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ISSN 1977-0936 |
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Journal officiel de l'Union européenne |
C 81 |
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Édition de langue française |
Communications et informations |
65e année |
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Sommaire |
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PARLEMENT EUROPÉEN
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I Résolutions, recommandations et avis |
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RÉSOLUTIONS |
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Parlement européen |
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Mercredi 23 juin 2021 |
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2022/C 81/01 |
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2022/C 81/02 |
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Jeudi 24 juin 2021 |
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2022/C 81/03 |
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2022/C 81/04 |
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2022/C 81/05 |
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2022/C 81/06 |
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2022/C 81/07 |
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III Actes préparatoires |
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Parlement européen |
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Mercredi 23 juin 2021 |
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2022/C 81/08 |
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2022/C 81/09 |
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2022/C 81/10 |
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2022/C 81/11 |
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2022/C 81/12 |
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2022/C 81/13 |
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2022/C 81/14 |
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2022/C 81/15 |
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2022/C 81/16 |
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Jeudi 24 juin 2021 |
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2022/C 81/17 |
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2022/C 81/18 |
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2022/C 81/19 |
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2022/C 81/20 |
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Légende des signes utilisés
(La procédure indiquée est fondée sur la base juridique proposée par le projet d'acte.) Amendements du Parlement: Les parties de texte nouvelles sont indiquées en italiques gras . Les parties de texte supprimées sont indiquées par le symbole ▌ ou barrées. Les remplacements sont signalés en indiquant en italiques gras le texte nouveau et en effaçant ou en barrant le texte remplacé. |
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FR |
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/1 |
PARLEMENT EUROPÉEN
SESSION 2021-2022
Séances des 23 et 24 juin 2021
TEXTES ADOPTÉS
I Résolutions, recommandations et avis
RÉSOLUTIONS
Parlement européen
Mercredi 23 juin 2021
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/2 |
P9_TA(2021)0307
Défis et perspectives pour le secteur de la pêche en mer Noire
Résolution du Parlement européen du 23 juin 2021 sur les défis et les perspectives pour le secteur de la pêche en mer Noire (2019/2159(INI))
(2022/C 81/01)
Le Parlement européen,
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vu le règlement (UE) 2019/2236 du Conseil du 16 décembre 2019 fixant, pour 2020, les possibilités de pêche pour certains stocks halieutiques et groupes de stocks halieutiques applicables en mer Méditerranée et en mer Noire (1), |
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vu le règlement (UE) no 1380/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013 relatif à la politique commune de la pêche (2), |
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vu l’objectif de développement durable 14 des Nations unies sur la vie aquatique, |
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vu la directive 2008/56/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 2008 établissant un cadre d’action communautaire dans le domaine de la politique pour le milieu marin (directive-cadre «stratégie pour le milieu marin») (3), |
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vu le règlement (UE) 2019/982 du Parlement européen et du Conseil du 5 juin 2019 modifiant le règlement (UE) no 1343/2011 concernant certaines dispositions relatives à la pêche dans la zone couverte par l’accord de la CGPM (Commission générale des pêches pour la Méditerranée) (4), |
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vu la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (5) (ci-après la «directive Habitats»), |
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vu la directive 2014/89/UE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 établissant un cadre pour la planification de l’espace maritime (6), |
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vu le règlement (UE) no 508/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 relatif au Fonds européen pour les affaires maritimes (7) (FEAMP), |
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vu le règlement du Parlement européen et du Conseil relatif au Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, et modifiant le règlement (UE) 2017/1004, |
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vu sa résolution législative du 11 mars 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1224/2009 du Conseil et modifiant les règlements (CE) no 768/2005, (CE) no 1967/2006, (CE) no 1005/2008 du Conseil et le règlement (UE) 2016/1139 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne le contrôle des pêches (8), |
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vu la stratégie à moyen terme de la CGPM (2017-2020) en faveur de la durabilité des pêches en Méditerranée et en mer Noire et sa décision relative à une nouvelle stratégie pour la période 2021-2025, |
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vu la décision de la CGPM, prise lors de la réunion de haut niveau du 3 novembre 2020, concernant l’élaboration commune d’une nouvelle stratégie des pêches et de l’aquaculture en Méditerranée et en mer Noire pour la période 2021-2025, |
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vu les propositions de la Commission relatives au pacte vert pour l’Europe et à la stratégie de l’Union en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, |
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vu les déclarations ministérielles relatives au programme maritime commun pour la mer Noire, adoptées lors des réunions de Burgas le 31 mai 2018 et à Bucarest le 9 mai 2019 et signées par les six États riverains de la mer Noire, |
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vu la charte de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, qui vise à améliorer le dialogue stratégique et un grand nombre de mesures dans les domaines de la protection de l’environnement et de l’échange de données statistiques, |
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vu le programme stratégique de recherche et d’innovation pour la mer Noire, lancé en 2019, qui vise à promouvoir une vision commune pour une mer Noire productive, saine, résiliente et durable d’ici 2030, |
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vu les déclarations des conférences de haut niveau sur la pêche et l’aquaculture en mer Noire, qui se sont tenues à Bucarest en 2016, et à Sofia en 2018 (déclaration ministérielle de Sofia), |
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vu les conférences de haut niveau des parties prenantes de la mer Noire sur l’économie bleue, qui se sont tenues à Bucarest (2014), à Sofia (2015), à Odessa (2016) et à Batumi (2017), |
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vu la convention de 1992 sur la protection de la mer Noire contre la pollution (convention de Bucarest) et ses protocoles, à laquelle la Bulgarie et la Roumanie sont parties et au sein de laquelle l’Union européenne a un statut d’observateur, ainsi que les travaux de la Commission sur la protection de la mer Noire contre la pollution menés en application de ladite convention, |
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vu la déclaration ministérielle du 7 avril 1993 sur la protection de la mer Noire, |
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vu le programme de surveillance et d’évaluation intégrées de la mer Noire pour la période 2017-2022 (BSIMAP 2017-2022) de la Commission sur la protection de la mer Noire contre la pollution, |
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vu le projet BlackSea4Fish, soutenu financièrement par l’Union européenne et doté d’un budget annuel de 1 100 000 euros, qui vise à assurer la gestion durable des stocks halieutiques de la mer Noire, |
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vu la recommandation émise en 2018 par la CGPM sur la mise en place d’un programme régional de recherche concernant la pêche de l’escargot de mer en mer Noire, qui vise à fournir une estimation de la répartition, de l’abondance, de la taille et de la structure par âge de la population des escargots de mer au sein des pays participants, à savoir la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie, la Géorgie et l’Ukraine, |
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vu le rapport du comité scientifique, technique et économique de la pêche du 11 décembre 2020 sur l’évaluation des indicateurs d’équilibre des principaux segments de flotte et sur l’examen des rapports nationaux sur les efforts consentis par les États membres pour instaurer un équilibre entre la capacité de la flotte et les possibilités de pêche, |
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vu le rapport de 2010 du département thématique B du Parlement européen intitulé «La pêche en mer Noire», |
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vu le code de conduite pour une pêche responsable de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, adopté en 1995, |
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vu les rapports de l’initiative régionale de l’Union européenne et du Programme des Nations unies pour le développement (projets Emblas-I et Emblas-II), qui a contribué à renforcer les capacités de trois pays (Géorgie, Ukraine et Russie) en matière de surveillance biologique et chimique de la qualité de l’eau en mer Noire, conformément à la législation de l’Union dans le domaine de l’eau, et qui a été mise en œuvre respectivement entre 2013 et 2014 pour le projet Emblas-I et entre 2014 et 2018 pour le projet Emblas-II, |
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vu la recommandation de la CGPM sur l’établissement d’une liste de navires présumés avoir exercé une pêche illicite, non déclarée et non réglementée dans le champ d’application de la CGPM, |
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vu la base de données régionale des législations nationales de la CGPM (GFCM-Lex), plateforme en ligne qui englobe actuellement les législations nationales sur la préservation des ressources marines vivantes et des écosystèmes en vigueur dans trois pays membres de la CGPM et que celle-ci ambitionne d’élargir en vue de couvrir, à l’avenir, toute la zone CGPM, dont la mer Noire, |
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vu la convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe de 1979 (convention de Berne), la convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage de 1979, la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction de 1973, la convention sur la diversité biologique de 1992 et le plan d’action paneuropéen de sauvegarde de l’esturgeon adopté en application de la convention de Berne en 2018, |
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vu le rapport de la CGPM sur l’état de la pêche en Méditerranée et dans la mer Noire de 2020, |
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vu sa résolution du 13 septembre 2011 sur la gestion actuelle et future de la pêche dans la mer Noire (9), |
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vu sa résolution du 21 janvier 2021 sur le thème: «Plus de poissons dans les océans?» — Mesures en faveur de la reconstitution des stocks au-dessus du niveau de rendement maximal durable (RMD), notamment les zones de reconstitution des stocks de poissons et les zones marines protégées (10), |
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vu le mécanisme d’assistance de la mer Noire, dont l’objet est de conseiller et d’aider les autorités, les investisseurs privés, les associations commerciales et industrielles, les instituts de recherche, les universités et le grand public en ce qui concerne les possibilités de participer à des activités maritimes de l’économie bleue dans la région de la mer Noire, |
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vu l’initiative de l’Union européenne «Synergie de la mer Noire» et les trois rapports de la Commission sur la mise en œuvre de cette synergie des 19 juin 2008 (COM(2008)0391), 20 janvier 2015 (SWD(2015)0006) et 5 mars 2019 (SWD(2019)0100), |
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vu la stratégie de l’Union européenne pour la région du Danube, qui vise notamment à faciliter et à coordonner le traitement de questions clés telles que la biodiversité et le développement socioéconomique dans les pays du bassin du Danube, |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu le rapport de la commission de la pêche (A9-0170/2021), |
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A. |
considérant que la mer Noire est une mer semi-fermée, qui n’est reliée à l’océan que par la Méditerranée, via la mer de Marmara et la mer Égée, et qui est bordée par six pays (Bulgarie, Roumanie, Turquie, Géorgie, Ukraine, Russie), dont deux seulement sont des États membres de l’Union européenne: la Bulgarie et la Roumanie; |
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B. |
considérant que la mer Noire connaît des changements profonds en matière d’environnement depuis les années 1960, résultant de facteurs de pression tels que l’eutrophisation, l’introduction d’espèces invasives et la surpêche; |
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C. |
considérant que l’épuisement des grands prédateurs de la chaîne alimentaire pélagique et la baisse du nombre de poissons planctonivores qui s’en est suivie ont provoqué des modifications dans les conditions d’environnement en mer Noire; |
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D. |
considérant que la mer Noire présente une importante couche anoxique (87 %), et que sa couche oxygénée s’est réduite de 20 à 25 mètres au cours des vingt dernières années; que les activités humaines, telles que la pollution, la destruction des habitats et la surpêche, ont entraîné une grave dégradation des écosystèmes dans la mer Noire dans les années 1980; qu’à l’exception de quelques bactéries anaérobies, la vie marine est inexistante à des profondeurs de 50 à 200 mètres; |
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E. |
considérant que huit espèces pêchées en mer Noire présentent un grand intérêt pour le secteur de la pêche [l’anchois européen (Engraulis encrasicolus), le sprat (Sprattus sprattus), le chinchard méditerranéen (Trachurus mediterraneus), le turbot (Scophthalmus maximus), le merlan (Merlangius merlangus), le rouget de vase (Mullus barbatus), l’escargot de mer (Rapana venosa) et l’aiguillat commun (Squalus acanthias)], la plupart faisant partie de stocks communs, tandis que deux espèces sont soumises à des quotas: le sprat, qui fait l’objet d’un quota autonome, et le turbot, dont le total admissible des captures est fixé par la CGPM; que d’autres espèces, telles que l’aiguillat (requin), le merlan et l’anchois, ne sont pas encore protégées; que le quota du sprat fixé pour la période 2020-2022 est le même qu’en 2011, à savoir 11 445 tonnes par an pour l’Union européenne (8 032,5 tonnes pour la Bulgarie et 3 442,5 tonnes pour la Roumanie), tandis que le quota du turbot est passé de 114 à 150 tonnes par an pour l’Union, réparti à parts égales entre la Bulgarie et la Roumanie; |
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F. |
considérant que l’instauration d’un système de rendement maximal durable pour les espèces importantes sur le plan économique dans les pays de la mer Noire sera bénéfique pour la biodiversité, mais également pour la viabilité du secteur de la pêche à moyen et long termes; que la Roumanie a mis en place un quota national pour d’autres espèces que les deux espèces contingentées au niveau de l’Union, notamment pour l’escargot de mer, la moule méditerranéenne (Mytilus galloprovincialis), les gobies (Ponticola cephalargoides), la vénus gallinette (Chamelea gallina), le merlan et l’aiguillat commun; |
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G. |
considérant que, selon des chiffres de 2018, la consommation annuelle de poisson par habitant en Bulgarie (7,00 kg) et en Roumanie (7,99 kg) est bien inférieure à la moyenne européenne (24,36 kg), ce qui peut être perçu comme une perspective de croissance pour le secteur de la pêche locale; |
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H. |
considérant que la flotte de pêche des six pays riverains de la mer Noire se compose, en moyenne, à 91 % de petits navires; que près de 95 % de la flotte bulgare et 87 % de la flotte roumaine relèvent de cette catégorie; |
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I. |
considérant que, selon la CGPM, les activités de pêche artisanale en mer Noire engendrent d’importantes prises accessoires d’espèces vulnérables de requins et de raies ainsi que de mammifères marins, tels que les dauphins et les marsouins; |
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J. |
considérant que la pêche artisanale est typique de la région de la mer Noire et du Danube inférieur; |
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K. |
considérant que des navires pratiquant la pêche illicite, non déclarée et non réglementée opèrent en mer Noire, et que les pays riverains n’ont que peu de moyens pour contrôler les opérations de pêche; que, selon les dernières données disponibles de la CGPM, en date du 4 au 8 novembre 2019, soixante-cinq navires ont été répertoriés comme pratiquant la pêche illicite, non déclarée et non réglementée; |
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L. |
considérant que le FEAMP a alloué plus de 88 millions d’euros à la Bulgarie et plus de 168 millions d’euros à la Roumanie pour la période 2014-2020; que, selon les dernières informations disponibles au 31 décembre 2020, les taux d’absorption des deux pays restent parmi les plus bas de l’Union européenne, avec des taux de dépenses ne s’élevant qu’à 36,34 % des fonds accordés pour la Bulgarie et à 33,72 % pour la Roumanie; que des taux d’absorption inférieurs pourraient faire manquer des possibilités aux communautés de pêche de ces pays; |
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M. |
considérant que le conseil consultatif pour la mer Noire est opérationnel et participe à l’élaboration des politiques de l’Union européenne relatives à la pêche en mer Noire; que la pêche en mer Noire est gérée par la CGPM; |
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N. |
considérant que la Commission sur la protection de la mer Noire contre la pollution mènent ses activités dans le cadre du mandat que lui ont confié les pays riverains de la mer Noire (Bulgarie, Géorgie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine), lesquels ont signé, puis ratifié peu après, la convention de Bucarest; que ladite convention oblige toutes les parties contractantes à prévenir, à réduire et à maîtriser la pollution en mer Noire afin d’en protéger et d’en préserver le milieu marin; |
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O. |
considérant que le changement climatique entraîne la hausse de la température de l’air dans la région de la mer Noire, hausse qui retentit sur la température de la mer et, par contrecoup, porte atteinte à la biodiversité et aux espèces marines; que cette évolution a des répercussions sur le secteur de la pêche, celui-ci étant tributaire des ressources marines atteintes; |
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P. |
considérant que la Commission européenne a présenté le pacte vert pour l’Europe et la stratégie de l’Union en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, lesquels préparent la voie à des trains de mesures législatives visant à modifier l’acquis communautaire en matière d’environnement; que ces dispositifs sont de nature à engendrer de nouvelles possibilités et de nouvelles mesures permettant de mieux intégrer les facteurs environnementaux dans les politiques sectorielles, de rétablir les espèces et les habitats et de favoriser des investissements et des politiques plus respectueux de l’environnement; |
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Q. |
considérant que les caractéristiques de la mer Noire, dont son grand bassin versant, en font une zone particulièrement exposée à la pollution par les déchets en mer ainsi qu’à l’accumulation des microplastiques; que, selon le rapport rédigé dans le cadre du projet Emblas-Plus relatif à la mer Noire, celle-ci renferme près de deux fois plus de déchets que la Méditerranée, ce qui a d’indéniables répercussions sur la biodiversité, les stocks halieutiques et le secteur de la pêche; |
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R. |
considérant que la mer Noire compte trois sous-espèces endémiques de cétacés, à savoir le dauphin commun à bec court de la mer Noire (Delphinus delphis ponticus), le grand dauphin de la mer Noire (Tursiops truncatus ponticus) et le marsouin commun de la mer Noire (Phocoena phocoena relicta), toutes trois classées parmi les espèces menacées d’extinction, et dont deux — le grand dauphin de la mer Noire et le marsouin commun de la mer Noire — relèvent de la directive Habitats; que ces espèces sont toutes des carnivores qui se nourrissent principalement de poisson; |
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S. |
considérant que l’escargot de mer est considéré comme une espèce invasive dépourvue d’ennemis naturels en mer Noire, ce qui fait peser une grave menace sur les populations d’autres organismes; que, par ailleurs, il est devenu une importante source de revenus et constitue une espèce cible des navires de pêche commerciale; |
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T. |
considérant que l’écosystème de la mer Noire est tributaire de grands fleuves européens, tels que le Danube, pour ce qui est de l’apport en eau; que, du fait de cette dépendance, il s’est instauré un lien étroit entre l’état écologique du Danube et de ces autres fleuves, d’une part, et celui de la mer Noire, d’autre part; que ces cours d’eau charrient d’importantes quantités de déchets naturels et anthropiques provenant de sources terrestres; que tant le Danube que la mer Noire offrent un habitat à certaines espèces dont font partie les esturgeons (Acipenseriformes) et les aloses de la mer Noire (Alosa immaculata); |
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U. |
considérant que des facteurs, tels que la dégradation de l’habitat de ces espèces, la perturbation de leurs couloirs de migration et la surexploitation dont elles font l’objet pour le caviar et leur chair, ainsi que la pollution, ont mené les esturgeons du Danube et de la mer Noire au bord de l’extinction; qu’en raison de la réduction spectaculaire du nombre d’esturgeons reproducteurs, la reproduction naturelle de cette espèce est devenue très rare de nos jours; que tant le Danube que la mer Noire abritaient autrefois de grandes populations d’esturgeons; |
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V. |
considérant que la diminution massive du nombre de reproducteurs, alliée au déclin de la population, provoque la détérioration de la reproduction naturelle, en réduisant la probabilité que les quelques mâles et femelles esturgeons qui subsistent se rencontrent et fraient; |
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W. |
considérant que les données détenues par les instituts de recherche indiquent que les populations d’esturgeons sont éclatées et que certaines générations sont absentes, que la reproduction naturelle des espèces d’esturgeon est insuffisante, que le nombre d’adultes migrant vers le Danube pour se reproduire est extrêmement faible et que cinq espèces d’esturgeons [le sterlet (Acipenser ruthenus), l’esturgeon russe (Acipenser gueldenstaedtii), l’esturgeon étoilé (Acipenser stellatus), l’esturgeon commun (Acipenser sturio) et le béluga (Huso huso)] sont au bord de l’extinction, alors que l’esturgeon à ventre nu (Acipenser nudiventris) est déjà considéré comme éteint; |
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X. |
considérant que le secteur de la pêche de l’Union applique déjà des normes élevées, qu’il faut réexaminer et adapter afin de garantir la viabilité environnementale et sociale tout au long de la chaîne de valeur, notamment en ce qui concerne les droits du travail ou la santé et le bien-être des animaux, et de pouvoir fournir des produits de la pêche de qualité; |
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Y. |
considérant que le secteur de la pêche récréative peut offrir des perspectives, telles que la diversification de l’activité ou des revenus, tout en étant compatible avec les objectifs environnementaux, la pêche récréative étant une forme de pêche très sélective; |
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Z. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a de graves répercussions sur le secteur de la pêche en mer Noire; que les analyses démontrent que le secteur de la pêche en mer Noire a durement souffert pendant la pandémie, l’activité des navires en service ayant enregistré une baisse allant jusqu’à 80 %, après une première diminution de la production d’environ 75 %; |
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AA. |
considérant que la crise de la COVID-19 a démontré l’importance de la pêche et de l’aquaculture pour l’accès à l’alimentation; |
État des stocks d’espèces de la mer Noire ayant une grande importance sur le plan économique
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1. |
souligne que les enjeux stratégiques et géopolitiques dans le bassin de la mer Noire sont élevés en raison notamment de conditions environnementales très spécifiques, qui nécessitent une attention particulière, une démarche adaptée, des normes environnementales ambitieuses et des actions collectives en vue d’instaurer une économie et une croissance bleues durables; insiste sur la nécessité de renforcer et d’approfondir encore la coopération entre tous les pays riverains de la mer Noire en vue d’une gestion efficace des ressources halieutiques et des défis à relever, notamment dans le cadre de la CGPM; appelle de ses vœux, à cet égard, la mise en place d’un plan régional de gestion des capacités qui garantisse le juste équilibre entre les ressources naturelles disponibles, la sécurité environnementale et le maintien de la capacité des flottes de tous les pays riverains de la mer Noire; |
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2. |
souligne que la déclaration ministérielle de Sofia du 7 juin 2018 insistait déjà sur la nécessité d’une démarche collaborative face aux enjeux touchant à la pêche en mer Noire, tels que la durabilité des ressources marines, l’amélioration du recueil des données ou encore la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée; invite la Commission à publier un rapport sur la mise en œuvre de la déclaration ministérielle de Sofia; |
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3. |
souligne que la gestion des pêches dans la région de la mer Noire doit faire l’objet d’une coopération menée sur un pied d’égalité, compte tenu du partage des stocks et des enjeux mondiaux qui dépassent les frontières nationales; |
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4. |
souligne qu’en 2018, en Méditerranée et en mer Noire, seul un des 65 segments de flotte pour lesquels l’indicateur dit d’exploitation durable a pu être calculé était à l’équilibre; |
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5. |
met l’accent sur l’importance d’encourager l’adoption de mesures visant à favoriser le recueil et le traitement des données scientifiques; |
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6. |
demande instamment que tous les pays riverains de la mer Noire soient intégrés au projet GFCM-Lex en vue de faciliter la gestion commune des stocks halieutiques ainsi que d’en améliorer et d’en accélérer la coordination; |
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7. |
s’inquiète du fait qu’après des décennies de pression humaine accrue exercée sur les écosystèmes et les ressources halieutiques de la mer noire et du Danube, les dernières données révèlent que seul le stock de sprat est considéré comme exploité de manière durable et que d’autres stocks halieutiques sont surexploités à un niveau tel que certains d’entre eux sont en voie d’épuisement; met en évidence certaines tendances positives observées ces dernières années pour certaines ressources, comme le turbot, dont le quota du total admissible des captures a connu une augmentation pour la période 2020-2022, sans qu’il y ait encore d’amélioration significative à un niveau général pour la mer Noire; souligne que toute évolution des stocks de turbot et de sprat de la mer Noire doit s’accompagner de mesures de protection continues, telles que des plans de gestion; |
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8. |
reconnaît le rôle des administrations dans l’ensemble du bassin de la mer Noire, qui sont dotées de différentes politiques, assurent le suivi, le contrôle et la gestion durable du bassin, et contribuent à améliorer la viabilité du secteur de la pêche; |
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9. |
invite les autorités bulgares et roumaines à soutenir le secteur de la pêche, en allouant des ressources qui contribuent spécifiquement à améliorer la sélectivité des navires de pêche, grâce à de meilleurs filets à mailles; estime qu’une telle mesure ciblée réduira le volume et la variété des prises accessoires non désirées; |
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10. |
demande d’intégrer le capital institutionnel et humain des pays riverains de la mer Noire dans les activités conjointes de recherche et de mise en application visant à accroître les ressources biologiques de la mer Noire ainsi que les stocks des espèces importantes sur le plan économique; |
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11. |
souligne que le manque d’informations suffisantes concernant les activités de pêche, le volume et la composition des prises, ainsi que leur incidence sur l’état actuel des stocks halieutiques, constitue un problème majeur pour la région de la mer Noire; insiste donc sur la nécessité de financer à un niveau suffisant les organismes scientifiques qui étudient les stocks de la mer Noire, y compris les espèces migratrices telles que l’esturgeon et l’alose de la mer Noire, les espèces de cétacés menacées d’extinction et les espèces non piscicoles (escargot de mer, moule, etc.), ainsi que les paramètres connexes de l’écosystème marin; demande instamment une coopération accrue entre les États membres sur les questions de contrôle à l’aide de technologies numériques pertinentes et d’instruments scientifiques obligatoires spécifiques tels que les caméras à bord des navires ou la présence obligatoire d’observateurs à bord, le cas échéant et conformément à la législation applicable de l’Union; |
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12. |
salue le programme régional de recherche sur la population d’escargots de mer, lancé par la CGPM, car il permettra de parvenir à un consensus sur cette espèce; estime que ce programme contribuera à favoriser une exploitation des stocks reposant sur des données scientifiques, ce qui pourrait être bénéfique sur le plan socioéconomique pour les communautés et sur le plan environnemental pour l’écosystème de la mer Noire, en limitant les répercussions de cette espèce invasive; |
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13. |
souligne l’importance de mettre en œuvre une politique de tolérance zéro à l’égard de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée en mer Noire; salue les efforts de la CGPM à cet égard et demande instamment à tous les États riverains de la mer Noire de prendre des mesures pour mettre un terme à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée dans leurs eaux ainsi que de coordonner leurs efforts en la matière; |
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14. |
demande instamment à tous les États riverains de la mer Noire de promouvoir une pêche durable, notamment en luttant contre la surexploitation des stocks et/ou en éliminant les prises accessoires d’espèces menacées d’extinction, telle que les esturgeons et les aloses notamment; |
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15. |
exhorte l’ensemble des institutions et organes intergouvernementaux, conjointement avec tous les États riverains de la mer Noire, entre autres, à favoriser le recueil de données sur les ressources halieutiques, à surveiller ces données et, conformément à leurs engagements, à les partager de manière consciencieuse et exhaustive, afin de garantir l’excellent état écosystémique de ces habitats marins; |
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16. |
rappelle qu’il est essentiel de disposer de statistiques officielles fiables, recueillies de manière régulière selon une méthodologie harmonisée entre tous les États riverains de la mer Noire, d’assurer un suivi régulier et de mettre en œuvre des mesures réglementaires communes, afin de favoriser la bonne gestion de la pêche en mer Noire; demande, à cet égard, aux autorités respectives des deux États membres riverains ainsi qu’aux pays coopérants de mener des études régulières et approfondies sur les ressources halieutiques, et souligne qu’il est essentiel que ces études bénéficient d’un financement et d’un soutien à l’échelle nationale; |
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17. |
souligne la nécessité d’une coopération locale et régionale en matière de communication au sein des différents États riverains de la mer Noire, afin de mettre en œuvre une approche commune et cohérente à l’égard de la gestion des stocks halieutiques; |
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18. |
rappelle le potentiel des nouvelles technologies et la haute valeur ajoutée qu’elles peuvent apporter à la recherche et à la planification de la gestion de la pêche; rappelle qu’il existe des projets financés par le FEAMP qui visent notamment à cartographier les fonds marins et les recherches effectuées, ainsi que la présence de matières plastiques; |
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19. |
demande instamment aux États riverains de la mer Noire d’investir dans la numérisation des statistiques et des données relatives aux stocks halieutiques dans le bassin de la mer Noire, afin de permettre une gestion durable et plus efficace des stocks; plaide en faveur de la mise en place d’une méthodologie commune pour la présentation et l’utilisation de ces données; |
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20. |
invite l’industrie de la pêche de la région à envisager d’utiliser les stocks halieutiques sous-estimés et non exploités, qui sont également source de protéines; |
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21. |
invite les communautés scientifiques des États membres à étudier le potentiel que présente un milieu exempt d’oxygène; |
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22. |
souligne le rôle du secteur non gouvernemental dans le processus de prise de décision concernant la mer Noire; recommande la mise en place d’un mécanisme visant à associer le secteur non gouvernemental à ce processus; |
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23. |
se félicite du soutien apporté par les programmes du FEAMP aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture, afin d’atténuer les effets néfastes de la pandémie de COVID-19 sur le secteur de la pêche locale; rappelle toutefois que les acteurs concernés n’ont pas tous pu bénéficier de ce soutien en raison d’exigences et de restrictions administratives, ce qui a défavorisé certains d’entre eux par rapport à d’autres; |
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24. |
souligne le travail considérable accompli par le conseil consultatif pour la mer Noire, tant au niveau régional qu’au niveau de l’Union, en apportant son expertise sur le secteur de la pêche ainsi que sur les tendances qui ont une incidence sur celui-ci; invite, à cet égard, les autorités bulgares et roumaines à contribuer au fonctionnement du conseil pour qu’il puisse remplir ses fonctions, et également à permettre à l’ensemble des acteurs, y compris les petits pêcheurs, de participer aux travaux et au processus de prise de décision de ce conseil; |
Aspects commerciaux
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25. |
souligne que le secteur de la pêche permet d’offrir des produits de la mer sur les marchés locaux où la consommation de ces produits est faible; invite les autorités compétentes bulgares et roumaines à aider les secteurs de la pêche et de l’aquaculture à sensibiliser davantage à la consommation locale ainsi qu’aux effets positifs combinés de la pêche et de l’aquaculture durables sur l’économie locale; |
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26. |
reconnaît et met en évidence la contribution significative de la pêche en mer Noire aux économies régionales et locales en générant des revenus directs, en engageant de vastes dépenses et en créant des emplois essentiels, de manière directe ou en coopération avec d’autres secteurs, tels que le tourisme et les transports; plaide en faveur du renforcement de la coopération entre tous les secteurs qui utilisent le milieu marin, en vue d’obtenir de meilleurs résultats et de parvenir à un meilleur équilibre entre les intérêts de l’environnement, de l’industrie et des petits pêcheurs; |
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27. |
rappelle que les produits importés ont réduit la popularité des produits préparés de manière traditionnelle et fait chuter leur prix sous le seuil de la rentabilité, menaçant ainsi les modèles économiques reposant sur la pêche traditionnelle; |
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28. |
rappelle que la flotte de pêche de la mer Noire est surtout constituée de navires de pêche artisanale, ce qui met en évidence la nécessité d’adopter des approches et des politiques plus adaptées à ce segment du secteur de la pêche; s’inquiète du fait que les petits pêcheurs ont des revenus plus faibles et plus instables que les personnes travaillant dans d’autres secteurs, ce qui les rend vulnérables aux événements imprévus ou aux crises; invite les autorités compétentes des États membres riverains de la mer Noire à associer, de manière transparente et inclusive, les représentants du secteur de la pêche artisanale à l’élaboration des politiques et aux discussions politiques; |
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29. |
rappelle que la demande mondiale de protéines est en hausse et que les secteurs de la pêche et de l’aquaculture peuvent grandement contribuer à satisfaire cette demande; estime que le soutien à l’aquaculture marine pourrait permettre au secteur de se développer et de croître dans les années à venir, et pourrait également réduire la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages; est d’avis que l’aquaculture durable nécessite également la poursuite des recherches scientifiques sur des questions telles que la densité et les effets secondaires, qui doivent être prises en considération lors de l’élaboration des politiques relatives au secteur de l’aquaculture dans la mer Noire; |
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30. |
invite les communautés de pêche locales à envisager d’introduire des appellations d’origine pour les produits de la mer Noire qui proviennent de zones d’importance régionale ou locale; invite les autorités locales et régionales à soutenir ces communautés dans leurs efforts en la matière; |
Une politique ad hoc pour le secteur
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31. |
invite les États membres de la région à envisager de venir en aide au secteur à travers son inclusion dans leurs programmes nationaux pour la période 2021-2027 ou à travers d’autres instruments et dotations nationaux destinés à l’organisation de campagnes consacrées aux bienfaits de la consommation de poisson et à l’importance d’une pêche durable, et à soutenir le secteur en créant des chaînes alimentaires locales, à faciliter l’accès au marché, en particulier pour les petits pêcheurs, et à développer ou améliorer les infrastructures de pêche, par exemple les marchés de poissons ou les lieux de vente du poisson à la criée, ou à en faciliter la construction; demande aux États membres de la région d’investir davantage dans la mise en œuvre, le contrôle et l’application de la législation de l’Union en matière d’environnement et de pêche; |
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32. |
demande instamment aux autorités compétentes roumaines et bulgares d’inclure dans leurs programmes opérationnels respectifs relevant du Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture pour la période 2021-2027 un versement accordé aux jeunes pêcheurs dans le cadre d’un programme spécifique visant à rajeunir le secteur de la pêche, notamment un soutien au premier achat d’un navire de pêche, ainsi que des mesures visant à réduire la pollution, en accordant des aides pour le remplacement des vieux moteurs de navires de pêche par de nouveaux moteurs plus respectueux de l’environnement; |
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33. |
souligne que la pression pour s’adapter à de nouveaux défis ne devrait pas peser uniquement sur les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, étant donné qu’ils appliquent déjà des normes environnementales et sociales élevées; souligne donc qu’il convient de cibler également les autres activités marines, telles que la pêche récréative, le tourisme côtier, les activités portuaires et de navigation ainsi que les activités d’exploitation des ressources, qui doivent revoir leurs normes à la hausse pour une transition bleue réussie; |
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34. |
souligne le rôle des groupes d’action locale de la pêche dans l’échange et la promotion des bonnes pratiques qui présentent un intérêt pour les scientifiques, les acteurs locaux et l’industrie, parmi les membres des communautés de pêches concernées, et également dans le cadre de la coopération internationale; demande instamment aux autorités compétentes bulgares et roumaines de soutenir, au niveau national, l’échange des bonnes pratiques avec les autres États riverains de la mer Noire qui disposent de bonnes pratiques en matière de gestion des stocks pour les espèces importantes sur le plan économique, telles que le turbot; |
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35. |
relève qu’il est nécessaire de préserver les bonnes pratiques dans le secteur de la pêche en réduisant les charges économiques pesant sur les petits pêcheurs et leurs associations; |
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36. |
appelle de ses vœux un renforcement de l’attrait de la formation et de l’enseignement, tant dans l’enseignement secondaire que supérieur, dans le secteur à travers, par exemple, des campagnes d’information ciblées ou des journées portes ouvertes pour les futurs étudiants, en collaboration avec le secteur public et privé; |
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37. |
rappelle que le faible niveau d’éducation des pêcheurs (11 % des pêcheurs bulgares et 53 % des pêcheurs roumains ont un niveau d’éducation inférieur au diplôme d’enseignement secondaire) exige de prendre des mesures volontaristes à différents niveaux, afin de s’assurer que la main-d’œuvre est qualifiée et correctement formée, qu’elle maîtrise les normes techniques, sociales et environnementales nécessaires, et qu’elle contribue à atteindre de meilleurs niveaux de durabilité des stocks; demande que la croissance bleue durable dans la région de la mer Noire s’appuie sur une forte dimension sociétale, dans le respect des principes clés du socle européen des droits sociaux, notamment en ce qui concerne les travailleurs précaires, saisonniers et non déclarés ainsi que l’accès des femmes au secteur; |
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38. |
salue les efforts entrepris pour mettre en place des centres de démonstration en Roumanie, en Turquie et en Bulgarie, en collaboration avec la CGPM, qui ont le potentiel d’augmenter l’attrait de la pêche pour les entreprises et les parties prenantes locales; |
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39. |
demande que la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin» soit pleinement mise en œuvre, et ce, sans délai; |
Environnement, biodiversité et changement climatique
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40. |
demande que des mesures ciblées soient prises et que des ressources suffisantes soient allouées afin de réduire la pollution et les prises accessoires d’élasmobranches (comme l’aiguillat commun) et de mammifères marins vulnérables, et que les efforts liés à la préservation de l'environnement et de la biodiversité dans l’ensemble du bassin soient rapidement renforcés à travers des programmes et un budget communs, en utilisant notamment les ressources financières mises à disposition dans le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture; demande que des recherches et des estimations approfondies soient menées sur la pollution plastique ainsi que sur les effets des plastiques et des autres polluants sur les organismes vivants de la mer Noire; demande que soient effectuées des mesures systématiques de la pollution par l’azote dans le bassin de la mer Noire; demande en outre que des études à l’échelle du bassin soient menées pour permettre la réalisation de comparaisons de la composition et de l’accumulation des déchets marins au sein des pays et entre eux; |
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41. |
rappelle que les secteurs de la pêche et de l’aquaculture ne sont pas la cause de la hausse des températures et du changement climatique, mais qu’ils en subissent les conséquences, telles que l’élévation de la température de l’air, qui augmente la température des couches supérieures de la mer; |
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42. |
plaide en faveur de la mise en place rapide de réseaux et de programmes de surveillance capables de mesurer de manière systématique l’état de l’environnement de la mer Noire, comme l’exige la convention de Bucarest; |
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43. |
souligne l’importance d’adopter des mesures visant à empêcher la pêche illicite, non déclarée et non réglementée; exhorte les États riverains de la mer Noire à faire preuve de davantage de fermeté face à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée en mer Noire; |
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44. |
invite les États riverains de la mer Noire à investir dans la recherche scientifique et dans la collecte de données sur les effets du changement climatique sur les écosystèmes de la mer Noire et du Danube inférieur; rappelle que cela devrait comprendre la fourniture de ressources suffisantes à la communauté scientifique pour lui permettre de mener les études sur place en ce qui concerne les itinéraires de migration, l’hivernage, l’alimentation et l’âge de la maturité sexuelle, car ces éléments auront également une incidence sur les caractéristiques et la disponibilité des stocks; |
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45. |
souligne qu’il est indispensable de réduire la pollution terrestre pour réduire à la fois l’eutrophisation et la présence de substances nocives qui affectent l’état des ressources marines vivantes; |
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46. |
met en évidence l’importance des zones marines protégées (ZMP) pour ce qui est de préserver la biodiversité, de mettre un terme aux pertes actuelles dans le milieu marin et de restaurer les stocks, et souligne que les ZMP sont destinées à protéger les habitats de grande valeur écologique; souligne que, pour délimiter ces zones, il est nécessaire de réaliser des études socioéconomiques et de mettre en place des mesures compensatoires pour les habitants des communautés côtières; estime que la mise en place des ZMP devrait s’appuyer sur les meilleures connaissances disponibles, en coordination avec l’ensemble des parties prenantes, telles que les autorités locales, la communauté scientifique et les organisations de pêcheurs; |
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47. |
est très préoccupé par la réelle menace d’extinction des cinq espèces restantes d’esturgeons dans la mer Noire et dans le bassin du delta du Danube; reconnaît les efforts entrepris par les autorités bulgares et roumaines, qui ont mis en place une interdiction totale de la pêche à l’esturgeon en mer Noire en 2008 et dans le Danube en 2011 et qui viennent de la prolonger pour cinq ans supplémentaires, jusqu’en 2026; salue les efforts visant à repeupler ces zones d’esturgeons, qui ont été entrepris et appuyés par des experts d’organisations non gouvernementales et de structures publiques et qui devraient faire l’objet d’un suivi permanent; estime que les efforts devraient également porter sur les installations aquacoles; demande à tous les États riverains de mettre en place des mesures strictes de préservation de l’esturgeon et des programmes de repeuplement pour l’ensemble de la mer Noire; |
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48. |
craint que la recherche sur le changement climatique et sur ses effets sur la mer Noire ne soit pas suffisante, et estime qu’elle restera fondamentale dans les années à venir; invite les États riverains à financer cette recherche, qui porte sur les espèces de poissons (leur physiologie, leurs itinéraires de migration et leur reproduction) et sur les changements intervenant dans leur chaîne alimentaire, qui ont des répercussions sur les stocks; |
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49. |
est d’avis qu’il est nécessaire de mesurer régulièrement la dynamique des stocks pour concevoir des mesures de gestion adaptées; rappelle qu’en raison de la surexploitation des stocks et de la pression anthropique, les stocks d’espèces importantes sur le plan économique sont plus sensibles et plus vulnérables au changement climatique; |
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50. |
demande instamment aux autorités de contrôle concernées de surveiller efficacement les sites Natura 2000 et les ZMP de la mer Noire; |
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51. |
invite les États membres à développer l’élevage de l’esturgeon ex situ, en vue de repeupler les populations locales à des fins non commerciales; invite les États membres à prévoir des programmes de reconversion et d’autres moyens de subsistance pour les pêcheurs d’esturgeons afin de réduire les captures illégales; |
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52. |
invite les États membres à soutenir la création de passes migratoires permettant aux esturgeons et autres espèces migratrices de franchir les barrages des Portes de fer et de Gabčíkovo; |
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53. |
souligne qu’il est urgent d’établir des zones de reconstitution des populations d’esturgeons, d’aloses et d’autres espèces de poissons; demande aux autorités compétentes des États membres concernés de présenter une proposition en ce sens, qui soit profitable tant pour la préservation de la biodiversité que pour la gestion de la pêche; |
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54. |
invite les États membres à envisager de devenir signataires de la convention de Barcelone sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée, afin d’aligner les objectifs en matière de protection des espèces et des habitats définis dans cette dernière sur les objectifs de la convention de Bucarest; |
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55. |
rappelle qu’il est nécessaire de poursuivre la recherche scientifique sur les populations de certains mollusques, tels que la vénus gallinette (Chamalea gallina) afin de mieux cartographier la répartition des espèces, et d’envisager également d’utiliser cette cartographie pour l’aquaculture marine; |
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56. |
invite les États riverains de la mer Noire à élaborer une approche commune pour aider les cétacés à atteindre des niveaux de population stables et pour améliorer leur état de conservation; appelle de ses vœux des mesures ciblées, telles que des dispositifs de dissuasion acoustique et d’autres moyens appropriés, pour améliorer la situation des espèces menacées d’extinction dans la mer Noire, telles que les dauphins; |
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57. |
invite la Commission et les autorités compétentes bulgares et roumaines à apporter des fonds à la recherche sur l’état des aloses feintes (Alosa spp. ), qui figurent actuellement sur la liste de l’annexe V de la directive Habitats, notamment en vue d’analyses scientifiques et socioéconomiques évaluant la nécessité de déplacer les aloses feintes à l’annexe II, voire à l’annexe I, de cette directive, si les critères nécessaires sont remplis; |
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58. |
invite la Commission à envisager d’urgence de déplacer les esturgeons, qui figurent actuellement sur la liste de l’annexe V de la directive Habitats, à l’annexe II, voire à l’annexe I, de cette directive; |
Des actions concrètes
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59. |
demande à la Commission d’étudier la possibilité de mettre en place un plan de gestion pluriannuel pour la mer Noire à l’instar des autres bassins maritimes; |
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60. |
constate que, chaque année, dans sa communication concernant l’état de mise en œuvre de la politique commune de la pêche et lors de sa consultation sur les possibilités de pêche, la Commission fait état d’une surexploitation des stocks dans la mer Noire; estime donc qu’il est urgent d’agir pour améliorer la situation dans ce bassin maritime; |
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61. |
demande à la Commission de dresser un état des lieux de la mise en œuvre de la politique commune de la pêche spécifiquement en mer Noire en mettant particulièrement en exergue la manière dont les États membres riverains ont utilisé le FEAMP 2014-2020 en vue d’atteindre une gestion durable des stocks et d’améliorer la biodiversité; |
o
o o
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62. |
charge son président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, aux gouvernements et aux parlements de l’Ukraine, de la Fédération de Russie, de la Géorgie et de la République de Turquie, à la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, à l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire, ainsi qu’à la Commission sur la protection de la mer Noire contre la pollution. |
(1) JO L 336 du 30.12.2019, p. 14.
(2) JO L 354 du 28.12.2013, p. 22.
(3) JO L 164 du 25.6.2008, p. 19.
(4) JO L 164 du 20.6.2019, p. 1.
(5) JO L 206 du 22.7.1992, p. 7.
(6) JO L 257 du 28.8.2014, p. 135.
(7) JO L 149 du 20.5.2014, p. 1.
(8) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0076.
(9) JO C 51 E du 22.2.2013, p. 37.
(10) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0017.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/13 |
P9_TA(2021)0308
Le rôle de la coopération au développement et de l’aide humanitaire de l’Union européenne dans la lutte contre les conséquences de la pandémie de COVID-19
Résolution du Parlement européen du 23 juin 2021 sur le rôle de la coopération au développement et de l’aide humanitaire de l’Union européenne dans la lutte contre les conséquences de la pandémie de COVID-19 (2020/2118(INI))
(2022/C 81/02)
Le Parlement européen,
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vu la déclaration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 30 janvier 2020 par laquelle celle-ci a qualifié la COVID-19 d’urgence de santé publique de portée internationale, |
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vu les observations liminaires formulées par le directeur général de l’OMS lors de la séance d’information des médias sur la COVID-19 du 11 mars 2020, par lesquelles il a déclaré que la COVID-19 constituait une pandémie, |
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vu le rapport des Nations unies de mars 2020 intitulé «Responsabilité partagée, solidarité mondiale: gérer les retombées socio-économiques de la COVID-19», |
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vu la déclaration commune du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) du 25 mars 2020 appelant à agir pour alléger le poids de la dette des pays IDA (Association internationale de développement) et le communiqué des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 du 15 avril 2020 annonçant une suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres qui demandent un délai de grâce, |
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vu la résolution 74/270 de l’Assemblée générale de l’ONU du 2 avril 2020 intitulée «Solidarité mondiale dans la lutte contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19)», |
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vu la résolution 74/274 de l’Assemblée générale de l’ONU du 20 avril 2020 intitulée «Coopération internationale visant à assurer l’accès mondial aux médicaments, aux vaccins et au matériel médical pour faire face à la COVID-19», |
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vu la communication conjointe de la Commission et du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 8 avril 2020 sur la réaction de l’UE au niveau mondial face à la pandémie de COVID-19 (JOIN(2020)0011), |
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vu la conférence internationale d’appel aux dons organisée par l’Union européenne avec l’OMS et d’autres partenaires le 4 mai 2020, qui a permis de mobiliser 7,4 milliards d’euros de financement initial pour lancer la coopération mondiale dans le domaine de la recherche, |
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vu la proposition de la Commission du 28 mai 2020 pour un règlement du Conseil portant création d’un instrument de l’Union européenne pour la relance en vue de soutenir la reprise à l’issue de la pandémie de COVID-19 (COM(2020)0441), dans laquelle il est proposé de mobiliser jusqu’à 5 milliards d’euros aux prix de 2018 pour l’octroi d’une aide humanitaire en dehors de l’Union, |
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vu les conclusions du Conseil du 8 juin 2020 sur la réaction de «l’équipe d’Europe» au niveau mondial face à la COVID-19, |
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vu la proposition figurant dans le projet de conclusions du Conseil du 10 juillet 2020 de mobiliser 5 milliards d’euros d’aide humanitaire par l’intermédiaire de l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI/l’Europe dans le monde) dans le cadre de l’instrument Next Generation EU, |
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vu la proposition figurant dans le projet de conclusions du Conseil du 10 juillet 2020 de fixer des critères et modalités précis pour l’utilisation de la nouvelle enveloppe «réserve de solidarité et d’aide d’urgence», |
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vu le volet du plan de réponse humanitaire global COVID-19 pour 2020 relevant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) intitulé «Addressing the impact of COVID-19 in food crises — April-December 2020» (Gérer les répercussions de la COVID-19 sur les crises alimentaires — avril-décembre 2020), |
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vu l’article du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) intitulé «Protéger les enfants les plus vulnérables des effets de la COVID-19: Programme d’action», publié le 3 avril 2020 et mis à jour le 21 septembre 2020, |
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vu le rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) du 29 septembre 2020 intitulé «WFP Global Response to COVID-19» (Réponse mondiale du PAM à la COVID-19), |
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vu le rapport du réseau d’information sur la sécurité alimentaire du 20 avril 2020 intitulé «Global report on Food Crises 2020: Joint Analysis for Better Decisions» (Rapport mondial 2020 sur les crises alimentaires: une analyse commune en vue de meilleures décisions», |
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vu le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) du 19 novembre 2020 intitulé «Impact of the COVID-19 pandemic on trade and development: transitioning to a new normal» (L’incidence de la pandémie de COVID-19 sur le commerce et le développement: transition vers une nouvelle normalité), |
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vu le rapport de la FAO, du Fonds international pour le développement agricole, de l’UNICEF, du PAM et de l’OMS de 2020 intitulé «The State of Food Security and Nutrition in the World 2020: Transforming food systems for affordable healthy diets» (L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2018: Transformer les systèmes alimentaires pour une alimentation saine et abordable), |
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vu le document de réflexion du groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de septembre 2020 intitulé «Impacts of COVID-19 on food security and nutrition: developing effective policy responses to address the hunger and malnutrition pandemic» (Incidences de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition: élaborer des mesures d’intervention efficaces pour combattre les effets de la pandémie de la faim et de la malnutrition), |
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vu la résolution de l’Assemblée mondiale de la santé du 28 mai 2019, intitulée «Eau, assainissement et hygiène dans les établissements de santé», |
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vu le rapport d’avancement du Conseil de coordination du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) du 23 novembre 2020 intitulé «COVID-19 et VIH: rapport d’avancement 2020», |
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vu la déclaration politique des Nations Unies adoptée lors de la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle du 23 septembre 2019, intitulée «Couverture sanitaire universelle: œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé», |
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vu le rapport de l’OMS du 15 octobre 2020 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde 2020, |
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vu les recommandations du 5 mai 2004 issues de la consultation de l’OMS sur les zoonoses, |
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vu le plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes pour 2021-2025 (GAP III), intitulé «Un programme ambitieux pour l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes dans l’action extérieure de l’Union européenne», |
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vu la note de synthèse de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes du 9 avril 2020 intitulée «L’impact de la COVID-19 sur les femmes», |
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vu le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) du 27 avril 2020 intitulé «Impact of the COVID-19 Pandemic on Family Planning and Ending Gender-based Violence, Female Genital Mutilation and Child Marriage» (L’incidence de la pandémie de COVID-19 sur la planification familiale et l’élimination de la violence à caractère sexiste, des mutilations génitales féminines et du mariage d’enfants), |
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vu la déclaration du FNUAP du 28 avril 2020 intitulée «Violence, mariage d’enfants, mutilations génitales et grossesses non désirées: des millions de cas supplémentaires estimés dus à la pandémie de COVID-19», |
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vu le règlement sanitaire international (RSI) de l’OMS de 2005, |
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vu le nouveau consensus européen pour le développement de 2018 intitulé «Notre monde, notre dignité, notre avenir», |
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vu le consensus européen sur l’aide humanitaire de 2008, |
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vu sa résolution du 27 octobre 2015 sur la crise du virus Ebola: les leçons à long terme et les manières de renforcer les systèmes de santé des pays en développement afin de prévenir les crises à l’avenir (1), |
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vu l’étude du professeur Sabine Oertelt-Prigione intitulée «The impact of sex and gender in the COVID-19 pandemic» (L’incidence du sexe et du genre dans la pandémie de COVID-19), publiée le 27 mai 2020, |
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— |
vu sa résolution du 17 avril 2020 sur une action coordonnée de l’Union pour combattre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences (2), |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu l’avis de la commission de la culture et de l’éducation, |
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vu le rapport de la commission du développement (A9-0151/2021), |
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A. |
considérant que la COVID-19 est une pandémie qui touche tous les pays du monde; |
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B. |
considérant que, selon le rapport spécial de 2020 de la CNUCED «Impact of the COVID-19 pandemic on trade and development: transitioning to a new normal» (L’incidence de la pandémie de COVID-19 sur le commerce et le développement: transition vers une nouvelle normalité), la perturbation entraînée par la COVID-19 a eu des conséquences réelles et disproportionnées sur les ménages à faible revenu vulnérables et défavorisés, sur les migrants, sur les travailleurs du secteur informel et souvent sur les femmes, notamment dans les pays en développement, où les habitants ne sont pas couverts par les filets de protection sociale et sont particulièrement touchés par un taux de chômage qui monte en flèche; |
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C. |
considérant que la pandémie de COVID-19 est à l’origine de l’augmentation des violences à caractère sexiste, des mariages d’enfants et des inégalités existantes, notamment en matière d’accès aux services de santé, y compris dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques, et qu’elle a déjà effacé certains des progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière d’égalité des sexes; |
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D. |
considérant que l’aide humanitaire est gravement sous-financée, ce qui rend difficile une réponse adéquate aux conséquences de la pandémie de COVID-19 dans les pays en développement; |
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E. |
considérant que les répercussions économiques et sociales de la pandémie de COVID-19 ont été ressenties plus fortement dans les pays en développement; considérant que l’extrême pauvreté mondiale devrait augmenter en 2020 pour la première fois en plus de vingt ans, et qu’elle entraînerait la vente d’actifs, l’augmentation des emprunts et l’utilisation de l’épargne par des personnes vulnérables; |
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F. |
considérant que l’aide humanitaire à court terme doit s’accompagner d’un soutien visant à renforcer la résilience à long terme, notamment en matière de sécurité, de paix, de démocratie et de lutte contre la pauvreté et le changement climatique; |
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G. |
considérant qu’il y a un risque disproportionné de contagion pour des millions de réfugiés dans le monde, qui vivent souvent dans des camps densément peuplés ou dans des centres collectifs, où les enfants sont environ 3,7 millions; |
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H. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a eu une incidence considérable sur l’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques, notamment pour les femmes et les jeunes, en raison de la réduction du niveau de priorité et de l’interruption de la prestation de ces services, ainsi que des restrictions de déplacements et des changements dans les comportements favorisant la bonne santé; considérant que 49 millions de femmes supplémentaires n’ont pas eu accès à des contraceptifs modernes en raison de la COVID-19; |
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I. |
considérant que le changement climatique, la perte continue de biodiversité et la destruction des habitats naturels au niveau mondial accroissent considérablement les risques de zoonoses; considérant que la pandémie de COVID-19 ne doit en aucun cas être prise comme excuse pour justifier des retards dans la lutte contre l’urgence climatique et environnementale; considérant qu’il sera urgent de rebâtir l’économie mondiale dans une perspective sociale et écologique après la pandémie de COVID-19; |
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J. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a fortement aggravé les problèmes de dette existants des pays en développement, compromettant ainsi davantage les efforts qu’ils ont déployés pour mobiliser des ressources suffisantes en vue d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD), tout en réduisant fortement les envois mondiaux de fonds des travailleurs émigrés et les investissements étrangers directs; |
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K. |
considérant que durant la pandémie de COVID-19, la pression exercée sur les systèmes de santé ainsi que les mesures de confinement ont encore restreint l’accès aux services de santé sexuelle et génésique ainsi qu’aux droits connexes; considérant que cela met en péril la santé des femmes; |
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L. |
considérant que, selon l’UNICEF, 1,6 milliard d’enfants et de jeunes étaient touchés par les fermetures d’écoles dans le monde au moment où ce phénomène était à son paroxysme, et que nombre d’entre eux n’ont pas accès à l’internet chez eux; considérant qu’au moins 24 millions d’étudiants pourraient arrêter l’école en raison de la pandémie de COVID-19; |
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M. |
considérant que la pandémie de COVID-19 augmente les besoins des communautés touchées par des événements météorologiques extrêmes, des catastrophes naturelles et le changement climatique; |
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N. |
considérant que la perturbation entraînée par la pandémie de COVID-19 dans les systèmes d’éducation et de formation à travers le monde constitue probablement un phénomène sans précédent dans l’histoire contemporaine, la fermeture des écoles et des organismes de formation touchant 94 % de la population mondiale d’apprenants, selon l’UNESCO, ce qui pourrait avoir une incidence durable sur les perspectives à long terme de nombreux jeunes, en particulier des filles; considérant que les fermetures d’écoles dues à la pandémie ont privé les enfants vulnérables de services d’alimentation scolaire et de nutrition essentiels à leur santé, augmentant ainsi de 36 millions le nombre d’enfants souffrant de la faim en 2020 et accroissant le risque qu’ils subissent des violences et des abus; |
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O. |
considérant que la pandémie a mis en exergue la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans les secteurs de l’alimentation et de la santé, et qu’elle a augmenté la vulnérabilité des pays en développement qui en dépendent; considérant que la pandémie représente une occasion de mettre en place des chaînes d’approvisionnement plus durables et résilientes, dont des chaînes de valeur régionales, et de stimuler l’intégration régionale; considérant que la progression de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition est un effet secondaire de la pandémie; |
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P. |
considérant que l’enseignement joue un rôle important dans la rupture du cycle de pauvreté et dans la réduction des inégalités; considérant que l’ODD 4 vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, et que sa réalisation est essentielle pour atteindre d’autres ODD; considérant que la contribution de la culture au développement durable est soulignée dans plusieurs ODD, notamment dans l’ODD 4; |
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Q. |
considérant que la pandémie aura des conséquences dévastatrices pour les habitants, en particulier les habitantes, des pays dont les systèmes de santé sont sous-financés, ainsi que les populations des pays touchés par des conflits; considérant que la pandémie placera plus de 47 millions de femmes et de filles dans le monde sous le seuil de pauvreté d’ici à 2021; |
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R. |
considérant que les conséquences économiques des mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 dans les pays en développement aggraveront les vulnérabilités et les inégalités existantes, notamment en fragilisant les infrastructures sanitaires et en accentuant l’insécurité alimentaire, les disparités en matière d’éducation, la pauvreté et l’exclusion sociale; |
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S. |
considérant que la COVID-19 et d’autres maladies font peser un risque accru de contamination sur environ 1,8 milliard de personnes qui se rendent ou travaillent dans des établissements de santé dépourvus d’approvisionnement de base en eau, selon un rapport de l’OMS et de l’UNICEF publié en décembre 2020; |
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T. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a eu de graves répercussions sur les programmes nationaux de vaccination et d’autres services de santé de base, ce qui met des vies en danger; |
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U. |
considérant que, selon des données récentes du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le retard ou l’interruption des programmes de proximité et des programmes d’éducation sur les pratiques préjudiciables à l’échelle mondiale devrait entraîner 2 millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines et 13 millions de mariages d’enfants en plus au cours de la prochaine décennie, par rapport aux estimations antérieures à la pandémie; |
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V. |
considérant que les confinements ont eu une incidence particulièrement grave sur les personnes en situation de handicap physique ou intellectuel; |
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W. |
considérant qu’une meilleure coordination, un meilleur partage de la capacité et une meilleure coopération en ce qui concerne les efforts internationaux sont nécessaires aux fins d’une interdépendance efficace et résiliente entre l’aide humanitaire, le développement et la paix; |
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X. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les violations des droits de l’homme ainsi que la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes atteintes du VIH, des personnes LGBTI et d’autres groupes vulnérables, ce qui met en évidence le besoin essentiel de réagir face à la COVID-19 en prenant des mesures qui respectent les droits de l’homme et l’égalité, conformément aux enseignements tirés dans le contexte de la lutte contre le VIH; considérant que des populations importantes se sont parfois vu refuser l’accès à des services ou ont été soumises à l’application discriminatoire d’ordres de confinement dans la lutte contre la COVID-19; |
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Y. |
considérant que les conséquences à moyen terme de la COVID-19 vont probablement avoir une incidence dévastatrice, réduisant ainsi à néant des années de progrès en matière de développement, et qu’elles requièrent l’établissement d’une coopération mondiale sans précédent; |
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Z. |
considérant que la crise causée par la pandémie a accéléré la transition numérique et le passage à de nouveaux outils d’apprentissage tels que l’apprentissage à distance ou hybride; |
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AA. |
considérant qu’il est crucial de faire remarquer une fois de plus que la réalisation des ODD et des objectifs de l’accord de Paris impose d’investir dans le développement humain et de suivre une approche fondée sur les droits, tout en respectant les principes de Busan pour une coopération efficace au service du développement; |
Stratégie de «l’équipe d’Europe»
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1. |
se félicite de la réaction de l’Union face à la pandémie de COVID-19 sur la scène internationale, qui témoigne de son ambition de montrer la voie à suivre et de faire preuve de solidarité avec tous les pays partenaires, y compris ceux touchés par des conflits et des crises humanitaires; souligne toutefois que les fonds actuels sont essentiellement réaffectés à partir d’autres lignes budgétaires et qu’il faut répondre à la nécessité de concentrer l’aide en début de période; exige que les critères de répartition des allocations soient mis à jour selon l’incidence de la pandémie dans les pays partenaires; demande dès lors que de nouvelles ressources importantes soient mobilisées de manière souple pour aider les pays en développement dans le monde entier à remédier aux conséquences directes et indirectes de la pandémie de COVID-19 et à répondre aux besoins essentiels des pays en développement en matière de gouvernance de la santé et de surveillance épidémiologique; souligne que l’une des premières étapes à franchir doit être la mise à disposition rapide, équitable et abordable de vaccins, de traitements, de matériel, de médicaments et de diagnostics sûrs à l’échelle mondiale; souligne qu’il est important que le personnel de santé et les travailleurs sociaux aient un accès prioritaire au vaccin, suivis par les enseignants, les autres travailleurs essentiels et les personnes qui courent un plus grand risque de complications liées à la COVID-19; prie instamment les donateurs de porter rapidement l’aide publique au financement aux niveaux auxquels ils s’étaient déjà engagés par le passé, mais qu’ils n’ont jamais atteints; |
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2. |
se félicite, à cet égard, du COVAX, dispositif mondial visant à assurer un accès équitable et universel aux vaccins contre la COVID-19, et du soutien ferme de «l’équipe d’Europe», qui en est le plus grand donateur et qui a alloué jusqu’à présent plus de 850 millions d’euros à l’initiative, tandis que l’Union et les pays tiers ont déjà annoncé qu’ils feraient don de leur excédent de vaccins par l’intermédiaire du COVAX; se réjouit de l’annonce de l’OMS selon laquelle le déploiement mondial de vaccins dans 91 pays éligibles commencera au premier trimestre de l’année 2021 et du fait que 2 milliards de doses de vaccins aient déjà été livrées; souligne que les vaccins sûrs devraient être rendus facilement accessibles et abordables pour tous afin de freiner la pandémie; insiste sur le fait que le personnel de santé et les personnes les plus vulnérables doivent être prioritaires; |
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3. |
demande à «l’équipe d’Europe» de renforcer les mécanismes efficaces visant à assurer la cohérence des politiques en faveur du développement durable, afin de garantir leur utilisation plus systématique et plus efficace par toutes les institutions européennes et les États membres; souligne que l’Union devrait effectuer des évaluations de l’incidence sur le développement durable dans chaque domaine stratégique, y compris en ce qui concerne les mesures qu’elle a prises face à la pandémie; |
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4. |
insiste sur le fait que la dynamique créée par la stratégie commune de «l’équipe d’Europe» en matière d’analyse, de programmation et de mise en œuvre conjointes doit déboucher sur une nouvelle norme de coopération dans les domaines de l’aide humanitaire et de la politique de développement, tant en droit qu’en pratique; estime que l’Union devrait faire en sorte que la coordination soit renforcée non seulement entre les États membres, mais également avec les pays donateurs non membres de l’Union, afin d’augmenter au maximum l’efficacité et l’efficience de la coopération internationale et de l’aide humanitaire; met en évidence l’importance de l’IVCDCI/l’Europe dans le monde pour assurer le financement du développement humain, y compris de la santé, de la nutrition, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, ainsi que de la protection sociale, de la protection de l’enfant et des secteurs éducatifs; demande à l’Union européenne et aux États membres de donner la priorité au développement humain et à la santé dans leur programmation conjointe; encourage la Commission à adopter une approche flexible à l’égard des politiques humanitaires et des politiques de développement, conformément à une approche du lien intégrée, en particulier en ce qui concerne le financement et la distribution de vaccins; |
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5. |
demande aux donateurs de l’Union d’assurer le financement des organisations locales de la société civile et des ONG internationales qui œuvrent en première ligne, en vue de mettre en œuvre les programmes et les projets de lutte contre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences à l’échelle communautaire, et ainsi venir en aide aux personnes les plus délaissées; souligne qu’il est essentiel d’assurer la complémentarité optimale du financement de l’Union, compte tenu de l’absence de ressources supplémentaires pour réagir face à la COVID-19 et assurer la relance, et du fait que la plupart des fonds sont affectés aux enveloppes géographiques; |
Financement de l’aide humanitaire
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6. |
avertit que la pandémie risque de déclencher une crise humanitaire; est par conséquent profondément préoccupé par le sous-financement du budget de l’Union consacré à l’aide humanitaire compte tenu des besoins humanitaires supplémentaires causés par la pandémie; demande une répartition claire de l’enveloppe de la réserve de solidarité et d’aide d’urgence, dans le but de remplir de manière équilibrée les obligations comme suit: ni les opérations internes ni les opérations externes ne peuvent recevoir plus de 60 % du montant annuel de la réserve; au 1er octobre de chaque année, au moins un quart du montant annuel pour l’«exercice n» doit rester disponible pour couvrir les besoins qui se manifesteraient jusqu’à la fin dudit exercice; à partir du 1er octobre, les fonds restants peuvent être mobilisés pour couvrir les besoins qui se manifesteraient jusqu’à la fin de l’exercice; |
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7. |
souligne la nécessité de fournir aux populations les plus vulnérables une aide humanitaire, telle que du matériel pour le personnel et du matériel médical, y compris des équipements de protection individuelle et des kits d’essai; se félicite, à cet égard, de la mise en place du pont aérien humanitaire 2020 de l’Union européenne; |
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8. |
prie instamment l’Union européenne et les États membres d’allouer des fonds supplémentaires aux pays qui subiront les répercussions les plus importantes de la pandémie, afin de faire face à ses conséquences directes et indirectes; insiste sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des programmes d’aide alimentaire d’urgence destinés à ceux qui étaient déjà reconnus comme vulnérables avant la crise de la COVID-19, tout en appliquant des procédures pour réduire les risques de transmission; |
Sécurité alimentaire
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9. |
souligne que la pandémie menace la sécurité alimentaire dans les zones rurales, urbaines et périurbaines; souligne que l’agriculture pastorale est une méthode de production alimentaire locale, écologique et respectueuse de l’environnement et qu’elle fait donc partie intégrante d’un système alimentaire durable; souligne que les éleveurs pastoraux sont particulièrement vulnérables aux perturbations de la sécurité alimentaire et aux conséquences du changement climatique; estime qu’il est essentiel de soutenir les éleveurs pastoraux en leur garantissant un accès sûr aux marchés locaux pendant la pandémie afin qu’ils puissent continuer à approvisionner la population locale en denrées alimentaires riches en protéines, de garantir que les déplacements transfrontières des personnes et du bétail sont autorisés, de veiller à ce que leurs troupeaux aient accès à l’eau et aux pâturages et de s’assurer que des équipes «Un monde, une santé» locales et mobiles suivent la situation et interviennent dans des cas individuels, mais aussi, le cas échéant, en vue de préserver la santé publique; demande des transferts de fonds pour les éleveurs pastoraux en vue de garantir la satisfaction de leurs besoins essentiels, y compris en ce qui concerne les denrées alimentaires et les aliments pour animaux; appelle de ses vœux une aide pour l’alimentation des troupeaux, dans le cadre de l’aide à la subsistance au titre de l’aide humanitaire, lorsque cela est nécessaire; |
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10. |
souligne la nécessité de soutenir les exploitations agricoles familiales et les petites et moyennes entreprises locales, notamment dans le secteur agro-industriel, afin de renforcer la sécurité alimentaire et la résilience; |
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11. |
souligne qu’il faut soutenir les actions des agences des Nations unies, notamment de la FAO et du PAM, ainsi que les interventions de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge et des ONG internationales visant à combattre la faim, la malnutrition et la perte des moyens de subsistance et à élaborer des systèmes alimentaires résilients, comme celles ayant pour but de mettre en place un système mondial de données pour la fourniture rapide d’informations sur les besoins humanitaires, d’apporter une aide à la production alimentaire et à l’accès à l’alimentation, d’organiser le transfert de fonds et de coupons et la distribution de denrées alimentaires en nature ainsi que de repas scolaires, l’établissement de liens avec des systèmes de protection sociale résilients, de stabiliser les systèmes alimentaires et de veiller au bon fonctionnement des marchés alimentaires, des chaînes de valeur et des systèmes locaux, en mettant l’accent sur les petits exploitants et les petits pêcheurs par l’application de mesures sanitaires visant à prévenir la transmission de la COVID-19 et à gérer les autres crises, ralentissements économiques et conflits tels que la recrudescence de criquets pèlerins en Afrique de l’Est; estime que le processus de relance économique offre une occasion de mieux intégrer les petites exploitations agricoles et les petits producteurs dans les marchés locaux et régionaux, ainsi que de développer des moyens de subsistance plus durables; souligne, à cet égard, l’importance de la technologie et de la transition numérique, en tant que moyens pour faciliter la connaissance du marché et son accessibilité, ainsi que le déploiement des petites entreprises grâce à des outils tels que les applications de paiement mobiles; |
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12. |
rappelle que des denrées alimentaires sûres et abordables devront être fournies à une population mondiale d’environ 10 milliards de personnes d’ici 2050 et ceci, tout en garantissant des emplois et des moyens de subsistance décents tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, en protégeant les personnes les plus vulnérables dans les zones rurales, notamment les populations indigènes, les migrants, les travailleurs informels et les petits travailleurs, et en contrant l’extrême volatilité des prix alimentaires sur les marchés alimentaires nationaux et internationaux; reconnaît le rôle crucial de l’alimentation dans le renforcement de la résilience; demande à ce que soit adoptée une approche plus intégrée de la prévention, du diagnostic et du traitement de la faim et de la malnutrition, tant dans les actions humanitaires et que dans les plans de développement, en particulier dans les pays les plus exposés au changement climatique; souligne qu’il est essentiel de développer une agriculture locale en vue de la consommation locale, afin de réduire la dépendance des pays en développement vis-à-vis des importations et des exportations ainsi que les perturbations susceptibles de survenir tout au long de la chaîne alimentaire; souligne que pour réaliser les ODD 1 et 2, il est nécessaire d’adopter une approche transdisciplinaire qui vise à transformer la production, la transformation, la consommation et la commercialisation des aliments; insiste à cet égard sur la nécessité d’une transformation globale afin d’accélérer le développement de systèmes alimentaires équitables, sûrs et sains, en profitant du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires 2021 pour mieux reconstruire après la crise de la COVID-19; invite l’Union européenne à promouvoir la durabilité dans tous les aspects de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, de la production à la consommation, dans le droit fil du pacte vert pour l’Europe et de la stratégie «De la ferme à la table»; |
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13. |
souligne que la pandémie de COVID-19 exacerbe le problème déjà extrêmement grave de l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient dû notamment à la recrudescence de criquets pèlerins, les restrictions retardant la livraison de pesticides et d’équipements permettant de lutter contre les criquets; rappelle la nécessité d’instaurer une coopération accrue pour aider les pays d’Afrique de l’Est et du Moyen-Orient à faire face à la perte de récoltes; |
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14. |
souligne que les différents problèmes auxquels fait face notre planète, tels que la rapide croissance démographique, le changement climatique, la rareté des ressources naturelles et l’évolution des modes de consommation, limitent la capacité de nos systèmes alimentaires à assurer, selon un modèle durable d’un point de vue social et environnemental, la sécurité et la disponibilité alimentaires pour tous; |
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15. |
souligne la nécessité de prendre des mesures adéquates pour améliorer la situation actuelle dans les pays africains qui connaissent une rapide croissance démographique, associée à des capacités agricoles incertaines pour ce qui est d’assurer la production alimentaire et d’appliquer des mesures d’adaptation au changement climatique; |
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16. |
estime que la raréfaction et la dégradation des terres, le manque d’eau et les entraves à la production alimentaire sont de sérieux obstacles à l’amélioration de la productivité et à l’accroissement des disponibilités alimentaires, qui résultent des incertitudes socio-économiques et institutionnelles dans les pays en développement; |
Pauvreté et protection sociale
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17. |
souligne que l’extrême pauvreté mondiale devrait augmenter de manière spectaculaire en 2020 pour la première fois depuis plus de 20 ans, en particulier celle des enfants, la pandémie de COVID-19 exacerbant les problèmes causés par les conflits, la piètre gouvernance et le changement climatique et frappant de plein fouet les femmes et les filles (on estime que 47 millions de personnes supplémentaires tomberont dans la pauvreté extrême d’ici 2021), les travailleurs informels et migrants (qui représentent un quart de la main-d’œuvre mondiale), le secteur du tourisme et les économies d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique; insiste, dans le contexte de cette crise extrême, sur l’importance d’une protection sociale universelle et du dialogue social; demande à la Commission d’élaborer, avec les pays partenaires, des stratégies de relance économique et de création d’emplois ainsi que d’amélioration des systèmes de sécurité sociale, en favorisant l’extension de la couverture de protection sociale aux travailleurs informels des secteurs ruraux; |
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18. |
souligne que les individus plus vulnérables sont les plus touchés par la pandémie, en particulier les réfugiés, les personnes déplacées dans leur propre pays et les migrants en situation précaire, qui sont confrontés à trois crises: une crise sanitaire, une crise socio-économique et une crise des services de protection; insiste sur le fait que les enfants migrants sont particulièrement vulnérables en raison de leur accès restreint aux services essentiels, notamment à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène (AEPHA), à l’éducation, aux soins de santé et aux services de prise en charge, mettant ainsi en péril le développement, l’avenir et la santé de ces enfants; |
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19. |
souligne que les conséquences de la pandémie de COVID-19 affectent de manière disproportionnée les plus pauvres et les personnes issues des catégories sociales les plus défavorisées, marginalisées et vulnérables, y compris celles présentant un handicap physique ou intellectuel, celles atteintes de maladies chroniques, celles souffrant de problèmes de santé mentale et les personnes âgées, qui, pour ce qui est des besoins en matière de soins de santé, n’ont déjà pas accès, ou seulement de façon limitée, à l’hygiène élémentaire et au traitement de base, et sont devenues encore plus vulnérables en raison de la pandémie; |
Réfugiés et personnes déplacées
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20. |
prie instamment la Commission de répondre aux besoins spécifiques des réfugiés, des migrants et des personnes déplacées dans leur propre pays (PDI), dans le respect du principe directeur des réseaux de santé publique consistant à ne laisser personne de côté, et de ne pas empêcher les travailleurs humanitaires de première ligne d’avoir des contacts directs avec les personnes auxquelles ils viennent en aide; rappelle avec inquiétude que les réfugiés, les migrants et les PDI comptent parmi les populations les plus vulnérables face à cette crise sanitaire, car ils sont souvent confrontés à des conditions de vie plus précaires et peuvent rencontrer davantage d’obstacles pour accéder aux services de santé de base que les populations locales; insiste sur la nécessité absolue de l’égalité d’accès aux traitements contre la COVID-19 et aux autres services de santé et programmes établissant un filet de sécurité pour toutes les personnes touchées, quels que soient leur nationalité, leur statut légal, leur origine, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou toute autre caractéristique; souligne qu’il importe d’aider les réfugiés et les personnes déplacées à faire face aux conséquences socio-économiques disproportionnées de la pandémie, en consolidant davantage les moyens de subsistance et en soutenant les activités rémunératrices, ainsi que leur accès à la sécurité; souligne que les politiques de l’Union devraient chercher à soutenir leur accès à l’emploi, à l’éducation et à des documents d’identité; demande instamment à l’Union et aux États membres de créer les conditions qui permettent aux enfants et aux jeunes dans les camps de réfugiés d’avoir accès à l’éducation, y compris aux possibilités d’apprentissage à distance, en particulier aux activités d’apprentissage de base; |
Renforcement du secteur de la santé
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21. |
souligne que la pandémie de COVID-19 a exacerbé le problème récurrent de la pénurie de médicaments à l’échelle mondiale, qui a de graves conséquences dans les pays en développement; souligne que l’aide au développement devrait principalement viser à assurer une couverture transversale du système de soins de santé universel dans une perspective holistique et fondée sur les droits, ce qui implique notamment de tenir pleinement compte de la multidimensionnalité de la santé (en lien avec le genre, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’eau et l’assainissement, l’éducation et la pauvreté); demande notamment la révision des stratégies et des partenariats proposés ou existants en vue de davantage renforcer et soutenir les systèmes de santé publics dans les pays partenaires, notamment en ce qui concerne la préparation aux pandémies et l’organisation et la gestion des systèmes de santé, en particulier pour ce qui est de la fourniture de soins de santé universels, de la vaccination, de la surveillance et de l’information en matière de santé (y compris le contrôle sanitaire des maladies), de la formation, du recrutement et du maintien du personnel médical, des capacités de diagnostic et de l’offre de médicaments; |
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22. |
rappelle que le renforcement des systèmes de santé devrait tenir compte non seulement des effets épidémiologiques de la pandémie de COVID-19 sur les pays partenaires, mais également de facteurs tels que la nécessité de gérer les cas de malnutrition toujours plus nombreux résultant de la perturbation des chaînes d’approvisionnement alimentaire et les conséquences psychologiques qui découlent des mesures visant à limiter l’apparition de foyers infectieux; |
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23. |
rappelle à la Commission que les organisations partenaires bien établies de l’Union, telles que le Fonds mondial, fournissent une aide précieuse dans le cadre de l’acquisition et du déploiement rapides d’équipements de protection individuelle, de diagnostics et de thérapies pour lutter contre la COVID-19, tout en jouant un rôle de premier plan pour ce qui est de développer et de renforcer les systèmes de santé et de trouver des donateurs; |
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24. |
insiste sur la nécessité de combler au plus vite les retards au niveau des programmes nationaux de vaccination et de veiller à la reprise de la fourniture des autres services de santé de base; demande que soit prévu un financement adéquat pour des initiatives telles que GAVI, l’Alliance du vaccin, et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI); se dit préoccupé par le système de gouvernance mondiale en matière de vaccination, à la fois externalisé et fragmenté, qui a débouché sur une concurrence, plutôt que sur une coopération, pour produire des vaccins et développer des diagnostics et des traitements; invite instamment l’Union et les États membres à œuvrer en faveur de l’accès égal et à un coût abordable aux vaccins dans le monde entier en s’appuyant sur le principe de solidarité internationale; invite la Commission à veiller à ce que la réponse de l’Union à la pandémie de COVID-19 au niveau mondial ne compromette pas le financement par l’Union d’autres programmes de santé vitaux, dont le dispositif minimum d’urgence pour la santé sexuelle et génésique et les programmes ciblant la santé des femmes et des femmes enceintes; prie instamment tous les États membres et la Commission de continuer à soutenir les pays partenaires afin qu’ils fournissent des services liés à la santé et aux droits sexuels et génésiques, tout en garantissant la sécurité des communautés et des professionnels de la santé; |
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25. |
rappelle l’importance de mettre en œuvre les principaux enseignements tirés des précédentes crises sanitaires telles que l’épidémie d’Ebola; souligne à cet égard qu’il importe de travailler en étroite collaboration avec les chefs de communauté pour livrer des messages clés de santé publique et mobiliser les sociétés; met en avant le rôle essentiel joué par les organisations de la société civile et les ONG nationales et internationales dans la fourniture de services de santé aux communautés les plus pauvres; reconnaît que ces organisations seront des partenaires de premier plan dans le cadre de la distribution des vaccins pour lutter contre la COVID-19; invite l’Union à appuyer le renforcement des capacités de ces organisations; |
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26. |
met l’accent sur l’importance de l’éducation dans le domaine de la santé dans la prévention et l’atténuation des conséquences résultant des pandémies et dans la préparation aux nouvelles situations d’urgence sanitaire; souligne les avantages de la pratique d’une activité sportive pour faire face à l’impact physique et psychologique résultant du confinement prolongé et de la fermeture des écoles; |
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27. |
demande instamment à la Commission européenne et aux États membres de s’engager à faire des vaccins et des traitements antipandémiques un bien public mondial, accessible à tous; |
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28. |
souligne la nécessité de garantir la continuité des services de santé de base, y compris des services d’alimentation, pour lutter contre la COVID-19 et assurer la reprise; insiste sur le fait que des services d’alimentation de qualité devraient être fournis dans le cadre de la fourniture des soins de santé primaires, y compris la prévention, l’évaluation, le diagnostic et le traitement de toutes les formes de malnutrition; reconnaît le rôle des travailleurs de la santé communautaires en tant que travailleurs de première ligne devant être soutenus, notamment au moyen de formations; |
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29. |
souligne que la recherche et l’innovation (R&I) ont revêtu une importance cruciale dans la réaction mondiale à la COVID-19 en conduisant au développement de médicaments, de vaccins et de diagnostics qui s’imposaient de toute urgence; insiste sur le fait que les activités de R&I doivent cibler des outils qui fonctionnent dans un contexte de ressources restreintes afin d’élaborer une réaction véritablement mondiale; souligne qu’il convient de déployer des efforts similaires pour combler les lacunes sur le plan de la recherche et des produits afin de lutter contre d’autres épidémies, en particulier les maladies liées à la pauvreté et les maladies négligées qui touchent des milliards de personnes dans le monde sans pour autant parvenir à attirer les investissements du secteur privé, et pour mettre fin à la dépendance vis-à-vis des pays riches qui mènent des travaux de recherche sur des maladies qui ne les touchent peut-être pas directement; invite par conséquent l’Union et ses États membres à créer de nouvelles possibilités de collaboration transnationale entre chercheurs et à encourager l’élargissement des capacités humaines de recherche dans les pays partenaires, en particulier parmi les femmes; |
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30. |
soutient le travail important de l’OMS et souligne son rôle central en tant qu’autorité chef de file et de coordination en matière de réaction à la COVID-19, tout en insistant sur le fait qu’elle devra être réformée, y compris, mais sans s’y limiter, le règlement sanitaire international, une fois que la crise grave que nous traversons sera passée; |
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31. |
souligne la nécessité de prendre des mesures immédiates, d’augmenter les financements et d’améliorer la coordination des interventions en ce qui concerne les comportements et les pratiques d’hygiène à adopter, qui constituent l’un des moyens de défense indispensables pour prévenir, contenir et traiter la COVID-19; met en avant la nécessité d’un approvisionnement fiable en eau potable pour maintenir la propreté des maisons, des écoles et des établissements de soins de santé et insiste sur l’importance de l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux infrastructures, services et produits d’hygiène, car ils sont essentiels pour renforcer la résilience face aux nouvelles épidémies; demande à l’Union et à ses États membres d’octroyer un financement supplémentaire important pour améliorer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène dans le cadre de leur réaction à la COVID-19 et pour renforcer la résilience mondiale face aux nouvelles crises; |
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32. |
souligne le rôle crucial joué par les organisations communautaires et les organisations de la société civile (OSC) dans la fourniture de services de santé aux communautés les plus marginalisées et les moins bien desservies; invite la Commission européenne à apporter un soutien politique, financier et technique aux OSC qui fournissent des services de proximité, afin que les personnes qui ne peuvent pas se rendre dans des établissements de soins puissent bénéficier de services adaptés et appropriés; |
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33. |
souligne qu’une répartition plus équitable des vaccins dans le monde est essentielle pour lutter efficacement contre la propagation de la COVID-19 et la mutation du virus; rappelle également que les dispositifs médicaux utilisés contre la COVID-19 doivent être peu coûteux, sans risque, efficaces, faciles à utiliser et accessibles à tous et partout, et être considérés comme des «biens publics mondiaux»; |
Droits de l’homme, gouvernance et démocratie
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34. |
est préoccupé par le fait que, depuis le début de la crise de la COVID-19, de nombreux gouvernements ont invoqué l’urgence pour justifier l’imposition de restrictions aux processus démocratiques et à l’espace civil, y compris à l’acheminement de l’aide humanitaire, et pour opprimer les minorités; condamne en particulier la censure, l’arrestation et l’intimidation de journalistes, de figures de l’opposition et de professionnels de la santé, entre autres, en raison des critiques émises à l’encontre des pouvoirs publics, notamment au regard de la façon dont ceux-ci gèrent la crise; met plus largement en exergue les répercussions toujours plus néfastes de la COVID-19 sur l’ensemble des droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit et demande, par conséquent, d’intensifier l’aide, le dialogue politique et le soutien à la société civile et au renforcement des institutions dans tous ces domaines, en accordant une attention particulière aux défenseurs des droits de l’homme et aux militants issus de la société civile; |
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35. |
constate que les recherches menées à l’échelle mondiale démontrent une recrudescence de la stigmatisation et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH, en particulier les populations clés et les groupes vulnérables; rappelle les conclusions de l’ONUSIDA selon lesquelles les personnes et les groupes touchés par la COVID-19 se sont également heurtés à des perceptions et à des réactions négatives; souligne que les populations vulnérables et marginalisées, telles que les personnes vivant dans la pauvreté, les sans-abri, les réfugiés, les migrants, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues ainsi que les personnes homosexuelles, lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées, font face à une stigmatisation continue, notamment en raison des interactions entre le VIH et la COVID-19; |
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36. |
fait remarquer que les conséquences de la combinaison d’une pandémie et d’une récession mondiale nuiront gravement à la capacité des pays en développement, et en particulier des pays les moins avancés, à atteindre les ODD; rappelle l’appel des Nations unies en faveur d’un plan de crise de 2 500 milliards de dollars pour les pays en développement qui rencontrent des difficultés économiques sans précédent dues à la crise de la COVID-19; demande une réponse politique ambitieuse fondée sur le principe fondamental du programme de développement durable à l’horizon 2030, qui consiste à «ne laisser personne de côté»; |
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37. |
souligne qu’un état d’urgence a des effets négatifs sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et qu’il doit donc toujours être limité dans le temps, dûment justifié par des procédures démocratiques et juridiques et proportionné à l’urgence, dans le respect de l’ordre constitutionnel et du droit international en matière de droits de l’homme; insiste sur le fait que les situations d’urgence sanitaire ne devraient jamais servir de prétexte pour porter atteinte à l’état de droit, aux institutions démocratiques, à la responsabilité démocratique ou au contrôle judiciaire; |
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38. |
s’inquiète des actes de violence commis contre le personnel et les installations humanitaires et médicaux, ainsi que des obstacles bureaucratiques, tels que les exigences floues et changeantes concernant le nombre des effectifs et des véhicules autorisés ou non à entrer dans les pays partenaires; souligne qu’il importe de continuer à combattre ces actes et ces obstacles au niveau diplomatique et politique; |
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39. |
invite la Commission et les États membres de l’Union à apporter leur soutien aux parlements pour qu’ils continuent à jouer un rôle actif dans la surveillance des mesures prises par l’exécutif visant à contenir la pandémie de COVID-19 et dans l’évaluation de l’impact des mesures de santé publique sur les droits de l’homme; souligne que, dans de nombreux pays, le secteur de la santé est enclin à la corruption et qu’il est nécessaire de renforcer l’application du principe de responsabilité et les mécanismes de contrôle; |
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40. |
met en exergue les conséquences particulièrement graves du confinement lié à la COVID-19 et les dommages collatéraux subis par les femmes, les filles et les enfants, en particulier l’augmentation de la violence à caractère sexiste, y compris des mutilations génitales, la recrudescence des mariages d’enfants et des grossesses précoces et non désirées, l’accès de plus en plus restreint aux services de santé, notamment sexuelle et génésique, et aux droits connexes, mais aussi l’exposition des femmes à la COVID-19 en raison de leur représentation disproportionnée parmi le personnel de santé mondial; constate que, dans de nombreux pays partenaires, les femmes sont employées dans des secteurs féminisés, tels que l’industrie du vêtement, qui a été durement touchée; souligne la nécessité pour l’IVCDCI/l’Europe dans le monde d’encourager les débouchés professionnels des femmes après la crise; demande que des mesures soient prises pour contrebalancer la charge disproportionnée supportée par les femmes en matière de soins et tout retour en arrière potentiel dans les domaines de la sécurité, de la santé, de l’émancipation, de l’indépendance et de l’autonomisation économiques ainsi que de l’éducation, grâce à des programmes spécifiques tels que l’initiative Spotlight et le Gender Action Plan III et au recentrage du soutien européen; demande que soient intensifiés les efforts visant à mieux prévenir et lutter contre la violence domestique; demande la participation significative des femmes aux décisions qui ont une incidence sur leur santé et leur vie professionnelle; insiste sur la nécessité d’intégrer la dimension de genre dans la réaction de l’Union à la COVID-19, de plaider en faveur d’organes décisionnels inclusifs et de collecter des données ventilées par sexe et par âge aux fins de l’analyse de genre; |
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41. |
rappelle que les conséquences économiques et sociales de la pandémie touchent les femmes de manière disproportionnée et risquent de réduire à néant des décennies de progrès en matière d’égalité entre les hommes et les femmes et d’autonomisation des femmes; invite instamment l’Union et ses États membres, pour relever ce défi et assurer une reprise durable, à renforcer leur soutien extérieur à des actions qui permettent aux femmes de mieux faire entendre leur voix et de participer davantage aux processus décisionnels, à améliorer leur éducation et leur formation, ainsi qu’à supprimer les discriminations dans l’accès au crédit et à adopter des lois contre la violence à caractère sexiste; |
Service de la dette et budgets sains
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42. |
se félicite de la suspension temporaire des paiements du service de la dette pour les pays les plus pauvres annoncée par le G20 et se joint à l’appel lancé aux créanciers privés et aux banques commerciales d’État pour qu’ils suivent cette ligne; invite la Commission et les États membres à promouvoir la mise en œuvre complète de l’initiative du G20 visant à suspendre le service de la dette et du nouveau cadre commun du G20 pour le traitement de la dette au-delà de l’initiative visant à suspendre le service de la dette; souligne que l’ampleur de la crise économique et sociale dans les pays en développement nécessite des mesures plus approfondies et plus ambitieuses et engage la Commission à appuyer les efforts internationaux à cet égard; estime que les intérêts économisés grâce à cette suspension devraient plutôt être investis dans le secteur de la santé, qui souffre souvent d’un sous-financement flagrant dans les pays en développement; demande à la Commission et aux États membres, à cet égard, de soutenir également les initiatives lancées au niveau international qui proposent des mécanismes flexibles de réduction de la dette, assortis de la création de fonds de contrepartie dans la devise locale visant à promouvoir les investissements en faveur de la réalisation des ODD; |
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43. |
souligne que de nombreux pays en développement étaient déjà fortement endettés avant la pandémie, ce qui les a empêchés de consacrer des investissements adéquats à la prévention des crises, aux systèmes de santé et à la protection sociale; souligne l’importance de traiter en priorité la question de la viabilité de la dette dans les pays partenaires; invite la Commission à adopter de nouvelles mesures pour prendre à bras-le-corps les problèmes des flux financiers illicites, de l’évasion fiscale et de la fraude fiscale afin d’améliorer les assiettes fiscales des pays en développement; exhorte à cet effet l’Union européenne à veiller à ce que ses accords commerciaux, ses conventions en vue d’éviter les doubles impositions et ses accords d’investissement soient conformes à l’objectif de mobilisation des ressources nationales des pays ACP et débouchent sur des résultats en matière de développement tangibles et durables, dans le droit fil du principe de la cohérence des politiques au service du développement, consacré à l’article 208 du traité de Lisbonne; préconise, plus généralement, la création d’un organe fiscal mondial au niveau des Nations unies pour aider à coordonner les politiques fiscales; demande en outre que l’appui budgétaire soit canalisé vers les services de base universels, notamment l’accès aux services de santé de base, d’eau et d’assainissement, et la résilience; |
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44. |
invite la Commission à envisager un soutien plus appuyé à l’intention des pays les plus fragiles dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, et à garantir l’accès aux soins de santé sans pour autant négliger les problématiques actuelles que sont l’extrême pauvreté, la sécurité, l’accès à une éducation et à des emplois de qualité, la démocratie, l’égalité des chances et le changement climatique; |
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45. |
souligne que la réduction des envois de fonds dans les pays en développement aggravera les conditions de vie des ménages qui dépendent de cette source de revenus pour financer l’achat de biens et de services tels que l’alimentation, les soins de santé et l’éducation; demande donc instamment à l’Union et à l’ensemble des donateurs de prendre des mesures décisives pour tenir leur promesse de contribuer à réduire le coût des transactions à presque zéro, ou au moins en dessous de 3 %, conformément à l’ODD 10; |
Éducation et numérisation
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46. |
souligne qu’en raison de la pandémie de COVID-19, un nombre sans précédent d’élèves ont manqué des mois de scolarité, ce qui est un coup majeur porté aux efforts déployés dans le secteur de l’éducation, en particulier l’éducation des filles, des femmes et des personnes déplacées; demande instamment aux gouvernements de ne fermer les écoles qu’en dernier recours dans le cadre de la lutte contre la pandémie; encourage à poursuivre les investissements dans l’éducation et à leur donner la priorité dans les situations d’urgence et de crise humanitaire; demande que l’éducation demeure une priorité de dépenses dans la politique de développement de l’Union et pour que la fonction sociale et culturelle des écoles soit dûment prise en compte; invite instamment les gouvernements, dans ce contexte, à épauler en priorité les enfants les plus marginalisés et leurs familles, dans la mesure où les inégalités économiques et sociales sont intimement liées au décrochage scolaire précoce et aux mauvais résultats obtenus dès la petite enfance, ce qui compromet les possibilités d’emploi à l’âge adulte; souligne que les enfants les plus à risque, en particulier les enfants handicapés qui vivent dans des zones de conflit, sont les plus touchés par cette pandémie; recommande que l’Union soutienne les actions de l’UNICEF et que les États membres partagent leurs pratiques de maintien de l’enseignement même en période de crise et demande à l’Union et à ses États membres d’exploiter le potentiel de l’apprentissage à distance (grâce à des applications hors ligne et à des documents radiophoniques, télévisuels ou écrits) et numérique dans leurs programmes d’aide internationaux, de sorte qu’aucun enfant ne soit privé d’éducation; soutient donc un accès libre, sûr et à coût abordable à l’internet (y compris aux données mobiles), l’égalité d’accès aux technologies numériques, ainsi que l’égalité d’utilisation et de création de ces dernières, en vue d’atténuer les disparités numériques, y compris les écarts qui persistent dans le domaine numérique selon l’âge et le genre, et d’inclure les personnes défavorisées ou marginalisées par la transformation numérique; |
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47. |
invite à considérer la culture, pour sa valeur intrinsèque, comme un quatrième pilier, indépendant et transversal, du développement durable, parallèlement aux dimensions sociale, économique et environnementale de ce dernier; demande à l’Union d’intégrer la durabilité culturelle à tous les niveaux de la coopération au développement et de prendre systématiquement en considération la dimension culturelle dans les négociations en vue d’accords d’association, ainsi que dans l’ensemble de ses instruments qui régissent les relations extérieures et la politique étrangère; |
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48. |
souligne l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie et de la reconversion professionnelle, également à long terme après la pandémie de COVID-19, car ils deviendront non seulement une pratique courante mais aussi une condition indispensable pour la population active, étant donné la rapidité avec laquelle la technologie évolue; |
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49. |
souligne la nécessité d’apporter soutien et reconnaissance aux enseignants, dont le rôle central dans l’éducation et la construction d’une citoyenneté active a été réaffirmé dans le contexte de la pandémie; insiste sur la nécessité d’investir dans la formation des enseignants afin de les préparer de manière adéquate aux nouveaux modèles d’apprentissage tels que l’apprentissage en ligne et l’apprentissage mixte comme une condition sine qua non pour garantir la formation continue lorsque l’apprentissage en présentiel ne peut être assuré; |
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50. |
met en avant le rôle joué par les médias indépendants dans la promotion de la diversité culturelle et des compétences interculturelles, ainsi que la nécessité de renforcer ces médias, en ce qu’ils constituent des sources fiables d’information, notamment en ces temps de crise incertains; |
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51. |
attire l’attention sur le lourd tribut que la pandémie a fait payer aux industries culturelles et créatives (ICC), aux sites classés au patrimoine mondial, au patrimoine culturel immatériel et au tourisme patrimonial dans le monde entier, tout particulièrement dans les pays les moins avancés, où ces secteurs sont particulièrement fragiles; invite l’Union et ses États membres à apporter un soutien financier à ces secteurs dans le cadre de la coopération au développement, au moyen de fonds dédiés qui correspondent à des priorités thématiques et géographiques, ainsi que d’une assistance technique, y compris à travers des initiatives de soutien numérique, afin d’atténuer les conséquences négatives liées au confinement et d’exploiter les synergies entre, d’une part, les gouvernements locaux, les organisations culturelles et les ONG, et, d’autre part, les délégations de l’Union et les antennes des institutions culturelles des États membres à l’étranger; |
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52. |
rappelle que la part du budget de l’éducation dans le total de l’aide au développement n’a cessé de diminuer au cours des dix dernières années; invite les États membres à allouer 10 % du budget de leur aide publique au développement à l’éducation d’ici 2024 et 15 % d’ici 2030, y compris à l’éducation et aux infrastructures numériques et à la connectivité, afin de réduire la fracture numérique qui creuse davantage les inégalités socio-économiques; |
Résilience
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53. |
souligne l’importance de l’entraide et de l’échange des bonnes pratiques avec les pays partenaires (y compris du renforcement des capacités de leurs administrations locales et régionales) et les OSC locales, aux fins de la détection des faiblesses, de la mise en place de mécanismes de prévention et de réaction aux crises ainsi que de la protection des infrastructures critiques en vue de mieux encaisser les chocs systémiques de toute nature à l’avenir; insiste en outre sur l’importance du concept «Une seule santé», depuis le niveau central jusqu’au niveau communautaire, afin de prévenir ou de combattre les zoonoses; |
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54. |
est préoccupé par le fait qu’en raison des conséquences du changement climatique, des catastrophes climatiques viendront s’ajouter à la crise de la COVID-19, risquant ainsi d’accentuer les pressions qui s’exercent sur les économies, le fonctionnement des États et la fourniture de l’aide humanitaire; demande par conséquent que la stratégie de relance adopte les objectifs du programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’accord de Paris sur le climat; estime en outre que les mesures de relance économique devraient ouvrir la voie à un avenir sans carbone et résilient face au changement climatique et demande que soit encouragée la conservation des différentes variétés de semences sous l’égide du traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture visant à soutenir les communautés dans la réintroduction des variétés à la suite de catastrophes provoquées par le changement climatique; |
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55. |
estime que la pandémie est l’occasion de mieux reconstruire et que les politiques de l’Union en matière d’aide humanitaire et de développement devraient appuyer la réalisation de cet objectif dans les pays partenaires; insiste tout particulièrement sur la nécessité d’aider les pays en développement à favoriser les progrès de l’économie numérique dans des domaines tels que la santé, l’éducation et d’autres services publics; se félicite du lancement de la plateforme «Digital4Development» (D4D) en décembre 2020 et encourage l’Union à investir davantage dans la transformation numérique dans les pays partenaires, notamment en s’appuyant sur les investissements du secteur privé; |
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56. |
rappelle que la résilience est en fin de compte une question de préparation et de capacité à s’adapter à de nouvelles circonstances; rappelle, dans ce contexte, que les communautés qui développent leurs propres solutions, adaptées aux spécificités de leur situation, participent davantage à la reprise, pour finalement mieux reconstruire; insiste sur le fait que surmonter cette crise avec nos partenaires dans un esprit de solidarité contribuera à renforcer les relations entre l’Union et les pays en développement et à les rendre plus résilientes; |
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57. |
rappelle que les investissements provenant du secteur privé pourraient contribuer de manière significative à la relance économique et à la réalisation des ODD, compte tenu des besoins accrus découlant de la pandémie; demande que le rôle du secteur privé et du financement mixte soit davantage étudié dans le cadre des efforts de relance et de renforcement de la résilience; |
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58. |
souligne que les pandémies sont souvent d’origine zoonotique; insiste dès lors sur la nécessité de soutenir les programmes d’éducation portant sur les dangers de la chasse et du commerce d’animaux sauvages ainsi que sur l’importance d’une protection plus stricte et d’une restauration des écosystèmes et des habitats et de relever les défis posés par l’agriculture industrielle; appelle à renforcer le soutien aux pays partenaires dans leur lutte contre le braconnage et le trafic d’animaux sauvages en veillant notamment à impliquer les communautés locales dans la protection de la vie sauvage; considère qu’il faut consacrer davantage de fonds européens aux travaux de recherche prospective sur les liens entre la santé humaine, la santé animale et les écosystèmes afin de mieux se préparer à réagir en cas de nouvelles crises sanitaires issues de la mutation de virus d’origine zoonotique; |
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59. |
est d’avis que la résilience face aux prochaines crises de santé publique doit également être fondée sur la recherche sur les maladies qui provoquent régulièrement des épidémies mortelles dans les pays en développement; regrette que la recherche actuelle ne soit pas suffisante pour mettre au point des vaccins permettant de prévenir efficacement les maladies récurrentes dans les pays en développement, telles que le paludisme ou le virus Zika; invite l’Union européenne et ses États membres à financer davantage de travaux de recherche pour développer des vaccins qui préviennent les épidémies ultérieures; |
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60. |
souligne que, même en période de crise, la production et la distribution alimentaires doivent être une priorité absolue; estime qu’il faut réduire la dépendance aux sources externes d’aliments, de plantes, de semences et d’engrais, tout en développant une production agricole locale et diversifiée; se félicite à cet égard du soutien de l’Union en faveur de l’agroécologie, qui gagnerait à être encore renforcé; demande un soutien au partage de connaissances sur les semences agroécologiques nouvelles, anciennes et les plus résilientes; |
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61. |
rappelle que les pays en développement sont historiquement vulnérables aux chocs extérieurs en raison de bases d’exportation plutôt restreintes et d’économies peu diversifiées; souligne par conséquent que l’un des principaux défis pour les pays en développement est de se hisser dans la chaîne de valeur mondiale grâce à la diversification économique et de délaisser un modèle de production axé sur les exportations au profit d’une politique de développement fondée sur les marchés nationaux et régionaux; à cette fin, met en exergue le rôle crucial que jouent la coopération économique régionale, la politique industrielle nationale et la promotion des investissements en vue d’accroître l’autonomie nationale ou régionale dans le domaine de la production de biens et de services essentiels; dans ce contexte, estime qu’il est essentiel d’exploiter les financements et les pratiques commerciales, dans l’optique de promouvoir l’intégration des normes de durabilité tout au long de la chaîne d’investissement; réaffirme qu’il est indispensable que les entreprises fassent preuve de la vigilance obligatoire au regard des droits de l’homme et de l’environnement afin de prévenir les crises à l’avenir et de les atténuer, ainsi que de garantir des chaînes d’approvisionnement durables; |
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62. |
souligne que les investissements consacrés à la relance doivent être responsables, conformément aux directives volontaires du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale et aux principes du CSA pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires afin de ralentir le changement climatique et de favoriser la résilience des populations vulnérables; |
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63. |
demande à l’Union de mieux intégrer les droits de l’enfant dans la lutte contre le changement climatique et dans les efforts visant à encourager la résilience et la préparation aux catastrophes climatiques dans les secteurs sociaux directement concernés tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement, l’alimentation, la protection sociale et la protection de l’enfance; |
Articulation entre l’aide humanitaire, le développement et la paix
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64. |
souligne que la mise en application de l’articulation entre l’aide humanitaire, le développement et la paix doit être une priorité dans la programmation de l’IVCDCI/l’Europe dans le monde dans les pays fragiles; invite la DG ECHO, la DG INTPA et la DG NEAR de la Commission à mettre en œuvre, dans la mesure du possible, des programmes complémentaires adaptés aux perspectives et aux contextes locaux, aux fins d’un renforcement mutuel des différents éléments de l’articulation; |
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65. |
souligne la nécessité de travailler aux côtés des communautés et des OSC locales dans la définition et la mise en œuvre des réponses à la crise de la COVID-19; souligne le rôle du corps européen de solidarité dans le soutien aux OSC sur le terrain afin d’aider les personnes dans le besoin; |
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66. |
réclame le renforcement des moyens des communautés locales et leur participation à des actions humanitaires et de développement en coopération avec les OSC locales, y compris les églises, les organisations religieuses et autres représentants locaux; |
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67. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au président du Conseil européen, au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, aux gouvernements et aux parlements des pays de l’Union africaine, au secrétaire général de l’Organisation des Nations unies et à l’Organisation mondiale de la santé. |
(1) JO C 355 du 20.10.2017, p. 2.
(2) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0054.
Jeudi 24 juin 2021
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/27 |
P9_TA(2021)0313
Rapport 2020 sur l’état de droit de la Commission
Résolution du Parlement européen du 24 juin 2021 concernant le rapport 2020 sur l’état de droit de la Commission (2021/2025(INI))
(2022/C 81/03)
Le Parlement européen,
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vu l’article 295 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), |
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vu, en particulier, l’article 2, l’article 3, paragraphe 1, l’article 3, paragraphe 3, deuxième alinéa, l’article 4, paragraphe 3, et les articles 5, 6, 7 et 11 du traité sur l’Union européenne (traité UE), |
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vu les articles du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne concernant le respect, la protection et la promotion de la démocratie, de l’état de droit et des droits fondamentaux au sein de l’Union européenne, et notamment les articles 70, 258, 259, 260, 263 et 265 dudit traité, |
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vu le protocole no 1 sur le rôle des parlements nationaux dans l’Union européenne et le protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, annexés aux traités, |
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vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (ci-après «la charte»), |
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vu la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), |
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vu l’article 49 du traité FUE, les critères de Copenhague et l’ensemble des règles de l’Union auxquels un pays candidat doit satisfaire pour adhérer à l’Union («l’acquis»), |
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vu la communication de la Commission du 30 septembre 2020 intitulée «Rapport 2020 sur l’état de droit — La situation de l’état de droit dans l’Union européenne» (COM(2020)0580), |
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vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2092 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relatif à un régime général de conditionnalité pour la protection du budget de l’Union (1) («règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit»), |
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vu le règlement (UE) 2021/692 du Parlement européen et du Conseil du 28 avril 2021 établissant le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs» et abrogeant le règlement (UE) no 1381/2013 du Parlement européen et du Conseil et le règlement (UE) no 390/2014 du Conseil (2), |
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vu la déclaration universelle des droits de l’homme, |
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vu les instruments des Nations unies sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales et les recommandations et rapports de l’examen périodique universel des Nations unies, ainsi que la jurisprudence des organes de suivi des traités des Nations unies et les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, |
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vu la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme du 8 mars 1999, |
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vu les recommandations et rapports du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, du Haut-Commissaire pour les minorités nationales, du représentant pour la liberté des médias et d’autres organes de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), |
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vu la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la charte sociale européenne, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme et du comité européen des droits sociaux, et les conventions, recommandations, résolutions, avis et rapports de l’Assemblée parlementaire, du Comité des ministres, du commissaire aux droits de l’homme, de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, du Comité directeur sur l’anti-discrimination, la diversité et l’inclusion, de la Commission de Venise et d’autres organes du Conseil de l’Europe, |
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vu le «Mémorandum d’accord entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne» du 23 mai 2007 et les conclusions du Conseil du 8 juillet 2020 relatives aux priorités de l’Union européenne pour sa coopération avec le Conseil de l’Europe 2020-2022, |
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vu la convention des Nations unies contre la corruption, |
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vu la convention internationale des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, |
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vu la boîte à outils du Conseil de l’Europe pour les États membres, publiée le 7 avril 2020 et intitulée «Respect de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme dans le cadre de la crise sanitaire COVID-19», |
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vu le rapport intérimaire sur les mesures prises dans les États membres de l’Union à la suite de la crise de la COVID-19 et leur impact sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux, adopté par la Commission de Venise à l’occasion de sa 124e session plénière, le 8 octobre 2020, |
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vu le rapport annuel 2020 adressé par les organisations partenaires à la plateforme du Conseil de l’Europe visant à promouvoir la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, |
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vu la proposition motivée de la Commission du 20 décembre 2017 concernant la proposition de décision du Conseil relative à la constatation d’un risque clair de violation grave, par la République de Pologne, de l’état de droit, présentée conformément à l’article 7, paragraphe 1, du traité sur l’Union européenne (COM(2017)0835), |
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vu la communication de la Commission du 17 juillet 2019 intitulée «Renforcement de l’état de droit au sein de l’Union — Plan d’action» (COM(2019)0343), |
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vu le tableau de bord 2020 de la justice dans l’Union européenne, |
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vu l’avis du Comité économique et social européen du 19 juin 2019 intitulé «Poursuivre le renforcement de l’état de droit au sein de l’Union — État des lieux et prochaines étapes envisageables», qui proposait la création d’un forum annuel sur les droits fondamentaux et l’état de droit, |
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vu le rapport du groupe d’étude temporaire sur les droits fondamentaux et l’état de droit du Comité économique et social européen de juin 2020 intitulé «Évolutions au niveau national du point de vue de la société civile, 2018-2019», |
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vu le rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne du 17 janvier 2018 intitulé «Difficultés rencontrées par les organisations de la société civile actives dans le domaine des droits de l’homme dans l’UE», ses bulletins d’information sur les conséquences, en matière de droits de l’homme, de la pandémie de COVID-19 publiés en 2020, et ses autres rapports, données et outils, en particulier le système d’information sur les droits fondamentaux dans l’Union européenne (EFRIS), |
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vu le rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) du 10 septembre 2020 intitulé «Antisemitism: Overview of antisemitic incidents recorded in the European Union» (Antisémitisme: vue d’ensemble des incidents antisémites enregistrés dans l’Union européenne), |
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vu le rapport de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes intitulé «Beijing + 25: the fifth review of the implementation of the Beijing Platform for Action in the EU Member States» (Pékin + 25: le cinquième bilan de la mise en œuvre du programme d’action de Pékin dans les États membres de l’UE), publié le 5 mars 2020, |
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vu les conclusions du 16 décembre 2014 du Conseil de l’Union européenne et des États membres, réunis au sein du Conseil, sur la garantie du respect de l’état de droit, |
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vu la stratégie de l’Union en faveur de l’égalité hommes-femmes 2020-2025, la stratégie de l’Union en faveur de l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ pour la période 2020-2025, la stratégie de l’Union sur les droits de l’enfant 2021-2024 et la stratégie de l’Union en faveur des droits des personnes handicapées 2021-2030, |
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vu le plan d’action de l’Union contre le racisme pour 2020-2025 et le cadre stratégique de l’Union pour l’égalité, l’inclusion et la participation des Roms, |
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vu sa résolution du 25 octobre 2016 contenant des recommandations à la Commission sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux (3), |
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vu sa résolution du 1er mars 2018 sur la décision de la Commission de déclencher l’article 7, paragraphe 1, du traité sur l’Union européenne en ce qui concerne la situation en Pologne (4), |
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vu sa résolution du 19 avril 2018 sur la nécessité de mettre en place un instrument pour les valeurs européennes afin de soutenir les organisations de la société civile qui favorisent les valeurs fondamentales dans l’Union européenne aux niveaux local et national (5), |
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vu sa résolution du 19 avril 2018 sur la protection des journalistes d’investigation en Europe: le cas de Ján Kuciak, journaliste slovaque, et de Martina Kušnírová (6), |
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vu sa résolution du 12 septembre 2018 relative à une proposition invitant le Conseil à constater, conformément à l’article 7, paragraphe 1, du traité sur l’Union européenne, l’existence d’un risque clair de violation grave par la Hongrie des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée (7), |
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vu sa résolution du 13 novembre 2018 sur l’état de droit en Roumanie (8), |
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vu sa résolution du 14 novembre 2018 sur la nécessité d’un mécanisme approfondi de l’Union pour la protection de la démocratie, de l’état de droit et des droits fondamentaux (9), |
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vu sa résolution du 13 février 2019 sur le recul des droits des femmes et de l’égalité hommes-femmes dans l’Union (10), |
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vu sa résolution du 28 mars 2019 sur la situation en matière d’état de droit et de lutte contre la corruption dans l’Union, notamment à Malte et en Slovaquie (11), |
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vu sa résolution du 18 décembre 2019 sur l’état de droit à Malte, après les récentes révélations sur l’assassinat de Daphne Caruana Galizia (12), |
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vu sa résolution du 18 décembre 2019 sur la discrimination publique et le discours de haine à l’égard des personnes LGBTI, notamment les «zones sans LGBTI» (13), |
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vu sa résolution du 15 janvier 2020 sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde et la politique de l’Union européenne en la matière — rapport annuel 2018 (14), |
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vu sa résolution du 16 janvier 2020 sur les auditions en cours au titre de l’article 7, paragraphe 1, du traité UE en ce qui concerne la Pologne et la Hongrie (15), |
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vu sa résolution du 17 avril 2020 sur une action coordonnée de l’Union pour combattre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences (16), |
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vu sa résolution du 19 juin 2020 sur les manifestations contre le racisme après la mort de George Floyd (17), |
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vu sa résolution du 19 juin 2020 sur la réouverture de l’enquête à l’encontre du Premier ministre de la République tchèque pour utilisation abusive des fonds européens et conflits d’intérêts potentiels (18), |
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vu sa résolution du 17 septembre 2020 sur la proposition de décision du Conseil relative à la constatation d’un risque clair de violation grave, par la République de Pologne, de l’état de droit (19), |
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vu sa résolution du 7 octobre 2020 sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux (20), |
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vu sa résolution du 8 octobre 2020 sur l’état de droit et les droits fondamentaux en Bulgarie (21), |
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vu sa résolution du 25 novembre 2020 sur le renforcement de la liberté des médias: la protection des journalistes en Europe, les discours de haine, la désinformation et le rôle des plateformes (22), |
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vu sa résolution du 26 novembre 2020 sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne — rapports annuels 2018 et 2019 (23), |
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vu sa résolution du 17 décembre 2020 sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027, l’accord interinstitutionnel, l’instrument de l’Union européenne pour la relance et le règlement relatif à l’état de droit (24), |
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vu sa résolution du 11 mars 2021 sur la déclaration de l’Union européenne en tant que zone de liberté pour les personnes LGBTIQ (25), |
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vu sa résolution du 25 mars 2021 sur l’application du règlement (UE, Euratom) 2020/2092, le mécanisme de conditionnalité liée de l’état de droit (26), |
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vu sa résolution du 29 avril 2021 sur l’assassinat de Daphne Caruana Galizia et l’état de droit à Malte (27), |
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vu l’évaluation de la valeur ajoutée européenne accompagnant le rapport d’initiative législative sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux d’octobre 2016, |
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vu son évaluation préliminaire du 23 avril 2020 sur la valeur ajoutée européenne d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux, |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu les avis de la commission du contrôle budgétaire, de la commission des affaires juridiques, de la commission des affaires constitutionnelles et de la commission des pétitions, |
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vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A9-0199/2021), |
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A. |
considérant que l’Union est fondée sur des valeurs communes, consacrées à l’article 2 du traité sur l’Union européenne, de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’état de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités, des valeurs communes à tous les États membres et que les pays candidats doivent respecter pour adhérer à l’Union; considérant que la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux sont des valeurs complémentaires et que, lorsqu’elles sont affaiblies, l’Union peut être confrontée à une menace systémique; que le respect de l’état de droit engage l’Union dans son ensemble ainsi que ses États membres à tous les niveaux de gouvernance, y compris les entités infranationales; |
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B. |
considérant que le cycle annuel d’examen de l’état de droit complète de manière opportune les outils disponibles pour préserver les valeurs consacrées à l’article 2 du traité UE, en articulant les mesures prises en la matière dans l’ensemble des États membres de l’Union autour de quatre piliers, ce qui a une incidence directe sur le respect de l’état de droit; que ce dispositif doit être appréhendé comme un cycle annuel destiné à garantir l’état de droit et à empêcher que des problèmes apparaissent ou s’aggravent dans ce domaine; |
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C. |
considérant que le premier rapport de la Commission sur l’état de droit (rapport 2020) a une portée limitée, puisqu’il ne porte pas sur toutes les valeurs de l’Union prévues à l’article 2 du traité UE; |
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D. |
considérant qu’avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la charte a été pleinement intégrée dans les traités et qu’elle est donc désormais juridiquement contraignante pour les institutions, organes et organismes de l’Union ainsi que pour les États membres dans le cadre de la mise en œuvre de la législation de l’Union; qu’il convient de construire, d’encourager et de renforcer une véritable culture des droits fondamentaux non seulement au sein des institutions de l’Union européenne, mais aussi dans les États membres, en particulier lorsqu’ils appliquent le droit de l’Union au niveau national et dans leurs relations avec les pays tiers; |
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E. |
considérant que, si le rapport 2020 suscite des préoccupations et une prise de conscience, il ne fournit pas d’évaluation suffisante de l’efficacité des changements opérés par chaque pays, ni de recommandations concrètes spécifiques à chaque pays, ni d’examen de l’adhésion de chaque pays à l’état de droit dans le temps, ce qui pourrait porter préjudice aux effets préventifs recherchés; |
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F. |
considérant qu’en l’absence d’un suivi efficace dans le cadre d’un contrôle annuel, le rapport 2020 pourrait ne pas être à même de prévenir ou de détecter les enjeux systémiques et le recul de l’état de droit observés dans plusieurs États membres de l’Union au cours des dernières années ni d’y répondre efficacement; que l’état de droit est une condition indispensable au respect du principe de bonne gestion financière et à la protection des intérêts financiers de l’Union; |
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G. |
considérant qu’au cours des dernières années, plusieurs résolutions adoptées par le Parlement ont relevé de graves problèmes en matière d’état de droit dans un certain nombre d’États membres (28); |
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H. |
considérant que le recul de l’état de droit et des droits fondamentaux dans certains pays porte gravement atteinte à la confiance mutuelle dans le fonctionnement de l’espace de liberté, de sécurité et de justice et menace les objectifs de l’Union consacrés à l’article 3 du traité UE, comme l’ont démontré plusieurs affaires dans lesquelles le mandat d’arrêt européen a été mis à mal par de sérieux doutes quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire; |
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I. |
considérant que les institutions de médiation ainsi que les organismes chargés des questions d’égalité dans les États membres jouent un rôle essentiel de protection des principes clés de l’état de droit, tels que la transparence, la responsabilité et la régularité des procédures; |
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J. |
considérant que les mesures d’urgence prises pour faire face à la pandémie de COVID-19 ont pesé sur l’exercice des droits fondamentaux des citoyens de l’Union, tels que le droit à la libre circulation, l’accès à la justice, l’accès à l’information publique, la vie privée, la liberté d’association et la liberté de réunion, et qu’elles ont eu un impact sur le système démocratique d’équilibre des pouvoirs; qu’il est donc crucial de veiller à un équilibre efficace des pouvoirs en ce qui concerne les actions des gouvernements et de protéger les droits des citoyens de l’Union; |
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K. |
considérant que le classement international de plusieurs États membres en matière de liberté de la presse a baissé et que la violence à l’encontre des journalistes a augmenté; que les menaces qui pèsent sur la liberté des médias se traduisent notamment par le harcèlement et les agressions visant les journalistes, le non-respect de la protection juridique des journalistes, ainsi que la mainmise sur les médias et les actions motivées par des objectifs économiques ou politiques dans le secteur des médias; que les dérives inquiétantes visant à étouffer la liberté d’expression et la liberté de la presse constituent un mauvais exemple au sein de l’Union et des pays candidats à l’adhésion à l’Union; |
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L. |
considérant qu’il est nécessaire de renforcer et de rationaliser les mécanismes existants, ainsi que de mettre au point un mécanisme européen efficace en matière de démocratie, d’état de droit et de droits fondamentaux pour garantir le respect, dans toute l’Union, des principes et des valeurs consacrés par les traités; |
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M. |
considérant que le respect des droits des minorités constitue l’un des critères politiques qu’un pays candidat doit remplir lors de son adhésion; que l’Union a un rôle important à jouer pour garantir le respect des droits des minorités nationales et linguistiques dans les pays candidats; considérant que le Parlement a déjà demandé à la Commission (29) d’adopter un cadre commun établissant des normes minimales de l’Union pour la protection des droits des personnes appartenant à des minorités, normes qui doivent être profondément ancrées dans un cadre juridique garantissant la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux dans toute l’Union; |
I. Le rapport 2020 sur l’état de droit: enseignements tirés pour 2021
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1. |
salue le premier rapport annuel de la Commission sur l’état de droit; considère qu’il est fondamental d’instituer une architecture européenne de surveillance et d’application de l’état de droit dans l’Union; rappelle qu’il importe de détecter en temps utile et de prévenir les violations des droits fondamentaux et de l’état de droit plutôt que de réagir a posteriori lorsque ces violations se répètent; encourage un développement plus poussé de ce nouvel outil; |
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2. |
se félicite que le fonctionnement des systèmes de justice, le cadre de lutte contre la corruption, le pluralisme des médias et certaines questions institutionnelles liées à l’équilibre des pouvoirs, y compris l’espace civique dans une certaine mesure, figurent dans le bilan annuel établi par la Commission sur la situation de l’état de droit dans les États membres; demande, par ailleurs, que les rapports annuels prennent en considération certains éléments importants de la liste des critères de l’état de droit adoptée en 2016 par la Commission de Venise, tels que des garanties juridiques pour prévenir l’arbitraire et l’abus de pouvoir par les autorités publiques, l’indépendance et l’impartialité des professions juridiques, l’égalité devant la loi et la non-discrimination; encourage également la Commission à mettre en évidence les tendances positives dans les États membres qui pourraient servir d’exemples pertinents et être suivies par d’autres; |
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3. |
relève avec satisfaction que le rapport contient des chapitres spécifiques par pays; salue les efforts réalisés par la Commission pour dialoguer avec les gouvernements et les parlements nationaux ainsi qu’avec la société civile et d’autres acteurs nationaux; encourage la Commission à consacrer plus d’efforts à l’approfondissement des analyses par pays afin de mieux évaluer le niveau de gravité des problèmes liés à l’état de droit; est d’avis que plus de temps devrait être consacré aux visites de la Commission dans les pays, y compris sur site, afin d’obtenir un soutien plus large des autorités nationales et de la société civile ainsi que d’établir un dialogue plus approfondi avec celles-ci; estime que la Commission devrait sensibiliser davantage à ces visites pour encourager une culture de l’état de droit à l’échelle nationale; |
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4. |
se félicite du fait que tous les États membres soient examinés à l’aide des mêmes indicateurs et selon la même méthode; souligne toutefois que cette présentation équivalente de violations de différentes natures risque de banaliser les atteintes les plus graves à l’état de droit; invite instamment la Commission à nuancer ses constatations en faisant la différence entre les violations systémiques de l’état de droit et les violations individuelles et isolées de celui-ci; met l’accent sur les avantages que le rapport annuel sur l’état de droit pourrait présenter en matière de prévention; estime qu’il est nécessaire de procéder à une évaluation plus approfondie pour déterminer si le rapport a eu un effet préventif suffisant; est d’avis qu’en tout état de cause, ce n’est manifestement pas le cas dans les États membres visés par la procédure prévue à l’article 7, paragraphe 1, du traité UE; est convaincu que le rapport 2020 aurait pu fournir des évaluations plus approfondies et transparentes, indiquant s’il existait de graves défaillances, un risque de violation grave ou s’il y avait une violation réelle des valeurs de l’Union dans chacun des piliers analysés dans les chapitres par pays; estime que ces évaluations sont nécessaires pour formuler des conclusions sur la situation de l’état de droit et déterminer les actions de suivi ainsi que les mesures et instruments correctifs qui doivent être mis en place; demande que les futurs rapports suivent une approche synthétique afin d’indiquer clairement où se situent les risques et les problèmes les plus importants dans tous les États membres; demande à la Commission d’actualiser sa méthode en conséquence et de tenir le Parlement informé dans les meilleurs délais; |
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5. |
estime que le rapport 2020 est trop descriptif et ne fournit pas une analyse suffisante; invite la Commission à renforcer, à l’avenir, le caractère analytique du rapport; juge nécessaire que les futurs rapports contiennent des recommandations spécifiques par pays sur la manière d’aborder les problèmes repérés ou de remédier aux violations, notamment des délais pour la mise en œuvre, le cas échéant, et des critères de référence à suivre; invite la Commission à intégrer dans les rapports des indications sur le suivi de la mise en œuvre de ses recommandations et des mesures correctives; |
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6. |
s’inquiète des effets de contagion de l’érosion de la liberté des médias sur d’autres domaines analysés dans le rapport; estime que les campagnes de diffamation, et en particulier les poursuites-bâillons, à l’encontre d’universitaires, de journalistes, de juges, de praticiens du droit, ainsi que d’organisations et de militants de la société civile, sont un obstacle à leur indépendance et à leur capacité d’action, et ont un effet dissuasif; |
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7. |
demande dès lors que les interrelations entre les quatre piliers qui figurent dans le rapport fassent l’objet d’une analyse plus cohérente, tout comme la manière dont des défaillances combinées peuvent constituer des violations systémiques ou des risques de violation de l’état de droit, et qu’il soit indiqué si ces violations systémiques portent atteinte ou risquent de porter atteinte aux intérêts financiers de l’Union; |
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8. |
estime que les rapports annuels devraient recenser les tendances transversales au niveau de l’Union; est d’avis que le rapport 2020 ne comporte aucune dimension européenne; invite la Commission à recenser les cas dans lesquels certaines mesures ou pratiques qui portent atteinte à l’état de droit, à la liberté des médias, à l’équilibre des pouvoirs ou à la lutte contre la corruption dans un État membre deviennent des modèles à suivre pour d’autres ou les situations dans lesquelles la gravité et la portée de ces pratiques sont susceptibles d’avoir une incidence négative sur l’Union dans son ensemble; invite la Commission à évaluer dans quelle mesure ces atteintes nuisent à la qualité de la démocratie dans l’Union; demande que les analyses figurant dans les rapports mettent l’accent sur ces tendances, y compris sur la hausse des remises en question par les cours constitutionnelles nationales de l’architecture juridique de l’Union, afin de pouvoir prendre des mesures correctives au niveau de l’Union; invite la Commission à décrire clairement les campagnes de désinformation et d’ingérence étrangère systématiques qui visent à saper la confiance du public dans les institutions étatiques et dans les médias indépendants tout en poussant les États membres vers des structures de gouvernance de type autoritaire; |
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9. |
déplore que tous les problèmes liés à l’état de droit n’aient pas été traités de manière suffisamment détaillée dans le rapport 2020; invite la Commission à approfondir son expertise par pays et à renforcer sa capacité à réagir plus rapidement aux tendances négatives dans les États membres; invite la Commission à allouer suffisamment de ressources à la surveillance et à l’application de l’état de droit dans l’Union; |
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10. |
souligne que les lois, le respect de l’état de droit, l’équilibre des pouvoirs et les institutions démocratiques des États membres, et notamment l’indépendance de ces institutions, doivent être fonctionnels non seulement de jure, mais également de facto; |
Systèmes de justice
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11. |
se félicite du contrôle de l’indépendance, de la qualité et de l’efficacité des systèmes de justice des États membres, y compris des parquets nationaux, et de leur capacité à offrir une protection juridique effective pour garantir le respect de la législation de l’Union; estime qu’il y aurait aussi lieu de contrôler la mise en place des conditions permettant de garantir l’accès à la justice pour tous, y compris à l’échelle de l’Union, ainsi que les ressources et les efforts consacrés à garantir l’accès à la justice; est préoccupé par l’absence de mécanisme de recours direct ouvert à tous les citoyens de l’Union pour défendre leurs droits prévus par la charte; estime que les rapports devraient aller au-delà d’un aperçu annuel statique et intégrer toutes les informations pertinentes dans les chapitres par pays sur la situation de l’état de droit, y compris les antécédents pertinents et le contexte politique dans lequel les nouvelles évolutions ont lieu, afin de permettre une évaluation précise, dynamique et exhaustive de l’indépendance de jure et de facto des systèmes judiciaires, y compris de l’indépendance des avocats et des professions juridiques sur une période plus longue que les douze mois précédemment définis; souligne que des normes appropriées en matière d’état de droit devraient être garanties aux citoyens et résidents de l’Union lorsqu’ils exercent leur droit à la libre circulation au sein de l’Union; souligne que l’accès effectif à la justice pour tous les citoyens, pierre angulaire de l’état de droit, doit être en particulier garanti aux travailleurs saisonniers et transfrontaliers, en raison de leur vulnérabilité, lorsqu’ils exercent leur activité professionnelle dans un autre État membre; |
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12. |
souligne que des systèmes de justice efficaces, indépendants et efficients sont essentiels à la préservation de l’état de droit; rappelle que l’architecture judiciaire de l’Union inclut les systèmes de justice nationaux; souligne que, pour garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens, le système judiciaire et les juges doivent être indépendants, et donc protégés de toute pression, menace ou intervention, directe ou indirecte, de la part de qui que ce soit, y compris de la part d’autorités politiques; se félicite qu’il ait été établi que la composition des organes judiciaires et les méthodes de nomination sont aussi des indicateurs de l’indépendance de la justice, aux côtés des mécanismes qui régissent la durée des fonctions ainsi que les causes de récusation et de révocation, l’avancement de carrière, les procédures disciplinaires et les sanctions; souligne que le contrôle de ces paramètres doit être constant et s’inscrire dans une appréciation globale de tous les mécanismes visant à établir un équilibre des pouvoirs, sans se limiter à un nombre réduit de paramètres, afin de vérifier quelle est la situation réelle de l’indépendance judiciaire dans les États membres; |
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13. |
observe que le rapport 2020 traite à juste titre du nécessaire passage au numérique des procédures judiciaires et de la formation des juges; rappelle que des différences importantes subsistent entre les États membres en ce qui concerne le niveau de participation aux formations consacrées aux professions juridiques; regrette que le rapport ne mentionne pas la formation des avocats; |
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14. |
se déclare préoccupé par la forte détérioration de l’indépendance des systèmes de justice de certains États membres et par le nombre croissant de cas de non-respect flagrant de la législation de l’Union, y compris d’arrêts de la Cour de justice; observe que la question de l’indépendance de la justice continue de susciter de vives inquiétudes dans certains États membres, comme rapporté dans certains chapitres par pays; invite la Commission à évaluer et à désigner clairement ces lacunes et constatations recensées comme présentant un risque clair de violation grave de l’état de droit; est profondément préoccupé par l’incapacité de la Commission à réagir rapidement sur le plan juridique aux risques graves pour l’état de droit recensés dans les rapports par pays, en particulier une fois que ces risques se sont matérialisés en violations effectives de l’état de droit; invite la Commission à fournir une comparaison pertinente, simple et claire entre les différents systèmes judiciaires nationaux, à mettre en évidence les domaines dans lesquels les meilleures pratiques pour des systèmes comparables pourraient être appliquées et la manière dont il serait possible de remédier à des déficiences similaires; |
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15. |
souligne que, conformément à l’article 17, paragraphe 1, du traité UE, la Commission doit veiller à l’application des traités et du droit dérivé, y compris dans les cas où les risques de violation grave des valeurs définies à l’article 2 du traité UE recensés dans les chapitres par pays se sont effectivement matérialisés après la publication du rapport 2020; |
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16. |
déplore la pression politique exercée en Hongrie et en Pologne pour empêcher les tribunaux nationaux de lancer des procédures préjudicielles devant la Cour de justice au titre de l’article 267 du traité FUE, dans le but d’empêcher les juges nationaux de poser des questions à la Cour de justice au sujet des exigences de l’Union en matière d’indépendance judiciaire; estime que cette pratique contrevient aux traités et à l’interprétation établie par la CJUE des dispositions concernées; est consterné par le non-respect croissant et délibéré des arrêts de la CJUE; est d’avis que ces évolutions illégales représentent une menace systémique pour l’unité et la cohésion de la législation de l’Union et le fonctionnement de l’Union en tant que telle; invite la Commission à inclure, dans ses prochains rapports, des informations détaillées sur le respect des arrêts de la CJUE par les États membres; estime, par conséquent, que les prochains rapports annuels devront appréhender, dans le cadre de leur évaluation, le non-respect des arrêts de la CJUE comme des violations graves; prie instamment la Commission de garantir des réponses juridiques immédiates et appropriées aux refus d’exécuter ou de respecter les arrêts de la Cour, tels que les recours juridictionnels au titre de l’article 260 du traité FUE; demande à la Commission de suivre attentivement les décisions des tribunaux nationaux concernant la primauté de la législation de l’Union sur les normes constitutionnelles nationales et de lancer des procédures d’infraction contre les États membres qui portent systématiquement atteinte à ce principe; déplore en outre la demande faite par le premier ministre polonais au tribunal constitutionnel du pays de statuer sur la primauté des normes constitutionnelles nationales sur la législation de l’Union; |
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17. |
constate que la lenteur des procédures judiciaires civiles, pénales et administratives constitue un risque majeur, en particulier pour le respect de l’état de droit; invite la Commission à inclure, dans ses rapports futurs, une évaluation des conditions de détention, des arriérés judiciaires et de la durée moyenne des procès dans chaque État membre; |
Cadre de lutte contre la corruption
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18. |
se félicite que chaque rapport par pays consacre un chapitre spécifique aux efforts déployés dans la lutte contre la corruption, car la corruption systémique porte atteinte à la fois au fonctionnement de l’état de droit et à la confiance des citoyens envers les décisions prises par les autorités, les fonctionnaires et le système judiciaire; souligne le fait que la corruption, en détournant des fonds publics des objectifs d’utilité publique auxquels ils sont destinés, réduit le niveau et la qualité des services publics, et par conséquent les droits fondamentaux; fait observer que, si l’existence de législations, politiques et stratégies nationales de lutte contre la corruption peut être considérée comme une avancée, leur mise en œuvre et donc leur efficacité sur le terrain sont cruciales pour l’état de droit et doivent être également évaluées; souligne que les cadres de lutte contre la corruption doivent couvrir des domaines tels que les règles éthiques, les mesures de sensibilisation, les règles relatives aux déclarations de patrimoine, les incompatibilités et conflits d’intérêts, les marchés publics, les mécanismes de contrôle interne, les règles relatives à la représentation d’intérêts et le pantouflage; demande aux États membres et aux institutions de l’Union de concevoir des instruments efficaces pour prévenir, détecter les risques, faire cesser et sanctionner les cas de corruption et de fraude, ainsi que des mécanismes de recouvrement des gains tirés de ces cas, en particulier en effectuant un suivi régulier de l’utilisation des fonds publics des États membres et de l’Union; constate qu’une évaluation de la résilience du cadre de lutte contre la corruption pour lutter contre les risques liés à la corruption dans le domaine des marchés publics reste largement absente du rapport 2020; |
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19. |
invite la Commission à mettre davantage l’accent sur l’utilisation abusive des fonds de l’Union, en particulier dans la perspective du règlement relatif à la conditionnalité liée à l’état de droit, et à vérifier, dans chaque État membre, le bon fonctionnement des enquêtes et du ministère public en lien avec les enquêtes et les poursuites dans les affaires de fraude, y compris de fraude fiscale, de corruption ou de toute autre violation de la législation de l’Union liée à l’exécution du budget de l’Union ou à la protection des intérêts financiers de l’Union; exprime son inquiétude concernant le risque potentiellement croissant d’une utilisation abusive du budget de l’Union par certains États membres comme moyen de porter atteinte à l’état de droit; |
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20. |
est fortement préoccupé par la menace croissante que représentent les infractions liées à la corruption; demande à la Commission de mettre à jour et de renforcer, le cas échéant, la législation de l’Union relative à la lutte contre la corruption, en s’appuyant sur les conclusions du rapport pour mieux répondre aux défaillances détectées, et d’adopter un ensemble de politiques appropriées visant à lutter contre la corruption dans le système de justice des États membres; souligne les dangers de la montée de la corruption pour la cohésion de l’ordre juridique de l’Union, l’efficacité de ses politiques communes, la protection des droits fondamentaux, sa crédibilité internationale et le fonctionnement de son marché unique, dans lequel l’état de droit joue un rôle important; demande à la Commission de présenter les meilleures pratiques, de recenser les domaines particulièrement sujets à la corruption et de formuler des recommandations d’amélioration propres à chaque pays, ainsi que de s’appuyer sur ces informations pour mettre à jour et améliorer le cadre de lutte contre la corruption de l’Union; |
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21. |
rappelle le rôle déterminant des lanceurs d’alerte dans la lutte contre la criminalité organisée, la corruption et les délits de blanchiment d’argent; |
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22. |
signale que l’absence de statistiques uniformes, actualisées et consolidées dans tous les États membres, conjuguée aux difficultés rencontrées pour recueillir des informations concernant les bénéficiaires des programmes de l’Union, entrave l’évaluation et la comparaison des données concernant les enquêtes et les poursuites dans les affaires de corruption; demande donc à la Commission de soutenir et de promouvoir l’harmonisation à l’échelle de l’Union des définitions de ces délits et de mieux utiliser les ensembles de données existants et la méthode pour élaborer de nouveaux ensembles de données, afin d’obtenir des données comparatives sur le traitement des affaires de corruption dans l’ensemble de l’Union; souligne qu’il importe, dans le cadre de la lutte contre la corruption, d’appuyer et de renforcer la coopération entre les institutions de l’Union, les États membres, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et le Parquet européen; est d’avis que la lutte contre la corruption nécessite non seulement un mandat robuste, mais aussi un budget bien plus important, davantage de ressources et tout type de soutien nécessaire pour les institutions et organes susmentionnés; |
Liberté d’expression: liberté et pluralisme des médias, libertés artistique et académique
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23. |
se félicite de l’intégration dans le rapport d’un chapitre spécifique consacré à la surveillance de la liberté et du pluralisme des médias; se félicite en particulier de l’attention portée à la sécurité des journalistes; invite instamment la Commission à évaluer l’efficience et l’efficacité des cadres nationaux pour la protection de la liberté et du pluralisme des médias; souligne l’importance d’évaluer et de surveiller la situation des médias dans les États membres, notamment en examinant les mesures prises par tout gouvernement visant à réduire au silence les médias critiques et/ou à porter atteinte à la liberté et au pluralisme, afin de prévenir le risque d’une concentration supplémentaire de l’information entre les mains d’une poignée d’opérateurs, ce qui pourrait entraver la diffusion d’une information libre et indépendante; |
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24. |
regrette l’absence d’évaluation en ce qui concerne le secteur des médias du service public et privés au niveau national et son degré d’indépendance de jure et de facto à l’égard des autorités nationales, des partis politiques ou de toute autre ingérence, y compris l’absence d’évaluation de conflits d’intérêts potentiels, de la concentration des médias et de la transparence de la propriété des médias; souligne le besoin de garantir l’indépendance financière et les conditions d’une activité durable aux opérateurs de médias privés afin d’éviter toute captation politique des médias; souligne que le rôle des médias du service public est irremplaçable, et insiste sur le fait qu’il est essentiel de garantir et de maintenir leur indépendance et leur liberté vis-à-vis de toute ingérence politique; regrette l’absence d’évaluation du degré d’indépendance de jure et de facto des organismes nationaux de régulation des médias; estime que la mise en œuvre correcte de l’article 30 de la directive «Services de médias audiovisuels» de 2018 (30) devrait faire l’objet d’une surveillance étroite, et que, s’il y a lieu, des procédures d’infraction devraient être lancées rapidement en conséquence; invite, à cet égard, la Commission à examiner les tentatives d’intimidation et de diffamation de journalistes, en particulier celles menées par des services publics de radiodiffusion, y compris les attaques directes contre des journalistes étrangers considérés comme des ennemis publics du fait de leur travail d’investigation; |
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25. |
se déclare préoccupé par la détérioration croissante de la liberté et du pluralisme des médias dans certains États membres depuis la publication du rapport 2020; est profondément préoccupé par les menaces physiques, psychologiques et économiques ainsi que les abus, les crimes et les assassinats perpétrés contre les journalistes et les professionnels des médias au sein de l’Union en raison de leurs activités, et rappelle que ces attaques conduisent souvent à l’autocensure; invite la Commission à inclure dans les chapitres par pays des futurs rapports un aperçu des attaques commises à l’encontre des journalistes dans l’ensemble de l’Union, en accordant une attention particulière aux assassinats de journalistes, et notamment à l’indépendance effective des enquêtes et poursuites pénales qui s’ensuivent vis-à-vis de toute ingérence politique, ainsi qu’aux réponses apportées par les États membres à cet égard; |
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26. |
relève avec inquiétude que les obstacles qui entravent la liberté des médias sont étroitement liés aux atteintes portées à la liberté artistique et à la liberté académique; demande, par conséquent, que ce pilier soit étendu à tous les aspects de la liberté d’expression, y compris la lutte contre les discours haineux, et que son intitulé soit adapté en conséquence; |
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27. |
est préoccupé par le fait que des gouvernements et des individus puissants utilisent des mesures juridiques pour réduire au silence ceux qui les critiquent, par exemple des poursuites-bâillons ou des lois limitant le droit à la liberté d’expression d’une manière incompatible avec les droits fondamentaux des personnes; invite les États membres à légiférer afin de protéger les journalistes contre de telles pratiques; invite la Commission à présenter une proposition législative contre les poursuites-bâillons à l’échelle de l’Union, afin de protéger les journalistes contre les procédures judiciaires abusives; |
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28. |
relève que la détérioration de la liberté des médias entraîne une augmentation de la désignation de boucs émissaires et de la stigmatisation des minorités, par exemple des personnes LGBTI, des migrants et des réfugiés, souvent à l’initiative des gouvernements, ce qui provoque une montée des discours haineux à l’encontre de ces groupes et une censure des médias; invite la Commission à évaluer, dans les prochains rapports, l’effet que les crimes de haine et les discours haineux ont sur la discrimination; |
Autres questions institutionnelles liées à l’équilibre des pouvoirs, y compris la protection d’un espace civique favorable
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29. |
se félicite du fait que le rapport comporte un pilier sur l’équilibre des pouvoirs et un examen des mesures exceptionnelles prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19; rappelle que des mesures d’urgence pilotées par les gouvernements dans le respect de l’état de droit, des droits fondamentaux et de la responsabilité démocratique sont nécessaires pour lutter contre la pandémie et doivent constituer la pierre angulaire de tous les efforts déployés pour endiguer la propagation de la COVID-19; estime que les pouvoirs d’urgence doivent être soumis à un contrôle supplémentaire dont l’objet est de garantir qu’ils ne servent pas en réalité à modifier l’équilibre des pouvoirs de manière plus durable; s’inquiète fortement de ce que les mesures d’urgence de lutte contre la COVID-19 soient utilisées comme prétexte pour accélérer des législations discriminatoires; invite la Commission à poursuivre son suivi des mesures exceptionnelles pour veiller à ce que les projets de loi soient préparés et adoptés en temps utile et de manière transparente, à ce qu’ils soient nécessaires, proportionnés, socialement équitables et temporaires, et à ce que la fermeture des tribunaux n’ait pas d’incidence disproportionnée sur l’accès aux voies de recours juridictionnelles; souligne, dans ce contexte, le rôle du contrôle parlementaire et de la consultation de la société civile; invite la Commission à continuer de suivre la levée progressive et en temps opportun des mesures; encourage la Commission à agir de manière à ce que les droits des citoyens de l’Union soient respectés, protégés et garantis par les États membres pendant et après la pandémie de COVID-19; |
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30. |
rappelle, en vertu des principes de Paris, l’importance de l’indépendance des institutions nationales de défense des droits de l’homme et des organismes nationaux de médiation ainsi que des organisations de défense de l’égalité dans la préservation des droits des citoyens de l’Union et leur capacité à défendre l’état de droit à l’échelle nationale, régionale et locale; est fortement préoccupé par les récentes tentatives, en Pologne, de porter atteinte à l’indépendance du médiateur national vis-à-vis de l’exécutif; se félicite de la référence au rôle joué par les institutions de médiation dans le rapport 2020; invite la Commission, lors du prochain cycle annuel, à porter plus amplement attention aux activités des institutions de médiation nationales et des organisations de défense de l’égalité en examinant plus en profondeur leur fonctionnement, leur degré d’indépendance et leur contribution réelle à la mise en place de garanties appropriées; souligne, en particulier, l’affaiblissement de l’indépendance des organisations de défense de l’égalité de certains États membres depuis la publication du rapport 2020, ce qui constitue une menace imminente pour les droits fondamentaux des citoyens; rappelle ses inquiétudes quant à la réduction de plus en plus notable de l’espace dévolu à la société civile indépendante dans certains États membres, notamment aux droits des femmes, aux minorités et aux défenseurs des droits de l’homme, y compris au moyen d’une pénalisation des activités, de charges administratives déraisonnables, de restrictions à l’accès au financement, d’une baisse de l’aide financière pour les actions de plaidoyer ainsi que de restrictions de la liberté de réunion et d’association; |
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31. |
met l’accent sur l’importance d’un espace civique solide pour l’avancement et le suivi des valeurs de l’Union et la responsabilisation des gouvernements en ce qui concerne leur adhésion à ces valeurs, ainsi que pour contrebalancer l’érosion de l’état de droit et favoriser une culture de celui-ci; invite la Commission à renforcer son évaluation de l’espace civique dans le rapport 2021; estime qu’il est utile de considérer la définition de critères de référence clairs en ce qui concerne un espace civique favorable afin de renforcer davantage ce domaine d’analyse sur le long terme, tels que, parmi d’autres éléments, un environnement juridique favorable à l’exercice des libertés civiques, un cadre de viabilité et de durabilité financières des organisations civiques, y compris la question des organisations non gouvernementales contrôlées par le gouvernement, l’accès et la participation à la prise de décision, le droit d’accès à l’information et à un espace sûr, y compris en ce qui concerne la fréquence des agressions verbales et physiques et les réponses qui y sont apportées, les campagnes de dénigrement et le harcèlement juridique, administratif et fiscal, notamment au moyen de poursuites-bâillons, leur effet dissuasif et leurs conséquences à long terme en matière de citoyenneté participative dans un autre pays; rappelle qu’il est nécessaire que les institutions de l’Union entretiennent un dialogue ouvert, transparent et continu avec les organisations représentatives et la société civile; invite la Commission à évaluer dans ses prochains rapports si l’exercice des droits politiques par les citoyens de l’Union est garanti dans tous les États membres; |
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32. |
déplore que la non-application par la Hongrie d’un arrêt de la CJUE relatif aux restrictions illicites imposées au financement d’organisations civiles par des personnes établies en dehors de la Hongrie, qui constitue en soi une violation grave de l’état de droit, ait servi à perpétuer le processus de rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile dans le pays; invite instamment la Commission à saisir la CJUE à l’encontre de la Hongrie et à requérir d’urgence des sanctions financières dissuasives au titre de l’article 260 du traité FUE; constate avec inquiétude qu’un nombre croissant d’États membres adoptent une législation qui entrave considérablement la liberté d’association et d’expression des organisations de la société civile, ce qui contribue au rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile; |
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33. |
déplore que le rapport ne constate pas clairement le processus délibéré de recul de la démocratie et de l’état de droit, tel que mis en place par les autorités nationales de certains États membres de l’Union, et l’instauration graduelle de régimes (semi-)autocratiques fondés sur l’anéantissement progressif de l’équilibre des pouvoirs; invite la Commission à reconnaître et à prendre en compte les multiples rapports annuels et index élaborés par des organisations respectées et reconnues, qui évaluent le respect par les États membres de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme dans la durée; |
Champ d’application du rapport — les domaines manquants
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34. |
regrette que le rapport 2020 ne tienne pas pleinement compte des valeurs de démocratie et des droits fondamentaux consacrés à l’article 2 du traité UE, qui subissent immédiatement les conséquences liées au recul de l’état de droit, dès lors qu’un pays est concerné; |
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35. |
invite la Commission à inclure des chapitres par pays pour tout pays candidat ou candidat potentiel à l’adhésion à l’Union, qui comprennent une analyse précise de leur système de justice, de leur cadre de lutte contre la corruption, de leur situation en matière de pluralisme et liberté des médias ainsi que de leur équilibre institutionnel des pouvoirs; |
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36. |
rappelle l’existence du lien intrinsèque entre l’état de droit, la démocratie et les droits fondamentaux ainsi que la nécessité d’accroître la sensibilisation aux valeurs consacrées par l’article 2 du traité UE et par la charte des droits fondamentaux; invite la Commission à envisager d’intégrer dans le champ des futurs rapports l’application de tous les droits garantis par la charte; souligne que toute action entreprise par un État membre dans le périmètre du droit de l’Union doit être conforme aux droits et principes énoncés dans la charte; insiste, par conséquent, sur le maintien du lien qui existe entre le respect de l’état de droit et l’égalité devant la loi, le droit à un recours effectif devant un tribunal indépendant et impartial, le droit à un procès équitable et le droit d’être conseillé, défendu et représenté, ainsi que la fourniture d’une aide juridique indépendante aux personnes qui ne disposent pas de ressources suffisantes, et le droit à une bonne administration tel que prévu à l’article 41 de la charte; |
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37. |
dénonce vigoureusement le fait que le droit de l’Union et le droit international ne soient pas pleinement respectés dans certains États membres de l’Union, par exemple en matière de lutte anti-discrimination ou d’asile, comme l’a montré la non-application par la Hongrie de plusieurs arrêts de la CJUE et de la CEDH en ce qui concerne l’accès à la procédure d’asile, y compris la détention automatique et illégale ainsi que la privation de nourriture, ce qui viole les droits des migrants et des demandeurs d’asile de requérir une protection internationale; |
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38. |
souligne son inquiétude quant au fait que les personnes vulnérables, telles que les personnes atteintes de handicaps, les enfants, les minorités religieuses, surtout en période de montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie en Europe, les Roms ou les autres personnes qui appartiennent à des minorités ethniques et linguistiques, les migrants, les demandeurs d’asile, les réfugiés, les personnes LGBTI+ et les personnes âgées ainsi que les femmes continuent de devoir faire face au non-respect de l’intégralité de leurs droits dans l’Union, ce qui enfreint l’article 2 du traité UE; souligne le lien évident qui existe entre la détérioration des normes de l’état de droit et les violations des droits fondamentaux ainsi que des droits des minorités dans les États membres concernés; invite la Commission à évaluer les cas de violations persistantes de la démocratie et des droits fondamentaux dans toute l’Union, y compris les attaques à l’encontre des personnes en situation de vulnérabilité; |
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39. |
accueille avec satisfaction l’annonce par la Commission de la mise en place de sa stratégie visant à renforcer l’application de la charte; estime que le fait de se concentrer chaque année sur un sujet unique défini à l’avance ne permettrait pas de constater les autres cas de violations graves de la charte survenus au cours de ladite année; estime que cet examen annuel devrait contribuer à la mise en place d’un mécanisme de suivi complet et que, partant, sa méthode d’élaboration, son cycle et son champ d’application devraient être alignés sur les rapports annuels; regrette la réticence de la Commission à lancer des procédures d’infraction en réponse aux violations de la charte et exprime son inquiétude à ce sujet; |
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40. |
invite les États membres à élaborer des rapports annuels sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux, notamment sur l’égalité et les droits des personnes qui appartiennent à des minorités; |
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41. |
relève que le mécanisme de rapports annuels de l’Union devrait consolider et remplacer les instruments existants pour éviter les redondances, en particulier le rapport annuel sur l’état de droit, le cadre pour l’état de droit de la Commission, les rapports annuels de la Commission sur l’application de la charte, le dialogue sur l’état de droit du Conseil et le mécanisme de coopération et de vérification, tout en assurant une meilleure complémentarité et cohérence avec d’autres outils disponibles, notamment les procédures au titre de l’article 7 du traité UE, les procédures d’infraction et la conditionnalité budgétaire; estime que les trois institutions devraient utiliser les conclusions du cycle de suivi annuel dans leur évaluation afin de déclencher l’article 7 du traité UE et la conditionnalité budgétaire; souligne qu’il est impératif de respecter les rôles et prérogatives de chacune des trois institutions; s’engage à regrouper ses travaux annuels sur les rapports concernant l’état de droit et les droits fondamentaux en un cycle annuel plus large de suivi de l’article 2 du traité UE, et à commencer à y œuvrer immédiatement après la publication du rapport de la Commission sur l’état de droit; |
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42. |
appelle de ses vœux une évaluation visant à déterminer si le champ d’application de la clause de non-discrimination figurant dans la charte est suffisamment large pour mettre en conformité l’application de l’état de droit dans les États membres et dans l’Union dans son ensemble avec l’article 14 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et quelles mesures supplémentaires les institutions de l’Union peuvent prendre pour veiller à ce qu’elle soit correctement appliquée; rappelle que même si la charte n’est appliquée par les autorités judiciaires que dans la mise en œuvre du droit de l’Union, il est important que les droits consacrés par la charte soient toujours pris en considération dans les procédures afin de promouvoir une culture commune en ce qui concerne l’état de droit; demande par conséquent à la Commission d’envisager également la création de modules de formation axés sur la charte pour les juges et les praticiens de la justice; |
Sources et méthode d’élaboration du rapport
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43. |
invite la Commission à renforcer le dialogue régulier, inclusif et structuré mis en place avec les gouvernements et les parlements nationaux, les ONG, les institutions nationales de défense des droits de l’homme, les organismes de médiation, les organisations de défense de l’égalité, les organisations professionnelles et les autres parties prenantes; invite en outre la Commission à continuer à autoriser tant les rapports publics que confidentiels, afin de protéger et de soutenir les défenseurs des droits de l’homme et les experts de l’état de droit qui risquent de faire l’objet de poursuites-bâillons, de poursuites pénales ou de harcèlement par les autorités nationales ou leurs agents; tout en se félicitant de ce que vingt-quatre États membres ont, de manière transparente, rendu publiques leurs contributions au rapport 2020, déplore que trois États membres aient refusé de le faire; demande que le processus soit entièrement transparent et que toutes les contributions des États membres soient rendues publiques; estime que les organisations de la société civile devraient être étroitement associées à toutes les phases du cycle de l’examen; |
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44. |
déplore que la Commission n’ait pas consulté les parties prenantes, dont le Parlement, sur l’élaboration de la méthode et le processus de préparation du rapport 2020 et qu’elle n’ait pas essayé d’obtenir un retour d’informations quant à leur faisabilité; |
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45. |
rappelle que la Commission doit tenir compte des informations pertinentes provenant de sources pertinentes et d’institutions reconnues; rappelle que les conclusions des organismes internationaux compétents, tels que ceux placés sous l’égide des Nations unies, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et du Conseil de l’Europe, sont d’une importance majeure pour évaluer la situation des États membres; estime qu’EFRIS constitue une source d’information à cet égard; invite la Commission à demander à l’Agence des droits fondamentaux de l’Union de formuler des conseils de méthode et de mener des recherches comparatives ciblées, afin de combler les lacunes et d’apporter des précisions dans les domaines clés du rapport sur l’état de droit; met l’accent sur la nécessité d’impliquer dans le rapport sur l’état de droit un panel d’experts indépendants, en coopération avec l’Agence des droits fondamentaux de l’Union et la Commission de Venise, pour contribuer à mettre en évidence les principales évolutions positives et négatives dans chaque État membre; |
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46. |
souligne que la société civile est un partenaire essentiel pour recenser les cas de violation de l’état de droit et promouvoir la démocratie et les droits fondamentaux; est convaincu que la Commission devrait instaurer un dialogue formel et continu avec les représentants de la société civile en ce qui concerne ces enjeux et veiller à ce qu’ils participent de manière significative à l’élaboration du rapport annuel sur l’état de droit; souligne, à cet égard, que compte tenu de l’expérience des ONG lors du cycle 2020, une structuration par thème des consultations lors des débats sur l’état de droit augmenterait l’efficacité du processus et le nombre de retours précieux en provenance de la société civile; souligne que le questionnaire de consultation devrait permettre aux parties prenantes de signaler des aspects qui dépassent le champ d’application envisagé par la Commission, ce qui pourrait permettre d’évaluer de manière plus approfondie si les dispositions constitutionnelles prévoient des mécanismes effectifs pour limiter l’exercice du pouvoir; |
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47. |
estime que les délais de consultation de la société civile sont souvent perçus comme trop courts et devraient être suffisamment adaptés et flexibles pour permettre une contribution complète et exhaustive; fait observer que cela a rendu plus difficiles la préparation et la planification des contributions des parties prenantes, particulièrement pour les organisations de la société civile, ainsi que les activités nationales de sensibilisation que celles-ci entendent mener à l’occasion de la publication du rapport; constate que l’organisation des consultations avant la publication annuelle des statistiques publiques appauvrit les contributions; invite la Commission à autoriser les contributions multilingues; propose de rendre prévisible et d’assouplir le cadre des contributions des parties prenantes; observe que le processus de consultation peut être amélioré, en permettant, parmi d’autres efforts, aux acteurs de la société civile de bénéficier d’un suivi de leurs contributions; |
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48. |
estime que la coopération avec le Conseil de l’Europe et son Assemblée parlementaire dans le cadre du cycle annuel de suivi, y compris au moyen d’un partenariat plus structuré, revêt une importance particulière pour faire progresser la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux dans l’Union; invite la Commission à inclure, dans les chapitres par pays, des données relatives au non-respect des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme conformément aux évaluations du Comité des ministres; rappelle que l’adhésion de l’Union à la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales est une obligation juridique prévue par l’article 6, paragraphe 2, du traité UE; réaffirme qu’il est nécessaire de conclure rapidement la procédure d’adhésion afin de garantir un cadre de protection des droits de l’homme cohérent dans toute l’Europe et de renforcer la protection des libertés et des droits fondamentaux sur le territoire de l’Union; |
II. Aspects institutionnels du mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux
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49. |
invite une nouvelle fois instamment la Commission et le Conseil à accéder à la demande formulée par le Parlement dans sa résolution du 7 octobre 2020 en faveur d’un mécanisme commun de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux, qui devrait couvrir l’ensemble des valeurs inscrites à l’article 2 du traité FUE; réaffirme qu’un tel mécanisme est nécessaire pour renforcer la défense et le respect des valeurs de l’Union; rappelle que ce cycle annuel devrait être complet, objectif, impartial, fondé sur des données probantes et appliqué de manière égale et équitable à tous les États membres; |
Recommandations par pays
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50. |
invite de nouveau la Commission à effectuer une véritable évaluation, dans les États membres, de la situation pour chacune des valeurs de l’article 2 du traité UE et à adopter des recommandations claires par pays sur la manière de répondre aux problèmes constatés et de remédier aux infractions en question, notamment en prévoyant des délais de mise en œuvre, s’il y a lieu, ainsi que des points de référence devant faire l’objet d’un suivi, y compris des échéances, des objectifs et les mesures concrètes devant être prises, afin d’aider les États membres à remédier aux faiblesses recensées dans le rapport; demande que les initiatives en la matière fassent l’objet d’un suivi dans les prochains rapports annuels ou des rapports urgents; |
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51. |
préconise à la Commission d’aligner ses recommandations sur les outils qui pourraient servir pour remédier aux défaillances constatées; invite la Commission à effectuer un meilleur suivi de la mise en œuvre, par les États membres concernés, des chapitres spécifiques par pays et de recourir, si nécessaire, à d’autres outils relatifs à l’état de droit pour obtenir des résultats lorsque les recommandations ne sont pas appliquées; estime que la Commission pourrait déposer davantage de recours pour violation auprès de la CJUE; souligne l’importance de mettre clairement en évidence les tendances positives et négatives dans chaque État membre ainsi que la nécessité de prêter une attention particulière aux comparaisons avec le rapport de l’année précédente; |
Accord interinstitutionnel
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52. |
estime que l’arrangement institutionnel existant qui préside au rapport annuel ne répond pas aux attentes du Parlement; compte sur la mise en place, par les trois institutions, d’un groupe de travail interinstitutionnel permanent, tel que proposé dans sa résolution du 7 octobre 2020; |
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53. |
invite la Commission et le Conseil à entamer sans délai des négociations sur un accord interinstitutionnel avec le Parlement conformément à l’article 295 du traité FUE, afin de compléter les outils existants en établissant un mécanisme de protection de l’état de droit, par un acte juridique astreignant les trois institutions à une procédure plus transparente et régulière, avec des responsabilités clairement définies, et faisant appel à un panel d’experts indépendants pour conseiller le groupe de travail et les trois institutions, en étroite coopération avec l’Agence des droits fondamentaux de l’Union, afin que la protection et la promotion de toutes les valeurs de l’Union fassent partie, de manière permanente et visible, des priorités de l’Union; estime que la proposition énoncée à l’annexe de la résolution du Parlement du 7 octobre 2020 sur l’établissement d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux constitue un bon point de départ pour de telles négociations; considère qu’entretemps, un projet pilote où des experts indépendants évalueraient le respect des valeurs de l’Union pourrait contribuer à développer les connaissances et l’expertise requises; |
Complémentarité avec d’autres instruments relatifs à l’état de droit
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54. |
rappelle que le mécanisme pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux doit compléter et renforcer, mais en aucun cas se substituer, aux procédures en cours et à venir engagées au titre de l’article 7 du traité UE; regrette vivement que le Conseil ne soit pas en mesure d’obtenir de véritables avancées pour faire appliquer les valeurs de l’Union dans le cadre des procédures en cours engagées au titre de l’article 7 du traité UE; constate que l’hésitation du Conseil à appliquer l’article 7 du traité UE laisse de fait le champ libre à la poursuite du non-respect des valeurs consacrées à l’article 2 du traité UE, y compris au non-respect manifeste des arrêts de la CJUE ainsi qu’au harcèlement de ceux qui cherchent à faire respecter l’état de droit dans certains États membres; regrette que le Conseil n’ait pas organisé d’auditions, en se servant de la COVID-19 comme prétexte, alors qu’aucune obligation légale n’exige que les auditions aient lieu en personne plutôt qu’en visioconférence; demande que tout avis juridique contraire éventuel du service juridique du Conseil soit rendu public; invite le Conseil à entreprendre des procédures au titre de l’article 7, paragraphe 1, du traité UE, ainsi qu’à s’assurer que les auditions reprennent d’urgence et qu’elles portent également sur les nouvelles évolutions; demande à nouveau au Conseil que des recommandations concrètes soient adressées aux États membres en question, comme le prévoit l’article 7, paragraphe 1, du traité UE, dans le prolongement des auditions, et qu’il fixe des échéances pour la mise en œuvre de ces recommandations; demande que soit menée, lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe, une réflexion sur la révision de l’article 7 du traité UE, y compris sur les exigences en matière de vote, en vue de rendre la procédure qui y est prévue plus efficace, en particulier en ce qui concerne la suppression de l’unanimité requise pour imposer des sanctions; insiste pour que le rôle et les compétences du Parlement soient respectés, en particulier son droit d’être dûment informé des procédures liées aux instruments relatifs à l’état de droit, y compris les auditions au titre de l’article 7 du traité UE; |
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55. |
pense que, bien que le rapport annuel soit un outil de contrôle essentiel, il est indispensable de formuler des recommandations claires sur les défis recensés et les mesures de suivi nécessaires; rappelle qu’en cas de non-application des recommandations visant à remédier aux défaillances, le rapport annuel devrait servir de base pour déterminer s’il y a lieu d’avoir recours à un ou plusieurs instruments pertinents, comme la procédure prévue à l’article 7 du traité UE ou le régime de conditionnalité, d’activer le cadre pour l’état de droit ou d’ouvrir des procédures en infraction, y compris des procédures accélérées, des demandes en référé devant la CJUE et des recours pour non-application des arrêts de la CJUE concernant la protection des valeurs de l’Union; souligne qu’en tout état de cause, des recommandations concrètes, y compris des délais d’application, devraient accompagner le rapport; rappelle que des recours pour violation peuvent être entrepris simultanément en ce qui concerne les problèmes constatés dans les propositions motivées conformément à l’article 7, paragraphe 1, du traité UE, comme l’a déjà établi la CJUE; demande instamment à la Commission de recourir activement, si nécessaire, aux procédures d’infraction, afin d’éviter un recul de l’état de droit dans les systèmes judiciaires nationaux; estime que la conférence sur l’avenir de l’Europe devrait renforcer davantage encore, dans les dispositions du traité, le principe juridique bien établi de la primauté du droit de l’Union; invite la conférence sur l’avenir de l’Europe à envisager le renforcement du rôle de la CJUE dans la protection des valeurs fondatrices de l’Union; |
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56. |
se félicite que la déclaration commune sur la conférence sur l’avenir de l’Europe établisse les «droits et valeurs européens, y compris l’état de droit» comme l’un des thèmes de débat de la conférence; demande que, lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe, une réflexion soit menée sur l’efficacité des outils de l’Union existants pour surveiller, prévenir et combattre les violations des principes inscrits à l’article 2 du traité UE ainsi que présenter des propositions d’actions concrètes pour améliorer la panoplie d’outils de l’Union; |
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57. |
souligne que l’applicabilité, l’objectif et la portée du règlement (UE, Euratom) 2020/2092 sur la conditionnalité liée à l’état de droit sont clairement définis dans le texte dudit règlement; souligne que le règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit est entré en vigueur, s’applique directement depuis le 1er janvier 2021 et est obligatoire dans tous ses éléments pour tous les crédits d’engagement et crédits de paiement dans l’ensemble des États membres, notamment en ce qui concerne le versement des fonds de Next Generation EU, et que son application par les institutions de l’Union n’est pas subordonnée à l’adoption d’orientations ou à une interprétation judiciaire; estime que les conclusions du Conseil européen des 10 et 11 décembre 2020 concernant le règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit contreviennent aux articles 15 et 17 du traité UE ainsi qu’à l’article 288 du traité FUE dans la mesure où ils introduisent une incertitude juridique inutile en ce qui concerne les orientations supplémentaires de la Commission et la suspension de l’adoption du règlement, dans des cas relevant de l’article 263 du traité FUE, comme c’est actuellement le cas à la suite des récents recours en annulation introduits par la Hongrie et la Pologne; invite à nouveau la Commission à prendre immédiatement des mesures au titre du règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit pour utiliser pleinement ses outils d’enquête existants, sans temporiser davantage, afin de remédier aux lacunes en matière d’état de droit dans certains États membres qui pourraient porter atteinte ou risqueraient fortement de porter atteinte à la bonne gestion financière du budget de l’Union de manière suffisamment directe; invite la Commission à appliquer le règlement portant dispositions communes (31) et le règlement financier (32) de manière plus rigoureuse afin de lutter contre l’utilisation discriminatoire de fonds de l’Union, comme la Commission l’a fait lorsqu’elle a retenu des fonds destinés aux municipalités ou aux collectivités locales se proclamant «libres de toute idéologie LGBTI»; |
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58. |
invite la Commission à utiliser les conclusions du rapport annuel dans l’évaluation à laquelle elle procède et sur laquelle se fonde le mécanisme de protection du budget contre les violations du principe de l’état de droit, ainsi que dans toute autre évaluation pertinente aux fins des outils budgétaires existants et futurs; invite de nouveau la Commission à inclure, dans ses rapports annuels sur l’état de droit, une rubrique spécifique comprenant une analyse des cas dans lesquels les violations des principes de l’état de droit dans un État membre donné pourraient porter atteinte ou risquer fortement de porter atteinte à la bonne gestion financière du budget de l’Union de manière suffisamment directe, ce qui pourrait ensuite servir de base pour recourir au régime de conditionnalité; presse la Commission de renforcer les synergies entre ses rapports annuels sur l’état de droit et le règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit, en utilisant ces outils différents de manière complémentaire; |
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59. |
estime que la Commission doit utiliser le rapport annuel sur l’état de droit comme une source importante d’informations pour constituer des dossiers en vue de l’application du règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit, lesquels devraient inclure entre autres des informations provenant des rapports de la Cour des comptes, de l’OLAF et du Parquet européen, des rapports d’audit de la Commission et des autorités d’audit nationales, des arrêts de la CJUE et des tribunaux nationaux, des analyses de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union, ainsi que des informations provenant de différents systèmes, tels que le système de détection rapide et d’exclusion (EDES) visant à protéger les intérêts financiers de l’Union et la base de données Arachne; invite la Commission à préciser, dans la méthode utilisée, quel est le lien entre le rapport sur l’état de droit et le régime de conditionnalité liée à l’état de droit; rappelle qu’il est essentiel que les intérêts légitimes des destinataires finaux et des bénéficiaires soient dûment préservés lorsque des mesures sont adoptées en cas de violation des principes de l’état de droit; |
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60. |
invite la Commission à promouvoir une culture du respect des valeurs consacrées à l’article 2 du traité UE, y compris en redoublant d’efforts pour promouvoir l’éducation civique européenne, y compris sur l’état de droit; invite la Commission à lancer un programme spécifique d’aide aux initiatives novatrices visant à promouvoir l’éducation civique européenne; prie instamment le Conseil et la Commission de fournir des informations pertinentes et des financements appropriés aux organisations de la société civile locale, régionale, nationale et européenne, ainsi qu’au journalisme indépendant, notamment en utilisant de manière stratégique les possibilités de financement au titre du règlement établissant le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs» afin de les aider à mieux faire connaître et à promouvoir les valeurs de l’Union et les outils pouvant être utilisés, y compris le rapport annuel, pour contrer les menaces envers l’état de droit recensées dans le rapport annuel, en particulier lorsque des violations et des défaillances ont été constatées; invite les États membres à suivre les meilleures pratiques, à remédier aux lacunes constatées et à adopter des mesures pour améliorer la situation des quatre piliers principaux du rapport sur l’état de droit; souligne qu’il est nécessaire de sensibiliser les citoyens et les résidents de l’Union aux moyens et aux procédures disponibles à l’échelon national et à l’échelle de l’Union pour garantir le respect de l’état de droit et signaler des violations; |
III. Suivi et incidences du rapport
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61. |
invite la Commission à examiner, dans ses rapports successifs, l’évolution, la résolution, le risque d’aggravation ou l’aggravation des problèmes recensés dans les domaines analysés dans les rapports précédents, afin de déterminer les tendances positives ou négatives et les enjeux transversaux, notamment les éventuels schémas systémiques ou récurrents de violation de l’état de droit, ainsi que de proposer des recommandations claires pour remédier aux risques ou aux reculs constatés; |
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62. |
met l’accent sur l’importance de faire connaître, à l’échelle nationale, les conclusions du rapport annuel; encourage la Commission à favoriser, dans les parlements nationaux, un débat sur le rapport et à collaborer avec des organisations de la société civile pour le suivi du rapport; |
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63. |
invite la Commission à indiquer clairement, dans ses rapports annuels sur l’état de droit, que toutes les défaillances en matière d’état de droit et violations de l’état de droit ne sont pas de la même nature ou ne présentent pas la même gravité et que, lorsque les valeurs énumérées à l’article 2 du traité UE sont violées de manière délibérée, grave, permanente et systématique pendant une certaine période, il se peut que les États membres ne remplissent plus tous les critères qui définissent une démocratie et qu’ils deviennent des régimes autoritaires; souligne que la principale priorité de la Commission devrait être de faire appliquer le droit de l’Union en cas de violation de l’article 2 du traité UE et que ses rapports annuels sur l’état de droit devraient spécialement y contribuer; invite par conséquent la Commission à évaluer de manière approfondie les pays qui font l’objet d’une procédure en cours en vertu de l’article 7 du traité UE, afin de montrer comment l’état de droit a été structurellement compromis pour faciliter le renforcement de structures de gouvernance de type autoritaire; |
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64. |
souligne que ce rapport devrait servir de base pour déterminer le caractère prioritaire des actions de suivi de l’Union envers les États membres dans lesquels des défaillances ou des lacunes ont été constatées, et les contributions dudit rapport devraient constituer un élément essentiel du mécanisme général pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux; |
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65. |
s’engage à entamer ses travaux sur le rapport 2021 dès que possible après la publication de celui-ci; |
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66. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres. |
(1) JO L 433 I du 22.12.2020, p. 1.
(2) JO L 156 du 5.5.2021, p. 1.
(3) JO C 215 du 19.6.2018, p. 162.
(4) JO C 129 du 5.4.2019, p. 13.
(5) JO C 390 du 18.11.2019, p. 117.
(6) JO C 390 du 18.11.2019, p. 111.
(7) JO C 433 du 23.12.2019, p. 66.
(8) JO C 363 du 28.10.2020, p. 8.
(9) JO C 363 du 28.10.2020, p. 45.
(10) JO C 449 du 23.12.2020, p. 102.
(11) JO C 108 du 26.3.2021, p. 107.
(12) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2019)0103.
(13) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2019)0101.
(14) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0007.
(15) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0014.
(16) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0054.
(17) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0173.
(18) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0164.
(19) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0225.
(20) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0251.
(21) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0264.
(22) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0320.
(23) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0328.
(24) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0360.
(25) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0089.
(26) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0103.
(27) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0148.
(28) Voir par exemple ses résolutions citées dans le présent rapport, à savoir celles du 1er mars 2018, du 19 avril 2018, du 13 novembre 2018, du 28 mars 2019, du 18 décembre 2019, du 19 juin 2020, du 8 octobre 2020 et du 29 avril 2021.
(29) Résolution du 13 novembre 2018 sur les normes minimales pour les minorités dans l’Union européenne (JO C 363 du 28.10.2020, p. 13).
(30) JO L 303 du 28.11.2018, p. 69.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/43 |
P9_TA(2021)0314
La santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes
Résolution du Parlement européen du 24 juin 2021 sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes (2020/2215(INI))
(2022/C 81/04)
Le Parlement européen
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vu l’article 2 du traité sur l’Union européenne, |
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vu les articles 5, 6 et 168 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
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vu la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’est tenue en 1994 au Caire et son programme d’action, ainsi que les conclusions de ses conférences d’examen, |
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vu la déclaration de Nairobi du 1er novembre 2019 sur la 25e Conférence internationale sur la population et le développement, intitulée «Accelerating the Promise» («Accélérer les promesses»), ainsi que les engagements des États et des partenaires et les actions collaboratives annoncés lors du sommet de Nairobi, |
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vu le programme d’action de Beijing et les conclusions de ses conférences d’examen, |
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vu le programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté le 25 septembre 2015 et entré en vigueur le 1er janvier 2016 et, en particulier, ses objectifs de développement durable (ODD) 3, 5, 16 et les indicateurs connexes, |
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vu l’atlas de la contraception, qui classe les pays du continent européen en fonction de l’accès à la contraception et dont les éditions 2017, 2018, 2019 et 2020 mettent en lumière les inégalités sur le continent, ainsi que le fait que les besoins non satisfaits en matière de contraception dans certaines régions passent largement inaperçus, |
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vu la convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) du 18 décembre 1979 et ses recommandations générales no 21 (1994), no 24 (1999), no 28 (2010), no 33 (2015) et no 35 (2017), |
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vu la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique («convention d’Istanbul»), |
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vu l’article 6 de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées du 3 mai 2008, |
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vu la communication conjointe de la Commission et du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 25 novembre 2020 intitulée «Plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes (GAP III) — Un programme ambitieux pour l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes dans l’action extérieure de l’Union européenne» (JOIN(2020)0017), |
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vu sa résolution du 26 novembre 2020 sur l’interdiction de fait du droit à l’avortement en Pologne (1), |
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vu la décision du comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) du 28 février 2020 dans l’affaire S.F.M./Espagne, |
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vu le rapport de la commission sur l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe du 25 septembre 2017 sur la promotion des droits humains et l’élimination des discriminations à l’égard des personnes intersexes, |
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vu le rapport de la commission sur l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe du 2 avril 2015 sur la discrimination à l’égard des personnes transgenres en Europe, |
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vu la communication de la Commission du 5 mars 2020 intitulée «Une Union de l’égalité: stratégie en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025» (COM(2020)0152), |
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vu sa résolution du 14 février 2019 sur les droits des personnes intersexuées (2), |
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vu le règlement (UE) 2021/522 du Parlement européen et du Conseil du 24 mars 2021 établissant un programme d’action de l’Union dans le domaine de la santé (programme «L’UE pour la santé») pour la période 2021-2027, et abrogeant le règlement (UE) no 282/2014 (3), |
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vu le rapport de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes du 22 novembre 2019 intitulé «Beijing + 25: the fifth review of the implementation of the Beijing Platform for Action in the EU Member States» (Pékin + 25: le cinquième bilan de la mise en œuvre du programme d’action de Pékin dans les États membres de l’UE), |
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vu le plan d’action régional du bureau régional de l’Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la santé sexuelle et génésique intitulé «Towards achieving the 2030 Agenda for Sustainable Development in Europe — leaving no one behind» (Vers la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 en Europe — ne laisser personne de côté), qui comporte trois objectifs étroitement liés: «Enable all people to make informed decisions about their sexual and reproductive health and ensure that their human rights are respected, protected and fulfilled» (Permettre à chaque individu de prendre des décisions éclairées quant à sa santé sexuelle et génésique et garantir que ses droits humains soient respectés, protégés et pleinement mis en œuvre), «Ensure that all people can enjoy the highest attainable standard of sexual and reproductive health and well-being» (Veiller à ce que chaque individu puisse jouir du meilleur état possible de santé et de bien-être sexuels et génésiques) et «Guarantee universal access to sexual and reproductive health and eliminate inequalities» (Garantir un accès universel à la santé sexuelle et génésique et éliminer les inégalités), |
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vu le rapport du réseau européen de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF EN) et du Centre fédéral d’éducation pour la santé (BZgA) intitulé «Sexuality Education in Europe and Central Asia: State of the Art and Recent Developments» (Éducation sexuelle en Europe et en Asie centrale — État des lieux et évolutions récentes), |
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vu l’étude menée par les partenaires de l’IPPF EN intitulée «Abortion Legislation and its Implementation in Europe and Central Asia» (La législation sur l’avortement et sa mise en œuvre en Europe et en Asie centrale), |
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vu l’étude intitulée «The gendered impact of the COVID-19 crisis and post-crisis» (Les conséquences de la crise de la COVID-19 et de l’après-crise selon les sexes), publiée par la direction générale des politiques internes le 30 septembre 2020 (4), |
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vu la note de synthèse de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes du 9 avril 2020 intitulée «The Impact of COVID-19 on Women» (L’impact de la COVID-19 sur les femmes), |
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vu le rapport des Nations unies du 23 avril 2020 intitulé «COVID-19 et droits humains — Réagissons ensemble», |
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vu le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) du 27 avril 2020 intitulé «Impact of the COVID-19 Pandemic on Family Planning and Ending Gender-based Violence, Female Genital Mutilation and Child Marriage» (Incidence de la pandémie de COVID-19 sur la planification familiale et élimination de la violence à caractère sexiste, des mutilations génitales féminines et du mariage d’enfants), |
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vu la déclaration du FNUAP du 28 avril 2020 intitulée «Violence, mariage d’enfants, mutilations génitales et grossesses non désirées: des millions de cas supplémentaires estimés dus à la pandémie de COVID-19», |
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vu la note de synthèse du lobby européen des femmes intitulée «Women must not pay the price for COVID-19!» (Les femmes ne doivent pas payer le prix de la COVID-19!), |
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vu l’étude de la professeure Sabine Oertelt-Prigione intitulée «The impact of sex and gender in the COVID-19 pandemic» (L’incidence du sexe et du genre dans la pandémie de COVID-19), publiée le 27 mai 2020, |
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vu les lignes directrices de l’OMS intitulées «Avortement sécurisé: directives techniques et stratégiques à l’intention des systèmes de santé», |
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vu la stratégie mondiale de l’OMS pour accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, |
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vu sa résolution du 13 novembre 2020 sur l’incidence des mesures relatives à la COVID-19 sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux (5), |
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vu le rapport conjoint du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF) et de l’IPPF EN du 22 avril 2020 intitulé «Sexual and Reproductive Health and Rights during the COVID-19 pandemic» (Santé et droits sexuels et reproductifs pendant la pandémie de COVID-19), |
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vu l’article 12 du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, |
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vu l’observation générale no 22 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies du 2 mai 2016 sur le droit à la santé sexuelle et reproductive, |
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vu les articles 2, 7, 17 et 26 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, |
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vu l’observation générale no 36 du Comité des droits de l’homme des Nations unies du 30 octobre 2018 sur l’article 6 du pacte international relatif aux droits civils et politiques qui concerne le droit à la vie, |
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vu le rapport intermédiaire du 3 août 2011 du rapporteur spécial des Nations unies sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, |
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vu le rapport du 4 avril 2016 du rapporteur spécial des Nations unies sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, |
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vu les rapports de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, et notamment son rapport du 11 juillet 2019 concernant l’adoption d’une approche fondée sur les droits humains dans le cadre de la lutte contre les mauvais traitements et les violences dont sont victimes les femmes dans les services de santé reproductive, en particulier les violences commises pendant l’accouchement et les violences obstétricales, |
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vu la déclaration de l’OMS de 2015 sur la prévention et l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements lors de l’accouchement, |
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vu le rapport de la commission sur l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe du 16 septembre 2019 sur les violences obstétricales et gynécologiques, |
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vu la directive 2004/113/CE du Conseil du 13 décembre 2004 mettant en œuvre le principe de l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans l’accès à des biens et services et la fourniture de biens et services (6), |
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vu le rapport du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique du 8 avril 2016, présenté à la 32e session du Conseil des droits de l’homme, en juin 2016, |
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vu la deuxième partie du rapport du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique du 14 mai 2018, |
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vu la troisième partie du rapport du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique du 8 avril 2016, |
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vu le rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme du 10 janvier 2019, |
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vu la directive 2011/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2011 relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers (7), |
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vu la directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain (8), |
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vu la déclaration commune du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil, du Parlement européen et de la Commission européenne du 19 novembre 2018 intitulée «Le nouveau consensus européen pour le développement: notre monde, notre dignité, notre avenir», dans laquelle l’Union européenne réaffirme sa volonté de promouvoir, de protéger et de faire respecter le droit de chaque individu d’être pleinement maître de sa sexualité et de sa santé sexuelle et génésique et de prendre librement et de manière responsable des décisions dans ce domaine, sans aucune discrimination, contrainte ni violence, |
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vu sa résolution du 14 novembre 2019 sur la criminalisation de l’éducation sexuelle en Pologne (9), |
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vu sa résolution du 13 février 2019 sur le recul des droits des femmes et de l’égalité hommes-femmes dans l’Union (10), |
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vu sa résolution du 14 février 2017 sur la promotion de l’égalité des genres en matière de santé mentale et de recherche clinique (11), |
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vu le pacte européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (2011-2020) adopté par le Conseil le 7 mars 2011, |
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vu la recommandation du Conseil du 2 décembre 2003 relative au dépistage du cancer (12), |
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vu les lignes directrices européennes pour l’assurance de la qualité dans le dépistage du cancer du col de l’utérus du 7 mai 2008 et les lignes directrices européennes pour l’assurance de la qualité dans le dépistage et le diagnostic du cancer du sein du 12 avril 2006, |
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vu le document thématique de la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe de décembre 2017 sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes en Europe, |
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vu la stratégie de l’OMS en faveur de la santé et du bien-être des femmes dans la région européenne de l’OMS pour la période 2017-2021 et son plan d’action de 2016 pour la santé sexuelle et génésique intitulé «Towards achieving the 2030 Agenda for Sustainable Development in Europe — leaving no one behind» (Vers la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 en Europe — ne laisser personne de côté), |
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vu la stratégie mondiale de l’OMS en faveur de la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent pour la période 2016-2030, |
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vu les normes en matière d’éducation sexuelle en Europe du bureau régional de l’Europe de l’OMS et du Centre fédéral d’éducation pour la santé: un cadre pour les décideurs et les spécialistes et les autorités en matière d’éducation et de santé, et les principes directeurs internationaux de l’UNESCO sur l’éducation à la sexualité: une approche fondée sur des données scientifiquement validées, |
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vu la décision du Comité européen des droits sociaux du 30 mars 2009 relative à la réclamation collective no 45/2007 présentée par le Centre international pour la protection judiciaire des droits de l’homme (INTERIGHTS) contre la Croatie et l’observation générale no 15 du Comité des droits de l’enfant des Nations unies du 17 avril 2013 sur le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible (art. 24) qui affirme que les adolescents devraient avoir accès à des informations adaptées et objectives sur les questions sexuelles et reproductives, |
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vu le rapport du Fonds des Nations unies pour la population sur l’état de la population mondiale en 2019, intitulé «Une tâche inachevée: la poursuite de l’acquisition des droits et des choix pour tous», |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu l’avis de la commission du développement, |
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vu le rapport de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (A9-0169/2021), |
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A. |
considérant que la santé sexuelle et génésique est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social qui se reflète dans tous les aspects de la sexualité et de la procréation et qu’elle ne consiste pas uniquement en une absence d’anomalie, d’infirmité ou de mortalité, et que toute personne a droit de prendre des décisions concernant son corps (13), sans aucune discrimination, contrainte ni violence, et d’accéder à des services de santé sexuelle et génésique qui soutiennent ce droit et qui offrent une approche positive de la sexualité et de la procréation, la sexualité faisant partie intégrante de l’existence humaine; |
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B. |
considérant que la santé et les droits sexuels et génésiques sont, selon l’OMS, un terme générique pour des questions diverses qui concernent toutes les personnes, qui s’articulent autour de quatre domaines distincts: la santé sexuelle, les droits sexuels, la santé génésique et les droits génésiques, et qui se fondent sur le droit de chaque individu au respect de son intégrité physique, de sa vie privée et de son autonomie personnelle, et au respect plein et entier de son orientation sexuelle et de son identité de genre, de décider d’être sexuellement actif ou non et, si tel est le cas, avec qui et quand, d’avoir des expériences sexuelles sûres, de décider de se marier ou non et, si tel est le cas, quand et avec qui, de décider d’avoir ou non un ou plusieurs enfants et, si tel est le cas, par quels moyens et combien, et d’avoir accès tout au long de sa vie aux informations, aux ressources, aux services et au soutien nécessaires à ces fins sans faire l’objet d’aucune discrimination, contrainte, exploitation ou violence; |
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C. |
considérant que les droits sexuels et génésiques, en tant que droits humains, sont protégés par le droit international et européen relatif aux droits de l’homme, tels que le pacte international relatif aux droits civils et politiques, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la convention européenne des droits de l’homme, et qu’ils constituent un élément essentiel d’une offre complète en matière de soins de santé; que les droits d’accès à la santé, en particulier la santé sexuelle et génésique, sont des droits fondamentaux des femmes qui devraient être renforcés et qui ne peuvent en aucun cas être réduits ou retirés; que la recherche et le respect de la santé et des droits sexuels et génésiques sont des composantes essentielles de la dignité humaine et sont intrinsèquement liées à la réalisation de l’égalité des genres et à la lutte contre les violences sexistes, et que dans la mesure où il s’agit du corps d’un individu, de ses choix, il devrait pouvoir jouir d’une autonomie complète; |
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D. |
considérant que l’Union dispose d’une compétence directe pour agir et faire progresser la santé et les droits sexuels et génésiques dans le cadre de son action extérieure; que l’Union n’a pas de compétence directe pour agir et faire progresser la santé et les droits sexuels et génésiques au sein de l’Union, mais que les États membres coopèrent dans ce domaine dans le cadre de la méthode ouverte de coordination, et que l’Union invite les États membres à progresser en matière de santé et de droits sexuels et génésiques pour tous, et les encourage et les soutient dans leurs efforts; |
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E. |
considérant que les violences sexistes se généralisent et ont été aggravées par la pandémie de COVID-19, et que, d’après les estimations, 25 % des femmes seront confrontées à une forme de violence sexiste au cours de leur vie et qu’elles sont extrêmement nombreuses à subir des agressions et un harcèlement sexuels dans le cadre de relations privées et dans la sphère publique en raison de stéréotypes sexistes enracinés et des normes sociales qui en découlent; |
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F. |
considérant que les violations en matière de santé et de droits sexuels et génésiques constituent des violations des droits de l’homme, et plus particulièrement du droit à la vie, de l’intégrité physique et mentale, de l’égalité, de la non-discrimination, de la santé et de l’éducation, de la dignité, de la vie privée et du droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains ou dégradants, et que ces violations de la santé et des droits sexuels et génésiques des femmes sont une forme de violence à l’égard des femmes et des filles, et entravent la réalisation de progrès en matière d’égalité des genres (14); |
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G. |
considérant que la santé et les droits sexuels et génésiques sont des objectifs qui s’inscrivent dans le cadre de l’ODD 3 des Nations unies et que la lutte contre les violences sexistes et les pratiques préjudiciables relève de l’ODD 5; |
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H. |
considérant que, bien que l’Union se soit dotée de normes parmi les plus élevées au monde en matière de santé et de droits sexuels et génésiques et que certains États membres ont mis en œuvre des politiques et programmes pour faire respecter les droits sexuels et génésiques, certaines difficultés, comme un manque d’accès et des problèmes de coût, des lacunes, des disparités et des inégalités, persistent en matière de santé et de droits sexuels et génésiques, tant dans l’Union qu’au sein des États membres, en raison de l’âge, du sexe, du genre, de la race, de l’origine ethnique, de l’appartenance à une classe, de la religion ou des convictions, de l’état civil, de la situation socioéconomique, du handicap, de la séropositivité au VIH (ou à d’autres infections sexuellement transmissibles (IST)), de la nationalité ou de l’origine sociale, du statut juridique ou migratoire, de la langue, de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre; |
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I. |
considérant que les défis et les obstacles en matière de santé et de droits sexuels et génésiques peuvent comprendre, entre autres, des difficultés de nature juridique, financière, culturelle et informative, comme un manque d’accès à des services en matière de santé et de droits sexuels et génésiques universels, de qualité et abordables, un manque d’éducation sexuelle complète, adaptée à l’âge et fondée sur des données probantes, notamment compte tenu du fait que les personnes LGBTI peuvent rencontrer de grandes difficultés en matière de santé et de droits sexuels et génésiques en raison de l’omission, dans les programmes d’éducation sexuelle, de la diversité en matière d’orientation sexuelle, de l’identité de genre, de l’expression de genre et des caractéristiques sexuelles, un manque de méthodes de contraception modernes disponibles, le refus de dispenser des soins médicaux motivé par des convictions personnelles, les restrictions juridiques et les obstacles pratiques en matière d’accès aux services d’avortement, le refus de soins en cas d’avortement, les avortements forcés, la violence à caractère sexiste, les violences gynécologiques et obstétricales, la stérilisation forcée, y compris dans le cadre de la procédure de reconnaissance juridique du genre, l’intimidation et les traitements cruels et dégradants, les disparités et les lacunes en matière de taux de mortalité maternelle et de soutien à la santé mentale, l’augmentation des taux de césariennes, un manque d’accès au traitement du cancer du col de l’utérus, un accès limité aux traitements liés à la procréation médicalement assistée et à l’aide à la procréation, des difficultés d’accès aux produits nécessaires pour garantir la santé et les droits sexuels et génésiques, les taux élevés d’IST et de VIH, les taux élevés de grossesses précoces, les stéréotypes et les pratiques sexistes préjudiciables, comme les mutilations génitales féminines et intersexuées, le mariage d’enfants, le mariage précoce ou forcé et les crimes d’honneur, ainsi que les pratiques dites de «thérapie de conversion», qui peuvent prendre la forme de violences sexuelles telles que le «viol correctif» perpétré à l’encontre des femmes et des filles lesbiennes et bisexuelles, ainsi que des personnes transgenres, et des dispositions juridiques obsolètes ou fondées sur une idéologie qui vise à restreindre la santé et les droits sexuels et génésiques; |
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J. |
considérant que les services de santé sexuelle et génésique sont des services de santé essentiels qui devraient être accessibles à tous et proposer une éducation sexuelle et relationnelle complète, fondée sur des données probantes et adaptée à l’âge, des informations, des conseils et des services confidentiels et impartiaux sur la santé et le bien-être sexuels et génésiques, des informations et des conseils sur la contraception moderne, ainsi que l’accès à un large éventail de contraceptifs modernes, des soins lors de l’accouchement et pendant les périodes prénatale et postnatale, des soins obstétriques, des soins aux nouveau-nés, des services et des soins d’avortement sûrs et légaux, y compris le traitement des complications d’un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, la prévention et le traitement de l’infection au VIH et d’autres IST, des services visant à détecter, à prévenir et à traiter les violences sexuelles et sexistes, la prévention, la détection et le traitement des cancers de l’appareil reproducteur, y compris du cancer du col de l’utérus, et des soins d’aide à la procréation et le traitement de l’infertilité; |
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K. |
considérant que la santé et les droits sexuels et génésiques sont des droits de l’homme et qu’ils doivent être respectés par les États membres de l’Union, conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme; que le respect des droits de l’homme est indispensable pour qu’une démocratie fonctionne; que les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit sont interdépendants, et que ces valeurs de l’Union doivent être pleinement respectées par tous les États membres; |
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L. |
considérant que la santé sexuelle est fondamentale pour la santé et le bien-être généraux des individus, des couples et des familles, ainsi que pour le développement socioéconomique des populations et des pays, et que l’accès à la santé, y compris la santé sexuelle et génésique, est un droit humain, et qu’une certaine forme d’éducation à la sexualité et à la santé est déjà obligatoire dans la majorité des États membres; |
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M. |
considérant que l’OMS définit l’infertilité comme «une affection du système reproducteur définie par l’impossibilité d’obtenir une grossesse clinique après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers et non protégés»; que cette définition ne tient pas compte de la réalité des femmes lesbiennes et bisexuelles, des personnes transgenres dans les couples de même sexe ou des femmes célibataires intéressées par des solutions d’aide à la procréation, ce qui aggrave les difficultés sociojuridiques en matière d’accès à des technologies de procréation assistée auxquelles elles font déjà face dans leur combat contre l’infertilité, et que les femmes lesbiennes et bisexuelles n’ont parfois pas les moyens de prouver leur «infertilité» et, partant, se voient refuser l’accès à des technologies de procréation assistée (15); |
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N. |
considérant que, dans certaines circonstances, les hommes transgenres et les personnes non binaires peuvent également faire l’expérience de la grossesse et devraient, en pareils cas, bénéficier des mesures qui s’appliquent dans le domaine des soins dispensés pendant la grossesse et l’accouchement sans faire l’objet de discriminations fondées sur leur identité de genre; |
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O. |
considérant qu’aucune personne ne devrait mourir au cours d’un accouchement et que l’accès à des soins de maternité, de grossesse et de naissance fondés sur des données probantes, de qualité et abordables est un droit humain et doit être garanti sans discrimination aucune; |
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P. |
considérant que des personnes qui vivent des grossesses subissent des interventions médicales forcées au cours de l’accouchement, y compris des violences physiques et verbales, la réalisation de points de suture sans anesthésie, le mépris de leurs décisions et le manque de respect de leur consentement éclairé, ce qui peut entraîner des violences ainsi que des traitements cruels et inhumains; |
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Q. |
considérant qu’une éducation sexuelle complète, fondée sur des données probantes, non discriminatoire et adaptée à l’âge, s’inscrivant dans une approche fondée sur les droits et prenant en compte la dimension de genre, telle que précisée dans les principes directeurs internationaux de l’UNESCO, facilite un comportement sexuel responsable et donne aux enfants et aux jeunes les outils nécessaires pour décider par eux-mêmes, car elle fournit des informations scientifiquement exactes et adaptées à leur tranche d’âge sur la sexualité, en abordant des questions liées à la santé sexuelle et génésique, notamment, mais pas exclusivement, le développement humain, la physiologie et l’anatomie liées à la sexualité et à la procréation, le consentement, la puberté et les menstruations, la procréation, la contraception moderne, la grossesse et l’accouchement, ainsi que les IST, et en luttant contre la violence à caractère sexiste, y compris les pratiques préjudiciables telles que le mariage d’enfants, le mariage précoce ou forcé et les mutilations génitales féminines, et qu’une éducation sexuelle complète et adaptée à l’âge est essentielle pour que les enfants et les jeunes soient capables de construire des relations saines, égalitaires et sûres, notamment en abordant les normes de genre, l’égalité des genres, la dynamique du pouvoir dans les relations, le consentement et le respect des limites, et contribue à parvenir à l’égalité des genres; |
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R. |
considérant que le fait de ne pas disposer d’une éducation ni d’informations scientifiquement exactes et fondées sur des données probantes est contraire au droit des personnes, les empêche de faire des choix éclairés quant à leur propre santé et à leurs propres droits en matière de sexualité et de procréation et remet en cause les approches saines de l’égalité des genres; |
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S. |
considérant que l’un de volets de la santé sexuelle et génésique porte sur l’hygiène et les protections menstruelles, ainsi que sur les facteurs systémiques et socioéconomiques de stigmatisation et de discrimination liés aux menstruations; que la précarité menstruelle, qui consiste en un accès limité à des produits d’hygiène, touche près d’une femme sur dix en Europe et est aggravée par une taxe biaisée fondée sur le genre, appliquée aux produits d’hygiène menstruelle dans l’Union; que la honte, le fait de ne pas soulager les douleurs menstruelles et les traditions discriminatoires entraînent des abandons scolaires et des taux de présence plus faibles des filles à l’école et des femmes au travail; que les idées reçues sur les menstruations et les comportements négatifs qui les entourent ont une incidence sur les décisions en matière de santé génésique, et que la compréhension des liens qui existent entre hygiène menstruelle et morbidité maternelle, mortalité et infertilité, et IST/VIH et cancer du col de l’utérus peut favoriser la détection précoce et sauver des vies; |
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T. |
considérant que la contraception moderne joue un rôle essentiel dans la promotion de l’égalité des genres et la prévention des grossesses non désirées et favorise le droit de chaque individu de prendre des décisions concernant ses choix familiaux en planifiant de manière proactive et responsable le nombre d’enfants qu’il souhaite avoir, le moment où il souhaite les avoir et le laps de temps qu’il souhaite laisser s’écouler entre chaque naissance; que certaines méthodes de contraception modernes réduisent également l’incidence du VIH/des IST, et que l’accès à la contraception moderne continue d’être freiné par des difficultés pratiques, financières, sociales et culturelles, y compris des idées reçues qui circulent autour de la contraception, des prises de position dépassées à l’égard de la sexualité et de la contraception féminines, ainsi qu’une vision stéréotypée des femmes considérées comme étant les seules qui devraient assumer la responsabilité de la contraception; |
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U. |
considérant que les lois sur l’avortement sont fondées sur la législation nationale; que même dans les cas où l’avortement est légalement autorisé, il est limité par des obstacles juridiques, quasi juridiques et informels, tels que des délais et conditions d’accès restreints; des périodes d’attente médicalement injustifiées; le manque de professionnels de la santé formés et volontaires; et le refus de soins médicaux sur la base de convictions personnelles, des conseils partiaux et obligatoires, la désinformation délibérée ou l’exigence de l’autorisation d’un tiers, des tests médicaux inutiles, la nécessité d’une situation de détresse, les coûts encourus ainsi que leur non-remboursement; |
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V. |
considérant que des lois très restrictives sont toujours en vigueur dans certains États membres, qui interdisent l’avortement sauf dans des circonstances strictement définies, ce qui a pour conséquence que les femmes doivent recourir à des avortements clandestins, se rendre dans d’autres pays ou mener leur grossesse à terme contre leur gré, ce qui constitue une violation des droits de l’homme et une forme de violence à caractère sexiste (16), et porte atteinte aux droits des femmes et des filles à la vie, à l’intégrité physique et mentale, à l’égalité, à la non-discrimination et à la santé; que certains États membres qui ont légalisé l’avortement à la demande ou sur d’autres fondements sociaux maintiennent néanmoins des sanctions pénales spécifiques pour les cas d’avortements effectués en dehors du champ d’application des dispositions légales applicables; que certains États membres qui ont légalisé l’avortement sur demande ou pour d’autres raisons sociales maintiennent néanmoins des sanctions pénales spécifiques pour les cas d’avortements effectués en dehors du champ d’application des dispositions légales applicables; |
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W. |
considérant que plusieurs États membres tentent actuellement de limiter l’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques en adoptant des lois très restrictives qui entraînent une discrimination fondée sur le sexe et des conséquences négatives pour la santé des femmes; |
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X. |
considérant que les opposants aux droits sexuels et génésiques instrumentalisent souvent des questions telles que l’intérêt national ou l’évolution démographique afin de remettre ces droits en question, et qu’ils contribuent ainsi au recul des libertés individuelles et des principes de la démocratie; que toutes les mesures en matière d’évolution démographique doivent être fondées sur les droits, axées sur les personnes, adaptées et basées sur des preuves, et doivent respecter les droits sexuels et génésiques; |
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Y. |
considérant que les opposants aux droits sexuels et génésiques et à l’autonomie des femmes exercent une influence considérable sur la législation et sur les politiques nationales, ce qui se traduit, dans plusieurs États membres, par des initiatives régressives qui cherchent à saper ces droits, tel que relevé par le Parlement dans ses résolutions sur le recul des droits des femmes et de l’égalité hommes-femmes dans l’Union et du droit à l’avortement en Pologne, et par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dans son rapport du 22 novembre 2019 intitulé: «Beijing + 25: the fifth review of the implementation of the Beijing Platform for Action in the EU Member States» (Pékin+25: cinquième bilan de la mise en œuvre du programme d’action de Pékin dans les États membres de l’UE); que ces initiatives et ce recul empêchent les personnes de jouir pleinement de leurs droits, freinent le développement des pays et nuisent aux valeurs et droits fondamentaux européens; |
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Z. |
considérant que de nombreux rapports indiquent que, lors de la pandémie de COVID-19 et du confinement, les services de santé et de droits sexuels et génésiques ont été limités et/ou supprimés (17), et qu’il y a eu une interruption dans l’accès aux services médicaux essentiels, tels que la contraception et les soins liés à l’avortement, le dépistage du VIH et des IST, l’accès aux centres d’information et de prévention des MGF, l’accès au dépistage des cancers de l’appareil reproducteur et l’accès à des soins de santé maternelle respectueux, ce qui a eu de graves conséquences sur le droit fondamental des femmes à leur autonomie physique; considérant que la pandémie de COVID-19 a montré la nécessité de renforcer la résilience des systèmes de santé face à de telles crises, afin de garantir que les services liés à la santé et aux droits sexuels et génésiques restent pleinement accessibles et fournis en temps utile; |
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AA. |
considérant les tentatives récurrentes d’instrumentaliser la crise sanitaire de la COVID-19 aux fins de l’adoption de mesures restrictives dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques (18), avec pour conséquence une réaffectation des ressources; que ces mesures ont des répercussions négatives à grande échelle et à long terme sur l’exercice du droit fondamental à la santé, l’égalité entre les sexes et la lutte contre la discrimination et les violences sexistes, et qu’elles constituent une menace pour le bien-être, la santé et la vie des femmes et des filles; |
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AB. |
considérant que les personnes et les groupes marginalisés, notamment les minorités raciales, ethniques et religieuses, les migrants, les personnes issues de milieux socio-économiques défavorisés, les personnes dépourvues d’assurance maladie, les personnes vivant dans les zones rurales, les personnes handicapées, les personnes LGBTIQ et les victimes de violence, sont souvent confrontés à des obstacles supplémentaires, à une discrimination intersectionnelle et à la violence dans l’accès aux soins de santé en raison de lois et de mesures qui laissent le champ libre à des pratiques coercitives en matière de soins de santé sexuelle et génésique et ne permettent pas de garantir des aménagements raisonnables pour l’accès à des soins et à des informations de qualité; qu’il manque des données concrètes sur la question des violences obstétricales envers les femmes victimes de racisme en Europe; que cette discrimination entraîne une augmentation des taux de mortalité maternelle et de morbidité (chez les femmes noires, par exemple), un risque accru de maltraitance et de violence (chez les femmes handicapées), un manque d’accès aux informations et, de façon générale, une situation d’injustice et d’inégalité dans l’accès aux services de santé génésique et sexuelle; |
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AC. |
considérant que l’infertilité et l’hypofertilité touchent une personne sur six en Europe et représentent un problème de santé publique à l’échelle mondiale; qu’il est nécessaire de réduire les inégalités en matière d’accès aux informations et aux traitements en matière d’aide à la procréation, ainsi que d’interdire la discrimination fondée sur le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, la santé ou la situation matrimoniale; |
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AD. |
considérant que, conformément à la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, à la convention européenne des droits de l’homme ainsi qu’à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, la santé sexuelle et génésique des femmes est liée à de multiples droits de l’homme, y compris le droit à la vie et à la dignité, le droit à la protection contre des traitements inhumains ou dégradants, le droit à l’accès aux soins de santé, le droit à la vie privée, le droit à l’éducation et l’interdiction de la discrimination; |
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AE. |
considérant que le Parlement européen a abordé la question de la santé et des droits sexuels et génésiques dans sa position, adoptée en première lecture le 13 novembre 2020, sur le programme d’action de l’Union dans le domaine de la santé pour la période 2021-2027 (programme «L’UE pour la santé»), afin de garantir en temps utile l’accès aux produits nécessaires au respect, en toute sécurité, de la santé et des droits génésiques et sexuels (par exemple, les médicaments, les contraceptifs et le matériel médical); |
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AF. |
considérant que les adolescents rencontrent souvent des obstacles liés à la santé et aux droits sexuels et génésiques en raison de l’absence de services adaptés aux jeunes; |
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AG. |
considérant que l’initiative Spotlight a été lancée par l’Union européenne et les Nations unies dans le but de combattre les violences, y compris sexuelles, à l’encontre des femmes et des filles, et que cette initiative vise notamment à améliorer l’accès à l’éducation sexuelle et aux services de santé sexuelle et génésique; |
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AH. |
considérant que les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène sont essentiels à la santé sexuelle et génésique mais qu’ils restent encore trop souvent inaccessibles, notamment dans les régions reculées; |
Recherche de consensus et traitement des questions relatives à la santé et aux droits sexuels et génésiques à l’échelle de l’Union
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1. |
invite les États membres, conformément au principe de subsidiarité et dans le respect des compétences nationales, à sauvegarder le droit de toutes les personnes à faire des choix éclairés en ce qui concerne la santé sexuelle et génésique, à garantir le droit à l’intégrité physique et à l’autonomie personnelle, à l’égalité et à la non-discrimination, et à fournir les moyens nécessaires pour permettre à chacun de jouir de ces droits, et ce indépendamment de l’âge, du sexe, du genre, de la race, de l’origine ethnique, de la classe sociale, de la caste, de l’appartenance religieuse et des convictions, de la situation maritale ou socio-économique, du handicap, du fait d’être porteur du VIH ou d’une IST, de l’origine nationale et sociale, du statut juridique ou migratoire, de la langue, de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre; |
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2. |
rappelle la volonté de l’Union de promouvoir, de protéger et de faire respecter le droit de chacun et de chaque femme et chaque fille d’être pleinement maître de sa sexualité ainsi que de ses droits sexuels et génésiques, et de prendre librement et de manière responsable des décisions dans ce domaine, sans aucune discrimination, contrainte ni violence (19); |
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3. |
invite l’Union, ses organes et ses agences à faciliter et à promouvoir, dans l’exercice de leurs compétences, un accès entier et universel aux services relatifs à la santé et aux droits sexuels et génésiques, en encourageant l’égalité entre les femmes et les hommes, le respect de l’autonomie individuelle, l’accessibilité, les choix, les consentements et le respect éclairés, et demande aux États membres de garantir l’accès à des droits sexuels et génésiques de qualité, complets et abordables, et d’éliminer tous les obstacles juridiques, politiques, financiers et autres, qui s’opposent à la pleine jouissance de ces droits pour tous; appelle de ses vœux, dans ce contexte, la facilitation d’échanges réguliers et la promotion des bonnes pratiques entre les États membres et les parties prenantes sur les aspects de la santé liés au genre; |
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4. |
réaffirme que la santé et les droits sexuels et génésiques sont des facteurs clés pour l’égalité entre les sexes, la croissance économique et le développement, la protection des enfants et l’élimination de la violence sexiste, de la traite des êtres humains et de la pauvreté; |
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5. |
demande aux États membres de s’attaquer aux obstacles persistants qui entravent l’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques ainsi que l’exercice de ces droits, et de veiller à ce que chacun puisse bénéficier de services de santé sexuelle et génésique de qualité et abordables, quelle que soit sa situation socioéconomique, afin que nul ne soit dans l’incapacité d’exercer son droit à la santé; |
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6. |
reconnaît l’importance des informations publiques sur la santé et les droits sexuels et génésiques; rappelle que toutes les politiques relatives à la santé et aux droits sexuels et génésiques devraient se fonder sur des données fiables et objectives émanant d’organisations telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), d’autres agences des Nations unies ou le Conseil de l’Europe; |
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7. |
rappelle que le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe invite ses États membres (20) à garantir une dotation budgétaire suffisante pour la santé et les droits sexuels et génésiques et à garantir la disponibilité des ressources humaines adéquates et des produits nécessaires à tous les niveaux du système de santé, tant dans les zones urbaines que rurales, à identifier et éliminer les obstacles juridiques, politiques et financiers qui entravent l’accès à des soins de santé sexuelle et génésique de qualité, et à intégrer les services de santé sexuelle et génésique dans les systèmes publics d’assurance maladie et les régimes de subvention ou de remboursement existants afin de parvenir à une couverture sanitaire universelle; |
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8. |
rappelle la position soutenue par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, qui recommande que les soins de santé spécifiques aux personnes transgenres, tels que les traitements hormonaux et les opérations chirurgicales soient accessibles et remboursés par les régimes publics d’assurance maladie (21); |
Santé sexuelle et génésique en tant qu’élément essentiel d’une bonne santé
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9. |
invite les États membres à mettre en place des stratégies et des programmes de contrôle efficaces qui garantissent la jouissance et l’accès universel à toute une gamme de services de qualité et accessibles en matière de santé sexuelle et génésique, conformément aux normes sanitaires internationales, indépendamment des obstacles financiers, pratiques et sociaux, et sans discrimination, en accordant une attention particulière aux groupes marginalisés, notamment, mais pas exclusivement, les femmes issues de minorités ethniques, raciales et religieuses, les femmes migrantes, les femmes des zones rurales et des régions ultrapériphériques où les contraintes géographiques empêchent un accès direct et immédiat à ces services, les femmes handicapées, les femmes dépourvues d’assurance maladie, les personnes LGBTI et les victimes de violence sexuelles et sexistes; |
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10. |
souligne qu’il est fondamental, au regard des droits de l’homme, de garantir l’égalité d’accès, la qualité des soins et la responsabilisation en matière de soins de santé et de santé sexuelle et génésique; souligne en outre que les services, les produits de base et les équipements doivent répondre aux exigences propre au genre et au cycle de vie et respecter la confidentialité et le consentement éclairé; |
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11. |
prie instamment la Commission et les États membres de recueillir systématiquement, de manière anonyme, des données fiables sur l’égalité, ventilées selon différents critères, notamment le sexe, l’âge, l’origine raciale et ethnique, l’orientation sexuelle, et le milieu culturel et socio-économique, ainsi que des statistiques portant sur l’ensemble des services de santé sexuelle et génésique, de sorte à déceler et traiter les différences éventuelles en terme de résultats de la prestation de soins de santé sexuelle et génésique; |
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12. |
demande instamment à la Commission de faire pleinement usage de ses compétences en matière de politique de santé ainsi que d’aider les États membres à garantir l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques dans le cadre du programme «L’UE pour la santé» pour la période 2021-2027; à promouvoir l’information et l’éducation en matière de santé; à renforcer les systèmes de santé nationaux et à soutenir la convergence vers le haut des normes en matière de soins de santé, afin de réduire les inégalités dans ce domaine au sein des États membres et entre ceux-ci; et à faciliter l’échange de bonnes pratiques entre les États membres en ce qui concerne la santé et les droits sexuels et génésiques; invite les États membres à progresser vers une couverture sanitaire universelle dans laquelle la santé et les droits sexuels et génésiques occupent une place essentielle, en recourant, le cas échéant, au programme «L’UE pour la santé» et au Fonds social européen plus (FSE+); |
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13. |
souligne qu’il importe d’adopter une approche positive et proactive en matière de soins de santé tout au long de la vie, en garantissant des soins de santé universels de qualité appuyés par des ressources suffisantes; souligne que l’Union peut aider les États membres à adopter des approches intégrées et intersectionnelles en matière de prévention, de diagnostic, de traitements et de soins, et qu’elle peut également soutenir les actions des États membres visant à garantir l’accès aux services de santé sexuelle et génésique et aux médicaments connexes, y compris sur le marché mondial; appelle de ses vœux un recours accru aux technologies émergentes pour l’application des traitements et des méthodes de diagnostic de pointe les plus récents, afin que les patients bénéficient pleinement de la révolution numérique; souligne qu’il est nécessaire de mettre pleinement à profit le programme Horizon Europe et le programme pour une Europe numérique afin de mettre en œuvre ces priorités; |
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14. |
invite les États membres à garantir les dépistages périodiques réalisés par les services publics de santé, en particulier les mammographies et les échographies mammaires, les cytologies et les densitométries osseuses, et à sensibiliser les femmes à leur importance; |
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15. |
souligne l’importance de la prévention des maladies grâce à l’éducation; insiste également sur l’importance de la vaccination dans la prévention des maladies, lorsqu’un vaccin existe; invite donc les États membres et la Commission à élargir l’achat, par l’Union, de vaccins contre la COVID-19 aux vaccins contre le papillomavirus humain (HPV), afin que chacun en Europe puisse en bénéficier; |
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16. |
rappelle que toutes les interventions médicales liées à la santé et aux droits sexuels et génésiques sont subordonnées au consentement préalable, personnel, plein et éclairé des personnes; invite les États membres à lutter contre les violences gynécologiques et obstétricales en renforçant les procédures qui garantissent le respect du consentement libre, préalable et éclairé, ainsi que la protection contre les traitements inhumains et dégradants dans les établissements de soins, notamment par la formation des professionnels de la santé; invite la Commission à s’attaquer, dans ses activités, à cette forme spécifique de violence à caractère sexiste; |
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17. |
se dit profondément préoccupé par le fait que les femmes et les filles handicapées se voient bien trop souvent refuser l’accès aux établissements opérant dans le domaine de la santé sexuelle et génésique, que leur consentement éclairé n’est pas pris en compte concernant l’utilisation de contraceptifs et qu’elles sont mêmes exposées au risque de subir une stérilisation forcée; invite les États membres à mettre en œuvre des mesures législatives visant à préserver l’intégrité physique, la liberté de choix et l’autodétermination en ce qui concerne la vie sexuelle et génésique des personnes handicapées; |
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18. |
invite les États membres à interdire sans délai toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes victimes de racisme, y compris la ségrégation ethnique dans les établissements de santé, et à prendre des mesures efficaces à cet égard, à garantir l’accès universel à des soins de santé sexuelle et génésique de qualité, sans aucune discrimination, contrainte ni maltraitance, ainsi qu’à traiter, réparer et prévenir les violations des droits de l’homme qui touchent ces femmes; |
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19. |
réitère son appel auprès des États membres pour qu’ils adoptent une législation garantissant que les personnes intersexuées ne soient pas soumises à des traitements médicaux ou chirurgicaux non vitaux pendant la petite enfance ou l’enfance, et que le droit de ces personnes à l’intégrité physique, à l’autonomie, à l’autodétermination et au consentement éclairé soit pleinement respecté; |
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20. |
souligne la nécessité de tenir compte des besoins de santé spécifiques ayant trait à la santé et aux droits sexuels et génésiques, tels que l’infertilité, la ménopause et les cancers de l’appareil reproducteur; invite les États membres à fournir tous les services de réadaptation et mécanismes de soutien nécessaires, y compris les soins de santé mentale et physique requis, à l’ensemble des victimes d’atteintes à la santé et aux droits sexuels et génésiques; invite la Commission à fournir des informations sur la façon dont les programmes de l’Union contribuent à faire progresser et à soutenir la santé génésique; |
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21. |
rappelle la décision de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire A.P., Garçon et Nicot contre France, par laquelle la Cour a reconnu que l’obligation de stérilisation imposée par un État membre avant d’autoriser des procédures de reconnaissance juridique du genre s’analysait en un manquement à l’obligation de garantir le droit du requérant au respect de sa vie privée; rappelle que les Nations unies ont reconnu que la stérilisation forcée est une violation du droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (22); déplore que la stérilisation reste une condition sine qua non pour accéder à la reconnaissance juridique du genre dans certains États membres de l’Union; invite les États membres à supprimer l’obligation de stérilisation et à protéger le droit des personnes transgenres à l’autodétermination (23); |
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22. |
insiste sur la nécessité de tenir compte des effets des changements environnementaux sur la santé et les droits sexuels et génésiques et sur la fertilité, notamment, mais pas exclusivement, la pollution de l’eau et de l’air ainsi que l’augmentation de la consommation de produits chimiques; demande que cette question soit examinée de plus près dans le cadre du programme Horizon Europe et qu’elle soit traitée dans le cadre du pacte vert pour l’Europe; |
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23. |
souligne l’importance du rôle des professionnels de la santé sexuelle et génésique, qui proposent une gamme complète de services de santé sexuelle et génésique, tant physique que mentale; encourage les États membres à tenir compte de leur situation spécifique lorsqu’ils planifient la prestation des soins de santé dans leur ensemble; |
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a) |
Accès pour toutes à des produits d’hygiène féminine sûrs, équitables et issus de l’économie circulaire |
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24. |
demande instamment aux États membres d’encourager la mise à disposition à grande échelle de produits menstruels exempts de substances toxiques et réutilisables, notamment dans les réseaux de grande distribution et les pharmacies sur tout le territoire national (qui devrait correspondre au minimum à la proportion des articles à usage unique mis en vente), en y associant des mesures de sensibilisation sur les avantages des produits menstruels réutilisables par rapport aux produits à usage unique; |
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25. |
souligne les répercussions négatives de ladite «taxe sur les tampons» sur l’égalité entre les hommes et les femmes; invite tous les États membres à éliminer la «taxe sur les soins et les tampons» en faisant usage de la flexibilité introduite dans la directive sur la TVA et en appliquant des exonérations ou des taux de TVA de 0 % à ces produits de base essentiels; |
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b) |
Une éducation sexuelle complète profite aux jeunes |
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26. |
invite instamment les États membres à faire en sorte que tous les enfants de l’enseignement primaire et secondaire, ainsi que les enfants non scolarisés, aient accès de manière universelle à une éducation et à des informations sur la sexualité qui soient complètes, correctes sur le plan scientifique, fondées sur des faits, adaptées à l’âge et exemptes de jugement, conformément aux normes de l’OMS en matière d’éducation sexuelle et à son plan d’action pour la santé sexuelle et reproductive, presse les États membres de garantir une éducation complète concernant les menstruations ainsi que leurs liens avec la sexualité et la fécondité; demande aux États membres de mettre en place des services adaptés aux jeunes qui soient bien développés, correctement financés et accessibles, ainsi qu’une formation des enseignants, et de garantir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des bureaux de soutien et des centres d’éducation à la santé; |
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27. |
souligne que l’éducation et la formation à la santé et aux droits sexuels et génésiques constitue l’un des principaux instruments permettant d’honorer les engagements pris à l’occasion du 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD25), à savoir répondre à tous les besoins en matière de planification familiale, éradiquer la mortalité maternelle évitable, faire disparaître la violence sexiste et les pratiques nuisibles à l’égard des femmes, des filles et des jeunes; rappelle que l’éducation et la formation à la santé et aux droits sexuels et génésiques, complétées par des financements et des projets de l’Union qui renforcent la coopération et la coordination des politiques de santé publique, ainsi que la mise en place et la diffusion des bonnes pratiques, peuvent contribuer à réduire de manière significative les violences et le harcèlement sexuels; souligne l’importance d’une éducation sexuelle et relationnelle complète et adaptée à l’âge ainsi que des informations sur la sexualité, et de leur caractère essentiel pour la planification familiale et l’accès à la santé génésique, ainsi que leur influence sur les grossesses non désirées et les maladies liées à la santé génésique; |
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28. |
rappelle que les stéréotypes et les tabous entourant les menstruations sont encore largement répandus dans nos sociétés et qu’ils peuvent retarder le diagnostic de maladies, telles que l’endométriose qui, bien qu’elle touche une femme sur dix en âge de procréer, qu’elle constitue la première cause d’infertilité féminine et qu’elle soit à l’origine de douleurs pelviennes chroniques, est une maladie qui met en moyenne huit ans à être diagnostiquée et pour laquelle il n’existe aucun remède; invite les États membres à garantir la mise en place d’une éducation complète et correcte sur le plan scientifique concernant les menstruations, à sensibiliser sur l’endométriose et à lancer d’importantes campagnes d’information sur cette maladie, en ciblant le grand public, les professionnels de la santé et les législateurs; demande aux États membres de garantir l’accès de tous les enfants à des programmes d’enseignement relatifs à la menstruation, afin que les personnes concernées puissent prendre des décisions éclairées concernant leurs règles et leur corps; demande aux États membres de s’attaquer de toute urgence à la précarité menstruelle en veillant à mettre des produits menstruels gratuits à la disposition de toute personne qui en a besoin; |
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29. |
invite les États membres à combattre la diffusion de fausses informations discriminatoires et dangereuses en matière de santé et de droits sexuels et génésiques, étant donné qu’elle met en danger l’ensemble des personnes, et en particulier les femmes, les personnes LGBTI et les jeunes; reconnaît le rôle joué par les médias, les réseaux sociaux, les institutions publiques d’information et d’autres acteurs dans la diffusion d’informations exactes et scientifiquement fondées, et les invite à rejeter la désinformation et les fausses informations sur la santé et les droits sexuels et génésiques dans leurs émissions, leurs documents et leurs activités; demande aux États membres d’élaborer des programmes complets d’éducation sexuelle et relationnelle adaptés à l’âge, en tenant compte du fait que la transmission d’informations devrait refléter la diversité des orientations sexuelles, des identités de genre, des expressions et des caractéristiques sexuelles, de manière à lutter contre la désinformation fondée sur des stéréotypes ou des préjugés, et à renforcer les garanties du droit à la santé génésique par l’intermédiaire des services de santé publique; |
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c) |
La contraception moderne en tant que stratégie pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes |
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30. |
invite les États membres à garantir l’accès universel à toute une gamme de méthodes et de produits contraceptifs de qualité et accessibles, aux conseils en matière de planification familiale et aux informations sur la contraception pour tous, à lever tous les obstacles empêchant l’accès à la contraception, telles que les barrières financières et sociales, et à veiller à la mise à disposition de conseils médicaux et de consultations avec des professionnels de la santé, afin de permettre à toutes les personnes de choisir la méthode de contraception qui leur convient le mieux et de préserver ainsi le droit fondamental à la santé et la liberté de choix; |
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31. |
invite les États membres à garantir l’accès à des moyens de contraception modernes, efficaces et accessibles, en tenant compte des taux de réussite à long terme; leur demande de reconnaître que cette couverture devrait être étendue à toutes les personnes en âge de procréer; les invite à garantir l’adéquation et la régularité de l’accompagnement médical et psychologique proposé par tous les services publics de santé afin de permettre la promotion et la défense de la santé sexuelle et génésique des femmes tout au long de leur vie; |
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32. |
rappelle qu’il incombe aux États membres et aux pouvoirs publics de fournir des informations sur la contraception qui soient exactes et fondées sur des données factuelles, ainsi que de mettre en place des stratégies visant à combattre et à éliminer les obstacles, les mythes, la stigmatisation et les idées fausses; invite les États membres à mettre en place des programmes et des campagnes de sensibilisation sur les choix en matière de contraceptifs modernes et sur toute la gamme de contraceptifs existants, ainsi qu’à proposer des services et des consultations de qualité en matière de contraceptifs modernes, assurés par des professionnels de la santé, y compris la contraception d’urgence sans ordonnance, conformément aux normes de l’OMS, qui est souvent refusée par des médecins, dans certains pays, pour des raisons de convictions personnelles; |
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d) |
Un accès sûr et légal à l’avortement fondé sur la santé et les droits des femmes |
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33. |
réaffirme que l’avortement doit toujours être une décision volontaire fondée sur une demande formulée par une personne de son plein gré, et qu’il doit se conformer à des normes médicales et se fonder sur les lignes directrices de l’OMS, à savoir la disponibilité, l’accessibilité, le caractère abordable et la sécurité, et invite les États membres à garantir l’accès universel à un avortement sûr et légal, ainsi que le respect du droit à la liberté, à la vie privée et aux meilleurs soins de santé possibles; |
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34. |
invite instamment les États membres à dépénaliser l’avortement ainsi qu’à supprimer et à combattre les obstacles à l'avortement légal, et leur rappelle qu’ils ont la responsabilité de veiller à ce que les femmes aient accès aux droits qui leur sont reconnus par la loi; prie instamment les États membres de renforcer les méthodes existantes et de se pencher sur de nouvelles méthodes d’application des soins liés à la santé et aux droits sexuels et génésiques, ainsi que sur les moyens de remédier aux lacunes dans la prestation des services mises en lumière par la pandémie de COVID-19, et ce au profit de tous, en particulier les groupes les plus marginalisés; prie instamment la Commission de promouvoir la protection de la santé et des droits sexuels et génésiques dans la prochaine stratégie de l’Union en matière de santé; |
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35. |
invite les États membres à revoir leurs dispositions juridiques nationales relatives à l’avortement et à les mettre en conformité avec les normes internationales en matière de droits de l’homme (24) et les meilleures pratiques régionales en veillant à ce que l’avortement sur demande soit légal au début de la grossesse, et, en cas de besoin, au-delà, si la santé ou la vie de la personne enceinte est en danger; rappelle qu’une interdiction totale des soins d’avortement ou qu’un refus de soins d’avortement constitue une forme de violence sexiste (25) et invite instamment les États membres à promouvoir les bonnes pratiques en matière de soins de santé en mettant en place des services de santé sexuelle et génésique qui soient disponibles au niveau des soins de santé primaires, avec des systèmes d’orientation pour tous les soins de santé de plus haut niveau requis; |
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36. |
reconnaît que, pour des raisons personnelles, les médecins individuels peuvent invoquer une clause de conscience; souligne toutefois que la clause de conscience d’un individu ne peut interférer avec le droit d’un patient d’avoir pleinement accès aux soins et aux services de santé; invite les États membres et les prestataires de soins de santé à tenir compte de ces circonstances dans leur offre géographique de soins de santé; |
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37. |
regrette que, parfois, les pratiques courantes dans les États membres permettent aux médecins, et, dans certains cas, à des établissements médicaux entiers de refuser de fournir des services de santé sur la base de la «clause de conscience», ce qui entraîne le refus de soins d’avortement pour des raisons religieuses ou de conscience et menace la vie et les droits des femmes; relève que cette clause est aussi souvent invoquée dans des situations où un retard de prise en charge pourrait mettre en danger la vie ou la santé de la patiente; |
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38. |
note que cette clause de conscience entrave également l’accès au dépistage prénatal, ce qui constitue non seulement une violation du droit des femmes à obtenir des informations concernant le fœtus, mais qui, dans de nombreux cas, empêche également un traitement efficace pendant la grossesse ou juste après la naissance; invite les États membres à mettre en œuvre des mesures réglementaires et d’exécution efficaces qui garantissent que la «clause de conscience» ne compromet pas l’accès en temps opportun des femmes aux soins en matière de santé sexuelle et génésique; |
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e) |
Accès aux traitements de fertilité |
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39. |
invite les États membres à veiller à ce que toutes les personnes en âge de procréer aient accès à des traitements de fertilité, indépendamment de leur situation socio-économique ou maritale, de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle; souligne qu’il importe d’examiner attentivement la fertilité dans l’Union en tant que problème de santé publique, ainsi que la prévalence de l’infertilité et de l’hypofertilité, qui constituent une réalité difficile et douloureuse pour de nombreuses familles et personnes; invite les États membres à adopter une approche globale, fondée sur les droits, inclusive et non discriminatoire de la fertilité, y compris des mesures visant à prévenir l’infertilité et à garantir l’égalité d’accès aux services pour toutes les personnes en âge de procréer, et à rendre la procréation médicalement assistée disponible et accessible en Europe; |
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f) |
Des soins de maternité, de grossesse et d’accouchement pour toutes les femmes |
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40. |
invite les États membres à adopter des mesures visant à garantir l’accès sans discrimination pour tous à des soins de maternité, de grossesse et d’accouchement de qualité, accessibles, fondés sur des données probantes et respectueux, y compris les soins obstétriques, les soins lors de l’accouchement et des périodes prénatale et postnatale et le soutien psychologique aux mères, conformément aux normes et données probantes actuelles de l’OMS, et à réformer en conséquence les lois, les politiques et les pratiques qui empêchent certains groupes d’accéder aux soins de maternité, de grossesse et d’accouchement, notamment en levant les restrictions juridiques et politiques discriminatoires fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, la nationalité, la race ou l’origine ethnique et le statut migratoire; |
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41. |
invite les États membres à faire tout leur possible pour garantir le respect des droits des femmes et de leur dignité pendant l’accouchement, ainsi qu’à condamner sans appel et à combattre les violences physiques et verbales, y compris les violences gynécologiques et obstétricales, ainsi que toutes les autres formes associées de violences sexistes dans le cadre des soins liés à l’accouchement ainsi qu’aux périodes prénatale et postnatale, qui violent les droits fondamentaux des femmes et peuvent constituer des formes de violence à caractère sexiste; |
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42. |
invite la Commission à élaborer des normes européennes communes en matière de soins de maternité, de grossesse et d’accouchement, ainsi qu’à favoriser le partage des meilleures pratiques entre les experts dans ce domaine; demande aux États membres de veiller à ce que les prestataires de soins de santé suivent une formation, et de les y encourager, concernant les droits fondamentaux des femmes, ainsi que les principes de consentement libre et éclairé et de choix éclairé en matière de soins de maternité, de grossesse et d’accouchement; |
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43. |
rappelle que la région européenne de l’OMS est celle où l’allaitement maternel est le moins répandu dans le monde; souligne la nécessité d’accroître la sensibilisation et l’information sur les avantages de l’allaitement; invite les États membres et la Commission à lancer des campagnes de grande envergure afin de promouvoir les avantages de l’allaitement; |
Prestation des services relatifs à la santé et aux droits sexuels et génésiques pendant la pandémie de COVID-19 et dans toutes les autres situations de crise
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44. |
souligne que l’Union et ses États membres sont confrontés à une crise économique et sociale, en plus de la crise sanitaire; demande instamment aux États membres d’envisager les effets de la COVID-19 sur la santé en tenant compte de la dimension de genre et de garantir en toutes circonstances la continuité de prestation, par les systèmes de santé, d’une gamme complète de services de santé sexuelle et génésique, conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme; insiste sur la nécessité de lutter contre toute tentative de restriction de la santé et des droits sexuels et génésiques pendant la pandémie et au-delà; invite en outre les États membres à consacrer des efforts et des ressources supplémentaires à la reconstruction d’un système de santé qui reconnaisse la santé et les droits sexuels et génésiques comme essentiels pour la santé et le bien-être de tous; |
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45. |
reconnaît les incidences que la pandémie de COVID-19 a eues sur l’accès aux contraceptifs et sur leur approvisionnement, et rappelle les prévisions d’avril 2020 du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) selon lesquelles près de 47 millions de femmes issues de 114 pays à revenu faible ou intermédiaire seront dans l’impossibilité d’utiliser des contraceptifs modernes si le confinement se poursuit pendant six mois, ou si les chaînes d’approvisionnement restent perturbées pendant cette durée; |
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46. |
demande instamment aux États membres de garantir le plein accès à la contraception pendant la pandémie de COVID-19 et, grâce à des efforts conjoints, de prévenir les perturbations dans les chaînes de production et d’approvisionnement; met en évidence les exemples de bonnes pratiques, tels que des contraceptifs accessibles pour toutes les femmes en dessous d’une certaine tranche d’âge et/ou les téléconsultations pour accéder aux contraceptifs; |
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47. |
déplore que l’accès à un avortement sûr et légal reste limité pendant la pandémie de COVID-19 et qu’il existe des tentatives visant à l’interdire totalement sous prétexte qu’il s’agirait d’un service moins prioritaire (26); demande instamment aux États membres de mettre également en place un accès à l’avortement sûr, gratuit et adapté pendant la période de pandémie de COVID-19 et au-delà, comme la pilule abortive, ainsi que de reconnaître les soins d’avortement comme une urgence et un acte médical, rejetant ainsi également toute restriction d’accès à ceux-ci; |
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48. |
souligne les conséquences négatives pour les soins de maternité, de grossesse et d’accouchement de la focalisation des systèmes de santé sur la lutte contre la COVID-19, et met en évidence certains changements inacceptables dans la prestation des soins de grossesse et d’accouchement, qui ne reposent sur aucune donnée scientifique, ne sont pas conformes aux lignes directrices de l’OMS ni à celles des organisations professionnelles européennes, et ne sont pas proportionnels à la réponse à apporter à la pandémie de COVID-19 (27); invite instamment les États membres à allouer des ressources suffisantes en faveur de soins de maternité, de grossesse et d’accouchement de qualité; |
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49. |
demande instamment aux États membres de garantir le plein accès aux traitements et aux soins de fertilité pendant la pandémie de COVID-19, ainsi que de prévenir les perturbations survenant dans la délivrance des traitements de fertilité, lesquelles entraîneront une baisse du nombre d’enfants nés grâce aux traitements de procréation médicalement assistée et, par conséquent, pourraient totalement priver certaines personnes de leur droit d’essayer d’avoir un enfant; |
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50. |
prie la Commission de prendre en considération, dans ses réponses politiques en matière de santé, les situations d’urgence telles que la COVID-19 et leur incidence sur des aspects de santé sexospécifiques, tels que l’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques dans l’Union; invite en outre la Commission à reconnaître que la santé et les droits sexuels et génésiques trouvent leur origine dans les droits de l’homme fondamentaux et, à ce titre, constituent une priorité pendant la crise sanitaire actuelle et au-delà, et à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris en soutenant les actions des États membres et des organisations de la société civile dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques, afin de garantir un plein accès aux services en matière de santé et de droits sexuels et génésiques, en gardant à l’esprit des ressources telles que le FSE+ et le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs»; |
La santé et les droits sexuels et génésiques en tant que piliers de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la démocratie et de l’élimination de la violence à caractère sexiste
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51. |
invite les États membres à exercer leur compétence en matière de santé et de droits sexuels et génésiques en s’efforçant de pleinement protéger, respecter et faire appliquer les droits humains, en particulier le droit à la santé en ce qui concerne la santé et les droits sexuels et génésiques, et à garantir à tous, sans discrimination, la disponibilité d’un large éventail de services de santé sexuelle et génésique accessibles, de qualité et non discriminatoires, tels que les traitements favorisant la fertilité et les traitements contre les maladies génétiques avec conservation des gamètes, en veillant à ce que le principe de non-régression soit respecté en vertu du droit international en matière de droits humains, y compris pour les citoyens qui doivent se déplacer pour bénéficier d’un traitement, comme les résidents de régions éloignées et des régions ultrapériphériques; condamne toute tentative visant à limiter l’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques au moyen de lois restrictives; affirme résolument que le déni d’accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques est une forme de violence à caractère sexiste (28); |
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52. |
invite le Conseil à créer une formation spécifique du Conseil sur l’égalité entre les sexes réunissant les ministres et secrétaires d’État chargés de l’égalité entre les sexes au sein d’un forum spécifique afin de prendre des mesures communes et concrètes pour relever les défis dans le domaine des droits des femmes et de l’égalité entre les sexes, y compris la santé et les droits sexuels et génésiques, et de veiller à ce que les questions d’égalité entre les femmes et les hommes soient débattues au plus haut niveau politique; |
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53. |
souligne que la violence à caractère sexiste porte gravement atteinte, de différentes manières, à la santé, et qu’il a été démontré qu’elle pouvait avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale, notamment des troubles gynécologiques et des grossesses à l’issue malheureuse; demande dès lors que soient garanties une protection et des ressources adéquates pour les victimes de violence domestique, en augmentant à cet effet les moyens et les réponses effectivement apportées; |
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54. |
souligne qu’il existe de nombreux liens entre la prostitution et la traite et reconnaît que la prostitution — aussi bien au niveau mondial que dans tous les pays de l’Union — alimente la traite de femmes vulnérables et de jeunes filles mineures; |
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55. |
invite la commissaire chargée de la démocratie et de la démographie à adopter une approche fondée sur des données probantes et sur les droits humains afin de relever les défis démographiques dans l’Union, en veillant à ce que chaque résident de l’Union, y compris de territoires plus éloignés comme les régions ultrapériphériques, puisse pleinement exercer ses droits en matière sexuelle et génésique, et à être particulièrement attentive et à s’opposer à ceux qui instrumentalisent ces droits pour saper les valeurs de l’Union et les principes de la démocratie; |
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56. |
invite la commissaire chargée de la santé et de la sécurité alimentaire à encourager et à promouvoir la protection de la santé et des droits sexuels et génésiques, en les considérant comme essentiels pour réaliser le droit à la santé, à la sécurité et à l’égalité entre les sexes; à surveiller et à promouvoir la pleine mise en œuvre, au sein de l’Union, de l’objectif de développement durable no 3, notamment de sa cible 3.7, en utilisant le cadre mondial d’indicateurs des Nations unies; à recueillir, en partenariat avec les États membres, des données systématiques, comparables et ventilées, ainsi qu’à mener des études afin de mieux mesurer les inégalités entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé ainsi que les besoins non satisfaits dans l’accès aux services de santé sexuelle et génésique dans l’Union, en adoptant une perspective croisée; à promouvoir l’information et l’éducation en matière de santé, y compris la santé sexuelle et génésique; à soutenir la convergence vers le haut des normes et des politiques en matière de soins de santé afin de réduire les inégalités en matière de santé au sein des États membres et entre ceux-ci et, compte tenu de l’inclusion bienvenue des services de santé sexuelle et génésique dans le programme «L’UE pour la santé», à soutenir les actions menées par les États membres et les organisations de la société civile dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques en vue d’obtenir l’accès aux services de santé sexuelle et génésique par l’intermédiaire du programme; souligne que l’investissement devrait être substantiellement renforcé dans l’ensemble des services, en particulier dans les domaines de la santé, afin de contribuer à l’indépendance, à l’égalité et à l’émancipation des femmes; |
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57. |
invite la commissaire chargée de l’égalité à encourager et à promouvoir la protection de la santé et des droits sexuels et génésiques et à les intégrer dans la mise en œuvre de la stratégie de l’Union européenne pour l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que de la stratégie de l’Union en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ; à condamner fermement le recul des droits des femmes et à mettre en place des mesures concrètes pour y mettre fin; à reconnaître les liens intrinsèques qui existent entre la réalisation de la santé et des droits sexuels et génésiques, l’accomplissement de l’égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre la violence à caractère sexiste, ainsi qu’à surveiller et à promouvoir la pleine mise en œuvre, au sein de l’Union, de l’objectif de développement durable no 5, notamment de sa cible 5.6; à intégrer avec succès la dimension de genre dans l’ensemble des politiques de l’Union; à soutenir les activités des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques; à faciliter et à promouvoir l’échange des meilleures pratiques entre les États membres et les parties prenantes sur les aspects de la santé liés au genre, y compris la santé et les droits sexuels et génésiques; et à favoriser les synergies entre le programme «L’UE pour la santé» et la stratégie de l’Union européenne pour l’égalité entre les hommes et les femmes; souligne que le programme «L’UE pour la santé» devrait intégrer la dimension de genre, tenir compte des préjugés sexistes et adopter une approche soucieuse de l’égalité entre les sexes en matière de sensibilisation, de dépistage, de diagnostic et de traitement des maladies; souligne en outre qu’une stratégie pour l’égalité devrait aborder toutes les formes de violence à caractère sexiste, y compris les régressions et les violations dans le domaine de la santé et des droits sexuels et génésiques des femmes; |
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58. |
invite la commissaire chargée des partenariats internationaux à défendre le consensus européen pour le développement et les ODD, en particulier les objectifs 3.7, 5.6 et 16, afin de veiller à ce que la santé et les droits sexuels et génésiques demeurent une priorité de développement dans toutes les activités et relations extérieures de l’Union; salue l’engagement pris dans le nouveau plan d’action III sur l’égalité entre les hommes et les femmes de promouvoir la santé et les droits sexuels et génésiques, et invite la commissaire chargée des partenariats internationaux à proposer des mesures concrètes pour atteindre cet objectif; souligne la nécessité d’accorder la priorité, dans sa politique de développement, à l’élimination de tous les obstacles dans l’accès aux services relatifs à la santé et aux droits sexuels et génésiques; |
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59. |
invite le commissaire chargé de la promotion de notre mode de vie européen à veiller à ce que le nouvel envoyé spécial en faveur de la liberté de religion ou de conviction adopte une approche fondée sur les droits de l’homme, qui respecte donc la santé et les droits sexuels et génésiques, et s’emploie à travailler conjointement pour garantir le droit à la santé pour tous, dans l’Union et dans le monde, sans aucune discrimination; |
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60. |
invite le commissaire chargé de la gestion des crises à adopter une perspective soucieuse de l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’aide humanitaire apportée par l’Union et les États membres, ainsi qu’une perspective en matière de santé et de droits sexuels et génésiques, étant donné que l’accès à la santé sexuelle et génésique constitue un besoin fondamental pour les personnes touchées par des crises humanitaires; |
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61. |
demande que les pratiques préjudiciables telles que les mutilations génitales féminines et les mariages précoces et forcés d’enfants soient immédiatement éliminées; souligne que le mariage précoce et forcé d’enfants constitue une violation des droits de l’homme et a souvent pour conséquence de rendre les jeunes filles vulnérables à la violence, à la discrimination et aux abus; se déclare extrêmement préoccupé par le fait que plus de 200 millions de filles et de femmes dans le monde ont été contraintes de subir des mutilations génitales féminines et que, en raison de la pandémie de COVID-19, on estime que le retard ou l’interruption des programmes de proximité et des programmes d’éducation sur les pratiques préjudiciables à l’échelle mondiale entraînera 2 millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines et 13 millions de mariages d’enfants supplémentaires au cours de la prochaine décennie, par rapport aux estimations antérieures à la pandémie; |
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62. |
demande un plein accès à des soins physiques et psychologiques dispensés par un personnel formé et sensibilisé sur le plan interculturel; invite instamment tous les pays de l’Union à ratifier la convention d’Istanbul; demande à la Commission d’examiner les synergies entre les programmes intérieurs et extérieurs de l’Union afin d’assurer une approche cohérente à long terme pour faire cesser les mutilations génitales féminines tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union; en particulier, demande à nouveau l’intégration de mesures de prévention des mutilations génitales féminines dans tous les domaines d’action, en particulier la santé, l’asile, l’éducation, l’emploi ainsi que la coopération et les dialogues sur les droits de l’homme avec les pays tiers; |
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63. |
rappelle que certaines filles vivant sur le territoire de l’Union sont également exposées au risque de subir des mutilations génitales féminines lorsqu’elles se rendent dans leur pays d’origine, principalement lors de visites familiales; estime qu’il importe que tous les États membres, y compris les administrations régionales et locales, partagent leurs bonnes pratiques en matière de protocoles visant à prévenir les mutilations génitales féminines commises sur les filles qui se rendent dans des pays ou des régions où ces mutilations sont largement pratiquées; invite tous les États membres qui ne l’ont pas encore fait à adopter une législation pénale spécifique sur les mutilations génitales féminines afin de protéger les victimes et de poursuivre plus efficacement les auteurs de ce crime lorsqu’il est commis en dehors de leur territoire; |
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64. |
appelle l’Union à soutenir les centres de santé et de planification familiale dans les pays partenaires pour permettre d’échanger des informations en levant les tabous entourant les menstruations, la sexualité et la procréation et en impliquant aussi pleinement les jeunes hommes dans la lutte contre les stéréotypes et les tabous; souligne combien il importe d’améliorer la disponibilité des méthodes de contraception dans les pays en développement, en particulier à l’intention des adolescentes, qui sont plus exposées au risque de complications pendant la grossesse; affirme que toutes les femmes et les filles ont le droit de faire leurs propres choix libres et éclairés en ce qui concerne leur santé et leur vie sexuelles et génésiques; |
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65. |
demande que soit garantie la participation des filles et des femmes à l’enseignement, cette participation étant un outil indispensable à l’autonomisation sociale et économique des femmes; appelle à lutter contre l’absentéisme des filles pendant leurs menstruations en renforçant les dispositifs liés à l’hygiène menstruelle dans les écoles, en particulier les services «WASH», et en luttant contre la stigmatisation; souligne la nécessité de garantir l’accès à des infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) appropriées dans les écoles afin de garantir la santé sexuelle et génésique, que ce soit en matière de contraception, de grossesse, d’accouchement, d’avortement, de maladies sexuellement transmissibles ou encore d’hygiène menstruelle; |
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66. |
appelle à tirer partir du potentiel des outils de communication tels que la radio, la télévision et le téléphone mais aussi des outils numériques, notamment les réseaux sociaux et les services de messagerie, pour renforcer l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle, et en particulier pour améliorer leur sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles et aux risques liés aux grossesses précoces; estime qu’il faudra pour cela veiller à lutter contre les inégalités entre hommes et femmes dans l’accès aux services numériques ainsi que contre le cyber-harcèlement et la violence à l’encontre des femmes et des filles sur internet; |
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67. |
demande que le plan d’action III de l’UE sur l’égalité entre les hommes et les femmes (GAP III) accorde une plus grande importance à son domaine d’action thématique consacré à la santé et aux droits sexuels et génésiques, compte tenu des répercussions considérables de la pandémie de COVID-19 sur les femmes et les filles dans les pays en développement; souligne qu’il importe de promouvoir davantage le droit de chaque individu à exercer un contrôle total sur les questions liées à sa sexualité et à sa santé sexuelle et génésique, et à prendre des décisions libres et responsables à cet égard; |
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68. |
appelle les États membres à souscrire aux objectifs du plan d’action III sur l’égalité entre les hommes et les femmes, en particulier ceux concernant la santé et les droits sexuels et génésiques; invite l’Union et les États membres à élaborer des «plans de mise en œuvre au niveau national» accordant la priorité à la santé et aux droits sexuels et génésiques, en appliquant des indicateurs mesurables et des mécanismes de suivi; demande aux délégations de l’Union d’accorder la priorité aux initiatives concernant la santé et les droits sexuels et génésiques dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action III sur l’égalité entre les hommes et les femmes; |
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69. |
invite l’Union et les États membres à assurer un financement suffisant et ciblé pour la santé et les droits sexuels et génésiques dans le cadre de leur politique de coopération au développement et de leurs instruments d’action extérieure, tels que l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale; demande, à cet égard, à la Commission européenne, au Service européen pour l’action extérieure et aux États membres de considérer la santé et les droits sexuels et génésiques comme une priorité dans le cadre du processus de programmation de l’Union, y compris dans la programmation conjointe; |
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70. |
souligne qu’il est essentiel de veiller à ce que la politique de coopération au développement intègre les organisations de la société civile intervenant directement dans la défense de la santé et des droits sexuels et génésiques dans les pays en développement; |
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71. |
estime que l’Union doit faciliter l’intégration des services en matière de santé et de droits sexuels et génésiques dans les stratégies et politiques nationales de santé publique des pays partenaires; rappelle avec inquiétude que la plupart des besoins non satisfaits en matière de services de santé sexuelle et génésique concernent les adolescents, les personnes non mariées, les personnes LGBTIQ, les personnes handicapées, les membres de minorités et les groupes ethniques minoritaires, ainsi que les personnes pauvres des zones rurales et urbaines; met l’accent sur le fait que les services en matière de santé et de droits sexuels et génésiques devraient répondre aux besoins spécifiques des hommes et des femmes, être fondés sur les droits, tournés vers les jeunes et accessibles à tous, indépendamment de l’âge, du sexe, de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, de la race, de la classe sociale, de la religion, de la situation maritale, des ressources économiques, de l’origine nationale ou sociale ou des handicaps, y compris dans des situations de crise humanitaire pendant les conflits et les catastrophes; |
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72. |
invite les États membres à lutter contre la discrimination dans les services en matière de santé et de droits sexuels et génésiques et à adopter une approche intersectionnelle pour s’assurer que les femmes et les filles (tant transgenres que cisgenres), les personnes non binaires, les femmes lesbiennes, bisexuelles et intersexuées bénéficient d’un accès égal aux services et aux droits en matière de santé sexuelle et génésique; |
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73. |
souligne que les femmes et les filles sont particulièrement exposées aux viols et violences sexuelles dans les régions affectées par des crises, y compris dans le contexte de conflits, de catastrophes naturelles et des conséquences du changement climatique; appelle l’Union européenne à renforcer la lutte contre l’utilisation du viol comme arme de guerre et à garantir un accès aux services de santé sexuelle et génésique pour les victimes; |
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74. |
invite la Commission à condamner fermement le recul des droits des femmes et des droits en matière de santé sexuelle et génésique, et à mobiliser tous les moyens à sa disposition afin de renforcer son action pour y mettre fin; invite la Commission et les États membres à renforcer leur soutien politique aux défenseurs des droits de l’homme, aux prestataires de soins de santé qui œuvrent à faire progresser la santé et les droits sexuels et génésiques et aux organisations en faveur des droits des femmes ainsi que de la santé et des droits sexuels et génésiques, qui jouent un rôle essentiel pour bâtir des sociétés fondées sur l’égalité entre les hommes et les femmes et fournissent des informations ainsi que des services essentiels en matière de santé et de droits sexuels et génésiques, notamment à ceux qui opèrent dans des contextes difficiles en Europe, et à assurer un suivi permanent et allouer un soutien financier suffisant en conséquence, par l’intermédiaire des programmes en cours tels que le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs»; |
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75. |
invite la Commission à mettre en œuvre une intégration de la perspective de genre dans le processus budgétaire au sein de l’ensemble des instruments du cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027, notamment le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs», le FSE+, ainsi que l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale; |
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76. |
invite la Commission à adopter des mesures concrètes pour protéger la santé et les droits sexuels et génésiques, à commencer par la création d’un envoyé spécial de l’Union en la matière, ainsi que par l’ajout d’un chapitre consacré à l’état de la situation de ce domaine dans le rapport annuel de l’Union sur les droits de l’homme et la démocratie; |
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77. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission. |
(1) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0336.
(2) JO C 449 du 23.12.2020, p. 142.
(3) JO L 107 du 26.3.2021, p. 1.
(4) Étude: «The gendered impact of the COVID-19 crisis and post-crisis period» (Les conséquences de la crise de la COVID-19 et de l’après-crise selon les sexes) — Parlement européen, direction générale des politiques internes, département thématique C — Droits des citoyens et affaires constitutionnelles, 30 septembre 2020.
(5) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0307.
(6) JO L 373 du 21.12.2004, p. 37.
(7) JO L 88 du 4.4.2011, p. 45.
(8) JO L 311 du 28.11.2001, p. 67.
(9) JO C 208 du 1.6.2021, p. 24.
(10) JO C 449 du 23.12.2020, p. 102.
(11) JO C 252 du 18.7.2018, p. 99.
(12) JO L 327 du 16.12.2003, p. 34
(13) Guttmacher-Lancet Commission, Executive Summary on sexual and reproductive health and rights, The Lancet, London, 2018, https://www.guttmacher.org/guttmacher-lancet-commission/accelerate-progress-executive-summary
(14) Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), Fiche d’informations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, disponible à l’adresse suivante: https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Women/WRGS/SexualHealth/INFO_Abortion_WEB.pdf
(15) https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/infertility
(16) https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Women/WRGS/SexualHealth/INFO_Abortion_WEB.pdf
(17) Fiche technique intermédiaire du FNUAP, intitulée «Impact of the COVID-19 Pandemic on Family Planning and Ending Gender-based Violence, Female Genital Mutilation and Child Marriage» (Incidence de la pandémie de COVID-19 sur la planification familiale et l’élimination de la violence à caractère sexiste, des mutilations génitales et du mariage précoce), 27 avril 2020, disponible à l’adresse: https://www.unfpa.org/sites/default/files/resource-pdf/COVID-19_impact_brief_for_UNFPA_24_April_2020_1.pdf
(18) EPF and IPPF EN, op. cit., p. 8.
(19) Conclusions du Conseil du 13 juillet 2020 sur les priorités de l’UE aux Nations unies et à la 75e Assemblée générale des Nations unies (septembre 2020-septembre 2021)
(20) Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, «Droits sexuels et reproductifs des femmes en Europe», Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Conseil de l’Europe, 2017, https://www.coe.int/fr/web/commissioner/women-s-sexual-and-reproductive-rights-in-europe
(21) Rapport du Comité directeur pour les droits de l’homme (CDDH) du Conseil de l’Europe sur la mise en œuvre de la recommandation CM/Rec(2010)5 du Comité des ministres aux États membres sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, accessible à l’adresse suivante: https://search.coe.int/cm/Pages/result_details.aspx?ObjectId=09000016809f9ba0
(22) https://undocs.org/fr/A/HRC/46/26
(23) Cour européenne des droits de l’homme, Affaire A.P., Garçon et Nicot contre France (requêtes nos 79885/12, 52471/13 et 52596/13).
(24) Observation générale no 36 (2018) du Comité des droits de l’homme des Nations unies (CDH), CDH: Mellet c. Irlande, communication no 2324/2013 (2016) et Whelan c. Irlande, communication no 2425/2014 (2017); CDH: K. L. c. Pérou, communication no 1153/2003 (2005) et L. M. R. c. Argentine, communication no 1608/2007 (2011); recommandation générale no 35 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (2017); observation générale no 22 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (2016); rapport du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique, A/HRC/32/448, 8 avril 2016; déclaration commune des procédures spéciales des Nations unies, Journée internationale du droit à un avortement sûr, 28 septembre 2016; recommandation générale no 35 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes: recommandation générale no 30 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes; communication no 22/2009 (2011) du comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, L. C. c. Pérou.
(25) https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Women/WRGS/SexualHealth/INFO_Abortion_FR_WEB.pdf
(26) Moreau, C., Shankar, M., Glasier, A., et al., Abortion regulation in Europe in the era of COVID-19: a spectrum of policy responses, BMJ Sexual & Reproductive Health, 22 octobre 2020, disponible à l’adresse suivante: https://srh.bmj.com/content/familyplanning/early/2021/02/22/bmjsrh-2020-200724.full.pdf
(27) Human Rights in Childbirth, Human Rights Violations in Pregnancy, Birth and Postpartum during the COVID-19 Pandemic, San Francisco, 6 mai 2020, disponible à l’adresse suivante: http://humanrightsinchildbirth.org/wp-content/uploads/2020/05/Human-Rights-in-Childbirth-Pregnancy-Birth-and-Postpartum-During-COVID19-Report-May-2020.pdf
(28) HCDH, Série d’information sur la santé sexuelle et reproductive et les droits associés, disponible à l’adresse suivante: https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Women/WRGS/SexualHealth/INFO_Abortion_WEB.pdf
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/63 |
P9_TA(2021)0315
25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD25) (Sommet de Nairobi)
Résolution du Parlement européen du 24 juin 2021 sur le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD25) (Sommet de Nairobi) (2019/2850(RSP))
(2022/C 81/05)
Le Parlement européen,
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vu la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui s’est tenue en 1994 au Caire, et son programme d’action, ainsi que les conclusions de ses conférences d’examen, |
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vu le principe 1 du programme d’action de la CIPD, qui prévoit que chacun a le droit à la liberté et à la sécurité de sa personne, |
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vu la déclaration de Nairobi sur la CIPD25: Accélérer les promesses, du 1er novembre 2019, et les engagements nationaux et des partenaires ainsi que les actions collaboratives annoncés lors du sommet de Nairobi, |
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vu le programme d’action de Beijing et les conclusions de ses conférences d’examen, |
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vu la déclaration d’engagement d’Ottawa adoptée lors de la septième conférence internationale de parlementaires sur la mise en œuvre de la CIPD, qui s’est tenue les 22 et 23 octobre 2018 à Ottawa (Canada), |
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vu le rapport du secrétaire général des Nations unies du 5 octobre 1999 sur la 21e session extraordinaire de l’Assemblée générale, consacrée à l’examen et à l’évaluation d’ensemble de l’application du Programme d’action de la CIPD (état des lieux de la mise en œuvre du programme d’action après cinq ans), |
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vu le rapport du secrétaire général des Nations unies intitulé «Plan directeur pour la suite à donner après 2014 au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement» (rapport global sur la CIPD après 2014), |
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vu le programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en septembre 2015 et entré en vigueur le 1er janvier 2016 et, en particulier, ses objectifs de développement durable 3 et 5, |
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vu le sommet humanitaire mondial des Nations unies qui s’est tenu à Istanbul les 23 et 24 mai 2016 et le rapport du secrétaire général des Nations unies sur le sujet (A/70/709), et en particulier le programme d’action pour l’humanité, |
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vu sa résolution du 31 mai 2018 sur la mise en œuvre du document de travail conjoint des services de la Commission (SWD(2015)0182) — Égalité entre les femmes et les hommes et émancipation des femmes: transformer la vie des jeunes filles et des femmes dans le contexte des relations extérieures de l'UE (2016-2020) (1), |
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vu sa résolution du 4 juillet 2018 intitulée «Vers une stratégie extérieure de l’Union de lutte contre les mariages précoces et forcés — prochaines étapes» (2), |
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vu sa résolution du 25 novembre 2014 sur l'Union et le cadre de développement mondial pour l'après-2015 (3), |
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vu sa résolution du 16 décembre 2015 sur la préparation du sommet humanitaire mondial: enjeux et perspectives en matière d’assistance humanitaire (4), |
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vu sa résolution du 3 février 2021 sur «les enjeux à venir pour les droits des femmes en Europe, plus de 25 ans après la déclaration et le programme d’action de Beijing» (5), |
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vu le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) sur l’état de la population mondiale en 2019 intitulé «Une tâche inachevée: la poursuite de l’acquisition des droits et des choix pour tous», |
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vu le rapport Euromapping 2018, qui examine si les pays ont tenu leurs engagements en matière d’aide dans le domaine de la santé génésique, maternelle, néonatale et infantile et de la planification familiale, |
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vu l’atlas de la contraception, qui classe les pays d’Europe selon l’accès à la contraception et dont les éditions 2017, 2018 et 2019 mettent en lumière les inégalités sur le continent, ainsi que le fait que les besoins non satisfaits en matière de contraception dans certaines régions passent largement inaperçus, |
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vu sa résolution du 12 décembre 2018 sur le rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde 2017 et sur la politique de l’Union européenne en la matière (6), |
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vu le pacte européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (2011-2020) adopté par le Conseil le 7 mars 2011 (7), |
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vu les conclusions du Conseil du 26 mai 2015 sur l’égalité hommes-femmes dans le cadre du développement, |
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vu le plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes (GAP III) pour la période 2021-2025, publié le 25 novembre 2020 par la Commission et le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (JOIN(2020)0017), |
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vu le consensus européen pour le développement intitulé «Notre monde, notre dignité, notre avenir», adopté en juin 2017, |
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vu les questions au Conseil et à la Commission sur le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD25) (Sommet de Nairobi) (O-000020/2021 — B9-0018/2021 et O-000021/2021 — B9-0019/2021), |
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vu l’article 136, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur, |
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vu la proposition de résolution de la commission du développement et de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, |
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A. |
considérant que l’année 2019 a marqué le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui s’est tenue au Caire et lors de laquelle le programme d’action de la CIPD a été adopté par 179 gouvernements, ce qui représentait un engagement mondial en faveur de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes conformément au programme d’action de Beijing et au programme d’action de la CIPD, et consolidait le consensus pour placer les droits et le bien-être individuels au cœur du programme en matière de santé génésique et de la planification démographique; |
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B. |
considérant que le programme d’action inscrivait la planification familiale dans le contexte d’un système complet de soins de santé génésique et demandait aux gouvernements d’octroyer l’accès à des services tels que les soins prénatals et postnatals, l’accouchement sans risques, le traitement de l’infertilité, l’avortement sans risques lorsqu’il est légal et la gestion des conséquences de l’avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, et le traitement des infections de l’appareil génital, des infections sexuellement transmissibles, du cancer du sein et des cancers de l’appareil génital, ainsi que l’accès aux informations, à l’éducation et à des services de conseil sur la sexualité, la santé reproductive et la parentalité responsable, tout en reconnaissant que la prévention des violences sexistes et autres pratiques néfastes devrait faire partie intégrante des soins de santé primaires; |
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C. |
considérant que la santé sexuelle et génésique, y compris la mortalité maternelle et infantile et le VIH, font l’objet de cibles de l’objectif de développement durable (ODD) no 3, et que la violence sexiste et les pratiques préjudiciables font l’objet de cibles de l’ODD no 5; |
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D. |
considérant que la couverture santé universelle est également inscrite dans les ODD, qui ciblent plus précisément l’accès à des services de soins de santé essentiels de qualité et à des vaccins et médicaments sûrs, efficaces et abordables pour tous; que garantir la santé génésique et sexuelle et les droits connexes ainsi que le droit et la liberté des femmes à disposer de leur propre corps et de leur vie est une condition préalable indispensable à la réalisation des autres ODD; |
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E. |
considérant que ce 25e anniversaire a été l’occasion pour les gouvernements et les autres acteurs dans le monde entier de réaffirmer leur engagement au programme en matière de santé génésique et sexuelle et droits connexes, qui ne sont toujours pas respectés dans de nombreux pays; que la CIPD est un instrument universel qui doit être appliqué tant dans l’Union européenne qu’au-delà de ses frontières; |
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F. |
considérant que la population mondiale n’a jamais crû aussi rapidement et qu’à ce rythme, elle sera multipliée par deux en seulement 35 ans; |
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G. |
considérant que les tendances démographiques auront une influence fondamentale sur les perspectives de développement; que l’action en faveur de l’égalité des sexes, de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes ainsi que de tailles de famille viables à long terme sont indissociables; |
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H. |
considérant que les femmes doivent pouvoir prendre des décisions en toute autonomie concernant leur corps, leur santé et leur fertilité et pouvoir définir elles-mêmes leur rôle au sein de la société pour qu’une telle croissance de la population soit suivie d’une croissance et d’un développement durables; |
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I. |
considérant que la disponibilité croissante de la contraception et les méthodes émergentes de contraception aident de façon décisive les femmes à planifier leurs grossesses et, partant, tous les autres aspects de leur vie; |
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J. |
considérant que les innovations au service des méthodes de contraception modernes en ont rendu l’utilisation plus commode et en ont réduit les effets secondaires; qu'il subsiste toutefois des effets secondaires importants et que la recherche en la matière devrait faire de leur réduction une priorité; |
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K. |
considérant qu’en 2015, 94 % des gouvernements fournissaient un soutien à la planification familiale; |
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L. |
considérant qu’au niveau mondial, la proportion de femmes non célibataires qui ont affirmé utiliser une méthode contraceptive est passée de 36 % à 64 % entre 1970 et 2015; |
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M. |
considérant que l’accès aux soins de santé génésique est un élément crucial pour que les femmes puissent faire valoir leurs droits en matière de procréation; que la notion d’accès ne recouvre pas seulement l’existence des services et des fournitures, mais signifie également qu’aucun obstacle social, économique, juridique ou autre, y compris de nature idéologique, ne doit entraver ledit accès; |
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N. |
considérant qu’à l’heure actuelle, en règle générale, dans la plupart des pays en développement, les ménages appartenant aux 20 % les moins riches de la population sont ceux dont l’accès à des soins de santé sexuelle et génésique indispensables (y compris une éducation sexuelle complète, des services de planification familiale, une contraception moderne, des soins en matière d’avortement légal et sans risques, des soins prénatals et postnatals satisfaisants, une aide pendant l’accouchement) est le plus réduit, l’inverse étant vrai pour les ménages appartenant aux 20 % les plus riches; que, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 214 millions de femmes en 2018 voulaient prévenir ou reporter une grossesse, mais n’avaient pas accès aux méthodes de contraception modernes; |
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O. |
considérant que l’accès à la santé génésique et sexuelle et aux droits connexes varie également fortement d’un État membre de l’Union à l’autre et au sein des États membres, ce qui est particulièrement préjudiciable pour les plus vulnérables; que tous les pays analysés dans l’atlas 2019 de la contraception doivent prendre davantage de mesures pour améliorer l’accès à l’information et aux moyens contraceptifs afin que chacun puisse faire librement ses propres choix en matière de procréation; |
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P. |
considérant que dans certains pays, la loi exige l’autorisation d’un tiers pour que les femmes ou les adolescents aient accès à des soins de santé, ou considère les relations homosexuelles comme illégales; que cela entrave l’accès de ceux et celles qui en ont besoin aux informations et services indispensables; |
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Q. |
considérant que les programmes de planification familiale dans les régions en développement couvraient 40 % des besoins en 1970, contre 77 % de nos jours; que les stocks de certains moyens contraceptifs détenus par les services de planification familiale sont épuisés les trois quarts du temps; |
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R. |
considérant que, d’après les principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité publiés par l’Unesco, l’inclusion dans les programmes scolaires d’une éducation sexuelle complète permet aux enfants et aux jeunes d’acquérir des connaissances exactes, des compétences idoines et d’adopter de bons comportements, y compris le respect des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et de la diversité, qui contribue à des relations respectueuses, saines et sans danger; qu’une telle éducation fournit aux enfants et aux jeunes les outils nécessaires pour décider par eux-mêmes, puisqu’elle leur fournit des informations scientifiquement fondées et adaptées à leur tranche d’âge sur la sexualité et aborde des questions liées à la santé sexuelle et génésique, dont, entre autres: la physiologie et l’anatomie liées à la sexualité et à la procréation; la puberté et les menstruations; la procréation, la contraception moderne, la grossesse et l’accouchement; les infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/sida; et les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine; que la plupart des adolescents dans le monde n’ont pas accès à une éducation sexuelle complète; |
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S. |
considérant qu’en 1994, le programme d’action invitait instamment les pays à faire en sorte que les taux de mortalité maternelle observés en 1990 diminuent de moitié d’ici à l’an 2000 et à nouveau de moitié d’ici à 2015, ce qui représente une diminution de 75 % de la mortalité maternelle; que, malgré un déclin mondial du taux de mortalité liée à la maternité d’environ 44 % depuis 1995, tendance qui touche toutes les régions du monde, les grossesses des adolescentes sont l’un des principaux facteurs de risque en matière de mortalité et de morbidité liées à la maternité, près de 70 000 adolescentes mourant encore chaque année des suites de la grossesse ou de l’accouchement et la très grande majorité des décès liés à la maternité continuant d’avoir lieu dans des environnements où les ressources sont insuffisantes ou en conséquence de discriminations intersectionnelles; que la mortalité maternelle due à un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, mais aussi le taux de mortalité maternelle global diminuent lorsque la loi ne limite plus l’accès à l’avortement; |
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T. |
considérant que les femmes qui n’ont pas accès aux services tels que les soins prénatals, l’aide pendant l’accouchement ou les soins obstétriques d’urgence ont davantage de risques de subir des conséquences dévastatrices en matière de santé; que, bien que 92 % des cas de mortalité maternelle ou infantile se produisent dans les pays en développement, ces derniers ne comptent que 42 % du personnel infirmier, obstétrique et médical mondial; |
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U. |
considérant que plus de 500 femmes et filles meurent chaque jour des suites d’une situation d’urgence liée à la grossesse ou à l’accouchement, que ce soit en l’absence de sages-femmes qualifiées, à l’issue d’une procédure obstétrique d’urgence ou à cause d’un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses; |
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V. |
considérant que seuls 55 % des avortements pratiqués dans le monde le sont dans des conditions non dangereuses; que, d’après l’OMS, on estime ainsi à près de 25 millions le nombre d’avortements qui ont été pratiqués chaque année dans des conditions dangereuses entre 2010 et 2014; que l’avortement demeure complètement illégal dans 26 pays et que l’avortement sur demande n’est légal que dans 67 pays, avec des différences au niveau du délai légal en semaines de grossesse; que l’on assiste, tant dans les pays en développement que dans des pays développés, y compris plusieurs États membres de l’Union, à un revirement préoccupant contre le droit des femmes à disposer de leur corps; |
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W. |
considérant qu’une femme sur trois dans le monde subira au moins une fois dans sa vie des violences physiques ou sexuelles; que, d’après les Nations unies, plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi des mutilations génitales; |
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X. |
considérant que le nombre de femmes qu’on a mariées dans leur enfance est estimé à 650 millions et que dans neuf cas sur dix, une mineure de moins de 18 ans qui accouche est déjà mariée; que, selon l’UNICEF, certains des effets négatifs du mariage d’enfants sont: la séparation d’avec la famille et les amis, le manque de liberté de communiquer avec des personnes du même âge et de participer à des activités de la collectivité, la diminution des possibilités d’éducation, les abus sexuels, les risques sanitaires graves tels que la grossesse précoce, les infections sexuellement transmissibles et, dans une mesure croissante, le VIH/sida; que le mariage d’enfants peut également aboutir au travail forcé, à l’esclavage et à la prostitution; |
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Y. |
considérant que le mariage forcé est l’une des causes de persécution fondée sur le sexe les plus fréquemment rapportées par de nombreuses femmes lorsqu’elles demandent l’asile; qu’une série d’obstacles continuent d’empêcher la reconnaissance du mariage forcé en tant que motif pour accorder une protection internationale, bien qu’il constitue une forme de persécution fondée sur le genre ainsi qu’une violation grave et systématique des droits fondamentaux entraînant des traitements inhumains et dégradants pouvant relever de la torture; |
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Z. |
considérant que les personnes LGBTIQ continuent de subir des discriminations et des violences tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union, certains pays maintenant des lois qui considèrent l’homosexualité comme illégale; |
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AA. |
considérant que l’initiative «Spotlight» unit les efforts de l’Union européenne et des Nations unies dans la lutte contre toutes les violences sexistes de par le monde, et constitue un outil essentiel de lutte contre la violence sexuelle et les pratiques préjudiciables telles que les mutilations génitales féminines ou le mariage forcé; |
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AB. |
considérant que les priorités en matière de financement de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes sont inégales, les services de santé publics proposant, en règle générale, quelques services de planification familiale ainsi que des soins de santé maternelle, néonatale et infantile, et les services relatifs au VIH/sida monopolisant presque toute l’attention des bailleurs de fonds, tandis que d’autres domaines tels que le traitement des conséquences des violences sexuelles, des cancers gynécologiques et de l’infertilité, ou l’avortement en toute sécurité sont malheureusement sous-financés; |
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AC. |
considérant que depuis 2015, le mécanisme mondial de financement cherche à encourager les gouvernements nationaux à accroître leurs dépenses en faveur des cibles des ODD liées à la santé; que le rétablissement et l’expansion de la règle du «bâillon mondial» ont eu des répercussions néfastes sur les soins de santé généraux à destination des femmes et des filles, y compris les soins de santé génésique et sexuelle et les droits en la matière; |
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AD. |
considérant que de nombreux pays en développement se sont engagés envers le programme d’action en alignant leurs objectifs et budgets nationaux sur celui-ci, mais que la plupart de ces pays dépendent toujours de l’aide des bailleurs de fonds, ce qui compromet la stabilité des programmes nationaux; |
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AE. |
considérant qu’il est crucial que le financement de la santé sexuelle et génésique soit stable et prévisible afin de pouvoir assurer la fourniture ininterrompue des services nécessaires; |
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AF. |
considérant qu’un mécanisme mondial de suivi et d’évaluation est indispensable pour vérifier que les gouvernements honorent leurs engagements envers le programme d’action et lors du sommet de Nairobi au cours de la période à venir ainsi que pour réussir à atteindre les ODD liés à la santé à l’horizon 2030; |
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AG. |
considérant que le consensus européen pour le développement fait de l’égalité des sexes et des droits fondamentaux des femmes et des filles, ainsi que de leur émancipation et de leur protection, un principe clé et une priorité dans tous les domaines de l’action extérieure de l’Union; qu’il souligne en outre la nécessité d’assurer l’accès universel à une information et à une éducation complètes, de qualité et abordables concernant la santé en matière de sexualité et de procréation, y compris une éducation complète à la sexualité, et aux services de soins de santé et qu’il rappelle également l’engagement de consacrer au moins 20 % du total de l’aide de l’Union au développement humain et à l’insertion sociale; |
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AH. |
considérant que la mise en œuvre du plan d’action II sur l’égalité des sexes a constitué une excellente occasion de consacrer davantage de fonds à la santé génésique et sexuelle et aux droits connexes au titre du volet sur l’intégrité physique et psychologique; |
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AI. |
considérant que 2020 a marqué le 25e anniversaire du programme d’action de Beijing; que la CIPD et le programme d’action de Beijing devraient être mis en corrélation pour parvenir à l’égalité des sexes et à la santé génésique et sexuelle et aux droits connexes pour tous; |
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AJ. |
considérant que le Forum Génération Égalité d’ONU Femmes prévu à Mexico et à Paris en 2020 aurait pu être l’occasion de lancer une action urgente et de veiller à la responsabilisation en matière d’égalité des sexes, mais que celui-ci a été reporté du fait de l’épidémie de COVID-19; |
Programme d’action de la CIPD — depuis 1994
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1. |
salue les progrès réalisés jusqu’à présent dans des domaines précis, tels que l’élargissement de l’accès à la contraception, qui a permis aux femmes de maîtriser davantage leur fertilité, ou la baisse de la mortalité liée à la maternité et de la mortalité infantile, mais constate néanmoins que les gouvernements nationaux et les organisations internationales doivent consentir bien plus d’efforts, en particulier en matière d’innovation, de coordination et d’accès aux services, pour espérer atteindre les objectifs du programme d’action et créer les conditions nécessaires au bien-être, à l’émancipation et à l’épanouissement de la moitié des habitants du globe; |
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2. |
salue et appuie la déclaration publiée à l’issue du sommet de Nairobi sur la CIPD25 intitulée «Accélérer les promesses», ainsi que son appel à intensifier les efforts en vue de la mise en œuvre intégrale, efficace et accélérée et du financement du programme d’action de la CIPD et son objectif d’assurer l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques dans le cadre de la couverture maladie universelle; |
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3. |
salue l’objectif arrêté lors du sommet de Nairobi consistant à mobiliser de toute urgence la volonté politique et les engagements financiers nécessaires pour parvenir enfin à réduire à zéro les besoins insatisfaits en matière d’information et de services de planification familiale, les décès maternels évitables ainsi que la violence sexuelle et sexiste et les pratiques préjudiciables à l’égard des femmes et des filles; se félicite des 1 200 engagements concrets, sur le plan financier et politique, pris par les gouvernements, les donateurs, les entreprises, les organisations non gouvernementales, la société civile et d’autres acteurs afin de soutenir les objectifs zéro pauvreté, zéro chômage et zéro émission de carbone et de contribuer à garantir la santé génésique et sexuelle et les droits connexes pour tous d’ici 2030; se félicite tout particulièrement de l’engagement pris par l’Union européenne de consacrer, dans le cadre du programme d’action annuel 2018 du programme intra-ACP, 29 millions d’euros à la promotion de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes des adolescents et demande le maintien de l’engagement financier et politique de l’Union dans ce domaine, tant dans l’Union que dans les pays tiers; |
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4. |
réaffirme qu’une démarche axée sur l’être humain et fondée sur les droits doit être au cœur de toute politique démographique et de systèmes sociaux, éducatifs et de santé visant à permettre aux femmes de définir elles-mêmes leur rôle au sein de la société et respectant leur dignité et leurs droits fondamentaux; réaffirme en outre que chaque femme a le droit de décider si elle souhaite tomber enceinte et, dans l’affirmative, quand et combien de fois; se félicite, à cet égard, que les voix des populations marginalisées, des jeunes et des défenseurs de la société civile aient pu se faire véritablement entendre lors du sommet de Nairobi et que leurs porte-paroles aient pu dialoguer directement avec des chefs d’État et les décideurs sur les moyens de garantir les droits et de promouvoir la santé de tous; |
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5. |
réaffirme que la santé et les droits sexuels et génésiques reposent sur les droits de l’homme, constituent des éléments essentiels de la dignité humaine et demeurent centraux pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes; invite l’Union et ses États membres à reconnaître les droits des femmes et des jeunes filles à l’intégrité corporelle et à la prise de décision autonome; condamne les violations fréquentes des droits génésiques et sexuels des femmes, y compris le refus d’accorder l’accès à une éducation sexuelle complète, aux services de planification familiale, aux contraceptifs et aux soins de santé maternelle, ainsi qu’à l’avortement légal et sans risques; demande un budget adéquat aux fins susmentionnées; |
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6. |
souligne que l’ODD no 5 préconise notamment l’intégration des recommandations du programme d’action de la CIPD dans les plans, les politiques et les programmes nationaux; insiste sur le fait que la réalisation des ODD dépend de la concrétisation de l’accès universel à la santé sexuelle et génésique; |
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7. |
rappelle que la réalisation des engagements du programme d’action de la CIPD requiert de remettre en cause les normes de genre discriminatoires et de mettre un terme à la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles, ainsi que de renforcer leur capacité à agir et à prendre des décisions éclairées sur leur santé reproductive de manière autonome; |
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8. |
réaffirme sa volonté de promouvoir, de protéger et de faire respecter le droit de chacun d’être pleinement maître de sa sexualité et de sa santé sexuelle et génésique et de prendre librement et de manière responsable des décisions dans ce domaine, sans aucune discrimination, contrainte ou violence; |
Aucun besoin insatisfait en matière de planification familiale
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9. |
fait observer qu’en moyenne, 214 millions de femmes dans les pays en développement n’ont pas accès à une contraception efficace, ce qui conduit à quelque 75 millions de grossesses non désirées chaque année; est préoccupé par le fait que, dans certains pays, l’accès à la contraception est limité à une seule méthode contraceptive; souligne que les femmes et les adolescents doivent non seulement avoir accès à des contraceptifs modernes et sûrs, mais également pouvoir prendre des décisions éclairées quant à la méthode à utiliser et avoir accès à cette méthode; |
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10. |
est préoccupé par les obstacles qui entravent fortement, dans certains pays, l’accès aux services de santé génésique, par exemple des coûts prohibitifs, la piètre qualité des soins, des établissements ou du matériel, des lois discriminatoires et coercitives et des comportements méprisants, et s’inquiète de voir que les taux les plus élevés de besoins insatisfaits en matière de services de santé sexuelle et génésique sont observés chez les adolescents, les personnes non mariées, les personnes LGBTIQ, les personnes handicapées, les groupes ethniques minoritaires et les pauvres des milieux urbains et ruraux; |
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11. |
rappelle que les services de santé sexuelle et génésique et les droits en la matière doivent répondre aux besoins particuliers des hommes et des femmes et être fondés sur les droits, adaptés aux adolescents et aux jeunes et accessibles à tous les adolescents et à toutes les femmes, quels que soient leur âge et leur statut matrimonial, notamment durant un conflit ou une catastrophe; estime également que ces services doivent respecter la vie privée et la confidentialité et ne pas exiger un consentement préalable de la justice, du conjoint, des parents ou du tuteur légal; |
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12. |
salue les efforts concertés déployés pour élargir la couverture des programmes de planification familiale pour en faire bénéficier également les femmes les plus difficiles à atteindre, et demande de consacrer les mêmes efforts à élargir la couverture de tous les autres services de santé sexuelle et génésique; recommande le recours à des modèles innovants pour la fourniture de ces services, comme des coupons permettant d’y avoir accès à prix subventionnés, des transferts monétaires conditionnels, des programmes d’assurance sociale et un suivi axé sur les résultats; |
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13. |
souligne que les programmes d’éducation sexuelle complète fondés sur des données factuelles et des programmes bien définis sont fondamentaux pour former des adultes sains, étant donné qu’ils fournissent des informations adaptées à chaque âge au sujet de la puberté, de la grossesse, de l’accouchement, de la contraception et de la prévention du VIH ainsi que des infections sexuellement transmissibles, mais aussi au sujet des risques inhérents aux grossesses précoces; souligne par ailleurs que de tels programmes d’éducation sexuelle complète devraient également mettre l’accent sur les relations amoureuses, l’orientation sexuelle, l’égalité des sexes, les normes de genre, le consentement et la prévention de la violence sexiste, informations qui sont toutes indispensables aux jeunes pour acquérir confiance en soi et cultiver de saines relations fondées sur l’égalité, l’épanouissement et la sécurité; estime qu’une éducation sexuelle complète est essentielle non seulement pour l’épanouissement des filles, mais également pour l’engagement dès le plus jeune âge des garçons, qui ont un rôle crucial à jouer en favorisant et en défendant l’égalité entre les hommes et les femmes auprès de leurs camarades et parmi leur entourage; |
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14. |
souligne que les femmes devraient avoir un accès garanti à des soins de santé de qualité et abordables, bénéficier du respect universel de leurs droits sexuels et reproductifs, et avoir accès à ces droits; souligne que des soins de santé abordables ainsi qu’un accès universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques, à la planification familiale, aux soins de santé maternelle, prénatale et néonatale et à des services d’avortement sûr, mais aussi le respect de tous ces droits et services, sont cruciaux pour sauver la vie de femmes et réduire la mortalité infantile et post-infantile; juge inacceptable que le corps des femmes et des filles soit encore un sujet d’affrontement idéologique, en particulier eu égard à la santé sexuelle et génésique et aux droits connexes des femmes; |
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15. |
rappelle que le VIH touche chaque jour près de 1 000 nouvelles adolescentes et femmes et que les femmes et les filles sont plus exposées que les garçons au risque d’infections au VIH, en particulier en Afrique subsaharienne; souligne que les femmes et les filles séropositives ont davantage de risques de développer un cancer du col de l’utérus; souligne la nécessité de mettre en place et de renforcer les stratégies de prévention et de dépistage en ciblant en particulier les jeunes femmes; |
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16. |
souligne que l’accès à l’eau et à l’hygiène est un droit humain et est nécessaire pour garantir la santé sexuelle et reproductive, que ce soit en matière de contraception, de grossesse, d’accouchement, d’avortement, de maladies sexuellement transmissibles ou encore d’hygiène menstruelle; |
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17. |
rappelle qu’outre les tabous autour de la menstruation, le manque d’accès à l’eau, aux services d’assainissement et d’hygiène (services WASH) et l’absence de protections hygiéniques gratuites dans les écoles est un obstacle majeur à la scolarisation des jeunes filles lorsqu’elles ont leurs règles; insiste sur la nécessité de disposer d’infrastructures adéquates dans les écoles afin d’assurer aux jeunes filles un accès à l’eau et à des toilettes séparées; |
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18. |
invite l’Union à davantage intégrer les problématiques liées aux services WASH dans son action en faveur de l’égalité des genres et de la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes; |
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19. |
réaffirme qu'il importe de garantir la participation effective et ouverte des adolescents et des jeunes à toutes les étapes du processus décisionnel; estime que les engagements mondiaux pris à Nairobi devraient mettre fortement l’accent sur les jeunes adolescents et l’éducation sexuelle dans le cadre d’efforts visant à lutter contre les grossesses des adolescentes, qui sont l’un des principaux facteurs de risque en matière de mortalité liée à la maternité; remarque qu’une éducation complète à la sexualité, tenant compte des questions d’égalité des sexes, axée sur les compétences de vie et assurée de manière cohérente avec l’évolution des capacités, est essentielle pour que les adolescents et les jeunes puissent se protéger d’une grossesse non désirée et des infections sexuellement transmissibles, telles que le VIH et le sida, et promouvoir les valeurs de tolérance, de respect mutuel, de consentement et de non-violence dans leurs relations et planifier leur vie; |
Aucun décès maternel évitable
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20. |
s'inquiète de l’existence d’obstacles entravant la fourniture de soins de santé maternelle et entraînant des avortements dangereux et la mort de mères, en particulier les lois restrictives en matière d’avortement dans de nombreux pays, la faible disponibilité des services, les coûts élevés, la stigmatisation, l’objection de conscience de la part des prestataires de soins de santé et les exigences superflues, telles que l’obligation de délai de réflexion et d’avis médical, l’apport d’informations trompeuses, l’autorisation d’une tierce personne et certains tests médicaux inutiles; |
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21. |
estime qu'il est indispensable que les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait adoptent des mesures et des politiques dans le cadre de la couverture maladie pour réduire le nombre de décès maternels et infantiles et prévenir les avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, en recrutant et formant davantage de personnel médical qualifié et en élargissant la couverture des soins postnatals et néonatals essentiels, des soins obstétriques et prénatals complets et des soins après avortement; |
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22. |
insiste sur la nécessité, conformément au programme d’action de Beijing et au programme d’action de la CIPD, de garantir le droit de toute personne à l’intégrité physique et à disposer de son propre corps et sur la nécessité de garantir l’accès aux services essentiels qui permettent de faire valoir réellement ce droit; demande l’adoption d’une approche globale en ce qui concerne le train de mesures fondamental relatif à la santé sexuelle et génésique, y compris pour les mesures visant à éviter les avortements dangereux ainsi que pour les soins après avortement, et que celle-ci soit prise en compte dans les stratégies, politiques et programmes nationaux en matière de couverture maladie universelle; |
Mettre fin à la violence sexiste et aux pratiques préjudiciables à l’égard des femmes, des filles et des jeunes
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23. |
invite l’Union européenne et ses États membres à prévenir la violence sexiste et à apporter un soutien aux victimes; invite une nouvelle fois l’Union européenne, l’ensemble des États membres de l’Union ainsi que les États membres du Conseil de l’Europe qui ne l’ont pas encore fait à ratifier et à appliquer la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (convention d’Istanbul) dans les meilleurs délais; invite l’Union à coopérer avec les États membres et d’autres pays pour rassembler des données quantitatives et qualitatives de grande qualité ventilées par âge, sexe, vulnérabilité et situation géographique; appelle de ses vœux le renforcement des cadres législatifs et politiques pour prévenir les actes de violence sexiste à l’intérieur et à l’extérieur de la famille, enquêter sur ces actes, punir leurs auteurs et soutenir les victimes, notamment grâce à des services de conseil, de santé et d’aide psychosociale et juridique; demande que soient dispensés des programmes de formation sur la violence sexiste à l’intention des professionnels de la justice, des services répressifs et de la santé, et réclame l’amélioration des systèmes de santé et d’éducation afin de prévenir la violence sexiste et d’y répondre dans une perspective fondée sur les droits et prenant en compte tous les âges de la vie; |
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24. |
condamne toutes les formes de violence sexiste, notamment la violence et l’exploitation physiques, sexuelles et psychologiques, les viols de masse, la traite des êtres humains et les mutilations génitales féminines; remarque que la violence sexiste reste un problème généralisé en Europe, qui exige des réponses coordonnées des secteurs de la santé et de l’éducation, des services sociaux et de la justice ainsi que des mesures de prévention et de réaction fondées sur les droits et prenant en compte tous les âges de la vie; exprime son inquiétude face aux attaques persistantes visant les droits des femmes ainsi que leur santé et leurs droits sexuels et génésiques, notamment le refus de fournir des services de planification familiale, des contraceptifs et des avortements sûrs et légaux, mais également la législation restrictive en la matière dans de nombreuses régions du monde, y compris dans l’Union; affirme résolument que le refus d’accorder des services liés à la santé et aux droits sexuels et génésiques, y compris des avortements sûrs et légaux, constitue une forme de violence à l’encontre des femmes et des filles; |
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25. |
est vivement préoccupé par le caractère totalement inadapté des systèmes publics de collecte et de traitement des demandes d’aide et de protection ainsi que des plaintes contre les violences sexistes, notamment auprès de la police; estime que la mise en place, partout dans le monde, de mesures de surveillance et de sanctions à l’encontre des auteurs de violences sexistes revêt une importance cruciale afin d’éliminer la violence sexiste, y compris les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, la mutilation sexuelle féminine et d’autres pratiques préjudiciables; préconise d’améliorer d'urgence les dispositifs dont disposent la police et les pouvoirs publics pour recueillir et traiter les demandes d’aide et de protection ainsi que les plaintes contre les violences sexistes; |
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26. |
estime qu’il est tout aussi important de remettre en question les normes et stéréotypes de genre, qui sont préjudiciables, pour réaliser l’ODD no 5 sur l’égalité des sexes et progresser dans le cadre du programme en faveur de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes; rappelle l’importance d’associer les hommes et les garçons à ce programme; souligne à cet égard la nécessité d’associer les hommes et les garçons aux projets et aux programmes de lutte contre toute violence sexiste et tous les stéréotypes néfastes; rappelle dans ce contexte qu’une éducation sexuelle et relationnelle complète est essentielle pour améliorer la capacité des enfants et des jeunes à établir des relations saines, fondées sur l’égalité, l’épanouissement et la sécurité, sans discrimination, contrainte, ni violence, et contribuer à prévenir les violences sexuelles, sexistes et domestiques; encourage dès lors tous les États membres à mettre en place une éducation sexuelle et relationnelle qui soit complète et adaptée à l’âge des élèves dans les écoles; |
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27. |
salue l’initiative Spotlight pour lutter contre les violences sexistes partout dans le monde et souligne que cette initiative devrait susciter l’engagement de davantage de pays au niveau international; |
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28. |
souligne l’apparition de violences sexistes en ligne et la nécessité de veiller à ce que tous les efforts visant l’élimination des violences sexistes prennent en considération les espaces virtuels; |
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29. |
reconnaît que l’interdiction légale du mariage d’enfant, du mariage précoce et du mariage forcé à elle seule ne garantit pas la fin de ces pratiques; invite l’Union européenne et ses États membres à mieux coordonner et à renforcer l’application des lois, traités et programmes internationaux, y compris au moyen des relations diplomatiques avec les gouvernements et les organisations des pays tiers, afin d’aborder les questions relatives aux mariages d’enfants, aux mariages précoces et aux mariages forcés; demande que tout soit mis en œuvre pour faire respecter cette interdiction et la compléter par un ensemble plus vaste de lois et de politiques; reconnaît que cela requiert l’adoption et l’application de politiques, de stratégies et de programmes globaux et exhaustifs, y compris l’abrogation des dispositions juridiques discriminatoires concernant le mariage forcé et l’adoption de mesures positives pour émanciper les filles; |
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30. |
réaffirme que les mutilations génitales féminines constituent une forme de violence à caractère sexiste; demande à la Commission d’examiner les synergies entre les programmes intérieurs et extérieurs de l’Union afin de veiller à la cohérence et à la continuité des politiques de lutte contre les mutilations génitales féminines tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union, puisque ces pratiques sont étroitement liées à d’autres parties du monde; |
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31. |
est convaincu que, pour mettre un terme à la pratique des mutilations génitales féminines, il faudrait également mener des actions avec les populations locales ainsi qu’avec les chefs traditionnels et les responsables religieux; |
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32. |
est fermement convaincu que toute stratégie de lutte contre la violence sexiste doit prendre en compte les personnes LGBTIQ; |
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33. |
constate que les crises humanitaires intensifient les problèmes liés aux soins de santé génésique et sexuelle et aux droits connexes, qui touchent surtout les populations les plus vulnérables dans les pays du Sud; rappelle que dans les zones de crises, les femmes et les filles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles, aux viols, aux maladies sexuellement transmissibles, à l’exploitation sexuelle et aux grossesses non désirées; souligne l’importance de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive et aux droits connexes dans de telles situations et la nécessité d’adapter l’aide humanitaire en conséquence; demande à la Commission et aux États membres de renforcer la perspective d’égalité hommes-femmes et la santé et les droits sexuels et génésiques dans leur action en matière d’aide humanitaire, y compris au regard des financements et de la formation des acteurs humanitaires, puisque l’accès à des soins de santé génésique et reproductive constitue un besoin de base des populations dans les zones ayant besoin d’une aide humanitaire; |
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34. |
demande que les crimes de guerre fassent l’objet d’une enquête, en particulier quand des femmes et des filles ont été torturées et ont subi des violences comme cela a été le cas des membres des populations chrétiennes et yézidies au nord de l’Iraq qui ont été visées par l’organisation terroriste «État islamique»; |
Engagements en matière de financement et de développement
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35. |
est convaincu que le sommet de Nairobi devrait déboucher, entre autres, sur un mécanisme permettant de faire en sorte que les États et la communauté internationale tiennent leurs engagements et que les mesures prises soient efficaces; |
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36. |
demande à l’Union européenne de se poser résolument en chef de file en matière d’égalité des sexes et de concrétisation des droits des femmes et des filles, y compris dans le cadre de son action extérieure, par la mise en œuvre de l’ambitieux plan d’action GAP III sur l’égalité des sexes pour l’après-2020; demande par ailleurs à l’Union de veiller, dans le cadre de sa politique de coopération au développement, à prévoir des financements adéquats en faveur de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes et de la planification familiale, en particulier dans le cadre du nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI), et lui demande de mettre au point des stratégies pour garantir une fourniture stable et ininterrompue de tous les services nécessaires; |
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37. |
demande des investissements spécifiques en faveur de la santé physique et mentale et du bien-être des adolescents, y compris en prévoyant un accès à des services de santé tournés vers les jeunes; est convaincu que ces investissements doivent comprendre un financement suffisant et un renforcement des capacités des organisations de femmes et de jeunes qui se chargent bien souvent du travail essentiel que constituent la fourniture d’informations sur la planification familiale et d’une éducation complète à la sexualité, ainsi que la déconstruction des stéréotypes sociétaux et de genre néfastes, en l’absence ou face à l’insuffisance des programmes nationaux; |
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38. |
relève que l’Union contribue à la santé génésique et sexuelle et aux droits connexes par divers moyens, dont des programmes régionaux et géographiques centrés sur le développement de la population, la santé et la perspective de genre, des contributions à des initiatives mondiales et aux organes des Nations unies et des subventions à des organisations de la société civile; déplore toutefois qu’il soit difficile de calculer précisément la proportion des fonds de l’Union qui soutient directement la santé génésique et sexuelle et les droits connexes et la planification familiale; demande des niveaux de financement ambitieux afin que davantage soit fait en matière de santé génésique et sexuelle et de droits connexes dans le contexte de l’actuel cadre financier pluriannuel, ainsi qu’une amélioration continue de la méthode mise en œuvre afin qu’à l’avenir, l’efficacité des mesures en matière de santé génésique et sexuelle et de droits connexes soit mieux évaluée; |
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39. |
demande aux gouvernements nationaux et aux donateurs internationaux de prêter attention au fait que l’ensemble universel de services essentiels de santé génésique et sexuelle comprend également les services liés au traitement de l’infertilité, aux cancers de l’appareil reproducteur ou à la violence sexuelle, qui ont jusque-là bénéficié de l’appui financier le moins important; |
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40. |
reconnaît le rôle joué par les ONG en tant que prestataires de services, mais aussi dans la défense de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes; demande à cet égard que l’Union européenne soutienne et protège davantage les ONG contribuant à la réalisation du programme d’action de la CIPD, et en particulier les organisations défendant les droits des femmes, aussi bien dans l’Union européenne que dans les pays tiers, celles-ci étant des acteurs indispensables à des sociétés respectant l’égalité entre hommes et femmes; |
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41. |
invite instamment la Commission, dans le contexte de la définition de sa future politique mondiale de développement durable ainsi que de la mise en œuvre de la stratégie globale pour l’Afrique, à intégrer pleinement et à renforcer le soutien de l’Union européenne en faveur des projets en matière de santé génésique et sexuelle ainsi qu’en faveur de l’initiative Spotlight, qui vise l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles; |
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42. |
déplore vivement la déclaration commune des États-Unis, du Brésil, de la Biélorussie, de l’Égypte, d’Haïti, de la Hongrie, de la Libye, de la Pologne, du Sénégal, de Sainte-Lucie et de l’Ouganda, lors du sommet de Nairobi du 14 novembre 2019, qui tend à saper le consensus établi et à remettre en question les obligations respectives desdits pays en matière de santé génésique et sexuelle et de droits connexes des femmes qui ont été convenues conformément au programme d’action de la CIPD et au programme d’action de Beijing ainsi qu’aux documents auxquels ont donné lieu leurs conférences de réexamen; salue la récente abrogation la règle du «bâillon mondial» et de la fin de ses répercussions sur les soins de santé à destination des femmes et des filles et sur leurs droits au niveau mondial; demande une nouvelle fois à l’Union et à ses États membres de remédier, grâce à des financements nationaux et de l’Union, au manque de fonds dans ce domaine; |
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43. |
prend acte de l’engagement pris par les commissaires Urpilainen et Dalli lors de leurs auditions respectives, les 1er et 2 octobre 2019, de placer prioritairement la santé sexuelle et génésique au cœur des travaux de la prochaine Commission en matière d’égalité des sexes; |
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44. |
insiste sur le fait que le nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI) devrait promouvoir l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes, y compris leur santé sexuelle et génésique et les droits connexes, grâce à des mesures transparentes pouvant être évaluées en continu, y compris en faveur de la santé génésique et sexuelle et des droits connexes, conformément au programme d’action de Beijing et au programme d’action de la CIPD; salue l'ambition définie dans le cadre de l'IVCDCI qu'au moins 85 % des programmes financés au titre de l'aide publique au développement aient pour objectif majeur ou principal l'égalité des sexes, et que 5 % au moins de ces actions aient pour principal objectif l'égalité des sexes, les droits de femmes et des filles et l'autonomisation; plaide toutefois pour une ambition revue à la hausse en vue de consacrer 20 % de l’aide publique au développement à des projets ayant l’égalité entre hommes et femmes comme objectif principal (valeur 2 du marqueur genre de l’OCDE); |
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45. |
demande à l’Union européenne de mettre en œuvre une stratégie ambitieuse et complète en matière d’égalité entre hommes et femmes, y compris des propositions de mesures contraignantes, qui devrait être liée à la mise en œuvre, par l’Union, du programme d’action de la CIPD, et comporter des engagements ainsi que des indicateurs dans tous les domaines stratégiques pertinents, et de veiller à ce que toutes les institutions et tous les États membres de l’Union rendent des comptes à cet égard au moyen d’un mécanisme de suivi; préconise de dénoncer les reculs en matière d’égalité hommes-femmes ainsi que de santé et de droits génésiques et sexuels, de même que les discours et mesures qui portent atteinte aux droits des femmes, à leur autonomie et à leur émancipation dans tous les domaines; relève que le meilleur moyen de lutter contre ce recul est de prendre les devants et de faire progresser l’égalité hommes-femmes fondée sur les droits et la prise en compte systématique des questions d’égalité entre les hommes et les femmes; |
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46. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres. |
(1) JO C 76 du 9.3.2020, p. 168.
(2) JO C 118 du 8.4.2020, p. 57.
(3) JO C 289 du 9.8.2016, p. 5.
(4) JO C 399 du 24.11.2017, p. 106.
(5) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0058.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/74 |
P9_TA(2021)0316
Adéquation, subsidiarité et proportionnalité de la réglementation — rapport «Mieux légiférer» 2017, 2018 et 2019
Résolution du Parlement européen du 24 juin 2021 sur l’adéquation, la subsidiarité et la proportionnalité de la réglementation de l’Union — rapport «Mieux légiférer» couvrant les années 2017, 2018 et 2019 (2020/2262(INI))
(2022/C 81/06)
Le Parlement européen,
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vu l’article 5 du traité sur l’Union européenne (traité UE), |
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vu le protocole no 1 sur le rôle des parlements nationaux dans l’Union européenne, |
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vu le protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, |
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vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2003«Mieux légiférer» et sa version la plus récente, l’accord interinstitutionnel du 13 avril 2016«Mieux légiférer», |
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vu les modalités pratiques convenues le 22 juillet 2011 entre les services compétents du Parlement européen et le Conseil pour la mise en œuvre de l’article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne en cas d’accords en première lecture, |
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vu le rapport annuel 2017 de la Commission sur la subsidiarité et la proportionnalité (COM(2018)0490), le rapport annuel 2018 de la Commission sur la subsidiarité et la proportionnalité (COM(2019)0333) et le rapport annuel 2019 de la Commission sur la subsidiarité et la proportionnalité (COM(2020)0272), |
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vu la communication de la Commission intitulée «Les principes de subsidiarité et de proportionnalité: renforcer leur rôle dans l’élaboration des politiques de l’Union» (COM(2018)0703) et son annexe, |
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vu la task-force «subsidiarité, proportionnalité et “faire moins mais de manière plus efficace”», qui a présenté ses conclusions le 10 juillet 2018, |
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vu les avis et les résolutions du Comité européen des régions, notamment sa résolution du 1er février 2018 intitulée «Modification du règlement portant dispositions communes relatives aux Fonds ESI pour soutenir les réformes structurelles» (1), l’avis du 9 octobre 2018 intitulé «Réflexions sur l’Europe: la voix des collectivités locales et régionales pour redonner confiance dans l’Union européenne» (CDR 1230/2018), sa résolution du 10 décembre 2020 sur le programme de travail de la Commission européenne pour 2021 (2), et vu la résolution concernant les priorités du Comité européen des régions pour la période 2020-2025 intitulée «Une Europe plus proche de ses citoyens par l’intermédiaire de ses villages, de ses villes et de ses régions» adoptée lors de la session plénière du 30 juin au 2 juillet 2020, |
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vu la 9e conférence sur la subsidiarité intitulée «Subsidiarité active: créer ensemble une valeur ajoutée européenne», organisée conjointement par le Comité des régions et la Conférence italienne des présidents des parlements régionaux à Rome, le 22 novembre 2019, |
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vu l’accord de coopération signé le 5 février 2014 entre le Parlement européen et le Comité des régions, |
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vu sa résolution du 15 janvier 2020 sur le pacte vert pour l’Europe (3), qui salue l’engagement pris par la Commission consistant à veiller à ce que toutes les actions de l’Union aident celle-ci à construire un avenir durable et à assurer une transition équitable, et à mettre à jour en conséquence les lignes directrices relatives à une amélioration de la réglementation, qui plaide, entre autres, pour l’intégration d’un principe de primauté de la durabilité dans les programmes pour une meilleure réglementation de l’Union et de ses États membres, |
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vu sa résolution du 9 juin 2016 pour une administration de l’Union européenne ouverte, efficace et indépendante (4), |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu les avis de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs et de la commission des affaires constitutionnelles, |
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vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0191/2021), |
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A. |
considérant que les principes de subsidiarité et de proportionnalité régissent l’exercice des compétences de l’Union européenne; que, dans les domaines qui ne relèvent pas de la compétence exclusive de l’Union, le principe de subsidiarité entend protéger la capacité de décision et d’action des États membres, et qu’il légitime l’intervention de l’Union si les objectifs d’une action ne peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres, mais peuvent l’être mieux au niveau de l’Union, «en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée»; que son introduction dans les traités européens vise également à rapprocher l’exercice des compétences au niveau le plus proche possible des citoyens, conformément au principe de proximité énoncé par ailleurs à l’article 10, paragraphe 3, du traité sur l’Union européenne (traité UE); |
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B. |
considérant qu’en juillet 2017, la Commission Juncker a adopté un ensemble révisé de lignes directrices pour une meilleure réglementation ainsi que la boîte à outils qui les accompagne; qu’elle a élargi son portail «Mieux légiférer» afin de faciliter la navigation en ligne des citoyens; qu’elle a entrepris de placer les principes de subsidiarité et de proportionnalité au cœur du processus démocratique européen, et tout au long du processus législatif, en mettant sur pied une task-force «Subsidiarité, proportionnalité et “faire moins mais de manière plus efficace”», qui a remis son rapport le 10 juillet 2018; |
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C. |
considérant que la task-force a formulé des recommandations, d’une part, pour améliorer la compréhension commune et l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité dans les travaux des institutions de l’Union et, d’autre part, pour donner aux autorités locales et régionales et aux parlements nationaux un rôle plus important en vue de mettre en place une «subsidiarité active» visant à promouvoir une meilleure appropriation des politiques de l’Union; qu’elle a répondu aux questions suivantes: «comment mieux appliquer les principes de subsidiarité et de proportionnalité au sein des institutions de l’Union?» et «comment mieux associer les autorités locales et régionales et les parlements nationaux à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de l’Union?»; |
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D. |
considérant que dans sa communication du 23 octobre 2018 intitulée «Les principes de subsidiarité et de proportionnalité: renforcer leur rôle dans l’élaboration des politiques de l’Union» (COM(2018)0703), la Commission a rappelé le rôle fondamental de la subsidiarité et de la proportionnalité pour mieux légiférer et a exposé les mesures à prendre en réponse au rapport de la task-force, indiquant qu’il convenait notamment de mieux prendre en compte les avis des autorités locales et régionales, de promouvoir une compréhension commune de la subsidiarité et de la proportionnalité à l’échelle de l’Union, d’examiner plus attentivement la législation existante du point de vue de la subsidiarité et de la proportionnalité et de permettre aux parlements nationaux de jouer leur rôle de manière plus efficace; |
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E. |
considérant que la Commission a continué d’appliquer son programme renforcé d’amélioration de la réglementation et de prendre en compte les principes de subsidiarité et de proportionnalité à chaque étape de son processus d’élaboration des politiques; |
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F. |
considérant que la Commission a lancé, le 3 juillet 2020, une version rénovée du portail web «Donnez votre avis» afin de faciliter la participation en ligne à l’élaboration des politiques et des dispositions législatives de l’Union; que cette nouvelle version du portail devrait améliorer les possibilités de consultation et de communication de la Commission avec le public et garantir une meilleure transparence; que l’objectif du portail, qui fait partie du programme «Améliorer la réglementation», est d’améliorer la qualité de l’élaboration des politiques de l’Union; |
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G. |
considérant que le portail web «Donnez votre avis» s’est avéré constituer un point d’accès utile permettant aux citoyens et aux parties prenantes de participer à la préparation des politiques de la Commission; que la Cour des comptes européenne a néanmoins publié, en 2019, un rapport spécial proposant un ensemble de recommandations afin d’améliorer ce portail, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la traduction; |
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H. |
considérant qu’en 2018, la Commission a commencé à fusionner les rapports sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité dans le cadre de l’élaboration de la législation de l’Union avec les rapports sur ses relations avec les parlements nationaux, pour donner davantage de poids au point de vue des parlements nationaux et éviter les redondances entre les deux rapports annuels; |
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I. |
considérant que la Commission a reçu en 2017 52 avis motivés de la part des parlements nationaux concernant le principe de subsidiarité, qu’elle en a reçu 37 en 2018 et qu’elle n’en a reçu aucun en 2019; |
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J. |
considérant que l’absence d’avis motivés des parlements nationaux en 2019 ne découlait pas d’une meilleure mise en œuvre des principes de subsidiarité et de proportionnalité, mais était due au fait que l’année 2019 a été une année de transition entre deux mandats de la Commission, marquée par la dissolution du Parlement européen et la tenue d’élections européennes et, par conséquent, par une baisse du nombre d’initiatives et de propositions législatives par rapport aux années précédentes; |
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K. |
considérant que, selon le Parlement, il est nécessaire que les parlements nationaux participent plus activement au contrôle démocratique de la coopération renforcée aux côtés du Parlement européen, lorsqu’il s’agit d’un domaine politique relevant d’une compétence partagée; |
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L. |
considérant que le Comité des régions a lancé récemment, en mars 2021, la deuxième génération des pôles régionaux; que ce projet a été lancé à l’initiative du Comité pour observer le fonctionnement des politiques de l’Union sur le terrain; |
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M. |
considérant que le comité d’examen de la réglementation a notamment pour mission de vérifier la qualité des analyses d’impact; |
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N. |
considérant que la Commission s’est engagée à appliquer le principe «un ajout, un retrait» (one in, one out), selon lequel toute proposition législative engendrant de nouvelles charges doit alléger les citoyens et les entreprises d’une charge existante équivalente au niveau de l’Union, dans le même domaine politique, et que jusqu’à présent, elle ne l’a pas appliqué avec succès; |
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O. |
considérant que la crise actuelle a révélé la nécessité de recenser et d’alléger les charges réglementaires superflues, afin que la législation de l’Union produise les avantages escomptés, tout en réduisant les coûts inutiles dans des délais raisonnables, et en particulier, en accélérant la mise en œuvre de mesures de soutien aux consommateurs, aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux microentreprises; souligne que pour être utile aux consommateurs aux travailleurs, aux PME et aux citoyens dans leur ensemble, la législation doit être équilibrée, claire, complète, inclusive et, s’il y a lieu, fondée sur les preuves scientifiques nécessaires; souligne que les microentreprises et les petites et moyennes entreprises ne devraient supporter que des obligations proportionnées à leurs spécificités et aux caractéristiques de leur secteur, et encourage la Commission à mettre en œuvre des mesures d’exécution fortes pour limiter la fragmentation du marché, lever les barrières commerciales injustifiées et garantir des conditions de concurrence équitables; que le programme pour une meilleure réglementation devrait profiter à tous et servir les intérêts de la société européenne; |
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P. |
considérant que le Parlement, la Commission et le Conseil, en tant qu’organes législateurs, doivent respecter les principes d’attribution, de subsidiarité et de proportionnalité; |
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1. |
rappelle l’importance des rapports annuels sur la subsidiarité et la proportionnalité rédigés par la Commission; |
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2. |
salue le souci permanent de respecter les principes de subsidiarité et de proportionnalité, qui sont des principes directeurs fondamentaux de l’Union européenne; rappelle l’importance de promouvoir une compréhension commune de la subsidiarité et de la proportionnalité à l’échelle de l’Union et prend acte des préoccupations soulevées dans des rapports précédents au sujet de la nature quelque peu superficielle des rapports annuels sur la subsidiarité et la proportionnalité de la Commission, qui omettent souvent d’examiner précisément la manière dont ces principes sont observés dans l’élaboration des politiques de l’Union; reconnaît le caractère toujours plus complet des rapports annuels sur la subsidiarité et la proportionnalité rédigés par la Commission; |
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3. |
rappelle qu’il importe de toujours respecter le principe de subsidiarité consacré à l’article 5 du traité UE, selon lequel les décisions sont prises au niveau politique le plus approprié et au plus près des citoyens et des entreprises, et de faire en sorte que les mesures prises au niveau de l’Union soient justifiées au regard des possibilités existant au niveau national, régional ou local, tout en respectant les trois processus fondamentaux: les analyses d’impact, l’évaluation rétrospective et la consultation des parties prenantes; encourage également la Commission à rapprocher l’Union de ses citoyens; fait valoir que les collectivités régionales et locales mettent en œuvre et appliquent environ 70 % de la législation de l’Union; estime que la consultation étroite des représentants élus des citoyens sur les questions européennes est un moyen très efficace de rapprocher l’Union de ses citoyens; invite les autorités nationales des États membres, et aux parties prenantes concernées, à s’impliquer davantage dans les premières phases du processus décisionnel, en réalisant des contrôles de la subsidiarité et de la proportionnalité de la législation de l’Union et en évaluant la charge administrative qu’elle induit, afin de garantir que l’Union ne prendra de mesures que si celles-ci sont plus efficaces que les mesures prises aux niveaux national, régional ou local, sous réserve des domaines relevant de sa compétence exclusive; rappelle également que, conformément au principe de proportionnalité, les mesures prises par l’Union n’excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités; encourage la Commission à évaluer l’efficacité et l’efficience de la procédure de subsidiarité afin d’en mettre en évidence les lacunes et d’y remédier; |
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4. |
déplore que la structure actuelle de la procédure relative au mécanisme de contrôle de la subsidiarité fasse que les commissions des parlements nationaux consacrent trop de temps à des évaluations techniques et juridiques dans des délais serrés, ce qui complique l’objectif consistant à approfondir le débat politique sur la politique européenne; |
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5. |
demande une révision du traité FUE pour y introduire un droit direct d’initiative législative du Parlement européen, car celui-ci représente directement les citoyens européens; |
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6. |
fait valoir qu’il importe d’expliquer correctement la nécessité des initiatives législatives et leurs répercussions sur tous les secteurs essentiels (économique, environnemental, social) afin de respecter les principes de subsidiarité et de proportionnalité; |
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7. |
estime que faire progresser l’Union européenne en améliorant sa réglementation permet de garantir aux entreprises et aux citoyens de l’Union la stabilité et la sécurité juridique, ce qui favorise la croissance, la création d’emplois et la prospérité; |
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8. |
considère que l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité constitue le coup d’envoi de l’élaboration de toute politique et fait partie intégrante de son cycle de vie; |
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9. |
prend note des conclusions de la task-force «Subsidiarité, proportionnalité et “faire moins mais de manière plus efficace”»; attire l’attention sur le fait que le Parlement a estimé que sa participation à la task-force mise en place par la Commission serait contraire au rôle et au statut institutionnels qui sont les siens en sa qualité de seul organe de l’Union européenne élu au suffrage direct, qui représente les citoyens et les entreprises au niveau de l’Union et qui est chargé d’assurer le contrôle politique de la Commission, et qu’il a décidé, pour cette raison, de décliner l’invitation qui lui a été faite de participer à ces travaux en nommant des membres de la task-force; se félicite des résultats et des recommandations du rapport de la task-force, selon lesquels il existe une valeur ajoutée européenne dans tous les domaines d’activité existants et que la task-force n’a pas identifié de compétence ou de domaine d’action qui devrait être redélégué définitivement, en tout ou en partie, aux États membres; invite la Commission à mettre en œuvre ces conclusions, et en particulier à associer pleinement les autorités locales et régionales à ses processus de consultation, et à intégrer la «grille type» servant à évaluer l’application des deux principes tout au long du processus décisionnel; précise qu’il faudra pour cela un engagement fort, notamment de la part des colégislateurs de l’Union; propose également d’évaluer et de développer les cadres existants de coopération interparlementaire; |
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10. |
est d’avis que chaque proposition de la Commission devrait avoir un effet positif sur la vie des citoyens pour un coût proportionné et supportable; |
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11. |
souligne que les parlements nationaux devraient être impliqués le plus tôt possible dans le processus législatif, de préférence immédiatement après la publication de la feuille de route et pendant la phase de consultation; considère qu’une plus grande attention devrait également être accordée à la subsidiarité avant le dépôt d’un nouvel acte juridique et que, en particulier, la phase de consultation devrait être utilisée pour recueillir de manière proactive les points de vue des parlements nationaux et enregistrer leurs préoccupations, puisque cela pourrait éviter l’utilisation du «carton jaune» et prévenir l’apparition de problèmes pendant la phase de négociation; |
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12. |
salue la mesure consistant à aider les parlements nationaux à mieux s’acquitter de leur mission en retranchant la période allant du 20 décembre au 10 janvier de la période de huit semaines pendant laquelle les parlements nationaux ont la possibilité de présenter des avis motivés; |
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13. |
souligne l’importance d’associer les parlements nationaux au processus législatif au niveau de l’Union; fait observer que si le nombre d’avis motivés reçus des parlements nationaux a continué de chuter entre 2017 et 2019, aucun avis motivé n’ayant été soumis en 2019, le nombre d’avis soumis à la Commission et de contributions au Parlement européen, y compris en rapport avec des initiatives non législatives, reste élevé, ce qui témoigne de la vision positive et tournée vers l’avenir qu’ont les parlements nationaux du cycle politique de l’Union; signale que plusieurs de ces contributions portaient sur des sujets institutionnels d’importance majeure tels que l’achèvement de l’Union économique et monétaire et l’activation des clauses passerelles; fait remarquer qu’aucune proposition n’a donné lieu à plus de quatre avis motivés; rappelle que les traités prévoient un rôle pour la coopération interparlementaire et chargent les parlements nationaux d’examiner les initiatives législatives et non législatives; se félicite de la part active que prennent les parlements nationaux dans le dialogue législatif avec les institutions de l’Union grâce à d’autres moyens que le mécanisme de contrôle de la subsidiarité; rappelle que la procédure du «carton orange» n’a jamais été utilisée et que celle du «carton jaune» n’a été activée qu’à trois reprises, sur un total de 439 avis motivés et de 5 513 avis sur la période 2007-2019; fait observer que la mise en œuvre du droit des parlements nationaux de contrôler le respect du principe de subsidiarité sur la base de ce que l’on appelle le système d’alerte précoce a en partie amélioré les relations entre les institutions de l’Union et les parlements nationaux; met en avant l’engagement de la Commission à fournir, à l’avenir, des réponses groupées lorsque quatre parlements au moins ont émis un avis motivé et à faire preuve de souplesse en ce qui concerne le délai de huit semaines prévu par le traité pour permettre aux parlements nationaux de soumettre leur avis motivé, en tenant compte des périodes de vacances communes et des trêves parlementaires; estime que la conférence sur l’avenir de l’Europe fournira aux citoyens une excellente occasion de s’exprimer sur les effets réels de la législation au niveau national et de formuler des suggestions sur la façon d’atteindre les objectifs d’amélioration de la réglementation, et notamment sur la réévaluation du processus de subsidiarité; rappelle que la transparence et l’accès du public sont indispensables au processus législatif et justifient également la participation des parlements nationaux et régionaux, tout en renforçant la légitimité du processus législatif démocratique de l’Union européenne ainsi que la confiance dans celui-ci; à cet égard, salue les progrès accomplis par le Parlement dans la publication des documents à plusieurs colonnes, à la suite de l’arrêt De Capitani; |
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14. |
note qu’en 2016, 26 chambres parlementaires nationales sur 41 ont formulé des avis motivés, et que ce chiffre est tombé à 19 en 2017 et à 14 en 2018; souligne que cette baisse s’accompagne de la diminution du nombre total des avis motivés; |
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15. |
souligne que la tendance du nombre d’avis et d’avis motivés pour la période 2007-2019 montre clairement que les parlements nationaux manifestent de plus en plus le souhait d’engager un dialogue plus politique et de participer plus activement aux débats sur les politiques de l’Union, et qu’ils passent, pour cette raison, moins de temps à l’analyse normative des propositions législatives européennes; |
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16. |
reconnaît qu’en 2019, et pour la première fois depuis l’introduction du mécanisme de contrôle de la subsidiarité, les parlements nationaux n’ont présenté aucun avis motivé, ce qui s’explique par le net recul des activités législatives de la Commission durant l’année de transition entre les deux Commissions; |
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17. |
rappelle que la Commission a l’obligation de procéder à des consultations aussi vastes que possible avec les parties prenantes avant de formuler toute proposition législative et de prendre en considération la dimension locale et régionale de l’action envisagée; |
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18. |
rappelle que l’application du principe «penser en priorité aux PME» inscrit dans le «Small Business Act» est essentielle pour évaluer le principe de proportionnalité, avant toute proposition législative, et qu’elle devrait avoir pour objectif de donner voix au chapitre aux PME et de garantir que leurs intérêts sont pris en considération le plus tôt possible, dans le but de créer un environnement favorable pour le développement de ces entreprises, qui constituent l’épine dorsale de l’économie européenne; |
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19. |
déplore la pratique consistant à invoquer systématiquement «l’efficacité du processus de prise de décision de l’institution» pour refuser l’accès aux documents législatifs préparatoires, ce qui risque de généraliser, dans la pratique, les exceptions à l’accès public aux documents; |
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20. |
accueille avec satisfaction la conclusion de l’accord interinstitutionnel sur le registre de transparence obligatoire des institutions de l’Union, dont le Conseil; |
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21. |
souligne que les analyses d’impact ex ante constituent, avec les consultations des parties prenantes, un instrument important pour prendre des décisions en toute connaissance de cause et un outil essentiel pour assurer le respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité et promouvoir la responsabilité et l’efficacité; souligne qu’il est nécessaire de favoriser et d’encourager un dialogue régulier et une consultation adéquate et transparente avec les parties prenantes concernées; salue l’utilisation des outils pour mieux légiférer ainsi que la coopération avec les différents experts compétents au niveau de l’Union lors de l’élaboration des analyses d’impact; souligne la nécessité de simplifier ces outils et d’en faciliter la compréhension et l’utilisation par les parties prenantes; insiste sur la nécessité urgente d’améliorer globalement les analyses d’impact en ce qui concerne la subsidiarité et la proportionnalité; souligne que chaque analyse d’impact, évaluation et bilan de qualité devrait comporter une analyse de la subsidiarité et de la proportionnalité; se félicite du recours aux instruments que constituent par exemple le programme pour une réglementation affûtée et performante (REFIT) ou le comité d’examen de la réglementation, qui visent, depuis 2017, à trouver des moyens de simplification et de réduction des coûts inutiles, avant que la Commission ne propose la révision d’un acte législatif en vigueur; se félicite également de l’inclusion des initiatives issues de ces travaux dans les programmes de travail annuels de la Commission, dont le tableau de bord REFIT permet de suivre les progrès; fait observer, dans ce contexte, que le programme de travail pour 2020 de la Commission comprend 44 initiatives relevant du programme REFIT; précise que ces processus devraient prendre en compte de manière intégrée et équilibrée les incidences économiques, environnementales et sociales et avoir recours à des analyses à la fois qualitatives et quantitatives, mais aussi aborder le coût de la non-harmonisation au niveau de l’Union; souligne que ces instruments de contrôle peuvent être renforcés et améliorés par d’autres outils, comme la plateforme «Prêts pour l’avenir» ou d’autres plateformes spécialisées de ce type; est d’avis qu’il conviendrait d’élargir le champ d’action de la plateforme REFIT au-delà des problèmes de charge réglementaire afin qu’elle traite également les questions de subsidiarité et de proportionnalité; rappelle que, pour élaborer une réglementation qui soit «adaptée aux enjeux futurs», il faut, entre autres, s’assurer de sa viabilité économique, sociale et environnementale; salue le fait que ces deux principes fassent partie de l’évaluation de la qualité mise en œuvre par le comité d’examen de la réglementation; souligne toutefois que l’indépendance du comité pourrait être encore améliorée; |
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22. |
souligne que l’examen systématique de la législation joue un rôle de plus en plus important dans l’amélioration de la réglementation; met l’accent, à ce propos, sur la nécessité pour le Parlement européen, le Conseil et la Commission de mettre en place une coopération plus structurée afin d’évaluer l’application et l’efficacité de la législation de l’Union et de l’améliorer; indique qu’il faut que les États membres appliquent la législation de l’Union de façon appropriée, rapide et opportune afin que la nécessité d’une législation complémentaire puisse être correctement évaluée; |
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23. |
souligne que la «prospective stratégique» pourrait jouer un rôle déterminant dans la pérennisation du processus d’élaboration des politiques de l’Union en faisant en sorte que les initiatives à court terme se fondent sur une perspective à plus long terme; indique que les «éléments de prospective» seront pleinement intégrés au programme de la Commission pour une meilleure réglementation, dans les analyses et évaluations d’impact; note également que la «prospective stratégique» soutiendra le programme REFIT, qui recense les possibilités d’allègement des charges réglementaires excessives et veille à ce que les législations actuelles de l’Union soient adaptées aux enjeux futurs; |
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24. |
relève qu’en 2017, le comité d’examen de la réglementation a examiné un total de 53 analyses d’impact et de 17 évaluations séparées; observe que 43 % des analyses d’impact et 41 % des évaluations examinées par le comité d’examen de la réglementation ont reçu un avis négatif, et que presque tous les rapports des analyses d’impact ont dû être améliorés pour satisfaire les normes de qualité du comité; conclut que la qualité des analyses et évaluations d’impact originales doit être considérablement améliorée; regrette que le comité n’ait examiné qu’une analyse d’impact en 2019; |
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25. |
soutient l’engagement pris par la Commission de procéder à une «évaluation ex ante» avant d’envisager des actes législatifs; est convaincu que la Commission et les autorités nationales devraient continuer à coopérer étroitement afin d’évaluer l’impact réel de la législation de l’Union sur les citoyens, sur les entreprises et sur l’environnement; salue également l’apport des parlements nationaux à l’évaluation ex ante par l’intermédiaire du dialogue politique informel, y compris les avis d’initiative conjoints; encourage également les États membres à assurer la transposition, la mise en œuvre et l’exécution rapides et cohérentes de la législation et à éviter toute pratique entraînant des obligations administratives excessives et injustifiées susceptibles de nuire au bon fonctionnement du marché intérieur; |
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26. |
se félicite des efforts déployés par la Commission pour évaluer une gamme large et complète de législations potentielle sur le marché unique au moyen d’analyses d’impact; souligne que des analyses d’impact indépendantes et objectives constituent un outil essentiel d’aide à la prise de décisions politiques éclairées dans le cadre du processus décisionnel législatif (dans le respect de la méthode communautaire), qui permet de répondre rapidement à des défis urgents tels que la transition numérique et durable; est d’avis qu’il convient d’améliorer le contenu des analyses d’impact et d’étendre leur utilisation, en tenant compte d’éléments supplémentaires, afin que celles-ci puissent être produites plus rapidement, qu’elles aient davantage de poids et qu’elles soient mieux prises en compte dans le cadre de la prise de décision au niveau politique; rappelle par ailleurs le nombre limité d’analyses d’impact réalisées par le Parlement et le Conseil concernant leurs modifications substantielles; |
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27. |
souligne que le Parlement devrait, lorsque cela est nécessaire, réaliser des analyses d’impact en interne concernant les modifications substantielles et leurs incidences possibles sur la proposition de la Commission, avant d’adopter lesdites modifications, si celles-ci n’ont pas déjà été analysées par la Commission et ses services; |
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28. |
souligne le rôle du service de recherche du Parlement européen, qui fournit des analyses d’impact ex ante et des analyses de la valeur ajoutée européenne des propositions ainsi que des évaluations de la mise en œuvre; estime que la coopération entre la Commission et le service de recherche du Parlement européen pourrait être améliorée afin qu’une analyse simplifiée, rapide et exhaustive puisse être réalisée concernant l’action législative et ses modifications substantielles, les solutions de remplacement, leurs potentiels coûts et avantages, la charge administrative prévue, les excès de formalités administratives pour les PME et le «coût de la non-Europe»; |
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29. |
se félicite de la création et de l’amélioration du portail web «Donnez votre avis» et invite la Commission à continuer de mettre au point des outils de ce type, pour permettre aux citoyens et aux parties d’accéder et de participer directement à la préparation des politiques de l’Union; |
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30. |
suggère que la Commission tienne dûment compte des recommandations de la Cour des comptes européenne en ce qui concerne le portail web «Donnez votre avis», en améliorant notamment l’accessibilité linguistique des consultations afin de permettre aux citoyens et aux parties prenantes de choisir ce qu’ils considèrent relever de l’«intérêt public général»; |
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31. |
soutient l’engagement de la Commission à procéder à des examens des politiques et encourage le recours accru à des évaluations ex post pour s’assurer que les leçons de l’efficacité et des avantages de la législation sont bien apprises, et permettre, par la suite, d’élaborer de nouvelles politiques et d’améliorer les approches de la réglementation; |
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32. |
souligne que les évaluations ex post constituent également un bon moyen d’évaluer l’incidence de la législation sur les citoyens et les entreprises et qu’il convient d’accorder une attention particulière à cette incidence sur les PME; |
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33. |
invite instamment la Commission à avoir plus souvent recours aux procédures de refonte et de codification afin de simplifier le droit dérivé; |
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34. |
plaide en faveur de la consolidation des réponses dès lors que sept parlements nationaux ou plus présentent des avis motivés concernant l’une des propositions législatives de la Commission, même si le seuil de déclenchement de la procédure du «carton jaune» n’est pas atteint; estime que cette démarche donne une plus grande visibilité aux parlements nationaux; |
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35. |
prend acte du principe «un ajout, un retrait» basé sur la participation des parties prenantes, au moyen duquel la Commission entend compenser les nouvelles contraintes, notamment celles imposées aux microentreprises et aux PME, en déchargeant les personnes et les entreprises de contraintes équivalentes au niveau de l’Union dans le même domaine d’action; souligne que la mise en œuvre de cette stratégie ne devrait pas être contraire aux objectifs de bonne réglementation, et souligne qu’elle ne devrait pas inciter à décider de manière mécanique d’abroger des textes ou d’assouplir des normes et qu’elle devrait viser à moderniser et à réformer la législation de l’Union pour faire face à de nouveaux défis sociétaux; souligne que, s’il convient d’éviter toute charge administrative supplémentaire superflue dans le cadre de la conception, de la transposition et de la mise en œuvre des actes de l’Union, cela ne devrait pas, pour autant, se traduire par une déréglementation ou une «non-réglementation», ni empêcher les parlements des États membres de maintenir ou de prendre des mesures plus ambitieuses et d’adopter des normes sociales, environnementales et de protection des consommateurs plus exigeantes lorsque le droit de l’Union ne prévoit que des normes minimales; |
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36. |
souligne que des processus de prise de décisions législatives et administratives ouverts, efficaces, transparents et indépendants sont une condition préalable à des politiques et à une réglementation de grande qualité; insiste sur le fait que les pratiques réglementaires et la bonne gouvernance dans l’Union bénéficieraient de la mise en place de procédures administratives harmonisées, qui permettrait également de resserrer le lien entre la prise de décision par les experts et la légitimité démocratique; |
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37. |
salue à cet égard la mise en place en 2020, par la Commission, sur la base de l’expérience acquise au moyen de la plateforme REFIT, de la plateforme «Prêts pour l’avenir», un groupe d’experts de haut niveau auquel participent diverses parties prenantes, des experts des États membres et des représentants du Comité des régions et du Comité économique et social européen, qui conseille la Commission sur la manière d’améliorer l’efficacité de la législation de l’Union en recensant les mesures existantes susceptibles de faire peser des obligations inutilement lourdes sur les acteurs concernés et sur la manière de les simplifier et de les moderniser, y compris grâce à la numérisation, afin de s’assurer que les dispositions législatives européennes aident, mais ne brident pas, les citoyens et les entreprises de l’Union; |
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38. |
encourage les parlements nationaux à associer les parlements régionaux dotés de pouvoirs législatifs aux initiatives législatives de l’Union, et se dit favorable à ce qu’ils soient systématiquement consultés pour chaque grande initiative, en particulier lorsque celle-ci est liée à des compétences régionales; rappelle que ces parlements sont représentés au sein du Comité des régions et qu’en vertu de l’article 6 du protocole no 2 du traité FUE, ils peuvent être consultés par les parlements nationaux; |
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39. |
rappelle que le développement de l’innovation numérique est rapide et que les entrepreneurs jouent un rôle moteur dans la stratégie numérique; estime qu’il est par conséquent crucial, sans préjudice des principes de subsidiarité et de proportionnalité, d’établir des règles pérennes et qui resteront en phase avec l’innovation numérique; fait remarquer que bon nombre des grandes priorités législatives de l’Union pour 2017-2019 relevaient de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) et qu’elles étaient essentiellement consacrées à la mise en œuvre de la stratégie pour le marché unique et de la stratégie pour un marché unique numérique, mais également axées sur des réglementations visant à éliminer les barrières injustifiées et disproportionnées et à exploiter des occasions nouvelles pour le plus grand profit des citoyens et aux entreprises; |
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40. |
rappelle que la législation de l’Union remplace 27 règles divergentes, ce qui contribue à réduire la fragmentation du marché intérieur; invite la Commission à veiller, dans le cadre de son appréciation de la subsidiarité et de la proportionnalité, à ce que les initiatives visant à approfondir et à rendre plus équitable le marché intérieur demeurent une clé de voûte de la future programmation annuelle, tout en maintenant un niveau élevé de protection des consommateurs; |
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41. |
souligne que les objectifs d’amélioration de la réglementation doivent être régulièrement réexaminés et évalués au regard des critères du programme «Mieux légiférer», y compris le suivi et l’établissement de rapports; insiste sur le fait que les objectifs doivent être équilibrés et qu’ils doivent être évalués sur leur efficacité, en tenant compte des ressources affectées aux activités visant à améliorer la réglementation et aux contributions extérieures; rappelle la nécessité de disposer de données comparables à l’échelle de l’Union pour les besoins de cette évaluation et invite la Commission à examiner si l’utilisation d’outils pour mieux légiférer a contribué à la réalisation d’objectifs tels que l’amélioration des résultats des politiques; |
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42. |
invite la Commission à tenir compte de la présente résolution lors de la rédaction de sa communication annoncée sur une meilleure réglementation; |
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43. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Comité des régions, au Comité économique et social européen ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres. |
(1) JO C 176 du 23.5.2018, p. 5.
(2) JO C 37 du 2.2.2021, p. 1.
(3) Textes adoptés, P9_TA(2020)0005.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/82 |
P9_TA(2021)0317
Rapports 2019 et 2020 concernant la Bosnie-Herzégovine
Résolution du Parlement européen du 24 juin 2021 sur les rapports 2019 et 2020 de la Commission concernant la Bosnie-Herzégovine (2019/2171(INI))
(2022/C 81/07)
Le Parlement européen,
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vu l’accord de stabilisation et d’association (ASA) entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et la Bosnie-Herzégovine, d’autre part, et le protocole relatif à son adaptation visant à tenir compte de l’adhésion de la République de Croatie à l’Union européenne, |
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vu la première réunion de la commission parlementaire de stabilisation et d’association (CPSA) UE–Bosnie-Herzégovine, qui s’est tenue les 5 et 6 novembre 2015, la troisième réunion du conseil de stabilisation et d’association UE–Bosnie-Herzégovine, tenue le 13 juillet 2018, et la quatrième réunion du comité de stabilisation et d’association UE–Bosnie-Herzégovine, tenue le 7 novembre 2019, |
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vu la demande d’adhésion à l’Union européenne de la Bosnie-Herzégovine du 15 février 2016, |
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vu les initiatives de coopération régionale en Europe du Sud-Ouest et les initiatives paneuropéennes, telles que le processus de coopération en Europe du Sud-Est, le processus de Brdo-Brijuni, l’initiative centre-européenne, l’initiative adriatique-ionienne, le traité instituant la Communauté de l’énergie, Erasmus+, la stratégie européenne pour la région du Danube, la stratégie de l’Union pour la région de l’Adriatique et de la mer Ionienne, l’initiative régionale en matière de migration, d’asile et de réfugiés (MARRI), la commission régionale chargée d’établir les faits concernant les victimes de crimes de guerre et d’autres violations des droits humains commis sur le territoire de l’ex-Yougoslavie (RECOM), le réseau environnemental régional en vue de l’adhésion (RENA), l’École régionale d’administration publique, l’Office régional de coopération pour la jeunesse, le traité instituant la Communauté des transports, le fonds des Balkans occidentaux, l’accord de libre-échange centre-européen (ALECE) et le marché commun régional, |
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vu la communication de la Commission du 5 février 2020 intitulée «Renforcer le processus d’adhésion — Une perspective européenne crédible pour les Balkans occidentaux» (COM(2020)0057), |
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vu la communication de la Commission du 29 mai 2019 intitulée «Communication de 2019 sur la politique d’élargissement de l’Union européenne» (COM(2019)0260), accompagnée du document de travail des services de la Commission intitulé «Avis de la Commission sur la demande d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne» (COM(2019)0261) et du rapport analytique (SWD(2019)0222), |
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vu la communication de la Commission du 6 octobre 2020 intitulée «Communication de 2020 sur la politique d’élargissement de l’Union européenne» (COM(2020)0660), accompagnée du document de travail des services de la Commission intitulé «Rapport 2020 sur la Bosnie-Herzégovine» (SWD(2020)0350), |
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vu la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée par la Conférence générale de l’Unesco lors de sa 33e session le 20 octobre 2005, |
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vu sa résolution du 17 décembre 2020 sur l’initiative citoyenne européenne «Minority SafePack — Nous sommes un million à signer pour la diversité de l’Europe» (1), |
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vu la convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière, adoptée le 25 février 1991, |
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vu les conclusions du Conseil du 25 janvier 2021 intitulées «Diplomatie climatique et énergétique — Mise en œuvre de la dimension extérieure du pacte vert pour l’Europe» et du 20 janvier 2020 sur la diplomatie climatique, et les conclusions du Conseil européen des 10 et 11 décembre 2020 sur le climat, |
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vu le document de travail du Service européen pour l’action extérieure du 6 novembre 2020 intitulé «Climate Change and Defence Roadmap» (Feuille de route sur le changement climatique et la défense), |
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vu les conclusions du Conseil du 5 juin 2020 sur le renforcement de la coopération avec les partenaires des Balkans occidentaux dans le domaine de la migration et de la sécurité, |
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vu les conclusions du Conseil du 14 octobre 2019 et du 12 octobre 2020 sur la Bosnie-Herzégovine et sur l’opération ALTHEA de l’EUFOR, |
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vu la communication de la Commission du 6 octobre 2020 intitulée «Un plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux» (COM(2020)0641), |
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vu le processus de Berlin, lancé le 28 août 2014, et le sommet UE-Balkans occidentaux, qui s’est tenu à Sofia le 10 novembre 2020, |
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vu la déclaration commune Parlement européen — Sommet des présidents des parlements des Balkans occidentaux du 28 janvier 2020, |
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vu la déclaration de Zagreb, adoptée lors du sommet UE-Balkans occidentaux de Zagreb du 6 mai 2020, |
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vu sa recommandation du 19 juin 2020 au Conseil, à la Commission et au vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité concernant les Balkans occidentaux, à la suite du sommet de 2020 (2), |
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vu la déclaration de Sofia adoptée lors du sommet UE-Balkans occidentaux du 17 mai 2018 et le «programme d’actions prioritaires de Sofia» qui y est annexé, |
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vu le rapport d’expert sur les questions relatives à l’état de droit en Bosnie-Herzégovine du 5 décembre 2019, |
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vu l’avis sur la situation constitutionnelle en Bosnie-Herzégovine et les pouvoirs du haut représentant adopté par la Commission de Venise lors de sa 62e session plénière (qui s’est tenue à Venise les 11 et 12 mars 2005) et les recommandations ultérieures de la Commission de Venise sur les questions constitutionnelles en Bosnie-Herzégovine, |
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vu la charte européenne de l’autonomie locale, |
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vu le rapport final du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) du 25 janvier 2019 concernant les élections générales du 7 octobre 2018 en Bosnie-Herzégovine, |
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vu la déclaration des partenaires des Balkans occidentaux du 5 juillet 2019 sur l’intégration des Roms dans le cadre du processus d’élargissement de l’Union européenne, dite déclaration de Poznań, et la communication de la Commission intitulée «Une Union de l’égalité: cadre stratégique de l’UE pour l’égalité, l’inclusion et la participation des Roms» (SWD(2020)0530), |
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vu la publication de l’OSCE du 26 octobre 2020 intitulée «Two Schools under One Roof: The Most Visible Example of Discrimination in Education in Bosnia and Herzegovina» (Deux écoles sous un même toit: l’exemple le plus visible de discrimination dans l’éducation en Bosnie-Herzégovine), |
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vu la résolution sur la mise en œuvre de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales par la Bosnie-Herzégovine adoptée par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe le 12 juin 2019, |
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vu le document intitulé «Joint socio-economic reforms for the period 2019-2022» (Réformes socio-économiques conjointes pour la période 2019-2022), adopté par les gouvernements des entités le 10 octobre 2019, et le document du Conseil des ministres du 30 janvier 2020 intitulé «Socio-economic reforms in BiH for the period 2020-2022» (Réformes socio-économiques en Bosnie-Herzégovine pour la période 2020-2022), |
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vu le 58e rapport et les rapports précédents du Haut-Représentant chargé d’assurer le suivi de l’application de l’accord de paix relatif à la Bosnie-Herzégovine adressé au Conseil de sécurité des Nations unies, |
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vu la résolution 2549 (2020) du 5 novembre 2020 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui renouvelle le mandat de l’opération ALTHEA, |
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vu sa résolution du 9 juillet 2015 sur la commémoration de Srebrenica (3), celle du 15 janvier 2009 sur Srebrenica (4) et celle du 7 juillet 2005 sur les Balkans dix ans après Srebrenica (5), |
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vu sa résolution du 2 avril 2009 sur la conscience européenne et le totalitarisme (6), |
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vu sa résolution du 19 septembre 2019 sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe (7), |
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vu la résolution adoptée par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe le 12 novembre 2020 instaurant l’accord partiel élargi sur l’Observatoire de l’enseignement de l’histoire en Europe, |
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vu les conclusions du Conseil sur les priorités de l’UE pour la coopération avec le Conseil de l’Europe en 2020-2022, |
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vu sa résolution du 17 décembre 2015 sur le 20e anniversaire de l’accord de paix de Dayton (8), |
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vu sa résolution du 13 novembre 2018 sur les normes minimales pour les minorités dans l’Union européenne (9), |
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vu sa résolution du 11 septembre 2013 sur les langues européennes menacées de disparition et sur la diversité linguistique au sein de l’Union européenne (10), |
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vu la déclaration commune de M. Josep Borrell, haut représentant/vice-président, et de M. Olivér Várhelyi sur la tenue d’élections locales à Mostar du 21 décembre 2020, |
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vu la décision du Conseil de sécurité des Nations unies relative à la création du mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (ci-après le «mécanisme»), qui exerce un certain nombre de fonctions essentielles précédemment exercées par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), ainsi que les rapports, les réalisations et les recommandations de ce mécanisme, |
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vu le rapport du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie du 1er juillet 2017, |
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vu le rapport d’étape du 19 mai 2020 du procureur du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, |
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vu ses résolutions antérieures sur le pays, |
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vu l’article 54 de son règlement intérieur, |
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vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A9-0185/2021), |
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A. |
considérant que le processus de stabilisation et d’association et la demande d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne représentent le choix stratégique du pays en vue de l’intégration européenne, qui doit se traduire par des résultats tangibles sur le terrain et des efforts accrus pour passer à la deuxième phase de l’accord de stabilisation et d’association; |
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B. |
considérant que le Parlement est un fervent partisan de l’intégration européenne de la Bosnie-Herzégovine; |
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C. |
considérant que les progrès du pays en matière d’intégration européenne et euro-atlantique contribuent à sa sécurité, à sa stabilité et à sa prospérité économique; |
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D. |
considérant que la mise en œuvre de réformes significatives qui améliorent la vie des habitants de Bosnie-Herzégovine et facilitent l’adhésion à l’Union requiert l’engagement de tous les dirigeants politiques, autorités, institutions et titulaires de mandats de Bosnie-Herzégovine; |
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E. |
considérant qu’une répartition claire des responsabilités au niveau national et une coopération renforcée, et sincère et de bonne foi entre les différents niveaux de gouvernance sont essentielles; |
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F. |
considérant que les progrès de la Bosnie-Herzégovine sur la voie de l’adhésion à l’Union dépendent de la mise en œuvre des quatorze priorités clés de l’avis de la Commission sur la demande d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne; |
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G. |
considérant que le pays reste confronté à de nombreux défis liés à l’état de droit, aux institutions démocratiques, aux droits de l’homme, aux libertés fondamentales, à la gouvernance, à la responsabilité, à la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, à la liberté d’expression et à la liberté des médias, ainsi qu’à la viabilité de l’économie de marché, et que la crédibilité du processus d’élargissement est basée sur des résultats sans équivoque dans ces domaines clés; |
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H. |
considérant que la première marche des fiertés du pays a été organisée le 9 septembre 2019 dans la capitale Sarajevo; |
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I. |
considérant que la culture et le patrimoine culturel contribuent à renforcer l’identité individuelle et favorisent la cohésion sociale, la stabilité et la compréhension mutuelle au sein de la société; que le patrimoine culturel est une valeur à part entière; |
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J. |
considérant qu’il conviendrait de surmonter de manière plus énergique les obstacles qui continuent de se dresser sur la voie de la réconciliation; |
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K. |
considérant que la Bosnie-Herzégovine est une voie de transit pour les migrants, que ses capacités d’accueil restent insuffisantes pour faire face de manière adéquate à une situation humanitaire grave, dans le plein respect des normes en matière de droits de l’homme et des droits fondamentaux des personnes ayant besoin d’une protection internationale, pour assurer une gestion intégrée des frontières et pour contrôler les flux migratoires irréguliers, compte tenu de la situation socio-économique difficile et malgré un soutien financier important de l’Union; |
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L. |
considérant que l’Union européenne est actuellement le plus grand partenaire commercial et de loin le principal fournisseur d’aide financière de la Bosnie-Herzégovine, ce qui a des répercussions importantes dans le pays; |
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M. |
considérant que la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation socio-économique de la Bosnie-Herzégovine; que l’Union européenne a mobilisé 80,5 millions d’euros pour aider la Bosnie-Herzégovine à lutter contre la COVID-19 et à se relever après la pandémie, ainsi qu’une assistance macrofinancière pouvant atteindre 250 millions d’euros; que le plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux facilitera la reprise à long terme après la pandémie et servira de base essentielle pour cette reprise; |
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1. |
réaffirme son soutien à l’intégration européenne de la Bosnie-Herzégovine et invite le Conseil européen à continuer à soutenir cette perspective, notamment en octroyant au pays le statut de candidat, ce qui équivaudrait à un message politique fort; |
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2. |
se félicite de l’engagement de la Bosnie-Herzégovine à progresser sur la voie européenne et souligne le soutien marqué de sa population à l’intégration européenne; |
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3. |
rappelle que le Parlement est très favorable à une approche fondée sur le mérite, associant le respect des critères fixés à des conditionnalités cohérentes et crédibles; |
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4. |
se félicite des mesures prises par la Bosnie-Herzégovine pour s’attaquer à certains des principaux aspects de l’avis de la Commission ainsi que de la poursuite de la mise en œuvre de l’accord de stabilisation et d’association, notamment des progrès réalisés au niveau du comité parlementaire mixte ainsi que de l’adoption d’amendements législatifs qui ont permis l’organisation des élections locales à Mostar en décembre 2020; |
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5. |
rappelle que le chemin vers l’Union européenne exige une paix durable, une stabilité pérenne, une cohésion sociale et une véritable réconciliation qui garantisse le caractère démocratique et multiculturel de la Bosnie-Herzégovine; prie instamment le pays d’accélérer les procédures de poursuite engagées contre les crimes de guerre dans le cadre de la stratégie nationale révisée pour le traitement des crimes de guerre et demande que des enquêtes impartiales et efficaces soient menées sur ces crimes; condamne tout type de révisionnisme historique, de non-exécution des arrêts du TPIY et de la Cour internationale de justice (CIJ), de discours anticonstitutionnels, sécessionnistes, nationalistes et incendiaires et actes connexes, de déni ou de glorification des crimes de guerre commis pendant la guerre des années 1990, y compris le génocide de Srebrenica; exhorte à s’attaquer enfin au problème des dizaines de milliers de femmes qui ont été violées ou qui ont subi d’autres violences sexuelles pendant les guerres des années 1990; |
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6. |
exprime à nouveau son attachement à l’indépendance, la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine; condamne les déclarations et propositions visant à saper l’État et les valeurs constitutionnelles de la Bosnie-Herzégovine, et réaffirme la nécessité, pour toutes les autorités, institutions, fonctionnaires et dirigeants politiques de mettre la Constitution en conformité avec la convention européenne des droits de l’homme; |
Réconciliation
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7. |
se félicite des efforts engagés par les organisations locales et internationales, dont la commission internationale sur les personnes disparues, pour rendre compte des plus de 30 000 personnes portées disparues pendant les conflits des années 1990 sur le territoire de l’ex-Yougoslavie et des plus de 8 000 victimes du génocide de Srebrenica; rappelle que plus de 7 200 personnes sont toujours portées disparues et demande instamment aux autorités régionales et nationales ainsi qu’aux parties prenantes internationales d’intensifier la coopération et le partage de données sur les questions liées aux personnes disparues, aux réparations pour les victimes civiles de la guerre, y compris les survivants de sévices sexuels, et d’assurer le retour durable en toute sécurité des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays en leur octroyant un accès aux soins de santé, à l’éducation et à la protection sociale; constate que des progrès, bien qu’insuffisants, ont été réalisés dans l’application de l’annexe VII de l’accord de paix de Dayton relative aux réfugiés et aux personnes déplacées; demande une nouvelle fois la fin de toute forme de discrimination à l’égard des rapatriés; réclame l’adoption d’une loi interdisant le déni des génocides, de l’Holocauste, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre; |
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8. |
demande aux autorités de l’ensemble de la région de mettre en place la commission régionale chargée d’établir les faits concernant toutes les victimes de crimes de guerre et d’autres violations des droits humains commis sur le territoire de l’ex-Yougoslavie entre le 1er janvier 1991 et le 31 décembre 2001 (RECOM), en s’appuyant sur le travail considérable mené par la coalition pour la RECOM; |
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9. |
souligne l’importance du travail accompli par l’Office régional de coopération pour la jeunesse en vue de promouvoir l’esprit de réconciliation et de coopération entre les jeunes dans la région au moyen de programmes d’échanges de jeunes, et se félicite de la participation active de la Bosnie-Herzégovine; |
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10. |
rappelle que les travaux sur le processus de réconciliation doivent être axés sur la jeunesse du pays et commencer dès le plus jeune âge, en incorporant la réconciliation dans le processus éducatif; invite dès lors instamment les autorités à tous les niveaux à garantir une éducation inclusive et non discriminatoire pour tous les enfants, quelle que soit leur origine ethnique, culturelle ou personnelle, conformément à la résolution du Comité des ministres du Conseil de l’Europe de 2019 relative à la mise en œuvre de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales par la Bosnie-Herzégovine; met en avant la possibilité de recourir aux meilleures pratiques en matière d’intégration et d’inclusion adoptées par les États membres multiethniques et multiculturels; |
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11. |
insiste sur la nécessité de faire cesser de toute urgence toute ségrégation dans l’éducation, incarnée notamment par la pratique discriminatoire existante des «deux écoles sous un même toit», laquelle institutionnalise les divisions ethniques, perpétue les stéréotypes et les préjugés et alimente la défiance en empêchant les contacts entre étudiants issus de milieux différents; souligne que cette pratique est non seulement totalement contraire à la notion même de réconciliation, mais constitue également une menace à long terme pour la stabilité et la prospérité du pays; |
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12. |
souligne que les différences dans l’enseignement de l’histoire et les manuels scolaires menacent considérablement le sentiment commun de citoyenneté et la cohésion sociale, et préconise une harmonisation majeure des trois programmes scolaires existants par l’intégration des compétences d’esprit critique et la suppression des contenus contrefactuels qui alimentent la division; |
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13. |
invite la Commission à élaborer un programme pour soutenir une réforme durable du système éducatif de la Bosnie-Herzégovine; souligne qu’une éducation de qualité offre aux jeunes un horizon et la perspective d’un avenir positif et contribue à endiguer la fuite des cerveaux et le chômage des jeunes; appelle de ses vœux un engagement accru en faveur de programmes européens dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la recherche, tels qu’Horizon Europe, Europe créative et Erasmus+, ainsi que de la promotion de ces instruments; |
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14. |
invite les décideurs à permettre à la Bosnie-Herzégovine de participer à la prochaine enquête du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE et à mettre en œuvre les propositions découlant des résultats de l’enquête PISA de 2018; |
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15. |
engage la Bosnie-Herzégovine à remédier aux inégalités d’accès à l’enseignement à distance qui ont privé de nombreux enfants de leur droit à l’éducation pendant la pandémie; |
Fonctionnement des institutions démocratiques
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16. |
invite instamment l’ensemble des autorités, institutions, titulaires de fonctions et dirigeants politiques de Bosnie-Herzégovine à accélérer considérablement leurs travaux et à approfondir leur coopération afin de mettre pleinement en œuvre les 14 priorités essentielles issues de l’avis de la Commission sur la demande d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne; invite les autorités à mobiliser les volontés politiques en vue de parvenir à la coopération renforcée nécessaire pour surmonter la crise de la COVID-19 et à accorder la priorité aux travaux dans les domaines du fonctionnement démocratique, de l’état de droit, des droits fondamentaux et de la réforme de l’administration publique; |
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17. |
insiste sur la nécessité de renforcer considérablement la coopération et les échanges de données entre les juridictions nationales, des collectivités locales et des cantons dans tous les domaines d’action; relève qu’il faut renforcer d’urgence les capacités et l’expertise du pays en ce qui concerne le large éventail de questions liées au respect de ses obligations découlant de l’intégration européenne; |
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18. |
souligne que la mise sur pied effective, le fonctionnement indépendant et la responsabilité des institutions démocratiques sont des éléments essentiels d’une démocratie viable et une condition préalable à la progression du processus d’intégration européenne, et notamment à l’obtention du statut de candidat; avertit que la rhétorique ethnonationaliste et anticonstitutionnelle clivante et séparatiste ainsi que les tentatives de blocage des institutions nuisent à la coordination nationale et à la prise de décisions sur les principales politiques et réformes, ainsi qu’à l’unité et à la stabilité à long terme; |
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19. |
met en exergue l’adoption des amendements à la loi électorale de la Bosnie-Herzégovine qui ont permis aux citoyens de Mostar de voter aux élections locales en 2020 alors que ce n’était plus arrivé depuis 2008, et se félicite de la constitution des nouvelles autorités locales; invite le conseil municipal et le maire à remplir leur mandat démocratique; souligne que l’accord politique ne saurait en aucun cas compromettre l’objectif de longue date de l’Union d’éliminer toute ségrégation et de réunifier la ville; souligne que toute médiation ou facilitation d’accords par l’Union doivent se faire dans le cadre d’institutions élues démocratiquement et d’un processus ouvert à tous, y compris aux partis de l’opposition et aux représentants de la société civile, rapprocher le pays des normes internationales et être bénéfiques à tous les citoyens sans creuser les divisions ethniques; |
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20. |
se félicite du vote de l’Assemblée parlementaire du 22 juillet 2020 sur le règlement régissant les réunions de la commission parlementaire de stabilisation et d’association (CPSA), qui ouvre la voie à leur adoption formelle par la 2e CPSA UE-Bosnie-Herzégovine dans les meilleurs délais et à une coopération parlementaire constructive; |
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21. |
rappelle qu’en adhérant au Conseil de l’Europe en 2002, la Bosnie-Herzégovine s’est engagée à remédier aux lacunes de son cadre constitutionnel, notamment en harmonisant la législation aux niveaux fédéral et cantonal, ainsi qu’à progresser dans les réformes qui feront de ce pays un État pleinement fonctionnel et inclusif qui protège intégralement les droits de tous ses citoyens; souligne que les réformes institutionnelles dépendent de la volonté et de l’engagement des autorités, des institutions, des titulaires de fonctions et des dirigeants politiques du pays en vue de l’accomplissement de progrès réels et attendus depuis longtemps en matière de changement constitutionnel, lequel s’inscrit dans les 14 grandes priorités, et ce de préférence avant les élections législatives de 2022; exhorte la communauté internationale à créer les conditions propices à un dialogue sur le changement constitutionnel et à soutenir activement un tel dialogue, notamment au sein des institutions de la Bosnie-Herzégovine et parmi les représentants élus en Bosnie-Herzégovine, sous l’égide de l’Union européenne, et en particulier du Parlement, en veillant à ce que la société civile et les citoyens participent activement au processus; insiste sur le fait que ce dialogue doit se dérouler parallèlement à la mise en œuvre d’autres réformes; |
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22. |
prie instamment la Commission de mettre davantage l’accent sur la réforme constitutionnelle dans son prochain rapport annuel; |
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23. |
invite la Commission et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) à intensifier leurs activités de médiation en Bosnie-Herzégovine afin de renforcer le dialogue politique et la réconciliation et de fournir un cadre pour faire face aux héritages du passé et surmonter les divisions dans la société; réclame une action coordonnée des acteurs et institutions de l’Union en Bosnie-Herzégovine et le renforcement de l’approche transatlantique; |
État de droit
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24. |
déplore l’absence de progrès en ce qui concerne les réformes judiciaires, notamment la mise en œuvre des recommandations figurant dans les 14 priorités de l’avis de la Commission et du rapport Priebe; réaffirme qu’il est urgent de renforcer le professionnalisme et la responsabilité du pouvoir judiciaire et de garantir son indépendance à l’égard de toute influence injustifiée ainsi que de résorber l’arriéré croissant des affaires en attente de jugement; souligne que ces réformes sont essentielles pour que le pays obtienne le statut de candidat et qu’elles sont une simple question de volonté politique; |
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25. |
demande instamment de mettre rapidement en application la réforme du conseil supérieur des juges et des procureurs de Bosnie-Herzégovine et d’aligner les juridictions du pays sur les normes de l’Union, conformément aux recommandations de la Commission et à l’avis de la Commission de Venise, en renforçant l’indépendance du pouvoir judiciaire en Bosnie-Herzégovine par des mesures de nomination, d’évaluation, d’intégrité et de discipline, ainsi que par la vérification des déclarations de patrimoine; |
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26. |
insiste sur la nécessité de permettre une interprétation uniforme du droit dans tout le pays; invite instamment la Bosnie-Herzégovine à mettre en place un organe juridique assurant une interprétation cohérente et harmonisée du droit et rappelle la nécessité de garantir un contrôle judiciaire indépendant en créant une cour d’appel de deuxième instance; |
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27. |
accueille favorablement le protocole d’accord sur la création d’un organe commun de coordination des associations de juges et de procureurs, outil de nature à renforcer l’indépendance, la transparence et la responsabilité du pouvoir judiciaire, et invite toutes les associations concernées à y adhérer; |
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28. |
prie instamment la Bosnie-Herzégovine de mettre en place un point de contact national commun pour la coopération avec Europol, afin de renforcer l’échange de renseignements en matière pénale, et de signer un accord de coopération avec Eurojust permettant un échange efficace d’informations judiciaires et l’échange d’éléments de preuve; |
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29. |
invite les décideurs de Bosnie-Herzégovine à assurer d’urgence le bon fonctionnement des institutions judiciaires, en ce compris le processus de nomination des juges à la Cour constitutionnelle de la Fédération; |
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30. |
salue les efforts menés par les autorités de Bosnie-Herzégovine pour prévenir la radicalisation, le financement du terrorisme et l’implication de ses citoyens dans les conflits à l’étranger; |
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31. |
réclame des mesures immédiates de lutte contre la corruption et l’impunité généralisées dans la sphère publique afin de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions; souligne à cet égard qu’il importe de mettre en place des mécanismes efficaces et cohérents de dissuasion, de prévention, de détection, d’enquête proactive et de sanction, conformément aux normes internationales et aux recommandations du Groupe d’États contre la corruption (GRECO); |
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32. |
invite la Bosnie-Herzégovine à adopter une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’action anticorruption au niveau de l’État et à veiller à ce qu’ils soient financés comme il se doit, ainsi qu’à assurer le bon fonctionnement, l’indépendance et la coordination des organes de prévention de la corruption à tous les niveaux afin de permettre des enquêtes sans entraves en vue de respecter l’obligation de rendre des comptes; |
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33. |
réaffirme la nécessité d’éradiquer les liens politiques et administratifs avec la criminalité organisée grâce à des garanties et à des contrôles clairs dans le domaine de la lutte contre la corruption, à une transparence politique et administrative accrue et à des poursuites efficaces dans le cadre des affaires de corruption de grande ampleur, en s’attaquant en particulier à la criminalité économique, financière et liée aux marchés publics, aux cas de corruption en lien avec la COVID ainsi qu’au financement des partis politiques et des campagnes électorales; prie instamment les organes compétents de lancer des enquêtes sur l’enrichissement illicite d’agents publics; |
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34. |
invite la Bosnie-Herzégovine à compléter son cadre juridique sur la prévention des conflits d’intérêts et la protection des lanceurs d’alerte; |
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35. |
souligne qu’il faut assurer la cohérence des normes de la fonction publique professionnelle à l’échelle nationale, et demande que l’application de normes fondées sur le mérite et la transparence dans les nominations et les promotions publiques soit des priorités, afin de faire progresser la culture de l’intégrité; se félicite de l’adoption du cadre stratégique de réforme de l’administration publique, qui permet la mobilisation des fonds européens correspondants; rappelle la nécessité de rationaliser et d’harmoniser l’administration publique dans l’ensemble du pays, en appliquant des procédures de sélection et de nomination transparentes, proportionnées et fondées sur le mérite; |
Droits fondamentaux
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36. |
se déclare préoccupé par la situation des droits fondamentaux et appelle de ses vœux des stratégies plus efficaces et globales en matière de droits de l’homme et de lutte contre la discrimination à l’échelle nationale, ainsi que des mesures contre l’intolérance interconfessionnelle et interethnique; insiste sur la nécessité de prévenir dûment la discrimination et d’engager des actions contre la prolifération des discours haineux, des crimes de haine et de la violence en ligne et hors ligne à l’encontre des minorités ethniques et religieuses, des femmes, de la communauté LGBTIQ+ ainsi que des migrants et des demandeurs d’asile, et de promouvoir l’inclusion sociale, éducative et professionnelle des minorités et des populations vulnérables, notamment les personnes handicapées et les Roms, conformément à la déclaration de Poznań de 2019 sur l’intégration des Roms dans le cadre du processus d’élargissement de l’Union; |
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37. |
se félicite des efforts consentis en vue de promouvoir la liberté religieuse, le respect mutuel et le dialogue interconfessionnel, notamment par l’intermédiaire du conseil interreligieux de Bosnie-Herzégovine; invite instamment les autorités compétentes à enquêter rapidement sur tous les crimes fondés sur des motifs religieux et à engager des poursuites en la matière; |
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38. |
insiste sur le fait qu’une véritable réconciliation est impossible en cas de ségrégation et de discrimination continues, notamment en matière d’accès à l’éducation en ligne et hors ligne, d’emploi et de droits sociaux, et demande que des mesures soient prises pour endiguer la discrimination à grande échelle à l’encontre de groupes spécifiques; prie instamment les autorités compétentes d’offrir à tous les enfants une scolarité inclusive et sans discriminations; |
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39. |
prend acte des progrès réalisés dans le domaine de la protection de l’enfant, notamment la mise en œuvre des lois sur la protection et le traitement des enfants et des mineurs dans le cadre des procédures pénales et la mise en place d’un système de placement familial; rappelle qu’il est nécessaire d’adopter un plan d’action sur la protection de l’enfant et de prendre de nouvelles mesures pour garantir le droit des enfants à la santé, à l’éducation, à la protection, à la justice et à des chances équitables grâce à une éducation inclusive et à la prévention de la violence contre les enfants; |
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40. |
souligne la nécessité de renforcer les mesures visant la violence sexiste et domestique, qui s’est aggravée dans la cadre de la pandémie de COVID-19, en veillant à ce que des mesures soient prises à l’échelle nationale pour garantir la protection des victimes, leur prêter assistance, leur offrir une aide juridictionnelle et leur proposer un hébergement sûr; prie instamment les autorités d’harmoniser et de mettre en œuvre la législation sur l’égalité entre les femmes et les hommes et d’offrir un soutien approprié aux défenseurs des droits des femmes et aux organisations de la société civile; rappelle la nécessité de cibler le financement sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les instruments de financement extérieur de l’Union, et d’améliorer l’accès au financement des organisations de la société civile locales et de petite taille; |
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41. |
encourage la Bosnie-Herzégovine à redoubler d’efforts pour protéger les personnes handicapées et à élaborer et adopter une stratégie de désinstitutionnalisation afin d’offrir une vie digne aux personnes handicapées; condamne le fait que la législation permet aux personnes handicapées d’être privées de leur capacité juridique, en violation de la convention relative aux droits des personnes handicapées dont le pays est signataire; dénonce les discriminations en matière de soutien aux personnes handicapées, comme le fait de donner la priorité aux personnes souffrant de handicaps liés à la guerre; |
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42. |
souligne la nécessité de garantir la participation des citoyens à la vie démocratique du pays en associant en bonne et due forme des organisations de la société civile au processus d’intégration dans l’Union; invite les autorités à garantir un environnement favorable à la société civile, notamment en veillant au respect des normes européennes sur la liberté d’association et la liberté de réunion, et déplore toute restriction sélective; souligne que chaque citoyen a le droit d’exercer sa liberté d’expression dans sa langue maternelle; invite les autorités à développer un cadre stratégique de coopération avec la société civile et à assurer des consultations significatives dans le cadre de dialogues politiques inclusifs; |
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43. |
salue la tenue, le 9 septembre 2019, de la toute première marche des fiertés à Sarajevo et espère que les dernières restrictions liées à la pandémie n’empêcheront pas l’organisation prochaine d’une nouvelle édition de cette manifestation; rappelle la nécessité d’améliorer la situation des personnes LGBTIQ+, de réprimer les violences et les crimes haineux commis à leur encontre, de promouvoir leur inclusion sociale et d’adopter un plan d’action à cette fin; |
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44. |
se félicite de la signature par la Bosnie-Herzégovine de la Convention 108+ du Conseil de l’Europe et demande instamment aux autorités de prendre des mesures juridiques garantissant le respect des normes de l’Union en matière de protection des données personnelles; |
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45. |
salue la décision de la Cour constitutionnelle du 4 octobre 2019 d’abroger l’article 11 de la Constitution de l’entité de Republika Srpska, supprimant ainsi la peine capitale dans toute la Bosnie-Herzégovine; regrette toutefois que cette décision, qui répond en partie à l’une des priorités essentielles, ait dû être imposée par un tribunal au lieu d’être le résultat d’un processus politique; |
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46. |
déplore le fait que la Bosnie-Herzégovine continue d’enfreindre la convention européenne des droits de l’homme, en n’exécutant pas les arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en matière de lutte contre les discriminations dans les affaires Sejdić-Finci, Zornić, Pilav et Šlaku en ce qui concerne la garantie de l’égalité démocratique des citoyens dans le processus électoral du pays, qui est une condition préalable à l’ouverture des négociations d’adhésion; appelle de ses vœux la mise en œuvre sans délai des arrêts de la CEDH et de la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine; prend acte des lacunes persistantes du processus électoral et réaffirme la nécessité de s’attaquer sans tarder, par des changements constitutionnels appropriés, aux restrictions discriminatoires fondées sur l’appartenance ethnique et la résidence en ce qui concerne le droit de se présenter aux élections; |
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47. |
demande aux autorités, aux institutions, aux titulaires de mandats et aux dirigeants politiques de reprendre des négociations sans exclusive sur la réforme électorale et regrette leur réticence à exécuter ces arrêts en éliminant toutes les formes d’inégalité et de discrimination dans le processus électoral; souligne qu’un accord a été conclu sur les élections à Mostar, ce qui démontre la volonté politique de parvenir à un compromis, et insiste sur le fait qu’un accord sur les questions électorales ne devrait pas être détourné à des fins autres que celles stipulées par la CEDH; souligne la nécessité de mettre en œuvre ces changements de préférence avant les élections générales de 2022, afin de garantir une représentation politique suffisamment diversifiée à tous les niveaux de pouvoir et de veiller à ce que les élections soient organisées conformément aux normes européennes et en application des recommandations de l’OSCE/BIDDH et de la Commission de Venise à cet égard; |
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48. |
demande que des enquêtes approfondies soient menées sur des irrégularités électorales présumées lors des élections municipales de 2020, notamment des fraudes sur les listes électorales, des usurpations d’identité, des obstacles à l’observation électorale indépendante et des pressions politiques intempestives exercées sur les électeurs et la commission électorale centrale de Bosnie-Herzégovine, en particulier lors des élections à Mostar; demande que des mesures soient prises pour assurer le bon fonctionnement de la commission électorale centrale; |
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49. |
regrette la persistance des pressions politiques et financières et de l’instrumentalisation des médias, phénomènes qui ont été exacerbés pendant la pandémie de COVID-19 et qui compromettent la liberté d’expression et le pluralisme des médias; exprime sa préoccupation face à un environnement hostile aux médias indépendants et prie instamment les autorités d’enquêter de manière effective sur les menaces et les agressions verbales et physiques à l’encontre de tous les journalistes et du personnel des médias et d’engager des poursuites à leur encontre; exhorte la Bosnie-Herzégovine à mettre en place un mécanisme de collecte et d’échange d’informations sur les violations de la liberté d’expression et des médias dans tout le pays, dans le cadre du protocole d’accord pertinent signé avec l’OSCE; |
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50. |
réitère son appel en faveur de l’introduction de mesures législatives efficaces garantissant la transparence de la structure de propriété des médias, la transparence éditoriale et la transparence des règles relatives aux subventions et à la publicité; insiste sur le fait que des mesures efficaces doivent être prises pour contrer les discours de haine, tant en ligne qu’hors ligne; |
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51. |
rappelle la nécessité de garantir le financement durable, l’indépendance, l’objectivité et la transparence financière du service public de radiodiffusion à l’échelle de l’État (BHRT), des radiodiffuseurs publics au niveau des entités et de l’agence de régulation des communications; |
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52. |
rappelle qu’un contenu multilingue de haute qualité dans toutes les langues officielles de Bosnie-Herzégovine est une composante essentielle d’un véritable pluralisme des médias qui contribuerait à protéger la diversité culturelle du pays; encourage la mise en place d’un service audiovisuel public plurinational et multilingue, sur le modèle d’ARTE, avec l’objectif d’unir les peuples et de promouvoir la paix et la réconciliation dans les États de l’Europe du Sud-Est; |
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53. |
rappelle qu’il importe de garantir la liberté des médias et de promouvoir un journalisme de qualité, la vérification des faits et l’éducation aux médias afin de lutter contre la propagande, la désinformation et les fausses informations, et encourage l’introduction d’une éducation aux médias, à l’information et au numérique dans les programmes pédagogiques; insiste sur le fait que l’Union doit renforcer sa stratégie de communication afin de lutter efficacement et de manière proactive contre les campagnes de désinformation et les ingérences étrangères; relève qu’en déformant la réalité et en exploitant les différences ethniques et religieuses, certains acteurs étrangers cherchent à saper les réformes, à attiser les divisions qui portent atteinte à l’unité du pays, et à affaiblir la crédibilité de l’Union et de ses actions dans la région, notamment en ce qui concerne l’ensemble du processus d’élargissement et l’aide financière fournie pendant la pandémie de coronavirus, mettant ainsi en péril la stabilité et l’intégration européenne de la Bosnie-Herzégovine; invite l’Union européenne à offrir une aide supplémentaire, financière ou autre, aux institutions compétentes de Bosnie-Herzégovine, afin d’accroître la capacité du pays à contrer ces menaces; |
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54. |
demande une communication en bonne et due forme à la population sur le processus d’adhésion à l’Union, qui doit également s’inscrire dans un projet de réconciliation et de développement d’une culture politique fondée sur le compromis et la compréhension mutuelle; |
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55. |
demande au SEAE et à la Commission d’améliorer leur coordination et de lutter contre la désinformation et les menaces hybrides qui visent à ébranler la perspective européenne de la région en soulignant de manière plus stratégique l’intérêt de l’Union pour les citoyens de la région; |
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56. |
exprime sa préoccupation face à l’augmentation de la pression migratoire sur le pays et aux conditions d’accueil inappropriées, qui ont donné lieu à une situation humanitaire dramatique; demande aux autorités de Bosnie-Herzégovine de s’employer à trouver des solutions constructives, durables, immédiates et à long terme à ce problème, à travers une réponse coordonnée et stratégique à l’échelle du pays, une coordination interinstitutionnelle efficace, une meilleure gestion des frontières et une capacité d’accueil renforcée, afin d’offrir l’accès à l’aide humanitaire et à des conditions de vie de base décentes, y compris des garanties spéciales pour les mineurs non accompagnés, l’accès à un logement approprié et la protection des enfants; demande un partage équitable des responsabilités dans l’ensemble du territoire de la Bosnie-Herzégovine, en évitant toute politisation et en garantissant un soutien approprié aux collectivités locales qui accueillent des centres d’accueil temporaires; exhorte la Bosnie-Herzégovine à conclure un accord avec le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) afin d’accroître la capacité de traitement des demandes d’asile et d’améliorer la coopération avec l’Union, notamment en ce qui concerne la réinstallation en tant que voie sûre et légale pour les personnes en quête d’une protection internationale; |
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57. |
invite la Bosnie-Herzégovine et l’Union à renforcer encore leur coopération en matière de protection internationale des personnes dans le besoin, à œuvrer en faveur de solutions fondées sur la solidarité et à prévenir de nouvelles violations du droit international et des droits fondamentaux, comme les cas signalés de refoulement aux frontières de la Bosnie-Herzégovine; demande à la Commission de mettre en œuvre un mécanisme de suivi indépendant; soutient les travaux du groupe de travail du Parlement européen sur le contrôle de Frontex; demande à la Commission, aux agences de l’Union et aux organisations internationales de coopérer activement avec les autorités bosniennes afin de mettre en place un système d’asile et de migration efficace et durable; demande à la Commission européenne, aux agences de l’Union et aux organisations internationales de fournir une assistance opérationnelle, technique, logistique et financière accrue à la Bosnie-Herzégovine afin de garantir que le pays dans son ensemble dispose d’une capacité d’accueil suffisante et d’installations d’accueil de bonne qualité, de préférence aux points d’entrée des migrants, d’offrir une procédure d’asile efficace, de renforcer les capacités de traitement des migrants entrants et des demandes d’asile et, le cas échéant, de mener à bien les procédures de retour conformément aux normes internationales et européennes; appelle à un réexamen des financements concernés afin de garantir que l’aide transparente, conditionnelle et crédible apportée par l’Union pour répondre aux besoins en matière de migration soit adaptée à son objectif et atteigne les bénéficiaires visés; |
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58. |
prie instamment la Bosnie-Herzégovine d’intensifier sa coopération avec les pays voisins et les agences l’Union (Europol, Eurojust et Frontex) pour lutter contre la criminalité transfrontalière, en particulier la traite des êtres humains, le trafic d’armes et le trafic de drogues; demande au pays de veiller à la signature et à la ratification rapides de l’accord sur le statut avec l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) convenu le 5 février 2019, qui faciliterait une meilleure protection des frontières dans le plein respect des droits fondamentaux, tout en contribuant à lutter contre la criminalité transfrontalière, y compris les réseaux criminels de passeurs, et à la prévention de la migration irrégulière; |
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59. |
appelle de ses vœux une réaction nationale coordonnée, stratégique et transparente à l’urgence sanitaire actuelle, ainsi que des mesures non discriminatoires d’atténuation et de relance après la pandémie, qui tiennent compte des besoins spécifiques des femmes, des minorités et des groupes vulnérables, y compris des migrants et des réfugiés; |
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60. |
plaide pour un partage plus proactif des informations et des données sur la pandémie et demande des mesures urgentes et spécifiques pour remédier à la situation critique des femmes dans tous les domaines de la vie, y compris en matière de violences familiales, qui ont augmenté pendant la pandémie; |
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61. |
rappelle le soutien apporté par l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19 pour faire face à la situation dramatique dans laquelle se trouve le pays, notamment les nouvelles garanties de prêts à hauteur de 12 millions d’EUR pour soutenir les PME; encourage la Bosnie-Herzégovine à tirer pleinement parti des mécanismes de l’Union, notamment de sa participation à l’accord de passation conjointe de marchés en vue de l’acquisition d’équipement médical; souligne l’importance de la solidarité européenne et invite la Commission et les États membres à affecter un nombre suffisant de vaccins contre la COVID-19 aux pays des Balkans occidentaux et de les soutenir dans la préparation et la mise en œuvre de la campagne de vaccination; salue à cet égard la dérogation aux licences d’exportation et le train de mesures qui permettront à la Bosnie-Herzégovine et aux autres partenaires des Balkans occidentaux d’enfin bénéficier des contrats d’achat anticipé conclus par l’Union européenne; |
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62. |
souligne que les autorités bosniennes doivent trouver le bon équilibre entre les libertés et les droits fondamentaux et les restrictions rendues nécessaires par la pandémie, en particulier en ce qui concerne la liberté de réunion et la liberté d’expression; estime que les mesures à court terme adoptées pour faire face au ralentissement des secteurs du commerce, des services, des transports, de l’industrie et du tourisme dû à la pandémie ne doivent pas nuire à la mise en œuvre de réformes à long terme; |
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63. |
rappelle que les défaillances de l’état de droit, conjuguées à la fragmentation et au dysfonctionnement des marchés des produits et du travail, nuisent au fonctionnement de l’économie de marché, à la croissance économique et aux flux d’investissements directs étrangers (IDE); |
Réformes socioéconomiques
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64. |
invite la Bosnie-Herzégovine à renforcer les mesures actives et socioéconomiques du marché du travail, notamment en matière d’enseignement et de formation professionnels, qui visent à réduire le chômage de longue durée, y compris celui des jeunes et des femmes, afin de lutter contre le déclin démographique et la plus importante fuite des cerveaux de la région, en particulier dans le secteur informatique et de la santé, en investissant davantage dans le secteur de l’éducation, y compris dans l’enseignement et la formation professionnels, afin de remédier au décalage qui existe entre l’éducation et les besoins du marché du travail et de combattre la discrimination en matière d’emploi; salue à cet égard l’initiative phare de garantie pour la jeunesse, qui participe du plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux et qui vise à garantir des possibilités d’emploi de qualité et à proposer une formation continue et des stages aux jeunes; |
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65. |
invite les autorités à renforcer les mesures visant à garantir la cohésion sociale, la réduction de la pauvreté et des inégalités, l’accès aux soins de santé et à la protection sociale, à harmoniser la législation sur le congé de maternité et de paternité dans l’ensemble des entités et des cantons, à prévenir la discrimination fondée sur le genre et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et à favoriser le dialogue socioéconomique entre les partenaires sociaux; |
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66. |
invite les autorités à donner la priorité aux mesures visant à stimuler la diversification économique, la numérisation et la lutte contre l’économie informelle, tout en développant des mécanismes efficaces et transparents en ce qui concerne le marché de l’énergie, les infrastructures de transport, le tourisme durable et le soutien aux PME; |
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67. |
souligne qu’il est urgent de créer un espace économique unique, notamment en simplifiant, en centralisant et en harmonisant les procédures d’enregistrement des entreprises, d’octroi de licences et de permis et de faillite; souligne le fort potentiel de développement que présente la transition numérique pour l’économie de Bosnie-Herzégovine; |
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68. |
rappelle la nécessité de mettre pleinement en œuvre les mesures envisagées dans le programme de réforme économique de la Bosnie-Herzégovine pour 2020-2022 et dans les orientations stratégiques fondées sur le dialogue économique et financier; |
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69. |
demande une nouvelle fois l’adoption d’une stratégie nationale de gestion des finances publiques et l’amélioration de la transparence budgétaire en Bosnie-Herzégovine afin de permettre au pays de bénéficier d’un appui budgétaire financé par l’UE; rappelle la nécessité d’améliorer la viabilité de la dette publique et de poursuivre les efforts de consolidation budgétaire; déplore les litiges entre les deux entités qui affectent le fonctionnement du système unique de fiscalité indirecte; rappelle la nécessité de procéder à une restructuration et à une dépolitisation cohérentes et transparentes des entreprises publiques du pays afin d’améliorer leur gouvernance et de renforcer la transparence; souligne la nécessité de créer un registre public des entreprises détenues par l’État; |
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70. |
demande que le fonctionnement et l’application efficaces des décisions du Conseil de la concurrence et du Conseil des aides d’État soient assurés et que la stratégie visant à faire respecter les droits de propriété intellectuelle soit mise en œuvre; souligne que l’indépendance de la Banque centrale et de ses réserves est vitale pour la stabilité macroéconomique; rappelle la nécessité de produire en temps opportun des statistiques nationales détaillées et de grande qualité; |
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71. |
exhorte la Bosnie-Herzégovine à promouvoir activement l’intégration économique régionale dans les Balkans occidentaux et soutient la proposition visant à réduire les frais d’itinérance dans la région; prend acte de la prorogation jusqu’au 31 décembre 2025 du régime de préférences commerciales accordé aux Balkans occidentaux, qui contribue au développement économique durable des Balkans occidentaux; |
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72. |
invite instamment le pays à appliquer pleinement la loi sur la politique douanière, à mettre en œuvre les volets commerciaux de l’espace économique régional (EER) et à franchir les étapes nécessaires pour pouvoir adhérer à l’OMC; |
Connectivité, énergie et environnement
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73. |
salue les efforts déployés par la Commission pour investir de manière plus stratégique dans les Balkans occidentaux au moyen d’un plan économique et d’investissement spécifique et reconnaît l’importance que celui-ci revêt dans le cadre du renforcement de la coopération régionale et transfrontalière; souligne que les investissements réalisés au titre du plan économique et d’investissement doivent être conformes aux objectifs de l’accord de Paris et aux objectifs climatiques de l’Union, et prévoir des évaluations ex ante des incidences sur l’environnement; reconnaît le rôle que peut jouer le plan économique et d’investissement dans la facilitation du développement social et de la reprise à long terme après la pandémie, et souligne la nécessité de veiller à ce que les fonds de l’UE prévoient à la fois des incitations et des conditions et qu’ils contribuent effectivement à renforcer la démocratie, la bonne gouvernance, l’état de droit et les droits fondamentaux pour tous en Bosnie-Herzégovine; |
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74. |
rappelle que toute aide de préadhésion prévisible est subordonnée à l’existence de méthodes de coordination efficaces et à la mise en œuvre de stratégies et de réformes à l’échelle nationale; souligne la nécessité d’améliorer la capacité d’absorption de l’aide de préadhésion; souligne que les financements devraient être octroyés de manière transparente, efficace, responsable, sans parti pris politique et sans discrimination; invite instamment les autorités de Bosnie-Herzégovine à tous les niveaux et les autres bénéficiaires des financements de l’Union à renforcer la transparence et la visibilité des actions de l’Union et à communiquer de manière adaptée sur la valeur ajoutée de l’aide fournie par l’Union; |
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75. |
recommande de mettre l’accent sur les investissements publics et les projets énergétiques et d’infrastructures durables, inclusifs et favorables à la croissance visant à accroître la connectivité, la multimodalité des transports et la sécurité routière, dans le plein respect des règles en matière d’aides d’État, de marchés publics et d’incidences socioécologiques, y compris la mise en œuvre de la directive concernant l’évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) et de la directive relative à l’évaluation stratégique environnementale (EES); |
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76. |
prie instamment les autorités de Bosnie-Herzégovine de s’aligner sur les normes et les objectifs stratégiques de l’Union en matière de protection du climat et d’énergie, en facilitant la transition écologique et numérique; demande que la priorité soit donnée aux mesures visant à réduire la dégradation écologique et les risques environnementaux pour la santé; |
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77. |
salue l’adoption du programme en matière d’environnement pour les Balkans occidentaux, qui doit favoriser la transition vers une économie circulaire et l’adoption des mesures nécessaires pour préserver et protéger les zones sensibles sur le plan écologique; |
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78. |
invite instamment les autorités à élaborer une stratégie énergétique nationale garantissant la mise en œuvre complète des accords de Paris et des objectifs de l’Union pertinents en matière de climat et de biodiversité, ainsi que l’alignement complet sur ceux-ci; souligne la nécessité de mettre en place un mécanisme d’établissement des prix du carbone, qui constituerait un moyen de décarbonation efficace, conformément au pacte vert pour l’Europe et aux engagements politiques pris dans la déclaration de Sofia de 2020; |
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79. |
invite la Bosnie-Herzégovine à renforcer ses efforts en matière de protection de la nature, car elle est l’un des pays d’Europe qui présente la plus grande diversité d’espèces végétales et animales; exhorte les autorités de Bosnie-Herzégovine à consulter les communautés locales, la société civile et les experts indépendants sur les projets sensibles sur le plan socioécologique; |
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80. |
invite à déployer des efforts accrus, harmonisés et cohérents à l’échelle nationale pour améliorer la qualité de l’air conformément à l’acquis de l’Union en matière de réduction de la pollution de l’air et pour réduire les émissions transfrontières nocives; prend acte du fait que les émissions d’oxydes d’azote provenant des grandes installations de combustion de la Bosnie-Herzégovine sont désormais conformes à la législation de l’Union, et demande instamment que des mesures soient prises rapidement pour remédier au dépassement des limites d’émission définies pour les poussières et le dioxyde de soufre; |
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81. |
souligne la nécessité d’accroître la durabilité du secteur de la production d’énergie en renforçant l’efficacité et la diversification énergétiques au moyen d’une utilisation durable des énergies renouvelables; rappelle qu’une dépendance excessive au charbon retarde la transition tant attendue vers l’énergie renouvelable; invite instamment les autorités à prendre des mesures pour fermer progressivement les centrales à charbon inefficaces et polluantes; rappelle la nécessité de mettre en place un mécanisme pour une «transition juste»; |
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82. |
salue la transposition des règlements relatifs au code de réseau électrique ainsi que la transposition et la mise en œuvre du règlement (UE) no 1227/2011 (règlement REMIT (11)) dans le cadre réglementaire national sur l’électricité, et invite les autorités à appliquer les mêmes règles d’intégrité au secteur du gaz; |
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83. |
exhorte le pays à adopter une loi nationale sur l’organisme chargé de réguler l’électricité et le gaz naturel, sur la transmission et sur le marché de l’électricité et à prendre des mesures nationales pour renforcer l’efficacité énergétique et la production d’énergie renouvelable afin de garantir le respect des obligations fixées par le troisième paquet «Énergie» et le Traité instituant la Communauté de l’énergie; exhorte les autorités des pays des Balkans occidentaux à contribuer à la connectivité régionale en œuvrant à l’achèvement du marché régional de l’énergie et souligne que le non-respect par la Bosnie-Herzégovine de l’acquis communautaire énergétique correspondant dans les secteurs de l’électricité et du gaz compromet les perspectives d’intégration régionale du secteur de l’énergie; |
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84. |
souligne que la planification et la construction de projets écologiquement sensibles, tels que des centrales hydroélectriques, doivent respecter les normes internationales et européennes en matière d’analyse d’impact et de protection environnementale; souligne la nécessité de prévenir et de poursuivre efficacement les crimes environnementaux, de renforcer les contrôles sur les questions écologiques et de lutter contre la construction illégale; |
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85. |
demande l’adoption de mesures permettant une gestion durable des déchets dans le cadre d’un système d’information sur la gestion des déchets, la création d’installations de recyclage adaptées et la lutte contre le déversement illégal de déchets; |
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86. |
rappelle la nécessité de renforcer la préparation aux phénomènes liés au changement climatique, en particulier les inondations et les sécheresses; rappelle que la Bosnie-Herzégovine n’a pas encore mis en place de système d’information intégré en matière d’interventions civiles d’urgence; |
Politique étrangère et sécurité
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87. |
exhorte la Bosnie-Herzégovine à continuer de s’aligner progressivement sur la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), alors qu’elle est parvenue à une moyenne de 70 %, car cet alignement constitue un élément essentiel de l’adhésion à l’Union; exhorte la Bosnie-Herzégovine à se mettre en conformité avec l’ensemble des décisions du Conseil qui introduisent des mesures de restriction de l’Union; |
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88. |
invite à renforcer les relations de bon voisinage et à accroître les efforts déployés pour résoudre les questions bilatérales en suspens, telles que la démarcation des frontières avec la Croatie et la Serbie et la normalisation des relations avec le Kosovo; |
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89. |
salue la participation de la Bosnie-Herzégovine aux missions de l’UE relevant de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), au plan d’action pour l’adhésion (MAP) de l’OTAN et la contribution du pays à la mission «Resolute Support» (RSM) de l’OTAN en Afghanistan; salue par ailleurs la signature d’une feuille de route commune UE/Bosnie-Herzégovine prévoyant des actions liées au partenariat du G7 pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité; |
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90. |
est fermement convaincu qu’une meilleure communication sur l’engagement de l’Union en faveur de la région est primordiale pour lutter contre les influences étrangères néfastes; |
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91. |
souligne qu’il est nécessaire que l’Union et les États-Unis renforcent leur partenariat et leur coordination dans les Balkans occidentaux pour faire avancer les principales réformes, améliorer la gouvernance et parvenir à la réconciliation; |
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92. |
se félicite de la présence continue de l’opération Althea de l’EUFOR dans le pays et de la prolongation du mandat de l’EUFOR jusqu’en novembre 2021; salue le travail de l’opération EUFOR Althea, qui a ouvert la voie à la paix, à la stabilisation et à l’intégration européenne de la Bosnie-Herzégovine; rappelle que cette mission continue de jouer un rôle central pour la sécurité et la stabilité du pays et de la région; |
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93. |
salue le fait que l’opération EUFOR demeure pleinement opérationnelle et continue de soutenir le pays malgré les difficultés liées à la pandémie de COVID-19; regrette que le Royaume-Uni se soit retiré de l’opération Althea; attend avec intérêt la prochaine évaluation stratégique de l’opération et souligne que celle-ci devrait conserver ses moyens de renseignement et des réserves immédiatement disponibles; |
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94. |
salue les efforts continus et constants déployés en matière d’élimination des armes, des munitions et des explosifs, et en matière de déminage, et rappelle qu’il importe de financer ces opérations de manière adéquate; demande un soutien supplémentaire de l’Union et des organisations internationales afin d’accélérer les opérations de déminage et ainsi de permettre à la Bosnie-Herzégovine de se libérer des vestiges de ses années de guerre; |
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95. |
souligne l’importance de renforcer les efforts en matière de lutte contre le trafic d’armes légères et de petit calibre en Bosnie-Herzégovine et dans la région; se félicite dès lors de l’adoption de la stratégie 2021-2024 de la Bosnie-Herzégovine pour le contrôle des armes légères et de petit calibre et de son plan d’action, ainsi que de l’initiative franco-allemande correspondante lancée en 2018, et encourage les autorités de Bosnie-Herzégovine à s’engager pleinement et résolument en faveur de leur mise en œuvre, avec le soutien de l’Union; |
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96. |
demande la création de nouvelles possibilités pour un dialogue politique et stratégique de haut niveau avec les pays des Balkans occidentaux, par des sommets réguliers entre l’Union et les Balkans occidentaux, afin de renforcer l’appropriation politique du processus d’élargissement et d’assurer un meilleur pilotage et un engagement de haut niveau, comme le prévoit également la méthodologie révisée en matière d’élargissement; |
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97. |
réaffirme que des représentants de la Bosnie-Herzégovine et d’autres pays des Balkans occidentaux devraient être associés de manière appropriée à la conférence sur l’avenir de l’Europe et qu’ils devraient y participer activement, tant au niveau gouvernemental qu’au niveau de la société civile, y compris les jeunes; |
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o o
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98. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au vice-président de la Commission et haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au Conseil, à la Commission, à la Présidence de la Bosnie-Herzégovine, au Conseil des ministres de la Bosnie-Herzégovine, à l’Assemblée parlementaire de la Bosnie-Herzégovine, aux gouvernements et aux parlements de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, de la Republika Srpska et du district de Brčko, ainsi qu’aux gouvernements des dix cantons. |
(1) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0370.
(2) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0168.
(3) JO C 265 du 11.8.2017, p. 142.
(4) JO C 46 E du 24.2.2010, p. 111.
(5) JO C 157 E du 6.7.2006, p. 468.
(6) JO C 137 E du 27.5.2010, p. 25.
(7) JO C 171 du 6.5.2021, p. 25.
(8) JO C 399 du 24.11.2017, p. 176.
(9) JO C 363 du 28.10.2020, p. 13.
(10) JO C 93 du 9.3.2016, p. 52.
(11) Règlement (UE) no 1227/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l'intégrité et la transparence du marché de gros de l'énergie (JO L 326 du 8.12.2011, p. 1).
III Actes préparatoires
Parlement européen
Mercredi 23 juin 2021
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/96 |
P9_TA(2021)0298
Dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion, au Fonds pour une transition juste et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile, migration et intégration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l’instrument de soutien financier à la gestion des frontières et à la politique commune des visas 2021-2027 ***II
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur la position du Conseil en première lecture en vue de l’adoption du règlement du Parlement européen et du Conseil portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion, au Fonds pour une transition juste et au Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, et établissant les règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile, migration et intégration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l’instrument de soutien financier à la gestion des frontières et à la politique des visas (06674/1/2021 — C9-0193/2021 — 2018/0196(COD))
(Procédure législative ordinaire: deuxième lecture)
(2022/C 81/08)
Le Parlement européen,
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— |
vu la position du Conseil en première lecture (06674/1/2021 — C9-0193/2021), |
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— |
vu l’avis de la Cour de comptes du 25 octobre 2018 (1), |
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— |
vu les avis du Comité économique et social européen du 17 octobre 2018 (2) et du 18 septembre 2020 (3), |
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— |
vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (4), |
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— |
vu sa position en première lecture (5) sur la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2018)0375), |
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— |
vu les propositions modifiées de la Commission (COM(2020)0023 et COM(2020)0450), |
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— |
vu l’article 294, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
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— |
vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente, |
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— |
vu l’article 67 de son règlement intérieur, |
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— |
vu la recommandation pour la deuxième lecture de la commission du développement régional (A9-0206/2021), |
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1. |
approuve la position du Conseil en première lecture; |
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2. |
constate que l’acte est adopté conformément à la position du Conseil; |
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3. |
charge son Président de signer l’acte, avec le président du Conseil, conformément à l’article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; |
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4. |
charge son secrétaire général de signer l’acte, après qu’il a été vérifié que toutes les procédures ont été dûment accomplies, et de procéder, en accord avec le secrétaire général du Conseil, à sa publication au Journal officiel de l’Union européenne; |
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5. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
(1) JO C 17 du 14.1.2019, p. 1.
(2) JO C 62 du 15.2.2019, p. 83.
(3) JO C 429 du 11.12.2020, p. 236.
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/98 |
P9_TA(2021)0299
Fonds européen de développement régional (FEDER) et Fonds de cohésion 2021-2027 ***II
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur la position du Conseil en première lecture en vue de l’adoption d’un règlement du Parlement européen et du Conseil relatif au Fonds européen de développement régional et au Fonds de cohésion (06168/1/2021 — C9-0194/2021 — 2018/0197(COD))
(Procédure législative ordinaire: deuxième lecture)
(2022/C 81/09)
Le Parlement européen,
|
— |
vu la position du Conseil en première lecture (06168/1/2021 — C9-0194/2021), |
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— |
vu l’avis du Comité économique et social européen du 17 octobre 2018 (1), |
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— |
vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (2), |
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— |
vu sa position en première lecture (3) sur la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2018)0372), |
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— |
vu la proposition modifiée de la Commission (COM(2020)0452), |
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— |
vu l’article 294, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
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— |
vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente, |
|
— |
vu l’article 67 de son règlement intérieur, |
|
— |
vu la recommandation pour la deuxième lecture de la commission du développement régional (A9-0204/2021), |
|
1. |
approuve la position du Conseil en première lecture; |
|
2. |
constate que l’acte est adopté conformément à la position du Conseil; |
|
3. |
charge son Président de signer l’acte, avec le président du Conseil, conformément à l’article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; |
|
4. |
charge son secrétaire général de signer l’acte, après qu’il a été vérifié que toutes les procédures ont été dûment accomplies, et de procéder, en accord avec le secrétaire général du Conseil, à sa publication au Journal officiel de l’Union européenne; |
|
5. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
(1) JO C 62 du 15.2.2019, p. 90.
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/99 |
P9_TA(2021)0300
Dispositions particulières relatives à l’objectif «Coopération territoriale européenne» (Interreg) soutenu par le Fonds européen de développement régional et les instruments de financement extérieur 2021-2027 ***II
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur la position du Conseil en première lecture en vue de l’adoption du règlement du Parlement européen et du Conseil portant dispositions particulières relatives à l’objectif «Coopération territoriale européenne» (Interreg) soutenu par le Fonds européen de développement régional et les instruments de financement extérieur (05488/1/2021 — C9-0192/2021 — 2018/0199(COD))
(Procédure législative ordinaire: deuxième lecture)
(2022/C 81/10)
Le Parlement européen,
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— |
vu la position du Conseil en première lecture (05488/1/2021 — C9-0192/2021), |
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— |
vu l’avis du Comité économique et social européen du 19 septembre 2018 (1), |
|
— |
vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (2), |
|
— |
vu sa position en première lecture (3) sur la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0289), |
|
— |
vu l’article 294, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
|
— |
vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente, |
|
— |
vu l’article 67 de son règlement intérieur, |
|
— |
vu la recommandation pour la deuxième lecture de la commission du développement régional (A9-0205/2021), |
|
1. |
approuve la position du Conseil en première lecture; |
|
2. |
constate que l’acte est adopté conformément à la position du Conseil; |
|
3. |
charge son Président de signer l’acte, avec le Président du Conseil, conformément à l’article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; |
|
4. |
charge son secrétaire général de signer l’acte, après qu’il a été vérifié que toutes les procédures ont été dûment accomplies, et de procéder, en accord avec le secrétaire général du Conseil, à sa publication au Journal officiel de l’Union européenne; |
|
5. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
(1) JO C 440 du 6.12.2018, p. 116.
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/100 |
P9_TA(2021)0301
Mesures de conservation et d’exécution applicables dans la zone de réglementation de l’Organisation des pêcheries de l’Atlantique du Nord-Ouest ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2019/833 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2019 établissant les mesures de conservation et d’exécution applicables dans la zone de réglementation de l’Organisation des pêcheries de l’Atlantique du Nord-Ouest (COM(2020)0215 — C9-0157/2020 — 2020/0095(COD))
(Procédure législative ordinaire: première lecture)
(2022/C 81/11)
Le Parlement européen,
|
— |
vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2020)0215), |
|
— |
vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 43, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0157/2020), |
|
— |
vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
|
— |
vu l’avis du Comité économique et social européen du 18 septembre 2020 (1), |
|
— |
vu l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 12 mai 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, |
|
— |
vu l’article 59 de son règlement intérieur, |
|
— |
vu le rapport de la commission de la pêche (A9-0220/2020), |
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1. |
arrête la position en première lecture figurant ci-après; |
|
2. |
demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition; |
|
3. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
P9_TC1-COD(2020)0095
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 juin 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2019/833 établissant des mesures de conservation et d'exécution applicables dans la zone de réglementation de l'Organisation des pêches de l'Atlantique du Nord-Ouest
(Étant donné l’accord convenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l’acte législatif final, le règlement (UE) 2021/1231.)
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/101 |
P9_TA(2021)0302
Paiements transfrontaliers dans l’Union (codification) ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant les paiements transfrontaliers dans l’Union (codification) (COM(2020)0323 — C9-0204/2020 — 2020/0145(COD))
(Procédure législative ordinaire — codification)
(2022/C 81/12)
Le Parlement européen,
|
— |
vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2020)0323), |
|
— |
vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 114, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0204/2020), |
|
— |
vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
|
— |
vu l’avis de la Banque centrale européenne du 25 janvier 2021 (1), |
|
— |
vu l’avis du Comité économique et social européen du 3 décembre 2020 (2), |
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— |
vu l’accord interinstitutionnel du 20 décembre 1994 sur une méthode de travail accélérée pour la codification officielle des textes législatifs (3), |
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— |
vu les articles 109 et 59 de son règlement intérieur, |
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— |
vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0202/2021), |
|
A. |
considérant que, de l’avis du groupe consultatif des services juridiques du Parlement européen, du Conseil et de la Commission, la proposition en question se limite à une codification pure et simple des textes existants, sans modification de leur substance; |
1.
arrête la position en première lecture figurant ci-après;
2.
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.
(1) JO C 65 du 25.2.2021, p. 4.
P9_TC1-COD(2020)0145
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 juin 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil concernant les paiements transfrontaliers dans l’Union (texte codifié)
(Étant donné l’accord convenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l’acte législatif final, le règlement (UE) 2021/1230.)
|
18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/102 |
P9_TA(2021)0303
Statut et conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur européen
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur le règlement du Parlement européen fixant le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur (statut du Médiateur européen) et abrogeant la décision 94/262/CECA, CE, Euratom (2021/2053(INL) — 2019/0900(APP))
(2022/C 81/13)
Le Parlement européen,
|
— |
vu l’article 228, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
|
— |
vu l’article 106 bis, paragraphe 1, du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique, |
|
— |
vu l’avis de la Commission (COM(2021)0329), |
|
— |
vu l’approbation du Conseil (09425/2021), |
|
— |
vu sa décision du 10 juin 2021 sur un projet de règlement du Parlement européen fixant le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur (statut du Médiateur européen) et abrogeant la décision 94/262/CECA, CE, Euratom (1), |
|
— |
vu les articles 46 et 54 de son règlement intérieur, |
|
— |
vu le rapport de la commission des affaires constitutionnelles (A9-0174/2021), |
|
1. |
adopte le règlement figurant en annexe; |
|
2. |
charge son Président de signer le règlement conformément à l’article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; |
|
3. |
charge son secrétaire général de procéder à la publication du règlement au Journal officiel de l’Union européenne; |
|
4. |
charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
(1) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0280.
ANNEXE À LA RÉSOLUTION
Règlement du Parlement européen fixant le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur (statut du Médiateur européen) et abrogeant la décision 94/262/CECA, CE, Euratom (2021/2053(INL) — 2019/0900(APP))
LE PARLEMENT EUROPÉEN,
vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment son article 228, paragraphe 4,
vu le traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique, et notamment son article 106 bis, paragraphe 1,
après transmission du projet d’acte législatif aux parlements nationaux,
vu l’approbation du Conseil de l’Union européenne (1),
vu l’avis de la Commission européenne (2),
statuant conformément à une procédure législative spéciale,
considérant ce qui suit:
|
(1) |
Le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur devraient être fixés dans le respect des dispositions du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et en particulier son article 20, paragraphe 2, point d), et son article 228, des dispositions du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique et de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (ci-après dénommée «Charte»). |
|
(2) |
La décision 94/262/CECA, CE, Euratom du Parlement européen (3) a été modifiée en dernier lieu en 2008. À la suite de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009, la décision 94/262/CECA, CE, Euratom devrait être abrogée et remplacée par un règlement adopté sur la base de l’article 228, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. |
|
(3) |
L’article 41 de la Charte reconnaît le droit à une bonne administration en tant que droit fondamental des citoyens de l’Union. L’article 43 de la Charte reconnaît le droit de saisir le médiateur européen en cas de mauvaise administration dans l’action des institutions, organes ou organismes de l’Union. Afin de veiller à que ces droits soient effectifs et de renforcer la capacité du Médiateur à procéder à des enquêtes approfondies et impartiales, en soutenant ainsi l’indépendance du Médiateur sur laquelle ces droits s’appuient, le Médiateur devrait disposer de tous les outils nécessaires pour s’acquitter avec succès des fonctions du Médiateur visées dans les traités et dans le présent règlement. |
|
(4) |
La fixation des conditions dans lesquelles une plainte peut être introduite auprès du Médiateur devrait respecter le principe de l’accès complet, gratuit et facile en tenant dûment compte des restrictions spécifiques découlant des procédures judiciaires et administratives. |
|
(5) |
Le Médiateur devrait agir dans le respect des compétences des institutions, organes ou organismes de l’Union qui font l’objet de ses enquêtes. |
|
(6) |
Il convient de prévoir les procédures à suivre lorsque les enquêtes du Médiateur font apparaître des cas de mauvaise administration. Le Médiateur devrait présenter un rapport d’ensemble au Parlement européen, à la fin de chaque session annuelle. Le Médiateur devrait en outre disposer du droit d’inclure, dans ledit rapport annuel, une évaluation du respect des recommandations formulées. |
|
(7) |
Afin de renforcer le rôle du Médiateur et de promouvoir les bonnes pratiques administratives au sein des institutions, organes et organismes de l’Union, il est souhaitable de permettre au Médiateur de procéder à des enquêtes de sa propre initiative chaque fois qu’il l’estime justifié, notamment dans les cas répétés, systémiques ou particulièrement graves de mauvaise administration, sans préjudice de sa fonction principale, qui est de traiter les plaintes. |
|
(8) |
Le règlement (CE) no 1049/2001 du Parlement européen et du Conseil (4), tel que complété par le règlement (CE) no 1367/2006 du Parlement européen et du Conseil (5), devrait s’appliquer aux demandes d’accès du public aux documents du Médiateur, à l’exception de ceux obtenus au cours d’une enquête, pour lesquels les demandes devraient être traitées par l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union dont les documents émanent. |
|
(9) |
Le Médiateur devrait avoir accès à tous les éléments nécessaires à l’exercice de ses fonctions. À cette fin, les institutions, organes et organismes de l’Union devraient fournir au Médiateur toute information qu’il demande aux fins d’une enquête. Lorsque l’exercice des fonctions du Médiateur nécessiterait la communication à celui-ci d’informations classifiées détenues par les institutions, organes et organismes de l’Union ou par les autorités des États membres, le Médiateur devrait pouvoir avoir accès à ces informations, sous réserve du respect des règles prévues pour la protection de ces informations. |
|
(10) |
Le Médiateur et son personnel devraient être tenus de traiter de manière confidentielle les informations dont ils ont eu connaissance dans l’exercice de leurs fonctions, sans préjudice de l’obligation du Médiateur d’informer les autorités des États membres des faits qui pourraient relever d’infractions pénales et dont il viendrait à avoir connaissance dans le cadre d’une enquête. Le Médiateur devrait également pouvoir informer l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné des faits mettant en cause le comportement d’un membre de leur personnel. L’obligation pour le Médiateur de traiter de manière confidentielle toute information dont il a eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions devrait s’entendre sans préjudice de l’obligation du Médiateur de mener ses travaux de la manière la plus ouverte possible, conformément à l’article 15, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. En particulier, afin d’exercer dûment ses fonctions et d’étayer ses conclusions, le Médiateur devrait être en mesure de faire référence dans ses rapports à toute information accessible au public. |
|
(11) |
Lorsque cela est nécessaire à l’exercice effectif de ses fonctions, le Médiateur devrait avoir la possibilité de coopérer avec les autorités des États membres et d’échanger des informations avec celles-ci, dans le respect du droit national et du droit de l’Union applicables, ainsi qu’avec les autres institutions, organes ou organismes de l’Union, conformément au droit de l’Union applicable. |
|
(12) |
Le Médiateur devrait être élu par le Parlement européen au début et pour la durée de la législature, en étant choisi parmi des personnalités qui sont citoyens de l’Union et qui offrent toutes les garanties d’indépendance et de compétence requises. Il convient également de fixer des conditions générales, entre autres, en ce qui concerne la cessation des fonctions du Médiateur, le remplacement du Médiateur, les incompatibilités, la rémunération du Médiateur, et les privilèges et immunités du Médiateur. |
|
(13) |
Il convient de préciser que le siège du Médiateur est celui du Parlement européen, tel qu’il est déterminé au point a) de l’article unique du protocole no 6 sur la fixation des sièges des institutions et de certains organes, organismes et services de l’Union européenne, annexé au traité sur l’Union européenne, au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et au traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (ci-après dénommé «protocole no 6»). |
|
(14) |
Le Médiateur devrait parvenir à la parité entre les hommes et les femmes dans la composition de son secrétariat, en tenant dûment compte de l’article 1er quinquies, paragraphe 2, du statut des fonctionnaires de l’Union européenne et du régime applicable aux autres agents de l’Union, fixés par le règlement (CEE, Euratom, CECA) no 259/68 du Conseil (6) (ci-après dénommé «statut»). |
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(15) |
Il appartient au Médiateur d’adopter les dispositions d’exécution du présent règlement, après consultation du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. En l’absence d’avis de la part de ces institutions dans un délai raisonnable fixé à l’avance par le Médiateur, le Médiateur peut adopter les dispositions d’exécution concernées. Pour garantir la sécurité juridique et les normes les plus élevées dans l’exercice des fonctions du Médiateur, il convient d’établir dans le présent règlement le contenu minimal des dispositions d’exécution à adopter, |
A ADOPTÉ LE PRÉSENT RÈGLEMENT:
Article premier
Objet et principes
1. Le présent règlement fixe le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur (statut du Médiateur européen).
2. Le Médiateur est totalement indépendant dans l’exercice de ses fonctions et agit sans aucune autorisation préalable.
3. Le Médiateur contribue à déceler les cas de mauvaise administration dans l’action des institutions, organes et organismes de l’Union, à l’exception de la Cour de justice de l’Union européenne agissant dans l’exercice de ses fonctions juridictionnelles, en tenant dûment compte de l’article 20, paragraphe 2, point d), et de l’article 228 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, ainsi que de l’article 41 de la Charte sur le droit à une bonne administration.
L’action de toute autre autorité ou personne ne peut pas faire l’objet de plaintes auprès du Médiateur.
4. Le cas échéant, le Médiateur formule des recommandations, des propositions de solutions et des suggestions d’amélioration afin de résoudre un problème.
5. Dans l’exercice de ses fonctions, le Médiateur ne peut remettre en cause le bien-fondé d’une décision de justice ou la compétence d’une juridiction pour rendre une décision.
Article 2
Plaintes
1. Tout citoyen de l’Union ou toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un État membre peut introduire auprès du Médiateur une plainte relative à un cas de mauvaise administration, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’un député au Parlement européen.
2. Une plainte fait clairement référence à son objet et à l’identité du plaignant. Un plaignant peut demander que la plainte, ou une partie de celle-ci, demeure confidentielle.
3. La plainte est introduite dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle les faits qui la justifient sont portés à la connaissance du plaignant. Avant l’introduction de la plainte, le plaignant accomplit les démarches administratives appropriées auprès de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné.
4. Le Médiateur rejette une plainte comme irrecevable si elle ne relève pas du mandat de Médiateur ou si les exigences procédurales prévues aux paragraphes 2 et 3 ne sont pas remplies. Lorsqu’une plainte ne relève pas du mandat du Médiateur, le Médiateur peut conseiller au plaignant de l’adresser à une autre autorité.
5. Si le Médiateur constate qu’une plainte est manifestement non fondée, il clôture le dossier et informe le plaignant de cette conclusion. Si le plaignant a informé l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné de la plainte, le Médiateur informe également l’autorité concernée.
6. Les plaintes concernant les relations d’emploi entre les institutions, organes ou organismes de l’Union et leur personnel ne sont recevables que si la personne concernée a épuisé toutes les procédures administratives internes, notamment celles visées à l’article 90 du statut, et à condition que l’autorité compétente de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné ait pris une décision ou que les délais de réponse aient expiré. Le Médiateur est également en droit de vérifier les mesures adoptées par l’autorité compétente de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné afin de garantir la protection des victimes présumées de harcèlement et de rétablir un environnement de travail sain et sûr, qui respecte la dignité des personnes concernées, pendant qu’une enquête administrative est en cours, à condition que les personnes concernées aient épuisé les procédures administratives internes relatives à ces mesures.
7. Le Médiateur informe l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné qu’une plainte a été enregistrée dès que cette plainte a été déclarée recevable et que la décision a été prise d’ouvrir une enquête.
8. Les plaintes introduites auprès du Médiateur n’affectent pas les délais de recours dans les procédures administratives ou juridictionnelles.
9. Lorsque le Médiateur, en raison d’une procédure juridictionnelle en cours ou achevée concernant les faits allégués, déclare une plainte irrecevable ou décide de mettre fin à son examen, les résultats des enquêtes auxquelles il a éventuellement procédé auparavant sont classés et le dossier est clôturé.
10. Le Médiateur informe dès que possible le plaignant de la suite donnée à la plainte et, dans la mesure du possible, recherche avec l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné une solution visant à éliminer le cas de mauvaise administration. Le Médiateur informe le plaignant de la solution proposée et des éventuelles observations de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné. Le plaignant peut présenter des observations ou fournir, à tout moment, des informations complémentaires qui n’étaient pas connues au moment de l’introduction de la plainte.
Lorsqu’une solution acceptée par le plaignant et par l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné a été trouvée, le Médiateur peut clôturer le dossier sans poursuivre la procédure prévue à l’article 4.
Article 3
Enquêtes
1. Conformément à ses fonctions, le Médiateur procède aux enquêtes qu’il estime justifiées, de sa propre initiative ou à la suite d’une plainte.
2. Le Médiateur informe sans retard indu l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné de ces enquêtes. Sans préjudice de l’article 5, l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné peut, de sa propre initiative ou à la demande du Médiateur, présenter toute observation ou élément de preuve utile.
3. Le Médiateur peut procéder à des enquêtes d’initiative chaque fois qu’il l’estime justifié, et notamment dans les cas répétés, systémiques ou particulièrement graves de mauvaise administration, en vue de traiter ces cas comme une question d’intérêt public. Dans le cadre de ces enquêtes, le Médiateur peut également formuler des propositions et prendre des initiatives visant à promouvoir les bonnes pratiques administratives au sein des institutions, organes et organismes de l’Union.
Article 4
Interaction entre le Médiateur et les institutions
1. Lorsque, à la suite d’une enquête, des cas de mauvaise administration sont constatés, le Médiateur informe sans retard indu l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné des conclusions de l’enquête et, le cas échéant, formule des recommandations.
2. L’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné fait parvenir au Médiateur un avis circonstancié dans un délai de trois mois. Le Médiateur peut, sur demande motivée de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné, accorder une prolongation de ce délai. Cette prolongation ne dépasse pas deux mois. Si l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné ne rend aucun avis dans le délai de trois mois ou avant l’échéance de la prolongation, le Médiateur peut clore l’enquête sans avoir reçu cet avis.
3. À la clôture de l’enquête, le Médiateur transmet un rapport à l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné et, lorsque la nature ou l’ampleur du cas de mauvaise administration décelé l’exige, au Parlement européen. Le Médiateur peut formuler des recommandations dans le rapport. Le Médiateur informe le plaignant du résultat de l’enquête, de l’avis rendu par l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné, ainsi que des recommandations éventuellement formulées dans le rapport.
4. Le cas échéant, dans le cadre d’une enquête sur les activités d’une institution, d’un organe ou d’un organisme de l’Union, le Médiateur peut être entendu devant le Parlement européen, au niveau approprié, de sa propre initiative ou à la demande du Parlement européen.
5. À la fin de chaque session annuelle, le Médiateur présente au Parlement européen un rapport sur les résultats des enquêtes auxquelles il a procédé. Le rapport comprend une évaluation du respect des recommandations, des propositions de solution et des suggestions d’amélioration formulées par le Médiateur. Le rapport contient également, lorsque cela s’avère pertinent, les résultats des enquêtes du Médiateur relatives à des cas de harcèlement, de lancement d’alertes et de conflits d’intérêts au sein des institutions, organes ou organismes de l’Union.
Article 5
Communication d’informations au Médiateur
1. Aux fins du présent article, les termes «communication d’informations» comprennent tous les moyens physiques et électroniques par lesquels le Médiateur et son secrétariat ont accès à des informations, y compris des documents, indépendamment de leur forme.
2. Par «informations classifiées de l’UE», on entend toute information ou tout matériel identifié comme tel par une classification de sécurité de l’UE, dont la divulgation non autorisée pourrait porter atteinte à des degrés divers aux intérêts de l’Union, ou à ceux d’un ou de plusieurs États membres.
3. Sous réserve des conditions prévues au présent article, les institutions, organes et organismes de l’Union et les autorités compétentes des États membres fournissent au Médiateur, à sa demande ou de leur propre initiative et sans retard indu, toute information requise par le Médiateur aux fins d’une enquête.
4. Des informations classifiées de l’UE sont communiquées au Médiateur sous réserve du respect des principes et conditions suivants:
|
a) |
l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union qui communique les informations classifiées de l’UE doit avoir mené à bien ses procédures internes applicables et, lorsque l’autorité d’origine est un tiers, celui-ci doit avoir donné son consentement écrit préalable; |
|
b) |
le besoin d’en connaître du Médiateur doit avoir été établi; |
|
c) |
il doit être garanti que l’accès aux informations classifiées de niveau CONFIDENTIEL UE/EU CONFIDENTIAL ou supérieur n’est accordé qu’aux personnes titulaires d’une habilitation de sécurité du niveau correspondant conformément au droit national, et autorisées par l’autorité de sécurité compétente. |
5. En ce qui concerne la communication d’informations classifiées de l’UE, l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné évalue si le Médiateur a effectivement mis en place des règles de sécurité interne ainsi que des mesures physiques et procédurales visant à protéger les informations classifiées de l’UE. À cette fin, le Médiateur et une institution, un organe ou un organisme de l’Union peuvent également conclure un arrangement établissant un cadre général régissant la communication d’informations classifiées de l’UE.
6. Conformément aux paragraphes 4 et 5, l’accès aux informations classifiées de l’UE est accordé dans les locaux de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné, sauf s’il en a été convenu autrement avec le Médiateur.
7. Sans préjudice du paragraphe 3, les autorités compétentes des États membres peuvent refuser de communiquer au Médiateur des informations relevant de leur droit national en matière de protection des informations classifiées ou de dispositions empêchant leur communication.
L’État membre concerné peut néanmoins communiquer ces informations au Médiateur sous réserve du respect des conditions fixées par son autorité compétente.
8. Lorsque les institutions, organes ou organismes de l’Union et les autorités des États membres entendent communiquer au Médiateur des informations classifiées de l’UE ou toute autre information qui n’est pas accessible au public, ils en avisent le Médiateur au préalable.
Le Médiateur veille à ce que ces informations bénéficient d’une protection adéquate et, en particulier, ne les divulgue ni au plaignant ni au public sans le consentement préalable de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union ou de l’autorité compétente de l’État membre concerné. En ce qui concerne les informations classifiées de l’UE, le consentement est donné par écrit.
9. Les institutions, organes ou organismes de l’Union qui refusent l’accès à des informations classifiées de l’UE fournissent au Médiateur une justification écrite, indiquant au minimum les motifs du refus.
10. Le Médiateur ne conserve les informations visées au paragraphe 8 que jusqu’à la clôture définitive de l’enquête.
Le Médiateur peut demander à une institution, à un organe ou à un organisme de l’Union ou à un État membre de conserver ces informations pendant une période d’au moins cinq ans.
11. Si l’assistance demandée ne lui est pas apportée, le Médiateur peut en informer le Parlement européen, qui agit en conséquence.
Article 6
Accès du public aux documents du Médiateur
Le Médiateur traite les demandes d’accès du public aux documents, à l’exception de ceux obtenus au cours d’une enquête et qu’il détient pour la durée de cette enquête ou après sa clôture, conformément aux conditions et limites prévues par le règlement (CE) no 1049/2001, tel que complété par le règlement (CE) no 1367/2006.
Article 7
Audition de fonctionnaires et autres agents
1. Les fonctionnaires et autres agents des institutions, organes et organismes de l’Union sont entendus, à la demande du Médiateur, sur des faits relatifs à une enquête en cours du Médiateur.
2. Ces fonctionnaires et autres agents s’expriment au nom de leur institution, organe ou organisme. Ils restent liés par les obligations découlant des règles auxquelles ils sont soumis.
Article 8
Enquêtes dans le cadre de lancement d’alertes
1. Le Médiateur peut procéder à une enquête afin de déceler des cas de mauvaise administration dans le traitement d’informations au sens de l’article 22 bis du statut qui lui ont été révélées par un fonctionnaire ou un autre agent conformément aux dispositions pertinentes du statut.
2. En pareils cas, le fonctionnaire ou autre agent bénéficie de la protection offerte par le statut contre tout préjudice qu’il pourrait subir de la part de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union du fait de la communication des informations.
3. Le Médiateur peut également enquêter aux fins de savoir s’il y a eu un cas de mauvaise administration dans le traitement d’un tel cas par l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union concerné, y compris en ce qui concerne la protection du fonctionnaire ou autre agent concerné.
Article 9
Secret professionnel
1. Le Médiateur et son personnel ne divulguent pas les informations et pièces qu’ils recueillent dans le cadre d’une enquête. Sans préjudice du paragraphe 2, ils ne divulguent, en particulier, aucune information classifiée de l’UE ni aucun document interne des institutions, organes ou organismes de l’Union communiqués au Médiateur ni des documents relevant du champ d’application du droit de l’Union relatif à la protection des données à caractère personnel. Ils ne divulguent également aucune information qui pourrait porter préjudice aux droits du plaignant ou de toute autre personne concernée.
2. Sans préjudice de l’obligation générale incombant à toutes les institutions et à tous les organes et organismes de l’Union d’informer l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) conformément à l’article 8 du règlement (UE, Euratom) no 883/2013 du Parlement européen et du Conseil (7), le Médiateur informe les autorités compétentes des États membres et, dans la mesure où l’affaire relève de leurs compétences respectives, le Parquet européen, conformément à l’article 24 du règlement (UE) 2017/1939 du Conseil (8), et l’OLAF.si, dans le cadre d’une enquête, il a connaissance de faits qui pourraient constituer une infraction pénale ou y être liés.
3. Le cas échéant, et avec l’accord du Parquet européen ou de l’OLAF, le Médiateur en informe également l’institution, l’organe ou l’organisme de l’Union dont relève le fonctionnaire ou l’agent concerné, qui peut engager les procédures nécessaires.
Article 10
Coopération avec les autorités des États membres et avec les institutions, organes et organismes de l’Union
1. Lorsque cela est nécessaire à l’exercice de ses fonctions, le Médiateur peut coopérer avec les autorités des États membres, dans le respect du droit national et du droit de l’Union applicables.
2. Dans les limites de ses fonctions, le Médiateur peut également coopérer avec d’autres institutions, organes et organismes de l’Union, notamment avec ceux chargés de la défense et de la protection des droits fondamentaux. Le Médiateur évite tout chevauchement ou double emploi avec les activités de ces institutions, organes ou organismes de l’Union.
3. Les communications adressées aux autorités des États membres aux fins de l’application du présent règlement sont réalisées par l’intermédiaire de leur représentation permanente auprès de l’Union, sauf si la représentation permanente concernée accepte que le secrétariat du Médiateur contacte directement les autorités de l’État membre concerné.
Article 11
Élection du Médiateur
1. Le Médiateur est élu et son mandat est renouvelable conformément à l’article 228, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est élu parmi des candidats sélectionnés selon une procédure transparente.
2. À la suite de la publication de l’appel à candidatures au Journal officiel de l’Union européenne, le Médiateur est choisi parmi des personnalités qui:
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sont citoyens de l’Union, |
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— |
jouissent pleinement de leurs droits civils et politiques, |
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— |
offrent toute garantie d’indépendance, |
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— |
réunissent les conditions requises dans leur pays pour l’exercice des plus hautes fonctions juridictionnelles ou possèdent une expérience et une compétence notoires pour l’accomplissement des fonctions de Médiateur, et |
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— |
n’ont pas été membres de gouvernements nationaux ou députés au Parlement européen, membres du Conseil européen ou de la Commission européenne au cours des deux années précédant la date de publication de l’appel à candidatures. |
Article 12
Cessation des fonctions du Médiateur
1. Le Médiateur cesse d’exercer ses fonctions, soit à l’échéance de son mandat, soit par démission volontaire ou d’office.
2. Sauf en cas de démission d’office, le Médiateur reste en fonction jusqu’à ce qu’un nouveau Médiateur soit élu.
3. En cas de cessation anticipée des fonctions du Médiateur, un nouveau Médiateur est élu dans un délai de trois mois à compter du début de la vacance et pour la durée restante de la législature du Parlement européen. Jusqu’à l’élection d’un nouveau Médiateur, le principal responsable visé à l’article 16, paragraphe 2, est responsable des questions urgentes relevant des fonctions du Médiateur.
Article 13
Démission d’office
Lorsque le Parlement européen a l’intention de demander la démission d’office du Médiateur conformément à l’article 228, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, il entend le Médiateur avant de présenter une telle demande.
Article 14
Exercice des fonctions du Médiateur
1. Dans l’exercice de ses fonctions, le Médiateur agit conformément à l’article 228, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le Médiateur s’abstient de tout acte incompatible avec la nature desdites fonctions.
2. Au moment d’entrer en fonction, le Médiateur prend l’engagement solennel devant la Cour de justice d’exercer les fonctions visées dans les traités et dans le présent règlement en toute indépendance et impartialité et de respecter les obligations en découlant, pendant la durée de ses fonctions et après la cessation de celles-ci. L’engagement solennel porte en particulier sur les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation de certaines fonctions ou de certains avantages après la fin de son mandat.
3. Pendant la durée de ses fonctions, le Médiateur ne peut exercer aucune autre fonction politique ou administrative ou activité professionnelle, rémunérée ou non.
Article 15
Rémunération, privilèges et immunités
1. Pour ce qui concerne sa rémunération, ses indemnités et sa pension d’ancienneté, le Médiateur est assimilé à un juge de la Cour de justice.
2. Les articles 11 à 14 et l’article 17 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l’Union européenne, annexé au traité sur l’Union européenne, au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et au traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique, s’appliquent au Médiateur et aux fonctionnaires et autres agents du secrétariat du Médiateur.
Article 16
Secrétariat du Médiateur
1. Le Médiateur se voit attribuer un budget adapté, suffisant pour assurer son indépendance et l’accomplissement de ses fonctions.
2. Le Médiateur est assisté par un secrétariat. Le Médiateur nomme le principal responsable du secrétariat.
3. Les fonctionnaires et autres agents du secrétariat du Médiateur sont soumis au statut. Le nombre de membres du personnel du secrétariat est arrêté chaque année dans le cadre de la procédure budgétaire.
4. Lorsque des fonctionnaires de l’Union sont détachés auprès du secrétariat du Médiateur, ce détachement est considéré comme un détachement dans l’intérêt du service, conformément à l’article 37, premier alinéa, point a), et à l’article 38 du statut.
Article 17
Siège du Médiateur
Le siège du Médiateur est celui du Parlement européen, tel qu’il est déterminé au point a) de l’article unique du protocole no 6.
Article 18
Dispositions d’exécution
Le Médiateur adopte les dispositions d’exécution du présent règlement, après consultation du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. Celles-ci sont conformes au présent règlement et comprennent, au minimum, des dispositions concernant:
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a) |
les droits procéduraux du plaignant et de l’institution, de l’organe ou de l’organisme de l’Union concerné; |
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b) |
la réception, le traitement et la clôture des plaintes; |
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c) |
les enquêtes d’initiative; et |
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d) |
les enquêtes de suivi. |
Article 19
Dispositions finales
1. La décision 94/262/CECA, CE, Euratom est abrogée.
2. Le présent règlement entre en vigueur le vingtième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.
3. Le présent règlement est obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre.
Fait à …, le
Par le Parlement européen
Le président
(1) Approbation du 18 juin 2021 (non encore parue au Journal officiel).
(2) Avis du 18 juin 2021 (non encore paru au Journal officiel).
(3) Décision 94/262/CECA, CE, Euratom du Parlement européen du 9 mars 1994 concernant le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du médiateur (JO L 113 du 4.5.1994, p. 15).
(4) Règlement (CE) no 1049/2001 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2001 relatif à l’accès du public aux documents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission (JO L 145 du 31.5.2001, p. 43).
(5) Règlement (CE) no 1367/2006 du Parlement européen et du Conseil du 6 septembre 2006 concernant l’application aux institutions et organes de la Communauté européenne des dispositions de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement (JO L 264 du 25.9.2006, p. 13).
(6) JO L 56 du 4.3.1968, p. 1.
(7) Règlement (UE, Euratom) no 883/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 septembre 2013 relatif aux enquêtes effectuées par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et abrogeant le règlement (CE) no 1073/1999 du Parlement européen et du Conseil et le règlement (Euratom) no 1074/1999 du Conseil (JO L 248 du 18.9.2013, p. 1).
(8) Règlement (UE) 2017/1939 du Conseil du 12 octobre 2017 mettant en œuvre une coopération renforcée concernant la création du Parquet européen (JO L 283 du 31.10.2017, p. 1).
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/112 |
P9_TA(2021)0304
Accord UE/Thaïlande: modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'Union européenne à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ***
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l'accord entre l'Union européenne et le Royaume de Thaïlande au titre de l'article XXVIII de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994 relatif à la modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'UE à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (05444/2021 — C9-0171/2021 — 2021/0003(NLE))
(Approbation)
(2022/C 81/14)
Le Parlement européen,
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— |
vu le projet de décision du Conseil (05444/2021), |
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— |
vu le projet d’accord entre l'Union européenne et le Royaume de Thaïlande au titre de l'article XXVIII de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994 relatif à la modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'UE à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (05445/2021), |
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— |
vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 207, paragraphe 4, premier alinéa, et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C9-0171/2021), |
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— |
vu l’article 105, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 114, paragraphe 7, de son règlement intérieur, |
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— |
vu la recommandation de la commission du commerce international (A9-0180/2021), |
1.
donne son approbation à la conclusion de l’accord;
2.
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et du Royaume de Thaïlande.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/113 |
P9_TA(2021)0305
Accord UE/Indonésie: modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'UE à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ***
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union, de l'accord sous forme d'échange de lettres entre l'Union européenne et la République d'Indonésie au titre de l’article XXVIII de l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994 en ce qui concerne la modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'Union européenne à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (06505/2021 — C9-0181/2021 — 2021/0044(NLE))
(Approbation)
(2022/C 81/15)
Le Parlement européen,
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— |
vu le projet de décision du Conseil (06505/2021), |
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— |
vu le projet d'accord sous forme d'échange de lettres entre l'Union européenne et la République d'Indonésie au titre de l’article XXVIII de l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994 en ce qui concerne la modification des concessions pour l'ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l'Union européenne à la suite du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (06506/2021), |
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— |
vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 207, paragraphe 4, premier alinéa, et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C9-0181/2021), |
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— |
vu l’article 105, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 114, paragraphe 7, de son règlement intérieur, |
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— |
vu la recommandation de la commission du commerce international (A9-0182/2021), |
1.
donne son approbation à la conclusion de l’accord;
2.
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République d'Indonésie.
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/114 |
P9_TA(2021)0306
Accord UE/Argentine: modifications des concessions pour l’ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l’UE à la suite du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne ***
Résolution législative du Parlement européen du 23 juin 2021 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l’Union, de l’accord sous forme d’échange de lettres entre l’Union européenne et la République argentine au titre de l’article XXVIII de l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1194 relatif à la modification des concessions pour l’ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l’Union européenne à la suite du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (06837/2021 — C9-0170/2021 — 2021/0054(NLE))
(Approbation)
(2022/C 81/16)
Le Parlement européen,
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— |
vu le projet de décision du Conseil (06837/2021), |
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— |
vu le projet d’accord sous forme d’échange de lettres entre l’Union européenne et la République argentine au titre de l’article XXVIII de l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994 en ce qui concerne la modification des concessions pour l’ensemble des contingents tarifaires de la liste CLXXV de l’UE à la suite du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (06838/2021), |
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— |
vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 207, paragraphe 4, et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C9-0170/2021), |
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— |
vu l’article 105, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 114, paragraphe 7, de son règlement intérieur, |
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— |
vu la recommandation de la commission du commerce international (A9-0175/2021), |
1.
donne son approbation à la conclusion de l’accord;
2.
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République argentine.
Jeudi 24 juin 2021
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/115 |
P9_TA(2021)0309
Loi européenne sur le climat ***I
Résolution législative du Parlement européen du 24 juin 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le cadre requis pour parvenir à la neutralité climatique et modifiant le règlement (UE) 2018/1999 (loi européenne sur le climat) (COM(2020)0080 — COM(2020)0563 — C9-0077/2020 — 2020/0036(COD))
(Procédure législative ordinaire: première lecture)
(2022/C 81/17)
Le Parlement européen,
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— |
vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2020)0080) et la proposition modifiée (COM(2020)0563), |
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— |
vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 192, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0077/2020), |
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— |
vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
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— |
vu les avis motivés soumis par le Sénat français, la Première Chambre néerlandaise et le Conseil fédéral autrichien, dans le cadre du protocole no 2 sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, déclarant que le projet d'acte législatif n'est pas conforme au principe de subsidiarité, |
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— |
vu les avis du Comité économique et social européen du 15 juillet 2020 (1) et du 29 octobre 2020 (2), |
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— |
vu l’avis du Comité des régions du 2 juillet 2020 (3), |
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— |
vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 5 mai 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, |
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— |
vu l’article 59 de son règlement intérieur, |
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— |
vu les avis de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, de la commission des transports et du tourisme, de la commission du développement régional et de la commission de l’agriculture et du développement rural, |
|
— |
vu le rapport de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (A9-0162/2020), |
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1. |
arrête la position en première lecture figurant ci-après (4); |
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2. |
prend note des déclarations de la Commission annexées à la présente résolution; |
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3. |
demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition; |
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4. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
(1) JO C 364 du 28.10.2020, p. 143.
(2) JO C 10 du 11.1.2021, p. 69.
(3) JO C 324 du 1.10.2020, p. 58.
(4) La présente position remplace les amendements adoptés le 8 octobre 2020 (textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0253).
P9_TC1-COD(2020)0036
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 24 juin 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil établissant le cadre requis pour parvenir à la neutralité climatique et modifiant les règlements (CE) no 401/2009 et (UE) 2018/1999 («loi européenne sur le climat»)
(Étant donné l’accord convenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l’acte législatif final, le règlement (UE) 2021/1119.)
ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE
Déclarations de la Commission
Puits UTCATF et objectif pour 2030
Le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie (UTCATF) de l’UE émet des gaz à effet de serre en même temps qu’il absorbe le CO2 dans les sols et la biomasse. La restauration et la croissance de notre puits de carbone terrestre — la capacité d’absorption du CO2 par notre environnement naturel, par exemple les arbres — sont essentielles à la réalisation de nos objectifs climatiques.
Nous avons besoin d’un puits de carbone en croissance pour que l’Union parvienne à la neutralité climatique d’ici à 2050. Inverser la tendance actuelle nécessite de prendre de mesures importantes à court terme. Dans sa communication intitulée «Accroître les ambitions de l’Europe en matière de climat pour 2030 — Investir dans un avenir climatiquement neutre, dans l’intérêt de nos concitoyens», la Commission estime qu’il est nécessaire et possible d’inverser la tendance actuelle et d’élever le puits de carbone à des niveaux supérieurs à 300 millions de tonnes équivalent CO2 d’ici à 2030.
La Commission présentera des propositions visant à réviser le règlement UTCATF conformément à cette ambition.
Accès à la justice
L’UE et ses États membres sont parties à la convention de la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU) sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice dans le domaine de l’environnement du 25 juin 1998 (ci-après dénommée «convention d’Aarhus») .
Lorsqu’ils s’acquittent de leurs obligations au titre du règlement (UE) 2018/1999 concernant la participation du public à l’élaboration des plans nationaux en matière d’énergie et de climat et aux consultations sur les stratégies à long terme, les États membres devraient veiller à ce que le public concerné ait accès à la justice en cas de manquement à ces obligations. Cela doit se faire en conformité avec la jurisprudence pertinente de la Cour de justice de l’Union européenne en ce qui concerne l’accès à la justice en matière d’environnement et dans le plein respect des obligations contractées par les États en tant que parties à la convention d’Aarhus (1).
(1) Voir également la communication intitulée «Améliorer l’accès à la justice en matière d’environnement dans l’UE et ses États membres»(COM(2020)0643).
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/117 |
P9_TA(2021)0310
Entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance *
Résolution législative du Parlement européen du 24 juin 2021 sur la proposition de règlement du Conseil établissant l’entreprise commune pour le calcul à haute performance européen (COM(2020)0569 — C9-0335/2020 — 2020/0260(NLE))
(Consultation)
(2022/C 81/18)
Le Parlement européen,
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— |
vu la proposition de la Commission au Conseil (COM(2020)0569), |
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— |
vu l’article 187 et l’article 188, premier alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C9-0335/2020), |
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vu l’article 82 de son règlement intérieur, |
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— |
vu le rapport de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A9-0177/2021), |
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1. |
approuve la proposition de la Commission telle qu’amendée; |
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2. |
invite la Commission à modifier en conséquence sa proposition, conformément à l’article 293, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne; |
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3. |
invite le Conseil, s’il entend s’écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci; |
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4. |
demande au Conseil de le consulter à nouveau, s’il entend modifier de manière substantielle la proposition de la Commission; |
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5. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission. |
Amendement 1
Proposition de règlement
Considérant 5
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 2
Proposition de règlement
Considérant 6
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 3
Proposition de règlement
Considérant 7
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 4
Proposition de règlement
Considérant 9
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 5
Proposition de règlement
Considérant 10
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 6
Proposition de règlement
Considérant 11
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 7
Proposition de règlement
Considérant 14
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 8
Proposition de règlement
Considérant 14 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 9
Proposition de règlement
Considérant 15
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 10
Proposition de règlement
Considérant 15 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 11
Proposition de règlement
Considérant 16
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 12
Proposition de règlement
Considérant 17
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 13
Proposition de règlement
Considérant 18
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 14
Proposition de règlement
Considérant 19
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 15
Proposition de règlement
Considérant 20
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 16
Proposition de règlement
Considérant 25
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 17
Proposition de règlement
Considérant 25 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||
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Amendement 18
Proposition de règlement
Considérant 26
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 19
Proposition de règlement
Considérant 26 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||
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Amendement 20
Proposition de règlement
Considérant 27
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 21
Proposition de règlement
Considérant 28
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 22
Proposition de règlement
Considérant 30
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 23
Proposition de règlement
Considérant 31
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 24
Proposition de règlement
Considérant 33
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 25
Proposition de règlement
Considérant 34
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 26
Proposition de règlement
Considérant 35
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 27
Proposition de règlement
Considérant 35 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||
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Amendement 28
Proposition de règlement
Considérant 36
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 29
Proposition de règlement
Considérant 37
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 30
Proposition de règlement
Considérant 39
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 31
Proposition de règlement
Considérant 39bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 32
Proposition de règlement
Considérant 40
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 33
Proposition de règlement
Considérant 41
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 34
Proposition de règlement
Considérant 42
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 35
Proposition de règlement
Considérant 42 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 36
Proposition de règlement
Considérant 44
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 37
Proposition de règlement
Considérant 47
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 38
Proposition de règlement
Considérant 47 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||
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Amendement 39
Proposition de règlement
Considérant 49
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 40
Proposition de règlement
Considérant 50
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 41
Proposition de règlement
Considérant 53
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 42
Proposition de règlement
Considérant 53 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||
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Amendement 43
Proposition de règlement
Considérant 56
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 44
Proposition de règlement
Considérant 57
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 45
Proposition de règlement
Considérant 58
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 46
Proposition de règlement
Considérant 61
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
||||
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Amendement 47
Proposition de règlement
Considérant 62
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 48
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 2
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 49
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 4
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 50
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 5
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 51
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1– point 6
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 52
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 16
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 53
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 19 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 54
Proposition de règlement
Article 2 — alinéa 1 — point 20
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 55
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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1. L’entreprise commune a pour mission de créer, de déployer, d’étendre et de conserver dans l’Union un écosystème de services et d’infrastructures de données pour le supercalcul et l’informatique quantique fédérés, sécurisés, hyperconnectés et de classe mondiale; de soutenir la production de systèmes de supercalcul innovants et compétitifs fondés au moyen d’une chaîne d’approvisionnement la plus autonome possible en composants, technologies et connaissances, limitant ainsi le risque de perturbations, et de développer un large éventail d’applications optimisées pour ces systèmes; et d’élargir l’utilisation de cette infrastructure de supercalcul à un grand nombre d’utilisateurs publics et privés, et soutenir le développement de compétences clés pour la science et l’industrie européennes. |
1. L’entreprise commune a pour mission de créer, de déployer, d’étendre et de conserver dans l’Union un écosystème de services et d’infrastructures de données pour le supercalcul et l’informatique quantique fédérés, sécurisés, hyperconnectés et de classe mondiale , contribuant ainsi à asseoir la position de numéro un mondial de l’Union dans les domaines scientifique, numérique et industriel ; de soutenir le développement, le déploiement et le fonctionnement, de préférence sur le territoire de l’Union, de systèmes de supercalcul innovants et compétitifs fondés au moyen d’une chaîne d’approvisionnement en matières premières critiques et composants, technologies et connaissances de pointe limitant le risque de perturbations, et de développer un large éventail d’applications optimisées pour ces systèmes reposant sur les principes de confiance, d’ouverture, de sécurité, d’interopérabilité et de portabilité ; et d’élargir l’utilisation de cette infrastructure de supercalcul à un grand nombre d’utilisateurs publics et privés de l’Union, en accordant une attention particulière aux PME et aux jeunes entreprises, y compris celles en phase de R&D , et soutenir le développement d’aptitudes, de compétences et de connaissances numériques avancées pour la société, la science et l’industrie européennes. |
Amendement 56
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point a
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 57
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point b
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 58
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point c
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 59
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point d
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 60
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point d bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 61
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point e
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 62
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 2 — point f
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 63
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 3
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(3) L’entreprise commune contribue à préserver les intérêts de l’Union lors de l’achat de supercalculateurs et à soutenir le développement de technologies, de systèmes et d’applications de calcul à haute performance. Elle permet une approche de co-conception pour l’acquisition de supercalculateurs de classe mondiale, tout en préservant la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des technologies et systèmes acquis. Elle contribue à l’autonomie technologique de l’Union en soutenant le développement de technologies et d’applications renforçant la chaîne d’approvisionnement européenne en technologies de CHP et en favorisant l’intégration de ces dernières dans des systèmes de supercalcul qui répondent à un grand nombre de besoins sociétaux et industriels. |
(3) L’entreprise commune contribue à préserver les intérêts de l’Union lors de l’achat de supercalculateurs et à soutenir le développement de technologies, de systèmes et d’applications de calcul à haute performance de classe mondiale . Elle permet une approche de co-conception pour l’acquisition de supercalculateurs de classe mondiale, tout en préservant la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des technologies et systèmes acquis et garantit les normes les plus élevées de cybersécurité applicables aux supercalculateurs . Elle contribue à l’autonomie stratégique de l’Union , tout en préservant une économie ouverte, en particulier dans les domaines critiques, en augmentant la compétitivité de l’industrie européenne, en soutenant le développement de technologies et d’applications renforçant la chaîne d’approvisionnement européenne en technologies de CHP économe en énergie et en favorisant l’intégration de ces dernières dans des systèmes de supercalcul qui répondent à un grand nombre de besoins sociétaux et industriels. Elle soutient le leadership mondial de l’Europe dans plusieurs secteurs, notamment dans les produits et services à haute valeur ajoutée et à forte intensité de technologie, afin de fournir des composants, technologies et compétences essentiels visant à éliminer l’écart technologique avec les pays tiers. |
Amendement 64
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 3 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3 bis. L’entreprise commune met en œuvre sa mission et ses objectifs de manière claire, simple et flexible afin d’augmenter l’attractivité envers le secteur, les PME et toutes les parties prenantes concernées. |
Amendement 65
Proposition de règlement
Article 3 — paragraphe 3 ter (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3 ter.) L’entreprise commune réduit au minimum tout risque lié au traitement, au stockage et au traitement des données à caractère personnel dans les infrastructures de supercalcul, et elle respecte le règlement (UE) 2016/679 et les autres actes législatifs pertinents de l’Union. Elle veille également à ce que les calculs à haute performance soient exclusivement accessibles aux entités qui respectent les mêmes règles, et à ce que ses ressources soient ouvertes aux scientifiques de tous les États participants. |
Amendement 66
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point b
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 67
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point c — partie introductive
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 68
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point c — sous-point i
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 69
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point c — sous-point ii
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 70
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point c — sous-point iii
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 71
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point d — partie introductive
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 72
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point d — sous-point i
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 73
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point d — sous-point iii
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 74
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point d — sous-point iii bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 75
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point e — partie introductive
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 76
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point e — sous-point i
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 77
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point e — sous-point ii
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 78
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point f
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 79
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point f — sous-point i (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 80
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point c — sous-point ii (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 81
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point f — sous-point iii bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 82
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 1 — point f — sous-point iv (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 83
Proposition de règlement
Article 4 — paragraphe 2 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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|
2 bis) Lors de la mise en œuvre des activités énumérées aux paragraphes 1 et 2, l’entreprise commune accorde une attention constante à la diversité géographique et à la diversité de genre, ainsi qu’à la participation de nouveaux venus sur le marché, tels que les jeunes entreprises et les PME. En outre, tous les piliers tiennent dûment compte des complémentarités avec d’autres initiatives en matière de calcul à haute performance au niveau de l’Union, telles que PRACE et GEANT. |
Amendement 84
Proposition de règlement
Article 5 — paragraphe 1 — partie introductive
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(1) La contribution financière de l’Union à l’entreprise commune, y compris les crédits AELE, sera d’au maximum [XXXXX] EUR, dont un maximum de [XXXXX] EUR pour les dépenses administratives, répartis comme suit: |
(1) La contribution financière de l’Union à l’entreprise commune, y compris les crédits AELE, sera d’au maximum [XXXXX] EUR, dont un maximum de 5 % pour les dépenses administratives et l’assistance technique , répartis comme suit: |
Amendement 85
Proposition de règlement
Article 5 — paragraphe 3
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(3) Des fonds supplémentaires de l’Union complétant la contribution visée au paragraphe 1 peuvent être alloués à l’entreprise commune pour soutenir des activités de recherche et d’innovation et le déploiement de solutions innovantes. |
(3) Des fonds supplémentaires de l’Union complétant la contribution visée au paragraphe 1 peuvent être alloués à l’entreprise commune pour soutenir des activités de recherche et d’innovation et le déploiement de solutions innovantes au sein de l’Union . |
Amendement 86
Proposition de règlement
Article 5 — paragraphe 6
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(6) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point a), est utilisée par l’entreprise commune pour apporter un soutien financier aux actions indirectes telles que définies à l’article xxx du règlement établissant Horizon Europe, correspondant au programme de recherche et d’innovation. |
(6) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point a), est utilisée par l’entreprise commune pour apporter un soutien financier aux actions indirectes telles que définies à l’article xxx du règlement établissant Horizon Europe, par des procédures ouvertes, compétitives et transparentes, en fonction des priorités identifiées dans le programme de recherche et d’innovation. |
Amendement 87
Proposition de règlement
Article 5 — paragraphe 7
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(7) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point b), est utilisée pour le renforcement des capacités dans l’ensemble de l’Union, y compris l’acquisition et l’exploitation de calculateurs à haute performance, d’ordinateurs quantiques ou de simulateurs quantiques, la fédération du service et de l’infrastructure de données pour le calcul à haute performance et l’informatique quantique, l’élargissement de leur utilisation, et le développement de compétences et de formations avancées. |
(7) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point b), est utilisée pour le renforcement des capacités dans l’ensemble de l’Union, y compris l’acquisition , la mise à niveau des seuls supercalculateurs détenus par l’entreprise commune et l’exploitation de calculateurs à haute performance, d’ordinateurs quantiques ou de simulateurs quantiques, la fédération du service et de l’infrastructure de données pour le calcul à haute performance et l’informatique quantique, l’élargissement de leur utilisation, et le développement de compétences et de formations avancées accessibles également aux citoyens résidant dans des régions isolées et défavorisées . |
Amendement 88
Proposition de règlement
Article 5 — paragraphe 8
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(8) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point c), est prélevée sur les crédits du budget général de l’Union affectés au mécanisme pour l’interconnexion en Europe, et elle est utilisée pour assurer l’interconnexion des ressources de calcul à haute performance et de données, et créer une infrastructure de calcul à haute performance et de données intégrée, paneuropéenne et hyperconnectée. |
(8) La contribution financière de l’Union visée au paragraphe 1, point c), est prélevée sur les crédits du budget général de l’Union affectés au mécanisme pour l’interconnexion en Europe, et elle est utilisée pour assurer l’interconnexion des ressources de calcul à haute performance et de données établies sur le territoire de l’Union , et créer une infrastructure de calcul à haute performance et de données intégrée, paneuropéenne et hyperconnectée. |
Amendement 89
Proposition de règlement
Article 6 — paragraphe 1
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
Les contributions provenant de programmes de l’Union autres que ceux visés à l’article 5, paragraphe 1, qui s’inscrivent dans le cadre d’un cofinancement par l’Union d’un programme mis en œuvre par l’un des États participants, ne sont pas prises en compte dans le calcul de la contribution financière maximale de l’Union visée à l’article 5. |
Les contributions provenant de programmes de l’Union autres que ceux visés à l’article 5, paragraphe 1, qui s’inscrivent dans le cadre d’un cofinancement par l’Union d’un programme mis en œuvre par l’un des États participants, ne sont pas prises en compte dans le calcul de la contribution financière maximale de l’Union visée à l’article 5 et ne couvrent pas les mêmes coûts . |
Amendement 90
Proposition de règlement
Article 6 — paragraphe 1 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
|
Les contributions financières au titre des programmes cofinancés par la facilité pour la reprise et la résilience, le FEDER, le FSE+, le FEAMP et le Feader peuvent être considérées comme une contribution de l’État membre participant à l’entreprise commune, à condition que les dispositions applicables du règlement (UE) …/… [portant dispositions communes pour la période 2021-2027] et des règlements spécifiques aux Fonds soient respectées. |
Amendement 91
Proposition de règlement
Article 7 — paragraphe 1
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(1) Les États participants apportent une contribution totale d’un montant au moins égal au montant de la contribution de l’Union visée à l’article 5 du présent règlement, dont un maximum de [XXXXX] EUR pour les coûts administratifs [montant égal au montant de la contribution de l’Union aux coûts administratifs visée à l’article 5 du présent règlement]. Les États participants organisent entre eux la manière dont ils fourniront leur contribution collective. |
(1) Les États participants apportent une contribution totale d’un montant au moins égal au montant de la contribution de l’Union visée à l’article 5 du présent règlement, dont un maximum de 5 % pour les coûts administratifs et l’assistance technique [montant égal au montant de la contribution de l’Union aux coûts administratifs et à l’assistance technique visée à l’article 5 du présent règlement]. Les États participants organisent entre eux la manière dont ils fourniront leur contribution collective. |
Amendement 92
Proposition de règlement
Article 7 — paragraphe 1 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
|
1 bis. L’entreprise commune propose un cadre favorable pour soutenir les États participants. Afin d’optimiser l’incidence des actions indirectes, les spécificités de l’entreprise commune, avec son modèle tripartite, sont prises en considération eu égard à la gestion des contributions financières des États participants. |
Amendement 93
Proposition de règlement
Article 7 — paragraphe 2
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(2) Les membres privés de l’entreprise commune apportent ou font en sorte que leurs entités constituantes et affiliées apportent à l’entreprise commune des contributions d’au moins [XXXXX] EUR, dont un maximum de [XXXXX] EUR pour les coûts administratifs [montant équivalant à 22,22 % du montant de la contribution de l’Union aux coûts administratifs visée à l’article 5 du présent règlement]. |
(2) Les membres privés de l’entreprise commune apportent ou font en sorte que leurs entités constituantes et affiliées apportent à l’entreprise commune des contributions d’au moins [XXXXX] EUR, dont un maximum de 5 % pour les coûts administratifs et l’assistance technique [montant équivalant à 22,22 % du montant de la contribution de l’Union aux coûts administratifs et à l’assistance technique, visée à l’article 5 du présent règlement]. |
Amendement 94
Proposition de règlement
Article 8 — paragraphe 1
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(1) Les supercalculateurs EuroHPC sont situés dans un État participant qui est un État membre. Un État participant ne peut héberger plus d’un supercalculateur EuroHPC que si deux ans se sont écoulés depuis l’acquisition du dernier supercalculateur ou si les supercalculateurs font appel à des technologies différentes (classique/quantique) . |
(1) Les supercalculateurs EuroHPC sont situés dans un État participant qui est un État membre. Un État participant ne peut héberger plus d’un supercalculateur EuroHPC que si plus de quatre ans se sont écoulés entre les dates de sélection à la suite des appels à manifestation d’intérêt. En cas d’acquisition d’ordinateurs et de simulateurs quantiques ou en cas de mise à niveau d’un supercalculateur de l’entreprise commune avec accélérateurs quantiques, cette période est réduite à deux ans . |
Amendement 95
Proposition de règlement
Article 8 — paragraphe 5 — partie introductive
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(5) À la suite d’un appel à manifestation d’intérêt, l’entité d’hébergement visée au paragraphe 2 du présent article et l’État participant correspondant dans lequel l’entité d’hébergement est établie ou le consortium d’hébergement correspondant sont sélectionnés par le comité directeur dans le cadre d’un processus équitable et transparent fondé, notamment, sur les critères suivants: |
(5) À la suite d’un appel à manifestation d’intérêt, ouvert, équitable et transparent, l’entité d’hébergement visée au paragraphe 2 du présent article et l’État participant correspondant dans lequel l’entité d’hébergement est établie ou le consortium d’hébergement correspondant sont sélectionnés par le comité directeur dans le cadre d’un processus équitable et transparent fondé, notamment, sur les critères suivants: |
Amendement 96
Proposition de règlement
Article 8 — paragraphe 5 — point d
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 97
Proposition de règlement
Article 8 — paragraphe 5 — point d bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 98
Proposition de règlement
Article 8 — paragraphe 7 bis (nouveau)
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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7 bis. L’entreprise commune tient compte du principe de primauté de l’efficacité énergétique, afin d’accélérer la recherche en matière d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique, de stimuler des avancées technologiques constantes en vue d’améliorer l’efficacité énergétique dans les conceptions de systèmes tant nouveaux qu’existants, et de rechercher activement, de développer et de tester de nouvelles approches en matière d’efficacité énergétique, y compris, en particulier, des approches entièrement fondées sur les énergies renouvelables qui améliorent les émissions de GES et l’empreinte environnementale des supercalculateurs. |
Amendement 99
Proposition de règlement
Article 9 — paragraphe 2 — point k
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 100
Proposition de règlement
Article 10 — paragraphe 3
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(3) La sélection du fournisseur du supercalculateur haut de gamme est effectuée en prenant en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
(3) La sélection du fournisseur du supercalculateur haut de gamme évalue la conformité avec les spécifications générales du système, y compris les besoins des utilisateurs, et garantit l’excellence de la recherche et de l’innovation européennes. Elle prend aussi en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
Amendement 101
Proposition de règlement
Article 11 — paragraphe 3
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(3) La sélection du fournisseur des ordinateurs quantiques et des simulateurs quantiques est effectuée en prenant en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
(3) La sélection du fournisseur des ordinateurs quantiques et des simulateurs quantiques évalue la conformité avec les spécifications générales du système, y compris les besoins des utilisateurs, et garantit l’excellence de la recherche et de l’innovation européennes. Elle prend aussi en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
Amendement 102
Proposition de règlement
Article 12 — paragraphe 1
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(1) L’entreprise commune acquiert, avec les membres privés ou un consortium de partenaires privés, des supercalculateurs EuroHPC ou des partitions de ceux-ci , destinés à un usage principalement industriel, et elle en est la propriétaire ou la copropriétaire conjointement avec les membres privés ou le consortium de partenaires privés. |
(1) L’entreprise commune acquiert, avec les membres privés ou un consortium de partenaires privés, des supercalculateurs de milieu de gamme au moins ou des partitions de supercalculateurs EuroHPC , destinés à un usage principalement industriel, et elle en est la propriétaire ou la copropriétaire conjointement avec les membres privés ou le consortium de partenaires privés. |
Amendement 103
Proposition de règlement
Article 12 — paragraphe 3
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
|
(3) La sélection du fournisseur d’un supercalculateur EuroHPC de qualité industrielle est effectuée en prenant en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
(3) La sélection du fournisseur d’un supercalculateur EuroHPC de qualité industrielle évalue la conformité avec les spécifications générales du système, y compris les besoins des utilisateurs, et garantit l’excellence de la recherche et de l’innovation européennes. Elle prend aussi en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
Amendement 104
Proposition de règlement
Article 13 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(2) La contribution financière de l’Union visée à l’article 5, paragraphe 1, couvre jusqu’à 35 % des coûts d’acquisition des supercalculateurs de milieu de gamme. Le reste du coût total de propriété des supercalculateurs de milieu de gamme est couvert par l’État participant dans lequel l’entité d’hébergement est établie ou par les États participants au sein du consortium d’hébergement, éventuellement complété par les contributions visées à l’article 6. |
(2) La contribution financière de l’Union visée à l’article 5, paragraphe 1, couvre jusqu’à 50 % des coûts d’acquisition et jusqu’à 50 % des coûts d’exploitation des supercalculateurs de milieu de gamme. Le reste du coût total de propriété des supercalculateurs de milieu de gamme est couvert par l’État participant dans lequel l’entité d’hébergement est établie ou par les États participants au sein du consortium d’hébergement, éventuellement complété par les contributions visées à l’article 6. |
Amendement 105
Proposition de règlement
Article 13 — paragraphe 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(3) La sélection du fournisseur du supercalculateur de milieu de gamme est effectuée en prenant en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
(3) La sélection du fournisseur du supercalculateur de milieu de gamme évalue la conformité avec les spécifications générales du système, y compris les besoins des utilisateurs, et garantit l’excellence de la recherche et de l’innovation européennes. Elle prend aussi en considération la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. |
Amendement 106
Proposition de règlement
Article 15 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(2) La part du temps d’accès de l’Union à chaque supercalculateur de milieu de gamme est directement proportionnelle à la contribution financière de l’Union, visée à l’article 5, paragraphe 1, au coût d’acquisition du supercalculateur et ne dépasse pas 35 % du temps d’accès total au supercalculateur. |
supprimé |
Amendement 107
Proposition de règlement
Article 15 — paragraphe 5
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(5) Le comité directeur définit les droits d’accès à la part du temps d’accès de l’Union aux supercalculateurs EuroHPC. |
(5) Le comité directeur définit et rend publics les droits d’accès à la part du temps d’accès de l’Union aux supercalculateurs EuroHPC. |
Amendement 108
Proposition de règlement
Article 15 — paragraphe 6
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(6) L’utilisation de la part du temps d’accès de l’Union aux supercalculateurs EuroHPC est gratuite pour les utilisateurs du secteur public visés à l’article 14, paragraphe 4, du présent règlement. Elle est également gratuite pour les applications d’utilisateurs industriels liées aux activités de recherche et d’innovation financées au titre d’Horizon Europe ou du programme pour une Europe numérique, ainsi que pour les activités d’innovation privées menées par des PME, s’il y a lieu. Comme principe directeur, l’attribution de temps d’accès à ces activités devrait se fonder sur un processus d’évaluation par les pairs équitable et transparent défini par le comité directeur à la suite d’appels à manifestation d’intérêt permanents lancés par l’entreprise commune. |
(6) L’utilisation de la part du temps d’accès de l’Union aux supercalculateurs EuroHPC est transparente et gratuite pour les utilisateurs du secteur public visés à l’article 14, paragraphe 4, du présent règlement. Elle est également gratuite pour les applications d’utilisateurs industriels , d’ONG, d’étudiants et d’autres particuliers, liées aux activités de recherche et d’innovation ouvertes ainsi que pour les activités d’innovation privées menées par des PME, s’il y a lieu. Comme principe directeur, l’attribution de temps d’accès à ces activités devrait se fonder sur un processus d’évaluation par les pairs équitable et transparent défini par le comité directeur à la suite d’appels à manifestation d’intérêt permanents lancés par l’entreprise commune. |
Amendement 109
Proposition de règlement
Article 15 — paragraphe 8
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(8) Le comité directeur définit des règles spécifiques pour les conditions d’accès qui s’écartent des principes directeurs visés au paragraphe 6 du présent article. Celles-ci concernent l’attribution de temps d’accès aux projets et aux activités considérés comme stratégiques soit par l’Union, soit par le comité directeur. |
(8) Le comité directeur définit des règles spécifiques et transparentes pour les conditions d’accès qui s’écartent des principes directeurs visés au paragraphe 6 du présent article. Celles-ci concernent l’attribution de temps d’accès aux projets et aux activités considérés comme stratégiques soit par l’Union, soit par le comité directeur. |
Amendement 110
Proposition de règlement
Article 15 — paragraphe 9
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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(9) À la demande de l’Union, le directeur exécutif accorde un accès direct aux supercalculateurs EuroHPC aux initiatives que l’Union juge essentielles pour fournir des services liés à la santé ou d’autres services de secours cruciaux et d’intérêt public, notamment en ce qui concerne la gestion des situations d’urgence et de crise, ainsi que les questions que l’Union considère comme critiques pour sa sécurité et sa défense. Les modalités et conditions de mise en œuvre de cet accès sont définies dans les conditions d’accès adoptées par le comité directeur. |
(9) À la demande de l’Union, le directeur exécutif accorde un accès direct aux supercalculateurs EuroHPC aux initiatives que l’Union juge essentielles pour fournir des services liés à l’environnement, à la santé ou d’autres services de secours cruciaux et d’intérêt public, notamment en ce qui concerne la gestion des situations d’urgence et de crise, ainsi que les questions que l’Union considère comme critiques pour sa sécurité et sa défense. Les modalités et conditions de mise en œuvre de cet accès sont définies dans les conditions d’accès adoptées par le comité directeur , en tenant compte du fait que les activités de recherche et d’innovation seront exclusivement axées sur les applications civiles, en reconnaissant qu’il existe des domaines dans lesquels les technologies ont un double usage . |
Amendement 111
Proposition de règlement
Article 16 — paragraphe 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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1. Des conditions spécifiques s’appliquent à tous les utilisateurs industriels poursuivant des fins commerciales. Ce service à des fins commerciales est un service de paiement à l’usage, sur la base des prix du marché. Le niveau de la redevance est fixé par le comité directeur. |
1. Des conditions spécifiques s’appliquent à tous les utilisateurs industriels poursuivant des fins commerciales. Ce service à des fins commerciales est un service de paiement à l’usage, sur la base des prix du marché. Le niveau de la redevance est fixé par le comité directeur mais ne constitue pas une barrière à l’entrée, en particulier pour les PME . |
Amendement 112
Proposition de règlement
Article 16 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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2. Les redevances résultant de l’utilisation commerciale du temps d’accès de l’Union constituent une recette affectée au budget de l’entreprise commune et sont utilisées pour couvrir les frais de fonctionnement de l’entreprise commune. |
2. Les redevances résultant de l’utilisation commerciale du temps d’accès de l’Union constituent une recette affectée au budget de l’entreprise commune et sont utilisées pour couvrir les frais de fonctionnement de l’entreprise commune et les coûts d’exploitation des supercalculateurs EuroHPC . |
Amendement 113
Proposition de règlement
Article 16 — paragraphe 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3. Le temps d’accès attribué aux services commerciaux ne dépasse pas 20 % du temps d’accès total de l’Union sur chaque supercalculateur EuroHPC. Le comité directeur décide de l’attribution du temps d’accès de l’Union aux utilisateurs de services commerciaux, en tenant compte des résultats du suivi visé à l’article 15, paragraphe 10. |
3. Le temps d’accès attribué aux services commerciaux ne dépasse pas en principe 20 % du temps d’accès total de l’Union sur chaque supercalculateur EuroHPC. Le comité directeur décide de l’attribution du temps d’accès maximal de l’Union aux utilisateurs de services commerciaux, en tenant compte des résultats du suivi visé à l’article 15, paragraphe 10. |
Amendement 114
Proposition de règlement
Article 18 — paragraphe 6
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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6. Les effectifs sont fixés dans le tableau des effectifs de l’entreprise commune indiquant le nombre de postes temporaires par groupe de fonctions et par grade et les effectifs en personnel contractuel exprimés en équivalent temps plein, conformément à son budget annuel. |
6. Les effectifs sont fixés dans le tableau des effectifs de l’entreprise commune et reflètent correctement le nombre de postes et les grades nécessaires pour garantir les normes les plus élevées en matière de recrutement dans le domaine, indiquant le nombre de postes temporaires par groupe de fonctions et par grade et les effectifs en personnel contractuel exprimés en équivalent temps plein, conformément à son budget annuel. |
Amendement 115
Proposition de règlement
Article 19 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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2. Le comité directeur adopte une décision fixant les règles applicables au détachement d’experts nationaux auprès de l’entreprise commune et au recours à des stagiaires. |
2. Le comité directeur adopte une décision fixant les règles applicables au détachement d’experts nationaux auprès de l’entreprise commune et au recours à des stagiaires , y compris les règles relatives à leur rémunération . |
Amendement 116
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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1. Les activités de l’entreprise commune font l’objet d’un suivi continu et d’examens périodiques conformément à ses règles financières, dans le but de garantir le plus haut degré d’incidence et d’excellence possible, ainsi que l’utilisation la plus efficace possible des ressources. Les résultats du suivi et des examens périodiques alimentent les évaluations de l’entreprise commune menées dans le cadre des évaluations d’Horizon Europe. |
1. Les activités de l’entreprise commune font l’objet d’un suivi continu et d’examens périodiques conformément à ses règles financières, dans le but de garantir le plus haut degré d’incidence et d’excellence possible, ainsi que l’utilisation la plus efficace possible des ressources. Ce suivi et ces examens ne doivent pas alourdir la charge administrative de l’entreprise commune ni de ses bénéficiaires. Les résultats du suivi et des examens périodiques alimentent les évaluations de l’entreprise commune menées dans le cadre des évaluations d’Horizon Europe. |
Amendement 117
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3. Les évaluations des activités des entreprises communes sont effectuées en temps utile pour alimenter les évaluations intermédiaires et finales d’Horizon Europe dans son ensemble et le processus de prise de décision connexe, conformément à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe. |
3. Les évaluations des activités des entreprises communes sont effectuées en temps utile , sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune ni de ses bénéficiaires, pour alimenter les évaluations intermédiaires et finales d’Horizon Europe dans son ensemble et le processus de prise de décision connexe, conformément à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe. |
Amendement 118
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 4
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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4. La Commission procède à une évaluation intermédiaire de chaque entreprise commune dans le cadre de l’évaluation intermédiaire d’Horizon Europe, conformément à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe. Cette évaluation est réalisée avec le concours d’experts indépendants sur la base d’un processus transparent dès lors que suffisamment d’informations sont disponibles concernant la mise en œuvre d’Horizon Europe, et au plus tard quatre ans après le début de la mise en œuvre d’Horizon Europe. Les évaluations portent sur la manière dont l’entreprise commune remplit sa mission au regard de ses objectifs économiques, technologiques, scientifiques, sociétaux et politiques, y compris les objectifs liés au climat, et sur l’efficacité, l’efficience, la pertinence, la cohérence et la valeur ajoutée au niveau de l’Union de ses activités menées dans le cadre d’Horizon Europe, ainsi que sur ses synergies et complémentarités avec les initiatives pertinentes aux niveaux européen, national et, le cas échéant, régional, y compris ses synergies avec d’autres volets d’Horizon Europe ( telles que des missions, des groupes ou des programmes thématiques/spécifiques). Une attention particulière est accordée aux effets produits au niveau de l’Union et au niveau national, en tenant compte des effets de synergie et de la mise à niveau des politiques. Les évaluations comprennent également, s’il y a lieu, une appréciation de l’incidence à long terme de l’entreprise commune sur les plans scientifique, sociétal, économique et stratégique, ainsi qu’un avis sur le mode d’intervention politique le plus efficace pour les actions futures, et sur la place qu’occuperait le renouvellement éventuel de l’entreprise commune dans le paysage global des partenariats européens et de leurs priorités politiques. |
4. La Commission procède à une évaluation intermédiaire de chaque entreprise commune dans le cadre de l’évaluation intermédiaire d’Horizon Europe, conformément à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe , sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune . Cette évaluation est réalisée avec le concours d’experts extérieurs indépendants sur la base d’un processus transparent dès lors que suffisamment d’informations sont disponibles concernant la mise en œuvre d’Horizon Europe, et au plus tard quatre ans après le début de la mise en œuvre d’Horizon Europe. Les évaluations portent sur la manière dont l’entreprise commune remplit sa mission au regard de ses objectifs économiques, technologiques, scientifiques, environnementaux, sociétaux et politiques, y compris les objectifs liés au climat et à la santé , et sur l’efficacité, l’efficience, la pertinence, la cohérence , l’intégrité et la valeur ajoutée au niveau de l’Union de ses activités menées dans le cadre d’Horizon Europe, ainsi que sur ses synergies et complémentarités avec les initiatives pertinentes aux niveaux européen, national et, le cas échéant, régional, y compris ses synergies avec d’autres volets d’Horizon Europe ( par exemple avec d’autres partenariats européens, des missions, des groupes ou des programmes thématiques/spécifiques). Une attention particulière est accordée aux effets produits au niveau de l’Union et au niveau national, en tenant compte des effets de synergie et de la mise à niveau des politiques. Les évaluations comprennent également, s’il y a lieu, une appréciation de l’incidence à long terme de l’entreprise commune sur les plans scientifique, sociétal, environnemental, économique et stratégique , une évaluation des progrès en matière de sensibilisation (par exemple, le nombre d’utilisateurs) , ainsi qu’un avis sur le mode d’intervention politique le plus efficace pour les actions futures, et sur la place qu’occuperait le renouvellement éventuel de l’entreprise commune , ou son éventuelle suppression progressive, dans le paysage global des partenariats européens et de leurs priorités politiques. |
Amendement 119
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 6
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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6. La Commission peut procéder à d’autres évaluations portant sur des thématiques ou des questions présentant un intérêt stratégique, avec le concours d’experts externes indépendants sélectionnés sur la base d’un processus transparent, dans le but d’examiner les progrès accomplis par l’entreprise commune dans la réalisation des objectifs fixés, de mettre en évidence les facteurs contribuant à la mise en œuvre des activités et de recenser les meilleures pratiques. En procédant à ces évaluations supplémentaires, la Commission tient pleinement compte de l’incidence administrative sur l’entreprise commune. |
6. Sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune, la Commission peut procéder à d’autres évaluations portant sur des thématiques ou des questions présentant un intérêt stratégique, avec le concours d’experts externes indépendants sélectionnés sur la base d’un processus transparent, dans le but d’examiner les progrès accomplis par l’entreprise commune dans la réalisation des objectifs fixés, de mettre en évidence les facteurs contribuant à la mise en œuvre des activités et de recenser les meilleures pratiques. En procédant à ces évaluations supplémentaires, la Commission tient pleinement compte de l’incidence administrative sur l’entreprise commune et fait notamment de son mieux pour réduire la charge administrative et veiller à ce que le processus d’évaluation reste simple et pleinement transparent. Toutes les évaluations sont fondées sur une analyse rigoureuse des options stratégiques du point de vue de la gouvernance, notamment la possibilité de définir des protections adaptées pour garantir le respect de l’intérêt public dans toutes les opérations. |
Amendement 120
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 7
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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7. L’entreprise commune procède à des examens périodiques de ses activités afin d’étayer les évaluations intermédiaires et finales de l’entreprise commune menées dans le cadre des évaluations d’Horizon Europe visées à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe. |
7. L’entreprise commune procède à des examens périodiques de ses activités avec une charge minimale pour les bénéficiaires afin d’étayer les évaluations intermédiaires et finales de l’entreprise commune menées dans le cadre des évaluations d’Horizon Europe visées à l’article 47 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe. |
Amendement 121
Proposition de règlement
Article 22 — paragraphe 7 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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7 bis. L’établissement de rapports est conforme aux obligations de déclaration standard d’Horizon Europe. Le développement des systèmes d’établissement de rapports dans le contexte du processus de coordination stratégique implique également les États membres et les représentants du partenariat afin de garantir la synchronisation et la coordination des efforts de suivi et d’établissement de rapports, y compris pour la répartition des tâches d’établissement de rapports et de collecte de données. |
Amendement 122
Proposition de règlement
Article 25 — paragraphe 1
|
Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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1. Les audits ex post des dépenses liées aux actions financées sur le budget d’Horizon Europe sont effectués dans le cadre des actions indirectes d’Horizon Europe conformément à l’article 48 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe, et en particulier à la stratégie d’audit visée à l’article 48, paragraphe 2, dudit règlement. |
1. Les audits ex post des dépenses liées aux actions financées sur le budget d’Horizon Europe sont effectués sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune ni de ses bénéficiaires dans le cadre des actions indirectes d’Horizon Europe conformément à l’article 48 du règlement (UE) no xxx établissant Horizon Europe, et en particulier à la stratégie d’audit visée à l’article 48, paragraphe 2, dudit règlement. |
Amendement 123
Proposition de règlement
Article 25 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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2. Les audits ex post des dépenses liées aux activités financées sur le budget du programme pour une Europe numérique sont effectués par l’entreprise commune conformément à l’article xxx du règlement (UE) no xxx établissant le programme pour une Europe numérique. |
2. Les audits ex post des dépenses liées aux activités financées sur le budget du programme pour une Europe numérique sont effectués par l’entreprise commune conformément à l’article xxx du règlement (UE) no xxx établissant le programme pour une Europe numérique , sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune ni de ses bénéficiaires . |
Amendement 124
Proposition de règlement
Article 25 — paragraphe 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3. Les audits ex post des dépenses liées aux activités financées sur le budget du mécanisme pour l’interconnexion en Europe sont effectués par l’entreprise commune dans le cadre des actions du mécanisme pour l’interconnexion en Europe conformément à l’article xxx du règlement (UE) no xxx établissant le mécanisme pour l’interconnexion en Europe. |
3. Les audits ex post des dépenses liées aux activités financées sur le budget du mécanisme pour l’interconnexion en Europe sont effectués par l’entreprise commune dans le cadre des actions du mécanisme pour l’interconnexion en Europe conformément à l’article xxx du règlement (UE) no xxx établissant le mécanisme pour l’interconnexion en Europe , sans alourdir la charge administrative de l’entreprise commune ni de ses bénéficiaires . |
Amendement 125
Proposition de règlement
Article 27 — alinéa 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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L’entreprise commune protège les informations sensibles dont la divulgation pourrait porter préjudice aux intérêts de ses membres ou des participants aux activités de l’entreprise commune. |
Sans préjudice de l’article 28, l’entreprise commune protège les informations sensibles dont la divulgation pourrait porter préjudice aux intérêts de ses membres ou des participants aux activités de l’entreprise commune. |
Amendement 126
Proposition de règlement
Article 30 — paragraphe 2 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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2 bis. Comme pour tous les autres partenariats européens qui sont cofinancés par Horizon Europe, toutes les données des projets présentés et financés par l’entreprise commune sont inclues dans la base de données unique d’Horizon Europe. |
Amendement 127
Proposition de règlement
Article 31 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Article 31 bis Taux de remboursement Par dérogation à l’article 30 du règlement (UE) 2021/695, l’entreprise commune peut appliquer des taux de remboursement différents pour le financement de l’Union au sein d’une action en fonction du type de participant, à savoir les PME et les organisations à but non lucratif, et du type d’action. Les taux de remboursement sont indiqués dans le programme de travail. |
Amendement 128
Proposition de règlement
Article 35 — paragraphe 1 — alinéa 1 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Afin de garantir un traitement équitable de tous les supercalculateurs dans le cadre du règlement (UE) 2018/1488 et du présent règlement, la contribution financière de l’Union visée à l’article 11, paragraphe 2, du règlement (UE) 2018/1488 couvre jusqu’à 50 % des frais d’acquisition et jusqu’à 50 % des coûts d’exploitation. Les règles relatives à l’attribution du temps d’accès de l’Union visées à l’article 13, paragraphe 3, du règlement (UE) 2018/1488 sont ajustées en conséquence. |
Amendement 129
Proposition de règlement
Annexe — Article 1 — alinéa unique — point c
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 130
Proposition de règlement
Annexe — Article 1 — alinéa unique — point h
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 131
Proposition de règlement
Annexe — Article 1 — alinéa unique — point n
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 132
Proposition de règlement
Annexe — Article 1 — alinéa unique — point n bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 133
Proposition de règlement
Annexe — Article 1 — alinéa unique — point o bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 134
Proposition de règlement
Annexe — Article 2 — paragraphe 1 — point b
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 135
Proposition de règlement
Annexe — Article 3 — paragraphe 6
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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6. Chaque membre privé informe l’entreprise commune une fois par an de toute modification importante de sa composition. Lorsque la Commission estime que la modification de la composition est susceptible d’affecter les intérêts de l’Union ou de l’entreprise commune pour des motifs de sécurité ou d’ordre public, elle peut proposer au comité directeur de révoquer le statut de membre du membre privé concerné. La résiliation prend effet et devient irrévocable dans un délai de six mois à compter de la décision du comité directeur ou à la date indiquée dans ladite décision, la date la plus proche étant retenue. |
6. Chaque membre privé informe sans tarder l’entreprise commune de toute modification importante de sa composition. Lorsque la Commission estime que la modification de la composition est susceptible d’affecter les intérêts de l’Union ou de l’entreprise commune pour des motifs de sécurité ou d’ordre public, elle peut proposer au comité directeur de révoquer le statut de membre du membre privé concerné. La résiliation prend effet et devient irrévocable dans un délai de six mois à compter de la décision du comité directeur ou à la date indiquée dans ladite décision, la date la plus proche étant retenue. |
Amendement 136
Proposition de règlement
Annexe — Article 6 — paragraphe 5 — alinéa 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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5. En ce qui concerne les tâches prévues à l’article 7, paragraphe 4, points f), g) et h), des présents statuts et pour chaque supercalculateur EuroHPC, les droits de vote des États participants sont répartis au prorata de leurs contributions financières engagées et de leurs contributions en nature à ce supercalculateur, soit jusqu’au transfert de la propriété de celui-ci à l’entité d’hébergement conformément à l’article 8, paragraphe 3, du présent règlement, soit jusqu’à sa vente ou son démantèlement; les contributions en nature ne sont prises en considération que si elles ont été certifiées au préalable par un expert ou auditeur indépendant. |
5. En ce qui concerne les tâches prévues à l’article 7, paragraphe 4, points f), g) et h), des présents statuts et pour chaque supercalculateur EuroHPC, les droits de vote des États participants sont répartis au prorata de leurs contributions financières engagées et de leurs contributions en nature à ce supercalculateur, soit jusqu’au transfert de la propriété de celui-ci à l’entité d’hébergement conformément à l’article 8, paragraphe 3, du présent règlement, soit jusqu’à sa vente ou son démantèlement; les contributions en nature ne sont prises en considération que si elles ont été certifiées au préalable par un expert ou auditeur indépendant selon une procédure transparente, efficace et simple . |
Amendement 137
Proposition de règlement
Annexe — Article 6 — paragraphe 10 — alinéa 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Chaque État observateur peut nommer un délégué au comité directeur, lequel reçoit tous les documents utiles et a la possibilité de participer aux délibérations du comité directeur, sauf décision contraire du comité directeur au cas par cas. Lesdits délégués n’ont pas de droit de vote et assurent la confidentialité des informations sensibles conformément à l’article 27 du présent règlement et sous réserve des règles en matière de conflits d’intérêts. |
Chaque État observateur peut nommer un délégué au comité directeur, lequel reçoit tous les documents utiles et a la possibilité de participer aux délibérations du comité directeur, sauf décision contraire du comité directeur au cas par cas. |
Amendement 138
Proposition de règlement
Annexe — Article 6 — paragraphe 14 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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14 bis. Au moins deux représentants du forum des utilisateurs, choisis selon le règlement intérieur de celui-ci, sont invités à assister aux réunions du comité directeur en qualité d’observateurs. Ils participent aux délibérations, mais n’ont pas le droit de vote. |
Amendement 139
Proposition de règlement
Annexe — Article 6 — paragraphe 14 ter (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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14 ter. Les observateurs qui assistent aux réunions du comité directeur n’ont pas le droit de vote, respectent la confidentialité des informations sensibles conformément à l’article 27 du présent règlement et sont soumis aux règles en matière de conflit d’intérêts. |
Amendement 140
Proposition de règlement
Annexe — Article 7 — paragraphe 3 — point j bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 141
Proposition de règlement
Annexe — Article 7 — paragraphe 3 — point j ter (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 142
Proposition de règlement
Annexe — Article 8 — paragraphe 1 — alinéa 1
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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1. La Commission propose une liste de candidats au poste de directeur exécutif après consultation des membres de l’entreprise commune autres que l’Union. Aux fins de cette consultation, les membres de l’entreprise commune autres que l’Union nomment, d’un commun accord et au nom du comité directeur, leurs représentants et un observateur. |
1. La Commission propose une liste de candidats au poste de directeur exécutif après consultation des membres de l’entreprise commune autres que l’Union. Aux fins de cette consultation, les membres de l’entreprise commune autres que l’Union nomment, d’un commun accord et au nom du comité directeur, leurs représentants et un observateur. La liste garantit une représentation égale et l’égalité des chances pour les hommes et les femmes. |
Amendement 143
Proposition de règlement
Annexe — Article 10 — paragraphe 2
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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2. Le groupe consultatif sur la recherche et l’innovation se compose de dix membres au maximum, désignés par les membres privés en tenant compte de leurs engagements vis-à-vis de l’entreprise commune. |
2. Le groupe consultatif sur la recherche et l’innovation se compose de douze membres au maximum, dont six au plus sont désignés par les membres privés en tenant compte de leurs engagements vis-à-vis de l’entreprise commune et six au plus par le forum des utilisateurs sur recommandation du comité directeur. Le forum des utilisateurs fixe lui-même les critères et le processus de sélection des membres qu’il nomme. |
Amendement 144
Proposition de règlement
Annexe — Article 10 — paragraphe 3
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3. Le groupe consultatif sur les infrastructures se compose de dix membres. Le comité directeur établit les critères spécifiques qui seront pris en considération pour la sélection des membres du groupe consultatif sur les infrastructures. Le président et le vice-président du comité directeur nomment les membres du groupe consultatif sur les infrastructures, sur la base des avis reçus du comité directeur et du directeur exécutif. |
3. Le groupe consultatif sur les infrastructures se compose de douze membres. Le comité directeur établit les critères spécifiques qui seront pris en considération pour la sélection des membres du groupe consultatif sur les infrastructures. Le président et le vice-président du comité directeur nomment les membres du groupe consultatif sur les infrastructures, sur la base des avis reçus du comité directeur et du directeur exécutif et en tenant compte de l’avis du forum des utilisateurs . |
Amendement 145
Proposition de règlement
Annexe — Article 10 — paragraphe 3 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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3 bis. Le comité directeur établit les critères spécifiques et la procédure pour la sélection des membres du groupe consultatif sur la recherche et l’innovation et du groupe consultatif sur les infrastructures. |
Amendement 146
Proposition de règlement
Annexe — Article 13 — alinéa unique — point a
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 147
Proposition de règlement
Annexe — Article 13 — alinéa 1 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Dans le cadre de ses travaux, le groupe consultatif sur la recherche et l’innovation demande l’avis du forum des utilisateurs. |
Amendement 148
Proposition de règlement
Annexe — Article 14 — alinéa unique — point a
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Amendement 149
Proposition de règlement
Annexe — Article 14 — alinéa 1 bis (nouveau)
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Texte proposé par la Commission |
Amendement |
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Dans le cadre de ses travaux, le groupe consultatif sur les infrastructures demande l’avis du forum des utilisateurs. |
(1 bis) Règlement (UE) …/… du Parlement européen et du Conseil du … établissant des dispositions communes sur le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen Plus, le Fonds de cohésion, le Fonds pour une transition juste et le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture ainsi que leur règlement financier et pour le Fonds pour l’asile, la migration et l’intégration, le Fonds pour la sécurité intérieure et l’instrument de soutien financier pour la gestion des frontières et la politique des visas (JO L …, …, p. …).
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/182 |
P9_TA(2021)0311
Facilité de prêt au secteur public dans le cadre du mécanisme pour une transition juste ***I
Résolution législative du Parlement européen du 24 juin 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à la facilité de prêt au secteur public dans le cadre du mécanisme pour une transition juste (COM(2020)0453 — C9-0153/2020 — 2020/0100(COD))
(Procédure législative ordinaire: première lecture)
(2022/C 81/19)
Le Parlement européen,
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vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2020)0453), |
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vu l’article 294, paragraphe 2, l’article 175, troisième alinéa, et l’article 322, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0153/2020), |
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— |
vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, |
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vu l’avis de la Cour des comptes du 24 septembre 2020 (1), |
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vu l’avis du Comité économique et social européen du 18 septembre 2020 (2), |
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après consultation du Comité des régions, |
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vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par les commissions compétentes et l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 5 mai 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, |
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vu l’article 59 de son règlement intérieur, |
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vu les délibérations conjointes de la commission des budgets et de la commission des affaires économiques et monétaires en vertu de l’article 58 du règlement intérieur, |
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vu les avis de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et de la commission du développement régional, |
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vu le rapport de la commission des budgets et de la commission des affaires économiques et monétaires (A9-0195/2020), |
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1. |
arrête la position en première lecture figurant ci-après; |
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2. |
approuve la déclaration commune du Parlement européen et de la Commission annexée à la présente résolution; |
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3. |
demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition; |
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4. |
charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux. |
P9_TC1-COD(2020)0100
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 24 juin 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif à la facilité de prêt au secteur public dans le cadre du mécanisme pour une transition juste
(Étant donné l’accord convenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l’acte législatif final, le règlement (UE) 2021/1229.)
ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE
Déclaration commune du Parlement européen et de la Commission
Au cas où les ressources cumulées prévues provenant de recettes affectées présenteraient une différence notable par rapport au montant visé à l’article 5, paragraphe 1, point b), du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil (1) (+), le Parlement européen, sur la base d’une proposition de la Commission, identifiera et soutiendra l’affectation à la facilité de prêt au secteur public, conformément à l’article 314 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, des ressources complémentaires nécessaires pour répondre aux besoins de financement de la facilité de prêt au secteur public et assurera sa pleine mise en œuvre. La proposition de la Commission sera compatible avec le cadre financier pluriannuel et ne compromettra pas la mise en œuvre des programmes énumérés à l’annexe I du règlement (UE) 2021/… (++).
(1) Règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil du … relatif à la facilité de prêt au secteur public dans le cadre du mécanisme pour une transition juste (JO …).
(+) JO: veuillez insérer dans le texte le numéro du règlement figurant dans le document PE-CONS 33/21 (2020/0100(COD)) et insérer dans la note de bas de page le numéro, la date et la référence de publication dudit règlement.
(++) JO: veuillez insérer dans le texte le numéro du règlement figurant dans le document PE-CONS 33/21 (2020/0100(COD)).
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18.2.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 81/184 |
P9_TA(2021)0312
Contrôles officiels effectués sur les animaux et les produits d’origine animale afin de garantir le respect de l’interdiction de certaines utilisations d’antimicrobiens ***I
Amendements du Parlement européen, adoptés le 24 juin 2021, à la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2017/625 en ce qui concerne les contrôles officiels effectués sur les animaux et les produits d’origine animale exportés par des pays tiers dans l’Union afin de garantir le respect de l’interdiction de certaines utilisations d’antimicrobiens (COM(2021)0108 — C9-0094/2021 — 2021/0055(COD)) (1)
(Procédure législative ordinaire: première lecture)
[Amendements 1 — 7, sauf indication contraire]
(2022/C 81/20)
AMENDEMENTS DU PARLEMENT EUROPÉEN (*1)
à la proposition de la Commission
RÈGLEMENT (UE) 2021/… DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL
modifiant le règlement (UE) 2017/625 en ce qui concerne les contrôles officiels effectués sur les animaux et les produits d’origine animale exportés au départ de pays tiers vers l’Union afin de garantir le respect de l’interdiction de certaines utilisations d’antimicrobiens et le règlement (CE) no 853/2004 concernant l’approvisionnement direct de viande de volaille et de lagomorphes [Am. 8, 10 et 11]
(Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE)
LE PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE,
vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment son article 43, paragraphe 2, son article 114, et son article 168, paragraphe 4, point b),
vu la proposition de la Commission européenne,
après transmission du projet d’acte législatif aux parlements nationaux,
vu l'avis du Comité économique et social européen (2),
après consultation du Comité des régions,
statuant conformément à la procédure législative ordinaire (3),
considérant ce qui suit:
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(1) |
Le règlement (UE) 2017/625 du Parlement européen et du Conseil (4) fixe les règles relatives à la réalisation des contrôles officiels visant à vérifier le respect, entre autres, des règles relatives à la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux. |
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(2) |
Le règlement (UE) 2019/6 du Parlement européen et du Conseil (5) établit des règles relatives, entre autres, au contrôle et à l’utilisation des médicaments vétérinaires , avec un accent particulier sur la résistance aux antimicrobiens . |
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(3) |
Conformément au règlement (UE) 2019/6, une utilisation plus prudente et responsable des antimicrobiens chez les animaux est assurée, entre autres, par l’interdiction de l’utilisation d’antimicrobiens pour accélérer la croissance et augmenter le rendement et de l’utilisation d’antimicrobiens réservés au traitement de certaines infections chez l’homme. Au titre de l’article 118, paragraphe 1, du règlement (UE) 2019/6, les opérateurs de pays tiers sont tenus de respecter ces interdictions lorsqu’ils exportent des animaux et des produits d’origine animale vers l’Union. Comme il est souligné au considérant 49 dudit règlement, il est important de prendre en considération la dimension internationale du développement de la résistance aux antimicrobiens en prenant des mesures non discriminatoires et proportionnées, tout en respectant les obligations qui incombent à l’Union en vertu des accords internationaux . |
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(4) |
L’article 118 du règlement (UE) 2019/6 s’appuie sur la communication de la Commission du 29 juin 2017 intitulée «plan d’action européen fondé sur le principe “Une seule santé” pour combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM)», en renforçant la prévention et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, et en promouvant une utilisation plus prudente et responsable des antimicrobiens chez les animaux. ▌ |
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(5) |
Afin de garantir une mise en œuvre efficace de l’interdiction de l’utilisation d’antimicrobiens pour accélérer la croissance et augmenter le rendement et de l’utilisation des antimicrobiens réservés au traitement de certaines infections chez l’homme, il convient d’inclure dans le champ d’application du règlement (UE) 2017/625 les contrôles officiels visant à vérifier la conformité des exportations vers l’Union d’animaux et de produits d’origine animale avec l’article 118, paragraphe 1, du règlement (UE) 2019/6 , tout en respectant là aussi les obligations qui incombent à l’Union en vertu des accords internationaux . |
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(6) |
Conformément à l’article 18, paragraphe 7, point g), du règlement (UE) 2017/625, la Commission doit adopter des règles spécifiques pour la réalisation des contrôles officiels portant sur les critères et les conditions permettant de déterminer, en ce qui concerne les pectinidés, les gastéropodes marins et les holothurides, quand les zones de production et les zones de reparcage ne doivent pas être classées. Les holothurides sont une classe de l’embranchement des échinodermes. Les échinodermes ne sont généralement pas des animaux filtreurs. Par conséquent, le risque que ces animaux accumulent des micro-organismes liés à la contamination fécale est faible. En outre, aucune information épidémiologique n’a été communiquée qui pourrait établir un lien entre les risques pour la santé publique et les échinodermes qui ne sont pas des animaux filtreurs. Pour cette raison, la possibilité prévue à l’article 18, paragraphe 7, point g), du règlement (UE) 2017/625 de déroger à l’obligation de classer les zones de production et les zones de reparcage devrait être étendue à tous les échinodermes qui ne sont pas animaux filtreurs, par exemple ceux appartenant à la classe des échinidés, et ne pas se limiter aux holothurides. Pour la même raison, il convient de préciser que les conditions de classification et de contrôle des zones de production et des zones de reparcage classées que la Commission doit définir s’appliquent aux mollusques bivalves, échinodermes, tuniciers et gastéropodes marins vivants, à l’exception des gastéropodes marins et des échinodermes qui ne sont pas des animaux filtreurs. Il convient d’harmoniser en conséquence la terminologie utilisée à l’article 18, paragraphes 6, 7 et 8, du règlement (UE) 2017/625. |
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(7) |
Conformément à l’article 47, paragraphe 1, point e), du règlement (UE) 2017/625, les autorités compétentes doivent effectuer des contrôles officiels au poste de contrôle frontalier de première arrivée dans l’Union sur chaque envoi d’animaux et de biens auxquels s’appliquent, entre autres, les mesures d’urgence prévues dans les actes adoptés conformément à l’article 249 du règlement (UE) 2016/429 du Parlement européen et du Conseil (6). Or, l’article 249 du règlement (UE) 2016/429 ne concerne pas les mesures d’urgence de la Commission. En conséquence, il convient de corriger cette erreur et de faire référence à l’article 261 du règlement (UE) 2016/429. |
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(8) |
Étant donné que l’objectif du présent règlement, à savoir permettre les contrôles officiels relatifs à l’utilisation d’antimicrobiens chez les animaux et dans les produits d’origine animale entrant dans l’Union, ne peut pas être atteint de manière suffisante par les États membres mais peut l'être mieux au niveau de l'Union, celle-ci peut prendre des mesures, conformément au principe de subsidiarité consacré à l'article 5 du traité sur l'Union européenne. Conformément au principe de proportionnalité énoncé audit article, le présent règlement n'excède pas ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. |
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(9) |
Il convient dès lors de modifier le règlement (UE) 2017/625 en conséquence. |
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(10) |
Étant donné que le règlement (UE) 2019/6 s’applique à partir du 28 janvier 2022, il convient que les dispositions correspondantes du présent règlement s’appliquent à partir de la même date, |
ONT ADOPTÉ LE PRÉSENT RÈGLEMENT:
Article premier
Le règlement (UE) 2017/625 est modifié comme suit:
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1) |
À l’article 1er, paragraphe 4, le point c) est remplacé par le texte suivant:
(*2) Règlement (UE) 2019/6 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2018 relatif aux médicaments vétérinaires et abrogeant la directive 2001/82/CE (JO L 4 du 7.1.2019, p. 43).»." |
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2) |
L’article 18 est modifié comme suit:
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3) |
À l’article 47, paragraphe 1, le point e) est remplacé par le texte suivant:
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Article 1 bis
Le règlement (CE) no 853/2004 est modifié comme suit:
à l’article 1er, paragraphe 3, le point d) est remplacé par le texte suivant:
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«d) |
à l’approvisionnement direct par le producteur, en petites quantités de viande de volaille et de lagomorphes abattus dans l’exploitation, du consommateur final ou du commerce de détail local fournissant directement cette viande au consommateur final;». [Am. 8, 10 et 11] |
Article 2
Le présent règlement entre en vigueur le vingtième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.
Il est applicable à partir du … [la date d’entrée en vigueur du présent règlement].
Toutefois, l’article 1er, point 1), est applicable à partir du 28 janvier 2022.
Le présent règlement est obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre.
Fait à …, le
Par le Parlement européen
Le président
Par le Conseil
Le président
(1) La question a été renvoyée à la commission compétente, aux fins de négociations interinstitutionnelles, conformément à l'article 59, paragraphe 4, quatrième alinéa, du règlement intérieur (A9-0195/2021).
(*1) Amendements: le texte nouveau ou modifié est signalé par des italiques gras; les suppressions sont signalées par le symbole ▌.
(2) Avis du 9 juin 2021 (non encore paru au Journal officiel).
(3) Position du Parlement européen du … (non encore parue au Journal officiel).
(4) Règlement (UE) 2017/625 du Parlement européen et du Conseil du 15 mars 2017 concernant les contrôles officiels et les autres activités officielles servant à assurer le respect de la législation alimentaire et de la législation relative aux aliments pour animaux ainsi que des règles relatives à la santé et au bien-être des animaux, à la santé des végétaux et aux produits phytopharmaceutiques, modifiant les règlements du Parlement européen et du Conseil (CE) no 999/2001, (CE) no 396/2005, (CE) no 1069/2009, (CE) no 1107/2009, (UE) no 1151/2012, (UE) no 652/2014, (UE) 2016/429 et (UE) 2016/2031, les règlements du Conseil (CE) no 1/2005 et (CE) no 1099/2009 ainsi que les directives du Conseil 98/58/CE, 1999/74/CE, 2007/43/CE, 2008/119/CE et 2008/120/CE, et abrogeant les règlements du Parlement européen et du Conseil (CE) no 854/2004 et (CE) no 882/2004, les directives du Conseil 89/608/CEE, 89/662/CEE, 90/425/CEE, 91/496/CEE, 96/23/CE, 96/93/CE et 97/78/CE ainsi que la décision 92/438/CEE du Conseil (règlement sur les contrôles officiels) (JO L 95 du 7.4.2017, p. 1).
(5) Règlement (UE) 2019/6 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2018 relatif aux médicaments vétérinaires et abrogeant la directive 2001/82/CE (JO L 4 du 7.1.2019, p. 43).
(6) Règlement (UE) 2016/429 du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2016 relatif aux maladies animales transmissibles et modifiant et abrogeant certains actes dans le domaine de la santé animale («législation sur la santé animale») (JO L 84 du 31.3.2016, p. 1).