ISSN 1977-0936

Journal officiel

de l'Union européenne

C 357

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Édition de langue française

Communications et informations

61e année
4 octobre 2018


Sommaire

page

 

IV   Informations

 

INFORMATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L'UNION EUROPÉENNE

 

Cour des comptes

2018/C 357/01

Rapport annuel de la Cour des comptes sur l’exécution du budget relatif à l’exercice 2017, accompagné des réponses des institutions

1

2018/C 357/02

Rapport annuel de la Cour des comptes sur les activités relevant des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement (FED) relatif à l’exercice 2017, accompagné des réponses de la Commission

315


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FR

 


IV Informations

INFORMATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L'UNION EUROPÉENNE

Cour des comptes

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 357/1


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Conformément aux dispositions de l’article 287, paragraphes 1 et 4, du TFUE, ainsi que de l’article 148, paragraphe 1, et de l’article 162, paragraphe 1, du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil, ainsi que des articles 43, 48 et 60 du règlement (CE) no 215/2008 du Conseil du 18 février 2008 portant règlement financier applicable au 10e Fonds européen de développement, modifié par le règlement (UE) no 567/2014,

la Cour des comptes de l’Union européenne, en sa réunion du 12 juillet 2018, a adopté ses

RAPPORTS ANNUELS

relatifs à l’exercice 2017.

Les rapports, accompagnés des réponses des institutions aux observations de la Cour, ont été transmis aux autorités responsables de la décharge et aux autres institutions.

Les membres de la Cour des comptes sont:

Klaus-Heiner LEHNE (Président), Henri GRETHEN, Ladislav BALKO, Lazaros S. LAZAROU, Pietro RUSSO, Baudilio TOMÉ MUGURUZA, Iliana IVANOVA, George PUFAN, Neven MATES, Alex BRENNINKMEIJER, Danièle LAMARQUE, Nikolaos MILIONIS, Phil WYNN OWEN, Oskar HERICS, Bettina JAKOBSEN, Janusz WOJCIECHOWSKI, Samo JEREB, Jan GREGOR, Mihails KOZLOVS, Rimantas ŠADŽIUS, Leo BRINCAT, João FIGUEIREDO, Juhan PARTS, Ildikó GÁLL-PELCZ, Eva LINDSTRÖM, Tony MURPHY, Hannu TAKKULA et Annemie TURTELBOOM.

RAPPORT ANNUEL SUR L’EXÉCUTION DU BUDGET

(2018/C 357/01)

TABLE DES MATIÈRES

Introduction générale 7

Chapitre 1

— Déclaration d’assurance et informations à l’appui de celle-ci 9

Chapitre 2

— Gestion budgétaire et financière 45

Chapitre 3

— Le budget de l’UE: obtenir des résultats 81

Chapitre 4

— Recettes 167

Chapitre 5

— Compétitivité pour la croissance et l’emploi 181

Chapitre 6

— Cohésion économique, sociale et territoriale 201

Chapitre 7

— Ressources naturelles 245

Chapitre 8

— Sécurité et citoyenneté 279

Chapitre 9

— L’Europe dans le monde 291

Chapitre 10

— Administration 305

INTRODUCTION GÉNÉRALE

0.1.   

La Cour des comptes européenne a été créée en tant qu'institution par le traité sur l'Union européenne (1). Le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (2) définit son rôle d'auditeur externe des finances de l'Union. À ce titre, notre institution joue le rôle de gardienne indépendante des intérêts financiers de l'ensemble des citoyens de l'UE, notamment en contribuant à améliorer la gestion financière de celle-ci. De plus amples informations concernant nos travaux figurent dans nos rapports annuels d'activité, nos rapports spéciaux, nos analyses panoramiques et nos avis sur la réglementation nouvelle ou actualisée de l'UE ou sur d'autres décisions ayant des implications pour la gestion financière (3).

0.2.   

Ce 41e rapport annuel sur l'exécution du budget de l'UE couvre l'exercice 2017. Les Fonds européens de développement font l'objet d'un rapport annuel distinct.

0.3.   

Le budget général de l'UE est adopté chaque année par le Conseil et le Parlement européen. Notre rapport annuel ainsi que nos rapports spéciaux servent de base à la procédure de décharge, dans le cadre de laquelle le Parlement détermine, sur recommandation du Conseil, si la Commission a assumé de manière satisfaisante ses responsabilités budgétaires. Nous transmettons notre rapport annuel aux parlements nationaux, au Parlement européen et au Conseil au moment de sa publication.

0.4.   

La déclaration d'assurance concernant la fiabilité des comptes consolidés de l'UE, ainsi que la légalité et la régularité des opérations (la «régularité des opérations»), constitue l'élément central de notre rapport. Cette déclaration est complétée par des appréciations spécifiques pour chaque domaine majeur de l'activité de l'UE.

0.5.   

Le rapport de cette année est structuré de la manière suivante:

le chapitre 1 contient la déclaration d'assurance et un résumé des résultats de nos travaux relatifs à la fiabilité des comptes ainsi qu'à la régularité des opérations,

le chapitre 2 fait état de notre analyse de la gestion budgétaire et financière,

cette année, le chapitre 3 porte sur l'utilisation, par la Commission, des informations sur la performance; il présente les principaux résultats des rapports spéciaux que nous avons consacrés à la performance en 2017 et analyse la mise en œuvre, par la Commission, des recommandations que nous avons formulées dans des rapports spéciaux publiés en 2014,

le chapitre 4 fait état de nos constatations concernant les recettes de l'UE,

les chapitres 5 à 10 présentent, pour les principales rubriques du cadre financier pluriannuel (CFP) (4) actuel, les résultats de nos tests concernant la régularité des opérations, ainsi que notre examen des rapports annuels d'activité de la Commission, d'autres éléments de ses systèmes de contrôle interne et d'autres dispositions en matière de gouvernance.

0.6.   

Les différentes rubriques du CFP ne faisant pas l'objet d'états financiers distincts, les conclusions de chaque chapitre ne constituent pas une opinion d'audit. Les chapitres décrivent par contre des questions importantes, spécifiques à chaque rubrique du CFP.

0.7.   

La présentation de nos observations se veut claire et concise. Nous ne pouvons pas toujours éviter l'emploi d'un jargon spécifique à l'UE, à ses politiques et à son budget, ou à la comptabilité et à l'audit. Un glossaire comportant des définitions et des explications de la plupart de ces termes spécifiques a été publié sur notre site web (5). Les termes définis dans le glossaire apparaissent en italique lors de leur première occurrence dans les différents chapitres.

0.8.   

Les réponses de la Commission (ou celles d'autres institutions et organismes de l'Union, le cas échéant) aux observations de la Cour figurent dans le présent rapport et sont également à prendre en considération. Toutefois, il nous revient, en tant qu'auditeur externe, de communiquer nos constatations et de tirer les conclusions qui s'imposent afin de fournir une évaluation indépendante et impartiale de la fiabilité des comptes et de la régularité des opérations.


(1)  Article 13 du traité sur l'Union européenne, également appelé traité de Maastricht (JO C 191 du 29.7.1992, p. 1). Cependant, la Cour des comptes européenne a initialement été instituée par le traité de Bruxelles en tant que nouvel organe communautaire chargé de la fonction d'audit externe (JO L 359 du 31.12.1977, p. 1).

(2)  Articles 285 à 287 (JO C 326 du 26.10.2012, p. 169-171).

(3)  Disponible sur notre site web www.eca.europa.eu.

(4)  Le chapitre 8 est consacré à la rubrique 3 (Sécurité et citoyenneté) du CFP, et le chapitre 9 à sa rubrique 4 (L'Europe dans le monde). L'analyse des rubriques 3 et 4 ne comporte pas de niveau d'erreur estimatif. Nous ne fournissons pas d'appréciation spécifique pour les dépenses relevant de la rubrique 6 (Compensations) ou celles hors CFP.

(5)  https://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/GLOSSARY_AR_2017/GLOSSARY_AR_2017_FR.pdf


CHAPITRE 1

Déclaration d’assurance et informations à l’appui de celle-ci

TABLE DES MATIÈRES

Déclaration d’assurance fournie par la Cour au Parlement européen et au Conseil — Rapport de l’auditeur indépendant I-XXXI
Introduction 1.1-1.5
Le rôle de la Cour des comptes européenne 1.1-1.3
Les dépenses de l’UE sont un outil majeur pour la réalisation des objectifs politiques 1.4-1.5
Constatations d’audit relatives à l’exercice 2017 1.6-1.46
Les comptes ne comportaient pas d’anomalies significatives 1.6-1.8
Éléments clés de l’audit 1.9
Régularité des opérations 1.10
Notre audit couvre les dépenses acceptées par la Commission en 2017 1.11-1.15
Nos résultats d’audit pour l’exercice 2017 montrent que les erreurs sont circonscrites à des domaines spécifiques du budget de l’UE 1.16
Les conditions de décaissement des fonds de l’UE ont un impact sur le risque d’erreur 1.17-1.29
L’estimation du niveau d’erreur par la Commission correspond à la valeur minimale de la fourchette que nous avons calculée 1.30-1.34
Les différents éléments constitutifs de l’estimation faite par la Commission ne correspondent pas toujours à nos constatations 1.35-1.36
Les corrections et recouvrements futurs ont une incidence considérable sur le montant à risque à la clôture 1.37-1.38
L’estimation des corrections et recouvrements faite par la Commission est fondée sur une moyenne historique ajustée 1.39-1.41
Il faut davantage distinguer l’impact des mesures préventives de celui des mesures correctrices 1.42-1.46
Nous communiquons les cas de fraude présumée à l’OLAF 1.47-1.51
Conclusions 1.52-1.54
Résultats d’audit 1.53-1.54

Annexe 1.1 —

Approche et méthodologie d’audit

DÉCLARATION D’ASSURANCE FOURNIE PAR LA COUR AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL — RAPPORT DE L’AUDITEUR INDÉPENDANT

Opinion

I.

Nous avons contrôlé:

a)

les comptes consolidés de l’Union européenne, constitués des états financiers consolidés (1) et des états sur l’exécution budgétaire (2) pour l’exercice clos le 31 décembre 2017, et approuvés par la Commission le 27 juin 2018;

b)

la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes, conformément aux dispositions de l’article 287 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).

Fiabilité des comptes

Opinion sur la fiabilité des comptes

II.

Nous estimons que les comptes consolidés de l’Union européenne (UE) pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de l’UE au 31 décembre 2017, le résultat de ses opérations, ses flux de trésorerie, ainsi que l’état de variation de l’actif net pour l’exercice clos à cette date, conformément au règlement financier et aux règles comptables fondées sur les normes comptables internationalement admises pour le secteur public.

Légalité et régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

Recettes

Opinion sur la légalité et la régularité des recettes sous-jacentes aux comptes

III.

Nous estimons que les recettes sous-jacentes aux comptes pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 sont, dans tous leurs aspects significatifs, légales et régulières.

Paiements

Opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes

IV.

Abstraction faite de l’incidence potentielle des problèmes décrits dans le point où nous justifions l’opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2017, nous estimons que ces paiements sont, dans tous leurs aspects significatifs, légaux et réguliers.

Justification de l’opinion

V.

Nous avons conduit notre audit conformément aux normes internationales d’audit (ISA) et aux codes de déontologie de l’IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle (ISSAI), établies par l’Intosai. Nos responsabilités en vertu de ces normes sont décrites plus en détail dans la section «Responsabilités de l’auditeur» de notre rapport. Nous sommes indépendants conformément au Code de déontologie des professionnels comptables de l’International Ethics Standards Board for Accountants (code IESBA), et nous nous sommes acquittés de nos autres responsabilités d’ordre éthique en vertu de ces normes et exigences ainsi que du code IESBA. Nous estimons que les informations probantes obtenues sont suffisantes et appropriées pour étayer notre opinion.

Justification de l’opinion avec réserve sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes

VI.

Les dépenses fondées sur des remboursements (3) comptabilisées en 2017 présentent un niveau significatif d’erreur. Selon nos estimations, le niveau d’erreur pour les paiements fondés sur des remboursements est de 3,7  %. Notre niveau d’erreur estimatif global (2,4  %) reste supérieur à notre seuil de signification, mais ces erreurs ne sont pas généralisées. Les paiements fondés sur des droits (4) ne présentent pas un niveau significatif d’erreur.

Éléments clés de l’audit

VII.

Les éléments clés de l’audit sont ceux qui, selon notre jugement professionnel, ont été les plus importants dans l’audit des comptes consolidés de l’Union européenne de la période considérée. Nous avons traité ces éléments dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur ensemble, ainsi que dans le cadre de l’établissement de notre opinion sur ceux-ci, mais nous ne formulons pas d’opinion distincte sur ces éléments.

Nous avons évalué le traitement comptable de la garantie du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) pour les portefeuilles d’instruments de fonds propres

VIII.

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques (ci-après «l’EFSI» — European Fund for Strategic Investments) est une initiative conjointe prise en 2015 (5) par l’UE et par le groupe BEI pour encourager les investissements dans l’ensemble de l’Union européenne, moyennant une augmentation de la capacité de prise de risque du groupe BEI. Dans le cadre de cette initiative, une garantie maximale de 16 milliards d’euros (6) sera constituée sur le budget de l’UE, afin de couvrir les pertes potentielles sur les opérations de l’EFSI pour les investissements réalisés dans le cadre des volets «Infrastructures et innovation» et «Petites et moyennes entreprises» (7).

IX.

Nous avons porté notre attention sur ce domaine les années précédentes parce que la conception de l’EFSI avait donné lieu à un certain nombre de problèmes comptables complexes, en raison des modalités arrêtées entre l’UE et la BEI. En novembre 2017, le comptable de la Commission a consulté le groupe consultatif d’experts concernant le traitement comptable approprié des opérations en fonds propres du volet «PME» garanties par l’UE. En suivant les conseils reçus et en exerçant son jugement professionnel, le comptable de la Commission a décidé que celle-ci n’exerce pas de contrôle sur l’EFSI ou ne partage pas un tel contrôle avec la BEI (8). Dès lors, pour les comptes annuels consolidés 2017 de l’UE, la garantie de l’UE accordée au groupe BEI est considérée comme:

a)

un passif lié à une garantie financière pour le portefeuille d’instruments de dette du volet «Infrastructures et innovation»,

b)

une provision financière pour le portefeuille d’instruments de dette du volet «PME»,

c)

un produit dérivé (actif financier ou passif financier à la juste valeur par le biais de l’excédent ou du déficit) pour les deux portefeuilles d’instruments de fonds propres.

X.

Nous avons évalué le traitement comptable de la garantie de l’EFSI pour les portefeuilles d’instruments de fonds propres. Nous considérons qu’il n’a pas d’incidence sur l’image fidèle donnée par les comptes annuels consolidés 2017 de l’UE.

Nous avons évalué les engagements au titre du régime de pensions et des autres avantages du personnel

XI.

Fin 2017, le bilan de l’UE comporte un montant de 73,1  milliards d’euros pour les engagements au titre du régime de pensions et des autres avantages du personnel. Il s’agit de l’un des plus importants éléments de passif du bilan, qui représente près d’un tiers du total du passif de l’exercice 2017, lequel s’élève à 236,5  milliards d’euros.

XII.

La plupart de ces engagements au titre du régime de pensions et des autres avantages du personnel (64,0  milliards d’euros) sont liés au régime de pensions des fonctionnaires et autres agents de l’Union européenne (ci-après le «PSEO» — Pension Scheme of European Officials). Ces engagements au titre du régime de pensions couvrent les «prestations définies» dont le paiement est garanti par l’article 83 du statut des fonctionnaires des Communautés européennes (ci-après le «statut») et par l’article 4, paragraphe 3, du traité sur l’Union européenne (ci-après le «TUE»). L’élément de passif inscrit dans les comptes représente le montant qui aurait été inclus si un fonds de pension avait été constitué pour effectuer les paiements relatifs aux obligations existantes en matière de pension de retraite (9). Outre les pensions de retraite, ces engagements couvrent également les pensions d’invalidité et celles versées aux veuves/orphelins d’agents de l’UE. L’article 83 du statut dispose que le paiement des prestations prévues au régime de pensions constitue une charge du budget de l’UE. Les États membres garantissent collectivement le paiement de ces prestations et les fonctionnaires contribuent pour un tiers au financement de ce régime.

XIII.

Le PSEO est un régime de pensions professionnel obligatoire pour les fonctionnaires de l’UE, dans le cadre duquel des contributions des agents et des institutions et organes qui les emploient servent à financer les futures pensions. Il est conçu pour obéir au principe d’équilibre actuariel par défaut moyennant des ajustements du taux de contribution au régime et de l’âge de la retraite. Le nombre et la variété des paramètres utilisés pour calculer une projection à long terme du coût des pensions soulignent la nature actuarielle de ce calcul, qui est réalisé par Eurostat chaque année.

XIV.

Dans le cadre de notre audit, nous avons évalué les hypothèses actuarielles et la valorisation des engagements au titre du régime de pensions. Nous avons vérifié les données numériques, les paramètres actuariels et le calcul du montant des engagements, ainsi que la présentation faite dans le bilan consolidé et les notes accompagnant les états financiers consolidés. Comme elle l’a indiqué dans sa note 2.9 accompagnant les états financiers consolidés, la Commission continue d’œuvrer au renforcement des processus qu’elle applique pour calculer le passif lié aux avantages du personnel.

Nous avons évalué les charges à payer présentées dans les comptes

XV.

Fin 2017, la valeur estimative des dépenses éligibles supportées et dues aux bénéficiaires, mais non encore déclarées, était de 101 milliards d’euros (contre 102 milliards d’euros fin 2016). Ces montants ont été comptabilisés en tant que charges constatées par régularisation (10).

XVI.

Nous avons examiné les méthodologies et les systèmes de contrôle appliqués pour les estimations de fin d’exercice au sein des principales directions générales. Nous avons constitué des échantillons de factures et de préfinancements et avons réalisé des travaux concernant ces éléments afin de parer au risque que le montant des charges à payer soit erroné. Nous avons demandé aux services comptables de la Commission des explications supplémentaires sur la méthodologie générale.

XVII.

Nous pouvons conclure que l’estimation du montant global des charges à payer figurant au bilan consolidé donne une image fidèle de la situation.

Nous avons évalué l’impact potentiel du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne sur les comptes 2017

XVIII.

Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni a officiellement notifié au Conseil européen son intention de se retirer de l’Union européenne (UE). Le 22 mai 2017, les négociations sur l’accord de retrait entre l’UE et le Royaume-Uni ont commencé.

XIX.

La partie cinq (Dispositions financières) du projet d’accord de retrait du 19 mars 2018 concernant le règlement financier du retrait dispose que le Royaume-Uni s’acquittera de toutes ses obligations relevant des cadres financiers pluriannuels actuel et précédents comme s’il était encore un État membre.

XX.

Sur la base de ces éléments, nous estimons, en conclusion, que les comptes au 31 décembre 2017 reflètent correctement le processus de retrait.

Autres informations

XXI.

La direction est chargée de fournir d’«autres informations», qui comprennent la section intitulée «Examen et analyse des états financiers», mais pas les comptes consolidés ni notre rapport d’audit y afférent. Notre opinion sur les comptes consolidés ne couvre pas ces autres informations, et nous ne formulons aucune sorte de conclusion en matière d’assurance les concernant. Dans le cadre de notre audit des comptes consolidés, il nous incombe de prendre connaissance des autres informations et de déterminer si elles recèlent des contradictions significatives avec les comptes consolidés ou avec les connaissances que nous avons acquises lors de l’audit, ou si elles comportent un autre type d’anomalie significative. Si nous estimons que les autres informations présentent une anomalie significative, nous sommes tenus d’en faire état en conséquence. Nous n’avons rien à signaler à cet égard.

Responsabilités de la direction

XXII.

En vertu des articles 310 à 325 du TFUE et conformément au règlement financier, la direction est responsable de l’établissement et de la présentation des comptes consolidés de l’UE sur la base des normes comptables internationalement admises pour le secteur public, ainsi que de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. Cette responsabilité comprend la conception, la mise en œuvre et le maintien de contrôles internes pertinents pour l’établissement et la présentation d’états financiers exempts d’anomalies significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur. La direction est également chargée de s’assurer que les activités, les opérations financières et les informations présentées dans les états financiers sont conformes aux textes législatifs et réglementaires qui les régissent. La Commission est responsable en dernier ressort de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes de l’UE (article 317 du TFUE).

XXIII.

Dans le cadre de l’élaboration des comptes consolidés, la direction est tenue d’évaluer la capacité de l’Union européenne à poursuivre ses activités, de faire connaître toute information importante et d’établir les comptes en partant de l’hypothèse de la continuité d’exploitation, sauf si elle a l’intention de mettre en liquidation l’entité ou de cesser son activité, ou si aucune alternative réaliste ne s’offre à elle.

XXIV.

La Commission est chargée de surveiller le processus de présentation de l’information financière de l’UE.

XXV.

Le règlement financier dispose (en son titre IX) que le comptable de la Commission doit présenter les comptes consolidés de l’UE aux fins de l’audit, d’abord sous forme de comptes provisoires au plus tard le 31 mars suivant l’exercice clos, puis sous forme de comptes définitifs au plus tard le 31 juillet suivant l’exercice clos. Les comptes provisoires doivent déjà donner une image fidèle de la situation financière. C’est pourquoi il est impératif que tous les éléments des comptes provisoires soient présentés en tant que calculs définitifs, afin de nous permettre de réaliser nos travaux conformément au titre X du règlement financier et dans les délais fixés. Normalement, les modifications opérées entre les comptes provisoires et définitifs ne devraient résulter que de nos observations.

Responsabilité de l’auditeur en matière d’audit des comptes consolidés et des opérations sous-jacentes

XXVI.

Nos objectifs consistent, d’une part, à déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes consolidés de l’UE sont exempts d’anomalies significatives et si les opérations sous-jacentes sont légales et régulières, et, d’autre part, à fournir au Parlement européen et au Conseil une déclaration d’assurance fondée sur notre audit, concernant la fiabilité des comptes ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. Une assurance raisonnable correspond à un degré d’assurance élevé, mais non à une garantie que toute anomalie ou toute non-conformité significatives ont nécessairement été détectées lors de l’audit. Les anomalies de même que les non-conformités peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et sont considérées comme significatives si l’on peut raisonnablement craindre que, isolément ou globalement, elles influent sur les décisions économiques prises par les utilisateurs sur la base de ces comptes consolidés.

XXVII.

En ce qui concerne les recettes, notre examen relatif aux ressources propres fondées sur la TVA et sur le RNB porte au départ sur les agrégats macroéconomiques qui constituent la base de leur calcul. Nous évaluons aussi les systèmes utilisés par la Commission pour traiter ces agrégats jusqu’à ce que les contributions des États membres soient perçues et enregistrées dans les comptes consolidés. Pour les ressources propres traditionnelles, nous examinons les comptes des autorités douanières et analysons les flux des droits jusqu’à la perception des montants correspondants par la Commission et leur inscription dans les comptes.

XXVIII.

En ce qui concerne les dépenses, nous examinons les opérations de paiement une fois que les dépenses ont été supportées, enregistrées et acceptées. Cet examen porte sur toutes les catégories de paiements autres que les avances, une fois qu’ils sont effectués (y compris ceux correspondant à l’acquisition d’actifs). Le paiement d’une avance est examiné lorsque le destinataire des fonds justifie sa bonne utilisation et que l’institution ou l’organisme accepte la justification en procédant à son apurement, ce qui peut avoir lieu la même année ou plus tard.

XXIX.

En application des normes ISA et ISSAI, nous exerçons notre jugement professionnel et faisons preuve d’esprit critique pendant toute la durée de l’audit. En outre, nous procédons de la manière suivante.

a)

Nous déterminons et évaluons le risque que les comptes consolidés présentent des anomalies significatives et, en ce qui concerne les opérations sous-jacentes, le risque de non-respect, dans une mesure significative, des exigences de la législation de l’Union européenne, que cela soit dû à des fraudes ou à des erreurs. Nous concevons et mettons en œuvre des procédures d’audit répondant à ces risques et nous recueillons des éléments probants suffisants et appropriés pour fonder notre opinion. Les anomalies et non-conformités significatives procédant d’une fraude sont plus difficiles à détecter que celles qui résultent d’une erreur, car la fraude peut s’accompagner de collusion, d’établissement de faux, d’omissions intentionnelles, de fausses déclarations ou de soustraction au contrôle interne. Le risque de non-détection de ces anomalies et non-conformités est donc plus élevé.

b)

Nous acquérons une connaissance du contrôle interne concerné par l’audit afin de définir des procédures d’audit appropriées, et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne.

c)

Nous apprécions l’adéquation des méthodes comptables appliquées par la direction et la vraisemblance des estimations comptables ainsi que des déclarations de la direction concernant ces dernières.

d)

Nous formulons une conclusion sur le caractère judicieux de l’adoption, par la direction, de l’hypothèse de la continuité d’exploitation pour l’établissement des comptes et, en nous fondant sur les éléments probants recueillis, sur l’existence ou non d’une incertitude significative due à des événements ou à des conditions susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre ses activités. Si nous concluons à l’existence d’une telle incertitude significative, nous sommes tenus d’attirer l’attention, dans notre rapport, sur les informations correspondantes figurant dans les comptes consolidés ou, si ces informations ne sont pas pertinentes, de modifier notre opinion. Nos conclusions sont fondées sur les éléments probants recueillis jusqu’à la date de notre rapport. Cependant, des événements ou des conditions ultérieurs peuvent conduire l’entité à cesser ses activités.

e)

Nous évaluons la présentation d’ensemble, la structure et le contenu des comptes consolidés (y compris toutes les informations y afférentes), et nous vérifions si les comptes consolidés reflètent les opérations et les événements sous-jacents d’une manière telle qu’ils assurent une présentation fidèle.

f)

Nous collectons des éléments probants suffisants et appropriés concernant les informations financières sur les entités faisant partie du périmètre de consolidation de l’UE pour nous permettre de formuler une opinion sur les comptes consolidés et sur les opérations sous-jacentes. Il nous incombe de diriger, de superviser et de réaliser l’audit et nous assumons l’entière responsabilité de notre opinion d’audit.

XXX.

Nous informons la direction, entre autres, de l’étendue et du calendrier prévus des travaux d’audit ainsi que de toute constatation d’audit importante, et notamment de toute constatation relative à une faiblesse significative décelée au niveau du contrôle interne.

XXXI.

Parmi les éléments analysés avec la Commission et les autres entités auditées, nous déterminons lesquels ont revêtu la plus grande importance dans l’audit des comptes consolidés et constituent, de ce fait, les éléments clés de l’audit pour la période en cours. Nous les décrivons dans notre rapport, à moins que la loi ou la réglementation s’opposent à la publication d’informations les concernant ou que, ce qui est extrêmement rare, nous estimions devoir nous abstenir de communiquer certaines informations dans notre rapport parce qu’il y a raisonnablement lieu de craindre que les conséquences défavorables de leur divulgation soient supérieures à ses éventuels effets favorables du point de vue de l’intérêt public.

12 juillet 2018

Klaus-Heiner LEHNE

Président

Cour des comptes européenne

12, rue Alcide De Gasperi, Luxembourg, LUXEMBOURG

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

Le rôle de la Cour des comptes européenne

1.1.

Nous sommes l’auditeur indépendant de l’Union européenne. Conformément au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), nous:

a)

émettons notre opinion sur les comptes de l’Union européenne (UE);

b)

vérifions si le budget de l’UE est utilisé conformément aux textes législatifs et réglementaires applicables;

c)

indiquons si les dépenses de l’UE sont économiques, efficientes et efficaces (11), et

d)

formulons des conseils sur les propositions de législation qui ont un impact financier.

 

1.2.

Nos travaux relatifs à la déclaration d’assurance (expliqués à l’ annexe 1.1 ) nous permettent de remplir les deux premiers de ces objectifs. Dans les principaux domaines de dépenses de l’UE (12), nos travaux réalisés dans le cadre du rapport annuel portent également sur l’économie, l’efficience et l’efficacité des dépenses. Nous examinons différents aspects du système mis en place par la Commission pour assurer que les fonds de l’UE sont correctement dépensés (13). Pris dans leur ensemble, nos travaux d’audit apportent aussi une contribution fondamentale à nos avis sur les propositions de législation.

 

1.3.

Le présent chapitre du rapport annuel:

a)

décrit le contexte dans lequel s’inscrit notre déclaration d’assurance et donne une vue globale de nos constatations et conclusions relatives à la fiabilité des comptes ainsi qu’à la régularité des opérations;

b)

comporte des informations sur les cas de fraude présumée que nous communiquons à l’OLAF;

c)

présente de façon synthétique notre approche d’audit (voir annexe 1.1 ).

 

Les dépenses de l’UE sont un outil majeur pour la réalisation des objectifs politiques

1.4.

Les dépenses de l’UE constituent un outil essentiel, mais pas unique, pour la réalisation des objectifs politiques. D’autres moyens importants sont le fait de légiférer, ainsi que la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes dans l’ensemble de l’UE. En 2017, les dépenses de l’UE se sont élevées à 137,4  milliards d’euros (14), ce qui représente 2,0  % du total des dépenses publiques de ses États membres et 0,9  % de son revenu national brut (voir encadré 1.1 ).

 

Encadré 1.1 –   Part que représentent les dépenses de l’UE de 2017 dans les dépenses publiques ainsi que dans le revenu national brut (RNB)

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Sources:

RNB des États membres: comptes annuels 2017 de la Commission européenne — Annexe A — Recettes;

dépenses publiques des États membres: Eurostat — Comptes nationaux annuels;

dépenses de l’UE: Commission européenne — Comptes annuels consolidés 2017 de l’Union européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

1.5.

Les fonds de l’UE sont versés aux bénéficiaires sous la forme de paiements uniques/tranches annuelles ou d’une série de paiements dans le cadre de régimes de dépenses pluriannuels. En 2017, les paiements sur le budget de l’UE se sont élevés en tout à 137,4  milliards d’euros, dont 29,7  milliards d’euros de préfinancements et 107,7  milliards d’euros de paiements uniques, intermédiaires ou finals. Comme le montre l’ encadré 1.2 , la plus grande partie du budget de l’UE a été consacrée à la rubrique Ressources naturelles (56,7  milliards d’euros, soit 41 % du total), suivie des rubriques Cohésion (35,7  milliards d’euros, soit 26 % du total) et Compétitivité (21,4  milliards d’euros, soit 15,6  % du total).

 

Encadré 1.2 –   Ventilation des paiements de 2017 par rubrique du CFP

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Rubrique 1a du CFP — Compétitivité pour la croissance et l’emploi (ci-après «Compétitivité»)

Rubrique 1b du CFP — Cohésion économique, sociale et territoriale (ci-après «Cohésion»)

Rubrique 2 du CFP — Ressources naturelles

Rubrique 3 du CFP — Sécurité et citoyenneté

Rubrique 4 du CFP — L’Europe dans le monde

Rubrique 5 du CFP — Administration

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

CONSTATATIONS D’AUDIT RELATIVES À L’EXERCICE 2017

Les comptes ne comportaient pas d’anomalies significatives

1.6.

Nos observations portent sur les comptes consolidés de l’Union européenne (15) (ci-après les «comptes») relatifs à l’exercice 2017. Nous avons reçu ces comptes, ainsi que la lettre de déclaration du comptable, le 27 juin 2018, soit avant l’expiration du délai de présentation fixé par le règlement financier (16). Ces comptes sont accompagnés d’une section intitulée «Examen et analyse des états financiers» (17). Notre opinion d’audit ne couvre pas celle-ci. Conformément aux normes d’audit, nous avons toutefois évalué sa cohérence par rapport aux informations figurant dans les comptes.

 

1.7.

Les comptes publiés par la Commission montrent qu’au 31 décembre 2017, le total du passif s’élevait à 236,5  milliards d’euros, alors que le total de l’actif représentait 166,2  milliards d’euros. Le résultat économique pour l’exercice 2017 était de 8,1  milliards d’euros.

 

1.8.

Notre audit a permis de constater que les comptes ne comportaient pas d’anomalies significatives. Nous présentons nos observations concernant la gestion financière et budgétaire des fonds de l’UE au chapitre 2.

 

Éléments clés de l’audit

1.9.

Les éléments clés de l’audit sont ceux qui, selon notre jugement professionnel, ont été les plus importants dans l’audit des états financiers de la période considérée. Nous avons traité ces éléments dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur ensemble, ainsi que dans le cadre de la formation de notre opinion sur ceux-ci, mais nous ne formulons pas d’opinion distincte sur ces éléments. Conformément à la norme internationale d’audit ISA 701 (18), nous faisons état des éléments clés de l’audit dans notre déclaration d’assurance.

 

Régularité des opérations

1.10.

Nous examinons les recettes et les dépenses de l’UE afin d’évaluer si elles sont conformes aux textes législatifs et réglementaires applicables. Nous présentons nos résultats d’audit concernant les recettes dans le chapitre 4 et ceux relatifs aux dépenses dans les chapitres 5 à 10.

 

Notre audit couvre les dépenses acceptées par la Commission en 2017

1.11.

Pour réaliser notre audit, nous avons examiné les opérations sous-jacentes aux comptes de l’UE. Elles comportent des transferts de fonds provenant du budget de l’UE vers les bénéficiaires finals des dépenses de l’Union, ainsi que des contributions des États membres au budget de l’UE et des recettes provenant d’autres sources. Nous examinons les dépenses au moment où les bénéficiaires finals des fonds de l’UE ont entrepris des activités ou exposé des coûts, et où la Commission a accepté les dépenses (ci-après les «dépenses acceptées»). Dans la pratique, cela signifie que notre population d’opérations couvre les paiements intermédiaires et finals. Nous n’avons pas examiné les préfinancements, sauf s’ils ont été apurés en 2017.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

1.12.

Par rapport aux règles applicables à la période 2007-2013, le Parlement européen et le Conseil ont apporté plusieurs modifications à la législation sectorielle relative à la Cohésion économique, sociale et territoriale pour la période 2014-2020 (voir points 6.5 à 6.10). Surtout, les autorités des États membres chargées des programmes doivent désormais présenter annuellement un «dossier aux fins de l’assurance» qui inclut les comptes et couvre les dépenses certifiées à la Commission au cours de l’exercice comptable. La Commission accepte les comptes si les autorités d’audit sont d’avis qu’ils sont exhaustifs et exacts et qu’ils donnent une image fidèle de la situation. Elle évalue le dossier aux fins de l’assurance afin de s’assurer que le taux d’erreur résiduel reste inférieur au seuil de signification de 2 % pour chaque programme et applique des corrections financières au besoin.

 

1.13.

Les modifications apportées à la législation sectorielle pour la Cohésion économique, sociale et territoriale ont un impact sur ce que la Commission considère comme des «dépenses acceptées» dans ce domaine. Dès lors, la population que nous avons auditée pour cette rubrique du CFP diffère par rapport aux années précédentes et comporte des paiements finals (y compris des préfinancements qui ont été apurés) pour la période 2007-2013, ainsi que des dépenses couvertes par les comptes acceptés annuellement par la Commission, pour la période 2014-2020 (voir points 2 à 6 de l’ annexe 1.1 , ainsi que points 6.16 à 6.19). Cela signifie que nous avons testé des opérations pour lesquelles toutes les mesures correctrices pertinentes avaient été mises en œuvre au niveau des États membres.

1.13.

La Commission fait observer que les dépenses acceptées peuvent encore faire l’objet, le cas échéant, de corrections financières au cours des années suivantes, par exemple à la suite de contrôles et d’audits effectués ultérieurement par la Commission.

1.14.

En ce qui concerne la rubrique 1b du CFP, les paiements intermédiaires effectués en 2017 pour la période 2014-2020 représentaient quelque 21 milliards d’euros. Nous inclurons ces paiements intermédiaires et préfinancements dans notre population au cours d’une année ultérieure, lorsque la Commission aura accepté les comptes et qu’elle les aura apurés par des décisions annuelles.

 

Encadré 1.3 –   Comparaison entre la population que nous avons auditée pour l’exercice 2017 et le budget 2017 de l’UE, ventilés par rubrique du CFP

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(*)

Pour la rubrique 1b du CFP, les 30,7  milliards d’euros de préfinancements comportent les paiements intermédiaires pour les périodes de programmation 2007-2013 et 2014-2020, qui s’élèvent à 21,7  milliards d’euros. Conformément à notre approche pour ce domaine, ces paiements ne font pas partie de la population que nous avons auditée aux fins de l’établissement du rapport annuel 2017.

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

1.15.

L’ encadré 1.3 montre la ventilation des différents types d’opération qui constituent la population que nous avons auditée pour l’exercice 2017: les paiements uniques, intermédiaires (après acceptation par la Commission) et finals, les préfinancements apurés et les dépenses couvertes par des décisions annuelles d’acceptation des comptes. Pour 2017, nous avons audité des opérations représentant un total de 100,2  milliards d’euros. En 2017, la rubrique Ressources naturelles a constitué la plus grande part de notre population globale (57 %), tandis que la rubrique 1b du CFP (à savoir la Cohésion) représente un pourcentage relativement faible (environ 8 %) par rapport aux années précédentes (voir encadré 1.4 ).

 

Encadré 1.4 –   Vue d’ensemble de la population que nous avons auditée pour l’exercice 2017, ventilée par rubrique du CFP

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Nos résultats d’audit pour l’exercice 2017 montrent que les erreurs sont circonscrites à des domaines spécifiques du budget de l’UE

1.16.

En ce qui concerne la régularité des recettes et dépenses de l’UE, nos principales constatations sont les suivantes:

1.16.

a)

les recettes étaient exemptes d’erreur significative. Les systèmes relatifs aux recettes étaient globalement efficaces, mais les principaux contrôles internes des ressources propres traditionnelles (RPT) que nous avons évalués à la Commission et dans certains États membres ne l’étaient que partiellement (voir point 4.21);

 

b)

dans l’ensemble, les informations probantes collectées indiquent que le niveau d’erreur concernant les dépenses a été significatif. Nous estimons que le niveau d’erreur global dans les dépenses est de 2,4  %, mais que les erreurs significatives ont été circonscrites essentiellement aux dépenses fondées sur des remboursements, qui représentent environ 47 % de la population auditée. Notre niveau d’erreur estimatif global a diminué par rapport aux années précédentes (voir encadré 1.5 ).

b)

La Commission constate avec satisfaction que les résultats de cette année montrent une nouvelle amélioration notable.

Encadré 1.5 –   Niveau d’erreur estimatif (de 2015 à 2017)

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Les conditions de décaissement des fonds de l’UE ont un impact sur le risque d’erreur

1.17.

En raison de l’évolution de nos résultats d’audit, notre déclaration d’assurance ne repose plus uniquement sur l’estimation globale du niveau d’erreur. Nos résultats d’audit concernant 2017 confirment nos constatations relatives aux exercices 2015 et 2016, à savoir que les conditions de décaissement des fonds ont un impact sur le risque d’erreur. En général, nous avons constaté que les dépenses fondées sur des droits (19) étaient exemptes d’erreur significative, alors que celles qui concernent des remboursements ont continué de présenter un niveau d’erreur significatif (voir encadré 1.6 ).

1.17.

Les résultats concernant la légalité et la régularité s’améliorent d’année en année. La Commission estime que cette situation est la conséquence des mesures prises par elle-même et les États membres pour améliorer encore la gestion des fonds (voir les réponses de la Commission aux points 6.26, 7.10 et 7.11).

Encadré 1.6 –   Les paiements de 2017 fondés sur des droits sont exempts d’erreur significative

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les paiements fondés sur des droits sont exempts d’erreur significative

1.18.

Nous estimons que le niveau d’erreur pour les dépenses fondées sur des droits (à l’exception de certains régimes de développement rural) est, comme en 2016, inférieur à notre seuil de signification de 2 %. Dans le cas des dépenses fondées sur des droits, les bénéficiaires perçoivent des paiements s’ils respectent certaines conditions. Ces paiements présentent un risque d’erreur moins élevé si les conditions fixées ne sont pas trop complexes. Parmi les paiements concernés (voir encadré 1.7 ), figurent, entre autres, les bourses pour étudiants et chercheurs (rubrique 1a du CFP — chapitre 5), les aides directes aux agriculteurs (rubrique 2 du CFP — chapitre 7) et l’appui budgétaire à des pays tiers (rubrique 4 du CFP — chapitre 9). Les paiements d’ordre administratif couvrent essentiellement les rémunérations et les pensions des fonctionnaires de l’UE (rubrique 5 du CFP — chapitre 10). Globalement, les dépenses fondées sur des droits représentent environ 53 % de la population que nous avons auditée.

 

Encadré 1.7 –   Répartition, par rubrique du CFP, des dépenses du budget de l’UE fondées sur des remboursements et sur des droits

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les dépenses fondées sur des remboursements continuent de présenter un niveau d’erreur significatif

1.19.

Lorsque des conditions complexes sont définies, nous avons relevé un risque accru d’erreur. C’était le cas pour les dépenses fondées sur des remboursements et pour une petite partie de celles fondées sur des droits, pour lesquelles des conditions complexes avaient été fixées (certains régimes de développement rural). Ce type de dépenses à haut risque représente environ 47 % de la population que nous avons auditée. Nous estimons que le niveau d’erreur pour ce type de dépenses est de 3,7  % (contre 4,8  % en 2016) et qu’il dépasse donc considérablement le seuil de signification de 2 % (voir encadré 1.6 ).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

1.20.

Les dépenses fondées sur des remboursements couvrent des demandes introduites par les bénéficiaires pour des coûts éligibles qu'ils ont supportés. À cet effet, ces bénéficiaires doivent fournir des informations prouvant qu'ils ont entrepris une activité éligible à un soutien et montrant les coûts exposés pour lesquels ils ont droit à un remboursement. Ce faisant, ils doivent respecter des règles complexes qui précisent ce qui peut être déclaré (éligibilité) et la façon de supporter dûment les coûts. Cette complexité donne lieu à des erreurs qui ont une incidence sur notre conclusion relative aux rubriques suivantes du CFP: 1a Compétitivité (voir points 5.31 et 5.32), 1b Cohésion (voir points 6.73 à 6.76) et 2 Ressources naturelles (voir points 7.40 et 7.41).

1.20.

La Commission fait observer que les dépenses fondées sur des remboursements englobent les dépenses remboursées tant sur la base des coûts réels que sur la base des options simplifiées en matière de coûts. La Cour a confirmé au cours des années précédentes que les projets mis en œuvre sur la base des options simplifiées en matière de coûts étaient moins exposés aux erreurs. Les options simplifiées en matière de coûts représentent un pourcentage significatif des opérations du FSE, du FEDER et du FC (voir la réponse de la Commission au point 6.77).

La proposition «omnibus», telle qu’elle est libellée à la suite de l’accord politique entre le Conseil et le Parlement, élargit considérablement la portée et l’applicabilité des options simplifiées en matière de coûts et des paiements subordonnés au respect de certaines conditions. La proposition législative de la Commission pour la période 2021-2027 offre des possibilités accrues de recourir aux options simplifiées en matière de coûts et aux paiements subordonnés au respect de certaines conditions afin de continuer à rendre les choses moins complexes.

1.21.

La plupart des fonds de l’UE basés sur des remboursements sont dépensés pour des projets de recherche (Compétitivité), des programmes de formation (Cohésion), des projets dans les domaines du développement régional et rural (Cohésion et Développement rural), ainsi que des projets de développement (L’Europe dans le monde). Comme le montre l’ encadré 1.8 , les rubriques Mesures de marché relevant du Fonds européen agricole de garantie (FEAGA), Développement rural, environnement, action pour le climat et pêche, ainsi que Compétitivité sont celles qui ont le plus contribué à notre niveau d’erreur estimatif relatif à 2017 pour les dépenses fondées sur des remboursements, suivies par les rubriques Cohésion et L’Europe dans le monde. Cette répartition diffère de celles relevées les années précédentes. Cela résulte essentiellement du faible volume de dépenses acceptées dans la rubrique Cohésion.

 

Encadré 1.8 –   Contribution de chaque rubrique du CFP au niveau d’erreur estimatif relatif à 2017 pour les dépenses fondées sur des remboursements (%)

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Nous avons constaté que les dépenses relevant des rubriques Compétitivité, Cohésion et Ressources naturelles présentent un niveau significatif d’erreur

1.22.

Cette année, nous établissons une appréciation spécifique pour quatre rubriques du CFP: Compétitivité, Cohésion, Ressources naturelles et Dépenses de fonctionnement. Nous n’estimons pas le niveau d’erreur pour les autres domaines de dépenses, y compris pour les rubriques 3 (voir chapitre 8) et 4 (voir chapitre 9) du CFP. En tout, les dépenses couvertes par notre déclaration d’assurance dans ces domaines représentaient 11,1  milliards d’euros (soit 11,1  % des dépenses couvertes par notre audit). Les travaux concernant ces domaines continuent de contribuer à nos conclusions générales relatives à l’exercice 2017.

 

1.23.

En ce qui concerne la rubrique Compétitivité (chapitre 5), les dépenses présentent un niveau significatif d’erreur. Dans ce domaine, environ 90 % des dépenses sont fondées sur des remboursements et les erreurs relèvent essentiellement de différentes catégories de coûts inéligibles (notamment les frais de personnel et d’autres coûts, ainsi que des projets et des bénéficiaires inéligibles).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

1.24.

En ce qui concerne la rubrique Cohésion (chapitre 6), les dépenses fondées sur des remboursements occupent une place prépondérante dans ce domaine. Les coûts inéligibles sont le principal type d’erreur décelé par les autorités d’audit. Pour ces erreurs, les autorités des États membres ont généralement appliqué des corrections afin de faire passer les taux d’erreur résiduels pour les programmes sous le seuil de signification de 2 %. Cependant, nous avons aussi relevé des erreurs que les autorités d’audit n’avaient pas détectées, y compris — dans le cas d’une autorité d’audit — des bénéficiaires inéligibles qui ont perçu des financements dans le cadre d’instruments financiers. Pour ces erreurs, aucune correction n’a été appliquée par les autorités des États membres ou par la Commission. Nous estimons que le niveau d’erreur est significatif, sur la base des erreurs détectées par nous-mêmes ou par les autorités d’audit et compte tenu de toutes les corrections financières pertinentes.

1.24.

La Commission fait observer que l’estimation de la Cour concernant le niveau d’erreur pour la politique de cohésion se caractérise cette année par une nette amélioration, compte tenu de toutes les corrections financières déjà appliquées par les autorités chargées des programmes. Les dépenses acceptées peuvent encore faire l’objet, le cas échéant, de corrections financières au cours des années suivantes, par exemple à la suite de contrôles et d’audits effectués ultérieurement par la Commission.

La simplification constitue le moyen le plus efficace de réduire les coûts, la charge inhérente au contrôle et le risque d’erreurs. Les domaines politiques soumis à des systèmes de gestion et de contrôle robustes et à des règles d’éligibilité moins complexes sont également moins exposés aux erreurs (voir la réponse de la Commission au point 1.20).

1.25.

En ce qui concerne la rubrique Ressources naturelles (chapitre 7), prise dans son ensemble, elle présente un niveau d’erreur significatif. Cependant, les paiements directs prélevés sur le budget du FEAGA représentent environ trois quarts des dépenses dans ce domaine et sont exempts d’erreur significative. Les paiements directs aux agriculteurs sont fondés sur des droits et bénéficient des règles simplifiées en matière d’éligibilité des terres, ainsi que d’un système de contrôle ex ante efficace (le SIGC) qui permet des contrôles croisés automatisés entre différentes bases de données. Nous continuons de relever un niveau d’erreur constamment élevé dans les autres domaines de dépenses (développement rural, mesures de marché relevant du FEAGA, environnement, action pour le climat et pêche). Dans ces domaines, les dépenses consistent essentiellement en des remboursements de coûts. Les bénéficiaires, activités, projets ou dépenses inéligibles représentent environ deux tiers du niveau d’erreur estimatif pour cette rubrique du CFP.

 

1.26.

En ce qui concerne la rubrique Administration (chapitre 10), ce domaine est exempt d’erreur significative. La plupart des dépenses y prennent la forme de rémunérations, de pensions et d’indemnités versées par les institutions et organismes de l’UE.

 

Les erreurs d’éligibilité restent celles qui contribuent le plus au niveau d’erreur estimatif pour les dépenses fondées sur des remboursements

1.27.

Cette année, nous avons axé davantage nos travaux sur les types d’erreur détectés dans les dépenses fondées sur des remboursements, étant donné que celles-ci continuent de présenter un niveau d’erreur significatif. L’ encadré 1.9 fournit une ventilation, par type d’erreur, du niveau d’erreur estimatif relatif à l’exercice 2017 pour les dépenses fondées sur des remboursements (à savoir 3,7  %). Cet encadré comporte également les chiffres comparables pour les estimations concernant l’exercice 2016 (4,8  %) (20).

 

Encadré 1.9 –   Ventilation, par type d’erreur, du niveau d’erreur estimatif pour les dépenses fondées sur des remboursements

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Source: Cour des comptes européenne.

1.28.

Comme en 2016, les erreurs d’éligibilité (à savoir les déclarations de coûts inéligibles, le non-respect des engagements agroenvironnementaux et climatiques (dans le domaine du développement rural), ainsi que les projets/activités ou bénéficiaires inéligibles) sont celles qui ont le plus contribué au niveau d’erreur estimatif relatif à l’exercice 2017. Cependant, leur impact a considérablement augmenté par rapport à 2016 (93 % pour 2017 contre 73 % pour 2016). Cela résulte du fait que nous avons relevé très peu d’erreurs en matière de marchés publics concernant l’exercice 2017.

1.28.

La Commission assurera le suivi des cas relevés par la Cour et proposera les mesures qu’elle juge nécessaires.

La Commission considère que le non-respect des engagements agroenvironnementaux et climatiques ne constitue pas nécessairement un problème d’éligibilité. Une sanction proportionnée, qui ne peut atteindre les 100 % que dans un certain nombre de cas exceptionnels et limités, est appliquée. Voir aussi le point 7.19.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

1.29.

Contrairement à 2016, les erreurs graves en matière de marchés publics ont contribué pour moins de 1 % à notre niveau d’erreur estimatif (contre 18 % en 2016). Cela peut en partie s’expliquer par le niveau relativement peu élevé de dépenses acceptées dans le cadre du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion (voir point 6.18). Nos résultats d’audit précédents montrent que ces fonds sont davantage exposés à des erreurs en matière de procédure de marchés publics.

1.29.

La Commission souligne que les diverses mesures préventives et correctrices relevant de son plan d’action de 2013 sur les marchés publics, ainsi que les conditions ex ante spécifiques relatives aux marchés publics introduites dans le cadre juridique 2014-2020 pour les Fonds ESI ont également contribué à remédier aux lacunes recensées dans ce domaine.

L’estimation du niveau d’erreur par la Commission correspond à la valeur minimale de la fourchette que nous avons calculée

1.30.

En vertu de l’article 317 du TFUE, la Commission est responsable en dernier ressort de l’exécution du budget de l’UE et gère les dépenses de l’Union en coopération avec les États membres (21). Elle rend compte de ses actions dans trois rapports qui constituent ensemble le «paquet d’information financière intégré» (22):

a)

les comptes consolidés de l’UE (provisoires en mars, définitifs en juin);

b)

le rapport annuel sur la gestion et la performance (pas de version provisoire, uniquement une version définitive en juin);

c)

le rapport sur le suivi de la décharge pour l’exercice précédent (juillet).

 

1.31.

Dans le cadre de notre stratégie pour 2018-2020, nous avons décidé de fonder notre déclaration d’assurance sur une approche d’attestation. Cela signifie que nous avons l’intention de fournir une assurance sur la déclaration faite par (la direction de) la Commission. Notre décision repose sur notre expérience relative à l’application de cette approche depuis 1994 pour nos audits relatifs à la fiabilité des comptes. Nous collaborons avec la Commission pour créer les conditions nécessaires en vue d’utiliser également cette approche pour la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes. La disponibilité des informations en temps utile constitue un élément essentiel en vue de l’établissement des documents et de la réalisation des audits (23).

1.31.

La Commission soutient l’idée d’une évolution qui permettrait de recourir davantage aux informations sur la légalité et la régularité fournies par l’entité contrôlée, y compris les mesures correctrices qui ont été prises ainsi que des éléments plus qualitatifs, tout en tenant compte des spécificités des différents domaines politiques, notamment le caractère pluriannuel. Toutefois, à ce stade, de plus amples éclaircissements sont nécessaires en ce qui concerne les implications ou conséquences exactes d’une approche fondée sur l’attestation pour la Commission, les autorités des États membres et les bénéficiaires, en particulier sous l’angle des coûts, des charges administratives et du calendrier.

1.32.

Dans le rapport annuel sur la gestion et la performance, la Commission présente son évaluation des montants à risque. Le montant à risque au moment du paiement correspond à l’estimation, par la Commission, du montant qui n’a pas été versé selon les règles applicables au moment du paiement. Ce chiffre est le plus proche de notre niveau d’erreur estimatif.

1.32.

La Commission a accompli des progrès concernant la limitation du taux d’erreur global au moment du paiement.

De plus, selon les estimations, le montant global à risque à la clôture pour 2017 présenté dans le rapport annuel sur la gestion et la performance est inférieur à 2 % du montant total des dépenses correspondantes après prise en compte des futures corrections estimées.

1.33.

Outre le montant à risque au moment du paiement, la Commission présente d’autres indicateurs de régularité. L’ encadré 1.10 montre les liens entre ces derniers et le montant à risque au moment du paiement.

 

Encadré 1.10 –   Liens entre le montant à risque au moment du paiement et le montant à risque au moment de la déclaration/le montant global à risque à la clôture

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Source: Commission, Rapport annuel 2016 sur la gestion et la performance du budget de l’UE, p. 71.

1.34.

L’ encadré 1.11 montre une comparaison entre les chiffres présentés par la Commission pour le montant à risque au moment du paiement et la fourchette de notre niveau d’erreur estimatif. Pour établir son rapport annuel sur la gestion et la performance, la Commission ne suit pas la même procédure que pour l’élaboration des comptes consolidés de l’UE, dont elle nous transmet une version provisoire fin mars. C’est pourquoi nous n’examinons pas les informations figurant dans le rapport annuel sur la gestion et la performance en tant que telles. Le montant à risque au moment du paiement, calculé par la Commission pour l’exercice 2017 et présenté dans le rapport annuel sur la gestion et la performance, est de 1,7  % (alors qu’il était situé entre 2,1  % et 2,6  % pour 2016). Cela signifie qu’il correspond à la valeur minimale de la fourchette que nous avons calculée. Notre niveau d’erreur estimatif est de 2,4  % (contre 3,1  % pour 2016), dans une fourchette allant de 1,4  % à 3,4  %.

1.34.

Le rapport annuel sur la gestion et la performance est adopté à la mi-juin, conformément aux dispositions du règlement financier, et, pour le montant à risque au moment du paiement tel que mentionné par la Cour, il s’appuie sur les informations détaillées contenues dans les rapports annuels d’activités (RAA) des directeurs généraux. Les RAA sont, en principe, mis à la disposition de la Cour dès qu’ils ont été signés. Il faut un délai suffisant pour élaborer les RAA et le rapport annuel sur la gestion et la performance aux fins de l’examen et de l’évaluation des données clés transmises par les États membres.

Encadré 1.11 –   Comparaison entre l’estimation du montant à risque au moment du paiement faite par la Commission et notre estimation

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Les différents éléments constitutifs de l’estimation faite par la Commission ne correspondent pas toujours à nos constatations

1.35.

La Commission se fonde sur les déclarations d’assurance établies par ses directeurs généraux dans leurs rapports annuels d’activité (ci-après les «RAA») pour réaliser son évaluation globale de la légalité et de la régularité. Les chapitres 4 à 10 comportent une section relative à des RAA sélectionnés, dans laquelle nous évaluons s’ils sont cohérents par rapport à nos constatations.

1.35.

Le rapport annuel d’activités (RAA) est le rapport essentiel destiné au collège des commissaires que chaque directeur général établit sur l’exercice de ses fonctions. Les RAA rendent compte du degré de réalisation des objectifs généraux et spécifiques fixés dans les plans stratégiques et de gestion des directions générales. Ils font également état des résultats obtenus dans le domaine de la gestion financière, du contrôle interne et de la gestion organisationnelle.

1.36.

Les indicateurs de régularité (chiffres présentés dans les rapports annuels d’activité pour les montants à risque au moment du paiement):

1.36.

a)

correspondent globalement à nos propres constatations pour les rubriques 2 (Ressources naturelles) et 5 (Administration) du CFP;

 

b)

sont inférieurs à notre niveau d’erreur estimatif pour les rubriques 1a (Compétitivité pour la croissance et l’emploi) et 1b (Cohésion) du CFP.

b)

En ce qui concerne la rubrique 1a (Compétitivité pour la croissance et l’emploi) du CFP, la Commission estime que les informations présentées dans les RAA en ce qui concerne la régularité des opérations sous-jacentes se sont améliorées (voir points 5.23-5.25).

Elle fait observer que le chiffre estimatif cumulé pour 2017 du montant à risque au moment du paiement pour la «cohésion» au titre de la rubrique 1b du CFP, tel qu’il découle des RAA de la DG REGIO et de la DG EMPL, se situe dans la fourchette calculée par la Cour.

Les corrections et recouvrements futurs ont une incidence considérable sur le montant à risque à la clôture

1.37.

Les estimations des corrections et recouvrements futurs que les gestionnaires des fonds de l’UE prévoient d’effectuer ont une incidence sur le montant à risque à la clôture mentionné à l’ encadré 1.10 . Ces corrections et recouvrements constituent un outil de gestion important susceptible de réduire l’impact des dépenses irrégulières sur le budget de l’UE.

1.37.

La notion de «montant à risque à la clôture» complète la vue d’ensemble des programmes pluriannuels car elle donne des informations supplémentaires sur le montant à risque qui subsiste une fois que toutes les actions correctrices sont prises en compte, y compris la «capacité correctrice», à savoir l’estimation la meilleure possible des corrections à effectuer au cours des années postérieures aux dépenses.

1.38.

La Commission se fonde sur les corrections et recouvrements effectués les années précédentes pour estimer celles et ceux qui seront appliqués à l’avenir. Le montant à risque à la clôture mentionné dans le rapport annuel sur la gestion et la performance correspond au montant à risque au moment du paiement (voir point 1.32), duquel est soustraite l’estimation des corrections et recouvrements futurs. L’ encadré 1.12 montre les liens entre les chiffres réels et les estimations des corrections et recouvrements futurs, à la fin de l’exercice.

1.38.

Les services de la Commission procèdent à des estimations prudentes afin d’éviter toute surestimation possible de la capacité correctrice. En effet, ces estimations reposent, dans une certaine mesure, sur la moyenne des corrections effectives ayant eu lieu au cours des exercices précédents. Toutefois, cette base historique n’est pas toujours totalement pertinente pour l’estimation des corrections futures et peut nécessiter d’être dûment ajustée. Voir également la réponse de la Commission au point 1.39.

Encadré 1.12 –   Estimation, par la Commission, des corrections et recouvrements futurs, ainsi que des montants à risque

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

L’estimation des corrections et recouvrements faite par la Commission est fondée sur une moyenne historique ajustée

1.39.

Pour établir une estimation des corrections et recouvrements futurs, la Commission utilise une moyenne historique fondée sur les opérations des années précédentes. Elle considère que cela constitue la meilleure indication possible de sa capacité de correction. Pour s’assurer que ce chiffre est pertinent pour les programmes actuels, la DG Budget demande aux autres directions générales d’ajuster la moyenne historique ou d’utiliser une autre méthode d’estimation, le cas échéant (24).

1.39.

Il se peut que les données historiques soient affectées par des événements ponctuels ou qu’elles se rapportent à des programmes antérieurs présentant des profils de risque différents de ceux appliqués actuellement (qui peuvent avoir été simplifiés et sont moins exposés aux erreurs). Pour ces raisons, les données historiques sont ajustées ou remplacées en conséquence.

1.40.

Bien que nous ayons relevé une amélioration pour l’exercice 2017, les données historiques continuaient de présenter des erreurs de classification et de saisie ou comportaient des éléments qui n’étaient pas pertinents pour le calcul (25).

1.40.

Les données historiques sont pertinentes pour l’estimation des corrections futures, mais elles nécessitent parfois d’être dûment ajustées. Telle est précisément l’une des raisons pour lesquelles les services de la Commission sont invités à déterminer s’il est nécessaire d’ajuster ou de remplacer la base historique.

La Commission n’a cessé, au cours des dernières années, d’améliorer l’information sur les corrections financières et les recouvrements et sur la qualité des données sous-jacentes.

1.41.

La plupart des DG de la Commission ont ajusté leurs estimations. Nous avons constaté que les estimations pour 2017 étaient meilleures que celles relatives aux années précédentes. Cependant, certaines DG n’ont toujours pas présenté suffisamment dans leur RAA les principales hypothèses sous-jacentes à l’estimation des corrections et recouvrements futurs.

1.41.

Les instructions, les orientations et le modèle concernant le RAA 2017 ont été clarifiés en réponse à des recommandations de la Cour de 2016. Conformément aux instructions, dans leur RAA 2017, les DG ont amélioré la présentation des principales hypothèses sous-jacentes aux ajustements/remplacements effectués, afin de mettre en évidence l’estimation la meilleure et la plus prudente pour les corrections et recouvrements futurs qui sont pertinents pour les programmes actuels.

Il faut davantage distinguer l’impact des mesures préventives de celui des mesures correctrices

1.42.

La Commission et, pour les programmes en gestion partagée, les autorités des États membres peuvent protéger le budget de l’UE des dépenses irrégulières en les évitant ou en en compensant l’impact. La prévention constitue la première ligne de maîtrise contre les erreurs. Si les mécanismes de prévention ne parviennent pas à empêcher toutes les erreurs, la Commission doit prendre des mesures correctrices pour en compenser l’impact.

 

1.43.

Parmi les principaux mécanismes de prévention de la Commission figurent les interruptions et suspensions de paiements, ainsi que la réalisation de contrôles ex ante qui aboutissent au rejet des dépenses inéligibles avant que la Commission les accepte et effectue les paiements. Les principaux mécanismes correcteurs de la Commission comportent les contrôles ex post relatifs aux montants qu’elle a acceptés et versés. Ces mécanismes donnent lieu à des corrections financières lorsque la gestion est partagée et à des recouvrements auprès des bénéficiaires finals lorsque la gestion est directe ou indirecte.

 

1.44.

Nous avons constaté que la Commission communique les montants qui résultent des mécanismes correcteurs et de prévention sous une seule rubrique intitulée «Corrections financières et recouvrements» dans la section intitulée «Examen et analyse des états financiers» (EAEF) des comptes annuels de l’UE. Dès lors, le lecteur peut difficilement distinguer l’impact des mesures préventives de celui des mesures correctrices.

1.44 et 1.45.

Les informations sur les corrections financières et les recouvrements figurant dans la section «Examen et analyse des états financiers» (EAEF) sont destinées à expliquer de manière très concise les principaux éléments et principales mesures auxquels a recours la Commission pour protéger le budget de l’UE, ainsi que leur incidence financière. Toutes les informations détaillées sur les corrections financières et les recouvrements sont contenues dans le rapport annuel sur la gestion et la performance, qui établit une distinction entre montants résultant de mesures préventives et montants résultant de mesures correctrices. En outre, dans l’EAEF 2017, le montant des mesures correctrices a été présenté séparément, et un lien est fourni vers les sections correspondantes du rapport annuel sur la gestion et la performance.

1.45.

Or la Commission dispose bien des données détaillées nécessaires pour différencier ces deux catégories. Dans nos rapports annuels relatifs aux exercices 2014, 2015 et 2016, nous avons utilisé les données que la Commission nous a communiquées pour opérer une distinction entre les montants résultant des mécanismes de prévention et ceux provenant des mécanismes correcteurs.

1.46.

Dans l’EAEF concernant l’exercice 2017, la Commission mentionne un montant total de 2,8  milliards d’euros pour les «corrections financières et recouvrements» mis en œuvre. Comme les années précédentes, ce chiffre inclut les montants résultant des mécanismes correcteurs, mais aussi les résultats suivants des mesures préventives:

a)

pour la gestion partagée, 78 millions d’euros déduits par les États membres des nouvelles déclarations de dépenses transmises à la Commission (corrections «à la source») dans les domaines de la Cohésion et des politiques internes, ainsi que 275 millions d’euros de réductions des paiements dans le domaine de l’agriculture;

b)

pour les gestions directe et indirecte, 539 millions d’euros de dépenses inéligibles déduites des déclarations avant que les paiements correspondants soient effectués sur le budget de l’UE.

1.46.

Des informations détaillées sur les corrections financières et les recouvrements figurent dans le rapport annuel sur la gestion et la performance, comme en 2016, et avant cela, dans les différentes communications de la Commission sur la protection du budget de l’UE. Les montants des corrections et des recouvrements à la source montrent que la Commission se concentre sur les mesures préventives pour protéger le budget de l’Union avant l’acceptation des dépenses.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

NOUS COMMUNIQUONS LES CAS DE FRAUDE PRÉSUMÉE À L’OLAF

1.47.

Nous communiquons les cas de fraude présumée à l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), que nous les découvrions lors de nos travaux d’audit (y compris ceux sur la performance) ou sur la base d’informations qui nous sont directement adressées par des tiers. Nous ne sommes pas en mesure de formuler des commentaires sur ces cas ou sur la suite donnée par l’OLAF. En 2017:

a)

nous avons examiné la régularité de 703 opérations dans le cadre de nos travaux d’audit relatifs au rapport annuel et nous avons produit 28 rapports spéciaux;

b)

nous avons communiqué à l’OLAF 13 cas de fraude présumée relevés lors de nos travaux d’audit (contre 11 en 2016), ainsi que six cas découverts sur la base d’informations fournies par des tiers (contre cinq en 2016).

 

1.48.

En 2017, les cas de fraude présumée découverts lors de nos travaux et communiqués par nos soins à l’OLAF portaient le plus souvent sur une création artificielle des conditions à remplir pour obtenir un financement de l’UE, une déclaration de coûts ne respectant pas les critères d’éligibilité, et des irrégularités dans les marchés publics.

 

1.49.

Au 31 décembre 2017, sept des 13 cas découverts dans le cadre de nos travaux d’audit et communiqués à l’OLAF en 2017 avaient déjà donné lieu à l’ouverture d’une enquête, tandis que l’examen d’un autre cas par l’OLAF était encore en cours. Ce dernier a décidé de rejeter les cinq autres cas pour l’un des motifs suivants: le dossier pouvait être mieux traité par une autre autorité ou par un autre organe, institution ou agence de l’UE; il n’existait pas suffisamment d’éléments probants attestant une fraude; des raisons de proportionnalité.

 

1.50.

En ce qui concerne les six cas découverts sur la base d’informations adressées par des tiers, deux ont donné lieu à une enquête et les quatre autres ont été rejetés parce que le dossier pouvait être mieux traité par une autre autorité ou par un autre organe, institution ou agence de l’UE, ou qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments probants attestant une fraude.

 

1.51.

De 2010 à 2017, l’OLAF a formulé des recommandations visant au recouvrement d’un total de 294,7  millions d’euros pour des cas que nous lui avons communiqués. En ce qui concerne la plupart des dossiers qu’il a classés sans formuler de recommandations d’action ultérieure, l’OLAF a conclu à l’absence d’éléments probants attestant la réalité d’une fraude ou d’une irrégularité portant atteinte aux intérêts financiers ou aux autres intérêts de l’UE.

 

CONCLUSIONS

1.52.

Le présent chapitre vise essentiellement à étayer l’opinion d’audit présentée dans la déclaration d’assurance.

 

Résultats d’audit

1.53.

Nous estimons, en conclusion, que les comptes ne comportaient pas d’anomalies significatives.

 

1.54.

En ce qui concerne la régularité des opérations, nous estimons, en conclusion, que les recettes étaient exemptes d’erreur significative. Pour ce qui est des paiements, nos résultats d’audit font apparaître des améliorations continues ces dernières années. Comme l’an passé, nous estimons, en conclusion, que les dépenses fondées sur des droits sont exemptes d’erreur significative. Un niveau significatif d’erreur est circonscrit aux dépenses fondées sur des remboursements qui, en 2017, ont représenté 47 % de la population que nous avons auditée. Sur la base de ces éléments, nous concluons que les erreurs ne sont pas généralisées.

 


(1)  Les états financiers consolidés comprennent le bilan, le compte de résultat, l’état des flux de trésorerie, l’état de variation de l’actif net, ainsi qu’une synthèse des principales méthodes comptables et d’autres notes explicatives (y compris l’information sectorielle).

(2)  Les états sur l’exécution budgétaire comprennent également des notes explicatives.

(3)  Elles ont représenté 46,7 milliards d’euros. Nous fournissons des informations supplémentaires aux points 1.19 à 1.21 de notre rapport annuel 2017.

(4)  Ils ont représenté 53,5 milliards d’euros. Nous fournissons des informations supplémentaires au point 1.18 de notre rapport annuel 2017.

(5)  Règlement (UE) 2015/1017 du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2015 sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques, la plateforme européenne de conseil en investissement et le portail européen de projets d’investissement et modifiant les règlements (UE) n o  1291/2013 et (UE) n o  1316/2013 — le Fonds européen pour les investissements stratégiques (JO L 169 du 1.7.2015, p. 1) (ci-après le «règlement EFSI»).

(6)  La garantie a été portée à un maximum de 26 milliards d’euros, conformément au règlement EFSI modifié de décembre 2017 [à savoir le règlement (UE) 2017/2396 du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2017 modifiant les règlements (UE) n o  1316/2013 et (UE) 2015/1017 (JO L 345 du 27.12.2017, p. 34) et à l’accord EFSI modifié en mars 2018.

(7)  Voir rapport annuel 2015, points 1.12 à 1.16.

(8)  La structure de gouvernance du mécanisme de l’EFSI peut sembler indiquer que ce dernier fait l’objet d’un contrôle conjoint, comme ce pourrait être le cas de l’utilisation et de l’affectation de la garantie de l’UE. Or la Commission est d’avis que le consentement unanime n’est pas requis pour des décisions sur les activités les plus pertinentes concernant le produit de fonds propres du volet «PME» ou l’initiative EFSI prise dans son ensemble. C’est pourquoi le comptable de la Commission a estimé, en conclusion, qu’aucun contrôle conjoint ne saurait exister.

(9)  Voir la norme comptable internationale pour le secteur public (IPSAS) 25 sur les avantages du personnel. Pour le PSEO, l’obligation au titre de prestations définies reflète la valeur actualisée des paiements futurs attendus que l’UE sera tenue d’effectuer pour éteindre l’obligation au titre des pensions résultant des services rendus par les membres du personnel au cours de la période actuelle et des périodes antérieures.

(10)  Ces 101 milliards d’euros se composent de 64 milliards d’euros de charges à payer figurant au passif du bilan et de 37 milliards d’euros qui réduisent la valeur des préfinancements figurant à l’actif du bilan.

(11)  Voir glossaire: bonne gestion financière.

(12)  Voir deuxième partie des chapitres 5, 6 et 7.

(13)  Voir chapitre 3.

(14)  Voir comptes annuels consolidés 2017 de l’UE, États sur l’exécution budgétaire et notes annexes, 4.3 CFP: Exécution des crédits de paiement.

(15)  Les comptes consolidés comprennent:

a)

les états financiers consolidés incluant le bilan (de l’actif et du passif en fin d’exercice), le compte de résultat (dans lequel sont comptabilisés les produits et les charges de l’exercice), l’état des flux de trésorerie (qui indique comment les changements dans les comptes influent sur la trésorerie et les équivalents de trésorerie), l’état de variation de l’actif net, ainsi que les notes annexées aux états financiers;

b)

les états sur l’exécution budgétaire, qui couvrent les recettes et les dépenses de l’exercice, ainsi que les notes qui s’y rapportent.

(16)  Règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (JO L 298 du 26.10.2012, p. 1), tel que modifié.

(17)  Voir la ligne directrice de pratique recommandée 2 de l’IPSASB (International Public Sector Accounting Standards Board, Conseil des normes comptables internationales du secteur public) intitulée «Financial Statement Discussion and Analysis» (Examen et analyse des états financiers).

(18)  À la suite de l’établissement en 2015 de la norme internationale d’audit ISA 701, les auditeurs sont tenus de communiquer des informations sur les éléments clés de l’audit.

(19)  Les dépenses fondées sur des droits incluent celles de fonctionnement.

(20)  Ces chiffres n’ont pas été publiés dans l’encadré 1.6 du rapport annuel 2016.

(21)  L’article 317 du TFUE comporte, entre autres, les dispositions ci-après.

La Commission exécute le budget en coopération avec les États membres, conformément aux dispositions des règlements pris en exécution de l’article 322, sous sa propre responsabilité et dans la limite des crédits alloués, conformément au principe de la bonne gestion financière. Les États membres coopèrent avec la Commission pour faire en sorte que les crédits soient utilisés conformément aux principes de la bonne gestion financière.

(22)  http://ec.europa.eu/budget/biblio/media/2018package_en.cfm

(23)  Voir rapport spécial no 27/2016 intitulé «La gouvernance à la Commission européenne est-elle conforme aux meilleures pratiques?», recommandation no 2, point f).

(24)  «Orientations sur le contenu du RAA, Section 2.1 — Gestion financière et contrôle interne»; «Ligne directrice — Principales notions et définitions relatives à la détermination des taux d’erreur, des montants à risque et du montant estimatif des futures corrections»; «Guide de l’utilisateur pour les rapports BO en vue de l’élaboration des RAA 2017».

(25)  À titre d’exemple, voir rapport annuel 2013, points 1.13 à 1.15; rapport annuel 2014, points 1.43 et 1.44; rapport annuel 2015, note de bas de page 35. Notre examen des corrections financières et recouvrements enregistrés en 2017 a révélé l’existence de certaines erreurs de classification et de saisie.

ANNEXE 1.1

APPROCHE ET MÉTHODOLOGIE D’AUDIT

1.

Notre approche d’audit est présentée dans le manuel d’audit financier et d’audit de conformité, disponible sur notre site internet (1) Nous utilisons un modèle d’assurance pour planifier nos travaux. Dans ce cadre, nous prenons en considération le risque que des erreurs surviennent (risque inhérent) et le risque que des erreurs ne soient pas prévenues ou détectées et corrigées (risque de non-contrôle).

PARTIE 1 — Notre stratégie pour 2018-2020 concernant la déclaration d’assurance

2.

L’un des principaux objectifs de notre stratégie pour 2018-2020 vise à accroître la valeur ajoutée de notre déclaration d’assurance, au moyen d’évaluations plus qualitatives de la gestion financière de l’UE, du renforcement des rapports sur la performance, ainsi que de l’amélioration des informations sur l’action de l’UE dans les États membres et les régions.

3.

L’approche que nous utilisons actuellement pour évaluer si les opérations sous-jacentes aux comptes sont conformes aux règles de l’UE consiste à se fonder essentiellement sur la réalisation de tests directs relatifs à la conformité sur un vaste échantillon représentatif d’opérations sélectionnées de façon aléatoire. Nos derniers rapports annuels font état d’améliorations dans les systèmes de gestion et de contrôle et dans la disponibilité des informations sur la légalité et la régularité fournies par nos entités auditées.

4.

Compte tenu de ces évolutions, pour nos déclarations d’assurance sur les exercices de la période 2018-2020, nous nous efforcerons de mieux utiliser les informations sur la légalité et la régularité fournies par nos entités auditées dans les domaines où cela est réalisable. Notre but ultime est d’évoluer vers une approche d’attestation dans les prochaines années (2). Dans le cadre de ce type d’approche, les auditeurs recueillent suffisamment d’éléments probants appropriés afin d’aboutir à une conclusion sur l’assurance exprimée par l’entité responsable. Dans la pratique, cela signifie que nous examinons et réexécutons les travaux réalisés par nos entités auditées, dans les domaines où nous pouvons tirer une assurance des informations sur la légalité et la régularité fournies par celles-ci.

5.

En 2017, nous avons modifié notre approche d’audit pour la rubrique 1b du CFP (Cohésion économique, sociale et territoriale), afin de tenir compte des changements apportés à la conception des systèmes de contrôle pour la période de programmation 2014-2020. Notre objectif est non seulement de contribuer à la déclaration d’assurance 2017, mais aussi de formuler une conclusion sur la fiabilité du principal indicateur de légalité et de régularité communiqué par la Commission pour ce domaine, à savoir le risque d’erreur résiduel (3).

6.

Nous avons inclus dans notre population tous les paiements qui concernent les décisions de clôture (par lesquelles la Commission accepte les comptes) prises par la Commission en 2017 pour les programmes opérationnels de la période 2014-2020. La Commission prend ces décisions pour apurer les dépenses exposées entre le 1er juillet 2015 et le 30 juin 2016 et inscrites dans les comptes financiers certifiés présentés par les États membres au plus tard le 15 février 2017. Dans le cadre de futurs audits, nous testerons les paiements intermédiaires relatifs aux programmes de la période 2014-2020 et enregistrés dans les comptes 2017.

PARTIE 2 — Approche et méthodologie d’audit pour la fiabilité des comptes

7.

Nous examinons les comptes consolidés de l’UE afin de déterminer leur fiabilité. Ces derniers comprennent:

a)

les états financiers consolidés;

b)

les états sur l’exécution budgétaire.

8.

Les comptes consolidés doivent présenter correctement, dans tous leurs aspects significatifs:

a)

la situation financière de l’Union européenne à la fin de l’exercice;

b)

le résultat de ses opérations et ses flux de trésorerie;

c)

la variation de l’actif net pour l’exercice clos.

9.

Lors de nos travaux d’audit, nous:

a)

évaluons l’environnement de contrôle comptable;

b)

vérifions le bon fonctionnement des procédures comptables clés et des procédures de clôture de fin d’année;

c)

analysons la cohérence et la vraisemblance des principales données comptables;

d)

effectuons des analyses et des rapprochements des comptes et/ou des soldes;

e)

réalisons des vérifications de détail, fondées sur des échantillons représentatifs, concernant les engagements, les paiements et des éléments spécifiques du bilan;

f)

utilisons des travaux d’autres auditeurs, dans la mesure du possible et conformément aux normes internationales d’audit. C’est notamment le cas pour l’audit des activités de prêt et d’emprunt gérées par la Commission pour lesquelles des certificats d’audit externes sont disponibles.

PARTIE 3 — Approche et méthodologie d’audit concernant la régularité des opérations

10.

L’audit de la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes comporte la réalisation de tests pour vérifier si elles sont conformes aux textes législatifs et réglementaires applicables.

11.

Lors de nos travaux d’audit, nous examinons si nous pouvons utiliser de façon efficiente les contrôles portant sur la régularité réalisés précédemment par des tiers. Conformément aux normes d’audit, si nous souhaitons utiliser les résultats de ces contrôles, nous évaluons l’indépendance et les compétences de ces tiers, ainsi que l’étendue et le caractère adéquat de leurs travaux.

Comment contrôlons-nous les opérations?

12.

Pour chaque rubrique du CFP pour laquelle nous fournissons une appréciation spécifique (chapitres 5, 6, 7 et 10), nous testons un échantillon représentatif d’opérations afin d’estimer la part que représentent les opérations irrégulières dans l’ensemble de la population.

13.

Pour chaque opération sélectionnée, nous déterminons si la demande de paiement ou le paiement a été effectué(e) pour la destination approuvée dans le budget et prévue par la législation. Nous examinons comment le montant de la demande ou du paiement a été calculé (pour les demandes plus importantes, en nous basant sur une sélection représentative de l’ensemble des éléments de l’opération). Cela signifie que la Cour suit le cheminement de l’opération depuis les comptes budgétaires jusqu’au bénéficiaire final (par exemple l’exploitant agricole ou l’organisateur d’une formation ou d’un projet d’aide au développement), en effectuant des tests de conformité à chaque niveau.

14.

Lorsque nous effectuons des tests sur les opérations liées aux recettes, notre examen relatif aux ressources propres fondées sur la taxe sur la valeur ajoutée et sur le RNB porte au départ sur les agrégats macroéconomiques qui constituent la base de leur calcul. Nous examinons les contrôles effectués par la Commission concernant ces contributions des États membres jusqu’à ce qu’elles soient perçues et enregistrées dans les comptes consolidés. Pour les ressources propres traditionnelles, nous examinons les comptes des autorités douanières et les flux des droits, également jusqu’à ce que ces derniers soient perçus et enregistrés par la Commission.

15.

En ce qui concerne les dépenses, nous examinons les paiements au moment où les dépenses ont été effectuées, enregistrées et acceptées. Cela s’applique pour toutes les catégories de paiements (y compris ceux correspondant à l’acquisition d’actifs). Nous n’examinons pas les avances au moment où elles sont versées, mais plutôt au moment où:

a)

le destinataire final des fonds de l’UE (par exemple un agriculteur, un institut de recherche ou une entreprise qui réalise des travaux ou fournit des services dans le cadre d’un marché public) a produit des éléments probants attestant leur utilisation;

b)

la Commission (ou l’autre institution ou organisme qui gère les fonds de l’UE) a accepté l’utilisation finale des fonds en procédant à l’apurement de l’avance.

16.

Notre échantillon d’audit est conçu de manière à permettre d’estimer le niveau d’erreur concernant les dépenses prises dans leur ensemble et non les opérations individuelles (par exemple un projet particulier). Nous utilisons la méthode du sondage en unités monétaires (MUS ou monetary unit sampling) pour sélectionner des déclarations ou des paiements et, à un niveau inférieur, des éléments individuels d’une opération (par exemple les factures liées à un projet ou les parcelles figurant dans une demande introduite par un agriculteur). Il ne faut pas considérer que les taux d’erreur relevés pour ces éléments représentent une conclusion relative aux opérations correspondantes, mais plutôt qu’ils contribuent directement au niveau d’erreur global concernant les dépenses de l’UE prises dans leur ensemble.

17.

Nous ne contrôlons pas d’opérations dans tous les États membres, pays et régions bénéficiaires pour une année donnée. Il se peut que nous désignions de façon nominative certains États membres, pays et/ou régions bénéficiaires, mais cela ne signifie pas que les exemples ne se produisent pas ailleurs. Ces exemples ne constituent pas une base permettant de tirer des conclusions sur les États membres, pays et/ou régions bénéficiaires spécifiquement concernés.

18.

Notre approche ne vise pas à collecter des données sur la fréquence d’erreur au sein de la population prise dans son ensemble. Les chiffres présentés concernant le nombre d’erreurs détectées dans une rubrique du CFP ou dans des dépenses gérées par une DG ou effectuées dans un État membre donné ne doivent donc pas être considérés comme une indication de la fréquence d’erreur dans les opérations financées par l’UE ou dans les différents États membres. Dans l’approche suivie pour notre échantillonnage, nous appliquons une pondération différente aux diverses opérations, en fonction de la valeur de la dépense concernée et de l’intensité de nos travaux d’audit. Cette pondération disparaît dans les informations sur la fréquence, qui donnent autant de poids au développement rural qu’aux aides directes dans le domaine des ressources naturelles, et autant de poids aux dépenses relevant du Fonds social européen qu’aux paiements relevant de la politique régionale et de la politique de cohésion.

Comment évaluons-nous et présentons-nous les résultats des tests sur les opérations?

19.

Une erreur peut concerner l’intégralité ou une partie du montant concerné par une opération individuelle. Nous vérifions si les différentes erreurs sont quantifiables ou non quantifiables, c’est-à-dire s’il est possible de mesurer la part du montant examiné qui est concernée par l’erreur. Les erreurs qui sont détectées et corrigées indépendamment de nos vérifications et avant celles-ci sont exclues du calcul et de la fréquence de l’erreur, étant donné que leur détection et leur correction démontrent que les systèmes de contrôle ont fonctionné efficacement.

20.

Nos critères pour la quantification des erreurs en matière de marchés publics sont décrits dans le document intitulé «Non-respect des règles en matière de marchés publics — Types d’irrégularités et base de la quantification» (4).

21.

Il se peut que notre méthode de quantification diffère de celle appliquée par la Commission ou les États membres dans le cadre de leurs décisions sur les mesures à prendre en cas de mauvaise application des règles en matière de marchés publics.

Niveau d’erreur estimatif

22.

Nous estimons le taux d’«erreur le plus probable» (EPP), et ce, pour la plupart des rubriques du CFP, ainsi que pour l’ensemble des dépenses budgétaires. L’EPP ne tient compte que des erreurs quantifiables et est exprimée sous la forme d’un pourcentage. Les violations quantifiables de règlements, de règles, de dispositions contractuelles ou de conditions d’octroi de subvention en vigueur sont des exemples d’erreurs. Nous calculons également la limite inférieure (LIE) et la limite supérieure (LSE) du taux d’erreur.

23.

Le niveau de 2 % sert de seuil de signification en vue de la formulation de notre opinion. Nous tenons également compte de la nature et du contexte des erreurs, ainsi que des montants concernés par celles-ci.

Comment examinons-nous les systèmes et faisons-nous part des résultats?

24.

La Commission, les autres institutions et organes de l’UE, les autorités des États membres ainsi que les pays et régions bénéficiaires mettent en place des systèmes pour gérer les risques budgétaires et superviser/garantir la régularité des opérations. Il est utile d’examiner ces systèmes pour recenser les points à améliorer.

25.

Dans chaque rubrique du CFP, y compris les recettes, de nombreux systèmes sont utilisés. Chaque année, nous sélectionnons un échantillon de systèmes à évaluer et présentons les résultats, ainsi que des recommandations d’amélioration.

Comment aboutissons-nous aux opinions que nous formulons dans la déclaration d’assurance?

26.

Nous planifions nos travaux afin d’obtenir suffisamment d’éléments probants pertinents et fiables pour formuler notre opinion concernant la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes consolidés de l’UE. Nous faisons état de ces travaux aux chapitres 4 à 10. Notre opinion figure dans la déclaration d’assurance. Nos travaux nous permettent d’aboutir à une opinion éclairée par laquelle nous indiquons si les erreurs touchant la population sont supérieures ou inférieures au seuil de signification.

27.

Lorsque nous relevons un niveau significatif d’erreur et déterminons son impact sur notre opinion d’audit, nous devons établir si les erreurs ou l’absence d’éléments probants sont «généralisées». Ce faisant, nous appliquons les orientations énoncées dans la norme ISSAI 1705 (en les étendant afin de les appliquer aux questions de légalité et de régularité, conformément à notre mandat). Lorsque les erreurs sont significatives et généralisées, nous émettons une opinion défavorable.

28.

Une erreur ou une absence d’éléments probants sont considérées comme «généralisées» si, selon le jugement de l’auditeur, elles remplissent l’une des conditions suivantes: elles ne sont pas circonscrites à des éléments, comptes ou rubriques spécifiques des états financiers (c’est-à-dire qu’elles sont répandues dans les comptes ou dans les opérations testées); ou, si elles sont circonscrites à des éléments, comptes ou rubriques spécifiques, elles concernent ou pourraient concerner une part substantielle des états financiers ou ont trait à des informations fondamentales pour la compréhension, par l’utilisateur, des états financiers.

29.

D’après notre meilleure estimation possible, le montant global des dépenses de 2017 présente un niveau d’erreur de 2,4 %. Nous n’avons pas considéré que les erreurs sont généralisées, étant donné qu’elles sont circonscrites à un type spécifique de dépenses et ne concernent que certains domaines de dépenses. Le niveau d’erreur estimatif constaté pour les différentes rubriques du CFP varie, comme indiqué aux chapitres 5 à 7 et 10.

Présomption de fraude

30.

Si nous avons des raisons de soupçonner une activité frauduleuse, nous en informons l’Office de lutte antifraude de l’UE (OLAF), qui est alors chargé de mener les enquêtes appropriées. Nous communiquons plusieurs cas à l’OLAF chaque année.

PARTIE 4 — Lien entre les opinions d’audit sur la fiabilité des comptes et sur la régularité des opérations

31.

Nous avons formulé:

a)

une opinion d’audit sur les comptes consolidés de l’Union européenne relatifs à l’exercice clôturé;

b)

des opinions d’audit sur la régularité des recettes et des paiements sous-jacents à ces comptes.

32.

Nous effectuons nos travaux et formulons nos opinions conformément aux normes internationales d’audit et aux codes de déontologie de l’IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle, établies par l’Intosai.

33.

En vertu de ces normes, lorsque les auditeurs formulent des opinions d’audit à la fois sur la fiabilité des comptes et sur la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers, une opinion modifiée sur la régularité des opérations ne donne pas, en soi, lieu à une opinion modifiée sur la fiabilité des comptes. Les états financiers sur lesquels nous exprimons une opinion font état de l’existence d’un problème significatif de violation des règles relatives aux dépenses imputées au budget de l’UE. Dès lors, nous avons décidé que l’existence d’un niveau significatif d’erreur concernant la régularité ne constitue pas, en soi, une raison pour que l’opinion distincte que nous formulons sur la fiabilité des comptes soit modifiée.

(1)  https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/AuditMethodology.aspx

(2)  Voir norme ISSAI 4000, paragraphe 40.

(3)  Voir document d’information intitulé: The ECA’s modified approach to the Statement of Assurance audits in Cohesion available on our website (https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=44 524).

(4)  http://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/Guideline_procurement/Quantification_of_public_procurement_errors.pdf


CHAPITRE 2

Gestion budgétaire et financière

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 2.1-2.2
La gestion budgétaire en 2017 2.3-2.12
Par rapport au budget, le niveau des engagements a été élevé, tandis que celui des paiements est resté faible au cours de la quatrième année du CFP 2.3-2.5
Les engagements budgétaires restant à liquider ont dépassé le montant record enregistré l’année passée 2.6-2.8
Les instruments spéciaux et la marge globale pour les paiements jouent un grand rôle dans la flexibilité 2.9-2.12
Questions de gestion financière liées au budget 2017 2.13-2.45
Les États membres continuent d’éprouver des difficultés à utiliser les ressources disponibles des Fonds ESI 2.13-2.19
Les États membres ont soumis leurs déclarations finales relatives aux Fonds structurels pour le CFP 2007-2013 2.20-2.22
Pour l’aide en faveur des pays tiers, d’autres modèles de financement sont davantage utilisés 2.23-2.27
Les financements accordés par l’UE en faveur d’instruments financiers ont considérablement augmenté 2.28-2.41
Les instruments financiers relevant de la gestion partagée posent des problèmes 2.29-2.35
Le Fonds européen pour les investissements stratégiques a gagné en importance 2.36-2.39
Le Fonds européen pour le développement durable a été institué 2.40-2.41
L’exposition du budget de l’UE reste significative 2.42-2.45
Risques et défis pour le futur budget de l’UE 2.46-2.51
Un arriéré de paiements anormal risque d’apparaître 2.47
Le financement des engagements restant à liquider du CFP 2014-2020 constitue un problème pour le prochain CFP 2.48-2.49
Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne 2.50
Le déficit d’obligation de rendre compte pourrait s’aggraver 2.51
Conclusions et recommandations 2.52-2.62
Conclusions 2.52-2.61
Recommandations 2.62

Annexe 2.1 —

Principaux points d’intérêt dans les budgets rectificatifs

Annexe 2.2 —

Augmentation des montants consacrés aux instruments spéciaux

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

2.1.

Le présent chapitre fait état des résultats de notre examen des questions de gestion budgétaire et financière de l’UE. Il recense également certains risques et défis pour les budgets futurs, et se fonde en partie sur les points de vue que nous avons formulés dans plusieurs rapports spéciaux et documents d’information.

 

2.2.

Dans le cadre de la réflexion utile sur l’avenir de l’UE, la Commission a présenté en juin 2017 son «Document de réflexion sur l’avenir des finances de l’UE», qui mettait en évidence les options envisageables en matière de financement (1). Nous avons contribué au débat en cours en publiant deux documents d’information (2). Le 2 mai 2018, la Commission a présenté une proposition pour un nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) qui doit débuter en 2021 (3).

 

LA GESTION BUDGÉTAIRE EN 2017

Par rapport au budget, le niveau des engagements a été élevé, tandis que celui des paiements est resté faible au cours de la quatrième année du CFP

2.3.

En 2017, l’UE a engagé 158,7  milliards d’euros, soit 99,3  % du total des crédits d’engagement (159,8  milliards d’euros) disponibles dans le budget adopté (4). Si nous tenons compte des instruments spéciaux, les montants engagés ont dépassé le plafond du CFP de 3,1  milliards d’euros (voir encadré 2.1 ).

 

Encadré 2.1 –   L’exécution budgétaire en 2017

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Remarque:

Le plafond du CFP correspond au montant maximal annuel susceptible d’être utilisé dans le cadre du règlement CFP en vigueur. Il est toutefois permis d’utiliser des crédits d’engagement au-delà de ce plafond, à concurrence de la valeur des instruments spéciaux (voir article 3, paragraphe 2, du règlement CFP).

Source:

Comptes annuels consolidés de l’Union européenne — exercice 2017; états sur l’exécution budgétaire et notes annexes 4.1 à 4.3, et ajustement technique pour 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.4.

En 2017, comme en 2016, les paiements ont été bien moins élevés que prévu. Ils ont été inférieurs de 18,2  milliards d’euros au plafond fixé dans le CFP (voir encadré 2.1 ). Anticipant un niveau de paiement moins élevé, l’autorité budgétaire a établi le budget 2017 initial à 134,5  milliards d’euros, soit 8,4  milliards d’euros de moins que le plafond prévu dans le CFP pour les crédits de paiement [142,9  milliards d’euros (5)]. En raison de la lenteur d’exécution qui a caractérisé les huit premiers mois de l’année, la Commission a proposé le budget rectificatif no 6/2017, qui a eu pour effet de réduire les crédits de paiement de 7,7  milliards d’euros (voir annexe 2.1. ). Cette opération ainsi que l’actualisation des recettes (essentiellement des amendes) ont eu pour effet de diminuer les contributions des États membres de 9,8  milliards pour 2017, mais pourraient se traduire par des appels plus élevés équivalents au cours des années 2018 à 2020. Des besoins de paiement nettement plus importants à la fin du CFP actuel risquent de mettre sous pression les plafonds relatifs aux crédits de paiement.

2.4.

La Commission assure un suivi permanent de l’exécution du budget de l’Union. Le cas échéant, elle soumet à l’autorité budgétaire des propositions pour adapter le niveau des crédits.

2.5.

Le faible niveau des paiements s’explique principalement par le fait que les États membres ont soumis des demandes moins élevées que prévu pour les programmes pluriannuels relevant des Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI) de la période 2014-2020. Pour l’analyse des raisons avancées par la Commission et les États membres, voir points 2.15 et 2.16.

2.5.

L’exécution budgétaire des Fonds ESI en 2017 pour la période de programmation 2014-2020 s’est améliorée par rapport à 2016. Le niveau des paiements effectués en 2017 était 1,5 fois supérieur à celui de 2016. En 2017, après la réduction des crédits de paiement à hauteur de 5,9  milliards d’euros au moyen du budget rectificatif no 6/2017, le budget voté a été intégralement exécuté. En outre, 5,4  milliards d’euros en recettes affectées ont été consommés.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les engagements budgétaires restant à liquider ont dépassé le montant record enregistré l’année passée

2.6.

L’utilisation quasiment intégrale du montant disponible pour les engagements et le faible niveau des paiements (voir points 2.4 et 2.5) a eu pour effet de propulser le montant des engagements budgétaires restant à liquider vers un nouveau record, à 267,3  milliards d’euros (contre 238,8  milliards d’euros en 2016). Ce sont 72,9  milliards d’euros de plus que le montant des engagements budgétaires restant à liquider de 2010 (194,4  milliards d’euros), quatrième année du CFP précédent (voir encadré 2.2 ). Étant donné que le CFP 2014-2020 est d’un volume similaire à celui de 2007-2013, la hausse est considérable. Selon la Commission, les augmentations de 2016 et de 2017 s’inscrivaient dans le cycle d’exécution normal pour les Fonds ESI (6), (7).

 

2.7.

Selon nos projections (8), les engagements budgétaires restant à liquider augmenteront encore davantage à la fin du CFP, en 2020 (voir encadré 2.2 ).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.8.

Au cours de la période 2018-2020, le risque que les crédits de paiement disponibles ne suffisent pas pour satisfaire toutes les demandes de paiement augmentera de manière significative (voir points 2.12 et 2.47). Des prévisions plus précises concernant les paiements pour les années à venir permettraient de gérer plus facilement ce risque.

2.8.

Selon les prévisions concernant les paiements à moyen terme transmises au Conseil et au Parlement européen en octobre 2017, la Commission considère que le plafond des paiements ajusté se maintiendra jusqu’à la fin du CFP en 2020, compte tenu du transfert de la marge globale pour les paiements (MGP) de 2017 aux années 2019 et 2020.

La Commission souligne que la précision des prévisions à moyen terme dépend en partie des prévisions présentées par les États membres pour les programmes en gestion partagée. Par ailleurs, dans toute procédure budgétaire annuelle, le niveau des crédits de paiement effectivement accordés est tributaire de la décision de l’autorité budgétaire.

Encadré 2.2 –   Engagements restant à liquider, engagements et paiements (y compris les projections) jusqu’à la fin du CFP actuel

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Sources:

Pour les exercices 2007 à 2017: comptes annuels consolidés de l’Union européenne. Pour les projections de la Cour des comptes européenne relatives aux exercices 2018 à 2020: règlement CFP et ajustement technique pour 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les instruments spéciaux et la marge globale pour les paiements jouent un grand rôle dans la flexibilité

2.9.

À la suite du réexamen à mi-parcours du CFP (9), l’autorité budgétaire a modifié le règlement CFP (10), notamment afin d’accroître la marge globale pour les paiements (MGP) (11) et d’apporter des modifications à quatre instruments spéciaux  (12).

 

2.10.

La MGP maximale disponible pour la période 2018-2020 sera de 36,5  milliards d’euros, soit 5,9  milliards d’euros de plus qu’auparavant (voir encadré 2.3 ). Il s’agit d’un montant considérable qui pourrait contribuer à réduire tout arriéré de paiements ultérieur (voir point 2.47). La valeur de la MGP correspond à la différence entre les paiements effectués et les plafonds prévus dans le CFP pour les paiements (13). Fin 2017, le montant cumulé pour la MGP avoisinait 33,5  milliards d’euros (14).

 

Encadré 2.3 –   Marge globale pour les paiements

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Source:

Cour des comptes européenne, sur la base du règlement CFP.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

2.11.

Les instruments spéciaux ont été améliorés à deux égards. Premièrement, les montants disponibles pour l’instrument de flexibilité et pour la réserve d’aide d’urgence ont été revus à la hausse (voir annexe 2.2 ). Deuxièmement, depuis 2017, il est possible de transférer à l’instrument de flexibilité les montants annulés relevant du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation et du Fonds de solidarité de l’Union européenne.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.12.

Bien qu’elle ait été accrue pour permettre de relever les défis éventuels, la flexibilité du budget risque toujours de ne pas suffire. En outre, comme nous l’avons déjà souligné par le passé, la question de savoir si les instruments spéciaux doivent ou non être comptabilisés dans la limite des plafonds imposés aux crédits de paiement (15) n’a pas encore été tranchée. Cette incertitude accroît encore le risque d’arriéré de paiements (voir point 2.47).

2.12.

La Commission rappelle que le Conseil a rejeté sa proposition visant à régler la question des paiements pour les instruments spéciaux lors de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel (CFP) en 2016/2017.

Dans sa proposition de règlement CFP pour la période 2021-2027, elle avait proposé de remédier à ce problème (voir article 2, paragraphe 2, du règlement CFP 2021-2027 [COM(2018) 322 du 2.5.2018]).

La Commission soutient en outre que le risque d’arriéré de paiements dans le présent CFP est très limité. Elle renvoie à sa réponse au point 2.8.

QUESTIONS DE GESTION FINANCIÈRE LIÉES AU BUDGET 2017

Les États membres continuent d’éprouver des difficultés à utiliser les ressources disponibles des Fonds ESI

2.13.

Pour certains États membres, les engagements restant à liquider des Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI) représentent un pourcentage non négligeable des dépenses publiques. C’est ce qu’illustre l’ encadré 2.4 , qui compare le montant des paiements effectués en faveur des différents États membres en 2017 et les engagements restant à liquider pour chacun d’entre eux à la fin de cette même année.

2.13.

Le niveau des engagements restant à liquider pour les Fonds ESI à ce stade fait partie du cycle d’exécution normal observé pour ces Fonds. Le profil annuel régulier des crédits d’engagement au cours de la période 2014-2020, l’instauration de la règle n+3 et la lenteur de la mise en œuvre ont entraîné une forte augmentation des engagements restant à liquider.

La Commission renvoie à sa réponse au point 2.14 du rapport annuel 2016 de la Cour.

Encadré 2.4 –

Engagements restant à liquider à la fin de 2017 et paiements effectués en 2017, par État membre (en millions d’euros)

Pourcentage que représentent les engagements restant à liquider par rapport au total des dépenses publiques de 2017 des États membres

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Source:

Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission. Données d’Eurostat relatives aux dépenses publiques pour 2017, avril 2018.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.14.

L’absorption (16) a été particulièrement lente. En 2017, soit la quatrième année du CFP actuel, les États membres ont absorbé en moyenne 16,4  % des fonds qui leur avaient été alloués (contre 22,1  % en 2010). L’ encadré 2.5 établit une comparaison entre le niveau d’absorption de chaque État membre en 2017 (17) et celui atteint en 2010 (18).

2.14.

La Commission ne constate pas de risque plus élevé en matière d’absorption à la fin de la période de programmation 2014-2020 par rapport à 2007-2013. Compte tenu de la règle n+3 et des taux de sélection actuels ainsi que des paiements certifiés, la Commission estime que le niveau d’absorption pour 2014-2020 pourrait être potentiellement identique en fin de période à celui de 2007-2013.

Encadré 2.5 –   Taux d’absorption, par État membre, à la fin de 2017 et à la fin de 2010

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Source:

Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.15.

Selon les constatations de la Commission, les retards s’expliquent principalement par la clôture du CFP précédent après la date prévue, par l’adoption tardive d’actes juridiques et par les difficultés rencontrées pour adapter et mettre en œuvre les changements importants introduits dans le CFP actuel (19).

2.15.

En ce qui concerne le Feader, les retards dus à l’adoption tardive des actes juridiques ont été rapidement rattrapés, et les paiements pour la période 2014-2020 sont en très bonne voie.

2.16.

Nous avons effectué une enquête auprès des six États membres (20) présentant les taux d’absorption les plus faibles à la fin de 2017. Leurs réponses ont confirmé dans une large mesure les principales causes mentionnées par la Commission (voir encadré 2.6 ).

 

Encadré 2.6 –   Résultats de notre enquête

Importance

Causes avancées par la Commission et ayant une importance «modérée» ou «élevée»:

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L’adoption de certains actes juridiques et orientations relatifs aux programmes opérationnels 2014-2020, ainsi que d’un ou de plusieurs programmes opérationnels proprement dits a accusé du retard.

L’achèvement du processus de désignation des autorités responsables a pris plus de temps que prévu.

Les retards dans l’absorption des fonds de l’UE et dans les procédures de clôture pour la période 2007-2013 ont eu des répercussions sur le processus de désignation.

La validation de la désignation des autorités responsables par un organisme d’audit indépendant a pris plus de temps que prévu.

Il a fallu plus de temps que prévu pour s’assurer que les conditions ex ante étaient remplies lors de l’adoption du ou des programmes opérationnels.

En raison de la prorogation d’un an de la période de déclaration (règle de dégagement n+3), la soumission des demandes de paiement à la Commission était moins urgente.

Remarque:

Dans un questionnaire adressé aux représentations permanentes, nous avons demandé aux six États membres d’évaluer l’importance (élevée/modérée/faible/nulle) des causes avancées par la Commission pour expliquer leurs retards en matière d’absorption. Dans notre analyse, l’importance d’une cause a été qualifiée de «modérée» ou d’«élevée» si elle l’était dans une majorité de réponses. Aucune des causes n’a été considérée par une majorité de pays participants comme ayant une importance «faible» ou «nulle».

Source:

Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.17.

Dans notre rapport annuel 2016, nous avions déjà signalé que les États membres risquaient d’éprouver des difficultés à déterminer un nombre suffisant de projets de haute qualité. Nos travaux d’audit ont confirmé que les États membres doivent trouver un compromis entre une absorption rapide des fonds et la présentation de projets de qualité élevée, processus qui prend du temps (21).

 

2.18.

Nous avons publié deux rapports spéciaux pertinents en la matière: l’un sur les modalités de clôture des programmes relevant du CFP 2007-2013, l’autre sur l’efficacité du soutien apporté par la Commission aux États membres pour absorber les fonds (22). Nous avons constaté, entre autres, que l’adoption tardive du cadre juridique avait entraîné des retards, qui avaient eu eux-mêmes des répercussions sur la mise en œuvre, et que le chevauchement des CFP avait encore amplifié le phénomène. Pour contribuer à éviter les problèmes d’absorption lors du prochain CFP, il sera primordial d’adopter à temps les actes juridiques et de disposer d’un cadre juridique très stable pour les Fonds ESI.

2.18.

La Commission a souligné à plusieurs reprises l’importance d’une adoption en temps utile des actes juridiques par les colégislateurs. En ce qui concerne la période de programmation 2021-2027, la Commission a présenté ses propositions législatives en mai et juin 2018, c’est-à-dire 30 mois avant le début prévu de la période d’éligibilité de la période de programmation.

2.19.

Le chevauchement accru de deux CFP génère une charge administrative supplémentaire pour les États membres, ce qui se traduit par de nouveaux retards.

2.19.

La Commission considère que le chevauchement des périodes d’éligibilité n’est qu’un facteur parmi plusieurs autres qui contribuent à certains retards dans la mise en œuvre au cours des périodes suivantes. D’autres facteurs importants interagissent, tels que le niveau des préfinancements, la règle du dégagement et l’instauration de corrections financières nettes lorsque des irrégularités graves subsistent dans les comptes transmis à la Commission. Afin de réduire ce chevauchement, la Commission a émis diverses propositions pour la prochaine période de programmation 2021-2027 (retour à la règle de dégagement n+2, rationalisation du niveau des avances et reconduction intégrale des systèmes de gestion et de contrôle en vue d’une mise en œuvre harmonieuse).

Les États membres ont soumis leurs déclarations finales relatives aux Fonds structurels pour le CFP 2007-2013

2.20.

Les États membres ont soumis leurs déclarations finales relatives aux Fonds structurels (23) relevant du CFP 2007-2013 avant la fin du mois de mars 2017 (24).

 

2.21.

Fin 2017, les engagements restant à liquider relatifs aux Fonds structurels s’élevaient à 11,7  milliards d’euros, soit 3,4  % du total alloué pour le CFP 2007-2013 (voir encadré 2.7 ).

2.21.

La Commission clôturera en 2018 un grand nombre de programmes, ce qui permettra de réduire de manière radicale les engagements restant à liquider.

À la fin de mai 2018, le montant total des engagements restant à liquider était de 8,1  milliards d’euros pour le FEDER et le FC et de 1,9  milliard d’euros pour le FSE. La Commission espère pouvoir clôturer la grande majorité des engagements restant à liquider en 2018 et 2019, comme l’indiquent la DG REGIO et la DG EMPL dans leurs rapports annuels d’activités.

Encadré 2.7 –   Engagements restant à liquider fin 2017 pour les Fonds structurels relevant du CFP 2007-2013

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Source:

Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

2.22.

Les dégagements relatifs aux Fonds structurels s’élevaient à 4,4  milliards d’euros, soit 1,3  % du total alloué pour le CFP 2007-2013 (voir encadré 2.8 ). Ils représentent une part infime du total des engagements (25).

 

Encadré 2.8 –   Montant des dégagements relatifs aux Fonds structurels, par État membre, pour la période allant de 2011 à 2017

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Remarque:

Les chiffres par pays correspondent à la somme des montants à la clôture et pour la règle n+2/n+3.

Source:

Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Pour l’aide en faveur des pays tiers, d’autres modèles de financement sont davantage utilisés

2.23.

Les fonds fiduciaires de l’UE et la facilité en faveur des réfugiés en Turquie sont différents des mécanismes traditionnellement utilisés par la Commission pour acheminer l’aide. Ils recourent à de multiples sources de financement et à divers canaux de distribution, ce qui complique encore les choses. Les fonds fiduciaires de l’UE sont gérés en dehors du budget de l’Union, contrairement à la facilité en faveur des réfugiés en Turquie. L’encadré ci-après présente une vue d’ensemble de ces mécanismes. Le Fonds européen pour le développement durable (FEDD) est un autre instrument destiné à fournir une aide aux pays tiers (voir points 2.40 et 2.41).

2.23.

La Commission ne considère pas que les fonds fiduciaires de l’UE en soi compliquent encore les choses puisqu’ils ont été créés pour mettre en commun des financements de l’UE, issus de différentes sources ainsi que de donateurs, dans le cadre d’un mécanisme unique, ce qui a pour effet de réduire la complexité des interventions multiples.

La facilité en faveur des réfugiés en Turquie est un mécanisme de coordination qui facilite les choses et ne rend pas la situation plus complexe. Il ne s’agit pas d’un nouvel instrument. Cette facilité permet une mobilisation rapide, efficace et efficiente de l’aide de l’UE en faveur des réfugiés en Turquie et veille à l’usage optimal des ressources de l’UE et de ses États membres, en tant qu’aide au développement et aide humanitaire, de manière globale et coordonnée.

2.24.

Les fonds fiduciaires de l’UE sont des constructions juridiques séparées, dotées d’une structure financière distincte, dans lesquelles plusieurs donateurs financent conjointement une action fondée sur des objectifs communs. À ce jour, la Commission a créé quatre fonds fiduciaires de l’UE: le fonds Bêkou, le fonds Madad, le fonds Afrique et le fonds Colombie (26) (voir encadré 2.9 ).

 

Encadré 2.9 –   Principales informations sur les fonds fiduciaires

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Remarque:

Les différences dans la somme des contributions sont dues aux arrondis.

Sources:

Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission; article 187 du règlement financier; accords constitutifs des fonds fiduciaires.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.25.

Nous avons examiné la mise en place et la gestion du premier fonds fiduciaire de l’UE géré par la Commission, en l’occurrence le fonds Bêkou (27). Nous avons constaté, entre autres, que le fonds avait permis de mobiliser des aides, mais qu’il a attiré peu de donateurs supplémentaires.

2.25.

Le fonds fiduciaire Bêkou intervient en République centrafricaine, pays qui, par le passé, avait du mal à attirer les donateurs. Néanmoins, le fonds fiduciaire Bêkou est parvenu à accroître considérablement l’aide issue de donateurs tels que l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne, qui, auparavant, n’étaient pas de grands bailleurs de fonds pour la République centrafricaine.

2.26.

Le règlement financier impose des exigences strictes pour justifier la création de fonds fiduciaires, comme une valeur ajoutée européenne, une meilleure gestion, un meilleur contrôle des risques et des décaissements, ainsi que l’additionnalité (voir encadré 2.9 ). Dans notre rapport annuel 2016, nous avions indiqué que les mécanismes de financement ne devaient pas être plus complexes que nécessaire pour permettre de réaliser les objectifs politiques de l’UE et pour garantir le respect des principes d’obligation de rendre compte, de transparence et de «contrôlabilité» (28).

2.26.

Le livre blanc sur l’avenir de l’Europe en 2025 a lancé un processus global de débat et de réflexion devant précéder les préparatifs pour le prochain CFP. Dans ce contexte, la Commission a adopté, en juin 2017, un document de réflexion sur l’avenir des finances de l’Union, qui a jeté les bases de la proposition de la Commission en faveur d’une nouvelle architecture financière de l’UE pour le prochain CFP. Elle propose un budget plus cohérent, plus ciblé et plus transparent, qui regroupe les sources de financement fragmentées dans de nouveaux programmes intégrés et simplifie l’utilisation des instruments financiers.

2.27.

La facilité en faveur des réfugiés en Turquie a été mise en place en janvier 2016 pour aider ce pays à faire face à l’afflux massif de réfugiés (voir encadré 2.10 ).

 

Encadré 2.10 –   Principales informations sur la facilité en faveur des réfugiés en Turquie

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Sources:

a)

décision de la Commission du 24 novembre 2015 relative à la coordination des actions de l’Union et des États membres au moyen d’un mécanisme de coordination — la facilité pour la Turquie en faveur des réfugiés;

b)

décision de la Commission du 10 février 2016 relative à la facilité en faveur des réfugiés en Turquie, modifiant la décision C(2015) 9500 du 24 novembre 2015;

c)

deuxième rapport annuel sur la facilité en faveur des réfugiés en Turquie [COM(2018) 91 final du 14 mars 2018].

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

 

Encadré 2.10

La Commission souligne que les États membres ont respecté toutes leurs obligations. Les contributions des États membres — en tant que recettes affectées externes — doivent être versées jusqu’en 2019 selon les échéanciers de paiement convenus. À ce jour, il y a une adéquation satisfaisante entre les paiements des États membres en faveur de la facilité et les décaissements financés par les contributions issues de la facilité.

Les financements accordés par l’UE en faveur d’instruments financiers ont considérablement augmenté

2.28.

L’aide budgétaire octroyée par l’UE en faveur de divers instruments financiers a considérablement augmenté (voir encadré 2.11 ).

 

Encadré 2.11 –   Aide provenant du budget de l’UE en faveur d’instruments financiers

(milliards d’euros)

 

CFP 2007-2013

CFP 2014-2020

Gestion partagée

 

 

Instruments financiers relevant de la gestion partagée

11,3

20,0

Gestion directe/indirecte et garanties budgétaires

 

 

Instruments financiers relevant de la gestion indirecte

3,0  (55)

5,9  (56)

Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) — Garantie

0

26,0

FEDD — Garantie

0

1,5

Total

14,3

53,4

Situation fin décembre 2017

Source:

Cour des comptes européenne, sur la base de rapports de la Commission et des règlements pertinents.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les instruments financiers relevant de la gestion partagée posent des problèmes

La clôture de la période 2007-2013 a fait apparaître des inexactitudes et une double comptabilisation

2.29.

En 2017, la clôture des instruments financiers relevant de la gestion partagée pour la période 2007-2013 était en cours dans le cadre de la clôture des programmes opérationnels les concernant.

 

2.30.

D’après la Commission (29), 11,3  milliards d’euros provenant des Fonds structurels ont été versés à ces instruments, qui ont bénéficié de 5,1  milliards d’euros supplémentaires au titre du cofinancement national (voir encadré 2.12 ).

 

Encadré 2.12 –   Montants versés aux États membres et utilisés par ceux-ci dans le cadre des instruments financiers relevant de la gestion partagée (situation au 31 mars 2017)

Image

Source:

Rapport intitulé Summary of data on the progress made in financing and implementing financial engineering instruments reported by the managing authorities in accordance with Article 67(2)(j) of Council Regulation (EC) No 1083/2006 — Programming period 2007-2013 — Situation as at 31 March 2017 (at closure).

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.31.

Selon les données transmises par les États membres à la Commission, 93 % du montant total versé pour les instruments financiers relevant de la gestion partagée (15,2  milliards d’euros) ont été décaissés en faveur des bénéficiaires finals. D’après les estimations de la Commission, il se peut toutefois que le taux de décaissement réel aux bénéficiaires finals soit jusqu’à sept points de pourcentage inférieur à ce chiffre, en raison d’une possible prise en considération erronée de remboursements relatifs à des prêts réutilisés (30), et d’intérêts tirés de la gestion de trésorerie ou d’une «surcomptabilisation». Ces montants indûment comptabilisés s’élèvent en tout à 0,9  milliard d’euros. Ce montant ainsi que le solde de 1,2  milliard d’euros des fonds spécifiques sont soumis aux procédures de clôture des programmes opérationnels et il se peut qu’ils doivent être restitués au budget de l’UE après déduction des coûts et frais de gestion. Il convient en outre de noter qu’à la clôture, 45 des 981 fonds spécifiques n’ont encore donné lieu à aucun investissement ou n’ont fait l’objet d’aucune information à ce sujet. Le rapport de synthèse (à savoir le document dont le titre commence par Summary of data) ne donne donc pas une image complète et exacte (31) de la situation.

2.31.

La Commission souligne que sa «synthèse des données» (Summary of data) est le reflet des informations reçues des États membres et que les coûts et frais de gestion déclarés par les États membres représentent 889 millions d’euros.

Les procédures de clôture des programmes opérationnels sont en cours, et la Commission prendra des mesures correctrices le cas échéant. Les décisions sur les montants qui doivent être restitués au budget de l’Union sont prises au niveau des programmes opérationnels et non au niveau d’instruments financiers spécifiques, qui ne constituent qu’une forme de soutien dans le cadre d’un programme opérationnel.

2.32.

Après avoir été utilisées, les ressources disponibles dans les instruments financiers relevant de la gestion partagée de la période 2007-2013 (32) appartiennent aux États membres (les autorités de gestion ont estimé ce montant à 8,5  milliards d’euros, en provenance des Fonds structurels). Ils devraient s’en servir aux mêmes fins que celles prévues initialement.

 

2.33.

Nous avons publié un rapport spécial (33) sur la mise en œuvre des instruments financiers relevant de la gestion partagée de la période 2007-2013. Nous y avions constaté, entre autres, que les Fonds dans les États membres avaient rencontré des difficultés pour utiliser leurs dotations, qu’ils n’avaient permis d’attirer qu’une quantité limitée de capitaux privés et que les informations les concernant avaient été communiquées tardivement. Nous avons aussi recommandé à la Commission de prendre des mesures appropriées pour garantir que les États membres maintiennent le caractère renouvelable des fonds (à savoir qu’ils continuent de permettre que les mêmes fonds soient utilisés lors de plusieurs cycles).

2.33.

La Commission souligne qu’à la fin du mois de mars 2017, le niveau des paiements en faveur des bénéficiaires finals était de 93 %, ce à quoi il convient d’ajouter des dépenses de 6,7  % pour les coûts et frais de gestion.

Par ailleurs, la Commission a indiqué, dans le cadre du rapport spécial no 19/2016 de la Cour des comptes, qu’il ne fallait pas insister de manière excessive sur l’objectif visant à attirer des capitaux privés, en particulier dans les secteurs où le marché était exposé à des défaillances majeures et que les autorités de gestion étaient tenues de veiller à la mise en place de mesures appropriées se conformant aux dispositions légales, et de présenter ces mesures à la Commission, en ce qui concerne les reliquats.

Peu de décaissements en faveur des bénéficiaires finals ont été effectués en provenance d’instruments financiers relevant de la gestion partagée dans le cadre du CFP 2014-2020

2.34.

Sur l’ensemble des ressources engagées par les Fonds ESI dans le cadre de programmes opérationnels du CFP 2014-2020, 30 % ont été versés à des instruments financiers relevant de la gestion partagée. De ce pourcentage, 38 % (à savoir 1,2  milliard d’euros) ont été engagés en faveur des bénéficiaires finals de ces instruments. Au début de 2017, c’est-à-dire après trois ans du CFP actuel, moins de 10 % de l’ensemble des financements mis à la disposition des instruments financiers relevant de la gestion partagée dans le cadre des Fonds ESI étaient parvenus aux destinataires pour financer des activités et investissements productifs (voir encadré 2.13 ).

2.34.

La Commission estime que les montants versés aux instruments financiers et les montants versés aux bénéficiaires finals seraient un élément de comparaison plus raisonnable.

Au 31 décembre 2016, 32 % des montants versés aux instruments financiers avaient été effectivement décaissés en faveur des bénéficiaires finals.

Encadré 2.13 –   Les instruments financiers relevant de la gestion partagée pour le CFP 2014-2020 (situation au 31 décembre 2016)

Image

Source:

Commission européenne, Financial Instruments under the European Structural and Investment Funds, situation as at 31 December 2016, décembre 2017.

2.35.

Dans le cadre du CFP actuel, les États membres sont tenus de transmettre des informations plus détaillées. Toutefois, le dernier rapport disponible sur les instruments financiers relevant de la gestion partagée pour le CFP 2014-2020 a été publié en décembre 2017 et portait sur la situation fin 2016. Bien que cela soit conforme aux exigences existantes, le temps écoulé entre la fin de la période et le rapport la concernant reste long.

2.35.

Le calendrier de la communication d’informations entre les autorités de gestion et des rapports de la Commission est le reflet du contexte de la gestion partagée.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques a gagné en importance

2.36.

L’autorité budgétaire a fait passer la garantie EFSI de 16 milliards d’euros à 26 milliards d’euros (34) et le volume cible d’investissement de 315 milliards d’euros à 500 milliards d’euros. Le fonds de garantie de l’EFSI a augmenté de 1,1  milliard d’euros (35), passant de 8,0 à 9,1  milliards d’euros à la suite de transferts et de remboursements. Cette hausse a donné lieu à une réduction significative du taux de provisionnement, ramené de 50 % à 35 %.

 

2.37.

Fin 2017, le fonds de garantie de l’EFSI était constitué d’actifs représentant 3,5  milliards d’euros (contre 1,0  milliard d’euros fin 2016). De plus, 2,6  milliards d’euros provenant du budget de l’UE avaient été engagés, mais n’avaient pas encore été versés (36). Les 3,0  milliards d’euros restants seront progressivement versés d’ici 2022 (37). Fin 2017, aucun paiement en provenance du fonds de garantie de l’EFSI n’avait été effectué.

 

2.38.

Fin 2017, le groupe BEI avait signé des contrats d’une valeur de 36,7  milliards d’euros (contre 21,3  milliards d’euros fin 2016) (38). L’ encadré 2.14 présente la ventilation de ce montant par État membre.

 

Encadré 2.14 –   Ventilation par État membre des financements octroyés au titre de l’EFSI (en millions d’euros)

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Source:

Rapport de fin d’exercice de la BEI sur les opérations relevant du Fonds européen pour les investissements stratégiques — Volets «Infrastructures et innovation» et «PME» — Annexe II de l’accord sur l’EFSI — date du rapport: 31 décembre 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.39.

Nous constatons que 64 % de la valeur totale des contrats relevant de l’EFSI signés par le groupe BEI fin 2017 étaient concentrés dans six États membres. Actuellement, nous examinons si l’EFSI est sur la bonne voie pour réaliser son objectif stratégique de soutenir des investissements supplémentaires en Europe.

2.39.

L’EFSI est un instrument axé sur la demande, sans répartition préalable par pays. Les projets sont sélectionnés en fonction de critères d’éligibilité et d’additionnalité clairement établis, et tous les États membres sont encouragés à présenter des projets répondant à ces critères. En outre, lorsqu’on rapporte les investissements mobilisés au titre de l’EFSI au PIB des États membres, la ventilation est en faveur des petits États membres, les trois principaux bénéficiaires étant l’Estonie, la Bulgarie et la Grèce.

Le Fonds européen pour le développement durable a été institué

2.40.

L’autorité budgétaire a institué le FEDD en septembre 2017 (39). Il suivra les mêmes principes que l’EFSI.

 

2.41.

Le règlement sur le FEDD autorise la Commission à conclure des accords de garantie FEDD, également avec des organismes extérieurs à l’UE en tant que contreparties éligibles, telles que des organisations internationales et des organismes de droit privé d’un État membre ou d’un pays partenaire (40). Les contreparties éligibles peuvent approuver les opérations de financement et d’investissement et faire des appels à la garantie FEDD couverte par le budget de l’UE. Contrairement à l’EFSI, pour lequel la BEI est dans les faits le seul intermédiaire, le FEDD autorise d’autres organisations internationales et des organismes du secteur privé à transmettre les bénéfices de la garantie de l’UE et à y faire ensuite appel. Pour l’instant, le FEDD représente donc, sur le plan de l’éventail des partenaires, l’exemple le plus poussé de délégation de pouvoirs en matière de prise d’engagements pour le compte du budget de l’UE.

2.41.

Le FEDD fait office de «guichet unique» de réception des propositions de financement émanant d’institutions financières et d’investisseurs publics ou privés et fournit de nombreuses formes de soutien financier en faveur d’investissements éligibles. Son principal objectif est de fournir un dispositif financier intégré pour le financement d’investissements dans les pays d’Afrique ainsi que dans les pays du voisinage, dans un premier temps. Cela permettra de créer des possibilités de croissance et d’emploi, d’exploiter au mieux l’additionnalité, de favoriser la fourniture de produits innovants et d’attirer des financements privés.

L’exposition du budget de l’UE reste significative

2.42.

Le budget de l’UE est exposé à une accumulation d’obligations juridiques qui imposent d’effectuer des paiements à une date future sous diverses conditions. Parmi ces obligations figurent des passifs éventuels sous forme de garanties, qui peuvent nécessiter un financement par la suite si un événement donné se produit (41) (voir encadré 2.15 ).

 

Encadré 2.15 –   Exposition du budget de l’UE aux garanties (situation fin 2017)

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Remarques:

(1)

Voir notes 2.4.1 et 4.1.1 des comptes 2017 de l’UE.

(2)

Voir notes 2.11.1 et 4.1.2 des comptes 2017 de l’UE.

(3)

Voir notes 2.4.1 et 4.1.3 des comptes 2017 de l’UE.

(4)

Au 31 décembre 2017, aucun engagement juridique n’avait été signé pour la garantie FEDD ou la garantie supplémentaire de l’EFSI.

Source:

Comptes 2017 de l’UE.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

2.43.

Lorsqu’elle présente des propositions qui incluent la création ou l’ajout de passifs éventuels considérables, la Commission élabore une analyse du passif éventuel particulier en question. Elle n’accompagne pas cette analyse d’une vue d’ensemble de tous les passifs éventuels couverts par le budget de l’UE ni d’une analyse des scénarios de simulation de crise, ce qui permettrait pourtant aux décideurs d’apprécier l’impact global.

2.43.

La Commission améliore constamment ses rapports sur les passifs éventuels. Dans ce contexte, le nouveau règlement financier prévoit que, chaque année, le projet de budget soit accompagné d’un document de travail présentant une «évaluation de la viabilité des passifs éventuels supportés par le budget général de l’Union découlant d’opérations financières».

2.44.

Dans le nouveau règlement financier  (42), la Commission a proposé de regrouper toutes les provisions dans un fonds commun de provisionnement. Le montant inclus dans ce fonds sera déterminé sur la base d’un taux de provisionnement effectif, qui équivaudra à un pourcentage de chacun des différents taux utilisés jusqu’à présent. Cela devrait offrir davantage de flexibilité en matière de gestion de trésorerie. Il se peut toutefois que les fonds réservés ne soient pas suffisants, si plusieurs risques financiers se concrétisent en même temps.

2.44.

Comme le prévoit l’article 213, paragraphe 1, du nouveau règlement financier, le taux de provisionnement effectif doit fournir un niveau de protection contre les engagements financiers de l’Union équivalent à celui qui serait fourni sans regroupement des actifs provisionnés. Le regroupement et le taux de provisionnement effectif n’augmentent pas le risque financier.

2.45.

En outre, le passif au titre des pensions du personnel est passé de 67,2  milliards d’euros en 2016 à 73,1  milliards d’euros en 2017 (43). C’est le poste à long terme le plus important du bilan de l’UE (44). Ce passif existe parce que l’UE ne réserve pas de montant chaque année pour financer les futurs paiements au titre des pensions. Les États membres garantissent collectivement le passif au titre des pensions (45). Ils s’engagent à verser les montants dus au titre des pensions chaque année. Ces derniers sont inclus dans le budget de l’UE.

 

RISQUES ET DÉFIS POUR LE FUTUR BUDGET DE L’UE

2.46.

Sur la base de notre analyse, nous avons recensé plusieurs risques et défis, avec des implications pour les futurs budgets de l’UE. Le risque qu’un arriéré de paiements anormal apparaisse persistera jusqu’en 2020. Le problème des engagements restant à liquider du CFP actuel doit être traité avec un nombre suffisant de crédits de paiement dans le cadre du prochain CFP. D’autres difficultés pour le budget de l’UE découlent du retrait annoncé du Royaume-Uni de l’UE en 2019 et de la nécessité d’améliorer l’obligation de rendre compte à la lumière de la réflexion en cours sur l’avenir du budget de l’UE.

2.46.

En ce qui concerne l’arriéré de paiements et le volume suffisant de crédits de paiement, la Commission considère que le plafond des paiements ajusté se maintiendra jusqu’à la fin du CFP en 2020, compte tenu du transfert de la marge globale pour les paiements (MGP) de 2017 aux années 2019 et 2020.

La Commission renvoie à ses réponses aux points 2.8 et 2.12.

Un arriéré de paiements anormal risque d’apparaître

2.47.

Les paiements devraient augmenter progressivement entre 2018 et 2020, étant donné que les demandes de paiement sont susceptibles de connaître une hausse significative. Nous sommes d’avis qu’un arriéré de paiements anormal risque encore d’apparaître, comme ce fut le cas au cours de la période 2013-2015. La flexibilité générée par la marge globale pour les paiements (MGP) constitue un facteur d’atténuation (voir points 2.6 à 2.10). Cependant, le risque augmentera si les instruments spéciaux sont comptabilisés dans la limite du plafond imposé aux crédits de paiement (voir point 2.12).

2.47.

Le risque d’arriéré anormal jusqu’en 2020 est plutôt limité grâce au fonctionnement de la marge globale pour les paiements, qui relève les plafonds à concurrence du niveau maximal en 2019 et 2020. Le risque pourrait se concrétiser si l’autorité budgétaire n’adoptait pas le budget annuel de l’Union au niveau requis.

Le financement des engagements restant à liquider du CFP 2014-2020 constitue un problème pour le prochain CFP

2.48.

Les crédits de paiement du prochain CFP devront couvrir les nouveaux programmes de ce dernier, mais aussi les engagements restant à liquider du CFP 2014-2020. Une autre option consiste à réduire les crédits d’engagement pour les programmes relevant du prochain CFP (46). En vertu de la décision du Conseil sur les ressources propres, la Commission et l’autorité budgétaire sont tenues de maintenir un équilibre ordonné entre crédits d’engagement et crédits de paiement (47).

2.48.

La proposition de la Commission pour le prochain CFP [COM(2018) 321] prévoit 1 246  milliards d’euros en paiements, ce qui correspond à un plafond des paiements de 1,08  % du revenu national brut de l’EU-27 pour la période 2021-2027. La Commission estime que ce montant sera suffisant pour couvrir les engagements restant à liquider (RAL) avant 2021 et les paiements pour les nouveaux engagements de la période 2021-2027.

Elle propose également de relever les plafonds des ressources propres, figurant dans la décision sur les ressources propres, jusqu’à concurrence de 1,29  % du RNB de l’EU-27. Ces mesures sont nécessaires pour prendre en compte l’intégration du Fonds européen de développement et les besoins en matière de paiements pour de nouvelles priorités. Cela procurera également une marge suffisante entre les paiements et le plafond des ressources propres afin de veiller à ce que l’Union soit en mesure de s’acquitter de ses obligations financières en toutes circonstances.

2.49.

Fin 2017, la Commission n’avait pas encore établi de prévisions à long terme complètes et pleinement conformes à l’accord interinstitutionnel (48). Même si la Commission a présenté des prévisions le 16 octobre 2017, elles étaient limitées aux engagements existants estimés jusqu’à la fin de 2020. Des projections à long terme plus complètes favoriseraient la prise de décisions fondées sur de meilleures informations pour le prochain CFP (49).

2.49.

La Commission a présenté une mise à jour des prévisions relatives aux paiements à moyen terme en octobre 2017, comportant une estimation de l’évolution du RAL à la fin de la période du CFP 2014-2020 et une évaluation de la viabilité des plafonds des paiements compte tenu des nouvelles dispositions en matière de flexibilité décidées lors de la révision à mi-parcours.

Elle a également présenté des prévisions relatives aux crédits de paiement après 2020, conformément au point 9 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013.

Ces rapports étaient nécessairement limités aux engagements jusqu’en 2020, étant donné que la Commission ne pouvait pas prévoir les engagements futurs avant d’avoir présenté sa proposition sur le prochain cadre financier pluriannuel, ce qui a été fait en mai 2018.

Pour les années à venir, l’article 247, paragraphe 1, du nouveau règlement financier impose à la Commission de communiquer chaque année au Parlement européen et au Conseil un ensemble intégré de rapports financiers et de rapports sur la responsabilité, notamment des prévisions à long terme concernant les entrées et les sorties futures au cours des cinq années à venir. Ce rapport analysera l’incidence des engagements d’un cadre financier pluriannuel donné.

Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne

2.50.

Les dispositions relatives au règlement financier ont été énoncées dans le projet d’accord sur le retrait du Royaume-Uni (50). Selon ce document, le Royaume-Uni honorerait ses engagements jusqu’en 2020 comme s’il était un État membre. Après 2020, il honorerait les passifs assumés jusqu’à la fin de 2020. En ce qui concerne les passifs éventuels liés à des opérations financières, la responsabilité du Royaume-Uni engloberait les opérations décidées ou approuvées jusqu’à la date du retrait.

 

Le déficit d’obligation de rendre compte pourrait s’aggraver

2.51.

Par le passé, nous avons relevé des déficits d’obligation de rendre compte dans la gestion du budget de l’UE et dans les informations correspondantes (51). Dans un document de réflexion sur l’avenir des finances de l’UE, la Commission a proposé que l’obligation de rendre compte soit l’un des quatre principes de réforme (52), afin de permettre une meilleure lecture du budget, ainsi qu’un renforcement du contrôle démocratique, de la transparence et de la bonne gestion. Dans notre document d’information, nous avons formulé deux propositions (53): développer les principes d’obligation de rendre compte et de transparence, ainsi qu’établir des mandats d’audit concernant tous les organismes existants et futurs liés à l’UE (54).

2.51.

En ce qui concerne la proposition de la Cour sur le développement des principes d’obligation de rendre compte et de transparence, la Commission souligne qu’elle propose pour le CFP 2021-2027 un cadre plus cohérent, plus ciblé et plus transparent pour le budget de l’UE. La structure du nouveau budget sera plus claire et elle sera alignée sur les priorités politiques; de plus, le nombre des programmes sera considérablement réduit.

Par exemple, le nouveau fonds «InvestEU» pleinement intégré regroupera dans un seul et même programme les instruments financiers gérés de manière centralisée qui soutiennent les investissements stratégiques dans toute l’Union.

En ce qui concerne l’autre proposition de la Cour, à savoir l’établissement de mandats d’audit concernant tous les organismes existants et futurs liés à l’UE, la Commission ne souhaite pas formuler de commentaires sur des questions se rapportant à d’autres institutions et qui ne relèvent pas de ses compétences. Elle salue la contribution de la Cour au débat sur les dispositifs de l’UE en matière d’obligation de rendre compte et d’audit public.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Conclusions

2.52.

Les montants engagés (y compris les instruments spéciaux) sont légèrement supérieurs à la limite fixée dans le CFP. Pour la deuxième année consécutive, les paiements ont toutefois été largement inférieurs aux niveaux prévus, ce qui a permis de réduire les contributions demandées aux États membres. Le faible niveau des paiements résulte essentiellement de retards dans la mise en œuvre des Fonds ESI (voir points 2.3 à 2.5).

 

2.53.

Dès lors, les engagements budgétaires restant à liquider ont dépassé le montant record enregistré l’année passée et sont susceptibles d’atteindre un niveau encore plus élevé à la fin du CFP actuel. Le risque que les crédits de paiement disponibles soient insuffisants pour les derniers exercices du CFP augmente ainsi considérablement (voir points 2.6 à 2.8).

2.53.

La Commission estime que le plafond des paiements ajusté sera suffisant; voir sa réponse au point 2.8.

2.54.

Le budget de l’UE a été rendu plus flexible au moyen d’un accroissement de la marge globale pour les paiements (MGP) et des montants disponibles pour deux instruments spéciaux, ainsi que d’une augmentation des possibilités de transfert entre instruments spéciaux. La question de savoir si les instruments spéciaux doivent ou non être comptabilisés dans la limite du plafond imposé aux crédits de paiement n’est toujours pas résolue (voir points 2.9 à 2.12).

2.54.

La Commission a émis une proposition pour résoudre le problème des instruments spéciaux dans le CFP 2021-2027; voir sa réponse au point 2.12.

2.55.

Pour fin 2017, le taux d’absorption global moyen pour le CFP 2014-2020 était même inférieur à celui de l’année correspondante du CFP précédent (2010: 22 %). Cela était essentiellement dû à la clôture plus tardive du CFP précédent, à l’adoption tardive d’actes juridiques, à des difficultés dans la mise en œuvre des nouvelles exigences pour le CFP actuel, à la modification des règles de dégagement de n+2 à n+3, ainsi qu’à la charge administrative liée aux chevauchements entre les CFP. Nous avons souligné l’impact éventuel de la qualité des projets et l’importance de disposer d’un cadre juridique suffisamment stable (voir points 2.13 à 2.19).

2.55.

Le chevauchement entre deux périodes est estimé nécessaire étant donné que la mise en œuvre de nombreux projets se déroule sur plusieurs années et que toute période de programmation comporte nécessairement une phase de lancement et une phase de conclusion. Par conséquent, il existera toujours un chevauchement entre la clôture et la période suivante.

Dans le même temps, la Commission a souligné à plusieurs reprises l’importance d’une adoption en temps utile des actes juridiques, également du côté des colégislateurs.

La Commission renvoie à ses réponses aux points 2.14 et 2.18.

2.56.

En 2017, la clôture des Fonds structurels relevant du CFP 2007-2013 était en cours. La majorité des États membres ont absorbé la plupart des ressources qui leur avaient été allouées (voir points 2.20 à 2.22).

 

2.57.

L’aide accordée aux pays tiers est fournie moyennant un recours accru à des modèles de financement alternatifs, ce qui accentue la complexité des structures financières existantes (voir points 2.23 à 2.27).

2.57.

La Commission estime que les nouveaux modèles de financement contribuent à accroître l’efficacité de l’aide aux pays tiers.

2.58.

Les financements accordés par l’UE à des instruments financiers ont considérablement augmenté. La clôture des instruments financiers relevant de la gestion partagée pour le CFP 2007-2013 a permis de relever des problèmes dans les informations transmises par les États membres. Ces dernières sont plus détaillées en vertu des exigences du CFP 2014-2020, mais le temps écoulé entre la fin de la période d’information et le rapport la concernant reste long (voir points 2.28 à 2.39).

2.58.

Les exigences en matière d’établissement de rapports sur les instruments financiers dans les programmes 2007-2013 ont été introduites à mi-parcours de la mise en œuvre des programmes de ladite période. Les États membres et la Commission ont accompli des efforts considérables ces dernières années afin d’améliorer le processus de compte rendu et la qualité des données fournies, comme l’a reconnu la Cour dans son rapport annuel relatif à l’exercice 2016.

Le calendrier de la communication d’informations entre les autorités de gestion et des rapports de la Commission est le reflet du contexte de la gestion partagée.

2.59.

Le Fonds européen pour le développement durable (FEDD) a été créé. Son modèle de gouvernance permet à un plus large éventail de partenaires d’assumer des engagements pour le compte du budget de l’UE (voir points 2.40 et 2.41).

2.59.

Le principal objectif du FEDD est de fournir un dispositif financier intégré pour le financement d’investissements dans les pays d’Afrique ainsi que dans les pays du voisinage, dans un premier temps. Cela permettra de créer des possibilités de croissance et d’emploi, d’exploiter au mieux l’additionnalité, de favoriser la fourniture de produits innovants et d’attirer des financements privés.

Voir la réponse de la Commission au point 2.41.

2.60.

L’exposition financière du budget de l’UE reste significative, essentiellement en ce qui concerne les engagements restant à liquider, le passif au titre des pensions du personnel de l’UE et d’autres engagements juridiques, ainsi que les passifs éventuels sous forme de garanties (voir points 2.42 à 2.45).

 

2.61.

Il reste difficile de voir clairement si les crédits de paiement disponibles seront suffisants pour couvrir toutes les demandes de paiement présentées. La Commission n’avait pas encore établi de prévisions à long terme complètes destinées à éclairer la prise de décisions pour le prochain CFP (voir points 2.47 à 2.49).

2.61.

La Commission a présenté une mise à jour des prévisions relatives aux paiements à moyen terme en octobre 2017, procurant une estimation de l’évolution du RAL à la fin de la période du CFP et une évaluation de la viabilité des plafonds des paiements compte tenu des nouvelles dispositions en matière de flexibilité décidées lors de la révision à mi-parcours. Elle a également présenté des prévisions relatives aux crédits de paiement après 2020, conformément au point 9 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013.

Recommandations

2.62.

Nous formulons les recommandations ci-après à l’intention de la Commission.

 

Recommandation no 1: elle devrait fournir des informations exactes et complètes sur la clôture des instruments financiers relevant de la gestion partagée pour le CFP 2007-2013, en y indiquant les montants finals restitués au budget de l’UE et ceux qui appartiennent aux États membres.

Délai de mise en œuvre: d’ici à la mi-2019.

La Commission accepte en partie la recommandation.

Elle fournira des informations sur la clôture conformément à la législation en vigueur. La législation actuelle n’impose pas aux États membres de communiquer des informations sur les montants qui leur appartiennent. Conformément à la recommandation no 2, telle qu’acceptée, du rapport spécial no 4/2017 sur la protection du budget de l’Union, la Commission communiquera l’information sur le résultat final de la clôture pour la période de programmation dans le cadre du rapport annuel d’activités des différentes directions générales.

Cette communication indiquera, par programme opérationnel, le montant éligible à la clôture, y compris pour les instruments financiers si l’information est disponible. Elle contiendra également des informations sur les recouvrements par programme opérationnel, le cas échéant.

Recommandation no 2: lorsqu’elle présente des propositions législatives qui incluent la création ou l’ajout de passifs éventuels considérables, elle devrait les accompagner d’une vue d’ensemble de la valeur totale des passifs éventuels couverts par le budget, ainsi que d’une analyse des scénarios de simulation de crise et de leur impact éventuel sur le budget.

Délai de mise en œuvre: d’ici à la mi-2019.

La Commission accepte partiellement cette recommandation.

Conformément au nouveau règlement financier adopté par le colégislateur, la Commission va évaluer chaque année la viabilité des passifs éventuels supportés par le budget de l’Union découlant d’opérations financières. Ces informations accompagneront le projet de budget à compter de 2021.

Recommandation no 3: elle devrait inviter le Parlement européen et le Conseil, lors du débat sur le CFP postérieur à 2020, afin de prévoir des mécanismes permettant de mieux gérer le risque d’arriéré de paiements, compte tenu du niveau élevé d’engagements restant à liquider dans les CFP actuel et précédent.

Délai de mise en œuvre: au moment du démarrage du CFP pour la période postérieure à 2020.

La Commission accepte cette recommandation.

Elle a exposé les propositions pour le cadre financier pluriannuel 2021-2027 au Parlement européen et au Conseil. Un élément important de ces propositions est la stabilité et la prévisibilité du plafond des paiements. La Commission estime que le plafond des paiements proposé sera suffisant pour couvrir les engagements restant à liquider (RAL) avant 2021 et les paiements pour les nouveaux engagements de la période 2021-2027 dans les limites fixées par le plafond pour les ressources propres, conformément à la décision en vigueur sur les ressources propres.

En outre, la proposition de la Commission relative à un règlement portant dispositions communes pour la période 2021-2027 prévoit deux mécanismes principaux qui favorisent une exécution dans de meilleurs délais: une règle de dégagement «n+2» associée à un niveau de préfinancement qui a été réduit à des tranches annuelles de 0,5  % sur la base du soutien total des Fonds au niveau du programme. Par ailleurs, la Commission propose aux colégislateurs de réduire les niveaux de préfinancements annuels pour les programmes de la période 2014-2020.


(1)  Il s’agit du document de réflexion intitulé Future financing of the EU, Final report and recommendations of the High Level Group on Own Resources, janvier 2017.

(2)  Il s’agit du document d’information intitulé «L’avenir des finances de l’UE: réformer le fonctionnement du budget de l’UE» de février 2018 (ci-après le «document d’information sur l’avenir des finances de l’UE»), et de celui relatif à la proposition de cadre financier pluriannuel 2021-2027 présentée par la Commission, de juillet 2018.

(3)  La proposition devait être présentée pour la fin de 2017 — voir article 25 du «règlement CFP», à savoir le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (JO L 347 du 20.12.2013, p. 884).

(4)  Nous excluons les reports et les recettes affectées, parce qu’ils ne font pas partie du budget adopté et qu’ils sont régis par des règles différentes, qui faussent le résultat. Pour de plus amples informations, voir les parties A4 et A5 du rapport de la Commission européenne sur la gestion budgétaire et financière pour l’exercice 2017.

(5)  Hors reports et recettes affectées. Voir note de bas de page 4.

(6)  Voir rapport annuel 2016, réponse de la Commission au point 2.14.

(7)  Voir note 2.2 relative aux états sur l’exécution budgétaire dans les comptes annuels consolidés de l’UE pour l’exercice 2017 (ci-après les «comptes 2017 de l’UE»).

(8)  Sur la base des résultats existants à la fin de 2017 ainsi que du CFP (compte tenu de l’ajustement technique pour 2017), nous avons formulé l’hypothèse prudente selon laquelle 98 % des crédits d’engagement seront convertis en engagements. Nous nous sommes appuyés sur l’estimation la plus récente des dégagements calculée par la Commission et nous sommes partis de l’hypothèse que 99 % des crédits de paiement deviendront des paiements, en excluant les paiements liés aux instruments spéciaux, conformément à l’hypothèse avancée par la Commission. Nous n’avons pas tenu compte de l’utilisation de la marge globale pour les paiements (MGP). Cependant, la MGP peut contribuer à réduire les engagements restant à liquider jusqu’en 2020 (voir points 2.9 et 2.10). Les recettes affectées et les reports n’ont pas été inclus dans les projections pour la période 2018-2020, étant donné qu’ils ont peu d’impact sur celles-ci et qu’ils sont difficiles à calculer.

(9)  Document COM(2016) 603 final — Communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil — «Réexamen/révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel 2014-2020 — Un budget de l’UE axé sur les résultats». Nous avons répondu à cette communication de la Commission par la publication de notre document d’information intitulé «Budget de l’UE: l’heure de la réforme a-t-elle sonné?» en novembre 2016.

(10)  Règlement (UE, Euratom) 2017/1123 du Conseil du 20 juin 2017 modifiant le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (JO L 163 du 24.6.2017, p. 1).

(11)  La MGP permet le report de crédits de paiement inutilisés aux années ultérieures.

(12)  La réserve d’aide d’urgence, le Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE), l’instrument de flexibilité et le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) — voir articles 9 à 12 du règlement CFP. Voir aussi rapport annuel 2016, points 2.8 à 2.10.

(13)  Voir article 5 du règlement CFP.

(14)  Sur la base des ajustements techniques concernant le cadre financier et des estimations de la Cour des comptes européenne pour 2017.

(15)  Voir rapport annuel 2014, point 2.8, et rapport annuel 2016, point 2.8, sous b).

(16)  L’absorption est le montant versé par la Commission à un État membre au titre du cofinancement de projets dans le cadre d’un ou de plusieurs programmes opérationnels relevant des Fonds ESI. Le taux d’absorption représente le rapport entre les montants versés et les dépenses prévues correspondantes de l’UE.

(17)  La quatrième année du CFP actuel.

(18)  L’année correspondante du CFP précédent.

(19)  La Commission a expliqué les raisons qu’elle estime à l’origine du problème dans plusieurs documents: son analyse de l’exécution budgétaire des Fonds structurels et d’investissement européens en 2016, son réexamen/sa révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel 2014-2020, les documents de travail de ses services COM(2016) 603 final et SWD(2016) 299 final, et ses réponses aux questions écrites adressées aux commissaires Oettinger, Creţu et Thyssen sur la procédure de décharge 2016.

(20)  La Croatie, l’Espagne, l’Italie, Malte, la Slovaquie et la Slovénie.

(21)  Voir rapport spécial no 1/2018 intitulé «Assistance conjointe à la préparation de projets dans les régions européennes (initiative Jaspers) — il est temps de mieux cibler les actions».

(22)  Rapport spécial no 36/2016 intitulé «Une évaluation des modalités de clôture des programmes de cohésion et de développement rural pour la période 2007-2013», et rapport spécial no 17/2018 intitulé «Les actions engagées par la Commission et les États membres dans les dernières années des programmes de la période 2007-2013 visaient bien à améliorer l’absorption, mais n’étaient pas suffisamment centrées sur les résultats».

(23)  Le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen et le Fonds de cohésion.

(24)  À l’exception de la Croatie, qui bénéficiait d’un délai prolongé au 31 mars 2018.

(25)  Voir rapport annuel 2016, point 2.13.

(26)  Les noms complets de ces différents fonds fiduciaires sont respectivement: «fonds fiduciaire de l’UE pour la République centrafricaine», «fonds fiduciaire régional de l’Union européenne en réponse à la crise syrienne», «fonds fiduciaire d’urgence de l’UE en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique» et «fonds fiduciaire de l’UE en faveur de la Colombie».

(27)  Rapport spécial no 11/2017 intitulé «Le fonds fiduciaire Bêkou de l’Union européenne pour la République centrafricaine: un début chargé d’espoir malgré quelques insuffisances».

(28)  Voir rapport annuel 2016, chapitre 2, recommandation no 4.

(29)  Rapport intitulé Summary of data on the progress made in financing and implementing financial engineering instruments reported by the managing authorities in accordance with Article 67(2)(j) of Council Regulation (EC) No 1083/2006 — Programming period 2007-2013 — Situation as at 31 March 2017 (at closure).

(30)  Ces montants restent disponibles pour les États membres. Voir l’article 78, paragraphe 7, du règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil.

(31)  Voir rapport annuel 2016, point 6.25.

(32)  Ces ressources proviennent de prêts décaissés et remboursés, d’investissements réalisés ou de soldes restants après avoir honoré toutes les garanties.

(33)  Rapport spécial no 19/2016 intitulé «Instruments financiers et exécution du budget de l’UE: quels enseignements tirer de la période de programmation 2007-2013?».

(34)  Règlement (UE) 2017/2396 du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2017 modifiant les règlements (UE) no 1316/2013 et (UE) 2015/1017 en vue de prolonger la durée d’existence du Fonds européen pour les investissements stratégiques et d’introduire des améliorations techniques concernant ce Fonds et la plateforme européenne de conseil en investissement (JO L 345 du 27.12.2017, p. 34).

(35)  Le considérant 21 du règlement (UE) 2017/2396 dispose que le financement proviendra du budget de l’UE, avec un transfert depuis le mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), ainsi que depuis les recettes et remboursements au titre de l’instrument de prêt du MIE et du Fonds Marguerite.

(36)  Voir note 4.1 des comptes 2017 de l’UE.

(37)  Y compris à partir de remboursements provenant soit de l’EFSI lui-même (525 millions d’euros), soit d’autres instruments financiers (150 millions d’euros de l’instrument de prêt du MIE et du Fonds Marguerite).

(38)  Voir rapport de fin d’exercice de la BEI sur les opérations relevant du Fonds européen pour les investissements stratégiques — Volets «Infrastructures et innovation» et «PME» — Annexe II de l’accord sur l’EFSI — date du rapport: 31 décembre 2017.

(39)  Règlement (UE) 2017/1601 du Parlement européen et du Conseil du 26 septembre 2017 instituant le Fonds européen pour le développement durable (FEDD), la garantie FEDD et le fonds de garantie FEDD (JO L 249 du 27.9.2017, p. 1).

(40)  Article 11, sous e), du règlement (UE) 2017/1601 du 26 septembre 2017 instituant le Fonds européen pour le développement durable (FEDD), la garantie FEDD et le fonds de garantie FEDD.

(41)  Les passifs éventuels sont des obligations éventuelles qui dépendent de la survenance d’événements futurs. Les principaux passifs éventuels du budget de l’UE sont: les garanties du mandat de prêt extérieur de la BEI; les garanties de l’EFSI; l’assistance financière: l’assistance macrofinancière (AMF), le mécanisme européen de stabilisation financière (MESF), l’aide à la balance des paiements (BDP), les prêts Euratom; les garanties accordées pour les instruments financiers de l’UE (essentiellement Horizon 2020, le mécanisme de financement avec partage des risques, le mécanisme pour l’interconnexion en Europe); la garantie FEDD.

(42)  COM(2016) 605 — Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union et modifiant le règlement (CE) no 2012/2002, les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1305/2013, (UE) no 1306/2013, (UE) no 1307/2013, (UE) no 1308/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014, (UE) no 652/2014 du Parlement européen et du Conseil et la décision no 541/2014/UE du Parlement européen et du Conseil.

(43)  L’évaluation actuarielle du passif au titre des pensions représente la valeur actualisée des paiements futurs attendus. Elle est calculée en utilisant le taux d’actualisation pertinent conformément à la méthodologie définie dans la norme IPSAS 25. Pour de plus amples informations sur ce calcul, voir la note 2.9 des comptes 2017 de l’UE.

(44)  Voir le bilan des comptes 2017 de l’UE.

(45)  Voir note de bas de page du bilan des comptes 2017 de l’UE.

(46)  Voir rapport annuel 2016, points 2.36 à 2.38.

(47)  Article 3, paragraphe 2, deuxième alinéa, de la décision 2014/335/UE, Euratom du Conseil du 26 mai 2014 relative au système des ressources propres de l’Union européenne (JO L 168 du 7.6.2014, p. 105).

(48)  Article 9 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière.

(49)  Voir recommandation no 2 au point 2.47 de notre rapport annuel 2015, ainsi que notre document d’information sur l’avenir des finances de l’UE.

(50)  Projet d’accord sur le retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique, 19 mars 2018.

(51)  Voir notre analyse panoramique de 2014 intitulée «Analyse panoramique des dispositifs de l’UE en matière d’obligation de rendre compte et d’audit public: lacunes, doubles emplois et défis à relever», le point 2.4 de notre rapport annuel 2015, ainsi que les points 2.29 à 2.31, 2.43, 2.46 et l’encadré 2.8 de notre rapport annuel 2016.

(52)  Encadré 4 du document de réflexion de la Commission sur l’avenir des finances de l’UE.

(53)  Voir points 28, 29, ainsi que 39 à 44 de notre document d’information sur l’avenir des finances de l’UE.

(54)  Tels que l’Agence européenne de défense (AED), l’éventuel Fonds monétaire européen (FME), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et les activités de la BEI non liées au budget de l’UE.

(55)  Ce chiffre n’inclut pas 1,2 milliard d’euros d’instruments mixtes.

(56)  Sur la base de l’enveloppe financière actuelle — COM(2018) 600.

ANNEXE 2.1

PRINCIPAUX POINTS D’INTÉRÊT DANS LES BUDGETS RECTIFICATIFS

Budgets rectificatifs

Explication

Valeur en milliards d’euros

Effet sur le budget 2017

1/2017

Trois États membres ont bénéficié d'une aide à la suite de catastrophes majeures ou régionales, grâce à la mobilisation du Fonds de solidarité de l’Union européenne: a) Royaume-Uni: 60,3  millions d’euros; b) Chypre: 7,3  millions d’euros; et c) Portugal: 3,9  millions d’euros.

0,07

Augmentation des engagements

2/2017

L’excédent de 2016 a été restitué aux États membres sous la forme d’une réduction de leurs contributions annuelles.

6,40

Diminution des recettes

3/2017

L’initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ), lancée en 2013 en réaction au taux de chômage élevé chez les jeunes dans l’ensemble de l’UE, a été renforcée.

0,50

Augmentation des engagements

4/2017

L’Italie a bénéficié d’une assistance via le Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE), à la suite d’une série de tremblements de terre survenus entre août 2016 et janvier 2017.

1,20

Augmentation des engagements

5/2017

Le fonds de garantie du Fonds européen pour le développement durable (FEDD) a été créé.

0,30

Augmentation des engagements

6/2017

Les crédits de paiement du budget initial ont été revus à la baisse. Cette opération a eu pour corollaire de réduire d’autant les contributions des États membres.

0,06

Diminution des engagements

7,70

Diminution des paiements

Source: Note A 2.1 du rapport sur la gestion budgétaire et financière de la Commission pour l’exercice 2017.

ANNEXE 2.2

AUGMENTATION DES MONTANTS CONSACRÉS AUX INSTRUMENTS SPÉCIAUX

Montants disponibles des instruments spéciaux avant et après l’augmentation

(millions d’euros)

Avant l’augmentation

 

 

 

 

 

 

 

Année

 

Instrument de flexibilité

Réserve d’aide d’urgence

FEM

FSUE

 

Total

2017

 

530

315

169

563

 

1 577

2018

 

541

322

172

574

 

1 609

2019

 

552

328

176

586

 

1 642

2020

 

563

335

179

598

 

1 675

Total

 

2 186

1 300

696

2 321

 

6 503

Après l’augmentation

 

 

 

 

 

 

 

Année

 

Instrument de flexibilité

Réserve d’aide d’urgence

FEM

FSUE

 

Total

2017

 

676

338

169

563

 

1 746

2018

 

689

344

172

574

 

1 779

2019

 

703

351

176

586

 

1 816

2020

 

717

359

179

598

 

1 853

Total

 

2 785

1 392

696

2 321

 

7 194

 

 

 

 

 

 

 

 

Différence

 

599

92

 

691

Montant total disponible pour une utilisation pendant la période 2018-2020 (*1)

 

5 997

Remarque: FEM: Fonds européen d’ajustement à la mondialisation; FSUE: Fonds de solidarité de l’Union européenne.

Source: Cour des comptes européenne, sur la base d’informations fournies par la Commission.


(*1)  La différence entre 7 194 millions d’euros et 5 997 millions d’euros correspond au montant utilisé en 2017.


CHAPITRE 3

Le budget de l’UE: obtenir des résultats

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 3.1
Première partie — La Commission utilise-t-elle les informations sur la performance de manière appropriée dans le processus décisionnel? 3.2-3.36
Section A — La mesure dans laquelle la Commission peut utiliser les informations sur la performance est parfois limitée 3.6-3.13
Section B — Le système de mesure de la performance de la Commission permet de disposer de grandes quantités de données, mais pas toujours en temps utile 3.14-3.18
Section C — La Commission utilise les informations sur la performance pour gérer les programmes et les politiques mais ne prend pas toujours les mesures appropriées lorsque les objectifs ne sont pas atteints 3.19-3.26
Section D — Dans ses rapports sur la performance, la Commission n’explique guère comment elle utilise les informations en la matière 3.27-3.31
Section E — De nouveaux progrès sont attendus à mesure que la culture de la performance continue à se développer 3.32-3.36
Deuxième partie — Résultats des audits de la performance de la Cour: les conclusions et recommandations ayant le plus grand impact 3.37-3.67
Introduction 3.37
Sous-rubriques 1a «Compétitivité pour la croissance et l’emploi» et 1b «Cohésion économique, sociale et territoriale» 3.38-3.44
Rubrique 2 «Croissance durable et ressources naturelles» 3.45-3.48
Rubriques 3 «Sécurité et citoyenneté» et 4 «L’Europe dans le monde» 3.49-3.58
Rubrique 5 «Administration» et domaine prioritaire «Bon fonctionnement du marché unique et pérennité de l’union monétaire» 3.59-3.67
Troisième partie — Suivi des recommandations 3.68-3.78
Conclusions et recommandations 3.79-3.85
Conclusions 3.79-3.83
Recommandations 3.84-3.85

Annexe 3.1 —

Bilan de la mise en œuvre des recommandations pour chaque rapport sélectionné

Annexe 3.2 —

Principales améliorations et insuffisances non corrigées pour chaque rapport sélectionné

Annexe 3.3 —

Recommandations adressées aux États membres

Annexe 3.4 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour les questions de performance

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

INTRODUCTION

3.1.

Chaque année, dans le présent chapitre, nous analysons un certain nombre d’aspects relatifs à la performance: les résultats obtenus avec le budget de l’UE, lequel est exécuté par la Commission en coopération avec les États membres (1). Cette année, nous nous sommes intéressés en particulier à:

i)

l’utilisation, par la Commission, des informations sur la performance dans le processus décisionnel;

ii)

une sélection de résultats des rapports spéciaux que nous avons consacrés à la performance en 2017;

iii)

la mise en œuvre, par la Commission, des recommandations que nous avons formulées dans les rapports spéciaux publiés en 2014.

3.1.

La Commission constate que la plupart des décisions importantes liées au budget de l’UE sont prises par l’autorité budgétaire et législative, à savoir le Parlement européen et le Conseil, sur la base des propositions de la Commission. Cela vaut à la fois pour les décisions relatives à la procédure budgétaire annuelle et pour celles concernant l’élaboration et la révision du cadre financier pluriannuel et des programmes financiers sectoriels.

PREMIÈRE PARTIE — LA COMMISSION UTILISE-T-ELLE LES INFORMATIONS SUR LA PERFORMANCE DE MANIÈRE APPROPRIÉE DANS LE PROCESSUS DÉCISIONNEL?

3.2.

L’année dernière, nous avons comparé l’approche de la Commission aux bonnes pratiques en vigueur en ce qui concerne la communication d’informations sur la performance. De même qu’il importe que toute organisation dispose de bonnes procédures en matière de communication d’informations sur la performance et qu’elle les améliore continuellement, il est tout aussi important d’utiliser les informations issues des rapports sur la performance, entre autres pour gérer les activités, optimiser les résultats et adapter les dispositifs de gestion et les processus de planification stratégique. La manière dont ces informations sont exploitées influe sur la réussite à long terme de l’organisation pour ce qui est de la mise en place d’un système de gestion de la performance.

 

3.3.

Selon la Commission, la gestion de la performance consiste en une approche systématique et continue de l’amélioration de l’efficacité, de l’efficience et des résultats des opérations, reposant sur une meilleure planification, un suivi régulier et une prise de décision fondée sur des données factuelles (2). Lancée en 2015, l’initiative «Un budget de l’UE axé sur les résultats» de la Commission comporte différents axes de travail et objectifs, dont l’un est d’asseoir la prise de décision sur des informations utiles relatives à la performance (3). Les lignes directrices pour une meilleure réglementation (4), émises en 2015 et actualisées en juillet 2017, stipulent que tous les éléments factuels disponibles devraient servir de base à la conception de politiques et d’une législation de l’UE qui permettent d’atteindre les objectifs, et ce de façon ouverte, transparente et efficiente.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

3.4.

Pour évaluer si la Commission utilise les informations sur la performance de manière appropriée dans le processus décisionnel, nous avons procédé comme suit:

i)

nous avons effectué un examen documentaire relatif à l’utilisation des informations sur la performance aux fins de la prise de décision. Cet examen a notamment porté sur des rapports de l’OCDE, ainsi que d’institutions supérieures de contrôle (5), de gouvernements et d’universités de l’UE et d’ailleurs;

ii)

nous avons examiné les derniers rapports sur la performance publiés par six services [dont cinq directions générales (DG)] de la Commission (6), y compris dix analyses d’impact et évaluations récemment publiées. Nous avons sélectionné ces services parce qu’ils sont raisonnablement représentatifs de la Commission dans son ensemble, du fait de la variété de leurs caractéristiques (pour ce qui est, entre autres, du mode de gestion, de la coopération avec les agences et du type d’activité);

iii)

nous nous sommes entretenus avec 30 chefs d’unité et directeurs de ces DG et du secrétariat général pour recueillir des informations supplémentaires sur l’utilisation des informations relatives à la performance à des fins de prise de décision dans les DG;

iv)

nous avons réalisé une enquête sur l’utilisation des informations relatives à la performance à des fins de prise de décision dans les services sélectionnés. Celle-ci s’adressait aux managers de ces services qui participent à la gestion des politiques, des programmes ou des projets, à savoir les chefs d’unité, les directeurs, les directeurs généraux adjoints et les directeurs généraux. Le taux de réponse final était de 57 %, pour une population cible de 240 personnes.

 

Étendue

3.5.

Notre examen a porté sur l’utilisation des informations sur la performance au sein de la Commission pour ce qui concerne les programmes de dépenses, ainsi que l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques. Nous avons exclu les éléments suivants de l’étendue de notre audit:

 

i)

l’utilisation des informations sur la performance ayant trait à la gestion administrative de son personnel et de ses autres ressources par la Commission, afin de nous concentrer sur l’obtention des résultats escomptés des politiques et des programmes;

 

ii)

l’utilisation des informations relatives à la performance par l’autorité budgétaire  (7), domaine dans lequel l’OCDE (8) et d’autres chercheurs (9) ont déjà réalisé des travaux.

 

Section A — La mesure dans laquelle la Commission peut utiliser les informations sur la performance est parfois limitée

La relative rigidité du cadre financier pluriannuel de l’UE ne favorise pas l’utilisation des informations sur la performance

3.6.

Dans le cadre de l’établissement des budgets nationaux, il arrive souvent que les ressources soient réaffectées d’une année à l’autre, ou même plus fréquemment. La situation est toutefois différente dans le contexte de l’UE. Dans son examen à mi-parcours du cadre financier pluriannuel (CFP) 2014-2020 (10), la Commission a fait observer qu’il était essentiel de trouver un juste équilibre entre la prévisibilité à moyen terme et la souplesse requise pour réagir aux imprévus. En effet, dans le cadre financier pluriannuel 2014-2020, environ 80 % du budget est alloué à l’avance, ce qui, selon la Commission, «limite sa réactivité face à l’évolution des besoins».

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.7.

Le budget de l’UE est essentiellement un budget d’investissement. Des plafonds annuels sont fixés pour les différentes rubriques budgétaires du cadre financier pluriannuel, établi pour sept ans, et les montants sont répartis à l’avance entre les États membres. La législation sectorielle pertinente prévoit déjà certains mécanismes de flexibilité en rapport avec la performance, tels que la réserve de performance et les conditions ex ante, lesquelles présentent toutefois des limites (11). Même si les activités non performantes peuvent être remplacées par d’autres, plus performantes, dans un même domaine et un même État membre, il n’existe qu’une marge de manœuvre limitée pour ajuster les priorités en matière de dépenses entre les différentes rubriques budgétaires. Le meilleur moment pour allouer les fonds en tenant compte de la performance est celui où le cadre financier pluriannuel et les programmes sectoriels associés sont élaborés et négociés.

 

3.8.

Les examens à mi-parcours du cadre financier pluriannuel sont une autre possibilité de tenir compte des informations sur la performance. Le dernier examen de ce type (12) a entraîné la réaffectation de 12,798  milliards d’euros, ce qui représente 1,18  %, soit une proportion relativement réduite, du total des crédits d’engagement inscrits dans le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020. Cette réaffectation était principalement motivée par la nécessité de répondre à la crise des réfugiés et à des menaces pour la sécurité, ainsi qu’à des déficits d’investissement nés de la crise économique et financière, et non par des considérations liées à la performance.

3.8.

Il est tenu compte d’un certain nombre de facteurs au moment de décider des dotations budgétaires. Par exemple, la réaffectation de fonds en réponse à la crise des réfugiés et à des menaces pour la sécurité était la conséquence de vastes phénomènes géopolitiques et sociétaux imprévus. La performance ne peut être prise en considération que dans la mesure où l’on dispose d’informations fiables et actualisées, ce qui n’est pas toujours le cas, en particulier en situation de crise.

Plusieurs cadres stratégiques coexistent en parallèle

3.9.

Mesurer les contributions du budget de l’UE et de la Commission à la réalisation d’objectifs de haut niveau est une tâche complexe parce que plusieurs cadres stratégiques s’appliquent en parallèle (13) (voir encadré 3.1 ).

3.9.

La Commission estime que les priorités politiques de la Commission Juncker sont parfaitement compatibles et cohérentes aussi bien avec le programme stratégique du Conseil européen qu’avec la stratégie Europe 2020.

Le cadre financier pluriannuel est l’un des outils permettant la mise en œuvre des priorités de l’Union. L'actuel cadre financier pluriannuel a été conçu pour contribuer à la stratégie Europe 2020 et apporter un large soutien aux autres priorités émergentes (14).

Encadré 3.1 —   Quatre cadres stratégiques pour l’Union européenne (applicables en parallèle)

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

3.10.

En outre, l’Union a défini d’autres objectifs dans divers documents de politique sectorielle, conformément aux compétences qui lui sont conférées par le traité sur le fonctionnement de l’UE. Elle s’est par ailleurs engagée à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies, et entend rendre compte chaque année de ses progrès en la matière.

 

3.11.

Nous avons examiné comment les DG géraient la coexistence des différentes stratégies. Deux approches prévalaient.

i)

Pour remplir leurs divers engagements en matière d’établissement de rapport, certaines DG avaient développé des outils informatiques permettant de stocker, de suivre, de consolider et de communiquer des données sous différentes configurations (voir également point 3.16).

ii)

D’autres avaient adapté leurs cadres de performance à la variété des besoins stratégiques. La DG Éducation, jeunesse, sport et culture (EAC) a par exemple défini trois niveaux dans son cadre de performance:

a)

au niveau de l’UE, elle assure, en coopération avec les États membres et à partir de données provenant d’Eurostat, de l’OCDE et d’autres sources, le suivi des objectifs et indicateurs pertinents de la stratégie Europe 2020 et du cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation («Éducation et formation 2020»). Elle procède chaque année à un examen pour s’assurer que les progrès réalisés vont dans le bon sens (15);

b)

au niveau de la Commission, par ses travaux relatifs aux programmes et aux politiques, la DG EAC contribue de manière plus directe à la réalisation de deux des dix objectifs du plan d’investissement pour l’Europe. Le suivi des progrès est assuré dans les fiches de programmes et le rapport annuel d’activité;

c)

au niveau de la DG elle-même, les rapports et le processus décisionnel s’articulent autour de sept domaines d’action, chacun avec ses propres objectifs spécifiques. Le suivi des travaux législatifs relevant de ces différents domaines est assuré dans le cadre du programme de travail de la Commission.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.12.

La multiplicité des stratégies conduit les parties prenantes à considérer qu’il s’agit d’approches distinctes, comme le montre par exemple l’évaluation de la Commission concernant la stratégie de l’UE pour la jeunesse (16).

3.12.

D’après les conclusions de l’évaluation de la stratégie de l’UE pour la jeunesse, la stratégie de l'UE pour la jeunesse a ajouté une dimension d'intégration afin d'établir un lien entre la politique de l'UE en faveur de la jeunesse et les stratégies européennes en matière d'éducation, d'emploi et d'inclusion sociale (section 3.2.1) et plusieurs domaines prioritaires de la stratégie de l'UE pour la jeunesse s’inscrivent parfaitement dans le cadre des objectifs de la stratégie Europe 2020 (section 3.2.2).

3.13.

Notre enquête comportait des questions sur la «clarté des objectifs», qui devaient nous permettre de déterminer dans quelle mesure les managers de la Commission comprenaient la mission et les objectifs de leur DG et de l’institution en général (voir encadré 3.2 ). Globalement, les réponses étaient positives et indiquaient un niveau de compréhension élevé. Toutefois, des managers de deux des six services avec lesquels nous nous sommes entretenus ont évoqué la complexité des interactions entre les différents cadres stratégiques de l’UE, ainsi que la difficulté d’articuler les objectifs de ces cadres et ceux fixés au niveau des DG.

 

Encadré 3.2 —   Résultats de l’enquête — Clarté des objectifs

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Section B — Le système de mesure de la performance de la Commission permet de disposer de grandes quantités de données, mais pas toujours en temps utile

Les managers disposent de grandes quantités d’informations sur la performance

3.14.

Les DG de la Commission collectent des informations sur la performance sous différentes formes et à partir de sources diverses, ce qui génère une multitude de données en la matière. La Commission s’en sert non seulement pour établir ses rapports, mais également pour surveiller les activités en cours, en particulier pour vérifier si les objectifs des programmes de dépenses ont été atteints, ainsi qu’en tant qu’intrant dans le cadre du processus d’amélioration de la réglementation («mieux légiférer»), qui facilite l’élaboration des propositions législatives.

 

3.15.

Le choix des informations à utiliser dépend du type de décision à prendre. L’ encadré 3.3 donne une vue d’ensemble des principaux processus décisionnels impliquant l’utilisation d’informations relatives à la performance.

 

Encadré 3.3 —   Les principaux processus décisionnels de la Commission

 

Type de décision

Informations sur la performance utilisées dans le cadre du processus décisionnel de la Commission

Programmes de dépenses

Proposition de budget du CFP pour une période de sept ans

Informations sur le suivi des programmes (indicateurs de réalisation, de résultat et d’impact compris)

Évaluations et analyses d’impact

Réexamens des dépenses

Proposition de base juridique pour les programmes de dépenses pour la période couverte par le CFP

Informations sur le suivi des programmes (indicateurs de réalisation, de résultat et d’impact compris)

Évaluations et analyses d’impact

Consultations publiques

Proposition de budget annuel

Informations sur le suivi des programmes (indicateurs de réalisation, de résultat et d’impact compris)

Évaluations et analyses d’impact

Exécution du budget des programmes

Données de projet concernant les différents projets et consolidation sous la forme d’indicateurs de réalisation, de résultat et d’impact

Rapports annuels de suivi

Études, évaluations

Communication d’informations par les États membres (gestion partagée)

Communication d’informations par les partenaires (gestion indirecte)

Travaux de fond ne portant pas sur les dépenses

Proposition de législation de l’UE

(procédure législative ordinaire)

Informations contextuelles (statistiques d’Eurostat et autres, réseaux d’experts, dialogue avec les parties prenantes, analyses par pays, etc.)

Études, évaluations, analyses d’impact

Consultation publique

Mise en œuvre et suivi des politiques

Retour d’information obtenu d’experts sectoriels, d’universités et d’autres parties prenantes

Études, évaluations, enquêtes Eurobaromètre

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.16.

Plusieurs DG de la Commission ont récemment mis en place de nouveaux instruments et processus pour utiliser les données relatives à la performance. Dans la plupart des cas, elles ont introduit de nouvelles applications informatiques qui génèrent des rapports sur mesure et actualisés permettant de faciliter la prise de décision. Le développement de ces nouveaux outils montre que la Commission est déterminée à progresser dans l’amélioration de la gestion des données sur la performance (17). Les exemples suivants illustrent la diversité des nouveaux développements:

3.16.

i)

le nouveau système d’information sur le développement rural de la DG AGRI est un système informatique d’aide à la gestion de la séquence des tâches relatives aux programmes, y compris l’évaluation de ces derniers. Il permet de générer des rapports pour comparer la mise en œuvre des programmes dans les États membres à la moyenne de l’UE;

 

ii)

la DG DEVCO développe actuellement un nouvel outil informatique qui comprend des modules pour assurer le suivi et la communication des résultats, ainsi que pour soutenir les processus d’évaluation des actions et la prise des décisions relatives au financement. Ce système devrait permettre de relier les projets et la planification stratégique;

 

iii)

le tableau de bord Erasmus+ de la DG EAC est un système informatique utilisé par toutes les agences nationales en charge d’Erasmus+ partout en Europe. Il permet d’obtenir en temps réel des informations sur la performance de l’ensemble des 57 agences, ainsi que des informations en retour sur les résultats d’Erasmus+, grâce à un outil d’enquête qui mesure la satisfaction des participants. Ces fonctionnalités permettent à la DG EAC d’être rapidement informée de toute évolution du programme et d’y réagir dans les plus brefs délais.

iii)

Le tableau de bord comprend également des données sur la performance en temps réel concernant les procédures d’octroi de subventions en gestion indirecte, conformément au cadre de gestion de la performance des subventions défini en 2017 pour l’ensemble des programmes EAC.

Les systèmes de mesure de la performance pourraient être développés davantage

3.17.

Dans le rapport annuel de l’an dernier (18), nous avons répertorié des domaines de bonnes pratiques en matière de communication d’informations sur la performance appliquées par des administrations gouvernementales et des organisations internationales du monde entier. Nous avions suggéré à la Commission d’envisager d’appliquer ces bonnes pratiques elle-même et lui avions recommandé d’améliorer sa communication sur la performance et les rapports y afférents en les rationalisant et en rendant l’ensemble plus équilibré, plus exploitable et plus accessible. Nous avions également recommandé à la Commission d’évaluer la qualité des informations présentées. La Commission a donné suite à ces recommandations en en tenant compte dans les instructions relatives aux RAA 2017.

 

3.18.

Cette année, nous avons centré notre enquête sur les informations relatives à la performance dont disposent les managers (voir encadré 3.4 ). Les résultats de l’enquête indiquent que les systèmes de mesure de la performance doivent être développés davantage. Plus particulièrement, ils confirment que la disponibilité en temps utile des informations sur la performance pose problème (19). Les services centraux de la Commission ont élaboré des instructions et des modèles et organisé des formations et des échanges en grand nombre aux fins de l’établissement des rapports sur la performance (des instructions ont par exemple été diffusées en novembre 2017 pour les rapports annuels d’activité 2017). Néanmoins, les résultats de l’enquête ont également montré que les DG souhaiteraient recevoir davantage d’orientations en la matière. Nous avons en outre constaté que d’une manière générale, les personnes ayant répondu de façon plus négative à cette question utilisaient moins fréquemment des informations sur la performance.

3.18.

La Commission reconnaît que des informations fiables et exhaustives sur les résultats et les incidences des programmes financiers et d’autres activités politiques ne sont disponibles qu’avec d’importants décalages dans le temps.

Dans la mesure du possible, la Commission en tient compte dans sa planification. À titre d’exemple, toutes les directions générales de la Commission planifient leurs activités d’évaluation au moyen d’un programme glissant sur (au moins) cinq ans, afin d’obtenir en temps utile des informations sur la performance pour l’établissement de leurs rapports. Cette planification doit être mise à jour chaque année.

Pour ce qui est des orientations aux fins de l’établissement des rapports, les services centraux de la Commission fournissent un grand nombre d’orientations sur tous les aspects de l’élaboration des principaux rapports sur la performance rédigés par les DG, en tenant compte des progrès accomplis au fil des ans. En font partie les rapports annuels d’activités pour les services de la Commission et les fiches de programmes accompagnant le projet de budget. Des orientations sont également données aux fins des évaluations dans les lignes directrices et la boîte à outils pour une meilleure réglementation. D’autres types d’analyses sont aussi décrits. Des orientations sont également fournies au niveau central pour mettre au point des systèmes appropriés de communication d’informations sur la performance, dans le but de recueillir de manière efficace, efficiente et en temps utile des données aux fins du suivi de la mise en œuvre et des résultats des programmes. Les orientations formelles sont complétées par des formations et des échanges interservices des meilleures pratiques.

Encadré 3.4 —   Résultats de l’enquête — Cadre d’informations sur la performance

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Section C — La Commission utilise les informations sur la performance pour gérer les programmes et les politiques mais ne prend pas toujours les mesures appropriées lorsque les objectifs ne sont pas atteints

La Commission utilise les informations sur la performance dont elle dispose pour gérer ses activités

3.19.

La proportion des répondants à notre enquête qui ont déclaré utiliser «souvent» ou «très souvent» des informations sur la performance aux fins de la prise de décision était de 56 %. Les quatre motifs d’utilisation des informations sur la performance les plus fréquemment cités étaient l’élaboration de stratégies, l’amélioration des décisions, l’évaluation de la mesure dans laquelle les objectifs ont été atteints ou non et la prise de mesures correctrices, le cas échéant (20).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.20.

Il est difficile pour les managers de se fonder sur les informations relatives à la performance pour évaluer la contribution des programmes et des politiques à la réalisation des objectifs de haut niveau. En outre, la performance ne relève pas de la seule responsabilité des managers. En effet, les colégislateurs et les autres parties prenantes, en particulier les États membres, jouent un rôle majeur dans la production des résultats et de l’impact. Les années précédentes, nous avions fait observer que de nombreux objectifs des programmes et des politiques étaient directement repris de documents législatifs ou d’orientation et étaient donc trop généraux pour être utiles en tant qu’instruments de gestion (21). Nous avions également recommandé à la Commission de s’attaquer à ce problème (22). Celle-ci a reconnu qu’il était difficile d’établir des liens entre la multitude d’informations disponibles sur les projets à l’échelon opérationnel et les stratégies de haut niveau et décisions adoptées à l’échelon politique.

3.20.

La Commission estime qu’il est important d’établir une distinction claire entre le cadre de performance interne applicable aux services de la Commission et les cadres de performance des programmes financiers.

Les objectifs et les indicateurs figurant dans les programmes financiers sont le produit du processus législatif. Ils concernent la performance des programmes et non celle des services de la Commission. La Commission a présenté des propositions pour renforcer les cadres de performance des programmes financiers dans le cadre des propositions relatives au prochain cadre financier pluriannuel.

En ce qui concerne Horizon 2020, voir la réponse de la Commission à la recommandation no 1 formulée dans le rapport annuel 2015 de la Cour.

Pour ce qui est de la capacité de la Commission à assurer le suivi d’Europe 2020 et d’établir des rapports en la matière, voir la réponse de la Commission au point 3.97 du rapport annuel 2014 de la Cour.

Le lien entre les objectifs et les indicateurs correspondants dans une perspective stratégique élargie est exposé dans les fiches de programmes.

3.21.

Chaque année, la Commission utilise trois grands outils de communication d’informations (les rapports annuels d’activité (RAA), les fiches de programmes et le rapport annuel sur la gestion et la performance) pour rendre compte de sa performance opérationnelle et de la performance des programmes et politiques de l’UE. Comme l’illustre l’ encadré 3.5 , de nombreux documents de planification servent à établir ces trois grands types de rapport (23).

3.21.

La Commission fait observer que les trois rapports mentionnés, élaborés dans le respect des obligations juridiques pertinentes, ne forment qu’un sous-ensemble du large éventail d'informations que la Commission communique sur la performance des politiques de l’UE et la réalisation des priorités politiques. Le rapport annuel sur la gestion et la performance et les fiches de programmes portent principalement sur la performance et la gestion du budget de l’UE.

Encadré 3.5 —   Principaux rapports sur la performance établis par la Commission et ses DG  (24)

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.22.

Ces trois types de rapport couvrent l’entièreté du budget de l’UE et l’ensemble des activités stratégiques qui s’y rattachent. L’ encadré 3.6 présente synthétiquement le public visé par ces rapports et l’usage qui en est fait.

3.22.

Voir la réponse de la Commission au point 3.23.

Encadré 3.6 —   Public et usage auxquels les principaux rapports sur la performance sont destinés

 

Quel est le public visé?

À quoi le rapport est-il censé servir?

Fiche de programme

Ce document est présenté à l’Autorité budgétaire (Parlement européen et Conseil) en complément du projet de budget général.

Les fiches servent à étayer les demandes de dotations budgétaires pour les programmes de dépenses en rendant compte de la performance de ces derniers, de la valeur ajoutée européenne et du taux d’exécution (présent et futur).

RAA

Collège des commissaires

Le RAA est un rapport de gestion établi par les directeurs généraux à l’intention du collège des commissaires. Il s’agit du principal instrument par l’intermédiaire duquel les responsables au sein de la Commission satisfont à leur obligation de rendre compte (voir les instructions relatives aux RAA 2017).

Rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l’UE

Ce rapport est présenté au Parlement européen et au Conseil, conformément aux dispositions de l’article 318 du TFUE et de l’article 66, paragraphe 9, du règlement financier.

Le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget (61) est un outil qui permet de satisfaire à l’obligation de rendre compte à l’autorité de décharge dans le cadre de la procédure de décharge; en l’adoptant, le collège des commissaires assume la responsabilité politique globale de la gestion du budget de l’Union.

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.23.

Les principaux rapports sur la performance sont davantage destinés à «rendre compte» qu’à permettre aux DG de la Commission de gérer leur propre performance, ou celle de la Commission dans son ensemble. De fait, ils ne sont ni exhaustifs ni suffisamment détaillés; ils ne sont établis qu’une fois par an et s’adressent à des lecteurs externes aux DG.

3.23.

Le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l’Union s’inscrit dans le cadre de la contribution de la Commission à la procédure annuelle de décharge budgétaire. Il prend en compte toutes les informations pertinentes, ne se limitant pas aux résultats annuels, comme les évaluations à mi-parcours.

Le rapport annuel d’activités est un rapport de gestion établi par les directeurs généraux et les chefs de services à l’intention du collège des commissaires. Se voulant précis et exhaustif, il constitue le principal instrument permettant de rendre compte de la gestion au sein de la Commission. Il comporte des informations sur tous les indicateurs retenus par les services de la Commission dans leurs plans stratégiques pour la période 2016-2020, en tant qu’élément essentiel pour mesurer la performance des services de la Commission et leur contribution aux priorités politiques de la Commission Juncker.

Le rapport annuel d’activités a donc une double finalité: il est destiné à être consulté à l'extérieur et constitue une source d’informations de gestion pour les managers de la Commission. La Commission fait aussi remarquer que bon nombre des indicateurs clés sont mis à jour et communiqués plus régulièrement; c’est notamment le cas des indicateurs relatifs aux grands objectifs de la stratégie Europe 2020. Les services de la Commission sont encouragés à assurer un suivi régulier des progrès réalisés pour atteindre leurs objectifs, notamment dans le cadre des réexamens à mi-parcours de leurs plans de gestion.

3.24.

Il arrive cependant que ces rapports (en particulier les rapports annuels d’activité) soient utilisés à des fins de gestion de la performance.

i)

La DG DEVCO profite du caractère public du rapport annuel d’activité pour susciter des changements d’ordre organisationnel. Elle présente des informations comparatives sur la performance des délégations dans les pays partenaires (25), dans le but d’inciter ces délégations à améliorer leur performance.

ii)

Bien que l’objectif déclaré du rapport annuel d’activité soit de satisfaire à l’obligation de rendre compte, les DG CNECT et EMPL l’utilisent également comme un outil permettant à l’encadrement supérieur de suivre l’exécution du programme de travail (26). La DG EMPL considère que l’élaboration du RAA offre l’occasion de vérifier si tout s’est déroulé comme prévu et, si tel n’est pas le cas, d’en déterminer les causes et d’envisager des solutions.

3.24.

Voir la réponse de la Commission au point 3.23.

3.25.

Les rapports annuels d’activité sont des documents accessibles au public, mais la Commission n’a pas évalué dans quelle mesure ils s’adressaient véritablement aux citoyens. Cependant, le nombre de visiteurs enregistré sur le site Europa (27) indique que l’intérêt des citoyens est faible.

3.25.

Voir la réponse de la Commission au point 3.23.

La non-réalisation des objectifs n’entraîne pas toujours des mesures correctrices

3.26.

Les informations sur la performance sont censées servir principalement à mesurer les progrès accomplis en vue d’atteindre les objectifs, pour pouvoir prendre des mesures correctrices, le cas échéant, et, en définitive pour obtenir des résultats. Le fait de savoir qu’une performance médiocre aura des conséquences devrait inciter les managers à utiliser les informations sur la performance. Notre enquête auprès des managers comportait une question sur ce qui se produit, selon l’expérience du répondant, lorsque les objectifs de performance des programmes de dépenses ou des politiques sont atteints (voir encadré 3.7 ) et lorsqu’ils ne le sont pas (voir encadré 3.8 ). Les résultats de l’enquête montrent qu’une performance insuffisante n’entraîne pas systématiquement la prise de mesures correctrices, une personne sur cinq ayant répondu qu’aucun changement n’était opéré lorsque les objectifs n’étaient pas atteints. L’élaboration de plans d’action est la décision le plus fréquemment citée. Vient ensuite l’analyse approfondie, que ce soit sous la forme d’un suivi renforcé ou d’une évaluation complémentaire. Ces mesures en elles-mêmes ne permettent toutefois pas de résoudre les problèmes constatés. Nous avons observé que le fait de ne pas atteindre un objectif était plus susceptible d’avoir des conséquences dans les DG où les informations sur la performance étaient fréquemment utilisées.

3.26.

L’utilisation des informations sur la performance a pour but d'assurer le suivi de la performance et de mesurer l’écart entre l’objectif visé et la réalité et de procéder aux ajustements nécessaires. Ceux-ci reposent en général sur une évaluation plus approfondie des causes sous-jacentes des écarts de performance par rapport à l’objectif.

Comme le souligne la Cour, plus de 70 % des répondants ont indiqué que la non-réalisation d’objectifs donnait lieu à l’élaboration de plans d’action et à un suivi renforcé, et plus de 60 % des personnes interrogées ont répondu qu’une évaluation était effectuée si les objectifs n’étaient pas atteints.

La Commission observe également qu’en ce qui concerne la gestion du budget de l’UE, la Commission se heurte à un certain nombre de contraintes découlant du cadre financier pluriannuel et des décisions relatives au budget annuel prises par l’autorité budgétaire.

Encadré 3.7 —   Que se produit-il lorsque les objectifs sont atteints ou dépassés?

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

Encadré 3.8 —   Que se produit-il lorsque les objectifs ne sont pas atteints?

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Section D — Dans ses rapports sur la performance, la Commission n’explique guère comment elle utilise les informations en la matière

3.27.

Pour que la transparence et l’obligation de rendre compte soient assurées, les parties prenantes doivent être en mesure de savoir, à partir des principaux rapports sur la performance, comment la Commission utilise les informations sur la performance dont elle dispose (28). Dans ses rapports sur la performance, la Commission cherche à dresser un «tableau cohérent» de la performance (29) et des progrès accomplis en vue d’atteindre les résultats. Ce tableau est davantage crédible s’il est étayé par des éléments probants. Il s’agit d’expliquer non seulement les décisions prises, mais également en quoi elles s’appuient sur les informations disponibles concernant la performance.

3.27.

La Commission convient que le compte rendu sur la performance doit s’appuyer sur des éléments probants; elle intègre ces éléments dans ses rapports sur la performance.

3.28.

Les services centraux de la Commission fournissent des instructions aux DG pour l’élaboration des plans stratégiques, des plans de gestion et des rapports annuels d’activité. Ces instructions imposent aux DG de présenter des informations sur la performance lorsqu’elles rendent compte de leurs activités, mais pas d’expliquer comment ces informations ont été utilisées pour améliorer ces activités.

3.28.

En contribuant aux objectifs pluriannuels au moyen de valeurs cibles pluriannuelles fixées dans les plans stratégiques, les informations présentées dans les rapports annuels d’activités constituent une étape du suivi, qui sert ensuite de base à la présentation des réalisations pour l’année à venir dans les plans de gestion, contribuant à partir de cette étape à la réalisation des objectifs spécifiques.

3.29.

Les DG indiquent qu’elles utilisent des informations sur la performance dans leurs rapports, mais sans fournir d’explications supplémentaires.

3.29.

i)

Les rapports sur la performance de la DG AGRI (30) décrivent dans les grandes lignes comment les informations sur la performance sont utilisées à l’appui de la prise de décision (31), mais ils ne présentent guère d’exemples concrets de la manière dont cela fonctionne dans la pratique.

i)

Le rapport annuel d’activités 2016 de la DG AGRI expose plusieurs cas concrets qui illustrent comment les informations sur la performance sont utilisées à l'appui de la prise de décision.

Dans son RAA 2016, la DG AGRI précise que le premier indicateur de performance clé de la PAC est le revenu des facteurs agricoles (voir page 15). Elle décrit ensuite la pression sur les prix dans le secteur laitier et les deux programmes d’assistance adoptés en réponse à cette situation (voir pages 21 à 22). Ce même RAA fait état, aux pages 25 et 26, du retard en matière de haut débit dans les zones rurales et décrit la réponse apportée, à savoir la mise en place de bureaux de compétences en matière de haut débit. Pour ce qui est de la mise en œuvre du verdissement, la DG AGRI a procédé à un réexamen du mode d’application du système durant la première année d’existence de celui-ci. Ce réexamen a recensé des faiblesses qui empêchaient le système d’atteindre son plein potentiel. La DG AGRI a proposé d’apporter des améliorations à la réglementation correspondante (voir pages 32 et 33 du RAA 2016).

ii)

Dans son rapport annuel d’activité 2016, la DG CNECT a précisé que l’élaboration du plan d’action 2016-2020 pour l’administration en ligne a grandement bénéficié des résultats de l’évaluation du plan d’action précédent (2011-2015) (32). Aucune explication claire n’est donnée sur la manière dont ces résultats ont influé sur le nouveau plan.

ii)

Le rapport annuel d’activités fournit un récapitulatif des activités de l’année. Il ne serait pas pertinent que ce rapport décrive en détail la manière dont chaque décision politique a été élaborée. Les services sont encouragés à renvoyer, par des liens, à des informations plus exhaustives, en l’occurrence l’évaluation correspondante.

3.30.

Le rapport annuel de la Commission relatif aux programmes de dépenses (33) comporte une section consacrée aux mises à jour des programmes (Programme update), avec une sous-section sur la mise en œuvre à venir (Forthcoming implementation) (34). Les plans présentés dans cette section contiennent parfois des déclarations générales concernant la performance à titre de justification, mais aucune explication sur la manière dont le retour d’informations spécifique sur la situation existante a servi à élaborer ces plans. Par exemple, la planification de la mise en œuvre future d’Horizon 2020 est qualifiée de processus fondé sur des éléments probants [evidence-based process  (35)] parce qu’elle s’accompagne d’une vaste consultation des parties prenantes. Toutefois, aucune précision n’est fournie sur les éventuels changements apportés à la suite de la consultation.

3.30.

La section sur la mise en œuvre à venir a pour but d’exposer les prochaines activités à mettre en œuvre et leurs réalisations/résultats escomptés.

Elle vise à dresser un tableau des évolutions attendues en la matière et ne constitue pas un instrument de planification en soi.

3.31.

Nous avons cependant relevé plusieurs bonnes pratiques lors de notre examen des rapports sur la performance. La DG EAC a par exemple explicitement intégré dans sa stratégie l’utilisation des informations sur la performance aux fins de l’élaboration des politiques et de la mise en place des stratégies d’investissement (36). Dans son plan stratégique 2016-2020, la DG EAC met en évidence le lien entre les indicateurs et les résultats d’évaluation pour étayer ses choix stratégiques et le montant des financements de l’UE qu’elle prévoit de déployer jusqu’en 2020 (37). Dans sa description des évaluations qu’elle a l’intention de réaliser, elle explique en outre comment ces évaluations seront utilisées (pour quatre des huit évaluations prévues dans le plan stratégique 2016-2020).

 

Section E — De nouveaux progrès sont attendus à mesure que la culture de la performance continue à se développer

3.32.

La Commission s’attache à devenir une institution davantage axée sur la performance:

3.32.

i)

elle a proposé une révision du règlement financier ouvrant la voie à une nouvelle simplification et permettant de lier davantage les paiements à l’obtention de résultats (38);

 

ii)

elle a, pour la première fois, procédé à un réexamen approfondi des dépenses, qui tient compte de la valeur ajoutée européenne (39);

 

iii)

elle a reconnu que les indicateurs de performance étaient trop nombreux (40), et que certains d’entre eux n’étaient pas utiles, et a donc commencé à les réexaminer. Ce réexamen concerne en particulier les indicateurs de résultat, le but étant de s’assurer qu’ils mesurent des résultats sur lesquels les DG peuvent influer;

iii)

Voir la réponse de la Commission au point 3.20. La Commission a procédé à un réexamen approfondi des objectifs et indicateurs utilisés par ses services dans le cadre de la réforme des plans stratégiques et de gestion.

iv)

certaines DG, comme la DG DEVCO, tentent de passer de la communication des résultats des projets terminés à une communication des résultats des projets en cours;

 

v)

l’initiative «Un budget de l’UE axé sur les résultats» sera potentiellement bénéfique pour la Commission et pour l’autorité budgétaire.

 

3.33.

Lors de nos réunions avec les DG, les personnes interrogées ont fait état de différentes difficultés ( encadré 3.9 ). Un certain nombre de ces difficultés sont également mentionnées dans des rapports de l’OCDE et de la Commission (41), (42).

 

Encadré 3.9 —   Difficultés en matière d’utilisation des informations sur la performance citées par les six services consultés

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

3.34.

Notre enquête comprenait des questions sur les attitudes à l’égard de la performance (voir encadré 3.10 ). Les résultats étaient globalement positifs, mais les avis des répondants divergeaient. Les personnes ayant répondu par la négative aux questions posées utilisaient moins fréquemment des informations sur la performance. Nous avons également constaté que l’encadrement supérieur n’utilisait pas les informations sur la performance plus souvent que les chefs d’unité.

 

3.35.

Par ailleurs, les résultats de notre enquête indiquent qu’il existe un grand besoin de formation à l’utilisation des informations sur la performance, ainsi que de partage des connaissances sur les bonnes pratiques. Les DG interrogées ont en effet évoqué un certain nombre de bonnes pratiques et nous estimons que celles-ci pourraient être partagées avec les autres DG. Nous avons également relevé quelques différences de perception. À la question de savoir si les managers et les autres membres du personnel avaient un rôle important à jouer dans le développement des mesures de la performance, 80 % des managers faisant partie de l’encadrement supérieur ont répondu positivement pour les managers, et 84 % positivement pour les autres membres du personnel. Quant aux chefs d’unité, 52 % seulement estimaient que les managers jouaient un rôle important en la matière et 53 % pour ce qui est du reste du personnel. Ces réponses suggèrent que l’encadrement supérieur de la Commission a une vision plus positive des attitudes à l’égard de la performance au sein de l’institution que celle du personnel d’encadrement intermédiaire.

 

Encadré 3.10 —   Résultats de l’enquête — Culture de la performance

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.36.

Les répondants à notre enquête ont mentionné un certain nombre de progrès possibles en matière d’utilisation des informations sur la performance (voir encadré 3.11 ). Ils ont le plus souvent souligné la nécessité, pour la Commission, d’opérer un changement d’ordre culturel pour devenir une institution davantage axée sur la performance. Selon eux, la Commission devrait moins se concentrer sur le suivi de l’absorption des fonds et l’évaluation de la régularité des dépenses (étant donné que le taux d’erreur global pour le budget de l’UE baisse chaque année), et recourir davantage à des techniques de gestion de la performance, privilégiant l’obtention des résultats et de l’impact escomptés (43).

3.36.

En ce qui concerne le changement d’ordre culturel, la Commission estime qu’elle dispose déjà d’une culture de la performance très bien ancrée dans ses services: en 2017, l’OCDE a constaté ce qui suit: le système de l’UE consistant à établir un budget axé sur la performance et les résultats est un système avancé et très pointu, obtenant un score plus élevé que tout autre pays de l’OCDE sur la base de l’indice standardisé pour les cadres de budgétisation axée sur la performance. […] les pratiques budgétaires de l’UE englobent de nombreux aspects en termes d’efficacité et d’innovation, susceptibles d’apporter des enseignements que les gouvernements nationaux pourraient intégrer dans leurs propres programmes de réforme budgétaire axée sur la performance. L'OCDE a également observé que, plus généralement, la Commission a entrepris une vaste rationalisation de ses rapports ces dernières années, obtenant une vision plus précise de la performance et des résultats, notamment au moyen du nouveau rapport annuel sur la gestion et la performance […] (44).

La Commission tient également à renvoyer aux exemples, mis en évidence au point 3.32 ci-dessus, se rapportant aux mesures qu'elle a prises pour renforcer la culture de la performance.

Encadré 3.11 —   Dernière question de l’enquête: Que faudrait-il changer selon vous pour que les informations sur la performance soient mieux utilisées au sein de votre DG?

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Source: Enquête de la Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

DEUXIÈME PARTIE — RÉSULTATS DES AUDITS DE LA PERFORMANCE DE LA COUR: LES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS AYANT LE PLUS GRAND IMPACT

Introduction

3.37.

Chaque année, nous publions un certain nombre de rapports spéciaux dans lesquels nous examinons dans quelle mesure le budget de l’UE a été exécuté conformément aux principes de bonne gestion financière. En 2017, nous avons adopté 27 rapports spéciaux (45) (voir encadré 3.12 ). Ils ont couvert l’ensemble des rubriques du cadre financier pluriannuel (46) et comprenaient 238 recommandations portant sur un large éventail de sujets ( encadré 3.13 ). Nous avons également publié quatre rapports spéciaux relevant du domaine prioritaire «Bon fonctionnement du marché unique et pérennité de l’union monétaire». Les réponses publiées en même temps que nos rapports montrent que plus de deux tiers de nos recommandations ont été pleinement acceptées par l’entité auditée ( encadré 3.14 ), à savoir le plus souvent la Commission. L’ annexe 3 présente un résumé des recommandations adressées aux États membres dans nos rapports spéciaux de 2017.

 

Encadré 3.12 —   Un nombre élevé de rapports spéciaux évaluant la mise en œuvre des principes de bonne gestion financière

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Source: Cour des comptes européenne.

Encadré 3.13 —   Les recommandations portent sur un large éventail de sujets

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Source: Cour des comptes européenne.

Encadré 3.14 —   Nos entités auditées acceptent la grande majorité de nos recommandations

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Sous-rubriques 1a «Compétitivité pour la croissance et l’emploi» et 1b «Cohésion économique, sociale et territoriale»

3.38.

En 2017, nous avons adopté sept rapports spéciaux concernant ces sous-rubriques du cadre financier pluriannuel (47). Nous souhaitons attirer l’attention sur quelques-unes des principales conclusions et recommandations de trois de ces rapports.

 

i)   

Rapport spécial no 2/2017 — Négociation, par la Commission, des accords de partenariat et des programmes relevant de la cohésion pour la période 2014-2020

3.39.

Nous avons constaté que les accords de partenariat s’étaient avérés efficaces pour diriger les financements vers la stratégie Europe 2020, et que les programmes opérationnels reposaient sur une «logique d’intervention» rigoureuse. Cependant, des indicateurs spécifiques aux programmes et des indicateurs communs avaient été définis tant pour les réalisations que pour les résultats, ce qui avait généré un nombre excessif d’indicateurs, qui risquaient de créer une charge administrative supplémentaire et de rendre problématique l’agrégation aux niveaux national et de l’UE.

3.39.

La Commission observe que les indicateurs de performance spécifiques aux programmes concernant les résultats ne sont pas destinés à être agrégés au niveau de l’Union européenne. Ces indicateurs spécifiques se prêtent à la définition des valeurs cibles et à l’établissement de rapports sur la performance au regard des valeurs cibles, tandis que les indicateurs communs permettent de rendre compte des réalisations sur la base de catégories prédéfinies qui reflètent des investissements fréquemment utilisés dans l’ensemble de l’Union européenne. Les indicateurs de réalisation spécifiques aux programmes se rapportent aux produits matériels qui permettent d’appréhender les changements apportés grâce aux interventions financées par l’Union dans les programmes. Ces interventions sont conçues sur mesure pour supprimer les goulets d’étranglement qui entravent le développement territorial. Par définition, elles doivent être spécifiques à la région et à l’action prévue.

3.40.

Nous avons recommandé:

3.40.

que les États membres cessent d’utiliser les indicateurs spécifiques aux programmes devenus superflus,

 

que la Commission adopte une définition commune des termes «réalisation» et «résultat», qu’elle propose de l’inclure dans le règlement financier, qu’elle détermine quels indicateurs de réalisation et de résultat sont les plus pertinents pour mesurer la performance et qu’elle applique le concept de budget axé sur la performance.

Une définition cohérente du terme «performance» figure dans la version révisée du règlement financier. La définition des indicateurs de réalisation et de résultat est à présent prise en compte dans la proposition de la Commission de règlement portant dispositions communes pour la période de programmation postérieure à 2020 [COM(2018) 375 final]. La proposition de la Commission de règlement relatif au Fonds européen de développement régional et au Fonds de cohésion pour la période de programmation postérieure à 2020 [COM(2018) 372 final] comprend une liste des indicateurs de réalisation et de résultat communs. Cette liste d’indicateurs communs est plus étendue que celle pour la période 2014-2020, ce qui devrait permettre de réduire le nombre d’indicateurs spécifiques aux programmes.

Pour ce qui est du concept de budget axé sur la performance, la Commission fait remarquer que le budget de l’UE est déjà axé sur la performance, ce qui permet à l’autorité budgétaire de tenir compte des informations sur la performance durant le processus budgétaire grâce aux informations sur les objectifs des programmes et les progrès réalisés pour les atteindre procurés dans les fiches de programmes jointes au projet de budget.

ii)   

Rapport spécial no 5/2017 — Chômage des jeunes

3.41.

Nous avons constaté qu’en dépit des résultats obtenus et des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse, la situation n’était pas à la hauteur des attentes suscitées par le lancement de ce dispositif, qui visait à ce que tous les jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation se voient proposer un emploi de qualité, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant leur sortie de l’enseignement ou la perte de leur emploi. Nous avons conclu que la contribution de l’initiative pour l’emploi des jeunes à la réalisation des objectifs de la garantie pour la jeunesse était très limitée au moment de l’audit.

3.41.

Depuis 2014, lorsque la mise en œuvre a commencé sur le terrain, on dénombre plus de 5 millions d’inscriptions par an dans le cadre de la garantie pour la jeunesse et, depuis lors, plus de 3,5  millions de jeunes quittent chaque année le dispositif pour occuper un emploi ou suivre une formation, un stage ou un apprentissage (source: base de données de la garantie pour la jeunesse de la DG EMPL). À l'heure actuelle, le chiffre des jeunes sans emploi est en recul de 2,2  millions de personnes et celui des jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a diminué de 1,4  million de personnes (source: Eurostat). Les actions financées par l’IEJ se poursuivront au moins jusqu’en 2023 et apporteront un soutien à davantage de jeunes «NEET».

Afin que les jeunes résidant dans des États membres confrontés au chômage des jeunes puissent continuer à bénéficier d’un soutien, la proposition de la Commission relative au Fonds social européen plus (FSE+) pour la période 2021-2027 impose aux États membres affichant des taux élevés de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation (NEET) d’affecter au moins 10 % de leurs ressources provenant du FSE+ à des actions en faveur de l’emploi des jeunes. Cette proposition, qui est fondée sur les enseignements tirés de la période 2014-2020, simplifie en outre certaines des dispositions afin de faciliter le déploiement des mesures qui sont essentielles à la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse.

3.42.

Nous avons recommandé, en particulier, aux États membres:

3.42.

de dresser un état des lieux complet des coûts engendrés par la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse pour l’ensemble de leur population de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation, et de hiérarchiser les mesures à mettre en œuvre en fonction des fonds disponibles,

La Commission constate que la recommandation est adressée principalement aux États membres.

La Commission apprécierait effectivement que soit dressé un état des lieux plus complet des coûts estimés de l’ensemble des mesures prévues en faveur de la mise en œuvre la garantie pour la jeunesse et elle apportera, dans la mesure du possible et à la demande des États membres, un soutien à ces derniers dans le cadre de ce processus.

de faire en sorte que les offres ne puissent être jugées de qualité que si elles permettent de rapprocher le profil d’un participant et une demande du marché du travail et si elles aboutissent à une insertion durable dans le monde du travail.

La Commission constate que la recommandation est adressée aux États membres.

Elle examinera la possibilité de discuter de normes en matière de critères de qualité dans le cadre des travaux sur le suivi de la garantie pour la jeunesse au sein du Comité de l’emploi.

iii)   

Rapport spécial no 15/2017 — Les conditions ex ante et la réserve de performance dans le domaine de la cohésion

3.43.

Dans ce rapport spécial, nous avons constaté que les conditions ex ante établissaient un cadre cohérent pour évaluer la capacité des États membres à utiliser les fonds de l’UE au début de la période de programmation 2014-2020. Cependant, rien n’indiquait clairement dans quelle mesure cela avait produit des changements sur le terrain. Nous avons conclu que le cadre de performance et la réserve de performance n’entraîneraient probablement pas de réaffectation significative des dépenses de cohésion à des programmes plus performants au cours de la période 2014-2020.

3.43.

La Commission estime, en ce qui concerne les changements sur le terrain induits par les conditions ex ante, que le simple fait d’imposer des conditions minimales qui n’existaient dans aucun des cadres antérieurs de la politique de cohésion devrait améliorer l’efficacité et l’efficience des dépenses.

La Commission sera en mesure d’évaluer l’impact final des conditions ex ante après la mise en œuvre des projets ou des programmes.

Le cadre de performance n’est en outre que l’un des multiples éléments de l’approche axée sur les résultats. Le cadre de performance et la réserve de performance ont été établis pour contribuer à mettre l’accent sur la performance et la réalisation des objectifs de la stratégie de l’Union pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Ces instruments n’avaient pas vocation à entraîner une réattribution significative des dépenses de cohésion. Toutefois, si un programme n’atteint pas les valeurs intermédiaires fixées dans le cadre de performance, la réserve de performance peut être réattribuée au profit d’autres programmes, plus performants.

3.44.

Nous avons recommandé à la Commission:

3.44.

de poursuivre le développement des conditions ex ante de manière à en faire un instrument permettant d’évaluer la capacité des États membres d’utiliser les fonds de l’UE,

La Commission a accepté la recommandation pour autant que les conditions ex ante soient maintenues pour la période postérieure à 2020.

pour la période post-2020, de convertir la réserve de performance en un instrument davantage axé sur les résultats et permettant, sur la base d’une mise en concurrence, d’allouer les fonds aux programmes qui ont donné de bons résultats.

La Commission a accepté la recommandation à condition que le cadre de performance et la réserve de performance soient maintenus pour la période postérieure à 2020.

La proposition de la Commission de règlement portant dispositions communes pour la période de programmation postérieure à 2020 [COM(2018) 375 final] établit les dispositions du cadre de performance, qui comprend à la fois des indicateurs de réalisation et des indicateurs de résultat, pour lesquels doivent être fixées des valeurs intermédiaires et des valeurs cibles. L’examen des performances est remplacé par le réexamen à mi-parcours qui s’appuie, entre autres, sur les progrès accomplis pour atteindre, d’ici à la fin de 2024, les valeurs intermédiaires du cadre de performance.

Rubrique 2 «Croissance durable et ressources naturelles»

3.45.

En 2017, nous avons adopté six rapports spéciaux concernant la rubrique 2 du cadre financier pluriannuel (48). Trois de ces rapports portaient sur des aspects de la performance de la politique agricole commune. Leurs conclusions sont particulièrement pertinentes dans le contexte de la réforme actuelle de cette politique et au regard du nouveau modèle de mise en œuvre reposant sur la performance, annoncé par la Commission dans sa communication «L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture».

 

i)   

Rapport spécial no 16/2017 — Programmation du développement rural

3.46.

Dans ce rapport spécial, nous avons observé qu’au cours de la période de programmation actuelle, les dépenses de développement rural devaient être axées davantage sur les résultats, mais que cette ambition n’a pas été satisfaite, en raison d’un manque d’informations pertinentes sur la performance. Nous avons recommandé de définir un ensemble commun d’indicateurs axés sur les résultats, qui soient adaptés pour évaluer les résultats et l’incidence des interventions au titre du développement rural.

3.46.

Dans sa réponse à la recommandation no 4 du RS no 16/2017, la Commission s’est engagée à analyser les moyens d’améliorer la mesure de la performance de la PAC dans son ensemble.

Le 1er juin 2018, la Commission a adopté une proposition de règlement [COM(2018) 392 final] (plans stratégiques relevant de la PAC). Dans le cadre du nouveau modèle de mise en œuvre exposé dans cette proposition, des indicateurs communs axés sur les résultats ont été élaborés. Le titre VII du règlement introduit le cadre de suivi et d’évaluation des performances qui fixe les règles concernant le contenu et la date de soumission des rapports attendus des États membres sur l’avancement de leurs plans stratégiques relevant de la PAC, ainsi que les règles sur la manière dont cet avancement sera suivi et évalué.

ii)   

Rapport spécial no 10/2017 — Renouvellement des générations

3.47.

Nous avons conclu que les objectifs et les résultats escomptés du soutien de l’UE aux jeunes agriculteurs n’étaient pas bien définis. Nous avons conseillé d’améliorer la logique d’intervention. Pour ce faire, nous avons recommandé à la Commission d’améliorer la procédure d’évaluation des besoins, de sélectionner les formes d’aide les plus adaptées aux besoins décrits et de définir des objectifs de résultats spécifiques et quantifiés.

3.47.

Dans sa réponse à la recommandation no 1 du RS no 10/2017, la Commission s’est engagée à analyser et prendre en considération les instruments stratégiques pertinents envisageables pour l'aide aux jeunes agriculteurs ainsi que leur logique d’intervention dans le cadre de l’élaboration de futures propositions législatives.

Le 1er juin 2018, la Commission a adopté une proposition de règlement [COM(2018) 392 final] (plans stratégiques relevant de la PAC). Dans le nouveau modèle de mise en œuvre exposé dans cette proposition, les États membres concevront des plans stratégiques relevant de la PAC, comportant une évaluation ex ante des besoins. Sur cette base, des interventions sur mesure qui répondent aux besoins recensés et visent à mettre en œuvre les objectifs stratégiques seront décrites dans ces plans. Entre autres, l’objectif spécifique suivant est énoncé à l’article 6, point g), du règlement: attirer les jeunes agriculteurs et faciliter le développement des entreprises dans les zones rurales. Pour ce qui est de cet objectif, un indicateur de résultat spécifique servira à quantifier aussi bien la valeur cible ex ante que la valeur effectivement réalisée.

En ce qui concerne la procédure, la Commission évaluera et approuvera ces plans stratégiques relevant de la PAC.

iii)   

Rapport spécial no 21/2017 — Mesures de verdissement

3.48.

Nous avons conclu que la Commission n’avait pas précisé quels effets les mesures de verdissement étaient censées induire. Nous avons également conclu qu’il existait un risque important d’effet d’aubaine et que les exigences étaient faibles. Nous sommes ainsi parvenus à la conclusion qu’il était peu probable que le verdissement entraîne des améliorations significatives pour l’environnement et le climat. Nous avons recommandé à la Commission d’établir une logique d’intervention complète pour les mesures agricoles de l’UE visant à protéger l’environnement et le climat. Cette logique d’intervention devrait tirer parti des dernières avancées scientifiques et prévoir des objectifs spécifiques. Nous avons en outre recommandé que toutes les exigences environnementales existantes soient regroupées pour former une nouvelle norme environnementale de référence applicable à tous les bénéficiaires de la politique agricole commune, et que les actions programmées aillent au delà des exigences environnementales de référence et soient axées sur la réalisation des objectifs de performance.

3.48.

La Commission a accepté en substance les recommandations du RS no 21/2017.

Le 1er juin 2018, la Commission a adopté une proposition de règlement [COM(2018) 392 final] (plans stratégiques relevant de la PAC), qui met au point la logique d’intervention d’un nouvel ensemble d’instruments de la PAC liés à l’environnement et au climat. Cette nouvelle architecture verte prévoit une conditionnalité renforcée qui subordonne le bénéfice intégral du soutien de la PAC au respect, par les bénéficiaires, de normes de base en matière d’environnement, de changement climatique, de santé publique, de santé animale et végétale et de bien-être animal, y compris les aspects traités précédemment dans le cadre du verdissement. La conditionnalité s’applique à tous les bénéficiaires de la PAC et constitue l’élément central de la base de référence en matière d’environnement et de climat, au-delà de laquelle les programmes volontaires, tels que le nouveau programme écologique au titre du pilier I et les engagements agroenvironnementaux et climatiques (AEC) au titre du pilier II dans le cadre d’un type d’intervention plus vaste offrant un soutien pour divers types d’engagements en matière de gestion, seront définis par les États membres. Toutes ces mesures s’inscriront dans le cadre d’une approche programmée axée sur la réalisation des objectifs de performance.

Rubriques 3 «Sécurité et citoyenneté» et 4 «L’Europe dans le monde»

3.49.

Nous avons adopté cinq rapports spéciaux concernant ces rubriques du cadre financier pluriannuel (49). Nous souhaitons attirer l’attention sur quelques-unes des principales conclusions et recommandations de quatre de ces rapports.

 

i)   

Rapport spécial no 3/2017 — Tunisie

3.50.

Nous avons constaté que globalement l’aide de l’UE en faveur de la Tunisie avait été utilisée à bon escient. Elle avait largement contribué à la transition démocratique et à la stabilité économique du pays après la révolution de 2010-2011. Nous avons toutefois relevé que la Commission avait été trop ambitieuse. Elle avait tenté de répondre à un trop grand nombre de priorités dans un délai relativement court. De ce fait, la gestion de l’aide par la Commission présentait quelques insuffisances.

3.50.

Le rapport reconnaît que, globalement, l'aide de l'UE en faveur de la Tunisie a été utilisée à bon escient. En fait, l’assistance de l’UE a largement contribué à la stabilité économique et politique du pays après la révolution, notamment par un accompagnement des grandes réformes socio-économiques et politiques.

En ce qui concerne son niveau d’ambition, la Commission fait remarquer que plusieurs domaines ont dû être traités en raison des difficultés socio-économiques qu’a connues la Tunisie à la suite de la révolution. Les résultats obtenus jusqu’à présent sont bons puisque l’assistance de l’UE a grandement contribué à améliorer la stabilité socio-économique et politique dans le pays après la révolution. La Commission souligne qu’elle a suivi sa propre politique qui consiste à concentrer son aide. En effet, malgré le fait qu’un ensemble d’activités ont été entreprises au cours de la période examinée, celles-ci étaient conformes aux trois secteurs principaux identifiés dans le cadre unique d’appui pour 2014-2016.

L’efficacité et la durabilité de l’aide de la Commission ont toujours figuré parmi les aspects essentiels pris en considération, de même que la pertinence, l’efficience et l’incidence. La Commission a également soutenu la mise en place de mécanismes de suivi interne et externe et le renforcement de l’obligation de rendre compte des organismes publics.

3.51.

Nous avons recommandé à la Commission et, le cas échéant, au Service européen pour l’action extérieure:

3.51.

de renforcer la programmation et le ciblage de l’aide de l’UE,

La Commission a accepté la recommandation, qu'elle met déjà en œuvre (adoption en août 2017 du nouveau cadre unique d’appui pour 2017-2020, qui se concentre sur trois secteurs d’intervention; dialogue politique et stratégique constant, coordination avec les programmes régionaux, et processus de programmation conjointe en cours).

d’améliorer la mise en œuvre des programmes d’appui budgétaire de l’UE,

La Commission a accepté la recommandation.

Avec le contexte politique aujourd’hui plus stable en Tunisie et au regard de l’étroite coordination avec d’autres donateurs, la Commission reconnaît que les indicateurs de performance peuvent à présent être plus ciblés pour les prochaines opérations. Néanmoins, une approche dynamique continuera à s’appliquer aux critères d’éligibilité, conformément aux dispositions des lignes directrices sur l’appui budgétaire.

de formuler des propositions pour accélérer le processus d’approbation de l’aide macrofinancière,

La Commission a accepté la recommandation.

La Commission fait remarquer que, bien que des progrès importants aient été réalisés en ce qui concerne la rapidité de l’adoption par le Parlement et le Conseil de décisions d’AMF, des améliorations sont encore possibles. Les adoptions pourraient par exemple être plus rapides si le nombre de réunions de la Commission du commerce international du Parlement européen (INTA) avant tout vote de cette même Commission pouvait être réduit, si l’approbation du Parlement avait systématiquement lieu lors de la plénière (mini-plénières comprises) suivant directement le vote de l’INTA, si les mini-plénières pouvaient servir aux signatures par les présidents du Parlement et du Conseil et si le Conseil utilisait également la procédure écrite pour les adoptions le cas échéant.

La Commission fait également remarquer que, suite à des recommandations précédentes de la Cour des comptes européenne et à une résolution du Parlement sur les AMF en 2003, elle avait proposé en 2011 un règlement-cadre pour les AMF destiné, entre autres, à accélérer la prise de décisions en remplaçant les décisions législatives par des actes d’exécution. Néanmoins, les colégislateurs ayant décidé de maintenir les actes législatifs et la procédure législative ordinaire, la Commission a retiré cette proposition en 2013.

d’améliorer la planification des projets.

La Commission a accepté la recommandation.

ii)   

Rapport spécial no 6/2017 — L’approche dite «des points d’accès»

3.52.

Nous avons conclu que, dans l’ensemble, l’approche des points d’accès avait contribué à améliorer la gestion des flux migratoires dans les deux États membres en première ligne, la Grèce et l’Italie, car elle avait permis d’augmenter leur capacité d’accueil, de perfectionner les procédures d’enregistrement et d’améliorer la coordination de l’aide.

 

3.53.

Nous avons recommandé à la Commission et aux organismes compétents:

3.53.

d’aider les États membres à améliorer l’approche des points d’accès, notamment en ce qui concerne la capacité de ces derniers, le traitement réservé aux mineurs non accompagnés, le déploiement d’experts, ainsi que les fonctions et les responsabilités attribuées dans le cadre de cette approche,

La Commission marque son accord.

d’évaluer et de continuer à affiner l’approche des points d’accès, afin d’optimiser l’aide apportée par l’UE en matière de gestion des flux migratoires.

La Commission marque son accord.

iii)   

Rapport spécial no 11/2017 — Le fonds fiduciaire Bêkou

3.54.

Dans ce rapport spécial, nous sommes parvenus à la conclusion que, malgré quelques insuffisances, tant la décision de mettre en place le fonds fiduciaire Bêkou que la manière dont il a été conçu étaient adaptées aux circonstances. Nous avons constaté que la gestion du fonds n’était pas encore optimale dans trois domaines: la coordination entre les parties prenantes; la transparence, la rapidité et le rapport coût-efficacité des procédures; les mécanismes de suivi et d’évaluation.

3.54.

Le fonds fiduciaire Bêkou a ouvert une nouvelle voie de coordination des actions menées par l’UE et ses États membres, qui n’a pas encore été pleinement mise à profit à ce stade.

De l’avis de la Commission, si l’on tient compte de la totalité du cycle de projet, la rapidité globale du fonds Bêkou est supérieure à celles des autres instruments de l’UE utilisés en situation de crise. La Commission accepte toutefois d’étudier les moyens envisageables pour accélérer davantage les procédures de sélection au-delà de ce que permettent actuellement les règles internes, tout en trouvant le bon équilibre entre rapidité et transparence.

Les mécanismes de suivi et d’évaluation sont élaborés au niveau des projets et seront progressivement mis en place au niveau du fonds.

3.55.

Globalement, le fonds fiduciaire Bêkou avait apporté une contribution positive au moment de l’audit. Il avait permis de mobiliser des aides, même s’il avait attiré peu de donateurs supplémentaires, et les projets financés avaient produit les réalisations escomptées. Le fonds avait permis d’assurer une visibilité accrue à l’Union.

 

3.56.

Nous avons recommandé à la Commission:

3.56.

d’élaborer de nouvelles orientations sur le choix des instruments de financement de l’aide et sur la réalisation des analyses des besoins visant à définir le champ d’intervention des fonds fiduciaires,

La Commission a accepté la recommandation, qui sera mise en œuvre comme suit:

la Commission a élaboré des orientations relatives aux fonds fiduciaires incluant une section consacrée aux conditions à remplir pour créer un fonds fiduciaire.

La Commission est prête à réexaminer la portée de ces orientations afin d’y inclure une description plus détaillée des critères établis dans le règlement financier pour l’évaluation des conditions à remplir pour créer un fonds fiduciaire de l’UE.

À cet égard, la Commission considère que dans le cadre de cette évaluation, la question des avantages comparatifs des autres instruments de financement sera abordée.

La Commission estime que les orientations ne peuvent être excessivement prescriptives, notamment en ce qui concerne les fonds fiduciaires d’urgence.

d’améliorer la coordination entre les donateurs, les procédures de sélection et la mesure de la performance, ainsi que d’optimiser les coûts administratifs.

La Commission a accepté la recommandation, mais en soulignant que d’autres acteurs avaient un rôle à jouer dans son suivi.

Le fonds fiduciaire Bêkou coordonne déjà ses activités avec d’autres donateurs et acteurs concernés. La Commission est néanmoins d’accord sur le fait que la coordination pourrait être mieux formalisée et que tous les participants au FFB devraient mettre à profit les possibilités de coordination.

La Commission applique ses règles et procédures standard, ainsi que les règles internes permettant aux gestionnaires de fonds fiduciaires de l’UE de déroger à ces règles standard dans certaines conditions (les règles internes relatives aux situations de crise et les orientations relatives aux fonds fiduciaires). Par exemple, les orientations relatives aux situations de crise reconnaissent les contraintes et les limites rencontrées pour conclure des contrats relatifs à des projets et mettre en œuvre ces derniers en situation de crise et autorisent l’utilisation de «procédures flexibles» lorsqu’une situation de crise a été déclarée dans le pays.

iv)   

Rapport spécial no 22/2017 — Les missions d’observation électorale

3.57.

Dans ce rapport spécial, nous avons constaté que le Service européen pour l’action extérieure et la Commission avaient déployé des efforts raisonnables pour soutenir la mise en œuvre des recommandations formulées par les missions d’observation électorale de l’UE et qu’ils avaient utilisé les outils disponibles à cette fin. Nous avons conclu que la présentation de ces recommandations avait été améliorée ces dernières années, mais que les enquêtes de terrain devaient être amplifiées. Le Service européen pour l’action extérieure et la Commission avaient noué un dialogue politique et fourni une assistance électorale afin de soutenir la mise en œuvre des recommandations, mais les missions de suivi électoral n’avaient pas été organisées aussi souvent que possible. Enfin, aucune vue d’ensemble des recommandations n’était disponible au niveau central et l’état d’avancement de leur mise en œuvre ne faisait pas systématiquement l’objet d’une évaluation.

 

3.58.

Nous avons recommandé au Service européen pour l’action extérieure:

3.58.

de veiller systématiquement à consulter les parties prenantes au sujet des recommandations formulées par les missions d’observation électorale de l’UE avant leur adoption,

Les parties prenantes seront constamment consultées sur le contenu général des recommandations (et non sur leur contenu spécifique, afin de ne pas porter atteinte à l’indépendance du rapport).

d’organiser plus souvent des missions de suivi,

Le SEAE et la Commission sont déterminés à renforcer le suivi des recommandations formulées par les MOE de l'UE en combinant divers outils, allant des MSE à l'assistance électorale, en passant notamment par le dialogue politique.

d’assurer, au niveau central, une vue d’ensemble des recommandations formulées par les missions d’observation électorale de l’UE et d’évaluer systématiquement l’état d’avancement de leur mise en œuvre.

La Commission fera en sorte de financer l’établissement d’un registre central des recommandations formulées par les MOE de l'UE.

Rubrique 5 «Administration» et domaine prioritaire «Bon fonctionnement du marché unique et pérennité de l’union monétaire»

3.59.

En ce qui concerne le domaine prioritaire «Bon fonctionnement du marché unique et pérennité de l’union monétaire», nous avons produit quatre rapports spéciaux en 2017 (50).

 

3.60.

Nous souhaitons attirer l’attention sur un certain nombre des principales conclusions et recommandations de deux de ces rapports.

 

i)   

Rapport spécial no 17/2017 — L’intervention de la Commission dans la crise financière grecque

3.61.

Dans ce rapport spécial, nous avons conclu que les programmes d’ajustement économique adoptés en faveur de la Grèce au lendemain de la crise financière avaient permis d’assurer la stabilité financière à court terme et de réaliser des progrès en matière de réformes. Mais les programmes n’avaient guère aidé la Grèce à se relever. À la mi-2017, ils n’avaient toujours pas permis de rétablir la capacité du pays à emprunter sur les marchés pour financer ses besoins.

 

3.62.

Nous n’avons pas pu faire rapport sur le rôle joué par la Banque centrale européenne, qui a contesté notre mandat et refusé de nous fournir des éléments probants suffisants.

 

3.63.

Nous avons recommandé à la Commission:

3.63.

de mieux classer les conditions par ordre de priorité et de préciser quelles mesures s’imposent d’urgence pour corriger les déséquilibres,

La Commission a accepté la recommandation.

Les actions stratégiques ont été dûment classées par ordre de priorité, notamment au moyen du programme conjoint avec le FMI. La Commission a eu recours, entre autres, au système bien connu du FMI fondé sur des «mesures préalables» et des «repères structurels», qui constituent des réformes cruciales nécessaires pour achever une revue et effectuer le décaissement. Ceux-ci ont été progressivement affinés par l’ajout de quelques mesures préalables dans le domaine des réformes structurelles et par l’utilisation de valeurs intermédiaires. Le programme de soutien à la stabilité au titre du Mécanisme européen de stabilité (MES), en cours, a également introduit le concept d’«éléments livrables essentiels».

de veiller à ce que les programmes s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale de croissance pour le pays,

La Commission a accepté la recommandation.

La Commission fait observer que l’actuel traité instituant le MES prévoit des programmes plus ciblés, par exemple axés sur les déséquilibres dans des secteurs spécifiques, auquel cas une stratégie de croissance globale pourrait ne pas être justifiée.

de s’efforcer de parvenir à un accord avec les partenaires des programmes,

La Commission a accepté la recommandation, rappelant qu’elle ne pouvait pas engager d’autres institutions à accepter des modalités de travail qui, par définition, doivent faire l’objet d’un accord de principe et de fond conjoint.

d’analyser plus systématiquement la capacité administrative de l’État membre à mettre en œuvre les réformes,

La Commission a accepté la recommandation.

Dans le cadre du programme de soutien à la stabilité au titre du MES, une attention particulière a été accordée à la mise en œuvre des réformes afin d’accroître la qualité et l’efficience du secteur public en ce qui concerne la fourniture de biens et services publiques essentiels (4e pilier). L’appui technique a été étroitement aligné sur les dispositions du programme de stabilité du MES, en vertu desquelles le soutien à un certain nombre de réformes au titre du programme a été explicitement inclus dans le protocole d’accord d’août 2015 et les protocoles d'accord supplémentaires ultérieurs. Dans les trois mois qui ont suivi la mise en place du programme MES, la Commission a convenu avec les autorités grecques d'un plan de coopération technique à l’appui des réformes structurelles, qui a également été publié sur son site internet. Le service d’appui à la réforme structurelle apporte un soutien aux autorités grecques et assure la coordination de celui-ci dans presque tous les domaines de réforme relevant du programme MES.

de réaliser une évaluation intermédiaire pour certains programmes successifs et de se servir des résultats pour en évaluer la conception et les modalités de suivi.

La Commission a accepté la recommandation. Elle a déjà effectué des évaluations ex post pour d’autres pays de la zone euro qui disposaient de programmes de soutien à la stabilité.

ii)   

Rapport spécial no 23/2017 — Conseil de résolution unique

3.64.

Notre conclusion générale dans ce rapport spécial était qu’il existait, au stade relativement précoce où nous avons réalisé notre audit, des lacunes dans la capacité du Conseil de résolution unique à réaliser ses tâches. Nous avons reconnu que ces lacunes devaient être replacées dans leur contexte: le Conseil de résolution unique avait été créé ex nihilo et en un laps de temps très court.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

3.65.

Parmi ces lacunes, citons par exemple:

 

des retards dans le recrutement du personnel,

 

une planification incomplète des résolutions pour les banques relevant du mandat du Conseil de résolution unique et un système incomplet de règles régissant cette planification,

 

l’absence d’évaluations de la faisabilité et de la crédibilité des stratégies de résolution sélectionnées dans les plans de résolution,

 

une répartition imprécise des tâches opérationnelles entre les autorités de résolution nationales et le Conseil de résolution unique,

 

un déséquilibre entre les mandats du Conseil de résolution unique et de la Banque centrale européenne.

 

3.66.

Nous sommes parvenus à la conclusion qu’un certain nombre de mesures étaient nécessaires pour améliorer le système. Nous avons recommandé au Conseil de résolution unique:

 

de terminer sa planification de résolutions pour les banques et de finaliser son système de règles régissant cette planification,

 

d’accélérer ses efforts de recrutement et de doter son service des ressources humaines d’un effectif approprié,

 

de clarifier avec les autorités de résolution nationales la répartition opérationnelle des tâches et responsabilités,

 

de dialoguer avec la Banque centrale européenne afin de s’assurer qu’il reçoit toutes les informations nécessaires, et d’inviter le législateur à prendre les mesures nécessaires pour mettre en pratique le cadre actuel.

 

3.67.

Enfin, nous avons publié le rapport spécial no 14/2017 «Examen de la performance en matière de gestion des affaires à la Cour de justice de l’Union européenne». Ce rapport spécial comportait des considérations en vue d’améliorer encore la gestion des affaires à la Cour de justice.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

TROISIÈME PARTIE — SUIVI DES RECOMMANDATIONS

3.68.

Cette partie présente les résultats de notre examen annuel des mesures correctrices prises par la Commission en lien avec nos recommandations. Le suivi des recommandations que nous formulons dans nos rapports spéciaux est un élément important du cycle d’audit de la performance. Outre le fait qu’il nous assure, ainsi qu’à nos parties prenantes, un retour d’informations sur l’impact de nos travaux, ce suivi des recommandations contribue à encourager la Commission et les États membres à les mettre en œuvre.

 

A.   Étendue et approche: une nouvelle méthode

3.69.

Les années précédentes, nous avons limité notre analyse à une sélection de rapports spéciaux. Conformément à notre stratégie 2018-2020, nous sommes en train d’étendre cet exercice. Nous assurerons désormais le suivi de l’ensemble des recommandations d’audit ayant trait à la performance que nous aurons adressées à la Commission trois années auparavant.

 

3.70.

Nous avons examiné 17 de nos 24 rapports spéciaux de 2014 qui n’ont pas été analysés par ailleurs (51). Au total, ces rapports comportaient 135 recommandations.

 

3.71.

Nous avons fondé notre suivi sur des examens documentaires et sur des entretiens avec des agents de la Commission. Pour que notre revue soit juste et équilibrée, nous avons ensuite transmis nos observations à la Commission et avons tenu compte de ses réponses dans notre analyse finale. Nous avons été en mesure de tirer des conclusions sur la mise en œuvre de 100 recommandations, mais nous n’avons pas pu nous prononcer sur les 35 autres (ce qui représente 26 % du total, soit plus de deux fois la moyenne des six dernières années, qui était de 12 %), parce qu’elles étaient adressées aux États membres ou à d’autres institutions de l’UE (52).

 

B.   Quelles suites la Commission a-t-elle données à nos recommandations?

3.72.

Nous avons conclu que la Commission avait intégralement mis en œuvre 58 de ces 100 recommandations (58 %). Elle a en outre mis en œuvre 17 des recommandations restantes (17 %) à pratiquement tous égards et 19 (19 %) à certains égards, tandis que six recommandations (6 %) n’ont pas été mises en œuvre (voir encadré 3.15 ). Le bilan de la mise en œuvre des recommandations est présenté en détail à l’ annexe 3.1 .

3.72.

La Commission fait observer que les trois quarts des recommandations examinées ont été considérées par la Cour comme mises en œuvre intégralement ou à pratiquement tous égards.

Les six recommandations qui n’ont pas été mises en œuvre n’avaient pas été acceptées par la Commission.

Encadré 3.15 —   Mise en œuvre des recommandations formulées dans nos audits de la performance de 2014

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

3.73.

Le résultat pour ce qui est des recommandations intégralement mises en œuvre est comparable aux chiffres des années précédentes. Cependant, le pourcentage de recommandations mises en œuvre à pratiquement tous égards était de 7 % inférieur à la moyenne de 25 % enregistrée ces six dernières années. La proportion de recommandations mises en œuvre à certains égards seulement était supérieure de 7 % à la moyenne de 12 % des six dernières années. Ces variations s’expliquent probablement par les changements apportés à notre méthode d’analyse (voir point 3.69).

 

3.74.

Nous avons constaté que nos recommandations avaient souvent entraîné des mesures correctrices spécifiques. Une grande majorité des 58 recommandations intégralement mises en œuvre l’avaient été dans les deux ans (45 % d’entre elles ont été mises en œuvre en 2014 et 43 % en 2015).

 

3.75.

Nous n’avons pas été en mesure de vérifier la mise en œuvre de la plupart des recommandations adressées uniquement aux États membres (voir point 3.71). Nous avons toutefois pu analyser la mise en œuvre de six recommandations adressées soit aux États membres, soit conjointement à la Commission et à d’autres entités auditées, dans le cadre de la gestion partagée. Toutes avaient été mises en œuvre intégralement ou en partie (53).

 

3.76.

Nous avons constaté que dans certains domaines, la Commission s’était montrée particulièrement efficiente dans la mise en œuvre de nos recommandations. Pour un rapport spécial dans le domaine de l’action extérieure relevant de la compétence des DG DEVCO et NEAR (le rapport spécial no 16/2014), les neuf recommandations formulées avaient toutes été mises en œuvre dans leur intégralité. Toutes les mesures correctrices (sauf une) avaient été prises dans l’année. Cet audit avait pour thème l’efficacité des financements mixtes combinant des subventions octroyées au titre des facilités d’investissement régionales et des prêts accordés par des institutions financières en vue de soutenir les politiques extérieures de l’UE. La DG MARE avait également mis en œuvre toutes les recommandations que nous lui avions adressées à la suite de l’audit sur l’aquaculture (rapport spécial no 10/2014).

 

3.77.

La Commission avait, dans un premier temps, rejeté neuf recommandations. Ces recommandations concernaient les DG AGRI, REGIO et DEVCO. Trois d’entre elles ont été mises en œuvre à certains égards par la suite (54). Les six recommandations qui n’avaient pas été mises en œuvre au moment de notre examen de suivi étaient issues des audits relatifs au secteur vitivinicole et aux pépinières d’entreprises. Elles avaient toutes été rejetées en 2014, année où les audits avaient été réalisés. Dans la plupart des cas, la Commission considérait que nos recommandations auraient dû être adressées aux États membres. Dans certains cas, elle avait marqué son accord de principe sur nos observations, sans pouvoir accepter la recommandation dans la pratique (55). La proportion de recommandations rejetées ou acceptées partiellement était similaire à celle des années précédentes.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

3.78.

En conclusion, nous constatons que nos audits de la performance ont conduit à plusieurs améliorations essentielles, même si certaines des faiblesses relevées subsistent. Celles-ci sont décrites à l’ annexe 3.2 .

 

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Conclusions

3.79.

Les informations sur la performance ont pour but d’indiquer si les objectifs des politiques et des programmes et, plus généralement, des DG, de la Commission en tant qu’organisation et du budget de l’UE, sont atteints de manière efficace et efficiente. Lorsque des améliorations sont nécessaires, les informations sur la performance doivent servir à éclairer le processus de conception des mesures correctrices requises et à assurer le suivi de leur mise en œuvre.

 

3.80.

La manière dont une organisation utilise les informations sur la performance qu’elle génère et collecte aux fins de la prise de décision influe sur sa réussite à long terme pour ce qui est de la mise place d’un système de gestion de la performance et de l’obtention de meilleurs résultats.

 

3.81.

Nous formulons les conclusions ci-après.

3.81.

1.

La mesure dans laquelle la Commission peut utiliser les informations sur la performance est parfois limitée (points 3.6 à 3.13)

 

Le cadre financier pluriannuel de l’UE offre une flexibilité limitée pour réaffecter les fonds.

La Commission a présenté des propositions visant à accroître la flexibilité budgétaire dans le prochain cadre financier pluriannuel.

À la suite du dernier examen à mi-parcours du cadre financier pluriannuel, certaines réaffectations ont bien été opérées, mais essentiellement du fait de l’urgence de réagir à la crise des réfugiés et aux menaces pesant sur la sécurité, et non pas pour des motifs liés à la performance.

Les décisions de réaffectation résultent de plusieurs facteurs. La Commission fait observer qu’il se produit souvent d’importants décalages dans le temps avant que des informations détaillées sur la performance ne soient disponibles.

Mesurer la contribution du budget de l’UE à la réalisation des objectifs de haut niveau est une tâche complexe, sachant que plusieurs cadres stratégiques s’appliquent en parallèle.

La difficulté de mesurer la contribution à la réalisation des objectifs de haut niveau tient aussi au fait qu’il n’est pas aisé d’établir des liens de causalité clairs et directs entre, d’une part, une activité des services de la Commission ou un programme financé par le budget de l’UE et, d’autre part, les avancées vers la réalisation d’objectifs politiques de haut niveau. De nombreux autres facteurs extérieurs influent sur la réalisation de ces objectifs, et de nombreux acteurs interviennent aux niveaux infranational, national, européen et international. Cette complexité est inhérente à l’environnement dans lequel évoluent la Commission et le budget de l’UE; il ne s’agit pas d’une lacune du cadre de performance à proprement parler.

2.

Le système de mesure de la performance de la Commission permet de disposer de grandes quantités de données, mais pas toujours en temps utile (points 3.14 à 3.18)

 

Les DG de la Commission collectent des informations sur la performance sous différentes formes et à partir de sources diverses, ce qui génère une multitude d’informations ayant trait à la performance. Plusieurs DG ont récemment mis en place de nouveaux instruments et processus pour exploiter les données relatives à la performance, dans le but d’améliorer leur cadre d’informations sur la performance.

 

Nous avons recensé par le passé de bonnes pratiques en matière de communication d’informations sur la performance que la Commission pourrait mettre en œuvre. Les répondants à notre enquête ont confirmé que des progrès restaient à faire, par exemple en ce qui concerne la disponibilité en temps utile des informations sur la performance ou les orientations relatives à l’élaboration des rapports sur la performance.

 

3.

La Commission utilise les informations sur la performance pour gérer les programmes et les politiques mais ne prend pas toujours de mesures correctrices lorsque les objectifs ne sont pas atteints (points 3.19 à 3.26)

 

Au niveau des DG, les informations sur la performance sont principalement utilisées pour gérer les programmes et les politiques. Étant donné que les informations sur la performance qui répondent aux besoins de la gestion quotidienne ne concordent pas avec les responsabilités des DG et de la Commission en matière de communication d’informations aux parties prenantes externes, les DG ne s’appuient généralement pas sur les principaux rapports de la Commission relatifs à la performance pour gérer leur propre performance dans le cadre de l’exécution du budget de l’UE.

La Commission rend compte de la performance du budget de l’UE par l’intermédiaire, entre autres, des principaux rapports annuels en la matière (notamment le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l’UE et les fiches de programmes), dans le respect des obligations légales.

Les résultats de l’enquête indiquent également qu’une performance insuffisante n’entraîne pas systématiquement la prise de mesures correctrices. Ils montrent que le fait de ne pas atteindre un objectif est plus susceptible d’avoir des conséquences dans les DG où les informations sur la performance sont fréquemment utilisées.

Comme le souligne la Cour, plus de 70 % des répondants ont indiqué que la non-réalisation d’objectifs donnait lieu à l’élaboration de plans d’action et à un suivi renforcé, et plus de 60 % des personnes interrogées ont répondu qu’une évaluation était effectuée si les objectifs n’étaient pas atteints.

Les résultats présentés reflètent le point de vue des personnes interrogées. Une évaluation au cas par cas serait nécessaire pour déterminer si une mesure de suivi appropriée a été prise, en tenant dûment compte des contraintes du cadre budgétaire.

4.

Dans ses rapports relatifs à la performance, la Commission n’explique guère comment elle utilise les informations en la matière (points 3.27 à 3.31)

 

Les DG et la Commission ne sont pas tenues d’expliquer dans leurs rapports sur la performance comment les informations sur la performance ont été utilisées aux fins de la prise de décision. Néanmoins, les fiches de programmes et les rapports des DG concernant la performance comportent souvent certaines informations, limitées, à cet égard.

 

5.

De nouveaux progrès sont attendus à mesure que la culture de la performance continue à se développer (points 3.32 à 3.36)

 

Les managers des DG avec lesquels nous nous sommes entretenus ont fait état d’un certain nombre de difficultés qui les empêchent d’utiliser davantage les informations sur la performance pour obtenir de meilleurs résultats. Les résultats de notre enquête confirment qu’il existe un vrai besoin de formation à l’utilisation des informations sur la performance, ainsi que de diffusion plus efficace des connaissances et des bonnes pratiques. Plusieurs des actions que la Commission mène pour devenir une institution davantage axée sur la performance peuvent être considérées comme les prémices d’une stratégie plus vaste visant à opérer un changement culturel de taille. Avec le temps, ce changement culturel devrait permettre à la Commission et au budget de l’UE d’être toujours plus focalisés sur l’obtention des résultats et la production de l’impact recherché.

La Commission estime qu’elle dispose déjà d’une culture de la performance bien développée et elle a pris une série de mesures ces dernières années pour renforcer encore cette culture (56). Voir aussi, au point 3.32, les exemples, cités par la Cour, de mesures prises par la Commission pour renforcer la culture de la performance, et la réponse de la Commission au point 3.36.

3.82.

Aux points 3.37 à 3.67, nous présentons les principales conclusions et recommandations d’une sélection de rapports spéciaux que nous avons publiés en 2017.

 

3.83.

Cette année, le suivi des recommandations antérieures (voir points 3.68 à 3.78) a confirmé que trois quarts des recommandations que nous avons examinées avaient été mises en œuvre intégralement ou à pratiquement tous égards. En d’autres termes, des mesures correctrices avaient été prises dans la plupart des cas. Dans 19 % d’entre eux, les recommandations avaient été mises en œuvre à certains égards seulement, et il subsistait des faiblesses, qui sont décrites à l’ annexe 3.2 . Cette proportion était de 7 % supérieure à la moyenne des six dernières années, ce qui s’explique probablement par les changements apportés à notre méthode d’analyse.

 

Recommandations

3.84.

L’ annexe 3.4 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des trois recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014. L’une d’entre elles n’a pas été mise en œuvre et il n’y avait pas suffisamment d’éléments probants pour analyser la mise en œuvre des deux autres.

 

3.85.

Sur la base de nos conclusions pour 2017, nous recommandons à la Commission de prendre les mesures ci-après.

 

Recommandation no 1 — Pour la période couverte par le prochain CFP, la Commission devrait proposer des mesures pour rationaliser et simplifier les cadres stratégiques qui régissent l’exécution du budget de l’UE afin de renforcer l’obligation de rendre compte des résultats et d’accroître la clarté et la transparence pour toutes les parties prenantes.

La Commission accepte la recommandation.

Elle convient que l’approche en matière d’exécution du budget de l’UE devrait être aussi cohérente et rationalisée que possible et que la clarté et la transparence sont essentielles pour atteindre des résultats.

La Commission estime que ses propositions pour le prochain cadre financier pluriannuel et les programmes sectoriels qui s’y rapportent constituent un cadre cohérent pour le budget à venir. Ces propositions visent à contribuer aux priorités politiques convenues par les dirigeants européens à Bratislava et à Rome. Elles s’appuient sur les contributions d’un large éventail de parties prenantes dans toute l’Europe. La décision finale sur ce cadre sera prise par le Conseil statuant à l’unanimité, avec l’approbation du Parlement européen.

La Cour mentionne d’autres «cadres stratégiques» susceptibles d’agir sur l’exécution du budget pour la période postérieure à 2020. Parmi ceux-ci figurent les priorités politiques de la prochaine Commission et le programme stratégique du Conseil européen. Ces cadres sont élaborés conformément aux prérogatives des institutions telles que définies dans le traité. La Commission tiendra son rôle — avec les autres institutions — en veillant à une approche cohérente de l’exécution du prochain cadre financier pluriannuel.

Elle estime en outre que le cadre pour le budget à venir devrait être suffisamment souple pour être apte à réagir efficacement face à des besoins imprévus à mesure qu’ils apparaissent. Il s’agit là d’une conséquence naturelle et inévitable de l’environnement complexe dans lequel est exécuté le budget de l’UE.

 

Cela impliquerait d’œuvrer avec les parties prenantes à la définition d’un ensemble cohérent d’objectifs mesurables de haut niveau permettant d’orienter les progrès à accomplir (57) en vue d’atteindre les résultats fixés pour l’ensemble du budget du cadre financier pluriannuel tout au long de la période de mise en œuvre (58).

Délai de mise en œuvre: au moment de l’adoption du cadre financier pluriannuel 2021-2027.

Les propositions pour les futurs programmes financiers dans le cadre financier pluriannuel contiennent des objectifs précis et mesurables et des indicateurs qui serviront à suivre et gérer la performance de ces programmes tout au long de la période. La décision finale sur la conception de ces programmes reviendra au Parlement européen et au Conseil conformément à la procédure législative ordinaire. La Commission rendra compte des progrès accomplis dans les différents rapports sur la performance. En outre, elle étudiera, avec les autres institutions et les parties prenantes, la possibilité de compléter ces indicateurs et objectifs au niveau des programmes par des objectifs mesurables de haut niveau qui sont liés aux priorités politiques.

Recommandation no 2 — La Commission devrait inclure des informations actualisées sur la performance dans ses rapports en la matière, y compris le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l’UE, en ce qui concerne les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs, et elle devrait toujours prendre des mesures, ou formuler des propositions en ce sens, lorsque ces objectifs ne sont pas atteints.

Délai de mise en œuvre: fin 2019.

La Commission accepte la recommandation.

Elle continuera de rendre compte des progrès réalisés et présentera des propositions le cas échéant. Les rapports annuels d’activités et les fiches de programmes procurent chaque année les dernières informations disponibles sur la performance pour tous les indicateurs de performance concernant le budget de l’UE. Le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l’UE est une synthèse qui renvoie à d’autres rapports, plus détaillés, sur la performance. Il ne vise pas à rendre compte de manière détaillée de l’ensemble des indicateurs de performance.

La Commission fait observer que les rapports élaborés par la Commission sur la performance reposent en partie sur la qualité et la disponibilité, en temps utile, des informations transmises par les États membres et d’autres acteurs.

Comme le reconnaît la Cour au point 3.81 (1), certaines contraintes pèsent sur les mesures de suivi qui peuvent être prises lorsque les objectifs ne sont pas atteints. La responsabilité de la performance budgétaire et des mesures de suivi est partagée entre tous les acteurs qui participent à l’exécution du budget de l’Union et ne relèvent donc pas du contrôle direct ou exclusif de la Commission.

Recommandation no 3 — La Commission devrait rationaliser les indicateurs relatifs à la performance du budget de l’UE et améliorer la concordance entre objectifs généraux fixés à un haut niveau et objectifs spécifiques établis au niveau des programmes et des politiques. Pour ce faire, elle devrait:

La Commission accepte la recommandation.

 

a)

établir un lien direct entre les objectifs spécifiques énoncés dans la base juridique de chaque programme de dépenses et les objectifs généraux;

a)

La Commission accepte la recommandation; celle-ci est mise en œuvre à travers les propositions de la Commission sur les programmes financiers relevant du prochain cadre financier pluriannuel. Ces propositions prévoient un cadre de performance clair fondé sur des objectifs et des indicateurs. La forme définitive de ce cadre de performance dépendra de l’issue du processus législatif.

 

b)

réexaminer les indicateurs de performance utilisés pour le budget de l’UE aux différents niveaux, enregistrer des informations sur les utilisateurs présumés de chaque indicateur, ainsi que sur sa finalité. Si ces informations ne peuvent être vérifiées, elle devrait envisager de supprimer l’indicateur concerné;

b)

La Commission accepte la recommandation; celle-ci est mise en œuvre à travers les propositions pour le prochain cadre financier pluriannuel.

Tous les indicateurs établis pour les programmes financiers ont fait l’objet d’une analyse critique dans le cadre de l’examen des dépenses ayant conduit aux propositions de la Commission pour le prochain cadre financier pluriannuel. Il en a résulté des propositions en faveur d’indicateurs de performance des programmes moins nombreux et de meilleure qualité. Les différents niveaux d’indicateurs servent à différentes fins, notamment la gestion de la performance, mais aussi la communication au sujet des résultats obtenus grâce au budget de l’UE.

 

c)

veiller à ce que les informations servant à la gestion quotidienne des programmes et des politiques au sein des DG concordent avec les informations sur la performance présentées de manière agrégée dans ses principaux rapports en la matière.

Délai de mise en œuvre: au moment de l’adoption du cadre financier pluriannuel 2021-2027.

c)

La Commission accepte cette recommandation, tout en faisant observer que différents types et niveaux d’information sont pertinents pour rendre compte de la performance du budget à un niveau agrégé, ainsi que pour la gestion quotidienne du budget de l’UE par la Commission, les autorités nationales, les institutions financières et les autres parties prenantes.

Cette recommandation sera mise en œuvre au moyen d’instructions destinées aux services sur l’élaboration des différents rapports sur la performance.

Recommandation no 4 — La Commission devrait expliquer, dans ses principaux rapports sur la performance, comment elle utilise les informations en la matière. Elle devrait montrer, de manière aussi systématique que possible, et en tenant compte du temps nécessaire à leur obtention, comment les informations sur la performance concernant le budget de l’UE ont éclairé la prise de décision.

Délai de mise en œuvre: fin 2019.

La Commission accepte cette recommandation.

Elle constate qu’en raison des décalages dans le temps inhérents à la collecte d’informations détaillées sur la performance concernant les programmes financiers, la principale occasion de tirer des enseignements de ces informations réside dans la conception du cadre législatif pour les prochains programmes financiers.

L’examen des dépenses qui accompagne la proposition de la Commission sur le prochain cadre financier pluriannuel et les analyses d’impact publiées avec les propositions pour les prochains programmes financiers renvoient dans une large mesure aux résultats de l’évaluation, aux conclusions issues de l’audit et à d’autres sources d’informations sur la performance, et expliquent comment ces enseignements sont pris en compte lors de la conception des programmes à venir.

Recommandation no 5 — La Commission devrait, en s’appuyant sur les progrès déjà accomplis, mettre en place des mesures et des incitations visant à favoriser une plus grande focalisation sur la performance dans sa culture interne, ou améliorer celles qui existent déjà. Pour ce faire, elle devrait:

La Commission accepte la recommandation.

Il existe au sein de ses services une culture de la performance bien développée. Comme il a été reconnu dans le présent chapitre, des efforts considérables ont été accomplis ces dernières années (par exemple, la réforme du cycle de planification stratégique et de programmation, les évaluations à mi-parcours des programmes de dépenses 2014-2020 ou la préparation des programmes de dépenses 2021-2027) afin d’accroître la focalisation sur la performance tant au niveau politique qu’au niveau des services. La Commission est déterminée à continuer à promouvoir la culture de la performance, en tenant dûment compte de sa responsabilité parallèle en matière de bonne gestion financière du budget de l’UE.

 

a)

fournir à ses managers davantage de connaissances et d’orientations sur la gestion de la performance, ainsi que sur l’utilisation des informations relatives à la performance aux fins de la prise de décision;

a)

La Commission accepte cette recommandation.

Elle va étudier la meilleure façon de s’assurer que l’ensemble des managers appréhende bien les vastes orientations qui existent déjà au sein de la Commission en matière de gestion de la performance, notamment en prévoyant, en tant que de besoin, des activités de sensibilisation et de formation. Elle déterminera aussi s’il existe des lacunes dans l’offre actuelle.

 

b)

assurer l’échange des bonnes pratiques en matière d’utilisation des informations sur la performance aussi bien en son sein qu’avec les principales parties prenantes telles que les États membres;

b)

La Commission accepte cette recommandation.

Elle va continuer à organiser des discussions régulières sur les questions liées à la performance, tant au sein des réseaux internes compétents qu’en coopération avec les autres institutions et parties prenantes. Par exemple, le groupe de travail interservices «budget axé sur les résultats» a joué un rôle clé en réunissant régulièrement les membres de l’encadrement supérieur, en menant des actions de sensibilisation et en instaurant une compréhension commune de la performance. Par ailleurs, parallèlement à l’élaboration du cadre de performance pour la prochaine génération de programmes, un sous-groupe a été chargé, au niveau technique, de se pencher sur les mesures en matière de performance afin de recueillir des données sur les enseignements tirés et les bonnes pratiques et de promouvoir une approche coordonnée. En 2017, la Commission a organisé deux réunions d’experts, avec des participants du Parlement européen, des États membres et d’autres parties prenantes, visant à étudier l’utilisation des informations sur la performance.

 

c)

améliorer encore sa culture interne pour parvenir à mettre davantage l’accent sur la performance, en tenant compte des difficultés mises en lumière par les DG (59), ainsi que des possibilités de progrès évoquées par les répondants à notre enquête (60) et des perspectives ouvertes, entre autre, par la révision du règlement financier, l’initiative «Un budget de l’UE axé sur les résultats» et la communication des informations sur la performance des projets en cours.

Délai de mise en œuvre: fin 2020.

c)

La Commission accepte la recommandation.

Estimant qu’elle dispose déjà d’une culture de la performance très bien ancrée dans ses services, elle continuera à étudier les moyens de la renforcer davantage encore.

(1)  Article 317 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

(2)  Instructions for the Strategic Plan 2016-2020 and Management Plan 2016, 20 novembre 2015, document Ares (2015)5332669: voir section 1, paragraphe 1.1.

(3)  http://ec.europa.eu/budget/budget4results/index_en.cfm

(4)  https://ec.europa.eu/info/files/better-regulation-guidelines_en

(5)  Par exemple, le Vérificateur général du Canada, le Contrôleur et auditeur général de Nouvelle-Zélande, l’institution supérieure de contrôle des États-Unis (Government Accountability Office), et celle du Royaume-Uni (National Audit Office).

(6)  Les DG Agriculture et développement rural (AGRI), Réseaux de communication, contenu et technologies (CNECT), Coopération internationale et développement (DEVCO), Éducation, jeunesse, sport et culture (EAC), Emploi, affaires sociales et inclusion (EMPL) et le secrétariat général.

(7)  Le Parlement européen et le Conseil.

(8)  Voir OCDE, direction de la gouvernance publique, Budgeting and Performance in the European Union — A review in the context of EU Budget Focused on Results, point 3.2.4 (http://www.oecd-ilibrary.org/governance/budgeting-and-performance-in-the-european-union_budget-17-5jfnx7fj38r2?crawler=true).

(9)  Voir par exemple Faculté de droit de l’Université de Saint-Gall, Working Paper No 2015-04 — What can performance information do to legislators? A Budget Decision Experiment with Legislators, document de recherche en droit et économie, septembre 2014 (https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2494772).

(10)  Voir «Réexamen/révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel 2014-2020 — Un budget de l’UE axé sur les résultats.», COM(2016) 603 final du 14 septembre 2016, p. 14 (http://ec.europa.eu/transparency/regdoc/?fuseaction=list&n=10&adv=0&coteId=1&year=2016&number=603&language=fr).

(11)  Voir par exemple notre rapport spécial no 15/2017 «Les conditions ex ante et la réserve de performance dans le domaine de la cohésion: des instruments innovants mais pas encore efficaces», ainsi que notre rapport spécial no 16/2017 «La programmation du développement rural doit être moins complexe et davantage axée sur les résultats» (https://www.eca.europa.eu).

(12)  Voir document COM(2016) 603 final.

(13)  Nous avons déjà examiné cette question dans nos rapports annuels 2016 (points 3.18 et 3.19), 2015 (points 3.18 à 3.21) et 2014 (points 3.7 à 3.12).

(14)  Voir également les réponses de la Commission aux points 3.18 et 3.19 du rapport annuel 2016 de la Cour, aux points 3.18 à 3.21 du rapport annuel 2015 de la Cour et aux points 3.7 à 3.12 du rapport annuel 2014 de la Cour.

(15)  Dans le cadre du Semestre européen, la DG EAC collabore également avec les DG Affaires économiques et financières (ECFIN) et Emploi, affaires sociales et inclusion (EMPL) dans le domaine de l’éducation, pour recenser les défis et formuler des conclusions et des recommandations aux fins de l’élaboration des rapports annuels par État membre.

(16)  Voir «Évaluation de la stratégie de l’UE pour la jeunesse et de la recommandation du Conseil sur la mobilité des jeunes volontaires dans l’UE — Rapport final», résumé, p. 9: «[…] les objectifs et priorités de la stratégie de l’UE en faveur de la jeunesse étaient, de façon générale, pertinents par rapport aux objectifs de la stratégie Europe 2020. Néanmoins, cela est principalement dû à la large couverture thématique du cadre de coopération jeunesse, plutôt qu’aux efforts pour aligner les deux stratégies. Les deux stratégies étaient souvent perçues par les parties prenantes interrogées comme des approches séparées, chacune avec ses propres objectifs, plutôt que comme faisant partie d’un plan intégré à long terme de l’UE».

(17)  Nous n’avons toutefois pas analysé dans quelle mesure ils étaient utilisés ni leur utilité.

(18)  Rapport annuel relatif à l’exercice 2016, chapitre 3, «Le budget de l’UE: obtenir des résultats», points 3.13 à 3.51.

(19)  En ce qui concerne la disponibilité des informations en temps utile, nous avions fait état de problèmes concernant Horizon 2020 aux points 3.31 et 3.51 à 3.53 du rapport annuel 2015.

(20)  Dans le même ordre d’idée, l’institution supérieure de contrôle des États-Unis a constaté, dans différents rapports, que les agences fédérales peuvent mettre en œuvre toute une série de pratiques susceptibles de renforcer ou de faciliter l’utilisation d’informations sur la performance (pour détecter des problèmes et prendre des mesures correctrices, pour élaborer une stratégie et allouer des ressources, pour reconnaître et récompenser la bonne performance ou pour repérer et partager des approches efficaces) de manière à obtenir de meilleurs résultats. Voir les rapports de l’ISC des États-Unis disponibles aux adresses suivantes: https://www.gao.gov/assets/250/247701.pdf; https://www.gao.gov/new.items/d081026t.pdf; https://www.gao.gov/assets/130/123413.pdf; https://www.gao.gov/assets/670/666187.pdf

(21)  Voir rapports annuels 2015 (points 3.62 et 3.63) et 2014 (points 3.71 à 3.73).

(22)  Voir rapports annuels 2015 (recommandation no 1) et 2014 (recommandation no 2).

(23)  Voir également rapport annuel 2016, Chapitre 3 — «Le budget de l’UE: obtenir des résultats», première partie, section 1 «Le cadre pour la communication d’informations sur la performance».

(24)  Définition des termes utilisés: un indicateur est une caractéristique ou une propriété qui est mesurée régulièrement pour évaluer le degré de réalisation d’un objectif; un indicateur de résultat mesure les changements immédiats pour les destinataires directs dès la fin de leur participation à une intervention; un indicateur d’impact mesure les conséquences à plus long terme qui peuvent être observées un certain temps après l’achèvement d’une intervention.

(25)  Voir l’annexe 10 (en particulier les pages 457 à 459) du rapport annuel d’activité 2016 de la DG DEVCO.

(26)  Depuis la réforme du cycle de planification stratégique et de programmation en 2016, les rapports annuels d’activité comprennent des informations sur l’exécution du programme de travail de la Commission. On y trouve en effet des informations sur les indicateurs de réalisation qui figuraient autrefois dans les plans de gestion annuels des DG.

(27)  https://ec.europa.eu/info/publications/annual-activity-reports-2016_en. Cette page web commune propose des liens vers les pages où figurent les rapports annuels d’activité de chaque DG. Elle a été consultée par 2 700 visiteurs uniques entre la date de publication des rapports annuels d’activité 2016 et le 30 janvier 2018. Les pages où figurent les différents rapports annuels d’activité ont enregistré 7 509 consultations uniques en 2017. Cependant, les rapports annuels d’activité 2016 ont également pu être publiés sur d’autres sites web. Aucune donnée n’est disponible sur le nombre de visiteurs et de pages consultées enregistré sur ces derniers.

(28)  Ce point de vue corrobore celui exprimé par l’ISC du Canada, selon laquelle «[il] ne suffit pas que l’information sur le rendement soit dûment exploitée: on doit percevoir qu’elle l’est» («Mise en œuvre de la gestion axée sur les résultats: leçons tirées de la documentation», point 22 «Démontrer l’utilisation de l’information sur le rendement»

(http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/meth_gde_f_10225.html).

(29)  Voir les instructions relatives à l’élaboration des rapports annuels d’activité 2017, p. 3.

(30)  Le plan stratégique, le plan de gestion et le rapport annuel d’activité.

(31)  Dans son plan stratégique 2016-2020, la DG indique par exemple que la conception et l’élaboration stratégiques globales de la politique agricole commune se fondent sur des études économiques et stratégiques, des évaluations et des analyses d’impact (voir plan stratégique 2016-2020 de la DG AGRI, p. 5).

(32)  Voir page 26 du rapport annuel d’activité 2016 de la DG CNECT, où il est indiqué que la plupart des objectifs du plan d’action précédent avaient été atteints et que ce plan avait montré qu’il importait de disposer d’objectifs européens communs en matière d’administration en ligne.

(33)  http://ec.europa.eu/budget/library/biblio/documents/2017/DB2017_WD01_en.pdf

(34)  Dans cette partie du document, les DG analysent les amendements budgétaires, les activités à venir, les effets à produire et les programmes de travail prévus pour les deux années suivantes.

(35)  Voir les fiches de programmes 2017, p. 44.

(36)  Voir le plan de gestion 2017 de la DG EAC, objectif spécifique 1.1, p. 10.

(37)  Voir le plan stratégique 2016-2020 de la DG EAC, p. 10.

(38)  Voir notre avis no 1/2017 sur la proposition de révision du règlement financier (https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=40627) [ainsi que le texte du règlement financier révisé, en particulier les articles 124 et suivants et 180 et suivants].

(39)  Voir document SWD(2018) 171 final.

En ce qui concerne la nécessité d’une définition universellement admise de la valeur ajoutée européenne, voir notre document d’information «L’avenir des finances de l’UE: réformer le fonctionnement du budget de l’UE» de février 2018, points 7 et 8 (https://www.eca.europa.eu).

(40)  Voir rapport annuel 2016, chapitre 3, conclusion no 1, «Possibilités d’amélioration du cadre pour la communication d’informations sur la performance», recommandation no 1, «rationaliser la communication d’informations sur la performance» et réponses de la Commission.

(41)  Voir le rapport de l’OCDE, point 1.2.4, note de bas de page no 8.

(42)  Rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur l’évaluation des finances de l’Union fondée sur les résultats obtenus [COM(2015) 313 final du 26.6.2015, p. 5 et 6]. Ce type de rapport a depuis été combiné avec le résumé des RAA requis en vertu de l’article 66, paragraphe 9, du règlement financier et incorporé dans le rapport annuel sur la gestion et la performance.

(43)  Un tel changement culturel pourrait nécessiter une évolution au fil du temps dans plusieurs domaines, qui s’inscrirait dans un processus de gestion du changement. Il peut s’agir de faire évoluer les comportements du management et du reste du personnel, de mettre en place des incitations à mieux utiliser les informations sur la performance, d’asseoir la prise de décision sur des données et/ou des éléments probants, ainsi que d’opérer des changements au niveau de la communication interne, des ressources et outils, et des valeurs.

(44)  Voir la synthèse du document intitulé «Budgeting and Performance in the European Union: A review by the OECD in the context of the EU budget focused on results» (Budgétisation et performance dans l’Union européenne: étude de l’OCDE dans le contexte du budget de l’UE axé sur les résultats), Revue de l’OCDE sur la gestion budgétaire, vol. 2017/1.

(45)  https://www.eca.europa.eu

(46)  À savoir les rubriques 1a (Compétitivité pour la croissance et l’emploi), 1b (Cohésion économique, sociale et territoriale), 2 (Croissance durable: ressources naturelles), 3 (Sécurité et citoyenneté), 4 (L’Europe dans le monde) et 5 (Administration).

(47)  Le rapport spécial no 2/2017 «Négociation, par la Commission, des accords de partenariat et des programmes relevant de la cohésion pour la période 2014-2020: les dépenses ciblent davantage les priorités d’Europe 2020, mais les dispositifs destinés à mesurer la performance sont de plus en plus complexes», le rapport spécial no 4/2017 «Protection du budget de l’UE contre les dépenses irrégulières: la Commission a recouru davantage aux mesures préventives et aux corrections financières dans le domaine de la cohésion au cours de la période 2007-2013», qui ne comportait pas de conclusions ou recommandations relatives à la performance, le rapport spécial no 5/2017 «Chômage des jeunes: les politiques de l’UE ont-elles changé le cours des choses?», le rapport spécial no 12/2017 «Mise en œuvre de la directive sur l’eau potable: la qualité et l’accessibilité de l’eau se sont améliorées en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie mais des investissements considérables demeurent nécessaires», le rapport spécial no 13/2017 «Un système européen de gestion du trafic ferroviaire unique: ce choix politique se concrétisera-t-il un jour?», le rapport spécial no 15/2017 «Les conditions ex ante et la réserve de performance dans le domaine de la cohésion: des instruments innovants mais pas encore efficaces», et le rapport spécial no 18/2017 «Le ciel unique européen: un changement d’ordre culturel, mais pas de véritable unification».

(48)  Le rapport spécial no 1/2017 «Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel du réseau Natura 2000», le rapport spécial no 7/2017 «Nouveau rôle des organismes de certification concernant les dépenses de la PAC: une avancée vers un modèle de contrôle unique, malgré d’importantes faiblesses à surmonter», le rapport spécial no 8/2017 «Contrôle des pêches de l’UE: des efforts supplémentaires sont nécessaires», le rapport spécial no 10/2017 «Le soutien de l’UE en faveur des jeunes agriculteurs devrait être mieux ciblé pour favoriser un renouvellement efficace des générations», le rapport spécial no 16/2017 «La programmation du développement rural doit être moins complexe et davantage axée sur les résultats», et le rapport spécial no 21/2017 «Le verdissement: complexité accrue du régime d’aide au revenu et encore aucun bénéfice pour l’environnement».

(49)  Le rapport spécial no 3/2017 «L’aide de l’UE en faveur de la Tunisie», le rapport spécial no 6/2017 «Réponse de l’UE à la crise des réfugiés: l’approche dite “des points d’accès”», le rapport spécial no 9/2017 «Soutien de l’Union européenne à la lutte contre la traite des êtres humains en Asie du Sud et du Sud-Est», le rapport spécial no 11/2017 «Le fonds fiduciaire Bêkou de l’Union européenne pour la République centrafricaine: un début chargé d’espoir malgré quelques insuffisances» et le rapport spécial no 22/2017 «Missions d’observation électorale — Recommandations mieux suivies, mais surveillance de leur mise en œuvre à améliorer».

(50)  Le rapport spécial no 17/2017 «L’intervention de la Commission dans la crise financière grecque», le rapport spécial no 19/2017 «Procédures d’importation: les intérêts financiers de l’UE pâtissent d’insuffisances au niveau du cadre juridique et d’une mise en œuvre inefficace», le rapport spécial no 20/2017 «Instruments de garantie de prêts financés par l’Union européenne: des résultats positifs, mais un ciblage des bénéficiaires et une coordination avec les dispositifs nationaux à améliorer» et le rapport spécial no 23/2017 «Conseil de résolution unique — L’ambitieux chantier de l’union bancaire a commencé mais est loin d’être terminé».

(51)  Les domaines d’audit couverts par sept rapports spéciaux (nos 3/2014, 5/2014, 6/2014, 11/2014, 14/2014, 17/2014 et 19/2014) font l’objet de nouveaux audits, planifiés ou en cours.

(52)  Parmi ces recommandations, 32 concernaient les États membres et deux concernaient le Conseil ou le Parlement. Pour la dernière, les éléments probants étaient insuffisants.

(53)  Nous avons adressé une recommandation aux États membres (dans le rapport spécial no 9/2014), quatre à la Commission et aux États membres (une dans le rapport spécial no 15/2014, deux dans le rapport spécial no 22/2014 et une dans le rapport spécial no 23/2014) et une à la Commission et au Service européen pour l’action extérieure (dans le rapport spécial no 13/2014).

(54)  La recommandation no 3, lettre a), du rapport spécial no 9/2014, concernant le fait que les bénéficiaires ne devraient pas pouvoir présenter régulièrement un programme de promotion ciblant les mêmes pays, la recommandation no 1, lettre c), du rapport spécial no 12/2014, invitant à assurer la mise en œuvre effective des programmes opérationnels dans le but de cerner les difficultés de manière rapide et dynamique, et la recommandation no 4.2 du rapport spécial no 18/2014, suggérant de modifier le système de suivi.

(55)  Au sujet de la recommandation no 3, lettre b), du rapport spécial no 20/2014, la Commission a répondu que les résultats des projets de commerce électronique pouvaient être influencés par des facteurs externes qui ne sont pas connus à l’avance et que, par conséquent, il serait difficile d’établir un lien entre les résultats et les paiements du Fonds européen de développement régional en faveur de projets de commerce électronique.

(56)  Voir synthèse du document intitulé «Budgeting and Performance in the European Union: A review by the OECD in the context of the EU budget focused on results» (Budgétisation et performance dans l’Union européenne: étude de l’OCDE dans le contexte du budget de l’UE axé sur les résultats), Revue de l’OCDE sur la gestion budgétaire, vol. 2017/1.

(57)  Par la Commission et toutes les parties prenantes de l’UE.

(58)  Le cycle budgétaire du CFP s’étend présentement sur une période de sept ans. La durée la plus appropriée pour le cadre financier fait actuellement débat; voir «The next Multiannual Financial Framework (MFF) and its Duration», département thématique des affaires budgétaires, direction générale des politiques internes, Parlement européen, PE603.798 — octobre 2017.

(59)  Voir encadré 3.11.

(60)  Voir encadré 3.13.

(61)  Le rapport annuel 2016 sur la gestion et la performance du budget de l’UE est disponible sur EUR-Lex à l’adresse suivante: http://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX%3A52017DC0351. Le rapport relatif à l’exercice 2016 a été téléchargé à 4 040 reprises depuis le site EUR-Lex entre le 30 juin 2017 et le 29 janvier 2018.

ANNEXE 3.1

BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS POUR CHAQUE RAPPORT SÉLECTIONNÉ

No

RS

Titre du rapport

No

Point du RS

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre à pratiquement tous égards

Mise en œuvre à certains égards

Non mise en œuvre

Impossible à vérifier

1

RS no 4/2014

L'intégration dans la PAC des objectifs de la politique de l'UE dans le domaine de l'eau: une réussite partielle

1

Point 84, recommandation no 1

 

 

x

 

 

2

Point 85, recommandation no 2, 1er tiret

 

 

 

 

x

3

Point 85, recommandation no 2, 2e tiret

 

 

 

 

x

4

Point 85, recommandation no 2, 3e tiret

 

 

 

 

x

5

Point 85, recommandation no 2, 4e tiret

 

 

 

 

x

6

Point 85, recommandation no 2, 5e tiret

 

 

 

 

x

7

Point 86, recommandation no 3, 1ère partie

 

 

x

 

 

8

Point 86, recommandation no 3, 2e partie

 

 

 

 

x

9

Point 87, 1ère partie

 

 

x

 

 

10

Point 87, 2e partie

 

 

 

 

x

2

RS no 8/2014

La Commission a-t-elle géré de manière efficace l'intégration des aides couplées dans le régime de paiement unique?

1

Point 64, recommandation no 1

x

 

 

 

 

2

Point 66, recommandation no 2

 

x

 

 

 

3

Point 69, recommandation no 3

 

x

 

 

 

4

Point 71, recommandation no 4

 

x

 

 

 

3

RS no 9/2014

Le soutien de l'Union européenne à l'investissement et à la promotion dans le secteur vitivinicole est-il bien géré et ses effets sur la compétitivité des vins de l'UE sont-ils démontrés?

1

Point 84, recommandation no 1

 

 

x

 

 

2

Point 85, recommandation no 2

x

 

 

 

 

3

Point 86, recommandation no 3, lettre a)

 

 

x

 

 

4

Point 86, recommandation no 3, lettre b)

 

 

 

x

 

5

Point 87, recommandation no 4

 

x

 

 

 

6

Point 88, recommandation no 5, lettre a)

x

 

 

 

 

7

Point 88, recommandation no 5, lettre b)

 

 

 

 

x

8

Point 89, recommandation no 6

x

 

 

 

 

9

Point 90, recommandation no 7

 

 

x

 

 

4

RS no 10/2014

L'efficacité du soutien à l'aquaculture apporté par le Fonds européen pour la pêche

1

Point 78, recommandation no 1, lettre a)

x

 

 

 

 

2

Point 78, recommandation no 1, lettre b)

x

 

 

 

 

3

Point 78, recommandation no 1, lettre c)

x

 

 

 

 

4

Point 78, recommandation no 1, lettre d)

x

 

 

 

 

5

Point 78, recommandation no 1, lettre e)

x

 

 

 

 

6

Point 78, recommandation no 2, lettre a)

 

 

 

 

x

7

Point 78, recommandation no 2, lettre b)

 

 

 

 

x

8

Point 78, recommandation no 2, lettre c)

 

 

 

 

x

9

Point 78, recommandation no 2, lettre d)

 

 

 

 

x

5

RS no 22/2014

Maîtriser le coût des subventions de l'UE allouées à des projets de développement rural pour respecter le principe d'économie

1

Point 110

 

x

 

 

 

2

Point 111

x

 

 

 

 

6

RS no 23/2014

Erreurs dans les dépenses de développement rural: causes et mesures prises pour y remédier

1

Point 97, recommandation no 1

x

 

 

 

 

2

Point 98, recommandation no 2

x

 

 

 

 

3

Point 99, recommandation no 3

 

 

x

 

 

7

RS no 24/2014

L'aide de l'UE à la prévention et à la réparation des dommages causés aux forêts par les incendies et les catastrophes naturelles est-elle bien gérée?

1

Point 78, recommandation EM no 1, 1er tiret

 

 

 

 

x

2

Point 78, recommandation EM no 1, 2e tiret

 

 

 

 

x

3

Point 78, recommandation COM no 1, 1er tiret

x

 

 

 

 

4

Point 78, recommandation COM no 1, 2e tiret

 

 

x

 

 

5

Point 79, recommandation EM no 2, 1er tiret

 

 

 

 

x

6

Point 79, recommandation EM no 2, 2e tiret

 

 

 

 

x

7

Point 79, recommandation EM no 2, 3e tiret

 

 

 

 

x

8

Point 79, recommandation COM no 2, 1er tiret

 

x

 

 

 

9

Point 79, recommandation COM no 2, 2e tiret

x

 

 

 

 

10

Point 80, recommandation EM no 3, 1er tiret

 

 

 

 

x

11

Point 80, recommandation EM no 3, 2e tiret

 

 

 

 

x

12

Point 80, recommandation EM no 3, 3e tiret

 

 

 

 

x

13

Point 81, recommandation EM no 4

 

 

 

 

x

14

Point 81, recommandation COM no 4

 

 

x

 

 

8

RS no 1/2014

Efficacité des projets soutenus par l'UE dans le domaine du transport public urbain

1

Point 57, recommandation no 1

 

 

x

 

 

2

Point 57, recommandation no 2

 

 

x

 

 

3

Point 57, recommandation no 3

x

 

 

 

 

4

Point 57, recommandation no 4

x

 

 

 

 

5

Point 57, recommandation no 5

 

x

 

 

 

9

RS no 7/2014

Le FEDER a-t-il contribué avec succès au développement de pépinières d'entreprises?

1

Point 82, recommandation no 1, lettre a)

x

 

 

 

 

2

Point 82, recommandation no 1, lettre b)

x

 

 

 

 

3

Point 82, recommandation no 1, lettre c)

x

 

 

 

 

4

Point 82, recommandation no 1, lettre d)

 

 

x

 

 

5

Point 82, recommandation no 1, lettre e)

 

 

 

 

x

6

Point 82, recommandation no 1, lettre f)

 

 

x

 

 

7

Point 84, recommandation no 2, lettre a)

 

 

 

x

 

8

Point 84, recommandation no 2, lettre b)

 

 

 

x

 

9

Point 84, recommandation no 2, lettre c)

 

 

 

x

 

10

Point 84, recommandation no 2, lettre d)

 

 

 

x

 

11

Point 85, recommandation no 3, lettre a)

x

 

 

 

 

12

Point 85, recommandation no 3, lettre b)

x

 

 

 

 

10

RS no 12/2014

Le FEDER finance-t-il efficacement les projets destinés à promouvoir directement la biodiversité dans le cadre de la «stratégie de l'UE en matière de biodiversité à l'horizon 2020»?

1

Point 42, recommandation no 1, lettre a)

x

 

 

 

 

2

Point 42, recommandation no 1, lettre b)

x

 

 

 

 

3

Point 42, recommandation no 1, lettre c)

 

 

x

 

 

4

Point 45, recommandation no 2, lettre a)

 

 

x

 

 

5

Point 45, recommandation no 2, lettre b)

x

 

 

 

 

6

Point 45, recommandation no 2, lettre c)

x

 

 

 

 

7

Point 45, 2e partie

 

x

 

 

 

11

RS no 20/2014

Le soutien du FEDER aux PME dans le domaine du commerce électronique a-t-il été efficace?

1

Point 68, recommandation no 1, lettre a)

x

 

 

 

 

2

Point 68, recommandation no 1, lettre b)

 

x

 

 

 

3

Point 68, recommandation no 1, lettre c)

 

 

x

 

 

4

Point 68, recommandation COM no 2, 1ère partie

x

 

 

 

 

5

Point 68, recommandation EM no 2, lettre a)

 

 

 

 

x

6

Point 68, recommandation EM no 2, lettre b)

 

 

 

 

x

7

Point 68, recommandation EM no 2, lettre c)

 

 

 

 

x

8

Point 68, recommandation EM no 2, lettre d)

 

 

 

 

x

9

Point 68, recommandation no 3, lettre a)

 

x

 

 

 

10

Point 68, recommandation no 3, lettre b)

 

 

 

x

 

11

Point 68, recommandation no 3, lettre c)

x

 

 

 

 

12

RS no 21/2014

Infrastructures aéroportuaires financées par l'UE: des investissements peu rentables

1

Point 71

 

 

x

 

 

2

Point 72

 

 

 

 

x

13

RS no 13/2014

L'aide à la réhabilitation apportée par l'UE à la suite du tremblement de terre en Haïti

1

Point 68, recommandation no 1

x

 

 

 

 

2

Point 68, recommandation no 2, 1er tiret

x

 

 

 

 

3

Point 68, recommandation no 2, 2e tiret

x

 

 

 

 

4

Point 68, recommandation no 2, 3e tiret

 

 

x

 

 

5

Point 68, recommandation no 3, 1er tiret

x

 

 

 

 

6

Point 68, recommandation no 3, 2e tiret

x

 

 

 

 

7

Point 68, recommandation no 3, 3e tiret

x

 

 

 

 

8

Point 68, recommandation no 4

x

 

 

 

 

14

RS no 16/2014

L'efficacité des financements mixtes combinant des subventions octroyées au titre des facilités d'investissement régionales et des prêts accordés par des institutions financières en vue de soutenir les politiques extérieures de l'UE

1

Point 57, lettre a)

x

 

 

 

 

2

Point 57, lettre b)

x

 

 

 

 

3

Point 57, lettre c)

x

 

 

 

 

4

Point 57, lettre d)

x

 

 

 

 

5

Point 58

x

 

 

 

 

6

Point 59, lettre a)

x

 

 

 

 

7

Point 59, lettre b)

x

 

 

 

 

8

Point 59, lettre c)

x

 

 

 

 

9

Point 60

x

 

 

 

 

15

RS no 18/2014

Les systèmes d'évaluation et de suivi axé sur les résultats d'EuropeAid

1

Point 70, recommandation no 1

 

x

 

 

 

2

Point 70, recommandation no 2, 1er tiret

 

x

 

 

 

3

Point 70, recommandation no 2, 2e tiret

 

x

 

 

 

4

Point 70, recommandation no 2, 3e tiret

x

 

 

 

 

5

Point 70, recommandation no 3, 1er tiret

x

 

 

 

 

6

Point 70, recommandation no 3, 2e tiret

x

 

 

 

 

7

Point 70, recommandation no 4, 1er tiret

x

 

 

 

 

8

Point 70, recommandation no 4, 2e tiret

 

 

x

 

 

9

Point 70, recommandation no 4, 3e tiret

 

x

 

 

 

10

Point 70, recommandation no 5, 1er tiret

 

x

 

 

 

11

Point 70, recommandation no 5, 2e tiret

x

 

 

 

 

16

RS no 2/2014

Les régimes commerciaux préférentiels sont-ils gérés de manière appropriée?

1

Point 110, recommandation no 1

x

 

 

 

 

2

Point 110, recommandation no 2

x

 

 

 

 

3

Point 110, recommandation no 3

x

 

 

 

 

4

Point 110, recommandation no 4

 

x

 

 

 

17

RS no 15/2014

Le Fonds pour les frontières extérieures a encouragé la solidarité financière, mais il doit apporter davantage de valeur ajoutée européenne et ses résultats doivent être mieux mesurés

1

Point 78, recommandation no 1, 1er tiret

x

 

 

 

 

2

Point 78, recommandation no 1, 2e tiret

x

 

 

 

 

3

Point 78, recommandation no 1, 3e tiret

x

 

 

 

 

4

Point 78, recommandation no 1, 4e tiret

 

x

 

 

 

5

Point 78, recommandation no 2, 1er tiret

 

 

 

 

x

6

Point 78, recommandation no 2, 2e tiret

 

 

 

 

x

7

Point 78, recommandation no 2, 3e tiret

 

 

 

 

x

8

Point 78, recommandation no 2, 4e tiret

 

 

 

 

x

9

Point 80, recommandation no 3

x

 

 

 

 

10

Point 80, recommandation no 4, 1er tiret

 

 

 

 

x

11

Point 80, recommandation no 4, 2e tiret

x

 

 

 

 

12

Point 81, recommandation no 5

 

 

 

 

x

13

Point 81, recommandation no 6

 

 

 

 

x

14

Point 83, recommandation no 7

x

 

 

 

 

15

Point 83, recommandation no 8

 

 

 

 

x

Total 2017

 

135

58

17

19

6

35

Total examiné pour 2017

 

100

58 %

17 %

19 %

6 %

 

RÉPONSES DE LA COMMISSION

RS no 4/2014: L’intégration dans la PAC des objectifs de la politique de l’UE dans le domaine de l’eau: une réussite partielle

Réponse au point 86, recommandation no 3, 1re partie: Convenant que l’évaluation du second cycle de plans de gestion des bassins hydrographiques (PGBH) était encore en suspens, la Commission compte toujours présenter son rapport en la matière bien avant l’échéance légale de décembre 2018. Néanmoins, sur la base d’une évaluation ad hoc des parties pertinentes, les informations fournies dans ces PGBH ont effectivement servi à garantir le respect des conditions ex ante sur l’eau dans les programmes de développement rural. Par conséquent, la Commission considère que les conditions minimales concernant la mise en œuvre de la DCE ont été définies avant l’engagement des crédits de développement rural, à savoir la fixation du prix de l’eau et une série de critères d’éligibilité pour les investissements dans des systèmes d’irrigation. La Commission estime donc que la recommandation est mise en œuvre en ce qui concerne la politique de développement rural.

Réponse au point 87, 1re partie: La Commission confirme que les travaux relatifs aux lignes directrices sur l’analyse des incidences des PDR au moyen des évaluations à présenter dans les rapports annuels 2019 sont en cours.

En font partie deux indicateurs d’impact visant à évaluer les pressions exercées sur l’eau par les pratiques agricoles.

Ces indicateurs seront eux-mêmes évalués dans le cadre des évaluations ex post des PDR 2014-2020, pour lesquelles des lignes directrices seront fournies.

RS no 8/2014: «La Commission a-t-elle géré de manière efficace l’intégration des aides couplées dans le régime de paiement unique?»,

Réponse au point 66, recommandation no 2: S’agissant de l’apurement de conformité de la Commission: à la suite de la constatation, la Commission a changé d’approche pour mettre davantage l’accent sur l’audit et la validation des calculs centraux et des contrôles internes appliqués. Tous les audits lancés ou à lancer à partir du second semestre de 2017 relèvent de cette nouvelle approche. Trois audits ont déjà été menés à bien (SE, IT et UK — Écosse). Le rapport d’audit NAC/2017/002/SE a été transmis à la Cour le 20 avril 2018. Le rapport d’audit pour l’Italie devrait être envoyé ce mois-ci encore.

Réponse au point 69, recommandation no 3: Conformément à la législation de l’UE, il incombe aux États membres de procéder aux recouvrements auprès des bénéficiaires. En outre, les États membres rendent compte de ces recouvrements au niveau du bénéficiaire et sans préciser les motifs de l’irrégularité constatée ayant conduit au lancement du recouvrement (il est possible que plusieurs cas de non-conformité concernent le même bénéficiaire au titre de différentes mesures de soutien). La Commission applique des corrections financières en cas de manque de diligence lors de l’exécution du recouvrement. Ces corrections sont fondées sur l’analyse de la gestion, par les États membres, des procédures de recouvrement, consignées conformément aux exigences légales, c’est-à-dire au niveau du bénéficiaire, sans ventilation selon le motif du paiement indu. La Cour est invitée à prendre en compte le cadre fixé dans la législation applicable.

Réponse au point 71, recommandation no 4: Les critères d’agrément des organismes payeurs sont établis sans être accompagnés d’une liste énumérant tous les types de contrôles à effectuer. Le libellé de ces critères d’agrément a un caractère très général, sans aucune référence à une quelconque mesure de soutien. Parallèlement, il est clairement prévu dans la législation de l’UE que les organismes payeurs doivent s’assurer que «les montants à payer aux bénéficiaires sont bien conformes à la réglementation de l’Union» [point 1, lettre A) i), de l’annexe I du règlement (UE) no 907/2014]. La Commission considère que le système en place est solide et donne de bons résultats, compte tenu également du très faible taux d’erreur pour les paiements directs (qui est inférieur au seuil de signification dans le rapport annuel 2016 de la Cour). En ce qui concerne les travaux des organismes de certification, la Commission estime en outre que les orientations actuelles relatives aux obligations des organismes de certification sont claires et exhaustives, de sorte que le cadre fourni est suffisant. Les orientations de la Commission ne peuvent être trop directives, étant donné que les organismes de certification sont des auditeurs qualifiés et que, conformément aux normes d’audit internationalement acceptées, ils doivent utiliser leurs capacités de jugement professionnelles pour réaliser le travail de certification.

RS no 09/2014: Le soutien de l’Union européenne à l’investissement et à la promotion dans le secteur vitivinicole est-il bien géré et ses effets sur la compétitivité des vins de l’UE sont-ils démontrés?

Réponse au point 86, recommandation no 3 a): La Commission estime qu’une fois que l’exploitant a bénéficié du soutien d’une opération de promotion sur le marché d’un pays tiers pour une période de trois voire cinq ans, l’exploitant n’est plus admissible au bénéfice de l’aide pour la même opération sur le même marché, même pour une période de programmation ultérieure. Ce principe a été clairement expliqué dans une lettre envoyée à un État membre en janvier et a fait l'objet d'échanges au sein du comité relatif au vin en mars de cette année.

RS no 22/2014: Maîtriser le coût des subventions de l'UE allouées à des projets de développement rural pour respecter le principe d'économie

Réponse au point 110: La Commission considère cette recommandation comme mise en œuvre. La Commission a décrit les différents cas dans lesquels les points en question sont examinés avec les États membres ainsi que les modifications récentes du règlement d’exécution (UE) no 809/2014. À la demande des États membres, le document d’orientation sur les contrôles et les sanctions sera mis à jour dans le courant de l’année 2018.

RS no 23/2014: Erreurs dans les dépenses de développement rural: causes et mesures prises pour y remédier

Réponse au point 99, recommandation no 3: La Commission s’est engagée à analyser les moyens envisageables pour améliorer la performance de l’ensemble de la politique de développement rural. Des réflexions ont déjà été lancées à cet égard dans le contexte de l’élaboration de la communication de la Commission relative à la modernisation et à la simplification de la PAC.

RS no 24/2014: L'aide à la prévention et à la réparation des dommages causés aux forêts par les incendies et les catastrophes naturelles est-elle bien gérée?

Réponse au point 78, recommandation no 1, Commission, premier tiret: La Commission convient que la mise en œuvre de cette recommandation est en cours. La Commission a entamé une consultation avec le groupe d’experts de la Commission sur les incendies de forêts afin de définir des critères communs. Étant donné que les types de forêts, la vulnérabilité au feu, les conditions géographiques et climatiques ainsi que les niveaux de risque d’incendie varient fortement au sein de l’UE, il s’agit d’une démarche conjointe qui réunit différents services de la Commission et les États membres concernés. Des résultats semblent pouvoir être attendus pour la fin de l’année 2018. La DG ENV, en collaboration avec le JRC, est responsable de cette question, étant donné qu’elle assume le rôle de chef de file au sein du groupe d’experts sur les incendies de forêts.

Réponse au point 79, recommandation no 2, Commission, premier tiret: La Commission considère cette recommandation comme mise en œuvre. Les actions menées par la Commission, y compris, entre autres, les audits de conformité en cours portant sur les systèmes de contrôle des États membres ainsi que le suivi des plans d’action concernant les faiblesses recensées, sont considérées comme efficaces. Ces actions visent à remédier aux problèmes déjà relevés liés à l'exécution des mesures et leur mise en œuvre se poursuivra jusqu’à la fin de la période de programmation actuelle. L’évaluation définitive de l’efficacité de ces mesures n’est par conséquent pas encore possible.

Réponse au point 81, recommandation no 4, Commission: Le rapport annuel de mise en œuvre relatif aux programmes de développement rural, qui sera présenté en 2019, inclura des informations supplémentaires sur la mise en œuvre de la mesure en fonction des objectifs spécifiques.

La communication «L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture» [COM (2017) 713 final] expose en outre les prochaines étapes en ce qui concerne le cadre commun de suivi et d’évaluation de la PAC.

ANNEXE 3.2

PRINCIPALES AMÉLIORATIONS ET INSUFFISANCES NON CORRIGÉES POUR CHAQUE RAPPORT SÉLECTIONNÉ

No

RS

Titre du rapport

Améliorations

Faiblesses

1

RS no 4/2014

L'intégration dans la PAC des objectifs de la politique de l'UE dans le domaine de l'eau: une réussite partielle

(ressources naturelles)

À la suite d'un accord interinstitutionnel, la Commission a entrepris les premières démarches pour incorporer les dispositions des directives dans la réglementation existante applicable à l'instrument. La Commission a inclus certaines mesures concernant les objectifs de la politique de l'eau dans les programmes de développement rural existants.

À l'heure actuelle, l'intégration effective des dispositions des deux directives est toujours au stade de la planification. Les mesures de développement rural existantes ne répondent qu'à une partie des objectifs de la politique de l'eau. Aucun nouvel instrument (comme proposé par les auditeurs dans le RS) n'a été mis en place par la Commission.

Des conditions ex ante et plusieurs conditions préalables à remplir pour être éligible à l'aide ont été introduites dans les plans de développement rural.

Les versions finales approuvées des deuxièmes plans de gestion des bassins hydrographiques sont retardées et encore en suspens. L'intégration plus poussée de mécanismes appropriés dans le domaine du développement rural est toujours en suspens.

Des cadres communs de suivi et d'évaluation améliorés ont été mis en place afin de fournir de meilleures données pour la mesure des pressions exercées sur l'eau par les pratiques agricoles.

Des améliorations effectives de l'évaluation des pressions exercées sur l'eau par les pratiques agricoles se font attendre et des lacunes ont déjà été constatées dans les pratiques des États membres en matière de communication d'informations.

2

RS no 8/2014

La Commission a-t-elle géré de manière efficace l'intégration des aides couplées dans le régime de paiement unique?

(ressources naturelles)

La Commission a émis un grand nombre de notes d'orientation, intensifié les contacts bilatéraux avec les États membres et assuré un suivi et un contrôle réguliers de la mise en œuvre des régimes de paiement direct au niveau des États membres.

Le cadre juridique actuel des régimes de paiement direct est devenu plus complexe que le précédent. De ce fait, les États membres ont eu du mal à l'appliquer correctement pour l'année de demande 2015.

La Commission a renforcé son suivi et sa supervision et accéléré les procédures d'apurement de conformité.

Certains États membres n'ont pas communiqué à temps les informations de base à la Commission dans le cadre des nouveaux régimes de paiement direct, ce qui a affaibli sa capacité de suivi. Ses propres audits relatifs aux droits au paiement pourraient être améliorés.

La Commission a intensifié son suivi et ses audits.

Aucune donnée n'est disponible au niveau de la Commission sur les recouvrements à effectuer au niveau des États membres aux fins de la correction des droits au paiement au titre du RPB/RPU attribués indûment et des paiements calculés de manière incorrecte.

La Commission a également intensifié son contrôle et ses audits ainsi que son suivi des travaux des organismes de certification.

Les critères d'agrément des organismes payeurs ne font nullement référence à l'exactitude et à la validité des droits au paiement. Par ailleurs, la méthodologie et les lignes directrices de la Commission régissant les travaux des organismes de certification relatifs aux droits au paiement sont incomplètes.

3

RS no 9/2014

Le soutien de l'Union européenne à l'investissement et à la promotion dans le secteur vitivinicole est-il bien géré et ses effets sur la compétitivité des vins de l'UE sont-ils démontrés?

(ressources naturelles)

La Commission a de nouveau confirmé au cours de l'audit de suivi qu'elle surveillait régulièrement dans quelle mesure l'aide était absorbée, comme elle l'avait déjà indiqué dans sa réponse au RS no 9/2014 de la Cour. Il ne s'agit cependant là que d'une première étape sur la voie de la mise en œuvre de la recommandation de la Cour.

L'analyse d'impact et l'évaluation de la cohérence des instruments de la PAC font toujours défaut. Les premiers résultats sont attendus avant le 31 décembre 2018. L'examen de la nécessité d'un programme supplémentaire d'aide à l'investissement, en particulier pour le secteur vitivinicole, reste à réaliser.

La Commission a mis en place des dispositions et des procédures pour contrôler et documenter le caractère raisonnable des coûts et la viabilité financière des projets.

La Commission audite la conformité des systèmes de gestion et de contrôle et leur efficacité.

NÉANT

Clarification de certaines exigences (concernant la durée, les prorogations ou encore les critères de succès) et octroi de la priorité aux nouveaux bénéficiaires et aux nouveaux marchés.

Les clarifications apportées et les priorités définies par la Commission ne peuvent améliorer la situation qu'en partie car elles n'empêchent pas d'accorder un soutien à long terme (jusqu'à cinq ans) aux mêmes bénéficiaires sur les mêmes marchés cibles dans les pays tiers.

La Commission, qui a rejeté cette recommandation, n'entend pas en mettre en œuvre tous les aspects. De ce fait, les risques mis au jour dans le RS no 9/2014 de la Cour persistent.

NÉANT

Dans le rapport spécial no 9/2014, la Cour a constaté que la mesure de promotion n'est ni bien conçue ni mise en œuvre de manière efficiente. Les actions de promotion sont souvent utilisées pour consolider des marchés plutôt que pour en gagner de nouveaux ou en reconquérir d'anciens.

Le besoin de consolider un marché est constant pour un producteur de vin qui compte maintenir sa part de marché. Cela soulève la question de savoir si les actions de promotion peuvent avoir un effet durable sans que les producteurs ne deviennent exagérément et continuellement dépendants de l'aide de l'UE. En outre, aider une marque commerciale déjà bien connue à assurer sa publicité ne correspond pas à l'objectif premier de la mesure, qui est plutôt de soutenir le marché du vin.

La Commission n'ayant pas agi pour mettre en œuvre la recommandation invitant à limiter le champ d'application de la mesure concernant les conditions d'éligibilité en matière de publicité en faveur des marques, le risque que les frais de fonctionnement courants des bénéficiaires soient financés par le budget de l'Union, souligné dans le RS no 9/2014, persiste.

La Commission a instauré des dispositions et des procédures visant à clarifier les exigences relatives à l'éligibilité.

D'une manière générale, il reste possible de soutenir la publicité en faveur de marques au moyen de financements de l'UE, ce qui ne correspond pas à l'objectif premier de la mesure, comme cela est indiqué dans le rapport.

La Commission a précisé les dispositions et instauré des procédures pour veiller à ce que les frais annexes soient justifiés et limités, comme la Cour l'avait recommandé dans le rapport.

NÉANT

La Commission a amélioré les dispositions relatives au suivi pour les États membres, conformément à la recommandation de la Cour.

NÉANT

Les États membres ont présenté des rapports d'exécution montrant l'état d'avancement de la mise en œuvre de leurs programmes.

L'évaluation globale et les ajustements de la politique qui pourraient en découler font toujours défaut.

4

RS no 10/2014

L'efficacité du soutien à l'aquaculture apporté par le Fonds européen pour la pêche

(ressources naturelles)

L'inclusion d'objectifs réalistes et appropriés dans les plans stratégiques nationaux pluriannuels et les PO a été vérifiée par la Commission avant l'approbation de ces derniers.

NÉANT

Le document d'orientation émis par la Commission contribue à une meilleure compréhension des exigences environnementales et des bonnes pratiques par les parties prenantes de l'aquaculture.

NÉANT

Pour la nouvelle période de programmation, la Commission a veillé à ce que tous les États membres établissent des plans stratégiques nationaux pluriannuels appropriés pour l'aquaculture préalablement aux PO.

NÉANT

La Commission agit de différentes manières pour encourager la simplification des procédures administratives et la mise en œuvre d'une planification de l'espace pertinente. Plus particulièrement, les séminaires permettent un échange de points de vue et de bonnes pratiques sur ces sujets.

NÉANT

La comparabilité entre les données collectées par Eurostat et celles issues du cadre pour la collecte des données s'est améliorée. Cependant, aucun progrès n'a été accompli en ce qui concerne l'exactitude et l'exhaustivité des données compilées par la Commission.

NÉANT

5

RS no 22/2014

Maîtriser le coût des subventions de l'UE allouées à des projets de développement rural pour respecter le principe d'économie

(ressources naturelles)

La Commission a élaboré en coopération avec les États membres un document d'orientation sur les règles en matière de contrôle et de pénalité dans le domaine du développement rural (Guidance Document on Control and Penalty rules in Rural Development), qui comprend, en annexe 1, une liste de vérification des bonnes pratiques ciblant les principaux domaines de risques, conformément à la recommandation de la Cour. Les États membres y ont eu accès trois mois avant la date prévue initialement (en décembre 2014 au lieu de mars 2015).

Le réseau européen de développement rural (REDR) organise des formations sur des questions connexes et publie sur son site web tous les documents afférents à ces sessions, ainsi que les bonnes pratiques.

Étant donné que le document d'orientation n'est pas contraignant et que ses dispositions ne sont pas obligatoires, la Commission n'est pas en mesure de savoir combien d'États membres/de régions l'utilisent pour améliorer leurs systèmes de contrôle.

Au total, entre février 2015 et janvier 2016, le REDR n'a organisé que trois sessions de formation sur le caractère raisonnable des coûts et les options de coûts simplifiés. Avec 118 programmes de développement rural (PDR), le risque existe que la Commission ait besoin d'en faire plus pour s'assurer que chaque État membre et/ou région ait la possibilité de participer ou participe à ces sessions de formation.

La plateforme d'échange de bonnes pratiques du REDR pourrait être améliorée en ajoutant des exemples de bonnes procédures administratives telles que celles sur le caractère raisonnable des coûts.

La Commission vérifie les systèmes de contrôle à l'aide de la liste des risques connus et, le cas échéant, demande aux États membres de prendre des mesures correctrices.

Le caractère raisonnable des coûts est vérifié dans le cadre de l'audit de conformité pour chaque dossier de l'échantillon de l'unité H4 (DG AGRI), ainsi que dans celui du contrôle clé no 7 (contrôles clés et secondaires) concernant les mesures de développement rural de la période 2014-2020.

La Commission vérifie le caractère raisonnable des coûts lors des contrôles effectués sur les différents dossiers dans le cadre des audits de conformité (liste de vérification pour les tests de conformité).

 

6

RS no 23/2014

Erreurs dans les dépenses de développement rural: causes et mesures prises pour y remédier

(ressources naturelles)

La Commission a mis en place divers instruments afin de traiter les causes profondes des erreurs (plans d'action dans les États membres, documents d'orientation, séminaires avec des représentants des autorités de gestion et des organismes payeurs de tous les États membres et diffusion des formations par l'intermédiaire du REDR).

NÉANT

La Commission recourt à diverses mesures (suivi, formation, diffusion d'informations et réalisation de ses activités d'audit dans les États membres) pour réduire le risque de reproduire les faiblesses et erreurs du passé.

Les rapports d'exécution que les États membres doivent transmettre pour le 30 juin 2017[1] donneront à la Commission l'occasion d'obtenir une vue plus détaillée et actualisée de la mise en œuvre des PDR.

La Commission a déjà demandé aux États membres d'accroître la portée de leurs contrôles administratifs, pour qu'ils couvrent des engagements pouvant être vérifiés sur la base de documents probants.

La Commission s'est engagée à évaluer la conception stratégique et la nécessité ou non de maintenir chaque mesure d'aide sur la base des résultats de la mise en œuvre de la période de programmation 2014-2020, avant l'élaboration des propositions pour la prochaine période de programmation.

7

RS no 24/2014

L'aide de l'UE à la prévention et à la réparation des dommages causés aux forêts par les incendies et les catastrophes naturelles est-elle bien gérée?

(ressources naturelles)

La Commission a mis en place des outils appropriés dans le cadre du processus d'approbation des PDR (à savoir une stratégie améliorée, des fiches de mesure de la Commission, des listes de vérification et des processus de communication). Grâce à ces outils, elle peut agir en temps utile et les États peuvent procéder aux ajustements requis pour corriger les faiblesses en ce qui concerne la description et la justification des actions préventives nécessaires.

NÉANT

Un ensemble complet de critères applicables à tous les États membres est toujours en cours d'élaboration, mais la Commission demande aux États membres participants de fonder leurs mesures d'aide sur des évaluations des risques au niveau national et des plans forestiers et/ou de gestion des catastrophes adaptés à la situation spécifique de chacun d'entre eux.

Il apparaît dans l'application RAD que la Commission s'est engagée à mettre en œuvre cette recommandation pour la fin 2018 au plus tard.

L'ensemble de critères de base applicables à l'échelle de l'UE, appelé de ses vœux par la Cour dans sa recommandation, est toujours en suspens et/ou en cours d'élaboration.

La Commission a évalué les systèmes de contrôle des États membres lors de l'approbation de leurs PDR pour la période 2014-2020 et elle réalise des audits de conformité.

L'évaluation de l'efficacité des actions n'a toujours pas été réalisée, étant donné que la plupart des projets financés au titre de la nouvelle période de programmation n'ont encore été ni menés à terme ni audités.

La Commission a diffusé des lignes directrices pour veiller à ce que les États membres lient leurs interventions aux objectifs stratégiques définis dans leurs plans de protection des forêts, tels que la prévention des incendies et des catastrophes naturelles.

NÉANT

Adaptation de l'indicateur «surface bénéficiant d'une aide» pour les mesures préventives.

La Commission a confirmé dans l'application RAD que sa mise en œuvre ne pourra être achevée qu'en 2019.

Le risque existe donc que les faiblesses du suivi signalées dans le RS no 24/2014 subsistent lors de la période 2014-2020, si les nouveaux outils proposés n'ont pas encore permis d'améliorer le cadre de suivi pour cette aide spécifique, comme la Cour le craignait dans les conclusions (point 81) du RS no 24/2014.

8

RS no 1/2014

Efficacité des projets soutenus par l'UE dans le domaine du transport public urbain

(cohésion)

Obligation de définir des indicateurs de réalisation et d'impact par objectif spécifique/priorité d'investissement/axe prioritaire, ce qui implique que des outils de gestion soient mis en place pour contrôler l'impact général des projets relevant de l'objectif spécifique ou de l'axe prioritaire concerné.

Il est possible que la Commission ait demandé des indicateurs de résultat pour les projets de transport urbain au cours du processus de négociation, mais les indicateurs de résultat prédéfinis n'étant pas obligatoires dans le cadre du FEDER, les PO comptant des projets de transport urbain n'en sont pas tous assortis.Il n'y a pas d'indicateurs au niveau des projets eux-mêmes, ni d'indicateurs relatifs à la qualité des services ou au degré de satisfaction des usagers, sachant que la réalisation d'enquêtes de satisfaction auprès de ces derniers n'est ni systématique ni obligatoire.

Le fait que, pour la période 2014-2020, les grands principes de l'élaboration des analyses coûts-avantages soient, pour la première fois, également transposés dans un acte juridique[1] (le guide de l'analyse coûts-avantages) et que cela leur confère un caractère obligatoire, constitue une amélioration notable.

Une autre amélioration pourrait résider dans les évaluations réalisées dans le secteur des transports pour la période 2014-2020, pour autant qu'elles couvrent aussi les avantages mentionnés dans notre recommandation.

En tout état de cause, ni les taux d'utilisation ni les avantages ne sont inclus dans les conventions de subvention ou mesurés pour chaque projet.

Compte tenu de l'absence d'indicateurs de résultat prédéfinis, par secteur, dans le règlement relatif au FEDER, il n'existe toujours pas de normes unifiées pour mesurer la performance du transport urbain lors de la période de programmation 2014-2020.

La production d'une estimation du nombre d'usagers escomptés est à présent une obligation légale. Ces estimations sont systématiquement évaluées par des experts IQR/Jaspers.

NÉANT

La nouvelle législation, y compris les conditions ex ante entrées en vigueur, porte sur les éléments essentiels, et ceux-ci sont pris en considération et analysés par les experts chargés d'évaluer les demandes.

NÉANT

Le fait que, pour la période 2014-2020, les grands principes de l'élaboration des analyses coûts-avantages figurent, pour la première fois, dans des actes juridiques (règlement délégué no 480/2014 et règlement d'exécution 2015/207 de la Commission) et non plus seulement dans des orientations, constitue une amélioration notable.

Au cours de la période de programmation actuelle, une approche plus systématique est appliquée à l'égard de la mesure de la performance au niveau des PO, avec l'obligation de définir des indicateurs de réalisation et de résultat pour les priorités d'investissement et les objectifs spécifiques.

Aucune mesure n'est encore effectuée au niveau des projets, alors que cela était demandé dans les recommandations.

Compte tenu de l'absence d'indicateurs de résultat prédéfinis, par secteur, dans le règlement relatif au FEDER, il n'existe toujours pas de normes unifiées pour mesurer la performance du transport urbain lors de la période de programmation 2014-2020.

9

RS no 7/2014

Le FEDER a-t-il contribué avec succès au développement de pépinières d'entreprises?

(cohésion)

Les pépinières d'entreprises cofinancées par l'UE seront dorénavant créées suivant des plans d'activité précis et réalistes, dans lesquels une attention particulière sera portée à la viabilité de leurs activités non lucratives d'incubation.

NÉANT

Le cofinancement par l'UE est à présent subordonné au fait que le personnel des pépinières d'entreprises dispose des qualifications appropriées.

NÉANT

Les pépinières d'entreprises ne peuvent bénéficier d'un cofinancement de l'UE que si leurs clients proposent des projets d'entreprise innovants et à fort potentiel de croissance.

NÉANT

La Commission a informé au moins plusieurs États membres de la teneur du RS no 7/2014 de la Cour et des recommandations qui y figurent.

Certains PO contiennent des dispositions concernant la nécessité de prêter attention aux programmes d'incubation et d'accompagner les PME durant les premières années de leur existence, ainsi que l'obligation de leur proposer un soutien en matière de faisabilité, des programmes de tutorat et des formations.

Rien n'atteste que le processus d'incubation commence toujours avec un programme d'incubation détaillé et sur mesure, dont la mise en œuvre fait l'objet d'un suivi, et que la réalisation des objectifs opérationnels est toujours évaluée.

Il n'existe toujours pas de lignes directrices exhaustives établies à l'intention des États membres, précisant explicitement toutes les conditions applicables au cofinancement de pépinières d'entreprises par l'UE, comme cela avait été recommandé par la Cour, et devant être intégrées dans tous les PO nationaux dans lesquels il est envisagé de soutenir ces pépinières.

Les pépinières d'entreprises peuvent aussi offrir leurs services à des entreprises non résidentes, bien qu'uniquement dans les pays cités par la Commission à titre d'exemples; cela renforce l'incidence des services d'incubation sur les entreprises locales et augmente les possibilités de réseautage.

Le fait de proposer des services d'incubation à des entreprises non résidentes ne constitue toujours pas une condition de cofinancement, par l'UE, des pépinières d'entreprises dans tous les États membres.

Il n'existe toujours pas de lignes directrices exhaustives établies à l'intention des États membres, précisant explicitement toutes les conditions applicables au cofinancement de pépinières d'entreprises par l'UE, comme cela avait été recommandé par la Cour, et devant être intégrées dans tous les PO nationaux dans lesquels il est envisagé de soutenir ces pépinières.

La Commission recommande qu'un système de surveillance fondé également sur les données opérationnelles produites par les clients bénéficiant d'une aide soit mis en place par les pépinières d'entreprises cofinancées par l'Union.

La mise en place de ces systèmes de surveillance ne constitue pas une condition préalable au cofinancement, mais elle est demandée sur une base volontaire.

Les connaissances de la Commission sont tenues à jour.

NÉANT

Les connaissances et l'expérience des pépinières d'entreprises sont partagées par la Commission avec les États membres.

NÉANT

10

RS no 12/2014

Le FEDER finance-t-il efficacement les projets destinés à promouvoir directement la biodiversité dans le cadre de la «stratégie de l'UE en matière de biodiversité à l'horizon 2020»?

(cohésion)

Le cadre méthodologique pour la cartographie et l'évaluation des écosystèmes et de leurs services a été finalisé par la Commission et l'Agence européenne pour l'environnement (AEE). La Commission a également publié des orientations, des rapports et des études pour aider les États membres.

NÉANT

Dans le cadre du processus d'adoption des accords de partenariat, la Commission a évalué la complémentarité des actions visant à promouvoir la biodiversité, et différentes DG ont apporté leur contribution.

NÉANT

Dans l'ensemble, le suivi s'est amélioré grâce à une meilleure logique d'intervention et à un usage plus cohérent des indicateurs.

La Commission n'assure pas un suivi détaillé des PO. Compte tenu du mode de gestion, cette tâche continue à relever de la responsabilité des États membres.

La Commission a informé les États membres, lors des réunions du groupe de travail, de la recommandation de la Cour invitant à assurer le suivi de projets préparatoires en vue d'élaborer une politique de protection active, notamment pour ce qui concerne la mise en œuvre effective de plans de protection et de gestion spécifiques pour les habitats et les espèces.

La Commission examine la question des projets préparatoires avec les États membres, mais celle-ci n'est pas suffisamment prise en considération dans les documents d'orientation.

Les programmes opérationnels prévoient à présent des procédures pour évaluer les modifications de l'environnement affectant les habitats et les espèces à la suite des interventions.

NÉANT

La Commission a recommandé aux États membres d'appliquer les règles du FEDER en interaction avec les autres sources de financement de l'UE dans le cadre d'orientations et de discussions sur la mise en œuvre des projets de biodiversité, dans le contexte des groupes de travail sur la biodiversité.

NÉANT

Un mécanisme de traçabilité des dépenses de l'UE en faveur de la biodiversité utilisant les codes de dépenses appropriés a été mis en place.

Il est encore trop tôt pour évaluer l'intégralité du processus et, partant, la précision du mécanisme.

11

RS no 20/2014

Le soutien du FEDER aux PME dans le domaine du commerce électronique a-t-il été efficace?

(cohésion)

Une logique d'intervention plus rigoureuse a été mise en place dans les PO; elle prévoit l'utilisation d'indicateurs de réalisation et de résultat, dont certains sont communs et ont été définis au niveau de l'UE.

NÉANT

La mise en place de systèmes de suivi, y compris de systèmes d'information permettant de collecter et d'agréger des données aux fins des indicateurs, constitue une obligation. Pour autant qu'ils fonctionnent correctement, ils devraient permette à la Commission d'obtenir des États membres des informations fiables et cohérentes concernant l'avancement des PO, non seulement sur le plan financier, mais également du point de vue de la performance. Les progrès accomplis pour atteindre les valeurs cibles définies sont à présent plus susceptibles d'être mesurés en temps utile et donc d'être comparés dans le temps.

Des orientations supplémentaires doivent être émises et des vérifications, effectuées au niveau des États membres pour s'assurer que les systèmes de surveillance et d'information mis en place fournissent, en temps utile, des données fiables sur l'état d'avancement et la performance des PO.

Des indicateurs spécifiques aux programmes relevant de l'objectif thématique (OT) 2 permettent, le cas échéant, de mesurer les réalisations et les résultats des interventions en faveur du développement du commerce électronique au titre de ces programmes.

Comme elle l'avait annoncé, la Commission n'a pas proposé d'indicateurs standard concernant les objectifs stratégiques de l'UE en matière de commerce électronique.

Elle a fourni des conseils aux autorités de gestion sur la définition des critères de sélection dans les projets TIC. La mise en place des PO est, dans son ensemble, davantage axée sur la performance.

En outre, la Commission a pris des mesures susceptibles d'entraîner la réduction des obstacles à l'activité commerciale électronique transfrontalière et visant à permettre aux entreprises de commerce électronique d'exploiter les possibilités offertes par le marché unique.

NÉANT

Pour ce qui est du suivi de l'impact, des plans d'évaluation ont été réclamés aux autorités de gestion.

La Commission n'a pas exigé qu'un minimum d'indicateurs de résultat assortis de valeurs cibles soient inclus dans les conventions de subvention.

Pour la période de programmation 2014-2020, la Commission a demandé de mettre en place des systèmes de surveillance ainsi que de contrôle aux niveaux des PO et des États membres. L'objectif est qu'elle puisse elle-même s'appuyer sur ces différents niveaux et y adjoindre son propre ensemble de contrôles, afin d'obtenir une assurance suffisante quant à la qualité et à la cohérence des données saisies dans ce système de surveillance.

NÉANT

NÉANT

Aucun mécanisme n'a été mis en place pour garantir que les paiements soient subordonnés à la performance et qu'ils puissent être ajustés dans l'éventualité de performances particulièrement insuffisantes.

12

RS no 21/2014

Infrastructures aéroportuaires financées par l'UE: des investissements peu rentables

(cohésion)

L'existence de conditions ex ante depuis le début de la période de programmation 2014-2020 et le renforcement de l'analyse coûts-avantages et de ses grands principes sont à présent inscrits dans des actes juridiques.

Il existe un risque accru que les États membres profitent de l'occasion offerte par la révision du règlement général d'exemption par catégorie (RGEC) pour octroyer des fonds publics à des aéroports plus petits et financièrement non viables.

13

RS no 13/2014

L'aide à la réhabilitation apportée par l'UE à la suite du tremblement de terre en Haïti

(actions extérieures)

Mise en œuvre appropriée des lignes directrices sur l'appui budgétaire publiées en septembre 2012 établissant, dans le cadre de la gestion des risques, le suivi de la mise en œuvre des mesures d'atténuation et un système d'alerte précoce.

NÉANT

Adoption et mise en œuvre du plan d'action 2013-2020 pour la résilience des pays exposés aux crises, soulignant l'importance des liens entre l'aide d'urgence, la réhabilitation et le développement (LARD) et définissant les objectifs et les mandats des DG ECHO et DEVCO.

NÉANT

Le cadre humanitaire et de développement commun intègre la notion de résilience et la stratégie LARD dans la programmation, la définition et la mise en œuvre des activités de coopération des acteurs de l'UE. À titre d'exemple, les stratégies de transition et les parallèles entre l'aide humanitaire et la coopération au développement ont été conçus de manière appropriée pour Haïti.

NÉANT

La DG ECHO et EuropeAid ont adapté leurs outils humanitaires en incluant un chapitre sur les stratégies de sortie et le lien entre l'aide d'urgence, la réhabilitation et le développement.

Dans la pratique, les stratégies de sortie et de transition ne sont ni formalisées ni documentées. À titre d'exemple, les critères de sortie ne sont pas déterminés, les effectifs minimaux pour assurer la transition ne sont pas constitués, aucun processus de communication n'est prévu et les indicateurs sur la base desquels la décision de sortie doit être prise ne sont pas mentionnés.

Les nouvelles lignes directrices sur l'appui budgétaire émises en septembre 2012 (pas de modification en 2017) prévoient des contrats d'appui à la consolidation de l'État, avec la possibilité pour les pays d'obtenir une aide au renforcement des capacités centrée sur les fonctions essentielles en matière de gestion des finances publiques (GFP).

NÉANT

Le plan d'action pour la réforme de la gestion des finances publiques exigé dans les contrats d'appui à la consolidation de l'État constitue la base du suivi des réformes de la GFP, lequel est fondé sur des critères temporels dont il est régulièrement rendu compte lors de l'examen de l'éligibilité des dossiers de versement.

NÉANT

Des perspectives à plus court terme en matière de réforme de la GFP, visant à protéger les fonds de l'UE contre le gaspillage, les pertes et l'inefficacité, ont été ajoutées dans le tableau de suivi de la GFP, dans les lignes directrices sur l'appui budgétaire.

En ce qui concerne Haïti, les participants au dialogue tripartite (parlement, gouvernement et société civile) ont publié une déclaration dans laquelle ils appellent à la mise en place de réformes à court terme afin de protéger les fonds de l'UE.

NÉANT

Le modèle de procédures de continuité des activités a été mis à jour et prévoit à présent des dispositions pour le redéploiement du personnel d'intervention.

NÉANT

14

RS no 16/2014

L'efficacité des financements mixtes combinant des subventions octroyées au titre des facilités d'investissement régionales et des prêts accordés par des institutions financières en vue de soutenir les politiques extérieures de l'UE

(actions extérieures)

De nouvelles lignes directrices sur les opérations de financement mixte ont été adoptées et le formulaire de demande correspondant a été élaboré. Le personnel est régulièrement formé à leur application.

NÉANT

Le rôle des services de la Commission, et notamment des délégations de l'UE, est clairement précisé dans les lignes directrices.

NÉANT

L'exhaustivité des informations, ainsi que le degré de maturité et la valeur ajoutée des projets de financement mixte sont assurés grâce à la nouvelle procédure de demande.

NÉANT

L'étape de l'approbation provisoire des projets a été éliminée et la durée du processus d'approbation a donc été raccourcie.

NÉANT

Dans le nouveau modèle de conventions de délégation ou de subvention avec des organisations évaluées selon l'analyse des quatre piliers (Pillar Assessed Grant or delegation Agreements — PAGoDA), l'échéancier des paiements est adapté de sorte que les préfinancements versés tiennent compte des engagements de la période précédente.

NÉANT

Parallèlement au modèle PAGoDA, la Commission applique un cadre de mesure des résultats fondé sur des indicateurs pour assurer le suivi des subventions de l'UE.

NÉANT

Le rôle de la délégation de l'UE est clairement décrit dans les lignes directrices.

NÉANT

La méthodologie ROM a été rédigée et est appliquée dans le cadre d'un projet pilote.

NÉANT

Avec le nouveau processus d'approbation et le modèle PAGoDA, la visibilité est assurée dans le formulaire de demande et dans le contrat correspondant.

NÉANT

15

RS no 18/2014

Les systèmes d'évaluation et de suivi axé sur les résultats d'EuropeAid

(actions extérieures)

Le module informatique EVAL fournit des informations instantanées sur les ressources financières nécessaires aux évaluations.Le module ROM fournit des informations sur les projets qu'il est possible d'évaluer dans les limites des budgets alloués aux contractants.Les outils d'aide à l'affectation du personnel tels que l'évaluation de la charge de travail dans les délégations (WLAD), l'évaluation de la charge de travail dans les services centraux (WLAHQ) et OPTIMUS permettent d'évaluer régulièrement les besoins en ressources humaines et de proposer les ajustements appropriés.

La manière dont l'allocation des ressources humaines, notamment entre les activités ROM et les évaluations, a été assurée à l'aide des outils WLAD, WLAHQ ou OPTIMUS n'a pas été clairement démontrée. Aucune information n'est disponible sur le personnel concerné, comme cela est précisé dans le rapport de la Cour.

Des critères de sélection clairs ont été définis pour les évaluations, dans le souci d'assurer une couverture adéquate des projets pertinents.

La complémentarité entre le système ROM et les évaluations est prise en considération au stade de la planification et lors de l'élaboration des modules informatiques EVAL et ROM.

La manière dont les critères de sélection ont été appliqués n'a pas été suffisamment documentée lors de l'élaboration des différents plans d'évaluation (exemples) par les délégations et au niveau des services centraux.

Des mesures importantes ont été prises par la DG DEVCO pour améliorer son système de supervision des évaluations et d'établissement de rapports en la matière (analyse des évaluations de projets de 2015, déploiement du module informatique EVAL et signature du contrat ESS).

Le contrat ESS, qui n'a été attribué qu'en décembre 2016, est toujours en phase initiale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mettre en œuvre la recommandation de la Cour dans son intégralité, notamment en ce qui concerne l'analyse des causes de retard des évaluations et les mesures adoptées pour y remédier.

Manque d'efficacité dans la communication, par les délégations, des plans de suivi et d'évaluation.

La supervision des activités d'évaluation est en voie d'être sensiblement améliorée par la mise en œuvre du contrat ESS, signé en décembre 2016.

Le module informatique EVAL a été déployé en septembre 2016 et son utilisation a été rendue obligatoire par la DG DEVCO.

NÉANT

Des lignes directrices complètes et actualisées sont disponibles pour l'assurance qualité du suivi axé sur les résultats et des évaluations.

Les modules informatiques EVAL et ROM comportent des fonctionnalités qui permettent de mettre en œuvre un processus complet d'assurance qualité.

Il existe des exemples bien documentés de travail minutieux effectué par la DG DEVCO et ses contractants externes pour veiller à la qualité des rapports ROM.

La mise en œuvre du contrat ESS, qui prévoit une amélioration de la grille d'évaluation de la qualité, a démarré; la documentation correspondante est fournie dans le rapport initial.

NÉANT

Il existe des cas où la DG DEVCO a fourni une assurance qualité poussée pour des rapports ROM et d'évaluation. Le système d'assurance qualité s'est amélioré, même si la contribution du contrat ESS à cette amélioration reste à démontrer.

Les rapports ROM font l'objet d'un contrôle systématique réalisé par un contractant externe et approuvé par la DG DEVCO.

Pour ce qui est des évaluations, le nouvel outil informatique EVAL prévoit un contrôle d'assurance qualité obligatoire pour les rapports.

NÉANT

Le train de mesures «Mieux légiférer» et les instructions relatives aux documents d'action réaffirment la nécessité de définir des objectifs SMART et des indicateurs RACER, assortis de valeurs de référence et de valeurs cibles.

En pratique, la DG DEVCO a déployé des efforts pour réexaminer les documents d'action relatifs aux programmes afin d'en assurer la conformité avec les lignes directrices susmentionnées et la recommandation de la Cour.

NÉANT

La DG DEVCO a amélioré son système d'évaluation en définissant clairement les critères de sélection et en assurant une couverture raisonnable des projets et des programmes (voir recommandation no 4, 3e tiret).

Les nouveaux documents d'action établissent un lien entre les objectifs généraux et les impacts escomptés, et des exemples dans lesquels des indicateurs clairs ont été définis sont disponibles.

Le cadre d'évaluation de l'impact a été défini avec l'adoption, en mars 2015, du cadre de résultats de l'UE pour le développement et la coopération internationale, conformément au programme pour le changement.

Aucun dispositif de collecte systématique de données sur les résultats des programmes pendant au moins trois ans après leur achèvement n'a encore été mis en place pour démontrer clairement l'impact et la durabilité des résultats obtenus.

L'augmentation de la proportion d'évaluations ex post, qui permettent de mettre en évidence les effets à long terme, tels que l'impact, reste à démontrer.

Des faiblesses dans les données concernant les résultats en matière de développement et dans les dispositifs visant à tirer les leçons de l'expérience acquise ont été signalées à la DG DEVCO en octobre 2016 (dans le cadre d'un examen des évaluations stratégiques).

L'IPC 19 a affiché une nette augmentation en 2014 par rapport à l'année précédente et une tendance à la hausse en 2016 aussi. Par ailleurs, l'amélioration des critères de sélection des projets à évaluer permet d'assurer une meilleure représentativité dans la population et d'obtenir une plus grande valeur ajoutée avec des ressources limitées.

La Commission a réalisé une analyse et a conclu qu'une augmentation du nombre d'évaluations ex post n'améliorerait pas nécessairement la qualité des informations sur les résultats et qu'elle aurait un coût, sachant que les ressources disponibles pour les évaluations sont limitées.

La DG DEVCO a amélioré ses critères de sélection des projets à évaluer, et la proportion des projets traités a augmenté pour tous les types d'évaluations (intermédiaires, finales et ex post).

La DG DEVCO n'a pas été en mesure de démontrer que le nombre d'évaluations ex post avait augmenté, mais des améliorations ont été obtenues par d'autres moyens.

Un examen des évaluations stratégiques de la DG DEVCO couvrant la période 2006-2016 a été réalisé à titre de contribution à la mise à jour de la politique de l'UE en matière de coopération au développement (rapport final publié en octobre 2016).

Dans certains cas, une période de suivi d'un an semble suffisante pour constater que la mise en œuvre a donné des résultats positifs.

Il arrive aussi que des évaluations stratégiques de suivi spécifique soient prévues ou que les recommandations fassent l'objet d'un suivi après plus d'un an.

Grâce à la création d'une task force et à la nouvelle dynamique insufflée par la mise en place de l'unité de gestion des connaissances de la DG DEVCO, des améliorations constantes devraient se matérialiser dans les années à venir.

Il n'existe pas de dispositif systématique de suivi des plans d'action élaborés à la suite des recommandations des évaluations stratégiques pendant plus d'un an pour ce qui concerne la fiche contradictoire.

Le module informatique EVAL ne comporte pas encore d'évaluations stratégiques.

Un module informatique (EVAL) qui sert à la fois de base de données et d'outil de gestion a été développé par la DG DEVCO pour donner suite aux dispositions de la recommandation de la Cour.

NÉANT

16

RS no 2/2014

Les régimes commerciaux préférentiels sont-ils gérés de manière appropriée?

(ressources propres)

La DG TRADE a établi une version révisée du manuel d'évaluation de l'impact sur le développement durable. En ce qui concerne la DG TRADE, des analyses d'impact et des évaluations de l'impact sur le développement durable ont été réalisées pour tous les grands accords commerciaux.

NÉANT

La DG TRADE a conclu un nouveau protocole d'accord avec Eurostat et un arrangement administratif avec le JRC concernant un GTAP pour l'UE. Eurostat participe activement au groupe de pilotage interservices sur les évaluations de l'impact sur le développement durable.

NÉANT

La DG TRADE a actualisé ses plans d'évaluation et réalise des évaluations ex post de manière plus systématique, comprenant une estimation des recettes sacrifiées.

NÉANT

La DG TRADE a produit deux rapports sur les effets du régime.

L'examen à mi-parcours du système de préférences généralisées devant être présenté aux autorités législatives, conformément à la réglementation (article 40 du règlement no 978/2012), ne devrait être prêt que pour la fin juin 2018.

17

RS no 15/2014

Le Fonds pour les frontières extérieures a encouragé la solidarité financière, mais il doit apporter davantage de valeur ajoutée européenne et ses résultats doivent être mieux mesurés

(croissance intelligente et inclusive)

Des actes juridiques prévoyant des indicateurs pertinents et mesurables ont été adoptés. Des règles et orientations visant à assurer une utilisation et une approche uniformes ont été établies.

Certains rapports et documents doivent encore être finalisés et adoptés.

Des ateliers destinés aux États membres et d'autres formes de coopération consulaire ont été organisés.

La Commission devrait continuer à collaborer avec les États membres pour terminer la mise en place de centres communs de traitement des demandes.

Une plateforme permettant d'échanger des documents et des informations régulièrement et en temps utile a été mise sur pied. La coopération et la consultation ont été améliorées et affinées.

NÉANT

Diverses activités ont été organisées en vue de renforcer les capacités administratives.

Le partage des bonnes pratiques entre les États membres améliorerait la mise en œuvre du FAMI et du FSI.

RÉPONSES DE LA COMMISSION

RS no 4/2014: L’intégration dans la PAC des objectifs de la politique de l’UE dans le domaine de l’eau: une réussite partielle

Les versions finales approuvées du second cycle de plans de gestion des bassins hydrographiques sont retardées et encore en suspens. L'intégration plus poussée des mécanismes dans le développement rural est toujours en suspens.

Réponse: Convenant que l’évaluation du second cycle de plans de gestion des bassins hydrographiques (PGBH) était encore en suspens, la Commission compte toujours présenter son rapport en la matière bien avant l’échéance légale de décembre 2018. Toutefois, sur la base d’une évaluation ad hoc des parties pertinentes, les informations fournies dans ces PGBH ont effectivement servi à garantir le respect des conditions ex ante sur l’eau dans les programmes de développement rural. Par conséquent, la Commission considère que les conditions minimales concernant la mise en œuvre de la DCE ont été définies avant l’engagement des crédits de développement rural, à savoir la fixation du prix de l’eau et une série de critères d’éligibilité pour les investissements dans des systèmes d’irrigation. La Commission estime donc que la recommandation est mise en œuvre en ce qui concerne la politique de développement rural.

L’évaluation des pressions exercées sur l’eau par les pratiques agricoles n'a pas encore fait l'objet d'améliorations effectives et des lacunes ont déjà été recensées dans les rapports effectivement établis par les États membres.

Réponse: La Commission confirme que les travaux relatifs aux lignes directrices sur l’analyse des incidences des PDR au moyen des évaluations à présenter dans les rapports annuels 2019 sont en cours.

En font partie deux indicateurs d’impact visant à évaluer les pressions exercées sur l’eau par les pratiques agricoles.

Ces indicateurs seront eux-mêmes évalués dans le cadre des évaluations ex post des PDR 2014-2020, pour lesquelles des lignes directrices seront fournies.

RS no 8/2014: La Commission a-t-elle géré de manière efficace l’intégration des aides couplées dans le régime de paiement unique?

Certains États membres n’ont pas communiqué en temps utile à la Commission les informations de base relatives aux nouveaux régimes de paiements directs, ce qui a réduit ses capacités de suivi. Ses propres audits relatifs aux droits au paiement montrent que des améliorations sont encore possibles.

Réponse: À la suite de la constatation, la Commission a changé d’approche pour mettre davantage l’accent sur l’audit et la validation des calculs centraux et des contrôles internes appliqués. Tous les audits lancés ou à lancer à partir du second semestre de 2017 relèvent de cette nouvelle approche. Trois audits ont déjà été menés à bien (SE, IT et UK — Écosse). Le rapport d’audit NAC/2017/002/SE a été transmis à la Cour le 20 avril 2018. Le rapport d’audit pour l’Italie devrait être envoyé ce mois-ci encore.

Aucune donnée n’est disponible au niveau de la Commission sur les recouvrements à effectuer au niveau des États membres en ce qui concerne la correction de l'allocation erronée de droits au paiement du RPU/RPB et du calcul erroné de paiements.

Réponse: Conformément à la législation de l’UE, il incombe aux États membres de procéder aux recouvrements auprès des bénéficiaires. En outre, les États membres rendent compte de ces recouvrements au niveau du bénéficiaire et sans préciser les motifs de l’irrégularité constatée ayant conduit au lancement du recouvrement (il est possible que plusieurs cas de non-conformité concernent le même bénéficiaire au titre de différentes mesures de soutien). La Commission applique des corrections financières en cas de manque de diligence lors de l’exécution du recouvrement. Ces corrections sont fondées sur l’analyse de la gestion, par les États membres, des procédures de recouvrement, consignées conformément aux exigences légales, c’est-à-dire au niveau du bénéficiaire, sans ventilation selon le motif du paiement indu. La Cour est invitée à prendre en compte le cadre fixé dans la législation applicable.

Les critères d’agrément des organismes payeurs ne font pas référence à l’exactitude et à la validité des droits au paiement. De plus, les méthodes et les orientations de la Commission qui guident les travaux des organismes de certification concernant les droits au paiement sont incomplètes.

Réponse: Les critères d’agrément des organismes payeurs sont établis sans être accompagnés d’une liste énumérant tous les types de contrôles à effectuer. Le libellé de ces critères d’agrément a un caractère très général, sans aucune référence à une quelconque mesure de soutien. Parallèlement, il est clairement prévu dans la législation de l’UE que les organismes payeurs doivent s’assurer que «les montants à payer aux bénéficiaires sont bien conformes à la réglementation de l’Union» [point 1, lettre A) i), de l’annexe I du règlement (UE) no 907/2014]. La Commission considère que le système en place est solide et donne de bons résultats, compte tenu également du très faible taux d’erreur pour les paiements directs (qui est inférieur au seuil de signification dans le rapport annuel 2016 de la Cour). En ce qui concerne les travaux des organismes de certification, la Commission estime en outre que les orientations actuelles relatives aux obligations des organismes de certification sont claires et exhaustives, de sorte que le cadre fourni est suffisant.

Les orientations de la Commission ne peuvent être trop directives, étant donné que les organismes de certification sont des auditeurs qualifiés et que, conformément aux normes d’audit internationalement acceptées, ils doivent utiliser leurs capacités de jugement professionnelles pour réaliser le travail de certification.

RS no 9/2014: Le soutien de l’Union européenne à l’investissement et à la promotion dans le secteur vitivinicole est-il bien géré et ses effets sur la compétitivité des vins de l’UE sont-ils démontrés?

L’introduction par la Commission de clarifications et de priorités ne peut améliorer la situation que partiellement, étant donné qu’elles n’empêchent pas l'octroi d'un soutien à long terme (jusqu’à cinq ans) à des bénéficiaires identiques sur les mêmes marchés cibles de pays tiers.

Ayant rejeté la recommandation, la Commission n’a pas l’intention de la mettre pleinement en œuvre. Les risques mis en évidence par la Cour dans le RS no 9/2014 subsistent donc.

Réponse: La Commission estime qu’une fois que l’exploitant a bénéficié du soutien d’une opération de promotion sur le marché d’un pays tiers pour une période de trois voire cinq ans, l’exploitant n’est plus admissible au bénéfice de l’aide pour la même opération sur le même marché, même pour une période de programmation ultérieure. Ce principe a été clairement expliqué dans une lettre envoyée à un État membre en janvier et a fait l'objet d'échanges au sein du comité relatif au vin en mars de cette année.

RS no 22/2014: Maîtriser le coût des subventions de l'UE allouées à des projets de développement rural pour respecter le principe d'économie

Les orientations ne constituant pas un document contraignant, la Commission ne peut pas savoir combien d’États membres ou régions les ont effectivement appliquées afin d’améliorer leurs systèmes de contrôle.

Au total, entre février 2015 et janvier 2016, seules trois sessions de formation ont été organisées par le REDR en ce qui concerne le caractère raisonnable des coûts et des options de coûts simplifiés. Avec 118 PDR, le risque existe que la Commission soit amenée à devoir intensifier ses efforts en vue d'assurer que chaque État membre ou région a eu la possibilité de participer ou a effectivement participé à de telles formations.

La plateforme de partage des bonnes pratiques du REDR pourrait être développée en y ajoutant des exemples de bonnes procédures administratives telles que celles portant sur le caractère raisonnable des coûts.

Réponse: La Commission considère cette recommandation comme mise en œuvre. La Commission a décrit les différents cas dans lesquels les points en question sont examinés avec les États membres ainsi que les modifications récentes du règlement d’exécution (UE) no 809/2014. À la demande des États membres, le document d’orientation sur les contrôles et les sanctions sera mis à jour dans le courant de l’année 2018.

RS no 23/2014: Erreurs dans les dépenses de développement rural: causes et mesures prises pour y remédier

Les rapports de mise en œuvre que doivent transmettre les États membres au plus tard le 30 juin 2017 fourniront à la Commission l’occasion d’obtenir une vue plus détaillée et actualisée de la mise en œuvre des PDR.

Réponse: Le rapport annuel de mise en œuvre relatif aux programmes de développement rural, qui sera présenté en 2019, inclura des informations supplémentaires sur la mise en œuvre des PDR.

La Commission s’est engagée à évaluer la conception de la politique et la nécessité de maintenir chacune des mesures de soutien sur la base des résultats de la mise en œuvre de la période de programmation 2014-2020, avant de faire des propositions pour la prochaine période de programmation.

Réponse: La Commission s’est engagée à analyser les moyens envisageables pour améliorer la performance de l’ensemble de la politique de développement rural. Des réflexions ont déjà été lancées à cet égard dans le contexte de l’élaboration de la communication de la Commission relative à la modernisation et à la simplification de la PAC.

RS no 24/2014: L'aide à la prévention et à la réparation des dommages causés aux forêts par les incendies et les catastrophes naturelles est-elle bien gérée?

La mise en place d’un ensemble de critères de base à l’échelle de l’UE, recommandée par la Cour, n’a pas été achevée/est en cours.

Réponse: La Commission convient que la mise en œuvre de cette recommandation est en cours. La Commission a entamé une consultation avec le groupe d’experts de la Commission sur les incendies de forêts afin de définir des critères communs. Étant donné que les types de forêts, la vulnérabilité au feu, les conditions géographiques et climatiques ainsi que les niveaux de risque d’incendie varient fortement au sein de l’UE, il s’agit d’une démarche conjointe qui réunit différents services de la Commission et les États membres concernés. Des résultats semblent pouvoir être attendus pour la fin de l’année 2018. La DG ENV, en collaboration avec le JRC, est responsable de cette question, étant donné qu’elle assume le rôle de chef de file au sein du groupe d’experts sur les incendies de forêts.

L'évaluation de l’efficacité des actions est toujours en suspens en raison du fait que la plupart des projets financés dans le cadre de la nouvelle période de programmation n’ont pas encore été finalisés ou audités.

Réponse: La Commission considère cette recommandation comme mise en œuvre. Les actions menées par la Commission, y compris, entre autres, les audits de conformité en cours portant sur les systèmes de contrôle des États membres ainsi que le suivi des plans d’action concernant les faiblesses recensées, sont considérées comme efficaces. Ces actions visent à remédier aux problèmes déjà relevés liés à l'exécution des mesures et leur mise en œuvre se poursuivra jusqu’à la fin de la période de programmation actuelle. L’évaluation définitive de l’efficacité de ces mesures n’est par conséquent pas encore possible.

La Commission a confirmé dans RAD que sa mise en œuvre «ne pourra être achevée qu'en 2019».

Le risque existe donc que les lacunes recensées dans le RS no 24/2014 en ce qui concerne le suivi persistent au cours de la période 2014-2020 si les nouveaux outils de suivi proposés ne constituent pas encore une amélioration du cadre de suivi relatif à cette aide spécifique, comme le craint la Cour dans les conclusions (point 81) du rapport spécial no 24/2014.

Réponse: Le rapport annuel de mise en œuvre relatif aux programmes de développement rural, qui sera présenté en 2019, inclura des informations supplémentaires sur la mise en œuvre de la mesure en fonction des objectifs spécifiques.

RS no 1/2014: Efficacité des projets soutenus par l'UE dans le domaine du transport public urbain

La Commission aurait pu, au cours du processus de négociation, demander la mise en place d'indicateurs de résultats pour les projets de transport urbain. Cependant, comme le FEDER ne comporte pas d’indicateurs de résultats prédéfinis obligatoires, tous les PO comprenant des projets de transport urbain n'ont pas défini d'indicateurs de ce type.

Il n’existe pas d’indicateurs au niveau des projets eux-mêmes et aucun indicateur ne porte sur la qualité des services et le niveau de satisfaction des usagers, le recours à des enquêtes de satisfaction des usagers n’étant ni systématique ni obligatoire.

Réponse: Les indicateurs de résultats inclus dans les programmes de la période 2014-2020 ont été sélectionnés en prenant en considération les problèmes à traiter par le programme, la direction devant être prise par chaque changement souhaité et la situation visée (cible). Il est donc possible que, lorsque l’objectif général d’interventions complexes, comme des investissements limités dans les transports urbains, résidait dans l’efficacité énergétique ou la diminution des émissions de particules, les autorités de gestion n’ont pas retenu d’indicateur de résultats se référant directement à l’utilisation des transports en commun, car cela n'aurait pas été pertinent par rapport aux objectifs du programme. Cela a aussi contribué à limiter les charges administratives liées aux demandes de cofinancement.

Lorsqu'un financement est demandé à l’UE, tous les projets disposent de leurs propres indicateurs. Les modalités de leur inclusion sont laissées à la discrétion des États membres et dépendent des approches nationales. Les demandes relatives aux projets mettent en évidence de nombreuses informations sur les résultats escomptés des projets (réductions des émissions de gaz à effet de serre et amélioration de la qualité de l’air au niveau local, réduction de la congestion automobile, réduction du temps de déplacement et du nombre d'accidents ainsi que d'autres effets externes dans le secteur des transports).

La Commission estime que les actions au niveau de l’UE sont proportionnelles. Une «enquête de satisfaction des usagers» est dès lors recommandée pour les projets où, sur la base d'estimations de la demande et d'une analyse coûts/bénéfices, on constate un réel besoin de suivre ces aspects afin de garantir une utilisation optimale des infrastructures et la viabilité économique du projet. Pour les projets qui ont trait, par exemple, à la modernisation de services de tramway sur des itinéraires déjà existants et dans le cas desquels la demande est déjà suffisante, le recours à une enquête de satisfaction des usagers pourrait être perçu comme excessif.

En tout état de cause, ni les taux d’utilisation ni les bénéfices ne sont inclus dans les conventions de subvention ou mesurés par projet.

Compte tenu de l'absence d’indicateurs de résultats prédéfinis dans le règlement FEDER, par secteur, il n’existe toujours pas de normes unifiées pour mesurer la performance des transports urbains pour la période de programmation 2014-2020.

Réponse: Les obligations de suivi qui incombent aux États membres se réfèrent aux axes prioritaires. Les modalités de ce suivi sont laissées à l’appréciation des États membres, étant donné que les informations peuvent être recueillies soit auprès des bénéficiaires soit au moyen d'évaluations des incidences, demandées par les autorités de gestion. Dans le cas particulier des projets de transport public, la deuxième solution peut se révéler plus efficace, notamment s’il y a plusieurs projets financés par l’UE dans la même ville.

Il n’existe toujours pas de modalités de mesure au niveau des projets individuels, ce qui est cependant demandé par les recommandations.

Compte tenu de l'absence d’indicateurs de résultats prédéfinis dans le règlement FEDER, par secteur, il n’existe toujours pas de normes unifiées pour mesurer la performance des transports urbains pour la période de programmation 2014-2020.

Réponse: Le système de suivi a été conçu de manière à permettre une évaluation au niveau des programmes. Un ensemble d’indicateurs préalablement définis a été inclus dans la base juridique afin de mesurer les progrès accomplis en termes de réalisations, mais les organes législatifs n'ont rien décidé de tel en ce qui concerne les indicateurs de résultats. Des indicateurs de résultats auraient cependant pu être proposés en tant qu'indicateurs de résultats spécifiques aux programmes, mais ils n’étaient pas cumulables au niveau de l’UE en raison de leurs définitions différentes. Cette approche apparaît proportionnée, compte tenu du fait que la mesure des résultats des projets de transport urbain peut varier d’une ville à l’autre, même au sein d’un État membre.

RS no 7/2014: Le FEDER a-t-il contribué avec succès au développement de pépinières d'entreprises?

Rien ne démontre que le processus d’incubation commence toujours par l'établissement d'un programme d’incubation détaillé et spécifique dont la mise en œuvre fait l’objet d’un suivi et que la réalisation des objectifs de l'entreprise est toujours évaluée.

Il n’existe pas encore de lignes directrices détaillées, adressées aux États membres, exigeant explicitement que toutes les conditions requises pour le cofinancement par l’UE de pépinières d’entreprises, telles que définies dans les recommandations de la Cour, soient intégrées dans tous les PO nationaux qui envisagent le recours à de telles pépinières.

Réponse: Le rapport spécial no 7/2014 et les recommandations qui y figurent ont été portés à la connaissance des États membres. La Commission a indiqué que certains programmes opérationnels devraient inclure des dispositions sur la nécessité de prêter attention aux programmes d'incubation, sur la nécessité d’accompagner les PME dans leurs premières années d’existence et sur l’obligation de faire bénéficier les jeunes pousses d'une aide à la faisabilité, de programmes de mentorat et d'un appui en matière d’apprentissage.

Dans le cadre de la gestion partagée, la Commission assure le suivi de la mise en œuvre des programmes, mais pas celui des projets individuels. Il incombe aux autorités nationales de sélectionner, aux fins de l'octroi d'un soutien, les projets qui contribuent au mieux à la réalisation des objectifs du programme concerné et de demander au bénéficiaire potentiel la mise au point d’un programme d’incubation détaillé et spécifique pour chaque entreprise cliente. Il importe donc d'imposer aux bénéficiaires dans les conventions de subvention des obligations contractuelles appropriées garantissant que les réalisations et résultats escomptés seront atteints par les opérations sélectionnées.

La Commission a élaboré un ensemble complet de guides thématiques liés à la mise en œuvre de l’objectif thématique 1 concernant le renforcement de la recherche et de l’innovation, portant notamment sur les sujets suivants: l’innovation dans les services, les industries de la création, associer les universités à la croissance régionale, les pépinières d'entreprises innovantes, associer croissance intelligente et croissance durable dans le cadre des stratégies de spécialisation intelligente. Ils ont été largement promus par la Commission et sont disponibles à l’adresse suivante: http://s3platform.jrc.ec.europa.eu/s3pguide.

La consultation de ces guides thématiques a également été suggérée dans les orientations sur les conditions ex ante relatives aux Fonds structurels et d’investissement européens, partie II, et la Commission l'a recommandée dans le cadre du rôle consultatif qu'elle assure au sein des comités de suivi des programmes opérationnels pertinents.

La possibilité d'offrir des services d'incubation à des sociétés non résidentes ne fait toujours pas partie des conditions régissant le cofinancement par l’UE des pépinières d’entreprises dans tous les États membres.

Il n’existe pas encore de lignes directrices détaillées, adressées aux États membres, exigeant explicitement que toutes les conditions requises pour le cofinancement par l’UE de pépinières d’entreprises, telles que définies dans les recommandations de la Cour, soient intégrées dans tous les PO nationaux qui envisagent le recours à de telles pépinières.

Réponse: La Commission estime que les pépinières d’entreprises peuvent aussi offrir leurs services à des sociétés non résidentes, mais seulement dans les États membres mentionnés par la Commission en guise d'exemples, permettant ainsi que le soutien à l'incubation ait une incidence plus importante sur les entreprises locales et augmentant aussi les possibilités de mise en réseau.

La mise en place de ces systèmes de suivi ne conditionne pas le cofinancement, mais est demandée sur une base volontaire.

Réponse: Dans le cadre de la gestion partagée des Fonds structurels, il n’existe pas de base juridique permettant à la Commission d’exiger expressément l'intégration de cet élément dans la procédure de conception. La Commission recommande qu'un système de suivi fondé notamment sur des données produites par les clients bénéficiant des aides soit mis en place par les pépinières d’entreprises qui obtiennent un cofinancement de l’UE.

RS no 12/2014: Le FEDER finance-t-il efficacement les projets destinés à promouvoir directement la biodiversité dans le cadre de la «stratégie de l'UE en matière de biodiversité à l'horizon 2020»?

La Commission n'assure pas un suivi approfondi des PO. Compte tenu du mode de gestion, cela demeure une compétence des États membres.

Réponse: La Commission assure le suivi de la mise en œuvre des programmes opérationnels par les moyens que lui confère la réglementation concernée: comité de suivi, rapports annuels et rapport final de mise en œuvre, réunion de réexamen annuel.

La Commission examine avec l’État membre les questions qui se posent concernant les projets préparatoires, mais cela n’est pas suffisamment pris en considération dans les documents d’orientation.

Réponse: La Commission souligne que les documents d’orientation ont été publiés avant le rapport spécial, dans la perspective de la préparation des programmes opérationnels dans les États membres. La Commission veillera à ce que la question soit dûment prise en compte dans les documents d’orientation relatifs au cadre financier pluriannuel postérieur à 2020.

Il est encore trop tôt pour évaluer l’ensemble du processus et, par conséquent, la précision du mécanisme.

Réponse: Des données financières relatives aux différentes catégories de dépenses, qui incluent la pondération liée à la biodiversité, sont accessibles au public dans le catalogue du portail des données ouvertes des Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI). Il n’est pas possible de procéder à une analyse ex post, et donc d’évaluer la précision de la méthode de suivi de la biodiversité, tant qu'une grande partie du budget n'a pas été exécutée.

RS no 20/2014: Le soutien du FEDER aux PME dans le domaine du commerce électronique a-t-il été efficace?

D’autres orientations et vérifications doivent avoir lieu au niveau des États membres pour assurer que les systèmes de suivi et d’information existants fournissent des données fiables et à jour sur les progrès et les performances des PO.

Réponse: Pour la période de programmation 2014-2020, en vertu de l’article 50 du règlement portant dispositions communes (RDC), les États membres sont tenus de présenter un rapport annuel sur la mise en œuvre de chaque programme. Ces rapports comprennent notamment des informations concernant des indicateurs communs, des indicateurs spécifiques du programme et des valeurs cibles quantifiées. La Commission procède à une évaluation approfondie des informations fournies dans ces rapports, et en cas de préoccupations concernant la fiabilité et l’actualité des données fournies, les rapports sont renvoyés à l’État membre pour modification.

La Commission et les États membres procèdent en outre à des audits portant sur la fiabilité des données en matière de performance. Des données non fiables seront considérées comme une lacune du système de gestion et de contrôle et pourront donner lieu à des corrections financières. En 2017, la Commission a réalisé 9 audits concernant la fiabilité des données. Comme la mise en œuvre vient de commencer, les audits de la Commission se sont concentrés sur la mise en place des systèmes de saisie et de communication des données relatives à la performance. Ces audits peuvent dès lors être considérés comme des mesures de la Commission prises à titre préventif et renforçant les capacités. Les autorités d’audit rendront aussi compte des lacunes apparaissant dans la fiabilité des données de performance dans le cadre de leurs travaux et de l'assurance annuelle qu'elles fournissent, une fois que la mise en œuvre aura progressé.

La Commission, comme cela a été annoncé, n’a pas proposé d'indicateurs types pour les objectifs stratégiques de l’UE en matière de commerce électronique.

Réponse: Au cours de la période 2014-2020, l’utilisation d'«indicateurs communs» est devenue obligatoire lorsque cela était pertinent. Le développement du commerce électronique au sein des PME n’est que l’un des types d’intervention possibles dans le cadre de l'évolution des technologies de l’information et des communications (TIC). Le soutien limité accordé par les États membres à ce type d’intervention au cours de la période de programmation précédente ne justifiait pas la mise au point d’un «indicateur commun» dans ce domaine. Pour la période postérieure à 2020, la Commission examinera les moyens d’améliorer les indicateurs des programmes, et en particulier le développement d'«indicateurs communs». Les programmes opérationnels qui financent le développement du commerce électronique dans les PME étaient cependant libres de fixer des indicateurs spécifiques pertinents pour leurs interventions. Les indicateurs, dans le cadre des programmes opérationnels, ont été négociés et, au bout du compte, adoptés par la Commission.

La Commission n’a pas exigé qu’un ensemble minimal d’indicateurs solides, assortis de valeurs cibles, soit défini dans les conventions de subvention.

Réponse: Dans le cadre de la gestion partagée, la Commission assure le suivi de la mise en œuvre des programmes, mais pas celui des projets individuels. Il incombe aux autorités nationales de sélectionner, aux fins de l'octroi d'un soutien, les projets qui contribuent au mieux aux objectifs du programme concerné. Il importe donc d'imposer aux bénéficiaires dans les conventions de subvention des obligations contractuelles appropriées garantissant que les réalisations et résultats escomptés seront atteints par les opérations sélectionnées, de façon à ce que les indicateurs cibles soient atteints au niveau de la priorité/du programme opérationnel.

RS no 21/2014: Infrastructures aéroportuaires financées par l’UE: des investissements peu rentables

Il existe un risque accru que, avec la révision du RGEC, les États membres saisissent l’occasion d’utiliser des fonds publics pour de petits aéroports, financièrement non viables.

Réponse: La Commission estime que les modifications apportées à la législation relative aux aides d’État n’ont pas d’effet direct sur la manière dont le cofinancement de l’UE est accordé au titre de la politique de cohésion.

RS no 18/2014: Les systèmes d'évaluation et de suivi axé sur les résultats d'EuropeAid

Il y a un manque d’informations sur la manière dont les critères de sélection ont été appliqués lors de l’établissement des plans d’évaluation individuels (exemples) par les délégations et au niveau du siège.

Réponse: La Commission est d’accord avec cette analyse et prend actuellement des mesures en vue d’améliorer cet aspect de la planification de l’évaluation.

Le marché relatif à l’ESS, qui a été attribué en décembre 2016, en est encore à une phase de démarrage. Par conséquent, des efforts sont encore nécessaires pour mettre pleinement en œuvre la recommandation de la Cour, notamment en ce qui concerne l’analyse des causes des retards dans les évaluations et les mesures prises pour y remédier.

Manque d’efficacité dans la fourniture de MEP par les délégations.

Réponse: Les travaux relatifs au marché ESS en sont en effet encore à leur phase initiale. Il a été procédé à une analyse plus approfondie et des mesures correctrices ont déjà été prises, comme cela a déjà été indiqué: la coopération fructueuse entre les délégations de l'UE et les unités du siège a permis de rassembler 85 OEP (qui remplacent les MEP) pour 2018, avec un taux de réponse de 91 % pour 93 délégations contactées. La fonction d’encodage des OEP est déjà disponible dans EVAL depuis la fin du mois de mars 2018. L'ensemble des OEP de 2018 sera encodé par l'ESS dans EVAL; les OEP de 2019 seront encodés directement par les délégations et les unités. Cette nouvelle fonction facilitera l’analyse et le suivi des évaluations effectuées par les délégations et les unités au siège de la Commission.

Un mécanisme systématique de collecte de données relatives aux résultats des programmes pour une période d’au moins trois ans à compter de leur achèvement n’est toujours pas en place afin de démontrer clairement l’impact et la durabilité des résultats obtenus.

Une augmentation du nombre des évaluations ex post, qui sont nécessaires pour mettre en évidence les résultats à long terme, tels que l'impact des programmes, doit encore être démontrée.

Des lacunes ont été signalées à la DG DEVCO en octobre 2016 en ce qui concerne les données relatives aux résultats en matière de développement ainsi que les mécanismes permettant de tirer des enseignements des projets précédents («Examen des évaluations stratégiques»).

Réponse: La Commission n’a pas accepté cette recommandation initialement et ne l'accepte toujours pas.

En ce qui concerne l’augmentation du nombre des évaluations ex post, la Commission estime que l’évaluation ex post systématique des programmes n'est pas rentable si l'on considère l’utilité des informations fournies. Les informations sur les résultats à long terme des interventions sont intégrées dans les évaluations stratégiques effectuées par la Commission, qui fournissent une meilleure vue d’ensemble des effets des interventions dans une zone géographique ou thématique déterminée.

Les évaluations sont conformes aux exigences de la nouvelle communication de 2013 «Renforcer les fondements de la réglementation intelligente — Améliorer l’évaluation» [COM (2013) 686 final] et des lignes directrices pour une meilleure réglementation du19 mai 2015, dont les objectifs sont, notamment, de promouvoir la «culture de l’évaluation» au sein de la Commission, d’appliquer le principe «évaluer avant d'agir» comme indiqué dans la politique d’évaluation commune du SEAE et de la DG DEVCO ainsi que d’accroître la transparence du processus d’évaluation et l’exploitation de leurs résultats. En 2016, la Commission a continué à mettre l’accent sur l’amélioration de la planification et de la mise en œuvre de l’évaluation des projets: deux outils principaux ont été mis en production (plans de suivi et d’évaluation et module d’évaluation) et un contrat a été passé pour la mise sur pied d'une équipe extérieure devant assurer le service d’appui.

La DG DEVCO n'a pas démontré que les évaluations ex post avaient été plus nombreuses, même si des améliorations ont été obtenues par d’autres moyens.

Réponse: Dans sa réponse initiale, la Commission a accepté cette recommandation, pour autant qu’une analyse plus approfondie fasse apparaître qu'une augmentation des évaluations ex post était efficace et utile. L’analyse effectuée amène à conclure qu’une augmentation du nombre d'évaluations ex post ne conduirait pas nécessairement à être mieux informé sur les résultats, dans la mesure où il est possible que cette information n'arrive pas au moment le plus approprié pour la prise de décision, alors qu'elle représente un coût certain.

Conformément à la recommandation de la Cour, et à la suite de l'analyse précitée, la Commission a convenu qu’une amélioration de la justification des évaluations des projets et des programmes était nécessaire: une sélection à chaque phase — à mi-parcours, en fin de parcours et ex post — dans le cadre global d’un programme national, en prenant également en considération les autres instruments de compte rendu et les objectifs des évaluations (équilibre entre responsabilité et apprentissage). Des mesures ont été prises à cet égard.

Les informations sur les résultats à long terme des interventions sont intégrées dans les évaluations stratégiques effectuées par la DG DEVCO, qui fournissent une meilleure vue d’ensemble des effets des interventions dans une zone géographique donnée ou en rapport avec un thème déterminé.

Il n’existe pas de mécanisme systématique de suivi des plans d'action relatifs aux recommandations issues des évaluations stratégiques pour une période supérieure à un an en ce qui concerne la fiche contradictoire.

Le module informatique EVAL n’inclut pas encore d'évaluations stratégiques.

Réponse: S'il est vrai que la fiche contradictoire ne fait l'objet — sauf exceptions — d'un suivi qu’après un an, la Commission tient à souligner que le suivi et l’adoption des résultats de l’évaluation constituent un processus à long terme qui va au-delà de l’instrument formel que constitue la fiche contradictoire. Cela inclut une participation aux processus de programmation et de prise de décision, dans lesquels les informations relatives à l'évaluation devraient être intégrées.

ANNEXE 3.3

RECOMMANDATIONS ADRESSÉES AUX ÉTATS MEMBRES

No du rapport spécial

Intitulé du rapport spécial

Numéro et domaine / résumé de la recommandation

1/2017

Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel du réseau Natura 2000

1.

a) et b) Appliquer pleinement les directives «Nature»

2.

a), b) et c) Financer et comptabiliser le coût de Natura 2000

3.

a) et c) Mesurer les résultats obtenus grâce au réseau Natura 2000

2/2017

Négociation, par la Commission, des accords de partenariat et des programmes relevant de la cohésion pour la période 2014-2020: les dépenses ciblent davantage les priorités d’Europe 2020 mais les dispositifs destinés à mesurer la performance sont de plus en plus complexes

2.

a) Fournir les informations financières nécessaires au suivi

4.

Cesser d’utiliser les indicateurs spécifiques devenus superflus

5.

S’assurer que les informations permettant de déterminer les effets des interventions relevant du FEDER sont collectées

3/2017

Chômage des jeunes: les politiques de l’UE ont-elles changé le cours des choses?

1.

Canaliser les attentes en fixant des objectifs et des valeurs cibles réalistes et réalisables et évaluer l’écart entre la situation de départ et l’objectif visé et réaliser des analyses de marché avant de mettre les dispositifs sur pied

2.

Mettre en place des stratégies d’approche appropriées pour fixer des objectifs annuels concrets et mesurables, recenser les principaux défis qui se présentent et définir des plans d’action pour les relever

3.

Dresser un état des lieux complet des coûts engendrés par la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse et hiérarchiser les mesures correspondantes à mettre en œuvre

4.

Faire en sorte que les offres ne puissent être jugées de qualité que si elles permettent de rapprocher le profil d’un participant et une demande du marché du travail et si elles aboutissent à une insertion durable dans le monde du travail

5.

Perfectionner les systèmes de suivi et de déclaration afin de pouvoir fournir régulièrement des données de qualité permettant de faciliter le développement de politiques en faveur de la jeunesse davantage fondées sur des éléments concrets

6/2017

Réponse de l’UE à la crise des réfugiés: l’approche dite «des points d’accès»

3.

Déploiements d’experts

8/2017

Contrôle des pêches de l’UE: des efforts supplémentaires sont nécessaires

1.

a) Améliorer la fiabilité des informations relatives aux flottes de pêche

2.

c) Améliorer le suivi des mesures de gestion de la pêche

3.

a), b) et c) Améliorer la fiabilité des données sur la pêche

4.

a), c) et d) Améliorer les inspections et les sanctions

10/2017

Le soutien de l’UE en faveur des jeunes agriculteurs devrait être mieux ciblé pour favoriser un renouvellement efficace des générations

1.

Revoir la logique d’intervention en améliorant l’évaluation des besoins et en définissant des objectifs spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et datés

2.

Améliorer le ciblage des mesures

3.

2e et 3e tirets, Améliorer le système de suivi et d’évaluation

12/2017

Mise en œuvre de la directive sur l’eau potable: la qualité et l’accessibilité de l’eau se sont améliorées en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie mais des investissements considérables demeurent nécessaires

3.

Exiger que l’existence de plans visant à atteindre un certain niveau de réduction des pertes d’eau fasse partie des critères de sélection pour tous les projets d’installations hydriques qui contribuent à la réalisation des objectifs nationaux

5.

a) et b) Veiller à ce que les tarifs de l’eau assurent la durabilité des infrastructures hydriques et envisager, le cas échéant, d’octroyer un soutien financier ou d’autres formes d’aide aux ménages pour lesquels le coût des services liés à l’eau est supérieur au taux d’accessibilité économique

13/2017

Un système européen de gestion du trafic ferroviaire unique: ce choix politique se concrétisera-t-il un jour?

1.

Évaluation des coûts du déploiement du système européen de gestion du trafic ferroviaire

2.

Démantèlement des systèmes de signalisation nationaux

3.

Existence d’une justification économique pour chacun des gestionnaires de l’infrastructure et des entreprises ferroviaires

6.

a) Harmonisation, suivi et exécution des plans nationaux de déploiement

8.

a) et b) Un meilleur ciblage des fonds de l’UE

16/2017

La programmation du développement rural doit être moins complexe et davantage axée sur les résultats

1.

b) Les États membres devraient préciser, dans le contexte des règles de l’UE, quelles seront les modalités relatives à la mise en œuvre et au suivi des mécanismes instaurés pour assurer la coordination, la complémentarité et les synergies entre les programmes de développement rural et les autres programmes, et comment ils entendent en rendre compte

18/2017

Le ciel unique européen: un changement d’ordre culturel, mais pas de véritable unification

3.

Garantir l’indépendance totale des autorités nationales de surveillance et les doter de capacités suffisantes

19/2017

Procédures d’importation: les intérêts financiers de l’UE pâtissent d’insuffisances au niveau du cadre juridique et d’une mise en œuvre inefficace

6.

a), b), c) et d) Les États membres devraient subordonner le contournement des contrôles prescrits à l’approbation préalable ou immédiate d’un supérieur hiérarchique, mettre en place des contrôles dans leurs systèmes de dédouanement électronique, vérifier a posteriori le respect, par les opérateurs, des règles applicables aux franchises douanières sur les envois de faible valeur et élaborer des plans d’enquête visant à lutter contre l’abus de ces franchises

ANNEXE 3.4

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT CONCERNANT LES QUESTIONS DE PERFORMANCE

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

Recommandation no 1:

la stratégie et le cadre financier pluriannuel de l'UE doivent être mieux alignés, notamment en ce qui concerne la période couverte et les priorités. Cela contribuerait à la mise place de mécanismes de suivi et d'établissement de rapports adéquats et la Commission pourrait ainsi plus facilement rendre compte de manière efficace de la contribution du budget de l'UE à la stratégie de l'Union. La Commission devrait présenter des propositions appropriées au législateur en ce sens.

 

 

 

X

 

 

 

Recommandation no 2:

les objectifs politiques de haut niveau de la stratégie de l'UE doivent être traduits en éléments opérationnels utiles pour les responsables. Pour la stratégie qui succédera à Europe 2020, la Commission devrait proposer au législateur:

a)

que les objectifs politiques de haut niveau se reflètent dans les objectifs fixés au niveau de l'UE;

b)

que ces derniers soit ensuite traduits en objectifs opérationnels au niveau des États membres dans les accords de partenariat et les programmes; ce lien doit également se refléter dans les programmes directement gérés par la Commission.

 

 

 

 

 

X

 

Recommandation no 3:

l'attention accordée aux résultats devrait être renforcée dans les meilleurs délais. La Commission devrait proposer au législateur:

a)

que les États membres soient tenus de préciser, dans leurs accords de partenariat et leurs programmes, les résultats quantifiés que le financement est censé permettre d'atteindre;

b)

que tous les accords de partenariat et les programmes comportent des indicateurs communs de résultat, qui soient les mêmes pour les différents Fonds lorsque cela est possible, et qui soient conçus pour permettre de suivre les progrès accomplis aux niveaux local, national et de l'UE;

c)

que le cadre de performance (y compris l'éventuelle réserve de performance) soit, dans la mesure du possible, fondé sur ces indicateurs communs de résultat.

 

 

 

 

 

X

 


CHAPITRE 4

Recettes

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 4.1-4.4
Brève description des recettes 4.2-4.3
Étendue et approche de l’audit 4.4
Régularité des opérations 4.5
Examen des rapports annuels d’activité et d’autres éléments des systèmes de contrôle interne 4.6-4.20
Le nombre de réserves RNB et TVA, ainsi que de points ouverts concernant les RPT, reste globalement inchangé 4.7-4.8
La Commission a continué à mettre en œuvre son plan pluriannuel de vérification du RNB et a progressé dans son évaluation de l’impact de la mondialisation sur les comptes nationaux 4.9-4.11
La gestion des ressources propres traditionnelles par les États membres comporte des faiblesses 4.12-4.16
Un contrôle insuffisant des flux d’importation a contribué à une extrême lenteur du processus visant à préserver efficacement les recettes de l’UE 4.17
Les vérifications concernant la ressource propre fondée sur la TVA présentent des faiblesses 4.18-4.19
Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance 4.20
Conclusion et recommandations 4.21-4.23
Conclusion 4.21
Recommandations 4.22-4.23

Annexe 4.1 —

Résultats des tests sur les opérations pour les recettes

Annexe 4.2 —

Nombre de réserves RNB et TVA en suspens, ainsi que de points ouverts concernant les RPT au 31.12.2017, par État Membre

Annexe 4.3 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour les recettes

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

4.1.

Le présent chapitre est consacré à nos constatations concernant les recettes, qui sont constituées de ressources propres et d’autres recettes. L’ encadré 4.1 montre la répartition des recettes en 2017.

 

Encadré 4.1 –   Recettes — Répartition en 2017

(milliards d’euros)

Image

Montant total des recettes pour 2017  (1)

139,7

Source: Comptes consolidés de l’Union européenne relatifs à l’exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Brève description des recettes

4.2.

La majeure partie des recettes (83 %) provient des trois catégories de ressources propres suivantes:

 

a)

la ressource propre fondée sur le revenu national brut (RNB) représente 56 % des recettes de l’UE et équilibre le budget de l’Union après calcul du montant des recettes provenant de toutes les autres sources. La contribution de chaque État membre est proportionnelle à son RNB (1);

 

b)

les ressources propres traditionnelles (RPT) représentent 15 % des recettes de l’UE. Elles sont constituées des droits de douane à l’importation (20,3  milliards d’euros) et des taxes à la production de sucre (0,1  milliard d’euros), dont les États membres assurent la perception. Ceux-ci versent 80 % du montant total au budget de l’UE et retiennent les 20 % restants à titre de frais de perception;

 

c)

la ressource propre fondée sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) représente 12 % des recettes de l’UE. Les contributions au titre de cette ressource propre sont calculées en appliquant un taux uniforme (2) à l’assiette harmonisée de la TVA des États membres.

 

4.3.

Les recettes comprennent également des montants perçus par ailleurs. Il s’agit principalement de contributions et de remboursements découlant d’accords et de programmes de l’Union (3) (9 % des recettes de l’UE), de l’excédent de l’exercice 2016 (5 % des recettes de l’UE), ainsi que d’amendes et d’intérêts de retard (2 % des recettes de l’UE).

 

Étendue et approche de l’audit

4.4.

En ce qui concerne les recettes, nous avons examiné en 2017, conformément à l’approche et aux méthodes d’audit présentées à l’ annexe 1.1 :

a)

un échantillon de 55 ordres de recouvrement (4) de la Commission conçu pour être représentatif de l’ensemble des sources de recettes;

b)

si les informations sur la régularité des recettes présentées dans les rapports annuels d’activité de la direction générale du budget de la Commission (DG Budget) et d’Eurostat concordaient globalement avec nos résultats;

c)

les systèmes que la Commission utilise:

i)

pour veiller à la qualité des données RNB et TVA des États membres en tant que base de calcul des contributions aux ressources propres, ainsi que pour calculer et percevoir ces contributions (5);

ii)

pour gérer les RPT, et pour s’assurer que les États membres sont dotés de systèmes leur permettant de percevoir et de mettre à disposition avec efficience les montants corrects de RPT;

iii)

pour gérer les amendes et les pénalités;

iv)

pour calculer les montants issus des mécanismes de correction;

d)

les systèmes de comptabilisation des RPT (6) dans trois États membres sélectionnés (la République tchèque, l’Allemagne et les Pays-Bas) (7).

 

RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

4.5.

L’ annexe 4.1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations. Sur les 55 opérations examinées, aucune ne comportait d’erreur.

 

EXAMEN DES RAPPORTS ANNUELS D’ACTIVITÉ ET D’AUTRES ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE INTERNE

4.6.

Comme nous l’avons indiqué au point 4.4, nous avons sélectionné et examiné un certain nombre de systèmes. Les commentaires ci-après n’ont aucune incidence sur notre opinion globale concernant la régularité des recettes de l’UE (voir chapitre 1), mais ils mettent en évidence plusieurs domaines dans lesquels le calcul et la perception des recettes pourraient être améliorés.

 

Le nombre de réserves RNB et TVA, ainsi que de points ouverts concernant les RPT, reste globalement inchangé

4.7.

Lorsque la Commission décèle des cas de possible non-respect des règlements relatifs aux ressources propres (8), elle signale les données correspondantes comme ouvertes et susceptibles d’être modifiées. Pour les cas concernant le RNB ou la TVA, l’on parle de «réserve»; pour ceux concernant les RPT, de «point ouvert».

 

4.8.

Globalement, le nombre de réserves RNB et TVA, ainsi que de points ouverts concernant les RPT, est resté inchangé (voir annexe 4.2 ). La Commission doit encore déterminer l’impact de ces réserves et de ces points ouverts sur le budget de l’Union, en tenant compte des informations que doivent apporter les États membres.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

La Commission a continué à mettre en œuvre son plan pluriannuel de vérification du RNB et a progressé dans son évaluation de l’impact de la mondialisation sur les comptes nationaux

4.9.

La Commission a continué à mettre en œuvre son plan pluriannuel de vérification du RNB dans les États membres. Les vérifications visent à déterminer si les procédures d’établissement utilisées par ces derniers pour leurs comptes nationaux sont conformes au SEC 2010 (9) et si les données RNB sont fiables, complètes et comparables (10).

 

4.10.

La Commission a émis des réserves spécifiques à des processus (11) pour tous les États membres, afin de garantir que ceux-ci tiennent compte des résultats de ses travaux lors du calcul de leurs ressources propres RNB pour 2010 et les exercices suivants. Elle a l’intention d’achever son cycle de vérification en 2019.

 

4.11.

L’année dernière, nous avons indiqué que la Commission devrait effectuer des travaux supplémentaires pour évaluer l’impact potentiel de la mondialisation sur les comptes nationaux (12). En 2017, la Commission a réalisé des progrès à cet égard. Elle a constitué plusieurs task forces et groupes de travail incluant des experts nationaux, mis en place un système d’alerte précoce visant à repérer les cas de transferts d’actifs de R & D, invité les États membres à répondre à des questionnaires sur les activités multinationales et prévu de créer une base de données d’études de cas concernant les entreprises multinationales.

4.11.

La Commission continuera à œuvrer de manière intensive en 2018 en coopération avec les États membres. En particulier, un exercice pilote avec un groupe d’entreprises multinationales a été lancé visant à obtenir, d’ici à la fin de l’actuel cycle de vérification du RNB, une compréhension raisonnable de la fiabilité de l’enregistrement d’aspects relatifs à la mondialisation dans les données RNB.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

La gestion des ressources propres traditionnelles par les États membres comporte des faiblesses

4.12.

Chaque État membre transmet à la Commission un relevé mensuel des droits de douane et des cotisations «sucre» qu’il a perçus (le relevé de comptabilité «A») ainsi qu’un relevé trimestriel des droits constatés restant à percevoir (comptabilité «B»).

 

4.13.

Nous avons examiné la perception des RPT en République tchèque, en Allemagne et aux Pays-Bas. Nous avons centré notre analyse sur l’établissement du relevé de comptabilité A, sur les procédures de perception des montants inscrits dans la comptabilité B et sur les suites données aux demandes de l’OLAF.

 

4.14.

Nous n’avons mis au jour aucune faiblesse significative en ce qui concerne l’établissement du relevé de comptabilité A en République tchèque et en Allemagne. Il ne nous a toutefois pas été possible d’évaluer correctement la fiabilité des relevés de comptabilité A et B aux Pays-Bas, car les systèmes informatiques douaniers ne nous ont pas permis d’établir la piste d’audit des opérations sous-jacentes.

4.14.

L’absence de piste d’audit aux Pays-Bas, qui a été mentionnée à maintes reprises lors des contrôles de la Commission, fait actuellement l’objet d’un suivi. Les autorités néerlandaises sont en train de mettre en place un système informatique qui permettra d’établir une piste d’audit des opérations sous-jacentes.

4.15.

Dans les trois États membres visités, nous avons décelé des faiblesses au niveau de la gestion de la comptabilité B. Ces faiblesses concernent essentiellement le recouvrement forcé des dettes douanières. Il s’agit là d’une insuffisance récurrente dont la Commission a déjà fait état dans ses rapports d’inspection. Nous avons constaté des faiblesses similaires dans d’autres États membres par le passé (13) (voir annexe 4.3 ).

4.15.

La Commission examine la comptabilité B lors de chaque contrôle des RPT qu’elle effectue. Une comptabilité de ce type (qui regroupe les cas contestés et/ou ne faisant pas l’objet d’une garantie) comportera inévitablement des lacunes. Pour cette raison, la Commission continuera à examiner la comptabilité B lors de chacun de ses contrôles.

4.16.

Dans le rapport spécial no 19/2017, nous avons dénoncé des faiblesses et des lacunes importantes qui indiquent que les États membres n’appliquent pas efficacement ces contrôles douaniers (14). Le rapport souligne également des risques significatifs qui résultent de la sous-évaluation des marchandises dans le cadre du commerce électronique avec les pays tiers et sont susceptibles d’influer sur la valeur des RPT mises à la disposition du budget de l’UE (15).

4.16.

Voir les réponses de la Commission fournies dans le rapport spécial no 19/2017.

Par ailleurs, le 31 mai 2018, la Commission a adopté la décision d’exécution de la Commission relative aux normes et critères en matière de risque financier (CRF) pour les marchandises mises en libre pratique. Dans le cadre de cette décision CRF, la Commission et les États membres sont convenus d’une approche commune à l’échelle de l’Union et d’un ensemble de dispositions afin de traiter les risques financiers de la même manière.

Un contrôle insuffisant des flux d’importation a contribué à une extrême lenteur du processus visant à préserver efficacement les recettes de l’UE

4.17.

La Commission a demandé au Royaume-Uni d’introduire des profils de risque pour les importations sous-évaluées de textiles et de chaussures en provenance de Chine en 2011, mais elle a ensuite mis plus de sept ans à engager une procédure d’infraction  (16). Cela s’explique en partie par le fait que la Commission ne va pas assez loin dans le contrôle des données relatives aux importations ou dans l’analyse des situations inhabituelles (comme les détournements entre États membres) ou de leurs causes (voir encadré 4.2 ).

4.17.

Dans le domaine des ressources propres traditionnelles, la Commission n’engage une procédure d’infraction que lorsqu’elle a réuni des éléments de preuve concluants établissant qu’une pratique constante ou une défaillance d’un État membre donné entraîne une perte de ressources propres traditionnelles. Dès lors qu’elle avait réuni, en mars 2017, des éléments de preuve concluants indiquant une perte de ressources propres traditionnelles à la suite de l’absence d’action de la part du Royaume-Uni, la Commission a pris des mesures rigoureuses et immédiates qui ont conduit à l’ouverture de la procédure d’infraction. Le Royaume-Uni avait constaté des droits additionnels en novembre 2014 remontant à 2011, époque à laquelle les États membres avaient été invités à mettre en place des profils de risque spécifiques pour la sous-évaluation. Ce n’est qu’au moment où le Royaume-Uni a annulé ces montants et retiré ces derniers de la comptabilité B, en 2015, que la Commission était légitimement fondée à examiner cette question de manière plus approfondie et ainsi à l’intégrer dans son contrôle des RPT qui devait avoir lieu par la suite, en novembre 2016. Dans le cadre du traitement de cette question avant mars 2017, l’OLAF avait pris contact avec les autorités britanniques et les avait formellement alertées, à onze reprises distinctes, au sujet de la nécessité de prendre des mesures en matière de sous-évaluation.

La Commission, en vertu du code des douanes de l’Union (CDU), compte obtenir d’ici à la fin de 2020 des données plus détaillées sur les importations. Cela permettra également une plus large utilisation des techniques d'exploration de données afin d’aider les États membres à améliorer leurs activités de contrôle.

Encadré 4.2 — Sous-évaluation des importations de textiles et de chaussures en provenance de Chine: des pertes de RPT d’un montant estimatif élevé ont été subies parce que le Royaume-Uni n’avait pas satisfait à la demande d’introduire des profils de risque

Encadré 4.2 — Sous-évaluation des importations de textiles et de chaussures en provenance de Chine: des pertes de RPT d’un montant estimatif élevé ont été subies parce que le Royaume-Uni n’avait pas satisfait à la demande d’introduire des profils de risque

Dès 2007, la Commission a informé les États membres du risque de fraude lié à l’importation de textiles et de chaussures en provenance de Chine. En 2011, elle les a invités à introduire des profils de risque pour ces importations. Les autres États membres ont satisfait à cette demande. Une grande quantité de ces importations irrégulières a dès lors été détournée vers le Royaume-Uni.

Après réception du rapport de l’OLAF publié en mars 2017, la Commission a pris des mesures rigoureuses et immédiates pour déterminer l’ampleur des pertes de RPT subies en priant instamment le Royaume-Uni d’agir sans délai pour prévenir de nouvelles pertes et de mettre à disposition le montant estimatif de RPT non acquitté du fait de l'absence de mesures des autorités britanniques. Outre les deux contrôles de RPT qu’elle a effectués en mai et novembre 2017, la DG Budget a envoyé deux lettres d’avertissement au Royaume-Uni, les 24 mars et 28 juillet 2017. À la suite de ces avertissements répétés, la Commission a engagé une procédure d’infraction contre le Royaume-Uni en mars 2018.

De 2015 à 2017, l’OLAF a réalisé une enquête sur l’évaluation, par le Royaume-Uni, des importations de textiles et de chaussures en provenance de Chine. Cette enquête a permis de conclure que la sous-évaluation de ces importations avait entraîné des pertes de RPT pouvant atteindre 1,6  milliard d’euros pour la période 2013-2016.

 

En 2017, la DG Budget a mené deux inspections au Royaume-Uni et a affirmé que le pays n’avait pas pris de mesures suffisantes pour limiter le risque de sous-évaluation de ces importations.

 

Enfin, en mars 2018, la Commission a engagé une procédure d’infraction contre le Royaume-Uni en envoyant une lettre de mise en demeure, parce que l’État membre en cause n’avait pas mis en œuvre de mesures appropriées pour réduire le risque de fraude douanière par sous-évaluation et refusait de mettre les droits de douane éludés à la disposition du budget de l’UE.

 

Le montant estimatif des RPT éludées s’élève à 2,2  milliards d’euros pour la période 2013-2017, et des intérêts de retard pourraient y être appliqués. La sous-évaluation de ces importations pourrait également se répercuter sur le calcul des ressources propres fondées sur le RNB et sur la TVA, ainsi que sur les contributions de chacun des autres États membres.

 

Les vérifications concernant la ressource propre fondée sur la TVA présentent des faiblesses

4.18.

Pour calculer son assiette harmonisée de TVA, chaque État membre divise le total de ses recettes nettes de TVA par son taux moyen pondéré (17). Les États membres déterminent leurs taux moyens pondérés respectifs à l’aide de données provenant de leurs comptes nationaux. Étant le dénominateur d’une fraction, le taux moyen pondéré influe de manière significative sur le calcul de l’assiette harmonisée de TVA et donc des contributions des États membres.

 

4.19.

La Commission contrôle les taux moyens pondérés communiqués par les États membres dans leurs relevés de TVA. Nous avons examiné la réalisation de ces vérifications et avons constaté qu’il est possible de formaliser davantage l’évaluation des risques sur laquelle repose son approche de contrôle. En outre, il n’existait pas de documents normalisés faisant foi des travaux accomplis, et les éléments attestant un rapprochement entre les données des comptes nationaux utilisées pour les calculs et des données provenant d’autres sources (nationales ou de l’UE) étaient peu nombreux. Il n’existait pas non plus de procédure quant à l’émission de réserves TVA concernant les taux moyens pondérés si la Commission décelait de graves faiblesses dans l’établissement, par les États membres, des données des comptes nationaux.

4.19.

La Commission procède à une analyse de risque et étaye ses travaux par des documents pour chaque contrôle en tenant compte de la situation législative et administrative propre à chaque pays. L’expérience acquise par la Commission révèle qu’il n’y a pas de différence marquée entre, d’une part, les données des comptes nationaux utilisées dans le calcul du taux moyen pondéré (TMP) et les données des publications nationales et, d’autre part, les données contenues dans la base de données d’Eurostat.

Pour ce qui est des réserves concernant les comptes nationaux, à l’heure actuelle, il n’est pas expressément prévu d’émettre une réserve sur le «calcul du TMP» au cas où les comptes nationaux seraient jugés peu fiables. Malgré cela, la procédure actuelle ne fait pas non plus obstacle à une réserve de ce type. En général, les éventuelles implications de toute réserve pendante concernant le RNB doivent être évaluées cas par cas lors de chaque contrôle TVA.

Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance

4.20.

Les informations fournies dans les rapports annuels d’activité 2017 publiés par la DG Budget et par Eurostat corroborent nos constatations et nos conclusions. Pour la deuxième année consécutive, la DG Budget a émis une réserve concernant la valeur des RPT perçues par le Royaume-Uni, parce que ce dernier n’a pas mis à la disposition du budget de l’UE les droits de douane éludés liés aux importations de textiles et de chaussures (voir point 4.17 et encadré 4.2 ) (18).

 

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

4.21.

Globalement, les informations probantes collectées indiquent que les recettes ne présentent pas un niveau significatif d’erreur. Les systèmes liés aux recettes que nous avons examinés ont été généralement efficaces. Les principaux contrôles internes des RPT que nous avons évalués à la Commission et dans certains États membres se sont avérés partiellement efficaces (voir points 4.12 à 4.17 ).

 

Recommandations

4.22.

L’ annexe 4.3 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des quatre recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014. La Commission avait mis en œuvre ces quatre recommandations à pratiquement tous égards.

 

4.23.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous adressons les recommandations ci-après à la Commission.

 

Ressources propres traditionnelles

Recommandation no 1: d’ici à la fin 2020, améliorer le contrôle des flux d’importation, notamment en s’appuyant davantage sur les techniques d’exploration de données pour analyser les situations inhabituelles et leurs causes, et prendre sans tarder des mesures pour faire en sorte que les montants de RPT dus soient mis à disposition.

La Commission accepte cette recommandation.

En application du code des douanes de l’Union (CDU), la Commission compte obtenir, d’ici à la fin de 2020, des données plus détaillées sur les importations. Cela permettra également une plus large utilisation des techniques d'exploration de données afin d’aider les États membres à améliorer leurs activités de contrôle. Par ailleurs, l’OLAF a pris de nouvelles mesures d’enquête à cet égard, qui sont toujours en cours dans un certain nombre d’États membres. En ce qui concerne les enquêtes clôturées, en plus du cas des sous-évaluations au Royaume-Uni et des mesures prises en matière de sous-évaluation en 2017 en général, le rapport 2017 de l’OLAF contient de plus amples précisions à cet égard.

Ressource propre fondée sur la TVA

Recommandation no 2: d’ici à la fin 2019, réexaminer le cadre de contrôle en vigueur et mieux documenter le respect de ce cadre lors de la vérification des calculs à l’aide desquels les États membres déterminent les taux moyens pondérés utilisés pour obtenir les assiettes harmonisées de TVA.

La Commission accepte cette recommandation.

Elle accepte de réexaminer le cadre de contrôle en vigueur relatif au calcul du taux moyen pondéré (TMP). À cette fin, la Commission harmonisera davantage encore la documentation relative à ses travaux et appliquera une check-list destinée à vérifier le TMP pour la TVA harmonisée.

La Commission accepte également de réexaminer cas par cas l’incidence d’une réserve RNB sur l’assiette de la TVA et de mettre à jour les réserves TVA en fonction du résultat de ce réexamen.


(1)  La contribution initiale est calculée sur la base des prévisions relatives au RNB. Les écarts entre les données RNB prévisionnelles et définitives donnent lieu à des ajustements au cours des années suivantes. Ils influent sur la répartition des ressources propres entre les États membres, et non sur le montant total perçu.

(2)  L’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède bénéficient d’un taux d’appel réduit pour la TVA, à savoir 0,15 %, tandis que le taux d’appel pour les autres États membres s’élève à 0,3 %.

(3)  Ceux-ci proviennent, pour l’essentiel, de remboursements de sommes inutilisées, effectués par divers fonds relevant des domaines de la cohésion et des ressources naturelles (6,6 milliards d’euros), et de l’apurement des comptes du Fonds européen agricole de garantie (1,3 milliard d’euros).

(4)  Un ordre de recouvrement est un document dans lequel la Commission enregistre les montants qui lui sont dus.

(5)  Nous avons fondé notre audit sur les données RNB convenues et sur l’assiette harmonisée de la TVA établie par les États membres. Nous n’avons pas testé directement les statistiques et les données fournies par la Commission et par les États membres.

(6)  Notre audit est fondé sur des données figurant dans les systèmes de comptabilisation des RPT des États membres visités. Nous n’avons pas été en mesure de contrôler les importations qui n’ont pas été déclarées ou qui ont échappé à la surveillance des douanes.

(7)  Ces trois États membres ont été sélectionnés compte tenu de l’importance de leur contribution.

(8)  Règlement (UE, Euratom) no 609/2014 du Conseil du 26 mai 2014 relatif aux modalités et à la procédure de mise à disposition des ressources propres traditionnelles, de la ressource propre fondée sur la TVA et de la ressource propre fondée sur le RNB et aux mesures visant à faire face aux besoins de trésorerie (JO L 168 du 7.6.2014, p. 39) et règlement (UE, Euratom) no 608/2014 du Conseil du 26 mai 2014 portant mesures d’exécution du système des ressources propres de l’Union européenne (JO L 168 du 7.6.2014, p. 29).

(9)  Le SEC (système européen des comptes nationaux et régionaux) 2010 est le cadre comptable de l’Union européenne compatible au niveau international. Il permet de fournir une description systématique et détaillée d’une économie. Voir règlement (UE) no 549/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux dans l’Union européenne (JO L 174 du 26.6.2013, p. 1).

(10)  Voir article 5 du règlement (CE, Euratom) no 1287/2003 du Conseil du 15 juillet 2003 relatif à l’harmonisation du revenu national brut aux prix du marché («règlement RNB») (JO L 181 du 19.7.2003, p. 1).

(11)  Réserves émises lorsqu’une étape particulière d’un processus est concernée. La Commission a formulé ces réserves afin de pouvoir terminer la vérification en cours tout en préservant la possibilité de réviser les données RNB des États membres.

(12)  Voir rapport annuel 2016, points 4.10 à 4.13 et point 4.23.

(13)  Voir rapport annuel 2016, point 4.15; rapport annuel 2015, point 4.18; rapport annuel 2014, point 4.22; rapport annuel 2013, point 2.16, et rapport annuel 2012, points 2.32 et 2.33.

(14)  Voir rapport spécial no 19/2017 «Procédures d’importation: les intérêts financiers de l’UE pâtissent d’insuffisances au niveau du cadre juridique et d’une mise en œuvre inefficace», en particulier points VI à IX.

(15)  En mars 2018, nous avons lancé un audit sur la question de savoir si l’UE agit de manière à relever les défis posés par le commerce électronique, du point de vue de la TVA et des droits de douane.

(16)  Ceci constitue la principale mesure coercitive que la Commission peut prendre lorsque les États membres n’appliquent pas le droit de l’UE.

(17)  Règlement (CEE, Euratom) no 1553/89 du Conseil du 29 mai 1989 concernant le régime uniforme définitif de perception des ressources propres provenant de la taxe sur la valeur ajoutée (JO L 155 du 7.6.1989, p. 9).

(18)  Cette question a donné lieu à un traitement comptable conforme aux règles comptables de l’UE. Ainsi, le montant des RPT n’a pas été comptabilisé en tant que créance dans les états financiers pour 2017 (voir annexes aux comptes consolidés de l’Union européenne, note 2.6.1.1).

(1)  Ce montant correspond aux recettes budgétaires effectives de l’UE. Le montant de 136,2 milliards d’euros présenté dans le compte de résultat est calculé selon les règles de la comptabilité d’exercice.

ANNEXE 4.1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LES RECETTES

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L’ÉCHANTILLON

 

Nombre total d’opérations

55

55

 

ESTIMATION DE L’IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d’erreur estimatif

0,0  %

0,0  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d’erreur (LSE)

0,0  %

 

 

Limite inférieure du niveau d’erreur (LIE)

0,0  %

 

ANNEXE 4.2

NOMBRE DE RÉSERVES RNB (1) ET TVA EN SUSPENS, AINSI QUE DE POINTS OUVERTS CONCERNANT LES RPT AU 31.12.2017, PAR ÉTAT MEMBRE

État membre

Réserves RNB (situation au 31.12.2017)

Réserves TVA (situation au 31.12.2017)

«Points ouverts» concernant les RPT (situation au 31.12.2017)

Belgique

0

3

30

Bulgarie

0

4

4

République tchèque

0

0

3

Danemark

0

6

17

Allemagne

0

7

13

Estonie

0

1

0

Irlande

0

12

11

Grèce

5

9

25

Espagne

0

6

30

France

0

5

20

Croatie

2

1

2

Italie

0

5

20

Chypre

0

1

3

Lettonie

0

1

1

Lituanie

0

0

5

Luxembourg

0

4

2

Hongrie

0

0

12

Malte

0

0

2

Pays-Bas

0

5

53

Autriche

0

4

5

Pologne

0

1

12

Portugal

0

0

16

Roumanie

0

2

20

Slovénie

0

0

4

Slovaquie

0

0

6

Finlande

0

4

9

Suède

0

4

2

Royaume-Uni

0

7

27

TOTAL au 31.12.2017

7

92

354

TOTAL au 31.12.2016

2

95

335

Source: Cour des comptes européenne.


(1)  Seules les réserves RNB spécifiques à des opérations (couvrant l’établissement de certaines composantes des comptes nationaux dans un État membre) sont reprises dans ce tableau. Des réserves RNB spécifiques à des processus (voir point 4.10) concernant l’établissement des données depuis 2010 restent également en suspens pour tous les États membres (exception faite de la Croatie, pour laquelle ces réserves concernent la période qui a commencé en 2013).

ANNEXE 4.3

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LES RECETTES

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

recommandation no 1: prendre des mesures au cours du prochain cycle de vérification pour réduire le nombre d’années qui feront l’objet de réserves à la fin du cycle;

 

X

 

 

 

 

La Commission prend acte du fait que le nombre d’années qui feront l’objet de réserves à la fin du cycle de vérification peut être élevé. Dans le prolongement de l’émission de réserves, la Commission a commencé, au cours du présent cycle, à définir à un stade précoce des points d’action sur l’amélioration de la qualité des données RNB. Cela devrait contribuer à réduire l’incidence des réserves à venir sur le montant des contributions à verser au budget de l’UE.

recommandation no 2: prendre des mesures pour atténuer les effets des révisions présentées par les États membres;

 

X

 

 

 

 

Les autorités statistiques nationales conviennent sur une base volontaire d’une politique de révision commune et s’engagent à mettre celle-ci progressivement en œuvre afin de procurer des statistiques plus cohérentes aux utilisateurs. Les lignes directrices convenues précisent que les États membres devront communiquer les résultats des prochaines révisions de benchmark respectivement en 2019 et en 2024.

En ce qui concerne le RNB aux fins des ressources propres, la Commission demande aux États membres de fournir les données de qualité les plus récentes.

recommandation no 3: améliorer les orientations actuelles concernant les contrôles après dédouanement et encourager les États membres à les mettre en œuvre;

 

X

 

 

 

 

La Commission a mis en place un groupe de projet d’États membres, qui continuera à recenser les actions nécessaires pour parvenir à une approche commune et à mettre à disposition des orientations supplémentaires. Le groupe a cependant conclu que ce sujet dépassait le cadre du guide de l’audit douanier, notamment sous l’angle des implications juridiques.

recommandation no 4: s’assurer que les États membres disposent de systèmes comptables appropriés pour l’enregistrement d'éléments dans la comptabilité B et les encourager à améliorer la gestion des éléments figurant dans ces comptes, par exemple en examinant ceux-ci régulièrement afin de garantir que les éléments plus anciens sont correctement actualisés ou mis en non-valeur.

 

X

 

 

 

 

La Commission continuera à examiner la comptabilité B lors de chaque contrôle des RPT qu’elle effectuera et elle s’assurera que les États membres disposent de systèmes comptables appropriés et que les éléments plus anciens sont mis en non-valeur ou que leur maintien dans la comptabilité B est justifié.


CHAPITRE 5

Compétitivité pour la croissance et l’emploi

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 5.1-5.6
Brève description de la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi 5.2-5.5
Étendue et approche de l'audit 5.6
Première partie — Régularité des opérations 5.7-5.30
Surdéclaration de coûts, notamment par les nouveaux bénéficiaires et les PME 5.12
La plupart des erreurs non quantifiables concernent l'enregistrement du temps de travail et des retards dans le versement des fonds 5.13
Horizon 2020: les règles relatives à la déclaration des frais de personnel restent susceptibles de donner lieu à des erreurs 5.14-5.16
Mécanisme pour l'interconnexion en Europe: définitions de «contrats de sous-traitance» et de «coûts supportés» en lien avec ces derniers sujettes à interprétation 5.17
Recherche: suivi des audits mieux coordonné, mais suivi des projets encore à améliorer 5.18-5.19
Erasmus+: la stratégie de contrôle est appropriée, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la gestion des subventions au sein de l'EACEA 5.20-5.22
Les rapports annuels d'activité fournissent une appréciation correcte de la gestion financière, avec une meilleure méthode de calcul des montants à risque 5.23-5.25
Examen des informations fournies par l'entité auditée sur la régularité des opérations 5.26-5.30
Conclusion et recommandations 5.31-5.34
Conclusion 5.31-5.32
Recommandations 5.33-5.34
Deuxième partie — Problèmes de performance dans le domaine de la recherche et de l'innovation 5.35-5.37
La plupart des projets ont conduit aux réalisations et résultats escomptés 5.37

Annexe 5.1 —

Résultats des tests sur les opérations pour la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi

Annexe 5.2 —

Aperçu des erreurs dont l'impact est supérieur à 20 % pour la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi

Annexe 5.3 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

5.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la sous-rubrique 1a du CFP, «Compétitivité pour la croissance et l'emploi». L' encadré 5.1 donne une vue d'ensemble des principales activités et dépenses relevant de cette sous-rubrique, réalisées en 2017.

 

Encadré 5.1 —   Sous-rubrique du cadre financier pluriannuel — Compétitivité pour la croissance et l'emploi — Répartition en 2017

Image

Montant total des paiements de l'exercice

21,4

– avances  (19)

-14,4

+ avances apurées  (19)

7,9

Total de la population auditée

14,9

Source: Comptes consolidés de l'Union européenne relatifs à l'exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Brève description de la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi

5.2.

Véritable défi pour l'Union européenne, la relance de l'emploi, de la croissance et de l'investissement constitue une priorité majeure pour la Commission. Les dépenses inscrites au budget à la sous-rubrique «Compétitivité pour la croissance et l'emploi» sont au cœur du projet européen et jouent un rôle toujours plus important dans la promotion d'une société inclusive, la stimulation de la croissance et la création d'emplois au sein de l'UE.

 

5.3.

Ce domaine d'action comprend les dépenses consacrées à la recherche et à l'innovation, à l'éducation et à la formation, aux réseaux transeuropéens d'énergie, de transport et de télécommunications, aux programmes spatiaux et au développement des entreprises. Les principaux programmes financés au titre de cette sous-rubrique sont le septième programme-cadre pour la recherche (7e PC) (1) et Horizon 2020 (2) dans le domaine de la recherche et de l'innovation, ainsi qu'Erasmus+ dans ceux de l'éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport. Sont également concernés de grands projets d'infrastructure tels que: Galileo, le système de radionavigation par satellite; EGNOS, le système européen de navigation par recouvrement géostationnaire; ITER et le développement de l'énergie de fusion; le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) dans les domaines du transport, de l'énergie et des télécommunications; COSME, le programme pour la compétitivité des entreprises et les petites et moyennes entreprises.

 

5.4.

La majeure partie des dépenses sont gérées directement par la Commission et consistent en des subventions octroyées à des bénéficiaires publics ou privés participant à des projets. La Commission verse des avances aux bénéficiaires au moment de la signature d'une convention de subvention ou d'une décision de financement, puis rembourse les coûts financés par l'UE déclarés par les bénéficiaires, en déduisant toute avance accordée. En ce qui concerne Erasmus+, environ 80 % des subventions sont gérées par des organismes nationaux pour le compte de la Commission, les 20 % restants étant traités par l'Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» (EACEA).

 

5.5.

Le principal risque pour la régularité des opérations est que les bénéficiaires déclarent des coûts inéligibles qui ne soient ni détectés ni corrigés avant que la Commission les rembourse. Ce risque est particulièrement élevé pour les programmes dont les règles concernant le remboursement des dépenses éligibles sont complexes, tels que les programmes de recherche. Ces règles sont souvent mal comprises par les bénéficiaires, en particulier ceux à qui elles ne sont pas familières, comme les petites et moyennes entreprises (PME) et les participants nouveaux ou issus de pays tiers.

5.5.

Les règles d’éligibilité au titre d’Horizon 2020 ont été considérablement simplifiées par rapport à celles du 7e PC, par exemple avec le nouveau système de remboursement forfaitaire pour les coûts indirects.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Étendue et approche de l'audit

5.6.

Pour l'exercice 2017, afin de fournir une appréciation spécifique concernant la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi, nous avons examiné, conformément à l'approche et aux méthodes d'audit présentées à l' annexe 1.1 :

 

a)

un échantillon de 130 opérations. L'échantillon a été conçu pour être représentatif de tout l'éventail des dépenses relevant de cette sous-rubrique du CFP. Il se composait de 91 opérations relatives à la recherche et à l'innovation(53 relevant du 7e PC et 38 d'Horizon 2020) et de 39 opérations relatives aux autres programmes et activités, et couvrait 18 États membres et cinq pays tiers;

 

b)

les audits réalisés par le service d'audit interne (IAS) de la Commission en 2017 concernant les services dont nous avons également examiné les rapports annuels d'activité;

 

c)

les informations sur la régularité des dépenses présentées dans les rapports annuels d'activité des directions générales de la recherche et de l'innovation (DG RTD) et de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC), ainsi que de l'EACEA et de l'Agence exécutive pour la recherche (REA), de même que la concordance entre ces informations et nos résultats;

 

d)

la légalité et la régularité des informations fournies par la Commission pour les dépenses en matière de «recherche et innovation» et d'«éducation et formation». Ces travaux ont été réalisés dans la perspective de la future approche d'attestation prévue par la nouvelle stratégie de la Cour;

 

e)

les informations communiquées par la Commission sur la performance des projets de recherche et d'innovation.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

PREMIÈRE PARTIE — RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

5.7.

L' annexe 5.1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations. Sur les 130 opérations examinées, 66 (51 %) comportaient des erreurs. Sur la base des 41 erreurs que nous avons quantifiées, nous estimons que le niveau d'erreur s'élève à 4,2  % (3).

5.7.

Le niveau d’erreur estimatif relevé par la Cour constitue l’un des indicateurs d’efficacité pour l’exécution des dépenses de l’UE. Or la Commission dispose d’une stratégie de contrôle pluriannuelle. Sur cette base, ses services estiment un taux d’erreur résiduel, qui tient compte des recouvrements, des corrections et des effets de l’ensemble de leurs contrôles et audits au cours de la période de mise en œuvre du programme.

5.8.

L' encadré 5.2 montre comment se décompose notre niveau d'erreur estimatif pour 2017. Nous avons détecté des erreurs quantifiables en rapport avec des coûts inéligibles pour 35 des 91 opérations relatives à la recherche et à l'innovation comprises dans notre échantillon (20 relevant du 7e PC et 15 d'Horizon 2020), lesquelles contribuent pour près de 79 % à notre niveau d'erreur estimatif pour la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi en 2017.

 

Encadré 5.2 —   La plupart des erreurs concernent des frais de personnel directs inéligibles

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

5.9.

Huit des erreurs quantifiées portaient sur un montant supérieur à 20 % de la valeur de l'opération correspondante (voir annexe 5.2 ). Elles résultaient toutes de la déclaration de coûts inéligibles par les bénéficiaires au titre du 7e PC et du programme Horizon 2020.

 

5.10.

Nous avons détecté des erreurs quantifiables pour 5 des 39 opérations de l'échantillon relatives aux autres programmes et activités. Ces erreurs résultaient d'infractions aux règles d'éligibilité de la part des bénéficiaires, par exemple le calcul incorrect des frais de personnel ou la déclaration de frais non attestés par des pièces justificatives ou supportés en dehors de la période couverte par la déclaration (4).

5.11.

La Commission avait appliqué des mesures correctrices qui ont eu une incidence directe sur 5 opérations de notre échantillon. Ces mesures n'ont guère eu d'impact sur nos calculs dans la mesure où elles ont eu pour effet de réduire le niveau d'erreur estimatif pour ce chapitre de 0,3  point de pourcentage seulement. Dans 17 cas d'erreurs quantifiables commises par les bénéficiaires, la Commission ou l'auditeur indépendant disposaient de suffisamment d'informations présentées dans la demande de remboursement (par exemple un taux de change erroné ou des coûts supportés en dehors de la période de référence) pour être en mesure de prévenir ou de détecter et de corriger les erreurs avant d'accepter les dépenses. Si la Commission avait fait un bon usage de toutes les informations à sa disposition, le niveau d'erreur estimatif pour ce chapitre aurait été inférieur de 1,5  point de pourcentage.

5.11.

La Commission dispose d’un solide système de contrôles ex ante, fondé notamment sur des check-lists systématiques détaillées, des orientations écrites et une formation continue. Améliorer ce système sans imposer de charges administratives supplémentaires aux bénéficiaires, afin que ceux-ci puissent se concentrer sur la réalisation de leurs objectifs en matière de recherche et d’innovation, tout en veillant à l’exécution rapide des paiements en faveur des chercheurs, constitue un défi permanent.

La certification des déclarations de dépenses par les auditeurs indépendants, qui concerne 14 des 17 cas mentionnés par la Cour, constitue un problème bien connu, qui a été abordé dans de précédents rapports. La Commission a organisé une série de réunions à l’intention des bénéficiaires et des auditeurs indépendants chargés de la certification pour les sensibiliser aux erreurs les plus courantes. En outre, un retour d’information a été fourni aux auditeurs chargés de la certification qui ont commis des erreurs, et un modèle, plus didactique, de certificats d’audit a été mis à disposition dans le cadre d’Horizon 2020. Pour le 7e PC, on estime que les certificats d’audit réduisent le taux d’erreur de 50 % par rapport aux déclarations non certifiées. Ainsi, même s’il faut reconnaître qu’ils ne permettent pas de détecter toutes les erreurs, ces certificats constituent un outil important pour réduire le taux d’erreur global.

Surdéclaration de coûts, notamment par les nouveaux participants et les PME

5.12.

Les erreurs quantifiables relatives à des projets de recherche et d'innovation concernaient principalement les dépenses de personnel et ont essentiellement été commises par des nouveaux participants et des PME (voir encadré 5.3 ). Nous avons également relevé des coûts inéligibles résultant de la classification incorrecte de consultants et de prestataires de services en tant qu'employés ou de l'omission de tiers dans la convention de subvention.

5.12.

Un des grands objectifs d’Horizon 2020 était d’accroître la participation au programme-cadre des nouveaux participants et des petites et moyennes entreprises (PME). À la fin de 2017, 57 % des participants étaient des nouveaux venus dans les programmes-cadres de recherche et d’innovation, alors que 23,9  % du budget dans les secteurs «Primauté dans le domaine des technologies génériques et industrielles» et «Défis de société» sont destinés aux PME, ce qui dépasse ainsi l’objectif des 20 %. Dès lors, même si la Commission est consciente que les nouveaux participants et les PME représentent un risque d’erreur particulier, il convient d’atténuer ce risque et non de l’éviter.

La Commission a accompli des efforts particuliers pour s’adresser aux nouveaux participants et aux PME dans ses campagnes de communication et, pour le programme Horizon 2020, elle a introduit des simplifications ciblant directement ce type de bénéficiaires, notamment des paiements forfaitaires pour l’instrument PME — phase 1.

Encadré 5.3 —   Déclaration, par une PME, de frais de personnel erronés et de coûts supportés par un tiers

Nous avons contrôlé une PME active dans le secteur laitier. Celle-ci avait récemment participé pour la première fois à des projets du 7e PC, quatre en l'occurrence. Le bénéficiaire avait appliqué une méthode erronée pour calculer les taux horaires. Il avait estimé les coûts de 2016 à partir des données de 2014. Les taux horaires pour les propriétaires de la PME ont été surestimés. En outre, pour trois des six membres du personnel audités, le registre des absences et les relevés du temps de travail présentaient des différences qui ont entraîné une surdéclaration des heures travaillées.

Enfin, les employés qui avaient travaillé pour le projet ne faisaient pas partie du personnel de l'entreprise signataire de la convention de subvention, mais bien de celui de sa société sœur. Cette dernière ne figurait pas dans la convention de subvention en tant que tiers.

Tous les coûts ont donc dû être déclarés inéligibles.

 

La plupart des erreurs non quantifiables concernent l'enregistrement du temps de travail et des retards dans le versement des fonds

5.13.

Parmi les 130 opérations de l'échantillon, nous avons également relevé 42 erreurs non quantifiables liées à des cas de non-respect des règles de financement (5). Ces cas étaient plus fréquents dans les projets de recherche et d'innovation, et concernaient des faiblesses dans les systèmes d'enregistrement du temps de travail des bénéficiaires ou le versement tardif des fonds de l'UE par le coordonnateur du projet aux autres participants. Même si certains de ces retards étaient compréhensibles, nous constatons que tout retard dans le versement des fonds de l'UE peut avoir de graves conséquences financières pour les participants au projet, en particulier les PME (6).

5.13.

La Commission considère qu’il est préférable que le transfert de fonds entre les membres du consortium soit géré au sein du consortium. Elle a rappelé aux coordonnateurs leur obligation de transférer les fonds rapidement et, en cas de détection d’un versement tardif ou de plainte à ce sujet, la pratique courante de la Commission est d’assurer, avec le coordonnateur du projet, le suivi des motifs du retard.

Horizon 2020: les règles relatives à la déclaration des frais de personnel restent susceptibles de donner lieu à des erreurs

5.14.

Nous avons déjà signalé (7) que les règles de financement du programme Horizon 2020 étaient plus simples que celles du 7e PC. Cependant, le modèle de financement étant fondé sur le remboursement des coûts éligibles, les règles pour la déclaration des frais de personnel réels sont complexes, et donc difficiles à comprendre et à appliquer. Cette constatation est corroborée par nos audits et par ceux de la Commission, qui montrent que le niveau d'erreur est constamment élevé pour les frais de personnel.

5.14 et 5.15.

La situation particulière décrite par la Cour au point 5.15 découle d’une simplification qui a été introduite pour permettre une acceptation plus large des pratiques habituelles des bénéficiaires en matière de comptabilité analytique. La Commission étudiera comment apporter de nouvelles simplifications, en particulier pour le programme-cadre à venir, sur la base des résultats des audits de la Cour et de ses propres audits, tout en veillant à la réalisation des objectifs stratégiques et à l’affectation correcte des fonds de l’UE.

La Commission mène également des projets pilotes de financement forfaitaire, l’objectif étant de recourir plus fréquemment à ce modèle de financement dans le programme Horizon Europe. Cette solution permettrait d’éviter toutes ces erreurs.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

5.15.

En juillet 2016, plus de deux ans après le lancement d'Horizon 2020, la Commission a introduit une solution supplémentaire pour la déclaration des frais de personnel: la méthode du coût horaire mensuel. Nos audits confirment que les conditions actuelles d'application de cette méthode peuvent conduire le bénéficiaire à déclarer des frais de personnel nettement plus élevé que ceux correspondant au travail réellement fourni. C'est le cas lorsque le personnel concerné a consacré du temps à des activités autres que celle financée par l'UE et que le nombre réel d'heures productives travaillées est supérieur au nombre standard. Les lignes directrices de la Commission imposent aux bénéficiaires de se fonder sur le nombre standard d'heures productives et non sur le nombre total, plus élevé, pour le calcul du coût horaire utilisé pour déterminer les coûts éligibles. Nous avons déjà signalé (8) que le double plafond (9) mis en place par la Commission ne permettait pas de remédier à cette situation, puisque ces plafonds ne s'appliquent qu'à la part des subventions UE et Euratom et pas aux autres activités, non financées par l'UE (voir exemple dans l' encadré 5.4 ).

 

Encadré 5.4 —   La méthode du coût horaire mensuel entraîne une surestimation des coûts

Nous avons audité un bénéficiaire qui applique la méthode du coût horaire mensuel et avons constaté que celle-ci l'amenait systématiquement à surestimer ses frais de personnel et lui permettait de déclarer un salaire correspondant à un plein temps pour un employé qui n'était que partiellement affecté au projet UE.

L'employé concerné avait perçu un salaire annuel de 162 500  euros et travaillé 2 400  heures productives sur l'année, dont 1 788 consacrées au projet européen. La méthode du coût horaire mensuel a permis au bénéficiaire d'imputer au projet UE la totalité des 162 500  euros de salaire de l'employé, alors que celui-ci n'a consacré que 75 % de son temps de travail productif à ce projet.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

5.16.

En 2015, la Commission a publié un document d'orientation (10) contenant une liste de problèmes qui se posent dans certains pays. Ce document était censé fournir aux bénéficiaires des orientations sur les questions d'éligibilité liées aux situations particulières rencontrées dans différents pays et/ou à leurs cadres juridiques. Nous avons constaté que cette liste était incomplète et que des situations similaires se présentant dans plusieurs pays n'étaient pas systématiquement évoquées (11).

5.16.

La liste qui accompagne le document d’orientation récapitule tous les problèmes au niveau national au sujet desquels la Commission a été consultée et a procédé à une évaluation juridique. Ces évaluations sont généralement lancées à la demande des points de contact nationaux (PCN).

Mécanisme pour l'interconnexion en Europe: définitions de «contrats de sous-traitance» et de «coûts supportés» en lien avec ces derniers sujettes à interprétation

5.17.

Nous avons constaté que les règles étaient également sujettes à interprétation dans le cadre d'autres programmes. En ce qui concerne le MIE, la différence entre les notions de «contrat de mise en œuvre» et de «contrat de sous-traitance» n'est pas claire, alors que les règles d'éligibilité applicables sont différentes (12). Cette situation crée un doute chez les bénéficiaires. En outre, l'une des conditions qu'un coût doit remplir pour être éligible est le fait d'avoir été supporté. Selon la définition de la Commission concernant le programme MIE, l'existence d'une facture permettant d'attester que c'est bien le cas n'est pas indispensable. Celle-ci considère en effet que les coûts liés à un marché de produits, de travaux ou de services ou à un contrat de sous-traitance ont été supportés dès lors que le marché ou le contrat de sous-traitance a été exécuté (ne serait-ce qu'en partie), c'est-à-dire une fois que les produits, travaux ou services concernés (études comprises) ont été fournis, livrés ou réalisés. La Commission n'a toutefois donné aucune orientation quant aux éléments probants permettant d'attester qu'un coût a été supporté.

5.17.

La passation de marchés pour des prestations externes est une pratique normale pour les grands projets d’infrastructure financés dans le cadre du MIE.

La Commission est parfaitement au courant que les notions de «marché d’exécution» relevant de l’article 9 et de contrat de sous-traitance au titre de l’article 10 peuvent susciter des doutes parmi les bénéficiaires, la plupart d’entre eux étant des États membres ou des organismes publics chargés de la mise en œuvre d’infrastructures dans les domaines des transports ou de l’énergie dans les États membres, selon leur expérience et leurs connaissances en matière de gestion de projets financés par l’UE.

Cet aspect a été examiné avec les membres du comité MIE et une note explicative a été transmise au comité de coordination du MIE le 21 octobre 2015. Dans le même temps, l’INEA a publié une liste de questions fréquemment posées concernant le modèle de convention de subvention.

Depuis lors, cette interprétation a été appliquée de manière systématique en interne et communiquée aux bénéficiaires lorsque c’était nécessaire. La Commission reconnaît que la situation pourrait être améliorée.

Recherche: suivi des audits mieux coordonné, mais suivi des projets encore à améliorer

5.18.

Nous avons déjà fait observer dans un précédent rapport (13) que les organismes chargés de la mise en œuvre avaient peiné à trouver une position commune sur la manière d'assurer le suivi des constatations d'audit. Afin de garantir une certaine uniformité, la DG RTD a élaboré plusieurs documents d'orientation et modèles. La Commission a à présent chargé cette DG de coordonner le suivi des constatations d'audit. Une unité spécifique est actuellement mise en place à cette fin au sein du service commun d'audit de la DG.

 

5.19.

Pour l'exercice 2017, l'IAS de la Commission a conclu que les systèmes de contrôle interne audités pour la DG RTD étaient partiellement efficaces, étant donné qu'aucune suite n'avait encore été donnée à plusieurs recommandations très importantes. Nous avons constaté que la DG RTD n'avait toujours pas traité huit recommandations d'audit dont le délai de mise en œuvre a expiré. L'une d'entre elles concernait le fait que les organismes chargés de la mise en œuvre d'Horizon 2020 n'étaient pas parvenus à un consensus sur la manière d'exercer le suivi des projets. Les orientations existantes, élaborées par la DG RTD, recommandent de déterminer l'intensité du suivi requis en fonction du profil de risque de chaque projet. Un suivi des projets et des bénéficiaires fondé sur l'analyse des risques est indispensable non seulement pour vérifier que les bénéficiaires ont respecté les règles, mais aussi pour veiller à ce que les projets soient menés à bien. Un suivi plus étroit est souvent nécessaire pour les nouveaux participants, les PME et les bénéficiaires de pays tiers. Cependant, ces orientations étant présentées comme de simples exemples de bonnes pratiques, les organismes chargés de la mise en œuvre ne les appliquent pas systématiquement.

5.19.

La Commission assure le suivi de ces huit recommandations; leur mise en œuvre est prévue d’ici à la fin de l’année 2018.

Erasmus+: la stratégie de contrôle est appropriée, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la gestion des subventions au sein de l'EACEA

5.20.

En 2017, l'IAS a assuré le suivi des observations formulées dans son audit sur l'efficacité et l'efficience de la stratégie de contrôle de l'EACEA relative à Erasmus+. L'audit avait permis de conclure que l'EACEA avait mis en place un système de contrôle interne efficace procurant une assurance raisonnable. Dans le cadre du suivi, l'IAS a conclu que toutes les recommandations précédemment en suspens avaient été mises en œuvre de façon satisfaisante.

 

5.21.

En 2017, l'IAS a par ailleurs contrôlé l'efficacité du système de contrôle interne de l'EACEA relatif à Erasmus+ en ce qui concerne la phase de gestion des subventions. L'IAS a pris acte des efforts déployés par l'Agence pour assurer une sélection rapide des propositions de subventions. Il a cependant conclu que de graves lacunes persistaient dans la conception et la mise en œuvre des procédures lors de la première phase du processus de gestion des subventions d'Erasmus+, notamment dans l'évaluation des propositions, qui représente un élément clé de la gestion pour l'Agence.

5.21.

Le service d’audit interne, qui constitue un élément important du système de contrôle global de la Commission, procure à l’institution une assurance sur le fonctionnement de ses systèmes internes. Il dispose d’un plan d’audit pluriannuel fondé sur le risque. La Commission (IAS) a identifié les problèmes décrits par la Cour, et l’EACEA a accepté les recommandations issues de l’audit de l’IAS et les a mises en œuvre à partir du premier appel à propositions de 2018. Par ailleurs, l’EACEA a décidé d’appliquer des mesures similaires découlant des recommandations émises par l’IAS à d’autres programmes délégués relevant de son portefeuille.

5.22.

Pour l'exercice 2017, l'IAS a conclu que les systèmes de contrôle interne étaient globalement inefficaces en ce qui concerne le processus d'évaluation des demandes de subvention. Nous constatons que l'EACEA a rapidement pris des mesures pour améliorer la conception et la mise en œuvre de son système de contrôle afin de garantir une sélection et une adjudication appropriées des projets. La manière dont les systèmes de contrôle interne sont conçus a subi des changements dont la mise en pratique a commencé. L'efficacité des mesures prises sera évaluée ultérieurement.

5.22.

Au début de 2018, l’IAS a effectué un premier audit de suivi à l’issue duquel elle a conclu que la conception des procédures révisées et les lignes directrices et instructions qui les accompagnent étaient adéquates et conformes au règlement financier.

L’EACEA a mis en place un certain nombre de mesures visant à renforcer l’évaluation des demandes et l’octroi de subventions, qui seront mises en œuvre dans le courant de l’année 2018.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Les rapports annuels d'activité fournissent une appréciation correcte de la gestion financière, avec une meilleure méthode de calcul des montants à risque

5.23.

Les rapports annuels d'activité que nous avons examinés (14) présentaient une appréciation fidèle de la gestion financière des directions générales et des organismes concernés pour ce qui a trait à la régularité des opérations sous-jacentes. Dans l'ensemble, les informations fournies corroboraient nos constatations et nos conclusions.

 

5.24.

Comme pour les exercices précédents, les rapports de toutes les directions générales qui exécutent des dépenses de recherche et d'innovation comportent une réserve relative aux paiements effectués pour rembourser les dépenses déclarées au titre du 7e PC, étant donné que le taux d'erreur résiduel est supérieur à 2 % (15). Cette année, la Commission a publié ses premières estimations des taux d'erreur pour Horizon 2020. Se fondant sur ses propres audits, elle a fait état d'un taux d'erreur représentatif escompté de 2,8  % et d'un taux d'erreur résiduel de 2,2  % (16).

 

5.25.

Nous avons constaté que la Commission avait harmonisé davantage son approche pour l'estimation des montants à risque dans ses services chargés de la mise en œuvre des programmes de recherche et d'innovation.

 

Examen des informations fournies par l'entité auditée sur la régularité des opérations

5.26.

Dans le domaine de la recherche et de l'innovation, nous avons examiné la méthodologie d'échantillonnage et d'audit, de la Commission, sous-jacente aux informations sur la légalité et la régularité présentées dans les rapports annuels d'activité. Nous avons en outre examiné des dossiers d'audits à la Commission ainsi que dans l'un des cabinets d'audit privés qui effectuent des audits pour son compte concernant le 7e PC.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

5.27.

Pour ce qui est du 7e PC, les programmes d'audit et les règles relatives à la conservation des documents n'étaient pas harmonisés et, en 2017, la Commission a cessé d'effectuer des audits ex post fondés sur une sélection aléatoire des projets.

 

5.28.

En ce qui concerne Horizon 2020, elle a mis en place des procédures appropriées et une stratégie de contrôle reposant sur des programmes d'audit harmonisés. Cependant, les travaux que nous avons effectués jusqu'ici ne nous autorisent pas à nous prononcer sur la qualité des audits ex post, étant donné que les documents disponibles dans les dossiers d'audit étaient insuffisants pour permettre un examen complet. Notre analyse n'a pas encore porté sur les cabinets d'audit privés qui réalisent des audits pour le compte de la Commission. Par conséquent, en 2018, nous entamerons un nouveau cycle d'examen, qui comprendra la réexécution des audits de la Commission.

 

5.29.

Pour Erasmus+, nous avons évalué la stratégie et la méthodologie générales de la Commission et des organismes nationaux en matière d'audit ex post. Notre examen a concerné des organismes nationaux de trois pays, à savoir la République tchèque, la France (Agence Erasmus+ France) et l'Italie (Agenzia Nazionale Erasmus+) (17). Nous avons également examiné le suivi et la supervision assurés par les autorités nationales et les audits réalisés par l'organisme d'audit indépendant. En ce qui concerne le volet du programme géré par l'EACEA, nous avons examiné les audits ex post relatifs au programme Erasmus+, dont deux ont été réalisés directement par la Commission et huit ont été confiés au cabinet d'audit privé qui officie pour le compte de celle-ci.

 

5.30.

Nous avons constaté que les autorités des trois pays en question et les trois organismes nationaux chargés de la mise en œuvre d'Erasmus+ avaient mis en place des systèmes de contrôle et de surveillance appropriés. En outre, les autorités nationales assuraient un suivi et une supervision adéquats des organismes nationaux. Néanmoins, les autorités nationales n'ont pas supervisé de manière adéquate les organismes d'audit indépendants qu'elles avaient sélectionnés. Des faiblesses ont été relevées concernant le niveau de détail et la documentation des vérifications effectuées par deux des trois organismes d'audit indépendants. Pour ce qui est de l'EACEA, nous avons constaté que les audits réalisés directement par la Commission étaient satisfaisants. En examinant les dossiers d'audit tenus par les cabinets d'audit privés qui réalisent des audits pour le compte de la Commission, nous avons relevé des faiblesses concernant la documentation, la cohérence en matière d'échantillonnage et l'établissement des rapports, ainsi que dans certaines procédures d'audit.

5.30.

La Commission prend acte de la constatation de la Cour portant sur les organismes d’audit indépendants et actualisera en conséquence ses instructions destinées aux autorités nationales en ce qui concerne la qualité des contrôles effectués par ces organismes.

Elle relève que les audits échantillonnés font partie des premiers audits réalisés par le contractant externe après le lancement du nouveau contrat-cadre d’audit. Les observations de la Cour ont entre-temps été prises en compte dans le cadre de la stratégie de contrôle de qualité mise en place par l’EACEA depuis le lancement de l’actuel contrat-cadre pour l’audit. Elles sont analogues aux aspects que l’EACEA avait mis en évidence.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

5.31.

Globalement, les informations probantes indiquent que les dépenses relevant de la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi présentent un niveau significatif d'erreur.

 

5.32.

Pour cette sous-rubrique du CFP, il ressort de nos tests sur les opérations que le niveau d'erreur estimatif global est de 4,2  % (voir annexe 5.1 ).

 

Recommandations

5.33.

L' annexe 5.3 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des trois recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014. La Commission a mis en œuvre deux de ces recommandations à pratiquement tous égards, et une à certains égards.

 

5.34.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous recommandons à la Commission, avant la fin de 2018:

 

recommandation no 1: en ce qui concerne Horizon 2020, de clarifier davantage les règles relatives aux frais de personnel, de revoir la méthode de calcul des frais de personnel et de compléter la liste des problèmes rencontrés dans certains pays,

La Commission accepte cette recommandation.

Elle étudiera comment clarifier les lignes directrices (modèle de convention de subvention annoté) sur la base des constatations issues des audits et continuera à mettre à jour la liste des problèmes rencontrés dans certains pays.

recommandation no 2: en ce qui concerne le MIE, de sensibiliser davantage les bénéficiaires aux règles d'éligibilité, notamment en établissant clairement une distinction entre contrats de mise en œuvre et contrats de sous-traitance,

La Commission accepte cette recommandation.

Elle renforcera la communication avec les bénéficiaires et améliorera les informations mises à leur disposition.

recommandation no 3: de remédier rapidement aux faiblesses mises en évidence par l'IAS:

dans le processus de gestion, par l'EACEA, des subventions Erasmus+,

dans le suivi des projets de recherche et d'innovation.

La Commission accepte cette recommandation.

DEUXIÈME PARTIE — PROBLÈMES DE PERFORMANCE DANS LE DOMAINE DE LA RECHERCHE ET DE L'INNOVATION

5.35.

Nous avons analysé les informations communiquées par la Commission sur la performance pour 59 des projets de recherche et d'innovation de notre échantillon (18). Vingt-trois de ces projets étaient déjà terminés. Nous n'avons pas évalué directement la qualité des recherches entreprises ni l'impact des projets en ce qui concerne la réalisation de l'objectif général de renforcement de la recherche et de l'innovation.

 

5.36.

Pour chaque projet, nous avons examiné le rapport d'évaluation établi par le responsable de projet de la Commission dans le cadre des contrôles préalables au remboursement des coûts déclarés. Nous avons pris acte des conclusions du responsable de projet sur la question de savoir si:

les progrès déclarés, en matière de réalisations et de résultats, étaient conformes aux objectifs énoncés dans la convention de subvention,

les coûts imputés au projet étaient raisonnables au regard des progrès dont il était fait état,

les réalisations et les résultats du projet avaient été diffusés conformément aux clauses de la convention de subvention.

 

La plupart des projets ont conduit aux réalisations et résultats escomptés

5.37.

Selon les rapports de la Commission, la plupart des projets avaient conduit aux réalisations et résultats escomptés. Toutefois, les rapports de la Commission faisaient également état de problèmes qui ont réduit la performance de plusieurs projets:

dans sept cas, les progrès déclarés n'étaient que partiellement conformes aux objectifs convenus avec la Commission,

dans six cas, la Commission a estimé que les coûts déclarés n'étaient pas raisonnables au regard des progrès accomplis,

dans deux cas, la diffusion des réalisations et des résultats du projet n'avait été que partiellement assurée et dans un cas, aucune activité de diffusion n'avait été menée.

5.37.

Les projets de recherche et d’innovation sont, par définition, risqués et incertains. Il n’est pas possible de garantir à l’avance la réalisation des objectifs scientifiques et technologiques. C’est pourquoi il existe un processus de suivi des projets qui vise à déterminer les aspects des projets qui n’étaient pas pleinement réussis et à faire prendre des mesures appropriées pour remédier au problème.

(1)  Le septième programme-cadre de recherche et de développement technologique (2007-2013).

(2)  Le programme-cadre pour la recherche et l'innovation 2014-2020 (Horizon 2020).

(3)  Nous calculons le niveau d'erreur à partir d'un échantillon statistique représentatif. Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que la population présente un niveau d'erreur estimatif compris entre 2,2 % et 6,2 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d'erreur).

(4)  Les erreurs représentaient de 4,9 % à 16,9 % du montant examiné et concernaient des projets relevant des programmes suivants: le Fonds de recherche du charbon et de l'acier (deux cas), le programme pour l'innovation et la compétitivité (un cas), Erasmus+ (un cas) et le programme RTE-T (un cas).

(5)  13 opérations comportaient à la fois des erreurs quantifiables et des erreurs non quantifiables.

(6)  Voir également le rapport annuel 2012, points 8.18 et 8.42 (recommandation no 2), ainsi que le rapport annuel 2013, point 8.12.

(7)  Rapport annuel 2016, point 5.13, rapport annuel 2014, point 5.12, et document d'information de la Cour de mars 2018 intitulé «Contribution à la simplification du programme de recherche de l'Union européenne après Horizon 2020».

(8)  Rapport annuel 2016, point 5.16.

(9)  Les bénéficiaires doivent veiller à ce que:

le nombre total d'heures travaillées déclarées au titre des subventions UE et Euratom par personne et par an ne soit PAS supérieur au nombre annuel d'heures productives utilisé pour calculer le coût horaire,

le montant total des frais de personnel déclarés (en vue d'un remboursement sur la base des coûts réels) au titre des subventions UE et Euratom par personne et par an ne soit PAS supérieur au montant total des frais de personnel comptabilisés dans les comptes du bénéficiaire (pour la personne et l'année en cause).

(10)  «H2020 Programme — Guidance on List of issues applicable to particular countries».

(11)  Plusieurs bonus existant en France et en Espagne n'étaient abordés que dans les orientations concernant la France.

(12)  Un contrat de sous-traitance est un marché public prévoyant l'exécution, par un tiers, de tâches prévues dans le cadre de ce marché. Il doit être approuvé par la Commission, ce qui n'est pas le cas des autres contrats.

(13)  Rapport annuel 2016, point 5.27.

(14)  Directions générales de la recherche et de l'innovation (DG RTD) ainsi que de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC), Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» (EACEA) et Agence exécutive pour la recherche (REA).

(15)  La Commission annonce un taux d'erreur représentatif pluriannuel de 4,95 % pour les dépenses du 7e PC. Les taux d'erreur résiduels, qu'elle ne calcule qu'au niveau de chaque DG concernée, varient entre 2,79 % et 3,55 %.

(16)  Il s'agit de taux pluriannuels couvrant aussi des dépenses antérieures à octobre 2016 (et donc à la période couverte par notre audit).

(17)  Plus de 50 organismes nationaux participent à la mise en œuvre d'Erasmus+. Nous avons opéré notre sélection de manière à obtenir une combinaison de petits et de grands organismes et à couvrir tant l'EU-15 que les nouveaux États membres.

(18)  Nos évaluations de la performance ont porté sur des projets en collaboration associant plusieurs participants. Les opérations telles que les versements d'indemnités de mobilité aux chercheurs en ont été exclues.

(19)  Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point 15).

ANNEXE 5.1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LA SOUS-RUBRIQUE COMPÉTITIVITÉ POUR LA CROISSANCE ET L'EMPLOI

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L'ÉCHANTILLON

 

Nombre total d'opérations

130

150

 

ESTIMATION DE L'IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d'erreur estimatif

4,2  %

4,1  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d'erreur (LSE)

6,2  %

 

 

Limite inférieure du niveau d'erreur (LIE)

2,2  %

 

ANNEXE 5.2

APERÇU DES ERREURS DONT L'IMPACT REPRÉSENTE PLUS DE 20 % POUR LA SOUS-RUBRIQUE COMPÉTITIVITÉ POUR LA CROISSANCE ET L'EMPLOI

En appliquant la méthodologie générale d'audit exposée à l' annexe 1.1 , nous avons procédé à des tests sur un échantillon statistique représentatif d'opérations afin d'estimer le niveau d'irrégularité dans la population pour cette sous-rubrique du CFP. Les erreurs que nous avons détectées ne constituent une liste exhaustive ni des différentes erreurs commises ni des types d'erreurs présentés dans l' encadré 5.2 . Les erreurs dont l'impact dépasse 20 % du montant de l'opération examinée sont décrites ci-après, en sus de celles mentionnées dans l' encadré 5.3 . Ces huit erreurs représentent plus de 61 % du niveau d'erreur estimatif global pour la sous-rubrique Compétitivité pour la croissance et l'emploi.

Projets relevant du septième programme-cadre pour la recherche

Exemple no 1 — Frais de personnel inéligibles ou non étayés par les éléments probants requis

Le bénéficiaire (un établissement d'enseignement supérieur extérieur à l'UE), participant à un projet conçu pour révolutionner la construction, la gestion et l'entretien des tunnels, a déclaré des frais de personnel pour une période durant laquelle le salarié concerné n'était en fait pas employé à son service, ainsi que des frais de personnel non étayés par des relevés du temps de travail valables. Les coûts inéligibles représentaient 85,4 % du total des coûts examinés.

Exemple no 2 — Déclaration de frais de personnel inéligibles et calcul erroné des coûts horaires

Les frais de personnel que le bénéficiaire (une PME de l'UE fournissant des services d'ingénierie) a déclarés en vue d'un remboursement comprenaient des coûts relatifs à une personne qui n'était pas employée par lui, mais propriétaire d'une société qui lui fournissait des services. Pour une autre personne, des frais de personnel ont été remboursés pour une période préalable à son recrutement. Nous avons également constaté que le taux horaire appliqué pour calculer les coûts salariaux était erroné. Les coûts inéligibles représentaient 35,9 % du total des coûts examinés.

Exemple no 3 — Frais de personnel et coûts de sous-traitance inéligibles

Le bénéficiaire (une organisation à but non lucratif extérieure à l'UE participant à un projet de recherche dans le domaine des technologies de l'information et des communications favorisant le vieillissement actif en bonne santé) a déclaré des frais de personnel pour plusieurs personnes qui n'avaient jamais été employées à son service ou qui ne l'étaient pas au cours des périodes concernées. De plus, le bénéficiaire a déclaré des coûts facturés par un sous-traitant à une filiale du bénéficiaire. Les coûts inéligibles représentaient 84,2 % du total des coûts examinés.

Exemple no 4 — Frais de personnel calculés de manière incorrecte et autres coûts non liés au projet

Le bénéficiaire (un organisme public d'un État membre de l'UE participant à un projet de recherche dans le domaine des maladies émergentes transmises par les tiques) a déclaré des frais de location et de déplacement qui n'avaient pas de rapport avec le projet et qui étaient donc inéligibles. Par ailleurs, les frais de déplacement ont été déclarés et remboursés deux fois, l'une en tant que frais de déplacement et l'autre en tant que frais de personnel. Les coûts inéligibles représentaient 20,3 % du total des coûts examinés.

Projets relevant d'Horizon 2020

Exemple no 5 — Facture impayée et taux de remboursement erroné

Le bénéficiaire (une entité publique d'un État membre de l'UE active dans le secteur de l'énergie) a déclaré des coûts couverts par une facture qui n'avait pas été réglée au moment de l'audit, un an et demi après son émission. Par ailleurs, la Commission a classé cette entité en tant qu'organisation à but non lucratif, ce qui lui donne droit à un taux de remboursement de 100 %, alors que ses statuts indiquent qu'il s'agit d'une entité commerciale. La contribution inéligible représentait 30,0 % du montant total des coûts examinés.

Exemple no 6 — Coûts inéligibles, absence de piste d'audit et application d'un taux de change erroné

Le bénéficiaire (une université située dans un pays tiers) n'a pas enregistré de dépenses, à l'exception des frais de personnel, dans son système comptable. Parmi les dépenses non comptabilisées, nous avons relevé les exemples suivants: coûts déclarés sans preuve de paiement, coûts sans lien précis avec le projet, éléments de coût déclarés en double, coûts indirects déclarés en tant que coûts directs et coûts fondés sur des estimations plutôt que sur les frais réels. Par ailleurs, tous les coûts déclarés ont été calculés sur la base d'un taux de change erroné. Les coûts inéligibles représentaient 64,7 % du total des coûts examinés.

Exemple no 7 — Frais de personnel inéligibles et taux de change erroné

Lorsqu'il a déclaré ses coûts pour la première période de référence, le bénéficiaire (un institut de recherche rattaché à un hôpital de renommée mondiale établi dans un pays tiers) a utilisé une méthode de coût horaire qui n'était pas conforme aux règles régissant Horizon 2020. Le bénéficiaire ne disposait d'aucun relevé du temps que deux de ses employés avaient consacré au projet audité. Pour un troisième employé, il existait des relevés de temps de travail confirmant une affectation à 10 % au projet, alors que le bénéficiaire avait accidentellement calculé les frais de personnel en tenant compte d'une affectation à 20 %. Par ailleurs, tous les coûts déclarés ont été calculés sur la base d'un taux de change erroné. Sur les 130 000 euros déclarés par le bénéficiaire, un montant de 45 500 euros était inéligible, ce qui représente un taux d'erreur de 35,2 %.

ANNEXE 5.3

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LA SOUS-RUBRIQUE COMPÉTITIVITÉ POUR LA CROISSANCE ET L'EMPLOI

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2014, nous recommandons:

 

 

 

 

 

 

 

recommandation no 1:

à la Commission, aux autorités nationales et aux auditeurs indépendants, d'exploiter toutes les informations pertinentes à leur disposition pour prévenir ou détecter et corriger les erreurs avant le remboursement;

 

 

X

 

 

 

La Commission prend régulièrement des mesures pour revoir son système de contrôle interne. Elle a fourni aux bénéficiaires et à leurs auditeurs des orientations portant sur tous les aspects significatifs de la gestion des subventions.

recommandation no 2:

à la Commission, de définir, en s'appuyant sur l'expérience acquise avec le septième programme-cadre pour la recherche, une stratégie appropriée de gestion et de maîtrise des risques pour «Horizon 2020», qui prévoie des contrôles appropriés pour les bénéficiaires à haut risque tels que les PME et les nouveaux entrants, ainsi que pour les coûts déclarés suivant des critères d'éligibilité spécifiques;

 

X

 

 

 

 

La stratégie de contrôle repose sur la gestion des risques, ce qui s’est traduit par des procédures opérationnelles. La Commission reconnaît que ce processus est perfectible.

recommandation no 3:

à la Commission, de veiller à ce que ses services adoptent une approche cohérente en ce qui concerne le calcul des taux d'erreur moyens pondérés et l'évaluation des montants à risque qui en résulte.

 

X

 

 

 

 

La Commission a encore clarifié les définitions et notions clés pour la détermination des taux d’erreur, des montants à risque et des corrections dans les instructions, le modèle et la note d’orientation concernant le RAA. Les différents concepts et indicateurs ont été définis de manière suffisamment flexible pour permettre la prise en compte des circonstances spécifiques des différentes DG tout en garantissant un degré de cohérence suffisant pour permettre la consolidation des données et éviter toute confusion.


CHAPITRE 6

Cohésion économique, sociale et territoriale

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 6.1-6.24
Brève description de la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale 6.3-6.15
Étendue et approche de l'audit 6.16-6.24
Première partie — Régularité des opérations 6.25-6.78
Résultats de notre examen des opérations et de notre réexécution des travaux d'audit 6.26-6.43
Notre évaluation des travaux des autorités d'audit 6.44-6.50
Les travaux de la Commission et sa communication du taux d'erreur résiduel dans ses rapports annuels d'activité 6.51-6.72
Conclusion et recommandations 6.73-6.78
Conclusion 6.73-6.76
Recommandations 6.77-6.78
Deuxième partie — Évaluation de la performance des projets 6.79-6.92
Évaluation de la conception des systèmes de mesure de la performance 6.82-6.86
Pour de nombreux projets, les objectifs en matière de performance ne sont pas entièrement réalisés 6.87-6.90
La plupart des États membres n'ont pas été en mesure d'utiliser l'intégralité des contributions provenant des instruments financiers en gestion partagée 6.91
Conclusion 6.92

Annexe 6.1 —

Résultats des tests sur les opérations pour la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale

Annexe 6.2 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

6.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la rubrique 1b du CFP, Cohésion économique, sociale et territoriale. L'exercice 2017 est le premier pour lequel les paiements faisant l'objet de notre audit concernent la clôture d'une période de programmation (2007-2013) et la mise en œuvre d'une seconde période (2014-2020) en vertu du nouveau cadre de contrôle et d'assurance.

 

6.2.

L' encadré 6.1 donne une vue d'ensemble des principales activités et dépenses relevant de cette rubrique, réalisées en 2017. Pour davantage d'informations sur la population d'audit 2017, voir les points 6.16 à 6.19.

 

Encadré 6.1   — Rubrique 1b du CFP — Cohésion économique, sociale et territoriale — Répartition en 2017

Image

Montant total des paiements de l'exercice

35,7

-

avances  (68)

-9,0

+

avances apurées  (68)  (69)

0,5

+

paiements liés aux décisions de clôture annuelles pour la période de programmation 2014-2020  (70)

2,5

-

paiements pour la période 2014-2020 du CFP

-20,8

-

paiements intermédiaires relatifs aux PO non clôturés de la période de programmation 2007-2013

-0,9

Total de la population auditée  (71)

8,0

Sources: Comptes consolidés de l'Union européenne relatifs à l'exercice 2017, informations et données de la Commission provenant de ses systèmes en ce qui concerne la clôture.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Brève description de la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale du CFP

Objectifs de la politique et instruments de financement

6.3.

Les dépenses relevant de la rubrique 1b (Cohésion économique, sociale et territoriale) du CFP visent essentiellement à réduire l'écart entre les niveaux de développement des différents États membres et régions de l'UE ainsi qu'à consolider la compétitivité de l'ensemble de ces dernières (1). Ces objectifs sont mis en œuvre par l'intermédiaire des fonds et instruments suivants:

 

le Fonds européen de développement régional (FEDER), qui vise à corriger les principaux déséquilibres régionaux par un soutien financier à la création d'infrastructures et par des investissements porteurs en matière de création d'emplois, principalement pour les entreprises,

 

le Fonds de cohésion (FC) qui, afin d'encourager le développement durable, finance des projets relevant des domaines de l'environnement et des transports dans les États membres dont le revenu national brut (RNB) par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne de l'UE (2),

 

le Fonds social européen (FSE), qui a pour mission de favoriser un niveau élevé d'emploi et la création d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité, notamment à travers l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ) (3) qui cible les régions affichant un taux élevé de chômage des jeunes,

 

d'autres instruments et fonds de moindre importance, tels que l'instrument européen de voisinage (IEV — soutien à la coopération transfrontalière et initiatives politiques visant à renforcer les liens entre l'UE et ses voisins) et le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD — assistance matérielle pour aider les personnes à sortir de la pauvreté).

 

Mise en œuvre

6.4.

Généralement, les États membres présentent au début de chaque période de programmation les programmes opérationnels (PO) pluriannuels pour toute la durée d'un CFP (4). Une fois approuvés par la Commission, ces PO sont mis en œuvre dans le cadre de la gestion partagée entre celle-ci (5) et l'État membre. Les bénéficiaires sont remboursés par l'intermédiaire des autorités des États membres, conformément aux termes des PO, les coûts supportés et payés dans le cadre d'actions éligibles étant cofinancés par le budget de l'UE.

 

Cadre de contrôle et d'assurance

Période de programmation 2014-2020 (approbation annuelle des comptes)

6.5.

Un élément majeur du nouveau cadre de contrôle et d'assurance de la période de programmation 2014-2020 (6) est l'obligation faite aux autorités des États membres chargées des programmes (7) de présenter annuellement, pour chaque PO (ou groupe de PO), un «dossier constitué aux fins de l'assurance» (8) qui couvre les dépenses certifiées à la Commission au cours de l'exercice comptable (9). Sur la base de ce dossier, les autorités confirment l'exhaustivité, l'exactitude et la véracité des comptes, l'efficacité de leurs systèmes de gestion et de leurs contrôles internes pour un PO (ou groupe de PO) donné, ainsi que la légalité et la régularité des dépenses certifiées.

 

6.6.

L'un des éléments essentiels du dossier constitué aux fins de l'assurance est le rapport annuel de contrôle élaboré par l'autorité d'audit. Ce rapport présente le taux d'erreur résiduel  (10) correspondant au PO (ou groupe de PO) en cause. L'autorité d'audit formule une opinion d'audit sur la régularité des dépenses (11). Cette opinion ne peut être sans réserve que si le taux d'erreur résiduel reste inférieur au seuil de signification de 2 % fixé dans le règlement (12). Pour déterminer ce taux, l'autorité d'audit tient compte de toutes les irrégularités qu'elle a relevées en examinant un échantillon représentatif d'opérations obtenu, en règle générale, selon des méthodes d'échantillonnage statistique (13). Le taux prend également en compte toutes les corrections financières appliquées et inscrites dans les comptes pour compenser ces irrégularités.

 

6.7.

La Commission ne peut approuver les comptes faisant partie du dossier constitué aux fins de l'assurance et liquider le solde inutilisé de la contribution de l'UE (14) que si elle est en mesure de conclure, au vu de l'opinion de l'autorité d'audit, à l'exhaustivité, à l'exactitude et à la véracité des comptes (15). Avant d'approuver les comptes, elle effectue des contrôles essentiellement administratifs concernant l'exhaustivité et l'exactitude des informations figurant dans les dossiers constitués aux fins de l'assurance qu'elle a obtenus. Cela signifie qu'elle peut approuver les comptes même lorsque le taux d'erreur résiduel est supérieur au seuil de signification, et donc que l'opinion de l'autorité d'audit sur la régularité est assortie de réserves, voire défavorable. Cependant, dans ce cas, la Commission peut également interrompre le paiement du solde [y compris la libération de la retenue de 10 % (16)] et procéder aux corrections financières nécessaires.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

6.8.

Après avoir approuvé les comptes, la Commission peut également entreprendre des audits de régularité afin de contrôler les travaux d'une autorité d'audit. Si ces audits révèlent des irrégularités ou des insuffisances graves, la Commission peut alors imposer des corrections financières (nettes) supplémentaires (17). Le champ de l'audit peut aussi être étendu de manière à couvrir les dépenses inscrites dans des comptes antérieurs, eu égard, le cas échéant, aux risques mis en évidence, dans les limites de la période réglementaire de mise à disposition des pièces justificatives (18).

6.8.

Avant d’approuver les comptes, la Commission effectue des vérifications de leur exhaustivité, de leur exactitude et de leur véracité sur la base des informations figurant dans les dossiers constitués aux fins de l’assurance. Par la suite, elle examine également les informations, y compris les avis d’audit, figurant dans les dossiers aux fins de l’assurance au regard de la légalité et de la régularité, ainsi que du fonctionnement des systèmes, en vue de la validation des taux d’erreur communiqués et comme base de son évaluation des risques aux fins des audits de régularité.

6.9.

À l'issue de ses audits et contrôles de la régularité, la Commission (la DG REGIO et la DG EMPL) valide les taux d'erreur résiduels, en tire une conclusion et publie les résultats dans ses rapports annuels d'activité (RAA) relatifs à l'exercice suivant. Dans leurs rapports annuels d'activité 2016, les DG REGIO et EMPL ont déclaré qu'en ce qui concerne les comptes 2015/2016, elles finaliseraient ce processus pour la fin de 2017 (19) et publieraient les résultats dans les RAA 2017.

6.9.

En règle générale, les DG REGIO et EMPL entendent en effet valider les taux d’erreur résiduels, en tirer une conclusion et rendre compte sur ces taux d’erreur dans leurs prochains rapports annuels d’activité (RAA). Il ne s’agit cependant pas d’une obligation juridique et, comme indiqué dans la stratégie d’audit unique des directions générales, des audits de régularité peuvent toujours être effectués par la suite. Les audits sont, par conséquent, susceptibles de conduire à une nouvelle évaluation des taux d’erreur résiduels et à des corrections financières supplémentaires, le cas échéant, y compris après l’année suivant la réception des dossiers constitués aux fins de l’assurance.

Période de programmation 2007-2013 (clôture des PO)

6.10.

Les contrôles prévus avant la clôture des PO de la période de programmation 2007-2013 sont comparables à ceux qui sont réalisés en vue d'approuver un dossier aux fins de l'assurance annuelle concernant 2014-2020, la principale différence étant la période à laquelle ils s'appliquent. Lorsqu'elle émet son opinion sur la régularité des dépenses déclarées pour l'entièreté de la période de programmation, l'autorité d'audit calcule un taux d'erreur résiduel. Pour ce faire, elle tient compte des taux d'erreur qu'elle communique annuellement et de l'ensemble des corrections financières effectuées au cours de la période de programmation. Cette année, nous rendons compte pour la première fois dans notre rapport annuel de la mise en œuvre de ces mesures (20).

 

Risques pour la régularité

6.11.

En raison des changements apportés au cadre de contrôle et d'assurance, nous évaluons les risques pour la régularité au niveau de chaque opération (voir point 6.12) et à celui des systèmes conçus pour produire un taux d'erreur résiduel fiable (voir points 6.13 à 6.15).

 

6.12.

Les dépenses relevant de la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale présentent un niveau élevé de risque inhérent. En particulier, les bénéficiaires peuvent déclarer des coûts non éligibles en vertu des règles de l'UE ou des règles nationales, ou une aide peut être accordée à des bénéficiaires ou à des opérations qui ne satisfont pas aux exigences des PO en matière d'éligibilité.

 

6.13.

Le nouveau cadre de contrôle et d'assurance vise à garantir que le taux d'erreur résiduel pour les dépenses remboursées sur le budget de l'UE reste inférieur au seuil de signification (2 %). Les principaux risques en la matière concernent tant les autorités d'audit que la Commission.

6.13.

L’objectif du cadre de contrôle et d’assurance 2014-2020 vise à garantir que le taux d’erreur résiduel pour les dépenses remboursées sur le budget de l’UE reste inférieur au seuil de signification (2 %) pour chaque programme opérationnel.

6.14.

Il peut arriver que les autorités d'audit sous-estiment le taux d'erreur résiduel pour un PO (ou groupe de PO), parce qu'elles fondent leurs travaux d'audit sur un échantillon d'opérations peu représentatif, qu'elles ne respectent pas les normes internationales d'audit ou qu'elles ne détectent pas certaines erreurs. Il peut aussi leur arriver de se tromper dans le calcul du taux d'erreur résiduel ou de proposer des corrections insuffisantes pour remédier aux erreurs qu'elles ont relevées.

 

6.15.

Si la Commission n'a pas décelé un ou plusieurs de ces problèmes lors de ses audits et contrôles de la régularité, il se peut qu'elle ait liquidé certains soldes alors que les taux d'erreur résiduels réels étaient supérieurs au seuil de signification de 2 % et, par conséquent, irréguliers.

6.15.

À la suite des audits et contrôles de régularité, si la Commission conclut que le taux d’erreur résiduel, en tenant compte de l’ensemble des corrections financières enregistrées, reste supérieur au seuil de signification de 2 %, elle peut lancer la procédure de correction financière nécessaire, y compris des corrections financières nettes si des insuffisances graves subsistent.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Étendue et approche de l'audit

6.16.

Cette année, compte tenu de la révision du cadre de contrôle et d'assurance (voir points 6.5 à 6.9), nous avons adapté notre approche d'audit pour ce domaine de dépenses. Notre objectif était de contribuer à la déclaration d'assurance globale telle que décrite à l' annexe 1.1 et d'évaluer le nouveau cadre de contrôle et d'assurance ainsi que son degré de fiabilité. L'idée était d'intensifier éventuellement son utilisation future et, dans ce contexte, de relever les aspects susceptibles d'améliorations.

 

6.17.

Par conséquent, en 2017, nous avons audité les dépenses certifiées figurant dans les dossiers constitués aux fins de l'assurance 2014-2020 et, pour 2007-2013, les dépenses prises en considération pour l'établissement des rapports de contrôle définitifs des autorités d'audit. Auparavant, nous constituions notre échantillon à partir des paiements intermédiaires et finals ou des apurements effectués en faveur des PO sur le budget de l'UE.

 

6.18.

Cet exercice était le premier pour lequel, d'une part, les autorités des États membres chargées des programmes ont présenté des dossiers constitués aux fins de l'assurance qui comportaient des dépenses relatives à la période de programmation 2014-2020 et, d'autre part, la Commission a appliqué les procédures qui lui permettent d'examiner et d'approuver les comptes, ainsi que de formuler une conclusion sur les taux d'erreur communiqués. En mars 2017, la Commission avait reçu 50 dossiers aux fins de l'assurance, qui comportaient des comptes où figuraient des dépenses pour 71 des 419 PO. En mai 2017, elle a approuvé des comptes comprenant des dépenses, communiqués par 17 États membres (21). Ces comptes, qui englobaient 70 PO, ne concernaient que 2,5  milliards d'euros de dépenses (22). C'est la raison pour laquelle nous avons couvert moins de dépenses que l'année passée. De surcroît, quelque 48 % de ce montant concernaient des opérations cofinancées par le FSE/l'IEJ, alors que la dotation totale du FSE/de l'IEJ en faveur des PO approuvés pour 2014-2020 représente 26 %.

 

6.19.

Cette année, pour la première fois également, la Commission a liquidé le solde relatif à certains PO de la période de programmation 2007-2013. En 2017, elle a clôturé 141 (ceux qu'elle considérait comme étant à plus faible risque) des 440 PO concernés, provenant de 18 États membres (23).

 

6.20.

Dans la première partie du présent chapitre, consacrée à la régularité, nous avons examiné:

 

i)

un échantillon de 217 opérations, conçu pour être statistiquement représentatif de tout l'éventail des dépenses relevant de cette rubrique du CFP. L'échantillonnage a été effectué en deux étapes. Nous avons d'abord sélectionné 22 dossiers aux fins de l'assurance ou de la clôture (24), couvrant 51 des 211 PO pour lesquels la Commission a procédé en 2017 à une liquidation sur le budget de l'UE (25). Dans ces PO, nous avons ensuite sélectionné 217 opérations déjà contrôlées par les autorités d'audit. Ces travaux ont contribué à la déclaration d'assurance globale telle que décrite à l' annexe 1.1 ;

 

ii)

les travaux réalisés par les autorités d'audit pour valider les informations contenues dans les 22 dossiers aux fins de l'assurance ou de la clôture, également sur la base des 217 opérations susmentionnées;

 

iii)

les travaux effectués par la Commission lorsqu'elle a examiné et validé les dossiers aux fins de l'assurance ou de la clôture pour 2017. Nous nous sommes également intéressés aux informations pertinentes figurant dans les RAA de la DG REGIO et de la DG EMPL.

 

L' encadré 6.2 présente une ventilation de l'échantillon audité, par État membre, tandis que les points 6.21 à 6.23 apportent des précisions sur la manière dont nous avons conçu notre approche.

 

Encadré 6.2 —   Cohésion économique, sociale et territoriale — Ventilation de l'échantillon audité

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

6.21.

Nos tests sur les opérations ont consisté en un examen, pour 217 d'entre elles, des listes de vérification des autorités d'audit, ainsi que des éléments probants dont celles-ci disposaient pour étayer les résultats de leurs travaux et opinions d'audit. Si besoin était, nous avons réexécuté (26) les travaux d'audit (voir point 6.50).

 

6.22.

Étant donné que les travaux des autorités d'audit sont une composante essentielle du cadre d'assurance et de contrôle, nous nous sommes davantage concentrés, cette année, sur l'examen des principaux éléments des contrôles qu'elles réalisent, dans le but d'obtenir une assurance quant à l'efficacité de ces derniers. Pour chacun des 22 dossiers aux fins de l'assurance ou de la clôture qui constituent notre échantillon, nous avons examiné la stratégie d'audit et l'approche d'échantillonnage de l'autorité d'audit, la manière dont elle a recensé, quantifié et extrapolé les erreurs, ainsi que ses travaux sur l'exactitude et la fiabilité des corrections financières mises en œuvre au niveau de l'État membre.

 

6.23.

Nous nous sommes également penchés sur les travaux réalisés par les deux DG chargées d'examiner et de valider les comptes annuels et les décisions de clôture, et sur l'utilisation qu'elles ont fait des résultats dans leurs RAA. Cela nous a permis de mieux apprécier dans quelle mesure la Commission peut s'appuyer sur les informations relatives à la régularité produites par les États membres.

 

6.24.

La deuxième partie du présent chapitre est consacrée à la performance. Nous avons évalué les systèmes mis en place par les États membres pour mesurer la performance des 113 projets physiquement achevés, pour les deux périodes de programmation représentées dans notre échantillon. Nous avons également apprécié dans quelle mesure ces projets avaient atteint leurs objectifs.

 

PREMIÈRE PARTIE — RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

6.25.

Cette partie du chapitre comporte trois sous-sections. La première concerne les tests que nous avons réalisés sur l'échantillon de 217 opérations prélevé cette année afin d'en apprendre davantage sur les principales sources d'erreur et d'apporter des éléments pour la déclaration d'assurance globale. La deuxième sous-section est consacrée à notre évaluation des travaux des autorités d'audit, et la troisième aux travaux de la Commission, y compris les RAA des deux DG compétentes. Les résultats de l'ensemble des sous-sections nous servent à formuler une conclusion sur les informations relatives à la régularité contenues dans les RAA (voir également encadré 6.3 ).

 

Encadré 6.3 —   Les éléments constitutifs de notre approche

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Résultats de notre examen des opérations et de notre réexécution des travaux d'audit

6.26.

L' annexe 6.1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations. Nous avons relevé et quantifié 36 erreurs qui n'avaient pas été détectées par les autorités d'audit. Compte tenu des 50 erreurs relevées précédemment par les autorités d'audit ainsi que des corrections appliquées par les autorités chargées des programmes, d'une valeur totale de 101 millions d'euros, qui concernent les deux périodes de programmation, nous estimons que le niveau d'erreur s'élève à 3,0  % (27). Il porte sur les paiements de 2014-2020 ainsi que sur les clôtures de 2007-2013, et est inférieur à celui des années précédentes.

6.26.

La Commission constate avec satisfaction que l’estimation du niveau d’erreur effectuée cette année par la Cour des comptes en ce qui concerne la politique de cohésion représente une amélioration significative par rapport aux années précédentes. En particulier, la Commission relève que le seul programme «Initiative PME» présent dans les comptes de 2015-2016, avec un cadre réglementaire spécifique par rapport aux programmes principaux en raison de sa nature innovante, représente 1 point de pourcentage de cette estimation. Sur la base de toutes les informations qu’elle a recueillies, la Commission conclut que, pour la grande majorité des programmes, il ne subsiste pas de niveau significatif d’erreur dans les comptes de 2015/2016.

La Commission assurera le suivi des erreurs supplémentaires individuelles constatées par la CCE et demandera que des corrections financières supplémentaires soient appliquées par les autorités chargées des programmes concernés, si nécessaire.

La Commission constate en outre que son estimation du montant à risque au moment du paiement pour la politique, tel qu'indiqué dans les rapports annuels d’activité des DG EMPL et REGIO, se situe dans la fourchette calculée par la CCE pour le taux d’erreur (voir la note de bas de page 27).

6.27.

Le nombre et l'incidence des erreurs détectées sont révélateurs de faiblesses persistantes en matière de régularité des dépenses déclarées par les autorités de gestion (28).

6.27.

Comme indiqué dans sa réponse au point 6.19 du rapport annuel 2016, la Commission a communiqué aux États membres des orientations mises à jour pour la période de programmation 2014-2020 qui, combinées au recours obligatoire aux options de coûts simplifiés, devraient contribuer à améliorer encore la qualité des vérifications en matière de gestion à l’avenir.

6.28.

Les autorités d'audit ont détecté certaines de ces erreurs. Pour les 217 opérations de notre échantillon, elles ont fait état de 50 erreurs quantifiables dans les dossiers constitués aux fins de l'assurance ou de la clôture. Ces erreurs concernaient des coûts inéligibles (30), des marchés publics (12) et des participants inéligibles (8). Les autorités nationales ont appliqué des corrections dans le but de ramener les taux d'erreur résiduels sous le seuil de signification de 2 %.

 

6.29.

Cet exercice était le premier pour lequel tant les paiements de la période 2014-2020 que les clôtures de la période 2007-2013 ont été pris en considération. Pour les opérations de la période 2014-2020, le nombre et l'incidence des erreurs que nous avons relevées étaient plus élevés que pour celles de la période 2007-2013, qui concernaient la clôture. Ce sont les instruments financiers, suivis des coûts inéligibles, qui ont le plus contribué à notre niveau d'erreur estimatif.

6.29.

La Commission souligne que l’instrument financier (Initiative PME), avec les montants certifiés dans les comptes de 2015-2016, constituait une part importante des dépenses de la période 2014-2020 déclarées dans ces comptes. Cet instrument, qui a contribué pour un tiers au taux d’erreur estimé, est régi par des règles spécifiques par rapport à d’autres programmes principaux au titre du règlement (UE) no 1303/2013, en raison de son caractère innovant (voir en particulier les points 6.37 et 6.47).

En vertu de l’article 42 du règlement (UE) no 1303/2013, l’appréciation définitive de l’éligibilité de ces dépenses doit intervenir à la clôture du programme concerné, et jusque-là, le gestionnaire de fonds doit corriger les opérations irrégulières et les remplacer par d’autres, éligibles.

6.30.

L' encadré 6.4 montre la répartition, par catégorie, des erreurs que nous avons relevées (avant la prise en compte des corrections financières), et les points 6.31 à 6.43 donnent de plus amples informations sur ces erreurs.

 

Encadré 6.4 —   Cohésion économique, sociale et territoriale — Répartition des erreurs que nous avons relevées

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Ce sont les instruments financiers qui ont contribué le plus au niveau d'erreur estimatif correspondant à 2017

6.31.

Les instruments financiers relevant de la gestion partagée sont des mesures qui prennent la forme de participations, de quasi-participations, de prêts ou de garanties. Leur nature diffère de celle des subventions traditionnelles, qui supposent le remboursement des dépenses d'un bénéficiaire dans le cadre de projets éligibles.

 

6.32.

Les États membres peuvent contribuer à la mise en place des instruments financiers:

 

a)

au niveau national, sous la responsabilité d'une autorité de gestion (pour les deux périodes du CFP) (29);

 

b)

au niveau de l'UE (uniquement pour la période 2014-2020). Cette catégorie comprend l'initiative en faveur des PME (30), qui est mise en œuvre sous la forme d'un PO distinct (31).

 

6.33.

Lorsque les fonds proviennent des instruments financiers, seuls les décaissements en faveur des bénéficiaires finals, les coûts de gestion ainsi que les frais supportés par les gestionnaires de fonds sont éligibles à la clôture du programme, et les contributions non utilisées doivent être reversées au budget de l'UE (32). Les points ci-après indiquent certaines des difficultés posées par cette approche.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Deux des quatre audits thématiques que nous avons examinés en ce qui concerne les PO 2007-2013 n'ont pas permis de détecter certaines erreurs significatives à la clôture

6.34.

La Commission demande uniquement aux autorités d'audit de fournir l'assurance, à la clôture, que les montants versés aux bénéficiaires finals ont été utilisés comme prévu (33). Elle leur a recommandé à cet effet de procéder, pour les instruments financiers, à des audits «thématiques» (34).

6.34 et 6.35.

En 2011, la Commission a coordonné avec les autorités d’audit une méthodologie d’audit des instruments financiers dans le cadre de la gestion partagée pour la période de programmation 2007-2013 [Common Audit Framework — Financial Engineering Instruments in the Context of Structural Funds (cadre d’audit commun — instruments d’ingénierie financière dans le contexte des Fonds structurels)]. Depuis lors, la Commission demande que les autorités d’audit réalisent des audits concernant la mise en œuvre de ces instruments. La Commission a également vérifié, lors de l’évaluation des déclarations de clôture, que les autorités d’audit avaient procédé à l’audit de la mise en œuvre des instruments financiers. Lorsque tel n’était pas le cas, la Commission a interrompu le processus de clôture et exigé des travaux d’audit supplémentaires.

La Commission assurera le suivi des deux cas mis en évidence par la CCE. En ce qui concerne le cas pour lequel la CCE estime que l'incidence financière de l’erreur sur le taux d’erreur résiduel validé par la Commission est significative, la Commission renvoie à sa réponse à l’encadré 6.5 ci-dessous.

6.35.

Nous avons constaté que les autorités d'audit n'avaient pas toutes entrepris ces audits de manière systématique. Lorsqu'elles l'avaient fait, les travaux réalisés n'étaient pas toujours suffisants pour permettre la mise en évidence d'irrégularités substantielles. Nous avons détecté des erreurs quantifiables pour deux des quatre instruments financiers de notre échantillon de clôtures. Dans l'un de ces deux cas, l'incidence financière de l'erreur sur le taux d'erreur résiduel communiqué, validé par la Commission, a été significative (en d'autres termes, le taux a dépassé les 2 %).

Encadré 6.5 —   Exemple de prêts inéligibles approuvés pour un instrument financier relevant de la gestion partagée

Les cofinancements du FEDER destinés aux prêts doivent être utilisés principalement (c'est-à-dire à hauteur de plus de 50 % de la valeur totale des prêts) pour soutenir les PME [règlement (CE) no 1083/2006]. L'instrument financier que nous avons audité en Espagne avait investi près de 80 % de la valeur totale approuvée des prêts dans des entreprises qui n'étaient pas des PME. Ni l'autorité d'audit ni la Commission n'ont repéré cette infraction à la condition d'éligibilité de base fixée par le législateur.

Encadré 6.5 —     Exemple de prêts inéligibles approuvés pour un instrument financier relevant de la gestion partagée

L’article 44 du règlement (CE) no 1083/2006 n’exclut pas l’octroi de prêts également au profit de grandes entreprises si toutes les autres conditions sont remplies.

Étant donné qu’elle ne mentionne aucun niveau minimal de financement pour les PME, cette disposition pourrait également se référer au nombre de prêts individuels (et pas nécessairement aux montants).

Déficiences graves dans la mise en œuvre d'un PO 2014-2020 relevant de l'initiative en faveur des PME

6.36.

Aux fins de notre audit, nous avons examiné 30 opérations issues du seul PO relevant de l'initiative en faveur des PME dans les comptes annuels présentés en 2017.

 

6.37.

Le FEI est le gestionnaire de fonds de l'initiative en faveur des PME au niveau de l'UE. Les autorités d'audit sont tenues d'exprimer une opinion sur la légalité et la régularité des dépenses inscrites dans les comptes des PO relevant de cette initiative. Toutefois, elles ne sont pas habilitées à effectuer des vérifications sur place afin d'obtenir une assurance quant à la régularité au niveau des intermédiaires financiers  (35). Afin de permettre l'établissement d'une opinion sur les comptes, le FEI a signé un contrat de «procédure convenue» (36) avec un auditeur externe. Nous avons néanmoins constaté que le contrat concernant le PO que nous avons examiné ne prévoyait aucunement la réalisation de travaux au niveau des intermédiaires financiers, et que l'auditeur externe faisait état, dans son rapport, de l'impossibilité de formuler une conclusion en matière d'assurance. Pourtant, l'autorité d'audit a émis une opinion favorable sur la régularité des comptes présentés à la Commission (37).

6.37.

Dans une procédure convenue, l’auditeur externe n’émet pas d’avis, mais l’autorité d’audit doit utiliser les constatations et conclusions de l’audit pour émettre son propre avis d’audit. À cette fin, l’autorité d’audit a également effectué un audit de système, au niveau tant des autorités de gestion que des autorités de certification.

Le rapport annuel de contrôle décrit clairement la manière dont l’autorité d’audit est parvenue à son avis.

La proposition «omnibus», dans son texte résultant de l’accord politique intervenu entre le Conseil et le Parlement, aborde ce vide en matière d’assurance («assurance gap»).

6.38.

Nous avons également décelé des déficiences qui ont porté gravement atteinte à l'éligibilité de plusieurs investissements réalisés par des intermédiaires financiers (38). Seules les entreprises dont le statut correspond à la définition d'une PME telle qu'établie par l'UE (39) sont éligibles au titre de l'initiative en faveur des PME. Cependant, les intermédiaires financiers n'ont pas toujours vérifié le respect de cette condition ou ne l'ont pas fait correctement. Pour les 30 investissements que nous avons examinés, les intermédiaires financiers avaient approuvé des prêts en faveur de cinq bénéficiaires sans s'être assurés de leur statut de PME; nous jugeons donc ces investissements inéligibles. Quatre autres prêts ont été utilisés, en partie ou en totalité, pour des activités inéligibles (par exemple pour refinancer d'autres prêts). Ces irrégularités représentaient 1,0  point de pourcentage de notre niveau d'erreur estimatif pour ce chapitre (40).

 

6.39.

Cette situation était due à des insuffisances procédurales au niveau des intermédiaires financiers, qui n'ont pas respecté les critères d'éligibilité, juridiquement contraignants, fixés dans les contrats signés avec le FEI. Cela présente un risque grave pour la régularité des autres PO approuvés au titre de l'initiative en faveur des PME et gérés dans des conditions similaires. Cela montre également que le suivi assuré actuellement par le FEI devrait être encore amélioré. À cette fin, celui-ci s'est engagé à mettre en œuvre un plan d'action afin d'attirer l'attention des intermédiaires financiers sur la nécessité de respecter les critères d'éligibilité, ainsi qu'à renforcer ses propres mécanismes internes de détection des prêts inéligibles. Ce plan d'action vise à remédier aux irrégularités que nous avons constatées et à atténuer les risques résiduels pour la régularité des PO de l'initiative en faveur des PME.

6.39.

Dans le cadre des instruments financiers, les contrôles à effectuer par les intermédiaires financiers constituent un élément essentiel du processus d’assurance.

La Commission prend note de l’ensemble complet de mesures proposées par le FEI pour répondre à ces points. Elle suivra de près leur mise en œuvre en coopération avec les autorités nationales, de manière à ce que les dépenses éligibles conformément à l’article 39, paragraphe 8, du RDC soient déclarées et acceptées à la clôture du programme «Initiative PME».

TVA récupérable certifiée à tort comme dépense éligible

6.40.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect prélevé sur la consommation de biens et de services. L'assujetti, généralement une entreprise, un entrepreneur individuel ou un autre professionnel, est tenu d'appliquer la TVA sur ses ventes et de la transmettre à l'administration fiscale nationale. Il peut demander le remboursement de la TVA déjà payée sur ses propres achats. Cette TVA est dite «récupérable». Le non-assujetti n'est pas tenu d'appliquer la TVA et ne peut pas la récupérer sur ses achats.

6.40 et 6.41.

La notion de TVA récupérable doit être évaluée au cas par cas. La Commission a élaboré des orientations à l’usage des autorités chargées des programmes et a présenté des propositions visant à simplifier l’éligibilité de la TVA pour la période de programmation 2021-2027.

6.41.

Conformément à la réglementation de l'UE, la TVA ne constitue une dépense éligible à un cofinancement que si elle n'est pas récupérable en vertu de la législation nationale y relative. Que la TVA soit effectivement récupérée ou non n'entre pas en ligne de compte. Dans le cas d'organismes publics, la TVA est récupérable dès lors qu'un opérateur perçoit des redevances grevées de cette taxe auprès des utilisateurs finals de l'infrastructure (41).

6.42.

Nous avons recensé dix projets, relevant de cinq PO, pour lesquels les autorités des États membres avaient déclaré la TVA récupérable comme une dépense éligible. Dans ces cas, les autorités d'audit avaient interprété les règles d'éligibilité de manière incorrecte et n'avaient pas signalé d'irrégularité. Cela a contribué à hauteur de 0,3  point de pourcentage au niveau d'erreur estimatif. Pour trois de ces cinq PO, l'incidence financière des erreurs sur le taux d'erreur résiduel communiqué, validé par la Commission, a été significative (en d'autres termes, le taux a dépassé les 2 %). Dans notre rapport annuel 2015, nous avons souligné que la pratique consistant à faire figurer la TVA récupérable dans les déclarations de dépenses, en particulier lorsqu'elle est le fait d'organismes publics, est contestable (42). Dans ce cas, la TVA est remboursée aux autorités de l'État membre en tant que coût éligible sur les deniers de l'UE, alors que l'État membre la perçoit par ailleurs par la voie fiscale normale. Il arrive même, dans certains cas, que le remboursement de l'UE soit supérieur aux coûts réellement supportés pour le projet, hors TVA.

6.42.

Neuf des dix projets mentionnés par la CCE concernent quatre PO relevant du FSE pour la période 2014-2020 dans un État membre.

La Commission avait déjà identifié ce problème lors de précédents audits, mais l’adaptation du système de l’État membre n’a pas permis de résoudre totalement le problème.

La Commission collabore étroitement avec l’administration de l’État membre afin que cette question puisse être résolue dans un avenir proche par l’introduction d’une option de coûts simplifiés ou l’introduction de l’obligation de récupération de la TVA pour les bénéficiaires finals. La Commission appliquera les corrections financières nécessaires.

Encadré 6.6 —   Exemple de cofinancement de TVA inéligible

En Pologne, l'autorité de gestion a signé des conventions de subvention pour aider les petites entreprises à acquérir du matériel, l'objectif général étant de réduire le chômage. Dans les cas où les bénéficiaires ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention de récupérer la TVA, l'autorité de gestion a estimé que cette dernière était une dépense éligible au cofinancement. Cette interprétation était incorrecte, car les bénéficiaires étaient enregistrés aux fins de la TVA et celle-ci était effectivement récupérable.

 

Dépenses inéligibles

6.43.

Nous avons mis en évidence des faiblesses significatives au niveau du contrôle de l'éligibilité des participants pour 11 projets. Celles-ci concernaient plus particulièrement l'IEJ et l'exigence relative au statut de NEET (43). Nous avons également relevé sept cas dans lesquels les autorités d'audit n'avaient pas détecté des coûts indirects inéligibles ou surévalués.

6.43.

Pour les cas dans lesquels des coûts indirects inéligibles ou surévalués ont été détectés, la Commission assurera le suivi nécessaire et proposera les mesures qu’elle juge nécessaires.

En ce qui concerne les coûts indirects (voir l’encadré 6.7), les problèmes relevés par la CCE ont été, dans une large mesure, identifiés par l’autorité d’audit, qui a appliqué une correction financière de 10 % aux dépenses considérées. La Commission suivra la question avec les autorités compétentes et envisagera la mise en œuvre de toute correction financière supplémentaire qui pourrait être nécessaire.

Encadré 6.7 —   Exemple de dépenses inéligibles — surdéclaration de coûts indirects

Le siège du bénéficiaire, un important institut de recherche allemand, est situé en dehors de la zone éligible au regard du PO. Le projet audité a été financé par le FSE et mis en œuvre par un groupe de projet que le bénéficiaire a créé à cet effet dans la zone éligible. Les coûts du projet consistaient principalement dans des dépenses directes de personnel, de matériel et de services, et dans une part significative de dépenses indirectes relevant des mêmes rubriques. Pour être éligibles, les coûts indirects doivent être supportés dans la zone éligible, avoir un lien direct avec le projet et être affectés en fonction de leur contribution à celui-ci. Nous avons toutefois constaté que la plupart des catégories de coûts inscrites au projet en tant que coûts indirects correspondaient en réalité à des coûts généraux supportés au siège de l'institut. En outre, plusieurs coûts relevant de ces catégories ont été directement imputés au projet en tant que dépenses réelles supportées par le groupe de projet sur le lieu de la mise en œuvre. Lors de ses contrôles, l'autorité d'audit n'est pas parvenue à obtenir suffisamment d'éléments probants concernant la composition des coûts indirects; en conséquence, elle a appliqué une correction forfaitaire de 10 % aux coûts indirects. Nous avons constaté que le taux d'erreur réel était supérieur à 10 %, et jugeons dès lors inéligibles tous les coûts dépourvus de lien direct avec le projet.

 

Notre évaluation des travaux des autorités d'audit

6.44.

Les travaux des autorités d'audit sont une composante essentielle du cadre d'assurance et de contrôle des dépenses de cohésion (voir point 6.22). Cette année, pour la première fois, les autorités d'audit ont procédé aux clôtures de la période de programmation 2007-2013 et appliqué le nouveau cadre de contrôle et d'assurance pour 2014-2020. Notre examen de leurs travaux s'inscrit dans un processus visant à tirer éventuellement, à l'avenir, un meilleur parti du modèle d'assurance de la Commission. Dans le cadre de l'audit que nous avons réalisé cette année, nous avons évalué, pour la période 2014-2020, les travaux de 7 des 21 autorités d'audit opérant dans les États membres qui ont présenté, en 2017, des dossiers aux fins de l'assurance qui comprenaient des dépenses. Nous avons constaté un certain nombre de lacunes qui limitent, à l'heure actuelle, la fiabilité de ces travaux.

6.44.

La Commission se félicite de l’approche de la CCE en matière d’audit, qui permet de réduire globalement les répétitions et chevauchements des travaux d’audit pour les autorités chargées des programmes et les bénéficiaires.

Comme au cours de la précédente période de programmation, la Commission continue de coopérer étroitement avec les 122 autorités d’audit couvrant le FEDER, le FC, le FSE, l’IEJ et le FEAD afin de prévenir d’éventuelles lacunes et de garantir des résultats d’audit pleinement fiables.

En outre, la stratégie d’audit unique de la Commission concernant la politique de cohésion prévoit de mettre fortement l’accent sur les travaux de réexécution au regard des résultats communiqués par les autorités d’audit, de manière continue et en fonction des risques. Voir également la réponse groupée de la Commission aux points 6.49 et 6.50.

6.45.

Pour tous les dossiers constitués aux fins de l'assurance ou de la clôture que nous avons examinés, les autorités d'audit avaient communiqué un taux d'erreur résiduel inférieur à 2 %. Toutefois, en raison des erreurs supplémentaires que nous avons détectées, le taux tel que nous l'avons recalculé était supérieur à 2 % pour 6 des 12 dossiers aux fins de l'assurance de la période 2014-2020 et pour trois des dix dossiers aux fins de la clôture de la période 2007-2013.

6.45.

Pour trois programmes dans un État membre, sans contester les irrégularités soulevées, la Commission constate que les erreurs supplémentaires identifiées entraînant un taux d’erreur résiduel supérieur à 2 % sont toutes liées à une erreur d’interprétation concernant l’éligibilité de la TVA par l’ensemble des autorités de l’État membre et non par la seule autorité d’audit.

En outre, dans le cas du programme «Initiative PME», au moment de la publication du rapport de l’autorité d’audit, des exigences juridiques spécifiques étaient en place, qui n’ont pas permis à l’autorité d’audit d’effectuer des audits au niveau des opérations.

Voir également les réponses de la Commission aux points 6.29 et 6.37.

Des faiblesses dans l'échantillonnage réalisé par certaines autorités d'audit ont nui à la représentativité des échantillons

6.46.

Étant donné le grand nombre d'actions cofinancées au titre de chaque PO, les autorités d'audit doivent recourir à l'échantillonnage pour former une opinion sur l'éligibilité des dépenses. Afin de produire des résultats fiables, les échantillons doivent être représentatifs de la population auditée et, de manière générale, prélevés à l'aide de méthodes statistiquement valables (44). Nous avons vérifié la méthode d'échantillonnage appliquée par les autorités d'audit pour les 22 dossiers constitués aux fins de l'assurance ou de la clôture que nous avons examinés.

 

6.47.

Dans le cas du PO relevant de l'initiative en faveur des PME, il n'y a pas eu d'échantillonnage, car ni l'autorité d'audit ni l'auditeur externe engagé par le FEI n'ont réalisé d'audit au niveau des intermédiaires financiers (voir point 6.37).

6.47.

Il existe, à l’article 40, paragraphe 3, du RDC, une restriction réglementaire claire à la réalisation, par l'autorité d'audit, d'audits au niveau des bénéficiaires finals en ce qui concerne les programmes de l’«Initiative PME».

La Commission renvoie à sa réponse au point 6.37.

6.48.

Nous avons relevé des faiblesses telles qu'une taille d'échantillon insuffisante, une surreprésentation de certaines opérations ou encore une utilisation incorrecte des paramètres d'échantillonnage dans 3 des 22 dossiers que nous avons examinés (tous pour 2014-2020). Dans une certaine mesure, ces déficiences ont porté atteinte à la représentativité des échantillons et, par suite, à la fiabilité des taux d'erreur résiduels communiqués correspondants.

6.48.

Voir la réponse groupée de la Commission aux points 6.64 et 6.65.

Autres déficiences dans les travaux des autorités d'audit

6.49.

Des contrôles insuffisants ou inadéquats augmentent le risque que des dépenses inéligibles ne soient pas détectées. Par ailleurs, les normes internationales d'audit (45) exigent des auditeurs qu'ils documentent leurs contrôles et qu'ils indiquent clairement les références de l'ensemble des documents les plus pertinents pour les dépenses auditées. Cela permet aux auditeurs de rendre compte de leurs travaux et aux examinateurs internes ou externes de parvenir à une conclusion sur l'étendue et le caractère suffisant des contrôles.

6.49 et 6.50.

Les autorités de contrôle devraient être en mesure de démontrer l’étendue et la qualité des vérifications qu’elles ont effectuées. Toutefois, pour ce qui est de la documentation du processus d’audit, un juste équilibre doit être trouvé afin de garantir des procédures administratives rationnelles et efficientes.

La Commission continuera à coopérer étroitement avec les autorités d’audit afin de répondre aux points soulevés par la CCE, par le partage des meilleures pratiques et l’échange d'outils et de méthodologies d’audit, y compris ses propres listes de vérification.

Dans le cadre de sa stratégie d’audit unique pour la politique de cohésion, la Commission a prévu d’effectuer 58 audits de conformité et 19 missions d’information sur la base d’une analyse des risques en 2018 et 2019, afin de garantir la fiabilité des travaux des autorités d’audit. Vingt et un de ces audits de conformité et huit missions d’information auront lieu en 2018, et leurs résultats seront disponibles pour le RAA 2018.

Voir également la réponse de la Commission au point 6.26.

6.50.

Pour 96 (soit 44 %) des 217 opérations de l'échantillon, nous avons été en mesure de tirer une conclusion sur la base de notre propre examen des travaux des autorités d'audit. Nous avons relevé, dans 121 (56 %) des opérations, des défaillances dans l'étendue, la qualité et la documentation des travaux des autorités d'audit, ce qui nous a obligés à réexécuter ces travaux. Ces défaillances concernaient 17 des 22 dossiers constitués aux fins de l'assurance ou de la clôture que nous avons examinés. Il s'agissait, par exemple, de listes de vérification qui ne couvraient pas tous les points requis ou de contrôles inadéquats de l'éligibilité des dépenses. Pour 80 de ces opérations (soit 37 % du total), une visite auprès du bénéficiaire s'est dès lors imposée. Pour 30 des 121 opérations que nous avons réexécutées, nous avons mis au jour des erreurs quantifiables qui n'avaient pas été relevées par l'autorité d'audit. Elles concernaient 11 dossiers.

Les travaux de la Commission et sa communication du taux d'erreur résiduel dans ses rapports annuels d'activité

6.51.

Les RAA sont le principal outil dont se sert la Commission pour déclarer qu'elle a obtenu, ou pas, l'assurance raisonnable que les procédures de contrôle mises en place garantissent la légalité et la régularité des dépenses (46). Pour la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale, les RAA font état de plusieurs taux différents, qui donnent la mesure des dépenses exposées à un risque. Il s'agit notamment du taux d'erreur résiduel relatif à l'exercice comptable 2015/2016, pour lequel la Commission a approuvé les comptes et formulé une conclusion quant à la régularité (47).

6.51.

La Commission prévoit divers taux dans les RAA en ce qui concerne les dépenses relevant de la gestion partagée, afin de mesurer les risques particuliers associés aux différents types de paiements au cours de l’année de référence (clôture 2007-2013 et différents exercices comptables pour les dépenses relatives à la période 2014-2020), ainsi qu’un taux d’erreur agrégé pour l’année civile 2017.

6.52.

Dans la présente sous-section, nous examinons les travaux réalisés par la Commission pour obtenir l'assurance que, dans le nouveau cadre de contrôle et d'assurance, les systèmes des États membres fonctionnent avec efficacité, et que le taux d'erreur résiduel produit représente une estimation fiable.

 

6.53.

Nos observations portent sur la conception du cadre d'assurance et sur les travaux menés par la Commission pour approuver les comptes, valider les différents taux d'erreurs résiduels et établir un taux d'erreur résiduel global.

 

Conception du cadre de contrôle et d'assurance 2014-2020

Les RAA devraient être davantage simplifiés et adaptés au nouveau cadre de contrôle et d'assurance

6.54.

Compte tenu du nouveau cadre de contrôle et d'assurance, près de deux années s'écoulent entre la fin de la période comptable en cause et le moment à partir duquel la Commission peut faire état de sa conclusion sur la fiabilité des taux d'erreur résiduels communiqués par les autorités d'audit pour cette période. Sur ces deux années, huit mois sont consacrés à la réalisation des travaux des autorités d'audit. La Commission procède ensuite à ses contrôles documentaires, à ses missions d'information complémentaires et à ses audits de régularité. L' encadré 6.8 présente la chronologie du nouveau cadre.

6.54.

Les deux années mentionnées par la CCE débutent à la fin de la période comptable concernée et incluent donc les huit mois au cours desquels le règlement prévoit que les autorités d’audit effectuent leurs travaux d’audit. Par la suite, et conformément à sa stratégie d’audit unique pour la politique de cohésion, la Commission vise à évaluer à temps pour le rapport annuel d’activité suivant, c’est-à-dire dans un délai maximal de 13 mois, les dossiers constitués aux fins de l’assurance reçus pour chacun des 419 programmes de cohésion.

À la suite de ces contrôles documentaires et sur place approfondis, des audits fondés sur le risque et des missions d’information, la DG indiquera dans le rapport annuel d’activité suivant si elle considère les taux d’erreur résiduels signalés précédemment comme fiables ou si d’autres vérifications sont en cours ou nécessaires.

Voir également la réponse groupée de la Commission aux points 6.49 et 6.50.

Encadré 6.8 —   Chronologie du nouveau cadre de contrôle et d'assurance

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

6.55.

L'année dernière, nous avons attiré l'attention sur le fait que les RAA et les dossiers constitués par les États membres aux fins de l'assurance couvrent des périodes différentes (48). Les taux d'erreur résiduels communiqués par les autorités d'audit concernent l'exercice comptable. Dans les RAA, par contre, conformément au principe budgétaire d'annualité et aux orientations données par la DG BUDG et le Secrétariat général, les directeurs généraux fournissent une assurance raisonnable pour l'année civile. Pour ce faire, dans les RAA 2017, les directeurs généraux des DG REGIO et EMPL ont décidé d'estimer le risque par projection d'un taux d'erreur résiduel provisoire, qu'ils n'avaient encore ni approuvé ni validé, concernant les dépenses de l'année civile 2017.

6.55.

La Commission renvoie à sa réponse au point 6.34 du rapport annuel 2016 de la CCE. Le règlement financier et les échéances définies pour l’assurance en ce qui concerne la période 2014-2020 permettent un meilleur alignement des périodes couvertes, avec un écart de seulement six mois contre un an au cours de la période 2007-2013. Les directions générales ont adapté en conséquence leurs rapports annuels d’activité et la manière dont elles obtiennent une assurance pour les différents types de paiements effectués, qui couvrent jusqu’à trois exercices de programmation différents, comme décrit dans les RAA de 2016 (section A.1.2). Les taux d’erreur résiduels pour l’exercice comptable 2016-2017, communiqués au 1er mars 2018, ont été considérés comme les estimations les meilleures et les plus récentes tant pour le calcul du risque sur les dépenses de l’année que pour l’introduction de réserves sur les programmes individuels, le cas échéant. Cela a particulièrement été le cas en 2017 en raison du nombre limité de comptes comportant des dépenses reçus et, par conséquent, de taux d’erreur communiqués pour l’exercice comptable 2015-2016.

En outre, la Commission souligne qu’au moment où un RAA est approuvé, les dépenses déclarées au cours de l’année civile précédente sont couvertes par la retenue de 10 % sur les paiements intermédiaires de l’UE.

6.56.

Les exigences à respecter pour l'établissement des RAA n'ont pas été suffisamment adaptées au nouveau cadre de contrôle et d'assurance. À notre avis, étant donné que les taux d'erreur résiduels de l'exercice comptable 2015/2016 sont les seuls pour lesquels la Commission peut avoir obtenu l'assurance requise, de la part des autorités d'audit et grâce à ses propres travaux en matière de régularité, ils devraient constituer le principal indicateur de régularité dans les RAA 2017. De même, c'est essentiellement sur ces taux que les DG devraient fonder leurs déclarations d'assurance pour les domaines d'action correspondants. Or, aucune des deux DG ne leur accorde l'importance requise ou ne s'y réfère comme à un indicateur de performance clé.

6.56 et 6.57.

Les DG indiquent dans les RAA un indicateur clé de performance concernant la régularité (ICP 5), en conformité avec les instructions centrales visant à garantir une approche cohérente et uniforme dans tous les domaines budgétaires. Une visibilité supplémentaire a été accordée au taux de risque résiduel en ce qui concerne les comptes de 2015-2016 dans les RAA de 2017 (y compris dans la note en bas de page relative à l’IPC 5 et dans le résumé), où une section spécifique est également consacrée à la validation des taux d’erreur résiduels communiqués pour cet exercice comptable.

La Commission est ouverte à une réflexion et à une discussion avec la CCE sur les moyens d’améliorer et de simplifier encore sa présentation des taux d’erreur dans les futurs RAA.

6.57.

En outre, dans les RAA, la Commission fait état, pour les deux périodes de programmation, de 13 taux différents au moins pour mesurer les dépenses exposées à un risque. Un nombre aussi élevé de taux nuit à la clarté et peut engendrer une certaine confusion quant à la pertinence de ces taux et à l'assurance fournie.

Les avances versées aux instruments financiers ne devraient pas être prises en compte pour le calcul du taux d'erreur résiduel

6.58.

Les modalités prévues pour la période de programmation 2014-2020 visent à simplifier la clôture des PO en introduisant une procédure d'examen et d'approbation annuels des comptes comparable à celle de «clôture partielle». Cela n'est réalisable que si les taux d'erreur résiduels communiqués par les autorités d'audit sont fiables et si des informations concernant exclusivement les dépenses éligibles à la clôture (donc sans les avances) sont disponibles.

6.58.

La Commission a en effet indiqué que les comptes annuels visent à renforcer la sécurité juridique pour les États membres, dans un contexte pluriannuel en gestion partagée, en introduisant la validation de «blocs annuels des dépenses éligibles». Cette clôture partielle ne couvre pas, par définition, les avances versées au titre des instruments financiers ou des aides d’État qui devraient encore être transformées en dépenses éligibles au cours des exercices comptables suivants (la communication cumulée est donc prévue dans les comptes annuels). Dans les RAA, les services de la Commission ont communiqué des informations sur les taux d’erreur résiduels qui ne concernent que les dépenses éligibles à la clôture (c’est-à-dire sans tenir compte des avances des instruments financiers).

Voir également la réponse groupée de la Commission aux points 6.59 à 6.62.

6.59.

Le règlement (UE) no 1303/2013 ne précise pas comment calculer les taux d'erreur résiduels.

6.59 à 6.62.

Conformément à l’article 137 du règlement (UE) no 1303/2013, les comptes des programmes sont fondés sur les montants déclarés à la Commission, y compris les avances versées aux instruments financiers. Les autorités d’audit fournissent les taux d’erreur résiduels sur la base des dépenses inscrites dans les comptes.

Afin de donner une suite constructive à la recommandation 2016 de la CCE, les autorités d’audit ont accepté de fournir à la Commission des informations détaillées supplémentaires lui permettant de calculer dans les RAA les taux d’erreur résiduels en excluant l’incidence des avances versées aux instruments financiers. Ainsi, la Commission a pu calculer que l’incidence des avances versées dans les comptes de 2016-2017 aux instruments financiers (et aux programmes de l’«Initiative PME») était inférieure à 0,2  point de pourcentage en moyenne pour le FEDER (sur la base de 67 instruments financiers) et à 0,02 point de pourcentage pour le FSE (sur la base de 15 instruments financiers) (voir page 50 du RAA 2017 de la DG REGIO et page 58 du RAA 2017 de la DG EMPL).

La recommandation de la CCE a par conséquent contribué à améliorer la présentation des informations relatives aux différents programmes dans les RAA, sans que ces avances aux instruments financiers aient montré jusqu’à présent une incidence globale significative sur les taux d’erreur communiqués.

6.60.

Il est fort probable que la pratique actuelle des autorités d'audit, qui consiste à faire figurer les avances versées aux instruments financiers dans la population d'audit, se traduise par une sous-estimation des taux d'erreur résiduels communiqués à la Commission (49).

6.61.

Donnant suite à la recommandation formulée dans notre rapport annuel de l'année dernière (50), la Commission communique à présent, dans ses RAA, des taux d'erreur résiduels calculés sans tenir compte des avances versées aux instruments financiers.

6.62.

Lors de la période de programmation précédente, les autorités d'audit n'ont généralement pas effectué de travaux d'audit au niveau des intermédiaires financiers. En ce qui concerne la période 2014-2020, pour la deuxième tranche d'avances et les suivantes (51), les autorités d'audit devront s'assurer que les conditions d'éligibilité sont satisfaites au niveau des intermédiaires financiers. Il ne peut y avoir clôture partielle pour des PO comprenant des instruments financiers, à moins que les autorités d'audit n'effectuent des travaux appropriés à ce niveau.

6.63.

Ce problème pourrait s'aggraver au cours des années à venir pour les programmes connaissant un accroissement significatif du nombre d'instruments financiers (52).

 

Les travaux de la Commission en ce qui concerne l'assurance fournie dans les RAA

L'examen des dossiers aux fins de l'assurance n'a pas permis de remédier aux faiblesses de l'échantillonnage

6.64.

Nos travaux sur la méthode d'échantillonnage des autorités d'audit ont montré que des faiblesses dans 3 des 12 dossiers aux fins de l'assurance que nous avons examinés (soit 25 %) ont nui dans une certaine mesure à la fiabilité des taux d'erreur résiduels communiqués (voir points 6.47 et 6.48).

6.64 et 6.65.

La Commission a détecté certains des points soulevés par la CCE, mais n’a pas considéré que les conditions de l’article 31 du règlement délégué (UE) no 480/2014 s’appliquaient à ces cas.

Pour le programme «Initiative PME», la Commission renvoie à sa réponse au point 6.47.

6.65.

Conformément à ses procédures internes, la Commission a vérifié la méthode d'échantillonnage pour tous les dossiers présentés. Elle n'a cependant pas relevé les problèmes susmentionnés. En cas de défaillances graves, le règlement prévoit l'application d'une correction forfaitaire (53).

6.66.

Dans tous les cas exposés précédemment, la Commission a liquidé le solde et libéré les 10 % retenus au préalable pour protéger le budget de l'UE (voir encadré 6.8 ).

6.66.

La Commission doit régler le montant restant dû pour l’exercice comptable en cause dans tous les cas où les conditions prévues à l’article 139, paragraphe 2, du RDC sont remplies. S’il en résulte un paiement à effectuer, la Commission dispose de la faculté d’interrompre celui-ci lorsque le risque résiduel demeure significatif. Lorsque le solde donne lieu à un recouvrement, la Commission doit recouvrer le montant sans retard, conformément au principe de bonne gestion financière.

La conclusion de la Commission quant à la régularité des dépenses de l'exercice comptable 2015/2016 n'est pas encore définitive

6.67.

La Commission s'est engagée, dans ses RAA 2016, à procéder à son évaluation approfondie de la régularité dans les neuf mois suivant la soumission des dossiers constitués aux fins de l'assurance (54). Elle aurait alors dû présenter dans ses RAA 2017 ses conclusions sur les taux d'erreur résiduels de l'exercice comptable 2015/2016. Les deux DG sont parvenues à la conclusion que le taux d'erreur résiduel pour l'exercice comptable 2015/2016 était inférieur au seuil de signification de 2 %. La DG EMPL n'a pas formulé de conclusion définitive concernant certains PO pour lesquels elle n'avait pas encore obtenu elle-même l'assurance requise et qui devaient donc encore faire l'objet d'une évaluation définitive de sa part.

6.67.

Il n’existe aucune obligation formelle de se prononcer sur la validité des taux d’erreur communiqués pour tous les programmes chaque année, mais les DG visent clairement cet objectif, lorsque toutes les conditions sont remplies et permettent aux services de la Commission de tirer une telle conclusion. La stratégie d’audit unique concernant la politique de cohésion prévoit la réalisation d’audits, si nécessaire, jusqu’à la fin de la période réglementaire au cours de laquelle les bénéficiaires sont tenus de conserver les pièces justificatives. Par conséquent, des situations particulières (comme le «rodage» de cette première année de mise en œuvre du système d’assurance) ou l’efficacité administrative peuvent conduire à ce que les audits de conformité de la Commission couvrent plus d’un exercice comptable, avec une incidence éventuelle sur la révision de taux d’erreur communiqués précédemment.

6.68.

L'exercice comptable 2015/2016 était le premier à relever du nouveau cadre de contrôle et d'assurance. Pour les 50 dossiers constitués aux fins de l'assurance qui lui ont été soumis pour mars 2017, la DG EMPL n'a procédé, de juin 2017 à avril 2018, qu'à deux audits de conformité (55) couvrant huit actions et deux dossiers aux fins de l'assurance provenant de deux États membres. La DG REGIO n'a réalisé aucun audit de ce genre. Nous avons constaté que les autorités d'audit avaient sous-estimé les taux d'erreur résiduels communiqués à la Commission dans 6 des 12 dossiers constitués aux fins de l'assurance que nous avons examinés. Pour protéger le budget de l'UE, le règlement donne à la Commission la possibilité de réaliser des audits supplémentaires jusqu'à la fin de la période de conservation des pièces justificatives (voir point 6.8). Ces deux éléments laissent penser que d'autres déficiences détectées lors de futurs audits de la Commission seraient susceptibles d'accroître encore les taux d'erreur résiduels pour l'exercice comptable 2015/2016. Par conséquent, les taux d'erreur résiduels sur lesquels la Commission formule une conclusion dans les RAA 2017 ne sont pas encore définitifs.

6.68.

Afin de protéger le budget de l’UE, la Commission a la possibilité d’effectuer des audits supplémentaires en tenant compte de l’exigence juridique relative à la disponibilité des documents et des éléments probants. Toute irrégularité constatée dans le cadre de ces audits doit être dûment corrigée, ce qui peut avoir une incidence sur les taux d’erreur validés précédemment. Voir également la réponse de la Commission au point 6.9.

En 2017, les DG REGIO et EMPL ont participé avec la CCE à un nombre significatif de ses audits. Le faible nombre de dossiers constitués aux fins de l’assurance effectivement soumis au cours de ce premier exercice comptable, présentant des dépenses déclarées limitées et donc des possibilités limitées de réexécution des audits réalisés par les autorités d’audit, ainsi que l’extension de la couverture de l’audit de ces programmes par la CCE, expliquent la décision de la Commission de réviser son programme d’audits de conformité en 2017. Cette décision avait pour but d’éviter de multiplier les audits sur les mêmes programmes et bénéficiaires.

D’autres facteurs, y compris la possibilité pour la Commission de réaliser à l’avenir des audits de conformité portant sur trois exercices comptables (pour des raisons d’efficacité administrative en cas de faible nombre d’audits à examiner) et le chevauchement avec les travaux d’audit des DG REGIO/EMPL relatifs à la clôture de la période 2007-2013, ont été pris en compte par la Commission, tant du point de vue de l’efficience que de l’efficacité, au moment de planifier (et ensuite examiner) ses travaux d’audit concernant 2017. Voir également la réponse groupée de la Commission aux points 6.56 et 6.57.

Il n'y a pas de taux d'erreur résiduel global pour la cohésion

6.69.

La Commission indique un taux d'erreur résiduel distinct dans chaque RAA, et ce pour les deux périodes de programmation (56). Toutefois, elle ne calcule ni ne fournit de taux d'erreur résiduel global couvrant la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale (rubrique 1b du CFP) pour l'exercice comptable.

6.69 et 6.70.

Comme le prévoit le règlement financier, les rapports de la Commission sont basés sur l'année civile.

Le rapport annuel de la Commission sur la gestion et la performance prévoit un taux d’erreur résiduel agrégé pour la cohésion, la migration et la pêche, fondé sur les données et indicateurs communiqués par chaque DG dans son RAA.

Cette approche a été conservée depuis le rapport 2015 sur la gestion et la performance, pour des raisons de comparabilité.

6.70.

La Commission pourrait produire ces informations assez facilement, et les faire figurer dans le rapport annuel sur la gestion et la performance du budget de l'UE, ce qui aiderait les autorités de décharge. Au lieu de cela, ledit rapport fait état d'un taux d'erreur combiné «cohésion, migration et pêche» pour l'année civile.

6.71.

Dans l' encadré 6.9 , nous présentons une synthèse des informations relatives à la période de programmation 2014-2020, communiquées dans les RAA.

 

Encadré 6.9 —   Synthèse des informations concernant la période 2014-2020 fournies dans les RAA

(dépenses en millions d'euros)

Activité

Fonds

Total des dépenses certifiées dans le dossier aux fins de l'assurance

Nombre de dossiers aux fins de l'assurance (72)

Nombre de PO (72)

Taux d'erreur résiduel (73)

Période de programmation 2014-2020

FEDER/FC

993,7

20

34

0,6  %

FSE/IEJ (74)

1 443,5

33

49

0,7  %

FEAD

144,3

8

8

0,6  %

Total hors initiative en faveur des PME  (75)

2 581,5

50

70

0,7  %

Source: RAA 2017 de la DG REGIO et de la DG EMPL.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

6.72.

Les taux d'erreur résiduels communiqués dans les RAA 2017 pour l'exercice comptable 2015/2016 sont inférieurs au seuil de signification (57). Pourtant, les résultats de notre audit, qui a porté sur un échantillon d'opérations examinées par les autorités d'audit, indiquent que le niveau d'erreur reste significatif (supérieur à 2 %) et qu'un certain nombre de taux d'erreur résiduels présentés par ces autorités d'audit étaient sous-estimés.

6.72.

La Commission a rendu compte des points soulevés par la CCE dans les rapports annuels d’activité respectifs des DG REGIO et EMPL et les a pris en considération dans ses taux d’erreur validés lorsqu’elle l’a jugé possible. Pour les programmes individuels concernés, lorsqu’il est conclu que les taux d’erreur résiduels communiqués ont été sous-estimés, la Commission prendra des corrections financières supplémentaires.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

6.73.

Globalement, les informations probantes indiquent que les dépenses relevant de la rubrique Cohésion économique, sociale et territoriale présentent un niveau significatif d'erreur (voir points 6.26 à 6.43).

6.73.

La Commission constate avec satisfaction que l’estimation par la CCE du niveau d’erreur pour cette année, en ce qui concerne la politique de cohésion, représente une amélioration significative par rapport aux années précédentes. En particulier, la Commission relève que le seul programme «Initiative PME» présent dans les comptes de 2015-2016, avec un cadre réglementaire spécifique par rapport aux programmes principaux en raison de sa nature innovante, représente 1 point de pourcentage de cette estimation. Sur la base de toutes les informations qu’elle a recueillies, la Commission conclut que, pour la grande majorité des programmes, il ne subsiste pas de niveau significatif d’erreur dans les comptes de 2015/2016.

6.74.

Les nombreuses faiblesses que nous avons constatées dans les travaux de plusieurs autorités d'audit couvertes par notre échantillon (voir points 6.44 à 6.50) limitent, à l'heure actuelle, la fiabilité de ces travaux.

6.74 et 6.75.

La Commission a déjà rendu compte de certains points soulevés par la CCE dans les rapports annuels d’activité respectifs des DG REGIO et EMPL et les a pris en considération dans ses taux d’erreur validés lorsqu’elle l’a jugé possible. Les DG appliqueront les corrections financières supplémentaires nécessaires.

La Commission continuera à coopérer étroitement avec les autorités d’audit afin de répondre aux points soulevés par la CCE.

En outre, la stratégie d’audit unique de la Commission concernant la cohésion prévoit de mettre fortement l’accent sur les travaux de réexécution au regard des résultats communiqués par les autorités d’audit, en fonction des risques.

Voir également les réponses de la Commission aux points 6.26, 6.29, la réponse groupée de la Commission aux points 6.34, 6.35, 6.37 et 6.39 et la réponse groupée de la Commission aux points 6.49 et 6.50.

6.75.

Pour cette raison et du fait des déficiences constatées dans les travaux de la Commission elle-même (voir points 6.51 à 6.72), les taux d'erreur résiduels globaux que celle-ci a présentés dans ses RAA pour l'exercice comptable 2015/2016 sont sous-estimés et nous ne pouvons pas, à l'heure actuelle, nous y fier. En raison des erreurs supplémentaires que nous avons détectées, le taux tel que nous l'avons recalculé était supérieur à 2 % pour 6 des 12 dossiers aux fins de l'assurance de la période 2014-2020 et pour trois des dix dossiers aux fins de la clôture de la période 2007-2013.

6.76.

Le nouveau cadre de contrôle et d'assurance a été conçu pour faire en sorte que, sur une période d'un an, les taux d'erreur résiduels soient inférieurs au seuil de signification de 2 %. Notre audit a néanmoins montré que des améliorations s'imposent encore, surtout du point de vue de la mise en œuvre du cadre, que ce soit au niveau des autorités d'audit ou à celui de la Commission.

6.76.

Sans préjudice de sa réponse groupée aux points 6.74 et 6.75 ci-dessus, la Commission considère également que d’autres améliorations sont toujours les bienvenues et prendra les mesures nécessaires pour améliorer encore le cadre d’assurance et veiller à ce que toutes les irrégularités soient détectées et corrigées en temps utile. En ce qui concerne les travaux de la Commission elle-même, les plans d’audit de la Commission doivent prendre en compte les travaux prévus par la CCE en vue de réduire les chevauchements et les répétitions d’audits au niveau des administrations responsables et des bénéficiaires. Cela a particulièrement été le cas pour les premiers comptes concernant la période 2014-2020, qui présentaient des dépenses certifiées limitées et, par conséquent, des possibilités limitées de réexécution des audits effectués par les autorités d’audit.

La Commission renvoie également à sa réponse au point 6.68.

Recommandations

6.77.

L' annexe 6.2 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des sept recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014 (58). La Commission a intégralement mis en œuvre quatre d'entre elles, tandis que deux ont été mises en œuvre à pratiquement tous égards et une ne l'a pas été du tout.

6.77.

En ce qui concerne la recommandation no 3 du rapport annuel 2014 de la CCE, la CCE avait constaté que l’utilisation des options de coûts simplifiés (OCS) est limitée à 36 % du budget du programme pour le FSE et à seulement 2 % pour le FEDER/FC.

La Commission continue à promouvoir l’utilisation des options de coûts simplifiés au cours de la période de programmation 2014-2020. À cet égard, la Commission a publié, le 27 mars 2018, son rapport final sur l’utilisation des OCS dans le cadre du FSE, du FEDER, du FC et du Feader, qui a révélé qu’entre 2014 et 2017, la grande majorité des autorités de gestion des Fonds ESI ont recouru aux OCS (respectivement 73 % et 95 % pour les programmes du FEDER/FC et du FSE). En termes de projets, 65 % des projets du FSE, 50 % de ceux du FEDER et 25 % de ceux du Fonds de cohésion recourent aux OCS.

En outre, la proposition «omnibus», dans son texte résultant de l’accord politique intervenu entre le Conseil et le Parlement, élargit le champ d’application et l’applicabilité des OCS.

En ce qui concerne la recommandation considérée comme non suivie d’effet, la Commission souligne que cette recommandation n’a pas été acceptée et n’a donc pas été mise en œuvre.

6.78.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous recommandons à la Commission:

 

Recommandation no 1: de veiller à ce qu'au niveau des intermédiaires financiers, les dispositifs d'audit destinés aux instruments financiers gérés par le FEI soient appropriés. Lorsque la BEI/le FEI recourt à des procédures convenues avec des auditeurs externes, la Commission devrait, compte tenu de la nécessité de fournir une assurance, définir les conditions minimales de tels contrats, et prévoir en particulier l'obligation de mener des travaux d'audit suffisants au niveau de l'État membre.

Délai de mise en œuvre: immédiatement.

La Commission accepte la recommandation et considère qu’avec l’entrée en vigueur de la proposition «omnibus», dans son texte résultant de l’accord politique intervenu entre le Conseil et le Parlement, et avec de nouvelles dispositions relatives à l’audit des instruments financiers gérés par le FEI, la recommandation sera mise en œuvre.

En outre, les États membres devront procéder à des vérifications et audits au niveau des intermédiaires financiers et, pour les autorités d’audit, au niveau des bénéficiaires finals relevant de leurs compétences, le cas échéant.

Recommandation no 2: de proposer, pour le cadre financier post-2020, des modifications de la réglementation visant à exclure la possibilité que la TVA soit remboursée à des organismes publics sur les fonds de l'UE.

Délai de mise en œuvre: avant l'approbation du cadre législatif post-2020.

La Commission accepte en partie la recommandation et a présenté une proposition législative pour le cadre financier 2021-2027.

La proposition de la Commission [COM(2018) 375 final] introduit une règle simple en ce qui concerne la TVA, indépendamment du statut privé ou public des bénéficiaires: pour les projets d’une valeur inférieure au coût total de 5 millions d’EUR, la TVA est considérée comme éligible, tandis qu’au-dessus de ce seuil, la TVA est inéligible.

Recommandation no 3: de remédier aux faiblesses que nous avons mises en évidence dans la vérification des travaux des autorités d'audit à laquelle elle procède dans le cadre de ses audits de régularité.

Délai de mise en œuvre: immédiatement.

La Commission accepte la recommandation. Conformément à leur stratégie d’audit unique et à leur plan d’audit convenu, les services de la Commission concentreront, à partir de 2018, leur activité d’audit sur la vérification de la qualité et de la conformité des travaux des autorités d’audit en vue d’obtenir des avis et résultats d’audit totalement fiables.

Recommandation no 4: de remédier à la complexité des informations présentées, dans les RAA des DG REGIO et EMPL, sur le cadre de contrôle et d'assurance 2014-2020:

i)

en se concentrant sur les dépenses qui sont passées par le cycle de contrôle, à savoir les dossiers constitués aux fins de l'assurance couvrant des dépenses antérieures au 30 juin de l'année «n-1». À cette fin, la Commission devrait adapter ses rapports de manière à ce qu'ils ne comportent pas d'estimations provisoires;

ii)

en indiquant clairement quelles dépenses n'ont pas encore été examinées de manière approfondie (y compris au moyen de contrôles de régularité). Elle devrait préciser quelles mesures préventives sont prises pour protéger le budget de l'UE et si ces actions suffisent pour fournir une assurance, tout en s'abstenant de calculer un taux résiduel pour des dépenses qui n'ont pas encore été examinées;

iii)

en indiquant un taux d'erreur résiduel global par exercice comptable pour la rubrique 1b du CFP.

Délai de mise en œuvre: juin 2019.

La Commission accepte partiellement cette recommandation.

La Commission souligne que les rapports annuels d’activité des directions générales concernées mettent déjà clairement l’accent sur la validation des taux d’erreur pour les programmes et les comptes concernant les exercices comptables clôturés au 30 juin n-1. Cela peut être indiqué plus clairement encore dans les futurs rapports.

Conformément au règlement financier, l’assurance requise de la part des ordonnateurs dans les rapports annuels d’activité concerne tous les types de paiements exécutés au cours de l’année de référence n. Les DG rendent compte séparément du niveau d’assurance obtenu pour chacun d’eux. Le montant à risque est donc établi sur la base des dépenses concernées de l'année civile.

La Commission rappelle en outre qu’elle est ouverte à une réflexion et à une discussion avec la CCE sur la manière d’améliorer et de simplifier son système conduisant à la présentation des taux d’erreur dans ses RAA.

Recommandation no 5: de veiller à ce que les dispositifs d'audit soient modifiés dans le cadre réglementaire post-2020 conformément à la proposition qu'elle a formulée pour les instruments financiers, de manière à ce que seuls les fonds utilisés au niveau des bénéficiaires finals soient pris en compte pour le calcul des taux d'erreur résiduels.

Délai de mise en œuvre: avant le début de la mise en œuvre du cadre législatif post-2020.

La Commission accepte cette recommandation dans la mesure où sa proposition relative au cadre réglementaire pour l’après 2020 est adoptée par les colégislateurs.

À la suite de l’adoption de cette proposition le 29 mai 2018, les États membres déclareront les dépenses des instruments financiers sur la base des montants versés aux bénéficiaires finals. Il y aura une seule avance de 25 % pour les instruments financiers qui ne devraient pas faire partie de la population auditée définie dans le cadre réglementaire, ce qui limitera les dépenses pouvant être déclarées avant le paiement aux bénéficiaires finals.

Recommandation no 6: de procéder à des contrôles de régularité suffisants pour pouvoir formuler une conclusion sur l'efficacité des travaux des autorités d'audit et obtenir une assurance raisonnable quant à la régularité des dépenses, au plus tard dans les RAA qu'elle publie l'année suivant celle de l'approbation des comptes.

Délai de mise en œuvre: immédiatement.

La Commission accepte en partie cette recommandation, qui est conforme à sa stratégie d’audit unique pour les Fonds concernés.

La Commission s’est fixé comme objectif d’être en mesure de faire rapport chaque année, dans les rapports annuels d’activité respectifs, sur la fiabilité des taux d’erreur résiduels communiqués par les autorités d’audit dans les dossiers d’assurance de l’année précédente. Elle souligne dans le même temps qu’elle a jusqu’à trois ans pour effectuer des audits sur les dépenses incluses dans les comptes avant de tirer une conclusion sur la fiabilité des taux d’erreur communiqués par les autorités d’audit et de confirmer la légalité et la régularité des dépenses certifiées.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

DEUXIÈME PARTIE — ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE DES PROJETS

6.79.

Le principe de bonne gestion financière dans l'exécution du budget de l'UE implique de mettre l'accent non seulement sur la conformité à la réglementation, mais aussi sur la réalisation des objectifs fixés (59). C'est la raison pour laquelle nous procédons non seulement à un contrôle de la régularité des opérations, mais aussi à une évaluation de la performance des actions dont ces opérations relèvent.

 

6.80.

Sur les 217 opérations que nous avons examinées cette année, 113 relevaient d'actions physiquement achevées au moment de notre audit (56 pour 2007-2013 et 57 pour 2014-2020). En ce qui concerne ces activités, nous avons apprécié:

 

la manière dont le système de mesure de la performance était conçu (en particulier les questions de savoir si les programmes opérationnels comportaient des indicateurs de réalisation et de résultat appropriés eu égard à leurs objectifs, et si les objectifs en matière de réalisations et de résultats définis dans les documents relatifs au projet (60) correspondaient aux objectifs du programme opérationnel pour chaque axe prioritaire),

 

la performance réelle des projets, c'est-à-dire si les valeurs cibles définies pour chaque indicateur étaient atteintes et si les objectifs étaient réalisés.

 

6.81.

Pour les instruments financiers, nous avons examiné le taux de décaissement réel (la part du montant total des fonds versée aux bénéficiaires finals).

 

Évaluation de la conception des systèmes de mesure de la performance

6.82.

Les règlements de l'UE qui concernent ce domaine de dépenses font obligation aux bénéficiaires de définir les réalisations et d'en rendre compte (61). Les États membres ont également la possibilité de définir des indicateurs de résultat liant les résultats du projet aux indicateurs correspondants au niveau de l'axe prioritaire du PO. Chaque fois que cela s'avère possible et pertinent, il est de bonne pratique d'établir des indicateurs de résultat, car cela permet aux autorités de mesurer la contribution spécifique d'un projet par rapport aux objectifs de l'axe prioritaire correspondant.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

6.83.

Lorsque nous avons examiné l'échantillon de 113 projets, nous avons relevé des faiblesses dans la manière dont les autorités des États membres avaient conçu leurs systèmes de mesure de la performance, tant au niveau du PO qu'à celui du projet. Ces constatations sont résumées dans l' encadré 6.10 . Nous avons constaté qu'un système de mesure de la performance limité était en place, qui permettait de relier les réalisations et les résultats des projets aux objectifs des PO pour seulement 74 des 113 projets (65 %). Cependant, dans 5 des 74 cas, les autorités avaient, à tort, classé des réalisations comme des résultats dans le PO et/ou dans les documents d'approbation des projets.

6.83.

Une logique d’intervention bien conçue telle que celle qui est décrite dans le programme opérationnel garantit que les réalisations et les résultats au niveau du projet contribuent à atteindre les résultats escomptés des programmes opérationnels, étant entendu que ces derniers sont également influencés par des facteurs externes.

6.84.

Dans 34 cas, les autorités n'avaient pas défini d'indicateurs de résultat au niveau du projet, et dans quatre, elles n'avaient établi aucun indicateur ni aucune valeur cible permettant de mesurer la performance à ce même niveau. Dans un autre cas, aucune valeur cible n'avait été définie dans le PO correspondant lui-même. Dans ces conditions, il est impossible de déterminer si ces projets ont concouru aux objectifs généraux des programmes. Les trois quarts environ de ces 39 cas concernent la période 2007-2013.

6.84.

Évaluer la contribution de l’intervention cofinancée (correspondant aux indicateurs de réalisation et de résultat au niveau des projets) aux objectifs du programme opérationnel (correspondant aux indicateurs de résultat) est une tâche qui relève de l'évaluation des incidences.

En effet, l’attention insuffisante portée aux résultats a été mise en évidence dans l’évaluation ex post du FC et du FEDER. Il y a été remédié dans la législation relative à la période de programmation 2014-2020, par un renforcement de la logique d’intervention et un accent mis sur les résultats.

6.85.

Ces constatations viennent compléter notre récent rapport sur la sélection et le suivi des projets (62) au cours de la période de programmation 2014-2020. Le rapport a débouché sur la conclusion que la définition d'indicateurs de résultat quantifiés au niveau des projets ne figure pas systématiquement parmi les critères de sélection des projets FEDER et FSE de la période 2014-2020. Même lorsque de tels indicateurs existent, ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du PO.

6.85.

La Commission considère qu’il existe une différence entre les résultats directs au niveau des projets financés et les résultats à atteindre au niveau du PO (correspondant aux indicateurs de résultat). Les résultats directs ne sont influencés que par l’action cofinancée, tandis que les indicateurs de résultat sont soumis à différents facteurs externes qui échappent au contrôle des autorités de gestion. Une logique d’intervention bien conçue garantit que les réalisations et résultats directs des projets sélectionnés contribuent à la réalisation des résultats escomptés du PO.

6.86.

Notre rapport sur l'absorption  (63) montre également que, pour la période 2007-2013, la Commission et les États membres ont engagé des actions pour accélérer l'absorption et garantir la légalité, mais qu'ils n'ont pas tenu dûment compte des considérations de performance et que, dès lors, une attention insuffisante a été portée aux résultats.

6.86.

Aux États membres exposés à un risque de sous-absorption, la Commission a proposé des mesures qui étaient conformes au cadre juridique 2007-2013, aux objectifs du programme et à la logique d’intervention, et qui étaient adaptées aux circonstances spécifiques de chaque programme concerné. Par conséquent, il ne semblait pas nécessaire de prendre spécialement en considération les résultats, uniquement pour s’assurer que les résultats envisagés étaient effectivement obtenus. La pratique courante en matière de gestion des programmes veut que, lorsqu’un programme indique un taux d’absorption plus faible, les mesures prises pour résoudre ces problèmes se concentrent sur l’absorption dans le cadre des objectifs existants.

Encadré 6.10 —   Évaluation de la conception des systèmes de mesure de la performance (113 projets)

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Pour de nombreux projets, les objectifs en matière de performance ne sont pas entièrement réalisés

6.87.

Dans la plupart des cas que nous avons examinés, nous ne sommes pas parvenus à la conclusion que tous les objectifs en matière de performance avaient été totalement atteints. En ce qui concerne les 74 projets pour lesquels des indicateurs de résultat et de réalisation avaient été définis, nous avons constaté que ceux-ci avaient été pleinement atteints dans 26 cas (35 %) et partiellement atteints dans 43 cas (58 %), qu'ils n'avaient pu être évalués dans deux cas (3 %) et qu'ils n'avaient pas été atteints dans trois cas (4 %). L'un des projets qui n'a pas atteint ses objectifs était «non opérationnel», selon la définition fournie dans les lignes directrices relatives à la clôture (64).

6.87 et 6.88.

Il est important de rappeler que l’échantillon de la CCE concernait un mélange de projets portant sur les périodes 2007-2013 et 2014 à 2020, avec une modification importante de l'approche de la performance et de la logique d’intervention des programmes dans le cadre de la réglementation relative à la période 2014-2020. Les résultats déclarés fournissent dès lors un aperçu limité des résultats spécifiques pour la période 2014-2020 jusqu’à présent.

Toutefois, dans l’ensemble, la Commission observe que 93 % des projets comportant à la fois des indicateurs de résultat et de réalisation avaient pleinement ou partiellement atteints ceux-ci, ce qui est conforme aux résultats des années précédentes. Ce chiffre a même atteint 100 % dans les cas où seuls des indicateurs de réalisation avaient été fixés.

6.88.

Nous avons constaté que, dans 23 (68 %) des 34 cas dans lesquels des indicateurs de réalisation (mais pas de résultat) avaient été établis, ceux-ci avaient été pleinement atteints. Ils l'avaient été partiellement dans les 11 autres (32 %) (voir encadré 6.11 ).

6.89.

En l'absence d'indicateurs et de valeurs cibles, nous n'avons pas été en mesure d'évaluer la réalisation des objectifs en matière de performance dans les cinq derniers cas.

 

Encadré 6.11 —   Réalisation des objectifs en matière de performance

Image

Source: Cour des comptes européenne.

6.90.

Pendant la période 2014-2020, les autorités d'audit sont tenues d'examiner la fiabilité des données sur la performance. Nous avons constaté qu'elles effectuaient généralement des contrôles de la performance des projets lors de leurs audits des opérations. Dans 18 cas sur 57, l'autorité d'audit n'a pas été en mesure d'exprimer une opinion sur la réalisation des objectifs, car le projet était toujours en cours. Dans 20 autres cas, l'autorité d'audit avait limité ses vérifications aux objectifs en matière de réalisations.

6.90.

La Commission note avec satisfaction que les autorités d’audit ont inclus cet élément supplémentaire de la fiabilité des données relatives à la performance dans le champ d’application de leurs audits des opérations pour la période 2014-2020, en conformité avec les orientations et les recommandations de la Commission et avec le cadre réglementaire. Ces résultats sont utiles et complémentaires des audits thématiques menés dans ce domaine par la Commission elle-même.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

La plupart des États membres n'ont pas été en mesure d'utiliser l'intégralité des contributions en faveur des instruments financiers en gestion partagée

6.91.

Les États membres sont tenus de rendre compte annuellement du décaissement réel, en faveur des bénéficiaires finals, des fonds provenant des instruments financiers en gestion partagée (65). L' encadré 6.12 montre l'utilisation des instruments financiers en gestion partagée jusqu'à la date de fin de la période couverte par les rapports (66). Quatre États membres seulement ont utilisé l'intégralité des contributions disponibles, avec des écarts importants entre les différents taux de décaissement. Pour la période 2014-2020, 16 États membres n'avaient fait état, fin 2016, d'aucun décaissement en faveur des bénéficiaires finals (67).

6.91.

En ce qui concerne la période 2014-2020, dans la plupart des États membres, les conventions de financement ont été signées en 2016, et même au cours de la deuxième partie de 2016. Le fait qu’aucun versement n’ait été effectué en faveur des bénéficiaires finals à la fin de l’année 2016 est donc conforme au calendrier de la mise en place de ces instruments financiers.

Encadré 6.12 —   Taux de décaissement cumulés des instruments financiers

Image

Remarque 1)

Aucun instrument financier n'avait été mis en place, fin 2016, par l'Irlande ou par le Luxembourg.

Remarque 2)

Taux de décaissement communiqués à la Commission en vertu de l'article 67, paragraphe 2, point j), du règlement (CE) no 1083/2006 ainsi que de l'article 46 du règlement (UE) no 1303/2013. Pour 2014-2020, ils ne correspondent pas à un exercice comptable, mais à une année civile.

Remarque 3)

Pendant la période de programmation 2014-2020, les États membres ne peuvent généralement pas demander de nouvelles contributions des PO en faveur des instruments financiers avant d'avoir atteint un certain niveau de décaissement en faveur des bénéficiaires finals.

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des informations de la Commission.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Conclusion

6.92.

L'un des principaux objectifs des dispositions réglementaires de la période 2014-2020 consistait à mettre davantage l'accent sur la performance et sur les résultats. Nos travaux montrent que, de manière générale, il existe un lien évident entre les objectifs établis au niveau du PO et ceux établis au niveau des projets en ce qui concerne les réalisations. Selon les informations communiquées, la plupart des valeurs cibles définies ont été atteintes, au moins en partie. Toutefois, de nombreux systèmes de mesure de la performance sont dépourvus d'indicateurs de résultat au niveau du projet, ce qui complique l'évaluation de la contribution globale d'un projet aux objectifs spécifiques d'un PO.

6.92.

La Commission salue cette conclusion. L’orientation vers la performance au cours de la période 2014-2020 a été renforcée, notamment par les conditions ex ante. La condition ex ante générale no 7 impose aux États membres de disposer d’un système d’indicateurs de résultat permettant de suivre les progrès accomplis sur la voie des résultats escomptés fixés pour chaque objectif spécifique dans les PO. La Commission a évalué le respect de la condition ex ante générale no 7 au moment de l’adoption des PO et au moment de l’achèvement des plans d’action respectifs par les États membres.

La performance des projets individuels est mesurée par les réalisations et résultats obtenus au niveau des projets. Évaluer la contribution de l’intervention cofinancée (correspondant aux indicateurs de réalisation et de résultat au niveau des projets) aux objectifs du programme opérationnel (correspondant aux indicateurs de résultat) est une tâche relevant de l'évaluation des incidences.


(1)  Voir les articles 174 à 178 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) (JO C 326 du 26.10.2012, p. 47).

(2)  Bulgarie, République tchèque, Estonie, Grèce, Croatie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Malte, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie et Slovaquie. L'Espagne a été éligible à un soutien transitoire du FC pendant la période de programmation 2007-2013.

(3)  Les régions éligibles au soutien de l'IEJ sont celles dans lesquelles le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans était supérieur à 25 % en 2012.

(4)  Les PO peuvent être modifiés à tout moment au cours de la période, dans des cas dûment justifiés.

(5)  DG Politique régionale et urbaine (DG REGIO) et DG Emploi, affaires sociales et inclusion (DG EMPL).

(6)  Règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 320).

(7)  L'autorité de gestion, l'autorité de certification et l'autorité d'audit.

(8)  Le dossier aux fins de l'assurance est constitué d'une déclaration de gestion, d'une synthèse annuelle, des comptes annuels certifiés, d'un rapport annuel de contrôle et d'une opinion d'audit.

(9)  L'exercice comptable correspondant aux dossiers aux fins de l'assurance présentés en février 2017 allait du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016.

(10)  Dans ses rapports annuels d'activité, la Commission emploie l'expression «taux de risque résiduel» lorsqu'elle traite de la clôture de la période de programmation 2007-2013, et «taux d'erreur total résiduel» pour la période de programmation 2014-2020. Bien qu'ils s'appliquent à des périodes différentes, ces deux termes désignent en substance la même réalité. Dans le présent chapitre, nous les rassemblons sous l'appellation «taux d'erreur résiduel(s)».

(11)  L'autorité d'audit émet également une opinion sur le fonctionnement des systèmes de gestion et de contrôle ainsi que sur l'exhaustivité, l'exactitude et la véracité des comptes contrôlés.

(12)  Article 28, paragraphe 11, du règlement délégué (UE) no 480/2014 de la Commission du 3 mars 2014 complétant le règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (JO L 138 du 13.5.2014, p. 5).

(13)  Article 127, paragraphe 1, du règlement (UE) no 1303/2013.

(14)  Au moyen d'un paiement ou d'un recouvrement.

(15)  Article 139 du règlement (UE) no 1303/2013.

(16)  Selon l'article 130 du règlement (UE) no 1303/2013, le remboursement sous la forme de paiements intermédiaires est limité à 90 %. Les 10 % restants sont libérés après approbation des comptes.

(17)  Article 145, paragraphe 7, du règlement (UE) no 1303/2013 et article 99 du règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil du 11 juillet 2006 portant dispositions générales sur le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen et le Fonds de cohésion, et abrogeant le règlement (CE) no 1260/1999 (JO L 210 du 31.7.2006, p. 25).

(18)  Aux termes de l'article 140 du règlement (UE) no 1303/2013, les autorités de gestion font en sorte que toutes les pièces justificatives concernant des dépenses cofinancées pour des opérations pour lesquelles le montant total des dépenses éligibles est supérieur à 1 million d'euros soient mises à la disposition de la Commission et de la Cour des comptes européenne pendant une période de deux ans suivant la présentation des comptes dans lesquels figurent les dépenses finales des opérations achevées. Dans le cas d'opérations pour lesquelles les dépenses éligibles sont inférieures à 1 million d'euros, le délai de conservation est de trois ans suivant la présentation des comptes annuels dans lesquels figurent les dépenses correspondantes. Cette période de trois ans s'applique de manière générale à la clôture des PO 2007-2013 [voir article 90 du règlement (CE) no 1083/2006].

(19)  Voir l'annexe 4 consacrée aux critères d'importance relative, p. 23 pour la DG REGIO et p. 22 pour la DG EMPL.

(20)  La Commission a clôturé les premiers PO au cours du dernier trimestre de 2017, exception faite du programme Gibraltar du FEDER, qu'elle a clôturé en 2016.

(21)  L'Allemagne, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, l'Autriche, la Roumanie, la Slovénie et le Royaume-Uni ont présenté des dossiers aux fins de l'assurance qui ne comprenaient aucune dépense. Dans le cas d'un PO italien, le compte présenté n'a pas été approuvé en mai 2017.

(22)  Ce montant représente seulement 0,7 % du budget alloué pour l'ensemble de la période de programmation. Il ne comprend pas les avances versées aux instruments financiers, mais bien les montants utilisés au niveau des bénéficiaires finals.

(23)  La Bulgarie, l'Estonie, la Grèce, la France, la Croatie, Chypre, la Hongrie, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie n'étaient pas couvertes par les décisions de clôture. Pour la Croatie, le délai de présentation des documents de clôture était le 31 mars 2018.

(24)  12 dossiers constitués aux fins de l'assurance (2014-2020) et 10 aux fins de la clôture (2007-2013).

(25)  La liquidation correspond à une régularisation du solde des financements. Elle peut donner lieu au versement des montants restants après apurement du préfinancement et de toutes les retenues, à un recouvrement (si les dépenses finales sont inférieures aux montants déjà versés), ou à un «paiement nul».

(26)  Dans ce contexte, l'examen consiste à étudier les méthodes de travail et les dossiers d'audit des autorités d'audit, ainsi qu'à apprécier la fiabilité et la pertinence des résultats du point de vue de leur contribution à la conclusion d'audit. La réexécution suppose l'obtention d'éléments probants supplémentaires à la source. L'un et l'autre portent sur des opérations déjà auditées.

(27)  Nous calculons le niveau d'erreur à partir d'un échantillon représentatif. Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que le niveau d'erreur estimatif affectant la population se situe entre 0,7 % et 5,3 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d'erreur).

(28)  Voir le rapport annuel 2016, point 6.19.

(29)  Article 44 du règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil et article 38, paragraphe 1, point b), du règlement (UE) no 1303/2013.

(30)  L'initiative en faveur des PME est un instrument financier conjoint de la Commission et du Fonds européen d'investissement (FEI) qui vise à faciliter l'accès des petites et moyennes entreprises au financement. Voir article 39 et annexe XIV du règlement (UE) no 1303/2013.

(31)  Article 38, paragraphe 1, point a) et article 39 du règlement (UE) no 1303/2013.

(32)  Article 78, paragraphe 6, du règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil et article 42 du règlement (UE) no 1303/2013.

(33)  Annexe à la décision de la Commission modifiant la décision C(2013) 1573 concernant l'approbation des lignes directrices relatives à la clôture des programmes opérationnels adoptés pour bénéficier de l'intervention du Fonds européen de développement régional, du Fonds social européen et du Fonds de cohésion (2007-2013) [décision C(2015) 2771 final du 30 avril 2015, section 3.6].

(34)  Un audit thématique porte sur une exigence essentielle précise ou un domaine de dépenses donné pour laquelle ou lequel le risque est jugé systémique. Les audits thématiques viennent compléter les audits des systèmes effectués régulièrement.

(35)  Article 40 du règlement (UE) no 1303/2013.

(36)  Procédure convenue entre une entité et une tierce partie en vue d'établir des constatations factuelles sur des informations financières ou des processus opérationnels (norme ISRS 4400).

(37)  Les modifications apportées au règlement (UE) no 1303/2013 par le règlement «omnibus» visent à pallier la carence en droits d'audit au niveau des États membres. Le règlement «omnibus» devrait entrer en vigueur au cours du second semestre de 2018, ce qui signifie que les comptes annuels soumis à la Commission en février 2018 présenteront les mêmes faiblesses.

(38)  Un intermédiaire financier est une entité agissant en tant qu'intermédiaire entre l'autorité de gestion ou le fonds à participation et les bénéficiaires finals des fonds passant par des instruments financiers en gestion partagée.

(39)  Recommandation 2003/361/CE de la Commission du 6 mai 2003 concernant la définition des micro, petites et moyennes entreprises (JO L 124 du 20.5.2003, p. 36).

(40)  Au 31 décembre 2017, la Commission avait approuvé des PO relevant de l'initiative en faveur des PME dans six États membres.

(41)  Affaire T-89/10 de la CJUE, arrêt du Tribunal du 20 septembre 2012 — Hongrie contre Commission européenne.

(42)  Rapport annuel 2015, points 6.33 à 6.35.

(43)  Le statut de NEET correspond aux personnes qui ne travaillent pas et ne suivent ni études ni formation.

(44)  Article 127 du règlement (UE) no 1303/2013 et articles 27 et 28 du règlement délégué (UE) no 480/2014 de la Commission.

(45)  Norme internationale d'audit (ISA) 230, «Documentation de l'audit» (applicable aux audits d'états financiers des périodes ouvertes à compter du 15 décembre 2009).

(46)  Article 66, paragraphe 9, du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (JO L 298 du 26.10.2012, p. 1).

(47)  Rapport annuel d'activité 2017 de la DG EMPL, p. 12, et rapport annuel d'activité 2017 de la DG REGIO, p. 9.

(48)  Rapport annuel 2016, point 6.34.

(49)  Cela concerne également, bien que dans une moindre mesure, les avances versées sous la forme d'aides d'État.

(50)  Voir rapport annuel 2016, point 6.35 et recommandation no 2, lettre a.

(51)  La totalité de la contribution aux instruments financiers relevant de l'initiative en faveur des PME peut faire l'objet d'un versement unique. Pour tous les autres instruments financiers, un système par tranches s'applique, une première tranche étant versée après la mise en place, et les paiements suivants étant subordonnés à un décaissement minimal des tranches précédentes en faveur des bénéficiaires finals.

(52)  Fin 2016, le total des contributions des PO engagées en faveur des instruments financiers en gestion partagée approchait les 13,3 milliards d'euros (contre 5,7 milliards d'euros fin 2015), dont 10,3 milliards provenaient des Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI). Sur ce montant, 3,6 milliards d'euros (30 % environ) avaient été versés aux instruments financiers en gestion partagée (contre 1,2 milliard en 2015), dont 3,1 milliards provenant des Fonds ESI, et les bénéficiaires finals avaient reçu 1,2 milliard d'euros, dont 1 milliard des Fonds ESI (sur la base de la publication intitulée Summaries of the data on the progress made in financing and implementing the financial instruments for the programming period 2014-2020 in accordance with Article 46 of Regulation (EU) No 1303/2013 of the European Parliament and of the Council).

(53)  L'article 31 du règlement délégué (UE) no 480/2014 de la Commission prévoit l'application de corrections à des taux forfaitaires de 100 %, 25 %, 10 % ou 5 %, qui peuvent tous être réduits le cas échéant.

(54)  Annexe 4 consacrée aux critères d'importance relative, p. 23 pour la DG REGIO et p. 22 pour la DG EMPL.

(55)  La DG EMPL fait état de trois audits de conformité dans son RAA, mais ce chiffre comprend un audit que nous avons effectué et pour lequel elle avait le statut d'observateur.

(56)  La DG REGIO pour le FEDER/FC et la DG EMPL pour le FSE/l'IEJ.

(57)  La DG REGIO reconnaît dans son RAA 2017 (p. 45, note de bas de page 27) que la prise en compte de l'erreur concernant l'initiative en faveur des PME ferait passer le taux résiduel à 3,3 %.

(58)  Les recommandations nos 2, 3 et 4 s'adressaient également aux États membres.

(59)  Voir le rapport annuel 2013, point 10.10.

(60)  Dossiers de projets, conventions de subvention, contrats et/ou décisions de cofinancement.

(61)  Article 37 du règlement (CE) no 1083/2006 et article 27, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1303/2013.

(62)  Rapport spécial no 21/2018, «La sélection et le suivi des projets relevant du FEDER et du FSE pour la période 2014-2020 continuent à être principalement axés sur les réalisations» (www.eca.europa.eu).

(63)  Rapport spécial no 17/2018, «Les actions engagées par la Commission et les États membres dans les dernières années des programmes de la période 2007-2013 visaient bien à améliorer l'absorption, mais n'étaient pas suffisamment centrées sur les résultats» (www.eca.europa.eu).

(64)  Annexe à la décision de la Commission modifiant la décision C(2013) 1573 concernant l'approbation des lignes directrices relatives à la clôture des programmes opérationnels adoptés pour bénéficier de l'intervention du Fonds européen de développement régional, du Fonds social européen et du Fonds de cohésion (2007-2013) [décision C(2015) 2771 final du 30 avril 2015, section 3.5].

(65)  Dans les dossiers constitués aux fins de l'assurance pour 2014-2020 et pour 2007-2013, il s'agit des informations communiquées en application de l'article 67, paragraphe 2, point j), du règlement (CE) no 1083/2006.

(66)  Le 31 décembre 2016 pour la période 2014-2020, et le 31 mars 2017 pour la période de programmation 2007-2013.

(67)  Cinq de ces 16 États membres (la République tchèque, le Danemark, Chypre, le Luxembourg et la Slovénie) n'ont mis en place des instruments financiers qu'après cette date.

(68)  Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point 15).

(69)  Préfinancements apurés de la période 2007-2013 pour les PO clôturés en 2017.

(70)  Y compris 0,3 milliard de contributions aux instruments financiers relevant de la gestion partagée.

(71)  Parmi la population, 66 % concernent la période de programmation 2007-2013, et 34 % la période 2014-2020.

(72)  La plupart des PO sont à financements multiples, c'est-à-dire qu'ils couvrent des dépenses relevant de plusieurs Fonds. Le nombre total de PO et de dossiers constitués aux fins de l'assurance est donc inférieur à la somme des chiffres indiqués pour les Fonds gérés par chaque DG.

(73)  Compte non tenu de l'incidence des avances versées aux instruments financiers.

(74)  Dont un PO italien pour lequel les comptes ont été approuvés en septembre 2017.

(75)  Pour l'initiative en faveur des PME, notre population d'audit était constituée de dépenses décaissées à hauteur de 290,9 millions d'euros.

ANNEXE 6.1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LA RUBRIQUE COHÉSION ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET TERRITORIALE

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L'ÉCHANTILLON

 

Nombre total d'opérations

217

180

 

ESTIMATION DE L'IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d'erreur estimatif

3,0  %

4,8  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d'erreur (LSE)

5,3  %

 

 

Limite inférieure du niveau d'erreur (LIE)

0,7  %

 

Remarque: Le niveau d'erreur estimatif pour 2017 repose sur notre nouvelle approche d'audit et tient compte de l'incidence de toutes les mesures correctrices pertinentes.

Source: Cour des comptes européenne.

ANNEXE 6.2

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LA RUBRIQUE COHÉSION ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET TERRITORIALE

E = DG Emploi, affaires sociales et inclusion; R = DG Politique régionale et urbaine; X = Évaluation commune aux deux directions générales

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

Chapitre 6, recommandation no 1: la Commission devrait réaliser une analyse ciblée des règles d'éligibilité nationales pour les périodes de programmation 2007-2013 et 2014-2020 afin de recenser les bonnes pratiques. Sur la base de cette analyse, elle devrait fournir des orientations aux États membres sur la manière de simplifier les règles et d'éviter celles qui sont inutilement complexes et/ou contraignantes et qui n'apportent pas de valeur ajoutée aux résultats que la politique en cause doit permettre d'obtenir («surréglementation»).

 

 

X (1)

 

 

 

 

Chapitre 6, recommandation no 2: les autorités de gestion et les organismes intermédiaires dans les États membres devraient intensifier leurs efforts pour remédier aux faiblesses affectant les «contrôles de premier niveau» en prenant en considération toutes les informations disponibles. En outre, la Commission devrait demander aux autorités d'audit d'effectuer une nouvelle fois certains de ces contrôles dans le cadre de leurs audits des systèmes et de partager les bonnes pratiques et les enseignements tirés.

X (2)

 

 

 

 

 

 

Chapitre 6, recommandation no 3: les États membres devraient tirer meilleur parti des possibilités prévues, pour la période de programmation 2014-2020, dans le règlement portant dispositions communes et dans le règlement relatif au FSE en ce qui concerne les options de présentation simplifiée des coûts pour les projets bénéficiant d'une aide publique supérieure à 50 000  euros.

 

 

X (3)

 

 

 

 

Chapitre 6, recommandation no 4: les États membres devraient veiller au versement intégral et en temps utile des fonds de la période de programmation 2007-2013 en remboursant les bénéficiaires dans un délai raisonnable après qu'ils ont présenté une demande de paiement à cet effet. Conformément aux règles applicables à la période de programmation 2014-2020, nous estimons que tous les paiements de ce type devraient être effectués dans les 90 jours suivant la présentation d'une demande de paiement correcte par le bénéficiaire.

X

 

 

 

 

 

 

Chapitre 6, recommandation no 5: la Commission devrait soumettre au Conseil et au Parlement une proposition législative en vue de modifier, par un acte juridique de valeur équivalente, le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil en ce qui concerne le prolongement de la période d'éligibilité prévue pour les instruments financiers relevant de la gestion partagée.

 

 

 

X (4)

 

 

 

2014

Chapitre 6, recommandation no 6: la Commission devrait étendre à tous les États membres son évaluation de la fiabilité des corrections financières communiquées par les autorités de certification ainsi que celle de leur impact sur son calcul du taux d'erreur résiduel.

X (2)

 

 

 

 

 

 

Chapitre 6, recommandation no 7: la Commission devrait renforcer encore le système de contrôle des autorités d'audit:

en demandant à celles-ci de lui transmettre des informations spécifiques sur leurs audits des opérations (en particulier la couverture) afin de vérifier l'exactitude et la fiabilité des informations fournies dans les rapports de contrôle annuels;

en s'assurant qu'elles incluent toutes comme il se doit, dans leur audit des opérations, des contrôles de conformité avec les règles en matière d'aides d'État et de marchés publics;

en leur demandant de certifier, chaque fois que cela est jugé nécessaire, l'exactitude des données concernant les corrections financières communiquées par les autorités de certification pour chaque PO.

X (2)

 

 

 

 

 

 


(1)  La Commission n'a pas encore mené à terme d'analyse ciblée. Toutefois, elle a pris des mesures dans le cadre de la coopération avec les États membres, ainsi qu'en leur fournissant des orientations.

(2)  La mise en œuvre devrait se poursuivre tout au long de la période de programmation 2014-2020.

(3)  Le recours aux options de coûts simplifiés est limité à 36 % du budget du programme pour le FSE, et à 2 % seulement pour le FEDER/FC.

(4)  La Commission n'a pas accepté cette recommandation.


CHAPITRE 7

Ressources naturelles

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 7.1-7.9
Brève description des Ressources naturelles 7.3-7.6
Étendue et approche de l'audit 7.7-7.9
Première partie — Régularité des opérations 7.10-7.43
Les paiements directs sont exempts d'erreur significative 7.14-7.17
Les autres domaines de dépenses restent constamment caractérisés par des niveaux d'erreur élevés 7.18-7.25
Rapports annuels d'activité et autres dispositions en matière de gouvernance: examen des informations relatives à la régularité fournies par l'entité auditée 7.26-7.39
L'évaluation, par la Commission, des travaux des organismes de certification 7.26-7.37
Rapport annuel d'activité de la DG AGRI 7.38
Rapports annuels d'activité de la DG MARE, de la DG ENV et de la DG CLIMA 7.39
Conclusion et recommandations 7.40-7.43
Conclusion 7.40-7.41
Recommandations 7.42-7.43
Deuxième partie — Performance 7.44-7.67
Évaluation de la performance de la demande d'aide géospatiale 7.46-7.55
Évaluation de la performance de projets d'investissement dans le domaine du développement rural 7.56-7.64
Conclusion 7.65-7.66
Recommandations 7.67

Annexe 7.1 —

Résultats des tests sur les opérations pour la rubrique Ressources naturelles

Annexe 7.2 —

Vue d'ensemble des résultats des tests sur les opérations, par État membre, pour les mesures de marché, le développement rural, l'environnement, l'action pour le climat et la pêche

Annexe 7.3 —

Vue d'ensemble des erreurs dont l'impact représente au moins 20 % du montant de l'opération examinée pour les mesures de marché, le développement rural, l'environnement, l'action pour le climat et la pêche

Annexe 7.4 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

7.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la rubrique du CFP Ressources naturelles. Cette rubrique couvre les dépenses du Fonds européen agricole de garantie (FEAGA), ainsi que celles en faveur du développement rural, de l'environnement, de l'action pour le climat et de la pêche. L' encadré 7.1 donne une vue d'ensemble des principales activités et dépenses relevant de cette rubrique, réalisées en 2017.

 

Encadré 7.1 —   Rubrique 2 du CFP Ressources naturelles — Répartition en 2017

Image

Montant total des paiements de l'exercice

56,7

- avances  (35)

-0,5

+ avances apurées  (35)

0,3

Total de la population auditée

56,5

Source: Comptes consolidés de l'Union européenne relatifs à l'exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

7.2.

La première partie de ce chapitre présente nos constatations concernant la régularité. La deuxième partie porte sur la performance d'un échantillon de projets de développement rural, ainsi que sur celle de la nouvelle demande d'aide géospatiale, que les agriculteurs peuvent utiliser pour déposer en ligne des demandes d'aide liées à la surface.

 

Brève description des Ressources naturelles

7.3.

Les politiques en matière d'agriculture et de développement rural représentent 98 % des dépenses relevant des Ressources naturelles et sont mises en œuvre dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). La législation de l'UE fixe trois grands objectifs pour la PAC (1):

 

a)

une production alimentaire viable, l'accent étant mis sur les revenus agricoles, la productivité agricole et la stabilité des prix;

 

b)

une gestion durable des ressources naturelles et de l'action pour le climat, avec un accent particulier sur les émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité, le sol et l'eau;

 

c)

un développement territorial équilibré.

 

7.4.

La Commission, notamment la direction générale de l'agriculture et du développement rural (DG AGRI), partage la gestion de la PAC avec les organismes payeurs agréés dans les États membres. Les dépenses de la PAC consistent principalement en des paiements directs aux agriculteurs, qui sont entièrement financés sur le budget de l'UE par l'intermédiaire du FEAGA. La PAC soutient également les mesures de marché dans le domaine agricole et les programmes de développement rural dans les États membres (2). Depuis 2015, des organismes de certification indépendants dans les États membres émettent une opinion sur la régularité des dépenses des organismes payeurs.

 

7.5.

Nous avons analysé les caractéristiques des différents régimes d'aide et procédé à une évaluation des contrôles internes. En nous appuyant sur ces travaux et sur les résultats d'audits précédents, nous estimons que les dépenses en faveur des mesures de marché et du développement rural sont plus exposées aux erreurs que les paiements directs. Les principaux risques susceptibles de compromettre la régularité concernent:

 

des bénéficiaires qui fournissent des informations inexactes sur les surfaces ou les animaux dans leurs demandes d'aide, sans que les organismes payeurs ne s'en rendent compte,

 

des bénéficiaires qui ne respectent pas leurs engagements agroenvironnementaux et climatiques ou les exigences propres à l'agriculture biologique dans le cadre de certains régimes d'aide au développement rural,

 

des organismes payeurs qui remboursent des coûts ou des bénéficiaires inéligibles dans le cadre de mesures de marché ou de projets d'investissement dans le domaine du développement rural.

 

7.6.

Cette rubrique du CFP couvre également les dépenses de l'UE au titre de la politique commune de la pêche, principalement financée par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, ainsi qu'une partie des dépenses de l'UE relatives à l'environnement et à l'action pour le climat.

 

Étendue et approche de l'audit

7.7.

Pour l'exercice 2017, en ce qui concerne la régularité des opérations analysée dans la première partie de ce chapitre, nous avons examiné, conformément à l'approche et aux méthodes d'audit présentées à l' annexe 1.1 :

 

a)

un échantillon de 230 opérations conçu pour être représentatif de tout l'éventail des dépenses relevant de cette rubrique du CFP (3) et prélevé dans 21 États membres (4);

 

b)

l'évaluation, par la DG AGRI, des travaux des organismes de certification utilisés pour formuler leur opinion sur la régularité des dépenses liées à la PAC. Notre examen a été réalisé dans la perspective de la future approche d'attestation prévue par la nouvelle stratégie de la Cour et vise à offrir un éclairage sur l'un des éléments clés du modèle d'assurance de la Commission pour les dépenses de la PAC au cours de la période 2014-2020;

 

c)

la question de savoir si les rapports annuels d'activité de la DG AGRI, de la direction générale des affaires maritimes et de la pêche (DG MARE), de la direction générale de l'environnement (DG ENV) et de la direction générale de l'action pour le climat (DG CLIMA) apportaient des informations sur la régularité des dépenses qui concordent globalement avec nos résultats.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

7.8.

Nos travaux nous permettent de fournir une appréciation globale des Ressources naturelles, ainsi que des paiements directs (5), et d'apporter une contribution aux conclusions d'audit présentées au chapitre 1 .

 

7.9.

Pour la deuxième partie du présent chapitre, consacrée à la performance, nous avons examiné:

 

a)

sur la base d'un échantillon de 24 organismes payeurs et de 110 exploitations, si l'introduction de la demande d'aide géospatiale avait facilité le dépôt et le traitement des demandes d'aide à la surface;

 

b)

l'exécution, les coûts et la cohérence avec les priorités du développement rural de 29 projets d'investissement dans ce domaine inclus dans notre échantillon.

 

PREMIÈRE PARTIE — RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

7.10.

L' annexe 7.1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations pour les Ressources naturelles. Sur les 230 opérations examinées, 178 (77 %) ne comportaient aucune erreur. Sur la base des 42 erreurs (6) que nous avons quantifiées, nous estimons que le niveau d'erreur s'élève à 2,4  % pour les Ressources naturelles (7).

7.10.

La Commission se félicite que le taux d’erreur estimé par la CCE concorde avec le taux d’erreur pour les dépenses de la PAC établi par la Commission et publié dans le rapport annuel d'activité (RAA) pour 2017 de la direction générale de l’agriculture et du développement rural (DG AGRI) (2,22  %).

La Commission constate avec satisfaction que le niveau d'erreur estimatif global continue de diminuer, comme l’indiquent tant la Cour des comptes européenne que la Commission. Les domaines de dépenses présentant le risque le plus élevé connaissent également une amélioration au fil du temps, notamment grâce à la mise en œuvre de plans de mesures correctrices.

La Commission considère que le risque pour le budget de l’UE est couvert de manière adéquate par la capacité de correction, qui consiste à procéder à des corrections financières nettes et à des recouvrements auprès des bénéficiaires. La capacité de correction indiquée dans le RAA 2017 de la DG AGRI s’élevait à 2,10  % des dépenses concernées de la PAC et le montant à risque final a été estimé à 0,12  %.

7.11.

Nous estimons que le niveau d'erreur se situe en deçà de notre seuil de signification de 2 % pour les dépenses correspondant à des paiements directs au titre du FEAGA (8), lesquels représentent 74 % des dépenses relevant de cette rubrique du CFP. En revanche, les dépenses liées aux mesures de marché et au développement rural, ainsi que celles relatives à l'environnement, à l'action pour le climat et à la pêche, restent constamment caractérisées par des niveaux d'erreur élevés. En ce qui concerne ces domaines de dépenses, l' annexe 7.2 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations pour chaque État membre, et l' annexe 7.3 donne une vue d'ensemble des erreurs ayant un impact d'au moins 20 % de la valeur de l'opération examinée.

7.11.

La Commission est très satisfaite que la Cour des comptes ait constaté que les paiements directs relevant du FEAGA, qui représentent 41,7  milliards d’euros pour l’exercice 2017, sont exempts d’erreurs significatives. La Commission note que l’estimation de la Cour des comptes en ce qui concerne le niveau d’erreur pour les paiements directs concorde avec le niveau d’erreur pour les paiements directs indiqué par la DG AGRI dans le RAA 2017 (1,92  %).

7.12.

L' encadré 7.2 montre comment se décompose notre niveau d'erreur estimatif pour 2017 en ce qui concerne les Ressources naturelles. Les erreurs résultant de l'inéligibilité de bénéficiaires, d'activités, de projets ou de dépenses représentent 64 % du niveau d'erreur estimatif de 2,4  %.

 

Encadré 7.2 —   La plupart des erreurs concernaient le non-respect des conditions d'éligibilité

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

7.13.

La Commission et les autorités des États membres avaient appliqué des mesures correctrices qui ont eu une incidence directe sur 16 opérations de notre échantillon. Ces mesures ont eu pour effet de réduire le niveau d'erreur estimatif pour ce chapitre de 1,1  point de pourcentage. Dans 12 cas d'erreurs quantifiées, les autorités nationales disposaient de suffisamment d'informations pour prévenir ou détecter et corriger les erreurs avant de déclarer les dépenses à la Commission. Si les autorités nationales avaient fait un bon usage de toutes les informations à leur disposition, le niveau d'erreur estimatif pour ce chapitre aurait été inférieur de 0,9  point de pourcentage.

7.13.

La Commission se réjouit que la Cour des comptes ait constaté l’application de mesures correctives et continuera d’encourager et de soutenir les États membres afin qu’ils adoptent toutes les mesures nécessaires pour prévenir, détecter et corriger les erreurs.

La Commission continuera notamment de travailler avec les États membres afin de garantir qu’ils disposent de systèmes de contrôle et de gestion fiables, en tenant compte du fait que les ressources des organismes payeurs consacrées à la détection des dépenses inéligibles sont limitées et doivent être proportionnées au risque.

Les paiements directs sont exempts d'erreur significative

7.14.

Quatre grands régimes relevant du FEAGA concentrent 90 % de tous les paiements directs:

 

a)

deux régimes qui fournissent un soutien du revenu découplé  (9) sur la base de la surface de terres agricoles déclarée par les agriculteurs, à savoir le «régime de paiement de base» (RPB) (17,5  milliards d'euros en 2017) et le «régime de paiement unique à la surface» (RPUS) (4,1  milliards d'euros en 2017);

 

b)

un paiement destiné à encourager les pratiques agricoles bénéfiques pour le climat et l'environnement, communément appelé «paiement vert» (11,8  milliards d'euros en 2017);

 

c)

le soutien couplé, lié à la production de types de produits agricoles spécifiques (comme la viande bovine, le lait ou les protéagineux) (3,9  milliards d'euros en 2017).

 

7.15.

Nous avons testé 121 paiements directs (10). Sur ces opérations, 103 ne comportaient aucune erreur. Nous avons détecté 11 opérations pour lesquelles des montants faibles, représentant moins de 5 % des sommes considérées, ont été indûment versés, principalement en raison d'inexactitudes dans les informations transmises par les agriculteurs concernant les surfaces. Nous avons relevé des erreurs représentant plus de 5 % du montant examiné dans sept paiements directs, dont deux où l'erreur dépassait les 20 %.

7.15.

La Commission se félicite de l’évaluation de la CCE (voir également la réponse de la Commission au point 7.11).

La Commission estime qu’il est impossible d’éviter des erreurs mineures à un coût raisonnable et constate que le niveau d’erreur estimé par la Cour des comptes pour les paiements directs est inférieur au seuil de pertinence, qui est de 2 %.

7.16.

Le principal outil de gestion des paiements directs est le système intégré de gestion et de contrôle (SIGC), qui comprend le système d'identification des parcelles agricoles (SIPA) (11). Nous avons établi par le passé que le SIPA, en particulier, contribuait de manière significative à prévenir les erreurs ou à en réduire le niveau (12). Dans le rapport annuel de l'an dernier, nous avons fait observer que les organismes payeurs des États membres avaient recensé les zones éligibles avec une plus grande exactitude que les années précédentes (13). Pour 2017, nous maintenons cette appréciation positive. En outre, les organismes payeurs ont commencé à effectuer des contrôles croisés préliminaires sur les demandes d'aide directe (14). Cette nouvelle procédure attire l'attention des agriculteurs sur certaines erreurs dans leurs demandes d'aide et leur donne la possibilité de corriger les chevauchements et les doubles déclarations à un stade précoce, sans risquer de sanctions. Aux points 7.46 à 7.55, nous traitons des derniers progrès réalisés grâce à la demande d'aide géospatiale.

7.16.

La Commission se félicite de l’appréciation positive portée par la Cour des comptes sur le rôle du SIPA dans la prévention et la réduction des niveaux d’erreur.

La Commission se réjouit également de l’évaluation portée par la Cour des comptes sur la demande d'aide géospatiale (DAGS), que la Commission considère comme un instrument important dans la prévention des erreurs et la simplification des procédures pour les exploitants agricoles et les organismes payeurs.

Voir également la réponse de la Commission au point 7.19.

7.17.

Dans le cadre des tests réalisés sur 121 paiements directs, nous nous sommes rendus auprès de 35 bénéficiaires de paiements verts [voir point 7.14, lettre b)] et nous avons décelé des erreurs dans huit cas. Parmi eux, sept présentaient des erreurs dues à la transmission, par les agriculteurs, d'informations inexactes concernant les surfaces, une situation récurrente dans les régimes d'aide directe en général. Nous n'avons relevé qu'un seul cas de violation directe des exigences du verdissement. Nous avons déjà fait observer que ces exigences sont généralement modestes et correspondent, dans une grande mesure, à la pratique agricole normale (15).

7.17.

La Commission estime que les «paiements verts» constituaient une avancée importante dans le sens d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Les changements structurels dans les pratiques agricoles nécessitent du temps et, souvent, des investissements ainsi que des efforts de formation et d’orientation.

Les exigences en matière de paiements verts sont établies dans les actes de droit adoptés par le colégislateur, à savoir le Parlement européen et le Conseil.

Les autres domaines de dépenses restent constamment caractérisés par des niveaux d'erreur élevés

7.18.

Nous avons testé 109 paiements concernant des dépenses en faveur du développement rural, de l'environnement, de l'action pour le climat et de la pêche, et obtenu les résultats suivants:

 

a)

sur les 84 opérations de développement rural, 60 ne comportaient aucune erreur, 15 présentaient des erreurs correspondant à moins de 20 % du montant examiné, tandis que pour quatre opérations, l'impact des erreurs atteignait, voire dépassait, les 20 %. Pour cinq paiements, nous avons détecté des problèmes de non-conformité, mais qui n'ont eu aucun impact financier;

 

b)

sur les 19 opérations en lien avec les mesures de marché, 12 ne comportaient aucune erreur, tandis que dans deux cas, l'impact des erreurs détectées dépassait les 20 %. Pour cinq paiements, nous avons détecté des problèmes de non-conformité, mais qui n'ont eu aucun impact financier;

 

c)

sur les six opérations dans les domaines de l'environnement, de l'action pour le climat et de la pêche, trois ne présentaient aucune erreur; trois autres en comportaient et l'impact de ces erreurs représentait moins de 20 % du montant examiné.

 

7.19.

Les principales sources d'erreur étaient le non-respect des conditions d'éligibilité (voir points 7.21, 7.24 et 7.25, ainsi qu' encadré 7.6 ), la transmission d'informations inexactes sur les surfaces ou le nombre d'animaux (voir point 7.22 et encadré 7.4 ) et le non-respect, par les bénéficiaires, des engagements agroenvironnementaux (voir point 7.23 et encadré 7.5 ).

7.19.

La Commission rappelle que toutes les mesures de développement rural liées à la surface et aux animaux sont gérées dans le cadre du SIGC. Il en résulte que le SIPA, en prévenant les erreurs, en réduisant les niveaux d’erreurs et en permettant la réalisation de contrôles croisés, a également son utilité pour ces mesures.

Développement rural

7.20.

La PAC cofinance les dépenses effectuées dans ce domaine par l'intermédiaire des programmes de développement rural des États membres. Sur les 84 opérations examinées dans le domaine du développement rural, 50 paiements à des agriculteurs étaient liés à la surface ou au nombre d'animaux, comme les paiements agroenvironnementaux, les paiements compensatoires pour les agriculteurs établis dans des zones soumises à des contraintes naturelles, ou les paiements en faveur du bien-être des animaux. Les 34 autres n'étaient pas liés à la surface et concernaient généralement des projets d'investissement, comme le soutien aux investissements dans les exploitations agricoles, l'aide au démarrage d'entreprises et le soutien aux investissements dans les services de base et la rénovation des villages dans les zones rurales.

 

7.21.

Des conditions d'éligibilité sont fixées pour les projets d'investissement dans le développement rural en vue de concentrer l'aide sur certaines catégories de bénéficiaires afin de renforcer l'efficacité des dépenses. Parmi les 34 opérations examinées qui n'étaient pas liées à la surface, cinq projets d'investissement ne remplissaient pas toutes les conditions d'éligibilité. Dans un cas, par exemple, nous avons constaté des coûts affectés à tort au projet, et, dans un autre cas, nous n'avons trouvé aucune pièce justificative à l'appui de certains des coûts déclarés.

 

7.22.

Sur les 50 paiements liés à la surface ou au nombre d'animaux, nous avons relevé neuf cas où les bénéficiaires avaient transmis des informations inexactes (voir encadré 7.4 ).

7.22.

La Commission fait observer que le SIGC (SIPA compris) s’applique à ces mesures de développement rural et contribue à la prévention et à la réduction des niveaux d’erreur.

Encadré 7.4 —   Plusieurs bénéficiaires ont transmis des informations inexactes

En Grèce, un agriculteur dont l'exploitation est située dans une zone de montagne a reçu un paiement compensatoire pour les zones soumises à des contraintes naturelles. Les règles d'éligibilité précisaient que l'agriculteur était tenu de maintenir une densité minimale de bétail par hectare de pâturage. Lors de notre visite sur l'exploitation, nous avons constaté que le nombre d'animaux détenus par l'agriculteur n'était pas suffisant pour atteindre la densité minimale de bétail sur l'ensemble des pâturages pour lesquels il avait déposé une demande de paiement. Par conséquent, une partie de la surface déclarée par l'agriculteur n'était pas éligible au bénéfice de l'aide, ce qui a donné lieu à une erreur correspondant à 15 % des sommes considérées.

Nous avons relevé d'autres cas de bénéficiaires ayant fourni des informations inexactes concernant les surfaces ou le nombre d'animaux (avec un impact inférieur à 20 %) en France, en Croatie, en Pologne et au Royaume-Uni (Irlande du Nord).

 

7.23.

Sur les 50 opérations examinées qui étaient liées à la surface ou au nombre d'animaux, 22 concernaient des paiements relatifs à la mesure «Agroenvironnement — climat» et à l'agriculture biologique. Pour obtenir ces paiements, les bénéficiaires sont tenus i) d'adopter et de maintenir des pratiques agricoles biologiques, ii) d'utiliser des méthodes de production agricole compatibles avec la protection de l'environnement, du paysage et des ressources naturelles, ou iii) de contribuer à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à ce changement. Nous avons décelé trois cas où les agriculteurs n'avaient pas respecté tout ou partie de leurs engagements (voir encadré 7.5 ).

 

Encadré 7.5 —   Certains bénéficiaires n'ont pas respecté leurs engagements agroenvironnementaux

En Italie (Vénétie), un agriculteur a reçu une aide au titre d'une mesure pour l'optimisation environnementale des techniques agronomiques et de l'irrigation. Pour percevoir l'aide, le bénéficiaire devait s'engager à planter des cultures dérobées (16) sur une partie de son exploitation, à réduire son utilisation d'engrais chimiques et d'eau pour l'irrigation, et à tenir des registres de culture et d'irrigation. Nous avons constaté que le bénéficiaire n'avait respecté aucun de ces engagements, ce qui a donné lieu à une erreur correspondant à 100 % des sommes considérées. Après notre visite, l'organisme payeur a engagé une procédure de recouvrement de l'aide.

Nous avons relevé d'autres cas où des bénéficiaires n'avaient pas respecté tout ou partie de leurs engagements agroenvironnementaux en Grèce et en Suède.

Encadré 7.5 — Certains bénéficiaires n'ont pas respecté leurs engagements agroenvironnementaux

La Commission fait observer que le bénéficiaire n’a pas fait l’objet d’un contrôle sur place par l’organisme payeur. Les autorités italiennes ont engagé une procédure de recouvrement auprès du bénéficiaire concerné.

Mesures de marché

7.24.

Les 19 opérations liées aux mesures de marché que nous avons retenues dans l'échantillon concernaient des régimes tels que l'aide en faveur des organisations de producteurs de fruits et légumes, le soutien au secteur vitivinicole ou l'aide exceptionnelle aux producteurs de lait et de produits laitiers. Les organismes payeurs ont remboursé des coûts au moins partiellement inéligibles dans deux cas (voir encadré 7.6 ).

 

Encadré 7.6 —   Certains bénéficiaires ne respectaient pas les règles d'éligibilité pour les mesures de marché

En Pologne, un producteur de lait a reçu une aide au titre d'une mesure visant à aider les agriculteurs à acheter des génisses provenant d'autres cheptels afin d'accroître la valeur génétique du leur et la compétitivité de leur exploitation. Cet agriculteur a reçu l'aide après avoir acheté des génisses à son père, qui est lui aussi producteur de lait et qui abrite son cheptel dans la même étable que le bénéficiaire. Deux jours plus tôt, le bénéficiaire avait vendu un nombre similaire de génisses à son père, qui a lui aussi perçu une aide au titre de la même mesure. Il n'y a pas eu de transfert physique des animaux et le nombre total d'animaux détenus par le bénéficiaire et par son père est resté inchangé. Par conséquent, nous avons estimé que la valeur génétique et la compétitivité de l'exploitation du bénéficiaire n'avaient pas changé et qu'il n'aurait pas dû bénéficier de cette aide; l'erreur commise correspond donc à 100 % des sommes considérées.

Nous avons relevé une autre erreur d'éligibilité qui concernait un projet en Espagne ayant bénéficié de mesures d'aide à la restructuration des vignobles.

Encadré 7.6 — Certains bénéficiaires ne respectaient pas les règles d'éligibilité pour les mesures de marché

La Commission tiendra compte de cette constatation lors de la planification de futures enquêtes d’apurement de conformité.

Environnement, action pour le climat et pêche

7.25.

Dans trois cas sur six, nous avons constaté des erreurs liées au remboursement de dépenses inéligibles. Elles étaient notamment dues au mauvais calcul de certains coûts, au non-respect des règles des marchés publics et à une surestimation de frais de personnel.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Rapports annuels d'activité et autres dispositions en matière de gouvernance: examen des informations relatives à la régularité fournies par l'entité auditée

L'évaluation, par la Commission, des travaux des organismes de certification

7.26.

Les travaux des organismes de certification dans les États membres contribuent au modèle d'assurance de la Commission pour les dépenses de la PAC au cours de la période 2014-2020 (voir encadré 7.7 ). Depuis 2015, les organismes de certification sont tenus d'émettre chaque année une opinion sur la légalité et la régularité des dépenses dont les États membres ont demandé le remboursement à la Commission. Cette opinion doit être fondée sur un échantillon d'opérations représentatif.

 

7.27.

Tous les ans, le directeur de chaque organisme payeur remet à la Commission une déclaration de gestion concernant l'efficacité de ses systèmes de contrôle, accompagnée d'un rapport présentant les résultats des contrôles administratifs et des contrôles sur place réalisés par l'organisme payeur («les statistiques de contrôle»). Les organismes de certification doivent indiquer si leur examen met en doute le contenu des déclarations de gestion.

 

Encadré 7.7 –   Le modèle d'assurance de la Commission pour les dépenses de la PAC au cours de la période 2014-2020

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

7.28.

Nous avons déjà indiqué par le passé que le nouveau rôle des organismes de certification consistant à fournir une opinion sur la régularité des dépenses constituait à notre avis une évolution positive. Toutefois, nous avons mis en évidence des faiblesses importantes dans le dispositif mis en place pour la première année où ils ont eu à jouer ce rôle (2015), qui compromettent la conformité de ces opinions aux normes et règles en vigueur (17).

7.28.

La Commission estime que les recommandations formulées par la Cour des comptes dans le rapport spécial sur le nouveau rôle des organismes de certification au cours de la première année de mise en œuvre, sur lesquelles la Commission a exprimé son accord, ont déjà été appliquées, notamment en ce qui concerne l’actualisation des lignes directrices destinées aux organismes de certification pour l’exercice financier 2018/2019.

7.29.

Entre 2015 et 2017, la Commission a effectué 47 visites de réexamen spécifiques afin d'évaluer les travaux réalisés par les organismes de certification. Dans dix cas, la Commission a conclu que les travaux examinés étaient fiables (18)  (19) (voir encadré 7.8 ).

7.29.

La Commission a effectué 47 missions d’audit (20), portant sur 42 organismes payeurs et 35 organismes de certification, au cours de la période 2015-2017. Sur les 35 organismes de certification visités (21), dix ont été jugés fiables sur la base des observations de la mission. En outre, la fiabilité des travaux des organismes de certification a été examinée en détail dans le cadre de l’exercice d’apurement financier, en tenant compte de tous les éléments, y compris les observations des missions d’audit. Ainsi, ces missions avaient pour but de contribuer à l’évaluation globale définitive en ce qui concerne la fiabilité de l’ensemble des travaux effectués par les organismes de certification. Par conséquent, la fiabilité s’est renforcée pour un certain nombre d’organismes de certification.

Encadré 7.8 —   Conclusions des visites de réexamen réalisées de 2015 à 2017 concernant la fiabilité des travaux des organismes de certification

Image

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des réexamens effectués par la DG AGRI.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

7.30.

En 2017, nous avons examiné 12 de ces visites de réexamen (22). Nous avons procédé à une réexécution sur place pour six d'entre elles (23) et nous avons examiné la documentation de la Commission pour les six autres (24).

 

Nous avons constaté des améliorations dans la méthodologie et l'approche de la Commission…

7.31.

Nous avons constaté des améliorations dans la méthodologie et l'approche utilisées par la Commission lors de ses visites de réexamen. En 2016, la Commission a commencé à présenter, de manière claire et normalisée, ses conclusions sur le degré de fiabilité des travaux des organismes de certification. En 2017, les visites de réexamen de la Commission ont comporté un examen des contrôles réalisés par les organismes de certification sur l'exhaustivité, l'exactitude et la représentativité des statistiques de contrôle des organismes payeurs.

7.31.

La Commission se réjouit de l'appréciation positive de la Cour des comptes, qui reflète l’évolution de l’objectif de la mission. Pour 2015, les missions avaient un caractère plus consultatif, tandis qu’en 2016 et 2017, elles ont été conçues comme des évaluations complètes de la fiabilité et de la qualité globale des travaux des organismes de certification.

… mais relevé certains problèmes dont la Commission n'a pas fait état dans ses réexamens

7.32.

Nous avons relevé deux problèmes importants en plus de ceux soulevés par la Commission dans ses réexamens:

7.32.

a)

un organisme de certification n'avait sélectionné aucun paiement vert dans son échantillon, alors qu'ils représentent 30 % des paiements directs;

a)

Pour ce qui est des paiements verts, la Commission a obtenu des éléments probants indiquant que l’échantillon a été généré par des logiciels statistiques et n’a pas été manipulé, à la suite de quoi il a donc été considéré comme statistiquement représentatif.

b)

un organisme payeur n'avait pas encore terminé ses contrôles lorsqu'il a été informé des opérations que l'organisme de certification avait sélectionnées dans son échantillon. Dans ce type de situation, l'échantillon risque de ne pas être représentatif, puisque les organismes payeurs pourraient contrôler de manière plus poussée les éléments échantillonnés sur lequel les organismes de certification fonderont leurs évaluations.

b)

La Commission partage l’avis de la Cour des comptes sur le fait qu’il peut exister un risque que l’organisme payeur ait procédé à des inspections plus approfondies pour les transactions de l’échantillon de l’organisme de certification. La question a été examinée à plusieurs reprises, lors des réunions du groupe d’experts, avec les organismes de certification, qui ont été invités à mettre en place des garde-fous visant à éviter que leur échantillon soit divulgué avant que l’organisme payeur ait effectué ses contrôles. Au cas où l’organisme de certification soupçonnerait l’organisme payeur d’avoir effectué des inspections plus approfondies sur certaines transactions, il lui a été recommandé d’effectuer des contrôles complémentaires afin de le vérifier.

Contribution des organismes de certification au modèle d'assurance de la Commission: des améliorations sont encore nécessaires

7.33.

En 2017, la Commission a effectué des visites de réexamen auprès de 15 organismes de certification. La portée de ces visites était souvent limitée à certains types de dépenses. Le réexamen de la Commission a couvert les travaux d'organismes de certification portant globalement sur 3,4  milliards d'euros de dépenses (25), soit environ 6,1  % du total des dépenses de la PAC.

7.33.

La fiabilité des organismes de certification est évaluée sur la base non seulement des missions ciblées, mais aussi des rapports d’apurement comptable et des missions d’apurement de conformité portant sur le travail des organismes de certification concernés. Ce contrôle a été effectué non seulement pour 2017, mais aussi pour la période 2015-2017; il continuera à un rythme plus soutenu au fur et à mesure de la réorientation accrue des audits de la Commission sur les travaux des organismes de certification.

La Commission a opté pour une politique de prudence en ce qui concerne la fiabilité des travaux des organismes de certification. Dans de nombreux cas, les missions donnent lieu à des recommandations, dont l’application a permis de renforcer la confiance à accorder aux travaux de l’organisme de certification après la mission originelle. La confiance accordée par la Commission aux travaux des organismes de certification s’est accrue depuis 2015. En conséquence, les travaux des organismes de certification ont contribué de manière significative aux ajustements des taux d’erreur communiqués par les États membres qui sont présentés dans le RAA 2017 de la DG AGRI. Comme il s’agit d’un processus en cours, la Commission prévoit que la confiance accordée à ces travaux continuera à se renforcer dans les années à venir.

7.34.

La Commission est parvenue à la conclusion que seuls 4 des 15 organismes de certification qu'elle a visités en 2017 étaient fiables (26). Ces quatre réexamens fournissent une assurance pour un budget de 700 millions d'euros, soit 1,3  % du total des dépenses de la PAC.

 

7.35.

Comme pour les exercices précédents, la DG AGRI a calculé les taux d'erreur annuels publiés dans son rapport annuel d'activité en ajustant les taux d'erreur figurant dans les statistiques de contrôle des organismes payeurs. Lorsqu'elle a effectué ces ajustements, la DG AGRI a pris en considération les résultats des contrôles de conformité qu'elle a elle-même réalisés dans les États membres, ainsi que les opinions des organismes de certification sur la régularité des dépenses déclarées en vue d'un remboursement (voir point 7.27 et encadré 7.7 ).

 

7.36.

Sur la base des statistiques de contrôle de leurs organismes payeurs, les États membres ont communiqué un niveau d'erreur global proche de 1 %. La DG AGRI a par la suite fait état, dans son rapport annuel d'activité, d'un taux d'erreur ajusté (TEA) d'environ 2,2  % du total des dépenses de la PAC. Nous avons examiné les ajustements, effectués par la DG AGRI, des taux d'erreur figurant dans les statistiques de contrôle des organismes payeurs. Nous avons constaté qu'un quart du montant total des ajustements était directement imputable aux travaux des organismes de certification. Comme les années précédentes, la DG AGRI a fondé la plupart de ses ajustements sur ses propres contrôles de conformité des dépenses des organismes payeurs. Elle les a souvent calculés au moyen de taux forfaitaires, censés refléter la gravité et l'ampleur des faiblesses détectées dans les systèmes de contrôle. Même lorsque la DG AGRI juge fiables les travaux des organismes de certification, elle est susceptible d'ajuster encore leurs taux d'erreur. En 2017, elle l'a fait pour deux des quatre organismes de certification mentionnés au point 7.34.

7.36.

La Commission ne calcule pas de taux d’erreur global par État membre car les domaines de dépenses ne font pas tous l’objet de statistiques de contrôle. Dans son RAA, la DG AGRI présente les taux d’erreur dans les statistiques de contrôle par domaine de dépenses (mesures de marché, paiements directs, développement rural). Les ajustements de la DG AGRI combinent les résultats des travaux des organismes de certification et les constatations de la DG, qui, parfois, se recoupent et parfois portent sur des domaines différents. En tout état de cause, ils sont combinés et doivent être examinés conjointement, et non séparément.

7.37.

La contribution des organismes de certification au modèle d'assurance de la Commission s'est accrue depuis 2015. Des progrès restent toutefois nécessaires pour que la Commission puisse utiliser, comme elle en a l'intention, les travaux des organismes de certification comme principale source d'assurance concernant la régularité des dépenses de la PAC.

7.37.

La Commission se réjouit de l'observation formulée par la Cour des comptes. La Commission estime que les travaux des organismes de certification se sont améliorés car les résultats fournis par les organismes de certification au cours de la troisième année d’application de la nouvelle politique en matière d’assurance se sont révélés mieux fondés et mieux étayés que les années précédentes. Bien que des améliorations soient encore nécessaires, la Commission considère que les organismes de certification sont un élément clé du modèle d’assurance de la PAC.

Rapport annuel d'activité de la DG AGRI

7.38.

Les taux d'erreur ajustés communiqués par la DG AGRI, à savoir environ 2,2  % pour les dépenses de la PAC et 1,9  % pour les paiements directs, concordent avec notre conclusion d'audit (voir point 7.40).

7.38.

La Commission se félicite que les conclusions de l’audit de la Cour des comptes concordent avec ces taux d’erreur indiqués dans le RAA de la DG AGRI.

Les faibles taux d’erreur justifient l’assurance raisonnable pour la déclaration d’assurance du directeur général de la DG AGRI. Pour remédier aux causes d’erreur, des réserves sont formulées en ce qui concerne des mesures ou organismes payeurs spécifiques lorsque des mesures correctives doivent être prises.

La Commission souligne que le taux d’erreur global est en baisse, ce qui est également confirmé par la conclusion de la Cour des comptes. En outre, pour la première année, le taux d’erreur figurant dans le RAA de la DG AGRI pour l’ensemble du FEAGA (y compris les aides directes et les mesures de marché) est inférieur au seuil de pertinence.

En ce qui concerne le développement rural, bien que le taux d’erreur de la Commission n’ait cessé de diminuer au cours de ces dernières années, si l’on tient compte de la nécessité de concilier la légalité et la régularité avec la réalisation des objectifs stratégiques sans en négliger les coûts d’exécution, on ne peut s’attendre avec une réelle certitude à ce qu’il soit possible de parvenir à un taux d’erreur non significatif au prix d’un effort raisonnable.

Rapports annuels d'activité de la DG MARE, de la DG ENV et de la DG CLIMA

7.39.

Les rapports annuels d'activité ont été élaborés conformément aux instructions internes de la Commission, et les méthodes utilisées pour calculer les taux d'erreur ne faisaient apparaître aucun problème méthodologique. Le nombre d'opérations que nous avons auditées en 2017 dans les domaines de la pêche, de l'environnement et de l'action pour le climat était statistiquement trop peu élevé pour nous permettre de comparer les informations sur la régularité des dépenses communiquées par ces trois DG avec nos propres résultats d'audit.

 

Conclusion et recommandations

Conclusion

7.40.

Globalement, les informations probantes indiquent que les dépenses relevant de la rubrique Ressources naturelles présentent un niveau significatif d'erreur (voir point 7.10). Toutefois, les régimes d'aide directe, qui correspondent à 74 % des dépenses pour cette rubrique du CFP, ne présentent pas un niveau significatif d'erreur en 2017 (voir point 7.11).

 

7.41.

Pour cette rubrique du CFP, il ressort de nos tests sur les opérations que le niveau d'erreur estimatif global est de 2,4  % (voir annexe 7.1 ).

 

Recommandations

7.42.

L' annexe 7.4 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des cinq recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014. La Commission a intégralement mis en œuvre une recommandation, tandis que trois autres ont été mises en œuvre à pratiquement tous égards et une l'a été à certains égards.

 

7.43.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous recommandons à la Commission:

 

recommandation no 1: d'évaluer l'efficacité des actions des États membres visant à remédier aux causes des erreurs qui caractérisent les paiements liés aux mesures de marché et au développement rural, et de diffuser davantage d'orientations si nécessaire (voir points 7.18 à 7.24 et annexe 7.4 ).

Délai de mise en œuvre: 2019,

La Commission accepte la recommandation et continuera à demander aux États membres d’établir des plans d’action correctifs lorsque des déficiences graves et des faiblesses sont constatées, et d’en vérifier la bonne mise en œuvre. Toutes les lignes directrices sont mises à jour régulièrement. Voir également la réponse de la Commission au point 7.38.

recommandation no 2: de réaliser un examen plus approfondi de la qualité des tests sur les opérations effectués par les organismes de certification (voir point 7.32).

Délai de mise en œuvre: 2019,

La Commission accepte la recommandation et estime qu’elle est mise en œuvre par l’intermédiaire de ses audits ciblés des organismes de certification, ses audits de conformité et la procédure d’apurement des comptes.

La Commission continuera à fournir des lignes directrices sur la qualité des travaux des organismes de certification.

recommandation no 3: de vérifier la mise en œuvre des mesures correctrices prises par les autorités des États membres où la Commission a estimé que les travaux de l'organisme de certification n'étaient pas fiables ou ne l'étaient que dans une mesure limitée (voir point 7.34).

Délai de mise en œuvre: 2019.

La Commission accepte la recommandation et considère qu'elle est déjà mise en œuvre.

Pour tous les cas dans lesquels il a été constaté qu’on ne peut pas se fonder sur les travaux de l’organisme de certification, une procédure d’apurement de conformité a été lancée afin de discuter des mesures correctives à mettre en œuvre par l’État membre. Quant aux situations dans lesquelles on ne peut se fonder que partiellement sur ces travaux, elles font l’objet d’un suivi systématique sur la base de la réponse de l’État membre et/ou du rapport de l’organisme de certification pour l’exercice financier suivant.

DEUXIÈME PARTIE — PERFORMANCE

7.44.

En 2017, nous avons publié six rapports spéciaux consacrés aux dépenses relevant des Ressources naturelles. Les rapports spéciaux en lien avec la PAC ont porté sur la programmation du développement rural, l'aide aux jeunes agriculteurs, le verdissement (voir points 3.45 à 3.48) et le rôle des organismes de certification. Nous avons également publié des rapports sur le contrôle des pêches et sur le réseau Natura 2000.

 

7.45.

En outre, lors de nos tests concernant la régularité des opérations en 2017, nous avons évalué la performance de la demande d'aide géospatiale pour les paiements liés à la surface, ainsi que de projets d'investissement dans le domaine du développement rural.

 

Évaluation de la performance de la demande d'aide géospatiale

7.46.

La demande d'aide géospatiale est une application web que les agriculteurs peuvent utiliser pour déposer, en ligne, leurs demandes d'aide à la surface auprès des organismes payeurs. Ceux-ci doivent la mettre à la disposition de tous les bénéficiaires d'aides à la surface avant fin 2018 (27), mais la Commission a octroyé un report d'échéance à six États membres par une décision d'exécution (28). Une fois l'application disponible, les bénéficiaires devront l'utiliser pour déposer leurs demandes. S'ils ne sont pas en mesure de le faire, les autorités sont tenues de leur apporter l'assistance nécessaire ou de leur remettre des formulaires papier. En tout état de cause, les autorités doivent veiller à ce que les surfaces déclarées soient numérisées.

7.46.

La Commission fait observer que l’introduction de la demande d'aide géospatiale a été mise en œuvre rapidement dans la plupart des États membres.

Un report de délai a été accordé à six États membres, mais, pour trois d’entre eux, ce report ne s’applique qu’à des questions spécifiques relatives soit à certaines demandes d’aide au titre du développement rural, soit à des parcelles partagées, ce qui représente donc une faible partie de l’aide globale (voir la deuxième note de bas de page de ce point).

7.47.

L'application intègre les données du SIPA sur les parcelles agricoles et permet ainsi aux agriculteurs de vérifier et de mettre à jour sur ordinateur les informations relatives aux surfaces agricoles déclarées (voir encadré 7.9 ).

 

Encadré 7.9 —   La demande d'aide géospatiale permet aux agriculteurs de mettre à jour leurs données sur ordinateur

Lorsque les agriculteurs utilisent l'application pour remplir une demande d'aide, ils peuvent délimiter chaque champ sur l'écran et procéder à toute correction utile.

Image

Source: Écran de démonstration en ligne (Royaume-Uni — Irlande du Nord: Department of Agriculture, Environment and Rural Affairs).

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

7.48.

Cette application a pour but d'empêcher les agriculteurs de commettre des erreurs lorsqu'ils déclarent leurs surfaces éligibles, d'accroître l'efficience des contrôles administratifs croisés et de fournir des données plus fiables pour le suivi et l'évaluation.

 

7.49.

Lorsque nous nous sommes rendus dans 110 exploitations pour examiner les paiements liés à la surface, nous avons évalué l'usage que faisaient les agriculteurs de l'application. Nous avons demandé à ceux qui l'utilisaient:

 

si elle leur avait permis d'éviter des erreurs lors du dépôt de leur demande d'aide,

 

si le dépôt d'une demande d'aide était désormais plus rapide,

 

s'ils jugeaient l'application plus conviviale que le système précédent,

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

si l'organisme payeur leur avait fourni une assistance et des orientations suffisantes,

 

leur appréciation globale de la demande d'aide géospatiale par rapport au système précédemment utilisé.

 

7.50.

Nous avons également réalisé une enquête auprès de 24 organismes payeurs (29) à qui nous avons demandé:

 

s'ils avaient déployé l'application et, dans l'affirmative, quelle proportion des bénéficiaires y avait accès et y a eu recours,

 

si l'application avait permis de réduire le nombre d'erreurs dans les demandes d'aide déposées,

 

s'ils avaient réalisé des économies et gagné du temps dans le traitement des demandes d'aide.

 

Les bénéficiaires et les organismes payeurs ont donné une appréciation positive de la demande d'aide géospatiale

7.51.

Sur les 24 organismes payeurs interrogés, 21 nous ont indiqué que l'application était accessible à tous les bénéficiaires d'aides directes. Au Royaume-Uni (Angleterre) en 2016, en Slovaquie et en Espagne (Castille-La Manche) en 2017, l'application était disponible, respectivement, pour 62 %, 32 % et 22 % des bénéficiaires et couvrait 50 %, 75 % et 83 % des surfaces déclarées. Les organismes payeurs ont constaté que les bénéficiaires avaient très largement adopté l'application, sauf en Pologne, où seuls 0,8  % d'entre eux y avaient recours en 2016, les autres préférant déposer leurs demandes sur papier.

7.51.

La Commission prend acte de l’image globalement positive que dessinent les données de la Cour des comptes. La Commission suit la mise en œuvre de la demande d'aide géospatiale sur la base des surfaces couvertes plutôt que du nombre de bénéficiaires, conformément à l’article 17 du règlement d’exécution (UE) no 809/2014 de la Commission.

Voir également les réponses de la Commission aux points 7.52 et 7.65.

7.52.

Plus des trois quarts des bénéficiaires que nous avons rencontrés utilisaient l'application. Certains ne l'utilisaient pas parce qu'elle n'était pas disponible ou parce qu'elle avait au départ été présentée comme une option, qu'ils n'ont pas retenue. Cela s'est produit lorsque les organismes payeurs ont continué à accepter les demandes d'aide sur papier, une méthode que certains bénéficiaires ont privilégiée lorsqu'ils ne disposaient pas des compétences informatiques nécessaires ou n'avaient pas confiance dans le système informatisé.

7.52.

La Commission fait observer que la législation de l’Union a prévu la mise en place progressive de la demande d'aide géospatiale et la possibilité de maintenir les demandes sur papier de manière à anticiper les difficultés probables de certains agriculteurs à s’adapter au nouveau système. Voir article 17, paragraphe 3, et considérant 15 du règlement (UE) no 809/2014.

7.53.

La plupart des organismes payeurs auprès desquels nous nous sommes rendus estimaient que l'application avait contribué à prévenir certaines erreurs de la part des bénéficiaires. Les agriculteurs que nous avons rencontrés étaient généralement d'accord avec cette affirmation, puisque 88 % de ceux qui ont répondu à notre question sur l'utilité de l'application pour éviter les erreurs nous ont indiqué qu'elle les avait aidés à en corriger dans leurs déclarations.

 

7.54.

Parmi les bénéficiaires ayant répondu à notre question sur le gain de temps, 67 % ont déclaré que le dépôt de leurs demandes d'aide était désormais plus rapide. De même, plus de la moitié des organismes payeurs ont confirmé gagner du temps dans le traitement des demandes. Deux organismes payeurs qui n'ont commencé à utiliser l'application qu'en 2016 ou 2017 ont estimé qu'il était encore trop tôt pour juger des gains de temps éventuels. Trois organismes payeurs considèrent que leur ancien système en ligne disposait déjà des principales caractéristiques de la demande d'aide géospatiale.

 

7.55.

Sur les bénéficiaires qui ont répondu à notre enquête, 72 % nous ont indiqué que l'application de demande d'aide géospatiale était plus conviviale que les systèmes précédents et ils étaient tous satisfaits de l'assistance et des orientations fournies par les organismes payeurs. L'appréciation des bénéficiaires s'est globalement révélée positive (voir encadré 7.10 ).

7.55.

La Commission prend acte de l’image globalement positive qui est présentée.

Encadré 7.10 —   Les bénéficiaires satisfaits de la demande d'aide géospatiale

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Évaluation de la performance de projets d'investissement dans le domaine du développement rural

7.56.

Nous avons examiné 29 projets d'investissement dans le domaine du développement rural retenus dans l'échantillon, qui couvraient diverses mesures parmi lesquelles:

 

la construction de bâtiments agricoles et la modernisation de matériel agricole,

 

l'octroi d'une aide au démarrage d'entreprises pour les jeunes et les petits agriculteurs,

 

le développement des infrastructures rurales, comme l'amélioration des réseaux routiers et les réseaux internet à haut débit.

 

7.57.

Nous avons cherché à déterminer:

 

si les conditions d'éligibilité fixées pour la mesure considérée cadraient avec les priorités définies dans le programme de développement rural et si la procédure de sélection était appropriée,

 

si les bénéficiaires avaient mené à bien les projets conformément aux prévisions,

 

si les États membres avaient vérifié le caractère raisonnable des coûts déclarés,

 

si les options de coûts simplifiés avaient été utilisées à bon escient.

 

Les conditions d'éligibilité et les critères de sélection des projets cadraient généralement avec les priorités du développement rural

7.58.

L'UE a défini onze objectifs thématiques qui visent à relier la stratégie Europe 2020 aux Fonds structurels et d'investissement européens, dont le Feader fait partie. En ce qui concerne la politique de développement rural, les objectifs stratégiques à long terme pour la période 2014-2020 s'articulent autour de six priorités, subdivisées en 18 domaines prioritaires (30) (voir encadré 7.11 ). Une mesure donnée peut contribuer à la réalisation de plusieurs priorités du développement rural, et plusieurs mesures peuvent être pertinentes pour une seule priorité du développement rural.

 

Encadré 7.11 —   Illustration des liens entre les objectifs thématiques, les priorités du développement rural et les mesures dans ce domaine

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

7.59.

Dans 26 des 29 cas examinés, nous avons constaté que la mesure cadrait avec les priorités et les domaines prioritaires définis dans les programmes de développement rural, et que les États membres avaient appliqué des procédures de sélection appropriées. Cependant, comme nous le faisions observer dans notre rapport spécial no 16/2017, la contribution des priorités et des domaines prioritaires du développement rural à chaque objectif thématique est difficile à évaluer.

7.59.

Les mesures de développement rural constituent des instruments destinés à atteindre les objectifs des priorités et des domaines prioritaires. En raison de leur diversité et de la multiplicité de leurs objectifs, il n’est pas possible d’établir un lien direct entre ces mesures et les objectifs thématiques. Cette correspondance devient évidente une fois que les mesures sont affectées aux domaines prioritaires.

7.60.

Dans les trois cas restants, les autorités nationales n'avaient pas fixé de conditions d'éligibilité appropriées ou utilisé des procédures de sélection efficaces. Dans l'un de ces cas, les autorités nationales avaient défini à l'avance des critères de sélection adéquats et ont attribué des points aux demandes d'aide en fonction du respect de ces critères. Elles n'ont toutefois pas fixé de seuil minimal de points, si bien que tous les projets proposés ont bénéficié d'un financement. Pour deux autres projets, le seuil minimal fixé par les autorités nationales était trop bas pour assurer un ciblage suffisant.

7.60.

Les autorités nationales peuvent fixer les engagements et autres obligations qui assurent la mise en œuvre effective d’une mesure, tout en respectant les critères d’admissibilité qui sont normalement prévus par la législation de l’Union.

Dans la plupart des cas, les bénéficiaires ont réalisé les projets conformément aux prévisions et les États membres ont vérifié le caractère raisonnable des coûts

7.61.

Au moment de notre audit, 19 des 29 projets examinés étaient terminés. Nous avons constaté que 17 de ces projets avaient été réalisés conformément aux prévisions (voir exemple dans l' encadré 7.12 ).

 

Encadré 7.12 —   Exemple de projet réalisé conformément aux prévisions

Nous avons examiné un paiement reçu par une exploitation agricole en Italie (Vénétie) au titre d'une mesure visant à améliorer la viabilité des exploitations agricoles et la compétitivité en facilitant leur restructuration et leur modernisation.

Les conditions d'éligibilité et les critères de sélection ciblaient des investissements permettant d'améliorer la viabilité des exploitations, de réduire l'impact sur l'environnement ou d'accroître le bien-être des animaux. L'investissement consistait en l'occurrence dans l'acquisition de silos et d'équipement automatisé pour le stockage et la préparation d'aliments pour animaux.

L'exploitation a modernisé ses actifs et amélioré sa viabilité en réduisant le coût de l'alimentation animale.

 

7.62.

Pour quatre des 29 projets examinés, le paiement a pris la forme d'un montant forfaitaire. Dans 23 cas, les autorités nationales avaient mis en place des procédures destinées à vérifier le caractère raisonnable des coûts déclarés, telles qu'une procédure de marchés publics, des coûts de référence ou une comparaison des offres. Dans les deux cas restants, aucune procédure de ce type n'avait été mise en place ou, lorsqu'elle existait, elle n'a pas été appliquée.

 

Les États membres n'ont guère utilisé les options de coûts simplifiés

7.63.

Pendant la période 2014-2020, les États membres ont la possibilité de recourir à des options de coûts simplifiés en lieu et place du remboursement des coûts supportés; il s'agit des barèmes standard de coûts unitaires, des montants forfaitaires et des financements à taux forfaitaire (31). Les options de coûts simplifiés peuvent faciliter les démarches administratives et permettre de maîtriser les coûts des projets (32).

7.63.

L’utilisation d’options de simplification des coûts (OSC) a été développée encore davantage dans le cadre de cette période de programmation pour des mesures ne relevant pas du SIGC et d’autres mesures qui ne font pas l’objet de remboursements au moyen d’OSC consacrées dans le règlement spécifique au Fonds.

7.64.

Nous estimons que 23 des projets examinés auraient pu recourir aux options de coûts simplifiés au moins pour certaines composantes, mais seuls cinq l'ont réellement fait (33). Ce constat corrobore la conclusion de notre récent rapport spécial consacré au financement des projets de développement rural selon laquelle ces options ne sont guère utilisées, notamment en raison de la grande diversité des mesures et des bénéficiaires (34).

7.64.

La Commission estime que l’utilisation d’options de coûts simplifiés est une nouveauté pour les dépenses qui ne sont pas liées à la surface ou aux animaux. Il faudra un certain temps pour qu’elle soit adoptée par les États membres. Toutefois, certaines de ces OSC sont actuellement en cours d’introduction au moyen de modifications des programmes de développement rural.

Conclusion

7.65.

La majorité des demandeurs d'aides liées à la surface auprès desquels nous nous sommes rendus utilisaient déjà la demande d'aide géospatiale, ce qui a réduit le nombre d'erreurs et généré un gain de temps dans la plupart des cas. Parmi les agriculteurs interrogés, 23 % continuaient à déposer leurs demandes sans l'aide de l'application.

7.65.

La Commission fait observer que la législation de l’Union prévoit l’introduction progressive de la demande d'aide géospatiale. Conformément au calendrier, les États membres étaient tenus de faire en sorte que la demande d'aide géospatiale couvre 25 % des terres pour l’année de demande 2016 (exercice 2017) et 75 % des terres pour l’année de demande 2017 (exercice 2018), ainsi que de garantir la couverture totale pour l’année de demande 2018 (exercice 2019) [voir l’article 17, paragraphe 2, du règlement (UE) no 809/2014].

7.66.

En 2017, nous avons visité 29 projets d'investissement dans le domaine du développement rural. Dans l'ensemble, les conditions d'éligibilité cadraient avec les priorités définies dans les programmes de développement rural et les procédures de sélection étaient appropriées. Les bénéficiaires que nous avons rencontrés ont globalement réalisé comme prévu les projets d'investissement dans le développement rural retenus dans notre échantillon et les États membres ont vérifié que les coûts étaient raisonnables. Néanmoins, les États membres n'ont guère utilisé les options de coûts simplifiés.

 

Recommandations

7.67.

Sur la base de nos constatations et de notre conclusion, nous recommandons à la Commission:

 

recommandation no 4: d'assurer un suivi des progrès accomplis par les organismes payeurs en matière de soutien aux agriculteurs qui n'utilisent pas encore la demande d'aide géospatiale et d'encourager les bonnes pratiques, afin de tirer le meilleur parti du nouveau système et d'en achever le déploiement dans les délais réglementaires (voir points 7.51 et 7.52).

Délai de mise en œuvre: 2020.

La Commission accepte la recommandation et considère qu'elle est déjà mise en œuvre. La Commission suit les progrès réalisés dans les États membres et continuera à le faire. L’introduction de la demande d'aide géospatiale a été mise en œuvre rapidement dans la plupart des États membres, conformément au calendrier défini dans la législation de l’Union.


(1)  Article 110, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1306/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant les règlements (CEE) no 352/78, (CE) no 165/94, (CE) no 2799/98, (CE) no 814/2000, (CE) no 1290/2005 et (CE) no 485/2008 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 549).

(2)  Les mesures de marché sont intégralement financées par le FEAGA, à l'exception de certaines mesures cofinancées, telles que les actions de promotion et le programme en faveur de la consommation de fruits à l'école. Les programmes de développement rural sont cofinancés par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader).

(3)  L'échantillon était composé de 121 paiements directs et de 19 mesures de marché financés par le FEAGA, de 84 paiements en faveur du développement rural financés par le Feader et de six paiements concernant l'environnement, l'action pour le climat et la pêche.

(4)  Belgique, Bulgarie, Danemark, Allemagne, Irlande, Grèce, Espagne, France, Croatie, Italie, Lituanie, Hongrie, Pays-Bas, Autriche, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Finlande, Suède et Royaume-Uni. L'échantillon comprenait également cinq opérations en gestion directe.

(5)  Conformément à la nouvelle approche de la Cour (voir annexe 1.1, point 12), nous avons décidé, lors de la planification de l'audit, de ne pas fournir d'appréciation ou de niveau d'erreur estimatif pour le domaine Développement rural, mesures de marché, environnement, action pour le climat et pêche. Nous donnons des informations sur la nature des erreurs qui caractérisent ce domaine (voir points 1.25, 7.18 à 7.25, ainsi qu'annexe 7.3).

(6)  Nous avons également relevé dix cas de non-respect des règles, mais qui n'ont eu aucun impact financier.

(7)  Nous calculons le niveau d'erreur à partir d'un échantillon représentatif. Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que la population présente un niveau d'erreur estimatif compris entre 0,9 % et 3,9 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d'erreur).

(8)  Compte tenu des résultats obtenus les années précédentes (voir point 7.19 de notre rapport annuel 2016), nous avons décidé d'examiner à la fois les mesures de marché et les autres domaines que nous jugeons particulièrement exposés aux erreurs (voir point 7.5).

(9)  Les aides découplées sont versées pour toutes les terres agricoles éligibles, que celles-ci soient exploitées à des fins de production ou non.

(10)  Nous nous sommes rendus dans 77 exploitations afin de vérifier si les bénéficiaires avaient respecté les règles. Pour les 44 autres paiements, nous avons obtenu des informations probantes suffisantes au moyen d'examens documentaires portant sur les éléments que nous ont fournis les organismes payeurs.

(11)  Le SIGC s'appuie sur les bases de données relatives aux exploitations, aux demandes d'aide et aux surfaces agricoles, qui sont utilisées dans le cadre des contrôles administratifs croisés portant sur l'ensemble des demandes d'aide. Le SIPA est un système d'information géographique contenant des séries de données spatiales provenant de sources multiples qui, rassemblées, composent un catalogue des surfaces agricoles des États membres.

(12)  Voir point 7.13 de notre rapport annuel 2016.

(13)  Voir point 7.15 de notre rapport annuel 2016.

(14)  Article 11, paragraphe 4, du règlement d'exécution (UE) no 809/2014 de la Commission du 17 juillet 2014 établissant les modalités d'application du règlement (UE) no 1306/2013 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne le système intégré de gestion et de contrôle, les mesures en faveur du développement rural et la conditionnalité (JO L 227 du 31.7.2014, p. 69).

(15)  Pour en savoir plus, voir points 7.43 à 7.54 de notre rapport annuel 2016, ainsi que les points 26 à 39 de notre rapport spécial no 21/2017 intitulé «Le verdissement: complexité accrue du régime d'aide au revenu et encore aucun bénéfice pour l'environnement».

(16)  Cultures à croissance rapide plantées entre deux cultures principales afin d'améliorer la biodiversité et de prévenir l'érosion des sols.

(17)  Voir point 90 de notre rapport spécial no 7/2017 intitulé «Nouveau rôle des organismes de certification concernant les dépenses de la PAC: une avancée vers un modèle de contrôle unique, malgré d'importantes faiblesses à surmonter» et point 7.54 de notre rapport annuel 2015.

(18)  La portée des visites de réexamen de la Commission est normalement limitée à certaines sous-populations du budget de la PAC (FEAGA relevant du SIGC, FEAGA hors SIGC, Feader relevant du SIGC, Feader hors SIGC) contrôlées par les organismes de certification.

(19)  Les visites de réexamen de la Commission aboutissent à la conclusion suivante: «À partir des travaux menés, la DG AGRI n'a identifié aucun élément qui amènerait à ne pas se fier au travail effectué par l'organisme de certification pour l'exercice financier 2017». Elles fournissent donc une assurance négative.

(20)  Des missions portant sur une autre population et un autre organisme payeur ont été menées auprès du même organisme de certification.

(21)  En trois ans, la Commission a visité 35 des 55 organismes de certification.

(22)  Nous avons analysé une visite de réexamen de 2015, quatre de 2016 et sept de 2017.

(23)  République tchèque, Allemagne (Basse Saxe), Estonie, Grèce, Roumanie et Royaume-Uni (Pays de Galles).

(24)  Danemark, Espagne (Asturies et La Rioja), Italie (Agenzia per le Erogazioni in Agricoltura), Slovaquie et Suède.

(25)  Ce chiffre repose sur les dépenses de 2016; il s'agit des données les plus récentes disponibles au moment des réexamens de la Commission.

(26)  La Commission a jugé que huit organismes de certification présentaient une fiabilité limitée et que les trois autres n'étaient pas fiables.

(27)  L'article 17 du règlement d'exécution (UE) no 809/2014 de la Commission dispose que la demande d'aide géospatiale doit être accessible:

a)

à compter de l'année de demande 2016, à un certain nombre de bénéficiaires correspondant au nombre requis pour couvrir au moins 25 % de la surface totale déterminée pour le régime de paiement de base ou pour le régime de paiement unique à la surface au cours de l'année précédente;

b)

à compter de l'année de demande 2017, à un certain nombre de bénéficiaires correspondant au nombre requis pour couvrir au moins 75 % de la surface totale déterminée pour le régime de paiement de base ou pour le régime de paiement unique à la surface au cours de l'année précédente;

c)

à compter de l'année de demande 2018, à l'ensemble des bénéficiaires.

(28)  La décision d'exécution C(2018) 2838 de la Commission fixe les échéances suivantes: 2020 pour les demandes de paiement au titre des mesures de développement rural liées à la surface au Danemark et en Italie; 2020 pour les demandes d'aide et de paiement de l'ensemble des bénéficiaires au Luxembourg, en Pologne et au Royaume-Uni (Angleterre); 2019 pour les demandes d'aide ou de paiement liées aux parcelles partagées par deux bénéficiaires ou plus à des fins de rotation des cultures dans les productions spéciales en Finlande.

(29)  Belgique (Région flamande), Bulgarie, Danemark, Allemagne (Basse-Saxe), Irlande, Grèce, Espagne (Andalousie, Castille-La Manche et Castille-et-León), France, Croatie, Italie (Lombardie et Vénétie), Lituanie, Hongrie, Autriche, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Finlande, Suède et Royaume-Uni (Angleterre et Irlande du Nord).

(30)  De plus amples informations concernant le cadre de performance pour la période 2014-2020 figurent dans notre rapport spécial no 16/2017 intitulé «La programmation du développement rural doit être moins complexe et davantage axée sur les résultats».

(31)  Article 67, paragraphe 1, du règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 320).

(32)  Voir points 73 et 74 du rapport spécial no 11/2018 intitulé «Nouvelles options de financement des projets de développement rural: plus simples, mais pas axées sur les résultats».

(33)  Dans trois de ces cinq cas, la réglementation de l'UE applicable rendait obligatoire l'utilisation d'un montant forfaitaire.

(34)  Voir point 79 de notre rapport spécial no 11/2018.

(35)  Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point IX).

ANNEXE 7.1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LA RUBRIQUE RESSOURCES NATURELLES

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L'ÉCHANTILLON

 

Paiements directs

121

201

Mesures de marché, développement rural, environnement, action pour le climat et pêche

109

179

Nombre total d'opérations pour la rubrique Ressources naturelles

230

380

 

ESTIMATION DE L'IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d'erreur estimatif pour la rubrique Ressources naturelles

2,4  %

2,5  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d'erreur (LSE)

3,9  %

 

 

Limite inférieure du niveau d'erreur (LIE)

0,9  %

 

ANNEXE 7.2

VUE D'ENSEMBLE DES RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS, PAR ÉTAT MEMBRE, POUR LES MESURES DE MARCHÉ, LE DÉVELOPPEMENT RURAL, L'ENVIRONNEMENT, L'ACTION POUR LE CLIMAT ET LA PÊCHE (1)

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(1)  À l'exception des cinq opérations en gestion directe examinées dans les domaines de l'environnement, de l'action pour le climat et de la pêche.

ANNEXE 7.3

VUE D'ENSEMBLE DES ERREURS DONT L'IMPACT REPRÉSENTE AU MOINS 20 % DU MONTANT DE L'OPÉRATION EXAMINÉE POUR LES MESURES DE MARCHÉ, LE DÉVELOPPEMENT RURAL, L'ENVIRONNEMENT, L'ACTION POUR LE CLIMAT ET LA PÊCHE

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Introduction

En appliquant la méthodologie générale d'audit présentée à l' annexe 1.1 , nous avons procédé à des tests sur un échantillon représentatif d'opérations afin d'estimer le niveau d'irrégularité caractérisant la population pour cette rubrique du CFP. Les erreurs que nous avons détectées lors des tests ne constituent en rien une liste exhaustive des différentes erreurs ou des types d'erreurs possibles. Nous décrivons ci-après quatre erreurs dont l'impact représente au moins 20 % de la valeur de l'opération examinée et qui concernent des dépenses en faveur des mesures de marché, du développement rural, de l'environnement, de l'action pour le climat et de la pêche. Les encadrés 7.5 et 7.6 présentent les deux autres exemples que nous avons relevés. Ces six erreurs ont été décelées dans des opérations d'un montant allant de 3 500  euros à 1,6  million d'euros, avec une valeur médiane d'un peu moins de 17 000  euros (1).

La Commission prend bonne note de l’observation formulée par la Cour des comptes à l’annexe 7.2, selon laquelle la vue d’ensemble des opérations présentée par la Cour des comptes ne peut servir d’indicateur du niveau d’erreur relatif dans les États membres de l’échantillon. La Commission souligne que des informations détaillées portant sur les résultats des audits de la Commission et des États membres sont présentées pour chaque État membre dans les rapports annuels d’activité, et leurs annexes techniques, soumis par les services de la Commission qui mettent en œuvre les fonds de l’Union dans le cadre de la gestion partagée.

Exemples d'erreurs

Mesures de marché, développement rural, environnement, action pour le climat et pêche

Bénéficiaires/activités/projets/dépenses inéligibles

Exemple 1 — Projet inéligible en raison d'un retour sur investissement insuffisant

Au Portugal, nous avons examiné un paiement reçu par un agriculteur pour la modernisation de son système d'irrigation. Pour être éligible, la demande d'aide devait démontrer que le projet donnerait lieu à un retour sur investissement positif. Les autorités ont approuvé le projet sur la base des informations figurant dans cette dernière. Cependant, lorsque sa demande a été approuvée, le bénéficiaire n'exploitait plus à des fins agricoles l'une des parcelles incluses dans le calcul du retour sur investissement. Si l'on comptabilise uniquement les parcelles réellement exploitées par le bénéficiaire, le calcul n'aboutit pas à un retour sur investissement positif. Par conséquent, le projet n'aurait pas dû bénéficier de cette aide, ce qui aurait permis d'éviter une erreur correspondant à 100 % des sommes considérées.

 

Exemple 2 — Soutien accordé à un bénéficiaire qui ne disposait pas de droits de replantation suffisants

En Espagne, nous avons examiné un paiement servant à financer en partie les coûts de restructuration et de conversion de vignobles d'une exploitation. En vertu des règles nationales, le bénéficiaire devait posséder des droits de replantation pour la surface à restructurer avant la date limite de dépôt de la demande d'aide. Toutefois, pour une parcelle, le bénéficiaire rencontré avait obtenu les droits en question après la date limite de dépôt, ce qui a donné lieu à une erreur correspondant à 44 % des montants en cause.

 

Exemple 3 — Assistance technique dans le domaine du développement rural également utilisée pour le FEAGA

Nous avons examiné un paiement reçu par un organisme payeur grec pour de l'assistance technique dans le cadre de programmes de développement rural. Nous avons constaté que l'infrastructure et l'assistance informatiques financées ont également été utilisées pour gérer l'aide au titre du FEAGA. Étant donné que seule la contribution à des opérations dans le domaine du développement rural était admissible, nous avons jugé qu'une partie des coûts étaient inéligibles et estimé que l'erreur correspondait à 23 % des montants en cause.

Nous avons également constaté des erreurs dues à l'inéligibilité de bénéficiaires/d'activités/de projets/de dépenses (impact inférieur à 20 %) en Allemagne, en Croatie et au Portugal, ainsi que dans le cadre de trois opérations en gestion directe concernant des dépenses en faveur de l'environnement.

La Commission tiendra compte de cette constatation lors de la planification de futures enquêtes d’apurement de conformité.

Non-respect des engagements agroenvironnementaux et climatiques

Exemple 4 — Non-respect des engagements agroenvironnementaux dans des zones sensibles aux nitrates

En Grèce, nous avons examiné un paiement reçu par un agriculteur au titre d'une mesure agroenvironnementale et climatique pour la protection de zones sensibles aux nitrates. En l'occurrence, le bénéficiaire s'engageait à respecter les plafonds fixés pour la quantité d'engrais et le volume d'eau d'irrigation qui pouvaient être utilisés sur les parcelles. Les parcelles présentant un dénivelé supérieur à 6 % faisaient l'objet de limitations plus strictes, en raison du risque plus important d'écoulement d'engrais et d'eau. Néanmoins, sur deux parcelles dont le dénivelé était supérieur à 6 %, le bénéficiaire n'a pas respecté les exigences plus sévères en matière d'irrigation et d'apport d'engrais, ce qui a donné lieu à une erreur correspondant à 20 % des montants en cause.

Nous avons également décelé une erreur due au non-respect des engagements agroenvironnementaux et climatiques (impact inférieur à 20 %) en Suède.

La mesure fournie par les autorités nationales indiquait que l’inclinaison de la pente était inférieure à 6 %. Pour les parcelles dont l’inclinaison varie, le mesurage de la pente ne va pas toujours de soi, pour des raisons techniques. La Commission estime que, dans le cas d’une parcelle comme celle dont il s’agit, il n’y a pas nécessairement lieu de prendre en compte, pour mesurer la pente, le point le plus bas et le point le plus élevé, en valeur absolue. Les points à utiliser sont plutôt le point représentatif le plus haut et le point représentatif le plus bas de la parcelle.

La Commission examinera ce point de manière plus approfondie avec les autorités nationales.


(1)  En d'autres termes, la moitié des erreurs dont l'impact représentait au moins 20 % de la somme considérée ont été relevées dans des opérations d'une valeur inférieure à 17 000 euros, et le reste dans des opérations d'une valeur supérieure à ce montant.

ANNEXE 7.4

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

À présent sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

7.77.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2014, nous formulons les recommandations ci-après. Pour le FEAGA:

 

 

 

 

 

 

 

recommandation no 1: les États membres devraient consentir des efforts supplémentaires pour inclure, dans leurs bases de données SIPA, des informations fiables et actualisées concernant la surface et l'éligibilité des terres agricoles, en particulier des prairies permanentes, ainsi que systématiquement analyser et utiliser toutes les informations disponibles dans le contexte des contrôles administratifs, y compris des orthophotos à jour, afin d'éviter des paiements pour des terres inéligibles;

 

X

 

 

 

 

 

pour le développement rural:

 

 

 

 

 

 

 

recommandation no 2: la Commission devrait prendre des mesures appropriées qui prévoient que les plans d'action des États membres comportent des mesures correctrices pour remédier aux causes d'erreur fréquemment constatées;

 

X

 

 

 

 

 

recommandation no 3: la Commission devrait revoir sa stratégie concernant les audits de conformité relatifs au développement rural afin de déterminer si les insuffisances des systèmes mises au jour dans une région en particulier, pour les États membres dotés de programmes régionaux, existent également dans d'autres régions, notamment pour les mesures d'investissement;

X

 

 

 

 

 

 

2014

tant pour le FEAGA que pour le développement rural:

 

 

 

 

 

 

 

recommandation no 4: la Commission devrait s'assurer que la nouvelle procédure d'assurance quant à la légalité et à la régularité des opérations, qui deviendra obligatoire à partir de l'exercice 2015, est correctement appliquée par les organismes de certification et qu'elle produit des informations fiables sur le niveau d'erreur, de manière à pouvoir les utiliser.

 

X

 

 

 

 

 

7.78.

En outre, dans le domaine de la pêche, nous recommandons:

 

 

 

 

 

 

 

recommandation no 5: que la Commission veille à ce que les autorités d'audit des États membres exécutent leurs tâches plus minutieusement, notamment en effectuant les contrôles sur place requis, en mettant en œuvre des procédures de contrôle qualité et en améliorant la documentation d'audit.

 

 

X

 

 

 

 


CHAPITRE 8

Sécurité et citoyenneté

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 8.1-8.5
Brève description de la rubrique Sécurité et citoyenneté du CFP 8.2-8.4
Étendue et approche de l’audit 8.5
Régularité des opérations 8.6-8.7
Examen d’une sélection de systèmes 8.8-8.13
Gestion partagée 8.8-8.12
Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance 8.13
Conclusion et recommandations 8.14-8.15
Recommandations 8.15

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

8.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la rubrique Sécurité et citoyenneté du CFP. L’ encadré 8.1 donne une vue d’ensemble des principales activités et dépenses relevant de cette rubrique, réalisées en 2017.

 

Encadré 8.1 —   Rubrique du CFP Sécurité et citoyenneté — Répartition en 2017

Image

Montant total des paiements de l’exercice

2,9

- avances  (12)

-1,8

+ avances apurées  (12)

1,6

Total de la population auditée

2,7

Source: Comptes consolidés de l’Union européenne relatifs à l’exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Brève description de la rubrique Sécurité et citoyenneté du CFP

8.2.

La rubrique 3 couvre un ensemble de politiques dont l’objectif commun est de renforcer la notion de citoyenneté européenne en créant un espace de liberté, de justice et de sécurité sans frontières intérieures.

 

8.3.

Comme cela est illustré dans l’ encadré 8.1 , le volet «migration et sécurité» constitue le principal domaine de dépenses. En conséquence, la plupart des dépenses sont financées par deux Fonds seulement: le Fonds «Asile, migration et intégration» (1) (FAMI) et le Fonds pour la sécurité intérieure (FSI). Ces Fonds ont été lancés en 2014 et fonctionneront jusqu’en 2020; ils ont remplacé le programme SOLID («Solidarité et gestion des flux migratoires»), qui comprenait quatre instruments (2) ainsi que deux programmes (3). Comme pour SOLID, la gestion de la plupart des fonds du FAMI et du FSI est partagée entre les États membres et la DG Migration et affaires intérieures (DG HOME) de la Commission. Le FAMI vise à contribuer à l’efficacité de la gestion des flux migratoires et au développement d’une approche commune de l’UE en matière d’asile et d’immigration. L’objectif du FSI est qu’un niveau élevé de sécurité soit atteint au sein de l’UE. Il est composé de deux instruments (4): le FSI-Frontières et visas et le FSI-Police. Le premier soutient la mise en place de mesures harmonisées relatives à la gestion des frontières ainsi que le développement d’une politique commune en matière de visas, et le second est axé sur la coopération entre les services répressifs et l’amélioration de la capacité de gestion des risques liés à la sécurité et des crises.

 

8.4.

Une autre part importante du budget de cette rubrique comprend la dotation financière aux 12 agences décentralisées (5) qui jouent un rôle actif dans la mise en œuvre des priorités essentielles de l’UE dans les domaines de la migration et de la sécurité, de la coopération judiciaire ainsi que de la santé. Viennent ensuite le programme concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, qui vise à garantir la santé humaine, animale et végétale à tous les stades de la chaîne alimentaire, et «Europe créative», qui est le programme-cadre de l’UE en faveur de la culture et de l’audiovisuel. Enfin, le budget finance un certain nombre de programmes qui visent à réaliser l’objectif commun consistant à renforcer la sécurité et la citoyenneté, notamment les programmes relatifs à la justice et aux consommateurs ainsi que le programme dans le domaine des droits, de l’égalité et de la citoyenneté.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Étendue et approche de l’audit

8.5.

En ce qui concerne la rubrique Sécurité et citoyenneté, nous avons examiné en 2017, conformément à l’approche et aux méthodes d’audit présentées à l’ annexe 1.1 :

a)

un échantillon de 15 opérations, qui a été conçu pour nous permettre de nous forger une opinion sur les dépenses de 2017 pour le budget dans son ensemble mais qui n’était pas censé être représentatif de tout l’éventail des dépenses relevant de cette rubrique du CFP (en d’autres termes, nous n’avons pas estimé le niveau d’erreur pour la rubrique 3). Ce choix a été motivé par le niveau relativement bas des paiements pour ce domaine d’action en 2017 (environ 2 % du total des dépenses de l’UE). L’échantillon se composait de huit opérations relevant de la gestion partagée avec les États membres (6), de cinq autres directement gérées par la Commission, et de deux enfin concernant l’apurement des avances aux agences;

b)

les principaux systèmes utilisés par la Commission et les États membres pour fournir une assurance quant à la régularité des paiements effectués au titre de SOLID, du FAMI et du FSI;

c)

si le rapport annuel d’activité de la DG HOME apportait des informations sur la régularité des dépenses qui concordaient globalement avec nos résultats.

 

RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

8.6.

Sur les 15 opérations examinées, trois (20 %) comportaient des erreurs, dont deux dépassaient le seuil de signification de 2 %: une opération en gestion partagée dans le cadre du FAMI en France (erreur de 10 %) et une deuxième relative à une subvention opérationnelle octroyée à l’EASO pour couvrir des dépenses exposées en 2016 et inscrites dans les comptes 2017 de la Commission (7) (erreur de 2,9  %). Comme cela est indiqué au point 8.5, sous a), cet échantillon ne se voulait pas représentatif des dépenses relevant de cette rubrique; par conséquent, aucun taux d’erreur n’a été calculé. La constatation concernant l’opération relative au FAMI est expliquée à l’ encadré 8.2 .

8.6.

L’erreur relative au FAMI pour la France est corrigée dans les comptes de 2018 (montant déduit des comptes de 2018).

L’erreur relative à l’EASO a été repérée en 2016 par les auditeurs de la Cour lors de leur audit annuel de cette agence. Le conseil d’administration de l’agence a connaissance de cette erreur et suit de près le plan d’action présenté par le directeur exécutif afin de remédier aux faiblesses relevées par la Cour.

Dans les comptes de 2017, en raison d’obligations réglementaires, la Commission n’aurait pas pu rejeter les coûts de l’EASO entachés par cette erreur, mais elle a souligné ce problème dans son rapport annuel d’activité de 2017 (une réserve pour des raisons de réputation a été émise par l’ordonnateur).

Encadré 8.2 —   Erreur concernant la contribution de l’UE au programme français de réinstallation des réfugiés

En France, le FAMI soutient le programme national de réinstallation au moyen d’un versement unique de 10 000  euros par réfugié entrant dans le pays. Nous avons contrôlé un paiement de l’UE d’un montant de 100 000  euros destiné à la réinstallation de dix réfugiés syriens. Bien que seuls neuf des dix individus soient effectivement arrivés en France, nous avons constaté que les autorités françaises n’ont pas pour autant ajusté leur demande de paiement à la baisse. La contribution de l’UE au programme de réinstallation a dès lors été surévaluée de 10 000  euros.

Encadré 8.2 — Erreur concernant la contribution de l’UE au programme français de réinstallation des réfugiés

L’État membre a déjà corrigé cette erreur dans les comptes de 2018 et a mis en place des mesures correctrices, notamment une procédure de vérification renforcée et le développement d’une solution informatique intégrée.

8.7.

En outre, nous avons relevé des incohérences dans la manière dont les États membres ont déterminé l’éligibilité de la taxe sur la valeur ajoutée déclarée par des organismes publics. Ce problème, qui nuit à la bonne gestion financière des dépenses de l’UE, est décrit à l’ encadré 8.3 .

 

Encadré 8.3 —   Incohérences en ce qui concerne l’éligibilité de la TVA déclarée par des organismes publics

Encadré 8.3 — Incohérences en ce qui concerne l’éligibilité de la TVA déclarée par des organismes publics

La Commission reconnaît le fait que le traitement au niveau de l’État membre dépend de la législation nationale.

La Commission précisera, dans ses orientations aux États membres, comment réduire le risque lié au dépassement du taux de cofinancement dans les cas où, en application des règles nationales, la TVA pourrait représenter une partie du cofinancement plus élevée que dans les prévisions initiales.

La législation de l’UE prévoit que la TVA non récupérable est éligible à un cofinancement de l’UE. En Espagne, le Fonds pour les frontières extérieures a financé 95 % du coût représenté par l’installation d’équipements de communication à bord de navires de patrouille frontalière. Le bénéficiaire était un service répressif, financé sur le budget national. Les dépenses correspondaient à des factures relatives à des services établies par un contractant externe et incluaient la TVA (de 7 % à 21 %). Étant donné que ledit service ne pouvait pas récupérer la TVA, les autorités espagnoles ont considéré que celle-ci était éligible à un financement. Toutefois, la TVA facturée par un prestataire de services alimente automatiquement le budget national et en conséquence, ne constitue pas un coût net pour l’État membre. Dans ce cas, compte tenu du taux élevé de cofinancement de 95 %, la contribution totale de l’UE à cette action était supérieure aux coûts nets réellement supportés par l’État membre.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Une situation similaire a été évitée en Croatie, où la Facilité Schengen de l’UE a été utilisée pour financer intégralement la reconstruction de postes frontières. Le bénéficiaire était le ministère de l’intérieur croate. Les dépenses correspondaient à des factures relatives à des travaux établies par un contractant externe et incluaient une TVA de 25 %. Attentives aux instructions de la Commission selon lesquelles le cofinancement de l’UE ne peut pas excéder le montant total des dépenses éligibles hors TVA, les autorités croates ont considéré la TVA comme non éligible au financement de l’UE et l’ont couverte à partir des ressources nationales.

 

Le cas espagnol illustre le possible revers de médaille que constitue l’inclusion de la TVA dans les dépenses éligibles pour les organismes publics financés sur les budgets nationaux. Il montre que, lorsque ces organismes mettent en œuvre des actions dont le taux de cofinancement de l’UE est élevé et que celle-ci rembourse également la TVA correspondante, la contribution de l’Union peut dépasser les coûts nets réellement supportés par l’État membre. La bonne gestion financière des fonds de l’UE est ainsi compromise.

 

EXAMEN D’UNE SÉLECTION DE SYSTÈMES

Gestion partagée

FAMI et FSI

8.8.

Trois ans après le début de la période de programmation septennale, les États membres ont sensiblement relevé le taux d’exécution de leurs programmes nationaux. L’ encadré 8.4 montre les paiements annuels que les États membres ont déclarés dans leurs comptes relatifs à l’exercice 2016 et qu’ils ont présentés à la Commission en vue de leur apurement et de leur remboursement ultérieur en 2017.

 

Encadré 8.4 —   Paiements en faveur du FAMI et du FSI sensiblement plus élevés au cours de l’exercice 2016

Image

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

8.9.

Nous avons passé en revue les procédures ayant mené à l’apurement, par la Commission, des comptes annuels de dix programmes nationaux relevant du FAMI et du FSI soumis par les États membres (8) pour l’exercice 2016. Nous avons examiné l’exhaustivité et la cohérence de l’évaluation conduite par la Commission sur a) les comptes annuels et les rapports annuels de mise en œuvre présentés par les autorités responsables et b) les opinions d’audit communiquées par les autorités d’audit. Nous avons également vérifié si, dans son évaluation, la Commission tenait compte des précédentes constatations d’audit, y compris les nôtres. Nous n’avons décelé aucune lacune majeure dans ses procédures et sommes d’accord avec ses décisions d’apurement.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

8.10.

Conformément aux obligations en matière d’établissement de rapports concernant le FAMI et le FSI, les comptes apurés par la Commission en 2017 ne faisaient pas de distinction entre les préfinancements (avances) versés par les États membres aux bénéficiaires finals et les paiements destinés à rembourser les dépenses effectivement exposées. Il en résulte que la Commission ne peut obtenir d’informations relatives au montant réellement dépensé. L’ encadré 8.5 montre en quoi la situation actuelle est préjudiciable au rôle de surveillance exercé par la Commission.

 

Encadré 8.5 —   La Commission ne disposait pas d’informations suffisantes sur les dépenses réellement effectuées au titre du FAMI et du FSI

En Estonie, les conventions de subvention dans le cadre du FAMI et du FSI prévoient des avances couvrant 100 % des coûts prévus d’un projet. Conformément aux obligations en matière d’établissement de rapports concernant le FAMI et le FSI, les comptes annuels du FSI présentés à la Commission pour l’exercice 2016 comprenaient des paiements pour un montant de 13 millions d’euros, ce qui représentait 35 % environ de la dotation totale pour la période de financement 2014-2020. Toutefois, lors de notre visite d’audit en Estonie, nous avons constaté que 12,7  millions d’euros (soit 97,6  % du montant déclaré) concernaient en réalité des avances versées aux bénéficiaires finals.

Cela montre que les obligations actuelles en matière d’établissement de rapports concernant le FAMI et le FSI ne permettent pas à la Commission d’obtenir toutes les informations financières nécessaires. Le fait de notifier uniquement les paiements effectués peut donner une représentation trompeuse de la mise en œuvre effective des fonds, ce qui porte préjudice au rôle de surveillance exercé par la Commission.

Encadré 8.5 — La Commission ne disposait pas d’informations suffisantes sur les dépenses réellement effectuées au titre du FAMI et du FSI

La Commission a demandé aux États membres d’améliorer déjà dans les comptes présentés en 2018 les informations communiquées sur les différents types de dépenses.

La distinction entre les préfinancements et les dépenses exposées est déjà effective pour les comptes présentés en février/mars 2018 (tant les paiements intermédiaires que les paiements finaux sont mis en évidence et, par défaut, les avances aux bénéficiaires finals sont indiquées).

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

8.11.

Nous avons contrôlé les travaux réalisés par cinq autorités d’audit nationales (9) préalablement à leur certification des comptes annuels du FAMI et du FSI pour l’exercice 2016. L’ encadré 8.6 présente nos constatations.

 

Encadré 8.6 —   Insuffisances systémiques liées au FAMI et au FSI

États membres

Insuffisance

Effet

Lacunes dans les travaux d’audit effectués par les autorités d’audit:

En Suède, l’autorité d’audit n’a pas suffisamment documenté ses travaux pour permettre de déterminer quelles procédures d’audit elle utilisait en réalité.

En Suède et en France, l’autorité d’audit n’a pas documenté correctement sa supervision des travaux d’audit, comme le prévoient les normes internationales d’audit.

En Estonie, la stratégie d’audit ne comprenait aucune évaluation des limitations que présente le recours intensif aux préfinancements pour l’audit des comptes annuels du FAMI et du FSI.

Accroissement du risque en matière d’éligibilité, de gestion et de contrôle des actions financées.

SOLID

8.12.

Pour évaluer les travaux d’audit ex post de la DG HOME, nous avons procédé à un examen de dix audits de conformité ex post (10). Ces audits visaient à déceler et à corriger les dépenses irrégulières liées à des programmes déjà clôturés par la Commission. Nos constatations ont permis de mettre en lumière des insuffisances systémiques mais ne remettent pas en cause les résultats des audits menés par la Commission.

 

Encadré 8.7 —   Insuffisances systémiques liées au programme SOLID

Commission

 

Insuffisance

Effet

Réponse de la Commission

Externalisation des travaux d’audit relatifs au programme SOLID:

Des retards subsistent dans l’établissement des rapports sur les audits de conformité ex post: des rapports présentant des constatations relatives à des projets mis en œuvre en 2007 ont fait l’objet d’audits ex post en 2013 mais, fin 2017, les États membres n’avaient pas encore approuvé et accepté les résultats d’audit.

Les retards empêchent les États membres de traiter en temps opportun les causes profondes des problèmes exposés dans les constatations d’audit.

L’arriéré en matière d’audits ex post dans le cadre du programme SOLID a une incidence sur les travaux d’audit concernant le FAMI et le FSI, qui sont réalisés par les mêmes agents de la Commission.

Externalisation des travaux d’audit relatifs au programme SOLID — Traitement des causes profondes des problèmes exposés dans les constatations d’audit

L’objectif premier d’un contrôle ex post est de déterminer le taux d’erreur résiduel dans le ou les programmes audités; l’assurance de la Commission est également fondée sur les audits des systèmes tout au long de la période de programmation, qui constituent pour les États membres la principale occasion de prendre des mesures correctrices en cas de faiblesses systémiques. Lorsque nécessaire, la Commission a également formulé, après analyse des documents soumis par les États membres en lien avec chaque procédure de clôture annuelle, des recommandations spécifiques invitant à corriger ces faiblesses. Un audit ex post constitue la dernière occasion de déterminer le montant correct qui aurait dû être imputé au budget de l’Union par les États membres pour un programme annuel particulier.

Externalisation des travaux d’audit relatifs au programme SOLID — Travaux d’audit concernant le FAMI et le FSI

Pour le FAMI/le FSI, la méthodologie d’audit appliquée permet d’accélérer le processus de présentation des rapports et ne devrait pas entraîner de retards. Dans son plan d’audit pour 2018, la DG HOME prévoit de réaliser jusqu’à 7 audits de systèmes pour les fonds FAMI/FSI, contre 3 en 2017. De plus, des mesures ciblées ont été prises en vue de traiter, avec effet immédiat, les audits ex post en cours du programme SOLID. La DG HOME travaille actuellement à l’amélioration de la méthodologie d’audit actuelle du programme SOLID, en vue de rationaliser à la fois les travaux d’audit et la procédure de présentation des rapports. La DG HOME s’est fixé pour objectif prioritaire de traiter l’arriéré des audits dans les plus brefs délais.

Procédures de contrôle de la qualité des travaux d’audit externalisés insuffisamment documentées.

Risques pour la qualité des audits de conformité ex post.

Procédures de contrôle de la qualité des travaux d’audit externalisés

La DG HOME a renforcé, en concertation avec les auditeurs de la Cour, sa supervision des travaux ex post effectués par les contractants externes. Elle a examiné un échantillon de dossiers d’audit et a exécuté de nouveau les mêmes travaux sur la base des pièces justificatives disponibles. Elle en a conclu que les travaux d’audit réalisés par le contractant externe étaient satisfaisants. Dans l’objectif de maintenir ce niveau de supervision renforcé à l’égard de son contractant externe, la DG HOME prévoit de procéder à un exercice similaire en 2018.

Procédures de contrôle concernant les financements doubles/multiples non exhaustives.

Risque de non-détection d’un double financement.

Procédures de contrôle concernant les financements doubles/multiples

Si aucune question spécifique n’exige formellement de l’auditeur qu’il vérifie l’existence d’un double financement, les contrôles approfondis sur la partie des revenus permettent de détecter dans une certaine mesure les doubles financements potentiels, puisque les auditeurs sont tenus de déterminer la provenance de tous les revenus.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance

8.13.

Nous avons examiné le rapport annuel d’activité de la DG HOME et nous n’avons relevé aucune information en contradiction avec les constatations de la Cour. Cependant, notre échantillon limité de 15 opérations pour 2017 n’est pas suffisant pour nous permettre de comparer nos résultats d’audit avec les informations sur la régularité des dépenses communiquées par la DG HOME.

 

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

8.14.

L’étendue de l’audit pour cette rubrique du CFP (voir point 8.5) ne nous permet pas de tirer une conclusion quantifiée comme pour d’autres chapitres du présent rapport. Notre examen d’une sélection de systèmes a néanmoins mis en lumière deux aspects principaux susceptibles d’être améliorés.

 

Recommandations

8.15.

La Commission devrait:

 

recommandation no 1: fournir des orientations aux États membres en ce qui concerne l’utilisation des fonds de l’UE conformément au principe de bonne gestion financière. En particulier, les lignes directrices relatives à la mise en œuvre du FAMI et du FSI devraient préciser que, lorsque des organismes publics mettent en œuvre des actions de l’UE, le cofinancement de celle-ci ne peut dépasser le montant total des dépenses éligibles hors TVA,

La Commission accepte cette recommandation.

recommandation no 2: demander aux États membres de ventiler, dans les comptes annuels des programmes nationaux relevant du FAMI et du FSI, les montants déclarés en fonction de leur nature, à savoir recouvrements, préfinancements et dépenses effectivement exposées, et rendre compte dans son RAA, à partir de 2018, des dépenses réellement effectuées au titre de chaque Fonds.

La Commission accepte cette recommandation et l’a partiellement mise en œuvre en qui concerne à la fois:

la communication d’informations plus détaillées par les États membres concernant la nature des montants lors de l’établissement des rapports sur les comptes annuels, et

la fourniture aux États membres d’orientations relatives à la communication d’informations sur les recouvrements (publiées le 8 décembre 2017).


(1)  L’acte juridique établissant le FAMI peut être consulté sur le site web Eur-Lex.

(2)  Les actes juridiques établissant ces instruments peuvent être consultés sur le site web Eur-Lex: Fonds pour les frontières extérieures, Fonds européen pour le retour, Fonds européen pour les réfugiés, Fonds européen d’intégration des ressortissants de pays tiers.

(3)  «Prévenir et combattre la criminalité» (ISEC) et «Prévention, préparation et gestion des conséquences en matière de terrorisme et autres risques liés à la sécurité» (CIPS).

(4)  Les actes juridiques établissant ces instruments peuvent être consultés sur le site web Eur-Lex: FSI-Frontières et visas, FSI-Police.

(5)  Santé: ECDC, EFSA et EMA. Affaires intérieures: Frontex, EASO, Europol, CEPOL, eu-LISA et OEDT. Justice: Eurojust, FRA et EIGE.

(6)  Belgique, Estonie, Espagne, France, Croatie, Lituanie, Autriche et Suède.

(7)  Notre rapport annuel spécifique comprenant notre opinion sur la légalité et la régularité des dépenses de l’EASO pour 2016 est disponible sur le site web de la Cour.

(8)  Le FSI pour l’Estonie, la Grèce, l’Italie, la Lituanie et l’Autriche; le FAMI pour la France, le Luxembourg, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.

(9)  La France et la Suède pour le FAMI; l’Autriche, l’Estonie et la Lituanie pour le FSI.

(10)  Le FEI et le FER en Espagne; le FEI, le FER et le FR en Allemagne; le FER et le FEI en Italie; le FEI et le FER en Bulgarie; le FEI en Grèce.

(11)  Dont les dépenses relatives aux consommateurs, à la justice, aux droits, à l’égalité et à la citoyenneté.

(12)  Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point 15).


CHAPITRE 9

L’Europe dans le monde

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 9.1-9.5
Brève description de la rubrique L’Europe dans le monde 9.2-9.4
Étendue et approche de l’audit 9.5
Première partie — Régularité des opérations 9.6-9.19
Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance 9.12-9.19
Évaluation des systèmes de la DG NEAR 9.12-9.18
Évaluation des systèmes de la DG DEVCO 9.19
Deuxième partie — Problèmes de performance dans les projets relevant de la rubrique L’Europe dans le monde 9.20-9.23
Conclusions et recommandations 9.24-9.26
Recommandations 9.25-9.26

Annexe 9.1 —

Dépenses opérationnelles par délégation en 2017

Annexe 9.2 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour la rubrique L’Europe dans le monde

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

9.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la rubrique du CFP L’Europe dans le monde. L’ encadré 9.1 donne une vue d’ensemble des principales activités et dépenses relevant de cette rubrique, réalisées en 2017.

 

Encadré 9.1 —   Rubrique du CFP L’Europe dans le monde — Répartition en 2017

Image

Montant total des paiements de l’exercice

9,8

– avances  (9)

-6,5

+ avances apurées  (9)

4,9

Total de la population auditée

8,2

Source: Comptes consolidés de l’Union européenne relatifs à l’exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Brève description de la rubrique L’Europe dans le monde

9.2.

La rubrique L’Europe dans le monde couvre les dépenses pour toutes les politiques en matière d’action extérieure (politique étrangère) financées par le budget général de l’UE. Ces politiques visent à:

promouvoir les valeurs de l’UE au delà de ses frontières, notamment les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit,

relever les grands défis mondiaux, tels le changement climatique et la perte de biodiversité,

accroître l’impact de la coopération au développement de l’UE, dans le but d’éradiquer la pauvreté,

investir dans la prospérité et la stabilité à long terme chez les voisins de l’UE, tant en préparant les pays candidats à l’adhésion qu’au moyen de notre politique de voisinage,

renforcer la solidarité européenne en cas de catastrophes naturelles ou d’origine humaine,

améliorer la prévention des crises et la résolution des conflits, maintenir la paix et renforcer la sécurité internationale,

promouvoir et défendre les intérêts de l’UE ainsi que ceux qu’elle partage avec d’autres pays au delà de ses frontières, en soutenant la dimension extérieure des politiques de l’Union.

 

9.3.

Les principales directions générales chargées d’exécuter le budget de l’action extérieure sont la direction générale de la coopération internationale et du développement (DG DEVCO), la direction générale de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement (DG NEAR), la direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (DG ECHO) et le service des instruments de politique étrangère (FPI).

 

9.4.

En 2017, les paiements effectués dans le cadre de cette rubrique se sont élevés à 9,8  milliards d’euros. Ces fonds ont été alloués, dans plus de 150 pays (voir annexe 9.1 ), par l’intermédiaire de plusieurs instruments (voir encadré 9.1 ) et suivant différentes méthodes d’acheminement de l’aide (1).

 

Étendue et approche de l’audit

9.5.

Pour l’exercice 2017, conformément à l’approche et aux méthodes d’audit présentées à l’ annexe 1.1 , nous avons procédé comme suit en ce qui concerne la rubrique L’Europe dans le monde:

a)

au total, 56 opérations ont été retenues dans notre échantillon, dont quatre ont été tirées de l’étude sur le TER. Nous avons donc examiné un échantillon de 52 opérations, qui a été conçu pour nous permettre de nous forger une opinion sur les dépenses de 2017 pour le budget dans son ensemble et qui n’était pas censé être représentatif de tout l’éventail des dépenses relevant de cette rubrique du CFP (en d’autres termes, nous n’avons pas estimé le niveau d’erreur pour la rubrique 4). Pour la partie de notre population également examinée dans le cadre des études 2017 sur le TER réalisées par la DG NEAR et la DG DEVCO (9 %), nous avons intégré les résultats corrigés (2) de ces études. L’échantillon était composé de 21 opérations de la DG NEAR, 16 de la DG DEVCO, 7 de la DG ECHO et de huit autres opérations;

b)

lorsque des erreurs ont été détectées, nous avons analysé les systèmes concernés pour rechercher les insuffisances qui en étaient la source;

c)

nous avons opéré des contrôles liés à la performance portant sur sept projets dans deux délégations de l’UE. Trois de ces projets avaient été mis en œuvre par la DG NEAR et les quatre autres, par la DG DEVCO;

d)

nous avons évalué si les rapports annuels d’activité des DG DEVCO et NEAR apportaient des informations sur la régularité des dépenses qui concordaient globalement avec nos résultats.

 

PREMIÈRE PARTIE — RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

9.6.

Sur les 52 opérations examinées, nous avons décelé six erreurs quantifiables (dans 8 % des opérations auditées) qui ont eu un impact sur les montants imputés au budget de l’UE. Nous avons également relevé six cas de non-respect des dispositions juridiques et financières, par exemple l’absence d’une garantie financière. Comme cela est indiqué au point 9.5, sous a), cet échantillon ne se voulait pas représentatif des dépenses relevant de cette rubrique; par conséquent, aucun taux d’erreur n’a été calculé. L’examen de ces opérations nous a permis de recenser des cas où les systèmes de contrôle interne sont efficaces, nous en donnons un exemple à l’ encadré 9.2 . Les constatations concernant les dépenses inéligibles sont expliquées dans les encadrés 9.3 et   9.4 .

 

Encadré 9.2 —   Exemple de système de contrôle interne efficace

DG DEVCO

Nous avons examiné les dépenses déclarées par une ONG dans le cadre d’un contrat de subvention conclu avec la Commission. Ces dépenses avaient été approuvées par la Commission. L’objectif du projet soutenu était de contrôler des espèces d’oiseaux invasives dans six États insulaires du Pacifique. Le montant de la subvention octroyée par l’UE était de 1,16  million d’euros.

Un audit financier effectué au niveau du projet par un auditeur externe a montré qu’un montant de 15 909  euros correspondant à des dépenses déclarées n’était pas éligible (pièces justificatives manquantes et erreurs liées à la TVA). La Commission a corrigé cette erreur dans le paiement final.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Encadré 9.3 —   Dépenses non effectuées et acceptées par la Commission

DG DEVCO — Iraq

Nous avons examiné les dépenses déclarées par une organisation internationale dans le cadre d’un accord de contribution conclu avec la Commission. Ce projet lié au renforcement des capacités des autorités régionales, d’une durée de trois ans et demi, était doté d’un budget de 11,5  millions d’euros (soit un financement de 100 % par l’UE).

Nous avons vérifié les dépenses engagées au cours des deux premières années de mise en œuvre du projet. Pendant cette période, l’organisation internationale avait déclaré des dépenses d’un montant de 7,6  millions d’euros, qui avaient été acceptées par la Commission. Nos contrôles ont révélé que les dépenses effectives pour la période s’élevaient à six millions d’euros. La différence, soit 1,6  million d’euros, correspondait à des engagements comptabilisés par l’organisation internationale, mais pas encore utilisés. Étant donné que la dépense n’avait pas encore été effectuée, ce montant est jugé inéligible.

Encadré 9.3 — Dépenses non effectuées et acceptées par la Commission

Cette constatation concerne un rapport intermédiaire et, dans le cadre du paiement final, le rapport financier final n’indiquera que les dépenses réelles encourues. La constatation de la CCE sera prise en compte lors du calcul du prochain paiement ou du solde.

Encadré 9.4 —   Dépenses inéligibles liées à des pertes de change

DG DEVCO — Projets gérés de manière centralisée

Nous avons examiné le montant final des dépenses déclarées par une organisation internationale dans le cadre d’un accord de contribution conclu avec la Commission. Cet accord visait à encourager le dialogue sur les politiques, stratégies et plans nationaux en matière de santé dans 28 pays cibles. Les dépenses que nous avons auditées avaient été acceptées par la Commission. Le montant de la subvention octroyée par l’UE était de 5 millions d’euros.

L’organisation chargée de la mise en œuvre avait subi des pertes de change liées au paiement des rémunérations du personnel, qui avaient été imputées au budget du projet par le biais du système de gestion des rémunérations. Ces coûts étaient inéligibles.

Encadré 9.4 — Dépenses inéligibles liées à des pertes de change

La Commission veillera à ce que les mesures de suivi nécessaires soient prises.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

9.7.

Dans deux domaines, les modalités de paiement limitaient la mesure dans laquelle les opérations étaient exposées au risque d’erreur. Le premier de ces deux domaines était l’appui budgétaire (3). Le second incluait des cas où l’approche dite «notionnelle» avait été appliquée aux projets financés par plusieurs donateurs et mis en œuvre par des organisations internationales (4).

 

9.8.

L’appui budgétaire est une contribution financière apportée soit au budget général d’un État, soit au budget alloué par cet État à une politique ou à un objectif spécifiques. Nous avons vérifié si la Commission avait respecté les conditions régissant les paiements d’appui budgétaire en faveur des pays partenaires et si elle s’était assurée du respect des conditions générales d’éligibilité (comme la réalisation de progrès satisfaisants en matière de gestion des finances publiques) avant de verser les fonds.

 

9.9.

Cependant, étant donné la grande marge d’interprétation accordée par les dispositions réglementaires, la décision portant sur le respect de ces conditions générales est largement laissée à l’appréciation de la Commission. Notre audit de régularité ne peut aller au delà de la phase où l’aide est versée à un pays partenaire, car les fonds se mêlent ensuite aux ressources budgétaires de ce dernier. Les faiblesses éventuelles en matière de gestion financière conduisant à des utilisations abusives au niveau national ne feront pas apparaître d’erreurs dans notre audit (5).

 

9.10.

Dans le cadre de l’approche «notionnelle», quand les contributions de la Commission et d’autres donateurs en faveur de projets financés par plusieurs bailleurs sont mises en commun et ne sont pas affectées à des postes spécifiques de dépenses bien définis, la Commission présume que les règles fixées par l’UE en matière d’éligibilité ont été respectées dès lors que le montant global réuni comprend suffisamment de dépenses éligibles pour couvrir la contribution de l’UE. Nous avons tenu compte de cette approche, telle qu’elle est appliquée par la Commission, dans nos vérifications de détail (6).

 

9.11.

Les 10 opérations financées par plusieurs donateurs auxquelles a été appliquée l’approche «notionnelle» de même que les deux opérations relevant de l’appui budgétaire que nous avons examinées étaient exemptes d’erreur.

 

Rapports annuels d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance

Évaluation des systèmes de la DG NEAR

Insuffisances systémiques constatées lors des tests sur les opérations

9.12.

En ce qui concerne les contrats de jumelage, dans le cadre desquels les États membres fournissent du personnel pour mener à bien un projet, nous avons relevé qu’une délégation de l’UE n’avait pas vérifié le montant des salaires antérieurs des conseillers résidents de jumelage affectés aux projets financés par l’UE. L’administration dont le conseiller résident de jumelage est détaché a droit au remboursement d’un montant équivalent au salaire dudit conseiller pendant toute la durée du détachement. Dans le cas d’un projet, nous avons remarqué que le salaire du conseiller résident de jumelage était plus élevé pendant la durée de son détachement que le montant qu’il aurait perçu s’il avait continué à travailler pour son administration d’origine.

 

Étude 2017 sur le taux d’erreur résiduel (TER)

9.13.

En 2017, la DG NEAR a fait réaliser sa troisième étude relative au TER par un contractant externe. L’objectif de l’étude était d’évaluer, pour le domaine de compétence de la DG NEAR, le nombre d’erreurs que son système de contrôle interne n’avait pas permis de prévenir, ou qu’il avait permis de détecter mais non de corriger.

 

9.14.

Aux fins de l’étude, un échantillon représentatif d’opérations relatives à des contrats clôturés entre septembre 2016 et août 2017 a été examiné, selon une méthodologie appliquée par la DG DEVCO depuis 2012. Nous avons évalué cette méthodologie et estimé qu’elle était globalement adaptée à sa finalité. Notre examen de l’étude a toutefois révélé que des améliorations étaient possibles dans un certain nombre de domaines. La DG NEAR ne stratifie pas la population afin de couvrir de manière plus détaillée les domaines les plus exposés aux erreurs (par exemple, les subventions) ou de se centrer moins sur ceux présentant un risque inférieur confirmé (par exemple, l’appui budgétaire). Nous considérons que l’une des erreurs exclue par le contractant aurait dû être maintenue. La marge d’appréciation laissée au contractant pour estimer les erreurs concernant les différentes opérations est également susceptible d’être améliorée.

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

9.15.

Les résultats de l’étude relative au TER réalisée par la DG NEAR en 2017 sont présentés dans son RAA (7). Dans cette étude, le TER global pour la DG est estimé à 0,67  %, c’est-à-dire un taux inférieur au seuil de signification de 2 % fixé par la Commission.

 

Rapport annuel d’activité

9.16.

Pour l’exercice 2017, nous avons examiné le rapport annuel d’activité de la DG NEAR pour la même année.

 

9.17.

Afin de prendre en compte les recommandations de la Cour sur la surestimation de la capacité de correction, la DG NEAR avait déployé des efforts considérables et adopté une approche prudente lors de l’analyse des ordres de recouvrement. Plus spécifiquement, elle avait, à juste titre, pris en compte dans le calcul de la capacité de correction uniquement les montants recouvrés en raison d’irrégularités et d’erreurs détectées ex post.

 

9.18.

Dans son RAA 2017, la DG NEAR n’a pas inclus de section attirant l’attention sur les limitations de l’étude sur le TER.

 

Évaluation des systèmes de la DG DEVCO

9.19.

Nos tests sur les opérations ont fait apparaître certaines faiblesses de contrôle dans les systèmes de la Commission concernant les procédures de marchés publics de second niveau (procédures de marché mises en œuvre par les bénéficiaires). Dans le cas de deux projets, nous avons constaté que les bénéficiaires des subventions n’avaient pas respecté les principes de transparence et de concurrence loyale lors de l’attribution de marchés de services. Dans un cas, ils n’ont pas produit les éléments probants attestant le recours à une procédure d’attribution par entente directe. Dans l’autre, ils n’ont pas été en mesure de justifier le traitement équitable de l’ensemble des soumissionnaires.

9.19

La Commission tient à souligner qu’en ce qui concerne l’une des faiblesses décelées, une situation de crise avait été déclarée dans le pays concerné, justifiant des procédures flexibles. Néanmoins, il a été dûment tenu compte de l’importance des pièces justificatives, qui a été soulignée auprès des parties concernées.

La deuxième faiblesse décelée concerne un contrat qui remonte à 2010. Depuis, diverses mesures ont été prises dans le cadre des plans d'action de la DG DEVCO pour remédier, entre autres, à ce type de faiblesses, ce qui devrait entraîner une diminution des erreurs en question.

9.20.

Des examens supplémentaires portant sur les systèmes de la DG DEVCO, y compris son étude relative au TER et son rapport annuel d’activité 2017, sont présentés de manière détaillée dans notre rapport annuel sur les activités relevant des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement (voir points 30 à 42).

 

DEUXIÈME PARTIE — PROBLÈMES DE PERFORMANCE DANS LES PROJETS RELEVANT DE LA RUBRIQUE L’EUROPE DANS LE MONDE

9.21.

Cette année, en plus des contrôles de régularité, nous avons également évalué des aspects relatifs à la performance pour sept opérations de l’échantillon. Nous avons sélectionné des projets aboutis et avons effectué nos contrôles sur place lors des visites auprès des délégations de l’UE.

 

9.22.

Pour chaque projet, nous avons cherché à déterminer si des indicateurs de réalisation et d’effet clairs avaient été mis en place. Nous avons également vérifié si les objectifs du projet en matière de réalisations avaient été atteints comme prévu en termes de quantité et de qualité et dans les délais fixés. Nous avons procédé à des contrôles supplémentaires sur les coûts acceptés des projets afin de vérifier s’ils correspondaient aux offres financières approuvées.

 

9.23.

Tous les projets examinés étaient dotés d’indicateurs de performance clairs et pertinents. Leurs cadres logiques étaient bien structurés et les réalisations escomptées étaient réalistes et réalisables. Toutefois, nous avons relevé un certain nombre de problèmes qui ont nui à la performance des projets (voir encadré 9.5 ).

 

Encadré 9.5 —   Problèmes liés à la performance dans les projets visités

Encadré 9.5 — Problèmes liés à la performance dans les projets visités

a)

Dans deux cas, le coût du transport des fournitures (urnes et bulletins de vote) était beaucoup plus important que la valeur des fournitures elles-mêmes. Dans le premier cas, il en avait coûté 152 000  euros pour transporter des marchandises d’une valeur de 78 000  euros et, dans le second cas, 131 500  euros pour transporter des marchandises d’une valeur de 70 150  euros.

a)

La Commission tient à souligner le caractère sensible des élections. Les partis politiques ont explicitement demandé que le matériel électoral sensible soit acheté à l’étranger pour éviter la fraude, mais en excluant les pays voisins en raison de leurs prétendues sympathies pour certains candidats/partis politiques. De plus, seul un nombre limité d’entreprises spécialisées produisent ce type de matériel et peuvent livrer des produits de qualité dans les délais et en toute sécurité. Lancer un appel d’offres ouvert en dehors des accords à long terme existants n'aurait pas nécessairement donné de meilleurs résultats et aurait pu, au vu du calendrier des élections, entraîner une livraison tardive du matériel.

b)

Un projet avait pour principal objectif de construire des latrines dans des écoles situées dans des régions reculées. Lorsque nous avons visité les projets, nous avons constaté que, bien que le projet de l’UE ait été mis en œuvre correctement, les écoles ne disposaient pas de l’équipement élémentaire, à savoir tables et chaises, nécessaires pour commencer l’année scolaire.

b)

Le projet ne prévoyait pas la fourniture de tables et de chaises ni d'autre mobilier scolaire, mais uniquement la construction de latrines pour améliorer de toute urgence les conditions d’hygiène de base. La Commission souhaiterait financer d'autres éléments de l’infrastructure scolaire, mais les interventions sont très ciblées et limitées.

Le système scolaire en Guinée-Bissau manque cruellement de ressources. L'absence de mobilier scolaire est tout à fait habituelle. On trouve rarement du mobilier dans les classes en dehors des heures de cours pour éviter les risques de vols.

c)

Un projet concernant des travaux en vue de la construction d’un pont aurait dû être mené à bien dans un délai de 32 mois, mais 64 mois avaient été nécessaires compte tenu de retards imprévus survenus dans un projet parallèle mis en œuvre par les autorités locales.

 

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

9.24.

L’étendue de l’audit pour cette rubrique du CFP (voir point 9.5) ne nous permet pas de tirer une conclusion quantifiée comme pour d’autres chapitres du présent rapport. Notre examen des opérations et des systèmes a néanmoins mis en lumière trois aspects principaux susceptibles d’être améliorés.

 

Recommandations

9.25.

L’ annexe 9.2 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des deux recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014 (8). Toutes deux ont été intégralement mises en œuvre par la Commission.

 

9.26.

Sur la base de nos constatations pour 2017, nous recommandons à la Commission:

 

recommandation no 1 (DG NEAR) relative à l’étude sur le TER: à partir de 2019, de fournir au contractant chargé de la réaliser des lignes directrices plus précises quant au contrôle des procédures de marchés publics de second niveau,

La Commission accepte la recommandation.

recommandation no 2 (DG NEAR) relative à l’étude sur le TER: à partir de 2019, de stratifier la population déterminée à cette fin sur la base du risque inhérent aux projets, en accordant plus d’importance aux subventions en gestion directe et moins aux opérations relatives à l’appui budgétaire,

La Commission accepte la recommandation.

Elle va examiner avec le contractant chargé de l’étude sur le TER les moyens de stratifier la population déterminée à cette fin, tout en continuant à tenir compte de la nécessité de maintenir un échantillon solide et représentatif.

recommandation no 3 (DG NEAR) relative à l’étude sur le TER: d’indiquer dans son RAA, à partir de 2018, les limitations de l’étude sur le TER,

La Commission accepte la recommandation.

recommandation no 4 (DG DEVCO): de revoir d’ici à 2020 les orientations existantes destinées aux bénéficiaires de projets mis en œuvre en gestion indirecte afin de garantir que les activités prévues soient réalisées en temps utile et contribuent à l’utilisation pratique des réalisations des projets, de manière à obtenir le meilleur rapport qualité-prix.

La Commission accepte la recommandation.


(1)  Par exemple marchés de travaux/de fournitures/de services, subventions, prêts spéciaux, garanties de prêts ainsi qu’aide financière, appui budgétaire et autres formes ciblées d’aide budgétaire.

(2)  Notre examen des études sur le TER nous a permis de constater que la méthodologie qui sous-tend celle de la DG DEVCO prévoit un très petit nombre de contrôles sur place. En outre, les études de la DG DEVCO et de la DG NEAR prévoient toutes deux un examen d’étendue limitée en ce qui concerne les procédures de marchés publics. Cette année, nous avons donc corrigé le résultat de l’étude sur le TER en fonction des pourcentages d’erreur liés au non-respect des règles en matière de marchés publics. Nos constatations DAS 2014-2016 relatives à la rubrique L’Europe dans le monde ont servi de base d’ajustement.

(3)  Les paiements relatifs à l’appui budgétaire effectués sur le budget général en 2017 se sont élevés à 955 millions d’euros.

(4)  Les paiements en faveur d’organisations internationales effectués au moyen de crédits du budget général en 2017 se sont élevés à 3,1 milliards d’euros. Nous ne sommes pas en mesure de préciser la part de ce montant concernée par l’approche «notionnelle», étant donné qu’elle ne fait pas l’objet d’un suivi distinct par la Commission.

(5)  L’efficience et l’efficacité de l’appui budgétaire sont traitées dans un certain nombre de rapports spéciaux de la Cour, les derniers en date étant le rapport spécial no 32/2016 «L’aide de l’UE en faveur de l’Ukraine» et le rapport spécial no 30/2016 «Efficacité du soutien accordé par l’UE aux secteurs prioritaires au Honduras».

(6)  Nous n’avons pas contrôlé les postes de dépenses sous-jacents lorsque la contribution de la Commission était inférieure à 75 % du budget de l’intervention. Lorsque cette contribution se situait entre 75 % et 90 %, nous avons apprécié au cas par cas la nécessité de soumettre les postes de dépenses sous-jacents à des contrôles.

(7)  Voir le rapport annuel d’activité 2017 de la DG NEAR, p. 40 et 41.

(8)  Nous avons choisi notre rapport 2014 pour le suivi de cette année dans la mesure où, en principe, la Commission a disposé de suffisamment de temps pour mettre en œuvre nos recommandations.

(9)  Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point 15).

ANNEXE 9.1

DÉPENSES OPÉRATIONNELLES PAR DÉLÉGATION EN 2017

Image

Sources: Fond de carte ©OpenStreetMap contributors sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 (CC BY-SA), et Cour des comptes européenne, sur la base des comptes annuels consolidés de l’Union européenne relatifs à l’exercice 2017.

ANNEXE 9.2

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LA RUBRIQUE L’EUROPE DANS LE MONDE

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

Recommandation no 1: mettre en place et appliquer des procédures de contrôle interne pour garantir que les préfinancements soient apurés sur la base de dépenses réellement effectuées, engagements juridiques exclus.

x

 

 

 

 

 

 

Recommandation no 2: renforcer les contrôles ex ante applicables aux conventions de subvention, c’est-à-dire, dans le cas d’EuropeAid, prendre effectivement les mesures prévues pour faire suite à la recommandation, formulée dans le rapport annuel 2011 relatif aux FED, en ce qui concerne la planification fondée sur l’analyse des risques ainsi que le suivi systématique des missions de vérification et des missions de contrôle sur place.

x

 

 

 

 

 

 


CHAPITRE 10

Administration

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 10.1-10.5
Brève description de la rubrique Administration 10.3
Étendue et approche de l'audit 10.4-10.5
Régularité des opérations 10.6
Rapports annuels d'activité et autres dispositions en matière de gouvernance 10.7
Observations sur des institutions et organes en particulier 10.8-10.13
Parlement européen 10.9-10.11
Commission européenne 10.12
Cour des comptes européenne 10.13
Conclusion et recommandations 10.14-10.16
Conclusion 10.14
Recommandations 10.15-10.16

Annexe 10.1 —

Résultats des tests sur les opérations pour la rubrique Administration

Annexe 10.2 —

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour la rubrique Administration

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

10.1.

Le présent chapitre fait état de nos constatations pour la rubrique 5 Administration (1) du CFP. L' encadré 10.1 donne un aperçu des dépenses par institution sous cette rubrique en 2017.

 

Encadré 10.1 —   Rubrique 5 du CFP — Répartition en 2017

(milliards d'euros)

Image

Montant total des paiements de l'exercice

9,7

- avances  (10)

-0,1

+ avances apurées  (10)

0,1

Total de la population auditée

9,7

Source: Comptes consolidés de l'Union européenne relatifs à l'exercice 2017.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

10.2.

Nous établissons des rapports séparés sur les agences et autres organismes de l'UE (2). Notre mandat ne couvre pas l'audit financier de la Banque centrale européenne.

 

Brève description de la rubrique Administration du CFP

10.3.

Les dépenses de fonctionnement comprennent les dépenses relatives aux ressources humaines, qui représentent environ 60 % du total, ainsi que celles liées aux immeubles, à l'équipement, à l'énergie, aux communications et aux technologies de l'information. Nos travaux accomplis sur de nombreuses années indiquent que ces dépenses présentent un risque faible.

 

Étendue et approche de l'audit

10.4.

En ce qui concerne la rubrique 5 du CFP, nous avons examiné, conformément à l'approche et aux méthodes d'audit présentées à l' annexe 1.1 :

 

a)

un échantillon de 55 opérations, comme indiqué au point 13 de l' annexe 1.1 . L'échantillon a été conçu pour être représentatif de l'éventail des dépenses relevant de cette rubrique du CFP (voir encadré 10.1 et point 10.3);

 

b)

si les rapports annuels d'activité de l'ensemble des institutions et organes de l'UE — pour la Commission européenne, il s'agit des directions générales et des offices chargés principalement des dépenses de fonctionnement (3) — apportaient des informations sur la régularité des dépenses qui concordaient globalement avec nos propres résultats.

 

10.5.

La Cour des comptes européenne fait l'objet d'un audit réalisé par un cabinet d'audit externe (4). Les résultats relatifs aux états financiers de l'exercice prenant fin le 31 décembre 2017 sont présentés au point 10.13.

 

RÉGULARITÉ DES OPÉRATIONS

10.6.

L' annexe 10.1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations. Sur les 55 opérations examinées, 9 (16 %) étaient affectées par des erreurs. Sur la base des trois erreurs que nous avons quantifiées (voir points 10.11 et 10.12), nous estimons que le niveau d'erreur s'élève à 0,5  % (5).

 

RAPPORTS ANNUELS D'ACTIVITÉ ET AUTRES DISPOSITIONS EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE

10.7.

Notre examen des rapports annuels d'activité n'a mis en évidence aucun niveau d'erreur significatif, ce qui concorde avec nos propres résultats d'audit.

 

OBSERVATIONS SUR DES INSTITUTIONS ET ORGANES SPÉCIFIQUES

10.8.

Nous n'avons détecté aucun problème particulier concernant le Conseil, la Cour de justice de l'Union européenne, le Comité économique et social européen, le Comité des régions, le Médiateur européen, le Contrôleur européen de la protection des données et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSE DU PARLEMENT EUROPÉEN

Parlement européen

10.9.

Nous avons examiné huit opérations réalisées par le Parlement européen, dont deux concernaient des travaux effectués sur des immeubles dans le cadre d'un contrat résultant d'une procédure de marché. Dans le premier cas, le Parlement européen n'a pas obtenu suffisamment d'éléments probants concernant le respect, par le contractant, d'un critère de sélection technique et professionnel relatif aux qualifications et à l'expérience professionnelle du personnel employé pour effectuer les travaux. Dans le deuxième cas, le contrat-cadre était censé être attribué au soumissionnaire qui offrait le prix le plus bas. Le montant du marché résultait de deux composantes: le coût des travaux et les marges bénéficiaires brutes du contractant, exprimées en pourcentage dudit coût. Les soumissionnaires étaient uniquement invités à fournir leurs marges bénéficiaires brutes et seules ces dernières ont été incluses dans l'évaluation financière des offres. Le coût des travaux n'a pas été pris en compte dans la procédure d'attribution du marché; il a été estimé par le Parlement. Afin de nous assurer que les travaux avaient été commandés à la suite d'une mise en concurrence lors de l'exécution du contrat-cadre, nous avons vérifié comment les prix unitaires figurant sur les bons de commande avaient été établis. Nous avons constaté que, pour certains travaux, le Parlement n'avait pas cherché à obtenir plus d'une offre. Une telle approche ne permet pas de garantir que les travaux sont effectués au plus bas coût.

10.9.

Dans le premier cas, le Parlement a fondé la décision sur les documents soumis conformément aux règles d’application, mais il tiendra dûment compte des observations de la Cour pour les futurs marchés. Dans le second cas, des mesures ont été prises pour obtenir les prix les plus compétitifs pour ce marché compliqué; le Parlement a amélioré la procédure entretemps en recourant davantage aux contrats-cadres avec remise en concurrence.

10.10.

Une opération figurant dans l'échantillon relatif au Médiateur européen concernait une procédure de marché conduite par le Parlement européen pour la sélection d'une agence de voyage. L'un des critères de sélection imposait aux soumissionnaires d'avoir un chiffre d'affaires annuel cinq fois plus élevé que la valeur annuelle estimée du marché pour lequel ils étaient en concurrence (6). Selon nous, ce critère, trop strict, a pu empêcher que des entreprises plus modestes répondent à l'appel d'offres.

10.10.

Le Parlement prend acte des observations de la Cour; le seuil appliqué entretemps, après la modification de 2016 du règlement financier, en particulier pour les procédures en cours concernant de nouveaux marchés, est de deux fois la valeur estimée du marché. Il convient de noter que les exigences liées au marché ne pouvaient être satisfaites que par un nombre restreint d’entreprises, qui ont toutes satisfait au critère en question — il n’y a pas eu de restriction de la concurrence.

10.11.

Notre examen d'une opération concernant le versement de subventions à des groupes de visiteurs a révélé l'existence de problèmes relatifs à la déclaration de dépenses présentée par l'un de ces groupes, en ce que les montants qui y étaient indiqués ne correspondaient pas à ceux figurant dans les pièces justificatives (7). Dans un autre cas, nous avons décelé des dépenses inéligibles concernant une partie d'un déplacement à Bruxelles qui ont été incluses dans la déclaration de frais d'un groupe bien qu'elles ne soient pas liées à la visite au Parlement européen.

10.11.

Le Parlement prend acte du fait que pour l’un des groupes, certains justificatifs ne correspondaient pas aux dépenses déclarées. C’est pour cette raison que le Parlement a mis en place un programme de vérification ex post afin de contrôler les pièces justificatives. Pour les dépenses qui ne sont pas dûment justifiées ou qui ne sont pas admissibles, un ordre de recouvrement est émis.

En ce qui concerne l’admissibilité des dépenses liées aux visites, le Parlement estime qu’elle doit être évaluée en tenant compte des objectifs généraux du programme de visiteurs, de l’offre élargie concernant les visiteurs telle qu’elle figure dans la stratégie des visiteurs du Parlement européen approuvée par le Bureau du Parlement en avril 2015, ainsi que des contraintes logistiques liées à l’organisation du transport des groupes de visiteurs.

 

RÉPONSE DE LA COMMISSION

Commission européenne

10.12.

Comme les années précédentes (8), nous avons décelé un petit nombre d'erreurs relatives aux dépenses de personnel et quelques faiblesses affectant la gestion des allocations familiales par l'Office de gestion et de liquidation des droits individuels. Nous les avons portées à la connaissance de la direction de la Commission.

10.12.

La déclaration et la mise à jour d’informations personnelles, y compris sur les allocations familiales, sont une responsabilité qui incombe en premier lieu aux agents.

La Commission, pour sa part, a déjà mis en place plusieurs mesures pour améliorer encore la mise à jour de la situation personnelle et la gestion des allocations familiales.

Cour des comptes européenne

10.13.

Selon le rapport du réviseur indépendant (9), «les états financiers donnent une image fidèle de la situation financière de la Cour des comptes européenne au 31 décembre 2017, ainsi que du résultat de ses opérations, des flux de trésorerie et de la variation de l'actif net pour l'exercice clos à cette date».

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

10.14.

Globalement, les informations probantes indiquent que les dépenses relevant de la rubrique Administration ne sont pas affectées par un niveau significatif d'erreur. Pour cette rubrique du CFP, nos tests sur les opérations indiquent que le niveau d'erreur estimatif global est de 0,5  % (voir annexe 10.1 ).

 

Recommandations

10.15.

L' annexe 10.2 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des trois recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014. Deux des recommandations n'ont pas été examinées car nos travaux d'audit pour 2017 ne couvraient pas ce type d'opérations. Les institutions et organes concernés ont mis en œuvre la troisième recommandation à pratiquement tous égards.

 

 

RÉPONSE DU PARLEMENT EUROPÉEN

10.16.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous formulons les recommandations ci-après.

 

Recommandation no 1: dans le cadre de la révision du règlement financier, le Parlement européen devrait améliorer ses lignes directrices à l'intention des ordonnateurs en matière de définition et d'application des critères de sélection et d'attribution pour les procédures de marchés (voir points 10.9 et 10.10).

Le Parlement relève que les thèmes tels que la conception des procédures et la vérification du respect des critères de sélection font l’objet d'orientations appropriées. Les questions primordiales sur le renforcement de la concurrence sont évaluées par un organe de coordination du Parlement en matière de marchés publics, lequel est également en train d’évaluer des aspects connexes à la lumière du rapport spécial no 17/2016 de la Cour.

Recommandation no 2: lors de la prochaine révision des règles en matière de réception des groupes de visiteurs, le Parlement européen devrait renforcer la procédure relative à la présentation des déclarations de dépenses et demander aux groupes de joindre des pièces justificatives à ces dernières (voir point 10.11).

Le Parlement prend acte de cette recommandation, qui sera examinée au moment de la révision de la réglementation en question; entretemps, la fréquence et l’intensité des contrôles seront adaptées au risque encouru.

 

RÉPONSE DE LA COMMISSION

Recommandation no 3: la Commission européenne devrait améliorer au plus vite ses systèmes de gestion des allocations familiales statutaires en renforçant les contrôles de cohérence relatifs aux déclarations des agents concernant les allocations perçues par ailleurs (voir point 10.12).

La Commission accepte la recommandation; elle a déjà pris des mesures pour améliorer la gestion des allocations familiales.


(1)  Elle couvre les dépenses de fonctionnement de toutes les institutions de l'UE, les pensions et les paiements aux Écoles européennes. En ce qui concerne ces dernières, nous publions un rapport annuel spécifique qui est adressé au conseil supérieur des Écoles européennes. Le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne en reçoivent un exemplaire.

(2)  Nos rapports annuels spécifiques relatifs aux agences et autres organismes de l'UE sont publiés au Journal officiel.

(3)  La direction générale des ressources humaines et de la sécurité, l'Office de gestion et de liquidation des droits individuels (PMO), les Offices pour les infrastructures et la logistique à Bruxelles et à Luxembourg, ainsi que l'Office des publications et la direction générale de l'informatique.

(4)  PricewaterhouseCoopers, Société à responsabilité limitée, Réviseur d'entreprises.

(5)  Nous calculons le niveau d'erreur à partir d'un échantillon représentatif. Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que le niveau d'erreur estimatif affectant la population se situe entre 0,0 % et 1,2 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d'erreur).

(6)  Conformément à l'article 146, paragraphe 5, relatif aux critères de sélection, des règles d'application du règlement financier en vigueur en 2013, au moment du déroulement de la procédure de marchés publics, «L'étendue des informations demandées par le pouvoir adjudicateur pour preuve de la capacité financière, économique, technique et professionnelle du candidat ou soumissionnaire et les niveaux minimaux de capacité exigés conformément au paragraphe 2, ne peuvent aller au-delà de l'objet du marché […]». Nous sommes d'avis que l'équivalent de deux à trois fois la valeur annuelle estimée du marché est un critère raisonnable. L'article 147, paragraphe 1, relatif à la capacité financière et économique, des règles d'application du règlement financier applicable à compter du 1er janvier 2016 apporte des éclaircissements sur ce point et requiert simplement que «[…] le chiffre d'affaires annuel minimal ne dépasse pas le double de la valeur annuelle estimée du marché, sauf dans des cas dûment justifiés ayant trait à la nature de l'achat, que le pouvoir adjudicateur explique dans les documents de marché.»

(7)  Selon l'article 20, paragraphe 2, de la réglementation relative à l'accueil de groupes de visiteurs, ces derniers doivent fournir leur déclaration finale de dépenses dans les 30 jours qui suivent la visite. En vertu de cette réglementation, les groupes ne sont cependant pas tenus, à ce stade, de fournir quelque pièce justificative que ce soit (factures acquittées, cartes d'embarquement, etc.). De tels justificatifs doivent être conservés pendant trois ans. Ils ne devront être présentés au Parlement que dans l'éventualité d'un contrôle ex post.

(8)  Voir le rapport annuel 2015, point 9.12 et le rapport annuel 2014, point 9.13.

(9)  Voir le rapport du réviseur indépendant sur les états financiers mentionné au point 10.5.

(*1)  Comité économique et social européen (CESE) 1 % — 0,1

(*2)  Cour des comptes européenne 1 % — 0,1

(*3)  Autres (Comité des régions, Médiateur européen et Contrôleur européen de la protection des données) 1 % — 0,1

(10)  (Conformément à la définition harmonisée des opérations sous-jacentes (pour des informations plus détaillées, voir annexe 1.1 , point 15).

ANNEXE 10.1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LA RUBRIQUE ADMINISTRATION

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L'ÉCHANTILLON

 

Nombre total d'opérations

55

100

 

ESTIMATION DE L'IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d'erreur estimatif

0,5  %

0,2  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d'erreur (LSE)

1,2  %

 

 

Limite inférieure du niveau d'erreur (LIE)

0,0  %

 

ANNEXE 10.2

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LA RUBRIQUE ADMINISTRATION

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de l'institution

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet (*1)

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

Recommandation no 1 (Parlement européen):

Partis politiques européens

Le Parlement européen devrait renforcer ses contrôles en matière de coûts remboursés par les partis politiques européens à leurs organisations affiliées. En outre, le Parlement européen devrait élaborer des règles appropriées destinées aux partis politiques en ce qui concerne les procédures de marchés publics et en surveiller l'application grâce à des contrôles appropriés et à de meilleures orientations (voir rapport annuel 2014, points 9.11 et 9.17).

 

 

 

 

X

 

 

Recommandation no 2 (CESE):

Passation de marchés

Le CESE devrait améliorer la conception, la coordination et la conduite des procédures de passation de marchés grâce à des contrôles appropriés et à de meilleures orientations (voir rapport annuel 2014, points 9.12 et 9.17).

 

 

 

 

X

 

 

Recommandation no 3 (institutions et organes):

Traitements et allocations familiales

Les institutions et organes devraient améliorer en temps opportun leurs systèmes de suivi concernant la mise à jour de la situation personnelle des agents, compte tenu de l'incidence éventuelle de celle-ci sur le calcul des allocations familiales (voir rapport annuel 2014, points 9.13 et 9.17).

 

X

 

 

 

 

 


(*1)  Nos travaux d'audit pour 2017 n'ont pas comporté d'examen de ce type d'opérations. Un suivi de ces recommandations sera effectué dans les années à venir.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 357/315


RAPPORT ANNUEL SUR LES ACTIVITÉS RELEVANT DES HUITIÈME, NEUVIÈME, DIXIÈME ET ONZIÈME FONDS EUROPÉENS DE DÉVELOPPEMENT (FED) RELATIF À L’EXERCICE 2017

(2018/C 357/02)

Rapport annuel sur les activités relevant des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement (FED) relatif à l’exercice 2017

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 1-5
Brève description des Fonds européens de développement 2-5
Chapitre I — Exécution financière des huitième, neuvième, dixième et onzième FED 6-10
Chapitre II — Déclaration d’assurance de la Cour relative aux FED 11-41
Déclaration d’assurance de la Cour relative aux huitième, neuvième, dixième et onzième FED adressée au Parlement européen et au Conseil — Rapport d’audit indépendant I-XXI
Informations à l’appui de la déclaration d’assurance 11-41
Étendue et approche de l’audit 11-14
Fiabilité des comptes 15
Régularité des opérations 16-28
Rapport annuel d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance 29-41
Conclusion et recommandations 42-47
Conclusion 42-45
Recommandations 46-47

Annexe 1 -

Résultats des tests sur les opérations pour les Fonds européens de développement

Annexe 2 -

Paiements effectués au titre des Fonds européens de développement en 2017, par grande région

Annexe 3 -

Suivi des recommandations formulées antérieurement pour les Fonds européens de développement

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

INTRODUCTION

1.

Le présent rapport annuel est consacré à nos observations concernant les huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement (FED). L’ encadré 1 donne une vue d’ensemble des activités et dépenses réalisées dans ce domaine en 2017.

 

Encadré 1 –   Fonds européens de développement — Aperçu financier 2017

Image

Tableau 1 — Fonds européens de développement — Informations principales pour 2017

(millions d’euros)

Montant total des paiements

4 256

- avances et contributions des FED aux fonds fiduciaires de l’UE

-2 648

+ avances apurées et fonds fiduciaires de l'UE

1 876

Population auditée

3 484

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des comptes consolidés des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement pour l’exercice 2017 et du rapport annuel d’activité 2017 de la DG DEVCO.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Brève description des Fonds européens de développement

2.

Lancés en 1959, les Fonds européens de développement (FED) sont le principal instrument permettant à l’Union européenne (UE) de fournir une aide à la coopération au développement aux États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ainsi qu’aux pays et territoires d’outre-mer (PTOM). L’accord de partenariat signé à Cotonou le 23 juin 2000 pour une durée de 20 ans («l’accord de Cotonou») constitue actuellement le cadre régissant les relations de l’Union européenne avec les pays ACP et les PTOM. Son principal objectif est la réduction de la pauvreté et, à terme, son éradication.

 

3.

Les FED ont un statut particulier:

a)

ils sont financés par les États membres sur la base de quotas, ou «clés de contribution», fixés par les gouvernements nationaux réunis au sein du Conseil de l’Union européenne;

b)

ils sont gérés par la Commission, en dehors du cadre du budget général de l’UE, et par la Banque européenne d’investissement (BEI);

c)

en raison du caractère intergouvernemental des FED, le Parlement européen exerce un rôle plus limité dans le contrôle de leur fonctionnement que ce n’est le cas pour les instruments de coopération au développement financés par le budget général de l’Union; en particulier, il n’intervient pas dans la détermination et l’affectation des ressources des FED. Le Parlement européen reste toutefois l’autorité de décharge, excepté pour la facilité d’investissement, qui est gérée par la BEI et n’entre donc pas dans le cadre du présent audit (1)  (2);

d)

le principe d’annualité ne s’applique pas aux FED: les conventions relatives aux FED sont habituellement conclues pour une durée d’engagement de cinq à sept ans, et les paiements peuvent être effectués sur une période beaucoup plus longue.

 

4.

Les FED sont presque entièrement gérés par la direction générale de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne (DG DEVCO) (3).

 

5.

Les dépenses examinées dans le présent rapport sont effectuées selon des méthodes d’octroi de l’aide extrêmement diverses (4), appliquées dans 79 pays.

 

CHAPITRE I — EXÉCUTION FINANCIÈRE DES HUITIÈME, NEUVIÈME, DIXIÈME ET ONZIÈME FED

6.

Le huitième FED (1995-2000), le neuvième FED (2000-2007) et le dixième FED (2008-2013) ont été respectivement dotés de 12 840  millions d’euros, de 13 800  millions d’euros et de 22 682  millions d’euros.

 

7.

L’accord interne instituant le onzième FED (5) (2015-2020) est entré en vigueur le 1er mars 2015 (6). Le onzième FED dispose d’une enveloppe de 30 506  millions d’euros (7), dont 29 089  millions d’euros alloués aux pays ACP et 364,5  millions d’euros aux PTOM.

 

8.

L’ encadré 2 montre l’emploi des ressources des FED en 2017, ainsi que leur utilisation cumulée.

 

Encadré 2 –   Utilisation des ressources des FED au 31 décembre 2017

(millions d’euros)

 

Situation fin 2016

Exécution budgétaire au cours de l'exercice 2017 (montants nets) (47)

Situation fin 2017

 

Montant total

Taux d’exécution (43)

8e FED (44)

9e FED (44)

10e FED

11e FED (44)

Montant total

8e FED

9e FED

10e FED

11e FED

Montanttotal

Taux d'exécution (43)

A –

RESSOURCES  (42)

76 896

 

- 7

- 37

- 119

191

28

10 385

15 430

21 488

29 621

76 924

 

B –

UTILISATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.

Engagements globaux  (45)

60 097

78,2  %

- 9

- 38

- 5

5 807

5 755

10 382

15 391

21 052

19 027

65 852

85,6  %

2.

Engagements individuels  (46)

53 032

69,0  %

- 3

- 20

550

5 684

6 211

10 376

15 289

20 125

13 453

59 243

77,0  %

3.

Paiements

45 339

59,0  %

- 1

111

1 277

2 770

4 157

10 375

15 164

17 753

6 206

49 498

64,3  %

C –

Engagements restant à liquider (B1-B3)

14 758

19,2  %

 

 

 

 

 

7

227

3 299

12 821

16 354

21,3  %

D –

Solde disponible (A-B1)

16 799

21,8  %

 

 

 

 

 

3

39

436

10 594

11 072

14,4  %

Source: Cour des comptes européenne, sur la base des comptes annuels consolidés des huitième, neuvième, dixième et onzième FED pour l’exercice 2017. Les chiffres présentés ne couvrent pas les ressources des FED dont la gestion relève de la BEI.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

9.

En 2017, la DG DEVCO a poursuivi ses efforts visant à réduire la proportion d’anciens préfinancements et d’engagements restant à liquider, avec pour objectif de la ramener à 25 % (8) (voir encadré 3 ).

 

Encadré 3 —   Indicateurs de performance clés (IPC) en matière de réduction des anciens préfinancements, engagements restant à liquider et contrats expirés

La DG DEVCO a dépassé son objectif: les anciens préfinancements ont été réduits de 37,60  % pour l’ensemble de son domaine de compétence (32,58  % pour les FED) et les anciens engagements restant à liquider l’ont été de 38,49  % (37,63  % pour les FED).

L’objectif consistant à maintenir à un niveau inférieur à 15 % la proportion de contrats expirés (9) dans l’ensemble des contrats en cours n’a pas été atteint pour les FED (18,75  %), mais l’a été globalement (14,95  %). Que le pourcentage soit moins élevé pour les contrats relevant des FED s’explique essentiellement par le fait que la clôture des anciens contrats FED est techniquement plus complexe lorsqu’il existe des ordres de recouvrement non encaissés. En septembre 2017, la DG DEVCO a mis en place une nouvelle procédure pour s’attaquer à ce problème. Nous examinerons les résultats obtenus grâce à la nouvelle procédure dans le cadre de notre audit annuel 2018.

 

10.

La Commission possède un IPC concernant l’ancienneté des préfinancements, mais ne dispose pas d’un indicateur similaire pour les contributions anticipées versées aux fonds fiduciaires de l’UE (le fonds Bêkou et le fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique).

10.

Les règles comptables prévoient que les contributions du FED aux fonds fiduciaires de l’UE sont présentées dans les comptes annuels du FED. Les montants en question font chaque année l’objet d’un suivi et d’un contrôle. Par ailleurs, la période d’absorption du RAL (10) pour les fonds fiduciaires de l’UE, qui a une influence directe sur l’ancienneté de ces contributions, est contrôlée en temps réel au moyen de l’IPC no 4 (capacité d’absorption du RAL). La Commission estime par conséquent que l’ancienneté des contributions du FED aux fonds fiduciaires de l’UE fait l’objet d’un suivi correct et qu’il n’est pas nécessaire de créer un IPC supplémentaire.

CHAPITRE II — DÉCLARATION D’ASSURANCE DE LA COUR RELATIVE AUX FED

Déclaration d’assurance de la Cour relative aux huitième, neuvième, dixième et onzième FED adressée au Parlement européen et au Conseil — Rapport d’audit indépendant

Opinion

I.

Nous avons contrôlé:

a)

les comptes annuels des huitième, neuvième, dixième et onzième FED, qui comprennent le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie, l’état de variation de l’actif net et les états sur l’exécution financière pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 et qui ont été approuvés par la Commission le 27 juin 2018,

b)

la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes et dont la gestion financière incombe à la Commission (11),

conformément aux dispositions de l’article 287 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et de l’article 49 — qui s’applique également aux FED précédents — du règlement financier applicable au onzième Fonds européen de développement.

Fiabilité des comptes

Opinion sur la fiabilité des comptes

II.

Nous estimons que les comptes annuels des huitième, neuvième, dixième et onzième FED pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière des FED au 31 décembre 2017, le résultat de leurs opérations, leurs flux de trésorerie, ainsi que la variation de l’actif net pour l’exercice clos à cette date, conformément au règlement financier des FED et aux règles comptables fondées sur les normes comptables internationalement admises pour le secteur public.

Légalité et régularité des opérations sous-jacentes aux comptes

Recettes

Opinion sur la légalité et la régularité des recettes sous-jacentes aux comptes

III.

Nous estimons que les recettes sous-jacentes aux comptes pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 sont, dans tous leurs aspects significatifs, légales et régulières.

Paiements

Opinion défavorable sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes

IV.

Compte tenu de l’importance des problèmes décrits dans le point où nous justifions l’opinion défavorable sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2017, nous estimons que ces paiements présentent un niveau significatif d’erreur.

Justification de l’opinion

V.

Nous avons conduit notre audit conformément aux normes internationales d’audit (ISA) et aux codes de déontologie de l’IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle (ISSAI), établies par l’Intosai. Nos responsabilités en vertu de ces normes sont décrites plus en détail dans la section Responsabilités de l’auditeur de notre rapport. Nous sommes indépendants conformément au Code de déontologie des professionnels comptables de l’International Ethics Standards Board for Accountants (code IESBA), et nous nous sommes acquittés de nos autres responsabilités d’ordre éthique en vertu de ces normes et exigences ainsi que du code IESBA. Nous estimons que les informations probantes obtenues sont suffisantes et appropriées pour étayer notre opinion.

Justification de l’opinion défavorable sur la légalité et la régularité des paiements sous-jacents aux comptes

VI.

Les dépenses comptabilisées en 2017 au titre des huitième, neuvième, dixième et onzième FED présentent un niveau significatif d’erreur. Notre niveau d’erreur estimatif pour les dépenses sous-jacentes aux comptes est de 4,5  %.

Éléments clés de l’audit

VII.

Les éléments clés de l’audit sont ceux qui, selon notre jugement professionnel, ont été les plus importants dans l’audit des états financiers de la période considérée. Nous avons traité ces éléments dans le contexte de notre audit des états financiers pris dans leur ensemble, ainsi que dans le cadre de l’établissement de notre opinion sur ceux-ci, mais nous ne formulons pas d’opinion distincte sur ces éléments.

Charges à payer

VIII.

Nous avons évalué les charges à payer présentées dans les comptes (voir note 2.8) et fondées pour l’essentiel sur des estimations. Fin 2017, la Commission a estimé que les dépenses éligibles supportées mais non encore déclarées par les bénéficiaires représentaient 4 653  millions d’euros (contre 3 903  millions d’euros fin 2016).

IX.

Nous avons examiné le calcul de ces estimations, ainsi qu’un échantillon de 36 contrats différents, afin de parer au risque que le montant des charges à payer soit erroné. Les travaux réalisés nous ont permis de conclure que les charges à payer inscrites dans les comptes définitifs étaient correctes.

Impact potentiel du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne sur les comptes des Fonds européens de développement

X.

Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni a officiellement notifié au Conseil européen son intention de se retirer de l’Union européenne (UE). Le 19 mars 2018, la Commission a publié un projet d’accord de retrait décrivant sommairement les progrès accomplis dans les négociations avec le Royaume-Uni. D’après ce projet d’accord de retrait, le Royaume-Uni demeurera partie aux Fonds européens de développement jusqu’à la clôture du onzième FED ainsi que de tous les FED antérieurs non clôturés, assumera les mêmes obligations que les États membres au titre de l’accord interne qui a institué le onzième FED et s’acquittera des obligations résultant des FED précédents jusqu’à la clôture de ces derniers.

XI.

Le projet d’accord de retrait indique également que, si des montants provenant de projets relevant du dixième FED ou de FED antérieurs ne sont pas engagés ou sont dégagés à la date d’entrée en vigueur de l’accord, la part de ces montants revenant au Royaume-Uni ne sera pas réutilisée. La même règle s’applique à la part revenant au Royaume-Uni dans les fonds relevant du onzième FED qui n’auront pas été engagés ou qui seront dégagés après le 31 décembre 2020. Les négociations relatives au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne se poursuivent toujours, et le texte définitif de l’accord n’a donc pas encore été confirmé.

XII.

Sur cette base, nous estimons, en conclusion, que les comptes au 31 décembre 2017 reflètent correctement la situation actuelle, sans préjuger de l’issue du processus de retrait.

Responsabilités de la direction

XIII.

En vertu des articles 310 à 325 du TFUE et conformément au règlement financier applicable au onzième FED, la direction est responsable de l’établissement et de la présentation des comptes annuels des FED sur la base des normes comptables internationalement admises pour le secteur public, ainsi que de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. Cette responsabilité comprend la conception, la mise en œuvre et le maintien de contrôles internes pertinents pour l’établissement et la présentation d’états financiers exempts d’anomalies significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur. La Commission est responsable en dernier ressort de la légalité et de la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes des FED.

XIV.

Dans le cadre de l’élaboration des comptes des FED, la Commission est tenue d’évaluer la capacité des FED à poursuivre leurs activités, de faire connaître toute information importante et d’établir les comptes en partant de l’hypothèse de la continuité d’exploitation, sauf si elle a l’intention de mettre en liquidation les FED ou de mettre un terme à leurs activités, ou si aucune alternative réaliste ne s’offre à elle.

XV.

La Commission est chargée de surveiller le processus de présentation de l’information financière des FED.

Responsabilités de l’auditeur en matière d’audit des comptes des FED et des opérations sous-jacentes

XVI.

Nos objectifs consistent, d’une part, à déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes des FED sont exempts d’anomalies significatives et si les opérations sous-jacentes à ces comptes sont légales et régulières, et, d’autre part, à fournir au Parlement européen et au Conseil une déclaration d’assurance fondée sur notre audit, concernant la fiabilité des comptes ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. Une assurance raisonnable correspond à un degré d’assurance élevé, mais non à une garantie que toute anomalie ou toute non-conformité significatives ont nécessairement été détectées lors de l’audit. Les anomalies de même que les non-conformités peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et sont considérées comme significatives si l’on peut raisonnablement craindre que, isolément ou globalement, elles influent sur les décisions économiques prises par les utilisateurs sur la base de ces comptes des FED.

XVII.

En application des normes ISA et ISSAI, nous exerçons notre jugement professionnel et faisons preuve d’esprit critique pendant toute la durée de l’audit. En outre, nous procédons de la manière suivante.

Nous déterminons et évaluons le risque que les comptes des FED présentent des anomalies significatives et, en ce qui concerne les opérations sous-jacentes, le risque de non-respect, dans une mesure significative, des obligations prévues par le cadre juridique des FED, que cela soit dû à des fraudes ou à des erreurs. Nous concevons et mettons en œuvre des procédures d’audit répondant à ces risques et nous recueillons des éléments probants suffisants et appropriés pour fonder notre opinion. Les anomalies et non-conformités significatives procédant d’une fraude sont plus difficiles à détecter que celles qui résultent d’une erreur, car la fraude peut s’accompagner de collusion, d’établissement de faux, d’omissions intentionnelles, de fausses déclarations ou de soustraction au contrôle interne. Le risque de non-détection de ces anomalies et non-conformités est donc plus élevé.

Nous acquérons une connaissance du contrôle interne concerné par l’audit afin de définir des procédures d’audit appropriées, et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne.

Nous apprécions l’adéquation des méthodes comptables appliquées par la direction et la vraisemblance des estimations comptables ainsi que des déclarations de la direction concernant ces dernières.

Nous formulons une conclusion sur le caractère judicieux de l’adoption, par la direction, de l’hypothèse de la continuité d’exploitation pour l’établissement des comptes et, en nous fondant sur les éléments probants recueillis, sur l’existence ou non d’une incertitude significative due à des événements ou à des conditions susceptibles de jeter un doute important sur la capacité des FED à poursuivre leurs activités. Si nous concluons à l’existence d’une telle incertitude significative, nous sommes tenus d’attirer l’attention, dans notre rapport, sur les informations correspondantes figurant dans les comptes consolidés ou, si ces informations ne sont pas pertinentes, de modifier notre opinion. Nos conclusions sont fondées sur les éléments probants recueillis jusqu’à la date de notre rapport. Cependant, des événements ou des conditions ultérieurs peuvent conduire les entités à cesser leurs activités.

Nous évaluons la présentation d’ensemble, la structure et le contenu des comptes annuels (y compris les informations y afférentes), et nous vérifions si ces derniers reflètent les opérations et les événements sous-jacents d’une manière telle qu’ils assurent une présentation fidèle.

XVIII.

Nous informons la direction, entre autres, de l’étendue et du calendrier prévus des travaux d’audit ainsi que de toute constatation d’audit importante, et notamment de toute constatation relative à une faiblesse significative au niveau du contrôle interne.

XIX.

En ce qui concerne les recettes, nous examinons l’ensemble des contributions provenant des États membres et un échantillon d’autres types d’opérations de recettes.

XX.

En ce qui concerne les dépenses, nous examinons les opérations de paiement une fois que les dépenses ont été supportées, enregistrées et acceptées. Cet examen porte sur toutes les catégories de paiements autres que les avances, une fois qu’ils sont effectués (y compris ceux correspondant à l’acquisition d’actifs). Le paiement d’une avance est examiné lorsque le destinataire des fonds justifie sa bonne utilisation et que l’institution ou l’organisme accepte la justification en procédant à son apurement, que cela ait lieu la même année ou plus tard.

XXI.

Parmi les éléments analysés avec la Commission, nous déterminons lesquels ont revêtu la plus grande importance dans l’audit des comptes des FED et constituent, de ce fait, les éléments clés de l’audit pour la période en cours. Nous les décrivons dans notre rapport, à moins que la loi ou la réglementation s’opposent à la publication d’informations les concernant ou que, ce qui est extrêmement rare, nous estimions devoir nous abstenir de communiquer certaines informations dans notre rapport parce qu’il y a raisonnablement lieu de craindre que les conséquences défavorables de leur divulgation soient supérieures à ses éventuels effets favorables du point de vue de l’intérêt public.

Le 12 juillet 2018

Klaus-Heiner LEHNE

Président

Cour des comptes européenne

12, rue Alcide De Gasperi, Luxembourg, LUXEMBOURG

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

Informations à l’appui de la déclaration d’assurance

Étendue et approche de l’audit

11.

L’ annexe 1.1 du rapport annuel 2017 de la Cour relatif à l’exécution du budget présente notre approche et nos méthodes d’audit. En ce qui concerne l’audit de cette année relatif aux FED, les points ci-après méritent une mention particulière.

 

12.

Nos observations concernant la fiabilité des comptes des FED se fondent sur les états financiers (12) des huitième, neuvième, dixième et onzième FED approuvés par la Commission conformément au règlement financier applicable aux FED (13), et parvenus à la Cour le 21 juin 2018, accompagnés de la lettre de déclaration du comptable. Nous avons effectué des tests sur les montants présentés et sur les informations fournies, et évalué les principes comptables appliqués, ainsi que toutes les estimations significatives réalisées par la Commission et la présentation globale des comptes.

 

13.

En ce qui concerne l’audit de la régularité des opérations, nous avons procédé comme suit:

 

a)

nous avons examiné l’ensemble des contributions des États membres et un échantillon d’autres types d’opérations relatives aux recettes;

 

b)

nous avons analysé un échantillon de 128 opérations. Représentatif de tout l’éventail des paiements au sein des FED, il se composait de 100 paiements ordonnancés par 23 délégations de l’UE (14) et de 28 paiements approuvés par les services centraux de la Commission (15). Une partie de la population auditée ayant également été examinée lors de l’étude 2017 sur le taux d’erreur résiduel (TER) réalisée par la DG DEVCO, nous avons intégré dans notre échantillon 14 opérations supplémentaires pour lesquelles nous avons tenu compte, après ajustement, des résultats (16) obtenus dans le cadre de cette étude. La taille totale de l’échantillon était de 142 opérations, ce qui est conforme au modèle d’assurance de la Cour;

 

c)

lorsque des erreurs ont été détectées au niveau des opérations, nous avons analysé les systèmes concernés pour en déterminer les faiblesses;

 

d)

nous avons évalué les systèmes utilisés par la DG DEVCO et les délégations de l’UE, à savoir: i) les contrôles ex ante réalisés par les agents de la Commission, les auditeurs ou les superviseurs externes avant paiement; ii) le suivi et la surveillance, notamment le suivi des audits externes et l’étude sur le TER susmentionnée;

 

e)

nous avons examiné le rapport annuel d’activité (RAA) de la DG DEVCO;

 

f)

nous avons procédé au suivi de nos recommandations antérieures.

 

14.

Comme cela est indiqué au point 4, la plupart des instruments d’aide extérieure financés sur le budget général et sur les FED sont mis en œuvre par la DG DEVCO. Nos observations relatives aux systèmes, à la fiabilité du RAA ainsi qu’à la déclaration du directeur général pour 2017 portent sur l’ensemble du domaine de compétence de la DG DEVCO.

 

Fiabilité des comptes

15.

Ces deux dernières années, nous avons fait état de recouvrements de préfinancements non utilisés qui avaient été comptabilisés, à tort, en tant que produits opérationnels. Les contrôles comptables de la DG DEVCO et notre examen d’un échantillon d’ordres de recouvrement (17) ont également révélé des cas analogues en 2017. Des corrections équivalant à un montant de 5,1  millions d’euros (18) ont été effectuées dans les comptes définitifs des FED, mais il est possible que la population non testée comporte des erreurs similaires.

 

Régularité des opérations

Recettes

16.

Les opérations relatives aux recettes ne se caractérisaient pas par un niveau significatif d’erreur.

 

Paiements

17.

L’ annexe 1 présente une synthèse des résultats des tests sur les opérations. Sur les 128 opérations de paiement examinées, 37 (29 %) comportaient des erreurs. Sur la base des 30 erreurs que nous avons quantifiées, nous estimons que le niveau d’erreur s’élève à 4,5  % (19), compte tenu des résultats ajustés de l’étude 2017 sur le TER. L’ encadré 4 montre comment se décompose notre niveau d’erreur estimatif pour 2017. L’ encadré 5 apporte des exemples des erreurs en cause.

 

Encadré 4 –   Ventilation du niveau d’erreur estimatif, par type d’erreur

Image

Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

 

18.

Sur les 118 opérations de paiement relatives aux projets (20) que nous avons examinées, 37 (31 %) comportaient des erreurs (30 erreurs quantifiables et 8 erreurs non quantifiables). Sur les 30 opérations de paiement comportant des erreurs quantifiables, 10 (33 %) étaient des opérations finales ordonnancées après la réalisation de l’ensemble des contrôles ex ante.

 

19.

Comme les années précédentes, la Commission et ses partenaires chargés de la mise en œuvre ont commis davantage d’erreurs dans les opérations liées aux devis-programmes, aux subventions, aux accords de contribution conclus avec des organisations internationales et aux conventions de délégation passées avec les agences de coopération des États membres de l’UE que dans celles concernant d’autres formes d’aide (21). Sur les 75 opérations de cette nature examinées, 27 (36 %) comportaient des erreurs quantifiables représentant 70 % du niveau d’erreur estimatif.

 

Encadré 5 —   Exemples d’erreurs quantifiables et non quantifiables dans les opérations relatives aux projets

 

a)    Dépenses non effectuées (erreur quantifiable)

Pour un projet de gestion des ressources naturelles au Soudan, la Commission a par erreur accepté un montant supérieur de 2 millions d’euros à celui des dépenses déclarées par le partenaire chargé de la mise en œuvre (une organisation internationale).

Lors de l’examen des différents postes de dépenses, nous avons constaté que, pour trois d’entre eux, le montant déclaré n’avait pas été intégralement dépensé, ce qui constituait une erreur. L’erreur d’apurement, ajoutée aux coûts inéligibles détectés, s’est traduite par un taux d’erreur de 51,57  % pour le total des coûts contrôlés.

 

b)    Absence de pièces justificatives essentielles (erreur quantifiable)

Dans le cas d’un projet en faveur de la biodiversité mené par une organisation internationale en Angola, nous avons effectué des tests sur des éléments liés à des contrats de construction. Les pièces justificatives n’étaient pas suffisantes pour nous permettre de vérifier les dépenses et ne fournissaient pas de piste d’audit concernant les montants facturés et les travaux réalisés. Nos contrôles sur place ont fait apparaître d’importantes différences entre le cahier des charges et les travaux achevés, sur le plan de leur taille, de leur conception et des matériaux utilisés. Le taux d’erreur lié aux coûts inéligibles s’élevait à 28,83  % du total des coûts examinés.

 

c)    Erreur en matière de marchés publics — Documentation insuffisante concernant la procédure de marché public (erreur quantifiable)

Lors des tests sur les dépenses liées à un projet mis en œuvre par un organisme de soutien au développement du secteur privé dans les pays ACP, nous nous sommes trouvés dans l’impossibilité de vérifier l’éligibilité d’un marché public, faute de documentation suffisante. Nous avons demandé des documents (demande de devis, cahier des charges, offres reçues, rapports d’évaluation ou avis d’attribution, par exemple), mais n’en avons reçu aucun. Le taux d’erreur dû aux coûts inéligibles s’élevait à 10,00  % du total des coûts examinés.

 

d)    Dépenses inéligibles (erreur quantifiable)

Lors de l’examen de dépenses en faveur d’un fonds fiduciaire géré par un organisme international, nous avons détecté deux postes de coûts inéligibles. L’un d’entre eux concernait des coûts indirects déclarés comme des coûts directs et l’autre n’était ni directement lié aux activités de l’intervention, ni nécessaire pour la mener à bien. Les coûts inéligibles correspondent à un taux d’erreur équivalant à 20,00  % du total des coûts contrôlés.

 

e)    Dépenses inéligibles (erreur quantifiable et erreur non quantifiable)

Pour un projet de soutien au développement des entreprises locales en Tanzanie coordonné par une entité privée, nous avons relevé une erreur dans trois opérations. L’une d’elles correspondait à des dépenses qui incluaient la TVA, inéligible d’après les clauses du marché, et qui n’étaient pas dûment étayées par des documents tels qu’une facture ou un contrat. Le taux d’erreur lié aux coûts inéligibles s’élevait à 1,84  % du total des coûts examinés.

Dans le deuxième cas, les dépenses déclarées comme salaires ne reposaient pas sur les salaires bruts réels, mais sur une estimation. Seuls les coûts exposés, identifiables et vérifiables peuvent être considérés comme éligibles. Concernant le troisième cas, il n’a pas été possible de vérifier si le montant correspondait à des coûts salariaux intégralement acquittés et si le bénéficiaire en avait ou non tiré un profit. Eu égard à ces insuffisances, nous avons estimé que les deux postes en cause comportaient une erreur non quantifiable.

 

20.

Dans huit cas d’erreurs quantifiables et trois cas d’erreurs non quantifiables, la Commission disposait de suffisamment d’informations pour être en mesure de prévenir, ou de détecter et de corriger, les erreurs avant d’accepter les dépenses. Si la Commission avait fait un bon usage de toutes les informations à sa disposition, le niveau d’erreur estimatif aurait été inférieur de 1,8  point de pourcentage. Nous avons relevé deux autres opérations comportant des erreurs qui auraient dû être détectées par les auditeurs et superviseurs externes. Ces cas ont contribué à hauteur de 0,1  point de pourcentage au niveau d’erreur estimatif (22).

 

21.

En outre, un total de 15 opérations recelant une erreur quantifiable (23) ont fait l’objet d’un audit ou d’une vérification des dépenses. Les informations fournies dans les rapports d’audit et/ou de vérification des dépenses concernant les travaux effectivement réalisés ne nous ont pas permis d’évaluer si les erreurs auraient pu être détectées et corrigées grâce à ces contrôles ex ante.

 

22.

Le fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (AITF) est un fonds fiduciaire géré par la Banque européenne d’investissement auquel contribue la Commission. La DG DEVCO se base sur les états financiers audités et non audités du fonds pour accepter au moins annuellement les dépenses effectuées. Les états financiers du fonds sont établis conformément aux normes IFRS (24) et comportent des estimations (25). Ils ne reprennent donc pas seulement les dépenses réellement effectuées. En outre, le rapport d’audit utilisé par la DG DEVCO est le fruit d’un audit financier qui vise à fournir une opinion d’audit sur les états financiers du fonds et n’est pas conçu pour permettre de détecter les dépenses inéligibles.

 

23.

Notre audit des opérations relevant du fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures a mis en évidence des erreurs quantifiables et non quantifiables liées à l’utilisation d’estimations ou au fait que certains contrôles ex ante n’ont pas permis de détecter les coûts inéligibles avant qu’ils soient acceptés.

 

24.

Dans deux domaines, les modalités de paiement limitaient la mesure dans laquelle les opérations étaient exposées au risque d’erreur. Le premier de ces deux domaines était l’appui budgétaire (26). Le deuxième était constitué des cas où l’approche dite «notionnelle» avait été appliquée dans des projets financés par plusieurs donateurs et mis en œuvre par des organisations internationales (27).

 

25.

L’appui budgétaire est une contribution financière apportée soit au budget général d’un État, soit au budget alloué par cet État à une politique ou à un objectif spécifiques. Nous avons vérifié si la Commission avait respecté les conditions régissant les paiements d’appui budgétaire en faveur des pays partenaires et si elle s’était assurée du respect des conditions générales d’éligibilité (comme la réalisation de progrès satisfaisants en matière de gestion des finances publiques) avant de verser les fonds.

 

26.

Cependant, étant donné la grande marge d’interprétation accordée par les dispositions réglementaires, la Commission a toute latitude pour décider si ces conditions générales sont respectées ou non. Notre audit de régularité ne peut aller au-delà de la phase où l’aide est versée à un pays partenaire, car les fonds se mêlent ensuite aux ressources budgétaires de ce dernier. Les faiblesses éventuelles en matière de gestion financière conduisant à des utilisations abusives au niveau national ne feront pas apparaître d’erreurs dans notre audit (28).

 

27.

Dans le cadre de l’approche «notionnelle», quand les contributions de la Commission et d’autres bailleurs de fonds à des projets financés par plusieurs donateurs sont mises en commun et ne sont pas affectées à des postes de dépenses spécifiques et identifiables, la Commission présume que les règles fixées par l’UE en matière d’éligibilité sont respectées dès lors que le montant global mis en commun comprend suffisamment de dépenses éligibles pour couvrir la contribution de l’UE. Nous avons tenu compte de cette approche, telle qu’elle est appliquée par la Commission, dans nos vérifications de détail (29).

 

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

28.

Les 15 opérations financées par plusieurs donateurs auxquelles a été appliquée l’approche «notionnelle» de même que les 10 opérations relevant de l’appui budgétaire que nous avons examinées étaient exemptes d’erreur. Si ces opérations sont exclues de l’échantillon, le niveau d’erreur estimatif s’élève à 6,5  % (30).

 

Rapport annuel d’activité et autres dispositions en matière de gouvernance

29.

La DG DEVCO a émis une réserve sur la régularité des opérations sous-jacentes dans tous les rapports annuels d’activité depuis 2012. Un plan d’action a donc été adopté pour remédier aux faiblesses dans la mise en œuvre de son système de contrôle.

 

30.

L’année dernière, nous avons rendu compte des progrès satisfaisants accomplis en ce qui concerne le plan d’action 2015; dix actions étaient terminées, cinq avaient été partiellement mises en œuvre et une était en cours.

 

31.

Dans son plan d’action 2016, la DG DEVCO a continué de cibler les domaines à haut risque, à savoir les fonds en gestion indirecte dont se chargent des organisations internationales et les subventions en gestion directe. En mars 2018, dix actions étaient terminées, deux avaient été partiellement mises en œuvre (31) et deux étaient en cours.

 

32.

Six nouvelles mesures ciblées ont été ajoutées au plan d’action 2017; elles visent, par exemple, à réduire le nombre d’erreurs liées aux devis-programmes. Elles comprennent également des modifications à apporter aux modèles de contrats pour les conventions de délégation et les évaluations par pilier, afin de tenir compte des changements introduits dans le nouveau règlement financier.

 

33.

Le système de contrôle de la DG DEVCO repose sur des vérifications ex ante réalisées avant acceptation des dépenses déclarées par les bénéficiaires. Cette année encore, la fréquence des erreurs décelées, y compris dans des déclarations finales de dépenses qui avaient fait l’objet d’audits externes et de vérifications ex ante, est révélatrice de faiblesses au niveau de ces contrôles.

33.

Les termes de référence révisés concernant les vérifications des dépenses, qui ont été adoptés fin mars 2018, devraient contribuer à améliorer les résultats des contrôles ex ante.

Étude 2017 sur le taux d’erreur résiduel (TER)

34.

En 2017, la DG DEVCO a réalisé sa sixième étude sur le TER afin d’évaluer le niveau d’erreur que tous les contrôles de gestion visant à prévenir ou à détecter et corriger les erreurs n’avaient pas permis d’empêcher, dans l’ensemble de son domaine de compétence (32). Pour la deuxième année consécutive, le TER estimé au terme de l’étude est inférieur au seuil de signification de 2 % fixé par la Commission (33).

 

35.

Dans son RAA 2017, la DG DEVCO a supprimé la section attirant l’attention sur la limitation concernant l’étendue de l’examen des procédures de marchés publics dans l’étude sur le TER, bien que le problème existe toujours.

35.

La Commission a estimé qu’il était quelque peu exagéré de mentionner l’étendue de l’examen des procédures de marchés publics comme étant une différence majeure compte tenu du fait que les contractants chargés de l’étude sur le TER examinent effectivement certaines parties des procédures de marchés publics: ils vérifient les pièces justificatives de base (telles que l’avis de marché, les rapports d’ouverture des offres, les rapports d’évaluation, la décision d’attribution, etc.), mais la méthodologie relative au TER n’impose pas la répétition de la procédure de sélection (que ce soit au niveau de la Commission ou à celui du bénéficiaire). Dans certains cas, les contractants peuvent, en se fondant sur leur expérience professionnelle et une analyse des risques, décider d’analyser en détail la procédure de marchés publics.

36.

Dans l’étude 2017 sur le TER, la proportion d’opérations n’ayant fait l’objet d’aucune vérification de détail parce qu’une confiance totale avait été placée dans les travaux de contrôle antérieurs était bien plus élevée (67 % des opérations) que lors des études précédentes (voir encadré 6 ), alors même que le manuel relatif au TER n’autorise à se fier totalement aux travaux de contrôle antérieurs que dans de rares cas (34). Concernant la plupart des opérations retenues pour l’étude sur le TER qui faisaient également partie notre échantillon (35), nous avons conclu que c’est à tort ou sans justification satisfaisante qu’une confiance totale avait été placée dans les travaux de contrôle antérieurs. En outre, les erreurs relevées lors des travaux de contrôle antérieur n’ont pas été extrapolées à la population non testée, qui est donc présumée exempte d’erreur dans l’étude sur le TER. Ceci se répercute sur le taux d’erreur résiduel.

36.

Pour réaliser l’étude 2017 sur le TER, un jugement professionnel a été exercé lorsqu’une interprétation était autorisée ou requise.

À la suite de cette expérience, la Commission envisagera de faire évoluer la méthodologie en se fiant aux travaux d’audit antérieurs dans un nombre accru de cas autres qu’exceptionnels dans lesquels les normes internationales ont été appliquées.

37.

Outre la forte augmentation du nombre de cas où une confiance totale a été placée dans les travaux de contrôle antérieurs, notre examen a également fait apparaître des erreurs et des incohérences dans le calcul et l’extrapolation de différentes erreurs. Ces erreurs sont similaires à celles que nous avons signalées dans notre rapport annuel 2014 sur les Fonds européens de développement (36).

 

38.

La Commission n’a pas assuré un suivi approprié des travaux effectués par le contractant chargé de l’étude sur le TER et n’a donc pas pu prévenir ces problèmes.

38.

Des réunions ont été régulièrement organisées afin de suivre en détail l’avancement de l’étude. La Commission a fourni des orientations au contractant chargé de l’étude sur le TER, dans les limites fixées par la nécessité absolue de l’indépendance et du jugement professionnel de celui-ci. Elle propose toutefois d’améliorer encore son suivi afin d’assurer une surveillance plus étroite de certains aspects plus spécifiques tels que le nombre de cas dans lesquels une confiance totale a été placée dans les travaux de contrôle antérieurs.

Encadré 6 –   Évolution du nombre d’opérations pour lesquelles une confiance totale a été placée dans les travaux de contrôle antérieurs (période 2012-2017)

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Source: Cour des comptes européenne.

OBSERVATIONS DE LA COUR

RÉPONSES DE LA COMMISSION

Examen du rapport annuel d’activité 2017

39.

En 2016, la déclaration d’assurance établie par le directeur général de la DG DEVCO comprenait deux réserves, dont une portait sur les subventions en gestion directe et indirecte, la gestion indirecte assurée par des organisations internationales ou des agences de développement et les devis-programmes. La réserve formulée dans le cadre de la déclaration d’assurance figurant dans le RAA 2017 (37) ne concerne que les subventions en gestion directe.

 

40.

Cette réserve est fondée sur les résultats de l’étude sur le TER. Si celle-ci avait été réalisée suivant l’approche prudente adoptée les années précédentes, les conclusions de l’étude — et, par conséquent, la déclaration d’assurance — auraient probablement été différentes.

40.

La réserve n’est pas uniquement fondée sur les résultats de cette étude sur le TER. Elle découle d’une analyse des risques qui se fonde sur la déclaration d’assurance (DAS) de la Cour et les exercices TER des trois dernières années. On ne peut dès lors conclure que l’approche suivie dans le cadre de l’exercice TER considéré aurait probablement abouti à un résultat différent en ce qui concerne les réserves.

Par ailleurs, la réserve figurant dans le RAA 2017 ne concernait en effet que les subventions en gestion directe, alors que les années précédentes, les taux d’erreur combinés aux évaluations des risques ont donné lieu à des réserves sur plusieurs domaines de dépenses. Cela ne signifie cependant pas que les efforts de contrôle ont été réduits. Il est expliqué dans la description de la réserve que bien que celle-ci ne concerne que les subventions en gestion directe, les mesures portant sur les autres domaines de dépenses, qui découlent des années précédentes, continueront également à être mises en œuvre.

41.

La DG DEVCO a estimé que le montant global à risque au moment du paiement s’élevait à 82,96  millions d’euros (38). Les estimations indiquent que, sur ce montant, 13,08  millions d’euros (16 %) feront l’objet de corrections à la suite des contrôles qu’elle réalisera dans les années à venir (39).

 

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

42.

Globalement, les informations probantes collectées indiquent que les comptes des FED pour l’exercice clos le 31 décembre 2017 présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, leur situation financière, ainsi que le résultat de leurs opérations, leurs flux de trésorerie et la variation de l’actif net pour l’exercice clos à cette date, conformément aux dispositions du règlement financier ainsi qu’aux règles comptables adoptées par le comptable.

 

43.

Globalement, les informations probantes collectées indiquent que, pour l’exercice clos le 31 décembre 2017:

a)

les recettes des FED ne présentent pas un niveau significatif d’erreur;

b)

le niveau d’erreur est significatif pour les opérations de paiement des FED (voir points 17 à 28). Nos tests sur les opérations, après intégration des résultats ajustés de l’étude sur le TER, indiquent que le niveau d’erreur estimatif s’élève à 4,5  % (voir annexe 1 ).

 

44.

En ce qui concerne l’étude sur le TER, eu égard à l’approche moins prudente qu’auparavant, ainsi qu’à la nature, à la pertinence et au volume des erreurs détectées lors de notre examen, nous concluons que les résultats de l’étude de cette année et de celles des années précédentes ne peuvent pas être comparés. Les faiblesses constatées ont un impact sur le taux d’erreur résiduel pour 2017 (voir points 36 à 38).

44.

Il ne saurait être conclu qu’une approche différente aurait automatiquement donné lieu à un résultat différent en ce qui concerne le taux d’erreur.

45.

Il existe actuellement une incohérence entre le processus budgétaire (qui ne fait pas intervenir le Parlement européen) et l’obligation de rendre compte (le Parlement étant partiellement impliqué dans la décharge) [voir point 3, sous c)]. L’éventuelle intégration des FED dans le budget général de l’UE à l’avenir pourrait permettre d’atténuer les risques liés à cette incohérence (décharge budgétaire annuelle artificielle et absence de compétence budgétaire du Parlement européen).

 

Recommandations

46.

L’ annexe 3 présente les constatations résultant de notre examen de suivi des quatre recommandations formulées dans notre rapport annuel 2014 (40), dont trois — les recommandations nos 1, 2 et 4 — ont été intégralement mises en œuvre (41) par la DG DEVCO. Notre examen de l’étude 2017 sur le TER nous amène à considérer la recommandation no 3 comme non mise en œuvre (voir point 37).

46.

La Commission considère que la recommandation est pleinement mise en œuvre: de nouvelles versions de la méthodologie et du manuel relatifs au TER, qui abordent les points soulevés par la Cour, ont été publiées.

47.

Sur la base de cet examen, ainsi que des constatations et des conclusions pour 2017, nous recommandons à la Commission d’appliquer, à partir de 2019, les mesures suivantes:

 

recommandation no 1: suivre de près la réalisation de l’étude sur le TER et, en particulier, s’assurer que les décisions de se fier totalement à d’autres travaux de contrôle sont prises conformément à la méthodologie et sont pleinement justifiées (voir point 36);

La Commission accepte la recommandation.

Elle propose d’améliorer encore son suivi afin d’assurer une surveillance étroite de certains aspects plus spécifiques tels que le nombre de cas dans lesquels une confiance totale a été placée dans les travaux de contrôle antérieurs.

recommandation no 2: recommencer à indiquer, dans son RAA, les limitations de l’étude sur le TER (voir point 35);

La Commission accepte la recommandation.

recommandation no 3: prendre des mesures décisives pour faire effectivement appliquer les orientations sur l’acceptation des dépenses, de manière à éviter d’apurer des montants excessifs (voir encadré 5 );

La Commission accepte la recommandation; elle examinera les moyens de clarifier les orientations en question et de les faire appliquer.

recommandation no 4: prendre des mesures pour garantir que seuls les coûts supportés sont acceptés en tant que dépenses, en ce qui concerne les opérations relevant du fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (voir point 22);

La Commission accepte la recommandation.

Elle va prendre des mesures pour empêcher que soient acceptées en tant que dépenses les estimations figurant dans les états financiers de l’AITF.

recommandation no 5: mettre en place un indicateur de performance clé concernant l’ancienneté des contributions anticipées versées aux fonds fiduciaires (voir point 10);

La Commission n’accepte pas cette recommandation.

Les règles comptables prévoient que les contributions du FED aux fonds fiduciaires de l’UE sont présentées dans les comptes annuels du FED. Les montants en question font chaque année l’objet d’un suivi et d’un contrôle. Par ailleurs, la période d’absorption du RAL pour les fonds fiduciaires de l’UE, qui a une influence directe sur l’ancienneté de ces contributions, est contrôlée en temps réel au moyen de l’IPC no 4 (capacité d’absorption du RAL). La Commission estime par conséquent que l’ancienneté des contributions du FED aux fonds fiduciaires de l’UE fait l’objet d’un suivi approprié et qu’il n’est pas nécessaire de créer un IPC supplémentaire.

recommandation no 6: proposer une solution pertinente aux incohérences entre le processus budgétaire et l’obligation de rendre compte en ce qui concerne les FED, dans le cadre de l’étude actuelle des dispositions qui succéderont à l’accord de Cotonou (voir point 45).

La Commission accepte la recommandation.

Étant donné qu’elle a déjà présenté une proposition à ce sujet, la Commission estime que la recommandation est mise en œuvre.


(1)  Voir articles 43, 48 à 50 et 58 du règlement (UE) 2015/323 du Conseil du 2 mars 2015 portant règlement financier applicable au 11e Fonds européen de développement (JO L 58 du 3.3.2015, p. 17).

(2)  En 2012, un accord tripartite entre la BEI, la Commission et la Cour [article 134 du règlement (CE) no 215/2008 du Conseil du 18 février 2008 portant règlement financier applicable au 10e Fonds européen de développement (JO L 78 du 19.3.2008, p. 1)] a défini les règles en matière d’audit de ces opérations par la Cour. La déclaration d’assurance de la Cour ne couvre pas la facilité d’investissement.

(3)  La direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile (DG ECHO) a pour sa part géré 4 % des dépenses effectuées au titre des FED en 2017.

(4)  Par exemple marchés de travaux/de fournitures/de services, subventions, appui budgétaire et devis-programmes.

(5)  JO L 210 du 6.8.2013, p. 1.

(6)  De 2013 à 2015, les fonds ont été engagés par l’intermédiaire du mécanisme de transition.

(7)  Y compris 1 139 millions d’euros gérés par la BEI.

(8)  Cet objectif a été fixé tant pour le domaine de compétence dans son ensemble que pour les FED en particulier.

(9)  Un contrat est considéré comme expiré s’il est toujours en cours plus de 18 mois après la fin de sa période d’exécution.

(10)  Le RAL représente la somme des engagements contractés restant à liquider qui n’ont toutefois pas encore donné lieu à des paiements.

(11)  Conformément aux dispositions des articles 43, 48 à 50 et 58 du règlement financier applicable au onzième FED, la présente déclaration d’assurance ne couvre pas les ressources des FED gérées par la BEI.

(12)  Voir article 44 du règlement (UE) 2015/323.

(13)  Voir article 43 du règlement (UE) 2015/323.

(14)  Délégations auprès de l’Union africaine, en Angola, à la Barbade, au Burkina Faso, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, aux Fidji, en Haïti, à la Jamaïque, au Kenya, à Madagascar, au Malawi, au Mali, au Niger, au Nigeria, au Rwanda, au Sénégal, en Sierra Leone, au Soudan du Sud, au Soudan, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe.

(15)  DG DEVCO: 19 paiements; DG ECHO: 9 paiements concernant l’aide humanitaire.

(16)  Notre examen des études sur le TER nous a permis de constater que la méthodologie qui les sous-tend prévoit un très petit nombre de contrôles sur place et un examen d’étendue limitée en ce qui concerne les procédures de marchés publics. Cette année, nous avons donc ajusté le résultat de l’étude sur le TER en fonction des pourcentages d’erreur liés au non-respect des règles en matière de marchés publics. Nos constatations DAS 2014-2016 relatives aux FED ont servi de base d’ajustement.

(17)  Nous avons procédé à des tests sur 17 ordres de recouvrement (d’une valeur totale de 16,7 millions d’euros) et avons constaté que trois d’entre eux (0,4 million d’euros) avaient été comptabilisés à tort comme des recettes et non comme des recouvrements de préfinancements non utilisés.

(18)  1,1 million d’euros de corrections correspondant aux erreurs détectées par la DG DEVCO et 4 millions d’euros correspondant à celles détectées ensuite par les auditeurs de la Cour.

(19)  Nous calculons le niveau d’erreur à partir d’un échantillon représentatif. Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que le niveau d’erreur estimatif affectant la population se situe entre 1,2 % et 7,8 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d’erreur).

(20)  Les paiements relatifs aux projets excluent les paiements au titre de l’appui budgétaire.

(21)  Par exemple les marchés de travaux/de fournitures/de services.

(22)  Dans 9 cas (1,1 point de pourcentage), l’erreur a été commise par la Commission elle-même et dans 4 cas (0,8 point de pourcentage), elle l’a été par les bénéficiaires.

(23)  Contribuant à hauteur de 1,7 point de pourcentage au niveau d’erreur estimatif.

(24)  International Financial Reporting Standards (normes internationales d’information financière).

(25)  L’établissement des états financiers conformément aux normes IFRS suppose de recourir à un certain nombre d’estimations comptables déterminantes. Il impose aussi aux organes de direction de la BEI d’exercer leur jugement dans l’application des principes comptables du fonds fiduciaire. C’est ce qu’indique le point 2.2 (relatif aux principaux jugements et estimations comptables) des états financiers du fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures au 31 décembre 2015.

(26)  Les paiements d’appui budgétaire financés en 2017 par les FED se sont élevés à 880 millions d’euros.

(27)  En 2017, les paiements effectués au titre des FED en faveur de projets à donateurs multiples mis en œuvre par des organisations internationales se sont élevés à 812 millions d’euros. Nous ne sommes pas en mesure de préciser la part de ce montant concernée par l’approche «notionnelle», étant donné que la Commission n’en assure pas le suivi séparément.

(28)  L’efficience et l’efficacité de l’appui budgétaire sont traitées dans un certain nombre de rapports spéciaux de la Cour, les derniers en date étant le rapport spécial no 32/2016 «L’aide de l’UE en faveur de l’Ukraine» et le rapport spécial no 30/2016 «Efficacité du soutien accordé par l’UE aux secteurs prioritaires au Honduras».

(29)  Nous n’avons pas contrôlé les postes de dépenses sous-jacents lorsque la contribution de la Commission était inférieure à 75 % du budget de l’intervention. Lorsque cette contribution se situait entre 75 % et 90 %, nous avons apprécié au cas par cas la nécessité de soumettre les postes de dépenses sous-jacents à des contrôles.

(30)  Le chiffre mentionné correspond à la meilleure estimation possible sur la base d’un échantillon représentatif de 117 opérations. Nous pouvons affirmer, avec un degré de confiance de 95 %, que la population présente un niveau d’erreur compris entre 2,8 % et 10,2 % (respectivement, les limites inférieure et supérieure du niveau d’erreur).

(31)  Actions consistant à informer les bénéficiaires de la possibilité que la DG DEVCO demande des pièces justificatives détaillées avant d’approuver les dépenses, et à établir une unité destinée à faire office de centre de coordination des relations avec les organisations internationales.

(32)  Les FED et le budget général de l’UE.

(33)  Le TER a été estimé à 2,2 % en 2015, à 1,7 % en 2016 et à 1,18 % en 2017.

(34)  DG DEVCO, Residual Error Rate — Instruction Manual for Annual Measurement Exercise, p. 26.

(35)  À l’issue de notre examen, nous avons conclu que pour 26 des 41 opérations examinées, il n’aurait pas fallu se fier totalement aux travaux de contrôle antérieurs.

(36)  Voir rapport annuel de la Cour des comptes sur les activités relevant des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement (FED) relatif à l’exercice 2014 (JO C 373 du 10.11.2015, p. 289), point 43.

(37)  Voir rapport annuel d’activité 2017, chapitre 2.1.5.

(38)  La meilleure et la plus prudente estimation du montant des dépenses ordonnancées au cours de l’exercice qui ne sont pas conformes aux dispositions contractuelles et réglementaires applicables au moment où le paiement est effectué.

(39)  Voir le rapport annuel d’activité 2017 de la DG DEVCO, p. 59.

(40)  Nous avons choisi notre rapport 2014 pour le suivi de cette année dans la mesure où, en principe, la Commission a disposé de suffisamment de temps pour mettre en œuvre nos recommandations.

(41)  L’objectif de ce suivi était de vérifier si des mesures correctrices avaient été prises en réponse à nos recommandations et non d’évaluer l’efficacité de leur mise en œuvre.

(42)  Y compris la dotation initiale des huitième, neuvième, dixième et onzième FED, les cofinancements, les intérêts, les ressources diverses et les transferts des FED antérieurs.

(43)  En pourcentage des ressources.

(44)  Les montants négatifs correspondent à des dégagements.

(45)  Les engagements globaux se rapportent à des décisions de financement.

(46)  Les engagements individuels concernent des contrats individuels.

(47)  Engagements nets après dégagements. Paiements nets après recouvrements.


ANNEXE 1

RÉSULTATS DES TESTS SUR LES OPÉRATIONS POUR LES FONDS EUROPÉENS DE DÉVELOPPEMENT

 

2017

2016

 

TAILLE ET COMPOSITION DE L'ÉCHANTILLON

 

Nombre total d’opérations

142

143

 

ESTIMATION DE L’IMPACT DES ERREURS QUANTIFIABLES

 

 

 

Niveau d’erreur estimatif

4,5  %

3,3  %

 

 

 

 

Limite supérieure du niveau d’erreur (LSE)

7,8  %

 

 

Limite inférieure du niveau d’erreur (LIE)

1,2  %

 


ANNEXE 2

PAIEMENTS EFFECTUÉS AU TITRE DES FONDS EUROPÉENS DE DÉVELOPPEMENT EN 2017, PAR GRANDE RÉGION

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Sources: Fond de carte ©OpenStreetMap contributors sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 (CC BY-SA), et Cour des comptes européenne, sur la base des comptes annuels consolidés des huitième, neuvième, dixième et onzième FED pour l’exercice 2017.

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Sources: Fond de carte ©OpenStreetMap contributors sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 (CC BY-SA), et Cour des comptes européenne, sur la base des comptes annuels consolidés des huitième, neuvième, dixième et onzième FED pour l’exercice 2017.


ANNEXE 3

SUIVI DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES ANTÉRIEUREMENT POUR LES FONDS EUROPÉENS DE DÉVELOPPEMENT

Année

Recommandation de la Cour

Analyse, par la Cour, des progrès réalisés

Réponse de la Commission

Intégralement mise en œuvre

Mise en œuvre

Non mise en œuvre

Sans objet

Éléments probants insuffisants

à pratiquement tous égards

à certains égards

2014

recommandation no 1: EuropeAid devrait établir et mettre en œuvre des procédures de contrôle interne pour garantir que les préfinancements soient liquidés sur la base de dépenses réellement effectuées hors engagements juridiques;

x

 

 

 

 

 

 

recommandation no 2: EuropeAid devrait renforcer la vérification systématique de l’utilisation, par les pays partenaires, du bon taux de change pour convertir le montant des décaissements au titre de l’appui budgétaire en devise nationale;

x

 

 

 

 

 

 

recommandation no 3: EuropeAid devrait veiller, en collaboration avec le contractant chargé de l’étude sur le TER, à ce que les problèmes que nous avons mis au jour soient résolus;

 

 

 

x

 

 

 

recommandation no 4: EuropeAid devrait améliorer ses indicateurs et plus précisément les valeurs cibles servant à mesurer l'efficience et le rapport coût-efficacité des contrôles, son approche fondée sur les coûts, ainsi que ses procédures et ses systèmes d'information de gestion pour quantifier les avantages tirés des contrôles effectués.

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