un montant total moyen de 15 000 euros par étudiant a été versé aux universités en 2015 (y compris le forfait). Cependant, le modèle n’a jamais été formellement défini et ne permet pas de distinguer les activités couvertes par le forfait de celles auxquelles s’appliquent les coûts réels. L’Institut devrait passer à un modèle clairement et formellement défini reposant sur une méthode unique pour la déclaration des coûts, tel un montant forfaitaire unique étayé par des justificatifs.

26.

Sur la base de la décision du conseil des autorités de surveillance des CCI, l’une des entités juridiques des CCI a versé des primes brutes à 55 de ses agents, pour un montant total de 646 000 euros (les primes individuelles pouvant atteindre 100 000 euros) intégralement remboursé par l’Institut. L’utilisation exclusive de fonds publics pour payer ce type de prime est une pratique inhabituelle et celles-ci devraient être prises en compte dans le plafond fixé pour le financement des salaires individuels par l’EIT, qui sera d’application à compter de la convention de subvention de 2016. Une autre infraction à ce principe de bonne gestion financière a été commise lorsqu’un partenaire a conclu un contrat de services de relations publiques à des taux allant de 800 euros à 3 250 euros par jour et par personne, eux aussi intégralement remboursés par l’Institut.

27.

L’Institut s’est servi d’un contrat-cadre de la Commission pour organiser des conférences consacrées à l’innovation en 2015 et en 2016. En l’occurrence, des services ont été sous-traités à un tarif non établi dans le contrat-cadre en cause. Les prix convenus pour ces services vont de 800 euros par jour pour un consultant junior à 2 250 euros par jour pour un consultant senior (près de quatre fois le tarif fixé pour un cadre supérieur dans le contrat-cadre de la Commission). Le coût des services obtenus à ces prix dépasse 100 000 euros par conférence.

SUIVI DES COMMENTAIRES DES ANNÉES PRÉCÉDENTES

28.

L’annexe donne une vue d’ensemble des mesures correctrices prises en réponse aux commentaires formulés les années précédentes par la Cour.

Le présent rapport a été adopté par la chambre IV, présidée par M. Baudilio TOMÉ MUGURUZA, membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 13 septembre 2016.

Par la Cour des comptes

Vítor Manuel da SILVA CALDEIRA

Président


(1)  JO L 97 du 9.4.2008, p. 1.

(2)  De plus amples informations concernant les compétences et les activités de l’Institut sont disponibles sur son site internet à l’adresse www.eit.europa.eu

(1)  Les chiffres indiqués se fondent sur les crédits de paiement.

(2)  Les effectifs comprennent les fonctionnaires, les agents temporaires et contractuels, ainsi que les experts nationaux détachés.

Source: Informations communiquées par l’Institut.

(3)  Les états financiers comprennent le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie, l’état de variation de l’actif net, ainsi qu’une synthèse des principales méthodes comptables et d’autres notes explicatives.

(4)  Les états sur l’exécution du budget comprennent le compte de résultat de l’exécution budgétaire et son annexe.

(5)  Articles 39 et 50 du règlement délégué (UE) n o  1271/2013 de la Commission (JO L 328 du 7.12.2013, p. 42).

(6)  Les règles comptables adoptées par le comptable de la Commission sont fondées sur les normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), publiées par la Fédération internationale des experts-comptables, ou, le cas échéant, sur les normes comptables internationales (IAS)/normes internationales d’information financière (IFRS) publiées par l’International Accounting Standards Board (IASB).

(7)  Article 107 du règlement délégué (UE) n o  1271/2013.

(8)  Règlement (UE, Euratom) n o  966/2012 du Parlement européen et du Conseil (JO L 298 du 26.10.2012, p. 1).

(9)  JO L 412 du 30.12.2006, p. 1.

(10)  Article 90, paragraphe 1, du règlement financier de l’EIT.

(11)  Les opérations de subvention de 2015 incluent les paiements finals et les apurements de préfinancements effectués en 2015 pour 183,3 millions d’euros de subventions.

(12)  Rapport spécial no 4/2016 «L’Institut européen d’innovation et de technologie doit revoir ses mécanismes opérationnels et corriger certains défauts de conception pour produire l’impact escompté».

(13)  Article 34 du règlement (UE) no 1290/2013 du Parlement européen et du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 81).

(14)  Article 5, paragraphe 1, point d), du règlement (CE) no 294/2008.

(15)  Article 14, paragraphe 1, du règlement financier de l’EIT.


ANNEXE

Suivi des commentaires des années précédentes

Année

Commentaires de la Cour

Mise en œuvre des mesures correctrices

(Terminée/En cours/En attente/Sans objet)

2012

En plus des problèmes décrits aux points 9 à 13, les budgets affectés aux conventions de subvention conclues en 2010 et 2011, qui ont donné lieu à des paiements en 2012, n’étaient pas suffisamment spécifiques. Aucun lien ne pouvait être établi entre les crédits approuvés et les activités à mettre en œuvre. Les conventions de subvention ne prévoyaient pas de règles concernant l’acquisition de biens et de services par les CCI et leurs partenaires.

Terminée

Les conventions de subvention ne prévoyaient pas de seuils différents par catégorie de coût spécifique (dépenses de personnel, sous-traitance, services juridiques, etc.).

En attente (1)

2012

Dans le cadre de ses vérifications ex ante, l’Institut a également effectué des vérifications techniques pour tous les projets financés. Toutefois, en l’absence d’objectifs quantifiables, les activités et les résultats des projets n’ont pu être évalués efficacement. Les activités à mettre en œuvre n’étaient pas décrites en détail dans les plans d’activité, et les étapes, les éléments à livrer par activité et les critères de qualité n’y étaient pas clairement définis.

Terminée

2012

Sur les 22 millions d’euros de crédits engagés reportés de 2011, un montant d’environ 10 millions d’euros (45 %) a été annulé en 2012. Ce taux élevé d’annulation est principalement dû au fait que les bénéficiaires ont déclaré des coûts inférieurs aux estimations dans le cadre des conventions de subvention de 2011 (à concurrence de 9,2  millions d’euros, soit 92 % du montant des reports annulés).

Sans objet

2013

Les accords-cadres de partenariat conclus avec les trois CCI stipulent que la contribution financière de l’Institut peut couvrir jusqu’à 25 % du montant total des dépenses effectuées par les CCI pendant les quatre premières années, du 1er janvier 2010 à décembre 2013. D’après les chiffres communiqués par les CCI, ce plafond a été respecté pour les trois communautés. Toutefois, dans la mesure où ces chiffres ne seront pas audités avant 2015, il n’existe pas d’éléments probants appropriés pour attester que le financement de l’EIT n’a pas dépassé le plafond de 25 %.

Terminée

2014

L’EIT a graduellement amélioré les vérifications financières auxquelles il soumet les déclarations de coûts des CCI. Cependant, il a moins progressé en ce qui concerne la vérification opérationnelle des éléments à livrer. Ceux-ci ne sont toujours pas définis de manière satisfaisante dans les plans annuels d’activité des CCI et aucun lien clair ne peut être établi entre les éléments à livrer en vertu des conventions et les coûts éligibles par partenaire et par catégorie de coûts. En outre, la Cour a relevé des cas où le montant de la subvention de l’EIT a été acquitté dans son intégralité alors même que certains objectifs définis dans le plan d’activité n’ont pas été atteints.

Terminée

2014

L’Institut a surestimé ses besoins budgétaires pour 2014 de 13,1  millions d’euros, soit 5,6  % (contre 3,4  millions d’euros, soit 2,5  %, pour 2013) et seuls 220 millions d’euros, sur les 233,1  millions d’euros disponibles, ont été engagés. Le faible taux d’exécution s’explique principalement par le fait que des crédits destinés à des subventions (11,4  millions d’euros) devant financer les activités des CCI sont restés inutilisés. Les plans d’activité des CCI, sur la base desquels ont été signées les conventions de subvention, ne nécessitaient pas d’employer la totalité des crédits mis à la disposition de l’Institut pour 2014. Les crédits non utilisés seront réinscrits au budget de l’Institut pour les années 2015 à 2017, conformément aux dispositions du règlement financier de l’Institut.

En cours (2)

2014

Bien que les CCI doivent élaborer des stratégies de viabilité financière, elles restent à ce jour, dans leur cinquième année d’existence, entièrement dépendantes du financement apporté par l’Institut ainsi que par leurs partenaires.

En cours (3)

2014

Depuis sa création en 2009, l’Institut pâtit d’une forte rotation du personnel et d’une instabilité au niveau directorial. En juin 2014, le comité directeur a décidé de détacher le directeur de l’EIT à l’Institut universitaire européen, à Florence, durant les 11 derniers mois de son mandat, pour une mission de recherche de longue durée. Le directeur par intérim a pris ses fonctions en août 2014, juste après son recrutement et sa nomination au poste de directeur de l’exploitation. Il est la quatrième personne à occuper, en six ans, l’emploi de directeur. L’avis de vacance pour le recrutement d’un nouveau directeur a été publié en juillet 2015.

En cours (4)

2014

Deux des trois emplois de chef d’unité sont vacants depuis 2013. L’un d’entre eux est pourvu à titre intérimaire depuis 2013. Ceci est contraire aux dispositions du statut, qui prévoit une durée maximale d’un an. L’autre est actuellement occupé par le directeur de l’exploitation, qui est également directeur par intérim et remplit donc trois fonctions à la fois.

En cours (5)

2014

Bien que la situation se soit améliorée par rapport à celle de 2013, 20 % des emplois inscrits au tableau des effectifs de l’EIT étaient encore vacants fin 2014 (contre un tiers des emplois fin 2013).

En cours (6)

2014

Paragraphe d’observations

Sans remettre en cause l’opinion sans réserve formulée au point 9, la Cour attire l’attention sur le fait que la contribution financière de l’Institut ne doit pas dépasser 25 % du montant total des dépenses effectuées par les CCI pendant les cinq premières années, du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2014. D’après les chiffres communiqués par les CCI, ce plafond a été respecté. L’Institut avait pu obtenir, au 31 mars 2015, les certificats d’audit concernant les coûts des activités complémentaires des CCI pour la période 2010-2014. En 2015, il a en outre procédé à une revue du portefeuille d’activités complémentaires des CCI afin de garantir que seules soient acceptées celles qui satisfont à l’ensemble des exigences juridiques et opérationnelles applicables, notamment l’existence d’un lien avec des activités à valeur ajoutée des CCI financées par l’EIT.

Terminée


(1)  L’EIT a fixé des plafonds pour la contribution maximale de l’EIT à la gestion globale et aux frais généraux des CCI, ainsi que pour les frais de personnel d’encadrement des différentes CCI à compter de 2016. Toutefois, elle n’a prévu aucune mesure correctrice supplémentaire pour remédier à ce problème, comme elle l’indique dans sa réponse au rapport annuel spécifique de la Cour relatif à l’exercice 2012.

(2)  Les besoins budgétaires pour 2015 ont été surestimés de 25 millions d’euros, soit 9,4 %. Seuls 241,6 millions d’euros de crédits disponibles ont été engagés. La raison pour laquelle le taux d’exécution est faible n’a pas changé. Les crédits inutilisés peuvent être réinscrits aux budgets de la période 2016-2018.

(3)  Les recettes déclarées par les partenaires des CCI dans le cadre de la convention de subvention de 2014 s’élevaient à 0,3 million d’euros.

(4)  En 2015, le taux de rotation du personnel s’est élevé à 17 % (pour les emplois pourvus au début de 2015). La procédure visant au recrutement d’un nouveau directeur se poursuit toujours.

(5)  L’un des emplois de chef d’unité vacants a été pourvu. L’autre emploi est toujours vacant; il est occupé par intérim depuis 2013.

(6)  À la fin de 2015, 16 % des emplois inscrits au tableau des effectifs de l’Institut étaient vacants.


RÉPONSE DE L’INSTITUT

10-13.

L’EIT conteste la conclusion de la Cour des comptes, car aucun «trop-perçu» ou paiement irrégulier n’a été versé ou effectué pour le remboursement des coûts indirects des communautés de la connaissance et de l’innovation (CCI) en vertu des conventions de subvention de 2014.

L’EIT fait partie du programme-cadre Horizon 2020 et doit respecter les règles de participation au programme et de diffusion de ses résultats depuis le 1er janvier 2014. L’article 57, paragraphe 2, des règles de participation au programme Horizon 2020 et de diffusion de ses résultats définit explicitement la mesure transitoire suivante: «[…] le présent règlement n’affecte pas la poursuite ou la modification, y compris la suppression totale ou partielle, des actions concernées jusqu’à leur achèvement, ou jusqu’à l’octroi d’une aide financière par la Commission ou par des organismes de financement au titre de la décision no 1982/2006/CE ou de tout autre acte législatif régissant ladite aide au 31 décembre 2013, qui continuent de s’appliquer aux actions concernées jusqu’à leur achèvement.» Dans l’application de cette disposition spécifique, l’EIT a le statut d’un «organisme de financement» et le règlement de l’EIT a le statut de «tout autre acte législatif». La législation applicable à l’aide financière de l’EIT au 31 décembre 2013, à savoir le règlement financier de l’EIT, autorise explicitement les établissements d’enseignement supérieur, les organismes de recherche, les organismes publics à but non lucratif et les petites et moyennes entreprises (PME) à utiliser un taux forfaitaire de 40 % pour déclarer leurs coûts indirects. En conséquence, l’utilisation d’un taux forfaitaire de 40 % par ces organismes était légale et régulière en vertu des conventions de subvention de 2014. Pour cette raison, l’EIT n’accepte pas la conclusion de la Cour des comptes, car aucun trop-perçu n’a été versé. Bien que l’EIT ait effectivement communiqué aux CCI, en octobre 2013, les changements qu’il était envisagé d’apporter aux règles de déclaration des coûts indirects en vertu du programme Horizon 2020, cette communication a eu lieu avant l’adoption des règles de participation au programme et de diffusion de ses résultats, y compris des mesures transitoires visées à l’article 57, par le Parlement européen et le Conseil le 11 décembre 2013. Sur la base des mesures transitoires adoptées, l’EIT n’avait pas à interdire l’utilisation du taux forfaitaire de 40 % accordé aux établissements d’enseignement supérieur, aux organismes de recherche, aux organismes publics à but non lucratif et aux PME pour déclarer leurs coûts indirects.

Afin de fournir le contexte pertinent, il convient de rappeler comment les conventions de subvention de 2014 avaient été établies. Les conventions de subvention de 2014 de l’EIT et des communautés de la connaissance et de l’innovation reposaient sur les plans d’entreprise établis par ces communautés en 2013. Les plans d’entreprise 2014 ont été demandés par l’EIT, comme il le fait une fois par an, en envoyant aux CCI des conseils relatifs aux plans d’entreprise, et ce en avril 2013. Conformément aux conseils communiqués par l’EIT, les CCI ont préparé leurs plans d’entreprise 2014, en consultation avec leur partenariat, et les ont remis à l’EIT le 30 septembre 2013 au plus tard. À la suite de l’évaluation de ces plans d’entreprise 2014 par l’EIT, avec le soutien d’experts externes, le comité directeur a déterminé, le 5 décembre 2013, les financements à attribuer aux CCI pour 2014. En fonction de la décision prise par le comité directeur, les CCI ont modifié leurs plans d’entreprise en janvier 2014 afin de les aligner sur les fonds attribués. Les subventions ont été octroyées par le directeur de l’EIT et les conventions de subvention ont été signées en février 2014. Dans le respect du principe de la sécurité juridique, les règles de financement ne sauraient être modifiées après un appel de propositions.

Pour cette raison, et conformément aux accords transitoires stipulés dans les règles de participation au programme Horizon 2020 et de diffusion de ses résultats, l’entrée en vigueur du nouveau règlement concernant les règles de participation au programme et de diffusion de ses résultats n’aurait pas dû affecter la poursuite des actions concernées (c’est-à-dire les plans d’entreprise 2014 des CCI, qui avaient été établis et évalués par l’EIT en 2013) avant l’octroi de l’aide financière par l’EIT. Cet octroi aurait dû se faire en vertu de la législation applicable au 31 décembre 2013.

L’EIT ne faisait pas partie du septième programme-cadre pour des actions de recherche, de développement technologique et de démonstration (7e PC). Toutefois, l’EIT fait partie du programme Horizon 2020 et la plupart des partenaires des CCI sont des bénéficiaires à la fois du 7e PC et d’autres programmes Horizon 2020. Pour cette raison, il est cohérent d’appliquer le même taux forfaitaire de 40 % durant la transition depuis l’aide financière apportée par l’EIT avant le programme Horizon 2020 vers l’aide financière apportée dans le cadre du programme Horizon 2020, ce taux étant également appliqué pour la transition depuis le 7e PC vers le programme Horizon 2020.

En outre, il convient de rappeler que les appels de propositions effectués en vertu du 7e PC étaient du ressort de la DG de la recherche et de l’innovation jusqu’en décembre 2013, et que les conventions de subvention nées de ces appels ont pu être signées jusqu’en octobre 2014. Un grand nombre d’entre elles sont toujours en vigueur en 2016 et suivent les règles du cadre juridique du 7e PC, qui sont basées sur les dispositions transitoires des règles de participation au programme Horizon 2020 et de diffusion de ses résultats. L’EIT n’a pas accordé de traitement préférentiel aux bénéficiaires (partenaires des CCI) concernés par le taux forfaitaire de 40 % dans les conventions de subvention de 2014.

14.

Comme indiqué dans le rapport d’activité annuel consolidé de l’EIT pour 2015, le taux d’erreur résiduel des opérations de subvention effectuées dans le cadre des conventions de subvention de 2014, après vérification ex ante et ex post, se chiffre à 1,46 %.

15.

Pour les raisons indiquées aux réponses apportées aux paragraphes 10 à 14, le taux d’erreur des opérations de subvention de 2015, calculé par l’EIT, se chiffre à 1,46 %.

18.

L’EIT avait obtenu de la part d’auditeurs indépendants des certificats d’audit concernant les coûts des activités complémentaires des CCI avant le 31 mars 2015, afin d’assurer que la contribution financière de l’EIT ne dépasserait pas le plafond de 25 % entre 2010 et 2014. Sur la base des chiffres audités, les taux de financement de la période 2010-2014 sont les suivants: 16 % pour la CCI Climate, 19 % pour la CCI InnoEnergy et 21 % pour EIT Digital.

Ces taux étant largement inférieurs au plafond de 25 % fixé dans les accords-cadres de partenariat EIT/CCI, la conformité à la base juridique applicable a été assurée à l’EIT.

Néanmoins, la Commission et l’EIT ont accepté la recommandation du rapport spécial no 4/2016 de la Cour proposant d’amender la base juridique de l’EIT afin de supprimer la condition de financement de 25 %, et ce pour alléger la charge que l’établissement de rapports opérationnels et financiers fait peser sur les partenaires des CCI. L’EIT appliquera la base juridique actuellement applicable jusqu’à ce que cet amendement soit adopté.

19.

L’EIT applique la méthodologie des certificats d’audit définie par la direction générale de la recherche et de l’innovation pour le programme-cadre Horizon 2020, à compter des conventions de subvention de 2014. La méthodologie révisée inclut des instructions plus détaillées et des procédures convenues, ainsi que 63 faits constatés standard couvrant toutes les catégories de coûts.

Parallèlement, l’EIT a mis au point une stratégie exhaustive d’assurance des subventions qui repose sur une vérification ex ante et ex post, tenant compte du CREF, afin d’assurer la légalité et la régularité des opérations.

20.

L’EIT interprète la base juridique applicable différemment. Le considérant 16 du règlement fondateur de l’EIT explique l’article 5, point d), dudit règlement comme suit: «L’industrie ainsi que le secteur financier et le secteur des services sont donc appelés à contribuer sensiblement au budget de l’EIT et, en particulier, à celui des CCI. Les CCI devraient tendre à optimiser la part des contributions du secteur privé.»

Dans cette optique, l’EIT estime que l’EIT mobilisera des fonds principalement auprès de sources publiques et privées par l’intermédiaire de ses communautés de la connaissance et de l’innovation. En conséquence, l’EIT interprète l’article cité comme incluant le budget des CCI dans celui de l’EIT. Dans cette optique, l’EIT a pu mobiliser des fonds auprès d’autres sources publiques et privées par l’intermédiaire de ses communautés de la connaissance et de l’innovation. La part du financement obtenu de sources autres que l’EIT dans le budget des trois CCI du premier groupe concerne en grande partie les activités complémentaires déclarées par les CCI et se chiffre à 84 % pour la CCI Climate, à 81 % pour la CCI InnoEnergy et à 79 % pour EIT Digital pour la période 2010-2014.

21.

L’EIT n’a pris connaissance de la somme de 26,6 millions d’euros non dépensée par les CCI sur les conventions de subvention de 2014 que lorsque les CCI ont réclamé la somme effective de 187,2 millions d’euros en mars 2015. À ce moment, il n’était plus possible d’annuler les crédits inscrits pour l’exercice 2014, qui auraient alors (et uniquement à ce moment) pu être réinscrits au cours des trois années suivantes.

En conséquence directe des leçons tirées du cadre des conventions de subvention de 2014, l’EIT a fait réviser son budget et a demandé aux CCI de réviser leurs plans d’entreprise et leurs budgets 2015 en octobre 2015. Elles lui ont remis leurs plans d’entreprise et leurs budgets modifiés en novembre 2015. À la suite de la réduction des budgets des CCI, l’EIT a pu désengager les sommes non dépensées, qui ont été annulées puis réinscrites dans les revenus et dépenses estimés pour 2016. Cela montre que, en étroite collaboration avec les CCI, l’EIT a considérablement amélioré la gestion de son budget.

Dans ce contexte, les recommandations formulées par la Cour des comptes dans son rapport spécial no 4/2016 sont pertinentes. Les conventions de subvention EIT/CCI signées avant le début des activités et couvrant une période supérieure à l’année civile devraient permettre aux CCI de mieux absorber les fonds disponibles.

22.

Le montant total communiqué par la Cour comprend des reports prévus qu’il était nécessaire de faire en raison de la nature des activités, comme les services qui s’étendent au-delà de la fin de l’exercice et les réunions tenues en décembre 2015 dont les factures n’ont été reçues qu’en janvier 2016. Ces reports prévus ne sont pas synonymes de lacunes dans la gestion budgétaire de l’EIT mais font partie des outils de gestion standard.

23.

L’EIT a demandé à la Commission de relancer le processus qui aboutira à son entière autonomie financière. La Commission a défini la feuille de route et le calendrier de ce processus en mai 2016. Selon le calendrier indicatif, la Commission achèvera son rapport d’évaluation de l’autonomie financière en décembre 2016 ou en janvier 2017.

24.

En raison de la nature annuelle du budget de l’EIT, et puisque le budget de l’Union européenne n’est généralement pas adopté avant la mi-décembre, les conventions de subvention d’une année donnée ne peuvent pas être signées avant le 1er janvier de l’année concernée. L’EIT s’est engagé à réduire l’écart entre la date de début de l’action, telle qu’elle a été définie dans les plans d’entreprise des CCI, et la date de signature des conventions de subvention. Grâce à cette initiative, les conventions de subvention de 2014 ont été signées par les trois CCI en février 2014.

S’agissant des amendements aux conventions de subvention signés en mars 2014, il convient de souligner que des incertitudes significatives entourent le budget annuel 2014 de l’EIT en raison des négociations en cours concernant le cadre financier pluriannuel 2014-2020 et le programme Horizon 2020. En conséquence, le comité directeur de l’EIT a adopté une approche prudente et a décidé, en septembre 2013, de n’allouer que 180 millions d’euros, en tant que première tranche, pour les conventions de subvention de 2014. Après confirmation du budget annuel 2014, l’EIT a octroyé aux trois CCI des subventions supplémentaires pour un total de 38,5 millions d’euros, en tant que deuxième tranche, en mars 2014.

25.

Les activités d’enseignement couvertes par des sommes forfaitaires et celles auxquelles s’appliquent les coûts réels peuvent être différenciées dans le programme de master d’EIT Digital. Les frais d’inscription forfaitaires couvrent les coûts des universités relevant de la participation des étudiants à des cours techniques. En revanche, les activités déclarées en fonction des coûts réels concernent les acquis pédagogiques spécifiques à EIT Digital et offrent aux étudiants concernés une certaine valeur ajoutée par rapport aux programmes de master standard des universités participantes.

L’EIT reconnaît qu’il devrait adopter un modèle forfaitaire unique pour financer les programmes de master des CCI, afin de simplifier la déclaration des coûts, une fois que des données statistiques suffisantes, permettant de définir cette somme forfaitaire conformément à l’article 124, paragraphe 2, du règlement financier de l’Union européenne, seront disponibles.

26.

L’EIT estime que les primes, en tant que composante variable de la rémunération de base du personnel d’encadrement des CCI, sont conformes à toutes les règles et à tous les règlements en vigueur, et notamment à l’article 1er, paragraphe 1, point 3), du modèle de convention de subvention annoté du programme Horizon 2020, qui définit les critères d’admissibilité des composantes variables versées aux bénéficiaires. Plus précisément, les compléments variables ont été autorisés par les contrats de travail et déterminés en fonction de conditions objectives, qui ont été documentées par l’entité juridique de la CCI concernée et vérifiées par l’EIT. La somme nette versée aux employés dépend du taux des retenues à la source en vigueur, ainsi que de la situation fiscale personnelle de l’employé. Sur la base du taux d’imposition d’environ 40 % à 50 % de la somme brute communiqué par la Cour des comptes, la somme nette se chiffre à environ 6 000 ou 7 000 euros par personne en moyenne.

Bien que le fait de rembourser les primes, en tant que composantes de rémunération variables ou liées aux résultats, puisse sembler inhabituel, les objectifs visés par les CCI en tant qu’organismes axés sur des activités commerciales (comme la durabilité financière) sont également inhabituels et sont absents des autres programmes. L’utilisation d’éléments variables dans la rémunération de base peut fortement motiver les performances et assurer un bon rapport qualité/prix. D’ailleurs, au sein d’un modèle axé sur des activités commerciales, il est judicieux de rémunérer le personnel d’encadrement d’une CCI en fonction de ses résultats. En outre, il convient de noter que la contribution de l’EIT aux salaires versés au personnel d’encadrement des CCI, dont les primes, restera inférieure au plafond établi par l’EIT dans les conventions de subvention de 2016.

Pour finir, l’EIT estime que la recommandation no 3 formulée par la Cour des comptes dans son rapport spécial no 4/2016 est pertinente dans ce contexte. Selon la Cour des comptes, «l’EIT devrait chercher à acquérir davantage d’autonomie et tirer profit de la flexibilité apportée par la base juridique du programme Horizon 2020. Notamment, il devrait adopter des règles spécifiques adaptées aux besoins des partenaires des CCI». C’est exactement ce que l’EIT a fait en acceptant le système de rémunération liée aux résultats introduit par l’entité juridique de la CCI concernée.

S’agissant des services de relations publiques obtenus par le partenaire d’une autre CCI, une université publique reconnue, il convient de souligner que le sous-traitant qui fournit ces services de relations publiques a été sélectionné à la suite d’un appel d’offres mené dans le respect total des règles de passation de marché du partenaire de la CCI. En conséquence, l’EIT estime que la solution qui présentait le meilleur rapport qualité/prix a été choisie et que les principes de bonne gestion financière ont été respectés. La conclusion d’audit concernant la bonne gestion financière n’est pas claire car la Cour n’a pas communiqué de tarification de référence permettant de comparer le coût des services obtenus par le partenaire de la CCI.

27.

Le sous-traitant a été identifié et engagé par le contractant-cadre dans le respect des dispositions du contrat-cadre de la Commission. Il a fourni des services spécialisés, tels que la définition de la configuration conceptuelle d’INNOVEIT et la mise au point d’un programme attrayant et cohérent, et a joué un rôle de modérateur et de facilitateur pour cet événement de trois jours.

Selon les informations fournies par le contractant-cadre, celui-ci a déjà travaillé avec le sous-traitant en question lors de l’organisation de plusieurs événements pour les directions générales de la Commission au cours des quelques dernières années. Les taux standard facturés par le sous-traitant pour ces événements sont de 2 500 euros pour les consultants seniors et de 900 euros pour les consultants juniors. Le sous-traitant a même accordé une remise de 10 % pour l’INNOVEIT. Le contractant-cadre, qui coopère également avec d’autres modérateurs, a assuré à l’EIT que les taux facturés étaient concurrentiels par rapport aux prix du marché pour de tels services.

Ainsi, le prix de 2 250 euros facturé pour un consultant senior est considéré comme un prix de marché qui reflète non seulement les compétences approfondies nécessaires à l’accomplissement des tâches requises mais aussi le type de travail fourni, qui était principalement conceptuel (et ne concernait pas la logistique de la conférence). Pour finir, il convient de souligner que le protocole d’accord signé par la direction générale de l’éducation et de la culture et par l’EIT concernant l’obtention du présent contrat-cadre interdisait à l’EIT de prendre part à l’appel d’offres interinstitutionnel puis d’obtenir les biens ou services par d’autres moyens. Pour cette raison, l’EIT était tenu d’utiliser le contrat-cadre de la Commission pour organiser l’INNOVEIT.


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