ISSN 1977-0936

Journal officiel

de l'Union européenne

C 35

European flag  

Édition de langue française

Communications et informations

61e année
31 janvier 2018


Numéro d'information

Sommaire

page

 

 

PARLEMENT EUROPÉEN
SESSION 2015-2016
Séances du 1er au 4 février 2016
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 119 du 12.4.2017 .
TEXTES ADOPTÉS
Séance du 24 et 25 février 2016
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 140 du 4.5.2017 .
TEXTES ADOPTÉS

1


 

I   Résolutions, recommandations et avis

 

RÉSOLUTIONS

 

Parlement européen

 

Mardi 2 février 2016

2018/C 35/01

Résolution du Parlement européen du 2 février 2016 sur l'examen à mi-parcours de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité (2015/2137(INI))

2

 

Mercredi 3 février 2016

2018/C 35/02

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur la ratification du traité de Marrakech, fondée sur les pétitions reçues, notamment la pétition 924/2011 (2016/2542(RSP))

14

2018/C 35/03

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié FG72 (MST-FGØ72-2), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042684 — 2016/2547(RSP))

15

2018/C 35/04

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87708 × MON 89788 (MON-877Ø8-9 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042682 — 2016/2548(RSP))

17

2018/C 35/05

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87705 × MON 89788 (MON-877Ø5-6 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042681 — 2016/2549(RSP))

19

2018/C 35/06

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 contenant les recommandations du Parlement européen à la Commission concernant les négociations de l'accord sur le commerce des services (ACS) (2015/2233(INI))

21

2018/C 35/07

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur une nouvelle stratégie en faveur des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes en Europe après 2015 (2016/2526(RSP))

35

 

Jeudi 4 février 2016

2018/C 35/08

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation des droits de l’homme en Crimée, notamment des Tatars de Crimée (2016/2556(RSP))

38

2018/C 35/09

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur Bahreïn: le cas de Mohammed Ramadan (2016/2557(RSP))

42

2018/C 35/10

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur l'affaire des éditeurs disparus à Hong Kong (2016/2558(RSP))

46

2018/C 35/11

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rapport 2015 concernant la Serbie (2015/2892(RSP))

50

2018/C 35/12

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rapport 2015 sur le Kosovo (2015/2893(RSP))

58

2018/C 35/13

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation en Libye (2016/2537(RSP))

66

2018/C 35/14

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation spécifique des îles (2015/3014(RSP))

71

2018/C 35/15

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rôle des autorités locales et régionales dans les Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI) (2015/3013(RSP))

74

2018/C 35/16

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le massacre systématique des minorités religieuses par le soi-disant groupe EIIL/Daech (2016/2529(RSP))

77

 

Jeudi 25 février 2016

2018/C 35/17

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le semestre européen pour la coordination des politiques économiques: examen annuel de la croissance 2016 (2015/2285(INI))

83

2018/C 35/18

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le Semestre européen pour la coordination des politiques économiques: emploi et aspects sociaux dans le cadre de l'examen annuel de la croissance 2016 (2015/2330(INI))

93

2018/C 35/19

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la gouvernance du marché unique dans le cadre du semestre européen 2016 (2015/2256(INI))

109

2018/C 35/20

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'ouverture de négociations pour un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Tunisie (2015/2791(RSP))

117

2018/C 35/21

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2014 (2015/2231(INI))

125

2018/C 35/22

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le rapport annuel 2014 de la Banque centrale européenne (2015/2115(INI))

131

2018/C 35/23

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'ouverture de négociations d'accords de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande (2015/2932(RSP))

136

2018/C 35/24

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'introduction de systèmes compatibles d'enregistrement des animaux de compagnie dans tous les États membres (2016/2540(RSP))

139

2018/C 35/25

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la situation humanitaire au Yémen (2016/2515(RSP))

142


 

II   Communications

 

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

 

Parlement européen

 

Mardi 2 février 2016

2018/C 35/26

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz (2015/2313(IMM))

146

2018/C 35/27

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz (2015/2240(IMM))

148

2018/C 35/28

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Florian Philippot (2015/2267(IMM))

150


 

III   Actes préparatoires

 

PARLEMENT EUROPÉEN

 

Mardi 2 février 2016

2018/C 35/29

P8_TA(2016)0025
Régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) ***I
Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant un code de l'Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) (texte codifié) (COM(2015)0008 — C8-0008/2015 — 2015/0006(COD))
P8_TC1-COD(2015)0006
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 2 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil concernant un code de l’Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) (texte codifié)

152

2018/C 35/30

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision du Conseil portant acceptation des amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux métaux lourds (08648/2015 — C8-0157/2015 — 2014/0359(NLE))

153

2018/C 35/31

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision du Conseil portant acceptation des amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux polluants organiques persistants (08651/2015 — C8-0158/2015 — 2014/0358(NLE))

154

2018/C 35/32

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, de l'accord sur la coopération entre Eurojust et l'Ukraine (11592/2015 — C8-0300/2015 — 2015/0810(CNS))

155

2018/C 35/33

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision d’exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, de l'accord sur la coopération entre Eurojust et le Monténégro (11596/2015 — C8-0299/2015 — 2015/0812(CNS))

156

2018/C 35/34

P8_TA(2016)0033
Établissement d'une plateforme européenne pour renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré ***I
Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil établissant une plateforme européenne dans l'objectif de renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré (COM(2014)0221 — C7-0144/2014 — 2014/0124(COD))
P8_TC1-COD(2014)0124
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 2 février 2016 en vue de l’adoption de la décision (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil établissant une plate-forme européenne afin de renforcer la coopération dans la lutte contre le travail non déclaré

157

 

Mercredi 3 février 2016

2018/C 35/35

P8_TA(2016)0035
Accord d'association UE-Moldavie: clause de sauvegarde et mécanisme anti-contournement ***I
Résolution législative du Parlement européen du 3 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à l'application de la clause de sauvegarde et du mécanisme anticontournement permettant la suspension temporaire des préférences tarifaires prévues dans l'accord d'association entre l'Union européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique et leurs États membres, d'une part, et la République de Moldavie, d'autre part (COM(2015)0154 — C8-0092/2015 — 2015/0079(COD))
P8_TC1-COD(2015)0079
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 3 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application de la clause de sauvegarde et du mécanisme anticontournement prévus dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la République de Moldavie, d’autre part

158

2018/C 35/36

P8_TA(2016)0036
Accord d'association UE-Géorgie: mécanisme anti-contournement ***I
Résolution législative du Parlement européen du 3 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application du mécanisme anticontournement permettant la suspension temporaire des préférences tarifaires prévues dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la Géorgie, d’autre part (COM(2015)0155 — C8-0091/2015 — 2015/0080(COD))
P8_TC1-COD(2015)0080
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 3 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application du mécanisme anticontournement prévu dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la Géorgie, d’autre part

159

 

Jeudi 25 février 2016

2018/C 35/37

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur le projet de décision du Conseil autorisant la République d'Autriche à signer et ratifier la convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale et Malte à y adhérer, dans l'intérêt de l'Union européenne (13777/2015 — C8-0401/2015 — 2013/0177(NLE))

160

2018/C 35/38

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la République de Saint-Marin prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (COM(2015)0518 — C8-0370/2015 — 2015/0244(NLE))

161

2018/C 35/39

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la recommandation de décision du Conseil relative à l'adhésion de la Croatie à la convention du 26 juillet 1995, établie sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, au protocole du 27 septembre 1996, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, à la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, au protocole du 29 novembre 1996, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, concernant l'interprétation, à titre préjudiciel, par la Cour de justice des Communautés européennes de la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, et au deuxième protocole du 19 juin 1997, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, à la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes (COM(2015)0458 — C8-0296/2015 — 2015/0210(NLE))

162

2018/C 35/40

P8_TA(2016)0055
Réseau européen des services de l'emploi, accès des travailleurs aux services de mobilité et poursuite de l'intégration des marchés du travail ***I
Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à un réseau européen des services de l'emploi, à l'accès des travailleurs aux services de mobilité et à la poursuite de l'intégration des marchés du travail (COM(2014)0006 — C7-0015/2014 — 2014/0002(COD))
P8_TC1-COD(2014)0002
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 25 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à un réseau européen des services de l'emploi (EURES), à l'accès des travailleurs aux services de mobilité et à la poursuite de l'intégration des marchés du travail, et modifiant les règlements (UE) no 492/2011 et (UE) no 1296/2013

163

2018/C 35/41

Amendements du Parlement européen, adoptés le 25 février 2016, à la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant l’instauration de mesures commerciales autonomes d’urgence en faveur de la République tunisienne (COM(2015)0460 — C8-0273/2015 — 2015/0218(COD))

164

2018/C 35/42

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/007 — BE/Hainaut-Namur Glass, présentée par la Belgique) (COM(2016)0001 — C8-0013/2016 — 2016/2013(BUD))

167


Légende des signes utilisés

*

Procédure de consultation

***

Procédure d'approbation

***I

Procédure législative ordinaire (première lecture)

***II

Procédure législative ordinaire (deuxième lecture)

***III

Procédure législative ordinaire (troisième lecture)

(La procédure indiquée est fondée sur la base juridique proposée par le projet d'acte.)

Amendements du Parlement:

Les parties de texte nouvelles sont indiquées en italiques gras . Les parties de texte supprimées sont indiquées par le symbole ▌ ou barrées. Les remplacements sont signalés en indiquant en italiques gras le texte nouveau et en effaçant ou en barrant le texte remplacé.

FR

 


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/1


PARLEMENT EUROPÉEN

SESSION 2015-2016

Séances du 1er au 4 février 2016

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 119 du 12.4.2017.

TEXTES ADOPTÉS

Séance du 24 et 25 février 2016

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 140 du 4.5.2017.

TEXTES ADOPTÉS

 


I Résolutions, recommandations et avis

RÉSOLUTIONS

Parlement européen

Mardi 2 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/2


P8_TA(2016)0034

Examen à mi-parcours de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité

Résolution du Parlement européen du 2 février 2016 sur l'examen à mi-parcours de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité (2015/2137(INI))

(2018/C 035/01)

Le Parlement européen,

vu le rapport de la Commission du 2 octobre 2015 intitulé «Examen à mi-parcours de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité à l'horizon 2020» (COM(2015)0478),

vu le rapport de la Commission du 20 mai 2015 intitulé «L'état de conservation de la nature dans l'Union européenne: rapport concernant l'état de conservation des types d'habitats et des espèces couverts par la directive “Oiseaux” et la directive “Habitats” et tendances observées, pour la période 2007-2012, conformément à l'article 17 de la directive “Habitats” et à l'article 12 de la directive “Oiseaux”» (COM(2015)0219),

vu le rapport intitulé «Consultation publique réalisée dans le cadre du “bilan de qualité” de la législation de l'UE sur la nature (directives “Oiseaux” et “Habitats”)» (1),

vu l'enquête Eurobaromètre publiée en octobre 2015 sur l'attitude des Européens à l'égard de la biodiversité («Eurobaromètre spécial 436»),

vu le rapport de l'Agence européenne pour l'environnement intitulé «L'environnement en Europe, état et perspectives 2015» (SOER 2015),

vu la communication de la Commission du 7 février 2014 sur l'approche adoptée par l'UE en matière de lutte contre le trafic d'espèces sauvages (COM(2014)0064),

vu le rapport final du groupe d'experts du séminaire «Nature-Based Solutions and Re-Naturing Cities», organisé dans le cadre du programme Horizon 2020, intitulé «Towards an EU Research and Innovation policy agenda for Nature-Based Solutions and Re-Naturing Cities» publié en 2015,

vu le mécanisme de financement du capital naturel (NCFF), lequel fait partie du programme LIFE — instrument financier pour l'environnement et l'action pour le climat,

vu la consultation de la Commission sur la future initiative de l'Union ayant pour thème «Éviter toute perte nette de biodiversité et de services écosystémiques»,

vu les résultats de la douzième Conférence des parties (COP 12) dans le cadre de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD), notamment l'examen à mi-parcours des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020, y compris la quatrième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique en vue de la réalisation des objectifs d'Aichi; et les mesures prises pour améliorer la mise en oeuvre,

vu la décision X/34 sur la biodiversité de la COP 10, qui souligne l'importance de la diversité biologique agricole pour la sécurité alimentaire et la nutrition, surtout dans un contexte de changements climatiques et de ressources naturelles limitées, comme l'a reconnue la Déclaration de Rome du Sommet mondial de 2009 sur la sécurité alimentaire,

vu les conclusions de la réunion du Conseil «Environnement» du 12 juin 2014, en particulier l'engagement de l'Union européenne et de ses États membres à accroître les ressources afin de tenir les engagements pris à Hyderabad, en doublant les ressources financières totales allouées à la biodiversité d'ici 2015;

vu le rapport du secrétariat CBD et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) intitulé «Connecting Global Priorities: Biodiversity and Human Health, a State of Knowledge Review» (Relier les priorités mondiales: biodiversité et santé humaine, aperçu des connaissances), publié en 2015,

vu la proposition de résolution présentée au cours de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies, soumise à l'approbation du programme de développement pour l'après-2015 intitulé «Transformer notre monde: le programme de développement durable à l'horizon 2030»,

vu les rapports relatifs à l'économie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB), une initiative mondiale axée sur la mise en évidence des richesses de la nature,

vu la convention sur le commerce international des espèces sauvages de flore et de faune menacées d'extinction (CITES) et la convention sur les espèces migratrices (CMS),

vu la liste rouge des espèces animales menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN),

vu le règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes (2),

vu la Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires de l'Organisation maritime internationale,

vu la politique agricole commune après 2013 et, en particulier, le règlement (UE) no 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 établissant des règles relatives aux paiements directs en faveur des agriculteurs au titre des régimes de soutien relevant de la politique agricole commune (3) et le règlement (UE) no 1305/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au soutien au développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) (4),

vu le règlement (UE) no 1380/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013 relatif à la politique commune de la pêche, modifiant les règlements (CE) no 1954/2003 et (CE) no 1224/2009 du Conseil et abrogeant les règlements (CE) no 2371/2002 et (CE) no 639/2004 du Conseil et la décision 2004/585/CE (5) du Conseil,

vu le cadre financier pluriannuel (CFP) 2014-2020,

vu sa résolution du 20 avril 2012 intitulée «Notre assurance-vie et notre capital naturel — stratégie de l'UE à l'horizon 2020» (6),

vu sa résolution du 12 décembre 2013 sur «L'infrastructure verte — Renforcer le capital naturel de l'Europe» (7),

vu sa résolution du 28 avril 2015 sur «Une nouvelle stratégie de l'UE pour les forêts et le secteur forestier» (8),

vu l'étude produite par le Service de recherche du Parlement européen en avril 2015, intitulée «Protéger la biodiversité — La politique de l'Union et les accords internationaux»,

vu le rapport intitulé «State of Europe's Forests 2015» (état des forêts d'Europe en 2015) publié par Forest Europe (9),

vu l'étude réalisée en 2009 par son département thématique des droits des citoyens et des affaires constitutionnelles intitulée «Législation nationale et pratiques relatives à la mise en œuvre de la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 sur la conservation des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages, et notamment son article 6»,

vu l'avis du Comité des régions adopté lors de sa 115e session plénière des 3 et 4 décembre 2015, intitulé «Contribution au bilan de qualité des directives “Oiseaux” et “Habitats”»,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et l'avis de la commission du développement (A8-0003/2016),

A.

rappelant que la biodiversité constitue l'extraordinaire variété d'écosystèmes, d'habitats, d'espèces et de gènes qui nous entourent et dont l'être humain est fortement dépendant;

B.

considérant que la biodiversité a une valeur intrinsèque exceptionnelle qui doit être protégée dans l'intérêt des futures générations; considérant que la biodiversité présente également des avantages en termes de santé humaine ainsi qu'une valeur sociale et économique considérable, et que le coût d'opportunité socio-économique de l'échec de la réalisation des objectifs en matière de biodiversité fixés pour 2020 est estimé à 50 milliards d'euros par an;

C.

considérant que l'agriculture joue un rôle important dans la réalisation des objectifs de biodiversité; considérant que la nécessité d'une production alimentaire efficace — pour faire face à la forte augmentation de la population mondiale — et les objectifs de politique énergétique en rapport avec une utilisation accrue de la biomasse en tant que support énergétique imposent à l'agriculture des exigences d'efficacité élevées;

D.

rappelant la contribution du secteur agricole et de la foresterie au maintien de la biodiversité dans le cadre de l'application des législations existantes;

E.

considérant que la diversité des espèces et des variétés de plantes traditionnellement cultivées par la petite et moyenne agriculture et par l'agriculture familiale revêt une importance cruciale tant pour satisfaire différents besoins et usages des communautés rurales, que pour réduire la vulnérabilité des cultures face aux conditions climatiques défavorables, aux parasites et aux maladies;

F.

considérant qu'une culture et un élevage durables et responsables contribuent de manière essentielle à la préservation de la biodiversité;

G.

considérant que la biodiversité fait l'objet d'une forte pression à l'échelle mondiale, ce qui entraîne des changements irréversibles et désastreux pour l'environnement, la société et l'activité économique,

H.

considérant que l'objectif 11 d'Aichi demande la protection d'au moins 17 % des zones terrestres et d'eaux intérieures au moyen de réseaux d'aires protégées gérées efficacement; considérant que la proportion d'écorégions européennes, dont 17 % du territoire se trouve dans des aires protégées, est très limitée si l'on exclut les zones uniquement protégées par Natura 2000;

I.

considérant que le rétablissement des écosystèmes peut avoir une incidence positive tant sur l'atténuation du changement climatique que sur l'adaptation à celui-ci;

J.

considérant qu'au moins 8 citoyens européens sur 10 estiment que les répercussions de la perte de biodiversité sont un grave problème, et que 552 470 citoyens ont participé à la consultation sur le bilan de qualité concernant les directives sur la nature, la plus grande participation jamais enregistrée à une consultation de la Commission; considérant que, selon l'enquête Eurobaromètre, les citoyens souhaitent être mieux informés sur la perte de biodiversité et que la majorité d'entre eux ne connaissent pas le réseau Natura 2000;

K.

considérant que de nombreux citoyens engagés ont élaboré des actions locales et régionales en faveur de la biodiversité, de leur propre initiative ou réunis en groupes d'action locaux ou régionaux, et qu'ils obtiennent ainsi des résultats positifs à relativement court terme;

L.

considérant que 65 % des citoyens de l'Union vivent à 5 km au maximum d'un site Natura 2000, et que 98 % d'entre eux vivent à 20 km au maximum d'un de ces sites, ce qui porte à croire que ceux-ci peuvent contribuer à la sensibilisation du public à la biodiversité et fournir des services écosystémiques qui contribuent au bien-être d'une large part de la population de l'Union;

M.

considérant que les politiques en matière de biodiversité doivent se conformer pleinement au principe de subsidiarité, afin que les différences régionales dans les paysages et les habitats soient entièrement respectées;

N.

considérant l’importance de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d’outre-mer, qui constituent des réserves uniques d'espèces animales et végétales endémiques; considérant cependant la non-application des directives «Oiseaux» et «Habitat» dans certaines de ces régions;

Observations d'ordre général

1.

se félicite du rapport sur «l'examen à mi-parcours de la stratégie en faveur de la biodiversité», du rapport sur «l'état de conservation de la nature» et du rapport «SOER 2015»; souligne l'importance stratégique de ces rapports pour la réalisation des objectifs de l'Union en matière de biodiversité;

2.

se dit fortement préoccupé par la perte constante de biodiversité; note que les objectifs fixés pour 2020 ne seront pas atteints sans efforts supplémentaires, substantiels et continus; note toutefois que les données scientifiques ont démontré que la nature en Europe serait en bien plus mauvais état sans les incidences positives des directives «Oiseaux» et «Habitats» de l'Union européenne, et que, par conséquent, les efforts déployés qui bénéficient d'un financement suffisant produisent des résultats concrets; souligne cependant que de nombreuses améliorations sont possibles;

3.

souligne que la destruction des habitats est le principal facteur responsable de la perte de biodiversité et que la lutte contre celle-ci, qui consiste notamment à réduire leur dégradation et leur fragmentation, constitue une priorité particulière;

4.

souligne que la perte de biodiversité ne concerne pas uniquement les espèces et les habitats, mais également la diversité génétique; appelle la Commission à mettre au point une stratégie en faveur de la conservation de la diversité génétique;

5.

souligne le rôle clé de la biodiversité au sein des objectifs de développement durable (ODD), et notamment les objectifs 14, «Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines», et 15, «Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité»; rappelle que l'Union européenne dispose d'une biodiversité incroyable, notamment grâce à ses régions ultrapériphériques, mais également au travers des pays et territoires d'outre-mer qui lui sont associés; appelle dès lors l'Union européenne à maintenir fermement son engagement afin de renforcer la convention sur la diversité biologique et de garantir sa bonne mise en œuvre;

6.

observe que la fragmentation, la dégradation et la destruction des habitats en raison des changements d'affectation des sols, du changement climatique, des modes de consommation non durables et de l'exploitation des milieux marins figurent parmi les principales causes et les principaux facteurs déclenchants de la perte de la biodiversité dans l'Union européenne et en dehors de ses frontières; souligne, par conséquent, la nécessité de repérer et d'établir des indicateurs qui mesurent sans équivoque et de façon scientifique l'état de la biodiversité dans une zone ou une région donnée et d'encourager l'utilisation rationnelle et durable des ressources tant au sein de l'Union qu'au niveau mondial, y compris dans les pays en développement, et prie instamment l'Union, en particulier, de mieux ancrer ses engagements internationaux en faveur de la biodiversité dans sa stratégie Europe 2020 et dans sa stratégie de lutte contre le changement climatique; souligne que l'Union pourrait réduire sa dépendance à l'égard des ressources naturelles, en particulier celles produites à l'extérieur de son territoire, si elle se dote d'une économie plus efficace dans l'utilisation des ressources et si elle réduit sa surconsommation; rappelle également qu'une approche écosystémique des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique pourrait permettre de dégager des solutions rentables, autres que technologiques, et ajoute que les progrès de nombreuses sciences appliquées dépendent de la disponibilité à long terme des ressources naturelles et de leur diversité;

7.

souligne l'importance capitale d'une volonté politique accrue au plus haut niveau afin de préserver la biodiversité et mettre un terme à la perte de biodiversité; estime que la mise en œuvre de la législation existante, l'application et la poursuite de l'intégration de la biodiversité dans d'autres domaines d'action sont essentielles; invite en particulier les États membres, au niveau régional et local, à assurer une activité d'information et de sensibilisation dans le domaine de la biodiversité;

8.

regrette qu'en Europe près d'un quart des espèces sauvages soient menacées d'extinction et que de nombreux écosystèmes soient déjà dégradés, ce qui aura de graves conséquences sociales et économiques pour l'Union;

9.

souligne que la nature et le développement économique ne s'excluent pas mutuellement; se dit convaincu de la nécessité d'accorder une importance accrue à la nature au sein de la société, de l'économie et des entreprises, afin de générer une croissance économique durable et de prendre des mesures proactives pour protéger, restaurer et mieux gérer l'environnement; estime en particulier qu'un engagement visant à réduire l'exploitation des ressources doit figurer au cœur de la convergence des objectifs environnementaux et économiques;

10.

souligne que la perte de biodiversité a pour la société des coûts économiques dévastateurs qui n'ont à ce jour pas été suffisamment intégrés dans les politiques économiques et autres; estime qu'il est primordial de reconnaître que l'investissement dans la biodiversité est essentiel sur le plan socio-économique; note que dans l'Union européenne, un emploi sur six dépend dans une certaine mesure de la nature et de la biodiversité; souligne que la biodiversité est largement susceptible d'engendrer de nouvelles compétences, de nouveaux emplois et de nouvelles perspectives commerciales; accueille favorablement les méthodes qui permettent de mesurer la valeur économique de la biodiversité; estime que ces instruments peuvent contribuer à sensibiliser davantage, à mieux utiliser les moyens disponibles et à prendre des décisions plus éclairées;

11.

demande à la Commission de renforcer le rôle que jouent la biodiversité et les écosystèmes dans l’économie, en vue de la transition vers une économie verte et demande instamment à la Commission de renforcer les mesures prises en faveur de l’écologisation du semestre européen; souligne que la biodiversité est une responsabilité sociale générale qui ne peut pas reposer uniquement sur les dépenses publiques;

12.

estime que la valeur économique de la biodiversité devrait être reflétée dans les indicateurs qui orientent les prises de décisions (sans conduire à la marchandisation de la biodiversité) et qui vont au-delà du seul paramètre du PIB; est convaincu qu'une telle démarche sera bénéfique à la poursuite des objectifs de développement durable; demande, à cet égard, que les valeurs de la biodiversité soient intégrées systématiquement dans les systèmes de comptes nationaux dans le cadre du suivi desdits objectifs;

13.

souligne que l'Union européenne et ses États membres ne sont pas parvenus à atteindre les objectifs fixés dans la stratégie en faveur de la biodiversité pour 2010; demande à la Commission, au vu de l'absence d'avancée dans la réalisation des objectifs en matière de biodiversité fixés pour 2020, de présenter tous les deux ans au Parlement un rapport dans lequel le Conseil et la Commission précisent l'état d'avancement, les raisons de l'échec de la réalisation et la stratégie pour garantir la conformité à l'avenir;

Examen à mi-parcours de la stratégie en faveur de la biodiversité

Objectif principal

14.

demande à la Commission et aux États membres d'accorder d'urgence la priorité de l'action à la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020; demande l'adoption d'une approche multilatérale et souligne, à cet égard, le rôle essentiel des acteurs nationaux, régionaux et locaux et de leur entière participation au processus; souligne que le financement et une sensibilisation accrue du public, une meilleure compréhension, par ce dernier, de la protection de la biodiversité et un soutien plus important dans ce domaine sont également essentiels; estime qu’une politique d’information judicieuse et l'intervention précoce de tous les acteurs concernés, y compris les acteurs économiques, sont dès lors primordiales pour la réalisation de ces objectifs;

15.

invite l'Union à réduire son empreinte sur la biodiversité dans le monde, conformément au principe de la cohérence des politiques au service du développement et à l'inscrire dans les limites écologiques des écosystèmes en progressant sur la voie de la réalisation des grands objectifs en matière de biodiversité et en honorant ses engagements vis-à-vis de la protection de la biodiversité; demande également à l'Union européenne de soutenir les efforts des pays en développement pour protéger la biodiversité et en garantir l'exploitation viable;

Objectif no 1

16.

déplore la lenteur des progrès réalisés par les États membres dans la mise en œuvre de la législation environnementale européenne; souligne que des informations supplémentaires sur l'état d'avancement de la mise en œuvre dans les États membres sont nécessaires;

17.

souligne que la mise en oeuvre intégrale et l'exécution des directives sur la nature, ainsi qu'un financement adéquat, sont un préalable indispensable pour la réussite de l'ensemble de la stratégie et la réalisation de son grand objectif; demande, compte tenu du peu de temps disponible, à toutes les parties concernées de tout mettre en œuvre pour y parvenir et obtenir un large soutien;

18.

demande instamment aux dirigeants de l'Union d'écouter le demi-million de citoyens qui ont demandé que nos lois strictes en matière de protection de la nature soient respectées et que leur application soit améliorée;

19.

demande à la Commission d'améliorer les lignes directrices qui doivent faciliter une mise en œuvre et une application totales des directives, en tenant compte de la jurisprudence existante; demande à la Commission de recourir davantage au dialogue avec les États membres et toutes les parties intéressées, y compris les acteurs socio-économiques, en vue d'encourager l'échange des bonnes pratiques;

20.

reconnaît qu'un des principaux avantages des directives sur la nature est la mesure dans laquelle elles contribuent à garantir des conditions égales pour tous dans l'Union en fixant une norme de protection environnementale de base que tous les États membres doivent respecter conformément aux exigences de normes communes et au principe de reconnaissance mutuelle au titre du marché unique;

21.

note qu'en 2012, 58 % seulement des sites Natura 2000 disposaient de plans de gestion; se dit préoccupé par les niveaux de mise en œuvre divergents; demande instamment aux États membres d'achever la désignation des sites Natura 2000 terrestres et marins et d'élaborer des plans de gestion en consultation avec les parties intéressées;

22.

souligne que le coût de la gestion des sites Natura 2000 dans l'Union s'élève au minimum à 5,8 milliards d'EUR, mais qu'elle apporte chaque année des bénéfices environnementaux et socio-économiques dont la valeur oscille entre 200 et 300 milliards d'EUR; invite les États membres à garantir la transparence de la gestion des sites Natura 2000;

23.

reconnaît la contribution vitale qui sera apportée par les aires marines protégées établies au titre du réseau Natura 2000 dans la réalisation d'un bon état écologique au titre de la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin» et de l'objectif global de protection de 10 % des aires marines et côtières fixé dans l'objectif 11 d'Aichi pour la biodiversité; regrette que cet objectif est encore loin d'être réalisés;

24.

invite la Commission et les États membres à intensifier la collecte de données et le suivi des habitats et des espèces, notamment là où les lacunes sont prédominantes, afin d'évaluer l'état d'avancement de la réalisation de ces objectifs;

25.

se dit préoccupé par le fait qu'il n'existe encore aucune donnée détaillée concernant le véritable financement de la conservation de la nature par État membre; estime qu'il s'agit d'une lacune considérable dans nos connaissances; invite la Commission et les États membres à recenser et à compiler rapidement les lignes budgétaires nationales pertinentes;

26.

réitère ses précédents appels à un cofinancement européen pour la gestion des sites Natura 2000, qui devraient compléter les fonds pour le développement rural, les fonds structurels et les fonds pour la pêche, ainsi que les fonds mis à disposition par les États membres;

27.

demande instamment à la Commission et aux États membres de continuer à veiller attentivement au respect des directives sur la nature; souligne que le respect et le contrôle de l'application de la législation européenne doivent être améliorés, par exemple, l'application de sanctions proportionnées, effectives et dissuasives;

28.

demande à cet égard de consentir des efforts supplémentaires afin de mettre un terme à l'abattage, à la capture et au commerce illégaux d'oiseaux et d'apporter une solution aux conflits locaux qui en résultent; invite la Commission et les États membres à élaborer de nouveaux outils afin de détecter les activités illicites sur les sites Natura 2000;

Objectif no 2

29.

demande à la Commission de présenter une proposition concrète pour le développement d'un réseau transeuropéen de l'infrastructure verte (RTE-G) d'ici 2017; encourage l'élaboration conjointe, en liaison avec les États membres, d'une stratégie pour la mise en place de corridors européens de protection de certaines espèces sauvages;

30.

invite les États membres qui ne l'ont pas encore fait à élaborer et à mettre immédiatement en œuvre des cadres d'établissement de priorités pour le rétablissement des écosystèmes;

31.

demande aux États membres d'accorder la priorité à l'objectif du rétablissement, d'ici à 2020, de 15 % des écosystèmes dégradés et d'utiliser les crédits disponibles à cet effet dans le cadre du CFP; invite la Commission à présenter des lignes directrices sur l'utilisation de ces crédits pour rétablir les écosystèmes dégradés et protéger la biodiversité en général;

32.

souligne la grande importance de l'agriculture et de la sylviculture s'agissant de réaliser cet objectif et la nécessité de solutions durables pour l'agriculture et la sylviculture;

33.

reconnaît l'effet néfaste de la pollution atmosphérique sur la biodiversité et les services écosystémiques, avec des charges critiques pour l'azote nutritif et l'acidité, qui servent d'indicateur de la pression sur les écosystèmes naturels et sur la diversité des espèces;

34.

appelle la Commission et les États membres à investir dans la biodiversité pour soutenir la capacité d'innovation des entreprises, notamment en matière de génie écologique;

Objectif no 3

35.

note que l'intégration de la conservation de la nature dans d'autres domaines d'action demeure essentielle, et souligne à cet égard le rôle déterminant de l'agriculture et de la foresterie;

36.

souligne que la préservation de la biodiversité est essentielle pour la production des denrées alimentaires et des aliments pour animaux et qu'elle est donc importante pour les agriculteurs; souligne l'importance d'une approche multilatérale participative qui implique et encourage également les acteurs des secteurs agricole et forestier à relever ensemble ces défis;

37.

rappelle que la politique agricole commune (PAC) dispose d’ores et déjà d’instruments pour restaurer, préserver et renforcer la biodiversité, notamment les surfaces d’intérêt écologique (SIE); attire l'attention sur le fait que rétablir, préserver et améliorer les écosystèmes liés à l'agriculture et à la sylviculture, notamment sur les sites Natura 2000, figure parmi les six priorités essentielles pour le développement rural dans l'Union;

38.

constate avec regret qu’il n’y a pas encore eu d'amélioration mesurable de l’état de la biodiversité en agriculture, mais admet qu'il est encore trop tôt pour évaluer l'efficacité réelle de la PAC réformée; salue l'évaluation prévue par la Commission concernant le niveau de transposition de la PAC et encourage vivement la Commission et les États membres à surveiller, évaluer et, si nécessaire, améliorer l'efficacité des mesures d'écologisation — y compris l'évaluation de la flexibilité des États membres — et des mesures de développement rural pertinente dans le cadre de la PAC; demande à la Commission d'accorder une attention particulière à ses conclusions lors de la révision à mi-parcours de la PAC;

39.

invite les États membres à mieux utiliser les instruments existants de la PAC et de la politique de cohésion pour soutenir les agriculteurs et les sylviculteurs dans la réalisation des objectifs de l'Union en matière de biodiversité; souligne la nécessité de promouvoir l'utilisation durable de ressources génétiques végétales et de variétés agricoles traditionnelles, ainsi que des solutions durables pour l'agriculture et la foresterie;

40.

souligne que les surfaces d'intérêt écologique (SIE) devraient en principe être des zones de protection et de promotion de processus agro-écologiques tels que la pollinisation et la conservation des sols; demande à la Commission de publier des informations sur la façon dont de nombreux États membres ont autorisé l'utilisation de pesticides et d'engrais sur les SIE depuis l'entrée en vigueur du règlement (UE) no 1307/2013;

41.

invite la Commission, dans un souci de transparence, à rendre publiques les raisons utilisées par les États membres pour justifier leur choix de mesures d'écologisation;

42.

insiste pour que la Commission et les États membres veillent à ce que les ressources financières au titre de la PAC soient réaffectées afin de subventionner des pratiques agricoles durables et le maintien d'une biodiversité connectée plutôt que des activités dommageables pour l'environnement;

43.

souligne la nécessité de protéger la biodiversité agricole dans les pays en voie de développement dans le but d'assurer la sécurité alimentaire; demande par conséquent à la Commission d'investir dans l'agroécologie dans les pays en développement, comme le recommande le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation;

44.

demande à la Commission d'encourager la gestion durable des forêts du monde en garantissant des procédés écologiques, la biodiversité et la productivité des forêts, tout en respectant les droits des populations indigènes d'assurer la durabilité des ressources forestières; invite en outre la Commission à interdire la destruction des forêts naturelles, à protéger les espèces menacées, à interdire les pesticides toxiques et la plantation d'arbres génétiquement modifiés;

45.

invite la Commission à tenir davantage compte, dans le cadre de sa stratégie en faveur de la biodiversité, des forêts tropicales, compte tenu de la concentration présente d'écosystèmes, d'habitats et d'espèces fragiles particulièrement menacées, de leur rôle essentiel dans l'équilibre environnemental et le climat ainsi que de leur fonction sociale et culturelle pour les populations autochtones;

46.

invite les États membres à élaborer et à mettre en œuvre des plans de gestion des forêts dans le but d'améliorer l'état de conservation des habitats et des espèces forestiers, et à améliorer la disponibilité des données; demande à la Commission de concevoir des critères et des normes pour la collecte d'informations sur la biodiversité des forêts afin de garantir la cohérence et la comparabilité;

47.

attire l'attention sur le fait que la hausse de la demande d'agrocarburants et l'intensification de la pression qui s'ensuit pour leur production menace la biodiversité, notamment dans les pays en développement, par la dégradation et la reconversion d'habitats et d'écosystèmes comme les zones humides et forestières;

48.

insiste pour que les critères de durabilité sociale et environnementale pour la production de biomasse soient intégrés avec cohérence dans la directive sur les sources d'énergie renouvelables; considère qu'il est primordial d'élaborer des normes de durabilité pour l'ensemble des secteurs qui peuvent utiliser la biomasse, ainsi que des critères en matière de gestion durable des forêts afin de garantir que la bioénergie ne contribue pas au changement climatique ou ne devient pas une incitation supplémentaire à l'accaparement des terres, à l'insécurité alimentaire;

49.

constate avec inquiétude que 90 % des quantités d'huile de palme consommées dans le monde sont produites en Indonésie et en Malaisie au détriment des forêts de tourbières qui sont brûlées pour faire place à de grandes plantations d'acacias et de palmiers à huile; souligne le fait que, selon une étude menée par la Banque mondiale, l'Indonésie est devenue le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, précisément en raison des feux de forêt;

Objectif no 4

50.

demande à la Commission et aux États membres d'assurer une mise en œuvre rapide et cohérente de la réforme de la politique commune de la pêche en appliquant une gestion de la pêche basée sur les écosystèmes, afin de faire du principe de rendement maximal durable une réalité, notamment en encourageant des méthodes de capture durables et innovantes; souligne l'importance de réduire la pollution, afin de protéger, notamment, la biodiversité marine et les stocks de poisson, et de contribuer à la croissance économique par l'intermédiaire de l'économie bleue;

51.

souligne l'importance fondamentale des ressources et des écosystèmes marins en tant que fondement du développement durable des pays côtiers; invite les États membres à tenir les engagements pris précédemment et à collaborer avec les gouvernements au niveau mondial, régional et national en vue d'accroître le niveau d'ambition et d'action afin de parvenir à une pêche équitable et économiquement et écologiquement durable;

52.

demande à la Commission et aux États membres de garantir que l'Union européenne joue un rôle moteur dans la conclusion d'un accord au titre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine au-delà de la limite de juridiction des États;

53.

demande à la Commission de collaborer avec les États membres et les pays tiers afin d’améliorer la mise en œuvre du règlement (CE) no 1005/2008 du Conseil relatif à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN);

54.

invite la Commission et les États membres à améliorer la qualité environnementale des mers européennes au moyen de projets visant à réduire la pollution chimique, physique et microbiologique, à optimaliser la durabilité du trafic maritime et à protéger la biodiversité qui est ainsi inévitablement menacée; note, à cet égard, que 12,7 millions de tonnes de plastique (5 % de la production totale) sont déversés chaque année dans les océans par les systèmes d'égout, les cours d'eau et les décharges littorales et nuisent à l'environnement et à la biodiversité de toute la planète;

Objectif no 5

55.

demande instamment à la Commission d'établir, sans délai et conformément à l'article 4 du règlement (UE) no 1143/2014, une liste précise et complète des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union, étant entendu qu’une telle liste ne devrait pas être limitée à un nombre déterminé d’espèces et devrait comprendre des mesures de mise en œuvre complètes et cohérentes — avec ressources à l'appui — visant à permettre la réalisation des objectifs fixés; souligne l'importance d'une mise à jour permanente de ladite liste et d'une évaluation complémentaire du risque, de manière à ce que la législation sur les espèces exotiques envahissantes puisse jouer son rôle moteur;

56.

invite les États membres à ratifier la Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires de l'Organisation maritime internationale en vue de prévenir la prolifération des espèces exotiques envahissantes par l'intermédiaire du transport maritime et du transport par voies navigables et de contribuer à la mise en œuvre et à la réalisation de cet objectif;

57.

demande aux États membres de surveiller et de rapporter régulièrement à la Commission et aux autres États membres les importations d'espèces exotiques sur leur territoire; plaide pour un renforcement des restrictions à l'importation et à la possession privée d'espèces menacées comme les primates, les reptiles et les amphibiens;

Objectif no 6

58.

invite la Commission et les États membres à supprimer progressivement les subventions dommageables pour l'environnement d'ici 2020 en veillant à ce que les évaluations de ces subventions soient achevées d'ici 2016 et à ce que les obligations de déclaration soient intégrées dans les domaines d'actions sectoriels pertinents de l'Union; demande instamment à la Commission et aux États membres d'approuver sans réserve et de faciliter la transition vers une économie circulaire;

59.

demande instamment aux États membres qui ne l'ont pas encore fait de ratifier le protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation avant la COP-MOP2 de décembre 2016;

60.

rappelle qu'à l'échelle mondiale, l'Union européenne contribue de manière significative à la lutte contre la perte de biodiversité et qu'avec ses États membres, elle est le principal donateur de fonds pour la conservation de la biodiversité et le plus grand contributeur de l'aide publique au développement en matière de biodiversité;

61.

salue le projet phare B4 Life 2014-2020 de la Commission, mais estime que l'Union doit renforcer sa contribution dans la prévention de la perte de biodiversité à l'échelle de la planète, et demande à l'Union et à ses États membres de tenir l'engagement pris à Hyderabad de doubler d'ici 2015 les ressources financières totales consacrées à la biodiversité et de maintenir ce niveau jusqu'à 2020 au moins;

62.

attire l'attention sur le fait que la criminalité liée aux espèces sauvages constitue une menace directe et très répandue pour la biodiversité mondiale; reconnaît que l'omission du trafic d'espèces sauvages et le manque d'action concernant la participation de l'Union à la CITES constituent un manquement grave dans la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité; souligne l'urgence d'une action coordonnée pour lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages; demande à la Commission de présenter un plan ambitieux de lutte contre le trafic de la faune et de la flore sauvages et de leurs produits dérivés et demande que des mesures similaires soient prises pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts;

Bilan de qualité concernant les directives sur la nature

63.

souligne que les directives sur la nature constituent des étapes importantes pour la protection de la nature au sein de l'Union européenne, mais aussi à l'échelle internationale; estime que parce qu'elles sont concentrées, cohérentes et logiques, ces directives peuvent, en quelque sorte, être considérées comme une réglementation intelligente avant la lettre;

64.

souligne que Natura 2000 est un réseau encore relativement récent, qui est loin d'avoir libéré tout son potentiel; estime que les directives sur la nature demeurent d'actualité et que l'application des bonnes pratiques au niveau de la mise en œuvre s'avère efficace; souligne que les directives sur la nature prévoient une grande flexibilité, notamment la possibilité d'adaptation en fonction des progrès techniques et scientifiques; constate qu'une mise en œuvre intelligente et une coopération internationale sont essentielles pour atteindre les objectifs en matière de biodiversité;

65.

s'oppose à toute révision des directives sur la nature qui mettrait en péril la mise en œuvre de la stratégie en faveur de la biodiversité, installerait une longue période d'insécurité juridique avec le risque de conduire à un affaiblissement de la protection législative et du financement, et aurait des conséquences négatives pour la nature, les populations et le entreprises; souligne à cet égard que le contrôle REFIT des directives sur la nature actuellement en cours devrait se concentrer sur l'amélioration de la mise en œuvre;

66.

se dit convaincu que les difficultés à atteindre les objectifs des directives sur la nature et de la stratégie de l'Union en faveur de la biodiversité en général ne résident pas dans la législation elle-même, mais avant tout dans sa mise en œuvre, son exécution et son intégration incomplètes, divergentes et insuffisantes dans les autres domaines d'action;

67.

souligne que les directives sur la nature prévoient une grande flexibilité destinée à en faciliter la mise en oeuvre tout en tenant compte des exigences sociales, économiques, régionales et culturelles, comme prévu dans la directive «Habitats»; demande néanmoins instamment à la Commission de clarifier son interprétation et ses lignes directrices de mise en œuvre, afin d'éviter les points de blocage, ou d'y apporter une solution;

68.

réclame un examen précis du rôle des grands carnassiers et l'adoption éventuelle de mesures d'adaptation, de manière à préserver la biodiversité, le paysage et l'élevage sur prairie des herbivores dans les zones montagneuses, pratiqué depuis des siècles;

69.

reconnaît les bénéfices que représente la législation de l'Union sur la nature pour la préservation des écosystèmes, des habitats et des espèces dans les zones protégées; déplore cependant que les régions ultrapériphériques françaises, qui constituent des réserves uniques d'espèces et d'écosystèmes et une part conséquente de la biodiversité mondiale et européenne, soient exclus de ce cadre législatif et de tout autre cadre législatif adapté à leurs spécificités; souligne pourtant le succès de l'ensemble des projets financés par le programme LIFE + dans ces régions et de l'initiative européenne BEST pour renforcer la conservation de la diversité biologique et l'adaptation aux changements climatiques dans les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d'outre-mer;

70.

appelle la Commission à mettre en place un mécanisme durable de financement de la protection de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d'outre-mer, dans la suite de l'action préparatoire BEST;

La voie à suivre: mesures supplémentaires

71.

estime que la perte de biodiversité en dehors des zones naturelles protégées crée un hiatus au sein de la stratégie; encourage la Commission et les États membres à rassembler des informations sur ces habitats et ces espèces et à développer un cadre approprié pour prévenir la fragmentation de l'habitat et éviter des pertes nettes de biodiversité et des services écosystémiques en collaborant avec les autorités locales et la société civile;

72.

estime qu'un tel cadre doit comprendre un faisceau de mesures complémentaires visant à agir sur les causes profondes de la perte de biodiversité et à améliorer l'intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles, notamment l'agriculture, la sylviculture, la pêche, l'énergie et les transports;

73.

encourage les États membres à garantir, par des initiatives pour l'aménagement du territoire, une utilisation réfléchie de l'espace et une protection adéquate du réseau Natura 2000, la préservation des espaces ouverts — grâce notamment au choix du pastoralisme sur la déprise agricole qui accroît les risques naturels tels qu'avalanches, coulées de boue, mouvements de terrain –, et la mise en place d'un réseau cohérent axé sur la «trame verte et bleue» dans les zones rurales et les zones urbaines, ainsi que la sécurité juridique nécessaire aux activités économiques; demande à la Commission de produire un aperçu des bonnes pratiques à cet égard;

74.

estime que pour pouvoir exploiter les ressources disponibles de façon plus efficace et plus ciblée, il est essentiel que la Commission élabore des critères spécifiques pour le «mécanisme de financement du capital naturel», de manière à garantir l'incidence appropriée, positive et scientifiquement vérifiable, des projets sur la biodiversité; estime que les projets LIFE devraient être liés au financement d'autres flux de programmes tels que les fonds structurels, de manière à développer et à répliquer les projets réussis à travers l'Union et à créer un plus grand effet multiplicateur;

75.

invite la Commission à approfondir l'approche inter-fonds du financement de la biodiversité et appelle à une meilleure articulation entre les différents outils financiers;

76.

invite la Commission et les États membres à améliorer la cohérence entre les politiques sectorielles pertinentes afin d'intégrer les objectifs en matière de biodiversité, tout en veillant à ce que le prochain CFP garantisse l'absence de perte nette globale de biodiversité et de services écosystémiques;

77.

invite la Commission à créer un groupe de haut niveau sur le capital naturel afin d'atteindre ces objectifs en renforçant leur importance et leur priorité politique;

78.

regrette que le droit de l'environnement de l'Union européenne ne fasse pas l'objet d'inspections environnementales cohérentes et efficaces et d'une surveillance visant à prévenir et à détecter les infractions au droit de l'environnement dans différents secteurs, notamment pour les sites de conservation de la nature protégés; salue les travaux préparatoires entrepris en vue d'établir un cadre européen pour les inspections environnementales et demande à la Commission de présenter sans plus attendre une proposition législative;

79.

souligne l'importance de l'innovation, de la recherche et développement pour la réalisation des objectifs des directives sur la nature, et demande à la Commission et aux États membres de se concentrer en particulier sur les liens entre la préservation de la biodiversité et les bienfaits pour la santé humaine et le bien-être économique, et de coordonner les mesures relatives à la collecte de données; rappelle que des lacunes importantes subsistent au niveau des connaissances sur l'état des écosystèmes marins et des ressources halieutiques; invite les États membres à garantir que des données sur l'incidence de la pêche et de l'aquaculture sur l'environnement au sens large soient collectées et rendues publiques;

80.

invite la Commission et les États membres à élaborer, sans délai, une initiative européenne sur les pollinisateurs — en accordant une attention particulière à la lutte contre la résistance aux parasites qui affecte les abeilles domestiques et d'autres pollinisateurs — et, s'appuyant sur les politiques déjà mises en place dans les États membres, à faire sans plus attendre des propositions sur la directive-cadre sur les sols, sur une directive sur l'accès à la justice et sur le cadre juridique révisé de l'Union concernant les inspections environnementales;

81.

attire avec inquiétude l'attention sur le faisceau de preuves scientifiques de plus en plus important qui démontrent l'effet négatif que les pesticides néonicotinoïdes peuvent avoir sur des services essentiels tels que la pollinisation et les mécanismes naturels de lutte contre les nuisibles; invite par conséquent la Commission à maintenir son interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes;

82.

demande instamment à la Commission et aux États membres d'appliquer pleinement le principe de précaution au moment d'autoriser l'utilisation et la libération dans l'environnement d'organismes modifiés vivants, afin de prévenir toute incidence négative sur la biodiversité;

83.

rappelle l'importance du programme LIFE pour l'environnement, en particulier du sous-programme «Nature et biodiversité», pour protéger et renforcer la biodiversité en Europe;

84.

se dit fermement convaincu que l'environnement et l'innovation sont complémentaires, et renvoie notamment à des «solutions fondées sur la nature» qui offrent des solutions intelligentes, tant d'un point de vue économique qu'environnemental, aux défis du changement climatique, de la raréfaction des ressources, de la pollution et de la résistance antimicrobienne, notamment; invite les parties intéressées à s'y employer pleinement dans le cadre d'Horizon 2020; demande aux États membres d'être plus efficaces en laissant une marge de manœuvre réglementaire pour faciliter les solutions intelligentes qui ont des effets positifs sur la biodiversité;

85.

souligne l'interaction indissociable entre les questions liées à la biodiversité, au changement climatique et à la raréfaction des matières premières; rappelle que, pour éviter la perte de la biodiversité, il sera essentiel de limiter la hausse de la température induite par le changement climatique bien en deçà de 2 degrés Celsius par rapport à son niveau d'avant l'industrialisation; rappelle entretemps qu'une grande variété d'écosystèmes font office de tampon contre les risques naturels et contribuent ainsi à l'adaptation au changement climatique et à son atténuation;

86.

demande à la Commission et aux États membres de tenir compte de cet élément en veillant à ce que la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité pour 2020 soit pleinement intégrée dans la position de l'Union européenne dans le cadre des travaux sur un nouveau traité international sur le climat, notamment compte tenu du fait que, selon le projet ROBIN financé par l'Union, la protection de la biodiversité fait partie de la solution à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à ce dernier, en particulier si l'on considère que les forêts tropicales offrent un potentiel d'atténuation de 25 % des émissions totales de gaz à effet de serre;

87.

demande à la Commission d'inclure les questions qui concernent l'environnement et le changement climatique dans les accords internationaux qu'elle conclut et de procéder à des analyses environnementales axées sur les perspectives de protection et d'amélioration de la biodiversité; souligne l'importance de définir et d'évaluer de manière systématique les effets potentiels sur la biodiversité; demande à la Commission de donner suite aux conclusions de l'étude sur l'identification et l'atténuation des effets négatifs, sur la biodiversité des pays tiers, de la demande de l'Union visant à obtenir certaines matières premières («Identification and mitigation of the negative impacts of EU demand for certain commodities on biodiversity in third countries»), en proposant des solutions susceptibles de contribuer à éviter ou à réduire la perte de biodiversité dans le monde consécutive à certains modes de production et de consommation dans l'Union.

88.

prie instamment les États membres de ne pas autoriser de nouvelles activités de fracturation hydraulique dans l'Union, en vertu du principe de précaution et du principe exigeant de prendre des mesures préventives, et compte tenu des risques et des répercussions négatives sur le climat, l'environnement et la biodiversité qu'entraîne la fracturation hydraulique pour l'extraction d'hydrocarbures non conventionnels, et compte tenu des lacunes observées dans le cadre réglementaire européen en matière de gaz de schiste;

89.

demande à la Commission et aux États membres de veiller à la mise en œuvre de la feuille de route Guadeloupe adoptée en octobre 2014, et de mettre en place les outils nécessaires à la protection de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques (RUP) et les pays et territoires d'outre-mer (PTOM);

90.

attire l'attention sur le rôle mondial de la stratégie de l'Union européenne en faveur de la biodiversité; invite la Commission à intégrer les dispositions sur la biodiversité dans les négociations commerciales en cours et à intégrer les objectifs en matière de biodiversité dans les politiques commerciales de l'Union;

o

o o

91.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  http://ec.europa.eu/environment/nature/legislation/fitness_check/docs/consultation/public%20consultation_FINAL.pdf

(2)  JO L 317 du 4.11.2014, p. 35.

(3)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 608.

(4)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 487.

(5)  JO L 354 du 28.12.2013, p. 22.

(6)  JO C 258 E du 7.9.2013, p. 99.

(7)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0600.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0109.

(9)  http://www.foresteurope.org/fr/information-generales


Mercredi 3 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/14


P8_TA(2016)0037

Ratification du traité de Marrakech, sur la base des pétitions reçues, notamment de la pétition no 924/2011

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur la ratification du traité de Marrakech, fondée sur les pétitions reçues, notamment la pétition 924/2011 (2016/2542(RSP))

(2018/C 035/02)

Le Parlement européen,

vu les pétitions émanant des citoyens de l'Union européenne ayant des difficultés de lecture des textes imprimés, notamment la pétition 924/2011, présentée par Dan Pescod, de nationalité britannique, au nom de l'Union européenne des aveugles (UEA) et du Royal National Institute of Blind People (RNIB), sur l'accès des aveugles aux livres et autres ouvrages imprimés,

vu le traité de Marrakech visant à faciliter l'accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées (le traité de Marrakech),

vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (la convention des Nations unies),

vu l'article 216, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que l'Organisation mondiale de la santé a estimé en 2010 qu'il existait dans toute l'Europe 2 550 000 personnes aveugles et 23 800 000 personnes malvoyantes, soit un total de 26 350 000 personnes;

B.

considérant que seuls 5 % de l'ensemble des livres publiés dans les pays développés et moins de 1 % dans les pays en développement sont produits dans des formats accessibles;

C.

considérant que l'Union européenne et les États membres sont parties à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

D.

considérant que l'Union européenne et les États membres ont signé le traité de Marrakech en avril 2014 et se sont ainsi politiquement engagés à le ratifier;

E.

considérant que le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies, dans ses observations finales sur le rapport initial de l'Union européenne portant sur la mise en œuvre de la convention, a encouragé l'Union européenne à prendre toutes les mesures appropriées pour ratifier et mettre en œuvre le traité de Marrakech dès que possible;

F.

considérant que la Commission a présenté une proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du traité de Marrakech (COM(2014)0638);

1.

rappelle que les articles 24 et 30 de la convention des Nations unies soulignent le droit des personnes handicapées à l'éducation, sans discrimination et sur la base de l'égalité des chances, ainsi que la nécessité de faire en sorte que les lois protégeant les droits de propriété intellectuelle ne constituent pas un obstacle déraisonnable ou discriminatoire à l'accès des personnes handicapées aux produits culturels;

2.

relève avec une profonde indignation que sept États membres de l'Union européenne ont constitué un bloc minoritaire faisant obstacle au processus de ratification du traité; demande au Conseil et aux États membres d'accélérer le processus de ratification, sans subordonner la ratification à la révision du cadre juridique de l'Union ni à la décision de la Cour de justice de l'Union européenne;

3.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, aux États membres, à la Commission ainsi qu'au Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/15


P8_TA(2016)0038

Produits contenant du soja génétiquement modifié FG72, consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié FG72 (MST-FGØ72-2), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042684 — 2016/2547(RSP))

(2018/C 035/03)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié FG72 (MST-FGØ72-2), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil,

vu le règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (1), et notamment son article 7, paragraphe 3, et son article 19, paragraphe 3,

vu les articles 11 et 13 du règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l'exercice des compétences d'exécution par la Commission (2),

vu que le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale visé à l'article 35 du règlement (CE) no 1829/2003 a décidé par un vote, le 18 novembre 2015, de ne pas émettre d'avis,

vu l'avis émis par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) le 16 juillet 2015 (3),

vu sa résolution du 16 décembre 2015 sur la décision d'exécution (UE) 2015/2279 de la Commission du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (4),

vu la proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire,

vu l'article 106, paragraphes 2 et 3, de son règlement,

A.

considérant que, le 24 juin 2011, Bayer CropScience AG a soumis aux autorités compétentes de Belgique, conformément aux articles 5 et 17 du règlement (CE) no 1829/2003, une demande de mise sur le marché de denrées alimentaires, d'ingrédients alimentaires et d'aliments pour animaux contenant du soja FG72, consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci;

B.

considérant que le soja génétiquement modifié MST-FGØ72-2 tel qu'il est décrit dans la demande exprime la protéine 2mEPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate, et la protéine HPPD W336, qui confère une tolérance aux herbicides contenant de l'isoxaflutole; considérant que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, a classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l'homme le 20 mars 2015 (5);

C.

considérant que le projet de décision d'exécution de la Commission a été mis aux voix au sein du comité permanent le 18 novembre 2015, sans qu'un avis ait été émis;

D.

considérant que, le 22 avril 2015, la Commission déplorait, dans l'exposé des motifs de sa proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003, le fait que depuis l'entrée en vigueur dudit règlement, elle avait dû adopter des décisions d'autorisation, conformément à la législation applicable, sans le soutien des avis des comités des États membres, et que, par conséquent, le renvoi du dossier à la Commission pour décision finale, qui aurait dû constituer vraiment une exception dans le cadre de la procédure dans son ensemble, était devenu la règle dans le processus décisionnel relatif aux autorisations de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux génétiquement modifiés;

E.

considérant que, le 28 octobre 2015, le Parlement européen a rejeté (6) la proposition législative du 22 avril 2015 modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 au motif que, si leur culture a nécessairement lieu sur le territoire d'un État membre, le commerce des OGM ignore les frontières, ce qui veut dire qu'un droit national de «refus» de l'utilisation et de la vente, tel que proposé par la Commission, aurait été impossible à exercer sans réintroduire les contrôles frontaliers sur les importations; que le Parlement a rejeté la proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et a invité la Commission à retirer sa proposition et à en présenter une nouvelle;

1.

considère que le projet de décision d'exécution de la Commission n'est pas conforme au droit de l'Union, en ce qu'il n'est pas compatible avec l'objectif des règlements (CE) no 1829/2003 et (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil (7), qui est, conformément aux principes généraux établis dans le règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil (8), d'établir le fondement permettant de garantir, en ce qui concerne les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés, un niveau élevé de protection de la vie et de la santé humaines, de la santé animale et du bien-être des animaux, de l'environnement et des intérêts des consommateurs en lien avec les denrées alimentaires et aliments pour animaux génétiquement modifiés, tout en assurant le bon fonctionnement du marché intérieur;

2.

demande à la Commission de retirer son projet de décision d'exécution;

3.

demande à la Commission de présenter, sur la base du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, une nouvelle proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et prenant en compte des préoccupations nationales souvent exprimées, qui ne portent pas seulement sur les questions de sécurité des OGM pour la santé et l'environnement;

4.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 268 du 18.10.2003, p. 1.

(2)  JO L 55 du 28.2.2011, p. 13.

(3)  Groupe scientifique sur les organismes génétiquement modifiés (groupe scientifique OGM) de l'EFSA, 2015. «Scientific Opinion on application EFSA-GMO-BE-2011-98 for the placing on the market of herbicide tolerant genetically modified soybean FG72 for food and feed uses, import and processing under Regulation (EC) No 1829/2003 from Bayer CropScience AG» (avis scientifique sur la demande EFSA-GMO-BE-2011-98 de Bayer CropScience AG pour la mise sur le marché du soja génétiquement modifié FG72 tolérant aux herbicides comme denrée alimentaire ou aliment pour animaux, pour l'importation et le traitement en vertu du règlement (CE) no 1829/2003). EFSA Journal (2015); 13(7):4167, 29 pp. doi:10.2903/j.efsa.2015.4167.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0456.

(5)  Monographies du CIRC Volume 112: «evaluation of five organophosphate insecticides and herbicides» (évaluation de cinq insecticides et herbicides organophosphorés) du 20 mars 2015 http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarcnews/pdf/MonographVolume112.pdf

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0379.

(7)  Règlement (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale et modifiant la directive 91/414/CEE du Conseil (JO L 70 du 16.3.2005, p. 1).

(8)  Règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires (JO L 31 du 1.2.2002, p. 1).


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/17


P8_TA(2016)0039

Produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87708 × MON 89788, consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87708 × MON 89788 (MON-877Ø8-9 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042682 — 2016/2548(RSP))

(2018/C 035/04)

Le Parlement européen

vu le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87708 × MON 89788 (MON-877Ø8-9 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil,

vu le règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (1), et notamment son article 7, paragraphe 3, et son article 19, paragraphe 3,

vu les articles 11 et 13 du règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l’exercice des compétences d’exécution par la Commission (2),

vu que le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale mentionné à l'article 35 du règlement (CE) no 1829/2003 a décidé par un vote, le 18 novembre 2015, de ne pas émettre d'avis,

vu l'avis émis par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) le 18 juin 2015 (3),

vu sa résolution du 16 décembre 2015 sur la décision d'exécution (UE) 2015/2279 de la Commission du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (4),

vu la proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire,

vu l'article 106, paragraphes 2 et 3, de son règlement,

A.

considérant que, le 23 mars 2012, Monsanto Europe S.A. a soumis à l'autorité compétente des Pays-Bas, conformément aux articles 5 et 17 du règlement (CE) n 1829/2003, une demande de mise sur le marché de denrées alimentaires, d'ingrédients alimentaires et d'aliments pour animaux contenant du soja MON 87708 × MON 89788 consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci;

B.

considérant que le soja génétiquement modifié MON-877Ø8-9 × MON-89788-1, tel qu'il est décrit dans la demande, exprime les protéines DMO, qui confèrent une résistance aux herbicides contenant du dicamba et la protéine CP4 EPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate; considérant que le Centre international de recherche sur le cancer, l'agence spécialisée de l'OMS en matière de recherche sur le cancer, a classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l'homme le 20 mars 2015 (5);

C.

considérant que le projet de décision d'exécution de la Commission a été mis aux voix au sein du comité permanent le 18 novembre 2015, sans qu'un avis ait été émis;

D.

considérant que, le 22 avril 2015, la Commission déplorait, dans l'exposé des motifs de sa proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003, le fait que depuis l'entrée en vigueur dudit règlement, elle avait dû adopter des décisions d’autorisation, conformément à la législation applicable, sans le soutien des avis des comités des États membres, et que, par conséquent, le renvoi du dossier à la Commission pour décision finale, qui aurait dû constituer vraiment une exception dans le cadre de la procédure dans son ensemble, était devenu la règle dans le processus décisionnel relatif aux autorisations de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux génétiquement modifiés;

E.

considérant que, le 28 octobre 2015 (6), le Parlement européen a rejeté la proposition législative du 22 avril 2015 modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 au motif que, si leur culture a nécessairement lieu sur le territoire d'un État membre, le commerce des OGM ignore les frontières, ce qui veut dire qu'un droit national de «refus» de l'utilisation et de la vente, tel que proposé par la Commission, aurait été impossible à exercer sans réintroduire les contrôles frontaliers sur les importations; considérant que le Parlement a rejeté la proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et a invité la Commission à retirer sa proposition et à en présenter une nouvelle;

1.

considère que le projet de décision d'exécution de la Commission n'est pas conforme au droit de l'Union, en ce qu'il n'est pas compatible avec l'objectif des règlements (CE) no 1829/2003 et (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil (7), qui est, conformément aux principes généraux prévus dans le règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil (8), d'établir le fondement permettant de garantir, en ce qui concerne les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés, un niveau élevé de protection de la vie et de la santé humaines, de la santé animale et du bien-être des animaux, de l'environnement et des intérêts des consommateurs en lien avec les denrées alimentaires et aliments pour animaux génétiquement modifiés, tout en assurant le bon fonctionnement du marché intérieur;

2.

demande à la Commission de retirer son projet de décision d'exécution;

3.

demande à la Commission de présenter, sur la base du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, une nouvelle proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et prenant en compte des préoccupations nationales souvent exprimées, qui ne portent pas seulement sur les questions de sécurité des OGM pour la santé et l'environnement;

4.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 268 du 18.10.2003, p. 1.

(2)  JO L 55 du 28.2.2011, p. 13.

(3)  Scientific Opinion on application EFSA-GMO-UK-2012-108 for the placing on the market of herbicide-tolerant genetically modified cotton MON 89788 for food and feed uses, import and processing under Regulation (EC) No 1829/2003 from Monsanto. EFSA Journal 2015, 13(6):4136, 26 pp. doi: 10.2903/j.efsa.2015.4136.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0456.

(5)  IARC Monographs Volume 112: evaluation of five organophosphate insecticides and herbicides 20 March 2015, http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarcnews/pdf/Monograph Volume112.pdf

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0379.

(7)  Règlement (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale et modifiant la directive 91/414/CEE du Conseil (JO L 70 du 16.3.2005, p. 1).

(8)  Règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires (JO L 31 du 1.2.2002, p. 1).


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/19


P8_TA(2016)0040

Produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87705 × MON 89788, consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87705 × MON 89788 (MON-877Ø5-6 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (D042681 — 2016/2549(RSP))

(2018/C 035/05)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision d'exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87705 × MON 89788 (MON-877Ø5-6 × MON-89788-1), consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil,

vu le règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (1), et notamment son article 7, paragraphe 3, et son article 19, paragraphe 3,

vu les articles 11 et 13 du règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l'exercice des compétences d'exécution par la Commission (2),

vu que le comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale visé à l'article 35 du règlement (CE) no 1829/2003 a décidé par un vote, le 18 novembre 2015, de ne pas émettre d'avis,

vu l'avis émis par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) le 16 juillet 2015 (3),

vu sa résolution du 16 décembre 2015 sur la décision d'exécution (UE) 2015/2279 de la Commission du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (4),

vu la proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire,

vu l'article 106, paragraphes 2 et 3, de son règlement,

A.

considérant que, le 11 août 2011, Monsanto Europe SA a soumis à l'autorité compétente des Pays-Bas, conformément aux articles 5 et 17 du règlement (CE) no 1829/2003, une demande de mise sur le marché de denrées alimentaires, d'ingrédients alimentaires et d'aliments pour animaux contenant du soja MON 87705 × MON 89788, consistant en ce soja ou produits à partir de celui-ci;

B.

considérant que le soja génétiquement modifié MON-877Ø5-6 × MON-89788-1, décrit dans la demande, possède une expression réduite des enzymes FAD2 (Δ12 désaturase d'acides gras) et FATB (palmitoyl-ACP thioestérase), résultant en un profil enrichi en acide oléique et appauvri en acide linoléique et exprimant la protéine CP4 EPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate; considérant que le 20 mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, l'agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, a classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l'homme (5);

C.

considérant que le projet de décision d'exécution de la Commission a été mis aux voix au sein du comité permanent le 18 novembre 2015, sans qu'un avis ait été émis;

D.

considérant que, le 22 avril 2015, la Commission déplorait, dans l'exposé des motifs de sa proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003, le fait que depuis l'entrée en vigueur dudit règlement, elle avait dû adopter les décisions d'autorisation, conformément à la législation applicable, sans le soutien des avis des comités des États membres, et que, par conséquent, le renvoi du dossier à la Commission pour décision finale, qui aurait dû constituer vraiment une exception dans le cadre de la procédure dans son ensemble, était devenu la règle dans le processus décisionnel relatif aux autorisations de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux génétiquement modifiés;

E.

considérant que, le 28 octobre 2015, le Parlement européen a rejeté la proposition législative du 22 avril 2015 modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 (6) au motif que, si leur culture a nécessairement lieu sur le territoire d'un État membre, le commerce des OGM ignore les frontières, ce qui veut dire qu'un droit national de «refus» de l'utilisation et de la vente, tel que proposé par la Commission, aurait été impossible à exercer sans réintroduire les contrôles frontaliers sur les importations; considérant que le Parlement a rejeté la proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et qu'il a invité la Commission à retirer sa proposition et à en présenter une nouvelle;

1.

considère que le projet de décision d'exécution de la Commission n'est pas conforme au droit de l'Union, en ce qu'il n'est pas compatible avec l'objectif des règlements (CE) no 1829/2003 et (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil (7), qui est, conformément aux principes généraux établis par le règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil (8), d'établir le fondement permettant de garantir, en ce qui concerne les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés, un niveau élevé de protection de la vie et de la santé humaines, de la santé et du bien-être des animaux, de l'environnement et des intérêts des consommateurs, tout en assurant le bon fonctionnement du marché intérieur;

2.

demande à la Commission de retirer son projet de décision d'exécution;

3.

demande à la Commission de présenter, sur la base du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, une nouvelle proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et prenant en compte des préoccupations nationales fréquemment exprimées, qui ne portent pas seulement sur les questions de sécurité des OGM pour la santé et l'environnement;

4.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 268 du 18.10.2003, p. 1.

(2)  JO L 55 du 28.2.2011, p. 13.

(3)  «Scientific Opinion on application (EFSA-GMO-NL-2011-110) for the placing on the market of the herbicide-tolerant, increased oleic acid genetically modified soybean MON 87705 x MON 89788 for food and feed uses, import and processing under Regulation (EC) No 1829/2003 from Monsanto» (avis scientifique sur la demande EFSA-GMO-NL-2011-110 de Monsanto pour la mise sur le marché du soja génétiquement modifié MON 87705 x MON 89788 tolérant aux herbicides et enrichi en acide oléique comme denrée alimentaire ou aliment pour animaux, pour l'importation et le traitement en vertu du règlement (CE) no 1829/2003). EFSA Journal (2015); 13(7):4178, 30 pp. doi:10.2903/j.efsa.2015.4178.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0456.

(5)  Monographies du CIRC Volume 112: «evaluation of five organophosphate insecticides and herbicides» (évaluation de cinq insecticides et herbicides organophosphorés) du 20 mars 2015, http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarcnews/pdf/MonographVolume112.pdf

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0379.

(7)  Règlement (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale et modifiant la directive 91/414/CEE du Conseil (JO L 70 du 16.3.2005, p. 1).

(8)  Règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires (JO L 31 du 1.2.2002, p. 1).


31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/21


P8_TA(2016)0041

Négociation de l'accord sur le commerce des services (ACS)

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 contenant les recommandations du Parlement européen à la Commission concernant les négociations de l'accord sur le commerce des services (ACS) (2015/2233(INI))

(2018/C 035/06)

Le Parlement européen,

vu l'accord général sur le commerce des services (AGCS) (1), entré en vigueur en janvier 1995 à la suite des négociations du cycle d'Uruguay dans le cadre de l'OMC,

vu le rapport du 21 avril 2011 adressé par M. l'Ambassadeur Fernando de Mateo, président du Conseil du commerce des services de l'OMC, à son comité des négociations commerciales, concernant la session extraordinaire des négociations sur le commerce des services (2),

vu la déclaration du groupe des «très bons amis des services» du 5 juillet 2012 (3),

vu les directives de l'Union européenne pour la négociation d'un accord sur le commerce des services (ACS), adoptées par le Conseil le 8 mars 2013 et déclassifiées et rendues publiques par celui-ci le 10 mars 2015 (4),

vu sa résolution du 4 juillet 2013 sur l'ouverture de négociations relatives à un accord plurilatéral sur les services (5),

vu les orientations politiques du président Juncker pour la nouvelle Commission européenne du 15 juillet 2014, intitulées «Un nouvel élan pour l'Europe: mon programme pour l'emploi, la croissance, l'équité et le changement démocratique»,

vu la communication de la Commission du 14 octobre 2015 intitulée «Le commerce pour tous: vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable» (COM(2015)0497),

vu le rapport initial définitif du 17 juillet 2014, établi pour la Commission par Ecorys et intitulé «Trade Sustainable Impact Assessment in support of negotiations on a plurilateral Trade in Services Agreement (TiSA)» [en anglais uniquement] (6),

vu les documents de négociation présentés par l'ensemble des parties à l'ACS, en particulier ceux que la Commission a déclassifiés et rendus publics le 22 juillet 2014, notamment l'offre initiale de l'Union européenne (7),

vu la déclaration de la commissaire Malmström du 5 février 2015 sur la mobilité des patients dans le cadre de l'ACS (8),

vu la déclaration commune de l'Union européenne et des États-Unis du 20 mars 2015 sur les services publics (9) dans le contexte des négociations de l'ACS et du partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI),

vu le règlement (CE) no 1049/2001 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2001 relatif à l'accès du public aux documents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission,

vu l'article 39 du traité sur l'Union européenne (traité UE), l'article 8 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne relatif à la protection des données à caractère personnel, et l'article 12 de la déclaration universelle des droits de l'homme,

vu les articles 2 et 3 du traité UE et l'article 8 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE), qui promeuvent l'égalité entre les femmes et les hommes comme étant l'une des valeurs fondamentales de l'Union,

vu les articles 14 et 106 du TFEU et le protocole no 26 sur les services d'intérêt général,

vu sa résolution du 12 mars 2003 sur l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) dans le cadre de l'OMC, y compris la diversité culturelle (10),

vu l'article 21 du traité UE,

vu les articles 207 et 218 du traité FUE,

vu le principe de cohérence des politiques au service du développement énoncé dans le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'avis du Comité des régions sur la dimension locale et régionale de l'accord sur le commerce des services (ACS) (CDR 2700/2015),

vu l'article 108, paragraphe 4, et l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission du commerce international et les avis de la commission du développement, de la commission des affaires économiques et monétaires, de la commission de l'emploi et des affaires sociales, de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie, de la commission des transports et du tourisme, de la commission du développement régional, de la commission des libertés civiles, et de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A8-0009/2016),

A.

considérant que les négociations de l'ACS devraient permettre de parvenir à une réglementation internationale efficace, et non affaiblir la réglementation nationale;

B.

considérant que si l'ACS, sous sa forme actuelle et avec ses partenaires de négociation actuels, constitue un accord plurilatéral, l'objectif visé devrait être que l'accord conclu atteigne la masse critique nécessaire pour en faire un accord multilatéral dans le cadre de l'OMC;

C.

considérant que tout accord commercial doit offrir davantage de droits et des prix plus bas aux consommateurs européens, ainsi que davantage d'emplois et de protection aux travailleurs; qu'il doit également contribuer à la promotion du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises au niveau mondial, et créer des conditions équitables pour les entreprises européennes; que la politique commerciale devrait contribuer et se conformer entièrement au programme pour un travail décent de l'OIT et au programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies;

D.

considérant qu'un accord doit permettre d'ouvrir les marchés de l'étranger à nos entreprises et servir de filet de sécurité pour nos citoyens au niveau national; considérant que l'ACS devrait faciliter l'accès aux marchés étrangers, encourager les bonnes pratiques et influer sur la mondialisation, de sorte que celle-ci progresse dans le respect des valeurs, des principes et des intérêts de l'Union et qu'elle permette aux entreprises européennes de prospérer à l'heure des chaînes de valeur mondiales; considérant que les droits des consommateurs et les normes en matière sociale et environnementale ne constituent pas des barrières aux échanges, mais des éléments fondamentaux et non négociables de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive; que la politique commerciale de l'Union doit défendre les objectifs de cohésion économique, sociale et territoriale tels qu'énoncés à l'article 174 du traité FUE; que la prestation de services dans l'Union se fonde sur la garantie systématique du respect des principes d'accès universel, de qualité, de sécurité, de prix abordables et d'égalité de traitement dans toutes les villes et régions; que l'Union devrait promouvoir l'égalité hommes-femmes au niveau international;

E.

considérant que la mondialisation et l'accentuation du rôle des services et du numérique tant dans nos économies que dans le commerce international exige de toute urgence une action politique afin de renforcer les règles internationales; que l'Union a un intérêt vital à renforcer les règles de commerce international gouvernant les chaînes d'approvisionnement mondiales; que le système commercial multilatéral reste le cadre le plus efficace pour instaurer un commerce ouvert et équitable à l'échelle mondiale;

F.

considérant que l'ACS est une occasion pour l'Union européenne de consolider sa position de plus grand exportateur de services au monde — elle représente 25 % des exportations mondiales de services et a dégagé un excédent commercial de 170 milliards d'euros en 2013; que la valeur des exportations de services de l'Union a doublé au cours des dix dernières années pour atteindre 728 milliards d'euros en 2014; que le secteur des services emploie près de 70 % de la main-d'œuvre de l'Union et compte pour 40 % de la valeur des biens exportés par l'Europe; que 90 % des nouveaux emplois qui seront créés dans l'Union entre 2013 et 2025 concerneront le secteur des services; que cet accord offre un potentiel de stimulation de la création d'emplois dans l'Union;

G.

considérant que le commerce des services est un moteur pour l'emploi et la croissance dans l'Union européenne, qui pourrait être encore renforcé par l'ACS;

H.

considérant que de nombreux marchés importants, notamment dans les pays émergents, restent fermés aux entreprises européennes; que des obstacles inutiles au commerce des services qui, en termes tarifaires, s'élèvent à 15 % pour le Canada, 16 % pour le Japon, 25 % pour la Corée du Sud, 44 % pour la Turquie et 68 % pour la Chine, continuent d'empêcher les entreprises européennes de tirer pleinement profit de leur compétitivité; que l'Union européenne, où l'équivalent tarifaire des restrictions sur les services est de 6 % seulement, est nettement plus ouverte que la plupart de ses partenaires; que l'Union devrait utiliser sa position de plus grand importateur et exportateur de services pour imposer des conditions de concurrence équitable comprenant la réciprocité de l'accès aux marchés et une concurrence loyale;

I.

considérant que les obstacles non tarifaires, qui représentent en moyenne plus de 50 % du coût des services internationaux, lèsent de façon disproportionnée les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent un tiers des exportations de services de l'Union et qui manquent souvent des ressources humaines et financières pour surmonter ces obstacles; que l'élimination des obstacles inutiles faciliterait l'internationalisation des PME, pour autant que ces obstacles puissent être supprimés sans mettre en péril les objectifs d'intérêt public qui les sous-tendent; que les mesures nécessaires pour poursuivre des objectifs légitimes de politique publique devraient être maintenues;

J.

considérant que la mondialisation des chaînes de valeur fait progresser le contenu en importations de la production intérieure et des exportations; que le commerce de biens et le commerce de services sont liés, et que des règles mondiales sont nécessaires pour régir ces chaînes d'approvisionnement; que des normes internationales contraignantes sont plus nécessaires encore dans le contexte de chaînes de valeur mondiales afin d'éviter un nouveau nivellement par le bas et un dumping social et environnemental;

K.

considérant que la confiance des citoyens dans la politique commerciale de l'Union européenne doit être renforcée par la garantie non seulement de résultats positifs sur le plan de l'emploi et de la création de richesse pour les citoyens et les entreprises, mais aussi du plus haut degré de transparence, d'engagement et de responsabilité, par le maintien d'un dialogue constant avec les partenaires sociaux, la société civile, les autorités locales et régionales et les autres parties prenantes concernées, ainsi qu'en fixant des orientations claires dans le cadre des négociations;

L.

considérant que la plupart des engagements énoncés dans le programme de l'Union portent sur la législation nationale des États membres; que la mise en œuvre de ces engagements concerne tout particulièrement les pouvoirs régionaux et locaux;

M.

considérant que la protection des données n'est pas un fardeau économique mais une source de croissance économique; qu'il est crucial de rétablir la confiance dans le monde numérique; que les flux de données sont indispensables au commerce des services, mais qu'ils ne doivent jamais compromettre l'acquis de l'Union en matière de protection des données et de droit à la vie privée;

N.

considérant que, dans sa résolution du 4 juillet 2013 sur l'ouverture de négociations relatives à un accord plurilatéral sur les services, le Parlement a demandé à la Commission de «[persévérer] dans son projet de préparer une analyse d'impact sur la durabilité»;

O.

considérant que l'ACS impliquera des mouvements de personnes physiques entre les pays parties à l'accord et qu'à cet égard tous les citoyens européens doivent être traités de manière égale dans leur accès au territoire des autres parties;

P.

considérant que le Parlement a le dernier mot, par la procédure d'approbation, en ce qui concerne les accords commerciaux et que ses membres ne décideront d'approuver ou de rejeter l'ACS qu'une fois les négociations conclues; que, dans certains États membres, la ratification peut nécessiter une ratification par les parlements régionaux et/ou par les chambres parlementaires représentant le niveau régional;

Q.

considérant que le Parlement se réserve le droit d'exprimer son avis après avoir consulté les propositions de texte et projets d'accord à venir sur l'ACS;

1.

adresse, dans le contexte des négociations en cours concernant l'accord sur le commerce des services, les recommandations suivantes à la Commission:

a)

en ce qui concerne le contexte et le champ d'application:

i.

considérer les négociations de l'ACS comme un tremplin vers de nouvelles ambitions au niveau de l'OMC, le but étant de relancer des négociations en vue d'une réforme de l'AGCS;

ii.

réaffirmer son soutien à des négociations ambitieuses, complètes et équilibrées, qui devraient libérer le potentiel inexploité d'un marché mondial des services plus intégré, tout en empêchant le dumping social, environnemental et économique et en garantissant pleinement la conformité avec l'acquis de l'Union européenne; influencer et réguler la mondialisation et renforcer les normes internationales, tout en garantissant juridiquement le droit de réglementer et de poursuivre des objectifs légitimes de politique publique, par exemple en matière de santé publique, de sécurité et d'environnement; garantir un meilleur accès au marché pour les prestataires de services européens, y compris les PME, dans les principaux secteurs d'intérêt, tout en prévoyant des exceptions pour les secteurs sensibles, notamment tous les services publics; garantir que ces négociations contribuent équitablement et sensiblement à la création d'emplois et à une croissance inclusive, et définir des normes ambitieuses en matière de commerce des services pour le XXIe siècle; respecter les modèles politiques, sociaux et culturels choisis par l'Union et ses États membres, ainsi que les principes fondamentaux consacrés par les traités de l'Union et les principes mentionnés dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, notamment l'égalité hommes-femmes; promouvoir et protéger les droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit dans le monde entier;

iii.

aspirer à la multilatéralisation et s'opposer à toute disposition ou annexe entravant ce processus, qui serait incompatible avec l'AGCS et empêcherait une future intégration dans le système de l'OMC; accepter de nouvelles parties, à condition qu'elles acceptent les règles et le niveau d'ambition qui ont déjà fait l'objet d'un accord; encourager une plus grande participation aux négociations; noter que les plus gros obstacles, mais aussi le plus grand potentiel de croissance pour le commerce des services, se trouvent dans les pays BRICS et MINT; reconnaître l'importance de ces pays pour l'Union européenne, en tant que pays d'exportations où la classe moyenne est en plein essor, en tant que sources d'intrants intermédiaires et en tant que plaques tournantes essentielles dans les chaînes de valeur mondiales; ouvrir la voie à la participation d'économies émergentes, dynamiques et engagées, et renouveler son soutien à la demande de la Chine de se joindre aux négociations; assurer l'engagement de tous les participants à l'ACS en faveur d'une multilatéralisation du résultat des négociations; veiller à ce qu'une attention particulière soit accordée aux pays en développement et à ce que l'ACS inclue les dispositions de l'article IV de l'AGCS;

iv.

prendre acte du fait que, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le secteur des services représente environ 51 % du PIB dans les pays en développement et que les exportations de services en provenance des pays africains sont en hausse; reconnaître que le commerce, y compris celui des services, pourrait, sous certaines conditions, favoriser une croissance inclusive, le développement durable, la réduction de la pauvreté et des inégalités ainsi que la création d'emplois décents, et pourrait encourager l'innovation en facilitant les échanges de savoir-faire, le développement des technologies ainsi que les investissements dans la recherche et le développement, notamment grâce à des investissements étrangers; affirmer, par conséquent, que proposer aux pays en développement un accès équitable aux marchés mondiaux des services pourrait favoriser leur intégration économique et leur adaptation à la mondialisation;

v.

reconnaître que, puisque les négociations sont menées sur une base préférentielle, les avantages de l'accord seront limités aux parties à l'ACS jusqu'à ce qu'il soit multilatéralisé; refuser l'application d'un statut de nation la plus favorisée (clause NPF) aux États non parties à l'ACS jusqu'à la multilatéralisation de ce dernier; rejeter, comme dans l'AGCS, l'inclusion d'accords de libre-échange dans la clause NPF;

vi.

redynamiser les discussions sur les services dans le cadre du cycle de développement de Doha;

vii.

garantir des synergies et une cohérence entre les accords bilatéraux, plurilatéraux et multilatéraux en cours de négociation, ainsi qu'avec les évolutions du marché unique, notamment en ce qui concerne le marché unique numérique; s'assurer de la cohérence entre les politiques intérieures et extérieures de l'Union et promouvoir une approche intégrée des affaires étrangères; respecter le principe de la cohérence des politiques au service du développement et encourager la mise en œuvre des objectifs de développement durable adoptés en septembre 2015;

viii.

proposer des garanties particulières pour les touristes, entre autres afin de rendre les prix de l'itinérance internationale et les tarifs appliqués aux appels et aux services de messagerie internationaux transparents, de limiter les frais excessifs facturés aux consommateurs qui utilisent leurs cartes de crédit en dehors de l'Europe et de préserver le droit de l'Union et de ses États membres de publier des mises en garde en matière de sécurité concernant les destinations touristiques;

ix.

inclure une clause de révision qui institue un mécanisme permettant à une partie de quitter l'accord, ou de suspendre ou d'annuler des engagements concernant la libéralisation d'un service, en particulier en cas de non-respect de normes sociales et de normes relatives au droit du travail;

x.

publier sans plus attendre l'évaluation d'impact sur le développement durable et l'actualiser en conséquence une fois les négociations terminées, en tenant compte, en particulier, de l'incidence de l'ACS sur les citoyens, les autorités locales et régionales et les pays en développement ne participant pas aux négociations, ainsi que sur la situation sociale et en matière d'emploi dans l'Union; procéder en temps utile à une évaluation détaillée de l'effet de l'AGCS sur l'économie européenne depuis son entrée en vigueur; associer pleinement la société civile et les partenaires sociaux à la finalisation de l'étude d'impact sur le développement durable; demander aux services de recherche du Parlement de publier une étude complète et informative sur le champ d'application et l'incidence potentielle des négociations de l'ACS, y compris dans la perspective de l'égalité hommes-femmes et de la nécessité de s'attaquer à des phénomènes tels que le «plafond de cristal» et l'écart salarial entre les hommes et les femmes; procéder à un contrôle du respect des droits fondamentaux afin de permettre au Parlement de décider de manière éclairée d'accorder ou non son consentement à l'ACS;

xi.

veiller à ce qu'il ne soit pas possible d'«importer» des mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États depuis d'autres traités bilatéraux d'investissement en vertu de clauses NPF;

b)

en ce qui concerne l'accès au marché:

i.

exclure les services publics et les services audiovisuels du champ d'application de l'accord, adopter une démarche prudente en ce qui concerne les services culturels, sans préjudice des engagements pris par l'Union dans le cadre de l'AGCS, et s'efforcer d'obtenir des engagements ambitieux de la part des parties, secteurs et niveaux administratifs, en particulier portant sur une plus grande ouverture des marchés étrangers en matière de marchés publics, de télécommunications, de transports ainsi que de services professionnels et financiers;

ii.

garantir la réciprocité à tous les niveaux; encourager le recours à des dispositions horizontales axées sur l'engagement comme moyen de définir un niveau d'ambition commun, sans préjudice des droits et obligations découlant des articles XVI et XVII de l'AGCS, et noter que ces exigences minimales fixeraient des paramètres clairs pour les pays qui souhaitent participer; conformément à l'article IV de l'AGCS, offrir des conditions plus souples aux pays en développement et aux pays les moins développés lorsqu'il s'agit de souscrire au niveau d'ambition de l'accord; garantir que l'accord vise à créer les conditions d'une concurrence équitable dans le secteur des services et à ouvrir de nouveaux marchés aux prestataires de services de l'Union;

iii.

exclure des engagements de l'Union la fourniture de nouveaux services non classés dans le système de classification concerné, tout en conservant la possibilité de les inclure à un stade ultérieur;

iv.

refuser l'application de clauses dites de «statu quo» et «à effet de cliquet» à l'ensemble des engagements relatifs à l'accès au marché et des engagements relatifs au traitement national, ainsi que leur application aux secteurs sensibles, notamment les services publics et culturels, les marchés publics, le mode 4, les transports et les services financiers; ménager une marge de manœuvre suffisante pour ramener les services d'intérêt économique général sous le contrôle public; préserver le droit de l'Union et de ses États membres de modifier leur liste d'engagements conformément à l'AGCS;

v.

prendre des engagements limités dans le mode 1, notamment en ce qui concerne les services numériques, les services financiers et les transports routiers, afin d'éviter l'arbitrage réglementaire et le dumping social; prendre des engagements ambitieux et admettre l'intérêt à se montrer offensif dans le secteur des services de télécommunication par satellite, les services maritimes et la réassurance; reconnaître que de tels engagements ne peuvent porter leurs fruits que dans un environnement convenablement réglementé; veiller à ce que le droit de l'Union soit totalement respecté et appliqué par les prestataires étrangers lorsqu'une entreprise fournit un service à des consommateurs de l'Union depuis l'étranger, et inclure des dispositions garantissant aux consommateurs un accès aisé au recours; en parallèle, repérer les difficultés rencontrées par les consommateurs lorsqu'ils ont recours à des prestataires de services basés à l'étranger, leur fournir des informations et des conseils quant à leur droit de recours dans ces circonstances et proposer, le cas échéant, des mesures concrètes;

vi.

adopter une approche ambitieuse dans le mode 3 en s'efforçant d'éliminer les obstacles à la présence commerciale et à l'établissement dans les pays tiers, tels que les plafonds de participation étrangère et les contraintes applicables aux entreprises communes, ce qui est crucial pour l'essor des services fournis au titre des modes 1 et 4, tout en conservant le niveau actuel de réserves à l'échelle de l'Union;

vii.

garder à l'esprit que l'Union européenne a un intérêt «offensif» à la mobilité sortante de professionnels hautement qualifiés; s'abstenir de contracter de nouveaux engagements allant plus loin que l'AGCS en ce qui concerne la mobilité entrante tant que les autres parties n'améliorent pas substantiellement leurs offres; reconnaître que la clause relative à la main-d'œuvre maintient l'obligation juridique pour les prestataires de services étrangers de respecter la législation sociale et du travail de l'Union et des États membres, ainsi que les conventions collectives; prendre des engagements ambitieux au titre du mode 4 pour les dossiers qui sous-tendent les engagements du mode 3; conserver la possibilité de réaliser des tests concernant les besoins économiques et le marché du travail sur les prestataires de services contractuels et les travailleurs indépendants;

viii.

respecter le droit souverain des États membres de choisir les secteurs qu'ils souhaitent ouvrir à la concurrence étrangère et de décider du degré d'ouverture du secteur concerné, au moyen de restrictions et d'exemptions; s'abstenir de faire pression sur les États membres pour qu'ils n'exercent pas pleinement ce droit;

ix.

exclure, conformément aux articles 14 et 106 du traité FUE ainsi qu'au protocole no 26, les services d'intérêt général actuels et à venir, ainsi que les services d'intérêt économique général, du champ d'application de l'accord (notamment, sans toutefois s'y limiter, l'eau, la santé, les services sociaux, les systèmes de sécurité sociale, l'éducation, la gestion des déchets et les transports publics); veiller à ce que les autorités européennes, nationales et locales conservent le droit d'introduire, d'adopter, de maintenir ou d'abroger toute mesure concernant la commande, l'organisation, le financement et la fourniture des services publics; appliquer cette exclusion quel que soit le mode de prestation ou de financement des services; garantir que les systèmes de sécurité sociale soient exclus du champ d'application de l'accord; rejeter la proposition concernant une annexe sur la mobilité des patients, à laquelle s'opposent la majorité des participants à l'ACS; reconnaître le grand attachement des citoyens européens à des services publics de qualité, vecteurs de cohésion sociale et territoriale;

x.

rejeter toute restriction qui, en matière de financement croisé d'entreprises dépendant d'une seule et même collectivité territoriale, excéderait les dispositions du droit de l'Union ou des États membres;

xi.

chercher à introduire, sans préjudice de l'AGCS, une clause de référence («gold standard clause»), qui pourrait être incluse dans tous les accords commerciaux et qui garantirait que la clause relative aux services collectifs s'applique à tous les modes de prestation, à tous les services considérés comme des services publics par les autorités européennes, nationales ou régionales dans tous les secteurs et quel que soit le statut de monopole du service;

xii.

veiller, conformément à l'article 167, paragraphe 4, du traité FUE et à la convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005, au moyen d'une clause transversale et juridiquement contraignante applicable à l'ensemble de l'accord, à ce que les parties préservent leur droit d'adopter ou de maintenir toute mesure concernant la protection ou la promotion de la diversité culturelle et linguistique, quelle que soit la technologie ou la plateforme de distribution utilisée, tant en ligne que hors ligne;

c)

en ce qui concerne les règles relatives à l'économie numérique:

i.

garantir que les flux de données par-delà les frontières respectent le droit universel à la vie privée;

ii.

adopter une approche prudente dans les négociations des chapitres concernant la protection des données et de la vie privée;

iii.

reconnaître que la protection des données et le droit à la vie privée ne sont pas des obstacles aux échanges, mais des droits fondamentaux, consacrés à l'article 39 du traité UE, aux articles 7 et 8 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, ainsi qu'à l'article 12 de la déclaration universelle des droits de l'homme; reconnaître qu'un niveau élevé de confiance est essentiel en vue de développer une économie axée sur les données; garantir le plein respect de ce droit fondamental, en tenant dûment compte de l'évolution récente de l'économie numérique, et en pleine conformité avec la décision de la Cour de justice de l'Union européenne sur l'accord relatif à la sphère de sécurité; incorporer une disposition de portée générale, dépourvue d'ambiguïté, transversale, autonome et juridiquement contraignante, fondée sur l'article XIV de l'AGCS, qui exclue totalement du champ d'application de cet accord le cadre juridique actuel et futur de l'Union sur la protection des données à caractère personnel, sans qu'aucune condition n'exige que celui-ci soit en cohérence avec d'autres éléments de l'ACS; appliquer ces dispositions à toutes les autres annexes de l'ACS; soutenir sans délai et formellement ce type de propositions dans le cadre de l'annexe de l'ACS relative au commerce en ligne; appuyer les propositions visant à garantir l'application non discriminatoire des cadres juridiques nationaux de protection des données à caractère personnel des utilisateurs; appliquer les dispositions concernant la protection des données contenues dans l'annexe relative au commerce en ligne à toutes les autres annexes à l'ACS, y compris en ce qui concerne les services financiers;

iv.

garantir que la circulation dans le monde des données à caractère personnel des citoyens européens s'effectue en pleine conformité avec les règles de protection des données et de sécurité en vigueur en Europe; veiller à ce que les citoyens restent maîtres de leurs propres données; rejeter, par conséquent, toute disposition «fourre-tout» relative aux flux de données qui ne ferait pas référence au respect nécessaire des normes sur la protection des données;

v.

s'opposer formellement sans délai aux propositions américaines relatives à la circulation des informations;

vi.

considérer qu'un cadre juridique clairement défini et convenu d'un commun accord garantit la rapidité des échanges d'information lorsqu'il faut réagir à des menaces en matière de sécurité; veiller à ce que l'article XIV bis de l'AGCS soit repris dans le dispositif de l'ACS; garantir que les clauses relatives à la sécurité nationale soient fondées sur des critères de nécessité appropriés; rejeter fermement, cependant, tout élargissement de la portée de l'exemption concernant la sécurité nationale inscrite à l'article XIV bis de l'AGCS, ainsi que les technologies de «portes dérobées»; s'opposer formellement sans délai à ce type de propositions dans le cadre de l'ACS;

vii.

reconnaître que l'innovation numérique est un moteur de la croissance économique et de la productivité dans l'ensemble de l'économie; que les flux de données sont un moteur primordial de l'économie des services et un élément essentiel de la chaîne de valeur mondiale des entreprises traditionnelles de l'industrie manufacturière, et qu'ils revêtent une importance capitale pour le développement du marché unique numérique; s'efforcer d'obtenir, par conséquent, l'interdiction complète des exigences de localisation forcée des données et veiller à ce que l'ACS contienne des règles à l'épreuve du temps et qui empêchent la fragmentation du monde numérique; considérer que les exigences de localisation forcée des données, qui contraignent notamment les prestataires de services à utiliser les infrastructures locales ou à établir une présence locale comme condition de prestation de services, découragent les investissements directs étrangers vers et depuis les parties; s'employer donc pour limiter autant que possible ces pratiques au sein et à l'extérieur de l'Europe, tout en prévoyant les exemptions nécessaires pour la sauvegarde de l'intérêt public, notamment en ce qui concerne la protection des consommateurs et le respect des droits fondamentaux;

viii.

veiller à ce que les dispositions de l'accord définitif soient conformes aux actes législatifs de l'Union déjà applicables ou appelés à le devenir que sont notamment le règlement européen établissant des mesures relatives au marché unique européen des communications électroniques, le règlement général sur la protection des données, la directive relative à la vie privée et aux communications électroniques et les seize mesures prévues dans la communication sur le marché unique numérique; préserver la neutralité et l'ouverture de l'internet; veiller à ce que les données à caractère personnel ne puissent être transférées en dehors de l'Union que si les dispositions relatives aux transferts vers les pays tiers contenues dans la législation de l'Union en matière de protection des données sont respectées; garantir, en particulier, que l'Union européenne conserve sa faculté d'interrompre le transfert des données à caractère personnel à partir de l'Union vers les pays tiers où les règles ne sont pas conformes aux normes d'adéquation de l'Union, où les entreprises n'utilisent pas de solutions alternatives telles que des règles contraignantes pour les entreprises ou des clauses contractuelles standard, et où les dérogations visées à l'article 26, paragraphe 1, de la directive 95/46/CE ne s'appliquent pas; mettre fin aux pratiques de blocage géographique et défendre le principe de la gouvernance ouverte de l'internet; coopérer avec les parties, dans les cadres appropriés, en vue d'adopter des normes suffisamment strictes de protection des données;

ix.

favoriser la concurrence fondée sur des règles dans le secteur des télécommunications, dans l'intérêt des prestataires de services et des consommateurs; rectifier les asymétries réglementaires qui subsistent en ce qui concerne le secteur des télécommunications, en évitant que les parties imposent des plafonds de fonds propres étrangers, en mettant en place des règles d'accès de gros favorables à la concurrence pour les réseaux d'opérateurs historiques, en prévoyant des règles claires et non discriminatoires pour l'octroi des licences, en garantissant un accès véritable aux infrastructures locales dites du «dernier kilomètre» sur les marchés d'exportation des opérateurs de l'Union européenne, en garantissant l'indépendance des organismes de régulation et en plaidant pour une vaste définition des services de télécommunications qui embrasse tous les types de réseaux; garantir l'égalité des conditions de concurrence pour tous les opérateurs et veiller à ce que les entreprises des pays tiers issues de marchés oligopolistiques ne tirent pas parti de la fragmentation du marché de l'Union; garantir que les parties à l'ACS respectent le principe de l'accès ouvert et non discriminatoire des prestataires de services et des consommateurs à l'internet; garantir que les opérateurs de l'Union, dans les pays parties à l'ACS, bénéficient d'un accès équitable et symétrique au marché des services de télécommunication, exempt de tout obstacle non tarifaire ou dressé à l'intérieur des frontières, y compris sous la forme d'exigences en matière de réglementation, d'asymétrie de normes, ou encore d'impératifs ou de restrictions technologiques;

x.

défendre résolument les dispositions relatives à l'itinérance mobile internationale et les appliquer également aux appels et aux services de messagerie internationaux; multiplier les informations disponibles publiquement concernant les tarifs de détail à court terme et prôner l'instauration de plafonds à long terme en vue d'une baisse des prix; s'assurer que l'ACS ne crée aucun obstacle aux accords bilatéraux dans ce domaine; prôner la protection des consommateurs en ligne, notamment à l'égard des messages commerciaux électroniques non sollicités;

xi.

veiller à une coopération efficace en matière de fiscalité de l'économie numérique, en s'inspirant des travaux de la plateforme pour une bonne gouvernance fiscale de la Commission européenne, et garantir, en particulier, l'articulation entre l'imposition et l'activité économique réelle des entreprises du secteur;

d)

en ce qui concerne les règles relatives à la mobilité:

i.

veiller à ce que rien n'empêche l'Union européenne et ses États membres de maintenir, d'améliorer et d'appliquer leurs règles en matière de travail et de protection sociale, leurs conventions collectives et leurs dispositions législatives relatives à l'entrée ou au séjour temporaire des personnes physiques, sur le territoire de l'Union ou d'un État membre, y compris les mesures nécessaires pour assurer le passage ordonné de leurs frontières par les personnes physiques, telles que, notamment, l'admission ou les conditions d'admission à l'entrée; garantir, conformément à la directive 96/71/CE sur le détachement de travailleurs, que les conditions de travail et d'emploi minimales dans le pays d'accueil s'appliquent à tous les prestataires de services qui accèdent à l'Union européenne, tant aujourd'hui qu'à l'avenir; veiller à ce que tous les travailleurs arrivant en Europe, indépendamment de leur pays d'origine, jouissent des mêmes droits du travail que les ressortissants de leur État d'accueil, et à ce que le principe «à travail égal, salaire égal» soit respecté; garantir que les parties à l'ACS ratifient et mettent effectivement en œuvre les huit conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail (OIT); demander à toutes les parties de ratifier et de mettre en œuvre les grandes normes de l'OIT et de favoriser l'application des autres conventions de l'OIT et des résolutions des Nations unies en la matière; veiller au respect du droit du travail et des conventions collectives de l'Union et de ses États membres sur le territoire de l'Union; renforcer le dispositif de contrôle et d'exécution de l'Union afin de décourager les infractions; exhorter les États membres à mettre davantage de moyens à la disposition des services d'inspection du travail; recueillir et présenter de toute urgence des informations détaillées relatives au nombre et au type des prestataires de services opérant actuellement dans l'Union européenne au titre du mode 4, y compris la durée de leur séjour; veiller à renforcer nettement l'accès transfrontalier aux données au sein de l'Union européenne; insérer une clause de sécurité destinée à empêcher les entreprises de contourner ou d'entraver le droit de mener une action syndicale en faisant appel à des travailleurs de pays tiers pendant les négociations sur les conventions collectives et les conflits du travail, et permettre aux parties à l'ACS d'appliquer les garanties nécessaires dans le cas où les salaires intérieurs seraient sous pression, où les droits des travailleurs nationaux seraient fragilisés ou en cas de manquement à d'autres normes convenues, conformément aux limitations visées à l'article X de l'AGCS; exhorter l'ensemble des parties contractantes à respecter les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales;

ii.

rappeler que les engagements au titre du mode 4 ne doivent s'appliquer qu'à la circulation de professionnels de haut niveau, par exemple des personnes titulaires d'un diplôme de master universitaire ou équivalent, ou occupant une fonction d'encadrement supérieur, dans un but précis, pour une durée limitée et selon des conditions précises stipulées dans la législation nationale du pays dans lequel le service est fourni et dans un contrat respectant cette législation nationale; demander, à cet égard, que l'article 16 de la directive «Services» (2006/123/CE) soit pris en compte et appliqué; rejeter toute modification substantielle du mode 4 tel que défini dans l'AGCS et envisager une révision de la directive 2014/66/UE établissant les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers dans le cadre d'un transfert temporaire intragroupe;

iii.

reconnaître que l'annexe relative au mode 4 présente un intérêt offensif pour l'Europe, dans la mesure où les professionnels de l'Union sont bien formés et mobiles et où les entreprises européennes ont de plus en plus besoin des compétences particulières de professionnels étrangers à l'intérieur de l'Europe et de leur personnel hors d'Europe, afin de contribuer à la création de nouvelles activités commerciales; s'assurer que cette mobilité représente un avantage aussi bien pour les entreprises européennes que pour les travailleurs européens;

iv.

s'opposer à toute disposition relative aux visas et à d'autres procédures d'entrée, à l'exception de celles visant à accroître la transparence et à rationaliser les procédures administratives; garantir que l'ACS ne s'applique pas aux mesures relatives aux personnes physiques qui cherchent à accéder au marché du travail d'une partie, ni aux mesures concernant la citoyenneté, la résidence ou l'emploi à titre permanent; mettre en place des garanties suffisantes pour garantir que les prestataires de services temporaires rentrent dans leur pays d'origine;

v.

s'efforcer d'interdire uniformément l'exigence d'établissement d'une présence commerciale ou de résidence comme condition préalable à la fourniture de services professionnels; limiter le champ d'application de l'annexe sur les services professionnels à la liste d'engagements pris par chaque partie à l'accord;

vi.

œuvrer à la mise en place d'un cadre de reconnaissance mutuelle des formations, des niveaux universitaires et des qualifications professionnelles, notamment dans les domaines de l'architecture, de la comptabilité et des métiers juridiques, tout en assurant la compétence du fournisseur et donc la qualité des services fournis, conformément aux directives de l'Union européenne relatives aux qualifications professionnelles, et en évitant la reconnaissance automatique et quantitative des diplômes universitaires;

vii.

demander une définition claire des travailleurs concernés par l'annexe relative au mode 4;

e)

en ce qui concerne les règles relatives aux services financiers:

i.

conclure un accord comprenant une annexe équilibrée mais ambitieuse concernant la prestation de tous types de services financiers, en particulier dans le secteur des assurances et le secteur bancaire, qui aille au-delà de l'annexe sur les services financiers de l'AGCS et suscite une croissance durable à long terme, conformément aux objectifs de la stratégie Europe 2020; viser à renforcer la stabilité du système financier et des différents établissements financiers, en respectant pleinement le cadre réglementaire issu de la crise et en garantissant des conditions de concurrence loyale entre les prestataires de services financiers; obtenir un accord utile et protecteur pour les consommateurs de l'Union, débouchant sur la convergence vers le haut des réglementations financières et sur un plus grand choix de services financiers; viser à garantir aux consommateurs une protection suffisante, en particulier la protection des données et le droit à la vie privée, ainsi que la fourniture d'informations compréhensibles et exactes, indispensables pour réduire l'asymétrie de l'information;

ii.

obtenir des parties qu'elles s'engagent à mettre en œuvre et à appliquer les normes internationales en matière de réglementation et de contrôle du secteur financier, notamment celles approuvées par le G20, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, le Conseil de stabilité financière, l'Organisation internationale des commissions de valeurs et l'Association internationale des contrôleurs d'assurance; faire le nécessaire pour que les éléments clés du mémorandum d'accord de l'OMC sur les services financiers soient repris dans l'ACS, tout en améliorant la rédaction du mémorandum pour le rendre conforme aux lignes d'action précises appliquées actuellement par l'Union dans ces domaines; veiller à ce que l'ACS contribue à atténuer la double imposition et ne facilite en aucun cas la fraude fiscale, l'évasion fiscale, la planification fiscale agressive ou le blanchiment d'argent, ni ne génère de failles à exploiter pour entreprendre ces activités illicites; s'employer à obtenir des engagements poussés, notamment en matière d'accès au marché, des pays qui n'ont pas encore conclu d'accord commercial bilatéral avec l'Union européenne, comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Hong Kong et Taïwan, de ceux qui n'en ont pris que de très limités au niveau de l'OMC, comme le Chili et la Turquie, ou au niveau bilatéral en matière de services financiers, comme le Mexique;

iii.

insérer dans l'ACS une exception prudentielle sur le modèle de celle figurant dans l'accord économique et commercial global UE-Canada (AECG), qui préserve le droit souverain d'une partie à s'écarter de ses engagements commerciaux et à adopter toute mesure qu'elle juge nécessaire pour réguler ses secteurs financier et bancaire, pour des motifs de prudence et de surveillance, afin d'assurer la stabilité et l'intégrité de son système financier;

iv.

s'assurer que, dans le domaine des services financiers, aucun nouvel engagement ne soit pris qui puisse porter atteinte au règlement financier de l'Union en obligeant celle-ci à revenir sur son cadre réglementaire renforcé pour le secteur financier ou en l'empêchant de recourir au droit pour lutter contre les prises de risque excessives des établissements financiers; s'assurer que rien dans cet accord ne limitera la faculté des régulateurs de l'Union européenne d'autoriser ou d'interdire tout produit financier nouveau ou actuel conformément au cadre réglementaire de l'Union;

v.

tout en soulignant la nécessité de renforcer l'accès aux services financiers à l'échelle mondiale, étant donné leur importance pour la croissance et l'économie, exclure les services financiers transfrontaliers des engagements de l'Union européenne, y compris la gestion de portefeuilles, tant qu'il n'y a pas eu de convergence des réglementations financières au plus haut niveau, sauf dans des cas très limités et dûment justifiés, par exemple les services de réassurance fournis dans le cadre des relations interentreprises; considérer, en particulier, que l'existence de règles et de procédures claires et bien définies d'autorisation des entreprises établies dans des pays tiers pour fournir de tels services dans l'Union et, le cas échéant, la reconnaissance explicite par l'Union que le pays d'origine de ces entités dispose d'un cadre de réglementation et de surveillance équivalent au sien et applicable, sont indispensables afin qu'aucune entité non contrôlée ne puisse agir dans l'Union et que les entreprises européennes et non européennes, quel que soit leur lieu d'établissement, jouissent de l'égalité des conditions; prendre des mesures immédiates, parallèlement à l'ACS, afin de réduire les différences existant actuellement entre les méthodes employées par les États pour reconnaître l'équivalence des régimes de réglementation et de surveillance des autres pays et territoires, qui sont à l'origine de la fragmentation des marchés mondiaux des services financiers, en parvenant à une lecture homogène de la décision d'équivalence selon laquelle cette décision doit être le résultat d'une évaluation transparente permettant d'établir si les règles appliquées par chaque pays et territoire permettent de réaliser les mêmes objectifs, mais peut être unilatérale lorsque la reconnaissance mutuelle est impossible, en dépit de dialogues bilatéraux fréquents menés en amont;

vi.

demander la réalisation d'une analyse d'impact ex ante complète et indépendante afin d'évaluer les effets économiques et sociaux d'un approfondissement de la libéralisation des services financiers au titre de l'ACS;

vii.

reconnaître que l'effort de «reréglementation» du secteur financier engagé après la crise n'est pas encore achevé, notamment en ce qui concerne les obligations applicables à certaines formes juridiques, les scissions (séparation des activités bancaires, par exemple), les changements d'activités ou les restructurations;

f)

en ce qui concerne les règles relatives à la logistique:

i.

s'efforcer d'obtenir des résultats ambitieux mais équilibrés dans le secteur des transports, élément capital pour le développement durable des chaînes de valeur mondiales; accroître la rapidité, la fiabilité, la sécurité et l'interopérabilité des services de transport, dans l'intérêt des clients professionnels, des particuliers et des travailleurs; veiller à la cohérence avec la politique de l'Union en matière de climat; garder à l'esprit l'importance des services de transport et de livraison pour l'économie et l'emploi en Europe, sachant que les armateurs européens contrôlent 40 % de la flotte marchande de la planète, que le secteur de l'aviation emploie plus de cinq millions de personnes, que le secteur ferroviaire européen assure plus de la moitié de la production mondiale des équipements et services ferroviaires et que le transport routier conserve sa place dans la logistique de l'Union européenne; mesurer, dès lors, tout le potentiel que recèlent les services de transport pour la baisse du chômage en Europe; veiller à ce que les négociations tiennent compte de l'évolution rapide du secteur des transports et de la place de plus en plus grande occupée par les modes de transport de l'économie collaborative dans la vie quotidienne des Européens; exiger des compagnies étrangères qu'elles respectent scrupuleusement les normes réglementaires en vigueur dans l'Union lorsqu'elles fournissent des services de transport ou de livraison sur son territoire;

ii.

s'efforcer d'améliorer l'accès aux marchés étrangers et de réduire les pratiques réglementaires qui nuisent à la concurrence, principalement celles qui portent préjudice à l'environnement et diminuent l'efficacité des services de transport, ainsi que les restrictions imposées à l'actionnariat étranger par des pays extérieurs à l'Union, tout en garantissant juridiquement le droit des pouvoirs publics à réglementer les transports et à garantir les transports publics; s'attaquer aux restrictions dans le secteur du cabotage et éviter que des transporteurs ne reviennent à vide de leur pays d'accueil, notamment dans les annexes sur les transports maritimes et aériens;

iii.

proposer des dispositions tendant à renforcer les droits des passagers, notamment dans l'annexe relative au transport aérien, mais aussi pour tous les modes de transport, afin que les consommateurs tirent également parti de l'accord;

iv.

préserver les droits des États membres en ce qui concerne les réglementations nationales existantes ou futures ou les accords bilatéraux ou multilatéraux sur le transport routier, notamment les exigences relatives aux permis délivrés pour le transit; exclure toute disposition facilitant l'entrée et le séjour des conducteurs professionnels du champ d'application de l'annexe sur les services de transport routier; rejeter toute demande visant à prendre des engagements au titre du mode 4 dans le secteur du transport routier;

v.

garantir la cohérence avec les normes internationales, telles que celles adoptées par l'Organisation maritime internationale et l'Organisation de l'aviation civile internationale, les considérer comme des normes minimales, et s'opposer à tout abaissement de ces critères de référence internationaux; s'employer, à long terme, à instaurer des règles contraignantes de commerce international pour les secteurs des transports maritime et aérien; veiller à l'application des conventions de l'OIT intéressant les secteurs de la logistique et des transports, telle la convention du travail maritime; souligner que la législation de l'Union et des États membres apporte des avantages aux travailleurs, dont la sûreté et la sécurité, aux consommateurs et à l'environnement; insister sur le fait que tous les prestataires de services au sein de l'Union — nationaux et étrangers — doivent se conformer à cette législation; reconnaître que la qualité des services est intrinsèquement liée à la qualité de l'emploi et au cadre réglementaire en place;

vi.

trouver le juste équilibre entre la libéralisation du secteur postal concurrentiel, indispensable au développement des services et de l'économie numérique, et la protection des services postaux universels, qui sont un facteur essentiel de cohésion sociale, économique et territoriale; éviter, par conséquent, toute subvention croisée néfaste à la concurrence et améliorer l'accès aux marchés des pays non membres de l'Union, tout en veillant au respect des obligations de service universel définies par chaque partie;

vii.

rappeler le rôle essentiel que joue le transport maritime dans l'économie mondiale, en tant que secteur en soi et en tant que vecteur facilitant les échanges internationaux; soutenir un texte clair comportant des engagements forts assurant l'accès aux ports ainsi que l'accès aux marchés et le traitement national des services de transport maritimes internationaux;

g)

en ce qui concerne les règles relatives à la réglementation intérieure et à la transparence:

i.

garantir juridiquement le droit des autorités européennes, nationales et locales de réglementer dans l'intérêt public d'une manière qui ne soit pas plus restrictive que ce que prescrit l'AGCS, sans que cette démarche ne soit soumise au critère de nécessité; veiller à ce que les dispositions des annexes ne soient pas plus restrictives que les principes énoncés à l'article VI de l'AGCS ou dans la législation de l'Union;

ii.

reconnaître que les parties négociantes disposent des cadres d'un État de droit et d'une justice indépendante, avec des possibilités de recours garantissant les droits des investisseurs et des citoyens;

iii.

promouvoir la bonne gouvernance et la transparence et favoriser les bonnes pratiques dans les procédures administratives, réglementaires et législatives, en encourageant l'adoption large de mesures qui renforcent l'indépendance des décideurs, accroissent la transparence et la légitimité démocratique des décisions et réduisent les lourdeurs administratives; insister sur le fait que la protection et la sécurité des consommateurs, de la santé et de l'environnement ainsi que le droit du travail doivent être placés au centre des activités réglementaires; veiller à ce que le niveau de protection réglementaire offert par l'Union ne puisse être modifié que dans le sens d'un renforcement, et jamais d'un affaiblissement;

iv.

veiller à ce que le service universel soit garanti, de sorte que, par exemple, les personnes résidant dans des zones reculées, frontalières ou montagneuses, ou sur des îles, bénéficient du même niveau de service et ne paient pas davantage que les personnes résidant dans les zones urbaines;

v.

reconnaître que, conformément aux dispositions de l'AGCS, une annexe devrait être consacrée à la réglementation intérieure afin d'éviter que les parties n'érigent des obstacles aux échanges de manière détournée et n'imposent des formalités inutiles aux entreprises étrangères, notamment lorsqu'elles demandent différents types d'autorisation; s'assurer que la réglementation intérieure continue de servir des objectifs d'intérêt général;

vi.

garantir que les règles fixées d'un commun accord ne s'appliquent qu'aux mesures liées au commerce, comme les exigences et procédures en matière de qualifications et d'octroi de licences, et seulement dans des secteurs dans lesquels une partie a pris des engagements;

vii.

demander et publier un avis juridique avant le vote du Parlement sur l'accord définitif, en vue d'analyser minutieusement les deux annexes relatives à la réglementation intérieure et à la transparence au regard du droit de l'Union et d'examiner si les obligations juridiques définies dans ces annexes sont déjà respectées dans l'Union;

viii.

définir clairement les principes de transparence et d'objectivité dans l'élaboration de la législation afin que ces notions ne se transforment pas en dispositions «fourre-tout»;

ix.

publier en ligne les informations relatives aux dispositions liées au commerce et à la manière dont elles sont appliquées, y compris les réglementations applicables au niveau infrafédéral; mettre l'accent sur les règles régissant l'octroi des licences et des autorisations; demander expressément la création d'un dispositif d'information en ligne pour les PME, sous la forme d'un guichet unique, et associer les PME à sa conception;

x.

veiller à ce que les frais administratifs imposés aux entreprises étrangères soient équitables et non discriminatoires, à ce qu'il existe des possibilités de recours suffisantes auprès des juridictions nationales qui soient accessibles en toute égalité aux prestataires nationaux et étrangers et à ce que les décisions soient rendues dans un délai raisonnable;

xi.

conserver la pratique de l'Union consistant à organiser des consultations publiques avant toute proposition législative; garantir que les résultats de ces consultations feront l'objet d'une considération attentive lors des négociations;

xii.

s'opposer à toute proposition tendant à la présentation obligatoire des propositions législatives aux tiers avant leur publication; garder à l'esprit que les acteurs concernés ne bénéficient pas tous du même accès aux ressources et aux compétences et veiller à éviter que l'instauration d'une procédure de consultation volontaire des parties prenantes dans l'ACS n'ait pour effet de favoriser les organisations mieux dotées;

h)

en ce qui concerne les règles figurant dans d'autres disciplines réglementaires:

i.

reconnaître que l'ACS est l'occasion de garantir l'encadrement réglementaire de la concurrence et non la concurrence des cadres réglementaires;

ii.

s'assurer que les engagements pris d'un commun accord sont respectés dans la pratique et prévoir des mécanismes de représailles efficaces ainsi que des mesures dissuasives décourageant toute infraction à ces engagements; insérer par conséquent dans l'accord un mécanisme de règlement des différends entre États qui sera utilisé jusqu'à ce que l'accord soit multilatéralisé et que le règlement des différends à l'OMC devienne possible; réviser le règlement (UE) no 654/2014 concernant l'exercice des droits de l'Union pour l'application et le respect des règles du commerce international afin que l'Union puisse lancer des représailles dans le secteur des services;

iii.

appuyer l'inclusion dans l'accord d'une annexe réglementaire sur les marchés publics en vue d'accroître autant que possible la participation des entreprises européennes aux appels d'offres étrangers, tout en maintenant les critères européens, y compris en matière sociale et environnementale, et les procédures régissant les marchés publics européens, notamment en ce qui concerne l'accès des PME aux marchés publics, les critères d'admissibilité fondés sur le meilleur rapport qualité-prix et les seuils en-deçà desquels les engagements ne s'appliquent pas; remédier au manque de transparence et supprimer les barrières à l'entrée sur le marché concernant les appels d'offres non européens et dénoncer le manque de réciprocité dans ce domaine à tous les niveaux administratifs, comme l'illustre le traitement préférentiel accordé aux entreprises nationales dans plusieurs pays, tout en prévoyant la possibilité de prendre des engagements en matière d'accès au marché et de traitement national dans la perspective de la multilatéralisation; encourager la ratification et la mise en œuvre de l'accord de l'OMC sur les marchés publics et sa révision de 2011 par les parties qui ne l'ont pas encore fait; inviter l'Union européenne à se doter, à l'image de l'«American Business Act», d'un «European Business Act», favorisant le développement économique des PME et de l'industrie européenne;

iv.

assurer la protection des petits et moyens prestataires de services européens contre les pratiques commerciales déloyales des prestataires de services extérieurs à l'Union européenne;

v.

réduire les obstacles inutiles au commerce des services liés à l'énergie et à l'environnement, en particulier ceux portant sur le développement et la promotion des énergies renouvelables et des technologies respectueuses de l'environnement, tout en conservant la possibilité d'émettre des réserves quant à l'accès au marché et au traitement national pour tous les modes de prestation dans ces secteurs, étant donné qu'un nombre croissant de services, concernant notamment l'installation, la gestion et la réparation, sont vendus avec des produits dans ces deux domaines; admettre la reconnaissance explicite de la souveraineté de chaque partie à l'égard des ressources énergétiques conformément aux dispositions du traité et garantir juridiquement, par une amélioration des dispositions équivalentes à celles de l'AGCS, le droit de l'Union de réglementer, notamment pour réaliser les objectifs européens en matière de viabilité, de climat, de sécurité et d'accessibilité financière;

vi.

veiller à empêcher que tout engagement futur en matière de marchés publics n'annihile les dispositions locales ou nationales de l'une des parties;

i)

en ce qui concerne l'information du public et des responsables politiques:

i.

garantir le niveau le plus élevé de transparence, de dialogue et de responsabilité;

ii.

assurer l'information complète et immédiate du Parlement européen à toutes les phases des négociations; veiller à ce que tous les députés au Parlement européen aient communication de l'ensemble des documents de négociation relatifs à l'ACS, ainsi que des documents internes à la Commission, notamment des résumés détaillés des sessions de négociation et des évaluations approfondies des offres présentées par les parties à l'ACS, dans le respect de la confidentialité qui s'impose; publier, conformément à la politique de l'OMC, à la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne en matière de documents classifiés et aux limitations inscrites dans l'acquis communautaire, en particulier dans le règlement (CE) no 1049/2001 relatif à l'accès aux documents, les documents de négociation, à l'exception de ceux qui doivent être classifiés, moyennant une justification claire au cas par cas;

iii.

saluer l'important élan de transparence à l'égard du grand public depuis les élections européennes de 2014, notamment la publication des offres d'accès au marché de l'Union et le mandat confié par le Conseil; poursuivre ces efforts en présentant des fiches d'information claires et compréhensibles pour chaque volet de l'accord et en publiant des comptes rendus factuels de chaque session de négociation sur le site internet Europa; inciter nos partenaires de négociation à aller plus loin en matière de transparence, afin que l'ACS ne soit pas négocié dans des conditions plus opaques que celles organisées sous l'égide de l'OMC;

iv.

veiller à ce que les institutions de l'Union européenne entretiennent un dialogue sérieux et permanent avec tous les acteurs concernés tout au long du processus de négociation; demander à ce que ce dialogue s'intensifie au fur et à mesure de l'avancée des négociations, pour que les attentes de la société civile européenne, des partenaires sociaux et des autres parties prenantes soient convenablement prises en compte, y compris dans le cadre du dialogue avec la société civile; souligner que les États membres, qui formulent les directives de négociation, ont un rôle essentiel à jouer à cet égard;

v.

encourager les États membres à associer et à consulter leurs parlements nationaux et les collectivités locales et régionales, ainsi qu'à les informer convenablement sur les négociations en cours;

vi.

inviter les représentants des collectivités locales et régionales, représentés par le Comité des régions au niveau de l'Union européenne, à participer aux dialogues organisés par la Commission européenne au début et à la fin de chaque session de négociations;

2.

demande à la Commission de tenir pleinement compte de la présente résolution et d'y répondre dans les six mois suivant son adoption;

3.

charge son Président de transmettre la présente résolution contenant les recommandations du Parlement européen à la Commission et, pour information, au Conseil, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements de toutes les parties à l'ACS.


(1)  https://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/26-gats_01_f.htm

(2)  TN/S/36

(3)  http://eeas.europa.eu/delegations/wto/press_corner/all_news/news/2012/20120705_ advancing_negotiations_services.htm

(4)  http://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2015/03/150310-trade-services-agreement-negotiating-mandate-made-public/

(5)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0325.

(6)  http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2014/july/tradoc_152702.pdf

(7)  http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2014/july/tradoc_152702.pdf

(8)  http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=1254

(9)  http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2015/march/tradoc_153264.pdf

(10)  JO C 61 E du 10.3.2004, p. 289.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/35


P8_TA(2016)0042

Nouvelle stratégie sur l'égalité entre les femmes et les hommes et sur les droits des femmes pour l'après 2015

Résolution du Parlement européen du 3 février 2016 sur une nouvelle stratégie en faveur des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes en Europe après 2015 (2016/2526(RSP))

(2018/C 035/07)

Le Parlement européen,

vu l'article 2 et l'article 3, paragraphe 3, deuxième alinéa, du traité sur l'Union européenne (traité UE), ainsi que l'article 8 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),

vu l'article 23 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,

vu la déclaration et le programme d'action de Pékin adoptés lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes, le 15 septembre 1995, ainsi que les documents finaux en résultant adoptés lors des sessions spéciales des Nations unies Pékin + 5 (2000), Pékin + 10 (2005), Pékin + 15 (2010) et Pékin + 20 (2015),

vu la communication de la Commission du 21 février 1996 intitulée «Intégrer l'égalité des chances entre les femmes et les hommes dans l'ensemble des politiques et actions communautaires» (COM(1996)0067), dans laquelle elle s'engageait à «promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'ensemble des actions et des politiques», instaurant effectivement le principe de l'intégration de la dimension d'égalité entre les hommes et les femmes,

vu le pacte européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes couvrant la période 2011-2020, adopté par le Conseil de l'Union européenne au mois de mars 2011,

vu le rapport de recherche de la Commission du 21 septembre 2010 intitulé «Evaluation of the strengths and weaknesses of the strategy for equality between women and men 2010–2015» (Évaluation des forces et des faiblesses de la stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015),

vu la communication de la Commission du 5 mars 2010 intitulée «Un engagement accru en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes: une charte des femmes» (COM(2010)0078),

vu la communication de la Commission du 21 septembre 2010 intitulée «Stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015» (COM(2010)0491),

vu sa résolution du 9 juin 2015 sur la stratégie de l'Union européenne pour l'égalité entre les femmes et les hommes après 2015 (1),

vu l'analyse de la consultation publique intitulée «Equality between men and women in the EU» (Égalité entre les hommes et les femmes dans l'Union européenne) publiée en octobre 2015,

vu la nouvelle feuille de route intitulée «Un nouveau départ pour relever les défis de l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée rencontrés par les familles qui travaillent», qui contient un ensemble de mesures législatives et non législatives, publiée en août 2015 par la Commission,

vu les conclusions de la réunion du comité consultatif de l'égalité des chances entre les femmes et les hommes de la Commission européenne du 26 novembre 2015,

vu le document de travail des services de la Commission du 3 décembre 2015 intitulé «Strategic engagement for gender equality 2016-2019» (Engagement stratégique pour l'égalité hommes-femmes 2016-2019) (SWD(2015)0278),

vu les conclusions de la réunion du Conseil «Emploi, politique sociale, santé et consommateurs» (EPSCO) du 7 décembre 2015, et notamment le paragraphe 35 de ce document,

vu la déclaration du 7 décembre 2015 sur l'égalité entre les hommes et les femmes du trio des présidences de l'Union composé des Pays-Bas, de la Slovaquie et de Malte,

vu la question adressée à la Commission sur une nouvelle stratégie en faveur des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes en Europe après 2015 (O-000006/2016 — B8-0103/2016),

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que l'égalité entre les femmes et les hommes est une valeur fondamentale de l'Union européenne — reconnue comme telle par les traités et par la charte des droits fondamentaux — que celle-ci s'est engagée à promouvoir dans l'ensemble de ses activités, et qu'elle constitue un objectif stratégique indispensable à la réalisation des objectifs généraux de la stratégie Europe 2020 comme la croissance, l'emploi et l'inclusion sociale;

B.

considérant que le droit à l'égalité de traitement constitue un droit fondamental déterminant consacré par les traités de l'Union européenne et profondément ancré dans la société européenne, et qu'il est indispensable au développement de cette dernière et doit être appliqué tant dans la législation, la pratique et la jurisprudence que dans la vie quotidienne;

C.

considérant que, dans le passé, l'Union a pris d'importantes mesures pour renforcer les droits des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes, mais que les actions politiques et les réformes en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes au niveau européen ont connu un ralentissement au cours de ces dix dernières années; que la stratégie précédente de la Commission pour l'égalité entre les femmes et les hommes pour la période 2010-2015 n'était pas suffisamment exhaustive pour contribuer à une telle égalité aux niveaux européen et international, et que ses objectifs programmés n'ont pas été réalisés dans la pratique; qu'une nouvelle stratégie pour l'après-2015 devra insuffler un élan nouveau et arrêter des mesures concrètes pour renforcer les droits des femmes et promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes;

D.

considérant que l'évaluation de la stratégie 2010-2015, et des positions des parties prenantes, qui est faite dans le rapport de recherche de la Commission intitulé «Evaluation of the strengths and weaknesses of the strategy for equality between women and men 2010–2015» (Évaluation des forces et des faiblesses de la stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015) met l'accent sur la nécessité de consolider la stratégie adoptée en 2010;

E.

considérant que, dans sa résolution du 9 juin 2015, le Parlement a clairement appelé à une nouvelle stratégie distincte en faveur de l'égalité des genres et des droits des femmes pour l'après-2015; que les résultats de la consultation publique ont montré que 90 % des personnes interrogées étaient favorables à une nouvelle stratégie;

F.

considérant que dans ses conclusions du 7 décembre 2015 (paragraphe 35), le Conseil EPSCO invite la Commission «à adopter, sous la forme d'une communication, une nouvelle stratégie en matière d'égalité entre les femmes et les hommes pour l'après-2015»; que dans sa déclaration du 7 décembre 2015, le trio des présidences de l'Union s'est engagé à transmettre au Conseil EPSCO un projet de conclusions du Conseil sur la stratégie de l'Union en matière d'égalité entre les femmes et les hommes pour l'après-2015;

1.

rappelle que la Commission est tenue par l'article 2 du traité UE et par la charte des droits fondamentaux de prendre des mesures en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes;

2.

note que, par le passé, la Commission a clairement plaidé en faveur de l'adoption d'une communication claire, transparente, légitime et publique concernant une stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes, bénéficiant du soutien de toutes les institutions de l'Union, au plus haut niveau politique;

3.

juge regrettable que le programme de travail de la Commission pour 2016, publié en novembre 2015, ne fasse aucune mention spécifique de la stratégie de l'Union pour l'égalité des genres pour l'après-2015; déplore le fait que, le 3 décembre 2015, la Commission n'ait publié qu'un document de travail de ses services intitulé «Strategic engagement for gender equality 2016-2019» (Engagement stratégique pour l'égalité hommes-femmes 2016-2019), présentant ainsi un document interne de moindre importance tout en limitant la durée de ses actions;

4.

accueille avec satisfaction la feuille de route intitulée «Un nouveau départ pour relever les défis de l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée rencontrés par les familles qui travaillent», qui contient un ensemble de mesures législatives et non législatives, publiée en août 2015 par la Commission;

5.

invite les États membres à assumer leurs responsabilités pleines et entières quant à l’amélioration de la mise en œuvre des principes de l'égalité de traitement et de l'égalité des chances entre les femmes et les hommes au niveau national;

6.

déplore le fait que, le 7 décembre 2015, le Conseil EPSCO n'ait pas pu s'accorder sur une position officielle en ce qui concerne plusieurs points en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, y compris la directive sur la présence des femmes au sein des conseils d'administration, qui est attendue de longue date par le Parlement;

7.

se félicite de l'angle d'approche adopté par la Commission dans le document de travail susmentionné concernant un engagement stratégique pour l'égalité hommes-femmes, mais déplore l'absence de critères concrets et d'un budget spécifique, en l'absence desquels il sera impossible de mesurer l'état d'avancement de la réalisation des objectifs et des indicateurs ou d'accomplir des progrès en la matière;

8.

invite la Commission à réexaminer sa décision et à adopter une communication sur une nouvelle stratégie en faveur de l'égalité hommes-femmes et des droits des femmes pour la période 2016-2020 qui réponde aux enjeux en matière d'égalité hommes-femmes et qui soit conforme au programme fixé au niveau international, à savoir le document final adopté en 2015 lors de la session spéciale Pékin + 20 et le nouveau cadre pour «l'égalité entre les hommes et les femmes et l'émancipation des femmes: transformer la vie des femmes et des filles dans le contexte des relations extérieures de l'UE (2016-2020)»;

9.

invite la Commission à coopérer avec le Parlement et le Conseil, et demande d'organiser un sommet de l'Union européenne consacré à l'égalité hommes-femmes et aux droits des femmes en vue d'identifier les progrès accomplis, et de prendre de nouveaux engagements dans la perspective du prochain Conseil EPSCO en mars 2016;

10.

rappelle que la mise en œuvre de la législation et des outils politiques de l'Union doit être conforme aux principes de subsidiarité et de «valeur ajoutée», que des règles uniformes ne sont pas toujours nécessaires pour assurer un fonctionnement pratique et concurrentiel du marché intérieur et que la Commission doit tenir compte de la charge administrative qu'induisent ses propositions législatives ainsi que des différents contextes culturels et des diverses pratiques culturelles existant dans les différents États membres;

11.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et aux gouvernements des États membres.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0218.


Jeudi 4 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/38


P8_TA(2016)0043

Situation des droits de l’homme en Crimée, en particulier chez les Tatars de Crimée

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation des droits de l’homme en Crimée, notamment des Tatars de Crimée (2016/2556(RSP))

(2018/C 035/08)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le partenariat oriental, l’Ukraine et la Fédération de Russie,

vu les rapports de la mission d’évaluation des droits de l’homme en Crimée menée par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l'OSCE et le haut-commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales (HCMN),

vu les décisions du Conseil européen des 21 mars, 27 juin et 16 juillet 2014 instituant des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie à la suite de l’annexion illégale de la Crimée,

vu le «rapport sur la situation des droits de l’homme en Ukraine — 16 août au 15 novembre 2015» du Bureau du Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme,

vu la résolution 68/262 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 27 mars 2014 intitulée «Intégrité territoriale de l'Ukraine»,

vu le rapport de l’organisation Freedom House sur la liberté dans le monde en 2016, qui évalue la situation des libertés politiques et civiques dans la Crimée illégalement annexée et la qualifie de «non libre»,

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que la Fédération de Russie a illégalement annexé la Crimée et Sébastopol et a, par conséquent, violé le droit international, notamment la charte des Nations unies, l’acte final d’Helsinki, le mémorandum de Budapest de 1994 et le traité d’amitié, de coopération et de partenariat de 1997 entre la Fédération de Russie et l’Ukraine;

B.

considérant que, lors de l’annexion illégale de la Crimée par la Fédération de Russie en mars 2014, les Ukrainiens, notamment les Tatars de Crimée, et l’armée ukrainienne ont fait preuve d'un grand courage et d'une grande loyauté vis-à-vis de l’Ukraine et se sont opposés de manière pacifique à l’acte de guerre que constituait l’annexion; que plusieurs organisations internationales et groupes de défense des droits de l’homme dénoncent le fait que la protection des droits de l’homme en Crimée a été fortement mise à mal depuis l’occupation et l’annexion illégale de la péninsule par la Fédération de Russie au début de l’année 2014;

C.

considérant que des abus ciblés ont été enregistrés contre la communauté tatare, dont la majorité s’est opposée à l'annexion russe et a boycotté le prétendu référendum du 16 mars 2014, et que ces abus ont été permis notamment par la législation vague et excessivement large de la Russie contre «l'extrémisme», qui vise à intimider ou réduire au silence les opposants; que ces abus comprennent des enlèvements, des disparitions forcées, des actes de violence et de torture, ainsi que des exécutions extrajudiciaires, sur lesquels les autorités de fait n’ont pas enquêté et qu'elles n'ont pas poursuivis;

D.

considérant que les dirigeants tatars de Crimée, tels que Moustafa Djemilev, membre de la Verkhovna Rada d’Ukraine, et Refat Tchoubarov, président du Mejlis, ont été interdits d’entrée en Crimée; qu'ils sont actuellement autorisés à y entrer, mais sous la menace d’une arrestation; qu’un tribunal russe a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre Moustafa Djemilev, qui a passé précédemment 15 ans dans les prisons soviétiques en raison de son action visant à permettre à son peuple de retourner dans son pays natal en Crimée;

E.

considérant que toutes les communautés religieuses, y compris les églises chrétiennes indépendantes de Moscou, ont vu leurs activités soumises à des restrictions; que ces difficultés sont dues à la sévère limitation de la liberté d’association, aux expropriations, à la non-délivrance de documents et aux perquisitions régulièrement menées dans les locaux subsistants de ces organisations religieuses;

F.

considérant que les personnes qui ont refusé de prendre la citoyenneté russe à la suite sont victimes de discriminations et de graves difficultés dans tous les domaines de la vie politique, sociale et économique;

G.

considérant que la Russie a restreint l’accès à la Crimée pour l'OSCE, les Nations unies et le Conseil de l’Europe, ainsi que pour les ONG de défense des droits de l’homme et les journalistes indépendants; que ces restrictions rendent extrêmement difficiles la surveillance des droits de l’homme en Crimée et la communication d'informations à ce sujet;

H.

considérant que l’ensemble de la population des Tatars de Crimée, un peuple autochtone de Crimée, a été déplacée vers d’autres parties de l’URSS en 1944, sans droit au retour jusqu’en 1989; que, le 12 novembre 2015, la Verkhovna Rada ukrainienne a adopté une résolution reconnaissant la déportation des Tatars de Crimée en 1944 comme un génocide et instituant le 18 mai comme Journée du souvenir;

1.

réaffirme son ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues et à son choix libre et souverain de suivre une voie européenne; rappelle sa ferme condamnation de l'annexion illégale de la péninsule de Crimée par la Russie et l’engagement pris par l’Union européenne, ses États membres et la communauté internationale d'appliquer sans réserve la politique de non-reconnaissance de l’annexion illégale de la Crimée; souligne également que le rétablissement du contrôle ukrainien sur la péninsule est l’une des conditions préalables en vue de rétablir des relations de coopération avec la Fédération de Russie, et notamment de la suspension des sanctions à cet égard;

2.

condamne fermement les violations des droits de l’homme d'une gravité sans précédent perpétrées notamment sous le prétexte de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme à l’encontre des résidents de Crimée, et plus particulièrement des Tatars de Crimée, qui n'acceptent pas le régime des autorités locales illégitimes;

3.

condamne les graves entraves à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, notamment lors des manifestations commémoratives traditionnelles comme l’anniversaire de la déportation des Tatars de Crimée par le régime totalitaire de l’Union soviétique de Staline et à l'occasion des manifestations culturelles des Tatars de Crimée; souligne que, conformément au droit international, les Tatars, en tant que peuple autochtone de Crimée, ont le droit de maintenir et de renforcer leurs institutions politiques, juridiques, économiques, sociales et culturelles distinctes; réclame le respect du Mejlis en tant que représentation légitime de la communauté tatare de Crimée, et demande d’éviter tout harcèlement et toute persécution systématique de ses membres; fait part de sa préoccupation quant aux violations de leurs droits de propriété et de leurs libertés, aux intimidations, aux mises en détention et au non-respect de leurs droits civiques, politiques et culturels; relève avec une égale préoccupation les exigences restrictives de réenregistrement pour les médias, ainsi que pour les organisations de la société civile;

4.

demande instamment aux autorités russes et aux autorités locales de fait d'enquêter de manière impartiale et transparente sur tous les cas de disparitions, de tortures et de violations des droits de l’homme perpétrés par la police et les forces paramilitaires dans la péninsule de Crimée depuis février 2014;

5.

rappelle que la Fédération de Russie, en tant que force d’occupation, a la responsabilité de veiller à la sécurité de l’ensemble de la population et au respect des droits humains, culturels et religieux, les droits des Tatars autochtones et de toutes les autres minorités de Crimée, et de faire respecter l’ordre juridique en Crimée;

6.

rappelle que les institutions et les experts indépendants de l’OSCE, des Nations unies et du Conseil de l’Europe se sont vu entièrement ou partiellement refuser l’accès à la péninsule de Crimée, et ont donc été dans l'impossibilité d'observer la situation des droits de l’homme conformément à leur mandat en Crimée;

7.

invite les autorités de la Fédération de Russie et les autorités de fait de Crimée, qui sont tenues de respecter le droit humanitaire international et le droit international en matière de droits de l’homme, à accorder un accès sans restriction en Crimée aux institutions internationales et aux experts indépendants de l’OSCE, des Nations unies et du Conseil de l’Europe, ainsi qu'à toutes les ONG de défense des droits de l’homme et à tous les médias qui souhaitent se rendre sur place, évaluer et informer sur la situation en Crimée; invite le Conseil et le SEAE à faire pression sur la Russie à cet égard; se félicite de la décision du Secrétaire général du Conseil de l’Europe d'envoyer son représentant spécial pour les droits de l’homme en Crimée, étant donné qu’il s’agissait de la première visite à la suite de l’annexion russe et qu'elle devrait permettre une évaluation actualisée de la situation sur le terrain; attend avec intérêt ses conclusions; souligne que toute présence internationale sur le terrain devrait être coordonnée avec l’Ukraine;

8.

se félicite de l’initiative ukrainienne visant à mettre en place un mécanisme international de négociation sur le rétablissement de la souveraineté de l’Ukraine, sous le format «Genève plus», qui devrait inclure la participation directe de l’Union européenne; demande à la Russie d’entamer des négociations avec l’Ukraine et les autres parties sur la fin de l'occupation de la Crimée, la levée des embargos sur le commerce et l’énergie, et la suppression de l’état d’urgence en Crimée;

9.

déplore les obstacles mis au retour des dirigeants tatars en Crimée et les poursuites menées à leur égard, ainsi que l'exercice d'une pression croissante et inacceptable sur d’autres membres du Mejlis; déplore également la fermeture abusive du média ATR, qui a une large audience au sein de la communauté tatare de Crimée; invite la Commission européenne à apporter l’assistance financière nécessaire requise pour assurer le fonctionnement de ce média et d'autres médias en exil en Ukraine; considère la fermeture d’écoles et de classes de Tatars de Crimée ainsi que les restrictions imposées à l’utilisation de la langue comme une grave limitation des droits fondamentaux des membres de la Communauté, tout comme le fait que la langue ukrainienne ait été retirée de la sphère publique;

10.

plaide pour la préservation de l’environnement multiculturel de la Crimée et pour le respect intégral des langues et des cultures distinctes ukrainiennes, tatares et d'autres minorités;

11.

déplore les interventions des autorités de fait visant à entraver le fonctionnement du Mejlis des Tatars de Crimée, le plus haut organe exécutif et représentatif des Tatars de Crimée, par la fermeture de son siège et la saisie de certaines de ses propriétés et par d’autres actes d’intimidation;

12.

condamne la répression répétée contre les médias et les journalistes indépendants et les militants de la société civile en Crimée; déplore la délivrance forcée de passeports russes aux citoyens ukrainiens en Crimée par la Fédération de Russie; condamne également la pratique des autorités de fait imposant la citoyenneté russe aux résidents de Crimée;

13.

réitère son soutien à la décision de l’Union européenne d’interdire les importations en provenance de Crimée, si elles ne sont pas accompagnées d’un certificat d’origine délivré par les autorités ukrainiennes, et d'imposer des mesures restrictives à l’exportation de certains biens et technologies, aux investissements, au commerce et aux services en Crimée; invite le Conseil à maintenir ces sanctions jusqu’à l’achèvement de la réintégration pleine et entière de la Crimée dans l’ordre juridique de l’Ukraine;

14.

invite la Fédération de Russie à faire la lumière sur tous les cas de torture de prisonniers arrêtés illégalement en Crimée, à libérer les prisonniers comme Oleg Sentsov et Alexandr Koltchenko, ainsi qu'Akhtem Chiigoz, vice-président du Mejlis, Moustafa Degermedji et Ali Asanov, qui ont été arrêtés en Crimée pour leur protestation pacifique contre l’occupation, et à garantir leur retour en toute sécurité en Ukraine; presse la Fédération de Russie de mettre un terme aux poursuites pour motifs politiques menées contre des dissidents et des militants civiques; condamne leur transfert ultérieur en Russie et l’attribution forcée de la citoyenneté russe;

15.

condamne la militarisation de la péninsule de Crimée et ses conséquences négatives importantes pour la vie économique et sociale, ainsi que les menaces de la Russie de déployer des armes nucléaires en Crimée, qui mettent gravement en danger la sécurité régionale, européenne et mondiale; réitère son appel au retrait de toutes les forces russes en provenance de Crimée et de l’est de l’Ukraine;

16.

souligne que la coopération économique, ainsi que la fourniture de biens et de services entre l’Ukraine et la péninsule de Crimée temporairement occupée doit s'effectuer dans le cadre juridique de l’Ukraine et être respectée par toutes les parties, en évitant ainsi des conséquences négatives pour la population vivant en Crimée; invite les autorités, en cas de non-respect de cette démarché, à enquêter et à mettre un terme aux infractions;

17.

fait part de sa vive inquiétude en ce qui concerne la situation des personnes LGBTI en Crimée, qui s’est nettement aggravée à la suite de l’annexion russe, et en ce qui concerne les menaces et la répression pratiquées par les autorités de fait et les groupes paramilitaires;

18.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la VP/HR, au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au président, au gouvernement et au Parlement ukrainiens, au Conseil de l’Europe, à l’OSCE, ainsi qu’au président, au gouvernement et au Parlement de la Fédération de Russie, et au Mejlis des Tatars de Crimée.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/42


P8_TA(2016)0044

Bahreïn: cas de Mohammed Ramadan

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur Bahreïn: le cas de Mohammed Ramadan (2016/2557(RSP))

(2018/C 035/09)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le Bahreïn, et notamment celle du 9 juillet 2015 intitulée «Bahreïn, en particulier le cas de Nabeel Rajab» (1),

vu la commission d'enquête indépendante de Bahreïn (BICI), qui a été créée par arrêté royal pour enquêter et faire rapport sur les événements qui ont eu lieu à Bahreïn en février 2011 et leurs conséquences, et qui a publié son rapport en novembre 2011,

vu le deuxième rapport annuel 2014 qui a été soumis le 27 janvier 2016 par le président de l'Institut national pour les droits de l'homme, M. Abdulaziz Abul, au ministre des affaires intérieures, le Lt Général Cheikh Rachid bin Abdullah Al Khalifa,

vu la déclaration conjointe sur le Bahreïn formulée par trente-trois États le 14 septembre 2015 lors de la trentième session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies,

vu la déclaration conjointe sur le Bahreïn formulée le 16 juillet 2015 par le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, et le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et la liberté d'association,

vu le rapport de novembre 2011 de la commission d'enquête indépendante de Bahreïn (BICI),

vu l'appel lancé en faveur de la libération immédiate de Abduljalil al-Singace, prisonnier d'opinion, qui mène une grève de la faim,

vu la décision du conseil des ministres de la Ligue arabe, réuni au Caire le 1er septembre 2013, d'établir une Cour panarabe des droits de l'homme dans la capitale de Bahreïn, Manama,

vu l'accord de coopération entre l'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), conclu en 1988,

vu les orientations de l'Union européenne du 12 avril 2013 concernant la peine de mort,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et la charte arabe des droits de l'homme, auxquels Bahreïn est partie,

vu la résolution 68/178 de l'Assemblée générale des Nations unies et la résolution 25/7 du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste,

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que le Bahreïn est un partenaire clé de l'Union européenne dans la région du golfe Persique, notamment dans les domaines des relations politiques et économiques, de l'énergie et de la sécurité; qu'il est dans l'intérêt des deux parties d'approfondir leur partenariat afin de mieux relever les défis à venir;

B.

considérant que, depuis le début des soulèvements intervenus en 2011, les autorités bahreïniennes ont intensifié le recours aux mesures répressives, y compris l'application de la peine de mort, contre des manifestants pacifiques en se fondant sur des accusations de terrorisme; que les tribunaux du pays ont prononcé en 2015 sept nouvelles condamnations à la peine de mort;

C.

considérant que le 18 février 2014, Mohammed Ramadan, un agent de sûreté aéroportuaire de 32 ans, a été arrêté par les autorités de Bahreïn pour avoir prétendument participé — avec Husain Ali Moosa, qui avait été arrêté plus tôt — à un attentat commis à Al Dair le 14 février 2014, causant la mort d'un agent de sécurité et en blessant plusieurs autres;

D.

considérant que M. Ramadan aurait été arrêté sans aucun mandat et que les deux hommes ont affirmé avoir été violemment battus et torturés jusqu'à ce qu'ils acceptent d'avouer, mais qu'ils sont ensuite revenus sur leurs aveux devant le ministère public; que ces aveux, qui auraient été obtenus sous la torture, étaient les principaux éléments de preuve utilisés à l'encontre de M. Ramadan et M. Moosa pendant leur procès;

E.

considérant que, le 29 décembre 2014, une Cour pénale de Bahreïn a condamné M. Ramadan et M. Moosa à la peine capitale; qu'ils ont été condamnés en même temps que dix autres prévenus, dont neuf ont été condamnés à une peine d'emprisonnement de six ans et un à la réclusion à perpétuité; que la législation antiterroriste bahreïnienne a été invoquée pour justifier la peine de mort;

F.

considérant que les condamnations à mort prononcées contre M. Ramadan et M. Moosa ont été confirmées par la Cour de cassation, la plus haute juridiction d'appel de Bahreïn, le 16 novembre 2015, bien que les deux hommes aient retiré leurs aveux et réaffirmé qu'ils avaient avoué sous la torture; que les tribunaux bahreïniens n'ont pas tenu compte de leurs déclarations ni même ouvert d'enquête;

G.

considérant que M. Ramadan n'est que l'une des dix personnes détenues dans le couloir de la mort à Bahreïn et le premier à avoir été condamné à la peine de mort depuis 2011; que M. Ramadan est l'un des premiers à avoir épuisé toutes les voies de recours légales et se trouve sous la menace d'une exécution imminente; que, selon les informations disponibles, les allégations de torture de M. Ramadan n'ont fait l'objet d'aucune enquête;

H.

considérant que, le 14 août 2014, cinq experts des droits de l'homme de l'ONU ont fait part au gouvernement de Bahreïn de leur préoccupation face aux allégations concernant l'arrestation et la détention arbitraires et la torture de neuf ressortissants bahreïniens, y compris M. Ramadan, et leur condamnation ultérieure au terme de procès ne respectant pas les normes internationales en matière de procès juste et équitable;

I.

considérant que plusieurs ONG de défense des droits de l'homme ont rassemblé des informations concernant des procès inéquitables, des cas de torture et des condamnations à la peine de mort à Bahreïn, qui sont en violation de plusieurs conventions internationales, notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel Bahreïn a adhéré en 2006;

J.

considérant que la commission d'enquête indépendante de Bahreïn (BICI), qui a été établie le 29 juin 2011 au Royaume de Bahreïn par l'arrêté royal no 28 pour enquêter et faire rapport sur les événements qui ont eu lieu à Bahreïn en février 2011, a formulé une série de recommandations en matière de droits de l'homme et de réformes politiques;

K.

considérant que parmi les vingt-six recommandations de la BICI figurait la commutation de toutes les peines de mort prononcées pour des actes liés aux événements des mois de février et mars 2011; qu'il s'agit de l'une des deux recommandations qui ont été pleinement mises en œuvre, ce qui représente une avancée positive vers l'abolition de la peine de mort;

L.

considérant que ces recommandations ont conduit le gouvernement de Bahreïn à créer trois organes depuis 2012 — le bureau du Médiateur rattaché au ministère de l'intérieur, une unité spéciale d'investigation rattachée aux services du Procureur général et la commission pour les droits des prisonniers et des détenus — chargés d'une mission commune, à savoir mettre un terme à l'utilisation de la torture lors des interrogatoires et dans les centres de détention;

M.

considérant que de nombreuses mesures prises récemment par les autorités bahreïniennes continuent de bafouer et de restreindre les droits et les libertés d'une partie de la population, en particulier le droit de manifester pacifiquement, la liberté d'expression et la liberté numérique; que les militants des droits de l'homme sont systématiquement pris pour cible, harcelés et placés en détention;

N.

considérant que, selon certains observateurs, Bahreïn compterait encore un nombre considérable de prisonniers de conscience;

O.

considérant que les forces de l'ordre de Bahreïn continueraient de torturer des détenus;

1.

fait part de son inquiétude et de sa déception face au retour de la pratique de la peine de mort à Bahreïn; appelle de ses vœux le rétablissement du moratoire sur la peine de mort en tant que première étape sur la voie de son abolition; invite le gouvernement de Bahreïn, et en particulier Sa Majesté Hamed ben Issa al-Khalifa, à accorder la grâce royale à Mohammed Ramadan ou à commuer sa peine;

2.

condamne fermement la poursuite de l'utilisation, par les forces de sécurité, de la torture et d'autres peines ou traitements cruels ou dégradants à l'encontre des prisonniers; s'inquiète vivement pour l'intégrité physique et mentale des prisonniers;

3.

juge inquiétant que la législation antiterroriste soit utilisée à Bahreïn pour punir les croyances et les convictions politiques et empêcher les citoyens d'exercer des activités politiques;

4.

insiste sur l'obligation de veiller à la protection des défenseurs des droits de l'homme et de leur permettre d'exercer leurs activités sans entrave, intimidation ni harcèlement;

5.

mesure les efforts que le gouvernement de Bahreïn déploie actuellement pour réformer le code pénal et les procédures judiciaires, et l'encourage à poursuivre dans cette voie; exhorte le gouvernement de Bahreïn à respecter les normes internationales sur le droit à un procès juste et équitable et à se conformer aux normes internationales minimales énoncées aux articles 9 et 14 du PIDCP;

6.

invite les autorités compétentes à ouvrir rapidement des enquêtes impartiales sur toutes les allégations de torture, à engager des poursuites contre les auteurs présumés d'actes de torture et à annuler toute condamnation prononcée sur la base d'aveux obtenus sous la torture;

7.

rappelle aux autorités de Bahreïn que l'article 15 de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants interdit l'utilisation de toute déclaration obtenue par la torture comme élément de preuve dans une procédure; appelle de ses vœux la ratification immédiate du protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et du deuxième protocole facultatif se rapportant au PIDCP visant à abolir la peine de mort;

8.

invite le gouvernement de Bahreïn à délivrer immédiatement au rapporteur spécial des Nations unies sur la torture une invitation permanente à se rendre dans le pays, ainsi qu'à lui accorder un accès sans entrave aux détenus et à tous les lieux de détention;

9.

prend acte des recommandations formulées par le Médiateur, la commission pour les droits des prisonniers et des détenus et l'Institut national pour les droits de l'homme, en particulier en ce qui concerne les droits des détenus et leurs conditions de détention, y compris dans les cas présumés de mauvais traitements et de torture; demande, néanmoins, au gouvernement de Bahreïn de garantir l'indépendance du bureau du Médiateur, de la commission pour les droits des prisonniers et des détenus, et de l'unité spéciale d'investigation rattachée aux services du Procureur général;

10.

insiste sur le fait qu'il importe d'apporter un soutien à Bahreïn, en particulier en ce qui concerne son système judiciaire, en vue d'assurer le respect des normes internationales en matière de droits de l'homme; encourage vivement la création d'un groupe de travail sur les droits de l'homme;

11.

prie les autorités de Bahreïn de lever l'interdiction de voyager imposée de manière arbitraire à Nabeel Rajab et d'abandonner toutes les charges ayant trait à la liberté d'expression retenues contre lui;

12.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu'au gouvernement et au parlement du Royaume de Bahreïn et aux membres du Conseil de coopération du Golfe.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0279.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/46


P8_TA(2016)0045

L'affaire des éditeurs disparus de Hong Kong

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur l'affaire des éditeurs disparus à Hong Kong (2016/2558(RSP))

(2018/C 035/10)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur la situation en Chine, et notamment sa résolution du 16 décembre 2015 sur les relations UE-Chine (1) et sa résolution du 13 mars 2014 sur les priorités de l'Union européenne pour la 25e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (2),

vu la déclaration du 7 janvier 2016 de la porte-parole du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) sur la disparition de personnes liées à la maison d'édition Mighty Current à Hong Kong,

vu la déclaration du 29 janvier 2016 du SEAE sur les inquiétudes de l'Union européenne concernant la situation des droits de l'homme en Chine,

vu le rapport annuel 2014 de la Commission sur la région administrative spéciale de Hong Kong, publié en 2015,

vu l'établissement de relations diplomatiques entre l'Union européenne et la Chine depuis le 6 mai 1975,

vu le partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Chine, lancé en 2003,

vu l'«agenda stratégique de coopération Chine — UE 2020» adopté le 21 novembre 2013,

vu les négociations sur un nouvel accord de partenariat et de coopération, qui ont été suspendues,

vu l'adoption, le 1er juillet 2015, de la nouvelle loi sur la sécurité nationale par la commission permanente du Congrès national du Peuple et la publication, le 5 mai 2015, du deuxième projet pour une nouvelle loi sur la gestion des ONG étrangères,

vu le dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme institué en 1995 et sa 34e session qui s'est tenue à Pékin les 30 novembre et 1er décembre 2015,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948,

vu les observations finales du Comité des droits de l'homme des Nations unies sur le troisième rapport périodique de Hong Kong (Chine) adoptées par le Comité à sa 107e session (11-28 mars 2013),

vu les observations finales du Comité des Nations unies contre la torture sur le cinquième rapport périodique de la Chine, adoptées par le Comité lors de ses 1 391e et 1 392e sessions, qui se sont tenues les 2 et 3 décembre 2015,

vu la loi fondamentale de la région administrative spéciale de la République populaire de Chine (ci-après, la «loi fondamentale»), et notamment ses articles sur les libertés personnelles et la liberté de la presse, ainsi que la Hong Kong Bill of Rights Ordinance (ordonnance sur les droits de l'homme),

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant qu'au cours des quatre derniers mois, cinq libraires (Lui Bo, Gui Minhai, Zhang Zhiping, Lin Rongji et Lee Po), dont quatre résidents de Hong Kong et un non-résident, liés à l'éditeur et libraire Mighty Current réputé critique envers Pékin, ont disparu dans des circonstances mystérieuses; que deux d'entre eux sont citoyens de l'Union: Gui Minhai, de nationalité suédoise, et Lee Po, de nationalité britannique; qu'en janvier 2016, il a été confirmé que les deux citoyens de l'Union se trouvaient en Chine continentale, et que l'on soupçonne que les trois autres disparus s'y trouvent aussi; que Lee Po a provisoirement retrouvé son épouse le 23 janvier 2016 en un lieu resté secret de Chine continentale; que le manque d'information persistant sur l'état de santé des personnes disparues ainsi que sur le lieu où elles se trouvent est extrêmement préoccupant;

B.

considérant que selon des allégations convaincantes de la presse et les craintes exprimées par des représentants du corps législatif, des organisations des droits de l'homme et de nombreux civils, les cinq libraires ont été enlevés par les autorités de Chine continentale; que, en particulier, Lee Po a été enlevé à Hong Kong, tandis que Gui Minhai a disparu de sa résidence en Thaïlande;

C.

considérant que le 10 janvier 2016, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans les rues de Hong Kong pour demander que les autorités municipales réagissent et éclaircissent les circonstances de la disparition des cinq libraires; que ces disparitions s'inscrivent dans le prolongement d'une série d'agressions perpétrées en 2013 et 2014 contre des journalistes de Hong Kong critiques envers Pékin;

D.

considérant que Hong Kong respecte et protège la liberté d'opinion, d'expression et de publication; que la publication de textes critiques à l'égard du pouvoir chinois est légale, bien qu'elle soit interdite en Chine continentale; que le principe «un pays, deux systèmes» garantit l'autonomie de Hong Kong vis-à-vis de Pékin au regard des libertés ancrées dans l'article 27 de la loi fondamentale;

E.

considérant qu'il a été révélé que 14 éditeurs et 21 publications de Hong Kong avaient été désignés comme cibles dans un document interne du Parti communiste d'avril 2015 exposant une stratégie pour «éradiquer» les livres interdits à la source à Hong Kong et Macao; que la peur des représailles a poussé certains libraires de Hong Kong à retirer de leurs rayons les livres critiquant la Chine;

F.

considérant que le gouvernement de Chine continentale restreint de manière stricte et criminalise la liberté d'expression, notamment au moyen de la censure; que la «grande muraille électronique» («Great Firewall») érigée par la Chine permet au gouvernement de censurer toute information politiquement inacceptable; que la Chine entrave fortement la liberté d'expression et que les livres critiques à l'égard de la Chine qui jouissent d'une popularité auprès des lecteurs de la Chine continentale sont considérés comme une menace pour la stabilité sociale;

G.

considérant que, le 17 janvier 2016, Gui Minhai a publié dans les médias de la Chine continentale une déclaration dans laquelle il affirme s'être rendu volontairement en Chine continentale et admet, dans ce qui semble être des aveux forcés, avoir fait l'objet d'une condamnation précédente pour conduite en état d'ivresse;

H.

considérant que les autorités suédoises et britanniques ont appelé les autorités chinoises à soutenir pleinement la protection des droits de leurs deux citoyens et des autres personnes «disparues»;

I.

considérant que le Comité des Nations unies contre la torture a déclaré être extrêmement préoccupé par les nombreuses informations émanant de sources diverses qui font état du maintien de la pratique de la détention illégale dans des lieux de détention secrets et officieux, connus sous le nom de «prisons noires»; qu'il a également fait part de ses vives préoccupations face aux nombreux témoignages indiquant que la torture et les mauvais traitements demeurent fortement ancrés dans le système de justice pénale, qui base de manière excessive les décisions de condamnation sur l'obtention d'aveux;

J.

considérant que la Chine a officiellement et théoriquement reconnu l'universalité des droits de l'homme et a rejoint, au cours des trois dernières décennies, le cadre international des droits de l'homme en signant un grand nombre de traités relatifs aux droits de l'homme, adhérant ainsi au système juridique international et institutionnel des droits de l'homme;

K.

considérant que l'article 27 de la loi fondamentale, qui représente la constitution de facto de Hong Kong, garantit «la liberté d'expression, la liberté de la presse et de publication, la liberté d'association et de réunion, et la liberté de procession et de manifestation»; que la loi fondamentale, négociée entre la Chine et le Royaume-Uni, garantit ces droits pendant une période de 50 ans s'achevant en 2047;

L.

considérant que le 17e sommet UE-Chine, qui s'est tenu le 29 juin 2015, a donné une nouvelle dimension aux relations bilatérales, et que, dans son cadre stratégique en matière de droits de l'homme et de démocratie, l'Union s'engage à placer les droits de l'homme au cœur de ses relations avec tous les pays tiers, y compris ses partenaires stratégiques;

M.

considérant que l'Union européenne et la Chine sont engagées dans des dialogues sur les droits de l'homme depuis 1995, et que les deux parties considèrent les droits de l'homme comme un élément important de leurs relations bilatérales;

N.

considérant que, selon le 21e rapport annuel (juillet 2014) de l'association des journalistes de Hong Kong, 2014 a été l'année la plus sombre pour la liberté de la presse à Hong Kong depuis plusieurs décennies; que certains journalistes ont subi des agressions physiques ou ont été licenciés tandis que d'autres, prompts à exercer leur sens critique, ont été aiguillés vers des domaines moins sensibles;

1.

se déclare extrêmement préoccupé par le manque d'informations concernant le lieu où se trouvent les cinq libraires disparus et leur état de santé; demande la publication immédiate d'informations détaillées sur l'état de santé de Lee Po et de Gui Minhai et sur le lieu où ils se trouvent, et demande qu'ils soient libérés sans plus attendre et qu'ils soient autorisés à communiquer; demande la libération immédiate de toutes les autres personnes arrêtées arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et de publication à Hong Kong, y compris les trois autres libraires;

2.

invite le gouvernement chinois à communiquer immédiatement toute information concernant les libraires disparus, et à établir sans attendre un dialogue et une communication transparents et sans exclusive sur ce sujet entre les autorités de Chine continentale et celles de Hong Kong; considère les nouvelles données par Lee Po et le fait qu'il a pu retrouver son épouse comme un signal positif;

3.

invite les autorités compétentes de la Chine, de Hong Kong et de la Thaïlande à enquêter et à faire la lumière sur les circonstances de ces disparitions, dans le respect de l'état de droit et, dans la mesure du possible, d'aider les personnes concernées à rentrer chez elles en toute sécurité;

4.

se déclare préoccupé par les allégations selon lesquelles les services répressifs de la Chine continentale interviendraient à Hong Kong; rappelle qu'une telle situation constituerait une violation de la loi fondamentale et considère qu'elle serait contraire au principe «un pays, deux systèmes»; demande à la Chine de respecter les garanties d'autonomie accordées à Hong Kong au titre de la loi fondamentale;

5.

condamne fermement toutes les violations des droits de l'homme, en particulier les arrestations arbitraires, les transferts illégaux, les aveux forcés, la détention secrète, le recours à la détention au secret et les violations du droit à la liberté de publication et d'expression; rappelle que l'indépendance des éditeurs, des journalistes et des blogueurs doit être préservée; demande qu'il soit immédiatement mis fin aux actes de violation des droits de l'homme et d'intimidation politique;

6.

condamne les restrictions à la liberté d'expression et sa criminalisation, et déplore le durcissement des restrictions à la liberté d'expression; demande au gouvernement chinois de cesser d'entraver la libre circulation des informations, notamment en restreignant l'usage d'internet;

7.

est vivement préoccupé par l'imminence du projet de loi sur la gestion des ONG étrangères, étant donné que sous sa forme actuelle elle entraverait fortement les activités de la société civile chinoise et réduirait sensiblement la liberté d'association et d'expression dans le pays, notamment en interdisant les ONG étrangères qui ne sont pas immatriculées auprès du ministère chinois de la sécurité publique ainsi qu'en interdisant aux autorités provinciales de financer des organisations ou citoyens chinois et aux entités chinoises d'exercer des «activités» pour le compte de ces ONG étrangères non immatriculées ou avec leur autorisation, y compris les organisations implantées à Hong Kong et à Macao; demande aux autorités chinoises de revoir en profondeur ce projet de loi afin de le mettre en conformité avec les normes internationales en matière de droits de l’homme, y compris les engagements internationaux pris par la République populaire de Chine;

8.

s'inquiète du nouveau projet de loi sur la cybersécurité qui renforcerait et institutionnaliserait les pratiques de censure et de surveillance du cyberespace, ainsi que de l'adoption de la loi sur la sécurité nationale et du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme; fait remarquer que les juristes chinois réformateurs et les défenseurs des droits civils craignent que ces lois ne restreignent encore plus la liberté d'expression et favorisent l'autocensure;

9.

est convaincu que des relations fortes et permanentes entre l'Union et la Chine offriront un cadre efficace pour un dialogue mûr, constructif et ouvert sur les droits de l'homme, reposant sur le respect mutuel;

10.

souligne l'engagement de l'Union européenne en faveur du renforcement de la démocratie, dont l'état de droit, l'indépendance du système judiciaire, les libertés et droits fondamentaux, la transparence et la liberté d'information et d'expression à Hong Kong;

11.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au gouvernement et au Parlement de la République populaire de Chine, et au chef de l'exécutif et de l'Assemblée de la région administrative spéciale de Hong Kong.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0458.

(2)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0252.


31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/50


P8_TA(2016)0046

Rapport de suivi de 2015 concernant la Serbie

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rapport 2015 concernant la Serbie (2015/2892(RSP))

(2018/C 035/11)

Le Parlement européen,

vu les conclusions de la Présidence lors du Conseil européen de Thessalonique des 19 et 20 juin 2003 concernant la perspective d'adhésion des pays des Balkans occidentaux à l'Union européenne,

vu la décision 2008/213/CE du Conseil du 18 février 2008 relative aux principes, aux priorités et aux conditions figurant dans le partenariat européen avec la Serbie et abrogeant la décision 2006/56/CE (1),

vu l'avis de la Commission du 12 octobre 2011 sur la demande d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne (SEC(2011)1208),

vu l'accord de stabilisation et d'association (ASA) entre les Communautés européennes et leurs États membres, d'une part, et la République de Serbie, d'autre part, qui est entré en vigueur le 1er septembre 2013,

vu la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies, l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) du 22 juillet 2010 sur la conformité de la déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo avec le droit international et la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies A/RES/64/298 du 9 septembre 2010 reconnaissant la teneur dudit avis et saluant la volonté de l'Union de faciliter le dialogue entre la Serbie et le Kosovo,

vu la déclaration et les recommandations de la quatrième réunion de la commission parlementaire de stabilisation et d'association UE-Serbie des 7 et 8 octobre 2015,

vu les résultats de la conférence de haut niveau sur la route de la Méditerranée orientale et des Balkans occidentaux, qui s'est tenue le 8 octobre 2015 à Luxembourg,

vu les conclusions du Conseil «Justice et affaires intérieures» du 9 novembre 2015 sur les mesures visant à gérer la crise des réfugiés et des migrants et les conclusions du Conseil des affaires étrangères du 12 octobre 2015 sur la migration,

vu le plan en 17 points adopté à la réunion du 25 octobre 2015 sur la route migratoire des Balkans occidentaux par les dirigeants des États membres de l'Union européenne et des pays tiers concernés par l'afflux de réfugiés et de migrants,

vu le rapport de suivi 2015 de la Commission du 10 novembre 2015 concernant la Serbie (SWD(2015)0211),

vu sa résolution du 11 mars 2015 sur le rapport de suivi 2014 concernant la Serbie (2),

vu sa résolution du 15 avril 2015 à l'occasion de la journée internationale des Roms — sur le racisme anti-Roms en Europe et la reconnaissance par l'Union de la journée commémorative du génocide des Roms durant la Seconde Guerre mondiale (3),

vu les conclusions du Conseil du 15 décembre 2015 sur l'élargissement et le processus de stabilisation et d'association,

vu les travaux de David McAllister en tant que rapporteur permanent de la commission des affaires étrangères sur la Serbie,

vu l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que le Conseil européen du 28 juin 2013 a décidé d'entamer les négociations d'adhésion avec la Serbie; que la première conférence intergouvernementale (CIG) a eu lieu le 21 janvier 2014; que la procédure d'examen analytique a pris fin en mars 2015; que la Serbie avait constitué son équipe de négociation au complet en septembre 2015;

B.

considérant que, dans le rapport 2015 concernant la Serbie, la Commission rend compte des progrès accomplis par la Serbie sur la voie de l'intégration européenne et évalue les efforts entrepris par le pays pour remplir les critères de Copenhague et les conditions fixées par le processus de stabilisation et d'association; que la Commission a élaboré le rapport selon un angle nouveau qui permet d'indiquer bien plus clairement aux pays examinés les domaines auxquels ils doivent accorder la priorité;

C.

considérant que la Serbie, tout comme chaque pays aspirant à adhérer à l'Union, doit être jugée sur sa capacité à satisfaire la même série de critères, à la mettre en œuvre et à s'y conformer, et que le calendrier d'adhésion dépend de la qualité des réformes nécessaires et de la volonté d'y procéder;

D.

considérant que la Serbie a pris des mesures importantes pour normaliser ses relations avec le Kosovo, ce qui a abouti au premier accord de principe régissant la normalisation des relations, conclu le 19 avril 2013; que quatre accords importants ont été conclus le 25 août 2015; que les négociations sur l'adhésion de la Serbie doivent progresser, tout comme le processus de normalisation des relations avec le Kosovo, conformément au cadre de négociation; que des efforts restent cependant nécessaires pour pacifier définitivement ces relations; qu'il importe absolument que tous les accords soient pleinement mis en œuvre par les deux parties;

E.

considérant que la Serbie est devenue en juillet 2015 le 33e État participant au mécanisme de protection civile de l'Union européenne;

F.

considérant que l'Union a souligné la nécessité de renforcer la gouvernance économique, l'état de droit et les capacités de l'administration publique dans tous les pays des Balkans occidentaux;

G.

considérant que l'Union a placé l'état de droit au cœur de sa politique d'élargissement;

H.

considérant que depuis janvier 2015, la Serbie préside l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE);

1.

salue l'ouverture des négociations et des chapitres 32 (contrôle financier) et 35 (questions diverses — point 1: normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo) à la conférence intergouvernementale de Bruxelles du 14 décembre 2015; salue l'engagement continu de la Serbie en faveur du processus d'intégration européenne; invite la Serbie à mener des actions pour faire connaître cette décision stratégique auprès de la population serbe; relève avec satisfaction que la Serbie a engagé un programme de réformes ambitieux; appelle la Serbie à s'attaquer résolument de front aux réformes systémiques et socioéconomiques; demande instamment à la Serbie de prêter une attention particulière à ses jeunes dans la mise en œuvre de ses réformes;

2.

salue les mesures préparatoires prises par la Serbie pour entamer véritablement les négociations d'adhésion, à savoir la conclusion de la procédure d'examen analytique ainsi que la préparation et la présentation de plans d'action exhaustifs pour les chapitres 23 (pouvoir judiciaire et droits fondamentaux) et 24 (justice, liberté et sécurité); espère que ces chapitres pourront être ouverts au début de 2016; souligne qu'une négociation exhaustive des chapitres 23 et 24 est essentielle pour entreprendre les réformes à réaliser et à mettre en œuvre dans le domaine du pouvoir judiciaire et des droits fondamentaux ainsi que dans le domaine de la justice, de la liberté et de la sécurité; rappelle que des progrès devront être réalisés dans ces domaines ainsi que dans les négociations en général; précise que la négociation du chapitre 35 est extrêmement importante pour les progrès de la Serbie vers l'adhésion à l'Union européenne; estime, à cet égard, que la normalisation complète des relations entre la Serbie et le Kosovo constitue une condition préalable importante à l'adhésion de la Serbie à l'Union;

3.

souligne que la mise en œuvre intégrale de la législation et des politiques sont un indicateur déterminant de la réussite du processus d'intégration; encourage les dirigeants politiques serbes à poursuivre les réformes nécessaires pour garantir la conformité aux normes européennes; invite la Serbie à améliorer la planification, la coordination et le suivi de la mise en œuvre des nouveaux textes législatifs et des nouvelles politiques;

4.

salue les progrès réalisés par la Serbie à l'égard de l'environnement des entreprises, par la réduction du déficit budgétaire, et à l'égard du marché du travail, notamment dans le domaine du droit du travail et de la politique de l'emploi; encourage les autorités serbes à continuer d'améliorer le climat d'investissement dans le pays et à réduire les disparités économiques et sociales entre ses régions, afin d'assurer la protection des investissements étrangers et de régler les différends financiers subsistant depuis longtemps; tout en reconnaissant les progrès accomplis dans la restructuration des entreprises publiques, souligne l'importance de réaliser d'autres progrès pertinents et de garantir la transparence du processus de privatisation; souligne que la Serbie doit aligner sa législation relative au contrôle des aides d'État sur l'acquis de l'Union;

5.

salue l'avancement des réformes économiques, qui ont amélioré la situation budgétaire de la Serbie, et invite la Commission à continuer de soutenir le gouvernement dans ses plans de réformes, notamment en résolvant les déséquilibres budgétaires et en réformant les grands secteurs de l'économie;

6.

félicite la Serbie pour son approche constructive de la gestion de la crise migratoire; fait toutefois observer qu'une approche constructive devrait aussi être mise en place avec les pays voisins; fait observer que la Serbie est un partenaire essentiel et utile de l'Union dans les Balkans et qu'il est donc indispensable que l'Union apporte des ressources et une aide financière adéquate; prend acte avec satisfaction des efforts appréciables déployés par la Serbie pour faire en sorte que les ressortissants de pays tiers bénéficient d'un abri et d'une aide humanitaire avec le soutien de l'Union et de la communauté internationale; invite la Serbie à accroître au plus vite sa capacité d'accueil; fait observer que des réformes en profondeur sont nécessaires pour rationaliser l'ensemble du système d'asile et l'aligner sur l'acquis de l'Union et les normes internationales; relève que la Serbie a adopté de nouvelles mesures pour traiter les demandes d'asile non fondées déposées par des ressortissants serbes dans les États membres de l'Union et les pays associés de l'espace Schengen; invite la Serbie à contribuer à la poursuite de la réduction du nombre de demandes non fondées; souligne que les capacités et les moyens disponibles pour la réinsertion des demandeurs qui rentrent au pays restent limités;

7.

invite la Serbie à redoubler d'efforts et à harmoniser progressivement sa politique étrangère et de sécurité avec celle de l'Union européenne, y compris sa politique à l'égard de la Russie; considère, à cet égard, regrettable la pratique d'exercices militaires serbo-russes communs; se félicite de la participation active de la Serbie aux opérations internationales de maintien de la paix;

État de droit

8.

souligne l'importance cruciale que revêtent les principes de l'état de droit; souligne l'importance vitale d'un appareil judiciaire indépendant; relève que si certains progrès ont été accomplis en ce qui concerne le pouvoir judiciaire, notamment par l'adoption de règles pour l'évaluation des juges et des procureurs, l'ingérence politique demeure élevée; note que les instances judiciaires professionnelles demandent à être dotées de ressources suffisantes; invite les autorités à mettre en œuvre la stratégie nationale de réforme du pouvoir judiciaire figurant dans le plan d'action pour le chapitre 23 afin de garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire et de s'assurer que l'action des juges et des procureurs ne fasse l'objet d'aucune ingérence politique; invite le gouvernement à adopter une nouvelle loi sur l'aide juridique gratuite et à promulguer des changements juridiques afin d'améliorer la qualité et la cohérence de la pratique judiciaire et de l'éducation judiciaire; s'inquiète de la persistance de l'arriéré judiciaire en dépit du programme de réduction déployé à cet effet par la Cour suprême de cassation et invite la Serbie à prendre des mesures supplémentaires afin d'accroître la confiance dans le pouvoir judiciaire;

9.

rappelle au gouvernement serbe de mettre en œuvre intégralement et sans discrimination la loi sur les réhabilitations; suggère au gouvernement serbe de modifier la loi sur les restitutions afin de lever tous les obstacles de nature juridique et procédurale aux restitutions en nature;

10.

relève que la corruption et la criminalité organisée sont très répandues dans la région et constituent un obstacle au développement démocratique, social et économique de la Serbie; note que certains progrès ont eu lieu dans la lutte contre la corruption, qui reste toutefois un élément préoccupant en Serbie, grâce à la poursuite de la mise en œuvre de la législation et à l'adoption d'une loi sur la protection des lanceurs d'alerte; souligne la nécessité de dresser le bilan des enquêtes et des inculpations définitives pour corruption, y compris la corruption de haut niveau, ainsi que de coordonner et de suivre la mise en œuvre intégrale, au sein de toutes les institutions, de la stratégie de lutte contre la corruption figurant dans le plan d'action pour le chapitre 23; invite les autorités à faire en sorte que l'Agence de lutte contre la corruption et le Conseil de lutte contre la corruption puissent mener à bien leurs missions et que les institutions publiques suivent leurs recommandations; estime que, pour lutter avec plus d'efficacité contre ces problèmes, une stratégie régionale et une coopération renforcée entre tous les pays de la région s'imposent; invite les institutions universitaires, ainsi que les autorités publiques et les agents publics, à adopter des règles dans ce domaine afin d'enquêter sur les affaires de plagiat et d'empêcher l'apparition de nouvelles affaires;

11.

invite les autorités serbes à modifier et à mettre en œuvre la section du code pénal consacrée aux délits économiques et à la corruption afin de disposer d'un cadre pénal crédible et prévisible; exprime une nouvelle fois sa profonde inquiétude face aux dispositions et à l'application de l'article 234 du code pénal sur l'abus de postes à responsabilité; demande une fois encore un examen approfondi et indépendant des affaires requalifiées relatives à des abus de postes à responsabilité de façon à ce que les poursuites injustes engagées de longue date puissent être immédiatement abandonnées;

12.

relève qu'il faut redoubler d'efforts dans la lutte contre la criminalité organisée et qu'il y a lieu de dresser le bilan des condamnations définitives, ainsi que le prévoit le plan d'action pour le chapitre 24; invite la Commission et les États membres à apporter leur expertise à la constitution d'un cadre institutionnel et d'une expertise pour lutter de manière effective contre la criminalité organisée; demande, à cet égard, une coopération directe entre les services répressifs de la Serbie et du Kosovo et les bureaux de liaison à Belgrade et Pristina;

Démocratie

13.

prend note des efforts déployés pour améliorer le processus de consultation au parlement et pour associer davantage le parlement au processus de négociation de l'adhésion à l'Union européenne; reste préoccupé par le recours généralisé aux procédures d'urgence pour l'adoption de textes législatifs, notamment ceux qui ont trait au processus d'adhésion à l'Union européenne, car ces procédures ne permettent pas toujours de consulter suffisamment les parties prenantes et la population; souligne que le contrôle de l'exécutif par le parlement doit être renforcé; souligne l'importance d'une participation active et constructive de l'opposition dans le processus décisionnel et les institutions démocratiques; souligne que le financement des partis politiques doit être transparent et conforme aux normes internationales les plus strictes;

14.

insiste sur l'importance que revêt l'action des organisations de la société civile dans une société démocratique; relève que la coopération entre les autorités et les organisations de la société civile s'est améliorée; encourage les autorités serbes à prendre de nouvelles mesures pour garantir un dialogue transparent entre la société civile et les institutions publiques et d'accroître l'efficacité de la participation des représentants de la société civile et des minorités nationales au processus décisionnel; invite les autorités à assurer un soutien financier adéquat pour garantir le fonctionnement efficace des organisations de la société civile; demande qu'une communication régulière et transparente à l'intention des citoyens, des organisations et du grand public sur l'évolution des négociations d'adhésion soit effectuée et que tous ces acteurs soient associés au processus d'adhésion;

15.

invite une nouvelle fois le gouvernement serbe à suivre pleinement les recommandations des missions d'observation électorale de l'OSCE/BIDDH, en particulier celles préconisant la transparence des mécanismes de financement des campagnes et des processus électoraux; invite les autorités à conduire des enquêtes en bonne et due forme sur les affaires de violence et d'intimidation et les irrégularités constatées durant les élections municipales et autres événements de campagne électorale;

16.

rappelle l'importance d'organismes de réglementation indépendants, dont le médiateur, pour garantir le contrôle de l'exécutif et son obligation de rendre des comptes; demande aux autorités d'apporter au médiateur tout le soutien politique et administratif nécessaire dans ses travaux et de veiller à ne pas l'exposer à des critiques injustifiées;

17.

salue l'adoption d'un plan d'action global de réforme de l'administration publique, d'une loi sur le contrôle des inspections, d'une stratégie nationale de formation des autorités locales et d'une loi sur le nombre maximal d'agents du secteur public et appelle à leur mise en œuvre immédiate; souligne la nécessité de dépolitiser et de professionnaliser l'administration publique et de rendre les procédures de recrutement et de licenciement plus transparentes afin de garantir le professionnalisme, la neutralité et la continuité de l'administration publique;

Droits de l'homme

18.

salue le fait que la Serbie dispose d'un cadre juridique et institutionnel adéquat pour protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales; note toutefois la persistance de lacunes de mise en œuvre, notamment en ce qui concerne la prévention de la discrimination contre les catégories vulnérables telles que les personnes handicapées, les personnes porteuses du VIH/SIDA ou les personnes LGBTI; salue le succès de la Pride March du 20 septembre 2015; précise cependant que la discrimination et la violence à l'égard des personnes LGBTI continuent de poser problème; encourage à cet égard le gouvernement à se conformer à la recommandation CM/Rec (2010) 5 du Comité des ministres du Conseil de l'Europe aux États membres; s'inquiète du nombre d'agressions contre les membres de groupes vulnérables et qui n'ont pas encore fait l'objet d'une enquête approfondie; se déclare préoccupé par le problème persistant de la violence domestique; invite les autorités à promouvoir activement le respect des droits de l'homme pour tous;

19.

se dit préoccupé par l'absence de progrès dans l'amélioration de la situation en matière de liberté d'expression et de liberté des médias; constate avec préoccupation les pressions politiques qui continuent de porter atteinte à l'indépendance des médias, les incitant à davantage d'autocensure; se dit inquiet par le fait que les journalistes fassent l'objet de pressions politiques, d'intimidations, d'actes de violence et de menaces dans l'exercice de leur profession; appelle les autorités à enquêter sur toute attaque contre des journalistes ou des médias, qui sont pourtant dénoncées avec véhémence par l'International Association of Journalists; rappelle que les nouvelles lois sur les médias doivent être mises en œuvre intégralement; souligne la nécessité d'une transparence totale quant à la propriété des médias et à leur financement, ainsi que d'une absence de discrimination envers la publicité d'État;

20.

est gravement préoccupé par les multiples fuites aux médias sur des affaires criminelles en cours, en violation du principe de présomption d'innocence; invite les autorités serbes à enquêter sérieusement sur les affaires emblématiques pour lesquelles les médias ont dénoncé des actions fautives;

Respect et protection des minorités

21.

insiste sur l'importance que revêtent les conseils nationaux des minorités pour la promotion des droits des minorités nationales et de leur caractère démocratique et encourage également leur financement approprié et vérifiable; salue les efforts déployés par la Serbie pour rédiger un plan d'action dédié aux minorités nationales, qui permettra d'améliorer l'élaboration et la mise en œuvre de pratiques et d'un cadre juridique propres aux minorités nationales; invite une nouvelle fois la Serbie à veiller à préserver le niveau des compétences et droits acquis lors de leur mise en conformité avec la décision de la Cour constitutionnelle serbe et recommande instamment que la loi sur les conseils nationaux des minorités soit adoptée aussitôt que possible afin de préciser leur statut juridique et d'asseoir leur juridiction; exprime sa vive inquiétude face à l'interruption de la diffusion d'émissions dans les langues des minorités à la suite de la privatisation annoncée des médias; invite la Serbie à redoubler d'efforts pour assurer la mise en œuvre cohérente et efficace de la législation sur la protection des minorités et le traitement non discriminatoire des minorités nationales dans l'ensemble du pays, en particulier dans le domaine de l'enseignement, notamment au regard du financement et de la traduction de manuels scolaires rédigés dans des langues minoritaires, de l'utilisation des langues minoritaires, de la représentation au sein de l'administration publique et des organes représentatifs aux niveaux local, régional et national et de l'accès à des médias et à des offices religieux dans les langues minoritaires; invite le gouvernement serbe à appliquer tous les traités internationaux relatifs aux droits des minorités;

22.

constate que la diversité culturelle de la Voïvodine contribue également à l'identité de la Serbie; souligne que l'autonomie de la région de Voïvodine ne saurait être mise à mal et que la loi sur les ressources de la Voïvodine doit être adoptée sans délai, ainsi que le prévoit la constitution;

23.

invite les autorités serbes à prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation des Roms, notamment en ce qui concerne la délivrance de documents personnels, l'enseignement, le logement, la santé et l'emploi; appelle en outre les autorités serbes à garantir une représentation égalitaire des Roms dans les institutions publiques et dans la vie publique, notamment en prêtant une attention particulière à l'intégration des femmes roms; souligne que la politique d'intégration des Roms doit être renforcée, en tenant compte des violences subies par les ONG qui représentent cette minorité, et que la discrimination doit être efficacement combattue; demande dès lors à voir les mesures prévues par la stratégie et le plan d'action à venir sur l'intégration des Roms; salue, dans ce contexte, la «déclaration de Pristina» qui invite les gouvernements et les organisations internationales, intergouvernementales et de la société civile à appliquer pleinement les principes de non-discrimination et d'égalité dans leurs efforts en faveur de la promotion et du respect des droits des Roms;

Coopération régionale et relations de bon voisinage

24.

salue l'esprit constructif dont fait preuve le gouvernement serbe en ce qui concerne ses relations avec les pays voisins, ce qui a permis des progrès notables, tant en matière de coopération régionale qu'en ce qui concerne le rapprochement avec l'Union, et encourage la Serbie à continuer à entretenir des relations de bon voisinage; appelle la Serbie à favoriser les relations de bon voisinage et le règlement amiable des différends, notamment en promouvant un climat de tolérance et en condamnant toute forme de discours haineux ou de rhétorique belliqueuse et en s'abstenant de tous gestes négatifs, comme l'accueil public réservé à des criminels de guerre à leur sortie de prison; note qu'une solution doit être trouvée aux différends et aux questions qui subsistent, notamment les problèmes de démarcation des frontières, de succession, de restitution des biens culturels et de divulgation des archives yougoslaves, et ce dans le respect du droit international et des principes établis, notamment en appliquant des instruments juridiquement contraignants, entre autres l'accord sur les questions de succession; relève que les différends bilatéraux devraient être traités dès le début du processus d'adhésion, dans le respect du droit international; souligne le rôle constructif de la Serbie dans le cadre du processus de Berlin, ainsi que l'initiative du Groupe des six des Balkans occidentaux et son programme de connectivité; salue d'autres initiatives promouvant l'avenir des Balkans occidentaux, en particulier le processus de Brdo, qui constitue un cadre important pour une coopération dans les domaines politique et technique; estime qu'une coopération concrète dans des domaines d'intérêt mutuel peut contribuer à la stabilisation des Balkans occidentaux; salue à cet égard la première réunion ministérielle commune entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, qui a eu lieu le 4 novembre 2015 à Sarajevo; invite la Serbie à promouvoir davantage la stabilisation et le renforcement institutionnel de la Bosnie-Herzégovine en se servant de ses contacts et de ses relations de bon voisinage avec le pays; invite une nouvelle fois les autorités serbes à prendre des mesures de coopération transfrontalière supplémentaires avec les États membres de l'Union voisins, en appliquant notamment les programmes de coopération transfrontalière et transnationale de 2014-2020 et la stratégie de l'Union européenne pour la région du Danube; se dit favorable au démarrage de négociations en vue de la signature d'un traité de relations de bon voisinage avec ses voisins et forme le vœu qu'une telle initiative conduise à une évolution plus positive dans le contexte régional; salue la réunion de coopération des Premiers ministres bulgare, roumain et serbe dédiée aux infrastructures d'énergie et de transport;

25.

encourage la Serbie à coopérer davantage avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), dans un esprit de réconciliation et de bon voisinage; souligne l'importance d'une stratégie nationale globale pour le traitement national des dossiers de crimes de guerre; prie instamment les autorités de poursuivre les enquêtes sur le sort des personnes disparues et d'élaborer, en tant que condition préalable importante à la réconciliation, un mécanisme de réparation pour les victimes et leurs familles, afin de garantir le respect le droit des familles des victimes de connaître le sort subi par leurs membres disparus; précise qu'une loi sur les victimes civiles devrait être adoptée sans délai, compte tenu du fait que l'actuelle législation ne reconnaît pas plusieurs groupes de victimes de guerre; relève que des controverses existent toujours, notamment en ce qui concerne l'interprétation de l'histoire récente; réaffirme son appui à l'initiative RECOM, la commission régionale pour l'établissement des faits concernant les crimes de guerre et autres graves violations des droits de l'homme commis en ex-Yougoslavie;

26.

salue la publication d'un projet de stratégie nationale sur les crimes de guerre qui établit des plans pour le traitement judiciaire des crimes de guerre commis dans les années 1990 en ex-Yougoslavie; souligne la nécessité de renforcer et de dépolitiser les institutions serbes traitant des crimes de guerre; invite la Serbie à mettre en place un système efficace de protection des témoins et des victimes et à octroyer aux victimes et à leurs familles le droit d'obtenir réparation; demande l'amélioration de la coopération régionale dans les affaires de crimes de guerre; invite une nouvelle fois la Serbie à réexaminer sa législation dans les poursuites engagées pour crimes de guerre dans un esprit de réconciliation et de bon voisinage avec la Commission et avec ses voisins;

27.

salue la volonté dont continue à faire preuve la Serbie à l'égard du processus de normalisation avec le Kosovo ainsi que la finalisation d'accords importants, le 25 août 2015, sur la création de l'Association/la Communauté des municipalités à majorité serbes du Kosovo, sur l'énergie, sur les télécommunications et sur le pont de Mitrovica; demande instamment à la Serbie de mettre en œuvre la partie de ces accords qui la concerne et de coopérer de manière constructive avec le Kosovo pour élaborer les accords à venir et les mettre en œuvre; relève que des progrès ont eu lieu dans des domaines tels que la police et la protection civile, l'assurance des véhicules, les douanes, les liaisons et le cadastre; réaffirme que la progression du dialogue doit se mesurer à sa mise en œuvre sur le terrain; appelle la Serbie et le Kosovo à abandonner toute rhétorique négative et à aller de l'avant en mettant pleinement en œuvre l'ensemble des accords déjà conclus en toute bonne foi et dans le délai imparti ainsi qu'à poursuivre le processus de normalisation avec détermination; demande que les deux gouvernements et les institutions européennes poursuivent leurs efforts pour communiquer et expliquer les dispositions des accords conclus en vue de rapprocher les communautés ethniques albanaise et serbe au Kosovo; salue les efforts déployés par les entreprises sous l'égide des chambres de commerce afin de contribuer à la normalisation des relations, en engageant le dialogue entre les chambres de commerce de Serbie et du Kosovo, de surmonter les obstacles au commerce de part et d'autre et de faciliter les contacts et la coopération entre les entreprises; invite la Commission à promouvoir le maintien et le développement de ces activités à l'avenir; encourage la Serbie et le Kosovo à définir de nouveaux domaines de dialogue permettant d'améliorer l'existence de la population et de normaliser complètement leurs relations; invite le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) à évaluer les performances des parties en ce qui concerne le respect de leurs obligations; prie instamment la Serbie d'agir dans un esprit de bon voisinage et formule l'espoir que la question du refus de la demande d'adhésion du Kosovo à l'UNESCO ne bloquera pas le dialogue ni la poursuite de l'intégration du Kosovo dans les organisations régionales et internationales, et que la coopération et les efforts se poursuivront pour la protection du patrimoine culturel; invite instamment Belgrade et Pristina à entretenir de bonnes relations de voisinage; se félicite de la reprise des pourparlers entre le Premier ministre serbe Vučić et le Premier ministre kosovar Mustafa, le 27 janvier 2016; note que parmi les thèmes abordés figuraient la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires et professionnels et l'amélioration des liaisons routières et ferroviaires; souligne que les avancées concrètes sur le terrain bénéficieront à l'ensemble de la région;

28.

appuie la création, dans le contexte du processus de Berlin, du Forum de la société civile des Balkans occidentaux, qui permet à des représentants de la société civile locaux d'échanger des idées, d'exprimer des préoccupations et de formuler des recommandations concrètes à l'intention des décideurs; demande que ce processus se poursuive lors du prochain sommet qui doit se tenir à Paris en 2016, et réclame l'organisation d'ateliers préparatoires destinés aux organisations de la société civile locales;

Énergie, environnement et transports

29.

souligne que la Serbie, partie contractante à la Communauté de l'énergie, doit rester active au sein des institutions de la Communauté de l'énergie et poursuivre la mise en œuvre de l'acquis afin de mettre en place des réseaux énergétiques sûrs et viables; invite les autorités à lancer la mise en œuvre des objectifs fixés dans la stratégie de développement du secteur de l'énergie, étant donné que le secteur de l'énergie renouvelable ne bénéficie pas d'investissements importants; encourage la Serbie à renforcer la concurrence sur le marché du gaz et à prendre des mesures pour améliorer l'alignement de sa législation sur l'acquis dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et lui demande de privilégier autant que possible l'énergie verte; invite la Commission à aider le gouvernement serbe dans les efforts qu'il déploie pour réduire la dépendance du pays à l'égard des importations d'énergie et à diversifier l'approvisionnement en gaz de la Serbie; observe que le train de mesures IAP II 2015 récemment adopté inclut notamment un programme de 155 millions d'euros visant à contribuer au financement de grands projets d'infrastructure régionaux dans les secteurs de l'énergie et du transport dans les Balkans occidentaux; encourage la Serbie à s'aligner sur les engagements moyens de l'Union vis-à-vis du changement climatique et sur l'accord conclu à Paris lors de la COP21;

30.

invite le gouvernement serbe, compte tenu de l'importance que revêt le groupement européen de coopération territoriale (GECT) pour le développement de la coopération transfrontalière entre les États membres de l'Union et leurs voisins, à se doter d'un cadre juridique permettant à la Serbie d'y participer;

31.

s'inquiète du fait que la législation sur les déchets ne soit pas dûment appliquée et invite les autorités serbes à redoubler d'efforts pour fermer et nettoyer les décharges illégales et à concevoir une politique crédible de réduction des déchets conforme à la directive-cadre relative aux déchets;

32.

salue le plan visant à reconstruire, réhabiliter et moderniser certaines parties du réseau ferroviaire et encourage les autorités serbes à poursuivre et à améliorer davantage encore les transports publics en coopération avec les pays voisins;

o

o o

33.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, ainsi qu'au gouvernement et au parlement de la République de Serbie.


(1)  JO L 80 du 19.3.2008, p. 46.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0065.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0095.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/58


P8_TA(2016)0047

Processus d'intégration européenne du Kosovo

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rapport 2015 sur le Kosovo (2015/2893(RSP))

(2018/C 035/12)

Le Parlement européen,

vu les conclusions de la présidence à la suite du Conseil européen des 19 et 20 juin 2003 à Thessalonique concernant la perspective d'adhésion des pays des Balkans occidentaux à l'Union européenne,

vu la décision du Conseil du 22 octobre 2012 autorisant la Commission à ouvrir des négociations pour un accord-cadre avec le Kosovo concernant sa participation aux programmes de l'Union,

vu les conclusions du Conseil européen du 28 juin 2013 adoptant la décision d'autorisation de l'ouverture de négociations en vue d'un accord de stabilisation et d'association entre l'Union européenne et le Kosovo,

vu le premier accord de principe régissant la normalisation des relations, conclu par les premiers ministres Hashim Thaçi et Ivica Dačić le 19 avril 2013, et le plan d'action du 22 mai 2013 pour sa mise en œuvre,

vu la décision 2014/349/PESC du Conseil du 12 juin 2014 modifiant l'action commune 2008/124/PESC relative à la mission «État de droit» menée par l'Union européenne au Kosovo, EULEX KOSOVO,

vu la signature de l'accord de stabilisation et d'association entre l'Union européenne et le Kosovo le 27 octobre 2015 et sa ratification par l'Assemblée du Kosovo le 2 novembre 2015,

vu les rapports du secrétaire général de l'ONU sur les activités en cours de la mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) et des événements y relatifs, dont le dernier en date du 3 novembre 2015,

vu la prorogation du mandat de Samuel Žbogar, représentant spécial de l'Union européenne au Kosovo, jusqu'au 28 février 2017,

vu la communication de la Commission du 10 novembre 2015 intitulée «La stratégie d'élargissement de l'UE» (COM(2015)0611 final),

vu les conclusions du Conseil du 15 décembre 2015 sur l'élargissement et le processus de stabilisation et d'association,

vu les conclusions du Conseil «Affaires générales» du 7 décembre 2009, du 14 décembre 2010 et du 5 décembre 2011 qui ont souligné et réaffirmé, respectivement, que le Kosovo, sans préjudice de la position des États membres sur son statut, devrait aussi se voir offrir la perspective d'un assouplissement à terme du régime en matière de visas une fois que toutes les conditions auront été remplies;

vu l'ouverture d'un dialogue sur la question des visas en janvier 2012, la feuille de route sur l'assouplissement du régime des visas de juin 2012, le second rapport de la Commission, daté du 24 juillet 2014, concernant les progrès accomplis par le Kosovo pour satisfaire aux exigences de la feuille de route sur l'assouplissement du régime des visas (COM(2014)0488) et la mission d'experts de la Commission de juillet 2015,

vu la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies, l'avis consultatif de la Cour internationale de justice du 22 juillet 2010 sur la conformité de la déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo avec le droit international et la résolution 64/298 de l'Assemblée générale des Nations unies du 9 septembre 2010 reconnaissant la teneur dudit avis et saluant la volonté de l'Union de faciliter le dialogue entre la Serbie et le Kosovo,

vu les déclarations conjointes à l'issue des rencontres interparlementaires des 28 et 29 mai 2008, des 6 et 7 avril 2009, des 22 et 23 juin 2010, du 20 mai 2011, des 14 et 15 mars 2012, des 30 et 31 octobre 2013 et des 29 et 30 avril 2015 entre le Parlement européen et le Kosovo,

vu le rapport de suivi 2015 de la Commission sur la Kosovo du 10 novembre 2015 (SWD(2015)0215),

vu ses résolutions antérieures,

vu les travaux d'Ulrike Lunacek, rapporteure permanente de la commission des affaires étrangères sur le Kosovo,

vu l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que sur les 193 pays membres des Nations unies, 110 reconnaissent l'indépendance du Kosovo, parmi lesquels on peut compter 23 des 28 États membres de l'Union européenne;

B.

considérant que l'accord de stabilisation et d'association entre l'Union européenne et le Kosovo (ASA) a été signé le 27 octobre 2015 et ratifié par l'Assemblée du Kosovo le 2 novembre 2015; que le Parlement européen a donné son approbation le 21 janvier 2016;

C.

considérant que les pays candidats (potentiels) sont jugés au cas par cas et que le calendrier d'adhésion dépend de la rapidité et de la qualité des réformes nécessaires;

D.

considérant que l'Union européenne a rappelé à maintes reprises qu'elle était disposée à apporter son concours au développement économique et politique du Kosovo via une perspective européenne claire, en ligne avec la perspective européenne de la région;

E.

considérant que l'Union a placé l'état de droit au cœur de sa politique d'élargissement;

F.

considérant que l'Union a souligné la nécessité de renforcer la gouvernance économique, l'état de droit et les capacités de l'administration publique dans tous les pays des Balkans occidentaux;

G.

considérant que le mandat de la mission EULEX expirera le 14 juin 2016; considérant que le réexamen stratégique de la mission EULEX Kosovo est en cours;

1.

se félicite de la signature, le 27 octobre 2015, de l'accord de stabilisation et d'association entre l'Union et le Kosovo, première relation contractuelle entre les deux parties, et de sa ratification rapide par l'Assemblée du Kosovo le 2 novembre 2015; souligne que l'ASA ouvre la voie à l'intégration du Kosovo dans l'Union et qu'il constitue une incitation puissante en faveur de la mise en œuvre et de l'institutionnalisation des réformes et permettra de mettre en place une coopération au sein de l'Union dans un large éventail de domaines en vue de renforcer le dialogue politique ainsi que l'intégration commerciale, mais aussi qu'il resserrera les relations avec les pays voisins et qu'il contribuera à la stabilisation de la région; demande au gouvernement du Kosovo de se concentrer sur la mise en œuvre des réformes globales nécessaires pour satisfaire aux obligations qui lui incombent dans le cadre de l'ASA;

2.

se félicite de l'adoption par la Commission européenne d'un ensemble de mesures de soutien aux réformes et à la coopération régionale dans les Balkans occidentaux, lequel traduit l'engagement de l'Union à appuyer le processus de réforme politique et économique de ces pays sur la voie de leur adhésion à l'Union;

3.

souligne que l'ASA vise à promouvoir l'application des normes européennes dans les domaines de la concurrence, des marchés publics, de la propriété intellectuelle et de la protection des consommateurs, notamment, et à instaurer une zone de libre-échange, étape concrète vers l'intégration économique du Kosovo dans l'Union européenne;

4.

se félicite des progrès accomplis en 2015 dans la conclusion d'accords dans le cadre du processus de normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie, notamment les accords sur la création de l'association/communauté des municipalités à majorité serbe du Kosovo, sur l'énergie, sur le pont de Mitrovicë/Mitrovica, celui du 25 août 2015 sur les télécommunications et ceux de juin 2015 sur les assurances automobiles et de février 2015 sur le pouvoir judiciaire; soutient les efforts de médiation tenaces déployés par la vice-présidente de la Commission/haute-représentante de l'Union pour les affaires étrangère et la politique de sécurité (VP/HR) en vue de la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, qui n'est pas encore pleinement acquise; invite le service européen pour l'action extérieure à procéder à une évaluation approfondie et globale de l'état de la mise en œuvre de tous les accords conclus à ce jour en ce qui concerne l'adoption des lois sur place et à faire régulièrement rapport à ce sujet au Parlement européen et aux parlements du Kosovo et de Serbie; invite instamment la VP/HR à recenser les lacunes en exigeant des parties qu'elles respectent les engagements pris et appelle la Serbie et le Kosovo à abandonner toute rhétorique négative, à aller de l'avant et à mettre pleinement en œuvre l'ensemble des accords déjà conclus en toute bonne foi et dans le délai imparti ainsi qu'à poursuivre le processus de normalisation avec détermination; souligne qu'un dialogue permanent et constructif entre Pristina et Belgrade et la pleine mise en œuvre des accords conclus sont essentiels à la normalisation de leurs relations; se félicite de la reprise des pourparlers entre le Premier ministre serbe Vučić et le Premier ministre kosovar Mustafa, le 27 janvier 2016; note que parmi les thèmes abordés figuraient la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires et professionnels et l'amélioration des liaisons routières et ferroviaires; souligne que les avancées concrètes sur le terrain bénéficieront à l'ensemble de la région;

5.

est préoccupé par le nombre élevé de personnes portées disparues durant la période de la guerre et par le peu de progrès réalisés à cet égard; plaide en faveur d'une coopération pleine et entière entre les États en vue d'établir la vérité sur les personnes disparues, sachant qu'une telle coopération est indispensable à la réconciliation mutuelle;

6.

prend acte de la décision de la Cour constitutionnelle relative à la mise en place de l'association des municipalités serbes; demande que les accords conclus soient mis en œuvre de façon engagée et dans leur intégralité; plaide en faveur du respect de l'état de droit, regrette que les forces d'opposition n'aient pas mis cette suspension à profit pour reprendre le dialogue parlementaire et encourage toutes les forces politiques à agir de manière constructive dans l'intérêt de leur pays, de ses institutions démocratiques et de ses citoyens; considère que le respect total des règles de la démocratie, le dialogue politique et le déroulement sans encombre du travail parlementaire sont essentiels à la mise en œuvre de tous les aspects du programme de réformes du Kosovo; condamne fermement les obstructions violentes à l'Assemblée, demande d'y éviter toute nouvelle protestation violente, et souligne qu'au sein de celle-ci, les députés élus devraient se réunir et débattre des enjeux dans le respect plein et entier de l'institution; souligne que le gouvernement devrait respecter les résolutions et les décisions du Parlement et devrait l'informer, comme l'exige l'organe législatif, avant de décider de signer des accords avec d'autres États; salue, à cet égard, la proposition élaborée avec soin, présentée le 20 novembre 2015 par deux députés appartenant respectivement à la coalition au pouvoir et à l'opposition, demande à tous les acteurs politiques de reprendre le dialogue politique afin de sortir de l'impasse et de trouver une solution viable qui permette de remettre l'Assemblée du Kosovo en état de marche normal; invite tous les dirigeants du Kosovo à accorder la plus grande importance à cette situation et à agir de manière responsable, en gardant à l'esprit que l'Assemblée est élue par le peuple kosovar et pour le peuple kosovar; est vivement préoccupé par la récurrence des actes de violence et invite les services répressifs à s'acquitter de leurs missions dans le strict respect des procédures juridiques; prend note avec inquiétude des événements qui ont mené à l'arrestation de certains députés et demande qu'une enquête soit ouverte à propos d'éventuels abus de pouvoir lors des arrestations qui ont été effectuées; prie instamment l'Assemblée du Kosovo de clarifier les dispositions relatives à la levée d'immunité parlementaire; prend acte de la demande adressée par le médiateur au ministère public à Pristina d'ouvrir une enquête liée à l'intervention de la police le 28 novembre 2015;

7.

met l'accent sur le fait que l'Assemblée doit devenir plus efficace et respecter son propre règlement intérieur, et ce en toutes circonstances, et souligne que le gouvernement devrait respecter ce règlement; souligne la nécessité de renforcer la fonction de contrôle de l'Assemblée et invite celle-ci en particulier à adopter dans les meilleurs délais un acte législatif renforçant le rôle de la commission pour l'intégration européenne dans le processus d'intégration du Kosovo et prévoyant la pleine association de l'opposition au processus; encourage l'Assemblée à consulter régulièrement et à associer la Commission de Venise dans le cadre de l'examen de la législation; souligne le besoin urgent d'affecter, au terme de processus de sélection apolitiques, transparents et basés sur le mérite, du personnel compétent auprès des organismes de régulation et de contrôle pour veiller au bon fonctionnement de l'administration de l'État;

8.

prend note du fait que cinq États membres n'ont pas officiellement reconnu le Kosovo et estime que de nouvelles reconnaissances pourraient contribuer à renforcer la stabilité dans la région, à faciliter la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo et à améliorer la crédibilité de l'Union dans le domaine de la politique étrangère; se félicite, à cet égard, de la décision prise par les cinq États membres qui n'ont pas encore reconnu le Kosovo de faciliter l'approbation de l'ASA au Conseil; demande à tous les États membres de l'Union de tout mettre en œuvre pour faciliter les relations économiques, interpersonnelles et sociales entre leurs citoyens et ceux du Kosovo, dans l'esprit de l'ASA et de l'instauration de relations contractuelles formelles; accueille favorablement la présentation, par le Kosovo, de son premier programme de réforme économique, qui devrait constituer la première étape de l'approfondissement du dialogue économique avec l'Union;

9.

se félicite des travaux menés par les autorités du Kosovo pour mettre fin au flux d'immigration clandestine qui a atteint son point culminant au début de 2015; souligne que les mesures à court terme visant à dissuader la population de quitter le pays doivent s'accompagner de mesures de développement socio-économique et de création d'emplois, de façon à encourager les citoyens à rester au Kosovo et à se construire un avenir dans leur pays; est convaincu que l'assouplissement du régime des visas pourrait également contribuer à juguler l'immigration clandestine, en favorisant les contacts entre les personnes, et, de ce fait, en ouvrant de nouvelles possibilités pour les citoyens de se rendre à l'étranger pour faire du tourisme et rendre visite à des parents et amis, sans devoir se plier aux longues et coûteuses procédures d'obtention d'un visa, ainsi qu'en remédiant au sentiment d'isolement qu'ils éprouvent; réitère le danger potentiel que représente un Kosovo trop longtemps seul territoire «enclavé» et «isolé» dans la région; demande également à Pristina de lutter efficacement contre les réseaux criminels impliqués dans la traite des êtres humains; est d'avis que la classification du Kosovo comme pays d'origine sûr dans la liste commune de l'Union des pays d'origine sûrs pourrait contribuer à la lutte contre la migration clandestine;

10.

se félicite des progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan d'action pour l'assouplissement du régime des visas; invite les autorités à se mettre rapidement en conformité totale avec tous les critères requis; demande à la Commission d'intensifier ses travaux sur le processus d'assouplissement du régime des visas pour le Kosovo; est prêt à approuver l'exemption de visa pour le Kosovo et invite le Conseil à faire promptement de même dès que la Commission estimera en temps utile qu'il est satisfait à tous les critères techniques; affirme qu'il est nécessaire de rechercher et de poursuivre les trafiquants d'êtres humains et les passeurs afin de les dissuader de pratiquer leurs activités illégales; prie instamment toutes les institutions de l'Union, et en particulier la Commission, d'accélérer le processus d'assouplissement du régime des visas pour le Kosovo, et exhorte les autorités kosovares à respecter leurs engagements et à appliquer les critères de référence restants afin que le Kosovo bénéficie du régime d'exemption de visa d'ici à la fin 2016 et que, de ce fait, l'Union européenne soit plus proche des citoyens kosovars;

11.

soutient la poursuite des discussions sur un accord-cadre qui permettrait au Kosovo de prendre part aux programmes de l'Union;

12.

salue l'adoption du train de mesures législatives sur les droits de l'homme, qui renforce le dispositif institutionnel de contrôle de la protection et du respect des droits de l'homme; souligne qu'il est de la plus haute importance de mettre en œuvre cette législation; se félicite en particulier de la création de la fonction de médiateur et de sa nomination, notamment en vue d'établir la confiance sociale nécessaire au sein de la société kosovare; regrette toutefois que ses travaux soient entravés par l'absence de locaux adéquats et invite les autorités à lui en attribuer rapidement de nouveaux, dans le respect des principes de Paris; invite les autorités à faire en sorte que toutes les institutions et instances réglementaires indépendantes existantes soient pleinement opérationnelles;

13.

constate avec inquiétude que la volonté politique des autorités de nouer un véritable dialogue avec la société civile reste très faible; invite les autorités à mettre en œuvre de bonne foi le cadre juridique de coopération avec la société civile, en dotant notamment le conseil consultatif paritaire de tous les moyens nécessaires; invite le bureau de l'Union européenne à encourager et, le cas échéant, à faciliter la consultation de ce conseil;

14.

se félicite en outre de l'adoption, en mai 2015, de la loi sur la protection contre les discriminations et du mandat confié au médiateur d'agir en tant qu'organisme chargé des questions d'égalité; demeure préoccupé par le faible niveau de traitement et d'enquête concernant les cas de propos haineux, notamment à l'encontre des personnes LGBTI et des minorités; encourage le groupe consultatif et de coordination pour les droits de la communauté LGBTI à suivre activement ces cas et ces préoccupations;

15.

se félicite également de l'adoption de la loi sur l'égalité entre les hommes et les femmes, et invite les autorités du Kosovo à intégrer sans tarder la dimension de genre et à veiller à ce que les organes administratifs et les autorités donnent l'exemple; est préoccupé par les problèmes structurels qui entravent la mise en œuvre de cette loi; demeure préoccupé par la sous-représentation des femmes aux postes à responsabilités; s'inquiète de ce qu'aucun progrès n'ait été réalisé en matière de lutte contre la violence domestique et sexiste; presse les autorités d'encourager publiquement et de mettre en place des mécanismes de protection et des mesures permettant de mettre à l'abri les femmes qui brisent le silence et dénoncent la violence domestique; fait part de sa préoccupation face au faible niveau de propriété des femmes; invite les autorités à veiller activement à ce que les droits de propriété des femmes soient protégés, y compris par l'enregistrement de tous les copropriétaires par les officiers du cadastre et de l'état civil ainsi que par une campagne d'information;

16.

se déclare préoccupé par les très maigres progrès accomplis dans le domaine de la liberté d'expression et des médias au cours de l'année écoulée; s'inquiète de constater que les journalistes sont confrontés à la violence et aux menaces dans l'exercice de leur profession et souligne la nécessité de renforcer la protection des journalistes au moyen de réponses systématiques, de dénonciations publiques, d'enquêtes et de jugements rapides des cas d'attaques à l'encontre des journalistes; souligne que des progrès doivent également être réalisés en matière d'indépendance des médias; demande aux autorités de combler rapidement les lacunes systématiques de la législation de manière à garantir la liberté des médias, en s'intéressant notamment à la transparence de l'actionnariat des médias, ainsi qu'à la pérennité des chaînes publiques de radio et de télévision, après une vaste consultation publique approfondie; presse les autorités d'appliquer effectivement la législation sur la diffamation et les propos haineux;

17.

rappelle que le Kosovo et la Serbie doivent trouver des solutions durables pour les réfugiés, conformément aux conclusions de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à cet égard et conformément au rapport de 2014 du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme des personnes déplacées à l'intérieur du Kosovo;

18.

observe que davantage d'efforts sont nécessaires pour protéger et garantir, dans la pratique, les droits de toutes les minorités ethniques du Kosovo, y compris les communautés rom, ashkali et égyptienne ainsi que la communauté gorane, par la mise en œuvre intégrale de la législation en la matière, en tenant compte des meilleures pratiques de la région et des États membres de l'Union; invite les autorités nationales et locales à s'efforcer davantage d'appliquer les lois adoptées afin de contribuer à la poursuite de la mise en place d'une société pluriethnique, notamment en ce qui concerne la formation et l'emploi des minorités, ce en vue d'éviter les discriminations directes et indirectes; salue la «déclaration de Pristina» qui invite les gouvernements et les organisations internationales, intergouvernementales et de la société civile à appliquer pleinement les principes de non-discrimination et d'égalité dans leurs efforts en faveur de la promotion et du respect des droits des Roms et de la lutte contre le racisme anti-Roms dans les Balkans occidentaux;

19.

se déclare une nouvelle fois préoccupé par l'absence de tout progrès notable dans la lutte contre la grande corruption et la criminalité organisée, et dans la création d'un registre des poursuites et des condamnations; souligne que la criminalité organisée reste une préoccupation majeure; relève que le gouvernement du Kosovo doit donner un signal clair et explicite que le pays mène une lutte systématique contre la corruption à tous les niveaux; invite les autorités à adopter sans tarder une démarche stratégique et globale de lutte contre la corruption endémique, qui demeure un obstacle important au développement démocratique, social et économique du Kosovo; invite l'agence kosovare de lutte contre la corruption à entamer davantage d'enquêtes et invite le ministère public à donner suite aux dossiers transmis par l'agence; signale que la transparence des procédures constitue un élément déterminant pour lutter contre la corruption et garantir la protection des droits fondamentaux; souligne en outre le rôle et la responsabilité des élites locales dans la lutte contre la corruption;

20.

salue l'intensification des efforts et la fermeté de la volonté de lutter contre le terrorisme et encourage la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre le terrorisme; invite instamment les autorités à s'attaquer aux causes de la radicalisation, et notamment au chômage élevé des jeunes et à l'extrémisme violent; salue la participation du Kosovo à la coalition de lutte contre le terrorisme et aux mesures adoptées par les autorités pour prévenir la radicalisation des jeunes; invite les autorités à surveiller de près et à prévenir la mobilisation de combattants étrangers et de terroristes islamiques; se félicite de ce que la constitution du Kosovo consacre le principe selon lequel le Kosovo est un État laïque et neutre en matière de convictions religieuses;

21.

observe que, selon le ministère Kosovar de l'intérieur, environ 300 ressortissants ont rejoint les rangs des djihadistes en Syrie et en Iraq et qu'un grand nombre d'entre eux sont déjà revenus au Kosovo; salue les mesures prises par le gouvernement prévoyant des peines de prison pour les ressortissants ayant participé à une entreprise terroriste;

22.

note que quelques progrès ont été accomplis en ce qui concerne le pouvoir judiciaire, grâce à l'adoption de plusieurs actes législatifs en la matière; souligne la nécessité de procéder rapidement à leur mise en œuvre concrète et efficace; demeure vivement préoccupé par la lenteur de la justice et le nombre élevé d'affaires en souffrance, le manque de moyens du système judiciaire, le faible niveau de responsabilité des fonctionnaires de justice et la possibilité d'une influence politique sur les structures judiciaires, problèmes auxquels la législation ne permet toujours pas de remédier comme il se doit et souligne l'importance de disposer d'un système judiciaire pleinement opérationnel doté de règles bien établies concernant les délai des procédures judiciaires; se félicite des avancées réalisées en ce qui concerne l'intégration du pouvoir judiciaire dans le nord avec l'attribution de certains postes à des juges et à des procureurs serbes du Kosovo; demande aux autorités politiques de montrer clairement leur soutien sans faille à l'indépendance des magistrats, qui continuent d'être la cible de tentatives d'influencer les enquêtes et les procédures judiciaires en cours; demande aux autorités de modifier la constitution pour veiller à ce que la majorité des membres du conseil judiciaire du Kosovo soient élus par leurs pairs, conformément aux recommandations de la Commission de Venise;

23.

invite le Kosovo à s'aligner sur la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union;

24.

prend bonne note de l'adoption d'amendements constitutionnels visant à créer des chambres spécialisées et un bureau du procureur spécialisé; salue la finalisation des négociations entre le Kosovo et les Pays-Bas sur l'accord de siège et émet l'espoir que ces chambres spécialisées seront pleinement opérationnelles dans les plus brefs délais et que le bureau du procureur spécialisé disposera d'un effectif suffisant pour accomplir ses tâches; invite les chambres spécialisées et le bureau du procureur spécialisé à s'appuyer sur l'expérience et les meilleures pratiques du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), conformément aux dispositions constitutionnelles relatives à leur mise en place; invite les autorités du Kosovo à coopérer sans réserve avec la nouvelle juridiction; invite l'Union et ses États membres à fournir des fonds suffisants pour le fonctionnement des chambres;

25.

estime que le réexamen de la mission EULEX et son éventuel retrait progressif doivent aller de pair avec le renforcement et l'élargissement du mandat du représentant spécial de l'Union, afin veiller à ce que celui-ci dispose des capacités nécessaires pour mener à bien les activités de suivi, d'encadrement et de conseil, le renforcement du processus d'intégration du Kosovo dans l'Union, la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, et la poursuite des crimes de guerre; appelle, d'ici là, à une meilleure efficacité ainsi qu'à une transparence et à une responsabilité complètes de la mission EULEX pendant la durée de son mandat; prend acte des conclusions du Conseil de décembre 2015 concernant le mandat d'EULEX, et invite le Kosovo à contribuer à l'exécution sans restriction ni entrave du mandat de la mission, qui a été renouvelé; souligne qu'il convient que la révision du mandat applique les conclusions et mette en œuvre les recommandations formulées dans le rapport de Jean-Paul Jacqué, élaboré à la suite d'allégations de corruption au sein de la mission EULEX; presse EULEX de conclure un accord avec la MINUK sur la remise des dossiers ouverts aux autorités kosovares compétentes; invite les États membres à détacher des experts bien formés et qualifiés pour la durée nécessaire et à assurer leur réintégration dans les services nationaux à l'issue de leur mission;

26.

déplore le rejet de la demande d'adhésion du Kosovo à l'UNESCO, due notamment à l'obstruction active de la Serbie, qui contredit son engagement à entretenir de bonnes relations de voisinage, mais aussi à l'absence d'unanimité parmi les États membres; salue l'adoption de la loi visant à protéger le patrimoine historique de Prizren et appelle de ses vœux sa mise en œuvre intégrale, tout en rappelant que ce patrimoine est menacé par les constructions illégales, qui se multiplient; se félicite de ce que plusieurs sites du patrimoine culturel et religieux serbe, malheureusement détruits en 2004, aient été rénovés, comme la cathédrale orthodoxe, et appelle à la poursuite de la rénovation du patrimoine religieux et culturel serbe; presse, à cet égard, les parties concernées, notamment les autorités kosovares, le gouvernement serbe, la communauté serbe du Kosovo et l'Église orthodoxe serbe, de trouver un système acceptable de promotion, de protection et de conservation du patrimoine culturel et religieux du Kosovo, qui devrait être traité comme un patrimoine européen commun; se félicite de ce que la constitution du Kosovo consacre la détermination de celui-ci à préserver et protéger son patrimoine culturel et religieux et demande que davantage d'efforts soient déployés pour protéger les droits des différentes minorités religieuses, y compris ceux des chrétiens du Kosovo; souligne que l'adhésion aux organisations et aux mécanismes internationaux et régionaux devrait figurer parmi les priorités du Kosovo; rappelle à cet égard la nécessité de respecter l'accord conclu dans le domaine de la coopération régionale; estime que la mise en place de l'Office régional de coopération pour la jeunesse des Balkans occidentaux (dans le cadre du processus de Berlin), qui est activement promu par de nombreux acteurs, apportera des résultats positifs, en particulier pour les relations entre les jeunes de Serbie et du Kosovo;

27.

appuie la création, dans le contexte du processus de Berlin, du Forum de la société civile des Balkans occidentaux, qui permet à des représentants de la société civile locaux d'échanger des idées, d'exprimer des préoccupations et de formuler des recommandations concrètes à l'intention des décideurs; demande que ce processus se poursuive lors du prochain sommet qui doit se tenir à Paris en 2016, et réclame l'organisation d'ateliers préparatoires destinés aux organisations de la société civile locales;

28.

se félicite de l'invitation adressée à l'Assemblée du Kosovo de participer de façon permanente, à tous niveaux et sur un pied d'égalité, aux activités et aux réunions de l'Assemblée parlementaire du processus de coopération de l'Europe du Sud-Est (AP-SEECP), comme décidé en mai 2015, et considère qu'il s'agit d'une contribution importante au dialogue parlementaire régional; déplore que l'Assemblée du Kosovo n'ait pas été acceptée en tant que membre à part entière d'autre initiatives de coopération parlementaire régionale, telles que la conférence des Balkans occidentaux réunissant les commissions pour l'intégration européenne des parlements des États participant au processus de stabilisation et d'association (COSAP), ainsi que le réseau des commissions parlementaires de l'économie, des finances et de l'intégration européenne des parlements des Balkans occidentaux; invite tous les parlements de la région à adopter une approche plus inclusive à l'égard des demandes d'adhésion de l'Assemblée du Kosovo aux initiatives régionales, et à contribuer ainsi au renforcement de la coopération régionale;

29.

demande une fois de plus au Kosovo d'achever le cadre législatif régissant la fonction publique et de mettre pleinement en œuvre le cadre stratégique régissant l'administration publique et le plan d'action; invite les autorités à mettre un terme à la politisation de l'administration publique, à promouvoir le professionnalisme fondé sur le mérite dans toutes les institutions publiques, à veiller à la bonne gestion financière des institutions publiques et à garantir la transparence du contrôle de l'exécution du budget dont se charge l'Assemblée;

30.

souligne l'importance d'augmenter le financement des projets pour les ONG du Kosovo qui visent à faire progresser les principes de bonne gouvernance, à accroître la transparence et la responsabilité, à renforcer les mécanismes institutionnels du système judiciaire, à consolider la démocratie institutionnelle et sociale, à redoubler d'efforts pour protéger et promouvoir les droits des groupes marginalisés et des minorités ethniques;

31.

fait de nouveau part de sa préoccupation face au taux de chômage élevé, notamment chez les femmes et les jeunes, et condamne la discrimination que subissent les femmes de manière générale dans la société et sur le marché du travail; souligne la nécessité d'offrir à la jeunesse kosovare des perspectives d'avenir; invite le Kosovo à combler le déficit de compétences sur le marché du travail, à lever tous les obstacles administratifs qui pourraient conduire à des pratiques discriminatoires et à améliorer le climat d'entreprise général dans le pays, en particulier pour les petites et moyennes entreprises; invite la Commission à continuer de fournir une aide aux jeunes entrepreneurs dans le cadre des fonds de l'instrument d'aide de préadhésion (IAP), en mettant particulièrement l'accent sur les formations et les ateliers, ainsi que sur les échanges de connaissances, y compris au moyen de mesures visant à faciliter les liens avec les entrepreneurs des États membres de l'Union, tout en mettant tout en œuvre pour éviter la fuite des cerveaux, en particulier à la suite de l'entrée en vigueur de l'ASA;

32.

souligne que les réformes structurelles restent essentielles pour augmenter la croissance potentielle, stimuler la productivité et améliorer la souplesse et la compétitivité de l'économie kosovare; souscrit à la conclusion de la Commission selon laquelle le Kosovo devrait renforcer le cadre budgétaire à moyen terme, améliorer la transparence des finances publiques, déplacer les dépenses budgétaires vers des mesures en faveur de la croissance et canaliser les investissements étrangers directs et les envois de fonds vers les secteurs productifs; invite le Kosovo à accélérer la restructuration des entreprises publiques, à améliorer les procédures de faillite et d'insolvabilité, ainsi qu'à réduire sa dépendance à l'égard des droits de douane en élargissant son assiette fiscale intérieure et en modernisant la perception des recettes;

33.

souligne que les réformes du marché du travail, complétées par les réformes du système d'enseignement, sont cruciales au vu du taux de chômage élevé et du faible taux d'activité; souligne que de nouveaux efforts sont nécessaires pour mieux faire correspondre le système d'enseignement et les besoins du marché du travail, notamment en modifiant les programmes de l'enseignement préuniversitaire; souligne en outre l'importance d'étendre le système de formation professionnelle complété par des politiques actives du marché du travail;

34.

relève que le Kosovo entame seulement le développement d'une économie de marché opérationnelle; se félicite que des progrès aient été réalisés dans le domaine de l'industrie et des PME; demande instamment de poursuivre la réduction des charges des PME et souligne la nécessité de mettre en œuvre une analyse de l'impact réglementaire sur les PME, ainsi qu'un soutien à la création d'entreprises et aux entreprises innovantes qui apportent une forte valeur ajoutée, afin d'encourager l'activité entrepreneuriale qui aura des effets bénéfiques tant sociaux qu'économiques; invite la Commission à continuer de fournir une aide aux jeunes entrepreneurs au moyen des fonds de l'IAP, y compris par des mesures visant à faciliter les liens avec les entrepreneurs des États membres de l'Union, et la participation des associations d'entrepreneurs du Kosovo à la Confédération européenne des jeunes entrepreneurs, en particulier à la suite de l'entrée en vigueur de l'ASA; presse les institutions du Kosovo de créer des possibilités de financement des investissements pour des entreprises sociales et durables, afin de faire face aux défis liés au règlement des problèmes sociaux et à l'instauration d'une croissance durable;

35.

rappelle qu'il importe de faire en sorte que le Kosovo se voie attribuer au plus vite son propre indicatif téléphonique international, ce qui contribuera à lui donner plus de visibilité internationale; invite l'Union internationale des télécommunications (UIT) à avancer en ce sens;

36.

souligne l'importance de respecter les sensibilités de toutes les communautés lorsqu'il s'agit d'adresser des invitations, comme cela a été le cas avec le général Diković, et demande à la KFOR d'agir en concertation avec les autorités du Kosovo afin d'éviter tout geste qui pourrait offenser la mémoire des victimes et porter préjudice au dialogue entre Pristina et Belgrade; rappelle que les bureaux de liaison tant au Kosovo qu'en Serbie doivent être dûment informés 48 heures avant de telles visites;

37.

se félicite de l'amélioration du transport routier et des infrastructures de mobilité, notamment les autoroutes, ainsi que de l'adoption récente du paquet IAP II de 2015, qui comporte un important projet d'infrastructure ferroviaire du Kosovo; regrette cependant les coûts élevés de construction; espère que le récent accord de prêt pour la modernisation du tronçon situé au Kosovo de l'axe ferroviaire européen no 10, signé entre le Kosovo et la Banque européenne d'investissement, puisse donner une impulsion à un plan global pour l'amélioration des transports publics et la modernisation des infrastructures ferroviaires; se félicite, à cet égard, de ce que les premiers ministres Isa Mustafa et Aleksandar Vučić soient convenus, en date du 27 janvier 2016, d'entamer des discussions en vue de l'établissement de liaisons aériennes et ferroviaires directes entre le Kosovo et la Serbie; invite les autorités du Kosovo, compte tenu du fait que la Commission a inscrit le programme de connectivité parmi ses premières priorités, en tant que facteur essentiel du développement économique de la région, à assurer une application entière et rapide des normes techniques et des mesures non juridiquement contraignantes dans les transports qui ont été convenues lors du sommet des Balkans occidentaux à Vienne en 2015;

38.

exprime son inquiétude face à la précarité de la situation énergétique actuelle du Kosovo, qui a une incidence négative sur la vie quotidienne; souligne que le niveau actuel des pertes d'électricité et des dommages commerciaux qu'elles engendrent est très élevé du fait de la vétusté des réseaux et appelle de ses vœux des réformes substantielles pour améliorer l'efficacité énergétique et la sécurité de l'approvisionnement grâce à des investissements dans la remise en état du réseau électrique existant, étant donné que l'existence d'un réseau électrique opérationnel constitue une condition préalable pour les entreprises intérieures et étrangères qui souhaitent établir une activité au Kosovo; demande instamment à l'autorité de régulation de l'énergie de faire preuve de plus de souplesse dans l'octroi des licences et des autorisations aux nouveaux investisseurs privés dans le secteur des énergies renouvelables; prend acte de l'accord conclu sur la construction de la centrale électrique «Nouveau Kosovo», en collaboration avec la société américaine «Contour Global», d'une capacité de 500 MW, et demande une procédure transparente, accompagnée d'une analyse d'impact social et environnemental du projet, en pleine conformité avec les normes de l'Union;

39.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Service européen pour l'action extérieure ainsi qu'au gouvernement et à l'Assemblée nationale du Kosovo.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/66


P8_TA(2016)0048

Situation en Libye

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation en Libye (2016/2537(RSP))

(2018/C 035/13)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions précédentes sur la Libye, notamment celles du 15 septembre 2011 (1), du 22 novembre 2012 (2), du 18 septembre 2014 (3) et du 15 janvier 2015 (4),

vu la décision 2013/233/PESC du Conseil du 22 mai 2013 relative à la mission d'assistance de l'Union européenne pour une gestion intégrée des frontières en Libye (EUBAM Libya),

vu la décision de lancer l'opération EU NAVFOR MED («opération Sophia») le 18 mai 2015, en vue d'identifier, de capturer et de neutraliser les embarcations et les ressources utilisées ou soupçonnées d'être utilisées par des trafiquants d'êtres humains ou des passeurs,

vu les récentes déclarations de la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR), Federica Mogherini, notamment celles des 30 avril 2015, 26 et 27 mai 2015, 30 juin 2015, 12 juillet 2015, 17 août 2015, 13 et 22 septembre 2015, 9 octobre 2015, 19 et 26 novembre 2015, 14 et 17 décembre 2015 et 7, 11 et 18 janvier 2016 sur la Libye,

vu les conclusions du Conseil du 18 janvier 2016 sur la Libye,

vu l'accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 à Skhirat (Maroc),

vu la réunion ministérielle pour la Libye à Rome, le 13 décembre 2015, à l'issue de laquelle a été publié un communiqué commun approuvé par l'Algérie, la Chine, l'Égypte, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Jordanie, le Maroc, la Russie, le Qatar, l'Arabie saoudite, l'Espagne, la Tunisie, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, les États-Unis, les Nations unies, la Ligue des États arabes et l'Union africaine,

vu la résolution 2259 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation en Libye, adoptée à l'unanimité le 23 décembre 2015,

vu sa résolution du 9 juillet 2015 sur la révision de la politique européenne de voisinage (5),

vu la conférence nationale des tribus libyennes organisée à Tripoli en juillet 2011, qui appelait à l'adoption d'une loi d'amnistie générale pour mettre fin à la guerre civile,

vu la réunion des dirigeants et activistes politiques à Alger le 11 mars 2015,

vu la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale en Libye souscrite par les gouvernements d'Algérie, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Maroc, d'Espagne, de Tunisie, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni et des États-Unis,

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que sous la dictature de Mouammar Kadhafi, la Libye avait le principal arsenal de la rive méridionale de la Méditerranée et qu'elle est devenue, depuis la chute du dictateur, une importante plaque tournante du commerce et du trafic d'armes illicites ainsi que de l'approvisionnement de tous les terroristes et extrémistes de la région du Sahel (Mali, Niger, Nigeria) et des mouvements d'opposition au Soudan, au Tchad et en Syrie;

B.

considérant qu'en février 2011, prenant part au «printemps arabe», les Libyens sont descendus dans la rue, ce qui a constitué un prélude à une guerre civile de neuf mois; que l'OTAN a soutenu les insurgés, victimes d'une répression aveugle de l'État, et que ce soutien a été décisif pour l'éviction du régime de Mouammar Kadhafi;

C.

considérant que la société libyenne a toujours été organisée — avant et surtout après le coup d'État — selon un système tribal; que les alliances tribales au sein des entités ethniques (la majorité arabe et les minorités amazigh, toubou et touareg) continuent de jouer un rôle important dans les troubles que connaît la Libye d'aujourd'hui;

D.

considérant que bon nombre des milices ayant combattu Mouammar Kadhafi étaient infiltrées par des islamistes, lesquels ont progressivement pris le contrôle, et dont certains ont joué un rôle décisif dans le conflit; que les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ont placé les groupes Daech, Ansar al-Charia et Al-Qaida, qui sont tous présents en Libye, au rang des organisations terroristes;

E.

considérant qu'en août 2012, le Conseil national de transition a cédé le pouvoir au Congrès général national, parlement élu qui a désigné un chef d'État provisoire; que pour remplacer le Congrès général national, les électeurs ont élu en juin 2014 un nouveau parlement, la Chambre des représentants, qui s'est établie à Tobrouk; que l'ancien Congrès général national, dominé par les Frères musulmans, s'est à nouveau réuni peu après pour désigner son propre premier ministre, contestant ainsi l'autorité de la Chambre des représentants, tandis que les combats continuaient et que même Tripoli, la capitale, changeait de mains; que les deux parties belligérantes auraient reçu l'aide de puissances extérieures, notamment de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis du côté de la Chambre des représentants (Tobrouk), et de la Turquie et du Qatar du côté du Congrès général national (Tripoli);

F.

considérant que, depuis août 2014, ces deux organes politiques (la Chambre des représentants à Tobrouk, reconnue par la communauté internationale, et le nouveau Congrès général national, qui a vu le jour à Tripoli) affirment tous deux administrer le pays, et sont tous deux soutenus par plusieurs milices lourdement armées implantées dans des régions, des villes et des tribus d'origines diverses;

G.

considérant que le vide politique et l'absence de gouvernement stable ont été exploités par Daech, qui compte dans ses rangs des étrangers et des terroristes libyens rentrés au pays après avoir combattu en Iraq et en Syrie; que ces combattants, accompagnés de djihadistes d'autres pays, ont pris la ville de Derna, à l'est de Benghazi, en novembre 2014 et qu'ils ont fait allégeance à Daech; que, depuis lors, ces forces ou leurs alliés se sont implantés le long de pratiquement toute la côte, de Derna à Tripoli, et notamment à El Beïda, Benghazi, Ajdabiya, Abou Grein et Misrata, qu'ils contrôlent entièrement un territoire de plus de 200 km autour de Syrte et qu'ils possèdent également un camp d'entraînement à l'ouest de Tripoli, près de la frontière tunisienne; que Daech a entamé une campagne locale de terreur — par des décapitations, des fusillades et des bombardements — tout en élargissant son territoire, qu'il a pris le contrôle du réseau routier et qu'il peut empêcher les déplacements entre l'est et l'ouest du pays;

H.

considérant que la Libye est devenue le centre des principales forces de Daech en dehors du Proche-Orient et qu'en constituant pour Daech une tête de pont sur la rive méridionale de la Méditerranée, elle constitue la plus grave menace pour les pays voisins du Sahel et du Sahara ainsi que pour l'Europe au moyen d'actions terroristes;

I.

considérant que, depuis le 4 janvier 2016, Daech mène de grandes offensives contre d'importantes installations pétrolières en Libye, en vue d'élargir son trésor de guerre et de contrôler les immenses installations pétrolières d'Al-Sidra, de Ras Lanouf et de Marsa el Brega, dans l'est du pays, en endommageant les principales infrastructures sur lesquelles se fondent les ressources économiques de la Libye et en mettant en péril des revenus essentiels pour la reconstruction du pays;

J.

considérant que le rôle de la Libye en tant que lieu de transit dans la traite des êtres humains à destination des frontières de l'Europe méridionale s'est encore accentué depuis que le pays a plongé dans l'anarchie; que la Libye continue à accueillir des centaines de milliers de migrants et de demandeurs d'asile de différentes nationalités, dont beaucoup vivent dans des conditions dramatiques et constituent donc une cible pour les trafiquants;

K.

considérant que la situation des droits de l'homme continue à se détériorer partout dans le pays, où les détentions arbitraires, les enlèvements, les exécutions sommaires, les tortures et les violences à l'encontre de civils, de journalistes, de fonctionnaires, de personnalités politiques et de défenseurs des droits de l'homme constituent une réalité tragique; que, le 26 février 2011, le Conseil de sécurité des Nations unies a saisi la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Libye; que la CPI reste compétente pour enquêter sur les violations des droits de l'homme commises dans le pays et poursuivre les responsables; que, le 27 juin 2011, la CPI a délivré des mandats d'arrêt contre Mouammar Kadhafi et Seïf Al-Islam Kadhafi, et que les autres suspects ne sont pas détenus par la Cour; que les autorités libyennes ont exigé qu'ils soient jugés par la justice libyenne;

L.

considérant que la voie politique du dialogue libyen a associé les principaux membres du processus de démocratisation en Libye, y compris des membres de la Chambre des représentants, du Congrès général national et du Conseil national de transition; que d'autres parties prenantes indépendantes telles que les conseils municipaux, les partis politiques, les chefs tribaux et les organisations de femmes ont contribué à promouvoir une véritable réconciliation;

M.

considérant que l'accord politique libyen vise à garantir les droits démocratiques du peuple libyen, et à mettre en place un gouvernement de consensus fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs, et à donner des moyens d'action aux institutions publiques telles que le gouvernement d'union nationale; que, compte tenu des problèmes que connaît la Libye, il n'y a plus de temps à perdre pour mettre en place le gouvernement d'union nationale qui œuvrera en faveur de tous les Libyens et qui jettera les bases de la paix, de la stabilité, de la reconstruction et du développement du pays;

N.

considérant que le 25 janvier 2016, la Chambre des représentants libyenne (établie à Tobrouk) a rejeté le gouvernement d'unité soutenu par les Nations unies, tout en approuvant parallèlement l'accord politique libyen, qui fournit un point de départ pour une transition politique dans le pays;

O.

considérant que la sécurité et la stabilité politique en Libye sont absolument indispensables, non seulement pour les Libyens, mais aussi pour la sécurité de toute la région et de l'Union européenne;

1.

se félicite de l'accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 avec le soutien des Nations unies; apporte son soutien total au Conseil présidentiel et félicite le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, M. Martin Kobler, pour tous les efforts fournis;

2.

regrette le rejet de la première proposition de gouvernement unifié par la Chambre des représentants de Tobrouk; invite les deux principaux organes libyens à avaliser cet accord, qui représente une étape essentielle dans la mise en œuvre de l'accord politique libyen et qui répond à la volonté d'engager le pays sur le chemin de la paix et de la stabilité et de défendre tous les citoyens libyens; demande instamment à la Chambre des représentants et à sa présidence de faire preuve d'un esprit de compromis et de poursuivre le débat sur la composition du conseil des ministres en vue de l'approbation du gouvernement d'union nationale conformément à l'accord politique libyen;

3.

reconnaîtra et soutiendra le gouvernement d'union nationale constitué par consensus entre les partis libyens comme étant le seul gouvernement légitime de Libye; souligne que la Libye est maître du processus politique et qu'il importe que celui-ci demeure ouvert à tous, notamment par la participation constructive des conseils tribaux, la participation positive des femmes et de la société civile et les contributions positives des acteurs politiques locaux à la modification et à l'adoption, le moment venu, d'une constitution qui respecte la démocratie, les droits de l'homme et les libertés civiles;

4.

appelle la communauté internationale, les Nations unies, les États membres de l'Union européenne, de l'Union africaine et de la Ligue arabe à se préparer à aider les Libyens à assurer la réussite de l'application de l'accord; attend des États membres et des institutions internationales qu'ils n'aient de contacts officiels qu'avec les parties à l'accord politique libyen; demande à l'Union européenne d'imposer des sanctions ciblées telles que des interdictions de voyage et des gels des avoirs à l'encontre des personnes et des organisations qui boycottent l'accord politique libyen;

5.

regrette la guerre par procuration en cours entre groupes sunnites étrangers; demande aux acteurs régionaux de ne prendre aucune mesure qui risquerait d'exacerber les clivages et de compromettre la transition vers une Libye stable, ouverte et démocratique, et de déstabiliser les pays voisins; maintient son fort engagement à l'égard de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'unité nationale et de la transition démocratique de la Libye;

6.

condamne les attentats terroristes déstabilisateurs de Daech visant le peuple libyen, notamment les minorités, ainsi que les infrastructures pétrolières d'Al-Sidra et de Ras Lanouf, ainsi que tout acte visant à perturber le processus de stabilisation du pays; demande qu'une coalition internationale s'attaque à la présence de plus en plus importante de Daech en Libye, qui déstabilise le pays et menace non seulement les pays du Sahel et du Sahara voisins, mais aussi l'Union européenne;

7.

souligne que la porosité des frontières libyennes et l'absence de contrôle politique central ont largement facilité la prolifération et le trafic d'armes ainsi que la libre circulation des groupes armés libyens et étrangers; s'inquiète des retombées du conflit libyen sur la sécurité de ses voisins immédiats, notamment l'Égypte et la Tunisie, mais aussi l'Algérie; estime que l'Union européenne doit se servir de ses instruments en matière de diplomatie et de politique étrangère, dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), ainsi que d'autres politiques, telles que celles concernant le commerce et la coopération, pour encourager les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à participer de manière positive au processus de transition en Libye;

8.

estime que la reprise économique est une étape essentielle vers la transition démocratique en Libye; soutient pleinement les nouvelles autorités libyennes dans leur lutte contre le terrorisme afin de garantir la protection nécessaire du peuple libyen et des infrastructures critiques pour l'économie;

9.

rappelle le rôle central de la dimension parlementaire pour une solution politique à la crise; souligne que les organes du Parlement européen et ses députés peuvent partager leur expérience institutionnelle avec les acteurs de la scène libyenne afin de les soutenir dans leur recherche d'un dialogue politique inclusif;

10.

se déclare gravement préoccupé par le sort des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés en Libye, dont la situation déjà intolérable continue à se dégrader; demande une plus grande participation de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à la coordination des efforts des Nations unies; invite l'Union européenne et ses États membres à faire face à la spirale des flux de migrants et de réfugiés en provenance d'Afrique du Nord, et notamment de Libye; demande aux autorités libyennes et aux milices de garantir un accès extérieur aux centres de détention, notamment ceux où sont placés des migrants;

11.

prie la Commission et le Service européen pour l'action extérieure, qui coordonne les actions entreprises par les États membres en Libye, de concentrer leur soutien sur le renforcement de l'État et des institutions et, en coopération avec les États membres, les Nations unies, l'OTAN et les partenaires régionaux, d'aider à réformer le secteur de la sécurité et d'aider à la création, sous le contrôle du gouvernement d'union nationale, de forces armées et de forces de police efficaces qui soient en mesure de contrôler l'ensemble du territoire et des eaux de la Libye, et de garantir la sécurité de ses frontières; souligne que l'Union devrait également se fixer pour priorité d'aider à réformer le système judiciaire libyen, ainsi que d'autres domaines cruciaux pour la gouvernance démocratique;

12.

soutient les actions menées par l'opération militaire de l'Union européenne dans la partie sud de la Méditerranée centrale (EU NAVFOR MED opération SOPHIA) pour endiguer la crise de la migration et lutter contre les passeurs qui exploitent les migrants; rappelle que le succès de cette opération est directement lié à la pérennité du dialogue politique en Libye et au retour indispensable de la paix et de la stabilité dans le pays; appelle de ses vœux un accord avec le gouvernement d'union nationale qui permette à la mission de l'Union de mener les opérations nécessaires dans les eaux territoriales libyennes;

13.

se félicite de ce que l'Union européenne ait déjà mis à disposition un montant de 100 millions d'EUR et soit prête à apporter un soutien immédiat dans les domaines qui seront désignés comme prioritaires avec le nouveau gouvernement libyen d'union nationale dès que celui-ci aura été constitué; appelle l'Union européenne et les Nations unies à prévoir une assistance au renforcement de l'État, à la sécurité et au maintien de la paix ainsi qu'à l'organisation de formations à la mise en place de structures d'urgence et de réaction en cas de catastrophe, au respect des droits de l'homme et à l'état de droit;

14.

demande aux États membres de ne pas agir seuls mais de soutenir la VP/HR dans la formulation d'une stratégie globale, en coordination avec l'UNSMIL et les autorités libyennes, pour appuyer la transition et le nouveau gouvernement libyen; estime qu'une réforme du secteur de la sécurité et la mise en œuvre de programmes de désarmement, démobilisation et réintégration sont prioritaires pour le pays, et demande à la Commission, à la VP/HR ainsi qu'aux États membres de se tenir prêts à apporter l'aide nécessaire dans ces domaines si le nouveau gouvernent en faisait la demande;

15.

souligne, toutefois, qu'il importe que la communauté internationale augmente le financement de l'aide humanitaire pour répondre aux besoins les plus urgents des personnes qui ont été gravement touchées par le conflit en Libye; souligne la nécessité de dégager des fonds pour aider les organisations humanitaires à mieux évaluer la situation et à améliorer la réponse qu'elles apportent aux besoins sur le terrain; demande aux États membres d'honorer leurs engagements vis-à-vis du Fonds d'affectation spéciale d'urgence de l'Union européenne pour l'Afrique;

16.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à l'Union pour la Méditerranée, à la Ligue des États arabes, au Conseil de l'Union africaine et au secrétaire général des Nations unies.


(1)  JO C 51 E du 22.2.2013, p. 114.

(2)  JO C 419 du 16.12.2015, p. 192.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0028.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0010.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0272.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/71


P8_TA(2016)0049

Situation spécifique des îles

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur la situation spécifique des îles (2015/3014(RSP))

(2018/C 035/14)

Le Parlement européen,

vu les articles 174 et 175 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),

vu le règlement (UE) no 1301/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen de développement régional et aux dispositions particulières relatives à l'objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi», et abrogeant le règlement (CE) no 1080/2006,

vu le règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil,

vu le règlement (UE) no 1305/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au soutien au développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et abrogeant le règlement (CE) no 1698/2005 du Conseil,

vu le sixième rapport de la Commission sur la cohésion économique, sociale et territoriale (COM(2014)0473),

vu l'avis du Comité économique et social européen sur les «problèmes propres aux îles» (1229/2011),

vu la question à la Commission sur les régions insulaires (O-000013/2016 — B8-0106/2016),

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que les îles, qui figurent dans la classification des régions NUTS-2 et NUTS-3, présentent des caractéristiques communes de nature permanente, qui les distinguent nettement des territoires continentaux;

B.

considérant que l'article 174 du traité FUE souligne les handicaps naturels et géographiques permanents propres aux régions insulaires;

C.

considérant que la politique de cohésion a pour principaux objectifs de combler les écarts économiques, sociaux et environnementaux entre les régions et de permettre leur développement polycentrique harmonieux, parallèlement à la réalisation des objectifs de la stratégie «Europe 2020»;

D.

considérant que la crise économique a grevé lourdement les budgets nationaux et régionaux de nombreux États membres, en limitant les moyens financiers dans de multiples secteurs et en réduisant les investissements publics de 20 %; considérant que ses répercussions ont gravement entamé le potentiel de développement de nombreuses régions défavorisées, notamment les îles, comme l'a également constaté le sixième rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale; considérant que la crise a inversé la tendance à la convergence à long terme des PIB et des taux de chômage des États membres de l'Union, ce qui a pour effet d'aggraver la pauvreté et l'exclusion sociale et de mettre un frein à la réalisation de l'objectif visant à instaurer, à longue échéance, une cohésion économique et territoriale;

E.

considérant que les îles de l'Union européenne sont également des régions périphériques situées pour certaines aux frontières extérieures de l'Union et qu'elles sont particulièrement vulnérables face aux défis qui se posent aujourd'hui à l'Europe, comme la mondialisation, l'évolution démographique, le changement climatique, l'approvisionnement en énergie et, surtout pour les régions méridionales, le gonflement des flux migratoires;

F.

considérant que les îles européennes participent à la diversité environnementale (par leurs habitats et les espèces spécifiques qu'ils abritent) et culturelle (sur le plan du patrimoine architectural, des sites, des paysages, de leurs particularités agricoles et non agricoles et de leur identité géographique) de l'Union;

G.

considérant que ces îles peuvent contribuer à renforcer le développement durable dans l'Union grâce à leur fort potentiel de production d'énergies renouvelables, du fait de leur exposition au vent, aux courants marins et au soleil;

H.

considérant que l'accessibilité des régions et la qualité des liaisons sur les îles sont essentielles pour renforcer l'attrait de ces dernières pour les travailleurs qualifiés et les entreprises; qu'il est nécessaire d'attirer les investissements, de créer de nouveaux emplois et de réduire le coût du transport maritime et aérien des biens et des personnes, selon le principe de la continuité territoriale, en veillant parallèlement à diminuer les émissions et la pollution de ces moyens de transport;

I.

considérant que l'agriculture, l'élevage et la pêche sont des secteurs clés des économies insulaires et sont une source d'approvisionnement d'un pan important du secteur agro-industriel; que ces secteurs ne sont pas suffisamment accessibles, en particulier pour les PME, que leurs produits ne sont pas suffisamment différenciés et qu'ils pâtissent des conditions climatiques;

J.

considérant que le tourisme intensif constitue, pour la plupart des îles, une part importante de leur économie locale mais qu'il tend habituellement à être concentré sur certaines périodes de l'année et n'est pas planifié de manière adéquate hors saison, ce qui risque de mettre en péril le développement environnemental durable des régions insulaires;

1.

encourage la Commission à définir clairement les handicaps géographiques, naturels et démographiques permanents, évoqués à l'article 174 du traité FUE, qui sont susceptibles d'affecter les régions insulaires;

2.

demande à la Commission d'indiquer comment elle entend appliquer les termes de l'article 174 du traité FUE au regard des handicaps permanents qui entravent le développement naturel des régions insulaires et qui les empêchent de tendre à la cohésion économique, sociale et territoriale;

3.

reconnaît qu'il importe d'aider les régions insulaires à faire face au phénomène aigu du dépeuplement; rappelle que certains handicaps pèsent plus lourdement sur les îles, proportionnellement à leur petite taille et à la distance qui les sépare de l'Europe continentale;

4.

demande à la Commission de lancer une étude ou une analyse approfondie sur le surcoût de l'insularité pour ce qui est des infrastructures de transport des personnes et des biens, de l'approvisionnement en énergie et de l'accès aux marchés, en particulier pour les PME;

5.

estime que les îles devraient faire l'objet d’une définition/classification propre, qui tienne compte non seulement de leurs différences et particularités, mais également de leur situation spécifique; invite la Commission à constituer un groupe homogène de tous les territoires insulaires, en s'appuyant sur l'article 174 du traité FUE, qui accorde une attention particulière à la situation spécifique des îles; l'invite également à tenir compte, au-delà du PIB, d'autres indicateurs statistiques qui reflètent la vulnérabilité économique et sociale de ces territoires en raison de leurs handicaps naturels permanents;

6.

rappelle que, conformément à la directive 2006/112/CE du Conseil, certaines îles européennes se sont vu accorder des régimes fiscaux spéciaux en compensation de leurs handicaps naturels et démographiques permanents; souligne l'importance de ces régimes fiscaux spéciaux pour les communautés et les économies locales et réclame leur maintien, en particulier dans les États membres faisant l'objet de programmes d'ajustement économique;

7.

rappelle en particulier la nécessité d'une meilleure connectivité, en améliorant les routes maritimes, les accès aux ports et les services de transport aérien; estime qu'il convient surtout de mettre l'accent sur les plates-formes de transit, sur le transport intermodal et sur la mobilité durable; souligne également la nécessité de soutenir le développement territorial équilibré des régions insulaires, car elles sont éloignées des principaux centres administratifs et économiques et n'ont pas un accès aisé aux infrastructures de transport, en y encourageant l'innovation et la compétitivité, ainsi qu'en y renforçant la production locale pour les marchés locaux;

8.

souligne que la capacité numérique est un moyen vital de compenser les handicaps de connectivité des régions insulaires; insiste sur la nécessité d'investir dans les infrastructures afin de mettre en place un accès au haut débit dans les îles et de permettre leur pleine participation au marché unique numérique;

9.

rappelle également que de nombreuses îles de la Méditerranée ont dû faire face à l'arrivée massive de migrants et souligne la nécessité d'une prise en charge globale du phénomène migratoire au niveau de l'Union européenne, qui passe par l'octroi d'aides de l'Union et par un effort commun de tous ses États membres;

10.

souligne l'importance de dispenser un enseignement à tous les niveaux, si nécessaire en recourant davantage à des systèmes d'enseignement à distance; rappelle que les îles subissent aussi les conséquences particulièrement graves du changement climatique, qui se traduisent par l'intensification des risques de catastrophes naturelles;

11.

souligne que l'insularité est certes une contrainte, mais qu'elle constitue aussi un potentiel à exploiter pour créer du développement, de la croissance et des emplois; souligne que les mesures d'allègement de la fiscalité et de la charge administrative sont d'importantes incitations à l'investissement; mentionne à cet égard le développement, parallèlement au tourisme saisonnier, d'un tourisme durable centré sur le patrimoine culturel et les activités artisanales spécifiques; met également en exergue le fort potentiel des îles à devenir des sources importantes d'énergies alternatives (marémotrice, éolienne et solaire), à se doter d'une autonomie énergétique maximale et, surtout, à fournir une énergie moins coûteuse à leurs habitants;

12.

insiste à cet égard sur l'exploitation de toutes les synergies possibles entre les Fonds structurels et d'investissement européens et les autres instruments de l'Union afin de compenser les handicaps des îles et d'y améliorer la croissance économique, la création d'emplois et le développement durable;

13.

invite la Commission à mettre en place un «cadre stratégique européen pour les îles» qui serve de plate-forme commune aux instruments susceptibles d'avoir des effets territoriaux importants;

14.

demande aux États membres et aux pouvoirs locaux et régionaux de jouer un rôle important dans les stratégies de développement durable des îles de l'Union européenne, dans une perspective verticale qui associe tous les niveaux de pouvoir, conformément au principe de subsidiarité;

15.

suggère à la Commission qu'elle crée un «guichet pour les îles» qui soit rattaché à sa direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO) et qui soit constitué d'un petit groupe de fonctionnaires, afin de coordonner et d'analyser les enjeux propres aux régions insulaires;

16.

invite la Commission à présenter une communication comprenant un «programme pour les régions insulaires de l'Union européenne» et, par la suite, un livre blanc sur le développement des îles, fondé sur les bonnes pratiques et associant les autorités locales, régionales et nationales, ainsi que les autres acteurs concernés, dont les partenaires économiques et sociaux et les représentants de la société civile;

17.

invite la Commission à proposer une année européenne des îles et des montagnes;

18.

l'invite également à garder à l'esprit la situation spécifique des îles lorsqu'elle élaborera sa proposition pour le prochain cadre financier pluriannuel;

19.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Comité des régions et aux États membres.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/74


P8_TA(2016)0050

Rôle des autorités locales et régionales dans les Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI)

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le rôle des autorités locales et régionales dans les Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds ESI) (2015/3013(RSP))

(2018/C 035/15)

Le Parlement européen,

vu les articles 174 à 178 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu le règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (1) (ci-après le «règlement portant dispositions communes», ou RDC),

vu le règlement (UE) no 1301/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen de développement régional et aux dispositions particulières relatives à l'objectif «Investissement pour la croissance et l'emploi», et abrogeant le règlement (CE) no 1080/2006 (2),

vu l'avis du Comité des régions du 9 juillet 2015 sur le résultat des négociations relatives aux accords de partenariat et aux programmes opérationnels,

vu la communication de la Commission du 14 décembre 2015 intitulée «Investir dans la croissance et l'emploi — optimiser la contribution des Fonds structurels et d’investissement européens» (COM(2015)0639),

vu le livre blanc du Comité des régions sur la gouvernance à multiniveaux,

vu la question à la Commission sur le rôle des autorités locales et régionales dans les Fonds structurels et d'investissement européens (fonds ESI) (O-000012/2016 — B8-0105/2016),

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que la politique de cohésion de l'Union continue d'être, pour la période de programmation 2014-2020, le principal instrument d'investissement couvrant toutes les régions de l'Union européenne et qu'elle donne, à ce titre, l'occasion d'instaurer un processus davantage ascendant de croissance durable, en soutenant au niveau des économies régionales et locales la création d'emplois, l'esprit d'entreprise et l'innovation, en améliorant la qualité de vie des citoyens et en créant de la solidarité et un développement amplifié dans les régions de l'Union;

B.

considérant que la politique de cohésion, telle que la définit le traité FUE, est aussi destinée à réduire les disparités économiques, sociales et territoriales entre les États membres et leurs régions, par la vertu d'une stratégie inclusive;

C.

considérant que, pour la première fois (au cours de la période 2014-2020), un cadre cohérent aura été créé, le règlement portant dispositions communes (RDC), et qu'il établit des règles communes pour l'ensemble des cinq fonds structurels et d'investissement européens (fonds ESI): le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), le Fonds de cohésion (FC), le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP);

D.

considérant que le cadre stratégique commun (CSC), introduit par le RDC, contribue à porter à leur maximum l'impact et l'efficacité des dépenses publiques et qu'il permet à des synergies de se mettre en place, grâce à la combinaison des fonds ESI avec d'autres programmes financés par l'Union;

E.

considérant que l'article 7 du règlement du Fonds européen de développement régional dispose qu'au moins 5 % des ressources du FEDER sont alloués aux actions intégrées en faveur du développement urbain durable tandis que les villes, et les entités infrarégionales ou locales chargées de la mise en œuvre de stratégies urbaines durables sont responsables des missions liées, au minimum, à la sélection des opérations;

F.

considérant que, dans l'actuelle période de programmation (2014-2020), le développement local participatif (CLLD, pour Community-Led Local Development) et les groupes d'action locale sont aussi éligibles au financement du FEDER et du FSE;

G.

considérant que les principes de partenariat et de gouvernance à plusieurs niveaux, tels qu'énoncés à l'article 5 du RDC, sont parmi les principes au cœur des fonds ESI;

1.

souligne le rôle-clé des autorités locales et régionales dans la conception et la mise en œuvre des stratégies de l'Union, tout en reconnaissant le rôle joué par une large gamme de parties prenantes, depuis les États membres jusqu'aux groupes associatifs; est persuadé en outre que la proximité de ces autorités pour les citoyens et la diversité dans la gouvernance aux échelons local et régional est un atout pour l'Union;

2.

se déclare favorable aux synergies et à la complémentarité entre les fonds ESI et les autres programmes de l'Union, dans lesquels les autorités locales et régionales peuvent jouer un rôle utile en réalisant les objectifs de la politique de cohésion; insiste, toutefois, pour que toute reprogrammation de fonds ESI se fasse conformément aux dispositions du RDC et que de nouvelles initiatives ne viennent pas affaiblir le noyau dur des fonds ESI;

3.

pointe vers le principe de partenariat renforcé et vers le code de conduite européen sur le partenariat, qui définit l'engagement juridique des autorités locales et régionales et prévoit des exigences minimales à leur participation dans toutes les phases de préparation et d'exécution des programmes opérationnels; reconnaît, alors même que les autorités locales et régionales étaient consultées dans la plupart des cas durant les négociations des accords de partenariats et des programmes opérationnels, que leur participation n'allait pas jusqu'à équivaloir à un partenariat complet; demande donc instamment aux États membres de pleinement respecter ces exigences et de redoubler d'efforts pour corriger leurs déficiences;

4.

souligne que le renforcement de la capacité administrative et l'élimination des faiblesses structurelles des autorités locales et régionales revêtent un caractère insigne tant dans la programmation et au cours des phases d'exécution des programmes opérationnels que pour parvenir à un plus fort taux d'absorption des fonds ESI; invite, dès lors, la Commission à veiller à fournir aux autorités locales et régionales, ainsi qu'à leurs administrations et à leurs institutions, un soutien dans l'édification de leurs capacités, de sorte qu'elles soient en mesure de jouer un rôle significatif dans la politique de cohésion, en particulier dans l'hypothèse d'une délégation en cascade des tâches d'exécution jusqu'aux niveaux subalternes de l'administration, notamment des autorités urbaines;

5.

observe que la politique de cohésion de l'Union offre un bon exemple de gouvernance à plusieurs niveaux, suivant une approche ascendante, où les autorités locales et régionales — dans leurs rapports avec les fonds ESI — trouvent un juste équilibre entre l'objectif de l'Union d'une plus forte cohésion économique, sociale et territoriale et l'impact que les politiques européennes auront sur leur territoire;

6.

exalte l'importance de l'initiative CLLD à laquelle les autorités locales participent; souligne qu'elle doit continuer de suivre une approche ascendante pour déterminer les objectifs des interventions relatives aux besoins locaux et régionaux;

7.

estime que les nouvelles initiatives CLLD et investissements territoriaux intégrés (ITI) constituent un saut qualitatif quant à l'aptitude des parties prenantes de l'échelon local à combiner les flux des subventions et à planifier des initiatives locales bien ciblées;

8.

est persuadé que la gouvernance à plusieurs niveaux soutient les objectifs fondamentaux des politiques de l'Union, tels que la croissance économique, le progrès social ou le développement durable, et qu'elle renforce la dimension démocratique de l'Union et accroît l'efficacité de son action politique;

9.

attire l'attention sur les défis auxquels les autorités locales et régionales sont confrontées, tels que la mondialisation, le changement climatique, la sécurité énergétique, les flux migratoires ou l'urbanisation accélérée, sachant que chaque région a des besoins et des caractéristiques qui lui sont propres;

10.

est convaincu que les zones urbaines ont un rôle croissant à jouer dans le monde d'aujourd'hui, et que les politiques européennes jouent aussi un rôle important en fournissant le bon cadre dans lequel les régions urbaines d'Europe peuvent lâcher la bride à leur potentiel de croissance;

11.

demande à la Commission de surveiller attentivement la mise en œuvre de l'article 7 du règlement FEDER et de lui en faire rapport;

12.

est persuadé que le programme urbain de l'Union peut améliorer l'élaboration et la mise en œuvre des politiques et des programmes, en leur assurant donc un impact plus cohérent sur les villes, ainsi qu'un meilleur soutien à celles-ci, tout en contribuant à atteindre les objectifs communs, européens ou nationaux, dans le plein respect de la subsidiarité et de la proportionnalité; insiste sur l'importance du pacte d'Amsterdam et des progrès dans l'accomplissement des objectifs qu'il s'est fixés; observe, néanmoins, qu'il conviendrait de redoubler d'efforts afin d'extirper goulets d'étranglement et autres inconsistances des politiques européennes ayant un impact sur les zones urbaines comme sur les zones rurales;

13.

invite la Commission à continuer de bâtir à partir de ses initiatives antérieures ou actuelles, y compris par des consultations publiques, dans le but de déterminer des mesures visant à renforcer le rôle des autorités locales et régionales dans la gestion et la mise en œuvre des fonds ESI au moyen des accords de partenariat et des programmes opérationnels;

14.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, au Comité des régions, ainsi qu'aux parlements nationaux et régionaux des États membres.


(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 320.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 289.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/77


P8_TA(2016)0051

Massacre systématique des minorités religieuses par le groupe «EIIL/Daech»

Résolution du Parlement européen du 4 février 2016 sur le massacre systématique des minorités religieuses par le soi-disant groupe «EIIL/Daech» (2016/2529(RSP))

(2018/C 035/16)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions précédentes du 27 février 2014 sur la situation en Iraq (1), du 18 septembre 2014 sur la situation en Iraq et en Syrie: offensive de l'État islamique et persécution des minorités (2), et notamment son paragraphe 4, du 27 novembre 2014 sur l'Iraq: enlèvements et mauvais traitements des femmes (3), du 12 février 2015 sur la crise humanitaire en Iraq et en Syrie, et le rôle de Daech en particulier (4), et notamment son paragraphe 27, du 12 mars 2015 sur les récents attentats et enlèvements, notamment d'Assyriens, commis par Daech au Proche-Orient (5), et notamment son paragraphe 2, du 12 mars 2015 concernant le rapport annuel 2013 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et la politique de l'Union européenne en la matière (6), et notamment ses paragraphes 129 et 211, du 12 mars 2015 sur les priorités 2015 de l'Union européenne pour le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (7), et notamment ses paragraphes 66 et 67, du 30 avril 2015 sur la persécution des chrétiens dans le monde, et notamment le meurtre d'étudiants au Kenya par le groupe terroriste Al-Chebab (8), et notamment son paragraphe 10, et du 30 avril 2015 sur la destruction de sites culturels par le groupe État islamique (9),

vu sa recommandation du 18 avril 2013 à l'intention du Conseil sur le principe onusien de la responsabilité de protéger (10),

vu les conclusions du Conseil du 16 mars 2015 relatives à la stratégie régionale de l'UE pour la Syrie et l'Iraq, ainsi que pour la menace que constitue l'EIIL/Daech, du 20 octobre 2014 sur la crise provoquée par l'EIIL/Daech en Syrie et en Iraq, du 30 août 2014 sur l'Iraq et la Syrie, du 14 avril 2014 et du 12 octobre 2015 sur la Syrie, ainsi que du 15 août 2014 sur l'Iraq,

vu la décision 2003/335/JAI du Conseil du 8 mai 2003 concernant les enquêtes et les poursuites pénales relatives aux génocides, aux crimes contre l'humanité et aux crimes de guerre (11),

vu les orientations de l'UE relatives à la promotion et à la protection de la liberté de religion ou de conviction, les lignes directrices de l'Union européenne concernant la promotion du droit humanitaire international, les lignes directrices de l'UE sur les violences contre les femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination à leur encontre, les orientations pour la politique de l'UE à l'égard des pays tiers en ce qui concerne la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, les orientations de l'UE sur les enfants face aux conflits armés, les orientations de l'UE pour la promotion et la protection des droits de l'enfant, les orientations de l'UE dans le domaine des droits de l'homme relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne, et les lignes directrices visant à promouvoir et à garantir le respect de tous les droits fondamentaux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI),

vu les déclarations sur l'Iraq et sur la Syrie de la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité,

vu la résolution 2091(2016) intitulée «combattants étrangers en Syrie et en Iraq» adoptée le 27 janvier 2016 par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,

vu la déclaration de la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, du 25 août 2014, dénonçant en substance le fait que les civils iraquiens subissent des persécutions courantes et systématiques «horribles»,

vu les résolutions récentes du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Iraq et la Syrie, et notamment la résolution 2249(2015) condamnant les derniers attentats terroristes commis par l'EIIL ainsi que la résolution 2254(2015), qui se prononce en faveur d'une feuille de route pour le processus de paix en Syrie et fixe un calendrier des négociations,

vu la résolution S-22/1 adoptée le 3 septembre 2014 par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iraq à la lumière des violations commises par l'organisation dite «État islamique d'Iraq et du Levant» et des groupes associés,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948,

vu la déclaration des Nations unies de 1981 sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction,

vu la convention des Nations unies de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,

vu la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948,

vu le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, et notamment ses articles 5 à 8,

vu le cadre d'analyse du Bureau du conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide (OSAPG),

vu la déclaration du conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour la prévention du génocide et de la conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la responsabilité de protéger du 12 août 2014 sur la situation en Iraq,

vu le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme du 27 mars 2015 sur la situation des droits de l'homme en Iraq à la lumière des violations commises par l'organisation dite «État islamique d'Iraq et du Levant» et des groupes associés, notamment son paragraphe 16 sur les violations commises par l'EIIL — les attentats contre les groupes religieux et ethniques,

vu la déclaration du conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour la prévention du génocide et de la conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la responsabilité de protéger du 13 octobre 2015 sur l'escalade de l'incitation à la violence en Syrie pour des motifs religieux,

vu le rapport de la commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, présenté au Conseil des droits de l'homme le 13 août 2015, et notamment ses paragraphes 165 à 173,

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que, comme le reconnaît la résolution 2249(2015) du Conseil de sécurité des Nations unies, par son idéologie extrémiste violente, ses actes de terrorisme et les attaques violentes et généralisées qu'il continue de perpétrer systématiquement contre les civils, les atteintes qu'il porte aux droits de l'homme et ses violations du droit international humanitaire, notamment celles fondées sur un motif religieux ou ethnique, ainsi que son action d'éradication du patrimoine culturel et ses activités de trafic de biens culturels, le soi-disant groupe «EIIL/Daech» constitue une menace mondiale d'une gravité sans précédent contre la paix et la sécurité internationales;

B.

considérant que les minorités religieuses et ethniques telles que les communautés chrétiennes (chaldéenne/syrienne/assyrienne, melkite et arménienne), yézidies, turkmènes, chabaks, kaka'e, sabéennes-mandéennes, kurdes et chiites, de même que de nombreux Arabes et musulmans sunnites, sont la cible du soi-disant groupe «EIIL/Daech»; que nombre d'entre eux ont été tués, massacrés, battus, spoliés, enlevés et torturés; qu'ils sont réduits en esclavage (notamment les femmes et les filles, qui subissent également d'autres formes de violence sexuelle), convertis par la force, mariés de force et victimes de la traite des êtres humains; que des enfants sont également recrutés par la force; que des mosquées, monuments, sanctuaires, églises et autres lieux de culte, tombeaux et cimetières ont été vandalisés;

C.

considérant que le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, quel que soit l'endroit ou le moment où ils ont lieu, ne doivent pas rester impunis et qu'il faut qu'ils soient effectivement poursuivis par des mesures adoptées à l'échelon national, par le renforcement de la coopération internationale ainsi que par la Cour pénale internationale et la justice pénale internationale;

D.

considérant que les actes constitutifs d'un génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre préoccupent tous les États membres de l'Union européenne, qui sont déterminés à coopérer pour prévenir ces crimes et mettre un terme à l'impunité de leurs auteurs, conformément à la position commune 2003/444/PESC du Conseil du 16 juin 2003;

E.

considérant que la résolution 2249 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies autorise les États membres de ce dernier qui ont la capacité de le faire à prendre toutes les mesures nécessaires, conformément au droit international, en particulier à la charte des Nations Unies, au droit international en matière de droits de l'homme, au droit international des réfugiés et au droit international humanitaire, sur le territoire se trouvant sous le contrôle du soi-disant groupe «EIIL/Daech», en Syrie et en Iraq, à redoubler d'efforts et à coordonner leur action en vue de prévenir et de faire cesser les actes de terrorisme;

F.

considérant que la définition juridique internationale du génocide, au sens de l'article II de la convention des Nations unies de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, s'entend «de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel: a) meurtre de membres du groupe; b) atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; e) transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe»; que l'article III de cette convention estime punissable non seulement le génocide mais aussi l'entente en vue de commettre le génocide, l'incitation directe et publique à commettre le génocide et la complicité dans le génocide;

G.

considérant que, depuis 2014, environ 5 000 Yézidis ont été tués et que de nombreux autres ont été torturés ou convertis de force à l'islam; qu'au moins 2 000 femmes yézidies ont été réduites en esclavage et ont été victimes de mariages forcés ou de traite d'êtres humains; que des filles n'ayant parfois pas plus de six ans ont été violées et que des enfants yézidis ont été recrutés de force comme soldats par le soi-disant groupe «EIIL/Daech»; qu'il existe des preuves manifestes de fosses communes de Yézidis enlevés par le soi-disant groupe «EIIL/Daech»;

H.

considérant que, dans la nuit du 6 août 2014, plus de 150 000 chrétiens ont fui face à l'avancée du soi-disant groupe «EIIL/Daech» sur Mossoul, Qaraqosh et d'autres villages de la plaine de Ninive, après avoir été dépossédés de tous leurs biens, et qu'à ce jour, ils vivent toujours loin de chez eux et dans des conditions précaires dans le nord de l'Iraq; considérant que le soi-disant groupe «EIIL/Daech» a capturé ceux qui n'étaient pas en mesure de fuir Mossoul et la plaine de Ninive, et que les femmes et les enfants non musulmans ont été réduits en esclavage, certains ayant été vendus et d'autres brutalement tués alors que les auteurs de ces crimes les filmaient;

I.

considérant qu'en février 2015, le soi-disant groupe «EIIL/Daech» a enlevé plus de 220 chrétiens assyriens après s'être rendu maître de plusieurs communautés agricoles sur la rive sud du Khabour, dans la province de Hassaké (nord-est), et qu'à ce jour, seuls quelques-uns de ces prisonniers ont été libérés, tandis que le sort des autres demeure incertain;

J.

considérant que plusieurs instances des Nations unies, y compris le conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour la prévention du génocide, la conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la responsabilité de protéger et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, ont déclaré dans leurs rapports que les actes du soi-disant groupe «EIIL/Daech» pourraient constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et un crime de génocide;

K.

considérant que, selon les constats et les rapports établis par la commission d'enquête internationale indépendante, les personnes issues de minorités ethniques et religieuses qui s'opposent au soi-disant groupe «EIIL/Daech» et à d'autres groupes terroristes, milices et groupes armés non étatiques dans des zones sur lesquelles ces groupes exercent un contrôle de facto sont toujours persécutées;

L.

considérant que, conformément aux principes de la responsabilité de protéger, lorsqu'un État (ou un acteur non étatique) ne parvient manifestement pas à protéger sa population, ou qu'il est en fait l'auteur des crimes, la communauté internationale a la responsabilité de mener une action collective afin de protéger les populations, conformément à la charte des Nations unies;

M.

considérant que le droit international consacre le droit de chacun à vivre selon sa conscience et à cultiver librement des convictions, religieuses ou non, et à en changer; qu'il est du devoir des dirigeants politiques et religieux, à tous les niveaux, de combattre les extrémismes et d'encourager le respect mutuel entre individus et entre groupes religieux;

1.

condamne une fois de plus vigoureusement le soi-disant groupe «EIIL/Daech» et ses violations caractérisées des droits de l'homme, qui équivalent à des crimes contre l'humanité et à des crimes de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, et souligne que des mesures devraient être prises pour que ces actes soient qualifiés de génocide par le Conseil de sécurité des Nations unies; est extrêmement préoccupé par le fait que ce groupe terroriste vise délibérément les communautés chrétiennes (chaldéenne/syrienne/assyrienne, melkite, arménienne), yézidies, turkmènes, chiites, chabaks, sabéennes, kaka'e et sunnites qui refusent son interprétation de l'islam, tentant ainsi d'exterminer les minorités religieuses et ethniques dans les régions qu'il contrôle;

2.

estime que les persécutions, les atrocités et les crimes internationaux constituent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité; souligne que le soi-disant groupe «EIIL/Daech» commet un génocide contre les chrétiens et les Yézidis et d'autres minorités religieuses et ethniques qui ne partagent pas son interprétation de l'islam et que cette situation appelle donc à une action au titre de la convention des Nations unies de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide; souligne que ceux qui, intentionnellement, pour des motifs ethniques ou religieux, s'entendent pour commettre, projettent de commettre, encouragent, commettent ou tentent de commettre, ou soutiennent des atrocités, ou en sont complices, doivent être traduits en justice et poursuivis pour violation du droit international, et notamment pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide;

3.

prie instamment toutes les parties à la convention des Nations unies sur la prévention et la répression du crime de génocide, signée à Paris le 9 décembre 1948, et à d'autres accords internationaux pertinents, et notamment les États membres de l'Union européenne, d'empêcher que ne soient commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou le crime de génocide sur leur territoire; enjoint à la Syrie et à l'Iraq d'accepter la compétence de la Cour pénale internationale;

4.

prie instamment les membres du Conseil de sécurité des Nations unies de soutenir la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité afin d'enquêter sur les violations commises en Iraq et en Syrie par le soi-disant groupe «EIIL/Daech» contre les chrétiens, les Yézidis et les minorités religieuses et ethniques;

5.

exhorte toutes les parties à la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 et à d'autres accords internationaux pour la prévention et la répression des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et du crime de génocide, et notamment les autorités compétentes de ces pays — et leurs ressortissants — qui, de quelque manière que ce soit, soutiennent ces crimes, y coopèrent, les financent ou en sont complices, de respecter pleinement leurs obligations juridiques au titre de la convention et d'autres accords internationaux;

6.

prie instamment les autorités compétentes des pays qui, de quelque manière directe ou indirecte que ce soit, soutiennent ces crimes de guerre, ces crimes contre l'humanité et ces crimes de génocide, y coopèrent, les financent ou en sont complices, de respecter pleinement leurs obligations juridiques en vertu du droit international et de mettre un terme à ces agissements inacceptables qui causent d'immenses préjudices aux sociétés iraquienne et syrienne et qui déstabilisent gravement les pays voisins ainsi que la paix et la sécurité internationales;

7.

rappelle que la résolution 2253 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies impose aux États membres des Nations unies l'obligation juridique d'interdire toute assistance au soi-disant groupe «EIIL/Daech» et à d'autres organisations terroristes, notamment par la fourniture d'armes et d'une assistance financière, y compris le commerce illicite de pétrole, et les prie instamment d'ériger toute assistance de cet ordre en infraction dans leur législation nationale; rappelle que l'inaction de certains États membres des Nations unies constituerait une violation du droit international et que les autres États membres seraient dès lors dans l'obligation d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en prenant des mesures visant à traduire les individus et entités responsables en justice;

8.

dénonce avec la plus grande fermeté la destruction des sites et des symboles religieux et culturels par le soi-disant groupe «EIIL/Daech», qui sont autant d'agressions envers le patrimoine culturel de toutes les populations de Syrie et d'Iraq et de l'humanité en général; appelle tous les États à l'intensification de leurs enquêtes pénales et à une coopération judiciaire en vue d'identifier l'ensemble des groupes qui se livrent au trafic illicite de biens culturels et à l'endommagement ou à la destruction d'un patrimoine culturel qui appartient à l'humanité toute entière, en Syrie, en Iraq, ainsi qu'au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au sens large;

9.

prie instamment tous les pays de la communauté internationale, dont les États membres de l'Union européenne, de lutter activement contre la radicalisation et d'améliorer leurs systèmes juridiques et juridictionnels afin d'empêcher leurs ressortissants et citoyens d'être en mesure de rejoindre les rangs du soi-disant groupe «EIIL/Daech» pour participer à des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, ainsi que de s'assurer que ceux qui le font sont poursuivis en justice dès que possible, y compris les personnes s'étant rendues coupables d'incitation à commettre ces crimes, notamment sur internet, ou de soutien à ces actes;

10.

demande à l'Union européenne d'instituer un représentant spécial permanent pour la liberté de religion et de conviction;

11.

reconnaît, promeut et demande le respect par tous du droit inaliénable, dont peut se prévaloir toute minorité religieuse et ethnique, ou autre, d'Iraq et de Syrie de continuer à vivre sur ses terres d'origine traditionnelles et historiques dans la dignité, sur un pied d'égalité et en sécurité et de pratiquer librement sa religion et ses convictions, sans aucune contrainte, violence ou discrimination; estime que pour soulager les souffrances et endiguer l'exode massif des chrétiens, des Yézidis et d'autres communautés de la région, il est impératif que les responsables politiques et religieux régionaux se déclarent clairement et sans équivoque en faveur du maintien de leur présence et de l'exercice plein et entier de leurs droits de citoyens de leurs pays en toute égalité;

12.

demande à la communauté internationale et à ses États membres, dont l'Union européenne et ses États membres, de garantir les perspectives et conditions de sécurité nécessaires pour tous ceux qui ont été obligés de quitter leur terre d'origine ou ont été déplacés de force, de concrétiser dans les meilleurs délais leur droit au retour dans leur terre d'origine, de préserver leurs demeures, leurs terres, leurs propriétés et leurs biens, ainsi que leurs églises et leurs sites religieux et culturels, et de leur permettre de mener une vie et d'avoir un avenir dignes;

13.

constate que la persécution incessante des groupes religieux et ethniques au Proche-Orient est l'une des causes de la migration de masse et des déplacements internes;

14.

souligne qu'il importe que la communauté internationale apporte, conformément au droit international, une protection et une assistance, y compris militaires, à tous ceux qui sont ciblés par le soi-disant groupe «EIIL/Daech» et d'autres organisations terroristes au Proche-Orient, notamment les minorités ethniques et religieuses, et qu'il importe que ces personnes participent à l'élaboration de solutions politiques durables pour l'avenir; demande à toutes les parties au conflit de respecter les droits de l'homme universels et de faciliter la fourniture d'aide et d'assistance humanitaire par tous les moyens possibles; demande la mise en place de couloirs humanitaires; est d'avis que des refuges sûrs, protégés par des forces mandatées par les Nations unies, pourraient constituer un élément de la réponse à apporter si l'on veut relever le défi de taille que représente la fourniture d'une protection provisoire à des millions de réfugiés, victimes du conflit qui sévit en Syrie et en Iraq;

15.

confirme son soutien actif et intégral aux efforts diplomatiques internationaux et à l'action de l'envoyé spécial des Nations unies, Staffan de Mistura, en vue du lancement imminent de négociations de paix qui réuniront à Genève toutes les parties syriennes et tous les acteurs concernés au niveau mondial et régional, ainsi que ses propositions de cessez-le-feu locaux; demande à l'Union européenne et à la communauté internationale de faire pression sur tous les donateurs pour qu'ils tiennent leurs promesses et s'engagent sans réserve à apporter un soutien financier aux pays d'accueil, en particulier dans la perspective de la conférence des donateurs pour la Syrie à Londres le 4 février 2016;

16.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au représentant spécial de l'Union pour les droits de l'homme, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au gouvernement et au Parlement de la République arabe syrienne, au gouvernement et au Conseil des représentants de la République d'Iraq, au gouvernement régional du Kurdistan, aux institutions de l'Organisation de la coopération islamique, au Conseil de coopération pour les États arabes du Golfe (Conseil de coopération du Golfe), au secrétaire général des Nations unies, à l'Assemblée générale des Nations unies, au Conseil de sécurité des Nations unies et au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.


(1)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0171.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0027.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0066.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0040.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0071.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0076.

(7)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0079.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0178.

(9)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0179.

(10)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0180.

(11)  JO L 118 du 14.5.2003, p. 12.


Jeudi 25 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/83


P8_TA(2016)0058

Semestre européen pour la coordination des politiques économiques: examen annuel de la croissance 2016

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le semestre européen pour la coordination des politiques économiques: examen annuel de la croissance 2016 (2015/2285(INI))

(2018/C 035/17)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), et notamment son article 121, paragraphe 2, son article 136 et son article 148,

vu l'article 9 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (clause sociale horizontale),

vu le règlement (UE) no 1175/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 modifiant le règlement (CE) no 1466/97 du Conseil relatif au renforcement de la surveillance des positions budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordination des politiques économiques (1),

vu la directive 2011/85/UE du Conseil du 8 novembre 2011 sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des États membres (2),

vu le règlement (UE) no 1174/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 établissant des mesures d'exécution en vue de remédier aux déséquilibres macroéconomiques excessifs dans la zone euro (3),

vu le règlement (UE) no 1177/2011 du Conseil du 8 novembre 2011 modifiant le règlement (CE) no 1467/97 visant à accélérer et à clarifier la mise en œuvre de la procédure concernant les déficits excessifs (4),

vu le règlement (UE) no 1176/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 sur la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques (5),

vu le règlement (UE) no 1173/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 sur la mise en œuvre efficace de la surveillance budgétaire dans la zone euro (6),

vu le règlement (UE) no 473/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 établissant des dispositions communes pour le suivi et l'évaluation des projets de plans budgétaires et pour la correction des déficits excessifs dans les États membres de la zone euro (7),

vu le règlement (UE) no 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des États membres de la zone euro connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière (8),

vu les conclusions du Conseil européen des 25 et 26 mars 2010 et du 17 juin 2010, ainsi que la communication de la Commission du 3 mars 2010 intitulée «Europe 2020: Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive» (COM(2010)2020),

vu la recommandation (UE) 2015/1184 du Conseil du 14 juillet 2015 relative aux grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l'Union européenne (9),

vu la décision (UE) no 2015/1848 du Conseil du 5 octobre 2015 relative aux lignes directrices pour les politiques d'emploi des États membres pour 2015 (10),

vu le règlement (UE) 2015/1017 du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2015 sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques, la plateforme européenne de conseil en investissement et le portail européen de projets d'investissement et modifiant les règlements (UE) no 1291/2013 et (UE) no 1316/2013 — le Fonds européen pour les investissements stratégiques (11),

vu la communication de la Commission du 13 janvier 2015 intitulée «Utiliser au mieux la flexibilité offerte par les règles existantes du pacte de stabilité et de croissance» (COM(2015)0012),

vu sa résolution du 24 juin 2015 intitulée «Examen du cadre de gouvernance économique: bilan et enjeux» (12),

vu le rapport intitulé «Compléter l'Union économique et monétaire européenne» («rapport des cinq présidents»),

vu la communication de la Commission du 21 octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l'Union économique et monétaire (COM(2015)0600),

vu la communiqué des dirigeants du G20 dans le cadre du sommet d'Antalya des 15 et 16 novembre 2015,

vu la mise à jour par les services du Fonds monétaire international de l'évaluation de la durabilité pour le processus d'évaluation mutuelle du G20 sur les déséquilibres et la croissance (octobre 2015),

vu l'accord de la COP 21 adopté lors de la conférence de Paris sur le climat le 12 décembre 2015,

vu les prévisions économiques de l'automne 2015 de la Commission,

vu les études et analyses approfondies sur la coordination de la politique économique dans la zone euro dans le cadre du semestre européen, élaborées pour la commission des affaires économiques et monétaires (novembre 2015),

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2015 sur l'examen annuel de la croissance 2016 (COM(2015)0690), le rapport sur le mécanisme d'alerte 2016 (COM(2015)0691) et le projet de rapport conjoint sur l'emploi (COM(2015)0700),

vu la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le programme d'appui à la réforme structurelle pour la période 2017-2020 et modifiant les règlements (UE) no 1303/2013 et (UE) no 1305/2013(COM(2015)0701),

vu sa résolution du 25 novembre 2015 sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (13),

vu sa résolution du 17 décembre 2015 sur l'achèvement de l'Union économique et monétaire européenne (14),

vu la recommandation du Conseil sur la politique économique de la zone euro,

vu les discussions avec les représentants des parlements nationaux sur les priorités du semestre européen 2016,

vu le rapport 2015 de la Commission du 14 décembre 2015 sur les finances publiques dans l'Union économique et monétaire (UEM) (document institutionnel 014),

vu le débat organisé avec la Commission au Parlement européen sur les différents documents relatifs au semestre européen et à l'examen annuel de la croissance 2016,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires et les avis de la commission des budgets, de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, ainsi que de la commission du développement régional (A8-0030/2016),

A.

considérant que la reprise économique dans l'Union européenne est en cours, mais qu'elle reste faible et inégale entre les États membres et au sein de ces derniers, et qu'elle repose en partie sur des facteurs temporaires et externes, notamment la faiblesse du prix du pétrole;

B.

considérant que certains États membres sont confrontés de manière persistante à des taux de croissance très faibles;

C.

considérant que la croissance économique mondiale ralentit dans le contexte des difficultés économiques et financières rencontrées par plusieurs économies émergentes, ce qui donne lieu à de nouveaux défis stratégiques auxquels l'Union doit s'adapter en conséquence;

D.

considérant que l'Europe est toujours confrontée à un déficit d'investissement significatif, qui affaiblit considérablement le potentiel de croissance à long terme de l'Union, alors que l'excédent de la balance courante de la zone euro continue de croître; que le niveau d'endettement public et privé demeure élevé dans de nombreux pays, même si les déficits de la balance courante ont été réduits; que plusieurs États membres devraient redoubler d'efforts pour mettre en œuvre des réformes structurelles valables;

E.

considérant que, bien que plusieurs États membres aient connu des baisses significatives de leur déficit de la balance courante et une réduction des coûts salariaux unitaires, la dette extérieure nette en pourcentage du PIB n'a pas diminué dans la plupart des États membres;

F.

considérant que le taux d'emploi s'améliore, mais qu'il n'est toujours pas suffisant pour véritablement faire reculer le chômage, notamment le chômage des jeunes et le chômage de longue durée, ou la pauvreté;

G.

considérant que l'Europe est une zone économique très dépendante des ressources importées par rapport à ses concurrents; que la construction d'une économie véritablement circulaire en Europe est donc une condition préalable à la croissance économique future;

H.

considérant que la crise de 2008 était non seulement de nature cyclique, mais aussi de nature structurelle, ce qui explique ses effets durables;

I.

considérant que la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est la pierre angulaire de la croissance économique durable au sein du marché unique de l'Union;

J.

considérant que la fraude fiscale, l'évasion fiscale et la planification fiscale agressive ont entraîné des milliards de manque à gagner fiscal aux dépens des finances publiques de plusieurs États membres et au bénéfice de grandes entreprises, sapant ainsi le principe de solidarité entre les pays et la concurrence loyale entre les entreprises;

Dosage des politiques

1.

salue les différents documents composant l'examen annuel de la croissance 2016 et la proposition de dosage des politiques d'investissement, de réforme structurelle et de responsabilité budgétaire, visant à favoriser davantage une hausse des taux de croissance et à renforcer la relance européenne et une convergence vers le haut; souligne que des efforts nationaux majeurs en ce qui concerne la mise en œuvre de réformes structurelles, ainsi qu'une coordination européenne plus étroite, sont nécessaires pour parvenir à une reprise économique plus robuste et à une prospérité durable et largement partagée;

2.

salue l'assainissement des finances publiques, notamment la baisse progressive des ratios dette/PIB dans l'Union et la zone euro ainsi que le recul des déficits budgétaires nominaux; relève toutefois que les ratios de dette publique continuent à croître dans plusieurs États membres du fait de la faiblesse de la croissance nominale du PIB et de l'inflation, et qu'une procédure pour déficit excessif est encore en cours contre neuf États membres; signale que de nombreux États membres disposent d'une marge budgétaire limitée pour faire face à de nouveaux chocs économiques éventuels et qu'il convient dès lors d'envisager de renforcer la coordination européenne afin de favoriser un assainissement budgétaire sans nuire à la croissance;

3.

constate que la compétitivité mondiale de l'Union européenne reste un objectif majeur et signale l'importance des réformes structurelles, de l'investissement dans la recherche et développement, de l'efficacité des ressources, de l'innovation permettant d'accroître la productivité et d'une réduction des déséquilibres macroéconomiques; estime parallèlement que l'assombrissement des perspectives mondiales plaide également en faveur d'un renforcement de la demande intérieure afin de rendre l'économie européenne plus résiliente; craint notamment un éventuel ralentissement de la demande mondiale;

4.

estime qu'il convient de s'attaquer aux déséquilibres macroéconomiques dans le cadre d'un effort coordonné faisant intervenir tous les États membres et s'appuyant sur des réformes et des investissements pertinents; souligne que chaque État membre doit s'acquitter de ses propres responsabilités dans ce contexte; relève que des excédents élevés de la balance courante indiquent la possibilité d'un renforcement de la demande intérieure; souligne que des niveaux élevés d'endettement public et privé donnent lieu à une grande vulnérabilité et que des politiques budgétaires responsables et un taux de croissance plus élevé sont nécessaires pour les réduire plus rapidement;

5.

appelle de ses vœux un redoublement des efforts visant à soutenir la reprise économique, à encourager la convergence vers les États les plus performants et à remédier aux déséquilibres macroéconomiques, notamment en augmentant la productivité et en soutenant l'investissement;

6.

est encouragé par les modestes améliorations constatées dans les indicateurs relatifs au marché du travail, tout en reconnaissant que les divergences entre les États membres demeurent marquées et que le chômage reste à un niveau inacceptable; souligne la nécessité de s'appuyer sur les récentes embellies en améliorant également la qualité des emplois créés et leur productivité; demande que davantage d'efforts soient déployés pour renforcer l'investissement dans les compétences, rendre les marchés du travail plus inclusifs, créer des emplois de qualité et réduire la pauvreté, l'exclusion sociale et les inégalités croissantes en matière de revenus et de patrimoine, tout en maintenant la discipline budgétaire; souligne que les indicateurs relatifs à l'emploi devraient bénéficier du même statut que les indicateurs actuels, ce qui permettrait de déclencher une analyse en profondeur, afin d'éviter une approche du type «deux poids, deux mesures», et qu'ils devraient être dûment pris en compte dans la politique de l'Union et les orientations adressées aux États membres;

7.

salue le renouvellement des lignes directrices intégrées «Europe 2020» et demande le renforcement du rôle de la stratégie Europe 2020 pour ce qui est de l'orientation du semestre européen, conformément aux objectifs du traité et à la législation applicable, et de la prévention de la récurrence des crises de la dette souveraine; souligne qu'il importe de disposer de politiques et d'instruments ambitieux afin de garantir que l'Europe tire le meilleur parti des transitions énergétique et numérique, grâce aussi à un investissement suffisant dans la RDI et les compétences, afin de réduire le retard de l'Europe par rapport à ses principaux concurrents mondiaux sur le plan de la productivité totale des facteurs; estime qu'il est essentiel de lutter contre les inégalités économiques, car elles font obstacle à la croissance économique durable; invite la Commission à aborder les réformes de la fiscalité environnementale dans les recommandations par pays, également sous l'angle de la responsabilité budgétaire; préconise un suivi systématique et global de la convergence vers les États les plus performants en ce qui concerne les objectifs de la stratégie Europe 2020;

Investissement

8.

demande que le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) soit exploité au maximum de ses possibilités afin de soutenir des projets stratégiques qui, sans cela, ne seraient pas financés, conformément à son mandat; invite les États membres et le FEIS à associer étroitement les autorités locales et régionales au développement de réserves de projets et de plateformes d'investissement avec l'aide de la plateforme européenne de conseil en investissement et du portail européen de projets d'investissement; souligne également qu'il importe de réaliser des synergies entre le FEIS et les Fonds structurels et d'investissement européens (fonds ESI);

9.

invite la Commission et les États membres à exploiter tout le potentiel des fonds ESI, conformément à la stratégie Europe 2020, afin de renforcer la cohésion et d'atténuer les divergences sur le marché unique, en permettant à toutes les régions de développer leurs avantages concurrentiels et en facilitant des investissements privés supplémentaires; estime que ces investissements devraient être au service d'une politique industrielle cohérente et accorder une attention particulière à la création d'emplois de qualité, notamment pour les jeunes; souligne le besoin de capacités administratives suffisantes, d'un rôle actif des régions et d'une meilleure coordination à tous les niveaux d'administration et entre ces niveaux; demande que d'autres mesures politiques éventuelles soient envisagées pour réduire le déficit d'investissement dans l'Union;

10.

a conscience du processus de réduction du levier d'endettement en cours dans le secteur privé; souligne que le taux d'investissement en Europe est bien inférieur à celui de la période antérieure à la crise; signale dans ce contexte qu'il importe de mettre en œuvre rapidement l'Union bancaire et une réforme bancaire structurelle, et qu'il importe également de favoriser les prises de participation dans les PME grâce à l'union des marchés de capitaux; demande que le FEIS et le programme COSME soient exploités au maximum afin d'améliorer l'accès des PME au financement; estime qu'une plus grande prévisibilité réglementaire au sein du marché unique améliorerait la confiance des investisseurs;

11.

souligne la nécessité d'un renforcement des investissements dans le capital humain, notamment l'éducation et l'innovation, également dans le contexte des réformes du marché du travail; souligne la nécessité d'améliorer les systèmes nationaux d'éducation, de formation professionnelle et d'apprentissage tout au long de la vie et de les adapter aux nouvelles exigences du marché du travail de l'Union en matière de compétences et de connaissances; souligne que cette démarche favorisera l'innovation, facteur clé de la croissance, de la productivité et de la compétitivité; invite, dans ce contexte, les États membres à améliorer la productivité des investissements publics;

12.

salue les profils d'investissement propres à chaque pays qui recensent quelques-uns des principaux obstacles à l'investissement dans chacun des États membres; invite la Commission et les États membres à associer tous les niveaux d'administration et les parties prenantes au recensement des obstacles aux investissements, en se concentrant particulièrement sur le marché intérieur, la mollesse de la demande intérieure et les réformes structurelles, ainsi que sur la mise à disposition d'instruments adéquats combinant des financements publics et privés; signale l'importance de niveaux élevés d'investissements productifs pour un processus de rattrapage économique soutenu entre les États membres; note qu'il convient de trouver dans chaque pays un équilibre approprié entre les dépenses courantes, la viabilité à long terme des finances publiques et l'investissement dans le potentiel de croissance économique, et que le marché unique et les instruments européens tels que le FEIS et les fonds ESI ont un rôle important à jouer pour ce qui est de soutenir un niveau sain d'investissement; souligne que la faiblesse des niveaux d'investissement public dans la recherche et l'innovation dans plusieurs États membres pourrait les faire tomber encore un peu plus dans le piège du revenu moyen;

Réformes structurelles

13.

estime qu'après une longue période d'ajustement macroéconomique, il conviendrait de mettre l'accent sur les réformes structurelles et sur les investissements destinés à renforcer le potentiel de croissance fondé sur les emplois de qualité et la productivité, à favoriser des systèmes de protection sociale équitables, solides, efficaces et soutenables d'un point de vue budgétaire et à faciliter une transition durable des économies des États membres vers une utilisation plus efficace des ressources;

14.

appelle de ses vœux des réformes durables sur les marchés des produits, des services et du travail, ainsi que des régimes de retraite, et une amélioration de la réglementation qui favorise l'innovation, la création d'emplois, le bien-être et la concurrence équitable, sans affaiblir la protection des consommateurs;

15.

souligne l'importance d'une utilisation plus efficace des ressources et de l'énergie, notamment par le développement de l'économie circulaire; souligne qu'il importe de développer davantage une véritable Union de l'énergie, basée sur la solidarité, l'efficacité et la diversité, sans ignorer les sources d'énergie locales, y compris les énergies renouvelables; invite la Commission à faire figurer ces préoccupations dans les recommandations par pays lorsqu'elles concernent en particulier la compétitivité et la croissance durable;

16.

demande instamment que d'autres mesures soient prises pour stimuler la création d'emplois de qualité et de marchés du travail résilients et moins segmentés; souligne l'importance de systèmes de protection sociale durables et efficaces; rappelle qu'un des facteurs clés permettant de préserver la viabilité des régimes de retraite consiste à assurer un taux d'emploi élevé;

17.

insiste sur la nécessité d'une administration publique moderne, efficace, démocratique et ouverte aux citoyens, à tous les niveaux de gestion, ainsi que de règles efficaces et transparentes en matière de marchés publics; souligne qu'il convient de prendre de nouvelles mesures en direction d'une véritable administration en ligne dans et entre les États membres; demande à la Commission et aux États membres de recenser et de corriger les insuffisances de leurs administrations respectives, qui pourraient se révéler préjudiciables dans des situations de crise;

18.

demande un allégement plus significatif de la fiscalité du travail, qui devra être décidé au niveau national, tout en assurant la viabilité des systèmes de protection sociale;

19.

prend acte de la proposition d'un programme d'appui à la réforme structurelle, destinée à renforcer la mise en œuvre de réformes favorables à la croissance dans les États membres, qui sera adoptée dans le cadre de la procédure législative ordinaire; rappelle que c'est aux États membres qu'il incombe de mettre en œuvre les réformes structurelles;

Responsabilité budgétaire

20.

rappelle la nécessité de politiques budgétaires responsables et favorables à la croissance, assurant un niveau d'endettement supportable et tenant compte du cycle économique et des déficits d'investissement, tout en respectant les droits sociaux des citoyens; rappelle que le niveau d'endettement très élevé de certains États membres constitue un risque considérable en cas de futurs chocs éventuels dans la zone euro; souligne que les pays affichant des ratios dette/PIB élevés devront redoubler d'efforts afin d'accroître la résilience des finances publiques et de stimuler la croissance, ce en vue de ramener ces ratios sur une trajectoire descendante et viable;

21.

insiste sur la mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance, tout en utilisant pleinement les clauses de flexibilité existantes, conformément à la communication de la Commission du 13 janvier 2015 (COM(2015)0012), entre autres pour favoriser les investissements et les réformes structurelles et faire face aux menaces sécuritaires et à l'afflux de réfugiés;

22.

insiste sur la nécessité d'améliorer le recouvrement de l'impôt, de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales, de prendre des mesures contre la planification fiscale agressive et les paradis fiscaux, ainsi que d'améliorer la coordination des politiques fiscales au sein de l'Union; demande que les régimes fiscaux soient efficaces et transparents afin d'accroître le recouvrement de l'impôt, de prévenir l'évasion fiscale et de lutter contre la criminalité organisée; estime, par conséquent, que les autorités fiscales et douanières devraient disposer de ressources humaines, matérielles et financières suffisantes;

23.

soutient tous les efforts rationnels et adaptés aux pays concernés destinés à améliorer la qualité, l'efficacité et le caractère favorable à la croissance des dépenses publiques, notamment en abandonnant les dépenses non productives en faveur d'investissements renforçant la croissance, mais sans compromettre la fourniture essentielle des services publics et sociaux;

Accent particulier sur la zone euro

24.

salue la recommandation concernant la politique économique de la zone euro, présentée par la Commission six mois avant les recommandations par pays, estimant qu'il s'agit d'un pas vers l'approfondissement de la coordination des politiques à la suite du rapport des cinq présidents et des résolutions du Parlement européen sur le sujet;

25.

insiste sur le fait que, malgré son haut niveau d'interdépendance et sa politique monétaire unique, la zone euro est une entité économique au sein de laquelle la convergence vers les États les plus performants doit être promue et soutenue par une coordination plus étroite des politiques nationales; souligne qu'il importe que tous les gouvernements nationaux renforcent leur action afin de procéder, sur leur territoire, aux réformes économiques et aux investissements requis pour réduire les déséquilibres macroéconomiques et prévenir les répercussions négatives des politiques nationales sur les autres États membres; appelle dès lors de ses vœux une évaluation approfondie de ces déséquilibres macroéconomiques et répercussions afin de compléter l'évaluation des vulnérabilités spécifiques à chaque pays et le dialogue macroéconomique; demande instamment que la recommandation pour la zone euro et les recommandations par pays soient pleinement cohérentes;

26.

se félicite de l'attention accrue accordée à l'orientation budgétaire globale de la zone euro, laquelle ne doit pas détourner l'attention des responsabilités incombant à chaque État membre; rappelle que, dans le cadre de la procédure pour déficit excessif, un déficit budgétaire dans un État membre ne peut pas être compensé par un excédent budgétaire dans un autre; préconise un suivi régulier permettant de déterminer si l'orientation budgétaire globale est opportune compte tenu du déficit d'investissement existant;

27.

soutient la recommandation préconisant d'individualiser les efforts budgétaires devant être déployés par chaque État membre en tenant compte de leurs positions respectives à l'égard des exigences du pacte de stabilité et de croissance et des besoins en matière de stabilité, ainsi que des effets d'entraînement; relève que cela signifie que de nombreux États membres doivent mener un assainissement budgétaire favorable à la croissance; constate par ailleurs que certains États membres ont conforté leur marge budgétaire vis-à-vis des exigences du pacte de stabilité et de croissance et que cette marge pourrait être utilisée dans le contexte actuel pour contribuer à soutenir l'économie nationale;

28.

relève que, bien que l'important excédent de la balance courante de la zone euro constitue un signe encourageant de compétitivité externe de la zone euro, son niveau actuel traduit aussi un manque d'investissement en son sein, qui s'accompagne d'effets néfastes pour la croissance et l'emploi; estime que, pour la croissance durable de la zone euro, ainsi que d'un point de vue mondial, il serait préférable que la demande intérieure soit plus forte; est conscient que l'excédent de la balance courante de certains États membres s'accompagne de retombées positives tout au long de la chaîne de valeur, qui peuvent profiter à certains autres États membres de diverses manières; reconnaît également le rôle de la monnaie unique en ce qu'elle aide les pays les plus compétitifs à maintenir des excédents élevés par rapport au reste du monde; se félicite de la constatation faite dans les prévisions d'hiver 2016 de la Commission selon laquelle la croissance économique dans certains États membres en 2015 a été tirée principalement par la demande intérieure; estime qu'il est essentiel que les États membres affichant les excédents de la balance courante les plus élevés continuent à stimuler leur demande intérieure, dans leur propre intérêt et dans l'intérêt général; invite, dans le même temps, les États membres moins compétitifs à procéder de manière effective à des réformes structurelles et à des investissements de qualité afin de moderniser leurs économies et de créer un climat des affaires propice aux investissements à long terme, conformément à la stratégie Europe 2020; estime qu'il s'agit d'une manière de réduire les déséquilibres macroéconomiques au sein des États membres bien meilleure que la dévaluation interne, qui affaiblit la demande et ralentit la croissance économique dans l'ensemble de la zone euro;

29.

insiste sur la nécessité d'encourager une véritable convergence économique et sociale portée par des améliorations de la productivité et des facteurs autres que le coût; souligne qu'il importe que tous les États membres mettent en œuvre de manière effective des réformes structurelles, améliorent la qualité des dépenses publiques et disposent d'une capacité d'investissement suffisante, afin de permettre une croissance équilibrée et durable, qui est également essentielle pour réduire les ratios dette/PIB; reconnaît que le niveau élevé d'endettement public et privé réduit considérablement la capacité d'investissement et, partant, freine la croissance;

30.

rappelle que la fixation des salaires relève de négociations collectives autonomes et invite les acteurs concernés à garantir une évolution des salaires à la fois responsable et favorable à la croissance, qui corresponde aux gains de productivité; invite en particulier les acteurs concernés des pays affichant des déficits de la balance courante ou qui sont proches de l'équilibre à poursuivre leurs efforts visant à améliorer la productivité et à maintenir la compétitivité; demande dans le même temps aux acteurs concernés des pays enregistrant des excédents élevés d'utiliser l'excédent d'épargne pour soutenir la demande intérieure et l'investissement;

31.

appelle de ses vœux des mesures permettant d'éviter un nivellement par le bas des normes fiscales et sociales, qui mène à un accroissement des inégalités; rappelle la nécessité de maintenir la compétitivité internationale en se fondant sur la productivité et la convergence vers le haut; se félicite de l'attention accrue accordée à trois indicateurs relatifs à l'emploi dans le tableau de bord des déséquilibres macroéconomiques et demande à la Commission de les mettre sur un pied d'égalité avec les autres; estime également qu'il convient de tenir dûment compte, dans les orientations politiques, de l'analyse du tableau de bord existant des indicateurs-clés relatifs à l'emploi et aux aspects sociales et des indicateurs pertinents relatifs à l'efficacité des ressources;

32.

prend acte des conclusions du Conseil européen de décembre 2015 sur l'Union économique et monétaire et demande à la Commission de commencer à élaborer les mesures à plus long terme dans les plus brefs délais;

Un semestre européen plus efficace doté d'une responsabilité démocratique plus forte

33.

déplore la mauvaise mise en œuvre des recommandations par pays et estime que, pour l'améliorer, il est nécessaire de mieux définir au niveau européen des priorités clairement coordonnées, de favoriser un véritable débat public et de renforcer la volonté politique et l'engagement à l'échelon national, ce qui conduirait à davantage de pertinence et d'appropriation au niveau national; salue, à cet égard, les visites rendues par les membres de la Commission dans les États membres afin d'examiner le processus du semestre européen et les documents connexes;

34.

demande que le juste équilibre soit trouvé entre la volonté de formuler des recommandations par pays axées sur les grandes priorités et de veiller à ce que ces recommandations abordent tous les enjeux stratégiques, y compris la nécessité de prévenir la récurrence des crises de la dette souveraine, ainsi que la nécessité d'accroître la compétitivité, la croissance et l'emploi, en tenant compte des objectifs de la stratégie Europe 2020;

35.

salue le débat organisé, le 15 décembre 2015, en séance plénière avec les présidents de la Commission et de l'Eurogroupe sur le projet de recommandation sur la zone euro et demande que ce type de débats en plénière devienne une composante régulière du semestre européen; estime que de tels débats renforcent et complètent le dialogue démocratique existant, notamment le dialogue économique, en contribuant à renforcer la responsabilité du pouvoir exécutif;

36.

souligne que le Conseil européen de printemps devrait rester le moment privilégié pour définir les priorités politiques; salue la discussion tenue en plénière avec la Commission sur les priorités de l'examen annuel de la croissance avant et après son adoption; rappelle que la définition de la politique économique à la suite des recommandations adressées par le Conseil aux États membres constitue un acte d'exécution qui doit être soumis au contrôle démocratique du Parlement européen et faire l'objet d'un débat en son sein; invite, dès lors, le Conseil à adopter les recommandations relatives à la zone euro et les conclusions sur les différents documents composant l'examen annuel de la croissance une fois que le Parlement aura pu faire part de son avis sur celles-ci; affirme sa volonté d'examiner rapidement ces documents et d'arrêter sa position bien avant le Conseil européen de printemps; se félicite de l'invitation adressée au Parlement européen proposant que son Président exprime sa position devant le Conseil européen de printemps; fait également observer que, conformément au traité, le Parlement européen doit être informé lorsque le Conseil a adopté des recommandations et doit également être informé des résultats de la surveillance multilatérale;

37.

souligne qu'il importe que les parlements nationaux examinent les rapports par pays et les recommandations par pays et se prononcent sur les programmes nationaux de réforme et sur les programmes nationaux de convergence ou de stabilité; invite les États membres à associer, de manière structurée, les partenaires sociaux, les autorités locales et régionales et d'autres parties concernées, en tirant parti de la publication précoce des rapports par pays; souligne le rôle irremplaçable joué par les partenaires sociaux dans la fixation des salaires et le rôle essentiel qu'ils devraient jouer dans les débats économiques dans leur ensemble, notamment lorsqu'il s'agit de promouvoir la productivité; appelle en outre de ses vœux une coopération plus étroite des parlements nationaux avec le Parlement européen;

38.

prie instamment la Commission d'engager des négociations sur un accord interinstitutionnel portant sur la gouvernance économique; insiste pour que cet accord interinstitutionnel garantisse, dans le cadre des traités, que la structure du semestre européen permette un contrôle parlementaire régulier et efficace de ce processus, en particulier en ce qui concerne les priorités de l'examen annuel de la croissance et les recommandations relatives à la zone euro;

Politique budgétaire

39.

déplore l'absence de levier satisfaisant du fait de la taille limitée du budget européen, et regrette qu'il soit impossible de modifier le régime de ressources propres et que les prévisions économiques, les priorités de politique économique et les procédures budgétaires annuelles et pluriannuelles n'aient aucune cohérence entre elles;

40.

fait remarquer que le budget de l'Union contribue directement à la réalisation de deux des trois objectifs de l'examen annuel de la croissance 2016 (relancer l'investissement, poursuivre les réformes structurelles et mener des politiques budgétaires responsables, sincères et à la hauteur des engagements politiques annoncés); se félicite de la proposition de la Commission tendant à utiliser des fonds de l'Union pour financer une assistance technique à l'appui des réformes structurelles;

41.

estime que le budget de l'Union pourrait contribuer à soulager les budgets nationaux et accompagner les efforts d'assainissement budgétaire en fournissant des ressources propres et en rationalisant les dépenses; est convaincu que la diversification des formes de gestion des fonds publics au niveau de l'Union permettrait de réaliser des économies d'échelle et, partant, de réduire les dépenses, par exemple dans les domaines diplomatique et militaire, sans toutefois remettre en cause le principe de gestion partagée, particulièrement pour les fonds structurels;

42.

rappelle l'illégalité que constitue un budget de l'Union en déficit; relève que les États membres se servent du budget de l'Union comme d'une variable d'ajustement des budgets nationaux;

43.

souligne qu'une intégration plus poussée au sein de la zone euro est indispensable pour parachever l'UEM et que l'union budgétaire est l'une des pierres angulaires du bon fonctionnement de l'euro;

44.

demande, en ce qui concerne la position du Parlement au sujet de la zone euro et de sa capacité budgétaire, que soient prises en compte les conclusions du rapport d'initiative sur la capacité budgétaire de la zone euro, qui sera élaboré au cours de l'année 2016;

45.

demande à la Commission de procéder à la révision du cadre financier pluriannuel (CFP) prévue dans l'accord politique conclu au mois de juin 2013 entre le Parlement, la Commission et le Conseil; souligne que le caractère inadéquat de l'actuel CFP a été mis en évidence par les crises financière et humanitaire qui ont frappé l'Union entre 2009 et 2014; souligne également la nécessité d'une réforme ambitieuse de la programmation financière de l'Union qui tienne dûment compte des objectifs, du financement et de la durée des instruments disponibles;

Politiques de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire

46.

souligne que si l'on souhaite que la réforme de la législation sur les déchets et le plan d'action sur l'économie circulaire fassent progresser la transition de l'économie européenne vers un modèle circulaire, il est essentiel d'intégrer au semestre européen les recommandations pertinentes de manière à renforcer la compétitivité, à créer des emplois et à générer une croissance durable; préconise d'intégrer les principes de l'économie circulaire dans les recommandations par pays;

47.

rappelle qu'il est essentiel d'adopter un cadre fiscal qui récompense la mise en œuvre de politiques durables et qui soit conforme au principe du «pollueur-payeur», de façon à envoyer les signaux adéquats encourageant les investissements dans l'efficacité des ressources, la modernisation des procédés de production et la fabrication de produits plus facilement réparables et plus durables; rappelle qu'il faut supprimer progressivement les subventions préjudiciables à l'environnement, notamment celles soutenant les énergies fossiles, et déplacer la charge fiscale pesant sur le travail vers la pollution environnementale;

48.

estime qu'il importe d'évaluer l'efficacité et la viabilité des systèmes de santé dans le cadre du semestre européen, de promouvoir une transition vers une approche axée sur les résultats et de mettre l'accent sur la prévention des maladies et la promotion de la santé; demande à la Commission de mettre au point, avec l'ensemble des parties prenantes, des outils permettant de contrôler les résultats en matière de santé, de mesurer l'accès aux soins de santé de qualité et de promouvoir la transparence des coûts de la recherche médicale en vue de réduire les divergences sociales et les inégalité de santé entre les États membres et au sein de ceux-ci; invite la Commission à prendre en compte, dans les recommandations par pays, les effets à long terme sur la santé et le budget des mesures relatives aux programmes de prévention;

49.

insiste sur l'importance de la viabilité du secteur de la santé, lequel joue un rôle primordial dans l'économie globale puisqu'il représente 8 % de la main-d'œuvre totale et 10 % du PIB de l'Union, et souligne qu'il importe que tous les citoyens puissent bénéficier d'un accès égal aux services de santé, dans la mesure où la santé est un facteur essentiel de stabilité, de durabilité et de la poursuite du développement des États membres et de leur économie;

Politiques régionales

50.

prend acte de l'importance des investissements de l'Union en faveur des régions moins développées et note qu'il importe de garantir leur capacité à attirer d'autres investissements afin de promouvoir la cohésion économique, sociale et territoriale;

51.

constate qu'il existe des liens entre les objectifs du processus du semestre européen et la programmation des fonds ESI pour la période 2014-2020, qui ont été pris en compte dans les accords de partenariat; estime dès lors qu'à la suite de la réforme pour la période 2014-2020, les instruments de la politique de cohésion pourraient jouer un rôle de première importance dans la mise en œuvre des recommandations par pays concernées, et contribuer ainsi aux réformes structurelles, à la réalisation des objectifs stratégiques de l'Union et à la mise en œuvre effective des accords de partenariat; souligne cependant que les programmes et les objectifs établis dans le cadre des fonds ESI sont de nature pluriannuelle et s'inscrivent dans une perspective de longue durée, contrairement au cycle annuel du semestre européen, et qu'il y a lieu d'assurer une coordination entre les priorités de l'Union et les besoins nationaux, régionaux et locaux;

o

o o

52.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des États membres, aux parlements nationaux et à la Banque centrale européenne.


(1)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 12.

(2)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 41.

(3)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 8.

(4)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 33.

(5)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 25.

(6)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 1.

(7)  JO L 140 du 27.5.2013, p. 11.

(8)  JO L 140 du 27.5.2013, p. 1.

(9)  JO L 192 du 18.7.2015, p. 27.

(10)  JO L 268 du 15.10.2015, p. 28.

(11)  JO L 169 du 1.7.2015, p. 1.

(12)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0238.

(13)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0408.

(14)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0469.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/93


P8_TA(2016)0059

Semestre européen pour la coordination des politiques économiques: emploi et aspects sociaux dans le cadre de l'examen annuel de la croissance 2016

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le Semestre européen pour la coordination des politiques économiques: emploi et aspects sociaux dans le cadre de l'examen annuel de la croissance 2016 (2015/2330(INI))

(2018/C 035/18)

Le Parlement européen,

vu l'article 5 du traité sur l'Union européenne et l'article 9 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),

vu les articles 145, 148, 152 et l'article 153, paragraphe 5, du traité FUE,

vu l'article 174 du traité FUE,

vu l'article 349 du traité FUE, qui attribue un statut spécifique aux régions ultrapériphériques,

vu la directive 1999/70/CE du Conseil du 28 juin 1999 concernant l'accord-cadre CES, UNICE et CEEP sur le travail à durée déterminée,

vu la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, et notamment son titre IV (Solidarité),

vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées,

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2015 intitulée «Examen annuel de la croissance 2016: consolider la reprise et renforcer la convergence» (COM(2015)0690),

vu le rapport de la Commission du 26 novembre 2015 intitulé «Rapport sur le mécanisme d'alerte 2016» (COM(2015)0691),

vu la recommandation de la Commission du 26 novembre 2015 pour une recommandation du Conseil concernant la politique économique de la zone euro (COM(2015)0692),

vu le projet de rapport conjoint sur l'emploi de la Commission et du Conseil du 26 novembre 2015 accompagnant la communication de la Commission concernant l'examen annuel de la croissance 2016 (COM(2015)0700),

vu la communication de la Commission du 21 octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l'Union économique et monétaire (COM(2015)0600),

vu la proposition de la Commission du 2 mars 2015 pour une décision du Conseil relative aux lignes directrices pour les politiques de l'emploi des États membres (COM(2015)0098), et la position du Parlement du 8 juillet 2015 à ce sujet (1),

vu la communication de la Commission du 13 janvier 2015 intitulée «Utiliser au mieux la flexibilité offerte par les règles existantes du pacte de stabilité et de croissance» (COM(2015)0012),

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2014 intitulée «Un plan d'investissement pour l'Europe» (COM(2014)0903),

vu la communication de la Commission du 4 avril 2014 relative à des systèmes de santé efficaces, accessibles et capables de s'adapter (COM(2014)0215),

vu la communication de la Commission du 2 octobre 2013 intitulée «Renforcer la dimension sociale de l'Union économique et monétaire» (COM(2013)0690),

vu la communication de la Commission du 20 février 2013 intitulée «Investir dans le domaine social en faveur de la croissance et de la cohésion, notamment par l'intermédiaire du Fonds social européen, au cours de la période 2014-2020» (COM(2013)0083),

vu la recommandation de la Commission du 20 février 2013 intitulée «Investir dans l'enfance pour briser le cercle vicieux de l'inégalité» (C(2013)0778),

vu la communication de la Commission du 18 avril 2012 intitulée «Vers une reprise génératrice d'emplois» (COM(2012)0173),

vu la communication de la Commission du 20 décembre 2011 intitulée «Initiative sur les perspectives d'emploi des jeunes» (COM(2011)0933),

vu la communication de la Commission du 16 décembre 2010 intitulée «Plateforme européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale: un cadre européen pour la cohésion sociale et territoriale» (COM(2010)0758), et la résolution du Parlement du 15 novembre 2011 à ce sujet (2),

vu la communication de la Commission du 3 mars 2010 intitulée «Europe 2020: une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive» (COM(2010)2020),

vu la communication intitulée «Stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015» et l'engagement stratégique ultérieur en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes (2016-2019), qui porte spécifiquement sur l'emploi et l'indépendance économique des femmes,

vu la recommandation 2008/867/CE de la Commission du 3 octobre 2008 relative à l'inclusion active des personnes exclues du marché du travail,

vu le rapport des cinq présidents du 22 juin 2015 intitulé «Compléter l'Union économique et monétaire européenne»,

vu les conclusions du Conseil sur la promotion de l'économie sociale en tant que vecteur essentiel du développement économique et social en Europe (13414/15),

vu le rapport élaboré par le comité de la protection sociale en 2014 et intitulé «Une protection sociale capable de répondre aux besoins en soins de longue durée dans une société vieillissante»,

vu sa résolution du 24 novembre 2015 sur la réduction des inégalités, en particulier la pauvreté infantile (3),

vu sa résolution du 28 octobre 2015 sur la politique de cohésion et le réexamen de la stratégie Europe 2020 (4),

vu la question avec demande de réponse orale O-000121/2015 — B8-1102/2015 au Conseil et sa résolution connexe du 29 octobre 2015 sur une recommandation du Conseil relative à l'intégration des chômeurs de longue durée sur le marché du travail (5),

vu sa résolution du 10 septembre 2015 sur l'entrepreneuriat social et l'innovation sociale dans la lutte contre le chômage (6),

vu sa résolution du 11 mars 2015 intitulée «Semestre européen pour la coordination des politiques économiques: emploi et aspects sociaux dans le cadre de l'examen annuel de la croissance 2015» (7),

vu sa résolution du 25 novembre 2014 sur l'emploi et les aspects sociaux de la stratégie Europe 2020 (8),

vu sa résolution du 17 juillet 2014 sur l'emploi des jeunes (9),

vu sa résolution du 15 avril 2014 intitulée «Comment l'Union européenne peut-elle contribuer à créer un environnement favorable afin que les entreprises, les sociétés et les start-up créent des emplois?» (10),

vu sa résolution du 16 janvier 2014 sur une stratégie de l'Union européenne pour les personnes sans abri (11),

vu sa résolution du 19 février 2009 sur l'économie sociale (12),

vu sa résolution législative du 2 février 2016 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil établissant une plateforme européenne dans l'objectif de renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré (13),

vu les observations finales du comité des droits des personnes handicapées des Nations unies sur le rapport initial de l'Union européenne (septembre 2015),

vu le rapport spécial no 3/2015 de la Cour des comptes intitulé «La garantie pour la jeunesse de l'UE: les premières mesures ont été prises, mais des risques pour la mise en œuvre s'annoncent» (14),

vu la publication d'Eurostat d'avril 2015 sur le chômage dans les régions de l'Union européenne,

vu la revue trimestrielle sur l'emploi et la situation sociale dans l'Union européenne de mars 2015 (15),

vu le document de travail de l'OCDE du 9 décembre 2014«Trends in Income Inequality and its Impact on Economic Growth» (Tendances des inégalités de revenus et leurs incidences sur la croissance économique),

vu les cinquième et sixième enquêtes européennes sur les conditions de travail en 2010 et 2015 (16),

vu le rapport d'Eurofound du 16 février 2016 sur le rôle joué par les partenaires sociaux dans le Semestre européen,

vu le rapport d'Eurofound du 17 juin 2014 intitulé «Changements au niveau des mécanismes de fixation des salaires dans le contexte de la crise et du nouveau régime de gouvernance économique de l'UE»,

vu les discussions avec les représentants des parlements nationaux sur les priorités pour 2016 dans le cadre du Semestre européen,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'emploi et des affaires sociales (A8-0031/2016),

A.

considérant que le taux de chômage diminue lentement depuis le second semestre de 2013, mais que cette baisse est insuffisante pour faire reculer le chômage et la pauvreté, malgré quelques politiques macroéconomiques et réformes structurelles favorables; considérant qu'il demeure néanmoins trop élevé dans de nombreux États membres, puisqu'il touche actuellement 9,9 % de la population active, soit 23 millions d'Européens, dont la moitié environ sont des chômeurs de longue durée, et plus de 10 % dans la zone euro, ce qui reste bien supérieur aux chiffres de 2008; considérant que cela montre qu'il est essentiel de tenir compte des circonstances microéconomiques spécifiques et de la nécessité de poursuivre des réformes structurelles justes sur le plan social et dont l'incidence sur la société devrait être évaluée avant leur entrée en vigueur;

B.

considérant que la reprise économique entre désormais dans sa troisième année et que les prévisions de croissance en 2016 sont de 2 % pour l'UE-28 et de 1,8 % pour la zone euro, mais qu'elle reste inégale d'un État membre à l'autre et au sein même des États et qu'elle est en partie due à des facteurs temporaires, tels que la baisse continue des prix de l'énergie, qui contribue à l'augmentation du pouvoir d'achat, dans les cas où elle se répercute sur l'économie réelle; considérant que cela montre que l'Union peut faire davantage pour stimuler la reprise économique et sociale, de manière à renforcer la pérennité de celle-ci à moyen terme, en particulier dans la situation d'insécurité dans laquelle se trouve actuellement l'économie mondiale;

C.

considérant que l'assainissement budgétaire progresse dans l'UE-28, le déficit budgétaire étant passé de 4,5 % en 2011 à 2,5 % en 2015;

D.

considérant que, comme indiqué par la Commission européenne (17), des disparités en matière sociale et d'emploi persistent entre États membres et au sein de ceux-ci et que l'évolution sociale continue à mettre en lumière de nouvelles disparités dans les pays de l'Union, ce qui entrave la croissance, l'emploi et la cohésion; considérant que les sociétés qui se caractérisent par un degré élevé d'égalité entre les citoyens et d'investissement dans les individus obtiennent de meilleurs résultats sur le plan de la croissance et de la capacité de l'emploi à rebondir;

E.

considérant que le taux de chômage des jeunes au niveau européen est de 22,6 % et, qu'en 2014, la part de jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d'études ou de formation (NEET) s'élevait à 12,3 %, ces derniers risquant d'être exclus du marché du travail, avec pour effet la perte de compétences et de capital humain; considérant que cela contribue à un manque d'autonomie des personnes et compromet l'intégration sociale; considérant que la responsabilité première de la lutte contre le chômage des jeunes incombe aux États membres, lesquels doivent élaborer et mettre en œuvre des cadres de réglementation du marché du travail, des systèmes d'éducation et de formation et des politiques actives du marché du travail;

F.

considérant qu'en 2014, le taux d'emploi a progressé de 0,8 % dans l'UE-28 et de 0,4 % dans la zone euro, et qu'il existe d'importantes différences entre les résultats des États membres, cinq pays ayant vu leur taux d'emploi reculer d'au moins cinq points de pourcentage entre 2009 et 2014; considérant qu'en 2014, le nombre d'indépendants a augmenté au même rythme environ que le taux d'emploi et qu'à partir de 2013, la hausse totale du taux d'emploi était principalement due à une augmentation du nombre de contrats temporaires, une donnée néanmoins très variable d'un État membre à l'autre; considérant que le taux de chômage et ses conséquences sociales diffèrent entre pays européens; considérant que de nombreux jeunes suivent des études supérieures complémentaires pour tenter d'échapper au chômage ou quittent leur pays pour chercher un emploi dans un autre État membre; considérant que ces deux cas ne sont pas pris en compte dans les statistiques nationales sur le chômage des jeunes;

G.

considérant que le taux d'emploi des femmes (63,5 % en mai 2015) demeure bien en deçà de l'objectif clé de la stratégie Europe 2020, qui est de 75 %, et que le taux d'emploi à temps partiel des femmes reste élevé, à 32,2 % contre 8,8 % pour les hommes, même en tenant compte des choix et des besoins de chacun; considérant que promouvoir la participation des femmes au marché du travail peut contribuer à réduire ces écarts et à remédier au risque plus grand que courent les femmes de tomber dans la pauvreté et l'exclusion sociale;

H.

considérant que la perte de capital humain due au chômage est considérable et que le coût global du chômage des jeunes a été estimé à 153 milliards d'euros par an (18); considérant qu'en plus des conséquences financières et sociales, le chômage, le chômage des jeunes et le chômage de longue durée ont une incidence négative sur la convergence sociale et, en fin de compte, font obstacle à une croissance économique durable;

I.

considérant qu'en 2014, près de 5 % de la population active de l'UE-28 était au chômage depuis plus d'un an et 3,1 % depuis plus de deux ans; considérant que seulement la moitié des travailleurs âgés de 55 à 65 ans occupe un emploi et que le chômage de longue durée est particulièrement répandu chez les jeunes ou les personnes âgées; considérant que la discrimination à l'égard des demandeurs d'emploi en situation de chômage de longue durée est malheureusement très répandue; considérant que cette pratique est fondée sur la stigmatisation associée au chômage et que les employeurs peuvent percevoir les candidats sans emploi plus âgés comme moins compétents ou moins aptes à l'emploi que les personnes ayant un emploi; considérant qu'il est nécessaire que les employeurs forment leurs responsables des ressources humaines afin qu'ils surmontent d'éventuels préjugés à l'égard des travailleurs sans emploi ou âgés et qu'ils focalisent leur attention sur les qualifications et l'expérience des personnes plutôt que sur leur situation professionnelle du moment;

J.

considérant qu'environ 20 % de la population active de l'Union européenne possède uniquement des compétences numériques de base et que 40 % de la population de l'Union peut être considérée comme possédant des compétences numériques insuffisantes; considérant qu'en dépit des difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses personnes, y compris les jeunes, pour intégrer le marché du travail, environ 2 millions de postes restent à pourvoir dans l'Union, dont près de 900 000 dans le secteur du numérique, et que 39 % des entreprises éprouvent des difficultés à recruter du personnel possédant les qualifications requises, bien que des études montrent que les entreprises qui n'y parviennent pas sont souvent celles qui ne sont pas disposées à proposer des contrats à long terme; considérant qu'en 2012, un Européen sur trois était sous-qualifié ou surqualifié pour l'emploi qu'il occupait; considérant que le faible niveau d'éducation et le décalage entre l'enseignement et les besoins du marché de l'emploi sont les principales causes du phénomène des jeunes NEET et influent donc négativement sur la croissance; considérant qu'il est essentiel de déterminer les causes profondes du décrochage scolaire et de conseiller aux États membres de redresser les dépenses en matière d'éducation jusqu'à un niveau qui permette la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020;

K.

considérant que le travail non déclaré prive les travailleurs de leurs droits sociaux et du travail, favorise le dumping social et a de graves répercussions budgétaires, étant donné qu'il se traduit par la perte de recettes fiscales et de contributions à la sécurité sociale, ce qui a des conséquences négatives sur l'emploi, la productivité et la qualité de l'emploi, le développement des compétences et la formation continue, et va à l'encontre d'un système efficient et efficace de droits à pension, notamment en accentuant les écarts de pension, ainsi que de l'accès aux soins de santé dans certains États membres; considérant qu'il y a lieu de déployer davantage d'efforts pour transformer le travail non déclaré en travail déclaré;

L.

considérant que, bien que les formes de travail atypiques ou non conventionnelles ne constituent pas en tant que telles des emplois précaires, les emplois assortis de ces types de contrat risquent davantage d'être touchés par la précarité, même si ces derniers représentent une minorité des relations de travail existantes (19); considérant que l'insécurité constitue un autre élément de la précarité et qu'elle englobe l'incertitude en matière d'emploi, l'insuffisance de revenus, l'absence de protection contre le licenciement et la méconnaissance de la durée de l'emploi; considérant que ces types de contrat se sont multipliés de manière inquiétante dans certains États membres; considérant qu'afin d'éviter une utilisation abusive de ces contrats, un mécanisme d'inspection du travail efficace et efficient doit être mis en œuvre au niveau national; considérant qu'il est important de promouvoir des emplois de qualité qui constituent une source adéquate de revenus et de sécurité pour les familles;

M.

considérant que l'un des cinq objectifs de la stratégie Europe 2020 consiste à réduire le nombre de personnes touchées ou menacées par la pauvreté et l'exclusion sociale d'au moins 20 millions; considérant que près de 123 millions de personnes se trouvent actuellement dans cette situation dans l'Union européenne; considérant qu'en 2013, 26,5 millions d'enfants de l'UE-28 risquaient de tomber dans la pauvreté ou l'exclusion sociale; considérant que même si le nombre d'Européens menacés de pauvreté a augmenté entre 2009 et 2012, la situation s'est stabilisée au vu des chiffres de 2013 et de 2014; considérant que le sans-abrisme a augmenté dans de nombreux États membres; considérant qu'en 2012, 32,2 millions de personnes handicapées âgées de plus de 16 ans risquaient de tomber dans la pauvreté et l'exclusion sociale; considérant que les objectifs de la stratégie Europe 2020 ne sont pas encore atteints, de sorte qu'une révision immédiate de celle-ci est nécessaire;

N.

considérant que la proportion de personnes de 65 ans et plus par rapport à celles âgées de 15 à 64 ans dans l'Union européenne devrait augmenter de 27,8 % à 50,1 % d'ici 2060, et que le rapport de dépendance économique total (20) devrait se stabiliser au-dessus de 120 % jusqu'au milieu de la prochaine décennie, pour ensuite dépasser les 140 % avant 2060; considérant que ces facteurs, ainsi que d'autres évolutions démographiques, telles que le vieillissement de la population, la densité de population et la dispersion de la population, mettent en évidence la nécessité pour les autorités publiques de mettre en place des politiques complètes et socialement responsables dans l'objectif d'augmenter le taux de natalité, de favoriser un taux d'emplois de qualité élevé, de promouvoir l'autosuffisance des systèmes de sécurité sociale et le vieillissement actif, de mettre en place des réformes socialement responsables du marché du travail et des systèmes de retraite, et de garantir la suffisance et la pertinence du premier pilier des pensions à court, à moyen et à long terme;

O.

considérant que l'écart de pensions entre les sexes dans l'Union reste, à 40 %, considérable et traduit les différences qui existent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne le travail à temps plein et à temps partiel, ainsi que les écarts de rémunération entre les sexes et la carrière plus courte des femmes;

P.

considérant que le nombre croissant de personnes âgées dépendantes a et aura une incidence croissante sur les systèmes de soins de santé et de soins à long terme, et sur la nécessité de disposer de ressources à la fois formelles et informelles en matière de soins; considérant que les systèmes actuels de sécurité sociale ne tiennent pas suffisamment compte de la situation des aidants non professionnels, qui constituent une immense ressource pour la société;

Q.

considérant que l'endettement public et privé demeure trop élevé dans de nombreux États membres, ce qui affaiblit les économies européennes; considérant qu'il est possible d'exploiter les faibles taux d'intérêts dans la zone euro pour élargir la marge de manœuvre des États membres; considérant qu'il est nécessaire d'ouvrir un débat approfondi sur la gestion de la dette au sein de l'Union;

R.

considérant, compte tenu de la tendance, qu'au cours des 10 à 15 prochaines années, 90 % de la croissance mondiale trouvera son origine en dehors de l'Union, et qu'il est donc nécessaire de continuer à développer et à promouvoir les stratégies en faveur d'une croissance réelle et de la création d'emplois dans les États membres; considérant qu'il est essentiel de mettre en œuvre des politiques industrielles et de marché afin de renforcer la compétitivité mondiale et au sein de l'Union, et ainsi de contribuer à des perspectives d'emplois durables et favorisant l'intégration sociale;

S.

considérant que 20 % des dépenses relevant du Fonds social européen devraient être utilisées pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale dans les États membres;

T.

considérant qu'au titre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), 69 projets dans 18 pays ont déjà été approuvés et 56 opérations signées (pour un financement total au titre du Fonds d'environ 1,4 milliard d'euros), ce qui devrait générer des investissements de plus de 22 milliards d'euros et concerner quelque 71 000 PME; considérant que davantage d'efforts doivent être déployés pour veiller à ce que des infrastructures sociales telles que les structures d'accueil d'enfants bénéficient de financements, de façon à honorer les engagements de Barcelone pris de longue date; considérant que les projets actuels concernent pour l'essentiel de grandes infrastructures, et que les PME et les micro-entreprises sont généralement exclues par ces fonds en dépit de leur rôle majeur de pilier de l'économie européenne et de générateur d'emplois de qualité;

U.

considérant que les entreprises sociales sont au nombre de 2 millions (10 % du nombre total d'entreprises dans l'Union) et emploient plus de 14 millions de personnes, soit 6,5 % des travailleurs de l'Union européenne;

V.

considérant que les régions ultrapériphériques font face à d'énormes difficultés dues à leurs caractéristiques spécifiques, qui limitent leur potentiel de croissance; considérant que les taux de chômage dans ces régions varient entre 15 % et 32,4 %;

W.

considérant que 6,9 millions de citoyens européens exercent leur droit fondamental à la libre circulation et vivent et travaillent à l'heure actuelle dans un autre État membre; considérant que l'Union compte plus de 1,1 million de travailleurs transfrontaliers et frontaliers; considérant que la libre circulation des personnes est fondamentale pour renforcer la convergence entre les pays européens;

X.

considérant que le nombre croissant de réfugiés en Europe appelle à la solidarité et nécessite des efforts accrus et plus équilibrés de la part des États membres et des autorités régionales et locales sur le plan des mesures d'intégration, telles que l'assistance sociale, conformément à la législation et aux actions à moyen et long terme de l'Union en matière d'asile ainsi qu'à ses stratégies d'accueil et d'intégration des réfugiés dans la société;

Investir dans les ressources humaines

1.

souligne que l'investissement nécessaire dans les développements sociaux n'est pas simplement un moyen de garantir que le développement et la convergence économiques seront durables et inclusifs, mais constitue également un objectif spécifique en soi; insiste, par conséquent, sur l'importance des indicateurs de la qualité de l'emploi, de la pauvreté et des inégalités; accueille favorablement l'appel de la Commission en faveur de l'investissement dans les services, tels que l'aide au logement, les soins de santé, l'aide à l'enfance et les services de réadaptation; souligne que la cohésion économique et sociale doit rester l'objectif premier de toutes les politiques de l'Union et qu'il convient de déployer davantage d'efforts pour réaliser une évaluation plus poussée et objective tenant compte de la diversité et des caractéristiques des États membres;

2.

se réjouit que l'examen annuel de la croissance (EAC) de la Commission souligne la nécessité d'accorder davantage d'attention à la justice sociale dans le cadre des nouveaux programmes nationaux, de stabilité et de réforme, en ajoutant trois indicateurs relatif à l'emploi (taux d'activité, chômage des jeunes et chômage de longue durée) dans la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques; insiste pour que ces indicateurs soient placés sur le même plan que les indicateurs existants, de sorte qu'ils puissent susciter des analyses approfondies dans les États membres concernés pour une évaluation plus poussée de leurs déséquilibres internes, susceptible de conduire à des propositions de réformes économiques et sociales et au suivi de celles-ci;

3.

se félicite des mesures prises par la Commission pour placer, dans le cadre de l'EAC, la justice sociale au cœur de la reprise économique européenne; souligne les réalisations de l'Union en faveur de la convergence par la création d'une Union économique et monétaire, et invite la Commission et les États membres à prendre des mesures en vue d'encourager une convergence sociale européenne vers le haut; invite la Commission à définir et à quantifier son concept de justice sociale, en tenant compte à la fois de l'emploi et des politiques sociales, par le biais de l'EAC 2016 et du Semestre européen;

4.

rappelle que l'emploi de qualité et inclusif constitue un pilier essentiel de la justice sociale, en promouvant la dignité humaine pour tous; estime, à cet égard, que la création d'emplois de qualité et la génération de croissance doivent être placés au centre des politiques des États membres et de l'Union européenne, en particulier celles concernant la jeunesse et la «génération des 55+», de façon à construire des économies sociales plus durables dans l'Union; presse les États membres de mettre en œuvre et de développer les politiques en faveur de l'emploi des jeunes, en faisant correspondre ces politiques avec les besoins réels du marché du travail;

5.

invite la Commission à encourager, au niveau des États membres, des formes de coopération impliquant les gouvernements, les entreprises — y compris les entreprises sociales –, les établissements d'enseignement, les services individualisés, la société civile et les partenaires sociaux, dans le cadre d'un échange de bonnes pratiques et dans l'objectif d'adapter les systèmes d'enseignement et de formation des États membres pour remédier à l'inadéquation des compétences, satisfaire les besoins du marché du travail et soutenir l'accès et le maintien sur le marché du travail ouvert pour tous en Europe, notamment par la formation en alternance; encourage les États membres à élaborer avec soin et à évaluer a priori toutes les réformes structurelles des systèmes éducatifs nationaux, en coopération avec les partenaires sociaux, afin de faire en sorte que l'éducation fournisse les bons outils aux citoyens; invite les États membres à intégrer la culture de l'entrepreneuriat et les principes de l'économie sociale dans leurs programmes d'enseignement et de formation; invite la Commission à promouvoir, au niveau des États membres, une stratégie d'investissement plus large couvrant l'ensemble du cycle de l'enseignement et de la formation, englobant tous les secteurs de l'apprentissage tout au long de la vie, la formation par le travail et l'apprentissage formel et non formel;

6.

note que les efforts en matière d'enseignement portent en premier lieu sur la catégorie la plus jeune de la population active, alors que dans de nombreux États membres, il est nécessaire d'élargir cette approche de la formation de la population active, notamment aux adultes et aux possibilités de formation professionnelle; souligne qu'un investissement insuffisant dans l'enseignement, en particulier en ce qui concerne les compétences numériques, porte préjudice à la compétitivité de l'Europe et à l'employabilité de sa population active; encourage les États membres, par conséquent, à donner la priorité à une formation diversifiée dans le domaine des compétences numériques; invite la Commission à promouvoir, au niveau des États membres, une stratégie d'investissement plus large couvrant l'ensemble du cycle de l'enseignement et de la formation, englobant tous les secteurs de l'apprentissage tout au long de la vie, la formation par le travail, la formation en alternance et l'apprentissage formel et non formel, et à tenir compte à cette fin de la nécessité d'améliorer la formation continue en réponse à l'évolution démographique, de façon à mieux faire correspondre les systèmes d'enseignement et de formation des États membres avec les besoins du marché du travail; invite les États membres à soutenir l'apprentissage et à faire plein usage des fonds mis à la disposition des apprentis au titre d'Erasmus + afin de garantir la qualité et l'attractivité de ce type de formation;

7.

souligne la nécessité d'investir dans les personnes dès que possible dans le cycle de vie afin de réduire les inégalités et de renforcer l'inclusion sociale dès le plus jeune âge; demande, par conséquent, que des services d'éducation et d'accueil des jeunes enfants (EAJE) de qualité, inclusifs et abordables soient accessibles à tous les enfants dans tous les États membres;

8.

rappelle l'importance des aptitudes et des compétences acquises dans des environnements d'apprentissage non formel et informel sur le plan de l'amélioration de l'employabilité des jeunes et des personnes qui ont été absentes du marché du travail pendant un certain temps pour assumer des responsabilités familiales; souligne, dès lors, l'importance de créer un système de validation pour les formes non formelles et informelles de connaissances et d'expériences, en particulier celles acquises dans le cadre d'activités bénévoles; estime qu'une certification cohérente et la reconnaissance mutuelle des qualifications contribueront à combler le fossé entre le déficit de compétences sur le marché européen du travail, d'une part, et les jeunes demandeurs d'emploi, d'autre part; exige l'application de l'approche-cadre de l'apprentissage tout au long de la vie en vue d'un parcours flexible d'enseignement qui reconnaisse l'apprentissage formel, mais aussi non formel et informel, afin de renforcer l'équité et la cohésion sociale et de permettre aux groupes plus vulnérables d'avoir des perspectives d'emploi;

9.

salue la proposition de la Commission de renforcer la garantie pour la jeunesse au niveau national, régional et local, et souligne son importance pour la transition du milieu scolaire vers la vie active; déplore néanmoins le fait que la garantie pour la jeunesse n'ait pas été effectivement mise en œuvre dans de nombreux États membres; insiste sur la nécessité de garantir des formes adéquates de collaboration entre les services de l'emploi publics et privés au niveau local, national et européen, d'une part, et les services d'aide sociale, à la fois les services de soutien de base et individualisé, d'autre part; insiste sur la nécessité de veiller à ce que la garantie pour la jeunesse profite aux jeunes touchés par de multiples formes d'exclusion et l'extrême pauvreté; invite la Commission, à cet égard, à se pencher sur une révision ciblée de la garantie pour la jeunesse et de ses instruments de financement, notamment l'initiative pour l'emploi des jeunes; est convaincu que la Commission peut contribuer à attirer l'attention des États membres sur la nécessité d'agir et à faciliter l'échange de meilleures pratiques sur la façon de mieux lutter contre le chômage des jeunes;

10.

se réjouit de l'initiative de la Commission de mettre en place une approche individualisée pour les chômeurs de longue durée, mais s'inquiète de la situation critique des plus de 12 millions de chômeurs de longue durée en Europe; estime qu'une telle approche nécessitera des efforts accrus sur le plan des ressources humaines, en exigeant des participants possédant le niveau d'éducation nécessaire qu'ils aident les chômeurs à surmonter les éventuelles lacunes dans leur éducation ou leur formation; demande qu'une aide appropriée soit apportée aux demandeurs d'emploi sous forme de prestation de services intégrés et d'un accès à un enseignement et une formation de qualité pour combler les lacunes éventuelles; souligne que les processus de requalification professionnelle exigent de dégager des ressources financières adéquates en faveur des chômeurs de tout âge, et que, pour être efficaces, les politiques actives en matière d'emploi doivent prévoir des obligations pour les autorités nationales compétentes et les employeurs ainsi que les chômeurs de longue durée;

11.

rappelle que l'intégration des chômeurs de longue durée est cruciale pour leur donner confiance en eux et garantir leur bien-être et leur épanouissement futur, mais aussi qu'elle constitue un élément essentiel pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale et contribuera à garantir la viabilité des systèmes nationaux de sécurité sociale; estime qu'il est indispensable de tenir compte de la situation sociale de ces citoyens et de leurs besoins; souligne, cependant, que 12,7 % des personnes en âge de travailler sont des travailleurs pauvres (selon les chiffres de 2014, par rapport à 11 % en 2009), de sorte qu'il est nécessaire d'adopter une approche fondée sur l'inclusion active intégrée et l'investissement social; invite la Commission à engager les États membres dans des stratégies et des actions destinées à réduire la pauvreté et l'exclusion sociale, conformément à la stratégie Europe 2020; demande à la Commission d'appuyer les efforts de création d'offres inclusives d'apprentissage tout au long de la vie pour les travailleurs et les demandeurs d'emploi de tout âge et de prendre des mesures dès que possible pour améliorer l'accès aux financements de l'Union et mobiliser, dans la mesure du possible, des moyens supplémentaires, comme cela a été fait dans le cas de l'initiative pour l'emploi des jeunes;

12.

souligne la nécessité urgente de garantir que les efforts de l'Union en vue de lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale s'attaquent énergiquement au problème du nombre croissant de sans-abris, qui ne ressort actuellement pas des indicateurs utilisés pour mesurer l'objectif de l'Union de réduction de la pauvreté, mais qui représente une réalité sociale alarmante touchant au moins quatre millions de personnes chaque année (21);

13.

insiste sur la nécessité d'apporter une réponse rapide et efficace à la situation des chômeurs de plus de 55 ans; invite la Commission et les États membres à promouvoir des solutions d'emploi flexibles pour cette catégorie (notamment des emplois à temps partiel et temporaires) qui correspondent à leurs besoins spécifiques, garantissant ainsi qu'ils ne quittent pas le monde du travail de façon prématurée; met en exergue le rôle important des travailleurs plus âgés sur le lieu de travail, qui sont susceptibles de transmettre leurs connaissances et leur expérience aux plus jeunes, par exemple en participant à des processus de formation en milieu professionnel, de sorte que les travailleurs de plus de 55 ans ne se retrouvent pas sans emploi;

Des réformes structurelles sociales et responsables

14.

note que l'Union européenne dans son ensemble et nombre de ses États membres continuent de se heurter à des problèmes structurels qu'il convient de résoudre de toute urgence; se dit préoccupé par les incidences sur le plan social des politiques d'ajustement budgétaire axées sur la réduction des dépenses, et fait valoir que les politiques économiques doivent respecter l'article 9 du traité FUE; souligne qu'il est nécessaire de continuer à donner la priorité à l'investissement public et privé et aux réformes structurelles équilibrées sur le plan social et économique et qui réduisent les inégalités, mais aussi de favoriser une croissance durable et un assainissement budgétaire responsable (tenant compte du niveau d'endettement supportable, du cycle économique et du retard d'investissement) axé sur les politiques des revenus en luttant contre la fraude et l'évasion fiscales, de façon à consolider l'évolution vers une cohésion accrue et une convergence sociale vers le haut; estime que ces politiques créent un environnement favorable pour les entreprises et les services publics en vue de créer des emplois de qualité et de susciter des avancées sociales ainsi que de promouvoir un investissement susceptible de donner des fruits sur le plan à la fois économique et social; souligne que ces objectifs ne pourront se concrétiser que si la priorité est donnée à un investissement adéquat dans le capital humain et dans l'apprentissage tout au long de la vie dans le cadre d'une stratégie commune; exige que les partenaires sociaux participent aux réformes structurelles et aux politiques relatives au marché du travail;

15.

fait remarquer que les réformes socialement responsables doivent se fonder sur la solidarité, l'intégration, la justice sociale et une répartition équitable des richesses — un modèle qui garantit l'égalité et la protection sociale, protège les groupes vulnérables et améliore les conditions de vie de tous les citoyens;

16.

souligne la nécessité de promouvoir et de protéger l'économie de marché sociale, qui offre un cadre au sein duquel la compétitivité et les normes sociales élevées contribuent à la justice sociale et la justice sociale stimule la compétitivité; souligne, en outre, la nécessité de trouver un équilibre entre les considérations économiques et le besoin de garantir un assainissement budgétaire efficace, une économie durable, une vraie cohésion sociale et une protection sociale accrue; invite la Commission à élargir son approche en matière d'insolvabilité et de défaillance des entreprises (22) et à améliorer les programmes de restructuration de la dette et de la «deuxième chance»;

17.

souligne que l'EAC devrait évaluer de manière plus systématique l'évolution des inégalités en Europe à l'aide d'indicateurs économiques, tels que l'indice de Gini ou celui de Palma;

18.

exhorte les États membres à s'investir activement dans la plateforme contre le travail non déclaré et à accompagner leur échange de bonnes pratiques de mesures concrètes visant à lutter contre le travail non déclaré, les sociétés écrans et le faux travail indépendant, lesquels compromettent la qualité du travail et l'accès des travailleurs à des systèmes de protection sociale et aux finances publiques nationales, ce qui crée une concurrence déloyale entre les entreprises européennes; invite les États membres à accentuer leurs efforts pour transformer le travail non déclaré en travail déclaré et à équiper correctement les inspecteurs du travail, ainsi qu'à renforcer les mécanismes d'inspection du travail et à prendre des mesures permettant aux travailleurs de l'économie souterraine de passer à l'économie formelle, afin d'avoir accès aux régimes de protection de l'emploi; encourage les États membres à mettre en place des taux d'imposition adaptés au degré de stabilité et à la qualité des diverses formes de relation de travail à titre d'incitation à établir des contrats stables;

19.

considère que les disparités entre les salaires aggravent les inégalités et nuisent à la productivité et à la compétitivité des entreprises; invite la Commission et les États membres à mettre en œuvre des mesures visant à améliorer la qualité des emplois afin de réduire la segmentation du marché du travail, en combinaison avec des mesures d'augmentation du salaire minimal à un niveau approprié, dans le respect du principe de subsidiarité, ainsi que de renforcement de la négociation collective et de la position des travailleurs dans le système de fixation des salaires, afin de réduire les écarts de rémunération; estime que tout cela doit être réalisé dans l'objectif de soutenir la demande globale et la relance économique, de réduire les inégalités salariales et de lutter contre la pauvreté au travail;

20.

considère qu'une flexisécurité soigneusement étudiée peut contribuer à éviter la fragmentation du travail et à favoriser le maintien d'un emploi durable de qualité, mais s'inquiète du fait que la flexisécurité n'ait pas été convenablement appliquée dans plusieurs États membres; invite la Commission et les États membres à veiller, le cas échéant, au respect des droits du travail et des normes de sécurité sociale dans l'application du modèle de flexisécurité; invite les États membres à moderniser leur législation en matière de protection de l'emploi afin de favoriser une plus grande stabilité de l'emploi et une sécurité accrue lors de la transition d'un emploi vers un autre, également grâce à une plus grande et à une meilleure coopération entre les services d'emplois publics et privés le cas échéant, ainsi que l'accès des travailleurs à la sécurité sociale et aux droits sociaux; constate que plusieurs États membres ont mené des réformes, avec des effets positifs visibles, par exemple sur les taux d'emploi, mais déplore que dans certains cas, les réformes de l'emploi aient privilégié la flexibilité au détriment de la sécurité, entraînant ainsi une précarité et un manque de protection de l'emploi; demande à la Commission d'intensifier la surveillance de l'utilisation abusive de contrats à durée déterminée ou d'autres contrats atypiques à répétition, tant dans le secteur privé que le secteur public;

21.

invite les États membres à tenir compte de l'évolution globale des revenus des employés des services publics, ainsi que des revenus minimums, le cas échéant, sans compromettre la croissance de la productivité et d'une manière durable et stable qui ne mette pas en péril leurs propres compétences;

22.

se réjouit de l'initiative que la Commission a prise en matière d'investissement dans le capital humain dans le but de relancer l'emploi et de rétablir une croissance durable; juge cependant extrêmement préoccupant que les dépenses publiques dans l'éducation aient enregistré une baisse de 3,2 % (23) depuis 2010 et qu'elles aient baissé dans onze États membres dans la dernière année pour laquelle les chiffres sont disponibles (2013);

23.

souligne combien il est important, dans le contexte actuel, de mener des politiques actives du marché du travail; invite les États membres à augmenter la portée et l'efficacité des politiques actives du marché du travail;

24.

relève la nécessité d'adopter la transition vers l'économie numérique aux fins de l'amélioration des compétences et de la formation, ainsi que de la création de nouvelles formes d'emploi;

25.

invite les États membres à transférer progressivement la charge de l'impôt du travail vers d'autres sources d'une façon qui ne porte préjudice ni aux catégories les plus vulnérables de la société, en particulier les travailleurs faiblement rémunérés, ni à la compétitivité générale, tout en garantissant aussi la viabilité à long terme des systèmes publics de retraite et la suffisance du financement des régimes de sécurité sociale et de protection sociale; invite également les États membres à mettre en œuvre des règles fiscales qui encouragent la mise en place de mesures incitatives en faveur de l'entrepreneuriat et de la création d'emplois, destinées en particulier aux jeunes ainsi qu'à la «génération des 55+», afin de mettre à profit l'expérience professionnelle de ces travailleurs et de garantir la transmission de leur savoir-faire, mais aussi d'encourager les projets de recherche et d'innovation au sein des entreprises européennes; prie instamment les États membres de réduire les formalités administratives afin de promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes;

26.

demande que le Semestre européen et l'EAC soient utilisés pour évaluer l'importance des politiques des revenus, y compris les retraites, les indicateurs de revenus et la politique budgétaire, de façon à garantir la cohésion sociale et à inverser les tendances inégalitaires;

27.

invite les États membres à évaluer et à augmenter leurs investissements dans leurs systèmes de protection sociale actuels, afin de garantir leurs performances en matière de réduction et de prévention de la pauvreté et des inégalités tout en assurant leur viabilité face aux défis démographiques, sociaux et économiques attendus et nouveaux, ainsi que d'améliorer la résistance de leur économie dans les périodes de crise; souligne que la qualité des systèmes de protection sociale et l'investissement social sont extrêmement importants si l'Europe veut conserver son principal avantage concurrentiel, à savoir des travailleurs hautement qualifiés et des entreprises productives;

28.

estime que les États membres devraient, conformément au principe de subsidiarité, conserver l'entière responsabilité de l'organisation de leurs régimes de retraite et le pouvoir de décision quant au rôle à jouer par chacun des trois «piliers» du système de retraite dans chacun de ces États; estime que les régimes de retraite devraient protéger les personnes âgées contre la pauvreté et que, pour cette raison, il est nécessaire de mettre en place des politiques visant à garantir que le premier pilier des pensions sera fort, durable et adapté;

29.

encourage les États membres à redoubler d'efforts pour éliminer les écarts de rémunération entre les sexes et à prendre des mesures plus actives pour augmenter la participation des femmes au marché du travail; invite les États membres et la Commission, le cas échéant — conformément au principe de subsidiarité — en coopération avec les partenaires sociaux, à promouvoir des politiques favorables à la famille qui améliorent les possibilités de s'occuper des autres personnes à charge ainsi que les capacités offertes aux parents, par le biais notamment de dispositions adéquates en ce qui concerne le congé de maternité et de paternité et de la mise à disposition de structures de garde abordables, de mieux veiller au bien-être de leurs enfants, pour permettre à ceux ayant des personnes à charge de bénéficier d'un accès égal au marché du travail et de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, ce qui est particulièrement important pour la participation des femmes au marché du travail; encourage les États membres à se pencher sur la faiblesse persistante des taux de natalité dans l'Union et à envisager l'application d'une différenciation fiscale plus favorable en fonction du nombre d'enfants au sein d'un foyer; invite les États membres à aider les familles non seulement au moyen d'un soutien financier, mais aussi sous la forme de services;

30.

constate qu'une densité démographique faible ou une forte dispersion de la population entraîne une augmentation significative du coût de la fourniture des services publics de santé ou d'éducation; invite la Commission et les États membres à prendre en compte leurs causes et conséquences en analysant les effets de l'évolution démographique et son incidence sur la viabilité des finances publiques;

31.

souligne que, pour être efficaces, les investissements de l'EFSI doivent être axés sur la création de nouveaux investissements dans des domaines où l'intérêt des investisseurs est freiné plutôt que sur le remplacement d'investissements qui auraient été produits ailleurs ou sur la convergence d'investissements très rentables qui se seraient de toute façon produits; réitère son invitation quant à l'importance des investissements dans le capital humain et des autres investissements sociaux, tels que les soins de santé, l'accueil des enfants ou l'accessibilité économique des logements, et rappelle qu'il convient d'appliquer efficacement le train de mesures sur l'investissement social;

32.

invite la Commission et les États membres à associer tous les niveaux de l'administration et les parties prenantes au recensement des obstacles aux investissements, en se concentrant sur les régions et les secteurs qui en ont le plus besoin, ainsi que dans la mise à disposition d'instruments adéquats réunissant des financements publics et privés;

Stimuler une croissance durable en relançant les investissements

33.

souligne la nécessité de promouvoir une croissance durable et solidaire qui mène à la création d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité et de perspectives concrètes pour tous, y compris pour les jeunes, afin de répondre aux défis internes et externes auxquels l'Union européenne est confrontée; signale qu'il convient de prêter davantage attention à l'adaptation de l'emploi existant, y compris celui des catégories vulnérables, au marché du travail en constante mutation et aux nouveaux secteurs émergents, dans le but de garantir sa pérennité;

34.

invite la Commission et les États membres à se concentrer sur les micro-, petites et moyennes entreprises en tant qu'élément fondamental du développement durable et solidaire et à combler les différences entre les taux d'emploi indépendant des hommes et des femmes; exhorte les États membres à mettre en œuvre des régimes fiscaux liés à des modèles commerciaux viables qui soient avantageux pour les jeunes entreprises innovantes et facilitent la création d'emplois par les PME, à surveiller les effets des incitations fiscales sur le développement durable, ainsi qu'à développer des mécanismes susceptibles de pousser ces entreprises à atteindre une dimension internationale ou à opérer à une échelle internationale; souligne donc la nécessité de mettre en œuvre des politiques globales au niveau de l'Union afin de permettre aux États membres de faire face aux défis posés par leurs concurrents non européens;

35.

invite la Commission, en étroite collaboration avec les États membres, à prendre des mesures pour fournir une meilleure information sur les différents fonds et programmes européens susceptibles de stimuler l'entrepreneuriat, l'investissement et l'accès au financement, tels qu'Erasmus pour jeunes entrepreneurs, les services européens de l'emploi (EURES), le programme pour la compétitivité des entreprises et les petites et moyennes entreprises (COSME), le programme pour l'emploi et l'innovation sociale (EaSI) et le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI); rappelle l'importance du principe de partenariat, des stratégies partant de la base et de l'allocation adéquate des ressources;

36.

invite la Commission à évaluer tous ces programmes d'une manière globale afin de prévenir tout conflit entre les objectifs et les exigences, et à réduire les formalités administratives; estime que cette révision doit être une analyse de la mise en œuvre des programmes par chaque État membre, garantissant dès lors une plus grande équité pour ce qui est de l'accès aux fonds;

37.

considère que le Fonds social européen devrait libérer davantage de moyens pour financer la participation des travailleurs sans emploi à des programmes de formation dans les autres États membres de l'Union en plus de ceux de leur pays d'origine, ce qui faciliterait leur intégration sur le marché européen du travail qu'ils ont choisi et renforcerait la citoyenneté européenne;

38.

invite les États membres à élaborer des politiques qui stimulent l'esprit d'entreprise chez les jeunes, le plus tôt possible, en offrant des possibilités de stages et des visites d'entreprises;

39.

invite les États membres, afin de stimuler l'esprit d'entreprise chez les jeunes, à soutenir les associations et initiatives qui aident les jeunes entrepreneurs à élaborer des projets innovants en leur fournissant un soutien administratif, juridique ou organisationnel;

40.

observe que les entreprises de l'économie sociale, y compris celles fournissant des services sociaux, rencontrent encore plus de difficultés que les entreprises traditionnelles à obtenir un financement public ou privé, en raison, entre autres facteurs, de la méconnaissance de la situation réelle de la part des gestionnaires financiers intermédiaires; souligne la nécessité de soutenir davantage ces entreprises, en particulier par rapport à l'accès aux différentes formes de financement, dont les fonds européens; souligne également la nécessité de réduire les formalités administratives afin de soutenir les entreprises sociales; insiste sur la nécessité de les doter d'un cadre juridique, par exemple un statut européen pour les sociétés coopératives, les associations, les fondations et les mutuelles, qui reconnaisse leur action au sein de l'Union et empêche la concurrence déloyale; exhorte la Commission à soutenir l'investissement dans l'économie sociale, et se félicite qu'une partie des fonds du programme EaSI soit destinée à aider les entreprises de l'économie sociale et solidaire à accéder aux financements;

41.

souligne la grande valeur sociétale et économique des investissements dans la protection sociale, y compris les services sociaux;

Optimiser l'utilisation des fonds européens afin d'encourager la cohésion sociale, économique et territoriale

42.

se réjouit de la bonne implantation de l'EFSI dans la première année de son déploiement et de son rôle consistant à soutenir les meilleurs projets au niveau européen; invite la Commission à s'assurer que l'EFSI permette une meilleure convergence économique et sociale des États membres et de leurs régions au sein de l'Union et que tous les États membres profitent de la possibilité de recourir à ce fonds, conformément aux objectifs de la politique de cohésion; invite la Commission à surveiller et à contrôler les investissements au titre du l'EFSI; est d'avis qu'il convient d'établir un rapport afin de contrôler et de mesurer l'incidence économique et sociale en termes réels des investissements en question;

43.

fait observer que les priorités en matière d'investissement doivent être axées sur les projets infrastructurels lorsque ceux-ci sont clairement nécessaires pour obtenir une plus grande cohésion, la justice sociale ou le développement du capital humain, ou encore pour renforcer la croissance durable inclusive; invite la Commission à exiger une présentation préalable des résultats sociaux et économiques attendus de tous les projets d'investissement financés par l'Union européenne, mais aussi leur surveillance et leur évaluation ultérieures; met en évidence la nécessité d'éviter les effets néfastes sur l'environnement susceptibles d'être causés par ces projets;

44.

souligne, au vu de la difficulté pour les États membres d'utiliser au maximum les fonds européens, la nécessité pour l'Union européenne de garantir une utilisation adéquate et plus efficace de ses investissements, lesquels doivent être alignés sur ses priorités et ses valeurs fondamentales, consacrées par les traités et la charte des droits fondamentaux, ainsi que la gestion efficace de ses ressources, et de réduire les formalités administratives et les obstacles eu égard à l'accès, à la mise en œuvre et à l'évaluation; souligne la nécessité de garantir à toutes les entreprises les mêmes possibilités d'accéder aux financements; invite la Commission à assurer un suivi étroit de l'utilisation des fonds de l'Union;

45.

se réjouit de l'appel lancé par la Commission aux États membres pour qu'ils augmentent leur investissement social afin de promouvoir la cohésion économique, territoriale et sociale en Europe, en particulier dans le domaine des services (formels et informels) de santé et de soins de longue durée, ainsi que des services sociaux, d'accueil des enfants, d'aide au logement et de réhabilitation; invite les entreprises et tous les autres bénéficiaires possibles à faire un meilleur usage des mécanismes d'investissement mis à disposition par les fonds et projets européens ayant une application directe; invite également la Commission à vérifier que les recommandations de l'Union sont correctement appliquées par les États membres;

46.

fait observer que les prestataires de soins formels et informels en particulier représentent un élément essentiel de la réponse à la demande en forte hausse concernant les futurs systèmes de soins en Europe; souligne qu'il est primordial d'améliorer la protection sociale des membres de la famille qui dispensent des soins et doivent souvent réduire leurs heures dans leur emploi rémunéré afin de fournir des soins sans rémunération, et qui perdent ainsi leurs droits de sécurité sociale;

47.

reconnaît les efforts de la Commission en vue de l'optimisation de l'utilisation des Fonds structurels et d'investissement européens pour soutenir la mise en œuvre des recommandations par pays, et prend acte de la proposition faite par la Commission aux États membres concernant le financement de l'assistance technique; souligne que ces fonds ne doivent pas être uniquement utilisés pour mettre en œuvre les recommandations par pays, étant donné que cela pourrait conduire à négliger d'autres domaines d'investissement importants;

48.

convient de la nécessité de développer un processus de convergence économique et sociale vers le haut en vue de favoriser la cohésion sociale, économique et territoriale dans et entre les États membres et leurs régions, tout en soulignant que cette approche doit être considérée comme un des objectifs d'un projet commun dans le cadre duquel le dialogue social et la participation de toutes les parties prenantes jouent un rôle majeur; fait observer que la politique sociale fait partie des compétences partagées entre l'Union et les États membres, et que le rôle de l'Union en la matière se limite à appuyer et à compléter les activités des États membres, conformément à l'article 153 du traité FUE et dans le respect du principe de subsidiarité;

49.

préconise de lutter contre les inégalités économiques, qui font obstacle à la croissance économique durable; souligne que les divisions entre les régions les plus pauvres et le reste de l'Union s'aggravent et réclame de toute urgence des efforts ciblés au niveau européen et national en vue de la promotion de la cohésion et de la croissance dans ces régions; invite dès lors la Commission et les États membres à relancer les investissements stratégiques dans le but d'accroître la compétitivité, en vertu de l'article 174 du traité FUE, en particulier dans les régions qui souffrent de handicaps naturels ou démographiques graves et permanents;

50.

demande à la Commission de renforcer l'application de l'article 349 du traité FUE afin d'intégrer davantage les régions ultrapériphériques dans l'Europe des régions, en différenciant les politiques de l'Union visant à garantir l'équité entre les régions et à promouvoir une convergence vers le haut; souligne qu'il est nécessaire de continuer à accorder une attention particulière aux régions ultrapériphériques, non seulement sur le plan de l'allocation des fonds, mais aussi à la lumière de l'influence que les politiques européennes peuvent avoir sur leur situation sociale et les niveaux d'emploi; invite la Commission à veiller à ce que les décisions européennes et l'allocation de financements s'accompagnent d'une surveillance appropriée, de façon à entraîner une amélioration significative du bien-être des citoyens des régions ultrapériphériques;

51.

demande à la Commission, dans le cadre de l'examen à mi-parcours du cadre financier pluriannuel, d'étudier la possibilité d'augmenter le financement du FSE afin d'assurer la pertinence de ses objectifs et de tenir compte des nouveaux enjeux qui y ont été incorporés, tels que le chômage de longue durée ou l'intégration des réfugiés; demande également que soit mis en place un programme spécifique, au titre du CFP comme convenu, pour les sous-régions de l'Union dont le taux de chômage dépasse les 30 %;

L'inclusion sociale, une chance pour la société

52.

salue le renouvellement des lignes directrices intégrées «Europe 2020»; souligne que la pertinence de la stratégie Europe 2020 s'est accrue depuis sa création et invite les États membres à accentuer sa mise en œuvre sur le terrain; demande à la Commission et au Conseil de surveiller de plus près sa mise en œuvre au niveau mondial et national; estime nécessaire de commencer à prévoir un scénario pour l'après-Europe 2020 lié aux objectifs de développement durable;

53.

s'inquiète du fait qu'un emploi ne garantisse plus, en soi, de ne pas tomber dans la pauvreté ou ne constitue plus le meilleur atout en vue de l'inclusion sociale, dès lors que 12,7 % des personnes en âge de travailler étaient des travailleurs pauvres en 2014, soit une augmentation par rapport à 2009, où ce taux était de 11 %; invite la Commission à proposer une stratégie intégrée de lutte contre la pauvreté pour l'Union afin de remédier au caractère multidimensionnel de la pauvreté dans tous les groupes, en particulier les plus vulnérables, et de promouvoir l'inclusion active intégrée, soutenue par le droit à une protection sociale adéquate; demande une nouvelle fois à la Commission, en ce sens, de proposer une initiative pour promouvoir l'instauration de revenus minimums dans les États membres sans contrevenir au principe de subsidiarité;

54.

appelle les États membres à mettre en œuvre des formes plus efficaces, plus effectives et plus inclusives de systèmes de protection sociale et d'aide aux revenus et à les contrôler, de façon à ce que ces systèmes garantissent un niveau de vie décent aux chômeurs et aux personnes à risque de pauvreté et d'exclusion sociale, tout en veillant à ce que ces mécanismes ne perpétuent pas la dépendance sociale et garantissent l'accès à l'éducation, à la formation et aux perspectives d'accéder au marché du travail; invite la Commission et les États membres à échanger les meilleures pratiques sur l'efficacité d'un revenu minimal pour la réduction des inégalités et de l'exclusion sociale en Europe;

55.

encourage les États membres à mettre en place les mesures nécessaires pour l'intégration dans la société des réfugiés, des migrants résidant légalement dans l'Union et des demandeurs d'asile, conformément à la législation en vigueur en matière d'asile; souligne toutefois que ces mesures ne peuvent être efficaces que si elles sont partagées et mises en œuvre par tous les États membres; estime qu'une telle approche exigera d'allouer des fonds en quantité suffisante qui, dans le contexte fragile que nous traversons actuellement, ne pourront pas être fournis exclusivement par les États membres; invite la Commission à dégager les fonds nécessaires au développement d'une telle stratégie globale des migrations, au titre de la révision à mi-parcours du CFP; invite la Commission et les États membres à prendre les mesures qui s'imposent afin d'aider les réfugiés à s'installer et à s'intégrer, ainsi qu'à veiller à ce que les services publics disposent de ressources suffisantes et que les besoins visant à faciliter la transition des réfugiés vers le marché du travail soient correctement anticipés, y compris par des dispositifs pour la reconnaissance des qualifications et des compétences; souligne que les autorités locales et les partenaires sociaux doivent jouer un rôle clé dans la bonne intégration des migrants dans le marché du travail et la prévention de l'exploitation;

56.

invite instamment les États membres à transposer pleinement dans leur législation nationale et à appliquer toutes les dispositions contenues dans l'agenda européen actualisé en matière de migration; déplore le fait que la Commission ait dû adopter 40 décisions d'infraction à l'encontre de plusieurs États membres, et notamment adresser des lettres de mise en demeure à 19 États membres parce qu'ils n'avaient pas pris les mesures nécessaires afin de transposer la directive sur les conditions d'accueil; soutient la Commission dans ses efforts visant à renforcer l'agenda européen en matière de migration;

57.

fait observer, à l'intention des États membres, que compte tenu du vieillissement de la population européenne et des taux élevés de chômage des jeunes dans certaines parties de l'Union, la viabilité, la sécurité, l'adéquation et l'efficacité des systèmes de sécurité sociale pourraient ne plus pouvoir être garanties au cours des prochaines décennies, avec tout ce que cela implique en termes de risque social; encourage donc les États membres à élaborer des stratégies qui garantissent que davantage de personnes puissent rester actives dans la société;

58.

invite la Commission et les États membres à collaborer pour éliminer les obstacles à une mobilité équitable des travailleurs, la libre circulation des travailleurs étant un droit fondamental dans l'Union européenne, et de prendre des mesures pour accroître le taux d'emploi, d'une part, et pour s'assurer que les travailleurs mobiles de l'Union européenne sont traités de la même manière que les travailleurs nationaux et ne sont pas exploités ou ne font pas l'objet de discriminations et que leur emploi et leurs droits sociaux sont garantis, d'autre part;

59.

invite la Commission et les États membres à soutenir la mobilité intra-européenne des travailleurs dans toute l'Union, qui constitue un moyen de créer de nouvelles possibilités d'emploi pour les travailleurs comme les entreprises; engage les États membres à utiliser et à favoriser les outils européens existants pour faciliter cette mobilité de la main-d'œuvre, en particulier EURES, le réseau européen pour l'emploi; encourage les États membres à développer des partenariats transfrontaliers EURES pour aider les travailleurs dans leurs projets de mobilité dans les régions transfrontalières où la mobilité de la main-d'œuvre est très élevée;

60.

invite la Commission à élaborer un plan concret sur la façon dont le Semestre européen sera utilisé pour mettre en œuvre les principes de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

61.

déclare que le dialogue social est un instrument clé pour améliorer les conditions de travail et que, afin d'assurer les meilleures conditions possibles pour le dialogue entre les partenaires sociaux, les conditions préalables indispensables dans ce cadre sont l'existence de syndicats forts, la participation des salariés dans les affaires de la société et le renforcement des conventions collectives; invite la Commission et les États membres à renforcer la qualité du dialogue social au niveau européen également, en effectuant des consultations rapides et significatives des partenaires sociaux et qui permettent l'analyse et l'intégration nécessaires des propositions dans la prise de décision;

62.

invite la Commission et les États membres à intensifier leurs efforts dans la lutte contre le dumping social et salarial dans l'Union, qui cause un tort considérable aux travailleurs concernés et aux systèmes sociaux des États membres; réclame également la participation des partenaires sociaux à ces efforts à tous les niveaux;

Amélioration de la coordination du Semestre européen

63.

se réjouit de la recommandation de la Commission concernant la zone euro, qui consolide l'analyse et la définition communes des stratégies à caractère social et économique des États membres au titre de l'Union économique et monétaire, en soulignant la nécessité d'aligner ces critères; met toutefois en garde contre la possibilité de développement d'une Union à deux vitesses;

64.

est d'avis que la recommandation concernant la zone euro doit constituer le point de départ du renforcement de la dimension sociale en vue:

a)

de mécanismes renforcés de responsabilité démocratique tant au niveau de l'Union qu'au niveau national, assortis d'un accord interinstitutionnel conclu avec le Parlement européen et veillant à ce que tous les parlements nationaux de la zone euro soient en mesure de suivre chaque étape du Semestre européen;

b)

d'une dimension sociale visant à préserver l'économie de marché sociale de l'Europe, envisageant de meilleurs planchers salariaux sous la forme, le cas échéant et dans le respect du principe de subsidiarité, de salaires minimaux fixés à des niveaux adéquats et avec la participation des partenaires sociaux;

c)

de réunions communes organisées entre le Conseil EPSCO et le Conseil ECOFIN afin de promouvoir des politiques socioéconomiques coordonnées visant à renforcer la compétitivité en Europe, mais aussi à doper durablement la croissance et l'emploi;

d)

de réunions des ministres des affaires sociales et du travail de la zone euro afin de mieux intégrer la dimension sociale et de remédier correctement aux déséquilibres sociaux;

65.

invite la Commission à présenter dès que possible une proposition relative à un pilier des droits sociaux en mesure de garantir des conditions équitables sur tout le territoire de l'Union, dans le cadre des efforts en vue d'un marché du travail juste et réellement paneuropéen, qui constitue également un moyen de favoriser une convergence économique et sociale vers le haut afin de lutter contre les disparités économiques et sociales qui existent entre les États membres et au sein de ceux-ci;

66.

demande à la Commission d'assurer un contrôle et un suivi adaptés de la mise en œuvre des recommandations par pays et de veiller à ce que suffisamment d'importance soit accordée à l'emploi et aux questions d'intégration sociale;

67.

appelle à un renforcement du rôle de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, inclusive et durable, et demande que ses objectifs, notamment les objectifs sociaux, se reflètent de manière égale dans tous les instruments du Semestre, y compris les recommandations par pays;

68.

se réjouit du fait que la Commission ait clairement distingué une phase européenne et une phase nationale en ce qui concerne le Semestre européen; souligne la nécessité d'une coordination plus étroite entre les institutions européennes lors de la conception, de la mise en œuvre et de l'évaluation de la stratégie européenne pour une croissance durable et inclusive; invite la Commission à établir un programme clair à cet égard, en impliquant également les partenaires sociaux et les parlements nationaux ainsi que les autres parties intéressées de la société civile, et en veillant à ce que le Conseil européen du printemps reste le principal jalon pour la définition des priorités stratégiques sur la base des contributions de la Commission, du Parlement et du Conseil; estime que la Commission pourrait entreprendre la surveillance et l'établissement de rapports concernant la prise en compte des suggestions visant à mettre en œuvre certaines recommandations par pays sur la base d'une «consultation avec les partenaires sociaux»;

69.

estime que, pour aligner les politiques européennes et nationales de croissance et garantir leur pertinence sur le terrain, il est crucial de renforcer le rôle des partenaires sociaux tant au niveau européen que national; souligne que, pour avancer sur la voie d'une convergence vers le haut et parvenir à un équilibre entre compétitivité et équité, il convient de poursuivre le dialogue social lors de toutes les phases du Semestre; salue, à cet égard, les efforts de la Commission visant à relancer le dialogue social et l'approche simplifiée présentée par l'EAC 2015; souligne, toutefois, que dans de nombreux États membres, la situation reste faible au niveau national;

70.

estime que la Commission pourrait renforcer le rôle des agents du Semestre européen en définissant plus précisément leurs objectifs et fonctions;

o

o o

71.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0261.

(2)  JO C 153 E du 31.5.2013, p. 57.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0401.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0384.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0389.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0320.

(7)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0068.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0060.

(9)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0010.

(10)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0394.

(11)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0043.

(12)  Textes adoptés de cette date, P6_TA(2009)0062.

(13)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2016)0033.

(14)  http://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR15_03/SR15_03_FR.pdf

(15)  http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=89{Id=en≠wsId=2193&furtherNews=yes

(16)  http://www.eurofound.europa.eu/european-working-conditions-surveys-ewcs

(17)  Rapport conjoint sur l'emploi 2016, page 2.

(18)  http://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR15_03/SR15_03_FR.pdf

(19)  Étude sur le travail précaire et les droits sociaux (VT/2010/084), pp. 164 à 170.

(20)  Population inactive totale par rapport à la population active âgée de 20 à 64 ans.

(21)  http://ec.europa.eu/social/BlobServlet?docId=9770&langId=en

(22)  Exprimée dans la recommandation de la Commission du 12 mars 2014 (C(2014)1500).

(23)  Rapport conjoint sur l'emploi 2016, page 19.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/109


P8_TA(2016)0060

Gouvernance du marché unique dans le cadre du Semestre européen 2016

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la gouvernance du marché unique dans le cadre du semestre européen 2016 (2015/2256(INI))

(2018/C 035/19)

Le Parlement européen,

vu sa résolution du 11 mars 2015 sur le semestre européen pour la coordination des politiques économiques: examen annuel de la croissance 2015" (1),

vu sa résolution du 11 mars 2015 sur la gouvernance du marché unique dans le cadre du semestre européen 2015 (2),

vu sa résolution du 25 février 2014 sur la gouvernance du marché unique dans le cadre du semestre européen 2014 (3) et la réponse de suivi de la Commission adoptée le 28 mai 2014,

vu sa résolution du 22 octobre 2014 sur le semestre européen pour la coordination des politiques économiques: mise en œuvre des priorités pour 2014 (4),

vu sa résolution du 7 février 2013 contenant des recommandations à la Commission sur la gouvernance du marché unique (5) et la réponse de suivi de la Commission adoptée le 8 mai 2013,

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2014 intitulée «Un plan d'investissement pour l'Europe» (COM(2014)0903),

vu le rapport des cinq présidents du 22 juin 2015 intitulé «Compléter l'Union économique et monétaire européenne»,

vu la communication de la Commission du 21 octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l'Union économique et monétaire (COM(2015)0600),

vu la recommandation de la Commission du 21 octobre 2015 de recommandation du Conseil sur la création de conseils nationaux de la compétitivité dans la zone euro (COM(2015)0601),

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2015 intitulée «Examen annuel de la croissance 2016: consolider la reprise et renforcer la convergence» (COM(2015)0690),

vu le document de travail des services de la Commission sur les défis des États membres en matière d'investissement (SWD(2015)0400),

vu le document d'orientation du centre de réflexion Bruegel de novembre 2015 intitulé «Limitations of Policy Coordination in the Euro Area under the European Semester» (Limites de la coordination des politiques dans la zone euro dans le cadre du semestre européen),

vu le rapport trimestriel sur la zone euro, volume 14, no 2,

vu l'étude des services de recherche parlementaire (EPRS) du Parlement européen de septembre 2014 intitulée «The Cost of Non-Europe in the Single Market» (Le coût de la non-Europe dans le marché unique),

vu la communication de la Commission du 28 octobre 2015 intitulée "Améliorer le marché unique: de nouvelles opportunités pour les citoyens et les entreprises (COM(2015)0550) et le rapport intitulé «Single Market Integration and Competitiveness in the EU and its Member States» (Intégration du marché unique et compétitivité dans l'Union et ses États membres) (SWD(2015)0203),

vu la communication de la Commission du 6 mai 2015 intitulée «Stratégie pour un marché unique numérique en Europe» (COM(2015)0192),

vu l'édition de 2015 du tableau d'affichage du marché intérieur en ligne,

vu la communication de la Commission du 8 juin 2012 sur la mise en œuvre de la directive «services» (COM(2012)0261), mise à jour en octobre 2015,

vu les conclusions du Conseil européen des 27 et 28 juin 2013,

vu les conclusions du Conseil européen des 24 et 25 octobre 2013,

vu les conclusions du Conseil européen des 19 et 20 décembre 2013,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (A8-0017/2016),

A.

considérant que l'Union européenne fait face à divers défis, que ce soit au niveau mondial ou au niveau intérieur, tels qu'une croissance atone, des taux de chômage élevés et surtout une rude concurrence internationale;

B.

considérant que le semestre européen vise à améliorer la coordination des politiques économiques et budgétaires dans l'ensemble de l'UE-28 afin de renforcer la stabilité, de favoriser la croissance et l'emploi ainsi que d'accroître la compétitivité;

C.

considérant qu'il est impératif d'exploiter toutes les solutions potentielles pour stimuler l'économie et la compétitivité de l'Union;

D.

considérant que le marché unique est l'une des pierres angulaires de l'Union et l'une de ses principales réussites; que, pour que le semestre européen parvienne à favoriser la croissance économique et à stabiliser les économies, il doit également englober le marché unique et les politiques destinées à l'achever;

E.

considérant qu'un marché unique sans exclusive, bénéficiant d'une gouvernance renforcée qui favorise l'amélioration de la réglementation et de la concurrence, constitue un instrument essentiel pour stimuler la croissance, l'emploi et la compétitivité, ainsi que pour préserver la confiance des entreprises et des consommateurs;

F.

considérant que les évolutions technologiques, sociétales et comportementales ont une incidence significative sur le comportement des entreprises et des consommateurs et créent bon nombre de possibilités et de défis économiques, auxquels le cadre du marché unique doit permettre de faire face;

G.

considérant que c'est avant tout le respect des règles en vigueur dans le cadre du semestre européen et du marché unique qui permettra de fournir une réelle connaissance de la pertinence ou des défauts des règles actuelles;

Le marché unique: un instrument important pour stimuler la compétitivité de l'Union et créer des emplois et de la croissance

1.

réaffirme que le marché unique constitue l'un des fondements de l'Union; souligne que, pour que le semestre européen parvienne à favoriser la croissance économique et à stabiliser les économies des États membres, il doit également englober le marché unique et les politiques destinées à l'achever;

2.

souligne que le marché unique constitue l'épine dorsale des économies des États membres et du projet d'intégration européenne dans son ensemble; met en avant les avantages économiques du marché unique, comme la normalisation des produits et l'intégration des marchés, les économies d'échelle, une concurrence accrue et l'égalité des conditions de concurrence pour 500 millions de citoyens dans l'ensemble des 28 États membres, avantages qui permettent notamment aux consommateurs de bénéficier d'un choix plus large de produits et de services de qualité ainsi que de prix plus bas;

3.

souligne qu'il importe de faire progresser le marché unique afin d'engranger une croissance économique structurelle et durable permettant d'attirer et de favoriser les investissements, dans le cadre de règles de transparence et d'efficacité, ce qui contribuera à créer des emplois et à améliorer le bien-être des citoyens des États membres; exhorte la Commission à effectuer un suivi systématique de la mise en œuvre et de l'exécution des règles du marché unique par l'intermédiaire des recommandations par pays, en particulier lorsque ces règles contribuent de manière significative aux réformes structurelles;

4.

estime qu'il est nécessaire de faciliter l'instauration d'un climat propice à l'initiative économique et au développement des affaires, en encourageant la compétitivité et la coopération entre PME, de manière à tirer profit du potentiel industriel de l'innovation, de la recherche et de la technologie;

5.

prend note des récents travaux réalisés par les services de la Commission visant à répertorier et à cartographier les obstacles à l'investissement et à élaborer des profils d'investissement propres à chaque pays;

6.

s'inquiète du fait que le niveau de mise en œuvre des recommandations du semestre européen pour la période 2011-2014 soit plus faible que prévu; invite dès lors la Commission à présenter un mécanisme incitant les États membres à mettre en œuvre les recommandations par pays;

7.

salue la simplification du nouveau processus du semestre européen par la Commission et note que la baisse du nombre de recommandations par pays vise à formuler des recommandations plus ciblées sur les priorités des pays; observe que l'examen annuel de la croissance accorde davantage d'attention aux questions liées au marché unique que les recommandations par pays;

8.

réitère son appel en faveur de l'ajout d'un pilier consacré au marché unique dans le semestre européen, qui comporterait un système de suivi régulier, identifierait les obstacles au marché unique propres à chaque pays et prévoirait une évaluation de l'intégration du marché unique et de la compétitivité axée sur un ensemble de domaines prioritaires dans lesquels une action générerait les effets les plus marqués en matière de croissance et d'emploi, y compris un développement durable des entreprises, qui concernerait également les PME; estime que ce système devrait comprendre une base de données solide, un ensemble d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs visant à mesurer, entre autres, l'incidence économique de l'application des règles du marché unique, une comparaison des performances, une évaluation par les pairs et l'échange des bonnes pratiques;

9.

salue le rapport de 2015 sur l'intégration du marché unique et la compétitivité dans l'Union et ses États membres; note que ce rapport, qui remplace à la fois le rapport sur l'intégration du marché unique, qui était auparavant annexé à l'examen annuel de la croissance, et le rapport sur les performances industrielles européennes, a été publié aux côtés de la communication sur la stratégie pour le marché unique, et non pas, comme c'était le cas auparavant, en tant qu'annexe de l'examen annuel de la croissance; demande que ce rapport soit encore étoffé et qu'il devienne partie intégrante du pilier relatif à la gouvernance du marché unique et le fondement d'une évaluation annuelle des progrès accomplis en ce qui concerne le marché unique; estime que ce rapport devrait alimenter la section spécifiquement consacrée au marché unique de l'examen annuel de la croissance, des recommandations par pays et du dialogue structuré tenu régulièrement avec les États membres sur le respect des règles du marché unique;

10.

salue l'intention de la Commission d'analyser plus en profondeur les obstacles à l'investissement répertoriés dans chaque pays dans le cadre du semestre européen, notamment dans les rapports par pays et au travers de discussions thématiques au sein du Conseil;

11.

attire l'attention sur le fait qu'un grand nombre des obstacles à l'investissement répertoriés se rapportent au fonctionnement du marché unique ainsi qu'à la transposition et à la mise en œuvre de la législation relative au marché unique; demande à la Commission de suivre rigoureusement les suites données par les États membres concernant les obstacles et les entraves à l'investissement répertoriés, de tenir régulièrement avec les États membres un dialogue structuré sur la conformité ainsi que d'user de ses pouvoirs et de prendre des mesures, le cas échéant, afin d'éliminer les obstacles au marché unique qui sont injustifiés ou disproportionnés;

12.

insiste sur le fait que tout processus d'examen du semestre européen doit permettre d'associer dûment le Parlement européen, les parlements nationaux et régionaux, ainsi que tous les acteurs concernés, y compris les organisations patronales et syndicales, et ce non seulement pour accroître l'appropriation du semestre européen, mais également pour augmenter le niveau de mise en œuvre des recommandations par pays;

13.

souligne l'importance d'une démarche sans exclusive et transparente aboutissant aux réformes pertinentes et nécessaires, dans le cadre du semestre européen;

Potentiel inexploité du marché unique

14.

rappelle la nécessité de mener des réformes économiques et sociales adaptées et justes et de s'attaquer à la charge administrative et au protectionnisme afin d'améliorer la productivité et la compétitivité de l'économie européenne;

15.

souligne que, s'il n'existe pas d'obstacles tarifaires directs au sein du marché unique, un grand nombre d'obstacles non tarifaires existent bel et bien sous diverses formes; encourage les institutions de l'Union, les États membres et toutes les parties concernées à engager un débat constructif sur ce sujet afin de venir à bout des obstacles non tarifaires au sein de l'Union;

16.

déplore que plusieurs États membres présentent des insuffisances considérables en ce qui concerne la mise en œuvre de la directive «services», qui porte sur des activités représentant plus de 45 % du PIB et de l'emploi de l'Union, notamment du fait d'un nombre non négligeable de règles et de réglementations nationales qui ne sont pas toujours compatibles avec l'intérêt général; regrette également que la procédure de notification ne soit pas toujours respectée;

17.

se félicite de la modernisation de la directive sur les qualifications professionnelles, qui propose un système plus souple de reconnaissance des qualifications favorisant la mobilité de la main-d'œuvre; constate que la réglementation qui régit les professions réglementées varie d'un État membre à l'autre, tout comme les réserves limitant l'exercice de certaines activités;

18.

se félicite de l'intention de la Commission d'examiner une initiative portant sur un passeport de services et un formulaire de notification harmonisé, pour autant que cette initiative débouche sur plus de transparence en ce qui concerne les pouvoirs des prestataires de services transfrontaliers et un allégement de la charge administrative; souligne qu'une éventuelle initiative de ce type ne devrait pas conduire à l'introduction du principe du pays d'origine; estime en revanche qu'il conviendrait de préciser les contours de cette proposition; estime que le passeport de services n'est qu'une solution temporaire destinée à être utilisée le temps de la transition vers un marché unique pleinement intégré;

19.

souligne que le secteur des marchés publics constitue une part importante du marché unique en général et qu'il contribue de manière non négligeable à la croissance, à la création d'emplois et à la compétitivité dans les États membres et les entreprises; demande à la Commission de favoriser la transparence des marchés publics du secteur public, la concurrence transfrontalière et une meilleure utilisation des fonds publics, notamment sur le plan des normes sociales et environnementales;

20.

rappelle qu'en 2014, l'Union a procédé à une importante refonte de son cadre régissant les marchés publics, en simplifiant les procédures, en assouplissant les règles et en les adaptant pour qu'elles soient plus bénéfiques aux autres politiques du secteur public;

21.

fait observer qu'il existe toujours d'importants manques d'efficacité en ce qui concerne les marchés publics dans les États membres, qui limitent l'expansion et la croissance transfrontalières sur les marchés nationaux; souligne qu'il importe que les États membres transposent et mettent en œuvre correctement et en temps voulu la législation en matière de marchés publics et de concessions; estime que la bonne application de la procédure de recours de 2007 garantirait une plus grande efficience, efficacité et transparence des marchés publics;

22.

salue le second programme concernant des solutions d'interopérabilité pour les administrations publiques européennes (ISA2), qui a commencé le 1er janvier 2016 et qui soutiendra l'élaboration de solutions numériques interopérables, accessibles sans frais à l'ensemble des administrations publiques, entreprises et citoyens d'Europe concernés;

23.

souligne que, grâce à son développement et à sa généralisation dans les États membres, l'administration en ligne fera office d'instrument indispensable pour aider les entrepreneurs à mener leur activité au sein du marché unique et les consommateur à exercer leurs droits; demande par conséquent à la Commission de se consacrer au développement de l'administration en ligne en l'inscrivant au rang des priorités clés à mettre en œuvre dans les plus brefs délais;

24.

souligne que le secteur privé est un moteur essentiel de la croissance durable et de la création d'emplois; relève que les réglementations et pratiques nationales particulières, associées à l'insuffisance de la mise en œuvre du principe de reconnaissance mutuelle, peuvent créer des obstacles et des charges inutiles et préjudiciables pour les entrepreneurs et les consommateurs; invite la Commission et les États membres à garantir une mise en œuvre adéquate et une meilleure exécution du principe de reconnaissance mutuelle et des instruments présentant un bon rapport coût-efficacité pour le règlement des litiges;

25.

invite la Commission à consulter les parties prenantes afin de cerner les secteurs et les marchés dans lesquels l'application du principe de reconnaissance mutuelle est insuffisante ou problématique;

26.

estime que le fait d'octroyer un rôle accru aux points de contact produit existants en tant que guichets uniques pour les opérateurs économiques en ce qui concerne les questions relatives au marché unique contribuera à accroître la connaissance et la compréhension de la législation en vigueur;

27.

souligne que des conditions favorisant davantage l'émergence des jeunes pousses et des PME peuvent aboutir à plus d'innovation et de création d'emplois et générer une croissance durable; rappelle que de nombreux obstacles, notamment administratifs, hypothèquent les perspectives de croissance des PME tant sur le marché intérieur que sur le marché international; demande que ces obstacles qui entravent la croissance intérieure et internationale soient recensés et éliminés;

28.

souligne que, depuis la crise financière, l'intensité de l'accumulation de capital matériel et immatériel est plus faible dans l'Union que sur le territoire de ses concurrents, ce qui nuit au développement socio-économique; souligne qu'il est primordial d'investir, notamment dans le domaine des TIC, si l'on souhaite rétablir la productivité et la croissance à long terme dans l'Union; estime qu'afin d'inverser cette tendance négative, le marché unique doit être renforcé et les obstacles à l'investissement réduits; demande que les investissements soient concentrés sur le financement de l'économie réelle et que des mesures durables continuent à être prises à cette fin;

29.

plaide en faveur d'une suppression immédiate des restrictions territoriales injustifiées connues sous le nom de blocage géographique, en particulier grâce à la mise en œuvre intégrale de l'article 20 de la directive «services», ce qui permettrait de mettre fin à la discrimination injustifiée dans l'accès aux biens et services ainsi qu'à la discrimination par les prix fondée sur la situation géographique ou la nationalité;

30.

demande que la modernisation du système européen de normalisation commence dès que possible, de manière à soutenir les politiques de l'Union en matière d'innovation numérique, de renforcement de la cybersécurité et d'amélioration de l'interopérabilité;

31.

invite instamment les États membres à mettre en œuvre et à appliquer correctement et sans retard les règles du marché unique; souligne l'importance de la mise en œuvre des recommandations par pays, notamment les réformes des marchés nationaux des produits et des services, afin de libérer le potentiel de croissance des États membres;

32.

estime que les États membres doivent redoubler d'efforts pour moderniser leur administration publique en proposant des services numériques plus nombreux et plus accessibles aux citoyens et aux entreprises, et faciliter la coopération transfrontalière et l'interopérabilité des administrations publiques;

Le marché unique du XXIe siècle

33.

souligne que la notion d'économie moderne évolue rapidement du fait des avancées numériques et technologiques, de l'intensification de la concurrence internationale et de l'évolution des comportements des acteurs économiques et des consommateurs;

34.

relève que la distinction entre produits et services devient floue; souligne l'importance croissante des services liés aux entreprises et des systèmes comportant des produits et des services intégrés; estime que les cadres réglementaires relatifs au marché unique doivent s'adapter à ces évolutions;

35.

salue les nouveaux modèles commerciaux de l'économie collaborative et reconnaît leur énorme potentiel en matière d'innovation, qui devrait être exploité dans le respect des normes juridiques et de protection des consommateurs en vigueur et selon des conditions de concurrence équitables; souligne qu'il importe de garantir les conditions les plus propices possibles au développement et à la prospérité de l'économie collaborative; invite la Commission à adopter une démarche stratégique afin de permettre aux entreprises de l'économie collaborative d'entrer en concurrence avec les entreprises conventionnelles dans des conditions équitables;

36.

fait observer que la structure des investissements réalisés par les entreprises a connu une évolution remarquable, les dépenses en biens immatériels prenant de l'ampleur et de l'importance par rapport aux investissements dans les biens matériels; souligne que, s'agissant des biens immatériels, seuls 17 % des investissements des entreprises sont consacrés à des travaux de R&D dans le domaine scientifique; invite les décideurs politiques à œuvrer à l'élimination des obstacles réglementaires qui entravent la pleine exploitation du potentiel de ce nouveau levier de l'innovation;

37.

salue la stratégie pour le marché unique, qui décrit en quoi diverses mesures prises par la Commission (telles que l'Union des marchés de capitaux, le marché unique du numérique, l'Union de l'énergie, etc.) sont axées sur un même objectif, à savoir exploiter le potentiel du marché unique de l'Union; souligne qu'il est indiqué dans la communication sur la stratégie pour le marché unique que le processus du semestre européen devrait aborder davantage le marché unique;

38.

se félicite de la stratégie pour un marché unique numérique, estimant qu'il s'agit de la bonne démarche pour adapter l'Union à l'ère numérique; appelle de ses vœux une exécution et une mise en œuvre rapides de cette stratégie afin de faire en sorte que l'Union regagne le terrain perdu précédemment du fait de la lenteur de l'adoption et de l'utilisation des technologies numériques; estime que, pour ce faire, il convient d'engager les ressources nationales et européennes dans la mise en place des infrastructures nécessaires, en particulier dans les zones rurales; souligne qu'il importe également de soutenir les innovations numériques et l'amélioration de l'interopérabilité et d'accorder une attention particulière à la question de la cybersécurité;

39.

souligne que la livraison de colis accessible, abordable, efficace et de qualité est une condition préalable essentielle au développement du commerce électronique transfrontalier, au profit des PME et des consommateurs en particulier;

40.

rappelle que l'intégration du marché unique des produits et des services est presque toujours alimentée par les données, alors que l'interopérabilité constitue le «ciment» améliorant la connexion tout au long de la chaîne d'approvisionnement et garantissant une communication efficace entre les composants numériques; invite la Commission à commencer dès que possible la mise à jour du cadre d'interopérabilité européen, en l'assortissant d'un plan intégré de normalisation recensant et définissant les priorités clés;

41.

met l'accent sur le fait que les investissements privés et publics dans les réseaux de communication rapides et ultra-rapides sont nécessaires à tout progrès numérique et qu'ils doivent être encouragés par un cadre réglementaire européen stable permettant à tous les acteurs d'investir, y compris dans les régions rurales et isolées;

42.

souligne l'importance d'une bonne mise en œuvre du Fonds européen pour les investissements stratégiques afin d'optimiser les investissements et de soutenir les entreprises innovantes lors des différentes étapes de financement de leur développement; insiste sur le fait qu'en cas de défaillance du marché, il importe d'exploiter pleinement les fonds publics déjà disponibles pour les investissements numériques, ainsi que de permettre les synergies entre les programmes de l'Union, tels que l'Horizon 2020, le mécanisme pour l'interconnexion en Europe et d'autres fonds structurels et instruments pertinents;

43.

invite la Commission à évaluer si la stratégie actuelle en matière de haut débit pour les réseaux fixes et mobiles, notamment ses objectifs, est à l'épreuve du temps et remplit les conditions nécessaires à une connectivité élevée pour tous, en vue d'éviter la fracture numérique, et répond aux besoins liés à l'économie fondée sur les données et au déploiement rapide de la 5G;

44.

souligne que l'Union devrait bâtir son avantage concurrentiel en créant le terreau idéal pour les entreprises innovantes, mais qu'une telle réalité exigerait une politique industrielle moderne et une meilleure intégration des infrastructures accordant la priorité à l'adoption des technologies et à un environnement réglementaire favorable aux entrepreneurs et à l'innovation; demande que tout cadre numérique proposé à l'avenir soit sans exclusive et accessible et assure un niveau élevé de protection des consommateurs;

Gouvernance du marché unique

45.

souligne que, en vue de renforcer la gouvernance du marché unique et son appropriation à tous les niveaux, une clarification de la division des tâches entre ces niveaux et des cadres offrant de meilleurs incitations et une responsabilité claire en ce qui concerne la mise en œuvre et l'exécution des dispositions législatives relatives au marché unique sont nécessaires pour donner un nouvel élan à ce dernier;

46.

relève qu'une appropriation à plusieurs niveaux d'une gouvernance du marché unique efficace pourrait être aisément obtenue par l'intermédiaire, d'une part, d'une amélioration de la réglementation et, d'autre part, d'un renforcement de la culture du respect des règles; appelle au développement du capital humain, entre autres par l'intermédiaire d'une meilleure accessibilité des informations et de formations adaptées permettant d'accroître les niveaux de connaissance et de sensibilisation;

47.

invite la Commission à veiller à ce que les États membres assurent de manière uniforme le respect des règles du marché unique en utilisant l'ensemble des informations, des données et des instruments à sa disposition et en prononçant les sanctions prévues par les traités à l'encontre des États qui ne respectent pas les principes et le droit de l'Union;

48.

relève l'importance du suivi et de la collecte de données ainsi que la nécessité de disposer d'un système solide et intégré; est préoccupé par le fait que, dans la plupart des cas, les informations concernant les consultations publiques ne sont disponibles que dans une seule langue, ce qui ne permet pas à toutes les parties prenantes de formuler des observations sur les questions et les propositions importantes; estime que les données et les faits devraient être pris en compte lors de la prise des décisions stratégiques qui sont essentielles à l'achèvement du marché unique, au comblement des écarts entre les États membres et à l'amélioration de la gouvernance du marché unique, notamment lors de la fixation des priorités d'action et d'exécution, de l'évaluation de l'intégration et de la compétitivité du marché unique, ainsi que dans le cadre du dialogue structuré tenu avec les États membres sur le respect des règles du marché unique;

49.

invite la Commission à présenter un rapport annuel sur les obstacles au marché unique dans les différents États membres et dans l'Union dans son ensemble ainsi qu'à formuler des recommandations visant à éliminer ces obstacles dans les recommandations par pays; souligne que le marché unique devrait jouer un plus grand rôle dans les recommandations par pays;

50.

invite la Commission à recourir à toutes les mesures à sa disposition, notamment les procédures d'infraction, le cas échéant, afin de veiller à la mise en œuvre intégrale de la législation sur le marché unique; est préoccupé par la durée excessive nécessaire pour obtenir réparation dans le cadre de la procédure d'infraction, le temps que la violation des règles du marché unique soit examinée et qu'il y soit remédié, et s'inquiète du nombre élevé d'affaires en cours;

51.

relève les avantages de Solvit; demande que Solvit soit renforcé, mieux connecté aux services de la Commission et bien associé aux projets existants et aux bases de données comme CHAP et EU Pilot afin de créer des synergies en matière d'information et d'échanger les bonnes pratiques; demande que la Commission suive systématiquement les affaires pendantes; invite instamment la Commission et les États membres à garantir à Solvit le soutien et l'expertise nécessaires en vue d'un traitement efficace des affaires reçues;

52.

est d'avis que les autorités de surveillance du marché au sein du marché unique doivent être renforcées, mieux connectées et dotées du personnel nécessaire afin de faire face aux défis actuels, notamment ceux liés à la concurrence mondiale; demande instamment aux autorités nationales de surveillance du marché de coopérer plus étroitement et d'échanger des informations et les bonnes pratiques pour combattre efficacement les diverses formes de concurrence déloyale au sein du marché unique, notamment le grand nombre de produits illégaux et non conformes qui font peser des coûts élevés sur les entreprises qui respectent les règles et font courir des risques élevés aux consommateurs, notamment les plus vulnérables; est préoccupé par le temps que prennent le Conseil et le Parlement pour adopter le paquet «Sécurité des produits et surveillance du marché», ce qui porte préjudice à la sécurité des produits dans l'Union; invite le Conseil à l'adopter immédiatement;

53.

salue l'initiative de la Commission visant à créer un portail numérique unique, qui constituerait un portail faîtier accessible permettant de rationaliser et de simplifier l'accès aux informations et de promouvoir les plateformes existantes destinées aux utilisateurs; souligne le rôle des pouvoirs publics nationaux et régionaux pour ce qui est de promouvoir ces plateformes, de les rendre accessibles et d'éduquer leurs utilisateurs; invite la Commission à renforcer et à simplifier davantage les instruments du marché unique en ligne;

54.

reconnaît l'importance des principes de l'amélioration de la réglementation et de l'initiative REFIT, ainsi que la nécessité d'assurer la sécurité et la prévisibilité de la réglementation lors de la conception des nouvelles initiatives législatives; souligne que le principe de l'amélioration de la législation ne doit pas compromettre le droit de l'Union et des États membres de légiférer dans des domaines essentiels pour l'intérêt général, tels que la santé et l'environnement;

o

o o

55.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0067.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0069.

(3)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0130.

(4)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0038.

(5)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0054.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/117


P8_TA(2016)0061

Ouverture des négociations en vue d'un accord de libre-échange UE-Tunisie

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'ouverture de négociations pour un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Tunisie (2015/2791(RSP))

(2018/C 035/20)

Le Parlement européen,

vu l'ouverture de négociations le 13 octobre 2015 en vue d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Tunisie,

vu l'article 21 du traité sur l'Union européenne (traité UE) et les articles 3, 207 et 218 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),

vu les déclarations de la commissaire Cecilia Malmström le 13 octobre 2015 à Tunis à l'occasion de l'ouverture des négociations de l'accord de libre-échange complet et approfondi entre l'Union et la Tunisie,

vu la décision le 9 octobre 2015 d'attribuer le prix Nobel de la paix de 2015 au Quartet pour le dialogue national représentant la société civile tunisienne,

vu les conclusions du Conseil de l'Union européenne sur la Tunisie du 20 juillet 2015 (1),

vu la recommandation no 1/2015 du Conseil d'association UE-Tunisie du 17 mars 2015 relative à la mise en œuvre du plan d'action UE-Tunisie (2013-2017) mettant en œuvre le partenariat privilégié dans le cadre de la politique européenne de voisinage (2),

vu la décision no 534/2014/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 accordant une assistance macrofinancière à la Tunisie (3), ainsi que la mise à disposition d'une première tranche le 26 avril 2015,

vu les analyses réalisées par Ecorys sur l'incidence du commerce sur le développement durable, qui viennent à l'appui des négociations en vue d'un accord de libre-échange approfondi et complet entre l'Union européenne et la Tunisie (4),

vu l'évaluation de l'impact sur le développement durable (SIA) relative à la zone de libre-échange euro-méditerranéenne (ZLEEM), le rapport définitif du projet SIA de la ZLEEM et le projet de consultation réalisé en septembre 2007 par l'Impact Assessment Research Centre (Centre de recherche sur l'étude d'impact) de l'Institute for Development Policy and Management (Institut de politique et de gestion du développement) de l'université de Manchester (5),

vu les accords d'association euro-méditerranéens entre la Communauté européenne et ses États membres, d'une part, et la Tunisie d'autre part (6),

vu la communication conjointe de la Commission européenne et de la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité du 18 novembre 2015 intitulée «Réexamen de la politique de voisinage»,

vu ses résolutions précédentes sur l'Union pour la Méditerranée et sur les pays du voisinage méridional, en particulier sa résolution du 10 mai 2012 intitulée «Commerce pour le changement: stratégie de l'Union européenne en matière de commerce et d'investissements pour le sud de la Méditerranée après les révolutions du Printemps arabe» (7),

vu la proposition de résolution de la commission du commerce international,

vu l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que les relations euro-tunisiennes sont étroites et très anciennes, que l'Union européenne est le premier partenaire commercial de la Tunisie et que la Tunisie est le trente-quatrième partenaire de l'Union;

B.

considérant que le premier accord de coopération commerciale conclu entre les deux partenaires date de 1969 et que la Tunisie a été le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à signer un accord d'association avec l'Union européenne en 1995;

C.

considérant que le 13 octobre 2015, l'Union européenne et la Tunisie ont entamé des négociations pour un accord de libre-échange ambitieux sur la base du mandat adopté le 14 décembre 2011 à l'unanimité par les États membres de l'Union, et qu'un premier cycle s'est tenu du 19 au 22 octobre 2015;

D.

considérant que les discussions préliminaires entre l'Union européenne et la Tunisie sur l'ALECA ont duré quatre ans et que la Tunisie a mis en place une commission nationale pour définir ses priorités;

E.

considérant que l'approfondissement des relations commerciales euro-tunisiennes avec la conclusion d'un partenariat de commerce ambitieux doit ouvrir des perspectives de croissance et de rapprochement pour les économies de la Tunisie et de l'Union européenne; que ce partenariat doit contribuer à la stabilisation politique et démocratique de la Tunisie;

F.

considérant que le partenariat de commerce s'inscrit dans le cadre plus large des relations de voisinage entre l'Union européenne et la Tunisie régies par l'accord d'association méditerranéen de 1995 qui prévoit la mise en place d'une zone de libre-échange et des dispositions sur l'agriculture et les services; que le Conseil d'association UE-Tunisie a adopté le 17 mars 2015 un nouveau plan d'action mettant en œuvre le partenariat privilégié, afin de parvenir à un degré élevé d'intégration économique; que le réexamen de la politique européenne de voisinage doit promouvoir les valeurs et les intérêts communs de l'Union et de la Tunisie, un développement socio-économique solidaire et la création d'emplois pour les jeunes, et aboutir à une stabilisation économique;

G.

considérant que la Tunisie, berceau des événements connus sous le nom de «Printemps arabes», est le seul pays de la région du Proche et Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord où un processus de transition démocratique et politique a été mis en œuvre et constitue, à ce titre, un exemple pour l'ensemble de la région;

H.

considérant que la stabilité politique et le développement économique vont de pair et que cet accord de commerce doit avoir pour objectif d'offrir des perspectives réelles aux économies tunisienne et européenne;

I.

considérant que, parallèlement à ces négociations, l'Union européenne doit poursuivre et intensifier son aide à la Tunisie et lui fournir une assistance financière et technique adéquate et appropriée au cours des négociations puis dans la mise en œuvre des dispositions de l'accord en développant un réel partenariat où les intérêts des populations des deux rives de la Méditerranée puissent être pris en compte;

J.

considérant que la Tunisie et l'Union européenne ont tout intérêt à promouvoir et à renforcer les processus d'intégration régionale «Sud-Sud» entre la Tunisie et les États voisins, notamment grâce à l'accord d'Agadir; que les négociations euro-tunisiennes de libre-échange doivent compléter de tels efforts;

K.

considérant que la transition démocratique tunisienne reste un exemple pour les autres pays de la région; que le 26 janvier 2014, l'Assemblée nationale constituante a adopté la nouvelle Constitution pour la Tunisie; que celle-ci est exemplaire en matière de protection des droits et libertés; que le 21 décembre 2014, M. Beji Caïd Essebsi a été élu président de la République tunisienne à la suite d'un scrutin libre, pluraliste et transparent;

L.

considérant que la société civile tunisienne, de par son dynamisme et son niveau d'éducation, joue un rôle essentiel dans la transition du pays vers la démocratie; qu'elle doit continuer à être étroitement associée au processus de délibérations politiques, y compris dans les négociations en cours;

M.

considérant que l'attribution du prix Nobel de la paix au Quartet du dialogue national tunisien équivaut à la reconnaissance des efforts réalisés pour consolider la démocratie et constitue un encouragement à poursuivre sur cette voie; qu'il est impératif de conclure un accord exemplaire de nature à apaiser les inquiétudes exprimées par la société civile;

Constat de la situation économique, politique et sociale en Tunisie

1.

condamne fermement les attentats terroristes qui ont été commis en Tunisie ces derniers mois et ont fait de très nombreuses victimes; considère que la Tunisie fait face à une menace terroriste très élevée et rappelle que l'attentat du 24 novembre 2015 visant un bus de la sécurité présidentielle, les attaques terroristes du 26 juin 2015 à Sousse et l'attentat du 18 mars 2015 au musée du Bardo ont gravement compromis les perspectives touristiques pour l'été 2015 alors que le tourisme et les secteurs liés représentent 15 % du PNB du pays; exprime toute sa solidarité à l'égard de la Tunisie et réaffirme son soutien aux autorités tunisiennes dans leur combat contre le terrorisme, dans le respect des droits de l'homme et de l'état de droit;

2.

constate que l'économie tunisienne fait face à d'importantes difficultés, que le taux de croissance du PIB était de 2,3 % en 2014, que le taux de chômage en 2015 s'élève à 15 % dans la population active, que 28,6 % des diplômés de l'enseignement supérieur sont sans emploi et que le chômage chez les jeunes tunisiens est en progression;

3.

fait valoir qu'il existe un déséquilibre démographique et économique évident entre l'Union européenne et la Tunisie, et qu'il justifie une stratégie asymétrique et progressive dans les négociations;

4.

rappelle que la Tunisie se caractérise par d'importantes disparités régionales entre la capitale, Tunis, et les autres régions du pays, avec des écarts de développement très importants entre la côte et les zones du centre du pays, notamment en matière de taux de chômage, d'accès aux soins de santé et à l'éducation, et que ces écarts pourraient s'aggraver du fait du changement climatique;

5.

rappelle que le marché de l'emploi en Tunisie présente des disparités entre les différents secteurs concernés par l'accord commercial, qui, si elles ne sont pas résorbées, risquent d'entraîner un excès de main-d'œuvre dans le secteur agricole et la disparition des autres secteurs importants pour la diversification économique en Tunisie, comme l'industrie manufacturière ou minière;

6.

note que le processus de transition démocratique de la Tunisie est le plus abouti dans la région et que le pays a choisi un modèle politique et de développement économique unique parmi les pays de la rive Sud de la Méditerranée, et demande à la Commission européenne d'en tenir pleinement compte dans les négociations; considère que l'Union doit prendre toutes les mesures possibles pour soutenir la Tunisie dans sa transition démocratique vers une société stable et pluraliste;

7.

constate que la Tunisie pâtit d'un environnement régional très instable, notamment en raison du conflit en Libye et des violences ponctuelles en Algérie, deux pays frontaliers;

8.

constate que la Tunisie a accueilli plus de 1,8 million de réfugiés libyens, et que ce nombre correspond à 16 % de la population totale de la Tunisie;

Conditions de réussite d'un accord de commerce entre l'Union européenne et la Tunisie

9.

se félicite de l'ouverture de négociations à l'automne 2015 pour la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Tunisie, sur la base du mandat adopté en 2011 par le Conseil au lendemain du «Printemps arabe»; note que, depuis 2011, la Tunisie a consolidé sa transition démocratique avec la proclamation de sa nouvelle Constitution le 26 janvier 2014 et avec l'organisation des élections législatives et présidentielles qui se sont tenues respectivement le 26 octobre et le 23 novembre 2014;

10.

considère que cet accord revêt davantage que la seule dimension commerciale, et qu'il doit impérativement avoir pour objectif de contribuer à la stabilité de la Tunisie, à la consolidation de sa démocratie et à la redynamisation de son économie, en ayant une incidence positive à la fois sur les prix à la consommation et l'emploi, sur les salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés et sur la réduction des inégalités; demande que le contenu de l'accord réponde à ces enjeux essentiels avant toute conclusion;

11.

exhorte les négociateurs à conclure un accord progressif et asymétrique tenant compte des fortes disparités économiques entre les deux parties, à faire preuve de souplesse, de réactivité, d'innovation, de transparence et de capacité d'adaptation, à garder à l'esprit que cet accord, avantageux pour les deux parties, doit se faire d'abord au bénéfice de l'économie et des sociétés tunisienne et européenne, dans le respect bien évidemment des spécificités, des sensibilités, de la culture et des sphères socio-économiques locales, sans un détournement du commerce intra-régional de la Tunisie avec les pays de la région;

12.

se félicite que le gouvernement tunisien ait présenté un plan de réformes sur cinq ans (2015-2020) de l'économie, visant à réduire le taux de chômage, les disparités régionales dans le pays et diversifier le tissu économique; estime que l'accord de libre-échange doit être cohérent avec les objectifs de ce plan;

13.

rappelle qu'il s'agit de la première négociation commerciale de cette ampleur pour la Tunisie, et qu'à ce titre, il est important que l'ouverture des secteurs économiques tunisiens soit progressive, graduelle et asymétrique, et qu'elle prévoie des périodes de transitions pour les secteurs sensibles tout en excluant des négociations certains produits jugés sensibles par les parties;

14.

considère qu'il est essentiel que la Tunisie reçoive de l'Union européenne une aide substantielle financière, technique et d'assistance à la négociation commerciale pour mettre en œuvre comme il se doit les différentes dispositions de l'accord de libre-échange; demande que l'aide financière soit octroyée de manière transparente et qu'elle profite effectivement à ses destinataires;

15.

salue le soutien apporté par la Banque européenne d'investissement à de nombreux projets en Tunisie; souligne que ce soutien contribue à la diversification économique de la Tunisie ainsi qu'à la création d'emplois, notamment pour les jeunes;

16.

se félicite que l'Union européenne ait fait de la Tunisie l'un des pays prioritaires de sa politique de voisinage vis-à-vis des pays du Sud de la Méditerranée, qu'elle ait octroyé un prêt de 300 millions d'euros à la Tunisie à titre d'assistance macro-financière pour la mise en place de réformes économiques;

17.

demande néanmoins à l'Union européenne, au même titre que ses États membres, la BEI et la BERD, de continuer d'être aux côtés des Tunisiens et d'intensifier ses programmes d'aides et d'assistance, y compris par la mise en place de mesures commerciales autonomes exceptionnelles, afin d'accompagner la Tunisie dans la consolidation de son processus démocratique; salue la mise en œuvre par certains États membres de «partenariats pour la transformation de la Tunisie»; invite l'Union européenne à poursuivre son programme de réduction des inégalités régionales en matière d'accès aux soins de première nécessité en Tunisie;

18.

invite l'Union européenne à tenir compte de la situation spécifique de la Tunisie dans ces négociations, notamment au regard de la fragile transition démocratique et de la différence de développement économique entre l'Union et la Tunisie, en gardant toujours à l'esprit que les meilleures solutions sont celles qui profitent aux deux parties;

19.

demande à la Commission de veiller à ce que ces négociations produisent rapidement des gains concrets pour les économies européenne et tunisienne dans des secteurs clés ainsi que pour l'ensemble des acteurs concernés, notamment les PME et TPE;

20.

souligne que cet accord doit contribuer au développement et à la diversification de l'économie tunisienne, actuellement basée avant tout sur l'agriculture, à la réduction des disparités régionales et qu'il doit apporter des bénéfices concrets à tous les Tunisiens et à tous les Européens;

21.

se félicite que la Tunisie ait entrepris d'importantes réformes sociales et économiques; insiste pour que ces réformes suivent leur cours, y compris pendant les négociations, afin que le pays puisse tirer pleinement parti de l'accord;

22.

considère que l'accord doit contribuer à l'approfondissement de la coopération économique entre l'Union européenne et la Tunisie, déjà bien avancée grâce à la suppression des droits de douanes sur les produits industriels, conformément à l'accord d'association; propose ainsi la nouvelle dénomination de «partenariat économique entre l'Union européenne et la Tunisie»;

23.

encourage très vivement la Commission et le gouvernement tunisien à mettre en place un processus clair et précis de participation des sociétés civiles tunisienne et européenne tout au long de la négociation, et de faire preuve d'innovation; à ce titre, se satisfait du rôle de la société civile tunisienne dans le premier cycle de négociations et demande que les consultations soient ouvertes, transparentes et qu'elles prennent davantage en considération la diversité des composantes de la société civile tunisienne, en s'appuyant sur les meilleures pratiques à l'instar de celles qui ont été établies dans le cadre de négociations similaires;

24.

salue, à cet égard, la mise en place par le ministère du commerce et de l'artisanat d'un site internet consacré à la communication de l'ALECA au public ainsi que la volonté des négociateurs de publier le texte final en version trilingue; considère que la société civile tunisienne pourrait également être associée aux négociations par l'intermédiaire d'un comité de supervision des analyses d'impact;

25.

demande instamment au Conseil de rendre public le mandat de négociation adopté à l'unanimité par les États membres le 14 décembre 2011;

26.

souhaite la mise en place d'un dialogue régulier tout au long de la négociation entre parlementaires tunisiens et européens; se félicite, dans cette optique, de la création d'une commission parlementaire mixte (CPM) UE-Tunisie, qui jouera un rôle central en permettant aux parlementaires européens et tunisiens de se rencontrer régulièrement et d'effectuer un réel suivi des négociations de l'accord de libre-échange;

27.

souhaite que ce dialogue permette de mieux évaluer les attentes et les préoccupations des deux parties et, donc, d'améliorer les termes de l'accord;

28.

rappelle que l'Union pour la Méditerranée soutient le développement de projets concrets dans la région et peut, en ce sens, fournir une expertise durant les négociations de l'accord;

29.

demande que des études d'impact et des évaluations sectorielles, rigoureuses et transparentes soient conduites de part et d'autre, y compris par le Parlement européen avec la participation d'experts tunisiens, sur les effets de l'accord dans différents domaines, notamment sur les services, les marchés publics, la compétitivité des PME, l'emploi, l'agriculture, l'environnement ou tout autre secteur prioritaire; note que la Tunisie souhaite faire appel d'emblée à des spécialistes tunisiens pour assurer la crédibilité des chiffres de l'étude d'impact en Tunisie même;

30.

demande que lesdites études d'impact et évaluations sectorielles soient financées par l'Union européenne et que, conformément à la demande de plusieurs organisations de la société civile tunisienne, elles soient éventuellement précédées d'une évaluation ex post des impacts socio-économiques de l'accord d'association de 1995;

31.

enjoint à la Commission de déterminer dès que possible la nature mixte ou exclusive de l'accord et lui demande d'associer, dès les premières discussions, les parlements nationaux des États membres au débat;

32.

souligne que les conditions environnementales dans le bassin méditerranéen, en particulier la rareté de l'eau, qui porte préjudice aux activités agricoles, doivent être prises en compte dans les négociations et qu'il faut promouvoir un modèle économique durable sur le plan environnemental et dans la gestion des ressources naturelles;

33.

souligne que les négociations commerciales avec la Tunisie s'inscrivent dans le cadre plus large des relations commerciales euro-méditerranéennes; insiste pour que la dixième conférence des ministres du commerce de l'Union pour la Méditerranée reportée sine die depuis 2013 se réunisse prochainement pour examiner les enjeux commerciaux de la région et les priorités de travail à établir pour les prochaines années;

Vision sectorielle de la négociation

34.

demande que l'accord consacre suffisamment d'importance au secteur des services, qui représente un fort potentiel de croissance pour l'économie tunisienne et devrait attirer les investissements stratégiques; estime que, cette négociation commerciale étant la première de cette ampleur pour la Tunisie, le chapitre sur les services devrait répertorier explicitement les secteurs dans lesquels les parties souhaitent prendre des engagements en matière d'accès au marché ou de traitement national;

35.

rappelle que le secteur public revêt une importance fondamentale pour la Tunisie et qu'il concentre la majorité de l'emploi qualifié tunisien;

36.

rappelle que la Tunisie possède de nombreuses jeunes pousses, des microentreprises et des PME très dynamiques dans le domaine des hautes technologies, et demande que l'accord favorise leurs capacités de développement et d'internationalisation; prend note de la demande des Tunisiens d'intégrer dans l'accord des dispositions ambitieuses et équilibrées sur le commerce en ligne;

37.

invite les deux parties à encourager, y compris par des initiatives communes, la croissance de l'emploi, condition essentielle à la relance économique et à la stabilité politique en Tunisie;

38.

considère que l'accord doit être profitable aux petits producteurs et aux petits entrepreneurs en Tunisie, qui sont indispensables au tissu économique tunisien; encourage le développement d'un dialogue régulier entre entrepreneurs, organisations professionnelles et organismes de formation, qui permettra notamment de promouvoir les bonnes pratiques et de mieux comprendre les difficultés et attentes de chacun;

39.

estime que dans le cadre de la négociation d'un chapitre sur la concurrence, il importe d'agir avec précaution, progressivité et flexibilité, étant donné le caractère stratégique des aides d'État pour le développement économique tunisien;

40.

rappelle l'importance de créer des chambres de commerce bilatéral qui représenteraient des forums permanents permettant aux différents acteurs de créer des partenariats entre eux et de développer leurs activités économiques et commerciales;

41.

demande à la Commission de faciliter l'octroi de visas de courte durée pour l'exercice des services de type «Move IV» nécessitant le déplacement de personnes pour une durée limitée et à des conditions précises prévues par des contrats et la législation nationale; souligne que rien dans l'accord ne doit empêcher l'Union européenne et ses États membres d'appliquer des mesures visant à réguler l'entrée ou le séjour temporaire de personnes physiques sur son territoire, y compris les mesures nécessaires pour assurer la circulation ordonnée des personnes physiques au-delà de ses frontières, telles que l'établissement de conditions d'entrée;

42.

souhaite que cet accord contribue à instaurer durablement en Tunisie un climat favorable et incitatif aux investissements à long terme dans les secteurs économiques essentiels, dynamiques et à forte valeur-ajoutée tels que le tourisme, l'énergie, y compris les sources d'énergie renouvelables, les services de haute-technologie, l'économie numérique et l'échange des données; invite la Commission à intégrer un chapitre sur les investissements en vue de faciliter les investissements étrangers directs entre l'Union européenne et la Tunisie et à accélérer la mise en place du mécanisme euro-méditerranéen de facilitation des investissements et des échanges qui permettra la collecte d'informations et de données pertinentes, renforcera les partenariats commerciaux et profitera notamment à la Tunisie;

43.

estime que l'accord devrait comporter des dispositions sur les marchés publics tout en négociant avec précaution le degré d'ouverture tant du côté européen que du côté tunisien et tout en tenant compte de la structure et des conditions particulières de l'économie tunisienne;

44.

estime que l'Union européenne et la Tunisie ont tout à gagner d'un meilleur accès réciproque à leurs marchés agricoles et que l'accord doit contribuer à abaisser les tarifs douaniers, à éliminer les barrières non tarifaires et à améliorer les procédures d'exportations;

45.

note que la Tunisie a mis l'accent sur le développement de l'agriculture biologique, et que, par cet accord, les produits tunisiens issus de ce type d'agriculture doivent avoir la possibilité d'accéder à de nouveaux marchés;

46.

souhaite que les négociations ne portent pas préjudice à l'économie de l'une ou de l'autre des deux parties; demande à l'Union et à la Tunisie de tenir compte du fait qu'il existe plusieurs secteurs agricoles sensibles des deux côtés de la Méditerranée, pour lesquels il faudra convenir, lors du processus de négociation, de listes complètes assorties de périodes transitoires et de quotas appropriés, et si nécessaire de leur exclusion du champ de la négociation;

47.

encourage la Commission à négocier la mise en place de normes exigeantes et d'une qualité élevée en matière sanitaire et phytosanitaire, et à résoudre des problèmes vétérinaires et de contrôle des viandes et fruits et légumes qui subsistent en Tunisie; invite la Commission à prévoir des dispositions d'assistance technique spécifiques pour aider les producteurs tunisiens à respecter des normes sanitaires et phytosanitaires plus contraignantes de l'Union européenne;

48.

estime que l'accord doit contribuer à définir des normes d'une grande qualité en matière de développement durable, notamment dans les normes sociales;

49.

s'attend à ce que le gouvernement tunisien et les institutions européennes élaborent des dispositions adéquates afin de clairement définir l'origine, la provenance et la traçabilité des produits tunisiens, et de garantir une plus grande transparence aux producteurs, aux intermédiaires et aux consommateurs;

50.

souhaite que l'accord comporte un chapitre ambitieux sur les secteurs des droits de propriété intellectuelle, dont la reconnaissance et la protection renforcée des indications géographiques, garantissant une reconnaissance pleine et entière des indications géographiques de l'Union européenne et de la Tunisie, la traçabilité des produits concernés et la protection du savoir-faire des fabricants;

51.

invite la Commission à étendre la protection des indications géographiques aux produits non agricoles, notamment pour cet accord, étant donné que la Tunisie les reconnaît de son côté;

52.

souhaite que l'accord permette à l'industrie tunisienne de se moderniser et de renforcer son expertise afin de couvrir des pans plus larges des chaînes d'approvisionnement des produits manufacturés et, donc, de recourir à des compétences plus élevées et d'employer localement du personnel mieux qualifié;

53.

incite la Commission à intégrer dans l'accord un chapitre ambitieux sur l'énergie et les matières premières permettant d'accroître la recherche et la coopération dans les secteurs de l'électricité, du gaz, des énergies éoliennes et solaires ainsi que d'autres sources d'énergies renouvelables;

54.

souhaite qu'à l'occasion de cet accord, la coopération scientifique soit renforcée entre les universités, les centres de recherche et les instituts de formation en Europe et en Tunisie pour la recherche, l'innovation, la mise au point de nouvelles technologies et, plus généralement, pour la culture et l'éducation, et que ces initiatives puissent également contribuer à soutenir le marché de l'emploi tunisien;

55.

se félicite que la Tunisie ait été intégrée au programme de recherche européen «Horizon 2020» et prie instamment la Commission et le gouvernement tunisien d'intégrer à l'accord un chapitre ambitieux sur le développement durable qui promeuve des normes sociales et de travail élevées, conformément aux dispositions des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) et aux standards environnementaux prévus par les accords multilatéraux en la matière;

56.

rappelle que la Tunisie a ratifié toutes les conventions de l'OIT mais que, selon un organe de contrôle indépendant, elle doit accentuer ses efforts pour promouvoir des normes de travail élevées; souhaite que l'ALECA aide la Tunisie à élaborer des normes sociales et de travail plus protectrices, notamment en ce qui concerne le respect des droits syndicaux; attend de l'ALECA, dans le contexte tunisien de transition démocratique et de menace terroriste, qu'il encourage le renforcement de l'état de droit et des libertés fondamentales, notamment la liberté d'association, d'expression et d'information;

57.

invite la Commission à inclure dans le texte de l'accord la clause relative aux droits de l'homme, en vertu de laquelle l'Union européenne peut suspendre de manière unilatérale l'application de l'accord en cas de violation des droits de l'homme par une partie contractante;

58.

demande aux parties de considérer l'introduction d'une clause de bonne gouvernance fiscale s'inspirant des travaux de la plateforme pour une bonne gouvernance fiscale de la Commission européenne, afin d'éviter toute situation de double non-taxation;

59.

se félicite de l'intérêt partagé d'approfondir le partenariat pour la mobilité établi le 3 mars 2014, et souhaite la mise au point d'un accord de facilitation des visas et d'un accord de réadmission;

60.

en cas de dommage effectif ou éventuel à l'encontre d'un ou de plusieurs secteurs commerciaux concernés par l'accord, invite les institutions européennes à adopter des mesures compensatoires adéquates;

o

o o

61.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  Conclusions 11076/15 RELEX 626 du Conseil de l'Union européenne du 20.7.2015.

(2)  JO L 151 du 18.6.2015, p. 25.

(3)  JO L 151 du 21.5.2014, p. 9.

(4)  http://www.trade-sia.com/tunisia/the-study/?lang=fr.

(5)  http://www.sia-trade.org/emfta.

(6)  JO L 97 du 30.3.1998, p. 2.

(7)  JO C 261 E du 10.9.2013, p. 21.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/125


P8_TA(2016)0062

Activités du Médiateur européen en 2014

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2014 (2015/2231(INI))

(2018/C 035/21)

Le Parlement européen,

vu le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur européen en 2014,

vu l'article 228 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu les articles 11, 19, 41, 42 et 43 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,

vu la décision 94/262/CECA, CE, Euratom du Parlement européen du 9 mars 1994 concernant le statut et les conditions générales d'exercice des fonctions du Médiateur (1),

vu ses résolutions précédentes sur les activités du Médiateur européen,

vu l'article 220, paragraphe 2, deuxième et troisième phrases, de son règlement,

vu le rapport de la commission des pétitions (A8-0020/2016),

A.

considérant que le rapport annuel relatif aux activités du Médiateur en 2014 a été présenté officiellement au Président du Parlement le 26 mai 2015 et que la Médiatrice, Emily O'Reilly, a présenté son rapport à la commission des pétitions le 23 juin 2015, à Bruxelles;

B.

considérant qu'Emily O'Reilly a été réélue Médiatrice européenne par le Parlement réuni en séance plénière à Strasbourg le 16 décembre 2014;

C.

considérant que la principale priorité de la Médiatrice consiste à veiller au plein respect des droits des citoyens et à faire en sorte que le droit à la bonne administration reflète les normes les plus élevées attendues des institutions, organes et organismes de l'Union; que la Médiatrice joue un rôle essentiel en aidant les institutions européennes à améliorer l'ouverture, l'efficacité et la proximité vis à vis des citoyens en vue de renforcer la confiance de ces derniers à l'égard de l'Union;

D.

considérant que selon l'Eurobaromètre de mai 2015, la proportion de citoyens ayant confiance en l'Union européenne est de 40 % et que celle de ceux n'ayant pas confiance est de 46 %; considérant que les capacités de vérifications des comptes entre les institutions sont essentielles au renforcement du niveau de satisfaction des citoyens européens;

E.

considérant que l'article 24 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE) dispose que «tout citoyen de l'Union peut s'adresser à au médiateur institué conformément aux dispositions de l'article 228»;

F.

considérant que l'article 228 du traité FUE habilite la Médiatrice à conduire des enquêtes relatives aux cas de mauvaise administration dans l'action des institutions, organes ou organismes de l'Union, à l'exclusion de la Cour de justice de l'Union européenne dans l'exercice de ses fonctions juridictionnelles; considérant que l'article 41 de la charte des droits fondamentaux dispose que «toute personne a le droit de voir ses affaires traitées impartialement, équitablement et dans un délai raisonnable par les institutions et organes de l'Union»;

G.

considérant que l′article 43 de la charte des droits fondamentaux dispose que tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union ou toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un État membre a le droit de saisir la Médiatrice de l'Union en cas de mauvaise administration dans l'action des institutions, organes ou organismes de l'Union, à l'exclusion de la Cour de justice de l'Union européenne dans l'exercice de ses fonctions juridictionnelles;

H.

que, selon le premier Médiateur européen, «il y a mauvaise administration lorsqu'un organe public n'agit pas en accord avec les règles ou les principes qui s'imposent à lui» (2); que ces principes exigent des institutions, organes et organismes de l'Union qu'ils ne respectent pas seulement leurs obligations juridiques mais qu'ils aient aussi une culture de service et veillent à ce que les citoyens soient traités correctement et jouissent pleinement de leurs droits; que la notion de bonne administration devrait être entendue comme processus d'amélioration continue;

I.

considérant que 23 072 citoyens ont sollicité les services de la Médiatrice pour obtenir de l'aide en 2014; que 19 170 d'entre eux ont été conseillés via le guide interactif du site internet de la Médiatrice; qu'en 2014, la Médiatrice a enregistré 2 079 plaintes et reçu 1 823 demandes d'information;

J.

considérant que sur les 2 163 plaintes traitées par la Médiatrice, 736 relevaient de son mandat et 1 427 en dépassaient le cadre;

K.

considérant que pour 1 217 plaintes, la Médiatrice a fourni des conseils au plaignant ou transmis l'affaire; que pour 621 d'entre elles, le plaignant s'est vu répondre qu'aucun conseil supplémentaire ne pouvait lui être fourni; que 325 plaintes ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête;

L.

considérant que la Médiatrice a ouvert 342 enquêtes, à savoir 325 sur la base de plaintes et 17 enquêtes d'initiative; qu'elle a clôturé 400 enquêtes, dont 13 enquêtes d'initiative; que, parmi les enquêtes clôturées, 335 faisaient suite à des plaintes émanant de particuliers et 52 à des plaintes émanant d'entreprises, d'associations ou d'autres entités juridiques;

M.

considérant que la Médiatrice a transféré 772 plaintes aux membres du réseau européen des Médiateurs, dont 86 plaintes qui ont été transmises à la commission des pétitions, 144 à la Commission et 524 à d'autres institutions et organes; que la plupart des enquêtes concernaient la Commission (59,6 %), suivie des agences de l'Union européenne (13,7 %), de l'EPSO (9,4 %), d'autres institutions (8,5 %), du SEAE (3,8 %), du Parlement (3,5 %) et de l'OLAF (3,2 %);

N.

considérant que, parmi les enquêtes clôturées par la Médiatrice, 21,5 % concernaient des demandes d'information et d'accès aux documents, 19,3 % le rôle de gardienne des traités de la Commission, 19,3 % les procédures de sélection et de concurrence et 16 % des questions institutionnelles et de politique, 11,3 % des règlements de l'administration et du personnel, 8,3 % de l'attribution d'appels d'offres ou de subventions et 6 % de l'exécution de contrats;

O.

considérant que, parmi les enquêtes clôturées, 133 ont été réglées par l'institution ou clôturées à la suite d'une solution à l'amiable, et que, dans 163 d'entre elles, la Médiatrice a estimé qu'il n'y avait pas de motifs suffisants pour justifier la poursuite de l'enquête;

P.

considérant que dans 76 affaires, aucune situation de mauvaise administration n'a été relevée; que dans 39 affaires une occurrence de mauvaise administration a été constatée, et que dans 13 affaires une autre issue a été trouvée; que, dans les affaires où une situation de mauvaise administration a été constatée, la Médiatrice a formulé des commentaires critiques dans 27 d'entre elles et des projets de recommandation dans 12 d'entre elles;

Q.

considérant que la durée de la plupart des enquêtes clôturées en 2014 était comprise entre trois et dix-huit mois; que la durée moyenne nécessaire pour clôturer une enquête était de onze mois;

R.

considérant que les institutions ont suivi 80 % des propositions de la Médiatrice; considérant que 20 % des propositions qui devraient être mises en œuvre par les institutions concernées restent à appliquer;

S.

considérant que la commission des pétitions, qui, au cours de la seule année 2014, a accumulé 2 714 pétitions, constitue une partie important du fonctionnement de l'Union européenne, en permettant au Parlement européen de se rapprocher des citoyens; considérant qu'une relation étroite entre la Médiatrice et la commission des pétitions corrigerait le niveau de contrôle démocratique exercé sur l'activité des institutions européennes;

1.

approuve le rapport annuel pour l'année 2014 présenté par la Médiatrice européenne;

2.

félicite Emily O'Reilly pour sa réélection au poste de Médiatrice européenne et pour son excellent travail; soutient son objectif d'aider les institutions de l'Union dans leur volonté d'offrir le meilleur service possible aux citoyens et résidents de l'Europe; juge essentiel que la Médiatrice mette l'accent sur la transparence pour garantir une bonne administration;

3.

accueille avec satisfaction et soutient sans réserve le fait que la Médiatrice ait fait davantage usage de son pouvoir d'ouverture d'enquêtes stratégiques de sa propre initiative; salue la nomination, au sein du bureau, d'un coordinateur pour les enquêtes d'initiative et l'introduction de nouvelle règles internes en matière de dénonciation des dysfonctionnements; félicite la Médiatrice pour les efforts consentis dans la réorganisation de son bureau, laquelle a déjà produit des gains d'efficacité considérables; se félicite de l'approche davantage tournée vers l'avenir de la Médiatrice et de l'adoption de la nouvelle stratégie quinquennale à l'horizon 2019 qui introduit une approche plus stratégique pour régler les problèmes systématiques et promouvoir une bonne administration;

4.

se félicite des enquêtes ouvertes par la Médiatrice en 2014, dans lesquelles on peut dégager les principaux thèmes suivants: la transparence au sein des institutions de l'Union, la transparence des activités de lobbying et des essais cliniques, les droits fondamentaux, les questions d'éthique, la participation des citoyens au processus décisionnel de l'Union, les projets et programmes financés par l'Union et la politique de concurrence de l'Union;

5.

rappelle que, depuis des années, 20 à 30 % des plaintes portent sur la transparence et que la question de transparence la plus fréquemment soulevée concerne le refus des institutions d'accorder l'accès à des documents ou à des informations; estime que l'ouverture et l'accès des citoyens aux documents, conformément à l'article 15 du traité FUE et à l'article 42 de la charte des droits fondamentaux, sont un ingrédient essentiel du système d'équilibre des pouvoirs entre les institutions; soutient toute initiative que la Commission et les autres institutions de l'Union prendront en vue de garantir un accès équitable, rapide et simple de tous aux documents de l'Union; se félicite de la plus grande transparence qui découle de la publication en ligne du registre public des documents; demande à la Médiatrice d'enquêter sur les problèmes de transparence concernant l'accès rapide du Parlement aux documents pertinents de la Commission sur les infractions et sur la procédure pilote de l'Union, en particulier lorsqu'ils sont liés à des pétitions existantes; juge nécessaire de déterminer et de mettre en place des mécanismes appropriés pour garantir un dialogue interinstitutionnel loyal;

6.

signale que toutes les dispositions liées à la convention d'Århus et à ses règlements afférents ((CE) no 1367/2006 et (CE) no 1049/2001) ne sont toujours pas dûment et effectivement respectées; juge que la Commission peut encore accomplir de grands progrès en matière de transparence, notamment en ce qui concerne la disponibilité sur le plan de la quantité et de la qualité des informations fournies aux citoyens et aux organisations de la société civile dans les cas de demande d'accès à des documents; invite la Médiatrice à conduire une enquête sur ces questions sur la base de la pétition détaillée no 0134/2012 afin de déterminer et de corriger les cas potentiels de mauvaise administration concernant la mise en œuvre de ces règlements par les institutions européennes concernées;

7.

salue les enquêtes de la Médiatrice sur les cas de pantouflage parmi les hauts fonctionnaires de l'Union européenne; note que la Médiatrice a mené des enquêtes sur les plaintes de cinq ONG et examiné 54 dossiers de la Commission européenne; encourage la Médiatrice à contribuer au développement et à l'introduction de critères clairs et précis, et de mécanismes d'application, afin de repérer, d'examiner et, si possible, de prévenir les conflits d'intérêts à tous les niveaux au sein des institutions, organes et agences de l'Union;

8.

considère que la notion de conflit d'intérêts va au-delà de la simple question de la transparence et qu'il est primordial de garantir l'existence d'une administration publique européenne dénuée de conflits d'intérêts si l'on veut s'attacher à construire une véritable démocratie européenne et préserver la confiance des citoyens européens parmi les fonctionnaires eux-mêmes et au sein des institutions; encourage la Médiatrice à tenir compte, dans ses enquêtes, des dispositions de la convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC), des lignes directrices de l'OCDE pour la gestion des conflits d'intérêts dans le service public et des recommandations spécifiques de Transparency International;

9.

fait observer qu'à la suite des enquêtes entreprises par la Médiatrice, la Commission a publié des documents sur l'entrée de la Grèce dans la zone euro, la Banque centrale européenne a divulgué une lettre sur la crise financière adressée au gouvernement irlandais et la Commission a suivi la recommandation de la Médiatrice de produire les documents relatifs à la réforme de la politique commune de la pêche, même s'il a fallu attendre la conclusion d'un accord sur cette réforme;

10.

salue la plus grande ouverture dans les négociations relatives PTCI suite à l'enquête menée par la Médiatrice concernant la transparence des pourparlers; constate que le Conseil a depuis publié les directives que l'Union utilise pour négocier le PTCI et que la Commission a annoncé des plans visant à accroître la transparence des activités de lobbying et à élargir l'accès aux documents liés au PTCI; prend acte des préoccupations des citoyens à propos de la transparence des négociations relatives au PTCI;

11.

rappelle que la commission des pétitions reçoit de nombreuses plaintes de la part de collectifs et de citoyens anonymes concernant le manque de transparence des négociations, ce qui reflète la profonde préoccupation citoyenne à cet égard à l'échelle européenne;

12.

se demande si les retards de décision importants concernant certaines initiatives législatives du Conseil, telles que la directive horizontale de lutte contre les discriminations qui est suspendue depuis six ans ou la ratification du traité de Marrakech visant à faciliter l'accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées, ne relèvent pas de la catégorie des cas de mauvaise administration, étant donné qu'ils suscitent beaucoup de frustration de la part des citoyens concernés à l'égard des institutions européennes; exhorte le Conseil et notamment les parties minoritaires entravant ces initiatives à prendre les mesures nécessaires pour remédier à ces situations insupportables; suggère à la Médiatrice d'examiner cette question dans le cadre de ses compétences;

13.

salue l'importance accrue et nécessaire qu'accorde la Médiatrice à la transparence des activités de lobbying et son travail en faveur d'un registre de transparence obligatoire, qui permettrait aux citoyens de connaître les milieux qui tentent d'influencer les décideurs de l'Union; salue son enquête sur la composition et la transparence des groupes d'experts à la Commission, en particulier des groupes chargés de guider la politique agricole commune (PAC), à laquelle l'Union européenne consacre plus d'un tiers de son budget; appuie la démarche de la Médiatrice à l'égard de ces groupes et l'encourage à demeurer attentive à la transparence dans leur composition, afin de garantir une représentation équilibrée, en particulier entre hommes et femmes, dans le vaste éventail de groupes d'intérêts économiques et non économiques dans tous les domaines politiques;

14.

constate que plus de 7 000 organisations se sont volontairement inscrites dans le registre de transparence, qui reflète la variété de parties prenantes publiques et privées avec lesquelles les institutions européennes travaillent constamment; se félicite du soutien apporté par la Médiatrice au plan du vice-président Timmermans, qui prévoit la création d'un registre obligatoire; salue la décision de la Commission du 1er décembre 2014 obligeant tous les membres de la Commission et tous ses hauts fonctionnaires à publier tous les contacts et toutes les rencontres qu'ils ont avec différents acteurs et lobbyistes; se félicite de l'obligation d'inclure, dans le registre, des informations sur les ressources humaines et financières dont disposent les groupes d'intérêt, ce qui respecte davantage les règles et les dispositions relatives à l'ouverture et à la bonne gouvernance au sein des institutions;

15.

recommande à la Médiatrice de rester vigilante et déterminée, et de continuer d'exhorter la Commission européenne à faire la transparence complète sur les membres et les réunions de tous les groupes d'experts, plateformes technologiques et agences; rappelle les conditions fixées en 2012 lors de la levée du gel du budget des groupes d'experts;

16.

constate que la Médiatrice a joué un rôle clé en 2014 dans le domaine de la transparence des données des essais cliniques en aidant à façonner la politique de transparence proactive de l'Agence européenne des médicaments (AEM); note que l'AEM a décidé, en octobre 2014, de publier de sa propre initiative ses rapports d'étude clinique; encourage la Médiatrice à continuer de surveiller la communication des données des essais cliniques par l'Agence et à s'assurer qu'elle respecte les normes les plus élevées en matière de transparence;

17.

exhorte les États membres à faire preuve de davantage de diligence en ce qui concerne leur obligation de collaboration avec la Médiatrice;

18.

prie instamment la Médiatrice de continuer à promouvoir une transparence accrue dans les essais cliniques, en particulier dans l'évaluation de la qualité des résultats par l'Agence européenne des médicaments; rappelle que cette évaluation devrait se fonder sur la valeur ajoutée des médicaments innovants et sur le coût réel de la recherche, afin d'aider les États membres à élaborer des modèles de tarification et de financement;

19.

demande à la Médiatrice de continuer à promouvoir l'initiative visant à assurer une plus grande transparence en ce qui concerne la R&D, afin de garantir l'accès aux soins de santé dans le cadre des compétences de son bureau;

20.

salue le nouveau règlement de l'Union sur les essais cliniques, qui impose la publication des informations relatives à ces essais; prend note qu'en 2014, la Journée internationale du droit à l'information, organisée par la Médiatrice, était consacrée à la transparence des données des essais cliniques;

21.

accueille favorablement l'enquête de la Médiatrice sur la protection des droits fondamentaux dans tous les aspects de la mise en œuvre de la politique de cohésion de l'Union, qui a été mise en place pour créer de la croissance et de l'emploi, lutter contre le changement climatique et la dépendance énergétique, et réduire la pauvreté et l'exclusion sociale;

22.

constate que le programme Horizon 2020, avec une dotation de près de 80 000 millions d'euros, est le troisième paquet d'investissements le plus important prévu par le budget, après la PAC et les Fonds structurels, et qu'il est essentiel pour le développement économique et social à venir; invite la Médiatrice à continuer de garantir la transparence tout au long du processus d'analyse et de sélection de projets dans le cadre de ce programme;

23.

demande à l'agence Frontex de veiller au respect du bien-être des rapatriés au cours des vols de retour et à la bonne mise en œuvre de son code de conduite pour les opérations de retour conjointes; se félicite de l'appel que la Médiatrice a lancé à Frontex pour que celle-ci mette en place une procédure de dépôt de plaintes individuelles en cas d'atteintes présumées aux droits fondamentaux; l'invite à rester concentrée sur cette question dans le contexte actuel de l'augmentation du nombre de réfugiés aux frontières de l'Union;

24.

salue l'enquête ouverte par la Médiatrice visant à déterminer si les institutions de l'Union européenne respectent leur obligation d'adoption de règles internes de notification des dysfonctionnements; rappelle aux neuf institutions européennes, dont la Commission, le Parlement et le Conseil, d'informer la Médiatrice des règles qui sont en vigueur ou qu'elles envisagent d'instaurer;

25.

félicite la Médiatrice pour ses enquêtes sur le droit des citoyens de participer au processus décisionnel de l'Union, en particulier sur le fonctionnement de l'initiative citoyenne européenne (ICE); note qu'en 2014 elle a invité les organisateurs de l'ICE, les organisations de la société civile et les autres parties intéressées à fournir des commentaires sur cette initiative, en vue de son amélioration; se dit préoccupé par le fait que les membres des plateformes promotrices demandent de mieux harmoniser et d'améliorer les méthodes administratives pour la collecte et l'enregistrement des signatures; attend d'autres propositions d'amélioration, notamment en ce qui concerne les contraintes techniques liées à la protection des données au cours du processus de collecte des signatures; invite la Médiatrice à partager son expérience et à contribuer à la révision du règlement sur l'ICE;

26.

salue les institutions de l'Union, qui ont suivi 80 % de recommandations de la Médiatrice; est préoccupé par le taux persistant de 20 % de recommandations qui n'ont pas été mises en œuvre; est conscient du fait que les suggestions de la Médiatrice ne sont pas juridiquement contraignantes; demande instamment aux institutions, organes et agences de réagir rapidement, de manière efficace et responsable, aux recommandations et commentaires critiques de la Médiatrice; soutient la Médiatrice dans les futures enquêtes menées dans le cadre de son mandat pour déterminer les insuffisances en matière de transparence relative à l'exécution du budget européen, en coopération avec la Cour des comptes, l'OLAF et la commission du contrôle budgétaire du Parlement, le cas échéant;

27.

rappelle que la Médiatrice a également la capacité, et donc le devoir, d'examiner les activités du Parlement sous l'angle de ses efforts visant à assurer une bonne administration aux citoyens de l'Union;

28.

félicite la Médiatrice pour son initiative, prise en prévision des élections européennes, d'accueillir un événement interactif intitulé «Votre liste de vœux pour l'Europe», dans le but de mettre les citoyens au cœur du processus décisionnel;

29.

incite la Médiatrice à continuer de promouvoir le réseau européen des Médiateurs, en vue de mieux informer les citoyens de l'Union au sujet de la répartition des responsabilités entre la Médiatrice, les médiateurs nationaux et régionaux et la commission des pétitions du Parlement; reconnaît l'importante contribution du réseau dans l'échange de bonnes pratiques et d'information sur la mission et les compétences des membres; note que 59,3 % des plaintes traitées en 2014 relevaient de la compétence d'un membre du réseau; invite la commission des pétitions à devenir un membre plus actif au sein du réseau et à renforcer sa collaboration celui-ci sur les politiques d'intérêt commun qui relèvent du champ d'activités de l'Union européenne; observe qu'en 2014, la Médiatrice a transféré 86 plaintes à cette commission;

30.

encourage la Médiatrice à enquêter en coordination avec la Cour des comptes européenne sur les programmes et les projets financés par l'Union européenne, notamment sur le financement de projets visant à réduire les écarts de développement;

31.

partage l'avis de la Médiatrice selon laquelle les institutions de l'Union devraient s'assurer que leurs services soient accessibles aux personnes handicapées et que ces personnes aient accès aux informations et aux moyens de communication; prie instamment les institutions de veiller à ce que leurs environnements de travail soient ouverts et accessibles aux personnes handicapées, afin que celles-ci puissent participer efficacement et pleinement à la vie politique et publique;

32.

demande l'augmentation du budget annuel alloué aux services de la Médiatrice;

33.

charge son président de transmettre la présente résolution et le présent rapport au Conseil, à la Commission, à la Médiatrice européenne, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu'à leurs médiateurs ou aux organes compétents similaires.


(1)  JO L 113 du 4.5.1994, p. 15.

(2)  «Rapport annuel du médiateur européen de 1999», (JO C 260 du 11.9.2000, p. 1).


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/131


P8_TA(2016)0063

Rapport annuel 2014 de la Banque centrale européenne

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur le rapport annuel 2014 de la Banque centrale européenne (2015/2115(INI))

(2018/C 035/22)

Le Parlement européen,

vu le rapport annuel 2014 de la Banque centrale européenne (BCE),

vu l'article 284, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 16 juin 2015 dans l'affaire C-62/14,

vu les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne, et en particulier leur article 15,

vu l'article 132, paragraphe 1, de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0012/2016),

A.

considérant que, selon les prévisions de la Commission de l'automne dernier, la reprise économique de la zone euro devrait s'accélérer, avec une hausse prévue du PIB réel de 1,4 % en 2015, de 1,7 % en 2016 et de 1,8 % en 2017; que les bases de la croissance sont fragiles; qu'un engagement politique fort en faveur de la mise en œuvre de réformes structurelles durables et équilibrées sur le plan social est essentiel pour renforcer la croissance économique;

B.

considérant que, selon les mêmes prévisions, le chômage dans la zone euro devrait baisser légèrement, de 11,6 % fin 2014 à 10,5 % fin 2016; qu'il existe de fortes disparités entre les taux de chômage des différents États membres, les chiffres allant de 6,4 % en Allemagne à 26,6 % en Grèce; que les taux de chômage restent à un niveau alarmant dans de nombreux États membres, ce qui nuit particulièrement aux jeunes et aux chômeurs de longue durée;

C.

considérant que, toujours selon les mêmes prévisions, les perspectives budgétaires pour la zone euro devraient s'améliorer, avec des réductions attendues du déficit public (de 2,4 % en 2014 à 1,7 % en 2016) et de la dette publique (de 94 % fin 2014 à 92,5 % fin 2016);

D.

considérant que, tout en ayant une incidence négative sur les anticipations d'inflation, des prix de l'énergie peu élevés pourraient contribuer à la relance de l'économie;

E.

considérant que ces processus sont essentiellement soutenus par la consommation privée, les exportations et des facteurs extérieurs comme les prix bas de l'énergie, notamment du pétrole brut, tandis que l'investissement public et privé dans la zone euro ne reprend que progressivement et reste à des niveaux très inférieurs à ceux enregistrés avant le début de la crise, et que la part relative de l'investissement dans le PIB n'a cessé de diminuer depuis plusieurs décennies;

F.

considérant que, selon les projections de la BCE du mois de septembre 2015, le taux d'inflation moyen dans la zone euro, après être resté proche de zéro au premier semestre 2015, devrait augmenter à nouveau, passant à 1,1 % en 2016 et à 1,7 % en 2017;

G.

considérant que l'article 127, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne charge le Système européen de banques centrales de «promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement»;

H.

considérant qu'en 2014, la BCE a abaissé ses principaux taux de refinancement à leur valeur plancher et qu'elle a fait passer le taux d'intérêt de la facilité de dépôt à -0,20 %; que les taux réels moins élevés ne se sont pas nettement traduits par des crédits alloués aux ménages ou aux entreprises, notamment aux petites et moyennes entreprises (PME), ce qui a contribué à engager la BCE sur la voie des mesures de politique monétaire non conventionnelles;

I.

considérant que jusqu'à présent, dans le cadre de son activité de surveillance, la BCE n'a pas toujours tenu suffisamment compte du principe de proportionnalité;

J.

considérant que les PME sont l'épine dorsale de l'économie européenne et que le système bancaire est déterminant pour garantir leur compétitivité et leur croissance; qu'il est essentiel d'améliorer le flux de crédits pour les micro-, petites et moyennes entreprises, étant donné qu'elles représentent 99 % des entreprises et 80 % des emplois au sein de l'Union, et jouent ainsi un rôle essentiel dans la croissance économique, la création d'emplois et la réduction des disparités sociales; que les volumes de prêts bancaires augmentent lentement;

K.

considérant qu'en 2014, la BCE a mis en œuvre une série d'opérations ciblées de refinancement à plus long terme et de programmes d'achats d'une sélection d'actifs du secteur privé visant à soutenir l'activité de prêt à l'économie réelle;

L.

considérant que le 22 janvier 2015, la BCE a lancé et étendu un programme de rachat d'actifs s'élevant à 1,1 billion d'euros et devant rester en vigueur jusqu'en septembre 2016, dans tous les cas jusqu'à ce qu'un ajustement durable de la trajectoire suivie par l'inflation soit constaté;

M.

considérant que, par son programme de rachat d'obligations, la BCE a inscrit des risques substantiels dans son bilan;

N.

considérant que le mécanisme de surveillance unique (MSU), premier pilier de l'union bancaire, est devenu complètement opérationnel le 4 novembre 2014, avec le transfert à la BCE de la responsabilité du contrôle direct des 122 plus grandes banques de la zone euro; que, parallèlement, une évaluation approfondie de ces banques, consistant en une analyse de la qualité des actifs et un test de résistance, a été entreprise et finalisée le 26 octobre 2014; que le mécanisme de résolution unique (MRU), deuxième pilier de l'union bancaire, est entré en vigueur au début de l'année 2015, tandis que le troisième pilier, le système unique de garantie des dépôts, n'a pas encore été mis en place;

1.

rappelle qu'un renforcement de la reprise prévue pour les années à venir dans la zone euro, reprise modeste et géographiquement inégale, et qu'une augmentation de la croissance économique potentielle seront nécessaires afin que les taux de chômage élevés enregistrés dans de nombreux États membres de la zone euro baissent et que la charge de la dette diminue; souligne que de nombreux États membres sont confrontés à des problèmes macroéconomiques de même nature; insiste sur la nécessité d'améliorer les conditions des investissements publics et privés destinés à stimuler la croissance et la création d'emplois, et appelle à intensifier les efforts pour garantir le financement de l'économie réelle; estime que les États membres doivent tenir leur engagement de mettre en place des réformes structurelles durables et équilibrées sur le plan social;

2.

regrette que, même s'ils se réduisent progressivement, il existe des écarts entre les taux de financement accordés aux PME et ceux accordés aux grandes entreprises, entre les taux d'intérêt appliqués aux prêts de faible montant et à ceux de montant élevé, ainsi qu'entre les conditions de crédit proposées aux PME situées dans différents pays de la zone euro, mais reconnaît les limites de la politique monétaire à cet égard; relève, à ce propos, le rôle joué par les caisses d'épargne, les coopératives de crédit et les banques mutualistes, tout en soulignant que le cadre réglementaire devrait s'adapter à leurs principes de fonctionnement particuliers et respecter leur mission spécifique, et que les autorités de contrôle devraient être sensibles à ces caractéristiques et en tenir compte dans leurs pratiques et leurs stratégies;

3.

souligne que, malgré la poursuite des actions de la BCE visant à préserver des conditions de financement favorables, l'investissement public et privé dans la zone euro reste nettement en dessous des niveaux enregistrés avant la crise actuelle; se félicite, à cet égard, de la création du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) ainsi que du programme de la Commission visant à mettre en place une véritable Union des marchés de capitaux (UMC), ce qui devrait diversifier les sources de financement de l'économie européenne, stimuler les investissements transfrontaliers et élargir l'accès des entreprises, notamment des PME, au financement;

4.

relève qu'en réaction à un environnement complexe caractérisé par la crise de la dette souveraine, la baisse de l'inflation, la contraction du crédit et une croissance économique poussive, et avec ses taux d'intérêts proches de leur valeur plancher, la BCE a eu recours à des instruments de politique monétaire non conventionnels;

5.

prend note des effets positifs mais tout de même modestes du programme de rachat d'actifs sur la dynamique de la monnaie et du crédit, avec des prêts aux entreprises encore peu nombreux mais favorisés par un assouplissement progressif des normes de crédit, un assouplissement continu des conditions d'octroi des nouveaux crédits, une baisse du nombre de demandes refusées, une augmentation de la demande de prêts et une relance progressive des investissements privés au cours des trois premiers trimestres de 2015, bien que des différences significatives subsistent entre les économies de la zone euro; fait observer, en outre, que depuis le lancement du programme de rachat d'actifs, les anticipations d'inflation à moyen terme ont commencé à augmenter et convergent progressivement vers l'objectif de 2 %, tandis que les risques du piège déflationniste auraient diminué; demande à la BCE d'appliquer, si possible, le programme de rachat d'actifs à tous les États membres sans discrimination tout en respectant les règles que la BCE se doit d'observer;

6.

compte sur la BCE pour contribuer aux politiques économiques générales dans l'Union ainsi qu'à la réalisation des objectifs de celles-ci, conformément à l'article 282 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, dans la mesure où cela ne compromet pas sa mission principale qui consiste à maintenir la stabilité des prix;

7.

souligne que la contribution de la BCE comprend des efforts visant à augmenter le nombre de prêts à faible coût en faveur de l'économie réelle et à favoriser une reprise économique axée sur l'emploi, la croissance et la stabilité;

8.

est préoccupé par les conséquences involontaires et par les effets à long terme des instruments de la politique monétaire non conventionnelle de la BCE; est conscient du fait qu'il sera complexe de sortir de ces mesures et que, pour éviter des distorsions involontaires du marché, ce processus devra être soigneusement planifié, notamment la gestion adéquate, prudente et en temps voulu de cette sortie; invite la BCE à surveiller attentivement les risques liés à ses programmes de rachat; insiste sur le fait que la politique monétaire ne peut résoudre les problèmes budgétaires et économiques que rencontrent de nombreux États membres et qu'elle ne peut se substituer aux actions nécessaires en matière de réformes structurelles durables et équilibrées sur le plan social, d'assainissement budgétaire et d'investissements ciblés;

9.

reste prudent en ce qui concerne les risques potentiels que des taux d'intérêt longtemps faibles présentent pour la stabilité financière dans certains États membres, ce qui peut avoir une incidence négative sur l'assurance-vie et les régimes de retraite; reconnait que les taux d'intérêt à long terme sont le reflet des conditions macro-économiques sous-jacentes et des choix de politique monétaire;

10.

invite la Commission à formuler des propositions visant à améliorer la surveillance macroprudentielle et les instruments politiques disponibles pour limiter les risques dans le système bancaire parallèle, à la lumière de la mise en garde de la BCE dans son rapport annuel selon laquelle, compte tenu de l'augmentation constante, au cours de la dernière décennie, de l'intermédiation non bancaire du crédit, qui représente 22 000 milliards d'euros en actifs, des initiatives supplémentaires sont nécessaires pour surveiller et évaluer les faiblesses du secteur bancaire parallèle en pleine croissance;

11.

se félicite que la BCE ait affirmé clairement, en août 2012, qu'elle «fera tout son possible» pour protéger l'euro;

12.

conclut que le programme d'achats de titres de créance publics et privés sur les marchés secondaires pourrait être plus efficace;

13.

relève les préoccupations exprimées dans l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 16 juin 2015 dans l'affaire C-62/14, selon lesquelles la BCE, lorsqu'elle achète des obligations souveraines sur les marchés secondaires, peut être exposée à un risque significatif de pertes, ainsi qu'au risque de décote; fait observer que le même arrêt précise que cela ne modifie pas la conclusion selon laquelle la BCE est autorisée à acheter des obligations souveraines sur les marchés secondaires et que de telles acquisitions ne sont pas incompatibles avec l'interdiction du financement monétaire des États membres;

14.

souligne que les niveaux élevés et divergents de l'endettement public et privé dans certains États membres, en plus des faiblesses structurelles désormais résolues dans le secteur bancaire, représentent des obstacles à la transmission correcte de la politique monétaire et que la politique monétaire non conventionnelle mise en œuvre par la BCE n'est pas en mesure de changer à elle seule cette situation;

15.

invite instamment les États membres de la zone euro qui font l'objet d'un programme d'ajustement macroéconomique à prendre des mesures, conformément à l'article 7, paragraphe 9, du règlement (UE) no 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013, pour réaliser un audit complet de leurs finances publiques afin, notamment, d'évaluer les raisons qui ont entraîné l'accumulation de niveaux d'endettement excessifs, ainsi que de déceler toute irrégularité éventuelle; souligne que l'objectif de cet audit devrait être de mieux comprendre les erreurs du passé, et non de lancer un processus ad hoc de restructuration de la dette qui risquerait de déclencher de nouveau une crise de la dette dans certains États membres;

16.

souligne que les dispositions de l'actuel cadre de gouvernance économique devraient être appliquées et respectées de manière adéquate, sans distinction entre grands et petits États membres; réaffirme que le respect de l'objectif à moyen terme d'une position budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire, en termes corrigés des variations conjoncturelles et hors mesures ponctuelles et temporaires, permettra aux États membres de faire face aux fluctuations conjoncturelles normales tout en maintenant le déficit public dans les limites de la valeur de référence de 3 % du PIB; estime que tous les outils existants du pacte de stabilité et de croissance renforcé devraient être utilisés afin de mieux soutenir la stabilité et la croissance;

17.

réaffirme son engagement à respecter l'indépendance de la BCE dans la conduite de la politique monétaire, telle qu'ancrée dans les traités; estime que l'indépendance de la Banque centrale est essentielle pour réaliser l'objectif de maintien de la stabilité des prix; souligne que tous les gouvernements et les pouvoirs publics nationaux devraient donc s'abstenir de demander à la BCE de prendre des mesures spécifiques;

18.

rappelle que l'article 127 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne prévoit que la BCE, sans préjudice de son objectif principal qui est de maintenir la stabilité des prix, apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l'Union, et que l'article 282 du même traité fournit des précisions supplémentaires à cet égard;

19.

attire l'attention sur l'article 123 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, l'article 21 des statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne et l'article 7 du règlement (CE) no 3603/93 du Conseil, du 13 décembre 1993, qui interdisent l'achat direct par les banques centrales nationales ou par la BCE de titres de créance émis par l'Union européenne, ou par des autorités ou organismes publics nationaux; rappelle néanmoins que ces achats sont autorisés sur les marchés secondaires;

20.

salue les efforts de la BCE visant à faire augmenter l'inflation à un taux tout juste en-deçà de 2 %, puisqu'ils peuvent également contribuer au succès d'autres politiques de l'Union et favoriser la compétitivité, la croissance économique et l'emploi en Europe, s'ils s'accompagnent d'investissements ciblés, de réformes structurelles ambitieuses et socialement équilibrées et d'un assainissement budgétaire;

21.

se félicite de l'avancée que constitue la décision de la BCE de publier les comptes rendus abrégés de ses réunions et attend avec intérêt l'annonce d'autres mesures visant à améliorer la transparence de ses canaux de communication; estime que d'autres progrès pourraient être accomplis, en particulier dans le cadre du MSU;

22.

se félicite de la tendance désormais générale des grandes banques centrales à expliquer publiquement les décisions monétaires aussitôt après leur adoption, pratique instaurée par la BCE; se félicite en outre de la publication plus claire et plus transparente des procédures liées à la fourniture de liquidités d'urgence à des institutions financières solvables (banques nationales, notamment) qui sont confrontées à des problèmes de liquidité temporaires;

23.

réitère sa demande d'inclure, dans le rapport annuel de la BCE, un retour d'information sur les contributions fournies dans le rapport annuel du Parlement; estime qu'il serait utile qu'en plus de son évaluation de la situation monétaire et financière, la BCE communique, dans sa déclaration suivant la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs, son estimation de l'ampleur des écarts de production au sein de la zone euro;

24.

rappelle que le dialogue monétaire trimestriel est important pour assurer la transparence de la politique monétaire vis-à-vis du Parlement et du grand public; salue la démarche par laquelle les représentants de la BCE fournissent des réponses précises et détaillées aux questions posées par les députés au Parlement européen; se félicite également que la BCE ait l'habitude d'apporter des informations supplémentaires par écrit dès lors que les réponses données pendant les échanges de vues ne sont pas tout à fait satisfaisantes ou complètes;

25.

souligne qu'il convient de faire clairement la distinction entre le rôle de surveillance de la BCE et sa mission de politique monétaire, et que la combinaison des deux fonctions ne devrait pas créer de conflit d'intérêts pour la BCE; rappelle à cet égard le principe directeur selon lequel l'instrument utilisé pour l'élaboration des politiques — monétaires ou de surveillance — doit être choisi à la fois en fonction de l'objectif visé et du sujet dont il est question;

26.

souligne que la responsabilité démocratique est nécessaire dans la perspective des nouvelles responsabilités confiées à la BCE en ce qui concerne les missions de surveillance, ainsi que son rôle consultatif dans les programmes de la troïka et du quadrige;

27.

souligne l'importance de l'indépendance organisationnelle du comité européen du risque systémique et invite la BCE à envisager des moyens d'accroître l'indépendance de ce dernier;

28.

invite la BCE à revoir entièrement la proposition de création d'une série exhaustive de données analytiques sur le crédit (AnaCredit) en tenant particulièrement compte du principe de proportionnalité et en veillant, ce faisant, à fixer des seuils appropriés afin de limiter la charge administrative, notamment pour les plus petits établissements financiers;

29.

se félicite de la volonté exprimée par Mario Draghi, lors du dialogue monétaire du 23 septembre 2015, d'«informer le Parlement européen des positions prises par la BCE» au sein d'organismes tels que le Conseil de stabilité financière ou le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire;

30.

rappelle que le rôle de la BCE consiste entre autres à garantir la stabilité financière et que la BCE doit donc s'assurer qu'il y a suffisamment de liquidités pour éviter des ruées sur des banques publiques solvables reliées au réseau de l'Eurosystème;

31.

rappelle que le rôle de la BCE au sein de la troïka et du quadrige a été codifié dans le «two-pack» (article 7 du règlement (UE) no 472/2013); prend acte de l'arrêt rendu par la Cour de justice de l'Union européenne le 16 juin 2015 dans l'affaire C-62/14 et invite la BCE à en tenir compte dans ses actions; invite instamment la BCE à réévaluer et, le cas échéant, à renforcer son indépendance par rapport aux décisions politiques;

32.

demande une évaluation approfondie du mode de fonctionnement de la troïka ainsi que de la participation de la BCE à la troïka et au quadrige, afin de préciser l'étendue des compétences et de garantir davantage de responsabilité démocratique dans l'adoption et la mise en œuvre des programmes de sauvetage;

33.

rappelle le rapport du Parlement européen du 28 février 2014 sur le rapport d'enquête sur le rôle et les activités de la troïka, qui demande au prochain Parlement de continuer le travail contenu dans ce rapport ainsi que de développer encore ses principales conclusions et de pousser plus avant l'analyse formulée;

34.

invite les États membres, le Conseil et la BCE à faire tout leur possible pour garantir l'équilibre hommes-femmes au sein des organes de décision de la BCE et à prêter une grande attention à ce facteur lors du renouvellement de la composition de ces organes, en particulier le conseil des gouverneurs et le directoire;

35.

prend acte de la proposition présentée par la Commission le 24 novembre 2015 d'un système européen de garantie des dépôts (SEGD) pour les dépôts bancaires;

36.

se félicite du projet d'UMC et de sa capacité à rééquilibrer les sources de financement, non pas en réduisant les moyens de financement ou en les maintenant à leurs niveaux actuels, mais plutôt en les augmentant et en les diversifiant, ce qui contribue ainsi à diminuer la dépendance excessive des économies de la zone euro au système bancaire et à créer un amortisseur essentiel pour l'union monétaire; avertit toutefois que l'UMC ne doit pas avoir d'effet dissuasif pour les services bancaires personnalisés axés sur l'économie réelle, étant donné qu'il s'agit de la forme la plus adéquate de financement pour les plus petites entreprises;

37.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et à la Banque centrale européenne.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/136


P8_TA(2016)0064

Ouverture des négociations sur un accord de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'ouverture de négociations d'accords de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande (2015/2932(RSP))

(2018/C 035/23)

Le Parlement européen,

vu la communication de la Commission du 14 octobre 2015 intitulée «Le commerce pour tous: Vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable» (COM(2015)0497),

vu les déclarations communes du Président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et du Président du Conseil européen, Donald Tusk, avec le premier ministre de Nouvelle-Zélande, John Key, le 29 octobre 2015, et avec le premier ministre d'Australie, Malcolm Turnbull, le 15 novembre 2015,

vu le cadre de partenariat UE-Australie, du 29 octobre 2008, et la déclaration commune UE-Nouvelle-Zélande sur les relations et la coopération, du 21 septembre 2007,

vu les autres accords bilatéraux conclus par l'Union européenne et l'Australie, notamment l'accord sur la reconnaissance mutuelle en matière d'évaluation de la conformité, de certificats et de marquages et l'accord sur le commerce du vin,

vu les autres accords bilatéraux conclus par l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande, notamment l'accord relatif aux mesures sanitaires applicables au commerce d'animaux vivants et de produits animaux et l'accord sur la reconnaissance mutuelle en matière d'évaluation de la conformité,

vu ses précédentes résolutions, notamment ses positions du 12 septembre 2012 sur le projet de décision du Conseil relatif à la conclusion de l'accord entre l'Union européenne et l'Australie portant modification de l'accord sur la reconnaissance mutuelle (1) et du 12 septembre 2012 sur le projet de décision du Conseil relatif à la conclusion d'un accord entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande portant modification de l'accord sur la reconnaissance mutuelle (2),

vu le communiqué publié à l'occasion du sommet du G20 des chefs d'État et de gouvernements qui s'est déroulé à Brisbane les 15 et 16 novembre 2014,

vu la déclaration commune du 22 avril 2015 de la vice-Présidente de la Commission / haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et du ministre australien des affaires étrangères intitulée «Le commerce pour tous: Vers une politique de commerce et d'investissement plus responsable», et la déclaration commune du 25 mars 2014 du président Van Rompuy, du Président Barroso et du premier ministre Key sur l'approfonddisement du partenariat entre la Nouvelle-Zélande et l'Union européenne,

vu le caractère sensible de certains secteurs agricoles dans ces négociations,

vu le nombre déjà important d'accords en cours de négociations entre l'UE et ses principaux partenaires commerciaux,

vu l'article 207, paragraphe 3, et l'article 218 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu la question posée à la Commission sur l'ouverture de négociations d'un accord de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande (O-000154/2015 — B8-0101/2016),

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que l'Australie et la Nouvelle-Zélande comptent parmi les partenaires les plus anciens et les plus proches de l'Union européenne, que ces pays partagent avec cette dernière des valeurs communes et qu'ils s'emploient à promouvoir la prospérité et la sécurité au sein d'un ordre international fondé sur le respect de règles;

B.

considérant que l'Union européenne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande œuvrent ensemble pour relever des défis communs dans de nombreux domaines et coopèrent au sein de plusieurs forums internationaux;

C.

considérant que l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande sont parties à l'accord sur les marchés publics, et que le processus d'adhésion de l'Australie à cet accord est en cours;

D.

considérant que l'Union européenne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande mènent actuellement des négociations multilatérales pour libéraliser davantage le commerce des biens environnementaux (accord sur les biens environnementaux) et le commerce des services (accord sur le commerce des services);

E.

considérant que l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont pris part aux négociations relatives au partenariat transpacifique, qui viennent de prendre fin, et qu'elles sont actuellement parties à la négociation d'un partenariat économique régional global en Asie orientale, qui réunit les principaux partenaires commerciaux de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande;

F.

considérant que l'Australie et la Nouvelle-Zélande figurent toujours parmi les six derniers membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avec lesquels l'Union européenne n'a signé aucun accord relatif à l'accès préférentiel au marché et n'a entrepris aucune négociation à cet égard;

G.

considérant que l'Australie et la Nouvelle-Zélande sont des pays qui respectent pleinement l'état de droit et qui assurent actuellement une bonne protection de l'environnement ainsi que des droits de l'homme, des droits sociaux et du droit du travail;

H.

considérant que, pour poursuivre le renforcement de la relation en matière de commerce et d'investissement avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, la conclusion d'accords de libre-échange avec ces pays ne pourra pas être envisagée s'ils portent préjudice à la capacité des parties d'introduire, de maintenir ou de renforcer leurs normes sociales, environnementales ou de travail;

I.

considérant que l'Union européenne a achevé, le 30 juillet 2014, les négociations avec la Nouvelle-Zélande relatives à un accord de partenariat sur les relations et la coopération et, le 22 avril 2015, les négociations avec l'Australie relatives à un accord-cadre;

J.

considérant que l'Union européenne représente le troisième partenaire commercial tant de l'Australie que de la Nouvelle-Zélande, qui se classent, respectivement, aux vingt-et-unième et cinquante-et-unième places sur la liste des partenaires commerciaux de l'Union (2014);

K.

considérant que la Nouvelle-Zélande est l'un des rares pays reconnus par la Commission européenne comme disposant d'un niveau satisfaisant de protection des données à caractère personnel;

L.

considérant que la conclusion d'accords modernes, ambitieux, équilibrés et complets permettrait aux relations économiques de passer à la vitesse supérieure;

M.

considérant que le Parlement devra être consulté sur tout accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie ou entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande;

1.

souligne l'importance d'un renforcement des relations entre l'Union et la région Asie-Pacifique pour la croissance économique européenne et insiste sur la nécessité de voir cette importance reflétée dans la politique commerciale de l'Union européenne; reconnaît que l'Australie et la Nouvelle-Zélande tiennent une place déterminante dans cette stratégie et que l'élargissement et le développement des échanges avec ces partenaires peut contribuer à atteindre cet objectif;

2.

salue l'Australie et la Nouvelle-Zélande pour leur engagement résolu et constant en faveur du système commercial multilatéral;

3.

estime que l'Union ne pourra optimiser pleinement le potentiel de ses stratégies de coopération bilatérale et régionale qu'en concluant des accords de libre-échange de qualité tant avec l'Australie qu'avec la Nouvelle-Zélande, sans pour autant renoncer en quoi que ce soit à l'ambition de construire une stratégie multilatérale ou à la mise en œuvre d'accords conclus précédemment, ni lésiner sur les ressources ou le temps nécessaires pour y parvenir;

4.

estime que la négociation de deux accords de libre-échange modernes, ambitieux, équilibrés et complets avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande représente une voie pragmatique pour le renforcement des partenariats bilatéraux, parce qu'elle permettrait de consolider davantage des relations en matière de commerce et d'investissement déjà parvenues à maturité ainsi que d'atténuer les répercussions, en termes de réduction du volume d'échanges avec l'Union, du partenariat transpacifique récemment conclu; estime que le résultat des négociations doit constituer un modèle pour une nouvelle génération d'accords de libre-échange;

5.

demande à la Commission, lorsqu'elle délimitera la portée des négociations, d'étudier de manière approfondie les nouvelles perspectives que suppose, en matière d'accès au marché pour les opérateurs économiques européens, notamment les PME, la conclusion éventuelle d'accords de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande; lui demande d'examiner si ces nouvelles perspectives valent la peine d'y sacrifier d'éventuels intérêts défensifs, compte étant tenu également du fait que les marchés d'Australie et de Nouvelle-Zélande sont déjà relativement ouverts et possèdent des droits de douane comparativement très bas au niveau international;

6.

souligne que tout accord ambitieux entre ces trois économies développées doit couvrir, de manière adéquate, l'investissement, le commerce des biens et services (en s'inspirant des récentes recommandations du Parlement européen en termes de marge de manœuvre et de secteurs sensibles), le commerce en ligne, les marchés publics, l'énergie, les entreprises d'État, la concurrence, la lutte contre la corruption, des aspects réglementaires tels que les barrières sanitaires et phytosanitaires, la recherche technologique et notamment les besoins des PME, et qu'un tel accord est à même de bénéficier à la gouvernance de l'économie mondiale en intensifiant la convergence et la coopération en matière de normes internationales sans pour autant niveler par le bas la protection du consommateur (par exemple, la sécurité alimentaire), la protection de l'environnement (par exemple, la santé et le bien-être des animaux et la protection phytosanitaire), la protection sociale ou la protection des travailleurs;

7.

souligne qu'il convient que les accords éventuels tiennent pleinement compte, dans un chapitre séparé, des besoins et des intérêts des PME au regard des mesures destinées à favoriser l'accès au marché afin d'engendrer des débouchés commerciaux concrets;

8.

est d'avis que tout accord de libre-échange éventuel doit comporter un chapitre sur le développement durable sérieux et ambitieux qui incorpore les normes fondamentales en matière de travail ainsi que les quatre conventions de gouvernance prioritaires de l'Organisation internationale du travail (OIT) et les accords multilatéraux en matière d'environnement; estime que l'accord devrait également prévoir la mise en place d'un organe de la société civile chargé de suivre et de commenter la mise en œuvre de l'accord ainsi que le respect par les parties de leurs engagements et obligations en matière de droits de l'homme, de droit du travail et de protection de l'environnement;

9.

observe que l'agriculture est un secteur très sensible et que des résultats finaux et équilibrés dans l'agriculture et la pêche doivent tenir dûment compte des intérêts de tous les producteurs européens, par exemple de viande, de produits laitiers, de sucre, de céréales et de textiles, et des producteurs dans les régions ultrapériphériques, notamment en instaurant des périodes de transition ou des quotas appropriés ou en s'abstenant de prendre des engagements dans les secteurs les plus sensibles; estime que c'est alors seulement qu'il sera en mesure de favoriser la concurrence et de profiter tant aux consommateurs qu'aux producteurs; demande l'inclusion de mesures de sauvegarde bilatérales efficaces afin d'empêcher un pic d'importations qui porte, ou risque de porter, gravement préjudice aux producteurs et la mise en œuvre de mesures spécifiques de protection des productions sensibles des régions ultrapériphériques, notamment l'exclusion des sucres spéciaux;

10.

souligne que les négociations devront aboutir à des dispositions sérieuses et contraignantes en matière de protection des droits de propriété intellectuelle, y compris des indications géographiques;

11.

demande à la Commission de procéder, dans les meilleurs délais, à des analyses d'impact complètes sur la viabilité à long terme des éventuels accords, afin de pouvoir évaluer de manière détaillée l'ensemble des avantages potentiels qu'il y aurait à renforcer, au bénéfice de la population et des entreprises des deux parties, y compris des régions ultrapériphériques et des pays et territoires d'outre-mer, les relations de commerce et d'investissement entre l'Union européenne et l'Australie et entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande;

12.

demande à la Commission de n'entamer les négociations avec l'Australie et avec la Nouvelle-Zélande qu'une fois que toutes les parties se seront engagées, dès le départ, à ce que les négociations se déroulent de manière parfaitement transparente et dans le respect des meilleures pratiques établies lors d'autres négociations, en s'appuyant sur un dialogue permanent avec les partenaires sociaux et la société civile, et à inclure le niveau d'ambition escompté à cet égard dans cet exercice exploratoire;

13.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements d'Australie et de Nouvelle-Zélande.


(1)  JO C 353 E du 3.12.2013, p. 210.

(2)  JO C 353 E du 3.12.2013, p. 210.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/139


P8_TA(2016)0065

Introduction de systèmes compatibles d'enregistrement des animaux de compagnie dans tous les États membres

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur l'introduction de systèmes compatibles d'enregistrement des animaux de compagnie dans tous les États membres (2016/2540(RSP))

(2018/C 035/24)

Le Parlement européen,

vu la déclaration de la Commission du 4 février 2016 sur l'introduction de systèmes compatibles d'enregistrement des animaux de compagnie dans tous les États membres,

vu l'article 43 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE) relatif au fonctionnement de la politique agricole commune,

vu l'article 114 du traité FUE concernant l'établissement et le fonctionnement du marché intérieur,

vu l'article 168, paragraphe 4, point b), du traité FUE sur l'adoption de mesures dans les domaines vétérinaire et phytosanitaire,

vu l'article 169 du traité FUE sur les mesures de protection des consommateurs,

vu l'article 13 du traité FUE qui prévoit que, lorsqu'ils formulent et mettent en œuvre les politiques de l'Union, l'Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu'êtres sensibles,

vu le règlement (UE) no 576/2013 du Parlement européen et du Conseil du 12 juin 2013 relatif aux mouvements non commerciaux d'animaux de compagnie et le règlement d'exécution (UE) no 577/2013 de la Commission du 28 juin 2013 concernant les modèles de documents d'identification relatifs aux mouvements non commerciaux de chiens, de chats et de furets, l'établissement de listes de territoires et de pays tiers ainsi que les exigences en matière de format, de présentation et de langues applicables aux déclarations attestant la conformité à certaines conditions prévues par le règlement (UE) no 576/2013,

vu la directive 92/65/CEE du Conseil du 13 juillet 1992 définissant les conditions de police sanitaire régissant les échanges et les importations dans la Communauté d'animaux, de spermes, d'ovules et d'embryons non soumis, en ce qui concerne les conditions de police sanitaire, aux réglementations communautaires spécifiques visées à l'annexe A, section I, de la directive 90/425/CEE,

vu sa position du 15 avril 2014 sur la proposition de règlement relatif à la santé animale (1),

vu les conclusions de la 3050e session du Conseil «Agriculture et pêche» du 29 novembre 2010 sur le bien-être des chiens et des chats,

vu le règlement (CE) no 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce,

vu le règlement d'exécution (UE) no 792/2012 de la Commission du 23 août 2012 établissant les règles relatives à la forme des permis, des certificats et autres documents prévus au règlement (CE) no 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce et modifiant le règlement (CE) no 865/2006 de la Commission,

vu sa résolution du 19 mai 2015 sur des soins de santé plus sûrs en Europe: améliorer la sécurité des patients et lutter contre la résistance aux antimicrobiens (2),

vu les conclusions de l'étude réalisée par le groupe de réflexion sur les zoonoses CALLISTO (Companion animal multisectorial interprofessional and interdisciplinary strategic think tank on zoonoses),

vu les premières conclusions de l'étude européenne menée dans douze États membres sur le bien-être des chiens et des chats faisant l'objet de pratiques commerciales, conformément à la déclaration de la Commission jointe au règlement (UE) n 576/2013,

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que la Commission a financé une étude sur le bien-être des chiens et des chats faisant l'objet de pratiques commerciales;

B.

considérant que, selon les témoignages des organisations non gouvernementales, des services répressifs, des autorités compétentes et des vétérinaires, le commerce illégal d'animaux de compagnie se développe et s'accompagne d'un détournement à grande échelle du programme de voyage des animaux de compagnie, d'une soustraction aux contrôles et d'une falsification de documents;

C.

considérant que les organisations non gouvernementales, les services répressifs et les autorités compétentes établissent un lien entre le commerce illégal d'animaux de compagnie, et notamment d'animaux sauvages et exotiques, et la grande criminalité organisée;

D.

considérant que, malgré de récentes améliorations, les informations figurant dans le passeport des animaux de compagnie, notamment la démonstration de l'exactitude de l'âge mentionné pour un animal donné, continuent de susciter de grandes interrogations;

E.

considérant que les animaux de compagnie faisant l'objet d'un commerce illégal sont souvent issus de mauvaises pratiques d'élevage, peu socialisés et plus exposés aux risques de maladie; que 70 % des nouvelles maladies apparues chez l'homme au cours des dernières décennies sont d'origine animale, et que les animaux de compagnie courants sont porteurs de nombreuses zoonoses, notamment de la rage;

F.

considérant que la majorité des États membres ont déjà mis en place un certain niveau d'exigences en matière d'enregistrement ou d'identification des animaux de compagnie; que la plupart des bases de données correspondantes ne sont pas encore compatibles et que la traçabilité est donc limitée en cas de déplacement des animaux dans l'Union;

G.

considérant que l'instauration de règles compatibles en matière d'identification et d'enregistrement des animaux de compagnie constituerait un progrès notable pour la protection du bien-être animal et de la santé publique et animale, tout en garantissant une traçabilité efficace des animaux de compagnie à l'intérieur de l'Union;

H.

considérant que certains États membres (Pays-Bas et Belgique) se sont dotés de listes positives applicables à la détention et à la vente des animaux de compagnie;

1.

souligne le rôle positif que les animaux de compagnie jouent dans la vie de millions de maîtres et de familles sur tout le territoire de l'Union et réaffirme que les propriétaires doivent pouvoir voyager avec leurs animaux dans toute l'Union de manière sûre et contrôlée;

2.

accueille avec satisfaction les améliorations apportées au programme de voyage des animaux instauré par le règlement (UE) no 576/2013, notamment les dispositifs de sécurité supplémentaires figurant dans le passeport de l'animal de compagnie, et les futures améliorations qui seront appliquées une fois la législation sur la santé animale adoptée par les colégislateurs;

3.

prend acte avec inquiétude des témoignages des organisations non gouvernementales, des services répressifs, des autorités compétentes et des vétérinaires, qui montrent clairement que le programme de voyage des animaux fait de plus en plus souvent l'objet d'une utilisation frauduleuse à des fins commerciales;

4.

constate que l'absence de vaccination, de traitement antiviral adapté et de soins vétérinaires et sanitaires chez les animaux faisant l'objet d'un commerce illégal oblige bien souvent à recourir aux antibiotiques pour les soigner; souligne que les risques de résistance aux antimicrobiens s'en trouvent accrus;

5.

constate avec préoccupation l'augmentation du commerce, légal et illégal, d'animaux sauvages fréquemment détenus en tant qu'animaux de compagnie; fait observer que la détention d'animaux sauvages comme animaux de compagnie nuit considérablement au bien-être de l'animal tout en constituant un risque pour la santé et la sécurité de l'homme; souligne que ce commerce a une incidence profonde, en termes de conservation, sur les espèces capturées à l'état sauvage pour alimenter la filière; demande à la Commission de prendre des mesures fortes et efficaces pour s'attaquer au commerce illégal des animaux de compagnie, et notamment des animaux sauvages faisant office d'animaux de compagnie;

6.

constate qu'alors que de nombreux États membres ont des systèmes obligatoires d'identification et d'enregistrement des animaux de compagnie, des disparités existent en ce qui concerne le type d'informations détenues, les animaux concernés par les exigences d'identification et d'enregistrement et le niveau administratif qui détient lesdites informations;

7.

fait observer que des systèmes compatibles d'exigences en matière d'identification et d'enregistrement des chiens (Canis lupus familiaris) et des chats (Felis silvestris catus) permettraient de réduire les possibilités de falsification des documents et de commerce illégal et ainsi d'améliorer le bien-être animal, de protéger la santé publique et animale et de garantir une traçabilité réelle dans l'Union;

8.

demande à la Commission, dès l'entrée en vigueur du règlement relatif aux maladies animales transmissibles (législation sur la santé animale), d'adopter sans délai un acte délégué établissant des règles conformément aux articles 109 et 118 dudit règlement en ce qui concerne des systèmes détaillés et compatibles pour les moyens et méthodes d'identification et d'enregistrement des chiens (Canis lupus familiaris) et des chats (Felis silvestris catus); souligne que les informations à caractère personnel relatives aux propriétaires et aux vendeurs d'animaux de compagnie doivent faire l'objet d'un traitement conforme aux règles juridiques applicables dans l'Union en matière de protection des données à caractère personnel;

9.

demande à la Commission, dès l'entrée en vigueur du règlement relatif aux maladies animales transmissibles, d'envisager l'adoption d'actes délégués établissant des règles conformément aux articles 109 et 118 dudit règlement en ce qui concerne des systèmes détaillés et compatibles pour les moyens et méthodes d'identification et d'enregistrement des animaux de compagnie visés à l'annexe 1 du règlement précité:

10.

prie instamment la Commission de publier sans délai les conclusions de l'étude sur le bien-être des chiens et des chats faisant l'objet de pratiques commerciales;

11.

estime qu'un système compatible d'identification et d'enregistrement des animaux de compagnie sur tout le territoire de l'Union aura des retombées positives allant au-delà de la simple lutte contre le commerce illégal; estime qu'il permettra notamment d'identifier l'origine de foyers de maladies, de lutter contre les mauvais traitements infligés aux animaux et de s'attaquer aux autres problèmes de bien-être des animaux;

12.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0381.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0197.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/142


P8_TA(2016)0066

Situation humanitaire au Yémen

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la situation humanitaire au Yémen (2016/2515(RSP))

(2018/C 035/25)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le Yémen, et notamment celle du 9 juillet 2015 sur la situation au Yémen (1),

vu la déclaration commune du 10 janvier 2016 de la vice-présidente/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et du commissaire chargé de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides, sur l'attaque perpétrée contre un dispensaire de Médecins Sans Frontières (MSF) au Yémen,

vu la déclaration du 15 décembre 2015 du porte-parole du Service européen pour l'action extérieure sur la reprise des pourparlers sur le Yémen sous l'égide de l'ONU, et la déclaration commune du 2 octobre 2015 de la vice-présidente/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et du commissaire chargé de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides, sur le Yémen,

vu les conclusions du Conseil «Affaires étrangères» sur le Yémen, notamment celles du 20 avril 2015,

vu les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Yémen, et notamment ses résolutions 2216 (2015), 2201 (2015) et 2140 (2014),

vu les déclarations du 8 janvier 2016 et du 10 janvier 2016 sur le Yémen communiquées par le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies,

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que la crise actuelle au Yémen est le résultat de l'échec des gouvernements successifs à satisfaire aux aspirations légitimes du peuple yéménite à la démocratie, au développement économique et social, à la stabilité et à la sécurité; que cet échec a créé les conditions propices au déclenchement d'un conflit violent en négligeant de mettre en place un gouvernement d'union et un partage équitable des pouvoirs et en ignorant systématiquement les nombreuses tensions tribales du pays, son insécurité générale et sa paralysie économique;

B.

considérant que l'intervention militaire au Yémen menée, à la demande du président yéménite Abd Rabbuh Mansur Hadi, par l'Arabie saoudite, qui a utilisé des bombes à fragmentation bannies au niveau international, a engendré une situation désastreuse sur le plan humanitaire dont le pays tout entier subit les conséquences, a de graves répercussions sur la région et représente une menace pour la paix et la sécurité internationale; que la population civile du Yémen, dont les conditions de vie étaient déjà pénibles, est la première victime de l'escalade militaire actuelle;

C.

considérant que des rebelles Houthis ont assiégé la ville de Taïz, la troisième ville la plus importante du Yémen, faisant obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire; que, selon Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence des Nations unies, quelque 200 000 civils pris au piège sur place ont cruellement besoin d’eau potable, de nourriture, de soins médicaux et d'autres formes d'assistance et de protection vitale;

D.

considérant que depuis le début du conflit, au moins 5 979 personnes ont trouvé la mort, près de la moitié d'entre elles des civils, et 28 208 personnes ont été blessées; que l'on compte des centaines de femmes et d'enfants parmi ces victimes; que les conséquences humanitaires pour la population civile des combats que se livrent actuellement les différentes milices, des bombardements et de l'interruption des services essentiels atteignent des proportions alarmantes;

E.

considérant que, selon l'Aperçu des besoins humanitaires 2016 (HNO) paru en novembre 2015, 21,2 millions de personnes (82 % de la population yéménite) ont besoin d'une aide humanitaire sous une forme ou une autre; qu'en outre, près de 2,1 millions de personnes sont actuellement considérées comme souffrant de malnutrition, dont plus de 1,3 million d'enfants qui souffrent de malnutrition aiguë sévère;

F.

considérant que l’Union a apporté 52 millions d'euros supplémentaires au titre de l'aide humanitaire en réponse à la crise au Yémen et à son impact dans la Corne de l’Afrique en 2015; que l'Union apportera jusqu’à 2 millions d'euros pour la mise en place du Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations unies (UNVIM) pour la navigation commerciale à destination du Yémen, facilitant ainsi la circulation sans entrave de biens commerciaux et de l’aide humanitaire au Yémen;

G.

considérant que de nombreuses sources rapportent que des frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont touché des cibles civiles, notamment des hôpitaux, des écoles, des marchés, des silos à grains, des ports et des camps de personnes déplacées, ont gravement endommagé des infrastructures essentielles à l'acheminement de l'aide et contribué à provoquer de graves pénuries d'aliments et de carburant dans le pays; qu'un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) a été bombardé au nord du Yémen le 10 janvier 2016, attaque qui a tué au moins six personnes et fait une dizaine de blessés, dont du personnel de MSF, et qui a gravement endommagé les installations médicales; que cet incident est le dernier d'une série d'attaques contre des établissements médicaux; que de nombreux monuments historiques et sites archéologiques ont également été irrémédiablement endommagés ou détruits, notamment certaines parties de la vieille ville de Sanaa, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco;

H.

considérant qu'en raison des capacités portuaires réduites et de la congestion due à l'endommagement de l'infrastructure et des installations, seuls 15 % du volume de carburant importé avant la crise arrivent dans le pays; que, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) de la FAO, huit provinces sont aujourd'hui classées au niveau «urgence» sur le plan de la sécurité alimentaire, à savoir Sa’ada, Hajjah, Hodeïda, Taïz, Al-Dhale, Lahj, Abyan et Hadramaut;

I.

considérant que, selon Save the children, les hôpitaux ont été fermés ou sévèrement touchés par les combats ou la pénurie de carburant dans au moins 18 des 22 provinces du pays; que, en particulier, 153 dispensaires qui fournissaient précédemment des aliments à plus de 450 000 enfants en danger ont fermé, de même que 158 cliniques ambulatoires qui dispensaient des soins essentiels à près d'un demi-million d'enfants âgés de moins de cinq ans;

J.

considérant que, selon l'Unicef, le conflit au Yémen a également eu une incidence grave sur l'accès des enfants à l'éducation, qui sont près de deux millions à être laissés pour compte en raison de la fermeture de 3 584 écoles, soit une école sur quatre; que 860 de ces écoles ont été endommagées ou abritent des personnes déplacées;

K.

considérant qu'un cessez-le-feu a été décrété dans tout le pays le 15 décembre 2015 mais qu'il a été souvent violé depuis; que les pourparlers de paix menés par les belligérants en Suisse à la mi-décembre 2015 n'ont débouché sur aucune avancée majeure sur la voie de la résolution du conflit; que les négociations de paix sous l'égide des Nations unies, qui devaient reprendre le 14 janvier 2016 sous la houlette de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, ont été provisoirement reportées dans un contexte de poursuite des violences;

L.

considérant que la situation au Yémen menace gravement la stabilité de la région, en particulier la Corne de l'Afrique, la mer Rouge et le Moyen-Orient plus généralement; qu'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) a su tirer parti de la détérioration de la situation politique et de la sécurité au Yémen en renforçant sa présence et en intensifiant ses attentats par leur nombre et leur ampleur; que le groupe État islamique s'est implanté au Yémen et a perpétré contre des mosquées chiites des attentats qui ont fait des centaines de morts;

M.

considérant que la stabilité et la sécurité du Yémen ainsi que le bon fonctionnement de son gouvernement revêtent une importance capitale au regard des efforts déployés au niveau international pour combattre l'extrémisme et la violence dans la région et ailleurs, mais aussi de la paix et de la stabilité au sein même du Yémen;

N.

considérant que des États membres de l'Union ont continué d'autoriser les transferts d'armes et d'équipements apparentés vers l'Arabie saoudite depuis le début de la guerre; que ces transferts sont contraires à la position commune 2008/944/PESC sur le contrôle des exportations d'armes, qui exclut explicitement l'autorisation d'exportation d'armes par les États membres s'il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires dont l'exportation est envisagée servent à commettre des violations graves du droit humanitaire international et à nuire à la paix, la sécurité et la stabilité régionales;

1.

est vivement préoccupé par l'aggravation alarmante de la situation humanitaire au Yémen, dont témoignent une insécurité alimentaire largement répandu et une malnutrition grave, des attaques aveugles contre des civils, du personnel médical et des travailleurs humanitaires ainsi que la destruction d'infrastructures civiles et médicales causée par le conflit intérieur préexistant et par l'intensification des frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie Saoudite, des combats au sol et des tirs d'artillerie, en dépit des appels répétés à l'arrêt des hostilités; déplore la perte de vies humaines causée par le conflit et les souffrances des personnes prises dans les combats, et présente ses sincères condoléances aux familles des victimes; réaffirme sa volonté de continuer à soutenir le Yémen et sa population;

2.

est vivement préoccupé par les frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite et le blocus naval qu'elle a imposé au Yémen, qui ont provoqué la mort de milliers de personnes, ont davantage encore déstabilisé le Yémen, détruisent les infrastructures matérielles du pays, ont engendré une instabilité qui a été exploitée par des organisations terroristes et extrémistes telles que le groupe État islamique et AQPA, et ont exacerbé une situation humanitaire déjà critique; condamne également avec fermeté les opérations de déstabilisation et les exactions des Houthis, qui sont soutenus par l'Iran, notamment le siège de la ville de Taïz, qui a également eu des conséquences humanitaires désastreuses pour ses habitants;

3.

souligne la nécessité de coordonner l'action humanitaire sous l'égide des Nations unies, et demande instamment à tous les pays de contribuer à répondre aux besoins humanitaires; presse toutes les parties de permettre l'entrée sur le territoire des denrées alimentaires, des médicaments, du carburant et de toute autre aide dont la population a besoin d'urgence, ainsi que leur acheminement par les Nations unies et les organisations humanitaires internationales afin de répondre aux besoins essentiels des civils touchés par la crise, conformément aux principes d'impartialité, de neutralité et d'indépendance; demande une trêve humanitaire pour permettre l'acheminement en urgence de l'aide vitale à la population yéménite; rappelle qu'il importe par conséquent de faciliter l'accès au Yémen par voie maritime;

4.

demande à l'ensemble des parties de respecter le droit humanitaire international et le droit international en matière de droits de l'homme, de garantir la protection des populations civiles ainsi que de s'abstenir de cibler directement les infrastructures civiles, notamment les installations médicales et les systèmes d'approvisionnement en eau; réclame l'ouverture d'une enquête indépendante sur toutes les allégations de mauvais traitements, de torture, d'assassinats ciblés de civils ainsi que d'autres violations du droit international en matière de droits de l'homme et du droit international humanitaire;

5.

rappelle à toutes les parties que les hôpitaux et le personnel médical sont expressément protégés en vertu du droit humanitaire international et que le fait de cibler délibérément des civils et l’infrastructure civile constitue un crime de guerre; demande l'ouverture d'une enquête impartiale et indépendante sur toutes les violations présumées du droit international relatif aux droits de l'homme et du droit international humanitaire, y compris les récentes attaques visant des infrastructures et du personnel humanitaires; exhorte toutes les parties à respecter les droits de l'homme et les libertés de tous les Yéménites, et insiste sur l'importance de renforcer la sécurité de toutes les personnes participant à des missions pour la paix ou des missions humanitaires dans le pays, notamment les travailleurs humanitaires, les médecins et les journalistes;

6.

demande à l'Union de promouvoir efficacement le respect du droit international humanitaire, tel que prévu dans les lignes directrices pertinentes de l'Union; souligne en particulier la nécessité, pour l'Union, dans le cadre de son dialogue politique avec l'Arabie saoudite, de mettre en avant l'importance du respect du droit humanitaire international et, en cas d'échec du dialogue, d'envisager d'autres mesures en application des lignes directrices de l'Union européenne concernant la promotion du droit humanitaire international;

7.

invite la VP/HR à œuvrer pour imposer un embargo européen sur les armes à l'Arabie saoudite compte tenu de la gravité des accusations qui pèsent sur elle au regard de la violation des droits humanitaires au Yémen, et eu égard au fait qu'il serait par conséquent contraire à la position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008 de continuer à autoriser la vente d'armes à l'Arabie saoudite;

8.

est d'avis que l'Arabie saoudite et l'Iran ont un rôle clé à jouer dans la résolution de la crise, et exhorte les deux parties à collaborer en faisant preuve de pragmatisme et de bonne foi pour mettre fin aux combats au Yémen;

9.

souligne que seule une solution politique négociée et exempte de toute exclusive peut rétablir la paix et préserver l'unité, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du Yémen; invite toutes les parties à engager dans les plus brefs délais un nouveau cycle de négociations de paix sous l'égide des Nations unies, et ce en toute bonne foi et sans condition préalable, notamment en réglant leurs différends par le dialogue et la consultation, en rejetant les actes de violence à visée politique et en se gardant de toute provocation ainsi que de toute action unilatérale visant à saper la transition politique; soutient les efforts déployés par Ismail Ould Cheikh Ahmed, l'envoyé spécial des Nations unies, pour organiser des négociations de paix sous l'égide des Nations unies conformément à l'initiative du Conseil de coopération du Golfe, aux conclusions de la conférence de dialogue national ainsi qu'aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment aux résolutions 2140 (2014) et 2216 (2015);

10.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux parlements et aux gouvernements des États membres, au Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, au Secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, au Secrétaire général de la Ligue des États arabes et au gouvernement du Yémen.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0270.


II Communications

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

Parlement européen

Mardi 2 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/146


P8_TA(2016)0030

Demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz (2015/2313(IMM))

(2018/C 035/26)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz, transmise en date du 13 août 2015 par le procureur général de la République de Pologne dans le cadre d'une procédure intentée par l'Inspecteur général polonais du transport routier (réf. no CAN-PST-SCW.7421.1209083.2014.9.A.0475), et communiquée en séance plénière le 29 octobre 2015,

vu que Robert Jarosław Iwaszkiewicz a renoncé à son droit d'être entendu conformément à l'article 9, paragraphe 5, de son règlement,

vu les articles 8 et 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ainsi que l'article 6, paragraphe 2, de l'acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct, du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (1),

vu l'article 105, paragraphe 2, et l'article 108 de la Constitution de la République de Pologne, ainsi que l'article 7b, paragraphe 1, et l'article 7c, paragraphe 1, en liaison avec l'article 10b de la loi polonaise du 9 mai 1996 sur l'exercice du mandat de député et de sénateur,

vu l'article 5, paragraphe 2, l'article 6, paragraphe 1, et l'article 9 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0015/2016),

A.

considérant que le procureur général de la République de Pologne a transmis une requête de l'Inspecteur général polonais du transport routier demandant la levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz, député au Parlement européen élu pour la Pologne, en ce qui concerne une infraction au titre de l'article 92a du code des infractions mineures du 20 mai 1971, en liaison avec l'article 20, paragraphe 1, de la loi du 20 juin 1997 sur la circulation routière;

B.

considérant que l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen bénéficient, sur le territoire de leur propre État membre, des immunités reconnues aux membres du parlement de leur État membre;

C.

considérant que l'article 105, paragraphe 2, et l'article 108 de la Constitution de la République de Pologne disposent qu'un député ou un sénateur ne peut encourir de responsabilité pénale qu'avec l'autorisation de la Diète polonaise ou du Sénat polonais, respectivement;

D.

considérant qu'il incombe, dès lors, au Parlement européen de décider si l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz doit ou non être levée;

E.

considérant que ce dernier est accusé de non-respect de la limitation de vitesse en agglomération;

F.

considérant que l'infraction présumée n'a pas de rapport direct ou évident avec l'exercice par Robert Jarosław Iwaszkiewicz de ses fonctions de député au Parlement européen;

G.

considérant que, en l'espèce, le Parlement n'a pas pu établir qu'il y avait fumus persecutionis, c'est-à-dire une présomption suffisamment sérieuse et précise que la demande a été soumise dans l'intention de nuire à l'activité politique du député concerné;

1.

décide de lever l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente à l'autorité compétente de la République de Pologne et à Robert Jarosław Iwaszkiewicz.


(1)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85, ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T-346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/148


P8_TA(2016)0031

Demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz (2015/2240(IMM))

(2018/C 035/27)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz, transmise en date du 13 août 2015 par le procureur général de la République de Pologne dans le cadre d'une procédure intentée par l'Inspecteur général polonais du transport routier (réf. no CAN-PST-SCW.7421.1158450.2014.5.A.0475), et communiquée en séance plénière le 9 septembre 2015,

vu que Robert Jarosław Iwaszkiewicz a renoncé à son droit d'être entendu conformément à l'article 9, paragraphe 5, de son règlement,

vu les articles 8 et 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ainsi que l'article 6, paragraphe 2, de l'acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct, du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (1),

vu l'article 105, paragraphe 2, et l'article 108 de la Constitution de la République de Pologne, ainsi que l'article 7b, paragraphe 1, et l'article 7c, paragraphe 1, en liaison avec l'article 10b de la loi polonaise du 9 mai 1996 sur l'exercice du mandat de député et de sénateur,

vu l'article 5, paragraphe 2, l'article 6, paragraphe 1, et l'article 9 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0016/2016),

A.

considérant que le procureur général de la République de Pologne a transmis une requête de l'Inspecteur général polonais du transport routier demandant la levée de l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz, député au Parlement européen élu pour la Pologne, en ce qui concerne une infraction au titre de l'article 92a du code des infractions mineures du 20 mai 1971, en liaison avec l'article 20, paragraphe 1, de la loi du 20 juin 1997 sur la circulation routière;

B.

considérant que l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen bénéficient, sur le territoire de leur propre État membre, des immunités reconnues aux membres du parlement de leur État membre;

C.

considérant que l'article 105, paragraphe 2, et l'article 108 de la Constitution de la République de Pologne disposent qu'un député ou un sénateur ne peut encourir de responsabilité pénale qu'avec l'autorisation de la Diète polonaise ou du Sénat polonais, respectivement;

D.

considérant qu'il incombe, dès lors, au Parlement européen de décider si l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz doit ou non être levée;

E.

considérant que ce dernier est accusé de non-respect de la limitation de vitesse en agglomération;

F.

considérant que le délit présumé n'a pas de rapport direct ou évident avec l'exercice par Robert Jarosław Iwaszkiewicz de ses fonctions de député au Parlement européen, ni ne concerne des opinions exprimées ou des votes émis dans l'exercice de ses fonctions de député au Parlement européen au sens de l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne;

G.

considérant que, en l'espèce, le Parlement n'a pas pu établir qu'il y avait fumus persecutionis, c'est-à-dire une présomption suffisamment sérieuse et précise que la demande a été soumise dans l'intention de nuire à l'activité politique du député concerné;

1.

décide de lever l'immunité de Robert Jarosław Iwaszkiewicz;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente à l'autorité compétente de la République de Pologne et à Robert Jarosław Iwaszkiewicz.


(1)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85, ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T-346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/150


P8_TA(2016)0032

Demande de levée de l'immunité de Florian Philippot

Décision du Parlement européen du 2 février 2016 sur la demande de levée de l'immunité de Florian Philippot (2015/2267(IMM))

(2018/C 035/28)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l'immunité de Florian Philippot, transmise en date du 2 septembre 2015 par le ministère de la justice de la République française dans le cadre d'une procédure en diffamation devant le tribunal de grande instance de Nanterre (réf. JIJI215000010), et communiquée en séance plénière le 16 septembre 2015,

ayant entendu Florian Philippot, conformément à l'article 9, paragraphe 5, de son règlement,

vu les articles 8 et 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ainsi que l'article 6, paragraphe 2, de l'acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct, du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (1),

vu l'article 26 de la Constitution de la République française,

vu l'article 5, paragraphe 2, l'article 6, paragraphe 1, et l'article 9 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0014/2016),

A.

considérant qu'une juridiction française a demandé la levée de l'immunité de Florian Philippot dans le cadre de poursuites pénales engagées par un État tiers;

B.

considérant que l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen ne peuvent être recherchés, détenus ou poursuivis en raison des opinions ou votes émis par eux dans l'exercice de leurs fonctions;

C.

considérant, en outre, que l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen bénéficient, sur leur territoire national, des immunités reconnues aux membres du parlement de leur pays;

D.

considérant que l'article 26 de Constitution de la République française dispose qu'«aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions», et qu'«aucun membre du Parlement ne peut faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté» sans autorisation parlementaire;

E.

considérant que Florian Philippot est accusé par le gouvernement d'un État tiers, plus exactement le Qatar, d'avoir diffamé ledit État lors d'une émission radiophonique le 9 janvier 2015 et d'une émission télévisée le 19 janvier 2015, au cours desquelles il a laissé entendre que le Qatar financerait le terrorisme;

F.

considérant que l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne et l'article 26 de la Constitution française interdisent toute procédure civile ou pénale à l'encontre d'un député en raison d'opinions exprimées dans l'exercice de ses fonctions;

G.

considérant que «dans le système français, la protection des représentants du peuple dans l'accomplissement de leur mandat remonte à 1789. Elle trouve son fondement dans le respect de la souveraineté populaire et dans la nécessité, dans un État démocratique, pour les représentants élus d'exercer librement leur mandat, sans crainte de poursuites judiciaires ou d'une ingérence de l'exécutif ou du judiciaire» (2);

H.

considérant que cette immunité absolue suppose que les opinions exprimées par un député européen au cours de réunions officielles du Parlement ou en d'autres lieux comme, par exemple, dans les médias, ne peuvent être attaquées lorsqu'il existe «un lien entre l'opinion exprimée et les fonctions parlementaires» (3);

I.

considérant que l'expression en public d'opinions sur la politique extérieure de l'Union européenne et d'États tiers entre dans les fonctions officielles d'un député européen;

J.

considérant que, par conséquent, les conditions déterminant la levée de l'immunité de Florian Philippot ne sont pas réunies;

K.

considérant que s'il était estimé, mais tel n'est pas le cas, que l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ne s'appliquait pas à l'espèce, la demande des autorités françaises devrait être examinée conformément à l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne, en combinaison avec l'article 26, deuxième alinéa, de la Constitution de la République française, et devrait donc être considérée comme une demande d'autorisation de soumettre Florian Philippot «en matière criminelle ou correctionnelle, à une arrestation ou à toute autre mesure privative ou restrictive de liberté»;

L.

considérant que l'immunité parlementaire a généralement pour objet de permettre au pouvoir législatif de s'acquitter de ses missions constitutionnelles indépendamment de toute ingérence injustifiée, en particulier du pouvoir exécutif (4); que, manifestement, ce principe s'applique également à une procédure pénale pour diffamation engagée par un État tiers à l'encontre d'un député;

M.

considérant qu'il n'est donc pas nécessaire d'examiner la question du fumus persecutionis, à savoir si l'intention sous-jacente de la procédure pénale est de nuire à l'activité politique du député;

1.

décide de ne pas lever l'immunité de Florian Philippot;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente à l’autorité compétente de la République française et à Florian Philippot.


(1)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85 , ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T-346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.

(2)  Arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme du 17 décembre 2002 dans l'affaire A/Royaume-Uni, point 47.

(3)  Arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543, point 33.

(4)  Sascha Hardt, Parliamentary Immunity. A Comprehensive Study of the Systems of Parliamentary Immunity of the United Kingdom, France, and the Netherlands in a European Context, coll. «Ius Commune Europaeum Series» no 119, Intersentia, ISBN 978-1-78068-191-7, Maastricht, juillet 2013.


III Actes préparatoires

PARLEMENT EUROPÉEN

Mardi 2 février 2016

31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/152


P8_TA(2016)0025

Régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) ***I

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant un code de l'Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) (texte codifié) (COM(2015)0008 — C8-0008/2015 — 2015/0006(COD))

(Procédure législative ordinaire — codification)

(2018/C 035/29)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0008),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 77, paragraphe 2, points b) et e), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0008/2015),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'accord interinstitutionnel du 20 décembre 1994 sur la méthode de travail accélérée pour la codification officielle des textes législatifs (1),

vu les articles 103 et 59 de son règlement,

vu le rapport de sa commission des affaires juridiques (A8-0359/2015),

A.

considérant que, de l'avis du groupe consultatif des services juridiques du Parlement européen, du Conseil et de la Commission, la proposition en question se limite à une codification pure et simple des textes existants, sans modification de leur substance;

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  JO C 102 du 4.4.1996, p. 2.


P8_TC1-COD(2015)0006

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 2 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil concernant un code de l’Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (code frontières Schengen) (texte codifié)

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2016/399.)


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/153


P8_TA(2016)0026

Amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux métaux lourds ***

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision du Conseil portant acceptation des amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux métaux lourds (08648/2015 — C8-0157/2015 — 2014/0359(NLE))

(Approbation)

(2018/C 035/30)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (08648/2015),

vu les amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux métaux lourds (08648/2015 ADD 1),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 192, paragraphe 1, et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0157/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (A8-0002/2016),

1.

donne son approbation à l'acceptation des amendements au protocole;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/154


P8_TA(2016)0027

Amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux polluants organiques persistants ***

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision du Conseil portant acceptation des amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux polluants organiques persistants (08651/2015 — C8-0158/2015 — 2014/0358(NLE))

(Approbation)

(2018/C 035/31)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (08651/2015),

vu les amendements au protocole de 1998 à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif aux polluants organiques persistants (08651/2015, ADD 1 et ADD 2),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 192, paragraphe 1, et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0158/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (A8-0001/2016),

1.

donne son approbation à l'acceptation des amendements au protocole;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/155


P8_TA(2016)0028

Accord sur la coopération entre Eurojust et l'Ukraine *

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, de l'accord sur la coopération entre Eurojust et l'Ukraine (11592/2015 — C8-0300/2015 — 2015/0810(CNS))

(Consultation)

(2018/C 035/32)

Le Parlement européen,

vu le projet du Conseil (11592/2015),

vu l'article 39, paragraphe 1, du traité sur l'Union européenne, tel que modifié par le traité d'Amsterdam, et l'article 9 du protocole no 36 sur les dispositions transitoires, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0300/2015),

vu la décision 2002/187/JAI du Conseil du 28 février 2002 instituant Eurojust afin de renforcer la lutte contre les formes graves de criminalité (1), et notamment son article 26 bis, paragraphe 2,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et l'avis de la commission des affaires juridiques (A8-0007/2016),

1.

approuve le projet du Conseil;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'à Eurojust.


(1)  JO L 63 du 6.3.2002, p. 1.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/156


P8_TA(2016)0029

Accord sur la coopération entre Eurojust et le Monténégro *

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur le projet de décision d’exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, de l'accord sur la coopération entre Eurojust et le Monténégro (11596/2015 — C8-0299/2015 — 2015/0812(CNS))

(Consultation)

(2018/C 035/33)

Le Parlement européen,

vu le projet du Conseil (11596/2015),

vu l'article 39, paragraphe 1, du traité sur l'Union européenne, tel que modifié par le traité d'Amsterdam, et l'article 9 du protocole no 36 sur les dispositions transitoires, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0299/2015),

vu la décision 2002/187/JAI du Conseil du 28 février 2002 instituant Eurojust afin de renforcer la lutte contre les formes graves de criminalité (1), et notamment son article 26 bis, paragraphe 2,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0008/2016),

1.

approuve le projet du Conseil;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'à Eurojust.


(1)  JO L 63 du 6.3.2002, p. 1.


31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/157


P8_TA(2016)0033

Établissement d'une plateforme européenne pour renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré ***I

Résolution législative du Parlement européen du 2 février 2016 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil établissant une plateforme européenne dans l'objectif de renforcer la coopération visant à prévenir et à décourager le travail non déclaré (COM(2014)0221 — C7-0144/2014 — 2014/0124(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 035/34)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2014)0221),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 153, paragraphe 2, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C7-0144/2014),

vu l'avis de la commission des affaires juridiques sur la base juridique proposée,

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'avis motivé soumis par la Chambre des communes du Royaume-Uni, dans le cadre du protocole no 2 sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, déclarant que le projet d'acte législatif n'est pas conforme au principe de subsidiarité,

vu l'avis du Comité économique et social européen du 10 septembre 2014 (1),

vu l'avis du Comité des régions du 7 octobre 2014 (2),

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 20 novembre 2015, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'emploi et des affaires sociales et les avis de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs et de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A8-0172/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  JO C 458 du 19.12.2014, p. 43.

(2)  JO C 415 du 20.11.2014, p. 37.


P8_TC1-COD(2014)0124

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 2 février 2016 en vue de l’adoption de la décision (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil établissant une plate-forme européenne afin de renforcer la coopération dans la lutte contre le travail non déclaré

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, la décision (UE) 2016/344.)


Mercredi 3 février 2016

31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/158


P8_TA(2016)0035

Accord d'association UE-Moldavie: clause de sauvegarde et mécanisme anti-contournement ***I

Résolution législative du Parlement européen du 3 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à l'application de la clause de sauvegarde et du mécanisme anticontournement permettant la suspension temporaire des préférences tarifaires prévues dans l'accord d'association entre l'Union européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique et leurs États membres, d'une part, et la République de Moldavie, d'autre part (COM(2015)0154 — C8-0092/2015 — 2015/0079(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 035/35)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0154),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 207, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0092/2015),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 16 décembre 2015, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission du commerce international et l'avis de la commission de l'agriculture et du développement rural (A8-0364/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


P8_TC1-COD(2015)0079

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 3 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application de la clause de sauvegarde et du mécanisme anticontournement prévus dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la République de Moldavie, d’autre part

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2016/400.)


31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/159


P8_TA(2016)0036

Accord d'association UE-Géorgie: mécanisme anti-contournement ***I

Résolution législative du Parlement européen du 3 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application du mécanisme anticontournement permettant la suspension temporaire des préférences tarifaires prévues dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la Géorgie, d’autre part (COM(2015)0155 — C8-0091/2015 — 2015/0080(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 035/36)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0155),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 207, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0091/2015),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 16 décembre 2015, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission du commerce international et l'avis de la commission de l'agriculture et du développement rural (A8-0365/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


P8_TC1-COD(2015)0080

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 3 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à l’application du mécanisme anticontournement prévu dans l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la Géorgie, d’autre part

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2016/401.)


Jeudi 25 février 2016

31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/160


P8_TA(2016)0052

Autorisation donnée à l'Autriche de signer et ratifier la convention de La Haye du 15 novembre 1965, et à Malte d’y adhérer ***

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur le projet de décision du Conseil autorisant la République d'Autriche à signer et ratifier la convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale et Malte à y adhérer, dans l'intérêt de l'Union européenne (13777/2015 — C8-0401/2015 — 2013/0177(NLE))

(Approbation)

(2018/C 035/37)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (13777/2015),

vu la convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale (13777/15/ADD1),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 81, paragraphe 2, et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0401/2015),

vu l'avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014 (1),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des affaires juridiques (A8-0018/2016),

1.

donne son approbation au projet de décision du Conseil autorisant la République d'Autriche à signer et ratifier la convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale et Malte à y adhérer, dans l'intérêt de l'Union européenne;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.


(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


31.1.2018   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 35/161


P8_TA(2016)0053

Accord UE — République de Saint-Marin sur l'échange automatique d'informations relatives aux comptes financiers *

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la République de Saint-Marin prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (COM(2015)0518 — C8-0370/2015 — 2015/0244(NLE))

(Consultation)

(2018/C 035/38)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2015)0518),

vu le projet de protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la République de Saint-Marin prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (13448/2015),

vu l'article 115 et l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), et paragraphe 8, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, en vertu desquels le Conseil a consulté le Parlement (C8-0370/2015),

vu l'article 59, l'article 108, paragraphe 7, et l'article 50, paragraphe 1, de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0025/2016),

1.

approuve la conclusion du protocole de modification de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République de Saint-Marin.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/162


P8_TA(2016)0054

Adhésion de la Croatie à la convention relative à la protection des intérêts financiers de l'Union *

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la recommandation de décision du Conseil relative à l'adhésion de la Croatie à la convention du 26 juillet 1995, établie sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, au protocole du 27 septembre 1996, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, à la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, au protocole du 29 novembre 1996, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, concernant l'interprétation, à titre préjudiciel, par la Cour de justice des Communautés européennes de la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes, et au deuxième protocole du 19 juin 1997, établi sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, à la convention relative à la protection des intérêts financiers des Communautés européennes (COM(2015)0458 — C8-0296/2015 — 2015/0210(NLE))

(Consultation)

(2018/C 035/39)

Le Parlement européen,

vu la recommandation de la Commission au Conseil (COM(2015)0458),

vu l'article 3, paragraphes 4 et 5, de l'acte d'adhésion de la Croatie, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0296/2015),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0019/2016),

1.

approuve la recommandation de la Commission;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission.


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/163


P8_TA(2016)0055

Réseau européen des services de l'emploi, accès des travailleurs aux services de mobilité et poursuite de l'intégration des marchés du travail ***I

Résolution législative du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à un réseau européen des services de l'emploi, à l'accès des travailleurs aux services de mobilité et à la poursuite de l'intégration des marchés du travail (COM(2014)0006 — C7-0015/2014 — 2014/0002(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 035/40)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2014)0006),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 46 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C7-0015/2014),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'avis du Comité économique et social européen du 4 juin 2014 (1),

vu l'avis du Comité des régions du 25 juin 2014 (2),

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 2 décembre 2015, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'emploi et des affaires sociales et l'avis de la commission du développement régional (A8-0224/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  JO C 424 du 26.11.2014, p. 27.

(2)  JO C 271 du 19.8.2014, p. 70.


P8_TC1-COD(2014)0002

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 25 février 2016 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil relatif à un réseau européen des services de l'emploi (EURES), à l'accès des travailleurs aux services de mobilité et à la poursuite de l'intégration des marchés du travail, et modifiant les règlements (UE) no 492/2011 et (UE) no 1296/2013

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2016/589.)


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/164


P8_TA(2016)0056

Instauration de mesures commerciales autonomes d’urgence en faveur de la Tunisie ***I

Amendements du Parlement européen, adoptés le 25 février 2016, à la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant l’instauration de mesures commerciales autonomes d’urgence en faveur de la République tunisienne (COM(2015)0460 — C8-0273/2015 — 2015/0218(COD)) (1)

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2018/C 035/41)

AMENDEMENTS DU PARLEMENT EUROPÉEN (*1)

à la proposition de la Commission


(1)  La question a été renvoyée pour réexamen à la commission compétente conformément à l'article 61, paragraphe 2, deuxième alinéa, du règlement (A8-0013/2016).

(*1)  Amendements: le texte nouveau ou modifié est signalé par des italiques gras; les suppressions sont signalées par le symbole ▌.


RÈGLEMENT (UE) 2016/…

DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

concernant l’instauration de mesures commerciales autonomes d’urgence en faveur de la République tunisienne

[Amendements 1 à 4, sauf indication contraire]

LE PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment son article 207, paragraphe 2,

vu la proposition de la Commission européenne,

après transmission du projet d’acte législatif aux parlements nationaux,

statuant conformément à la procédure législative ordinaire,

considérant ce qui suit:

(1)

L’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et la République tunisienne, d’autre part (1) (ci-après dénommé «accord») constitue la base des relations entre l’Union et la Tunisie.

(2)

À la suite de l’attentat terroriste du 26 juin 2015 près de Sousse, en Tunisie, le Conseil, dans ses conclusions du 20 juillet 2015, a déclaré que l’Union explorerait, en consultation avec ses États membres, la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles et temporaires de soutien à l’économie tunisienne.

(3)

L’huile d’olive est le principal produit d’exportation agricole de la Tunisie vers l’Union et le secteur de l’huile d’olive joue un rôle important dans l’économie du pays, ainsi que dans plusieurs régions de certains États membres .

(4)

La meilleure manière pour l’Union d'apporter un soutien à l’économie tunisienne, conformément aux objectifs fixés dans le cadre de la politique européenne de voisinage et dans l’accord, consiste à créer un marché attrayant et fiable pour les exportations tunisiennes d’huile d’olive. La création d'un tel marché nécessite l'introduction de mesures commerciales autonomes permettant l’importation de ce produit dans l’Union sur la base d’un contingent tarifaire à droit nul.

(5)

Afin d'éviter les fraudes, et de s'assurer que les mesures commerciales autonomes envisagées bénéficieront réellement à l'économie tunisienne, ces mesures devraient être subordonnées au respect, par la Tunisie, des règles énoncées dans l'accord en ce qui concerne l’origine des produits et des procédures y afférentes, ainsi qu’à la coopération administrative effective de la Tunisie avec l’Union.

(6)

Le maintien de la stabilité du marché de l’huile d’olive dans l’Union exige que le volume additionnel généré par les mesures commerciales autonomes ne soit disponible qu’après l’épuisement du volume du contingent tarifaire annuel à droit nul fixé pour l’huile d’olive non traitée à l’article 3, paragraphe 1, du protocole no 1 de l’accord.

(7)

L’article 184 du règlement (UE) no 1308/2013 du Parlement européen et du Conseil (2) fixe les règles de gestion des contingents tarifaires. Ces règles devraient également s’appliquer aux mesures commerciales autonomes prévues par le présent règlement.

(8)

Afin d’assurer des conditions uniformes d'exécution du présent règlement, il convient de conférer des compétences d’exécution à la Commission lui permettant de suspendre temporairement le régime préférentiel institué par le présent règlement et d'introduire des mesures correctives lorsque le marché de l'Union est affecté par le présent règlement. Ces compétences devraient être exercées en conformité avec le règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil (3).

(9)

Les mesures commerciales autonomes d'urgence établies par le présent règlement visent à atténuer les difficultés économiques auxquelles la Tunisie est actuellement confrontée en raison des attentats terroristes. Ces mesures devraient par conséquent être limitées dans le temps et être sans préjudice des négociations entre l’Union et la Tunisie concernant la création d’une zone de libre échange approfondi et complet (ALEAC).▌ [Am. 11 et 15]

(10)

Compte tenu des graves dommages causés à l’économie tunisienne, et en particulier à son secteur touristique, par l’attentat terroriste commis près de Sousse le 26 juin 2015, et de la nécessité de prendre des mesures commerciales autonomes d'urgence pour remédier à la situation économique de la Tunisie à court terme, il est apparu approprié de prévoir une exception au délai de huit semaines visé à l’article 4 du protocole no 1 sur le rôle des parlements nationaux dans l’Union européenne, annexé au traité sur l’Union européenne, au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et au traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique,

ONT ADOPTÉ LE PRÉSENT RÈGLEMENT:

Article premier

Régime préférentiel

Un contingent tarifaire annuel d’importation à droit nul de 35 000 tonnes (ci-après dénommé «contingent tarifaire annuel d’importation») est ouvert pour les années civiles 2016 et 2017 pour les importations dans l’Union d’huile d’olive non traitée originaire de Tunisie et relevant des codes NC 1509 10 10 et 1509 10 90 , lorsqu'une telle huile d'olive vierge est entièrement obtenue en Tunisie et transportée directement depuis ce pays vers l'Union . [Am. 5 et 12]

Article 2

Conditions d’octroi du contingent tarifaire annuel d’importation

Le droit au contingent tarifaire annuel d’importation est subordonné au respect, par la Tunisie, des règles relatives à l’origine des produits et des procédures y afférentes, prévues dans le protocole no 4 de l’accord.

Article 3

Accès au contingent tarifaire annuel d'importation

Le contingent tarifaire annuel d'importation n’est mis à disposition qu’après l’épuisement du volume du contingent tarifaire annuel à droit nul fixé pour l’huile d’olive non traitée à l’article 3, paragraphe 1, du protocole no 1 de l’accord.

Article 4

Gestion du contingent tarifaire annuel d'importation

La Commission gère le contingent tarifaire annuel d'importation conformément à l’article 184 du règlement (UE) no 1308/2013.

Article 5

Suspension temporaire

Lorsqu’elle établit qu’il y a suffisamment de preuves d’un manquement, par la Tunisie, aux conditions énoncées à l’article 2, la Commission peut adopter un acte d’exécution suspendant temporairement, en tout ou en partie, le régime préférentiel prévu à l’article 1er. Cet acte d’exécution est adopté en conformité avec la procédure d’examen visée à l’article 7, paragraphe 2.

Article 6

Examen à mi-parcours

1.     La Commission procède à une évaluation à mi-parcours de l'impact du présent règlement sur le marché de l'huile d'olive de l'Union à compter de son entrée en vigueur, et en présente les conclusions au Parlement européen et au Conseil.

2.     Dans le cas où il est constaté que le marché de l'huile d'olive de l'Union est affecté par les dispositions du présent règlement, la Commission est habilitée à adopter un acte d'exécution en vue d'introduire des mesures correctives visant à rétablir la situation sur ce marché. Cet acte d'exécution est adopté conformément à la procédure d'examen visée à l'article 7, paragraphe 2.

Article 7

Comité

1.   La Commission est assistée par le comité de l’organisation commune des marchés agricoles institué par l’article 229 du règlement (UE) no 1308/2013. Ledit comité est un comité au sens du règlement (UE) no 182/2011.

2.   Lorsqu’il est fait référence au présent paragraphe, l’article 5 du règlement (UE) no 182/2011 s’applique.

Article 8

Entrée en vigueur et application

Le présent règlement entre en vigueur le jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.

Il est applicable jusqu'au 31 décembre 2017.

Le présent règlement est obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre.

Fait à …, le

Par le Parlement européen

Le président

Par le Conseil

Le président


(1)  JO L 97 du 30.3.1998, p. 2.

(2)  Règlement (UE) no 1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles et abrogeant les règlements (CEE) no 922/72, (CEE) no 234/79, (CE) no 1037/2001 et (CE) no 1234/2007 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 671).

(3)  Règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l’exercice des compétences d’exécution par la Commission (JO L 55 du 28.2.2011, p. 13).


31.1.2018   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 35/167


P8_TA(2016)0057

Mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation: demande EGF/2015/007 BE/Hainaut-Namur Glass

Résolution du Parlement européen du 25 février 2016 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/007 — BE/Hainaut-Namur Glass, présentée par la Belgique) (COM(2016)0001 — C8-0013/2016 — 2016/2013(BUD))

(2018/C 035/42)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2016)0001 — C8-0013/2016),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d'ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu la lettre de la commission de l'emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0029/2016),

A.

considérant que l'Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce mondial ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que l'aide financière de l'Union aux travailleurs licenciés devrait être dynamique et fournie avec toute la rapidité et l'efficacité possibles, conformément à la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission adoptée lors de la réunion de conciliation du 17 juillet 2008, et dans le respect de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 en ce qui concerne l'adoption de décisions relatives à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (ci-après dénommé «Fonds»);

C.

considérant que l'adoption du règlement relatif au Fonds reflète l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil en vue de réintroduire le critère de mobilisation relatif à la crise, de fixer la contribution financière de l'Union à 60 % du coût total estimé des mesures proposées, d'accroître l'efficacité du traitement des demandes d'intervention du Fonds au sein de la Commission ainsi que par le Parlement et le Conseil en resserrant les délais d'évaluation et d'approbation, d'étendre les actions admissibles et les bénéficiaires potentiels aux indépendants et aux jeunes, et de financer des incitations pour que les bénéficiaires montent leur propre entreprise;

D.

considérant que la Belgique a déposé la demande EGF/2015/007 BE/Hainaut-Namur Glass en vue d'obtenir une contribution financière du Fonds à la suite des licenciements intervenus dans le secteur économique relevant de la division 23 (Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques) de la NACE Rév. 2, dans les régions de niveau NUTS 2 des provinces du Hainaut (BE32) et de Namur (BE35), en Belgique, et que 412 travailleurs licenciés ainsi que 100 jeunes de la province du Hainaut sans emploi et ne suivant ni études ni formation (NEET) âgés de moins de 25 ans devraient participer aux mesures; considérant que, de ces travailleurs, 144 ont été licenciés à la suite de la fermeture du site de production de Roux (Hainaut), détenu par AGC Europe SA, et 268 à la suite de la fermeture du site de production d'Auvelais (province de Namur), détenu par Saint-Gobain Glass Benelux;

E.

considérant que bien que la demande ne remplisse pas les critères d'admissibilité visés à l'article 4, paragraphe 1, du règlement relatif au Fonds, elle a été introduite au titre des critères d'intervention, qui prévoient des dérogations dans des circonstances exceptionnelles, comme énoncé notamment à l'article 4, paragraphe 2, dudit règlement dans le cas des travailleurs licenciés et à son article 6, paragraphe 2, dans le cas des jeunes sans emploi et ne suivant ni études ni formation;

1.

convient avec la Commission que les conditions fixées à l'article 4, paragraphe 2, du règlement relatif au Fonds sont remplies et que, par conséquent, la Belgique a droit, au titre de ce règlement, à une contribution financière d'un montant de 1 095 544 EUR, ce qui représente 60 % du coût total de 1 825 907 EUR;

2.

relève que les autorités belges ont présenté la demande de contribution financière du Fonds le 19 août 2015 et que la Commission a clôturé son évaluation le 20 janvier 2016 et l'a communiquée au Parlement le même jour;

3.

observe que, ces dernières années, le commerce de produits verriers dans l'Union a connu de graves perturbations et souligne qu'entre 2000 et 2010, l'emploi dans l'ensemble du secteur du verre en Europe a reculé de 32 %; relève qu'en Wallonie, qui possède une solide expérience de la fabrication du verre, plusieurs grandes entreprises ont connu des difficultés au cours des dernières années, que le nombre d'emplois dans le secteur du verre a chuté de 19 % entre 2007 et 2012 dans les provinces de Namur et du Hainaut et que le nombre de pertes d'emploi en Wallonie s'élevait à 1 236 en 2013 et à 1 878 en 2014;

4.

souligne que la situation du marché de l'emploi est particulièrement difficile dans le Hainaut, qui affiche un taux d'emploi de 9,2 % inférieur à la moyenne nationale; note que le marché du travail dans les deux régions se caractérise en outre par une forte proportion de main-d'œuvre non qualifiée (environ 50 % des demandeurs d'emploi dans les deux régions ne sont pas titulaires d'un diplôme du second cycle de l'enseignement secondaire);

5.

constate que le Groupe Saint-Gobain a été contraint, en 2013, de fermer un autre site de production dans une région désindustrialisée de la Wallonie, fermeture qui a fait l'objet de la demande EGF/2013/011 BE/Saint-Gobain Sekurit qui concernait 257 licenciements dans le même secteur; relève que plusieurs mesures sont similaires dans les deux demandes;

6.

se félicite que les autorités belges aient commencé à proposer les services personnalisés aux travailleurs concernés le 10 septembre 2014, sans attendre la décision d'octroi d'un soutien du Fonds pour l'ensemble coordonné proposé;

7.

relève que la dérogation par rapport à l'article 4, paragraphe 1, point a), du règlement relatif au Fonds porte dans ce cas sur le nombre de licenciements, qui n'est pas sensiblement inférieur au seuil requis de 500 licenciements; se félicite du fait que la demande vise également à soutenir 100 jeunes sans emploi et ne suivant ni études ni formation;

8.

note que la Belgique envisage les sept types de mesures ci-après en faveur des travailleurs licenciés visés par la présente demande: i) accompagnement/orientation/insertion, ii) dynamisation de la recherche d'emploi, iii) formations intégrées, iv) transmission d'expérience, v) aide à la création d'entreprise, vi) soutien à l'émergence de projets collectifs et vii) allocations de recherche d'emploi et de formation;

9.

se réjouit du soutien prévu à l'émergence de projets collectifs; demande à la Commission d'évaluer les résultats qu'a engendrés ce type de mesure dans d'autres demandes afin d'en apprécier les avantages pour les participants;

10.

se félicite que la demande contienne des mesures d'aide spécifiquement destinées aux jeunes sans emplois et ne suivant ni études ni formation; relève que les services personnalisés qui leur sont fournis comprennent les mesures suivantes: i) mobilisation et orientation en vue d'entamer de nouvelles études ou formations ou de suivre des séances d'information, ii) formation, iii) mise à niveau personnalisée des compétences et iv) allocations de recherche d'emploi et de formation;

11.

note avec satisfaction que les allocations et les mesures d'incitation qui font partie des mesures proposées se limitent à 5,52 % du coût total estimé;

12.

note que l'ensemble coordonné de services personnalisés a été établi en concertation avec les partenaires sociaux, les entreprises et les organismes publics de l'emploi;

13.

rappelle que, conformément à l'article 7 du règlement relatif au Fonds, la conception de l'ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant de l'aide du Fonds devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises, et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

14.

rappelle l'importance d'améliorer l'employabilité de tous les travailleurs grâce à une formation adaptée et à la reconnaissance des aptitudes et des compétences acquises tout au long de leur carrière professionnelle; compte sur le fait que la formation offerte dans l'ensemble coordonné de mesures soit adaptée non seulement aux besoins des travailleurs licenciés, mais aussi à l'environnement réel des entreprises;

15.

souligne qu'en cas de demandes successives provenant d'une même région géographique, la Commission devrait recueillir et analyser les expériences des précédentes demandes et veiller à ce que toute conclusion de cette analyse soit dûment prise en considération lors de l'examen de nouvelles demandes;

16.

demande à la Commission de détailler davantage dans ses futures propositions les secteurs dans lesquels les travailleurs sont susceptibles de trouver un emploi et d'indiquer si la formation offerte sera adaptée aux futures perspectives économiques et besoins du marché du travail des régions concernées par les licenciements;

17.

souligne que les autorités belges ont confirmé que les actions admissibles ne bénéficiaient d'aucune aide provenant d'autres instruments financiers de l'Union; demande une nouvelle fois à la Commission de présenter une évaluation comparative de ces données dans ses rapports annuels, afin d'assurer le respect intégral des règles existantes et de veiller à ce qu'il ne puisse y avoir de double emploi dans les services financés par l'Union;

18.

rappelle que l'aide apportée par le Fonds ne doit pas se substituer aux actions relevant de la responsabilité des entreprises en vertu du droit national ou de conventions collectives, ni aux mesures de restructuration des entreprises ou des secteurs;

19.

se félicite de la procédure améliorée mise en place par la Commission à la suite de la demande du Parlement d'accélérer le déblocage des subventions; prend acte des contraintes de temps imposées par le nouveau calendrier ainsi que de l'impact potentiel sur l'efficacité de l'examen des dossiers;

20.

demande à la Commission de garantir l'accès du public à l'ensemble des documents relatifs à des demandes d'intervention du Fonds;

21.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

22.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

23.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (demande de la Belgique — EGF/2015/007 — BE/ Hainaut-Namur Glass)

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2016/407.)