ISSN 1977-0936

Journal officiel

de l'Union européenne

C 356

European flag  

Édition de langue française

Communications et informations

61e année
4 octobre 2018


Sommaire

page

 

 

PARLEMENT EUROPÉEN
SESSION 2017-2018
Séances du 13 au 16 novembre 2017
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 147 du 26.4.2018 .
TEXTES ADOPTÉS
Séances du 29 et 30 novembre 2017
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 156 du 3.5.2018 .
TEXTES ADOPTÉS

1


 

I   Résolutions, recommandations et avis

 

RÉSOLUTIONS

 

Parlement européen

 

Mardi 14 novembre 2017

2018/C 356/01

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur Sauver des vies: renforcer la sécurité des véhicules dans l’Union (2017/2085(INI))

2

2018/C 356/02

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur le déploiement des instruments de la politique de cohésion par les régions pour faire face au changement démographique (2016/2245(INI))

10

2018/C 356/03

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur le plan d’action sur les services financiers de détail (2017/2066(INI))

20

 

Mercredi 15 novembre 2017

2018/C 356/04

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur l’état de droit à Malte (2017/2935(RSP))

29

2018/C 356/05

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur les négociations multilatérales en vue de la onzième conférence ministérielle de l’OMC à Buenos Aires, du 10 au 13 décembre 2017 (2017/2861(RSP))

34

2018/C 356/06

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur un plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie (2017/2819(RSP))

38

2018/C 356/07

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la situation de l’état de droit et de la démocratie en Pologne (2017/2931(RSP))

44

 

Jeudi 16 novembre 2017

2018/C 356/08

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la liberté d’expression au Soudan, notamment le cas de Mohamed Zine al-Abidine (2017/2961(RSP))

50

2018/C 356/09

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur les attentats terroristes en Somalie (2017/2962(RSP))

53

2018/C 356/10

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur Madagascar (2017/2963(RSP))

58

2018/C 356/11

Résolution non législative du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l’Union, de l’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (15470/2016 — C8-0027/2017 — 2016/0366(NLE) — 2017/2050(INI))

62

2018/C 356/12

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la stratégie UE-Afrique: un coup d’accélérateur au développement (2017/2083(INI))

66

2018/C 356/13

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2016 (2017/2126(INI))

77

2018/C 356/14

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’Union européenne (2017/2705(RSP))

84

2018/C 356/15

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la lutte contre les inégalités comme moyen d’action pour stimuler la création d’emplois et la croissance (2016/2269(INI))

89

 

Jeudi 30 novembre 2017

2018/C 356/16

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la situation au Yémen (2017/2849(RSP))

104

2018/C 356/17

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées (2017/2127(INI))

110

 

RECOMMANDATIONS

 

Parlement européen

 

Mercredi 15 novembre 2017

2018/C 356/18

Recommandation du Parlement européen du 15 novembre 2017 adressée au Conseil, à la Commission et au SEAE relative au partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017 (2017/2130(INI))

130


 

II   Communications

 

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

 

Parlement européen

 

Jeudi 30 novembre 2017

2018/C 356/19

Décision du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la demande de levée de l’immunité d’Ana Gomes (2017/2096(IMM))

137


 

III   Actes préparatoires

 

PARLEMENT EUROPÉEN

 

Mardi 14 novembre 2017

2018/C 356/20

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande présentée par l’Italie — EGF/2017/004 IT/Almaviva (COM(2017)0496 — C8-0322/2017 — 2017/2200(BUD))

139

2018/C 356/21

P8_TA(2017)0424
Typologies territoriales ***I
Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1059/2003 en ce qui concerne les typologies territoriales (Tercet) (COM(2016)0788 — C8-0516/2016 — 2016/0393(COD))
P8_TC1-COD(2016)0393
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1059/2003 en ce qui concerne les typologies territoriales (Tercet)

143

2018/C 356/22

P8_TA(2017)0425
Reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure ***I
Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure et abrogeant la directive 96/50/CE du Conseil et la directive 91/672/CEE du Conseil (COM(2016)0082 — C8-0061/2016 — 2016/0050(COD))
P8_TC1-COD(2016)0050
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure et abrogeant les directives du Conseil 91/672/CEE et 96/50/CE

144

2018/C 356/23

P8_TA(2017)0426
Coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l’application de la législation en matière de protection des consommateurs ***I
Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil sur la coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l’application de la législation en matière de protection des consommateurs (COM(2016)0283 — C8-0194/2016 — 2016/0148(COD))
P8_TC1-COD(2016)0148
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil sur la coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l'application de la législation en matière de protection des consommateurs et abrogeant le règlement (CE) no 2006/2004

145

 

Mercredi 15 novembre 2017

2018/C 356/24

P8_TA(2017)0429
Période prévue pour l’adoption d’actes délégués ***I
Résolution législative du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2010/40/UE en ce qui concerne la période prévue pour l’adoption d’actes délégués (COM(2017)0136 — C8-0116/2017 — 2017/0060(COD))
P8_TC1-COD(2017)0060
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 novembre 2017 en vue de l’adoption de la décision (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2010/40/UE en ce qui concerne la période prévue pour l’adoption d’actes délégués

146

2018/C 356/25

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Karel Pinxten comme membre de la Cour des comptes (C8-0328/2017 — 2017/0812(NLE))

147

2018/C 356/26

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Pietro Russo comme membre de la Cour des comptes (C8-0329/2017 — 2017/0813(NLE))

148

2018/C 356/27

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Hannu Takkula comme membre de la Cour des comptes (C8-0330/2017 — 2017/0814(NLE))

149

2018/C 356/28

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Baudilio Tomé Muguruza comme membre de la Cour des comptes (C8-0331/2017 — 2017/0815(NLE))

150

2018/C 356/29

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Bettina Jakobsen comme membre de la Cour des comptes (C8-0332/2017 — 2017/0816(NLE))

151

2018/C 356/30

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de João Alexandre Tavares Gonçalves de Figueiredo comme membre de la Cour des comptes (C8-0333/2017 — 2017/0817(NLE))

152

2018/C 356/31

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée d'Iliana Ivanova comme membre de la Cour des comptes (C8-0334/2017 — 2017/0818(NLE))

153

2018/C 356/32

P8_TA(2017)0437
Défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping ou de subventions de la part de pays non membres de l’UE ***I
Résolution législative du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2016/1036 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping de la part de pays non membres de l’Union européenne et le règlement (UE) 2016/1037 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet de subventions de la part de pays non membres de l’Union européenne (COM(2016)0721 — C8-0456/2016 — 2016/0351(COD))
P8_TC1-COD(2016)0351
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2016/1036 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping de la part de pays non membres de l’Union européenne et le règlement (UE) 2016/1037 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet de subventions de la part de pays non membres de l’Union européenne

154

 

Jeudi 16 novembre 2017

2018/C 356/33

Résolution législative du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l’Union, de l’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (15470/2016 — C8-0027/2017 — 2016/0366(NLE))

156

 

Jeudi 30 novembre 2017

2018/C 356/34

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil modifiant la Décision (UE) 2017/344 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 relative à la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017 (COM(2017)0900 — C8-0408/2017 — 2017/2265(BUD))

157

2018/C 356/35

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2017 de l’Union européenne pour l’exercice 2017: réduction des crédits de paiement et d’engagement en fonction des prévisions actualisées en matière de dépenses et de l’actualisation des recettes (ressources propres et amendes) (14275/2017 — C8-0417/2017 — 2017/2217(BUD))

160

2018/C 356/36

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds de solidarité de l’Union européenne aux fins du paiement d’avances dans le cadre du budget général de l’Union pour 2018 (COM(2017)0270 — C8-0161/2017 — 2017/2076(BUD))

163

2018/C 356/37

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation de l’instrument de flexibilité aux fins du financement de mesures budgétaires immédiates pour faire face aux défis actuels liés à la migration, à l’afflux de réfugiés et aux menaces pesant sur la sécurité (COM(2017)0271 — C8-0163/2017 — 2017/2077(BUD))

165

2018/C 356/38

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Grèce — EGF/2017/003 GR/Attica retail (COM(2017)0613 — C8-0360/2017 — 2017/2229(BUD))

168

2018/C 356/39

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Finlande — EGF/2017/005 FI/Retail (COM(2017)0618 — C8-0364/2017 — 2017/2231(BUD))

172

2018/C 356/40

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet commun de budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2018, approuvé par le comité de conciliation dans le cadre de la procédure budgétaire (14587/2017 — C8-0416/2017 — 2017/2044(BUD))

176

2018/C 356/41

P8_TA(2017)0460
Changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs Investissement pour la croissance et l’emploi et Coopération territoriale européenne ***I
Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1303/2013 en ce qui concerne les changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs Investissement pour la croissance et l’emploi et Coopération territoriale européenne (COM(2017)0565 — C8-0342/2017 — 2017/0247(COD))
P8_TC1-COD(2017)0247
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1303/2013 en ce qui concerne les changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs Investissement pour la croissance et l'emploi et Coopération territoriale européenne

196

2018/C 356/42

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République arabe d’Égypte fixant les conditions et modalités de la participation de la République arabe d’Égypte au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11965/2017 — C8-0345/2017 — 2017/0196(NLE))

197

2018/C 356/43

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République algérienne démocratique et populaire fixant les conditions et modalités de la participation de la République algérienne démocratique et populaire au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11964/2017 — C8-0346/2017 — 2017/0197(NLE))

198

2018/C 356/44

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et le Royaume hachémite de Jordanie fixant les conditions et modalités de la participation du Royaume hachémite de Jordanie au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11966/2017 — C8-0343/2017 — 2017/0200(NLE))

199

2018/C 356/45

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Chili, de l’Islande et des Bahamas à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0360 — C8-0234/2017 — 2017/0150(NLE))

200

2018/C 356/46

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant l’Autriche et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Panama, de l’Uruguay, de la Colombie et de l’El Salvador à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0369 — C8-0231/2017 — 2017/0153(NLE))

201

2018/C 356/47

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant la Croatie, les Pays-Bas, le Portugal et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de Saint-Marin à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0359 — C8-0232/2017 — 2017/0149(NLE))

202

2018/C 356/48

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant le Luxembourg et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Géorgie et de l’Afrique du Sud à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0357 — C8-0233/2017 — 2017/0148(NLE))

203

2018/C 356/49

P8_TA(2017)0468
Modalités transitoires visant à atténuer les incidences de l’introduction de la norme IFRS 9 ***I
Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 575/2013 en ce qui concerne le ratio de levier, le ratio de financement stable net, les exigences en matière de fonds propres et d’engagements éligibles, le risque de crédit de contrepartie, le risque de marché, les expositions sur contreparties centrales, les expositions sur organismes de placement collectif, les grands risques et les exigences de déclaration et de publication, et modifiant le règlement (UE) no 648/2012 (COM(2016)0850 — C8-0158/2017 — 2016/0360B(COD))
P8_TC1-COD(2016)0360B
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 575/2013 en ce qui concerne les dispositions transitoires prévues pour atténuer les incidences de l'introduction de la norme IFRS 9 sur les fonds propres et pour le traitement des grands risques de certaines expositions du secteur public libellées dans la monnaie nationale de tout État membre

204

2018/C 356/50

P8_TA(2017)0469
Instrument contribuant à la stabilité et à la paix ***I
Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 230/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix (COM(2016)0447 — C8-0264/2016 — 2016/0207(COD))
P8_TC1-COD(2016)0207
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 230/2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix

206

2018/C 356/51

P8_TA(2017)0470
Rang des instruments de dette non garantis dans la hiérarchie en cas d’insolvabilité ***I
Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2014/59/UE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne le rang des instruments de dette non garantis dans la hiérarchie en cas d’insolvabilité (COM(2016)0853 — C8-0479/2016 — 2016/0363(COD))
P8_TC1-COD(2016)0363
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2014/59/UE en ce qui concerne le rang des instruments de dette non garantie dans la hiérarchie en cas d'insolvabilité

208

2018/C 356/52

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 2006/112/CE et la directive 2009/132/CE en ce qui concerne certaines obligations en matière de taxe sur la valeur ajoutée applicables aux prestations de services et aux ventes à distance de biens (COM(2016)0757 — C8-0004/2017 — 2016/0370(CNS))

209

2018/C 356/53

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (UE) no 904/2010 concernant la coopération administrative et la lutte contre la fraude dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée (COM(2016)0755 — C8-0003/2017 — 2016/0371(CNS))

217


Légende des signes utilisés

*

Procédure de consultation

***

Procédure d'approbation

***I

Procédure législative ordinaire (première lecture)

***II

Procédure législative ordinaire (deuxième lecture)

***III

Procédure législative ordinaire (troisième lecture)

(La procédure indiquée est fondée sur la base juridique proposée par le projet d'acte.)

Amendements du Parlement:

Les parties de texte nouvelles sont indiquées en italiques gras . Les parties de texte supprimées sont indiquées par le symbole ▌ ou barrées. Les remplacements sont signalés en indiquant en italiques gras le texte nouveau et en effaçant ou en barrant le texte remplacé.

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4.10.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 356/1


PARLEMENT EUROPÉEN

SESSION 2017-2018

Séances du 13 au 16 novembre 2017

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 147 du 26.4.2018.

TEXTES ADOPTÉS

Séances du 29 et 30 novembre 2017

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 156 du 3.5.2018.

TEXTES ADOPTÉS

 


I Résolutions, recommandations et avis

RÉSOLUTIONS

Parlement européen

Mardi 14 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/2


P8_TA(2017)0423

Sauver des vies: renforcer la sécurité des véhicules dans l’UE

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur «Sauver des vies: renforcer la sécurité des véhicules dans l’Union» (2017/2085(INI))

(2018/C 356/01)

Le Parlement européen,

vu le rapport de la Commission intitulé «Sauver des vies: renforcer la sécurité des véhicules dans l’Union — Rapport sur le suivi et l’évaluation des dispositifs de sécurité avancés pour les véhicules, leur rentabilité et leur faisabilité aux fins de la révision du règlement relatif à la sécurité générale des véhicules et du règlement relatif à la protection des piétons et des autres usagers vulnérables de la route» (COM(2016)0787) et le document de travail des services de la Commission qui l’accompagne (SWD(2016)0431),

vu le rectificatif au règlement (CE) no 661/2009 du Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009 concernant les prescriptions pour l’homologation relatives à la sécurité générale des véhicules à moteur, de leurs remorques et des systèmes, composants et entités techniques distinctes qui leur sont destinés (1),

vu le règlement (CE) no 78/2009 du Parlement européen et du Conseil du 14 janvier 2009 relatif à la réception par type des véhicules à moteur au regard de la protection des piétons et autres usagers vulnérables de la route, modifiant la directive 2007/46/CE et abrogeant les directives 2003/102/CE et 2005/66/CE (2),

vu la directive 2014/47/UE du Parlement européen et du Conseil du 3 avril 2014 relative au contrôle technique routier des véhicules utilitaires circulant dans l’Union, et abrogeant la directive 2000/30/CE (3),

vu la directive (UE) 2015/413 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2015 facilitant l’échange transfrontière d’informations concernant les infractions en matière de sécurité routière (4),

vu la directive (UE) 2015/719 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2015 modifiant la directive 96/53/CE du Conseil fixant, pour certains véhicules routiers circulant dans la Communauté, les dimensions maximales autorisées en trafic national et international et les poids maximaux autorisés en trafic international (5),

vu le règlement (UE) 2015/758 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2015 concernant les exigences en matière de réception par type pour le déploiement du système eCall embarqué fondé sur le service 112 et modifiant la directive 2007/46/CE (6),

vu sa résolution du 9 septembre 2015 intitulée «Mise en œuvre du Livre blanc de 2011 sur les transports: bilan et voie à suivre pour une mobilité durable» (7),

vu sa résolution du 18 mai 2017 sur le transport routier dans l’Union européenne (8),

vu sa résolution du 3 juillet 2013 sur la sécurité routière 2011-2020 — premiers jalons d’une stratégie relative aux blessés de la route (9),

vu sa résolution du 27 septembre 2011 sur la sécurité routière au niveau européen pour la période 2011-2020 (10),

vu sa résolution du 15 décembre 2011 sur la feuille de route pour un espace européen unique des transports — vers un système de transport compétitif et économe en ressources (11),

vu la communication de la Commission européenne intitulée «Une stratégie européenne relative aux systèmes de transport intelligents coopératifs, jalon d’une mobilité coopérative, connectée et automatisée» (COM(2016)0766),

vu la communication de la Commission intitulée «Vers un espace européen de la sécurité routière: orientations politiques pour la sécurité routière de 2011 à 2020» (COM(2010)0389),

vu la communication de la Commission intitulée «CARS 2020: vers une industrie automobile forte, compétitive et durable en Europe» (COM(2012)0636),

vu le livre blanc de la Commission intitulé «Feuille de route pour un espace européen unique des transports — Vers un système de transport compétitif et économe en ressources» (COM(2011)0144),

vu le rapport de la Commission relatif aux avantages et à la faisabilité d’une série de nouvelles technologies et de mesures non réglementées dans le domaine de la sécurité des occupants des véhicules et de la protection des usagers vulnérables de la route, rédigé par le laboratoire de recherche sur le transport et publié le 26 mars 2015,

vu le document de travail des services de la Commission relatif à la mise en œuvre de l’objectif 6 des orientations politiques pour la sécurité routière de 2011 à 2020 de la Commission — premiers jalons d’une stratégie relative aux blessés de la route (SWD(2013)0094),

vu les conclusions du Conseil du 8 juin 2017 sur la sécurité routière qui viennent renforcer la déclaration de La Valette de mars 2017,

vu le programme «L’Europe en mouvement», publié par la Commission le 31 mai 2017 et comprenant un ensemble de huit initiatives législatives qui mettent l’accent sur le transport routier,

vu la résolution 70/260 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies du 15 avril 2016 intitulée «Amélioration de la sécurité routière mondiale»,

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des transports et du tourisme et l’avis de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (A8-0330/2017),

A.

considérant que chaque année, près de 25 500 personnes perdent la vie sur les routes européennes et qu’environ 135 000 autres sont grièvement blessées, ce qui rend évident la nécessité de mesures nouvelles ou plus efficaces, en concertation avec les États membres, afin de se rapprocher de l’objectif «zéro décès»;

B.

considérant que la sécurité routière est conditionnée par trois facteurs: le véhicule, l’infrastructure et le comportement des conducteurs, et que, partant, il importe de prendre des mesures dans ces trois domaines afin d’améliorer la sécurité routière, ainsi que d’entreprendre des actions efficaces dans le domaine des mesures de sécurité actives et passives;

C.

considérant que l’âge moyen des voitures particulières, des véhicules utilitaires légers et des poids lourds dans l’Union européenne, en augmentation constante, est actuellement de plus de 10 ans; que l’âge d’un véhicule a une incidence directe sur les conséquences des accidents de la route et sur les blessures qu’ils entraînent;

D.

considérant que les systèmes d’aide à la conduite embarqués rendent les véhicules plus sûrs et permettent en outre aux personnes à mobilité réduite et aux personnes âgées de prendre part à la circulation de manière active et en toute sécurité;

E.

considérant que les systèmes de guidage intelligent réduisent la congestion, avertissent le conducteur des dangers présents sur son itinéraire et contribuent donc à faire diminuer le risque accidentogène;

F.

considérant que la transition vers des véhicules circulant de manière autonome progresse à grand pas, que la sécurité routière constitue de façon générale un problème prioritaire et que la Commission doit par conséquent procéder à une révision du règlement relatif à la sécurité générale avant le premier trimestre 2018 au plus tard; qu’aucun délai supplémentaire ne saurait en aucun cas être accepté;

G.

considérant que plus de 38 % des accidents mortels se produisent en milieu urbain et impliquent souvent des usagers vulnérables de la route, et que les États membres devraient tenir compte de ces usagers vulnérables lors de la planification de la circulation urbaine en vue d’améliorer leur position par rapport à d’autres modes de transport tels que les voitures et les bus; que la Commission devrait présenter une révision du règlement relatif à la protection des piétons au cours des six prochains mois;

H.

considérant qu’il existe un lien évident entre la sécurité routière et les conditions de travail des usagers professionnels de la route;

Prescriptions générales

1.

souligne que les États membres devraient procéder à des contrôles de la circulation routière efficaces et réguliers étant donné que les principales causes d’accidents de la route restent une vitesse inadaptée aux conditions de circulation et excessive, le manque d’attention, la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues et la fatigue excessive, et demande par conséquent

a)

à la Commission d’établir une proportion de véhicules à contrôler dans les catégories M1 et N1, et

b)

à la Commission de d’instaurer des contrôles plus rigoureux du respect des limites de temps de conduite et des périodes de repos obligatoires des chauffeurs usagers professionnels de la route;

c)

aux États membres de veiller à un échange renforcé des bonnes pratiques, notamment en matière de stratégies de mise en application intelligentes, et de prévoir des sanctions dissuasives pour les contrevenants;

2.

observe que la consommation d’alcool est à l’origine de près de 25 % des décès survenant chaque année sur les routes de l’Union; invite la Commission, par conséquent, à évaluer l’éventuelle valeur ajoutée de l’harmonisation du taux maximal d’alcoolémie à 0,0 % pour les conducteurs novices pendant leurs deux premières années de permis de conduire et pour les conducteurs professionnels, et se félicite que certains États membres appliquent une tolérance zéro vis-à-vis de la conduite en état d’ébriété;

3.

exhorte la Commission européenne, en gardant à l’esprit la déclaration de La Vallette sur l’amélioration de la sécurité routière publiée par la présidence maltaise le 29 mars 2017, à inclure de nouveaux objectifs pour réduire de moitié le nombre de blessés graves sur les routes européennes dans sa nouvelle stratégie sur la sécurité routière pour la décennie 2020-2030;

4.

invite les États membres à améliorer concrètement leur infrastructure routière grâce à un entretien régulier et efficace, notamment des panneaux et systèmes de signalisation, à des rénovations appropriées et proportionnées au volume de circulation et à l’introduction de mesures novatrices permettant la pleine fonctionnalité des systèmes d’aide à la conduite et améliorant leur interopérabilité, aux fins de l’infrastructure dite intelligente; invite la Commission à instaurer un mécanisme visant à garantir durablement le bon état des infrastructures routières européennes;

5.

observe que les aménagements des infrastructures (comme certains types de glissières de sécurité ou certains types de ralentisseurs) provoquent ou aggravent certains accidents notamment pour les deux-roues motorisés; invite donc la Commission à proposer toute mesure de normalisation qui permette d’en corriger les inconvénients;

6.

fait remarquer que de nombreux conducteurs ne sont pas au courant de la nécessité ni de la manière de former une voie de circulation réservée aux véhicules de secours sur les autoroutes et invite par conséquent la Commission à établir des normes communes et à lancer une campagne de sensibilisation à l’échelle de l’Union sur la formation de ces voies;

7.

observe que près de la moitié des piétons et cyclistes tués dans des accidents de la circulation est âgée de 65 ans et plus et que les accidents de la route constituent la première cause de mortalité chez les jeunes; invite par conséquent les États membres à permettre aux personnes âgées et aux jeunes conducteurs de prendre part à la circulation en toute sécurité en développant des programmes de prévention des risques d’accident liés à l’âge;

8.

fait remarquer que la proportion d’accidents mortels impliquant des piétons et des cyclistes est de 51 % en milieu urbain et encourage les villes à inclure dans leur programme de mobilité des objectifs visant à réduire le nombre des accidents de la circulation; invite par ailleurs les États membres à mieux prendre en compte les usagers vulnérables de la route en apportant une solution aux points dangereux réputés accidentogènes ainsi qu’en construisant et en entretenant des infrastructures cyclables ou piétonnes plus sûres, ou en étendant et en modernisant les infrastructures existantes tout en veillant à l’amélioration de la signalisation; invite la Commission à prendre des mesures supplémentaires à l’échelle de l’Union au-delà de la mise à disposition des programmes de financement existants pour permettre des améliorations à grande échelle des infrastructures cyclables, et à introduire de nouvelles technologies de sécurité active et passive des véhicules, qui protègent particulièrement les usagers vulnérables de la route;

9.

observe que la méconnaissance et/ou le non-respect du code de la route par certains cyclistes conduisent parfois à des situations mettant en jeu la sécurité du cycliste lui-même et des autres usagers de la voie publique; invite la Commission à réfléchir à une proposition permettant un usage plus sûr du vélo qui lui permette de s’articuler harmonieusement avec les autres modes de déplacement urbain;

10.

encourage les opérateurs de systèmes de transport intelligent et de transport public à continuer de développer des technologies embarquées qui incitent les conducteurs à utiliser des modes de transport plus sûrs lorsqu’ils pénètrent dans des zones urbaines;

11.

observe l’intérêt croissant suscité par les nouveaux moyens de transport, tels les vélos électriques et les autres dispositifs de mobilité électrique; invite par conséquent la Commission à s’intéresser sans délai aux exigences en matière de sécurité applicables à ces véhicules et à présenter des propositions en vue de leur intégration en toute sécurité dans le transport routier, tout en tenant compte du principe de subsidiarité;

12.

note que le développement et la mise en œuvre de systèmes de sécurité devraient garantir la sécurité routière et que ces procédures nécessiteront une certaine période d’adaptation; invite ainsi la Commission à prendre en compte le temps nécessaire pour le développement de ces systèmes avant l’entrée en vigueur de la législation technique spécifique;

13.

rappelle que la fraude au compteur kilométrique reste un problème à résoudre, en particulier sur le marché de la voiture d’occasion, comme l’a établi la Commission dans son étude sur le fonctionnement du marché de la voiture d’occasion du point de vue des consommateurs; invite instamment la Commission et les États membres à résoudre le problème de la manipulation ou la falsification des compteurs kilométriques au moyen de mesures et d’actes législatifs efficaces;

14.

observe que plus les véhicules sont nombreux sur les routes, plus il y a de chances qu’un accident survienne; invite par conséquent les États membres et la Commission à promouvoir la mobilité collective et partagée, en particulier en milieu urbain, afin de réduire la flotte des véhicules en circulation et d’augmenter la proportion des cyclistes et des véhicules conduits par des chauffeurs professionnels;

15.

souligne que les équipements embarqués obligatoires varient d’un État membre à l’autre et invite par conséquent la Commission à établir une liste juridiquement contraignante à l’échelle de l’Union des équipements relevant de l’exigence d’embarquement;

16.

est convaincu que l’Union et ses centres de recherche doivent jouer un rôle moteur dans la conception de véhicules autonomes qui révolutionneront le secteur automobile, et notamment la sécurité routière, en ce qu’ils pourraient sauver chaque année des milliers de vies et contribuer à la numérisation du marché intérieur.

Systèmes d’aide à la conduite pour améliorer la sécurité routière

17.

souligne que près de 92 % de l’ensemble des accidents sont causés par une erreur humaine ou par une erreur humaine associée à un défaut du véhicule et/ou de l’infrastructure et qu’il devrait par conséquent obligatoire de n’installer que les systèmes d’aide à la conduite qui contribuent de manière notable et scientifiquement prouvée à l’amélioration de la sécurité routière, présentent un rapport coût-efficacité satisfaisant et sont prêts à être commercialisés; estime en outre que les augmentations du prix d’achat qui en résulteraient ne devraient pas être disproportionnées au point de rendre les véhicules inabordables pour les consommateurs auxquels ils s’adressent, et que les systèmes d’aide à la conduite qui contribuent à la sécurité routière doivent faire l’objet de vérifications régulières;

18.

invite la Commission à contrôler les dispositifs de sécurité précités lorsqu’elle procède à la surveillance du marché automobile;

19.

estime que l’amélioration des normes de sécurité et des équipements n’apportera un bénéfice supplémentaire que si les règles actuelles et futures sont mises en œuvre et appliquées de manière efficace; appelle à cet égard à exercer, à l’échelle européenne, un contrôle accru sur les autorités chargées de la réception et les services techniques dans l’Union; demande, en outre, que la surveillance après commercialisation des véhicules circulant sur les routes dans l’ensemble de l’Union soit plus importante et plus indépendante, afin de s’assurer qu’ils continuent de répondre aux critères de sécurité;

20.

souligne que lorsque des problèmes de conformité sont constatés, les consommateurs européens doivent pouvoir compter sur l’adoption rapide, appropriée et coordonnée de mesures correctives, y compris, le cas échéant, sur un rappel des véhicules à l’échelle de l’Union; estime que les opérateurs économiques doivent être tenus responsables des préjudices subis par les propriétaires de véhicules du fait d’un non-respect des dispositions ou à la suite d’un rappel;

21.

invite la Commission et les États membres à améliorer le niveau de sécurité des véhicules déjà en circulation et de soutenir les développements et les innovations qui amélioreront la sécurité des véhicules déjà en circulation en encourageant et en promouvant leur équipement a posteriori avec des systèmes de sécurité routière efficaces au regard de leur coût qui aident les conducteurs à mieux réagir en situation de danger;

22.

demande aux constructeurs et aux parties concernées:

a)

de veiller à ce que l’état d’activation de chaque système d’aide à la conduite soit visible pour le conducteur;

b)

d’assortir les mécanismes désactivables d’un système d’interruption à deux étapes, dans lequel le conducteur éteint tout d’abord le signal d’avertissement puis, lors d’une seconde manipulation, le système en lui-même;

c)

de faire en sorte que le système d’aide à la conduite soit réactivé à chaque nouveau démarrage du véhicule; et

d)

d’appliquer une politique tarifaire qui encourage les consommateurs à choisir des véhicules équipés de systèmes de sécurité et d’aide à la conduite;

23.

souligne que les messages d’avertissement devraient être évidents et suffisamment distincts pour permettre de déterminer de manière intuitive de quel système provient l’aide, et facilement perceptibles par les personnes âgées, les personnes présentant des troubles de l’ouïe ou de la vue et les personnes à mobilité réduite; invite par conséquent les acteurs du secteur à définir des normes uniformes qui permettent aux différents opérateurs d’adopter des solutions spécifiques;

24.

salue le fait que la plupart des voitures testées dans le cadre du programme européen d’évaluation des nouveaux modèles de voitures (Euro NCAP) soient notées «cinq étoiles» et que la plupart des constructeurs automobiles aient réussi à relever avec succès le défi de la mise en conformité avec les nouvelles exigences Euro NCAP; observe néanmoins que tous les modèles de voiture vendus en Europe ne sont pas testés par Euro NCAP, et que tous les modèles d’un même type ne présentent pas les mêmes caractéristiques, ce qui peut être déconcertant pour les consommateurs et leur inspirer une confiance ne correspondant pas aux performances réelles du modèle acheté; rappelle par conséquent l’importance d’exigences obligatoires d’un niveau élevé de sécurité garantissant que tous les équipements de sécurité nécessaires sont présents sur l’ensemble des véhicules utilisés et vendus dans l’Union européenne;

25.

estime que le programme européen d’évaluation des nouveaux modèles de voitures (Euro NCAP) devrait toujours refléter le véritable niveau de sécurité des véhicules d’un modèle spécifique et l’encourage à se montrer plus ambitieux que les règles minimales inscrites dans la législation lors de l’évaluation de la sécurité des nouveaux modèles afin de favoriser le développement de véhicules qui respectent des normes exigeantes en matière de sécurité routière;

26.

invite la Commission à établir des normes en concertation avec la Commission économique des Nations unies pour l’Europe afin de garantir leur cohérence à l’échelon international et de réduire autant que possible les exemptions de l’obligation imposée aux constructeurs d’installer des systèmes d’aide à la conduite, dans le but d’améliorer la sécurité routière dans tous les domaines; fait remarquer que les constructeurs devraient rédiger des informations claires qui aideraient les conducteurs à mieux comprendre les différents systèmes d’assistance et leurs fonctionnalités;

27.

demande l’adoption d’une approche harmonisée à l’échelle de l’Union qui prenne en considération toutes les législations internationales et nationales et qui veille à leur complémentarité;

28.

invite la Commission à examiner la proportion d’accidents de la circulation en zone urbaine impliquant des véhicules à usage spécial et, le cas échéant, à révoquer les exemptions de l’obligation d’installer des systèmes d’aide à la conduite déjà accordées;

29.

considérant que la formation des conducteurs devrait inclure des modules périodiques et supplémentaires portant sur l’utilisation des mécanismes d’aide à la conduite obligatoires, en accordant une attention particulière aux personnes âgées et aux personnes à mobilité réduite; demande instamment aux écoles de conduite d’inclure dans la formation des conducteurs les problèmes relatifs à l’utilisation des systèmes d’assistance automatisés, d’une part, et de conditionner l’obtention d’un permis de conduire au fait de suivre une formation pratique et professionnelle en situation pour garantir le niveau de compétence nécessaire à la conduite;

30.

observe que les incitations financières, en matière d’assurance ou d’imposition par exemple, en faveur de mesures comme l’installation dans les voitures neuves et anciennes de systèmes d’aide à la conduite supplémentaires qui concernent la sécurité, ou leur inclusion dans les formations destinées aux conducteurs, peuvent faciliter l’adoption par le marché de véhicules dotés de dispositifs de sécurité avancés; invite les États membres à réfléchir à la mise en place de tels mécanismes;

31.

invite la Commission à demander aux parties intéressées d’adopter des normes et des interfaces ouvertes qui amélioreront encore l’interopérabilité, afin que les données pertinentes relatives aux véhicules et aux systèmes, notamment leurs mises à jour, puissent être vérifiées de manière indépendante par tout professionnel qualifié, dans le respect des données brevetées et de la propriété intellectuelle;

32.

souligne qu’il importe de garantir un niveau élevé de protection et de conservation des données, conformément au règlement (UE) 2016/679 relatif à la protection générale des données et au droit à la protection de la vie privée et des données à caractère personnel, de même que la sécurité des systèmes informatiques, afin d’éviter tout risque d’accident causé par la manipulation à distance de systèmes embarqués ou des conflits de compatibilité; recommande d’examiner le principe de propriété des données;

33.

Souligne l’importance de l’utilisation de données spatio-temporelles fiables obtenues grâce aux systèmes de positionnement par satellite et de l’application du système EGNOS/GNSS à la sécurité routière; estime qu’il convient de déployer davantage d’efforts pour atteindre une précision du système EGNOS/GNSS de sécurité routière inférieure à un mètre aux fins de la transition depuis un système capable de réduire la vitesse du véhicule vers un système capable d’intervenir et de dévier automatiquement la trajectoire du véhicule; demande le soutien du renforcement de la sécurité routière par le recoupement de données EGNOS-Galileo et de données provenant des systèmes de contrôle embarqués;

Mesures de sécurité visant à éviter les accidents

34.

salue le fait que l’aide au freinage d’urgence soit désormais obligatoire, depuis novembre 2015, pour tous les nouveaux poids lourds et autobus dans l’Union, mais invite la Commission à rendre obligatoire l’installation d’une assistance automatique au freinage d’urgence, qui inclue la détection des piétons, cyclistes, vélomoteurs et motocyclistes, à bord des véhicules particuliers, des véhicules utilitaires légers, des autobus, des autocars et, tout particulièrement, des poids lourds, étant donné que ces systèmes présentent un potentiel important de prévention des accidents grâce à un freinage automatique et puissant qui réduit la distance d’arrêt;

35.

demande que la conception des cabines de poids lourds soit plus sûre afin de permettre au chauffeur de mieux voir les piétons et les cyclistes et intègre des systèmes prévenant les collisions et limitant leurs conséquences;

36.

appelle de ses vœux l’installation obligatoire d’une aide intelligente désactivable qui indique les limitations de vitesse, les panneaux de signalisation «stop» et les feux de signalisation, et qui intervienne pour que le conducteur respecte la limitation de vitesse; invite les États membres à veiller au bon état de la signalisation routière ainsi qu’à la lisibilité du marquage au sol et des panneaux; souligne qu’aux fins du bon fonctionnement des systèmes d’assistance intelligente, il est nécessaire de disposer de cartes routières à jour, qui comportent les limitations de vitesse en vigueur;

37.

souligne qu’afin d’améliorer la sécurité routière, le signalement du ralentissement des véhicules d’autres usagers devrait être indiqué de manière plus visible grâce à un signal lumineux évident embarqué et escompte le recours obligatoire à un indicateur de freinage d’urgence sous la forme d’un clignotement des feux stop ou des feux de détresse;

38.

souligne qu’en raison de sa pertinence pour la sécurité routière, l’installation d’un assistant de franchissement de ligne désactivable qui intervienne de manière appropriée en plus d’avertir, sans toutefois priver le conducteur du contrôle de son véhicule, devrait être obligatoire; observe que l’utilisation de ce système d’avertissement exige que le marquage au sol soit maintenu en bon état de sorte qu’il soit clairement lisible;

39.

fait observer que l’élargissement du champ de vision directe et la réduction ou la suppression des angles morts du conducteur pour les poids lourds, les autobus et les autocars sont essentiels à l’amélioration de la sécurité de ces véhicules dans la circulation; invite par conséquent la Commission à rendre obligatoires des normes ambitieuses et différentiées en matière de vision directe ainsi que l’installation à l’avant, sur les côtés et à l’arrière de caméras, de capteurs et de systèmes d’assistance à la conduite en courbe, en veillant toutefois à ce que les dispositions en ce sens soient conformes à la directive (UE) 2015/719 et n’entraînent aucun report des dates butoir de mise en œuvre visées dans la directive;

40.

souligne qu’il y a lieu de prévoir des conditions préalables à l’installation d’éthylomètres antidémarrage et de systèmes d’évaluation de la concentration du conducteur et de détection de son état de somnolence, demande instamment l’utilisation des éthylomètres antidémarrage pour les chauffeurs professionnels et en guise de mesure de réintégration pour ceux qui ont causé un accident de circulation en état d’ébriété et ont de ce fait été condamnés pour des faits de conduite en état d’ébriété;

41.

observe que les poids lourds sont impliqués dans 15 % des accidents mortels et qu’environ 1 000 usagers vulnérables de la route perdent chaque année la vie dans un accident impliquant un poids lourd; invite donc la Commission à accélérer l’introduction obligatoire pour les poids lourds de normes ambitieuses différentiées en matière de vision directe, de systèmes intelligents d’assistance à la vitesse et de systèmes automatiques de freinage d’urgence qui incluent la détection des cyclistes et des piétons;

Mesures de sécurité visant à réduire les conséquences des accidents

42.

attire l’attention sur l’importance déterminante de la pression des pneus pour la sécurité routière, la consommation de carburant et les émissions; invite par conséquent la Commission à prévoir l’installation obligatoire de systèmes de surveillance de la pression des pneus; invite la Commission à transposer dans la législation européenne les amendements relatifs aux systèmes de contrôle de la pression des pneumatiques visant au bon fonctionnement de ces systèmes dans des conditions réelles de circulation convenus par la CEE-ONU;

43.

estime indispensable l’installation obligatoire d’un système intelligent de rappel de la ceinture de sécurité qui comprenne toutes les places avant dans tous les véhicules et les places arrière dans les véhicules des catégories M1 et N1;

44.

considère qu’il est important de rendre obligatoires les systèmes d’ajustement automatiques de la ceinture de sécurité pour éviter les blessures au niveau du cou;

45.

invite la Commission à étendre l’installation obligatoire du système eCall aux motocycles, aux véhicules utilitaires lourds et aux autobus à partir de 2019, et à le rendre également disponible pour le post-équipement afin de maximiser la couverture de véhicules roulant;

46.

appelle de ses vœux l’établissement à l’échelle de l’Union de statistiques sur les accidents, précises et fondées sur des données probantes, qui incluent des statistiques relatives aux causes d’accidents, des données sur l’exposition au risque, le recensement des blessures ainsi que des victimes des accidents et observe, à ce titre, qu’il serait utile de disposer d’un répertoire des données d’accidents, dans lequel les données resteraient impérativement anonymes et qui serait exclusivement utilisé à des fins de recherche sur les accidents;

47.

appelle de ses vœux la collecte dans toute l’Union de données relatives aux décès et aux blessures d’occupants de véhicules qui ne soient pas liés à des collisions; constate qu’il n’existe aucune donnée sur les personnes victimes de coups de chaleur dans des véhicules;

48.

appelle de ses vœux l’élaboration de règles de prévention incendies plus strictes pour les autobus et autocars alimentés par différents types d’énergie, y compris pour les autobus fonctionnant au GNC, afin d’assurer au mieux la sécurité des passagers;

49.

note qu’une conception repensée de la protection contre l’encastrement à l’avant des poids lourds permettrait de réduire de 20 % le nombre de décès liés aux collisions frontales entre voitures et poids lourds; invite la Commission à rendre obligatoires l’installation à l’avant des poids lourds de protections contre l’encastrement améliorées absorbant davantage l’énergie pour tous les nouveaux poids lourds;

50.

appelle de ses vœux l’introduction obligatoire d’essais de choc frontaux, latéraux et arrière pour les catégories de véhicules suivantes:

a)

les véhicules tout-terrain et SUV disposant d’une position de conduite surélevée et dont le poids total maximal dépasse les 2 500 kilos; et

b)

les véhicules à propulsion électriques ou utilisant d’autres technologies récentes pour leur propulsion;

51.

invite la Commission à mettre à jour les exigences d’essai des systèmes de sécurité passifs des véhicules à moteur pour y intégrer la protection de tous les usagers vulnérables de la route, y compris les cyclistes, lors des impacts frontaux et arrière;

52.

invite la Commission à s’assurer que le marché disposera d’un délai suffisant et raisonnable pour s’adapter à ces mesures;

53.

souligne que la directive (UE) 2015/719 portant sur les poids et les dimensions autorisés des poids lourds offre un vrai potentiel pour améliorer la sécurité de ces véhicules; invite la Commission à accélérer ses travaux sur cette directive et à soumettre son évaluation sans délai;

o

o o

54.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

(1)  JO L 200 du 31.7.2009, p. 1.

(2)  JO L 35 du 4.2.2009, p. 1.

(3)  JO L 127 du 29.4.2014, p. 134.

(4)  JO L 68 du 13.3.2015, p. 9.

(5)  JO L 115 du 6.5.2015, p. 1.

(6)  JO L 123 du 19.5.2015, p. 77.

(7)  JO C 316 du 22.9.2017, p. 155.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0228.

(9)  JO C 75 du 26.2.2016, p. 49.

(10)  JO C 56 E du 26.2.2013, p. 54.

(11)  JO C 168 E du 14.6.2013, p. 72.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/10


P8_TA(2017)0427

Déploiement des instruments de la politique de cohésion par les régions pour faire face au changement démographique

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur le déploiement des instruments de la politique de cohésion par les régions pour faire face au changement démographique (2016/2245(INI))

(2018/C 356/02)

Le Parlement européen,

vu l’article 174 et l’article 175 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu le règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (1),

vu le règlement (UE) no 1301/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen de développement régional et aux dispositions particulières relatives à l’objectif «Investissement pour la croissance et l’emploi», et abrogeant le règlement (CE) no 1080/2006 (2),

vu le règlement (UE) no 1304/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds social européen et abrogeant le règlement (CE) no 1081/2006 du Conseil (3),

vu le règlement (UE) no 1299/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions particulières relatives à la contribution du Fonds européen de développement régional à l’objectif «Coopération territoriale européenne» (4),

vu le règlement (UE) no 1302/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 modifiant le règlement (CE) no 1082/2006 relatif à un groupement européen de coopération territoriale (GECT) en ce qui concerne la clarification, la simplification et l’amélioration de la constitution et du fonctionnement de groupements de ce type (5),

vu sa résolution du 4 février 2016 sur la situation spécifique des îles (6),

vu le règlement (UE) no 1300/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds de cohésion et abrogeant le règlement (CE) no 1084/2006 du Conseil (7),

vu sa résolution du 4 avril 2017 sur les femmes et leurs rôles dans les zones rurales (8),

vu sa résolution du 10 mai 2016 sur la politique de cohésion dans les régions montagneuses de l'Union européenne (9),

vu sa résolution du 9 septembre 2015 sur le rapport sur la mise en œuvre, les résultats et l’évaluation globale de l’Année européenne 2012 du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle (10),

vu sa résolution du 10 mai 2016 sur les nouveaux outils de développement territorial dans le cadre de la politique de cohésion 2014-2020: investissement territorial intégré (ITI) et développement local mené par les acteurs locaux (DLAL) (11),

vu sa résolution du 15 novembre 2011 sur le changement démographique et ses répercussions sur la future politique de cohésion de l’Union européenne (12),

vu sa résolution du 11 novembre 2010 sur le défi démographique et la solidarité entre les générations (13),

vu sa résolution du 22 septembre 2010 sur la stratégie européenne en faveur du développement économique et social des régions montagneuses, insulaires et à faible densité de population (14),

vu sa résolution du 21 février 2008 sur l’avenir démographique de l’Europe (15),

vu sa résolution du 23 mars 2006 sur les défis démographiques et la solidarité entre générations (16),

vu le rapport de la Commission intitulé «The 2015 Ageing Report. Economic and budgetary projections for the 28 EU Member States (2013-2060)» (Rapport 2015 sur le vieillissement. Projections économiques et budgétaires pour les États membres de l’UE-28 (2013-2060)) (European Economy 3/2015),

vu le sixième rapport de la Commission sur la cohésion économique, sociale et territoriale du 23 juillet 2014, intitulé «Investissement pour l’emploi et la croissance: la promotion du développement et de la bonne gouvernance dans les régions et villes de l’UE»,

vu la communication de la Commission du 26 avril 2017 intitulée «Initiative visant à promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants qui travaillent» (COM(2017)0252),

vu la communication de la Commission du 29 avril 2009, intitulée «Gérer l’incidence d’une population vieillissante dans l’UE (Rapport 2009 sur le vieillissement)» (COM(2009)0180),

vu la communication de la Commission du 10 mai 2007 intitulée «Promouvoir la solidarité entre les générations» (COM(2007)0244),

vu la communication de la Commission du 12 octobre 2006 intitulée «L’avenir démographique de l’Europe, transformer un défi en opportunité» (COM(2006)0571),

vu la communication de la Commission du 16 mars 2005 intitulée «Livre vert — Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre générations» (COM(2005)0094),

vu la communication de la Commission du 6 mai 2015 intitulée «Stratégie pour un marché unique numérique en Europe» (COM(2015)0192),

vu l’avis du Comité européen des régions du 16 juin 2016 sur réponse de l’Union européenne au défi démographique (17),

vu l’étude de septembre 2013 de la direction générale des politiques internes du Parlement européen, département B (politiques structurelles et de cohésion) intitulée «Comment les politiques régionales et de cohésion peuvent-elles relever les défis démographiques?»,

vu la publication du réseau européen d’observation de la cohésion et du développement territorial (ORATE) intitulée «Revealing territorial potentials and shaping new policies in specific types of territories in Europe: islands, mountains, sparsely populated and coastal regions» (18),

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du développement régional et la position sous forme d’amendements de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (A8-0329/2017),

A.

considérant que le changement démographique est une réalité européenne et mondiale et un enjeu majeur, non seulement en général, mais aussi s’agissant du développement local et des politiques de valorisation du territoire dans l’Union aujourd’hui, aux côtés des défis de l’emploi, de la mondialisation incontrôlée, du changement climatique, du passage à des économies sobres en carbone et des défis posés par la transition industrielle et technologique ainsi que l’intégration sociale et économique;

B.

considérant que, comme c’est le cas dans la plupart des sociétés postindustrielles, la population européenne a été marquée par une longévité en progression et des taux de fécondité faibles pendant plusieurs décennies, qui risquent de modifier la structure de la population et la pyramide des âges et qui ont pour corollaire une contraction de la population en âge de travailler et un vieillissement de la population; que la crise économique qui a touché l’ensemble de l’Union a eu de graves répercussions sur de nombreuses zones et régions, notamment rurales, et a, tout particulièrement, provoqué pauvreté et dépeuplement; que l’écart entre les hommes et les femmes qui persiste en matière de salaires et qui croît pour ce qui est des pensions de retraite nuit fortement à la participation des femmes au marché du travail;

C.

considérant que la croissance rapide de la population dans les pays en développement et le déclin démographique de la population de l’Union devraient se traduire par un recul de la part de la population européenne dans la population mondiale, qui passerait de 6,9 % en 2015 à 5,1 % en 2060 (19);

D.

considérant que les projections tablent sur une diminution de la population entre 2015 et 2050 pour 132 régions NUTS 2 sur 273 (20); que cette baisse touchera en particulier les unités administratives locales (UAL);

E.

considérant que le premier objectif de l’Union et de l’ensemble de ses États membres est la promotion de la croissance dans ses trois dimensions, à savoir, intelligente, durable et solidaire;

F.

considérant que les caractéristiques géographiques ou démographiques contribuent à exacerber les problèmes de développement; que, pour cette raison, le traité de Lisbonne a ajouté la cohésion territoriale aux objectifs de cohésion économique et sociale;

G.

considérant que le changement démographique ne touche pas tous les pays ni toutes les régions de manière uniforme, du fait à la fois de ses dynamiques naturelles et des mouvements migratoires qu’il entraîne, avec la majorité des zones urbaines et, tout particulièrement, métropolitaines, qui voient leur population augmenter tandis que celle de la plupart des zones rurales et des zones isolées diminue, avec des situations très contrastées dans les régions ultrapériphériques; que ces déséquilibres créent des problèmes importants pour les territoires victimes de dépeuplement comme pour ceux qui connaissent un afflux de population; que les régions isolées et les régions difficiles d’accès sont les plus exposées au déclin démographique; que, d’un autre côté, il convient d’être vigilant aux effets de la périurbanisation, ce produit d’un important déplacement de population des grandes villes vers leurs zones périphériques, qui exerce une pression sur les autorités locales et régionales;

H.

considérant que les régions européennes ne sont pas des territoires homogènes; qu’elles peuvent contenir en leur sein des poches de chômage ou de pauvreté et être confrontées à des défis particuliers, notamment en matière de changement démographique, ce qui rend indispensable de mettre en place des outils ciblés pour réduire les disparités infrarégionales et favoriser un meilleur équilibre territorial entre les zones urbaines, péri-urbaines et rurales;

I.

considérant que les femmes, et les mères célibataires en particulier, sont davantage exposées à la pauvreté et à l’exclusion;

J.

considérant que le changement démographique représente un défi lorsqu’il s’agit de garantir la cohésion sociale et le bien-être de l’ensemble de la population, ainsi que de favoriser un développement économique équilibré; qu’il a des conséquences au niveau des infrastructures, de l’accessibilité et de la qualité des services, ce qui se traduit notamment par des fractures en matière de connectivité ou encore par le phénomène des déserts médicaux et est souvent la conséquence de liens insuffisants entre les populations urbaine et rurale;

K.

considérant que le changement démographique pose des défis majeurs à l’action publique dans divers domaines liés à de nombreux aspects relevant de la politique de cohésion; que la politique régionale et ses fonds structurels et d’investissement européens (fonds ESI), notamment le Fonds de cohésion, sont des instruments clés pour réagir à ce changement;

L.

considérant que les zones non urbanisées de l’Union européenne hébergent 113 millions d’habitants, accueillent 12 millions d’exploitations agricoles, couvrent 172 millions d’hectares de terres agricoles et contribuent à grande échelle aux économies, aux cultures et aux écosystèmes européens;

M.

considérant que des infrastructures et un niveau de services suffisants sont des facteurs importants pour la maîtrise de la structure de la population dans les régions à faible densité de population ou victimes de dépeuplement, pour lesquelles l’importance des investissements et des emplois est d’autant plus grande;

N.

considérant que l’accès à des infrastructures adaptées, aux services publics et à un emploi de qualité a une influence décisive sur le choix de demeurer ou non sur un territoire donné;

O.

considérant que les femmes sont plus exposées que les hommes à la pauvreté et à l’exclusion sociale, surtout lorsqu’elles sont âgées de plus de 60 ans;

P.

considérant que les répercussions du changement démographique sont plus importantes dans les régions moins développées;

Q.

considérant que le changement démographique qui touche les territoires ruraux a de graves répercussions non seulement sur la démographie, mais aussi sur l’économie, sur les conditions sociales, sur la désagrégation territoriale, sur la qualité de vie et sur l’environnement;

R.

considérant que l’égalité entre les femmes et les hommes est un droit fondamental, une valeur commune de l’Union européenne et une condition nécessaire à la réalisation des objectifs de croissance, d’emploi et de cohésion sociale de l’Union;

S.

considérant que l’égalité entre les femmes et les hommes est un outil important pour le développement économique et la cohésion sociale;

T.

considérant que l’évolution démographique négative requiert une plus grande solidarité intergénérationnelle;

Généralités

1.

souligne que le changement démographique exerce des pressions économiques, sociales, budgétaires et environnementales importantes sur les gouvernements et les autorités régionales et locales des États membres du point de vue de la prestation de services publics, en particulier sociaux et d’aide sociale, de la création et de la gestion des infrastructures, ainsi que de la préservation des écosystèmes grâce à un aménagement durable du territoire; précise que ces pressions seront exacerbées par le déclin de la population active et la progression du taux de dépendance; souligne le rôle essentiel de services publics et privés de qualité; insiste sur l’importance que revêtent des services publics et privés accessibles, de qualité et abordables pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes;

2.

estime qu’il convient de réagir au changement démographique par une action coordonnée de toutes les autorités européennes, nationales, régionales et locales et par l’application de stratégies d’adaptation qui prennent en considération les réalités locales et régionales et concrétisent une gouvernance à plusieurs niveaux effective, non seulement dans l’élaboration des politiques spécifiques tournées vers des régions particulières, mais aussi dans leur mise en œuvre; est d’avis qu’une telle réponse coordonnée et intégrée devrait viser à améliorer la qualité de vie des citoyens et à leur procurer de meilleures perspectives économiques, ainsi qu’à investir dans la qualité, la disponibilité et l’accessibilité financière des services sociaux et publics dans les régions concernées; estime, en outre, qu’il convient d’associer les représentants de la société civile et d’autres parties intéressées; fait observer que toute approche globale doit tenir compte du rôle des villes, des zones rurales et des zones côtières et de pêche, ainsi que des zones confrontées à des problèmes spécifiques liés à leur situation géographique ou démographique, et qu’elle doit donc également prendre en considération les problématiques propres aux régions ultrapériphériques, aux régions les plus septentrionales à faible densité de population et aux régions insulaires, transfrontalières ou de montagne, comme cela a été expressément reconnu dans le traité de Lisbonne; invite les États membres et la Commission à tenir compte des effets des différentes politiques sur l’égalité entre les femmes et les hommes et ainsi que sur le changement démographique;

3.

fait observer que si le changement démographique engendre de nouvelles problématiques, il ouvre également, à l’échelon local, des perspectives de développement, consécutives aux évolutions de la demande des sociétés urbaines, surtout en matière d’alimentation, de loisirs et de détente, reposant sur le potentiel de production de qualité, sûre et différenciée que recèlent l’agriculture, la sylviculture et la pêche; considère que le tourisme rural en général, et l’écotourisme, le commerce en ligne, les services de proximité et l’économie des seniors en particulier, offrent également des possibilités de développement à l’échelle locale, avec la valorisation des produits locaux agricoles ou non agricoles, comme les produits de l’artisanat, la broderie et la céramique, grâce au système européen de protection des indications géographiques; souligne, à cet égard, l’importance des stratégies de spécialisation intelligentes dans l’optique d’aider les régions et les territoires locaux à déterminer les activités à forte valeur ajoutée et de mettre en place des écosystèmes d’innovation attrayants, fondés sur une véritable stratégie de développement rural multifonctionnelle intégrant l’économie circulaire dans l’aménagement du territoire; ajoute que l’agrotourisme est un secteur non négligeable, qui contribue à maintenir une vie dynamique dans les zones rurales; souligne l’importance du dialogue social et de la participation des partenaires sociaux, ainsi que d’autres parties prenantes et autorités au niveau local, à toutes les étapes de la programmation et de la mise en œuvre des fonds ESI, afin de mieux anticiper les effets du changement démographique sur les marchés locaux du travail et d’élaborer de nouvelles stratégies pour faire face à de telles problématiques;

Caractéristiques du changement démographique dans l’Union

4.

relève que les principaux problèmes liés au changement démographique que connaissent de nombreux territoires de l’Union sont le vieillissement dû à la déstructuration de la pyramide des âges, une chute des taux de natalité et, par conséquent, une forte diminution des populations d’enfants et de jeunes, une diminution continue de la population, des pénuries de main-d’œuvre qualifiée, un manque d’emplois, l’émigration des jeunes faute de débouchés professionnels et des changements dans la structure démographique; reconnaît que la politique agricole actuelle, la perte d’activités, de produits et de systèmes de production traditionnels, ainsi que de population active et de savoir-faire local, l’invisibilité du travail des femmes, le manque d’esprit d’entreprise, les régions accusant un retard ou une absence de compétitivité faute d’investissements, ou encore la perte de biodiversité, le buissonnement des forêts et le risque d’incendie constituent également des problèmes de taille qui sont liés au changement démographique; insiste sur le fait que l’incidence de ces tendances diffère substantiellement d’une région à l’autre, en partie du fait du déplacement de la population vers les grands centres urbains à la recherche d’emplois;

5.

souligne que l’un des principaux objectifs d’une politique démographique de l’Union devrait être de tenir compte de tous les territoires touchés par des déséquilibres démographiques ainsi que des spécificités de ces territoires, aspects auxquels la politique de cohésion tente depuis longtemps de s’adapter et auxquels elle devra s’adapter plus encore après 2020; insiste sur le fait que le changement démographique touche tous les territoires, ruraux comme urbains, mais que ses conséquences diffèrent et dépendent de facteurs variés, tels que son intensité et sa rapidité ou le fait qu’il concerne des régions qui accueillent des immigrés ou des régions dont la population est en déclin;

6.

insiste sur l’importance d’encourager et de soutenir les petites et moyennes entreprises agricoles en milieu rural et de montagne qui, en appliquant des techniques traditionnelles et des méthodes de production exploitant de manière intégrée et durable les ressources naturelles, tels que les pâturages et différents types de cultures fourragères, fabriquent des produits aux caractéristiques qualitatives spéciales et pourraient permettre d’atténuer le dépeuplement dans ces zones, voire d’inverser cette tendance;

7.

souligne que ces phénomènes démographiques qui touchent l’Union ne sont pas nouveaux, mais qu’ils ont désormais atteint une ampleur sans précédent, principalement en raison de la pression sociale et économique; attire l’attention sur l’accroissement constant du nombre de personnes âgées — chaque année, près de deux millions de personnes passent le seuil des 60 ans –, qui a des effets en matière d’aménagement du territoire, du logement et des transports et d’autres types d’infrastructures et de services; relève avec inquiétude que les régions caractérisées par un fort recul de la population en âge de travailler seront plus durement touchées que les autres par les problèmes démographiques; fait observer que le manque d’investissements, l’insuffisance des infrastructures, les faibles niveaux de de connectivité, l’accès limité aux services sociaux et le manque d’emplois sont des facteurs importants de dépeuplement; souligne que le changement démographique peut avoir une forte incidence sur les retraites et sur la durabilité environnementale, entre autres, étant donné que le dépeuplement des zones rurales et l’urbanisation croissante ont des conséquences sur les écosystèmes, sur la préservation de la nature et sur l’utilisation des ressources naturelles, avec tout particulièrement des répercussions sur l’utilisation de l’espace urbain, sur les infrastructures, sur les marchés du logement et sur les espaces verts;

8.

estime qu’il convient de tenir compte de manière transversale des différences entre les hommes et les femmes au regard du changement démographique, car les régions touchées par un déclin démographique souffrent également de déséquilibres entre les sexes et les classes d’âge du fait de l’émigration; estime que les enjeux du changement démographique peuvent et doivent être abordés dans un cadre politique favorable à l’égalité entre les hommes et les femmes, raison pour laquelle le sexe doit être pris en considération dans tous les débats concernant des problèmes démographiques; est donc d’avis que la prise en compte effective des questions d’égalité entre les hommes et les femmes dans l’ensemble des fonds ESI devrait être encore renforcée à l’avenir;

9.

rappelle que la stratégie Europe 2020 aborde les enjeux démographiques dans la plupart de ses sept initiatives phares, conçues pour surmonter les problèmes et établir les priorités fondamentales de l’Union dans les domaines de l’emploi, de l’innovation, de l’éducation, de la réduction de la pauvreté, du climat et de l’énergie; souligne que l’application de ladite stratégie et de ses initiatives phares repose, en grande partie, sur le soutien financier au moyen des instruments de la politique de cohésion, qui comprennent des dispositions permettant de lutter contre le changement de la démographie et le vieillissement de la population, et affirme qu’il convient de mettre l’accent sur ces dimensions dans l’ensemble des instruments de l’Union européenne;

10.

estime que les problématiques de la diminution et du vieillissement de la population exigeront une réévaluation objective, approfondie et exhaustive de nombreux programmes et mesures établis dans les domaines économique, social et politique, réévaluation qui devra intégrer une vision à long terme;

Coordination des politiques de l’Union

11.

préconise de coordonner davantage les instruments de l’Union, en particulier la politique agricole commune, les fonds ESI, notamment le Fonds de cohésion, la coopération territoriale européenne, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) et le mécanisme pour l’interconnexion en Europe, de sorte à garantir une approche plus globale à l’égard du changement démographique; avance que, attendu que les mécanismes utilisés jusqu’à présent n’ont pas empêché la progression des déséquilibres démographiques, il est nécessaire de réviser les politiques existantes et le fonctionnement de tous ces instruments; salue, dans ce contexte, les efforts d’optimisation des synergies entre les fonds ESI et l’EFSI; réitère l’appel adressé à la Commission afin qu’elle propose une stratégie sur le changement démographique qui accorde la priorité aux domaines suivants: le travail décent et la qualité des relations de travail, en accordant une attention particulière aux nouvelles formes de travail et à leur fonction sociale, la dimension territoriale des politiques de promotion de l’activité économique et de l’emploi, le développement des infrastructures en tant que facteur d’implantation d’entreprises, de manière à favoriser l’accès aux territoires confrontés à des défis démographiques et leur compétitivité, l’extension d’une couverture en technologies de l’information et de la communication (TIC) compétitive en termes de qualité et de prix dans les territoires à faible densité de population, la mise à disposition de services de base de l’État-providence dans les territoires confrontés à des défis démographiques, des transports publics locaux pour garantir l’accès aux services publics, des politiques conçues pour garantir un meilleur équilibre entre obligations familiales et professionnelles, un renouvellement durable des générations et une prise en charge adaptée des personnes dépendantes, des politiques en matière d’accueil, d’intégration et de retour des migrants et des réfugiés sous protection internationale, et l’utilisation généralisée de nouveaux cadres, plus attrayants, de communication sur la vie en milieu rural; insiste sur l’importance des initiatives existantes, telles que le partenariat européen d’innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé, le programme commun d’assistance à l’autonomie à domicile et les communautés de la connaissance et de l’innovation pour le numérique et la santé de l’Institut européen d’innovation et de technologie; invite la Commission à prendre en considération les solutions déjà conçues dans le cadre de ces initiatives lorsqu’elle abordera les problèmes démographiques rencontrés par les régions européennes; souligne l’importance du cadre européen des certifications pour l’éducation et la formation tout au long de la vie pour le soutien à l’éducation et à la formation dans les zones menacées de dépeuplement; considère que le programme «Mieux légiférer» doit inclure dans l’analyse d’impact préalable à toute initiative législative européenne ses éventuelles incidences sur le plan démographique;

12.

souligne qu’il importe que l’Union intègre les considérations démographiques dans l’ensemble de son champ d’action, y compris au niveau de ses lignes budgétaires, de manière à permettre le développement de ces politiques, notamment en matière de cohésion, d’emploi, d’agriculture, d’environnement, de société de l’information, de recherche, développement et innovation (RDI), d’emploi, d’éducation, de politique sociale et de transports; estime nécessaire que l’Union intègre les conclusions des rapports sur les incidences démographiques dans la conception de ses politiques et qu’elle prenne en compte les critères démographiques dans l’évaluation des résultats et des effets indésirables de ses politiques, dans l’optique de favoriser une approche du changement démographique qui comprenne la participation des autorités régionales et locales; estime qu’une attention particulière devrait être accordée aux zones rurales qui sont confrontées de manière exacerbée aux problèmes démographiques; souligne, à cet égard, le potentiel de l’initiative «Smart Villages» («villages intelligents»), qui permet, grâce au recours à des technologies modernes, telles que la 5G, et à l’innovation, de faire revivre des territoires ruraux; insiste, par ailleurs, sur l’importance d’une coopération renforcée entre les zones rurales et les zones urbaines; souligne combien il est important de fournir un accès universel à des services publics et des infrastructures, y compris des services publics et des infrastructures numériques, de qualité et abordables financièrement, en particulier pour les enfants, les jeunes et les personnes âgées, afin de favoriser l’intégration sociale, de garantir l’égalité entre les femmes et les hommes et d’atténuer les effets du changement démographique; rappelle l’importance de fournir, en particulier dans les zones menacées de dépeuplement, de nouvelles possibilités d’emplois rémunérés afin de maintenir les populations et de créer les conditions favorables à un équilibre satisfaisant entre la vie professionnelle et la vie privée; estime important de mettre l’accent sur une vision géographique globale des zones urbaines et rurales comme espaces fonctionnels complémentaires; souligne qu’il est nécessaire de parvenir à une meilleure intégration entre les différents fonds en vue d’atteindre un développement local véritablement participatif et durable; observe qu’il faut s’efforcer de rendre les politiques de l’Union en matière démographique plus complètes et mieux coordonnées avec les États membres et transversalement; rappelle que l’Union ne contribue pas seulement à financer le développement régional, mais détermine aussi dans une large mesure la capacité des autorités locales et régionales à utiliser leurs propres fonds pour lutter contre les inégalités socioterritoriales; insiste sur le fait que, même si le processus de modernisation des aides d’État a entraîné une simplification et une augmentation des exceptions ne nécessitant pas de notification, le cadre actuel reste très complexe et onéreux pour les plus petites autorités locales et régionales; estime qu’en dépit de la simplification des règles de passation des marchés publics opérée en 2014, il demeure trop d’obstacles pour que les petites autorités locales et régionales puissent améliorer l’économie de ces zones sensibles;

13.

estime que l’Union doit soutenir les politiques migratoires et d’intégration des États membres, dans le respect des droits et compétences desdits États membres, ainsi que du principe de subsidiarité, dans le but d’atténuer les tendances démographiques négatives; souligne le rôle important des politiques de natalité et de soutien aux familles; est d’avis que les collectivités locales et régionales devraient être autorisées à mettre en œuvre avec succès les politiques d’intégration sur le terrain; estime qu’il convient que les autorités locales et régionales jouent un rôle actif dans les mesures adoptées en réponse aux enjeux démographiques; demande que l’examen annuel de la croissance et les recommandations par pays tiennent compte des disparités régionales et des déséquilibres intrarégionaux dans les États membres; estime que, dans les régions frontalières, la coopération doit tenir compte à la fois des demandes et des possibilités d’initiatives transfrontalières; suggère l’élaboration de programmes de formation dans ce domaine, en vue d’une meilleure connaissance des problématiques en la matière et d’une sensibilisation accrue à celles-ci; estime que la lutte contre les problèmes démographiques doit être menée dans une perspective globale à l’échelle de l’Europe entière et que la résolution d’un problème dans une partie du continent ne devrait pas avoir d’effets défavorables dans d’autres zones en Europe; demande la création au niveau européen de réseaux d’échange de bonnes pratiques et d’expériences permettant aux autorités régionales et locales, ainsi qu’aux acteurs de la société civile, d’apprendre les uns des autres comment répondre aux problèmes créés par le changement démographique;

Renforcer l’efficacité des fonds européens

14.

insiste sur le fait qu’il convient de renforcer l’efficacité des fonds ESI en matière de lutte contre le changement démographique dans la prochaine période de programmation par les mesures suivantes: faire du changement démographique un volet davantage prioritaire et spécifique des règlements définitifs et des orientations pour aider les États membres, les régions et les autorités locales à identifier en quoi les fonds ESI peuvent être utiles aux fins de la lutte contre le changement démographique, ainsi qu’à concevoir et à mettre en œuvre des accords de partenariat et des programmes opérationnels; adopter une approche plus anticipative dans l’élaboration des politiques démographiques et permettre l’échange de bonnes pratiques et d’expériences entre institutions à des fins d’apprentissage; fournir une assistance technique aux autorités de gestion et aux acteurs locaux aux fins de l’application de politiques efficaces de lutte contre le changement démographique à l’échelle nationale comme régionale; rendre obligatoire la participation active des autorités locales à la conception, à la gestion et à l’évaluation en interne des programmes d’application des fonds, et procéder à la détermination nécessaire des régions connaissant des problèmes démographiques au niveau NUTS 3 et des UAL; encourage à la fourniture d’une aide et d’une formation techniques aux acteurs locaux et aux autorités de gestion en vue de mettre en œuvre des politiques efficaces de lutte contre le changement démographique aux niveaux national, régional et local; est d’avis que, dans certains États membres, les subventions au niveau NUTS 2 dissimulent souvent des inégalités socioterritoriales, intrarégionales et même suprarégionales; demande l’adoption d’une échelle adéquate pour les cartes de l’Union, pour qu’elles reflètent les problèmes des territoires, de manière à contribuer à l’allocation des aides aux zones les plus défavorisées;

15.

demande que le Fonds européen de développement régional (FEDER) accroisse sa contribution et son soutien à l’amélioration des infrastructures de transport et de télécommunication, à la réduction de la fracture numérique (y compris entre les générations) et à la mise en place de meilleurs services publics dans les zones qui présentent un taux élevé de vieillissement, qui sont très rurales et qui sont fortement touchées par l’exode de la population; souligne, à cet égard, l’importance du domaine de la santé en ligne; invite les États membres et les régions à mieux cibler les investissements disponibles pour faire face au changement démographique et à ses répercussions;

16.

invite la Commission à employer les instruments de la politique de cohésion pour freiner l’exode croissant depuis les régions à faible densité de population, dans lesquelles des infrastructures et un niveau de services suffisants sont des conditions indispensables, en particulier au maintien des familles avec enfants;

17.

souligne qu’il convient que le Fonds social européen (FSE) approfondisse son action en matière de formation et d’éducation des jeunes, promeuve l’employabilité, favorise un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale et lutte contre l’exclusion sociale et numérique des personnes âgées; souligne, en outre, qu’il doit améliorer les perspectives d’emploi au moyen de programmes préparatoires destinés aux habitants des régions en déclin, ainsi que par l’amélioration de l’intégration sociale et numérique des femmes, des jeunes et des citoyens âgés dans ces régions; fait valoir, à cet égard, qu’il conviendra de veiller à ce que le soutien apporté par le FSE aux régions ultrapériphériques permette de garantir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale; invite la Commission à envisager l’allocation de ressources spécifiques, dans le cadre des fonds existants, pour soutenir les territoires connaissant des handicaps démographiques graves et permanents; demande que les fonds soient répartis conformément à des dispositions concertées, qui établissent des lignes d’action prioritaires à court, moyen et long termes; souligne l’importance de l’intégration du Fonds de cohésion dans les futures stratégies destinées à remédier au changement démographique et rappelle que ce fonds a été créé dans la perspective de renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale de l’Union; estime qu’il est important que le FSE soutienne davantage les petites organisations qui développent et gèrent des projets sociaux innovants, ainsi que des projets-pilotes transnationaux au niveau de l’Union ayant pour objet la thématique sociale et l’emploi, de façon à faciliter la coopération régionale, transfrontière, transnationale et macrorégionale innovante et à pouvoir affronter les défis communs suscités par le changement démographique;

18.

déplore que, comme la Cour des comptes européenne l’a souligné dans son rapport spécial no 5/2017, la garantie pour la jeunesse de l’Union, qui devait viser à aider les jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation, n’ait accompli que des progrès limités et que ses résultats ne soient pas à la hauteur des attentes initiales;

19.

estime que l’EFSI doit, en vue d’éviter les fractures territoriales, apporter son soutien aux régions dont la dynamique démographique est la plus faible grâce à l’augmentation des investissements dans les domaines d’action prioritaires de l’Union, tels que l’énergie, les transports, l’éducation, les entreprises, l’innovation, la recherche, les PME, l’éducation ou les infrastructures sociales; estime qu’il faudrait envisager d’octroyer un statut particulier aux régions défavorisées sur le plan démographique dans le cadre de l’élaboration de la politique de cohésion après 2020;

L’avenir de la politique de cohésion dans l’optique de faire face au changement démographique

20.

est convaincu que la politique de cohésion offre des outils adaptés pour faire face au changement démographique, en particulier en lien avec d’autres politiques européennes, nationales et régionales, tant du point de vue du vieillissement que de celui du dépeuplement, et qu’elle devrait, dès lors, jouer un rôle plus important en aidant les régions à s’adapter au changement démographique et en apportant de la souplesse dans cette optique; est convaincu que les règles propres aux fonds destinées à lutter contre le changement démographique doivent aussi refléter cette exigence, conformément au mandat explicite énoncé à l’article 174 du traité FUE; demande une définition précise de la notion de «handicaps […] démographiques graves et permanents» qui figure à l’article 174 du traité FUE et à l’article 121 du règlement (UE) no 1303/2013, qui permette de quantifier statistiquement les défis démographiques; souligne l’importance des liens entre zones urbaines et zones rurales, et invite la Commission à réfléchir à la possibilité de compléter les stratégies intégrées de développement urbain durable par des partenariats pour un développement urbain-rural durable; estime que la Commission doit adopter des mesures volontaristes pour prévenir les effets indésirables du changement démographique et fournir une aide technique aux régions les plus concernées par le dépeuplement;

21.

insiste sur le fait que la politique de cohésion devrait promouvoir l’employabilité et l’insertion des femmes, en particulier des mères qui rencontrent des difficultés pour trouver un emploi; demande, dès lors, que les femmes puissent avoir accès à des programmes de formation et d’apprentissage; fait néanmoins observer qu’il convient que les compétences acquises soient en adéquation avec les besoins du marché du travail; souligne qu’il est important d’aider les jeunes mères à reprendre le travail grâce à la mise à disposition de structures fiables et ouvertes toute la journée de garde d’enfants de tous âges, y compris des structures d’éducation préscolaire, afin d’enrayer le dépeuplement;

22.

est convaincu que, pour faire face aux défis démographiques, les régions devraient utiliser les fonds ESI de façon plus anticipative de manière à lutter contre le chômage des jeunes et à offrir à ces derniers la possibilité d’entamer une véritable carrière; relève que cet objectif pourrait être atteint par le soutien à des programmes de formation des jeunes et à l’entrepreneuriat des jeunes;

23.

préconise d’établir un cadre juridique dans le futur règlement portant dispositions communes en vue d’identifier les régions qui rencontrent des problèmes démographiques graves et permanents; insiste sur la nécessité d’une démarche plus anticipative et plus engagée dans l’élaboration des politiques démographiques, car les différences régionales en matière de tendances démographiques se traduiront très probablement par des effets socio-économiques substantiels et variables sur les territoires européens, ce qui pourrait encore accentuer les disparités régionales dans l’Union; préconise le renforcement et la simplification de la gestion des nouveaux instruments destinés à consolider l’approche ascendante et la gouvernance à plusieurs niveaux, tels que le développement local participatif et les investissements territoriaux intégrés, en vue d’accroître la participation locale et régionale dans le cadre d’une approche intégrée et globale du développement régional; appelle de ses vœux la création de services accessibles sur des portails, qui aideront les entreprises rurales existantes à entretenir plus de liens avec leurs homologues basés en ville; souligne l’importance de mieux prendre en compte, dans le cadre de la future politique de cohésion, les spécificités territoriales qui s’expriment à des niveaux infrarégionaux; souligne que le manque de capacités et l’absence d’une gouvernance solide dans de nombreuses collectivités régionales et locales est un obstacle important à la réussite des programmes de l’EFSI et réclame, à cet égard, des instruments de renforcement des capacités;

24.

invite la Commission à envisager la définition de nouveaux critères qui permettent d’identifier les territoires confrontés à des problèmes démographiques au moyen de variables reflétant la démographie, l’économie, les répercussions environnementales et l’accessibilité, ainsi qu’à mener des études sur la possible introduction d’indicateurs socio-économiques et environnementaux en complément du PIB, qui comprennent des critères comme le capital social, l’espérance de vie et la qualité de l’environnement; estime que le PIB et la densité de population ne sont pas des indicateurs suffisants en soi pour déterminer qu’un territoire présente des handicaps démographiques graves et permanents; demande à la Commission d’inclure dans la politique de cohésion, en sus du PIB, de nouveaux indicateurs dynamiques, tel qu’un indicateur démographique, et notamment l’indice européen de progrès social des régions, de manière à obtenir une image plus complète des problèmes spécifiques auxquels sont confrontées les régions concernées, ou à envisager, pour celles-ci, une dotation supplémentaire semblable à celle allouée aux régions à faible densité de population dans la période de programmation actuelle (règlement portant dispositions communes, annexe VII, point 9); souligne que des outils spécifiques sont nécessaires pour suivre et évaluer les effets potentiels et réels des fonds ESI dans la lutte contre le changement démographique, grâce à l’élaboration d’orientations relatives à la poursuite du développement des indicateurs démographiques pertinents; insiste sur l’importance de disposer de données statistiques fiables, actualisées et désagrégées pour une gestion politique plus efficace et objective, notamment afin de bénéficier d’une connaissance approfondie des caractéristiques intrinsèques des différents territoires à faible densité de population de l’Union; demande, par conséquent, à Eurostat d’adopter un niveau de précision plus élevé pour les données statistiques pertinentes afin de permettre la conception d’une politique démographique européenne adéquate, notamment pour les données relatives aux indicateurs démographiques, familiaux, sociaux et économiques et, de ce fait, invite instamment Eurostat à ventiler ces données, au moins au niveau sous-régional, c’est-à-dire au niveau NUTS 3;

25.

est d’avis que la future politique de cohésion devrait comprendre des mesures spécifiques pour les zones les plus touchées par les problèmes démographiques, et faire preuve d’une plus grande souplesse dans la fixation des objectifs thématiques ou des taux de cofinancement, en vue de coordonner les stratégies interrégionales et intrarégionales au sein d’un même État membre, avec une participation locale; invite la Commission à envisager, en tant que nouvelle condition ex ante, une stratégie nationale de développement démographique;

26.

demande à la Commission d’inclure dans la stratégie Europe 2020 une initiative phare en matière de démographie, qui serait financée par les fonds ESI existants et qui comprendrait un ensemble d’actions s’inscrivant dans trois catégories: la croissance intelligente, au moyen de mesures d’aide aux régions confrontées à des défis démographiques dans les domaines des TIC, de la RDI et des PME, la croissance inclusive, au moyen d’actions spécifiques encourageant les jeunes à demeurer dans leur région, afin de garantir un renouvellement durable des générations, et favorisant le travail indépendant et des mesures d’intégration sociale pour les migrants et les réfugiés sous protection internationale, et la croissance durable, au moyen de mesures qui aident ces régions à investir dans une économie verte, y compris dans des systèmes de transport durables; salue l’initiative «Smart Villages» («villages intelligents») de l’Union, qui demande que les politiques accordent une attention particulière à la réduction de la fracture numérique entre les zones rurales et urbaines et développent le potentiel offert par la connectivité et la numérisation des zones rurales, et qui soutient l’initiative, venue de la base, «Smart Islands» («îles intelligentes»), par laquelle des autorités et des populations insulaires européennes tentent d’améliorer la vie sur leurs îles grâce à des solutions durables et intégrées;

27.

estime que le cadre financier pluriannuel pour l’après-2020 devrait donner une impulsion déterminée et décisive à l’action en faveur de solutions aux problèmes démographiques, en tenant compte de la situation et de l’évolution démographiques actuelles, et devrait favoriser les solutions appuyées sur des mesures ciblées, tel qu’une ligne budgétaire de financement, le cas échéant; demande que le deuxième pilier de la PAC, dédié au développement rural et financé par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), renforce davantage les services et les infrastructures propices à l’intégration sociale et numérique, et que la tendance au déclin social et économique ainsi qu’au dépeuplement dans les zones présentant des handicaps démographiques graves et permanents s’inverse; invite les autorités nationales, régionales et locales à échanger leurs expériences, leurs bonnes pratiques et leurs nouvelles approches en vue de prévenir les conséquences néfastes du changement démographique; estime que les réseaux transeuropéens de transport et les autoroutes de la mer doivent desservir les zones présentant des handicaps démographiques graves et permanents;

28.

souligne la valeur ajoutée, pour l’ensemble des fonds ESI, de la méthode du développement local participatif en matière de définition et de mise en œuvre de solutions ascendantes intégrées et spécifiques; déplore néanmoins que cette méthode ne soit obligatoire que pour le Feader et que les démarches locales et participatives soient en recul dans le cadre du FEDER, du FSE et du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche; invite donc la Commission à rendre obligatoire le recours au développement local participatif pour l’ensemble des fonds ESI;

o

o o

29.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 320.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 289.

(3)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 470.

(4)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 259.

(5)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 303.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0049.

(7)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 281.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0099.

(9)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0213.

(10)  JO C 316 du 22.9.2017, p. 145.

(11)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0211.

(12)  JO C 153 E du 31.5.2013, p. 9.

(13)  JO C 74 E du 13.3.2012, p. 19.

(14)  JO C 50 E du 21.2.2012, p. 55.

(15)  JO C 184 E du 6.8.2009, p. 75.

(16)  JO C 292 E du 1.12.2006, p. 131.

(17)  JO C 17 du 18.1.2017, p. 40.

(18)  Document de travail de l’ORATE, Luxembourg, GETC ORATE, mars 2017.

(19)  Eurostat, «The EU in the World», édition 2016.

(20)  Eurostat, «Annuaire régional d’Eurostat», 2016.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/20


P8_TA(2017)0428

Plan d’action sur les services financiers de détail

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur le plan d’action sur les services financiers de détail (2017/2066(INI))

(2018/C 356/03)

Le Parlement européen,

vu le livre vert de la Commission du 30 avril 2007 sur les services financiers de détail dans le marché unique (COM(2007)0226),

vu la directive 2008/48/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2008 concernant les contrats de crédit aux consommateurs et abrogeant la directive 87/102/CEE du Conseil (1) (ci-après dénommée «directive sur le crédit à la consommation»),

vu la directive 2009/103/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 septembre 2009 concernant l’assurance de la responsabilité civile résultant de la circulation de véhicules automoteurs et le contrôle de l’obligation d’assurer cette responsabilité (2) (ci-après dénommée «directive sur l’assurance automobile»),

vu le règlement (CE) no 924/2009 du Parlement européen et du Conseil du 16 septembre 2009 concernant les paiements transfrontaliers dans la Communauté et abrogeant le règlement (CE) no 2560/2001 (3),

vu le livre vert de la Commission du 11 janvier 2012 intitulé «Vers un marché européen intégré des paiements par carte, par internet et par téléphone mobile» (COM(2011)0941),

vu le rapport sur les bonnes pratiques en matière de sites web comparateurs (Report on Good Practices on Comparison Websites) de 2014 de l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP),

vu l’avis adressé aux institutions de l’Union européenne en avril 2016 par l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles relatif à un cadre commun pour l’évaluation des risques et la transparence destiné aux institutions de retraite professionnelle,

vu la directive 2014/17/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 février 2014 sur les contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers à usage résidentiel et modifiant les directives 2008/48/CE et 2013/36/UE et le règlement (UE) no 1093/2010 (4) (ci-après dénommée «directive sur le crédit immobilier»),

vu la directive 2014/65/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchés d’instruments financiers et modifiant la directive 2002/92/CE et la directive 2011/61/UE (5),

vu le règlement (UE) no 910/2014 du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 sur l’identification électronique et les services de confiance pour les transactions électroniques au sein du marché intérieur et abrogeant la directive 1999/93/CE (6),

vu la directive 2014/92/UE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 2014 sur la comparabilité des frais liés aux comptes de paiement, le changement de compte de paiement et l’accès à un compte de paiement assorti de prestations de base (7) (ci-après dénommée «directive sur les comptes de paiement)»,

vu le rapport de la Commission du 8 août 2014 sur le fonctionnement des autorités européennes de surveillance (AES) et du système européen de surveillance financière (SESF) (COM(2014)0509),

vu le règlement (UE) 2015/751 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2015 relatif aux commissions d’interchange pour les opérations de paiement liées à une carte (8),

vu la directive (UE) 2015/2366 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015 concernant les services de paiement dans le marché intérieur, modifiant les directives 2002/65/CE, 2009/110/CE et 2013/36/UE et le règlement (UE) no 1093/2010, et abrogeant la directive 2007/64/CE (9),

vu la directive (UE) 2016/97 du Parlement européen et du Conseil du 20 janvier 2016 sur la distribution d’assurances (10) (ci-après dénommée «directive sur la distribution d’assurances»),

vu le livre vert de la Commission du 10 décembre 2015 sur les services financiers de détail: de meilleurs produits, un plus large choix, et davantage d’opportunités pour les consommateurs et les entreprises (COM(2015)0630),

vu la réponse de l’Autorité bancaire européenne du 21 mars 2016 au livre vert de la Commission sur les services financiers de détail,

vu l’Eurobaromètre spécial 446 de juillet 2016 sur les produits et services financiers,

vu sa résolution du 22 novembre 2016 sur le livre vert sur les services financiers de détail (11),

vu le rapport de 2016 de Better Finance intitulé «Épargne retraite: performances réelles»,

vu la résolution du Parlement européen du 17 mai 2017 sur la technologie financière: influence de la technologie sur l’avenir du secteur financier (12),

vu le document de consultation de la Commission du 21 mars 2017 sur la révision des AES,

vu le plan d’action de la Commission du 23 mars 2017 relatif aux services financiers pour les consommateurs: de meilleurs produits, un plus grand choix (COM(2017)0139),

vu l’étude de marché sur la gestion des actifs de la Financial Conduct Authority (autorité de contrôle du secteur financier) du Royaume-Uni publiée en juin 2017,

vu le protocole no 1 sur le rôle des parlements nationaux dans l’Union européenne,

vu le protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité,

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires et l’avis de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (A8-0326/2017),

A.

considérant que le marché des services financiers de détail de l’Union demeure peu développé et extrêmement fragmenté, bien que des travaux soient en cours dans plusieurs États membres; que par conséquent, des mesures urgentes et efficaces sont nécessaires pour faciliter des innovations bénéfiques aux utilisateurs finaux tout en libérant pleinement le potentiel du marché unique des services financiers de détail et que cela stimulerait la compétitivité, ferait baisser les prix et augmenterait le choix et la diversité des produits;

B.

considérant que nous devons rester ambitieux quant à la suppression des obstacles nationaux et à l’atténuation des tendances existantes qui bloquent l’innovation dans les services financiers de détail; invite la Commission et le Conseil à être plus ambitieux dans le domaine des investissements de détail transfrontaliers dans le cadre de l’union des marchés des capitaux, en s’attaquant non seulement aux problèmes «faciles», mais aussi aux obstacles majeurs touchant ce marché, dont la langue, les préoccupations relatives à la fraude ou à la criminalité, l’incertitude quant aux implications fiscales, les différences en droit des titres et des sociétés, la méconnaissance des voies de recours et des procédures d’insolvabilité et le manque de confiance dans les cadres de protection des consommateurs;

C.

considérant qu’un marché européen des services financiers de détail ne peut être viable que s’il représente une réelle plus-value pour le consommateur et les prestataires de services financiers en garantissant une concurrence effective et la protection des consommateurs, notamment par rapport aux produits nécessaires à la participation à la vie économique et aux consommateurs vulnérables;

D.

considérant que l’Eurobaromètre spécial 446 conclut que, pour ce qui est des produits et services financiers, les Européens continuent d’acheter principalement dans leur propre pays et expriment même rarement le besoin ou le souhait d’avoir accès à ces services à l’étranger, bien que certains obstacles réels les en empêchent également; que, même au sein de leur propre État membre, seule une faible part d’entre eux cherche des offres plus attrayantes et change de prestataire; que le manque de concurrence (transfrontière) qui en découle risque d’empêcher les consommateurs et les petits investisseurs d’obtenir les meilleures offres pour les produits et services financiers qu’ils acquièrent;

E.

considérant que la définition de la technologie financière figurant dans la résolution du Parlement européen du 17 mai 2017 indique que la technologie financière devrait être interprétée comme une activité financière rendue possible par de nouvelles technologies ou fournie par l’intermédiaire de ces technologies, touchant l’ensemble du secteur financier dans toutes ses composantes, des opérations bancaires aux assurances, en passant par les fonds de pension, le conseil en investissement, les services de paiement et les infrastructures de marchés; considérant que l’application des technologies à l’offre de services financiers de détail peut contribuer à surmonter certaines entraves au marché unique et à améliorer l’efficacité opérationnelle du secteur; que la numérisation ne suffit pas à elle seule à surmonter ces obstacles; qu’une meilleure intégration des services financiers de détail transfrontières et une meilleure communication sur les possibilités qu’offre ce marché peuvent contribuer au renforcement d’une demande réaliste qui hausse la barre en matière de normes de qualité dans ce domaine;

1.

fait observer que la Commission a tenu compte, dans son plan d’action relatif aux services financiers pour les consommateurs, de certaines des préoccupations exprimées par le Parlement européen dans son rapport sur le livre vert sur les services financiers de détail, dans le but de garantir la protection des consommateurs dans le cadre de l’aspiration à mettre en place un marché unique solide des services financiers de détail fondé sur les technologies, tout en protégeant les consommateurs, en encourageant la concurrence, en garantissant la protection des données, en faisant baisser les prix et en luttant contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale, l’évitement fiscal et le blanchiment de capitaux; estime, néanmoins, que le plan d’action n’est pas à la hauteur de l’ambition de créer un environnement réglementaire qui favorise la transparence, la croissance et l’innovation, ainsi qu’un niveau élevé de confiance de la part des entreprises et des consommateurs dans les produits financiers de détail; note que les frais et les commissions liés aux retraites privées, aux fonds d’investissement et à d’autres produits de détail restent élevés et opaques, ce qui réduit considérablement le rendement réel pour les investisseurs de détail; partage toutefois l’avis de la Commission d’après lequel la transposition et la mise en œuvre des actes législatifs élaborés ces dernières années dans le domaine des services financiers de détail, y compris la directive MiFID2 et la directive sur la distribution d’assurance (DDA), devraient être maintenues et obtenir la priorité, tandis que de nouvelles initiatives législatives devraient être uniquement présentées si elles s’avèrent nécessaires;

2.

salue le développement de nouveaux services et établissements financiers qui contribuent à favoriser la concurrence sur les marchés financiers et à créer de nouvelles possibilités pour les consommateurs; fait toutefois observer qu’en 2016, le financement consacré à la technologie financière en Europe s’élevait seulement à 2,2 milliards d’USD, alors qu’il atteignait 12,8 milliards d’USD aux États-Unis et 8,6 milliards d’USD en Chine, ce qui démontre le besoin urgent de faire rapidement évoluer les mentalités et d’apporter une réponse réglementaire appropriée à l’évolution technologique, afin que l’Europe puisse devenir un marché porteur pour l’innovation; souligne qu’un véritable marché unique des services financiers de détail, qui garantisse un niveau élevé de protection des consommateurs et des conditions de concurrence égales pour les nouveaux entrants, donnera de l’attrait à l’Union en lui permettant de devenir le pivot des services financiers innovants et offrira aux consommateurs davantage de choix, dans de meilleures conditions et à des taux plus bas; insiste sur le fait que bien que les nouvelles technologies représentent des défis réglementaires, elles offrent également de meilleures possibilités en matière d’innovation, au profit des utilisateurs finaux, et permettent de stimuler la croissance économique et l’emploi;

3.

estime qu’il est indispensable que tous types de services financiers, y compris l’ouverture de comptes courants et de comptes d’épargne, la délivrance de cartes bancaires, l’octroi de prêts à la consommation et de prêts hypothécaires, la souscription d’assurances et l’émission de dette souveraine, entre autres, puissent être fournis sur une base transfrontière;

4.

estime qu’il est contraire aux principes du marché intérieur des services financiers de détail d’exiger des consommateurs qu’ils soient résidents de l’État membre dans lequel le produit financier est proposé, y compris les instruments de dette souveraine, ou qu’ils possèdent une carte nationale d’identité délivrée par cet État membre afin d’obtenir effectivement ce produit;

5.

estime qu’il serait bénéfique de faciliter l’achat de titres de dette souveraine par des investisseurs de détail;

6.

est d’avis que, comme indiqué au paragraphe 135 de sa résolution du 14 février 2017 sur le rapport annuel sur la politique de concurrence de l’Union européenne (13), les comptes courants et les comptes d’épargne ne doivent pas générer de commissions à payer par l’utilisateur, sauf s’ils sont liés à des services spécifiques souscrits par ce dernier;

7.

souligne que l’accès à des liquidités au moyen de distributeurs automatiques de billets est un service public essentiel qui doit être fourni sans appliquer aucune pratique discriminatoire ou abusive et qui ne doit, en conséquence, pas être démesurément facturé;

8.

rappelle à la Commission que les établissements financiers continuent de suspendre l’utilisation des cartes de paiement lorsque leur propriétaire s’installe dans un autre État membre et appelle à l’adoption de mesures à cet égard, y compris par la notification aux autorités nationales;

9.

se félicite que le plan d’action de la Commission aborde un certain nombre de questions importantes et que, dans certains domaines, il définisse des mesures spécifiques à prendre par la Commission, assorties d’un échéancier précis;

10.

est d’avis que la Commission devrait jouer un rôle plus proactif grâce à l’union des marchés des capitaux, tout en associant étroitement le Parlement dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris afin de soutenir le marché en pleine expansion de l’investissement socialement responsable (ISR) en encourageant les investissements durables, grâce à la diffusion, par les sociétés cotées et les intermédiaires financiers, d’informations efficaces et normalisées dans le domaine environnemental, social et de la gouvernance et à l’intégration adéquate de ces critères dans les systèmes de gestion d’investissements et les normes en matière d’information; demande en outre instamment à la Commission de promouvoir des «services de notation» dans le domaine environnemental, social et de la gouvernance (ESG) ainsi qu’un cadre cohérent pour le marché des obligations vertes, en s’appuyant sur l’étude de la Commission correspondante et sur les travaux du groupe d’étude du G20 sur la finance verte; demande à la Commission de formuler une proposition sur la création d’un «compte d’épargne européen» afin de débloquer le financement à long terme et de soutenir la transition écologique en Europe;

11.

souligne l’importance de centres financiers essentiels, qui favorisent des marchés de services de détail dynamiques;

12.

estime qu’un niveau élevé de protection des consommateurs et de transparence est essentiel au développement d’un marché unique des services financiers de détail; insiste particulièrement sur la nécessité d’assurer la protection des consommateurs vulnérables grâce à la mise en œuvre efficace de la directive relative aux comptes de paiement de base et sur le fait que d’autres mesures sont également nécessaires, telles que des politiques d’éducation financière; estime que la législation nationale et de l’Union relative aux consommateurs de produits financiers doit être renforcée et correctement appliquée et, le cas échéant, davantage harmonisée dans tous les États membres;

13.

demande à la Commission de veiller à l’application du principe «même service, même risque, même règle, même surveillance» afin de ne pas engendrer de distorsions de la concurrence, notamment avec l’apparition de nouveaux acteurs sur le marché; insiste pour que ces règles ne constituent pas un frein à l’innovation; invite instamment la Commission à clarifier l’utilisation des dispositions d’intérêt général, que les États membres pourraient actuellement utiliser indirectement pour bloquer de nouveaux produits entrant sur leur marché, et à conférer aux AES le rôle de médiateurs actifs entre les États membres en cas d’interprétations contradictoires concernant l’utilisation de ces dispositions;

14.

insiste sur le fait qu’un marché européen des services financiers de détail doit bénéficier aux PME tant du côté de l’offre que du côté de la demande; précise que du côté de l’offre, cela signifie améliorer l’accès des PME au financement alors que du côté de la demande, cela signifie permettre aux PME d’accéder plus facilement aux marchés transfrontières; souligne qu’une augmentation de la concurrence ne doit pas pénaliser les PME qui fournissent des services financiers de détail essentiellement au niveau local;

15.

demande instamment à la Commission de veiller à ce que les autorités européennes de surveillance financière que sont l’Autorité bancaire européenne (ABE), l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) et l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP) soient dotées des ressources et compétences appropriées pour remplir leurs diverses missions de réglementation et de surveillance dans l’intérêt de la protection des consommateurs;

16.

demande à la Commission d’examiner la possibilité d’introduire un 29e régime pour les produits financiers de détail; lui demande en outre d’examiner la possibilité de créer un cadre juridique harmonisé normalisant des options par défaut pour les produits financiers les plus communément utilisés dans l’Union, sur le modèle du compte bancaire de base et du produit paneuropéen d’épargne-retraite individuelle (PEPP);

Action 1 — Diminution des frais facturés sur les transactions en monnaies autres que l’euro

17.

rappelle que les frais imputés inhérents aux paiements transfrontaliers effectués hors de la zone euro restent élevés; invite par conséquent la Commission à proposer rapidement une modification du règlement (CE) no 924/2009 en vue de réduire les frais des opérations transfrontières dans tous les États membres; regrette, à cet égard, l’absence d’un instrument européen commun de paiement bancaire en ligne, tel qu’une carte de débit ou de crédit paneuropéenne propriété d’opérateurs européens;

Action 2 — La transparence dans le domaine de la conversion de devises

18.

souligne que l’application de la législation actuelle est essentielle pour lutter contre le manque de transparence de la pratique du «change dynamique» (DCC); rappelle que la directive (UE) 2015/2366 impose aux commerçants une obligation de mettre clairement en évidence et de présenter le coût final du change dynamique pour les consommateurs, y compris lorsqu’ils procèdent à des retraits impliquant une conversion de devises depuis des distributeurs automatiques de billets; souligne néanmoins que les consommateurs doivent pouvoir choisir les tarifs les plus avantageux et avoir connaissance des frais et des coûts supplémentaires liés aux transactions, aux paiements effectués à l’étranger et aux retraits d’argent depuis un distributeur automatique de billets, y compris lorsqu’ils recourent au change dynamique; demande à la Commission de veiller à ce que les prestataires rendent publique toute augmentation du taux de change, dans le cadre de l’obligation de publication des frais en vertu de la deuxième directive sur les services de paiement (DSP2), et à ce que les taux proposés par les différents prestataires de services financiers soient présentés de manière transparente; fait observer que, pour atteindre cet objectif, il est crucial d’accroître les compétences financières des consommateurs; recommande que des «enquêtes mystères» soient menées au niveau de l’Union pour évaluer les obstacles à l’accès transfrontière, la qualité du service et le respect du droit de l’Union, émettre des rapports publics à cet égard et suivre les évolutions des produits et des services;

Action 3 — Le changement de produit rendu plus facile

19.

attire l’attention sur le faible taux de réorientation des consommateurs vers d’autres produits financiers, en particulier bancaires ou d’assurance non-vie, ce qui constitue un obstacle à l’entrée sur les marchés financiers de détail transfrontières, et encourage dès lors la Commission à permettre aux consommateurs de passer plus facilement à des services financiers de détail plus avantageux dans l’ensemble de l’Union, à résilier des contrats financiers, à emprunter et à accéder à d’autres services financiers disponibles au-delà des frontières; met l’accent sur le vaste potentiel qu’offrent les produits d’assurance transfrontières, tels que l’assurance des véhicules à moteur; observe cependant que le principe de la liberté contractuelle permet aux établissements financiers de décider avec qui ils concluent un contrat; invite instamment la Commission à reconnaître à cet égard l’importance de lutter contre les «prêts rapaces» et les «prêts sur salaires», qui ont pour conséquence d’exploiter les consommateurs et PME vulnérables;

20.

approuve la volonté de la Commission d’intégrer les résultats de la directive sur les comptes de paiement afin de faciliter le changement de prestataires de services financiers et de produits; invite la Commission à présenter des initiatives législatives conçues spécifiquement pour le secteur financier afin de mettre fin au blocage géographique injustifié et de faciliter ainsi le passage, par les consommateurs, à des services financiers de détail plus avantageux dans d’autres États membres; relève qu’une information et une protection appropriées des consommateurs seront essentielles pour mener à bien ces objectifs;

Action 4 — Une plus grande qualité des sites internet comparateurs

21.

insiste sur l’utilité d’un portail de comparaison bien organisé et facile à utiliser à l’échelle de l’Union couvrant l’ensemble des marchés financiers de détail européens; encourage la Commission à examiner l’éventail de portails indépendants déjà en place dans les États membres à cette fin; souligne que les outils de comparaison doivent être précis et pertinents pour les consommateurs, porter non seulement sur les prix des produits mais aussi sur leur qualité, et qu’il doivent tenir compte d’autres critères, tels que la disponibilité de réseaux de succursales, les contacts en face à face et la viabilité des pratiques commerciales, sans oublier que seuls des produits similaires peuvent être comparés; rappelle que seuls des produits similaires devraient être comparés entre eux afin de ne pas semer la confusion dans l’esprit des consommateurs;

22.

invite instamment la Commission à promouvoir des outils tels que des guichets uniques, qui intensifieront la concurrence et offriront une assistance aux entreprises de services financiers de détail;

Action 5 — Une meilleure assurance des véhicules à moteur

23.

est d’avis qu’à la suite de l’examen REFIT de la directive concernant l’assurance automobile par la Commission, il sera essentiel de l’amender afin de garantir l’indemnisation des victimes d’un accident de la route et de faciliter la portabilité et la reconnaissance transfrontières du bonus de bon conducteur, également à la lumière des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui exigent la révision, le plus rapidement possible, du champ d’application de ladite directive, afin de remédier à la non-reconnaissance du bonus de bon conducteur et de veiller à ce que la directive s’applique aux situations prévues par les colégislateurs;

Action 6 — La transparence des prix de location de véhicules

24.

invite la Commission à examiner si d’autres initiatives sont nécessaires en ce qui concerne les loueurs de voitures qui vendent des produits d’assurance, en vue de garantir une tarification transparente couvrant l’ensemble des sociétés de location de voitures des États membres;

Action 7 — L’approfondissement du marché unique des crédits à la consommation

25.

souligne que, si la Commission entend examiner les moyens de faciliter l’accès transfrontière aux crédits, la priorité doit être donnée à la lutte contre le surendettement des consommateurs; demande des mesures sur la coordination des informations relatives à la dette, dans le plein respect du droit de l’Union, y compris de la législation en matière de protection des données et de la législation en matière de protection des consommateurs, afin que chaque créancier connaisse le niveau d’endettement d’un client avant de lui accorder davantage de crédit, de sorte à obtenir un marché plus efficace sur lequel les prestataires de crédit peuvent se faire concurrence; demande, dans cette perspective, une évaluation globale des causes de surendettement des consommateurs; rappelle que l’éducation financière constitue un moyen efficace de protection des consommateurs face aux risques de surendettement; par conséquent, invite instamment la Commission à promouvoir l’éducation financière et à favoriser la collaboration plurilatérale dans ce domaine important; rappelle, dans le contexte de l’utilisation accrue des données relatives aux clients ou des mégadonnées par les établissements financiers, les dispositions du règlement général sur la protection des données, qui garantissent à toute personne concernée le droit d’obtenir des explications sur les décisions prises par traitement automatisé et de contester ces décisions; souligne la nécessité de veiller à ce que les données inexactes puissent être modifiées et à ce que seules des données pertinentes et vérifiables soient utilisées; invite toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour garantir l’exercice de ces droits; est d’avis que le consentement donné pour l’utilisation de données à caractère personnel doit être dynamique et que les personnes concernées doivent être en mesure de modifier et d’adapter leur consentement;

Action 8 — Des règles équitables de protection des consommateurs

26.

demande à la Commission d’évaluer attentivement si les règles et pratiques nationales relatives à la protection des consommateurs ne constituent pas des obstacles injustifiés aux investissements transfrontaliers et si, conformément à la législation et à la jurisprudence constantes relatives au marché intérieur, elles sont justifiées par des motifs impérieux d’intérêt général qui sont nécessaires et proportionnés au regard des objectifs à atteindre; insiste sur le fait que les règles pertinentes du droit européen relatives à la protection des consommateurs laissent souvent, de manière délibérée, une certaine marge de manœuvre aux États membres en matière de transposition, afin de faciliter l’intégration du droit européen aux dispositions nationales existantes; souligne néanmoins que la levée des barrières nationales ne doit pas se faire au détriment de la protection des consommateurs et que cette dernière doit demeurer une priorité dans l’élaboration de la législation; est préoccupé par le fait que bon nombre des formalités administratives qu’exécutent les fournisseurs de produits et services financiers de détail en réponse à la législation de l’Union ne sont en réalité pas strictement obligatoires et ne profitent dans la pratique que peu, voire pas du tout, aux consommateurs, alors même qu’elles imposent une charge susceptible d’engendrer des frais inutilement plus élevés pour ces derniers; invite la Commission à réviser la documentation exigée dans le but de la simplifier, sans pour autant sacrifier les avantages pour la protection des consommateurs; souligne que l’accès à des informations pertinentes et compréhensibles est indispensable afin de permettre au consommateur de prendre des décisions financières éclairées; relève, cependant, que c’est la qualité et non la quantité des informations fournies qui se révèle déterminante; insiste sur le fait que les obligations d’information à l’égard du client prévues par les divers actes juridiques européens doivent être harmonisées autant que possible; met en lumière le fait qu’il faut éviter les obligations d’information redondantes ou contradictoires, afin d’éviter une bureaucratie et des coûts inutiles et afin de ne pas semer la confusion dans l’esprit du client;

27.

invite la Commission à envisager une législation omnibus afin d’abandonner l’actuelle configuration cloisonnée composée des directives concernant les marchés d’instruments financiers, sur la distribution d’assurances, sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs, etc., au profit de la mise en place d’un cadre solide et cohérent de transparence pour les consommateurs, exempt de toute complexité inutile pour les prestataires de services financiers et qui instaure la convergence de la surveillance entre les États membres; invite la Commission à promouvoir un usage extensif du mandat relatif à la protection des consommateurs conféré aux AES dans la législation sectorielle et à en tenir compte lors de l’examen à venir du financement et de la gouvernance des AES; invite la Commission à mandater les AES pour mener les travaux sur la convergence des pratiques de surveillance des activités commerciales entre les États membres;

28.

salue l’intention de la Commission de préparer une campagne de sensibilisation au réseau européen pour la résolution extrajudiciaire des litiges dans le secteur des services financiers (FIN-NET), qui aide les consommateurs à faire valoir leurs droits sans avoir à saisir la justice, en cherchant un organe compétent de résolution extrajudiciaire des litiges; estime que le réseau FIN-NET devrait encore étendre sa couverture, clarifier son rôle et améliorer son site web;

Action 9 — De meilleures évaluations de la solvabilité

29.

invite la Commission à proposer des normes et principes d’évaluation de la solvabilité harmonisés et transfrontaliers afin de mieux atténuer le risque d’accroissement du surendettement lié à la simplification du crédit en ligne paneuropéen, en tenant bien compte des conclusions des rapports publiés sur la mise en œuvre de la directive sur le crédit immobilier et de la directive sur le crédit à la consommation;

Action 10 — Des technologies financières pour les services financiers de détail

30.

reconnaît le droit des consommateurs d’utiliser des logiciels pour effectuer des paiements et partager des informations sur eux-mêmes;

31.

soutient la Commission dans sa volonté de présenter un plan d’action global pour les technologies financières dans le cadre de ses stratégies relatives à l’union des marchés des capitaux (UMC) et au marché unique numérique (MUN), en contribuant ainsi à la mise en place d’un marché unique des services financiers effectif, performant et intégré, axé sur les technologies, et bénéficiant à l’ensemble des utilisateurs finaux européens, tout en garantissant des conditions de concurrence équitables; soutient la création par la Commission européenne d’un groupe de travail sur les technologies financières; fait remarquer que le nouveau paysage qui se dessine à la suite du développement des technologies financières exige la création d’une série de nouveaux mécanismes de sauvegarde adéquats, tels que, entre autres, la sensibilisation des consommateurs à de nouveaux produits ou à des règles sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et sur le recours au levier financier sur les plates-formes de crédit des technologies financières;

32.

invite la Commission à examiner sa résolution sur la technologie financière: influence de la technologie sur l’avenir du secteur financier, à promouvoir la protection des consommateurs, la sécurité, l’innovation et la concurrence loyale, et à s’assurer que le principe «mêmes services, mêmes risques, mêmes règles, même surveillance» s’applique à toutes les entreprises, où qu’elles se trouvent et quel que soit leur secteur; souligne que la technologie financière devrait être interprétée comme une activité financière rendue possible par de nouvelles technologies ou fournie par l’intermédiaire de ces technologies, touchant l’ensemble du secteur financier dans toutes ses composantes, des opérations bancaires aux assurances, en passant par les fonds de pension, le conseil en investissement, les services de paiement et les infrastructures de marchés;

33.

invite instamment la Commission à créer un environnement propice à des solutions innovantes; observe que les entreprises innovantes, à l’instar des sociétés de technologie financière, apportent la concurrence nécessaire à l’essor d’un marché de services financiers de détail efficace;

34.

souligne que différents nouveaux établissements financiers dénommés sociétés de technologie financière ont les mêmes responsabilités envers les consommateurs et eu égard à la stabilité financière que les autres établissements et services traditionnels correspondants;

Action 11 — Des moyens numériques de vérification de l’identité

35.

souligne le potentiel de la signature électronique et de l’identification électronique pour faciliter les transactions et invite la Commission à se fonder sur les travaux liés au règlement eIDAS; souligne la nécessité de prendre en considération les personnes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas utiliser la signature électronique ou l’identification électronique; encourage l’interopérabilité des techniques d’identification électronique transfrontière dans le secteur des services financiers et plaide en faveur du maintien de conditions de concurrence équitables dans tous les États membres (voire au-delà, dans les pays de l’EEE et en Suisse); demande en outre à la Commission d’évaluer de toute urgence les obstacles réglementaires qui s’opposent actuellement à l’extension des techniques d’identification électronique et souligne que toute initiative doit être technologiquement neutre;

36.

réaffirme la nécessité, pour la Commission, d’identifier et de lever les obstacles réglementaires à l’utilisation de systèmes de signature électronique paneuropéens pour souscrire des services financiers, ce qui faciliterait l’intégration numérique transfrontière dans toute l’Union sans affecter le niveau de sécurité des systèmes existants ou leur capacité à respecter les exigences de la quatrième directive anti-blanchiment;

Action 12 — La vente en ligne de services financiers

37.

insiste sur la nécessité d’adapter le cadre juridique existant de l’Union au monde numérique afin de contrer les risques en matière de protection des consommateurs liés à la vente en ligne à distance, en créant ainsi de nouvelles opportunités commerciales pour les jeunes entreprises et les sociétés de technologie financière européennes; relève les risques pour le consommateur liés aux jeux d’argent et de hasard en ligne camouflés en produits financiers, comme les options binaires; estime qu’une surveillance européenne rigoureuse et harmonisée est nécessaire pour protéger les consommateurs et prévenir les lacunes réglementaires; souligne que les normes européennes relatives à la protection des consommateurs s’appliquent, que la vente se fasse par l’intermédiaire de circuits de distribution traditionnels ou modernes;

38.

souligne l’importance de la cybersécurité et déplore que ces questions ne soient pas abordées par la Commission dans son plan d’action; invite dès lors la Commission à veiller à ce que ces questions soient abordées dans le cadre des travaux de son groupe de travail;

39.

souligne la nécessité de conserver les prestations des banques traditionnelles qui fournissent un service public essentiel, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME), aux personnes âgées et aux consommateurs vulnérables, qui sont moins enclins à recourir aux services bancaires électroniques et privilégient un échange avec une personne physique; reconnaît que la fermeture d’agences altère l’infrastructure financière au niveau local et peut avoir des effets extrêmement négatifs sur les territoires concernés;

40.

relève que l’utilisation accrue de données relatives aux clients ou de mégadonnées par les établissements financiers peut avoir des avantages pour les consommateurs, tels que l’élaboration d’offres plus personnalisées, plus segmentées et moins chères, fondées sur une répartition plus efficace du capital et des risques; est tout de même préoccupé par le développement de la tarification dynamique, qui risque de présenter des inconvénients pour les consommateurs en matière de comparabilité des offres et, par conséquent, de concurrence effective et de mutualisation des risques dans les secteurs du crédit et de l’assurance;

o

o o

41.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 133 du 22.5.2008, p. 66.

(2)  JO L 263 du 7.10.2009, p. 11.

(3)  JO L 266 du 9.10.2009, p. 11.

(4)  JO L 60 du 28.2.2014, p. 34.

(5)  JO L 173 du 12.6.2014, p. 349.

(6)  JO L 257 du 28.8.2014, p. 73.

(7)  JO L 257 du 28.8.2014, p. 214.

(8)  JO L 123 du 19.5.2015, p. 1.

(9)  JO L 337 du 23.12.2015, p. 35.

(10)  JO L 26 du 2.2.2016, p. 19.

(11)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0434.

(12)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0211.

(13)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0027.


Mercredi 15 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/29


P8_TA(2017)0438

L’état de droit à Malte

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur l’état de droit à Malte (2017/2935(RSP))

(2018/C 356/04)

Le Parlement européen,

vu les articles 2, 4, 5, 6, 9 et 10 du traité sur l’Union européenne (traité UE),

vu l’article 20 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu les articles 6, 7, 8, 10, 11, 12 et 47 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en la matière,

vu sa résolution du 16 janvier 2014 sur la citoyenneté de l’Union européenne à vendre (1),

vu la déclaration universelle des droits de l’homme et les nombreux traités des Nations unies en matière de droits de l’homme, qui s’appliquent de manière contraignante à tous les États membres,

vu la communication de la Commission du 11 mars 2014 intitulée «Un nouveau cadre de l’UE pour renforcer l’état de droit» (COM(2014)0158),

vu le débat en plénière du 24 octobre 2017 sur la liberté des médias à Malte,

vu les révélations des Panama Papers et des Malta Files publiées par le Consortium international des journalistes d’investigation et le réseau European Investigative Collaborations,

vu sa résolution du 25 octobre 2016 contenant des recommandations à la Commission sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux (2),

vu sa résolution du 24 octobre 2017 sur les mesures légitimes visant à protéger les lanceurs d’alerte qui divulguent, au nom de l’intérêt public, des informations confidentielles d’entreprises et d’organismes publics (3),

vu le rapport et les recommandations de la commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction et de mauvaise administration dans l’application du droit de l’Union en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale (commission PANA) et l’annexe audit rapport qui contient le compte rendu de la mission d’information à Malte,

vu l’article 123, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que l’Union européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’état de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, et que ces valeurs sont universelles et communes aux États membres;

B.

considérant que la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne fait partie intégrante du droit primaire de l’Union; que la liberté d’expression et la liberté et le pluralisme des médias sont consacrés à l’article 11 de la Charte des droits fondamentaux et à l’article 10 de la CEDH; que, conformément à l’article 2, à l’article 3, paragraphe 1, et à l’article 7 du traité UE, l’Union a la possibilité d’intervenir pour protéger les valeurs communes sur lesquelles elle a été fondée; que le mécanisme d’état de droit doit être appliqué au même degré à tous les États membres;

C.

considérant que l’Union européenne est un système constitutionnel qui fonctionne sur la base de la présomption de confiance mutuelle que ses États membres respectent la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux;

D.

considérant que l’indépendance du pouvoir judiciaire est consacrée par l’article 47 de la Charte des droits fondamentaux et l’article 6 de la CEDH, et qu’elle constitue une condition essentielle du principe démocratique de séparation des pouvoirs;

E.

considérant que Daphne Caruana Galizia, journaliste et blogueuse d’investigation maltaise spécialisée dans les questions de corruption, a été assassinée dans un attentat à la voiture piégée le 16 octobre 2017;

F.

considérant que cet assassinat a entraîné une vague de manifestations de citoyens et de la société civile dans les villes maltaises pour réclamer que justice soit faite, la reddition de comptes et le respect de l’état de droit;

G.

considérant que, d’après les résultats 2016 de l’examen du pluralisme des médias pays par pays, il existe à Malte un risque moyen (qui frise le risque élevé) en ce qui concerne la pluralité du marché et l’indépendance politique des médias, ainsi que des facteurs de risque liés à l’absence de données relatives au marché des médias, à l’absence de protection et d’autorégulation des journalistes et à l’absence d’autonomie éditoriale, ainsi qu’à l’appartenance directe de certains médias à des groupes politiques et à l’absence de politique en matière d’éducation aux médias (4);

H.

considérant que d’après le classement mondial 2017 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières, les lois maltaises en matière de diffamation, qui prévoient des amendes et des peines de prison et sont largement appliquées, en particulier dans les cas où des personnalités politiques accusent des journalistes, sont une forte entrave à la liberté d’expression à Malte (5);

I.

considérant qu’un projet de loi actuellement à l’examen au parlement maltais, proposé par le gouvernement, vise à abolir le délit de diffamation et à interdire le recours, quel que soit le texte de loi invoqué, à toute forme d’ordonnance de saisie conservatoire ou d’ordonnance de saisie dans les affaires de diffamation (6);

J.

considérant que Daphne Caruana Galizia était visée par de nombreuses poursuites pour diffamation intentées par des représentants politiques issus de partis maltais de tous bords;

K.

considérant que les comptes en banque de Daphne Caruana Galizia ont été gelés cette année à la suite d’une ordonnance de saisie conservatoire dans le cadre de poursuites pour diffamation intentées par un ministre du gouvernement, le tribunal ayant émis cette ordonnance sans qu’aucun arrêt n’ait été rendu dans l’affaire;

L.

considérant que les médias maltais signalent avoir subi de fortes pressions de la part de la banque Pilatus, visée par de nombreuses allégations de blanchiment de capitaux, visant à leur faire rétracter ou retirer des articles concernant la banque; que la banque Pilatus a intenté, aux États-Unis, des poursuites contre les médias maltais pour atteinte à sa réputation; qu’un rapport de vérification de la conformité élaboré par la cellule de renseignement financier maltaise, la Financial Intelligence Analysis Unit (FIAU), qui a fuité, révèle que les clients de la banque Pilatus sont en majorité des personnes politiquement exposées azerbaïdjanaises, mais que la banque n’a pas appliqué à ces personnes les mesure de vigilance renforcées à l’égard de la clientèle prévues par la directive anti-blanchiment; qu’un député du parti au pouvoir a demandé l’ouverture d’une enquête sur le lanceur d’alerte de la FIAU;

M.

considérant qu’avant l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, un lanceur d’alerte à l’origine d’allégations de corruption et de blanchiment de capitaux concernant des personnes politiquement exposées à Malte a dû quitter le pays;

N.

considérant que la loi de 2013 sur la protection des lanceurs d’alerte (7) est en vigueur, et que Malte fait partie de la minorité d’États membres qui ont incorporé dans leur droit national des mesures spécifiques de protection des lanceurs d’alerte;

O.

considérant qu’en vertu de la Constitution et des lois maltaises, le directeur général de la police est nommé par le premier ministre, le procureur général par le président sur avis du premier ministre, et les membres de l’appareil judiciaire, depuis 2017, sont nommés après examen des candidatures par un comité (8); que l’indépendance des forces de l’ordre et de l’appareil judiciaire à Malte risque de pâtir du fait que le gouvernement est investi du pouvoir de nomination du directeur général de la police, du chef de la FIAU et du procureur général;

P.

considérant que les médias sont nombreux à signaler qu’un grand nombre d’emplois dans les entreprises du secteur public maltais ont été créés quelques semaines avant les élections de juin 2017, ce qui suscite des préoccupations quant à une éventuelle motivation électorale;

Q.

considérant que Malte a refusé de participer au Parquet européen, organe indépendant de l’Union habilité à enquêter et à engager des poursuites concernant la fraude à l’échelle de l’Union et d’autres infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union;

R.

considérant que les révélations des Panama Papers d’avril 2016 ont montré qu’un total de 714 entreprises ayant des liens avec Malte figurent dans la base de données des Panama Papers du Consortium international des journalistes d’investigation; que ces documents comprennent des révélations concernant un ministre actuellement en poste, un ancien ministre du gouvernement précédent ainsi que des fonctionnaires de haut rang;

S.

considérant que le Parlement européen a organisé une mission d’information à Malte en février 2017 dans le cadre de son enquête sur les Panama Papers; que la délégation envoyée en mission a conclu, dans son compte rendu, qu’il existe des motifs de penser que la police maltaise ne dispose pas des outils nécessaires pour mener à bien sa tâche de manière optimale, ce qui semble indiquer une mauvaise administration; que la délégation a relevé que le nombre de condamnations et de saisies liées au blanchiment de capitaux à Malte semble extrêmement peu élevé par rapport au nombre moyen de signalements envoyé à la police par la FIAU; qu’un fonctionnaire d’État et un ancien ministre ont refusé de rencontrer les membres de la délégation envoyée en mission par la commission PANA;

T.

considérant que deux rapports confidentiels de la FIAU, datés de 2016, ont été publiés en mai 2017, et qu’ils concluent à l’existence de motifs raisonnables de soupçonner un fonctionnaire d’État de blanchiment de capitaux; qu’un troisième rapport, publié au même moment, décrit dans le détail l’inspection sur place menée par la FIAU chez Pilatus et conclut à des infractions présumées à la législation maltaise en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux de la part de la banque; que la procédure d’octroi d’une autorisation à la banque Pilatus a été expéditive comparée au délai moyen nécessaire pour la vérification de la conformité avec les normes prévues dans la directive sur les exigences de fonds propres;

U.

considérant que le chef de la FIAU et le directeur général de la police, deux postes directement pourvus par le gouvernement, ont démissionné peu après l’achèvement des rapports susmentionnés; qu’aucune enquête de police n’a été ouverte sur les graves allégations de blanchiment de capitaux portées à l’encontre de personnes politiquement exposées, dont un membre du gouvernement; que des magistrats ont été nommés pour les affaires susmentionnées; que deux membres du personnel de la FIAU ont été licenciés après la fuite des rapports dans la presse;

V.

considérant que la Commission européenne a été informée au plus tard en juin 2017 de ces allégations, et qu’il lui a été demandé d’examiner plus avant la situation à Malte et plus particulièrement le respect et la bonne transposition de la troisième directive anti-blanchiment et de la directive sur les exigences de fonds propres;

W.

considérant que la citoyenneté de l’Union est l’un des principaux acquis de l’Union et que, conformément aux traités, les questions de résidence et de citoyenneté relèvent de la seule compétence des États membres; que l’Union est compétente pour contrôler les mesures de lutte contre la corruption prises par les États membres;

X.

considérant que, conformément à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, il incombe à chaque État membre de définir, dans le respect du droit de l’Union, les conditions régissant l’acquisition et la perte de la nationalité; que, depuis l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, octroyer la nationalité d’un État membre revient à octroyer la citoyenneté de l’Union, qui est assortie d’un ensemble de droits infrangibles, ce qui signifie que les décisions de naturalisation prononcées par un État membre ont des conséquences pour les autres États membres et pour l’Union dans son ensemble;

Y.

considérant que le gouvernement maltais a instauré en 2014 un programme destiné aux investisseurs individuels, au titre duquel les ressortissants de pays tiers peuvent acheter la citoyenneté maltaise et de l’Union au prix de 650 000 euros; qu’il est difficile de connaître la liste des bénéficiaires de cette mesure puisque leurs noms ne figurent pas sur la liste des personnes naturalisées qui est rendue publique; qu’un rapport de la FIAU de 2016, qui a fuité, faisait état de préoccupations quant à une éventuelle corruption touchant à l’administration de ce programme;

Z.

considérant que la gestion de ce programme a été confiée par le gouvernement à Nexia BT, intermédiaire cité dans les Panama Papers comme initiateur de fiducies et de sociétés extraterritoriales pour le compte de personnes politiquement exposées maltaises, dont un membre du gouvernement; que les Panama Papers semblent indiquer que Nexia BT a manqué à son devoir de diligence en ce qui concerne la communication de toutes les informations nécessaires pour identifier le bénéficiaire effectif;

AA.

considérant que le rapport publié par le groupe des renseignements financiers d’Europol intitulé «From suspicion to action — converting financial intelligence into greater operational impact» [Du soupçon à l’action — Exploiter le renseignement financier pour une meilleure efficacité opérationnelle] souligne que certains acteurs, dont des organisations criminelles, abusent de certains aspects des secteurs de l’économie maltaise liés à l’internet pour blanchir les produits du crime; qu’il convient toutefois de ne pas généraliser ce constat à l’ensemble de ces secteurs;

1.

condamne très fermement l’assassinat de Daphne Caruana Galizia et demande au gouvernement maltais de mettre en œuvre toutes les ressources nécessaires pour traduire les assassins en justice;

2.

demande qu’une enquête indépendante internationale soit menée sur l’assassinat de Daphne Caruana Galizia; prend acte, à cet égard, des démarches entreprises par les autorités maltaises pour inviter des organes internationaux des forces de l’ordre, tels que le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis, ainsi que des spécialistes néerlandais de la médecine légale à participer; demande qu’Europol participe pleinement à l’enquête tout au long de celle-ci;

3.

relève que la protection des journalistes d’investigation et des lanceurs d’alerte est primordiale pour la société; demande aux autorités maltaises et à tous les États membres de veiller à ce que la sécurité personnelle et les moyens de subsistance des journalistes et des lanceurs d’alerte soient protégés;

4.

demande à la Conférence des présidents de créer un prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme d’investigation, qui récompenserait chaque année, au niveau européen, le journalisme d’investigation d’exception;

5.

déplore que l’évolution de la situation à Malte ces dernières années suscite de graves inquiétudes quant à l’état de droit, à la démocratie et aux droits fondamentaux, y compris en ce qui concerne la liberté des médias et l’indépendance de la police et de l’appareil judiciaire;

6.

demande à la Commission de nouer le dialogue avec le gouvernement maltais en ce qui concerne le respect de l’état de droit à Malte et de veiller au respect des valeurs européennes; invite la Commission à tenir le Parlement pleinement informé de son évaluation; réaffirme la nécessité d’un suivi et d’un dialogue réguliers associant tous les États membres afin de sauvegarder les valeurs fondamentales de l’Union que sont la démocratie, les droits fondamentaux et l’état de droit avec la participation du Conseil, de la Commission et du Parlement, ainsi que le préconise sa résolution du 25 octobre 2016 sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux;

7.

déplore que la police maltaise n’enquête pas sur plusieurs allégations graves de corruption et de non-respect des obligations en matière de surveillance bancaire et de lutte contre le blanchiment de capitaux, l’absence d’enquête de police représentant une menace pour l’état de droit dans cet État membre; relève que plusieurs enquêtes préliminaires sont en cours sur certaines de ces allégations; déplore tout particulièrement qu’il n’y ait eu jusqu’à présent aucune enquête de police à Malte sur les révélations concernant les Panama Papers et les personnes politiquement exposées citées dans les rapports de la FIAU qui ont fuité; relève en outre que certaines personnes citées dans ces rapports continuent à faire partie du gouvernement; invite le directeur général de la police maltaise à ouvrir une telle enquête;

8.

prend acte des observations formulées par le premier magistrat de Malte au sujet de l’état de droit, dans lesquelles il affirme notamment que celui-ci ne saurait être sauvegardé à Malte sans des forces de l’ordre et un appareil judiciaire dignes de ce nom (9), et souscrit pleinement à ses propos;

9.

se dit préoccupé à la lecture du compte rendu de la mission de la délégation envoyée à Malte par la commission PANA, qui révèle que les institutions publiques chargées de la vérification de la conformité et de la lutte contre la fraude et la criminalité financière sont extrêmement politisées;

10.

demande à la Commission de vérifier si Malte respecte la troisième directive anti-blanchiment et la directive sur les exigences de fonds propres; fait observer que Malte est l’un des États membres contre lesquels la Commission a engagé une procédure en manquement pour non-transposition de la quatrième directive anti-blanchiment avant le délai du 26 juin 2017; constate que la transposition de cette directive est en cours;

11.

invite les autorités maltaises à participer au Parquet européen pour que Malte puisse lutter aux côtés des autres États membres participants contre la fraude à l’échelle de l’Union et d’autres infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union;

12.

invite les autorités de surveillance et les autorités judiciaires maltaises à enquêter sur la procédure d’octroi de l’autorisation à la banque Pilatus, en particulier sur les aspects liés au respect des exigences de compétence et d’honorabilité applicables à l’organe de direction d’une institution financière visées dans la directive sur les exigences de fonds propres, et à enquêter sur le respect de la directive anti-blanchiment par Nexia BT;

13.

rappelle la préoccupation que certains de ses députés ont exprimée à de nombreuses reprises quant aux programmes de certains États membres de l’Union qui octroient la citoyenneté aux personnes qui investissent sur leur territoire, comme c’est le cas à Malte; demande à Malte de publier les noms des acheteurs d’un passeport maltais et des droits dont il est assorti, ainsi que de préciser quelles garanties sont en place pour s’assurer que tous ces nouveaux citoyens ont effectivement résidé pendant une année à Malte avant l’achat; demande à la Commission de surveiller les programmes de cet acabit dans les États membres, ces derniers devant respecter pleinement le droit de l’Union lorsqu’ils exercent leurs compétences en matière de nationalité;

14.

demande à Malte et aux autres États membres de veiller à ce que la lutte contre la fraude fiscale soit prioritaire et soit dotée de toutes les ressources nécessaires;

15.

déplore la décision de la Commission de ne pas publier en 2017 le rapport anticorruption de l’Union;

16.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Conseil de l’Europe ainsi qu’à la présidente de la République de Malte.

(1)  JO C 482 du 23.12.2016, p. 117.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0409.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0402.

(4)  Nenadic, Iva, 2016. «Media Pluralism Monitor 2016 — Monitoring Risks for Media Pluralism in the EU and Beyond. Country report: Malta». Centre pour le pluralisme et la liberté des médias. Disponible à l’adresse http://cmpf.eui.eu/media-pluralism-monitor/mpm-2016-results/malta/.

(5)  Voir https://rsf.org/fr/malte.

(6)  Gouvernement maltais, «A Bill entitled AN ACT to provide for the updating of the regulation of media and defamation matters and for matters consequential or ancillary thereto.», article 26, paragraphe 6. Voir http://justiceservices.gov.mt/DownloadDocument.aspx?app=lp&itemid=28292&l=1.

(7)  Voir http://www.justiceservices.gov.mt/DownloadDocument.aspx?app=lp&itemid=25151&l=1.

(8)  Loi no XLIV de 2016, article 5 (modifiant la Constitution par l’ajout d’un article 96 bis), http://www.justiceservices.gov.mt/DownloadDocument.aspx?app=lp&itemid=27835&l=1

(9)  http://www.independent.com.mt/articles/2017-10-02/local-news/Chief-Justice-boldly-speaks-out-about-rule-of-law-need-for-proper-law-enforcement-6736179695


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/34


P8_TA(2017)0439

Négociations multilatérales en vue de la onzième conférence ministérielle de l’OMC

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur les négociations multilatérales en vue de la onzième conférence ministérielle de l’OMC à Buenos Aires, du 10 au 13 décembre 2017 (2017/2861(RSP))

(2018/C 356/05)

Le Parlement européen,

vu la déclaration ministérielle de Doha, adoptée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 14 novembre 2001 (1),

vu la déclaration ministérielle de Hong Kong, adoptée par l’OMC le 18 décembre 2005 (2),

vu ses précédentes résolutions sur le programme de Doha pour le développement, et notamment celles du 9 octobre 2008 (3), du 16 décembre 2009 (4), du 14 septembre 2011 (5), du 21 novembre 2013 (6) et du 26 novembre 2015 (7),

vu les résultats de la neuvième conférence ministérielle, qui s’est tenue à Bali en décembre 2013, et notamment l’accord sur la facilitation des échanges (8),

vu les résultats de la dixième conférence ministérielle, qui s’est tenue à Nairobi en décembre 2015, et la déclaration ministérielle adoptée le 19 décembre 2015 (9),

vu le document final adopté par consensus le 14 juin 2016 lors de la session annuelle de la conférence parlementaire sur l’OMC à Genève (10),

vu les objectifs de développement durable des Nations unies (11),

vu le sixième examen global de l’aide pour le commerce, qui s’est tenu à Genève du 11 au 13 juillet 2017 (12),

vu l’article 123, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que l’OMC joue, depuis sa création, un rôle déterminant dans le renforcement du multilatéralisme, la promotion d’un ordre économique mondial inclusif et le développement d’un système commercial multilatéral ouvert, fondé sur des règles et non discriminatoire; que le cycle de Doha a été lancé en 2001 dans le but de créer de nouveaux débouchés commerciaux, de renforcer les règles commerciales multilatérales et de corriger les déséquilibres actuels du système commercial en plaçant les besoins et les intérêts des pays en développement, en particulier ceux des pays les moins avancés (PMA), au centre des négociations;

B.

considérant que l’Union européenne n’a cessé de plaider en faveur d’un système commercial multilatéral fort fondé sur des règles, tout en reconnaissant que des approches complémentaires, telles que les accords bilatéraux, régionaux et plurilatéraux, peuvent également contribuer à l’ouverture commerciale et au développement économique, notamment en initiant une libéralisation et en modernisant les règles et les disciplines dans des domaines dans lesquels l’OMC intervient moins, et qu’elles peuvent étayer ainsi le système multilatéral, sous réserve que de tels accords soient compatibles avec les principes de l’OMC, qu’ils soient fondés sur des règles communes et qu’ils créent les conditions de leur possible multilatéralisation future;

C.

considérant que les résultats de la neuvième conférence ministérielle, en 2013, notamment la conclusion de l’accord sur la facilitation des échanges, qui constitue l’accord commercial multilatéral le plus important depuis la création de l’OMC en 1995, étaient d’une importance systémique;

D.

considérant que certains membres de l’OMC tentent de saper l’actuel modèle de règlement des différends commerciaux internationaux; que l’organe d’appel de l’OMC est proche du nombre minimum de juges dont il a besoin pour fonctionner; que les États-Unis ont récemment rejeté les propositions de l’Union et de certains pays d’Amérique latine en vue d’entamer un processus de sélection pour pourvoir les vacances de plus en plus nombreuses; que cette impasse, du fait de laquelle deux des sept sièges de l’organe d’appel restent vacants, pourrait entraîner l’effondrement d’un système indispensable pour gérer les différends entre les grandes nations commerciales du monde;

E.

considérant qu’étaient également d’une grande importance les résultats de la dixième conférence ministérielle, en 2015, qui comprenaient six décisions ministérielles sur l’agriculture, le coton et des questions relatives aux PMA, et notamment un engagement à éliminer les subventions à l’exportation pour les produits agricoles, ce qui constitue sans doute le résultat le plus important jamais obtenu au sein de l’OMC en matière agricole;

F.

considérant que les récents débats sur l’avancement du programme de Doha pour le développement montrent clairement que les avis divergent entre les membres de l’OMC quant à la menée des négociations, ce qui illustre qu’un réexamen du degré d’ambition s’impose dans l’espoir réaliste d’engranger quelques résultats dans tous les piliers de la négociation, et qu’il faut, dans le cadre de ce réexamen, tenir pleinement compte des réalités de l’environnement commercial d’aujourd’hui;

G.

considérant que la transformation numérique de l’économie ouvre de nouveaux canaux de commercialisation qui facilitent la participation de petites et moyennes entreprises (PME) au commerce mondial grâce à la vente en ligne; que cet aspect est de plus en plus perçu comme un domaine où l’OMC pourrait jouer un rôle important;

H.

considérant que la onzième conférence ministérielle de l’OMC se tiendra à Buenos Aires (Argentine) du 10 au 13 décembre 2017;

1.

réaffirme son plein engagement en faveur du multilatéralisme, valeur pérenne, et appelle de ses vœux un programme commercial fondé sur un système libre, équitable et fondé sur des règles, au bénéfice de tous, qui étaye le programme de développement durable, en accordant une importance primordiale aux droits sociaux, environnementaux et humains, et en faisant en sorte que des règles harmonisées et convenues au plan multilatéral s’appliquent à tous, et ce de manière uniforme;

2.

souligne qu’il convient de faire fond sur les résultats obtenus lors des neuvième et dixième conférences ministérielles en vue de réaliser et de garantir des progrès tangibles lors de la onzième conférence ministérielle, qui se tiendra à Buenos Aires en décembre 2017, en vue de préserver et de consolider l’architecture multilatérale du commerce; précise néanmoins que les parties devraient poursuivre de nouveaux objectifs dans les domaines tels que le commerce numérique et la facilitation des investissements;

3.

invite instamment tous les membres de l’OMC à tirer parti de la dynamique créée par les progrès récents, en gardant à l’esprit l’objectif stratégique de renforcement du système commercial multilatéral et l’exigence de consolider la position de l’OMC comme centre des négociations commerciales, tout en reconnaissant, dans le même temps, la nécessité de nouvelles approches pour relever les défis actuels; relève que la souplesse, l’ouverture, l’inclusion et la volonté politique seront déterminantes pour progresser dans le cadre d’une approche globale, de manière réaliste et équilibrée, sur toutes les questions non encore résolues du programme de Doha pour le développement; estime que le monde a considérablement changé, en matière économique, politique et technologique, depuis le lancement du cycle de Doha en 2001 et que de nouveaux défis, tels que le commerce électronique, le commerce numérique, la transparence des investissements, les subventions et les surcapacités, les chaînes de valeur mondiales, les marchés publics, la réglementation nationale des services, les micro, petites et moyennes entreprises ainsi qu’une plus grande comptabilité entre les programmes relatifs au commerce, au travail et à l’environnement au-delà du programme de Doha pour le développement, doivent être mis à l’ordre du jour des débats, ce qui peut se faire sans préjudice des questions du programme encore ouvertes; insiste sur la nécessité de permettre aux pays en développement de définir leur propre manière de continuer à assurer l’égalité des chances dans ces nouveaux secteurs;

4.

souligne qu’il importe que l’OMC soit une plateforme de négociation effective et efficace pour tous les sujets qui intéressent les membres et permette une discussion ouverte sur les questions relatives au commerce mondial;

5.

insiste sur la nécessité de se rendre à Buenos Aires avec des propositions de textes bien avancées pour garantir que les négociations commerciales seront plus transparentes et plus ouvertes, étant entendu que la conférence ministérielle devrait être préparée minutieusement par des négociations au niveau des commissions; salue, à cet égard, l’avancée des négociations sur les questions telles que les subventions à la pêche, qui constituent un moyen de combattre la surpêche et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée;

6.

prend acte des propositions présentées en matière d’aides nationales à l’agriculture, dont la proposition conjointe de l’Union et du Brésil; estime que faire avancer le débat sur ce sujet pourrait constituer un résultat déterminant de la onzième conférence ministérielle; réaffirme, dans ce contexte, la nécessité de trouver une solution pérenne quant à la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire, au soutien de la filière du coton et aux subventions, conformément à la décision ministérielle de Nairobi; souligne que les négociations sur ce sujet et leur issue potentielle ne doivent pas prendre le pas sur la réflexion portant sur l’avenir de la politique agricole commune;

7.

réaffirme l’importance de progresser dans les négociations et d’obtenir des résultats sur d’autres aspects soulevés par les membres, notamment la réglementation des services à l’échelon national, le commerce électronique, la facilitation des investissements, les subventions transversales, l’amélioration de la transparence ainsi que les bonnes pratiques en matière réglementaire en faveur des PME;

8.

affirme que l’issue de la conférence ministérielle de 2017 devrait être l’occasion d’affirmer très clairement l’importance les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 et des engagements contenus dans l’accord de Paris en matière de lutte contre le changement climatique tout comme le rôle que peuvent jouer les échanges commerciaux pour contribuer à leur réalisation, et qu’il y a lieu de définir les mesures concrètes à prendre à cet égard, étant donné que les normes mondiales et une approche multilatérale équitable sont bénéfiques pour le commerce mondial;

9.

rappelle le lien qui existe entre l’égalité entre les femmes et les hommes et un développement inclusif et souligne notamment que l’émancipation des femmes est un levier d’éradication de la pauvreté et que la suppression des barrières à la participation des femmes aux échanges commerciaux est décisive pour le développement économique; reconnaît la nécessité d’élaborer des mesures pour lutter contre les obstacles qui limitent les perspectives des femmes dans l’économie; invite les membres de l’OMC à ajouter un programme de travail pour garantir, parmi les décisions de la conférence ministérielle, que la politique commerciale tienne compte des questions d’égalité entre les femmes et les hommes;

10.

attire l’attention sur la conférence du sixième examen global de l’aide pour le commerce, qui s’est tenue en juillet 2017 à Genève sur le thème «Promouvoir le commerce, l’inclusion et la connectivité pour un développement durable» et a notamment examiné la nécessité de combler le fossé numérique;

11.

estime qu’il s’agit désormais de prendre des mesures concrètes à cet égard afin de faciliter le commerce électronique et de transformer les possibilités offertes par le numérique en réalités commerciales; souligne que l’amélioration de la connectivité offre plus de possibilités commerciales en rendant l’accès aux marchés plus simple et moins coûteux, y compris pour les professionnels des micro, petites et moyennes entreprises dans les pays en développement; constate, à cet égard, que les investissements en matière d’infrastructures demeurent un enjeu majeur et qu’il est indispensable de réaliser des progrès dans ce domaine; invite, par conséquent, les membres de l’OMC à promouvoir les investissements en matière d’infrastructures, en encourageant, entre autres initiatives, les partenariats public-privé;

12.

souligne l’importance de débattre des mesures de politique commerciale envisageables pour répondre au phénomène de servicification dans le domaine du commerce de biens («mode 5»);

13.

prie la Commission de poursuivre ses efforts en vue de l’élaboration, au sein de l’OMC, d’un ensemble de disciplines multilatérales contraignantes relatives au commerce électronique; adhère à la communication de l’Union intitulée «An Enabling Environment to Facilitate Online Transactions», présentée aux membres du Conseil du commerce des services en juin 2017, laquelle présente un ensemble très opportun et indispensable de principes communs concernant la protection des consommateurs, les messages non sollicités, l’authentification et les services de confiance ainsi que les contrats en ligne, principes qui pourraient permettre de renforcer la confiance des consommateurs en ligne et de créer un environnement favorable au commerce numérique;

14.

est favorable à la reprise des négociations commerciales multilatérales sur l’accord sur les biens environnementaux;

15.

se félicite de l’entrée en vigueur de l’accord sur la facilitation des échanges, le 22 février 2017; estime qu’il profitera grandement à l’ensemble des membres de l’OMC, en particulier aux pays en développement, ainsi qu’aux acteurs économiques concernés, dans la mesure où il renforcera la transparence et la sécurité juridique et réduira les coûts administratifs et la durée des procédures douanières;

16.

insiste sur la nécessité pour tous les membres de l’OMC d’honorer les décisions prises à Nairobi et à Bali, dont notamment la création de nouvelles possibilités d’exportation pour les fournisseurs de service dans les PMA au titre de la dérogation dans le domaine des services pour les PMA et la simplification des règlementations régissant les règles d’origine; prend acte de l’intérêt croissant des membres de l’OMC pour un accord de facilitation dans le domaine des services; préconise de multiplier les efforts au niveau multilatéral pour simplifier et harmoniser sensiblement les règles d’origine;

17.

souligne l’importance fondamentale de l’OMC au regard d’un système commercial fondé sur des règles et estime qu’il est indispensable de garantir l’application de ses décisions, la mise en œuvre de ses engagements contraignants et la résolution des litiges commerciaux; insiste par ailleurs sur sa contribution unique en faveur d’une plus grande transparence et de l’examen par les pairs, notamment au moyen du mécanisme d’examen des politiques commerciales; se déclare extrêmement préoccupé par le fait que plusieurs postes au sein de l’organe d’appel de l’OMC demeurent vacants, ce qui entrave considérablement l’activité de cet organe essentiel et menace de saper le bon fonctionnement actuel du modèle de résolution des litiges commerciaux internationaux, et insiste pour qu’une décision soit prise rapidement afin de pourvoir ces postes;

18.

insiste sur la nécessité que les membres précisent, dans la déclaration finale de la onzième conférence ministérielle, les nouveaux domaines ainsi que ceux figurant déjà dans le programme de Doha dans lesquels ils comptent entamer ou poursuivre des négociations;

19.

demande à la Commission et au Conseil de veiller à continuer de l’associer étroitement à la préparation de la onzième conférence ministérielle, à l’informer rapidement des dernières évolutions et à le consulter au cours de la conférence ministérielle de 2017; demande à la Commission de continuer de plaider auprès des autres membres de l’OMC pour un renforcement de la dimension parlementaire de cette organisation;

20.

demande aux membres de l’OMC de veiller à la légitimité démocratique et à la transparence de leur organisation en renforçant sa dimension parlementaire; souligne, à cet égard, la nécessité de veiller à ce que les parlementaires aient un meilleur accès aux négociations commerciales et soient associés à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions de l’OMC, ainsi qu’à ce que les politiques commerciales fassent l’objet d’un examen en bonne et due forme au regard des intérêts des citoyens;

21.

déplore que la mini-conférence ministérielle des 9 et 10 octobre 2017, à Marrakech, n’ait permis aucune avancée significative au regard de la onzième conférence ministérielle; demande à toutes les parties d’assumer pleinement leurs responsabilités et de traduire la volonté politique qui émane de leurs déclarations par des actes concrets dans le cadre des négociations afin de parvenir à des résultats positifs lors de la onzième conférence ministérielle qui se tiendra à Buenos Aires et de créer une base solide pour les mesures et les décisions qui seront prises après cette conférence ministérielle en 2017;

22.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu’au directeur général de l’OMC.

(1)  Déclaration ministérielle de Doha (WT/MIN(01)/DEC/1) du 14 novembre 2001 –

https://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/min01_f/mindecl_f.htm

(2)  Déclaration ministérielle de Hong Kong WT/MIN(05)/DEC du 18 décembre 2005 –

https://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/min05_f/final_text_f.htm

(3)  JO C 9 E du 15.1.2010, p. 31.

(4)  JO C 286 E du 22.10.2010, p. 1.

(5)  JO C 51 E du 22.2.2013, p. 84.

(6)  JO C 436 du 24.11.2016, p. 6.

(7)  JO C 366 du 27.10.2017, p. 140.

(8)  Déclaration ministérielle de Bali (WT/MIN(13)/DEC/1) du 7 décembre 2013 –

https://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/mc9_f/balideclaration_f.htm

(9)  Déclaration ministérielle de Nairobi (WT/MIN(15)/DEC) du 19 décembre 2015 –

https://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/mc10_f/nairobipackage_f.htm

(10)  http://www.ipu.org/splz-e/trade16/outcome.pdf

(11)  http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/

(12)  https://www.wto.org/english/tratop_e/devel_e/a4t_e/gr17_e/gr17programme_e.htm


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/38


P8_TA(2017)0441

Plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur un plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie (2017/2819(RSP))

(2018/C 356/06)

Le Parlement européen,

vu la communication de la Commission intitulée «Plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie» (COM(2017)0198),

vu sa résolution du 2 février 2016 sur l’examen à mi-parcours de la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité (1),

vu le bilan de qualité de la législation de l’Union européenne relative à la nature (directives «oiseaux» et «habitats») (SWD(2016)0472),

vu le rapport spécial de la Cour des comptes européenne no 1/2017 intitulé «Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel du réseau «Natura 2000»,

vu le rapport de la Commission intitulé «Rapport rédigé dans le cadre des directives européennes relatives aux oiseaux et aux habitats naturels pour la période 2007–2012 — L’état de la nature dans l’UE»

vu les statistiques d’Eurostat sur la biodiversité de novembre 2016,

vu les conclusions du Conseil du 19 juin 2017 sur le plan d’action de l’UE pour le milieu naturel, la population et l’économie (2);

vu la question à la Commission sur un plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie (O-000067/2017 — B8-0608/2017),

vu l’article 128, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que seules présentent aujourd’hui un bon état de conservation environ la moitié des oiseaux protégés et une part encore plus faible des autres espèces et habitats protégés dans l’Union et considérant que seuls 50 % de l’ensemble des sites «Natura 2000» sont dotés de plans de gestion assortis d’objectifs et de mesures de conservation;

B.

considérant que les directives sur la nature ont un rôle important à jouer dans la réalisation des objectifs du plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 de la convention sur la diversité biologique, du programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’accord de Paris sur le changement climatique;

C.

considérant que l’évaluation de l’Agence européenne pour l’environnement intitulée «L’état de conservation de la nature dans l’Union européenne» de 2015 indique que les principales pressions et menaces signalées par les États membres sont l’agriculture et la modification de conditions naturelles pour les écosystèmes terrestres, d’une part, et l’utilisation des ressources vivantes (pêche) et la pollution pour les écosystèmes marins, d’autre part; que toutes ces activités sont d’origine humaine et ont des retombées considérables et néfastes sur la nature;

D.

considérant que les statistiques d’Eurostat sur la biodiversité de 2016 montrent un recul global qui touche l’ensemble des 167 espèces d’oiseaux les plus communes dans l’Union entre 1990 et 2014 (3);

Observations générales

1.

se félicite du plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie, qui constitue un pas dans la bonne direction pour concrétiser les objectifs des directives sur la nature;

2.

remarque cependant avec inquiétude que les objectifs de la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020 et de la convention sur la diversité biologique ne sauraient être atteints sans efforts supplémentaires, substantiels et immédiats; souligne que les objectifs de la stratégie sur la biodiversité de 2010 n’ont pas été atteints;

3.

constate que les écosystèmes sains et résilients sont mieux armés pour pallier les effets du changement climatique et s’y adapter et limiter ainsi le réchauffement climatique, souligne qu’ils résistent mieux et récupèrent plus facilement en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui offre de nombreux avantages aux populations qui en en sont tributaires;

4.

observe qu’en Europe près d’un quart des espèces sauvages sont aujourd’hui menacées d’extinction et que la plupart des écosystèmes sont dégradés au point de ne plus pouvoir remplir leurs précieuses fonctions; relève que cette dégradation entraîne de graves préjudices sociaux et économiques pour l’Union, étant donné que l’accentuation des principaux facteurs de la perte de biodiversité, à savoir la détérioration des habitats, la surexploitation des ressources naturelles, l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes et le changement climatique, annule les retombées positives des mesures destinées à enrayer ces phénomènes;

5.

observe que le plan d’action vise à «accélérer la progression vers l’objectif européen consistant à enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des services écosystémiques d’ici à 2020»; déplore toutefois qu’aucune autre référence n’ait été faite à la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020 ni aux conclusions de son examen à mi-parcours;

6.

réitère la nécessité de déployer des efforts supplémentaires, substantiels et constants pour atteindre les objectifs fixés pour 2020, et exhorte la Commission et les États membres à y accorder une plus grande priorité politique;

7.

insiste sur la nécessité de veiller à une mise en œuvre intégrale et scrupuleuse de la législation de l’Union sur la nature;

8.

souligne que les États membres, afin d’appliquer pleinement les politiques adoptées en vue de mieux protéger la biodiversité, les ressources naturelles et la santé publique, doivent prendre des mesures supplémentaires pour soutenir les progrès substantiels dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution atmosphérique et d’autres polluants atmosphériques, ainsi que dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et des matériaux;

9.

souligne la nécessité de poursuivre l’intégration des stratégies et des connaissances en vue de réaliser l’objectif de bien vivre dans les limites de notre planète, qui constitue la vision à long terme du septième programme d’action pour l’environnement;

10.

regrette la durée limitée du plan d’action et appelle la Commission à entamer, sans tarder, les travaux sur la prochaine stratégie en faveur de la biodiversité pour l’après-2020;

Participation de tous les acteurs

11.

salue les quatre domaines d’intervention prioritaires définis par le plan d’action et insiste sur la nécessité d’une participation active de l’ensemble des acteurs concernés aux niveaux national, régional et local, de sorte que les mesures concrètes à adopter permettent de remédier efficacement aux lacunes dans la mise en œuvre des directives «oiseaux» et «habitats»;

12.

rappelle que, dans son rapport spécial no 1/2017, la Cour des comptes de l’Union européenne pointait un manque de coordination entre les autorités responsables et les autres parties intéressées dans les États membres;

13.

invite la Commission à apporter un soutien concret aux acteurs nationaux et régionaux dans la mise en œuvre du cadre législatif sur la nature et l’amélioration des inspections environnementales, notamment par le renforcement des compétences et des capacités ainsi qu’une meilleure répartition des ressources;

14.

se félicite du fait que la Commission envisage d’actualiser et de poursuivre l’élaboration de documents d’orientation dans toutes les langues officielles de l’Union pour faciliter la compréhension de la législation sur le terrain et d’aider les autorités publiques à l’appliquer correctement et, à cet égard, invite la Commission à associer et à consulter l’ensemble des parties intéressées au cours de ce processus;

15.

insiste sur le rôle de la société civile pour garantir une meilleure mise en œuvre du cadre législatif de l’Union sur la nature et sur l’importance des dispositions de la convention d’Aarhus à cet égard;

16.

invite la Commission à présenter une nouvelle proposition législative sur les normes minimales relatives aux voies de recours juridictionnel, ainsi qu’une révision du règlement Aarhus relatif à l’application de la convention en ce qui concerne l’action de l’Union afin de tenir compte de la récente recommandation du comité de contrôle de la convention d’Aarhus;

17.

se félicite du fait que, sans compromettre les objectifs et les exigences de conservation arrêtés dans les directives sur la nature, le caractère flexible de la mise en œuvre selon les circonstances nationales particulières contribue à réduire et à éliminer progressivement les conflits et les difficultés inutiles apparus entre la protection de la nature et les activités socioéconomiques et à remédier également aux problèmes pratiques résultant de l’application des annexes des directives;

18.

invite la Commission à faire la lumière sur le rôle du Comité des régions en vue de mener des actions de sensibilisation et de promouvoir l’engagement local et les échanges de connaissances;

Espèces et habitats protégés

19.

souligne que les États membres doivent veiller à prévenir toute détérioration des zones «Natura 2000» et doivent mettre en œuvre les mesures de conservation pour maintenir ou remettre les espèces et les habitats protégés dans un état de conservation favorable;

20.

appelle de ses vœux la mise en œuvre intégrale des directives sur la nature pour garantir que les mesures de conservation adoptées sont conformes aux évolutions techniques et scientifiques les plus récentes;

21.

regrette que le plan d’action ne présente pas une stratégie reposant sur des priorités et des mesures concrètes pour améliorer la protection des pollinisateurs, notamment dans la lutte contre les risques sanitaires et les espèces parasites (en particulier le parasite varroa), la coordination des travaux de recherche, l’harmonisation des méthodes d’analyse et le partage des données scientifiques sur les pollinisateurs au niveau européen, comme déjà demandé par le Parlement dans une précédente résolution;

22.

prie à nouveau instamment la Commission à présenter une stratégie européenne pour protéger et préserver les pollinisateurs en danger qui apporte une réponse globale et transversale à ce problème fondamental de la mortalité affligeante des pollinisateurs en Europe, notamment en ce qui concerne les abeilles, dont le rôle économique et environnemental est inestimable;

23.

propose de rendre les mesures pour lutter contre le parasite varroa obligatoires au niveau de l’Union, de soutenir la formation des apiculteurs dans la protection des abeilles et d’encourager les autorités locales et régionales ainsi que les agriculteurs et l’ensemble des citoyens, à favoriser le développement d’espèces végétales, notamment les espèces fleuries, dans les zones rurales et urbaines, afin d’augmenter la présence de plantes mellifères;

24.

rappelle que l’abattage illicite d’oiseaux, et en particulier, d’espèces migratoires dans la Méditerranée, ainsi que de rapaces dans certains États membres, reste un motif de préoccupation; souligne la nécessité d’un plan coordonné à l’échelon européen, fondé sur des données scientifiques, pour la gestion des espèces d’oiseaux migrateurs qui traversent plusieurs États membres;

25.

demande une mise en œuvre intégrale et effective du règlement relatif aux espèces exotiques envahissantes (règlement EEE) ainsi qu’un financement suffisant au titre du budget de l’Union; rappelle que l’ajout d’une espèce à la liste des espèces exotiques envahissantes de l’Union doit s’appuyer sur une évaluation des risques normalisée et harmonisée; considère que la gestion des EEE est une priorité urgente, en particulier dans les sites «Natura 2000»; se félicite de la plateforme en ligne, le réseau européen d’information sur les espèces exotiques (EASIN — European Alien Species Information Network), qui facilite l’accès aux données sur les espèces exotiques;

26.

souligne que la protection de notre environnement naturel commun en Europe est essentielle pour nos économies et notre bien-être, que la valeur économique annuelle du réseau Natura 2000 est estimée entre 200 et 300 milliards d’euros et que ce réseau permet aux communautés locales de générer des revenus grâce au tourisme et aux loisirs, et que des écosystèmes sains fournissent des services écosystémiques essentiels tels que l’approvisionnement en eau douce, le stockage du dioxyde de carbone, les insectes pollinisateurs et la protection contre les inondations, les avalanches ou l’érosion côtière (4); affirme, par conséquent, qu’investir dans le réseau Natura 2000 est une décision économique judicieuse;

27.

rappelle que les sites marins du réseau Natura 2000 sont nettement moins répandus que leurs équivalents terrestres; invite les États membres concernés à remédier à cette disparité et demande à la Commission de faciliter la coopération nécessaire avec des pays tiers en vue d’améliorer la protection de l’environnement sur les sites marins;

28.

se félicite des mesures destinées à intégrer les services écosystémiques dans le processus décisionnel; déplore toutefois que le plan d’action ne contienne aucune initiative concrète visant à éviter toute perte de biodiversité;

Liens avec d’autres domaines d’action

29.

souligne qu’il est urgent d’agir sur les principaux facteurs de perte de biodiversité, à savoir la destruction et la dégradation des habitats principalement dues à l’exploitation excessive des sols, à la pollution, à l’agriculture intensive, à l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse, à la diffusion d’espèces non indigènes et au changement climatique, et met également l’accent sur la nécessité de garantir la cohérence des différentes politiques de l’Union;

30.

attire l’attention sur le fait que le bilan de qualité insiste sur la nécessité d’accroître la cohérence avec la politique agricole commune (PAC) et souligne le déclin préoccupant des espèces et des habitats liés à l’agriculture; demande à la Commission de procéder à une évaluation de l’impact de la PAC sur la biodiversité;

31.

rappelle que rétablir, préserver et améliorer les écosystèmes liés à l’agriculture et à la sylviculture, notamment dans les sites «Natura 2000» compte parmi les six priorités clés pour le développement rural dans l’Union; rappelle les nombreux efforts déployés par les acteurs du secteur agricole, notamment dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de verdissement instaurées lors de la révision de la PAC en 2013;

32.

invite de nouveau la Commission et les États membres à veiller à ce que les fonds au titre de la PAC, qui subventionnent les activités responsables du déclin de la biodiversité, soient réaffectés au financement de pratiques agricoles écologiquement durables et au maintien d’une biodiversité connectée;

33.

invite également la Commission et les États membres, en collaboration avec les propriétaires et les utilisateurs des terres, à évaluer la possibilité de mettre en place des «services verts et bleus» (gestion du paysage, de l’environnement et des ressources hydriques) contre une rémunération conforme au marché;

34.

constate que les espèces indiquées comme nécessitant une protection stricte dans la directive «habitats» ont atteint un bon niveau de conservation dans certaines régions d’Europe et sont susceptibles de mettre d’autres espèces et les animaux d’élevage en danger et, partant, de perturber l’équilibre naturel de l’écosystème; appelle la Commission à développer un processus d’évaluation qui permette de modifier le statut de protection d’une espèce dans une région donnée dès que le niveau de conservation souhaité est atteint;

35.

rappelle que la coexistence des populations et des grands carnivores, notamment les loups, peut avoir des répercussions négatives sur le développement durable des écosystèmes et des zones rurales peuplées dans certaines régions, notamment en ce qui concerne l’agriculture traditionnelle et le tourisme durable ainsi que d’autres activités socio-économiques; appelle la Commission et les États membres à prendre des mesures concrètes afin de remédier à ces problèmes pour ne pas compromettre le développement durable des zones rurales, tout en reconnaissant la flexibilité qu’offre la directive «habitats»;

36.

invite la Commission à soutenir des mesures telles que la formation des agriculteurs à la protection du bétail contre les grands carnivores et l’échange de bonnes pratiques en matière de protection du bétail entre les États membres;

37.

déplore que la PAC n’ait pas été conçue pour protéger le pastoralisme, mode d’exploitation agricole traditionnel en voie de disparition, un outil historique important pour la gestion de l’habitat et la conservation de la nature; appelle de ses vœux un plan d’action en faveur d’un cadre de développement du pastoralisme dans le réseau Natura 2000;

38.

invite la Commission à porter une attention particulière à la gestion adaptative des populations chassables en tant que pratique exemplaire de la gestion durable des populations d’oiseaux d’eau suffisamment fournies dans l’UE et de préserver celles en déclin;

39.

met l’accent sur les pertes importantes de biodiversité dans les zones marines et estime que la politique commune de la pêche (PCP) devrait soutenir la biodiversité ainsi que les modes de production et la consommation durables; appelle de ses vœux une évaluation de l’impact de la PCP sur la biodiversité;

Financement

40.

salue le rapport de la Cour des comptes européenne sur le réseau «Natura 2000» et souscrit à son évaluation, à savoir qu’il n’a pas été suffisamment tiré parti des fonds de l’Union pour appuyer la gestion du réseau «Natura 2000»;

41.

souligne que le financement des zones «Natura 2000» relève principalement de la compétence des États membres et insiste sur le fait que l’insuffisance du financement pourrait être le facteur prépondérant à l’origine des lacunes dans la mise en œuvre des directives sur la nature comme indiqué dans le bilan de qualité;

42.

souligne que la création éventuelle de nouveaux instruments financiers pour la conservation de la biodiversité en vue d’atteindre les objectifs à l’horizon 2020 est quelque peu compromise vu la période couverte par l’actuel cadre financier pluriannuel (CFP); appelle à utiliser au maximum les instruments existants, y compris l’instrument financier pour l’environnement (LIFE), la PAC et les Fonds structurels;

43.

salue la prochaine proposition de la Commission visant à augmenter de 10 % la dotation destinée au secteur «nature et biodiversité» au titre du programme LIFE;

44.

affirme qu’il est indispensable de se préparer davantage dans la perspective du nouveau CFP en ce qui concerne à la fois l’examen et les prévisions pour veiller au financement suffisant de la conservation de la nature, de la biodiversité et de l’agriculture durable dans les sites «Natura 2000»; estime qu’un examen exhaustif des dépenses antérieures mettant en évidence les leçons tirées à propos de l’efficacité des mesures passées, serait essentiel à cet égard;

45.

préconise de nouveaux mécanismes financiers en faveur de la conservation de la biodiversité à intégrer dans le prochain CFP; invite la Commission à s’assurer que les futurs instruments financiers dans les domaines de l’agriculture, du développement rural et régional, comportent des dotations spécifiques destinées à la biodiversité et à la gestion du réseau «Natura 2000» cogérées par les autorités nationales et régionales chargées de l’environnement;

46.

demande à la Commission de mieux adapter les dispositifs de financement aux objectifs de «Natura 2000» et de fixer des indicateurs de performance transversaux pour «Natura 2000» applicables à tous les fonds de l’Union pertinents; invite la Commission à instaurer également un mécanisme de suivi des dépenses au titre de «Natura 2000» afin d’améliorer la transparence, la responsabilité et l’efficacité, et à intégrer ces éléments dans le prochain CFP;

47.

rappelle que le cofinancement est le mode de financement habituel du programme «Natura 2000»; demande aux États membres d’accroître leurs financements en faveur de «Natura 2000», l’objectif étant de fixer des taux de cofinancement plus attractifs et ainsi d’optimiser l’utilisation des fonds, et d’adopter des mesures de nature à réduire la charge administrative qui pèse sur les candidats et les bénéficiaires de projets;

48.

souligne le potentiel du financement public-privé pour le développement des services écosystémiques, de l’infrastructure verte et des autres domaines liés au capital naturel, et se félicite du fait que le mécanisme de financement du capital naturel (NCFF) continuera de soutenir des projets dans le domaine de la biodiversité tout au long de la période de mise en œuvre 2017-2019

49.

demande à la Commission de promouvoir et de présenter des moyens de financement et de développement de plans de gestion transfrontière des grands carnivores, et appelle de ses vœux un examen approfondi du rôle des grands carnivores ainsi que de l’adoption éventuelle de mesures d’ajustement en vue de préserver la biodiversité, le paysage agricole et la pratique plusieurs fois séculaire du pâturage dans les régions montagneuses;

L’infrastructure verte

50.

salue l’engagement pris dans le plan d’action de fournir des lignes directrices afin de soutenir le déploiement de l’infrastructure verte pour une meilleure connectivité des zones «Natura 2000», mais réitère son appel en faveur d’une véritable proposition pour le développement d’un réseau transeuropéen de l’infrastructure verte (RTE-V);

51.

estime qu’il est important que les autorités compétentes des États membres, avec la participation de l’ensemble des parties intéressées, utilisent mieux les processus intégrés de planification spatiale, améliorent la compréhension horizontale du RTE-V grâce aux connaissances sectorielles et favorisent le financement d’une connectivité accrue, et de l’infrastructure verte d’une manière générale, par le biais de fonds destinés au développement rural et au développement régional; observe que ces critères devraient guider les prévisions du CFP pour l’après-2020 en matière de travaux d’infrastructures; estime que la notion d’infrastructure verte contribue également au développement d’une économie durable en maintenant les avantages des écosystèmes et en atténuant les effets néfastes des infrastructures de transport et d’énergie;

52.

estime qu’il conviendrait également d’examiner le rôle de l’infrastructure verte dans l’atténuation des conséquences des catastrophes naturelles liées aux changements météorologiques et climatiques, en particulier les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes responsables de catastrophes naturelles parmi les plus dévastatrices et meurtrières en Europe et dans le monde;

o

o o

53.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0034.

(2)  http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2017/06/19/conclusions-eu-action-plan-nature/

(3)  http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Biodiversity_statistics

(4)  http://ec.europa.eu/environment/nature/pdf/state_of_nature_en.pdf


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/44


P8_TA(2017)0442

La situation de l’état de droit et de la démocratie en Pologne

Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la situation de l’état de droit et de la démocratie en Pologne (2017/2931(RSP))

(2018/C 356/07)

Le Parlement européen,

vu les traités de l’Union européenne, et notamment les articles 2, 3, 4, 6 et 7 du traité sur l’Union européenne (traité UE),

vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu la constitution de la République de Pologne,

vu la convention européenne des droits de l’homme et la jurisprudence de la Cour européenne des droits (CEDH) de l’homme en la matière,

vu la communication de la Commission du 11 mars 2014 sur un nouveau cadre UE pour renforcer l’état de droit (COM(2014)0158),

vu sa résolution du 13 avril 2016 sur la situation en Pologne (1),

vu sa résolution du 14 septembre 2016 sur les récentes évolutions en Pologne et leurs conséquences sur les droits fondamentaux inscrits dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (2),

vu la recommandation de la Commission sur l’état de droit, du 21 décembre 2016 (3), complétant sa recommandation du 27 juillet 2016, qui tient compte des dernières évolutions en Pologne à la lumière de la nomination d’un nouveau président du Tribunal constitutionnel,

vu la troisième recommandation de la Commission sur l’état de droit du 26 juillet 2017 (4), dans laquelle elle exprime sa vive préoccupation au sujet de la réforme prévue du système judiciaire en Pologne, qui, selon elle, amplifie la menace systémique envers l’état de droit en Pologne déjà constatée dans le cadre de la procédure sur l’état de droit ouverte par la Commission en janvier 2016,

vu les réponses du gouvernement polonais datées du 20 février 2017, rejetant l’idée de l’existence d’une menace systémique envers l’état de droit en Pologne, et du 29 août 2017, rejetant les objections de la Commission à l’égard des réformes du pouvoir judiciaire et contestant la compétence de celle-ci en matière d’évaluation du système de justice,

vu les procédures d’infraction lancées par la Commission à l’encontre de la Pologne, notamment la procédure du 29 juillet 2017 et l’avis motivé du 12 septembre 2017 concernant la loi sur l’organisation des juridictions de droit commun, selon lesquels le droit polonais est incompatible avec le droit de l’Union, notamment avec l’article 157 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), la directive 2006/54/CE relative à l’égalité entre hommes et femmes en matière d’emploi, et l’article 19, paragraphe 1, du traité UE, lu en lien avec l’article 47 de la charte des droits fondamentaux de l’Union,

vu les échanges de vues qui ont eu lieu, au sein de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, avec M. Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission, les 22 mars, 31 août et 6 novembre 2017,

vu les échanges de vues qui ont eu lieu lors des réunions du Conseil «Affaires générales» les 16 mai 2017 et 25 septembre 2017 sur l’état de droit en Pologne,

vu l’avis de la commission de Venise, du 14 octobre 2016, sur la loi relative au Tribunal constitutionnel, et la déclaration du président de la commission de Venise, du 24 janvier 2017, exprimant ses profondes inquiétudes au sujet de l’«aggravation de la situation» en Pologne,

vu la suppression, le 18 mai 2017, de trois verdicts précédemment publiés sur le site web et la base de données juridiques en ligne du tribunal constitutionnel, concernant les arrêts suivants: 9 mars 2016, K 47/15 (déclarant les modifications apportées par le Parlement polonais à la loi relative au tribunal constitutionnel contraires à la Constitution), 11 août 2016, K 39/16 (contestant la légalité des principales dispositions du deuxième acte modifiant le fonctionnement du Tribunal constitutionnel), et 7 novembre 2016, K 44/16 (sur la légalité de la nomination du président et du vice-président du Tribunal constitutionnel),

vu l’adoption en juin et juillet 2017 par le Parlement polonais de quatre lois de réforme de l’appareil judiciaire, à savoir: la loi portant modification de la loi relative à l’école nationale de la magistrature et du parquet, de la loi sur l’organisation des juridictions de droit commun, ainsi que d’autres lois («loi sur l’école nationale de la magistrature»); la loi portant modification de la loi relative au conseil national de la justice et d’autres lois («loi sur le conseil national de la magistrature»); la loi portant modification de la loi sur l’organisation des juridictions de droit commun («loi sur l’organisation des juridictions de droit commun»); et la loi sur la Cour suprême, qui ont suscité de graves préoccupations quant à une violation de la séparation des pouvoirs et à la fin de l’indépendance du pouvoir judiciaire,

vu la lettre du Président du Parlement européen, datée du 18 juillet 2017, se faisant l’écho des préoccupations de la grande majorité des présidents des groupes politiques au sein du Parlement sur le thème des lois adoptées en vue de réformer le système judiciaire,

vu la décision du président polonais, en date du 27 juillet 2017, d’opposer son veto à deux lois controversées votées par le Parlement polonais au début de ce même mois, qui faisaient peser de lourdes menaces sur l’indépendance de la justice en Pologne,

vu les deux propositions du président polonais en ce qui concerne le conseil national de la magistrature et la Cour suprême, qui, d’une part, soulèvent des préoccupations quant au respect de la constitution polonaise et qui, d’autre part, ne traitent pas les problèmes liés à la séparation des pouvoirs ou à l’indépendance du pouvoir judiciaire,

vu la décision du Tribunal constitutionnel polonais du 24 octobre 2017, déclarant que les règles d’élection des présidents de la Cour Suprême et de l’assemblée générale des juges de la Cour suprême n’étaient pas conformes à la Constitution,

vu les mesures temporaires ordonnées par la Cour de justice de l’Union européenne le 27 juillet 2017 dans l’affaire C-441/17, visant à mettre un terme à l’exploitation à grande échelle du bois dans la forêt de Białowieża, que le gouvernement polonais n’a pas mises en œuvre, et les craintes que la poursuite de l’abattage des arbres ne puisse entraîner un «préjudice grave et irréparable» à la forêt au moment où la Cour procède à l’examen de ladite affaire,

vu les ordonnances de référé du 8 juin 2017 émises par la Cour européenne des droits de l’homme visant à faire cesser les expulsions sommaires vers la Biélorussie; vu les propositions du ministre de l’intérieur polonais, de janvier 2017, visant à modifier la loi sur les étrangers, qui soulèvent des inquiétudes quant à leur compatibilité avec le droit européen et international,

vu la loi relative aux assemblées publiques, telle que modifiée en décembre 2016, qui permet de restreindre de manière excessive le droit de réunion, y compris en octroyant la priorité aux assemblées dites «régulières/cycliques» consacrées aux événements patriotiques, religieux et historiques, et la possibilité pour les autorités d’interdire les contre-manifestations,

vu la loi relative à l’Institut national pour la liberté — Centre national pour le développement de la société civile du 15 septembre 2017, qui place sous contrôle gouvernemental l’accès au financement public pour les organisations de la société civile, y compris lorsqu’il s’agit de fonds de l’Union, ce qui soulève des inquiétudes pour le financement approprié des ONG, notamment des organisations de défense des droits des femmes,

vu les rapports d’ONG internationales sur l’état de droit et les droits fondamentaux en Pologne, notamment le rapport d’Amnesty International du 19 octobre 2017 intitulé «Pologne: dans la rue pour défendre les droits de l’homme» et le rapport de Human Rights Watch du 24 octobre 2017 intitulé «Érosion du contrôle démocratique — état de droit et droits de l’homme en Pologne»,

vu les avis de l’OSCE/BIDDH du 5 mai 2017 sur les projets de modifications à la loi sur le Conseil national de la magistrature et à une série d’autres lois en Pologne; du 22 août 2017 sur le projet de loi de la Pologne concernant l’Institut national de la liberté — Centre pour le développement de la société civile; et du 30 août 2017 concernant certaines dispositions du projet de loi sur la Cour suprême de Pologne, qui ont souligné que les dispositions proposées étaient, de par leur nature, incompatibles avec les normes internationales et les engagements de l’OSCE,

vu les observations finales du Comité des droits de l’homme des Nations unies sur le septième rapport périodique de la Pologne, adopté le 31 octobre 2016, dans lesquelles il est demandé instamment à la Pologne de prendre des mesures pour protéger l’indépendance du Tribunal constitutionnel et de l’appareil judiciaire, et de définir plus précisément le délit de terrorisme, afin de lutter contre les abus,

vu l’intervention du Canada du 9 mai 2017 au Conseil des droits de l’homme des Nations unies dans le cadre de l’examen périodique universel de la Pologne, et la lettre du 23 octobre 2017 adressée à la Pologne par le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme,

vu les observations préliminaires du rapporteur spécial des Nations unies, du 27 octobre 2017, à la suite de sa visite officielle en Pologne, sur l’indépendance des juges et des avocats, dans lesquelles il fait part de ses préoccupations quant à l’état de l’indépendance de la justice en Pologne,

vu la résolution 2188 (2017) du 11 octobre 2017 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur les «nouvelles menaces envers l’état de droit dans les États membres du Conseil de l’Europe: exemples choisis»,

vu les multiples manifestations de masse à l’encontre des politiques et de la législation mises en place par le gouvernement, y compris le «lundi noir» d’octobre 2016 qui a empêché la modification de la loi en vigueur sur l’avortement, la «marche pour la liberté», du 6 mai 2017, et les manifestations de juillet 2017, qui ont fait suite à l’adoption des lois de réforme de l’appareil judiciaire,

vu la loi de juin 2017 limitant l’accès des femmes et des filles à la pilule contraceptive d’urgence; vu l’aide-mémoire de l’OMS de juin 2017, qui juge la pilule contraceptive d’urgence sûre et recommande qu’elle soit mise à disposition dans le cadre des soins de santé génésique nécessaires; vu la décision d’exécution de la Commission du 7 janvier 2015 modifiant l’autorisation de mise sur le marché accordée par la décision C(2009)4049 pour ellaOne — ulipristal acétate, un médicament à usage humain,

vu l’article 123, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’état de droit, et sur le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités; que ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes; que l’adhésion à ces valeurs a été approuvée par le peuple polonais à l’occasion du référendum qui s’est tenu en 2003;

B.

considérant que l’article 9 de la constitution polonaise dispose que la République de Pologne respecte le droit international contraignant;

C.

considérant que l’Union européenne agit sur la base de la présomption de confiance mutuelle, à savoir que ses États membres agissent dans le respect de la démocratie, de l’état de droit et des droits fondamentaux, comme le prévoient la convention européenne des droits de l’homme et la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne;

D.

considérant que l’état de droit est l’une des valeurs communes sur lesquelles l’Union est fondée, et que la Commission, en collaboration avec le Parlement européen et le Conseil, est tenue en vertu des traités de garantir le respect de l’état de droit en tant que valeur fondamentale de l’Union et de veiller à ce que le droit, les valeurs et les principes de l’Union européenne soient respectés;

E.

considérant que parmi ces principes figurent: la légalité, qui suppose un processus de promulgation des lois qui soit transparent, responsable, démocratique et pluraliste; la sécurité juridique; l’interdiction de tout caractère arbitraire des pouvoirs exécutifs; l’indépendance et l’impartialité des juridictions; l’examen judiciaire efficace dans le respect intégral des droits fondamentaux; et l’égalité devant la loi;

F.

considérant que l’indépendance du pouvoir judiciaire est consacrée par l’article 47 de la charte des droits fondamentaux et l’article 6 de la convention européenne des droits de l’homme, et qu’elle constitue une condition essentielle du principe démocratique de séparation des pouvoirs, qui est également inscrit à l’article 10 de la constitution polonaise;

G.

considérant qu’il y a lieu de protéger la liberté d’association; qu’une société civile dynamique et des médias pluralistes jouent un rôle essentiel dans la promotion d’une société ouverte et pluraliste, de la participation des citoyens au processus démocratique et dans la consolidation de la responsabilité des pouvoirs publics; que les ONG devraient être financées de manière adéquate;

H.

considérant que les refus du gouvernement polonais de mettre en œuvre les mesures ordonnées par la Cour de justice de l’Union européenne concernant l’abattage des arbres dans la forêt de Białowieża et d’obtempérer aux ordonnances de référé émises par la CEDH en matière d’expulsions vers la Biélorussie sont les symboles visibles du non-respect par la Pologne des traités de l’Union européenne;

I.

considérant que des dizaines de manifestants ont fait l’objet de poursuites en vertu du code des infractions mineures voire du code pénal; que plus de 300 personnes auraient été convoquées par la police à la suite de leur participation aux manifestations d’octobre 2017;

J.

considérant que, conformément à la charte des droits fondamentaux, à la convention européenne des droits de l’homme et à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, la santé sexuelle et génésique des femmes est liée à de multiples droits de l’homme, y compris au droit à la vie et à la dignité, au droit à la protection contre des traitements inhumains ou dégradants, au droit d’accès aux soins de santé, au droit à la vie privée, au droit à l’éducation et à l’interdiction de la discrimination, ainsi que le reflète également la constitution polonaise;

K.

considérant que le refus de donner accès aux services relatifs à la santé et aux droits sexuels et génésiques, y compris à un avortement sûr et légal, constitue une violation des droits fondamentaux des femmes; considérant que le Comité des droits de l’homme des Nations unies a demandé à la Pologne de s’abstenir d’adopter toute réforme législative qui équivaudrait à une régression d’une législation déjà restrictive sur l’accès des femmes à l’avortement légal et sûr; considérant que la Cour européenne des droits de l’homme a déjà condamné la Pologne dans plusieurs affaires en raison de son interprétation restrictive de ce droit;

1.

souligne qu’il est d’une importance fondamentale de défendre les valeurs européennes communes inscrites à l’article 2 du traité UE et dans la constitution polonaise et que les droits fondamentaux tels qu’énoncés dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne soient garantis;

2.

réitère sa position exprimée dans ses résolutions du 13 avril 2016 et du 14 septembre 2016; réaffirme, en particulier, son inquiétude face à la rapide évolution législative en cours dans de nombreux domaines sans aucune véritable consultation ni la possibilité d’un contrôle constitutionnel indépendant et légitime, ce qui risque de porter atteinte de manière systématique aux droits fondamentaux de la personne, au contrôle démocratique et à l’état de droit; réaffirme, en particulier, son inquiétude face à des changements dans les domaines des médias publics, du droit pénal, des lois sur la police, la fonction publique, la lutte contre le terrorisme, les ONG, le droit d’asile, la liberté de réunion et les droits des femmes;

3.

déplore vivement et avec une inquiétude grandissante qu’aucune solution de compromis n’ait été trouvée au problème fondamental du bon fonctionnement du Tribunal constitutionnel (concernant sa légitimité ou son indépendance, ainsi que la publication et la mise en œuvre de l’intégralité de ses décisions), ce qui porte gravement atteinte à la constitution polonaise et à la démocratie et à l’état de droit en Pologne; fait observer avec grand regret que le gouvernement polonais refuse de prendre en compte les critiques constructives émanant des citoyens polonais et des institutions nationales, internationales et de l’UE, et qu’aucune mesure n’a été annoncée en réponse à ces préoccupations;

4.

se déclare profondément préoccupé par la révision de la législation relative au pouvoir judiciaire polonais, en ce qui concerne précisément sa capacité à porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire de manière structurelle et à affaiblir l’état de droit en Pologne;

5.

observe que, le 27 juillet 2017, les considérant incompatibles avec la constitution polonaise, le président Duda a opposé son veto à deux lois controversées votées par le Parlement polonais, en indiquant qu’elles mettaient sérieusement en péril l’indépendance de la justice en Pologne; appelle à un vaste débat au niveau national avec toutes les parties prenantes sur le thème de la réforme de la justice, qui doit respecter l’état de droit, la législation de l’Union et les normes européennes en matière d’indépendance de la justice; demande au président polonais de ne pas signer de nouvelles lois qui ne seraient pas en mesure de garantir pleinement l’indépendance du pouvoir judiciaire;

6.

soutient les recommandations sur l’état de droit formulées par la Commission, ainsi que la procédure d’infraction engagée par elle à l’encontre de la Pologne pour non respect de la législation de l’Union; prend acte de la détermination de la Commission à suivre, en tant que gardienne des traités, la situation en Pologne et l’accueil réservé à ses recommandations par les autorités polonaises, tout en continuant à pleinement soutenir la Pologne dans sa recherche de solutions adéquates à même de renforcer l’état de droit;

7.

prie instamment le gouvernement et le parlement polonais de donner pleinement suite aux recommandations de la Commission et de la commission de Venise, et de s’abstenir de mener toute réforme qui porterait préjudice au respect de l’état de droit, notamment à l’indépendance du pouvoir judiciaire; plaide à cet égard en faveur du report de l’adoption de toute disposition législative jusqu’à ce qu’une évaluation appropriée ait été réalisée par la Commission et la commission de Venise;

8.

invite le gouvernement polonais à se conformer aux mesures provisoires ordonnées par la Cour de justice de l’Union européenne le 27 juillet 2017 dans l’affaire C-441/17, et à suspendre immédiatement l’exploitation forestière à grande échelle dans la forêt de Białowieża, en raison du risque de préjudice grave et irréparable à ce site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco; demande au gouvernement polonais de cesser les expulsions sommaires vers la Biélorussie, de manière à respecter les ordonnances de référé contraignantes émises par la CEDH le 8 juin 2017, et à faire en sorte que toute personne exprimant son intention de demander l’asile ou la protection internationale aux frontières de la Pologne bénéficie pleinement d’un accès à la procédure d’asile polonaise, dans le respect des obligations internationales et du droit de l’Union;

9.

demande au gouvernement polonais de respecter le droit à la liberté de réunion en supprimant du texte législatif applicable en matière de réunion les dispositions octroyant la priorité aux assemblées «cycliques» approuvées par le gouvernement; invite instamment les autorités à s’abstenir de sanctionner pénalement les participants à des rassemblements ou à des contre-manifestations pacifiques, et à abandonner les poursuites pénales contre des manifestants pacifiques;

10.

demande au gouvernement polonais d’abroger la loi sur la création d’un Institut national pour la liberté — Centre national pour le développement de la société civile, qui empêche l’accès au financement public des groupes de la société civile exprimant des positions critiques, et de veiller à ce que la distribution des fonds publics à la société civile soit effectuée de manière équitable, transparente et impartiale, assurant ainsi une représentation pluraliste;

11.

se déclare préoccupé par les articles de presse signalant la mise sous surveillance policière de membres de l’opposition et de personnalités de la société civile, et invite instamment les autorités polonaises à faire toute la lumière sur ces signalements et à respecter pleinement la vie privée de l’ensemble des citoyens;

12.

invite le gouvernement polonais à prendre une position ferme sur les droits des femmes et des filles en leur assurant une contraception gratuite et accessible sans discrimination, et en leur donnant accès à la contraception d’urgence sans prescription médicale; demande, dans ce contexte, que la loi limitant l’accès des femmes et des filles à la pilule contraceptive d’urgence soit abrogée;

13.

critique fermement toute proposition législative qui interdirait l’avortement en cas de malformation grave ou fatale du fœtus; souligne que l'accès universel à la santé, notamment la santé sexuelle et génésique et les droits y afférents, est un droit humain fondamental; réaffirme fermement son soutien aux organisations de défense des droits de la femme, qui ont récemment fait l’objet de poursuites en justice;

14.

demande au gouvernement polonais de respecter l’ensemble des dispositions relatives à l’état de droit et aux droits fondamentaux consacrés par les traités, la charte des droits fondamentaux, la convention européenne des droits de l’homme, les normes internationales en matière de droits de l’homme, et de s’engager dans un dialogue direct avec la Commission;

15.

invite la Commission à le tenir régulièrement et étroitement informé de manière transparente des progrès accomplis et des mesures prises;

16.

estime que la situation actuelle en Pologne est porteuse d’un risque manifeste de violation grave des valeurs visées à l’article 2 du traité UE; charge sa commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, conformément à l’article 83, paragraphe 1, point a), de son règlement intérieur, d’élaborer un rapport spécifique en vue de mettre aux voix une proposition motivée invitant le Conseil à agir conformément à l’article 7, paragraphe 1, du traité UE;

17.

réaffirme la nécessité d’un suivi et d’un dialogue réguliers associant tous les États membres afin de sauvegarder les valeurs fondamentales de l’Union que sont la démocratie, les droits fondamentaux et l’état de droit avec la participation du Conseil, de la Commission et du Parlement, ainsi que le préconise sa résolution du 25 octobre 2016 contenant des recommandations à la Commission sur la création d’un mécanisme de l’Union pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux (5) (pacte DEF);

18.

invite le gouvernement polonais à prendre les mesures appropriées et à condamner fermement la marche xénophobe et raciste qui a eu lieu à Varsovie le samedi 11 novembre 2017;

19.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission et au Conseil, au président, au gouvernement et au parlement de la Pologne ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Conseil de l’Europe et à l’OSCE.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0123.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0344.

(3)  Recommandation (UE) 2017/146 de la Commission du 21 décembre 2016 concernant l’État de droit en Pologne complétant la recommandation (UE) 2016/1374 (JO L 22 du 27.1.2017, p. 65).

(4)  Recommandation (UE) 2017/1520 de la Commission du 26 juillet 2017 concernant l’État de droit en Pologne complétant les recommandations (UE) 2016/1374 et (UE) 2017/146 (JO L 228 du 2.9.2017, p. 19).

(5)  Textes adoptés, P8_TA(2016)0409.


Jeudi 16 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/50


P8_TA(2017)0443

Liberté d’expression au Soudan, notamment le cas de Mohamed Zine al-Abidine

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la liberté d’expression au Soudan, notamment le cas de Mohamed Zine al-Abidine (2017/2961(RSP))

(2018/C 356/08)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur la situation au Soudan, notamment celles du 13 juin 2012 (1), du 10 octobre 2013 (2), du 18 décembre 2014 (3) et du 6 octobre 2016 (4),

vu sa résolution du 16 mars 2017 sur les priorités de l’Union européenne pour les sessions du Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2017 (5),

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme,

vu la charte africaine des droits de l’homme et des peuples,

vu l’accord de Cotonou,

vu la loi soudanaise sur la presse et les publications de 2009,

vu la loi soudanaise sur la liberté d'information de 2015,

vu la déclaration de Kampala de la conférence panafricaine sur la liberté d’expression et l’accès à l’information du 26 mars 2017,

vu la déclaration commune de l’Union européenne, de la Norvège, des États-Unis et du Canada sur les arrestations politiques et la censure des journaux au Soudan du 7 décembre 2016,

vu les lignes directrices de l'Union européenne sur la liberté d'expression en ligne et hors ligne,

vu la déclaration d’Aristide Nononsi, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Soudan, prononcée à la suite de sa mission au Soudan du 11 au 21 mai 2017,

vu la visite du commissaire Stylianides au Soudan des 22 et 23 octobre 2017,

vu la déclaration prononcée par la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR), au nom de l’Union européenne, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes, le 2 novembre 2017,

vu le classement mondial 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières,

vu l’article 135, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant que, dans un article paru le 23 février 2012 dans le journal Al-Tayar, Mohamed Zine al-Abidine a dénoncé une corruption présumée au sein de la famille du président soudanais Omar el-Béchir;

B.

considérant que le service soudanais de renseignement et de sécurité (NISS) a déposé plainte contre Mohamed Zine al-Abidine et son rédacteur en chef, Osman Mirgani;

C.

considérant que, le 23 octobre 2017, un tribunal soudanais a condamné Mohamed Zine al-Abidine à une peine d’emprisonnement avec sursis assortie d’une période probatoire de cinq ans pour infraction au code de déontologie du journalisme;

D.

considérant que le rédacteur en chef du quotidien Al-Tayar, Osman Mirgani, a été condamné à payer une amende de 10 000 livres soudanaises ou à purger une peine d’emprisonnement de six mois pour les mêmes chefs d’inculpation, et qu’il a été libéré après règlement de l’amende par l’union des journalistes soudanais;

E.

considérant que l’avocat représentant à la fois Mohamed Zine al-Abidine et Osman Mirgani a déclaré vouloir introduire un recours contre le jugement prononcé à leur encontre;

F.

considérant que, selon certaines sources, le NISS interroge et détient des journalistes, il a intenté plusieurs actions en justice contre des journalistes soudanais et a confisqué arbitrairement des numéros entiers de quotidiens, tels que Al-Tayar, Al-Jareeda Al-Watan, Al-Youm Al-Tali, Al-Ayam et Akhir Lahza, contenant des articles critiques à l’égard du gouvernement;

G.

considérant que, en 2016, au moins 44 publications ont été confisquées parmi plus de 12 journaux, dont cinq numéros du quotidien Al-Jareeda en une seule semaine; que, le 14 août 2016, le conseil national de la presse et des publications a suspendu pour une durée indéterminée la publication des quotidiens Elaf, Al-Mustagilla, Al-Watan et Awal Al-Nahar;

H.

considérant que l’existence de médias libres, indépendants et impartiaux constitue un des fondements essentiels d’une société démocratique;

I.

considérant que le Soudan a signé, le 8 janvier 2017, la déclaration sur la liberté des médias dans le monde arabe, devenant ainsi son quatrième signataire après la Palestine, la Tunisie et la Jordanie; que le ministre d’État chargé des questions relatives aux médias a souligné l’engagement du gouvernement à respecter la liberté de la presse au Soudan;

J.

considérant que Reporters sans frontières classe le Soudan parmi les pays les moins libres, en 174e position sur 180 pays, dans son classement de la liberté de la presse de 2017, en raison du «harcèlement de la presse, de la censure, de la confiscation de journaux, de la suspension de médias et de coupures d’Internet»;

K.

considérant que l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Soudan a fait observer, dans son rapport de juillet 2017, que la censure imposée par le NISS au quotidien Al-Jareeda contrevenait à la Constitution nationale provisoire du Soudan;

L.

considérant que le Soudan a signé mais n'a pas ratifié l'accord de Cotonou révisé en 2005;

M.

considérant que la VP/HR Federica Mogherini a fait une déclaration le 14 novembre 2017 sur la visite du président soudanais Omar el-Béchir en Ouganda, dans laquelle elle a appelé tous les États parties au statut de Rome de la Cour pénale internationale à respecter et à mettre en œuvre les obligations qui leur incombent en vertu du droit international;

N.

considérant que les droits de l’homme et les droits civils et politiques continuent d’être réprimés au Soudan;

1.

exprime sa profonde préoccupation face à la condamnation de Mohamed Zine al-Abidine par le tribunal de la presse de Khartoum, le 23 octobre 2017, à une peine d’emprisonnement avec sursis assortie d’une période probatoire de cinq ans, et invite les autorités soudanaises à reconsidérer immédiatement l’ensemble des chefs d’inculpation retenus contre lui;

2.

se déclare vivement préoccupé par la situation de la liberté d’expression au Soudan, la censure et les saisies continues de journaux, et les restrictions de plus en plus nombreuses imposées aux journalistes, qui les empêchent d’exprimer librement leur opinion au Soudan; fait observer qu’une remise en question publique de politiques gouvernementales et de responsables politiques ne devrait pas conduire à la répression de la presse libre; observe en outre avec inquiétude les restrictions financières à long terme imposées aux journaux à la suite des saisies et des suspensions régulières de leurs activités;

3.

regrette les nombreuses informations faisant état de violations répétées de la liberté des médias et d’un harcèlement permanent des journalistes exercé par le NISS, et exhorte les autorités soudanaises à mettre les attributions et les méthodes du NISS en conformité avec les normes internationales;

4.

estime que des médias libres, indépendants et impartiaux constituent l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, où les débats ouverts jouent un rôle crucial; demande à l'Union d’intensifier son action en faveur de la liberté d'expression dans le cadre de ses politiques et de ses instruments extérieurs;

5.

exhorte les autorités soudanaises à mettre immédiatement fin à toutes les formes de harcèlement, d’intimidation et d’agression contre des journalistes et des défenseurs de la liberté d’expression en ligne et hors ligne, et à entreprendre des réformes démocratiques de manière à assurer la protection et la promotion des droits de l’homme dans le pays, notamment la liberté d’expression, conformément aux obligations qui lui incombent au titre de la Constitution nationale provisoire du Soudan et à ses engagements internationaux, y compris au titre de l’accord de Cotonou;

6.

souligne que, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme, l’État est responsable au premier chef de la promotion et de la protection de l’ensemble des droits de l’homme; demande aux autorités soudanaises de restaurer et de respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales consacrés par le droit international, notamment la liberté d'expression;

7.

mesure l’importance de la récente mission conduite par le commissaire Stylianides et estime qu’il importe de faire part des préoccupations bien connues de l’Union aux autorités soudanaises, notamment en ce qui concerne le respect des libertés fondamentales;

8.

demande à l’Union et à ses États membres d’apporter un soutien aux organisations de la société civile au moyen d’une assistance technique et de programmes de renforcement des capacités, de manière à améliorer leurs capacités en termes de défense des droits de l’homme et de préservation de l'état de droit et à leur permettre de contribuer plus efficacement à l’amélioration des droits de l’homme au Soudan;

9.

prend acte avec inquiétude de la proposition de loi sur la presse et les publications de 2017, qui comporte de nouvelles restrictions controversées sur les publications en ligne ainsi que des dispositions relatives à de plus longues suspensions des journaux et des journalistes; engage le gouvernement du Soudan à modifier la loi sur la presse et les publications de 2009, afin d’assurer une meilleure protection aux journalistes et aux éditeurs de journaux;

10.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux coprésidents de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, à la Commission de l'Union africaine, au Parlement panafricain et au gouvernement soudanais.

(1)  JO C 332 E du 15.11.2013, p. 49.

(2)  JO C 181 du 19.5.2016, p. 87.

(3)  JO C 294 du 12.8.2016, p. 28.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0379.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0089.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/53


P8_TA(2017)0444

Attentats terroristes en Somalie

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur les attentats terroristes en Somalie (2017/2962(RSP))

(2018/C 356/09)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions précédentes sur la Somalie,

vu sa résolution du 18 mai 2017 sur le camp de réfugiés de Dadaab (1),

vu la déclaration de la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR) du 15 octobre 2017 sur les attentats de Mogadiscio, en Somalie, et la déclaration de la porte-parole de la VP/HR du 30 octobre 2017 sur l’attentat perpétré en Somalie,

vu les conclusions du Conseil du 3 avril 2017 sur la Somalie,

vu l’intervention de l’Union européenne, le 27 septembre 2017, à la 36e session du Conseil des droits de l’homme, lors du dialogue interactif avec l’expert indépendant sur la Somalie,

vu les résolutions 2372(2017) et 2383 (2017) adoptées respectivement le 30 août 2017 et le 7 novembre 2017 par le Conseil de sécurité des Nations unies,

vu les rapports sur la Somalie soumis par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies au Conseil de sécurité des Nations unies le 9 mai et le 5 septembre 2017,

vu la déclaration faite par le Conseil de sécurité des Nations unies le 15 octobre 2017 sur l’attentat terroriste perpétré à Mogadiscio,

vu la déclaration du président de la Commission de l’Union africaine du 15 octobre 2017 sur l’attaque qui a eu lieu à Mogadiscio,

vu les déclarations de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) qui condamnent les attaques terroristes des 14 et 28 octobre 2017,

vu le communiqué final de la conférence internationale sur la Somalie, qui s’est tenue à Londres le 11 mai 2017,

vu le communiqué commun UE-Union africaine sur la mise en œuvre de l’accord de Paris, du 1er juin 2017,

vu la déclaration faite le 8 novembre 2017 par l’AMISOM, par laquelle celle-ci annonce son intention d’entamer le retrait progressif des troupes présentes en Somalie à partir de décembre 2017, en vue d’un retrait complet d’ici à 2020,

vu l’accord de partenariat de Cotonou conclu entre les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l’Union européenne,

vu le mandat de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui consiste à promouvoir et à protéger les droits de l’homme et des peuples en vertu de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples,

vu la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et son protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés,

vu la convention de l’Organisation de l’unité africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, adoptée en 1999,

vu l’article 135, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant que, le 14 octobre 2017, le centre de Mogadiscio a été ébranlé par la terrible explosion d’un camion piégé, qui a tué au moins 358 personnes et en a blessées 228 autres, tandis que 56 disparus n’ont toujours pas été retrouvés; que l’attentat perpétré au cœur de Mogadiscio constitue l’un des actes terroristes les plus mortels qui aient été commis sur la planète ces dernières années; que plus de 30 personnes ont été tuées le 28 octobre 2017, lors de l’explosion de deux bombes à l’extérieur d’un hôtel situé à proximité du palais présidentiel, à Mogadiscio;

B.

considérant, bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué ces lâches attentats, que ceux-ci portent la marque du groupe Al-Chabab, qui préférerait désormais ne pas être associé à des actes ayant causé un si grand nombre de victimes civiles afin de ne pas perdre de soutiens au sein de la population; que les citoyens somaliens ont dénoncé à plusieurs reprises la violence d’Al-Chabab et se sont unis pour réagir aux attaques d’octobre 2017, des milliers de manifestants ayant défié Al-Chabab en défilant dans les rues de Mogadiscio;

C.

considérant que toute une série d’attaques terroristes mortelles a eu lieu à Mogadiscio et dans tout le pays ces derniers mois, notamment des attentats à la voiture piégée, des fusillades aveugles, des exécutions ciblées et des enlèvements, ce qui montre que le pays est confronté à la menace permanente de l’extrémisme violent;

D.

considérant que la plupart des attaques ont été attribuées à l’action terroriste d’Al-Chabab, mais que l’on sait que le groupe «État islamique» (Daech) agit également dans le pays;

E.

considérant que le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, arrivé au pouvoir en février 2017 à la suite d’élections qui ont constitué une étape essentielle du retour progressif de ce pays d’Afrique de l’Est meurtri vers la stabilité et la prospérité, s’est engagé à débarrasser la Somalie d’Al-Chabab;

F.

considérant, compte tenu de la vague d’attentats survenus tout au long de l’année 2017, et notamment de la terrible explosion du 14 octobre 2017, qu’il est difficile d’estimer que les forces de sécurité somaliennes seront en mesure, après le départ escompté de l’AMISOM en 2018, de combattre le terrorisme sans aide extérieure;

G.

considérant que les forces de l’AMISOM ont, à plusieurs reprises, été accusées de violations graves des droits de l’homme, notamment de meurtres aveugles et d’affaires d’exploitation et d’abus sexuels; que le redéploiement de troupes étrangères sur le territoire somalien sans mandat de l’ONU ou de l’Union africaine constitue une source profonde de préoccupation, du fait des allégations formulées précédemment de violations des droits de l’homme commises par les forces de l’AMISOM;

H.

considérant qu’en plus de l’extrémisme violent, la sécheresse, les conflits claniques et les expulsions forcées ont provoqué, rien que l’année dernière, le déplacement de centaines de milliers de personnes, pour la plupart d’entre elles déplacées dans des centres urbains contrôlés par le gouvernement; que de nombreuses personnes vivent dans des établissements humains peu sûrs, où les femmes et les filles, en particulier, sont menacées par les agressions et les violences sexuelles;

I.

considérant que la menace de la famine continue de planer sur la Somalie, où environ 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë et où 3 millions de personnes se trouvent dans une situation de crise ou d’urgence en matière de sécurité alimentaire; qu’il y a environ 1,1 million de déplacés internes en Somalie, et plus de 900 000 réfugiés somaliens dans la région;

J.

considérant que 420 000 réfugiés somaliens vivent dans des camps au Kenya, dont 350 000 dans le camp de Dadaab, et que le gouvernement de la Somalie, le gouvernement du Kenya et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sont convenus de faciliter le retour volontaire de 10 000 réfugiés en Somalie, dans des zones échappant au contrôle d’Al-Chabab; que les rapatriés sont confrontés à des problèmes de réintégration et n’ont guère de perspectives d’emploi; que de nombreux réfugiés du camp de Dadaab sont d’origine somalienne mais n’ont jamais vécu ailleurs que dans ce camp et sont apatrides de fait, ce qui implique qu’ils ne peuvent être renvoyés en Somalie;

K.

considérant que l’Union européenne a, depuis 2016, augmenté progressivement l’aide humanitaire annuelle qu’elle apporte à la Somalie, notamment en réaction à la grave sécheresse qui touche le pays, en attribuant 120 millions d’euros à des partenaires humanitaires en 2017 et en débloquant une aide d’urgence de 100 000 euros visant à soutenir les efforts déployés pour répondre rapidement aux besoins médicaux engendrés par l’attentat du 14 octobre 2017 à Mogadiscio; que, dans un premier temps, l’Union européenne a également mobilisé deux navires participant à l’opération navale européenne Atalanta, et a aussi affrété des vols d’aide humanitaire, afin de livrer des équipements médicaux d’urgence aux hôpitaux de Mogadiscio;

L.

considérant que l’Union européenne a dégagé un montant de 486 millions d’euros, via le Fonds européen de développement (2014-2020), mettant l’accent sur la mise en œuvre du pacte et, en particulier, sur la reconstruction de l’État et la consolidation de la paix, la sécurité alimentaire, la résilience et l’éducation; que l’Union européenne est également déterminée à soutenir l’AMISOM à travers la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique;

M.

considérant qu’en décembre 2016, la Banque mondiale s’est engagée à intensifier la lutte contre l’extrême pauvreté et a annoncé que les pays développés avaient promis de verser la somme record de 75 milliards de dollars sous forme de subventions et de prêts à taux réduit à l’Association internationale de développement (IDA); que la Somalie ne peut toutefois pas bénéficier des financements de l’IDA, étant donné qu’elle doit à la Banque et au FMI plus de 300 millions de dollars, fraction de la dette colossale de 5 milliards de dollars contractée bilatéralement ou multilatéralement;

N.

considérant que, si les enfants continuent d’être tués, détenus de façon arbitraire et recrutés par Al-Chabab, ils sont aussi enrôlés dans les forces armées somaliennes, bien que la Somalie ait ratifié la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, en janvier 2015, et approuvé, en novembre 2015, la déclaration sur la sécurité dans les écoles, en s’engageant à prendre des mesures concrètes pour protéger les étudiants et les établissements d’enseignement;

O.

considérant qu’en l’absence d’un système judiciaire civil qui fonctionne, le gouvernement somalien s’en remet aux tribunaux militaires pour juger et condamner les civils, ce qui ne garantit pas les droits des défendeurs civils; que de larges pouvoirs d’enquête sont accordés à l’Agence de renseignement et de sécurité (NISA), qui ne dispose actuellement d’aucun mandat pour faire appliquer la loi, ce qui donne lieu à de graves violations des droits de la défense pour les personnes détenues par la NISA;

P.

considérant que, selon Transparency International, la Somalie est le pays le plus corrompu au monde pour la dixième année consécutive; que le gouvernement somalien reste confronté à de nombreuses difficultés, telles que la corruption et l’absence de large soutien de la part de la population, ce qui a inévitablement entraîné un manque de confiance envers les institutions de l’État et suscité, par la suite, un report du soutien sur les groupes islamistes radicaux et terroristes;

1.

exprime sa profonde solidarité avec les victimes des attaques terroristes perpétrées récemment en Somalie, ainsi qu’avec leurs familles, et déplore vivement la perte de vies humaines; dans le même temps, condamne fermement les auteurs de ces attaques, qui ont été attribuées au groupe rebelle Al-Chabab;

2.

rappelle que la stabilité et la paix durables ne peuvent être atteintes que par l’intégration sociale, le développement durable et la bonne gouvernance sur la base des principes démocratiques et de l’état de droit, dans lesquels la dignité et les droits des personnes sont pleinement respectés;

3.

salue l’action d’urgence entreprise rapidement par la Commission à la suite de l’attentat terroriste du 14 octobre 2017; demande à l’Union et à ses partenaires internationaux d’honorer leurs engagements envers la Somalie, en prenant tout d’abord des mesures pour assurer la sécurité alimentaire, afin d’éviter les problèmes structurels susceptibles de provoquer une famine, pour favoriser la sécurité et la réconciliation entre communautés, pour améliorer la gestion des finances publiques et pour contribuer à l’achèvement du processus de révision de la Constitution indispensable à l’obtention d’une stabilité durable;

4.

déplore que, malgré les mises en garde répétées des organisations humanitaires, des organismes d’aide et du Parlement européen, la Somalie soit toujours au bord de la famine; rappelle que, lors de la famine de 2011, le bilan des victimes a été aggravé par l’insécurité et les actions de militants extrémistes d’Al-Chabab visant à empêcher les livraisons d’aide alimentaire dans les zones du sud et du centre de la Somalie qui étaient alors sous le contrôle d’Al-Chabab; invite toutes les parties à collaborer avec les organismes humanitaires, dans le plein respect des principes humanitaires, afin de permettre un accès total et sans entrave aux personnes qui continuent de souffrir et qui sont dans le besoin, notamment dans les zones rurales;

5.

salue le processus électoral organisé en février 2017, qui a conduit à l’élection d’un nouveau président, et espère que cette élection favorisera la stabilité politique, encouragera l’adoption des réformes nécessaires et fera avancer le projet fédéral, en étroite coordination et en collaboration avec les États membres fédéraux; souligne l’importance de lutter contre la corruption endémique dans le pays et de proposer des perspectives aux jeunes somaliens, afin de réduire le risque que ceux-ci se fassent embrigader par Al-Chabab;

6.

salue la décision du Forum national des dirigeants de la Somalie visant à promouvoir l’établissement et l’enregistrement de partis politiques, dans la perspective des élections de 2020, s’appuyant sur le principe «une personne, une voix», ainsi que les efforts consentis en faveur de la reconstruction des institutions de l’État et l’adoption de nouvelles lois importantes sur les partis politiques et sur la création d’une commission nationale indépendante des droits de l’homme; rappelle que des efforts doivent être déployés pour accroître la représentation des femmes;

7.

souligne l’importante contribution de la diaspora et de la société civile du pays au rétablissement non seulement de la gouvernance, mais également du développement économique et social, et insiste sur l’importance de la représentation et de la participation des femmes à la prise de décision; salue, à cet égard, l’augmentation du nombre de femmes députées au Parlement somalien (désormais 24 %) et membres du gouvernement, tout en notant que davantage d’efforts sont nécessaires pour améliorer l’équilibre hommes-femmes, tant dans l’Union européenne qu’en Somalie;

8.

prend acte de la déclaration de Nairobi de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sur les solutions durables pour les réfugiés somaliens et la réintégration des rapatriés en Somalie; salue l’engagement en faveur d’une stratégie régionale intégrée, tout en maintenant la protection et en promouvant l’autosuffisance dans les pays d’asile, stratégie qui devra être menée avec le concours de la communauté internationale et être conforme au principe de partage des responsabilités au niveau international tel que défini dans le cadre de réponse globale pour les réfugiés de la déclaration de New York;

9.

prie la Commission d’intensifier les consultations avec les acteurs de la région, y compris les populations locales, les pouvoirs publics régionaux et les ONG, en vue de concentrer les efforts sur les problèmes et les besoins recensés au niveau local, de créer un climat propice au retour des réfugiés dans leur pays d’origine et d’accroître la capacité de retour;

10.

exprime ses inquiétudes quant aux vastes attributions de la NISA et à son recours aux tribunaux militaires pour poursuivre des crimes présumés liés au terrorisme, ce par quoi la NISA a bafoué à plusieurs reprises les droits de la défense et infligé la peine capitale sans être tenue de s’expliquer;

11.

invite le gouvernement somalien et l’Union européenne, dans le cadre de ses activités liées à l’état de droit en Somalie, à veiller à ce que la NISA soit régie par des mécanismes efficaces de supervision et à renforcer l’expertise technique du service des enquêtes pénales (CID) de la Somalie afin que celui-ci soit en mesure de mener des enquêtes approfondies et efficaces qui respectent les droits des citoyens;

12.

salue notamment l’accord politique auxquels sont parvenus les dirigeants somaliens le 16 avril 2017 en vue d’intégrer les forces régionales et fédérales dans une architecture de sécurité nationale cohérente, capable d’assumer progressivement la responsabilité principale consistant à garantir la sécurité, ainsi que la mise en place rapide du Conseil de sécurité nationale et du Bureau de la sécurité nationale;

13.

reconnaît le rôle joué par l’AMISOM en faveur de la sécurité et de la stabilité, ainsi que pour permettre à la Somalie d’établir les institutions politiques et d’étendre l’autorité de l’État, en prévision du transfert des responsabilités en matière de sécurité aux institutions et forces somaliennes; salue l’enquête de l’Union africaine sur les allégations de violences sexuelles commises par les troupes de l’AMISOM; demande la pleine mise en œuvre des recommandations figurant dans les rapports sur la Somalie du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies et, conformément à la résolution 2272 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies, demande instamment à l’Union africaine et aux pays fournisseurs de contingents de veiller à ce que les allégations fassent l’objet d’enquêtes menées en bonne et due forme, et que les responsables soient traduits en justice; souligne l’importance que revêt la possibilité de prolongation du mandat de l’AMISOM au-delà de mai 2018, en mettant en garde contre un transfert prématuré des responsabilités aux troupes somaliennes, qui pourrait nuire à la stabilité sur le long terme;

14.

souligne la nécessité de lutter contre l’impunité et de veiller à ce que les auteurs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Somalie répondent de leurs actes; prend acte de l’amnistie pour certains délits que le président somalien propose à ceux qui renoncent au terrorisme et à la violence, et souhaitent quitter Al-Chabab et d’autres groupes terroristes; encourage l’élaboration d’une loi d’amnistie;

15.

déplore l’embrigadement d’enfants soldats par les militants d’Al-Chabab ainsi que l’utilisation d’enfants par les forces de sécurité en tant qu’enfants soldats et informateurs, ainsi que l’utilisation d’enfants soldats capturés ou déserteurs; rappelle que le gouvernement somalien s’est engagé à réinsérer les anciens enfants soldats et à poursuivre en justice les personnes responsables de leur enrôlement; invite les bailleurs de fonds internationaux, y compris l’Union européenne, à accorder la priorité à la mise en place de services de réinsertion, à l’éducation et à la scolarisation en toute sécurité, qui constituent un élément essentiel pour sortir de la spirale mortelle de la violence; demande instamment aux autorités de traiter les enfants présumés liés à Al-Chabab essentiellement comme des victimes et de prendre en considération l’intérêt supérieur de l’enfant, en suivant, comme principes directeurs, les normes internationales en matière de protection;

16.

fait part de sa vive inquiétude quant au fait que les ressources naturelles, notamment le charbon de bois, restent une importante source de financement pour les terroristes et continuent de provoquer une grave dégradation de l’environnement en Somalie; invite la Commission à étudier comment les systèmes de traçabilité et de diligence raisonnable peuvent être élargis afin de couvrir l’ensemble des ressources naturelles utilisées pour alimenter les activités terroristes et la violence; invite à cet égard toutes les parties à veiller au respect de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies interdisant l’exportation de charbon de bois somalien;

17.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission européenne/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’Union africaine, au Président, au premier ministre et au parlement de la Somalie, au Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, au Conseil de sécurité des Nations unies, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ainsi qu’à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0229.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/58


P8_TA(2017)0445

Madagascar

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur Madagascar (2017/2963(RSP))

(2018/C 356/10)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions précédentes sur Madagascar, et notamment celles du 7 mai 2009 (1), du 11 février 2010 (2) et du 9 juin 2011 (3), ainsi que la mission d'enquête que l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE a effectuée à Madagascar les 10 et 11 juillet 2010,

vu les informations communiquées le 2 novembre 2017 par l'OMS sur l'apparition récente de cas de peste,

vu les observations finales du Comité des droits de l’homme des Nations unies du 22 août 2017 sur le quatrième rapport périodique de Madagascar,

vu la déclaration du rapporteur spécial des Nations unies, M. John Knox, d'octobre 2016, au terme de sa mission à Madagascar,

vu le sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) du 20 mai 2011 consacré à Madagascar et la feuille de route proposée par l'équipe de médiation de la SADC après la levée des sanctions à l'encontre de Madagascar par l'Union européenne, l'Union africaine et la SADC,

vu le rapport du rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable, du 26 avril 2017, relatif à sa visite à Madagascar,

vu les articles 8 et 9 de l'accord révisé de Cotonou,

vu la Constitution de Madagascar,

vu les orientations de l'Union européenne concernant les défenseurs des droits de l'homme et les orientations de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'homme relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne,

vu la déclaration universelle des droits de l’homme,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé par Madagascar en 1969 et ratifié en 1971,

vu la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance,

vu la charte africaine des droits de l'homme et des peuples,

vu la 120e session du Comité des droits de l'homme, qui s'est tenue à Genève et a examiné, les 10 et 11 juillet 2017, le quatrième rapport périodique de Madagascar sur sa mise en œuvre du pacte international relatif aux droits civils et politiques,

vu l’article 135, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant qu'après cinq années de troubles politiques au cours desquelles les bailleurs de fonds avaient interrompu les programmes d'aide au développement, Madagascar a organisé des élections législatives crédibles et démocratiques en octobre 2013 et des élections présidentielles en décembre 2013, lesquelles ont débouché sur l'élection du président Hery Rajaonarimampianina; que la situation politique est restée explosive malgré la levée de toutes les restrictions à la coopération avec les nouvelles autorités grâce à la reprise des relations avec les pays donateurs;

B.

considérant qu'un nouveau code de la communication a vu le jour et qu'il a été vivement critiqué par les journalistes malgaches dans la mesure où il fait référence au code pénal pour statuer sur les délits de presse, ce qui risque d'entraîner une criminalisation de la profession; que la situation s'est calmée, mais ne semble pas évoluer dans le bon sens;

C.

considérant qu'en principe, des élections présidentielles devraient avoir lieu l'an prochain même si aucune date précise n'a encore été fixée; que le président malgache s'est dit favorable à une réforme constitutionnelle qui lui permettrait de rester au pouvoir pendant la période électorale et déterminé à altérer les amendements à la loi électorale qui ont été proposés par la commission électorale nationale indépendante, des experts, la société civile et l'opposition; que ces propos ont été dénoncés par ses opposants politiques et une partie de la société civile, inquiets qu'il ne s'agisse d'une manœuvre pour reporter les élections et rester au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel; que cette situation risque d'accroître les tensions dans un contexte politique déjà fragile;

D.

considérant que, le 10 juillet 2017, le directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique australe a déclaré que le bilan de Madagascar en matière de droits de l'homme s'aggravait rapidement en raison du mépris flagrant de l'état de droit; que plus de 50 % des détenus se trouvent en détention préventive sans qu'un procès n'ait lieu et qu'on assiste à des violations telles que des exécutions extrajudiciaires par la police ou l'emprisonnement de défenseurs des droits de l'homme en raison de l'absence d'accès libre et équitable à la justice;

E.

considérant qu'Amnesty International dispose également de preuves que des agents des forces de l'ordre ont cherché à se venger après des incidents de justice populaire; qu'en février 2017, des policiers auraient incendié cinq villages à Antsakabary au motif que deux de leurs collègues auraient été assassinés par des villageois, et qu'une femme âgée est décédée de ses brûlures pendant l'attaque parce qu'elle était incapable de s'enfuir; que la police enquête à présent sur cet incendie alors qu'elle est impliquée dans celui-ci;

F.

considérant que des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme font l'objet d'actes d'intimidation et de harcèlement de la part des autorités afin de les faire taire et d'entraver leurs investigations ou leur action en faveur des droits de l'homme; que depuis les élections de 2013, de nombreux médias ont été fermés et censurés au nom du «respect de l'état de droit» et de l'impératif d'«assainissement du paysage audiovisuel» avancés par le ministère de la communication;

G.

considérant qu'en 2013, la Conférence des parties à la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a adopté un plan d'action pour Madagascar qui demandait au pays de renforcer son action répressive et d'instaurer un embargo sur l'exportation de stocks de bois; que depuis lors, le secrétariat et le comité permanent de la CITES ont affirmé à de nombreuses reprises que Madagascar n'avait pas respecté le plan d'action; que, d'après le secrétariat de la CITES, l'exploitation illégale des forêts et les infractions à la législation environnementale bénéficient d'une impunité généralisée; que, par ailleurs, des personnes qui s'opposent à l'exploitation illégale des forêts ont été condamnées par les tribunaux, qui courent un risque grave de corruption;

H.

considérant que Madagascar est l'un des endroits les plus exceptionnels de la planète en termes d'environnement, mais aussi le pays en paix le plus pauvre du monde, avec 92 % de la population vivant avec moins de 2 USD par jour, et qu'il figure à la 154e place sur 188 pour l'indice de développement humain;

I.

considérant que le trafic illégal de bois et d'espèces animales constitue une menace grave pour l'environnement et la biodiversité de Madagascar ainsi que pour les droits de sa population en matière d'environnement; que l'incidence de l'industrie extractive sur l'environnement et l'absence de transparence dans sa gestion nuisent souvent aux collectivités locales et au développement durable de celles-ci; que les réseaux de trafiquants ont des liens supposés avec les milieux du crime organisé, ce qui menace la gouvernance démocratique du pays; que d'après le rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'environnement, il existe un lien étroit entre l'exploitation illégale et le trafic de bois précieux, ainsi que les concessions minières, et la violence à l'égard de la population locale;

J.

considérant que le militant écologiste Clovis Razafimalala, qui avait dénoncé l'exploitation et le trafic illégaux du bois de rose et d'autres espèces, se trouve en détention depuis le 16 septembre 2016 pour de fausses accusations de rébellion, de destruction de dossiers et de biens publics et d'incendie volontaire malgré l'absence manifeste de preuves; que le militant écologiste et défenseur des droits de l'homme Raleva a été arrêté le 27 septembre 2017 pour «usage de faux titre» lors de la remise en cause des opérations d'une société d'extraction aurifère après leur interdiction pour dégradation de l'environnement; que le 26 octobre 2017, Raleva a été condamné à deux ans de prison avec sursis; qu'Augustin Sarovy, directeur d'une ONG qui lutte contre le trafic de bois de rose, a été obligé de s'enfuir en Europe après avoir reçu des menaces de mort;

K.

considérant que Fernand Cello, directeur de radio connu pour ses investigations sur des sujets sensibles tels que l'exploitation illégale de saphirs, a été poursuivi pour «faux et usage de faux» le 6 mai 2017; que Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé l'acharnement des autorités de la région sur le directeur de Radio Jupiter pour des motifs fallacieux par des personnes mises en cause à la suite de ses investigations;

L.

considérant que l'arrestation de Claudine Razaimamonjy à l'initiative du Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) pour détournement de deniers publics dans plusieurs communes est devenue une affaire d'État étant donné qu'elle est conseillère et proche du chef de l'État, Hery Rajaonarimampianina; qu'avant son arrestation, la gendarmerie avait demandé d'amener pour enquête Mme Jacqueline Raharimanantsoa Saholiniaina, Mme Sylvie Randriantsara Linah et Mme Claudine Razaimamonjy; qu'il s'avère qu'en fait, ces trois dames ne sont qu'une seule et même personne, à savoir Claudine Razaimamonjy, qui n'a jamais répondu aux convocations;

M.

considérant que l'«affaire Claudine» a provoqué un conflit ouvert entre le gouvernement et la justice, le ministre de la justice ayant appelé lui-même publiquement à la libération de Claudine Razaimamonjy afin d'éviter la prolongation de sa garde à vue; que le Syndicat des magistrats s'est déclaré indigné par la position adoptée et l'implication directe du gouvernement dans l'affaire, plaidant pour la séparation des pouvoirs et soulignant que cette affaire n'avait aucun lien avec la politique; que cette année, les magistrats se sont mis en grève à trois reprises pour condamner les intimidations répétées et les ingérences des autorités dans leurs activités ainsi que pour réaffirmer leur indépendance;

N.

considérant que Madagascar connaît chaque année des épidémies de peste depuis les années 1980, mais que la dernière épidémie, qui sévit depuis août 2017, est particulièrement violente et affecte les grandes villes et des zones non endémiques; que plus de 1 800 cas et 127 décès ont été signalés; que selon l'OMS, le caractère inhabituel et la propagation rapide de l'épidémie cette année sont dus à la détérioration du système de santé liée à la crise socio-politique qui a frappé le pays ces dernières années; que, selon l'OMS, le risque de poursuite de la propagation potentielle de l'épidémie de peste au niveau national reste élevé;

O.

considérant que la prédominance du droit coutumier dans le pays a favorisé les pratiques traditionnelles néfastes, en particulier les mariages arrangés, forcés et précoces; que les violences sexuelles et les autres formes de violences physiques contre les femmes et les filles restent répandues, mais que les taux de signalement sont faibles et les procès très rares; que l'avortement reste interdit dans le pays par une loi qui date de 1920; qu'environ dix femmes par jour meurent à l'accouchement; que l'interdiction de l'avortement risque d'entraîner des pratiques clandestines et dangereuses d'interruption de grossesse par des personnes qui ne possèdent pas les qualifications médicales voulues;

1.

salue le rétablissement de l'état de droit par les élections d'octobre et de décembre 2013; rappelle aux autorités malgaches, et en premier lieu à son président, qu'il leur incombe de soutenir et de protéger les droits de leurs concitoyens se trouvant dans tout le pays, et notamment de les protéger contre tous les mauvais traitements et les crimes, ainsi que d'exercer leur mission de gouvernement dans le respect le plus strict de l'état de droit; les presse d'adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir à leurs concitoyens l'exercice de leurs libertés fondamentales, dont la liberté d'expression;

2.

espère que les élections prochaines auront lieu dans un climat paisible et serein afin qu'elles puissent se dérouler de façon démocratique et transparente; souligne que l'ordre constitutionnel et la stabilité politique doivent être préservés et que seuls le dialogue et le consensus entre tous les acteurs politiques sont susceptibles de garantir la tenue d'élections crédibles dans les délais prévus en 2018; invite la communauté internationale à adopter toutes les mesures utiles pour que les élections présidentielles de 2018 soient libres et régulières;

3.

se dit préoccupé par la prévalence de la justice populaire et l'implication d'agents des forces de l'ordre dans des exécutions extrajudiciaires; demande qu'une enquête indépendante et impartiale soit menée sur l'incendie de cinq villages à Antsakabary et qu'elle veille à protéger les victimes de tout acte de représailles si ces dernières devaient apporter des preuves; invite les autorités malgaches à mener des enquêtes impartiales systématiques sur les exécutions extrajudiciaires, à poursuivre leurs auteurs et à s'assurer que les familles des victimes soient dûment indemnisées;

4.

invite les autorités malgaches à respecter leurs obligations découlant de la CITES, notamment en renforçant nettement l'application effective des lois contre l'exploitation illégale des forêts et le trafic d'espèces de bois;

5.

salue la révision actuelle du code minier et invite le gouvernement à faire en sorte que le code révisé soit conforme aux exigences internationales, comme l'analyse préalable et la consultation de la majorité des personnes affectées, l'accès à des voies de recours et la limitation des conséquences négatives pour l'environnement; invite le gouvernement à examiner les permis d'exploitation minière délivrés par le gouvernement de transition et à suspendre les permis qui ne sont pas conformes au décret MECIE;

6.

dénonce l'arrestation arbitraire de journalistes, de défenseurs des droits de l'homme et de militants écologistes pour de fausses accusations; demande qu'il soit mis définitivement fin aux actes de harcèlement et d'intimidation à leur encontre, désapprouve les mesures prises à l'encontre des médias avant les dernières élections et demande le rétablissement complet de toutes libertés individuelles et collectives; demande au gouvernement malgache d'abroger les éléments restrictifs du code de la communication;

7.

invite le gouvernement malgache à laisser la justice suive son cours normal en toute indépendance dans l'«affaire Claudine» et dans tous les cas de corruption active et passive; souligne que la politique ne doit pas s'immiscer dans la justice et que le Bianco doit être autorisé à mener librement ses enquêtes liées à la corruption; insiste sur le strict respect du principe de séparation des pouvoirs et souligne que l'indépendance et l'impartialité de la justice doivent être garanties en toutes circonstances; demande aux autorités malgaches de redoubler d'efforts pour éliminer la corruption et l'impunité dans le pays et faire en sorte que tous les cas de corruption soient traduits en justice;

8.

se dit préoccupé par le regain d'activité des prédicateurs étrangers, qui obligent les élèves à se convertir à une forme extrémiste de l'Islam;

9.

souligne que l'Union européenne et ses États membres doivent investir dans le soutien et la protection des défenseurs des droits de l’homme, acteurs essentiels du développement durable, notamment par l'octroi urgent de subventions au titre du fonds d'urgence pour les défenseurs des droits de l'homme en danger de l'IEDDH (Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme);

10.

demande instamment aux multinationales de respecter les droits de l'homme ainsi que le principe de diligence raisonnable inscrit dans les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme;

11.

invite l'Union européenne à s'attacher à veiller à ce que les préparatifs des élections présidentielles prochaines n'excluent personne, soient transparents et soient acceptés par tous, notamment par des mesures de soutien de deux ans au cycle électoral;

12.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à la Commission, au Conseil, au Conseil des ministres ACP-UE, au gouvernement malgache, au Secrétaire général des Nations unies, à la Communauté de développement de l'Afrique australe et à la Commission de l'Union africaine.

(1)  JO C 212 E du 5.8.2010, p. 111.

(2)  JO C 341 E du 16.12.2010, p. 72.

(3)  JO C 380 E du 11.12.2012, p. 129.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/62


P8_TA(2017)0447

Accord de partenariat sur les relations et la coopération UE-Nouvelle-Zélande (résolution)

Résolution non législative du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l’Union, de l’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (15470/2016 — C8-0027/2017 — 2016/0366(NLE) — 2017/2050(INI))

(2018/C 356/11)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (15470/2016),

vu le projet d’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (1) (09787/2016),

vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 37 du traité sur l’Union européenne ainsi qu’à l’article 207, l’article 212, paragraphe 1, l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), et l’article 218, paragraphe 8, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C8-0027/2017),

vu la déclaration commune sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande (2), adoptée à Lisbonne en 2007,

vu sa résolution concernant la Nouvelle-Zélande du 25 février 2016 sur l’ouverture des négociations d’accords de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (3),

vu l’accord entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande établissant un cadre pour la participation de la Nouvelle-Zélande aux opérations de gestion de crises menées par l’Union européenne, signé en 2012 (4),

vu l’accord de coopération scientifique et technologique entre la Communauté européenne et le gouvernement de la Nouvelle-Zélande (5), entré en vigueur en 2009,

vu la 22e réunion interparlementaire UE-Nouvelle-Zélande, qui s’est tenue à Bruxelles le 23 mars 2017,

vu sa résolution législative du 16 novembre 2017 sur le projet de décision (6),

vu l’article 99, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A8-0333/2017),

A.

considérant que la Nouvelle-Zélande entretient depuis longtemps un partenariat étroit avec l’Union européenne et ses États membres;

B.

considérant que l’Union européenne partage des valeurs et des principes communs avec la Nouvelle-Zélande, qui incluent le respect des principes démocratiques, des droits de l’homme, des libertés fondamentales, de l’état de droit, y compris du droit international, ainsi que la paix et la sécurité;

C.

considérant que l’Union européenne demeure le troisième partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande; et que les deux parties partagent un large éventail d’intérêts économiques et commerciaux;

D.

considérant que le premier ambassadeur résident de l’Union auprès de la Nouvelle-Zélande a pris ses fonctions en septembre 2016, marquant la pleine transition vers une délégation autonome de l’Union européenne en Nouvelle-Zélande;

E.

considérant que la Nouvelle-Zélande entretient de bonnes relations avec un certain nombre des partenaires les plus proches de l’Union, dont l’Australie et les États-Unis; qu’à cet égard, la déclaration de Wellington de 2010 a établi un cadre de partenariat stratégique entre la Nouvelle-Zélande et les États-Unis; et qu’un accord de rapprochement économique entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande a été signé en 1983;

F.

considérant que la Nouvelle-Zélande, membre du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, est un partenaire apprécié en matière de développement et un fournisseur clé en termes de pourcentage de revenu national brut consacré à l’aide publique au développement (APD), et qu’elle contribue au développement durable et à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement dans l’objectif de parvenir à un monde plus juste, plus sûr et plus prospère;

G.

considérant que la Nouvelle-Zélande est membre de l’alliance des services de renseignement «Five Eyes» aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie; que d’autres États membres de l’Union (l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Suède) font partie d’un accord plus souple connu sous le nom de «Fourteen Eyes»;

H.

considérant que la Nouvelle-Zélande porte une attention particulière au développement de relations dans la région Asie-Pacifique, notamment avec la Chine, l’Asie du Sud-Est et le Japon; et qu’elle contribue à la stabilité régionale de l’Asie de Sud-Est ainsi que dans le sud-ouest du Pacifique;

I.

considérant qu’une région Asie-Pacifique intégrée, dans laquelle la Nouvelle-Zélande joue un rôle majeur, contribue à favoriser un système fondé sur des valeurs et des règles mondiales et donc à renforcer la sécurité de l’Union;

J.

considérant que la Nouvelle-Zélande est l’un des membres fondateurs du Forum des îles du Pacifique (FIP) et a noué un partenariat stratégique avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE);

K.

considérant que la Nouvelle-Zélande a conclu des accords bilatéraux de libre-échange avec l’Australie, Singapour, la Thaïlande, la Chine, Hong Kong, Taïwan, la Malaisie et la Corée du Sud, ainsi que les accords commerciaux multilatéraux que sont l’accord de partenariat stratégique économique transpacifique avec Singapour, le Chili et le Brunei, l’accord de libre-échange ANASE-Australie-Nouvelle-Zélande et l’accord de libre-échange Nouvelle-Zélande-Conseil de coopération du Golfe (CCG); que la Chine et la Nouvelle-Zélande souhaitent renforcer leurs accords commerciaux;

L.

considérant que la Nouvelle-Zélande est également partie à l’accord sur le partenariat transpacifique (PTP), qu’elle a ratifié; et qu’elle est partie active aux négociations sur le partenariat économique régional global;

M.

considérant que de 2015 à 2016, la Nouvelle-Zélande a été membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour un mandat de deux ans, pendant lequel elle a occupé la présidence du Conseil de sécurité à deux reprises avec une forte autorité et une vision solide;

N.

considérant que la Nouvelle-Zélande est membre de longue date de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement (BAD); et qu’elle est membre de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIBB) nouvellement constituée et située à Shanghai;

O.

considérant que la Nouvelle-Zélande a participé à des opérations de maintien de la paix des Nations unies en Afghanistan, en Bosnie, au Kosovo et en Sierra Leone; qu’elle a, en Afghanistan, encadré l’équipe de reconstruction dans la province de Bamyan ainsi que des missions de formation pour contribuer au développement de l’armée nationale afghane, et qu’elle a par ailleurs apporté son concours, jusqu’en 2012, à la mission EUPOL de rétablissement de la loi et de l’ordre;

P.

considérant que la Nouvelle-Zélande conduit une mission de formation non destinée au combat en Iraq depuis 2015 dans le but de former les membres des forces de sécurité iraquiennes dans le cadre la lutte contre l’État islamique;

Q.

considérant que la Nouvelle-Zélande a été le premier pays au monde à adopter le suffrage universel direct, en 1893;

R.

considérant que la Nouvelle-Zélande est en faveur d’une production respectueuse de l’environnement, notamment pour les produits alimentaires; et qu’elle soutient des accords mondiaux sur le climat dans le contexte de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la mise en œuvre de l’accord de Paris issu de la 21e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), ainsi que des mesures d’atténuation efficaces de la part de tous les pays développés et des pays en développement qui émettent le plus de gaz à effet de serre, en introduisant notamment un système national novateur d’échange de droits d’émission;

S.

considérant que la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne coopèrent à la promotion du développement durable, à la résilience au changement climatique et à l’atténuation des effets de celui-ci dans la région Asie-Pacifique, en encourageant en particulier le recours systématique aux énergies renouvelables;

T.

considérant que l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande travaillent ensemble à la promotion du développement durable et à l’atténuation des effets du changement climatique dans la région du Pacifique, en mettant l’accent en particulier sur le rôle des énergies renouvelables;

U.

considérant que la Nouvelle-Zélande contribue au Fonds international pour l’Irlande, une organisation visant à promouvoir le progrès économique et social et à encourager et favoriser le dialogue et la réconciliation des communautés;

1.

salue la conclusion de l’accord de partenariat sur les relations et la coopération (PARC), qui créera un cadre politique tourné vers l’avenir au sein duquel les relations et la coopération au développement durable entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, dans un large éventail de domaines, se développeront davantage au cours des prochaines années pour répondre à de nouvelles ambitions et attentes;

2.

est favorable à l’ouverture de négociations sur l’accord de libre-échange UE-Nouvelle-Zélande qui doivent être menées dans un esprit de réciprocité et de bénéfices mutuels et en tenant compte de la sensibilité de certains produits, notamment certains produits agricoles; souligne qu’il est important de renforcer le dialogue politique et d’améliorer la coopération dans les domaines de la croissance économique, de la création d’emplois, du commerce et de l’investissement;

3.

salue l’attitude du Premier ministre Bill English, qui a souligné et réaffirmé l’engagement pris par son pays d’entretenir des relations spéciales avec l’Europe, comme en a témoigné le fait d’effectuer sa première visite officielle dans l’Union européenne, au Parlement européen, à Londres et à Berlin en janvier 2017, un mois seulement après avoir été nommé Premier ministre;

4.

salue les relations bilatérales fortes qu’entretiennent depuis longtemps la Nouvelle-Zélande et les États membres de l’Union, notamment les liens culturels, économiques et personnels;

5.

insiste sur la coopération de l’Union européenne et de la Nouvelle-Zélande en matière de paix, de sécurité, de stabilité dans la région Asie-Pacifique, d’agriculture, de développement durable, de pêche, d’affaires maritimes, de transport, d’aide humanitaire, de mesures sanitaires, d’énergie, d’environnement et de lutte contre le changement climatique;

6.

insiste sur le besoin de coopération de l’Union européenne et de la Nouvelle-Zélande en matière de renforcement de la gouvernance environnementale et de la gouvernance des océans, ce qui est nécessaire pour parvenir à la conservation des ressources et à l’utilisation durable de celles-ci;

7.

prend note de la feuille de route sur la coopération scientifique et technologique entre l’Union et la Nouvelle-Zélande dans les domaines de la recherche et de l’innovation; encourage la réalisation d’investissements supplémentaires et les nouvelles possibilités de coopération scientifique, universitaire et technologique;

8.

se félicite des articles du PARC relatifs à la coopération dans la lutte contre le terrorisme, et notamment des engagements en matière d’échange d’informations sur les groupes et réseaux terroristes et d’échange de vues sur les moyens de prévenir, de contrer et de combattre le terrorisme ainsi que la propagande, la radicalisation et la cybercriminalité y afférentes, tout en veillant à la protection des droits de l’homme et au respect de l’état de droit;

9.

souligne la participation de la Nouvelle-Zélande aux opérations de gestion de crises menées par l’Union européenne en vue de promouvoir la paix et la sécurité internationales, et sa contribution à l’opération Atalante de la force navale placée sous la direction de l’Union européenne (EUNAVFOR) pour la lutte contre les actes de piraterie au large de la Corne de l’Afrique, à la mission EUPOL en Afghanistan ainsi qu’à l’opération militaire de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR ALTHEA);

10.

salue l’engagement de longue date de la Nouvelle-Zélande dans la coalition internationale contre le terrorisme; rappelle que la Nouvelle-Zélande joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme international dans la région Asie-Pacifique; se réjouit que le pays apporte déjà son soutien aux gouvernements et aux ONG dans les pays d’Asie du Sud-Est contre l’extrémisme violent et la radicalisation;

11.

mesure le rôle de la Nouvelle-Zélande dans le coparrainage des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Syrie et sur le processus de paix au Proche-Orient à la fin de l’année 2016, lorsque le pays était membre du Conseil de sécurité;

12.

se félicite de l’attachement de longue date de la Nouvelle-Zélande pour la Cour pénale internationale (CPI) et salue les efforts déployés par le pays ainsi que la contribution constructive de celui-ci en faveur du développement et de l’efficacité de la CPI comme moyen de renforcement de la paix et de la justice internationale;

13.

salue la ratification par la Nouvelle-Zélande de l’accord sur le climat issu de la COP21 et note avec satisfaction que plus de 80 % de l’électricité du pays provient de sources d’énergie renouvelable;

14.

prend note du partenariat énergétique UE-Nouvelle-Zélande pour le Pacifique; invite les deux parties à renforcer leur coopération en matière d’énergies renouvelables dans le cadre de l’initiative des Nations unies «Énergie durable pour tous».

15.

apprécie la contribution de la Nouvelle-Zélande à la protection, à la conservation et à l’utilisation durable des ressources marines ainsi qu’à la recherche marine;

16.

estime que la Nouvelle-Zélande est un partenaire important dans la coopération et la protection environnementales dans la région du Pacifique et en Antarctique;

17.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Service européen pour l’action extérieure, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu’au gouvernement et au Parlement de la Nouvelle-Zélande.

(1)  JO L 321 du 29.11.2016, p. 3.

(2)  JO C 32 du 6.2.2008, p. 1.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0064.

(4)  JO L 160 du 21.6.2012, p. 2.

(5)  JO L 171 du 1.7.2009, p. 28.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0446.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/66


P8_TA(2017)0448

Stratégie UE-Afrique: un coup d’accélérateur au développement

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la stratégie UE-Afrique: un coup d’accélérateur au développement (2017/2083(INI))

(2018/C 356/12)

Le Parlement européen,

vu l’article 21 du traité sur l’Union européenne (traité UE) et l’article 208 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu la stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne intitulée «Vision partagée, action commune: une Europe plus forte» et présentée au Conseil européen lors de sa réunion des 28 et 29 juin 2016,

vu la déclaration conjointe du 7 juin 2017 du Parlement, du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil et de la Commission sur le nouveau consensus européen pour le développement «Notre monde, notre dignité, notre avenir»,

vu le sommet des Nations unies sur le développement durable et le document final adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2015, intitulé «Transformer notre monde: le programme de développement durable à l’horizon 2030» ainsi que les 17 objectifs de développement durable (ODD),

vu les principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires (CSA-RAI), mis au point par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, visant à atteindre les premier et deuxième ODD,

vu le programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement de 2015,

vu l’accord de Paris sur le changement climatique de 2015,

vu le Sommet africain pour l’action qui s’est tenu le 16 novembre 2016, consacrant la dimension africaine de la COP 22,

vu la communication de la Commission du 26 février 2016 sur le plan d’action de l’Union européenne contre le trafic d’espèces sauvages (COM(2016)0087),

vu l’accord de partenariat entre les membres du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, signé à Cotonou le 23 juin 2000 (1) (accord de Cotonou), et ses versions révisées de 2005 et 2010,

vu le partenariat stratégique Afrique-UE adopté par les chefs d’État ou de gouvernement africains et européens à l’occasion du sommet de Lisbonne le 9 décembre 2007, ainsi que les deux plans d’action adoptés à Accra en octobre 2007 (pour la période 2008-2010) et à Tripoli en novembre 2010 (pour la période 2011-2013),

vu les conclusions du 4e sommet UE-Afrique, qui s’est tenu à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014, ainsi que la feuille de route qui définit le format des réunions (format du Caire) et les axes de coopération entre les deux continents pour la période 2014-2017, et la déclaration UE-Afrique sur la migration et la mobilité,

vu l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), adopté en mai 2014,

vu le rapport sur les propositions de recommandations relatives à la réforme institutionnelle de l’Union africaine, préparé par Paul Kagamé, intitulé «L’impératif de renforcer notre Union»,

vu la déclaration du 3e Forum intercontinental de la société civile, qui s’est tenu à Tunis du 11 au 13 juillet 2017, appelant à renforcer la participation des organisations de la société civile et à placer les personnes au cœur du partenariat stratégique Afrique-UE,

vu la communication conjointe de la Commission et de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 7 juin 2017, intitulée «Une approche stratégique de la résilience dans l’action extérieure de l’UE» (JOIN(2017)0021),

vu la proposition de règlement (UE) 2017/1601 du Parlement européen et du Conseil du 26 septembre 2017 instituant le Fonds européen pour le développement durable (FEDD), la garantie FEDD et le Fonds de garantie FEDD (2),

vu la proposition de la Commission du 5 juillet 2016 relative au règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 230/2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix (COM(2016)0447),

vu la communication conjointe de la Commission européenne et de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 22 novembre 2016, intitulée «Un partenariat renouvelé avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique» (JOIN(2016)0052),

vu les différentes communications de la Commission européenne sur les relations entre l’Union européenne et l’Afrique, notamment celle du 27 juin 2007 intitulée «Du Caire à Lisbonne — Le partenariat stratégique UE-Afrique» (COM(2007)0357), celle du 17 octobre 2008 intitulée «Un an après Lisbonne: le partenariat Afrique-UE en action» (COM(2008)0617) ou encore celle du 10 novembre 2010 sur la consolidation des relations entre l’UE et l’Afrique: 1,5 milliard d’habitants, 80 pays, deux continents, un avenir (COM(2010)0634),

vu la communication conjointe de la Commission européenne et de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité au Parlement européen et au Conseil du 4 mai 2017 intitulée «Un nouvel élan pour le partenariat Afrique-UE» (JOIN(2017)0017) et les conclusions du Conseil sur le sujet en date du 19 juin 2017,

vu ses résolutions antérieures sur les relations entre l’Union et l’Afrique et les pays ACP, notamment celle du 4 octobre 2016 sur l’avenir des relations ACP-UE au-delà de 2020 (3),

vu sa résolution du 13 septembre 2016 sur le fonds d’affectation spéciale de l’Union pour l’Afrique: implications pour le développement et l’aide humanitaire (4),

vu sa résolution du 7 juin 2016 sur le rapport 2015 de l’Union sur la cohérence des politiques pour le développement (5),

vu sa résolution du 22 novembre 2016 sur le renforcement de l’efficacité de la coopération au développement (6),

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du développement et les avis de la commission des affaires étrangères, de la commission du commerce international et de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0334/2017),

A.

considérant que les liens que l’Union européenne entretient avec les pays africains sont historiques et que leurs destins sont étroitement liés; considérant que l’UE est le partenaire principal de l’Afrique dans les domaines économique et commercial ainsi qu’en matière de développement, d’aide humanitaire et de sécurité;

B.

considérant la nécessité de doter le partenariat Afrique-UE d’une nouvelle vision d’avenir qui reflète l’évolution de la situation des deux continents sur les plans social, environnemental, économique et politique; considérant la nécessité de s’adapter aux nouveaux acteurs qui ont fait irruption sur la scène internationale — dont la Chine — et d’aller vers un partenariat plus politique, modernisé et approfondi, qui mette l’accent sur la défense de nos intérêts communs essentiels;

C.

considérant que les relations entre l’UE et l’Afrique doivent se construire sur les principes de compréhension et d’intérêt mutuels, ainsi que sur le partage de valeurs communes dans le cadre d’un partenariat réciproque;

D.

considérant que les relations entre l’UE et le continent africain s’articulent autour de différents instruments juridiques et différentes stratégies politiques et qu’il convient de renforcer les synergies et la cohérence entre eux afin de rendre le partenariat plus efficace et durable;

E.

considérant que l’accord de Cotonou, qui réunit 79 États ACP, dont 48 d’Afrique sub-saharienne, ainsi que l’UE, est le principal partenariat entre l’UE et l’Afrique; considérant que l’UE a également noué des relations avec des pays africains non parties à l’accord de Cotonou; considérant que le partenariat UE-ACP a été établi à un moment où les pays ACP n’avaient pas encore mis en place leurs structures actuelles de coopération régionale ou continentale; que l’émergence de l’UA en 2003 et du partenariat stratégique Afrique-UE en 2007 rendent essentielle la rationalisation des différents cadres politiques entre l’UE et l’Afrique; que l’objectif de «considérer l’Afrique dans son ensemble» est clairement mentionné dans le préambule du partenariat stratégique Afrique-UE;

F.

considérant que l’UE entretient avec les pays africains un dialogue institutionnel politique poussé à travers les sommets UE/Afrique, l’organisation intergouvernementale Union pour la Méditerranée (UpM) et les instances de coopération ACP-UE, y compris au niveau parlementaire à travers l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, la délégation du Parlement européen à l’Assemblée parlementaire de l’UpM ou encore avec le Parlement panafricain;

G.

considérant que le 11e Fonds européen de développement (FED) est doté d’un budget de 30,5 milliards d’euros, dont 900 millions sont réservés à la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique et 1,4 milliards seront utilisés pour le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique; que plus de 5 milliards ont été orientés vers les besoins des pays africains dans le cadre de l’instrument européen de voisinage et que 845 millions sont alloués au programme panafricain dans le cadre de l’instrument de coopération au développement pour mettre en œuvre le partenariat stratégique Afrique-UE;

H.

considérant que le futur sommet UA-UE qui se tiendra à Abidjan les 29 et 30 novembre 2017 sur le thème «investir dans la jeunesse» est une occasion de créer, soutenir et développer les conditions économiques d’une réelle égalité entre partenaires désireux de défendre des intérêts communs essentiels;

I.

considérant que le nouveau partenariat stratégique Afrique-UE devra s’inscrire dans le futur accord post-Cotonou;

J.

considérant que l’UE est un partenaire historique et l’un des principaux garants de la sécurité du continent africain, laquelle revêt la plus haute importance; que la sécurité du continent européen ainsi que sa capacité à conserver une croissance durable sont étroitement et directement liées à la stabilité et au développement du continent africain et vice-versa;

K.

considérant qu’un soutien constant à la bonne mise en œuvre de l’architecture africaine de paix et de sécurité et l’engagement de l’UE, de l’UA et d’autres acteurs internationaux présents en Afrique sont essentiels pour le développement et la stabilité du continent africain;

L.

considérant que la migration fait partie intégrante de la stratégie globale de l’UE concernant les questions de politique étrangère et de sécurité et qu’elle constitue un sujet prioritaire dans les relations extérieures de l’UE, y compris dans ses relations avec l’Afrique; que l’Afrique et l’Europe ont un intérêt et une responsabilité partagés en matière de migration et de mobilité, y compris en ce qui concerne la lutte contre la traite des êtres humains et les réseaux de passeurs, et que la gestion de la migration requiert des solutions mondiales fondées sur la solidarité, le partage des responsabilités et le respect des droits des migrants et du droit international ainsi qu’une utilisation efficace des instruments de coopération au développement;

M.

considérant que plus de 218 millions de personnes vivent dans un état de pauvreté extrême en Afrique; que le pourcentage de la population vivant dans une extrême pauvreté en Afrique sub-saharienne a chuté, passant de 56 % en 1990 à 43 % en 2012; que 33 des 47 pays les moins avancés (PMA) se trouvent en Afrique, ce qui fait du partenariat UE-Afrique un outil indispensable à la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable, en particulier en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté;

N.

considérant qu’en Afrique, les besoins en infrastructure sont évalués à 75 milliards d’euros par an, que le marché de la consommation devrait atteindre les 1 000 milliards de dollars en 2020, que l’investissement étranger direct, en progression constante, devrait s’élever à 144 milliards de dollars en 2020 et que le continent compte actuellement 1 milliard d’habitants;

O.

considérant que les exportations africaines sont encore dominées par des produits non transformés et relèvent encore, en grande partie, de régimes de préférences commerciales; que le libre accès au marché de la plupart des produits africains renforce les capacités des pays du continent, améliore leur compétitivité sur les marchés mondiaux et leur participation aux échanges mondiaux, à condition de s’accompagner, entre autres, de politiques plaçant la pérennité de l’industrialisation et la productivité rurale au centre des modèles de développement;

P.

considérant que la dynamique démographique devra être prise en compte, sachant que d’ici à 2050, selon certaines projections, l’Afrique pourrait compter 2,5 milliards de personnes, majoritairement des jeunes, tandis que la population européenne sera sans doute sensiblement plus âgée; qu’il est dès lors crucial, sur le continent africain, de créer des millions d’emplois et d’aider et de soutenir l’émancipation des femmes et des jeunes, notamment par l’éducation, l’accès aux soins de santé et la formation;

Renforcer le dialogue politique entre l’UE et l’Afrique: une condition préalable à un partenariat stratégique renouvelé

1.

prend acte de la nouvelle communication, intitulée «un nouvel élan pour le partenariat Afrique-UE», qui vise à donner un nouvel élan au partenariat Afrique-UE afin de le renforcer et de l’approfondir en l’orientant sur la prospérité et la stabilité des deux continents, conformément aux engagements pris dans le cadre des ODD, du nouveau consensus européen pour le développement, qui est un ensemble de lignes directrices de politique européenne en matière de développement, de la stratégie globale de l’UE concernant les questions de politique étrangère et de sécurité et de l’Agenda 2063;

2.

rappelle que l’Afrique est un partenaire stratégique de premier ordre pour l’UE et estime indispensable de renforcer les relations entre l’UE et l’UA grâce à un dialogue révisé et élargi, qui couvre les principes de transparence et de bonne gouvernance, au bénéfice mutuel des deux parties, ainsi que la coopération à long terme sur un pied d’égalité pour relever des défis partagés et obtenir des bénéfices communs, tout en veillant au principe d’appropriation des politiques et en tenant compte du contexte et du niveau de développement propres à chaque pays partenaire;

3.

invite le prochain partenariat à privilégier les domaines prioritaires recensés tant par l’UA que par l’UE, notamment:

le développement économique (grâce au commerce, aux accords de partenariat économique (APE), au renforcement de l’intégration régionale, à la diversification de l’économie, à une industrialisation viable à long terme et à la création d’emplois de qualité),

la bonne gouvernance, notamment les droits de l’homme,

le développement humain, avec des services publics qui répondent aux besoins fondamentaux de la population que sont la santé, l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’égalité des sexes, la science, la technologie et l’innovation,

la sécurité et la lutte contre le terrorisme,

les migrations et la mobilité,

l’environnement — changements climatiques inclus;

4.

rappelle que l’appui budgétaire constitue la meilleure façon de mettre en œuvre l’appropriation des politiques, car il donne aux gouvernements les moyens de décider de leurs besoins et de leurs priorités; rappelle que l’appui budgétaire général ou sectoriel permet de soutenir les politiques de développement et d’assurer une utilisation maximale;

5.

se félicite que le 5e sommet UA-UE, qui se tiendra en Côte d’Ivoire au mois de novembre 2017, ait pour thématique centrale la jeunesse, eu égard à l’importance de celle-ci pour l’avenir des deux continents;

6.

rappelle l’importance et l’efficacité de la coopération ACP-UE et les résultats obtenus en matière de développement; insiste sur le fait que ce cadre juridiquement contraignant doit être maintenu après 2020; insiste sur la nécessité d’approfondir la coopération tout en développant la dimension régionale, y compris via une coopération renforcée avec l’Union africaine, les communautés économiques régionales et d’autres organisations régionales; demande, une approche plus structurée, plus globale, plus pragmatique et plus stratégique du dialogue politique dans le cadre des négociations en vue de l’accord post-Cotonou;

7.

demande le renforcement de la dimension parlementaire du partenariat ACP-UE; souligne que l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE est une plateforme d’interaction unique en son genre et joue un rôle de premier plan dans le renforcement de la démocratie, de l’état de droit et du respect des droits de l’homme;

8.

fait observer que le réexamen de la politique européenne de voisinage offre une occasion de mieux coordonner la politique de voisinage et la politique à destination des autres États d’Afrique, grâce à la création de cadres de coopération élargis portant sur des questions d’importance régionale telles que la sécurité, l’énergie et même les migrations;

9.

réaffirme la nécessité d’adopter, dans le cadre du partenariat Afrique-UE, une approche coordonnée entre les États membres de l’UE eux-mêmes et entre l’UE et ses États membres, comme le prévoit l’article 210 du traité FUE; rappelle également que le respect du principe de cohérence des politiques au service du développement, principe de l’Union, dans les politiques et initiatives tant européennes qu’africaines est nécessaire pour atteindre les ODD;

10.

demande l’intégration complète du principe de cohérence des politiques au service du développement dans les relations commerciales entre l’UE et l’Afrique, ce qui suppose l’insertion de clauses exécutoires liées au commerce et au développement durable dans tous les accords commerciaux conclus entre l’UE et des pays d’Afrique, conformément à l’engagement pris par la Commission dans la stratégie «Le commerce pour tous»;

11.

rappelle l’importance pour les États membres de respecter l’engagement de consacrer 0,7 % de leur PIB à l’aide publique au développement (APD) afin de renforcer la coopération avec l’Afrique;

12.

partage la volonté affichée d’approfondir les coalitions sur les questions de gouvernance mondiale entre l’UE et l’Afrique; insiste, à cet égard, sur la nécessité de renforcer le dialogue avec l’UA et sur l’importance d’assurer son autonomie financière, conformément à la décision de Kigali sur le financement, en réduisant sa dépendance envers les financements extérieurs; prend acte des propositions avancées dans le rapport de Paul Kagamé qui visent à renforcer l’UA afin de donner un nouvel élan au processus d’intégration politique africaine;

13.

insiste sur le rôle de la société civile — qui comprend les ONG, les organisations confessionnelles, les organisations de défense des droits des jeunes et des femmes, le secteur privé, les syndicats, les assemblées parlementaires, les collectivités locales et la diaspora, chaque acteur présentant ses propres caractéristiques — dans la consolidation du dialogue politique entre l’UE et l’Afrique en vue d’un partenariat qui donne la priorité aux populations;

14.

insiste sur la nécessité de renforcer la participation de la société civile au partenariat Afrique-UE en favorisant le renforcement de ses capacités, notamment par le transfert de compétences, et en veillant à sa participation à la conception et la mise en œuvre des réformes et politiques pertinentes; estime que la participation des organisations de la société civile est indispensable pour responsabiliser les pouvoirs publics; soutient les différentes plateformes mises en place pour faire de la société civile un acteur clé du partenariat, notamment le Forum annuel conjoint, qui a pour objectif de mettre en œuvre la feuille de route UE-Afrique; déplore néanmoins que ce forum n’ait jamais été convoqué et demande instamment à l’UE et à l’UA de mettre immédiatement à disposition les moyens financiers et politiques nécessaires pour assurer la participation significative de l’ensemble des parties prenantes au partenariat, y compris dans le cadre du 5e sommet UA-UE;

Bâtir des États et des sociétés plus résilients pour tous, et en particulier pour la jeunesse, afin d’atteindre les ODD

15.

estime qu’il est nécessaire de faire de la résilience — dans sa dimension quintuple — un axe majeur de la nouvelle stratégie UE-Afrique;

Résilience politique

16.

insiste sur la nécessité de renforcer la bonne gouvernance, la démocratie, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, mais également la lutte contre la corruption sur les deux continents, dans la mesure où ce sont des éléments indissociables d’un développement durable;

17.

invite ainsi à tenir un dialogue franc et ouvert, fondé sur le respect mutuel, sur ces valeurs et principes et à en faire un axe majeur de coopération, notamment en étendant la conditionnalité de l’aide au développement à leur strict respect;

18.

souligne qu’il est essentiel de s’attaquer avec davantage de détermination aux difficultés que connaissent les deux continents en matière de gouvernance afin de construire des sociétés plus justes, plus stables et plus sûres; insiste sur la nécessité de continuer de soutenir et de promouvoir les droits de l’homme et la gouvernance sur la base des mécanismes, principes, lois et instruments juridiques existants à l’échelle internationale, y compris ceux des organes africains de gouvernance régionale, tels que la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et ses protocoles, la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, pour renforcer l’appropriation;

19.

rappelle l’importance du rôle de la Cour pénale internationale dans la lutte contre l’impunité et dans la défense des valeurs de paix, de sécurité, d’égalité, d’équité, de justice et de réparation qu’elle véhicule; invite les États membres de l’UE et les États africains à continuer à soutenir le Statut de Rome et la Cour pénale internationale; invite instamment l’ensemble des signataires du Statut de Rome à le ratifier dès que possible;

20.

soutient l’organisation d’une conférence conjointe de haut niveau UA-UE sur les processus électoraux, la démocratie et la gouvernance en Afrique et en Europe, et demande que le Parlement européen, le Parlement panafricain, l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE et l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (Ap-UpM) y soient pleinement associés; invite à renforcer les liens entre les différentes assemblées pour favoriser les synergies et la cohérences des actions communes entreprises;

Résilience sécuritaire

21.

rappelle le lien étroit entre sécurité et développement; insiste sur la nécessité de mieux tenir compte des questions de sécurité et des objectifs de développement lorsqu’il s’agit de résoudre les problèmes propres aux États fragiles et d’aider à bâtir des États et des sociétés affichant une résilience accrue; prend acte que cela devrait reposer sur l’utilisation d’instruments spécifiques et sur un financement complémentaire;

22.

demande une coopération accrue entre l’UE et l’Afrique dans les domaines de la sécurité et de la justice dans le respect du cadre juridique international, afin d’adopter une approche globale pour résoudre les problèmes et mieux lutter contre la criminalité organisée, la traite des êtres humains et le trafic de migrants, en particulier de mineurs, ainsi que le terrorisme; est d’avis que les actions entreprises par l’UE devraient répondre aux stratégies adoptées par les pays africains, notamment à celles exprimées dans l’Agenda 2063 en matière de paix et de sécurité;

23.

souligne la nécessité d’une coopération entre l’UE, l’UA, les organisations régionales et les autres acteurs politiques pertinents en Afrique dans le domaine de la sécurité, afin de renforcer les capacités des pays en développement, d’y réformer le secteur de la sécurité et de soutenir les actions de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants;

24.

rappelle que le terrorisme est une menace mondiale pour la paix et la stabilité régionale, ainsi que pour le développement durable et la sécurité intérieure de la région, et qu’elle doit être combattue par une action coordonnée des gouvernements nationaux, des organisations régionales et internationales et des agences de l’UE; demande une coopération renforcée dans le cadre de la stratégie UE-Afrique en vue de lutter contre l’impunité, de promouvoir l’état de droit et le renforcement des capacités policières et judiciaires afin de faciliter l’échange d’informations et de bonnes pratiques, ainsi que de prévenir, contrer et combattre le financement du terrorisme, et d’en poursuivre les auteurs; estime que la stratégie de lutte contre le terrorisme devrait également inclure des mesures pour promouvoir le dialogue interconfessionnel et prévenir la radicalisation conduisant à l’extrémisme violent en Afrique et en Europe, en particulier parmi les jeunes;

25.

réitère l’importance des différentes missions et opérations de l’UE déployées en Afrique; se félicite de la constitution d’une force conjointe par les pays du G5 Sahel; demande une intensification des actions menées par l’UE en matière de paix et de sécurité, en coopération avec les partenaires africains et internationaux, ainsi qu’un soutien destiné à rendre pleinement opérationnelle l’architecture africaine de paix et de sécurité; demande que l’UE apporte une contribution initiale au fonds de l’UA pour la paix destinée aux activités menées dans le cadre du volet «médiation et diplomatie»;

Résilience environnementale

26.

rappelle que l’Afrique est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique; estime qu’il est essentiel que l’UE élabore une approche stratégique pour renforcer la résilience face au changement climatique et soutenir les pays africains, notamment les PMA, dans leurs efforts de réduction des gaz à effets de serre et d’adaptation; insiste sur la gravité du rôle du changement climatique comme multiplicateur de risque de conflit, de sécheresse, de famine et de migration, comme le montrent les récentes famines survenues au Soudan du Sud, au Nigeria et en Somalie; rappelle, à cet égard, qu’il est impératif de promouvoir et de respecter l’engagement pris à Paris en 2015 d’allouer 100 milliards de dollars d’ici à 2020 aux pays en développement; demande de nouvelles formes de coopération UE-Afrique afin de réduire les obstacles relatifs au financement et au transfert de technologies;

27.

souligne toute la richesse et la diversité environnementales de l’Afrique; invite à placer la protection de la biodiversité au cœur des priorités politiques UA-UE; invite le partenariat stratégique UE-Afrique à tenir compte, dans ses travaux, des priorités du plan d’action de l’UE contre le trafic d’espèces sauvages;

28.

invite à investir davantage dans les domaines de l’énergie renouvelable et de l’économie circulaire, afin de donner un nouvel élan aux actions contribuant au respect de l’environnement et créant de nouveaux emplois; rappelle que veiller à l’accès de tous à une énergie abordable, fiable, durable et moderne est fondamental pour répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain ainsi que pour garantir le bon fonctionnement de la quasi-totalité des activités économiques et constitue un moteur essentiel du développement; demande le maintien du soutien de l’UE à l’initiative africaine pour les énergies renouvelables et accueille favorablement la proposition de la Commission relative au lancement d’un nouveau partenariat UE-Afrique en matière de recherche et d’innovation sur le changement climatique et l’énergie durable;

29.

invite le partenariat Afrique-UE à privilégier une perspective à long terme en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire, ainsi qu’à promouvoir des synergies entre la sécurité alimentaire et les mesures liées au climat; invite instamment l’UE, dans ce contexte, à augmenter l’aide qu’elle apporte à l’agriculture durable, à l’agroforesterie et aux pratiques agroécologiques qui respectent l’utilisation traditionnelle des sols et garantissent l’accès aux terres, à l’eau et aux semences libres de droits; demande en outre à l’UE de soutenir les petits producteurs et agriculteurs et les pâtres pour qu’ils puissent bénéficier de la sécurité alimentaire, en construisant des infrastructures et en investissant dans celles-ci, conformément aux principes CSA-RAI, et lui demande de soutenir la mise en place de coopératives; insiste également sur les capacités et les compétences que les organisations de la société civile ont acquises à l’échelle communautaire dans le domaine de l’agriculture durable;

30.

salue les initiatives de l’UE qui exigent une meilleure gestion et un commerce plus transparent des ressources naturelles; considère que la gestion et le commerce durables des ressources naturelles, telles que les minéraux, le bois et la faune sauvage, permettraient aux pays riches en ressources et à leur population d’en bénéficier davantage; rappelle la nécessité, en vertu de la législation de l’UE relative aux minerais provenant de zones de conflit, d’adopter des mesures d’accompagnement dans le cadre d’une approche intégrée visant à promouvoir l’application des normes internationales en matière de devoir de diligence, tels que définis par le guide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE); demande l’élaboration d’une charte commune UE-Afrique sur la gestion durable des ressources naturelles;

Résilience économique

31.

considère qu’un environnement réglementaire et institutionnel stable et une économie saine sont des éléments essentiels pour les gains de compétitivité, les investissements, la création d’emplois, l’amélioration du niveau de vie et une croissance durable; souligne, à cet égard, la nécessité de renforcer l’accessibilité en ligne de l’information juridique relative au droit des sociétés; rappelle que la croissance économique, si l’impartialité de l’État n’est pas acquise, ne garantit pas automatiquement le développement social ou le progrès social; insiste sur la nécessité d’assurer la redistribution des richesses, la fourniture de services aux citoyens et l’amélioration de l’égalité des chances;

32.

invite à une coopération accrue entre secteurs privés européens et africains et à concentrer les investissements, notamment au moyen de partenariats public-privé et dans le respect d’une déontologie stricte et des principes de responsabilité sociale, dans des secteurs clés, tels que:

l’énergie durable, y compris l’accès à l’électricité pour tous,

les infrastructures de base, notamment dans le secteur des transports, y compris maritimes,

l’utilisation durable des ressources naturelles,

l’agriculture durable,

l’économie bleue — y compris l’industrie maritime,

la recherche, la science, la technologie et l’innovation, tant dans des domaines d’intérêt commun et dans ceux qui revêtent une importance particulière pour l’un des deux continents, comme par exemple les maladies négligées et liées à la pauvreté;

la digitalisation, élément important pour le développement de l’économie africaine, mais également pour relier les peuples entre eux;

33.

souligne que l’intégration régionale est un moteur du développement économique et une nécessité dans un monde mondialisé; invite à soutenir la coopération Sud-Sud qui reflète la réalité de la transformation progressive du continent africain; est favorable à la création d’une zone de libre-échange continentale en Afrique, ainsi qu’à l’objectif d’accroissement du commerce intracontinental à 50 % d’ici 2050; rappelle également les perspectives de développement que représentent les APE et les accords commerciaux entre États membres de l’UE et pays africains, car ils favorisent le développement durable, les droits de l’homme et le commerce équitable et éthique; souligne la nécessité de prévoir des règles d’origine favorables au développement, des clauses de sauvegarde efficaces, des calendriers de libéralisation asymétriques, une protection pour les industries naissantes et des procédures douanières plus simples et plus transparentes; rappelle que les APE ont pour but d’aider les pays ACP à conquérir de nouveaux marchés, d’encourager le commerce de marchandises et de dynamiser l’investissement, et qu’ils prévoient une ouverture asymétrique, progressive et mesurée du commerce de marchandises entre l’UE et les pays ACP;

34.

demande de la transparence dans les traités commerciaux et une pleine participation, via des consultations officielles, des diverses parties prenantes, notamment des organisations de la société civile des pays concernés, aux futures négociations et à la mise en œuvre des accords en cours de négociation;

35.

invite l’UE et ses États membres à renforcer la cohérence de leurs programmes d’aide pour le commerce, ainsi qu’à accroître les synergies avec leurs politiques en matière d’investissements en Afrique; invite, en outre, à revoir à la hausse les engagements financiers envers l’Aide pour le commerce et à multiplier ses initiatives d’assistance technique et de renforcement des capacités, essentielles pour les pays d’Afrique, notamment pour les PMA,

36.

estime que le secteur privé, qu’il s’agisse de micro-entreprises, de petites et moyennes entreprises (PME), de coopératives ou de multinationales, joue un rôle déterminant dans la création d’emplois et dans le processus de développement, et qu’il contribue au financement de ce dernier; insiste sur le rôle particulier des PME et des petites exploitations familiales et invite à soutenir l’initiative individuelle; se félicite, à cet égard, de la mise en place du FEDD, qui devrait permettre de soutenir le secteur privé dans les pays d’Afrique, en particulier les entreprises locales et les PME dans les États fragiles, et ainsi promouvoir l’investissement et la création d’emplois durables, en particulier pour les femmes et les jeunes;;

37.

rappelle les obligations que le secteur privé doit respecter en vertu des lignes directrices des Nations unies et de l’OCDE; invite à nouveau les États membres de l’UE et de l’UA à participer de manière constructive au groupe de travail des Nations unies sur les entreprises transnationales et les autres sociétés et les droits de l’homme, afin d’aller vers la mise en place d’un traité international contraignant, basé sur les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, portant sur la manière dont les sociétés respectent leurs obligations en matière de droits de l’homme et de normes sociales, de travail et environnementales;

38.

souligne la nécessité de créer des emplois décents et de les associer à de l’investissement, le tout dans le cadre du partenariat Afrique-UE; demande, à cet égard, que les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) soient respectées; souligne l’importance de l’interaction entre les acteurs sociaux, économiques et institutionnels et demande le renforcement du rôle des partenaires sociaux en donnant un nouvel élan à un dialogue social plus efficace à tous les niveaux pertinents, propice à la négociation collective;

39.

déplore qu’environ 50 milliards de dollars quittent chaque année l’Afrique sous forme de flux financiers illicites, soit plus que l’APD annuelle, et sapent les efforts de mobilisation des recettes intérieures; demande dès lors aux deux parties de:

mettre au point des outils efficaces de lutte contre la fraude fiscale et la corruption, y compris des outils garantissant la publication des bénéficiaires effectifs finaux des personnes morales, des fiducies et des arrangements similaires,

promouvoir les principes pour l’investissement responsable parrainés par les Nations unies,

soutenir les initiatives visant à accroître l’efficacité et la transparence des systèmes publics de gestion financière;

40.

demande, en outre, une application réelle des principes directeurs des Nations unies relatifs à la dette extérieure et aux droits de l’homme, ainsi que les principes de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) visant à promouvoir des pratiques responsables pour l’octroi de prêts et la souscription d’emprunts souverains; se félicite de l’action des Nations unies en faveur d’un mécanisme international de réaménagement de la dette publique;

41.

demande une plus grande inclusion financière en Afrique, y compris des femmes, grâce au développement des services de banque à distance afin de lutter contre la polarisation de la société africaine; rappelle que les envois de fonds des travailleurs émigrés représentent, pour les pays en développement, un flux monétaire plus important que le montant total de l’APD et qu’ils peuvent contribuer de manière significative à atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030; invite dès lors l’UE à soutenir davantage les efforts de l’UA visant à améliorer les mécanismes d’envois de fonds;

Résilience sociale

42.

prend acte de l’importance de la dynamique démographique en Afrique, qui nécessite une vision stratégique à long terme pour développer des sociétés durables, inclusives et participatives; souligne également la nécessité de veiller à la non-discrimination à l’égard des groupes vulnérables, dont les personnes handicapées et les peuples autochtones; constate que la croissance démographique en Afrique est à la fois un défi pour l’économie locale et une chance pour le continent; invite par conséquent l’UE à s’engager à promouvoir les politiques publiques et les investissements appropriés dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation, afin de veiller à ce que les jeunes soient armés pour prendre des décisions éclairées en la matière, ainsi que dans les domaines de l’égalité des sexes et des droits des enfants, puisqu’à défaut de cela, la résilience sociale, économique et environnementale reste impossible;

43.

souligne que le taux d’urbanisation de l’Afrique est en constante augmentation, ce qui est annonciateur de défis sociaux, économiques et environnementaux à venir; invite à trouver des solutions pour relâcher la pression qui pèse sur les villes et alléger les problèmes dus à une urbanisation incontrôlée;

44.

invite l’UE et l’UA à renforcer les systèmes éducatifs nationaux en Afrique, y compris la capacité de leur structure administrative, en investissant au moins 20 % du budget national dans ces systèmes et en augmentant la contribution de l’UE au Partenariat mondial pour l’éducation et au fonds «L’éducation ne peut pas attendre»;

45.

souligne la nécessité d’un accès universel, ouvert, équitable et à long terme à une éducation de qualité à tous les niveaux pour tous, dès la petite enfance, en mettant particulièrement l’accent sur les filles, y compris dans les situations d’urgence et de crise;

46.

souligne la nécessité d’investir dans le capital humain et d’avoir une jeunesse connectée aux réalités mondiales et dotée de compétences qui répondent aux besoins actuels et futurs du marché du travail en renforçant les systèmes éducatifs et de formation professionnelle — tant formels qu’informels –, le travail indépendant et l’entrepreneuriat;

47.

juge essentiel de soutenir les pays africains dans la mise en place de systèmes de santé performants qui garantissent à tous un accès abordable à des services de santé de qualité et, notamment, éliminent les obstacles auxquels sont confrontés les femmes et les autres groupes vulnérables, y compris les enfants, les personnes handicapées et les personnes LGBTI;

48.

demande la mise en place d’une couverture de santé minimale grâce à la création de systèmes de santé nationaux horizontaux; souligne la nécessité, eu égard aux tendances actuelles, de former un million de professionnels de santé qualifiés supplémentaires par rapport au nombre prévu en vue d’atteindre le minimum requis en vertu de la norme fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’horizon 2030;

49.

souligne que les maladies infectieuses constituent une menace majeure pour la résilience sociale; demande à la Commission d’intensifier les efforts de coopération scientifique et médicale entre les deux continents, tels que le partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP2), et d’investir dans la science, la technologie et l’innovation pour s’attaquer, dans le cadre de la coopération au développement, à la lourde charge que continuent de représenter les maladies négligées et liées à la pauvreté;

50.

rappelle la nécessité d’investir davantage dans l’accès aux soins de santé maternelle et à la santé génésique et sexuelle, afin de réduire la mortalité maternelle et infantile et de lutter contre les pratiques traditionnelles telles que les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et les mariages d’enfants;

51.

insiste sur l’importance de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes dans le cadre de la coopération UE-Afrique; souligne le rôle positif des femmes et leur participation au sein des sphères économique et politique ainsi que dans la prévention des conflits et la construction d’une paix durable;

52.

relève que la culture est tant un facilitateur qu’une composante importante du développement et qu’elle peut faciliter l’insertion sociale, la liberté d’expression, la construction identitaire, l’autonomisation de la société civile et la prévention des conflits tout en renforçant la croissance économique; invite donc l’UE et l’UA à promouvoir le dialogue politique interculturel ainsi que la diversité culturelle et à soutenir les stratégies visant à protéger la culture et le patrimoine; souligne que la démocratie est une valeur universelle qui peut appartenir à toutes les cultures; rappelle le rôle éducateur et moteur du sport en matière d’insertion sociale et d’égalité des sexes;

Mettre en place une stratégie pour la mobilité et les mouvements migratoires qui contribuent au développement des deux continents

53.

rappelle que la migration et la mobilité entre l’Europe et l’Afrique ainsi qu’au sein de chaque continent ont une incidence au niveau économique, social, environnemental et politique, et que ce défi doit être abordé de manière coordonnée et intégrale entre les deux continents et en coopération avec les pays d’origine, de transit et de destination, avec pour objectif l’optimisation des synergies et à l’aide de toutes les politiques, instruments et outils pertinents de l’UE, en se fondant sur les principes de solidarité, de partage des responsabilités, de respect et de dignité humaine; rappelle, à cet égard, qu’il y a lieu d’intensifier le dialogue Afrique-UE en amont des négociations relatives aux deux pactes mondiaux, l’un sur la migration et l’autre sur les réfugiés, qui seront élaborés d’ici 2018 sous l’égide des Nations unies, afin de recenser, le cas échéant, les priorités communes;

54.

rappelle la nécessité de mettre en valeur les retombées positives de la migration et de la mobilité afin que ces phénomènes soient vus comme des instruments de développement réciproques pour les deux continents; souligne que cela nécessite une réponse politique conçue avec soin, équilibrée, fondée sur des preuves et durable, associée à une stratégie à long terme qui prenne en compte les perspectives démographiques et les causes profondes de la migration;

55.

constate que les conflits violents, les persécutions, les inégalités, les atteintes aux droits de l’homme, les faiblesses de la gouvernance, la corruption, le terrorisme, les régimes répressifs, les catastrophes naturelles, les changements climatiques, le chômage et la pauvreté chronique ont engendré des déplacements de population et une augmentation des mouvements migratoires vers l’Europe ces dernières années; rappelle néanmoins que plus de 85 % des Africains qui quittent leur pays émigrent vers un autre pays du continent;

56.

soutient les différentes initiatives adoptées au niveau européen pour lutter contre les causes profondes de la migration clandestine: partenariats migratoires, fonds fiduciaires pour l’Afrique et FEDD; invite à en garantir la mise en application et la continuité de celle-ci de manière flexible, efficace, cohérente et transparente, tout en améliorant les synergies possibles entre les différents instruments, programmes et activités, aussi bien pour les actions intérieures qu’extérieures; insiste sur la nécessité d’intensifier la coopération dans le domaine de la gestion des frontières;

57.

réitère son invitation à promouvoir l’immigration légale, conformément aux recommandations du plan d’action de La Valette; souligne en outre que l’aide au développement ne doit pas être subordonnée à des aspects relevant de la coopération en matière de migration;

58.

invite instamment les États membres à proposer leurs places de réinstallation à de nombreux réfugiés; demande, à cet égard, l’établissement d’un cadre européen de réinstallation qui soit facilement praticable par les États membres; invite en outre l’UE et ses États membres à coopérer et à fournir une assistance aux pays africains qui font face à des mouvements de réfugiés ou à des situations de crises prolongées en vue d’accroître leurs capacités d’asile et leur système de protection;

59.

invite instamment les États membres à accroître leur contribution financière aux fonds fiduciaires et aux autres instruments dont le but est de promouvoir une croissance durable et inclusive et de stimuler la création d’emplois, ce qui contribue à lutter contre les causes profondes de la migration; exige que le Parlement européen joue un rôle plus important en matière de contrôle, afin de veiller à ce que les partenariats migratoires et les outils de financement soient conformes au fondement juridique, aux principes et aux engagements de l’UE;

60.

demande à l’UE et à l’UA de promouvoir les échanges entre étudiants, enseignants, entrepreneurs et chercheurs des deux continents; salue la proposition de la Commission visant à lancer une facilité en faveur de la jeunesse africaine, à élargir la portée du programme Erasmus+ et à créer une facilité pour l’enseignement et la formation professionnels; invite à débattre de la reconnaissance par l’UE des certificats et des diplômes émis par les écoles et les universités africaines; relève que garantir la migration circulaire est un facteur essentiel de développement durable et permet d’empêcher la fuite des cerveaux d’Afrique;

61.

prend acte de la place particulière qu’occupe la diaspora tant dans les pays d’accueil que dans les pays d’origine, compte tenu des envois de fonds, qui sont considérables, et de son rôle de partenaire de développement aux niveaux national et régional; forme le vœu de voir la diaspora jouer un rôle de sources d’informations ciblées permettant de répondre aux besoins réels des populations, de lutter contre les dangers liés à la migration clandestine et de relever les défis liés à l’intégration dans le pays d’accueil;

o

o o

62.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à la Commission de l’Union africaine, au Conseil ACP, ainsi qu’au Parlement panafricain et au Bureau de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

(1)  JO L 317 du 15.12.2000, p. 3.

(2)  JO L 249 du 27.9.2017, p. 1.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0371.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0337.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0246.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0437.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/77


P8_TA(2017)0449

Activités du Médiateur européen en 2016

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2016 (2017/2126(INI))

(2018/C 356/13)

Le Parlement européen,

vu le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2016,

vu l’article 15 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu les articles 24 et 228 du traité FUE,

vu l’article 11 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu l’article 41 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu l’article 42 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu l’article 43 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées,

vu la décision 94/262/CECA, CE, Euratom du Parlement européen du 9 mars 1994 concernant le statut et les conditions générales d’exercice des fonctions du Médiateur (1),

vu le code européen de bonne conduite administrative (2), tel qu’adopté par le Parlement européen le 6 septembre 2001,

vu l’accord-cadre sur la coopération conclu entre le Parlement européen et le Médiateur européen le 15 mars 2006, entré en vigueur le 1er avril 2006,

vu ses résolutions précédentes sur les activités du Médiateur européen,

vu l’article 220, paragraphe 1, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des pétitions (A8-0328/2017),

A.

considérant que le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2016 a été officiellement présenté au Président du Parlement le 17 mai 2017 et que la Médiatrice, Emily O’Reilly, a présenté son rapport à la commission des pétitions le 30 mai 2017, à Bruxelles;

B.

considérant que les articles 24 et 228 du traité FUE habilitent le Médiateur européen à recevoir des plaintes relatives à des cas de mauvaise administration dans l’action des institutions, organes ou organismes de l’Union, à l’exclusion de la Cour de justice de l’Union européenne dans l’exercice de ses fonctions juridictionnelles;

C.

considérant que l’article 15 du traité FUE dispose que «afin de promouvoir une bonne gouvernance, et d’assurer la participation de la société civile, les institutions, organes, bureaux et agences de l’Union œuvrent dans le plus grand respect possible du principe d’ouverture» et que «tout citoyen de l’Union et toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège dans un État membre doit avoir un droit d’accès aux documents des institutions, organes et organismes de l’Union»; que la fourniture de services de qualité aux citoyens de l’Union et la capacité de l’administration de l’Union à répondre à leurs besoins et à leurs préoccupations sont essentielles pour protéger les libertés et les droits fondamentaux des citoyens;

D.

considérant que l’article 41 de la charte des droits fondamentaux dispose que «toute personne a le droit de voir ses affaires traitées impartialement, équitablement et dans un délai raisonnable par les institutions, les organes et les organismes de l’Union»;

E.

considérant que l’article 43 de la charte dispose que «tout citoyen de l’Union ainsi que toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un État membre a le droit de saisir le Médiateur européen de cas de mauvaise administration dans l’action des institutions, organes ou organismes de l’Union, à l’exclusion de la Cour de justice de l’Union européenne dans l’exercice de ses fonctions juridictionnelles»;

F.

considérant que la principale priorité du Médiateur européen consiste à veiller au plein respect des droits des citoyens et à faire en sorte que le droit à la bonne administration des institutions, organes ou organismes de l’Union reflète les normes les plus élevées;

G.

considérant que 15 797 citoyens ont sollicité les services du Médiateur pour obtenir de l’aide en 2016; que 12 676 d’entre eux ont été conseillés via le guide interactif du site internet du Médiateur; que 1 271 demandes ont été transmises ailleurs pour information; que la Médiatrice a traité 1 880 plaintes;

H.

considérant que sur les 1 880 plaintes traitées par la Médiatrice en 2016, 711 relevaient de son mandat et 1 169 en dépassaient le cadre;

I.

considérant qu’en 2016, la Médiatrice a ouvert 245 enquêtes, dont 235 sur la base de plaintes et 20 enquêtes d’initiative, et qu’il a clôturé 291 enquêtes (dont 278 sur la base de plaintes et 13 enquêtes d’initiative); que la plupart des enquêtes concernaient la Commission (58,8 %), suivie des agences de l’Union européenne (12,3 %), du Parlement (6,5 %), de l’Office européen de sélection du personnel (EPSO) (5,7 %), du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) (4,5 %), de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) (0,8 %) et d’autres institutions (11,4 %);

J.

considérant que la Médiatrice reçoit chaque année de nombreuses plaintes déposées par des personnes et des organisations et que les trois principaux thèmes abordés dans les enquêtes clôturées par la Médiatrice en 2016 étaient: la transparence et l’accès du public à l’information et aux documents (29,6 %); la bonne gestion des questions de personnel de l’UE (28,2 %); et la culture du service (25,1 %); que d’autres questions ont également été soulevées, comme le bon exercice des pouvoirs discrétionnaires, notamment dans les procédures d’infraction, la bonne gestion financière des aides et des marchés de l’Union, et le respect des droits procéduraux et fondamentaux; que la pertinence de ces questions montre que la Médiatrice joue un rôle crucial en garantissant la parfaite transparence et l’impartialité des processus décisionnels et de l’administration au niveau de l’Union, afin de protéger les droits des citoyens et de renforcer la confiance de la population;

K.

considérant que, dans ses travaux stratégiques en 2016, la Médiatrice a clôturé 5 enquêtes stratégiques et en a ouvert 4 nouvelles sur, entre autres, d’éventuels conflits d’intérêts des conseillers spéciaux et des retards dans les essais chimiques, et qu’elle a en outre ouvert 10 nouvelles initiatives stratégiques;

L.

considérant que la Médiatrice a engagé une importante enquête stratégique sur la façon dont la Commission nomme ses conseillers spéciaux et examine les conflits d’intérêts de ces derniers, qui travaillent souvent à la fois pour le secteur privé et pour l’Union;

M.

considérant que la Médiatrice a ouvert une enquête sur le code de conduite des membres du conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI) et remarqué qu’il n’existe aucune obligation de remplir une déclaration d’intérêts ou une déclaration de situation financière;

N.

considérant que la crise financière a donné lieu à une crise économique et sociale dont l’effet est la remise en cause des institutions de l’Union;

O.

considérant que la Médiatrice a mis en évidence l’incapacité de la Commission 2009-2014 à remédier à une infraction du code de conduite des commissaires par un ancien commissaire et à correctement enquêter sur la compatibilité du contrat de travail dans le secteur privé de ce commissaire avec les obligations du traité de l’Union; que les cas de mauvaise administration concernant les activités des commissaires et des présidents de la Commission après leurs mandats ne font qu’accroître la méfiance des citoyens à l’égard de la Commission;

P.

considérant que la Médiatrice coopère également avec d’autres organisations internationales, comme les Nations unies, et fait partie du cadre de l’Union de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, dont l’objectif est de protéger, de promouvoir et de surveiller la mise en œuvre de la convention au niveau des institutions de l’Union;

Q.

considérant que, d’après le sondage Eurobaromètre Flash de mars 2015 sur la citoyenneté de l’Union, 87 % des citoyens de l’Union savent qu’en tant que tels, ils peuvent déposer une plainte auprès de la Commission européenne, du Parlement ou du Médiateur européen;

1.

approuve le rapport annuel pour 2016 présenté par la Médiatrice européenne et salue sa présentation claire et particulièrement lisible des principaux faits et chiffres ayant trait aux travaux de la Médiatrice en 2016;

2.

salue l’excellente qualité du travail réalisé par Emily O’Reilly en vue d’améliorer la qualité et l’accessibilité des services du Médiateur, ainsi que sa coopération concrète et positive avec le Parlement européen, notamment la commission des pétitions, et avec d’autres institutions, organes, bureaux et agences de l’Union;

3.

reconnaît le rôle des enquêtes et initiatives stratégiques et soutient celles menées par la Médiatrice, de sa propre initiative, sur des sujets d’importance stratégique dans l’intérêt général des citoyens européens; se félicite des efforts déployés par la Médiatrice pour utiliser au mieux son pouvoir stratégique en vue de traiter collectivement des affaires liées à des plaintes ayant un contenu similaire;

4.

se félicite de la détermination de la Médiatrice à répondre rapidement et efficacement aux besoins et aux préoccupations des citoyens de l’Union, et soutient les nouvelles méthodes de travail et la procédure simplifiée de traitement des plaintes introduites en 2016, qui permettent une plus grande souplesse, une efficacité accrue et un impact plus important sur un plus grand nombre de citoyens;

5.

reconnaît que les défis sans précédent auxquels l’Union européenne est actuellement confrontée, tels que le chômage, les inégalités sociales et économiques, la crise migratoire et le Brexit, obligent l’ensemble des institutions, organes, bureaux et agences de l’Union, y compris la Médiatrice, à redoubler d’efforts et de détermination en vue d’assurer les plus hauts niveaux possibles de justice sociale, de responsabilité et de transparence au niveau de l’Union européenne;

6.

souligne la nécessité d’améliorer le dialogue social;

7.

relève que la confiance entre les citoyens et les institutions revêt une importance capitale dans le climat économique actuel;

8.

prend note du fait que le bureau de la Médiatrice a atteint son deuxième meilleur taux de suivi de ses décisions et/ou de ses recommandations à ce jour; recommande à la Médiatrice de rester attentive, de déterminer les raisons sous-jacentes à l’absence de suivi de ses recommandations et d’informer le Parlement de tous les cas récurrents d’absence de suivi dont ferait preuve l’administration de l’Union;

9.

prend note de la réduction du nombre d’enquêtes portant sur les institutions européennes ouvertes par la Médiatrice en 2016 (245 en 2016 contre 261 en 2015); prie instamment les institutions, organes, bureaux et agences de l’Union de répondre et de réagir aux commentaires critiques de la Médiatrice dans un délai raisonnable et d’améliorer leur taux de suivi des recommandations et/ou des décisions de la Médiatrice;

10.

prend note qu’en 2016, la plupart des enquêtes ouvertes par la Médiatrice ont été clôturées dans les 12 mois, que le temps moyen nécessaire pour clôturer une enquête s’élevait à 10 mois et que seules 30 % des enquêtes étaient clôturées au bout de 12 mois ou plus; enjoint à la Médiatrice d’améliorer encore davantage ses méthodes de travail et à raccourcir le délai de traitement des plaintes, en particulier pour celles toujours en cours après 12 mois, sans néanmoins compromettre l’efficacité de son travail;

11.

prend note qu’une fois de plus, les enquêtes traitées concernent majoritairement la transparence, et plus particulièrement la transparence des processus décisionnels, des représentations d’intérêts, de l’accès aux documents de l’Union, mais aussi d’autres problèmes qui portent sur une vaste série de questions, depuis la violation des droits fondamentaux jusqu’aux subventions et aux marchés de l’Union, en passant par des questions éthiques;

12.

souligne le rôle essentiel de la transparence, de la bonne administration et de l’équilibre institutionnel des pouvoirs dans les travaux des institutions de l’Union; regrette que les enquêtes relatives à la transparence et à l’accès à l’information et aux documents constituent systématiquement plus de 20 % de toutes les enquêtes soumises à la Médiatrice et restent une préoccupation importante des citoyens de l’Union au fil des ans; demande aux institutions de l’Union de prendre l’initiative de publier des informations et des documents afin d’augmenter la transparence et de réduire la mauvaise administration;

13.

estime que la transparence maximale et l’accès intégral aux documents détenus par les institutions de l’Union doivent être la règle; rappelle que la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) accorde aux citoyens de l’Union un droit d’accès à tous les documents des institutions, organes et organismes de l’Union, et que les dérogations et les exceptions potentielles doivent être évaluées en fonction des principes de transparence et de démocratie, qui sont des préalables à l’exercice des droits démocratiques; considère qu’il y a lieu de réviser le règlement (CE) no 1049/2001 pour faciliter le travail de la Médiatrice dans sa mission de surveillance de l’accès que le Parlement européen, le Conseil et la Commission offrent à leurs documents;

14.

invite la Commission à améliorer la transparence et à permettre l’accès aux documents et à l’information en ce qui concerne les procédures EU Pilot en lien avec les pétitions, ainsi que les procédures EU Pilot et les procédures d’infraction déjà closes; souligne l’importance pour la Commission d’assurer un suivi régulier avec le Parlement; encourage la poursuite, par la Médiatrice, de son enquête stratégique sur la transparence de la Commission dans le traitement des plaintes pour infraction au titre des procédures EU Pilot, et invite la Médiatrice à continuer d’enquêter avec détermination et vigilance sur le sujet en 2017; estime que les retards excessifs dans le traitement des procédures d’infraction et EU Pilot engagées pourraient également relever de la mauvaise administration;

15.

félicite la Médiatrice pour sa volonté d’instaurer un niveau maximal de transparence dans le processus décisionnel de l’Union; souligne la nécessité de contrôler la mise en œuvre des recommandations de la Médiatrice relatives à la transparence dans les trilogues; demande au Conseil et à la Commission de publier toute information pertinente qui concerne les décisions prises lors des trilogues; insiste sur la nécessité d’instaurer une transparence totale et plus large dans les accords commerciaux et les négociations commerciales, et invite la Médiatrice à poursuivre ses efforts pour veiller à la transparence dans les négociations des différents accords commerciaux de l’Union avec des pays tiers, sans oublier que cette transparence ne doit pas saboter les positions de négociation de l’Union;

16.

rappelle l’importance, pour toutes les institutions de l’Union, de faire preuve de transparence dans le cadre des négociations entre l’Union et le Royaume-Uni concernant la sortie de ce pays de l’Union européenne sans compromettre les positions de négociation des parties; invite la Médiatrice à veiller au respect de la transparence dans les négociations de retrait;

17.

demande de renforcer la transparence dans le processus de prise de décisions de l’Union en matière économique et financière, en particulier dans le domaine de la surveillance des banques par la Banque centrale européenne; soutient, en outre, les recommandations de la Médiatrice afin d’accroître la transparence de la BEI et de l’Eurogroupe et de renforcer leurs règles d’éthique internes, tout en reconnaissant ses efforts récents à ce niveau et le fait que le règlement (CE) no 1049/2011 ne s’applique pas à l’Eurogroupe, car il ne s’agit ni d’une institution ni d’un organe au sens des traités; demande à ce que soient respectées les recommandations de la Médiatrice relatives au mécanisme de traitement des plaintes de la BEI et souligne l’importance d’un mécanisme de traitement des plaintes indépendant; invite la Médiatrice à jouer un rôle plus actif pour garantir que son nouveau mécanisme de traitement des plaintes demeure crédible et efficace, tout en respectant les principes d’indépendance opérationnelle, de transparence, d’accessibilité, de promptitude et de ressources adéquates;

18.

souscrit sans réserve à l’objectif d’ensemble que s’est donné la Médiatrice, qui est d’aider à renforcer les structures et les institutions en termes de responsabilité et de transparence au niveau de l’Union et de contribuer à améliorer la qualité de la démocratie en Europe;

19.

prend acte des constats de mauvaise administration tirés par la Médiatrice en rapport avec le code de conduite des commissaires; souligne l’importance des normes morales et éthiques au sein de l’administration de l’Union et prend note de la décision de la Commission de proroger le délai de réflexion de deux ans pour les anciens commissaires et de trois ans pour les anciens présidents de la Commission, mais est fermement convaincu que des règles éthiques plus strictes doivent être appliquées dans toutes les institutions de l’Union, notamment pour les hommes politiques et le personnel de l’Union, afin d’assurer le respect du devoir d’intégrité et de discrétion, ainsi que l’indépendance vis-à-vis du secteur privé; invite la Commission à garantir une publication proactive et une transparence pleine et entière en ce qui concerne les activités des anciens commissaires après leur mandat; soutient les recommandations de la Médiatrice pour une nouvelle révision du code conformément aux obligations découlant du traité, laquelle rendrait les règles plus explicites et plus facilement applicables, garantissant ainsi au cas par cas la crédibilité, l’impartialité et l’absence de conflit d’intérêts; encourage la Médiatrice à continuer de surveiller et d’évaluer le niveau d’indépendance du comité d’éthique ad hoc de la Commission;

20.

prend note des mesures prises par la Commission en réponse aux recommandations de la Médiatrice sur la manière dont les règles applicables au personnel de l’Union régissant le phénomène de pantouflage ont été mises en œuvre, et attend avec intérêt que la Médiatrice ouvre une enquête de suivi pour évaluer la manière dont les nouvelles règles fonctionnent en pratique;

21.

invite la Médiatrice à poursuivre son travail afin d’assurer la publication en temps et en heure des noms des fonctionnaires de l’Union impliqués dans des affaires de pantouflage et de garantir une transparence totale sur toutes les informations s’y rapportant;

22.

soutient l’engagement de la Médiatrice à améliorer la transparence en matière de représentation d’intérêts au niveau de l’Union, et invite la Commission à pleinement respecter les recommandations de la Médiatrice d’améliorer le registre de transparence de l’UE et d’en faire une plateforme centrale de transparence obligatoire pour toutes les institutions et agences de l’Union; souligne qu’il convient de prendre des mesures claires et d’élaborer à cette fin des programmes de travail cohérents et efficaces; souligne l’importance de renforcer la transparence, notamment en ce qui concerne les informations sur les financements, les groupes d’intérêts et les intérêts financiers;

23.

salue l’enquête stratégique de la Médiatrice sur la manière dont la Commission évalue les conflits d’intérêts de ses conseillers spéciaux; invite la Commission à mettre pleinement en œuvre les recommandations de la Médiatrice sur la procédure de nomination des conseillers spéciaux, en examinant les éventuels conflits d’intérêts avant et après leur nomination et en assurant un accès public aux documents et aux réunions;

24.

soutient l’enquête stratégique de la Médiatrice sur les groupes d’experts de la Commission; exhorte la Médiatrice à veiller à ce que la gestion des conflits d’intérêts et la représentation égale et équilibrée de toutes les parties prenantes, y compris des acteurs de la société civile, soient renforcées dans les nouvelles règles de la Commission, notamment en inscrivant le nom de tous les experts dans le registre de transparence de l’Union;

25.

prend acte de la position de la Commission en ce qui concerne la transparence de ses réunions avec les groupes de pression de l’industrie du tabac et les mesures de transparence mises en œuvre par sa Direction générale de la santé; réitère son appel à la Commission de modifier sa pratique et de rendre ses travaux totalement transparents en publiant en ligne des données concernant toutes les réunions avec les groupes de pression ou avec leurs représentants légaux, ainsi que les procès-verbaux de ces réunions, conformément à ses obligations définies par la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT);

26.

salue les recommandations pratiques de la Médiatrice au sujet des interactions des agents publics avec les groupes de pression; prie instamment la Médiatrice de renforcer la sensibilisation à ces recommandations auprès du personnel de toutes les institutions de l’Union grâce à des formations, des séminaires et d’autres mesures de soutien et demande à toutes les institutions de l’Union de mettre en œuvre le code de bonne conduite administrative de la Médiatrice et les mesures de transparence de la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT); renouvelle son appel en faveur d’une amélioration effective du code de bonne conduite administrative grâce à l’adoption d’un règlement contraignant en la matière au cours de la présente législature;

27.

salue l’enquête stratégique de la Médiatrice sur l’accès aux documents liés aux instances préparatoires du Conseil, notamment ses comités, ses groupes de travail et son comité des représentants permanents (Coreper), lors des discussions sur les projets d’actes législatifs de l’Union; encourage la Médiatrice à demander au Conseil d’améliorer la transparence de ses réunions avec les parties prenantes et des décisions adoptées, de se conformer aux exigences relatives à l’accessibilité des documents et de fournir cet accès rapidement et sans délai;

28.

salue le travail fourni par la Médiatrice relativement aux questions d’intérêt public, comme les droits fondamentaux, la sécurité et l’efficacité des médicaments, la protection de l’environnement et de la santé, et la protection contre les risques environnementaux; invite la Médiatrice à donner suite à ses propositions auprès de l’Agence européenne des produits chimiques visant à dissuader d’effectuer des essais sur les animaux lorsque les nouveaux produits cosmétiques sont enregistrés sur le marché, et auprès de l’EPSO sur l’application du principe de force majeure et de transparence des concours EPSO;

29.

reconnaît l’expérience de la Médiatrice dans le traitement des cas de mauvaise administration dans les institutions de l’Union en matière de harcèlement et d’abus sexuels sur le lieu de travail, comme cela a été le cas pour la plainte 1283/2012/AN; invite la Médiatrice, à la lumière de sa résolution du 26 octobre 2017 sur la lutte contre le harcèlement et les abus sexuels et de sa décision de mettre sur pied un comité d’experts indépendants chargé d’examiner la situation quant au harcèlement sexuel et aux abus sexuels au Parlement européen, à examiner également la situation en matière de harcèlement et d’abus sexuels dans les institutions, organes, bureaux et agences de l’Union, et à formuler des recommandations et des bonnes pratiques pour prévenir l’apparition de nouveaux cas dans les institutions de l’Union;

30.

soutient le rôle de la Médiatrice dans l’élaboration d’une politique proactive et transparente en ce qui concerne les essais cliniques réalisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et en particulier les recommandations de la Médiatrice relatives à l’approbation de Humira, l’un des médicaments les plus vendus au monde, utilisé pour le traitement de la maladie de Crohn; prie instamment la Médiatrice de continuer de surveiller l’EMA pour s’assurer qu’elle respecte les normes les plus élevées en matière de transparence et d’accès aux informations relatives aux essais cliniques, à savoir des normes qui relèvent de l’intérêt public et s’avèrent précieuses pour les médecins, les patients et les chercheurs;

31.

invite la Médiatrice à continuer d’enquêter sur les pratiques en vigueur au sein des agences de l’Union, en prêtant une attention particulière à l’Autorité européenne de sécurité des aliments et à l’Agence européenne des produits chimiques en ce qui concerne les Monsanto Papers et les éventuelles incidences en matière de confidentialité et de conflit d’intérêts;

32.

salue les enquêtes menées par la Médiatrice dans la foulée des plaintes déposées par des personnes handicapées et l’encourage à participer activement au cadre de l’Union de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et à contribuer à la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées; réaffirme qu’il soutient sans réserve la mise en œuvre pleine et entière de la convention au niveau de l’Union;

33.

invite la Médiatrice à garantir que la Commission prenne en considération les propositions et recommandations de la Médiatrice concernant la future révision de l’instrument de l’initiative citoyenne européenne (ICE) afin que les procédures et les conditions requises pour l’ICE soient parfaitement claires, simples, aisément applicables et proportionnées;

34.

invite la Médiatrice à garantir que la Commission contribuera à la création d’une infrastructure proposant une aide juridictionnelle pour les initiatives citoyennes européennes et d’un cadre juridique visant à protéger les membres des ICE;

35.

rappelle que les lanceurs d’alerte jouent un rôle capital dans la révélation des affaires de mauvaise administration, soutient les mesures visant à encourager efficacement le lancement d’alerte et à améliorer la protection des lanceurs d’alerte contre toutes représailles, et invite la Médiatrice à évaluer davantage la mise en œuvre de nouvelles règles internes relatives au lancement d’alertes au sein des institutions de l’Union; encourage un suivi des enquêtes réalisées en 2015 par la Médiatrice en lien avec les règles internes des institutions européennes sur le lancement d’alertes; salue les propres règles de la Médiatrice à ce sujet et encourage d’autres institutions européennes à s’en inspirer; renouvelle son appel en faveur d’une législation européenne horizontale sur la protection des lanceurs d’alertes destinée à établir les voies et procédures à suivre pour signaler toutes les formes de mauvaise administration, ainsi qu’un socle de garanties juridiques et de protections adéquates à tous les niveaux pour les personnes concernées;

36.

propose de réexaminer le statut de la Médiatrice européenne pour lui permettre d’enquêter sur les cas de non-conformité au règlement (CE) no 1049/2001 relatif à l’accès du public aux documents des institutions et organes de l’Union et de prendre des décisions sur la divulgation des documents concernés;

37.

se félicite de l’initiative de la Médiatrice de recenser les bonnes pratiques dans l’administration de l’Union et les porter à l’attention du public avec le «Prix d’excellence de la bonne administration» du Médiateur européen;

38.

encourage la Médiatrice à poursuivre sa collaboration avec les médiateurs nationaux par l’intermédiaire du réseau européen des médiateurs; soutient l’idée d’organiser la conférence annuelle du réseau européen des médiateurs pour la première fois à Bruxelles en 2016, et l’engagement pris par la Commission de travailler plus efficacement avec le réseau;

39.

salue l’idée d’organiser à l’avenir des conférences annuelles du Réseau européen des médiateurs dans les locaux du Parlement, compte tenu des liens directs entre la commission des pétitions et la Médiatrice;

40.

rappelle que le Réseau européen des médiateurs pourrait jouer un rôle important pour défendre les droits des citoyens européens dans le cadre des négociations du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne;

41.

félicite la Médiatrice de tenir des réunions individuelles avec les médiateurs nationaux, ainsi qu’avec les organisations de la société civile et le monde des affaires; exhorte la Médiatrice à reproduire ces réunions dans tous les États membres et à sensibiliser plus encore les citoyens européens et les entreprises européennes à tout ce que cette institution peut leur apporter;

42.

charge son Président de transmettre la présente résolution et le rapport de la commission des pétitions au Conseil, à la Commission, à la Médiatrice européenne, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu’à leurs médiateurs ou organes compétents similaires.

(1)  JO L 113 du 4.5.1994, p. 15.

(2)  JO C 72 E du 21.3.2002, p. 331.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/84


P8_TA(2017)0450

Examen de la mise en œuvre de la politique environnementale

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’Union européenne (2017/2705(RSP))

(2018/C 356/14)

Le Parlement européen,

vu la communication de la Commission du 3 février 2017 intitulée «L’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’UE: défis communs et comment conjuguer nos efforts pour produire de meilleurs résultats» (COM(2017)0063) et les 28 rapports par pays qui l’accompagnent,

vu la communication de la Commission du 27 mai 2016 intitulée «Procurer les avantages des politiques environnementales de l’UE à travers un examen régulier de leur mise en œuvre» (COM(2016)0316),

vu la décision no 1386/2013/UE du Parlement européen et du Conseil du 20 novembre 2013 relative à un programme d’action général de l’Union pour l’environnement à l’horizon 2020 «Bien vivre, dans les limites de notre planète» (1) (7e PAE),

vu la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée le 25 septembre 2015 et intitulée «Transformer notre monde: le Programme de développement durable à l'horizon 2030» (A/RES/70/1),

vu la communication de la Commission du 22 novembre 2016 intitulée «Prochaines étapes pour un avenir européen durable, action européenne en faveur de la durabilité» (COM(2016)0739),

vu la communication de la Commission du 22 mai 2017 intitulée «Semestre européen 2017: recommandations par pays» (COM(2017)0500),

vu le rapport de la Commission du 2 décembre 2015 intitulé «Boucler la boucle — Un plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire» (COM(2015)0614),

vu le rapport de la Commission du 26 janvier 2017 sur la mise en œuvre du plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire» (COM(2017)0033),

vu les questions au Conseil (O-000065/2017 — B8-0606/2017) et à la Commission (O-000066/2017 — B8-0607/2017) sur l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’UE (Environmental Implementation Review, ci-après «EIR»),

vu la proposition de résolution de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire;

vu l’article 128, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que l’Union dispose d’une forte législation environnementale mais que sa mise en œuvre faible et défectueuse est un problème de longue date; que ces lacunes de mise en œuvre menacent le développement durable, ont des conséquences transfrontières néfastes sur la santé environnementale et humaine et induisent des coûts socio-économiques élevés; qu’en outre, ces lacunes mettent à mal la crédibilité de l’Union;

B.

considérant que 70 % de la législation de l’Union en matière d’environnement est mise en œuvre par des autorités régionales et locales;

C.

considérant que l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’UE (EIR) et les 28 rapports par pays ont à nouveau montré que la mise en œuvre de la législation environnementale de l’Union n’est pas homogène mais qu’elle varie drastiquement aussi bien d’un État membre à l’autre qu’entre les différents domaines environnementaux; qu’il convient toutefois de noter que certains domaines constituent des problématiques communes en ce sens que la mise en œuvre y est défaillante dans toute l’Union, et que ces domaines concernent souvent des menaces sanitaires majeures;

D.

considérant que le compte rendu bisannuel est essentiel pour montrer le véritable état d’avancement de la mise en œuvre par les États membres mais qu’un suivi régulier serait également important;

E.

considérant que l’EIR porte sur des éléments importants de la législation environnementale de l’Union, mais qu’il convient de l’étendre pour apporter des solutions plus systématiques aux problèmes que pose le développement durable sur le plan environnemental;

F.

considérant que l’EIR devrait être un instrument transsectoriel capable d’évaluer les incidences environnementales dans d’autres domaines tels que l’agriculture, la pêche, l’industrie, les transports, la sylviculture ou la politique régionale en général;

G.

considérant que la Commission devrait s’efforcer d’améliorer la comparabilité des données utilisées pour évaluer les performances des États membres; que la divergence des données recueillies dans les différents États membres représente un obstacle important à leur comparabilité et, en définitive, à l’évaluation elle-même;

H.

considérant qu’il importe que toutes les autorités compétentes participent à l’EIR, dans le respect de la réalité institutionnelle des États membres; qu’il y a lieu, en particulier, de souligner que dans certains États membres, les régions sont pleinement compétentes dans le domaine de la législation environnementale;

I.

considérant que l’EIR est tout à fait complémentaire d’autres instruments axés sur l’amélioration de la mise en œuvre, tels que le réseau de l’Union européenne pour l’application et le respect du droit de l’environnement (IMPEL) et le projet «Make it Work»;

J.

considérant qu’il convient de considérer l’EIR comme un instrument de dialogue politique, en particulier au niveau ministériel, et pas seulement comme un outil technique;

Examen de la mise en œuvre de la politique environnementale: importance et contexte

1.

se félicite de l’initiative de la Commission visant à introduire un examen de la mise en œuvre de la politique environnementale et reconnaît son immense potentiel, à condition qu’il bénéficie d’une importance politique adéquate et soit pleinement transparent; estime que l’EIR peut placer les problèmes de mise en œuvre au premier rang des priorités politiques, servir de mécanisme d’alerte précoce aux décideurs et, à terme, améliorer la mise en œuvre de la politique et de la législation environnementales européennes;

2.

rappelle qu’il s’est exprimé à plusieurs reprises en faveur d’un rôle plus proactif de la Commission dans le suivi, l’accompagnement et le soutien de la mise en œuvre de la politique et de la législation environnementales, par exemple en référence aux directives «Nature»; estime que la Commission devrait agir avec détermination en cas d’infraction et recourir activement à tout l’arsenal législatif à sa disposition;

3.

soutient l’approche globale, transsectorielle et multipartite adoptée par la Commission, essentielle pour réaliser des changements sur le terrain; se félicite que l’EIR définisse les causes profondes des défaillances dans la mise en œuvre et propose des mesures pour aborder ces problèmes de manière constructive;

4.

considère que l’EIR devrait constituer l’un des instruments servant à améliorer la cohérence au regard des objectifs de développement durable (ODD) et à évaluer les progrès accomplis par les États membres et par l’Union en vue de la réalisation des ODD relatifs à la protection de l’environnement; invite la Commission, à cet égard, à déterminer comment l’application de la législation environnementale de l’Union contribue également à la réalisation des objectifs de développement durable pertinents et permettent aux États membres d’atteindre des indicateurs et objectifs spécifiques liés aux ODD;

5.

signale que l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale fait aussi office d’instrument de prévention et pourrait ainsi réduire le nombre de procédures d’infraction; souligne toutefois que l’EIR ne doit pas remplacer ou retarder les procédures d’infraction nécessaires engagées par la Commission;

Comment améliorer l’examen de la mise en œuvre de la politique environnementale et produire de meilleurs résultats

6.

se félicite que l’EIR couvre une grande partie des objectifs thématiques du septième programme d’action pour l’environnement (7e PAE); regrette cependant que des volets importants tels que le changement climatique, les mesures en faveur de l’efficacité énergétique, les économies d’énergie, les produits chimiques et les émissions industrielles, ainsi que certains enjeux systémiques et environnementaux liés à l’énergie, aux transports et aux politiques régionales n’aient pas été pris en compte et invite donc la Commission à s’assurer qu’ils le soient dans les versions futures; souligne que les données déjà publiées par l’Agence européenne pour l’environnement auraient pu permettre de réaliser, à tout le moins, une analyse préliminaire de la mise en œuvre de la législation en matière de changement climatique, d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie au niveau de l’Union et des États membres;

7.

regrette en outre que des questions importantes telles que les résidus médicamenteux et hormonaux dans les eaux usées, les eaux de surface et les eaux souterraines et leurs conséquences sur l’eau potable, la santé publique, la biodiversité ainsi que l’environnement (aquatique) n’aient pas été abordées et invite la Commission à veiller à ce qu’elles le soient dans les versions futures;

8.

souligne que le programme de développement durable à l’horizon 2030, à l’échelon mondial, et le 7e PAE, au niveau de l’Union, établissent un cadre pour des politiques environnementales progressistes;

9.

considère qu’un lien plus étroit entre l’EIR et le Semestre européen serait bénéfique à la cohérence de l’action de l’Union;

10.

souligne que la disponibilité limitée de données peut entraîner des lacunes dans la mise en œuvre et des difficultés pour son examen;

11.

insiste sur l’importance d’harmoniser les données et les cycles de rapport afin de rendre les processus d’examen futurs plus efficaces; invite la Commission à accroître la comparabilité des données et à inclure dans de futurs EIR une section spécifique qui évalue la qualité des rapports et des données fournis par les États membres au titre des différentes directives; souligne l’importance de sécuriser le partage des données électroniques afin de faciliter l’établissement des rapports par les États membres;

12.

insiste sur l’importance d’appuyer les évaluations qualitatives par des objectifs quantitatifs; estime à cet égard qu’une meilleure coopération avec l’Agence européenne pour l’environnement aiderait à élaborer les indicateurs appropriés;

13.

fait observer que l’EIR devrait prendre en compte les problèmes majeurs et les objectifs opposés éventuels des politiques environnementales et des autres politiques sectorielles, les évaluer, identifier les décalages éventuels et élaborer des propositions visant à y remédier;

14.

estime que la marge d’appréciation dont disposent les États membres devrait être plus réduite afin de trouver des solutions pour améliorer la mise en œuvre;

Comment améliorer la mise en œuvre de la législation environnementale

15.

souligne que le manque d’intégration des préoccupations environnementales dans les autres domaines d’action est l’une des causes profondes des lacunes dans la mise en œuvre de la politique et de la législation environnementales;

16.

souligne que la mise en œuvre de la législation environnementale pourrait être améliorée par une meilleure intégration de celle-ci dans d’autres domaines d’action ainsi que par l’application systématique du principe de précaution;

17.

estime que le manque de capacité administrative et le manque de gouvernance, qui sont deux des causes principales d’une mise en œuvre insuffisante, proviennent en partie d’un manque de financement adéquat et en partie d’une utilisation inefficace des fonds alloués de la part des États membres, et invite ces derniers à apporter des améliorations dans ces domaines;

18.

estime que, dans l’intérêt d’une gouvernance solide et adaptée et d’une amélioration de l’efficacité, il est impératif de mettre en place des partenariats entre les pouvoirs publics et de veiller à la transparence de ces derniers à tous les niveaux, d’établir une répartition claire des responsabilités, de fournir des ressources suffisantes, de renforcer les capacités et d’instaurer de meilleurs mécanismes de coordination;

19.

considère que le recours à des instruments de marché par les États membres, notamment une politique fiscale fondée sur le principe du pollueur-payeur, constitue un instrument efficace et efficient pour atteindre l’objectif visé, à savoir la mise en œuvre pleine et entière de la politique environnementale;

20.

défend résolument l’importance accordée, dans l’EIR, à l’échange de bonnes pratiques et à l’examen par les pairs et considère que cela pourrait aider les États membres qui rencontrent des difficultés dans la mise en œuvre de la législation environnementale à trouver des solutions innovantes; est convaincu que, dans ce contexte, il serait utile de disposer de lignes directrices de la Commission;

21.

estime que la Commission devrait, dans le cadre de l’EIR, fixer un calendrier strict pour la mise en œuvre de la législation environnementale dans les États membres;

22.

est d’avis que l’EIR pourrait également faire office d’outil pour informer le public et le sensibiliser, accroître la participation de la société civile ainsi que renforcer la mobilisation publique et l’éducation en matière de politique environnementale dans l’intérêt des États membres et des citoyens; demande à cet égard à la Commission d’élaborer une panoplie de mesures pour évaluer les progrès accomplis en matière de performance environnementale de la part des États membres, notamment une évaluation comparative des meilleures pratiques ainsi que des rapports sur les tableaux de bord, qui devraient être régulièrement mis à jour et publiés, afin de s’assurer qu’ils sont disponibles au public;

23.

demande à la Commission et aux États membres de renforcer l’assurance de la conformité, notamment en améliorant la directive sur la responsabilité environnementale et en intensifiant les efforts en vue de sa mise en œuvre;

24.

souligne que les ONG et l’opinion publique peuvent également jouer un rôle important dans l’action en faveur d’une meilleure mise en œuvre et, ainsi, dans la protection de l’état de droit, dès lors qu’il existe un accès effectif à la justice;

25.

invite la Commission à présenter une proposition législative sur des inspections environnementales afin d’accélérer la mise en œuvre de la législation et des normes en matière d’environnement;

26.

invite la Commission, dans le contexte de la bonne gouvernance et de l’assurance de la conformité, à présenter une nouvelle proposition législative sur les normes minimales relatives aux voies de recours juridictionnel et à proposer la révision du règlement Aarhus relatif à l’application de la convention en ce qui concerne l’action de l’Union afin de tenir compte de la récente recommandation du comité d’examen du respect des dispositions de la convention d’Aarhus;

Rôle des États membres et des institutions de l’Union dans le suivi de l’EIR

27.

invite la Commission, les autorités compétentes dans les États membres et les parties prenantes concernées à participer pleinement et sans délai à l’EIR; met en évidence le rôle prépondérant des autorités locales et régionales en la matière; invite les États membres à impliquer étroitement les collectivités locales et régionales et à les encourager à s’investir pleinement dans la multiplication des échanges au sein du réseau IMPEL (réseau de l’Union européenne pour l’application et le respect du droit de l’environnement) et à promouvoir la participation d’experts régionaux et locaux afin d’améliorer d’urgence le partage de données, de connaissances et de meilleures pratiques;

28.

demande à la Commission et aux États membres d’améliorer la collecte de données et la disponibilité d’informations, la diffusion de bonnes pratiques et la participation des citoyens, ainsi que d’envisager d’accroître la participation des autorités locales au processus d’élaboration de la politique environnementale;

29.

invite les autorités compétentes au niveau adéquat au sein des États membres à veiller à l’organisation de dialogues ouverts et inclusifs sur la mise en œuvre, en veillant à ce que le grand public et la société civile soient correctement informés et y participent, et demande à la Commission de prendre part à ces dialogues et de tenir le Parlement informé;

30.

salue les propositions politiques de la Commission relatives au cadre spécifique pour le dialogue structuré sur la mise en œuvre, mais estime qu’il est impératif de garantir la transparence du processus et de veiller à ce que les ONG et les principales parties prenantes concernées y soient associées;

31.

salue la discussion entre la Commission, les États membres et les parties prenantes dans le cadre du groupe d’experts sur l’écologisation du Semestre européen, mais considère que la participation d’un groupe d’experts spécifique sur la mise en œuvre de la politique environnementale pourrait favoriser un dialogue structuré en la matière en plus des dialogues bilatéraux entre pays;

32.

demande instamment que la question de la mise en œuvre constitue un sujet récurrent des priorités et des programmes du trio de présidences, qu’il soit abordé au Conseil «Environnement» au moins une fois par an, peut-être au moyen d’un conseil spécifique pour la mise en œuvre, et qu’il soit complété par un autre forum auquel participeraient aussi le Parlement et le Comité des régions; demande des sessions conjointes du Conseil pour aborder la mise en œuvre des aspects transsectoriels ou transversaux et les enjeux communs, ainsi que les problématiques nouvelles susceptibles d’avoir des incidences transfrontières;

o

o o

33.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

(1)  JO L 354 du 28.12.2013, p. 171.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/89


P8_TA(2017)0451

Lutte contre les inégalités comme moyen d’action pour stimuler la création d’emplois et la croissance

Résolution du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur la lutte contre les inégalités comme moyen d’action pour stimuler la création d’emplois et la croissance (2016/2269(INI))

(2018/C 356/15)

Le Parlement européen,

vu l’article 3 du traité sur l’Union européenne,

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), et notamment son article 9,

vu la charte sociale européenne révisée,

vu la publication de la Commission de 2015 intitulée «Évolution de l'emploi et de la situation sociale en Europe — rapport trimestriel, septembre 2015»,

vu la communication de la Commission du 5 mars 2014 intitulée «État des lieux de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive» (COM(2014)0130),

vu la publication de la Commission de 2012 intitulée «Évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe en 2012»,

vu le train de mesures sur les investissements sociaux adopté par la Commission le 20 février 2013, notamment la recommandation 2013/112/UE intitulée «Investir dans l’enfance pour briser le cercle vicieux de l’inégalité»,

vu la communication de la Commission du 16 décembre 2010 intitulée «Plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale: un cadre européen pour la cohésion sociale et territoriale» (COM(2010)0758),

vu la communication de la Commission du 3 mars 2010 intitulée «Europe 2020 — Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive» (COM(2010)2020), ainsi que sa résolution du 16 juin 2010 sur la stratégie Europe 2020 (1),

vu sa résolution du 14 juin 2017 sur la nécessité d’une stratégie de l’Union européenne pour éradiquer et prévenir l’écart entre les pensions des hommes et des femmes (2),

vu sa résolution du 14 mars 2017 sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne en 2014-2015 (3),

vu sa résolution du 19 janvier 2017 sur un socle européen des droits sociaux (4),

vu sa recommandation du 7 juillet 2016 à l’intention du Conseil sur la soixante-et-onzième session de l’Assemblée générale des Nations unies (5),

vu sa résolution du 14 avril 2016 intitulée: «Remplir l’objectif de lutte contre la pauvreté dans le contexte de l’augmentation des coûts des ménages» (6),

vu sa résolution du 24 novembre 2015 sur la réduction des inégalités, en particulier la pauvreté des enfants (7),

vu sa résolution du 16 janvier 2014 sur une stratégie de l’Union européenne pour les personnes sans-abri (8),

vu sa résolution du 4 juillet 2013 sur l’impact de la crise en ce qui concerne l’accès aux soins des groupes vulnérables (9),

vu sa résolution du 12 juin 2013 sur la communication de la Commission intitulée «Investir dans le domaine social en faveur de la croissance et de la cohésion, notamment par l’intermédiaire du Fonds social européen, au cours de la période 2014-2020» (10),

vu sa résolution du 15 novembre 2011 sur la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale (11),

vu sa résolution du 8 mars 2011 sur le visage de la pauvreté féminine dans l’Union européenne (12),

vu sa résolution du 8 mars 2011 sur la réduction des inégalités de santé dans l’Union européenne (13),

vu sa résolution du 20 octobre 2010 sur le rôle du revenu minimum dans la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une société inclusive en Europe (14),

vu sa résolution du 9 octobre 2008 sur la promotion de l’intégration sociale et la lutte contre la pauvreté, y compris celle des enfants, au sein de l’Union européenne (15),

vu la question avec demande de réponse orale O-000047/2016 — B8-0369/2016 intitulée «Lutter contre les inégalités pour stimuler une croissance économique partagée et viable dans l’Union européenne»,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 10 décembre 2013 intitulé «Revenu minimum européen et indicateurs de pauvreté» (16),

vu l’avis du Comité économique et social européen du 15 juin 2011 intitulé «La plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale: un cadre européen pour la cohésion sociale et territoriale» (17),

vu l’avis du Comité économique et social européen du 30 septembre 2009 intitulé «Travail et pauvreté: vers une approche globale indispensable» (18),

vu l’avis du Comité des régions du 31 mars 2011 sur la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale (19),

vu le rapport annuel du comité de la protection sociale du 10 mars 2015 sur la situation sociale dans l’Union européenne (2014) (20),

vu l’avis du comité de la protection sociale du 15 février 2011 sur la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale: initiative phare de la stratégie Europe 2020 (21),

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Troisième enquête européenne sur la qualité de la vie — Qualité de vie en Europe: incidences de la crise»,

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Troisième enquête européenne sur la qualité de la vie — Qualité de vie en Europe: inégalités sociales»,

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Income inequalities and employment patterns in Europe before and after the great Recession» (Les inégalités de revenu et les configurations de l’emploi en Europe avant et après la crise de 2008),

vu le rapport d’ensemble d’Eurofound intitulé «Sixth European Working Conditions Survey» (Sixième enquête européenne sur les conditions de travail),

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Social mobility in the EU» (Mobilité sociale dans l’Union européenne),

vu le rapport d’Eurofound sur les nouvelles formes d’emploi,

vu la mise à jour d’Eurofound sur les écarts de rémunération entre les travailleurs détachés et la remise en cause du principe d’égalité de traitement, qui donne un aperçu détaillé des positions des gouvernements et des partenaires sociaux au sein de l’Europe en ce qui concerne le principe de rémunération égale à travail égal,

vu le rapport d’Eurofound sur l’enquête annuelle 2016 d’EurWORK sur les évolutions dans la vie professionnelle en Europe, et notamment son chapitre intitulé «Pay inequalities at the workplace and beyond — Evidence and debates around Europe»,

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Occupational change and wage inequality: European Jobs Monitor 2017» (Évolution de la structure professionnelle et inégalité de salaire: European Jobs Monitor 2017),

vu le rapport d’Eurofound intitulé «Women, men and working conditions in Europe» (Femmes, hommes et conditions de travail en Europe),

vu les prévisions économiques européennes (printemps 2016) publiées par la Commission (22),

vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, et notamment son objectif de développement durable no 10 «Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre»,

vu le rapport des Nations unies intitulé «Rapport sur la situation sociale dans le monde en 2007: l’impératif de l’emploi»,

vu le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) du 21 mai 2015 intitulé «Tous concernés: pourquoi moins d’inégalité profite à tous»,

vu le rapport de l’OCDE du 19 décembre 2011 intitulé «Toujours plus d’inégalité: pourquoi les écarts de revenus se creusent»,

vu le rapport de l’OCDE d’octobre 2008 intitulé «Croissance et inégalités: distribution des revenus et pauvreté dans les pays de l’OCDE»,

vu la note de travail des services du FMI du 17 février 2014 intitulée «Redistribution, Inequality and Growth» (23)

vu la note de travail des services du FMI du 8 avril 2011, intitulée «Inequality and Unsustainable Growth: Two Sides of the Same Coin?» (24),

vu le «rapport sur le travail dans le monde en 2013: restaurer le tissu économique et social» de l’Organisation internationale du travail du 3 juin 2013, et son chapitre consacré aux États-Unis,

vu le rapport publié en septembre 2014 par le University College de Londres dans le cadre du projet «DRIVERS For Health Equity» et intitulé «Final Scientific Report: Social Inequalities in early childhood health and development: a European-wide systematic review»,

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de l’emploi et des affaires sociales, l’avis de la commission des affaires économiques et monétaires et la position sous forme d’amendements de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (A8-0340/2017),

A.

considérant que l’égalité et l’équité font partie intégrante des valeurs européennes et constituent la pierre angulaire du modèle social européen, de l’Union européenne et de ses États membres; que les États membres et l’Union visent notamment à promouvoir le marché du travail afin de parvenir à un taux d’emploi durablement élevé et de lutter contre l’exclusion;

B.

considérant que les inégalités sont à même de saper la confiance dans la société et d’affaiblir le crédit des institutions démocratiques; que la lutte contre les inégalités doit être menée sur les fronts économique, social et régional si l'on veut promouvoir un développement harmonieux au sein de l’Union;

C.

considérant que le terme d'inégalité renvoie tant à l’écart de revenu entre les personnes qu’à l’absence de possibilité offerte aux individus, ce qui les empêche de développer leurs aptitudes et leurs compétences, entrave leur épanouissement et, par conséquent, leur action potentielle en faveur de la société;

D.

considérant que la contraction de la demande s’explique principalement par la crise économique et financière qui frappe la zone euro depuis plus de 10 ans;

E.

considérant que les inégalités et le chômage entravent la demande effective, nuisent à l’innovation et peuvent entraîner un accroissement de la fragilité financière; que les inégalités marquées et croissantes constituent un frein, non seulement aux progrès effectués pour éradiquer la pauvreté, mais aussi aux efforts consentis en faveur de l’insertion et de la cohésion sociales;

F.

considérant que la lutte contre les inégalités peut être un moyen d’action pour stimuler la création d’emplois et la croissance et réduire parallèlement la pauvreté; que 47,5 % de tous les chômeurs dans l’Union étaient exposés au risque de pauvreté en 2015 (25);

G.

considérant que, selon le FMI (26) et l’OCDE (27), les inégalités pénalisent la croissance et la création d’emplois de qualité (28) et que ces deux organisations internationales s’accordent pour faire par ailleurs observer que le creusement excessif des inégalités se traduit par des coûts sociaux directs, nuit à la mobilité sociale et peut également interdire toute croissance pérenne, aujourd’hui comme demain;

H.

considérant que l’un des cinq objectifs de la stratégie Europe 2020 vise à réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes touchées ou menacées de pauvreté ou l’exclusion sociale, soit de 115,9 millions en 2008 à tout au plus 95,9 millions en 2020; qu'on comptait en 2015 117,6 millions de personnes susceptibles de basculer dans la pauvreté et l’exclusion sociale, un chiffre supérieur de 1,7 million à celui de 2008; que 32,2 millions de personnes handicapées étaient exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale dans l’Union en 2012; qu’en 2013, le nombre d’enfants susceptibles de sombrer dans la pauvreté ou d’être victimes d’exclusion sociale s’établissait à 26,5 millions dans l’UE-28; que le taux de personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion se stabilise au niveau inacceptable de 23,7 %, avec des chiffres qui demeurent particulièrement élevés dans certains États membres; que la précarité énergétique demeure en outre si élevée que, pour les 11 % de la population de l’Union qu’elle touche, elle se traduit par un cycle de handicap économique (29);

I.

considérant que la crise a creusé les inégalités et porté notamment préjudice aux femmes en aggravant leur pauvreté et en les excluant toujours davantage du marché du travail; qu’il convient d’accroître la participation des femmes au marché du travail en mettant efficacement en œuvre tant la législation en vigueur que la réglementation complémentaire relative à l’égalité hommes-femmes, et en modernisant le cadre actuel en vue d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée;

J.

considérant qu’il existe une corrélation positive entre, d’une part, la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes et, d’autre part, le renforcement de la croissance économique, de l’intégration, de la création d’emplois et de la prospérité des entreprises; que la réduction des inégalités professionnelles permet non seulement de donner vie au principe d’égalité de traitement mais aussi de garantir le bon fonctionnement et la compétitivité du marché du travail;

K.

considérant que l’OCDE a souligné que la réduction des inégalités d’un point de Gini augmenterait la croissance cumulative de 0,8 % pendant les cinq années à venir (30);

L.

considérant que, selon Eurofound, le travail atypique se définit comme des relations de travail ne correspondant pas au modèle standard ou traditionnel d’emploi à temps plein, régulier ou à durée indéterminée auprès d’un seul employeur sur une longue période; que, selon l’OIT, l’expression «formes atypiques d’emploi» englobe les différentes modalités de travail qui ne relèvent pas d’une relation de travail type, notamment le travail temporaire, le travail partiel et à la demande, le travail intérimaire et les autres arrangements contractuels multipartites, ainsi que la relation de travail déguisée et le travail indépendant économiquement dépendant;

M.

considérant que l’accroissement des inégalités s’accompagne d’une diminution de la mobilité sociale, d’une réduction des capacités humaines et d’une restriction des libertés et des droits fondamentaux; que le rapport d’Eurofound de 2017 sur la mobilité sociale au sein de l’Union européenne (31) montre que, dans de nombreux États membres, le milieu social continue de déterminer les chances de réussite dans la vie;

N.

considérant que la croissance des économies des États membres dépend de nombreux facteurs; que le creusement des inégalités peut affecter négativement la croissance; que le Fonds monétaire international a mis en évidence, au niveau mondial, une corrélation inverse entre l’évolution de la part du revenu détenue par les 20 % de la population les plus riches et la croissance économique, et que si, par exemple, la part des plus fortunés augmente d’un point de pourcentage, la croissance du produit intérieur brut diminuera en fait de 0,08 point de pourcentage au cours des cinq années suivantes; qu’à l’inverse, un augmentation correspondante de la part du revenu détenue par les 20 % les moins riches se traduira par un gain de croissance de 0,38 point;

O.

considérant que l’inégalité est un phénomène pluridimensionnel qui ne se cantonne pas aux aspects monétaires, dès lors qu'il conditionne les différentes possibilités offertes aux personnes en fonction, par exemple, de leur genre, de leur origine ethnique, de leur handicap, de leur orientation sexuelle, de leur situation géographique ou de leur âge; que les multiples inégalités dans l’accès au travail et dans la vie professionnelle risquent d’affecter la santé, le bien-être et les possibilités financières des individus, ce qui est de nature à entraîner une baisse de productivité;

P.

considérant que le rapport d’Eurofound sur les «nouvelles formes d’emploi» (32) analyse les inégalités de couverture en matière de protection sociale en mettant notamment l’accent sur la plus problématique de ces formes en termes de protection sociale, à savoir le travail occasionnel, en donnant des exemples de certaines législations excluant expressément les travailleurs occasionnels ainsi que de diverses autres législations qui visent à les englober, généralement en les indemnisant sur la base de seuils de revenu; que le travail fondé sur des chèques et le partage stratégique de travailleurs sont des exemples d’emplois atypiques visant à remédier aux insuffisances de la protection sociale dans le cadre d’un emploi occasionnel ou à temps partiel;

Q.

considérant que les sociétés où les inégalités de revenu sont plus accentuées présentent des taux plus élevés de dégradation de la santé et de violence, des faibles résultats en mathématiques et en culture générale ainsi que des taux d’obésité, d’incarcération et d’homicide plus élevés (33); que des sociétés plus égalitaires exigent moins de dépenses sociales de la part de l’État;

R.

considérant que les inégalités tout au long du cycle de vie perdurent à un âge avancé sous la forme d’une baisse de l’espérance de vie en bonne santé, d'une situation de pauvreté pour les personnes âgées et d’un écart d’environ 40 % dans le montant de la retraite des hommes et des femmes; que des stratégies européennes d’éradication de la pauvreté sont nécessaires pour parvenir à un développement durable pour tous;

S.

considérant que la sécurité économique est un facteur important d’épanouissement humain;

T.

considérant que, le 5 octobre 2015, le Conseil a adopté les conclusions du «rapport 2015 sur l’adéquation des retraites: adéquation actuelle et future des revenus des personnes âgées dans l’UE» qui rappellent qu’«il est essentiel que les régimes de retraite publics et les autres systèmes de protection sociale comportent des garanties appropriées en faveur des femmes et des hommes dont les possibilités d’emploi ne leur permettent pas ou ne leur ont pas permis d’accumuler suffisamment de droits à la retraite» et qu’«il peut s'agir notamment de pensions minimum ou d'autres dispositions en matière de revenu minimum au profit des personnes âgées» (34);

U.

considérant que le manque de moyens financiers de l’éducation publique est l’une des principales causes des disparités sociales de demain et du creusement des inégalités;

V.

considérant que, entre 2005 et 2015, le coefficient de Gini pour l’Union européenne est passé de 30,6 à 31 et que le ratio traduisant les inégalités de revenu entre les 20 % les plus riches de la population et les 20 % les moins riches est passé de 4,7 à 5,2; que la proportion de personnes exposées au risque de pauvreté monétaire est étroitement liée à l’inégalité de revenu et que la pauvreté monétaire n’a cessé d’accroître depuis 2005; que plusieurs États membres ont, entre 2008 et 2014, enregistré un creusement des inégalités en termes de revenu disponible des ménages (35);

W.

considérant que les disparités de croissance économique d’un État membre à l’autre et au sein des États membres entraînent des déséquilibres économiques sur le territoire de l’Union; que ces tendances économiques hautement inégales ont occasionné un chômage excessif et engendré des poches de pauvreté;

X.

considérant que, selon l’OCDE (36), l’évolution mondiale des inégalités s’inscrit dans la droite ligne de l’augmentation constante des inégalités enregistrées, indépendamment du cycle économique, dans les pays développés depuis les années 1980 (à quelques exceptions près), entraînant par là même une majoration de trois points du coefficient de Gini qui est passé de 0,29 à 0,32 entre 1980 et 2013, soit une augmentation de 10 % ces dernières décennies;

Y.

considérant que, même si le niveau d’inégalité peut être déterminé par de nombreux facteurs, il incombe aux institutions et aux acteurs politiques d’y apporter une réponse, notamment structurelle; que l’Union doit faire face à un retard d’investissement et que les investissements publics et privés jouent un rôle clé dans la réduction des inégalités car ils stimulent l’emploi; qu’il est nécessaire de s’attaquer comme il se doit aux faiblesses structurelles; qu’une réorganisation du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) est prévue pour pouvoir combler ce retard d’investissement;

Z.

considérant que les tendances relevées en matière d’inégalités ne sont pas forcément les mêmes que celles observées pour les formes absolues et extrêmes de pauvreté telles que le sans-abrisme;

AA.

considérant qu’il est essentiel d’apporter un soutien et un financement adéquats en faveur d’un logement durable et permanent afin de garantir l’accès à l’emploi, à l’éducation et à la santé, ainsi que de renforcer l’intégration et l’acceptation au niveau local; que dans le cadre de l’action menée en faveur de l’intégration et de la réduction des inégalités, il importe de sauvegarder la qualité de vie dans les quartiers et de lutter contre la ségrégation;

AB.

considérant que le taux de risque de pauvreté au sein de l’Union était de 24,4 % en 2015, et même de 26,9 % chez les enfants selon Eurostat;

AC.

considérant que la crise nuit aux femmes de manière disproportionnée et que les emplois verts ont montré qu’ils résistaient mieux à la crise que les autres;

AD.

considérant que les femmes sont davantage exposées au risque de pauvreté et de précarité;

Mettre en place une coordination politique européenne pour lutter contre les inégalités

1.

fait observer que les inégalités menacent l’avenir du projet européen, ébranlent sa légitimité et sont susceptibles de nuire à la confiance placée dans le moteur de progrès social qu’est l’Union, dimension de l'Union qui doit être développée; rappelle que les inégalités actuelles n’ont pas d’incidence négative nuisant à la stabilité politique et sociale; souligne qu’encourager une convergence vers le haut et améliorer la vie de tous les citoyens européens doivent continuer d’être le moteur d’une plus grande intégration;

2.

est convaincu que la réduction des inégalités doit être une des principales priorités au niveau européen, non seulement pour lutter contre la pauvreté ou pour promouvoir la convergence, mais aussi comme condition préalable à la reprise économique, à la création d’emplois décents, à la cohésion sociale et à la prospérité partagée;

3.

souligne que la réduction des inégalités est indispensable pour promouvoir des démocraties plus justes et plus stables, garantir l’égalité de traitement et la non-discrimination, exclure le populisme, l’extrémisme et la xénophobie, et garantir l’acceptation du projet européen par tous les citoyens;

4.

rappelle à la Commission et aux États membres que l’Union doit respecter les engagements pris au titre des traités en matière de promotion du bien-être de ses populations, de plein emploi, de progrès social, de justice et de protection sociales, d’égalité entre les hommes et les femmes et entre les citoyens issus d’horizons socioéconomiques différents, de solidarité entre les générations et de protection des droits des enfants ainsi que d’intégration sociale de toutes les personnes en situation de vulnérabilité ou en proie à la marginalisation;

5.

demande à la Commission et aux États membres d’évaluer, au regard de leurs compétences respectives, la performance et les résultats de la coordination des politiques économiques, en tenant compte de l’évolution des progrès sociaux et de la justice sociale dans l’Union; fait observer que le Semestre européen n’a pas considéré comme prioritaire d’atteindre ces objectifs et de réduire les inégalités; demande instamment à la Commission d’améliorer le processus de coordination des politiques afin de mieux suivre, de prévenir et de corriger les tendances négatives susceptibles d’accroître les inégalités et d’affaiblir les progrès sociaux ou d’avoir une incidence négative sur la justice sociale, tout en mettant en place des mesures préventives et correctives lorsque celles-ci s’avèrent nécessaires; est convaincu que des politiques spécifiques visant à lutter contre les inégalités économiques devraient être prises en compte et, le cas échéant, traitées par le Semestre européen;

6.

est convaincu que les mesures sociales peuvent, dans certains cas, être assimilées à des mesures d’atténuation et qu’elles devraient être assorties de politiques économiques et de réformes structurelles socialement responsables visant à atteindre une croissance économique durable et positive et à réduire structurellement la tendance inégalitaire à moyen et à long terme;

7.

demande instamment à la Commission, dans le cadre du Semestre européen et sans préjudice des compétences nationales, d’affiner son analyse des déséquilibres affectant la répartition des revenus et des richesses, en procédant notamment à des rapports individuels d’examen approfondi si de tels déséquilibres sont détectés, afin d’établir un lien entre la coordination économique, l’emploi et les performances sociales; invite la Commission à dresser un bilan précis et actualisé des différences constatées en matière de revenu et de richesse, de cohésion sociale et d'intégration sociale d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays pour ainsi fonder ses propositions et ses recommandations sur des données solides en vue de la prise de décisions politiques; demande à la Commission de déterminer les indicateurs à même de traduire avec un maximum de précision les inégalités économiques (notamment indice de Gini, indices de Palma, l’indice de Theil, part des salaires, ou ratio du salaire minimum par rapport au PIB par habitant ou au salaire moyen) et de suivre l’évolution des inégalités en tenant compte de la compétitivité et de la productivité globales de l’ensemble des facteurs;

8.

fait observer que les régions qui souffrent de handicaps naturels ou démographiques graves ou permanents telles que les régions les plus septentrionales à très faible densité de population et les régions insulaires, transfrontalières et de montagne au sens de l’article 174 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), ainsi que les régions inhabitées et ultrapériphériques, rencontrent davantage de difficultés pour garantir l’accès aux services publics comme la santé et l’éducation et que, de ce fait, la fourniture de ces services s’avère généralement plus coûteuse pour les finances publiques, sachant au demeurant que les utilisateurs de ces services sont contraints de se déplacer sur de plus longues distances pour y avoir accès;

9.

insiste sur la nécessité de développer des investissements destinés à promouvoir la cohésion territoriale en vue de renforcer le tissu industriel des régions qui souffrent de handicaps naturels ou démographiques graves ou permanents, notamment en garantissant l’accès à l’internet à large bande;

10.

prie instamment la Commission d’encourager les États membres à investir de façon ambitieuse dans la protection sociale, les services et les infrastructures par l’utilisation stratégique et plus ciblée des Fonds structurels et d’investissements européens et du Fonds européen pour les investissements stratégiques afin de répondre aux besoins sociaux et économiques des États membres et des régions;

11.

réitère son appel à mettre en place un véritable socle européen de droits sociaux, qui favorise une convergence vers le haut sur la base du partage de compétences prévu par les traités, et à donner une dimension sociale plus profonde et plus juste à l’Union économique et monétaire (UEM);

12.

invite la Commission à renforcer l’action qu’elle mène de concert avec les États membres pour atteindre tous les objectifs fixés par la stratégie Europe 2020, dont la réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale de 20 millions de personnes, et à aligner le champ d’application de la stratégie Europe 2020 sur celui du programme de développement durable à l'horizon 2030 en faisant notamment de la lutte contre les inégalités et l’extrême pauvreté un de ses objectifs; demande à la Commission de continuer à veiller attentivement à la mise en œuvre des objectifs de la stratégie Europe 2020 et de tenir compte du tableau de bord d’Eurostat sur les indicateurs clés de la stratégie Europe 2020, notamment dans la procédure du Semestre européen ainsi que dans les recommandations par pays;

13.

invite la Commission et les États membres, qui sont compétents au premier chef en matière de politique sociale, même si celle-ci doit être accompagnée et complétée au niveau européen, de poursuivre leurs efforts en vue de réduire les inégalités entre les catégories de revenus et de promouvoir un cadre approprié de mesures garantissant, entre autres, des conditions décentes de travail pour tous, l’éducation et la santé publiques, les retraites, des infrastructures publiques appropriées et des services sociaux, tout en développant l’égalité des chances; souligne qu’un tel cadre devrait permettre la mise en place d’un «ascenseur social» efficace;

14.

souligne que le budget de l’Union devrait permettre la mise en œuvre de politiques appropriées de réduction des inégalités et de renforcement de la cohésion sociale;

15.

rappelle la primauté des droits fondamentaux; souligne que le droit du travail et des normes sociales élevés jouent un rôle important dans le rééquilibrage des économies, le soutien des revenus et la promotion des capacités d’investissement; rappelle l'importance de respecter tant les droits sociaux consacrés par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, notamment les libertés et les droits syndicaux ainsi que le droit de négociation collective, que l’égalité de traitement des travailleurs;

16.

fait observer qu'il est impossible d’ignorer l’importance que les politiques sectorielles visant à réduire les inégalités auront à l’avenir et qu'il convient notamment de tenir compte des possibilités ainsi offertes en termes de facteurs économiques, sociaux et territoriaux pour garantir l’égalité des chances, sachant qu'il y a lieu de donner un nouvel élan au marché intérieur, de mettre en place des politiques d'investissement tant nationales qu’européennes (grands projets d’infrastructure, santé et éducation par exemple) et de définir les diverses orientations de la politique énergétique; invite la Commission à travailler de concert avec les États membres afin d’élaborer des stratégies globales dédiées à la création d’emplois, à l’entrepreneuriat et à l'innovation, et ce en vue de favoriser les investissements stratégiques dans les emplois verts, dans les secteurs social, sanitaire et des soins, ainsi que dans l’économie sociale dont le potentiel d’emploi est inexploité;

Mesures destinées à relancer la création d’emplois décents et à favoriser des emplois de qualité

17.

s’inquiète de l’évolution des inégalités dans l’Union après la crise, principalement due à l’augmentation du chômage; estime que le chômage fait naître des inégalités et que les politiques visant à créer des emplois décents et à favoriser des emplois de qualité dans les poches de fort chômage sont de nature à améliorer le revenu des ménages du quintile inférieur;

18.

invite la Commission à inclure, dans la future révision de la directive relative à la déclaration écrite, des dispositions visant à supprimer la discrimination basée sur le statut contractuel et à garantir le droit de tout travailleur à bénéficier de conditions de travail équitables conformément aux normes de l’OIT en matière de travail décent;

19.

relève, en outre, que des taux de chômage élevés exercent une pression à la baisse sur les salaires et peuvent, dans certains cas, avoir également un effet négatif sur les conditions de travail et l’environnement sociétal; insiste sur le fait que la lutte contre le chômage est, en soi, une condition nécessaire mais insuffisante pour réduire les inégalités;

20.

invite la Commission à proposer une révision à la hausse du budget de l’initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) pour la période 2017-2020 et à fixer le montant de son enveloppe, notamment pour mieux atteindre les jeunes de moins de 30 ans; invite la Commission à faciliter la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse, en se centrant davantage sur les groupes les plus vulnérables qui doivent souvent faire face à des besoins complexes, en tenant compte des récentes conclusions du rapport de la Cour des comptes européenne sur l’utilisation de l’IEJ et en veillant à ce que la mise en œuvre et l’évaluation soient précises et transparentes;

21.

insiste sur la nécessité d’assurer un meilleur suivi des jeunes qui quittent la garantie pour la jeunesse ou l’initiative pour l’emploi des jeunes en vue de leur intégration durable et efficace sur le marché du travail; invite la Commission à étudier la possibilité de conférer une plus grande souplesse à l’IEJ, même pour les pays mettant en œuvre une politique de la jeunesse performante, en prévoyant des régimes de protection destinés aux jeunes qui passent de l’éducation ou de l’enseignement supérieur au monde du travail, afin de compenser l’exclusion de cette catégorie de personnes des régimes contributifs de protection sociale en vigueur en Europe;

22.

souligne que les programmes tels que la garantie pour la jeunesse et l'IEJ ne peuvent se substituer aux efforts que les États membres doivent déployer pour lutter contre le chômage et pour travailler à une intégration durable sur le marché du travail; reconnaît que l’éducation accessible et de qualité est un facteur décisif de suppression des inégalités; demande par conséquent l’augmentation des investissements dans l’éducation publique et l’apprentissage tout au long de la vie;

23.

prie la Commission et les États membres de mettre en évidence la nécessité de promouvoir les emplois verts et de relancer l’emploi dans les zones rurales et en déclin, et de faire en sorte qu’elles attirent davantage les femmes;

24.

invite la Commission, au moyen du Fonds social européen et de la procédure du Semestre européen, et les États membres, à travers leurs programmes nationaux de réforme, à garantir la mise en œuvre complète, au niveau national, des mesures définies dans la recommandation du Conseil relative à l’intégration des chômeurs de longue durée sur le marché du travail;

25.

invite la Commission et les États membres à compléter l’Union économique et monétaire par un véritable marché du travail européen proposant une large protection sociale; est convaincu que le bon fonctionnement des marchés du travail et que des systèmes de sécurité sociale coordonnés et solides sont essentiels pour garantir le succès de l’union monétaire européenne et que ces deux éléments s’inscrivent dans le cadre d’un processus élargi de convergence vers le haut visant à favoriser la cohésion économique, sociale et territoriale; invite à cet effet la Commission à présenter une étude indiquant comment l’Union peut soutenir et promouvoir, au niveau national, des programmes d’emplois publics garantis;

26.

invite les États membres à veiller à ce que l’éducation et la formation soient mieux adaptées aux besoins du marché du travail dans l’Union, à développer les possibilités de mobilité et à améliorer les stratégies de recrutement et de formation en misant notamment sur «la formation en cours d’emploi» et sur des investissements ciblés à même de stimuler la création d’emplois et d’accroître la demande en matière d’emplois; rappelle que la requalification est un élément essentiel permettant de réintégrer les personnes dans le marché du travail en leur permettant de lutter contre le chômage de longue durée et de mieux adapter leurs compétences aux emplois disponibles; souligne que la validation et la reconnaissance de l’apprentissage formel et informel sont des outils essentiels pour valoriser les compétences acquises sur les marchés du travail; fait valoir que l’apprentissage tout au long de la vie devrait être encouragé tout au long du cycle de vie, y compris à un âge avancé, pour pouvoir exploiter au maximum les possibilités ainsi offertes pour lutter contre les inégalités;

27.

invite la Commission et les États membres à travailler de concert pour lutter contre les discriminations à l’embauche et contre les procédures de recrutement discriminatoires qui empêchent les personnes d’entrer sur le marché du travail pour des motifs de genre, d’identité ou d’expression sexuelles, d’orientation sexuelle, de caractéristiques sexuelles, d’appartenance ethnique, de handicap ou d’âge;

Améliorer les conditions de vie et de travail

28.

s’inquiète de l’ampleur du travail non déclaré et du nombre de contrats de travail et de formes atypiques d’emploi dans la mesure où ces phénomènes peuvent se traduire par des conditions de travail précaires, de plus faibles salaires, une exploitation, une baisse du volume des cotisations sociales ainsi qu’une augmentation des inégalités dans certains États membres; rappelle qu’il convient d’accorder une protection sociale appropriée à tous les travailleurs; demande à la Commission et aux États membres d’intensifier leurs efforts contre l’économie parallèle et le travail non déclaré;

29.

estime qu'il convient d’améliorer la qualité des emplois dans toute l’Union, notamment en termes de niveau décent de salaire, de sécurité de l’emploi, d’accès à l’éducation, d’apprentissage tout au long de la vie ainsi que de santé et de sécurité au travail; invite la Commission à appuyer la réalisation de recherches complémentaires sur le suivi de la création d’emplois ainsi que sur l’amélioration de leur qualité et de la compétitivité globale de l’Union, basées sur les travaux d’Eurofound;

30.

considère que certaines formes d’emplois telles que les contrats sans horaires et les stages non rémunérés ne garantissent pas des conditions de vie décentes; estime important de garantir aux stagiaires et apprentis éventuels des possibilités d’apprentissage et de formation adéquates ainsi que des conditions de travail décentes, d’imposer des limites aux formes atypiques de travail et d’interdire les contrats sans horaires, le recours aux travailleurs intérimaires en vue de remplacer les travailleurs en grève et l’utilisation des contrats à durée déterminée pour des tâches permanentes;

31.

fait observer à cet égard que le travail à temps partiel peut amener certains groupes actuellement sous-représentés à participer au marché du travail et que cette forme d’emploi peut s’avérer intéressante pour concilier vie professionnelle et vie privée;

32.

est fermement convaincu qu’une classification commune et précise des emplois au niveau européen pourrait être envisagée afin de réduire la précarité en se basant sur des données et des faits scientifiquement établis; est convaincu que l'application du principe de rémunération identique pour un même travail effectué au même endroit permettra de réduire les inégalités entre travailleurs;

33.

souligne qu'il est important d’étudier convenablement les différents effets et aspects de l’automatisation croissante et des conséquences qu’entraîne une adaptation tardive de la législation, dès lors que ces éléments peuvent se traduire par une pression à la baisse sur les systèmes de protection sociale et sur les salaires, touchant tout particulièrement les travailleurs peu et moyennement qualifiés; insiste dans ce contexte sur l'importance de maintenir les systèmes de protection sociale et les salaires à des niveaux suffisants;

34.

estime que la nouvelle stratégie en matière de compétences doit assurer à tous les travailleurs un accès abordable à l’apprentissage tout au long de la vie et leur permettre de s’adapter à la numérisation et aux incessantes évolutions technologiques;

35.

prend acte de l’avis du Comité économique et social européen sur un revenu minimum adéquat au sein de l’Union européenne, qui doit établir des normes et des indicateurs communs, et proposer des méthodes pour suivre sa mise en place; souligne que les budgets de l’outil de référence, qui indiquent le coût d’une vie décente selon différentes conditions de logement, compositions de ménages et âges de leurs membres, devraient être utilisés pour évaluer l’adéquation des systèmes de revenu minimum fournis par les États membres;

36.

s’inquiète des niveaux élevés de non-recours aux systèmes de revenu minimum éventuellement en place, qui mettent en exergue les nombreux obstacles qui subsistent comme les procédures intrusives et la honte liée au fait de demander à bénéficier de ces systèmes; est convaincu que les programmes d'aide au revenu sont essentiels pour éviter les tendances économiques inégales et soutenir les personnes avant qu’elles ne sombrent dans la pauvreté et l’exclusion sociale;

37.

souligne l’importance du dialogue social et des négociations collectives dans la fixation des salaires et fait observer que ces mécanismes doivent rester entre les mains des partenaires sociaux, conformément à l’autonomie que leur reconnaît les traités; invite la Commission à lancer une étude sur l’indice de salaire minimum vital en vue d’estimer le coût de la vie et le revenu approximatif nécessaire pour répondre aux besoins d’une famille dans les différents États membres et régions; fait observer que pour tous les ménages, un niveau satisfaisant de revenu est essentiel pour permettre aux travailleurs pauvres d’être financièrement indépendants, d’avoir la sécurité d’un toit et de pouvoir se nourrir;

38.

souligne qu’il convient, outre les Fonds ESI et le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), de mobiliser d’autres sources privées et publiques pour financer à long terme la construction de nouveaux logements et renforcer ainsi les activités des banques publiques nationales ou des autres établissements opérant dans le domaine des logements sociaux abordables;

39.

invite la Commission à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs au travail, notamment en appliquant correctement la directive sur le temps de travail;

40.

rappelle que le droit de négociation et d'actions collectives est un droit fondamental de l’Union et qu’il incombe aux institutions européennes de le respecter, d’observer ses principes et d’en promouvoir l'application (37); estime que l’affaiblissement du pouvoir de négociation des travailleurs et des syndicats ne contribue pas à cet objectif et que ce phénomène est nature à se traduire par une croissance timorée des salaires et la généralisation du travail précaire;

41.

fait observer qu’il est important de protéger les droits des travailleurs et de renforcer le pouvoir de négociation des salariés en réformant les structures du marché du travail dans le but de promouvoir une croissance durable, des emplois décents, une prospérité partagée et la cohésion sociale; souligne le rôle du dialogue entre les partenaires sociaux dans la lutte contre les inégalités sur le marché du travail; demande aux États membres et à l’Union de garantir le droit d’adhérer à un syndicat ainsi que le pouvoir et l’autonomie de négociation des organisations syndicales et patronales;

42.

souligne par ailleurs l'importance d’associer les représentants des différentes composantes de la société, notamment des groupes exposés à risque élevé de pauvreté et d’exclusion sociale, au dialogue civil visant à débattre des questions liées aux inégalités;

43.

demande l’application d’une politique forte de lutte contre les discriminations à même de garantir l’égalité des chances en matière d’emploi et de promouvoir l’intégration sociale; invite les États membres à ne plus bloquer la directive visant à lutter contre les discriminations;

44.

invite les États membres à prendre des mesures destinées à lutter, au travail, contre les discriminations, le harcèlement et la violence fondés notamment sur le sexe, l’identité ou l’expression sexuelles, l’orientation sexuelle et les caractéristiques sexuelles et à mettre en place des mécanismes clairs d’établissement de rapports et d’appui en faveur des victimes ainsi que des dispositifs permettant d’engager des procédures contre les auteurs;

Renforcer l’État providence et la protection sociale

45.

attire l’attention sur le fait que, dans de nombreux pays, les assainissements budgétaires se sont traduits par d'importantes mesures d’économie frappant de plein fouet les régimes de prévoyance et de protection sociale, ce qui a amplifié les inégalités imputables aux revenus; est convaincu que les systèmes de protection sociale devraient servir de filet de sécurité et faciliter au demeurant l'intégration sur le marché du travail; souligne la nécessité d’une démarche pluridimensionnelle en vue d’une meilleure égalité et cohésion sociale au sens de la clause sociale horizontale (article 9 du traité FUE), axée sur la dimension sociale des politiques de l’Union et la volonté d’appliquer le principe d’intégration sociale dans toutes les politiques de l’Union;

46.

fait observer que le progrès social, tel que défini par l’indice européen de progrès social, est la capacité d’une société à satisfaire les besoins humains fondamentaux de ses citoyens, à définir les piliers permettant aux citoyens et aux communautés d’améliorer et de conserver leur qualité de vie, et à créer les conditions permettant à tous les individus de réaliser leur plein potentiel;

47.

invite les États membres à améliorer leurs systèmes de protection sociale (éducation, santé, logement, retraite et transferts) en les dotant de garanties sociales élevées, afin de parvenir à une large protection de la population, et en prenant ainsi la mesure des nouveaux risques sociaux et des catégories vulnérables qui sont apparus à la suite de la crise financière, économique, puis sociale, qui a frappé les États membres;

48.

demande aux États membres de relancer les investissements dans les services d’éducation et d’accueil de la petite enfance pour qu’ils soient de qualité et abordables et fait observer que ces investissements ne seront pas vains, en particulier pour les enfants issus des familles défavorisées; invite les États membres à prendre, avec le soutien de la Commission et conformément aux objectifs de Barcelone, des mesures appropriées afin de garantir un accès abordable et universel à une éducation publique de qualité dès le plus jeune âge (0 à 3 ans), dès lors qu’est essentielle pour lutter contre les inégalités à long terme;

49.

plaide pour un accès universel à un logement abordable, pour la protection des ménages vulnérables contre l’expulsion et le surendettement, et pour la promotion d’un cadre efficace accordant une seconde chance aux individus et aux familles à l’échelle européenne;

50.

invite instamment les États membres à prendre rapidement des mesures afin de faire face aux migrations et à la crise des réfugiés existantes, et à veiller à ce que les réfugiés aient accès à des dispositifs d’apprentissage rapide des langues et de la culture, à la formation, à un logement de qualité, aux soins de santé et à l’éducation, au marché du travail et à la protection sociale, tout en faisant en sorte qu'ils puissent se voir reconnaître leurs compétences et aptitudes formelles et informelles et qu'ils soient intégrés dans la société;

51.

souligne que l’accès à des régimes de pension de retraite et de vieillesse publics, fondés sur la solidarité et assurant un revenu suffisant, doit être accordé à tous; invite la Commission à soutenir les États membres dans le renforcement des systèmes de pensions publiques et professionnelles afin de fournir un revenu de retraite adéquat, supérieur au seuil de pauvreté, et de permettre aux retraités de maintenir leur niveau de vie et de vivre dans la dignité et l’indépendance; demande une nouvelle fois que les systèmes de retraite accordent des points aux aidants afin de compenser l’absence de cotisation des assuré(e)s du fait de la garde d’un enfant ou de l’accompagnement prolongé d’un proche, et ce en vue de réduire l’écart de retraite entre les hommes et les femmes; souligne que tandis que les régimes personnels de retraite peuvent être des outils importants pour améliorer l’adéquation des retraites, les systèmes de santé obligatoires fondés sur la solidarité demeurent le moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale à un âge avancé;

52.

souligne que les droits fondamentaux des personnes handicapées doivent être garantis, notamment le droit à un travail décent et sans obstacles, le droit à certains services et à un revenu élémentaire garanti adapté aux besoins spécifiques de chacun, le droit à un niveau de vie décent, ainsi que le droit à l’intégration sociale et à une protection spécifique contre l’exploitation et le travail forcé;

53.

considère que le commerce international a été un moteur de croissance mais que les bénéfices ne sont pas souvent bien repartis et que certains peuvent y voir une source d’inégalité; invite la Commission et les États membres à promouvoir des accords commerciaux internationaux plus justes, qui respectent la réglementation européenne du travail et les conventions de l’OIT, protègent l’emploi de qualité ainsi que les droits des travailleurs et garantissent l’existence de mécanismes européens et nationaux indemnisant les travailleurs et les secteurs touchés par les modifications majeures du commerce mondial résultant de la mondialisation, tels que notamment le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation;

54.

invite la Commission à veiller à ce que les politiques de l’Union en matière de concurrence permettent une concurrence équitable et contribuent à lutter contre les ententes ou les aides d’État incompatibles, qui faussent les prix et le fonctionnement du marché intérieur, afin d’assurer la protection des consommateurs;

Lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale

55.

estime que l’Union européenne doit garantir le droit à l’égalité des chances; est préoccupé par le fait que les perspectives inégales qui s’ouvrent actuellement aux personnes vivant dans l’Union, et notamment aux enfants et aux jeunes, sont souvent aggravées par la conception inégalitaire des systèmes éducatifs, ce qui nuit à leur bien-être et à leur épanouissement en tant qu’individus, mine par ailleurs l’estime qu'ils ont d’eux-mêmes et freine l’intégration sociale de la jeunesse européenne, en particulier des jeunes sans ressources ni projets d’avenir;

56.

rappelle que l'éducation a un rôle prépondérant dans la réduction des inégalités et invite dans ce contexte les États membres à renforcer leurs efforts et à investir suffisamment pour assurer l'égalité des chances; souligne l’importance de l’accès universel à l’éducation et de l’accès des étudiants de l’enseignement supérieur à un dispositif d’aide; invite la Commission à appuyer les États membres dans la création de logements adéquats, décents et accessibles afin d’aider les jeunes en période de transition;

57.

invite la Commission et les États membres à intensifier leur lutte contre la pauvreté, notamment infantile, en définissant des objectifs visant à réduire la pauvreté des enfants, en étudiant les moyens de coordonner la mise en œuvre de la recommandation «Investir dans l’enfance», et en créant un dispositif de garantie pour l’enfance;

58.

souligne par ailleurs que de nombreuses activités liées aux domaines culturels et sportifs sont de puissants outils de cohésion et d'intégration sociale, et rappelle que ces activités peuvent améliorer les perspectives d'emploi pour les catégories les plus défavorisées de la société grâce à l'apprentissage de compétences non techniques;

59.

invite les États membres à atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et le risque d’exclusion sociale;

60.

considère que l’augmentation rapide du sans-abrisme dans la majorité des États membres est un problème brûlant; estime que, conformément aux principes ancrés dans le socle des droits sociaux, la Commission devrait accompagner les États membres dans leurs efforts visant à enrayer le développement du sans-abrisme en vue de l’éradiquer à terme;

Parvenir à un véritable équilibre entre hommes et femmes

61.

constate que la Commission a répondu à son appel en faveur d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les femmes et les hommes qui vivent et travaillent au sein de l’Union en proposant une directive concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants, et ce afin de relever les défis des prochaines décennies; réitère son appel en faveur d'une rémunération et d’une protection sociale adéquates et souligne que les propositions présentées par la Commission constituent une bonne base pour développer la présence des femmes sur le marché du travail, mieux concilier vie professionnelle et vie privée et développer des modèles souples d’organisation du travail, tant pour les femmes que pour les hommes, en vue de réduire les inégalités entre le travail rémunéré et non rémunéré;

62.

fait observer qu'il est important de mieux intégrer les femmes sur le marché du travail, notamment en aidant davantage l’entrepreneuriat féminin, en comblant la fracture entre les compétences professionnelles des femmes et les positions qu’elles occupent sur le marché du travail, et en garantissant l’égalité hommes-femmes, qu'il s’agisse du salaire, du plan de carrière ou de la possibilité de travailler à plein temps, si l’on veut promouvoir une croissance économique pérenne et inclusive, éliminer les écarts de retraite entre les hommes et les femmes, lutter contre les inégalités et promouvoir l’indépendance financière des intéressées;

63.

invite, le cas échéant, la Commission à présenter des initiatives visant à supprimer tout type d’écart salarial entre hommes et femmes, et à prévoir des peines pour les centres de travail qui bafouent le droit à l’égalité en proposant aux femmes des salaires différents de ceux des hommes pour des catégories d’emplois identiques;

64.

déplore qu’en dépit de la législation en vigueur, qui garantit le principe de rémunération égale pour travail de valeur égale entre les travailleurs masculins et féminins, il existe encore des écarts entre hommes et femmes en matière de salaires, écarts qui sont encore plus grands en matière de pensions de retraite; invite la Commission, les États membres et les partenaires sociaux à s’attaquer au problème des écarts de salaires et de retraites entre les hommes et les femmes;

65.

s’inquiète de l’augmentation du taux de pauvreté, notamment chez les femmes, et du fait que la pauvreté touche principalement les mères célibataires, les jeunes femmes et les femmes âgées; souligne qu’il est possible de réduire les niveaux de pauvreté de 20 millions de personnes d’ici à 2020 grâce à des mesures de lutte contre la pauvreté, relayées par des politiques actives sur le marché du travail, fondées sur l’intégration des questions d’égalité entre les hommes et les femmes et visant principalement à accroître et à soutenir la participation des femmes au marché du travail; prend note du fait que la pauvreté continue d’être appréciée à la lumière du revenu cumulé du ménage, ce qui suppose que tous les membres du foyer perçoivent le même salaire et se répartissent les ressources à parts égales; demande que les droits soient individualisés et que les calculs soient réalisés sur la base du revenu de chaque personne afin de révéler l’ampleur réel de la pauvreté des femmes;

66.

souligne le rôle important que jouent, en termes d’égalité hommes-femmes, la qualité des services publics et les régimes fiscaux et de prestations sociales qui ne dissuadent pas les personnes apportant une deuxième source de revenus de travailler ou de travailler plus, car la participation des femmes au marché du travail peut ainsi s’en trouver renforcée;

67.

renouvelle sa demande faite au Conseil de garantir l’adoption rapide de la directive relative à l’équilibre hommes-femmes parmi les administrateurs non exécutifs des sociétés cotées en bourse, première étape importante vers une représentation égale dans les secteurs public et privé;

Moderniser la fiscalité

68.

invite la Commission et les États membres à corriger les inégalités interpersonnelles excessives en soutenant et en encourageant les formes d’investissement les plus productives; rappelle à cet égard qu’il est crucial d’adopter des politiques fiscales objectives et qu’une profonde réforme fiscale s’impose dans plusieurs États membres; invite la Commission à suivre, proposer, promouvoir et préparer des référentiels à la lumière du Semestre européen;

69.

invite la Commission et les États membres à adopter des mesures concrètes pour lutter contre l’évitement fiscal et la fraude fiscale, ces mesures constituant un moyen important de réduire les inégalités économiques et d’améliorer le recouvrement des recettes fiscales dans les États membres;

70.

invite la Commission à encourager une réforme des politiques fiscales des États membres pour faire en sorte que les budgets publics alloués à la santé, au logement, aux affaires sociales, à l’emploi et à l’éducation soient suffisants; estime que cette réforme devrait également s’attacher à lutter contre la corruption dans l’administration publique et apporter notamment une réponse au partage inégal des richesses en les redistribuant dans la mesure où cette approche est importante pour ne pas aggraver les inégalités dans plusieurs États membres en concentrant excessivement la richesse; souligne par ailleurs qu’il est nécessaire d’adopter des mesures dans des domaines tels que la financiarisation de l’économie, de poursuivre le cas échéant la coordination et l’harmonisation de la politique fiscale, de lutter contre les paradis fiscaux, la fraude et l’évasion fiscales, et de prendre des mesures visant à combattre le travail non déclaré et à optimiser la combinaison des impôts et la part respective des revenus du travail et du patrimoine dans les recettes fiscales des États membres;

o

o o

71.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO C 236 E du 12.8.2011, p. 57.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0260.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0073.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0010.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0317.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0136.

(7)  JO C 366 du 27.10.2017, p. 19.

(8)  JO C 482 du 23.12.2016, p. 141.

(9)  JO C 75 du 26.2.2016, p. 130.

(10)  JO C 65 du 19.2.2016, p. 68.

(11)  JO C 153 E du 31.5.2013, p. 57.

(12)  JO C 199 E du 7.7.2012, p. 77.

(13)  JO C 199 E du 7.7.2012, p. 25.

(14)  JO C 70 E du 8.3.2012, p. 8.

(15)  JO C 9 E du 15.1.2010, p. 11.

(16)  JO C 170 du 5.6.2014, p. 23.

(17)  JO C 248 du 25.8.2011, p. 130.

(18)  JO C 318 du 23.12.2009, p. 52.

(19)  JO C 166 du 7.6.2011, p. 18.

(20)  http://ec.europa.eu/social/BlobServlet?docId=13608&langId=en

(21)  Avis du comité de la protection sociale, du 15 février 2011, au Conseil, Conseil de l’Union Européenne, 649/11, SOC 124.

(22)  Commission européenne, documents institutionnels, no 25, mai 2016.

(23)  Auteurs: Jonathan D. Ostry, Andrew Berg et Charalambos G. Tsangarides.

(24)  Auteurs: Andrew Berg et Jonathan D. Ostry.

(25)  Eurostat, http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Income_distribution_statistics

(26)  FMI (2015), «Causes and Consequences of Income Inequality: A Global Perspective», note de travail des services du FMI, SDN/15/13, Washington, FMI, http://www.imf.org/external/pubs/ft/sdn/2015/sdn1513.pdf.

(27)  OCDE (2015), «Tous concernés: pourquoi moins d’inégalité profite à tous», Paris: éditions OCDE.

(28)  FMI (2017), «IMF Working Paper WP 17/76: Inequality Overhang». Auteurs: Francesco Grigoli et Adrian Robles, Washington: Fonds monétaire international.

(29)  Eurostat: http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/images/f/f8/People_at_risk_of_poverty_or_social_exclusion%2C_EU-27_and_EU-28%2C_2005-2015.JPG

(30)  Rapport de l’OCDE, «Tous concernés: pourquoi moins d’inégalité profite à tous», p. 67.

(31)  Eurofound (2017), «Mobilité sociale au sein de l’UE», Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne.

(32)  https://www.eurofound.europa.eu/sites/default/files/ef_publication/ field_ef_document/ef1461fr.pdf.

(33)  «Inequality and mental illness», R. Wilkinson et K. Pickett, Department of Health Sciences, University of York, Royaume-Uni; publié en ligne le 25 mai 2017: http://dx.doi.org/10.1016/; S2215-0366(17)30206-7.

(34)  Coreper I, «Garantir aux retraités des revenus adéquats dans une société vieillissante – Projet de conclusions du Conseil = Adoption», 12352/15, http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-12352-2015-INIT/fr/pdf.

(35)  Eurofound (2017), «Inégalités de revenus et physionomie de l'emploi en Europe avant et après la grande récession».

(36)  Rapport de l’OCDE, «Tous concernés: pourquoi moins d’inégalité profite à tous», Paris: éditions OCDE.

(37)  Article 51 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.


Jeudi 30 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/104


P8_TA(2017)0473

Situation au Yémen

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la situation au Yémen (2017/2849(RSP))

(2018/C 356/16)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le Yémen, et notamment celles du 15 juin 2017 (1) et du 25 février 2016 (2) sur la situation humanitaire au Yémen ainsi que celle du 9 juillet 2015 sur la situation au Yémen (3),

vu les déclarations de la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 8 octobre 2016 sur l’attentat perpétré au Yémen, du 19 octobre 2016 sur le cessez-le-feu au Yémen et du 21 novembre 2017 sur la situation au Yémen,

vu la déclaration de Christos Stylianides, commissaire chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, du 11 novembre 2017, sur la situation humanitaire au Yémen,

vu les conclusions du Conseil du 3 avril 2017 sur la situation au Yémen,

vu sa résolution du 28 avril 2016 sur les attaques commises contre des hôpitaux et des écoles: violations du droit humanitaire international (4), et sa résolution du 27 février 2014 sur l’utilisation de drones armés (5),

vu les lignes directrices de l’Union européenne concernant la promotion du droit humanitaire international,

vu les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Yémen, et notamment ses résolutions 2342 (2017), 2266 (2016), 2216 (2015), 2201 (2015) et 2140 (2014),

vu les déclarations d'Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, du 30 janvier, du 12 juillet, du 19 août et du 26 octobre 2017, sur la situation au Yémen,

vu la déclaration de Stephen O’Brien, alors secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, du 12 juillet 2017,

vu la déclaration commune du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 16 novembre 2017 demandant la levée immédiate du blocus de l’aide humanitaire au Yémen,

vu la réunion de haut niveau des donateurs pour la crise au Yémen, organisée par les Nations Unies le 25 avril 2017, au cours de laquelle 1,1 milliard d'USD ont été promis afin de combler un déficit de financement de 2,1 milliards d'USD pour 2017,

vu la décision du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de septembre 2017 d’enquêter sur toutes les allégations de violation des droits de l’homme commises au Yémen pendant le conflit,

vu les déclarations présidentielles publiées par le Conseil de sécurité des Nations unies le 15 juin 2017, invitant les parties en présence au Yémen à s’engager de manière constructive et de bonne foi en vue de la résolution du conflit, et le 9 août 2017 sur la menace de famine au Yémen,

vu l’article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que les différents cycles de négociations sous l’égide des Nations unies n’ont pas encore abouti à des progrès tangibles envers une solution politique au Yémen; que les parties au conflit et leurs soutiens régionaux et internationaux, y compris l’Arabie saoudite et l’Iran, ne sont pas parvenus à conclure un accord de cessez-le-feu ou tout type de règlement et que les combats et les bombardements aveugles se poursuivent sans relâche; qu’aucune des deux parties n’a obtenu de victoire militaire ni ne semble en mesure de l’obtenir à l’avenir; que trouver une solution politique au conflit, sous l’égide de l’initiative de paix des Nations unies au Yémen, devrait être une priorité pour l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble;

B.

considérant que la situation humanitaire au Yémen demeure catastrophique; que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que le Yémen connaissait la situation d’urgence en matière de sécurité alimentaire la plus grave au monde; que, d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 20,7 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire au Yémen et que parmi celles-ci, 7 millions sont en situation d’insécurité alimentaire d’«urgence»; que 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère et qu’un enfant meurt toutes les dix minutes de causes évitables; que le nombre de personnes déplacées s’élève à 2,9 millions et le nombre de combattants étrangers de retour au pays à un million;

C.

considérant que, selon les Nations unies, plus de 8 000 personnes, dont 60 % de civils, ont été tuées et plus de 50 000 personnes ont été blessées, dont un grand nombre d’enfants, dans des frappes aériennes et des combats au sol depuis que la coalition menée par l’Arabie saoudite est intervenue dans la guerre civile du Yémen en mars 2015; que les combats, à la fois au sol et dans les airs, ont empêché les observateurs du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme d’accéder à la zone afin de vérifier le nombre de victimes civiles; que ces chiffres ne reflètent donc que les morts et les blessés pour lesquels le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a réussi à obtenir des recoupements et des confirmations;

D.

considérant que les groupes vulnérables, les femmes et les enfants sont particulièrement touchés par les hostilités en cours et par la crise humanitaire; que le nombre de victimes civiles ne cesse de croître;

E.

considérant que, selon l’organisation Save the children, 130 enfants meurent chaque jour au Yémen; qu’au moins 1,8 million d’enfants ont dû abandonner l’école, sans compter les 1,6 million d’enfants qui étaient déjà en dehors du système scolaire avant le début du conflit;

F.

considérant que, selon l’Organisation mondiale de la santé, «plus de la moitié de l’ensemble des établissements de santé ont dû fermer car ils ont été endommagés ou détruits ou car ils manquent de fonds» et qu'il y a une pénurie grave de fournitures médicales; que 30 000 travailleurs du secteur de la santé exerçant des fonctions essentielles ne sont pas payés depuis plus d’un an;

G.

considérant que la destruction des infrastructures et la défaillance des services publics ont alimenté l’épidémie de choléra; que, le 2 novembre 2017, l’OCHA a annoncé que quelque 895 000 cas présumés de choléra, ayant causé près de 2 200 morts, avaient été signalés depuis le 27 avril 2017; que plus de la moitié des cas présumés concernent des enfants; qu’il est difficile de déterminer avec précision le véritable nombre de cas de choléra vu l’accès limité à de nombreuses régions et le fait que de nombreux patients présumés sont traités avant d’être totalement diagnostiqués;

H.

considérant que près de 90 % des denrées alimentaires de base du pays sont importées; que le rapporteur spécial sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur les droits de l’homme a déjà souligné dans le passé que le blocus aérien et maritime imposé au Yémen par les forces de la coalition constituait l’une des causes principales de la catastrophe humanitaire actuelle; que ce blocus a provoqué une baisse, ainsi que des perturbations, dans les importations et les exportations de denrées alimentaires et de combustible ainsi que dans le fourniture de médicaments et de l’aide humanitaire; que les temps d’attente excessifs et/ou les refus d’entrée des navires dans les ports yéménites constituent des mesures coercitives unilatérales contraires au droit international;

I.

considérant que la situation humanitaire au Yémen s’est encore aggravée lorsque la coalition menée par l’Arabie saoudite a imposé un blocus des frontières terrestres, maritimes et aériennes du pays le 6 novembre 2017; que le port d’Aden et le poste-frontière d’al-Wadea à la frontière entre l’Arabie saoudite et le Yémen ont été rouverts; que les ports d’Hodeida et de Saleef, ainsi que l’aéroport de Sanaa, pris par les rebelles houthistes en mars 2015, par lesquels environ 80 % des importations, y compris les marchandises commerciales et humanitaires, entrent au Yémen, sont encore soumis au blocus; que les organismes d’aide ont averti que, si le blocus n’est pas levé, le Yémen sera confronté à la plus grande famine que le monde ait connue depuis des décennies, avec des millions de victimes;

J.

considérant que la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoit explicitement que le Comité des sanctions peut désigner certaines personnes comme coupables d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire au Yémen;

K.

considérant que les frappes aériennes menées par la coalition à Sanaa et autour de Sanaa se sont intensifiées ces dernières semaines, qu’elles ont fait des morts parmi les civils et causé la destruction d'infrastructures; que l’Arabie saoudite est accusée d’avoir mené des dizaines de frappes aériennes ayant tué et blessé aveuglément des civils, en violation du droit de la guerre, notamment en utilisant des armes à sous-munitions interdites au niveau international; que les rebelles houthistes ont lancé des missiles balistiques sur le principal aéroport civil international de Riyad le 4 novembre 2017; que des dizaines d’autres roquettes ont été tirées en direction du territoire saoudien cette année; que le droit de la guerre interdit les attaques délibérées et aveugles à l’encontre de civils; que ces attaques sont considérées comme des crimes de guerre et que les personnes qui les commettent peuvent être poursuivies à ce titre;

L.

considérant que la situation au Yémen menace gravement la stabilité de la région, en particulier la Corne de l’Afrique, la mer Rouge et le Proche-Orient plus généralement; qu’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) a su tirer parti de la détérioration de la situation politique et de la sécurité au Yémen en renforçant sa présence et en intensifiant le nombre et l'ampleur de ses attentats terroristes; que le groupe État islamique et AQPA se sont implantés au Yémen et y ont perpétré des attentats terroristes qui ont fait des centaines de morts;

M.

considérant qu'un embargo international sur les armes s’applique aux forces houthistes/pro-Saleh soutenues par l'Iran; que, d'après le 18e rapport annuel de l'Union européenne sur les exportations d'armes, les États membres de l'Union ont continué d’autoriser les transferts d’armes vers l’Arabie saoudite depuis l’escalade du conflit, en violation de la position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008 sur le contrôle des exportations d'armes; que, dans sa résolution du 25 février 2016 sur la situation humanitaire au Yémen, le Parlement a invité la VP/HR à lancer une initiative visant à imposer un embargo européen sur les armes à l’Arabie saoudite, conformément à la position commune 2008/944/PESC;

N.

considérant que, selon l’UNICEF, l’éducation de 2 millions d’enfants a été complètement interrompue; que, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, plus de 1 700 écoles ne peuvent actuellement remplir leurs fonctions en raison de dégâts causés par le conflit, de l’hébergement de personnes déplacées ou de l’occupation par des groupes armés; que des cas de recrutement et d’utilisation d’enfants dans les combats ou l’exercice de fonctions militaires ont été constatés; que des milliers d’enseignants, sans salaire depuis plus d’un an, ont été obligés de quitter leur emploi pour trouver une autre source de revenus; qu’en raison de la destruction d’infrastructures essentielles, le petit nombre d’écoles qui fonctionnent toujours sont difficiles à atteindre;

O.

considérant que les journalistes sont systématiquement empêchés d’entrer au Yémen, en l’occurrence par la coalition que mène l’Arabie saoudite, qui, notamment, leur interdit d’emprunter les vols d’aide humanitaire des Nations unies vers Sanaa, capitale contrôlée par les rebelles houthistes;

P.

considérant que la décision d’ajouter certaines personnes à des listes de cibles des drones est souvent prise sans mandat du tribunal ni décision de justice; que la prise pour cible et l’exécution ultérieure de certains individus sont menées en dehors de toute procédure légale;

Q.

considérant que, depuis le début du conflit, l’Union européenne a alloué 171,7 millions d’euros d’aide humanitaire; que, dans son aide humanitaire, l’Union donne la priorité à la santé, à la nutrition, à la sécurité alimentaire, à la protection, aux abris, à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement;

R.

considérant qu’en dépit de la réunion de haut niveau des donateurs pour la crise humanitaire au Yémen, qui s’est tenue en avril 2017 à Genève et au cours de laquelle divers pays et organisations ont fait des promesses de dons pour un total d’1,1 milliard d'USD, les fonds versés par les donateurs au 21 novembre 2017 n’atteignaient que 56,9 % des 2,3 milliards d'USD demandés par les Nations unies pour l’aide humanitaire au Yémen pour 2017;

1.

condamne avec la plus grande fermeté les violences persistantes au Yémen et tous les attentats visant des civils et des infrastructures civiles, qui constituent des crimes de guerre; est gravement préoccupé par la dégradation alarmante de la situation humanitaire au Yémen; déplore vivement la perte de vies humaines causée par le conflit et les souffrances extrêmes des personnes qui se trouvent privées d’aide humanitaire et des biens de première nécessité, sont prises dans les combats, sont déplacées et perdent leurs moyens de subsistance, et présente ses sincères condoléances aux familles des victimes; réaffirme sa volonté de continuer à soutenir le Yémen et sa population;

2.

exprime encore une fois son plein soutien en faveur des efforts déployés par le secrétaire général des Nations unies et par l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Yémen en vue de la reprise des négociations; souligne que seule une solution politique négociée et exempte de toute exclusive peut rétablir la paix et préserver l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Yémen; demande à tous les acteurs internationaux et régionaux d’établir des contacts constructifs avec les parties en présence au Yémen afin de désamorcer le conflit et de parvenir à un règlement négocié; exhorte l’Arabie saoudite et l’Iran à œuvrer pour mettre fin aux combats au Yémen et à améliorer leurs relations bilatérales; appelle l’Iran à cesser immédiatement de soutenir les forces houthistes au Yémen, que ce soit directement ou en ayant recours à des intermédiaires;

3.

invite toutes les parties au conflit à se concerter d'urgence pour mettre fin aux hostilités dans le cadre d’un processus contrôlé par les Nations unies, première étape d’une reprise des pourparlers de paix sous l’égide de l’ONU; exhorte l’ensemble des parties à prendre part de bonne foi, sans conditions préalables et dès que possible à un nouveau cycle de négociations en faveur de la paix sous l’égide des Nations unies; regrette la décision des combattants houthistes et de leurs alliés de rejeter Ismaïl Ould Cheikh Ahmed en tant que négociateur de la paix;

4.

invite la VP/HR à proposer de toute urgence une stratégie intégrée de l’Union pour le Yémen et à œuvrer de nouveau en faveur d’une initiative pour la paix au Yémen sous l’égide des Nations unies; réaffirme son soutien aux efforts déployés par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) afin de faciliter la reprise des négociations et presse toutes les parties au conflit à y répondre de manière constructive, sans imposer de conditions préalables; souligne que pour faciliter le retour à la voie politique, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures visant à instaurer un climat de confiance, telles que la libération immédiate des prisonniers politiques, des mesures immédiates pour favoriser un cessez-le-feu durable, un mécanisme de retrait des forces armées sous la surveillance des Nations unies, des mesures pour faciliter l’accès humanitaire et commercial et des initiatives informelles («track II») associant les acteurs de la politique, de la sécurité et de la société civile;

5.

déplore la fermeture des ports maritimes, des aéroports et des postes-frontières terrestres du Yémen par l’Arabie saoudite et ses partenaires de coalition, qui a entraîné une nouvelle détérioration de la situation dans le pays; estime que les mesures prises par la coalition pour reprendre les opérations dans le port d’Aden et rouvrir le poste-frontière d’al-Wadea sont un pas dans la bonne direction; invite instamment la coalition à garantir la reprise immédiate des activités des ports d’Hodeida et de Saleef et l’ouverture des frontières terrestres pour l’aide humanitaire et l’acheminement des marchandises de base;

6.

souligne que le Conseil de sécurité des Nations unies, en vue de répondre à l’urgence humanitaire et d’instaurer un climat de confiance entre les parties d’une manière qui sera propice à la tenue de négociations politiques, encourage un accord rapide sur le déploiement d’observateurs supplémentaires du mécanisme de vérification et d’inspection des Nations unies, le renforcement de la capacité de tous les ports yéménites et l’amélioration de l’accès à l’aéroport de Sanaa;

7.

invite toutes les parties à autoriser un accès humanitaire complet et immédiat aux zones de conflit afin de pouvoir faire parvenir une aide aux personnes qui en ont besoin et demande que la sécurité des travailleurs humanitaires soit assurée; demande au Conseil et au Conseil de sécurité des Nations unies, dans le cadre de l’application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unis, d’identifier les personnes qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire au Yémen et de leur imposer des sanctions ciblées;

8.

condamne les frappes aériennes aveugles menées par la coalition, qui ont causé des morts parmi les civils, dont des enfants, et la destruction d’infrastructures civiles et médicales; condamne les attaques, aveugles également, commises par les houthistes et les forces alliées, lesquelles ont entraîné la mort de civils, ainsi que l’utilisation des hôpitaux et des écoles par ces groupes comme bases pour la préparation des attentats;

9.

condamne les tirs de missile aveugles sur les villes saoudiennes, notamment le principal aéroport civil international de Riyad (aéroport international King Khaled), le 4 novembre 2017 par les forces houthistes/pro-Saleh;

10.

prie instamment toutes les parties de permettre aux journalistes d’accéder au pays, notamment à tous ses territoires et aux lignes de front à l’intérieur du pays; constate que le blocage de l’entrée des journalistes dans le pays est responsable du manque de couverture de la crise, ce qui nuit aux efforts des travailleurs humanitaires lorsqu’ils cherchent à attirer l’attention de la communauté internationale et des donateurs sur la situation catastrophique; se félicite de la récente libération de Yahya Abdulraqeeb al-Jubeihi, d'Abed al-Mahziri et de Kamel al-Khozani et demande instamment la libération immédiate et inconditionnelle de tous les journalistes encore emprisonnés;

11.

demande à l’ensemble des parties de respecter le droit humanitaire international et le droit international en matière de droits de l’homme, de garantir la protection des populations civiles ainsi que de s’abstenir de cibler directement les infrastructures civiles, notamment les installations médicales et les systèmes d’approvisionnement en eau;

12.

souligne que le fait de cibler délibérément des civils et des infrastructures civiles, y compris des hôpitaux et du personnel médical, équivaut à une violation grave du droit humanitaire international; demande instamment à la communauté internationale de prendre des mesures pour que les auteurs de violations du droit international au Yémen soient poursuivis conformément au droit pénal international; approuve pleinement, à cet égard, la décision du Conseil des droits de l'homme des Nations unies d’enquêter de manière approfondie sur les crimes commis dans le cadre du conflit au Yémen;

13.

soutient pleinement les efforts déployés par les États membres de l’Union et par les pays tiers en vue d’instaurer des mécanismes internationaux permettant de réunir des éléments de preuves et de faire en sorte que les auteurs de graves violations des droits de l’homme et de violations du droit humanitaire international aient à répondre de leurs actes; souligne que pour parvenir à un règlement durable du conflit, il est indispensable de veiller à ce que les responsabilités soient établies pour toutes les violations perpétrées; se félicite, à cet égard, de la mise en place par les Nations unies d’un groupe d’éminents experts régionaux et internationaux chargé de surveiller et de faire rapport sur la situation des droits de l’homme au Yémen et d’examiner dans le détail tous les abus et violations présumés du droit international en matière de droits de l’homme ou d’autres domaines pertinents et applicables du droit international, commis par les différentes parties au conflit depuis le mois de mars 2015; déplore le blocage des efforts de mise en place d’une enquête indépendante;

14.

est vivement préoccupé par le fait que l'instabilité au Yémen soit exploitée par des organisations terroristes et extrémistes telles que le groupe État islamique et AQPA; exhorte le gouvernement yéménite à prendre ses responsabilités dans la lutte contre le groupe État islamique et AQPA; insiste sur le fait que l’ensemble des parties au conflit doivent lutter avec détermination contre ces groupes, dont les activités menacent sérieusement les perspectives d’un règlement négocié du conflit ainsi que la sécurité dans la région et au-delà; affirme que l’Union est résolue à s’opposer aux groupes extrémistes et à leurs idéologies et souligne qu’il est impératif que les parties présentes dans la région fassent de même;

15.

demande au Conseil de promouvoir efficacement le respect du droit international humanitaire, tel que prévu dans les lignes directrices pertinentes de l’Union; rappelle en particulier qu’il convient que tous les États membres de l’Union appliquent strictement les règles édictées dans la position commune 2008/944/PESC du Conseil; rappelle, à cet égard, sa résolution du 25 février 2016 sur la situation humanitaire au Yémen, qui invite la VP/HR à lancer une initiative visant à imposer un embargo européen sur les armes à l’encontre de l’Arabie saoudite compte tenu de la gravité des accusations qui pèsent sur ce pays au regard de la violation du droit humanitaire au Yémen et du fait qu’il serait par conséquent contraire à la position commune 2008/944/PESC du Conseil de continuer à autoriser la vente d’armes à l’Arabie saoudite;

16.

soutient l’appel lancé par l’Union à l’ensemble des parties au conflit, par lequel elle leur demande de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et combattre toutes les formes de violence, y compris la violence à caractère sexuel et sexiste, dans les situations de conflit armé; condamne vivement les violations des droits des enfants et s’inquiète que les enfants n’aient qu’un accès limité à l’éducation et aux soins de santé fondamentaux; condamne l’enrôlement et l’utilisation d’enfants soldats dans les hostilités, que ce soit par des forces gouvernementales ou par des groupes armés de l’opposition;

17.

se félicite des engagements pris lors de la réunion de haut niveau des donateurs pour la crise humanitaire au Yémen et souligne la nécessité de coordonner l’action humanitaire sous l’égide des Nations unies afin de soulager les souffrances de la population du Yémen; demande la mobilisation immédiate des fonds promis au Yémen et la prise en charge intégrale des dépenses du plan d’intervention humanitaire 2017 des Nations unies en faveur du Yémen;

18.

se félicite que l’Union et ses États membres soient prêts à intensifier l’aide humanitaire pour répondre aux besoins croissants de la population yéménite et à mobiliser leur aide au développement pour financer des projets dans des secteurs essentiels;

19.

soutient résolument le travail qu’effectue Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, et les efforts déployés par Stephen O’Brien, son prédécesseur, pour soulager les souffrances de la population yéménite;

20.

demande à l’Union et à ses États membres, parallèlement à leur action humanitaire et politique, d’appuyer des actions de consolidation de la paix et de résilience, notamment en soutenant les acteurs de la société civile et les structures économiques et de gouvernance locales afin d’assurer un rétablissement rapide des services de base et des infrastructures, de stimuler l’économie locale et de promouvoir la paix et la cohésion sociale;

21.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux parlements et aux gouvernements des États membres, au secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, au secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, au secrétaire général de la Ligue des États arabes et au gouvernement du Yémen.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0273.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0066.

(3)  JO C 265 du 11.8.2017, p. 93.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0201.

(5)  JO C 285 du 29.8.2017, p. 110.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/110


P8_TA(2017)0474

Mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées (2017/2127(INI))

(2018/C 356/17)

Le Parlement européen,

vu les articles 2, 9, 10, 19, 168 et l'article 216, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE) et les articles 2 et 21 du traité sur l'Union européenne,

vu les articles 3, 15, 21, 23, 25 et 26 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et son entrée en vigueur dans l'Union le 21 janvier 2011, conformément à la décision 2010/48/CE du Conseil du 26 novembre 2009 concernant la conclusion, par la Communauté européenne, de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (1),

vu le code de conduite entre le Conseil, les États membres et la Commission énonçant les modalités internes relatives à l'application par l'Union européenne de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, ainsi qu'à la représentation de l'Union européenne concernant cette convention,

vu les observations finales du comité des droits des personnes handicapées des Nations unies, du 2 octobre 2015, sur le rapport initial de l'Union européenne (2),

vu la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (Série des traités européens no 5, 1950) et ses protocoles,

vu la charte sociale européenne (Série des traités européens no 35, 1961, révisée en 1996; Série des traités européens no 163),

vu la recommandation Rec(2002)5 du comité des ministres aux États membres sur la protection des femmes contre la violence et la recommandation CM/Rec(2007)17 sur les normes et mécanismes d’égalité entre les femmes et les hommes,

vu la convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes («CEDAW») du 18 décembre 1979 et son protocole facultatif du 6 octobre 1999,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme, la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le pacte international relatif aux droits civils et politiques,

vu la directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et abrogeant la directive 2004/18/CE (3),

vu la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (4),

vu la proposition de la Commission du 2 décembre 2015 en vue d'une directive du Parlement européen et du Conseil relative au rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres en ce qui concerne les exigences en matière d'accessibilité applicables aux produits et services (COM(2015)0615),

vu le nouveau consensus européen pour le développement intitulé «Notre monde, notre dignité, notre avenir» — déclaration conjointe du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, du Parlement européen et de la Commission européenne, ainsi que de son engagement en la matière à tenir compte des besoins spécifiques des personnes handicapées dans la coopération au développement,

vu le document de travail des services de la Commission du 2 février 2017 intitulé «Rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées 2010-2020» (SWD(2017)0029),

vu la communication de la Commission du 15 novembre 2010 intitulée «Stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées: un engagement renouvelé pour une Europe sans entraves» (COM(2010)0636),

vu sa résolution du 13 décembre 2016 sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne en 2015 (5),

vu sa résolution du 15 septembre 2016 concernant l’application de la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (directive sur l’égalité en matière d’emploi) (6),

vu sa résolution du 7 juillet 2016 sur l’application de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, notamment les observations finales du comité des droits des personnes handicapées des Nations unies (7),

vu sa résolution du 20 mai 2015 sur la liste de questions adoptée par le comité des droits des personnes handicapées des Nations unies à l'égard du rapport initial de l'Union européenne (8),

vu sa résolution du 25 octobre 2011 sur la mobilité et l'intégration des personnes handicapées et la stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées (9),

vu sa résolution du 6 mai 2009 sur l'inclusion active des personnes exclues du marché du travail (10),

vu la note «en bref» du service de recherche du Parlement européen intitulée «La stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées»,

vu l’étude de la direction générale des politiques internes de l’Union du Parlement européen intitulée «Discrimination Generated by the Intersection of Gender and Disability»,

vu le programme de développement durable à l’horizon 2030,

vu le rapport annuel 2016 du Médiateur européen,

vu les rapports 2016 et 2017 sur les droits fondamentaux de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne,

vu les rapports thématiques de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne,

vu les statistiques d'Eurostat sur les personnes handicapées (accès au marché du travail, accès à l'éducation et à la formation, pauvreté et inégalités de revenu) pour 2014,

vu les conclusions du Conseil intitulées «Un avenir européen durable: la réponse de l'UE au programme de développement durable à l'horizon 2030», publiées le 20 juin 2017,

vu le cadre volontaire européen pour la qualité des services sociaux (SPC/2010/10/8),

vu le nouveau programme pour les villes (A/RES/71/256),

vu le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe,

vu les conclusions du Conseil sur le plan d’action de l’Union 2016-2020 sur l’égalité des sexes,

vu le plan d’action en faveur des droits de l’homme et de la démocratie (2015-2019),

vu l’article 52 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de l’emploi et des affaires sociales et les avis de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, de la commission de la culture et de l’éducation, et la position sous forme d’amendements de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres, ainsi que l’avis de la commission des pétitions (A8-0339/2017),

A.

considérant que toutes les personnes handicapées, en tant que citoyens à part entière (11), bénéficient des mêmes droits dans tous les domaines de la vie et peuvent prétendre à la dignité inaliénable, à l'égalité de traitement, à la vie indépendante, à l'autonomie et à la pleine participation à la vie sociale;

B.

considérant que le nombre de personnes handicapées est estimé à 80 millions dans l’Union européenne, dont 46 millions de femmes;

C.

considérant que le traité FUE exige de l’Union qu’elle combatte toute discrimination fondée sur un handicap dans la définition et la mise en œuvre de ses politiques et actions (article 10) et lui confère le pouvoir de légiférer en vue de lutter contre toute discrimination (article 19);

D.

considérant que les articles 21 et 26 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne interdisent expressément toute discrimination fondée sur un handicap et prévoient l'égalité de participation des personnes handicapées à la société;

E.

considérant que la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées est le premier traité international sur les droits de l'homme ratifié par l'Union européenne et qu'elle a également été signée par les 28 États membres de l'Union et ratifiée par 27 États membres; que l’Union européenne est le plus grand bailleur de fonds de l’aide au développement au monde et l’un des acteurs les plus influents sur la scène internationale;

F.

considérant que l’Union européenne s’est engagée à mettre en œuvre le programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable (ODD) au sein de l’Union et dans le cadre de la coopération au développement avec les pays partenaires;

G.

considérant que la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées définit les personnes handicapées comme des personnes présentant des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables et dont l'interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l'égalité avec les autres; considérant que l’article 9 de la convention précitée est particulièrement important à cet égard;

H.

considérant que la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne renforce le fait que la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées lie l’Union et ses États membres lorsqu’ils appliquent la législation de l’Union, en ce qu’elle constitue un instrument de droit secondaire (12); qu'il est impératif de faire appliquer le droit et les outils politiques existants de l'Union européenne de manière à assurer une mise en œuvre maximale de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

I.

considérant que les personnes handicapées représentent un groupe hétérogène et que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes présentant des besoins d’assistance complexes ou souffrant de handicaps temporaires ou invisibles sont confrontés à des difficultés supplémentaires et à des formes multiples de discrimination;

J.

considérant que les personnes handicapées font face à des dépenses supplémentaires, ont des revenus moindres et sont davantage exposées au chômage; que les prestations liées au handicap devraient être considérées comme un soutien de l’État visant à aider les personnes handicapées à lever les obstacles pour pouvoir participer pleinement à la société, y compris par l’emploi;

K.

considérant que les enfants handicapés ont le droit de vivre dans leur famille ou dans un environnement familial conformément à leur intérêt supérieur; que des membres de la famille doivent souvent réduire ou cesser leurs activités professionnelles afin de s'occuper de membres de la famille handicapés;

L.

considérant que les principes de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées vont bien au-delà de la discrimination et ouvrent la voie à la pleine jouissance des droits de l'homme par toutes les personnes handicapées et leur famille, dans une société ouverte à tous;

M.

considérant qu’il existe encore des textes de lois, aussi bien nouveaux que révisés, qui ne font référence ni à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées ni à l’accessibilité; que l’accessibilité est un préalable à la participation; que l'Union, en tant que partie à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, a le devoir de veiller à l'association étroite et à la participation active des personnes handicapées et de leurs organisations représentatives à l'élaboration et à la mise en œuvre de la législation et des politiques tout en respectant les différentes notions de handicap;

N.

considérant que les stéréotypes, les idées fausses et les préjugés sont pour une bonne part à l’origine de discriminations, y compris de discrimination multiple, de stigmatisation et d’inégalités;

O.

considérant que les personnes handicapées souffrent souvent d’un manque de soutien, de protection, de communication et d’information en matière de services et de droits relatifs aux soins de santé, à la protection contre la violence et à l’aide à l’enfance, et qu’elles ont un accès limité, voire nul, à ces services et informations; que le personnel des services de santé devrait être correctement formé eu égard aux besoins spécifiques des personnes handicapées;

P.

considérant qu’une proportion considérable des quatre millions de personnes qui se retrouvent sans abri chaque année sont handicapées et qu’elles sont largement négligées, en tant que groupe cible, par la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et par la stratégie européenne en matière de handicap;

Q.

considérant qu’en dépit des nombreuses conventions internationales et des législations et stratégies aussi bien nationales que de l’Union, les personnes handicapées ne participent toujours pas pleinement à la société ni ne jouissent intégralement de leurs droits; que l’on ne peut parvenir à la participation des personnes handicapées que si elles sont intégrées dans la vie politique et publique, où elles sont souvent sous-représentées, conformément à l'article 29 de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

R.

considérant que le rapport d’avancement de la Commission montre un retard évident dans le respect des obligations découlant de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, aussi bien au niveau de l’Union qu’à celui des États membres; que des difficultés et des lacunes demeurent pour ce qui est du cadre de la stratégie, et qu’une perspective à long terme est nécessaire si l’on veut aligner les politiques, la législation et les programmes de l’Union sur la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

S.

considérant que le modèle l’autonomie de vie, comme le souligne la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, assure le plus haut degré d’accessibilité possible; que l’accès à d’autres services, comme les transports accessibles, les activités culturelles et les loisirs, est également une composante de la qualité de vie et peut contribuer à l’intégration des personnes handicapées;

T.

considérant qu’il est impératif de disposer d’un marché du travail inclusif et actif, étant donné qu’il s’agit de l’un des moyens principaux de promotion de l’indépendance des personnes handicapées; que l’accès au marché du travail représente 58,5 %, contre 80,5 % chez les personnes non handicapées, sachant que certains groupes sont confrontés à des discriminations supplémentaires en fonction du type de handicap, et que l’économie sociale offre de nombreuses possibilités d’emploi aux personnes handicapées;

U.

considérant que des lignes directrices renforcées au niveau européen, des ressources adéquates et des formations sur les questions liées au handicap pourraient renforcer l’efficacité et l’indépendance des organismes de promotion de l’égalité au niveau national;

V.

considérant que l’une des quatre priorités définies par la Commission dans la foulée de la déclaration de Paris sur la promotion de la citoyenneté et des valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination au moyen de l’éducation est de «promouvoir l’enseignement destiné aux jeunes et aux enfants de milieux défavorisés, en faisant en sorte que nos systèmes d’enseignement et de formation répondent à leurs besoins»;

W.

considérant que le coût global du maintien des personnes handicapées hors du marché du travail est plus élevé que leur inclusion sur le lieu de travail; que cela est particulièrement vrai pour les personnes ayant des besoins d’assistance multiples dont les membres de la famille sont alors contraints de devenir soignants;

X.

considérant que le nombre des personnes handicapées ayant un emploi pourrait être inférieur à celui indiqué par les données, sachant que nombre d’entre elles relèvent de la catégorie des personnes «ne pouvant pas être employées» ou travaillant dans le secteur protégé ou au sein d’environnements plus protégés, qu’elles n’ont donc pas le statut de salarié et ne sont donc pas visibles dans les données et statistiques officielles;

Y.

considérant que les employeurs doivent être soutenus et encouragés pour garantir que les personnes handicapées puissent suivre des études puis trouver un emploi; qu’à cette fin, la sensibilisation des employeurs est une façon de lutter contre la discrimination à l’embauche de personnes handicapées;

Z.

considérant que les mesures sur le lieu de travail sont cruciales pour la promotion de la santé mentale ainsi que pour la prévention des problèmes de santé mentale et des handicaps psychosociaux;

AA.

considérant que l’Union européenne est le plus important donateur d’aide au développement et joue un rôle de premier plan dans les programmes d’inclusion des personnes handicapées;

AB.

considérant que la discrimination à l’emploi n’est pas une question indépendante; que la discrimination dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle et du logement, ainsi qu’un piètre accès aux moyens de transport, sont autant de discriminations à l’emploi;

AC.

considérant que 75 % des personnes souffrant de handicaps graves n’ont pas la possibilité de participer pleinement au marché du travail; que le sous-emploi et le chômage peuvent poser un problème, en particulier pour les personnes atteintes de troubles autistiques ou pour les personnes sourdes ou malentendantes, aveugles ou encore aveugles et sourdes;

AD.

considérant que les objectifs de développement durable et le socle européen des droits sociaux pourraient être des vecteurs potentiels de mise en œuvre de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

AE.

considérant que l’absence de capacité juridique constitue un obstacle important à l’exercice du droit de vote, y compris aux élections européennes;

AF.

considérant que 34 % des femmes souffrant d’un problème de santé ou d’un handicap ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire au cours de leur vie;

AG.

considérant que l'article 168, paragraphe 7, du traité FUE laisse aux États membres la responsabilité de la définition de leur politique de santé et de la fourniture de services de santé, et que la consultation et la coopération avec les États membres sont donc essentielles si l’on veut que la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées soit couronnée de succès;

AH.

considérant que l’article 25 de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées renforce le droit des personnes handicapées à jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination;

AI.

considérant que les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables face aux défaillances des services de soins de santé, davantage susceptibles d’adopter des comportements à risque pour la santé et qu’elles sont touchées par un taux plus élevé de décès prématurés;

Principaux domaines d'action

Accessibilité

1.

reconnaît l’importance d’une définition globale et du respect de l’accessibilité et de ses valeurs en tant que base permettant aux personnes handicapées de bénéficier de chances égales, d’une intégration et d’une participation véritables à la société, comme le reconnaît la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et conformément à l’observation générale no o2 de la convention précitée, en tenant compte de la diversité des besoins des personnes handicapées et en œuvrant à la promotion de l’importance toujours croissante de la conception universelle en tant que principe de l’Union européenne;

2.

rappelle à la Commission l’obligation qui lui incombe d’intégrer le handicap et de promouvoir l’accessibilité dans tous ses domaines de politique, aussi bien dans le secteur public que privé, et recommande de mettre sur pied des unités possédant une expertise en matière d’accessibilité dans les plus hautes sphères de la hiérarchie de la Commission afin de contrôler que cette obligation est respectée;

3.

invite la Commission à établir des exigences contraignantes en matière d’accessibilité des espaces publics et, en particulier, d’environnement bâti;

4.

invite les États membres à mettre en œuvre dans son intégralité toute la législation en matière d’accessibilité et à en assurer le suivi continu, y compris en ce qui concerne la directive «Services de médias audiovisuels», le paquet relatif aux télécommunications et la directive relative à l'accessibilité des sites internet, ainsi que les règlements pertinents relatifs aux transports et aux droits des passagers; invite, dans ce contexte, l’Union européenne à coordonner et assurer le suivi de cette mise en œuvre ainsi que la promotion de la ratification de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées aux niveaux interne et externe;

5.

forme le vœu que les colégislateurs de l’Union européenne adoptent sans délai l’acte législatif européen sur l’accessibilité; recommande que, pour mettre pleinement en œuvre la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, le texte final renforce l’accessibilité des produits et des services pour les personnes handicapées et les personnes présentant des limitations fonctionnelles; souligne qu’il est nécessaire de mettre en place des règles européennes en matière d’accessibilité des espaces publics et de l’environnement bâti ainsi qu’en matière d’accès à tous les modes de transport;

6.

s’inquiète du fait que le suivi de certains éléments de la législation tels que la directive relative à l’accessibilité des sites internet (13) ou le règlement sur l’accessibilité des transports ferroviaires (STI-PRM) (14) soit soumise à l’auto-évaluation des entreprises et des États membres et que cette évaluation ne soit pas menée par une entité indépendante; recommande donc à la Commission de mieux en évaluer le respect et d’étudier la possibilité d’élaborer une législation de surveillance afin de garantir que les droits des personnes handicapées sont respectés, y compris, par exemple, dans le cadre de l’application du règlement (CE) no 261/2004 (15);

7.

rappelle que la mise en œuvre de toutes les obligations liées à l’accessibilité nécessite des fonds suffisants aux niveaux national, local et de l’Union; invite l’Union européenne à faire en sorte que tous les programmes de financement soient disponibles, qu’ils respectent une conception universelle et comprennent un budget distinct pour l’accessibilité; invite les États membres à stimuler l’investissement public afin de garantir l’accessibilité des personnes handicapées à l’environnement physique et numérique;

8.

invite la Commission et les États membres à accroître l’accessibilité en encourageant le développement des TIC et toutes les initiatives, y compris les jeunes entreprises actives dans le domaine de la sécurité des personnes handicapées;

9.

plaide en faveur de l’étude et de l’utilisation des pratiques exemplaires en matière d’autonomie de vie dans l’Union;

10.

invite la Commission et les États membres à prendre les mesures nécessaires pour garantir que le numéro d’urgence 112 soit pleinement accessible à toutes les personnes quel que soit leur handicap et que tous les aspects des politiques et programmes en matière de réduction des risques de catastrophe soient inclusifs et accessibles à toutes les personnes handicapées;

11.

s’inquiète du fait que les conditions ex ante en matière de marchés publics concernant l’achat dans le respect de l’accessibilité avant la passation de marchés publics ne soient pas suffisamment respectées au niveau national; recommande à cette fin de mettre en place un portail, au même titre que pour les marchés publics «verts», qui comprenne toutes les lignes directrices relatives à l’accessibilité;

12.

recommande vivement de rendre les procédures de plainte relatives aux droits des passagers pleinement accessibles et faciles d’utilisation pour les personnes handicapées et à conférer davantage de compétences, tout aussi fortes, aux organismes nationaux chargés de faire appliquer la législation;

13.

souligne en particulier que l’accessibilité est un principe essentiel de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et un préalable indispensable à l’exercice des autres droits qu’elle consacre; souligne qu’un nombre considérable de pétitions déposées par les citoyens européens dénoncent le manque d’accessibilité ou la présence d’obstacles architecturaux; souligne qu’il est impératif d’appliquer intégralement le droit à l’accessibilité, défini à l’article 9 de la convention, de façon à assurer aux personnes handicapées l’accès à leur environnement, aux transports, aux équipements et services publics et aux technologies de l’information et de la communication; invite la Commission et les États membres à veiller à ce que l’accessibilité soit élevée au rang de priorité et mieux intégrée dans tous les domaines d’action liés au handicap;

14.

constate qu’il y a lieu de mettre en œuvre la stratégie en faveur du marché unique du numérique pour permettre aux personnes handicapées d’accéder pleinement à toutes ses composantes;

Participation

15.

se félicite du projet de carte européenne d’invalidité; invite la Commission et les États membres à inclure tous les pays dans une future initiative à long terme afin que cette carte ait la même portée que la carte européenne de stationnement et qu’elle comprenne les services d’accès permettant la participation à la vie culturelle et au tourisme;

16.

est préoccupé par le recours permanent au modèle médical du handicap, qui se concentre sur le diagnostic médical des personnes handicapées plutôt que sur les obstacles environnementaux qu’elles rencontrent; invite instamment la Commission à entreprendre la révision de cette approche, notamment en ce qui concerne la collecte de données; invite les États membres à étudier les moyens d’œuvrer à une définition commune du handicap;

17.

se félicite des progrès accomplis en ce qui concerne le traité de Marrakech; insiste sur le fait que la Cour de justice de l’Union européenne, dans son avis du 14 février 2017, indique que l’Union européenne dispose d’une compétence exclusive sur la conclusion du traité de Marrakech étant donné que l’ensemble des obligations du traité de Marrakech relève d’un domaine déjà couvert en grande partie par des règles communes de l’Union; recommande à l’Union européenne et aux États membres d’établir un plan d’action afin de veiller à ce qu’il soit pleinement mis en œuvre; invite l’Union à ne pas ratifier l’option relative au fardeau économique;

18.

estime que les Fonds structurels et d'investissement européens doivent, en particulier pendant la prochaine période de programmation, adhérer à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qu’ils doivent continuer d’encourager la désinstitutionalisation à titre de priorité et qu’ils devraient en outre financer des services d’assistance permettant d’atteindre l’objectif d’autonomie de vie au sein de la communauté; estime que la Commission devrait suivre de près le respect, par les États membres, des conditions ex ante concernant la transition des services institutionnels vers des services de proximité, qui doivent être concrètes et faire l’objet d’une évaluation qualitative continue et transparente; estime que les propositions de projets financés par l’Union, y compris ceux bénéficiant de prêts du Fonds européen pour les investissements stratégiques et de la Banque européenne d’investissement, devraient respecter les règles en matière de conception universelle; estime que l’on ne peut s’appuyer uniquement sur les instruments financiers pour atteindre ces objectifs;

19.

insiste sur la nécessité de garantir la possibilité de communiquer, adaptée au type de handicap, et souligne que ceci revêt une importance essentielle pour la participation civique des personnes handicapées;

20.

exprime sa préoccupation quant aux obstacles à la participation auxquels sont confrontées les personnes sous tutelle et celles vivant en institution à travers l’Europe et invite la Commission à veiller à ce que les personnes privées de leur capacité juridique puissent exercer tous les droits consacrés par les traités et la législation de l’Union européenne; invite les États membres à encourager la participation en accélérant le processus de désinstitutionalisation et le remplacement de la prise de décisions substitutive par la prise de décisions assistée;

21.

invite la Commission, dans le cadre de ses rapports réguliers sur la mise en œuvre des directives 93/109/CE (16) et 94/80/CE (17) du Conseil, à inclure une évaluation visant à déterminer si ces directives sont interprétées de manière conforme à l’article 29 de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

22.

souligne que les femmes et les filles handicapées souffrent d'une double discrimination due à l'intersection du genre et du handicap et peuvent même souvent être exposées à une discrimination multiple découlant de l'intersection du genre, du handicap et de l'orientation sexuelle, de l’âge, de la religion ou de l'origine ethnique;

23.

rappelle que les femmes handicapées sont souvent plus défavorisées que les hommes handicapés et sont plus souvent exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale;

24.

considère que l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes devrait fournir des orientations, au niveau européen et national, sur la situation spécifique des femmes et des filles handicapées, et jouer un rôle actif dans le travail de sensibilisation pour assurer l’égalité des droits et lutter contre la discrimination;

25.

rappelle que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale parmi les personnes handicapées est étroitement liée à la question de meilleures conditions pour les membres de leur famille qui font souvent office de soignants non rémunérés et ne sont pas considérés comme des personnes exerçant un emploi; encourage dès lors les États membres à présenter leurs stratégies nationales visant à soutenir les soignants informels, qui sont pour la plupart des femmes parmi les proches des personnes handicapées;

26.

souligne que le nombre de personnes âgées est en augmentation et que, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence d’un handicap est plus élevée chez les femmes, qui sont particulièrement touchées par ce phénomène en raison de leur espérance de vie plus longue; souligne qu’il faut donc s’attendre à une augmentation proportionnelle du nombre de femmes handicapées;

27.

souligne la valeur des instruments de microfinancement pour la création d’emplois et la croissance; invite les États membres à faciliter l’accès des femmes handicapées à de tels instruments;

28.

souligne que si l’on veut garantir l’autonomie des personnes handicapées, il est nécessaire de soutenir la recherche et l’innovation visant à mettre au point des produits permettant d’aider les personnes handicapées dans leurs activités quotidiennes;

Égalité

29.

insiste sur le fait que l’égalité et la non-discrimination sont au cœur de la stratégie en faveur des personnes handicapées;

30.

invite la Commission à examiner la question du handicap dans son engagement stratégique pour l’égalité entre les hommes et les femmes 2016-2019;

31.

déplore profondément la persistance du blocage par le Conseil européen quant aux progrès sur la voie de l’adoption de la directive relative à la non-discrimination et invite les États membres à contribuer à l’adoption de la directive horizontale relative à la non-discrimination (18) afin de progresser vers une solution pragmatique qui consisterait à étendre la protection contre la discrimination à tous les domaines de la vie des personnes handicapées, y compris la reconnaissance du refus de procéder à des aménagements raisonnables comme une forme de discrimination et comme des discriminations multiples et intersectorielles;

32.

est préoccupé par les données existantes en matière de discrimination et d’abus dont sont victimes les personnes handicapées; demeure préoccupé par le faible taux de signalement dû à l’inaccessibilité des mécanismes de signalement et de plainte, au manque de confiance et à la méconnaissance des droits; insiste sur le fait qu’il convient de collecter des données ventilées par sexe et recommande, à cet égard, l’élaboration d’une nouvelle méthode de collecte des données, en particulier en ce qui concerne les cas de refus d’embarquement et de refus ou d’indisponibilité d’assistance;

33.

invite les États membres à veiller à ce que tous les organismes nationaux de promotion de l’égalité aient un mandat dans le domaine du handicap et à ce qu’ils soient dotés de ressources adéquates et de l’indépendance leur permettant d’apporter l’assistance nécessaire aux victimes de discriminations, ainsi qu’à garantir que toute extension de leur mandat s’accompagne d’une augmentation de leurs ressources humaines;

34.

invite l’Union européenne et ses États membres à financer des formations et à mettre au point des pratiques utiles sur le principe de non-discrimination, y compris la discrimination multiple et intersectorielle, ainsi que les aménagements raisonnables, qui soient à la fois à destination des personnes handicapées, des organisations qui les représentent, des syndicats, des fédérations d’employeurs, des organismes de promotion de l’égalité et des fonctionnaires, et qui soient conçues par ces différents acteurs;

35.

invite l’Union européenne à élaborer des programmes de recherche qui traitent des principes d’égalité lorsqu’elle établira le cadre pour la recherche et le développement qui fera suite au programme-cadre Horizon 2020;

Emploi

36.

souligne que l’accès au marché du travail est une question globale qui nécessite la mise en œuvre de mesures de soutien permettant de parvenir à une situation avantageuse tant pour l’individu que pour son employeur, qui garantit l’inclusion sociale et suppose des procédures de recrutement sans barrières à l’accès, des transports entre le domicile et le lieu de travail accessibles, une progression de carrière et des formations continues, ainsi que des aménagements raisonnables et des lieux de travail accessibles; invite la Commission à mettre à jour le recueil des bonnes pratiques en matière de soutien à l’emploi des personnes handicapées dans l’Union et les pays de l’AELE/EEE;

37.

est favorable à l’adoption de mesures de discrimination positive, dont la fixation de pourcentages minimaux d’emploi de personnes handicapées dans les secteurs public et privé;

38.

s'inquiète du fait que le refus de procéder à des aménagements raisonnables ne constitue pas une discrimination dans le cadre de la directive sur l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (19), ce qu'a critiqué le comité des droits des personnes handicapées des Nations unies; rappelle que la directive sur l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail interdit dans son article premier toute discrimination fondée sur le handicap;

39.

invite les États membres à veiller à ce que les pièges de l’assistanat ne constituent pas un obstacle à la participation au marché du travail et demande que les prestations liées au handicap et les aides au revenu soient séparées, en tenant compte des soins supplémentaires et autres besoins éventuels des personnes handicapées, pour leur permettre de mener une vie digne et de bénéficier de l’accès au marché du travail; invite les États membres, à cet égard, à veiller à ce que les prestations liées au handicap ne soient pas supprimées pour cause d’emploi;

40.

invite la Commission à soutenir les entreprises sociales, conformément aux principes énoncés dans la déclaration de Bratislava et la déclaration de Madrid sur l’économie sociale, car elles constituent des sources importances de possibilités d’emploi pour les personnes handicapées;

41.

invite les États membres, conformément à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, à  envisager de supprimer tous les obstacles juridiques à l’employabilité, y compris, à titre d’exemple, les mesures contraires à l’article 12 de ladite convention , qui empêchent les personnes handicapées de signer des contrats de travail, d’ouvrir un compte en banque et d’avoir accès à leur argent, ce qui conduit à leur exclusion financière, ou encore les dispositions nationales déclarant «incapables de travailler» certaines catégories de personnes handicapées; [Am. 1]

42.

affirme l’importance, dans une société vieillissante, de la réinsertion et de la réadaptation réelles, ainsi que des mesures d’activation et de maintien, qui permettent aux personnes de retourner ou de demeurer au travail après avoir été atteintes par une maladie ou un handicap physique, mental ou émotionnel;

43.

rappelle que laisser à la charge des personnes handicapées et de leurs conjoints le coût de l’assistance qui leur est nécessaire réduit non seulement leurs revenus, mais également leurs perspectives d’emploi et leurs futurs revenus une fois âgés;

44.

convient du fait que les mesures favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, y compris des modalités de travail flexibles et inclusives, comme le travail «intelligent», le télétravail et les horaires de travail flexibles, pourraient être bénéfiques pour les personnes handicapées et positives pour la santé mentale de tous du fait qu’elles garantissent la sécurité et la stabilité pour tous, mais s’inquiète de la possibilité que les environnements de travail numériques créent de nouvelles barrières s’ils ne sont pas accessibles et si des aménagements raisonnables n’y sont pas apportés;

45.

invite la Commission à faire état des bonnes et mauvaises pratiques dans ses futurs rapports pour permettre aux employeurs de mettre efficacement en œuvre la législation relative au handicap;

46.

est préoccupé par le fait que, dans certains États membres, les personnes handicapées qui travaillent dans des ateliers protégés ne soient pas officiellement reconnues comme des travailleurs au sens de la loi, soient payées moins que le salaire minimal et ne bénéficient pas des mêmes avantages sociaux que les travailleurs ordinaires;

47.

exprime tout particulièrement son inquiétude quant aux jeunes handicapés et ceux qui ont été sans emploi pendant une longue période; invite les États membres à faire de l’inclusion des jeunes handicapés sur le marché du travail une priorité, par exemple en mettant en place des portails de conseil en orientation professionnelle spécifiques afin de conseiller les étudiants et les jeunes sans emploi sur leur future carrière, ou dans le cadre du programme de garantie pour la jeunesse;

48.

invite la Commission européenne et les États membres à continuer de mener une réflexion en faveur de la diversité et de promouvoir les chartes de la diversité qui mettent en évidence la valeur ajoutée des personnes handicapées sur le lieu de travail;

49.

invite l’Union européenne à veiller à ce que les droits des personnes handicapées et de leurs familles figurent dans le train de mesures proposées concernant l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle;

Éducation et formation

50.

s’inquiète du fait que de nombreux enfants handicapés restent privés d’une éducation de qualité et ouverte à tous dans plusieurs États membres notamment à cause de politiques de ségrégation et d’obstacles architecturaux, qui constituent une forme de discrimination contre les enfants et les jeunes handicapés;

51.

insiste sur le fait que l’éducation et la formation professionnelle sont essentielles pour l’employabilité des personnes handicapées et devraient favoriser les contacts entre employeurs et personnes handicapées, et que les employeurs devraient être intégrés dans le processus afin de tenir compte des besoins des personnes handicapées, en accordant, entre autres, une attention particulière aux avantages que peuvent apporter les nouvelles technologies dans des domaines tels que la recherche d’emploi, mais aussi l’épanouissement et l’autonomisation de ces personnes;

52.

invite la Commission et les États membres à supprimer les obstacles juridiques, physiques et organisationnels auxquels sont confrontées toutes les personnes handicapées, afin de garantir des systèmes éducatifs et de l’apprentissage tout au long de la vie inclusifs;

53.

invite les institutions de l’Union et les États membres à garantir des aménagements raisonnables aux stagiaires et demande que les procédures relatives aux stages soient accessibles et à ce que des stages spécifiques soient offerts aux personnes handicapées, y compris des stages résultant de mesures incitatives pour les employeurs;

54.

invite les institutions de l’Union et les États membres à garantir aux personnes handicapées la pleine accessibilité à Erasmus+ et aux autres programmes à l’intention des jeunes, notamment la garantie pour la jeunesse et le Corps européen de solidarité, grâce à des aménagements raisonnables individualisés, et à veiller à ce que les personnes handicapées soient informées de leurs droits en matière d’accessibilité afin d’encourager leur participation; recommande à cette fin d’exploiter au maximum les outils existants, comme ceux offerts par la plate-forme MappED! pour une mobilité inclusive;

55.

déplore que la nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe ne comporte pas d’objectif spécifique pour les personnes handicapées; insiste sur le fait qu’aujourd’hui, le sous-emploi des personnes handicapées et les discriminations qu’elles subissent sur le marché du travail constituent aussi un gaspillage de compétences précieuses; invite donc la Commission à tenir compte à l’avenir des besoins des personnes handicapées dans toutes ses initiatives relatives aux compétences;

56.

invite instamment les États membres à mettre au point des mesures efficaces pour lutter contre la ségrégation et le rejet des élèves handicapés dans les écoles et les environnements d’apprentissage et à développer, dans ce contexte, des programmes nationaux de transition afin de garantir une éducation et une formation professionnelle aussi bien formelles qu’informelles, de qualité élevée et ouvertes à tous, y compris pour les personnes handicapées ayant besoin d’un haut niveau d’assistance, en se fondant sur les recommandation du comité des droits des personnes handicapées des Nations unies;

57.

souligne l’importance de la formation initiale et continue du personnel éducatif, notamment dans l’assistance aux personnes présentant des besoins complexes;

58.

recommande de mieux employer l’Agence européenne pour l’éducation adaptée et inclusive afin qu’elle remplisse pleinement son mandat actuel;

59.

souligne qu’il est essentiel de préparer les enseignants et les formateurs à travailler avec des enfants handicapés et de leur fournir une aide appropriée; encourage les États membres à élaborer des formations sur l’éducation inclusive et des formations continues pour les enseignants et les formateurs, avec le concours de diverses parties intéressées, en particulier les organisations qui représentent les personnes handicapées et les professionnels en situation de handicap;

60.

demande, compte tenu du nombre élevé de jeunes personnes handicapés et/ou ayant des besoins éducatifs spécifiques (SEN) en décrochage scolaire, la poursuite de l’exploration des possibilités qu’offre l’apprentissage tout au long de la vie et la mise en place de solutions de remplacement attrayantes; estime que la promotion des programmes d’apprentissage tout au long de la vie pour les personnes handicapées est un élément essentiel de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées;

61.

encourage l’échange de bonnes pratiques en matière d’éducation inclusive et d’apprentissage tout au long de la vie pour les enseignants, le personnel, les organes directeurs, les étudiants et les élèves handicapés;

62.

exprime sa préoccupation quant au fait que, en dépit des progrès accomplis, les personnes handicapées sont toujours exposées à un risque élevé de chômage et que moins de 30 % d’entre elles possèdent un diplôme d’enseignement supérieur ou équivalent, contre environ 40 % pour les personnes non handicapées; invite donc les États membres et la Commission à accorder une attention particulière aux difficultés rencontrées par les jeunes handicapés et/ou ayant des besoins éducatifs spécifiques (SEN) lors du passage de l’éducation secondaire et des études supérieures et/ou de la formation professionnelle à l’emploi;

63.

encourage les institutions publiques et les entreprises de l’Union européenne à appliquer des politiques de diversité et les chartes nationales de la diversité;

64.

souligne que les jeunes handicapés sont moins nombreux à pratiquer une activité physique que les jeunes en bonne santé et que les établissements scolaires jouent un rôle important dans l’adoption d’un mode de vie sain; insiste par conséquent sur l’importance d’encourager la participation des jeunes handicapés à des activités physiques; invite les États membres à éliminer rapidement les obstacles qui entravent la participation des personnes handicapées ou ayant des besoins spécifiques à des activités sportives;

65.

rappelle la nécessité de réduire la fracture numérique et de garantir que les personnes en situation de handicap bénéficient pleinement de l’Union numérique; souligne à cet égard l’importance d’améliorer les compétences informatiques des personnes handicapées, notamment au moyen de projets financés par le programme Erasmus+, et invite les États membres à garantir la protection en ligne des citoyens vulnérables, y compris handicapés, par des mesures efficaces contre les discours de haine, le cyberharcèlement et toutes les formes de discrimination en ligne et par une meilleure éducation à l’utilisation des médias et du numérique dans le cadre de l’éducation non formelle et formelle; demande en outre aux États membres de mettre gratuitement à disposition des mineurs en situation de handicap les instruments appropriés d’éducation technologique qui leur permettent de s’intégrer pleinement aux actions éducatives et de formation;

Protection sociale

66.

invite la Commission à veiller à ce que la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées pour 2030 prévoie des mesures renforçant le caractère inclusif des systèmes de protection sociale au sein de l’Union, afin de garantir l’accès des personnes handicapées à leurs prestations et à leurs services tout au long de leur vie; invite les États membres à mettre en place un socle de protection sociale minimale pour les personnes handicapées, qui leur garantisse un niveau de vie satisfaisant;

67.

invite les colégislateurs à envisager d’inclure les personnes handicapées en tant que groupe-cible spécifique dans le règlement sur la coordination des systèmes de sécurité sociale (20);

68.

invite instamment les États membres à appliquer le principe de reconnaissance mutuelle lorsqu’ils procèdent à leur évaluation et à leur détermination du handicap, lesquelles devraient respecter le modèle du handicap selon les droits de l’homme élaboré par le comité des Nations unies des droits des personnes handicapées et ne pas lui porter atteinte, tout en tenant compte des obstacles environnementaux et sociaux que les personnes handicapées rencontrent et en associant toutes les parties prenantes, afin que le niveau de vie des personnes handicapées ne soit pas mis à mal, notamment, par des programmes d’ajustement économique;

69.

invite la Commission à veiller à ce que le socle européen des droits sociaux intègre le handicap dans tous les aspects qu’il aborde;

70.

recommande que le Fonds social européen (FSE), le programme de l'Union européenne pour l'emploi et l'innovation sociale (EaSI) et les futurs fonds sociaux européens ne soient pas uniquement consacrés à des mesures d’activation en matière d’emploi, mais également à l’insertion sociale; insiste sur l’importance de la réadaptation, moyen d’insertion sociale permettant aux personnes handicapées de demeurer en activité là où elles vivent;

71.

recommande aux États membres d’adopter des mesures spécifiques, comme la fourniture d’une aide financière et de services de prise en charge temporaire, pour renforcer le caractère inclusif des systèmes de protection sociale au sein de l’Union, qui garantissent l’accès de toutes les personnes handicapées aux prestations et aux services de protection sociale tout au long de leur vie;

72.

prie instamment les États membres de garantir que les personnes handicapées qui quittent une institution ne se retrouvent jamais sans domicile fixe faute de logements adaptés ou accessibles qui leur permettraient de bénéficier de soins sur leur lieu de vie;

Santé

73.

invite les États membres à appliquer dans son intégralité la directive de 2011 sur les droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers (21); recommande à la Commission d’inclure une forte composante concernant le handicap dans la transposition de la directive, dans le but de garantir aux personnes handicapées l’accès à des soins de santé transfrontaliers financièrement abordables et de qualité; invite à cet égard la Commission à réaliser une évaluation des incidences de la directive en vue de sa révision pour l’aligner sur la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et à préparer des orientations à l’échelle de l’Union concernant la prise en compte du handicap dans les activités des points de contact nationaux répondant à des critères de performance communs, y compris des recommandations concernant spécifiquement le handicap; encourage les États membres à fournir l’instruction et la formation appropriées aux professionnels de santé en ce qui concerne les besoins spécifiques des patients handicapés;

74.

s’inquiète des violations, y compris des violations des droits de l’homme, commises dans les services de santé mentale et de soins, qui ont, dans de nombreux cas, une incidence sur la qualité des services fournis, insiste sur le fait que ces services doivent avoir pour objectif la guérison, être adéquatement financés et assurés suivant un modèle fondé sur les droits de l’homme;

75.

invite les États membres à garantir l’existence de services de santé mentale qui respectent la capacité juridique des personnes handicapées et exigent que le consentement éclairé soit fourni par la personne handicapée et non par un mandataire spécial en vue de tout traitement ou hospitalisation, en tenant compte également de mesures de prise de décision assistée;

76.

invite la Commission à garantir que les services de santé en ligne, les services de santé et les services de soins soient pleinement accessibles et sûrs d’utilisation pour toutes les personnes handicapées, y compris celles atteintes d’un handicap intellectuel et dont les besoins sont complexes, ainsi que pour les membres de leur famille;

77.

souligne l’urgence de remédier au manque généralisé d’accès à des soins spécialisés pluridisciplinaires pour les personnes handicapées et, lorsque ces soins existent, aux longues périodes d’attente des patients, qui constituent un obstacle majeur à l’égalité d’accès à la prévention et au traitement et entraînent souvent la détérioration de l’état de santé d’un patient handicapé mais aussi une charge évitable pour les systèmes de santé;

78.

fait observer que les systèmes de santé devraient garantir la détection, la dénonciation et la prévention de la violence sexuelle ou des mauvais traitements;

79.

demande instamment aux États membres de proposer davantage de services d'évaluation et de réévaluation multidisciplinaire en faveur des adultes handicapés, en vue d’élaborer des projets adaptés pouvant être mis en œuvre grâce à l'utilisation de ressources territoriales (par exemple, des services à domicile, de jour ou résidentiels) correspondant aux conditions biopsychosociales constatées;

80.

exhorte la Commission et les États membres à exploiter pleinement les réseaux européens de référence dans le but de développer et d’élargir l’accès aux soins de santé spécialisés et pluridisciplinaires pour les personnes handicapées en général, et les personnes souffrant de pathologies rares en particulier.

81.

relève que, dans le plan d'action pour le personnel du secteur de la santé au sein de l'Union et dans le programme européen relatif à des systèmes de santé efficaces, accessibles et capables de s'adapter, la Commission accorde peu d'attention au handicap, qui n'est spécifiquement abordé dans aucun de ces deux textes;

82.

souligne le succès de la deuxième action conjointe sur la démence et appelle de ses vœux, dans le même temps, pour les trois années à venir, le déblocage de fonds supplémentaires par les groupes pharmaceutiques participant à l’initiative en matière de médicaments innovants;

83.

invite la Commission à présenter une stratégie pour aider les personnes lourdement handicapées après le décès de proches qui étaient chargés de leur prise en charge quotidienne (voir la loi récemment adoptée en Italie «dopo di noi»);

84.

demande instamment à la Commission d'entreprendre une analyse approfondie du décalage entre les observations finales des Nations unies et son propre rapport d'avancement, en particulier eu égard au domaine prioritaire de la santé de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées;

85.

demande que la fourniture de services d'obstétrique de proximité soit systématiquement encouragée en tant que service public dans les États membres, de manière à réduire le nombre de cas de handicap résultant de complications lors de l'accouchement et à garantir un accouchement sûr tant pour la mère que pour l'enfant, conformément à la liste OMS de contrôle pour la sécurité de l’accouchement;

86.

prend acte des progrès encourageants réalisés dans le secteur européen de la télémédecine, qui a le pouvoir de changer fondamentalement la capacité des personnes handicapées à accéder à des services; estime, par ailleurs, que le déploiement de la technologie 4G, la montée en puissance de la 5G et la diffusion de l'internet des objets conduiront à des améliorations dans la prestation de soins de santé aux personnes handicapées; invite la Commission à veiller à ce que le secteur européen des technologies médicales ne subisse pas une réglementation excessive et à ce qu'il bénéficie d'un accès adéquat aux financements.

Actions extérieures

87.

invite le service d’action extérieure de l’Union à respecter la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées dans son intégralité;

88.

invite l’Union à garantir que la coopération au développement et l’action humanitaire soient entièrement accessibles et ouverts aux personnes handicapées;

89.

invite l’Union à introduire un indicateur en matière de droits des personnes handicapées dans le cadre de l’élaboration des rapports officiels en matière d’assistance au développement;

90.

invite l’Union européenne à jouer un rôle déterminant pour empêcher que les personnes handicapées ne soient les oubliées de la coopération au développement et de l’aide humanitaire, comme elle s’y est engagée dans le consensus européen pour le développement, et à combattre dans ce cadre les discriminations multiples que subissent les personnes vulnérables et les groupes marginalisés;

91.

invite la Commission à jouer un rôle de premier plan pour ce qui est de réaliser les objectifs de développement durable dans le cadre de son action extérieure et ce, de façon inclusive pour les personnes handicapées, indépendamment d’une nouvelle stratégie européenne en faveur des personnes handicapées, et au moyen de l’adoption d’une feuille de route claire, transparente et inclusive en vue de la réalisation de ces objectifs;

92.

déplore que l’indicateur européen pour le suivi des objectifs de développement durable relatif à l’emploi ne soit pas ventilé par handicap; invite l’Union européenne à encourager la ventilation des données par type de handicap en coopération avec les pays partenaires;

93.

invite l’Union et ses partenaires à inclure les personnes handicapées et leurs organisations représentatives à tous les stades des politiques et projets en matière de développement, y compris sur le terrain dans les pays partenaires, avec la participation active d’organisations de personnes handicapées;

94.

rappelle que les femmes handicapées sont souvent confrontées à des problèmes et à des dangers encore plus importants dans les pays en conflit et les zones de conflit; souligne dès lors qu’il y a lieu de protéger les femmes handicapées dans le cadre des politiques extérieures de l’Union européenne;

Obligations au sein des institutions de l’Union

95.

prie instamment les institutions de l’Union de rendre accessibles le fonctionnement, le contenu, les documents, les vidéos et les services internet de leurs sites web externes et internes, y compris les consultations publiques, et de rendre compte publiquement de la mise en conformité avec les orientations, recommandations et obligations pour l’accessibilité des sites web et du respect de celles-ci;

96.

déplore que le projet INSIGN, qui permet aux personnes sourdes et malentendantes de communiquer de manière autonome avec les institutions européennes, grâce à une mise en relation avec des interprètes en langue des signes et des sous-titreurs en temps réel dans les États membres, ne soit toujours pas mis en œuvre à ce jour, bien que la Commission ait financé le développement d’un prototype de plate-forme pour ce service, qui a été testée avec succès en 2014 au Parlement européen;

97.

invite les institutions de l’Union européenne à rendre accessibles, sur simple demande, toutes leurs réunions publiques, y compris par la mise à disposition d’une interprétation en langue des signes, d’une transcription instantanée des sous-titres et de documents fournis en braille, ou par toute autre méthode de communication améliorée et alternative et par l’accessibilité physique de leurs bâtiments; reconnaît les difficultés liées à la fourniture de sous-titres pour toutes les diffusions en direct et enregistrements vidéos des réunions; invite cependant les institutions à continuer de suivre les progrès technologiques dans ce domaine afin d’améliorer l’accessibilité à l’avenir;

98.

recommande aux institutions de l’Union européenne de donner la priorité à l’interprétation depuis et dans les langues des signes nationales, plutôt que la langue des signes internationale, conformément à la politique de multilinguisme de l’Union;

99.

exhorte les États membres à veiller à ce que leurs élections européennes soient accessibles et comprennent les personnes handicapées vivant dans des institutions et/ou sous le régime de la tutelle;

100.

constate l’absence de processus électoraux accessibles et ouverts à tous pour les personnes handicapées, en particulier les personnes présentant un handicap mental ou intellectuel, tant au niveau de l’Union qu’à celui des États membres; exhorte le Parlement européen à veiller à ce que ses supports de communication relatifs aux élections européennes soient intégralement accessibles;

101.

invite les écoles, les crèches et les garderies européennes à offrir une éducation de qualité, inclusive et respectueuse de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées à tous les enfants du personnel des institutions de l’Union, y compris ceux présentant des besoins d’assistance complexes ou à haut niveau;

102.

invite l’Union européenne à faciliter la réalisation d’aménagements raisonnables et d’autres formes de soutien à l’emploi, comme le travail «intelligent» pour les employés, y compris les assistants parlementaires accrédités handicapés travaillant dans les institutions de l’Union;

103.

invite la Commission à réviser les règles communes, les dispositions d’application, le champ d’application, la représentation des personnes handicapées, l’accessibilité et les pratiques de son régime commun d'assurance maladie pour le mettre en conformité avec la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

104.

demande instamment à l’ensemble des institutions, agences et organes de l’Union de mettre en place des points de contact et souligne la nécessité d’un mécanisme de coordination interinstitutionnel horizontal, reliant les directions générales et les institutions de l’Union; demande que les modalités nécessaires à cette fin fassent partie de la stratégie de mise en œuvre de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

105.

demande instamment aux institutions d'adopter des politiques générales de recrutement, de fidélisation et de promotion, y compris des mesures positives temporaires, pour augmenter activement et notablement le nombre de fonctionnaires, d'agents et de stagiaires handicapés, y compris sur le plan psychosocial et intellectuel, conformément à l'article 5 de la directive 2000/78/CE;

106.

rappelle la place qu’occupe l’intergroupe «Personnes handicapées» du Parlement européen dans la mise en œuvre de la stratégie en faveur des personnes handicapées, dans le droit fil de la convention des Nations unies, en offrant un cadre où se rencontrent entre députés européens et nationaux et représentants des associations et de la société civile, aussi bien au niveau national que local; fait observer que l’intergroupe offre une enceinte privilégiée propice aux discussions et aux débats visant à garantir la mise en œuvre de la stratégie;

107.

invite les institutions de l’Union à consulter pleinement et à inclure le personnel handicapé et les députés handicapés de façon efficace dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi de leurs règles, politiques et pratiques internes, notamment le statut du personnel et les dispositions relatives aux aménagements raisonnables et à l’accessibilité;

Décalage entre le rapport d’avancement et les observations finales

108.

déplore que les sites web des institutions de l’Union n’atteignent pas le niveau AAA des normes en matière d’accessibilité; invite les institutions à atteindre cet objectif dans les plus brefs délais;

109.

déplore que la législation de l’Union et des États membres en matière de transports ne soit toujours pas pleinement appliquée au niveau national; recommande, pour ce faire, que chaque État membre se dote d’organismes nationaux chargés de son application;

110.

prend acte des progrès accomplis en ce qui concerne l’accessibilité des transports ferroviaires; appelle de ses vœux l’application du même niveau de règlementation en matière d’accessibilité à tous les autres modes de transport, y compris le transport aérien, en vue de mettre fin aux oppositions entre sécurité et accessibilité;

111.

fait observer que le rapport d’avancement de la Commission ne traite pas de la directive horizontale sur l’égalité de traitement;

112.

estime regrettable que peu de progrès aient été faits en vue de la ratification par l’Union européenne du protocole facultatif de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

113.

fait observer qu’à ce jour, la Commission n’a pas entrepris d’examen complet et transversal de sa législation pour s’assurer qu’elle soit pleinement conforme aux dispositions de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

114.

se félicite de la mise à jour de la liste des instruments, qui comprend désormais les instruments récemment adoptés, mais déplore que la déclaration de compétences n’ait pas fait l’objet d’une révision et que la liste des instruments ne comprenne pas ceux qui, sans les mentionner spécifiquement, présentent néanmoins un intérêt pour les personnes handicapées;

115.

déplore que la Commission ne progresse pas sur la voie de l’intégration des droits des femmes et des filles handicapées dans tous ses programmes et politiques pour l’égalité entre les hommes et les femmes, ni sur la voie de l’intégration de la dimension de genre dans ses stratégies en faveur des personnes handicapées;

116.

se félicite de la signature par l’Union européenne de la convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (convention d’Istanbul) et invite le Conseil à la ratifier rapidement;

117.

déplore que les politiques européennes actuelles en faveur des droits de l’enfant n’établissent pas suffisamment une stratégie globale, fondée sur les droits, en faveur des garçons et des filles handicapés, ni des garanties pour protéger leurs droits, et que les stratégies en faveur des personnes handicapées n’abordent ni n’intègrent suffisamment les droits des garçons et des filles handicapés; invite la Commission, conformément à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et dans le respect de la convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies, à accorder une attention particulière aux enfants handicapés; insiste, en particulier, sur la nécessité de modèles d’identification pour les femmes et les filles handicapées;

118.

fait observer que l’Union n’a pas organisé de vaste campagne de sensibilisation à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et de lutte contre les préjugés vis-à-vis des personnes handicapées;

Vers une stratégie globale et efficace en faveur des personnes handicapées à l’horizon 2030

Questions transversales

119.

invite la Commission à veiller à ce que la future stratégie en faveur des personnes handicapées ait pour objectif la mise en œuvre intégrale de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées dans tous les domaines d’action de l’Union et intègre l’accessibilité, la participation, la non-discrimination et l’égalité, soit tous les articles de la convention, et qu’elle soit dotée d’un budget adéquat, d’un calendrier de mise en œuvre et d’un mécanisme de suivi, et qu’elle ait la même valeur juridique que la stratégie actuelle; est conscient que la stratégie ne pourra porter ses fruits que si toutes les parties concernées, y compris la société civile, y sont pleinement associées;

120.

insiste sur le fait que la stratégie 2020-2030 devrait être fondée sur un examen complet et transversal de l’ensemble de la législation et des politiques de l’Union, afin d’être pleinement conforme aux dispositions de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, et qu’elle devrait inclure une déclaration de compétences révisée;

121.

invite la Commission à encourager les mesures relatives à la réinsertion et la réadaptation réelles afin de réduire ou de supprimer les répercussions d’une maladie ou d’un handicap physique, mental ou émotionnel sur la capacité des personnes à dégager un revenu;

122.

recommande à la Commission de veiller à ce que toute stratégie future et son processus de consultation soient transparents, compréhensibles et pleinement accessibles et à ce qu’ils comprennent des indicateurs et des valeurs de référence clairs;

123.

fait observer que l’ensemble d’indicateurs de suivi pour les objectifs 4 (éducation), 5 (égalité entre les sexes) et 8 (travail décent et croissance économique) des objectifs de développement durable adopté par l’Union n’intègre pas les personnes handicapées; demande que la future stratégie recoure aux indicateurs mondiaux de suivi des ODD pour suivre la mise en œuvre des principales actions et politiques de l’Union en matière d’emploi;

124.

insiste sur l’importance de veiller à ce que la future stratégie en faveur des personnes handicapées soit cohérente par rapport à d’autres initiatives et stratégies de l’Union, afin d’encourager l’emploi et l’inclusion des personnes handicapées, en particulier les femmes;

125.

recommande que la stratégie pour l’après-2020 inclue les marchés publics et la normalisation en tant que questions transversales afin d’accroître le taux d’emploi des personnes handicapées et de favoriser le recueil et l’échange de bonnes pratiques entre les États membres;

126.

invite instamment la Commission à veiller à ce que les projets financés par l’Union soient conformes à l’approche fondée sur les droits de l’homme de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et que l’Union ne finance aucun projet dont les résultats ne seraient pas accessibles à des personnes handicapées, qui les exclurait ou qui ne respecterait pas les normes d’accessibilité;

127.

invite la Commission à proposer un outil d’évaluation accessible avec suivi continu, comprenant des indicateurs spécifiques et des objectifs concrets;

128.

invite l’Union européenne et ses États membres à adopter, après la ratification par l’Union de la convention d’Istanbul, des mesures spécifiques pour combattre la violence à l’égard des femmes et des filles handicapées; demande instamment à la Commission d’élaborer une stratégie européenne globale en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes, en mettant tout particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes filles handicapées;

129.

reconnaît que les femmes atteintes d’un handicap, en particulier d’une déficience intellectuelle, sont plus vulnérables aux violences à caractère sexiste, au harcèlement sexuel ou à d’autres formes d’abus; reconnaît, en outre, qu’en raison de leur situation de dépendance, elles peuvent ne pas être en mesure d’identifier ou de déclarer les abus; insiste sur la nécessité de continuer à adapter la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées qui permet des mesures préventives visant à éviter tout type d’abus tout en veillant à l’apport d’un soutien de qualité, d’accès aisé et de conception personnalisée aux victimes de violences;

130.

invite l’Union européenne à tenir compte de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées dans l’ensemble de sa législation ainsi que dans le processus du Semestre européen; appelle de ses vœux, à cet égard, un véritable dialogue structuré entre l’Union et les organisations représentatives des personnes handicapées lors de l’élaboration de la stratégie européenne après 2020;

131.

recommande que la future stratégie traite du rôle essentiel des services d’assistance pour permettre aux personnes handicapées de jouir de leurs droits humains;

132.

recommande que la future stratégie traite de la question de la formation du personnel indispensable pour fournir une assistance conforme aux principes de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

Autres domaines d'action

133.

exhorte à intégrer l’égalité, le genre et la non-discrimination, y compris en ce qui concerne les personnes LGBTQI handicapées, qui sont exposées à des discriminations multiples, dans tous les domaines de toute future stratégie; invite la Commission et les États membres à promouvoir des campagnes et des formations de sensibilisation à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et au respect de la diversité, afin de combattre la discrimination, la stigmatisation et les préjugés vis-à-vis des personnes handicapées, des personnes souffrant de handicaps psychosociaux, de difficultés d’apprentissage ou autistes;

134.

souligne qu’il faut déployer des efforts supplémentaires pour surmonter les stéréotypes et les préjugés sur le handicap dans les médias afin de changer les normes sociales largement acceptées, qui favorisent l’exclusion; invite la Commission et les États membres à investir dans des campagnes publiques de sensibilisation afin de garantir que les personnes handicapées soient représentées comme des citoyens à part entière et ce, afin de lutter contre les stéréotypes vis-à-vis du handicap;

135.

souligne l’intersection entre genre et handicap, en particulier en ce qui concerne le consentement éclairé en matière de recours à la contraception, la stérilisation forcée et l’accès aux droits génésiques; invite les États membres à envisager la nécessité d’évaluer leur législation en la matière;

136.

prie instamment l’Union d’intégrer les droits des enfants handicapés à tous les volets de sa future stratégie;

137.

constate que la capacité juridique est l’une des conditions préalables à la jouissance des droits de l’homme, y compris le droit de vote, et que toute nouvelle stratégie doit avoir pour objectif de faire en sorte que nul ne se voie dénier sa capacité juridique en raison d’un handicap, dans quelque domaine de la vie que ce soit; souligne, à cette fin, que l’Union devrait adopter des mesures appropriées pour garantir que toutes les personnes handicapées puissent exercer tous les droits inscrits dans les traités et la législation de l’Union, tels que l’accès à la justice, aux biens et aux services, notamment aux services bancaires, à l’emploi et aux soins de santé, ainsi que le droit de vote aux élections européennes et les droits des consommateurs, conformément à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, et que l’Union devrait encourager les mesures non coercitives et l’aide à la prise de décisions, conformément à la convention;

138.

prie instamment la Commission d’inclure dans la nouvelle stratégie toutes les mesures envisageables pour garantir la liberté et la sécurité de toutes les personnes handicapées, quel que soit leur handicap, conformément à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et aux recommandations du comité des Nations unies des droits des personnes handicapées;

139.

prie instamment la Commission d’observer le principe de partenariat dans les règles de financement qu’elle adoptera et d’assurer son plein respect;

140.

invite la Commission à promouvoir la participation structurelle des personnes handicapées et de leurs organisations représentatives à tous les processus de la prise de décisions, que ce soit au niveau national ou de l’Union, et à financer le renforcement des capacités des organisations de personnes handicapées, afin de permettre aux personnes handicapées de participer de façon structurelle à toutes les décisions qui les concernent; invite les États membres à continuer d’organiser des formations sur la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, afin de garantir que les personnes handicapées aient conscience de leurs droits, de manière à prévenir les discriminations;

141.

rappelle que le comité des Nations unies des droits des personnes handicapées s’est déclaré profondément préoccupé par la situation précaire des personnes handicapées dans la crise migratoire actuelle que traverse l’Union européenne; prie instamment la Commission d’intégrer le handicap dans ses politiques relatives aux migrants et aux réfugiés, et de veiller à ce que tous les fonds versés par l’Union pour remédier à cette crise humanitaire soient ouverts aux personnes handicapées;

142.

prie instamment les États membres de ventiler les données en fonction du type de handicap et de travailler en étroite collaboration avec Eurostat à la collecte de données comparables en matière de handicap dans différents domaines, en incluant les personnes vivant en institution, tout en rattachant la stratégie en faveur des personnes handicapées au processus de réalisation des objectifs de développement durable et au programme de développement durable à l’horizon 2030;

143.

insiste sur la nécessité d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs mesurables et comparables, y compris en matière d’accessibilité, d’égalité, d’emploi, de protection sociale, de santé, de résultats scolaires et de nombre d’élèves scolarisés dans un cadre éducatif inclusif, afin d’évaluer la mise en œuvre par l’Union et les États membres de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, et demande instamment que la collecte de données se fasse pour aider à l’application des indicateurs susmentionnés;

144.

prie instamment l’Union européenne d’élaborer, en coopération avec les personnes handicapées et les organisations qui les représentent, un système d’indicateurs fondé sur les droits de l’homme, ainsi qu’un système de collecte de données comparables, globales et ventilées par genre, âge, habitat rural ou urbain et type d’incapacité;

145.

reconnaît que les personnes atteintes de handicaps intellectuels sont particulièrement vulnérables aux discriminations et aux abus et sont souvent placées en institution, sans accès à l’éducation et sans autodétermination;

146.

prie instamment la Commission européenne et les États membres de prendre des mesures supplémentaires pour toucher les personnes handicapées les plus vulnérables, comme celles sans domicile fixe;

147.

insiste sur la nécessité d’un suivi continu de l’application de la convention relative aux droits des personnes handicapées, conformément à son article 33, et en consultation avec les organisations de personnes handicapées;

148.

invite la Commission à veiller à ce que le travail du groupe de haut niveau de l’Union européenne sur la lutte contre le racisme, la xénophobie et d’autres formes d’intolérance pour améliorer la collecte et l’enregistrement de données relatives aux crimes haineux témoigne pleinement des crimes haineux commis contre des personnes handicapées;

149.

demande instamment à tous les États membres d’allouer aux structures de suivi instituées en vertu de l’article 33, paragraphe 2, de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées des ressources humaines et financières stables et suffisantes pour s’acquitter de leur mission en toute indépendance;

150.

demande instamment à la Commission d’allouer aux structures de suivi de l’Union les ressources nécessaires pour s’acquitter de leur mission comme il se doit et en toute indépendance;

151.

rappelle que la commission des pétitions reçoit chaque année un nombre important de pétitions appelant son attention sur les difficultés rencontrées par les personnes handicapées dans l’Union en ce qui concerne leurs activités quotidiennes dans les huit domaines d’action principaux répertoriés dans la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées ainsi que d’autres problèmes d’accessibilité, dont notamment l’accès aux soins de santé, à la protection sociale, à l’éducation et à la formation, au marché du travail, à l’environnement bâti et aux transports, aux biens et aux services, à l’information et à la communication, mais aussi la participation à la vie politique, publique et culturelle;

152.

invite tous les États membres à ratifier la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et à signer son protocole facultatif;

153.

met l’accent sur la mission de protection qu’exerce la commission des pétitions tout au long de la procédure de pétition (aux côtés du médiateur, à qui il revient de protéger les citoyens face aux cas de mauvaise administration) dans le cadre du dispositif de l’Union relevant de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, en permettant aux pétitionnaires de déposer une pétition contre toute violation de leurs droits de la part des autorités locales, nationales et européennes; souligne que les pétitions qu’elle reçoit témoignent de la nécessité d’inscrire les mesures en faveur des personnes handicapées dans une démarche d’efficacité transversale, non-discriminatoire et axée sur les droits de l’homme; insiste sur le rôle de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne dans le renforcement des droits fondamentaux des personnes handicapées dans l’Union et sur son concours à la mise en œuvre de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

154.

insiste sur le fait que la plupart des pétitions présentées par les citoyens européens portent sur les difficultés rencontrées dans les procédures de demande, éprouvées pour la reconnaissance de leurs droits et engendrées par les retards de paiement des pensions d’invalidité par les administrations compétentes; souligne qu’il convient d’accorder une attention toute particulière à ces questions dans la mise en œuvre de la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées et dans son domaine d’intervention consacré à la protection sociale, conformément à l’article 28 de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes qui porte sur le niveau de vie adéquat et la protection sociale;

o

o o

155.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 23 du 27.1.2010, p. 35.

(2)  UNCRPD/C/EU/CO/1.

(3)  JO L 94 du 28.3.2014, p. 65.

(4)  JO L 303 du 2.12.2000, p. 16.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0485.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0360.

(7)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0318.

(8)  JO C 353 du 27.9.2016, p. 41.

(9)  JO C 131 E du 8.5.2013, p. 9.

(10)  JO C 212 E du 5.8.2010, p. 23.

(11)  Dans le contexte de la présente résolution, l’expression «citoyen à part entière» s’entend au sens de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, à savoir que toute personne handicapée devrait avoir la pleine jouissance de tous ses droits fondamentaux.

(12)  Arrêt de la Cour de justice du 11 avril 2013, HK Danmark, affaires jointes C-335/11 et C-337/11, ECLI: EU:C:2013:222, points 29 et 30, arrêt de la Cour de justice du 18 mars 2014, Z, C-363/12, ECLI: EU:C:2014:159, point 73, arrêt de la Cour de justice du 22 mai 2014, Glatzel, C-356/12, ECLI: EU:C:2014:350, point 68.

(13)  Directive (UE) 2016/2102 du Parlement Européen et du Conseil du 26 octobre 2016 relative à l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public (JO L 327 du 2.12.2016, p. 1).

(14)  Règlement (UE) no 1300/2014 de la Commission du 18 novembre 2014 sur les spécifications techniques d'interopérabilité relatives à l'accessibilité du système ferroviaire de l'Union pour les personnes handicapées et les personnes à mobilité réduite (JO L 356 du 12.12.2014, p. 110).

(15)  Règlement (CE) no 261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004 établissant des règles communes en matière d’indemnisation et d’assistance des passagers en cas de refus d’embarquement et d’annulation ou de retard important d’un vol, et abrogeant le règlement (CEE) no 295/91 (JO L 46 du 17.2.2004, p. 1).

(16)  Directive 93/109/CE du Conseil, du 6 décembre 1993, fixant les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections au Parlement européen pour les citoyens de l'Union résidant dans un État membre dont ils ne sont pas ressortissants (JO L 329 du 30.12.1993, p. 34).

(17)  Directive 94/80/CE du Conseil du 19 décembre 1994 fixant les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales pour les citoyens de l'Union résidant dans un État membre dont ils n'ont pas la nationalité (JO L 368 du 31.12.1994, p. 38).

(18)  Proposition de directive du Conseil relative à la mise en œuvre du principe de l'égalité de traitement entre les personnes sans distinction de religion ou de convictions, de handicap, d'âge ou d'orientation sexuelle (COM(2008)0426).

(19)  Directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail (JO L 303 du 2.12.2000, p. 16).

(20)  Règlement (CE) no 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale, JO L 200 du 7.6.2004, p. 1.

(21)  Directive 2011/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2011 relative à l'application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers (JO L 88 du 4.4.2011, p. 45).


RECOMMANDATIONS

Parlement européen

Mercredi 15 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/130


P8_TA(2017)0440

Partenariat oriental: sommet de novembre 2017

Recommandation du Parlement européen du 15 novembre 2017 adressée au Conseil, à la Commission et au SEAE relative au partenariat oriental, dans la perspective du sommet de novembre 2017 (2017/2130(INI))

(2018/C 356/18)

Le Parlement européen,

vu les articles 2, 3 et 8 et le titre V, notamment les articles 21, 22, 36 et 37, du traité sur l’Union européenne (traité UE) ainsi que la cinquième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu le lancement à Prague, le 7 mai 2009, du partenariat oriental, entreprise commune de l’Union et de ses partenaires orientaux que sont l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine,

vu les déclarations communes des sommets du partenariat oriental tenus en 2011 à Varsovie, en 2013 à Vilnius et en 2015 à Riga,

vu la déclaration des dirigeants de 27 États membres ainsi que du Conseil européen, du Parlement européen et de la Commission européenne adoptée le 25 mars 2017 à Rome,

vu les recommandations et les activités de l’Assemblée parlementaire Euronest, du forum de la société civile pour le partenariat oriental et du Comité des régions ainsi que de la conférence des collectivités régionales et locales pour le partenariat oriental (CORLEAP),

vu les communications de la Commission européenne et du service européen pour l’action extérieure (SEAE) relatives à la politique européenne de voisinage (PEV), notamment le rapport 2017 sur la mise en œuvre du réexamen de la politique européenne de voisinage (JOIN(2017)0018) et la version révisée du document de travail de 2017 intitulé «Eastern Partnership — 20 Deliverables for 2020: Focusing on key priorities and tangible results» (Partenariat oriental, 20 objectifs clés pour 2020: cibler les principales priorités et les résultats tangibles, SWD(2017)0300), ainsi que la communication de 2016 relative à la stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne,

vu les conclusions du Conseil «Affaires étrangères» sur la PEV et le partenariat oriental,

vu sa recommandation du 5 juillet 2017 à l’intention du Conseil concernant la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies (1), ses résolutions, notamment celles du 15 juin 2017 sur le cas d’Afgan Mukhtarli et la situation des médias en Azerbaïdjan (2), du 6 avril 2017 (3) et du 24 novembre 2016 (4) sur la situation en Biélorussie, du 16 mars 2017 sur les priorités de l’Union pour les sessions du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2017 (5), du 13 décembre 2016 sur les droits des femmes dans les pays du partenariat oriental (6), du 21 janvier 2016 sur les accords d’association et la création de zones de libre-échange approfondi et complet avec la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine (7) et du 9 juillet 2015 sur le réexamen de la PEV (8),

vu la déclaration commune des parlements de la Géorgie, de la Moldavie et de l’Ukraine du 3 juillet 2017,

vu l’article 113 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A8-0308/2017),

A.

considérant que le partenariat oriental repose sur un engagement commun de l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et l’Union européenne à approfondir leurs relations et à respecter le droit international et les valeurs fondamentales, y compris la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme, les libertés fondamentales et l’égalité des genres, ainsi que l’économie de marché, le développement durable et la bonne gouvernance;

B.

considérant que le partenariat oriental poursuit des objectifs communs (promotion de la stabilité, renforcement de la confiance et coopération, soutien aux réformes démocratiques, bonnes relations de voisinage, résolution pacifique des conflits et coopération régionale, amélioration des contacts interpersonnels et stimulation des échanges commerciaux) visant à renforcer le dialogue et l’association politiques ainsi que la coopération et l’intégration économiques;

C.

considérant que, par l’intermédiaire de sa stratégie globale et du réexamen de la politique européenne de voisinage, l’Union cherche à se rapprocher de ses partenaires au moyen d’une association politique et d’une intégration économique accélérées avec l’Union, tout en promouvant la stabilisation politique, la résilience sociétale et la prospérité économique chez ses voisins et en offrant des possibilités de relations politiques et économiques privilégiées, qui correspondent au degré d’ambition de chaque pays partenaire;

D.

considérant que, l’Union percevant la coopération comme une valeur à part entière et étant fermement convaincue qu’elle mène à des situations bénéfiques pour chaque partie concernée, elle affiche de son côté la volonté de continuer à travailler avec tous les pays du partenariat oriental dès lors que les valeurs fondamentales européennes ne sont pas remises en question ou compromises;

E.

considérant que l’Union et ses partenaires doivent faire correspondre les ressources et les instruments aux engagements contractés et considérant que les partenaires doivent mettre davantage l’accent sur la mise en œuvre des accords existants;

F.

considérant que les participants au sommet de Riga de 2015 ont demandé que des progrès soient accomplis d’ici au prochain sommet dans les domaines suivants: 1) renforcement des institutions et de la bonne gouvernance, 2) mobilité et contacts interpersonnels, 3) développement économique et débouchés commerciaux, et 4) connectivité, sécurité énergétique, défense de l’environnement et lutte contre le changement climatique;

G.

considérant que des progrès importants ont été accomplis depuis le dernier sommet, notamment avec la conclusion et la mise en vigueur de trois accords d’association, dont un accord de libre-échange (ALE) approfondi et complet avec la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi que de régimes d’exemption de visa avec la Géorgie et l’Ukraine depuis 2017 (et avec la Moldavie depuis 2014), mais aussi la conclusion des négociations portant sur un accord de partenariat renforcé avec l’Arménie, qui sert à illustrer la possibilité, pour un État, d’être membre de l’Union économique eurasiatique tout en participant aux concepts de voisinage développés par l’Union européenne, ainsi que le lancement des négociations portant sur un nouvel accord global avec l’Azerbaïdjan, l’adoption de réformes majeures dans plusieurs de ces pays, auxquelles l’Union a apporté un soutien politique, technique et financier et la poursuite de la politique de «dialogue critique» envers la Biélorussie;

H.

considérant que, depuis le lancement du partenariat oriental à Prague, certains des membres fondateurs ont connu une détérioration globale de la situation des droits de l’homme et une inversion des tendances auparavant favorables à la démocratisation; que le principal défi sera de faciliter la transition en cours vers des démocraties inclusives, responsables, stables et viables;

I.

considérant qu’une mobilité accrue et le renforcement des contacts entre les personnes entre les pays partenaires et l’Union demeurent un instrument indispensable pour la promotion des valeurs européennes;

J.

considérant qu’un nouveau plan de travail stratégique, proposé par la Commission et le SEAE et combinant la coopération à la fois bilatérale et régionale, vise à guider les futurs travaux de l’Union et des six pays partenaires en mettant l’accent sur vingt objectifs d’ici 2020;

K.

considérant que l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale des partenaires orientaux de l’Union restent menacées par des conflits régionaux non résolus, dont certains ont été amorcés et sont encore activement entretenus par la Fédération de Russie, ce qui va à l’encontre de ses engagements internationaux en faveur du respect de l’ordre juridique international; que l’Union européenne devrait jouer un rôle plus actif dans la résolution pacifique de tous les conflits en cours dans son voisinage; que l’agression de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine, l’annexion de la péninsule de Crimée et la poursuite de l’occupation de deux régions géorgiennes, ainsi que les menaces hybrides en provenance de Russies, y compris les activités de déstabilisation et de propagande, menacent la sécurité européenne dans son ensemble;

L.

considérant que la politique du partenariat oriental repose sur le droit souverain de chaque partenaire à choisir le niveau d’ambition auquel il aspire dans ses relations avec l’Union; que les partenaires souhaitant entretenir des liens plus étroits avec l’Union devraient pouvoir compter sur davantage de soutien et d’assistance dans la réalisation des objectifs définis d’un commun accord s’ils remplissent leurs engagements en matière de réforme conformément au principe consistant à donner plus pour recevoir plus;

1.

Fait les recommandations suivantes au Conseil, à la Commission et au SEAE:

concernant l’avenir du partenariat oriental

a)

veiller à ce que le sommet de novembre 2017 soit tourné vers l’avenir, qu’il insuffle un nouveau dynamisme au partenariat oriental et en pose clairement les jalons en tant que politique à long terme; faire en sorte que les décisions du sommet puissent servir de base aux valeurs essentielles de l’Union, notamment le respect de la démocratie, des libertés fondamentales, des droits de l’homme, de l’État de droit, de la non-discrimination et de l’égalité entre les hommes et les femmes, sur lesquelles repose le partenariat oriental, en faisant ressortir qu’elles sont au cœur des accords d’association et en reconnaissant l’engagement des partenaires quant à la mise en œuvre et à la promotion de ces valeurs;

b)

se montrer à la hauteur des fortes attentes des citoyens de tous les pays partenaires pour ce qui concerne l’éradication de la corruption, la lutte contre la criminalité organisée, le renforcement de l’État de droit et la bonne gouvernance; s’efforcer par conséquent d’obtenir un engagement renouvelé des partenaires en faveur de l’adoption et de l’exécution complète de réformes relatives à la justice, à l’administration publique et à la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, sur la base de feuilles de routes assorties d’objectifs et de délais clairement définis;

c)

renforcer la société civile dans les pays partenaires et promouvoir son rôle déterminant au sein du partenariat oriental en tant qu’acteur indispensable du processus de renforcement de la démocratie et que plate-forme de coopération régionale en s’opposant sans concession à toutes les lois qui viseraient à limiter ses activités légitimes, en l’encourageant à participer plus activement à l’élaboration, à l’examen et au suivi de la mise en œuvre des réformes liées au partenariat, et en promouvant la transparence et la responsabilité des institutions publiques;

d)

encourager les réformes électorales afin de garantir que les cadres juridiques sont conformes aux normes internationales, aux recommandations émises par les missions d’observation internationales de l’OSCE et aux avis de la Commission de Venise, sont élaborés dans le cadre d’un processus transparent, au terme de larges consultations, et font, dans la mesure du possible, l’objet d’un consensus avec l’opposition et la société civile, en vue d’améliorer le cadre électoral sans engendrer de distorsions en faveur des partis au pouvoir; veiller à la stricte application par l’Union du principe de conditionnalité lié aux réformes électorales;

e)

veiller à ce que les décisions du sommet de novembre 2017 tirent le bilan de ce qui a déjà été accompli, soient axées sur la nécessité de respecter l’ensemble des engagements contractés et donnent un nouvel élan au développement du partenariat oriental, notamment en ce qui concerne l’obtention de résultats tangibles pour les citoyens en matière d’emploi, de transports, de connectivité, d’indépendance énergétique, de mobilité et d’éducation, le nouveau plan d’investissement extérieur étant un instrument important à cet égard;

f)

poursuivre les efforts en faveur de la lutte contre le chômage, en particulier chez les jeunes, y compris au moyen d’un ensemble de mesures de soutien destinées aux jeunes, comme le programme EU4Youth, et du développement des compétences nécessaires à un marché du travail en évolution, notamment par l’éducation et la formation professionnelles, la promotion de l’esprit d’entreprise et des entreprises locales, le soutien à l’agriculture durable, le développement du tourisme et de l’économie numérique et le renforcement des infrastructures sociales et des services publics et privés, notamment dans les domaines de la santé et des soins;

g)

promouvoir et soutenir activement la mise en œuvre de mesures de lutte contre la discrimination dans tous les secteurs de la société; garantir l’égalité entre les hommes et les femmes dans les politiques publiques et le soutien à l’emploi et à l’entrepreneuriat parmi les femmes, et veiller à la continuité de cette politique après la date cible de 2020;

h)

s’engager à unir les efforts pour améliorer la mobilité entre l’Union et les pays partenaires; aider la Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine dans la mise en œuvre de l’accord de libéralisation du régime des visas et veiller à ce que les dispositifs de suspension ne soient pas déclenchés à l’avenir, notamment au moyen d’une étroite coopération dans les domaines de la police et des douanes pour la protection contre les menaces de sécurité, la criminalité et les séjours dont la durée autorisée est dépassée; ouvrir le dialogue en matière de visa avec l’Arménie, encourager les progrès de la part de l’Azerbaïdjan dans la mise en œuvre des accords de facilitation de l’octroi des visas et de réadmission dans le but d’entamer un dialogue relatif aux visas à l’avenir, et finaliser les négociations sur les accords de facilitation d’octroi des visas et de réadmission avec la Biélorussie au profit de ses citoyens, sous réserve que ces pays accomplissent des progrès notables dans le respect des valeurs fondamentales et remplissent les conditions précises définies dans les plans d’action sur la libéralisation des régimes de visas;

i)

augmenter les possibilités de renforcement de la coopération dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’innovation, notamment par la facilitation de la participation à des programmes tels qu’Erasmus+, Propager l’excellence et élargir la participation, et EU4Innovation, ainsi que les possibilités d’octroi de garanties de prêts par le groupe BEI dans le cadre de son programme InnovFin; apporter son soutien à la réforme de l’enseignement et remédier aux écarts existants en matière de recherche et d’innovation;

j)

garantir que les décisions du sommet de novembre 2017 redonneront un nouveau souffle à une croissance économique durable, à la modernisation des différents secteurs, aux échanges commerciaux, aux investissements et aux perspectives intrarégionales pour la coopération transfrontalière, et qu’elles mettront l’accent sur l’entrepreneuriat et les PME;

k)

demander un nouvel étalonnage du soutien de l’Union aux programmes d’association et aux réformes structurelles y afférentes, notamment celles qui permettent d’améliorer la compétitivité, de rendre l’environnement des entreprises plus favorable et de faciliter l’accès aux sources de financement, y compris grâce à l’initiative EU4Business; suivre de près la mise en œuvre des accords de libre-échange approfondi et complet afin d’éviter le dumping social et environnemental; élaborer une assistance ciblée aux PME pour les aider à absorber pleinement le potentiel de ces accords; promouvoir et soutenir une véritable réforme du système économique pour supprimer progressivement les monopoles en limitant le rôle des oligarques par des lois idoines, et une réforme en profondeur des secteurs bancaire et financier pour lutter contre le blanchiment d’argent et la fraude fiscale;

l)

soutenir le développement des infrastructures de transport et de connectivité nécessaires, y compris au moyen d’un plan d’investissement ambitieux pour le réseau central RTE-T, et promouvoir les échanges intrarégionaux; soutenir les projets d’infrastructure qui offriront de nouveaux débouchés commerciaux et permettront de renforcer la communication et les échanges entre l’Union et les pays partenaires et entre les partenaires eux-mêmes;

m)

améliorer l’indépendance et l’efficacité énergétiques par des investissements spécifiques et la diversification des sources d’énergie (notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables et la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles), par une coopération renforcée dans tous les domaines prioritaires couverts par l’union de l’énergie, et par une intégration des marchés de l’énergie des partenaires à celui de l’Union plus étroite et plus particulièrement axée sur l’interconnexion et les infrastructures; faire en sorte ce que les sections sur terre et en mer d’une nouvelle infrastructure d’oléoducs dans la région, y compris le gazoduc Nord Stream 2, soient pleinement conformes à la législation de l’Union et à la stratégie pour une union énergétique, et ne compromettent pas la sécurité énergétique régionale; collaborer avec les partenaires orientaux afin d’aider les ménages les plus touchés par la hausse des prix de l’énergie;

n)

garantir le plein respect du droit international et des accords en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement; intensifier les efforts en vue d’assurer le respect des engagements en matière de changement climatique, notamment par des actions de sensibilisation du public et une suppression progressive et durable des centrales obsolètes en Arménie et l’Ukraine; suivre de près l’évolution des nouveaux projets tels que la construction de la centrale nucléaire d’Ostrovets, Biélorussie;

o)

veiller à ce que les décisions du sommet de novembre 2017 répondent également aux menaces de sécurité et aux conflits qui nuisent à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et au respect des droits de l’homme ainsi qu’à la stabilité et au développement politiques, sociaux et économiques des pays partenaires et de la région dans son ensemble;

p)

s’engager à préserver l’unité d’action parmi les États membres de l’Union pour le maintien d’une pression collective sur la Russie, dont la présence militaire dans la région n’a fait que croître ces dernières années, en particulier au moyen de mesures restrictives ciblées et renforcées, ainsi qu’à résoudre le conflit dans l’est de l’Ukraine grâce à l’application pleine et concrète des accords de Minsk et le maintien des missions d’observation de l’OSCE, à résoudre le conflit opposant la Russie et la Géorgie par l’obtention de résultats tangibles lors des discussions internationales de Genève et par la mise en œuvre complète par la Russie de l’accord de cessez-le-feu de 2008, à rétablir la pleine souveraineté de l’Ukraine en Crimée, de la Géorgie dans les territoires occupés d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud et de la Moldavie en Transnistrie, accorder l’attention nécessaire à la situation écologique extrêmement préoccupante dans l’Est de l’Ukraine, aider ses partenaires à se rétablir, et à mettre un terme aux menaces supplémentaires que représentent les assassinats, les guerres informatiques, la désinformation financés par l’État et tout autre type de déstabilisation;

q)

souligner qu’il est inacceptable qu’un partenaire d’Europe orientale participe à des exercices militaires visant l’Union ou des pays partenaires de l’Union, comme c’est le cas de l’exercice Zapad mené en 2017 en Biélorussie par la Russie; veiller à ce qu’un partenaire ne se livre pas de nouveau à ce type d’exercice;

r)

demander l’arrêt immédiat des hostilités entre les forces armées arméniennes et azerbaïdjanaises, qui tuent inutilement des civils et des soldats et entravent le développement socio-économique; réaffirmer son soutien aux efforts déployés par les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh et à leurs principes de base de 2009 que sont l’intégrité territoriale, l’auto-détermination et le non-recours à la force; demander à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan de relancer des négociations de bonne foi en vue d’appliquer ces principes et dans l’objectif de résoudre ce conflit, auquel il n’existe aucune solution militaire; inviter les gouvernements arménien et azerbaïdjanais à mener des entretiens à haut niveau et à engager des mesures propres à renforcer la confiance et le dialogue entre les sociétés civiles des deux pays; subordonner la ratification de nouveaux accords entre l’Union et chacune des deux parties à des engagements concrets visant à résoudre le conflit et à des avancées substantielles en la matière, tels que le maintien du cessez-le-feu et le soutien à l’application des principes de base de 2009;

s)

appeler à soutenir avec constance les travaux réalisés par les missions de l’Union et de l’OSCE en Géorgie, en Moldavie et dans l’Est de l’Ukraine, en tant que démarches essentielles de paix et de sécurité visant avant tout à défendre les intérêts des citoyens sur le terrain; veiller à l’exécution effective du mandat de ces missions et exhorter la Fédération de Russie à leur garantir un accès sans entrave; envisager de soutenir le déploiement d’une mission de police armée de l’OSCE dans l’est de l’Ukraine; réfléchir conjointement avec les pays partenaires aux possibilités d’amélioration du rôle de l’Union dans la résolution de ces conflits, y compris en déployant des missions de politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ambitieuses destinées à améliorer la sécurité et la stabilité;

t)

appeler les partenaires de l’Union à coopérer pleinement avec elle dans sa lutte contre l’immigration illégale, le terrorisme, la cybercriminalité, la traite des êtres humains, la contrebande et le commerce illégal;

u)

envisager, dans le cadre de la stratégie du partenariat oriental, un modèle attractif de «partenariat oriental amélioré» à plus long-terme pour les pays associés qui ont réalisé d’importants progrès dans la mise en œuvre des réformes ayant trait à la zone de libre-échange approfondi et complet et aux accords d’association, ce modèle pouvant éventuellement déboucher sur une adhésion à l’union douanière, à l’union de l’énergie, à l’union numérique et à l’espace Schengen, à un meilleur accès au marché interne de l’Union, à l’intégration aux réseaux européens de transport, à l’élaboration de partenariats industriels, à une participation accrue à d’autres programmes de l’Union, à une coopération accrue dans le domaine de la PSDC, ainsi qu’à des mesures plus immédiates, telles que des préférences tarifaires unilatérales supplémentaires, la suppression des frais d’itinérance entre les partenaires et l’Union et le déploiement du haut débit à grande capacité; ouvrir ce modèle à d’autres pays du partenariat lorsqu’ils seront prêts à s’engager davantage en ce sens et qu’ils auront réalisé d’importants progrès dans la mise en œuvre des réformes mutuellement convenues;

v)

réfléchir, pour les pays non associés, à de nouveaux moyens de soutenir la société civile, les entreprises, la sphère universitaire, les médias indépendants et les jeunes, y compris par des financements et des partenariats pour la mobilité supplémentaires;

w)

garantir que, dans les deux cas, les objectifs communs visent à la fois le moyen terme et le long terme lorsque cela s’avère nécessaire, l’objectif étant d’encourager certains pays partenaires à dépasser la logique des cycles électoraux pour adopter des visions plus stratégiques;

concernant la mise en œuvre du partenariat oriental

x)

réitérer le principe de différenciation et le fait que la portée et la profondeur de la coopération avec l’Union sont déterminées par les ambitions de cette dernière et celles de ses partenaires, ainsi que par le rythme et la qualité des réformes, évaluées sur la base de leur mise en œuvre concrète et intégrale;

y)

souligner que le partenariat oriental vise à créer les conditions nécessaires pour une association politique et une intégration économique étroites, y compris la participation aux programmes de l’Union; réaffirmer que les accords d’association avec la Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine ne constituent pas l’objectif ultime de leurs relations avec l’Union européenne; reconnaître une nouvelle fois les aspirations européennes de ces pays; faire valoir que, conformément à l’article 49 du traité UE, et conformément à la Déclaration de Rome du 25 mars 2017, tout État européen peut poser sa candidature pour devenir membre de l’Union européenne, à condition qu’il se conforme aux critères de Copenhague et aux principes de la démocratie, du respect des libertés fondamentales, des droits des hommes et des droits des minorités, ainsi que de l’État de droit; inviter à cet égard les États membres à convenir d’une déclaration ambitieuse pour le sommet de 2017 définissant les objectifs à long terme;

z)

inviter la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine à se concentrer sur l’application des programmes d’association afin de libérer l’ensemble du potentiel qu’offrent les accords d’association, y compris en participant aux discussions communes sur les progrès, les perspectives et les défis relatifs aux réformes liées aux accords d’association et aux accords de libre-échange approfondi et complet; réaffirmer l’importance d’une mise en œuvre concrète des réformes susmentionnées pour la stabilité et le développement futurs des pays et pour le bien-être de leurs sociétés; rappeler que l’approfondissement des relations dans le cadre du modèle de partenariat oriental amélioré et toute perspective d’adhésion à l’Union requièrent de faire considérablement progresser la mise en œuvre de ces réformes, notamment dans les domaines de l’État de droit, du respect des droits de l’homme et de la bonne gouvernance;

aa)

veiller à ce que les niveaux actuels et futurs de coopération et de soutien aux partenaires soient toujours soumis à une conditionnalité stricte, laquelle doit également être sous contrôle; souligner que l’aide financière octroyée par l’Union à ses partenaires sera subordonnée à l’élaboration et à la mise en œuvre de réformes et que l’approche incitative de l’Union continuera de profiter aux partenaires les plus engagés dans des réformes ambitieuses; envisager le versement des subventions en tranches plus petites pour permettre à l’Union de mieux répondre aux crises imprévues ou au manque de réformes; mentionner en particulier le fait qu’aucun accord global ne sera ratifié avec un pays qui ne respecte pas les valeurs de l’Union, par exemple un pays qui n’appliquerait pas les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ou se livrerait au harcèlement, à l’intimidation ou à la persécution des défenseurs des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales et des journalistes; insister également sur le fait que des points de référence précis doivent être atteints avant qu’un nouveau dialogue sur les régimes d’exemption de visa puisse être ouvert et conclu; rappeler que tout recul dans les acquis enregistrés entraînera systématiquement la suspension des accords, y compris dans le domaine des régimes d’exemption de visa et des financements de l’Union;

ab)

soutenir la dimension multilatérale du partenariat oriental grâce à laquelle il est possible de renforcer la confiance au niveau multilatéral, en particulier dans les zones touchées par des conflits, et de créer des perspectives pour la coopération régionale, notamment par des plateformes de dialogue de la société civile, la coopération entre les autorités locales et régionales et des projets transfrontaliers, tels que les programmes fondés sur le dialogue interculturel entre les peuples et sur la jeune génération, considérés comme des facteurs de changement;

ac)

souligner qu’il importe de communiquer des informations sur les politiques relatives au partenariat oriental de façon cohérente et efficace, en interne comme en externe, et de proposer des activités de communication adaptées à chaque région dans le but de combler le déficit de connaissances sur l’Union et sur les relations qu’elle entretient avec ses partenaires; reconnaître l’excellent travail accompli jusqu’à présent par le groupe d’action East Stratcom et le soutenir en allouant davantage de fonds à ses activités; relever le défi d’une meilleure information sur les avantages et les objectifs concrets du partenariat oriental, s’attaquer à la désinformation grâce à des informations de qualité, fondées sur des faits et accessibles dans toutes les langues des pays partenaires, et garantir le plein respect de la liberté d’expression;

ad)

soutenir que l’aide de l’Union doit être établie sur mesure pour correspondre au niveau d’ambition partagée en matière de coopération avec chaque partenaire, selon les principes «donner plus pour recevoir plus» et «donner moins pour recevoir moins»; demander en particulier que l’Union aligne les instruments budgétaires, tels que l’instrument de voisinage européen et le Fonds européen pour le développement durable, sur les missions et les stratégies de mise en œuvre politiques, notamment dans le cadre de ses procédures budgétaires annuelles et pluriannuelles;

ae)

saluer les propositions de la Commission visant à fournir aux partenaires une aide macrofinancière, tout en insistant sur la conditionnalité stricte et efficace liée aux propositions, notamment en matière de respect de l’État de droit (avec, entre autres, un pouvoir judiciaire indépendant et un système parlementaire multipartite), de bonne gouvernance (ce qui inclut la lutte efficace contre la corruption) et de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse; fournir chaque semestre au Parlement et au Conseil un rapport écrit détaillé sur les progrès réalisés dans ces trois domaines par les partenaires qui bénéficient déjà d’une telle aide; inviter la Commission à élaborer de nouveaux programmes d’assistance macrofinancière pour les pays partenaires qui ont accompli avec succès des programmes antérieurs, à intégrer systématiquement les dispositions concernant la conditionnalité dans les futures propositions liées à cette aide, et veiller à ce qu’elles soient strictement appliquées, en particulier pour la Moldavie;

af)

demander à la Commission, à la Banque européenne d’investissement et aux autres institutions financières multilatérales d’œuvrer à la réussite de la mise en œuvre du plan d’investissement pour l’Europe et d’un mécanisme de soutien spécifique pour les pays du Partenariat oriental qui se sont engagés à mettre en œuvre les accords d’association; demander la mise en place d’un fonds fiduciaire pour l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, fondé sur les meilleures pratiques des instruments multidonateurs et axé sur les investissements publics et privés, en particulier dans les infrastructures sociales et économiques et pour celles qui visent à stimuler la capacité d’absorption des investissements, ainsi que pour la coordination du soutien des institutions financières internationales (IFI) et de l’appui des donateurs internationaux sur le terrain; envisager d’organiser une conférence des bailleurs de fonds pour l’Ukraine, afin de couvrir les besoins humanitaires dus au conflit dans l’Est du pays et à l’annexion de la Crimée; veiller à ce que l’usage qui est fait de l’ensemble de ces fonds fasse également l’objet d’un examen rigoureux afin de prévenir tout abus;

ag)

réaffirmer son soutien déterminé à l’apport et au contrôle parlementaires dans le cadre de la politique du partenariat oriental, notamment en ce qui concerne l’impact de cette politique sur la vie des citoyens; améliorer, à cet égard, le rôle de l’Assemblée parlementaire Euronest au sein de la nouvelle architecture multilatérale du partenariat oriental, ainsi que celui des commissions parlementaires d’association ou de coopération au sein des conseils d’association ou de coopération; saluer les programmes privilégiant une approche globale en faveur de la démocratie qui sont en cours d’exécution; inviter les députés des pays partenaires à travailler ensemble pour surveiller la mise en œuvre de ces programmes et pour échanger les meilleures pratiques; intensifier la participation du Forum de la société civile du partenariat oriental dans le cadre de ce processus;

ah)

prendre note de la volonté du Parlement de contrôler davantage l’application des accords internationaux avec les pays partenaires et de mieux surveiller le soutien apporté par l’Union à cet égard; répondre à la demande du Parlement adressée aux partenaires et à la Commission pour une meilleure transparence de tous les bénéficiaires des financements de l’Union; demander à la Commission et au SEAE de transmettre chaque semestre au Parlement et au Conseil un rapport écrit détaillé sur l’application de ces accords;

ai)

prendre note de la volonté du Parlement de surveiller davantage la négociation des futurs accords internationaux avec les partenaires orientaux; demander au Conseil de fournir sans délai au Parlement les directives de négociation pertinentes, conformément à l’accord interinstitutionnel correspondant (9); saluer la coopération efficace de la Commission et du SEAE avec le Parlement eu égard à l’apport d’informations sur ces négociations; leur demander, cependant, de fournir également et sans délai les projets de textes de négociation et les accords paraphés, conformément à l’accord-cadre correspondant (10);

2.

charge son Président de transmettre la présente recommandation au Conseil, à la Commission et au service européen pour l’action extérieure et, pour information, au représentant spécial de l’Union européenne pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, à l’assemblée parlementaire de l’OSCE, à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ainsi qu’aux gouvernements et parlements des pays membres du partenariat oriental.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0304.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0267.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0126.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0456.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0089.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0487.

(7)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0018.

(8)  JO C 265 du 11.8.2017, p. 110.

(9)  JO C 95 du 1.4.2014, p. 1.

(10)  JO L 304 du 20.11.2010, p. 47.


II Communications

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

Parlement européen

Jeudi 30 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/137


P8_TA(2017)0459

Demande de levée de l’immunité d’Ana Gomes

Décision du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la demande de levée de l’immunité d’Ana Gomes (2017/2096(IMM))

(2018/C 356/19)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l’immunité d’Ana Gomes transmise en date du 30 mai 2017 par la représentation permanente du Portugal auprès de l’Union européenne et signée par le substitut du procureur général de la République portugaise dans le cadre d’une procédure pénale pendante devant le parquet général du tribunal de district de Peso da Régua, dans le district de Vila Reale (réf. NUIPC 430/16.6T9LSBP) et communiquée en séance plénière le 12 juin 2017,

ayant entendu Ana Gomes, conformément à l’article 9, paragraphe 6, de son règlement intérieur,

vu l’article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l’Union européenne ainsi que l’article 6, paragraphe 2, de l’acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l’Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (1),

vu l’article 157, paragraphe 2, de la Constitution de la République portugaise et l’article 11 du statut des députés à l’Assemblée de la République portugaise,

vu l’article 5, paragraphe 2, l’article 6, paragraphe 1, et l’article 9 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0363/2017),

A.

considérant qu’un représentant du ministère public de la République portugaise du district de Vila Real, parquet général du tribunal de district de Peso de Régua, a présenté une demande de levée de l’immunité parlementaire d’Ana Gomes en rapport avec des déclarations prononcées par Mme Gomes dans un entretien avec le quotidien Diário de Notícias et publiées par ce même quotidien sur l’internet le 29 avril 2016; que cette demande a été transmise afin de permettre l’ouverture d’une procédure pénale à l’encontre de Mme Gomes et que cette dernière puisse être entendue dans le cadre de la procédure;

B.

considérant que l’article faisait état de perquisitions en cours en rapport avec les chantiers navals de Viana et que Mme Gomes y tenait les propos suivants: «C’est le signe que quelque chose commence à bouger dans un cas de corruption flagrante», exprimant l’opinion que la vente du paquebot Atlântida avait eu lieu, selon elle, «pour quelques sous»;

C.

considérant que les faits qui auraient été commis par Mme Gomes sont, en théorie, constitutifs de trois délits, à savoir la diffamation à l’encontre d’un organisme, d’un service ou d’une personne morale, prévus et sanctionnés à l’article 187, paragraphe 1 et paragraphe 2, point a), et à l’article 183, paragraphe 2, du code pénal, ainsi qu’à l’encontre de deux parties civiles, délit passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans ou d’une peine non inférieure à 120 jours-amende;

D.

considérant que l’article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l’Union européenne dispose que les membres du Parlement européen ne peuvent être recherchés, détenus ou poursuivis en raison des opinions ou votes émis par eux dans l’exercice de leurs fonctions;

E.

considérant que l’article 5 du règlement intérieur du Parlement européen dispose que dans l’exercice de ses pouvoirs relatifs aux privilèges et aux immunités, le Parlement s’emploie à conserver son intégrité en tant qu’assemblée législative démocratique et à assurer l’indépendance des députés dans l’exercice de leurs fonctions;

F.

considérant que la Cour de justice de l’Union européenne a reconnu qu’une déclaration prononcée par un député en dehors du Parlement européen peut constituer une opinion exprimée dans l’exercice de ses fonctions au sens de l’article 8 du protocole no 7 lorsque la déclaration correspond à une appréciation subjective qui présente un lien direct et évident avec l’exercice des fonctions de ce député au Parlement européen; que, partant, pour déterminer si c’est le cas, ce n’est pas le lieu de la déclaration, mais la nature et la teneur de la déclaration qui doivent être pris en compte;

G.

considérant qu’aujourd’hui, le débat politique se déroule de plus en plus hors des hémicyles du Parlement, par des canaux de communication qui vont des communiqués de presse aux entretiens en passant par les blogs et autres publications en ligne;

H.

considérant que les déclarations de Mme Gomes dans l’entretien en question ont été prononcées dans l’exercice de ses fonctions de députée au Parlement européen et, plus particulièrement, dans le cadre de ses fonctions en tant que vice-présidente de la commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction et de mauvaise administration dans l’application du droit de l’Union en matière de blanchiment de capitaux, d’évasion fiscale et de fraude fiscale;

I.

considérant que les affirmations de Mme Gomes sont directement liées aux déclarations prononcées par elle dans l’émission de télévision «TVI24- Cara a Cara — Ana Gomes versus Carlos Abreu Amorim» diffusée le 29 novembre 2013, à propos desquelles le Parlement européen a décidé de ne pas lever son immunité (2);

J.

considérant que les déclarations de Mme Gomes relèvent de son activité au Parlement européen;

1.

décide de ne pas lever l’immunité d’Ana Gomes;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente à l’autorité compétente de la République portugaise et à Ana Gomes.

(1)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85, ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T-346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.

(2)  Décision du Parlement européen du 13 novembre 2014 sur la demande de levée de l’immunité d’Ana Gomes (JO C 285 du 5.8.2016, p. 19).


III Actes préparatoires

PARLEMENT EUROPÉEN

Mardi 14 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/139


P8_TA(2017)0422

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande EGF/2017/004 IT/Almaviva — Italie

Résolution du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande présentée par l’Italie — EGF/2017/004 IT/Almaviva (COM(2017)0496 — C8-0322/2017 — 2017/2200(BUD))

(2018/C 356/20)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0496 — C8-0322/2017),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu la lettre de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0346/2017),

A.

considérant que l’Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce international ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que l’aide financière de l’Union aux travailleurs licenciés devrait être dynamique et fournie avec toute la rapidité et l’efficacité possible;

C.

considérant que l’Italie a présenté la demande EGF/2017/004 IT/Almaviva en vue d’obtenir un concours financier du Fonds au titre du critère d’intervention énoncé à l’article 4, paragraphe 1, point a), du règlement relatif au Fonds, à la suite de 1 646 licenciements intervenus chez Almaviva Contact SpA, dont les activités ont lieu dans le secteur économique relevant de la division 82 de la NACE Rév. 2 (Activités administratives et autres activités de soutien aux entreprises) dans la région de niveau NUTS 2 de Lazio (ITI4); que 1 610 travailleurs licenciés devraient participer aux mesures;

1.

convient avec la Commission que les conditions fixées à l’article 4, paragraphe 1, point a), du règlement relatif au Fonds sont remplies et que l’Italie a droit, au titre de ce règlement, à une contribution financière d’un montant de 3 347 370 EUR, ce qui représente 60 % du coût total de 5 578 950 EUR;

2.

constate que les autorités italiennes ont présenté la demande le 9 mai 2017 et que, après avoir reçu des informations complémentaires de l’Italie, la Commission a achevé son évaluation le 26 septembre 2017 et qu’elle l’a communiquée au Parlement le même jour;

3.

rappelle que la crise économique a exercé une pression importante sur le prix des services de marketing et d’assistance aux acheteurs de biens et de services, ce qui a entraîné une baisse du chiffre d’affaires et de la rentabilité des prestataires de services; relève que les entreprises ont réagi aux conditions défavorables en optant pour la délocalisation, les interventions sur le coût de la main-d’œuvre ou la fermeture, puisque le coût de la main-d’œuvre est de loin le coût de production le plus élevé dans le secteur des centres d’appel; déplore qu’entre 2009 et le premier trimestre 2014, un tiers des entreprises italiennes du secteur aient cessé leurs activités;

4.

constate que les licenciements en question sont directement liés à la baisse des recettes au siège d’Almaviva à Rome entre 2011 et 2016, qui a atteint 45 %; déplore qu’il n’ait pas été possible de trouver un accord avec la représentation syndicale unitaire (RSU) sur un plan visant à aligner le coût de la main-d’œuvre à Almaviva-Rome sur celui des autres sièges d’Almaviva en Italie — qui se serait traduit concrètement par une baisse des salaires — et que cette absence d’accord ait abouti à la fermeture du siège de Rome;

5.

observe que les travailleurs du secteur des centres d’appel devraient être mieux protégés, en particulièrement face à la stratégie consistant à transférer le personnel d’un centre à un autre, utilisée pour obtenir des licenciements de masse;

6.

constate que l’économie régionale et locale ne retrouve que lentement sa vitalité après les graves difficultés qu’elle a traversée à cause de la crise économique et financière, et que les licenciements collectifs risquent d’interrompre ou de stopper cette reprise; souligne l’importance cruciale des mesures actives en faveur du marché du travail telles que celles cofinancées par le Fonds pour éviter cela;

7.

relève que 79 % des bénéficiaires visés sont des femmes et que la grande majorité d’entre eux ont entre 30 et 55 ans; regrette qu’il n’ait pas été possible de trouver une solution viable pour éviter leur licenciement, notamment compte tenu du fait que les femmes appartenant à ce groupe d’âge sont déjà moins susceptibles de rester et de progresser sur le marché du travail en raison de la difficulté à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée qui découle de leurs responsabilités en tant qu’aidantes auprès de leurs proches ainsi qu’en raison de l’inégalité des chances sur le lieu de travail;

8.

insiste sur le fait que la formation et les autres services personnalisés devraient tenir pleinement compte des caractéristiques de cette catégorie de travailleurs et, en particulier, de la proportion élevée de femmes qu’il comporte; se félicite de l’inclusion d’un montant estimé à 680 000 EUR pour le remboursement des frais pour les aidants s’occupant de personnes dépendantes;

9.

se félicite que les autorités italiennes aient commencé à fournir les services personnalisés aux bénéficiaires concernés le 6 avril 2017, bien avant de solliciter l’aide du Fonds pour l’ensemble coordonné proposé;

10.

relève que l’Italie envisage huit types de mesures en faveur des salariés licenciés faisant l’objet de la présente demande: i) orientation individuelle, ii) recherche d’emploi, iii) formation, reconversion et formation professionnelle, iv) titres de réemploi, v) aide à l’entrepreneuriat, vi) contribution à la création d’entreprise, vii) remboursement des frais pour les aidants s’occupant de personnes dépendantes et viii) remboursement des frais de mobilité; observe que les mesures d’aide au revenu représenteront 17,4 % de l’ensemble des services personnalisés, bien en-deçà du plafond de 35 % fixé dans le règlement relatif au Fonds, et que ces mesures sont subordonnées à la participation active des bénéficiaires à des activités de recherche d’emploi ou de formation;

11.

se félicite de la création, par le ministère du développement économique (MiSE (4)), l’ANPAL (5), la Regione Lazio et les syndicats, d’un comité chargé de définir la stratégie et les interventions de soutien en faveur des anciens employés d’Almaviva et d’élaborer l’ensemble coordonné de services personnalisés;

12.

prend note du fait que les titres de réemploi sont un nouvel outil qui n’a été utilisé pour l’instant que dans un seul cas; insiste sur l’importance d’évaluer pleinement l’efficacité de telles mesures une fois que suffisamment de temps se sera écoulé pour que des données soient disponibles;

13.

souligne que les autorités italiennes ont confirmé que les actions admissibles ne bénéficient d’aucune aide provenant d’autres instruments financiers de l’Union, mais qu’elles seront complétées par des actions financées soit par le Fonds social européen, soit par des fonds nationaux uniquement;

14.

rappelle que la conception de l’ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant du Fonds devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

15.

se félicite de l’engagement du gouvernement italien à définir un nouveau cadre juridique pour les travailleurs du secteur des télécommunications afin d’éviter que d’autres cas similaires à celui qui fait l’objet de la demande EGF/2017/004 IT/Almaviva ne surviennent à l’avenir;

16.

rappelle que l’aide apportée par le Fonds ne doit pas se substituer aux actions relevant de la responsabilité des entreprises en vertu du droit national ou de conventions collectives, ni aux mesures de restructuration des entreprises ou des secteurs;

17.

demande à la Commission d’exhorter les autorités nationales à fournir davantage de détails, dans les futures propositions, sur les secteurs qui ont des perspectives de croissance et sont donc susceptibles d’embaucher, ainsi que de recueillir des données étayées sur l’incidence des financements versés au titre du Fonds, notamment sur la qualité des emplois et sur le taux de réintégration atteint grâce au Fonds;

18.

rappelle sa demande à la Commission de garantir l’accès du public à l’ensemble des documents relatifs à des demandes d’intervention du Fonds;

19.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

20.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

21.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(4)  Ministero dello Sviluppo Economico (MiSE).

(5)  Agenzia Nazionale per le Politiche Attive del Lavoro (ANPAL).


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande présentée par l’Italie — EGF/2017/004 IT/Almaviva

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2017/2192.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/143


P8_TA(2017)0424

Typologies territoriales ***I

Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1059/2003 en ce qui concerne les typologies territoriales (Tercet) (COM(2016)0788 — C8-0516/2016 — 2016/0393(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/21)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0788),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 338, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0516/2016),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 29 mars 2017 (1),

vu l’avis du Comité des régions du 13 juillet 2017 (2),

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 4 octobre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du développement régional (A8-0231/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 209 du 30.6.2017, p. 71.

(2)  JO C 342 du 12.10.2017, p. 74.


P8_TC1-COD(2016)0393

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1059/2003 en ce qui concerne les typologies territoriales (Tercet)

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2391.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/144


P8_TA(2017)0425

Reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure ***I

Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure et abrogeant la directive 96/50/CE du Conseil et la directive 91/672/CEE du Conseil (COM(2016)0082 — C8-0061/2016 — 2016/0050(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/22)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0082),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 91, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0061/2016),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l'avis du Comité économique et social européen du 13 juillet 2016 (1),

après consultation du Comité des régions,

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 30 juin 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des transports et du tourisme et les avis de la commission de l’emploi et des affaires sociales et de la commission des affaires juridiques (A8-0338/2016),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.

(1)  JO C 389 du 21.10.2016, p. 93.


P8_TC1-COD(2016)0050

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles dans le domaine de la navigation intérieure et abrogeant les directives du Conseil 91/672/CEE et 96/50/CE

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, la directive (UE) 2017/2397.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/145


P8_TA(2017)0426

Coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l’application de la législation en matière de protection des consommateurs ***I

Résolution législative du Parlement européen du 14 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil sur la coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l’application de la législation en matière de protection des consommateurs (COM(2016)0283 — C8-0194/2016 — 2016/0148(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/23)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0283),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 114 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0194/2016),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu les avis motivés soumis par le Parlement bulgare, la Chambre des députés tchèque, le Conseil fédéral autrichien et le Parlement suédois, dans le cadre du protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, déclarant que le projet d’acte législatif n’est pas conforme au principe de subsidiarité,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 19 octobre 2016 (1),

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 30 juin 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs et l’avis de la commission des affaires juridiques (A8-0077/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 34 du 2.2.2017, p. 100.


P8_TC1-COD(2016)0148

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 14 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil sur la coopération entre les autorités nationales chargées de veiller à l'application de la législation en matière de protection des consommateurs et abrogeant le règlement (CE) no 2006/2004

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2394.)


Mercredi 15 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/146


P8_TA(2017)0429

Période prévue pour l’adoption d’actes délégués ***I

Résolution législative du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2010/40/UE en ce qui concerne la période prévue pour l’adoption d’actes délégués (COM(2017)0136 — C8-0116/2017 — 2017/0060(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/24)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0136),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 91 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0116/2017),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 5 juillet 2017 (1),

après consultation du Comité des régions,

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 27 octobre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des transports et du tourisme (A8-0332/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 345 du 13.10.2017, p. 67.


P8_TC1-COD(2017)0060

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 novembre 2017 en vue de l’adoption de la décision (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2010/40/UE en ce qui concerne la période prévue pour l’adoption d’actes délégués

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, la décision (UE) 2017/2380.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/147


P8_TA(2017)0430

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Karel Pinxten

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Karel Pinxten comme membre de la Cour des comptes (C8-0328/2017 — 2017/0812(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/25)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0328/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0336/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications du candidat proposé, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 19 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition du candidat proposé par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis défavorable sur la proposition du Conseil de nommer Karel Pinxten membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/148


P8_TA(2017)0431

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Pietro Russo

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Pietro Russo comme membre de la Cour des comptes (C8-0329/2017 — 2017/0813(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/26)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0329/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0337/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications du candidat proposé, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 19 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition du candidat proposé par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer Pietro Russo membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/149


P8_TA(2017)0432

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Hannu Takkula

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Hannu Takkula comme membre de la Cour des comptes (C8-0330/2017 — 2017/0814(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/27)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0330/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0338/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications du candidat proposé, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 19 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition du candidat proposé par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer Hannu Takkula membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/150


P8_TA(2017)0433

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Baudilio Tomé Muguruza

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Baudilio Tomé Muguruza comme membre de la Cour des comptes (C8-0331/2017 — 2017/0815(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/28)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0331/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0342/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications du candidat proposé, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 26 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition du candidat proposé par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer Baudilio Tomé Muguruza membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/151


P8_TA(2017)0434

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Bettina Jakobsen

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de Bettina Jakobsen comme membre de la Cour des comptes (C8-0332/2017 — 2017/0816(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/29)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0332/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0341/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications de la candidate proposée, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 26 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition de la candidate proposée par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer Bettina Jakobsen membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/152


P8_TA(2017)0435

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — João Alexandre Tavares Gonçalves de Figueiredo

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée de João Alexandre Tavares Gonçalves de Figueiredo comme membre de la Cour des comptes (C8-0333/2017 — 2017/0817(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/30)

Le Parlement européen,

vu l’article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0333/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0343/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications du candidat proposé, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 26 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition du candidat proposé par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer João Alexandre Tavares Gonçalves de Figueiredo membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu’aux autres institutions de l’Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/153


P8_TA(2017)0436

Nomination d’un membre de la Cour des comptes — Iliana Ivanova

Décision du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la nomination proposée d'Iliana Ivanova comme membre de la Cour des comptes (C8-0334/2017 — 2017/0818(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/31)

Le Parlement européen,

vu l'article 286, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0334/2017),

vu l’article 121 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A8-0344/2017),

A.

considérant que sa commission du contrôle budgétaire a évalué les qualifications de la candidate proposée, en particulier au regard des conditions énoncées à l’article 286, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

B.

considérant que, lors de sa réunion du 26 octobre 2017, cette commission a procédé à l’audition de la candidate proposée par le Conseil à la fonction de membre de la Cour des comptes;

1.

rend un avis favorable sur la proposition du Conseil de nommer Iliana Ivanova membre de la Cour des comptes;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et, pour information, à la Cour des comptes ainsi qu'aux autres institutions de l'Union européenne et aux institutions de contrôle des États membres.

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/154


P8_TA(2017)0437

Défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping ou de subventions de la part de pays non membres de l’UE ***I

Résolution législative du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2016/1036 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping de la part de pays non membres de l’Union européenne et le règlement (UE) 2016/1037 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet de subventions de la part de pays non membres de l’Union européenne (COM(2016)0721 — C8-0456/2016 — 2016/0351(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/32)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0721),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 207, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0456/2016),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu la résolution du Parlement européen du 12 mai 2016 sur le statut d’économie de marché de la Chine (1),

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 11 octobre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du commerce international et l’avis de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A8-0236/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

prend note des déclarations de la Commission annexées à la présente résolution;

3.

demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0223.


P8_TC1-COD(2016)0351

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2016/1036 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet d’un dumping de la part de pays non membres de l’Union européenne et le règlement (UE) 2016/1037 relatif à la défense contre les importations qui font l’objet de subventions de la part de pays non membres de l’Union européenne

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2321.)


ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE

Déclaration de la Commission relative au régime transitoire

La Commission rappelle que la nouvelle méthode a pour objectif de maintenir la protection continue de l’industrie de l’Union contre les pratiques commerciales déloyales, en particulier celles découlant de distorsions significatives du marché. À cet égard, la Commission veillera à ce que l’industrie de l’Union ne supporte aucune charge supplémentaire lorsqu’elle recherchera la protection offerte par l’instrument antidumping, notamment dans le cadre d’éventuelles demandes de réexamen au titre de l’expiration des mesures introduites après l’entrée en vigueur de la nouvelle méthode.

Déclaration de la Commission relative à l’article 23 et à l’interaction avec le Parlement européen et le Conseil

La Commission informera le Parlement européen et le Conseil chaque fois qu’elle a l’intention d’établir ou d’actualiser un rapport conformément à l’article 2, paragraphe 6 bis, point c), du règlement de base. Lorsque le Parlement européen ou le Conseil informeront la Commission qu’ils considèrent que les conditions pour établir ou actualiser un rapport conformément à l’article 2, paragraphe 6 bis, point c), du règlement de base sont remplies, la Commission prendra les mesures appropriées et informera le Parlement européen et le Conseil en conséquence.

Déclaration de la Commission concernant les rapports établis conformément à l’article 2, paragraphe 6 bis, point c), du règlement de base

La Commission fera rapidement usage de la possibilité, prévue à l’article 2, paragraphe 6 bis, point c), du règlement de base, d’établir des rapports sur les distorsions significatives, de sorte que les parties intéressées disposent de ces rapports lorsqu’elles préparent les observations auxquelles peut s’appliquer l’article 2, paragraphe 6 bis, du règlement de base. Elle fournira aux parties intéressées des orientations sur l’utilisation de ces rapports.


Jeudi 16 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/156


P8_TA(2017)0446

Accord de partenariat sur les relations et la coopération UE-Nouvelle-Zélande (approbation) ***

Résolution législative du Parlement européen du 16 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l’Union, de l’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (15470/2016 — C8-0027/2017 — 2016/0366(NLE))

(Approbation)

(2018/C 356/33)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (15470/2016),

vu l’accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la Nouvelle-Zélande, d’autre part (09787/2016),

vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 37 du traité sur l’Union européenne ainsi qu’à l’article 207, l’article 212, paragraphe 1, l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), et l’article 218, paragraphe 8, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C8-0027/2017),

vu sa résolution non législative du 16 novembre 2017 sur le projet de décision (1),

vu l’article 99, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 108, paragraphe 7, de son règlement intérieur,

vu la recommandation de la commission des affaires étrangères (A8-0327/2017),

1.

donne son approbation à la conclusion de l’accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la Nouvelle-Zélande.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0447.


Jeudi 30 novembre 2017

4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/157


P8_TA(2017)0452

Mobilisation de la marge pour imprévus en 2017

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil modifiant la Décision (UE) 2017/344 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 relative à la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017 (COM(2017)0900 — C8-0408/2017 — 2017/2265(BUD))

(2018/C 356/34)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0900 — C8-0408/2017),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (1), et notamment son article 13,

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (2), et notamment son point 14,

vu le projet commun approuvé par le comité de conciliation le 18 novembre 2017 (A8-0359/2017) dans le contexte de la conciliation sur le projet de budget général pour 2018,

vu la décision (UE) 2017/344 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 relative à la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017 (3),

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0372/2017),

A.

considérant que le Parlement européen et le Conseil ont mobilisé la marge pour imprévus en 2017 à concurrence de 1 906,1 millions d’euros au-dessus des plafonds pour les engagements de la rubrique 3 (Sécurité et citoyenneté) et de la rubrique 4 (l’Europe dans le monde);

B.

considérant que sur ce montant, le Parlement européen et le Conseil ont décidé de compenser 575,0 millions d’euros sur la marge non allouée de la rubrique 2 (Croissance durable: ressources naturelles) en 2017 et 507,3 millions d’euros, 570,0 millions d’euros et 253,9 millions d’euros sur la marge non allouée de la rubrique 5 (Administration) en 2017, 2018 et 2019, respectivement;

C.

considérant que le comité de conciliation s’est réuni en vue de l’adoption du budget 2018 et a décidé de modifier le dispositif susmentionné de compensation de la mobilisation de la marge pour imprévus en ramenant à 252,0 millions d’euros le montant compensé au titre de la rubrique 5 en 2018 et prévoyant une compensation équivalente au titre de la rubrique 5 en 2020;

1.

prend acte de la proposition formulée par la Commission, dans le cadre de l’accord sur le budget 2018, de modifier le dispositif de compensation de la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017 afin de relever la marge globale disponible pour les engagements en 2018; déplore que certains États membres mettent trop l’accent sur les marges disponibles en-dessous des plafonds du CFP, souvent sans tenir compte de la souplesse qu’offrent les instruments spéciaux;

2.

souligne que même sans modifier le dispositif de compensation, la marge totale pour les engagements dans le budget adopté pour 2018 serait déjà de 1 348,3 millions d’euros, alors que plus de 900 millions d’euros sont encore disponibles au titre de l’instrument de flexibilité et de la marge globale pour les engagements; précise que 1,2 milliard d’euros supplémentaires devraient être disponibles au titre de la marge globale pour les engagements courant 2018;

3.

prend acte du fait que la modification du dispositif de compensation, si elle n’est pas essentielle, libère 252 millions d'euros de marge supplémentaire en 2018 plutôt qu’en 2020, offrant ainsi davantage de souplesse plus tôt dans l’actuel CFP;

4.

déplore que le Parlement européen et le Conseil soient contraints de répartir la compensation au titre de la rubrique 5 sur 2018 et 2020 pour doter le budget de l’Union de la flexibilité nécessaire en 2018; est préoccupé par la réduction de la marge de la rubrique 5 que cette opération entraînera en 2020; souligne que l’adoption d'une telle démarche hors norme témoigne clairement du fait que le budget de l’Union n’est pas doté des ressources indispensables à la réalisation des politiques et des programmes de l’Union;

5.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

6.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

7.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(2)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(3)  JO L 50 du 28.2.2017, p. 57.


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

modifiant la décision (UE) 2017/344 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 relative à la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2018/9.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/160


P8_TA(2017)0453

Projet de budget rectificatif no 6/2017: réduction des crédits de paiement et d’engagement en fonction des prévisions actualisées en matière de dépenses et de l’actualisation des recettes (ressources propres et amendes)

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2017 de l’Union européenne pour l’exercice 2017: réduction des crédits de paiement et d’engagement en fonction des prévisions actualisées en matière de dépenses et de l’actualisation des recettes (ressources propres et amendes) (14275/2017 — C8-0417/2017 — 2017/2217(BUD))

(2018/C 356/35)

Le Parlement européen,

vu l’article 314 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique,

vu le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002du Conseil (1), et notamment son article 41,

vu le budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2017, définitivement adopté le 1er décembre 2016 (2),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (3),

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (4),

vu le projet de budget rectificatif no 6/2017, adopté par la Commission le 9 octobre 2017 (COM(2017)0597),

vu la position sur le projet de budget rectificatif no 6/2017, adoptée par le Conseil le 27 novembre 2017 et transmise au Parlement européen le même jour (14275/2017 — C8-0417/2017),

vu les articles 88 et 91 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0379/2017),

A.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2017 a pour objet de mettre à jour tant le volet des dépenses que le volet des recettes du budget afin de tenir compte de l’évolution récente de la situation;

B.

considérant que, en ce qui concerne les dépenses, le projet de budget rectificatif no 6/2017 diminue le niveau des crédits de paiement de 7 719,7 millions d’euros, essentiellement sur les lignes budgétaires relevant de la rubrique 1b «Cohésion économique, sociale et territoriale» et, dans une moindre mesure, des rubriques 2 «Croissance durable — ressources naturelles», 3 «Sécurité et citoyenneté» et 4 «L’Europe dans le monde» ainsi que du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE), et réduit donc les contributions nationales en conséquence;

C.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2017 réduit le niveau des crédits d’engagement de 15,33 millions d’euros à la rubrique 2 et libère 46 millions d’euros de crédits d’engagement pour le FSUE;

D.

considérant que, en ce qui concerne les recettes, le projet de budget rectificatif no 6/2017 inclut aussi des ajustements liés à la révision des prévisions relatives aux ressources propres traditionnelles (droits de douane et cotisations dans le secteur du sucre) et aux assiettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et du revenu national brut (RNB), et la budgétisation des corrections britanniques de 2013 et de 2016 ainsi que de leur financement;

E.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2017 tient compte d’un montant total de 3 209,7 millions d’euros d’amendes qui est devenu définitif et qui est supérieur au niveau initialement prévu dans le budget 2017 et qu’il affecte la différence entre ce montant et le montant prévu, s’élevant à 2 209,7 millions d’euros, à la réduction des contributions au titre des ressources propres versées par les États membres au budget de l’Union;

F.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2017 génère un remboursement de 9 829,6 millions d’euros aux budgets nationaux qui vient s’ajouter au remboursement de 6 405 millions d’euros déjà confirmé dans le cadre du budget rectificatif no 2/2017;

1.

exprime de vives préoccupations concernant l’excédent des paiements de 7 719,7 millions d’euros; s’étonne particulièrement de la situation du Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI) à la sous-rubrique 1b, pour lequel les États membres ont revu à la baisse de 5,9 milliards d’euros leurs prévisions concernant les demandes de paiement, qu’ils ont présentées en juillet, en raison de retards persistants dans la mise en œuvre des programmes, empêchant ainsi de nombreux projets et bénéficiaires potentiels de bénéficier d’une aide de l’Union; déplore également que les États membres n’aient pas lancé leurs programmes nationaux relevant du Fonds «Asile, migration et intégration» (AMIF) et du Fonds pour la sécurité intérieure (FSI) selon le calendrier prévu et n’aient pas correctement mis en œuvre les programmes de relocalisation des réfugiés, ce qui a donné lieu à une diminution de 287,6 millions d’euros à la rubrique 3;

2.

prend acte de l’analyse faite par la Commission des causes de la sous-exécution à la sous-rubrique 1b, telles que la priorité donnée à l’absorption des enveloppes pour la période 2007-2013, l’adoption tardive des bases légales, le fait que la désignation des autorités nationales traîne en longueur, les changements induits par le nouveau cadre légal et la diminution des incitations en raison de la règle de dégagement n+3; s’inquiète du fait que, selon les dernières prévisions de paiement de la Commission, la sous-exécution se poursuivra les prochaines années et, en conséquence, 31 milliards d’euros de crédits de paiement supplémentaires se répercuteront sur le prochain cadre financier pluriannuel (CFP); prend acte du fait que tous les États membres n’ont pas les mêmes difficultés de mise en œuvre; exhorte particulièrement les États membres qui connaissent un très haut niveau de sous-exécution à prendre les mesures qui s’imposent pour mettre en œuvre comme il se doit les programmes de l’Union définis d’un commun accord, avec l’aide de la Commission;

3.

déplore les retards survenus dans le décaissement de fonds de l’Union dans les pays en phase de préadhésion et dans les pays voisins, qui entraîne une importante diminution des paiements (702,2 millions d’euros) à un moment où ils seraient le plus nécessaires; est conscient de l’imprévisibilité de l’environnement dans lequel l’Union est parfois appelée à agir; invite la Commission à prendre les mesures nécessaires, y compris à travers un dialogue politique renforcé et une assistance technique accrue, pour que de tels retards ne se reproduisent plus;

4.

constate en revanche avec satisfaction que les programmes de l’Union relevant de la sous-rubrique 1a «Compétitivité pour la croissance et l’emploi» sont généralement bien mis en œuvre, comme en attestent ce projet de budget rectificatif et l’adoption récente du virement global par lequel la sous-rubrique 1a absorbe une part importante de la sous-exécution des paiements des autres rubriques; souligne que cela démontre que le Conseil a tort lorsqu’il s’évertue à réduire les crédits de cette sous-rubrique en invoquant un prétendu manque de capacité d’absorption;

5.

déplore de nouveau que les montants recouvrés provenant de la sous-exécution des programmes de l’Union et d’amendes infligées dans le cadre de la politique de concurrence de l’Union soient destinés à réduire les contributions des États membres liées au RNB plutôt qu’à financer les priorités de l’Union; souligne que le projet de budget rectificatif no 6/2017 génère un remboursement des contributions liées au RNB de 9 829,6 millions d’euros aux États membres en sus des 6 405 millions d’euros déjà approuvés dans le budget rectificatif no 2/2017; attire l’attention sur le fait que le désaccord entre les deux branches de l’autorité budgétaire en ce qui concerne les dépenses du budget de l’Union pour l’exercice 2018, après la lecture du Parlement et au début de la période de conciliation, ne concernait que 3 619,8 millions d’euros en crédits d’engagement et 2 182,4 millions d’euros en crédits de paiement;

6.

approuve la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2017;

7.

charge son Président de constater que le budget rectificatif no 6/2017 est définitivement adopté et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

8.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la Cour des comptes, ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO L 298 du 26.10.2012, p. 1.

(2)  JO L 51 du 28.2.2017.

(3)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(4)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/163


P8_TA(2017)0454

Mobilisation du Fonds de solidarité de l’Union européenne aux fins du paiement d’avances dans le cadre du budget général de l’Union pour 2018

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds de solidarité de l’Union européenne aux fins du paiement d’avances dans le cadre du budget général de l’Union pour 2018 (COM(2017)0270 — C8-0161/2017 — 2017/2076(BUD))

(2018/C 356/36)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0270 — C8-0161/2017),

vu le règlement (CE) no 2012/2002 du Conseil du 11 novembre 2002 instituant le Fonds de solidarité de l’Union européenne (1),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 10,

vu l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3), et notamment son point 11,

vu les résultats du trilogue du 17 novembre 2017,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0371/2017),

A.

considérant que, conformément au règlement (UE) no 661/2014 du Parlement européen et du Conseil (4), un montant de 50 000 000 EUR est mis à disposition pour le paiement d’avances au moyen de crédits inscrits au budget général de l’Union,

1.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

2.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

3.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 311 du 14.11.2002, p. 3.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(4)  Règlement (UE) no 661/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 modifiant le règlement (CE) no 2012/2002 du Conseil instituant le Fonds de solidarité de l’Union européenne (JO L 189 du 27.6.2014, p. 143).


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds de solidarité de l’Union européenne aux fins du paiement d’avances dans le cadre du budget général de l’Union pour 2018

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2018/508.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/165


P8_TA(2017)0455

Mobilisation de l’instrument de flexibilité aux fins du financement de mesures budgétaires immédiates pour faire face aux défis actuels liés à la migration, à l’afflux de réfugiés et aux menaces pesant sur la sécurité

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation de l’instrument de flexibilité aux fins du financement de mesures budgétaires immédiates pour faire face aux défis actuels liés à la migration, à l’afflux de réfugiés et aux menaces pesant sur la sécurité (COM(2017)0271 — C8-0163/2017 — 2017/2077(BUD))

(2018/C 356/37)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0271 — C8-0163/2017),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (1) (ci-après dénommé «règlement CFP»), et notamment son article 11,

vu l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (2), et notamment son point 12,

vu le projet de budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2018, adopté par la Commission le 29 juin 2017 (COM(2017)0400), tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018 (COM(2017)0615),

vu la position sur le projet de budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2018, adoptée par le Conseil le 4 septembre 2017 et transmise au Parlement européen le 13 septembre 2017 (11815/2017 — C8-0313/2017),

vu sa position du 25 octobre 2017 sur le projet de budget général pour l’exercice 2018 (3),

vu le projet commun approuvé par le comité de conciliation le 18 novembre 2017 (14587/17 — C8-0416/2017),

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0370/2017),

A.

considérant qu’après examen de toutes les possibilités de réaffectation des crédits d’engagement sous la rubrique 3 (Sécurité et citoyenneté), il apparaît nécessaire de mobiliser l’instrument de flexibilité pour les crédits d’engagement;

B.

considérant que la Commission a proposé de mobiliser l’instrument de flexibilité pour compléter le financement du budget général de l’Union pour l’exercice 2018, au-delà du plafond de la rubrique 3, par un montant de 817,1 millions d’euros afin de financer des mesures dans le domaine de la migration, de l'afflux de réfugiés et des menaces pesant sur la sécurité;

C.

considérant que le comité de conciliation convoqué pour le budget 2018 est convenu d'une mobilisation supplémentaire de 20,2 millions d'euros à la suite de renforcements à la rubrique 3;

1.

constate que les plafonds de la rubrique 3 pour l’exercice 2018 ne permettent pas le financement adéquat de mesures urgentes dans le domaine de la migration, de l'afflux de réfugiés et des menaces pesant sur la sécurité;

2.

approuve dès lors la mobilisation de l’instrument de flexibilité pour un montant de 837,2 millions d’euros en crédits d’engagement;

3.

approuve également l’affectation proposée des crédits de paiement correspondants d’un montant de 464 millions d’euros pour l’exercice 2018, de 212,7 millions d’euros pour l’exercice 2019, de 126,4 millions d’euros pour l’exercice 2020 et de 34,2 millions d’euros pour l’exercice 2021;

4.

réaffirme que la mobilisation de cet instrument, prévue à l’article 11 du règlement CFP, prouve, une fois encore, combien il est impératif que le budget de l’Union soit plus flexible;

5.

réaffirme sa position défendue de longue date selon laquelle les paiements issus d’engagements préalablement mobilisés au moyen de l’instrument de flexibilité ne peuvent être comptabilisés qu’au-delà des plafonds du CFP;

6.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

7.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

8.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(2)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0408


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation de l’instrument de flexibilité aux fins du financement de mesures budgétaires immédiates pour faire face aux défis actuels liés à la migration, à l’afflux de réfugiés et aux menaces pesant sur la sécurité

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2018/8.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/168


P8_TA(2017)0456

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande EGF/2017/003 GR/Attica retail — Grèce

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Grèce — EGF/2017/003 GR/Attica retail (COM(2017)0613 — C8-0360/2017 — 2017/2229(BUD))

(2018/C 356/38)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0613 — C8-0360/2017),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu le rapport spécial no 7/2013 de la Cour des comptes selon lequel le Fonds apporte une vraie valeur ajoutée européenne quand il sert à cofinancer des services en faveur des travailleurs licenciés ou des allocations n’existant généralement pas dans le cadre des régimes d’indemnités de chômage nationaux,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu ses résolutions adoptées depuis janvier 2007 sur la mobilisation du Fonds, notamment les observations de la commission de l'emploi et des affaires sociales sur les demandes présentées,

vu la lettre de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0367/2017),

A.

considérant que l’Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce international ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que la Grèce a présenté la demande EGF/2017/003 GR/Attica retail en vue d’obtenir une contribution financière du Fonds à la suite de 725 licenciements intervenus dans neuf entreprises, dont les activités s’inscrivent dans le secteur économique relevant du commerce de détail dans la région d’Attique et dans dix autres régions (4);

C.

considérant que la demande est fondée sur les critères d’intervention prévus à l’article 4, paragraphe 2, du règlement relatif au Fonds;

D.

considérant qu’afin d’établir le lien entre les licenciements et la crise financière et économique mondiale, la Grèce fait valoir que son économie a connu une grave récession pendant six années consécutives (2008-2013); qu’entre 2008 et 2016, le PIB grec a diminué de 26,2 %, la consommation publique de 22,8 %, tandis que l'on dénombre 700 000 chômeurs de plus dans le pays; que, depuis 2008, afin d’honorer la dette extérieure, les gouvernements grecs successifs ont considérablement augmenté les impôts, rationalisé les dépenses publiques et baissé les salaires, et tout particulièrement les pensions, dans la fonction publique tandis que les salaires du secteur privé ont également baissé du fait des différentes mesures appliquées; que la baisse des revenus s’est traduite par une baisse de la consommation, ce qui a durement touché le secteur du commerce de détail;

1.

convient avec la Commission que les conditions fixées à l’article 4, paragraphe 2, du règlement relatif au Fonds sont remplies et que la Grèce a droit, au titre de ce règlement, à une contribution financière d’un montant de 2 949 150 EUR, ce qui représente 60 % du coût total de 4 915 250 EUR;

2.

relève que la Commission a respecté le délai de douze semaines à compter de la réception de la demande présentée par les autorités grecques pour clôturer son évaluation de la conformité de la demande avec les conditions d’octroi d’une contribution financière, le 23 octobre 2017, et qu’elle a communiqué cette évaluation au Parlement le même jour;

3.

note que les neuf entreprises concernées possèdent des magasins et des supermarchés qui vendent des produits de consommation; déplore que les ventes au détail aient chuté entre 2008 et 2015, allant de 60 % pour les magasins d’appareils ménagers à 30 % pour les commerces de denrées alimentaires et 23 % pour les supermarchés;

4.

reconnaît que les licenciements en question sont directement liés au déclin du secteur du commerce de détail depuis 2008; note que 164 000 emplois ont été perdus entre 2008 et 2015 dans les secteurs du commerce de détail, de la fabrication et de la construction, ce qui représente 64,2 % des pertes d’emploi totales;

5.

rappelle que la crise économique a exercé une pression à la baisse importante sur le pouvoir d’achat des ménages grecs depuis 2008; constate que la réduction drastique des prêts aux entreprises et aux particuliers a eu un impact sur les entreprises du secteur du commerce de détail; déplore que la combinaison de ces deux facteurs ait conduit à une chute de l’indice du chiffre d’affaires global du secteur de la vente au détail, diminuant de plus de 63 % au cours de la période 2008-2016; signale que les mesures d’austérité appliquées depuis 2008, notamment les coupes salariales, la renégociation des baux et le report de la date d’échéance des factures, ont détérioré la situation; fait observer que cela démontre que les mesures appliquées n’ont pas permis de répondre à la crise économique de manière efficace et à long terme;

6.

souligne avec préoccupation que dans la région de l’Attique, où se concentrent plus de 70 % des licenciements, le taux de chômage atteint 22,9 %, tandis que dans les dix autres régions, il va de 19,5 % dans la région de l’Égée à 26,8 % dans les régions de l’Épire et de la Macédoine occidentale; est préoccupé par le fait que de tels licenciements peuvent aggraver encore plus les situations de chômage auxquelles font face ces régions depuis le début de la crise économique et financière; note en particulier que 31,8 % de la population de l’Attique se trouve en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale;

7.

relève que la Grèce envisage cinq types de mesures: i) orientation professionnelle, ii) formation, reconversion et formation professionnelle, iii) contribution à la création d’entreprise, iv) allocation de recherche d’emploi et allocation de formation et vi) subvention de création d’emploi;

8.

relève que 85,2 % des bénéficiaires visés sont des personnes âgées de plus de 55 ans et que 24,8 % ont plus de 64 ans; souligne qu’il est regrettable qu’il n’ait pas été possible de trouver une solution viable pour éviter leur licenciement, notamment compte tenu du fait que l’ancienneté professionnelle est un facteur aggravant dans la recherche d’emploi; salue la décision de la Grèce de fournir aux travailleurs des cours de formation professionnelle qui correspondent à leurs besoins, en particulier ceux des travailleurs âgés, et aux exigences actuelles du marché du travail;

9.

relève que l’ensemble coordonné de services personnalisés a été élaboré en concertation avec le secrétaire général et les représentants de l’institut du travail de la confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE) et s’en félicite; rappelle qu'un dialogue social soutenu, basé sur la confiance mutuelle et le partage des responsabilités, est le meilleur instrument qui permet de rechercher des solutions consensuelles et des perspectives communes dans la prévision, la prévention et la gestion des processus de restructuration; souligne que ce dialogue pourrait aider à empêcher les pertes d'emploi et, par conséquent, d'avoir recours au Fonds;

10.

observe que les mesures d’aide au revenu représenteront 34,72 % de l’ensemble des services personnalisés, juste en dessous du plafond de 35 % fixé dans le règlement relatif au Fonds, un pourcentage bien plus élevé que ce qui a été proposé dans d’autres dossiers récents; rappelle que ces actions sont subordonnées à la participation active des bénéficiaires visés à des activités de recherche d’emploi ou de formation;

11.

souligne que les autorités grecques ont confirmé que les actions admissibles ne bénéficient d’aucune aide provenant d’autres instruments financiers de l’Union;

12.

rappelle que la conception de l’ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant du Fonds devrait être orientée vers des initiatives qui contribuent à l'emploi, aux compétences des travailleurs, à la valorisation de leurs parcours en vue d’un rapprochement du monde de l’entreprise, y compris des coopératives, et devrait être coordonnée avec les programmes existants de l'Union, dont le Fonds social européen; est convaincu qu'une stratégie cohérente serait à même de réduire le risque de délocalisation et de créer des conditions favorables à la relocalisation de la production industrielle dans l'Union; insiste sur le fait qu’une politique sérieuse de prévention et d'anticipation des restructurations devrait prévaloir sur toute utilisation du Fonds; insiste également sur l'importance d'une véritable politique industrielle à l'échelle de l'Union, porteuse de croissance durable et inclusive;

13.

rappelle qu’il a déjà fait part de son inquiétude en ce qui concerne la disparité entre les montants demandés au titre du Fonds et les montants remboursés par les États membres dans sa résolution du 15 septembre 2016 sur les activités, les incidences et la valeur ajoutée du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation entre 2007 et 2014 (5); invite la Commission à continuer d’encourager les États membres à formuler des prévisions plus réalistes des coûts probables de manière à limiter au maximum la nécessité de recouvrer des fonds par la suite;

14.

rappelle que, conformément à l’article 7 du règlement relatif au Fonds, la conception de l’ensemble coordonné de services personnalisés devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

15.

rappelle que l’aide apportée par le Fonds ne doit pas se substituer aux actions relevant de la responsabilité des entreprises en vertu du droit national ou de conventions collectives, ni aux mesures de restructuration des entreprises ou des secteurs;

16.

rappelle sa demande à la Commission de garantir l’accès du public à l’ensemble des documents relatifs à des demandes d’intervention du Fonds;

17.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

18.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

19.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(4)  Macédoine orientale, Thrace (EL11), Macédoine centrale (EL12), Macédoine occidentale (EL13), Thessalie (EL14), Épire (EL21), Grèce occidentale (EL23), Grèce centrale (EL24), Péloponnèse (EL25), Égée méridionale (EL42), Crète (EL43).

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0361.


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Grèce — EGF/2017/003 GR/Attica retail

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2018/6.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/172


P8_TA(2017)0457

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande EGF/2017/005 FI/Retail — Finlande

Résolution du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Finlande — EGF/2017/005 FI/Retail (COM(2017)0618 — C8-0364/2017 — 2017/2231(BUD))

(2018/C 356/39)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0618 — C8-0364/2017),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l’accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu la lettre de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0366/2017),

A.

considérant que l’Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce international ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que l’aide financière de l’Union aux travailleurs licenciés devrait être dynamique et fournie avec toute la rapidité et l’efficacité possible;

C.

considérant que la Finlande a présenté la demande EGF/2017/005 FI/Retail en vue d’obtenir une contribution financière du Fonds au titre du critère d’intervention énoncé à l’article 4, paragraphe 1, point b), du règlement relatif au Fonds, à la suite de 1 660 licenciements intervenus dans trois entreprises actives dans le secteur économique relevant de la division 47 de la NACE Révision 2 (Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles) dans les régions de niveau NUTS 2 de Länsi Suomi, Helsinki-Uusimaa, Etelä-Suomi et Pohjois- ja Itä-Suomi en Finlande; que 1 500 travailleurs licenciés devraient participer aux mesures;

D.

considérant qu’en vertu de l’article 21, paragraphe 1, du règlement relatif au Fonds, le contrôle financier des actions bénéficiant de l’aide du Fonds relève de la responsabilité de l’État membre;

1.

convient avec la Commission que les conditions fixées à l’article 4, paragraphe 1, point b), du règlement relatif au Fonds sont remplies et que la Finlande a droit, au titre de ce règlement, à une contribution financière d’un montant de 2 499 360 EUR, ce qui représente 60 % du coût total de 4 165 600 EUR;

2.

relève que la Commission a respecté le délai de douze semaines à compter de la réception de la demande présentée par les autorités finlandaises pour clôturer son évaluation de la conformité de la demande avec les conditions d’octroi d’une contribution financière, le 23 octobre 2017, et qu’elle l’a communiquée au Parlement le même jour;

3.

constate que la Finlande affirme que les licenciements sont la conséquence de modifications majeures de la structure du commerce mondial résultant de la mondialisation, plus particulièrement de la croissance exponentielle du commerce international en ligne; relève, en particulier, que cet accroissement des ventes en ligne de produits de détail en Finlande, couplé à la popularité de sites non européens de vente en ligne auprès des consommateurs finlandais, entraîne une baisse constante des ventes dans les grands magasins traditionnels de ce pays depuis 2014;

4.

relève que les quatre régions finlandaises de niveau NUTS-2 sont touchées par les licenciements intervenus dans deux grandes chaînes finlandaises de grands magasins; reconnaît que ces magasins ont connu une détérioration de leurs liquidités et de leur rentabilité en raison de l’expansion du commerce électronique, des changements des habitudes de consommation et de la maigre confiance des consommateurs;

5.

rappelle que les licenciements sont intervenus dans deux grandes chaînes finlandaises de grands magasins et dans une filiale, dont la rentabilité et les liquidités se détériorent gravement depuis 2015 en raison de l’expansion du commerce électronique, des changements des habitudes de consommation et de la maigre confiance des consommateurs; déplore qu’au début de l’année 2017, deux des entreprises concernées aient dû fermer complètement leurs portes;

6.

est conscient que, parallèlement à cette évolution, la nature des métiers de la vente au détail a subi une profonde mutation, avec l’essor d’emplois à temps partiel qui nécessitent de nouvelles compétences, notamment dans les domaines des technologies de l’information, de la prévision, de l’analyse de données, de la communication, de la connaissance de la clientèle et de la logistique; déplore que 43 % du personnel du secteur de la vente au détail en Finlande, au-delà de 45 ans, ne possèdent pas ces compétences; estime que les obstacles au retour à l’emploi des personnes de plus de 50 ans constituent une question importante et attend avec intérêt l’évaluation des projets pilotes d’accompagnement de carrière prévus pour cette catégorie de travailleurs licenciés;

7.

souligne qu’un grand nombre des travailleurs licenciés sont âgés de plus de 55 ans et que 76 % sont des femmes; souligne l’importance, eu égard à ce constat, de mesures actives sur le marché du travail cofinancées par le Fonds afin d’améliorer les chances de réinsertion de ces catégories vulnérables sur ce marché; se félicite de l’attention particulière accordée à l’adaptation des mesures proposées aux besoins spécifiques des groupes cibles;

8.

relève que la Finlande envisage sept types de mesures en faveur des salariés licenciés faisant l’objet de la présente demande: i) des mesures d’accompagnement professionnel et d’autres mesures préparatoires, ii) des mesures en faveur de l’emploi et de l’activité professionnelle, iii) des formations, iv) des subventions de démarrage, v) des projets pilotes d’accompagnement de carrière, vi) des subventions à l’embauche et vii) des allocations de déplacement et d’hébergement; salue les projets pilotes d’accompagnement de carrière qui doivent examiner les problèmes physiques ou mentaux et d’autres aspects susceptibles de contrecarrer le retour à l’emploi des bénéficiaires de plus de 50 ans; constate que des crédits suffisants sont affectés aux activités de contrôle et de rapport;

9.

observe que les mesures d’aide au revenu représenteront 22,05 % de l’ensemble des services personnalisés, bien en-deçà du plafond de 35 % fixé dans le règlement relatif au Fonds, et que ces actions sont subordonnées à la participation active des bénéficiaires visés à des activités de recherche d’emploi ou de formation;

10.

prend acte du fait que l’ensemble coordonné de services personnalisé a été élaboré en concertation avec des représentants des centres pour le développement économique, les transports et l’environnement d’Uusimaa, de Pirkanmaa, de Pohjois-Pohjanmaa et de Varsinais-Suomi, avec des représentants de l’office de l’emploi et du développement économique d’Uusimaa et avec des représentants patronaux et syndicaux;

11.

constate que les autorités finlandaises ont apporté des garanties au regard du fait que les actions proposées ne bénéficieraient d’aucune aide financière provenant d’autres fonds ou instruments financiers de l’Union, que les doubles financements seraient évités et que les actions proposées seraient complémentaires des actions financées par les Fonds structurels;

12.

rappelle que la conception de l’ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant du Fonds devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

13.

rappelle que l’aide apportée par le Fonds ne doit pas se substituer aux actions relevant de la responsabilité des entreprises en vertu du droit national ou de conventions collectives, ni aux mesures de restructuration des entreprises ou des secteurs concernés;

14.

demande à la Commission d’exhorter les autorités nationales à fournir davantage de détails, dans leurs futures propositions, sur les secteurs qui ont des perspectives de croissance et qui sont donc susceptibles d’embaucher, ainsi que de recueillir des données étayées sur l’incidence des financements versés au titre du Fonds, notamment sur la qualité des emplois et sur le taux de réinsertion atteint grâce au Fonds;

15.

rappelle sa demande à la Commission de garantir l’accès du public à l’ensemble des documents relatifs à des demandes d’intervention du Fonds;

16.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

17.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

18.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation à la suite d’une demande de la Finlande — EGF/2017/005 FI/Retail

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2018/7.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/176


P8_TA(2017)0458

Procédure budgétaire 2018

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet commun de budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2018, approuvé par le comité de conciliation dans le cadre de la procédure budgétaire (14587/2017 — C8-0416/2017 — 2017/2044(BUD))

(2018/C 356/40)

Le Parlement européen,

vu le projet commun approuvé par le comité de conciliation et les déclarations du Parlement européen, du Conseil et de la Commission s'y rapportant (14587/2017 — C8-0416/2017),

vu le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2018, adopté par la Commission le 29 juin 2017 (COM(2017)0400),

vu la position sur le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2018, adoptée par le Conseil le 4 septembre 2017 et transmise au Parlement européen le 13 septembre 2017 (11815/2017 — C8-0313/2017),

vu la lettre rectificative no 1/2018 au projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2018, présentée par la Commission le 16 octobre 2017,

vu sa résolution du 25 octobre 2017 relative à la position du Conseil sur le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2018 (1) et les amendements budgétaires qu'elle comporte,

vu l'article 314 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique,

vu la décision 2014/335/UE, Euratom du Conseil du 26 mai 2014 relative au système des ressources propres de l’Union européenne (2),

vu le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union et abrogeant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (3),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (4),

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (5),

vu les articles 90 et 91 de son règlement intérieur,

vu le rapport de sa délégation au comité de conciliation (A8-0359/2017),

1.

approuve le projet commun dont est convenu le comité de conciliation, qui se compose de l'ensemble des documents suivants:

la liste des lignes budgétaires n'ayant pas été modifiées par rapport au projet de budget ou à la position du Conseil;

les montants récapitulatifs par rubrique du cadre financier;

les montants «ligne par ligne» de tous les postes budgétaires;

un document consolidé indiquant les montants et le texte final de toutes les lignes modifiées au cours de la conciliation;

2.

confirme les déclarations communes du Parlement européen, du Conseil et de la Commission annexées à la présente résolution;

3.

prend note des déclarations unilatérales de la Commission et du Conseil annexées à la présente résolution;

4.

charge son Président de constater que le budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2018 est définitivement adopté et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

5.

charge son Président de transmettre la présente résolution législative au Conseil, à la Commission, aux autres institutions et aux organes concernés, ainsi qu'aux parlements nationaux.

(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2017)0408.

(2)  JO L 168 du 7.6.2014, p. 105.

(3)  JO L 298 du 26.10.2012, p. 1.

(4)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(5)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.


ANNEXE

18.11.2017

FINAL

Budget 2018 — Éléments pour des conclusions communes

Les présentes conclusions communes portent sur les sections suivantes:

1.

Budget 2018

2.

Budget 2017 — Projet de budget rectificatif no 6/2017

3.

Déclarations

Aperçu général

 

A.

Budget 2018

Selon les éléments des conclusions communes:

Le montant global des crédits d'engagement du budget 2018 est fixé à 160 113,5 millions d'EUR. Dans l'ensemble, cela laisse une marge sous les plafonds du CFP pour 2018 de 1 600,3 millions d'EUR en crédits d'engagement.

Le montant global des crédits de paiement du budget 2018 est fixé à 144 681,0 millions d'EUR.

Il est fait appel à l'instrument de flexibilité pour 2018 pour fournir la somme de 837,2 millions d'EUR en crédits d'engagement à la rubrique 3 (Sécurité et citoyenneté).

La marge globale pour les engagements est utilisé à hauteur de 1 113,7 millions d’EUR pour la rubrique 1a (Compétitivité pour la croissance et l’emploi) et la rubrique 1b (Cohésion économique, sociale et territoriale).

La décision (UE) 2017/344 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016 relative à la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017 (1) sera modifiée afin d’adapter le profil de la compensation en réduisant de 570 millions d’EUR à 318 millions d’EUR le montant compensé au sein de la rubrique 5 en 2018, moyennant, en parallèle, une compensation de 252 millions d’EUR au sein de la rubrique 5 en 2020.

la Commission estime à 678,3 millions d'EUR les crédits de paiement 2018 relatifs à la mobilisation de l'instrument de flexibilité en 2014, en 2016, en 2017 et en 2018.

B.

Budget 2017

Selon les éléments des conclusions communes, le projet de budget rectificatif no 6/2017 est accepté tel que proposé par la Commission.

1.   Budget 2018

1.1.   Lignes «clôturées»

Sauf indication contraire dans les conclusions ci-après, toutes les lignes budgétaires qui n'ont été modifiées ni par le Conseil ni par le Parlement ainsi que celles pour lesquelles le Parlement a accepté les modifications apportées par le Conseil lors de leurs lectures respectives du budget sont confirmées.

En ce qui concerne les autres lignes budgétaires, le comité de conciliation est convenu des conclusions figurant aux points 1.2 à 1.7 ci-après.

1.2.   Questions transversales

Organismes décentralisés

La contribution de l'Union européenne (en crédits d'engagement et en crédits de paiement) et le nombre de postes destinés à toutes les agences décentralisées sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, à l'exception des agences suivantes:

Pour la rubrique 3:

L’office européen de police (EUROPOL, article 18 02 04), pour lequel 10 postes supplémentaires sont alloués, ainsi que 3 690 000 EUR supplémentaires en crédits d'engagement et de paiement.

Le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO, article 18 03 02), dont les crédits d'engagement et de paiement sont augmentés de 5 000 000 EUR.

L’Organe européen pour le renforcement de la coopération judiciaire (Eurojust, article 33 03 04), pour lequel 5 postes supplémentaires sont alloués, ainsi que 1 845 000 EUR supplémentaires en crédits d'engagement et de paiement.

Pour la rubrique 1a:

L’Agence du GNSS européen (GSA, article 02 05 11), pour laquelle 5 postes supplémentaires sont alloués, ainsi que 345 000 EUR supplémentaires en crédits d'engagement et de paiement.

L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA, article 12 02 06), pour laquelle le niveau de crédits d’engagement et de paiement et le nombre de postes sont ramenés au niveau du projet de budget.

Agences exécutives

La contribution de l'Union européenne (en crédits d'engagement et en crédits de paiement) et le nombre de postes destinés aux agences exécutives sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018.

Projets pilotes/actions préparatoires

Un ensemble de 87 projets pilotes et actions préparatoires (PP/AP) ont été convenus pour un montant total de 100,0 millions d'euros en crédits d'engagement, tel que l'a proposé le Parlement en plus de l'action préparatoire proposée par la Commission dans le projet de budget 2018.

Lorsqu'un projet pilote ou une action préparatoire semble couvert par une base juridique existante, la Commission peut proposer le virement des crédits vers la base juridique correspondante afin de faciliter la mise en œuvre de l'action en question.

Cet ensemble de projets et d'actions respecte intégralement les plafonds fixés par le règlement financier pour les projets pilotes et les actions préparatoires.

1.3.   Rubriques de dépenses du cadre financier — crédits d'engagement

Compte tenu des conclusions qui précèdent sur les lignes budgétaires «clôturées», les agences, les projets pilotes et les actions préparatoires, le comité de conciliation a convenu de ce qui suit:

Rubrique 1a — Compétitivité pour la croissance et l'emploi

Les crédits d'engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

1.1.11

Systèmes européens de radionavigation par satellite (EGNOS et Galileo)

 

 

-4 090 000

02 05 01

Développer et fournir des infrastructures et services mondiaux de radionavigation par satellite (Galileo) d'ici à 2020

623 949 000

621 709 000

-2 240 000

02 05 02

Fournir des services satellitaires permettant d'améliorer les performances du GPS couvrant graduellement l'intégralité de la région de la conférence européenne de l'aviation civile (CEAC) d'ici à 2020 (EGNOS)

185 000 000

183 150 000

-1 850 000

1.1.13

Programme européen d'observation de la Terre (Copernicus)

 

 

-10 370 000

02 06 01

Fournir des services opérationnels basés sur les observations spatiales et les données in situ (Copernicus)

130 664 000

129 364 000

-1 300 000

02 06 02

Mettre en place une capacité autonome de l'Union en matière d'observation de la Terre (Copernicus)

507 297 000

498 227 000

-9 070 000

1.1.14

Corps européen de solidarité (CES)

 

 

-30 000 000

15 05 01

Corps européen de solidarité

68 235 652

38 235 652

-30 000 000

1.1.31

Horizon 2020

 

 

110 000 000

02 04 02 01

Primauté dans l’espace

173 389 945

184 528 490

11 138 545

02 04 02 03

Accroître l’innovation dans les petites et moyennes entreprises (PME)

36 937 021

43 178 448

6 241 427

06 03 03 01

Parvenir à un système de transport européen économe en ressources, respectueux de l’environnement, sûr et continu

53 986 199

56 835 072

2 848 873

08 02 01 01

Renforcement de la recherche aux frontières de la connaissance au Conseil européen de la recherche

1 827 122 604

1 842 122 604

15 000 000

08 02 02 01

Position de tête dans les nanotechnologies, les matériaux avancés, les lasers, les biotechnologies, les productions et les processus avancés

518 395 125

524 204 453

5 809 328

08 02 03 03

Assurer le passage à un système énergétique fiable, durable et compétitif

330 244 971

336 486 398

6 241 427

08 02 03 04

Parvenir à un système de transport européen économe en ressources, respectueux de l’environnement, sûr et continu

230 777 055

239 323 675

8 546 620

08 02 03 05

Parvenir à une économie à basse consommation de ressources, résistante au changement climatique, et à un approvisionnement durable en matières premières

297 738 618

303 307 891

5 569 273

08 02 08

Instrument destiné aux PME

471 209 870

481 209 870

10 000 000

09 04 02 01

Primauté dans les technologies de l’information et de la communication

722 055 754

725 189 515

3 133 761

15 03 01 01

Actions Marie Skłodowska-Curie — Produire, développer et transférer de nouvelles compétences, de nouveaux savoirs et de l’innovation

870 013 019

885 710 765

15 697 746

32 04 03 01

Assurer le passage à un système énergétique fiable, durable et compétitif

300 984 111

320 757 111

19 773 000

1.1.4

Compétitivité des entreprises et des petites et moyennes entreprises (COSME)

 

 

15 000 000

02 02 02

Améliorer l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME), sous forme d’investissements en fonds propres et d’emprunts

199 554 000

214 554 000

15 000 000

1.1.5

Éducation, formation et sport (Erasmus +)

 

 

54 000 000

15 02 01 01

Promouvoir l’excellence et la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation en Europe ainsi que son adéquation par rapport au marché du travail

1 955 123 300

1 979 123 300

24 000 000

15 02 01 02

Promouvoir l’excellence et la coopération auprès de la jeunesse européenne ainsi que la participation des jeunes à la vie démocratique en Europe

182 672 916

212 672 916

30 000 000

1.1.7

Douane, Fiscalis et lutte contre la fraude

 

 

-1 365 232

14 02 01

Soutenir le fonctionnement et la modernisation de l'union douanière

80 071 000

78 860 555

-1 210 445

14 03 01

Améliorer le fonctionnement approprié des systèmes fiscaux

32 043 000

31 888 213

- 154 787

1.1.81

Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) — Énergie

 

 

-19 773 000

32 02 01 04

Contribution de l'Union aux instruments financiers destinés à créer un environnement plus favorable aux investissements privés pour des projets en matière d’énergie

19 773 000

0

-19 773 000

1.1.

OD

Organismes décentralisés

 

 

-3 965 555

02 05 11

Agence du GNSS européen

30 993 525

31 338 525

345 000

12 02 06

Autorité européenne des marchés financiers (AEMF)

15 947 170

11 636 615

-4 310 555

1.1.

AUTRES

Autres actions et programmes

 

 

-2 346 000

02 03 02 01

Appui aux activités de normalisation du CEN, du CENELEC et de l’ETSI

18 908 000

18 562 000

- 346 000

26 02 01

Procédures de passation et de publication des marchés publics de fournitures, de travaux et de services

8 500 000

7 500 000

-1 000 000

29 02 01

Fournir des informations statistiques de qualité, mettre en œuvre de nouvelles méthodes de production des statistiques européennes et renforcer le partenariat au sein du système statistique européen

59 475 000

58 475 000

-1 000 000

1.1.

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

51 650 000

1.1.

SPÉC.

Actions financées dans le cadre des prérogatives de la Commission et des compétences spécifiques conférées à la Commission

 

 

-2 900 000

01 02 01

Coordination et surveillance de l'Union économique et monétaire, y compris l'euro, et communication portant sur celle-ci

12 000 000

11 500 000

- 500 000

04 03 01 08

Relations du travail et dialogue social

16 438 000

15 038 000

-1 400 000

06 02 05

Activités de soutien à la politique européenne des transports et aux droits des passagers, y compris activités de communication

11 821 000

10 821 000

-1 000 000

 

Total

 

 

155 840 213

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 22 001,5 millions d’EUR, sans marge sous le plafond des dépenses de la rubrique 1a établi à 21 239 millions d’EUR, et avec utilisation de la marge globale pour les engagements pour un montant de 762,5 millions d’euros.

Rubrique 1b — Cohésion économique, sociale et territoriale

Les crédits d'engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

1.2.5

Initiative pour l’emploi des jeunes (enveloppe spécifique complémentaire)

 

 

116 666 667

04 02 64

Initiative pour l’emploi des jeunes

233 333 333

350 000 000

116 666 667

1.2.

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

7 700 000

 

Total

 

 

124 366 667

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 55 532,2 millions d’EUR, sans marge sous le plafond des dépenses de la rubrique 1b établi à 55 181 millions d’EUR, et avec utilisation de la marge globale pour les engagements pour un montant de 351,2 millions d’euros.

Rubrique 2 — Croissance durable: ressources naturelles

Les crédits d'engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

2.0.10

Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) — dépenses relatives au marché et paiements directs

 

 

- 229 900 000

05 03 01 10

Régime de paiement de base (RPB)

16 556 000 000

16 326 100 000

- 229 900 000

2.0.

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

15 600 000

 

Total

 

 

- 214 300 000

La diminution des crédits d’engagement est entièrement imputable à l’augmentation des recettes affectées disponibles provenant de l’excédent du FEAGA au 31 octobre 2017, qui couvrira l’ensemble des besoins du secteur tels qu’ils ont été actualisés dans la lettre rectificative no 1/2018. À la suite de cette nouvelle évaluation des besoins, la lettre rectificative no 1/2018 augmente les paiements pour:

les jeunes agriculteurs, de 34 millions d’EUR (poste 05 03 01 13),

les pratiques agricoles bénéfiques pour le climat et l’environnement, de 95 millions d’EUR (poste 05 03 01 11),

les autres mesures dans les secteurs des viandes porcines, des viandes de volailles, des œufs, de l'apiculture et d'autres produits animaux, de 60 millions d’EUR (poste 05 02 15 99),

les programmes nationaux de soutien au secteur vitivinicole, de 7 millions d’EUR (poste 05 02 09 08), et

les mesures de stockage du lait écrémé en poudre, de 2 millions d’EUR (poste 05 02 12 02).

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 59 285,3 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 981,7 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 2.

Rubrique 3 — Sécurité et citoyenneté

Les crédits d'engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

3.0.11

Europe créative

 

 

3 500 000

15 04 01

Renforcer la capacité financière des PME et des petites et très petites organisations dans les secteurs européens de la culture et de la création, et favoriser l'élaboration des politiques et la création de nouveaux modèles commerciaux

34 528 000

35 528 000

1 000 000

15 04 02

Sous-programme Culture — Soutenir les actions transfrontières et promouvoir la circulation transnationale et la mobilité

68 606 000

71 106 000

2 500 000

3.0.8

Denrées alimentaires et aliments pour animaux

 

 

-6 500 000

17 04 01

Veiller à l’amélioration du statut sanitaire des animaux et à un niveau élevé de protection des animaux dans l’Union

161 500 000

160 000 000

-1 500 000

17 04 02

Veiller à la détection à temps des organismes nuisibles aux végétaux et à leur éradication

25 000 000

22 000 000

-3 000 000

17 04 03

Veiller à l’efficacité, à l’efficience et à la fiabilité des contrôles

57 483 000

55 483 000

-2 000 000

3.0

OD

Organismes décentralisés

 

 

10 535 000

18 02 04

Agence de l’Union européenne pour la coopération des services répressifs (Europol)

116 687 271

120 377 271

3 690 000

18 03 02

Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO)

85 837 067

90 837 067

5 000 000

33 03 04

Organe européen pour le renforcement de la coopération judiciaire (Eurojust)

36 506 468

38 351 468

1 845 000

3.0.

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

12 650 000

 

Total

 

 

20 185 000

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 3 493,2 millions d’EUR, sans marge sous le plafond des dépenses de la rubrique 3, et avec mobilisation de l’instrument de flexibilité pour un montant de 837,2 millions d’euros.

Rubrique 4 — L'Europe dans le monde

Les crédits d'engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

En euros

Ligne budgétaire / Programme

Name

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

4.0.1

Instrument d’aide de préadhésion (IAP II)

 

 

-95 000 000

05 05 04 02

Aide en faveur de la Turquie — Soutien au développement économique, social et territorial et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

148 000 000

131 000 000

-17 000 000

22 02 01 01

Aide en faveur de l'Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, du Kosovo (2), du Monténégro, de la Serbie et de l'ancienne République yougoslave de Macédoine — Soutien aux réformes politiques et à l’alignement progressif correspondant sur l’acquis de l'Union

189 267 000

199 267 000

10 000 000

22 02 03 01

Aide en faveur de la Turquie — Soutien aux réformes politiques et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

217 400 000

167 400 000

-50 000 000

22 02 03 02

Aide en faveur de la Turquie — Soutien au développement économique, social et territorial et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

274 384 000

236 384 000

-38 000 000

4.0.2

Instrument européen de voisinage (IEV)

 

 

50 000 000

22 04 01 03

Pays méditerranéens — Mesures propres à instaurer la confiance, sécurité et prévention et règlement des conflits

262 072 675

296 072 675

34 000 000

22 04 01 04

Soutien au processus de paix et aide financière à la Palestine et à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA)

293 379 163

299 379 163

6 000 000

22 04 02 02

Partenariat oriental — Réduction de la pauvreté et développement durable

351 556 726

361 556 726

10 000 000

4.0.3

Instrument de financement de la coopération au développement (ICD)

 

 

20 000 000

21 02 07 03

Développement humain

193 374 058

205 874 058

12 500 000

21 02 20

Erasmus+ — Contribution des instruments de financement de la coopération au développement (ICD)

94 928 673

102 428 673

7 500 000

4.0.4

Instrument de partenariat pour la coopération avec les pays tiers (IP)

 

 

-3 000 000

19 05 01

Coopération avec les pays tiers afin de promouvoir et défendre les intérêts de l'Union ainsi que ceux qu'elle partage avec d'autres pays

126 263 000

123 263 000

-3 000 000

4.0.

AUTRES

Autres actions et programmes

 

 

-1 083 000

13 07 01

Soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque

32 473 000

34 473 000

2 000 000

21 02 40

Accords sur les produits de base

5 583 000

2 500 000

-3 083 000

4.0.

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

8 900 000

4.0.

SPÉC.

Actions financées dans le cadre des prérogatives de la Commission et des compétences spécifiques conférées à la Commission

 

 

1 000 000

19 06 01

Informations de sensibilisation aux relations extérieures de l’Union

12 000 000

15 000 000

3 000 000

21 08 01

Évaluation des résultats de l'aide de l'Union, actions de suivi et d'audit

30 676 000

29 176 000

-1 500 000

21 08 02

Coordination et sensibilisation dans le domaine du développement

13 036 000

12 536 000

- 500 000

 

Total

 

 

-19 183 000

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 9 568,8 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 256,2 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 4.

Rubrique 5 — Administration

Le nombre de postes dans le tableau des effectifs des institutions et les crédits proposés par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018 sont approuvés par le comité de conciliation, à l'exception des points suivants:

La section relative au Parlement, dont la lecture est approuvée;

La section relative au Conseil, dont la lecture est approuvée;

Le Service européen pour l’action extérieure, pour lequel 800 000 EUR sont alloués à la création d’un nouveau poste budgétaire 2 2 1 4 consacré à la Capacité de communication stratégique. Celui-ci a pour objet de doter le Service européen pour l’action extérieure de moyens lui permettant de disposer d’outils de communication stratégique, de recourir à une expertise en communication stratégique, de faire face à la pluralité linguistique des produits de communication stratégique et de mettre en place et entretenir un réseau de spécialistes de la lutte contre la désinformation dans les États membres et les pays voisins. Le poste 3 0 0 4 Autres dépenses administratives est réduit de 800 000 EUR afin d’assurer la neutralité budgétaire.

En outre, l’impact de l’actualisation automatique des salaires applicable à compter du 1er juillet 2017 est intégré dans les sections du budget propres à chaque institution comme suit:

en EUR

Parlement

-2 796 000

Conseil

- 948 000

Commission (y compris pensions)

-13 179 600

Cour de justice

- 868 800

Cour des comptes

- 357 000

Comité économique et social européen

- 193 000

Comité des régions

- 146 000

Médiateur

-24 600

Contrôleur européen de la protection des données

-13 459

Service européen pour l'action extérieure

- 878 400

Total

-19 404 859

Enfin, des réductions supplémentaires pour un montant de 5 millions d’EUR ont été identifiées dans l’ensemble des institutions pour ce qui est des dépenses liées aux bâtiments, réparties de la manière suivante:

en EUR

Conseil

- 378 623

Commission (y compris pensions)

-3 637 499

Cour de justice

- 270 611

Cour des comptes

-96 409

Comité économique et social européen

-89 461

Comité des régions

-63 393

Médiateur

-7 016

Contrôleur européen de la protection des données

-9 526

Service européen pour l'action extérieure

- 447 462

Total

-5 000 000

En conséquence, et après prise en compte des projets pilotes et des actions préparatoires (3,5 millions d’EUR) proposés dans la section 1.2 ci-dessus, le niveau des engagements est fixé à 9 665,5 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 362,5 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 5, après utilisation de 318,0 millions d’EUR de la marge pour compenser la mobilisation de la marge pour imprévus en 2017.

Instruments spéciaux FEM, réserve d’aide d’urgence et FSUE

Les crédits d’engagement pour le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) et pour la réserve d’aide d’urgence sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018. La réserve pour le Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE) est supprimée (article 40 02 44).

1.4.   Crédits de paiement

Le montant global des crédits de paiement du budget 2018 est fixé au niveau du projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, moyennant les ajustements ci-après convenus par le comité de conciliation:

1.

Premièrement, il est tenu compte du niveau convenu de crédits d'engagement pour les dépenses non dissociées, pour lesquelles le niveau des crédits de paiement est égal à celui des crédits d'engagement. La réduction supplémentaire des dépenses agricoles de 229,9 millions d’EUR est prise en compte. L'effet combiné est une réduction de 255,3 millions d'EUR;

2.

Les crédits de paiement de tous les nouveaux projets pilotes et actions préparatoires proposés par le Parlement sont fixés à 50 % des crédits d'engagement correspondants ou au niveau proposé par le Parlement s'il est inférieur. Dans le cas d'une prolongation de projets pilotes ou d'actions préparatoires existants, le niveau des crédits de paiement correspond au montant fixé dans le projet de budget, auquel on ajoute un montant équivalent à 50 % des nouveaux crédits d'engagement correspondants, ou au niveau proposé par le Parlement s'il est inférieur. L'effet combiné est une hausse de 50,0 millions d'EUR;

3.

Il est convenu de procéder aux ajustements des lignes budgétaires suivantes en raison de l'évolution des crédits d’engagement concernant des dépenses dissociées:

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

1.1.14

Corps européen de solidarité (CES)

 

 

-22 501 000

15 05 01

Corps européen de solidarité

51 177 000

28 676 000

-22 501 000

1.1.5

Éducation, formation et sport (Erasmus +)

 

 

12 000 000

15 02 01 01

Promouvoir l’excellence et la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation en Europe ainsi que son adéquation par rapport au marché du travail

1 845 127 000

1 857 127 000

12 000 000

1.1.

OD

Organismes décentralisés

 

 

-3 965 555

02 05 11

Agence du GNSS européen

30 993 525

31 338 525

345 000

12 02 06

Autorité européenne des marchés financiers (AEMF)

15 947 170

11 636 615

-4 310 555

1.1.

AUTRES

Autres actions et programmes

 

 

- 900 000

26 02 01

Procédures de passation et de publication des marchés publics de fournitures, de travaux et de services

8 200 000

7 300 000

- 900 000

3.0

OD

Organismes décentralisés

 

 

10 535 000

18 02 04

Agence de l’Union européenne pour la coopération des services répressifs (Europol)

116 687 271

120 377 271

3 690 000

18 03 02

Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO)

85 837 067

90 837 067

5 000 000

33 03 04

Organe européen pour le renforcement de la coopération judiciaire (Eurojust)

36 506 468

38 351 468

1 845 000

4.0.1

Instrument d’aide de préadhésion (IAP II)

 

 

-76 300 000

05 05 04 02

Aide en faveur de la Turquie — Soutien au développement économique, social et territorial et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

120 000 000

107 200 000

-12 800 000

22 02 01 01

Aide en faveur de l'Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, du Kosovo (3), du Monténégro, de la Serbie et de l'ancienne République yougoslave de Macédoine — Soutien aux réformes politiques et à l’alignement progressif correspondant sur l’acquis de l'Union

219 000 000

221 500 000

2 500 000

22 02 03 01

Aide en faveur de la Turquie — Soutien aux réformes politiques et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

86 000 000

48 500 000

-37 500 000

22 02 03 02

Aide en faveur de la Turquie — Soutien au développement économique, social et territorial et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

291 000 000

262 500 000

-28 500 000

4.0.2

Instrument européen de voisinage (IEV)

 

 

12 500 000

22 04 01 03

Pays méditerranéens — Mesures propres à instaurer la confiance, sécurité et prévention et règlement des conflits

125 000 000

133 500 000

8 500 000

22 04 01 04

Soutien au processus de paix et aide financière à la Palestine et à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA)

260 000 000

261 500 000

1 500 000

22 04 02 02

Partenariat oriental — Réduction de la pauvreté et développement durable

320 000 000

322 500 000

2 500 000

4.0.3

Instrument de financement de la coopération au développement (ICD)

 

 

16 900 000

21 02 07 03

Développement humain

170 000 000

179 400 000

9 400 000

21 02 20

Erasmus+ — Contribution des instruments de financement de la coopération au développement (ICD)

95 995 100

103 495 100

7 500 000

4.0.

AUTRES

Autres actions et programmes

 

 

1 000 000

13 07 01

Soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque

25 000 000

26 000 000

1 000 000

4.0.

SPÉC.

Actions financées dans le cadre des prérogatives de la Commission et des compétences spécifiques conférées à la Commission

 

 

1 500 000

19 06 01

Informations de sensibilisation aux relations extérieures de l’Union

13 700 000

15 200 000

1 500 000

 

Total

 

 

-49 231 555

4.

D'autres réductions des crédits de paiement sont effectuées aux lignes budgétaires suivantes:

En EUR

Ligne budgétaire / Programme

Name

PB 2018 (y compris LR 1)

Budget 2018

Différence

1.2.12

Régions en transition

 

 

-55 000 000

04 02 61

Fonds social européen — Régions en transition — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

1 345 000 000

1 305 000 000

-40 000 000

13 03 61

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Régions en transition — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

2 750 463 362

2 735 463 362

-15 000 000

1.2.13

Compétitivité (régions plus développées)

 

 

-90 000 000

04 02 62

Fonds social européen — Régions plus développées — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

2 882 000 000

2 847 000 000

-35 000 000

13 03 62

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Régions plus développées — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

3 497 060 077

3 442 060 077

-55 000 000

1.2.2

Coopération territoriale européenne

 

 

-90 500 000

13 03 64 01

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Coopération territoriale européenne

1 004 701 248

914 201 248

-90 500 000

1.2.31

Assistance technique

 

 

-4 500 000

13 03 65 01

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Assistance technique opérationnelle

72 000 000

69 000 000

-3 000 000

13 03 66

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Actions innovatrices dans le domaine du développement urbain durable

43 321 859

41 821 859

-1 500 000

 

Total

 

 

- 240 000 000

1.

La réserve pour le Fonds de solidarité de l'Union européenne (article 40 02 44) est supprimée (-88,0 millions d’EUR).

Ces actions permettront de disposer d'un niveau de crédits de paiement de 144 681,0 millions d'EUR, soit une réduction de 582,5 millions d'EUR par rapport au projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018.

1.5.   Réserve

Il n’y a pas de réserves autres que celles du projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, sauf pour le poste 22 02 03 01 Aide en faveur de la Turquie — Soutien aux réformes politiques et à l’alignement progressif correspondant sur l’acquis de l’Union pour lequel un montant de 70 000 000 EUR en crédits d’engagement et de 35 000 000 EUR en crédits de paiement sont placés en réserve dans l’attente de la réalisation de la condition suivante:

«Le montant sera libéré lorsque la Turquie aura réalisé des progrès suffisants et mesurables dans les domaines de l’état de droit, de la démocratie, des droits de l’homme et de la liberté de la presse, conformément au rapport annuel de la Commission.»

Les commentaires budgétaires du poste 22 02 03 01 sont modifiés en conséquence.

1.6.   Commentaires budgétaires

Sauf indication contraire expresse dans les paragraphes qui précèdent, les modifications apportées par le Parlement européen ou le Conseil au texte des commentaires budgétaires sont approuvées, à l'exception de celles des lignes budgétaires figurant dans les deux tableaux ci-après:

Lignes budgétaires pour lesquelles les amendements introduits par le Parlement européen sont approuvés avec la modification proposée par la Commission dans sa lettre d’exécutabilité.

Ligne budgétaire

Intitulé

06 02 01 01

Supprimer les goulets d’étranglement, renforcer l’interopérabilité ferroviaire, établir les liaisons manquantes et améliorer les tronçons transfrontaliers

09 05 01

Sous-programme MEDIA — Opérer à l'échelle transnationale et internationale et promouvoir la circulation transnationale et la mobilité

18 04 01 01

L’Europe pour les citoyens — Conforter la mémoire et renforcer la capacité de participation civique au niveau de l’Union

21 02 07 03

Développement humain

22 02 03 02

Soutien au développement économique, social et territorial et à l'alignement progressif correspondant sur l'acquis de l'Union

Lignes budgétaires pour lesquelles les commentaires budgétaires tels que proposés dans le projet de budget et modifiés par la lettre rectificative no 1/2018 et l’actualisation du FEAGA, sont approuvés.

Ligne budgétaire

Intitulé

02 02 01

Promouvoir l’esprit d’entreprise et améliorer la compétitivité et l’accès aux marchés des entreprises de l’Union

02 03 04

Outils de gouvernance du marché intérieur

05 02 08 03

Fonds opérationnels des organisations de producteurs

05 03 01 01

Régime de paiement unique (RPU)

05 03 01 10

Régime de paiement de base (RPB)

05 04 60 01

Promouvoir le développement rural durable et un secteur agricole de l’Union plus équilibré d’un point de vue territorial et environnemental, plus respectueux du climat et plus innovant

08 02 02 02

Améliorer l’accès au capital-risque pour l’investissement dans la recherche et l’innovation

09 05 05

Actions multimédia

13 03 61

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Régions en transition — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

13 03 62

Fonds européen de développement régional (FEDER) — Régions plus développées — Objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi»

13 06 01

Assistance aux États membres en cas de catastrophe naturelle majeure ayant de graves répercussions sur les conditions de vie, l’environnement naturel et l’économie

18 02 01 02

Prévenir et combattre la criminalité organisée transfrontière et gérer plus efficacement les risques sécuritaires et les crises

18 03 01 01

Renforcer et développer le régime d’asile européen commun et approfondir la solidarité et le partage des responsabilités entre les États membres

21 04 01

Renforcer le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et soutenir les réformes démocratiques

23 02 01

Mise à disposition rapide et efficace d’une aide humanitaire et d’une assistance alimentaire en fonction des besoins

33 02 07

Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE)

Il est entendu que les modifications introduites par le Parlement européen ou le Conseil ne peuvent pas modifier ou étendre le champ d'application d'une base juridique existante ou entraver l'autonomie administrative des institutions et que l'action doit pouvoir être financée par des ressources disponibles.

1.7.   Lignes budgétaires nouvelles

La nomenclature du budget proposée par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2018, est approuvée moyennant les ajouts suivants:

les nouveaux projets pilotes et actions préparatoires, proposés à la section 1.2 ci-dessus; et

le nouveau poste budgétaire 2 2 1 4 à la section consacrée au Service européen pour l’action extérieure, proposé à la section 1.3 ci-dessus.

2.   Budget 2017

Le projet de budget rectificatif (PBR) no 6/2017 est approuvé tel que proposé par la Commission.

3.   Déclarations

3.1.   Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission relative aux crédits de paiement

Le Parlement européen et le Conseil rappellent la nécessité de veiller, en fonction de l'exécution, à une évolution ordonnée des paiements par rapport aux crédits d'engagement afin d'éviter un niveau anormal de factures impayées en fin d'exercice.

Le Parlement européen et le Conseil demandent à la Commission de continuer d'assurer un suivi minutieux et actif de la mise en œuvre des programmes pour la période 2014-2020. À cette fin, ils invitent la Commission à présenter en temps utile des chiffres actualisés concernant l'état de la mise en œuvre et les estimations relatives aux crédits de paiement pour 2018.

Le Conseil et le Parlement européen arrêteront les décisions nécessaires en temps voulu pour des besoins dûment justifiés, afin d'éviter l'accumulation de factures impayées pour un montant excessif et de faire en sorte que les demandes de paiement soient dûment acquittées.

3.2.   Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil (4) et de la Commission sur l'initiative pour l'emploi des jeunes

Le Parlement, le Conseil et la Commission rappellent que la réduction du chômage, et en particulier du chômage des jeunes, demeure une priorité politique de premier ordre qu'ils partagent et, à cet égard, ils réaffirment leur détermination à utiliser au mieux les ressources budgétaires disponibles pour résoudre le problème du chômage des jeunes, et en particulier l'enveloppe au titre de l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ).

Ils saluent donc l'augmentation du montant consacré à cette initiative en 2018. Néanmoins, il est essentiel non seulement d'assurer un financement adéquat dans le cadre du budget de l'UE, mais également, dans le même temps, de mettre en place les bonnes procédures en vue d'une mise en œuvre effective.

À cet égard, une coopération efficace entre le Parlement, le Conseil et la Commission est nécessaire pour faire en sorte que les mesures adoptées aient une incidence maximale.

Dès lors, le Conseil et le Parlement s'engagent à examiner en priorité la modification du règlement portant dispositions communes rendue nécessaire par l'adoption du budget 2018.

La Commission facilite l'approbation rapide des modifications apportées aux programmes destinés à mettre en œuvre l'IEJ.

3.3.   Déclaration unilatérale de la Commission sur l'initiative pour l'emploi des jeunes

La réduction du chômage des jeunes demeure une priorité politique de premier ordre. La Commission s'engage à suivre de près l'évolution de la mise en œuvre de l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ). Si la mise en œuvre de cette initiative s'accélère et que la capacité d'absorption permet une augmentation, la Commission proposera une augmentation du financement de l'IEJ, au moyen d'un budget rectificatif, qui sera financée par la marge globale pour les engagements, conformément à l'article 14 du règlement fixant le CFP.

Dans ce cas, la Commission attend du Conseil et du Parlement européen qu'ils examinent rapidement un tel projet de budget rectificatif.

3.4.   Déclaration unilatérale du Conseil sur la réduction de 5 % du personnel

Le Conseil rappelle que l'échéance pour la mise en œuvre complète de la réduction des effectifs de 5 % a été fixée à 2017. Néanmoins, l'ensemble des institutions, organes et agences n'ayant pas encore atteint cet objectif de réduction, le Conseil demande instamment que les efforts soient poursuivis en 2018 afin de respecter l'accord.

Il est essentiel que l'objectif de réduction de 5 % du personnel soit mis en œuvre par l'ensemble des institutions, organes et agences et qu'il fasse l'objet d'un suivi jusqu'à ce qu'il soit pleinement atteint. Dans cette perspective, le Conseil invite la Commission à continuer à évaluer les résultats de l'exercice afin de tirer des enseignements pour l'avenir.


(1)  JO L 50 du 28.2.2017, p. 57.

(2)  Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies et à l'avis de la Cour internationale de justice sur la déclaration d'indépendance du Kosovo.

(3)  Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies et à l'avis de la Cour internationale de justice sur la déclaration d'indépendance du Kosovo.

(4)  Le Royaume-Uni ne soutient pas cette déclaration.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/196


P8_TA(2017)0460

Changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs «Investissement pour la croissance et l’emploi» et «Coopération territoriale européenne» ***I

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1303/2013 en ce qui concerne les changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs «Investissement pour la croissance et l’emploi» et «Coopération territoriale européenne» (COM(2017)0565 — C8-0342/2017 — 2017/0247(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/41)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2017)0565),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 177 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0342/2017),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

après consultation du Comité économique et social européen,

après consultation du Comité des régions,

vu la lettre de la commission des budgets,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du développement régional (A8-0358/2017),

A.

considérant qu'en raison de l'urgence, il convient de procéder au vote avant l'expiration du délai de huit semaines fixé à l'article 6 du protocole no 2 sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité;

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

P8_TC1-COD(2017)0247

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1303/2013 en ce qui concerne les changements apportés aux ressources affectées à la cohésion économique, sociale et territoriale et aux ressources affectées aux objectifs «Investissement pour la croissance et l'emploi» et «Coopération territoriale européenne»

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2305.)


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/197


P8_TA(2017)0461

Accord de coopération scientifique et technologique UE/Égypte: participation de l’Égypte au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) ***

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République arabe d’Égypte fixant les conditions et modalités de la participation de la République arabe d’Égypte au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11965/2017 — C8-0345/2017 — 2017/0196(NLE))

(Approbation)

(2018/C 356/42)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (11965/2017),

vu le projet d’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République arabe d’Égypte fixant les conditions et modalités de la participation de la République arabe d’Égypte au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11926/2017),

vu la décision (UE) 2017/1324 du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2017 relative à la participation de l’Union au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) entrepris conjointement par plusieurs États membres (1),

vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 186 et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C8-0345/2017),

vu l’article 99, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 108, paragraphe 7, de son règlement intérieur,

vu la recommandation de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A8-0353/2017),

1.

donne son approbation à la conclusion de l’accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République arabe d’Égypte.

(1)  JO L 185 du 18.7.2017, p. 1.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/198


P8_TA(2017)0462

Accord de coopération scientifique et technologique UE/Algérie: participation de l’Algérie au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) ***

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République algérienne démocratique et populaire fixant les conditions et modalités de la participation de la République algérienne démocratique et populaire au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11964/2017 — C8-0346/2017 — 2017/0197(NLE))

(Approbation)

(2018/C 356/43)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (11964/2017),

vu le projet d’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et la République algérienne démocratique et populaire fixant les conditions et modalités de la participation de la République algérienne démocratique et populaire au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11924/2017),

vu la décision (UE) 2017/1324 du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2017 relative à la participation de l’Union au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) entrepris conjointement par plusieurs États membres (1),

vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 186 et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C8-0346/2017),

vu l’article 99, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 108, paragraphe 7, de son règlement intérieur,

vu la recommandation de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A8-0354/2017),

1.

donne son approbation à la conclusion de l’accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République algérienne démocratique et populaire.

(1)  JO L 185 du 18.7.2017, p. 1.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/199


P8_TA(2017)0463

Accord de coopération scientifique et technologique UE/Jordanie: participation de la Jordanie au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) ***

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et le Royaume hachémite de Jordanie fixant les conditions et modalités de la participation du Royaume hachémite de Jordanie au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11966/2017 — C8-0343/2017 — 2017/0200(NLE))

(Approbation)

(2018/C 356/44)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (11966/2017),

vu le projet d’accord de coopération scientifique et technologique entre l’Union européenne et le Royaume hachémite de Jordanie fixant les conditions et modalités de la participation du Royaume hachémite de Jordanie au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) (11927/2017),

vu la décision (UE) 2017/1324 du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2017 relative à la participation de l’Union au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA) entrepris conjointement par plusieurs États membres (1),

vu la demande d’approbation présentée par le Conseil conformément à l’article 186 et à l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (C8-0343/2017),

vu l’article 99, paragraphes 1 et 4, ainsi que l’article 108, paragraphe 7, de son règlement intérieur,

vu la recommandation de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A8-0355/2017),

1.

donne son approbation à la conclusion de l’accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et du Royaume hachémite de Jordanie.

(1)  JO L 185 du 18.7.2017, p. 1.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/200


P8_TA(2017)0464

Adhésion du Chili, de l’Islande et des Bahamas à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Chili, de l’Islande et des Bahamas à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0360 — C8-0234/2017 — 2017/0150(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/45)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2017)0360),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0234/2017),

vu l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation de l’adhésion d’un État tiers à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 78 quater et l’article 108, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0364/2017),

1.

approuve l’autorisation accordée à la Roumanie d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Chili, de l’Islande et des Bahamas à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/201


P8_TA(2017)0465

Adhésion du Panama, de l’Uruguay, de la Colombie et de l’El Salvador à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant l’Autriche et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Panama, de l’Uruguay, de la Colombie et de l’El Salvador à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0369 — C8-0231/2017 — 2017/0153(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/46)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2017)0369),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu les articles 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0231/2017),

vu l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation de l’adhésion d’un État tiers à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 78 quater et l’article 108, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0362/2017),

1.

approuve l’autorisation accordée à l’Autriche et à la Roumanie d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Panama, de l’Uruguay, de la Colombie et de l’El Salvador à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis 1/13 de la Cour de justice du 14 octobre 2014, ECLI:EU:C:2014:2303.


4.10.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 356/202


P8_TA(2017)0466

Adhésion de Saint-Marin à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant la Croatie, les Pays-Bas, le Portugal et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de Saint-Marin à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0359 — C8-0232/2017 — 2017/0149(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/47)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2017)0359),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0232/2017),

vu l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation de l’adhésion d’un État tiers à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 78 quater et l’article 108, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0360/2017),

1.

approuve l’autorisation accordée à la Croatie, aux Pays-Bas, au Portugal et à la Roumanie d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de Saint-Marin à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis 1/13 de la Cour de justice du 14 octobre 2014, ECLI:EU:C:2014:2303.


4.10.2018   

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C 356/203


P8_TA(2017)0467

Adhésion de la Géorgie et de l’Afrique du Sud à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de décision du Conseil autorisant le Luxembourg et la Roumanie à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Géorgie et de l’Afrique du Sud à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2017)0357 — C8-0233/2017 — 2017/0148(NLE))

(Consultation)

(2018/C 356/48)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2017)0357),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0233/2017),

vu l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation de l’adhésion d’un État tiers à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 78 quater et l’article 108, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0361/2017),

1.

approuve l’autorisation accordée au Luxembourg et à la Roumanie d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Géorgie et de l’Afrique du Sud à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


4.10.2018   

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C 356/204


P8_TA(2017)0468

Modalités transitoires visant à atténuer les incidences de l’introduction de la norme IFRS 9 ***I

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 575/2013 en ce qui concerne le ratio de levier, le ratio de financement stable net, les exigences en matière de fonds propres et d’engagements éligibles, le risque de crédit de contrepartie, le risque de marché, les expositions sur contreparties centrales, les expositions sur organismes de placement collectif, les grands risques et les exigences de déclaration et de publication, et modifiant le règlement (UE) no 648/2012 (COM(2016)0850 — C8-0158/2017 — 2016/0360B(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/49)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0850),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 114 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0158/2017),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis motivé soumis par le Parlement suédois, dans le cadre du protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, déclarant que le projet d’acte législatif n’est pas conforme au principe de subsidiarité,

vu l’avis de la Banque centrale européenne du 8 novembre 2017 (1),

vu l’avis du Comité économique et social européen du 30 mars 2017 (2),

vu la décision, prise le 18 mai 2017 par la Conférence des présidents, d’autoriser la commission des affaires économiques et monétaires à scinder la proposition de la Commission précitée en deux parties et à élaborer deux rapports législatifs séparés sur cette base,

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 15 novembre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0255/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  Non encore paru au Journal officiel.

(2)  JO C 209 du 30.6.2017, p. 36.


P8_TC1-COD(2016)0360B

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 575/2013 en ce qui concerne les dispositions transitoires prévues pour atténuer les incidences de l'introduction de la norme IFRS 9 sur les fonds propres et pour le traitement des grands risques de certaines expositions du secteur public libellées dans la monnaie nationale de tout État membre

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2395.)


4.10.2018   

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C 356/206


P8_TA(2017)0469

Instrument contribuant à la stabilité et à la paix ***I

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 230/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix (COM(2016)0447 — C8-0264/2016 — 2016/0207(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/50)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0447),

vu l’article 294, paragraphe 2, l’article 209, paragraphe 1, et l’article 212, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0264/2016),

vu l’avis de la commission des affaires juridiques sur la base juridique proposée,

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 27 octobre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu les articles 59 et 39 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères et l’avis de la commission du développement (A8-0261/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

approuve la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission annexée à la présente résolution, qui sera publiée au Journal officiel de l’Union européenne, série L, avec l’acte législatif final;

3.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

P8_TC1-COD(2016)0207

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 230/2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2017/2306.)


ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE

Déclaration concernant les sources de financement des mesures d'aide prévues à l'article 3 bis du règlement (UE) no 230/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument contribuant à la stabilité et à la paix:

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission conviennent que le renforcement des capacités à l'appui du développement et de la sécurité pour le développement devrait être financé dans le cadre de la rubrique 4 du cadre financier pluriannuel pour les années 2014-2020, principalement par des redéploiements, tout en préservant dans toute la mesure du possible l'équilibre financier entre l'ensemble des instruments. En outre, sans préjudice des prérogatives de l'autorité budgétaire dans le cadre de la procédure budgétaire annuelle, ces redéploiements ne devraient pas inclure l'utilisation des crédits alloués aux mesures relevant du règlement (UE) no 233/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument de financement de la coopération au développement pour la période 2014-2020.


4.10.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 356/208


P8_TA(2017)0470

Rang des instruments de dette non garantis dans la hiérarchie en cas d’insolvabilité ***I

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2014/59/UE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne le rang des instruments de dette non garantis dans la hiérarchie en cas d’insolvabilité (COM(2016)0853 — C8-0479/2016 — 2016/0363(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 356/51)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0853),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 114 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0479/2016),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis de la Banque centrale européenne (1),

vu l’avis du Comité économique et social européen (2),

vu l'accord provisoire approuvé en vertu de l’article 69 septies, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 15 novembre 2017, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0302/2017),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 132 du 26.4.2017, p. 1.

(2)  JO C 173 du 31.5.2017, p. 41.


P8_TC1-COD(2016)0363

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 30 novembre 2017 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2017/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2014/59/UE en ce qui concerne le rang des instruments de dette non garantie dans la hiérarchie en cas d'insolvabilité

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, la directive (UE) 2017/2399.)


4.10.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 356/209


P8_TA(2017)0471

Obligations en matière de taxe sur la valeur ajoutée applicables aux prestations de services et aux ventes à distance de biens *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 2006/112/CE et la directive 2009/132/CE en ce qui concerne certaines obligations en matière de taxe sur la valeur ajoutée applicables aux prestations de services et aux ventes à distance de biens (COM(2016)0757 — C8-0004/2017 — 2016/0370(CNS))

(Procédure législative spéciale — consultation)

(2018/C 356/52)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Conseil (COM(2016)0757),

vu l’article 113 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0004/2017),

vu l’article 78 quater de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0307/2017),

1.

approuve la proposition de la Commission telle qu’amendée;

2.

invite la Commission à modifier en conséquence sa proposition, conformément à l’article 293, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

3.

invite le Conseil, s’il entend s’écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

4.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s’il entend modifier de manière substantielle la proposition de la Commission;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

Amendement 1

Proposition de directive

Considérant - 1 (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(-1)

La différence entre les recettes de TVA attendues et la TVA réellement collectée (ci-après dénommée « le manque à gagner en matière de TVA) dans l’Union s’élevait à approximativement 152 milliards d’euros en 2015, tandis que la fraude transfrontière représente dans l’Union une perte de recettes de TVA d’approximativement 50 milliards d’euros par an au sein de l’Union, éléments qui font de la TVA une question importante qui doit être traitée au niveau de l’Union et qui rend indispensable l’adoption d’un régime de TVA définitif fondé sur le principe de destination.

Amendement 2

Proposition de directive

Considérant 3

Texte proposé par la Commission

Amendement

(3)

L’évaluation de ces régimes particuliers tels qu’ils ont été introduits le 1er janvier 2015 a permis de recenser plusieurs domaines pouvant faire l’objet d’améliorations. Premièrement, il y a lieu d’alléger la charge qui pèse sur les microentreprises établies dans un État membre fournissant occasionnellement ce type de services dans d’autres États membres et qui découle du respect des obligations en matière de TVA dans des États membres autres que leur État membre d’établissement. Il convient dès lors d’introduire un seuil au niveau communautaire jusqu’auquel ces opérations restent soumises à la TVA dans leur État membre d’établissement. Deuxièmement, la condition du respect des obligations en matière de facturation et de tenue de registres de tous les États membres destinataires des livraisons de biens ou prestations de services est très contraignante. Par conséquent, afin de réduire au minimum les charges pesant sur les entreprises, les règles relatives à la facturation et à la tenue de registres devraient être celles applicables dans l’État membre d’identification du fournisseur ou du prestataire se prévalant des régimes particuliers. Troisièmement, les assujettis non établis dans la Communauté mais enregistrés aux fins de la TVA dans un État membre (par exemple, parce qu’ils effectuent occasionnellement des opérations soumises à la TVA dans cet État membre) ne peuvent utiliser ni le régime particulier applicable aux assujettis non établis sur le territoire de la Communauté, ni le régime particulier applicable aux assujettis établis sur le territoire de la Communauté. En conséquence, il est proposé que ces assujettis soient autorisés à utiliser le régime particulier applicable aux assujettis non établis sur le territoire de la Communauté.

(3)

L’évaluation de ces régimes particuliers tels qu’ils ont été introduits le 1er janvier 2015 a permis de recenser plusieurs domaines pouvant faire l’objet d’améliorations. Premièrement, il y a lieu d’alléger la charge qui pèse sur les microentreprises établies dans un État membre fournissant occasionnellement ce type de services dans d’autres États membres et qui découle du respect des obligations en matière de TVA dans des États membres autres que leur État membre d’établissement. Il convient dès lors d’introduire un seuil au niveau communautaire jusqu’auquel ces opérations restent soumises à la TVA dans leur État membre d’établissement. Deuxièmement, la condition du respect des obligations en matière de facturation de tous les États membres destinataires des livraisons de biens ou prestations de services est très contraignante. Par conséquent, afin de réduire au minimum les charges pesant sur les entreprises, les règles relatives à la facturation devraient être celles applicables dans l’État membre d’identification du fournisseur ou du prestataire se prévalant des régimes particuliers. Troisièmement, les assujettis non établis dans la Communauté mais enregistrés aux fins de la TVA dans un État membre (par exemple, parce qu’ils effectuent occasionnellement des opérations soumises à la TVA dans cet État membre) ne peuvent utiliser ni le régime particulier applicable aux assujettis non établis sur le territoire de la Communauté, ni le régime particulier applicable aux assujettis établis sur le territoire de la Communauté. En conséquence, il est proposé que ces assujettis soient autorisés à utiliser le régime particulier applicable aux assujettis non établis sur le territoire de la Communauté.

Amendement 3

Proposition de directive

Considérant 3 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(3 bis)

Bien que l’évaluation du mini-guichet unique soit à ce jour globalement positive, 99 % des recettes de la TVA traitées via le mini-guichet unique sont déclarées par seulement 13 % des entreprises enregistrées, ce qui souligne la nécessité pour les États membres de promouvoir le mini-guichet unique auprès d’un plus grand nombre de petites et de moyennes entreprises, en vue de surmonter les obstacles au commerce électronique transfrontière.

Amendement 4

Proposition de directive

Considérant 9 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(9 bis)

La présente directive modificative pourrait donner lieu à une augmentation des coûts administratifs pour les petits envois, étant donné que les colis en question nécessitent un marquage distinct indiquant que le système de TVA à l’importation a été utilisé et que le secteur postal doit trier les colis en fonction de l’utilisation du système de TVA à l’importation. Les États membres et la Commission devraient accorder une attention particulière à l’incidence sur le secteur des services postaux.

Amendement 5

Proposition de directive

Considérant 14

Texte proposé par la Commission

Amendement

(14)

La date d’application des dispositions de la présente directive tient compte, le cas échéant, du temps nécessaire pour mettre en place les mesures requises pour la mise en œuvre de la présente directive et pour permettre aux États membres d’adapter leurs systèmes informatiques pour l’enregistrement ainsi que pour la déclaration et le paiement de la TVA.

(14)

La date d’application des dispositions de la présente directive devrait tenir compte, le cas échéant, du temps nécessaire pour mettre en place les mesures requises pour la mise en œuvre de la présente directive et pour permettre aux États membres et aux entreprises d’adapter leurs systèmes informatiques pour l’enregistrement ainsi que pour la déclaration et le paiement de la TVA.

Amendement 6

Proposition de directive

Considérant 17 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(17 bis)

La proposition de la Commission ne constitue qu’un élément pour combler le manque à gagner en matière de TVA; des mesures supplémentaires sont nécessaires pour lutter efficacement contre la fraude à la TVA dans l’Union;

Amendement 7

Proposition de directive

Article 1 — alinéa 1 — point - 1 (nouveau)

Directive 2006/112/CE

Article 14 — paragraphe 3 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(-1)

À l’article 14, le paragraphe suivant est ajouté:

«3 bis.     Lorsqu’un assujetti, agissant en son nom propre mais pour le compte d’autrui, participe à une vente à distance de biens importés de territoires tiers ou de pays tiers dans des envois d’une valeur intrinsèque qui ne peut pas dépasser 150 EUR ou son équivalent en devise nationale, et a un chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 000 000  EUR ou son équivalent en devise nationale au cours de l’année civile en cours, y compris dans les cas où un réseau de télécommunication, une interface ou un portail est utilisé à des fins de ventes à distance, cet assujetti est réputé avoir reçu et fourni personnellement les biens en question.»

Amendement 8

Proposition de directive

Article 1 — alinéa 1 — point 2

Directive 2006/112/CE

Article 58 — paragraphe 2 — point b

Texte proposé par la Commission

Amendement

b)

les services sont fournis à des preneurs situés dans tout État membre autre que l’État membre visé au point a);

b)

les services sont fournis à des preneurs situés dans tout État membre autre que l’État membre visé au point a); et

Amendement 9

Proposition de directive

Article 1 — alinéa 1 — point 2

Directive 2006/112/CE

Article 58 — paragraphe 2 — point c

Texte proposé par la Commission

Amendement

c)

la valeur totale, hors TVA, de ce type de prestations ne dépasse pas, au cours de l’année civile en cours, 10 000 EUR, ou sa contre-valeur en monnaie nationale, et n’a pas dépassé ce seuil au cours de l’année civile précédente.

c)

la valeur totale, hors TVA, de ce type de prestations ne dépasse pas, au cours de l’année civile en cours, 35 000 EUR, ou sa contre-valeur en monnaie nationale, et n’a pas dépassé ce seuil au cours de l’année civile précédente.

Amendement 10

Proposition de directive

Article 1 — alinéa 1 — point 6

Directive 2006/112/CE

Article 369 — paragraphe 2 — alinéa 2

Texte proposé par la Commission

Amendement

«L’État membre d’identification détermine la période durant laquelle ce registre est conservé par l’assujetti non établi sur le territoire de la Communauté.»

«Ce registre est conservé pendant cinq ans à compter de la fin de l’année civile au cours de laquelle l’opération a eu lieu.»

Amendement 11

Proposition de directive

Article 2 — titre

Texte proposé par la Commission

Amendement

Modifications apportées à la directive 2006/112/CE avec effet au 1er janvier 2021

Modifications apportées à la directive 2006/112/CE avec effet au 1er avril 2021

Amendement 12

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1

Texte proposé par la Commission

Amendement

Avec effet au 1er janvier 2021, la directive 2006/112/CE est modifiée comme suit:

Avec effet au 1er avril 2021, la directive 2006/112/CE est modifiée comme suit:

Amendement 13

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 6

Directive 2006/112/CE

Titre V — chapitre 3 bis — article 59 quater — paragraphe 1 — point c

Texte proposé par la Commission

Amendement

c)

la valeur totale, hors TVA, des livraisons ou prestations couvertes par les présentes dispositions ne dépasse pas, au cours de l’année civile en cours, 10 000 EUR, ou sa contre-valeur en monnaie nationale, et n’a pas dépassé ce seuil au cours de l’année civile précédente.

c)

la valeur totale, hors TVA, des livraisons ou prestations couvertes par les présentes dispositions ne dépasse pas, au cours de l’année civile en cours, 35 000 EUR, ou sa contre-valeur en monnaie nationale, et n’a pas dépassé ce seuil au cours de l’année civile précédente.

Amendement 14

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 7

Directive 2006/112/CE

Article 143 — paragraphe 1 — point c bis

Texte proposé par la Commission

Amendement

«c bis)

les importations de biens pour lesquelles la TVA est déclarée au titre du régime particulier prévu au titre XII, chapitre 6, section 4 et lorsque, au plus tard au moment du dépôt de la déclaration d’importation, le numéro d’identification TVA du fournisseur ou de l’intermédiaire agissant pour son compte attribué au titre de l’article 369 octodecies a été fourni au bureau de douane compétent de l’État membre d’importation;»

«c bis)

les importations de biens pour lesquelles la TVA est déclarée au titre du régime particulier prévu au titre XII, chapitre 6, section 4 et lorsque, au plus tard au moment du dépôt de la déclaration d’importation, le numéro d’identification TVA du fournisseur ou de l’intermédiaire agissant pour son compte attribué au titre de l’article 369 octodecies a été fourni au bureau de douane compétent de l’État membre d’importation , la Commission fixant, dans un acte, la nature exacte de la déclaration d’importation

Amendement 15

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 21

Directive 2006/112/CE

Article 369 ter — alinéa unique

Texte proposé par la Commission

Amendement

Les États membres autorisent à se prévaloir du présent régime particulier tout assujetti qui effectue des ventes à distance intracommunautaires de biens et tout assujetti non établi dans l’État membre de consommation qui fournit des services à une personne non assujettie qui est établie dans cet État membre, ou y a son domicile ou sa résidence habituelle. Le présent régime particulier est applicable à tous les biens et services ainsi fournis dans la Communauté.

Les États membres autorisent à se prévaloir du régime particulier établi au titre du présent chapitre tout assujetti qui effectue des ventes à distance intracommunautaires de biens et tout assujetti non établi dans l’État membre de consommation qui fournit tout service à une personne non assujettie , quel que soit l’endroit où cette personne est établie ou a son domicile ou sa résidence habituelle. Le présent régime particulier est applicable à tous les biens et services ainsi fournis dans la Communauté.

Amendement 16

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 29

Directive 2006/112/CE

Article 369 terdecies — alinéa 1 — point 5 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

5 bis)

La valeur des biens, qui ne peut pas dépasser 150 EUR, conformément au présent paragraphe, est déterminée par la conversion de monnaies, conformément à l’article 53 du code des douanes de l’Union, à condition que les biens soient négociés en monnaies étrangères.

Amendement 17

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 30

Directive 2006/112/CE

Article 369 sexvicies — alinéa 1

Texte proposé par la Commission

Amendement

Dans le cas où la personne destinataire des biens importés dans des envois d’une valeur intrinsèque ne dépassant pas 150 EUR n’opte pas pour l’application du régime normal pour l’importation des biens , y compris pour l’application d’un taux réduit de TVA conformément à l’article 94, paragraphe 2 , l’État membre d’importation permet à la personne qui présente les marchandises en douane sur le territoire de la Communauté de se prévaloir du régime particulier pour la déclaration et le paiement de la TVA à l’importation en ce qui concerne des biens expédiés ou transportés à destination de cet État membre.

Dans le cas où le régime particulier visé à la section 4 du chapitre 6 n’est pas utilisé pour l’importation de biens contenus dans des envois d’une valeur intrinsèque ne dépassant pas 150 EUR , l’État membre d’importation permet à la personne qui présente les marchandises en douane pour le compte de la personne destinataire des biens sur le territoire de la Communauté de se prévaloir du régime particulier pour la déclaration et le paiement de la TVA à l’importation en ce qui concerne des biens expédiés ou transportés à destination de cet État membre.

Amendement 18

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 30

Directive 2006/112/CE

Article 369 septvicies — paragraphe 1 — point b

Texte proposé par la Commission

Amendement

b)

la personne qui présente les biens en douane sur le territoire de la Communauté est chargée de percevoir la TVA auprès de la personne à qui les biens sont destinés.

b)

la personne qui déclare les biens en douane sur le territoire de la Communauté est chargée de percevoir la TVA auprès de la personne à qui les biens sont destinés.

Amendement 19

Proposition de directive

Article 2 — alinéa 1 — point 30

Directive 2006/112/CE

Article 369 septvicies — paragraphe 2

Texte proposé par la Commission

Amendement

2.   Les États membres prévoient que la personne qui présente les biens en douane sur le territoire de la Communauté prend les mesures appropriées afin de s’assurer que la taxe correcte est payée par la personne à laquelle les biens sont destinés.

2.   Les États membres prévoient que la personne qui déclare les biens en douane sur le territoire de la Communauté prend les mesures appropriées afin de s’assurer que la taxe correcte est payée par la personne à laquelle les biens sont destinés.

Amendement 20

Proposition de directive

Article 3 — alinéa 1

Texte proposé par la Commission

Amendement

Avec effet au 1er janvier 2021, le titre IV de la directive 2009/132/CE est supprimé.

Avec effet au 1er avril 2021, le titre IV de la directive 2009/132/CE est supprimé.

Amendement 21

Proposition de directive

Article 4 — paragraphe 1 — alinéa 4

Texte proposé par la Commission

Amendement

Ils appliquent les dispositions nécessaires pour se conformer aux articles 2 et 3 de la présente directive à compter du 1er janvier 2021.

Ils appliquent les dispositions nécessaires pour se conformer aux articles 2 et 3 de la présente directive à compter du 1er avril 2021.


4.10.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 356/217


P8_TA(2017)0472

Coopération administrative et lutte contre la fraude dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée *

Résolution législative du Parlement européen du 30 novembre 2017 sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (UE) no 904/2010 concernant la coopération administrative et la lutte contre la fraude dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée (COM(2016)0755 — C8-0003/2017 — 2016/0371(CNS))

(Procédure législative spéciale — consultation)

(2018/C 356/53)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Conseil (COM(2016)0755),

vu l’article 113 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0003/2017),

vu l’article 78 quater de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0306/2017),

1.

approuve la proposition de la Commission telle qu’amendée;

2.

invite la Commission à modifier en conséquence sa proposition, conformément à l’article 293, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

3.

invite le Conseil, s’il entend s’écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

4.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s’il entend modifier de manière substantielle la proposition de la Commission;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

Amendement 1

Proposition de règlement

Considérant 1 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(1 bis)

L'écart de TVA dans l'Union est estimé à 12,8  % ou 152 milliards d'euros par an, dont 50 milliards d'euros de fraude transfrontalière à la TVA, ce qui fait de la TVA une question importante à traiter au niveau de l'Union.

Amendement 2

Proposition de règlement

Considérant 5

Texte proposé par la Commission

Amendement

(5)

Étant donné que, dans le cadre des régimes particuliers, l’État membre d’identification perçoit et contrôle la TVA pour le compte des États membres de consommation, il est approprié de prévoir un mécanisme au titre duquel l’État membre d’identification recevrait une redevance des États membres de consommation concernés afin de compenser les coûts de perception et de contrôle. Toutefois, étant donné que le système actuel dans lequel une redevance est prélevée sur les montants de TVA transférés par l’État membre d’identification aux États membres de consommation a été à l’origine de complications pour les administrations fiscales, notamment en ce qui concerne les remboursements, il convient qu’une telle redevance soit calculée et versée annuellement, en dehors des régimes particuliers.

(5)

Étant donné que, dans le cadre des régimes particuliers, l’État membre d’identification perçoit et contrôle la TVA pour le compte des États membres de consommation, il est approprié de prévoir un mécanisme au titre duquel l’État membre d’identification recevrait une redevance des États membres de consommation concernés afin de compenser les coûts de perception et de contrôle. Toutefois, étant donné que le système actuel dans lequel une redevance est prélevée sur les montants de TVA transférés par l’État membre d’identification aux États membres de consommation a été à l’origine de complications pour les administrations fiscales, notamment en ce qui concerne les remboursements, il convient qu’une telle redevance soit calculée et versée annuellement, en dehors des régimes particuliers , et en cas de remboursement entre diverses monnaies nationales, le taux de change appliqué doit être celui qui est publié par la Banque centrale européenne .

Amendement 3

Proposition de règlement

Considérant 6

Texte proposé par la Commission

Amendement

(6)

Afin de simplifier la collecte des données statistiques concernant l’application des régimes particuliers, il y a lieu d’autoriser la Commission à avoir automatiquement accès aux informations générales relatives aux régimes particuliers stockées dans les systèmes électroniques des États membres, à l’exception des données concernant les assujettis individuels.

(6)

Afin de simplifier la collecte des données statistiques concernant l’application des régimes particuliers, il y a lieu d’autoriser la Commission à avoir automatiquement accès aux informations générales relatives aux régimes particuliers stockées dans les systèmes électroniques des États membres, à l’exception des données concernant les assujettis individuels. Les États membres devraient être encouragés à veiller à mettre ces informations générales à la disposition des autres autorités nationales compétentes, si ce n'est pas déjà le cas, de façon à lutter contre la fraude à la TVA et le blanchiment de capitaux.

Amendement 4

Proposition de règlement

Considérant 7 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(7 bis)

La communication entre la Commission et les États membres devrait être appropriée et efficace afin d’atteindre en temps utile les objectifs du présent règlement.

Amendement 5

Proposition de règlement

Considérant 9 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

(9 bis)

Le recours aux technologies de l'information dans la lutte contre la fraude est susceptible de permettre aux autorités compétences d'identifier les réseaux de fraude plus rapidement et de manière exhaustive. Grâce à une approche ciblée et équilibrée ayant recours aux nouvelles technologies, les États membres pourraient ne plus avoir besoin d'autant de mesures générales de lutte contre la fraude tout en améliorant l'efficacité de la politique de lutte contre la fraude.

Amendement 6

Proposition de règlement

Article 1 — point 5 — sous-point b

Règlement (UE) no 904/2010

Section 3 — sous-section 1 — article 47 bis — alinéa 1

Texte proposé par la Commission

Amendement

Les dispositions de la présente section sont applicables à partir du 1er janvier 2021.

Les dispositions de la présente section sont applicables à partir du 1er janvier 2021. Sauf disposition contraire expresse, les États membres échangent sans tarder toutes les informations visées à la sous-section 2.

Amendement 7

Proposition de règlement

Article 1 — point 5 — sous-point b

Règlement (UE) no 904/2010

Section 3 — sous-section 3 — article 47 undecies — paragraphe 4

Texte proposé par la Commission

Amendement

4.   Chaque État membre communique aux autres États membres et à la Commission les coordonnées de la personne chargée de la coordination des enquêtes administratives au sein de cet État membre.

4.   Chaque État membre communique aux autres États membres et à la Commission les coordonnées de la personne chargée de la coordination des enquêtes administratives au sein de cet État membre. Ces informations sont publiées sur le site internet de la Commission.

Amendement 8

Proposition de règlement

Article 1 — point 5 — sous-point b

Règlement (UE) no 904/2010

Section 3 — sous-section 4 — article 47 terdecies — alinéa 3 bis (nouveau)

Texte proposé par la Commission

Amendement

 

Dans un délai de deux ans à compter de la date d’application du présent règlement, la Commission procède à un réexamen afin de veiller à la viabilité et à la rentabilité de la redevance et, si nécessaire, prend les mesures correctives qui s’imposent.

Amendement 9

Proposition de règlement

Article 1 — point 5 — sous-point b

Règlement (UE) no 904/2010

Section 3 — sous-section 5 — article 47 quaterdecies –alinéa unique

Texte proposé par la Commission

Amendement

Les États membres donnent à la Commission accès aux informations statistiques stockées dans leur système électronique en application de l’article 17, paragraphe 1, point d). Ces informations ne contiennent pas de données à caractère personnel.

Les États membres donnent à la Commission accès aux informations statistiques stockées dans leur système électronique en application de l’article 17, paragraphe 1, point d). Ces informations ne contiennent pas de données à caractère personnel et se limitent aux informations nécessaires à des fins statistiques pertinentes .

Amendement 10

Proposition de règlement

Article 1 — point 5 — sous-point b

Règlement (UE) no 904/2010

Section 3 — sous-section 6 — article 47 quindecies — point f

Texte proposé par la Commission

Amendement

f)

les informations auxquelles la Commission doit avoir accès telles qu’elles sont visées à l’article 47 quaterdecies, ainsi que les moyens techniques pour l’extraction de ces informations.

f)

les informations auxquelles la Commission doit avoir accès telles qu’elles sont visées à l’article 47 quaterdecies, ainsi que les moyens techniques pour l’extraction de ces informations. La Commission veille à ce que l’extraction de données n’impose pas de charge administrative inutile aux États membres.