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Document 52012DC0698
GREEN PAPER An integrated parcel delivery market for the growth of e-commerce in the EU
LIVRE VERT Un marché intégré de la livraison de colis pour soutenir la croissance du commerce électronique dans l'UE
LIVRE VERT Un marché intégré de la livraison de colis pour soutenir la croissance du commerce électronique dans l'UE
/* COM/2012/0698 final */
LIVRE VERT Un marché intégré de la livraison de colis pour soutenir la croissance du commerce électronique dans l'UE /* COM/2012/0698 final - 2012/ () */
1.
Introduction
Le
commerce électronique est généralement reconnu comme un facteur décisif pour la
croissance économique et le relèvement des niveaux d'emploi dans toute l'Union
européenne[1]. Selon
la communication de la Commission sur le commerce électronique et les services
en ligne[2], la
livraison des achats en ligne fait partie des cinq grandes priorités sur
lesquelles il convient d’agir d'ici à 2015 pour soutenir le commerce
électronique; son importance a été réaffirmée tant par le Conseil de l’Union européenne
que par le Parlement européen[3]. La
livraison joue en effet un rôle crucial par son impact sur le développement du
commerce électronique et son importance pour l'établissement d’une relation de
confiance entre vendeurs et acheteurs[4]. La
relation commerciale (et, de manière plus générale, économique) entre marchands
en ligne et consommateurs repose sur une série d'opérations logistiques
complexes. Le terme «livraison», au sens du présent document, désigne
l’expédition de marchandises physiques commandées en ligne jusqu’au dernier
point de livraison, où elles sont remises au client final. Ce processus fait
intervenir de nombreux opérateurs, dits «opérateurs de services de livraison»,
à savoir les transporteurs, les opérateurs postaux, les opérateurs express et
les autres prestataires de services logistiques. Aux fins du présent livre
vert, la notion de colis s'entend ici au sens large et inclut tout article
pesant jusqu’à 30 kilogrammes[5]. Les
modes d'achat et de livraison de marchandises en Europe sont en pleine
mutation. Les consommateurs de l’UE s’intéressant de plus en plus aux achats en
ligne, notamment dans d'autres pays, il est d'autant plus nécessaire de
disposer d'un système de livraison performant et conforme à leurs attentes qui,
en facilitant leur vie quotidienne, renforcera leur confiance dans le commerce
électronique et les incitera à y recourir davantage encore[6]. Un système de
livraison performant et abordable fait aussi partie des principaux facteurs de
pérennisation des stratégies commerciales de nombreuses PME, et notamment de
leur capacité à servir leurs clients. Les PME étant les moteurs de l'innovation
et de la croissance en Europe[7],
l'amélioration de l'ensemble du système de livraison des marchandises
commandées en ligne en Europe devrait avoir des retombées très importantes en
termes de croissance et d'emplois[8]. Nombre
d’enquêtes et de rapports sectoriels[9],
ainsi que des entretiens réalisés auprès de diverses parties prenantes en
préparation au présent Livre vert, confirment l'analyse présentée dans la
communication sur le commerce électronique et les services en ligne. Le fait de devoir livrer dans un autre
État membre est considéré comme un obstacle par 57 % des marchands[10],
et 46,7 % des consommateurs considèrent la livraison de marchandises
achetées à l’étranger comme un point préoccupant. La livraison et le renvoi des
produits sont pour les consommateurs les deux sources de préoccupation
principales en ce qui concerne l’achat en ligne[11]. La
non-livraison, la détérioration ou la perte des articles et le coût élevé de la
livraison figurent aussi parmi les dix préoccupations majeures des
consommateurs et contribuent à expliquer le peu de confiance qu’ils accordent
au commerce électronique transfrontières. Les consommateurs seront d’autant plus
enclins à acheter en ligne qu’ils auront l’assurance de recevoir leurs
marchandises en bon état et dans les délais annoncés, et de pouvoir les renvoyer
facilement en cas de problème[12].
La mise au point et la généralisation de nouvelles technologies offrent un
nouvel éventail de possibilités pour améliorer la qualité des services de
livraison et le degré de satisfaction des clients. L’apparition et le
développement des réseaux sociaux ont beaucoup influé sur le comportement des
consommateurs vis-à-vis des marques et sur leur manière d’acheter en ligne.
L’utilisation de moyens de communication électroniques innovants entre marchands
en ligne, prestataires de services et clients peut contribuer à rendre plus
performantes et plus commodes les procédures de livraison et de renvoi des
articles et à améliorer la perception qualitative du service. Un marché du
commerce électronique plus performant apportera des avantages mutuels tangibles
aux consommateurs comme aux PME, ainsi qu’à tous les acteurs et secteurs d’activité
concernés par le commerce électronique. Le
transport et la livraison revêtent une importance encore plus grande dans un
contexte international. Le fait qu’un nombre croissant de consommateurs achète
des produits en provenance d’Asie-Pacifique et d’Amérique du Nord, et que de
plus en plus de marchands en ligne européens cherchent à exporter vers ces
régions, entraîne un essor rapide de ces flux commerciaux. Dans ce contexte,
les opérations de transport et de livraison deviennent encore plus complexes et
représentent un défi majeur; mais elles offrent aussi une possibilité unique de
développer le commerce électronique européen, notamment au profit des PME[13]. Une
conception plus appropriée de la chaîne de livraison pour le commerce
électronique aurait aussi des retombées positives dans plusieurs domaines: Ø
Cohésion: permettre à tous les citoyens et à
toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, de bénéficier des avantages
du commerce électronique grâce à des services de livraison performants dans toute
l'Europe. Ø
Emploi: garantir des conditions d'emploi
responsables dans le secteur de la livraison, qui fait l’objet des pressions
considérables dans le sens d’une réduction des coûts et d'un accroissement de
la flexibilité. Ø
Innovation: promouvoir l'utilisation généralisée,
dans les systèmes de livraison, de nouvelles technologies de l’information qui
profitent immédiatement à l’ensemble des citoyens et des entreprises et qui
soient adaptées aux nouveaux médias sociaux. Ø
Environnement: promouvoir le développement durable et
l’optimisation de la logistique de livraison, afin de promouvoir les économies
d’énergie et d’obtenir une réduction globale des externalités négatives. Ø
Compétitivité
de l’industrie européenne:
exploiter les atouts de l'industrie européenne (marchands électroniques et
opérateurs de services de livraison) pour promouvoir l'investissement dans un
réseau européen de livraison confronté à une très forte concurrence
internationale. Le
présent livre vert se penche sur l’évolution des marchés du commerce
électronique et de la livraison en Europe, il recense les préalables à la mise
en place d’un marché unique des services de livraison, il analyse les
principaux défis auxquels sont confrontés les différents acteurs et, enfin, il
met en évidence les possibilités d'amélioration des procédures de livraison au
profit des citoyens et des entreprises, et en particulier des PME. Sur la base
des informations obtenues lors de la consultation, la Commission définira plus
précisément les questions à traiter et tirera des conclusions, au printemps 2013,
sur les différentes mesures à prendre pour achever la mise en place du marché
unique des services de livraison de colis.
2.
Situation
actuelle du marché et perspectives
2.1
Le
marché du commerce électronique en Europe et l'importance de la livraison
Le
commerce électronique dans l’UE se caractérise par l’existence des marchés très
diversifiés et présentant des stades de maturité différents, ce qui s’explique
par des différences au niveau des pratiques de consommation, de la fiscalité, de
la disponibilité des produits, de l'accès au haut débit et de la compétitivité
des services de livraison. Les profils d’échange des marchés nationaux[14]
ont aussi des conséquences très importantes sur la livraison[15]; en Europe, la
livraison à l’étranger reste problématique pour les consommateurs comme pour
les marchands en ligne[16]. En
outre, un système de livraisons transfrontières performant permettra
d’exploiter le potentiel de croissance de nouvelles niches, grâce à l’effet de
«longue traîne»[17]. Le
marché du commerce électronique évolue rapidement et génère une demande
croissante, tant en termes de solutions commerciales innovantes que d’attentes
des consommateurs. Les besoins du secteur en matière de livraison sont de plus
en plus variés, en raison de l’augmentation du nombre de segments de produits
concernés (livres, DVD, prêt-à-porter, petits articles électroniques,
électronique grand public, meubles, électroménager) qui diffèrent les uns des
autres par la valeur, le poids et la taille des colis. Les réseaux sociaux, les
technologies d’information en temps réel et la généralisation des téléphones et
autres appareils portables incitent aussi les consommateurs à se montrer plus
exigeants et à attendre qu’on leur propose des modalités de livraison comportant
une information en temps réel et davantage d’options. Pour
les marchands en ligne, le temps presse. De nouveaux concepts et de nouvelles
idées doivent être mis en œuvre sans tarder. La viabilité et le succès de leur
activité dépendent de la capacité du secteur logistique à effectuer les
livraisons commodément et à moindre coût[18]. Sur le marché du
commerce électronique, cela s'applique tout particulièrement aux petits
opérateurs qui n’ont ni le pouvoir de négociation nécessaire pour obtenir des
remises suffisantes auprès des opérateurs de services de livraison, ni la
capacité d’investir dans un réseau logistique qui leur soit propre. Dans un
environnement où les économies d'échelle jouent un grand rôle, leur
compétitivité par rapport aux grosses sociétés de vente en ligne risque d’en
pâtir, les consommateurs s’attendant de plus en plus à ce que la livraison de
leurs achats en ligne soit gratuite[19].
2.2
Le
marché européen de la livraison
Selon
les estimations, le marché des services de livraison de l'UE pesait 42,4 milliards
d'euros en 2008; le segment des livraisons d’entreprises aux particuliers (B2C
pour «Business to Consumers») représentait 15 % de ce marché[20]. Le
segment des livraisons B2C (colis et paquets) a connu une croissance rapide ces
cinq dernières années, sous l’effet du développement du commerce électronique.
Selon les estimations, il représenterait aujourd’hui entre 20 % et 40 %
du volume total du commerce électronique sur les marchés arrivés à maturité,
tels que le Royaume-Uni. Le
marché de la livraison de colis se subdivise traditionnellement en services express
et services ordinaires. Toutefois, ces définitions actuelles[21]
ne reflètent pas la complexité et l'importance relative des différentes prestations
proposées (envoi ordinaire, différé, express ou dans la journée; suivi des
envois, preuve de livraison, recommandé) ni la réalité du secteur du commerce
électronique, qui distingue aussi les petits paquets (petits envois de moins de
2 kilogrammes). Eurostat
estime que plus d’un quart des entreprises passent des commandes en ligne dans
d'autres pays de l'UE. 23 % d'entre elles sont des petites entreprises, 41 %
de grandes entreprises et 33 % des entreprises de taille moyenne[22].
Ces petits acheteurs occasionnels ne représentent qu’un faible volume de ventes
et n’ont donc qu’un pouvoir de négociation limité sur les opérateurs, de sorte
qu’ils bénéficient d’une gamme beaucoup plus restreinte de services de
livraison. Selon les estimations de FTI Consulting, les tarifs pratiqués par
les opérateurs postaux nationaux pour la livraison de colis (de clients
occasionnels) dans d’autres États membres sont en moyenne deux fois plus élevés
que les prix domestiques. Les
réseaux postaux ne prennent en charge qu’une partie des colis (qui
représente une part très variable du marché selon le pays)[23], et un faible
pourcentage seulement (entre 5 % et 10 %) de ce volume est couvert
par une obligation de service universel, selon laquelle les États membres
doivent veiller à ce qu’il existe, en tout point du territoire et à des prix
abordables pour tous les utilisateurs, un service de livraison de base aussi
bien national que transfrontière[24].
Ces obligations ayant été définies bien avant l’essor du commerce électronique,
elles n’ont pas été conçues dans le but spécifique de répondre aux besoins
actuels de ce secteur en expansion rapide. Les services de livraison de colis
des réseaux postaux sont traditionnellement organisés pour l’acheminement de
colis de 2 à 30 kilogrammes, mais ils n’ont pas la souplesse ni les capacités
requises pour faire face à l’essor des ventes en ligne[25]. Ces dernières
années, néanmoins, certains opérateurs, confrontés sur leur marché national à
une intensification de la concurrence pour ces services, ont pu réorganiser
leur réseau de livraison ou ont entrepris de le faire. Le
succès et l’infrastructure des opérateurs de services de livraison express
reposent sur un réseau intégré spécifique, conçu pour répondre aux besoins du
segment interentreprises (dit segment «B2B» pour «business to business») par
des services haut de gamme (options permettant une livraison plus rapide ou le
suivi et la localisation des colis). Conscients du potentiel de croissance du
commerce électronique et de l'absence de solutions satisfaisantes pour les
acteurs du commerce électronique à l’échelle européenne, ils sont de plus en
plus actifs sur le segment B2C. Les
autres acteurs de la logistique (routeurs, courtiers, prestataires de
services de gestion optimisée des commandes, autres prestataires de services de
logistique)[26]
jouent un rôle de plus en plus important en comblant le manque qui existe entre
commerçants en ligne et opérateurs de services de livraison en termes
d'innovation, de flexibilité, de gestion des stocks, de transport et de renvoi
des colis. Les solutions qu'ils proposent ne sont pas encore connues de tous,
notamment parmi les PME. S’ils gagnaient en visibilité, ces prestataires
pourraient à l'avenir jouer un rôle croissant en facilitant les opérations
logistiques des marchands en ligne. En regroupant les envois de différents
petits expéditeurs, ils pourraient aussi obtenir des conditions ou des tarifs
de livraison plus favorables, et en faire profiter leurs clients, en dernier
lieu, les consommateurs. L’on
constate actuellement l’émergence d’exploitants de niches, c’est-à-dire
d’opérateurs ayant mis au point des solutions spécifiques pour un segment
de produits donné (services personnalisés de transport et de livraison pour les
commandes en ligne de prêt-à-porter, par exemple). En outre, depuis peu,
certaines grandes sociétés de vente en ligne jouent elles aussi un rôle
croissant en matière de logistique et de livraison et développent leurs
services logistiques à l’intention des petits marchands. Des
automates à colis (armoires à casiers automatisées où le consommateur
peut récupérer son colis à l’aide d’un code spécial) sont actuellement testés
par des opérateurs de différents pays; leur usage ne se généralisera que si les
consommateurs les trouvent suffisamment pratiques et si le volume de colis
ainsi livrés est suffisant. Les
relais colis (réseau de magasins s’appuyant sur une plateforme
technologique, dans lesquels les consommateurs peuvent venir retirer leurs
colis) sont utilisés depuis longtemps pour la vente à distance. Ces réseaux
bénéficient désormais de systèmes informatiques modernes et offrent une
alternative aux services, plus coûteux, de livraison à domicile. Leur succès
dépend des préférences locales et de facteurs historiques, mais ils semblent
constituer une solution viable et prometteuse pour la livraison d’articles
achetés en ligne.
2.3
L'interconnexion
entre le commerce électronique et les marchés des services de livraison
Les
opérateurs de services de livraison sont conscients des opportunités qu’offre
le commerce en ligne. La mise en place de nouvelles modalités de livraison pour
le segment entreprises-particuliers pourrait exiger des investissements
considérables et une reconfiguration de l’ensemble de leurs activités.
L’entreprise devient complexe[27]
lorsqu’il s’agit de couvrir l’intégralité du territoire, alors que les volumes
sont variables et difficiles à prévoir. Les
opérateurs ont élargi l’éventail des options disponibles pour la livraison au
destinataire final et proposent par exemple de livrer sur le lieu de travail ou
chez un voisin; cette amélioration progressive de l’information et de
l’éventail des choix permet au consommateur de décider où et quand il veut
recevoir son colis. De nouvelles stratégies commerciales proposent aussi un
meilleur service pour le renvoi de produits. Néanmoins,
ces solutions nouvelles sont lentes à se mettre en place et elles
s’accompagnent encore souvent de prestations coûteuses à haute valeur ajoutée,
qui ne sont pas toujours indispensables. Il existe, pour les petits paquets
individualisés, une demande pour des services de livraison abordables[28],
comportant un système simple de suivi des envois[29];
cette demande n’est pas satisfaite pour l’instant. D'un
point de vue opérationnel, la livraison est une activité complexe, soumise à de
nombreuses contraintes. Les services de livraison traditionnels (limités à des
prestations de base et assortis de frais élevés en cas de livraison
transfrontière) et les services express à haute valeur ajoutée (historiquement
conçus pour le segment interentreprises) ne sont pas encore adaptés aux besoins
spécifiques du commerce électronique. L'on observe une amélioration de
l’interconnexion entre opérateurs postaux lors des livraisons transfrontières,
notamment dans le cadre du réseau EPG (European Parcel Group)[30]. Mais une
partie seulement des envois emprunte ce canal; il n’existe pas d’autre offre
de services de suivi ou d’envoi non prioritaire. En
pratique, deux mondes différents se côtoient: l'un (le commerce électronique) a
des motivations commerciales, l’autre (la logistique) obéit à toute une série
d’exigences opérationnelles. Ils ne sont pas soumis aux mêmes délais, ne
s’inscrivent dans le même contexte, ne font pas le même usage des systèmes et
solutions informatiques et n’appliquent pas les mêmes indicateurs de
performance. Le marché du commerce électronique et le marché des services de
livraison sont donc tous deux confrontés à des défis majeurs: le modèle incarné
par le commerce électronique n'est pas encore totalement stabilisé, tandis que
le secteur logistique doit encore s'adapter aux exigences et aux besoins du
commerce électronique. Cet environnement en pleine mutation rend d’autant plus
difficiles les décisions d'investissement.
3.
Principaux
défis à relever par les différents acteurs
3.1
Expérience
et attentes des consommateurs
Les
consommateurs veulent des systèmes de livraison plus commodes, c’est-à-dire un
éventail d’options plus large, une meilleure information sur le déroulement de
la livraison, des procédures de renvoi plus simples et des services plus
conviviaux qui les informent à l’avance sur la livraison en s’appuyant sur les
nouvelles technologies (smartphones, tablettes, SMS)[31]. Ils souhaitent
plus de transparence en ce qui concerne les conditions qui régissent l’envoi de
leurs commandes, surtout en cas de retard, de détérioration ou de perte des
colis. Cette demande de transparence concerne aussi les tarifs, qui doivent
être clairs et pouvoir être comparés les uns aux autres, et le niveau de
concurrence. En
tant que destinataires des marchandises, les consommateurs sont très
influencés, dans leur décision d’achat, par la possibilité de se faire livrer
l’article (et éventuellement de le renvoyer) gratuitement, ou pour un coût
modique. Ils se tournent aussi de plus en plus souvent vers les autres marchés
nationaux, mais la complexité et le manque de transparence des services de
livraison transfrontières est de ce point de vue un obstacle majeur. En tant
qu'expéditeurs de colis, notamment lorsqu'ils doivent renvoyer les articles
commandés, les consommateurs constituent une clientèle relativement captive;
les coûts élevés de livraison sont d’ailleurs cités comme l’un des principaux
motifs d’insatisfaction liés à l’achat en ligne[32].
De manière générale, le facteur prix reste le critère décisif lorsqu’il s’agit
de choisir un service de livraison transfrontière[33]. Le
degré de commodité varie selon les marchés nationaux et le type de produits
livrés. Les enquêtes consacrées aux préférences des consommateurs montrent que ce
critère de commodité peut être appliqué à tout le processus de livraison. Une
enquête réalisée au Royaume-Uni a par exemple permis de recenser six aspects
auxquels les clients accordent une importance particulière: souplesse des
options proposées, modicité des frais de port, possibilité de choisir le lieu
de livraison, bonne information sur la livraison, rapidité des prestations et
une bonne expérience lors de livraisons antérieures[34]. L'information
en temps réel, en particulier, prend de plus en plus d'importance, notamment
pour les jeunes[35],
qui veulent garder la maîtrise de leur commande et s’attendent à ce qu’on leur
propose un service de suivi et d’alerte (de type SMS)[36].
3.2
Défis
à relever par les marchands en ligne au niveau de la livraison des achats
Les
marchands en ligne veulent répondre aux besoins et aux attentes des
consommateurs en leur fournissant des services de livraison simples,
transparents et fiables[37].
Ils sont parfaitement conscients que l’avis du consommateur dépend en grande
partie de son expérience de la livraison, et que cela a un impact direct
sur leur image de marque et leur réputation. Ils
ont besoin de disposer d’un éventail d’options plus large, ce que devrait
pouvoir leur offrir un marché plus concurrentiel des services de livraison
(c'est-à-dire un marché sur lequel un plus grand nombre d’acteurs proposerait
des offres et options de livraison différentes). Certains ont des besoins
spécifiques pour certains produits (médicaments, produits frais ou objets de
valeur). Pourtant, même sur les marchés les plus concurrentiels, un manque
reste à combler entre l’offre à vocation commerciale des marchands en ligne et
les processus logistiques axés sur l’opérationnel. La
partie logistique est indispensable pour pérenniser l’activité des marchands en
ligne, notamment des PME. L'accès à des solutions de livraison abordables et
performantes est particulièrement important pour les PME et les
micro-entreprises implantées dans des zones isolées ou périphériques. Dans
un environnement très concurrentiel, les gains de parts de marché dépendent
beaucoup de la pression qui s’exerce sur les prix. Les PME à la recherche
d'opportunités lucratives à l’étranger ont absolument besoin d'un système de
livraison européen intégré, qui doit encore voir le jour. Celles qui cherchent
à se développer sur d’autres marchés nationaux sont confrontées à des coûts
plus élevés, à un surcroît de complexité et à un manque de transparence dès
qu’il est question d’envois transfrontières[38]. Les grands distributeurs sont
bien mieux armés pour négocier les tarifs et les conditions d’envoi avec les opérateurs
de services de livraison. Les
sociétés de vente en ligne, qu’elles soient grandes ou petites, ont besoin de
services de livraison globalement plus souples, notamment en ce qui concerne la
capacité des transporteurs et le niveau d'innovation technologique. Les
périodes de pointe comme celle qui précède Noël sont particulièrement critiques
pour eux, car la capacité de prise en charge des transporteurs n’est pas
toujours suffisante au regard de la demande. Il s’agit là d’un problème majeur pour
leur croissance et leurs ventes, compte tenu de l'importance de cette période
pour leur chiffre d'affaires annuel. De
plus en plus soucieux de maîtriser le processus d'expédition/de livraison, des marchands
en ligne se lancent actuellement dans des partenariats avec des opérateurs de
services de livraison. Mais qu'ils choisissent de continuer à gérer leur
logistique en interne ou de la sous-traiter, ils ont besoin de beaucoup plus d’information
et de transparence de la part de ces prestataires. Il leur faut aussi, pour
leurs envois, davantage d’indicateurs de performance définis en commun, afin de
pouvoir adapter leur stratégie commerciale aux impératifs de la gestion en
temps réel (gestion des stocks, paiement, renvoi de marchandises). Le
développement de leurs activités est entravé par l'absence d’un réseau de
livraison qui soit structuré en fonction de leurs besoins spécifiques (et qui
ne soit pas le résultat d’une simple adaptation des modèles de livraison des
opérateurs historiques ou des opérateurs de logistique express). Une
intégration plus poussée est nécessaire pour leur permettre de saisir les
opportunités de croissance qui s’offrent à eux. Un meilleur partage des
informations et des solutions mieux adaptées à leur offre commerciale seraient
extrêmement bénéfiques pour leur activité.
3.3
Défis
à relever par les opérateurs de services de livraison
Les
opérateurs de services de livraison sont tous les acteurs qui jouent un rôle
dans le transport de marchandises commandées en ligne, jusqu'à leur livraison
au consommateur final; en font notamment partie les transporteurs, les
opérateurs de services de livraison de colis et de logistique, les autres
prestataires de services logistiques, les opérateurs postaux et les opérateurs
express, pour le segment entreprises-particuliers. Le secteur logistique
fonctionne traditionnellement avec des marges bénéficiaires faibles, dans le
cadre d’une structure à coûts fixes élevés. Les opérateurs de services de
livraison font l’objet d’une pression énorme exercée par les grandes sociétés
de vente en ligne (gros expéditeurs) pour obtenir des baisses de tarifs. Or,
ces opérateurs ont besoin de tarifs stables sur le long terme pour pouvoir
assumer les coûts fixes élevés de leur réseau[39]. Les
tarifs négociés consentis aux gros expéditeurs ne peuvent pas être étendus à
ceux qui n’expédient que de faibles volumes, et encore moins aux particuliers. De
plus en plus, les marchands en ligne exigent des opérateurs de services de
livraison qu’ils leur proposent de nouveaux services et de nouvelles options,
dans un laps de temps très court et pour un prix modique. Or, ces opérateurs
ont besoin de temps pour adapter leurs activités logistiques, qui sont
complexes et soumises à de nombreuses contraintes extérieures. Le degré de
flexibilité qui est attendu d'eux (et de leur personnel) est également très
élevé. En
outre, le manque d’intégration entre les systèmes de communication électronique
des entreprises situées tout au long de la chaîne de transport et de logistique
constitue un obstacle majeur, notamment pour les petits expéditeurs, et limite
sérieusement leur choix en matière de transport et de logistique. Une
interopérabilité accrue pourrait accélérer l’échange d’information, faciliter
le regroupement des demandes de transport, des livraisons de colis et des
opérations de facturation, faciliter le transport multimodal et réduire les
coûts administratifs et informatiques[40].
4.
Adéquation
du cadre réglementaire et institutionnel actuel
Le
secteur de la livraison est soumis à une multitude de réglementations qui
influent sur les possibilités d’organisation du transport et de la livraison.
Les textes les plus pertinents à cet égard sont répertoriés et commentés
ci-après: ·
La directive sur
les services postaux[41]: Les dispositions de la directive sur les services postaux
visent à garantir un service postal universel (de base). La plupart de ses
dispositions ne sont applicables qu’à la petite fraction du marché des colis
qui est soumise à l'obligation de service universel (environ 10 % du
volume total des colis)[42]. Les dispositions relatives au respect de
normes de qualité (minimales), aux principes régissant les coûts et les prix, à
la réglementation des prix et à la collecte d'informations et de données sont
directement et, dans la plupart des cas, exclusivement liées à l'obligation de
service universel (OSU). Quelques dispositions - notamment
l'article 19 sur les procédures de réclamation – permettent l’adoption de
mesures de réglementation supplémentaires sur la livraison de colis ne relevant
pas de l’OSU. Ces dispositions pourraient théoriquement permettre de résoudre
les problèmes de qualité du service. Or, elles ne couvrent pas la plupart des
problèmes constatés (délais de livraison inadaptés, absence de services de
collecte, d’options de localisation et de suivi ainsi que de procédures de
renvoi; manque de clarté des responsabilités en cas de perte, de vol, de
détérioration ou de retard, et manque de transparence/d’information sur les
services). En conclusion, le cadre réglementaire qui régit actuellement les
services postaux ne permet pas de répondre aux besoins des consommateurs qui
achètent en ligne. ·
Le cadre de
protection des consommateurs:
L’on peut tabler sur de nouvelles améliorations de la qualité des services et
de la protection des consommateurs (notamment en matière d’achats en ligne)
suite à l’application, à partir du 13 juin 2014, de l’ensemble des
dispositions nationales transposant la directive relative aux droits des
consommateurs. Plusieurs dispositions de cette directive permettront d’améliorer
l’information et de gagner en transparence; citons notamment a) l'élimination
des frais occultes et la plus grande transparence des prix pour les contrats à
distance et les contrats hors établissement ; b) l’allongement du délai de
rétractation (14 jours); c) l’extension des droits de remboursement
(remboursement éventuel des frais de livraison); d) la possibilité pour le
consommateur d’utiliser un modèle de formulaire de rétractation (où les
coordonnées des personnes à contacter et l’adresse de renvoi doivent être
clairement indiquées); la clarification des obligations d'information sur les
frais de renvoi en cas de rétractation. Cette directive aura aussi un impact sur
les services de livraison de colis, car ces services, et notamment la livraison
d’envois aux particuliers, font partie des contrats à distance et des contrats
hors établissement régis par ses dispositions. Une fois mise en œuvre, elle
devrait renforcer la confiance des consommateurs dans les achats
transfrontières. En revanche, elle ne règle pas les problèmes liés au prix de
livraison des colis,; et ne permet pas de préciser la responsabilité éventuelle
des opérateurs ni les améliorations qualitatives auxquelles pourraient
s’attendre les consommateurs en ligne (options de localisation et de suivi,
services d’enlèvement/collecte, etc.). La proposition de règlement relatif à un
droit européen commun de la vente[43] prévoit
un corpus autonome et uniforme de règles contractuelles applicables aux
contrats transfrontières de type B2B et B2C. Elle contient des dispositions sur
la livraison de marchandises et de contenus numériques, qui concernent notamment
les contrats de vente impliquant une prise en charge des marchandises par un
transporteur. Ces règles ne s'appliqueront que si les parties ont choisi
d’appliquer le droit commun européen de la vente. De même que la directive sur
les droits des consommateurs, ce futur droit européen ne règlera pas les
problèmes posés, dans le cadre de la livraison de colis, par des prix excessifs
ou par l’absence de certains éléments qualitatifs. La nouvelle proposition de la Commission sur
le règlement extrajudiciaire des litiges[44] vise à
améliorer encore la protection des consommateurs en cas de litige. Elle
renforcera les mesures existantes de protection des consommateurs applicables
aux livraisons (postales) de colis (article 19 de la directive sur les
services postaux)[45]. ·
Le droit de la
concurrence: hors
service universel, les prix de livraison des colis ne font pas l’objet d’une
réglementation sectorielle; ils sont toutefois soumis au droit de la
concurrence. Les articles 101 et 102 du TFUE sont directement
applicables. Ainsi, sur le marché de la distribution transfrontière intra-UE
des colis, il y aurait atteinte au droit européen de la concurrence (en
l’occurrence à l'article 102 du TFUE) si un opérateur (transfrontière) dominant
adoptait un comportement commercial prédateur pour empêcher des concurrents
d’accéder au marché transfrontière des colis. L’article 101 du TFUE interdit tout
accord entre entreprises susceptible d'affecter le commerce entre États membres
et qui a pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le
jeu de la concurrence au sein du marché intérieur. ·
Jusqu’à un certain
point, le secteur de la livraison est également soumis aux dispositions de la directive
«services»[46]
et des mesures nationales qui la mettent en œuvre. Les deux aspects suivants
méritent une attention particulière dans le cadre du commerce électronique et
des livraisons en rapport avec celui-ci: o
L’article 20, paragraphe 2,
de la directive «services» interdit toute discrimination des conditions
générales d’accès à un service sur la base du lieu de résidence du
destinataire, visant ainsi à faciliter la prestation transfrontière de
services. Le 8 juin 2012, les services de la Commission ont publié des
orientations sur l’application de cette obligation de non-discrimination par
les autorités nationales[47].
En conséquence, les restrictions de livraison devraient s’appliquer de manière
plus transparente (anticipant ainsi les obligations prévues par l’article 8 de
la directive européenne relative aux droits des consommateurs), et les
consommateurs devraient moins souvent se voir refuser une livraison du fait de
leur lieu de résidence. Ces orientations précisent également que l'argument
invoqué par une entreprise selon lequel il n’existe pas de possibilité de
livraison ne peut que rarement être invoqué comme motif légitime de refus de
livraison d’un bien dans un État membre donné, compte tenu de l’existence de
services postaux de base universels. o
L'article 22 de la
directive «services», qui définit les obligations d’information auxquelles sont
soumis les prestataires de services, vise à garantir que les destinataires des
services bénéficient d’un accès aisé à certaines informations (notamment le nom
et les coordonnées du prestataire, les conditions générales et le prix du
service). ·
Les aspects relatifs
au transport et à la logistique, au niveau international et de l'UE,
sont couverts par un certain nombre de règles, en particulier dans la
perspective de l'achèvement d'un marché intérieur des transports et dans le
contexte des questions environnementales (notamment la décarbonisation de la
chaîne d'approvisionnement et la réduction de la pollution de l'air provenant
des véhicules à moteur) et de sécurité. Le livre blanc de la Commission
intitulé Feuille de route pour un espace européen unique des transports
ainsi que la future initiative «fret en ligne»[48]
exposent les principales initiatives en la matière. ·
Parmi les autres
règles qui peuvent avoir une incidence dans ce domaine, on peut citer
celles se rapportant à l’urbanisme, à la surveillance des produits, à la TVA,
aux conditions de travail et, en ce qui concerne le commerce extérieur, aux
douanes, à la sûreté ainsi qu’à d'autres questions d'ordre international: o
Urbanisme: récemment,
de nombreux États membres ont commencé à mettre en place des règles spécifiques
en matière de la circulation dans les centres-villes (ou même au-delà de ces
centres), notamment pour réduire la pollution de l’air, dans le cadre de
politiques plus générales visant à améliorer la qualité de l’air[49] ou
afin de préserver leur patrimoine culturel. Ces règles nationales peuvent avoir
une incidence sur les modalités de livraison des opérateurs, qui doivent alors adapter
leurs heures d'enlèvement et de livraison aux créneaux horaires disponibles,
voire mettre en œuvre d’autres moyens (livraison par bicyclette, par exemple)
en cas d’interdiction de la circulation urbaine à certaines périodes. o
Surveillance des
produits: le secteur de la livraison est également soumis à des dispositions en
matière de surveillance des produits[50].
Celles-ci s’appliquent quel que soit le canal de distribution, y compris la
vente à distance et en ligne, et prévoient que les autorités douanières et de
surveillance du marché contrôlent les produits entrant sur le marché de l’UE.
Ainsi, dès lors que des autorités de surveillance du marché constatent qu’un
produit entrant dans l’UE via un opérateur de services de livraison n’est pas
conforme à la législation européenne, elles doivent prendre des mesures
appropriées, y compris, si nécessaire, l’interdiction de mettre le produit sur
le marché. Ces dispositions ont un effet direct sur l’opérateur de services de
livraison, qui peut être contraint de renvoyer le produit, ou, dans certains
cas, voir les produits détruits par les autorités de surveillance du marché. o
TVA: les règles et
taux nationaux de TVA peuvent avoir une incidence sur les acheteurs et sur le
choix du service de livraison. Un service de distribution faisant partie de
services postaux nationaux sera exonéré de TVA; dans le cas contraire, les
utilisateurs de ces services seront susceptibles de supporter les frais de TVA[51].
En outre, les taux de TVA pour les services de livraison diffèrent selon les
États membres, ce qui peut avoir une incidence sur les flux commerciaux
intra-UE. o
Conditions de
travail: le secteur de la livraison est traditionnellement considéré comme une
activité à forte intensité de main-d'œuvre, où la plus grande part des coûts
est liée au «dernier kilomètre» de la livraison. De ce fait, de nombreuses
solutions de «paiement pour le service de livraison» ont été développées dans
le secteur (avec par exemple des forfaits de livraison ou des tarifs à la
pièce), qui dépendent aussi du cadre réglementaire applicable[52]. o
Douanes et autres
questions d'ordre international: diverses autres règles, découlant soit
d’accords commerciaux internationaux, soit du droit européen, sont susceptibles
d’avoir une incidence sur les solutions de distribution transfrontière, y
compris intra-UE. Ainsi, les opérateurs de services de livraison exportant vers
et important depuis des pays tiers sont-ils soumis à des procédures de douane
et des exigences de sécurité qui résultent d’accords internationaux (par
exemple les règles de l’Union postale universelle ou de l'OACI) ou du droit de
l’Union (par exemple le code des douanes modernisé[53] ou le règlement
(CE) nº 2320/2002 relatif à la sûreté de l’aviation civile). o
Enfin, les opérateurs
postaux nationaux sont soumis aux règles de l'Union postale universelle. Questions: le cadre réglementaire et institutionnel du
marché de la livraison de colis de l’Union 1.
Aux fins du
présent livre vert, la notion de colis s'entend au sens large et inclut tout
article pesant jusqu’à 30 kilogrammes. Y a-t-il des éléments particuliers que
vous considérez comme d’importance fondamentale pour la définition de la notion
de colis dans le contexte de l’établissement d’un marché de la livraison de
colis plus intégré et performant dans l’UE[54]? 2.
Le cadre existant
est-il un obstacle à la création d'un véritable marché européen intégré de la
distribution des colis qui réponde aux besoins et attentes des marchands en
ligne, des consommateurs et des travailleurs du secteur? Si oui, dans quelle
mesure? 3.
Quelles sont les
trois principales difficultés que crée le cadre réglementaire? Qu’est-ce qui
pourrait être fait pour vous aider à surmonter ces difficultés, à court et à
long terme? 4.
Pensez-vous qu’il
existe des lacunes réglementaires ou qu’il est nécessaire d’adopter des règles
ou des mesures supplémentaires? Dans l’affirmative, veuillez préciser.
5.
Vers
un marché européen de la distribution de colis véritablement intégré
Sur
la base de l’analyse du cadre réglementaire et institutionnel existant, les
chapitres suivants se concentreront sur les trois aspects considérés comme
essentiels dans la création d’un marché intégré de la distribution de colis
dans l’UE, qui offre tant aux marchands en ligne qu’à leurs clients des
solutions de distribution répondant à leurs besoins: ·
commodité: une livraison plus pratique et plus
transparente pour les consommateurs[55]; ·
coûts: des solutions de livraison présentant une
meilleure efficacité du point de vue des coûts, notamment pour les livraisons
transfrontières; ·
interopérabilité: une plus grande interopérabilité entre
opérateurs tout au long de la chaîne de livraison, et meilleure coordination
entre marchands en ligne et opérateurs de services de livraison. Les
sections qui suivent visent à faire ressortir les solutions envisageables pour
progresser sur les trois aspects ci-dessus. Il est également tenu compte de la
mesure dans laquelle des marchés efficients seraient susceptibles de contribuer
à ces progrès, et de la nécessité éventuelle de modifier le cadre de surveillance
ou réglementaire.
5.1
Mieux
prendre en compte le point de vue du consommateur
5.1.1
Plus de transparence
On
s’attendrait à ce que les clients qui effectuent des achats en ligne disposent
de plus d’informations sur les options de livraison disponibles, leur prix et
leur niveau de service respectifs, et sur les modalités pratiques de la
livraison (moment et lieu de la livraison)[56]. Pendant
et après le processus de livraison, les clients devraient pouvoir communiquer
leur jugement sur la qualité effective des services de livraison fournis. Une
plus grande transparence quant à l’exécution effective de la livraison,
notamment en cas d’achat à l’étranger, peut présenter de l’intérêt à plusieurs
égards. Premièrement, elle permettra aux consommateurs de faire des choix en
meilleure connaissance de cause pour leurs achats futurs et, lorsque c’est
possible, de sélectionner l’option de livraison qu’ils jugent la plus fiable et
la plus adaptée à leurs besoins. Deuxièmement, un renforcement de la
transparence encouragera aussi les opérateurs de services de livraison à
améliorer encore leurs performances. Troisièmement, en jetant de la lumière sur
cette «boîte noire» de la livraison, on changera aussi la perception des
clients quant à l’exécution de la livraison, s’ils en avaient une image erronée
ou irréaliste. Différentes
options sont envisagées en ce qui concerne le renforcement de la transparence
en matière d’exécution de la livraison des paquets et colis. Questions: Mieux
prendre en compte le point de vue du consommateur : plus de
transparence 5.
Informations
sur les options et les modalités de livraison a) Quelles informations[57]
devraient être mises à la disposition des consommateurs sur le site du marchand
en ligne (nom et coordonnées de la ou des sociétés de livraison, prix de la
livraison, lieu et moment de la livraison, informations sur la gestion des
plaintes, options de localisation et de suivi de la livraison, options de
retour des marchandises)? b) En tenant compte du risque d’un excès
d’informations, qu’est-ce qui pourrait être fait pour fournir aux
consommateurs, en temps opportun, des informations claires, transparentes et
comparables sur la livraison? 6.
Informations
sur la qualité et l’exécution de la livraison a)
Parmi les indicateurs
de performance, on peut citer notamment la rapidité de la livraison, la
couverture géographique de l'opérateur, les retards de livraison ou encore les
marchandises endommagées ou perdues. Comment mesurer et recueillir ces
informations? La publication de tels indicateurs de performance représenterait-elle
une valeur ajoutée pour les consommateurs? Faut-il élaborer des normes pour
suivre ces niveaux de performance? b)
Des labels de
confiance (par ex. une attestation délivrée par une association
professionnelle certifiant que les procédures de livraison d’un opérateur sont
fiables parce qu’elles respectent les meilleures pratiques) seraient-ils un
meilleur moyen de renforcer la confiance des consommateurs? c)
La certification
ISO d’un processus qualité visant à améliorer l’efficacité des livraisons
permettrait-elle de renforcer la confiance des consommateurs? 7.
Contrôle
indépendant: Qui
devrait être le principal responsable du suivi des performances: une
association professionnelle, un organisme indépendant, une instance de
réglementation?
5.1.2
Un meilleur service et une meilleure protection des
consommateurs
Alors
que les consommateurs attachent de l'importance à la livraison de leur colis,
ils ne sont pas nécessairement bien informés du type d’opérateur de services de
livraison qui effectue la livraison. Ce qui importe le plus à leurs yeux est de
savoir vers qui se tourner s’ils ont des questions sur la livraison, et qui
pourra leur apporter des réponses rapides et fiables. Ce type d’information a
une importance particulière dans les situations transfrontières, où, souvent,
plusieurs opérateurs participent à la livraison. Le
cadre réglementaire existant ne couvre qu'une partie des besoins de livraison
des consommateurs qui achètent en ligne. La directive européenne sur les
services postaux n'a pas été conçue dans l’optique du commerce électronique, et
les opérateurs postaux ne sont que l’un des nombreux acteurs de la distribution
des colis. La directive relative aux droits des consommateurs prévoit de
nombreuses garanties pour les consommateurs qui achètent en ligne, notamment la
notification des prix, des retards de livraison et des modalités de renvoi
d’une marchandise. Il est toutefois possible que la livraison reste, pour le
consommateur, une source de problèmes spécifiques qui nécessitent des garanties
particulières. L'actuel
service postal universel ne prévoit de «filet de sécurité» que pour les
expéditeurs occasionnels de paquets. Certaines parties prenantes ont avancé que
du fait de la croissance du commerce électronique sur le segment B2C et de l'importance
du dernier kilomètre de livraison, il y aurait lieu de définir un «nouveau»
service universel pour mieux tenir compte des attentes des consommateurs en
ligne. Cette définition répondrait aux exigences minimales du consommateur en
termes de commodité du service, notamment par la fourniture d’informations sur
le processus de livraison et sur les options de retour des marchandises, tout
en répondant aux exigences des marchands en ligne quant au suivi et au
caractère abordable de leur offre. Au cas où des consommateurs auraient des
exigences allant au-delà de ces normes minimales, leurs besoins pourraient être
satisfaits par les autres options et services proposés par le marché. Questions: Mieux prendre en compte le point de vue du consommateur: de meilleurs
services et plus de garanties 8.
Nécessité et
portée éventuelles d’un service de livraison universel pour les colis: a)
Est-il nécessaire de
prévoir une nouvelle obligation de service universel pour garantir l’ubiquité,
le caractère abordable et la qualité des services de livraison de colis? b)
Dans l'affirmative,
quelles pourraient être les principales caractéristiques de ce nouveau service
universel (en termes de niveaux de service, de commodité pour le destinataire
et de caractère abordable)? c)
Du point de vue des
opérateurs de services de livraison, un service universel de livraison de colis
serait-il envisageable en termes de coûts ou de rentabilité? Dans
l’affirmative, à quel niveau? d)
Quel serait le
meilleur moyen de mettre en œuvre un tel service universel (lignes directrices,
révision de la directive postale, nouvel instrument réglementaire renforçant
les pouvoirs des instances nationales de réglementation…)? 9.
Améliorer
l’expérience des consommateurs a)
Compte tenu des
droits dont bénéficient actuellement les consommateurs, quel serait le meilleur
moyen de répondre à leurs préoccupations et à leurs plaintes en ce qui concerne
la livraison[58]? b)
Jugez-vous
problématiques les règles de responsabilité[59] en cas
de perte ou de détérioration des colis? Qu’est-ce qui peut être fait pour
améliorer la situation? c)
Le secteur du
commerce électronique et les opérateurs de services de livraison pourraient-ils
proposer des solutions plus proactives afin de mieux répondre aux attentes des
consommateurs? Quelles actions pourraient être menées rapidement pour améliorer
la situation à court terme? Quelles solutions à moyen et à long terme
pourraient être envisagées?
5.2
Des
solutions de livraison plus efficaces et plus compétitives
Les
consommateurs et les marchands en ligne jugent généralement les prix actuels
trop élevés. Les opérateurs estiment quant à eux qu’ils travaillent déjà avec
des marges faibles, et que des prix viables sont nécessaires pour assurer leur
survie économique à long terme.
5.2.1
Maîtrise des coûts
Comme
indiqué ci-dessus, les prix de livraison transfrontière des colis sont jugés
trop élevés, en particulier pour ceux qui expédient des volumes faibles. La
présente section passe en revue les possibilités d’améliorer l'efficacité-coûts
de services de livraison, les économies réalisées pouvant ensuite être
répercutées sur les utilisateurs. Les
structures de coûts varient considérablement selon les opérateurs, du fait de
facteurs géographiques et individuels (densité, volumes, contraintes de
temps…). Les tarifs publiés sont généralement basés sur un poids, un niveau
d'assurance et une vitesse de livraison moyens, mais ceux-ci ne coïncident pas
nécessairement avec les coûts réels supportés par les opérateurs[60]. La
livraison B2C, notamment des paquets, est considérée comme coûteuse par les
opérateurs de services de livraison. Les solutions envisagées pour assurer la
réussite de la première tentative de livraison (telles qu’une base de données
d’adressage plus à jour ou l’envoi d’informations au destinataire avant
livraison) pourraient permettre de réduire les coûts. Une organisation
différente des opérations de livraison (telle que les points relais ou les
automates à colis) pourrait également limiter les coûts de la distribution. Une
généralisation du regroupement des petits volumes, notamment en provenance des
PME, offre aussi un potentiel de réduction globale des coûts. Le renforcement
des synergies entre opérateurs pourrait accroître l’efficience d’un marché où
les économies d'échelle priment. Dans un contexte transnational, ces synergies
amélioreraient également la fluidité du transport des colis. Questions: des solutions de livraison plus efficaces et plus
compétitives – maîtriser les coûts 10. Différentes options peuvent être
envisagées pour maîtriser les coûts: a)
Existe-t-il des exemples
manifestes ou des meilleures pratiques en matière de solutions alternatives de
livraison permettant de réduire les coûts? b)
Existe-t-il des
exemples remarquables de meilleures pratiques générant des gains d’efficacité[61]? c)
Quel type de
technologie peut ou pourrait réduire le coût de la livraison? d)
Selon vous, qu’est-ce
qui peut être fait pour réduire ou faire disparaître les contraintes
réglementaires existantes sans compromettre la réalisation de leurs objectifs
sous-jacents[62]?
5.2.2
Des prix compétitifs mais viables
La
nécessité d'assurer des tarifs viables Les
transporteurs de colis sont inquiets de l'augmentation potentielle des coûts,
qu'ils risquent de devoir répercuter sur leurs clients. Dans le même
temps, les consommateurs s’habituent aux offres de livraison «gratuite», et
risquent de ce fait de sous-estimer les véritables coûts opérationnels et
sociaux des opérations de services de livraison. Les
grands marchands en ligne peuvent négocier leurs tarifs grâce à leurs volumes.
De ce fait, la pression exercée sur les marges des opérateurs peut être forte,
alors même qu’ils doivent réaliser de nouveaux investissements afin d'adapter
leurs activités aux besoins du commerce électronique. La
notion de «viabilité» des prix, dans cette section, se réfère à des prix qui
tiennent compte des coûts réels du service sous-jacent, tant pour les
prestataires de services (et qui garantit donc leur rentabilité à long terme),
que pour la société au sens large (en termes environnementaux et sociaux, par
exemple) – en supposant toutefois que les marchés nationaux et transfrontières
de la livraison sont suffisamment concurrentiels et donc efficients. Questions:
des prix compétitifs mais viables – viabilité et transparence des tarifs 11. Viabilité des tarifs: a)
Estimez-vous que le
niveau actuel des prix demandés aux consommateurs pour la livraison à domicile
est viable à moyen et à long terme? Sinon, comment pourrait-on y remédier? b)
Les frais réels de
livraison supportés par les marchands en ligne doivent-ils être rendus plus
apparents pour les consommateurs? Dans l’affirmative, pourquoi? c)
Les frais réels de
livraison supportés par la société doivent-ils être rendus plus apparents? Dans
l’affirmative, pourquoi? Et comment? Des
marchés de la livraison plus concurrentiels Souvent,
les consommateurs ont l’impression de ne disposer que d’un choix limité en
matière de livraison du fait d’un manque de transparence et d’un manque de
concurrence, réel ou perçu, sur le marché. Dans certains cas, le marché de la
livraison concerné est dominé par un petit nombre d’opérateurs, dont le
comportement empêche les marchands en ligne et les consommateurs de profiter
pleinement de marchés véritablement concurrentiels. On
pourrait envisager une réglementation ex ante spécifique qui rendrait les
marchés de la livraison durablement concurrentiels, pour le bénéfice des
consommateurs. Questions:
des prix compétitifs mais viables – des marchés de la livraison plus
concurrentiels 12. Niveau de la concurrence sur les marchés
de la livraison: a)
Sur quels marchés ou
segments de marché est-il prioritaire de renforcer la concurrence? b)
La publication de
comparaisons de prix apporterait plus de clarté aux consommateurs et aux PME.
Selon quelles modalités une telle publication pourrait-elle avoir lieu? Quels
seraient ses avantages et ses inconvénients? 13. Surveillance et réglementation: Des
mesures réglementaires ex ante (telles que des obligations de transparence,
l’obligation de donner accès aux réseaux de distribution, l’obligation de
tarifs orientés sur les coûts, etc.) imposées aux opérateurs de services de
livraison détenant un pouvoir de marché pourraient accroître la concurrence sur
les marchés. a)
Quels seraient les
marchés à considérer à cet égard? b)
Quelles spécificités
des opérations transfrontières pourraient justifier des contraintes de prix?
Veuillez préciser. c)
L'autorité de
réglementation devrait-elle disposer de plus d’informations sur les données
utilisées par les opérateurs pour comptabiliser leurs coûts afin d’analyser la
structure de coûts et de prix des paquets et des colis? d)
Les autorités
chargées de la réglementation et/ou de la concurrence devraient-elles
surveiller plus activement les marchés ou segments de marché nationaux
concernés? Des
prix plus compétitifs pour les services de livraison transfrontière Les
prix des services transfrontières sont un sujet de préoccupation majeur pour
les consommateurs et les marchands en ligne, notamment les PME. Les tarifs
varient fortement dans ce domaine[63], même
pour des commandes portant sur la même gamme de produits et envoyés à la même
destination. Il faut donc trouver des solutions pour limiter l’incidence d’un
passage de frontière sur les prix de livraison et combler l'écart existant
entre les prix domestiques et transfrontières lorsqu’il n’est pas objectivement
justifié. Questions:
des prix compétitifs mais viables – des prix plus compétitifs pour les services
de livraison transfrontière 14. Comment faire en sorte que les tarifs
transfrontières soient plus compétitifs et plus transparents? a)
Faut-il laisser agir
les forces du marché pour parvenir aux niveaux de prix et de transparence que
demandent les marchands en ligne et les consommateurs? b)
Une surveillance
réglementaire accrue irait-elle dans le sens de prix viables pour les
consommateurs? c)
L’application d’un
prix plafond, sous une forme ou une autre, par colis ou paquet transfrontière
envoyé serait-elle envisageable, et serait-ce une solution réaliste et efficace
permettant de répondre aux besoins des marchands en ligne et des consommateurs?
Quelle serait l’incidence d’un tel prix plafond sur l’offre du marché et sur la
concurrence?
5.3
Améliorer
l’interopérabilité tout au long de la chaîne de livraison
Une
plus grande transparence et une amélioration des partenariats sont nécessaires
pour répondre aux besoins des marchands en ligne, pour mettre en évidence les
meilleures pratiques en matière de logistique et de livraison et pour que les
différentes options de livraison soient présentées plus clairement aux
consommateurs. La mise en œuvre de partenariats fructueux au sein de ces deux
secteurs et entre ces deux secteurs sera déterminante pour l'avenir du commerce
électronique.
5.3.1
Des investissements pour un recours accru à la technologie
Un
recours plus généralisé au suivi des colis pourrait rendre les clients plus
autonomes en leur donnant la possibilité de décider du lieu et de l’heure de la
livraison. Cela améliorerait le taux de réussite des premières tentatives de
livraison et permettrait donc de réduire les coûts. Dans le même temps, les
marchands en ligne disposeraient d’informations utiles et pertinentes, et
seraient par conséquent en mesure de mieux gérer leurs stocks, d’optimiser les
processus de retour de marchandises et de remboursement et de simplifier leurs
procédures administratives. Questions:
améliorer l’interopérabilité – investir dans la technologie 15. Niveaux d’investissement requis: a)
Dans quelle mesure
est-il possible de déterminer, tant à un niveau micro- que macroéconomique, le
coût approximatif d’un système de suivi généralisé pour les colis? Quels
seraient les principaux paramètres à considérer à cet égard? b)
Quels projets pilotes
spécifiques pour la livraison de produits du commerce électronique peuvent être
promus, notamment dans le cadre de programmes plus généraux qui visent à
favoriser les investissements dans les technologies de l’information et de la
communication[64]?
5.3.2
Renforcer les relations de partenariat entre marchands en
ligne et opérateurs de services de livraison
Les
opérateurs ont tendance à privilégier les gros clients qui apportent des
volumes importants, et ils ne sont pas incités à proposer leurs services à des
petits expéditeurs, même lorsque ceux-ci sont susceptibles de leur permettre
d’accroître leur activité. En outre, les marchands en ligne n’ont pas toujours
connaissance des alternatives et de toutes les offres existantes. Questions:
améliorer l’interopérabilité – renforcer les relations de partenariat 16. Partenariats et coopération: a)
Une meilleure
coopération entre marchands en ligne et opérateurs de services de livraison
est-elle susceptible d'accroître l'interopérabilité des opérations? Dans
l’affirmative, quelles actions particulières marchands et opérateurs
pourraient-ils entreprendre pour établir de nouveaux liens ou renforcer les
liens de partenariat existants? b)
Serait-il utile de
mettre en place des capacités communes supplémentaires pour les périodes de
pointe? Dans l’affirmative, comment? c)
Des services de
facilitation et des services de logistique fournis par des tiers pourraient-ils
vous être utiles? Comment ces services, nouveaux ou existants, pourraient-ils
se développer et gagner en visibilité?
5.3.3
Réseaux et plates-formes interconnectés
Les
marchands en ligne dépendent de l'achèvement du marché unique pour la livraison
des achats faits en ligne. Le manque d'intégration et l'impossibilité de transférer
des données entre différents systèmes d’information sont un obstacle majeur aux
échanges transfrontières[65], et des
investissements importants seront nécessaires pour adapter les systèmes
existants. Par
ailleurs, lorsque les opérateurs postaux offrant des services de livraison
internationale ont dû, sous la pression des compagnies aériennes et des
autorités douanières, se plier à des critères de sécurité plus élevés après la
détection de risques importants, ils sont parvenus à trouver des solutions pour
échanger les données nécessaires. Un effort analogue pourrait être nécessaire
afin de garantir que les besoins du commerce électronique font l’objet d’un
traitement conjoint en partenariat avec les marchands en ligne. Les
services de la Commission ont déjà lancé une série d’actions de démonstration
visant à améliorer la compétitivité du secteur du transport et de la logistique
en Europe par l’utilisation intelligente des technologies de l’information et à
associer les entreprises, en particulier les petites structures, aux chaînes de
valeur numériques du transport et de la logistique[66]. Questions:
améliorer l’interopérabilité – interconnexion 17. Une meilleure interconnexion: a)
Des plateformes
logistiques[67]
pour des groupes d'opérateurs permettraient-elles de mieux répondre aux besoins
des marchands en ligne? Dans l’affirmative, comment? b)
Une task force
spécialisée du secteur[68]
pourrait-elle contribuer à encourager l'innovation et l’utilisation des
nouvelles technologies pour favoriser une plus grande interconnexion? Si oui,
de quelle manière? c)
Serait-il utile
d'améliorer les processus de retour des marchandises (à la fois nationaux et
transfrontières)? Si oui, de quelle manière? d)
Les exigences
d’interopérabilité et la promotion des nouvelles technologies posent-elles des
difficultés aux PME faisant partie de la chaîne de livraison? Comment ces
difficultés pourraient-elles être aplanies? e)
Quelles sont (le cas
échéant) les trois principales mesures qui pourraient améliorer
l'interopérabilité entre pays de l’UE pour l’acheminement des marchandises
commandées en ligne[69]? Qu’est-ce
qui pourrait être fait pour améliorer la situation à court terme et quelles
initiatives pourraient être prises à moyen et à long terme? Qu’est-ce qui doit
être fait pour améliorer l'interopérabilité au niveau international?
6. Quelle gouvernance
pour un marché européen de la distribution de colis intégré?
L’évolution
du commerce électronique européen dépendra notamment des capacités de livraison
et des réseaux qui seront mis en place dans un avenir proche. Ces changements
et leur impact sur le secteur du commerce électronique doivent faire l'objet
d'un suivi, et les efforts visant à favoriser la mise en place d’un
environnement de livraison européen efficace et viable pour le commerce
électronique doivent être coordonnés. Certains
acteurs disposent déjà de plateformes de coordination, par exemple le réseau
EPG (European Parcel Group)[70], qui
rassemble les opérateurs de services postaux historiques. En ce qui concerne
les instances de réglementation, le groupe des régulateurs européens dans le
domaine des services postaux[71] vise à
faciliter la coordination et la coopération entre des autorités nationales
indépendantes, en vue d’assurer l’application cohérente de la directive sur les
services postaux. Actuellement, les activités et les responsabilités de ces
régulateurs ne couvrent pas l’ensemble des activités du commerce électronique.
De nouveaux lieux d’échanges pourraient jouer un rôle dans la mise en place
d'un marché européen unique de la livraison pour le commerce électronique. Il
faudra une coopération, une surveillance et une application plus ciblées pour
mieux coordonner les efforts visant à assurer un meilleur fonctionnement du
secteur de la livraison pour le commerce électronique, et, par là même, de
meilleurs services de livraison pour les marchandises achetées en ligne. Questions: gouvernance 18. Existe-t-il des domaines où le secteur
privé pourrait trouver des solutions efficaces aux questions soulevées par le
présent livre vert? Comment assurer la promotion de telles solutions[72]?
Comment y associer à la fois les associations professionnelles représentant le
commerce électronique et celles représentant les entreprises de livraison? 19. Comment traiter les questions actuelles
de gouvernance en matière de normalisation et d’interopérabilité[73]?
Serait-il utile que les représentants du secteur de la vente en ligne,
notamment les PME, et les consommateurs y participent davantage?
7. Suivi
et prochaines étapes:
Toutes
les parties intéressées sont invitées à présenter leurs observations en réponse
aux questions posées ci-dessus. Les contributions doivent être envoyées au plus
tard le 15 février 2013 aux adresses suivantes: markt-delivery@ec.europa.eu ou Commission
européenne DG
Marché intérieur et services Unité
services en ligne Rue
de la Loi 200 1049
Bruxelles Il
n'est pas nécessaire de répondre à toutes les questions contenues dans le
présent livre vert. Par conséquent, veuillez indiquer clairement les questions
auxquelles se rapporte votre contribution. Veuillez si possible fournir des
arguments précis pour ou contre les options et approches présentées dans le
document. Vous êtes également invité à indiquer si, à votre avis, d’autres
aspects ou questions nécessitent d’être traités afin d’assurer la mise en place
d’un marché intégré de la livraison de colis dans l’Union européenne. Les
contributions seront publiées sur le site web de la DG Marché intérieur et
services. Sauf demande expresse de confidentialité, les réponses reçues seront
publiées sur le site web de la Commission. Pour
donner suite au présent livre vert et en fonction des contributions reçues, la
Commission déterminera, au printemps 2013, quelles mesures doivent être prises
pour l'achèvement du marché unique des services de livraison de colis. [1] L’économie en ligne est
à l’origine d’environ 21 % de l'accroissement du PIB ces cinq dernières
années. Elle génère aussi 2,6 emplois pour chaque emploi détruit et peut
représenter jusqu’à 25 % des créations nettes d’emplois (COM(2011) 942
final). [2] «Un cadre cohérent pour renforcer la confiance
dans le marché unique numérique du commerce électronique et des services en
ligne», COM(2011) 942 final. [3] Conclusions du Conseil de l'UE du 31 mai 2012
sur le marché unique numérique et la gouvernance du marché unique; résolution (P7_TA82010)0320)
du 21 septembre 2010 sur l'achèvement du marché intérieur en ce qui concerne le
commerce en ligne. [4] Au Royaume-Uni, 42 % des commerces en ligne
jugent prioritaire l'amélioration des services de livraison, contre 18 %
qui privilégient les investissements dans le haut débit. [5] C’est-à-dire, en résumé,
tous les petits articles ou objets manipulables par une seule personne. [6] 66 % des abandons de paniers sont motivés
par des problèmes de livraison; cf. Delivery matters - 2011 consumer trends
in multi-channel retailing, Royal Mail. [7] Selon les estimations de FTI Consulting, les
petits marchands représentent 22 % du commerce électronique transfrontière
(en volume). Eurostat estime pour sa part que plus d’un quart des entreprises
passent des commandes en ligne dans d'autres pays de l'UE; 23 % d'entre
elles sont des petites entreprises, 41 % de grandes entreprises et 33 %
des entreprises de taille moyenne. [8] Une étude réalisée par Civic Consulting estime
que l’UE est loin d'exploiter tout le potentiel du commerce électronique: le
gain total de prospérité pour les consommateurs de l'UE, dans l'hypothèse où le
commerce électronique atteindrait 15 % des ventes au détail (au lieu de 3,5 %
en 2010), est estimé à 204,5 milliards d'euros par an, soit 1,7 % du
PIB de l'UE. [9] Focus on the Future, BCG,
mai 2012; IMRG; ACSEL; Intra-community cross-border parcel delivery,
FTI, 2011; baromètres nationaux publiés par eBay (Online Business Index); The
Evolution of the European Postal Market since 1997, ITA/WIK, 2009; IPC
Cross-Border E-Commerce Report, 2010 ; Eurobaromètre ; Consumer
market study on the functioning of e‑commerce and Internet marketing and
selling techniques in the retail of goods, Civic Consulting, 2011. [10] Enquête d’Eurobaromètre
sur l'attitude
des entreprises à l’égard des ventes transfrontalières et de la protection des
consommateurs, rapport analytique, Flash Eurobaromètre n° 224, juillet 2008,
chapitre 2,
section 2.1, p. 21. [11] Consumer market study on
the functioning of e-commerce and internet market and selling techniques in the
retail of goods,
Civic Consulting, septembre 2011, pp. 132 et 140. [12] Lors d’une étude britannique
récente, près de 65 % des sondés ont déclaré que le risque de
non-livraison (pour cause d’absence) les dissuaderait d’acheter en ligne. Environ
43 % des sondés se sont également dits préoccupés par l’imprécision des
horaires de livraison et par le risque de voir l’article arriver trop tard (A
study of online fulfilment requirements, IMRG UK Consumer Home Delivery
Review, 2012). [13] Communication de la Commission intitulée «Small
Business, Big World» — un nouveau partenariat pour aider les PME à exploiter
les possibilités du marché mondial», COM(2011) 702 final. [14] E-commerce in the Nordics 2012, PostNord. [15] Il existe différents systèmes d’expédition
internationale, qui passent notamment par une coopération entre services
postaux nationaux, par l'envoi direct à tel ou tel système postal national ou
par la conclusion d'autres types d’accords avec des opérateurs logistiques. [16] Dans l'UE-27, seuls 9 % des consommateurs
et 18 % des marchands ont recours au commerce électronique transfontières;
48 % des consommateurs préfèrent acheter en ligne dans leur pays que dans
un autre État membre (Commission européenne, Tableau de bord des marchés de
consommation, «Les consommateurs et le marché unique», mars 2011). [17] Si les
vendeurs sont en mesure de proposer un choix plus large, la somme totale des
ventes de produits pour lesquels la demande est faible, c’est-à-dire qui
n’atteignent qu’un faible volume de vente, peut représenter une part de marché
égale ou supérieure à celle des produits qui se vendent le mieux. [18] Par
exemple, 57 % des marchands considèrent comme un obstacle le fait de
devoir livrer leurs articles dans un autre État membre (Flash Eurobaromètre
n° 224, juillet 2008). 78 % des vendeurs sur eBay citent les
frais de port comme le principal obstacle au commerce électronique
transfrontières, et 42 % déplorent la mauvaise qualité des services de
livraison (Crossborder trade survey in the UK, Germany and France,
FreshMinds). [19] Lors d’un sondage réalisé au Royaume-Uni, la
livraison gratuite a été le facteur le plus souvent cité par 67 % des
sondés pour expliquer leur fidélité ou leur recours accru à un commerçant en
ligne (Delivery Matters, 2011, Consumer Trends in multi-channel retailing,
Royal Mail). [20] ITA/WIK 2009. Ces chiffres portent sur l’année 2008
et incluent les colis et le courrier express. Selon une autre étude d’IPC, le
marché du courrier express et de la livraison de colis (à l'exclusion des
paquets de moins de 2 kg) représentait 37,38 milliards d'euros en 2008
au niveau de l’UE; les livraisons aux particuliers (B2C) représentaient 26 %
du marché total. [21] Dans la directive
«services postaux» (directive 97/67/CE, modifiée par les directives 2002/39/CE
et 2008/6/CE), sont considérés comme des lettres les envois de correspondance
ou les documents jusqu’à 2 kg, et comme des colis les envois de
marchandises jusqu’à 20 kg. [22] Eurostat (ISOC_ec_ebuyn2) fig. 11. [23] La part de marché des «prestataires du service
universel» varie sensiblement d’un État membre à l’autre: moins de 10 % en
Bulgarie, en Espagne et au Royaume-Uni; entre 10 % et 15 % en Hongrie
ou en Italie; et plus de 25 % en République tchèque, au Danemark, en
France ou en Estonie; cf. The Evolution of the European Postal Market since 1997,
ATI/WIK 2009. [24] Voir le chapitre 4 pour de plus amples
informations concernant la directive sur les services postaux. [25] Le problème concerne surtout les particuliers et
les PME: il n’existe pas de service à prix modique pour les petits paquets
(colis inférieurs à 2 kg); lorsqu’il existe des options comme le suivi et
la localisation des envois, elles sont obligatoirement couplées à d’autres
prestations plus coûteuses. [26] Les prestataires extérieurs de services de
logistique proposent à leurs clients une externalisation totale ou partielle de
leur logistique (enlèvement et emballage, entreposage, documentation,
étiquetage et distribution). Les courtiers en ligne et les routeurs offrent des
remises sur les envois groupés des intégrateurs ou opérateurs nationaux. [27] Les volumes, itinéraires et attentes des
consommateurs doivent être pris en compte dans l’estimation des volumes, la planification
des capacités et la fixation des horaires. [28] IRMG a réalisé, dans le
cadre de son étude sur la livraison à domicile au Royaume-Uni, un sondage qui
montre que 85 % des sondés citent la possibilité de suivi en ligne comme
l’amélioration la plus importante aux yeux des consommateur (IRMG UK
Consumer Home Delivery Review 2012 – a study of online fulfilment requirements).
Lors d’une enquête sur le commerce électronique européen réalisée en 2011 par
Accenture pour le compte de l’ERRT (European Retail Round Table - Table ronde européenne de la
distribution), 34 % des sondés ont cité la chaîne
d’approvisionnement et les problèmes de livraison comme faisant obstacle à
l'entrée sur le marché, et 42 % ont évoqué des problèmes liés aux
infrastructures de transport (European Cross-border E-commerce – The
challenge of achieving profitable growth, Accenture, janvier 2012). [29] FTI (2011);
Civic Consulting (2011); YouGov Psychonomics: Mystery Shopping Evaluation of
Cross-Border e-commerce in the EU (2009) (évaluation par visites mystères
du commerce électronique transfrontalier au sein de l’UE). [30] Les opérateurs postaux qui livrent des colis via
le réseau intégré d’EPG bénéficient d'un système de repérage et de suivi, et
d’un système automatisé de service à la clientèle, auxquels sont rattachés les
centres d’appel téléphoniques des différents opérateurs postaux. [31] Plusieurs enquêtes ont été menées pour
déterminer les besoins des consommateurs en ce qui concerne la livraison
d’articles commandés en ligne: notamment par Snow Valley (Home delivery in
the UK 2011); IPC (Cross border E-commerce report 2010); IRMG (2012) et
CIVIC (2011). [32] Une étude sur l’expérience des
consommateurs en matière d’achats en ligne montre que la plupart des problèmes
rencontrés concernent la livraison: des délais de livraison trop longs (28 %
des consommateurs sondés font état de problèmes), la livraison d’un article
endommagé (20 %), l’absence de livraison (17 %), une erreur sur le
produit (14 %) et des frais de livraison, ou un prix final, supérieurs à
ce qu’indiquait le site web (7 %). [33] Cross border e-commerce report,
IPC. [34] The 2011 online retail delivery report, Snow Valley. [35] Consumer Focus. [36] De plus en plus de consommateurs britanniques
souhaiteraient se voir confirmer par écrit l’état d’avancement de la livraison:
80 % des acheteurs en ligne souhaiteraient être informés à chaque étape de
la livraison ; cf. Delivery matters, 2011. [37] Cross border e-commerce report, IPC. [38] En France, les deux principaux obstacles à
l’expédition de marchandises dans un autre État membre sont le coût élevé du
transport (78 %) et le caractère limité de l’offre (42 %); viennent
ensuite l’insuffisance de la demande (28 %) et les différences culturelles
(12 %) (Rapport eBay). [39] Y compris les frais de renouvellement de leur
flotte, qui doit toujours être conforme aux normes environnementales. [40] Voir à ce sujet le projet de
démonstration DiSCwise (http://www.discwise.eu/). [41] Directive 97/67/CE, modifiée par les directives 2002/39/CE
et 2008/6/CE. [42] Les prestataires du
service universel ne détiennent que 36 % du marché de la livraison de
colis; une faible part seulement de ces 36 % est soumise à une obligation
de service universel. Les exigences minimales de la directive sur les services
postaux imposent la fourniture de services de base pour la livraison de colis. Les
obligations minimales de service universel sont énoncées à l’article 3 de
la directive sur les services postaux, mais les États membres peuvent imposer
des obligations plus strictes. [43] COM(2011) 109 final du 11.10.2011. [44] Proposition de directive
du Parlement européen et du Conseil relative au règlement extrajudiciaire des
litiges de consommation et portant modification du règlement (CE) n° 2006/2004
et de la directive 2009/22/CE (directive relative au RELC), COM(2011) 793 final
adopté le 29 novembre 2011. [45] L’article 19 de la
directive sur les services postaux appelle les États membres à encourager la
mise en place de systèmes indépendants de règlement amiable des litiges. [46] Directive 2006/123/CE. [47] http://ec.europa.eu/internal_market/services/docs/services-dir/implementation/report/SWP_article 20.2_fr.pdf [48] Livre
blanc de la Commission européenne: Feuille de route pour un espace européen
unique des transports, COM(2011) 144 final, et initiative «fret en ligne»: http://ec.europa.eu/governance/impact/planned_ia/docs/2013_move_001_e_freight.pdf [49] Ainsi,
la directive 2008/50/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008
concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe, JO L 152
du 11 juin 2008, établit-elle un cadre réglementaire pour les objectifs de
qualité de l'air dans l'UE. [50] Telles que prévues par
le règlement (CE) nº 765/2008 du Parlement européen et du Conseil du 9 juillet
2008 fixant les prescriptions relatives à l'accréditation et à la surveillance
du marché pour la commercialisation des produits et abrogeant le règlement
(CEE) nº 339/93 du Conseil. [51] Pour plus d’informations sur l’exonération
de TVA dans le secteur postal, voir l’arrêt de la Cour de justice de l'UE dans
l’affaire C-357/07, The Queen, à la demande de TNT Post UK Ltd contre The
Commissioners for Her Majesty’s Revenue and Customs, Rec. 2009, p. I-3025,
points 36 à 40. [52] Ainsi, à l’article 2,
point 19), de la directive «services postaux», le respect des conditions
de travail est-il cité comme une possible exigence essentielle conditionnant
l’octroi d’une autorisation à un prestataire de services postaux. [53] Règlement (CEE)
n° 2913/92 du Conseil du 12 octobre 1992 établissant le code des douanes
communautaire, JO L 302 du 19.10.1992. . [54] Indépendamment de votre
réponse à cette question, nous vous prions de répondre aux questions suivantes
sur la base de la définition du colis telle qu’elle est proposée dans le
présent livre vert. [55] 47 % des consommateurs indiquent
qu’ils sont susceptibles de renoncer à acheter en ligne parce que la livraison
leur pose des problèmes pratiques (étude sur les besoins des consommateurs, novembre 2010). [56] Informations qui
s’ajoutent aux exigences du droit européen des consommateurs qui prévoient
l’obligation, pour les marchands, de fournir des informations claires et
transparentes aux consommateurs, notamment sur leur droit de rétractation pour
les contrats conclus à distance. [57] Outre les exigences en matière
d'information prévues par la législation européenne et par les directives
«services» et «commerce électronique» (directives 2006/123/CE et 2000/31/CE). [58] Voir l'article 19 de la directive sur les
services postaux qui prévoit des procédures transparentes pour les réclamations
ainsi que des systèmes de règlement amiable des litiges. [59] En ce qui concerne spécifiquement la
responsabilité multimodale, la Commission attend le résultat du processus de
ratification des règles de Rotterdam par les États membres. [60] Dans le cadre de l’affectation des coûts,
le poids, le niveau d'assurance et la vitesse ne sont pas nécessairement des
facteurs de coût imputables à toutes les activités postales (collecte,
transport, tri et distribution). En outre, l’affectation des coûts communs aux
différents produits postaux implique généralement l'utilisation d'une clé de
répartition générale des coûts (telle que l’EPMU – equi-proportional mark-up),
où les différents attributs du coût, tels que le poids, n’ont pas d’incidence
directe. Autrement dit, le calcul des coûts sur la base d’une telle clé de
répartition ne produit pas nécessairement le même résultat que l'utilisation du
poids ou de tel ou tel autre attribut en tant qu'indicateur du coût. [61] Par exemple, une harmonisation plus
poussée des processus de livraison, des gains d’efficience des regroupements ou
le partage d'installations au niveau des plateformes logistiques locales. Voir
également l'initiative «fret en ligne»: http://ec.europa.eu/governance/impact/planned_ia/docs/2013_move_001_e_freight.pdf [62] Voir le chapitre 4 sur le cadre
réglementaire en vigueur. [63] FTI, CIVIC (2011), Eurobaromètre,
Accenture: European cross border e-commerce (2011), YouGov Psychonomics:
Mystery Shopping Evaluation of Cross-Border e-commerce in the EU (2009).
YouGov Psychonomics rapporte que les tarifs de livraison, pour les consommateurs,
des marchands en ligne et des vendeurs à distance sont en moyenne deux fois
plus élevés pour une livraison transfrontière que pour une livraison nationale:
le coût moyen de la livraison était de 8 € pour les offres nationales et
de 16 € pour les services transfrontière. [64] Programme-cadre pour
l'innovation et la compétitivité, programme opérationnel «convergence
numérique», ou autres initiatives visant à développer des technologies
spécifiques, par exemple l’utilisation du RFID. [65] D'une part, il existe des différences
entre les plateformes informatiques nationales et transfrontières, parfois même
au sein d’un opérateur de services de livraison donné ayant une présence
transfrontière dans l’UE. D'autre part, certaines informations pourraient être
échangées entre marchands en ligne et opérateurs de services de livraison afin
d'améliorer la planification des capacités des uns et des autres. Ainsi, les
marchands en ligne disposent-ils de données concernant les produits achetés en
ligne et savent-ils quand ces produits seront placés dans le circuit de
livraison et en quelles quantités. Réciproquement, il pourrait être utile pour
les marchands en ligne d'être informés en temps réel du volume et des délais des
retours de marchandises afin qu’ils puissent fournir un service proactif à
leurs clients et gérer plus efficacement leurs stocks. [66] Le projet DiSCwise
(http://www.discwise.eu), financé par la DG ENTR, vise à mieux connecter les
parties prenantes en les aidant à s’intégrer à des chaînes d’approvisionnement
co-modales efficaces. Il permet aux utilisateurs et aux prestataires de
services de transport et de logistique, et en particulier aux PME, de
participer plus facilement à la planification et à l’exécution du transport, en
recourant à des modes de transport alternatifs durables. [67] Idéalement, ces plateformes
simplifieraient la livraison pour les marchands en ligne, intégreraient des
services logistiques comportant des systèmes d’échange d’informations, amélioreraient
la coordination et feraient appel à un transporteur commun ou convenu pour la
livraison, limitant ainsi l’impact sur l’environnement et facilitant le
traitement des retours de marchandises et la gestion des stocks. [68] Comme exemple d’une telle task force, on
peut citer l'ancienne «US Mailing Industry Task Force», qui a été créée dans
les années 90 et a réuni les personnes responsables des aspects technologiques
au sein des principaux acteurs du secteur afin de trouver des solutions
innovantes et intelligentes pour une meilleure distribution du courrier. [69] À l'heure actuelle, environ 30 % des
acheteurs en ligne au Royaume-Uni indiquent qu'ils achètent des marchandises
sur des sites étrangers (y compris hors Europe). À l’intérieur de l’UE, les
commandes transfrontières représentent environ 10 % en moyenne. Dans ce
contexte, l’importance de se mettre d'accord sur des normes européennes et
internationales et d’assurer un plus haut degré de connectivité apparaît
clairement, notamment pour les PME et les consommateurs qui sont touchés de
façon disproportionnée. [70] Voir note de bas de page nº 17. [71] Décision 2010/C 217/07 de la Commission. [72] Par exemple, la promotion des meilleures
pratiques, les accords de partenariat, les codes de bonne conduite; des normes
pour le transfert électronique des données, les étiquettes ou les bases de
données d’adresses; ou encore le développement d’un label européen pour les
services de livraison. [73] À l'heure actuelle, les questions de
normalisation sont traitées par le comité technique du CEN pour les services
postaux, et les questions d'interopérabilité entre certains opérateurs de
services postaux sont traitées par l’European Parcel Group.