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Document 52013DC0897
REPORT FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL Evaluation of the European Qualification Framework (EQF) Implementation of the Recommendation of the European Parliament and the Council on the Establishment of the European Qualifications Framework for Lifelong Learning
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL Évaluation du cadre européen des certifications (CEC) Mise en oeuvre de la recommandation du Parlement européen et du Conseil établissant le cadre européen des certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL Évaluation du cadre européen des certifications (CEC) Mise en oeuvre de la recommandation du Parlement européen et du Conseil établissant le cadre européen des certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie
/* COM/2013/0897 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL Évaluation du cadre européen des certifications (CEC) Mise en oeuvre de la recommandation du Parlement européen et du Conseil établissant le cadre européen des certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie /* COM/2013/0897 final */
1. Introduction Le cadre européen des
certifications (CEC)[1] encourage
l'apprentissage tout au long de la vie et améliore la mobilité des apprenants
et des travailleurs, l'aptitude à l'emploi et l'intégration sociale en créant
un cadre de référence européen pour les systèmes de certifications. Le CEC
permet de comparer et de reconnaître plus facilement les qualifications de
millions de diplômés qui, chaque année, sont à la recherche de possibilités de
formation continue ou font leur entrée sur le marché du travail en Europe.
C'est ainsi que la République tchèque a délivré 900 sortes différentes de
qualifications professionnelles à près de 150 000 étudiants en 2012.
Au cours de la même année, quelque 69 000 sortes de qualifications
réglementées ont été décernées à environ 16,8 millions d'apprenants au
Royaume-Uni. Le CEC réinvente la
coopération européenne dans le domaine des certifications. Il introduit
huit niveaux de référence décrits en fonction des acquis d'apprentissage,
englobant toutes les formes et tous les niveaux de qualifications. Cet accent
sur les acquis accorde la place centrale à l'apprenant, et prend de
l'importance quand il s'agit de comparer et de reconnaître les qualifications
de différents pays et de différents environnements d'apprentissage. La Commission n'a eu
de cesse d'insister sur l'importance de soutenir les efforts visant à rendre
comparables les compétences et qualifications sur le territoire de l'UE, en
particulier eu égard aux taux de chômage élevés que nous connaissons aujourd'hui,
les apprenants et les travailleurs ayant ainsi la possibilité de changer plus
facilement de pays et d'emploi. Permettre aux apprenants et aux travailleurs de
faire état de leurs compétences et qualifications acquises dans des cadres
d'apprentissage formels, non formels ou informels prend toute son importance eu
égard aux initiatives phares de la stratégie Europe 2020 telles que
«Jeunesse en mouvement», la «Stratégie pour des compétences nouvelles et des
emplois» et la «Stratégie numérique», ainsi que le paquet emploi «Vers une
reprise génératrice d'emplois» et la recommandation du Conseil sur la
validation de l'apprentissage non formel et informel. En vue de soutenir ces
travaux et de garantir la reconnaissance aisée des compétences et
qualifications par-delà les frontières, la Commission a fait part de son
intention de créer un «espace européen des compétences et des certifications»
dans le cadre de son initiative «Repenser l'éducation»[2]. Le
CEC encourage les autorités nationales à rendre la reconnaissance des
qualifications plus facile et transparente: 36 pays participent de leur
propre initiative au CEC (28 États membres de l'UE, cinq pays
candidats, ainsi que le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse). Le présent rapport présente l'expérience acquise avec le CEC à
ce jour et analyse les éventuelles implications pour l'avenir. La Commission y examine si la recommandation, dans sa
version actuelle, peut permettre de faire face aux nouveaux défis causés par
l'évolution socioéconomique et technologique rapide, et si elle est favorable à
l'apprentissage flexible. Cette évaluation tombe à point nommé, alors que les
taux de chômage sont élevés et que les possibilités d'éducation et de formation
et les qualifications sont de plus en plus nombreuses. Parmi les défis à
relever figurent le nombre croissant de qualifications proposées par des
prestataires privés, les qualifications davantage internationales, ainsi que l'émergence
récente des cours en ligne ouverts et massifs (CLOM,
«MOOC» en anglais), à même d'atteindre de nombreux étudiants. Cette évaluation, associée aux évaluations d'Europass et
du CERAQ, ainsi qu'au rapport d'avancement sur la garantie de la qualité dans
l'enseignement supérieur, permettra de répertorier les défis relatifs à
l'espace européen des compétences et des certifications et aux éventuelles
améliorations qui peuvent lui être apportées. 2. Résultats et impact 2.1. Les principales caractéristiques du CEC Les éléments suivants se trouvent au cœur du CEC: •
huit niveaux de référence
européens définis en fonction des acquis d'apprentissage et à même
d'englober tous les types et niveaux de qualifications sur l'ensemble du
territoire européen. Les niveaux 5, 6, 7 et 8 du CEC sont compatibles avec
les descripteurs des programmes de cycle court et les trois cycles du cadre des
certifications de l’espace européen de l’enseignement supérieur (CC-EEES)[3]; •
approche fondée sur les acquis
d'apprentissage. Les descripteurs des niveaux de
référence sont exprimés en termes de connaissances, d'aptitudes et de compétences,
sans être liés à des éléments du contexte d'apprentissage, tels que la durée ou
le lieu de l'apprentissage; •
principes communs d'assurance de la
qualité
dans l'enseignement supérieur et l'enseignement et la
formation professionnels dans le cadre du CEC. Un groupe consultatif (GC) pour le CEC a été mis
sur pied, ainsi que des points de coordination nationaux (PCN) dans les États
membres afin de mettre en œuvre le CEC. Le GC garantit la cohérence globale et promeut la
transparence du processus de mise en correspondance entre les systèmes de
certifications et le CEC. C'est dans son rôle de soutien à ce processus qu'en
2009, le GC pour le CEC a adopté dix critères et procédures visant à
établir une correspondance entre les niveaux nationaux de certification et le
CEC[4]. Ceux-ci ont
contribué à l'établissement d'une approche commune quant à la présentation des
résultats de la mise en correspondance aux parties prenantes. Tous les pays
recourent à ces critères pour structurer leurs rapports nationaux de mise en
correspondance. Certains critères (en particulier les critères 3 et 4)
pourraient être interprétés de diverses façons et nécessitent davantage de
précisions pour veiller à la cohérence générale du processus de mise en
correspondance. Les PCN soutiennent et, conjointement avec d'autres autorités
nationales concernées, guident la relation entre les systèmes nationaux de
certification et le CEC, tout en encourageant la qualité et la transparence de
ce lien. 2.2. Accélération de la mise en oeuvre: un nouveau sentiment d'urgence
s'impose La recommendation comprend
deux caps: •
2010: les États membres devraient faire
correspondre leurs systèmes nationaux de certification au CEC, notamment en
garantissant cette correspondance entre leurs niveaux de certification et le
CEC et, le cas échéant, en instaurant des cadres nationaux de certifications
(CNC); •
2012: tous les nouveaux certificats de
certification, diplômes et documents «Europass» délivrés par les autorités
compétentes doivent faire clairement mention du niveau correspondant du cadre
européen des certifications. Premier cap: 2010 En 2010, quatre États membres
avaient procédé à la mise en correspondance de leurs systèmes nationaux de
certifications. Trois d'entre eux avaient déjà un CNC en place en 2008. Au mois de juin 2013, vingt États membres
avaient présenté leurs rapports nationaux sur la mise en correspondance avec le
CEC. Les autres (huit États membres, quatre pays candidats et la Norvège)
projettent de terminer ce processus en 2013-2014. Fin 2010 || FR, IE, MT, UK 2011 || BE-fl, CZ, DK, EE, LT, LV, NL, PT 2012 || AT, DE, HR, LU 2013 || BG, IT, PL, SI Doivent encore effectuer la mise en correspondance || États membres: BE-fr, BE-de, EL, ES, FI, HU, KY, RO, SE, SK, Pays candidats: IS, ME, MK, TK Pays de l'EEE: NO Tableau
1 — Aperçu de la mise en œuvre des mesures préconisées dans la recommandation
sur le CEC au premier cap, septembre 2013 Ce tableau montre que la recommandation incite aux
réformes - par exemple, mise en place de CNC complets fondés sur les acquis
d'apprentissage - qui requièrent l'engagement politique et technique ferme de
toute une série d'intervenants. De tels changements prennent du temps. Par
conséquent, malgré l'engagement national fort en faveur du CEC, sa mise en
œuvre prend du retard. Pour éviter d'autres retards, tous les pays devraient
finaliser leurs processus de mise en correspondance d'ici la fin 2014 et
mettre en œuvre la recommandation plus rapidement. La Commission renforcera le
suivi de la mise en œuvre du CEC au niveau national, le cas échéant au moyen
d'échanges bilatéraux, pour aider les différents pays à surmonter les
difficultés qui leur sont propres. Il convient de noter qu'un rapport sur la mise en
correspondance est un cliché instantané du système de certifications d'un pays,
tandis que la mise en correspondance est un processus continu de réflexion sur
la modification des systèmes de certification. Aussi les pays devraient-ils
examiner régulièrement leurs rapports et informer le GC de toute modification
et des réponses qu'ils ont apportées à la suite des observations des parties
prenantes. Le GC devrait définir des critères et des procédures pour suivre
l'évolution des systèmes nationaux de certifications et leur incidence sur la
mise en correspondance. Premier cap: 2012
Le
second cap a l'avantage de mettre le CEC directement à la portée des
apprenants, des travailleurs, des établissements d'éducation et de formation,
ainsi que des employeurs. L'inclusion des niveaux du CEC sur les qualifications
et les suppléments constitue un cap majeur vers la simplification et
l'amélioration du processus de comparaison par‑delà les frontières. La non‑tenue du cap
fixé pour la mise en correspondance a engendré des retards considérables pour
le second cap. Seul un pays avait inclus
les niveaux du CEC dans ses suppléments Europass pour 2012. Deux pays ont
intégré les niveaux du CEC dans leurs bases de données sur les qualifications.
Au mois de septembre 2013, trois pays avaient délivré des qualifications
qui correspondaient à un niveau du CEC et cinq pays avaient commencé à
introduire les niveaux du CEC dans leurs suppléments Europass. Six autres pays
envisagent de commencer à en faire de même en 2013-2014. || Fin 2012 || Septembre 2013 Niveau du CEC inclus dans les nouveaux certificats et diplômes || || CZ, DK, LT Niveau du CEC inclus dans les suppléments Europass - Supplément au diplôme (SD) et/ou supplément au certificat (SC) || FR (sc) || CZ (sc), DK (sd), EE (sd), IE (sd) Niveau du CEC inclus dans les bases de données nationales sur les qualifications || FR, UK || CZ, DK, Tableau 2: aperçu de la mise en œuvre des mesures préconisées dans la
recommandation sur le CEC au second cap Franchir ce second cap est désormais urgent.
L'inclusion du niveau du CEC et la description précise des acquis d'apprentissage
constituent une arme puissante pour améliorer la communication au sujet du
niveau et de la variété des compétences et des qualifications des citoyens, un
aspect particulièrement important en temps de crise. Il est maintenant urgent
d'intensifier les travaux au niveau national pour faire en sorte que, d'ici fin
2014, au moins 25 % de l'ensemble des qualifications délivrées en Europe
comportent une référence au CEC. Les pays abordent le second cap de diverses
façons. La plupart des autorités nationales envisagent des solutions techniques
d'utilisation systématique au niveau national, tandis que d'autres laissent aux
institutions qualifiantes le soin de décider de l'opportunité et de la manière
d'inclure les niveaux du CEC dans les certificats, diplômes, suppléments
Europass et bases de données sur les qualifications. De manière générale, les
pays conviennent de la nécessité d'élaborer une approche commune à l'échelon de
l'UE pour garantir le même niveau de transparence pour tous les apprenants et
travailleurs. Le GC devrait mettre au point cette approche commune. 2.3 Un système cohérent La structure
à huit niveaux du CEC s'applique aux systèmes nationaux de certifications et
aux besoins des parties prenantes. La majorité des pays possèdent ou conçoivent
des CNC englobant tous les types et tous les niveaux de qualifications délivrés
dans les systèmes d'éducation et de formation formels. Le nombre de niveaux des
CNC est fonction des besoins nationaux. L'architecture et les principes généraux du CEC - la définition de
«qualification» et les niveaux fondés sur les acquis d'apprentissage - rendent
plus facile la comparaison des qualifications. Pour autant, plusieurs questions
de fond devraient être étudiées en vue d'améliorations futures:
Alors que le CEC
a pour but de devenir un point de référence pour toutes les qualifications
en Europe, indépendamment de l'organisme de certification, la plupart des
CNC sont limités aux qualifications délivrées par les établissements
d'éducation et de formation publics. Seuls quelques CNC couvrent des
qualifications qui sortent des systèmes formels, dans le secteur privé par
exemple, qui sont souvent importantes sur le marché du travail. L'un des
grands défis qui se posent est de veiller à ce que toutes les
qualifications des CNC, y compris celles acquises dans le cadre de
l'éducation et de la formation non formelles et informelles, soient
fiables et répondent aux exigences élémentaires sur le plan de la qualité.
Le GC devrait formuler des orientations en ce qui concerne les critères
communs dont il faut tenir compte aux fins de l'inclusion des
qualifications dans les CNC.
2.
Les caractéristiques actuelles du CEC ne sont peut-être pas adaptées à
l'évolution de la situation. Il est de plus en plus souvent fait appel à de
nouvelles pratiques, telles que l'apprentissage mixte, tandis que les CLOM, une
nouvelle forme récente d'enseignement à distance, permettent d'organiser
l'apprentissage par-delà les frontières et les fuseaux horaires, moyennant la
présence d'une connexion internet. Des
qualifications sont également délivrées par des organismes internationaux et des
multinationales dans divers pays, en Europe et ailleurs. Certains pays les ont
incluses dans leurs CNC, mais sans toujours les faire correspondre aux mêmes
niveaux de CEC. Ces éléments appellent une approche cohérente en matière de
mise en correspondance avec le CEC dans tous les pays, afin d'éviter la
confusion chez les employeurs et les titulaires de titres.
Les descripteurs de niveaux
du CEC pour les «connaissances» et les «aptitudes» correspondent aux
descripteurs nationaux. Toutefois, le descripteur «compétence» pose
davantage problème, dès lors que le descripteur inclus à l'annexe II n'est
pas entièrement compatible avec la définition de la «compétence» qui
figure à l'annexe I. Le descripteur «compétence» nécessite donc des
précisions.
4.
Les principes
communs en matière d'assurance de la qualité ont aidé les différents pays à
mener le processus de mise en correspondance. Biens qu'au départ, ils aient été
destinés uniquement aux qualifications de l'enseignement et de la formation
professionnels et de l'enseignement supérieur, ils sont bien entendu pertinents
pour d'autres qualifications également. Il conviendrait de montrer clairement
les possibilités qu'ils permettent en termes d'orientations pour tous les
niveaux et tous les types de qualifications.
Certains points
examinés plus en profondeur à l'échelon européen se rapportent aux
qualifications des niveaux 2 et 3 du CEC - les qualifications
délivrées à la fin de l'enseignement obligatoire - et des niveaux 3 à 5 du
CEC - y compris les qualifications de fin d'études donnant accès à
l'enseignement supérieur et les qualifications de maîtres-artisans.
Selon
la convention de Lisbonne sur la reconnaissance des qualifications, les
qualifications de fin d'études donnant accès à l'enseignement supérieur sont en
grande partie equivalents, ouvrant droit à l'enseignement supérieur en Europe
et ailleurs. La mise en correspondance de ces qualifications avec les
différents niveaux du CEC semble indiquer une différence dans le niveau des
acquis d'apprentissage atteints, ce qui peut entraver la mobilité des jeunes
sortant de l'école et souhaitant suivre des études dans un autre pays. Tantôt le
contenu et la complexité de qualifications nationales portant le même nom/titre
diffèrent, tantôt les pays ne font pas correspondre de la même façon un acquis
d'apprentissage à un niveau du CEC. Ces différences,
bien que légitimes, ne seront pas comprises des citoyens, pour qui le titre de
la qualification reste le même et devrait donc représenter une qualification
similaire. L'échange d'informations et la formulation d'orientations au
niveau européen doivent donc se poursuivre afin que les décisions prises en
matière de mise en correspondance soient bien comprises et acceptées. 6. La
conception du
CEC est pleinement compatible avec le CC-EEES. La cohérence de la mise en œuvre
est garantie, notamment parce que le Conseil de l'Europe participe aux réunions
du GC et des PCN et que la Commission se rend aux réunions du CC-EEES. Grâce à
cette cohérence, la plupart des pays ont pu procéder à la mise en
correspondance de leurs qualifications avec le CEC et à l'autocertification du
CC‑EEES en une seule fois, ainsi que présenter un rapport unique traitant
des critères des deux processus. Plusieurs pays du processus de Bologne ne
participant pas au CEC ont également mis sur pied des CNC pour l'apprentissage
tout au long de la vie, fondés sur les acquis d'apprentissage. Il serait utile
d'évaluer l'opinion des pays sur la valeur ajoutée des deux principaux cadres
européens de certifications. 2.4 Le CEC en tant qu'outil pivot de reconnaissance des qualifications et de garantie de la
transparence Le CEC a trait à tous les
niveaux et types de qualifications. La cohérence entre le CEC et d'autres
politiques et instruments européens[5] visant à améliorer la transparence des compétences et des
qualifications (tels que CC-EEES, Europass, ECTS, ECVET,
directive 2005/36, ESCO, validation de l'apprentissage informel et non
formel) ainsi que les cadres et principes d'assurance de la qualité (CERAQ et
NLDE) est fondamentale pour leur efficacité et leur impact. Ils facilitent tous
la libre circulation des personnes et favorisent l'apprentissage tout au long
de la vie, et certains partagent l'approche fondée sur les acquis
d'apprentissage. Le CEC et les systèmes européens de transfert et
d'accumulation des crédits, à savoir l'ECTS et l'ECVET, sont cohérents pour ce
qui est des principes qui les sous-tendent, mais ne sont pas encore parfaitement
alignés au niveau de leur mise en pratique. L'ECTS est utilisé dans environ
75 % des cours de l'enseignement supérieur. Alors que la majorité des
programmes sont désormais décrits sur la base des acquis d'apprentissage visés,
le défi consiste à étendre les acquis d'apprentissage à la conception et à
l'évaluation des programmes. La révision en cours du guide ECTS débouchera sur
la formulation d'orientations supplémentaires au niveau européen. L'ECVET repose entièrement sur les acquis
d'apprentissage, mais sa mise en œuvre est plus récente. Les principes communs du CEC en matière
d'assurance de la qualité sont largement compatibles avec les normes et lignes
directrices européennes (NLDE), ainsi qu'avec le CERAQ. Toutefois, les
principes de chacun des trois outils se rapportent à l'assurance de la qualité
dans l'éducation et la formation en général seulement, et ne contiennent pas
d'orientations particulières pour ce qui est de garantir la qualité de
l'approche fondée sur les acquis d'apprentissage, des qualifications et des
cadres de certifications. Les évaluations en cours du CEC, du CERAQ et la
révision des NLDE devraient servir à repérer les possibles synergies
supplémentaires entre les cadres européens de certifications et les modalités
d'assurance de la qualité. Le CEC s'inscrit dans le cadre de la convention de
Lisbonne sur la reconnaissance des qualifications (CLR),[6] qui facilite la reconnaissance des qualifications dans l'enseignement
supérieur européen ainsi que l'accès à celui-ci. Le texte subsidiaire sur la
CLR concernant les cadres de certifications dans la reconnaissance des
qualifications étrangères, adopté en juin 2013, encourage le resserrement
des liens entre les cadres de certifications et la reconnaissance des
qualifications à des fins de formation continue. Cependant, les pratiques en
matière de reconnaissance au niveau institutionnel tiennent rarement compte des
cadres de certifications et de la transparence accrue induite par les cadres
européens. En revanche, la cohérence avec la directive
relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles laisse
davantage à désirer. La directive travaille en cinq niveaux et critères de
saisie, tels que la durée des cours, aux fins de la reconnaissance des
qualifications sur le marché du travail, tandis que le CEC fonctionne en huit
niveaux fondés sur les acquis d'apprentissage. Ces différences ont semé la
confusion parmi les parties prenantes. Aussi la nouvelle directive[7] prévoit-elle des synergies avec le CEC. Bien que conservant le système
de saisie en cinq niveaux, elle permet d'établir des «cadres de formation
communs» permettant aux pays de se mettre d'accord sur des niveaux de
connaissances, d'aptitudes et de compétences minimaux liés aux niveaux du CEC.
C'est sur cette base que les pays pourront reconnaître automatiquement les
qualifications professionnelles. La recommandation prévoit un lien étroit avec
Europass. Les suppléments Europass devraient faire référence au niveau du CEC
correspondant, mais tel est rarement le cas à cause de la mise en œuvre
restreinte des mesures prévues dans le cadre du second cap du CEC. Enfin, il existe des liens étroits entre la mise
au point de la classification européenne multilingue des aptitudes,
compétences, qualifications et professions (ESCO) et le CEC. Les qualifications
qui ont un lien avec le CEC seront incluses indirectement dans ESCO, et ce via
le portail du CEC, qui sera relié aux bases de données nationales sur les
qualifications. Les qualifications internationales qui ne figurent pas dans les
CNC seront directement incluses dans ESCO. L'approche fondée sur les acquis
d'apprentissage qui est employée pour le CEC et ESCO devrait être coordonnée. 2.5 Gouvernance Le CEC est régi par le GC et
les PCN (section 2.1). Le GC se compose de représentants: ·
de 36 pays (28 États
membres, cinq pays candidats, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse); ·
de partenaires sociaux européens (CES,
BusinessEurope, UAEPME, CEEP); ·
d'organisations faîtières européennes qui délivrent
des qualifications (Eurochambres, EUCIS-LLL, EUA); et ·
d'autres parties prenantes (services publics de
l'emploi, Union des étudiants d'Europe, Centre européen du volontariat, Forum
européen de la jeunesse). Le Conseil de l'Europe participe au GC afin de
garantir la cohérence entre le CEC et le CC‑EEES. Le Cedefop et la Fondation européenne de la
formation soutiennent le GC. Ce dernier formule des
orientations efficaces au sujet des processus nationaux de mise en
correspondance et établit un climat de confiance et de compréhension entre les
pays participants. Son mandat a été prolongé en 2012 afin de surveiller la mise
en œuvre de la recommandation du Conseil sur la validation de l'apprentissage
non formel et informel[8]. Cette manœuvre
a pour but de renforcer les liens entre les cadres de certifications et les
modalités en matière de validation, qui doivent encore être élaborées dans la
plupart des pays. Trente-six pays ont mis en place des PCN, lesquels
se retrouvent dans diverses configurations institutionnelles, dont des
ministères, des agences nationales, des autorités nationales de certification,
des établissements de recherche en matière d'éducation, ainsi que des centres
d'information sur l'éducation. Leur efficacité dépend en grande partie de la
manière dont ils sont étroitement liés à la gouvernance nationale du processus
CNC/CEC. Les PCN axent la majeure partie de leurs activités sur la
communication avec les parties prenantes, tout en trouvant difficile de se
concerter avec les partenaires sociaux et en souffrant d'un manque d'expertise
en communication avec le grand public. Les autorités nationales devraient se
pencher sur les moyens d'améliorer la communication des PCN avec le large panel
de parties prenantes et mettre en place des stratégies de communication. Bien
que les PCN n'aient dépensé qu'aux alentours de 75 % de leurs budgets au
cours des trois dernières années en raison de difficultés organisationnelles au
départ et de modification des calendriers de mise en correspondance, leurs
activités ont été considérées comme cruciales pour la mise en œuvre du CEC à
l'échelon national. Le portail du CEC fournit des renseignements au
sujet du CEC et des résultats des processus nationaux de mise en
correspondance, et permet de comparer les niveaux nationaux de certification
avec le CEC et d'effectuer des recherches au sujet des qualifications. Sur
vingt pays qui ont effectué le processus de mise en correspondance, la
fonction de comparaison permet d'obtenir des informations sur neuf d'entre eux.
La recherche de qualifications individuelles ne sera possible que
fin 2013. Le fait que tous les pays n'ont pas encore mis en place de bases
de données nationales sur les qualifications et que les bases de données
existantes ne couvrent pas toutes les qualifications des CNC constitue un défi
de taille. Pour que le potentiel du portail soit pleinement exploité, il faut
que la majorité des pays y participent. 2.6 Impact et durabilité Bien qu'aucune statistique
n'existe pour l'effet du CEC sur l'apprentissage tout au long de la vie et sur
la mobilité et que sa mise en œuvre n'en soit qu'à ses balbutiements,
l'adoption de l'approche fondée sur les acquis d'apprentissage constitue en soi
une réussite majeure. Elle a ouvert la voie à des filières d'apprentissage plus
flexibles et à la validation de l'apprentissage non formel et informel. L'incidence du CEC ne s'est pas cantonné aux
36 pays participants. Plusieurs pays partenaires de l'UE ont adopté les
concepts du CEC dans le cadre de l'évolution de leurs propres systèmes
nationaux et régionaux, et des pays d'autres régions du monde sont désireux
d'en savoir plus sur le CEC. Eu égard au degré d'engagement politique à l'égard
du CEC, cet outil de référence commun serait viable à long terme sans aide
financière de l'UE, mais les parties prenantes estiment qu'une coordination
ferme à l'échelon de l'Union est indispensable pour la cohérence et la
transparence de la mise en œuvre. 3. conclusions Il ressort des constatations que
le CEC est largement admis comme point de référence pour l'établissement de
cadres de certifications, la mise en œuvre de l'approche fondée sur les acquis
d'apprentissage, de même que l'amélioration de la transparence et la
reconnaissance des aptitudes et compétences. Il pourrait s'avérer un pilier
central d'un futur espace européen des compétences et des certifications. Pour
autant, les retards pris au niveau de la mise en œuvre ont créé un sentiment
d'urgence. L'UE devrait permettre aux apprenants et aux travailleurs
d'améliorer la visibilité de leurs compétences, quel que soit le lieu où ils
les ont acquises. Elle doit faire en sorte que le CEC soit pleinement
opérationnel le plus rapidement possible. Sur la base des résultats de
l'évaluation, la Commission suggère d'envisager les mesures suivantes pour
accroître la pertinence, l'efficacité et l'impact du CEC. Accélérer la mise en correspondance avec le CEC et l'établissement de cadres
nationaux de certifications Tous les pays devraient mettre en place des CNC solides bien compris des parties
prenantes et utilisés par ces dernières. Ils devraient intégrer les résultats
de consultations nationales, établir un large consensus sur la correspondance
entre les niveaux nationaux de certification et le CEC et œuvrer à la
finalisation de leur premier rapport de mise en correspondance pour 2014. Renforcer le rôle et
l'impact des cadres de certifications fondés sur les acquis d'apprentissage aux
niveaux national et européen Les gouvernements doivent
s'engager à recourir à l'approche fondée sur les acquis d'apprentissage dans
tous les sous-systèmes d'éducation et de formation, en mettant en œuvre des CNC
globaux qui incluent les qualifications délivrées tant au sein qu'en dehors des
systèmes traditionnels d'éducation et de formation formelles. Les CNC devraient
être intégrés dans les politiques générales d'éducation, de formation et
d'emploi. À l'échelon européen, le descripteur
«compétence» figurant aux annexes I et II de la recommandation devrait
être précisé. Améliorer la transparence et la cohérence de la mise en
correspondance avec le CEC, compte tenu de
la nature changeante des systèmes de certifications La
mise en correspondence devrait être considérée comme un processus continu et ne
devrait pas se limiter à un rapport sur le sujet. Le GC devrait formuler des
orientations sur les critères 3 et 4 et concevoir une stratégie globale de
suivi des rapports de mise en correspondance à l'avenir, ce qui devrait inclure
le suivi renforcé de la manière dont les pays tiennent compte des observations
du GC sur les rapports nationaux de mise en correspondance et le traitement des
incohérences entre pays en la matière. Le GC devrait également soutenir la
communication entre parties prenantes sur les problèmes qui se posent dans le
cadre de la mise en correspondance Renforcer le lien entre le cadre européen d'assurance de la qualité et le cadre
européen des certifications Les principes communs du CEC en matière d'assurance de la qualité, le CERAQ
et les NLDE devraient gagner en cohérence et étayer l'approche fondée sur les
acquis d'apprentissage, afin d'élaborer des principes cohérents en matière
d'assurance de la qualité pour l'apprentissage tout au long de la vie. Au-delà
de la confiance accrue dans les qualifications, des cadres de certifications et
la mise en correspondance avec le CEC, il pourrait également en résulter une
confiance et une perméabilité plus grandes entre les sous-systèmes d'éducation
et de formation. Améliorer la
communication sur le CEC afin d'atteindre davantage les apprenants, les
travailleurs et d'autres parties prenantes et de les informer sur les avantages
du CEC Au terme
de la mise en correspondance de leurs qualifications avec le CEC, les pays
devraient veiller à ce que tous les nouveaux certificats, diplômes et
suppléments Europass incluent une référence au niveau du CEC correspondant. Les
pays devraient créer des bases de données/registres nationaux sur les
qualifications et les connecter au portail du CEC, lequel devrait être relié au
portail européen sur les opportunités d'études et de formation en Europe
(Ploteus) et à ESCO. La Commission examinera comment les outils web peuvent
être mis à contribution pour proposer des services relatifs aux compétences aux
apprenants, travailleurs et parties prenantes, pour encourager la mobilité,
l'apprentissage tout au long de la vie et la capacité d'insertion
professionnelle. Mieux utiliser le
CEC dans les politiques et instruments en faveur de la mobilité et de
l'apprentissage tout au long de la vie Le CEC peut
faire office de plateforme à laquelle sont reliés d'autres politiques et instruments
européens, tels que le transfert et la reconnaissance des crédits. Les cadres
de certifications et les systèmes de crédit fondés sur les acquis
d'apprentissage facilitent l'assouplissement des parcours d'apprentissage dans
des institutions, secteurs et pays différents. La Commission, les États membres
et les parties prenantes devraient renforcer et expliquer les liens entre le
CEC et les systèmes européens de transfert et d'accumulation des crédits. Les
pays devraient davantage recourir au CEC en tant que source d'informations
supplémentaire pour les autorités compétences examinant la reconnaissance des
qualifications délivrées dans d'autres États membres dans le cadre de la
directive relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles et
dans les pays participant au cadre stratégique pour la coopération européenne
dans le domaine de l'éducation et de la formation dans le contexte de la CLR.
Préciser le rôle du CEC en rapport avec les qualifications internationales
et pour les pays et régions hors d'Europe Le CEC sert
de plus en plus de point de référence pour comparer les qualifications. Grâce
au processus actuel de mise en correspondance et à ses critères, le CEC devrait
couvrir tous les types de qualifications, y compris les qualifications
internationales. Il importe d’étudier plus avant comment le CEC pourrait
soutenir la comparaison et la reconnaissance des qualifications acquises en
dehors de l’Europe. Concevoir
un CEC qui soit plus adapté aux développements actuels en matière
d'apprentissage en ligne et de qualifications internationales Le CEC devrait couvrir les qualifications
internationales et les qualifications comprenant des modules achevés dans
différents pays ou alliant enseignement en face-à-face et apprentissage en
ligne. Le CEC ne pourra devenir un cadre véritablement global que s'il s'adapte
à ces nouveautés et reste capable de suivre le rythme des changements
intervenant dans les prestations d'éducation et de formation. L'initiative «Repenser l'éducation» a
souligné le rôle de l'éducation pour la croissance économique, la compétitivité
et l'emploi. L'une de ses propositions concerne la réalisation de travaux
exploratoires sur des synergies complémentaires entre les outils de l'UE de
transparence et de reconnaissance des compétences et qualifications, ce qui
devrait déboucher sur la création d'un espace européen des compétences et des
certifications dans lequel tout un chacun pourrait se déplacer librement et
obtenir que ses compétences et qualifications soient reconnues rapidement en
vue de la poursuite de son apprentissage et comprises adéquatement par les
employeurs. La
Commission discutera des conclusions contenues dans le présent rapport avec les
acteurs concernés lors du débat public qui se tiendra à l'hiver 2013/2014 au
sujet de l'espace européen des compétences et des certifications. Sur la base
des conclusions de ce débat et d'une analyse d'impact, la Commission peut
envisager de proposer une révision de l'actuelle base juridique du CEC -
(2008/C 111/01) recommandation du Parlement européen et du Conseil du
23 avril 2008. [1] http://ec.europa.eu/education/lifelong-learning-policy/eqf_fr.htm. [2] COM(2012) 669 final. [3] http://www.ehea.info/Uploads/qualification/QF-EHEA-May2005.pdf. [4] http://ec.europa.eu/eqf/documentation_fr.htm [5] http://ec.europa.eu/education/lifelong-learning-policy/mobility_fr.htm. [6] TCE 165 — Reconnaissance des qualifications 1997 - enseignement supérieur
dans la région européenne, 11.IV.1997. [7] http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:52011PC0883:FRNOT [8] http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2012:398:0001:0005:FR:PDF.