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Document 52020IP0282

    Résolution du Parlement européen du 22 octobre 2020 sur l’avenir de l’éducation européenne dans le contexte de la COVID-19 (2020/2760(RSP))

    JO C 404 du 6.10.2021, p. 152–156 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    6.10.2021   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 404/152


    P9_TA(2020)0282

    L’avenir de l’éducation européenne dans le contexte de la COVID-19

    Résolution du Parlement européen du 22 octobre 2020 sur l’avenir de l’éducation européenne dans le contexte de la COVID-19 (2020/2760(RSP))

    (2021/C 404/08)

    Le Parlement européen,

    vu les articles 165 et 166 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE),

    vu l’article 5, paragraphe 3 du traité sur l’Union européenne (traité UE) et le protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité,

    vu l’article 14 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

    vu la proclamation interinstitutionnelle sur le socle européen des droits sociaux (1),

    vu la communication de la Commission du 30 septembre 2020 intitulée «Mise en place d’un espace européen de l’éducation à l’horizon 2025» (COM(2020)0625),

    vu la communication de la Commission du 30 septembre 2020 intitulée «Plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027: repenser l’éducation et la formation à l’ère du numérique» (COM(2020)0624),

    vu la communication de la Commission du 1er juillet 2020 intitulée «Une stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience» (COM(2020)0274),

    vu la communication de la Commission du 17 janvier 2018 concernant le plan d’action en matière d’éducation numérique (COM(2018)0022),

    vu la communication de la Commission du 14 novembre 2017 intitulée «Renforcer l’identité européenne par l’éducation et la culture» (COM(2017)0673),

    vu sa résolution du 17 avril 2020 sur une action coordonnée de l’Union pour combattre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences (2),

    vu sa résolution du 11 décembre 2018 sur l’éducation à l’ère numérique: défis, possibilités et enseignements à tirer pour la définition des politiques de l’Union (3),

    vu sa résolution du 12 juin 2018 sur la modernisation de l’enseignement dans l’Union européenne (4),

    vu les questions au Conseil et à la Commission sur une approche stratégique concernant l’avenir de l’éducation européenne dans le contexte de la COVID-19 (O-000052/2020 — B9-0020/2020 et O-000053/2020 — B9-0021/2020),

    vu l’article 136, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 2, de son règlement,

    vu la proposition de résolution de la commission de la culture et de l’éducation,

    A.

    considérant que, conformément au socle européen des droits sociaux, l’accès à une éducation et une formation tout au long de la vie inclusives et de qualité est un droit fondamental et est indispensable pour acquérir et préserver des compétences, pour participer pleinement et activement à la société et pour gérer avec succès les transitions sur le marché du travail;

    B.

    considérant que, selon l’UNESCO, près de 1,6 milliard d’apprenants dans plus de 190 pays — soit 94 % de la population mondiale des apprenants — ont subi les effets de la fermeture des établissements d’enseignement et de formation au plus fort de la crise de la COVID-19; que plus de 60 % des apprenants dans le monde en subissent encore les effets; que moins de 25 % des pays à faible revenu ont fourni une forme quelconque d’apprentissage à distance; que dans les pays les plus développés, l’accès à l’éducation numérique se situait aux alentours de 90 %, avec toujours 10 % d’élèves laissés pour compte (5);

    C.

    considérant que de graves disparités persistent à l’échelle de l’Union, 32 % des élèves étant restés sans accès à l’éducation pendant plusieurs mois dans certains États membres; que, pour de nombreux apprenants, ce manque d’accès découlait de l’absence d’équipement numérique, de compétences numériques inadéquates ou d’un désavantage préexistant; que, même lorsque les apprenants ont eu accès à l’éducation numérique, ils ont souvent dû apprendre sans le soutien d’un enseignant, de leurs pairs ou de leur foyer, et parfois dans un environnement familial instable;

    D.

    considérant que la pandémie de COVID-19 a peut-être provoqué la plus grave perturbation de l’histoire pour les systèmes éducatifs et de formation mondiaux, et qu’elle menace d’entraîner une perte des acquis pour toute une génération d’étudiants et risque d’effacer des décennies de progrès; que cette perte des acquis est susceptible de réduire les niveaux de revenus futurs de la génération concernée et qu’elle pourrait également avoir des conséquences négatives sur la croissance de la productivité du travail et la compétitivité pour l’ensemble de l’Union; que cette même génération est sur le point d’entrer sur un marché du travail durement frappé par la crise économique engendrée par la COVID-19;

    E.

    considérant que les établissements d’enseignement ont un rôle social et personnel bien plus large et contribuent à la santé physique et mentale des apprenants; qu’il a été démontré que l’absence d’interaction directe entre les enseignants et les étudiants affecte souvent le bien-être et la santé mentale de ces derniers; que la pandémie a mis en évidence le rôle crucial que jouent les enseignants pour l’éducation et pour la société; que les enseignants et les autres membres du personnel d’enseignement ont souvent été surchargés, ce qui souligne la nécessité de leur apporter un soutien accru et d’une plus grande reconnaissance de leur travail;

    F.

    considérant que la crise a accéléré le passage au numérique et a stimulé l’innovation dans l’éducation, par exemple en améliorant les possibilités d’apprentissage en ligne et leur ergonomie; que les investissements de ces dernières années dans les entreprises de technologie de l’apprentissage a permis d’améliorer l’enseignement en ligne et les solutions d’apprentissage en ligne; que les partenariats entre entreprises et établissements d’enseignement participent à la promotion de l’innovation au sein du secteur de l’éducation; que l’établissement d’enseignement devrait rester le décideur final du contenu pédagogique;

    G.

    considérant, dans le même temps, que le passage soudain à l’enseignement à distance de masse précipité par la crise a révélé d’énormes écarts dans la conception et la mise en œuvre de la politique en matière d’éducation numérique au sein de l’Union européenne et entre ses États membres; que la crise a également mis en évidence la nécessité d’une coopération et d’une coordination accrues entre les États membres en matière de politiques d’éducation et de formation;

    H.

    considérant que le passage au numérique réalisé du jour au lendemain est intervenu alors que 43 % des Européens ne possèdent pas les compétences numériques de base (6); qu’il existe une corrélation directe entre l’État membre de résidence des personnes, leur lieu de résidence dans chaque État membre, leur statut socio-économique, leur âge, leurs revenus, leur niveau d’éducation et leur emploi, d’une part, et leur niveau de compétence numérique, d’autre part; que la transformation numérique et l’utilisation des nouvelles technologies ont une incidence sur le marché du travail et rendent nécessaire une habileté numérique accrue;

    I.

    considérant que la pandémie représente une occasion de repenser l’avenir de l’éducation;

    J.

    considérant que la Commission vise à mettre en place l’espace européen de l’éducation d’ici à 2025;

    K.

    considérant que l’accord politique conclu par le Conseil européen sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 (CFP) impliquerait des coupes drastiques dans les programmes phares en matière d’éducation, tels qu’Erasmus+; que le parlement a demandé à de nombreuses reprises un budget ambitieux pour les programmes d’éducation; que la crise économique actuelle ne devrait pas entraîner de réductions des dépenses publiques consacrées à l’éducation;

    L.

    considérant que, conformément au principe de subsidiarité, la politique de l’éducation relève de la compétence exclusive des États membres, l’Union exerçant un rôle de soutien et de coordination;

    1.

    salue la créativité et l’ingéniosité dont ont fait preuve les établissements d’enseignement et de formation, notamment leur personnel éducatif et enseignant, ainsi que les élèves et les parents, pour s’adapter à l’apprentissage à distance, particulièrement au vu de l’évolution rapide des circonstances et de la période d’incertitude; salue, de même, les exemples positifs donnés par les citoyens, la société civile et les prestataires d’éducation non formelle s’agissant d’adapter leurs pratiques éducatives et de créer des initiatives qui ont permis la poursuite de l’apprentissage; demande davantage d’efforts pour développer et rendre plus visibles les initiatives efficaces et pour promouvoir les bonnes pratiques dans tous les secteurs de l’éducation; invite la Commission à fournir une plateforme permettant aux États membres de partager les bonnes pratiques et, à cet égard, à étudier la possibilité de nouvelles initiatives telles que la création d’une université européenne en ligne;

    2.

    souligne toutefois que le passage soudain au numérique dans le secteur de l’éducation et de la formation a également révélé une fracture numérique en ce qui concerne l’accès aux infrastructures et aux appareils numériques, la qualité de l’enseignement à distance et les compétences des élèves, des enseignants et des formateurs;

    3.

    déplore le fait que certains élèves et étudiants en Europe n’aient toujours pas accès à l’éducation numérique; réaffirme la nécessité d’améliorer la connectivité au niveau européen, en particulier dans les zones rurales et écartées, et de renforcer l’accès aux équipements numériques; attire l’attention sur l’innovation de pointe en matière d’ordinateurs, de tablettes et de logiciels dédiés à l’éducation en Europe;

    4.

    est préoccupé par les écarts de compétences numériques parmi les enseignants et les étudiants, qui entravent l’efficacité de l’éducation numérique; rappelle par conséquent la nécessité d’investir dans les possibilités de perfectionnement et de développement professionnel pour les enseignants et les formateurs dans toute l’Europe, afin de veiller non seulement à ce qu’ils possèdent des compétences numériques, mais aussi à ce qu’ils puissent les enseigner; souligne l’importance de la mobilité des enseignants et du partage des connaissances en tant qu’outil essentiel à cet égard et invite la Commission à soutenir davantage ces activités;

    5.

    constate que la crise a touché différents secteurs de l’éducation et de la formation à des degrés divers, les établissements d’enseignement supérieur ayant souvent été moins sévèrement affectés en raison d’infrastructures, de ressources et d’une expérience préexistantes en matière d’outils numériques; souligne que les perturbations ont été plus graves pour l’éducation de la petite enfance, l’enseignement scolaire, l’enseignement et la formation professionnels, la formation des adultes et l’éducation non formelle, et appelle à redoubler d’efforts pour assurer un apprentissage à distance efficace dans ces secteurs; rappelle la nécessité d’un soutien financier adéquat à cet égard;

    6.

    invite la Commission à recueillir, à évaluer et à publier des données provenant de tous les États membres concernant les conséquences de la pandémie sur la participation des apprenants à l’enseignement à distance, et particulièrement les cas où ils n’ont pas pu y participer en raison d’un manque de moyens numériques; invite en outre la Commission à collecter des données sur les compétences numériques des enseignants dans les États membres;

    7.

    constate avec inquiétude que les lacunes en matière d’éducation numérique ont aggravé les inégalités existantes — tant entre les États membres qu’au sein de ceux-ci — et ont eu des conséquences disproportionnées sur les personnes déjà confrontées à des désavantages sur le plan social, économique ou autre, sur celles qui ont des difficultés d’apprentissage, ainsi que sur celles qui appartiennent à des groupes vulnérables ou minoritaires; souligne que combler cette fracture numérique doit être une priorité immédiate;

    8.

    rappelle en outre le rôle social essentiel que jouent les écoles et les autres établissements d’enseignement, par exemple en donnant accès à des repas et à un soutien social; souligne les effets négatifs des mesures de confinement sur la santé mentale et le bien-être des apprenants, en lien avec le stress dû aux évaluations et aux notes ainsi que l’isolement par rapport aux pairs;

    9.

    se félicite donc des efforts déployés par les professionnels de l’éducation et les États membres pour assurer que l’apprentissage en présentiel puisse reprendre dans un environnement protégé contre la COVID-19; invite tous les États membres à faire le nécessaire pour garantir l’apprentissage en présentiel pour tous; reconnaît le défi que représente la réouverture des établissements d’enseignement et déplore le manque de coordination ou d’échange de bonnes pratiques entre les États membres; invite la Commission et les États membres à coopérer étroitement afin de réduire au minimum les risques pour la santé du personnel et des apprenants et de maximiser les chances de pouvoir poursuivre l’éducation en présentiel; estime, dans le même temps, qu’en cas de nouveau confinement, les établissements d’enseignement doivent être équipés pour fournir un apprentissage numérique de qualité à tous les apprenants et aborder la question de la santé mentale et du bien-être en coopération avec les parents et les autres parties prenantes concernées;

    10.

    souligne que les inégalités sociales et éducatives naissent souvent dans la petite enfance et tendent à se creuser à l’âge adulte, puisqu’un niveau d’instruction plus faible entraîne généralement de moins bonnes perspectives d’emploi, lesquelles réduisent souvent l’accès aux possibilités de formation et d’avancement de carrière sur le lieu de travail;

    11.

    s’inquiète des niveaux divers d’inhabilité numérique mis en évidence par la crise, un grand nombre de personnes ne maîtrisant pas les bases de la protection des données en ligne, de la cybersécurité et de l’éducation à l’information; souligne le défi particulier que représentent la désinformation et les fausses informations à cet égard; insiste sur l’importance d’enseigner des compétences de base en matière de culture numérique et de l’information au moyen d’une véritable approche d’apprentissage tout au long de la vie, et souligne la nécessité d’améliorer l’accès à l’enseignement des compétences numériques pour les personnes âgées et les personnes appartenant à des groupes défavorisés; demande la mise en place d’initiatives européennes à grande échelle en matière de culture numérique, qui soient ancrées dans le plan d’action révisé en matière d’éducation numérique;

    12.

    estime que la première leçon à tirer de la crise est que l’inclusion et l’égalité des chances, à la fois s’agissant de l’accès et de la qualité, doivent être placées au cœur des futures politiques de l’Union en matière d’éducation et de formation;

    13.

    souligne que la crise a démontré la nécessité d’adopter une approche multipartite et de création conjointe de la politique en matière d’éducation, qui associe les enseignants et formateurs, les apprenants, les prestataires d’éducation non formelle, les parents, les entreprises, la société civile, les syndicats et les autorités locales, tant dans la conception que dans la mise en œuvre; rappelle que l’apprentissage se déroule dans des cadres formels, non formels ou informels et que cette approche multipartite doit guider l’élaboration des politiques;

    14.

    est convaincu que la crise est l’occasion d’engager une réflexion approfondie sur les futures orientations de la politique en matière d’éducation et de formation, et sur sa place dans le cadre plus général du programme de relance à la suite de la pandémie; souligne le rôle central que joue l’éducation dans les transitions écologique et numérique; rappelle que le pacte vert pour l’Europe reconnaît le rôle clé des écoles, des établissements de formation et des universités en tant que moteurs du changement;

    15.

    estime en outre que le moment est venu de repenser et de moderniser les programmes et les méthodes d’apprentissage et d’accélérer le rythme des changements; encourage les États membres à favoriser le passage au numérique et l’innovation et à s’appuyer de manière judicieuse sur les nouvelles technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, les chaînes de blocs, les solutions d’apprentissage adaptatif ou la ludification, dans leurs systèmes d’éducation et de formation en adoptant une approche axée sur l’apprenant; insiste sur la nécessité d’étudier les effets des technologies innovantes dans l’éducation et de promouvoir les exemples de bonnes pratiques au niveau européen; rappelle l’importance des principes juridiques et éthiques qui sous-tendent la propriété intellectuelle dans le contexte des contenus éducatifs numériques; souligne que l’utilisation des technologies numériques devrait être intégrée dans l’éducation dès le plus jeune âge, avec une surveillance adéquate par des adultes et des professionnels, et selon les normes les plus élevées en matière de protection des données et du droit d’auteur;

    16.

    souligne que les interactions directes entre enseignants et apprenants sont irremplaçables et que seul un enseignement en présentiel peut garantir l’acquisition effective de compétences interpersonnelles et sociales; estime par conséquent que, bien que la pandémie entraînera probablement une transition vers un modèle d’éducation plus hybride, combinant l’apprentissage en classe en présentiel avec des solutions d’apprentissage en ligne, l’apprentissage en présentiel doit rester au cœur de l’éducation et de la formation; rappelle l’importance de l’étude des humanités et estime que leur place est indispensable en complément des STIAM et des compétences entrepreneuriales;

    17.

    estime qu’une meilleure coopération et coordination entre les États membres et qu’une politique de l’Union plus ambitieuse en matière d’éducation et de formation auraient amélioré l’efficacité de la réponse apportée à la crise de la COVID-19, et exhorte l’Union à jouer un rôle de coordination plus actif à l’avenir;

    18.

    invite par conséquent la Commission à proposer un cadre politique audacieux pour la future politique européenne en matière d’éducation, faisant passer l’espace européen de l’éducation d’une vision floue fondée sur des principes généraux à un programme de travail concret comportant un ensemble d’objectifs mesurables, notamment en rendant effective dans l’Union d’ici 2025 au plus tard la reconnaissance mutuelle automatique des titres, diplômes et périodes d’études à l’étranger; demande instamment à la Commission d’adopter une approche tout aussi audacieuse pour le plan d’action actualisé en matière d’éducation numérique, en passant d’un ensemble de mesures disparates à une stratégie à part entière en matière de compétences et d’éducation numériques; insiste pour que la Commission associe activement le Parlement à toutes les étapes de l’élaboration des politiques;

    19.

    insiste sur le fait que la future politique européenne en matière d’éducation doit s’articuler autour d’un cadre d’action concerté garantissant la complémentarité et le soutien d’objectifs stratégiques clairs par toutes les initiatives concernées, telles que la stratégie européenne en matière de compétences, l’espace européen de l’éducation, le plan d’action en matière d’éducation numérique, la garantie pour la jeunesse et la garantie pour l’enfance; estime que la dimension éducative doit être un sujet de dialogue avec les citoyens, par exemple dans le cadre de la prochaine conférence sur l’avenir de l’Europe;

    20.

    observe que les progrès entrepris en faveur d’un Espace européen de l’enseignement supérieur ont avancé nettement plus rapidement que dans les autres secteurs de l’éducation; demande donc instamment à la Commission de mettre davantage l’accent sur d’autres secteurs de l’éducation, en particulier l’éducation des jeunes enfants, l’enseignement scolaire, l’éducation des adultes et l’enseignement et la formation professionnels, selon une approche d’apprentissage tout au long de la vie;

    21.

    rappelle que le programme Erasmus+ est le principal instrument de financement à soutenir la construction de l’espace européen de l’éducation; souligne l’utilité des outils conçus avec le soutien d’Erasmus+ pour produire et partager des ressources pédagogiques, au moyen par exemple du jumelage électronique, et pour élaborer des modules de formation des enseignants, grâce, par exemple, à la plateforme en ligne pour l’enseignement scolaire; estime que ces outils devraient être étendus, mieux financés et activement mis en avant au sein de la communauté éducative, afin d’apporter une réelle différence à l’enseignement et l’apprentissage en ligne; rappelle son soutien à ce que le programme Erasmus+ complète la mobilité, mais sans la remplacer, par des outils virtuels d’apprentissage et de coopération; attire l’attention sur la précieuse contribution de plusieurs projets pilotes et actions préparatoires proposés par le Parlement en matière d’éducation et demande que les actions et projets réussis soient intégrés dans les politiques et les programmes;

    22.

    souligne par ailleurs la contribution potentielle des centres d’excellence professionnelle, de l’initiative DiscoverEU et de l’initiative «universités européennes» à l’espace européen de l’éducation; déplore toutefois le fait que la proposition de la Commission de révision du CFP de mai 2020, encore abaissée par le Conseil européen en juillet 2020, prive le programme Erasmus+ des fonds nécessaires à la réalisation de ces initiatives phares sans que cela ait une incidence sur les éléments de base du programme, notamment la multiplication des possibilités de mobilité à des fins d’apprentissage et le fait de rendre le programme plus inclusif;

    23.

    signale qu’une série de programmes de financement de l’Union peuvent soutenir la politique en matière d’éducation; invite la Commission à donner la priorité aux investissements ciblés dans les infrastructures et équipements numériques pour les établissements d’enseignement et les apprenants, afin de permettre un apprentissage à distance et en ligne, et spécifiquement aux services numériques et à l’accès à l’internet dans les zones reculées et rurales; souligne qu’il convient de mettre en œuvre à cet effet le mécanisme pour l’interconnexion en Europe, la facilité pour la reprise et la résilience et le Fonds européen de développement régional;

    24.

    souligne que des systèmes éducatifs de qualité constituent la fondation de la compétitivité mondiale de l’Union et rappelle que le bon fonctionnement des systèmes d’éducation et de formation nécessite des investissements publics élevés; souligne à cet égard que des politiques ambitieuses dépourvues du financement correspondant manquent de crédibilité; regrette vivement que, parmi les programmes faisant l’objet de coupes budgétaires dans l’accord politique sur le prochain CFP conclu lors du Conseil européen de juillet, figurent spécifiquement ceux qui soutiennent les politiques en matière d’éducation et de formation, notamment Erasmus+, Horizon Europe et le Fonds social européen plus; appelle une nouvelle fois à tripler le budget d’Erasmus+ par rapport au CFP de la période 2014-2020; invite les États membres à utiliser de manière ambitieuse les fonds disponibles dans le plan de relance pour stimuler les investissements dans l’éducation; encourage les États membres à augmenter sensiblement les dépenses publiques consacrées à l’éducation;

    25.

    charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

    (1)  JO C 428 du 13.12.2017, p. 10.

    (2)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0054.

    (3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2018)0485.

    (4)  JO C 28 du 27.1.2020, p. 8.

    (5)  Brookings Institution, avril 2020.

    (6)  Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2019.


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