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Document 52020AE3642

    Avis du Comité économique et social européen sur la transition industrielle vers une économie européenne verte et numérique: exigences réglementaires et rôle des partenaires sociaux et de la société civile (avis exploratoire)

    EESC 2020/03642

    JO C 56 du 16.2.2021, p. 10–28 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

    16.2.2021   

    FR

    Journal officiel de l'Union européenne

    C 56/10


    Avis du Comité économique et social européen sur la transition industrielle vers une économie européenne verte et numérique: exigences réglementaires et rôle des partenaires sociaux et de la société civile

    (avis exploratoire)

    (2021/C 56/02)

    Rapporteure:

    Lucie STUDNIČNÁ

    Saisine

    Parlement européen, 15.9.2020

    Base juridique

    Article 304 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne

    Compétence

    Section «Marché unique, production et consommation»

    Adoption en session plénière

    2.12.2020

    Session plénière no

    556

    Résultat du vote

    (pour/contre/abstentions)

    148/89/19

    1.   Conclusions et recommandations

    1.1.

    Il existe un certain nombre de conditions préalables pour que la transition industrielle vers une économie européenne verte et numérique permette de parvenir à un avenir durable, équitable et socialement acceptable en Europe. La pandémie de COVID-19 a accentué le caractère urgent que revêtent d’une part la nécessité d’une participation nettement plus large et plus soutenue des partenaires sociaux et de la société civile à l’élaboration des politiques à tous les niveaux, et d’autre part le besoin d’un cadre réglementaire et de normes solides au niveau européen, en particulier en ce qui concerne l’agenda social. Le plan d’action annoncé pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux (SEDS) devrait jouer un rôle important dans cet effort.

    1.2.

    Le CESE estime qu’il est essentiel de reconnaître la complémentarité entre le changement climatique, les politiques en faveur de l’économie circulaire et la responsabilité sociale des entreprises, et de souligner les caractéristiques circulaires de l’énergie produite à partir de sources renouvelables.

    1.3.

    Le rôle des employeurs et l’engagement du secteur privé dans la mise en œuvre des mutations structurelles sont essentiels à la transition industrielle. Étant donné que l’innovation en Europe émane généralement de petites entités, il convient de mettre l’accent sur la mise en place d’un environnement d’affaires propice et sur la promotion du potentiel des PME qui fournissent des services fondés sur la connaissance de haut niveau. Elles jouent souvent un rôle de pionnier pour le positionnement des industries connexes sur le marché et sont des employeurs fiables et résistants aux crises. L’expérience des entreprises et organisations de l’économie sociale devrait également être mise à profit: elles sont actives dans les domaines touchés par les transitions verte et numérique. Il convient dès lors de promouvoir leurs entreprises et leurs processus d’innovation sociale.

    1.4.

    Un mécanisme visant à orienter les ressources financières du secteur privé vers des investissements conformes aux critères ESG (environnementaux, sociaux, de gouvernance) devrait être mis en place de manière cohérente. Les stratégies relatives à l’union bancaire, à l’union des marchés des capitaux, à la finance durable, au financement numérique et aux PME se renforcent donc mutuellement et justifient l’affectation de fonds aux projets les plus productifs, dans une économie au sein de laquelle jusqu’à 80 % des besoins de financement dépendent du secteur bancaire.

    1.5.

    Une Europe résiliente, durable, juste et prospère nécessite un cadre réglementaire capable de renforcer un processus de transition juste tout en tenant compte de ses incidences éthiques et des intérêts publics tels que la protection des consommateurs, la santé, la sécurité et la qualité. Le CESE recommande que les institutions européennes et nationales mettent en place de nouvelles structures de gouvernance susceptibles d’assurer la participation active de l’économie locale, des partenaires sociaux et de la société civile à la conception et à la mise en œuvre de mesures équitables pour garantir que les transitions soient socialement justes. Le semestre européen est l’un des principaux dispositifs de gouvernance pour la mise en œuvre et le suivi des progrès des transitions socialement justes. Le CESE recommande d’intégrer dans le semestre européen de nouveaux indicateurs sociaux, économiques et environnementaux qui soient améliorés, mesurables et complémentaires afin d’assurer le suivi de tous les principes du socle européen des droits sociaux.

    1.6.

    Le rôle des régions devrait être renforcé dans le programme européen de transition. La planification à long terme, une approche territorialisée forte, la spécialisation intelligente et un programme en faveur du capital humain sont au cœur des préoccupations, tout comme la conciliation de l’ambition de transition à long terme avec les priorités à court terme.

    1.7.

    Le CESE estime que les instruments de financement et de soutien pour les activités liées à la transition au niveau de l’Union européenne doivent être complétés par des ressources nationales, avec la nécessaire coordination entre les différents niveaux de gouvernance. Afin de garantir un financement suffisant, le CESE préconise également d’élargir l’éventail des ressources propres.

    1.8.

    Un programme en faveur du capital humain est l’une des conditions préalables à la réussite de la transition. Un certain nombre d’acteurs, notamment les établissements d’enseignement, les employeurs, les syndicats, les services publics de l’emploi, les ONG et les organisations professionnelles, doivent coopérer dans le domaine du développement des compétences et anticiper tous les besoins futurs, nouveaux et anciens, en matière de compétences.

    1.9.

    Le CESE accueille favorablement le plan d’action annoncé pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. L’acquis pertinent de l’Union européenne en matière de droit du travail devrait être renforcé afin de mieux soutenir une transition juste pour les travailleurs. Le plan d’action devrait définir un seuil minimum de droits au niveau de l’Union européenne, parmi lesquels le droit à la santé et à la sécurité pour l’ensemble des travailleurs et des nouvelles formes de travail; les droits d’information, de consultation, de cogestion et de participation qui ne s’appliquent pas uniquement aux situations de transition; les droits relatifs au développement des compétences; des normes minimales en matière d’assurance chômage; un salaire minimal et la négociation collective.

    2.   Observations générales et approche prospective

    2.1.

    Le présent avis exploratoire a été élaboré à la demande de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen en tant que contribution au prochain plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux et au prochain sommet social de l’Union européenne, qui devrait se tenir en mai 2021 à Porto.

    2.2.

    Les entreprises et les travailleurs européens sont confrontés aux lourdes conséquences sociales et économiques de la pandémie de COVID-19. Nombreuses sont les entreprises qui s’effondrent, nous perdons des emplois et les ménages sont privés de leurs moyens de subsistance. Malgré des mesures de sauvetage économique sans précédent visant à amortir les effets du confinement sur l’emploi et les entreprises, les prévisions économiques dressent un tableau très préoccupant. L’économie de l’Union européenne devrait se contracter de 8,3 % en 2020 et croître de 5,8 % en 2021. En 2021, la croissance sera également légèrement moins vigoureuse que celle qu’indiquaient les prévisions de printemps (1). Les États membres connaissent des niveaux d’endettement records et l’Union européenne a également contracté, pour la première fois, une dette commune. Nous ne connaissons pas non plus les conséquences du Brexit.

    2.3.

    Il y a lieu de recenser et de soutenir les industries et secteurs clés, allant des ressources humaines à la recherche, de manière à aboutir à une politique industrielle européenne qui protège ces secteurs stratégiques du marché et assure la sécurité de l’approvisionnement en produits essentiels. La politique industrielle européenne devrait chapeauter la coordination de toutes les politiques européennes de manière cohérente et globale afin de créer des synergies. Une telle transformation exigera que la Commission européenne fixe le cap et que les politiques des États membres soient alignées sur celles de l’Union européenne. Il ne s’agit pas de gérer dans le détail, mais d’harmoniser les politiques de manière à ce qu’elles soient cohérentes et favorisent une transformation radicale. Ce processus ne sera possible qu’avec la participation active des organisations de la société civile et des partenaires sociaux. Sans un «pacte social» fondé sur la participation démocratique et effective des citoyens de l’Union européenne, il n’y aura pas de pacte vert bénéfique pour tous.

    2.4.

    Un mécanisme visant à orienter les ressources financières du secteur privé vers des investissements conformes aux critères ESG (environnementaux, sociaux, de gouvernance) devrait être mis en place de manière cohérente. Les stratégies relatives à l’union bancaire, à l’union des marchés des capitaux, à la finance durable, au financement numérique et aux PME se renforcent donc mutuellement et justifient l’affectation de fonds aux projets les plus productifs, dans une économie au sein de laquelle jusqu’à 80 % des besoins de financement dépendent du secteur bancaire.

    2.5.

    Le terme qui a vu le jour dans ce contexte pour désigner l’évolution de l’environnement et de la technologie est celui de «transition juste». Le CESE considère qu’une transition juste est un élément central du budget et du plan de relance, œuvrant pour une économie européenne plus verte. Il est dès lors nécessaire de développer une compréhension plus large d’une «transition juste» (au-delà des économies fondées sur le charbon) qui mette pleinement en œuvre le socle européen des droits sociaux (2), en s’appuyant sur un nouveau contrat social, tout en favorisant les réformes des systèmes de redistribution, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’égalité entre les femmes et les hommes. Des emplois de qualité pour tous, l’accès à une éducation et à une formation de qualité, y compris le droit à l’apprentissage tout au long de la vie, en particulier pour les groupes vulnérables, l’égalité d’accès aux soins de santé et aux services sociaux pour tous, la protection sociale et l’inclusion des groupes vulnérables, tels que les chômeurs de longue durée, les femmes, les jeunes, les migrants ou les personnes handicapées, revêtent une importance particulière dans le cadre de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. Tous ces objectifs majeurs peuvent être atteints grâce à une économie prospère, de nouveaux emplois hautement qualifiés proposés par les employeurs et des investissements nécessaires dans les nouvelles technologies.

    2.6.

    Les pays et régions en transition industrielle sont généralement confrontés à des difficultés pour moderniser leur base industrielle, améliorer les compétences de la main-d’œuvre, compenser les pertes d’emplois dans des secteurs clés et accroître la faible productivité qui limite la croissance des revenus. Dans l’ensemble, ils bénéficieront de l’écologisation, des progrès technologiques et des évolutions connexes, mais certains endroits et certains groupes de population, en particulier les groupes vulnérables tels que les personnes handicapées, les personnes âgées, les Roms et les migrants, risquent d’être laissés pour compte. Faire face aux difficultés liées aux transformations à long terme exige d’anticiper le changement et de gérer activement la transition au niveau des décideurs politiques, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et des principales parties prenantes dans ces pays et régions. Le dialogue social, l’information, la consultation et la participation des travailleurs et de leurs organisations représentatives, y compris au sein des organes de décision (conseils d’administration et conseils de surveillance) jouent un rôle essentiel dans le traitement et l’influence des décisions prises par les entreprises pour gérer les transitions de manière prospective. Le CESE invite instamment la Commission à renforcer et à développer la dimension sociale dans la future stratégie industrielle actualisée.

    2.7.

    Surmonter la crise de la pandémie et permettre une transformation industrielle réussie est dans l’intérêt de tous les groupes de parties prenantes et requiert la poursuite d’efforts conjoints et d’objectifs partagés (tels que le développement durable de l’entreprise) et un dialogue social de qualité dans un climat de confiance de même qu’une attitude positive. Le CESE estime qu’une gestion d’entreprise appropriée, et partant durable, avec une anticipation commune du changement, doit se fonder sur les normes minimales légales ayant fait leurs preuves au sein du marché intérieur, avec la voix des travailleurs exprimée par le biais de l’information, de la consultation et de leur participation dans les organes de l’entreprise.

    2.8.

    La numérisation et l’automatisation ont des effets à la fois positifs et négatifs pour l’économie et la société. Cette transition nécessiterait une réglementation qui suive le rythme de la transformation technologique et de l’anticipation des changements en associant par exemple les partenaires sociaux. Les comités d’entreprise européens (CEE) et les comités d’entreprise des sociétés anonymes européennes (Societas Europaea) peuvent offrir un exemple positif de participation transfrontière obligatoire des travailleurs au maintien de l’équilibre entre les intérêts et à l’exploration de solutions dans un esprit de partenariat social. Cela suppose de garantir la formation des travailleurs et de négocier des conventions collectives afin de soutenir l’autonomie professionnelle et de garantir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. La numérisation et l’économie de l’internet ont également entraîné l’émergence de nouvelles formes de travail, telles que le travail via une plateforme, dans lesquelles les travailleurs ne bénéficient d’aucune sécurité sociale ni sécurité de l’emploi et travaillent souvent dans des conditions très précaires, avec un statut incertain. Leurs conditions de travail et leur statut doivent être harmonisés au niveau européen afin d’encourager une mobilité et une intégration équitables au sein du marché intérieur (3). À cette fin, le CESE estime qu’il est nécessaire d’instaurer une sécurité juridique au profit des travailleurs en définissant un statut juridique pour le travail dans l’économie des plateformes numériques. Un accès faible ou inexistant à la protection sociale entraîne un coût, non seulement pour les travailleurs eux-mêmes, mais aussi pour les systèmes de sécurité sociale.

    2.9.

    La transformation numérique comporte également d’éventuels risques dans des domaines tels que la stabilité financière, la criminalité financière et la protection des consommateurs. Ces risques pourraient encore augmenter en raison de la fragmentation du paysage réglementaire dans l’Union européenne et de l’évolution inégale de la réglementation du secteur au niveau mondial. Le CESE estime donc nécessaire que l’Union européenne mette en place un cadre réglementaire complet et stable dans ce domaine. Il recommande également que l’Union européenne reprenne son initiative établissant un impôt sur certaines grandes entreprises du numérique (4).

    2.10.

    Pour la croissance de l’industrie et la réussite économique globale de l’Europe, il sera essentiel que les travailleurs aient la possibilité de se préparer suffisamment au marché du travail et aux changements économiques déjà en cours. Des compétences nouvelles et plus pointues, y compris pour les ouvriers, constituent un défi pour les systèmes d’apprentissage. L’acquisition de compétences plus sophistiquées nécessite davantage de formations professionnelles dispensées dans des établissements d’enseignement supérieur. Contrairement aux systèmes d’apprentissage initiaux les mieux conçus, l’absence de cadres nationaux et de contrôle de la qualité pose problème, tout comme le passage de l’apprentissage initial à l’enseignement supérieur. L’avenir exigera aussi bien de la société civile que des gouvernements à tous les niveaux qu’ils fassent preuve de coopération et d’innovation afin de créer les conditions de concurrence équitables que préconisent les organisations représentées au sein du CESE (5).

    2.11.

    Le CESE note que les applications de la technologie numérique et de l’intelligence artificielle devraient être centrées sur l’humain et bénéficier à notre société dans son ensemble, et soutient la mise en place d’un cadre réglementaire pour l’intelligence artificielle. Il convient de ne pas résister aux transitions écologique et numérique, et l’Union européenne devrait promouvoir le développement de systèmes d’intelligence artificielle axés sur des applications spécifiques afin d’accélérer les transitions écologique et climatique (6).

    3.   Innovation

    3.1.

    Les besoins en matière d’innovation seront conséquents, d’une part pour la création et l’accélération de nouveaux procédés de production à faible intensité de carbone (dont beaucoup nécessitent des modes de conception et de production radicalement différents, en plus des nouvelles matières premières et/ou des processus industriels de base), et d’autre part pour l’innovation non seulement dans les chaînes de valeur plus circulaires des industries produisant des matériaux de base, mais aussi dans les systèmes énergétiques qui les alimentent. En outre, les technologies à faibles émissions de carbone qui s’avèrent les plus prometteuses devront faire preuve de viabilité à l’échelle industrielle. Cela nécessitera un soutien politique rapide pour introduire et stimuler l’expansion de nouvelles filières de production et d’utilisation de matériaux à faible teneur en carbone d’ici 2030 au plus tard.

    3.2.

    Les transformations requises pour parvenir à une transition juste dans l’ensemble de l’Union européenne nécessiteront un cadre commun pour mobiliser les gouvernements, les entreprises et la société civile autour de la résolution ciblée des problèmes. Un rôle déterminant revient à l’innovation civile dans ce processus. À cet égard, une étape importante pourrait consister à élaborer une stratégie intersectorielle de l’Union européenne en matière d’innovation sociale, à accorder une plus grande reconnaissance aux acteurs de l’économie sociale et à tester, et peut-être utiliser, leurs modèles d’entreprise. Cela contribuerait à développer un écosystème d’expérimentation subventionnée aux niveaux européen, national, régional et local.

    4.   Promouvoir l’esprit d’entreprise et l’engagement du secteur privé

    4.1.

    L’esprit d’entreprise et l’engagement du secteur privé, moteurs des mutations structurelles, jouent un rôle clé dans la transition industrielle. Un certain nombre d’obstacles à l’entrepreneuriat innovant persistent souvent là où existe un fort patrimoine industriel; il s’agit notamment d’un faible niveau d’activité en phase de démarrage et d’expansion, de l’insuffisance des cultures entrepreneuriales et d’un manque d’innovation et de liens entre les réseaux de connaissances.

    4.2.

    Étant donné que l’innovation en Europe émane généralement de petites entités, il convient de mettre l’accent sur la promotion du potentiel des PME qui fournissent des services fondés sur la connaissance de haut niveau, tels que ceux des professions libérales, y compris en matière de financement. Elles jouent souvent un rôle de pionnier pour le positionnement des industries connexes sur le marché et sont des employeurs fiables et résistants aux crises.

    4.3.

    Les entreprises et organisations de l’économie sociale, acteurs d’un secteur qui a fait preuve d’une grande résilience et qui a contribué à atténuer les effets de la crise de la COVID-19, sont principalement actives dans les domaines touchés par les transitions numérique et verte. À ce titre, la promotion de leurs opérations et de leurs processus d’innovation sociale doit être assurée.

    5.   Rôle des partenaires sociaux et de la société civile

    5.1.

    Le CESE a souligné que «les changements que les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle et les mégadonnées impriment aux processus de production et à l’économie en général transformeront également en profondeur le marché du travail» et combien il est important «que ces processus de mutation se déroulent dans le cadre d’un dialogue social fructueux et dans le respect des droits et de la qualité de vie des travailleurs» (7).

    5.2.

    Une coopération étroite entre les principaux acteurs locaux/régionaux est essentielle pour identifier les applications les plus durables et maximiser le développement socio-économique. Les bonnes pratiques des partenaires sociaux à tous les niveaux, fondées sur des conventions collectives créant des conditions de concurrence équitables pour les concurrents économiques dans un secteur ou une région, constituent une référence pour favoriser une stratégie de transition juste en lien avec la décarbonation et d’autres objectifs de la politique climatique (8).

    6.   Garantir une transition juste — exigences en matière de gouvernance/de réglementation

    6.1.

    Pour les responsables politiques, la transition vers une économie neutre pour le climat représente un ensemble de défis complexes en matière de gouvernance. L’un de ces défis consiste à trouver un équilibre entre la dimension stratégique à long terme de la transition et la nécessité d’une action à court terme. Si la transition nécessite une réflexion stratégique et une élaboration des politiques sur le long terme, elle requiert également la capacité à tenir compte des cycles électoraux ainsi que le désir des gouvernements et des autres parties prenantes de constater les résultats des projets mis en œuvre.

    6.2.

    L’un des principaux dispositifs de gouvernance pour la mise en œuvre et le suivi des progrès des transitions socialement justes est le semestre européen. Il est de la plus haute importance de fournir une évaluation constante des politiques européennes et nationales aux niveaux social, économique et environnemental. Le semestre européen a progressivement développé une orientation plus sociale, mais ses dimensions macroéconomiques et budgétaires restent prédominantes. Le CESE propose donc d’intégrer dans le semestre européen des indicateurs sociaux, économiques et environnementaux nouveaux et améliorés, mesurables et complémentaires afin d’assurer le suivi de tous les aspects du socle européen des droits sociaux et de ses principes, ainsi que des 17 ODD (9), de créer des synergies avec le tableau de bord social en introduisant le concept d’une économie durable du bien-être pour tous (10), ainsi que des recommandations sociales et environnementales ciblées par pays (11). Le Semestre a également été repensé afin de prévoir davantage d’actions pour soutenir la reprise, ce qui peut également, comme l’espère le CESE, contribuer à renouveler l’ensemble du mécanisme de gouvernance de l’Union européenne et à en faire un moteur de la survie de la démocratie et de la convergence vers le haut au sein de l’Union européenne.

    6.3.

    Une analyse exhaustive des synergies et des arbitrages entre les objectifs, les initiatives et les recommandations proposés par l’Union européenne dans les différents domaines d’action du Semestre exigerait un solide niveau d’intégration politique, de cohérence et de coordination entre les différents acteurs institutionnels responsables des politiques économiques, sociales et environnementales, ainsi qu’une amélioration de leurs capacités d’analyse.

    6.4.

    En outre, pour compenser le déséquilibre institutionnel de la gouvernance économique et sociale, le CESE recommande d’utiliser une «règle d’or» (12) lorsqu’il s’agit d’appliquer les règles budgétaires de l’Union européenne exemptant les investissements publics du calcul du déficit et de tenir compte de la viabilité des niveaux d’endettement existants, afin de garantir une infrastructure moderne en matière de soins de santé, d’écologie, d’éducation et de technologie et d’éviter une récession sans précédent (13).

    6.5.

    De même, le CESE se félicite de la suspension par la Commission européenne du pacte de stabilité et de croissance et demande qu’il fasse l’objet d’une révision (14) en vue de garantir à la fois la stabilité et la croissance afin de soutenir la reprise de l’industrie européenne et la transition vers une économie circulaire et numérique neutre pour le climat.

    7.   Conditions préalables au niveau régional à la transition industrielle

    7.1.

    La transition industrielle prend de nombreuses formes, ce qui rend difficile l’adoption d’une approche «unique» pour développer de nouvelles voies industrielles. Si certains secteurs économiques connaîtront un déclin, avec une baisse «irréversible» de la production économique et de l’emploi, d’autres devront faire l’objet d’une restructuration radicale. Cela nécessitera une approche politique globale et des investissements massifs, tant publics que privés, et doit s’accompagner d’un bon fonctionnement des marchés du travail locaux et régionaux.

    7.2.

    Il peut s’avérer complexe de concilier l’ambition de transition à long terme et les priorités à court terme, car il pourrait être malaisé de recueillir l’approbation du public pour des mesures qui ont un effet immédiat limité. Cela met les régions en transition industrielle dans une situation difficile. D’une part, elles doivent faire face au besoin d’action immédiat résultant du déclin des industries traditionnelles, afin de résoudre des problèmes tels que la hausse du chômage, les pertes de revenus et la détérioration des conditions de vie de certaines parties de la population, en particulier les groupes défavorisés et vulnérables tels que les personnes handicapées ou les personnes âgées. D’autre part, elles doivent prendre des mesures pour exploiter les possibilités liées à la modernisation industrielle, par exemple en attirant une industrie à plus forte valeur ajoutée, en créant et/ou en attirant de nouvelles entreprises et de nouveaux modèles commerciaux et en utilisant mieux les technologies génériques. La mauvaise gestion a des conséquences politiques qui peuvent également porter préjudice au soutien en faveur de l’action pour le climat. L’essor des mouvements d’extrême-droite en Europe et ailleurs peut en partie être lié à la désindustrialisation et à l’abandon de régions entières (15).

    8.   Rencontre avec des régions en transition industrielle: principales conclusions

    8.1.

    Le rôle des régions dans le processus de transition devrait être renforcé dans l’agenda européen. La participation des administrations régionales pourrait contribuer à la création des écosystèmes nécessaires à une transition réussie. La planification à long terme, une solide approche territorialisée, une spécialisation intelligente et une stratégie en faveur du capital humain ont été mentionnées comme conditions préalables à ce processus.

    8.2.

    Plusieurs régions d’Europe, en particulier les régions charbonnières et sidérurgiques, ont déjà fait l’objet d’une transition pour des raisons économiques ou climatiques. La principale condition préalable à la réussite de la transition est une approche d’anticipation inclusive visant à garantir un avenir décent aux citoyens. Cela comprend notamment l’élaboration d’une feuille de route réaliste, la création des infrastructures de recherche et la fourniture d’infrastructures technologiques, d’innovation, universitaires et éducatives nécessaires, ainsi que du financement requis. Pour garantir un financement approprié, les instruments européens prévus pour soutenir ces régions (tels que le Fonds européen pour une transition juste) ne devraient pas se substituer aux efforts nationaux.

    9.   Financement et soutien d’activités et de projets liés à la transition au niveau de l’Union européenne

    9.1.

    Le processus de transition industrielle peut offrir d’immenses possibilités, mais pour les exploiter, il s’impose d’investir massivement dans la fabrication avancée et dans des infrastructures accessibles, ainsi que dans la recherche et l’innovation. Il a également un coût initial, qui comprend des prestations de remplacement de revenus et des dépenses pour la (re)qualification des travailleurs.

    9.2.

    De nombreux instruments sont déjà en place, tant au niveau national qu’au niveau de l’Union européenne, pour soutenir les activités et les projets liés à la transition. L’objectif de parvenir à une transition juste a également été réaffirmé dans le plan de relance de l’Union européenne. Toutefois, les mesures de soutien politiques sont trop souvent conçues et mises en œuvre de manière indépendante à différents niveaux de gouvernement, avec peu ou pas de coordination et ne sont pas suffisamment suivies ni évaluées.

    9.3.

    Le CESE invite le Conseil et le Parlement européen à augmenter et à allouer des fonds suffisants pour répondre aux besoins d’investissement dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027 afin d’instaurer une véritable et radicale transition écologique et numérique. Pour parvenir à un financement suffisant, le CESE préconise également d’élargir l’éventail des ressources propres, éventuellement en y incluant une taxe sur les services numériques, l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés et une taxe sur les transactions financières (16).

    9.4.

    Au cours de la période de programmation actuelle, les règles applicables aux grandes entreprises ayant bénéficié d’une aide au titre des Fonds structurels et d’investissement européens prévoient qu’elles doivent rembourser cette contribution si, dans un délai de dix ans à compter du paiement final de l’aide qu’elles ont reçue, l’activité de production est délocalisée hors de l’Union [article 71, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil (17)]. Le CESE estime qu’il convient de renforcer les dispositions pour la future période de programmation afin de promouvoir le rapatriement et de garantir la cohésion, de préserver le tissu/les capacités de production, de stimuler l’emploi et de promouvoir un «développement territorial» plus durable.

    9.5.

    Le CESE soutient également la volonté d’améliorer la gouvernance budgétaire de l’Union européenne en y intégrant les risques pour la durabilité et en s’inspirant des meilleures pratiques concernant la budgétisation verte et les plans budgétaires. En outre, des incitations fiscales sont nécessaires pour convaincre les entreprises et les particuliers d’investir dans des initiatives vertes à impact social (18).

    9.6.

    Les défis auxquels l’Europe est confrontée dans le cadre de la transition vers une économie verte et numérique nécessitent des investissements massifs que les fonds publics et les financements traditionnels ne peuvent apporter à eux seuls par le biais de prêts bancaires. Des montants considérables émanant du secteur privé seront nécessaires. Un mécanisme visant à orienter les ressources financières du secteur privé vers des investissements conformes aux critères ESG (environnementaux, sociaux, de gouvernance) devrait être mis en place de manière cohérente. Les stratégies relatives à l’union bancaire, à l’union des marchés des capitaux, à la finance durable, au financement numérique et aux PME se renforcent donc mutuellement et justifient l’affectation de fonds aux projets les plus productifs. Le CESE se félicite de la création de la plateforme sur la finance durable et prévoit une accélération du développement de la taxinomie sociale.

    10.   Incidences sur l’emploi

    10.1.

    Étant donné que la transition industrielle nécessite souvent le passage d’industries manufacturières anciennes et traditionnelles à des activités tournées vers l’avenir (même dans les secteurs traditionnels), elle peut entraîner un chômage supérieur à la moyenne (du moins temporairement) en raison d’une désindustrialisation concentrée au niveau local, ainsi que d’une base de compétences se trouvant dans les secteurs en déclin. Il est fondamental d’anticiper et d’associer les représentants des travailleurs au niveau des branches et des entreprises, et ce avant que les décisions ne soient prises. Les politiques de transition industrielle doivent impérativement aider les travailleurs et les communautés locales, en particulier les travailleurs handicapés et les autres travailleurs issus de groupes vulnérables, à gérer la transition avec le moins de perturbations possible tout en maximisant les avantages potentiels.

    10.2.   Compétences

    10.2.1.

    La réussite de la transition vers le travail du futur nécessite d’adapter les politiques en matière d’emploi et de développement des compétences aux conditions locales du marché du travail. Dans le même temps, l’offre de compétences doit répondre à la demande. Une meilleure anticipation des besoins futurs en matière de jeux de compétences ainsi qu’une offre appropriée grâce à la reconversion et à la mise à niveau des compétences des travailleurs, y compris l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie, doivent être associées à des politiques qui stimulent l’investissement dans de nouvelles sources d’emploi et de croissance de la productivité. La recherche et le développement du secteur de l’industrie doit tout particulièrement examiner les moyens d’établir une avance technologique, ce qui ouvrira à son tour des possibilités de mise à niveau des compétences. Les instituts techniques, les organisations professionnelles et les ONG, ainsi que les agences publiques pour l’emploi, apporteront aussi un soutien décisif sous la forme de programmes de reconversion.

    10.2.2.

    Le CESE note que pour aider les travailleurs grâce à des formations tournées vers une transition numérique et écologique qui soit équitable, il convient de commencer par valider les apprentissages non formels et informels (ANFI) et par procéder à la reconnaissance et la certification des parcours formatifs, afin que ces apprentissages puissent faire pleinement partie des qualifications d’un individu (19).

    10.3.

    La stratégie en matière de compétences devrait accorder une attention accrue au développement des compétences clés au cours des cycles d’enseignement et des programmes éducatifs obligatoires, ainsi qu’à l’apprentissage chez les jeunes et les adultes.

    10.4.

    La Commission européenne a publié un plan d’action en matière d’éducation numérique (2021-2027) (20). Il devrait s’agir d’une stratégie transversale qui pourrait également accroître l’importance stratégique de l’éducation et de la formation parmi les domaines d’action au niveau européen.

    10.5.   Plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux

    Des transitions justes nécessitent des politiques sociales adéquates pour favoriser de bonnes conditions de travail, des systèmes efficaces de négociation collective et de relations industrielles, ainsi que la fourniture d’une protection sociale adéquate pour aider les travailleurs en transition. Le CESE souhaite présenter quelques propositions pour le prochain plan d’action de la Commission visant à mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux.

    10.5.1.

    Le CESE suggère que la Commission réexamine l’adéquation de l’acquis pertinent de l’Union européenne en matière de droit du travail, en le renforçant afin de mieux soutenir une transition juste pour les travailleurs.

    10.5.2.

    Le droit à la sécurité et à la santé est un droit fondamental dont devraient bénéficier tous les travailleurs sur leur lieu de travail, quel que soit leur contrat de travail ou le modèle d’entreprise qui les emploie. Le CESE est très préoccupé par le fait que certains nouveaux types de travail engendrés par les transitions climatique et numérique ne relèvent pas du champ d’application des dispositions en matière de sécurité et de santé au travail (SST). En outre, les lieux de travail numérisés présentent des risques psychosociaux et physiques significatifs avérés, tels que l’intensification du travail, le stress et la violence psychosociale (21), et à l’avenir, nous pouvons nous attendre à ce que des accidents soient provoqués par l’intelligence artificielle (22). Nous devons empêcher que ces accidents ne se produisent. Le CESE demande dès lors que l’ensemble des travailleurs de l’Union européenne soient protégés par la législation en matière de SST (23).

    10.5.3.

    Le CESE encourage la Commission européenne à réexaminer régulièrement le règlement général sur la protection des données (RGPD) et les règlements connexes à la lumière des évolutions technologiques (24).

    10.5.4.

    Le dialogue social, aux niveaux national et européen, joue un rôle clé dans l’élaboration des politiques économiques, sociales et du travail. Le CESE est favorable à la définition, dans le cadre du dialogue social aux niveaux régional, national et européen appropriés, de mesures de «transition juste» adéquates afin de gérer, changer et assurer une protection minimale en cas de réorganisation des lieux de travail ou de licenciements collectifs découlant de ces transitions (qu’elles soient d’ordre technologique, démographique ou liées à la mondialisation, au changement climatique ou à l’économie circulaire). Il convient d’y inclure un droit de négociation collective pour anticiper le changement et apporter un soutien aux travailleurs concernés (adaptation de la directive sur les licenciements collectifs (25)).

    10.5.5.

    Le CESE rappelle la nécessité de consulter et d’informer les travailleurs et leurs représentants lors de l’introduction de changements, de nouvelles technologies et de systèmes d’IA susceptibles d’entraîner des modifications dans l’organisation du travail, la supervision et le contrôle du travail, ainsi que dans les systèmes d’évaluation et de recrutement des travailleurs. Les droits d’information et de consultation, qui mettent dûment en œuvre la directive sur les comités d’entreprise européens, doivent être garantis dans toutes les entreprises et un cadre harmonisé au niveau de l’Union européenne en matière de participation au niveau des conseils d’administration devrait être mis en place. Le CESE plaide dès lors en faveur d’un cadre européen solide et fiable d’information, de consultation et de participation des travailleurs (26), qui constitue un aspect important de la mise en place de voies justes et équitables pour la reconstruction et les transitions environnementales et numériques. La Commission devrait promouvoir le dialogue social en vue d’associer les travailleurs aux transitions climatique et numérique dans tous les États membres et assurer le suivi de ses résultats dans le cadre du semestre européen.

    10.5.6.

    Il est nécessaire de mettre en place un cadre de restructuration socialement responsable et d’anticipation du changement dans les entreprises qui complète les droits existants des travailleurs en matière d’information, de consultation et de participation et qui corresponde aux éléments clés du modèle social européen (27). Le CESE estime que la Commission européenne devrait revoir le cadre de qualité de l’Union européenne pour les restructurations et l’anticipation des changements, et proposer une base juridique pour des conditions-cadres spécifiques concernant la participation des travailleurs, afin de mieux associer ces derniers à la gestion des difficultés liées au pacte vert et à la transformation numérique (28).

    10.5.7.

    Le plan d’action devrait définir un socle minimal commun de droits au niveau de l’Union européenne: le CESE a préconisé d’agir en faveur d’une protection du revenu minimum (29) afin de lutter contre la pauvreté et de promouvoir un marché du travail favorisant l’insertion, et se félicite dès lors que la Commission européenne et la présidence allemande du Conseil prévoient d’instaurer un cadre européen pour les régimes nationaux de revenu minimal (30). Le Comité recommande que soit étudiée la possibilité de fixer des normes minimales communes dans le domaine de l’assurance chômage dans les États membres de l’Union européenne (31). Il a également plaidé en faveur d’une initiative européenne sur un salaire minimum et la négociation collective (32), et se félicite (33) par conséquent de l’initiative de la Commission européenne relative à des salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne (34).

    10.6.   Un nouveau contrat social

    Afin de mettre en place les voies de reprise qui investissent dans l’emploi et protègent les droits et un salaire minimum vital, de rétablir des institutions solides du marché du travail pour tous les travailleurs conformément aux engagements passés, et de garantir la protection sociale, le CESE demande qu’une transition juste soit inscrite au cœur de la reprise grâce au dialogue social, avec la participation active de la société civile afin de contribuer à la conception d’une transition industrielle sociale, juste et inclusive.

    Bruxelles, le 2 décembre 2020.

    La présidente du Comité économique et social européen

    Christa SCHWENG


    (1)  Prévisions économiques de la Commission européenne de l’été 2020: une récession plus profonde, avec des situations plus divergentes.

    (2)  JO C 364 du 28.10.2020, p. 1.

    (3)  JO C 429 du 11.12.2020, p. 173.

    (4)  JO C 429 du 11.12.2020, p. 6.

    (5)  Étude du CESE sur le thème Trouver un nouveau consensus sur les valeurs de la société civile européenne et leur évaluation.

    (6)  JO C 47 du 11.2.2020, p. 64.

    (7)  JO C 353 du 18.10.2019, p. 6.

    (8)  «Accord-cadre pour une transition équitable de l’exploitation houillère et le développement durable des communautés minières pour la période 2019-2027» (Espagne); «Des emplois pour le climat» (Portugal); «Accord conclu entre les partenaires sociaux sur une transition équitable et le changement climatique» (Grèce); «Thyssenkrupp Steel Europe: le futur accord sur l’acier 20-30» (Allemagne, mars 2020).

    (9)  JO C 120 du 14.4.2020, p. 1.

    (10)  C. Charveriat et E. Bodin (2020): Delivering the Green Deal: the role of a reformed European Semester within a new sustainable economy strategy (Mise en œuvre du pacte vert: le rôle d’un semestre européen réformé au sein d’une nouvelle stratégie en faveur de l’économie durable).

    (11)  JO C 14 du 15.1.2020, p. 1.

    (12)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 1.

    (13)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 1.

    (14)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 1.

    (15)  A. Rodríguez-Pose (2017), The revenge of the places that don’t matter (and what to do about it) (La revanche des endroits sans importance, et comment y remédier), Cambridge Journal of Regions, Economy and Society, vol.. 11, no 1, p. 189-209.

    (16)  JO C 440 du 6.12.2018, p. 106.

    (17)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 320.

    (18)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 63.

    (19)  JO C 10 du 11.1.2021, p. 40.

    (20)  https://ec.europa.eu/education/sites/default/files/document-library-docs/deap-factsheet-sept2020_en.pdf

    (21)  OIT (2019) The Threat of Physical and Psychosocial Violence and Harassment in Digitalized Work (La menace que représentent la violence physique et psychosociale et le harcèlement dans un monde du travail numérisé).

    (22)  JO C 47 du 11.2.2020, p. 64.

    (23)  JO C 14 du 15.1.2020, p. 52.

    (24)  JO C 47 du 11.2.2020, p. 64.

    (25)  JO C 14 du 15.1.2020, p. 1.

    (26)  JO C 10 du 11.1.2021, p. 14.

    (27)  JO C 161 du 6.6.2013, p. 35.

    (28)  JO C 364 du 28.10.2020, p. 1.

    (29)  JO C 190 du 5.6.2019, p. 1.

    (30)  Conclusions du Conseil sur le renforcement de la protection du revenu minimum pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et au-delà.

    (31)  JO C 97 du 24.3.2020, p. 32.

    (32)  JO C 429 du 11.12.2020, p. 159.

    (33)  JO C 364 du 28.10.2020, p. 1.

    (34)  COM(2020) 682 final.


    ANNEXE

    Les propositions d’amendements suivantes, qui ont recueilli plus d’un quart des suffrages exprimés, ont été rejetées au cours des débats (conformément à l’article 59, paragraphe 3, du règlement intérieur):

    a)    Paragraphe 2.1 (amendement 9)

    Modifier comme suit:

    2.1.

    Le présent avis exploratoire a été élaboré à la demande de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen en tant que contribution au prochain plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux et au prochain sommet social de l’UE, qui devrait se tenir en mai 2021 à Porto. Le présent avis exploratoire a été élaboré à la demande de la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen. Conformément à la lettre du Parlement européen, l’avis devrait porter en particulier sur les questions suivantes: la transition juste, le pacte vert, la transition numérique, la stratégie industrielle, l’emploi et les politiques d’inclusion sociale, qui sont au cœur d’une série de dossiers législatifs et non législatifs en cours et à venir en lien avec la transformation verte et numérique.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    99

    Voix contre:

    129

    Abstentions:

    20

    b)    Paragraphe 2.2 (amendement 10)

    Modifier comme suit:

    2.2.

    Les entreprises et les travailleurs européens sont confrontés aux lourdes conséquences économiques et sociales et économiques de la pandémie de COVID-19. Nombreuses Nombreux sont les entreprises qui s’effondrent, nous perdons des emplois les citoyens qui perdent leur emploi et les ménages sont privés de leurs moyens de subsistance. Malgré des mesures de sauvetage économique sans précédent visant à amortir les effets du confinement sur l’emploi et les entreprises, les prévisions économiques dressent un tableau très préoccupant. L’économie de l’UE devrait se contracter de 8,3 % en 2020 et croître de 5,8 % en 2021. En 2021, la croissance sera également légèrement moins vigoureuse que celle qu’indiquaient les prévisions de printemps (1) . La pandémie de COVID-19 a durement frappé l’économie européenne: nombreuses sont les entreprises qui s’effondrent, nous perdons des emplois, les ménages sont privés de leurs moyens de subsistance, et les services de santé perdent en efficacité. Les États membres connaissent des niveaux d’endettement records qui dépassent les règles en vigueur en matière de dépenses, et l’UE a également contracté, pour la première fois, une dette commune. Nous ne connaissons pas non plus les conséquences du Brexit, et nous ne savons pas quand prendra fin la pandémie.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    95

    Voix contre:

    140

    Abstentions:

    22

    c)    Paragraphe 2.3 (amendement 11)

    Modifier comme suit:

    2.3.

    Il y a lieu de recenser et de soutenir les industries et secteurs clés, allant des ressources humaines à la recherche, de manière à aboutir à une politique industrielle européenne qui protège ces secteurs stratégiques du marché et assure la sécurité de l’approvisionnement en produits essentiels. La politique industrielle européenne devrait chapeauter la coordination de toutes les politiques européennes de manière cohérente et globale afin de créer des synergies. Une telle transformation exigera que la Commission européenne fixe le cap et que les politiques des États membres soient alignées sur celles de l’UE. Il ne s’agit pas de gérer dans le détail, mais d’harmoniser les politiques de manière à ce qu’elles soient cohérentes et favorisent une transformation radicale. Ce processus ne sera possible qu’avec la participation active des organisations de la société civile et des partenaires sociaux. Sans un «pacte social» fondé sur la participation démocratique et effective des citoyens de l’UE, il n’y aura pas de pacte vert bénéfique pour tous.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    91

    Voix contre:

    137

    Abstentions:

    18

    d)    Paragraphe 2.5 (nouveau) (amendement 13)

    Insérer un nouveau paragraphe:

    2.5.

    La meilleure réponse politique consiste à tenir les engagements pris au titre de l’instrument «Next Generation EU», lequel représente une occasion unique de garantir une reprise rapide et porteuse de transformation. Il convient d’accorder la plus haute priorité à la mise en œuvre de ces mesures et à l’instauration d’un dialogue avec le secteur privé.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    97

    Voix contre:

    136

    Abstentions:

    22

    e)    Paragraphe 2.6 (nouveau) (amendement 14)

    Insérer un nouveau paragraphe:

    2.6.

    Les défis posés par le Brexit devraient être relevés grâce à une forte impulsion visant à renforcer le marché unique, créant un contexte plus solide, sain et concurrentiel pour les entreprises.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    93

    Voix contre:

    141

    Abstentions:

    20

    f)    Paragraphe 2.4 (amendement 15)

    Modifier comme suit:

    2.4.

    Le terme qui a vu le jour dans ce contexte pour désigner l’évolution de l’environnement et de la technologie est celui de «transition juste». Le CESE considère qu’une transition juste est un élément central du budget et du plan de relance, œuvrant pour une économie européenne plus verte. Il est dès lors nécessaire de développer une compréhension plus large d’une «transition juste» (au-delà des économies fondées sur le charbon) qui mette pleinement en œuvre le socle européen des droits sociaux  (2) , en s’appuyant sur un nouveau contrat social, tout en favorisant les réformes des systèmes de redistribution, qui repose sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’égalité entre les femmes et les hommes,. Des des emplois de qualité pour tous, l’accès à une éducation et à une formation de qualité, y compris le droit l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie, en particulier pour les groupes vulnérables, l’égalité d’accès aux soins de santé et aux services sociaux pour tous, la protection sociale et l’inclusion des groupes vulnérables, tels que les chômeurs de longue durée, les femmes, les jeunes, les migrants en situation régulière ou les personnes handicapées, revêtent une importance particulière dans le cadre de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. Tous ces objectifs majeurs peuvent être atteints grâce à une économie prospère, de nouveaux emplois hautement qualifiés proposés par les employeurs et des investissements nécessaires dans les nouvelles technologies.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    82

    Voix contre:

    152

    Abstentions:

    20

    g)    Paragraphe 2.5 (amendement 16)

    Modifier comme suit:

    2.5.

    Les pays et régions en transition industrielle sont généralement confrontés à des difficultés pour moderniser leur base industrielle, améliorer les compétences de la main-d’œuvre, compenser les pertes d’emplois dans des secteurs clés et accroître la faible productivité qui limite la croissance des revenus, la convergence vers le haut et l’inversion des évolutions démographiques défavorables. Dans l’ensemble, ils bénéficieront de l’écologisation, des progrès technologiques et des évolutions connexes, mais certains endroits et certains groupes de population, en particulier les groupes vulnérables tels que les personnes handicapées, les personnes âgées, les Roms et les migrants en situation régulière, risquent d’être laissés pour compte. Faire face aux difficultés liées aux transformations à long terme exige d’anticiper le changement et de gérer activement la transition au niveau des décideurs politiques, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et des principales parties prenantes dans ces pays et régions. Le dialogue social, l’information, la consultation et la participation des travailleurs et de leurs organisations représentatives, y compris au sein des organes de décision dans le cadre des processus décisionnels, (conseils d’administration et conseils de surveillance) jouent un rôle essentiel dans le traitement et l’influence des décisions prises par les entreprises pour gérer les transitions de manière prospective. Le CESE invite instamment la Commission à renforcer et à développer la dimension sociale dans la future stratégie industrielle actualisée.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    92

    Voix contre:

    152

    Abstentions:

    17

    h)    Paragraphe 2.6 (amendement 17)

    Modifier comme suit:

    2.6.

    Surmonter la crise de la pandémie et permettre une transformation industrielle réussie est dans l’intérêt de tous les groupes de parties prenantes et requiert la poursuite d’efforts conjoints et d’objectifs partagés (tels que le développement durable de l’entreprise) et un dialogue social de qualité dans un climat de confiance de même qu’une attitude positive. Le CESE estime qu’une gestion d’entreprise appropriée, et partant durable, avec une anticipation commune du changement, est la clé du succès doit se fonder sur les normes minimales légales ayant fait leurs preuves au sein du marché intérieur, avec la voix des travailleurs exprimée par le biais de l’information, de la consultation et de leur participation dans les organes de l’entreprise.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    90

    Voix contre:

    151

    Abstentions:

    18

    i)    Paragraphe 2.7 (amendement 18)

    Modifier comme suit:

    2.7.

    La numérisation et l’automatisation ont des effets à la fois positifs et négatifs pour l’économie et la société. Cette transition nécessiterait une réglementation des approches qui suivent le rythme de la transformation technologique et de l’anticipation des changements en associant par exemple les partenaires sociaux. Les comités d’entreprise européens (CEE) et les comités d’entreprise des sociétés anonymes européennes (Societas Europaea) peuvent offrir un exemple positif de participation transfrontière obligatoire des travailleurs au maintien de l’équilibre entre les intérêts et à l’exploration de solutions dans un esprit de partenariat social. Cela suppose de garantir la formation des travailleurs et de négocier des conventions collectives ou d’autres accords sociaux afin de soutenir l’autonomie professionnelle et de garantir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. La numérisation et l’économie de l’internet ont également entraîné l’émergence de nouvelles formes de travail, telles que le travail via une plateforme, dans lesquelles les travailleurs ne bénéficient d’aucune sécurité sociale ni sécurité de l’emploi et travaillent souvent dans des conditions très précaires, avec un statut incertain. Leurs conditions de travail et leur statut doivent être harmonisés au niveau européen afin d’encourager une mobilité et une intégration équitables au sein du marché intérieur  (3) . À cette fin, le CESE estime qu’il est nécessaire d’instaurer une sécurité juridique au profit des travailleurs en définissant un statut juridique pour le travail dans l’économie des plateformes numériques. Un accès faible ou inexistant à la protection sociale entraîne un coût, non seulement pour les travailleurs eux-mêmes, mais aussi pour les systèmes de sécurité sociale.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    88

    Voix contre:

    149

    Abstentions:

    24

    j)    Paragraphe 2.8 (amendement 19)

    Modifier comme suit:

    2.8.

    La transformation numérique comporte également d’éventuels risques dans des domaines tels que la stabilité financière, la criminalité financière et la protection des consommateurs. Ces risques pourraient encore augmenter en raison de la fragmentation du paysage réglementaire dans l’UE et de l’évolution inégale de la réglementation du secteur au niveau mondial. Le CESE estime donc nécessaire que l’UE mette en place un cadre réglementaire complet et stable dans ce domaine. Il recommande également qu’une solution mondiale en matière fiscale soit trouvée au niveau de l’OCDE en 2021 que l’UE reprenne son initiative établissant un impôt sur certaines grandes entreprises du numérique  (4).

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    89

    Voix contre:

    149

    Abstentions:

    22

    k)    Paragraphe 5.2 (amendement 21)

    Modifier comme suit:

    5.2.

    Une coopération étroite entre les principaux acteurs locaux/régionaux est essentielle pour identifier les applications les plus durables et maximiser le développement socio-économique. Les bonnes pratiques des partenaires sociaux à tous les niveaux, fondées sur des conventions collectives ou sur d’autres formes de dialogue social créant des conditions de concurrence équitables pour les concurrents économiques dans un secteur ou une région, constituent une référence pour favoriser une stratégie de transition juste en lien avec la décarbonation et d’autres objectifs de la politique climatique (5).

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    93

    Voix contre:

    146

    Abstentions:

    19

    l)    Paragraphe 6.2 (amendement 22)

    Modifier comme suit:

    6.2.

    L’un des principaux dispositifs de gouvernance pour la mise en œuvre et le suivi des progrès des transitions socialement justes est le semestre européen. Il est de la plus haute importance de fournir une évaluation cyclique constante des politiques européennes et nationales aux niveaux social, économique et environnemental. Le semestre européen a progressivement développé une orientation plus sociale, mais ses dimensions macroéconomiques et budgétaires restent prédominantes. Le CESE propose donc d’intégrer dans le semestre européen des indicateurs sociaux, économiques et environnementaux nouveaux et améliorés, mesurables et complémentaires afin d’assurer le suivi de tous les aspects du socle européen des droits sociaux et de ses principes, ainsi que des 17 ODD  (6) , de créer des synergies avec le tableau de bord social en introduisant le concept d’une économie durable du bien-être pour tous  (7) , ainsi que des recommandations sociales et environnementales ciblées par pays  (8) . Le Semestre a également été repensé afin de prévoir davantage d’actions pour soutenir la reprise, ce qui peut également, comme l’espère le CESE, contribuer à renforcer le renouveler l’ensemble du mécanisme de gouvernance de l’UE et à en faire un moteur de la survie de pour alimenter la démocratie et de la convergence vers le haut au sein de l’UE.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    87

    Voix contre:

    148

    Abstentions:

    21

    m)    Paragraphe 6.4 (amendement 23)

    Modifier comme suit:

    6.4.

    En outre, pour compenser le déséquilibre institutionnel de la gouvernance économique et sociale, le CESE recommande d’utiliser une «règle d’or» (9) bien équilibrée de manière à ne pas mettre en péril la stabilité financière à moyen terme lorsqu’il s’agit d’appliquer les règles budgétaires de l’UE exemptant les investissements publics justifiés du calcul du déficit et de tenir compte de la viabilité des niveaux d’endettement existants et futurs, afin de garantir une infrastructure moderne en matière de soins de santé, d’écologie, d’éducation et de technologie et d’éviter une récession sans précédent (10).

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    87

    Voix contre:

    159

    Abstentions:

    16

    n)    Paragraphe 9.3 (amendement 24)

    Modifier comme suit:

    9.3.

    Le CESE invite le Conseil et le Parlement européen à améliorer l’environnement des entreprises et à augmenter et à allouer des fonds suffisants pour répondre aux besoins d’investissement dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027 afin d’instaurer une véritable et radicale transition écologique et numérique. Pour parvenir à un financement suffisant, le CESE préconise également d’analyser les effets d’un élargissement de d’élargir l’éventail des ressources propres, au moyen éventuellement de recettes produites par le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne, par un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et par une redevance numérique , en y incluant une taxe sur les services numériques, l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés et une taxe sur les transactions financières  (11).

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    91

    Voix contre:

    157

    Abstentions:

    13

    o)    Paragraphe 9.4 (amendement 25)

    Modifier comme suit:

    9.4.

    Au cours de la période de programmation actuelle, les règles applicables aux grandes entreprises ayant bénéficié d’une aide au titre des Fonds structurels et d’investissement européens prévoient qu’elles doivent rembourser cette contribution si, dans un délai de dix ans à compter du paiement final de l’aide qu’elles ont reçue, l’activité de production est délocalisée hors de l’Union [article 71, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil]. Le CESE estime qu’il convient de renforcer les dispositions pour la future période de programmation afin de promouvoir le rapatriement et de garantir la cohésion dans l’idée de l’autonomie stratégique, de préserver le tissu/les capacités de production, de stimuler l’emploi et de promouvoir un «développement territorial» plus durable.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    89

    Voix contre:

    149

    Abstentions:

    19

    p)    Paragraphe 9.5 (amendement 26)

    Modifier comme suit:

    9.5.

    Le CESE soutient également la volonté d’améliorer la gouvernance budgétaire de l’UE en y intégrant les risques pour la durabilité et en s’inspirant des meilleures pratiques concernant la budgétisation verte et les plans budgétaires. En outre, des incitations fiscales sont pourraient s’avérer nécessaires pour convaincre inciter les entreprises et les particuliers d’ à investir dans des initiatives vertes à impact social (12) . De telles subventions devraient être soigneusement évaluées dans le cadre d’une analyse coûts-bénéfices.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    93

    Voix contre:

    154

    Abstentions:

    16

    q)    Paragraphe 9.6 (amendement 27)

    Modifier comme suit:

    9.6.

    Les défis auxquels l’Europe est confrontée dans le cadre de la transition vers une économie verte et numérique nécessitent des investissements massifs que les fonds publics et les financements traditionnels ne peuvent apporter à eux seuls par le biais de prêts bancaires. Des montants considérables émanant du secteur privé seront nécessaires de toutes sortes de fonds privés sont investis chaque année dans des activités économiques dommageables dans l’ensemble des secteurs industriels, risquant de finir par devenir des «actifs irrécupérables». Un mécanisme visant à orienter les ressources financières du secteur privé vers des investissements conformes aux critères ESG (environnementaux, sociaux, de gouvernance) devrait être mis en place de manière cohérente. Les stratégies relatives à l’union bancaire, à l’union des marchés des capitaux, à la finance durable, au financement numérique et aux PME se renforcent donc mutuellement et justifient l’affectation de fonds aux projets les plus productifs. Le CESE se félicite de la création de la plateforme sur la finance durable et prévoit une accélération du développement de la taxinomie sociale.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    74

    Voix contre:

    154

    Abstentions:

    31

    r)    Paragraphe 10.1 (amendement 28)

    Modifier comme suit:

    10.1.

    Étant donné que la transition industrielle nécessite souvent le passage d’industries manufacturières anciennes et traditionnelles à des activités tournées vers l’avenir (même dans les secteurs traditionnels), elle peut entraîner un chômage supérieur à la moyenne (du moins temporairement) en raison d’une désindustrialisation concentrée au niveau local, ainsi que d’une base de compétences se trouvant dans les secteurs en déclin. Il est fondamental d’anticiper et d’associer les représentants des travailleurs au niveau des branches et des entreprises, et ce avant que les décisions ne soient prises. Les politiques de transition industrielle doivent impérativement aider les travailleurs et les communautés locales, en particulier les travailleurs handicapés et les autres travailleurs issus de groupes vulnérables, à gérer la transition avec le moins de perturbations possible tout en maximisant les avantages potentiels.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    88

    Voix contre:

    149

    Abstentions:

    17

    s)    Paragraphes 10.5, 10.5.1, 10.5.2, 10.5.3, 10.5.4, 10.5.5, 10.5.6 et 10.5.7 (amendement 30)

    Supprimer les paragraphes:

    10.5.

    Plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux

    Des transitions justes nécessitent des politiques sociales adéquates pour favoriser de bonnes conditions de travail, des systèmes efficaces de négociation collective et de relations industrielles, ainsi que la fourniture d’une protection sociale adéquate pour aider les travailleurs en transition. Le CESE souhaite présenter quelques propositions pour le prochain plan d’action de la Commission visant à mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux.

    10.5.1.

    Le CESE suggère que la Commission réexamine l’adéquation de l’acquis pertinent de l’UE en matière de droit du travail, en le renforçant afin de mieux soutenir une transition juste pour les travailleurs.

    10.5.2.

    Le droit à la sécurité et à la santé est un droit fondamental dont devraient bénéficier tous les travailleurs sur leur lieu de travail, quel que soit leur contrat de travail ou le modèle d’entreprise qui les emploie. Le CESE est très préoccupé par le fait que certains nouveaux types de travail engendrés par les transitions climatique et numérique ne relèvent pas du champ d’application des dispositions en matière de sécurité et de santé au travail (SST). En outre, les lieux de travail numérisés présentent des risques psychosociaux et physiques significatifs avérés, tels que l’intensification du travail, le stress et la violence psychosociale  (13) , et à l’avenir, nous pouvons nous attendre à ce que des accidents soient provoqués par l’intelligence artificielle  (14) . Nous devons empêcher que ces accidents ne se produisent. Le CESE demande dès lors que l’ensemble des travailleurs de l’UE soient protégés par la législation en matière de SST  (15).

    10.5.3.

    Le CESE encourage la Commission européenne à réexaminer régulièrement le règlement général sur la protection des données (RGPD) et les règlements connexes à la lumière des évolutions technologiques  (16).

    10.5.4.

    Le dialogue social, aux niveaux national et européen, joue un rôle clé dans l’élaboration des politiques économiques, sociales et du travail. Le CESE est favorable à la définition, dans le cadre du dialogue social aux niveaux régional, national et européen appropriés, de mesures de «transition juste» adéquates afin de gérer, changer et assurer une protection minimale en cas de réorganisation des lieux de travail ou de licenciements collectifs découlant de ces transitions (qu’elles soient d’ordre technologique, démographique ou liées à la mondialisation, au changement climatique ou à l’économie circulaire). Il convient d’y inclure un droit de négociation collective pour anticiper le changement et apporter un soutien aux travailleurs concernés (adaptation de la directive sur les licenciements collectifs  (17)).

    10.5.5.

    Le CESE rappelle la nécessité de consulter et d’informer les travailleurs et leurs représentants lors de l’introduction de changements, de nouvelles technologies et de systèmes d’IA susceptibles d’entraîner des modifications dans l’organisation du travail, la supervision et le contrôle du travail, ainsi que dans les systèmes d’évaluation et de recrutement des travailleurs. Les droits d’information et de consultation, qui mettent dûment en œuvre la directive sur les comités d’entreprise européens, doivent être garantis dans toutes les entreprises et un cadre harmonisé au niveau de l’UE en matière de participation au niveau des conseils d’administration devrait être mis en place. Le CESE plaide dès lors en faveur d’un cadre européen solide et fiable d’information, de consultation et de participation des travailleurs  (18) , qui constitue un aspect important de la mise en place de voies justes et équitables pour la reconstruction et les transitions environnementales et numériques. La Commission devrait promouvoir le dialogue social en vue d’associer les travailleurs aux transitions climatique et numérique dans tous les États membres et assurer le suivi de ses résultats dans le cadre du semestre européen.

    10.5.6.

    Il est nécessaire de mettre en place un cadre de restructuration socialement responsable et d’anticipation du changement dans les entreprises qui complète les droits existants des travailleurs en matière d’information, de consultation et de participation et qui corresponde aux éléments clés du modèle social européen  (19) . Le CESE estime que la Commission européenne devrait revoir le cadre de qualité de l’Union européenne pour les restructurations et l’anticipation des changements, et proposer une base juridique pour des conditions-cadres spécifiques concernant la participation des travailleurs, afin de mieux associer ces derniers à la gestion des difficultés liées au pacte vert et à la transformation numérique  (20).

    10.5.7.

    Le plan d’action devrait définir un socle minimal commun de droits au niveau de l’UE: le CESE a préconisé d’agir en faveur d’une protection du revenu minimum  (21) afin de lutter contre la pauvreté et de promouvoir un marché du travail favorisant l’insertion, et se félicite dès lors que la Commission européenne et la présidence allemande du Conseil prévoient d’instaurer un cadre européen pour les régimes nationaux de revenu minimal  (22) . Le Comité recommande que soit étudiée la possibilité de fixer des normes minimales communes dans le domaine de l’assurance chômage dans les États membres de l’UE  (23) . Il a également plaidé en faveur d’une initiative européenne sur un salaire minimum et la négociation collective  (24) , et se félicite  (25) par conséquent de l’initiative de la Commission européenne relative à des salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne  (26).

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    93

    Voix contre:

    149

    Abstentions:

    17

    t)    Paragraphe 10.6 (amendement 31)

    Supprimer le paragraphe:

    10.6.

    Un nouveau contrat social

    Afin de mettre en place les voies de reprise qui investissent dans l’emploi et protègent les droits et un salaire minimum vital, de rétablir des institutions solides du marché du travail pour tous les travailleurs conformément aux engagements passés, et de garantir la protection sociale, le CESE demande qu’une transition juste soit inscrite au cœur de la reprise grâce au dialogue social, avec la participation active de la société civile afin de contribuer à la conception d’une transition industrielle sociale, juste et inclusive.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    85

    Voix contre:

    146

    Abstentions:

    19

    u)    Paragraphe 1.1 (amendement 1)

    Modifier comme suit:

    1.1.

    Il existe un certain nombre de conditions préalables pour que la transition industrielle vers une économie européenne verte et numérique permette de parvenir à un avenir durable, équitable et socialement acceptable en Europe. Toutefois, une situation nouvelle doit être prise en compte. La pandémie de COVID-19 a durement frappé l’économie européenne: nombreuses sont les entreprises qui s’effondrent, nous perdons des emplois, les ménages sont privés de leurs moyens de subsistance, les services de santé deviennent moins efficaces. Elle a accentué le caractère urgent que revêtent d’une part la nécessité d’une participation nettement plus large et plus soutenue des partenaires sociaux et de la société civile à l’élaboration des politiques à tous les niveaux, et d’autre part le besoin d’un cadre réglementaire et de normes réalistes solides au niveau européen, qui tiennent compte des spécificités des États membres, ainsi que de la répartition des compétences entre l’UE et les États membres et du principe de subsidiarité, en particulier en ce qui concerne l’agenda social. Le plan d’action annoncé pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux (SEDS) devrait jouer un rôle important dans cet effort.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    90

    Voix contre:

    146

    Abstentions:

    18

    v)    Paragraphe 1.5 (nouveau) (amendement 4)

    Insérer un nouveau paragraphe:

    1.5.

    La meilleure réponse politique consiste à tenir les engagements pris au titre de l’instrument «Next Generation EU», lequel représente une occasion unique de garantir une reprise rapide et porteuse de transformation. Il convient d’accorder la plus haute priorité à la mise en œuvre de ces mesures et à l’instauration d’un dialogue avec le secteur privé.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    97

    Voix contre:

    136

    Abstentions:

    22

    w)    Paragraphe 1.6 (nouveau) (amendement 5)

    Insérer un nouveau paragraphe:

    1.6.

    Les défis posés par le Brexit devraient être relevés grâce à une forte impulsion visant à renforcer le marché unique, créant un contexte plus solide, sain et concurrentiel pour les entreprises.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    93

    Voix contre:

    141

    Abstentions:

    20

    x)    Paragraphe 1.4 (amendement 6)

    Modifier comme suit:

    1.4.

    Une Europe résiliente, durable, juste et prospère nécessite un cadre cohérent réglementaire capable de renforcer un processus de transition juste tout en tenant compte de ses incidences éthiques et des intérêts publics tels que la protection des consommateurs, la santé, la sécurité et la qualité. Le CESE recommande que les institutions européennes et nationales mettent en place de nouvelles structures de gouvernance susceptibles d’assurer la participation active de l’économie locale, des partenaires sociaux et de la société civile à la conception et à la mise en œuvre de mesures équitables pour garantir que les transitions soient socialement justes. Le semestre européen est l’un des principaux dispositifs de gouvernance pour la mise en œuvre et le suivi des progrès des transitions socialement justes. Le CESE recommande d’intégrer dans le semestre européen de nouveaux indicateurs sociaux, économiques et environnementaux qui soient améliorés, mesurables et complémentaires afin d’assurer le suivi de tous les principes du socle européen des droits sociaux.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    80

    Voix contre:

    145

    Abstentions:

    16

    y)    Paragraphe 1.8 (amendement 8)

    Modifier comme suit:

    1.8.

    Le CESE accueille favorablement le plan d’action annoncé pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. L’acquis pertinent Les politiques pertinentes de l’UE en matière de droit du travail devraient être renforcé renforcées afin de mieux soutenir une transition juste pour les travailleurs,. Le plan d’action devrait définir un seuil minimum de droits au niveau de l’UE, parmi lesquels le droit à qui garantisse notamment la santé et à la sécurité pour l’ensemble des travailleurs et des nouvelles formes de travail; les droits d’ l’information, de la consultation, de la cogestion et de la participation qui ne s’appliquent pas uniquement aux dans les situations de transition; les droits relatifs au le développement des compétences; des normes minimales en matière d’assurance chômage; un salaire minimal et la négociation collective ou d’autres formes d’accord, conformément aux compétences des États membres.

    Résultat du vote:

    Voix pour:

    98

    Voix contre:

    148

    Abstentions:

    17


    (1)  Prévisions économiques de la Commission européenne de l’été 2020: une récession plus profonde, avec des situations plus divergentes.

    (2)  La contribution du Comité économique et social européen au programme de travail 2021 de la Commission européenne.

    (3)  Avis du CESE (SOC/645) sur Des emplois équitables dans l’économie des plateformes.

    (4)  Avis du CESE sur le thème Lutter contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale et le blanchiment de capitaux.

    (5)  «Accord-cadre pour une transition équitable de l’exploitation houillère et le développement durable des communautés minières pour la période 2019-2027» (Espagne); «Des emplois pour le climat» (Portugal); «Accord conclu entre les partenaires sociaux sur une transition équitable et le changement climatique» (Grèce); «Thyssenkrupp Steel Europe: le futur accord sur l’acier 20-30» (Allemagne, mars 2020).

    (6)  Avis du CESE sur la Stratégie annuelle 2020 pour une croissance durable, JO C 120 du 14.4.2020, p. 1.

    (7)  C. Charveriat et E. Bodin (2020): Delivering the Green Deal: the role of a reformed European Semester within a new sustainable economy strategy (Mise en œuvre du pacte vert: le rôle d’un semestre européen réformé au sein d’une nouvelle stratégie en faveur de l’économie durable).

    (8)  Avis du CESE sur Le socle européen des droits sociaux: évaluation des premières mesures de mise en œuvre et recommandations pour l’avenir, JO C 14 du 15.1.2020, p. 1 .

    (9)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 1.

    (10)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 1.

    (11)  JO C 440 du 6.12.2018, p. 106.

    (12)  JO C 311 du 18.9.2020, p. 63.

    (13)  OIT (2019) The Threat of Physical and Psychosocial Violence and Harassment in Digitalized Work (La menace que représentent la violence physique et psychosociale et le harcèlement dans un monde du travail numérisé).

    (14)   JO C 47 du 11.2.2020, p. 64.

    (15)   JO C 14 du 15.1.2020, p. 52.

    (16)   JO C 47 du 11.2.2020, p. 64.

    (17)   JO C 14 du 15.1.2020, p. 1.

    (18)  Avis du CESE SOC/644 sur le thème Le dialogue social pour une économie durable et résiliente (adopté le 29.10.2020, pas encore publié).

    (19)   JO C 161 du 6.6.2013, p. 35.

    (20)  Résolution du CESE sur la Contribution du Comité économique et social européen au programme de travail 2021 de la Commission européenne .

    (21)   JO C 190 du 5.6.2019, p. 1.

    (22)  Conclusions du Conseil sur le renforcement de la protection du revenu minimum pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et au-delà.

    (23)   JO C 97 du 24.3.2020, p. 32.

    (24)  Avis du CESE sur le thème Des salaires minimums décents dans toute l’Europe.

    (25)  Résolution du CESE sur la Contribution du Comité économique et social européen au programme de travail 2021 de la Commission européenne .

    (26)  COM(2020) 682 final.


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