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Document 52012DC0474
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION Implementation of the European Electronic Toll Service
COMMUNICATION DE LA COMMISSION Mise en œuvre du service européen de télépéage
COMMUNICATION DE LA COMMISSION Mise en œuvre du service européen de télépéage
/* COM/2012/0474 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION Mise en œuvre du service européen de télépéage /* COM/2012/0474 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION Mise en œuvre du service européen de télépéage (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) 1. Introduction La directive 2004/52/CE vise à réaliser l'interopérabilité
des systèmes de télépéage routier dans l'Union européenne[1].
Elle prévoit la mise en place d'un service européen de télépéage (SET)
complétant les services nationaux de télépéage des États membres. Deux parties prenantes principales sont concernées: ·
les percepteurs de droits de péage, qui travaillent soit pour le
compte de l'État membre soit dans le cadre d'un contrat de concession avec
l’État membre, gèrent l’infrastructure et le prélèvement des péages pour la
circulation des véhicules sur le réseau qu'ils gèrent; ·
les prestataires de service européen de télépéage (SET),
fournissant aux automobilistes ou aux transporteurs routiers les équipements et
services nécessaires pour accéder à toutes les infrastructures à péage de l'UE
et assurant le versement aux percepteurs de droits de péage des redevances dues
pour l'utilisation de leur réseau. L'article 3, paragraphe 4, de la directive dispose que les
États membres ayant des systèmes de télépéage routier veilleront à ce que les
opérateurs proposent le service européen de télépéage aux poids lourds au plus
tard trois ans après l'entrée en vigueur de la décision définissant le SET et à
toutes les autres catégories de véhicules au plus tard cinq ans après. La décision 2009/750/CE de la Commission définissant le
service européen de télépéage est entrée en vigueur le 8 octobre 2009[2],
à compter de sa notification aux États membres. La présente décision
d'application établit les exigences essentielles de ce service, qui sont
valables dans toute l’Union européenne, et fixe des normes contraignantes, des
spécifications techniques et des règles opérationnelles. Les obligations
essentielles sont notamment les suivantes: (1)
Les États membres doivent tenir des registres électroniques nationaux de
leurs réseaux à péage, des percepteurs de péages et des prestataires de
services de péage considérés comme admissibles et les rendre accessibles au
public par voie électronique. Ils mettront également en place un organe de
conciliation chargé de faciliter les négociations contractuelles entre les
percepteurs de péages et les prestataires du SET. (2)
Les percepteurs de droits de péage doivent conformer leurs systèmes de
télépéage routier aux normes techniques visées dans la législation et rendre
publiques leurs conditions contractuelles; ils doivent accepter sans
discrimination tout prestataire du SET enregistré. (3)
Les prestataires du SET doivent être enregistrés dans un État membre où
ils sont établis. Ils doivent parvenir à une couverture européenne intégrale de
toutes les infrastructures routières à télépéage dans les 24 mois qui suivent
leur enregistrement. Les prestataires du SET sont en concurrence: chaque usager
de la route est libre de passer un contrat avec le fournisseur de son choix. L'article 21 de la décision 2009/750/CE dispose que la
Commission établit un rapport sur l'avancement du déploiement du SET. La
présente communication, après avoir situé le SET dans le contexte plus large de
la politique européenne des transports, présente les progrès accomplis dans sa
mise en œuvre et donne l’évaluation par la Commission des prochaines mesures à
prendre pour rendre le SET opérationnel. 2. Contexte de la politique européenne des transports Un marché intérieur efficace est nécessaire à la croissance
économique et à la prospérité, en permettant une mobilité fluide, rapide et
sûre des marchandises et des personnes dans l'ensemble de l'Union. Cela
nécessite des infrastructures bien développées, bien entretenues et gérées
efficacement. Pour faciliter le financement et la gestion des
infrastructures routières, la politique européenne des transports a toujours
soutenu les principes de «l'utilisateur payeur» et du «pollueur payeur». Les
péages, c'est-à-dire la tarification de l'utilisation des routes en fonction de
la distance parcourue, du type de véhicule (en fonction, par exemple, de ses
performances environnementales et de sa contribution à la détérioration des
infrastructures), voire du temps (le moment de la journée), constituent une
manière équitable et efficace d'appliquer ces principes. Ils offrent une
manière équitable de payer pour la mobilité et d'envoyer les bons signaux de
prix aux usagers de la route. En d’autres termes, ils peuvent accroître les
recettes nécessaires pour entretenir et développer l'infrastructure routière,
gérer la demande de transport (par exemple, en réduisant les heures de pointe
ou le trafic ou en influençant le choix du mode de transport) ou encourager le
recours à des véhicules moins polluants. Les péages sont de plus en plus souvent utilisés. Vingt-deux
États membres prélèvent des redevances routières sur les poids lourds sur
certains tronçons de leur réseau et douze sur les voitures particulières. Les
routes soumises à péage dans l'UE représentent une longueur totale d'environ 72
000 kilomètres, dont 60 % sont équipés de systèmes de télépéage et
40 % sont couverts par des systèmes de vignette. Aujourd'hui, plus de 20
millions d'usagers de la route, automobilistes ou transporteurs routiers sont
abonnés à des systèmes de télépéage routier. En garantissant l'interopérabilité totale des systèmes de
télépéage à l'échelle européenne, on pourra réaliser des économies d’échelle et
réduire le coût des équipements de perception des péages. Le service européen
de télépéage facilitera le paiement de redevances routières par les
utilisateurs transfrontaliers, y compris ceux occasionnels[3].
Les utilisateurs accepteront plus facilement de payer pour l’utilisation des
routes si les moyens de paiement sont interopérables au niveau européen. Dans son Livre blanc de 2011 intitulé «Feuille de route pour
un espace européen unique des transports», la Commission a esquissé les mesures
qui pourraient être prises pour accélérer l'élaboration et l'harmonisation de
la tarification de l'utilisation des infrastructures routières. Elle souligne
que le service européen de télépéage peut aider à promouvoir des stratégies de
tarification routière favorisant un système de transport durable et à faciliter
l'acceptation de la tarification routière par les utilisateurs. De même, à l'occasion de la récente modification de la
directive «Eurovignette» concernant la tarification des poids lourds[4],
le Parlement européen et le Conseil ont invité la Commission à «contrôler les
progrès réalisés dans le cadre de la directive […] en ce qui concerne la mise
en œuvre, dans les délais prévus, d'un véritable service de péage électronique
européen» et à «[favoriser], entre les États membres, toute coopération qui
pourrait s'avérer nécessaire pour garantir l'interopérabilité des systèmes
électroniques de péage au niveau européen». En particulier, «lorsqu'un État membre perçoit des péages ou
des droits d'usage uniquement au moyen d'un système nécessitant l'installation
d'une unité embarquée à bord du véhicule, il s'assure que tous les usagers
peuvent se procurer des unités embarquées adéquates satisfaisant aux exigences de
la directive 2004/52/CE […] dans des conditions administratives et économiques
raisonnables».[5]
3. Progrès réalisés L'état d’avancement du déploiement du SET est décevant.
Malgré l’adoption de la décision 2009/750/CE, qui définit les spécifications
techniques et les exigences nécessaires ainsi que les règles contractuelles
s'appliquant à la prestation du SET, les efforts de la Commission européenne[6]
et la maturité des technologies de perception des péages, le service européen
de télépéage n'est pas encore une réalité dans la vie quotidienne des usagers
de la route. Les États membres et les parties prenantes n'ont pas tous fait la
preuve de la détermination pleine et entière nécessaire pour finaliser le cadre
réglementaire et opérationnel du service à leur niveau. Jusqu'en 2009, la
plupart des États membres qui ont mis en place des systèmes de télépéage
nationaux ou locaux l'ont fait sans prêter l'attention voulue à la dimension
européenne de ce service afin de respecter le calendrier fixé dans la directive.
L'absence de mise en œuvre du SET dans les délais prévus ne tient pas à des
motifs techniques. Il n'est pas plus compliqué, du point de vue technique, de
mettre en œuvre l'interopérabilité paneuropéenne des systèmes de télépéage que
l'itinérance paneuropéenne des téléphones mobiles ou l’interopérabilité
mondiales des cartes de crédit. Certaines parties prenantes ont proposé plusieurs
explications possibles pour les retards susmentionnés, mais la plupart d'entre
eux ne sont pas justifiés ou se rapportent à des problèmes pour lesquels des
solutions existent: –
Il est suggéré que le fait que la législation européenne ne définit
qu’un cadre pour le SET pourrait être un problème. Cet argument n'est pas tout
à fait vrai étant donné que la législation définit un ensemble clair de règles
et d'obligations nécessaires. Conformément à sa politique qui est de maintenir
les marchés de services ouverts à la concurrence lorsque c'est possible, dans
sa décision, la Commission laisse la prestation du service aux choix du marché,
essentiellement l'émergence de prestataires du SET. –
Il a également été suggéré que le SET n'est pas intéressant du point de
vue commercial. Il est toutefois trop tôt pour tirer des conclusions et il ne
fait aucun doute qu’il existe une demande: ·
Actuellement, 25 % du transport routier de marchandises est
transfrontalier, et ce chiffre devrait atteindre 30 % d’ici à 2030.
L'intérêt du SET pour les prestataires du service deviendra donc encore plus
grand. En outre, les associations professionnelles de transporteurs, aux
niveaux national et européen, ont demandé à plusieurs reprises un système de
télépéage interopérable paneuropéen, ce qui constitue un appel clair en faveur
du SET. ·
Environ dix organisations ont clairement exprimé leur intention
de demander leur enregistrement comme prestataires du SET et créé récemment une
association professionnelle européenne(AETIS[7]).
Bien qu'aucun prestataire du SET n'ait encore été enregistré officiellement,
selon les informations reçues, au moins un prestataire potentiel du SET a pris
contact avec ses autorités nationales pour demander son enregistrement et a été
rejeté parce que le cadre juridique et administratif n'était pas prêt. ·
Le développement ou l'extension en cours de systèmes de péage
routier dans l'UE créera de nouveaux débouchés commerciaux pour les
prestataires du SET. Quatre États membres[8]
ont prévu de mettre en œuvre un nouveau système de péage à l'échelon national
au cours des trois prochaines années, et l'extension du système de péage
existant est en cours dans plusieurs États membres. À cet égard, le Livre blanc
sur l'espace européen unique des transports expose plusieurs actions visant à
encourager encore le déploiement de la tarification de l'utilisation des
infrastructures routières[9].
–
L'introduction du SET se trouverait également entravée par la longueur
du cycle de vie des systèmes nationaux existants pour lesquels l'adaptation au
SET avant l'obsolescence constitue un coût supplémentaire. Cet argument ne
semble cependant plus valable. La plupart des systèmes en place datent du
milieu des années 1990 et se rapprochent de l'obsolescence technologique. En
outre, le législateur, lors de l’adoption de la directive 2004/52/CE, était
clairement d'avis qu'il fallait consentir les investissements nécessaires pour
migrer vers l'interopérabilité totale des systèmes, même si un certain degré de
flexibilité était laissé quant à la répartition entre les parties prenantes des
dépenses nécessaires pour les financer. Par exemple, le coût des
investissements peut être financé, en tout ou en partie, par l'introduction de
nouveaux taux de péage. En d'autres termes, tous les usagers de la route soumis
au péage, et pas seulement les utilisateurs du SET, pourraient participer
financièrement à ces investissements puisque les coûts liés au SET peuvent être
considérés comme des coûts d'infrastructure imputables admissibles en vertu de
la directive 1999/62/CE (directive «Eurovignette»). En dépit des retards, plusieurs
évolutions ont été observées: –
Des États membres ont mis en place leur registre électronique national
reprenant les infrastructures routières à péage sur leur territoire qui
relèvent de la directive 2004/52/CE. Les percepteurs de droits de péage ont
rendu publiques leurs déclarations de secteur de SET, qui fixent les conditions
générales pour la prestation du SET sur leurs infrastructures et constituent la
base des relations contractuelles entre les percepteurs des droits de péage et
les prestataires du SET. –
Plusieurs autorités nationales compétentes en matière de télépéage
routier ont constitué un groupe informel, dit «Groupe de Stockholm»[10],
au sein duquel elles collaborent activement en vue du déploiement du service
européen de télépéage et de l'échange des meilleures pratiques. Ce groupe
coopère également avec l'AETIS7. –
Les organismes européens de normalisation ont progressé de manière
décisive dans les domaines du télépéage et de la normalisation du SET ainsi que
dans le domaine des systèmes de péage par satellite. Des procédures d’essai
pour les équipements fixes et mobiles[11]
et une norme importante[12]
pour l'échange d'informations entre les prestataires de services et les
percepteurs de droits de péage dans les systèmes de péage par satellite, y
compris des mesures visant à faire respecter les règles fixées, ont été adoptées. –
La Commission a publié en 2010 le «Guide pour l’application de la
directive 2004/52/CE du Parlement européen et du Conseil et de la décision
2009/750/CE de la Commission»[13]
comme manuel de référence pour les milieux professionnels directement ou indirectement
concernés par la mise en œuvre du service européen de télépéage. –
La Commission, qui a consulté toutes les parties concernées, prépare
actuellement une note d'orientation sur l'interprétation des notions visées à
l’annexe I de la décision 2009/750/CE. Cette note, qui sera publiée sous peu,
fournit des indications sur la manière dont les organes de conciliation doivent
veiller à ce que les conditions contractuelles d'accès au réseau pour les
percepteurs de droits de péage restent équitables, raisonnables et non
discriminatoires. Elle clarifie également les modèles possibles de partage des
frais et des rémunérations entre les milieux professionnels concernés. Enfin,
elle aborde les problèmes de mise en œuvre du SET, tels que les coûts
d'évaluation de l'interopérabilité et de réalisation des tests d’«aptitude à
l’emploi». –
Un groupe de coordination des organismes habilités à certifier la
«conformité aux spécifications» ou l'«aptitude à l’emploi» des équipements du
SET a été créé conformément à l'article 18 de la décision 2009/750/CE. Ce
groupe rédigera des documents d'orientation qui seront soumis pour approbation
au comité «télépéage», lequel établira les procédures communes pour l'exécution
de tests d'aptitude à l’emploi. Quatorze organismes de certification de six
États membres sont désireux d'être notifiés formellement à la Commission. –
Les milieux professionnels concernés sont de plus en plus conscients de
leurs droits et obligations respectifs[14].
Ils s'accordent généralement à dire qu'une nouvelle impulsion a été donnée pour
mettre en place le SET et que de nombreux éléments essentiels du SET sont déjà
en place. Les fabricants prennent de plus en plus souvent contact avec les
services de la Commission pour obtenir de plus amples informations ou des
précisions. Les négociations contractuelles entre les prestataires du SET et
les percepteurs de droits de péage potentiels ont commencé. –
Pour acquérir de l'expérience en matière d'interopérabilité technique
ainsi qu'en matière d'interopérabilité contractuelle, certains percepteurs de
droits de péage ont créé des entreprises communes proposant à leurs clients des
unités embarquées pouvant être utilisées sur tous les réseaux sous leur
responsabilité («EasyGo+», un service d'interopérabilité contractuelle mis en
œuvre actuellement, qui combine les diverses technologies DSRC (Dedicated
Short-Range Communication, ou communications spécialisées à courte portée)
utilisées au Danemark, en Suède, en Norvège et en Autriche, et «TOLL2GO», un
service d'interopérabilité technique déjà opérationnel, assurant
l'interopérabilité DSRC/satellite entre l'Autriche et l'Allemagne). D'autres
percepteurs de droits de péage sont allés encore plus loin: un accord a été
trouvé tant sur l'interopérabilité technique que sur l'interopérabilité
contractuelle entre TIS-PL et VIA-T, qui permet aux prestataires de services
régionaux de proposer des services de télépéage couvrant des secteurs à péage
en Espagne et en France. Toutefois, plusieurs problèmes subsistent: –
La mise en œuvre du SET reste entravée par le manque de coopération
entre les différents groupes de parties prenantes, dont la plupart n'ont guère
montré de détermination pour résoudre les problèmes d’intérêt commun. Les
efforts déployés par les États membres se sont limités jusqu'à présent à
l'interopérabilité nationale séparée, qui est maintenant opérationnelle dans la
plupart des pays dotés de systèmes de télépéage. Un changement radical dans le
sens d'une interopérabilité paneuropéenne est nécessaire pour le respect des délais
de prestation du SET à des conditions d'accès équitables, raisonnables et non
discriminatoires. –
La plupart des États membres doivent encore finaliser le cadre national
pour que les prestataires potentiels du SET sachent comment s'enregistrer dans
la pratique et où introduire une plainte en cas d'obstruction de la part des
percepteurs de droits de péage. À ce jour, seuls deux États membres dotés de
systèmes de télépéage routier ont mis en place un organe de conciliation auprès
duquel ce type de plaintes peut être introduit[15].
Des discussions sont encore en cours dans tous les autres États membres en vue
de finaliser le cadre juridique et réglementaire applicable avant octobre 2012.
–
Certains percepteurs de droits de péage proposent une clause
contractuelle qui met fin automatiquement au contrat si le prestataire du SET
n'a pas atteint la couverture européenne intégrale dans un délai de
vingt-quatre mois[16].
Une telle clause crée un risque économique considérable et décourage les
prestataires potentiels du SET. Ce n'était pas l'intention du législateur, qui
voulait empêcher qu’un prestataire du SET se concentre uniquement sur les
marchés les plus rentables et retarde indûment la couverture des autres
marchés. La perte du statut de prestataire du SET dépend des pouvoirs publics
et devrait être décidée uniquement lorsqu’il n’y a pas de véritable intention
de la part de l'organisation concernée de parvenir à la couverture européenne
intégrale. –
Le coût total de l’évaluation de l’interopérabilité et de la réalisation
des tests d'«aptitude à l’emploi» demandés par certains prestataires du SET aux
percepteurs de droits de péage peut constituer un obstacle à l'entrée des
entreprises sur le marché. Mais, comme cela a déjà été expliqué, les milieux
professionnels intéressés devraient tirer parti des options proposées dans la
législation sur l'Eurovignette pour atténuer les éventuels risques financiers
des percepteurs de péages et des prestataires du SET. –
Il se peut que plusieurs contrats de concession en cours doivent être
modifiés. Il est possible, par exemple, que les percepteurs de droits de péage
doivent revoir les taux de péage afin de pouvoir financer les investissements
nécessaires pour adapter leurs infrastructures. Dans le cas du péage routier,
les contrats de concession pour la perception des péages sont conclus entre un
percepteur de droits de péage et l’État membre ou un organisme placé
directement sous le contrôle des pouvoirs publics. Par conséquent, c'est à
l'État membre concerné, qui peut modifier le cas échéant les contrats de
concession en cours, qu'il incombe de rendre possible la mise en œuvre du SET
sur son territoire. 4. Étapes suivantes Afin de faciliter le lancement en temps voulu du SET par les
États membres et les entreprises et d'encourager la coopération nécessaire,
comme demandé par le Parlement européen et le Conseil, il convient de mettre en
œuvre les actions suivantes: (1)
Accélérer une mise en œuvre uniforme de la décision –
La Commission et les États membres intensifieront les travaux du comité du
télépéage institué par la directive 2004/52/CE. Les États membres doivent
s'acquitter d'urgence de leurs obligations prévues par la décision 2009/750/CE,
notamment en ce qui concerne la désignation de leur organe de conciliation
(article 10). La Commission engagera, le cas échéant, des procédures
d’infraction. –
La Commission assurera le suivi de la mise en œuvre du SET par les États
membres, en se référant notamment à sa note d'orientation sur l'interprétation
des notions visées à l’annexe I de la décision 2009/750/CE. Les États membres
et les organes de conciliation nationaux devraient se fonder sur cette note
dans leurs contacts avec les percepteurs de droits de péage et les prestataires
potentiels du SET. Ces derniers devraient également l'utiliser dans leurs
négociations contractuelles. La Commission créera en outre un réseau européen
des organes de conciliation nationaux qui contribuerait à assurer, au niveau de
l'Union européenne, des conditions de concurrence équitables pour tous les
milieux professionnels intéressés par le SET. –
Les États membres veilleront à ce que les clauses contractuelles mettant
fin automatiquement au contrat si un prestataire du SET n'atteint pas une
couverture européenne intégrale dans un délai de 24 mois ne soient pas autorisées.
De telles clauses vont à l'encontre de l'effet recherché par la décision
2009/750/CE. Si une telle pratique est maintenue, la Commission engagera une
procédure d'infraction. –
La Commission prendra une initiative utilisant la structure mise en
place par la législation en vigueur sur le SET pour élaborer un ensemble
uniforme de protocoles pour les tests d'«aptitude à l'emploi», y compris sur
les aspects liés à la sécurité, afin de limiter les divergences entre les
protocoles des percepteurs de droits de péage, ce qui permettra, par voie de
conséquence, de réduire les coûts imputés aux prestataires du SET. –
La Commission mettra en place avec les parties prenantes une
plateforme-ressource complète de partage des informations, qui fournira des
informations actualisées sur le SET via un point d’accès unique sur l’internet.
Cette plateforme contribuera également à l'échange des meilleures pratiques et
à la diffusion d'informations actualisées sur le SET auprès des milieux
professionnels intéressés. (2)
Une approche par étapes Comme première étape vers l'interopérabilité
européenne intégrale, les États membres dont le volume de trafic sur le réseau
transeuropéen est important devraient encourager l'interopérabilité
transfrontalière de leurs systèmes de télépéage routier. Ces projets de
déploiement précoce à l'échelon régional seront encouragés de manière à ce
qu’ils puissent être élargis dès que possible par la suite pour couvrir toutes
les infrastructures à télépéage routier de l'UE et peuvent apporter des
expériences concrètes dans la résolution des problèmes pratiques du SET. Il convient de prêter une attention particulière à la
participation d’un nombre suffisant de percepteurs de droits de péage et
d'États membres afin de s'assurer que ces projets seront extrapolables à
l'ensemble de l'Union. Les connaissances acquises lors de la mise en œuvre de
ces projets régionaux en respectant pleinement le principe de contrat
unique/unité embarquée unique devraient être partagées efficacement entre
toutes les parties prenantes. La Commission est disposée à fournir une assistance
technique à de telles initiatives régionales et est prête à examiner l'apport
d’un éventuel soutien financier à des projets régionaux à grande échelle dans
le cadre du programme RTE-T. Les systèmes de télépéage font partie intégrante
du réseau transeuropéen (article 9, paragraphe 3, de la décision n° 661/2010/UE
du Parlement européen et du Conseil du 7 juillet 2010 sur les orientations de
l'Union pour le développement du réseau transeuropéen de transport[17])
et peuvent dès lors bénéficier d'un soutien financier de l'UE. La Commission
examinera la possibilité d'inclure dans le prochain programme de travail du
RTE-T une partie consacrée au SET et à ce type de projets régionaux. En
fonction de l'adoption du programme de travail, un appel à propositions
pourrait être publié avant la fin de l'année. (3)
Suivre de près le développement et, le cas échéant, prendre de
nouvelles initiatives En cas de lancement de nouveaux projets ou de
renouvellement de concessions, les États membres devraient systématiquement
s'assurer du respect des exigences concernant le SET. Lors de l'adoption de son
avis sur les nouveaux régimes de tarification des infrastructures routières,
qui sont notifiés dans le cadre de l'article 7 nonies de la directive
1999/62/CE (directive «Eurovignette»), la Commission rendra un avis négatif
s'ils ne comprennent pas un système de SET totalement compatible. Si des différends entre percepteurs de péages et
prestataires du SET ne peuvent pas être réglés par l’organe de conciliation, la
Commission examinera les points litigieux et vérifiera si les accords passés
entre les percepteurs de droits de péage et leurs prestataires de service
locaux/nationaux existants sont discriminatoires ou non par rapport à ceux
proposés aux prestataires du SET. Enfin, il est à noter que le Livre blanc sur les
transports a indiqué que si, malgré ces efforts, l'évaluation montre qu'aucun
progrès notable n'a été réalisé d'ici à la mi-2013 et qu'un service de
télépéage interopérable n'est pas disponible sur une large échelle à ce
moment-là, la Commission se réserve le droit de présenter une nouvelle
initiative au Parlement européen et au Conseil. La Commission réaffirme sa détermination à prendre toutes
les mesures nécessaires pour faciliter la mise en place de l'interopérabilité
technique et opérationnelle intégrale des systèmes européens de télépéage
routier. En collaboration avec les parties prenantes, elle redoublera d'efforts
pour mettre à la disposition de tous les usagers de la route intéressés un
véritable service de télépéage à l'échelle européenne[18].
L'industrie européenne est actuellement un pionnier mondial
de la tarification des infrastructures routières et des équipements de péage.
Les entreprises européennes ne cessent de remporter des contrats de péage dans
le monde entier[19].
Le SET peut faciliter l'introduction et le déploiement à l'échelle mondiale de
nouveaux produits, tels que les unités embarquées interopérables, qui combinent
le tachygraphe numérique et le péage avec d'autres applications intelligentes
en matière de transports. Il peut en découler par la suite des services et
applications complètement nouveaux, pouvant aussi conquérir le marché mondial,
ce qui contribuerait à la croissance et à la création d’emplois dans l’économie
européenne. [1] JO
L 166 du 30.4.2004, p. 124. [2] JO
L 268 du 13.10.2009, p. 11. [3] Les
régimes actuels de tarification de l'utilisation des infrastructures routières
doivent mettre en place des solutions lourdes et coûteuses en ce qui concerne
les utilisateurs occasionnels, qui ne sont en général pas traités sur un pied
d'égalité avec les utilisateurs réguliers. [4] Directive
1999/62/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la taxation des poids
lourds pour l'utilisation de certaines infrastructures (JO L 187 du 20.7.1999,
p. 42). [5] Considérant 31
et article 7 undecies introduits par la directive 2011/76/UE. [6] Par
exemple, des études de grande ampleur par des groupes d'experts et les projets
CESARE. [7] AETIS:
Association of Electronic Toll and Interoperable Services (Association
des services de télépéage interopérables), créée le 22 décembre 2011. [8] France,
Belgique, Hongrie et Danemark. [9] Objectif
n° 10: Progresser vers la pleine application des principes de
l'«utilisateur payeur» et du «pollueur payeur» … de générer des recettes et
d'assurer le financement de futurs investissements dans les transports. Page 15: Les externalités (bruit, pollution,
etc.) pourraient être internalisées par la tarification de l'utilisation des
infrastructures routières: 1. proposition de modification de la directive
«Eurovignette», 2. adoption progressive d'un système d'internalisation
harmonisé obligatoire pour les véhicules commerciaux sur l'ensemble du réseau
interurbain… Action n° 32: Un cadre à l'échelon de l'UE
pour la tarification de l'utilisation des infrastructures routières urbaines. Action n° 39: Tarification et fiscalité
intelligente/ Évaluation des systèmes de péage routiers existants…/ Concrétiser
l'internalisation des coûts externes… [10] Les
membres du Groupe de Stockholm sont des ministères ou des autorités nationales
de l'Autriche, de l'Allemagne, du Danemark, de la Finlande, de la France, de la
Hongrie, de l'Irlande, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Suède, de la
Slovénie, du Royaume-Uni, ainsi que de la Suisse et de la Norvège. [11] Normes
CEN EN 15509, EN 15876, CEN/ISO EN 14906, TS 14907 et
TS 25110. [12] Norme
CEN/ISO EN 12855. [13] http://ec.europa.eu/transport/publications/doc/2011-eets-european-electronic-toll-service_en.pdf
[14] Les
milieux professionnels concernés ont été consultés en 2011 dans le cadre d'une
enquête par questionnaire et d’une conférence. [15] La
mission principale de l’organe de conciliation est de vérifier, sur demande,
que des conditions contractuelles équitables et non discriminatoires sont
accordées à tous les prestataires du SET sur n'importe quel secteur à péage
situé sur le territoire de l'État membre, c’est-à-dire que les conditions
contractuelles exigées par un percepteur de péage à différents prestataires du
SET sont non discriminatoires et reflètent équitablement les coûts et risques
des parties au contrat. [16] L’article
4, paragraphe 1, de la décision 2009/750/CE sur les droits et obligations des
prestataires du SET prévoit que ceux-ci doivent couvrir tous les secteurs de
SET dans la Communauté dans un délai de vingt-quatre mois suivant leur
enregistrement. [17] JO
L 204 du 5.8.2010, p. 1. [18] La
réglementation sur le SET garantit le plein respect des droits fondamentaux des
usagers de la route, notamment la protection des données à caractère personnel.
[19] Récemment,
en Australie, au Belarus, au Canada, en Israël, par exemple.