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Document 52014TA1216(06)

Rapport sur les comptes annuels de l’entreprise commune européenne pour ITER et le développement de l’énergie de fusion relatifs à l’exercice 2013, accompagné des réponses de l’entreprise commune

JO C 452 du 16.12.2014, p. 44–57 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

16.12.2014   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 452/44


RAPPORT

sur les comptes annuels de l’entreprise commune européenne pour ITER et le développement de l’énergie de fusion relatifs à l’exercice 2013, accompagné des réponses de l’entreprise commune

(2014/C 452/06)

TABLE DES MATIÈRES

 

Points

Page

Introduction

1-3

45

Informations à l’appui de la déclaration d’assurance

4

45

Déclaration d’assurance

3-15

45

Opinion sur la fiabilité des comptes

10

46

Opinion sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

11

46

Paragraphes d’observations

12-14

46

Commentaires sur la gestion budgétaire et financière

16-17

47

Présentation des comptes

16

47

Exécution du budget

17

47

Commentaires sur les contrôles clés des systèmes de contrôle et de surveillance de l’entreprise commune

18-22

47

Marchés opérationnels et subventions

19-20

48

Contrôle global et suivi des contrats liés aux marchés opérationnels et des subventions

21-22

49

Autres observations

23-32

49

Paiement tardif des cotisations des membres

23

49

Cadre juridique

24

49

Droits de propriété intellectuelle et politique industrielle

25-27

49

Conflits d’intérêts

28

50

Rapport annuel d’activité

29-30

50

Suivi des observations antérieures

31-32

50

Accord de siège

31

50

Règles d’application du statut des fonctionnaires

32

50

INTRODUCTION

1.

L’entreprise commune européenne pour ITER (1) et le développement de l’énergie de fusion (F4E) a été instituée en mars 2007 (2) pour une période de 35 ans. Les principales installations de fusion doivent être mises en place à Cadarache, en France, tandis que le siège de l’entreprise commune est situé à Barcelone.

2.

L’entreprise commune a pour mission (3):

a)

d’apporter la contribution de l’Euratom à l’organisation internationale ITER pour l’énergie de fusion (4);

b)

d’apporter la contribution de l’Euratom aux «activités relevant de l’approche élargie» (activités complémentaires de recherche conjointe sur la fusion) avec le Japon en vue de la réalisation rapide de l’énergie de fusion;

c)

d’élaborer et de coordonner un programme d’activités en préparation de la construction d’un réacteur de fusion de démonstration et des installations associées, notamment le centre international d’irradiation des matériaux de fusion.

3.

Les membres de l’entreprise commune sont l’Euratom, représentée par la Commission européenne, les États membres de l’Euratom et d’autres pays qui ont conclu, dans le domaine de la fusion nucléaire contrôlée, un accord de coopération avec l’Euratom et qui ont exprimé le souhait de devenir membres (au 31 décembre 2013: la Suisse).

INFORMATIONS À L’APPUI DE LA DÉCLARATION D’ASSURANCE

4.

L’approche d’audit choisie par la Cour comprend des procédures d’audit analytiques, des tests sur les opérations au niveau de l’entreprise commune et une évaluation des contrôles clés des systèmes de contrôle et de surveillance. À cela s’ajoutent des éléments probants obtenus grâce aux travaux d’autres auditeurs (le cas échéant), ainsi qu’une analyse des prises de position de la direction.

DÉCLARATION D’ASSURANCE

5.

Conformément aux dispositions de l’article 287 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), la Cour a contrôlé:

a)

les comptes annuels de l’entreprise commune pour ITER et le développement de l’énergie de fusion, constitués des états financiers (5) et des états sur l’exécution du budget (6) pour l’exercice clos le 31 décembre 2013;

b)

la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes.

Responsabilité de la direction

6.

En vertu des dispositions des articles 39 et 50 du règlement délégué (UE) no 1271/2013 de la Commission (7), la direction est responsable de l’établissement et de la présentation fidèle des comptes annuels de l’entreprise commune, ainsi que de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes:

a)

s’agissant des comptes annuels de l’entreprise commune, la responsabilité de la direction comprend: la conception, la mise en œuvre et le maintien d’un système de contrôle interne pertinent pour l’établissement et la présentation fidèle d’états financiers exempts d’anomalies significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur; le choix et l’application de méthodes comptables appropriées, sur la base des règles comptables adoptées par le comptable de la Commission (8); l’établissement d’estimations comptables raisonnables au regard de la situation du moment. Le directeur approuve les comptes annuels de l’entreprise commune après que le comptable de celle-ci les a établis sur la base de toutes les informations disponibles, et qu’il a rédigé une note, accompagnant les comptes annuels, dans laquelle il déclare, entre autres, qu’il a obtenu une assurance raisonnable que ces comptes présentent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle de la situation financière de l’entreprise commune;

b)

s’agissant de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes, ainsi que de la conformité au principe de bonne gestion financière, la responsabilité de la direction consiste à assurer la conception, la mise en œuvre et le maintien d’un système de contrôle interne efficace et efficient, comprenant une surveillance adéquate et des mesures appropriées pour prévenir les irrégularités et les fraudes, et prévoyant, le cas échéant, des poursuites judiciaires en vue de recouvrer les montants indûment versés ou utilisés.

Responsabilité de l’auditeur

7.

La responsabilité de la Cour consiste à fournir au Parlement européen et au Conseil (9), sur la base de son audit, une déclaration d’assurance concernant la fiabilité des comptes annuels de l’entreprise commune, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes. La Cour conduit son audit conformément aux normes internationales d’audit et aux codes de déontologie de l’IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle, établies par l’Intosai. En vertu de ces normes, la Cour est tenue de programmer et d’effectuer ses travaux d’audit de manière à pouvoir déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes annuels sont exempts d’anomalies significatives et si les opérations sous-jacentes à ces comptes sont légales et régulières.

8.

L’audit comprend la mise en œuvre de procédures en vue d’obtenir des éléments probants relatifs aux montants et aux informations qui figurent dans les comptes, ainsi qu’à la légalité et à la régularité des opérations sous-jacentes. Le choix des procédures s’appuie sur le jugement de l’auditeur, qui se fonde sur une appréciation du risque que des anomalies significatives affectent les comptes et, s’agissant des opérations sous-jacentes, du risque de non-respect, dans une mesure significative, des obligations prévues par le cadre juridique de l’Union européenne, que cela soit dû à des fraudes ou à des erreurs. Lorsqu’il apprécie ces risques, l’auditeur examine les contrôles internes pertinents pour élaborer les comptes et assurer la fidélité de leur présentation, ainsi que les systèmes de contrôle et de surveillance visant à assurer la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes, et il conçoit des procédures d’audit adaptées aux circonstances. L’audit comporte également l’appréciation de l’adéquation des méthodes comptables appliquées et de la vraisemblance des estimations comptables, ainsi que l’évaluation de la présentation générale des comptes.

9.

La Cour estime que les informations probantes obtenues sont suffisantes et appropriées pour étayer les opinions ci-après.

Opinion sur la fiabilité des comptes

10.

La Cour estime que les comptes annuels de l’entreprise commune présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de celle-ci au 31 décembre 2013, ainsi que les résultats de ses opérations et les flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux dispositions de sa réglementation financière et aux règles comptables adoptées par le comptable de la Commission.

Opinion sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

11.

La Cour estime que les opérations sous-jacentes aux comptes annuels relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2013 sont légales et régulières dans tous leurs aspects significatifs.

Paragraphes d’observations

12.

Sans remettre en cause les opinions exprimées aux points 10 et 11, la Cour souhaite attirer l’attention sur les questions ci-après. Dans ses conclusions adoptées le 7 juillet 2010 (10), le Conseil avait approuvé un montant de 6,6 milliards d’euros (en valeur de 2008) pour la contribution de l’entreprise commune à la phase de construction du projet ITER. Ce montant, qui représente le double de celui des coûts initialement inscrits au budget pour cette phase du projet, ne tenait pas compte du montant de 663 millions d’euros proposé par la Commission en 2010 pour faire face à d’éventuels imprévus (11).

13.

Il existe un risque important que le montant de la contribution de l’entreprise commune à la phase de construction du projet ITER augmente, essentiellement en raison des modifications de la portée des éléments livrables du projet, ainsi que du calendrier actuel, qui est considéré comme irréaliste (12). En novembre 2013, l’entreprise commune a évalué le déficit («imprévu négatif») d’ici l’achèvement de la phase de construction du projet à 290 millions d’euros (13). Au moment de l’audit (avril 2014), l’entreprise commune estimait que la phase de construction du projet serait retardée d’au moins 30 mois.

14.

S’agissant de ces risques, l’entreprise commune n’a pas encore mis en place, au niveau des marchés, un système permettant de suivre régulièrement les variations de coûts et elle n’a pas actualisé l’estimation de sa contribution au projet ITER au delà de la phase de construction (14).

15.

Les commentaires ci-après ne remettent pas en cause les opinions de la Cour.

COMMENTAIRES SUR LA GESTION BUDGÉTAIRE ET FINANCIÈRE

Présentation des comptes

16.

Dans les notes annexes aux états financiers, le tableau et les informations figurant sous le poste 4.3.1.1 «Accords de passation de marchés avec l’organisation internationale ITER (OI ITER)» montrent les accords de passation de marchés qui ont été conclus (3e colonne) et les accords de passation de marchés pour lesquels des crédits ont été reçus à ce jour (4e colonne). Le tableau ne fait toutefois pas apparaître le degré d’avancement des travaux en cours et n’en fournit qu’une estimation approximative. Ces informations sont indispensables pour rendre compte de l’avancement des activités menées à ce jour par l’entreprise commune dans le cadre des accords de passation de marchés conclus avec l’organisation internationale ITER.

Exécution du budget

17.

Le budget définitif de 2013 disponible pour exécution comprenait 1  297 millions d’euros en crédits d’engagement et 432,4 millions d’euros en crédits de paiement. Les taux d’utilisation des crédits d’engagement et des crédits de paiement ont respectivement atteint 100 % et 89,8 %. Par rapport au budget initial de 2013, le taux d’utilisation des crédits de paiement n’est toutefois que de 57,8 % (15). S’agissant des crédits d’engagement, sur les 1  254 millions d’euros disponibles pour les activités opérationnelles, 61,7 % ont été utilisés sous la forme d’engagements individuels directs et 38,3 % sous la forme d’engagements globaux.

COMMENTAIRES SUR LES CONTRÔLES CLÉS DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE ET DE SURVEILLANCE DE L’ENTREPRISE COMMUNE

18.

La Cour des comptes a déjà fait observer par le passé que la mise en place des systèmes de contrôle interne de l’entreprise commune n’est pas complètement achevée. Bien que d’importants progrès aient été accomplis en 2013, d’autres actions restent nécessaires:

une procédure de gestion de l’estimation des coûts au niveau des systèmes est à présent en place, grâce à l’actualisation opérée en 2013 de l’estimation du coût de la contribution de l’UE à la phase de construction du projet. Cependant, la procédure de gestion de l’estimation des coûts au niveau des marchés nécessite des travaux de mise au point supplémentaires (16),

les résultats d’audit découlant de la mise en œuvre de la stratégie globale adoptée par l’entreprise commune pour le contrôle et le suivi des subventions et des marchés opérationnels (17) n’étaient pas disponibles au moment de l’audit,

à l’exception du plan d’action donnant suite à l’audit interne sur la gestion des contrats d’experts, les autres plans d’action adoptés par l’entreprise commune en réponse aux audits internes (18) n’avaient pas encore été intégralement mis en œuvre au moment de l’audit. Dans sa revue de la procédure de dialogue compétitif pour le marché public concernant le lot 03 (bâtiments Tokamak), le service d’audit interne (IAS) de la Commission européenne a conclu que des progrès avaient été accomplis sur la voie de l’application des principes fondamentaux des marchés publics, mais il a souligné que le marché relatif au lot audité comportait des incertitudes considérables quant aux coûts, essentiellement liées aux possibilités d’évolution du projet ITER s’agissant de la conception et de la planification. L’IAS a également fait observer qu’une bonne partie des données sous-jacentes de l’organisation ITER, devant être utilisées par l’entreprise commune pour établir le cahier des charges de la procédure de marché, n’était pas disponible en temps utile,

aucun nouveau risque n’a été mis au jour par le système de gestion des risques d’entreprise en 2013. S’agissant de la mise en œuvre des mesures adoptées en réponse aux principaux risques détectés précédemment (19), en novembre 2013, elle était terminée pour 12 d’entre elles, toujours en cours pour 19 autres et n’avait pas encore commencé pour les six dernières (20).

Marchés opérationnels et subventions

19.

Les procédures négociées ont constitué 44 % des 41 procédures de marchés opérationnels lancées en 2013 (contre 40 % en 2012). L’entreprise commune doit renforcer la mise en concurrence dans les procédures de marchés et réduire le recours aux procédures négociées. S’agissant des subventions, la moyenne était d’une seule proposition par appel.

20.

Cinq procédures de marchés opérationnels ont été auditées. Les insuffisances suivantes ont été constatées:

dans une procédure de marché, l’entreprise commune n’a pas assuré la publicité du marché en publiant des avis de préinformation pour renforcer la visibilité et la concurrence,

dans une procédure de marché, les coûts ont augmenté de 32 % par rapport à l’estimation initiale. Dans deux autres procédures de marchés, la nature des informations figurant dans les dossiers rendait complexe l’explication de la différence entre la valeur finale du marché et sa valeur estimée initiale (21),

dans une procédure de marché, l’entreprise commune ne disposait ni d’orientations ni de procédures spécifiques pour garantir que les éléments livrables par les tiers et servant de documents de départ pour les procédures d’appel d’offres étaient revus de façon uniforme et systématique par l’entreprise commune avant d’être formellement acceptés (22),

dans une procédure de marché, les modifications apportées aux contrats initiaux ont augmenté la valeur du marché de 15 % par rapport au montant initial. Les informations disponibles dans le dossier n’étaient pas suffisantes pour permettre de conclure que l’évaluation de l’importance relative des modifications avait été opérée dans le respect des procédures internes de l’entreprise commune (23),

l’entreprise commune n’a pas établi de procédure concernant la participation de son personnel aux procédures d’appel d’offres; dans deux procédures de marchés, des agents de l’entreprise commune avaient donc fourni des conseils techniques à la demande du comité d’évaluation lors de l’évaluation des offres sans avoir été formellement désignés membres du comité d’évaluation ou experts chargés de lui fournir des conseils techniques par l’autorité investie du pouvoir de nomination (24),

dans une procédure de mise en concurrence, l’ordonnateur a nommé une équipe pour conduire un dialogue avec les candidats sélectionnés après l’appel à manifestations d’intérêt. Cette équipe ne disposait toutefois d’aucun mandat formel définissant la stratégie de dialogue, les objectifs à atteindre et les paramètres techniques, financiers et contractuels de la négociation (25),

dans une autre procédure, la phase de dialogue s’est achevée quatre mois après la date prévue et les conditions contractuelles définitives ainsi que la version actualisée du cahier des charges n’ont été envoyées qu’en février 2013. Le délai d’envoi des offres finales était fixé à avril 2013 (au lieu d’octobre 2012, comme cela était initialement prévu). Le marché a été signé quatre mois après l’échéance fixée.

Contrôle global et suivi des contrats liés aux marchés opérationnels et des subventions

21.

L’entreprise commune dispose d’un système lui permettant d’effectuer des audits (26) au niveau des adjudicataires dans le but de contrôler le respect des dispositions en matière d’assurance de la qualité (27).

22.

Ni les résultats des audits ex post concernant les subventions, ni ceux des contrôles financiers et de conformité concernant l’exécution des marchés, réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie globale de contrôle et de suivi, n’étaient disponibles au moment de l’audit de la Cour (avril 2014).

AUTRES OBSERVATIONS

Paiement tardif des cotisations des membres

23.

Les cotisations annuelles 2013 de sept membres (28) (s’élevant au total à 2,2 millions d’euros) ont été versées avec un retard allant de trois à quarante-huit jours.

Cadre juridique

24.

Le nouveau règlement financier applicable au budget général de l’Union (29) a été adopté le 25 octobre 2012 et est entré en vigueur le 1er janvier 2013 (30). Cependant, le règlement financier-cadre des organismes visés à l’article 208 du nouveau règlement financier est entré en vigueur le 8 décembre 2013 (31). La réglementation financière de l’entreprise commune n’a pas encore été modifiée de manière à tenir compte de ces changements.

Droits de propriété intellectuelle et politique industrielle

25.

La décision relative à la mise en œuvre de la politique industrielle de l’entreprise commune et de sa politique en matière de droits de propriété intellectuelle et de diffusion des connaissances a été adoptée par son conseil de direction le 27 juin 2013. Toutefois, l’entreprise commune doit encore adopter et mettre en œuvre des mesures spécifiques visant à atténuer certains risques liés à la protection des droits de propriété intellectuelle et à la diffusion des résultats de la recherche.

26.

L’entreprise commune offre à ses contractants des droits exclusifs d’exploitation commerciale pour la propriété intellectuelle qu’ils génèrent hors du domaine de la fusion, et des droits non exclusifs pour celle qu’ils génèrent dans le domaine de la fusion. Cette situation pourrait l’exposer à un risque de non-respect de son obligation de conserver un droit d’accès à l’ensemble des droits de propriété intellectuelle (connaissances de base et connaissances nouvelles) compris dans les contributions en nature de l’UE et d’être en mesure, le cas échéant, de transférer ce droit d’accès à l’organisation ITER.

27.

L’entreprise commune devrait assurer un suivi de la clause des contrats qui impose aux contractants de s’abstenir de procéder à la moindre diffusion des résultats de la recherche avant qu’une décision ne soit prise sur leur protection éventuelle.

Conflits d’intérêts

28.

L’entreprise commune a adopté des règles spécifiques en matière de prévention des conflits d’intérêts pour les membres de son conseil de direction, de son comité exécutif et de son comité d’audit, ainsi que pour les experts. Cependant, elle doit encore adopter ce type de règles pour les membres du personnel et créer une base de données contenant les déclarations générales d’intérêts.

Rapport annuel d’activité

29.

Dans le rapport annuel d’activité 2013, le président du conseil de direction fait référence aux retards enregistrés par le projet et à la nécessité de réduire les coûts. Dans ce même rapport, le directeur exécutif fait état des risques associés à une insuffisance potentielle de fonds d’ici 2020, principalement liée à l’extension de la portée du projet concernant les bâtiments ITER, ainsi qu’au calendrier actuel, qui est en cours de révision (voir les observations formulées aux points 12 à 14).

30.

Dans sa déclaration d’assurance, le directeur exécutif fait référence aux progrès enregistrés en 2013 s’agissant de l’environnement général de contrôle de l’entreprise commune, tout en reconnaissant que certains éléments n’ont pas encore atteint leur pleine maturité (voir point 18).

Suivi des observations antérieures

Accord de siège

31.

En vertu de l’accord de siège conclu avec le Royaume d’Espagne le 28 juin 2007, des locaux permanents auraient dû être mis à la disposition de l’entreprise commune au plus tard en juin 2010. Au moment de l’audit (avril 2014), cela n’avait toujours pas été fait.

Règles d’application du statut des fonctionnaires

32.

L’entreprise commune n’a pas encore adopté toutes les règles d’application du statut (32).

Le présent rapport a été adopté par la Chambre IV, présidée par M. Milan Martin CVIKL, membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 21 octobre 2014.

Par la Cour des comptes

Vítor Manuel da SILVA CALDEIRA

Président


(1)  ITER: acronyme anglais signifiant réacteur thermonucléaire expérimental international (International Thermonuclear Experimental Reactor).

(2)  Décision 2007/198/Euratom du Conseil du 27 mars 2007 instituant une entreprise commune pour ITER et le développement de l’énergie de fusion et lui conférant des avantages (JO L 90 du 30.3.2007, p. 58).

(3)  L’annexe présente, de manière synthétique et à titre d’information, les compétences, activités et ressources de l’entreprise commune.

(4)  L’organisation internationale ITER pour l’énergie de fusion a été instituée en octobre 2007 pour une première période de 35 ans en vue de la mise en œuvre du projet ITER, qui vise à démontrer la faisabilité scientifique et technique de l’énergie de fusion. Les membres sont l’Euratom, la République populaire de Chine, la République d’Inde, le Japon, la République de Corée, la Fédération de Russie et les États-Unis d’Amérique.

(5)  Les états financiers comprennent le bilan, le compte de résultat économique, le tableau des flux de trésorerie, l’état de variation de l’actif net, ainsi qu’une synthèse des principales méthodes comptables et d’autres notes explicatives.

(6)  Ils comprennent les états sur l’exécution du budget proprement dits, ainsi qu’une synthèse des principes budgétaires et d’autres notes explicatives.

(7)  JO L 328 du 7.12.2013, p. 42.

(8)  Les règles comptables adoptées par le comptable de la Commission sont fondées sur les normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), publiées par la Fédération internationale des experts-comptables, ou, le cas échéant, sur les normes comptables internationales (IAS)/normes internationales d’information financière (IFRS) publiées par l’International Accounting Standards Board (IASB).

(9)  Article 107 du règlement (UE) n o  1271/2013.

(10)  Conclusions du Conseil sur l’état d’avancement d’ITER du 7 juillet 2010 (réf. 11902/10).

(11)  Communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil du 4 mai 2010«État d’avancement d’ITER et pistes pour l’avenir» [COM(2010) 226 final].

(12)  Conclusions du service d’audit interne de la Commission européenne relatives à la procédure de dialogue compétitif pour le marché public concernant le lot 03 (bâtiments Tokamak). Voir également les observations relatives aux risques importants qui pèsent sur la contribution de l’entreprise commune vu le niveau actuel des imprévus formulées par Ernst & Young dans l’étude de 2013 sur le «Potentiel de réorganisation au sein du projet ITER en vue d’améliorer le rapport coût-efficacité» réalisée à la demande du Parlement européen (http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2009_2014/documents/cont/dv/study_geier/study_geieren.pdf). Voir également la communication de la Commission au Conseil de l’Union européenne du 14 février 2013 (5852/13 RECH 21 ATO 19), dans laquelle celle-ci rappelle les préoccupations concernant l’avancement du projet, et en particulier la maîtrise des coûts et les retards sur le calendrier.

(13)  Ce qui représente un écart de 4,39 % par rapport au montant approuvé par le Conseil en 2010 (rapport sur l’état d’avancement de l’énergie de fusion soumis au Conseil «Compétitivité» de novembre 2013).

(14)  Les ressources totales indicatives jugées nécessaires pour les 35 ans de durée d’existence de l’entreprise commune ont été déterminées conformément aux dispositions de l’article 4, paragraphe 1, de la décision 2007/198/Euratom instituant celle-ci et fixées à 9  653 millions d’euros. Seule la contribution de l’entreprise commune à la phase de construction du projet, estimée initialement à 2,7 milliards d’euros, a fait l’objet d’une révision en 2008, qui a donné lieu à un doublement de l’estimation initiale.

(15)  Les crédits de paiement inscrits au budget initial adopté le 11 décembre 2012 s’élevaient à 677,2 millions d’euros. Ce montant a ensuite été ramené à 432,4 millions d’euros par les budgets rectificatifs des 27 juin et 10 décembre 2013, principalement en raison de retards dans la mise en œuvre des activités financées au titre du chapitre budgétaire concernant la construction d’ITER.

(16)  En l’absence de cette procédure, le portail local intégré de communication d’informations (DWH) ne permet pas encore de rapprocher efficacement le système comptable et le système de gestion des projets. Il ne fournit donc pas les informations nécessaires pour assurer un suivi régulier des variations de coûts (voir également la note 12 de bas de page du rapport de la Cour relatif à 2012, JO C 369 du 17.12.2013, p. 35).

(17)  Points 15 et 23 du rapport de la Cour relatif à 2012.

(18)  À savoir les plans d’action en réponse aux audits internes sur les circuits financiers, la gestion des subventions, les contrats d’expert, les activités opérationnelles préalables à la passation des marchés, les marchés concernant les bâtiments ITER, la sélection et le recrutement et la procédure de dialogue compétitif pour le marché public concernant le lot 03 (bâtiments Tokamak). Les rapports d’audit interne relatifs à la procédure budgétaire de l’entreprise commune (plan d’audit annuel 2012 de la structure d’audit interne) et au suivi de l’exécution des contrats dans le domaine des bâtiments ITER (plan d’audit annuel 2013 de la structure d’audit interne) n’étaient pas encore disponibles au moment de l’audit de la Cour.

(19)  Le système de gestion des risques d’entreprise a été présenté au conseil de direction en juillet 2012.

(20)  Certains des principaux risques considérés comme étant très élevés par l’entreprise commune ont eu une incidence particulière sur l’exécution du budget de l’exercice 2013, à savoir: le faible taux d’exécution budgétaire en ce qui concerne les crédits de paiement par rapport à la planification initiale; le manque de concurrence ou la très faible concurrence pour certaines procédures relatives aux marchés opérationnels et aux subventions; les incertitudes quant à la portée finale des accords de marchés au moment de l’établissement du cahier des charges pour les procédures de marchés ou au moment de l’exécution du contrat; la réception tardive des spécifications techniques transmises par l’organisation ITER au cours de la mise en œuvre des accords de marchés.

(21)  Cette constatation concerne en particulier le lot 04 Fourniture et installation du complexe Tokamak et des bâtiments qui l’entourent. Le coût prévisionnel initial s’élevait à 186,6 millions d’euros en valeur de 2008. Le marché signé portait sur un montant de 537,3 millions d’euros. La différence est due en partie à des demandes de modifications techniques importantes de la part de l’organisation ITER, à des éléments supplémentaires et des imprévus, à l’évolution de la portée des travaux et au transfert d’activités depuis d’autres lots.

(22)  Cette observation a aussi été formulée par le service d’audit interne de la Commission dans son rapport sur le lot 03 (procédure du dialogue compétitif relative aux bâtiments Tokamak).

(23)  Les informations disponibles ne comprenaient ni les décisions formelles de considérer (ou non) les modifications comme non significatives, ni les justifications de ces décisions.

(24)  Tous les agents concernés avaient toutefois signé des déclarations de confidentialité et d’absence de conflit d’intérêts.

(25)  Cette observation a aussi été formulée par le service d’audit interne de la Commission dans son rapport sur le lot 03 (procédure du dialogue compétitif relative aux bâtiments Tokamak)

(26)  Sur les 26 audits de la qualité effectués en 2013, 22 étaient clôturés en avril 2014. Les audits ont permis de mettre en évidence 35 cas de non-respect des procédures et 201 domaines à améliorer.

(27)  Les audits ont porté sur les dispositions en matière de qualité, les cas de non-conformité, le contrôle des achats et la gestion de la sous-traitance, la gestion de la documentation et des données, la gestion des changements et des variations, le plan de contrôle de la qualité des travaux de génie civil, le calendrier détaillé des projets, la gestion du risque inhérent aux marchés et le plan de contrôle de la qualité des ouvrages techniques.

(28)  À savoir les cotisations de membres autres que la Commission européenne et la France en tant qu’État membre hôte.

(29)  Règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (JO L 298 du 26.10.2012, p. 1).

(30)  Article 214 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012, y compris les exceptions qui y sont visées.

(31)  Règlement délégué (UE) no 1271/2013 de la Commission du 30 septembre 2013 portant règlement financier-cadre des organismes visés à l’article 208 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil (JO L 328 du 7.12.2013, p. 42).

(32)  Notamment en ce qui concerne le recrutement d’agents temporaires, le classement en grade et en échelon lors du recrutement, le travail à temps partiel, l’évaluation du directeur et les dispositions modifiées relatives au congé familial, au congé parental et aux droits à pension.


ANNEXE

Entreprise commune européenne pour ITER et le développement de l’énergie de fusion (Barcelone)

Compétences et activités

Domaines de compétence de l’Union selon le traité

(articles 45 et 49 du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique)

Chapitre 5, concernant les «entreprises communes», du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique, et notamment:

Article 45

«Les entreprises qui revêtent une importance primordiale pour le développement de l’industrie nucléaire dans la Communauté peuvent être constituées en entreprises communes au sens du présent traité, conformément aux dispositions des articles suivants (...)»,

Article 49

«La constitution d’une entreprise commune résulte de la décision du Conseil. Chaque entreprise commune a la personnalité juridique».

Compétences de l’entreprise commune

(Décision 2007/198/Euratom du Conseil)

Objectifs

Apporter la contribution de la Communauté européenne de l’énergie atomique (l’Euratom) à l’organisation internationale ITER pour l’énergie de fusion.

Apporter la contribution de l’Euratom aux activités relevant de l’approche élargie avec le Japon en vue de la réalisation rapide de l’énergie de fusion.

Élaborer et coordonner un programme d’activités en préparation de la construction d’un réacteur de fusion de démonstration et des installations associées, notamment le Centre international d’irradiation des matériaux de fusion (IFMIF).

Tâches

Superviser la préparation du site pour le projet ITER.

Fournir à l’organisation ITER des composants, des équipements, des matériels et d’autres ressources.

Gérer des arrangements relatifs à la passation de marchés avec l’organisation ITER, et en particulier les procédures associées d’assurance de la qualité.

Préparer et coordonner la participation de l’Euratom à l’exploitation scientifique et technique du projet ITER.

Coordonner les activités de recherche et de développement scientifique et technologique à l’appui de la contribution de l’Euratom à l’organisation ITER.

Apporter la contribution financière de l’Euratom à l’organisation ITER.

Faire le nécessaire pour mettre des ressources humaines à la disposition de l’organisation ITER.

Assurer l’interface avec l’organisation ITER et mener toute autre activité à l’appui de l’accord ITER.

Gouvernance

Conseil de direction, directeur et autres organes

Le conseil de direction est responsable de la supervision de l’entreprise commune dans la réalisation de ses objectifs et veille à une collaboration étroite entre l’entreprise commune et ses membres dans la mise en œuvre de ses activités. Outre le conseil de direction et le directeur, qui est l’agent exécutif principal de la gestion au quotidien de l’entreprise commune et son représentant légal, l’entreprise commune dispose de plusieurs autres organes:

le bureau, le groupe consultatif technique, le comité exécutif, le comité administratif et financier et le comité d’audit.

Audit interne: structure d’audit interne et service d’audit interne (IAS) de la Commission européenne depuis le 1er janvier 2012.

Audit externe: Cour des comptes européenne.

Autorité de décharge: Parlement européen, sur recommandation du Conseil.

Moyens à la disposition de l’entreprise commune en 2013

Budget

431,6 millions d’euros de recettes définitives (crédits de paiement), dont 69 % financés par la contribution de l’UE.

Effectifs au 31 décembre 2013

262 emplois de fonctionnaires et d’agents temporaires prévus au tableau des effectifs, dont 234 étaient pourvus;

142 emplois d’agents contractuels pourvus.

Activités et services assurés en 2013

Pour des informations détaillées sur les activités et services assurés en 2013, veuillez consulter le site web de l’entreprise commune à l’adresse http://www.fusionforenergy.europa.eu/

Source: informations transmises par l’entreprise commune européenne pour ITER et le développement de l’énergie de fusion.


LES RÉPONSES DE L’ENTREPRISE COMMUNE

16.

Les tableaux mentionnés reflètent les crédits obtenus par F4E sur la base de l’avancée du programme d’allocation des crédits (Credit Allocation Scheme — CAS) convenu avec OI ITER (organisation internationale) pour mener à terme un marché spécifique. Voilà ce que reconnaît officiellement l’organisation internationale ITER en ce qui concerne les progrès réalisés. Cependant, le profil de la valeur des étapes du CAS ne représente pas correctement l’avancée réelle des travaux (c’est-à-dire qu’elle atteint un sommet à la fin du marché, faussant ainsi le système de reconnaissance par les crédits). F4E a débuté la mise en œuvre des actions nécessaires en 2014 pour mettre en place une procédure d’élaboration de rapports relatifs à la valeur acquise qui permettra à F4E de fournir les informations exactes sur la progression des travaux. Il est à noter que F4E prépare chaque année un rapport annuel de suivi, qui, avec le rapport annuel d’activité, fournit des informations supplémentaires au sujet de la progression globale de la contribution européenne au projet ITER. De plus, F4E a inclus dans les comptes annuels 2013 une estimation préliminaire brute du pourcentage de travaux accomplis, basée sur le montant des dépenses liées aux accords de passation de marchés et engagées à ce jour, en les comparant à la valeur estimée de la contribution au projet «en nature».

17.

Pour ce qui est des taux d’exécution des crédits de paiement, le projet ITER a subi des retards sur l’échéancier. Cela a causé des retards dans la signature d’importants contrats, ce qui a empêché l’exécution du préfinancement prévu. Les principales causes étaient des retards dans la transmission de données par l’organisation internationale ITER et des négociations plus longues que prévu avec les entreprises afin de réduire les frais aux fins d’une meilleure maîtrise des coûts.

18.

D’importants progrès ont été réalisés en 2013 dans le système de contrôle interne et des mesures supplémentaires sont mises en place pour renforcer l’environnement de contrôle de F4E. Comme expliqué plus en détail ci-dessous, la mise en œuvre des mesures identifiées par l’auditeur est déjà bien avancée:

 

Estimation des coûts

F4E a achevé une mise à jour de sa base de référence des coûts au niveau 4 [Accord de passation de marchés (PA) — Niveau PA] de la structure de répartition des travaux (Work Breakdown Structure — WBS). Une mise à jour de l’estimation préliminaire des coûts à l’achèvement (ECA) a également été réalisée au niveau 4 du WBS (WBS-L4), en prenant en considération les dates de projets actuellement disponibles. Les données seront mises à jour, notamment une fois qu’un exercice d’échéancier réaliste sera achevé au niveau du projet. L’approche descendante dans le calcul des coûts adoptée par F4E permet désormais à l’organisation d’étendre l’exercice d’évaluation des coûts au niveau 6 du WBS (niveau contrat). L’exercice est long et exige du temps, compte tenu aussi de la nécessité de réviser en permanence les informations déjà recueillies en tenant compte de l’évolution du projet. Cela permettra ainsi à l’organisation d’avoir une base plus détaillée pour l’analyse des coûts, bien que les données déjà disponibles au niveau 4 du WBS permettent un bon niveau de contrôle et de maîtrise des coûts, lequel est communiqué chaque année au Conseil européen via le rapport annuel de suivi de F4E.

 

Résultats de l’audit

Veuillez vous référer à notre réponse du paragraphe 22.

 

Plans d’action

L’état d’avancement général de l’exécution s’est considérablement amélioré depuis le comité d’audit de novembre 2013, et est maintenant à 80 % (information partagée avec le comité d’audit de mai 2014).

Sans tenir compte des deux plus récents rapports d’audits publiés vers la fin de l’année 2013 (sélection et recrutement et examen de la procédure du dialogue compétitif pour la passation du marché du lot 03 — TB03), le taux d’exécution est de 89 %. Les plans d’action liés aux audits des circuits financiers, de la gestion des subventions et des contrats d’experts ont été pleinement mis en place.

 

Risque d’entreprise

F4E a présenté le risque d’entreprise mis à jour au comité d’audit en mai 2014. Il convient de noter qu’en raison du manque de ressources, le conseil de direction a convenu que F4E ne suivrait régulièrement et en détail que les risques classés comme très élevés. Les plans d’action proposés en réponse à de tels risques sont classés par ordre de priorité, étant entendu que certaines des mesures sont proposées dans un esprit d’amélioration continue et peuvent ne jamais être considérées comme étant réalisées.

19.

F4E approuve en partie ce commentaire, car la plupart des procédures négociées sur lesquelles l’auditeur a fait rapport sont inférieures au seuil de 50  000 euros figurant dans les règlements de l’entreprise commune. Par conséquent, elles ne doivent pas être considérées comme exceptionnelles. De surcroît, en raison de leur faible valeur moyenne, les procédures négociées correspondent à 44 % des procédures opérationnelles de passation des marchés sur l’année, mais elles représentent seulement moins de 15 % de l’engagement annuel de l’entreprise commune. À cet égard, le recours aux procédures négociées à faible valeur permet à l’entreprise commune de concentrer les ressources internes limitées sur des marchés à haute valeur/risque élevé, ce qui a un effet bénéfique d’atténuation des risques. En ce qui concerne le très faible nombre de propositions reçues pour les appels à subventions, ce fait est principalement dû à deux facteurs. D’une part, le caractère extrêmement spécialisé des subventions de F4E implique que la nature du travail n’a d’intérêt que pour un petit nombre de candidats en Europe. D’autre part, du fait de la création réussie, entreprise dans le cadre du programme européen sur la fusion, d’un espace européen de la recherche sur la fusion, en évitant au maximum les doubles emplois et grâce à une collaboration étroite des équipes actives dans un domaine spécifique, des consortiums paneuropéens sont à l’origine de la plupart des propositions formulées en réponse aux appels de F4E.

20.

En ce qui concerne les insuffisances identifiées, F4E tient à préciser que des mesures ont déjà été prises en vue de les corriger, comme indiqué ci-dessous.

 

Utilisation d’un avis de préinformation

Un document d’orientation a été approuvé par F4E en septembre 2012. Ce document stipule l’obligation de publier un avis de préinformation pour les contrats à valeur élevée (valeur du contrat estimée à plus de dix millions d’euros) et pour les contrats considérés comme cruciaux par l’ordonnateur. La procédure de passation des marchés visée par l’auditeur a été lancée avant l’approbation de cette procédure.

 

Estimation de la valeur des contrats

En ce qui concerne la procédure de passation des marchés qui a enregistré une augmentation de 32 % par rapport à l’estimation initiale des coûts, F4E a fourni aux auditeurs l’état de rapprochement détaillé de l’augmentation, qui est principalement due à deux facteurs. D’une part, le temps nécessaire dans le cadre du champ d’application initial a été réévalué, ce qui a eu pour effet d’accroître la durée. D’autre part, le champ d’application du contrat a été étendu.

En ce qui concerne les deux autres procédures de passation des marchés, tous les détails relatifs aux différences de coût ont été communiqués aux auditeurs. Dans le cas des autres procédures, et en particulier dans le cadre du lot 04 (TB04), F4E reconnaît que le rapprochement a été rendu complexe du fait des documents contenus dans le dossier relatif aux passations de marchés. Ceci est dû principalement à la nature, à la complexité et aux montants en jeu dans un tel contrat, à cause desquels le dossier contient d’énormes quantités de documents et non des informations manquantes ou incomplètes.

 

Éléments livrables de tiers utilisés dans les procédures d’appel d’offres

Afin de garantir l’acceptation adéquate des éléments livrables fournis par des tiers qui participent à la passation de marché et afin de garantir la cohérence et la conformité avec le cadre réglementaire, F4E préparera une liste de contrôle relative aux aspects formels et de qualité qui devront être respectés afin d’assurer l’utilisation appropriée des informations provenant de tiers.

 

Modifications apportées aux contrats

Le fait que l’ordonnateur de F4E ait approuvé la modification contractuelle sans lancer la nouvelle procédure de passation de marché en vertu de l’article 100, paragraphe 2, point f) ou g), des modalités d’exécution de F4E prouve que les modifications contractuelles ont été considérées comme non substantielles. Cependant, pour lever tout doute, F4E inclura dans le formulaire de demande de modification, qui accompagne la véritable demande de modification du contrat adressée à l’ordonnateur, i) une description de l’historique du contrat en portant une attention particulière aux modifications précédentes et ii) une évaluation spécifique de la substantialité de la proposition de modification du contrat initial en prenant les modifications précédentes en considération, le cas échéant.

 

Les membres du personnel participant à des procédures d’appel d’offres et le mandat de négociation

S’il est vrai que certains membres du personnel ont donné leur avis lors de l’évaluation des offres à la demande du comité d’évaluation sans avoir été nommés par l’autorité investie du pouvoir de nomination, soit en tant que membres du comité d’évaluation soit en tant qu’experts fournissant des conseils sur des aspects particuliers des offres, cela n’a pas d’incidence négative. Comme l’a mentionné la Cour, tous les membres du personnel concernés qui ont signé les déclarations de confidentialité et d’absence de conflit d’intérêts relèvent du statut et n’ont donné que des avis factuels à la demande du comité d’évaluation. Tous les membres du personnel impliqués ont été identifiés dans le dossier de passation des marchés.

F4E met actuellement au point i) une procédure et un modèle concernant l’implication d’experts internes et ii) la définition d’un mandat de négociation de l’ordonnateur au comité de négociation pour définir les limites qui peuvent être explorées.

 

Retards dans la conclusion de dialogues compétitifs

Comme l’a confirmé le service d’audit interne (IAS) lors de l’examen de la procédure du dialogue compétitif pour la passation des marchés du lot 03 — TB03, F4E est un pionnier au sein des institutions européennes dans l’utilisation de ce type de procédures de passation des marchés, qui sont mieux adaptées pour les marchés complexes comme le marché TB04. Le retard qui a été pris pour finaliser et publier le cahier des charges après la fin des négociations reflète la procédure de prise de décision interne requise compte tenu du champ d’application du contrat en termes de complexité et de prix; il faut également prendre en compte le fait que le congé de Noël a été inclus dans la période. En ce qui concerne les délais de passation des marchés, cela peut être une conséquence de ce qui est énoncé ci-dessus, mais il s’agit plus généralement d’une conséquence du retard accumulé dans le cadre des autres contrats relatifs aux bâtiments ITER.

21.

F4E ne fait aucun autre commentaire.

22.

Dans le cas des subventions, certains des résultats de l’audit final de 2013 ont en effet déjà été mis en œuvre. Même s’il s’agissait d’un audit unique, il portait sur 21 % du montant total des contributions versées par F4E au titre des subventions pour la période 2010-2013. Le rapport final du cabinet d’audit externe a été communiqué au bénéficiaire et les résultats ont été déjà mis en œuvre. Quant aux trois audits en cours en 2014, le cabinet d’audit externe a beaucoup de travail en retard et F4E n’a encore reçu aucun rapport (pas même le rapport préliminaire qui est contractuellement dû après achèvement des travaux sur le terrain).

Pour les contrats de passation de marchés, en 2013, l’IAC a évalué les aspects financiers, de conformité, de qualité et de performance de cinq contrats gérés par l’équipe de projet des bâtiments et de l’alimentation en électricité du site. La première version provisoire du rapport a été livrée au directeur le 28 mars 2014. Suite à la procédure contradictoire et compte tenu de la complexité technique et juridique élevée de certains des problèmes recensés par l’IAC, une version finale a été remise au directeur le 30 septembre 2014. Néanmoins, nous tenons à souligner que plusieurs insuffisances recensées par l’IAC sont déjà en cours de correction.

23.

F4E est heureux de constater les progrès réalisés en matière de délais de paiement des cotisations des membres, malgré les incidents signalés par la Cour. Cela se traduit par le fait que sur les cotisations de 2,2 millions d’euros faisant l’objet de retards, une somme de 1,7 millions d’euros, qui correspond à la cotisation de deux membres, a été reçue avec seulement un jour ouvrable de retard.

24.

F4E tient à souligner qu’aucun retard indu n’a eu lieu. Le nouveau règlement financier-cadre est entré en vigueur le 8 décembre 2013. F4E a évalué les changements apportés par le nouveau règlement financier-cadre et la nécessité de dérogations, qui sont essentielles pour l’organisation en raison de ses besoins opérationnels spécifiques. Sur la base de cette évaluation, F4E a élaboré et présenté au conseil de direction, lors de sa réunion de juin 2014, une proposition de modification/refonte du règlement financier de F4E et de ses modalités d’exécution contenant des dérogations clés, que le conseil de direction a approuvées. Le conseil de direction se réunit deux fois par an et il s’agissait de la première réunion postérieure à l’entrée en vigueur du règlement financier-cadre à laquelle F4E pouvait soumettre une proposition. Conformément à l’article 5 de la décision 2007/198/Euratom du Conseil, F4E dépend désormais de la Commission pour émettre un avis préalable sur le règlement financier de F4E, puisque la version finale des modalités ne pourra être soumise au conseil de direction lors de sa prochaine réunion en décembre 2014 qu’après évaluation de l’avis de la Commission.

25.

F4E a recherché le plus de compréhension et de soutien possible de la part de l’industrie pour la mise en place d’une telle politique. En conséquence, une procédure de consultation a été menée en 2013 pour obtenir l’avis et, si possible, l’accord de l’industrie sur un certain nombre de solutions pratiques. Il convient de souligner que lors de l’adoption des mesures pour la mise en œuvre fonctionnelle de la politique en matière de propriété intellectuelle (IP), les clauses contractuelles auxquelles recourir dans le cadre des activités contractuelles de F4E ont également été adoptées. Cela a été réalisé afin de permettre à F4E d’appliquer la politique sans avoir besoin de mesures d’application ou de réglementation supplémentaires. Quoi qu’il en soit, afin de faciliter la mise en adéquation progressive de la nouvelle politique avec les pratiques de F4E et afin de garantir son respect, des ajustements ont été réalisés dans le processus de prise de décision de F4E.

26.

F4E tient à souligner que le risque résiduel associé aux droits exclusifs d’exploitation accordés aux contractants de F4E en dehors du domaine de la fusion est effectivement atténué par le fait que F4E conserve le droit transmissible et non exclusif d’utiliser la propriété intellectuelle développée dans le domaine de la fusion, et il s’agit d’une règle ne souffrant aucune exception. Il n’existe pas de conflit entre l’exclusivité accordée pour les applications qui ne sont pas liées à la fusion et les droits partagés demandés pour les applications liées à la fusion; aucun risque supplémentaire ne résulte donc de cette différenciation. F4E accordera une attention particulière à la définition des limites de ce qui serait considéré comme une applications liée à la fusion (ce qui inclut au minimum tous les systèmes, sous-systèmes et composants couverts par le champ d’application de l’accord ITER), afin de garantir une clarté et une transparence maximales aux contractants.

En outre, F4E considère que cette approche des droits de propriété intellectuelle augmente la concurrence. En effet, les conditions contractuelles sont plus attrayantes pour les contractants, ce qui contribue à la fois à la maîtrise des coûts et à la diffusion de notre présence à travers toute l’Europe.

27.

F4E tient à souligner que les propriétaires d’actifs de propriété intellectuelle ont par définition un grand intérêt à veiller à ce qu’aucune activité de diffusion n’empêche la protection des actifs. C’est particulièrement le cas si le contractant détient des droits exclusifs d’exploitation dans ses principaux domaines d’activité en dehors du domaine de la fusion. La possibilité de mettre en œuvre un service de surveillance pour invoquer la violation des conditions contractuelles en cas de publication non autorisée d’un contractant n’apparaît pas proportionnée à la taille du risque résiduel et serait difficile à mettre en œuvre en pratique.

28.

Les règles relatives à la gestion des conflits d’intérêts concernant les membres du personnel ont été adoptées par le conseil de direction et sont entrées en vigueur le 1er juillet 2014. Des mesures d’application (par exemple sur des déclarations générales d’intérêts, des règles postemploi) sont sur le point d’être adoptées. La base de données consacrée aux déclarations générales d’intérêts est en cours d’élaboration.

29.

F4E ne fait aucun autre commentaire.

30.

F4E ne fait aucun autre commentaire.

31.

L’accord de siège signé entre «Fusion for Energy» et le Royaume d’Espagne en 2007 prévoit en effet que l’Espagne mettra des locaux permanents à disposition de F4E au plus tard trois ans après la signature de l’accord. L’accord prévoit aussi dans l’intervalle, et avant que les locaux définitifs ne soient disponibles, que l’Espagne mette à disposition des locaux temporaires.

L’Espagne n’ayant pas encore mis à disposition les locaux permanents prévus par l’accord de siège et ayant refusé de mettre à disposition un espace supplémentaire pour les locaux provisoires, la question a été portée à l’attention du conseil de direction en décembre 2013. Dans ses conclusions, le conseil de direction de F4E:

a reconnu la situation difficile à laquelle font face F4E et son personnel dans les locaux temporaires actuels, et l’importance pour le développement et le bon fonctionnement de F4E de disposer d’un bâtiment permanent exclusif,

a exhorté l’Espagne à respecter les obligations prévues par l’accord de siège, qui consistent à mettre des locaux permanents à disposition de F4E dès que possible et s’est résolu à demander au président du conseil de direction d’écrire aux autorités espagnoles afin d’exprimer les préoccupations du conseil,

a exhorté l’Espagne à mettre gratuitement à disposition de F4E des bureaux temporaires supplémentaires en fonction de l’effectif convenu de F4E, et ce jusqu’à ce que les locaux permanents soient disponibles.

Les conclusions du conseil de direction ont été transmises aux autorités espagnoles en leur demandant d’y accorder une attention urgente et d’informer le conseil de direction de F4E des mesures qu’elles comptaient prendre pour respecter leurs obligations. Les autorités espagnoles ont répondu en affirmant qu’elles mettaient déjà à disposition tout l’espace prévu par l’accord de siège et que, par conséquent, aucun espace supplémentaire ne pouvait être mis à disposition. En plus des locaux permanents, elles faisaient référence aux discussions tenues en 2010/2011 sur un éventuel bâtiment dans la région, qui par la suite n’avait pas été pris en considération par l’Espagne ni par F4E. Les autorités espagnoles ont terminé en expliquant qu’une procédure est actuellement en cours pour choisir un site pour le nouveau bâtiment et que F4E serait bientôt informé. Malgré les déclarations des autorités espagnoles sur d’éventuels progrès réalisés dans la prise d’une décision sur les locaux permanents, il convient de souligner que F4E n’a reçu aucune nouvelle depuis plus d’un an maintenant. Le rapport du groupe de travail, auquel l’Espagne fait référence, a été finalisé en septembre 2013 et aucune mesure n’a été prise depuis lors. La récente lettre de la secrétaire d’État espagnole ne fournit pas d’éléments permettant de penser qu’un réel progrès a été réalisé en la matière. Comme indiqué à plusieurs reprises aux autorités espagnoles et au conseil de direction, l’espace de travail actuellement mis à la disposition de l’entreprise commune ne suffit pas, ce qui entraîne désormais une augmentation des problèmes, empêchant ainsi F4E et son personnel de travailler dans des conditions raisonnables. Compte tenu de l’effort soutenu important pour pourvoir tous les postes disponibles et pour réduire le taux de vacance, la situation s’aggrave chaque mois. Dans un récent sondage auprès du personnel de F4E, les conditions de l’espace de travail ont été citées comme l’une des principales difficultés et préoccupations.

32.

Fusion for Energy a déjà adopté la plupart des règles d’application mentionnées par la Cour — le congé parental, le congé familial, les droits à pension, l’évaluation du directeur, le classement en grade, le temps partiel. Quant aux règles sur les agents temporaires, elles ont été soumises à l’approbation de la Commission début 2013, mais celle-ci n’a pas donné sa réponse, ce qui rend impossible la présentation pour approbation au conseil de direction, conformément à l’article 110 du statut. Tel était également le cas d’un certain nombre de projets de règles d’application supplémentaires soumis à la COM pour approbation en 2013. Pendant ce temps, la réforme du statut est entrée en vigueur le 1er janvier 2014, rendant nécessaires de nouveaux ajustements. Fusion for Energy a déjà pris les mesures nécessaires et a soumis à son conseil de direction plusieurs règles de la Commission qu’il convient d’appliquer par analogie. Parmi ces règles figurent les dispositions sur le temps partiel et sur le classement en grade, qu’il était nécessaire de mettre à jour suite à la réforme. En outre, des consultations avec le comité du personnel à propos d’autres règles sont en cours, conformément au nouvel article 110. Nous espérons donc réaliser des progrès supplémentaires au cours de l’année, à condition que la Commission réponde dans un délai raisonnable aux éventuelles demandes de dérogations formulées par Fusion for Energy. Enfin, en ce qui concerne certaines règles — en particulier le recours à des agents temporaires et l’engagement de ces derniers, le recours à des agents contractuels et l’engagement de ces derniers, l’évaluation et le reclassement, les congés sans solde pour les agents contractuels et temporaires —, il a été convenu avec la Commission d’utiliser des modèles de décisions types qui sont actuellement en cours d’élaboration par le groupe de travail permanent composé de représentants des agences et de la Commission.


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