ISSN 1977-0936

Journal officiel

de l'Union européenne

C 399

European flag  

Édition de langue française

Communications et informations

60e année
24 novembre 2017


Numéro d'information

Sommaire

page

 

 

PARLEMENT EUROPÉEN
SESSION 2015-2016
Séance du 2 décembre 2015
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 458 du 8.12.2016 .
TEXTES ADOPTÉS
Séances du 14 au 17 décembre 2015
Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 469 du 15.12.2016 .
Le texte adopté du 17 décembre 2015 concernant la commission d’enquête sur la mesure des émissions dans le secteur de l’automobile a été publié dans le JO L 10 du 15.1.2016 .
TEXTES ADOPTÉS

1


 

I   Résolutions, recommandations et avis

 

RÉSOLUTIONS

 

Parlement européen

 

Mercredi 2 décembre 2015

2017/C 399/01

Résolution du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur le rapport spécial du Médiateur européen dans l'enquête d'initiative OI/5/2012/BEH-MHZ relative à Frontex (2014/2215(INI))

2

2017/C 399/02

Résolution du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la mobilité urbaine durable (2014/2242(INI))

10

 

Mardi 15 décembre 2015

2017/C 399/03

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 Vers une Union européenne de l'énergie (2015/2113(INI))

21

2017/C 399/04

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la réalisation de l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité — Un réseau électrique européen prêt pour 2020 (2015/2108(INI))

48

2017/C 399/05

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la mise en œuvre de l'instrument européen de microfinancement Progress (2015/2042(INI))

54

2017/C 399/06

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 Une nouvelle PCP: structure pour les mesures techniques et les plans pluriannuels (2015/2092(INI))

61

 

Mercredi 16 décembre 2015

2017/C 399/07

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le projet de règlement d'exécution de la Commission adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union, conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil (D041932/01 — 2015/3010(RSP))

68

2017/C 399/08

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la décision d'exécution (UE) 2015/2279 du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (2015/3006(RSP))

71

2017/C 399/09

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 contenant des recommandations à la Commission en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d'impôt sur les sociétés au sein de l'Union (2015/2010(INL))

74

2017/C 399/10

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur les relations UE-Chine (2015/2003(INI))

92

2017/C 399/11

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la préparation du sommet humanitaire mondial: enjeux et perspectives en matière d'assistance humanitaire (2015/2051(INI))

106

2017/C 399/12

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le développement d'une industrie européenne durable des métaux de base (2014/2211(INI))

118

2017/C 399/13

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la situation en Hongrie (2015/2935(RSP))

127

 

Jeudi 17 décembre 2015

2017/C 399/14

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le risque de condamnation à mort d'Ibrahim Halawa (2015/3016(RSP))

130

2017/C 399/15

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la situation aux Maldives (2015/3017(RSP))

134

2017/C 399/16

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la Malaisie (2015/3018(RSP))

137

2017/C 399/17

Résolution non législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (05432/2015 — C8-0062/2015 — 2013/0440(NLE) — 2015/2096(INI))

141

2017/C 399/18

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur l'achèvement de l'Union économique et monétaire européenne (2015/2936(RSP))

149

2017/C 399/19

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le rapport annuel de 2014 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l'Union européenne en la matière (2015/2229(INI))

151

2017/C 399/20

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le vingtième anniversaire de l'accord de paix de Dayton (2015/2979(RSP))

176

2017/C 399/21

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur les exportations d'armements: mise en œuvre de la position commune 2008/944/PESC (2015/2114(INI))

178

2017/C 399/22

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur les brevets et les droits d'obtention végétale (2015/2981(RSP))

188

2017/C 399/23

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la situation au Burundi (2015/2973(RSP))

190

2017/C 399/24

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la protection du parc national des Virunga en République démocratique du Congo (2015/2728(RSP))

196


 

II   Communications

 

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

 

Parlement européen

 

Mercredi 2 décembre 2015

2017/C 399/25

Décision du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la constitution, les attributions, la composition numérique et la durée du mandat de la commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (TAXE 2) (2015/3005(RSO))

201

 

Mardi 15 décembre 2015

2017/C 399/26

Décision du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la demande de levée de l'immunité de Georgios Kyrtsos (2015/2238(IMM))

204

2017/C 399/27

Décision du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la demande de levée de l'immunité de Stelios Kouloglou (2015/2239(IMM))

206


 

III   Actes préparatoires

 

PARLEMENT EUROPÉEN

 

Mercredi 2 décembre 2015

2017/C 399/28

Résolution législative du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la Principauté de Liechtenstein prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (COM(2015)0395 — C8-0320/2015 — 2015/0175(NLE))

208

 

Mardi 15 décembre 2015

2017/C 399/29

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l'arrangement entre l'Union européenne et la Confédération suisse sur les modalités de sa participation au Bureau européen d'appui en matière d'asile (18079/2013 — C8-0027/2014 — 2013/0422(NLE))

209

2017/C 399/30

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et le Commonwealth de Dominique relatif à l'exemption de visa de court séjour (07189/2015 — C8-0143/2015 — 2015/0050(NLE))

210

2017/C 399/31

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République du Vanuatu relatif à l'exemption de visa de court séjour (07192/2015 — C8-0149/2015 — 2015/0052(NLE))

211

2017/C 399/32

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République de Trinité-et-Tobago relatif à l'exemption de visa de court séjour (07196/2015 — C8-0151/2015 — 2015/0054(NLE))

212

2017/C 399/33

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et l'État indépendant du Samoa relatif à l'exemption de visa de court séjour (07195/2015 — C8-0146/2015 — 2015/0056(NLE))

213

2017/C 399/34

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la Grenade relatif à l'exemption de visa de court séjour (07190/2015 — C8-0144/2015 — 2015/0057(NLE))

214

2017/C 399/35

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République démocratique du Timor-Oriental relatif à l'exemption de visa de court séjour (07194/2015 — C8-0147/2015 — 2015/0058(NLE))

215

2017/C 399/36

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et Sainte-Lucie relatif à l'exemption de visa de court séjour (07187/2015 — C8-0145/2015 — 2015/0060(NLE))

216

2017/C 399/37

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et Saint-Vincent-et-les-Grenadines relatif à l'exemption de visa de court séjour (07191/2015 — C8-0148/2015 — 2015/0061(NLE))

217

2017/C 399/38

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et les Émirats arabes unis relatif à l'exemption de visa de court séjour (07185/2015 — C8-0124/2015 — 2015/0062(NLE))

218

2017/C 399/39

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision d’exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, du mémorandum d'accord entre l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur et Eurojust (11595/2015 — C8-0303/2015 — 2015/0811(CNS))

219

2017/C 399/40

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (UE, Euratom) no 609/2014 relatif aux modalités et à la procédure de mise à disposition des ressources propres traditionnelles, de la ressource propre fondée sur la TVA et de la ressource propre fondée sur le RNB et aux mesures visant à faire face aux besoins de trésorerie (COM(2015)0447 — C8-0277/2015 — 2015/0204(NLE))

220

2017/C 399/41

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/005 — FI/Computer Programming, présentée par la Finlande) (COM(2015)0553 — C8-0332/2015 — 2015/2298(BUD))

223

2017/C 399/42

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 relative à la position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption du règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 207/2009 du Conseil sur la marque communautaire et le règlement (CE) no 2868/95 de la Commission portant modalités d'application du règlement (CE) no 40/94 du Conseil sur la marque communautaire, et abrogeant le règlement (CE) no 2869/95 de la Commission relatif aux taxes à payer à l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur (marques, dessins et modèles) (10373/1/2015 — C8-0351/2015 — 2013/0088(COD))

227

2017/C 399/43

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 relative à la position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption de la directive du Parlement européen et du Conseil rapprochant les législations des États membres sur les marques (Refonte) (10374/1/2015 — C8-0352/2015 — 2013/0089(COD))

228

2017/C 399/44

P8_TA(2015)0441
Régime de contrôle et de coercition applicable dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est ***I
Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1236/2010 du Parlement européen et du Conseil établissant un régime de contrôle et de coercition dans la zone de la convention sur la future coopération multilatérale dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est (COM(2015)0121 — C8-0076/2015 — 2015/0063(COD))
P8_TC1-COD(2015)0063
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 décembre 2015 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1236/2010 établissant un régime de contrôle et de coercition dans la zone de la convention sur la future coopération multilatérale dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est

229

2017/C 399/45

P8_TA(2015)0442
Suspension des mesures commerciales exceptionnelles en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine ***I
Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1215/2009 du Conseil introduisant des mesures commerciales exceptionnelles en faveur des pays et territoires participants et liés au processus de stabilisation et d'association mis en œuvre par l'Union européenne et suspendant l'application de celui-ci en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine (COM(2014)0386 — C8-0039/2014 — 2014/0197(COD))
P8_TC1-COD(2014)0197
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 décembre 2015 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2015/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1215/2009 du Conseil introduisant des mesures commerciales exceptionnelles en faveur des pays et territoires participants ou liés au processus de stabilisation et d'association mis en œuvre par l'Union européenne et suspendant l'application de celui-ci en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine

230

2017/C 399/46

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par l'Office européen de police (Europol), de l'accord sur la coopération stratégique dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité et le terrorisme entre les Émirats arabes unis et Europol (10510/2015 — C8-0275/2015 — 2015/0809(CNS))

232

 

Mercredi 16 décembre 2015

2017/C 399/47

Décision du Parlement européen de ne pas faire objection au règlement délégué de la Commission du 30 octobre 2015 modifiant le règlement délégué (UE) no 1268/2012 relatif aux règles d'application du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union (C(2015)07555 — 2015/2939(DEA))

233

2017/C 399/48

Décision du Parlement européen de ne pas faire objection au règlement délégué (UE) no 110/2014 de la Commission du 30 octobre 2015 portant règlement financier type pour les organismes de partenariat public-privé visés à l'article 209 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil (C(2015)07554 –2015/2940(DEA))

235

2017/C 399/49

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité bancaire européenne (ABE) (C8-0313/2015 — 2015/0903(NLE))

237

2017/C 399/50

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP) (C8-0314/2015 — 2015/0904(NLE))

238

2017/C 399/51

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) (C8-0315/2015 — 2015/0905(NLE))

239

2017/C 399/52

Résolution législative du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par l'Office européen de police (Europol), de l'accord sur la coopération opérationnelle et stratégique entre la Bosnie-Herzégovine et Europol (10509/2015 — C8-0276/2015 — 2015/0808(CNS))

240

2017/C 399/53

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/006 IE/PWA International, présentée par l'Irlande) (COM(2015)0555 — C8-0329/2015 — 2015/2295(BUD))

241

 

Jeudi 17 décembre 2015

2017/C 399/54

Résolution législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne et de ses États membres, du protocole à l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part, visant à tenir compte de l'adhésion de la République de Croatie à l'Union européenne (13079/2014 — C8-0282/2014 — 2014/0222(NLE))

246

2017/C 399/55

Résolution législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union, de l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (05432/2015 — C8-0062/2015 — 2013/0440(NLE))

247


Légende des signes utilisés

*

Procédure de consultation

***

Procédure d'approbation

***I

Procédure législative ordinaire (première lecture)

***II

Procédure législative ordinaire (deuxième lecture)

***III

Procédure législative ordinaire (troisième lecture)

(La procédure indiquée est fondée sur la base juridique proposée par le projet d'acte.)

Amendements du Parlement:

Les parties de texte nouvelles sont indiquées en italiques gras . Les parties de texte supprimées sont indiquées par le symbole ▌ ou barrées. Les remplacements sont signalés en indiquant en italiques gras le texte nouveau et en effaçant ou en barrant le texte remplacé.

FR

 


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/1


PARLEMENT EUROPÉEN

SESSION 2015-2016

Séance du 2 décembre 2015

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 458 du 8.12.2016.

TEXTES ADOPTÉS

Séances du 14 au 17 décembre 2015

Le procès-verbal de cette session a été publié dans le JO C 469 du 15.12.2016.

Le texte adopté du 17 décembre 2015 concernant la commission d’enquête sur la mesure des émissions dans le secteur de l’automobile a été publié dans le JO L 10 du 15.1.2016.

TEXTES ADOPTÉS

 


I Résolutions, recommandations et avis

RÉSOLUTIONS

Parlement européen

Mercredi 2 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/2


P8_TA(2015)0422

Rapport spécial du Médiateur européen dans l'enquête d'initiative relative à Frontex

Résolution du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur le rapport spécial du Médiateur européen dans l'enquête d'initiative OI/5/2012/BEH-MHZ relative à Frontex (2014/2215(INI))

(2017/C 399/01)

Le Parlement européen,

vu le rapport spécial du Médiateur européen du 7 novembre 2013 sur l'enquête d'initiative OI/5/2012/BEH-MHZ relative à Frontex,

vu l'article 2 du traité sur l'Union européenne,

vu l'article 67, paragraphe 1, l'article 72, l'article 228, paragraphe 1 (deuxième alinéa) et l'article 263 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, en particulier son article 41 (droit à une bonne administration) et son article 47 (droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial),

vu la décision 94/262/CECA, CE, Euratom du Parlement européen, du 9 mars 1994, concernant le statut et les conditions générales d'exercice des fonctions du médiateur, et notamment son article 3, paragraphe 7,

vu la résolution 1932 (2013) de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur «Frontex: responsabilités en matière de droits de l'homme»,

vu le règlement (CE) no 2007/2004 du Conseil du 26 octobre 2004 établissant une Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne (règlement Frontex),

vu le règlement (UE) no 1168/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 modifiant le règlement (CE) no 2007/2004 du Conseil portant création d'une Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne,

vu la communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil intitulée «Plan d'action de l'UE en matière de retour» (COM(2015)0453),

vu le code de conduite Frontex pour les opérations de retour conjointes coordonnées par l'Agence,

vu les conclusions du Conseil européen du 15 octobre 2015, notamment leur paragraphe 2, point n),

vu la convention des Nations unies relative au statut des réfugiés (convention de Genève) de 1951, et vu le protocole de New York de 1967, relatif au statut des réfugiés,

vu l'article 220, paragraphe 2, première phrase, de son règlement,

vu les délibérations communes tenues par la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et la commission des pétitions au titre de l'article 55 du règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et de la commission des pétitions (A8-0343/2015),

A.

considérant que le règlement (UE) no 1168/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 modifiant le règlement (CE) no 2007/2004 du Conseil portant création d'une Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne (ci-après, le règlement Frontex) requiert que l'Agence garantisse le plein respect des droits fondamentaux et des droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile;

B.

considérant que Frontex, comme toute autre institution et tout autre organe ou organisme de l'Union, doit se conformer dans ses activités à la charte des droits fondamentaux et considérant que cette obligation trouve sa traduction dans l'article 263 du traité FUE, qui dispose que «les actes créant les organes et organismes de l'Union peuvent prévoir des conditions et modalités particulières concernant les recours formés par des personnes physiques ou morales contre des actes de ces organes ou organismes destinés à produire des effets juridiques à leur égard»;

C.

considérant que, aujourd'hui encore, il est impossible, dans la pratique, de dissocier l'activité de coordination de Frontex de l'activité déployée par les États membres sous sa coordination, de sorte que Frontex (et donc l'Union européenne, par son intermédiaire) pourrait également avoir un impact direct ou indirect sur les droits des personnes, ce qui déclencherait, au strict minimum, la responsabilité extracontractuelle de l'Union européenne (voir arrêt de la cour de justice T-341/07, Sison III); considérant qu'il est impossible de se soustraire à cette responsabilité simplement en raison de l'existence d'accords administratifs avec les États membres impliqués dans une opération coordonnée par Frontex lorsque de tels accords ont des répercussions sur les droits fondamentaux;

D.

considérant que l'Union doit adhérer à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales du Conseil de l'Europe;

E.

considérant que l'article 26 bis du règlement Frontex prévoit une stratégie en matière de droits fondamentaux et impose à l'Agence de concevoir, développer et mettre en œuvre une telle stratégie, de créer un forum consultatif et de désigner un officier aux droits fondamentaux;

F.

considérant que l'article 5, point a), du code de conduite applicable à toutes les personnes participant aux activités Frontex souligne que les participants aux activités Frontex favorisent, entre autres, la fourniture d'informations sur les droits et les procédures aux personnes qui demandent une protection internationale;

G.

considérant qu'aux termes de l'article 9 du règlement (CE) no 863/2007, les membres des équipes chargés des activités de contrôle et de surveillance aux frontières extérieures sont tenus de respecter la législation communautaire et la législation nationale de l’État membre hôte;

H.

considérant qu'en 2012, le Médiateur européen a ouvert une enquête d’initiative sur la mise en œuvre, par Frontex, de ses obligations en matière de droits fondamentaux;

I.

considérant que, dans le projet de recommandations du Médiateur européen, figure la mise en place d'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles;

J.

considérant que le Médiateur européen a également publié un rapport spécial, dans lequel il insistait sur la mise en œuvre d'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles;

K.

considérant qu'en vertu de l'article 220, paragraphe 2, du règlement du Parlement, le Médiateur européen est tenu d'informer le Parlement des cas de mauvaise administration, et considérant que la commission compétente peut établir un rapport sur de tels cas;

L.

considérant que Frontex est chargée d'assurer la mise en œuvre efficace des règles communes relatives aux normes et aux procédures de contrôle et de surveillance des frontières extérieures en ce qui concerne les droits fondamentaux, au moyen d'une coordination plus étroite de la coopération opérationnelle entre États membres, et considérant que ces activités ont clairement des implications en termes de droits de l'homme que Frontex et l'UE n'ont pas gérées comme il se doit;

M.

considérant que la mise en place d'une coopération opérationnelle avec des pays extérieurs à l'Union européenne fait également partie intégrante de la mission de Frontex, dans des domaines clés tels que l'échange d'informations, l'analyse du risque, la formation, la recherche et le développement, les opérations conjointes (y compris les opérations de retour conjointes) et les projets pilotes;

N.

considérant que, conformément à l’article 14, paragraphe 1, du règlement Frontex, l’Agence et les États membres respectent des normes et des critères au moins équivalents à ceux énoncés dans la législation de l'Union, y compris lorsque la coopération avec des pays tiers a lieu sur le territoire de ces pays;

O.

considérant que la coopération opérationnelle de Frontex avec les autorités compétentes des pays partenaires a lieu au moyen d'accords de travail qui ne sont pas juridiquement contraignants et n'entrent pas dans le champ du droit international et dont la mise en œuvre pratique ne peut être considérée comme la mise en œuvre des obligations internationales de Frontex et de l'Union européenne; considérant que cette situation constitue un élément d'insécurité juridique que l'on peut considérer comme contraire aux obligations de Frontex en matière de droits de l'homme;

P.

considérant que Frontex et les États membres ont des responsabilités partagées mais distinctes concernant les actions des agents déployés dans les opérations et les projets pilotes de l'Agence;

Q.

considérant qu'au vu de l'augmentation des compétences de Frontex depuis sa création, l'Agence devrait rendre des comptes en tant qu'acteur de premier plan dans le processus de gestion des frontières, y compris en cas d'allégations de violation des droits fondamentaux;

R.

considérant que la plupart des participants aux opérations de l'Agence sont des agents invités envoyés par des États membres autres que celui qui accueille l'opération Frontex, en soutien de celle-ci;

S.

considérant qu'en vertu de l'article 2 bis du règlement Frontex, le code de conduite est applicable à toutes les personnes participant aux activités de l'Agence;

T.

considérant qu'aux termes de l'article 10, paragraphe 3, du règlement Frontex, les agents invités qui participent aux missions Frontex ne peuvent accomplir des tâches et exercer des compétences que sur l’instruction et, en règle générale, en présence de gardes-frontières de l’État membre hôte;

U.

considérant que, du fait de l'utilisation de différents uniformes conjointement avec l'insigne de Frontex pendant les opérations de l'Agence, il est difficile pour des particuliers d'identifier l'autorité dont relève un agent et, en dernier ressort, de savoir où introduire une plainte — auprès de Frontex ou, directement, auprès de l'État membre concerné;

V.

considérant qu'aux termes de l'article 3, paragraphe 1 bis, du règlement Frontex, l'Agence ne possède pas de compétences d'exécution dans les États membres et n'est pas habilitée à sanctionner des États membres ou leurs agents;

W.

considérant que les plans opérationnels des opérations conjointes de l'agence Frontex sont juridiquement contraignants et qu'aux termes de l'article 3 bis, paragraphe 1, du règlement Frontex, ils doivent être arrêtés par le directeur exécutif et l'État membre hôte, en concertation avec les États membres participants;

X.

considérant que Frontex a déjà mis en place un système de signalement des incidents, auquel participent la division chargée des opérations Frontex, l'équipe juridique de l'Agence et l'officier aux droits fondamentaux, la décision étant prise en dernier recours par le directeur exécutif de Frontex; que ce système concerne des plaintes internes reçues du personnel et des agents invités de l'Agence et, en conséquence, ne traite pas les plaintes directes introduites par des particuliers qui se plaignent d'une violation de leurs droits fondamentaux;

Y.

considérant que des mécanismes de traitement des plaintes individuelles existent déjà au niveau européen au sein des structures de la Banque européenne d'investissement, de l'Agence européenne des droits fondamentaux et du Réseau européen des médiateurs; considérant qu'il convient de relever que Frontex est une agence opérationnelle différente, par nature, des organisations mentionnées ci-dessus;

Z.

considérant que la Commission s'est engagée à revoir Frontex dans un avenir proche;

Raisons pour lesquelles Frontex devrait mettre en place un mécanisme de traitement des plaintes individuelles

1.

se félicite du rapport spécial du Médiateur européen dans le cadre de l'enquête d'initiative relative à Frontex; approuve les efforts déployés par Frontex pour prendre en considération 12 des 13 recommandations du Médiateur; prend acte des efforts actuellement déployés par Frontex pour assurer le respect des droits fondamentaux avec, entre autres, la mise en place d'un système de signalement des incidents, ainsi que la conception de codes de conduite, la création d'un forum consultatif sur les droits fondamentaux et la désignation d'un officier aux droits fondamentaux;

2.

adhère à la recommandation du Médiateur européen selon laquelle Frontex devrait traiter les plaintes individuelles concernant des infractions aux droits fondamentaux pendant le déroulement de ses opérations et devrait apporter un soutien administratif suffisant à cette fin; invite Frontex à mettre en place un mécanisme de traitement des plaintes approprié, y compris dans le cadre de ses accords de travail conclus avec les autorités compétentes de pays tiers;

3.

dit sa profonde préoccupation face au vide juridique qui entoure le déploiement d'agents de pays tiers pendant les opérations de retour conjointes, comme le souligne le Médiateur européen dans son rapport, et face à l'absence de responsabilité qui prévaudrait donc en cas de violation des droits de l'homme impliquant des agents de pays tiers;

4.

estime que, vu les défis humanitaires et juridiques toujours croissants qui se posent aux frontières extérieures de l'Union européenne, et le renforcement des opérations de Frontex, il est nécessaire de disposer d'un mécanisme capable de traiter les plaintes individuelles concernant des allégations d'infractions aux droits fondamentaux pendant le déroulement des opérations Frontex ou de la coopération avec des pays tiers et de devenir ainsi une instance de premier degré pour le traitement des plaintes;

5.

estime que la mise en place d'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles donnerait aux particuliers la possibilité d'exercer leur droit à un recours effectif en cas de violation de leurs droits fondamentaux; reconnaît que l'instauration d'un tel mécanisme de traitement des plaintes augmenterait la transparence et le respect des droits fondamentaux, également dans le contexte des accords de travail de Frontex, étant donné que Frontex et les institutions européennes auraient davantage connaissance d'éventuelles violations des droits fondamentaux qui, sinon, risqueraient de n'être ni détectées, ni signalées, ni résolues; souligne que ce manque de transparence s'applique en particulier dans le cas des accords de travail de Frontex, qui échappent au contrôle démocratique du Parlement, étant donné qu'il n'y a pas d'obligation de le consulter avant la définition de ces accords et que le Parlement n'est même pas informé de leur mise en œuvre concrète;

6.

observe que le règlement Frontex ne semble pas contenir d'obstacle juridique à l'instauration d'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles et qu'un tel mécanisme entrerait même dans le champ d'application de l'article 26 bis, paragraphe 3, du règlement Frontex, selon lequel l'officier aux droits fondamentaux contribue au mécanisme de surveillance des droits fondamentaux; observe qu'un tel mécanisme serait conforme au droit de l'UE et au principe de bonne administration et conforterait la mise en œuvre effective de la stratégie de l'Agence en matière de droits fondamentaux; estime qu'il y a lieu de renforcer la capacité de Frontex à traiter d'éventuelles violations des droits fondamentaux dans le contexte de l'accentuation de son rôle au titre du droit européen, en particulier de sa participation aux équipes d'appui à la gestion des flux migratoires dans les zones d'attente et d'enregistrement et de sa coopération opérationnelle avec les autorités compétentes de pays partenaires par la voie d'accords de travail;

7.

estime que le rôle de coordination de Frontex ne devrait pas limiter sa responsabilité au titre du droit international et européen, en particulier pour ce qui est d'assurer le respect et la protection des droits fondamentaux des migrants et des demandeurs d'asile; rappelle que toutes les agences de l'Union et les États membres, lors de la mise en œuvre du droit de l'Union, sont tenus par les dispositions de la charte des droits fondamentaux;

Structure du mécanisme de traitement des plaintes individuelles

8.

est d'avis qu'il est légitime de s'attendre à ce que les actions des personnes participant aux opérations Frontex soient imputables à l'Agence et, d'une manière plus générale, à l'Union européenne; souligne que les relations juridiques et les responsabilités distinctes mais partagées de Frontex et des États membres ne devraient pas porter préjudice à la sauvegarde des droits fondamentaux et au respect de ces droits lors d'opérations conjointes; rappelle que Frontex n'est pas habilitée à sanctionner des États membres ou leurs agents; estime qu'il convient donc de tenir dûment compte de la question des compétences de Frontex et de celles des États membres de l'Union européenne;

9.

souligne la nécessité d'une structure centrale officielle au sein de Frontex pour le traitement des plaintes individuelles; recommande que le bureau de l'officier aux droits fondamentaux de Frontex joue un rôle crucial dans le traitement des plaintes; estime que, en particulier, il devrait contrôler de manière objective la recevabilité des plaintes, les filtrer, les transmettre aux autorités compétentes et assurer leur suivi minutieux;

10.

se félicite du fait que Frontex ait déjà mis en place une procédure détaillée pour le traitement des rapports internes du personnel et des agents invités de l'Agence concernant des violations graves des droits fondamentaux; souligne que cette procédure est déjà utilisée pour le traitement des plaintes de tiers qui ne sont pas directement impliqués dans une opération Frontex et recommande de s'appuyer sur elle pour mettre en place un mécanisme complet et accessible de traitement des plaintes individuelles; souligne que Frontex devrait veiller à ce que le mécanisme respecte les critères d'accessibilité, d'indépendance, d'efficacité et de transparence;

Dépôt et recevabilité des plaintes

11.

est d'avis que les personnes qui estiment avoir été lésées par des gardes-frontières portant l'insigne de Frontex devraient avoir le droit de déposer une plainte; invite instamment Frontex à garantir une totale confidentialité et à ne pas divulguer l'identité du plaignant à des tiers sans son accord, à moins d'y être tenue légalement sur la base d'une décision judiciaire; pense, en outre, que Frontex devrait veiller à ce que tout soit fait pour éviter tout conflit d'intérêts pendant le traitement des plaintes;

12.

reconnaît que des garde-fous sont nécessaires pour éviter le recours abusif au mécanisme de traitement des plaintes; recommande, dès lors, de ne pas accepter les plaintes anonymes; souligne, cependant, que ceci n'empêche pas que des plaintes soient présentées par des tiers agissant de bonne foi dans l'intérêt d'un plaignant qui, peut-être, ne souhaite pas que son identité soit divulguée; suggère également que seules des plaintes portant sur des violations des droits fondamentaux protégés par le droit de l'Union européenne soient recevables; estime que cela ne devrait pas empêcher Frontex de tenir compte d'autres sources d'informations concernant des allégations de violation des droits fondamentaux, y compris des rapports généraux d'ONG, d'organisations internationales et d'autres acteurs concernés, en plus de la procédure de traitement des plaintes; souligne la nécessité de critères clairs pour la recevabilité des plaintes et recommande la création d'un formulaire standardisé pour les plaintes, à remplir en donnant des informations détaillées telles que la date et le lieu de l'incident, car cela faciliterait les décisions concernant la recevabilité; recommande que les critères et le formulaire standardisé soient définis en coopération avec le forum consultatif;

13.

souligne que le formulaire mentionné ci-dessus devrait être accessible dans des langues que les migrants et les demandeurs d'asile comprennent ou dont on peut raisonnablement supposer qu'ils les comprennent, et que toutes les informations nécessaires quant à la façon de déposer une plainte, y compris des orientations pratiques rédigées d'une manière compréhensible, devraient y figurer; rappelle que le règlement (UE) no 656/2014 prévoit déjà la disponibilité à terre d'interprètes, de conseillers juridiques et d'autres experts compétents; recommande qu'il soit possible de déposer une plainte oralement auprès d'une personne portant l'insigne de Frontex et que cette plainte devrait être dûment transcrite par l'agent en question; demande instamment à Frontex d'assurer la mise à disposition du formulaire de plainte à la fois sur son site internet, sous forme électronique compatible avec un smartphone, et en version papier, cette dernière pouvant être obtenue dans les centres de filtrage des États membres et auprès du personnel de Frontex ainsi que des agents invités participant à toute opération de l'Agence;

14.

recommande que Frontex fixe un délai raisonnable pour le dépôt d'une plainte, en permettant de la sorte d'introduire une plainte après la fin d'une opération de l'Agence; estime que ceci est particulièrement important pour les opérations de retour; recommande que les États membres traitent les plaintes dans un délai raisonnable, conformément aux règles de procédure nationales;

Plaintes contre des agents invités

15.

convient que les éventuelles plaintes pourront se rapporter à la conduite d'agents invités relevant de l'autorité particulière d'un État membre mais portant l'insigne de Frontex; observe que ces agents portent leur propre uniforme national dans l'exercice de leurs missions et qu'un nom ou un numéro d'identification n'est pas nécessairement visible sur cet uniforme; relève que si les agents invités sont tenus d'avoir sur eux un document d'accréditation, il peut être plus difficile de déposer une plainte contre un agent s'il faut pour cela lui demander de s'identifier; recommande que toutes les personnes agissant sous l'insigne de Frontex soient tenues de porter un nom ou un numéro d'identification visible sur leur uniforme;

16.

rappelle que Frontex n'a pas de compétence pour engager des mesures disciplinaires contre des personnes autres que les membres de son propre personnel, et qu'aux termes de l'article 3, paragraphe 1 bis, du règlement Frontex, la prise de mesures disciplinaires relève de la compétence exclusive de l'État membre d'origine;

17.

observe que les États membres traitent les plaintes visant des agents invités de manières très différentes; craint que certains États membres ne s'abstiennent d'assurer un véritable suivi des allégations de violation des droits fondamentaux; invite Frontex et les États membres à coopérer étroitement et à échanger les bonnes pratiques pour assurer le suivi correct des plaintes visant des agents invités;

18.

recommande que le bureau de l'officier aux droits fondamentaux transmette les plaintes visant un agent invité au moyen d'un système bien défini de renvoi à l'autorité compétente nationale; recommande que ce système comprenne un mécanisme d'appel pour les cas où une plainte est jugée irrecevables ou rejetée; juge qu'il est essentiel d'associer les médiateurs nationaux ou tout autre organisme compétent en matière de droits fondamentaux habilité à enquêter sur les autorités et fonctionnaires nationaux, étant donné que l'officier aux droits fondamentaux n'a pas cette compétence; souligne la nécessité d'une coopération de Frontex avec les organismes nationaux de défense des droits de l'homme ainsi qu'avec les autorités frontalières nationales;

19.

recommande que tous les membres du personnel de Frontex et agents invités soient tenus de suivre une formation tenant compte des questions de genre avant de se joindre à une opération Frontex, notamment pour être sensibilités à la violence sexiste et à la vulnérabilité des femmes migrantes;

20.

estime que, le cas échéant, l'officier aux droits fondamentaux devrait, en coopération étroite avec la division opérationnelle Frontex concernée, contribuer aux enquêtes des autorités nationales en fournissant d'autres informations sur l'incident;

21.

souligne que Frontex devrait suivre les plaintes de près en demandant officiellement un retour d'information de l'État membre concerné et, si nécessaire, en envoyant une lettre d'avertissement rappelant les mesures que l'Agence a la possibilité de prendre si la lettre en question reste sans suite; rappelle que Frontex a le droit de recevoir des informations sur les violations des droits fondamentaux par des agents invités dans le contexte de son obligation de contrôler le respect des droits fondamentaux dans l'ensemble de ses activités; recommande que Frontex coopère étroitement, non seulement avec les autorités frontalières nationales, mais également avec les organismes nationaux de défense des droits de l'homme;

22.

recommande qu'une justification soit donnée au plaignant par l'officier aux droits fondamentaux, y compris les coordonnées de l'autorité nationale compétente, si Frontex n'engage pas de procédure de suivi;

23.

rappelle que la procédure disciplinaire de Frontex peut également s'appliquer aux agents invités détachés et aux experts nationaux détachés si l'État membre concerné donne son accord; rappelle que Frontex peut demander à l'État membre de faire cesser immédiatement la participation de l'agent invité ou de l'expert national détaché concerné à l'activité de l'Agence si cet État ne permet pas que la procédure disciplinaire ait lieu et peut, si nécessaire, retirer la personne de la réserve d'agents invités;

24.

invite le directeur exécutif de Frontex à envisager d'exclure tout agent qui s'est rendu coupable d'infraction aux droits fondamentaux de la participation à toute opération ou à tout projet pilote de l'Agence; souligne que ce principe devrait également s'appliquer aux agents nationaux de pays partenaires participant aux opérations Frontex dans le cadre d'un accord de travail;

25.

estime qu'il y a lieu d'étudier la possibilité de retirer le soutien financier accordé à des États membres, ou de suspendre un État membre d'opérations conjointes, en cas de violations graves des droits fondamentaux; estime, en outre, qu'il convient de décider de suspendre et, en dernier recours, de supprimer une opération en cas de violations graves et persistantes des droits fondamentaux, sans préjudice de l'objectif de sauver des vies;

26.

juge qu'il y a lieu d'établir des critères clairs pour déterminer quand des opérations Frontex doivent être supprimées sur la base des recommandations du Forum consultatif, de l'officier aux droits fondamentaux et d'autres acteurs et ONG concernés tels que l'Agence des droits fondamentaux, le HCR ou l'OIM;

27.

souligne qu'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles n'est pas censé conférer des droits supplémentaires en matière d'accès à la justice pénale aux personnes qui déposent une plainte; rappelle que les enquêtes pénales doivent être menées par l'État membre où les opérations ont lieu;

Considérations générales

28.

estime qu'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles ne peut être efficace que si les plaignants potentiels, ainsi que les agents participant aux opérations Frontex, sont sensibilisés au droit des particuliers à déposer une plainte au moyen d'une campagne d'information efficace et tenant compte de la dimension hommes-femmes, dans les langues officielles de l'UE ainsi que dans des langues que les demandeurs d'asile et les migrants comprennent ou dont il est raisonnable de supposer qu'ils les comprennent; estime qu'il devrait être possible de limiter considérablement le nombre d'éventuelles plaintes irrecevables au moyen d'une telle campagne d'information et d'un contrôle de recevabilité des plaintes bien structuré; estime que, avant l'opération de retour, les rapatriés devraient être informés de leurs droits, y compris du droit de porter plainte;

29.

estime que le mécanisme de traitement des plaintes individuelles devrait être à la fois efficace et transparent; souligne que l'officier aux droits fondamentaux doit disposer d'équipements et de personnel suffisants pour traiter les plaintes reçues et demande que les ressources supplémentaires nécessaires soient dégagées à cette fin;

30.

estime que les termes utilisés pour décrire les missions assignées à l'officier aux droits fondamentaux sont trop limités et imprécis; observe que, pour l'instant, les missions de l'officier ne sont décrites que dans l'avis de vacance; propose d'intégrer des dispositions concernant les missions de l'officier aux droits fondamentaux dans la prochaine révision du règlement Frontex;

31.

estime que, pour améliorer la transparence, la responsabilité et l'efficacité de Frontex et permettre un examen approfondi des plaintes individuelles, l'utilisation des fonds par Frontex devrait faire l'objet d'un rapport régulier au Parlement et d'une publication sur le site Internet de l'Agence;

32.

se réjouit que le Médiateur européen, les membres du Réseau européen des médiateurs ayant compétence dans le domaine des droits fondamentaux et le forum consultatif de Frontex soient prêts à aider l'Agence dans la mise en place et dans la mise en œuvre d'un mécanisme de traitement des plaintes individuelles; invite Frontex à suivre les bonnes pratiques d'autres organismes européens, tels que la Banque européenne d'investissement, en coopération étroite avec le Médiateur européen;

33.

recommande que Frontex et le Médiateur européen mettent en place une coopération étroite pour améliorer la protection des personnes contre d'éventuels actes de mauvaise administration concernant les activités de Frontex, y compris lorsque l'Agence opère au-delà des frontières extérieures de l'UE par la voie d'accords de travail;

34.

invite les États membres et les pays partenaires qui ont conclu des accords de travail avec Frontex à coopérer efficacement avec l'Agence afin d'assurer le bon fonctionnement du mécanisme de traitement des plaintes; encourage Frontex à fournir une assistance technique aux États membres et aux pays tiers concernés afin d'assurer l'efficacité du mécanisme;

35.

souligne la nécessité d'une protection spéciale pour les mineurs non accompagnés, les femmes victimes de persécutions en raison de leur sexe, les membres de la communauté LGBTI et d'autres groupes vulnérables; recommande que, le cas échéant, Frontex consulte les agences compétentes de l'Union européenne à cette fin;

36.

demande à Frontex de fournir des informations accessibles au public sur le mécanisme de traitement des plaintes dans le contexte de son rapport général annuel; recommande d'indiquer le nombre de plaintes reçues, les types de violation des droits fondamentaux, l'opération Frontex concernée et les mesures de suivi prises par l'Agence; observe que ces informations aideraient Frontex à identifier d'éventuelles lacunes et à améliorer ses méthodes de travail;

37.

recommande d'intégrer des dispositions concernant le mécanisme de traitement des plaintes individuelles dans la prochaine révision du règlement Frontex;

o

o o

38.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Médiateur européen ainsi qu'aux parlements nationaux et à Frontex.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/10


P8_TA(2015)0423

Mobilité urbaine durable

Résolution du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la mobilité urbaine durable (2014/2242(INI))

(2017/C 399/02)

Le Parlement européen,

vu la communication de la Commission du 17 décembre 2013 intitulée «Ensemble vers une mobilité urbaine compétitive et économe en ressources» (COM(2013)0913),

vu sa résolution du 15 décembre 2011 sur la feuille de route pour un espace européen unique des transports — vers un système de transport compétitif et économe en ressources (1),

vu sa résolution du 23 juin 2011 sur l'agenda urbain européen et son avenir au sein de la politique de cohésion (2),

vu la communication de la Commission du 30 septembre 2009 intitulée «Plan d'action pour la mobilité urbaine» (COM(2009)0490),

vu la communication de la Commission du 18 juillet 2014 intitulée «La dimension urbaine des politiques européennes — principales caractéristiques d'un programme urbain de l'UE» (COM(2014)0490),

vu le livre vert de la Commission du 25 septembre 2007 intitulé «Vers une nouvelle culture de la mobilité urbaine» (COM(2007)0551),

vu l'Eurobaromètre spécial no 406 de la Commission de décembre 2013 sur les attitudes des Européens vis-à-vis de la mobilité urbaine,

vu le lancement, par la Commission, de la plateforme européenne consacrée aux plans de mobilité urbaine durable,

vu le livre vert de la Commission du 29 novembre 1995 intitulé «Un réseau pour les citoyens: comment tirer parti du potentiel des transports publics de passagers en Europe» (COM(1995)0601),

vu la communication de la Commission du 31 mars 1998 sur les transports et le CO2: pour une approche communautaire (COM(1998)0204),

vu la communication de la Commission du 25 février 2015 intitulée «Protocole de Paris — Programme de lutte contre le changement climatique planétaire après 2020» (COM(2015)0081),

vu la directive 2008/50/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l'air ambiant et un air pur pour l'Europe (3),

vu les règlements (CE) no 715/2007 (4) et (CE) no 595/2009 (5) en ce qui concerne la réduction des émissions polluantes des véhicules routiers,

vu sa résolution du 27 octobre 2015 sur la mesure des émissions dans le secteur automobile (6),

vu la communication de la Commission du 18 décembre 2013 sur le programme «Air pur pour l'Europe» (COM(2013)0918),

vu les lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) relatives à la qualité de l'air et l'outil d'évaluation économique de la santé,

vu le rapport de l'OMS intitulé «Burden of disease from environmental noise — Quantification of healthy life years lost in Europe» (La charge de morbidité imputable au bruit ambiant — Quantification du nombre d'années de vie en bonne santé perdues en Europe),

vu le rapport TERM de l'Agence européenne pour l'environnement de décembre 2013 intitulé «A closer look at urban transport» (Un gros plan sur le transport urbain),

vu la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées,

vu sa résolution du 3 juillet 2013 sur la sécurité routière 2011-2020 — premiers jalons d'une stratégie relative aux blessés de la route (7),

vu sa résolution du 12 octobre 1988 sur la protection du piéton et la charte européenne des droits du piéton (8),

vu la convention de Vienne sur la circulation routière,

vu la communication de la Commission intitulée «CARS 2020: vers une industrie automobile forte, compétitive et durable en Europe» (COM(2012)0636),

vu sa résolution du 10 décembre 2013 sur «CARS 2020: plan d'action pour une industrie automobile compétitive et durable en Europe» (9),

vu la communication de la Commission du 2 juillet 2014 intitulée «Vers une économie circulaire: programme “zéro déchet” pour l'Europe» (COM(2014)0398),

vu la directive 2004/17/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 portant coordination des procédures de passation des marchés dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux (10),

vu la directive 2014/94/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs (11),

vu le rapport spécial no 1/2014 de la Cour des comptes européenne intitulé «Efficacité des projets soutenus par l'UE dans le domaine du transport public urbain»,

vu la charte de Leipzig sur la ville européenne durable,

vu la convention des maires,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission des transports et du tourisme et les avis de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et de la commission du développement régional (A8-0319/2015),

A.

considérant que, selon les estimations, près de 82 % des citoyens de l'Union vivront dans des zones urbaines d'ici à 2050;

B.

considérant que la forte hausse attendue de la population urbaine pose aux centres urbains des problèmes de société, de qualité de vie et de développement durable, qui nécessiteront des mesures de planification globale;

C.

considérant que la mobilité urbaine repose encore largement sur l'utilisation de voitures fonctionnant avec des carburants traditionnels et que le transport dans l'Union dépend donc du pétrole ou de ses dérivés pour plus de 96 % de ses besoins en énergie, ce qui représente environ un tiers de la consommation totale d'énergie;

D.

considérant que le transport urbain représente quelque 25 % de l'ensemble des émissions de CO2 et près de 70 % de toutes les émissions urbaines responsables du changement climatique et qu'il s'agit, dans l'Union, du seul secteur dont les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter;

E.

considérant que, selon les données de l'Eurobaromètre spécial no 406 de 2013, près de 50 % des citoyens européens utilisent quotidiennement leur véhicule privé, tandis qu'à peine 16 % utilisent les transports publics et 12 % le vélo;

F.

considérant que, selon ce même rapport, les citoyens européens estiment que la diminution du coût des transports publics (59 %), ainsi que l'amélioration des services de transport public (56 %) et des infrastructures pour les vélos (33 %) seraient des mesures efficaces en faveur de la mobilité urbaine;

G.

considérant que près de la moitié des déplacements en milieu urbain ne dépassent pas 5 km et qu'il serait donc possible dans nombre de villes de les effectuer à pied ou à vélo, ou en transport public/en commun ou par tout autre moyen de transport, comme le partage de trajets;

H.

considérant que l'utilisation répandue du gazole dans les transports, en particulier dans les véhicules anciens et ceux qui ne sont pas dotés de filtres à particules, est l'une des principales causes de la concentration élevée en particules dans les villes de l'Union européenne, ce qui devrait donc inciter à promouvoir, dans les modes de transport urbain, l'utilisation de carburants de remplacement et la modification des habitudes d'utilisation de ces modes de transport, sans compromettre la mobilité urbaine;

I.

considérant que, selon l'Agence européenne pour l'environnement, plus de 125 millions de citoyens européens ont été exposés à des nuisances sonores supérieures à la limite de sécurité de 55 dB en 2011, nuisances principalement causées par la circulation routière;

J.

considérant que des services de transport de haute qualité sont essentiels pour les personnes vivant dans des zones urbaines, afin de répondre aux besoins de mobilité engendrés par leur vie professionnelle et leur formation, leurs activités touristiques et leurs loisirs; qu'un transport urbain durable peut contribuer à réduire la consommation énergétique, la pollution atmosphérique et sonore, le nombre d'accidents, les embouteillages, l'utilisation du territoire et l'imperméabilisation des sols;

K.

considérant que des mesures ciblées en faveur d'une mobilité urbaine durable sont possibles et nécessaires afin d'atteindre les objectifs de l'Union européenne et d'appliquer la législation relative au transport et à l'environnement;

L.

considérant que, dans le respect du principe de subsidiarité, l'Union européenne devrait contribuer à élaborer, à l'appui des actions locales, une approche intégrée et à long terme de la mobilité urbaine, qui réduira la pollution liée à la circulation, les engorgements, le bruit et les accidents de la route, apportera aux villes le soutien voulu et améliorera l'échange d'informations, la coordination et la coopération entre les États membres de l'Union;

M.

considérant qu'il importe de souligner l'importance du transport public pour les économies urbaines, y compris les zones défavorisées, et d'être conscient de ses retombées sociales, puisqu'il contribue à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, ainsi qu'à l'accès de tous les citoyens à l'emploi;

N.

considérant que des transports en commun publics fiables et facilement accessibles constituent la meilleure mesure de dissuasion contre le transport privé et l'un des meilleurs moyens de réduire les embouteillages;

O.

considérant que 73 % des citoyens européens considèrent la sécurité routière comme un problème grave dans les villes et que plus de 30 % des accidents mortels ou graves se produisent en milieu urbain et frappent souvent des usagers vulnérables de la route et des piétons;

P.

considérant que plus de 38 % des accidents mortels se produisent en milieu urbain et 55 % sur des routes interurbaines, que les victimes sont la plupart du temps des cyclistes et d'autres usagers vulnérables de la route et que les accidents sont liés aux fortes concentrations de véhicules et à leur vitesse;

Q.

considérant que le transport urbain durable est l'un des aspects d'une politique d'aménagement territorial plus large et que les espaces verts urbains peuvent compenser partiellement les incidences de la pollution causée par la circulation routière;

R.

considérant que l'utilisation de carburants et de moyens de transport de substitution requiert le développement de l'infrastructure nécessaire, ainsi que des efforts en vue de faire évoluer les comportements en matière de mobilité;

S.

considérant qu'en tant que centres importants d'activité économique et d'innovation, les villes et autres grands centres urbains ont été reconnus à juste titre comme des nœuds cruciaux dans la nouvelle stratégie en matière de RTE-T et sont le principal maillon de la chaîne de transport de passagers et de marchandises;

T.

considérant que les réseaux multimodaux et l'intégration des différents modes et services de transport dans les zones urbaines et alentour peuvent être bénéfiques pour l'amélioration de l'efficacité du transport de passagers et de marchandises, contribuant ainsi à réduire les émissions de carbone et autres émissions nocives;

U.

considérant que les chefs d'État et de gouvernement réunis en 2012 lors de la conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20) se sont engagés à soutenir le développement de réseaux de transport viables (12);

V.

considérant qu'il n'existe pas de solution passe-partout pour toutes les zones urbaines et que les villes, à travers l'Union européenne, sont confrontées à des situations et besoins spécifiques, qui dépendent en particulier des conditions géographiques et climatiques, de la structure démographique, des traditions culturelles, et d'autres facteurs;

W.

considérant que la mobilité urbaine et la gestion des transports urbains relèvent des compétences des collectivités locales et régionales, qui conçoivent et mettent en œuvre ces politiques publiques sur leur territoire en tenant compte du cadre national en vigueur et de la politique urbaine de l'Union européenne;

X.

considérant qu'il y a lieu de s'inquiéter du fait que la Commission parle de développer des concepts de transport au niveau européen, à adapter par la suite aux réalités des États membres; que, plutôt que d'adopter une telle approche descendante — et sans ignorer la nécessité de mettre en place des règles et des normes communes –, il serait préférable d'adopter une approche ascendante fondée sur des expériences parallèles sur le terrain, de manière à encourager l'innovation; qu'il soutient vivement, par conséquent, la mise en place de plateformes pour l'échange d'expériences entre acteurs locaux en vue de permettre un partage plus large des expériences réussies;

1.

souligne que l'action menée jusqu'à présent au niveau européen et dans de nombreuses villes a été positive et devrait se poursuivre et salue dès lors la communication susmentionnée de la Commission sur la mobilité urbaine;

Restitution de l'espace et des infrastructures à tous les citoyens et amélioration de l'accessibilité

2.

souligne que l'aménagement du territoire est la phase la plus importante de la création de réseaux de transport bien organisés et sûrs qui soient durables et qui aient un impact réel sur les volumes et la répartition du trafic; souligne que la sécurité doit toujours être considérée comme un élément fondamental de l'aménagement urbain durable;

3.

est convaincu qu'il est indispensable d'informer les citoyens, les commerçants, les transporteurs de fret et toute autre partie prenante participant à la mobilité urbaine et de les associer aux projets de mobilité urbaine si l'on veut que l'aménagement, l'élaboration et la prise de décision soient transparentes; souligne que ces informations devraient être publiques et aisément accessibles; met en avant qu'il est souhaitable d'encourager la coopération entre les acteurs concernés et les villes au niveau européen, afin de partager les solutions de mobilité durable;

4.

est convaincu que les plans de mobilité urbaine durable à long terme, appuyés par les TIC, constituent des instruments importants qui offrent des solutions appropriées et sûres de mobilité à tous les citoyens; invite les autorités compétentes à tenir compte, dans les plans de mobilité urbaine durable, des besoins spécifiques des personnes à mobilité réduite en matière de communications; souligne que des infrastructures sans obstacles sont cruciales pour la mobilité de ces personnes; souligne que les plans de mobilité urbaine durable doivent englober des stratégies spécifiques concernant la sécurité routière et prévoir des infrastructures sûres incluant des espaces adéquats pour les usagers de la route les plus vulnérables;

5.

souligne que les plans de mobilité urbaine durable sont importants pour parvenir aux objectifs de l'Union concernant les émissions de CO2, la pollution sonore, la pollution de l'air et la réduction des accidents; estime que l'élaboration des plans de mobilité urbaine durable doit être l'un des principes directeurs du financement des projets de l'Union dans le domaine du transport urbain et que le financement et les informations fournis par l'Union pourraient stimuler l'élaboration et la mise en œuvre de ces plans; appelle la Commission à fournir aux autorités compétentes les conseils et l'appui technique nécessaires pour la mise en place de plans de mobilité urbaine durable dans le plein respect du principe de subsidiarité;

6.

encourage les autorités des États membres à élaborer des plans de mobilité urbaine durable accordant la priorité aux modes de transport à faibles émissions, y compris la traction électrique, les véhicules fonctionnant avec des carburants de substitution et le recours à des systèmes de transport intelligents; soutient la création de zones de trafic et de plateformes intermodales dans lesquelles le transport public serait prioritaire;

7.

encourage les États membres et les villes européennes à développer une politique en matière de stationnement (places de stationnement, utilisation de systèmes de stationnement intelligent, tarification adaptée), qui puisse s'inscrire dans une politique urbaine intégrée, et, parallèlement, à œuvrer davantage à la mise en place de nœuds intermodaux fonctionnels, fournissant des services de transport variés et permettant une combinaison souple de solutions de transport, comme les transports collectifs, le covoiturage, le vélo ou les services de location; plaide pour une meilleure connectivité des espaces de stationnement suburbains avec les services de transport en commun ou de transport ferroviaire, notamment en recourant aux parcs relais; souligne qu'il y a lieu de remédier aux insuffisances dans les services offerts aux citoyens handicapés;

8.

souligne que, compte tenu de la nécessité de réduire l'incidence négative sur l'environnement de la dépendance à l'égard du pétrole dans le système de transports de l'Union (qui repose essentiellement sur le pétrole et ses dérivés), les Fonds ESI doivent être utilisés systématiquement pour élaborer et appliquer des plans de mobilité urbaine durable exhaustifs et intégrés afin de renforcer mutuellement et de façon complémentaire les mesures de mobilité urbaine dans le contexte plus large de l'aménagement du territoire, sans créer de besoins supplémentaires en matière de transport entraînant un recours excessif à la voiture, et en privilégiant un système de transports intégré fondé sur la collaboration des différents modes de transport;

9.

est convaincu que la plateforme des plans de mobilité urbaine durable de la Commission devrait fortement soutenir les villes et régions dans la conception et la mise en œuvre de ces plans; souligne l'importance de la prise en compte de toutes les villes, quelle que soit leur taille, quand il s'agit d'investir dans la mobilité urbaine, ainsi que le rôle clé que les villes et les régions européennes ont à jouer pour renforcer et promouvoir la mobilité urbaine durable; demande que des représentants d'autorités locales et régionales de différentes tailles ainsi que des représentants de diverses parties prenantes (par exemple, d'associations de cyclistes) soient impliqués dans la plateforme européenne et dans le groupe d'experts des États membres sur la mobilité et les transports urbains;

10.

souligne que les plans de mobilité urbaine durable devraient être compatibles avec le calendrier et les objectifs actuels de l'Union, en particulier ceux relatifs au transfert modal de la route vers le rail établis dans le livre blanc de 2011;

11.

demande à la Commission, aux États membres et aux autorités régionales et locales d'évaluer et de contrôler les plans de mobilité urbaine en fonction des objectifs et des défis fixés par la stratégie Transports 2050;

Amélioration de l'environnement, de la qualité de vie et de la santé

12.

souligne en particulier les multiples effets néfastes du modèle de transport actuel sur des éléments essentiels de notre patrimoine environnemental, comme l'air, l'eau et les sols, ainsi que sur nos divers écosystèmes;

13.

est convaincu que la pollution de l'air revêt une dimension locale, régionale, nationale et transfrontalière et qu'elle requiert l'adoption de mesures à tous les niveaux de pouvoir; demande par conséquent que soit renforcée l'approche fondée sur la gouvernance à plusieurs niveaux, dans le cadre de laquelle tous les acteurs prendront leurs responsabilités et adopteront les mesures qui peuvent et doivent l'être à chaque niveau;

14.

invite les villes à évaluer attentivement les besoins des citoyens et des entreprises et les spécificités des modes de transport, afin de garantir une mobilité durable dans les villes, et à prendre les mesures nécessaires pour améliorer la qualité de vie dans les villes, notamment en favorisant un transfert modal vers des modes de transport durables, y compris la marche et le cyclisme, et en prônant une politique intermodale ou comodale intégrée;

15.

invite les autorités locales à tenir compte du bien-être de leurs citoyens dans l'élaboration des plans de mobilité durable; invite en particulier les autorités compétentes à prendre des mesures pour réduire le bruit lié à la circulation dans les villes;

16.

encourage les autorités compétentes à prendre des mesures préventives, conformément aux principes de précaution et de proportionnalité, pour améliorer la qualité de l'air dans les villes et garantir que les concentrations en substances polluantes soient inférieures aux niveaux fixés par les lignes directrices de l'OMS; appuie à cette fin la mise en place, au niveau local, de zones à faibles émissions; souligne qu'il appartient aux autorités compétentes de proposer des solutions de mobilité sûres et saines à leurs citoyens; est d'avis que ces solutions pourraient s'appuyer sur des systèmes de transport public abordables, intelligents, fiables et accessibles; encourage les États membres ainsi que les autorités locales à envisager de prendre des mesures facilitant l'accès aux transports publics, par exemple la circulation alternée, en cas de risque de dépassement des niveaux fixés par les lignes directrices susmentionnées;

17.

souligne qu'une approche globale de la pollution atmosphérique dans les villes européennes est nécessaire; invite dès lors la Commission à présenter des mesures efficaces permettant aux États membres de se conformer à la directive sur la qualité de l'air ambiant (2008/50/CE), notamment en fixant des plafonds efficaces et ambitieux pour les émissions à l'horizon 2025 et 2030 en vertu de la directive fixant des plafonds d'émission nationaux, et en assurant une meilleure coordination des mesures prises au titre de la directive fixant des plafonds d'émission nationaux et de la directive sur la qualité de l'air ambiant, en fixant des normes ambitieuses de performance des véhicules en matière d'émissions pour 2025 et 2030 dans le cadre d'une révision en temps voulu du règlement (CE) no 443/2009 relatif aux émissions de dioxyde de carbone des voitures particulières, et en établissant un calendrier clair de mise en œuvre des essais mesurant les émissions en conditions de conduite réelles pour les voitures particulières;

18.

prie la Commission de procéder à des évaluations, dans le cadre des plans des différents États membres, en ce qui concerne l'emplacement des stations de mesure et de contrôle de la pollution atmosphérique dans les principales agglomérations urbaines qui présentent des problèmes de qualité de l'air, car bien souvent leur mauvais emplacement peut fausser les données et, par conséquent, menacer la santé de la population;

19.

prend acte des changements de comportement vis-à-vis de la propriété et de l'utilisation des véhicules (autopartage, covoiturage); encourage la Commission à développer et soutenir des systèmes de transport impliquant des formes collectives et publiques de mobilité;

20.

considère que la Commission européenne devrait examiner l'impact sur la société de nouvelles formes de mobilité fondées sur le modèle de l'économie partagée, notamment le covoiturage; est d'avis qu'au niveau national, les États membres devraient développer le concept de «ville partageable» sur les questions de mobilité et de transports, car cela peut apporter des avantages aux citoyens, en particulier dans les villes de petite et moyenne dimensions, où le réseau de transports en commun est plus faible, au moyen de solutions de mobilité entre particuliers;

21.

fait ressortir que des transports en commun hautement performants, efficaces, abordables, sûrs et accessibles font partie intégrante d'un développement urbain durable; se déclare convaincu que des transports publics fiables peuvent jouer un rôle important dans la résolution des problèmes de congestion, de pollution atmosphérique et de bruit dans les villes; invite les États membres à promouvoir les transports publics en vue de doubler leur utilisation d'ici à 2030; encourage les autorités nationales et locales à favoriser la mise à disposition de services numériques dans les transports en commun et dans les gares, à soutenir le développement de formes innovantes de mobilité et à mettre en œuvre les solutions de transport intelligent et d'autres évolutions technologiques les plus récentes; souligne que les services de partage de véhicule, de partage des trajets et de covoiturage exploitent mieux les ressources existantes et contribuent à réduire le nombre de véhicules dans les villes; reconnaît l'importance des programmes européens de navigation par satellite Galileo et EGNOS, ainsi que des réseaux mobiles à grande vitesse; est favorable à la création d'un cadre réglementaire qui permette le recours à de nouvelles formes de mobilité et à de nouveaux modèles de partage assurant une meilleure utilisation des ressources existantes;

22.

souligne l'importance de l'information publique sur les offres de transport en commun urbain, en tenant également compte des besoins linguistiques des touristes et des avantages d'une politique touristique durable; encourage les autorités locales à diffuser des informations en temps réel sur internet et sur des écrans d'information, dont les villes devront se doter en nombre suffisant; invite les autorités et les opérateurs de transport à améliorer la disponibilité des services numériques gratuits dans les transports publics et dans les gares;

23.

insiste sur les avantages sociaux que présentent les transports en commun ferroviaires sur le plan de l'accessibilité des zones urbaines, de la régénération urbaine, de l'inclusion sociale et de l'amélioration de l'image des villes;

24.

reconnaît la qualité et la diversité des emplois offerts par les sociétés publiques de transport et les avantages y afférents pour l'économie; invite la Commission à suivre et à évaluer la contribution des transports publics aux stratégies de croissance verte et d'emplois verts aux niveaux national et européen;

25.

invite les États membres, dans le respect des compétences locales, à mettre en place des actions efficaces en matière de sécurité dans les transports en commun;

26.

rappelle que la mobilité urbaine non motorisée, comme la marche et le vélo, offre le meilleur potentiel en matière de neutralité du point de vue du CO2;

27.

encourage les États membres à revoir leurs stratégies de sorte à favoriser le transport non motorisé afin de servir les intérêts convergents de l'amélioration de la mobilité et de l'environnement urbain; encourage les États membres à promouvoir, s'il y a lieu, l'utilisation des vélos, y compris en fixant des objectifs ambitieux pour les taux d'utilisation du vélo d'ici à 2030 et à améliorer les conditions pour la marche et le cyclisme;

28.

encourage la Commission et les États membres à sensibiliser à l'usage du vélo et des modes de transport alternatifs, à contribuer à un report modal vers des modes de transport durables et à continuer de soutenir la «semaine européenne de la mobilité»; invite les villes à mettre en place des systèmes de vélos en libre-service en lien avec les transports publics; salue les initiatives nationales, régionales et locales visant à promouvoir et organiser des «dimanches sans voiture» une «journée européenne du cyclisme» pour améliorer la qualité de l'air dans les villes;

29.

encourage les entreprises privées, les administrations et les institutions de l'Union à améliorer encore les services de gestion de la mobilité pour leurs membres, leur personnel et leurs visiteurs; invite la Commission et les États membres à promouvoir des politiques visant à encourager les entreprises à réduire les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, entre autres en autorisant et favorisant le télétravail, et en encourageant le recours aux technologies de l'information et de la communication et à la vidéoconférence; estime que des mesures en matière de mobilité, comme celles coordonnées par la plateforme européenne sur la gestion de la mobilité (EPOMM), recèlent un vaste potentiel pouvant être mis à profit pour résoudre les problèmes d'embouteillages urbains et d'accessibilité pour tous;

30.

encourage les États membres et les autorités locales à définir des exigences en matière de performance environnementale dans le cadre des procédures de marchés publics, en particulier en ce qui concerne l'achat de véhicules destinés aux transports publics ou de véhicules utilisés par les autorités publiques;

Économies d'énergie et protection du climat

31.

estime que l'efficacité énergétique et l'utilisation des sources d'énergie à faibles émissions et des sources d'énergie renouvelables sont essentielles pour parvenir à une mobilité urbaine durable, tout en améliorant les conditions environnementales, et que la neutralité technologique devrait être respectée lors de l'adoption de mesures visant à atteindre les objectifs de l'Union relatifs aux émissions de CO2 et aux économies d'énergie;

32.

encourage les États membres à appuyer les objectifs du livre blanc sur les transports, à savoir réduire de moitié les voitures à carburants traditionnels dans le transport urbain d'ici à 2030 et les supprimer des villes à l'horizon 2050; invite les villes à promouvoir et soutenir le passage à des moyens de transport de substitution et à des véhicules moins polluants, en fonction de leur bilan carbone réel, afin de parvenir aux objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60 % d'ici à 2050; se félicite des mesures incitant les voyageurs à combiner différents modes de transport;

33.

attire l'attention sur l'importance de l'utilisation de véhicules électriques et de véhicules fonctionnant avec des carburants de substitution (biocarburants de deuxième et troisième générations, hydrogène produit à partir de sources renouvelables, gaz naturel comprimé (GNC) et gaz naturel liquéfié (GNL)) pour la réduction des émissions dans les villes; rappelle les dispositions de la directive 2014/94/UE sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs et encourage les États membres, en coopération étroite avec les autorités régionales et locales et le secteur concerné, à développer rapidement une telle infrastructure, en particulier le long du réseau transeuropéen de transport (RTE-T); invite les secteurs public et privé à promouvoir l'installation de dispositifs de recharge dans les parkings privés;

34.

demande à la Commission et aux autorités nationales et locales de promouvoir, lorsque cela est possible, la navigation intérieure en tant que solution intégrée de mobilité douce dans les villes;

35.

souligne l'importance d'une approche ascendante; dès lors, soutient vivement, par exemple, la convention de 6 000 maires en Europe sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et se félicite de l'appel lancé par le commissaire Canete le 13 octobre 2015 à Bruxelles pour qu'une convention plus ambitieuse soit mise sur les rails; soutient la Commission dans ses efforts pour jouer un rôle positif en tant que catalyseur actif de telles initiatives;

36.

invite la Commission et les États membres à inscrire des mesures ambitieuses en matière de mobilité urbaine durable en tête de l'ordre de l'ordre du jour de la 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en décembre 2015; encourage la Commission à soutenir activement les initiatives de «l'Agenda des actions» en faveur d'une mobilité urbaine durable et intégrée;

L'innovation au cœur d'une politique de recherche axée sur la mobilité intelligente

37.

rappelle que les systèmes de transport intelligents rendent la mobilité plus sûre, plus efficace, plus respectueuse de l'environnement et plus fluide et invite dès lors la Commission et les États membres à intensifier leurs efforts en ce qui concerne les systèmes intelligents de transport, y compris les innovations et la mise en œuvre dans les domaines des informations en temps réel sur les trajets, des véhicules hautement automatisés, des infrastructures intelligentes et des systèmes intelligents de signalisation routière; rappelle l'importance des systèmes de transport intelligents (STI) pour obtenir en temps réel des données précises sur la circulation routière et les déplacements, et invite dès lors la Commission à placer la mobilité urbaine au cœur de la stratégie numérique; encourage les parties prenantes à coopérer étroitement pour développer des services interopérables de mobilité intégrée, tels que le transport public multimodal, la mobilité partagée et les billetteries multimodales; demande à la Commission de donner la priorité au développement d'applications innovantes et de nouvelles technologies qui permettent aux usagers de la route de prendre davantage d'initiatives en tant que développeurs et producteurs de données dans le cadre du système de transport et de contribuer ainsi à la création de plateformes pour les services de mobilité, conformément à la législation de l'Union et aux règles applicables en matière de protection des données;

38.

encourage toutes les parties prenantes à exploiter pleinement les possibilités liées aux données et à la numérisation, ainsi qu'à recourir à la déréglementation pour promouvoir de nouveaux modèles économiques;

39.

invite la Commission et les États membres à soutenir les programmes de recherche en faveur de nouvelles technologies, de nouveaux modèles économiques et de nouvelles pratiques intégrées et durables en matière de mobilité et de logistique urbaines; soutient les priorités du programme Horizon 2020 en ce qui concerne les défis de société que représentent le transport intelligent, vert et intégré et la mobilité urbaine, ainsi que le développement d'initiatives de «mobilité à la demande» en Europe; estime que ce programme doit stimuler la recherche et l'innovation dans les domaines de la qualité de la vie, des emplois durables, de la démographie, des évolutions en matière de mobilité active, de l'environnement et de l'action pour le climat; estime que la Commission devrait tenir compte de ces priorités, veiller à la disponibilité de financements suffisants au titre du budget de l'Union en faveur de futures activités de recherche et de développement dans le secteur du transport ferroviaire urbain et améliorer les performances des solutions de transport durables;

Une mobilité urbaine plus durable, sûre et sécurisée

40.

fait observer que des conditions préalables strictes en matière de sécurité et une gestion avancée de la circulation et de la vitesse réduisent fortement les décès et blessures graves dus aux accidents de la route dans les villes; fait observer que des forces de l'ordre chargées de gérer et contrôler la circulation et effectuer des contrôles cohérents sur la conformité avec la réglementation en matière de circulation routière, en particulier la vitesse, la conduite sous l'influence de l'alcool, de drogues et de médicaments et l'utilisation de téléphones portables et d'autres appareils de communication et d'information, réduisent les accidents de la route dans les villes;

41.

invite les États membres et les autorités locales à revoir leur gestion de la vitesse à l'horizon 2020, en tenant compte des situations locales, afin de garantir la sécurité, notamment dans les zones résidentielles ainsi qu'aux abords des écoles et des infrastructures éducatives et sociales, et à envisager de développer et concevoir des infrastructures routières plus sûres; invite les États membres et les autorités locales à utiliser toutes les solutions modernes, y compris la gestion avancée et intelligente de la circulation routière, pour que tous les usagers de la route, y compris les piétons, soient en sécurité; encourage les villes européennes à échanger leurs meilleures pratiques en ce qui concerne la gestion de la sécurité;

Innovation dans le domaine du transport durable de marchandises

42.

est convaincu de l'extrême importance de la logistique urbaine innovante, durable et respectueuse de l'environnement et de la participation des acteurs privés et publics pour régler les problèmes liés à la congestion et à l'environnement dans les villes; estime que la logistique devrait être fondée sur des modes de transport durables; demande une meilleure optimisation de la chaîne d'approvisionnement dans les zones urbaines, en s'appuyant sur des concepts d'exploitation, des technologies et des modèles économiques nouveaux et au rapport coût-efficacité avantageux; rappelle l'importance des plans de mobilité urbaine durable qui englobent des stratégies logistiques de comodalité et souligne qu'il y a lieu d'intégrer, le cas échéant, le rail, la navigation fluviale propre et les ports maritimes dans les stratégies logistiques et les plans de mobilité urbaine durable; invite les autorités compétentes à réduire dans la mesure du possible le trafic des poids lourds dans les centre-ville;

43.

souligne que les zones à forte densité et les autres zones telles que les centres commerciaux ou autres zones de commerces subissent un trafic routier et des problèmes de congestion accrus et attire l'attention sur l'importance de politiques efficaces et exhaustives d'aménagement pour que ces zones soient desservies par des transports publics efficaces et proposent des services de livraison à domicile intelligents;

44.

invite la Commission à élaborer des politiques visant à encourager le secteur du transport de marchandises à «verdir» ses flottes de véhicules et les autorités locales à prévoir des aides et/ou des incitations pour que le transport urbain de marchandises s'inscrive dans une perspective plus durable; rappelle que le rail et d'autres modes de transport plus durables, ainsi que des correspondances et des logistiques bien planifiées, peuvent jouer un rôle important en transportant les marchandises en périphérie urbaine;

Réduction des coûts externes au minimum et amélioration de la qualité des investissements

45.

souligne que les analyses coûts-bénéfices des investissements devraient viser à maximiser les avantages externes pour la société et à réduire au minimum les coûts externes qui découlent par exemple du changement climatique, des accidents, des problèmes de santé, de la pollution sonore, de la pollution de l'air et de l'utilisation des espaces;

46.

souligne que la mobilité urbaine devrait concourir et être pleinement intégrée aux objectifs européens d'utilisation rationnelle des ressources, et en particulier aux objectifs liés à l'économie circulaire;

47.

rappelle que la tarification des routes et des stationnements urbains, fondée sur les principes de non-discrimination, d'interopérabilité et du «pollueur-payeur», peut s'inscrire dans une politique de mobilité urbaine intégrée;

48.

rappelle le principe de l'utilisation des recettes en ce qui concerne les péages routiers et plaide pour qu'une part des recettes tirées de l'utilisation des infrastructures routières (péages routiers et/ou eurovignette) soit allouée, s'il y a lieu, à l'amélioration durable de la mobilité urbaine;

49.

estime que la mobilité urbaine devrait transparaître dans les mesures du mécanisme pour l'interconnexion en Europe et du réseau transeuropéen de transport (RTE-T), le cas échéant et conformément à la législation sur le RTE-T, notamment par le soutien aux nœuds urbains et l'intégration de plans de mobilité pour les villes transfrontalières, étant donné que cela stimule le développement économique et social et améliore l'accessibilité; est convaincu qu'une interconnexion efficace entre les différents modes de transport et entre les réseaux de transport, y compris les réseaux périurbains et interrégionaux, améliorerait la mobilité des citoyens; est favorable au développement de systèmes de billetterie intégrée, qui pourraient rendre les transports publics plus accessibles;

50.

invite la Commission, les États membres et les autorités locales à utiliser la nouvelle possibilité de financer des projets urbains par l'intermédiaire du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) dans le cadre des nœuds urbains; rappelle qu'il est possible de recourir au MIE pour financer des projets favorisant les synergies, avec un taux de cofinancement accru, entre les projets de transport et les secteurs de l'énergie et des télécommunications, et que cette possibilité recèle un potentiel considérable pour les projets urbains; invite la Commission à envisager un financement approprié de l'Union en faveur des projets de mobilité urbaine durable lors de la révision des budgets du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion; demande aux autorités compétentes de veiller à un rapport étroit entre la politique de mobilité urbaine intelligente et durable, et les projets de mobilité urbaine, financés par des fonds de l'Union, ainsi que d'établir des valeurs cibles et des indicateurs d'utilisation afin de veiller à ce que les projets ne soient pas sous-exploités et à ce que leurs avantages économiques et sociaux ne soient pas compromis; admet qu'il faut imaginer de nouvelles formes de financement durable de transports publics qui soient viables écologiquement, accessibles et fondés sur la numérisation, qui stimulent l'économie dans les zones urbaines et qui créent des emplois;

51.

met en avant l'adoption récente du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) et le fait que cet instrument accorde une attention particulière et une place importante aux priorités horizontales et aux projets urbains durables; invite la Commission et les États membres à soutenir les projets en faveur d'une mobilité urbaine durable, à veiller à créer les synergies nécessaires entre les différents programmes et sources de financement et à établir des liens entre la mobilité urbaine, la nouvelle stratégie numérique et l'Union de l'énergie;

52.

souligne l'importance du renforcement des capacités des autorités locales ainsi que des zones périurbaines à définir et à mettre en œuvre des stratégies intégrées de développement favorisant les modalités de coopération entre divers territoires et, de la sorte, leur interdépendance et leur complémentarité.

53.

considère que les investissements dans des transports publics durables constituent non seulement une réponse aux problèmes de mobilité urbaine, mais qu'ils comportent également des «éléments de renouveau urbain» rejaillissant sur le système économique général de la ville et facilitant la création d'environnements urbains verts ainsi que l'accès à des centres d'activités mixtes (commerciales, résidentielles, récréatives, culturelles, éducatives); souligne qu'une bonne coordination de la planification de la mobilité et de l'urbanisme est essentielle afin d'optimiser les effets des investissements;

54.

préconise de recourir aux initiatives en faveur de l'emploi des jeunes ainsi qu'à d'autres Fonds ESI pour promouvoir l'emploi dans des domaines qui favorisent le développement d'une mobilité urbaine durable; souligne que le déploiement de projets de mobilité urbaine a des retombées positives sur toutes les régions et sur leur population en comblant les emplois vacants ou en en créant de nouveaux dans les domaines concernés, ainsi qu'en résorbant la pénurie de main-d'œuvre dans les professions qui en sont victimes;

55.

prie instamment la Commission d'élaborer des comptes rendus aisément accessibles donnant un aperçu des programmes de mobilité urbaine cofinancés par l'Union; exige de surcroît que des informations faciles à exploiter soient disponibles sur les possibilités de cofinancement qui existent pour les projets de transport urbain; demande à la Commission, lorsqu'elle gère des projets de transport urbain financés par l'Union, de veiller: a) à ce que des outils de gestion soient mis en place pour contrôler la qualité du service et le taux de satisfaction des usagers une fois que les projets sont opérationnels; b) à ce que les projets de mobilité durable s'inscrivent dans le cadre d'une politique de mobilité solide; et c) à ce que les autorités des États membres prennent part aux points susmentionnés; demande à la Commission de proposer une analyse qualitative et quantitative du soutien de la politique de cohésion en faveur de la mobilité urbaine durable lors de son examen à mi-parcours de la mise en œuvre des Fonds ESI;

Intégration des réseaux de systèmes de mobilité efficace et promotion de la coopération

56.

demande aux États membres d'encourager la gouvernance à tous les niveaux afin de promouvoir la coopération entre les autorités régionales, nationales et européennes pour la définition des politiques, notamment dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques urbaines qui ont une incidence manifeste sur les villes;

57.

renvoie à l'initiative du réseau pour les citoyens de la Commission, qui constitue une bonne base pour promouvoir et soutenir les chaînes intermodales de mobilité durable, centrées sur la marche, le vélo et les transports publics/collectifs, auxquels viennent s'ajouter l'autopartage, le covoiturage et les taxis;

58.

invite la Commission à favoriser et encourager l'échange de bonnes pratiques et de lignes directrices en vue de s'attaquer aux problèmes liés à la mobilité urbaine et de faciliter le transfert de compétences et de technologies dans le domaine de la mobilité durable, en particulier au profit des parties prenantes publiques et privées qui mettent sur pied des solutions de mobilité durable, et de l'économie sociale et solidaire; invite la Commission à établir un réseau consacré à la mobilité durable rassemblant des bonnes pratiques en matière d'aménagement du territoire et d'utilisation de l'espace; invite les États membres à encourager les villes à participer au partenariat d'innovation européen pour les villes et communautés intelligentes; invite la Commission et les États membres à organiser des campagnes de sensibilisation du public pour encourager une mobilité qui soit efficace, durable et moins dépendante de l'utilisation des voitures privées à carburant traditionnel;

59.

soutient les travaux de l'Observatoire de la mobilité urbaine (ELTIS) et pense qu'il y a lieu de renforcer la communication autour de cette initiative, y compris du portail qui lui est consacré;

60.

salue les efforts déployés par la Commission pour coordonner et consolider les initiatives de l'Union européenne dans le domaine de la mobilité urbaine, telles que CIVITAS 2020 pour la recherche et l'innovation, l'observatoire de la mobilité urbaine pour l'échange de bonnes pratiques et d'expériences, ou encore la plateforme des plans de mobilité urbaine durable; invite la Commission à redoubler d'efforts pour réduire la fragmentation et le manque de coordination entre les initiatives et les programmes pertinents de l'Union et à tenir compte du succès de programmes tels qu'URBAN et URBACT; invite la Commission à encourager les autorités des États membres à créer des réseaux d'excellence dans le domaine de la mobilité urbaine, à poursuivre les efforts de l'initiative CIVITAS 2020 et à encourager davantage de citoyens de l'Union à adhérer à ce projet;

61.

est convaincu que les débats sur la mise en œuvre des futures politiques de mobilité devront s'attacher davantage à assurer la mise en réseau et la coordination des projets pilotes de l'Union, notamment par l'intermédiaire de CIVITAS, POLIS et ELTIS, ainsi qu'à intégrer les villes, avec leur expérience pratique et leurs connaissances; prie instamment la Commission, à cette fin, d'élaborer des comptes rendus aisément accessibles donnant un aperçu des programmes de mobilité urbaine cofinancés par l'Union; enjoint, en outre, d'indiquer clairement, d'une manière simple et conviviale, comment obtenir un cofinancement de l'Union pour des projets de mobilité urbaine; souligne qu'il convient de financer non seulement des infrastructures mais aussi des services des technologies de l'information, des processus de suivi et des projets interrégionaux, et qu'il y a lieu d'établir des partenariats stratégiques entre les industries et les villes européennes afin de développer les systèmes urbains de demain;

62.

plaide en faveur d'un lien fort entre les plans de mobilité urbaine durable et d'autres initiatives telles que celles intitulées «villes intelligentes» et la «Convention des maires», qui visent à rendre les villes plus durables et plus autonomes; considère que l'engagement volontaire établi dans la Convention des maires peut servir de tremplin pour atteindre tous les acteurs concernés lors de l'élaboration de plans de mobilité et de durabilité susceptibles d'être diffusés avec un bon rapport coût-efficacité; salue l'initiative «Cities of Tomorrow: Investing in Europe» et invite la Commission à utiliser les plateformes existantes pour développer des outils de communication qui visent à rassembler les acteurs du développement urbain durable;

o

o o

63.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  JO C 168 E du 14.6.2013, p. 72.

(2)  JO C 390 E du 18.12.2012, p. 10.

(3)  JO L 152 du 11.6.2008, p. 1.

(4)  JO L 171 du 29.6.2007, p. 1.

(5)  JO L 188 du 18.7.2009, p. 1.

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0375.

(7)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0314.

(8)  JO C 290 du 14.11.1988, p. 51.

(9)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0547.

(10)  JO L 134 du 30.4.2004, p. 1.

(11)  JO L 307 du 28.10.2014, p. 1.

(12)  Résolution 66/288 de l'Assemblée générale des Nations unies, intitulée «L'avenir que nous voulons», paragraphe 135.


Mardi 15 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/21


P8_TA(2015)0444

Vers une Union européenne de l'énergie

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 Vers une Union européenne de l'énergie (2015/2113(INI))

(2017/C 399/03)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, notamment ses articles 191, 192 et 194,

vu le traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom),

vu la communication de la Commission intitulée «Cadre stratégique pour une Union de l'énergie résiliente, dotée d'une politique clairvoyante en matière de changement climatique» (COM(2015)0080) et ses annexes,

vu la communication de la Commission intitulée «Stratégie européenne pour la sécurité énergétique» et les documents de travail l'accompagnant (COM(2014)0330),

vu la communication de la Commission sur la résilience à court terme du système gazier européen intitulée «Capacité de réaction à une éventuelle perturbation des livraisons de gaz en provenance de l'Est pendant l'automne-hiver 2014/2015» (COM(2014)0654),

vu la communication de la Commission sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique et la coopération internationale, intitulée «La politique énergétique de l'UE: s'investir avec des partenaires au-delà de nos frontières» (COM(2011)0539),

vu le rapport de la Commission au Parlement européen, au Conseil et au Comité économique et social européen intitulée «Mise en œuvre de la communication sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique et la coopération internationale et des conclusions du Conseil “Énergie” de novembre 2011» (COM(2013)0638),

vu la communication de la Commission du 13 novembre 2008 intitulée «Deuxième analyse stratégique de la politique énergétique — Plan d’action européen en matière de sécurité et de solidarité énergétiques» (COM(2008)0781),

vu la communication de la Commission du 26 novembre 2014 intitulée «Un plan d'investissement pour l'Europe» (COM(2014)0903),

vu la communication de la Commission du 10 octobre 2012 intitulée «Une industrie européenne plus forte au service de la croissance et de la relance économique» (COM(2012)0582),

vu la communication de la Commission du 15 novembre 2012 intitulée «Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie»(COM(2012)0663) et les documents de travail l'accompagnant et vu la résolution du Parlement du 10 septembre 2013 sur un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie (1),

vu la communication de la Commission intitulée «Vers l'achèvement du marché intérieur de l'énergie: état des lieux» (COM(2014)0634),

vu la communication de la Commission intitulée «Priorités en matière d'infrastructures énergétiques pour 2020 et au-delà — Schéma directeur pour un réseau énergétique européen intégré» (COM(2010)0677),

vu la communication de la Commission du 29 janvier 2014 intitulée «Prix et coûts de l'énergie en Europe» (COM(2014)0021),

vu la communication de la Commission du 22 janvier 2014 intitulée «Pour une renaissance industrielle européenne» (COM(2014)0014),

vu le rapport de la Commission du 14 novembre 2012 intitulé «État des lieux du marché européen du carbone en 2012» (COM(2012)0652),

vu la communication de la Commission du 20 septembre 2011 intitulée «Feuille de route pour une Europe efficace dans l'utilisation des ressources» (COM(2011)0571) et la résolution du Parlement européen du 24 mai 2012 sur une Europe efficace dans l'utilisation des ressources (2),

vu la communication de la Commission intitulée «Efficacité énergétique: quelle contribution à la sécurité énergétique et au cadre d'action 2030 en matière de climat et d'énergie?» (COM(2014)0520),

vu la communication de la Commission intitulée «Feuille de route vers une économie compétitive à faible intensité de carbone à l'horizon 2050» (COM(2011)0112),

vu la communication de la Commission du 15 décembre 2011 intitulée «Feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050» (COM(2011)0885) et la résolution du Parlement européen du 14 mars 2013 sur la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050, un avenir avec de l'énergie (3),

vu le document de travail des services de la Commission sur l'exploitation des possibilités de création d'emplois offertes par la croissance verte (SWD(2012)0092),

vu la communication de la Commission sur l'avenir du captage et du stockage du carbone en Europe (COM(2013)0180),

vu la communication de la Commission intitulée «Un cadre d'action en matière de climat et d'énergie pour la période comprise entre 2020 et 2030» (COM(2014)0015),

vu les conclusions du Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014,

vu les conclusions du Conseil européen des 19 et 20 mars 2015,

vu le règlement (UE) no 347/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 avril 2013 concernant des orientations pour les infrastructures énergétiques transeuropéennes, et abrogeant la décision no 1364/2006/CE et modifiant les règlements (CE) no 713/2009, (CE) no 714/2009 et (CE) no 715/2009, et la communication de la Commission du 14 octobre 2013 intitulée «Vision à long terme pour les infrastructures en Europe et au-delà» (COM(2013)0711), qui présente la première liste de projets d'intérêt commun (PIC) en matière d'infrastructures énergétiques pour l'ensemble de l'Union,

vu la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (COM(2011)0665),

vu le règlement (UE) no 994/2010 du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2010 concernant des mesures visant à garantir la sécurité de l'approvisionnement en gaz naturel et abrogeant la directive 2004/67/CE,

vu le troisième paquet «Énergie»,

vu la directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique, modifiant les directives 2009/125/CE et 2010/30/UE et abrogeant les directives 2004/8/CE et 2006/32/CE,

vu la directive 2009/28/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables et modifiant puis abrogeant les directives 2001/77/CE et 2003/30/CE,

vu la directive 2010/31/UE du Parlement européen et du Conseil du 19 mai 2010 sur la performance énergétique des bâtiments,

vu la directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et abrogeant la directive 2004/18/CE,

vu la décision no 994/2012/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 établissant un mécanisme d'échange d'informations en ce qui concerne les accords intergouvernementaux conclus entre des États membres et des pays tiers dans le domaine de l'énergie,

vu sa résolution du 12 juin 2012 intitulée «S'investir dans la coopération avec des partenaires au-delà de nos frontières en matière de politique énergétique: une approche stratégique d'un approvisionnement énergétique sûr, durable et compétitif» (4),

vu sa résolution du 21 novembre 2012 sur l'industrie, l'énergie et d'autres aspects du gaz de schiste et du schiste bitumineux (5),

vu sa résolution du 17 février 2011 sur la stratégie «Europe 2020» (6),

vu son étude intitulée «Évaluer le coût de la non-Europe, 2014-2019»,

vu sa résolution du 5 février 2014 sur un cadre pour les politiques en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 (7),

vu sa résolution du 15 décembre 2015 sur la réalisation de l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité — Un réseau électrique européen prêt pour 2020 (8),

vu le traité sur la Charte de l'énergie, et notamment ses articles 7 et 20,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie, ainsi que les avis de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, de la commission des affaires étrangères, de la commission du commerce international et de la commission des transports et du tourisme (A8-0341/2015),

A.

considérant que, selon l'article 194 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE), la politique européenne dans le domaine de l'énergie vise à assurer le fonctionnement du marché de l'énergie et la sécurité de l'approvisionnement énergétique, et à promouvoir l'efficacité énergétique et les économies d'énergie, le développement des énergies renouvelables ainsi que l'interconnexion des réseaux énergétiques; considérant que la détermination de la composition du bouquet énergétique des États membres relève de la compétence de ces derniers et que les combinaisons énergétiques sont, par conséquent, très diverses;

B.

considérant que la création d'une Union de l'énergie résiliente, dotée d'une politique clairvoyante en matière de changement climatique, devrait se baser sur la transition vers un système énergétique durable tourné vers l'avenir dont les piliers seraient l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, une meilleure utilisation des ressources énergétiques de l'Union et des infrastructures intelligentes; considérant qu'un cadre réglementaire stable à long terme est nécessaire pour créer de la croissance économique et des emplois et faire en sorte que l'Union conserve sa position de chef de file dans ces domaines;

C.

considérant qu'une stratégie pour la sécurité énergétique doit inclure des actions rentables visant à limiter la demande énergétique et des actions tout aussi efficaces visant à surmonter les perturbations majeures et imminentes, ainsi que des mécanismes de solidarité et de coordination afin de protéger et de renforcer les infrastructures de production, de transport intelligent et de distribution de l'énergie ainsi que les installations d'interconnexion; que ces infrastructures doivent être en mesure de gérer différentes sources d'énergie renouvelables et s'inscrire dans le cadre d'un marché intérieur de l'énergie totalement intégré et performant, élément essentiel d'une Union de l'énergie dotée de diverses sources et voies d'approvisionnement externe;

D.

considérant que le Parlement a appelé à deux reprises à des objectifs contraignants en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 visant une réduction d'au moins 40 % des émissions de CO2, ainsi qu'une part d'énergies renouvelables atteignant au moins 30 % et une efficacité énergétique de 40 %, qui devront être réalisés par la voie d'objectifs nationaux individuels; que la définition d'objectifs contraignants en matière d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables au niveau national et de l'Union génère de la croissance et des emplois et contribuerait à assurer à l'Union européenne un rôle prépondérant sur le plan technologique dans ce domaine;

E.

considérant que les mesures visant à construire l'Union de l'énergie et à atteindre ses objectifs en matière de climat et d'énergie doivent tenir pleinement compte des incidences sur les prix de l'énergie et être axées sur les synergies et une plus grande intégration du marché, ce qui contribuera à réduire les coûts globaux et à améliorer la compétitivité de l'économie européenne afin d'obtenir le soutien nécessaire de la part des citoyens et de l'industrie; que, dans ce contexte, toutes les études d'impact nécessaires doivent tenir pleinement compte des coûts cachés et irrécupérables actuels et à venir qui découlent d'une politique énergétique du statu quo;

F.

considérant que l'Union de l'énergie devrait constituer un nouveau modèle énergétique pour l'Europe, qui repose sur des bases législatives transversales solides et sur des objectifs ambitieux; que la gouvernance de l'Union de l'énergie doit être transparente; qu'il y a lieu de garantir un cadre stable et d'associer le Parlement au processus décisionnel tout en encourageant la participation des autorités locales et des citoyens;

G.

considérant qu'il est fondamental que l'Union européenne et les États membres reconnaissent l'importance d'incorporer des initiatives axées sur les consommateurs, telles que les coopératives, les énergies renouvelables communautaires et les projets en matière d'efficacité énergétique, ainsi que d'insister sur la nécessité de lever les barrières économiques, réglementaires et administratives afin de permettre aux citoyens de participer activement au système énergétique;

H.

considérant que le changement climatique, les prix de l'énergie peu compétitifs et une dépendance excessive vis-à-vis de fournisseurs peu fiables dans des pays tiers menacent la viabilité du système énergétique de l'Europe;

I.

considérant que l'objectif d'une Union de l'énergie résiliente dotée d'une politique ambitieuse en matière de climat consiste essentiellement à assurer la transition vers un nouveau modèle énergétique qui donne aux foyers comme aux entreprises les moyens de produire et de consommer de l'énergie sûre, durable, compétitive et à des prix abordables;

J.

considérant que la question de la pauvreté énergétique doit être réglée dans le cadre de l'Union de l'énergie en donnant aux consommateurs vulnérables les moyens d'agir, en améliorant l'efficacité énergétique pour les plus vulnérables et en mettant au point des mesures curatives afin de rendre l'énergie abordable pour les personnes dans le besoin;

K.

considérant que la pauvreté énergétique peut être définie comme l'incapacité d'un ménage de s'assurer un approvisionnement énergétique suffisant pour garantir des niveaux fondamentaux de confort et de santé, en raison de la combinaison de faibles revenus, de prix élevés de l'énergie et d'un parc immobilier de mauvaise qualité;

L.

considérant qu'il convient, dans la future conception de l'Union de l'énergie, que les États membres reconnaissent leur interdépendance pour garantir à leurs citoyens un approvisionnement en énergie sûr, durable et abordable en se fondant véritablement sur la solidarité et la confiance, et que l'Union européenne s'exprime d'une seule voix sur les questions internationales; que chaque État membre a le devoir de faire de l'efficacité énergétique et de la réduction de la demande d'énergie des priorités afin de garantir la sécurité énergétique de l'Union et de ses États membres dans leur ensemble;

M.

considérant que les politiques de l'Union européenne en matière de climat et d'énergie doivent être complémentaires et que leurs objectifs doivent leur permettre de se renforcer mutuellement; considérant que l'Union de l'énergie devrait, par conséquent, venir compléter les objectifs européens de réindustrialisation et de croissance, accélérer la transition vers une économie durable fondée principalement sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, qui permettra d'améliorer la compétitivité de l'économie européenne à l'échelle internationale, tout en évitant efficacement la fuite de CO2;

N.

considérant que l'Union européenne importe plus de la moitié de l'énergie qu'elle consomme, que sa dépendance aux importations d'énergie est particulièrement forte en ce qui concerne le pétrole brut (plus de 90 %), le gaz naturel (66 %) et le charbon (72 %), et que la facture totale des importations s'élève à plus de 400 milliards d'euros en 2013; considérant que le parc immobilier européen est responsable d'environ 40 % de la consommation d'énergie finale de l'Union et de la consommation d'environ 60 % des importations de gaz dans l'Union, ce qui fait de la modération de sa demande en énergie un facteur important en vue d'atteindre l'indépendance énergétique;

O.

considérant que le cours mondial du pétrole a considérablement chuté, fournissant à l'Union une occasion de prendre des mesures d'envergure pour transformer notre paysage énergétique en investissant dans la production d'énergie renouvelable, en exploitant le potentiel d'efficacité énergétique lié aux bâtiments et à l'industrie, et en développant des infrastructures intelligentes; que les fonds consacrés à l'importation de combustibles fossiles ne contribuent guère aux investissements, aux emplois ou à la croissance dans l'Union, et que leur réorientation vers des investissements internes permettrait de stimuler la croissance et de créer des emplois locaux qualifiés de qualité;

P.

considérant que de nombreux pays dépendent fortement d'un fournisseur unique, ce qui pourrait exposer ces États à des ruptures d'approvisionnement;

Q.

considérant que l'Union européenne est lourdement tributaire des importations d'énergie de Russie, qui s'est avérée être un partenaire peu fiable et utilise ses fournitures d'énergie comme arme politique;

R.

considérant qu'une part importante de la politique étrangère russe consiste désormais à élaborer et mettre en œuvre une stratégie concernant les ressources stratégiques, notamment le pétrole et le gaz naturel, afin d'exercer une pression politique sur les autres pays; que cela concerne plusieurs des pays voisins de la Russie et plusieurs États membres de l'Union européenne;

S.

considérant que l'utilisation du pétrole et du gaz naturel à des fins de politique étrangère et de déstabilisation d'autres pays entrave la croissance économique et, ce qui est encore plus dangereux, la stabilité démocratique en Europe et l'indépendance d'États souverains;

T.

considérant que la sécurité énergétique européenne doit être développée de manière à défendre la sécurité européenne et la souveraineté des pays européens, en ce compris les États membres de l'Union et les pays du partenariat oriental;

U.

considérant qu'une politique de sécurité énergétique doit répondre au besoin d'approvisionnement stable à partir de différentes sources d'énergie, en procurant à l'économie européenne l'énergie nécessaire au transport, à l'industrie et au logement, tout en soutenant la compétitivité et la politique climatique, et qu'elle doit, dans le même temps, réduire autant que possible la dépendance aux acteurs qui souhaitent délibérément utiliser les ressources en énergie pour servir leurs propres desseins politiques et pour influencer la situation politique d'autres pays;

V.

considérant qu'aucun État membre ne devrait être soumis à des clauses contractuelles incompatibles avec le droit de l'Union européenne qui exploitent leur position de faiblesse sur le marché de l'énergie, position due uniquement à des facteurs géographiques et historiques;

W.

considérant que les différends gaziers de 2006 et 2009 entre la Russie et l'Ukraine, pays de transit, ont entraîné de sévères pénuries dans de nombreux pays de l'Union; que ces perturbations montrent que les mesures prises jusqu'à présent sont insuffisantes pour mettre un terme à la dépendance de l'Europe au gaz russe;

X.

considérant que l'évaluation ex post et la vérification de la conformité de tous les accords liés à l'énergie avec le droit de l'Union sont déjà possibles grâce aux réglementations portant sur la concurrence et l'énergie; que des vérifications ex ante de conformité insuffisantes, au niveau national et de l'Union, entraînent de fortes distorsions du marché; que la Commission a reconnu ces insuffisances et a entrepris de renforcer les dispositions d'évaluation ex ante en matière de contrats commerciaux d'approvisionnement en gaz;

Y.

considérant qu'il est nécessaire d'investir plus de mille milliards d'euros dans le secteur de l'énergie de l'Union, rien que d'ici à 2020, et que pour chaque euro non investi dans les infrastructures énergétiques avant 2020, 4,3 euros seront nécessaires après 2020 pour atteindre les mêmes objectifs, ce qui constituerait une charge excessive pour les générations à venir;

Z.

considérant que l'Union doit permettre le financement de ces investissements en mobilisant tous les moyens existants, publics (fonds structurels et Banque européenne d'investissement (BEI)) et privés, en favorisant l'orientation de l'épargne des ménages et les capacités des investisseurs de long terme (fonds de pension et compagnies d'assurances) et en créant une nouvelle capacité financière de l'Union;

AA.

considérant que, dans l'Union, les prix de l'électricité pour les entreprises, avant déduction des exonérations fiscales ou détaxations pour les industries à forte consommation énergétique, s'élèvent à plus du double de ceux observés aux États-Unis et en Russie, sont 20 % plus élevés qu'en Chine, mais 20 % moins élevés qu'au Japon;

AB.

considérant que l'industrie européenne souffre encore d'un désavantage concurrentiel significatif sur les prix du gaz, essentiellement parce que l'indice du prix du pétrole est inclus dans les contrats à long terme avec la Russie;

AC.

considérant que la différence de prix par rapport à ceux d'autres économies peut avoir une incidence négative sur la compétitivité de notre industrie, notamment des secteurs gourmands en énergie;

AD.

considérant qu'il est crucial que les prix de l'énergie soient concurrentiels pour atteindre les objectifs de réindustrialisation de 20 % de l'Union européenne d'ici à 2020;

AE.

considérant que les entreprises de l'Union dans le secteur des énergies renouvelables, dont nombre d'entre elles sont des PME, emploient 1,2 million de personnes en Europe et possèdent 40 % de tous les brevets relatifs aux technologies dans le domaine des énergies renouvelables dans le monde, ce qui place l'Union au premier rang mondial dans ce domaine; que cette place doit à l'avenir être conservée au moyen d'une stratégie européenne solide en matière d'énergies renouvelables;

AF.

considérant que, bien que les investissements concernent essentiellement les énergies renouvelables, le rapport 2014 sur les perspectives mondiales de l'énergie prévoit une augmentation de 37 % de la demande énergétique et un accroissement de 15 % de la demande mondiale de charbon d'ici à 2040; que, dans l'Union européenne, l'augmentation devrait être considérablement plus faible en raison du succès de l'amélioration de l'efficacité énergétique;

AG.

considérant que l'inefficacité du marché du gaz dans l'Union, notamment due au manque d'infrastructures et à un faible niveau de liquidité du marché et de transparence, entraîne une perte de bien-être s'élevant à plus de 11 milliards d'euros par an;

AH.

considérant qu'un marché unique de l'énergie plus intégré sur le plan économique et physique pourrait entraîner des gains d'efficacité considérables;

AI.

considérant que le marché de détail de l'énergie de l'Union européenne ne fonctionne pas correctement, étant donné que dans de nombreux États membres, les consommateurs ont trop peu de choix entre les fournisseurs; que les questions de concentration de marché devraient être résolues par la politique de concurrence européenne afin de permettre aux consommateurs de changer de fournisseur et, ainsi, de favoriser la concurrence et de réduire les prix; qu'il conviendrait d'être attentif au risque que les citoyens moins informés, qui sont moins susceptibles de comparer et de changer de fournisseur, se retrouvent coincés dans des plans tarifaires dépassés non concurrentiels;

AJ.

considérant que la pleine mise en œuvre d'un marché européen de l'énergie intégré pour le gaz et l'électricité est fondamentale pour la sécurité énergétique et pour la réalisation d'une Union de l'énergie; que la Commission a la responsabilité de veiller à ce que tous les États membres mettent en œuvre et respectent tous les volets du troisième paquet «Énergie», afin de parvenir à un marché intégré pour l'électricité et le gaz;

AK.

considérant que la réalisation de l'objectif d'un niveau d'interconnexion de 10 %, l'amélioration de la capacité de transport transfrontalière pour l'électricité et le gaz ainsi qu'un renforcement supplémentaire du réseau existant renforceront la sécurité énergétique, permettront d'améliorer l'intégration de la production d'énergie à partir de sources renouvelables et d'équilibrer l'offre et la demande entre les États membres, tout en favorisant la convergence des prix au profit des consommateurs;

AL.

considérant que la convergence et l'optimisation des coûts sont aussi escomptées du renforcement de la coopération régionale entre les États membres;

AM.

considérant que la Communauté de l'énergie est un instrument en vue d'élargir le marché intérieur de l'énergie aux pays voisins de l'Union et de contribuer ainsi à la création d'un espace énergétique paneuropéen fondé sur des principes communs et sur l'état de droit;

AN.

considérant que l'Union de l'énergie reflète les appels répétés du Parlement à créer une véritable communauté énergétique paneuropéenne, fondée sur un solide marché commun de l'énergie, sur la coordination des achats énergétiques en dehors de l'Union et sur un financement européen commun de la recherche et de l'innovation dans le domaine des nouvelles technologies énergétiques durables;

AO.

considérant que la dimension extérieure de la politique énergétique de l'Union doit être plus cohérente et que son potentiel pour contribuer à la sécurité de l'approvisionnement énergétique et à la compétitivité de l'Union n'est pas encore pleinement exploité;

AP.

considérant que les trente-trois projets d'infrastructure mis en évidence dans la stratégie européenne pour la sécurité énergétique devraient être complétés en mettant davantage l'accent sur la modernisation du réseau de distribution d'électricité et sur la transition du charbon et du gaz vers la biomasse afin d'améliorer la sécurité de l'approvisionnement;

AQ.

considérant qu'il est reconnu que le captage et le stockage du carbone peuvent contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique et peuvent plus particulièrement aider à réduire le coût de la transition vers un marché de l'énergie décarboné et vers une économie à faibles émissions de carbone;

AR.

considérant que la diversification de l'approvisionnement, l'achèvement du marché intérieur de l'énergie, les progrès en matière d'efficacité énergétique et d'économies d'énergie, le développement de ressources énergétiques européennes, notamment les énergies renouvelables, et les activités de R & D sont des moteurs essentiels de l'Union de l'énergie;

AS.

considérant que l'exploitation des ressources autochtones conventionnelles de pétrole et de gaz dans le respect total de l'acquis de l'Union, tant sur les sites de production traditionnels (par exemple, en mer du Nord) que sur les sites découverts récemment (par exemple, en Méditerranée orientale ou en mer Noire) devrait être encouragée et soutenue;

AT.

considérant que les ressources énergétiques autochtones doivent toujours être durables et sûres;

AU.

considérant que l'Union entend, d'ici à 2020, augmenter de 20 % le poids de l'industrie dans son PIB et qu'il sera indispensable, pour y parvenir, de disposer d'énergie à prix concurrentiel ainsi que d'une productivité énergétique accrue;

Dimensions de l'Union de l'énergie

1.

accueille favorablement la communication de la Commission intitulée «Cadre stratégique pour une Union de l'énergie résiliente, dotée d'une politique clairvoyante en matière de changement climatique»; prend acte des cinq piliers de l'Union de l'énergie présentés par la Commission; insiste pour que les politiques menées dans le cadre de ces piliers contribuent systématiquement à garantir la sécurité de l'approvisionnement énergétique, la décarbonisation, la viabilité à long terme de l'économie et des prix de l'énergie abordables et compétitifs;

2.

rappelle que l'énergie est un bien social public et que l'Union devrait donc davantage mettre l'accent sur la question de la pauvreté énergétique et promouvoir l'adoption de mesures concrètes pour remédier à ce problème; insiste par conséquent sur le fait que l'Union de l'énergie devrait assurer l'égalité d'accès à l'énergie pour tous, contribuer à des prix de l'énergie abordables au profit des consommateurs, promouvoir les connexions et les infrastructures énergétiques qui jouent un rôle stratégique pour la population, et renforcer la réglementation;

3.

invite la Commission et les États membres à veiller à ce que toutes les propositions relevant de l'Union de l'énergie suivent la procédure législative ordinaire, et donc à associer pleinement le Parlement ainsi qu'à garantir un contrôle démocratique effectif; s'attend à ce que le cadre de gouvernance pour l'Union de l'énergie pour l'après 2020 soit ambitieux, fiable, transparent et démocratique, qu'il associe pleinement le Parlement et qu'il assure la réalisation des objectifs pour 2030 en matière de climat et d'énergie, notamment grâce à la mise en œuvre pleine et entière, à l'application et à la mise à jour de la législation existante en matière d'énergie et de climat; demande à la Commission, sans préjudice d'autres obligations de notification, de présenter chaque année un rapport sur la mise en œuvre de l'Union de l'énergie, y compris des informations détaillées sur la mise en œuvre de la législation en matière d'énergie et les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs pour 2020 et 2030, de développer et de mettre à jour un ensemble d'indicateurs clés qui figureront dans le rapport et permettront l'évaluation des progrès de l'Union de l'énergie; note que ces indicateurs pourraient inclure, sans s'y limiter, la capacité d'interconnexion, l'intégration du marché, la réduction des importations d'énergie, les degrés de diversification, les prix et les coûts énergétiques, le développement de la production d'énergie à l'échelon local et les niveaux de précarité énergétique et de vulnérabilité; prend acte des conclusions du Conseil «Énergie» du 26 novembre 2015 sur le système de gouvernance de l'Union de l'énergie et demande à la Commission de présenter rapidement au Parlement et au Conseil une proposition législative qui tienne compte des conclusions du Conseil et des positions du Parlement exprimées dans le présent rapport; adhère aux conclusions du Conseil selon lesquelles les plans nationaux en matière d'énergie et de climat portant sur la période allant de 2021 à 2030 devraient non seulement viser la réalisation des objectifs pour 2030, mais rendre également compte de la perspective à long terme, en particulier de l'objectif que l'Union s'est fixé de réduire les émissions de 80 à 95 % d'ici à 2050 par rapport aux niveaux de 1990;

4.

invite les États membres à développer des stratégies énergétiques en tenant compte de l'objectif à long terme de parvenir à une réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050, étant entendu que les plus grands pollueurs mondiaux devraient, de leur côté, déployer des efforts similaires;

5.

reconnaît l'irrévocabilité des décisions prises par voie de référendum national en ce qui concerne les questions énergétiques;

6.

souligne que l'Union de l'énergie devrait adopter une démarche globale axée sur différents volets comme la réalisation d'un marché intérieur de l'énergie pleinement intégré, la sécurité de l'approvisionnement, la meilleure utilisation des ressources énergétiques de l'Union, la limitation de la demande énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce, principalement, aux sources d'énergie renouvelables et à un marché du carbone organisé à l'échelle de l'Union, ainsi que la recherche et l'innovation en vue d'être à la pointe des technologies de l'énergie; souligne que les citoyens devraient être au cœur de l'Union de l'énergie et bénéficier d'une énergie sûre, durable et abordable;

7.

prend note de la faiblesse des objectifs en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 proposés par le Conseil européen, à savoir réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 %, porter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique européen à 27 % et augmenter l'efficacité énergétique de 27 %; rappelle que le Parlement a demandé à plusieurs reprises des objectifs contraignants en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030, visant une réduction d'au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'Union, une part d'énergies renouvelables atteignant au moins 30 % et une efficacité énergétique accrue de 40 %, qui devront être réalisés par la voie d'objectifs nationaux individuels;

Sécurité énergétique, solidarité et confiance

8.

invite la Commission et les États membres à s'employer activement à assurer des prix et des coûts des importations d'énergie plus viables et compétitifs pour les citoyens et les entreprises de l'Union en diversifiant l'approvisionnement (sources d'énergie, fournisseurs et voies d'approvisionnement); invite la Commission, dans cette perspective, à encourager la construction des corridors prioritaires en matière d'infrastructures énergétiques nécessaires, tel qu'indiqué à l'annexe I de la décision établissant des orientations relatives aux réseaux transeuropéens d'énergie (RTE-E) et à la partie II de l'annexe I du règlement établissant le mécanisme pour l'interconnexion en Europe, en mettant l'accent en particulier sur les États membres présentant une forte dépendance; invite la Commission à donner la priorité aux capacités internes existantes, et notamment aux ressources énergétiques de l'Europe;

9.

reconnaît que les projets actuellement repris dans la liste des projets d'intérêt commun (PIC) ne sont pas suffisants pour atteindre l'objectif européen d'interconnexion entre la péninsule ibérique et l'Europe continentale; prie instamment le groupe régional RTE-E et la Commission d'identifier des projets supplémentaires à inclure dans la future liste 2015 des PIC afin d'accroître de manière significative la capacité entre l'Espagne et la France;

10.

souligne que l'existence d'infrastructures bien développées et pleinement intégrées permettant une meilleure diversification de l'approvisionnement et des flux transfrontaliers est essentielle pour garantir la sécurité d'approvisionnement, en situation normale comme dans les situations d'urgence, et pour fournir une énergie provenant de sources compétitives aux consommateurs de l'Union européenne et de la Communauté de l'énergie;

11.

souligne que les importantes réserves de gaz dans les pays d'Afrique du Nord et les récentes découvertes dans l'est de la Méditerranée offrent à la région méditerranéenne l'occasion de se profiler comme le centre dynamique d'un réseau de gazoducs assurant le transport du gaz vers l'Europe; appelle de ses vœux la mise en place d'un nœud gazier méditerranéen doté de capacités renforcées en matière de GNL; souligne que l'Union européenne devrait exploiter les possibilités offertes par ces réserves de gaz pour renforcer sa sécurité énergétique;

12.

signale que tous les projets d'infrastructures de l'Union visant à diversifier les sources d'énergie, les fournisseurs et les voies d'approvisionnement doivent être pleinement conformes à la législation de l'Union en matière de climat et d'énergie, ainsi qu'aux priorités et aux objectifs à long terme de celle-ci, y compris en matière de sécurité énergétique, tout en assurant un degré élevé d'utilisation efficace des infrastructures énergétiques et des voies de transit vers l'Union européenne existantes; invite la Commission à considérer les investissements visant à limiter la demande énergétique, par exemple dans le parc immobilier, comme des projets éligibles;

13.

souligne que les fournisseurs d'énergie provenant de pays tiers doivent se conformer à l'acquis de l'Union, notamment à la législation européenne en matière de concurrence et d'aides d'État, lorsqu'ils exercent leurs activités sur le marché commun, et invite la Commission à faire respecter le droit de l'Union par tous les moyens dont elle dispose afin de permettre la libre circulation de l'énergie au sein de l'Union et d'éviter des distorsions du marché intérieur;

14.

indique qu'il est de la plus grande importance, pour l'Union, de mettre un terme à l'isolement d'États membres et de régions par rapport au marché intérieur de l'énergie, comme l'ont montré les tests de résistance pour l'approvisionnement en gaz menés par la Commission; invite la Commission, à cet égard, à effectuer de tels tests régulièrement; estime que l'Union doit, en priorité, aider les pays les plus vulnérables à diversifier leurs sources et leurs voies d'approvisionnement; demande aux États membres et à la Commission, à cet égard, de mettre en œuvre sans délai les recommandations relatives aux tests de résistance du système gazier; recommande à la Commission d'envisager la réalisation de «tests de résistance pour l'approvisionnement en électricité» afin d'obtenir une vue d'ensemble de la résistance de l'ensemble du marché de l'énergie; souligne que ces tests de résistance devraient déterminer en particulier l'état, la capacité et la durabilité de l'ensemble du réseau national de transport ainsi que le degré d'interconnexion et la capacité transfrontalière; estime que les recommandations fondées sur ces tests de résistance devraient inclure des évaluations complètes de l'incidence des plans nationaux et des objectifs de l'Union par rapport aux actions recommandées;

15.

constate que, dans le contexte de la future Union de l'énergie, la sécurité de l'approvisionnement en énergie au niveau quantitatif et qualitatif, ainsi que la compétitivité, constituent l'une des questions les plus urgentes, qui nécessite que les États membres, lors de l'élaboration de leurs politiques énergétiques, renforcent leur coopération et accroissent la coordination de leurs efforts au niveau européen avec ceux de leurs voisins; invite la Commission, à cet égard, à examiner la façon dont l'architecture actuelle des mesures nationales de prévention et de réaction en cas d'urgence pourrait être améliorée au niveau régional et à celui de l'Union;

16.

est convaincu que les mécanismes nationaux de capacité ne devraient être utilisés qu'en dernier recours, une fois que toutes les autres options ont été envisagées, y compris le renforcement des interconnexions avec les pays voisins, les mesures de modulation de la consommation et les autres formes d'intégration régionale du marché;

17.

estime que l'Union de l'énergie implique de négocier d'une seule voix avec les pays tiers; invite la Commission à analyser la pertinence et la structure possible d'un mécanisme volontaire d'achats communs, son impact sur le fonctionnement du marché intérieur du gaz et sur les entreprises concernées, ainsi que sa contribution à la sécurité de l'approvisionnement en gaz; observe que, compte tenu de l'existence de plusieurs modèles de mécanismes d'achats communs, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le meilleur modèle axé sur le marché applicable aux régions de l'Union et aux fournisseurs concernés, ainsi que les conditions selon lesquelles un mécanisme non contraignant d'achats communs pourrait être mis en marche; estime que la coordination des positions et les achats groupés de gaz devraient commencer au niveau régional; recommande, entre-temps, à la Commission et au Secrétariat de la Communauté de l'énergie de soutenir respectivement les États membres et les parties contractantes à la Communauté de l'énergie qui souhaitent négocier des contrats d'approvisionnement en énergie à titre volontaire, conformément à l'acquis du marché intérieur de l'Union et aux règles de concurrence de l'Union et de l'Organisation mondiale du commerce, ainsi que de prévoir la protection des informations sensibles d'un point de vue commercial; souligne que les contrats d'approvisionnement en énergie doivent se fonder sur les prix du marché et la concurrence;

18.

invite la Commission et la haute représentante et vice-présidente (HR/VP) à élaborer, au regard de la dimension extérieure de l'Union de l'énergie, un cadre détaillé qui vise notamment à favoriser les partenariats stratégiques avec les pays tiers de production et de transit, au sein du voisinage européen en particulier et compte tenu des politiques d'élargissement, sur la base de valeurs communes partagées et en prenant en considération la situation actuelle en matière de coopération régionale; estime qu'il convient d'envisager et d'examiner les partenariats stratégiques antérieurs et nouveaux afin d'améliorer le dialogue et la coopération en ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel, l'efficacité énergétique et les sources d'énergie renouvelables, les échanges commerciaux et les interconnexions de l'Union de l'énergie avec les infrastructures énergétiques extérieures;

19.

souligne qu'une véritable politique extérieure commune dans le domaine de l'énergie devrait aller de pair avec la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union; réclame, dans ce contexte, une meilleure coordination entre la HR/VP et les commissaires concernés dans le but d'améliorer la cohérence des politiques extérieures de l'Union en ce qui concerne la sécurité de l'approvisionnement en énergie; invite donc la Commission à créer, sous l'égide de la HR/VP, un groupe plus solide avec la nomination d'un responsable chargé de la coordination de ces politiques;

20.

invite la Commission à créer un groupe de réflexion de haut niveau sur la sécurité énergétique, la politique étrangère et l'Union de l'énergie, dans lequel le Parlement et les parties prenantes de la société seraient largement représentés et participeraient activement, dans le but de développer des scénarios à long terme crédibles sur l'évolution de l'offre et de la demande et sur la coopération avec des partenaires extérieurs, notamment dans les domaines du renforcement des capacités et de l'échange de technologies en matière d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, ainsi que de la relation entre énergie et droits de l'homme;

21.

fait part de son inquiétude quant à la proposition de doublement de la capacité du gazoduc Nord Stream et aux effets qu'il provoquerait sur la sécurité énergétique et la diversification de l'approvisionnement ainsi que sur le principe de solidarité entre les États membres; souligne, dans le contexte des discussions trilatérales en cours entre l'Union européenne, l'Ukraine et la Russie, la nécessité d'assurer un approvisionnement énergétique sur le long terme vers et à travers l'Ukraine;

22.

souligne que l'amélioration de l'efficacité énergétique dans l'Union réduirait le risque de dépendance et renforcerait ainsi la position de négociation de l'Union dans les domaines liés à l'énergie;

23.

indique qu'il est nécessaire d'accroître la transparence des accords relatifs à l'énergie, ce qui pourrait être atteint en renforçant le rôle de la Commission dans les négociations relatives à l'énergie qui concernent un ou plusieurs États membres et pays tiers, en particulier en faisant d'un prérequis la participation de la Commission à toutes les négociations en tant qu'observateur afin de renforcer la position des différents États membres face à un fournisseur d'un pays tiers partenaire aux négociations, pour atténuer les risques d'abus de position dominante de la part d'un fournisseur; constate, de plus, que la Commission devrait procéder à des évaluations ex ante et ex post, dans le respect absolu des informations sensibles d'un point de vue commercial, et dresser une liste positive et une liste négative de clauses d'accord, concernant par exemple l'interdiction d'exporter, les clauses de destination et les clauses «take or pay», l'indexation du prix du gaz sur le cours du pétrole ou les clauses interdisant à une tierce partie de soumettre l'approvisionnement en énergie à la condition d'un accès privilégié aux infrastructures de transport de l'énergie dans l'Union; rappelle que, conformément à l'article 13, paragraphe 6, point a), du règlement (UE) no 994/2010, lorsqu'ils concluent de nouveaux accords intergouvernementaux avec des pays tiers qui ont une incidence sur l'évolution des infrastructures gazières et des approvisionnements en gaz, les États membres sont tenus d'en informer la Commission, afin de permettre à cette dernière d'évaluer la sécurité de l'approvisionnement à l'échelle de l'Union; invite la Commission à inclure des dispositions robustes d'évaluation ex ante en matière de contrats commerciaux d'approvisionnement en gaz dans la révision du règlement sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz;

24.

souligne que la Commission, conformément à la décision no 994/2012/UE établissant un mécanisme d'échange d'informations en ce qui concerne les accords intergouvernementaux conclus entre des États membres et des pays tiers dans le domaine de l'énergie, devrait être informée au préalable de tous les futurs accords intergouvernementaux liés à l'énergie conclus avec des pays tiers, afin de garantir leur conformité avec la législation de l'Union, notamment avec le troisième paquet «Énergie», et de s'assurer qu'ils ne mettent pas en péril la sécurité d'approvisionnement en énergie de l'Union; souligne que ces discussions et consultations doivent servir à renforcer le pouvoir de négociation des États membres et des entreprises de l'Union, dans le respect absolu des informations sensibles d'un point de vue commercial; estime que ces discussions et consultations ne devraient en rien porter préjudice à la teneur des accords, mais garantir qu'ils sont conformes à toutes les législations pertinentes de l'Union et aux intérêts des entreprises et des États membres concernés; invite la Commission à réviser la décision no 994/2012/UE de façon à renforcer le mécanisme d'information en conséquence et à consolider son rôle;

25.

invite la Commission à préparer des projets de modèles de contrats et d'orientations, notamment une liste indicative des clauses abusives, dans le but de fournir aux autorités compétentes et aux entreprises une référence lors de leurs procédures de conclusion de contrats; invite les États membres à coopérer davantage sur le mécanisme d'échange d'informations en ce qui concerne les accords intergouvernementaux conclus avec des pays tiers dans le domaine de l'énergie, de manière à accroître la transparence et à faire jouer leur pouvoir de négociation vis-à-vis de ces pays, assurant ainsi un approvisionnement en énergie plus abordable pour les consommateurs européens; invite par ailleurs instamment la Commission à poursuivre la publication des évaluations trimestrielles des conditions contractuelles, comme les prix moyens à l'importation;

26.

indique que pour garantir à tous des conditions de concurrence égales et renforcer la capacité de négociation des entreprises de l'Union par rapport aux fournisseurs extérieurs, il conviendrait de rendre plus transparentes les principales caractéristiques des contrats, de les synthétiser et de les communiquer régulièrement aux autorités compétentes, de manière à rassembler toutes les informations nécessaires que les autorités compétentes elles-mêmes, mais également les entreprises, pourront utiliser lors de futures négociations, tout en protégeant le caractère confidentiel des informations sensibles; estime que cela contribuerait à garantir une réelle concurrence dans les contrats d'approvisionnement en énergie, à éviter les abus de position dominante de la part de pays tiers et à garantir le respect de la législation européenne en matière de concurrence;

27.

invite la Commission à élaborer des mesures concrètes visant à diminuer la dépendance aux importations d'énergie, à observer le degré de diversification de ces importations et à publier régulièrement des rapports sur l'état d'avancement de cette question;

28.

souligne qu'il est essentiel de renforcer le rôle de l'industrie et de la technologie européennes dans l'ensemble de la chaîne de production d'énergie, qui recouvre non seulement les matières premières mais aussi la production, le raffinage, le stockage, le transport et la distribution, puisque ces éléments sont essentiels pour réduire la dépendance de l'Union vis-à-vis des importations d'énergie;

29.

estime que la diversité des bouquets énergétiques des États membres, compte tenu de leurs possibilités, environnement, situation géographique, expérience, savoir-faire, coûts et besoins économiques respectifs, tout en contribuant aux objectifs communs de stratégies et politiques en matière d'énergie et de climat, constitue un atout pour l'ensemble de l'Union, puisqu'elle renforce sa résistance en cas de ruptures d'approvisionnement, lui permet d'opérer des choix énergétiques optimaux en fonction des coûts et permet le développement de différentes technologies ainsi que leur mise en concurrence sur le marché, ce qui fait baisser les prix de l'énergie; insiste toutefois sur le fait que la diversité nationale ne doit pas constituer un obstacle au marché unique, et que les États membres doivent respecter pleinement les règles relatives aux aides d'État, réaliser des investissements adéquats dans leurs infrastructures nationales de transport et garantir un degré élevé d'interconnexion et de résilience de leurs systèmes énergétiques nationaux afin de réaliser les objectifs de l'Union en matière de sécurité de marché de l'énergie;

30.

estime que l'Union peut accroître sa sécurité énergétique et devenir moins dépendante de certains fournisseurs et de combustibles particuliers en augmentant l'efficacité énergétique, ainsi qu'en faisant un meilleur usage des sources d'énergie de l'Europe, conformément aux objectifs de l'Union en matière de sécurité énergétique, d'environnement et de climat, ainsi qu'à la législation en matière de santé et de sécurité, en tenant compte des spécificités des États membres en ce qui concerne leurs bouquets énergétiques, en évitant les contraintes réglementaires inutiles et en respectant le principe de proportionnalité; souligne qu'aucun combustible ni aucune technologie contribuant à la sécurité énergétique et à la réalisation des objectifs en matière de climat ne devrait être considéré a priori défavorablement;

31.

invite la Commission à faciliter l'utilisation efficace de tous les systèmes de financement européens existants, notamment le Fonds européen pour les investissements stratégiques, afin d'attirer l'investissement dans des projets d'infrastructures clés, la recherche et l'innovation dans l'efficacité énergétique et les sources d'énergie renouvelables, ainsi que l'investissement visant à développer les capacités internes de l'Europe en vue d'atteindre les objectifs en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030, selon une méthode qui tienne compte des coûts et des bénéfices, qui soit technologiquement neutre et qui accorde la priorité à l'internalisation des coûts externes;

32.

plaide pour la mobilisation rapide des ressources en faveur du financement des PCI afin de construire les infrastructures nécessaires et d'assurer un approvisionnement énergétique fluide et fiable qui ne soit exposé à aucune forme de pression politique venant de l'extérieur de l'Union;

33.

souligne que le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) devrait être un mécanisme permettant de faire des investissements dans les infrastructures une catégorie d'actifs entièrement liquide, avec des obligations susceptibles d'être regroupées et négociées sur les marchés européens et mondiaux; observe, en outre, que les investisseurs institutionnels tels que les compagnies d'assurance et les fonds de pension, qui sont par nature disposés à investir à long terme dans des actifs matériels, ne pourront être attirés que par des produits d'investissement normalisés et une réserve solide de projets offrant de bonnes justifications commerciales;

34.

invite la Commission, particulièrement la DG TRADE, à maintenir l'objectif d'un chapitre distinct consacré à l'énergie dans le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI), en vue de supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires américaines applicables au gaz naturel liquéfié (GNL) et au pétrole brut, ainsi que les mesures protectionnistes injustifiées, ce qui pourrait contribuer à la création d'un environnement plus compétitif pour les entreprises européennes en réduisant les différences de coûts de l'énergie entre les deux côtés de l'Atlantique; invite la Commission, à cet égard, à faire en sorte que ce chapitre consacré à l'énergie comprenne aussi des dispositions visant à accroître la coopération entre les programmes de recherche en matière d'énergie financés par le secteur public en Europe et aux États-Unis, et notamment le programme ARPA-E américain;

35.

souligne que la stratégie commerciale de l'Union devrait viser à renforcer la sécurité énergétique conformément à l'article 194 du traité FUE, à diversifier le bouquet énergétique européen et à réduire la dépendance vis-à-vis des importations provenant d'un même fournisseur ou d'un même point d'approvisionnement, dans le respect de la répartition des compétences établie par le traité;

36.

invite la Commission à contrôler plus étroitement les comportements anticoncurrentiels et à prévoir des mesures antidumping plus sévères, afin de protéger les industries européennes de l'énergie contre une concurrence déloyale des importations en provenance de pays tiers;

37.

déplore que les discussions sur la modernisation des instruments de défense commerciale piétinent au Conseil, malgré le soutien résolu du Parlement en faveur de mesures plus sévères contre la concurrence déloyale de produits importés depuis des pays tiers;

38.

invite le Conseil à avancer dans le dossier de la modernisation des instruments de défense commerciale pour permettre aux industries manufacturières européennes, en particulier aux entreprises qui produisent des turbines, des panneaux solaires, de l'acier fin et des matériaux de construction, de tirer pleinement parti de la transition énergétique;

39.

souligne l'importance des dispositions des accords commerciaux relatifs à la coopération et aux services technologiques dans le domaine de l'efficacité énergétique et de la production décentralisée d'énergies renouvelables, notamment en matière de maintenance et de développement de logiciels; observe que la décarbonisation est un objectif commun partagé par l'Union et de nombreux pays, régions et villes partenaires;

40.

demande à la Commission d'encourager les pays en développement, par la voie d'instruments du commerce international, à diversifier leur production énergétique, et de promouvoir la production d'énergie solaire, en particulier dans le voisinage méridional de l'Union;

41.

se félicite des négociations engagées entre l'Union et 13 autres membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre de l'initiative relative aux biens environnementaux, qui porte sur les produits, les services et les technologies qui contribuent à une croissance verte, à la protection de l'environnement, à l'action pour le climat et au développement durable, et demande que celles-ci soient achevées d'ici la fin de 2015, pour la conférence ministérielle de l'OMC qui aura lieu à Nairobi;

42.

insiste sur le fait que les négociations en vue de l'accord sur les biens environnementaux doivent s'appuyer sur une définition de ces biens qui soit conforme aux politiques de l'Union et qui ne soit pas en contradiction avec les mesures d'aide aux pays en développement adoptées dans le contexte de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC);

43.

invite la Commission à continuer d'œuvrer pour la création d'un système d'échange d'énergie entre l'Union européenne et les États-Unis qui tienne compte de l'état actuel et de l'évolution attendue en matière de recherche, d'innovation et d'octroi de licences pour des systèmes de transport électrique, tels que des lignes à haute tension, afin de mettre en place un réseau mondial de partage d'énergies renouvelables;

44.

souligne qu'une Communauté de l'énergie renforcée devrait être l'épine dorsale de la politique énergétique extérieure de l'Union et invite la Commission à présenter des propositions concrètes sur la base du rapport du groupe de réflexion à haut niveau chargé de la réforme de la Communauté de l'énergie;

45.

invite la Commission et les États membres à renforcer les activités de la Communauté de l'énergie, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique afin d'améliorer la sécurité d'approvisionnement, notamment par une meilleure mise en œuvre et un meilleur contrôle de l'application du droit de l'Union, comme les objectifs pour 2020 et 2030, et particulièrement par une meilleure gouvernance, par la rationalisation des procédures et par une meilleure utilisation des outils informatiques visant à réduire la charge administrative, par l'amélioration de ses institutions, y compris la création d'une assemblée parlementaire de la Communauté de l'énergie, et par la mise en œuvre des projets d'infrastructures clés, comme les interconnecteurs transfrontaliers bidirectionnels, afin de garantir une meilleure intégration du marché de l'énergie européen ainsi que le fonctionnement des mécanismes pour la sécurité de l'approvisionnement sans recourir à la création de marchés nationaux des capacités qui sapent l'efficacité du marché intérieur de l'énergie;

46.

insiste sur la nécessité de renforcer la coopération euro-méditerranéenne dans les domaines du gaz, de l'électricité, de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables; demande à la Commission d'accélérer la mise en place de la plateforme euro-méditerranéenne de coopération gazière;

Un marché européen de l'énergie pleinement intégré

47.

estime que la future Union de l'énergie doit instaurer la libre circulation de l'énergie entre les États membres de l'Union européenne et de la Communauté de l'énergie;

48.

signale que la future Union de l'énergie devra reposer sur un marché intérieur de l'énergie interconnecté qui fonctionne pleinement et fournisse une énergie sûre, distribuée équitablement et de façon responsable sur le plan social et environnemental, efficace, compétitive, abordable et durable par des réseaux de transport pleinement fonctionnels, sûrs et résilients, ainsi que sur une réduction de la demande énergétique, afin de permettre aux entreprises et aux consommateurs européens d'avoir accès au gaz, à l'électricité, au chauffage et au refroidissement de la façon la plus durable, la plus efficace, la plus démocratique et la plus rentable possible; estime, par conséquent, qu'il convient de chercher à étendre davantage les secteurs du marché existants; considère qu'il est essentiel de favoriser l'intégration des producteurs-consommateurs au marché et au réseau de l'Union; met en exergue les lacunes importantes observées dans les communautés rurales de l'Union du fait de la mauvaise connectivité énergétique;

49.

reconnaît qu'il n'existe actuellement pas de marché unique de l'énergie en Europe et que la fragmentation du marché européen de l'énergie qui en résulte est extrêmement néfaste pour la compétitivité et pour la sécurité énergétique de l'Europe;

50.

rappelle que les marchés de l'énergie se distinguent des marchés financiers par les actifs physiques sous-jacents qui éliminent le risque systémique du secteur de l'énergie; estime nécessaire, à cet égard, de mettre en œuvre un règlement financier couvrant également le secteur de l'énergie afin de ne pas fausser le développement d'un marché intérieur fonctionnel de l'énergie;

51.

souligne que, pour évaluer l'efficacité réelle et le rapport coût-efficacité, il est nécessaire de prendre en considération les coûts directs et les coûts externes des différentes sources d'énergie ainsi que l'incidence de toutes les formes d'interventions publiques sur les positions concurrentielles relatives de ces différentes sources;

52.

estime que les mécanismes ancrés dans le marché doivent être complétés par des mécanismes de solidarité et de sécurité d'approvisionnement pratiques et ambitieux, par exemple avec une gestion régionale et européenne plus efficace des crises, l'adoption de mesures ambitieuses d'économie d'énergie, ainsi qu'une utilisation optimisée du GNL et des infrastructures de stockage du gaz, principalement afin d'assurer la sécurité de l'approvisionnement à l'échelle régionale, qui devraient être reflétées dans la législation de l'Union, notamment dans le règlement sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz, lequel doit faire l'objet d'un réexamen dans les plus brefs délais;

53.

invite la Commission et les États membres à faire appliquer et respecter dans sa totalité la législation européenne existante relative aux aides d'État, à l'énergie, à l'environnement et au climat; demande en particulier une évaluation de la mise en œuvre du troisième paquet «Énergie» et des avantages qui en découlent pour le consommateur; demande la suppression des dérogations du troisième paquet «Énergie» ainsi que l'adoption et la mise en œuvre rapides de codes de réseau et lignes directrices à l'échelle européenne;

54.

invite la Commission à doter l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER) de moyens financiers renforcés et souligne qu'elle devrait être autorisée à recruter du personnel supplémentaire pour permettre un contrôle complet et efficace des marchés de l'énergie, afin d'assurer l'intégrité et la transparence du commerce de l'énergie et la conformité au règlement concernant l'intégrité et la transparence du marché de l'énergie (REMIT), condition indispensable au bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie de l'Union; note que l'ACER devrait voir ses compétences renforcées par rapport au réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d'électricité (REGRT-E), au réseau européen des gestionnaires de réseau de transport pour le gaz (REGRT pour le gaz) et aux autres organes chargés de fonctions essentielles de l'Union, afin de s'assurer qu'elle puisse remplir les tâches qui sont les siennes précisées dans la législation européenne concernée et estime que l'Agence devrait dialoguer avec des associations représentatives des gestionnaires de réseau de distribution (GRD), des organisations de consommateurs et d'autres organisations de la société civile;

55.

rappelle l'importance de la dissociation des structures de propriété proposée par le troisième paquet «Énergie»; invite la Commission à évaluer dans quelle mesure les autorités nationales de réglementation (ANR) font respecter les conditions décrites dans les avis de la Commission concernant la certification gestionnaires de réseaux de transport (GRT);

56.

regrette que le REGRT-E et le REGRT pour le gaz soient trop dépendants de l'allocation budgétaire provenant des GRT nationaux, ce qui menace leur capacité d'agir en tant qu'acteurs européens;

57.

invite la Commission à renforcer sa réglementation et sa surveillance des bourses d'électricité et des activités de marché des nœuds gaziers;

58.

souligne que, pour renforcer notre solidarité en cas d'urgence énergétique et notre résistance aux perturbations de l'approvisionnement, il convient que le gaz et l'électricité puissent être exportés à tout moment; constate, à cet égard, que les systèmes actuels de transport transfrontaliers sont souvent entravés par les décisions des gestionnaires de transport nationaux; invite par conséquent l'ACER à accorder une plus grande importance à cette question dans son rapport annuel de suivi du marché;

59.

fait observer qu'un marché intérieur de l'énergie pleinement fonctionnel ne sera pas en place tant qu'il restera des États membres tributaires de gestionnaires de pays tiers et souligne l'importance et la nécessité de garantir le fonctionnement synchrone des États baltes au sein des réseaux continentaux européens d'ici à 2025;

60.

indique qu'une bonne conception du futur modèle du marché de l'électricité dans l'Union, qui doit être adopté rapidement, devra chercher à encourager les investissements nécessaires afin de garantir l'approvisionnement à long terme et à intégrer les sources d'énergie renouvelables en s'ancrant plus dans le marché et de façon optimisée du point de vue de la sécurité du réseau, tout en prenant pleinement en considération la nature changeante de l'offre et de la demande d'électricité, et notamment de l'adoption croissante de la microproduction, des technologies de modulation de la consommation et de la part croissante des sources d'énergie renouvelables; observe, à cet égard, la nécessité de normes communes pour les réseaux intelligents, indispensables pour garantir un approvisionnement stable et un libre flux d'énergie à travers les frontières, et contribuer ainsi à la sécurité énergétique; souligne en outre le rôle que le développement de réseaux énergétiques plus intelligents et de nouvelles installations de stockage de l'énergie peut jouer en augmentant le niveau des sources d'énergie renouvelables à l'échelle européenne et en garantissant le développement de ces infrastructures en collaboration avec les centres régionaux spécialisés dans les sources d'énergie renouvelables;

61.

invite les États membres et la Commission, ainsi que les parties contractantes de la Communauté de l'énergie et le Secrétariat de la Communauté de l'énergie, à concentrer leurs efforts sur l'avancée des PIC et des projets présentant de l'intérêt pour la Communauté de l'énergie (PICE), dans le but de constituer un «super réseau» européen capable de transporter, à travers les pays de l'Union, l'électricité et le gaz produits à partir de multiples sources; estime que le réseau d'électricité sera capable de transférer l'énergie des zones excédentaires vers les zones déficitaires, permettant ainsi au marché de réagir immédiatement en cas de pénurie d'approvisionnement, où qu'elle se produise, de compenser les cycles circadiens et saisonniers, d'intégrer les sources d'énergie renouvelables, de garantir la sécurité d'approvisionnement et de promouvoir le marché européen de l'énergie; estime qu'il faudrait envisager d'accélérer l'approbation et l'octroi de permis pour les projets et d'encourager l'amélioration des lignes existantes; souligne, en outre, que ces efforts doivent accorder une attention particulière à la résolution des problèmes engendrés par les îlots énergétiques;

62.

se félicite de sa résolution du 15 décembre 2015 sur la réalisation de l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité — Un réseau électrique européen prêt pour 2020;

63.

exprime une nouvelle fois son engagement à atteindre l'objectif d'interconnexion de 10 % afin d'achever le marché intérieur de l'énergie dans l'Union et salue la proposition du Conseil européen d'établir un niveau d'interconnexion électrique minimum entre les États membres de 15 % d'ici à 2030; reconnaît l'importance d'atteindre un objectif quantitatif d'interconnexion en garantissant la disponibilité des infrastructures nationales et transnationales existantes afin d'assurer une utilisation efficace des sources d'énergie européennes et une sécurité d'approvisionnement accrue;

64.

insiste sur l'importance d'offrir un cadre réglementaire sain, stable et prévisible permettant les engagements à long terme et indispensable pour que de nouveaux investissements dans les infrastructures énergétiques soient réalisés; invite la Commission à raccourcir la procédure de reconnaissance de projets en tant que PIC; souligne que le déploiement de réseaux de distribution intelligents doit être facilité par des procédures d'autorisation accélérées, par un soutien politique et par des cadres réglementaires adaptés pour les gestionnaires de réseaux qui tiennent comptent de l'évolution des besoins d'investissements et qui encouragent les investissements dans les TIC et dans l'innovation sur un pied d'égalité avec les projets traditionnels d'extension des réseaux;

65.

insiste sur le fait que l'Union de l'énergie devrait également contribuer à une «Union des investissements énergétiques» pour faire en sorte que les investissements requis au cours des années à venir pour revitaliser l'économie européenne, qui s'élèvent à plus de 1 000 milliards d'euros, proviennent d'investisseurs privés et publics; note que cette «Union des investissements énergétiques» devrait créer des possibilités pour les grands investisseurs ainsi que pour les consommateurs individuels et les particuliers; fait observer que la sécurité des investisseurs est essentielle pour créer un environnement facilitant et utilisant au mieux le financement privé; insiste sur le fait qu'un cadre stable ne pourra être créé que par un système de gouvernance solide qui garantit des conditions de concurrence égale et des conditions réglementaires stables et suscite la confiance dans le secteur privé;

66.

souligne que la mise en œuvre de projets d'infrastructures stratégiques doit concourir à la sécurité énergétique dans ses aspects à moyen et long terme, et respecter pleinement les engagements à long terme de l'Union quant à la décarbonisation ainsi que sa législation en matière d'environnement et ses autres dispositions pertinentes;

67.

invite la Commission et les États membres à considérer les investissements dans les interconnexions gazières et électriques à petite échelle qui relient des régions voisines aussi soigneusement que les investissements dans les PIC de plus grande envergure; invite la Commission et les États membres à collaborer étroitement avec les autorités régionales dans la mise en place de ces interconnexions;

68.

relève l'importance d'intégrer la planification de l'offre et de la demande d'énergie au niveau du marché intérieur européen de l'énergie, en accordant la priorité à la réduction de la demande et aux solutions décentralisées, afin d'assurer une sécurité d'approvisionnement optimale au regard des coûts et d'éviter les investissements infrastructurels inutiles ou surdimensionnés et les coûts échoués;

69.

estime que, compte tenu des besoins d'investissement considérables pour les réseaux de distribution, vieillissants et inadaptés, et étant donné que la majorité des sources d'énergie renouvelables sont connectées au niveau du réseau de distribution, des initiatives spécifiques destinées à favoriser les investissements des gestionnaires de réseau de distribution, y compris des instruments financiers, devraient être envisagées par la Commission et les États membres; recommande vivement aux États membres de donner la priorité à ces investissements;

70.

invite la Commission à clarifier comment elle compte utiliser le plan d'investissement de 315 milliards d'euros, combiné à d'autres fonds existants, afin de développer au maximum l'effet de levier potentiel de l'EFSI et de financer les infrastructures et les projets nécessaires pour achever l'Union de l'énergie;

71.

estime que le renforcement de la coopération régionale et de la coordination des politiques est essentiel pour élargir l'intégration du marché de l'énergie à l'ensemble de l'Union; soutient, par conséquent, les stratégies régionales entre les États membres et entre les parties contractantes de la Communauté de l'énergie, afin de garantir la sécurité de l'approvisionnement et d'accélérer l'intégration du marché, notamment grâce à la consolidation de pôles régionaux permettant d'augmenter la liquidité du marché, surtout dans la région de l'Europe centrale et orientale (ECO); souligne que des mécanismes de coopération de ce type pourraient rationaliser la coopération politique et au sein du marché de l'énergie, et faciliter la prise de décisions conjointes concernant les investissements essentiels dans les infrastructures gazières dans les régions; est convaincu qu'il serait possible de développer conjointement des connaissances et informations sur des questions telles que les installations de stockage d'énergie et les appels d'offres pour le gaz naturel liquéfié (GNL) et les interconnexions; reconnaît le rôle important des bourses d'électricité pour favoriser la liquidité, la transparence et la sécurité du commerce de l'énergie; met en exergue le potentiel intrinsèque des projets transfrontaliers pour mettre en place des solutions à l'échelle de l'Union;

72.

soutient l'intégration des réseaux énergétiques des pays candidats et candidats potentiels au moyen d'une stratégie régionale dans le cadre de la future Union européenne de l'énergie;

73.

souligne que le renforcement de la coopération régionale contribue à accroître la sécurité énergétique, à améliorer la planification des infrastructures, à garantir l'optimisation des coûts d'intégration des sources d'énergie renouvelables et à réduire les coûts pour les consommateurs;

74.

se réjouit de l'importance que la Commission accorde au renforcement de la coopération régionale; invite la Commission à étudier et à déterminer l'échelle optimale de la collaboration dans le domaine des réseaux (et des marchés) électriques et gaziers de l'Union; constate que, dans certains cas, les États membres sont les plus à même de déterminer ce qui est nécessaire sur leur territoire et que, dans d'autres cas, une collaboration supervisée par l'Union européenne crée une valeur ajoutée manifeste; fait cependant observer que, dans certains cas, une coopération régionale poussée entre des groupes d'États membres face à des défis communs a permis d'obtenir plus rapidement des résultats, par exemple dans le cadre du Forum pentalatéral de l'énergie; adhère à l'avis de la Commission selon lequel les arrangements régionaux existants peuvent servir de modèle à l'ensemble de l'Union;

75.

invite la Commission à proposer une structure de gouvernance macrorégionale de coopération entre les marchés au sein de laquelle le Parlement européen et les parlements nationaux aient également un rôle à jouer; suggère que cette gouvernance régionale se fonde sur des entités géographiques et des entités de marché déjà existantes au niveau régional afin d'optimiser les coûts dans la plus large mesure possible, notamment sur: i) le plan d'interconnexion des marchés énergétiques de la région de la Baltique (PIMERB), ii) les initiatives de coordination de l'Europe du Sud-Est, iii) un Forum pentalatéral élargi, iv) l'initiative de réseau énergétique offshore des pays de la mer du Nord; souligne que le rôle de l'ACER devrait, dans ce contexte, être renforcé;

76.

invite la Commission à réaliser des études d'optimisation des coûts pour évaluer et quantifier les bénéfices de la coopération régionale dans les régions susmentionnées; estime qu'en s'appuyant sur ces études, la Commission et les États membres engagés devraient élaborer et mettre en œuvre conjointement des schémas directeurs afin de créer ces macrorégions;

77.

invite la Commission à encourager et à soutenir les projets de coopération régionale entre gestionnaires de réseaux de distribution d'électricité et de gaz, qui sont au cœur des enjeux pour une énergie sûre, compétitive et durable, en permettant d'accompagner l'énergie produite localement, notamment renouvelable, les mutations technologiques (réseaux intelligents, compteurs intelligents, etc.) et les nouveaux modes de production et de consommation (véhicules électriques, etc.);

78.

invite la Commission à favoriser les échanges de vues sur les projets énergétiques menés dans et entre les territoires en Europe (régions, collectivités locales, villes, etc.) pour informer et associer élus et citoyens;

79.

demande le développement de marchés régionaux de l'électricité et du gaz bien intégrés et compétitifs qui garantissent l'adéquation et la flexibilité du système énergétique couvrant toutes les parties de l'Union; exige que la Commission intervienne de manière résolue et transparente contre tous les cas de protectionnisme, de comportements anticoncurrentiels et d'obstacles à l'entrée et à la sortie du marché; souligne qu'il importe d'assurer la stabilité des cadres réglementaires nationaux, de lutter contre les obstacles administratifs et de rationaliser les procédures administratives nationales, notamment pour garantir l'égalité des conditions pour les projets citoyens;

80.

signale qu'afin de réussir à équilibrer le marché intérieur, il est nécessaire d'investir non seulement dans les interconnexions, mais aussi, entre autres, dans les réseaux nationaux, les centrales électriques alimentées par des combustibles fossiles et dotées d'installations de captage du carbone, les nouvelles centrales nucléaires (dans les États membres qui le souhaitent), source cruciale de production électrique destinée à assurer la charge de base en émettant peu de carbone, ainsi que dans la capacité de stockage (comme les terminaux GNL), les réseaux intelligents et la production flexible, afin de s'adapter à l'essor de la production décentralisée et obtenue à partir de sources renouvelables;

81.

souligne qu'il est nécessaire d'élaborer un cadre législatif qui confère un pouvoir accru aux consommateurs et les fasse participer activement au marché en tant qu'investisseurs, producteurs et parties prenantes, en développant la tarification dynamique et en ouvrant les marchés aux sources du côté de l'offre et de la demande; constate que l'engagement des citoyens peut être renforcé grâce, notamment: à la participation financière des consommateurs, aux coopératives d'énergie, à la microproduction et au stockage, à l'autoconsommation, à la décentralisation de l'approvisionnement énergétique, à la mise en place de réseaux énergétiques intelligents et de compteurs intelligents, à une concurrence accrue sur les marchés de détail, à une transparence totale et à une souplesse concernant les prix et les choix offerts aux consommateurs;

82.

souligne que les producteurs-consommateurs qui apportent des capacités de stockage au réseau devraient recevoir une compensation et être encouragés à consommer leur propre production d'électricité verte sans être pénalisés; indique que de telles initiatives pourraient contribuer à la création d'un marché intérieur de l'énergie plus compétitif et fonctionnel, qui, à son tour, pourrait contribuer à améliorer la résistance des communautés locales, à créer des emplois locaux et de la prospérité, à réduire la facture énergétique globale des consommateurs et à lutter contre de graves problèmes sociaux, comme la précarité énergétique et les consommateurs vulnérables; demande à la Commission de recueillir des analyses d'impact et des exemples de bonnes pratiques relatives à des mesures adoptées au niveau national pour lutter contre la précarité énergétique, et de faire en sorte que ces bonnes pratiques soient centralisées et mises en avant par un organe européen spécifique; souligne la nécessité de prendre des mesures adéquates pour garantir la protection des données des consommateurs qui participent directement au marché;

83.

invite la Commission et les États membres à faciliter le développement des sources locales et régionales d'énergie renouvelable, ainsi que des réseaux de distribution locaux et régionaux et des réseaux de chauffage urbains, au moyen de politiques visant à lever les obstacles existants et à conduire à la transformation du marché; invite la Commission à proposer des lignes directrices sur l'autoconsommation d'énergie afin de favoriser le recours à celle-ci et de protéger les droits des consommateurs;

84.

invite la Commission et les États membres à encourager l'autoconsommation et la microproduction par le biais de programmes d'énergie renouvelable destinés aux consommateurs les plus vulnérables;

85.

invite la Commission à intégrer les acteurs locaux dans la politique énergétique de l'Union européenne et à présenter une proposition visant à créer des centres décentralisés de conseil et de renforcement des capacités afin de soutenir les autorités locales, de les doter des moyens nécessaires pour traiter sur un pied d'égalité avec les fournisseurs d'énergie et de soutenir le développement de la production d'énergie locale par des coopératives, des entreprises locales et les autorités municipales;

86.

souligne la nécessité de répertorier les meilleures pratiques locales et de favoriser leur diffusion dans l'Union, de mieux articuler les démarches locales avec les politiques européennes et de travailler sur les enjeux d'acceptabilité locale des projets énergétiques; propose que soit mis en place un «Forum européen des territoires»;

87.

est convaincu que tous les consommateurs de l'Union devraient bénéficier de façon égale d'un marché unique du gaz et de l'électricité; souligne, dans cette perspective, qu'il convient de ne plus tolérer les différences de prix actuelles entre les marchés nationaux qui résultent du manque d'intégration du marché et d'interconnexions; prie instamment la Commission de proposer rapidement des mesures afin d'assurer une plus grande convergence des prix et une meilleure intégration du marché à travers l'Union;

88.

souligne les effets positifs que l'intégration du marché a eu sur les prix de gros, et par conséquent sur les prix au détail, dans le secteur de l'électricité; estime que le réexamen de la structure du marché de l'énergie doit mieux relier les marchés de gros et de détail, et qu'il contribue à supprimer les obstacles sur les marchés de gros et de détail ainsi qu'à offrir aux consommateurs un choix entre différents fournisseurs d'énergie;

89.

estime que, dans le cadre de tout réexamen des marchés de détail de l'énergie, il convient d'envisager sérieusement des mesures supplémentaires de protection des consommateurs, par exemple en encourageant et en promouvant les mécanismes de changement collectif de fournisseur, en exigeant que les factures énergétiques incluent des comparaisons avec la concurrence sur la base de la consommation historique, en exigeant des fournisseurs qu'ils attribuent automatiquement à leurs clients le tarif le plus avantageux disponible et en assurant une gamme limitée et facilement comparable de tarifs normalisés;

90.

invite la Commission, au moment de définir sa feuille de route pour l'élimination progressive de la régulation des tarifs, de garder une possibilité de régulation des prix et de normalisation des structures tarifaires si ces mesures visent à limiter les rentes de monopoles et les profits exceptionnels qui perturbent le marché, afin de protéger les consommateurs vulnérables ou de faciliter la comparaison des tarifs de fournisseurs concurrents;

91.

invite la Commission à contrôler l'évolution des prix finaux de l'énergie en Europe, en tenant compte également des taxes, droits, subsides et tout autre coût caché éventuel, afin de définir les actions susceptibles de réduire ces prix;

L'efficacité énergétique comme moyen de modérer la demande

92.

rappelle ses résolutions du 5 février 2014, du 26 novembre 2014 et du 14 octobre 2015, qui préconisent trois objectifs contraignants en matière d'énergie et de climat à l'horizon 2030, en particulier l'objectif de 40 % en matière d'efficacité énergétique; souligne que l'objectif de l'Union en matière d'efficacité énergétique pour l'après 2020 devrait être contraignant et mis en œuvre au moyen d'objectifs nationaux individuels; prie instamment la Commission d'établir plusieurs scénarios concernant l'efficacité énergétique à l'horizon 2030, y compris en tenant compte du niveau fixé à 40 % par le Parlement; invite instamment le Conseil, qui a demandé un objectif d'au moins 27 % dans l'ensemble de l'Union, à revoir son objectif à la hausse conformément à l'objectif adopté par le Parlement;;

93.

constate que les progrès ambitieux et réalisables en matière d'efficacité énergétique, motivés par un souci de cohérence, de solidarité et de rentabilité, pourraient accroître la sécurité énergétique, stimuler la compétitivité, l'emploi et la croissance, et contribuer à maintenir les dépenses des consommateurs à un niveau faible, à lutter contre la précarité énergétique et à atteindre les objectifs climatiques et énergétiques;

94.

invite la Commission et les États membres à appliquer le principe de «l'efficacité énergétique avant tout»; relève que, selon l'Agence internationale de l'énergie, l'efficacité énergétique est le «premier combustible» et offre le meilleur retour sur investissement parmi toutes les ressources énergétiques; souligne que les gains d'efficacité énergétique, en particulier la réduction des pertes d'énergie dans les bâtiments, ont comme effet crucial de réduire les importations d'énergie de l'Union depuis des pays tiers, puisque 61 % du gaz importé dans l'Union européenne est utilisé dans les bâtiments, principalement pour le chauffage; demande, à cet égard, que les projets d'efficacité énergétique et d'infrastructure soient traités comme des investissements clés tout aussi importants que les investissements dans les nouvelles capacités de production;

95.

souligne que les gains d'efficacité énergétique réduisent les factures énergétiques des ménages et de l'industrie, et atténuent de manière significative la dépendance de l'Union aux importations en provenance de pays tiers; souligne que les mesures d'efficacité énergétique pourraient engendrer la création de deux millions d'emplois d'ici à 2020, en particulier dans le secteur de la construction, qui représente 40 % de la demande énergétique totale dans l'Union; souligne que les gains d'efficacité énergétique sont complémentaires à la diversification de l'approvisionnement énergétique;

96.

invite la Commission à recenser et à lever les obstacles qui entravent encore les mesures d'efficacité énergétique, ainsi qu'à créer un véritable marché de l'efficacité énergétique afin d'encourager la transmission des bonnes pratiques et de garantir la disponibilité des produits et des solutions dans l'ensemble de l'Union, en vue de créer un véritable marché unique des produits et services liés à l'efficacité énergétique;

97.

souligne qu'il est nécessaire d'accélérer et d'approfondir la rénovation des bâtiments et l'utilisation des sources d'énergie renouvelables pour le chauffage et le refroidissement, au moyen de mesures d'incitation bien pensées, afin de réduire la demande énergétique; recommande de continuer le renforcement des normes en matière d'efficacité énergétique des bâtiments, en prenant en considération — et en encourageant — l'innovation technique, notamment la modélisation des informations relatives aux bâtiments et les simulations d'impact des produits de construction sur toute leur durée de vie dans les marchés publics; recommande également de poursuivre le soutien en faveur de la construction de bâtiments à consommation d'énergie presque nulle, étape cruciale supplémentaire vers l'indépendance énergétique et vers un système énergétique durable et sûr;

98.

souligne la nécessité de reconnaître les investissements consentis jusqu'à présent par l'industrie dans l'efficacité énergétique et d'en tenir compte dans les discussions relatives à l'efficacité énergétique dans l'Union européenne;

99.

estime que l'industrie a besoin de recevoir des messages clairs des décideurs politiques afin de consentir les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de l'Union européenne en matière d'énergie; souligne, par conséquent, la nécessité d'objectifs ambitieux et d'un cadre réglementaire qui promeuve l'innovation sans créer de contraintes administratives inutiles afin de favoriser l'efficacité énergétique dans un contexte national;

100.

estime que l'objectif relatif à l'efficacité énergétique doit aller de pair avec les objectifs en matière de climat et d'énergie, et renforcer la compétitivité de l'économie européenne par rapport à ses principaux partenaires commerciaux;

101.

indique qu'une révision de la législation existante en matière d'efficacité énergétique, notamment de la directive sur la performance énergétique des bâtiments et la directive relative à l'efficacité énergétique, est nécessaire, parallèlement à la mise en œuvre correcte de cette législation par les États membres, afin de faciliter la réalisation des objectifs nationaux et de compléter les politiques nationales déjà mises en place qui s'inscrivent dans le cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2020; invite la Commission à revoir la législation de l'Union en matière d'efficacité énergétique, comme le prévoit l'annexe du cadre stratégique pour une Union de l'énergie;

102.

souligne le rôle joué par le label énergétique de l'Union qui confère plus de pouvoir aux consommateurs en leur apportant des informations exactes, pertinentes et comparables sur l'efficacité énergétique des produits liés à l'énergie; fait remarquer qu'une révision de ce label s'impose afin de permettre au consommateur des choix de consommation énergétique plus efficaces et d'encourager la fabrication de produits économes en énergie;

103.

souligne le succès et le potentiel encore inexploité de l'écoconception sur le plan de l'amélioration de l'efficacité énergétique et de la consommation énergétique des produits, permettant de ce fait de réduire les coûts et la consommation énergétiques des ménages ainsi que les émissions de gaz à effet de serre; invite la Commission à introduire des mesures d'exécution supplémentaires, compte tenu des objectifs plus vastes en matière d'efficacité énergétique, et à réexaminer les mesures existantes afin de s'assurer de leur adéquation;

104.

reconnaît le rôle essentiel joué par les collectivités locales, les entreprises et les citoyens pour garantir l'indépendance énergétique en augmentant l'efficacité énergétique au moyen: d'une meilleure planification urbaine, du développement de technologies internet liées à l'énergie et d'applications TIC, du déploiement de réseaux intelligents, de mesures de gestion de la demande en énergie, de la cogénération, du déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs et de pompes à chaleur, de l'autoconsommation et de la mise en place, de la modernisation et de l'extension de systèmes de chauffage et de refroidissement urbains; souligne la nécessité d'encourager les initiatives émanant des citoyens, comme les projets coopératifs ou locaux en matière d'énergies renouvelables, de renforcer le lien entre les citoyens et les sociétés de services énergétiques, d'encourager des modèles de déplacement plus actifs et durables, de développer et d'appliquer des solutions fondées sur les villes intelligentes, de déployer des infrastructures de distribution prêtes à affronter l'avenir pour soutenir l'éco-mobilité en ville et de promouvoir la rénovation et l'isolation des bâtiments, y compris l'isolation homogène; suggère que tous les partenaires de la gouvernance à multiniveaux soient rassemblés dans une interface opérationnelle qui fasse participer activement la Convention des maires;

105.

estime qu'il est absolument prioritaire de mettre au point des instruments de financement, des outils et des modèles innovants pour obtenir des fonds publics et tirer parti des financements privés aux échelons local, national, régional et européen afin de soutenir les investissements dans des secteurs clés de l'efficacité énergétique tels que la rénovation des bâtiments, en tenant dûment compte des spécificités des investissements à long terme; insiste, à cet égard, sur le rôle joué par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et par l'EFSI (géré par la BEI), ainsi que sur la nécessité d'associer pleinement les banques de développement nationales; reconnaît que ces instruments doivent être accompagnés d'une assistance technique ciblée; souligne la nécessité de s'assurer de la rentabilité de ces systèmes d'efficacité énergétique dans les bâtiments publics; invite la Commission à tenir compte de tous ces éléments lors de la mise sur pied de l'initiative de «financement intelligent pour bâtiments intelligents»;

106.

estime qu'il conviendrait de mieux orienter les différents fonds européens qui financent les améliorations de l'efficacité énergétique et de modifier leurs priorités afin de les concentrer sur les améliorations en faveur des consommateurs vulnérables à faibles revenus et de résoudre le problème du fractionnement des incitations entre propriétaires de bâtiments et locataires ou entre copropriétaires;

107.

invite la Commission à recenser, en consultant les secteurs de l'industrie concernés et les parties prenantes à l'échelon national, régional et local, les meilleures pratiques en termes de financement des mesures d'efficacité énergétique dans l'Union et au-delà, et à intégrer par la suite des financements et des mécanismes de financement innovants dans les systèmes de la BERD, de la BEI et d'autres fonds européens;

108.

souligne que la création d'une nouvelle culture de l'énergie est essentielle à la réalisation des objectifs en matière d'efficacité énergétique et de changement climatique; invite les États membres à sensibiliser les jeunes générations au moyen de modules pédagogiques adaptés dans les écoles afin de susciter un nouveau comportement de consommation d'énergie;

Vers une économie durable

109.

rappelle que l'accord obtenu par le Conseil européen en octobre 2014 sur le «cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030» comporte un objectif de réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre dans l'Union par rapport aux niveaux de 1990, et qu'il sert de base au développement du volet «décarbonisation» de l'Union de l'énergie; note que cette décision constitue également la contribution la plus ambitieuse aux négociations internationales sur le climat, en vue de parvenir à un accord contraignant sur le climat lors de la conférence 2015 (21e conférence des parties) de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra en décembre 2015 à Paris;

110.

souligne la nécessité de parvenir, lors de la 21e conférence des parties, à un accord global, ambitieux et juridiquement contraignant qui comprenne de solides garanties en vue du maintien de l'augmentation de la température mondiale sous le seuil des 2o C par rapport aux niveaux de l'ère préindustrielle, de même qu'un système commun de transparence et de responsabilisation qui inclue un suivi, des obligations d'information et un système effectif et efficace en matière de contrôle du respect des dispositions; estime que le cadre réglementaire international en matière de lutte contre le changement climatique pour l'après-2020 devrait comprendre des dispositions visant à permettre une action plus ambitieuse, à soutenir des efforts d'atténuation efficaces sur le plan des coûts et à offrir des possibilités de préserver l'intégrité environnementale et le développement durable; souligne que ceux qui polluent le plus dans le monde doivent s'engager résolument à réduire les émissions; insiste sur le rôle fondamental que la diplomatie européenne doit jouer en matière de climat et d'énergie;

111.

rappelle que, même si le réchauffement planétaire est limité à 2 oC en moyenne, il n'est pas certain que l'on évitera des incidences graves sur le climat; souligne qu'il est nécessaire de supprimer les émissions mondiales de CO2 d'ici à 2050 ou quelques années après au plus tard afin de maintenir, pour la planète, une trajectoire d'émissions rationnelle et compatible avec l'objectif de maintien du réchauffement climatique mondial sous les 2 oC;

112.

estime qu'au vu des coûts de l'énergie, le développement des sources d'énergie renouvelables est essentiel pour l'Union de l'énergie; souligne le rôle décisif des énergies renouvelables pour que l'Union atteigne la sécurité énergétique et l'indépendance politique et économique en réduisant le besoin d'importations d'énergie; souligne le rôle crucial des énergies renouvelables dans l'amélioration de la qualité de l'air et la création d'emplois et de croissance; estime que les énergies renouvelables fournissent une énergie sûre, durable, compétitive et abordable et sont déterminantes pour donner à l'Europe la primauté dans le domaine de l'économie verte, ainsi que pour élaborer de nouvelles industries et technologies; signale qu'à cet égard, la conception actuelle du marché de l'énergie devrait être plus dynamique et plus souple afin d'intégrer des sources d'énergie intermittentes dans le marché; attire l'attention sur le fait que les coûts de production des énergies renouvelables ont baissé considérablement ces dernières années; insiste sur l'importance de développer des infrastructures transfrontalières et de consolider la recherche et l'innovation en vue de développer des réseaux énergétiques plus intelligents et d'élaborer de nouvelles solutions de stockage de l'énergie ainsi que des technologies de production flexibles pour l'intégration des énergies renouvelables;

113.

se félicite de l'engagement de la Commission à faire de l'Union européenne le «leader mondial dans le secteur des énergies renouvelables»; prie instamment la Commission de présenter une stratégie opérationnelle et réalisable à cet effet; appelle les États membres et la Commission à garantir la transparence, la cohérence, la stabilité et la continuité des cadres réglementaires en matière d'énergies renouvelables et à éviter toute modification rétroactive des conditions économiques applicables aux investissements, afin de renforcer la confiance des investisseurs et de contribuer au déploiement rentable des énergies renouvelables dans toutes les régions de l'Union; souligne qu'il est nécessaire de coordonner davantage les systèmes de soutien conformément aux orientations de la Commission sur la conception des régimes d'aides en faveur des énergies renouvelables, afin d'éviter de possibles distorsions du marché et d'assurer une promotion efficace des énergies renouvelables; souligne que les conditions de marché propices à l'investissement dans le domaine de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables et des infrastructures intelligentes jouent un rôle crucial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre; souligne que l'Union de l'énergie devrait optimiser les instruments ancrés dans le marché pour favoriser les sources d'énergie européennes en tant que moyens de garantir la transition énergétique la plus rentable et la plus respectueuse possible de l'environnement;

114.

indique que l'Union doit garantir à tous des conditions équitables en ce qui concerne les subventions nationales et les régimes d'aide d'État, qui ne renforcent pas de façon inéquitable la position dominante sur le marché de certaines technologies et de certains opérateurs, en vue de transformer nos système énergétiques; se félicite, à cet égard, du rapport de la Commission du 10 octobre 2014 sur les coûts de l'énergie et les subventions dans le secteur de l'énergie dans l'Union européenne, et invite la Commission à actualiser ce rapport chaque année afin de mieux définir quels sont les secteurs et les domaines qui nécessitent davantage de fonds, ainsi que les secteurs qui font face à des distorsions du marché dues à des subventions;

115.

souligne qu'il est nécessaire de mettre fin aux subventions dommageables à l'environnement, qui doivent être recensées et supprimées d'urgence, dans la mesure où ces subventions constituent un gaspillage d'argent public, déjà limité, qui est utilisé d'abord pour soutenir des pratiques polluantes et ensuite pour dépolluer;

116.

souligne que la transition vers une économie compétitive et durable à faibles émissions de carbone offre d'importantes possibilités en termes de création d'emplois, d'innovation, de croissance et de réduction des factures énergétiques commerciales et nationales; reconnaît, toutefois, que seule une coopération étroite entre la Commission, les États membres, les collectivités locales et régionales, les citoyens et l'industrie permettra de concrétiser ces possibilités et d'aboutir ainsi aux incitations et aux cadres réglementaires les plus efficaces; relève qu'une décarbonisation bien conduite ne devrait pas entraîner d'augmentation des coûts de l'énergie, de précarité énergétique, de désindustrialisation de l'économie européenne ou d'augmentation du chômage; insiste, par conséquent, sur la nécessité d'associer activement les partenaires sociaux à la réponse apportée aux répercussions sociales de la transition vers une Union de l'énergie durable; souligne que l'Union a besoin de politiques sur l'ensemble de son territoire, qui soient en même temps fondées sur le marché et technologiquement neutres, qui tiennent compte de l'ensemble de la législation applicable et des objectifs pertinents de l'Union, et qui réalisent ces objectifs au coût le plus bas pour la société;

117.

rappelle que l'industrie photovoltaïque doit être au cœur de la politique industrielle européenne afin de répondre à la demande d'un marché mondial en pleine croissance alors que la majeure partie des cellules et modules photovoltaïques est aujourd'hui produite hors de l'Union européenne, principalement en Chine; souligne qu'il est nécessaire que l'Union participe pleinement à ce nouveau cycle d'investissement afin de maintenir sa primauté dans les domaines de la R & D, des machines et de certains autres segments tels que les inverseurs et l'équilibrage des systèmes, ainsi que de retrouver sa première place dans la production des équipements (cellules et modules); estime que l'Union devrait se fixer pour objectif de pouvoir répondre, d'ici à 2020, à au moins 20 % de la demande de son propre marché avec des cellules et des modules produits localement;

118.

reconnaît les avantages que comporte l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans le marché du chauffage, notamment dans les bâtiments; souligne la flexibilité accrue des infrastructures thermiques et du stockage pour faciliter l'intégration des sources renouvelables intermittentes en stockant l'énergie sous forme de chaleur; rappelle que la sécurité énergétique peut être renforcée par le développement de réseaux de chauffage ou de refroidissement urbains, qui représentent une solution idéale pour l'intégration de la chaleur durable dans les villes à grande échelle, car ceux-ci peuvent simultanément fournir de la chaleur provenant d'un éventail de sources et ne dépendent pas intrinsèquement d'une source spécifique;

119.

demande à la Commission de veiller à ce que les États membres imposent des niveaux minimaux d'énergie provenant de sources renouvelables pour les bâtiments neufs et rénovés et que les projets d'énergie renouvelable bénéficient de procédures administratives simplifiées et de procédures de raccordement au réseau accélérées, notamment en appliquant l'article 13, paragraphe 4 et paragraphe 1, point f), de la directive 2009/28/CE, et l'article 7, paragraphe 3, de la directive 2009/72/CE; invite la Commission à accroître, lorsqu'elle révisera la législation applicable existante, le nombre de bâtiments équipés de systèmes d'énergies renouvelables, à exiger des procédures administratives à guichet unique pour les projets d'énergie renouvelable à petite échelle et des procédures par une simple notification pour les installations d'énergies renouvelables dont la production est entièrement autoconsommée, ainsi qu'à mettre en place un cadre pour les modalités innovantes de raccordement au réseau et pour le commerce des services de réseau au niveau du réseau de distribution;

120.

invite la Commission à adopter une stratégie de l'Union pour le chauffage et le refroidissement recensant toutes les actions et les synergies nécessaires dans les secteurs du logement, du commerce et de l'industrie afin de réduire cette dépendance, tout en contribuant à la réalisation des objectifs de l'Union en matière d'énergie et de climat, en réalisant des économies d'énergie, en renforçant la compétitivité de l'économie européenne, en stimulant la croissance et la création d'emplois, et en promouvant l'innovation au niveau des systèmes; souligne que cette stratégie pour le chauffage et le refroidissement devrait aborder les cinq dimensions de l'Union de l'énergie;

121.

fait remarquer que l'énergie hydraulique est une source d'énergie importante, autochtone, renouvelable et sûre, qui représente 11 % de l'ensemble de la production européenne d'électricité; souligne que, par conséquent, l'énergie hydraulique continuera de jouer un rôle important dans la production et le stockage d'électricité, et contribuera pour une large part à la décarbonisation de l'économie européenne et à l'atténuation de la dépendance de l'Union envers les sources d'énergie extérieures;

122.

demande qu'une attention particulière soit accordée aux sources d'énergie renouvelables marines, conformément à la communication de la Commission sur l'économie bleue, laquelle est un secteur à fort potentiel qui est cependant moins reconnu que les autres secteurs des énergies renouvelables;

123.

relève que l'intégration d'une part croissante de biogaz produit localement pourrait contribuer de manière positive à la sécurité énergétique; souligne, dans ce contexte, la nécessité de maintenir à cette fin les infrastructures gazières existantes;

124.

observe que la biomasse issue de la sylviculture durable est susceptible de contribuer à la réalisation des objectifs en matière de climat et d'énergie du cadre d'action 2030;

125.

observe que la politique actuelle de l'Union en matière de biocarburants a essuyé de nombreuses critiques pour n'avoir pas pris en compte les émissions de gaz à effet de serre liées au changement indirect dans l'affectation des sols (CASI), qui peuvent être engendrées lorsqu'une production agricole existante est déplacée vers d'autres terres qui n'étaient pas cultivées précédemment, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Union;

126.

estime qu'une démarche durable pour atteindre les objectifs de sécurité énergétique de l'Union consisterait à ne pas augmenter davantage la consommation de biocarburants d'origine agricole et considère qu'il existe de meilleures options, telles que la réduction de la consommation de carburant des véhicules, de la demande de transport ou de l'élevage intensif, ou encore le renforcement de l'utilisation de biocarburants produits à partir de déchets et de résidus, qui ne provoquent pas de nouveau changement dans l'affectation des sols;

127.

attend avec intérêt, et préconise, les projets et les investissements qui misent sur le dioxyde de carbone en tant que ressource pour les produits chimiques sobres en carbone et les biocarburants avancés, par exemple, par l'utilisation de microbes qui se développent sur des gaz résiduaires riches en carbone et qui sont transformés en carburants et en produits chimiques qui déplacent ceux d'origine fossile (ou biocarburants de première génération), réduisant ainsi les émissions et les polluants imputables à des processus industriels tels que la production d'acier;

128.

souligne le fait que, dans une véritable économie circulaire, les déchets doivent être réintégrés dans le circuit économique en tant que matière première afin de maintenir la valeur ajoutée du produit aussi longtemps que possible et que la préparation en vue du réemploi et du recyclage doit, par conséquent, bénéficier d'un niveau de priorité beaucoup plus élevé que l'incinération; fait observer que, dans de nombreux États membres, les usines d'incinération sont déjà en surcapacité; souligne la nécessité d'améliorer la planification et le partage d'informations, et de prévenir les effets de verrouillage technologique; prie instamment la Commission de tenir compte du lien entre l'Union de l'énergie et l'économie circulaire;

129.

rappelle que l'industrie et les PME européennes sont vitales à l'économie européenne et reconnaît qu'une réduction des coûts de l'énergie serait particulièrement bénéfique à la compétitivité industrielle européenne et aux PME;

130.

souligne que l'innovation et la modernisation pour élaborer des processus industriels plus économes en énergie et en ressources contribuent à renforcer la compétitivité de l'industrie européenne; souligne l'importance d'innover dans les technologies de la chaleur basées sur les énergies renouvelables, technologies qui pourraient réduire les importations et les coûts, et améliorer la performance des systèmes dans la perspective de répondre aux besoins de températures élevées dans l'industrie; souligne que le défi considérable que constituent la rénovation et la modernisation du parc immobilier européen crée un marché pour les matériaux de construction, appareils et équipements à haute performance, et représente de ce fait une ouverture importante pour les fabricants et les installateurs européens dans le secteur de la construction, ainsi qu'une occasion d'innover et de créer des emplois qui ne peuvent pas être délocalisés;

131.

estime que la poursuite des objectifs en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 doit s'intégrer à la politique industrielle des États membres, en tenant compte des besoins liés à la réindustrialisation; affirme que le cadre réglementaire européen et les objectifs des politiques européennes en matière de climat et d'énergie devraient être cohérents et introduire une démarche plus souple et ancrée dans le marché en vue de garantir une Union de l'énergie résiliente, qui incorpore les objectifs politiques en matière de climat à l'horizon 2030 et les objectifs de réindustrialisation afin de venir compléter les politiques industrielles des États membres;

132.

souligne que l'utilisation efficace de la recherche et des innovations technologiques favorise le rôle moteur de l'industrie européenne, renforce l'avantage compétitif et la viabilité commerciale des entreprises et des industries européennes, et crée des emplois tout en contribuant à la réalisation des principaux objectifs de la politique européenne en matière d'énergie et de climat, notamment: la réduction de la demande en énergie, la sécurité de l'approvisionnement; la compétitivité et le développement durable de la production, de la distribution, du transport et de la consommation d'énergie, la lutte contre la précarité énergétique, les objectifs de l'Union en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, les sources d'énergie renouvelables et l'efficacité énergétique, et l'utilisation optimale des sources d'énergie européennes;

133.

invite la Commission à protéger la compétitivité des industries à forte consommation énergétique et à garantir aux investissements industriels une sécurité de planification à long terme, ce qui reflètera le souhait de la Commission de porter à 20 % la part de l'industrie dans le PIB d'ici à 2020;

134.

met en avant l'importance du rôle du système d'échange de quotas d'émission (SEQE) en tant qu'outil rentable axé sur le marché pour décarboner le système énergétique européen et atteindre l'objectif de réduction des émissions que l'Union s'est fixé pour 2030 et au-delà; souligne qu'une réforme structurelle du SEQE pour l'après-2020 devrait être déployée, en plus de la réserve de stabilité du marché, afin de tenir compte de l'objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2030, et qu'elle devrait inclure, tant que d'autres économies majeures n'entreprennent pas d'efforts similaires, des mesures concrètes et plus harmonisées au niveau de l'Union concernant la fuite de carbone;

135.

demande à la Commission d'étudier plus avant la question des coûts indirects du carbone et de leurs répercussions sur les prix de l'électricité dans les États membres (ainsi que de leur part dans ces coûts);

136.

souligne que les recettes du SEQE devraient être utilisées en particulier pour soutenir l'innovation à faible intensité de carbone, l'efficacité énergétique et d'autres mesures de réduction des émissions de CO2;

137.

reconnaît que l'énergie européenne et des technologies à haut rendement, comme la cogénération, contribueraient de manière essentielle à la sécurité énergétique et à la réalisation des objectifs relatifs aux émissions de gaz à effet de serre; estime, à cet égard, que l'Union de l'énergie doit tenir compte de la nécessité, pour les États membres, d'utiliser toutes les sources sûres, durables et à faibles émissions de carbone qui sont à leur disposition;

138.

reconnaît, tout en tenant compte du fait que la composition du bouquet énergétique relève essentiellement de la compétence des États membres, les préoccupations du public concernant la fracturation hydraulique et les conséquences que cette technologie peut entraîner pour le climat, l'environnement et la santé publique, ainsi que pour la réalisation de l'objectif de décarbonisation à long terme de l'Union; reconnaît également que, vu la contribution limitée que l'on peut attendre des combustibles non conventionnels à la satisfaction des futurs besoins en énergie de l'Union, ainsi que les frais et investissements importants induits par leur exploitation et le bas niveau actuel des prix mondiaux du pétrole, la viabilité technologique de la fracturation hydraulique dans l'Union européenne est discutable; estime que les préoccupations du public doivent recevoir une réponse adéquate et que toute activité de fracturation hydraulique devrait être conforme aux normes les plus strictes en matière de climat, d'environnement et de santé publique; demande aux États membres qui souhaitent mener des activités de fracturation hydraulique de respecter la recommandation de 2014 de la Commission relative aux principes minimaux applicables à l'exploration et à la production d'hydrocarbures (tels que le gaz de schiste) par fracturation hydraulique à grands volumes;

139.

invite la Commission et les États membres à rechercher activement la mise hors service des centrales électriques obsolètes, les plus polluantes ou peu sûres, dans le but également de réduire la surcapacité actuelle sur le marché;

140.

invite la Commission à améliorer les conditions de déploiement du captage et du stockage du CO2; estime que le captage et le stockage du CO2 pourraient contribuer à la transition vers un marché de l'énergie à faibles émissions de carbone et pourraient jouer un rôle important en vue de rapprocher les objectifs divergents de l'Union de l'énergie, qui visent un approvisionnement énergétique diversifié et sûr assurant simultanément les réductions des émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour satisfaire aux objectifs de la feuille de route de l'Union pour 2050;

141.

estime que les technologies de décarbonisation telles que le captage et le stockage du CO2 ainsi que le captage et l'utilisation du CO2 doivent être davantage développées et améliorées au moyen d'efforts considérables dans le domaine de la recherche et de l'innovation, afin de garantir que ces technologies seront disponibles pour réduire, voire éliminer, l'empreinte environnementale des combustibles fossiles, qui représentent encore plus de 40 % de la production d'énergie actuelle de l'Union et sont susceptibles de continuer d'être, à l'avenir, une source d'énergie importante;

142.

invite la Commission à mettre en place le fonds d'innovation NER 400, qui devrait soutenir les projets de démonstration à faibles émissions de carbone, et qui s'appuie sur l'initiative NER 300 pour le captage et le stockage du carbone et pour les énergies renouvelables, mais en étendant sa portée à l'innovation à faibles émissions de carbone dans les secteurs industriels;

143.

note que l'énergie nucléaire a fourni, en 2014, 27 % de l'électricité de l'Union et plus de la moitié de l'ensemble de l'énergie à faibles émissions de carbone de toute l'Union, que 130 des 132 centrales nucléaires de l'Union doivent être démantelées d'ici à 2050, ce qui laissera un vide considérable dans l'électricité en charge de base à faibles émissions de carbone au sein du bouquet énergétique de l'Union; reconnaît que, si certains États membres ont choisi d'abandonner l'énergie nucléaire, d'autres envisagent la construction de nouveaux projets d'installations nucléaires pour réaliser leurs objectifs nationaux ainsi que les objectifs de l'Union en matière d'énergie et de climat, et invite la Commission à garantir que l'Union offre un cadre favorable aux États membres qui souhaitent se doter de nouvelles installations nucléaires, dans le respect des règles du marché intérieur et des règles de concurrence de l'Union;

144.

relève que l'énergie nucléaire, qui représente l'une des principales contributions au système énergétique européen, est caractérisée par de faibles émissions de CO2 tout en limitant la dépendance envers les importations, en assurant une production d'électricité stable capable d'alimenter le marché interne et de fournir une base solide pour un système énergétique au sein duquel les énergies renouvelables pourront être introduites progressivement;

145.

invite les États membres qui abandonnent progressivement le nucléaire à s'assurer que l'énergie nucléaire est remplacée par un mode de production d'énergie susceptible de contribuer dans la même mesure à l'approvisionnement en énergie et de contribuer à stabiliser le système commun de production et de distribution;

146.

estime que, s'il appartient aux États membres de déterminer leur bouquet énergétique et si la décarbonisation de l'économie constitue une décision souveraine de chaque État membre, la coordination des mesures et du développement technologique au niveau européen est indispensable pour atteindre les objectifs de l'Union et des États membres en matière de climat et d'énergie; constate que dans certains domaines, les politiques au niveau de l'Union sont les plus efficaces, et que dans d'autres domaines, la coopération et la coordination étroites entre États membres revêt une importance cruciale; constate que cette coordination nécessite un processus de gouvernance solide et fiable;

147.

invite la Commission à présenter des propositions visant à établir un fonds de modernisation doté de critères et d'orientations stricts afin de garantir l'allocation du financement à des projets visant réellement à moderniser le système énergétique, projets qui seront sélectionnés sur la base de critères tels que le recours à une approche technologiquement neutre et la capacité à participer à la réalisation des objectifs européens relatifs aux gaz à effet de serre à l'horizon 2030;

148.

souligne que la BEI devrait participer à la mise en place des critères et des orientations du fonds de modernisation mentionnés précédemment;

149.

invite la Commission et les États membres à s'assurer que la mise en place de l'Union de l'énergie garantit la protection du climat et de l'environnement, l'amélioration de la qualité de l'air, la réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur, la préservation de la biodiversité, l'emploi et la compétitivité de l'industrie européenne fondée sur l'innovation et la primauté en matière de technologie;

150.

souligne qu'il convient de rendre l'énergie abordable pour tous les citoyens de l'Union; estime que, si l'on parvient à éviter les consommations superflues en améliorant l'efficacité, en renforçant les interconnexions, en intégrant davantage le marché et en augmentant les investissements dans l'énergie durable, en particulier dans les bâtiments, de nombreux ménages pourront accéder, aux mêmes conditions, à un marché de l'énergie unique, durable, concurrentiel et sûr, et échapper à la précarité énergétique, qui, en 2012, touchait un citoyen de l'Union sur quatre; invite la Commission à présenter une communication sur la précarité énergétique en Europe, assortie d'un plan d'action pour lutter contre celle-ci, et qui comprenne une définition de la précarité énergétique et des indicateurs de précarité énergétique;

Progresser vers un secteur des transports économe en énergie et à faibles émissions de carbone

151.

estime que le secteur des transports est responsable de plus de 30 % de la consommation finale d'énergie en Europe et que 94 % des transports sont tributaires des produits pétroliers; estime donc qu'un système énergétique plus propre, prévoyant explicitement la décarbonisation du secteur des transports, devrait figurer au cœur du cadre stratégique pour une Union de l'énergie résiliente, dotée d'une politique clairvoyante en matière de changement climatique; souligne que la combinaison de mesures encourageant l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, d'une part, et le développement de technologies énergétiques novatrices, d'autre part, est fondamentale pour parvenir à un bouquet énergétique durable pour les systèmes de transports européens; estime qu'il convient d'encourager le recours à diverses sources d'énergies renouvelables, notamment le gaz naturel liquéfié pour les véhicules utilitaires lourds et le secteur maritime; prie instamment la Commission de déposer des propositions en vue de la suppression, le cas échéant, des subventions fiscales nuisibles pour l'environnement; se déclare en faveur du soutien de la recherche et de l'innovation en vue de solutions de mobilité technologiquement meilleures, ainsi que de solutions dans le domaine des techniques et des politiques auxiliaires;

152.

observe que la décarbonisation du secteur des transports suppose l'intégration dans tous les domaines politiques de mesures relatives à l'énergie, aux transports, au commerce, à la recherche et à l'innovation; souligne l'importance d'approches transfrontalières cohérentes afin d'éviter un morcellement national et insiste sur la nécessité de définir des normes et des exigences en matière d'interopérabilité, de sorte que les entreprises européennes puissent tirer parti des possibilités du marché;

153.

observe que l'amélioration des normes de performance et de la consommation des véhicules est essentielle en vue de réduire la dépendance de l'Union à l'égard du pétrole ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, et invite par conséquent l'industrie, les États membres et la Commission à poursuivre et à accélérer leurs efforts dans ce domaine, en garantissant, en raison des récents scandales, que les essais d'émission sont non seulement exacts, mais qu'ils rendent également compte des conditions réelles de conduite; demande à la Commission de réexaminer les normes d'émissions de CO2 applicables aux voitures et camionnettes pour la période de l'après 2020; observe cependant que la solution à long terme pour réduire les émissions liées aux transports, pour réduire la demande énergétique et pour diversifier l'approvisionnement passe par les carburants alternatifs, l'électrification à base d'électricité renouvelable et la promotion de modes de transport plus durables;

154.

se déclare en faveur d'un train de mesures complet concernant le transport routier qui encourage une tarification globale plus efficace de l'utilisation des infrastructures et le déploiement de solutions de transport intelligentes interopérables; souligne que l'efficacité énergétique peut être améliorée en encourageant la numérisation et l'utilisation de systèmes de transport intelligents, et en développant des services de transport novateurs; encourage une stratégie de recherche et d'innovation tournée vers l'avenir dans le secteur des transports; se déclare en faveur du développement de plans de mobilité durable en milieu urbain et rural afin de réduire la pollution due à la circulation, les embouteillages, le bruit et le nombre d'accidents de la route; estime que ces plans devraient viser l'élimination des inégalités en ce qui concerne les usagers handicapés et les coûts;

155.

se félicite du soutien apporté aux modes et aux itinéraires de transport les plus durables et les plus économes en énergie, comme le rail, le transport maritime à courte distance, la navigation fluviale et le transport maritime, grâce à l'amélioration de leur compétitivité et à une plus grande réduction des émissions de CO2; souligne, à cet égard, l'importance de l'intermodalité;

156.

invite la Commission à élaborer une stratégie globale pour le transport routier dans le cadre de la décarbonisation du secteur des transports et à soutenir davantage le développement et le déploiement de la mobilité électrique dans le transport routier;

157.

insiste sur le poids que va faire peser sur la production d'électricité le déploiement des véhicules électriques et demande que la capacité des moyens de production actuels à y faire face soit évaluée;

158.

demande à la Commission de réviser le système de la consommation de carburants et le système d'étiquetage du CO2 pour les voitures particulières afin que les consommateurs disposent d'informations plus précises, pertinentes et comparables sur les émissions de CO2 et la consommation de carburant, de manière à orienter leur choix vers les voitures les plus économes en énergie et, partant, que les constructeurs soient encouragés à améliorer l'efficacité énergétique de leurs véhicules et à renforcer la sécurité énergétique;

159.

demande instamment à la Commission d'accélérer l'introduction d'un cycle d'essais révisé, pour s'assurer que les émissions de CO2 et d'autres polluants des véhicules reflètent les émissions dans des conditions de conduite réelles;

160.

invite la Commission à accélérer l'intégration des technologies de pointe dans les systèmes ferroviaires novateurs en renforçant l'initiative Shift to Rail, susceptible de jouer un rôle déterminant pour les transports publics propres;

161.

rappelle que le transport maritime international n'est toujours pas visé par des engagements contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais qu'il enregistre pourtant un taux de croissance élevé en termes de trafic; invite la Commission à présenter une proposition législative sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour le transport maritime international, sauf si des mesures contraignantes sont convenues au sein de l'Organisation maritime internationale (OMI) d'ici la fin de 2016;

162.

souligne la nécessité d'améliorer la coordination des transports, du chauffage et du refroidissement, et des stratégies de décarbonisation de l'énergie; invite la Commission à présenter des plans globaux visant à la réduction des émissions de CO2 dans les secteurs des transports, du chauffage et du refroidissement, étant donné, entre autres, que l'énergie propre et bon marché produite par des sources d'énergie renouvelables intermittentes, lorsqu'elle est disponible en abondance, pourrait être utilisée pour charger les véhicules électriques et alimenter les appareils de chauffage et de refroidissement;

163.

souligne la nécessité d'allouer en priorité les financements au titre de l'EFSI aux projets de transports permettant une transition technologique vers un système de transports propre et durable; souligne que les autres instruments de soutien financier existants au niveau de l'Union devraient donner la priorité aux investissements dans les infrastructures d'intermodalité, le rail, le transport maritime et les voies de navigation intérieures;

164.

incite la Commission à inclure dans ses travaux concernant l'harmonisation des critères de certifications du tourisme durable un critère relatif à l'utilisation des énergies renouvelables et un autre relatif à la réduction des émissions de CO2, conformément aux objectifs de l'Union;

La recherche, l'innovation et la compétitivité

165.

invite la Commission à intensifier ses efforts de recherche portant sur une meilleure utilisation des ressources énergétiques européennes et sur la réduction de leurs incidences sur l'environnement, en vue de garantir une croissance économique durable, la création d'emplois, la compétitivité de l'industrie et, en particulier, de réaliser les objectifs à long terme de l'Union en matière de climat et d'énergie;

166.

indique, à cet égard, qu'il convient d'exploiter pleinement toutes les possibilités d'aide offertes par l'Union pour encourager les technologies d'énergies sûres, durables et à faibles émissions de carbone, accroître l'efficacité énergétique, développer les énergies renouvelables, les réseaux intelligents, la production décentralisée, la production flexible, le stockage d'électricité et l'électrification des systèmes de transport; invite la Commission à intensifier ses efforts de recherche sur ces technologies et de déployer ces dernières, afin d'accomplir ses objectifs pour 2020, 2030 et à plus long terme, d'améliorer sa sécurité énergétique et de faciliter la reprise économique; s'attend à ce que ces priorités figurent dans la révision à mi-parcours du programme de recherche Horizon 2020; rappelle que le «défi énergétique» du programme Horizon 2020 est conçu pour soutenir la transition vers un système énergétique fiable, durable et compétitif, dont les priorités majeures figurent dans les rubriques intitulées «Efficacité énergétique», «Technologies à faibles émissions de carbone» et «Villes et communautés intelligentes»; rappelle qu'au moins 85 % des crédits budgétaires alloués aux questions d'énergie au titre du programme Horizon 2020 seront consacrés aux combustibles non fossiles, dont au moins 15 % du budget global consacré à l'énergie doit servir aux activités de pénétration sur le marché des technologies existantes dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique;

167.

estime que des efforts supplémentaires visant à développer ces technologies peuvent se révéler particulièrement bénéfiques à long terme, notamment sur le plan de la réalisation de la décarbonisation avec un bon rapport coût-efficacité, de la réduction des coûts de production et de la baisse de la demande d'énergie, renforçant ainsi la compétitivité des industries;

168.

prend note de la primauté technologique de l'Europe dans des secteurs essentiels comme les éoliennes, les câbles électriques, le développement et les services de réseaux, les systèmes de transport urbain; regrette que cette primauté subisse une pression et invite la Commission à prendre des mesures urgentes pour maintenir cette primauté;

169.

prie instamment la Commission de mettre au point une initiative visant à soutenir la primauté mondiale de l'Union en matière de technologie et d'innovation dans le domaine des technologies des énergies renouvelables et à faible intensité de carbone, notamment l'énergie houlomotrice, les technologies solaires flottantes et les biocarburants produits à partir des algues, et de stimuler les activités publiques et privées de recherche, de développement et d'innovation dans ces domaines;

170.

invite les États membres et la Commission à rechercher une meilleure interaction et coordination des programmes de recherche nationaux et européens entre eux, en particulier dans les domaines de l'énergie, du transport, des TIC et de la construction, afin de donner la priorité aux défis communs tels que l'augmentation de l'efficacité énergétique non seulement dans le secteur du chauffage mais aussi dans celui du refroidissement, de la promotion de la production d'énergies renouvelables à petite échelle, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que du renforcement de la sécurité énergétique et du développement de nouvelles sources d'énergie renouvelables, et de maximiser l'adoption des nouvelles technologies par le marché;

171.

souligne la valeur ajoutée de l'intégration des TIC dans les systèmes énergétiques et invite la Commission à instaurer des normes communes pour les réseaux intelligents au niveau des réseaux de transport, afin de garantir un approvisionnement stable et un libre flux d'énergie à travers les frontières ainsi que de contribuer à la sécurité énergétique, notamment au niveau des réseaux de distribution pour garantir la sécurité d'approvisionnement des collectivités locales, des villes et des régions; souligne, à cet égard, le rôle que le développement de réseaux énergétiques plus intelligents et de nouvelles installations de stockage de l'énergie peut jouer en augmentant le niveau des sources d'énergie renouvelables;

172.

reconnaît que les compteurs intelligents contribuent de façon importante aux services des réseaux de distribution; souligne que les consommateurs restent les véritables propriétaires de leurs données et que les données transmises aux gestionnaires de réseaux de distribution et aux autres opérateurs de marché doivent être rendues anonymes afin de respecter pleinement le droit de la vie privée;

173.

estime que la poursuite du développement du marché intérieur de l'énergie est intrinsèquement liée au marché unique numérique; invite la Commission à renforcer le lien entre l'Union de l'énergie et le marché unique numérique en maximisant l'accès des consommateurs aux services énergétiques qui utilisent des plateformes numériques et en développant un marché intérieur de l'énergie qui soit plus compétitif, plus transparent et plus intégré à l'économie numérique;

174.

invite la Commission et les États membres à renforcer la sécurité informatique et la protection des infrastructures énergétiques critiques qui assurent des services cruciaux pour les consommateurs, notamment en ce qui concerne l'évolution de la production industrielle et le rôle toujours plus important joué par les TIC dans le secteur de l'énergie; insiste, à cet égard, sur l'importance d'adopter et de mettre en œuvre en temps utile la directive concernant la sécurité des réseaux et de l'information pour maintenir des niveaux élevés de sécurité des réseaux et de l'information dans les infrastructures critiques;

175.

souligne que les États membres devraient élever au rang de priorité, dans le cadre du programme Horizon 2020, la réduction des coûts des technologies énergétiques durables, sûres et moins matures, notamment celles qui contribuent à la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre et à la réalisation des objectifs de l'Union à l'horizon 2030; invite tant la Commission que les États membres à apporter un cadre juridique et stratégique clair ainsi que des possibilités de financement en faveur des initiatives de R & D et des projets de déploiement qui aident l'Union européenne à réaliser ses objectifs en matière de climat, d'énergie et d'environnement, et à renforcer sa compétitivité économique; se félicite de l'adoption par la Commission du plan stratégique européen révisé pour les technologies énergétiques; souligne que la R & D et l'innovation devraient se concentrer sur l'intégration dans les systèmes des différentes solutions disponibles ou en développement, plutôt que sur des technologies et secteurs pris séparément;

176.

constate que les avancées en matière de R & D et d'innovations à la fois respectueuses de l'environnement et rentables sont également essentielles pour la future compétitivité de l'Union, notamment celle de l'industrie européenne;

177.

invite la Commission à dresser un inventaire précis des différents financements et instruments de financement, comme le programme InvestEU, le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (PIC), les fonds de R & D, les Fonds structurels et d'investissement, les instruments de financement des réseaux intelligents (ERA-Net Plus), le programme Horizon 2020, la BEI, le programme énergétique européen pour la relance (PEER), le volet énergie du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE-Énergie), NER 300, le Fonds de recherche du charbon et de l'acier (FRCA) et Eurogia+, ainsi qu'à clarifier les règles d'éligibilité de chacun de ces programmes;

L'Union de l'énergie concrètement: citoyens et villes

178.

rappelle que 6 000 villes européennes se sont engagées à jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique, notamment à travers la Convention des maires; prie instamment la Commission de tirer pleinement parti de ce réseau et de ceux d'autres initiatives comme «villes et collectivités intelligentes» ou «Energy Cities», et de leur fournir les ressources financières et humaines nécessaires à leur développement; considère que les parties à la Convention des maires devraient bénéficier d'un accès prioritaire aux financements européens;

179.

souligne que l'éducation et la formation actives et les stratégies en matière de compétences sont fondamentales dans la transition vers une économie durable et économe en ressources; invite les États membres à mettre au point des programmes de formation et d'éducation spécifiquement destinés aux citoyens, et à encourager l'éducation dispensée par les communautés locales pour réduire la demande énergétique et produire de l'énergie renouvelable; souligne que le succès de l'Union de l'énergie passe par l'égalité d'accès à l'enseignement initial et à la formation tout au long de la vie, en tant que moyen essentiel de répondre aux changements et aux aspirations des citoyens, d'une part, et aux besoins du marché du travail, d'autre part; rappelle que les programmes de formation et de perfectionnement professionnel visant à permettre aux travailleurs de tirer pleinement profit de la source potentielle d'emplois durables et locaux qui émane du développement des énergies renouvelables sont indispensables;

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o o

180.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et aux parties contractantes de la Communauté de l'énergie.


(1)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0344.

(2)  JO C 264 E du 13.9.2013, p. 59.

(3)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0088.

(4)  JO C 332 E du 15.11.2013, p. 28.

(5)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2012)0444.

(6)  JO C 188 E du 28.6.2012, p. 42.

(7)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0094.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0445.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/48


P8_TA(2015)0445

Un réseau électrique européen prêt pour 2020

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la réalisation de l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité — Un réseau électrique européen prêt pour 2020 (2015/2108(INI))

(2017/C 399/04)

Le Parlement européen,

vu la communication de la Commission intitulée «Réaliser l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité» (COM(2015)0082),

vu les conclusions du Conseil européen des 15 et 16 mars 2002,

vu les conclusions du Conseil européen des 20 et 21 mars 2014,

vu les conclusions du Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014,

vu le «plan décennal de développement du réseau 2014» du réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d'électricité (REGRT-E),

vu la déclaration de Madrid du 4 mars 2015 du sommet pour les interconnexions énergétiques entre l'Espagne, la France et le Portugal, la Commission européenne et la BEI,

vu le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), (règlement (UE) no 1316/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013),

vu le règlement (UE) 2015/1017 du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2015 sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques, la plateforme européenne de conseil en investissement et le portail européen de projets d'investissement et modifiant les règlements (UE) no 1291/2013 et (UE) no 1316/2013,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (A8-0330/2015),

Avantages de l'interconnexion

1.

salue la communication et la stratégie de la Commission, qui constituent une avancée positive vers la réalisation de l'objectif de 10 % d'interconnexion dans le secteur de l'électricité et vers l'amélioration du fonctionnement du marché intérieur de l'électricité de l'Union;

2.

affirme que les énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique, un bouquet énergétique durable générant des économies d'énergie et un marché intérieur de l'énergie permettant la libre circulation de l'énergie constituent des moyens importants pour garantir un système énergétique stable, sûr, indépendant, inclusif, transparent et compétitif à l'échelle de l'Union, qui favorise la création d'emplois de qualité et de richesses dans une économie durable portée sur l'avenir; souligne que la mise en place d'un tel système nécessite un niveau plus élevé d'interconnexion électrique, des réseaux intelligents et une nouvelle organisation du marché; estime que la mise en place d'un tel système et la fin des îlots énergétiques devraient constituer une priorité politique majeure pour l'Union de l'énergie;

3.

reconnaît que l'interconnexion électrique est une des conditions préalables à l'achèvement d'un marché intérieur de l'électricité intégré, qui, s'il est bien conçu, permettra d'atteindre nos objectifs en matière de climat, notamment l'objectif de l'Union de devenir chef de file dans le domaine des énergies renouvelables, d'améliorer la position géopolitique de l'Union grâce à une sécurité énergétique et à une indépendance accrues et de limiter l'isolement énergétique ainsi que les risques de perturbation du système énergétique; souligne que les interconnexions électriques doivent également être étudiées, planifiées et construites dans le cadre d'une forte coopération coordonnée au niveau régional, qui respecte les compétence des autorités nationales, auxquelles il appartient de définir le bouquet énergétique, tout en satisfaisant aux objectifs à long terme de l'Union en matière de climat et d'énergie;

4.

souligne que les avantages d'une interconnexion sensiblement accrue du réseau européen vont bien au-delà des dimensions économique et géopolitique, qu'il s'agit d'un principe stratégique devant donner lieu à un réseau plus résistant et plus robuste, mieux préparé à gérer toutes sortes de dégradations et de défaillances, et que l'interconnexion permet également d'intégrer efficacement la part grandissante d'énergie provenant de sources renouvelables dans le réseau européen;

5.

rappelle qu'étant donné le rôle accru des TIC dans les réseaux d'électricité, les systèmes électriques sont plus vulnérables aux cybermenaces; demande à la Commission d'évaluer les risques pour la sécurité des systèmes électriques et, le cas échéant, de proposer un plan d'action pour y faire face;

6.

souligne qu'un marché intérieur de l'électricité pleinement intégré faciliterait le commerce de l'électricité et les services d'équilibrage et permettrait d'accroître la sécurité et de réduire la volatilité des prix de l'électricité au bénéfice des citoyens et de la compétitivité de l'industrie et des entreprises européennes dans une économie mondiale, étant donné que 12 à 40 milliards d'euros pourraient être économisés chaque année par les consommateurs européens d'ici à 2030;

7.

relève que, selon le REGRT-E, les investissements réalisés dans les projets d'interconnexion nécessaires d'intérêt paneuropéen pourraient atteindre 150 milliards d'euros d'ici à 2030, et constate avec intérêt que ces investissements dans l'interconnexion permettraient de réduire les prix de l'électricité d'au moins 2 euros/MWh et permettraient à l'Europe de couvrir une grande partie de sa charge électrique à partir de sources d'énergie renouvelables; rappelle que le marché intérieur de l'électricité doit profiter à tous les consommateurs de l'Union; demande aux institutions compétentes de veiller à ce que les ménages, les PME et les autres consommateurs finals en retirent un avantage concret, qui ne reste pas limité uniquement aux prix de gros;

8.

souligne que l'élimination progressive des prix réglementés de l'énergie pour les consommateurs devrait tenir compte du niveau réel de la concurrence sur le marché; précise, en outre, que la stratégie pour une Union de l'énergie devrait garantir que les consommateurs ont accès à des prix de l'énergie abordables, sûrs et durables;

L'objectif de 10 % d'interconnexion électrique

9.

estime que l'objectif de 10 %, à atteindre d'ici à 2020, constitue un objectif primordial et un pas important dans la bonne direction; regrette que douze États membres, principalement situés en périphérie de l'Union, demeurent en deçà de l'objectif de 10 % d'interconnexion électrique et se retrouvent ainsi fortement isolés du marché intérieur de l'électricité; insiste, par conséquent, pour que davantage d'efforts soient consentis afin d'aider les États membres dont le faible niveau de connectivité entrave l'achèvement du marché intérieur de l'électricité à atteindre l'objectif fixé; considère néanmoins que l'objectif de 10 %, en tant que tel, ne reflète pas toujours la situation du marché et qu'il ne repose pas sur des éléments scientifiques probants; rappelle que l'objectif de 10 % a été fixé pour la première fois en 2002 en fonction de la capacité de production d'électricité installée du moment; reconnaît que, si l'objectif de 10 % est important, il ne précise ni la quantité d'électricité qui doit circuler entre les pays ni la qualité, notamment en ce qui concerne la disponibilité des infrastructures d'interconnexion existantes ou des infrastructures nationales existantes entre les interconnexions; estime, par conséquent, qu'un objectif d'interconnexion unique fondé sur la capacité de production d'électricité installée n'est pas adapté, en tant que tel, pour tous les États membres; est, dès lors, convaincu qu'il y a lieu, à moyen terme et certainement à l'horizon 2030, de fixer des objectifs d'interconnexion complémentaires ambitieux, fondés sur des éléments probants et approuvés par les régions; estime que ces objectifs devraient être établis sur la base d'un certain nombre de paramètres; demande à la Commission d'entamer, dans les plus brefs délais, l'examen technique de ces paramètres; souligne que, outre l'objectif quantitatif, l'accès libre aux interconnexions et leur disponibilité sont également essentiels si l'on veut surmonter les obstacles qui continuent d'entraver le fonctionnement du marché européen de l'électricité; invite instamment la Commission, l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER) et les régulateurs nationaux à assurer la transparence et la surveillance étroite de l'accessibilité des interconnexions afin d'éviter tout goulet d'étranglement préjudiciable au fonctionnement du marché de l'électricité et à sécuriser le fonctionnement des systèmes électriques;

10.

observe que la capacité de transport limitée, par exemple dans la zone d'activité de Nord Pool Spot, donne lieu à des différences de prix régionales, bien que l'objectif d'interconnexion transfrontalière soit largement atteint;

Une approche globale

11.

observe que la congestion fréquente de certains réseaux de transport pourrait être liée aux lignes transfrontalières, mais pourrait également résulter de la faiblesse et de la vétusté des réseaux intérieurs ainsi que de la disponibilité limitée sur les réseaux nationaux; souligne que le renforcement des réseaux nationaux est primordial si l'on veut utiliser les interconnexions à leur pleine capacité; insiste sur l'importance d'adopter une approche globale au moment d'évaluer la nécessité d'un renforcement ou d'une extension des connexions transfrontalières et nationales, en vue d'une utilisation optimale des lignes d'interconnexion existantes et de la capacité des infrastructures nationales existantes;

12.

souligne que la Commission joue, dans le cadre du troisième train de mesures sur l'énergie, un rôle de gardienne d'un marché de l'électricité dégroupé et accessible et de facilitatrice d'un système énergétique décentralisé, dans lequel les États membres assurent l'accès au réseau aux petits fournisseurs, notamment aux prosommateurs qui ont recours aux sources d'énergie renouvelables, conformément à des règles de marché équitables et aux bonnes pratiques en matière d'autoconsommation;

13.

fait observer que notre paysage énergétique est de plus en plus décentralisé compte tenu de l'importance croissante des prosommateurs dans le domaine de l'énergie; souligne, par conséquent, l'importance de disposer d'un réseau intelligent de transport et de distribution bien conçu; souligne que les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) jouent un rôle de plus en plus central en tant que facilitateurs du marché, étant donné qu'une grande majorité des installations d'énergie renouvelable sont raccordées aux réseaux de distribution; souligne, à cet égard, que, pour tenter de supprimer un goulet d'étranglement dans le réseau, il convient de procéder à une évaluation approfondie pour déterminer quelle ensemble de mesures — y compris la construction de nouvelles lignes de transport, le développement de réseaux intelligents locaux et l'amélioration de l'efficacité et de la flexibilité du réseau — est le plus approprié en l'espèce;

14.

souligne qu'il est impossible de tirer profit d'une augmentation du niveau d'interconnexion sans un niveau élevé de regroupement des marchés et des gestionnaires de réseau de transport (GRT); invite la Commission à consentir tous les efforts nécessaires afin d'éviter que le regroupement ne soit établi au niveau des États membres et d'encourager un regroupement à l'échelle de l'Union européenne incluant tous les États membres et les pays voisins, notamment les pays participant à la politique européenne de voisinage (PEV);

15.

rappelle que les projets d'intérêt commun sont évalués par les groupes régionaux, mis en place par la Commission et composés de représentants des États membres, d'autorités réglementaires nationales (ARN), de gestionnaires de réseaux de transport d'électricité, de promoteurs de projets, du REGRT-E, de l'ACER, de la Commission et d'autres parties prenantes principales;

16.

souligne que la liste des projets d'intérêt commun doit être élaborée de manière plus transparente et responsable; souligne en outre que le REGRT-E, les gestionnaires de réseau de transport et les promoteurs de projets jouent un rôle prépondérant dans la mise au point d'une méthode d'analyse des coûts et des avantages harmonisée, dans l'élaboration des plans décennaux de développement du réseau et des codes de réseau, et dans l'évaluation des coûts et des avantages de chaque projet; rappelle qu'il y a lieu de réaliser des évaluations complètes, notamment des incidences économiques, sociales et environnementales; demande, dans ce contexte, à la Commission de veiller à ce que ces évaluations soient effectuées par des experts qualifiés agissant en tout indépendance vis-à-vis des promoteurs de projets; souligne la nécessité d'optimiser le processus dans son ensemble en promouvant un engagement accru du Parlement et des autres parties concernées, notamment des représentants de la société civile; demande à la Commission, à l'ACER et aux régulateurs nationaux de jouer un rôle plus en amont afin d'assurer un processus de consultation plus neutre, transparent, traçable et inclusif; demande à la Commission d'évaluer dans quelles situations l'utilisation des meilleures technologies disponibles pourrait être un paramètre important pour l'octroi de fonds de l'Union à des projets;

17.

invite la Commission à mieux expliquer la procédure de classement des projets d'intérêt commun; rappelle que, pour être envisagés, les projets d'intérêt commun, doivent être inclus dans les plans décennaux de développement du réseau du REGRT-E, mais que la décision définitive concernant le financement revient à la Commission sur la base de ses propres critères d'évaluation utilisés pour la sélection des projets; demande à la Commission de justifier explicitement ces critères;

18.

invite la Commission à soumettre au Parlement un rapport annuel sur la mise en œuvre des projets d'intérêt commun et sur les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif de 10 %, dans le contexte du bilan annuel prévu par le cadre stratégique pour une Union de l'énergie;

Procédure d'octroi des autorisations

19.

souligne que la longueur de la procédure d'octroi des autorisations constitue un défi majeur pour les nouvelles lignes à haute tension en Europe; invite les États membres à accélérer cette procédure, tout en maintenant un niveau adéquat de garanties pour l'intérêt public, y compris des consultations publiques effectives;

20.

rappelle que les projets figurant sur la liste des projets d'intérêt commun bénéficient d'un traitement réglementaire préférentiel, d'une planification rapide, d'un délai contraignant de 3,5 ans pour l'octroi d'une autorisation et de procédures d'évaluation environnementale plus rapides et qu'ils peuvent également bénéficier d'une aide supplémentaire au titre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) et du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI); demande à la Commission d'évaluer la manière dont cette planification rapide est mise en œuvre et respectée dans l'ensemble des États membres;

21.

est conscient que la sensibilisation et le soutien du public sont essentiels pour garantir une mise en œuvre rapide des projets d'interconnexion; souligne que les processus transparents et inclusifs et les normes environnementales les plus élevées ne doivent pas être mis à mal lors de la construction de nouvelles lignes électriques; invite les promoteurs de projets à utiliser les meilleures technologies disponibles pour les nouvelles interconnexions visant à renforcer la cohérence entre les investissements dans les réseaux, la viabilité environnementale et l'acceptation au niveau local;

22.

souligne que la mise en œuvre d'une approche de «guichet unique» contribue à raccourcir les procédures d'octroi des autorisations; rappelle que le règlement RTE-E impose à chaque État membre de désigner une autorité nationale compétente pour faciliter, accélérer et coordonner le processus d'autorisation au niveau national; salue, à cet égard, l'évaluation par la Commission de l'approche de «guichet unique» prévue pour 2017 et encourage la Commission à évaluer, dans ce cadre, le potentiel d'un «guichet unique» au niveau de l'Union;

Le rôle de l'ACER

23.

prend acte de l'insuffisance des effectifs et du manque de ressources de l'ACER; demande à l'autorité budgétaire de l'Union de fournir à l'Agence les ressources nécessaires, notamment du personnel en suffisance, afin de lui permettre d'exécuter de manière adéquate et en temps utile les tâches qui lui sont assignées par la législation; demande que le rôle de l'ACER soit renforcé, notamment en ce qui concerne le REGRT-E et en vue de renforcer la coordination et l'arbitrage entre les ARN ainsi que la coordination des questions réglementaires transfrontalières;

24.

souligne l'importance de disposer d'une équipe de régulateurs nationaux de l'énergie qualifiés ayant l'expertise, la spécialisation et l'indépendance nécessaires; invite la Commission à procéder, d'ici à la fin de 2016 au plus tard, à un audit indépendant des ressources dont dispose l'ensemble des régulateurs nationaux de l'énergie et du niveau d'indépendance auquel ils sont parvenus jusqu'à présent, et à formuler des recommandations en vue d'améliorer la situation;

25.

constate un manque de transparence en ce qui concerne le calcul des capacités transfrontalières mises à la disposition du marché et la fréquence, l'ampleur et les motifs des réductions des interconnexions; doute, dans ce contexte, que la plupart des réductions significatives soient pleinement prises en compte; demande à la Commission d'attribuer à l'ACER les compétences et les pouvoirs adéquats pour rassembler les informations nécessaires sur chaque capacité de transport transfrontalier, de manière à permettre à l'ACER d'exercer efficacement ses responsabilités en matière de surveillance; demande que ces informations soient transmises à l'ACER avec les informations contextuelles nécessaires concernant la conception et le fonctionnement du réseau national; se félicite, à cet égard, de l'élaboration rapide des codes de réseau pour l'électricité; prend acte de l'intention de la Commission d'élargir le mandat, les compétences et les pouvoirs de l'ACER, et de ses considérations sur les éventuelles incidences d'un tel élargissement, telles que la Commission les a exprimées dans sa récente communication intitulée «Une nouvelle donne pour les consommateurs d'énergie»; invite la Commission à formuler des suggestions concrètes à cet égard, afin de poursuivre la réalisation d'un véritable marché intérieur de l'énergie; constate que les nouvelles responsabilités confiées à l'Agence devraient être compensées par des ressources adéquates;

Instruments financiers

26.

prend acte de l'estimation de la Commission selon laquelle un financement de 35 milliards d'euros est nécessaire pour atteindre l'objectif de 10 % d'ici à 2020 dans tous les États membres; rappelle que, conformément au règlement (UE) no 1316/2013 établissant le mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), la majeure partie du concours financier prévu au titre de l'enveloppe énergétique du MIE devrait être allouée aux projets dans le domaine de l'électricité et insiste pour que la Commission prenne dûment en considération cet élément; soutient la recommandation de la Commission selon laquelle le MIE devrait se concentrer sur un nombre limité de projets essentiels; souligne qu'une attention particulière doit être portée aux projets qui remédient aux plus importantes défaillances du marché intégré de l'électricité de l'Union et au manque d'interconnexion; estime qu'un financement adéquat de l'Union devrait continuer d'être accordé même après 2020 afin de soutenir la construction de projets de raccordement des réseaux d'électricité non viables commercialement nécessaires pour assurer le fonctionnement du marché intérieur de l'énergie et un fonctionnement sécurisé des systèmes électriques; souligne l'importance du soutien apporté par la BEI aux investisseurs dans les projets d'infrastructures d'électricité commercialement viables; prend acte de la mise en place de l'EFSI et encourage la Commission à s'assurer que ce fonds attire véritablement des investissements dans l'interconnexion électrique;

27.

demande, en outre, instamment à la Commission: 1) de promouvoir les investissements dans les meilleures technologies disponibles, qui peuvent être plus coûteuses, mais qui apportent des avantages financiers considérables en termes de cycle de vie, un gain de temps et un leadership technologique renforcé à long terme; 2) de procéder à une révision des règles de financement, afin de rationaliser les mécanismes existants; et 3) de renforcer les mesures d'incitation en faveur de nouveaux investissements dans le réseau, notamment en préconisant le réinvestissement des bénéfices provenant de la gestion de la congestion dans des infrastructures et des technologies destinées à renforcer le réseau, y compris de nouvelles interconnexions;

Coopération régionale

Région de la mer Baltique

28.

constate que les interconnexions prévues devraient permettre aux États baltes d'atteindre l'objectif de 10 % d'ici à la fin 2015; s'inquiète du fait que les réseaux des États baltes sont encore synchronisés avec le système électrique russe et dépendent de celui-ci, ce qui constitue un obstacle à une véritable intégration et au bon fonctionnement du marché européen de l'électricité; demande que les réseaux d'électricité des États baltes soient rapidement synchronisés avec le réseau du continent européen, afin d'assurer l'intégration complète du marché intérieur de l'électricité, une plus grande sécurité de l'approvisionnement en électricité et un fonctionnement sécurisé du système; demande aux États membres concernés de prendre les mesures nécessaires pour amorcer une procédure formelle afin d'étendre le réseau synchrone du continent européen aux États baltes et appelle le REGRT-E à lancer cette procédure; invite la Commission à appuyer et à suivre la mise en œuvre de ce projet; prend le marché commun nordique de l'électricité comme un exemple de bonne pratique pour la coopération entre les États membres en ce qui concerne la création et la mise en place d'un marché intérieur de l'électricité; estime qu'il est important de renforcer les interconnexions entre la Pologne et le marché nordique de l'électricité si l'on veut que la Pologne atteigne son objectif de 10 %; se félicite de la signature du protocole d'accord concernant le renforcement du plan d'interconnexion des marchés énergétiques de la région de la Baltique (PIMERB); souligne que la coopération régionale par l'intermédiaire du PIMERB se poursuit et que la solidarité entre les États membres dans la mise en œuvre des projets d'intérêt commun est davantage renforcée;

Région de la mer du Nord

29.

estime que l'énergie éolienne présente dans la région de la mer du Nord pourrait générer plus de 8 % de l'approvisionnement électrique en Europe d'ici à 2030; fait observer, par ailleurs, que la coordination de la planification et de la construction d'un réseau énergétique régional en mer, l'accès au marché et le partage des réserves dans la région de la mer du Nord pourraient permettre de réaliser des économies de l'ordre de 5 à 13 milliards d'euros par an d'ici à 2030 grâce à une meilleure intégration du marché régional; invite la Commission et les États membres concernés à exploiter ce potentiel au moment de mettre au point la structure de gouvernance pour 2030 et la planification ultérieure; invite la Commission et les États membres à apporter un soutien politique fort et à approuver le projet de réseau énergétique dans la région de la mer du Nord, qui constitue un pas important dans la construction d'une véritable Union de l'énergie; demande instamment aux futures présidences du Conseil de l'Union européenne d'élaborer et d'adopter un cadre juridique au cours de la présidence néerlandaise de 2016 sous la forme d'un accord intergouvernemental entre les États membres, qui définisse une stratégie commune en matière d'électricité dans la région des mers du Nord;

Europe centrale et orientale

30.

souligne que le partage du marché de l'électricité entre l'Autriche et l'Allemagne renforce la mise en œuvre d'un marché européen de l'énergie intégré; constate que la zone commune de dépôt des offres, instaurée en 2002, permet une offre de prix de gros de l'électricité identiques dans les deux pays concernés et garantit des échanges d'électricité illimités et une sécurité d'approvisionnement quasi totale; observe que la zone de dépôt des offres entre l'Autriche et l'Allemagne constitue le seul exemple de zone relativement vaste en Europe partagée par deux pays; fait observer que de plus grandes zones de dépôt d'offres comportent les caractéristiques nécessaires au bon fonctionnement d'un marché de l'électricité liquide, capable de réduire les coûts de transaction, de stabiliser les signaux de prix pour les décisions d'investissement et de renforcer la concurrence; appelle à mettre rapidement en place des réseaux afin d'intégrer les énergies renouvelables sur le marché de l'électricité et de garantir la stabilité du réseau, notamment dans le sud de l'Allemagne; appelle à conserver ce modèle de réussite et à élargir la zone de dépôts des offres;

Europe centrale et du Sud-Est

31.

souligne que l'Europe centrale et du Sud-Est est dotée d'un grand potentiel, largement inexploité, en matière d'énergies renouvelables; fait observer que la coopération et la coordination concernant la planification et la mise en place, à long terme, d'un réseau énergétique régional en Europe centrale et du Sud-Est doivent dépasser les frontières de l'Union afin d'y associer les pays des Balkans occidentaux non membres de l'Union ainsi que la Turquie; demande la mise en place d'une nouvelle plate-forme où toutes les parties prenantes principales de la région pourraient débattre et fournir un soutien politique aux projets communs destinés à exploiter pleinement le potentiel de la région en matière d'électricité; reconnaît que le groupe de haut niveau sur la connexion gazière pour l'Europe centrale et du Sud-Est, institué par l'Union européenne en février 2015, pourrait jouer ce rôle de plate-forme, à condition que son mandat soit élargi au domaine de l'électricité et à la participation des pays de l'Europe centrale et du Sud-Est non membres de l'Union; reconnaît que la plate-forme permettrait à la Commission de jouer un rôle de premier plan et d'apporter un soutien politique;

32.

fait observer qu'en raison de la forte dépendance énergétique de l'Europe centrale et du Sud-Est, l'augmentation des capacités d'interconnexion électrique transfrontalière est essentielle, car elle contribuerait à assurer la sécurité de l'approvisionnement en énergie de cette région et, à plus long terme, à réduire le montant des factures énergétiques des particuliers;

33.

recommande à la Commission d'évaluer rigoureusement les perspectives de nouvelles interconnexions électriques dans la région de la Méditerranée et entre les marchés d'Europe du Sud et d'Afrique du Nord en vue d'accroître la sécurité des approvisionnements et de développer les sources d'énergie renouvelables dans les deux régions;

Péninsule ibérique

34.

souligne l'importance d'accroître de manière significative l'interconnexion entre l'Espagne et la France afin de soutenir les énergies renouvelables dans la région et de permettre à la péninsule ibérique de participer pleinement au marché intérieur de l'électricité; estime que la déclaration de Madrid, signée le 4 mars 2015, et la création d'un groupe de haut niveau pour les interconnexions en Europe du Sud-Ouest constituent un pas important vers le renforcement de l'interconnexion dans la région; reconnaît que la capacité d'interconnexion actuelle entre la péninsule ibérique et le reste de l'Europe est trop faible et que les projets figurant dans la première liste des projets d'intérêt commun n'étaient pas suffisants pour atteindre l'objectif d'interconnexion en 2020; invite les pays de la région à soutenir le développement de leur potentiel considérable en matière d'énergies renouvelables et à faciliter l'accès du secteur au marché européen intégré;

35.

se félicite de l'initiative de la Commission de mener une étude sur les avantages de l'interconnexion entre la péninsule ibérique, d'une part, et la France, le Royaume-Uni, l'Italie et les pays situés sur la rive méridionale de la Méditerranée, d'autre part;

L'après-2020

36.

note que le système énergétique de l'Europe a évolué depuis 2002, année à laquelle l'objectif de 10 % d'interconnexion électrique avait été initialement fixé, et constate notamment que les sources d'énergie renouvelables ont été développées sur l'ensemble du continent; recommande, dans ce contexte, de ne pas se limiter uniquement à l'objectif de 15 % fondé sur la capacité installée à l'horizon 2030 et d'évaluer minutieusement cet objectif afin de veiller à ce qu'il soit adapté, pertinent et réaliste; demande, par conséquent, à la Commission d'étudier la possibilité de fixer des objectifs régionaux complémentaires et d'établir de meilleurs critères de référence qualitatifs et quantitatifs, tels que les flux commerciaux, les débits de pointe et les goulets d'étranglement, qui permettent de déterminer le niveau d'interconnexion nécessaire;

37.

souligne la nécessité d'établir, à l'avenir, un objectif d'interconnexion électrique sur la base des objectifs climatiques à long terme de l'Union et du système énergétique durable vers lequel l'Union cherche à tendre; fait observer, dans ce contexte, que le niveau d'interconnexion requis dépendra de plusieurs paramètres, notamment: a) l'application du principe de l'«efficacité énergétique avant tout» dans les politiques nationales et de l'Union et davantage de mesures d'effacement de la consommation; b) le développement de la production d'électricité décentralisée à partir de sources d'énergie renouvelables et des réseaux intelligents qui y sont associés; c) la prise en compte, dans les décisions nationales relatives au bouquet énergétique, des objectifs à long terme de l'Union en matière climatique et énergétique; d) le développement de technologies de stockage énergétique, notamment au niveau des ménages et des municipalités, e) le recours, le cas échéant, aux meilleures technologies disponibles, f) la reconnaissance du rôle des citoyens en tant que «prosommateurs» dans le système énergétique; et g) la mise en place de véritables mesures d'incitation en faveur des investissements dans les réseaux;

o

o o

38.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/54


P8_TA(2015)0446

Mise en œuvre de l'instrument européen de microfinancement Progress

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la mise en œuvre de l'instrument européen de microfinancement Progress (2015/2042(INI))

(2017/C 399/05)

Le Parlement européen,

vu le rapport de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions intitulé «Mise en œuvre de l'instrument européen de microfinancement Progress — 2013» (COM(2014)0639),

vu l'évaluation intermédiaire de l'instrument européen de microfinancement Progress du 5 mai 2015 (1),

vu l'étude relative aux imperfections dans le domaine du microfinancement et aux possibilités d'y remédier par l'intermédiaire d'un instrument financier de l'Union (2),

vu le règlement (UE) no 1296/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013 établissant un programme de l'Union européenne pour l'emploi et l'innovation sociale (EaSI) et modifiant la décision no 283/2010/UE instituant un instrument européen de microfinancement Progress en faveur de l'emploi et de l'inclusion sociale (3) (ci-après le «règlement EaSI»),

vu la décision no 283/2010/UE du Parlement et du Conseil du 25 mars 2010 instituant un instrument européen de microfinancement Progress en faveur de l'emploi et de l'inclusion sociale (4) (ci-après «l'instrument» et la «décision»),

vu sa résolution du 24 mars 2009 contenant des recommandations à la Commission sur une initiative européenne pour un développement du microcrédit en faveur de la croissance et de l'emploi (5),

vu l'analyse approfondie du service de recherche du Parlement européen du mois de mai 2015 intitulée «Instrument européen de microfinancement Progress — Évaluation intermédiaire» (6),

vu le rapport spécial no 8/2015 de la Cour des comptes européenne intitulé «Le soutien financier apporté par l'UE permet-il de répondre de façon appropriée aux besoins des microentrepreneurs?»,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'emploi et des affaires sociales et l'avis de la commission du contrôle budgétaire (A8-0331/2015),

A.

considérant que la microfinance contribue à la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020; que la microfinance peut sortir les personnes de la pauvreté et du chômage, leur rendre la dignité et renforcer la cohésion dans les communautés en améliorant l'inclusion sociale et en réduisant les inégalités sociales;

B.

considérant que l'objectif de l'instrument est d'accroître l'accès au microfinancement et la disponibilité de celui-ci pour les personnes qui ont perdu ou qui risquent de perdre leur emploi ou qui ont des difficultés à entrer ou à revenir sur le marché du travail ainsi que pour les personnes confrontées à la menace de l'exclusion sociale ou les personnes vulnérables qui sont dans une situation défavorisée en matière d'accès au marché conventionnel du crédit et qui souhaitent démarrer ou développer leur propre microentreprise, y compris une activité indépendante; que l'objectif de l'instrument est également d'accroître l'accès au microfinancement et la disponibilité de celui-ci pour les microentreprises et l'économie sociale;

C.

considérant que l'objectif de l'instrument est d'améliorer la capacité des intermédiaires à multiplier le nombre des transactions potentielles afin de générer de l'emploi grâce à la création de postes de qualité et à l'inclusion sociale dans les communautés locales;

D.

considérant que la situation financière des femmes qui empruntent semble être pire que celle des hommes, le taux de femmes sans emploi ou menacées de pauvreté étant supérieur (7); que le ratio d'entrepreneurs qui bénéficient de l'instrument s'établit à 36 % de femmes et 64 % d'hommes et qu'il est toujours insuffisant sur le plan de l'équilibre hommes-femmes;

E.

considérant que la marginalisation et la discrimination multiple dont souffrent certains groupes de femmes aggravent encore leur désavantage économique et leur difficulté d'accès au financement; que l'insertion des femmes touchées par l'exclusion devrait être une priorité;

F.

considérant que de plus en plus de femmes actives sur le marché du travail sont aussi le principal soutien de leur famille; que le taux de monoparentalité est plus élevé chez les femmes que chez les hommes; que le microfinancement devrait bénéficier à un nombre croissant de femmes;

G.

considérant que l'économie sociale inclut les coopératives, les sociétés mutuelles, les associations sans but lucratif, les fondations et les entreprises sociales qui, au sein de l'Union, contribuent à l'emploi, à la cohésion sociale, au développement régional et rural, à la protection de l'environnement, à la protection des consommateurs, à l'agriculture, au développement des pays tiers et aux politiques de sécurité sociale;

H.

considérant que, du fait de la crise économique et financière, les taux de pauvreté et d'exclusion sociale ont augmenté, ainsi que le chômage à long terme, le chômage des jeunes et les inégalités sociales;

I.

considérant que l'instrument améliore les conditions auxquelles les emprunteurs peuvent obtenir des prêts et rend le financement accessible à des personnes qui ne pourraient pas en bénéficier autrement; que l'instrument est utilisé par des intermédiaires du microfinancement dans 22 États membres; que son objectif global est d'octroyer 46 000 microcrédits d'ici à 2020, pour un montant total estimé à 500 millions d'euros;

J.

considérant que le taux de remboursement par les emprunteurs est estimé à 95 %; que l'instrument aide les particuliers à trouver ou à retrouver un emploi, ou à démarrer leur propre activité, et les travailleurs indépendants à maintenir ou à développer leurs microentreprises en termes d'emplois maintenus, de nouvelles embauches et de chiffre d'affaires généré; que l'instrument atteint des régions reculées de l'Union et crée de l'activité économique;

K.

considérant que le soutien aux minorités demeure difficile à évaluer, dans la mesure où la plupart des intermédiaires du microfinancement ne mettent pas en place de mesures spécifiquement destinées à renforcer le soutien aux minorités; que les bénéficiaires des microcrédits ne se considèrent pas nécessairement comme faisant partie d'un groupe marginalisé ou craignent des discriminations en cas de divulgation de leur origine ethnique;

L.

considérant que 60 % des personnes dont les données sont disponibles étaient sans emploi ou inactives au moment où elles ont introduit leur demande de microcrédit; que 84 % des bénéficiaires faisaient partie du groupe d'âge 25-54 ans et que 36 % des chefs d'entreprise ayant bénéficié de ces prêts étaient des femmes;

M.

considérant que l'instrument devrait également être analysé d'un point de vue qualitatif et non seulement du point de vue quantitatif; que, bien qu'il soit plus aisé d'analyser l'instrument sur le plan de l'efficacité économique, il convient également d'évaluer son efficacité en ce qui concerne l'inclusion sociale, ainsi que la qualité et les effets indirects des emplois créés;

N.

considérant que le ratio de 40 % de femmes et de 60 % d'hommes chefs d'entreprise a quasiment été atteint et qu'il est bien supérieur à la moyenne de l'Union;

O.

considérant que les services de développement des entreprises tels que la formation et l'encadrement sont essentiels à la réussite et à la pérennité d'une microentreprise;

P.

considérant que l'absence de financement des entreprises de l'économie sociale a été recensé parmi les lacunes de l'instrument;

Q.

considérant que des éléments indiquent que le microfinancement serait un des éléments permettant aux entreprises de passer de l'économie souterraine à une activité économique déclarée;

R.

considérant qu'accroître le degré de publicité des données concernant l'octroi de microcrédits par les intermédiaires du microfinancement est la meilleure manière de promouvoir une meilleure utilisation du financement public; qu'un degré plus élevé de publicité des données facilite la comparaison des performances des intermédiaires du microfinancement;

S.

considérant qu'il existe un potentiel de synergies entre l'instrument et le Fonds social européen (FSE), le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) et d'autres fonds de l'Union, synergies qui permettraient de prévenir les doublons inutiles;

T.

considérant que l'article 6 du règlement financier dispose: «l'établissement et l'exécution du budget respectent les principes d'unité, de vérité budgétaire, d'annualité, d'équilibre, d'unité de compte, d'universalité, de spécialité, de bonne gestion financière — qui suppose un contrôle interne efficace et efficient — et de transparence»;

U.

considérant que l'instrument bénéficie d'un financement de l'Union et d'une contribution financière de la Banque européenne d'investissement, tous deux gérés par le Fonds européen d'investissement (FEI); qu'il prévoit également des fonds supplémentaires provenant d'investisseurs privés;

V.

considérant que cet instrument est encore peu connu auprès des bénéficiaires potentiels;

Élargissement de l'accès à la microfinance

1.

souligne qu'un instrument financier tel que l'instrument concerné est primordial en période de crise financière pour créer de nouvelles entreprises, promouvoir de nouvelles embauches et faire en sorte que les chômeurs, les personnes défavorisées et les microentreprises puissent accéder au financement, tout en atténuant les risques pour les intermédiaires du microfinancement;

2.

observe que l'incidence en termes de création d'emplois a été inférieure aux attentes, même s'il faut reconnaître que de nombreux bénéficiaires auraient été complètement exclus du marché du crédit en l'absence de microcrédits; estime que l'incidence inférieure aux attentes sur le plan de la création d'emplois s'explique en partie par la coïncidence entre la mise en œuvre de l'instrument et la survenue d'une crise économique profonde qui a pesé aussi bien sur le marché du crédit que sur la situation de l'emploi; observe néanmoins que l'instrument a largement contribué à la préservation de l'emploi; note qu'il en sera tenu compte dans le nouvel instrument EaSI, qui sera plus souple;

3.

déplore le nombre élevé de demandes de microfinancement rejetées (près de 2 000 demandes ont été rejetées, en partie en raison d'un surendettement des personnes et des entreprises) et les lacunes importantes qui persistent sur le marché du microfinancement, malgré l'augmentation du nombre d'emprunteurs de microcrédits; demande à la Commission d'élaborer une étude plus détaillée des motifs de ces rejets, comportant notamment des solutions à cet égard;

4.

souligne l'importance de l'instrument, particulièrement en période de crise, en ce qu'il permet aux chômeurs et aux personnes défavorisées d'accéder au financement; insiste sur le fait que, dans le contexte actuel de la crise de l'asile et de la migration, le microfinancement peut apporter un soutien fondamental aux réfugiés et aux migrants qui entrent sur le marché du travail de l'Union européenne;

5.

invite les États membres à créer des points de contact afin de faire mieux connaître l'instrument aux bénéficiaires potentiels et aux citoyens en général;

6.

invite la Commission et les États membres, en capitalisant sur l'expérience acquise à ce jour, à sensibiliser les citoyens, notamment dans les régions éloignées et les communautés, particulièrement celles qui comportent des minorités, ou dans les organisations pour personnes handicapées, à l'existence de cet instrument, à ses avantages et aux modalités d'accès à celui-ci;

7.

note qu'en 2013, les actions financées au titre de l'instrument incluaient des prêts privilégiés et des garanties; relève en outre que certains intermédiaires ont reçu à la fois une garantie et un prêt, mais que ces deux instruments couvrent toujours des portefeuilles différents;

8.

demande que l'instrument tienne compte de la valeur ajoutée des projets dans des régions souffrant de handicaps naturels ou démographiques graves et permanents, comme les régions à faible densité de population ou les régions touchées par des processus de dépeuplement, étant donné que, non seulement, ils y stimuleront l'emploi mais qu'ils contribueront également à ancrer la population dans la région;

9.

se félicite que la Commission et le FEI aient rendu opérationnel le volet microfinancement et entrepreneuriat social du programme EaSI afin de garantir l'accès des bénéficiaires aux fonds; espère que le programme EaSI parviendra à pallier les lacunes de l'instrument;

10.

invite la Commission à évaluer la pertinence de l'actuelle définition du microcrédit en vue de garantir que les futurs instruments financiers correspondront aux besoins du marché et des bénéficiaires et permettront de réaliser les objectifs définis à l'article 2 de la décision;

11.

encourage la Commission et les États membres à réunir et à évaluer des données sur les caractéristiques des microentreprises, leurs besoins et leur taux de survie, et à proposer des ajustements du règlement EaSI, le cas échéant, dans le cadre du réexamen à mi-parcours; se félicite du fait que le solde et les remboursements disponibles au moment de la clôture de l'instrument seront reversés au budget du volet microfinancement et entrepreneuriat social du programme EaSI, ce qui permettra d'accroître le nombre de garanties et d'instruments financés proposés aux emprunteurs de microcrédits;

12.

salue le fait que les sept instruments financiers de l'instrument examinés à ce jour sont tous parvenus à attirer d'autres financements privés; se déclare néanmoins préoccupé par le fait que, selon le rapport de la Cour des comptes, en ce qui concerne les garanties, le valeurs cibles pour les ratios de levier n'ont été atteintes que dans un cas sur sept et que, dans deux cas, elles n'ont pas été atteintes;

13.

salue le surcroît de flexibilité apporté par le nouveau programme au titre de l'EaSI qui répond à des besoins évolutifs en matière de réallocation des fonds entre les différents axes du programme; demande à la Commission d'éviter le double financement en mettant en place des synergies claires et transparentes entre l'EaSI et d'autres programmes et initiatives de l'Union;

14.

invite la Commission à garantir une plus grande publicité à l'instrument et à ses modalités d'accès, ainsi qu'une meilleure information à leur sujet;

15.

invite la Commission à élargir le champ d'action géographique de l'instrument, afin d'atteindre tous les États membres; souligne la nécessité d'élargir le champ d'action sectoriel de l'instrument au-delà des secteurs de l'agriculture et du commerce;

Atteindre les groupes cibles et rapports sur l'incidence sociale

16.

déplore que, du fait de l'absence d'établissement bien défini de rapports sur la situation sociale, l'incidence sociale de l'instrument ne soit pas mesurée plus précisément sur le plan de la création d'emplois, de la viabilité des entreprises et du soutien aux groupes minoritaires; invite dès lors la Commission à respecter les normes relatives à la mesure de la performance sociale de manière empirique afin de garantir la meilleure incidence sociale, également pour ce qui est des objectifs de la stratégie Europe 2020, et d'évaluer si la définition des groupes cibles, dont les personnes handicapées, doit être encore précisée;

17.

note que les activités de l'instrument ont débuté sous la forme d'un projet pilote; relève en outre que des faiblesses ont été repérées sur le plan du soutien aux groupes vulnérables tels que les migrants ou les personnes handicapées; estime toutefois que les enseignements tirés ont été pris en compte et que certaines lacunes ont déjà été traitées dans l'instrument EaSI; se félicite de ce que l'évaluation stratégique des objectifs ait été réalisée conformément aux objectifs de la stratégie Europe 2020;

18.

invite le FEI à coopérer avec les intermédiaires du microfinancement, en exigeant d'eux qu'ils appliquent le code européen de bonne conduite pour l'octroi de microcrédits et en accordant la priorité à ceux qui ont fait la preuve de leur capacité et de leur volonté de coopérer avec les organisations qui fournissent un soutien accru aux bénéficiaires finaux; invite également le FEI à faire appliquer les dispositions prévues dans les accords conclus avec les intermédiaires du microfinancement leur imposant de coopérer plus étroitement avec les organisations représentant les groupes vulnérables afin d'atteindre ces derniers avec plus d'efficacité;

19.

invite la Commission à améliorer les méthodes d'évaluation de la viabilité des entreprises et de leur impact au sein de leur communauté après le remboursement d'un microcrédit;

20.

invite la Commission et le FEI à améliorer les rapports sur les bénéficiaires et les intermédiaires du microfinancement, tout en reconnaissant qu'un équilibre doit être trouvé pour ne pas faire peser une charge disproportionnée sur les intermédiaires du microfinancement; souligne que les informations nécessaires à un rapport adéquat sont fournies tant par les intermédiaires du microfinancement que par les emprunteurs de microcrédits en vue d'obtenir un prêt;

21.

déplore que les informations sur l'utilisation des prêts et des garanties au titre de l'instrument soient fragmentées et incomplètes et qu'il manque des informations détaillées sur la situation professionnelle des bénéficiaires finaux, bien que la Cour des comptes ait constaté que les rapports étaient conformes aux exigences de la décision;

22.

invite le FEI à veiller à ce que les intermédiaires du microfinancement publient les données sur le nombre et le montant des microcrédits octroyés ainsi que sur le type de bénéficiaires finaux;

23.

demande à la Commission de s'attacher à atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l'accès aux microfinancements et d'envisager à l'avenir un ratio cible égal pour les hommes et les femmes chefs d'entreprise; demande à la Commission et aux États membres d'encourager les intermédiaires du microfinancement à mettre en place des stratégies spécifiques visant les femmes et soutenant leur esprit d'entreprise, notamment par la coopération avec les associations et les organisations pertinentes sur le terrain;

24.

demande à la Commission et aux États membres de promouvoir encore plus la visibilité et l'information concernant les possibilités de financement au titre de cet instrument, notamment par l'intermédiaire de campagnes de sensibilisation, l'échange de bonnes pratiques entre femmes chefs d'entreprise, et des ateliers et des formations ciblant spécifiquement les femmes, dans le but de parfaire l'équilibre entre hommes et femmes en matière d'accès au microfinancement;

25.

invite la Commission à prendre en compte les avantages du microfinancement pour les femmes, notamment la création d'emplois durables; invite la Commission à faciliter les échanges d'idées et de bonnes pratiques entre femmes chefs d'entreprise;

26.

reconnaît l'importance du ratio cible de femmes et d'hommes chefs d'entreprise; estime, toutefois, que le succès de l'instrument ne devrait pas être mesuré uniquement sur la base d'objectifs généraux mais sur sa capacité à permettre aux chefs de micro, petites et moyennes entreprises de faire avancer leurs projets et à contribuer à la croissance économique et à la cohésion sociale;

27.

invite instamment la Commission à concentrer ses efforts sur l'amélioration de l'accès au microfinancement pour les clients potentiellement exclus, tels que les migrants, les réfugiés, les chômeurs de longue durée, les jeunes, les personnes à faible revenu, les travailleurs peu qualifiés et les personnes handicapées, qui, actuellement, ne bénéficient pas suffisamment de l'instrument;

28.

demande à la Commission de considérer les réfugiés et les demandeurs d'asile comme un groupe cible;

29.

demande à la Commission de multiplier les initiatives et les fonds disponibles en vue d'octroyer des microcrédits aux jeunes entreprises innovantes dirigées par des jeunes, afin de soutenir l'entrepreneuriat de cette classe d'âge et un degré élevé d'innovation en matière technologique, scientifique et sociale en cette période de crise économique, marquée par un accès difficile au crédit; souligne également qu'il convient que les États membres s'efforcent d'alléger les formalités bureaucratiques auxquelles sont confrontés les entrepreneurs lorsqu'ils souhaitent accéder aux fonds mis à leur disposition par l'Union;

Soutien à l'économie sociale

30.

regrette que l'instrument ne finance pas un nombre suffisant d'entreprises sociales; se félicite dès lors qu'un pourcentage spécifique du budget du programme EaSI soit destiné au financement des entreprises sociales;

31.

encourage la Commission à suivre de près ce nouveau dispositif et à inciter les États membres à échanger des données, leur savoir-faire et les bonnes pratiques dans ce domaine, tout en veillant à l'établissement de rapports appropriés par les intermédiaires du microfinancement, et à les inciter à soutenir les projets portés par leurs clients potentiels dont l'incidence sociale est élevée;

32.

invite la Commission à évaluer et, le cas échéant, à réviser le plafond fixé pour les prêts accordés aux entreprises sociales au titre du programme EaSI, afin de leur donner les moyens nécessaires et suffisants de sorte à engranger les effets positifs de leur développement et à répondre aux besoins du marché;

33.

souligne qu'il importe d'intégrer la question de l'égalité hommes-femmes dans les programmes de financement; estime que les évaluations d'impact selon le genre et la prise en compte de la dimension de genre dans l'élaboration des budgets sont utiles lorsqu'il s'agit d'évaluer et d'améliorer l'incidence sur les femmes des priorités de financement, de l'affectation des ressources financières et des conditions des programmes de financement; insiste sur la nécessité de la collecte systématique et de l'analyse régulière de données ventilées par sexe;

Services de formation et d'encadrement et complémentarité avec d'autres instruments

34.

salue la possibilité prévue dans le cadre du programme EaSI de financer le renforcement des capacités des intermédiaires du microfinancement et l'assistance technique qui leur est apportée, afin d'améliorer leur niveau de professionnalisme et les services qu'ils fournissent, et de recueillir et de traiter des données en vue de permettre un meilleur retour d'informations sur l'instrument;

35.

encourage la Commission à assortir l'instrument d'une formation de base en entrepreneuriat, de sorte que la viabilité économique des entreprises et l'objectif du prêt soient assurés;

36.

déplore le fait que les services de développement des entreprises, y compris la formation et l'encadrement, ne puissent être financés directement au titre du programme EaSI et invite la Commission à envisager de nouvelles solutions de financement grâce à de nouveaux instruments idoines, en partenariat avec des fonds nationaux ou de l'Union;

37.

note que le FSE devrait apporter des financements clés en faveur de la création d'entreprises, du microfinancement viable et de l'entrepreneuriat social, ainsi que des programmes d'encadrement et de formation; estime qu'il est regrettable que ces outils ne soient pas directement financés par l'EaSI;

38.

recommande à la Commission et aux États membres de renforcer leur coopération stratégique avec les organisations et les institutions locales et régionales concernant le programme EaSI, le FSE et d'autres programmes nationaux éventuels, en encourageant leur coopération avec les intermédiaires du microfinancement et les bénéficiaires finaux, afin d'améliorer l'assistance fournie aux emprunteurs de microcrédits sur le plan de la formation, de l'encadrement et de l'ensemble du soutien qui leur est apporté pour améliorer la viabilité des entreprises;

39.

se félicite de la possibilité d'utiliser les crédits du FSE pour le volet microfinancement et entrepreneuriat social du programme EaSI et invite la Commission et le FEI à mieux informer les intermédiaires du microfinancement des possibilités prévues à l'article 38 du règlement portant dispositions communes (8);

40.

invite la Commission et les États membres à veiller à ce que le FEIS puisse financer les microentreprises;

Intermédiaires du microfinancement

41.

encourage la Commission à coordonner le soutien offert par le FSE et l'EaSI afin d'améliorer la complémentarité entre les deux programmes du point de vue des instruments de microfinancement, en accordant une attention particulière entre autres à la coopération entre les intermédiaires du microfinancement et les centres de soutien aux entreprises cofinancés par le FSE;

42.

salue le processus de sélection des intermédiaires de microcrédit, qui respecte les règles et les procédures du FEI, et renouvelle sa demande visant à ce que ces intermédiaires se conforment aux principes d'un exercice responsable de l'activité de prêt de manière à éviter le surendettement des personnes physiques et des entreprises;

43.

recommande que les modalités d'accès à cet instrument soient simplifiées et que les accords entre les intermédiaires du microfinancement et le FEI soient plus souples et plus faciles à comprendre, ce qui permettrait à des intermédiaires du microfinancement plus petits de mettre pleinement et rapidement à profit les instruments de financement et les facilités offertes par le FEI;

44.

déplore le fait qu'un nombre important de demandes d'intervention de l'instrument ne soient pas arrivées au terme de la procédure et n'aient pas pu être approuvées par le FEI; invite la Commission à évaluer les raisons de cet échec (par exemple, un manque d'informations ou d'accessibilité, ou des contraintes administratives devant être simplifiées); invite la Commission à agir promptement pour résoudre le problème;

45.

invite la Commission à veiller à ce que l'instrument et ses modalités d'accès fassent l'objet de plus de publicité et que plus d'informations soient diffusées à leur sujet, de même qu'à s'efforcer de simplifier la procédure et de rendre plus flexibles et plus aisément compréhensibles les accords entre les intermédiaires du microfinancement et le FEI, ce qui permettrait d'accélérer l'accès au marché des plus petits intermédiaires;

46.

demande à la Commission et au FEI de déterminer comment il serait possible de faire profiter des avantages de l'instrument à un public plus large, au-delà des exigences en vigueur imposées aux intermédiaires du microfinancement;

47.

encourage la Commission à renforcer la coopération entre les intermédiaires du microfinancement et les organisations qui ont pour mission de représenter les intérêts des bénéficiaires, au-delà de la publicité pour les produits ou de la recherche de nouveaux clients;

48.

invite les États membres à développer le secteur du microcrédit pour permettre son expansion, qui est nécessaire pour la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020, et à recourir à l'instrument, en examinant les possibilités pour des intermédiaires non bancaires d'entrer sur le marché du microcrédit sans dépendre d'une banque partenaire;

49.

encourage la Commission à renforcer son dialogue avec les acteurs du microfinancement (intermédiaires, acteurs bancaires ou non bancaires, réseaux tels que le réseau européen de la microfinance), ainsi qu'avec les parties intéressées qui n'y participent pas actuellement, concernant l'accessibilité, l'utilisation et la conception des produits qui sont proposés dans le cadre des programmes financés par l'Union;

50.

encourage la Commission et les États membres à faciliter l'échange de bonnes pratiques entre les intermédiaires du microfinancement de différents États membres;

51.

invite la Commission et le FEI à garantir que le volet microfinancement et entrepreneuriat social du programme EaSI promeuve davantage la diffusion et l'intégration du code européen de bonne conduite pour l'octroi de microcrédits dans les accords conclus avec les intermédiaires du microfinancement;

52.

considère que le rapport de la Commission sur la mise en œuvre de l'instrument européen de microfinancement Progress — 2013 est très général et manque de précision au sujet de sa mise en œuvre;

53.

encourage la Commission à veiller à ce que l'instrument et le programme EaSI continuent de contribuer à la valeur ajoutée et à la visibilité de l'Union.

o

o o

54.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=738&langId=fr&pubId=7760

(2)  http://bookshop.europa.eu/fr/study-on-imperfections-in-the-area-of-microfinance-and-options-how-to-address-them-through-an-eu-financial-instrument-pbKE0214424/?CatalogCategoryID=ZjsKABstHnIAAAEjH5EY4e5L

(3)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 238.

(4)  JO L 87 du 7.4.2010, p. 1.

(5)  JO C 117 E du 6.5.2010, p. 85.

(6)  http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2015/547555/EPRS_IDA(2015)547555_EN.pdf (en anglais uniquement).

(7)  Évaluation intermédiaire de l'instrument européen de microfinancement Progress.

(8)  Règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 320).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/61


P8_TA(2015)0447

Nouvelle PCP: structure pour les mesures techniques et les plans pluriannuels

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 Une nouvelle PCP: structure pour les mesures techniques et les plans pluriannuels (2015/2092(INI))

(2017/C 399/06)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE), et notamment son article 43,

vu le règlement (UE) no 1380/2013 du Parlement européen et du Conseil relatif à la politique commune de la pêche, et en particulier, son article 7, paragraphe 2, et ses articles 9 et 10,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de la pêche (A8-0328/2015),

A.

considérant que la durabilité des réserves halieutiques est la condition sine qua non de l'avenir du secteur de la pêche;

B.

considérant que depuis 2009, les avancées réalisées dans les dossiers législatifs portant sur les mesures techniques et les plans pluriannuels ont été peu nombreuses, en partie en raison des tensions apparues entre les institutions européennes eu égard aux propositions de la Commission relatives à leurs compétences décisionnelles respectives, au titre de l'article 43 du traité FUE au niveau des plans pluriannuels, et en partie en raison de difficultés rencontrées dans l'harmonisation de la législation relative aux mesures techniques avec le traité de Lisbonne;

C.

considérant que la politique commune de la pêche [règlement (UE) no 1380/2013] prévoit, entre autres objectifs, de restaurer et de maintenir les populations d'espèces prélevées au-dessus des niveaux susceptibles de produire le rendement maximal durable (RMD) au moyen d'une approche écosystémique et sélective; et que les mesures techniques et les plans pluriannuels figurent parmi les principaux outils pour y parvenir;

D.

considérant que l'obligation de débarquement et la régionalisation figurent également parmi les principales modifications introduites par la réforme de la PCP de 2013;

E.

considérant que la complexité et la diversité des mesures techniques, de même que le fait que celles-ci sont réparties entre de nombreux règlements différents, ont contribué à rendre leur application difficile pour les pêcheurs, ce qui risque de susciter la méfiance de ces derniers;

F.

considérant que le principe de régionalisation comprend une consultation des conseils consultatifs visant à rapprocher les divers acteurs du processus décisionnel et à mieux évaluer les possibles répercussions socio-économiques des décisions;

G.

considérant que la complexité des mesures techniques et les difficultés dans leur mise en œuvre, ainsi que le manque de résultats positifs et tangibles de la PCP, tout comme l'absence de mesures incitatives ont contribué à susciter la méfiance parmi les pêcheurs;

H.

considérant que la révision des mesures techniques doit, dans le respect des meilleurs avis scientifiques disponibles et en adoptant une approche écosystémique, avoir pour but d'accroître la durabilité environnementale des ressources halieutiques et marines, d'une manière qui soit cohérente avec la viabilité socio-économique du secteur;

I.

considérant que la réalisation des objectifs de la nouvelle PCP exige notamment d'améliorer la sélectivité des techniques et pratiques de pêche;

J.

considérant que les innovations actuelles qui améliorent la sélectivité des techniques de pêche sont souvent entravées par la législation;

K.

considérant que l'obligation de débarquement suppose un changement substantiel de l'approche quant à la gestion de la pêche, et notamment de la pêche démersale, ce qui nécessite d'aborder de manière très différente les mesures techniques dans des domaines clés, tels que la composition des captures et le maillage;

L.

considérant qu'il y a lieu de mettre l'accent sur l'importance de la pêche artisanale pour assurer la durabilité des communautés côtières, y compris en ce qui concerne le rôle des femmes et des jeunes; que la PCP nécessite un régime différencié pour la pêche à petite échelle en Europe;

M.

considérant la nécessité de définir de manière générale le concept de pêche artisanale, compte tenu du rôle qu'elle joue dans la remise en état de nos mers et la préservation de l'artisanat et des pratiques traditionnelles durables du point de vue de l'environnement;

N.

considérant que la définition des principes de base communs à tous les bassins maritimes au travers d'un règlement-cadre, adopté selon la procédure législative ordinaire, en vertu du traité de Lisbonne, est nécessaire en vue de garantir la réalisation des objectifs de la PCP dans l'Union européenne, d'assurer une égalité des conditions entre les opérateurs et de faciliter l'application et le contrôle des mesures techniques;

O.

considérant que la procédure législative ordinaire n'est pas toujours nécessaire dans le cas de mesures prises au niveau régional ou sujettes à de fréquents changements, ou basées sur des normes et des objectifs adoptés par les colégislateurs, mais qu'elle doit être utilisée pour l'adoption de règles communes à tous les bassins maritimes et également pour les mesures figurant dans des règlements spécifiques ou n'étant pas susceptibles d'être modifiées dans un avenir prévisible;

P.

considérant que la régionalisation doit garantir que les mesures techniques sont adaptées aux spécificités de chaque pêcherie et de chaque bassin, en offrant une certaine souplesse et en permettant une réaction rapide dans des situations d'urgence, et qu'elle doit permettre de prendre des mesures techniques plus simples et plus faciles à comprendre, à mettre en œuvre et à appliquer; considérant que l'adoption de mesures techniques au niveau régional devrait suivre le modèle adopté par les colégislateurs, comme convenu dans le cadre de la PCP réformée;

Q.

considérant que la régionalisation peut contribuer à simplifier et à améliorer la compréhension des règles qui, par conséquent, seraient bien accueillies par le secteur de la pêche et d'autres parties prenantes, surtout si ceux-ci sont associés au processus d'adoption desdites règles;

R.

considérant que la régionalisation ne doit pas donner lieu à une renationalisation, en ce que cela ne serait pas compatible avec la PCP en tant que politique commune dans laquelle le partage des ressources relève de la compétence exclusive de l'Union européenne;

S.

considérant que l'adoption de mesures techniques sur une base régionale doit suivre le modèle convenu par les colégislateurs dans le cadre de la nouvelle PCP, à savoir l'adoption d'actes délégués par la Commission sur la base de recommandations communes des États membres concernés, qui correspondent aux normes et aux objectifs fixés par les colégislateurs ou, si les États membres concernés ne présentent pas une recommandation conjointe dans le délai imparti, à l'initiative de la Commission; considérant néanmoins que le Parlement conserve le droit de s'opposer à tout moment à un acte délégué, conformément au traité;

T.

considérant que la révision du cadre des mesures techniques devra être l'occasion de poursuivre la réflexion sur la régionalisation et de réfléchir à des alternatives aux actes délégués;

U.

considérant que certaines propositions de règlements spécifiques contenant des mesures techniques (sur les filets dérivants, la capture accidentelle de marsouins ou les mesures concernant la pêche en eaux profondes) ont suscité des controverses; que certaines propositions — telles que celle concernant la pêche des stocks d'eau profonde dans l'Atlantique Nord-Est — ont été bloquées pendant plus de trois ans; que la procédure sur la pêche aux filets dérivants est également paralysée; considérant que des dispositions relatives aux mesures techniques ont parfois été rejetées par les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP);

V.

considérant que les mesures techniques devraient tenir compte du phénomène de la pêche illégale, qui s'accompagne souvent de l'utilisation illégale d'engins de pêche, et proposer les grandes lignes d'une solution efficace au problème de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN);

W.

considérant que les mesures techniques en vigueur pour chaque bassin de pêche de l'Union européenne ne sont pas toujours adaptées aux besoins des actions innovantes et des différentes pêcheries locales; considérant, par conséquent, que les pêcheurs ont besoin de pouvoir disposer d'un ensemble de mesures techniques fondées sur une approche régionale et répondant aux conditions diverses de chaque bassin maritime; considérant que la gestion durable des stocks de poissons est primordiale et qu'à cet égard, la simplification et l'adaptabilité de la législation aux réalités du terrain sont importantes; considérant qu'il convient également de tenir dûment compte du fait que les bassins de pêche sont partagés par des pays tiers dont les règles de conservation sont sensiblement différentes des règles européennes;

X.

considérant que, dans les eaux européennes, et particulièrement en Méditerranée, il est essentiel que les États membres prennent les mesures qui s'imposent et coopèrent afin d'identifier les responsables de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, en veillant à ce que les sanctions prévues soient infligées et en intensifiant les contrôles à bord et à terre;

Y.

considérant que l'efficacité des plans pluriannuels adoptés entre 2002 et 2009 a été inégale et que de nouveaux plans pluriannuels seront adoptés dans le cadre des nouvelles règles de la PCP;

Z.

considérant que les actions visant à rendre la pêche durable doivent obligatoirement impliquer des négociations avec les pays tiers;

AA.

considérant que la réforme de la PCP a introduit l'obligation de débarquement et a prévu des mesures de tolérance, de dérogations et d'aides financières dans le cadre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP);

AB.

considérant que l'on peut s'attendre à des difficultés concernant l'application de l'interdiction de rejets dans les pêcheries mixtes ayant des stocks à quotas limitants («choke species»);

AC.

considérant que, à la suite de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le Parlement est colégislateur en matière de pêche, à l'exception des totaux admissibles des captures (TAC) et des quotas;

AD.

considérant que depuis 2009, en conséquence du blocage des propositions au Conseil, aucun plan pluriannuel n'a été adopté;

AE.

considérant que, dans le cadre du groupe de travail interinstitutionnel sur les plans pluriannuels, les colégislateurs ont reconnu l'importance de coopérer afin de trouver une manière pragmatique de progresser sur les plans pluriannuels tout en tenant compte des avis divergents sur l'interprétation du cadre juridique;

AF.

considérant que les plans pluriannuels doivent constituer un cadre solide et durable pour la gestion de la pêche; qu'ils doivent se baser sur les meilleurs avis scientifiques et socio-économiques les plus récents disponibles, et qu'ils doivent être flexibles pour pouvoir s'adapter à l'évolution des stocks et concernant les décisions annuelles sur l'attribution des possibilités de pêche;

AG.

considérant qu'une limite de rendement maximal durable assortie d'un calendrier pour l'atteindre, un mécanisme préventif de déclenchement de mesures de sauvegarde, un objectif minimal en matière de biomasse, un mécanisme d'adaptation pour faire face aux changements imprévus intervenus dans les meilleurs avis scientifiques disponibles, ainsi qu'une clause de révision, ont été recensés en tant qu'éléments communs des futurs plans pluriannuels;

AH.

considérant que les plans pluriannuels doivent comporter un objectif général qui soit accessible au travers de mesures de gestion et soutenu par un avis scientifique; que des rendements stables à long terme, reposant sur les meilleurs avis scientifiques disponibles, doivent faire partie de cet objectif général qui doit être reflété dans les décisions annuelles du Conseil sur les possibilités de pêche; que ces décisions annuelles ne doivent pas dépasser le cadre strict de l'attribution des possibilités de pêche;

AI.

considérant que l'arrêt de la Cour de justice du 26 novembre 2014 concernant les affaires jointes C-103/12 et C-165/12, Parlement européen et Commission/Conseil, concernant l'attribution de possibilités de pêche dans les eaux de l'Union européenne à des navires de pêche battant pavillon de la République bolivarienne du Venezuela, dans la zone économique exclusive située au large des côtes de la Guyane française, a créé un précédent car il clarifie le contenu et les limites des deux bases juridiques différentes énoncées à l'article 43 du traité FUE; considérant que l'article 43, paragraphe 3, peut uniquement servir de base juridique pour l'attribution des possibilités de pêche, à l'instar des règlements sur les TACS et les quotas;

AJ.

considérant que la Cour de justice a rendu le 1er décembre 2015 son arrêt dans les affaires jointes C-124/13 et C-125/13 Parlement et Commission/Conseil sur le règlement du Conseil (UE) no 1243/2012 modifiant le plan à long terme pour les stocks de cabillaud. Dans cette affaire, la Cour confirme, ainsi que le Parlement européen l'a soutenu, que, compte-tenu de l'objectif et du contenu du règlement, il aurait dû être adopté sur le fondement de l'article 43, paragraphe 2, du traité FUE, au moyen d'une procédure législative ordinaire, le Parlement agissant en qualité de colégislateur car le règlement comporte des choix politiques ayant un impact sur le plan pluriannuel et qui dès lors sont nécessaires à la poursuite des objectifs de la PCP;

AK.

considérant qu'en l'absence de plans pluriannuels, les tailles minimales de référence de conservation peuvent être modifiées en vertu des plans de rejets adoptés par la Commission au moyen d'actes délégués sur base des recommandations des États membres concernés, ou si les États membres concernés ne soumettent pas de recommandation commune dans les délais impartis, à l'initiative de la Commission; souligne l'importance de la protection des juvéniles et du respect des avis scientifiques dans les décisions sur les tailles minimales de référence de conservation;

AL.

considérant que les plans de rejets joueront un rôle déterminant étant donné l'évolution des techniques de pêche et, par conséquent, au niveau de la mortalité par pêche et de la biomasse des stocks reproducteurs — soit deux objectifs quantifiables dans le contexte des plans pluriannuels — probablement en raison des modifications dans les tailles minimales de conservation; considérant que la modification des tailles minimales au moyen des actes délégués changerait, de l'extérieur, les principaux paramètres des plans pluriannuels;

AM.

considérant que la volonté des colégislateurs a été de donner à ces actes délégués un caractère transitoire, lesquels ne devaient en aucun cas être appliqués au-delà de trois ans;

AN.

considérant que, pour une même espèce, les tailles minimales de référence de conservation peuvent varier d'une zone à l'autre afin de prendre en considération les caractéristiques spécifiques des espèces et des pêcheries; et que, dans la mesure du possible, il est souhaitable d'établir des restrictions horizontales pour toutes les zones en vue de faciliter les tâches relatives au contrôle;

1.

considère que pour assurer la mise en œuvre des objectifs de la PCP, les futures mesures techniques doivent être simplifiées, dans le souci de supprimer toute contradiction et/ou redondance, et figurer dans un cadre juridique clairement structuré et être élaborées sur la base d'avis scientifiques solides examinés par les pairs;

2.

estime nécessaire d'établir une liste complète, sous forme synoptique, de toutes les mesures techniques actuellement en usage afin de conserver un meilleur aperçu sur les simplifications et suppressions possibles en rapport avec les mesures techniques futures;

3.

estime qu'une révision des mesures techniques est nécessaire afin de réaliser les objectifs de la PCP, d'améliorer la sélectivité, de limiter les rejets et l'impact de la pêche sur l'environnement, de simplifier la réglementation actuelle et de renforcer la base scientifique;

4.

considère que les mesures techniques doivent s'adapter aux spécificités de chaque pêcherie et de chaque région, ce qui permettra de garantir un plus grand respect de ces mesures de la part du secteur concerné;

5.

soutient que la simplification et la régionalisation des mesures techniques doivent toujours être compatibles avec la véritable finalité de la réglementation sur les mesures techniques, à savoir la minimisation des captures accidentelles et des incidences sur l'environnement marin;

6.

considère que, pour faciliter la mise en œuvre des règles de la PCP et pour les rendre plus acceptables au secteur de la pêche ainsi qu'aux autres secteur intéressés et assurer le respect de la réglementation, une participation accrue des pêcheurs au processus décisionnel est nécessaire, en particulier au sein des conseils consultatifs, tout comme la mise en place de mesures incitatives telles que des aides via le FEAMP et d'autres instruments, en faveur de l'innovation, de la formation, de l'équipement et de l'utilisation d'engins de pêche plus sélectifs;

7.

estime que le nouveau cadre législatif facilitera l'utilisation ultérieure d'engins de pêche innovants dont il a été prouvé scientifiquement qu'ils renforcent la sélectivité et ont une incidence limitée sur l'environnement;

8.

considère que l'innovation et la recherche devront être favorisées pour une mise en œuvre efficace de la PCP, en particulier en ce qui concerne le débarquement des rejets, pour développer la sélectivité et moderniser les techniques de pêche et de contrôle;

9.

estime que l'utilisation durable d'engins de pêche innovants présentant une plus grande sélectivité sans restrictions et sans limites quantitatives inutiles, éprouvée par la recherche scientifique indépendante, devrait être autorisée, régulée et — pour ce qui est la poursuite des recherches — encouragée financièrement;

10.

estime qu'il convient de maintenir la procédure législative ordinaire pour l'adoption de règles communes à tous les bassins maritimes, y compris l'établissement de normes et d'objectifs pour les mesures techniques, y compris celles figurant dans des règlements spécifiques, ou pour les mesures techniques qu'il n'est pas prévu de modifier dans un avenir prévisible, et estime que la procédure législative ordinaire n'est pas toujours nécessaire pour des mesures adoptées au niveau régional ou des mesures sujettes à de fréquents changements; est d'avis que ces mesures doivent être évaluées de façon régulière afin de s'assurer qu'elles demeurent pertinentes; estime que l'utilisation judicieuse des actes délégués peut répondre à ce besoin de flexibilité et de réactivité; considère néanmoins que le Parlement conserve le droit de s'opposer à tout moment à un acte délégué, conformément au Traité;

11.

recommande de définir un cadre européen général et lisible pour les mesures techniques, définissant un nombre limité de grands principes transversaux; estime que toutes les règles qui ne s'appliquent pas à la plus grande partie des eaux européennes ne devraient pas figurer dans ce cadre général mais relever de la régionalisation;

12.

estime que toute mesure adoptée au niveau régional doit être conforme au règlement-cadre relatif aux mesures techniques et être compatible avec les objectifs de la PCP et de la directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin» (2008/56/CE);

13.

estime que la réglementation portant sur les mesures techniques doit être établie dans le cadre d'une utilisation appropriée du processus de régionalisation et reposer sur des règles et des définitions communes et centralisées, y compris un ensemble de normes et d'objectifs communs applicables dans toute l'Union européenne, ainsi qu'une liste des espèces et des engins de pêche interdits, un ensemble de règles spécifiques pour les bassins maritimes les plus importants, et un ensemble de réglementations techniques spécifiques, toutes ces mesures étant adoptées conformément à la procédure législative ordinaire; note que la régionalisation s'appliquerait aux règles en vigueur au niveau régional ou aux règles sujettes à de fréquents changements, et devrait être réévaluée de façon régulière;

14.

souligne la nécessité d'une parfaite lisibilité du nouveau règlement-cadre relatif aux mesures techniques, ce qui exigera un effort de clarification considérable; demande en conséquence d'abroger au préalable les règlements existants relatifs aux mesures techniques, notamment les règlements (CE) no 850/98 et (CE) no 1967/2006, afin de mettre fin à la multiplication des réglementations;

15.

rappelle qu'en ce qui concerne les actes délégués, conformément à l'article 18 du règlement de base, les États membres peuvent, dans un délai à fixer dans le règlement sur les mesures techniques, proposer des recommandations à la Commission, et que celle-ci ne peut adopter aucun acte avant l'expiration de ce délai;

16.

considère qu'il est nécessaire d'évaluer l'à-propos, l'efficacité et les conséquences socio-économiques sur la flotte de l'Union européenne et les communautés locales des règlements spécifiques fondés sur des mesures techniques, tout en respectant les objectifs de la PCP et de la directive-cadre «Stratégie pour le milieu marin»;

17.

estime que les mesures techniques doivent comporter des dispositions spécifiques relatives à l'utilisation de certains instruments de pêche pour la protection des habitats et des espèces marines vulnérables;

18.

estime que les mesures techniques doivent garantir que les engins de pêche destructifs et peu sélectifs ne sont pas utilisés et qu'il convient de mettre en place une interdiction générale de l'utilisation des explosifs et des substances toxiques;

19.

estime qu'il est urgent d'établir un ensemble cohérent de mesures techniques pour chacun des bassins en tenant compte de leurs spécificités respectives, où les décisions de l'Union en la matière peuvent avoir une incidence majeure sur la reconstitution des stocks halieutiques et des écosystèmes et sur la gestion durable de stocks de poissons partagés;

20.

affirme qu'étant donné l'obligation de débarquement en vigueur depuis le 1er janvier 2015, laquelle s'appliquera de façon progressive aux stocks de poissons d'ici 2019, les dispositions relatives aux mesures techniques doivent être suffisamment flexibles pour prendre en considération les évolutions en temps réel des pêcheries et permettre davantage au secteur de la pêche de mettre en pratique les innovations relatives à la sélectivité des méthodes de pêche;

21.

estime que l'obligation de débarquement constitue un changement fondamental pour les pêcheries et qu'il est donc nécessaire d'adapter les mesures techniques pour en permettre la mise en œuvre et faciliter une pêche plus sélective; recommande pour cela les trois mesures suivantes:

adaptation substantielle, voire abrogation, des règles de composition des captures,

permettre une plus grande flexibilité dans le maillage,

possibilité de détenir plusieurs engins à bord;

22.

constate les difficultés générées par la coexistence des calibres de commercialisation créés par règlement (CE) no 2406/96 du Conseil et des tailles minimales de capture; demande leur harmonisation via le nouveau règlement-cadre relatif aux mesures techniques;

23.

considère qu'une révision des mesures techniques doit tenir compte de leur incidence sur le plan de la conservation des ressources biologiques, de l'environnement marin, des coûts d'exploitation de la pêche et de la rentabilité de l'activité de pêche du point de vue social et de l'emploi;

24.

estime que l'objectif de conservation du règlement-cadre relatif aux mesures techniques pourrait être atteint plus efficacement grâce à des actions destinées à améliorer la gestion de l'offre et de la demande avec l'aide des organisations de producteurs;

25.

considère que la pêche artisanale accidentelle dans les eaux intérieures des États membres et des régions doit être exclue des TAC;

26.

considère que les plans pluriannuels jouent un rôle essentiel dans la PCP en matière de conservation des ressources halieutiques, puisqu'ils constituent le moyen le plus adéquat d'adopter et d'appliquer des mesures techniques spécifiques pour les différentes pêches;

27.

considère qu'il est nécessaire que les colégislateurs poursuivent leurs efforts en vue de parvenir à des accords concernant les plans pluriannuels en tenant compte des compétences des institutions conformément au traité sur le fonctionnement de l'Union européenne et sur la base de la jurisprudence pertinente;

28.

considère que les plans pluriannuels doivent constituer une cadre solide et durable pour la gestion de la pêche et se fonder sur les meilleurs et les plus récents avis scientifiques et socio-économiques disponibles, reconnus par les pairs, en s'adaptant à l'évolution des stocks et offrant de la flexibilité lors des décisions annuelles du Conseil sur les possibilités de pêche; estime que ces décisions annuelles ne doivent pas dépasser le cadre strict de l'attribution des possibilités de pêche, et que, dans la mesure du possible, les variations importantes d'une décision à l'autre doivent être évitées;

29.

soutient que des progrès doivent être réalisés au niveau des futurs plans pluriannuels pour rétablir et maintenir les stocks à des niveaux supérieurs à ceux permettant d'atteindre l'objectif de rendement maximal durable en y incluant un calendrier prédéterminé, un niveau de référence de conservation pour pouvoir déclencher des mesures de sauvegarde, un mécanisme d'adaptation aux changements des avis scientifiques ainsi qu'une clause de révision;

30.

considère que, pour éviter les problèmes liés à l'obligation de débarquement dans les pêcheries mixtes, il convient d'améliorer la sélectivité et de réduire autant que possible les captures accidentelles; estime qu'il serait souhaitable de privilégier la possibilité d'adopter des mesures de flexibilité et d'utiliser les fourchettes d'objectifs de mortalité par pêche fixées scientifiquement pour l'établissement des TAC;

31.

réaffirme la nécessité d'augmenter la participation des parties prenantes à l'élaboration et au développement des plans pluriannuels par l'intermédiaire des conseils consultatifs ainsi que dans toutes les décisions portant sur la régionalisation;

32.

est d'avis que le Parlement doit examiner avec une attention particulière les actes délégués relatifs aux plans de rejets et se réserver le droit d'y objecter s'il juge cela nécessaire;

33.

considère que la validité provisoire des actes délégués relatifs aux plans de rejets, y compris aux changements des tailles minimales de référence de conservation, ne devrait en aucun cas dépasser la limite de trois ans, qu'ils devraient être remplacés, le cas échéant, par un plan pluriannuel, et qu'à cet effet; les plans pluriannuels doivent dès lors être adoptés dès possible;

34.

estime que les décisions sur les tailles minimales de référence de conservation pour chaque espèce prises dans le cadre de la régionalisation devraient reposer sur des avis scientifiques; souligne la nécessité d'éviter les irrégularités ou les fraudes au niveau de la commercialisation des marchandises pouvant porter atteinte au fonctionnement du marché intérieur;

35.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


Mercredi 16 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/68


P8_TA(2015)0455

Liste des espèces exotiques envahissantes

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le projet de règlement d'exécution de la Commission adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union, conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil (D041932/01 — 2015/3010(RSP))

(2017/C 399/07)

Le Parlement européen,

vu le projet de règlement d'exécution de la Commission adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union, conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil (D041932/01,

vu le règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes (1), et notamment son article 4, paragraphe 1,

vu l'article 11 du règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l’exercice des compétences d’exécution par la Commission (2),

vu la proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire,

vu l'article 106, paragraphes 2 et 3, de son règlement,

A.

considérant que la Commission doit adopter, au moyen d'actes d'exécution, une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union (la «liste de l'Union») sur la base des critères définis à l'article 4, paragraphe 3, du règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil («le règlement IAS»), et considérant que ces actes d'exécution doivent être adoptés en suivant la procédure d'examen mentionnée à l'article 27, paragraphe 2, dudit règlement;

B.

considérant que ces actes d'exécution doivent être soumis au comité visé à l'article 27, paragraphe 1, du règlement IAS au plus tard le 2 janvier 2016 et entreront en vigueur le 20ème jour suivant leur publication au Journal officiel;

C.

considérant que la liste de l'Union sera obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable dans tout État membre;

D.

considérant que les espèces exotiques envahissantes sont nombreuses et qu'il importe de veiller à ce que la priorité soit accordée au traitement des sous-ensembles d'espèces exotiques envahissantes considérées comme préoccupantes pour l'Union;

E.

considérant qu'une espèce exotique envahissante devrait être considérée comme préoccupante pour l'Union dès lors que les dommages qu'elle cause dans les États membres touchés sont tels qu'ils justifient l'adoption de mesures spécifiques applicables dans l'ensemble de l'Union, y compris aux États membres qui ne sont pas encore touchés ou à ceux qui sont peu susceptibles de l'être;

F.

considérant que le fait de s'assurer que l'identification d'une espèce exotique envahissante préoccupante pour l'Union demeure proportionnel et se concentre sur les espèces dont l'inclusion dans la liste de l'Union contribuerait effectivement à prévenir, minimiser ou atténuer les répercussions négatives de ces espèces dans des conditions rentables, a été reconnu comme étant primordial au cours des négociations informelles en trilogue;

G.

considérant que les critères régissant l'inscription sur la liste de l'Union constituent le principal instrument de mise en application du règlement IAS;

H.

considérant que les critères régissant l'inscription sur la liste de l'Union devraient garantir que les espèces exotiques potentiellement envahissantes aux répercussions les plus négatives font partie des espèces figurant sur la liste, afin d'assurer également une utilisation efficace des ressources;

I.

considérant qu'en vertu de l'article 13 du règlement IAS, des critères communs devraient être établis afin de mener des évaluations des risques, pour garantir le respect des règles relevant des accords pertinents de l'Organisation mondiale du commerce, ainsi que la mise en œuvre cohérente dudit règlement;

J.

considérant qu'en vertu de l'article 32 du règlement IAS, afin de prendre en compte les derniers développements scientifiques dans le domaine de l'environnement, il convient de déléguer à la Commission le pouvoir d'adopter des actes conformément à l'article 290 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne la détermination des éléments communs à utiliser pour le développement des évaluations des risques;

K.

considérant que l'article 32 du règlement IAS stipule en outre qu'il importe particulièrement que la Commission procède aux consultations appropriées durant son travail préparatoire, y compris au niveau des experts, et que, lorsqu'elle prépare et élabore des actes délégués, la Commission veille à ce que les documents pertinents soient transmis simultanément, en temps utile et de façon appropriée, au Parlement européen et au Conseil;

L.

considérant que le Parlement n'a pas été correctement informé quant à l'indication d'éléments communs pour l'élaboration des évaluations des risques, et considérant que les documents n'ont pas été transmis au Parlement simultanément, en temps utile et de manière appropriée;

M.

considérant que la Commission est habilitée à adopter des actes délégués, conformément à l'article 29 du règlement IAS, afin de préciser le type de preuve acceptable aux fins de l'article 4, paragraphe 3, point b), dudit règlement et de fournir une description détaillée de l'application de l'article 5, paragraphe 1, points a) à h), dudit règlement, et considérant que la description détaillée doit comporter la méthodologie à employer dans les évaluations des risques, en tenant compte des normes nationales et internationales et de la nécessité d'accorder la priorité aux actions menées contre les espèces exotiques envahissantes associées à une répercussion négative significative sur la biodiversité ou des services écosystémiques connexes, ou susceptibles de la provoquer ainsi que sur la santé humaine ou l'économie, ce type de répercussion étant considéré comme un facteur aggravant;

N.

considérant que la Commission n'a pas tenu compte des dispositions de l'article 4, paragraphe 3, du règlement IAS, n'a pas davantage précisé le type de preuve acceptable au sens de l'article 4, paragraphe 3, point b), de ce règlement et n'a pas fourni une description détaillée de la mise en œuvre de l'article 5, paragraphe 1, points a) à h), de ce règlement, y compris la méthodologie à appliquer aux évaluations des risques;

O.

considérant que la Commission a omis de veiller à ce que la méthodologie à utiliser pour les évaluations des risques soit appliquée uniformément par tous les États membres au moment de proposer d'inclure une espèce dans la liste de l'Union, et considérant qu'il ne peut pas être garanti que les États membres aient recours au même type de preuve et appliquent les mêmes normes globales;

P.

considérant que les raisons justifiant l'inclusion d'une espèce dans le projet de liste de l'Union sont guidées par des critères politiques plutôt que scientifiques;

Q.

considérant que l'inventaire des espèces ne repose pas sur une évaluation et une méthodologie standardisées des risques, mais plutôt sur la volonté politique des États membres;

R.

considérant que le projet de liste de l'Union omet d'aborder le problème des espèces exotiques envahissantes de manière globale, ce qui permettrait de protéger la biodiversité et les services écosystémiques indigènes et de réduire et d'atténuer les répercussions que ces espèces sont susceptibles d'avoir sur la santé humaine ou l'économie;

S.

considérant que le règlement IAS, en tant qu'instrument législatif de l'Union, pourrait relever les défis liés à la perte de la biodiversité, donner des résultats et contribuer à atteindre les objectifs de la stratégie de la biodiversité, mais uniquement s'il est mis en œuvre en bonne et due forme et soutenu par les autorités locales et la population;

T.

considérant que la liste originale de la Commission a été sévèrement critiquée par plusieurs autorités nationales compétentes, des parties intéressées et la population, au point qu'elles doutent aujourd'hui sérieusement de la future efficacité du règlement IAS, essentiellement parce qu'un grand nombre des espèces exotiques envahissantes les plus problématiques ne figure pas sur la liste, tandis que c'est le cas pour certaines espèces qui sont incapables d'avoir des répercussions négatives significatives sur la biodiversité, les services écosystémiques, la santé humaine ou l'économie, ou pour lesquelles les mesures à prendre se solderaient par des coûts disproportionnés;

U.

considérant que la liste originelle passe sous silence certaines espèces parmi lesquelles les espèces exotiques envahissantes les plus destructives en Europe; considérant que, bien qu'elles remplissent les critères et aient fait l'objet d'évaluations éprouvées des risques, certaines espèces de végétaux terrestres et de mammifères ne figurent pas dans la liste; considérant que des espèces de mammifères qui ont fait partie des espèces exotiques dont la propagation a été la plus rapide récemment en Europe ne figurent pas sur la liste, pas plus que des espèces végétales répandues et se propageant rapidement avec des conséquences négatives considérables et bien documentées sur la santé humaine;

1.

considère que le projet de règlement d'exécution de la Commission excède les compétences d'exécution prévues dans le règlement (UE) no 1143/2014;

2.

demande à la Commission de retirer son projet de règlement d'exécution et de soumettre un nouveau projet au comité;

3.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 317 du 4.11.2014, p. 35.

(2)  JO L 55 du 28.2.2011, p. 13.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/71


P8_TA(2015)0456

Produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603xT25, consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la décision d'exécution (UE) 2015/2279 du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (2015/3006(RSP))

(2017/C 399/08)

Le Parlement européen,

vu la décision d'exécution (UE) 2015/2279 du 4 décembre 2015 autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, en application du règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil (1),

vu le règlement (CE) no 1829/2003 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (2), et notamment son article 7, paragraphe 3, et son article 19, paragraphe 3,

vu les articles 11 et 13 du règlement (UE) no 182/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 établissant les règles et principes généraux relatifs aux modalités de contrôle par les États membres de l'exercice des compétences d'exécution par la Commission (3),

vu l'avis du 15 juillet 2015 de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) (4),

vu la proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire,

vu l'article 106, paragraphes 2 et 3, de son règlement,

A.

considérant que, le 17 mai 2010, Monsanto Europe SA a soumis à l'autorité compétente des Pays-Bas, conformément aux articles 5 et 17 du règlement (CE) no 1829/2003, une demande de mise sur le marché de denrées alimentaires, d'ingrédients alimentaires et d'aliments pour animaux contenant du maïs NK603 × T25, consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci;

B.

considérant, d'une part, que le maïs génétiquement modifié MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2, tel qu'il est décrit dans la demande, exprime la protéine CP4 EPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate, ainsi que la protéine PAT, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glufosinate d'ammonium, et, d'autre part, que le Centre international de recherche sur le cancer, qui est l'agence spécialisée dans l'étude du cancer de l'Organisation mondiale de la santé, a classé, le 20 mars 2015, le glyphosate comme un carcinogène probable pour l'espèce humaine (5);

C.

considérant que la Commission, en dépit de l'adoption, le 1er décembre 2015, d'une proposition de résolution de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire dans laquelle elle s'opposait au projet de décision d'exécution autorisant la mise sur le marché de produits contenant du maïs génétiquement modifié NK603 × T25 (MON-ØØ6Ø3-6 × ACS-ZMØØ3-2), consistant en ce maïs ou produits à partir de celui-ci, a décidé d'ignorer le principe de coopération loyale entre les institutions de l'Union en adoptant la décision d'exécution le 4 décembre 2015, 10 jours avant l'ouverture de la première séance plénière durant laquelle le Parlement pouvait voter sur la proposition de résolution à la suite de son adoption en commission;

D.

considérant que, le 22 avril 2015, la Commission déplorait, dans l'exposé des motifs de sa proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003, le fait que depuis l'entrée en vigueur dudit règlement, elle avait dû adopter les décisions d'autorisation, conformément à la législation applicable, sans le soutien de l'avis du comité des États membres, et que par conséquent, le renvoi du dossier à la Commission pour décision finale, qui aurait dû constituer vraiment une exception dans le cadre de la procédure dans son ensemble, était devenu la règle dans le processus décisionnel relatif aux autorisations de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux génétiquement modifiés;

E.

considérant que la Commission avait été désignée sur la base d'un ensemble d'orientations politiques présentées au Parlement européen, dans lesquelles elle s'engageait à réexaminer la législation applicable à l'autorisation des organismes génétiquement modifiés (OGM);

F.

considérant que, le 28 octobre 2015, le Parlement européen (6) a rejeté la proposition législative du 22 avril 2015 modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 parce que, si leur culture a nécessairement lieu sur le territoire d'un État membre, le commerce des OGM ignore les frontières, ce qui veut dire qu'un droit national de «refus» de l'utilisation et de la vente, tel que proposé par la Commission, aurait été impossible à exercer sans réintroduire les contrôles frontaliers sur les importations;

G.

considérant que le système actuel d'autorisation des aliments génétiquement modifiés destinés aux espèces humaine ou animales ne marche pas bien, comme le révélait, le 14 octobre 2015, le journal Le Monde  (7), puisque six variétés de maïs transgéniques ont été autorisées à l'importation dans l'Union alors qu'elles sont porteuses de modifications génétiques ne figurant pas dans l'évaluation lors du processus d'autorisation et que les séquences génétiquement modifiées supplémentaires n'ont été notifiées par Syngenta à l'EFSA et à la Commission qu'en juillet 2015, bien que ces variétés aient reçu leur autorisation d'importation entre 2008 et 2011;

H.

rappelant que, tout en rejetant la proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003, il a invité la Commission à retirer sa proposition et à en présenter une nouvelle;

1.

considère que la décision d'exécution (UE) 2015/2279 de la Commission excède les compétences d'exécution prévues dans le règlement (CE) no 1829/2003;

2.

considère que la décision de la Commission de procéder à l'adoption de sa décision d'exécution (UE) 2015/2279, alors que le projet a été rejeté par la commission compétente avant le vote en séance plénière, viole l'article 13, paragraphe 2, du traité sur l'Union européenne en ce qui concerne la coopération loyale entre les institutions;

3.

estime que toute décision d'exécution autorisant la mise sur le marché de produits contenant des OGM, consistant en des OGM ou produits à partir d'OGM, conformément au règlement (CE) no 1829/2003, dans son actuelle version non satisfaisante, devrait être suspendue jusqu'à l'adoption d'un nouveau règlement sur la base du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne;

4.

pense que la décision d'exécution de la Commission n'est pas consistante avec le droit de l'Union, en ce sens qu'elle n'est pas compatible avec les objectifs des règlements (CE) no 1829/2003 et (CE) no 396/2005 (8), à savoir, conformément aux principes généraux prévus dans le règlement (CE) no 178/2002 (9), d'établir les bases afin d'assurer un haut niveau de protection de la vie et de la santé des personnes, de la santé et du bien-être des animaux, de l'environnement et des intérêts des consommateurs, tout en garantissant le bon fonctionnement du marché intérieur;

5.

demande à la Commission d'abroger sa décision d'exécution (UE) 2015/2279;

6.

invite la Commission à présenter, sur la base du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, une nouvelle proposition législative modifiant le règlement (CE) no 1829/2003 et prenant en compte des préoccupations nationales souvent exprimées, qui ne portent pas seulement sur les questions de sécurité des OGM par rapport à la santé et à l'environnement;

7.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 322 du 8.12.2015, p. 58.

(2)  JO L 268 du 18.10.2003, p. 1.

(3)  JO L 55 du 28.2.2011, p. 13.

(4)  EFSA GMO Panel (Panel de l'EFSA sur les organismes génétiquement modifiés), 2015. Scientific Opinion on application (EFSA-GMO-NL-2010-80) for the placing on the market of herbicide tolerant genetically modified maize NK603 x T25 for food and feed uses, import and processing under Regulation (EC) no 1829/2003 from Monsanto. EFSA Journal: 2015; 13(7):4165, 23 pp. doi:10.2903/j.efsa.2015.4165.

(5)  IARC Monographs Volume 112: evaluation of five organophosphate insecticides and herbicides, 20 mars 2015 http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarcnews/pdf/MonographVolume112.pdf

(6)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0379.

(7)  http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/10/14/failles-dans-l-homologation-de-six-mais-ogm-en-europe_4788853_3244.html

(8)  Règlement (CE) no 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale et modifiant la directive 91/414/CEE du Conseil (JO L 70 du 16.3.2005, p. 1).

(9)  Règlement (CE) no 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires (JO L 31 du 1.2.2002, p. 1).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/74


P8_TA(2015)0457

Favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d'impôt sur les sociétés

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 contenant des recommandations à la Commission en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d'impôt sur les sociétés au sein de l'Union (2015/2010(INL))

(2017/C 399/09)

Le Parlement européen,

vu l'article 225 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu le projet de rapport de la commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (2015/2066(INI)) (commission spéciale TAXE 1),

vu le rapport final de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)/G20 relatif à l'érosion de la base d'imposition et au transfert de bénéfices (BEPS), publié le 5 octobre 2015,

vu les articles 46 et 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires et l'avis de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (A8-0349/2015),

Principaux enseignements du scandale LuxLeaks

A.

considérant qu'un consortium de journalistes, le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui a enquêté sur les rescrits fiscaux et d'autres pratiques dommageables au Luxembourg (LuxLeaks) a révélé en novembre 2014 que près de 340 entreprises multinationales avaient conclu des accords secrets avec le Luxembourg permettant à un grand nombre d'entre elles de réduire leur facture fiscale globale au minimum, aux dépens de l'intérêt général de l'Union, alors que l'activité économique qu'elles créaient au sein même du Luxembourg était faible, voire nulle;

B.

considérant que ces révélations ont montré que des conseillers fiscaux ont aidé, sciemment et de manière ciblée, les entreprises multinationales à obtenir au moins 548 rescrits fiscaux au Luxembourg entre 2002 et 2010; que ces accords secrets relèvent des structures financières complexes visant à créer des réductions fiscales substantielles;

C.

considérant que ces rescrits fiscaux ont permis à de nombreuses entreprises de bénéficier d'un taux d'imposition effectif inférieur à 1 % sur les bénéfices qu'elles ont transférés vers le Luxembourg; que si les multinationales tirent parti de différents biens et services publics des pays où elles exercent leurs activités, certaines ne paient pas leur juste part d'impôts; que des taux d'imposition effectifs pratiquement nuls pour les bénéfices générés par certaines multinationales peuvent porter préjudice à l'Union et à d'autres économies;

D.

considérant que, dans de nombreux cas, les filiales luxembourgeoises, dont le chiffre d'affaires s'élève à plusieurs centaines de millions d'euros, ne maintiennent qu'une faible présence et n'exercent qu'une activité économique réduite au Luxembourg, certaines adresses abritant plus de 1 600 entreprises;

E.

considérant que l'enquête menée par la commission spéciale TAXE 1 a révélé que la pratique des rescrits fiscaux ne se limite pas exclusivement au Luxembourg, mais qu'elle est courante dans l'ensemble de l'Union; que les rescrits fiscaux peuvent être utilisés légitimement pour assurer la sécurité juridique nécessaire aux entreprises et réduire le risque financier pour les entreprises honnêtes, mais qu'ils risquent néanmoins d'être utilisés de manière abusive et à des fins d'évasion fiscale, et pourraient créer, en n'offrant une sécurité juridique qu'à certains acteurs, une situation d'inégalité entre les entreprises auxquelles des rescrits ont été accordés et les entreprises qui n'y ont pas recours;

F.

considérant qu’il a été tenu compte du rapport de l’OCDE du 12 février 2013 intitulé «Lutter contre l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices», dans lequel l'OCDE a proposé de nouvelles normes internationales pour lutter contre le BEPS;

G.

considérant qu'il a également été tenu compte du communiqué publié à la suite de la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, qui s'est tenue le 5 octobre 2015;

H.

considérant qu'en dehors de quelques exceptions louables, les dirigeants politiques nationaux ne se sont pas montrés suffisamment disposés à lutter contre le problème de l'évasion fiscale dans le cadre de la fiscalité des entreprises;

I.

considérant que l'Union européenne a réalisé d'importants progrès sur la voie de l'intégration économique, notamment avec l'Union économique et monétaire et l'union bancaire, et que la coordination des politiques fiscales au niveau de l'Union dans le cadre du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne est essentielle dans le processus d'intégration;

L'impôt sur les sociétés et l'optimisation fiscale agressive

J.

considérant que les recettes provenant de l'impôt sur les sociétés pour les 28 États membres de l'Union s'élevaient, en moyenne, à 2,6 % du PIB en 2012 (1);

K.

considérant que, dans un contexte où les investissements et la croissance font défaut, il est important de retenir les entreprises dans l'Union ou d'y en attirer de nouvelles; que, par conséquent, il est crucial de promouvoir l'attractivité de l'Union pour les entreprises locales et étrangères;

L.

considérant que toute optimisation fiscale devrait se dérouler dans les limites du droit et des traités applicables;

M.

considérant que l'optimisation fiscale agressive consiste à tirer parti des subtilités d'un système fiscal, des incohérences entre deux ou plusieurs systèmes fiscaux ou de l'existence de vides juridiques afin de réduire les obligations fiscales;

N.

considérant que les dispositifs d'optimisation fiscale agressive conduisent souvent à l'utilisation d'une combinaison d'incohérences fiscales au niveau international, de règles fiscales nationales spécifiques très favorables et des paradis fiscaux;

O.

considérant qu'à la différence de l'optimisation fiscale agressive, la fraude et l'évasion fiscales constituent surtout des activités illégales consistant à se soustraire à l'assujettissement à l'impôt;

P.

considérant que la réponse la plus adéquate à l'optimisation fiscale agressive semble être une législation appropriée, une mise en œuvre effective de celle-ci et une coordination internationale en ce qui concerne les résultats souhaités;

Q.

considérant que le manque à gagner global pour les États résultant du contournement de l'impôt sur les sociétés est généralement compensé par une augmentation du niveau général de taxation, une réduction des services publics ou une hausse des emprunts nationaux, ce qui a pour effet de léser les autres contribuables et de porter préjudice à l'économie en général;

R.

considérant que, selon une étude (2), le manque à gagner, pour l'Union, résultant du contournement de l'impôt sur les sociétés pourrait atteindre un montant de l'ordre de 50 à 70 milliards d'euros par an, cette somme représentant le manque à gagner dû aux transferts de bénéfices, et que, selon cette étude, ce manque à gagner résultant du contournement de l'impôt sur les sociétés pourrait en réalité s'élever, pour l'Union, à environ 160 à 190 milliards d'euros si l'on tient compte des régimes fiscaux spéciaux, du manque d'efficacité au niveau de la perception de l'impôt et d'autres activités de ce type;

S.

considérant que, selon cette étude, l'efficacité de l'impôt sur les sociétés est estimée à 75 %, bien que l'étude confirme également que cela ne représente pas le montant pouvant être recouvré par les autorités fiscales, car un certain pourcentage de ce montant serait bien trop coûteux ou techniquement difficile à percevoir; que, toujours selon la même étude, si une solution complète au problème de BEPS pouvait être trouvée et mise en œuvre dans l'ensemble de l'Union, les retombées positives estimées en matière de recettes fiscales pour les gouvernements des États membres s'élèveraient à 0,2 % du total des recettes fiscales;

T.

considérant que le manque à gagner généré par le BEPS risque de compromettre le bon fonctionnement du marché intérieur ainsi que la crédibilité, l'efficacité et l'équité des systèmes de fiscalité des entreprises au sein de l'Union; que la même étude précise également que ses calculs ne tiennent pas compte de l'estimation de l'activité économique souterraine, que l'opacité des structures et des paiements de certaines entreprises rend plus difficile l'évaluation précise de l'incidence sur les recettes fiscales, laquelle peut donc être nettement supérieure aux estimations du rapport;

U.

considérant que le manque à gagner dû au BEPS traduit également clairement l'absence de conditions de concurrence équitables entre, d'une part, les entreprises qui exercent leurs activités dans un seul État membre, notamment les PME, les entreprises familiales et les indépendants, et qui payent leurs impôts dans ce même pays et, d'autre part, certaines multinationales qui parviennent à transférer des bénéfices d'un pays à taux d'imposition élevé vers un autre à faible taux d'imposition et qui se livrent à une optimisation fiscale agressive, réduisant ainsi leur base d'imposition globale et accentuant la pression sur les finances publiques aux dépens des citoyens de l'Union et des PME;

V.

considérant que le recours par les multinationales à l'optimisation fiscale agressive est contraire au principe de la concurrence loyale et de la responsabilité des entreprises, consacré par la communication COM(2011)0681, dans la mesure où l'élaboration de stratégies d'optimisation fiscale requiert des ressources dont seules disposent les grandes entreprises et où cette situation crée des conditions de concurrence inégales entre les PME et les grandes entreprises, qu'il convient de corriger de toute urgence;

W.

considérant par ailleurs que la concurrence fiscale dans l'Union et vis-à-vis des pays tiers peut parfois être dommageable et peut engendrer un nivellement par le bas des taux d'imposition, tandis que l'amélioration de la transparence, de la coordination et de la convergence fournit un cadre efficace permettant de garantir une concurrence loyale entre les entreprises de l'Union et de protéger les budgets des États contre des effets défavorables;

X.

considérant que les mesures permettant l'optimisation fiscale agressive sont incompatibles avec le principe de coopération loyale entre les États membres;

Y.

considérant que l'optimisation fiscale agressive est facilitée par la complexification du monde des entreprises et par la numérisation et la mondialisation de l'économie, entre autres facteurs, ce qui entraîne des distorsions de concurrence préjudiciables à la croissance et aux entreprises de l'Union, notamment aux PME;

Z.

considérant que la lutte contre l'optimisation fiscale agressive ne peut être menée par les États membres individuellement; que les politiques opaques et non coordonnées en matière de fiscalité des entreprises représentent un risque pour la politique fiscale des États membres, pouvant entraîner des résultats non productifs, tels qu'une augmentation de la fiscalité des bases d'imposition moins mobiles;

AA.

considérant que l'absence d'action coordonnée incite de nombreux États membres à adopter des mesures nationales unilatérales; que ces mesures se sont souvent avérées inefficaces, insuffisantes et parfois même contre-productives;

AB.

considérant qu'il convient d'adopter une approche coordonnée et sur plusieurs fronts aux niveaux national, européen et international;

AC.

considérant que l'Union a fait figure de pionnière dans la lutte internationale contre l'optimisation fiscale agressive, notamment en promouvant les progrès au niveau de l'OCDE concernant le projet BEPS; que l'Union devrait continuer à jouer un rôle de précurseur dans le développement du projet BEPS, en cherchant à prévenir les dommages que pourrait causer le BEPS aux États membres, ainsi qu'aux pays en développement partout dans le monde, notamment en prenant des mesures à l'égard du BEPS et des problèmes qui se posent au-delà du BEPS revêtant de l'importance pour les pays en développement, tels que ceux détaillés dans le rapport du groupe de travail du G20 pour le développement de 2014;

AD.

considérant que la Commission et les États membres doivent s'assurer que l'intégralité du train de mesures de l'OCDE relatif au BEPS est mis en œuvre en tant que norme minimale au niveau de l'Union et demeure ambitieux; qu'il est de la plus haute importance que tous les pays de l'OCDE mettent en œuvre le projet BEPS;

AE.

considérant que la Commission devrait indiquer clairement la manière dont elle envisage de mettre en œuvre les quinze actions prévues dans le projet BEPS de l'OCDE et du G20, au-delà et en plus des domaines d'action figurant déjà dans ce rapport, en proposant le plus rapidement possible un plan ambitieux prévoyant des mesures législatives, de manière à encourager d'autres pays à suivre les principes directeurs de l'OCDE ainsi que l'exemple de l'Union dans la mise en œuvre du plan d'action; que la Commission devrait aussi déterminer les domaines dans lesquels l'Union devrait aller plus loin que les normes minimales recommandées par l'OCDE;

AF.

considérant qu'en vertu des traités de l'Union, le pouvoir de légiférer dans le domaine de la fiscalité des entreprises appartient actuellement aux États membres, alors que la grande majorité des problèmes liés à l'optimisation fiscale agressive sont de nature multinationale;

AG.

considérant qu'un renforcement de la coordination des politiques fiscales nationales est dès lors le seul moyen réaliste de créer des conditions équitables et d'éviter des mesures qui favorisent les grandes multinationales aux dépens des PME;

AH.

considérant que l'absence de coordination entre les politiques fiscales des États membres entraîne des coûts et des charges administratives significatifs pour les citoyens et pour les entreprises menant des activités dans plus d'un État membre au sein de l'Union — a fortiori pour les PME — , et aboutit à une double imposition involontaire ou à une double non-imposition, ou facilite l'optimisation fiscale agressive, et qu'il convient de remédier à une telle situation par une transparence accrue et des solutions plus simples;

AI.

considérant que, lors de l'élaboration des règles fiscales et de la conception de procédures administratives proportionnées, une attention particulière devrait être accordée aux PME et aux entreprises familiales, qui constituent l'épine dorsale de l'économie de l'Union;

AJ.

considérant qu'un registre européen d'identification des bénéficiaires effectifs doit être opérationnel pour le 26 juin 2017, en vue de contribuer à tracer les cas possibles de fraude fiscale et de transfert des bénéfices;

AK.

considérant que les révélations du scandale LuxLeaks et les travaux réalisés par la commission spéciale TAXE 1 montrent clairement la nécessité que l'Union prenne des mesures législatives pour améliorer la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d'impôt sur les sociétés au sein de l'Union;

AL.

considérant que la fiscalité des entreprises devrait être guidée par le principe de l'imposition des bénéfices là où ils sont réalisés;

AM.

considérant que la Commission et les États membres devraient continuer à jouer un rôle très actif sur la scène internationale afin d'œuvrer à l'établissement de normes internationales fondées en priorité sur les principes de la transparence, de l'échange d'informations et de l'élimination des mesures fiscales dommageables;

AN.

considérant que le principe de «cohérence des politiques au service du développement», tel qu'il est prévu dans le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, impose à l'Union de veiller à ne pas remettre en cause, mais plutôt à promouvoir, l'objectif de développement durable à tous les stades de l'élaboration des politiques et dans tous les domaines, y compris en matière de fiscalité des entreprises;

AO.

considérant qu'une approche coordonnée de la fiscalité des entreprises au niveau de l'Union permettrait de lutter contre la concurrence déloyale et d'améliorer la compétitivité des entreprises de l'Union, en particulier des PME;

AP.

considérant que la Commission et les États membres devraient continuer à mettre en place des solutions électroniques dans les procédures fiscales afin de réduire les charges administratives et de simplifier les procédures transfrontalières;

AQ.

considérant que la Commission devrait évaluer les incidences des avantages fiscaux accordés aux zones économiques spéciales existantes dans l'Union; qu'il convient d'encourager, à cet égard, l'échange des bonnes pratiques entre les autorités fiscales;

Transparence

AR.

considérant qu'une transparence accrue dans le domaine de la fiscalité des entreprises peut améliorer la perception des impôts et aider les autorités fiscales à travailler plus efficacement et est essentielle pour renforcer la confiance des citoyens dans les systèmes fiscaux et les gouvernements et qu'il convient d'en faire une importante priorité;

(i)

considérant qu'il est essentiel d'améliorer la transparence dans les activités des grandes multinationales, notamment en ce qui concerne les bénéfices réalisés, les impôts payés sur les bénéfices, les subventions reçues, les remboursements des impôts payés, le nombre de salariés et les actifs détenus, afin de veiller à ce que les administrations fiscales luttent, de manière efficace, contre le BEPS; qu'il convient de trouver un juste équilibre entre la transparence, la protection des données à caractère personnel et le caractère commercialement sensible, et de prendre en considération les incidences pour les plus petites entreprises; qu'il est essentiel que cette transparence se traduise notamment par la publication d'informations par pays; que toutes les propositions de l'Union relatives à la publication d'informations par pays devraient, dans un premier temps, s'appuyer sur le modèle de l'OCDE; que l'Union peut aller plus loin que les principes directeurs de l'OCDE et rendre cette publication obligatoire et publique, et que le Parlement européen a voté en faveur de la publication de l'intégralité des informations par pays, en adoptant, le 8 juillet 2015 (3), ses amendements à la proposition de révision de la directive sur les droits des actionnaires; que la Commission a procédé à une consultation sur cette question entre le 17 juin et le 9 septembre 2015 afin d'examiner les différentes possibilités de mise en œuvre d'un système de publication d'informations par pays (4); que 88 % des participants à cette consultation publique ont déclaré être favorables à la publication par les entreprises d’informations fiscales;

(ii)

considérant que la pratique d'une optimisation fiscale agressive par les entreprises est incompatible avec la responsabilité sociale des entreprises; que certaines entreprises au sein de l'Union ont déjà commencé à montrer qu'elle respectent pleinement la réglementation fiscale en demandant d'obtenir ou en se prévalant d'avoir obtenu un label attribué aux contribuables «loyaux» (5), que de telles mesures peuvent avoir un effet dissuasif puissant et modifier les comportements, en raison du risque pour la réputation des entreprises en infraction, et qu'un label de ce type devrait être fondé sur des critères communs au niveau européen;

(iii)

considérant qu'il serait possible de renforcer la transparence si les États membres s'informaient mutuellement et informaient la Commission de tout nouvel abattement, allègement, exemption, avantage ou autre mesure similaire qui pourrait avoir une incidence significative sur leurs taux d'imposition effectifs; qu'un système de notification de ce type aiderait les États membres à recenser les pratiques fiscales dommageables;

(iv)

considérant que, malgré l'accord conclu récemment par le Conseil en vue de modifier la directive 2011/16/UE du Conseil (6) en ce qui concerne l'échange automatique des rescrits fiscaux, il subsiste le risque que les États membres ne communiquent pas suffisamment entre eux sur les conséquences que les régimes fiscaux qu'ils accordent à certaines entreprises peuvent avoir sur la perception des impôts dans d'autres États membres; que les autorités fiscales nationales devraient s’échanger automatiquement des informations sur tous les rescrits fiscaux directement après leur conclusion; que la Commission devrait avoir accès aux rescrits fiscaux par l'intermédiaire d'un répertoire central sécurisé; que les rescrits fiscaux signés par les autorités fiscales devraient faire l'objet d'une plus grande transparence, mais qu'il y a toutefois lieu de préserver les informations confidentielles et les informations commerciales sensibles;

(v)

considérant que les ports francs seraient utilisés pour dissimuler des transactions aux autorités fiscales;

(vi)

considérant que les progrès réalisés dans la lutte contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale et l'optimisation fiscale agressive ne peuvent être surveillés qu'au moyen d'une approche harmonisée capable de chiffrer l'ampleur des manques à gagner fiscaux directs et indirects dans tous les États membres et dans l'ensemble de l'Union; qu'une estimation du manque à gagner fiscal ne devrait être que la première étape de la fourniture d'informations supplémentaires en matière fiscale;

(vii)

considérant que l'actuel cadre juridique de l'Union relatif à la protection des lanceurs d'alerte est insuffisant et que méthodes de protection de ces personnes varient considérablement d'un État membre à l'autre; qu'en l'absence d'une telle protection, les employés qui détiennent des informations essentielles seront, à juste titre, peu enclins à se faire connaître et que ces informations ne seront, par conséquent, pas communiquées; qu'étant donné que les lanceurs d'alerte ont contribué à sensibiliser les citoyens à la question de la fiscalité inéquitable, les États membres devraient envisager des mesures permettant de protéger cette démarche; qu'il conviendrait donc d'offrir une protection à l'échelle de l'Union aux lanceurs d'alerte qui révèlent leurs soupçons en matière d'inconduite, de méfait, de fraude ou d'activité illégale aux autorités nationales ou européennes ou, en cas d'inconduite, de méfait, de fraude ou d'activité illégale persistante impunie susceptible de porter atteinte à l'intérêt public, à l'ensemble de la population; que cette protection devrait être cohérente avec l'ensemble du système juridique; qu'une telle protection devrait être efficace contre les poursuites judiciaires injustifiées, les sanctions économiques et les discriminations;

Coordination

AS.

considérant que le pouvoir de légiférer dans le domaine de la fiscalité des entreprises appartient aux États membres, alors que la grande majorité des problèmes liés à l'optimisation fiscale agressive sont de nature multinationale; qu'une plus grande coordination des politiques fiscales nationales constitue donc le seul moyen envisageable de faire face aux problèmes de BEPS et de l'optimisation fiscale agressive;

(i)

considérant que la création, à l'échelle de l'Union, d'une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés (ACCIS) obligatoire constituerait un pas important vers la résolution des problèmes liés à l'optimisation fiscale agressive au sein de l'Union et qu'elle devrait être mise en place de toute urgence; que l'objectif ultime est la mise en place d'une ACCIS complète et obligatoire, pouvant être assortie d'une exemption provisoire pour les PME qui ne sont pas des multinationales et les entreprises qui n'ont pas d'activité transfrontalière, et reposant sur une clé de répartition fondée sur une combinaison de variables objectives; que, dans l'attente de la pleine mise en place de l'ACCIS, la Commission envisage de prendre des mesures provisoires afin de réduire les possibilités de transfert de bénéfices; qu'il y a lieu de veiller à ce que ces mesures, notamment la compensation transfrontalière des pertes, n'augmentent pas le risque de BEPS; que ces mesures ne sont pas un substitut parfait de la consolidation et que du temps serait nécessaire pour rendre ce nouveau régime entièrement opérationnel;

(ii)

considérant que, malgré les travaux du groupe «code de conduite» sur les pratiques fiscales dommageables des entreprises, des mesures d'optimisation fiscale agressive continuent d'être prises dans l'ensemble de l'Union; que les tentatives précédentes de renforcer la gouvernance et le mandat du groupe et d'adapter et d'élargir les méthodes de travail et les critères fixés dans le code afin de lutter contre les nouvelles formes de pratiques fiscales dommageables dans le contexte économique actuel n'ont pas été fructueuses; que les activités du groupe se caractérisent par un manque général de transparence et de responsabilité; que, par conséquent, l'efficacité et le fonctionnement du groupe devraient être revus en profondeur et rendus plus effectifs et plus transparents, notamment par la publication des comptes rendus et des rapports annuels, y compris de la position des États membres; que le groupe devrait être en mesure de prendre position sur les questions liées aux politiques fiscales menées dans plusieurs États membres sans qu'une petite minorité d'États membres ne bloque les recommandations;

(iii)

considérant que le principe général de la fiscalité des entreprises dans l'Union devrait consister à imposer les entreprises dans le pays où elles exercent réellement leurs activités économiques et où elles créent de la valeur; qu'il y a lieu d'établir des critères pour atteindre cet objectif; que, pour toute utilisation d'un régime fiscal favorable aux brevets ou d'autres régimes fiscaux préférentiels, il convient également de veiller à ce que les impôts soient payés dans le pays où la valeur est créée, conformément aux critères définis dans l'action 5 du projet BEPS, tout en établissant également des définitions communes à l'échelle européenne sur ce qui relève de la promotion de la recherche et du développement et ce qui n'en relève pas et sur l'harmonisation du recours aux régimes fiscaux favorables aux brevets et à l'innovation, notamment en avançant au 30 juin 2017 l'abolition de l'ancien régime;

(iv)

considérant que certains États membres ont introduit unilatéralement des règles relatives aux sociétés étrangères contrôlées (SEC), afin de veiller de manière adéquate à ce que les bénéfices placés dans des pays à taux d'imposition faible ou nul soient effectivement imposés; qu'il y a lieu de coordonner ces règles afin d'éviter que la disparité entre les règles nationales relatives aux sociétés étrangères contrôlées au sein de l'Union ne perturbe le fonctionnement du marché intérieur;

(v)

considérant que la directive 2011/16/UE prévoit une coopération entre les États membres en matière de contrôles fiscaux et encourage l'échange des bonnes pratiques entre les autorités fiscales; considérant néanmoins que les instruments prévus dans ladite directive ne sont pas suffisamment efficaces et que la disparité entre les approches nationales à l'égard des entreprises d'audit contraste avec les techniques d'optimisation fiscale très bien organisées de certaines entreprises;

(vi)

considérant qu'il y a lieu d'instaurer un système commun de numéro européen d'identification fiscale afin d'assurer l'efficacité de l'échange automatique d'informations en général et d'informations sur les rescrits fiscaux en particulier; que la Commission devrait envisager la création d'un registre européen commun des entreprises;

(vii)

considérant que la Commission a décidé de prolonger le mandat de la plateforme pour la bonne gouvernance fiscale, qui devait expirer en 2016, d'étendre son champ d'application et d'améliorer ses méthodes de travail; que la plateforme peut contribuer à la mise en place du nouveau plan d'action pour renforcer la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, faciliter les discussions sur les rescrits fiscaux des États membres, compte tenu de la proposition de nouvelles règles d'échange d'informations, et fournir un retour d'information sur les nouvelles initiatives de lutte contre l'évasion fiscale; considérant toutefois que la Commission doit renforcer la visibilité et l'efficacité de la plateforme pour la bonne gouvernance fiscale et élargir sa composition;

(viii)

considérant que la Commission devrait analyser des réformes des administrations fiscales et demander leur mise en œuvre dans le cadre du processus du semestre européen, afin de renforcer la capacité de perception de l'impôt des administrations fiscales nationales et européennes, de leur permettre de mener à bien leur mission et donc de favoriser les effets positifs d'une perception de l'impôt efficace et de mesures efficaces contre la fraude et l'évasion fiscales sur les recettes des États membres;

Convergence

AT.

considérant que l'amélioration de la coordination ne suffira pas, à elle seule, à résoudre les problèmes fondamentaux découlant du fait que les règles en matière de fiscalité des entreprises varient d'un État membre à l'autre; qu'une partie de la réponse globale apportée à l'optimisation fiscale agressive doit inclure la convergence d'un nombre limité de pratiques fiscales nationales; que cet objectif peut être atteint tout en préservant la souveraineté des États membres en ce qui concerne d'autres éléments de leur système d'impôt sur les sociétés;

(i)

considérant que les pratiques d'optimisation fiscale agressive peuvent parfois découler des avantages cumulés résultant de la conclusion, entre différents États membres, de conventions en matière de double imposition, qui se traduisent paradoxalement par une double non-imposition; que l'augmentation du nombre de conventions en matière de double imposition conclues à titre individuel par les États membres avec des pays tiers peut conduire à de nouvelles possibilités de contourner la législation; qu'au titre de l'action 15 du projet BEPS de l'OCDE et du G20, il est nécessaire de mettre en place un instrument multilatéral permettant de modifier les conventions fiscales bilatérales; que la Commission devrait être chargée de négocier les accords fiscaux avec des pays tiers au nom de l'Union en lieu et place de la pratique actuelle des négociations bilatérales, laquelle est contre-performante; que la Commission devrait s'assurer que ces accords comprennent des clauses de réciprocité et empêchent tout effet préjudiciable sur les citoyens et les entreprises de l'Union, notamment les PME, pouvant résulter de l'application extraterritoriale de la législation de pays tiers sur le territoire de l'Union et de ses États membres;

(ii)

considérant que l'Union devrait disposer de sa propre définition actualisée de paradis fiscaux;

(iii)

considérant que l'Union devrait prendre des mesures de rétorsion à l'égard des entreprises qui ont recours à ces paradis fiscaux; que le Parlement européen a déjà formulé cette demande dans son rapport sur le rapport annuel sur la fiscalité 2014 (7), qui préconisait «l'instauration de sanctions fortes, de façon à décourager les entreprises d'enfreindre ou d'esquiver les normes de l'Union en matière fiscale, en refusant l'attribution de fonds de l'Union et l'accès aux aides d'État ou aux marchés publics aux entreprises fraudeuses ou aux entreprises situées dans des paradis fiscaux ou des pays qui faussent la concurrence en proposant des conditions fiscales favorables» et priait «instamment les États membres de récupérer toute forme d'aide publique accordée aux entreprises lorsqu'elles sont impliquées dans la violation de normes fiscales de l'Union»; que les États membres devraient également faire l'objet de contre-mesures au cas où ils refuseraient de modifier leurs régimes fiscaux préférentiels dommageables qui nuisent à la neutralité concurrentielle au sein de l'Union;

(iv)

considérant qu'il convient d'adopter une nouvelle définition contraignante de l'«établissement stable» afin de veiller à ce que l'imposition s'effectue dans le pays où l'activité économique a lieu et où la valeur est créée; que cette nouvelle définition devrait s'accompagner de critères contraignants minimaux afin de déterminer si l'activité économique est suffisamment développée pour être imposée dans un État membre, le but étant d'éviter le problème des «sociétés boîtes à lettres», en particulier compte tenu des défis posés par l'économie numérique;

(v)

considérant que l'enquête menée actuellement par la Commission sur des allégations d'infraction aux règles relatives aux aides d'État de l'Union a laissé transparaître un manque de transparence inopportun quant à la manière dont ces règles doivent être appliquées; que, pour remédier à cette situation, la Commission devrait publier des lignes directrices en matière d'aides d'État afin de définir clairement la notion d'aide d'État de nature fiscale, de façon à renforcer la sécurité juridique pour les entreprises et les États membres; que, dans le cadre de la modernisation du régime des aides d'État, la Commission devrait veiller à un contrôle ex post effectif de la légalité des aides d'État octroyées;

(vi)

considérant qu'un des effets non voulus de la directive 2003/49/CE du Conseil (8) est que les revenus transfrontaliers découlant d'intérêts et de redevances peuvent ne pas être assujettis à l'impôt (ou peuvent être soumis à un très faible taux d'imposition); qu'il y a lieu d'insérer une clause générale anti-abus dans cette directive et dans la directive 2005/19/CE du Conseil (9), ainsi que dans d'autres textes législatifs de l'Union en la matière;

(vii)

considérant qu'une retenue à la source à l'échelle de l'Union ou une mesure similaire par son effet permettrait de s'assurer que tous les bénéfices générés dans l'Union et qui quitteront celle-ci soient imposés au moins une fois dans l'Union avant qu'ils ne quittent son territoire;

(viii)

considérant que le cadre actuel de l'Union en matière de règlement des litiges relatifs à la double imposition entre les États membres ne fonctionne pas correctement et devrait être assorti de règles plus claires et de délais plus stricts, en s'inspirant des systèmes déjà en place;

(ix)

considérant que les conseillers fiscaux jouent un rôle crucial dans la promotion de l'optimisation fiscale agressive en aidant les sociétés à établir des structures juridiques complexes afin de tirer profit des incohérences et des lacunes résultant de systèmes fiscaux différents; qu'une révision fondamentale du système d'impôt sur les sociétés ne peut avoir lieu sans un examen des pratiques de ces sociétés de conseil; que cet examen doit également prendre en considération les conflits d'intérêts inhérents à ces sociétés, qui conseillent à la fois les gouvernements nationaux sur l'instauration de systèmes fiscaux et les entreprises sur la meilleure manière d'optimiser leurs obligations fiscales dans le cadre de ces systèmes;

AU.

considérant que l'efficacité globale de la perception de l'impôt, la notion de l'équité fiscale et la crédibilité des administrations fiscales nationales ne sont pas mises en péril uniquement par l'optimisation fiscale agressive et par le BEPS; que l'Union et les États membres devraient de la même manière prendre des mesures décisives afin de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales, aussi bien au niveau de l'impôt sur les personnes physiques que de l'impôt sur les sociétés, et de résoudre les problèmes liés à la perception d'impôts autres que celui sur les sociétés, notamment de la TVA; que ces autres éléments de la perception de l'impôt et de l'administration fiscale représentent une part substantielle du manque à gagner fiscal existant;

AV.

considérant que la Commission devrait, dès lors, également examiner la manière d'aborder ces questions plus générales, en particulier le respect des règles relatives à la TVA dans les États membres et leur application dans un contexte transfrontalier, les inefficacités de la perception de la TVA (qui constitue, dans certains États membres, une source importante de revenu national) et les pratiques de contournement de la TVA ainsi que les conséquences néfastes de certaines amnisties fiscales ou de certains systèmes de remise d'impôt manquant de transparence; que ces nouvelles mesures devraient tenir compte de l'équilibre entre les coûts et les avantages;

1.

demande à la Commission de présenter au Parlement, d'ici à juin 2016, une ou plusieurs propositions législatives donnant suite aux recommandations formulées en annexe;

2.

confirme que ces recommandations respectent les droits fondamentaux et le principe de subsidiarité;

3.

estime que les incidences financières de la proposition demandée doivent être couvertes par des enveloppes budgétaires adéquates;

4.

charge son Président de transmettre la présente résolution et les recommandations détaillées qui l'accompagnent à la Commission et au Conseil, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/taxation/gen_info/economic_analysis/tax_structures/2014/report.pdf

(2)  «Valeur ajoutée européenne du rapport législatif intitulé “Favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d'impôt sur les sociétés au sein de l'Union européenne”», de Benjamin Ferrett, Daniel Gravino et Silvia Merler — publication attendue.

(3)  Textes adoptés du 8 juillet 2015, P8_TA(2015)0257.

(4)  http://ec.europa.eu/finance/consultations/2015/further-corporate-tax-transparency/index_fr.htm.

(5)  Par exemple, le label «Fair Tax»: http://www.fairtaxmark.net/.

(6)  Directive 2011/16/UE du Conseil du 15 février 2011 relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE (JO L 64 du 11.3.2011, p. 1).

(7)  http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2015-0040+0+DOC+XML+V0//FR

(8)  Directive 2003/49/CE du Conseil du 3 juin 2003 concernant un régime fiscal commun applicable aux paiements d'intérêts et de redevances effectués entre des sociétés associées d'États membres différents (JO L 157 du 26.6.2003, p. 49).

(9)  Directive 2005/19/CE du Conseil du 17 février 2005 modifiant la directive 90/434/CEE concernant le régime fiscal commun applicable aux fusions, scissions, apports d'actifs et échanges d'actions intéressant des sociétés d'États membres différents (JO L 58 du 4.3.2005, p. 19).


ANNEXE À LA RÉSOLUTION

RECOMMANDATIONS DÉTAILLÉES CONCERNANT LE CONTENU DE LA PROPOSITION DEMANDÉE

A.     Transparence

Recommandation A1. Informations par pays et concernant tous les secteurs que les multinationales sont tenues de publier

Le Parlement européen invite de nouveau la Commission européenne à prendre toutes les mesures nécessaires pour introduire, d'ici au premier trimestre 2016, la communication complète et publique d'informations par pays, concernant tous les secteurs, par toutes les multinationales.

Il convient de donner suite à cette proposition en partant des exigences définies par l'OCDE dans son modèle de données concernant les informations par pays, publié en septembre 2014 (action 13 du projet BEPS de l'OCDE/G20).

Lors de l'élaboration de cette proposition, la Commission devrait également tenir compte des:

résultats de la consultation de la Commission en ce qui concerne les informations par pays, qui a été menée du 17 juin au 9 septembre 2015 et a examiné différentes options possibles de mise en œuvre de la communication d'information par pays dans l'Union;

propositions visant l'accès complet du public aux informations par pays, figurant dans la directive révisée relative aux droits des actionnaires, telle que votée par le Parlement européen le 8 juillet 2015 (1), ainsi que des résultats des trilogues en cours qui portent sur cette directive.

Recommandation A2. Un nouveau label «Contribuable loyal» pour les entreprises respectant les bonnes pratiques fiscales

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter, dans les meilleurs délais, une proposition de label européen «Contribuable loyal» à titre volontaire.

Cette proposition devrait inclure un cadre européen de critères d'éligibilité, dont le respect autoriserait l'attribution du label par les autorités nationales.

Ce cadre de critères d'éligibilité devrait clairement préciser que le label «Contribuable loyal» n'est octroyé qu'aux entreprises dont le respect des exigences ne se limite pas à la lettre du droit national et de l'Union.

Ce label «Contribuable loyal» devrait encourager les entreprises à faire du paiement d'une part équitable des impôts un élément essentiel de leur politique de responsabilité sociale, ainsi qu'à communiquer, dans leur rapport annuel, leur position en matière fiscale.

Recommandation A3. Communication obligatoire des nouvelles mesures fiscales

Le Parlement européen demande à la Commission européenne de présenter, dans les meilleurs délais, une proposition portant sur un nouveau mécanisme contraignant chaque État membre à informer, sans tarder, les autres États membres et la Commission de son intention d'adopter toute nouvelle mesure fiscale de type abattement, allègement, exemption ou avantage, susceptible d'avoir une incidence significative sur le taux d'imposition effective dans cet État membre ou sur l'assiette fiscale d'un autre État membre.

Ces communications présentées par les États membres doivent contenir des analyses portant sur l'incidence significative des nouvelles mesures fiscales sur les autres États membres et les pays en développement, en vue de soutenir le travail du groupe «code de conduite» en matière de recensement des pratiques fiscales dommageables.

Il convient d'intégrer également ces nouvelles mesures fiscales dans le processus du semestre européen et d'émettre des recommandations concernant leur suivi.

Le Parlement européen devrait régulièrement être tenu informé de ces communications ainsi que des évaluations effectuées par la Commission européenne.

Il conviendrait d'envisager des sanctions à l'encontre des États membres qui ne respectent pas de telles obligations de déclaration.

La Commission devrait également évaluer s'il est opportun de contraindre les cabinets de conseil fiscal à informer les autorités fiscales nationales lorsqu'ils élaborent et commencent à promouvoir certains régimes fiscaux visant à aider les entreprises à réduire globalement leur assujettissement à l'impôt, comme cela est le cas actuellement dans certains États membres; elle devrait, en outre, déterminer si le partage de telles informations entre les États membres par l'intermédiaire du groupe «code de conduite» constituerait un instrument efficace permettant des améliorations dans le domaine de la fiscalité des entreprises dans l'Union.

Recommandation A4. Application à tous les rescrits fiscaux de l'échange automatique d'informations, qui seraient, dans une certaine mesure, rendues publiques

Le Parlement européen invite la Commission européenne à compléter la directive 2011/16/UE, qui comporte certains éléments relatifs à l'échange automatique d'informations sur les rescrits fiscaux, de la manière suivante:

élargissement du champ d'application de l'échange automatique d'informations au-delà des rescrits fiscaux transfrontaliers afin d'englober tous les rescrits fiscaux relevant du domaine de l'impôt sur les sociétés. Les informations fournies doivent être exhaustives et présentées sous une forme définie d'un commun accord afin de pouvoir être utilisées efficacement par les autorités fiscales des pays concernés;

renforcement significatif de la transparence en matière de rescrits fiscaux à l'échelle de l'Union, en prenant dûment en considération la confidentialité des affaires et les secrets commerciaux, et les bonnes pratiques en vigueur applicables dans certains États membres, par la publication d'un rapport annuel qui synthétise les principaux dossiers figurant dans le futur répertoire central sécurisé de la Commission contenant les rescrits fiscaux et les accords préalables en matière de prix de transfert;

les informations figurant dans le rapport doivent être présentées sous une forme harmonisée et définie d'un commun accord afin de pouvoir être utilisées efficacement par le public;

garantie que la Commission joue un rôle effectif et significatif dans l'échange d'informations obligatoire sur les rescrits fiscaux avec la création d'un répertoire central sécurisé accessible aux États membres et à la Commission concernant l'ensemble des rescrits fiscaux conclus dans l'Union;

garantie que des sanctions appropriées sont appliquées aux États membres qui n'échangent pas automatiquement — alors qu'ils le devraient — les informations sur les rescrits fiscaux.

Recommandation A5. Transparence des ports francs

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative ayant pour objectif de:

fixer un délai maximal pendant lequel les biens peuvent être vendus dans les ports francs sans être soumis aux droits de douanes, d'accise ou à la TVA;

contraindre les autorités des ports francs à informer immédiatement les autorités fiscales des États membres et des pays tiers concernés de toute transaction effectuée par leurs résidents fiscaux dans l'enceinte des ports francs.

Recommandation A6. Évaluation par la Commission du manque à gagner imputable à l'impôt sur les sociétés

Le Parlement européen invite la Commission européenne à:

élaborer, en se fondant sur les bonnes pratiques actuellement en vigueur dans les États membres, une méthodologie harmonisée, qui devrait être rendue publique et qui pourrait être utilisée par les États membres pour estimer l'ampleur du manque à gagner direct et indirect imputable à l'impôt sur les sociétés, c’est-à-direla différence entre l'impôt sur les sociétés dû et perçu, dans tous les États membres;

collaborer avec les États membres afin de garantir la collecte de toutes les données nécessaires destinées à être analysées à l'aide de la méthodologie élaborée afin d'aboutir aux chiffres les plus exacts possibles;

utiliser la méthodologie convenue et toutes les données nécessaires afin de produire et de publier, semestriellement, une estimation du manque à gagner direct et indirect imputable à l'impôt sur les sociétés dans l'ensemble de l'Union.

Recommandation A7. Protection des lanceurs d'alerte

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative disposant ce qui suit:

il y a lieu de protéger les lanceurs d'alertes exclusivement mus par l'intérêt général (et qui ne poursuivent pas en parallèle un but lucratif ou autre but personnel) qui dévoilent des cas d'inconduite, de méfait, de fraude ou d'activité illégale dans le domaine de l'impôt sur les sociétés dans tout État membre de l'Union européenne. Ces lanceurs d'alertes devraient être protégés lorsqu'ils font part à l'autorité compétente concernée de leurs soupçons d'inconduite, de méfait, de fraude ou d'activité illégale tout comme ils devraient être protégés lorsque, confrontés à une situation persistante impunie d'inconduite, d'actes répréhensibles, de fraude ou d'activité illégale relative à l'impôt sur les sociétés et susceptible de porter préjudice à l'intérêt général, ils font part de leurs préoccupations au public en général;

il convient de veiller à ce que le droit à la liberté d'expression et d'information soit préservé dans l'Union européenne;

cette protection devrait être cohérente avec l'ensemble du système juridique et efficace contre toutes poursuites judiciaires, sanctions économiques ou discriminations injustifiées;

cette proposition législative devrait avoir comme base juridique le règlement (UE) no 596/2014 du Parlement européen et du Conseil (2) et prendre en considération toute législation future de l'Union dans ce domaine;

cette proposition législative pourrait également prendre en considération la recommandation CM/Rec(2014)71 du Conseil de l'Europe (3) sur la protection des lanceurs d'alerte et notamment la définition du lanceur d'alerte désignant «toute personne qui fait des signalements ou révèle des informations concernant des menaces ou un préjudice pour l'intérêt général dans le contexte de sa relation de travail, qu'elle soit dans le secteur public ou dans le secteur privé».

B.     Coordination

Recommandation B1. Introduction d'une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter, dans les meilleurs délais, une proposition législative visant à introduire une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés.

Dans un premier temps, d'ici à juin 2016, une assiette commune pour l'impôt sur les sociétés (ACIS) obligatoire dans l'Union, assortie d'une éventuelle exemption provisoire pour les PME qui ne sont pas des multinationales et les sociétés n'ayant pas d'activité transfrontalière, afin de disposer d'une série unique de règles applicables aux sociétés actives dans plusieurs États membres et servant à calculer leurs bénéfices imposables.

Dans un deuxième temps, dès que possible et quoi qu'il en soit fin 2017 au plus tard, une ACCIS obligatoire, en tenant dûment compte de la gamme d'options (intégrant les coûts, par exemple, de l'incorporation des PME et des sociétés n'ayant pas d'activité transfrontalière).

L'ACCIS devrait reposer sur une clé de répartition qui rende compte des activités économiques réelles des entreprises et n’avantage pas indûment certains États membres.

Pendant la période de transition comprise entre l'introduction d’une ACIS obligatoire et d’une ACCIS pleine et entière, une série de mesures visant à réduire les transferts de bénéfices (principalement via les prix de transfert), prévoyant au moins une proposition législative «anti-BEPS» de l'Union. Ces mesures ne devraient pas inclure un régime de compensation transfrontalière des pertes à moins que la Commission ne soit en mesure de garantir qu'il sera transparent et n'offrira pas la possibilité d'être détourné dans un objectif d'optimisation fiscale agressive.

La Commission devrait examiner dans quelle mesure l'élaboration d'un ensemble unique de principes comptables communément admis serait nécessaire en vue de préparer les données comptables sous-jacentes à utiliser pour les ACCIS.

Toute proposition d'ACIS ou d'ACCIS pleine et entière devrait inclure une clause contre l'évasion fiscale.

Recommandation B2. Renforcer le mandat et améliorer la transparence du groupe «code de conduite» du Conseil (fiscalité des entreprises)

Le Parlement européen invite la Commission à présenter une proposition visant à incorporer le groupe «code de conduite» à la méthode communautaire, en tant que groupe de travail du Conseil, avec la participation de la Commission européenne et du Parlement européen en tant qu'observateurs.

La transparence, l'efficacité et la responsabilité du groupe «code de conduite» devraient être renforcées notamment par:

la fourniture, les actualisations et la publication régulières des résultats de sa surveillance de la mesure dans laquelle les États membres respectent les recommandations formulées par le groupe «code de conduite» dans son rapport semestriel d'avancement adressé aux ministres des finances;

la fourniture, les actualisations et la publication régulières, tous les deux ans, d’une liste des pratiques fiscales dommageables;

la rédaction, la fourniture et la publication régulières de ses procès-verbaux, y compris d'une transparence accrue dans l'élaboration des recommandations, notamment par la présentation de la position des représentants des États membres;

la nomination d'un président politique par les ministres des finances;

la nomination par chaque État membre d'un représentant de haut niveau et d'un suppléant afin d'accroître la visibilité de l'organe.

Les tâches du groupe «code de conduite» sont les suivantes:

recenser les pratiques fiscales dommageables dans l'Union;

proposer des mesures et des délais pour l'élimination des pratiques fiscales dommageables, et suivre les résultats des recommandations ou des mesures proposées;

examiner les rapports sur les répercussions des nouvelles mesures fiscales fournis par les États membres, tel que mentionné ci-avant, et déterminer s'il y a lieu d'intervenir;

proposer d'autres initiatives axées sur des mesures fiscales dans le cadre de la politique extérieure de l'Union;

renforcer les mécanismes de protection contre les pratiques qui facilitent l'optimisation fiscale agressive.

Recommandation B3. Régime fiscal favorable aux brevets et autres régimes préférentiels: établir un lien entre régimes préférentiels et création de valeur

Le Parlement européen invite la Commission européenne à continuer de dispenser des conseils aux États membres sur la manière de mettre en place des régimes fiscaux favorables aux brevets, conformes à l'«approche du lien modifié» afin de veiller à ce qu'ils ne soient pas dommageables.

Ces conseils devraient préciser que les régimes préférentiels, tels que ceux favorables aux brevets, doivent être fondés sur l'«approche du lien modifié», telle que définie dans l'action 5 du projet BEPS de l'OCDE, à savoir qu'un lien direct doit exister entre les avantages fiscaux et les activités de recherche et développement sous-jacentes.

Des régimes favorables aux brevets, peu contraignants, n'établissant aucun lien avec l'origine géographique ou l'«âge» du savoir-faire sont à considérer comme des pratiques dommageables.

Si, après une période de 12 mois, les États membres n'appliquent toujours pas cette nouvelle approche de manière homogène, il convient que la Commission présente une proposition législative contraignante.

La Commission devrait présenter des propositions visant des normes et des définitions communes à l'échelle européenne sur ce qui relève de la promotion de la recherche et du développement et ce qui n'en relève pas, et visant à harmoniser le recours aux régimes fiscaux favorables aux brevets et à l'innovation, notamment en avançant au 30 juin 2017 l'abolition de l'ancien régime en raccourcissant la phase de maintien des droits acquis;

Recommandation B4. Société sous contrôle étranger

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative en vue:

d'instaurer un cadre coordonné à l'échelle de l'Union pour les règles relatives aux sociétés étrangères contrôlées, afin de garantir que les bénéfices maintenus dans les pays à taux d'imposition faible ou inexistant sont effectivement imposés et d'éviter un effet de distorsion sur le fonctionnement du marché intérieur provoqué par les disparités entre les règles nationales relatives aux sociétés sous contrôle étranger dans l'Union. Ce cadre devrait assurer la pleine utilisation de la législation relative aux sociétés étrangères contrôlées au-delà des cas de montages complètement artificiels. Cela ne doit pas empêcher les États membres d'instaurer des règles plus strictes.

Recommandation B5. Améliorer la coordination entre les États membres en matière de contrôles fiscaux

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition de modification de la directive 2011/16/UE, afin:

de garantir des contrôles fiscaux simultanés plus efficaces lorsque deux ou plusieurs autorités fiscales nationales conviennent de procéder à des contrôles d'une ou plusieurs personnes présentant un intérêt commun ou complémentaire;

de veiller à ce qu'une société mère et ses filiales basées dans l'Union soient contrôlées par leurs autorités fiscales respectives au cours de la même période, sous la direction des autorités fiscales de la société mère, afin de garantir des flux d'information efficaces entre autorités fiscales. Dans ce cadre:

les autorités fiscales devraient régulièrement échanger des informations concernant leurs enquêtes afin de veiller à ce que les groupes ne tirent pas profit d'incohérences ou de lacunes dans la combinaison des différents systèmes fiscaux nationaux;

les délais prévus pour les échanges d'informations sur les contrôles en cours devraient être réduits au minimum;

les autorités fiscales d'une société devraient informer systématiquement les autorités fiscales des autres entités au sein du même groupe des résultats d'un contrôle fiscal;

une autorité fiscale ne devrait prendre aucune décision concernant les résultats d'un contrôle fiscal avant d'avoir informé les autres autorités fiscales concernées.

Recommandation B6. Introduction d'un numéro d'identification fiscale européen commun

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition de numéro d'identification fiscale européen.

La proposition est fondée sur le schéma relatif à un numéro d'identification fiscale européen commun contenu dans le plan d'action de la Commission pour renforcer la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales de 2012 (action 22) (4), et les résultats de la consultation qui a suivi en 2013 (5).

C.   Convergence

Recommandation C1. Un nouvelle approche à l'égard des régimes fiscaux internationaux

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative visant à permettre à l'Union de s'exprimer d'une seule voix sur la question des régimes fiscaux internationaux.

La Commission devrait être chargée de négocier les accords fiscaux avec des pays tiers au nom de l'Union en lieu et place de la pratique actuelle des négociations bilatérales, laquelle est contre-performante, en particulier pour les pays en développement.

La Commission doit s'assurer que ces accords comprennent des clauses de réciprocité et empêchent tout effet préjudiciable aux citoyens et aux entreprises de l'Union, notamment aux PME, pouvant résulter de l'application extraterritoriale de la législation de pays tiers sur le territoire de l'Union et de ses États membres.

Un accord multilatéral commun à l'Union portant sur la fiscalité devrait être introduit afin de remplacer les nombreuses conventions fiscales bilatérales entre les États membres ou entre ces derniers et des pays tiers.

Tout nouvel accord commercial international conclu par l'Union devrait inclure une clause de bonne gouvernance fiscale.

Tous les régimes fiscaux internationaux doivent prévoir un mécanisme d'exécution.

Recommandation C2. Établir une définition commune et stricte des «paradis fiscaux»

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition en vue d'établir des critères stricts de définition des «paradis fiscaux», en collaboration avec l'OCDE et les Nations unies.

Ces critères devraient être fondés sur des indicateurs exhaustifs, transparents, solides, vérifiables de façon objective et généralement reconnus, participant à l'élaboration des principes d'une bonne gouvernance tels que définis par la Commission dans sa communication de 2009 «Encourager la bonne gouvernance dans le domaine fiscal» (6): l'échange d'informations et la coopération administrative, la concurrence fiscale loyale et la transparence.

Ces critères devraient couvrir des concepts tels que le secret bancaire, l'enregistrement de la propriété des entreprises, des trusts et des fondations, la publication de la comptabilité des entreprises, l'aptitude à échanger des informations, l'efficacité de l'administration fiscale, la promotion de l'évasion fiscale, l'existence d'instruments juridiques dommageables, la prévention du blanchiment d'argent, l'automaticité de l'échange d'informations, l'existence de conventions bilatérales, les engagements internationaux en matière de transparence et la coopération judiciaire.

La Commission, en se fondant sur ces critères, devrait dresser une liste révisée des paradis fiscaux, en remplacement de sa liste provisoire présentée en juin 2015.

Cette liste de paradis fiscaux devrait servir, dans la législation fiscale applicable, de point de référence pour les autres politiques et dispositions législatives.

La Commission devrait réviser cette liste au moins deux fois par an, ou à la demande motivée d'une des juridictions figurant sur la liste.

Recommandation C3. Mesures de rétorsion contre les sociétés ayant recours aux paradis fiscaux

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition visant à établir un arsenal de mesures de rétorsion applicables par l'Union et les États membres, en tant qu'actionnaires et bailleurs de fonds d'organismes publics, de banques et de programmes de financement, aux sociétés ayant recours à des paradis fiscaux afin de mettre en place des systèmes d'optimisation fiscale agressive et ne respectant donc pas les normes de l'Union en matière de bonne gouvernance fiscale.

Parmi ces mesures de rétorsion devraient figurer:

l'interdiction de bénéficier d'aides d'État ou de participer aux marchés publics à l'échelle nationale ou de l'Union;

l'interdiction de bénéficier de certains fonds de l'Union.

Parmi les moyens déployés à cet effet devraient figurer entre autres:

la modification des statuts de la Banque européenne d'investissement (BEI) (protocole no 5 annexé aux traités), afin de s'assurer qu'aucun bénéficiaire final ou intermédiaire financier ayant recours à des paradis fiscaux ou ayant des pratiques fiscales dommageables ne puisse bénéficier d'un financement de la BEI (7);

la modification du règlement (UE) 2015/1017 du Parlement européen et du Conseil (8) afin de garantir que ces entreprises n'auront pas accès à un financement par l'EFSI (9);

la modification des règlements du Parlement européen et du Conseil (UE) no 1305/2013 (10), (UE) no 1306/2013 (11), (UE) no 1307/2013 (12) et (UE) no 1308/2013 (13) afin de s'assurer que ces entreprises ne pourront pas bénéficier de financements destinés à la PAC;

la poursuite du processus de modernisation des aides d'État afin de veiller à ce que les États membres n'apportent aucune aide à ces entreprises (14);

la modification du règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil (15) portant dispositions communes afin de garantir que ces entreprises ne pourront bénéficier des montants alloués par les cinq Fonds structurels et d'investissement européens (Fonds européen de développement régional, Fonds social européen, Fonds de cohésion, Fonds européen agricole pour le développement rural et Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche);

la modification de l'accord portant création de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) afin de veiller à ce que cette dernière ne finance ces entreprises en aucune manière (16);

l'interdiction de la conclusion d'accords commerciaux entre l'Union et des juridictions qualifiées de «paradis fiscaux» par la Commission.

La Commission examine si des accords commerciaux existants avec des pays considérés comme étant des paradis fiscaux peuvent être suspendus ou résiliés.

Recommandation C4. Établissement stable

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative ayant pour objectif:

d'adapter la définition d'«établissement stable» afin d'ôter aux entreprises toute possibilité de parvenir à éviter artificiellement d'avoir une présence fiscale dans les États membres dans lesquels elles exercent une activité économique. Cette définition devrait également porter sur les cas où des sociétés se livrant pleinement à des activités numériques dématérialisées sont considérées comme ayant un établissement stable dans un État membre si elles maintiennent une présence numérique significative dans l'économie de ce pays;

d'introduire une définition de l'Union en matière de «substance économique» minimale, couvrant également l'économie numérique, de manière à garantir que les sociétés créent véritablement de la valeur et contribuent à l'économie de l'État membre dans lequel elles ont une présence fiscale.

Ces deux définitions devraient relever d'une interdiction concrète desdites «sociétés boîte à lettres».

Recommandation C5. Améliorer le cadre relatif aux prix de transfert dans l'Union

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative en vue:

d'élaborer, en se fondant sur sa propre expérience et sur une analyse des nouveaux principes de l'OCDE applicables en matière de prix de transfert, des lignes directrices de l'Union sur l'application desdits principes et la manière de les interpréter dans le contexte de l'Union, afin:

de refléter la réalité économique du marché intérieur;

d'apporter certitude, clarté et équité aux États membres et aux entreprises en activité dans l'Union;

de réduire le risque de détournement de la réglementation dans un but de transférer des bénéfices.

Recommandation C6. Dispositifs hybrides

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition législative visant:

à harmoniser les définitions nationales de dette, de fonds propres, d'entité peu transparente ou transparente, à harmoniser l'affectation des actifs et des passifs à un établissement stable, et à harmoniser la répartition des coûts et des bénéfices entre différentes entités d'un même groupe; ou

à prévenir la double non-imposition, en présence d'incohérences.

Recommandation C7. Modification du régime d'aides d'État de l'Union en matière de fiscalité

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter, au plus tard au milieu de l'année 2017, une proposition législative tenant compte des éléments suivants:

des lignes directrices en matière d'aides d'État précisant ce qui, aux yeux de la Commission, constitue une aide d'État de nature fiscale, et apportant ainsi une plus grande sécurité juridique aux entreprises et aux États membres, étant donné que, dans d'autres secteurs, de telles lignes directrices se sont révélées très efficaces pour prévenir les pratiques des États membres qui sont contraires au droit de l'Union en matière d'aides d'État ou pour y mettre un terme, ce qui ne peut être obtenu que moyennant un niveau élevé de détail dans les lignes directrices, notamment des seuils numériques;

la désignation publique des politiques fiscales qui ne sont pas conformes à la politique en matière d'aides d'État afin d'orienter les États membres et les entreprises et leur apporter une plus grande sécurité juridique. À cette fin, la Commission devrait réaffecter des ressources à la DG Concurrence de manière à lui permettre d'agir efficacement sur des problèmes d'aides d'État illégales (y compris d'avantages fiscaux sélectifs).

Le Parlement européen invite également la Commission européenne à évaluer, à long terme, la possibilité de modifier la réglementation actuelle afin d'éviter que les montants récupérés à la suite d'une infraction aux règles relatives aux aides d'État de l'Union ne soient rendus à l'État membre qui a accordé l'aide fiscale illégale, comme c'est le cas actuellement. À titre d'exemple, le montant de l'aide d'État récupérée pourrait être affecté au budget de l'Union ou reversé aux États membres qui ont subi une érosion de leur base d'imposition.

Recommandation C8. Modification des directives du Conseil 90/435/CEE  (17) , 2003/49/CE et 2005/19/CE ainsi que d'autres actes législatifs pertinents de l’Union, et instauration d'une clause générale anti-abus

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter une proposition qui tienne compte des éléments suivants:

après l'insertion d'une clause générale anti-abus dans la directive 90/435/CEE, procéder dans les meilleurs délais à l'intégration d'une clause générale anti-abus dans la directive 2003/49/CE et présenter des propositions visant à introduire une clause générale anti-abus dans la directive 2005/19/CE et dans d'autres actes législatifs pertinents de l’Union;

inclure cette clause générale anti-abus dans tout nouvel acte législatif de l'Union qui concerne les questions fiscales ou ayant des répercussions en matière fiscale;

en ce qui concerne la directive 2003/49/CE, en plus d'introduire une clause générale anti-abus, supprimer l'exigence pour les États membres de traiter favorablement les paiements d'intérêts et de redevances lorsqu'aucune imposition véritable n'intervient ailleurs dans l'Union;

en ce qui concerne la directive 2005/19/CE, en plus d'introduire une clause générale anti-abus, incorporer des obligations supplémentaires en matière de transparence et — si ces modifications s'avèrent insuffisantes pour prévenir l'optimisation fiscale agressive — prévoir une disposition relative à une imposition minimale exigée pour pouvoir bénéficier d'«avantages fiscaux» (tels que la non-imposition des dividendes) ou d'autres mesures ayant un effet similaire.

Recommandation C9. Améliorer les mécanismes de règlement des litiges transfrontaliers en matière de fiscalité

Le Parlement européen invite la Commission européenne à présenter, d'ici à l'été 2016, une proposition visant à:

améliorer les mécanismes actuels permettant de résoudre les litiges transfrontaliers en matière de fiscalité au sein de l'Union, en se concentrant non seulement des cas de double imposition mais également de ceux de double non-imposition. L'objectif consiste à définir une approche plus coordonnée de la part de l'Union à l'égard de la résolution des litiges, en établissant des règles plus précises et des délais plus stricts, en s'appuyant sur les systèmes déjà en place;

assurer la transparence des travaux et des décisions du mécanisme de règlement des litiges, de manière à réduire toute incertitude pour les entreprises en ce qui concerne l'application du droit fiscal.

Recommandation C10. Instaurer une retenue à la source ou une mesure ayant un effet similaire afin d'éviter que les bénéfices ne quittent l'Union sans être imposés

Le Parlement européen demande à la Commission de présenter d'ici à l'été 2016 une proposition visant à introduire une retenue à la source ou une mesure d'effet équivalent, afin de veiller à ce que tous les bénéfices générés à l'intérieur de l'Union, et qui doivent quitter l’Union, soient effectivement imposés dans l'Union avant de quitter les frontières de l'Union.

D.     Autres mesures

Recommandation D1. Mesures supplémentaires pour lutter contre le manque à gagner fiscal

Le Parlement européen invite la Commission européenne à s'intéresser également à d'autres facteurs au-delà de l'optimisation fiscale agressive et les activités de type «BEPS» qui contribuent à aggraver le manque à gagner fiscal existant, notamment à:

enquêter sur les causes du manque d'efficacité dans la perception de l'impôt, notamment celle de la TVA;

enquêter sur la causes de l'iniquité fiscale et du manque de crédibilité des administrations fiscales dans des domaines autres que l'impôt sur les sociétés;

définir des principes en matière d'amnisties fiscales, en précisant notamment dans quels cas elles seraient appropriées et dans quels cas d'autres solutions stratégiques seraient préférables, et établir une exigence pour les États membres d'informer au préalable la Commission de toute nouvelle amnistie fiscale, afin d'éliminer les conséquences néfastes de ces politiques sur les futurs recouvrements des impôts;

proposer un niveau minimal de transparence en ce qui concerne les dispositifs de remises d'impôts et les allègements fiscaux discrétionnaires mis en place par les gouvernements nationaux;

donner davantage de liberté aux États membres pour que le respect des obligations fiscales par les entreprises, et notamment les cas de non-respect systématique, soient des facteurs à prendre en considération lors de la passation de marchés publics;

veiller à ce que les autorités fiscales disposent d'un accès total et significatif aux registres centraux d'identification des bénéficiaires effectifs des entreprises et des trusts, et à ce que ces registres soient tenus et vérifiés de manière appropriée.

Cet objectif peut être atteint si les États membres transposent rapidement la quatrième directive relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, en assurant un accès large et simplifié aux renseignements figurant dans les registres centraux des bénéficiaires effectifs, y compris pour les organisations de la société civile, les journalistes et les citoyens.


(1)  Textes adoptés du 8 juillet 2015, P8_TA(2015)0257.

(2)  Règlement (UE) no 596/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 sur les abus de marché (règlement relatif aux abus de marché) et abrogeant la directive 2003/6/CE du Parlement européen et du Conseil et les directives 2003/124/CE, 2003/125/CE et 2004/72/CE de la Commission (JO L 173 du 12.6.2014, p. 1).

(3)  http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/cdcj/Whistleblowers/protecting_whistleblowers_fr.asp

(4)  COM(2012)0722.

(5)  https://circabc.europa.eu/faces/jsp/extension/wai/navigation/container.jsp

(6)  http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2009:0201:FIN:FR:PDF

(7)  http://www.eib.org/attachments/general/governance_of_the_eib_fr.pdf

(8)  Règlement (UE) 2015/1017 du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2015 sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques, la plateforme européenne de conseil en investissement et le portail européen de projets d'investissement et modifiant les règlements (UE) no 1291/2013 et (UE) no 1316/2013 — le Fonds européen pour les investissements stratégiques (JO L 169 du 1.7.2015, p. 1).

(9)  http://ec.europa.eu/priorities/jobs-growth-investment/plan/docs/proposal_regulation_efsi_fr.pdf

(10)  Règlement (UE) no 1305/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au soutien au développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et abrogeant le règlement (CE) no 1698/2005 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 487).

(11)  Règlement (UE) no 1306/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant les règlements (CEE) no 352/78, (CE) no 165/94, (CE) no 2799/98, (CE) no 814/2000, (CE) no 1290/2005 et (CE) no 485/2008 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 549).

(12)  Règlement (UE) no 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 établissant les règles relatives aux paiements directs en faveur des agriculteurs au titre des régimes de soutien relevant de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (CE) no 637/2008 du Conseil et le règlement (CE) no 73/2009 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 608).

(13)  Règlement (UE) no 1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles et abrogeant les règlements (CEE) no 922/72, (CEE) no 234/79, (CE) no 1037/2001 et (CE) no 1234/2007 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 671).

(14)  http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2013-0026+0+DOC+XML+V0//FR

(15)  Règlement (UE) no 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, portant dispositions générales applicables au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen, au Fonds de cohésion et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) no 1083/2006 du Conseil (JO L 347 du 20.12.2013, p. 320).

(16)  http://www.ebrd.com/news/publications/institutional-documents/basic-documents-of-the-ebrd.html

(17)  Directive 90/435/CEE du Conseil du 23 juillet 1990 concernant le régime fiscal commun applicable aux sociétés mères et filiales d'États membres différents (JO L 225 du 20.8.1990, p. 6).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/92


P8_TA(2015)0458

Relations UE-Chine

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur les relations UE-Chine (2015/2003(INI))

(2017/C 399/10)

Le Parlement européen

vu l'établissement de relations diplomatiques entre l'Union européenne et la Chine depuis le 6 mai 1975,

vu le partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Chine, lancé en 2003,

vu le principal cadre juridique applicable aux relations avec la Chine, à savoir l'accord de coopération commerciale et économique entre la Communauté économique européenne et la République populaire de Chine (1), signé en mai 1985, qui couvre les relations économiques et commerciales et le programme de coopération UE-Chine,

vu l'«agenda stratégique de coopération Chine — UE 2020» adopté le 21 novembre 2013,

vu le dialogue politique structuré UE-Chine officiellement établi en 1994 et le dialogue stratégique de haut niveau sur les questions stratégiques et de politique étrangère établi en 2010, notamment le 5e cycle du dialogue stratégique à haut niveau du 6 mai 2015 à Pékin,

vu les négociations en cours depuis 2007 sur un nouvel accord de partenariat et de coopération,

vu les négociations engagées en janvier 2014 sur un accord bilatéral d'investissement,

vu le 17e sommet UE-Chine, qui a eu lieu à Bruxelles le 29 juin 2015, et la déclaration conjointe publiée à l'issue du sommet,

vu l'intervention du président du Conseil européen, M. Donald Tusk, le 29 juin 2015, à la conférence de presse donnée avec le premier ministre chinois, M. Li Keqiang, à la suite du 17e sommet UE-Chine, lors de laquelle M. Tusk a fait part des «inquiétudes» de l'Union européenne «en ce qui concerne la liberté d'expression et d'association en Chine, y compris la situation des personnes appartenant à des minorités, telles que les Tibétains et les Ouïghours» et a «encouragé la Chine à renouer un véritable dialogue avec les représentants du dalaï-lama»,

vu la communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen du 24 octobre 2006 intitulée «UE — Chine: rapprochement des partenaires, accroissement des responsabilités» (COM(2006)0631),

vu les lignes directrices du Conseil concernant la politique vis-à-vis de l'Asie de l'Est,

vu les conclusions du Conseil «Affaires générales et relations extérieures» des 11 et 12 décembre 2006 sur le partenariat stratégique UE-Chine,

vu le document de stratégie par pays concernant la Chine pour la période 2007-2013, le programme indicatif pluriannuel pour 2011-2013, ainsi que l'examen à mi-parcours du document de stratégie et la révision du programme indicatif pluriannuel pour 2011-2013,

vu le tout premier document d'orientation à avoir été élaboré par la Chine sur l'Union européenne, publié le 13 octobre 2003,

vu l'adoption, le 1er juillet 2015, de la nouvelle loi sur la sécurité nationale par la commission permanente du Congrès national du Peuple et la publication, le 5 mai 2015, du deuxième projet de nouvelle loi sur la gestion des ONG étrangères,

vu le livre blanc, du 26 mai 2015, sur la stratégie militaire de la Chine,

vu le dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme institué en 1995 et sa 32e session qui s'est tenue à Pékin les 8 et 9 décembre 2014,

vu les 60 dialogues sectoriels en cours entre la Chine et l'UE concernant, entre autres, l'environnement, la politique régionale, l'emploi et les affaires sociales, ainsi que la société civile,

vu la mise en place, en février 2012, du dialogue interpersonnel de haut niveau UE-Chine, qui englobe toutes les initiatives conjointes UE-Chine dans ce domaine,

vu l'accord de coopération scientifique et technologique entre la Communauté européenne et la Chine, qui est entré en vigueur en 2000 (2), et l'accord de partenariat scientifique et technologique signé le 20 mai 2009,

vu la déclaration conjoint UE-Chine sur le changement climatique publiée en juin 2015 lors du 17e sommet UE-Chine et les contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) adressées le 30 juin 2015 par la Chine à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC),

vu la déclaration conjointe UE-Chine sur la sécurité énergétique publiée à Bruxelles le 3 mai 2012 et le dialogue sur l'énergie entre l'Union et la Chine,

vu les tables rondes Chine-UE,

vu le 18e Congrès national du Parti communiste chinois, qui s'est tenu du 8 au 14 novembre 2012, et les changements à la tête du Comité permanent du Bureau politique, adoptés lors de ce congrès,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966,

vu les conclusions de la quatrième session plénière du XVIIIe comité central du parti communiste chinois (quatrième plénum) qui s'est tenue du 20 au 23 octobre 2014,

vu la déclaration, du 27 avril 2015, du président de l'ANASE lors du 26e sommet de l'association,

vu la déclaration, du 6 mai 2015, de la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à la suite de son entrevue avec le Premier ministre chinois, Li Keqiang,

vu sa toute dernière réunion interparlementaire avec la Chine, qui a eu lieu à Bruxelles le 26 novembre 2013,

vu ses récentes résolutions sur la Chine, notamment sa résolution du 23 mai 2012 intitulée «l'UE et la Chine: l'échange inégal?» (3), celles du 2 février 2012 sur la politique étrangère de l'UE à l'égard des pays BRICS et autres puissances émergentes: objectifs et stratégies (4), du 14 mars 2013 sur la menace nucléaire et les droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée (5), du 17 avril 2014 sur la situation en Corée du Nord (6), du 5 février 2014 sur un cadre pour les politiques en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 (7) et du 12 mars 2015 sur le rapport annuel de la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité au Parlement européen (8),

vu ses résolutions du 7 septembre 2006 sur les relations UE-Chine (9), du 5 février 2009 sur les relations commerciales et économiques avec la Chine (10), du 14 mars 2013 sur les relations UE-Chine (11), du 9 octobre 2013 sur les négociations entre l'Union européenne et la Chine en vue d'un accord d'investissement bilatéral (12) et du 9 octobre 2013 sur les relations commerciales entre l'Union européenne et Taïwan (13),

vu sa résolution du 26 novembre 2009 sur les droits de l'homme et sur la Chine: droits des minorités et application de la peine de mort (14), du 10 mars 2011 sur la situation et le patrimoine culturel de Kashgar (région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine) (15), du 5 juillet 2012 sur le scandale suscité par un avortement forcé en Chine (16), du 12 décembre 2013 sur le prélèvement d'organes en Chine (17) et du 13 mars 2014 sur les priorités de l'Union européenne pour la 25e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (18),

vu l'embargo sur les armes décrété par l'Union après les événements de Tienanmen de juin 1989, qu'il a approuvé dans sa résolution du 2 février 2006 sur le rapport annuel du Conseil au Parlement européen sur les principaux aspects et les choix fondamentaux de la politique étrangère et de sécurité commune (19),

vu sa résolution du 7 juillet 2005 sur les relations entre l'Union européenne, la Chine et Taïwan et la sécurité en Extrême-Orient (20),

vu ses résolutions antérieures sur le Tibet, et notamment sa résolution du 25 novembre 2010 sur le Tibet — projets visant à imposer le chinois comme principale langue d'enseignement (21), du 27 octobre 2011 sur le Tibet, en particulier l'auto-immolation de nonnes et de moines (22), et du 14 juin 2012 sur la situation des droits de l'homme au Tibet (23),

vu les neuf cycles de pourparlers qui ont eu lieu de 2002 à 2010 entre de hauts représentants du gouvernement chinois et le dalaï-lama, vu le livre blanc de la Chine sur le Tibet, publié par le Bureau de l'information du Conseil des affaires d'État chinois le 15 avril 2015 et intitulé «Le développement du Tibet est entraîné par une irrésistible marée historique», vu le mémorandum de 2008 et la note de 2009 relative au mémorandum sur une autonomie réelle, présentés par les représentants du 14e dalaï-lama,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A8-0350/2015),

A.

considérant que 2015 marque le 40e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne; que le partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Chine est un instrument fondamental, tant dans le cadre des relations entre l'Union européenne et la République populaire de Chine (RPC) que dans la recherche de réponses communes à un ensemble de problèmes planétaires ou dans la définition d'intérêts communs, tels que la sécurité mondiale et régionale, la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, la cybersécurité, les armes de destruction massive et la non-prolifération nucléaire, la sécurité énergétique, la réglementation financière mondiale et la régulation des marchés mondiaux, le changement climatique et le développement durable, ainsi que dans la création d'un cadre destiné à répondre aux questions bilatérales entre l'UE et la Chine;

B.

considérant que la Chine et l'UE ont ouvert, en 2013, des négociations en vue d'un traité bilatéral d'investissement;

C.

considérant que la Chine, avec son marché gigantesque en expansion, est un partenaire commercial majeur de l'Union européenne; que les négociations en cours en vue d'un accord d'investissement constituent l'un des sujets les plus importants des relations économiques et commerciales bilatérales entre l'Union européenne et la Chine;

D.

considérant que la Chine a, sous l'impulsion de l'actuel secrétaire général du parti communiste chinois (PCC) et président chinois, Xi Jinping, lancé une série d'initiatives, notamment un projet de «nouvelle route de la soie» pour rapprocher économiquement la Chine de l'Asie centrale, puis, à terme, de l'Europe et de l'Afrique, la création de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), un accord énergétique d'importance stratégique avec la Russie qui prévoit la livraison de 38 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, ainsi que la construction d'un oléoduc et d'autres projets communs de prospection et d'extraction de pétrole en Chine; que, ces dernières années, la Chine a mené des politiques d'investissement de plus en plus actives dans l'Union européenne et son voisinage oriental;

E.

considérant que le président Xi Jinping a présenté le «rêve chinois» comme un concept et une vision dont l'objectif est de réaliser un rajeunissement national et de construire une société modérément prospère sur tous les plans dans les domaines économique, social, culturel et politique et que la Chine deviendra un pays développé à part entière en 2049;

F.

considérant que la Chine a connu une très forte croissance économique au cours de ces vingt dernières années et que 600 millions de citoyens chinois sont sortis de la pauvreté;

G.

considérant que le krach boursier chinois de 2015 a eu des conséquences négatives sur la stabilité financière mondiale, notamment dans l'Union européenne;

H.

considérant que la politique chinoise de planification des naissances s'est soldée par un vieillissement rapide de la population depuis les années 1980, plus de 200 millions de Chinois ayant désormais plus de 60 ans;

I.

considérant que la dégradation de l'environnement a pris des proportions dramatiques en Chine et qu'une action ciblée, énergique et immédiate du gouvernement n'a jamais été aussi urgente et nécessaire; que, lors du récent sommet UE-Chine, il a également été question du thème du développement durable et du changement climatique, et que les parties ont adopté une déclaration conjointe sur le changement climatique;

J.

considérant que la Chine a reconnu la nécessité de lutter contre la menace représentée par le changement climatique et qu'elle s'est engagée à adopter un protocole, ou tout type d'instrument juridique, visant à parvenir à un accord global sur ce thème lors de la Conférence sur les changements climatiques qui aura lieu à Paris;

K.

considérant que la campagne anticorruption du président Xi, bien accueillie par la population, lancée en 2012 et visant à répondre à des problèmes de gouvernance en ciblant le Parti, le gouvernement, l'armée et les dirigeants d'entreprises d'État soupçonnés de corruption, réclame son lot de victimes de haut rang en dévoilant non seulement les pots-de-vin versés mais aussi les énormes fortunes accumulées par certains responsables chinois, mettant ce faisant à jour le noyautage du régime par de puissants réseaux criminels;

L.

considérant que les ONG étrangères sont en pleine expansion et jouent un rôle essentiel au développement d'ONG locales et à l'ouverture de la Chine depuis la réforme;

M.

considérant que la Chine a, pour des raisons de sécurité nationale, publié cette année trois nouveaux projets de loi qui contiennent aussi des dispositions juridiques concernant la cybersécurité et les ONG;

N.

considérant que les villes de Pékin, Kunming et Urumqi ont, en 2013 et 2014, été les cibles de violentes attaques terroristes de grande ampleur tuant 72 personnes et en blessant 356 autres; que la Chine prépare une loi contre le terrorisme traduisant la volonté du gouvernement d'ériger la lutte contre le terrorisme au rang de priorité absolue;

O.

considérant qu'en juin 2015, le Conseil législatif de Hong Kong a voté contre une proposition controversée qui n'aurait laissé les électeurs de Hong Kong élire leur chef de l'exécutif que parmi des candidats sélectionnés par une commission pro-Pékin; que c'est précisément cette proposition qui a provoqué la «révolution des parapluies», mouvement en faveur de la démocratie qui s'est exprimé par des manifestations massives pendant 79 jours, de fin septembre à mi-décembre 2014;

P.

considérant que les nouveaux dirigeants chinois voient dans l'émergence de la RPC un phénomène irréversible s'expliquant par le passage d'une «diplomatie attentive» à une «diplomatie proactive»;

Q.

considérant que le nouveau livre blanc sur la stratégie militaire de la Chine prévoit de rompre avec la mentalité traditionnelle selon laquelle la terre prime sur la mer et de donner une plus grande importance à la maîtrise des océans et à la protection des droits et intérêts maritimes; que la Chine ne reconnaît pas la convention des Nations unies sur le droit de la mer pour ce qui est des différends dans la mer de Chine méridionale et orientale;

R.

considérant qu'en 2002, la Chine et les pays de l'ANASE ont, dans une déclaration de conduite, promis de créer les conditions nécessaires à une «solution pacifique et durable» dans la mer de Chine méridionale; que les tensions avec les pays limitrophes que sont Taïwan, le Viêt Nam, les Philippines, la Malaisie et Brunei continuent cependant de croître;

S.

considérant que la Chine est le principal allié politique de la Corée du Nord, le premier investisseur, donateur d'aide, fournisseur de denrées alimentaires et d'énergie dans le pays ainsi que son partenaire commercial numéro un; que des experts chinois ont récemment révélé que la Corée du Nord pouvait déjà être en possession de 20 ogives nucléaires;

T.

considérant que la crise ukrainienne a rapproché la Russie et la Chine et contribué à resserrer leurs relations mutuelles comme jamais auparavant;

U.

considérant que, le 8 mai 2015, la Russie et la Chine ont signé un accord bilatéral sur la «sécurité de l'information» qui définit les cybermenaces comme la transmission d'informations susceptibles de mettre en danger les «systèmes sociopolitiques et socio-économiques et l'environnement spirituel, moral et culturel des États»;

V.

considérant que la Chine a, depuis 2005, accordé des crédits pour un montant total d'environ 100 milliards de dollars aux États d'Amérique latine; que la Chine est actuellement le premier partenaire commercial du Brésil et le deuxième pour des pays tels que l'Argentine, le Venezuela et Cuba;

W.

considérant que le gouvernement chinois reconnaît l'importance et le caractère universel des droits de l'homme, mais qu'il ne présente pas de résultats concrets attestant l'amélioration de son bilan en matière de droits de l'homme;

X.

considérant que la Chine a officiellement et théoriquement reconnu l'universalité des droits de l'homme et a rejoint, au cours des trois dernières décennies, le cadre international des droits de l'homme en signant un grand nombre de traités relatifs aux droits de l'homme, adhérant ainsi au système juridique international et institutionnel des droits de l'homme;

Y.

considérant que le président Xi a annoncé publiquement en 2015 «vouloir étendre l'état de droit à tout le pays», convaincu qu'une justice effective est une nécessité pour la consolidation d'une économie et d'une société modernes en Chine;

Z.

considérant que le PCC reconnaît cinq religions contrôlées en définitive par son département du travail du Front uni; que cette liste est exclusive et que les autres religions et cultes font donc l'objet d'une discrimination;

AA.

considérant que l'Union européenne et la Chine se sont engagées dans des dialogues sur les droits de l'homme depuis 1995;

AB.

considérant que le Médiateur de l'Union européenne a, dans son projet de recommandation adopté le 26 mars 2015, critiqué l'absence d'évaluation de l'impact des droits de l'homme sur le mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et l'État, et ce dans le cadre des négociations en vue d'un accord de commerce et d'investissement avec le Vietnam; que cette lacune crée un précédent important dans les négociations entre l'Union européenne et la Chine dans la perspective d'un accord bilatéral d'investissement;

AC.

considérant que les Tibétains expriment, à travers le mouvement Lhakar («mercredi blanc»), leur identité culturelle en ne portant que des habits tibétains, en ne parlant que tibétain et en ne mangeant que des plats tibétains le mercredi; que, à ce jour, plus de 140 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la politique de Pékin dans la région autonome du Tibet; que des tensions ont récemment fait suite au décès en prison du lama Tenzin Delek Rinpoche; qu'une politique d'installation de populations Han est mise en œuvre au Tibet; que 2015 marque le 50e anniversaire de la création de la région autonome du Tibet; qu'aucun progrès n'a été fait dans la résolution de la crise tibétaine ces dernières années puisque le dernier cycle de pourparlers de paix a eu lieu en 2010;

AD.

considérant que l'Union européenne reste, dans le cadre des relations entre les deux rives du détroit de Taïwan, fidèle à sa politique de la Chine unique;

Accord de partenariat et de coopération UE-Chine

1.

salue le 40e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne et y voit une source d'inspiration pour renforcer un partenariat stratégique si nécessaire dans un monde polarisé et globalisé, et pour accélérer les négociations en cours sur un nouvel accord de partenariat et de coopération, fondé sur la confiance, la transparence et le respect des droits de l'homme; souligne que les deux parties, lors du récent sommet UE-Chine qui s'est tenu le 29 juin 2015, ont réaffirmé leur volonté de renforcer ce partenariat; souligne que la Chine est une puissance internationale de premier plan et l'un des partenaires les plus importants de l'Union européenne; souligne que les deux parties se sont engagées, dans les dix prochaines années, à favoriser le partenariat stratégique global UE-Chine dans l'intérêt mutuel de l'Union européenne et de la Chine; exprime son soutien au dialogue stratégique annuel (ou semestriel) de haut niveau, au dialogue économique et commercial de haut niveau, au dialogue interpersonnel de haut niveau et aux plus de 60 dialogues sectoriels que mènent l'Union européenne et la Chine sur un large éventail de sujets; espère vivement que ces dialogues sectoriels permettront de renforcer la confiance et qu'ils se concrétiseront pas des résultats tangibles;

2.

salue le bilan du 17e sommet UE-Chine organisé le 29 juin 2015, qui a élevé les relations bilatérales à un niveau inédit et qui a inauguré une nouvelle ère de coopération politique plus étroite, allant au-delà des simples relations commerciales et favorisant une action coordonnée face aux défis mondiaux; note que les deux parties ont pleinement reconnu les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l'agenda stratégique de coopération UE-Chine 2020 et qu'un mécanisme d'examen bilatéral au niveau des autorités sera créé pour suivre les actions menées; se félicite du fait que, lors du sommet, les deux parties aient convenu d'un ensemble de priorités pour renforcer leur coopération bilatérale et accroître la dimension mondiale de leur partenariat stratégique;

3.

souligne que les États membres de l'Union se doivent de parler d'une seule et même voix au gouvernement chinois, notamment au regard du forcing diplomatique dont fait actuellement preuve Pékin et de sa volonté de redessiner l'architecture de la gouvernance mondiale; salue la fin des négociations sur les articles de l'accord relatifs à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et se réjouit à la perspective d'une étroite coopération de l'Union européenne avec la BAII; regrette l'absence de coordination étroite au niveau de l'Union et de débat de fond sur l'adhésion de plusieurs États membres à la BAII; souligne l'importance de la politique d'échanges et d'investissements, qui est le domaine le plus concret pour exercer une influence maximale dans la relation stratégique avec la Chine; prend acte de la coopération qui s'est récemment mise en place entre la Chine et certains pays d'Europe centrale et orientale (également appelés le groupe des 16+1), parmi lesquels figurent plusieurs États membres de l'Union européenne, et estime qu'elle ne doit cependant pas conduire à diviser l'Union européenne ou à affaiblir sa position vis-à-vis de la Chine et que cette forme de coopération devrait aborder les questions de droits de l'homme; invite le Service européen pour l'action extérieure et la Commission à présenter au Parlement européen un rapport annuel sur l'évolution des relations entre l'Union européenne et la Chine; appelle à renforcer les échanges avec la Chine ainsi que les investissements réglementés, susceptibles d'être mis en œuvre;

4.

reconnaît que la Chine devrait jouer un rôle plus important dans les institutions financières multilatérales afin de mieux refléter le poids de son économie; voit dans la BAII récemment créée l'occasion, pour la Chine, de jouer un rôle d'acteur responsable dans l'ordre multilatéral; invite la nouvelle institution à ne pas reproduire les erreurs du passé, qui ont consisté à privilégier le financement de projets d'infrastructures grandioses, et à donner plutôt la priorité à l'assistance technique et à l'accès aux connaissances à l'échelle mondiale tout en équilibrant les priorités environnementales, sociales et de développement;

5.

considère qu'il est crucial que la participation européenne à la création de la BAII consiste tant à garantir l'adoption de procédures transparentes d'évaluation des prêts et la mise en œuvre de normes claires en matière gouvernance, de responsabilité sociale et d'environnement que de veiller à ce que la BAII accorde une attention particulière à maintenir la charge de la dette des pays emprunteurs à un niveau contrôlable;

6.

salue la participation de plusieurs États membres à la BAII; exprime toutefois son inquiétude devant l'absence de débat de fond, de coordination étroite et de réponse ou d'approche coordonnée au niveau de l'Union face aux actions lancées par le gouvernement chinois pour créer de nouvelles institutions multilatérales; invite instamment les institutions de l'Union et les États membres à y voir un avertissement et de veiller à éviter qu'une telle absence de coordination ne se reproduise à l'avenir;

7.

salue l'accord politique visant à améliorer les liaisons infrastructurelles stratégiques entre l'Union européenne et la Chine; se félicite dès lors de la décision de mettre en place une nouvelle plateforme dite de connectivité dans le but de créer un environnement favorable à des réseaux d'infrastructures transfrontaliers durables et interopérables dans les pays et régions situés entre l'Union européenne et la Chine; se félicite notamment de la volonté de l'Union européenne de lancer ce projet à l'échelle européenne; demande instamment aux deux parties de saisir les opportunités offertes par l'inter-relation étroite des deux partenaires, notamment la possibilité d'investir conjointement dans les infrastructures bordant la nouvelle route de la soie et la nouvelle route maritime de la soie;

8.

attire l'attention sur la croissance vigoureuse de l'économie chinoise pendant les vingt dernières années et souligne que les États membres de l'Union européenne devraient tirer davantage profit des perspectives offertes par ce développement économique; prend acte de l'intérêt que la Chine porte aux investissements stratégiques dans les infrastructures en Europe et met en exergue la nécessité de coopérer avec la Chine et d'autres pays de la région sur des projets tels que l'initiative chinoise «la ceinture et la route» et le plan Juncker d'investissements de l'Union, notamment dans le domaine des liaisons ferroviaires, des ports et des aéroports; exhorte la vice-présidente/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et la Commission à réfléchir aux effets de la politique d'investissement mondiale de la Chine ainsi que de ses activités en matière d'investissement dans l'Union européenne et dans ses pays voisins à l'est; souligne, conformément à ses positions antérieures sur le sujet et dans le respect plein et entier des compétences de la commission INTA, l'importance de l'accord bilatéral d'investissement entre l'Union européenne et la Chine en cours de négociation; demande l'ajout d'un chapitre entièrement consacré au développement durable dans les accords bilatéraux d'investissement, qui prévoie des engagements contraignants en ce qui concerne les normes fondamentales du travail de l'Organisation internationale du travail et les principaux accords multilatéraux sur l'environnement; souligne que les entreprises européennes ont de plus en plus souvent tendance à se plaindre d'être victimes de règlements et de discriminations à géométrie variable; insiste sur l'importance d'un résultat positif des négociations en cours visant à conclure un accord d'investissement, et ce afin d'encourager les investissements et permettre de les protéger, de garantir l'accès aux marchés, notamment la participation aux marchés publics, et de veiller à un traitement équitable des entreprises tant en Europe qu'en Chine; demande de nouvelles mesures et un suivi actif pour garantir des relations commerciales plus équilibrées après la suppression des entraves au commerce et à l'investissement auxquelles étaient exposées les entreprises européennes; appelle la Chine et l'Union européenne à renforcer leur coopération pour améliorer l'accès des petites et moyennes entreprises aux deux marchés; salue la volonté de l'Union européenne et de la Chine d'aboutir à une économie mondiale ouverte et à un environnement d'échanges et d'investissement équitable, transparent et réglementé, garantissant des conditions de concurrence équitables et la lutte contre le protectionnisme;

9.

prend acte, à cet égard, du lancement de l'initiative «une ceinture, une route» visant à construire des liaisons pour les communications et l'énergie en Asie centrale, de l'Ouest et du Sud, jusqu'en Europe; estime que, vu son importance géostratégique, cette initiative doit être exécutée de manière multilatérale; considère qu'il est de la plus haute importance de développer les synergies et les projets en toute transparence et en mobilisant toutes les parties prenantes;

10.

appelle au renforcement de la coordination entre l'Union européenne et la Chine dans des domaines tels que le G20, la sécurité et la défense, la lutte contre le terrorisme, l'immigration clandestine, la criminalité transnationale, la non-prolifération nucléaire, la sécurité mondiale et régionale, la cybersécurité, les armes de destruction massive, la sécurité énergétique, la gouvernance et la réglementation du secteur financier et des marchés, le changement climatique, l'urbanisation, les programmes de développement et d'aide ainsi que le développement durable; insiste sur l'importance de la coopération dans le domaine du développement régional ainsi que du dialogue et des échanges en ce qui concerne la stratégie Europe 2020 et le treizième plan quinquennal chinois à venir;

11.

invite le SEAE à veiller à ce que les droits de l'homme figurent parmi les priorités de l'agenda des relations et des dialogues avec la Chine;

12.

demande que les engagements pris lors de la visite du président chinois Xi à Bruxelles en mars 2014 en ce qui concerne l'intensification des échanges entre l'Union européenne et la Chine sur les questions des droits de l'homme se traduisent par des améliorations concrètes de la situation sur le terrain;

13.

invite instamment le Conseil et la Commission à engager davantage la Chine, à travers un dialogue constructif visant à encourager le passage de la Chine à l'État de droit et au respect des droits de l'homme et à soutenir son intégration dans l'économie mondiale;

14.

se félicite de l'approfondissement du partenariat UE-Chine sur l'urbanisation; appelle à une coopération accrue dans les domaines de la planification urbaine et de l'urbanisme, des services publics, de la construction écologique et des transports intelligents; encourage le lancement de nouveaux programmes communs associant des villes et des entreprises européennes et chinoises;

15.

salue la déclaration conjointe de la troisième réunion du dialogue interpersonnel de haut niveau UE-Chine du 15 septembre 2015; insiste sur l'importance des échanges interpersonnels et de la facilitation des échanges pour les citoyens de l'Union européenne et les citoyens chinois; soutient les efforts du dialogue interpersonnel de haut niveau de se concentrer sur un certain nombre de projets communs, de partager les bonnes pratiques et de favoriser les échanges interpersonnels; souligne qu'il faut particulièrement favoriser l'échange d'experts et d'étudiants entre les deux parties;

16.

est préoccupé par les pratiques de dumping et par le manque de transparence en ce qui concerne les politiques et les subventions du gouvernement chinois par l'intermédiaire de crédits d'impôt, de concessions de terre, de crédits à taux réduit, de matières premières subventionnées et d'autres mesures;

17.

est préoccupé par les obstacles rencontrés par les entreprises européennes sur le marché chinois, tels que les transferts de technologie forcés, le faible respect des droits de propriété intellectuelle et les pratiques discriminatoires; insiste sur l'importance de la réforme du marché en Chine, de l'application des principes de l'économie de marché ainsi que de la suppression de la discrimination et des restrictions injustifiées;

18.

reconnaît les opportunités offertes par les investissements chinois en Europe dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS); souligne que ce Fonds est ouvert aux investissements d'un certain nombre d'acteurs, mais qu'il doit néanmoins rester sous la gouvernance de l'Union européenne;

19.

reconnaît le défi que constitue l'engagement de l'économie chinoise sur une voie réellement durable dans le cadre de la «nouvelle normalité»; estime qu'une participation accrue de la Chine dans les organisations économiques internationales, telles que le FMI, pourrait avoir des conséquences positives en rendant les économies chinoise et mondiale plus durables et plus équilibrées et contribuer à la réforme de ces organisations; demande instamment aux autorités chinoises de fournir des statistiques fiables et d'améliorer la transparence sur l'état de l'économie;

20.

prend acte avec inquiétude du fait que ces derniers mois les indices boursiers chinois ont perdu un tiers de leur valeur et que ce phénomène a entraîné la suspension de centaines de transactions commerciales; s'inquiète de la crise financière actuelle qui frappe la Chine et notamment ses marchés boursiers et reconnaît le risque que cela pose pour l'économie mondiale, eu égard au rôle majeur qu'il joue dans les échanges planétaires et dans le système financier mondial; exhorte les autorités chinoises à relever le défi visant à adopter un modèle économique durable en lieu et place du modèle économique actuel; constate que les spectaculaires krachs boursiers qui ont récemment eu lieu en Chine ont, de par la volatilité inhérente des marchés boursiers, heurté de front la culture du contrôle des autorités chinoises;

21.

salue le fait que, ces dernières décennies, un nombre considérable de citoyens chinois soient sortis de l'extrême pauvreté grâce à la forte croissance et à l'ouverture progressive de l'économie chinoise; fait néanmoins part de son inquiétude devant les problèmes environnementaux et les grandes inégalités souvent entraînés par ces progrès économiques;

22.

se félicite que, dans la récente déclaration conjointe UE-Chine sur les changements climatiques, adoptée lors du sommet du 29 juin 2015, les deux parties aient exprimé leur volonté de travailler ensemble pour parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant à la conférence de Paris sur les changements climatiques en 2015; invite toutes les parties à la conférence à aller de l'avant en s'appuyant sur la dynamique créée par les déclarations UE-Chine et États-Unis-Chine relatives aux changements climatiques; insiste sur la nécessité de coopérer dans le domaine de l'énergie afin de faire face conjointement aux multiples défis liés à la sécurité énergétique et à l'architecture mondiale de l'énergie;

Situation intérieure

23.

prend acte du fait que sous la direction du président Xi, le gouvernement chinois fait preuve d'une plus grande assurance dans son pays comme à l'étranger; fait observer que la liberté des militants des droits de l'homme dans le pays, des avocats, des journalistes, des blogueurs, des universitaires et de divers représentants de la société civile n'a, depuis des années, jamais été autant muselée; fait observer que le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme reste très préoccupant;

24.

est vivement préoccupé par l'imminence de l'adoption du projet de loi sur les ONG, qui ne peut se traduire que par un nouveau rétrécissement de l'espace laissé à la société civile du pays et réduire sensiblement la liberté d'association et d'expression dans le pays, notamment en interdisant aux «ONG étrangères» qui ne sont pas immatriculées auprès du ministère chinois de la sécurité publique et des autorités provinciales qui sont y sont rattachées de financer des organisations ou citoyens chinois et en interdisant aux entités chinoises d'exercer des «activités» pour le compte de ces ONG étrangères non immatriculées ou avec leur autorisation, y compris les organisations implantées à Hong Kong et à Macao; appelle les autorités chinoises à réviser en profondeur cette loi pour la mettre en conformité avec les normes internationales en matière de droits de l'homme;

25.

s'inquiète du nouveau projet de loi sur la cybersécurité qui renforcerait et institutionnaliserait les pratiques de censure et de surveillance du cyberespace, et pourrait forcer les sociétés européennes à inclure des portes dérobées obligatoires dans leur infrastructure de TI; fait remarquer que les juristes chinois réformateurs et les défenseurs des droits civils craignent que cette loi ne restreigne encore plus la liberté d'expression et favorise l'autocensure; souligne l'importance de l'influence négative des législations relatives à la cybersécurité et aux ONG sur les activités des entreprises et institutions européennes en RPC; appelle dès lors le Conseil européen, le SEAE et la Commission à continuer d'exprimer auprès des autorités chinoises de fortes réserves concernant ces mesures très controversables; s'inquiète de la définition très large donnée par la Chine de la «sécurité nationale» et des «menaces importantes» dans sa nouvelle loi sur la sécurité nationale, qui inclut les «influences culturelles néfastes» parmi les menaces; conclut que cette législation formule les intérêts en matière de sécurité nationale de manière tellement large et vague qu'elle laisse aux autorités chinoises pratiquement toute latitude pour agir contre toute action, personne ou publication qui leur déplairait;

26.

s'inquiète de ce que, même si la campagne anticorruption lancée par les dirigeants chinois représente un effort louable pour renforcer la confiance des citoyens envers leur gouvernement, cette initiative se caractérise par un manque de transparence et ne respecte pas dans la plupart des cas l'état de droit; observe que dans certains cas la campagne est détournée à des fins de règlement de différends internes et de consolidation du rôle et de la puissance du PCC; regrette toutefois que cette campagne ait été menée en sapant encore davantage l'état de droit, en incarcérant des fonctionnaires prétendus coupables de manière arbitraire, en les privant de protections juridiques élémentaires et en faisant souvent usage de la force pour les faire passer aux aveux;

27.

exprime ses condoléances aux proches des plus de 173 victimes des explosions qui ont détruit la ville portuaire de Tianjin le 12 août 2015 et qui ont entraîné le déplacement de milliers de résidents; prend acte du nombre croissant de grandes manifestations pacifiques en faveur de l'environnement dans différentes parties du pays; dénonce l'entreposage illégal de milliers de tonnes de substances chimiques hautement toxiques à une distance illégale de moins de 600 mètres de zones habitées; considère que la couverture médiatique officielle lente et dissimulatrice de la catastrophe de Tianjin est très contre-productive, d'autant plus qu'elle s'est accompagnée de mesures de censure prises à l'encontre de la couverture médiatique de cette immense tragédie au niveau social; souligne qu'il est important de mettre en œuvre toutes les normes de sécurité industrielle conformément à la législation chinoise et internationale et appelle le gouvernement chinois à renforcer les normes en matière d'environnement et de sécurité pour les produits dangereux, en les harmonisant dans un premier temps avec les propres lois du pays;

28.

prend acte du fait que les explosions du 12 août 2015 à Tianjin et du 31 août 2015 à Dongying sont le signe qu'il est urgent que la Chine prenne à bras-le-corps la question de la sécurité industrielle, notamment en ce qui concerne la corruption et l'impunité;

29.

souligne l'urgence d'adopter des mesures visant à protéger l'environnement, sachant qu'en 2014 notamment, seules huit des 74 principales villes ont respecté la norme nationale applicable en matière de concentration de PM 2,5 dans l'air ambiant et qu'en Chine 190 millions de personnes tombent malades tous les ans en raison de la pollution de l'eau; met en garde contre la double crise de l'eau (pollution importante associée à une augmentation des volumes d'eau utilisés) qui est de nature à nourrir une profonde instabilité sociale et politique; rappelle que le coût de la dégradation de l'environnement en Chine touche également des pays voisins; met l'accent sur les coûts de la dégradation de l'environnement et espère que le prochain plan quinquennal fera de l'environnement une priorité; fait également observer que l'absence de protection de l'environnement entraîne des dommages écologiques mais est également source d'actes de concurrence déloyale; se félicite de l'accord entre l'Union européenne et la Chine visant à renforcer leur coopération pour relever les principaux défis environnementaux, tels que la pollution de l'air, de l'eau et des sols; se félicite que la nouvelle loi de protection de l'environnement engage, même rétroactivement, la responsabilité des cadres locaux en cas de préjudice environnemental dans l'exercice de leurs fonctions et que cet engagement en faveur de la protection de l'environnement est amené à jouer un rôle plus central dans la promotion de ces cadres locaux; exhorte les autorités nationales et locales à faire participer de manière active et constructive les organisations environnementales et les mouvements locaux au suivi, à la mise en œuvre et à l'application des initiatives et des politiques environnementales de la Chine; rappelle que le sommet UE-Chine de juin 2015 a mis en place des mesures de politique environnementale et des actions contre le changement climatique, invitant la Chine à limiter ses émissions de CO2 en vue du sommet de Paris de décembre 2015 et conformément aux objectifs de l'agenda stratégique 2020 adopté à Pékin en 2013;

30.

se félicite du renforcement de la coopération et des échanges d'expérience dans les domaines de la protection des consommateurs et des droits de ces derniers entre l'Union européenne et la Chine, ainsi que du renforcement des mesures d'intervention du gouvernement chinois à cet égard, qui se traduisent par un régime plus strict de responsabilité des détaillants en vertu du code de conduite professionnel réglementant les obligations de retour et de réparation, les fraudes potentielles, la publicité mensongère et frauduleuse, les conditions de prépaiement et la protection des données des consommateurs à caractère personnel, notamment si l'on tient compte de l'essor rapide du secteur des achats sur internet en Chine;

31.

fait observer que, ces dernières années, la politique de la Chine dans la lutte contre le terrorisme a rapidement évolué pour délaisser l'approche réactive «défense contre terreur» au profit d'une démarche proactive consistant à faire la «guerre à la terreur», le tout relayé par une «gestion de la crise» de tous les instants qui permet d'intervenir, à un degré jusqu'alors inconnu, dans les régions concernées et dans la vie sociale; s'inquiète du projet de loi chinois sur la «lutte contre le terrorisme» qui pourrait entraîner d'autres violations de la liberté d'expression, de réunion, d'association et de religion, notamment au Tibet et au Xinjiang, régions où vivent des minorités;

32.

est solidaire avec le peuple chinois dans ses efforts pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme; exprime toutefois ses préoccupations concernant la définition de «terroriste» incluse dans le projet de loi de la Chine sur la lutte contre le terrorisme, qui, s'il n'est pas révisé en profondeur, pourrait donner lieu à la pénalisation de presque toutes les formes d'expression pacifique de la culture, de la religion ou de l'identité du Tibet qui seraient différentes de celles de l'État;

33.

appelle la Chine à accroître la liberté d'internet et à respecter la cybersécurité de tous les États;

34.

s'inquiète de ce que la région du Xinjiang soit prisonnière d'un cercle vicieux dans la mesure où elle est prise en étau entre, d'une part, des groupuscules séparatistes et extrémistes violents issus de la population musulmane ouïghoure de langue turcique, qui sont toutefois loin de constituer la grande majorité, et, d'autre part, Pékin qui, au nom de la stabilité, répond de plus en plus souvent aux agitations sociales par la répression en durcissant son appareil sécuritaire dans la région, en creusant le fossé entre de nombreux Ouïghours et Pékin et en nourrissant dans la population ouïghoure un ressentiment à l'encontre de l'ethnie chinoise han; regrette la marginalisation de la culture ouïghoure dans la région du Xinjiang, qui se traduit notamment par l'interdiction aux fonctionnaires ouïghoures de se rendre dans les mosquées et, dans certains lieux, d'observer le ramadan; invite les autorités chinoises à faire tout leur possible pour instaurer un véritable dialogue avec la communauté ouïghoure et protéger l'identité culturelle de la population ouïghoure; observe avec une vive préoccupation que des restrictions de voyage, en particulier au Tibet et au Xinjiang, peuvent être imposées à des citoyens de l'Union, notamment aux diplomates et aux journalistes; constate qu'aucune restriction de ce type ne s'applique aux citoyens chinois (y compris les diplomates et les journalistes) dans les États membres de l'Union; demande donc de prendre d'urgence des mesures pour faire respecter le principe de réciprocité;

35.

exprime sa sympathie et sa solidarité à l'égard de la population de Hong Kong par son soutien en faveur des réformes démocratiques; souligne que l'autonomie de Hong Kong est garantie par la loi fondamentale; fait valoir que l'introduction d'un suffrage universel à part entière dans la région administrative spéciale est totalement compatible avec le principe «un pays, deux systèmes»; regrette que la réforme de la loi électorale relative à la nomination du chef de l'exécutif de Hong Kong n'ait pu être menée à bien; espère qu'un nouveau processus de réforme pourra prochainement être amorcé dans l'optique d'accorder aux citoyens de Hong Kong le droit au suffrage universel direct en 2017, assorti d'un véritable choix entre divers candidats; accueille favorablement le rapport conjoint du Service européen pour l'action extérieure et de la Commission au Parlement européen et au Conseil du 24 avril 2015 intitulé «Région administrative spéciale de Hong Kong: rapport annuel 2014», et soutient l'engagement de l'Union européenne en faveur du renforcement de la démocratie, dont l'état de droit, l'indépendance du système judiciaire, les libertés et les droits fondamentaux, la transparence et la liberté d'information et d'expression à Hong Kong;

36.

soutient fermement le principe «un pays, deux systèmes» comme base de bonnes relations entre les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao et la Chine continentale;

37.

s'inquiète des troubles politiques et civils récents à Hong Kong et appelle la Chine à respecter ses obligations de respect des droits et des libertés de la population de Hong Kong, conformément à la déclaration commune sino-britannique signée en 1984;

Situation extérieure

38.

prend acte du rêve de modernisation nationale du président Xi, qui, depuis son lancement, prévoit un rôle plus fort et une démarche plus volontariste de la Chine dans le monde; encourage la vice-présidente/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à explorer les possibilités d'élaboration d'une approche commune avec les États-Unis vis-à-vis de la Chine à partir du moment où cela participe aux intérêts de l'Union européenne; souligne que l'émergence durable de l'acteur mondial qu'est la Chine commande une remise à plat continue, rapide et urgente des priorités stratégiques de l'Europe dans le cadre de ses relations avec la Chine; souligne qu'il est nécessaire que, dans un monde globalisé et interdépendant, une puissance mondiale telle que la Chine s'investisse de manière plus active et constructive pour relever les défis mondiaux et résoudre les conflits régionaux et pour établir un ordre mondial multilatéral qui respecte le droit international, les valeurs universelles et la paix; estime que la Chine devrait occuper une place croissante parmi les principaux pays du monde, en respectant les règles établies pour toutes les parties;

39.

prend note que le président Xi, avec sa proposition de «nouveau modèle de relations entre grandes puissances», qui associe la Chine, les États-Unis et d'autres acteurs de la région, privilégie l'axe sino-américain; privilégie une approche plus constructive en faveur de la création d'un nouvel ordre mondial au titre duquel la Chine devrait apporter sa contribution et qu'elle devrait intégrer, sachant que cet ordre serait fondé sur les valeurs universelles des droits de l'homme, de la démocratie et de la sécurité humaine; appelle l'Union européenne à être plus active en Asie et à coopérer avec la Chine, les États-Unis et d'autres acteurs locaux pour renforcer la stabilité de la région;

40.

met en exergue le fait que le récent livre blanc sur la stratégie militaire de la Chine énonce les intentions de Pékin consistant à continuer à développer la marine chinoise et à élargir son champ d'action en rompant avec une stratégie de «défense des eaux au large des côtes» au profit d'une stratégie de «protection en haute mer»; regrette l'établissement unilatéral d'une zone d'identification de défense aérienne et la revendication consécutive du contrôle aérien de la navigation sur les territoires japonais et sud-coréen; demande d'adopter une attitude équilibrée pour éviter de susciter l'inquiétude chez les pays voisins de la Chine et un regain de tension dans le Pacifique et l'océan Indien, et garantir l'intérêt vital de l'Europe consistant à pouvoir naviguer librement sur les mers;

41.

déplore que, contrairement à la déclaration de conduite de 2002, plusieurs parties revendiquent les îles Spratley et s'inquiète notamment de l'ampleur des activités actuelles de la Chine qui y construit notamment des installations militaires, des ports et au moins une piste d'atterrissage; met vivement en garde contre le danger imminent d'une présence renforcée de vaisseaux rivaux et de patrouilles aériennes dans la région ainsi que de mise en place éventuelle d'une zone de surveillance aérienne [zone d'identification de défense aérienne (ZIDA)] au-dessus de la mer de Chine méridionale, et contre le risque de confrontation en nette augmentation;

42.

reste très préoccupé par l'escalade des tensions entre les parties en mer de Chine méridionale et demande dès lors à toutes les parties concernées d'éviter les actes unilatéraux de provocation en mer de Chine méridionale et souligne l'importance d'un règlement pacifique des litiges sur la base du droit international, avec une médiation impartiale au titre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) par exemple. déplore que la Chine refuse de reconnaître la compétence de la CNUDM et du tribunal arbitral; prie instamment la Chine de reconsidérer sa position et invite l'ensemble des parties, en ce compris la Chine, à accepter la décision finale de la CNUDM; considère qu'un moyen d'avancer vers une possible résolution pacifique des tensions en mer de Chine méridionale et orientale réside dans la négociation et la mise en œuvre conjointe de codes de conduite pour l'exploitation pacifique des zones maritimes en question, y compris la mise en place de routes commerciales sûres et de quotas pour la pêche ou l'attribution de zones de prospection des ressources; se joint à l'appel urgent lancé par le 26e sommet de l'ANASE pour demander l'adoption rapide d'un code de conduite en mer de Chine méridionale; salue l'accord conclu récemment entre la Chine et l'ANASE pour accélérer les consultations sur un code de conduite pour les différends en mer de Chine méridionale; prend note de l'«initiative de paix en mer de Chine méridionale» de Taïwan visant à parvenir à un consensus sur l'élaboration d'un code de conduite et à la mise en place d'un mécanisme permettant à toutes les parties de coopérer pour l'exploitation conjointe des ressources marines et naturelles de la région; soutient toutes les mesures qui permettent à la mer de Chine méridionale de devenir une «mer de paix et de coopération»;

43.

invite la VP/HR à recenser les risques menaçant la paix et la sécurité dans la région et dans le monde si un conflit armé devait éclater dans les mers de Chine méridionale et orientale, conformément aux priorités établies dans la stratégie de sûreté maritime de l'Union, les dangers que cela entraînerait pour la liberté et la sécurité de navigation dans la région ainsi que les risques pesant sur des intérêts européens spécifiques; estime qu'étant donné que d'autres acteurs, notamment l'Australie, sont déjà fortement actifs dans le Pacifique au niveau politique, l'Union doit opter pour la coopération bilatérale ou multilatérale pour contribuer efficacement à la sécurité dans la région;

44.

invite instamment le gouvernement chinois à faire usage de toute son influence pour assurer la stabilité dans la péninsule coréenne et amener la Corée du Nord à reprendre des négociations crédibles sur la dénucléarisation et à prendre des mesures concrètes dans ce sens; rappelle que la Chine reste l'allié le plus important de la Corée du Nord et encourage donc le gouvernement chinois, en coopération avec la communauté internationale, à jouer un rôle constructif pour remédier de manière urgente à la situation désastreuse qui règne en Corée du Nord sur le plan des droits de l'homme, notamment au problème des milliers de réfugiés nord-coréens qui traversent la frontière chinoise pour échapper aux conditions déplorables dans leur pays; prie instamment le gouvernement chinois, conformément aux obligations qui lui incombent en tant que partie à la convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, de ne pas priver ces réfugiés de leur droit de demander l'asile et de ne pas les renvoyer par la force en Corée du Nord, mais de protéger leurs droits de l'homme fondamentaux; invite l'Union à exercer des pressions politiques sur le gouvernement chinois à cet effet, conformément à ses objectifs mondiaux de non-prolifération;

45.

prie instamment le gouvernement chinois d'exercer son influence sur le Pakistan pour que ce pays n'attise pas l'instabilité dans la région;

46.

se félicite de la coopération entre l'Union et la Chine en matière de sécurité et de défense, y compris les opérations de lutte contre les actes de piraterie dans le golfe d'Aden et lance un appel pour poursuivre les efforts combinés afin de lutter contre les problèmes de sécurité et de défense au niveau mondial, comme le terrorisme;

47.

attire l'attention de Pékin sur le rôle incontournable des États-Unis et de l'Union européenne dans la réalisation des objectifs de modernisation de la Chine; rappelle par ailleurs à Pékin ses obligations et responsabilités internationales en matière de contribution à la paix et à la sécurité mondiale, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies; regrette, à cet égard, que la Chine, en partenariat avec la Russie, ait bloqué de manière permanente l'action des Nations unies en Syrie, où Bachar Al-Assad mène une guerre meurtrière contre la population syrienne depuis plus de quatre ans maintenant;

48.

souligne l'importance de la confiance mutuelle et de la coopération entre la Chine, l'Union et les autres principaux acteurs internationaux pour lutter contre les problèmes de sécurité au niveau mondial; espère que la Chine proposera son soutien aux initiatives de l'Union et des États-Unis qui visent à mettre un terme aux violations du droit international responsables du conflit en Ukraine orientale et à restaurer l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine après l'agression par la Russie;

Situation des droits de l'homme

49.

fait observer qu'il existe une contradiction flagrante entre le caractère universel des droits de l'homme, que la Chine a officiellement élevé au rang d'idéal, et la dégradation de la situation sur le front des droits de l'homme; relève que la dégradation de la situation des droits de l'homme et des libertés que connaît la Chine a commencé à une période récente (en 2013) et a accentué une répression qui existait déjà envers la population, limitant encore davantage l'espace d'expression et l'engagement pacifique pour la société civile; exprime sa vive inquiétude quant à l'arrestation, au jugement et à la condamnation de nombreux défenseurs des droits civils et des droits de l'homme ainsi que d'opposants au gouvernement en Chine et s'inquiète de ce que plus de 100 avocats et défenseurs des droits de l'homme ont été détenus ou interrogés par la police chinoise; invite les autorités chinoises à les libérer et à faire en sorte qu'ils puissent exercer leur profession sans entraves;

50.

est convaincu que des relations fortes et permanentes entre l'Union et la Chine offriront un cadre efficace pour un dialogue mûr, constructif et ouvert sur les droits de l'homme, reposant sur le respect mutuel; estime par ailleurs que le 40e anniversaire des relations UE-Chine en 2015 sera une occasion réelle de réaliser des progrès en la matière;

51.

prie instamment l'Union de continuer à exercer des pressions pour améliorer la situation des droits de l'homme en Chine à tous les niveaux de dialogues et d'inclure des clauses sur les droits de l'homme dans tout traité bilatéral avec la Chine;

52.

se félicite du 33e dialogue UE-Chine sur les droits de l'homme, qui s'est tenu les 8 et 9 décembre 2014; note que le dialogue, ainsi que la pression exercée par d'autres partenaires internationaux, a débouché sur certaines mesures concrètes; souligne que l'Union a clairement indiqué à plusieurs reprises qu'elle souhaitait parvenir à des améliorations plus tangibles dans le cadre de ce dialogue en ce qui concerne la situation des droits de l'homme sur le terrain;

53.

rappelle que l'universalité des droits de l'homme a toujours été au centre des discussions sur les droits de l'homme entre la Chine et l'Union; constate avec inquiétude que, du point de vue officiel de la Chine, l'universalité est contestée pour des raisons de différences culturelles, qui ont été une source importante de différences conceptuelles à l'origine d'un manque de compréhension et d'une défiance dans les relations UE-Chine et de progrès limités dans les discussions sur les droits de l'homme entre l'Union et la Chine; invite dès lors les dirigeants chinois à repenser la manière dont ils abordent la question et à respecter l'universalité des droits de l'homme, conformément à la déclaration universelle des droits de l'homme; exhorte les institutions de l'Union à poursuivre leur collaboration avec les autorités chinoises dans leurs discussions visant à faire progresser le respect de l'universalité;

54.

reste vivement préoccupé par le fait que la Chine soit le pays recourant le plus à la peine de mort dans le monde et continue de l'appliquer en secret à des milliers de personnes chaque année sans tenir compte des normes internationales minimales relatives à l'application de la peine de mort; met une nouvelle fois l'accent sur le fait que l'abolition de la peine de mort contribue au renforcement de la dignité humaine et au développement progressif des droits de l'homme;

55.

reste préoccupé par la persistance de graves restrictions à la liberté d'expression, d'association, de réunion et de religion, ainsi qu'aux activités des organisations de défense des droits de l'homme;

56.

dénonce le traitement souvent discriminatoire des minorités religieuses et ethniques en Chine;

57.

dénonce le fait que si la liberté de religion ne constitue pas un droit en Chine consacré par la constitution, dans la pratique le gouvernement limite les pratiques religieuses aux organisations religieuses officiellement approuvées et reconnues; soutient le mouvement de résistance des églises chinoises contre la nouvelle mouture de «sinisation» de la chrétienté; condamne notamment l'actuelle campagne antichrétienne dans la province du Zhejiang, qui a vu la destruction de douzaines d'églises et la dépose de plus de 400 croix en 2014; partage les inquiétudes des églises pour les autres provinces où vit une importante population chrétienne; condamne par ailleurs les campagnes anti-bouddhisme orchestrées par l'«enseignement patriotique», qui prévoit des mesures destinées à assurer une gestion par l'État des monastères bouddhistes tibétains; condamne les programmes d'«enseignement légal» pour les moines et nonnes bouddhistes; ne peut comprendre ni accepter l'interdiction des images du dalaï-lama; est préoccupé par l'utilisation abusive du droit pénal chinois pour persécuter les Tibétains et les bouddhistes, dont les activités religieuses sont assimilées à des «actes de séparatisme» et voit son inquiétude confirmée par le fait que les moines et les nonnes représentent désormais plus de 40 % des prisonniers politiques; déplore que l'environnement pour la pratique du bouddhisme au Tibet se soit considérablement dégradé après les protestations tibétaines de mars 2008, le gouvernement chinois ayant adopté une approche plus omniprésente de l'«enseignement patriotique», qui comporte des mesures de microgestion des affaires monastiques bouddhistes du Tibet, par exemple à travers des comités de gestion non élus installés dans chaque monastère, des programmes d'«enseignement légal» pour les moines et les nonnes visant à assurer qu'ils «ne prennent pas part aux activités de division de la patrie et de trouble à l'ordre public», et une interdiction des images du dalaï-lama;

58.

constate que certains engagements ont été présentés par le président Xi pour faire progresser résolument l'administration du pays dans le respect du droit, ainsi que lutter contre la corruption; témoigne de ses vives préoccupations à l'égard de l'arrestation de plus de 200 avocats, en particulier des avocats qui traitent des affaires liées aux droits de l'homme, accusés pour la plupart de «troubler l'ordre public» et de chercher à nuire au parti, les autorités ayant affirmé que les mesures radicales de ce type sont en réalité destinées à défendre le système juridique de la Chine; souligne que ces mesures vont à l'encontre des déclarations des autorités en faveur de l'état de droit et qu'elles compromettent les efforts de réforme politique;

59.

rappelle que, selon le point de vue officiel chinois, les droits socioéconomiques restent prioritaires par rapport aux droits individuels et politiques, alors que, selon l'interprétation européenne, ces droits sont considérés comme fondamentaux et d'égale importance et que le développement économique et les droits de l'homme vont de pair, ce qui témoigne des différences entre les perceptions européenne et chinoise des droits de l'homme visibles dans les positions officielles; souligne par ailleurs que la protection globale des droits de l'homme est essentielle à la poursuite de la croissance économique en Chine et, de ce fait, prie instamment les autorités chinoises de garantir le respect des droits tant socio-économiques que politiques et civils;

60.

critique l'environnement médiatique très restrictif et le domaine numérique fortement contrôlé de la Chine, où le contenu internet étranger, y compris européen, est bloqué et le contenu national considéré comme politique menaçant est régulièrement supprimé et censuré; proteste fermement contre le nombre élevé de citoyens chinois emprisonnés pour des délits liés à la liberté d'expression, en particulier sur internet;

61.

s'inquiète vivement que le gouvernement chinois continue d'imposer des politiques rigides contre le peuple tibétain, notamment en rejetant l'approche de la voie du milieu" du dalaï-lama qui ne recherche pas l'indépendance ni la séparation mais une véritablement autonomie dans le cadre de la constitution de la RPC; prie le gouvernement chinois de renouer le dialogue avec les représentants tibétains; s'élève contre la marginalisation de la culture tibétaine par le PCC et invite instamment les autorités chinoises à respecter la liberté d'expression, d'association et de religion du peuple tibétain; déplore la détérioration de la situation humanitaire au Tibet, à l'origine d'une augmentation des cas d'auto-immolation; observe avec inquiétude que la récente adoption de mesures visant à criminaliser l'auto-immolation a pour objectif de punir les citoyens qui auraient un lien avec les personnes s'auto-immolant; dénonce la réinstallation par la force de plus de 2 millions de nomades et paysans tibétains depuis 2006 dans ce que l'on appelle les «nouveaux villages socialistes», étant donné qu'ils n'ont pas accès aux soins de santé, à l'éducation et à la prospérité; s'inquiète également du déplacement actuel de populations chinoises Han vers le Tibet; exprime son inquiétude en ce qui concerne les actes de tortures, les disparitions et les détentions arbitraires, y compris le cas du moine Tenzin Delek Rinpoche, qui est décédé en juillet 2015 dans une prison chinoise; réclame une enquête approfondie sur tous ces décès en prison; exprime son inquiétude concernant la dégradation de l'environnement au Tibet; fait observer que le plateau du Tibet se réchauffe rapidement et que ce phénomène peut entraîner la fonte des glaciers du Tibet qui, pour nombre d'entre eux, alimentent les grands fleuves d'Asie;

62.

prie instamment les entreprises européennes investissant en Chine de respecter les normes de travail internationales et de s'engager à aller au-delà des droits du travail chinois si ces derniers ne sont pas conformes aux normes internationalement acceptées;

Relations entre les deux rives du détroit de Taïwan

63.

estime que la Chine et Taïwan sont d'importants partenaires économiques de l'Union en Asie et dans le Pacifique; se félicite de toute avancée significative dans les relations entre les deux rives du détroit de Taïwan; plaide pour l'ouverture rapide de négociations sur un accord bilatéral d'investissement entre l'UE et Taïwan, dès lors que Taïwan constitue, au niveau régional, la meilleure passerelle et le meilleur tremplin vers la Chine pour les entreprises européennes, et que de nombreux États, y compris la République populaire de Chine, ont déjà conclu de tels accords (de fait) avec Taïwan;

64.

prend acte de ce que le gouvernement chinois n'a pas formulé d'objection à la participation de Taïwan à plusieurs organisations des Nations unies (OMS et OACI); s'inquiète que le gouvernement chinois ait réaffirmé la loi anti-sécession de 2005, qui permet le recours à la force militaire en cas de déclaration d'indépendance de la part de Taïwan; déplore le fait qu'il subsiste en Chine méridionale 1 500 missiles à longue portée dirigés contre Taïwan; estime qu'une démilitarisation progressive de la région faciliterait davantage encore le rapprochement des parties; met l'accent sur le fait que tous les différends entre les deux rives du détroit devraient être réglés de manière pacifique conformément au droit international; souligne que la réunion qui s'est tenue le 23 mai 2015 sur l'île de Jinmen entre des hauts responsables de la Chine et de Taïwan était une étape encourageante; constate que cette réunion était la troisième réunion officielle entre les responsables chinois et taïwanais chargés des questions Chine-Taïwan; soutient les initiatives qui favorisent des relations pacifiques entre les deux rives du détroit;

o

o o

65.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, au SEAE et à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres, des pays candidats et des pays candidats potentiels, au gouvernement de la République populaire de Chine, au Congrès national du peuple chinois, au gouvernement taïwanais et au Yuan législatif de Taïwan.


(1)  JO L 250 du 19.9.1985, p. 2.

(2)  JO L 6 du 11.1.2000, p. 40.

(3)  JO C 264 E du 13.9.2013, p. 33.

(4)  JO C 239 E du 20.8.2013, p. 1.

(5)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0096.

(6)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0462.

(7)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0094.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0075.

(9)  JO C 305 E du 14.12.2006, p. 219.

(10)  JO C 67 E du 18.3.2010, p. 132.

(11)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0097.

(12)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0411.

(13)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0412.

(14)  JO C 285 E du 21.10.2010, p. 80.

(15)  JO C 199 E du 7.7.2012, p. 185.

(16)  JO C 349 E du 29.11.2013, p. 98.

(17)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0603.

(18)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0252.

(19)  JO C 288 E du 25.11.2006, p. 59.

(20)  JO C 157 E du 6.7.2006, p. 471.

(21)  JO C 99 E du 3.4.2012, p. 118.

(22)  JO C 131 E du 8.5.2013, p. 121.

(23)  JO C 332 E du 15.11.2013, p. 185.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/106


P8_TA(2015)0459

Préparation du sommet mondial humanitaire: enjeux et perspectives en matière d'assistance humanitaire

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la préparation du sommet humanitaire mondial: enjeux et perspectives en matière d'assistance humanitaire (2015/2051(INI))

(2017/C 399/11)

Le Parlement européen,

vu la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies no 46/182 du 19 décembre 1991 sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence de l'Organisation des Nations unies (1),

vu l'agenda pour la transformation du Comité permanent interorganisations (CPI) des Nations unies (2),

vu les principes de partenariat de la Plateforme humanitaire mondiale du 12 juillet 2007 (3),

vu la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies no 64/290 du 9 juillet 2010 sur le droit à l'éducation dans les situations d'urgence (4) et les lignes directrices applicables, notamment celles de l'UNICEF et de l'UNESCO,

vu les directives du CPI en vue d’interventions contre la violence à caractère sexiste dans les situations de crise humanitaire (5),

vu le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, adopté par la troisième conférence mondiale des Nations unies sur la réduction des risques de catastrophe, qui s'est tenue du 14 au 18 mars 2015 à Sendai (Japon) (6),

vu la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies no 69/193 du 27 juillet 2015 établissant le programme d'action d'Addis-Abeba issu de la troisième conférence internationale sur le financement du développement (7),

vu les débats préparatoires à la 32e conférence internationale du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui se tiendra du 8 au 10 décembre 2015 à Genève,

vu le rapport 2015 du programme Global Humanitarian Assistance  (8),

vu le rapport de juin 2015 sur l'état de l'aide humanitaire internationale (9),

vu les principes établis dans le cadre de l'initiative Good Humanitarian Donorship (GHD) (10),

vu le groupe de haut niveau des Nations unies sur le financement humanitaire,

vu le règlement (CE) no 1257/96 du Conseil du 20 juin 1996 concernant l'aide humanitaire (11),

vu le consensus européen sur l'aide humanitaire de 2007 (ci-après «le consensus européen»), une déclaration commune signée par la Commission, le Conseil, le Parlement européen et les États membres (12), et son plan d'action à renouveler,

vu le règlement (UE) no 375/2014 du Parlement européen et du Conseil du 3 avril 2014 portant création du Corps volontaire européen d'aide humanitaire («initiatives des volontaires de l'aide de l'UE») (13), et le rapport annuel sur la mise en œuvre de l'initiative des volontaires de l'aide de l'UE en 2014 (14),

vu la décision no 1313/2013/UE du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relative au mécanisme de protection civile de l'Union (15),

vu le document de travail des services de la Commission intitulé «Gender in Humanitarian Aid: Different Needs, Adapted Assistance» (SWD(2013)0290) (16),

vu le rapport annuel de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur les politiques de l'Union européenne en matière d'aide humanitaire et de protection civile et leur mise en œuvre en 2014 (COM(2015) 0406) (17),

vu le rapport d'activité annuel 2014 de la direction générale de l'aide humanitaire et de la protection civile (DG ECHO) de la Commission (18),

vu les conclusions du Conseil du 22 juin 2015 sur les principes communs régissant l'assistance multifonctionnelle par transfert d'espèces destinée à répondre aux besoins humanitaires (19),

vu la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant du 20 novembre 1989 et son Protocole facultatif concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, du 25 mai 2000, vu les orientations de l'Union européenne sur les enfants face aux conflits armés (mise à jour en 2008),

vu les conclusions du Conseil du 26 mai 2015 sur un nouveau partenariat mondial pour l'éradication de la pauvreté et le développement durable après 2015 (20),

vu les conclusions du Conseil du 28 mai 2013 sur l'approche de l'UE sur la résilience (21),

vu les conclusions du Conseil du 5 juin 2014 concernant le cadre d'action de Hyogo post-2015: gérer les risques pour parvenir à la résilience (22),

vu les conclusions du Conseil du 16 décembre 2014 sur un programme porteur de transformations pour l'après-2015 (23),

vu la communication conjointe du 9 septembre 2015 intitulée «Faire face à la crise des réfugiés en Europe: le rôle de l'action extérieure de l'UE» (JOIN(2015)0040) (24),

vu les consultations régionales, thématiques et mondiales en préparation du sommet humanitaire mondial (25),

vu sa résolution du 19 mai 2015 sur le financement du développement (26),

vu sa résolution du 25 novembre 2014 sur l'Union et le cadre du développement mondial pour l'après-2015 (27),

vu ses résolutions du 9 juillet 2015 sur la situation au Yémen (28), du 11 juin 2015 sur la situation au Népal après les séismes (29), du 30 avril 2015 sur la situation du camp de réfugiés de Yarmouk en Syrie (30), du 12 mars 2015 sur le Soudan du Sud et, en particulier, les enlèvements d'enfants qui y ont eu lieu récemment (31), du 12 février 2015 sur la crise humanitaire en Iraq et en Syrie, et sur le rôle du groupe État islamique en particulier (32), et du 15 janvier 2015 sur la situation en Libye (33),

vu ses résolutions du 10 septembre 2015 sur les migrations et les réfugiés en Europe (34) et du 29 avril 2015 sur les récentes tragédies en Méditerranée et les politiques de migration et d'asile de l'Union européenne (35),

vu l'article 7 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE), qui réaffirme que l'Union «veille à la cohérence entre ses différentes politiques et actions, en tenant compte de l'ensemble de ses objectifs»,

vu l'article 208 du traité FUE, qui dispose que l'Union «tient compte des objectifs de la coopération au développement dans la mise en œuvre des politiques qui sont susceptibles d'affecter les pays en développement»,

vu l'article 214 du traité FUE sur les actions de l'Union dans le domaine de l'aide humanitaire,

vu la communication de la Commission du 2 septembre 2015 intitulée «Préparatifs en vue du sommet humanitaire mondial: un partenariat mondial pour une action humanitaire fondée sur des principes et efficace» (COM(2015)0419) (36) et le document de travail des services de la Commission qui l'accompagne (SWD(2015)0166) (37),

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission du développement et les avis de la commission des affaires étrangères et de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A8-0332/2015),

A.

considérant que, dans un monde très fragile, nous sommes confrontés à une augmentation de la diversité, de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles et des famines, ainsi que d'une escalade sans précédent du nombre et de la complexité des conflits;

B.

considérant que des problématiques qui prennent de l'ampleur telles que l'urbanisation, la croissance rapide de la population, les changements démographiques, la prévalence et l'intensité accrue des catastrophes naturelles, la dégradation de l'environnement, la désertification, le changement climatique, les nombreux conflits simultanés et de longue durée ayant des incidences à l'échelle régionale ainsi que la pénurie de ressources, conjuguées aux répercussions de la pauvreté, de l'inégalité, de la migration, des déplacements et de la vulnérabilité, ont débouché sur un accroissement considérable des besoins humanitaires sur toute la planète;

C.

considérant que le nombre de personnes dans le besoin a plus que doublé depuis 2004 pour dépasser les 100 millions de personnes en 2015; que 250 millions de personnes sont touchées par des crises humanitaires; que le nombre de personnes déplacées de force a atteint son niveau le plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale, soit près de 60 millions, dont environ 40 millions de personnes déplacées dans leur propre pays; que plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants;

D.

considérant qu'un milliard d'êtres humains pourraient être déplacés en raison du changement climatique d'ici à 2050 et que plus de 40 % de la population mondiale vit dans des zones connaissant une grave pénurie d'eau; que les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles, qui atteignent actuellement 300 milliards de dollars par an, risquent d'augmenter considérablement;

E.

considérant qu'au cours des huit dernières années, les besoins et les défis croissants, le manque d'engagement durable et l'augmentation du coût de l'aide humanitaire ont contribué à pousser le système humanitaire actuel à ses limites, forçant un certain nombre d'organisations à suspendre temporairement l'aide alimentaire, l'hébergement d'urgence et d'autres opérations humanitaires vitales;

F.

considérant que les hôpitaux humanitaires sont fréquemment attaqués avec des armes de destruction massives; que les menaces et les attaques à l'encontre du personnel humanitaire sont en augmentation; que la sécurité du personnel humanitaire ainsi que des blessés est très souvent menacée; que ces attaques constituent une violation du droit international humanitaire et menacent sérieusement l'avenir de l'aide humanitaire;

G.

considérant que les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, les règles fondamentales du droit international humanitaire ainsi que les droits de l'homme établis par les conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, doivent se trouver au cœur de toutes les actions humanitaires; que la protection des personnes déplacées doit être assurée sans conditions; que l'aide est nécessairement indépendante, c'est-à-dire exempte de toute considération relevant de la politique, de l'économie ou de la sécurité ainsi que de toute discrimination;

H.

considérant que toutes les parties à un conflit, y compris les forces armées gouvernementales et non gouvernementales, doivent garantir aux acteurs humanitaires l'accès nécessaire pour aider les populations civiles vulnérables victimes de ce conflit;

I.

considérant que les femmes et les enfants sont non seulement particulièrement vulnérables et disproportionnellement exposés à des risques dans les zones sinistrées pendant et après des situations d'urgence, mais qu'ils sont également victimes d'exploitation, de marginalisation, d'infections ainsi que de violences sexuelles et sexistes utilisées comme armes; que les femmes et les enfants font face à des risques accrus dans un contexte de déplacement et d'effondrement des structures normales de protection et de soutien; que le droit international humanitaire exige que tous les soins médicaux nécessaires soient prodigués sans discrimination aux jeunes filles et aux femmes victimes de viols de guerre; que l'avortement pratiqué dans des conditions dangereuses est considéré par l'Organisation mondiale de la santé comme l'une des trois causes principales de mortalité liée à la maternité; que la santé maternelle, la prise en charge psychologique des femmes violées, l'éducation et la scolarisation des enfants déplacés constituent des enjeux majeurs dans les camps de réfugiés;

J.

considérant que l'appel de fonds pour l'action humanitaire pour 2015 a atteint près de 19 milliards d'euros, un niveau sans précédent dans l'histoire des Nations unies; qu'en dépit des contributions records des donateurs, un quart seulement de cette somme a été couverte; que l'Union a eu des difficultés à financer les appels à l'aide humanitaire lancés au niveau mondial et les opérations soutenues par la DG ECHO; que cette situation renforce la nécessité d'un financement qui soit disponible en temps utile, prévisible, souple et coordonné à l'échelle mondiale, qui s'adapte à des contextes différents et qui bénéficie de l'appui d'un nouveau partenariat public-privé pour des solutions innovantes en matière de préparation et de mise en œuvre; que l'Union rencontre des difficultés pour financer les appels à l'aide humanitaire lancés au niveau mondial ainsi que les interventions d'ECHO; que l'engagement renouvelé en faveur de l'objectif de 0,7 % du RNB consacré à l'aide ainsi que le versement en temps et en heure des dons promis sont d'autant plus importants dans un tel contexte;

K.

considérant que la majorité des crises humanitaires sont d'origine humaine; que 80 % de l'aide humanitaire internationale de l'Union est consacrée à des crises d'origine humaine, qui nécessitent avant tout des solutions politiques et pas uniquement humanitaires; que la pauvreté et la vulnérabilité aux crises sont intrinsèquement liées, ce qui souligne la nécessité de traiter les causes profondes des crises, de développer la résilience, de renforcer la capacité d'adaptation aux catastrophes naturelles et au changement climatique et de répondre aux besoins à long terme des personnes touchées; que les répercussions des crises humanitaires, comme les problèmes liés à la migration et aux réfugiés, ne feront qu'empirer à moins de s'attaquer à leurs causes profondes et de mieux coordonner l'aide humanitaire et la coopération au développement;

L.

considérant que l'aide humanitaire et le développement sont interdépendants, notamment au regard de la nécessité de développer la résilience aux catastrophes grâce à la réduction des risques et à la protection contre les chocs, une démarche déterminante pour diminuer les besoins humanitaires et lutter contre les perturbations en matière de santé, d'hygiène, d'éducation, de nutrition, voire d'hébergement élémentaire;

M.

considérant que la coordination à l'échelon international, local et régional, le partage d'informations, ainsi que la réalisation conjointe de la programmation, de la collecte de données et des évaluations contribueront à améliorer le processus décisionnel, l'efficacité, la rentabilité et la répartition des responsabilités en matière d'acheminement de l'aide;

N.

considérant qu'il est nécessaire de développer la confiance et de renforcer la coopération entre les acteurs du secteur privé, les ONG, les autorités locales, les organisations internationales et les pouvoirs publics; que les ressources commerciales, l'expertise, les chaînes d'approvisionnement, les capacités de recherche et développement ainsi que les moyens logistiques peuvent contribuer à accroître l'efficacité de la préparation et de l'action humanitaire;

O.

considérant que les financements au titre du chapitre «Aide humanitaire», qui s'élevaient à 909 millions d'euros en 2015, représentent moins de 1 % du budget total de l'Union; qu'une amélioration de l'articulation entre l'aide d'urgence et l'assistance à long terme peut contribuer à réduire l'écart actuel entre les besoins extraordinaires liés à l'aide humanitaire et les moyens disponibles;

P.

considérant que les ONG et les organisations internationales telles que la Croix-Rouge et les agences des Nations unies sont actuellement les principaux organes de mise en œuvre de l'aide humanitaire, et fournissent chaque année une assistance et une protection vitales à quelque 120 millions de personnes;

Q.

considérant que la prévention ainsi que les mesures mises en œuvre et les moyens disponibles au niveau national jouent un rôle important pour répondre au mieux aux besoins et réduire la nécessité de l'aide internationale; qu'en 2015, 2 % seulement de l'aide humanitaire internationale totale a été directement aux ONG locales et nationales des pays bénéficiaires, alors même que leur capacité de réaction, leur connaissance des besoins et leur capacité d'intervention auprès personnes touchées sont généralement meilleures que celles d'autres acteurs; que l'obligation de rendre des comptes aux personnes et aux communautés touchées par les crises fait l'objet d'une demande de plus en plus pressante;

R.

considérant que l'aide humanitaire doit rester fondée sur les besoins tels qu'évalués par les acteurs humanitaires; que les bailleurs de fonds devraient s'abstenir d'utiliser l'aide en tant qu'outil de gestion de crise;

S.

considérant que l'action humanitaire et les outils utilisés devraient être tenir compte d'une évaluation conjointe des besoins et être adaptés aux différentes situations; qu'il est indispensable de tout mettre en œuvre pour veiller au respect des droits fondamentaux et, en particulier, à la prise en compte des besoins spécifiques des femmes, des enfants, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, des minorités, des populations indigènes et des autres groupes vulnérables dans le cadre de l'action humanitaire;

T.

considérant que les acteurs de la scène internationale sont encouragés à intégrer l'action humanitaire aux dispositifs de surveillance et d'information en matière de droits de l'homme;

U.

considérant que le premier sommet humanitaire mondial, qui doit se tenir à Istanbul les 23 et 24 mai 2016, devrait déboucher sur une refonte de l'architecture de l'aide humanitaire visant à la rendre plus ouverte, plus efficace, plus transparente et réellement mondiale, afin qu'elle soit à même de faire face à l'augmentation prévue des besoins humanitaires liée aux enjeux actuels et à venir tels que la sécurité alimentaire, la croissance démographique, le changement climatique, la fragilité, la sécurité des travailleurs humanitaires, les déplacements forcés et le développement socio-économique;

V.

considérant que le sommet humanitaire mondial s'inscrit dans le prolongement d'un certain nombre de négociations intergouvernementales (sur la réduction des risques de catastrophe, le financement du développement, le programme de développement durable pour l'après-2015 et le changement climatique) qui façonneront le paysage de l'aide au développement et de l'aide humanitaire pour les années à venir, et qu'il constituera donc une occasion unique, décisive et concrète de coordonner les objectifs, les principes et les actions, ainsi que de contribuer, à l'échelon mondial, à satisfaire les besoins et à développer la résilience des plus vulnérables de façon plus cohérente;

W.

considérant que l'Union est le premier bailleur de fonds et qu'elle a, à ce titre, le devoir et les moyens d'assumer un rôle de premier plan dans la recherche de moyens novateurs et plus efficaces de répondre aux besoins de millions de personnes touchées par des conflits et des catastrophes naturelles ainsi que de leur apporter des solutions à long terme;

X.

considérant que la récente progression de la malnutrition aiguë dans le monde et les répercussions au niveau régional et international de l'instabilité politique régnant dans les pays relevant du niveau 3 mettent une nouvelle fois l'accent sur la nécessité, pour le sommet humanitaire mondial, d'accélérer la transformation du système humanitaire et de mieux répondre aux besoins des personnes touchées;

Passer des consultations à action à l'échelon mondial

1.

se félicite de la décision du secrétaire général des Nations unies d'appeler à la tenue du premier sommet humanitaire mondial multipartite, ainsi que de la volonté de la Turquie l'accueillir; invite les États membres à soutenir le sommet humanitaire mondial et à adopter, dans le cadre du Conseil, des conclusions volontaristes définissant des engagements et des domaines d'action prioritaires précis dans la perspective d'assurer l'efficacité de la mise en œuvre, de définir des normes de qualité communes, d'améliorer la coordination et de nouer des partenariats avec les nouveaux bailleurs de fonds, en s'appuyant sur une conception politiquement impartiale de l'aide, sur une interprétation et une application communes des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance qui régissent l'aide humanitaire, ainsi que sur le respect des obligations prévues par le droit humanitaire international;

2.

se félicite du projet des Nations unies de collecter des renseignements à l'échelle mondiale pour recenser les catastrophes naturelles et les conflits ainsi que pour déterminer les moyens de sauver et de protéger davantage de personnes des répercussions de telles crises; salue également l'organisation de huit consultations régionales comprenant des réunion thématiques et d'une consultation à l'échelle mondiale — avec des représentants des pouvoirs publics, de la société civile, d'ONG, de réseaux de bénévoles, d'entreprises et de réseaux religieux — ainsi que le projet de consultations en ligne et la mise en place d'un groupe de haut niveau sur le financement humanitaire, coprésidé par l'Union;

3.

souligne que les problématiques humanitaires d'une ampleur considérable qui se posent actuellement nécessitent un système humanitaire — que le sommet humanitaire mondial devra contribuer à renforcer — qui soit plus ouvert, protéiforme et d'envergure véritablement mondiale et qui, dans le même temps, reconnaisse la diversité de l'actuel système d'intervention humanitaire et la complémentarité des différents acteurs; invite l'Union à promouvoir un consensus mondial sur l'action humanitaire qui réaffirme les principes de l'aide humanitaire ainsi que les droits et obligations émanant du droit humanitaire international, qui garantisse que les mesures de protection sont axées sur les personnes et fondées sur les droits de l'homme, et qui établisse la responsabilité des gouvernements au regard du rôle et des devoirs qui leur incombent au regard de la protection des personnes; attire l'attention sur les répercussions négatives de la politisation de l'aide humanitaire, et rappelle qu'un engagement effectif et durable en faveur des principes humanitaires fondamentaux est essentiel en vue de garantir un espace humanitaire dans les zones touchées par des conflits et des catastrophes naturelles;

4.

insiste sur le fait que, pour être utile, le document final issu du sommet humanitaire mondial devrait comporter une feuille de route à un horizon de cinq ans pour le développement et la mise en œuvre des engagements politiques concrets qui auront été pris, et prévoir notamment un cadre intergouvernemental pour le suivi et la justification de l'action menée, une évaluation des pratiques des organisations d'aide ainsi qu'une analyse des incidences de l'intervention des parties prenantes concernées;

5.

invite le sommet humanitaire mondial à établir un lien entre le programme de développement pour l'après-2015, le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes et la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21) afin de renforcer la cohérence entre les politiques et les institutions visant à développer la résilience aux catastrophes, ainsi qu'à inciter les acteurs du développement à jouer un rôle plus actif dans le renforcement de la résilience; invite les pouvoirs publics des pays donateurs à élaborer, pour leurs politiques nationales, un ensemble commun d'objectifs, de priorités et d'indicateurs établissant un lien entre ces différents cadres;

6.

invite l'Union et ses États membres, en tant que principaux donateurs et acteurs opérationnels, à donner l'exemple par leur action; insiste sur le fait que toutes les actions humanitaires de l'Union devraient être fondées sur les principes de solidarité, de responsabilité et de justification de l'action menée, et être à même de garantir une protection tant physique que psychologique aux personnes vulnérables; préconise une solution globale, durable et d'envergure mondiale à l'exode massif depuis les zones de conflit; note que le rôle et la crédibilité de l'Europe sur la scène humanitaire mondiale sont également en jeu dans la réponse apportée au sein de l'Union à la crise actuelle;

7.

appelle le sommet humanitaire mondial à s'engager en faveur d'une approche systématique et participative axée sur les résultats en définissant des indicateurs et une méthode de travail spécifiques, qui devront être renforcés et partagés par les donateurs et les agences chargées de la mise en œuvre, afin de permettre aux personnes touchées de participer à l'intégralité du cycle de l'action humanitaire; demande au sommet humanitaire mondial d'œuvrer à l'institutionnalisation, à l'amélioration du suivi et à l'évaluation du cadre des Nations unies pour la responsabilisation vis-à-vis des populations touchées;

8.

souligne que le sommet humanitaire mondial est aussi l'occasion pour toutes les parties prenantes de réfléchir à la nécessité absolue de réformer les Nations unies en vue d'établir un système de coordination inclusif, transparent et efficace, un CPI plus ouvert et efficace, une meilleure collaboration avec les partenaires afin de renforcer la complémentarité et la mise en œuvre complète du programme de transformation, ainsi que de consolider l'architecture humanitaire multilatérale au regard de toutes les crises en élaborant un système fiable d'évaluation des besoins pour étayer les appels conjoints (et assurer ainsi un suivi financier détaillé), un système de comparaison des agences en termes de coûts et un mécanisme de suivi et d'évaluation;

9.

insiste sur le fait que sans de vastes moyens substantiels, une telle action d'envergure mondiale ne saurait aboutir; souligne que la lutte contre les catastrophes et les vulnérabilités, qu'elles soient nouvelles ou chroniques, nécessite d'éviter les systèmes parallèles, d'élargir la base de financement, d'assurer des investissements prévisibles à long terme et de respecter le nouveau programme pour le développement durable, notamment par une action en faveur d'une démarche concertée entre les acteurs de l'aide humanitaire, de l'aide au développement, de l'action pour la paix ainsi que de la lutte contre le changement climatique dans le contexte de l'évaluation des risques et des besoins, de la planification et du financement; souligne qu'une complémentarité accrue entre aide humanitaire et aide au développement est nécessaire pour améliorer l'efficacité de l'aide et combler les lacunes en termes de financement de l'aide humanitaire, et qu'elle devrait aller de pair avec une augmentation du financement de l'aide au développement et de l'aide humanitaire; rappelle, dans ce contexte, l'engagement international pris de longue date au regard de l'objectif de 0,7 % du revenu national brut;

10.

exhorte l'Union à ouvrir la voie lors du sommet humanitaire mondial, en tant premier bailleur de fonds de l'aide humanitaire au niveau mondial, en s'engageant en faveur de méthodes plus souples d'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que de mesures anticipatives et cohérentes et d'outils efficaces pour prévenir les crises; appelle l'Union et les autres bailleurs de fonds à respecter leurs engagements financiers et à déterminer les moyens d'écourter le temps nécessaire pour que ces engagements financiers se traduisent en actions sur le terrain; relève, en outre, l'importance de l'établissement de rapports sur les droits de l'homme en tant que mécanisme d'alerte précoce au regard des crises et encourage le sommet humanitaire mondial à en tenir compte dans le contexte de la transition d'une culture de réaction à une culture de prévention;

Répondre aux besoins des personnes dans les conflits

11.

invite l'Union à mettre la protection au cœur de l'action humanitaire dans le cadre d'une réponse fondée sur les besoins en créant un système de mise en conformité et en l'intégrant dans la programmation; insiste sur la nécessité d'institutionnaliser le rôle des agents de protection et d'élaborer des approches stratégiques et intégrées dotées de moyens financiers suffisants pour les activités de protection, y compris dans la phase initiale des situations d'urgence; prie instamment l'Union de s'engager plus fermement en faveur d'une démarche fondée sur les droits fondamentaux dans le contexte de l'action humanitaire afin de veiller au respect de la dignité ainsi que des besoins et des droits des groupes vulnérables, notamment des femmes, des jeunes, des migrants, des personnes porteuses du VIH, des personnes LGBTI et des personnes en situation de handicap;

12.

appelle l'Union européenne à promouvoir, lors du sommet humanitaire mondial, un accord détaillé sur les moyens pratiques de renforcer le respect et la mise en application du droit international humanitaire, du droit international en matière de droits de l'homme et du droit des réfugiés, par exemple par la diffusion des règles du droit international humanitaire auprès des administrations régionales et nationales, des forces de sécurité, des autorités locales et des dirigeants de communautés, ainsi qu'à soutenir la Cour pénale internationale dans son action de lutte contre l'impunité au regard de violations du droit international humanitaire et du droit international en matière de droits de l'homme;

13.

souligne la nécessité d'étendre la convention sur les réfugiés et la convention de Kampala aux mesures de protection et d'assistance en faveur des personnes déplacées à travers le monde et des populations touchées par les changements climatiques, ainsi qu'à leur protection contre diverses formes de violence, telles que la traite des êtres humains, la violence à caractère sexiste et la violence urbaine et économique, car ces populations peuvent légitimement craindre des persécutions ou être exposées à de graves menaces; souligne que les migrants doivent bénéficier du même niveau de protection de leurs droits que celui garanti aux autres groupes en situation de crise; attire l'attention sur les groupes particulièrement vulnérables, tels que les migrants, les apatrides et les réfugiés, souvent négligés dans le débat humanitaire; plaide en faveur d'une nouvelle génération d'instruments de protection des droits de l'homme afin de protéger ces populations;

14.

souligne la nécessité d'un changement fondamental en ce qui concerne le soutien apporté aux réfugiés ainsi qu'aux pays et communautés d'accueil; soutient le rapport de synthèse sur la consultation menée au niveau mondial, qui appelle le sommet humanitaire mondial à examiner un «accord global d'accueil des réfugiés» qui reconnaisse les contributions des pays d'accueil, établisse des aides financières à plus long terme prévisibles et durables, favorise l'autonomie des réfugiés en leur donnant accès à des moyens de subsistance et crée des dispositions plus équitables pour leur réinstallation dans des pays tiers;

15.

invite l'Union et ses États membres à travailler à une interprétation et à une mise en pratique communes et globales des principes humanitaires en préparation du sommet humanitaire mondial, et à élaborer ensemble un vaste code de conduite participatif avec les donateurs établis et émergents, dans le but de partager des pratiques exemplaires, de faciliter l'accès aux personnes en détresse et de consolider les engagements déjà pris en faveur de bonnes pratiques des bailleurs de fonds, telles que celles établies dans le cadre de l'initiative Good Humanitarian Donorship;

16.

invite l'Union à plaider pour l'inclusion de la transparence et de la responsabilité dans les principes directeurs de la déclaration du sommet humanitaire mondial et à promouvoir, à cet égard, l'utilisation d'indicateurs spécifiques et de données ventilées (en fonction du sexe et de l'âge, avec des variables spécifiques pour les enfants) en tant que fondement de la conception et de l'évaluation des programmes, ainsi qu'une initiative en faveur d'une norme internationale de transparence en matière d'aide humanitaire en vue d'établir un cadre global de responsabilisation au regard des résultats afin de mesurer les progrès accomplis;

17.

souligne qu'il convient de fournir de la nourriture, de l'eau, un hébergement, des installations sanitaires et des soins médicaux, qui font partie des droits fondamentaux de tout être humain; est extrêmement préoccupé par les risques d'épidémie associés aux mauvaises conditions d'assainissement et à l'accès limité une eau potable sûre ainsi que par l'accès insuffisant à des médicaments essentiels en situation de crise humanitaire; invite l'Union à jouer un rôle moteur pour garantir la fourniture de médicaments essentiels et d'eau potable en quantité suffisante dans les situations de crise humanitaire;

18.

invite l'Union et tous les acteurs internationaux à améliorer les techniques d'assistance humanitaire dans les camps de réfugiés, en particulier par la mise en place de laboratoires mobiles pour lutter contre les épidémies de maladies infectieuses et l'amélioration des méthodes de distribution de l'aide d'urgence — en tenant compte des groupes les plus vulnérables — ainsi que de l'hygiène et des infrastructures sanitaires d'urgence;

19.

souligne qu'il importe que la protection des enfants fasse partie intégrante des interventions humanitaires pour prévenir les mauvais traitements, la négligence, l'exploitation et les violences à l'encontre des enfants et y réagir; souligne qu'il importe de créer, dans le cadre de l'action humanitaire, des espaces adaptés aux enfants, car ce sont eux les principaux moteurs du changement;

20.

met l'accent sur le rôle central joué par les femmes dans les situations de conflit et d'après-conflit, car elles sont les premières à intervenir en cas de crise en assurant la cohésion de leurs familles et de leurs communautés; invite les donateurs et les gouvernements à incorporer l'égalité entre hommes et femmes à la programmation humanitaire et à soutenir l'autonomisation des femmes et des jeunes filles;

21.

demande instamment que l'aide humanitaire soit fournie conformément au droit international humanitaire et que l'aide humanitaire européenne ne soit pas soumise à des restrictions imposées par d'autres donateurs partenaires; déplore et condamne le recours persistant au viol et à d'autres formes de violences sexuelles et sexistes contre les femmes et les jeunes filles en tant qu'arme de guerre dans les situations d'urgence humanitaire; souligne qu'il convient d'agir au regard de ces violences ainsi que leurs répercussions physiques et psychologiques; préconise un engagement à l'échelon mondial pour assurer d'emblée la protection des femmes et des jeunes filles dans les situations d'urgence ou de crise en veillant, dans les situations de crise humanitaire, à lutter contre les risques de violence sexuelle et sexiste, à mener des actions de sensibilisation, à poursuivre les auteurs de telles exactions, et à assurer aux femmes et aux jeunes fille l'accès à l'ensemble des services de santé sexuelle et génésique, notamment l'avortement médicalisé, plutôt que de perpétuer ce qui équivaut à un traitement inhumain, conformément au droit humanitaire international ainsi qu'aux conventions de Genève et leurs protocoles additionnels;

22.

estime que toutes les personnes participant à la fourniture d'aide humanitaire, y compris la police et l'armée, devraient bénéficier d'une formation adéquate différenciée selon les sexes, et qu'un code de conduite strict doit être mis en place pour les empêcher d'abuser de leur position et garantir le respect de l'égalité homme-femme;

23.

invite les acteurs humanitaires à incorporer des stratégies de prévention et d'atténuation de la violence à caractère sexiste dans toutes leurs interventions sectorielles en encourageant la définition de nouveaux instruments de financement européens et, à cette fin, à prendre en compte les directives révisées en vue d’interventions contre la violence à caractère sexiste dans les situations de crise humanitaire, élaborées par le Global Protection Cluster; estime également que les acteurs de l'aide humanitaire (y compris l'Union européenne) devraient consulter les filles et les garçons (en particulier les adolescentes) à tous les stades de la préparation et de la réaction aux catastrophes;

24.

invite les différentes agences humanitaires à mieux coordonner leur action afin de repérer les victimes et les victimes potentielles d'exploitation et de violences sexuelles afin de les protéger;

25.

reconnaît la valeur de l'approche globale de l'Union en matière de coordination et de cohérence de son large éventail d'instruments de politique extérieure pour ce qui est d'investir dans des solutions politiques durables; attire l'attention sur les caractéristiques particulières de l'aide humanitaire et précise qu'il est impératif de la dissocier de considérations relevant de la politique (extérieure), de la sécurité ou de la lutte contre le terrorisme en établissant des garanties à cet égard; regrette toute utilisation abusive ou violation des principes humanitaires, ces abus étant particulièrement préjudiciables à la mise en œuvre de l'aide et à la sécurité du personnel humanitaire; souligne que les mesures antiterroristes ne devraient ni compromettre ni entraver les efforts humanitaires, et invite le sommet humanitaire mondial à réserver à cette question un traitement approprié;

L'efficacité de l'aide humanitaire

26.

condamne le sabotage systématique des tentatives d'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que toute action contraire aux principes visant à protéger les populations déplacés de la non-assistance à personne en danger et du refoulement, et ce quel qu'en soit l'auteur, qu'il soit membre de l'Union ou non; invite les gouvernements à assumer les responsabilités fondamentales de protection et d'assistance qui leur incombent au regard de la population civile, et à mettre en place, conformément au droit international humanitaire, des cadres juridiques et stratégiques pour faciliter l'accès des organisations humanitaires aux populations et l'acheminement de l'aide; propose que ces cadres prévoient des exemptions fiscales à titre humanitaire, une réduction des coûts de transaction liés aux envois de fonds par les émigrés et une simplification des procédures douanières; demande aux bailleurs de fonds, aux pouvoirs publics des pays d'accueil et aux parties chargées la mise en œuvre de respecter, en toutes circonstances, les dispositions applicables à l'aide et l'assistance humanitaires, ainsi que d'assumer leurs responsabilités en vue de garantir qu'une aide professionnelle, coordonnée, appropriée et de qualité parvienne en temps utile aux populations en détresse, même dans les zones isolées;

27.

est vivement préoccupé, dans la perspective d'une amélioration de la protection des acteurs humanitaires, des attaques récurrentes subies par les travailleurs et les infrastructures humanitaires, notamment les hôpitaux; souligne que plus doit être fait pour améliorer leur sécurité, leur protection et leur liberté de circulation dans le cadre du droit international; soutient l'inclusion systématique, dans la législation humanitaire ainsi que dans les plans d'action des donateurs, de clauses spécifiques renforçant la responsabilisation en termes de protection des travailleurs humanitaires, de même qu'un suivi et un signalement rigoureux et systématiques des attaques perpétrées contre ces derniers;

28.

adhère aux recommandations de la Commission pour un tableau de bord détaillé en matière d'efficacité;

29.

souligne la nécessité d'un dialogue suivi sur la complémentarité du rôle et du mandat des différents acteurs humanitaires; estime qu'il convient de distinguer clairement les intervenants civils et militaires de l'action humanitaire; est d'avis qu'il y a lieu de donner la priorité à l'action humanitaire civile; invite le sommet humanitaire mondial à déterminer de nouveaux cadres pour une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires, un aspect déterminant pour une action humanitaire plus efficace, y compris sur le plan économique, et plus adaptée; souligne la nécessité d'améliorer l'analyse des capacités opérationnelles locales, l'évaluation commune des besoins et la responsabilisation au regard de l'action humanitaire;

30.

souhaite que des efforts particuliers soient consentis afin de garantir effectivement, par la mise en œuvre des ressources financières et humaines nécessaires, le droit à l'éducation lors des crises humanitaires prolongées, car la privation d'éducation menace l'avenir des enfants et le développement de la société; souligne l'importance d'une éducation suivie pour la protection et la diffusion de valeurs universelles communes telles que la dignité humaine, l'égalité, la démocratie et les droits de l'homme;

31.

se félicite, au regard du nombre alarmant d'enfants privés d'éducation et du rôle considérable que peut jouer l'éducation dans le développement de la résilience des populations, de l'engagement pris par la Commission d'augmenter les moyens financiers attribués à l'éducation des enfants en situation d'urgence humanitaire; invite le Conseil à avaliser la proposition de la Commission de consacrer 4 % du budget de l'aide humanitaire de l'Union à cette fin; estime que cette augmentation ne devrait au détriment d'autres besoins élémentaires;

32.

exprime sa préoccupation quant à l'éducation et à la scolarisation des enfants dans les camps de réfugiés et exhorte l'Union et tous les acteurs internationaux à renforcer les capacités de prise en charge scolaire dans les camps de réfugiés;

33.

reconnaît que le caractère prévisible et pluriannuel des contributions ainsi que la souplesse au regard de leur mise en œuvre, sont indispensables à l'efficacité, y compris économique, de l'aide; invite l'Union et ses États membres à mettre l'accent sur les principes établis dans le cadre de l'initiative Good Humanitarian Donorship dans la déclaration du sommet humanitaire mondial;

34.

insiste sur le fait qu'une action mondiale est indispensable pour combler le manque de moyens financiers; appelle à la création d'un fonds mondial pour l'aide humanitaire qui favorise la participation et l'inclusion de donateurs non membres du Comité d'aide au développement, qui regroupe tous les mécanismes financiers internationaux existants, les ressources nationales ainsi que les fonds mis en commun (les fonds d'intervention d'urgence des Nations unies, le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires, les fonds fiduciaires, etc.) et qui soit complété par des contributions volontaires des gouvernements, du secteur privé et des organisations régionales; suggère de recourir aux contributions pour compenser l'insuffisance des engagements d'aide au regard des urgences humanitaires de niveau 3, renforcer l'état de préparation, établir des dispositifs de protection sociale axés sur la résilience pour les réfugiés de longue durée ou encore faire face aux situations d'urgence imprévues, comme l'épidémie d'Ebola;

35.

souligne qu'il importe que les institutions financières internationales participent pleinement et revoient l'orientation de leurs activités de prêt bonifié, principalement en redéfinissant les critères d'accès aux fonds assortis de conditions préférentielles, afin de doter les institutions d'une plus grande souplesse pour répondre aux situations de fragilité et de mieux tenir compte des moyens disponibles au niveau national pour mobiliser des ressources;

36.

prie instamment les gouvernements, les donateurs et les acteurs périphériques de simplifier les exigences administratives applicables aux partenaires chargés de la mise en œuvre en rationalisant les procédures et en recensant les pratiques exemplaires en matière d'administration, de contrats et de rapports, tout en garantissant l'obligation de rendre des comptes, ainsi que de soutenir les initiatives visant à contribuer durablement au renforcement des capacités et du suivi des acteurs locaux, et à la consolidation des structures nationales de coordination;

37.

souligne que pour mieux préserver et garantir la vie et la dignité des populations touchées, les ONG locales doivent avoir accès à des financements directs; presse les États membres de l'Union et les donateurs d'augmenter sensiblement les financements directs au bénéfice des acteurs locaux de l'aide humanitaire, qui disposent de la capacité, des compétences et des moyens nécessaires pour intervenir sur le terrain, tout en veillant à ce qu'ils soient tenus de rendre des comptes;

38.

invite le sommet humanitaire mondial à revoir les modalités de coopération au regard des États fragiles et des crises de longue durée, qui nécessitent des programmes durables, des plans de mise en œuvre et de financements prévisibles pour le développement; souligne que le programme d'action d'Addis-Abeba met l'accent sur la nécessité d'investir dans des systèmes de protection sociale ainsi que des dispositifs de sécurité afin de pouvoir intensifier plus rapidement et plus efficacement les réactions dans des contextes fragiles;

Réduire la vulnérabilité et gérer les risques

39.

souligne la nécessité d'adapter le système d'action humanitaire aux exigences locales, nationales et régionales, de renforcer l'autonomie des populations touchées, notamment des femmes de tous âges, des enfants et des personnes en situation de handicap, des minorités et des populations indigènes, et de coopérer avec celles-ci sur une base régulière, ainsi que de reconnaître leur rôle en tant qu'agents du changement en veillant, dans la mesure du possible, à ce que ces populations soient consultées, au préalable et a posteriori, dans le contexte de la planification et de la mise en œuvre de l'aide humanitaire;

40.

souligne qu'une action internationale doit s'appuyer sur les initiatives et les partenariats existants au niveau local ou national plutôt que d'élaborer des dispositifs parallèles; insiste sur l'importance de renforcer les moyens disponibles au niveau local et régional pour acheminer l'aide humanitaire et, si possible, d'établir des processus ouverts associant les autorités locales, la société civile, le secteur privé et les populations touchées au processus de planification;

41.

souligne la nécessité d'établir un nouveau modèle de complémentarité à l'échelon mondial, à commencer par des analyses et une programmation communes, sur lequel fonder la coopération entre les acteurs de l'aide humanitaire et de l'aide au développement pour leur permettre de construire graduellement des sociétés plus résilientes et autonomes; souligne qu'un tel modèle devrait prévoir, premièrement, des stratégies d'entrée pour les acteurs du développement visant à nouer des liens sur le terrain, deuxièmement, des modificateurs de crise dans le cadre des programmes de développement et, troisièmement, des stratégies de sortie dans le contexte des interventions humanitaires, ainsi qu'un dispositif de financement pluriannuel transparent et flexible visant à réagir aux crises durables; souligne l'importance de la coopération avec les ONG et les dirigeants de la société civile au niveau local en vue d'établir des structures permanentes dans les zones enclines aux conflits;

42.

invite la Commission à présenter une initiative visant à relier de manière plus systématique l'aide humanitaire, la coopération au développement et la résilience pour que l'Union puisse répondre avec davantage de souplesse et d'efficacité à la progression des besoins, et à engager une réflexion sur l'amélioration de cette articulation dans le contexte du sommet humanitaire mondial; demande à l'Union de profiter de l'examen à mi-parcours de l'actuel cadre financier pluriannuel pour renforcer les liens entre action humanitaire et aide au développement;

43.

souligne l'importance de la réduction des risques de catastrophe pour la résilience dans quatre domaines prioritaires: 1) la compréhension des risques de catastrophe, 2) le renforcement de la gouvernance en matière de risques pour la gestion des risques de catastrophe, 3) l'investissement dans la réduction des risques de catastrophe dans la perspective de la résilience, des plans d'urgence et des systèmes d'alerte précoce, et 4) l'amélioration de la préparation aux catastrophes pour une réaction plus efficace et pour «reconstruire en mieux» dans le contexte du redressement, de la réhabilitation et de la reconstruction;

44.

invite les États membres de l'Union ainsi que les autres bailleurs de fonds à renforcer et à élaborer des cadres juridiques nationaux pour l'action humanitaire ainsi que pour la réduction et la gestion des risques de catastrophe, en s'appuyant sur la législation, les règles et les principes applicables au niveau international en matière de réaction aux catastrophes; souligne que la préparation, la réduction des risques et la résilience au regard des catastrophes devraient être intégrées de manière systématique aux plans de réponse que doivent établir les pouvoirs publics, les entreprises et la société civile à l'échelon local, régional et national, et devraient être, dans le même temps, appuyées par un financement suffisant et davantage d'innovation dans le domaine de la prévision et de la modélisation des risques;

45.

invite le sommet humanitaire mondial à mettre fortement l'accent sur la question du changement climatique et de l'action humanitaire; estime qu'il convient, à cet égard, de tenir compte des répercussions du changement climatique, notamment des déplacements et des migrations provoquées par le climat, et de pourvoir au développement de la résilience à celles-ci dans le contexte de l'élaboration de toutes les politiques pertinentes au niveau régional et mondial; demande à l'Union et à ses États membres, à cet égard, de continuer à prendre des décisions politiques courageuses pour lutter contre le changement climatique;

La transformation par l'innovation

46.

insiste sur le fait que l'innovation devrait s'appuyer sur de multiples sources, en particulier sur les connaissances des populations touchées, de la société civile et des communautés locales qui sont les premiers concernés par l'intervention humanitaire; souligne l'importance de mettre en place des normes minimales en matière humanitaire pour développer les services publics de base tels que l'éducation, la nutrition, la santé, l'hébergement, l'eau et l'assainissement, dans l'ensemble des actions humanitaires; estime que les partenariats public-privé et les partenariats trans-sectoriels peuvent constituer un moyen de compléter la réponse publique aux besoins humanitaires grandissants lorsque les secteurs public et privé partagent des valeurs et des priorités qui font concorder des objectifs commerciaux avec les objectifs de l'Union en matière de développement et qui sont conformes aux normes internationales d'efficacité de l'aide au développement; relève que l'assistance par transfert d’espèces est, pour autant qu'elle tienne compte des principes d'efficacité de l'aide, un bon exemple d'innovation dans le domaine de l'aide humanitaire;

47.

se félicite des conclusions du Conseil sur les principes communs régissant l'assistance multifonctionnelle par transfert d'espèces destinée à répondre aux besoins humanitaires; reconnaît que, bien que seule une petite de l'aide humanitaire s'effectue actuellement en espèces, ce type d'aide peut être un moyen à la fois innovant, respectueux, sûr, adapté aux différences hommes-femmes, flexible et rentable de satisfaire les besoins élémentaires des personnes les plus vulnérables en situation d'urgence; invite l'Union européenne et ses États membres, en amont du sommet humanitaire mondial, à promouvoir ces principes communs et le recours à une aide en espèces inconditionnelle fondée sur le contexte et l'analyse de l'intervention ainsi qu'un mécanisme de suivi;

48.

appelle l'Union européenne à promouvoir et à soutenir une alliance mondiale pour l'innovation humanitaire en faveur de l'élaboration de démarches déontologiques communes à l'échelle mondiale, conformément aux principes des Nations unies relatifs à l'innovation et aux technologies en matière de développement, pour garantir que tout investissement dans l'innovation humanitaire est conçu pour améliorer les résultats en faveur des populations concernées; appelle à la création de fonds pour l'innovation en matière humanitaire, à l'échelon régional comme à l'échelon national;

49.

reconnaît que l'innovation peut contribuer sensiblement à répondre aux nouveaux enjeux et à améliorer les programmes existants grâce à l'intégration des innovations dans d'autres secteurs afin de concevoir, de développer et d'élaborer des modèles propres à permettre des avancées décisives dans la résolution des problématiques humanitaires;

50.

souligne le rôle des nouvelles technologies et des outils numériques innovants dans l'organisation et la mise en œuvre de l'aide humanitaire, notamment en ce qui concerne l'acheminement et le suivi de l'aide, la surveillance des catastrophes, le partage des informations, la coordination entre donateurs et la facilitation des relations entre les organismes d'aide et les pouvoirs publics locaux, en particulier dans les zones reculées et les zones sinistrées; souligne que l'Afrique, et notamment l'Afrique subsaharienne, vit actuellement une révolution du numérique mobile, avec une forte augmentation des abonnements de téléphonie mobile (et de l'utilisation de l'internet mobile), ce qui confère à ces outils et services un rôle crucial dans la mise en place de systèmes d'alerte précoce et la communication rapide d'informations relatives aux questions sanitaires, aux zones menacées et aux points de contact pour l'obtention d'aide;

51.

invite la Commission et les États membres de l'Union à soutenir la participation des entreprises, et en particulier des PME, dans le respect des principes humanitaires et des normes éthiques, en élaborant un guide d'intervention des entreprises et en favorisant la mise en place de dispositifs de partenariat locaux et régionaux pour un engagement structuré, coordonné et durable des entreprises dans les situations d'urgence; encourage les États membres de l'Union à mieux intégrer les entreprises aux plans nationaux d'intervention d'urgence ainsi qu'aux mécanismes de responsabilisation;

52.

invite l'Union à explorer et à encourager les partenariats avec des start-up, des compagnies d'assurance et des entreprises de technologie, entre autres, afin d'élaborer des outils dans le domaine de la préparation et du déploiement en situation d'urgence; souligne la nécessité de soutenir et d'intensifier encore les travaux du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) visant à recenser au niveau mondial les ressources et les moyens disponibles dans le secteur privé pour renforcer la coopération technique dans le domaine de l'intervention en cas de catastrophe;

53.

invite l'Union et ses partenaires humanitaires à plaider, dans le contexte du sommet humanitaire mondial, pour un engagement accru des jeunes dans les processus de préparation et de reconstruction humanitaires, ainsi qu'à promouvoir les dispositifs de bénévolat;

54.

souligne le rôle important que peut jouer le programme des volontaires de l'aide de l'UE dans la mise en pratique des décisions prises lors du futur sommet humanitaire mondial et dans le contexte d'un Consensus européen sur l’aide humanitaire révisé; souligne que l'expérience acquise par ces bénévoles aux côtés d'autres acteurs de l'aide humanitaire peut jouer un rôle essentiel dans l'établissement de bonnes pratiques et d'outils de mise en œuvre;

55.

invite l'Union et ses États membres à promouvoir, lors du sommet humanitaire mondial, l'importance de l'engagement en faveur de l'aide humanitaire, qui peut contribuer efficacement à renforcer la protection et l'innovation;

56.

souligne que les engagements pris à Istanbul doivent être mis en œuvre au niveau de l'Union et de ses États membres; appelle donc l'Union et ses États membres à concevoir, en collaboration avec d'autres acteurs humanitaires, un programme pour la mise en œuvre des conclusions du sommet; souligne qu'il convient de garantir que le financement de l'aide humanitaire par le budget de l'Union soit prévisible et disponible en temps utile en veillant à ce que les crédits d'engagement pour l'aide humanitaire soient systématiquement financés dans leur intégralité par des crédits de paiement d'un montant égal;

57.

préconise la mise en place, pour le Consensus européen sur l'aide humanitaire, d'un nouveau plan d'action cohérent et rigoureux qui garantisse une réponse humanitaire européenne impartiale et efficace, qui soit adaptée au contexte local, qui tienne compte de l'âge et du sexe des personnes concernées, qui soit exempte de discriminations et qui soit proportionnée aux besoins;

o

o o

58.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et au Secrétaire général des Nations unies.


(1)  http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/46/182

(2)  https://interagencystandingcommittee.org/iasc-transformative-agenda

(3)  https://docs.unocha.org/sites/dms/ROWCA/Coordination/Principles_of_Partnership_GHP_July2007.pdf

(4)  http://www.un.org/fr/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/64/290

(5)  https://interagencystandingcommittee.org/files/guidelines-integrating-gender-based-violence-interventions-humanitarian-action

(6)  http://www.preventionweb.net/files/43291_sendaiframeworkfordrren.pdf

(7)  http://www.un.org/fr/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/69/313

(8)  http://www.globalhumanitarianassistance.org/wp-content/uploads/2015/06/GHA-Report-2015_-Interactive_Online.pdf

(9)  https://www.humanitarianresponse.info/en/system/files/documents/files/gho-status_report-final-web.pdf

(10)  http://www.ghdinitiative.org/ghd/gns/principles-good-practice-of-ghd/principles-good-practice-ghd.html

(11)  JO L 163 du 2.7.1996, p. 1.

(12)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=URISERV:ah0009

(13)  JO L 122 du 24.4.2014, p. 1.

(14)  https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2015/FR/1-2015-335-FR-F1-1.PDF

(15)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 924.

(16)  http://ec.europa.eu/echo/sites/echo-site/files/Gender_SWD_2013.pdf

(17)  http://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2015/FR/1-2015-406-FR-F1-1.PDF

(18)  http://ec.europa.eu/atwork/synthesis/aar/doc/echo_aar_2014.pdf

(19)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9420-2015-INIT/fr/pdf

(20)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9241-2015-INIT/fr/pdf

(21)  http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/EN/foraff/137319.pdf

(22)  http://www.preventionweb.net/files/37783_eccommunicationsdgs.pdf

(23)  http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/EN/foraff/146311.pdf

(24)  http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=JOIN:2015:0040:FIN:FR:PDF

(25)  https://www.worldhumanitariansummit.org/

(26)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0196.

(27)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0059.

(28)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0270.

(29)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0231.

(30)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0187.

(31)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0072.

(32)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0040.

(33)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0010.

(34)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0317.

(35)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0176.

(36)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=comnat:COM_2015_0419_FIN

(37)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?qid=1441187290883&uri=SWD:2015:166:FIN


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/118


P8_TA(2015)0460

Développer une industrie européenne durable des métaux de base

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le développement d'une industrie européenne durable des métaux de base (2014/2211(INI))

(2017/C 399/12)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, et notamment ses articles 147, 173, 174, 192 et 345,

vu le règlement (CE) no 1225/2009 du Conseil du 30 novembre 2009 relatif à la défense contre les importations qui font l'objet d'un dumping de la part de pays non membres de la Communauté européenne (1),

vu le règlement (CE) no 597/2009 du Conseil du 11 juin 2009 relatif à la défense contre les importations qui font l'objet de subventions de la part de pays non membres de la Communauté européenne (2),

vu la directive 2012/27/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relative à l'efficacité énergétique (3), modifiant les directives 2009/125/CE et 2010/30/UE et abrogeant les directives 2004/8/CE et 2006/32/CE,

vu la directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (prévention et réduction intégrées de la pollution) (4),

vu la directive 2009/28/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables et modifiant puis abrogeant les directives 2001/77/CE et 2003/30/CE (5),

vu la directive 2004/35/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 avril 2004 sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux (6), en particulier son article 1 et les considérants correspondants,

vu la version consolidée de la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du Conseil du 13 octobre 2003 établissant un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre dans la Communauté et modifiant la directive 96/61/CE du Conseil (7), ainsi que ses différents règlements de mise en œuvre,

vu la communication de la Commission du 25 février 2015 intitulée «Paquet “Union de l'énergie”» (COM(2015)0080),

vu la communication de la Commission du 10 octobre 2012 intitulée «Une industrie européenne plus forte au service de la croissance et de la relance économique» (COM(2012)0582),

vu la communication de la Commission du 28 mai 2014 intitulée «Stratégie européenne pour la sécurité énergétique» (COM(2014)0330),

vu la communication de la Commission du 11 juin 2013 intitulée «Plan d'action pour une industrie sidérurgique compétitive et durable en Europe» (COM(2013)0407) et les relevés d'état des lieux du «groupe à haut niveau» qui lui sont attachés,

vu la communication de la Commission du 8 mars 2011 intitulée «Feuille de route vers une économie compétitive à faible intensité de carbone à l'horizon 2050» (COM(2011)0112),

vu la communication de la Commission du 26 janvier 2011 intitulée «Une Europe efficace dans l'utilisation des ressources — initiative phare relevant de la stratégie Europe 2020» (COM(2011)0021),

vu sa résolution du 15 janvier 2014 intitulée «Réindustrialiser l'Europe pour promouvoir la compétitivité et la durabilité» (8),

vu sa résolution du 15 mars 2012 sur une feuille de route vers une économie compétitive à faible intensité de carbone à l'horizon 2050 (9),

vu sa résolution du 17 décembre 2014 sur le secteur sidérurgique dans l'Union européenne: protection des travailleurs et des entreprises (10)

vu les conclusions du Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014 sur le cadre en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030,

vu le rapport du 10 juin 2013 commandé par la Commission au Centre pour les études politiques européennes, intitulé «Assessment of cumulative cost impact for the steel industry»,

vu le rapport du 31 octobre 2013 commandé par la Commission au Centre pour les études politiques européennes, intitulé «Assessment of cumulative cost impact for the aluminium industry»,

vu le document de travail des services de la Commission sur l'exploitation des possibilités de création d'emplois offertes par la croissance verte (SWD(2012)0092),

vu l'accord sur l'OMC autrement dénommé «GATT de 94», notamment son article XX,

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (A8-0309/2015),

A.

considérant que les métaux de base sont constitués:

des aciers courants et spéciaux, des aciers inoxydables, des aciers à haute résistance et des super-alliages,

des métaux non ferreux dont le prix de référence est donné par le marché à terme de Londres (LME) soit l'aluminium, le cuivre, l'étain, le nickel, le plomb et le zinc,

des métaux d'alliages tels que le cobalt, le molybdène, le magnésium et le titane,

et des terres rares,

lesquels sont tous issus d'un processus de production primaire qui intègre mines et transformation métallurgique par pyrométallurgie ou hydrométallurgie, tandis que la source de production secondaire est issue d'un processus de récupération et de recyclage;

B.

considérant que le secteur européen du charbon et de l'acier revêt une importance essentielle dans l'histoire de l'intégration européenne et qu'il constitue le fondement de la création de valeur industrielle et des filières en Europe; considérant que le secteur des métaux de base joue un rôle clé dans le développement de l'économie dans son ensemble, tant du point de vue technologique que pour surmonter les difficultés d'approvisionnement; considérant que le secteur de l'acier, avec la fermeture de plus de 40 millions de tonnes de capacités de production d'acier depuis 2008 et la perte de plus de 60 000 emplois directs et de plus de 100 000 emplois indirects, connaît la plus grave crise de son histoire en temps de paix, génératrice d'une plus grande dépendance de l'industrie manufacturière aux importations de pays tiers et de pertes de savoir-faire industriels, ce qui a un impact direct sur des millions d'emplois; considérant que la surcapacité mondiale devrait atteindre entre 300 et 400 millions de tonnes, principalement en Chine;

C.

considérant que l'industrie des métaux de base se trouve confrontée à une forte baisse de la demande et à une concurrence mondiale forte, notamment la concurrence de pays tiers qui n'appliquent pas les mêmes normes élevées et les mêmes règles strictes qu'en Europe;

D.

considérant que les prix de l'énergie en Europe sont plus élevés que dans un certain nombre d'autres économies, principalement en raison du manque d'intégration du marché de l'énergie, de la hausse de la fiscalité, des prélèvements et des coûts liés aux réseaux, et que ce niveau de prix restreint de manière significative la compétitivité de l'industrie européenne des métaux de base sur le marché mondial;

E.

considérant que l'industrie européenne des métaux de base subit une importante perte d'investissements au profit de pays tiers, notamment en raison des prix relativement élevés de l'énergie et du coût du carbone;

F.

considérant que les fermetures successives des électrolyses européennes de transformation de métaux tels que l'aluminium, le cuivre et le magnésium montrent que l'Europe connaît une forte désindustrialisation dans ce secteur, non pas à cause d'un déclin de la demande européenne mais principalement du fait de l'augmentation des prix de l'électricité et de leur volatilité dans plusieurs États membres ainsi que du dumping pratiqué par des pays tiers;

G.

considérant que les alliages de métaux tels que l'acier, l'aluminium, le zinc, le titane et le cuivre (notamment les feuilles galvanisées), décrits dans la présente résolution comme des métaux de base, constituent les matériaux de construction de base de l'industrie électrotechnique, de la construction de machines et d'appareils, et notamment de l'industrie de la construction automobile ainsi que du bâtiment; considérant que l'industrie européenne des métaux de base devrait être considérée comme un actif stratégique pour la compétitivité européenne, en particulier pour les autres secteurs industriels et pour le développement des infrastructures existantes et nouvelles;

H.

considérant qu'il convient de régler en priorité le problème de la compétitivité et des fuites de carbone, et qu'il importe d'éviter toute mesure protectionniste;

I.

considérant que, depuis 2009, le système d'échange de quotas d'émission (SEQE) enregistre un excédent de quotas et de crédits internationaux par rapport aux émissions, ce qui a considérablement réduit l'effet de signal de prix lié au carbone; considérant que lorsque les permis d'émission du SEQE deviendront plus chers à l'avenir, un choc concurrentiel risque de se produire; considérant qu'à moins de consentir des efforts comparables au niveau international ou national, notamment en introduisant un marché du carbone comme celui de l'Union européenne, plusieurs secteurs industriels et installations de l'Union devraient perdre en compétitivité internationale, ce qui pourrait dans une certaine mesure entraîner des fuites de carbone; considérant qu'il subsiste un potentiel significatif d'économies d'énergie dans l'industrie des métaux de base, qui pourrait être exploité efficacement par des investissements privés et des mécanismes de soutien en faveur de la modernisation des usines;

J.

considérant que l'industrie européenne des métaux de base est confrontée à une course contre la montre afin de retrouver sa compétitivité et sa capacité à investir en Europe, et qu'elle est dès lors confrontée à des défis sociaux et environnementaux qu'elle doit surmonter en restant la référence mondiale en termes de responsabilité sociale et environnementale de ses exploitations; considérant que le marché européen des métaux de base est encore davantage mis sous pression en raison de la surcapacité au niveau mondial ainsi que des subventions déloyales et du dumping pratiqués par des pays tiers; considérant que l'innovation dans la production a un effet positif sur la croissance de l'emploi dans toutes les phases du cycle économique des industries; considérant, d'autre part, que certaines entreprises ont mis en œuvre des stratégies centrées sur les rendements financiers à court terme au détriment de l'innovation, des investissements dans la recherche et le développement, de l'emploi et du renouvellement des compétences; considérant que la participation des travailleurs aux mesures d'innovation et de définition des stratégies reste la meilleure garantie de réussite économique; considérant qu'un commerce équitable des produits de la sidérurgie ne peut fonctionner correctement que dans le respect des droits fondamentaux des travailleurs et des normes environnementales;

K.

considérant que la valorisation des métaux secondaires (issus d'un procédé de récupération et de recyclage) est impérative dans une économie industrialisée et efficace dans l'utilisation des ressources, et qu'elle doit être développée dans le cadre d'une économie circulaire compétitive et durable, mais qu'elle ne peut aucunement suffire à couvrir, en qualité comme en quantité, les besoins en métaux de base des économies européennes; considérant que la balance commerciale de l'Union pour le commerce de la ferraille est positive, et qu'il convient de déployer de plus grands efforts pour encourager le recyclage de la ferraille en Europe; considérant qu'il importe de traiter de manière globale et intégrée l'industrie des métaux de base, ses matières premières et ses fournisseurs auxiliaires;

L.

considérant que cela est particulièrement vrai pour la transition énergétique, les métaux de base tels que les terres rares étant au cœur des nouvelles technologies nécessaires à son avènement; considérant que l'Europe est toujours très dépendante des importations des métaux nécessaires à la production des équipements de production d'énergies renouvelables qui ouvrent de réels horizons pour le secteur, notamment pour surmonter de possibles difficultés d'approvisionnement; considérant que les investissements dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique constituent un moteur d'investissement important dans les produits industriels, notamment le cuivre, l'aluminium et l'acier; considérant que des politiques européennes ambitieuses en matière de sources d'énergie renouvelables et d'économies d'énergie pourraient stimuler la demande future en métaux de base, notamment en permettant de créer des produits à forte valeur ajoutée; considérant le fait qu'il existe un manque de responsabilité environnementale des entreprises, que certains sites industriels sont en violation flagrante de la législation européenne, et que certains sites laissés à l'abandon représentent une menace pour la santé humaine et pour l'environnement; considérant que les investissements dans le développement et l'innovation dans le secteur des métaux de base en Europe devraient se fonder sur des normes environnementales strictes et sur les principes de l'économie circulaire; considérant que, selon la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050 de la Commission, la décarbonisation du secteur énergétique et une approche fondée sur l'utilisation importante de sources renouvelables sont moins coûteuses que la poursuite des politiques actuelles et qu'avec le temps, les prix de l'énergie provenant du nucléaire et des combustibles fossiles vont continuer d'augmenter, tandis que le coût des énergies renouvelables va baisser;

M.

considérant que l'avis de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement sur les recommandations à la Commission européenne concernant les négociations en vue du partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (2014/2228(INI)) souligne l'importance d'un chapitre consacré à l'énergie, et que cet avis souligne également la situation désavantageuse des industries européennes à forte consommation d'énergie et la nécessité de préserver leur compétitivité;

N.

considérant que seule une politique d'innovation ambitieuse, qui favorise la fabrication de produits de haute qualité, efficaces sur le plan énergétique et innovants (tels que des aciers très résistants et flexibles à la fois), et qui promeut de nouveaux processus de production, permet à l'Union de s'affirmer dans un environnement mondial de plus en plus concurrentiel; considérant que l'industrie manufacturière représente 65 % des dépenses en R-D par les entreprises, et que le renforcement de notre base industrielle est donc essentiel pour maintenir l'expertise et le savoir-faire dans l'Union;

O.

considérant que les contraintes réglementaires et administratives importantes sont l'une des raisons pour lesquelles l'industrie européenne des métaux de base perd actuellement de sa compétitivité;

P.

considérant que le paquet «Union de l'énergie» a pour objectif de créer un marché de l'énergie sûr, durable, compétitif et abordable afin d'améliorer la compétitivité globale de l'économie européenne, en réduisant et en harmonisant les prix de l'énergie en Europe et entre les États membres;

Q.

considérant que l'octroi du statut d'économie de marché à des économies dirigées ou à d'autres types d'économies non basées sur le marché sans référence à leur fonctionnement actuel saperait les instruments de défense commerciale et aurait de graves conséquences en termes de compétitivité et d'emploi sur les industries européennes des métaux de base, en aggravant les répercussions de la guerre des prix menée par le plus gros producteur d'acier mondial, et de sa surcapacité notoire;

R.

considérant que la recherche, le développement et l'innovation dans ce secteur sont essentiels pour l'industrie européenne; considérant que les fermetures d'usines entraînent souvent des pertes irréversibles de technologie et de savoir-faire et une perte de qualifications des travailleurs industriels;

L'importance des métaux de base pour l'industrie européenne

1.

souligne l'importance que revêt l'industrie des métaux de base pour toute une série de filières en aval, parmi lesquelles l'automobile, l'aéronautique, la production énergétique, la construction ou encore les emballages;

2.

estime que l'Europe, déjà très dépendante en termes de matières premières, ne peut se permettre de laisser se créer une nouvelle dépendance dans les métaux de base, qui aurait un impact très néfaste sur les filières en aval déjà citées;

3.

signale que dans le domaine de la sidérurgie, l'Union est en déficit de capacité de production d'aciers plats du fait des fermetures massives de ces dernières années et d'un redémarrage de la demande;

4.

souligne que la demande dans les métaux non-ferreux comme l'aluminium et le cuivre est en croissance constante malgré la crise;

La nécessité impérieuse de la lutte contre le changement climatique et les prix élevés de l'énergie

5.

insiste sur le fait que la refonte du SEQE actuel est l'une des mesures les plus urgentes afin de garantir la compétitivité de l'industrie des métaux de base; note que la Commission a fait des propositions qui aboutiront à la réforme du SEQE pour la quatrième période 2021-2030 et demande aux colégislateurs, à cet égard, que la réforme porte également sur la question de la fuite de carbone et fasse la promotion de l'efficacité, de l'innovation industrielle et des rendements optimums que cette réforme est censée garantir, tout en envisageant de compléter le SEQE par d'autres instruments et stratégies innovants afin de réduire effectivement les émissions; demande à la Commission, dans la révision du SEQE, de récompenser les acteurs de l'industrie énergivore les plus performants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre;

6.

prend note de la mise en place de la réserve de stabilité du marché en 2019 et examine les propositions de la Commission concernant la réforme structurelle post-2020 du SEQE, qui feront l'objet d'un examen spécifique et distinct au Parlement;

7.

demande instamment que les industries à forte intensité énergétique poursuivent leurs efforts visant à optimaliser les mesures en matière de recyclage et à réduire les émissions de CO2 afin d'assurer la compétitivité future de l'industrie et de répondre aux objectifs contraignants de réduction fixés par l'Union européenne; souligne, dans ce contexte, que la compétitivité industrielle, l'efficacité des ressources et la réduction des émissions deviennent des objectifs complémentaires, car, si la production européenne devient vertueuse en carbone, la préservation de ses parts sur les marchés européen et mondial constitue un moyen efficace de contribuer à une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre d'origine industrielle; ajoute qu'il en irait de même pour la production importée respectant des normes d'efficacité énergétique et d'émissions équivalentes à celles applicables aux biens fabriqués dans l'Union européenne; souligne que les entreprises des pays tiers qui font partie de la chaîne de valeur doivent également agir conformément aux objectifs de la politique de l'Union en matière de climat et d'énergie et, en particulier, tenir compte des progrès en matière d'efficacité énergétique;

L'ajustement des émissions de carbone aux frontières: une mesure temporaire et flexible à dimension internationale, conforme à l'OMC

8.

souligne avec insistance que, depuis la création du comité international de négociation chargé de préparer la Convention de Rio en 1992, l'Union européenne cherche à négocier avec les pays tiers un accord international visant à garantir une protection contre le changement climatique, mais que ces efforts sont restés sans succès à ce jour, en dépit de l'urgence croissance soulignée par un consensus presque unanime au sein de la communauté scientifique; demande que l'Union continue de jouer un rôle moteur, et souligne la nécessité absolue de garantir la conclusion, lors de la Conférence de Paris, d'un accord contraignant au niveau mondial avec l'engagement sans réserve de toutes les parties à lutter efficacement contre les risques liés au changement climatique; souligne que ces négociations doivent déboucher sur un accord juridiquement contraignant avec des objectifs pour l'ensemble de l'économie et pour toutes les parties, en respectant l'objectif convenu de limiter le réchauffement planétaire à moins de 2o C; souligne qu'un accord international complet permettra de créer des conditions de concurrence égale pour l'industrie et de réduire le risque de fuite de carbone depuis l'Union;

9.

souligne que l'action internationale en matière de climat est le meilleur moyen d'empêcher la fuite de carbone; met en évidence le fait qu'un accord international ambitieux sur la lutte contre le changement climatique, qui créerait des conditions égales pour tous les pays préparés à coopérer au niveau multilatéral et mettrait en place un régime environnemental mondial cohérent afin de réduire les émissions de carbone, serait la façon la plus constructive de faire face au problème des émissions dans le monde; souligne le fait qu'un tel accord instaurerait une concurrence équitable pour l'ensemble des producteurs de métaux de base et rendrait inutiles les considérations relatives à un ajustement aux frontières, à condition que sa mise en œuvre fasse l'objet d'un contrôle effectif et d'éventuelles mesures de correction; fait observer qu'un accord international de ce type doit nécessairement inclure des engagements fiables de la part des plus gros pays émetteurs; rappelle également, à cet égard, qu'il y a lieu de respecter les normes sociales et environnementales afin de créer des conditions de concurrence équitables;

10.

indique que, prenant en compte à la fois l'importation et l'exportation, le dispositif d'ajustement des émissions de carbone aux frontières incorpore à la réglementation européenne un modèle de réduction des émissions qui englobe également une orientation territoriale centrée sur la consommation, et qu'une telle approche ascendante a l'avantage de proposer une solution universelle permettant à chaque État de décider de façon souveraine du niveau d'ambition de sa politique climatique, selon une évaluation d'impact minutieuse des conséquences; prie la Commission de veiller, dans les futurs accords commerciaux, à améliorer de manière significative les chances d'exportation et les possibilités d'accès au marché pour les produits européens issus des métaux de base; demande une fois de plus à la Commission d'inclure l'interdiction des pratiques de distorsion sur les matières premières (double prix, restrictions à l'exportation) dans les accords de libre-échange régionaux, bilatéraux et multilatéraux;

11.

insiste sur le fait que toute mesure ayant une incidence sur les échanges commerciaux doit respecter les accords commerciaux internationaux; affirme que les objectifs de la politique climatique que sont la protection de la vie et de la santé des hommes, des animaux et des végétaux, de même que la conservation des ressources naturelles épuisables, s'ils sont appliqués de manière non discriminatoire et non comme une restriction déguisée, correspondent aux exceptions définies à l'article XX du GATT; précise que le changement climatique, étant donné son caractère mondial, doit faire l'objet d'une attention juridique; note qu'une atmosphère à faible teneur en carbone (air pur) est déjà considérée comme une ressource naturelle susceptible d'être épuisée, et qu'elle devrait donc être considéré comme un bien public; précise par ailleurs que des mesures de rétorsion ne sauraient être mises en place en conséquence de l'ajustement carbone aux frontières sans contrevenir aux règles du commerce international et sans risque de condamnation; rappelle qu'il ne s'agit en aucun cas de protéger les industries européennes mais de les placer sur un plan d'égalité avec leurs concurrents extérieurs;

12.

indique qu'il serait souhaitable d'envisager une réallocation partielle des revenus tirés des enchères à des initiatives de protection environnementale et de lutte contre le changement climatique, comme par exemple au Fonds vert prévu par les accords de Cancún et à d'autres instruments internationaux de financement climatique;

13.

note que des normes adoptées d'un commun accord pour le calcul de la teneur en carbone et des émissions des produits tout au long de leur cycle de vie améliorent la transparence et peuvent faciliter la promotion d'une production et d'une consommation durables, y compris dans le secteur des métaux;

La compensation des émissions indirectes

14.

regrette que le système de compensation étatique des coûts indirects ait créé une nouvelle source de concurrence déloyale sur le marché unique de l'Union européenne entre les industries des secteurs à haute intensité énergétique, dont certaines bénéficient du soutien financier de leurs pouvoirs publics; demande instamment que cette compensation soit harmonisée et, lorsque cela se justifie, accordée au niveau européen afin d'assurer des conditions de concurrence égales avec les concurrents du monde entier et entre producteurs européens, et de garantir une protection effective contre la fuite de carbone; observe que cela est particulièrement vrai pour les six métaux non ferreux qui se négocient à des cours définis par la demande et l'offre mondiale, fixés principalement par la bourse de Londres; considère, dès lors, que les producteurs de métaux de base sont des «preneurs de prix» incapables de répercuter les augmentations de coûts sur leurs clients; parvient à la conclusion qu'il est impératif de maintenir les compensations des émissions indirectes; se réfère à l'accord concernant la création et le fonctionnement d'une réserve de stabilité du marché, selon lequel «dans le but d'assurer des conditions égales pour tous, ce réexamen devrait également envisager des mesures harmonisées afin de compenser les coûts indirects au niveau de l'Union» (11); rappelle à cet égard le règlement (CE) no 1/2003 du Conseil relatif à la mise en œuvre des règles de concurrence prévues aux articles 81 et 82 du traité (12), ainsi que les articles 107 et 108 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne; invite la Commission à réexaminer l'incidence de différents mécanismes de soutien dans le secteur de l'énergie sur les prix de détail de l'énergie, qui ont un effet indirect sur les industries à forte consommation d'énergie dans les différents États membres;

15.

considère que l'impact carbone différencié sur les prix de l'électricité imputables au bouquet énergétique de chaque fournisseur est un facteur de compétitivité et dépend notamment des choix opérés par chaque État souverain; accueille favorablement la proposition de la Commission relative à l'Union européenne de l'énergie; estime qu'un marché intérieur de l'énergie fonctionnel, fournissant une énergie sûre et durable et garantissant des interconnexions adéquates entre les États membres, contribuera à faire baisser les prix de l'énergie pour l'industrie et les consommateurs européens; considère que le SEQE est une mesure harmonisée au niveau de l'Union qui vise à réduire les émissions de l'industrie, et qu'il convient donc de gérer ses impacts par un système harmonisé;

Un soutien aux investissements dans la production de métaux à faible teneur en carbone

16.

demande instamment que les quotas gratuits pour les installations les plus efficaces dans les secteurs exposés à la fuite de carbone soient alloués en fonction des programmes d'investissements dans de nouveaux équipements, dans la R-D (notamment la capture, le stockage et l'utilisation du carbone) et dans la formation des travailleurs, le plus tôt possible et en tout état de cause à partir de 2018, et pendant la quatrième phase pour couvrir la période 2021-2030, afin de correspondre aux exigences élevées en matière de climat, de protection de l'environnement et de droits des travailleurs; insiste sur l'absolue nécessité d'investir dans la recherche et développement afin que l'Europe puisse rester un pôle d'excellence dans la production des métaux de base; rappelle que les industries qui investissent sont celles qui résistent le mieux aux crises; demande que les recettes tirées de la mise aux enchères dans le cadre du SEQE servent à financer l'action pour le climat au sein de l'Union et dans les pays en développement, notamment des investissements dans les énergies renouvelables et dans des projets d'efficacité énergétique dans les secteurs industriels; soutient les projets inscrits dans le cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030, qui visent à mettre en place un mécanisme (NER 400) pour la capture et le stockage du carbone, les énergies renouvelables innovantes et l'innovation à faible intensité de carbone dans les secteurs industriels, comme le prévoient les conclusions du Conseil européen du 23 octobre 2014; propose que les projets pilotes et de démonstration relatifs à la capture, à l'utilisation et au stockage du carbone soient intégrés dans les programmes de financement des technologies à faible émission de carbone encouragés par la Commission, à l'instar de NER 300 et du futur NER 400, avec une prise de risque financier partagée entre le financeur et l'opérateur; rappelle l'importance des investissements publics et, dans le contexte européen, des fonds de la stratégie Horizon 2020, pour améliorer l'efficacité environnementale et énergétique de l'industrie des métaux de base, et notamment pour atteindre l'objectif de réduction des émissions de carbone conformément aux objectifs de la stratégie Europe 2020; considère la formation des travailleurs aux technologies et aux pratiques à faible émission de carbone dans l'industrie comme un investissement stratégique qu'il convient d'intégrer pleinement dans les programmes de financement de la transition bas-carbone promus par la Commission;

Comptabilité financière et transparence

17.

propose que les quotas de CO2 soient rendus publics lors de la publication des comptes annuels des entreprises et que l'Union européenne favorise la reprise des travaux sur la base d'une norme comptable internationale dans ce domaine;

18.

souligne l'importance de la transparence dans l'utilisation par les États membres des recettes tirées des allocations de quotas; se réfère, à cet égard, à l'obligation faite aux États membres d'informer la Commission de l'utilisation des recettes du SEQE; insiste sur le fait qu'une transparence accrue devrait aider les citoyens à comprendre comment les recettes du SEQE sont utilisées par les pouvoirs publics nationaux;

19.

insiste sur le fait que les installations et les entreprises doivent se conformer à toutes les obligations légales en matière de responsabilité sociale et de compte rendu afin de garantir une mise en œuvre uniforme et efficace des réglementations environnementale et de faire en sorte que les autorités compétentes et les parties intéressées, notamment les représentants des travailleurs et ceux de la société civile et des communautés locales, aient accès à toutes les informations pertinentes; insiste sur le droit d'accès aux informations relatives aux questions environnementales, tel qu'établi par la Convention d'Aarhus et transposé dans la législation de l'Union et les législations nationales, notamment par la directive 2003/87/CE; propose que toute installation classée comme étant soumise au SEQE fournisse chaque année des informations complètes, notamment sur la lutte contre le changement climatique et le respect des directives européennes en matière d'environnement, de sécurité et de santé au travail, et que ces informations soient accessibles aux représentants des travailleurs comme à ceux de la société civile issus des populations vivant dans les environs de l'usine;

La question des contrats de fourniture d'électricité

20.

insiste sur l'importance, pour la compétitivité du secteur européen des métaux de base, de la possibilité de conclure des contrats à long terme, sous certaines conditions qui doivent être clarifiées par la Commission, compatibles avec un retour sur investissement, et dont la durée ne peut être inférieure à 15 ans dans le cas d'industries à forte intensité de capital; rappelle que les industriels ressentent la nécessité que leurs investissements soient sécurisés par des prix prédictibles et un cadre juridique clair; souligne que la préférence devrait être accordée à la stabilité des contrats de fourniture d'électricité à long terme plutôt qu'à la vente aux enchères annuelle d'électricité; exprime son inquiétude face aux réglementations du marché qui sont susceptibles, dans certains États membres, de donner lieu à un écart structurel entre les prix de l'électricité et les coûts de production; demande à la Commission de lutter contre les gains exceptionnels des oligopoles privés sur le marché de l'énergie;

21.

exprime son inquiétude face aux réglementations du marché qui donnent lieu à un écart structurel entre les prix de l'électricité et les coûts de production;

Le transfert de compétences

22.

demande que le transfert de compétences entre générations de travailleurs soit organisé dans toutes les usines qui ont une pyramide des âges déséquilibrée pour toutes les fonctions hautement qualifiées dans la production; se dit en faveur de la promotion des compétences des jeunes salariés dans l'entreprise par une politique structurelle d'apprentissage visant au développement des compétences collectives des employés; souligne l'importance des compétences et des qualifications des travailleurs dans le secteur des métaux de base; demande la mise en place de politiques industrielles et de l'emploi dynamiques afin de garantir le développement de ces connaissances et leur reconnaissance en tant qu'atout important de l'industrie européenne des métaux de base; plaide en faveur de la prise en compte du maintien du savoir-faire industriel et d'une main d'œuvre qualifiée dans l'évaluation de la viabilité de la production de toute usine;

L'approvisionnement en matières premières

23.

demande la mise en place d'une action diplomatique européenne sur les matières premières dans la production métallurgique, basée sur des partenariats stratégiques visant au partage de la valeur ajoutée entre les pays européens et les pays producteurs de matières premières, de façon à favoriser le développement de l'emploi qualifié tout au long de la chaîne de valeur; demande à la Commission de mettre en place un instrument d'analyse approfondie du marché de l'acier capable de fournir des informations précises sur l'équilibre entre l'offre et la demande en Europe et au niveau mondial, en faisant la distinction entre les éléments cycliques et structurels de l'évolution de ces marchés; est convaincu qu'un suivi du marché primaire et secondaire des métaux de base pourrait apporter une contribution précieuse pour l'élaboration de mesures correctives et proactives, lesquelles sont incontournables en raison du caractère cyclique de l'industrie de l'acier; accueille favorablement le rapport du réseau européen de compétences en matière de terres rares (European Rare Earths Competency Network, ERECON) (13); invite la Commission à poursuivre son action dans le cadre d'ERECON afin de créer une chaîne d'approvisionnement diversifiée et durable en matière de terres rares pour l'Europe et, en particulier de mettre en œuvre les recommandations politiques et d'apporter un soutien en faveur des solutions de substitution et du recours accru au recyclage;

Les mesures européennes de défense commerciale dans le domaine des métaux de base: mieux vaut prévenir que guérir

24.

encourage vivement le Conseil à conclure la révision des deux règlements relatifs aux instruments de défense commerciale afin de rationaliser, de renforcer et d'accélérer ces instruments et d'éviter ainsi qu'ils ne soient affaiblis; propose une phase d'enquête préliminaire d'un mois maximum pour un premier examen des plaintes antidumping et antisubventions, à la suite de quoi, sur la base des premiers éléments, il serait possible d'annoncer des mesures préventives de correction et de mener une enquête approfondie; déplore que la proposition législative sur la modernisation des instruments de défense commerciale piétine au Conseil, malgré le fait que le Parlement ait exprimé son plein soutien en faveur de mesures plus sévères contre les importations déloyales en provenance de pays tiers; demande au Conseil de mettre rapidement en œuvre la modernisation des instruments de défense commerciale, en vue de pouvoir enfin répondre de manière appropriée aux pratiques déloyales et de protéger du dumping le marché européen, en garantissant ainsi des conditions de concurrence équitables et l'exploitation de tout le potentiel offert par la transition énergétique;

25.

se fixe pour objectif de faire des progrès rapides dans le recyclage des terres rares et des métaux critiques consommés dans l'Union;

26.

souligne que les aciers inoxydables et l'aluminium, comme la totalité des métaux de base, sont soumis à une concurrence mondiale; estime qu'il est urgent que la Commission, lorsqu'elle définit les marchés géographiques pertinents dans ses analyses et ses comparaisons, prenne le marché mondial comme marché de référence et ne limite pas son analyse au seul marché intérieur; demande qu'une étude d'impact sur les capacités de production, intégrant notamment les usines et les emplois, soit réalisée avant qu'une décision ne soit prise par la DG Concurrence de la Commission, et que ses conclusions soient intégrées dans la publication finale qui sera remise aux parties prenantes; demande une révision de la politique de la concurrence et des règles en matière d'aides d'État afin de faciliter une intervention publique visant à préserver la cohésion sociale et régionale, à améliorer les normes environnementales et à lutter contre les problèmes de santé publique;

27.

se déclare en faveur de la création de comités locaux d'information et de concertation pour la prévention des risques industriels, où siègent l'ensemble des parties prenantes ayant un pouvoir de contrôle et d'alerte; souligne l'expertise reconnue des représentants des salariés dans les choix stratégiques et la prise de décision de l'entreprise;

Le rôle des métaux de base dans l'économie circulaire

28.

souligne dans ce contexte l'incidence positive des métaux secondaire, qui contribuent à réduire de manière significative l'utilisation d'énergie et de matières premières; demande par conséquent à la Commission de faciliter le développement et le fonctionnement des marchés des métaux secondaires; encourage la mise en place d'une économie circulaire sur chaque site de production de métaux de base afin de conjuguer la valorisation des coproduits et des métaux recyclés dans l'objectif d'accroître leur compétitivité; demande que la mise en place d'une économie circulaire sur chaque site de production de métaux de base soit rendue obligatoire afin de conjuguer la valorisation des coproduits et des métaux recyclés dans l'objectif d'accroître leur compétitivité; se fixe pour objectif de faire des progrès rapides dans le recyclage des terres rares et des métaux critiques consommés dans l'Union; demande le développement de liens forts entre le secteur du recyclage des métaux de base et les autres industries afin d'augmenter la taille et la résistance de la base industrielle, en particulier dans les régions touchées par la désindustrialisation; souligne dans ce contexte le potentiel important de la substitution de produits et de matériaux, et de l'utilisation accrue de ferraille, notamment dans la production d'acier et d'aluminium; souligne que la plupart des métaux de base peuvent être recyclés de nombreuses fois pour une infime fraction de l'énergie nécessaire à la production primaire; s'inquiète des pertes d'énergie importantes pour l'Europe causées par l'exportation légale et illégale d'aluminium et de cuivre vers des pays tels que la Chine et l'Inde, des pays qui ont eux-mêmes instauré des interdictions d'exportation de l'aluminium; est convaincu que les investissements dans le développement et l'innovation dans le secteur des métaux de base en Europe devraient se fonder sur des normes environnementales élevées et sur les principes de l'économie circulaire; demande à la Commission d'élaborer des mesures d'incitation économique pour le recyclage des métaux, y compris des matières premières essentielles actuellement non rentables, comme les terres rares, d'examiner les moyens d'aider les marchés des matières recyclées grâce notamment à des certificats verts, à des exigences en matière d'écoconception et à des mesures d'incitation fiscale, et de veiller à ce que la politique de cohésion et les budgets du Fonds européen pour les investissements stratégiques contribuent aussi à promouvoir l'efficacité des ressources et le recyclage; estime que la législation en matière de déchets devrait être améliorée afin de soutenir le fonctionnement du marché de la ferraille dans l'Union, en procédant, par exemple, à un réexamen de la directive relative aux véhicules hors d'usage et des autres législations dans le domaine des déchets; propose l'instauration de mesures destinées à fixer des objectifs en matière de collecte, renforcer la responsabilité des producteurs et élargir le champ d'application de la législation relative à la fin de vie, par exemple pour les poids-lourds, les autobus et les motos; souligne le fait qu'il est nécessaire de disposer d'un personnel compétent et qualifié pour gérer la transition vers des procédés de production et des produits plus durables, et appelle de ses vœux une stratégie européenne de formation et d'enseignement qui aide les entreprises, les établissements de recherche et les partenaires sociaux à étudier ensemble les compétences requises pour la durabilité environnementale;

o

o o

29.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 343 du 22.12.2009, p. 51.

(2)  JO L 188 du 18.7.2009, p. 93.

(3)  JO L 315 du 14.11.2012, p. 1.

(4)  JO L 334 du 17.12.2010, p. 17.

(5)  JO L 140 du 5.6.2009, p. 16.

(6)  JO L 143 du 30.4.2004, p. 56.

(7)  JO L 275 du 25.10.2003, p. 32.

(8)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0032.

(9)  JO C 251 E du 31.8.2013, p. 75.

(10)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0104.

(11)  Voir considérant 9 de la décision (UE) 2015/1814 (JO L 264 du 9.10.2015, p. 1).

(12)  JO L 1 du 4.1.2003, p. 1.

(13)  http://ec.europa.eu/growth/sectors/raw-materials/specific-interest/erecon/index_en.htm


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/127


P8_TA(2015)0461

Situation en Hongrie: suivi de la résolution du Parlement européen du 10 juin 2015

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la situation en Hongrie (2015/2935(RSP))

(2017/C 399/13)

Le Parlement européen,

vu le préambule du traité sur l'Union européenne (ci-après le «traité UE»), et notamment son deuxième et ses quatrième à septième considérants,

vu notamment l'article 2, l'article 3, paragraphe 3, deuxième alinéa, et les articles 6 et 7 du traité UE, ainsi que les articles du traité UE et du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (ci-après le «traité FUE») ayant trait au respect, à la promotion et à la protection des droits fondamentaux dans l'Union européenne,

vu la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne du 7 décembre 2000, proclamée le 12 décembre 2007 à Strasbourg et entrée en vigueur avec le traité de Lisbonne en décembre 2009,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme et la convention européenne des droits de l'homme,

vu ses résolutions du 10 juin 2015 sur la situation en Hongrie (1), du 3 juillet 2013 sur la situation en matière de droits fondamentaux: normes et pratiques en Hongrie (2), du 16 février 2012 sur les récents événements politiques en Hongrie (3) et du 10 mars 2011 sur la loi hongroise sur les médias (4),

vu la communication de la Commission du 11 mars 2014 intitulée «Un nouveau cadre de l'UE pour renforcer l'état de droit» (COM(2014)0158),

vu le premier dialogue annuel sur l'état de droit du Conseil, qui s'est tenu le 17 novembre 2015,

vu la déclaration du 27 novembre 2015 du Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe faisant suite à sa visite en Hongrie,

vu la loi CXL de 2015 adoptée par le Parlement hongrois sur l'immigration de masse,

vu la loi CXLII de 2015 adoptée par le Parlement hongrois sur la protection des frontières de la Hongrie et sur l'immigration de masse,

vu la résolution 36/2015 du Parlement hongrois relative au message adressé aux dirigeants de l'Union européenne, adoptée le 22 septembre 2015,

vu la question orale adressée à la Commission au nom de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures sur la situation en Hongrie: suivi de la résolution du Parlement européen du 10 juin 2015 (O-000140/2015 — B8-1110/2015),

vu la réponse de la Commission du 5 novembre 2015 faisant suite à la résolution du Parlement du 10 juin 2015,

vu la déclaration de la Commission présentée, le 2 décembre 2015, lors du débat en séance plénière du Parlement européen sur la situation en Hongrie,

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que l'Union européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'état de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités, et que ces valeurs sont universelles et communes aux États membres (article 2 du traité UE); qu'un risque manifeste de violation grave par un État membre des valeurs visées à l'article 2 du traité UE déclencherait la procédure prévue à l'article 7;

B.

considérant que la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne appartient au droit primaire de l'Union et interdit toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle;

C.

considérant que la façon dont l'état de droit est mis en œuvre au niveau national joue un rôle essentiel pour garantir la confiance à l'égard des systèmes juridiques et administratifs des États membres; que l'intransigeance justifiable de l'Union au sujet des valeurs telles que le respect de la démocratie, de l'état de droit et des droits fondamentaux est essentielle pour garantir la crédibilité de l'Union, à la fois en son sein et sur la scène internationale;

D.

considérant que le droit d'asile est garanti dans le respect des règles de la convention de Genève du 28 juillet 1951 et de son protocole du 31 janvier 1967 relatifs au statut des réfugiés ainsi que conformément au traité UE et au traité FUE;

E.

considérant que la bonne gestion des dépenses publiques et la protection des intérêts financiers de l'Union devraient être des éléments essentiels de la politique de l'Union, afin de conforter la confiance des citoyens en veillant à ce que leur argent soit utilisé correctement et efficacement;

F.

considérant que les événements qu'a connus la Hongrie ces dernières années et les initiatives et les mesures prises dans le pays ont provoqué une grave détérioration systémique de la situation au regard de l'état de droit et des droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression, y compris la liberté académique, les droits humains des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés, la liberté de réunion et d'association, les activités des organisations de la société civile, qui ont fait l'objet de restrictions et d'obstructions, les droits des personnes appartenant aux minorités, y compris les Roms, les Juifs et les personnes LGBTI, les droits sociaux, le fonctionnement du système constitutionnel, l'indépendance du pouvoir judiciaire et d'autres institutions, sans oublier les nombreuses allégations inquiétantes de corruption et de conflits d'intérêts;

G.

considérant qu'en juillet et en septembre 2015, le Parlement hongrois a adopté plusieurs amendements portant notamment sur la loi régissant les conditions d'asile, sur le code pénal, sur le code de procédure pénal, sur la loi de protection des frontières, sur le code de police et sur la loi sur la défense nationale; considérant que l'évaluation préliminaire de la Commission a suscité un certain nombre de préoccupations et de questions graves portant sur la compatibilité avec l'acquis en matière d'asile et la charte des droits fondamentaux; que, le 6 octobre 2015, la Commission a adressé une lettre administrative au gouvernement hongrois; que le gouvernement hongrois a répondu à ce courrier; que, le 10 décembre 2015, la Commission a ouvert une procédure d'infraction à l'encontre de la Hongrie;

H.

considérant que la Commission a omis de donner suite à la demande du Parlement d'engager un processus d'évaluation approfondie de la situation de la démocratie, de l'état de droit et des droits fondamentaux en Hongrie; considérant que la Commission a, lors des débats du 2 décembre 2015 du Parlement européen, déclaré, en séance plénière, qu'elle était prête à utiliser tous les moyens à sa disposition, notamment une procédure d'infraction, pour veiller à ce que la Hongrie — ou tout autre État membre — se conforme aux obligations qui sont les siennes en vertu du droit de l'Union et respecte les valeurs de l'Union consacrées par l'article 2 du traité UE; considérant que la Commission estime que les conditions pour activer le cadre de l'état de droit en ce qui concerne la Hongrie ne sont pas réunies à ce stade;

1.

réaffirme sa position exprimée dans sa résolution du 10 juin 2015 sur la situation en Hongrie;

2.

se déclare gravement préoccupé par la série de mesures législatives adoptées en très peu de temps ces derniers mois, qui ont rendu l'accès à une protection internationale extrêmement difficile et arbitrairement assimilé les réfugiés, les migrants et les demandeurs d'asile à des criminels; exprime ses inquiétudes quant au respect du principe de non-refoulement, au recours accru à la détention, y compris pour les mineurs, et à une rhétorique xénophobe établissant un lien entre les migrants et les problèmes sociaux ou les risques pour la sécurité, notamment dans des campagnes de communication et des consultations nationales dirigées par le gouvernement, rendant ainsi l'intégration problématique; presse le gouvernement hongrois de revenir à des procédures normales et de révoquer les mesures d'urgence;

3.

estime que tous les États membres doivent respecter intégralement le droit de l'Union dans leurs pratiques législatives et administratives, et que tout texte législatif doit correspondre et être conforme aux valeurs fondamentales européennes, à savoir la démocratie, l'état de droit et les droits fondamentaux;

4.

souligne que le Parlement a appelé à plusieurs reprises le Conseil à réagir à l'évolution inquiétante de la situation en Hongrie; prie le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen d'organiser un débat et d'adopter des conclusions sur la situation en Hongrie aussitôt que possible; estime que le Conseil et la Commission, en omettant de tenir compte ou de répondre de manière appropriée aux préoccupations exprimées à plusieurs reprises par la majorité des députés, portent atteinte au principe de coopération loyale entre les institutions, prévu à l'article 13, paragraphe 2, du traité UE;

5.

estime que la Hongrie constitue un test de la capacité et de la volonté politique de l'Union de réagir aux menaces et aux violations de ses propres valeurs fondamentales par un État membre; déplore l'existence de phénomènes similaires dans certains autres États membres et considère que la passivité de l'Union pourrait avoir contribué à de telles évolutions, qui révèlent, comme en Hongrie, des symptômes inquiétants d'atteintes à l'état de droit; estime que cela soulève de sérieuses questions quant à la capacité de l'Union d'assurer le respect continu des critères politiques de Copenhague après l'adhésion d'un État membre à l'Union;

6.

rappelle le rôle qui incombe à la Commission, en tant que gardienne des traités, de veiller à ce que les législations nationales soient conformes à la démocratie, à l'état de droit et aux droits fondamentaux; souligne qu'il importe que toute évaluation ou analyse réalisée par la Commission ou par le Parlement concernant la situation dans des États membres déterminés soit fondée sur des faits et objective; invite le gouvernement hongrois et la Commission à œuvrer étroitement ensemble, dans un esprit de coopération, sur tous les dossiers qu'ils estiment mériter davantage d'évaluation et d'analyse; relève avec satisfaction l'ouverture de la procédure d'infraction à l'égard de la Hongrie concernant l'acquis en matière d'asile;

7.

déplore que la démarche actuelle de la Commission mette principalement l'accent sur des aspects techniques et marginaux de la législation, ignorant ainsi les tendances, les modèles et les effets conjugués des différentes mesures sur l'état de droit et les droits fondamentaux; estime que les procédures d'infraction, en particulier, n'ont pas permis, dans la plupart des cas, d'induire de réels changements et d'apporter plus généralement une réponse à la situation;

8.

demande une nouvelle fois à la Commission d'activer la première phase du cadre de l'Union pour renforcer l'état de droit et dès lors d'enclencher immédiatement un processus de surveillance approfondie de la situation en matière de démocratie, d'état de droit et de droits fondamentaux en Hongrie, y compris quant à l'effet conjugué d'une série de mesures, et d'évaluer l'émergence d'une menace systémique dans cet État membre qui pourrait donner lieu à un risque manifeste de violation grave au sens de l'article 7 du traité UE;

9.

demande à la Commission de poursuivre les enquêtes et de continuer à tirer pleinement parti des instruments législatifs disponibles afin de garantir une utilisation transparente et adéquate des fonds de l'Union en Hongrie sur la base du droit de l'Union; prend acte de la décision de la Commission du 14 juillet 2015 de suspendre plusieurs marchés dans huit programmes de financement de l'Union en raison des critères de sélection particulièrement restrictifs appliqués en Hongrie dans les procédures de marché public;

10.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, au président, au gouvernement et au parlement de la Hongrie, aux gouvernements et aux parlements des États membres et des pays candidats, à l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, au Conseil de l'Europe et à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0227.

(2)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0315.

(3)  JO C 249 E du 30.8.2013, p. 27.

(4)  JO C 199 E du 7.7.2012, p. 154.


Jeudi 17 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/130


P8_TA(2015)0463

Le risque de condamnation à mort d'Ibrahim Halawa

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le risque de condamnation à mort d'Ibrahim Halawa (2015/3016(RSP))

(2017/C 399/14)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur l'Égypte, et notamment celles du 15 janvier 2015 sur la situation en Égypte (1) et du 8 octobre 2015 sur la peine de mort (2),

vu les conclusions sur l'Égypte du Conseil «Affaires étrangères» d'août 2013 et de février 2014,

vu l'accord d'association UE-Égypte de 2001, qui est entré en vigueur en 2004 et a été complété par le plan d'action UE-Égypte de 2007,

vu l'édition 2014 du rapport d'avancement sur l'Égypte dans le cadre de la politique européenne de voisinage, publié le 25 mars 2015,

vu les récentes déclarations du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) sur l'Égypte, notamment celles du 16 juin 2015 sur les arrêts rendus par les tribunaux égyptiens et du 4 février 2015 sur la condamnation de militants en Égypte,

vu la déclaration commune faite le 10 octobre 2015 par Mme Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au nom de l'Union européenne, et par M. Thorbjørn Jagland, Secrétaire général du Conseil de l'Europe, à l'occasion de la Journée européenne et mondiale contre la peine de mort,

vu les orientations de l'Union européenne concernant la peine de mort et les orientations pour la politique de l'Union à l'égard des pays tiers en ce qui concerne la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant et la convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, auxquels l'Égypte est partie, vu les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies, notamment celle du 18 décembre 2014 demandant un moratoire sur l'application de la peine de mort (69/186),

vu la constitution de la République arabe d'Égypte,

vu la loi égyptienne no 107 du 24 novembre 2013 sur le droit de rassemblement public, de défilé et de manifestation pacifique,

vu l'ordonnance présidentielle de novembre 2014 (loi no 140), qui permet aux ressortissants étrangers accusés d'une infraction pénale d'être rapatriés dans leur pays d'origine,

vu les directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l'assistance judiciaire en Afrique, adoptés par la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, vu la charte africaine des droits de l'homme et des peuples,

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant qu'Ibrahim Halawa, ressortissant irlandais, est incarcéré depuis plus de deux ans pour avoir participé à une manifestation illégale les 16 et 17 août 2013 alors qu'il passait des vacances en famille au Caire, manifestation au cours de laquelle des manifestants auraient commis des meurtres et dégradé des biens; que 97 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, la plupart en raison d'un usage excessif de la force par les forces de sécurité; qu'Ibrahim Halawa avait 17 ans — et qu'il était donc mineur au regard de la législation égyptienne et du droit international — au moment de son arrestation;

B.

considérant qu'Ibrahim Halawa a été arrêté en même temps que ses trois sœurs alors qu'ils avaient trouvé refuge dans la mosquée Al-Fateh lorsque les violences ont éclaté au cours de la manifestation; que ses trois sœurs ont par la suite été libérées par les autorités;

C.

considérant que le procureur n'a pu fourni aucune preuve de l'implication d'Ibrahim Halawa ne serait-ce que dans un seul acte de violence commis pendant les manifestations; qu'il dépend exclusivement de témoins et d'informations provenant des rangs de la police ainsi que des enquêtes des services de renseignement; que le procès d'Ibrahim Halawa a été reporté et ajourné à plusieurs reprises par la juridiction égyptienne, en dernier lieu le 15 décembre 2015; qu'Ibrahim Halawa n'a été inculpé que plus d'un an après son arrestation; qu'il attend, ainsi que 493 autres personnes, la plupart des adultes, un procès collectif qui devrait se tenir le 19 décembre 2015, sans aucune garantie quant au respect des normes minimales relatives à un procès libre et équitable, et qu'il risque la peine de mort s'il est condamné; qu'en mai 2015, l'Égypte a exécuté six personnes, dont l'une avait le même âge qu'a actuellement Ibrahim Halawa;

D.

considérant que, depuis 2013, un nombre considérable de condamnations à mort ont été prononcées, lors de procès collectifs, à l'encontre de membres prétendus des Frères musulmans et de partisans présumés du président déchu, Mohammed Morsi; que ces procédures vont à l'encontre des obligations de l'Égypte en vertu du droit international;

E.

considérant que l'article 10 de la déclaration universelle des droits de l'homme dispose que toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle;

F.

considérant qu'Ibrahim Halawa est détenu pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d'expression et de réunion et qu'Amnesty International le considère comme un prisonnier d'opinion; que la liberté d'expression et la liberté de réunion sont les piliers essentiels de toute société démocratique et pluraliste; que l'article 73 de la Constitution égyptienne dispose que les citoyens ont le droit d'organiser des réunions publiques, des marches, des cortèges et toutes les formes de manifestations pacifiques;

G.

considérant qu'il a été signalé que, depuis la prise de pouvoir par l'armée en juin 2013, un grand nombre d'arrestations de manifestants et de prisonniers d'opinion ont lieu en Égypte; que les libertés d'association, de réunion et d'expression sont des sujets de grande préoccupation depuis juillet 2013;

H.

considérant qu'Ibrahim Halawa subit des conditions d'emprisonnement extrêmement difficiles, y compris des actes présumés de torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants au moment de son arrestation et lors de sa garde à vue, et qu'il s'est vu refuser l'accès à toute assistance médicale et judiciaire; que, selon sa famille et ses représentants légaux, Ibrahim Halawa observe une grève de la faim depuis le 21 octobre 2015 pour protester contre son maintien en détention, mettant ainsi sa santé gravement en péril;

I.

considérant que le parquet égyptien du nord du Caire et le tribunal n'ont pas reconnu à Ibrahim Halawa le statut de mineur au moment de son arrestation, en violation des obligations incombant aux autorités égyptiennes en vertu de la convention relative aux droits de l'enfant, à laquelle l'Égypte est partie;

J.

considérant que toute sentence infligeant la peine de mort à des personnes âgées de moins de dix-huit ans au moment de leur infraction et leur exécution sont incompatibles avec les obligations internationales de l'Égypte;

K.

considérant que Charles Flanagan, ministre irlandais des affaires étrangères et du commerce, a fait part de sa déception à la suite de l'ajournement répété du procès d'Ibrahim Halawa en Égypte; que des fonctionnaires consulaires irlandais ont assisté à toutes les audiences tenues à ce jour et ont également rendu 48 visites consulaires à Ibrahim Halawa, ce qui souligne l'importance qu'accorde le gouvernement irlandais à cette affaire;

L.

considérant que l'Égypte a libéré des ressortissants étrangers au titre d'une ordonnance présidentielle publiée en novembre 2014 qui permet aux étrangers accusés d'une infraction pénale d'être expulsés vers leur pays d'origine;

M.

considérant qu'à ce jour, l'Égypte n'a pas mis en œuvre les mesures provisoires demandées par la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples en mars 2015 afin de garantir l'intégrité d'Ibrahim Halawa et des autres mineurs impliqués dans l'affaire en les libérant immédiatement sous caution;

N.

considérant que, dans une large gamme de domaines, l'Union et ses États membres tentent d'établir des relations plus étroites avec l'Égypte et sa population, qu'elle considère comme un voisin et un partenaire importants; que l'Égypte est le pays arabe le plus peuplé, avec plus de 80 millions d'habitants, et qu'elle constitue un pays charnière dans le sud de la Méditerranée; qu'elle est confrontée à de graves problèmes de sécurité dus aux répercussions de la situation dans les pays limitrophes; que l'évolution politique, économique et sociale de l'Égypte a des répercussions importantes sur l'ensemble de la région et au-delà;

1.

fait part de sa vive préoccupation quant à la violation inacceptable des droits de l'homme fondamentaux découlant de la détention arbitraire du citoyen irlandais Ibrahim Halawa et invite les autorités égyptiennes à le remettre immédiatement et sans condition aux autorités irlandaises conformément à l'ordonnance présidentielle publiée en novembre 2014 en application de la loi égyptienne no 140;

2.

exprime son inquiétude la plus vive face à la détérioration de l'état de santé d'Ibrahim Halawa en raison de sa grève de la faim et de ses mauvaises conditions de détention présumées; invite les autorités égyptiennes à faire en sorte de toute urgence que la santé et le bien-être d'Ibrahim Halawa soient préservés pendant son séjour en prison; exige que tous les soupçons de torture et de mauvais traitement à l'égard d'Ibrahim Halawa fassent l'objet d'enquêtes minutieuses et indépendantes;

3.

demande aux autorités égyptiennes de garantir le respect de l'article 10 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui dispose que «[t]oute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine»;

4.

rappelle aux autorités égyptiennes que l'Égypte est liée par des obligations internationales incontestables au titre de la convention relative aux droits de l'enfant, qui s'appliquent à Ibrahim Halawa; exige que les autorités égyptiennes excluent catégoriquement la menace de peine de mort si Ibrahim Halawa devait être condamné, puisqu'il était mineur au moment de son arrestation;

5.

réitère l'opposition absolue de l'Union au recours à la peine de mort, quelles que soient les circonstances, et appelle de ses vœux un moratoire sur l'application de la peine de mort en Égypte; invite instamment l'Égypte à ratifier le deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1996, visant à abolir la peine de mort;

6.

est extrêmement préoccupé par l'incapacité du pouvoir égyptien à respecter le droit à un procès équitable d'Ibrahim Halawa et ses 493 coaccusés, en particulier l'impossibilité de faire réexaminer ou de contester leur maintien en détention et les charges retenues contre eux, le refus répété de leur donner accès à des avocats et la période excessive de détention provisoire, ce qui va à l'encontre des obligations nationales et internationales de l'Égypte;

7.

demeure convaincu qu'il sera extrêmement difficile pour les avocats d'Ibrahim Halawa de préparer une défense individuelle si son affaire fait l'objet d'une audience dans le cadre d'un procès collectif concernant tous les accusés arrêtés en lien avec les manifestations du mois d'août 2013;

8.

condamne vigoureusement le recours à un procès collectif dans le cadre de la procédure judiciaire et invite les autorités égyptiennes à se conformer au droit international et à respecter les normes internationales les plus élevées en matière de droit à un procès équitable et de respect de la légalité; invite les autorités égyptiennes à libérer les personnes détenues pour avoir exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association, tel qu'il est consacré dans la Constitution égyptienne et d'autres conventions internationales auxquelles l'Égypte est partie; manifeste une préoccupation profonde devant la grave dégradation du paysage médiatique; condamne les procès et les condamnations par contumace de journalistes égyptiens et étrangers;

9.

invite le Service européen pour l'action extérieure, par l'intermédiaire de la délégation de l'Union au Caire, et les États membres, notamment l'Irlande, à suivre toutes les audiences du procès d'Ibrahim Halawa et de ses coaccusés; attend du SEAE qu'il évoque cette affaire au plus haut niveau de son dialogue avec l'Égypte et qu'il fasse régulièrement rapport au Parlement sur le suivi du procès; invite les autorités irlandaises, ainsi que la délégation de l'Union, à continuer d'apporter tout leur soutien juridique, consulaire et autre à Ibrahim Halawa et à sa famille et à lui rendre visite régulièrement en prison; invite les autorités égyptiennes, compte tenu de la citoyenneté européenne d'Ibrahim Halawa, à continuer de faciliter l'accès aux services consulaires du gouvernement irlandais;

10.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, aux parlements et aux gouvernements des États membres, ainsi qu'au président de la République arabe d'Égypte et à son gouvernement provisoire.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0012.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0348.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/134


P8_TA(2015)0464

La situation aux Maldives

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la situation aux Maldives (2015/3017(RSP))

(2017/C 399/15)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur les Maldives, en particulier celles du 16 septembre 2004 (1) et du 30 avril 2015 (2),

vu le rapport final de la mission d'observation électorale de l'Union européenne du 22 mars 2014 sur les élections législatives aux Maldives,

vu la déclaration locale conjointe du 30 septembre 2014 de la délégation de l'Union européenne sur les menaces qui pèsent sur la société civile et les droits de l'homme aux Maldives, formulée en accord avec les ambassades des États membres de l'Union ainsi que des ambassades de Norvège et de Suisse à Colombo accréditées aux Maldives,

vu la déclaration du 12 mars 2015 de la présidente de sa délégation pour les relations avec les pays d'Asie du Sud sur l'arrestation aux Maldives de l'ancien président Mohamed Nasheed et la lettre du 10 avril 2015 du président de sa commission des affaires étrangères adressée au ministre des affaires étrangères de la République des Maldives,

vu la déclaration du 14 mars 2015 de la porte-parole de la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de la Commission sur la condamnation de l'ancien président Mohamed Nasheed,

vu la déclaration du 5 novembre 2015 de la porte-parole de la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de la Commission sur l'état d'urgence décrété par le Président des Maldives,

vu le pacte international de 1966 relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel les Maldives sont partie,

vu la déclaration du 18 mars 2015 du haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, sur le procès de l'ancien président Mohamed Nasheed,

vu l'avis no 33/2015 (Maldives) du 4 septembre 2015 du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire,

vu les documents relatifs au dernier examen périodique universel concernant les Maldives présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations unies le 6 mai 2015,

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que le processus électoral qui a permis à Abdulla Yameen Abdul Gayoom d'accéder à la présidence en 2013 était entaché d'irrégularités;

B.

considérant que le 13 mars 2015, Mohamed Nasheed, le premier président démocratiquement élu des Maldives, a été condamné à 13 ans de prison pour des chefs d'accusation de nature politique; que le groupe de travail des Nations sur la détention arbitraire a réprouvé cette condamnation; que le procès de Mohamed Nasheed a été entaché d'irrégularités; que d'autres anciens dignitaires, dont l'ancien vice-président, Ahmed Adeeb, et les anciens ministres de la défense, Mohamed Nazim et Tholhath Ibrahim, ont également été arrêtés et emprisonnés;

C.

considérant que la forte politisation du pouvoir judiciaire des Maldives qui, au fil des ans, a abusé de ses prérogatives et favorisé le parti au pouvoir au détriment des membres de l'opposition, suscite des inquiétudes;

D.

considérant que le 4 novembre 2015, le gouvernement des Maldives a décrété l'état d'urgence pour le révoquer six jours plus tard, manifestement pour empêcher des manifestations de masse contre le gouvernement; que le gouvernement a été largement condamné pour la suspension des droits fondamentaux de citoyens et l'octroi à la police et à l'armée d'un droit de perquisition et de détention arbitraires;

E.

considérant que les 27 et 28 novembre 2015, la police maldivienne a dispersé des manifestants de l'opposition à l'aide de gaz lacrymogène et de gaz poivre, et arrêté des dizaines de manifestants qui demandaient la libération de l'ancien président et d'autres responsables politiques emprisonnés;

F.

considérant que Mahfooz Saeed, avocat spécialisé dans les droits de l'homme et membre de l'équipe de conseillers juridiques de l'ancien président Mohamed Nasheed, a été agressé le 4 septembre 2015;

G.

considérant que le moratoire sur la peine de mort aux Maldives (y compris pour les mineurs, dont l'exécution de la peine est remise à la majorité), qui avait été adopté en 1953, a été levé en avril 2014;

H.

considérant que le parlement a adopté une loi qui qualifie d'acte de trahison l'appel à l'adoption de mesures restrictives et d'autres sanctions à l'encontre du gouvernement des Maldives et de ses membres;

I.

considérant que les Maldives sont considérées par le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l'Union interparlementaire comme l'un des pays où la situation est la pire au regard des attaques subies par les députés de l'opposition, qui sont régulièrement intimidés, arrêtés et emprisonnés; que la liberté d'expression (y compris des médias), la liberté d'association et le pluralisme démocratique sont de plus en plus menacés, comme en témoignent l'arrestation et la mise en accusation de centaines de manifestants hostiles au gouvernement;

J.

considérant que la progression du militantisme islamiste radical ainsi que le nombre de jeunes radicalisés, hommes comme femmes, qui auraient rejoint le groupe État islamique, sont également source d'inquiétudes; que les Maldives sont le pays qui, selon les estimations, compte le plus grand nombre de recrues du groupe État islamique par rapport au nombre d'habitants;

K.

considérant qu'Ahmed Rilwan, un journaliste critique à l'égard du gouvernement qui a «disparu» en août 2014, est toujours porté disparu et désormais présumé mort;

L.

considérant que des bandes criminelles et des groupes islamistes radicaux — en coopération avec la police, selon certaines sources — attaquent souvent les institutions, les organisations et les personnes qui critiquent l'action du gouvernement ou qui sont accusées de promouvoir l'athéisme; que cette situation crée un climat d'intimidation;

M.

considérant que les organisations de la société civile et les défenseurs des droits de l'homme, parmi lesquels l'ancienne Commission des droits de l'homme des Maldives, à laquelle la Cour suprême a reproché d'avoir fourni un rapport pour l'examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme (CDH) des Nations unies, subissent des persécutions, des menaces et des attaques toujours plus nombreuses;

1.

est profondément préoccupé par la dégradation progressive des normes démocratiques et la dérive autoritaire aux Maldives, qui font régner un climat de peur et de tension politique susceptible de mettre à mal tout progrès accompli ces dernières années dans le pays en matière de respect des droits de l'homme, de démocratie et d'état de droit;

2.

déplore la répression dont sont victimes les opposants politiques; exhorte le gouvernement des Maldives à relâcher, immédiatement et sans condition, l'ancien président Mohamed Nasheed, l'ancien vice-président Ahmed Adeeb, les anciens ministres de la défense Tholhath Ibrahim et Mohamed Nazim, ainsi que Sheikh Imran Abdulla et d'autres prisonniers politiques, et à les disculper de toutes les accusations dirigées contre eux; est également préoccupé par la dégradation de la santé de l'ancien président;

3.

réitère sa profonde désapprobation des graves irrégularités qui ont entaché le procès de l'ancien président Mohamed Nasheed;

4.

demande au gouvernement maldivien de garantir l'impartialité totale du pouvoir judiciaire et le respect du droit, ainsi que de respecter le droit à un procès équitable, impartial et indépendant; insiste sur la nécessité de dépolitiser les organes judiciaires et les services de sécurité du pays;

5.

est vivement préoccupé, à cet égard, par le licenciement du procureur général, et rappelle au gouvernement que le parquet est un organe constitutionnel indépendant en vertu de la constitution des Maldives et que le procureur général doit être en mesure d'accomplir la mission légitime que lui confère la constitution sans interférence politique arbitraire ni intimidation par d'autre organes gouvernementaux;

6.

est vivement préoccupé par la constante dégradation de la situation en matière de droits de l'homme, notamment le recours abusif à l'état d'urgence par le pouvoir exécutif maldivien, ainsi que par le fait que la situation risque d'empirer encore; rappelle à la République des Maldives les engagements qu'elle a pris au niveau international concernant le respect des droits fondamentaux, y compris des droits des enfants et des libertés fondamentales;

7.

plaide pour la mise en place d'un authentique dialogue entre tous les partis politiques sur l'avenir de ce fragile État insulaire;

8.

demande au gouvernement des Maldives de respecter et de soutenir pleinement le droit de manifester ainsi que les libertés d'expression, d'association et de réunion, et de ne pas chercher à restreindre ces droits; demande également au gouvernement des Maldives de mettre un terme à l'impunité des miliciens qui ont usé de violence contre des défenseurs de la tolérance religieuse, des manifestants pacifiques, des médias critiques ainsi que la société civile; exhorte les Maldives à respecter pleinement ses obligations au niveau international;

9.

demande au gouvernement maldivien de respecter les droits des activistes qui s'engagent pour la démocratie, des musulmans modérés, des partisans de la laïcité ainsi que des opposants à l'idéologie wahhabite-salafiste aux Maldives, et de garantir leur droit d'y participer à la vie publique dans tous les domaines;

10.

rappelle que la liberté des médias constitue la pierre angulaire d'une démocratie saine; demande aux autorités et au gouvernement maldiviens de veiller dûment à la protection des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme qui subissent des menaces et des attaques en raison des activités qu'ils exercent légitimement et, à cet égard, de permettre une enquête en bonne et due forme sur la disparition d'Ahmed Rilwan, l'agression de Mahfooz Saeed, ainsi que les attaques et les menaces subies par des journalistes, des membres de la société civile et des institutions indépendantes;

11.

plaide pour que le moratoire sur la peine de mort soit remis en vigueur de toute urgence dans la perspective de son abolition, ainsi que pour une révision du code pénal visant à mettre un terme aux châtiments corporels;

12.

invite la Commission et les États membres à publier des mises en garde détaillées sur la situation des droits de l'homme aux Maldives à l'intention des touristes qui prévoient de s'y rendre; invite également le Service européen pour l'action extérieure à suivre de près la situation aux Maldives sur le plan politique et en matière de droits de l'homme;

13.

demande à l'Union et à ses États membres, au regard de la régression démocratique et de la détérioration de la situation des droits de l'homme qui se poursuivent aux Maldives, de prendre des mesures restrictives sous forme de sanctions ciblées visant à geler les avoirs détenus à l'étranger par certains membres du gouvernement maldivien et par leurs principaux partisans dans la communauté économique maldivienne, ainsi que de prononcer à leur encontre une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'Union européenne;

14.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, aux États membres, ainsi qu'au gouvernement et au parlement des Maldives;


(1)  JO C 140 E du 9.6.2005, p. 165.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0180.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/137


P8_TA(2015)0465

La Malaisie

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la Malaisie (2015/3018(RSP))

(2017/C 399/16)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur la Malaisie,

vu sa résolution du 15 janvier 2014 sur l'avenir des relations UE-ANASE (1),

vu la déclaration de la porte-parole du SEAE du 15 avril 2015 sur l'amendement, adopté récemment, concernant la loi sur la sédition en Malaisie,

vu la déclaration de la porte-parole du SEAE du 17 mars 2015 sur l'arrestation de Nurul Izzah, députée de l’opposition en Malaisie,

vu la déclaration de la porte-parole du SEAE du 10 février 2015 sur la condamnation de l'opposant politique malaisien Anwar Ibrahim,

vu le cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'homme,

vu la déclaration du 9 avril 2015 du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, sur les projets de loi antiterroriste et de loi sur la sédition,

vu le communiqué de presse commun du SEAE, du 23 octobre 2015, concernant le dialogue UE-ANASE sur les politiques à mener en matière de droits de l'homme,

vu les orientations de l'Union européenne concernant les défenseurs des droits de l'homme,

vu la session de l'examen périodique annuel des Nations unies d'octobre 2013,

vu le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains de juin 2015,

vu le deuxième examen périodique universel de la Malaisie présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, ainsi que ses recommandations, d'octobre 2015,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948,

vu la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme de 1998,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966,

vu la convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants de 1984,

vu la déclaration relative aux droits de l'homme de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est,

vu l'article 135, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que l’Union européenne tient la Malaisie pour un partenaire politique et économique essentiel en Asie du Sud-Est; considérant que l’Union européenne et la Malaisie négocient un accord de partenariat et de coopération, ainsi qu'un accord de libre-échange;

B.

considérant que la possibilité d'organiser un débat public et la jouissance de la liberté d’expression en Malaisie diminuent à vue d'œil, étant donné que le gouvernement a recours à des lois pénales rédigées dans des termes vagues pour faire taire ses détracteurs et réprimer le mécontentement des citoyens et les formes d'expression pacifique, y compris les débats sur des questions d’intérêt public; considérant que cette législation englobe, entre autres, la loi sur la sédition, la loi sur les publications (Printing presses and Publication Act), la loi sur les communications et le multimédia (Communications and Multimedia Act), et la loi sur les rassemblements pacifiques;

C.

considérant que, le 3 décembre 2015, le projet de loi sur le conseil national de sécurité a été adopté au parlement malaisien par un vote à la majorité; considérant que le projet de loi confère au conseil de national de sécurité, dirigé par le Premier ministre, des pouvoirs considérables pour décréter l’état d’urgence dans toute zone présumée à risque au niveau de la sécurité, et confère de larges pouvoirs en matière d’arrestation, de perquisition et de capture sans mandat;

D.

considérant que dans le seul cadre de la loi sur la sédition, 78 personnes ont fait l'objet d'une enquête ou d'accusations depuis le début de 2014;

E.

considérant que l’ancien dirigeant de l’opposition, Anwar Ibrahim, a été condamné sur des allégations de sodomie, en février 2015, au terme de poursuites à caractère politique, à l'issue d'une procédure pénale ne répondant pas aux normes internationales en matière de procès équitable; considérant qu’il s’est vu refuser des soins médicaux appropriés;

F.

considérant que les personnes LGBTI en Malaisie sont punissables en vertu de la loi anti-sodomie et de lois régionales interdisant le travestisme, et qu'elles sont la cible de discours haineux, d'arrestations arbitraires, de violences physiques et sexuelles, d'emprisonnement, ainsi que d’autres abus;

G.

considérant que le caricaturiste Zunar (Zulkiflee Anwar Ulhaque) est poursuivi en vertu de la loi sur la sédition, à la suite de tweets contre le gouvernement au sujet de la condamnation d'Anwar Ibrahim; considérant que le blogueur Khalid Ismath et l'universitaire Azmi Sharom sont poursuivis pour des faits similaires;

H.

considérant que la commission de lutte contre la corruption malaisienne a entendu le premier ministre dans le cadre d’allégations de corruption, après la découverte d'un montant de plus de 600 millions d'euros sur son compte bancaire sans aucune justification de leur provenance, ainsi que dans le cadre d'autres allégations portant sur plusieurs centaines de millions d'euros manquants à la suite de transactions impliquant une entreprise d'État qu'il avait lancée, à savoir la 1Malaysia Development Berhad (1MDB);

I.

considérant que des médias et des maisons d'édition ont fait l'objet de restrictions au titre de la loi sur les publications, suite à un rapport sur ces allégations, et considérant que l’avocat Matthias Chang et l'homme politique Khairuddin Abu Hassan ont été arrêtés à la suite d'enquêtes menées afin de vérifier ces allégations;

J.

considérant que la Haute représentante a fait part de ses préoccupations concernant le recours abusif aux lois pénales, lors de sa visite en Malaisie du 5 au 6 août 2015;

K.

considérant que, d’après les Nations unies et les ONG, les forces de police malaisiennes ont de plus en plus souvent eu recours à la torture, aux arrestations en pleine nuit, à des détentions injustifiées et à des poursuites sélectives;

L.

considérant que la Malaisie continue d’appliquer la peine de mort, avec près de 1 000 prisonniers actuellement dans le couloir de la mort;

M.

considérant que la Malaisie est membre du Conseil de sécurité des Nations unies et assure la présidence de l’ANASE, et que le 27e sommet de l’ANASE s’est tenu à Kuala Lumpur, du 18 au 22 novembre 2015;

1.

réaffirme l'engagement ferme de l'Union européenne envers le peuple malaisien avec lequel elle entretient de longue date des liens politiques, économiques et culturels étroits;

2.

déplore la détérioration de la situation des droits de l’homme en Malaisie, en particulier la répression dont font l’objet les militants de la société civile, les universitaires, les médias et les militants politiques; se déclare préoccupé par le nombre important de personnes poursuivies ou arrêtées en vertu de la loi sur la sédition;

3.

se dit particulièrement inquiet au vu de l'adoption du projet de loi sur le conseil national de sécurité et demande instamment son retrait; invite le gouvernement à maintenir un bon équilibre entre la nécessité de préserver la sécurité nationale et la nécessité absolue de protéger les droits civils et politiques;

4.

demande instamment au gouvernement malaisien la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, y compris de l’ancien chef de l’opposition Anwar Ibrahim, et de fournir à celui-ci les soins médicaux appropriés, et d'abandonner les poursuites pour des motifs politiques, y compris les charges retenues contre le caricaturiste Zunar (Zulkiflee Anwar Haque), le blogueur Khalid Ismath, l'universitaire Azmi Sharom, les dissidents politiques Khairuddin Abu Hassan et Matthias Chang, et les militantes des droits de l'homme Lena Hendry et Maria Chin Abdullah;

5.

demande instamment aux autorités malaisiennes d’abroger la loi sur la sédition et de mettre toutes les lois — y compris la loi sur la prévention du terrorisme, la loi sur les publications, la loi les communications et le multimédia, la loi sur les rassemblements pacifiques, ainsi que les autres dispositions pertinentes du code pénal — en conformité avec les normes internationales en matière de liberté d'expression et de rassemblement, et de protection des droits de l'homme; demande aux autorités malaisiennes de faciliter la tenue de rassemblements pacifiques, et de garantir la sécurité et la liberté d'expression de tous les participants sur l'ensemble du territoire;

6.

demande instamment la mise en place de la commission indépendante des plaintes contre la police (IPCMC), tel que recommandé en 2005 par la commission d'enquête sur la police, et d'enquêter sur les allégations de torture et les décès de personnes placées en garde à vue;

7.

souligne l'importance de l'indépendance et de la transparence lors des enquêtes sur des allégations de corruption, et d'une pleine coopération avec les enquêteurs; demande instamment au gouvernement malaisien de s’abstenir de faire pression sur la commission de lutte contre la corruption et sur les médias en Malaisie;

8.

déplore vivement la montée en puissance des groupes suprémacistes qui contribuent plus encore à la création de tensions ethniques;

9.

encourage le gouvernement malaisien à engager le dialogue avec les partis d'opposition et les acteurs de la société civile;

10.

demande au gouvernement de Malaisie de ratifier les principales conventions internationales relatives aux droits de l’homme, et notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), la convention contre la torture, la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD), la convention no 169 de l’OIT, le statut de Rome de la CPI, ainsi que la convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole facultatif;

11.

demande au gouvernement de Malaisie d'adresser une invitation permanente à toutes les procédures spéciales des Nations unies, ce qui permettra aux rapporteurs spéciaux de se trouver en Malaisie sans demande d'invitation;

12.

réaffirme sa position selon laquelle la peine de mort est un traitement cruel, inhumain et dégradant, et invite la Malaisie à introduire un moratoire, qui constituera la première étape vers l’abolition de la peine de mort pour tous les délits, et de commuer toutes les peines de mort en peines de prison;

13.

invite l’Union et ses États membres à coordonner leurs politiques à l’égard de la Malaisie, conformément au cadre stratégique de l’Union européenne sur les droits de l’homme, afin d’encourager les réformes sur ces sujets de préoccupation, par tous les moyens possibles, y compris dans le cadre des Nations unies au sein desquelles la Malaisie siège comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2015-2016;

14.

demande instamment à la délégation de l’Union européenne en Malaisie de redoubler d'efforts afin de financer des projets favorisant la liberté d’expression et de la réforme des lois répressives, et d'utiliser tous les instruments appropriés, notamment l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme, afin de protéger les défenseurs des droits de l’homme; demande instamment le retrait de la loi anti-sodomie et demande au SEAE — conformément aux orientations de l'Union relatives à la protection et à la promotion des droits des personnes LGBTI — d’intensifier son action en faveur des droits des personnes LGBTI en Malaisie qui sont victimes de violences et de persécutions, et de viser en particulier à dépénaliser l’homosexualité et de la notion de transgenre;

15.

réaffirme l'importance du dialogue UE-ANASE sur les politiques à mener en matière de droits de l'homme comme instrument utile pour l'échange des bonnes pratiques et promouvoir le renforcement des capacités;

16.

demande à la Commission de veiller à ce que les questions des droits de l’homme soient dûment prises en compte lors des futures négociations sur l'accord de libre-échange et l’accord de partenariat et de coopération entre l’Union européenne et la Malaisie;

17.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au gouvernement et au parlement de Malaisie, ainsi qu'au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et aux gouvernements des États membres de l'ANASE.


(1)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0022.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/141


P8_TA(2015)0468

Accord-cadre global de partenariat et de coopération UE-Viêt Nam (résolution)

Résolution non législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (05432/2015 — C8-0062/2015 — 2013/0440(NLE) — 2015/2096(INI))

(2017/C 399/17)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (05432/2015),

vu le projet d'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (18204/2010),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément aux articles 207 et 209 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, en liaison avec son article 218, paragraphe 6, point a),

vu sa résolution législative du 17 décembre 2015 (1) sur le projet de décision,

vu les relations diplomatiques entre le Viêt Nam et l'Union européenne (à l'époque les Communautés européennes) qui ont été établies le 22 octobre 1990,

vu l'accord-cadre de coopération (ACC) entre l'Union européenne et le Viêt Nam entré en vigueur le 1er juin 1996 (2),

vu la conclusion, annoncée par la Commission le 4 août 2015, de l'accord de libre-échange global entre l'Union européenne et le Viêt Nam dont les négociations avaient débuté le 26 juin 2012,

vu le projet de recommandation du médiateur européen Emily O’Reilly du 26 mars 2015, invitant la Commission à exécuter, sans délai, une évaluation d'impact sur les droits de l'homme dans le cadre de l'accord de libre-échange envisagé avec le Viêt Nam,

vu le programme indicatif pluriannuel en faveur du Viêt Nam pour la période 2014-2020 de l'Union européenne,

vu le dialogue sur les droits de l'homme UE-Viêt Nam ouvert en 2003 et le 4e round du dialogue renforcé sur les droits de l'homme UE-Viêt Nam qui s'est tenu à Bruxelles le 19 janvier 2015,

vu les négociations sur un accord volontaire de partenariat FLEGT (Plan d'action sur l'application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux) avec le Viêt Nam, qui ont débuté en novembre 2010,

vu le règlement (CEE) no 1440/80 du Conseil du 30 mai 1980 concernant la conclusion de l'accord de coopération entre la Communauté économique européenne et l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande, pays membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (3), et le protocole sur l'extension de l'accord de coopération entre la Communauté européenne et les pays membres de l'ASEAN à la République socialiste du Viêt Nam signé le 14 février 1997 (4),

vu la communication conjointe du 18 mai 2015 au Parlement et au Conseil intitulée «L'UE et l'ASEAN: un partenariat à visée stratégique»,

vu le 10e sommet de l'ASEM qui a eu lieu à Milan les 16 et 17 octobre 2014 et le prochain sommet prévu à Oulan-Bator (Mongolie) en 2016,

vu la visite de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l'Asie du Sud-Est au Viêt Nam en octobre 2013,

vu la réunion interparlementaire PE-Viêt Nam à Hanoï le 30 octobre 2013,

vu la visite du président de la Commission, José Manuel Barroso, au Viêt Nam en août 2014,

vu la visite du premier ministre du Viêt Nam, Nguyen Tan Dung, à l'Union européenne en octobre 2014,

vu la 22e réunion du comité mixte de coopération (CMC) ASEAN-UE qui a eu lieu à Djakarta le 5 février 2015,

vu ses récentes résolutions sur le Viêt Nam, notamment celles du 12 juillet 2007 sur les droits de l'homme au Viêt Nam (5), du 22 octobre 2008 sur la démocratie, les droits de l'homme et le nouvel accord de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et le Viêt Nam (6), du 26 novembre 2009 sur la situation au Laos et au Viêt Nam (7), du 18 avril 2013 sur le Viêt Nam, en particulier la liberté d'expression (8), du 15 janvier 2014 sur l'avenir des relations UE-ASEAN (9), du 17 avril 2014 sur les négociations sur l'accord de libre-échange UE-Viêt Nam (10),

vu sa résolution du 11 décembre 2012 sur la stratégie pour la liberté numérique dans la politique étrangère de l'Union, (11),

vu sa résolution du 13 juin 2013 sur la liberté de la presse et des médias dans le monde (12),

vu les orientations de l'Union relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne adoptées par le Conseil «Affaires étrangères» le 12 mai 2014,

vu sa résolution du 8 septembre 2015 concernant les droits de l'homme et la technologie: incidences des systèmes d'intrusion et de surveillance sur les droits de l'homme dans les pays tiers (13),

vu que le Viêt Nam est devenu un membre à part entière de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) le 28 juillet 1995,

vu le statut de membre fondateur de la Commission du Mékong dont jouit le Viêt Nam, laquelle a été créée le 5 avril 1995 en vue de renforcer la coopération pour le développement durable du bassin du fleuve Mékong,

vu le 26e sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui a eu lieu à Kuala Lumpur et à Langkawi en Malaisie du 26 au 28 avril 2015,

vu le 14e sommet sur la sécurité en Asie (Dialogue de Shangri-La de l'IISS) qui s'est tenu à Singapour du 29 au 31 mai 2015,

vu la Déclaration de Hanoï (Hanoi Core Statement — HCS), la stratégie nationale du Viêt Nam pour la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide,

vu le rapport du Groupe de travail sur l'examen périodique universel sur le Viêt Nam du 9 octobre 2009 ainsi que les recommandations du deuxième rapport sur l'examen périodique universel sur le Viêt Nam lors de la 26e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies du 20 juin 2014, et l'adhésion du Viêt Nam au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies pour la période 2014-2016,

vu la récente ratification par le Viêt Nam de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, ainsi que la visite attendue de longue date du rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de croyance en juillet 2014,

vu la commémoration cette année de la fin de la guerre du Viêt Nam (il y a 40 ans),

vu l'article 99, paragraphe 1, deuxième alinéa, de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A8-0342/2015),

A.

considérant que l'année 2015 marque le 25e anniversaire des relations entre l'Union européenne et le Viêt Nam; que ces relations, limitées au départ au commerce et à l'aide, ont rapidement englobé d'autres domaines;

B.

considérant que l'accord global de partenariat et de coopération vise à établir un partenariat moderne, diversifié et intéressant pour les deux parties, fondé sur les intérêts et principes communs que sont l'égalité, le respect mutuel, l'état de droit et les droits de l'homme;

C.

considérant que l'Union européenne est le plus grand marché d'exportation du Viêt Nam; considérant que l'Union européenne, par le biais de ses États membres, est le plus grand fournisseur d'aide publique au développement au Viêt Nam et que le budget européen augmentera à cette fin de 30 % pour atteindre 400 millions d'euros en 2014-2020;

D.

considérant que les autorités vietnamiennes ont annoncé la levée des interdictions pesant sur les investissements étrangers directs dans 45 secteurs et ont adopté des mesures visant à assouplir les réglementations applicables aux entreprises dans le pays afin de soutenir les investissements étrangers;

E.

considérant que le Viêt Nam a toujours adopté, au cours de ces dernières décennies, une ligne de conduite résolument pro-européenne et qu'il s'est activement engagé avec l'Union européenne en tant que pays de l'ANASE chargé de la coordination du dialogue ANASE-UE pour la période 2012-2015 et en tant qu'hôte de la 132e Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) à Hanoï du 28 mars au 1er avril 2015; que le nombre et le niveau des réunions entre l'Union et l'ANASE ont sensiblement augmenté pendant la période où le Viêt Nam en a assuré la coordination; que le Viêt Nam est devenu membre de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB);

F.

considérant que les relations entre l'Union européenne et l'ANASE sont diversifiées et couvrent un large éventail de domaines, dont le commerce et l'investissement, le développement, l'économie et la politique; que le plan d'action de Bandar Seri Begawan de 2012 a été adopté pour donner une orientation plus stratégique à la coopération régionale entre l'Union et l'ANASE dans ces secteurs;

G.

considérant que l'accord de partenariat transpacifique (PTP) entre les douze pays du pourtour du Pacifique, dont le Viêt Nam, a été finalisé le 5 octobre 2015, donnant lieu à la création d'un nouveau bloc commercial qui englobe 36 % du PIB mondial et qui pourrait avoir des effets considérables sur le commerce mondial;

H.

considérant que le Viêt Nam a accompli un exploit en atteignant les objectifs de développement du Millénaire, de réduction de la pauvreté, de développement économique, de sécurité sociale, d'emploi, d'éducation et de soins de santé au cours des deux dernières décennies;

I.

considérant que l'impact de la politique du «doi moi» (renouveau) et des étapes vers l'établissement d'une économie de marché ont également entraîné une augmentation de la pauvreté; considérant que les manifestations portant sur les terres et les biens saisis par le gouvernement se sont intensifiées; que les exportations vietnamiennes pâtissent de la récession mondiale, puisque le taux de croissance du PIB en 2014 a été l'un des plus faibles depuis la fin de la crise économique asiatique; que le Viêt Nam doit faire face à une croissance de sa main d'œuvre de plus d'un million de travailleurs par an;

J.

considérant que l'article 1, paragraphe 1, de l'accord global de partenariat et de coopération confirme l'attachement aux principes généraux du droit international et définit le «respect des principes démocratiques et des droits de l'homme» comme un élément essentiel de l'accord qui inspire les politiques intérieure et internationale des parties; que l'on constate encore cependant des arrestations de militants de droits de l'homme dans des conditions peu transparentes, et que le prochain congrès du Parti communiste vietnamien, prévu en janvier 2016, aura valeur de test pour déterminer si les principes démocratiques sont véritablement respectés au Viêt Nam;

K.

considérant que les restrictions à la liberté d'expression en ligne et hors ligne, à la liberté de la presse et des médias, à l'accès à l'information, ainsi qu'à la liberté de réunion, d'association et de religion au Viêt Nam, telles que rapportées par le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de croyance, restent très préoccupantes;

L.

considérant que le Viêt Nam est un partenaire apprécié de l'Union européenne dans les négociations sur le changement climatique et a promis, en prélude à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de Paris en novembre 2015, de réduire ses émissions de 8 à 10 % par rapport à 2010 et sa consommation énergétique par point de PIB de 1 à 1,5 % par an;

M.

considérant qu'un certain nombre de citoyens européens sont d'origine vietnamienne, du fait de liens historiques, et que la République tchèque a reconnu à ses citoyens d'origine vietnamienne le statut de minorité ethnique;

N.

considérant que l'on assiste à un regain de tensions entre la Chine et les pays voisins en mer de Chine méridionale, dont le Viêt Nam, à la suite d'actions unilatérales dans des zones contestées en mer de Chine méridionale en violation du droit international; que l'escalade des conflits territoriaux dans la région a des répercussions sur la scène internationale et représente une menace grave pour la paix, la sécurité, la stabilité et le commerce international; que l'Union a tout intérêt, sur le plan stratégique, à ce que ces tensions s'apaisent, afin de préserver la sécurité au niveau mondial et de garantir la stabilité des grandes voies maritimes en mer de Chine méridionale, qui sont essentielles pour le commerce de l'Union; que le Viêt Nam soutient officiellement le mémoire adressé par les Philippines à la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye le 16 mars 2015 en se fondant sur la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM);

O.

considérant que le Viêt Nam a renforcé simultanément la coopération stratégique, sécuritaire et énergétique avec ses voisins de l'Asie du Sud-Est et que la recrudescence des tensions en mer de Chine méridionale a conduit le Viêt Nam à renforcer ses liens bilatéraux avec des acteurs internationaux majeurs tels que les États-Unis et la Russie;

P.

considérant que le Viêt Nam reste massivement contaminé par les fragments d'explosifs de la guerre du Viêt Nam et que les hommes et l'environnement continuent à pâtir des effets des quelque 20 millions de gallons d'agent orange/dioxine qui ont été répandus;

1.

se félicite de la conclusion de l'accord global de partenariat et de coopération avec le Viêt Nam et souligne l'importance stratégique majeure du Viêt Nam, partenaire essentiel de l'Union en Asie du Sud-Est et au sein de l'ANASE; souligne que l'accord inscrit les relations futures dans un cadre très large, leur objectif étant de renforcer la coopération face aux problèmes mondiaux et régionaux, notamment dans les domaines de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, des avancées économiques et sociales dans le respect du principe de développement durable, du désarmement et des armes de destruction massive, ainsi que de la lutte contre le terrorisme; invite les gouvernements et les parlements des États membres à accélérer le processus de ratification afin de s'assurer que l'accord peut entrer en vigueur;

2.

espère que la ratification de l'accord global de partenariat et de coopération apportera des avantages économiques tant à l'Union qu'au Viêt Nam; souligne les effets potentiels d'un futur accord relatif au commerce et aux investissements sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté; se félicite des réformes économiques et financières entreprises par les autorités vietnamiennes pour dynamiser l'intégration du Viêt Nam dans l'économie mondiale et appelle ce dernier à poursuivre ces réformes; invite le gouvernement vietnamien et l'Union européenne à poursuivre leur coopération économique, commerciale et dans les nouvelles technologies dans les forums internationaux; salue le quasi-doublement du PIB par habitant du Viêt Nam depuis 2010;

3.

souligne l'importance des partenariats globaux et des accords de coopération dans les relations entre l'Union et l'ANASE; est convaincu que la coopération entre l'Union et l'ANASE pourrait être renforcée dans différents domaines tels que le développement du secteur financier, la transparence et la coordination des politiques macro-économiques;

4.

invite les États membres de l'Union, dans une volonté de cohérence des politiques, à aligner, dans toute la mesure du possible, leurs objectifs individuels de coopération au développement avec les objectifs fixés dans l'accord global de partenariat et de coopération;

5.

salue la mise en œuvre rapide de l'accord global de partenariat et de coopération, alors que le processus de ratification n'est pas encore achevé, dans les domaines du commerce, des droits de l'homme, des migrations, de la sécurité régionale, de l'énergie, des sciences et de la technologie;

6.

souligne l'importance de fixer des critères clairs et des délais contraignants pour la mise en œuvre de l'accord global de partenariat et de coopération;

7.

accueille avec satisfaction les articles l'accord global de partenariat et de coopération relatifs à la volonté commune et à la coopération dans le domaine des droits de l'homme; espère que le respect mutuellement convenu des principes démocratiques et des droits de l'homme renforcera encore le dialogue engagé de longue date avec le gouvernement vietnamien, notamment sur la promotion de la liberté d'expression, de réunion, d'association et de religion, telle qu'inscrite à l'article 69 de la Constitution vietnamienne et aux articles 9, 10 et 11 de la convention européenne des droits de l'homme;

8.

met en avant le potentiel que l'internet ouvert et les TIC recèlent en tant qu'outils propres à faciliter, susciter et catalyser la création de communautés, l'essor de la société civile et le développement économique, social, scientifique, culturel et politique à l'échelle mondiale; souligne dès lors l'importance d'un accès sans restrictions à un internet libre et ouvert d'un point de vue économique et social et sur le plan des droits de l'homme;

9.

accueille avec satisfaction la décision des autorités vietnamiennes de lever le régime de visas pour les citoyens de cinq pays européens et estime que cette décision dynamisera la coopération dans le secteur du tourisme;

10.

se réjouit du plan directeur annoncé par le premier ministre concernant la mise en œuvre des recommandations de l'examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme (CDH) des Nations unies, ainsi que de la stratégie sur les réformes judiciaires qui devrait être achevée d'ici à 2020;

11.

salue l'augmentation de l'APD consacrée par l'Union au Viêt Nam, qui est passée à 400 millions d'euros pour 2014-2020; invite instamment la Commission à investir pour donner un plus grand retentissement aux actions de l'Union et à soutenir le Viêt Nam afin de porter à son maximum le potentiel stratégique de ces ressources;

12.

encourage l'Union européenne à poursuivre son soutien au renforcement de la capacité du Viêt Nam à promouvoir le respect d'une bonne gouvernance et de l'État de droit et se félicite de l'accent mis par la coopération européenne notamment sur les réformes de l'administration publique y compris en matière de fiscalité, domaine essentiel pour améliorer autant que possible les modes de recouvrement des recettes et combattre l'évasion fiscale et la corruption;

13.

demande au Parlement et à la Commission d'analyser en étroite collaboration, les éventuelles violations des droits de l'homme; afin de garantir le bon contrôle de l'application de l'accord global de partenariat et de coopération; invite la Commission à veiller à ce que les documents y afférents soient également transmis au Parlement européen en temps utile et de façon appropriée;

14.

se félicite de la conclusion des négociations sur l'accord de libre-échange; croit fermement que l'accord global de partenariat et de coopération et l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Viêt Nam doivent contribuer au renforcement des droits de l'homme au Viêt Nam;

15.

est très satisfait de l'intégration dans le futur accord de libre-échange d'un chapitre sur le commerce et le développement durable, qui contient des engagements concernant les normes fondamentales de droit du travail et les conventions de l'OIT, le respect des droits fondamentaux des travailleurs par les deux parties, ainsi que des engagements en faveur de la préservation et de la gestion durable des ressources naturelles, et qui porte une attention toute particulière à la responsabilité sociale des entreprises et à des échanges commerciaux équitables et éthiques;

16.

prie la vice-présidente/haute représentante de se montrer à la hauteur des attentes générées par le nouvel accord et de s'assurer que les politiques poursuivies par l'Union européenne et ses États membres dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de partenariat et de coopération et du futur accord de libre-échange avec le Viêt Nam contribuent à faire progresser le respect des droits de l'homme, de l'État de droit et de la bonne gouvernance; plaide pour une augmentation des capacités permettant d'améliorer le règlement des plaintes déposées par les individus et les communautés concernés dans le contexte de l'article 35 de l'accord de partenariat et de coopération; invite le gouvernement vietnamien à renforcer le rôle de la société civile grâce à la participation des associations et des ONG au développement politique, économique et social du pays;

17.

invite le gouvernement vietnamien à réaliser des progrès concrets sur la mise en œuvre des recommandations de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, en commençant par la création d'une institution nationale indépendante des droits de l'homme; invite instamment la Commission à apporter au Viêt Nam le soutien nécessaire au renforcement des capacités; se félicite du financement octroyé par l'Union par le truchement de l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme et demande instamment que ces initiatives soient poursuivies pour appuyer les efforts consentis par le gouvernement;

18.

invite le 12e congrès du parti communiste vietnamien qui se réunira en vue des élections de 2016 à permettre une plus forte participation des citoyens au fonctionnement démocratique de l'État, notamment en autorisant la création de partis d'opposition, de mouvements de la société civile et d'ONG;

19.

déplore que le nombre de prisonniers dans le couloir de la mort soit estimé à plus de 500 personnes; exhorte le gouvernement vietnamien à imposer un moratoire immédiat sur les exécutions et à adopter la législation appropriée visant à abolir la peine de mort, prône l'ouverture du régime et regrette les mises en détention de militants des droits de l'homme; salue à cet égard la volonté du gouvernement de réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort et invite le gouvernement à faire savoir, en toute transparence, si des exécutions ont encore lieu et, si tel est le cas, pour quels crimes;

20.

rappelle l'importance du dialogue entre l'Union et le Viêt Nam dans le domaine des droits de l'homme, outil essentiel qu'il faut manier avec efficacité et pragmatisme pour accompagner et encourager le Viêt Nam dans l'application des réformes qui s'imposent;

21.

demande instamment la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale;

22.

prend acte du fait que le secteur de l'habillement et du textile, qui emploie plus de deux millions de travailleurs, est celui qui exporte le plus au Viêt Nam, et est préoccupé par l'absence de mécanismes permettant aux travailleurs de défendre leurs droits; fait ressortir le signe positif que constituerait la ratification, par les autorités vietnamiennes, de la convention no 87 sur la liberté syndicale et la protection des droits syndicaux et de la convention no 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective de l'Organisation internationale du travail (OIT);

23.

demande aux autorités de s'abstenir de supprimer l'exercice pacifique du droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion; prie instamment, dans ce contexte, de réviser le code pénal, en particulier les articles 79, 87, 88 et 258; prend acte de l'amnistie accordée récemment à plus de 18 000 prisonniers et déplore qu'elle n'ait pas concerné les prisonniers politiques; demeure préoccupé par les quelque 60 personnes — défenseurs des droits de l'homme, journalistes, blogueurs, mais aussi défenseurs des droits fonciers, des droits des travailleurs et de l'environnement — détenues dans les geôles vietnamiennes et condamnées à la suite de procès sommaires pour de multiples faits, surtout pour des crimes contre la liberté d'expression et contre l'État, qui sont emprisonnées pour leurs opinions et demande leur libération; appuie les réformes du système de justice pénale, en particulier du code de procédure pénale, y compris les clauses qui érigent en délit des activités pacifiques pour des raisons de sécurité nationale; invite les autorités à instaurer un système de justice pénale indépendant;

24.

demande de respecter la liberté de religion et de mettre un terme à la discrimination et à la répression des minorités ethniques et religieuses, y compris le harcèlement, la surveillance, l'intimidation, la détention, l'assignation à résidence, les agressions physiques et les interdictions de voyage à l'encontre des chrétiens, des bouddhistes, des adeptes des cultes Hoa Hao et Cao Dai, notamment la persécution des communautés religieuses telles que l'Église bouddhiste unifiée du Viêt Nam, les chrétiens montagnards et les bouddhistes khmers kroms; plaide instamment pour la mise en place de réformes afin d'améliorer les conditions socio-économiques des minorités ethniques et religieuses; réclame une révision de la législation qui réglemente l'enregistrement des groupes religieux; rappelle le sort tragique du vénérable Thích Quáng Đô, âgé de 87 ans, dissident bouddhiste assigné à résidence dans son monastère pendant plus de 30 ans sans inculpation et demande à nouveau sa libération;

25.

invite à réformer de toute urgence le système judiciaire afin de garantir les normes internationales en matière de procès équitable, ainsi que le prévoit l'article 10 de la déclaration universelle des droits de l'homme;

26.

relève, avec inquiétude, que le Viêt Nam est l'un des pays d'où proviennent la plupart des victimes de la traite des êtres humains et qu'il a été rapporté que de très nombreux enfants, tout particulièrement des garçons, qui ne sont pas protégés par la loi contre les abus sexuels, sont exposés à la prostitution et à la traite des enfants ou subissent de mauvais traitements; prie instamment le Viêt Nam d'élaborer des lois solides et efficaces en matière de protection des enfants qui visent tous les enfants, quel que soit leur sexe; demande à la Commission d'aider le pays à renforcer ses capacités dans le domaine des politiques migratoires et de la lutte contre la traite des êtres humains et le crime organisé, y compris dans le cadre de ses mesures en matière d'emploi et de migration; exprime également son inquiétude face aux informations faisant état de l'exploitation de victimes vietnamiennes de la traite des êtres humains, notamment des mineurs, dans des États membres de l'Union; prie instamment la Commission de veiller à l'application pleine et entière des principales dispositions de protection prévues dans la stratégie de l'Union en vue de l'éradication de la traite des êtres humains; encourage le gouvernement vietnamien et la Commission à envisager l'établissement d'une sous-commission ou d'un groupe de travail spécialisé sur la traite des êtres humains dans le cadre de l'accord global de partenariat et de coopération;

27.

insiste sur le fait que la population jeune et la migration interne grandissante vers les villes placent le Viêt Nam devant un certain nombre de défis socio-économiques;

28.

se félicite de l'adoption de la loi foncière amendée en 2013, mais demeure profondément préoccupé par les violations des droits fonciers, les expulsions forcées et les confiscations de terres par l'État dans le cadre de projets de développement, lesquels se traduisent par l'expropriation de centaines de milliers d'agriculteurs; lance un appel au gouvernement afin qu'il mette un terme à l'accaparement des terres et qu'il élabore des mécanismes de plaintes appropriés;

29.

se réjouit des engagements juridiques importants pris par les autorités vietnamiennes pour promouvoir l'égalité entre les sexes et la lutte contre la discrimination, mais s'inquiète du fait que les violences domestiques, la traite des femmes et des enfants, le problème croissant du VIH/SIDA parmi les femmes et les violations des droits en matière de sexualité et de procréation demeurent de graves problèmes; exhorte le gouvernement vietnamien à poursuivre la réforme de son registre civil et à mettre un terme aux pratiques discriminatoires qui tiennent parfois aux particularités du «Hô khâu» (livret de famille), lequel empêche de nombreuses familles, et notamment des enfants, de s'inscrire et d'avoir ainsi accès à l'éducation et aux services sociaux;

30.

salue le Viêt Nam pour son rôle de premier plan en Asie dans le développement des droits des LGBTI, notamment la loi sur le mariage et la famille adoptée récemment et qui permet les cérémonies de mariage entre personnes du même sexe;

31.

partage les inquiétudes du gouvernement vietnamien en ce qui concerne la corruption qui représente l'un des principaux défis du Viêt Nam; plaide pour un examen plus approfondi des cas où des citoyens qui dénoncent la corruption sont la cible des autorités; exhorte les autorités vietnamiennes à enquêter minutieusement sur les abus dont sont victimes les journalistes, les blogueurs et les lanceurs d'alerte; déplore en outre la mauvaise application par le gouvernement vietnamien de l'article 258 du code pénal, en vertu duquel l'abus des libertés démocratiques peut être puni de sept d'emprisonnement, fait remarquer que les procédures pénales ont abouti dans très peu de cas seulement en dépit de la loi anti-corruption et exhorte le gouvernement à en améliorer l'application;

32.

demande aux autorités vietnamiennes de multiplier les efforts en matière de lutte contre la corruption afin d'envoyer un signal positif aux investisseurs étrangers; constate que la faiblesse de l'arsenal juridique et le système de corruption entraînent une imprévisibilité financière et représentent un sérieux obstacle à l'investissement et aux opérations commerciales;

33.

se déclare fortement préoccupé par les atteintes à l'environnement au Viêt Nam, notamment en ce qui concerne la pollution, la déforestation et les activités minières non durables qui détruisent des régions entières, les voies navigables, et déstabilisent le mode de vie des communautés locales, ainsi que par les activités des entreprises vietnamiennes à l'étranger qui participent à la dégradation de l'environnement et à l'accaparement des terres;

34.

exhorte le gouvernement vietnamien à introduire des mesures visant à garantir l'application effective de la législation afin de protéger l'environnement et la biodiversité, en particulier contre les incidences négatives de la déforestation et de l'extraction de matières premières moyennant des objectifs précis, assortis d'un calendrier et axés sur les résultats dans chacun des domaines précités; invite la Commission à apporter le soutien nécessaire au renforcement des capacités à cet effet;

35.

insiste sur la nécessité pour la Commission du Mékong de procéder, avant la mise en œuvre des projets de développement de l'énergie hydraulique sur le courant principal du Mékong, à des consultations approfondies et de réaliser des analyses détaillées de l'incidence desdits projets sur l'environnement, la pêche, les moyens de subsistance et la dimension transfrontalière;

36.

relève que le ministère des ressources naturelles et de l'environnement a adopté une stratégie d'adaptation au changement climatique; souligne l'engagement du pays dans le développement de la biomasse et de l'énergie solaire et se félicite que le programme d'aide de l'Union européenne (2014-2020) mette fortement l'accent sur le développement de l'énergie durable;

37.

invite la Commission et les États membres, au vu de l'héritage sanitaire et environnemental de la guerre du Viêt Nam, à envisager la création d'un fonds d'aide aux victimes et aux rescapés de la guerre, et à multiplier les actions, par l'envoi de missions spécialisées, visant à l'élimination des substances nocives et au déminage dans les zones où, quarante après la fin du conflit, des victimes sont toujours à déplorer;

38.

demande au gouvernement de reconsidérer sa décision de construire et de mettre en service la première centrale nucléaire du Viêt Nam à Ninh;

39.

se félicite que le Viêt Nam ait adopté des mesures spécifiques pour développer la connaissance et la recherche dans le domaine de la science et de la technologie, remédier aux faiblesses de l'enseignement supérieur, attirer des Vietnamiens vivant à l'étranger et coopérer avec des établissements universitaires d'Europe et des États-Unis afin qu'ils apportent leur contribution à ce processus;

40.

demande à la Chine et aux pays voisins concernés, dont le Viêt Nam, d'intensifier les efforts visant à apaiser les tensions dans les zones contestées en mer de Chine méridionale; considère que la situation risque de compromettre d'importants intérêts de l'Union dans la région, pour ce qui est de la sécurité globale et de la liberté de navigation sur les grandes voies de transport maritime qui sont primordiales pour le commerce de l'Union; souligne la nécessité d'aborder les conflits de manière pacifique, grâce à l'instauration d'un climat de confiance, à des discussions bilatérales et régionales et sur la base du droit international, notamment le droit maritime et la médiation par des organismes internationaux impartiaux comme la CNUDM; rappelle qu'il importe de trouver des solutions fondées sur la coopération qui associent toutes les parties; demande instamment à la Commission ainsi qu'à la vice-présidente/haute représentante de suivre de près la situation et de défendre une solution du litige qui soit conforme au droit international; se félicite de la déclaration commune, en avril 2015, des responsables chinois et vietnamiens qui s'engagent à résoudre pacifiquement les litiges insulaires;

41.

se réjouit que l'ANASE ait contribué à une résolution pacifique des conflits, notamment en cherchant à établir un code de conduite régional;

42.

préconise un renforcement de la coopération parlementaire ainsi que du rôle du Parlement et des rencontres interparlementaires comme instances de contrôle de l'application de l'accord global de partenariat et de coopération;

43.

estime que l'accord global de partenariat et de coopération avec le Viêt Nam donne à l'Union l'occasion d'asseoir sa position en Asie et de jouer un rôle accru dans la région; souligne que cet accord offre à l'Union la possibilité de promouvoir ses objectifs de paix, de primauté du droit, de démocratie et de droits de l'homme ainsi que de sécurité maritime et de partage des ressources;

44.

souligne que, conformément à l'article 218, paragraphe 10, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, le Parlement doit être immédiatement et pleinement informé à toutes les étapes de la procédure relative à l'accord global de partenariat et de coopération; souligne que cela devrait comprendre la fourniture au Parlement européen d'informations écrites détaillées sur les objectifs poursuivis par les actions et les positions de l'Union, en particulier sur l'évolution de la situation des droits de l'homme, de la liberté d'expression et de l'état de droit dans le pays; souligne, en outre, le rôle fondamental joué par les personnes de contact de la délégation de l'Union européenne dans la surveillance des droits de l'homme dans le pays;

45.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Service européen pour l'action extérieure, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu'au gouvernement et à l'Assemblée nationale du Viêt Nam.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0467.

(2)  JO L 136 du 7.6.1996, p. 28.

(3)  JO L 144 du 10.6.1980, p. 1.

(4)  JO L 117 du 5.5.1999, p. 31.

(5)  JO C 175 E du 10.7.2008, p. 615.

(6)  JO C 15 E du 21.1.2010, p. 58.

(7)  JO C 285 E du 21.10.2010, p. 76.

(8)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0189.

(9)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0022.

(10)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0458.

(11)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2012)0470.

(12)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0274.

(13)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0288.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/149


P8_TA(2015)0469

Compléter l'Union économique et monétaire de l'Europe

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur l'achèvement de l'Union économique et monétaire européenne (2015/2936(RSP))

(2017/C 399/18)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu la communication de la Commission du 21 octobre 2015 relative aux mesures à prendre pour compléter l'Union économique et monétaire (COM(2015)0600),

vu la décision de la Commission du 21 octobre 2015 créant un comité budgétaire européen consultatif et indépendant (C(2015)8000),

vu la recommandation de la Commission du 21 octobre 2015 en vue d'une recommandation du Conseil sur la création de conseils nationaux de la compétitivité dans la zone euro (COM(2015)0601),

vu la communication de la Commission du 21 octobre 2015 intitulée «Feuille de route en vue d'une représentation extérieure plus cohérente de la zone euro dans les instances internationales» (COM(2015)0602),

vu la proposition de la Commission du 21 octobre 2015 en vue d'une décision du Conseil arrêtant des mesures en vue d'établir progressivement une représentation unifiée de la zone euro au sein du Fonds monétaire international (COM(2015)0603),

vu le rapport intitulé «Compléter l'Union économique et monétaire européenne» («rapport des cinq présidents»),

vu sa résolution du 24 juin 2015 sur l'examen du cadre de gouvernance économique: bilan et enjeux (1),

vu les règlements (UE) no 1173/2011 (2), (UE) no 1174/2011 (3), (UE) no 1175/2011 (4), (UE) no 1176/2011 (5) et (UE) no 1177/2011 (6), la directive 2011/85/UE (7) et les règlements (UE) no 472/2013 (8) et (UE) no 473/2013 (9) (le «six-pack» et le «two-pack»),

vu la directive 2014/49/UE relative aux systèmes de garantie des dépôts (10),

vu la question à la Commission sur l'achèvement de l'Union économique et monétaire européenne (O-000152/2015 — B8-1113/2015),

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que le rapport des cinq présidents sur l'achèvement de l'Union économique et monétaire européenne énonce des propositions visant à compléter cette UEM;

B.

considérant que, dans sa résolution intitulée «Examen du cadre de gouvernance économique: bilan et enjeux», le Parlement européen souligne la nécessité de réaliser rapidement des progrès ambitieux dans le renforcement de la zone euro;

C.

considérant que la Commission, dans le cadre de la première phase de la feuille de route présentée dans le rapport des cinq présidents, a rendu public le 21 octobre 2015 un ensemble de mesures qui sont autant d'étapes vers l'achèvement de l'Union économique et monétaire et qui comprennent deux communications, une recommandation en vue d'une recommandation du Conseil, une proposition de décision du Conseil et une décision de la Commission;

Appréciation générale

1.

prend acte des propositions de la Commission visant à renforcer l'UEM et reconnaît que des progrès ont été réalisés dans la bonne direction, mais souligne que davantage d'efforts sont nécessaires pour remédier aux lacunes qui grèvent actuellement le cadre institutionnel de la zone euro;

2.

insiste, comme il l'indique dans sa résolution intitulée «Examen du cadre de gouvernance économique: bilan et enjeux», sur la nécessité de mettre en œuvre les dispositions du «six-pack» et du «two-pack» et ajoute que les traités et les instruments en vigueur doivent permettre la réalisation de quelques-unes des phases supplémentaires indispensables à l'achèvement de l'UEM;

3.

regrette que les mesures que la Commission a rendues publiques ne laissent pas suffisamment de marge pour le contrôle et le débat parlementaires au niveau européen, qui sont pourtant nécessaires pour apposer le seing démocratique aux décisions prises dans le contexte de l'UEM et pour garantir ainsi l'appropriation de la gouvernance de la zone euro par les citoyens;

4.

demande à la Commission de consulter le Parlement en temps voulu lors de la préparation du livre blanc sur la transition entre la première et la deuxième phase des réformes de l'UEM, comme le prévoit le rapport des cinq présidents;

Semestre européen

5.

exhorte la Commission à ouvrir des négociations en vue de la conclusion d'un accord interinstitutionnel avec le Parlement, le Conseil et l'Eurogroupe sur la gouvernance économique européenne, y compris sur le Semestre européen et sur le contrôle de la mise en œuvre du programme d'ajustement économique, comme le prévoit le rapport des cinq présidents; insiste pour que cet accord interinstitutionnel garantisse, dans le cadre des traités, que la structure du Semestre européen permette un contrôle parlementaire régulier et efficace de ce processus, en particulier en ce qui concerne les recommandations relatives à la zone euro;

Le comité budgétaire européen et les conseils nationaux de la compétitivité

6.

déplore que la Commission ait choisi de ne pas recourir à la procédure législative ordinaire pour prendre les décisions relatives aux conseils nationaux de la compétitivité et lui demande de présenter une proposition législative à cette fin;

7.

souligne que le comité budgétaire européen, en sa qualité d'organe consultatif de la Commission, devrait être responsable devant le Parlement et que, dans ce contexte, ses évaluations devraient être publiques et transparentes;

Représentation extérieure de la zone euro

8.

demande à la Commission de veiller à ce que la représentation internationale de la zone euro soit soumise au contrôle démocratique du Parlement;

o

o o

9.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0238.

(2)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 1.

(3)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 8.

(4)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 12.

(5)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 25.

(6)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 33.

(7)  JO L 306 du 23.11.2011, p. 41.

(8)  JO L 140 du 27.5.2013, p. 1.

(9)  JO L 140 du 27.5.2013, p. 11.

(10)  JO L 173 du 12.6.2014, p. 149.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/151


P8_TA(2015)0470

Rapport annuel de 2014 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l'Union européenne en la matière

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le rapport annuel de 2014 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l'Union européenne en la matière (2015/2229(INI))

(2017/C 399/19)

Le Parlement européen,

vu la déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que les autres traités et instruments des Nations unies en faveur des droits de l'homme, en particulier le pacte international relatif aux droits civils et politiques et le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adoptés à New York le 16 décembre 1966,

vu la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant et la résolution du Parlement européen du 27 novembre 2014 sur le vingt-cinquième anniversaire de la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant (1),

vu la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,

vu la convention européenne des droits de l'homme,

vu les articles 2, 3, 8, 21 et 23 du traité sur l'Union européenne (traité UE),

vu le cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'homme et de démocratie et le plan d'action de l'UE en faveur des droits de l'homme et de la démocratie, adoptés par le Conseil des affaires étrangères le 25 juin 2012 (2),

vu les lignes directrices de l'Union européenne en matière de droits de l'homme,

vu les orientations de l'UE dans le domaine des droits de l'homme, relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne, adoptées par le Conseil des affaires étrangères le 12 mai 2014 (3),

vu les orientations de l'Union européenne relatives à la promotion et à la protection de la liberté de religion ou de conviction (4),

vu les recommandations à l'usage des délégations interparlementaires du Parlement européen sur la promotion des droits de l'homme et de la démocratie lors de leurs missions dans des pays tiers (5),

vu le rapport annuel de l'UE sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde en 2014, que le Conseil a adopté le 22 juin 2015 (6),

vu le plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie pour la période 2015-2019, adopté par le Conseil le 20 juillet 2015 (7),

vu le plan d'action sur l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes: changer la vie des filles et des femmes dans le contexte des relations extérieures de l'Union européenne 2016-2020, que le Conseil a adopté le 26 octobre 2015 (8),

vu les conclusions du Conseil du 14 mai 2012 intitulées «Accroître l'impact de la politique de développement de l'Union européenne: un programme pour le changement» (9),

vu les conclusions du Conseil du 5 décembre 2014 sur la promotion et la protection des droits de l'enfant (10),

vu la décision 2015/260/PESC du Conseil du 17 février 2015 prorogeant le mandat du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme (11),

vu les conclusions du Conseil du 26 mai 2015 sur l'égalité entre hommes et femmes dans le cadre du développement (12),

vu la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies du 31 octobre 2000 sur les femmes, la paix et la sécurité (13),

vu ses résolutions d'urgence sur les cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit,

vu sa résolution du 17 juin 2010 sur la politique de l'Union européenne en faveur des défenseurs des droits de l'homme (14),

vu sa résolution du 7 juillet 2011 sur les politiques extérieures de l'Union européenne en faveur de la démocratisation (15),

vu sa résolution du 11 décembre 2012 sur la stratégie pour la liberté numérique dans la politique étrangère de l'Union (16),

vu sa résolution du 13 juin 2013 sur la liberté de la presse et des médias dans le monde (17),

vu sa résolution du 8 octobre 2013 sur la corruption dans les secteurs public et privé: incidences sur les droits de l'homme dans les pays tiers (18),

vu sa résolution du 10 octobre 2013 sur la discrimination fondée sur la caste (19),

vu sa résolution du 13 mars 2014 sur les priorités de l'Union pour la 25e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (20),

vu sa résolution du 12 mars 2015 sur les priorités de 2015 de l'Union européenne pour le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (21),

vu sa recommandation à l'intention du Conseil du 2 avril 2014 sur la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies (22),

vu sa résolution du 11 mars 2014 sur l'éradication de la torture dans le monde (23),

vu sa résolution du 12 mars 2015 sur le rapport annuel concernant le rapport annuel 2013 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et la politique de l'Union européenne en la matière (24),

vu sa résolution du 9 juillet 2015 sur la révision de la politique européenne de voisinage (25),

vu sa résolution du 8 septembre 2015 concernant les droits de l'homme et la technologie: incidences des systèmes d'intrusion et de surveillance sur les droits de l'homme dans les pays tiers (26),

vu sa résolution du 10 septembre 2015 sur les migrations et les réfugiés en Europe (27),

vu sa résolution du 8 octobre 2015 sur le renouvellement du plan d'action de l'Union européenne sur l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes dans le cadre de la coopération au développement (28),

vu sa résolution du 8 octobre 2015 sur la peine de mort (29),

vu la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social et au Comité des régions du 8 octobre 2014, intitulée «Stratégie d'élargissement et principaux défis 2014-2015» (30),

vu la communication conjointe de la Haute représentante de l'Union pour les relations extérieures et la politique de sécurité et de la Commission au Conseil européen, au Parlement européen, au Conseil et au Comité des régions du 8 mars 2011 sur un partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée avec le Sud de la Méditerranée (31),

vu la communication conjointe de la Haute représentante de l'Union pour les relations extérieures et la politique de sécurité et de la Commission au Conseil européen, au Parlement européen, au Conseil et au Comité des régions du 25 mai 2011, sur une stratégie nouvelle à l'égard d'un voisinage en mutation (32),

vu le document de travail des services de la Commission du 30 avril 2014 sur une stratégie fondée sur les droits, englobant tous les droits de l'homme aux fins de la coopération au développement de l'Union européenne (SWD(2014)0152),

vu la résolution du Conseil des droits de l'homme des Nations unies du 26 juin 2014 appelant à la création d'un groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée dont le mandat sera d'élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer, dans le cadre du droit international des droits de l'homme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises (33),

vu sa résolution du 9 juillet 2015 sur la nouvelle approche de l'Union européenne en matière de droits de l'homme et de démocratie — évaluation des activités du Fonds européen pour la démocratie depuis sa création (34),

vu le rapport annuel 2014 du FNUAP et de l'Unicef concernant le programme conjoint sur les mutilations génitales féminines (35),

vu l'article 52 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères et les avis de la commission du développement ainsi que de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A8-0344/2015),

A.

considérant que l'article 21 du traité UE engage l'Union à élaborer une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) reposant sur les principes de démocratie, d'état de droit, d'universalité et d'indivisibilité des droits de l'homme et des libertés fondamentales, de respect de la dignité humaine, sur les principes d'égalité et de solidarité et sur le respect des principes de la charte des Nations unies, de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et du droit international;

B.

considérant que conformément à l'article 6 du traité UE, l'Union européenne adhère à la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales;

C.

considérant que le respect, la promotion, l'indivisibilité et la sauvegarde de l'universalité des droits de l'homme doivent être des pierres angulaires de l'action extérieure de l'Union;

D.

considérant qu'une meilleure cohérence des politiques internes et extérieures de l'Union, mais aussi entre les politiques extérieures de l'Union, est une condition indispensable au succès d'une politique européenne efficace en matière de droits de l'homme; qu'une meilleure cohérence devrait permettre à l'Union de réagir plus rapidement au tout début de violations des droits de l'homme;

E.

considérant que l'engagement de l'Union en faveur d'un multilatéralisme efficace, centré sur l'ONU, fait partie intégrante de la politique extérieure de l'Union et est fondé sur la conviction qu'un système multilatéral reposant sur des règles et des valeurs universelles est le mieux adapté pour faire face aux crises, aux menaces et aux défis mondiaux;

F.

considérant que les respect des droits de l'homme est mis à mal et menacé partout dans le monde; que l'universalité des droits de l'homme est remise en question avec force par toute une série de régimes totalitaires, notamment dans les enceintes internationales;

G.

considérant que plus de la moitié de la population mondiale vit encore sous des régimes non démocratiques et répressifs et qu'à l'échelle internationale, la liberté a constamment reculé ces dernières années; que le non-respect des droits de l'homme a un coût pour la société et l'individu;

H.

considérant que nombreux sont les efforts déployés dans le monde pour réduire l'espace dévolu à la société civile, y compris au sein du Conseil des droits de l'homme des Nations unies;

I.

considérant que les régimes démocratiques ne se caractérisent pas seulement par la tenue d'élections libres, mais également par une gouvernance transparente, le respect de l'état de droit, la liberté d'expression, le respect des droits de l'homme, l'existence d'un système judiciaire indépendant et le respect du droit international, des accords internationaux et des lignes directrices relatives au respect des droits de l'homme;

J.

considérant que la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR) a déclaré, lorsque le nouveau plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie a été proposé, que les droits de l'homme constitueraient l'une des grandes priorités de son mandat et feraient office de boussole dans toutes les relations avec les institutions européennes ainsi qu'avec les pays tiers, les organisations internationales et la société civile; qu'en 2017 doit avoir lieu un examen à mi-parcours du plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie, qui coïncidera avec celui des instruments de financement extérieur, ce qui contribuera à renforcer la cohérence de l'action extérieure de l'Union;

K.

considérant que le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), la Commission, le Conseil et les États membres sont chargés de l'exécution du nouveau plan d'action; que les missions de l'Union et les représentations de l'Union dans les pays tiers peuvent jouer un rôle important en venant appuyer la réussite du plan d'action;

L.

considérant qu'il convient de disposer des ressources appropriées, qui doivent être déployées le plus efficacement possible pour promouvoir davantage les droits de l'homme et la démocratie dans les pays tiers;

M.

considérant que l'Union doit davantage s'efforcer de mesurer les incidences de son action sur les droits de l'homme, amplifier au maximum ses effets bénéfiques, éviter et atténuer ses effets négatifs et renforcer l'accès des populations touchées aux moyens de recours;

N.

considérant que le dialogue avec les dirigeants et autorités des pays tiers, dans toutes les enceintes bilatérales ou multilatérales, est l'un des moyens les plus efficaces pour résoudre les problèmes de droits dans l'homme dans ces pays; que les organisations de la société civile des pays tiers sont des interlocuteurs privilégiés pour la définition et la mise en œuvre de la politique de l'Union dans le domaine des droits de l'homme;

O.

considérant que l'Union juge prioritaire de collaborer étroitement avec la société civile et les défenseurs des droits de l'homme dans les pays tiers afin de résoudre le problème des violations des droits de l'homme;

P.

considérant que la coopération internationale doit permettre de mieux faire respecter les droits fondamentaux et de garantir l'exercice d'un contrôle parlementaire effectif sur les services de renseignements qui utilisent des technologies de surveillance numérique;

Q.

considérant que l'Union européenne et ses États membres sont des alliés résolus de la Cour pénale internationale depuis sa création, qu'ils lui ont apporté un soutien financier, politique, diplomatique et logistique tout en promouvant l'universalité du statut de Rome et en défendant son intégrité dans le but de renforcer l'indépendance de la Cour;

R.

considérant que la politique de soutien aux droits de l'homme et à la démocratie doit être au cœur de toutes les politiques de l'Union revêtant une dimension extérieure, telles que le développement, les migrations, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, l'élargissement ou le commerce, afin de continuer à encourager le respect des droits de l'homme;

S.

considérant que l'article 207 du traité FUE dispose que la politique commerciale de l'Union est menée dans le cadre des principes et objectifs de l'action extérieure de l'Union;

T.

considérant que les diverses formes de migration représentent pour l'Union un grand défi de politique extérieure qui nécessite des solutions immédiates, efficaces et durables afin que les droits fondamentaux des personnes démunies, telles que celles qui fuient la guerre et la violence, soient respectés conformément aux valeurs européennes et aux normes internationales en matière de droits de l'homme;

U.

considérant que l'économie mondiale a traversé une période de crise qui pourrait avoir des retombées, sur les droits économiques et sociaux, sur les conditions de vie des populations (hausse du chômage, de la pauvreté, des inégalités et du travail précaire, baisse de la qualité des services et restriction de l'accès à ces derniers), et donc sur leur bien-être;

V.

considérant que, sur la base des valeurs universelles et indivisibles, les libertés de pensée, de conscience, de religion et de conviction doivent devenir l'une des priorités de l'Union et être soutenues sans condition; que ces droits demeurent largement menacés, le nombre des violations de ces droits ayant fortement augmenté;

W.

considérant que l'abolition universelle de la peine de mort reste l'une des priorités de l'Union dans sa politique extérieure en matière de droits de l'homme; qu'en juin 2016, le sixième congrès mondial contre la peine de mort se tiendra à Oslo, en Norvège;

X.

considérant que les enfants, les femmes et les personnes appartenant à des minorités sont de plus en plus menacés et pris pour cible et qu'ils sont victimes d'actes de violence ou de violences sexuelles, en particulier dans les zones de guerre;

Y.

considérant que le prix Sakharov 2014 a été attribué au Dr Denis Mukwege pour son engagement sans faille, en tant que médecin et défenseur des droits de l'homme, aux côtés des victimes de violences sexuelles et de mutilations génitales; que les mutilations génitales féminines constituent une violation grave des droits des femmes et des enfants et qu'il est absolument nécessaire que les efforts de lutte contre les mutilations génitales et les violences sexuelles occupent une place centrale dans la politique extérieure et la politique en matière de droits de l'homme de l'Union;

Z.

considérant que, selon les estimations, en 2014, 230 millions d'enfants vivant dans des pays et territoires en conflit armé sont exposés à des actes d'extrême violence et à des situations traumatisantes, étant recrutés par la force et sciemment pris pour cible par des organisations violentes;

AA.

considérant que l'article 25 de la déclaration universelle des droits de l'homme reconnaît à toute personne le droit à «un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille», et qu'elle reconnaît à la maternité et à l'enfance celui à une aide et à une assistance spéciales, ce qui englobe les soins médicaux; que, dans sa résolution 26/28 (36), le Conseil des droits de l'homme des Nations unies invite le Forum social à concentrer son attention, lors de sa prochaine réunion, sur la question de l'accès aux médicaments dans le contexte du droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible; que la constitution de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) énonce que la possession du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale;

AB.

considérant que le changement climatique a un impact sur l'accès à l'eau, aux ressources naturelles et à la nourriture;

AC.

considérant que la destruction systématique et délibérée de sites archéologiques de grande valeur faisant partie du patrimoine mondial par des organisations terroristes et des groupes belligérants a pour but de déstabiliser les populations en les privant de leur identité culturelle, et qu'elle devrait être considérée non seulement comme un crime de guerre, mais également comme un crime contre l'humanité;

Considérations générales

1.

se déclare très préoccupé par la menace grandissante qui pèse dans de nombreuses parties du monde, et notamment dans les régimes autoritaires, sur les droits de l'homme et les valeurs démocratiques telles que la liberté d'expression, la liberté de pensée, de conscience et de religion ou la liberté de réunion et d'association; se déclare également très préoccupé par le rétrécissement de l'espace public dévolu à la société civile et par l'augmentation du nombre de défenseurs des droits de l'homme pris pour cible partout dans le monde;

2.

demande à l'Union et à ses États membres de redoubler d'efforts pour que les droits de l'homme et les valeurs démocratiques figurent véritablement au cœur de leurs relations avec le reste du monde, ainsi qu'ils s'y sont engagés par le traité UE; fait observer que l'Union doit prendre les mesures qui conviennent face aux graves violations des droits de l'homme commises dans les pays tiers, en particulier par les régimes autoritaires, y compris dans le cadre des relations commerciales et dans le domaine de l'énergie ou de la sécurité;

3.

rappelle l'importance fondamentale de veiller à davantage de cohérence entre les politiques intérieures et extérieures de l'Union en matière de respect des droits de l'homme et de valeurs démocratiques; souligne dans ce contexte que, si le présent rapport porte sur les politiques extérieures de l'Union comme moyen de faire progresser les droits de l'homme, le Parlement adopte également un rapport annuel sur la situation des droits fondamentaux dans l'Union européenne, établi par la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures; souligne également qu'il importe d'améliorer la cohérence et la systématisation des politiques extérieures de l'Union et de tous ses instruments ainsi que d'éviter que ces politiques et ces instruments n'appliquent l'approche «deux poids, deux mesures»;

4.

invite l'Union et ses États membres à s'atteler résolument aux grands défis intérieurs relevant des droits de l'homme que sont notamment la situation des Roms, le traitement des réfugiés et des migrants, les discriminations dont sont victimes les personnes LGBTI, le racisme, les violences faites aux femmes, les conditions de détention ou la liberté des médias dans les États membres afin de préserver la crédibilité et la cohérence de la politique extérieure de l'Union en matière de droits de l'homme;

5.

souligne combien il importe d'assurer la cohérence de l'action de l'Union face aux situations d'occupation ou d'annexion de territoires; rappelle que le droit humanitaire international doit présider à l'action de l'Union dans toutes ces situations;

6.

s'oppose fermement à l'annexion, à l'occupation et à la colonisation de territoires et insiste sur le droit inaliénable des peuples à disposer d'eux-mêmes;

7.

estime que pour honorer leur engagement à faire progresser les droits de l'homme et la démocratie dans le monde, l'Union et ses États membres doivent parler d'une seule voix, de façon cohérente, et veiller à ce que leur message soit entendu;

8.

souligne en outre l'importance d'intensifier la coopération entre la Commission, le Conseil, le SEAE, le Parlement et les délégations de l'Union de sorte à améliorer la cohérence d'ensemble de l'action de l'Union en matière de droits de l'homme et de démocratie et à la mettre au cœur de toutes les politiques de l'Union revêtant une dimension extérieure, en particulier dans les domaines liés au développement, à la sécurité, à l'emploi, aux migrations, au commerce et aux technologies;

9.

demande que l'Union dresse un bilan précis de tous les effets de ses politiques sur les droits de l'homme pour les améliorer et veille à ce que ces dernières soient revues en conséquence à la lumière de ces analyses; demande que l'Union mette en place des mécanismes plus efficaces pour amplifier au maximum les effets bénéfiques de son action sur les droits de l'homme, éviter et atténuer ses incidences négatives et renforcer l'accès des populations touchées aux moyens de recours;

10.

attire l'attention sur l'engagement qu'il a pris à long terme de promouvoir les droits de l'homme et de faire progresser les valeurs démocratiques, comme le montrent notamment la remise annuelle du prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, les travaux de la sous-commission «droits de l'homme» et, tous les mois lors des plénières, les débats ainsi que les résolutions sur les cas de violations des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit;

11.

fait part de ses vives préoccupations quant à la destruction et au pillage systématiques et délibérés de sites archéologiques de grande valeur qui font partie du patrimoine mondial, et ce dans le but de déstabiliser les populations en sapant leur identité culturelle, par des organisations terroristes et des groupes belligérants qui se livrent au commerce illégal d'œuvres d'art volées pour financer leurs activités violentes; invite dès lors la Commission à coopérer avec les Nations unies et l'UNESCO afin de lutter contre le commerce illégal de trésors artistiques issus des zones de conflit et de mettre en place des initiatives destinées à protéger le patrimoine culturel de ces zones; demande à la Commission de reconnaître la destruction délibérée du patrimoine collectif de l'humanité en tant que crime contre l'humanité et d'engager les poursuites judiciaires qui conviennent à cet égard;

Instruments de la politique de l'Union européenne au service de la promotion des droits de l'homme et de la démocratie partout dans le monde

Rapport annuel de l'Union européenne sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde

12.

se félicite de l'adoption du rapport annuel de l'Union européenne sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde en 2014; estime que le rapport annuel est indispensable pour surveiller, diffuser et débattre de la politique de l'Union en matière de droits de l'homme, de démocratie et d'état de droit dans le monde; invite le SEAE et la Commission à assurer le suivi de la totalité des questions soulevées dans le rapport annuel, notamment par des propositions spécifiques destinées à résoudre ces problèmes, ainsi qu'à veiller à une plus grande cohérence des divers rapports consacrés à l'action extérieure de l'Union en matière de droits de l'homme et de démocratie;

13.

rappelle l'invitation qu'il a adressée à la VP/HR pour qu'elle ait un échange en plénière avec les députés au Parlement européen deux fois par an, le premier lors de la présentation du rapport annuel et le deuxième pour qu'elle fasse part de ses réactions à l'égard du rapport; souligne que les réponses écrites de la Commission et du SEAE à la résolution du Parlement sur le rapport annuel sur les droits de l'homme et la démocratie jouent un rôle important dans les relations interinstitutionnelles, car elles permettent d'assurer un suivi systématique et détaillé de toutes les questions soulevées par le Parlement;

14.

rend hommage au SEAE et à la Commission pour le compte rendu exhaustif des activités entreprises par l'Union en 2014 dans les domaines des droits de l'homme et de la démocratie; estime cependant que l'architecture actuelle du rapport annuel sur les droits de l'homme et la démocratie pourrait être améliorée si elle comportait une meilleure synthèse des répercussions concrètes de l'action de l'Union dans les pays tiers en matière de droits de l'homme et de démocratie et des progrès accomplis et si elle se présentait sous une forme plus commode pour le lecteur; demande par ailleurs à être informé des mesures prises en réaction aux résolutions du Parlement sur des cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit;

15.

recommande à cet égard au SEAE d'adopter une démarche plus analytique lors de la rédaction du rapport annuel et de continuer à rendre compte de l'application du cadre stratégique et du plan d'action de l'Union; estime que le rapport annuel devrait non seulement souligner les réussites de l'Union ainsi que les bonnes pratiques dans ce domaine mais aussi énumérer les problèmes et limites auxquels se heurte la promotion, par l'Union, des droits de l'homme et de la démocratie dans les pays tiers, et indiquer quels enseignements pourraient être tirés pour définir les mesures concrètes de ces prochaines années;

16.

reste d'avis que les rapports par pays figurant dans le rapport annuel devraient être moins descriptifs et moins figés, et mieux rendre compte de l'application des stratégies par pays en matière de droits de l'homme et livrer une synthèse des répercussions de l'action de l'Union sur le terrain;

Droits de l'homme et démocratie: cadre stratégique de l'Union européenne et (nouveau) plan d'action

17.

rappelle que, selon lui, l'adoption du cadre stratégique de l'Union et du premier plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie en 2012 a marqué une étape importante pour l'Union, qui a intégré les droits de l'homme et la démocratie sans exception dans ses relations avec le reste du monde;

18.

salue l'adoption par le Conseil, en juillet 2015, du nouveau plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie pour la période 2015-2019; se félicite que le SEAE ait consulté la Commission, le Parlement, les États membres, la société civile et les organisations internationales et régionales lors de l'évaluation du premier plan d'action et de la rédaction du nouveau plan;

19.

salue l'attachement renouvelé de l'Union à la promotion et à la protection des droits de l'homme ainsi qu'au soutien à la démocratie partout dans le monde; observe que le plan d'action a pour but que l'Union adopte une démarche plus ciblée, plus systématique et mieux coordonnée dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie, et qu'elle accentue l'effet de ses politiques et de ses instruments sur le terrain; soutient, à cet égard, la priorité accordée à cinq domaines d'action stratégiques;

20.

demande à la VP/HR, au SEAE, à la Commission, au Conseil et aux États membres de veiller à une application efficace et cohérente du nouveau plan d'action; attire l'attention en particulier sur l'importance d'accroître l'efficacité des outils utilisés par l'Union pour promouvoir le respect des droits de l'homme et de la démocratie dans le monde et d'en optimiser les effets à l'échelon local; souligne la nécessité d'adopter une réaction rapide et adéquate face aux violations des droits de l'homme; rappelle l'importance de redoubler d'efforts pour placer les droits de l'homme et la démocratie au cœur de toutes les mesures d'action extérieure de l'Union, notamment à un haut niveau politique;

21.

souligne que pour remplir les objectifs ambitieux énoncés dans le nouveau plan d'action, l'Union doit se doter des ressources et de l'expertise suffisantes en affectant du personnel spécialisé dans les délégations et les services centraux et en allouant des fonds aux projets;

22.

réaffirme qu'il est nécessaire de parvenir à un solide consensus et à une coordination renforcée entre les États membres et les institutions de l'Union afin que le programme d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie puisse être déployé de manière cohérente et systématique; rappelle que le plan d'action concerne aussi bien l'Union européenne que les États membres; souligne par conséquent avec force que les États membres devraient, sans exception, faire leur la mise en place du plan d'action et du cadre stratégique de l'Union et utiliser ces derniers comme leur modèle de promotion des droits de l'homme et de la démocratie dans les enceintes bilatérales et multilatérales; se dit satisfait de l'évaluation intermédiaire du nouveau plan d'action qui doit avoir lieu et souligne l'importance de consultations globales pour que les résultats de l'intégration des droits de l'homme dans les diverses politiques soient systématiquement pris en considération;

23.

prie instamment, à cet égard, le conseil des affaires étrangères de débattre régulièrement de questions de démocratie et de droits de l'homme; demande à nouveau au conseil des affaires étrangères d'organiser un débat public annuel sur l'action de l'Union dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie;

24.

félicite le SEAE et la Commission pour leur compte rendu de l'application du premier plan d'action et souhaite la poursuite de cet exercice au titre du nouveau plan d'action; rappelle par ailleurs qu'il a la ferme intention d'être associé à l'application du nouveau plan d'action et d'être consulté à ce sujet;

25.

invite la VP/HR, en concertation avec tous les autres commissaires, à rédiger un programme intégrant les droits de l'homme dans différentes activités de l'Union, notamment dans les domaines du développement, des migrations, de l'environnement, de l'emploi, de la protection des données sur l'internet, du commerce, des investissements, des technologies et des entreprises;

Synthèse des autres instruments de la politique de l'Union européenne

Mandat du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l’homme

26.

rappelle l'importance du mandat du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme, qui renforce la notoriété et l'efficacité de l'Union eu égard à la protection et à la promotion des droits de l'homme et des principes démocratiques dans le monde; félicite le titulaire actuel du mandat pour les bons résultats qu'il a obtenus et pour le dialogue qu'il a régulièrement tenu avec le Parlement et la société civile;

27.

salue la prolongation du mandat du représentant spécial jusqu'en février 2017 et demande à nouveau que ce mandat devienne permanent; demande dès lors que le mandat du représentant soit remanié pour le doter de compétences d'initiative et de moyens humains et financiers suffisants ainsi que de la faculté de s'exprimer publiquement, de rendre compte des résultats des visites effectuées dans les pays tiers et d'exprimer la position de l'Union sur les questions ayant trait aux droits de l'homme, et ce afin de renforcer son rôle en améliorant la visibilité et l'efficacité de son action;

28.

demande à nouveau au Conseil de préciser dans le mandat des représentants spéciaux par secteur géographique qu'ils doivent coopérer étroitement avec le représentant spécial pour les droits de l'homme;

Stratégies par pays en matière de droits de l'homme et rôle des délégations de l'Union

29.

observe que 132 stratégies par pays en matière de droits de l'homme ont été entérinées par le comité «Politique et sécurité» à la suite des efforts concertés des délégations de l'Union européenne, des institutions européennes et des États membres; rappelle son soutien à l'objectif de ces stratégies, qui consiste à adapter l'action de l'Union en fonction de la situation et des besoins de chaque pays; souligne la nécessité de procéder à une évaluation continue de ces stratégies afin de procéder, le cas échéant, à des ajustements et réclame de nouveaux progrès dans la coopération, la communication et l'échange d'informations entre les délégations de l'Union, les ambassades des États membres et les institutions de l'Union en matière d'élaboration et d'application des stratégies par pays;

30.

demande à nouveau que les députés au Parlement européen aient accès au contenu des stratégies sous une forme adéquate de manière à pouvoir exercer leurs fonctions convenablement et en toute transparence; recommande que le SEAE et la Commission publient l'objectif de chacune des stratégies de manière à en améliorer la transparence; exige du SEAE qu'il prévoie des indicateurs de progrès clairs et mesurables pour chaque stratégie;

31.

souligne avec force l'importance de tenir compte de ces stratégies à toutes les étapes de l'élaboration des politiques à l'égard des pays tiers, en particulier lors de la préparation des dialogues politiques de haut niveau, des dialogues sur les droits de l'homme, des documents de stratégie par pays et des programmes d'action annuels;

32.

se félicite que l'ensemble des délégations et des missions de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) aient désigné des personnes de contact chargées des droits de l'homme ou des questions de genre; observe toutefois que les informations en ligne accessibles au public sont souvent périmées et demande par conséquent qu'elles soient rapidement révisées;

33.

rappelle sa recommandation à l'adresse de la VP/HR et du SEAE, à savoir qu'ils définissent des orientations opérationnelles claires sur le rôle des personnes de contact dans les délégations, afin qu'elles soient habilitées à agir en qualité de véritables conseillers en matière de droits de l'homme et qu'elles puissent remplir efficacement leur mission de manière cohérente et globale, de façon à optimiser l'action des délégations; estime que cette mission devrait également être assurée par le personnel diplomatique des États membres; estime que les personnes de contact doivent pouvoir mener leurs activités en toute indépendance et sans être importunées par les pressions politiques ou les tracasseries des autorités nationales des pays tiers, notamment dans leurs rapports avec les militants des droits de l'homme et la société civile;

Dialogues et consultations dans le domaine des droits de l'homme

34.

constate que les dialogues menés sur les droits de l'homme avec des pays tiers peuvent constituer un outil efficace dans les relations et la coopération bilatérales pour favoriser la promotion et la protection des droits de l'homme à condition qu'ils ne constituent pas une fin en soi mais un moyen d'aboutir à des engagements et à des actes concrets de ces pays; salue et encourage par conséquent la mise en place de dialogues sur les droits de l'homme dans un nombre croissants de pays tels que le Myanmar; note avec satisfaction, par exemple, le tenue du sixième cycle du dialogue sur les droits de l'homme entre l'Union et la Moldavie;

35.

prie instamment la VP/HR et le SEAE de mener les dialogues sur les droits de l'homme et d'organiser les séminaires sur le même thème avec la société civile dans une optique claire et axée sur les résultats, qui reflète les stratégies par pays en matière de droits de l'homme; presse le SEAE de prévoir régulièrement un dialogue préparatoire avec les organisations de la société civile, lequel devrait automatiquement enrichir le dialogue lui-même; insiste en outre pour que la VP/HR, le représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme et le SEAE soulèvent systématiquement les cas de défenseurs des droits de l'homme menacés ou emprisonnés, de prisonniers politiques et de violations des droits de l'homme, de manière responsable et transparente, lors des dialogues sur les droits de l'homme; juge essentiel que le SEAE veille systématiquement à ce que tous les engagements pris lors de ces dialogues soient respectés;

36.

demande à nouveau au SEAE d'élaborer une mécanisme global de suivi et d'examen des dialogues sur les droits de l'homme, en coopération avec la société civile et les organisations de défense des droits de l'homme, afin d'en améliorer l'efficacité; estime que si ces dialogues aboutissent constamment à un échec, il conviendra d'en tirer les conclusions politiques et de recourir à d'autres outils pour promouvoir les droits de l'homme dans le pays concerné; note, à cet égard, que le dialogue sur les droits de l'homme avec la Russie a été suspendu en 2014 et relève également que les dialogues avec la Chine et le Biélorussie restent sans effet; exhorte donc le SEAE à redéfinir en profondeur sa stratégie en matière de droits de l'homme à l'égard de la Russie et de la Chine;

37.

invite l'Union et ses délégations à renforcer le dialogue politique avec les gouvernements qui ne respectent pas les droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit, et à y inclure la société civile, et insiste pour que le dialogue politique sur les droits de l'homme que l'Union entretient avec des pays tiers s'appuie sur une définition plus large et plus détaillée de la non-discrimination, notamment en ce qui concerne les personnes LGBTI, la religion ou les convictions, le sexe, l'origine raciale ou ethnique, l'âge, le handicap ainsi que l'orientation sexuelle; souligne que, notamment dans les pays qui présentent un piètre bilan en matière de développement et de respect des droits de l'homme, il convient de maintenir, voire de renforcer l'aide au développement, qui devrait toutefois être octroyée de préférence par le truchement d'organisations de la société civile et de partenaires locaux non gouvernementaux, faire l'objet d'un contrôle systématique et être assortie d'engagements de la part des gouvernements concernés en vue d'améliorer la situation sur le terrain en matière de droits de l'homme;

38.

reconnaît l'importance des mesures supplémentaires prises à l'encontre de particuliers (sanctions ciblées telles que le gel des avoirs ou l'interdiction de voyager) pour influencer les régimes autoritaires en cas d'échec répété du dialogue;

Orientations de l'Union européenne en matière de droits de l'homme

39.

salue l'adoption par le Conseil, en mai 2014, des orientations de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'homme, relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne; rappelle cependant qu'il a demandé au SEAE de clarifier le choix des thèmes relevant des orientations de l'Union et de consulter également le Parlement et la société civile avant d'effectuer ce choix;

40.

demande à nouveau à la VP/HR et au SEAE d'appliquer effectivement et de manière systématique les lignes directrices de l'Union européenne concernant la promotion du droit humanitaire international (37), notamment en lien avec les conflits et les crises humanitaires dans des pays tels que la Syrie, l'Iraq, la Libye ou l'Ukraine; recommande dans ce contexte que le SEAE apporte son soutien aux organisations de la société civile qui mettent en avant le respect du droit humanitaire international par les acteurs étatiques et non étatiques; réclame en outre que l'Union recoure à tous les instruments dont elle dispose pour faire en sorte que les acteurs étatiques et non étatiques respectent mieux ce droit; demande à l'Union et à ses États membres de contribuer à l'initiative conjointe de la Suisse et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le renforcement du respect du droit humanitaire international;

41.

souligne l'importance d'évaluer systématiquement l'application des orientations de l'Union sur les droits de l'homme, y compris des orientations de l'Union pour la promotion et la protection des droits de l’enfant, en se référant à des critères bien définis; estime que pour veiller à la bonne application de ces orientations, de nouvelles mesures sont nécessaires afin que le personnel du SEAE et des délégations de l'Union ainsi que les représentations des États membres à l'étranger en connaissent mieux le contenu; demande une fois de plus que la société civile et les organisations de défense des droits de l'homme soient associées plus activement à la sélection, à l'élaboration, à l'évaluation et au réexamen des orientations;

Politiques et instruments de l'action extérieure de l'Union en matière de droits de l'homme et de démocratie

42.

rappelle que l'Union s'est engagée à placer les droits de l'homme et la démocratie au centre de ses relations avec les pays tiers; souligne par conséquent que les instruments financiers pertinents et l'ensemble des politiques de l'Union qui ont une dimension extérieure, tels que l'élargissement et le voisinage, la politique de sécurité et de défense commune, le développement, le commerce, les migrations ou la justice et les affaires intérieures doivent contribuer à promouvoir les droits de l'homme et les principes démocratiques; souligne, à cet égard, les efforts récents de l'Union visant à inclure les violations des droits de l'homme dans son tableau d'alerte précoce pour la prévention des crises;

43.

souligne l'obligation de l'Union, en vertu du traité, de veiller à ce que toutes ses politiques et actions extérieures soient conçues et mises en œuvre de manière à soutenir et à consolider les droits de l'homme et l'état de droit;

44.

estime que les instruments financiers extérieurs de l'Union constituent un outil important pour promouvoir et défendre les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme à l'étranger; rappelle qu'il importe d'améliorer la cohérence des différents instruments thématiques et géographiques;

45.

note les efforts que déploie la Commission pour respecter l'engagement qu'elle a pris d'insérer des dispositions sur les droits de l'homme dans ses analyses d'impact des propositions législatives et non législatives, des mesures d'exécution et des accords commerciaux; prie instamment la Commission d'améliorer la qualité, le contenu et le suivi des analyses d'impact afin d'y faire systématiquement figurer des considérations sur les droits de l'homme; souligne le rôle que la société civile pourrait jouer dans ce processus;

Politique d'élargissement et politique de voisinage

46.

rappelle que la politique d'élargissement de l'Union est l'un des outils les plus puissants pour renforcer le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques; constate que les processus d'élargissement seront poursuivis, même si aucune nouvelle adhésion n'est possible jusqu'en 2019 en raison de l'état des négociations et de la situation dans les pays concernés, et salue la mise en place, lors des négociations d'adhésion, de la nouvelle stratégie relative aux chapitres sur l'appareil judiciaire et les droits fondamentaux et sur la justice, la liberté et la sécurité, qui tient dûment compte du délai nécessaire à la bonne application des réformes concernées;

47.

se déclare préoccupé par la détérioration de la liberté d'expression et de la liberté de la presse dans certains pays candidats et dans un certain nombre de pays voisins de l'Union; souligne qu'il est urgent de renforcer l'indépendance ainsi que la transparence de la propriété des médias dans ces pays et de mettre fin aux pressions politiques et économiques subies par les journalistes, lesquelles conduisent souvent à la censure et à l'autocensure; demande à la Commission de continuer à contrôler et de garder comme priorité le respect de la liberté d'expression et de la liberté de la presse au cours des négociations d'adhésion;

48.

déplore que la bonne application de la législation sur la protection des minorités demeure un problème, ainsi que l'a déclaré la Commission dans sa stratégie d'élargissement pour les années 2014 et 2015 (38); invite les pays candidats à redoubler d'efforts pour instaurer une culture d'acceptation des minorités grâce à une meilleure participation de ces minorités au processus décisionnel et à une meilleure intégration de celles-ci dans le système éducatif, en prêtant une attention particulière aux enfants roms; exhorte l'Union à suivre de près, tout au long du processus d'élargissement, la mise en œuvre des dispositions pour la protection des droits de l'homme, et notamment des droits des personnes appartenant à des minorités, et pour la lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris les crimes haineux suscités par l'orientation sexuelle;

49.

se déclare préoccupé par la dégradation de la culture politique démocratique dans certains pays candidats ou candidats potentiels et dans un certain nombre de pays voisins de l'Union; rappelle que la bonne gouvernance, le respect de l'état de droit, de la liberté d'opinion et des droits de l'homme, le dialogue politique, la réalisation de compromis et la participation de toutes les parties prenantes au processus décisionnel sont au cœur des régimes démocratiques; se montre également préoccupé par le peu de progrès accompli par les pays candidats en matière d'indépendance de l'appareil judiciaire et de lutte contre la corruption; se joint à la Commission pour exhorter les pays candidats à parvenir à des résultats crédibles dans les enquêtes, les poursuites judiciaires et les condamnations finales;

50.

rappelle, dans le cadre du réexamen en cours de la politique européenne de voisinage, que le traité UE précise que l'Union doit développer avec les pays de son voisinage des relations privilégiées fondées sur les valeurs de l'Union, qui comprennent le respect des droits de l'homme et de la démocratie (39); rappelle également qu'à la suite du printemps arabe de 2011, l'Union a redéfini sa politique de voisinage selon le principe du «donner plus pour recevoir plus» afin de renforcer les institutions démocratiques et de faire progresser les droits de l'homme; souligne que, compte tenu des défis de taille qu'ont dû relever les pays du voisinage de l'Union ces dernières années, comme la propagation de l'instabilité et des conflits au Proche-Orient et en Afrique du Nord ou le fait que les groupes extrémistes et djihadistes exploitent cette situation, ainsi qu'en raison des souffrances humaines provoquées par l'intervention de la Russie, le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques a été largement affecté;

51.

se dit par conséquent convaincu que la promotion des droits de l'homme et des principes démocratiques doit rester au cœur de la politique européenne de voisinage révisée; rappelle que la promotion des droits de l'homme et de la démocratie présente un intérêt aussi bien pour les pays partenaires que pour l'Union;

52.

souligne que l'Union doit continuer de soutenir activement les institutions démocratiques de défense des droits de l'homme, la société civile et les médias libres dans les pays de son voisinage; constate avec satisfaction, dans ce contexte, l'aide substantielle apportée durablement au titre de l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme et du mécanisme de voisinage en faveur de la société civile; salue également l'engagement efficace et systématique du Fonds européen pour la démocratie dans les pays du voisinage oriental et méridional de l'Union afin d'encourager la démocratie ainsi que le respect des droits et des libertés fondamentales, comme l'indique le premier rapport du Parlement sur l'évaluation des activités du Fonds européen pour la démocratie (40); encourage vivement l'Union et ses États membres à continuer de proposer des mesures d'incitation fortes et leur propre savoir-faire des processus de transition afin de soutenir les réformes menées sur la voie de la démocratie dans les pays voisins de l'Union;

53.

souligne qu'il est absolument essentiel de mettre un terme à l'agression de la Russie en Ukraine et de garantir la stabilité, et le respect des droits de l'homme;

Les droits de l'homme dans le cadre des relations commerciales

54.

réitère son soutien à l'introduction systématique de clauses relatives aux droits de l'homme dans tous les accords internationaux conclus entre l'Union et les pays tiers compte tenu, notamment, du dialogue social européen et des normes du travail de l'OIT; demande à la Commission de suivre et d'évaluer de manière effective et systématique la mise en œuvre des clauses relatives aux droits de l'homme et de présenter régulièrement au Parlement un rapport sur le respect des droits de l'homme par les pays partenaires; salue le recours plus systématique du Conseil aux mesures restrictives à l'encontre de pays tiers qui violent délibérément les droits de l'homme; recommande, à cet égard, qu'en cas de violation grave des droits de l'homme par un pays tiers avec lequel un accord a été conclu, l'Union prenne des mesures concrètes pour infliger les mesures voulues conformément aux clauses relatives aux droits de l'homme;

55.

salue l'entrée en vigueur du nouveau système de préférences généralisées (SPG) (règlement (UE) no 978/2012) le 1er janvier 2014; constate avec satisfaction que, fin 2014, 14 pays bénéficiaient des préférences du SPG+ et rappelle que ces pays sont tenus de maintenir la ratification des 27 grandes conventions internationales ainsi que de veiller à ce qu'elles soient effectivement appliquées, conformément aux critères énoncés dans ces conventions ainsi que par l'Union européenne; espère que la Commission évaluera la question en toute sincérité et en toute transparence et qu'elle fera rapport au Parlement et au Conseil, pour la fin 2015 au plus tard, sur l'état d'avancement de la ratification et de l'application effective des conventions par les bénéficiaires des préférences du SPG+; rappelle sa recommandation relative à l'ajout du Statut de Rome à la future liste de conventions;

Entreprises et droits de l'homme

56.

estime que les échanges commerciaux et les droits de l'homme peuvent aller de pair et que le monde des affaires a un rôle important à jouer dans la promotion des droits de l'homme et de la démocratie; est convaincu que l'action en faveur des droits de l'homme devrait reposer sur la coopération entre les pouvoirs publics et le secteur privé; réaffirme, dans ce contexte, que les entreprises européennes doivent prendre les mesures qui s'imposent pour faire en sorte que les activités qu'elles mènent dans des pays tiers respectent les normes relatives aux droits de l'homme; réaffirme en outre qu'il importe que l'Union encourage la responsabilité sociale des entreprises et incite les entreprises européennes à jouer un rôle de premier plan dans la promotion des normes internationales relatives aux entreprises et aux droits de l'homme; appelle également l'Union à participer activement à la 12e session du groupe de travail des Nations unies sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, ainsi qu'à soutenir les efforts d'alignement de leurs politiques sur les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales; recommande que l'Union et ses États membres contribuent au débat sur la mise en place, au sein du système des Nations unies, d'un instrument international juridiquement contraignant relatif aux entreprises et aux droits de l'homme;

57.

estime, au vu de ces éléments, que le SEAE doit inviter les délégations de l'Union à encourager les entreprises européennes présentes dans les pays tiers à veiller au respect des droits de l'homme dans leurs activités professionnelles; rappelle par ailleurs qu'il a demandé que les délégations de l'Union inscrivent, parmi les priorités des appels à propositions locaux lancés au titre de l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH), le respect des droits de l'homme dans le cadre des activités professionnelles des entreprises, et que ces délégations prennent toutes les mesures requises pour protéger les défenseurs des droits de l'homme, conformément aux lignes directrices de l'Union sur les défenseurs des droits de l'homme;

58.

demande une nouvelle fois à la Commission de rédiger d'ici fin 2015 un rapport sur la mise en œuvre des principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme (41) par les États membres de l'Union;

59.

demande à l'Union de mener une action concertée pour lutter contre l'accaparement des terres en s'engageant en faveur de la mise en place de mesures de prévention appropriées de ce phénomène dans les pays concernés et auprès des entreprises de l'Union et d'autres pays européens présentes dans ces pays;

60.

invite l'Union à élaborer un projet pilote sur l'indivisibilité des droits de l'homme, les terres (accaparement et évictions forcées) et la cohérence des politiques de l'Union à cet égard; demande à l'Union de faire état de son adhésion envisagée au protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, conformément à l'engagement pris dans le plan d'action de l'Union en faveur des droits de l'homme et de la démocratie 2015-2019;

Droits de l'homme et développement

61.

estime que la coopération au développement et la promotion des droits de l'homme et des principes démocratiques doivent aller de pair; rappelle, dans ce cadre, que les Nations unies ont déclaré qu'en l'absence de stratégie fondée sur les droits de l'homme, il était impossible de réaliser pleinement les objectifs de développement; rappelle également que l'Union s'est engagée à soutenir les pays partenaires en fonction de leur situation en termes de développement et des progrès réalisés dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie; préconise de définir précisément, pour tous les instruments, les résultats attendus au regard de l'intégration des groupes marginalisés et vulnérables, ainsi que de recourir systématiquement à une démarche fondée sur les droits de l'homme;

62.

salue le document de travail des services de la Commission sur une stratégie fondée sur les droits, englobant tous les droits fondamentaux, notamment des femmes et des filles, aux fins de la coopération au développement de l'Union européenne, publié en avril 2014 et salué par le Conseil; encourage la Commission à suivre la mise en œuvre de cette approche fondée sur les droits et à veiller à ce que les droits de l'homme et la coopération au développement se renforcent mutuellement sur le terrain; invite la Commission à fournir une évaluation publique transparente de la mise en œuvre des instruments de l'Union relatifs à l'approche fondée sur les droits; presse l'Union de renforcer son action en tant qu'ardent défenseur des droits de l'homme dans le monde en utilisant de manière efficace, cohérente et réfléchie tous les instruments dont elle dispose pour promouvoir et protéger les droits de l'homme et ses défenseurs ainsi que pour veiller à l'efficacité de sa politique d'aide au développement, conformément au nouvel objectif de développement durable no 16;

63.

salue l'adoption de l'ambitieux programme de développement durable à l’horizon 2030 lors du sommet extraordinaire des Nations unies à New York ainsi que le rôle prépondérant joué par l'Union dans ce processus, au regard notamment de l'inclusion de ses valeurs fondamentales telles que les droits de l'homme et la bonne gouvernance; relève avec satisfaction que ce nouveau programme repose clairement sur les engagements pris en matière de droits de l'homme et que ses 17 objectifs et 169 cibles visent à permettre à tous de jouir de leurs droits fondamentaux; adhère à la conception qui sous-tend ce document, qui est celle d'un monde où règnent le respect universel des droits de l'homme et de la dignité humaine, l'état de droit, la justice, l'égalité et la non-discrimination ainsi que le respect de la diversité raciale, ethnique et culturelle et de l'égalité des chances, permettant à chacun de s'épanouir pleinement sur le plan humain et de contribuer à une prospérité partagée; insiste sur la nécessité de veiller à ce que le programme de développement durable à l'horizon 2030, les mesures de suivi y afférentes et les mesures d'application qui seront mises œuvre par toutes les parties prenantes, y compris la société civile et le secteur privé, s'appuient sur des démarches fondées sur les droits de l'homme et l'égalité des sexes et sur la réalisation des objectifs d'éradication de la pauvreté, de réduction des inégalités et de l'exclusion sociale et de démocratisation de l'économie;

64.

souligne l'importance du principe de cohérence des politiques au service du développement dans la réalisation du nouveau programme de développement durable; note que la démarche fondée sur les droits de l'homme devrait déboucher sur une meilleure compréhension du principe de cohérence des politiques au service du développement, car en l'absence d'action contre les obstacles à la réalisation des droits, aucun progrès ne pourra être accompli sur la voie du développement durable et de l'éradication de la pauvreté;

65.

rappelle qu'il est urgent d'agir face à la charge mondiale de morbidité des maladies négligées et liées à la pauvreté; demande de mettre en œuvre une stratégie politique et un plan d'action à long terme qui soient assortis d'objectifs ambitieux en matière de santé mondiale, d'innovation et d'accès aux médicaments et qui visent, entre autres, à investir dans la recherche-développement afin de protéger le droit à un niveau de vie propre à garantir la santé et le bien-être de tous, sans distinction de race, de religion, de conviction politique, de situation économique ou sociale et d'identité ou d'orientation sexuelle;

66.

souligne que l'engagement pris dans le cadre du programme d'action d'Addis-Abeba consiste à mettre en place pour tous une protection sociale minimale universelle, une couverture universelle en matière de santé et ainsi que des services publics essentiels, notamment en matière de santé et d'éducation;

67.

prend acte avec satisfaction du document d'orientation en matière de lutte contre le terrorisme rédigé par le SEAE et la Commission et approuvé par le Conseil afin que les droits de l'homme soient respectés dans l'organisation et la mise en œuvre des projets d'assistance pour la lutte contre le terrorisme avec les pays tiers; invite le SEAE et la Commission à veiller à la bonne application de ce document, à commencer par sa diffusion générale; rappelle, à cet égard, que le respect des libertés et des droits fondamentaux constitue la clé du succès des stratégies de lutte contre le terrorisme, notamment du recours aux technologies de surveillance numériques; soutient l'action de la communauté internationale en vue de mettre fin aux violations des droits de l'homme perpétrées l'EIIL/Daech;

Droits des peuples autochtones

68.

invite le SEAE, la Commission et les États membres à apporter leur soutien au réexamen du mandat du mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones, conformément au document final de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones (résolution 69/2 de l'Assemblée générale des Nations unies (42)), en vue de suivre, d'évaluer et d'améliorer la réalisation des objectifs définis dans la déclaration sur les droits des peuples autochtones; prie instamment les États membres de demander à tous les titulaires d'un mandat au titre des procédures spéciales d'accorder une attention particulière aux questions touchant les femmes et les filles autochtones et de faire systématiquement rapport au Conseil des droits de l'homme à ce sujet; prie instamment le SEAE et les États membres de soutenir activement l'élaboration d'un plan d'action relatif aux peuples autochtones à l'échelle de l'ensemble du système, comme le demande l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution de septembre 2014, notamment en ce qui concerne l'organisation de consultations régulières des peuples autochtones dans le cadre de ce processus; déplore vivement que, dans certaines régions d'Afrique occidentale, les personnes souffrant de troubles mentaux soient enchaînées à des arbres en forêt ou abandonnées dans la rue et qu'il s'agisse de pratiques courantes approuvées par les communautés locales;

Action de l'Union concernant les migrations et les réfugiés

69.

exprime sa vive préoccupation ainsi que sa solidarité envers le grand nombre de réfugiés et de migrants qui subissent des violations graves des droits de l'homme en étant les victimes des conflits, des persécutions, des défaillances de la gouvernance et des réseaux d'immigration clandestine, de trafic d'êtres humains, de passeurs, de groupes extrémistes et de bandes criminelles; exprime également sa profonde tristesse face aux tragédies meurtrières qui frappent les personnes qui cherchent à atteindre les frontières de l'Union;

70.

souligne qu'il est urgent de s'attaquer aux causes profondes des flux migratoires et, dès lors, de s'attaquer à la dimension extérieure de la crise des réfugiés, notamment en trouvant des solutions durables aux conflits dans notre voisinage par la mise en place de dispositifs de coopération et de partenariats avec les pays tiers concernés ainsi que dans le cadre de l'action extérieure de l'Union; souligne qu'il faut une stratégie globale fondée sur les droits de l'homme à l'égard de la migration et demande à l'Union de renforcer sa collaboration avec les Nations unies, et notamment ses agences, ainsi qu'avec les organisations régionales, les autorités nationales et les ONG pour s'attaquer aux causes profondes des flux migratoires et améliorer la situation dans les camps de réfugiés à proximité des zones de conflit; demande à nouveau à l'Union de faire en sorte que tous les accords de coopération en matière de migration et de réadmission conclus avec des pays extérieurs à l'Union respectent le droit international; rappelle que toute stratégie globale en matière de migration est étroitement liée à la politique de développement et à l'action humanitaire, notamment pour la mise en place de couloirs humanitaires et l'octroi de visas humanitaires, ainsi qu'aux autres politiques extérieures; prend acte de l'opération «Force navale de l'Union européenne — Méditerranée» (EUNAVFOR Med) contre les passeurs et les trafiquants en Méditerranée; souligne également qu'il est urgent d'élaborer des politiques plus fortes au niveau de l'Union pour faire face aux problèmes pressants liés aux migrants et aux réfugiés et pour définir un mécanisme efficace, équitable et durable de répartition de la charge entre les États membres; souligne les mesures proposées par la Commission le 9 septembre 2015 afin de s'attaquer à la crise des réfugiés, dont la révision envisagée du règlement de Dublin;

71.

invite l'Union et les États membres à intensifier leur soutien à la lutte contre la traite des êtres humains dans les politiques externes, en mettant l'accent en particulier sur la protection des victimes, notamment mineures; estime que l'Union doit renforcer sa coopération avec les pays tiers et les autres acteurs concernés afin de partager les bonnes pratiques et de contribuer au démantèlement des réseaux internationaux de traite des êtres humains; affirme une nouvelle fois la nécessité de voir tous les États membres de l'Union transposer la directive européenne 2011/36/UE concernant la prévention de la traite des êtres humains et la lutte contre ce phénomène (43) et la stratégie de l'Union en vue de l'éradication de la traite des êtres humains (2012-2016) (44);

72.

rappelle que 17,5 millions de personnes ont été déplacées en 2014 suite à des catastrophes provoquées par les aléas climatiques; rappelle que ces déplacements concernent surtout les régions du Sud, qui sont les plus exposées aux incidences du changement climatique; souligne à ce titre que 85 % de ces déplacements ont lieu dans les pays en voie de développement et sont des déplacement essentiellement internes ou intrarégionaux; rappelle que dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement, les États membres de l'Union se sont engagés à financer l'aide au développement à hauteur de 0,7 % du PIB;

73.

demande à l'Union de participer activement au débat sur le terme de «réfugié climatique», ainsi qu'à l'élaboration éventuelle d'une définition au regard du droit international ou de tout accord international juridiquement contraignant;

74.

demande une nouvelle fois l'élaboration d'une position européenne commune sur l'utilisation de drones armés, qui fasse respecter les droits de l'homme et le droit humanitaire international et qui devrait aborder des points tels que le cadre juridique, la proportionnalité, l'obligation de rendre des comptes, la protection des civils et la transparence; demande une fois de plus avec insistance que l'Union interdise le développement, la production et l'utilisation d'armes entièrement autonomes permettant d'effectuer des attaques sans intervention humaine; appelle à ce que l'Union s'oppose à la pratique des exécutions extrajudiciaires et ciblées, qu'elle l'interdise et qu'elle s'engage à prendre des mesures appropriées, conformément à ses obligations juridiques internes et internationales, lorsqu'il existe des motifs raisonnables de croire qu'une personne ou une entité sur son territoire puisse être liée à des exécutions ciblées illégales à l'étranger;

Événements culturels et sportifs internationaux et droits de l'homme

75.

se déclare gravement préoccupé quant au fait que certaines grandes manifestations sportives sont accueillies par des États autoritaires où il se passe des violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales; souligne qu'il faut des campagnes de sensibilisation du grand public à la nécessité de garantir par rapport aux événements sportifs des dispositions en matière de droits de l'homme, y compris au sujet du problème de la prostitution forcée et de la traite des êtres humains; invite l'Union et ses États membres à œuvrer au Conseil des droits de l'homme de l'ONU et dans d'autres enceintes multilatérales, ainsi qu'avec les fédérations sportives nationales, les acteurs du monde de l'entreprise et les organisations de la société civile, afin de garantir pleinement le respect des droits de l'homme lors de ces événements, y compris en en faisant le critère déterminant pour organiser les plus grands événements sportifs internationaux; prête à cet égard une attention particulière aux prochaines coupes du monde de la FIFA, organisées en Russie en 2018 et au Qatar en 2022, et aux Jeux olympiques de Pékin en 2022;

L'action de l'Union au sein des organisations multilatérales

76.

réaffirme son soutien total à la volonté sans faille de l'Union de faire progresser les droits de l'homme et les principes démocratiques grâce à la coopération avec les structures de l'ONU et ses agences spécialisées, le Conseil de l'Europe, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), conformément à l'article 21 du traité UE et à l'article 220 du traité FUE; salue par conséquent l'adoption des objectifs de développement durable;

77.

rappelle en outre qu'il importe que l'Union s'engage de manière active et systématique dans tous les mécanismes de protection des droits de l'homme des Nations unies, et notamment la Troisième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies et le Conseil des droits de l'homme des Nations unies; salue l'action du SEAE, des délégations de l'Union à New York et à Genève ainsi que des États membres pour améliorer la cohérence de l'Union au niveau des Nations unies à propos des questions relatives aux droits de l'homme; encourage l'Union à agir davantage pour que sa voix soit entendue, notamment en ayant recours plus souvent à des initiatives transrégionales ainsi qu'en soutenant et en déposant des résolutions;

78.

demande que soient respectés les droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental, et notamment leur liberté d'association, leur liberté d'expression et leur droit de réunion; réclame la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis; demande qu'un accès aux territoires du Sahara occidental soit accordé aux parlementaires, aux observateurs indépendants, aux ONG et à la presse; prie instamment les Nations unies de doter la MINURSO d'un mandat en matière de droits de l'homme, à l'instar de toutes les autres missions onusiennes de maintien de la paix de par le monde; soutient un règlement équitable et durable du conflit au Sahara occidental sur la base du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions des Nations unies en la matière;

79.

rappelle l'importance de préserver la pratique désormais bien établie d'envoyer une délégation parlementaire à l'Assemblée générale des Nations unies; salue la reprise de cette pratique en 2015 à l'occasion de la 28e session du Conseil des droits de l'homme;

80.

souligne que pour renforcer la crédibilité et la légitimité du Conseil des droits de l'homme, tous ses membres doivent respecter les normes les plus élevées en matière de droits de l'homme ainsi que leurs engagements en la matière; estime qu'il faut encourager, développer et consolider les droits de l'homme dans toutes les instances internationales; demande à la Commission de publier les activités et les actions qu'elle mène pour faire progresser la cause des droits de l'homme et pour renforcer la responsabilité d'organisations internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou le groupe de la Banque mondiale (BIRD, IFC, MIGA) en matière de droits de l'homme;

81.

réaffirme sa volonté ferme de mettre fin à l'impunité pour les crimes les plus graves qui préoccupent la communauté internationale et de rendre justice aux victimes des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des génocides et réaffirme dès lors son ferme soutien à la Cour pénale internationale (CPI); estime qu'il est regrettable qu'aucun État n'ait ratifié le Statut de Rome en 2014; attire l'attention sur la responsabilité qui incombe à tous les États de mettre un terme à l'impunité et d'engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de génocides, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, y compris les crimes impliquant des violences sexuelles; s'inquiète vivement du fait que plusieurs mandats d'arrêt n'ont toujours pas été exécutés; demande instamment que l'Union poursuive son ferme soutien diplomatique et politique pour renforcer et élargir les liens entre la CPI et l'ONU, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que dans ses relations bilatérales et dans toutes les autres instances; demande à l'Union, notamment à ses délégations, ainsi qu'à tous ses États membres, de redoubler d'efforts en vue de la promotion de l'universalité du statut de Rome, de sa ratification et de sa mise en œuvre effective; demande aux États membres de doter la CPI des moyens nécessaires et d'accroître leur soutien au système de la justice pénale internationale, notamment par le biais d'une aide financière aux acteurs de la société civile, par exemple au moyen de l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme (IEDDH); demande l'application effective de la boîte à outils de l'Union de 2013 en matière de complémentarité entre justice nationale et justice internationale;

82.

invite l'Union européenne et les États membres à promouvoir activement, dans le cadre de tout type de dialogue avec les pays tiers, l'action de la CPI ainsi que la nécessité d'exécuter ses décisions;

Améliorer le respect des droits de l'homme dans le monde

Liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction

83.

rappelle que la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction est un droit fondamental reconnu par la déclaration universelle des droits de l'homme et garanti par l'article 18 du pacte international des Nations unies relatif aux droits civils et politiques; rappelle également qu'il est lié à d'autres droits de l'homme et libertés fondamentales comprenant le droit de croire ou de ne pas croire, la liberté de pratiquer aussi bien des croyances théistes que non théistes ou athées et le droit d'adopter une conviction, de changer de conviction ou d'abandonner une conviction et de reprendre une conviction de son choix; se dit préoccupé par le fait que certains pays ne respectent toujours pas les normes des Nations unies et font usage de mesures de répression publiques, dont les châtiments corporels, l'emprisonnement, des amendes exorbitantes, voire la peine de mort, en violation du droit à la liberté de religion ou de conviction; est inquiet de la persécution croissante des minorités religieuses ou de conviction, notamment des communautés chrétiennes, ainsi que de l'endommagement illégal de leurs lieux d'assemblée;

84.

invite l'Union et les États membres à intensifier leur action pour contribuer à l'élimination de toute forme de discrimination religieuse et encourager le dialogue interreligieux lorsqu'ils coopèrent avec les pays tiers; réclame des actions concrètes pour protéger les minorités religieuses, les non-croyants, les apostats et les athées, qui sont victimes de lois sur le blasphème, et demande à l'Union et à ses États membres d'œuvrer à l'abrogation de ces lois; se félicite de l'engagement de l'Union dans la promotion de la liberté de religion ou de conviction devant les instances internationales, y compris en soutenant l'action du Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction; soutient pleinement la pratique par laquelle l'Union européenne prend l'initiative de déposer à ce sujet des résolutions thématiques au Conseil des droits de l'homme et à l'Assemblée générale des Nations unies; réclame des actions et des mesures concrètes pour une mise en œuvre effective des orientations de l'Union relatives à la promotion et à la protection de la liberté de religion ou de conviction comme pour leur amélioration; estime qu'il convient d'agir dans les instances régionales et internationales en maintenant un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations ou communautés religieuses, conformément à l'article 17 du traité FUE, y compris par l'entremise des délégations de l'Union; attire également l'attention sur la nécessité de veiller à la formation systématique et cohérente du personnel de l'Union au siège et dans ses délégations;

L'action de l'Union européenne contre la peine de mort

85.

salue la déclaration conjointe de la VP/HR et du Secrétaire général du Conseil de l'Europe (45), d'octobre 2014, par laquelle ils ont réaffirmé leur opposition ferme et absolue à la peine capitale, dans tous les cas et dans toutes les circonstances; reste d'avis que l'abolition de la peine de mort partout dans le monde doit être l'un des objectifs prioritaires de l'Union en matière de droits de l'homme; remarque que le soutien aux pays tiers au sujet de la politique de répression en matière de drogue devrait tendre à l'abolition de la peine de mort pour des infractions liées à la drogue; demande, dans le contexte du sixième congrès mondial contre la peine de mort qui doit se tenir à Oslo en juin 2016, que l'Union et les États membres se déclarent sans ambiguïté contre la peine de mort, qu'ils intensifient leurs engagements en faveur de l'abolition de la peine de mort et qu'ils soutiennent des campagnes de sensibilisation du public à ce sujet;

86.

exprime son inquiétude face au nombre de plus en plus élevé de condamnations à mort et d'exécutions dans le monde; déplore vivement que certains pays tiers prévoient toujours la peine de mort dans leur législation; estime qu'il est regrettable que la Biélorussie ait repris les exécutions capitales après un moratoire de deux ans; demande, dès lors, à la Biélorussie d'appliquer de nouveau un moratoire sur la peine de mort, qui conduise, à terme, à son abolition; constate que huit États prononcent la peine de mort pour homosexualité;

87.

presse le SEAE, la Commission et les États membres de définir les orientations d'une politique européenne globale et efficace au regard de la peine de mort pour les dizaines de ressortissants européens qui risquent d'être exécutés dans des pays tiers, laquelle politique doit prévoir des mécanismes solides et renforcés en termes de système d'identification, de fourniture d'une assistance juridique et de démarches diplomatiques;

88.

demande que l'Union européenne poursuive le dialogue avec les pays opposés à l'abolition de la peine de mort et qu'elle utilise tous les moyens diplomatiques et de coopération pour obtenir son abolition; demande à nouveau à l'Union de continuer à suivre les conditions dans lesquelles les exécutions ont lieu dans les pays qui maintiennent la peine de mort;

Lutte contre la torture et les mauvais traitements

89.

estime que dans le cadre du 30e anniversaire de la convention des Nations unies contre la torture et au vu de la persistance de la torture et des mauvais traitements dans le monde, l'Union doit redoubler d'efforts pour supprimer ces violations graves des droits de l'homme; insiste sur le fait que les personnes appartenant à des groupes vulnérables, par exemple les enfants et les femmes ou encore les minorités ethniques, linguistiques ou religieuses, qui, en détention, sont plus souvent exposées à la torture ou aux mauvais traitements, nécessitent une attention particulière; prie donc instamment le SEAE et la VP/HR de s'engager plus résolument dans la lutte contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en intensifiant leur action diplomatique et en prenant davantage position publiquement, en affichant les valeurs et les principes auxquels l'Union s'est elle-même vouée; recommande au SEAE, aux délégations de l'Union et aux États membres d'utiliser toutes les possibilités qu'offrent les instruments existants tels que les orientations de l'Union européenne en ce qui concerne la torture (46); plaide, dans ce contexte, pour une constante amélioration des mécanismes de contrôle à l'exportation des substances pouvant servir aux exécutions ou aux tortures, y compris une clause d'utilisation finale ciblée qui suspendrait ou empêcherait le transfert d'éléments liés à la sécurité qui n'ont à l'évidence aucune autre utilisation pratique que celle d'infliger la peine capitale ou la torture;

90.

souligne que certains pays n'ont pas pris les mesures voulues pour répondre au besoin urgent de plans de financement complets permettant d'améliorer les conditions de détention; note que peu de progrès ont été réalisés pour que les infrastructures pénitentiaires respectent les normes internationales en matière de droits de l'homme et que le droit des prisonniers à la vie, à l'intégrité physique et à la dignité soit protégé; souligne qu'il faut améliorer les conditions de détention pour respecter les droits de l'homme et que les personnes incarcérées ne devraient pas être soumises à des peines ou des traitements inhumains ou dégradants;

Discrimination

91.

souligne toutefois, quelles que soient les circonstances, qu'aucune forme de discrimination, de quel type que ce soit, violence, châtiment administré à titre de représailles, torture, abus sexuel sur des femmes ou des jeunes filles, mutilation génitale, mariage d'enfant, mariage forcé, traite des femmes, discrimination ou exclusion sociale sur la base de la classe sociale ou de l'origine sociale, violence domestique, ne se justifie par des motifs de convictions ou de traditions sociales, religieuses ou culturelles;

92.

condamne avec la plus grande fermeté toutes les formes de discrimination, y compris celles fondées sur la race, la couleur, le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, la langue, la culture, la religion ou les convictions, l'origine sociale, la caste, la naissance, l'âge, le handicap ou toute autre situation; demande instamment que l'Union intensifie son action pour éradiquer toutes les formes de discrimination, de racisme et de xénophobie grâce au dialogue politique et au dialogue sur les droits de l'homme, aux travaux des délégations de l'Union et à la diplomatie publique; demande encore instamment que l'Union poursuive son action en faveur de la ratification et de l'application intégrale de toutes les conventions de l'ONU favorables à cette cause, comme la convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale ou la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées;

Droits des LGBTI

93.

estime que l'Union européenne devrait redoubler d'efforts pour améliorer le respect des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI), conformément aux lignes directrices de l'Union sur le sujet (47); recommande la mise en œuvre de ces lignes directrices, notamment par la formation du personnel de l'Union dans les pays tiers; déplore que 75 pays pénalisent encore l'homosexualité, dont huit prévoient la peine de mort, et estime que les pratiques et les actes de violence contre des personnes sur la base de leur orientation sexuelle ne doivent pas rester impunis; soutient les efforts persistants du Haut-Commissaire aux droits de l'homme pour lutter contre ces lois discriminatoires, de même que l'action en ce sens d'autres organes de l'ONU; s'inquiète de restrictions aux libertés fondamentales des défenseurs des droits de l'homme des personnes LGBTI et demande que l'Union accroisse le soutien qu'elle leur accorde; considère comme plus probable que les droits fondamentaux des personnes LGBTI soient respectés si celles-ci ont accès à des institutions légales telles que le partenariat enregistré ou le mariage;

94.

souligne que les minorités présentes dans les pays tiers ont des besoins spécifiques et qu'il y a lieu d'encourager une égalité absolue en leur faveur dans tous les domaines de la vie économique, sociale, politique et culturelle;

Discrimination fondée sur les castes

95.

observe, avec une grande préoccupation, l'étendue et les effets des discriminations fondées sur la caste et la perpétuation de violations des droits de l’homme en raison de l'appartenance à une caste, dont le déni d'accès au système judiciaire ou à l'emploi, le maintien en ségrégation, la pauvreté et la stigmatisation; demande l'adoption d'un instrument européen de prévention et d'élimination des discriminations fondées sur la caste; recommande l'inscription systématique de cette question dans les lignes directrices et les plans d'action du SEAE et de la Commission, notamment dans la lutte de l'Union contre toutes les formes de discrimination ainsi que dans les actions de lutte contre la violence à l'encontre des femmes et des filles et contre toutes les formes de discrimination à leur égard;

Droits des personnes handicapées

96.

se félicite des ratifications de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées; réaffirme l'importance d'une application efficace par les États membres comme par les institutions européennes; souligne, en particulier, la nécessité d'intégrer de façon crédible le principe d'accessibilité universelle et l'ensemble des droits des personnes handicapées dans toutes les politiques pertinentes de l'Union, y compris dans le domaine de la coopération au développement, et insiste sur le caractère impératif et transversal de ce thème;

97.

encourage la VP/HR à continuer de soutenir le processus de ratification et de mise en œuvre de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées par les pays qui ne l'ont pas encore ratifiée ou mise en œuvre;

98.

souligne que la communauté internationale a attiré l'attention sur la priorité que constitue la situation des femmes handicapées; rappelle les conclusions du haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme selon lesquelles il conviendrait de développer les politiques et programmes de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles handicapées grâce à un partenariat étroit avec celles-ci, tout en reconnaissant leur autonomie, et avec les organisations de personnes handicapées; souligne la nécessité d'un contrôle régulier des institutions et d'une formation appropriée des soignants; demande que l'Union européenne intègre la lutte contre la discrimination fondée sur un handicap dans ses politiques d'action extérieure, de coopération et d'aide au développement, y compris l'IEDDH;

Droits des femmes et des jeunes filles

99.

rappelle que le prix Sakharov 2014 a été décerné au docteur Denis Mukwege pour son engagement sans faille en faveur des victimes de violences sexuelles et de la promotion continue des droits des femmes, ce qui a sensibilisé davantage au recours, en tant qu'armes de guerre, à la violence et aux mutilations génitales à l'encontre des enfants, des filles et des femmes; condamne avec fermeté toutes les formes d'agression sexuelle et de violence à l'encontre des femmes, des filles et des enfants, en particulier le recours aux violences sexuelles en tant qu'arme de guerre, de même que les mutilations génitales, les mariages avant la puberté, précoces ou forcés, l'esclavage sexuel, le rapt prénuptial et les autres formes de pratiques traditionnelles nocives; souligne, pour les femmes, les filles et les enfants agressés lors de conflits, le besoin d'avoir accès à des soins de santé et à un accompagnement psychologique conformément au droit international; prend acte, dans ce contexte, de la lettre de la VP/HR relative à la politique d'aide humanitaire, notamment pour ce qui a trait à la prévention des violences sexuelles et à l'apport d'un soutien approprié aux femmes et d'un accès aux soins de santé et à l'accompagnement psychologique en cas de viol en situation de conflit; invite les États membres du Conseil de l'Europe à signer et à ratifier la convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique;

100.

insiste sur la nécessité pour le SEAE de procéder à l'échange de bonnes pratiques afin de remédier au manque d'accès à la justice pour les victimes de crimes liés à la violence sexuelle; condamne fermement le manque d'accès des femmes à la justice dans les pays tiers, en particulier lorsqu'elles sont victimes de violences fondées sur le genre; demande à la Commission de participer activement aux poursuites contre ces crimes engagées dans des pays tiers et, dans certains cas, par des États membres; demande instamment à la Commission de travailler de concert avec le SEAE pour améliorer le soutien offert aux victimes, pour intégrer des interventions relatives à la violence fondée sur le genre dans les actions humanitaires de l'Union et de donner la priorité aux actions humanitaires de l'Union luttant de façon ciblée contre la violence fondée sur le genre et la violence sexuelle dans les conflits; se félicite de l'engagement pris par l'Union de donner suite au Sommet mondial pour mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits, organisé à Londres en juin 2014, et presse par conséquent la Commission d'agir concrètement;

101.

déplore le manque de politiques de prévention de la violence fondée sur le genre, le défaut de soutien aux victimes et le fort taux d'impunité pour les auteurs de ces violences dans un grand nombre de pays; demande au SEAE d'échanger avec les pays tiers les bonnes pratiques en matière de procédures législatives et de programmes de formation pour les agents de police, le personnel judiciaire et les fonctionnaires; demande instamment que l'Union soutienne les organisations de la société civile qui, dans les pays tiers, œuvrent à la défense des droits de l'homme et à la promotion de l'égalité de genre et qu'elle collabore étroitement avec des organisations internationales actives dans le domaine de l'égalité hommes-femmes, comme l'OIT, l'OCDE, l'ONU et l'Union africaine, pour créer des synergies et promouvoir l'émancipation des femmes;

102.

se dit profondément préoccupé par l'augmentation de la violence fondée sur le genre dans de nombreuses régions du monde et par la croissance des taux de «féminicide» en Amérique latine, qui se produit dans un contexte de violence généralisée et de discrimination structurelle; condamne fermement toutes les formes de violences fondées sur le genre et le crime odieux qu'est le féminicide, ainsi que l'impunité généralisée dont bénéficient ces crimes, ce qui est susceptible de contribuer à la généralisation de la violence et des assassinats;

103.

exprime sa vive préoccupation quant aux éventuelles violations des droits de l'homme commises vis-à-vis de femmes et de filles dans des camps de réfugiés situés au Moyen-Orient et en Afrique, notamment concernant des cas signalés de violences sexuelles et de traitement inéquitable des femmes et des filles; demande au SEAE de plaider en faveur de règles plus strictes et de bonnes pratiques dans les pays tiers afin de mettre fin aux inégalités parmi les réfugiés, quel que soit leur genre;

104.

déplore que la moitié de la population mondiale soit confrontée à des discriminations salariales, et que les femmes gagnent généralement de 60 à 90 % du revenu moyen des hommes;

105.

invite la Commission, le SEAE et la VP/HR à continuer d'encourager l'émancipation politique et économique des femmes et des filles en inscrivant l'égalité de genre dans l'ensemble de leurs politiques et programmes extérieurs, y compris par des dialogues structurés avec les pays tiers, en abordant publiquement les questions de genre et en dégageant suffisamment de fonds à cette fin; prend acte, avec satisfaction, du nouveau cadre pour l'égalité entre les hommes et les femmes et l'émancipation des femmes 2016-2020 (48); insiste sur la nécessité de focaliser l'attention sur le pilier transversal, dont l'objectif est que la Commission et le SEAE honorent plus efficacement les engagements de l'Union en matière de consolidation des droits des femmes et des filles au travers des relations extérieures;

106.

regrette que des inégalités entre les hommes et les femmes persistent au sein de la classe politique; rappelle que les femmes et les hommes, étant égaux, devraient bénéficier des mêmes droits politiques et libertés civiles et déplore également la sous-représentation des femmes dans le processus décisionnel économique, social et politique; souligne la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de protection pour les femmes défenderesses des droits de l'homme; plaide pour l'introduction d'un système de quotas comme moyen de promouvoir la participation des femmes dans les organes politiques et au processus démocratique, principalement en tant que candidates;

107.

invite l'Union à continuer de soutenir l'émancipation économique, sociale et politique des femmes en tant que moyen de promouvoir un juste exercice de leurs droits et de leurs libertés fondamentales, et à accorder la plus haute importance à l'accès des filles à une éducation de qualité, notamment quand elles sont issues des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées; invite à soutenir la mise en œuvre de l'enseignement professionnel pour les femmes, l'offre de formations supérieures dans les domaines des sciences et des technologies, l'élaboration de programmes de formation sur l'égalité de genre destinés aux professionnels de l'enseignement dans les pays tiers et la lutte contre les stéréotypes dans le matériel éducatif; invite instamment l'Union à intégrer cette priorité dans toutes ses activités diplomatiques, commerciales ou relatives au développement;

108.

souligne la nécessité d'assurer la continuité de l'éducation des filles dans les camps de réfugiés, dans les zones de conflit et dans les régions touchées par la pauvreté extrême et par des problèmes environnementaux tels que la sécheresse et les inondations;

109.

encourage l'Union à continuer d'inclure une action de soutien aux femmes et aux filles dans le cadre des opérations menées au titre de la PSDC ainsi que dans l'architecture de l'ONU pour l'édification de la paix et à poursuivre son action en faveur de l'application et du renforcement des résolutions 1325(2000) (49) et 1820(2008) (50) du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité; invite, à cet égard, l'Union et ses États membres à soutenir à l'échelon international la reconnaissance de la valeur ajoutée par la participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits, ainsi qu'aux opérations de maintien de la paix, d'aide humanitaire et de reconstruction après conflit et aux processus de transition démocratique menant à des solutions politiques durables et stables; souligne également qu'il importe de garantir aux femmes la gamme complète des droits de l'homme et de contribuer à leur émancipation, y compris dans le cadre de l'agenda de l'après-2015 et par le soutien à la déclaration et au programme d'action de Pékin, ainsi qu'à la convention d'Istanbul; se félicite du soutien de l'Union en faveur des résolutions des Nations unies sur les questions de genre, notamment sur le rôle de la liberté d'opinion et d'expression dans l'émancipation des femmes; prend acte, avec satisfaction, des conclusions de la 59e session de la commission des Nations unies sur la condition de la femme (51);

110.

invite la Commission à inclure systématiquement des actions concrètes visant à améliorer la participation des femmes aux processus électoraux dans toutes les missions d'observation électorale de l'Union européenne conformément aux lignes directrices de l'Union en la matière, en tenant compte des conclusions de la conférence des experts électoraux de haut niveau organisée à Bruxelles en avril 2014 et en tirant les enseignements des missions précédentes;

111.

salue les efforts déployés par le SEAE dans les pays tiers pour renforcer la mise en œuvre des obligations et des engagements concernant les droits des femmes au titre de de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, du programme d'action de Pékin ainsi que de la déclaration du Caire sur la population et le développement dans le programme de développement pour l'après-2015;

112.

souligne l'importance de ne pas négliger l'acquis du programme d'action de Pékin sur l'accès à l'éducation et la santé comme droit humain fondamental, et la défense des droits sexuels et génésiques; souligne que le respect universel de la santé et des droits sexuels et génésiques ainsi que l'accès aux services pertinents contribuent à la réduction de la mortalité infantile et maternelle; indique que les services de planning familial, la santé maternelle ainsi que la facilité d'accès aux contraceptifs et à l'avortement en toute sécurité sont des éléments importants qui peuvent être vitaux pour les femmes et les aider à refaire leur vie lorsqu'elles ont été victimes de viol; met l'accent sur l'importance de placer ces politiques au cœur de la coopération au développement avec des pays tiers;

113.

estime que le mariage avant l'âge constitue une violation des droits fondamentaux en matière de droits de l'homme, qu'il influence tous les aspects de la vie des filles concernées, en ce sens qu'il compromet leur éducation, réduit en conséquence leurs possibilités, met en danger leur santé et augmente les risques d'être victime de violences et d'abus;

114.

fait observer avec une vive inquiétude que, depuis les années 1980, le commerce des épouses achetées par correspondance s'est développé à une vitesse alarmante; remarque avec inquiétude qu'il existe plusieurs cas documentés de femmes ayant été attaquées et/ou assassinées après avoir épousé un homme dans le cadre d'un «mariage par correspondance»; déplore le fait qu'un nombre important de filles non pubères apparaissent sur les sites internet d'«achat d'épouses par correspondance» et souligne que il faut qualifier d'agressions sexuelles sur enfant les cas d'exploitation de mineurs à des fins sexuelles;

115.

condamne la pratique de la gestation pour autrui qui va à l'encontre de la dignité humaine de la femme, dont le corps et les fonctions reproductives sont utilisés comme des marchandises; estime que cette pratique, par laquelle les fonctions reproductives et le corps des femmes, notamment des femmes vulnérables dans les pays en développement, sont exploités à des fins financières ou pour d'autres gains, doit être interdite et qu'elle doit être examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme;

Droits de l'enfant

116.

réaffirme qu'il est urgent de ratifier et d'appliquer effectivement partout dans le monde la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant ainsi que ses protocoles facultatifs; invite tous les États à s'engager à éliminer les pires formes de travail des enfants, telles que les définit l'article 3 de la convention no 182 de l'OIT, notamment l'esclavage, la traite des enfants, leur prostitution et les travaux dangereux susceptibles de nuire à leur santé physique et mentale;

117.

se félicite des conclusions du Conseil sur la promotion et la protection des droits de l'enfant (52), adoptées en décembre 2014, et demande à l'Union de continuer à aider les pays partenaires à lutter contre toutes les formes de violence envers les enfants, dont l'exploitation sexuelle, et à renforcer leurs moyens de protection des droits de l'enfant; se félicite de la mise en œuvre à l'échelle mondiale en 2014 du manuel sur les droits de l'enfant mis au point par l'Union européenne et l'Unicef (53); prend acte de la déclaration du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe de mai 2014 sur les droits des enfants intersexués;

118.

renouvelle sa demande à la Commission de proposer une stratégie globale relative aux droits de l'enfant ainsi qu'un plan d'action pour les cinq prochaines années afin d'accorder la priorité aux droits de l'enfant dans les politiques extérieures de l'Union, de soutenir l'action de l'Union en faveur des droits de l'enfant, notamment en contribuant à garantir aux enfants un accès à l'eau, aux infrastructures sanitaires, aux soins de santé et à l'éducation ainsi qu'en assurant la réhabilitation et la réintégration des enfants enrôlés dans des groupes armés, en supprimant le travail des enfants, les mauvais traitements, l'accusation de sorcellerie pour les enfants, la traite, le mariage forcé et l'exploitation sexuelle d'enfants et en venant en aide aux enfants dans les conflits armés en leur garantissant l'accès à l'éducation dans les zones de conflits et dans les camps de réfugiés; invite la VP/HR à lui rendre compte annuellement des résultats obtenus en ce qui concerne les actions extérieures de l'Union visant les enfants; se félicite de la campagne «Des enfants, pas des soldats» et invite l'Union et ses États membres à renforcer leur soutien en vue de mettre un terme d'ici à 2016 au recrutement de mineurs par des forces armées officielles et à leur utilisation dans les conflits;

119.

salue la coopération de l'Union avec l'Unicef, qui a débouché sur la création d'un manuel pour l'intégration des droits de l'enfant dans la coopération au développement et dans le soutien qu'elle apporte aux principaux objectifs du Millénaire pour le développement et aux programmes de protection des enfants visant à faire respecter les droits des enfants, en particulier dans des contextes délicats, ainsi que la coopération avec l'UNRWA;

120.

salue la coopération active de l'Union avec plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies œuvrant en faveur des droits économiques, sociaux et culturels, dont le rapporteur spécial sur le droit à l'eau potable et à l'assainissement, le rapporteur spécial sur le droit à l'éducation, le rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, le rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme ainsi que le rapporteur spécial sur le logement convenable; constate avec satisfaction que la promotion des droits économiques, sociaux et culturels a été renforcée dans le programme indicatif pluriannuel de l'IEDDH pour la période 2014-2017, dont l'objectif est notamment de contribuer à renforcer les syndicats, à sensibiliser aux problèmes liés aux rémunérations, à protéger le patrimoine, à promouvoir l'intégration sociale grâce à l'émancipation économique ainsi qu'à réduire la discrimination économique et la violence sur le lieu de travail;

Consolidation de la démocratie dans le monde

121.

souligne la volonté de l'Union de respecter les droits de l'homme et les valeurs démocratiques et d'encourager ce respect dans ses relations internationales; rappelle que les régimes démocratiques se caractérisent non seulement par l'organisation d'élections libres et régulières, mais également par la liberté de parole, de la presse et d'association, l'état de droit et l'obligation de rendre des comptes, l'indépendance de la justice et une administration impartiale, entre autres aspects; souligne que la démocratie et les droits de l'homme sont inextricablement liés et se renforcent mutuellement, comme l'a rappelé le Conseil dans ses conclusions du 18 novembre 2009 sur le soutien à la démocratie dans le cadre des relations extérieures de l'Union européenne; salue le fait que le nouveau plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie accorde davantage d'attention aux actions de soutien à la démocratie;

Défendre la liberté d'expression et renforcer la société civile

122.

rappelle que la liberté d'expression est une composante essentielle de toute société démocratique car elle favorise une culture du pluralisme qui encourage la société civile et les citoyens à demander des comptes à leurs autorités et à leurs dirigeants tout en contribuant au respect de l'état de droit; demande donc instamment à l'Union d'intensifier son action en faveur de la liberté d'expression dans le cadre de ses politiques et de ses instruments extérieurs;

123.

invite de nouveau l'Union et ses États membres à mieux surveiller toutes les formes de restriction à la liberté d'expression et des médias dans les pays tiers et à les condamner systématiquement et sans délai, même lorsqu'elles sont imposées à des fins légitimes telle que la lutte contre le terrorisme, la sécurité d'État ou la répression d'infractions; souligne qu'il importe de veiller à l'application effective des orientations de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'homme relatives à la liberté d'expression en ligne et hors ligne et de suivre régulièrement leur impact; rappelle que l'Union poursuit l'objectif d'assurer et de protéger l'accès non discriminatoire à l'information et la liberté d'expression de chacun, à la fois en ligne et hors ligne;

124.

estime qu'en rendant accessibles autant que possible les informations, les technologies de l'information et de la communication (TIC) offrent des possibilités de renforcer les droits de l'homme, les pratiques démocratiques et le développement social et économique; insiste en outre sur la contribution des TIC aux actions des organisations de la société civile, notamment sous les régimes non démocratique; s'inquiète des usages que certains régimes autoritaires font des TIC, qui représentent une menace croissante pour les défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie; insiste sur la nécessité d'un soutien accru pour promouvoir la liberté des médias, protéger les journalistes et les blogueurs indépendants, réduire le fossé numérique et faciliter un accès sans restriction à l'information; invite la Commission à prêter une attention particulière aux aspects relatifs aux droits de l'homme dans l'exportation des biens à double usage, lors de la révision du système européen de contrôle des exportations;

Soutien de l'Union aux défenseurs des droits de l'homme

125.

regrette que la société civile, dont les défenseurs des droits de l'homme, soit de plus en plus prise pour cible partout dans le monde; est vivement préoccupé par le fait qu'un nombre croissant de pays, tels que la Russie et certains pays d'Asie centrale, adoptent des lois rigoureuses pour restreindre les activités des ONG, en limitant leur accès aux financements étrangers et en mettant en place des exigences lourdes en matière de déclarations et des sanctions sévères en cas d'infraction; rappelle que la liberté de réunion et d'association est un droit essentiel pour toute société démocratique, ouverte et tolérante; réclame de nouveaux efforts en vue de lutter contre les restrictions et les intimidations auxquelles les membres d'organisations de la société civile doivent faire face partout dans le monde; demande que l'Union soit exemplaire dans la protection et la promotion des droits menacés;

126.

constate avec satisfaction que, dans le nouveau plan d'action, la VP/HR a réaffirmé l'engagement de l'Union à donner des moyens d'action aux intervenants locaux et aux organisations de la société civile et souligne que, compte tenu de l'espace de plus en plus restreint qui est le sien, la société civile, notamment les défenseurs des droits de l'homme, doit bénéficier d'une attention et d'une action plus marquées de la part de l'Union; demande donc instamment que l'Union et ses États membres définissent une réponse globale et cohérente aux grands défis auxquels la société civile est aujourd'hui confrontée dans le monde, notamment les défenseurs des droits de l'homme;

127.

demande à l'Union et à ses États membres d'assurer un suivi constant et de dénoncer systématiquement, à chaque niveau du dialogue politique, toute violation de la liberté de réunion et d'association, notamment en cas d'interdictions ou de limitations imposées aux organisations de la société civile et à leurs activités;

128.

demande en outre à l'Union et à ses États membres d'utiliser tous les moyens dont ils disposent pour dénoncer systématiquement les menaces pesant individuellement sur les défenseurs des droits de l'homme et les militants de la société civile, notamment s'ils sont actuellement incarcérés; encourage les délégations de l'Union et le personnel diplomatique des États membres à continuer d'apporter un soutien actif aux défenseurs des droits de l'homme en observant systématiquement leurs procès, en rendant visite aux militants incarcérés et en publiant des déclarations sur les conditions qui sont les leurs, ainsi qu'en luttant contre les violations des droits de l'homme avec leurs homologues concernés; insiste pour que les représentants à haut niveau de l'Union, et notamment la HR/VP, les commissaires, les représentants spéciaux de l'Union et les responsables gouvernementaux des États membres, rencontrent systématiquement les défenseurs des droits de l'homme lorsqu'ils se déplacent dans des pays où la société civile est sous pression;

129.

note avec satisfaction l'assistance apportée par l'Union aux défenseurs des droits de l'homme et à la société civile dans le monde grâce au financement de l'IEDDH; souligne qu'il est particulièrement important de recourir à l'IEDDH pour protéger les défenseurs des droits de l'homme les plus menacés; souligne également que le soutien apporté aux défenseurs des droits de l'homme menacés doit avant tout se fonder sur des critères d'efficacité et éviter de se baser sur des conditions excessivement normatives; demande à la Commission, au SEAE et aux délégations de l'Union de veiller à ce que les moyens financiers destinés aux défenseurs des droits de l'homme soient utilisés à bon escient;

Soutenir les processus électoraux et la consolidation de l'état de droit, l'indépendance de la justice et une administration impartiale dans les pays tiers

130.

salue les huit missions d'observation électorale et les huit missions d'experts électoraux déployées par l'Union dans le monde en 2014; réaffirme sa satisfaction à l'égard du soutien constant apporté par l'Union aux processus électoraux ainsi que de l'assistance électorale et du soutien qu'elle apporte aux observateurs nationaux;

131.

rappelle qu'il importe d'assurer un suivi correct des rapports et des recommandations des missions d'observation électorale de manière à améliorer leur impact et à renforcer le soutien de l'Union aux normes démocratiques dans les pays concernés;

132.

recommande que l'Union intensifie son action afin de définir une approche plus globale des processus de démocratisation, dont la tenue d'élections libres et régulières n'est qu'une des composantes, afin de contribuer de manière positive, partout dans le monde, à la consolidation des institutions démocratiques et de la confiance de la population à l'égard des processus électoraux;

133.

constate avec satisfaction, à cet égard, le lancement, en 2014, de la deuxième génération de projets pilotes portant sur le soutien à la démocratie par 12 délégations de l'Union sélectionnées à cet effet, à la suite de l'engagement pris dans les conclusions du Conseil de novembre 2009 et dans le plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie de 2012; souligne avec force l'importance de ces projets pilotes pour parvenir à une meilleure cohérence de l'action de soutien à la démocratie dans le cadre des politiques et instruments extérieurs de l'Union;

134.

salue l'engagement pris par la Commission, le SEAE et les États membres, dans le nouveau plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie, à l'égard d'une action plus marquée et plus systématique auprès des organismes de gestion électorale, des institutions parlementaires, des ONG locales, des défenseurs des droits de l'homme et des organisations de la société civile des pays tiers, afin de les associer plus étroitement à la surveillance des élections et de leur donner davantage de moyens d'action et, par conséquent, de consolider les processus démocratiques;

135.

rappelle que l'expérience acquise par l'Union européenne, les hommes politiques, les universitaires, les médias, les ONG et la société civile concernant les processus de passage à la démocratie dans le cadre des politiques d'élargissement et de voisinage pourrait contribuer de manière positive à l'identification de bonnes pratiques susceptibles d'aider à consolider d'autres processus de démocratisation dans le monde;

136.

rappelle que la corruption constitue une menace pour la jouissance des droits de l'homme à conditions égales et qu'elle nuit aux processus démocratiques tels que l'état de droit ou la bonne administration de la justice; rappelle également que l'Union a demandé une compétence exclusive pour la signature de la convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC);

137.

estime que l'Union doit mettre l'accent, dans le cadre de toutes les plateformes de dialogue avec les pays tiers, sur l'importance de la transparence et de l'accessibilité, de l'intégrité, de la responsabilité et de la bonne gestion des affaires publiques, des finances publiques et des biens publics, ainsi que l'indique la CNUCC; est persuadé que, sous toutes ses formes, la corruption corrompt les principes démocratiques et nuit au développement économique et social; invite à donner suite à sa demande d'une meilleure surveillance du respect de la CNUCC et, aussi, de l'observation convenable des recommandations de l'OCDE; juge que l'Union devrait aider les pays tiers de manière plus cohérente et plus systématique à lutter contre la corruption en leur apportant son expertise pour la mise en place et la consolidation d'institutions indépendantes et efficaces de lutte contre la corruption, y compris grâce à une coopération anticipatrice avec le secteur privé; recommande également de développer des mécanismes financiers novateurs afin de renforcer la lutte contre tous les types de corruption; prend acte, à cet égard, de l'appel à l'échelon international pour une meilleur réglementation des transactions financières;

138.

est d'avis que l'Union doit renforcer son action en vue de promouvoir l'état de droit et l'indépendance de la justice au niveau bilatéral et multilatéral; encourage l'Union à soutenir la bonne administration de la justice dans le monde en apportant son aide aux processus de réformes législatives et institutionnelles dans les pays tiers; encourage également les délégations de l'Union et les ambassades des États membres à continuer d'observer systématiquement les procès afin d'encourager l'indépendance de la justice;

Le renforcement de l'action du Parlement européen sur le terrain des droits de l'homme

139.

se félicite du réexamen des recommandations à l'usage des délégations interparlementaires du Parlement européen sur la promotion des droits de l'homme et de la démocratie, réalisé par la Conférence des présidents des délégations en collaboration avec la sous-commission des droits de l'homme; recommande, dans ce contexte, de soulever de manière plus systématique et transparente les problèmes liés aux droits de l'homme, et notamment les cas particuliers cités dans des résolutions du Parlement, lors de visites des délégations dans les pays tiers, et de rendre compte des mesures prises à la sous-commission des droits de l'homme par écrit et, si cela se justifie du point de vue politique, par une séance de compte rendu spécifique;

140.

souligne qu'il est nécessaire de poursuivre la réflexion concernant les moyens les mieux adaptés de maximiser la crédibilité, la visibilité et l'efficacité de ses résolutions relatives à des atteintes aux droits de l'homme, à la démocratie et à l'état de droit;

141.

encourage les discussions relatives à l'intégration des différents outils dont il dispose en matière de promotion et de soutien des droits de l'homme dans un seul document stratégique qui serait adopté en séance plénière;

o

o o

142.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au représentant spécial de l'Union européenne pour les droits de l'homme, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Conseil de sécurité des Nations unies, au Secrétaire général des Nations unies, au président de la 70e Assemblée générale des Nations unies, au président du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme ainsi qu'aux chefs des délégations de l'Union européenne.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2014)0070.

(2)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-11855-2012-INIT/fr/pdf

(3)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9647-2014-INIT/fr/pdf

(4)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-11491-2013-INIT/fr/pdf

(5)  http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/201203/ 20120329ATT42170/20120329ATT42170EN.pdf

(6)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-10152-2015-INIT/fr/pdf

(7)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-10897-2015-INIT/fr/pdf

(8)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-13201-2015-INIT/fr/pdf

(9)  http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/FR/foraff/130244.pdf

(10)  http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?l=FR&f=ST%2015559%202014%20INIT

(11)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/fr/TXT/?uri=CELEX:32015D0260

(12)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9242-2015-INIT/FR/pdf

(13)  http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1325(2000)&referer=/english/&Lang=F

(14)  JO C 236 E du 12.8.2011, p. 69.

(15)  JO C 33 E du 5.2.2013, p. 165.

(16)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2012)0470.

(17)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0274.

(18)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0394.

(19)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2013)0420.

(20)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0252.

(21)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0079.

(22)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0259.

(23)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0206.

(24)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0076.

(25)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0272.

(26)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0288.

(27)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0317.

(28)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0350.

(29)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0348.

(30)  http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/key_documents/2014/20141008-strategy-paper_fr.pdf

(31)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A52011DC0200

(32)  http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2011:0303:FIN:FR:PDF

(33)  http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G14/082/53/PDF/G1408253.pdf? OpenElement

(34)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0274.

(35)  https://www.unfpa.org/sites/default/files/pub-pdf/UNFPA_UNICEF_FGM_14_Report_FR_PDA_WEB.pdf

(36)  http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G14/086/06/PDF/G1408606.pdf? OpenElement

(37)  https://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/hr/news53.pdf

(38)  http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/key_documents/2014/20141008-strategy-paper_fr.pdf

(39)  http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2014:077:0027:0043:FR:PDF

(40)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0274.

(41)  http://www.ohchr.org/Documents/Publications/GuidingPrinciplesBusinessHR_fr.pdf

(42)  http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/69/2

(43)  JO L 101 du 15.4.2011, p. 1.

(44)  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX: 52012DC0286&from =EN

(45)  http://www.coe.int/fr/web/portal/10-october-against-death-penalty

(46)  http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-6129-2012-INIT/fr/pdf

(47)  http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/foraff/137584.pdf

(48)  http://europa.eu/rapid/press-release_IP-15-5690_en.pdf

(49)  http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1325(2000)&referer=/english/&Lang=F

(50)  http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/1820(2008)&referer=/english/&Lang=F

(51)  http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=E/2015/27&referer=/english/&Lang=F

(52)  http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?l=FR&f=ST%2015559%202014%20INIT

(53)  http://www.unicef.org/eu/crtoolkit/downloads/Child-Rights-Toolkit-Web-Links_FR.pdf


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/176


P8_TA(2015)0471

Vingtième anniversaire de l'accord de paix de Dayton

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le vingtième anniversaire de l'accord de paix de Dayton (2015/2979(RSP))

(2017/C 399/20)

Le Parlement européen,

vu l'accord de paix de Dayton, son cadre général et ses douze annexes,

vu ses résolutions du 7 juillet 2005 (1), du 15 janvier 2009 (2) et du 9 juillet 2015 (3) sur Srebrenica,

vu l'avis de la commission de Venise du 11 mars 2005 sur la réforme constitutionnelle en Bosnie-Herzégovine,

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que l'accord de paix de Dayton a été signé le 14 décembre 1995 à Paris et a mis fin à la guerre la plus sanglante que l'Europe ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale;

B.

considérant que l'accord a mis fin à la guerre mais n'a pas permis de créer un État fonctionnel et autonome, et que la structure institutionnelle du pays est excessivement complexe et s'est avérée inefficace;

1.

rappelle l'importance de la signature de l'accord de paix de Dayton, salue la mémoire de toutes les malheureuses victimes de la guerre en Bosnie-Herzégovine et présente ses sincères condoléances aux familles de ceux qui ont perdu la vie;

2.

constate avec regret que, vingt ans après la fin de la guerre et la mise en place d'un accord-cadre général exposant les principaux aspects du processus de retour à la paix et ébauchant les futurs contours du pays, les gouvernements successifs ont échoué à construire un État pleinement fonctionnel et autonome;

3.

se félicite des résultats obtenus en ce qui concerne le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leur propre pays (PDI), la reconstruction et la restitution des biens, conformément aux dispositions de l'annexe VII de l'accord de Dayton; insiste sur la nécessité d'une mise en œuvre complète de l'annexe et de la stratégie y afférente afin de garantir un retour durable et des solutions équitables, globales et durables aux personnes déplacées dans leur propre pays, aux réfugiés et aux autres personnes touchées par la guerre; souligne à cet égard la nécessité du retour durable des Croates, des Bosniaques et d'autres dans la Republika Srpska; souligne la nécessité de réaliser des progrès en vue d'améliorer l'intégration socio-économique des personnes retournées dans leur lieu d'origine; réclame une meilleure coordination des efforts à tous les niveaux et demande qu'une plus grande attention soit accordée aux personnes déplacées les plus vulnérables, notamment les Roms et les femmes victimes de violence; constate avec regret que, selon le Comité international de la Croix-Rouge, il reste encore près de 7 000 personnes portées disparues dont on ignore quel a été leur destin;

4.

reconnaît la transformation positive que la Bosnie-Herzégovine a connue au cours de ces vingt dernières années, passant d'un pays déchiré par la guerre, en émergeant à peine, à un État aspirant à devenir membre de l'Union européenne;

5.

réaffirme l'attachement de l'Union à la perspective européenne et à la poursuite du processus d'adhésion de la Bosnie-Herzégovine et de tous les pays des Balkans occidentaux; estime que la coopération régionale et l'intégration européenne constituent la meilleure manière d'encourager la réconciliation et de surmonter la haine et les divisions;

6.

invite les autorités à profiter de l'occasion du vingtième anniversaire de l'accord de paix de Dayton comme une incitation à faire avancer les réformes nécessaires — en particulier au vu de la future demande d'adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l'Union; rappelle qu'il convient en priorité de répondre aux besoins socioéconomiques des citoyens, ainsi que de mettre en place un mécanisme de coordination efficace concernant les affaires de l’Union; rappelle qu'il est tout aussi essentiel de poursuive en parallèle les réformes constitutionnelles et politiques et la démocratisation du système politique, qui permettront de déboucher sur une véritable égalité et sur une représentation démocratique des trois peuples constitutifs et de tous les citoyens du pays; souligne que tous les citoyens de Bosnie-Herzégovine doivent avoir les mêmes chances d'être élus à tous les niveaux de décision politique;

7.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des États membres, aux gouvernements et aux parlements de Bosnie-Herzégovine et de ses entités, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des pays des Balkans occidentaux.


(1)  JO C 157 E du 6.7.2006, p. 468.

(2)  JO C 46 E du 24.2.2010, p. 111.

(3)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0276.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/178


P8_TA(2015)0472

Exportations d'armes: mise en œuvre de la position commune 2008/944/PESC

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur les exportations d'armements: mise en œuvre de la position commune 2008/944/PESC (2015/2114(INI))

(2017/C 399/21)

Le Parlement européen,

vu la position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008 définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d'équipements militaires (ci-après dénommée «la position commune») (1),

vu le réexamen de la position commune réalisé par le groupe «Exportations d'armes conventionnelles» (COARM) du Conseil,

vu le seizième rapport annuel du Conseil établi en application de l'article 8, paragraphe 2, de la position commune 2008/944/PESC du Conseil définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d'équipements militaires (2),

vu la décision 2012/711/PESC du Conseil du 19 novembre 2012 concernant le soutien des activités de l'Union visant à promouvoir, auprès des pays tiers, le contrôle des exportations d'armements et les principes et critères de la position commune 2008/944/PESC,

vu la stratégie de l'Union européenne contre la prolifération des armes de destruction massive du 9 décembre 2003,

vu la stratégie européenne de sécurité «Une Europe sûre dans un monde meilleur», adoptée par le Conseil européen le 12 décembre 2003,

vu le traité sur le commerce des armes (TCA) adopté par l'Assemblée générale des Nations unies le 2 avril 2013 (3),

vu sa résolution du 5 février 2014 sur la ratification du traité sur le commerce des armes (4),

vu sa résolution du 21 mai 2015 sur l'incidence des évolutions des marchés européens de la défense sur les capacités de sécurité et de défense en Europe (5), et notamment ses paragraphes 4, 10, 18, 19, 20 et 21,

vu la décision 2013/768/PESC du Conseil du 16 décembre 2013 concernant les activités de l'Union européenne en faveur de la mise en œuvre du traité sur le commerce des armes, dans le cadre de la stratégie européenne de sécurité (6),

vu le règlement (CE) no 428/2009 du Conseil du 5 mai 2009 instituant un régime communautaire de contrôle des exportations, des transferts, du courtage et du transit de biens à double usage (7), tel que modifié par le règlement (UE) no 599/2014, et vu la liste des biens à double usage figurant à l'annexe I dudit règlement,

vu la communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen du 24 avril 2014 intitulée «Réexamen de la politique de contrôle des exportations: garantir la sécurité et la compétitivité dans un monde en mutation» (COM(2014)0244),

vu la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission du 12 juin 2014 sur l'examen du système de contrôle des exportations de biens à double usage,

vu les conclusions du Conseil du 21 novembre 2014 sur le réexamen de la politique de contrôle des exportations,

vu sa résolution du 8 septembre 2015 concernant les droits de l'homme et la technologie: incidences des systèmes d'intrusion et de surveillance sur les droits de l'homme dans les pays tiers (8),

vu la directive 2009/43/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009 simplifiant les conditions des transferts de produits liés à la défense dans la Communauté (9),

vu la stratégie de l'Union européenne de lutte contre l'accumulation et le trafic illicites d'armes légères et de petit calibre (ALPC) et de leurs munitions, adoptée par le Conseil européen réuni les 15 et 16 décembre 2005, et l'action commune 2002/589/PESC du Conseil du 12 juillet 2002 relative à la contribution de l'Union européenne à la lutte contre l'accumulation et la diffusion déstabilisatrices des armes légères et de petit calibre, et abrogeant l'action commune 1999/34/PESC,

vu la position commune 2003/468/PESC du Conseil du 23 juin 2003 sur le contrôle du courtage en armements (10),

vu la version mise à jour de la liste commune des équipements militaires de l'Union européenne adoptée par le Conseil le 9 février 2015,

vu le guide d'utilisation de la position commune 2008/944/PESC du Conseil définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d'équipements militaires,

vu l'arrangement de Wassenaar du 12 mai 1996 relatif au contrôle des exportations d'armes conventionnelles et de biens et technologies à double usage, et les listes de ces biens et technologies et des munitions, mises à jour en 2015 (11),

vu les décisions de la 19e réunion plénière de l'arrangement de Wassenaar relatif au contrôle des exportations des armes conventionnelles et des biens et technologies à double usage, organisée à Vienne les 3 et 4 décembre 2013,

vu le règlement (CE) no 1236/2005 du Conseil du 27 juin 2005 concernant le commerce de certains biens susceptibles d'être utilisés en vue d'infliger la peine capitale, la torture ou d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,

vu la communication de la Commission du 28 avril 2015 au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions sur le programme européen en matière de sécurité (COM(2015)0185),

vu le consensus européen pour le développement, adopté le 24 février 2006,

vu la communication de la Commission du 13 octobre 2011 au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, intitulée «Accroître l'impact de la politique de développement de l'UE: un programme pour le changement» (COM(2011)0637),

vu les objectifs de développement durable, en particulier l'objectif 16, cible 16.4, qui invite les États à réduire nettement les flux illicites d'armes;

vu la décision 2014/512/PESC du Conseil concernant des mesures restrictives eu égard aux actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine,

vu l'article 42 du traité sur l'Union européenne (traité UE) et l'article 346 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (traité FUE),

vu le traité des Nations unies sur le commerce des armes, entré en vigueur le 24 décembre 2014,

vu la résolution 24/35 du 8 octobre 2013 du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur l'incidence des transferts d'armes sur les droits de l'homme dans les conflits armés (12),

vu l'article 52 et l'article 132, paragraphe 2, de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires étrangères (A8-0338/2015),

A.

considérant que la situation mondiale en matière de sécurité autour de l'Union européenne a considérablement évolué, notamment dans son voisinage méridional et oriental;

B.

considérant que l'article 51 de la charte des Nations unies consacre le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective;

C.

considérant que, dans l'intérêt de la stabilité internationale, il importe de fournir des moyens de dissuasion en se fondant sur des analyses au cas par cas, dans le plein respect de l'article 51 de la charte des Nations unies et du quatrième critère de la position commune, qui porte sur la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales;

D.

considérant que la dissémination incontrôlée d'armes représente un risque sérieux pour la paix et la sécurité, les droits de l'homme et le développement durable; que dans le monde, chaque minute, une personne meurt du fait de la violence armée et que 15 armes nouvelles sont fabriquées dans le même laps de temps;

E.

considérant que la réglementation du commerce international des armes est par définition un objectif global; considérant que l'Union est tenue de veiller à la cohérence de l'ensemble de son action extérieure dans le cadre de ses politiques en matière de relations extérieures afin de promouvoir la démocratie et l'état de droit, prévenir les conflits, éradiquer la pauvreté, favoriser le dialogue interculturel et préserver la stabilité et la sécurité internationales; considérant que, pendant la période 2010-2014, les États membres de l'Union ont été à l'origine de 25,4 % du volume des livraisons effectives mondiales (13) des principales armes conventionnelles;

F.

considérant qu'en vertu du traité de Lisbonne, l'éradication de la pauvreté est l'objectif principal de la politique de développement de l'Union et qu'elle constitue également l'une des priorités de son action extérieure en faveur d'un monde plus stable et prospère; considérant que l'approvisionnement en armes des pays en conflit augmente non seulement le risque d'escalade de la violence, mais qu'il exerce également une influence négative sur les possibilités de développement de ces pays, comme le démontrent les rapports des organisations humanitaires qui ont évalué le phénomène (14);

G.

considérant que les États membres de l'Union ont exporté des armements pour une valeur totale de 36,7 milliards d'EUR en 2013, dont 26 milliards d'EUR vers des pays tiers; qu'à titre de comparaison, le bilan total de l'instrument européen de voisinage pour la période 2014-2020 est de 15,4 milliards d'EUR; que la part des États membres de l'Union dans le total des exportations d'armements s'élevait à 30 %; qu'il est difficile d'attribuer ces flux commerciaux à des intérêts directs de l'Union en matière de sécurité;

H.

considérant que la position commune 2008/944/PESC est un cadre juridiquement contraignant qui définit huit critères concernant l'exportation d'armes conventionnelles que les États membres de l'Union doivent appliquer à leurs décisions en matière d'autorisation; qu'il convient de tenir dûment compte de la position commune, particulièrement dans le cadre du développement d'un marché européen de la défense et d'une base industrielle et technologique de défense européenne;

I.

considérant que les pays tiers suivants se sont officiellement engagés à respecter les critères et les principes de la position commune: l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, l'Islande, le Canada, le Monténégro et la Norvège;

Situation mondiale en matière de sécurité et exportations d'armements

1.

est profondément préoccupé par la propagation des conflits armés, notamment en Ukraine, en Syrie, en Iraq, en Libye et au Yémen, ainsi que par tous les conflits internationaux, qui, dans le contexte d'une mondialisation croissante, compromettent la stabilité et la sécurité internationales et ont rendu le voisinage de l'Union moins stable et moins sûr; observe que les transferts d'armements vers des États en situation de conflit peuvent avoir contribué à ces conflits;

2.

juge regrettable que les événements survenus ces deux dernières années aient montré que les armes finissent parfois entre les mains de terroristes, de régimes répressifs, de pays où les enfants sont susceptibles d'être enrôlés ou utilisés dans des hostilités, de régimes qui entretiennent des rapports troubles avec le terrorisme international ou qui mènent une politique intérieure ou extérieure agressive et estime qu'il est dès lors nécessaire d'adopter un régime efficace de contrôle des exportations d'armements; condamne l'utilisation d'armes dans le but d'alimenter l'insécurité et les conflits armés, tant internes qu'externes, ou de soutenir la répression interne, les conflits régionaux ou de graves violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales; déplore également que le commerce illicite des armes continue d'être une activité lucrative de grande ampleur;

3.

déplore qu'environ un demi-million (15) de personnes meurent chaque année des suites de la violence armée, que ce soit dans des conflits armés ou dans des circonstances criminelles;

4.

réaffirme que l'adhésion à la position commune est essentielle à l'application des principes et des valeurs de l'Union, particulièrement dans le domaine du droit international en matière de droits de l'homme et du droit humanitaire international, ainsi qu'à l'exercice des responsabilités qui lui incombent en matière de sécurité régionale et mondiale;

5.

fait observer que les États membres de l'Union sont de grands exportateurs mondiaux d'armements, leurs exportations mondiales représentant 36,711 milliards d'EUR en 2013, dont 10,735 milliards d'EUR entre les États membres et 25,976 milliards d'EUR vers des pays tiers, selon le 16e rapport annuel; réaffirme que l'article 10 de la position commune dispose que la prise en considération, par les États membres, d'intérêts économiques, commerciaux et industriels ne doit pas affecter l'application des huit critères régissant les exportations d'armements;

6.

regrette toutefois que l'article 10 soit souvent négligé, d'autant plus que les entreprises européennes du secteur de la défense compensent de plus en plus la réduction de leur chiffre d'affaires en Europe par des exportations hors de l'Union; s'inquiète au plus haut point des conséquences pour la sécurité et la défense de l'Union qu'induit le transfert de connaissances et de technologies sensibles vers des pays tiers, qui représente un risque accru de dépendance vis-à-vis de pays tiers aux intérêts stratégiques divergents, tels que la Russie;

7.

rappelle que l'industrie de la défense devrait être un instrument assurant la défense et la sécurité des États membres, de manière à établir un régime de sécurité de l'approvisionnement dans l'Union, tout en contribuant à la mise en œuvre d'une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et d'une politique de sécurité et de défense commune (PSDC) renforcées, éléments importants qui contribuent à garantir la stabilité et la sécurité mondiales; reconnaît que les exportations d'armements ont contribué à renforcer et à développer davantage la base industrielle et technologique de défense européenne, ce qui a joué un rôle important dans toute une série d'innovations et de développements technologiques;

8.

reconnaît la légitimité des exportations effectuées dans le strict respect des critères établis par l'article 4, point c), de la position commune 2008/944/PESC, lorsqu'elles répondent à des demandes et des requêtes introduites auprès de l'Union, conformément au droit de légitime défense; soutient la fourniture d'armements défensifs en cas de légitime défense; prend note de la décision qu'ont prise certains États membres de fournir des armements défensifs aux peshmergas du Kurdistan iraquien et à l'Ukraine; relève que les États membres ne coordonnent pas leurs actions;

9.

souligne que, si les refus et les suspensions d'autorisations faisant suite à des embargos ou des conflits sont des signes positifs, ils montrent également que la politique d'exportation de l'Union ne se construit qu'en réaction à une situation donnée; considère que, selon la position commune, une évaluation plus poussée des risques spécifiques liés aux pays bénéficiaires et des intérêts de l'Union en matière de sécurité serait nécessaire avant de délivrer une autorisation;

10.

fait observer que les risques découlant du détournement, du trafic et du stockage d'armements et d'explosifs s'accroissent et demeurent un problème à résoudre; met l'accent sur le risque que les armements provenant de pays tiers qui connaissent des niveaux élevés de corruption puissent être réintroduits en Europe à cause du renforcement de la contrebande et du trafic d'armes, ainsi que de l'absence de contrôles aux points d'entrée (ports, etc.), mettant ainsi en péril la sécurité des citoyens, comme l'a récemment souligné un rapport d'Europol (16);

11.

souligne que le contrôle des exportations d'armements fait partie intégrante de la politique étrangère et de sécurité de l'Union et qu'il doit reposer sur les principes inscrits à l'article 21 du traité UE, notamment la promotion de la démocratie et de l'état de droit, la préservation de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale; rappelle qu'il est fondamental de veiller à la cohérence entre les exportations d'armements et la crédibilité de l'Union dans son rôle de défenseur mondial des droits de l'homme; est profondément convaincu qu'une mise en œuvre plus efficace des huit critères de la position commune ferait progresser de manière significative la PESC comme la PSDC; demande que la nouvelle stratégie globale de l'Union sur la politique étrangère et de sécurité prenne dûment en considération la question des exportations d'armements à la lumière de la nouvelle donne en matière de sécurité ainsi que des risques et des menaces envers les intérêts en matière de sécurité de l'Union qui y sont associés;

12.

déplore que les transferts d'armements illégitimes, illicites et non réglementés continuent d'entraver la stabilité politique et le développement démocratique, social et économique dans certaines régions du monde; reconnaît que l'interprétation cohérente et la mise en œuvre effective du huitième critère de la position commune 2008/944/PESC contribueraient de manière décisive à la réalisation des objectifs de la cohérence des politiques de développement de l'Union; demande qu'une attention permanente soit accordée au huitième critère afin d'évaluer les éventuelles répercussions négatives des dépenses militaires sur les perspectives de développement des pays destinataires les plus pauvres;

Le traité sur le commerce des armes

13.

se félicite de l'entrée en vigueur du TCA; salue les activités d'information et de sensibilisation menées par l'Union pour promouvoir la ratification et la mise en œuvre universelles du TCA et demande que des efforts soutenus soient consentis à cet égard, notamment envers des pays qui sont de grands marchands d'armes; prie instamment les États membres qui n'ont pas encore ratifié le TCA de le faire le plus rapidement possible; reconnaît que si le TCA représente une avancée positive, il comporte encore des limites et des ambiguïtés (concepts flous, exceptions aux obligations d'établissement de rapport, absence d'un régime de sanctions);

14.

se félicite du succès de la première conférence des États parties qui s'est tenue à Cancún du 24 au 27 août 2015, mais souligne qu'aucun accord n'a été trouvé concernant le modèle à utiliser pour les rapports annuels; estime que le traité ne sera un vrai succès que lorsqu'il sera possible de le promouvoir universellement et lorsque seront établis des mécanismes contraignants ou de sanction qui devront être utilisés en cas de non-application des règles établies;

15.

se félicite de l'exigence selon laquelle les États parties au TCA doivent tenir compte, dans le processus d'octroi de licences, du risque que les armes susceptibles d'être transférées soient utilisées pour commettre ou faciliter de graves actes de violence à caractère sexiste ou de graves actes de violence dirigés contre des femmes et des enfants; invite les États membres à renforcer les termes de la position commune concernant les violences à caractère sexiste ou les actes de violence graves dirigés contre des femmes et des enfants;

16.

se félicite du fait que l'Union européenne dispose d'un cadre juridiquement contraignant unique au monde grâce auquel le contrôle des exportations d'armements est assuré, y compris dans les régions en crise et dans les pays présentant un bilan douteux en matière de respect des droits de l'homme; salue à cet égard le fait que plusieurs pays européens et tiers aient rejoint le système de contrôle des exportations d'armements sur la base de la position commune;

17.

salue le fait que l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Canada, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, l'Islande, le Monténégro et la Norvège se soient engagés à respecter les critères et les principes de la position commune 2008/944/PESC; fait observer qu'un système spécial d'échange d'informations entre l'Union et les pays tiers alignés est en place depuis 2012;

La position commune

18.

rappelle que la position commune devrait mener à une approche coordonnée du commerce des armes qui ne porte pas atteinte au droit des États membres de mener une politique nationale plus restrictive, comme le précise l'article 3 de la position commune; rappelle en outre que le refus de transférer des technologies militaires ou des armes reste toutefois de la compétence exclusive des États membres et que les normes communes définies dans la position commune doivent être considérées comme le minimum en matière de gestion des transferts de technologie militaire, conformément au considérant 3; souligne que l'harmonisation au niveau européen ne devrait pas servir de prétexte pour affaiblir des règles nationales plus strictes;

19.

appelle les États membres à interpréter les critères de la position commune de manière cohérente et à les appliquer rigoureusement dans tous les cas, sans laisser les considérations politiques et économiques dominer les processus de prise de décision; invite en outre les États membres à annuler les contrats déjà conclus lorsqu'une transaction ne respecte plus la position commune du fait d'un changement très net de la situation;

20.

estime que le vrai problème réside dans une application approximative et une interprétation incohérente de la position commune par les États membres, et considère par conséquent qu'il est crucial que soit recherchée une application homogène et ambitieuse des huit critères; relève à cet égard l'absence de mécanismes de sanction en cas de violation des critères et estime opportun de prévoir des modalités pour procéder à des vérifications indépendantes, ainsi que des mécanismes de sanction en cas de violation de la position commune;

21.

prend note du réexamen de la position commune 2008/944/PESC réalisé par le groupe COARM et de la conclusion selon laquelle la position commune sert de façon adéquate les objectifs fixés par le Conseil et qu'elle est conforme au TCA; relève qu'aucune modification n'a été apportée en dépit de la gravité de la situation en Syrie et en Iraq, de la recrudescence des actes terroristes, des conflits qui secouent le Proche-Orient et l'Afrique du Nord et de l'instabilité qui y règnent, et qui pourraient également avoir des répercussions sur la sécurité de l'Union elle-même;

22.

prend acte de la mise à jour du guide d'utilisation de la position commune du Conseil et de la liste des équipements militaires de l'Union européenne; attend avec intérêt l'adoption d'un nouveau mécanisme d'échange d'informations en ligne par le groupe COARM; se félicite qu'il soit dorénavant fait mention des aspects du TCA qui ne sont pas encore repris dans la position commune et salue les changements apportés aux orientations concernant le septième critère; demande que des efforts soient consentis en particulier en matière d'orientations pour la mise en œuvre efficace du huitième critère;

23.

demande aux États membres de veiller à une application plus stricte des huit critères; estime que les États membres, y compris au niveau européen, au sein du groupe COARM, devraient élargir la portée de leurs évaluations afin d'inclure une étude de la situation dans le pays de destination ainsi que de la technologie militaire en question; encourage les États membres à appliquer des critères nationaux plus stricts;

24.

est préoccupé par l'effet que les menaces de poursuites judiciaires par des entreprises dans certains États membres — que ces menaces soient soit réelles ou perçues — pourraient avoir sur l'examen des demandes d'autorisation d'exportation; rappelle aux États membres que l'application rigoureuse et scrupuleuse des huit critères permet de justifier les refus d'autorisation;

25.

fait observer que le deuxième critère n'oblige les États membres à refuser l'autorisation d'exportation que s'il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires dont l'exportation est envisagée servent à la répression interne; considère que ce critère se prête à une application incohérente des règles communes; préconise de travailler en liaison avec des représentants du Conseil de l'Europe, du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et des organisations de défense des droits de l'homme pour clarifier le deuxième critère;

26.

désapprouve les fréquentes violations des huit critères par divers États membres; regrette qu'il n'existe pas de mécanismes de sanction en cas de non-respect des huit critères par un État membre, ni de projets en ce sens; estime qu'il y a lieu de prévoir des systèmes de vérification indépendants et des mécanismes de sanction en cas de non-respect de la position commune;

27.

prie instamment chacun des États membres d'aborder la notion de risque dans les procédures d'octroi d'autorisations de transfert d'armements en appliquant le principe de précaution, comme c'est la norme pour d'autres domaines tels que le terrorisme, le blanchiment d'argent et la protection de l'environnement;

28.

insiste sur la nécessité de veiller à une politique plus cohérente sur les embargos et de l'appliquer avec effet immédiat; demande aux États membres de clarifier les dispositions nationales et internationales relatives aux exportations d'armes «militaires» et «non militaires», étant donné que ces dispositions pourraient permettre que les transferts d'armes légères contournent les règles en vigueur si ces armes sont décrites comme «non militaires»;

29.

rappelle que le règlement (UE) no 258/2012 du Parlement européen et du Conseil portant application de l'article 10 du protocole des Nations unies contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu vise à contrôler efficacement le transfert d'armes à feu à usage civil; reconnaît la légitimité des exportations d'armes utilisées dans le cadre de la chasse et du tir sportif, destinées à un usage civil, au titre de ce règlement; salue la révision de la législation de l'Union sur les armes à feu (notamment sur la désactivation, les sanctions administratives et les armes de signalisation) et l'intention de renforcer la coopération policière avec les pays voisins en matière de trafic d'armes; demande par conséquent à la Commission de renforcer les capacités d'Europol;

30.

appelle les États membres à intégrer dans la position commune un mécanisme gelant automatiquement les autorisations d'exportation d'armements en vigueur vers les pays contre lesquels un embargo sur les armements européens a été décrété après l'octroi de la licence de contrôle des exportations;

31.

propose d'examiner la possibilité d'appliquer et d'étendre les huit critères au transfert de services liés aux exportations d'armements, comme des services de conseil, et aux activités d'entreprises militaires privées dans des pays tiers ayant leur siège dans l'Union; appelle à une approche unifiée de l'Union sur la question des «arsenaux flottants»;

32.

demande à tous les États membres qui ne sont pas encore en parfaite conformité avec la position commune 2003/468/PESC du Conseil du 23 juin 2003 sur le contrôle du courtage en armements d'expliquer pourquoi ils ne la respectent pas et quelles mesures ils se proposent de prendre, et à quel moment, pour remplir leurs obligations définies par cette position commune; encourage les États membres à inclure les services de transport d'armes et de financement d'armes dans leur législation sur le courtage en armements;

33.

est préoccupé par les détournements possibles des exportations et demande aux États membres de mettre en place un système de contrôle efficace (systèmes de surveillance, clause anti-abus dans les certificats d'utilisation finale et inspections sur place des utilisateurs finaux), notamment de renforcer le personnel affecté à cet effet; estime que la coopération entre États membres, entre les États membres et Europol et Eurojust, ainsi qu'avec les pays tiers doit être renforcée afin de faciliter les poursuites pénales contre les courtiers et les trafiquants effectuant des transferts d'armements illégaux; invite le Conseil à faire davantage correspondre le septième critère à l'article 11 du TCA;

34.

s'inquiète vivement d'un éventuel contournement des contrôles des exportations de l'Union en ayant recours à la production sous licence dans des pays tiers ou à des filiales à l'étranger d'entreprises ayant leur siège dans l'Union; prie instamment le groupe COARM d'examiner cette question de manière approfondie dans son prochain rapport annuel;

35.

réclame une coordination renforcée des travaux du Conseil et du SEAE afin de veiller à ce que les aspects liés à la prévention des conflits, au développement et aux droits de l'homme soient dûment pris en considération; appelle à des consultations régulières entre les groupes de travail COARM et «Droits de l'homme» (COHOM) et demande au groupe COARM de travailler en liaison avec tous les acteurs de l'Union concernés, tels que le Centre de situation et du renseignement de l'Union européenne (INTCEN), le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme et les délégations de l'Union, afin de renforcer encore la cohérence et de partager les informations susceptibles d'être pertinentes pour les décisions d'autorisation de transfert d'armements, en particulier en ce qui concerne les risques dans les pays destinataires envisagés, de façon à améliorer la qualité des décisions prises dans le cadre de la position commune;

Transparence

36.

déplore le retard sans précédent avec lequel le seizième rapport annuel a été adopté;

37.

fait observer que soumettre des observations détaillées signifie fournir des données à la fois sur la valeur financière des autorisations d'exportation d'armements délivrées et sur la valeur financière des exportations réelles, ventilées par destination et par catégorie selon la liste des équipements militaires de l'Union européenne; demande aux autres États membres de s'acquitter de leur obligation de présenter un rapport annuel en fournissant a posteriori leurs données pour le seizième rapport annuel, et en temps voulu pour les suivants;

38.

constate que, si le rapport comporte des informations normalisées concernant les autorisations d'exportation délivrées, il ne contient pas d'informations globales sur les exportations réelles d'armements; prie instamment le Conseil et la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de chercher des moyens d'améliorer le respect de leur obligation de présenter des rapports ainsi que d'accroître la transparence et le contrôle public du cadre de contrôle des exportations, notamment en veillant à ce que les États membres rendent compte de toutes les exportations d'armements; demande de combler cette lacune et de prévoir en conséquence un rapport annuel qui mette en évidence les données réelles d'exportation, ventilées par typologie et destination;

39.

demande l'adoption d'une procédure normalisée de rapports et de transfert des données sur les exportations réelles et les autorisations, comportant un délai, qui soit appliquée et respectée de la même manière dans tous les États membres; invite les États membres à rendre compte de manière exhaustive des refus d'autorisation, en communiquant notamment des informations spécifiques à l'autorisation concernant l'État destinataire et l'autorité compétente, la description et la quantité des produits à livrer au regard des sous-catégories de la liste des équipements militaires, ainsi que la raison précise du refus; propose que la forme du rapport annuel soit modifiée et qu'il soit de nouveau publié comme une base de données publique, interactive et consultable en ligne;

40.

plaide en faveur de consultations renforcées entre les États membres en ce qui concerne les transferts vers des régions ou des pays fragiles et instables, en particulier ceux qui se montrent belliqueux vis-à-vis de leur voisinage; demande une vérification approfondie et systématique de la mise en œuvre du régime de sanctions de l'Union à l'encontre de la Russie en ce qui concerne les exportations d'armements et la vente de technologies à double usage; invite les États membres à élaborer une liste de personnes (y compris des entités) qui ont été reconnues coupables d'infraction à la législation relative aux exportations d'armements et de détournement, ou dont on sait, même si elles n'ont pas fait l'objet d'une condamnation en justice, qu'elles sont impliquées dans le trafic d'armes et ou dans des activités qui mettent en péril la sécurité internationale; demande aux États membres de fournir des informations détaillées sur les procédures de révocation ou de suspension des autorisations délivrées en ce qui concerne les pays soumis à un embargo;

41.

considère essentiel que les pays candidats à l'adhésion à l'Union se conforment aux positions et aux principes de l'Union en matière d'exportations d'armes et de commerce d'armes;

42.

demande un contrôle et une coopération sur le trafic illégal d'armes, par des procédures de collaboration entre polices et autorités de contrôle aux frontières basées sur l'échange d'informations et de bases de données, afin de réduire autant que possible le risque de sécurité pour l'Union et ses citoyens;

Contrôle public

43.

rappelle que la responsabilité politique de la décision d'exporter ou non des biens militaires ou à double usage incombe aux gouvernements; demande aux États membres de fournir des informations détaillées sur toutes les autorisations accordées afin de permettre de vérifier, au niveau européen, que les pays ne dérogent pas aux critères de la position commune pour des motifs économiques, politiques ou personnels; demande au SEAE et au groupe COARM de prendre en charge l'analyse des autorisations qui sont suspectées de ne pas respecter les critères établis dans la position commune;

44.

est convaincu que les citoyens et les parlements ont le droit d'être informés de manière détaillée des décisions d'exportation d'armements prises par leurs gouvernements, étant donné qu'elles ont des incidences sur la sécurité et le bien-être de leur nation et d'autres pays, et cela dans un souci de transparence et de contrôle public renforcé; demande que les rapports restent publics;

45.

invite le Conseil et le SEAE à améliorer également l'accès à l'information en ce qui concerne les sanctions et les embargos sur les armes imposés par l'Union, ces informations n'étant souvent pas à jour et n'étant pas présentées sous une forme facilement accessible;

46.

plaide en faveur d'un renforcement du contrôle parlementaire tant au niveau national qu'au niveau européen grâce à des rapports annuels aux parlements; demande que les exportations d'armements européens ainsi que la politique industrielle européenne en matière de défense soient examinées lors de la prochaine conférence interparlementaire sur la PESC/PSDC;

47.

se félicite de la consultation régulière de la société civile qui permet d'accroître la transparence; invite la Commission, le SEAE et le groupe COARM à continuer ce dialogue avec la société civile, les ONG et les groupes de réflexion; encourage la société civile et les milieux universitaires à soumettre le commerce des armes à un examen indépendant;

Les nouvelles technologies et la question des biens à double usage

48.

considère que les développements technologiques rendent la distinction entre un usage purement militaire et un usage purement civil de plus en plus difficile et qu'il conviendrait dès lors de prêter une attention particulière à la liste des biens à double usage à la lumière de l'arrangement de Wassenaar; invite la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, les États membres et la Commission à veiller à ce qu'il n'y ait aucune faille au niveau de l'arrangement de Wassenaar ainsi qu'entre la liste d'équipements militaires et les annexes du règlement sur les biens à double usage et leur demande d'accorder une attention particulière aux nouvelles technologies d'importance stratégique, telles que les systèmes d'aéronefs télépilotés, la robotique appliquée et les technologies de surveillance;

49.

rappelle que la prolifération de certaines technologies d'intrusion et de surveillance dans le monde est non seulement susceptible de porter atteinte aux droits de l'homme, mais qu'elle risque également de représenter une menace importante pour les intérêts stratégiques européens et notre infrastructure numérique;

50.

salue l'initiative entreprise par la Commission pour moderniser le contrôle des exportations de biens à double usage ainsi que son intention de présenter au premier semestre 2016 une nouvelle proposition législative relative à des politiques intelligentes et efficaces de réglementation des exportations commerciales de services liés à la mise en œuvre et à l'utilisation de technologies à double usage, tout en prévoyant des mesures de sauvegarde efficaces afin d'empêcher que le contrôle des exportations nuise à la recherche scientifique et à la recherche dans le domaine de la sécurité informatique; souligne que la proposition devrait également viser à améliorer la cohérence et la transparence du régime de contrôle des exportations et à tenir pleinement compte de la nature changeante des problèmes de sécurité et de la rapidité des évolutions technologiques, en particulier dans le domaine des logiciels de surveillance et d'intrusion; salue l'accord intervenu le 4 décembre 2013 entre les États participants à l'arrangement de Wassenaar en vue d'adopter des contrôles dans les domaines de la surveillance, de la répression, des outils de collecte d'informations et des systèmes de surveillance des réseaux; rappelle le besoin urgent de résoudre la question des exportations potentiellement dommageables de produits et de services dans le domaine des TIC qui peuvent être utilisés dans le cadre de violations des droits de l'homme dans certains pays tiers, conformément à la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission d'avril 2014;

51.

demande aux États membres de dégager des ressources suffisantes pour mettre en place et faire exécuter le contrôle des exportations, du courtage et du transit de biens à double usage de manière efficace; salue les programmes actuels de renforcement des capacités financés par l'Union pour soutenir les systèmes de contrôle des exportations de biens à double usage dans les pays tiers; invite les États membres à mobiliser les capacités de formation au sein de l'Union également;

52.

souligne que la Commission devrait rapidement être à même de fournir aux entreprises qui s'interrogent sur l'opportunité de demander une autorisation d'exportation, des informations précises et à jour sur la légalité ou les effets dommageables possibles de transactions éventuelles;

53.

demande à la Commission de présenter des propositions pour déterminer de quelle manière les normes de l'Union en matière de TIC peuvent être utilisées pour prévenir les effets potentiellement dommageables de l'exportation de ces technologies ou d'autres services vers des pays tiers dans lesquels des notions telles que celle d'«interception légale» ne peuvent être considérées comme équivalentes à celles qui ont cours dans l'Union ou dans lesquels, par exemple, l'état de droit n'est pas appliqué ou qui présentent un bilan médiocre des droits de l'homme;

54.

réaffirme que les normes de l'Union, et en particulier celles inscrites dans sa charte des droits fondamentaux, doivent prévaloir sur d'autres considérations lors de l'évaluation d'incidents au cours desquels des technologies à double usage sont utilisées d'une manière susceptible de porter atteinte aux droits de l'homme;

55.

déplore que des entreprises européennes ainsi que des entreprises internationales qui vendent des technologies à double usage coopèrent activement avec des régimes qui ne respectent pas les droits de l'homme alors qu'elles connaissent les conséquences néfastes de ce commerce sur les droits de l'homme;

56.

prie instamment la Commission d'exclure publiquement les entreprises qui se livrent à de telles activités des procédures de passation de marchés de l'Union, de tout financement en matière de recherche et de développement ainsi que de tout autre soutien financier;

o

o o

57.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.


(1)  JO L 335 du 13.12.2008, p. 99.

(2)  JO C 103 du 27.3.2015, p. 1.

(3)  Arms Trade Treaty, UN, 13-27217.

(4)  Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0081.

(5)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0215.

(6)  JO L 341 du 18.12.2013, p. 56.

(7)  JO L 134 du 29.5.2009, p. 1.

(8)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0288.

(9)  JO L 146 du 10.6.2009, p. 1.

(10)  JO L 156 du 25.6.2003, p. 79.

(11)  http://www.wassenaar.org/controllists/, «List of dual-use goods and technologies and munitions list», arrangement de Wassenaar relatif au contrôle des exportations d'armes conventionnelles et de biens et technologies à double usage, 25 mars 2015.

(12)  A/HRC/RES/24/35.

(13)  «Trends in international arms transfers», 2014, SIPRI Fact Sheet, mars 2015.

(14)  RAIAL, Oxfam International et Saferworld, «Les milliards manquants de l'Afrique: les flux d'armes internationaux et le coût des conflits», 2007.

(15)  «Fardeau mondial de la violence armée 2015: chaque mort compte», rapport de la déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.

(16)  «Exploring Tomorrow's Organised Crime», Europol (2015).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/188


P8_TA(2015)0473

Brevets et droits d'obtention végétale

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur les brevets et les droits d'obtention végétale (2015/2981(RSP))

(2017/C 399/22)

Le Parlement européen,

vu sa résolution du 10 mai 2012 sur le brevetage des procédés essentiellement biologiques (1),

vu la directive 98/44/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 juillet 1998 relative à la protection juridique des inventions biotechnologiques (2), et notamment son article 4, qui dispose que les produits obtenus à partir de procédés essentiellement biologiques ne sont pas brevetables,

vu la convention sur le brevet européen (CBE) du 5 octobre 1973, et notamment son article 53, point b),

vu la décision de la grande chambre de recours de l'Office européen des brevets (OEB) du 25 mars 2015 dans les affaires G2/12 (tomates) et G2/13 (brocolis),

vu le règlement d'exécution de la convention sur la délivrance de brevets européens, et notamment sa règle 26, qui dispose que pour les demandes de brevet européen et les brevets européens qui ont pour objet des inventions biotechnologiques, la directive 98/44/CE constitue un moyen complémentaire d'interprétation,

vu la convention internationale pour la protection des obtentions végétales du 2 décembre 1961, révisée à Genève les 10 novembre 1972, 23 octobre 1978 et 19 mars 1991 (ci-après, la «convention UPOV de 1991»),

vu le règlement (CE) no 2100/94 du Conseil du 27 juillet 1994, instituant un régime de protection communautaire des obtentions végétales (3) (ci-après le «règlement (CE) no 2100/94 du Conseil»), et notamment son article 15, points c) et d),

vu l'accord du Conseil du 19 février 2013 relatif à une juridiction unifiée du brevet (4) (ci-après, «l'accord JUB»), et notamment son article 27, point c),

vu l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, y compris le commerce des marchandises de contrefaçon (ADPIC), et notamment son article 27, paragraphe 3, qui dispose que les membres peuvent exclure de la brevetabilité les procédés essentiellement biologiques,

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 4, de son règlement,

A.

considérant que l'accès au matériel biologique végétal, y compris aux caractères des végétaux, est indispensable à la stimulation de l'innovation ainsi que de l'élaboration de nouvelles variétés en vue de garantir la sécurité alimentaire au niveau mondial, de lutter contre le changement climatique et de prévenir les monopoles au sein du secteur de la sélection végétale tout en ouvrant davantage de perspectives aux PME;

B.

considérant que les droits de propriété intellectuelle sont importants pour préserver les incitations économiques à l'élaboration de nouveaux produits végétaux et garantir la compétitivité;

C.

considérant que les brevets portant sur des produits dérivés de l'obtention classique ou sur le matériel génétique nécessaire à l'obtention classique sont susceptibles de porter atteinte à l'exclusion établie à l'article 53, point b), de la convention sur le brevet européen et à l'article 4 de la directive 98/44/CE;

D.

considérant que les produits obtenus par des procédés essentiellement biologiques tels que les végétaux, les semences, les caractères et les gènes natifs ne devraient pas être brevetables;

E.

considérant que la sélection végétale est un procédé novateur qui a été pratiqué par les agriculteurs et les communautés agricoles depuis la naissance de l'agriculture et qu'il est important pour la diversité génétique de disposer de variétés et de méthodes de sélection non brevetées;

F.

considérant que, si la directive 98/44/CE légifère sur les inventions biotechnologiques, et notamment le génie génétique, l'intention du législateur — comme l'indiquent les considérants 52 et 53 — n'était toutefois pas d'inclure la brevetabilité des produits obtenus par des procédés essentiellement biologiques dans le champ d'application de la directive;

G.

considérant que l'OEB doit actuellement statuer sur de nombreuses demandes concernant des produits obtenus à partir de procédés essentiellement biologiques et qu'il est donc urgent d'apporter des éclaircissements sur le champ d'application et l'interprétation de la directive 98/44/CE, et notamment de son article 4;

H.

considérant que la directive 98/44/CE reconnaît implicitement la liberté d'utiliser du matériel breveté à des fins expérimentales, tel qu'il ressort de son article 12, paragraphe 3, point b), et de son article 13, paragraphe 3, point b);

I.

considérant que l'exemption accordée aux obtenteurs au titre de l'article 27, point c), de l'accord JUB ne sera applicable qu'aux brevets accordés dans le cadre du système de brevet unitaire et ne s'appliquera pas automatiquement aux brevets nationaux dans l'Union, ce qui entraînera un défaut d'harmonisation au regard de la possibilité d'utiliser à des fins d'obtention végétale du matériel obtenu à partir de procédés essentiellement biologiques relevant d'un brevet;

J.

considérant que le régime international de protection des obtentions végétales fondé sur la convention UPOV de 1991 et le régime de l'Union fondé sur le règlement (CE) no 2100/94 du Conseil érigent en principe fondamental le fait que le titulaire d'une obtention végétale ne peut empêcher d'autres personnes d'utiliser la variété végétale protégée pour d'autres activités d'obtention;

1.

est préoccupé par le fait que la récente décision de la grande chambre de recours de l'OEB dans les affaires G2/12 (tomates) et G2/13 (brocolis) pourrait entraîner une augmentation du nombre de brevets accordés par l'OEB pour des caractères naturels introduits dans de nouvelles variétés par le recours à des procédés essentiellement biologiques tels que le croisement et la sélection;

2.

invite la Commission à clarifier d'urgence le champ d'application et l'interprétation de la directive 98/44/CE, notamment de son article 4, ainsi que de son article 12, paragraphe 3, point b), et de son article 13, paragraphe 3, point b), afin d'établir une certitude juridique concernant l'interdiction de la brevetabilité de produits obtenus par des procédés essentiellement biologiques, et à préciser que l'obtention à partir de matériel biologique breveté est autorisée;

3.

demande à la Commission de communiquer ces clarifications concernant la brevetabilité de produits obtenus à partir de procédés essentiellement biologiques à l'OEB pour que celui-ci puisse les utiliser en tant que moyen complémentaire d'interprétation;

4.

invite la Commission et les États membres à veiller à ce que l'Union garantisse l'accès au matériel obtenu par des procédés essentiellement biologiques ainsi que son utilisation à des fins d'obtention végétale pour éviter — le cas échéant — toute interférence avec les pratiques garantissant l'exemption des obtenteurs;

5.

demande à la Commission de plaider en faveur de l'exclusion de la brevetabilité de procédés essentiellement biologiques dans le contexte des discussions multilatérales pour l'harmonisation du droit des brevets;

6.

invite la Commission à faire état de l'évolution du droit des brevets dans le domaine de la biotechnologie et du génie génétique ainsi que de ses répercussions, conformément à l'article 16, point c), de la directive 98/44/CE et à la demande du Parlement formulée dans sa résolution du 10 mai 2012 sur le brevetage des procédés essentiellement biologiques;

7.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et à l'Office européen des brevets.


(1)  JO C 261 E du 10.9.2013, p. 31.

(2)  JO L 213 du 30.7.1998, p. 13.

(3)  JO L 227 du 1.9.1994, p. 1.

(4)  JO C 175 du 20.6.2013, p. 1.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/190


P8_TA(2015)0474

Situation au Burundi

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la situation au Burundi (2015/2973(RSP))

(2017/C 399/23)

Le Parlement européen,

vu l'accord révisé de Cotonou,

vu l'accord d'Arusha du 28 août 2000 pour la paix et la réconciliation au Burundi,

vu la Constitution du Burundi, et en particulier son article 96,

vu la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance,

vu la charte africaine des droits de l'homme et des peuples,

vu la déclaration conjointe du 13 décembre 2015 de Mme Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR), et de Neven Mimica, membre de la Commission en charge de la coopération internationale et du développement, sur la détérioration de la situation a Burundi,

vu les conclusions du Conseil sur les consultations UE-Burundi au titre de l'article 96 de l'accord de Cotonou, adoptées le 8 décembre 2015,

vu la résolution 2248 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 novembre 2015 sur la situation au Burundi,

vu la déclaration conjointe du 12 novembre 2015 de Jan Eliasson, vice-secrétaire général des Nations unies, Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l'Union africaine, et la VP/HR, Federica Mogherini, sur le Burundi,

vu les décisions du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine des 13 juin, 17 octobre et 13 novembre 2015 sur la situation au Burundi,

vu les déclarations de la Communauté de l'Afrique de l'Est des 31 mai et 6 juillet 2015 sur la situation au Burundi,

vu la résolution de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE du 9 décembre 2015 sur la situation au Burundi,

vu le règlement (UE) 2015/1755 du Conseil du 1er octobre 2015 concernant des mesures restrictives en raison de la situation au Burundi,

vu les conclusions du Conseil des 16 mars, 18 mai, 22 juin et 16 novembre 2015 sur le Burundi,

vu sa résolution du 9 juillet 2015 sur la situation au Burundi (1),

vu la lettre approuvée le 26 octobre 2015 par le Conseil demandant l'ouverture de consultations avec les autorités burundaises en application de l'article 96 de l'accord de Cotonou,

vu la déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Mme Fatou Bensouda, du 6 novembre 2015;

vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,

A.

considérant que la situation sécuritaire du Burundi s'est gravement détériorée au cours des derniers jours, suite aux attaques de trois camps militaires à Bujumbura; que les forces de sécurité burundaises ont tué au moins 87 personnes les 11 et 12 décembre 2015; que nombre de ces morts semblent être le résultat d'exécutions aléatoires;

B.

considérant que l'article 96 de la Constitution du Burundi et l'article 7, paragraphe 3, du protocole II à l'accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation disposent que le président ne peut exercer plus de deux mandats; que le président Pierre Nkurunziza est au pouvoir depuis 2005, ayant été réélu en 2010;

C.

considérant que des élections législatives et locales ont eu lieu au Burundi le 29 juin 2015 et que l'élection présidentielle s'est tenue le 21 juillet 2015; que les deux processus électoraux se sont caractérisés, selon la communauté internationale, par un manque de transparence, d'ouverture, de liberté et de crédibilité; que, de ce fait, l'Union africaine a refusé d'envoyer des observateurs chargés de suivre les élections, l'Union européenne a suspendu sa mission électorale au Burundi et une grande partie de l'opposition burundaise a décidé de boycotter les élections;

D.

considérant que la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat et sa réélection après le scrutin du 21 juillet 2015 ont plongé le pays dans sa crise politique la plus grave depuis la fin de la guerre civile;

E.

considérant que le gouvernement burundais a fait fi des décisions et recommandations de l'Union africaine (UA) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), adoptées respectivement le 13 juin 2015 et le 6 juillet 2015, dont l'application complète aurait ouvert la voie à la tenue d'élections crédibles et ouvertes à tous;

F.

considérant que, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) et d'autres organisations de défense des droits de l'homme, des violations des droits de l'homme à motivation politique, d'autres atteintes aux droits de l'homme et des actes de violence ont été perpétrés dans le pays tant pendant la période qui a précédé que pendant celle qui a suivi les élections, visant en particulier les militants de l'opposition, les militants des droits de l'homme et les journalistes, notamment Pierre Claver Mbonimpa, dont le fils a été retrouvé mort après son arrestation par la police, Marguerite Barankitse, Antoine Kaburahe et Bob Rugurika; que, de l'avis général, ces actes sont surtout, mais pas exclusivement, le fait des institutions de l'État; que c'est au gouvernement burundais qu'il appartient au premier chef d'assurer la sécurité au Burundi et de protéger la population burundaise, dans le respect de l'état de droit, des droits de l'homme et du droit humanitaire international;

G.

considérant que plus de 200 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays ou se sont réfugiées dans les pays voisins en raison de l'aggravation de la situation politique au Burundi; qu'en juillet 2015, l'Union européenne a renforcé son aide humanitaire et mobilisé 4,5 millions d'euros supplémentaires en faveur de l'aide aux populations déplacées;

H.

considérant que le Burundi est l'un des pays les moins avancés du monde; que près de la moitié (45 %) de ses 10,6 millions d'habitants ont 15 ans ou moins (les enfants de moins de 5 ans représentent 19,9 % de la population); que le Burundi est à la première place de l'indice de la faim dans le monde, trois enfants sur cinq y souffrant de retard de croissance; que le Burundi a reculé de deux places dans l'Indice de développement humain (PNUD), passant de la 178e place en 2013 à la 180e en 2014; que quatre personnes sur cinq y vivent avec moins de 1,25 dollar par jour et que 66,9 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté;

I.

considérant que le 26 octobre 2015, l'Union européenne a demandé l'ouverture de consultations en application de l'article 96 de l'accord de Cotonou, afin d'enquêter sur le non-respect d'éléments essentiels de l'accord, notamment les droits de l'homme, les principes démocratiques et l'état de droit; que ces consultations ont débuté le 8 décembre 2015;

J.

considérant que le 8 décembre 2015, l'Union européenne a estimé que les positions exprimées par le Burundi pendant les consultations menées au titre de l'article 96 de l'accord de Cotonou ne permettraient pas de remédier au non-respect, par le Burundi, d'éléments essentiels de son partenariat avec l'Union européenne; que l'Union européenne a également estimé que les positions exprimées par le Burundi ne permettraient pas d'apporter une réponse satisfaisante aux décisions du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine du 17 octobre et du 13 novembre 2015, en particulier en ce qui concerne la nécessité d'établir sans délai un dialogue sincère et ouvert à tous, fondé sur l'accord d'Arusha;

K.

considérant que l'impasse politique au Burundi, caractérisée par l'absence de dialogue entre les acteurs burundais, et la détérioration de la sécurité et de la situation économique qui en découle, ont de graves conséquences pour la population et mettent sérieusement en péril la stabilité de la région, où plusieurs élections sont prévues pendant les deux années à venir (Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda);

L.

considérant que la communauté internationale joue un rôle important en tant que garante des accords d'Arusha; qu'à ce jour, tous les efforts déployés à l'échelle régionale et sous-régionale pour résoudre la crise et rétablir le dialogue entre toutes les forces politiques n'ont abouti à aucun résultat concluant;

M.

considérant que le 1er août 2015, l'opposition politique et la société civile se sont réunies à Addis-Abeba pour fonder le Conseil national pour le respect de l'accord d'Arusha et la restauration de l'état de droit;

N.

considérant que le 23 septembre 2015, le président a signé un décret portant création d'une commission nationale de dialogue interburundais chargée de conduire les négociations pendant une durée de six mois; que la société civile s'est montrée très sceptique quant aux résultats éventuels de cette commission car la plupart des membres de l'opposition ou de la société civile qui s'opposent au troisième mandat du président Nkurunziza sont poursuivis pour insurrection et complicité dans le coup d'État avorté des 13 et 14 mai 2015; que le président de la nouvelle Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, a déclaré que «les personnes qui sont impliquées dans l'organisation et la mise en œuvre du coup d'État […] ne participeront pas au dialogue»;

O.

considérant que l'Union africaine, l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique ont imposé un gel des avoirs et une interdiction de voyager à des responsables du pouvoir en place et de l'opposition dont les actes et déclarations contribuent à la poursuite des violences et entravent la recherche d'une solution politique à la crise au Burundi;

P.

considérant que les États-Unis et de nombreux autres pays ont conseillé à leurs citoyens de quitter immédiatement le Burundi en raison de la détérioration de la situation sécuritaire;

Q.

considérant que, le 17 octobre 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a demandé que soit menée à son terme la planification des mesures d'urgence en vue de permettre, si nécessaire, le déploiement au Burundi d'une mission sous conduite africaine pour prévenir la violence dans le pays et a approuvé l'ouverture d'une enquête sur les violations des droits de l'homme ainsi que les autres abus dont est victime la population civile au Burundi;

R.

considérant que Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations unies, a présenté le 30 novembre 2015 trois options au Conseil de sécurité, recommandant à ce dernier de réviser le mandat de la présence des Nations unies au Burundi en fonction de l'évolution de la situation, ce qui ouvre la voie à une mission de maintien de la paix, en dernier recours, si la crise s'aggrave;

S.

considérant qu'une équipe de soutien des Nations unies sera déployée afin de soutenir le dialogue interburundais, de conseiller le gouvernement sur le renforcement des institutions garantes de l'état de droit et sur les questions de désarmement, d'assurer la coordination avec les acteurs régionaux, de surveiller la situation sur le terrain, et d'en rendre compte, et de faciliter la préparation d'une plus grande présence des Nations unies au Burundi;

T.

considérant que l'Union africaine et les autres acteurs internationaux ont appelé de leurs vœux à plusieurs reprises un véritable dialogue ouvert à toutes les parties concernées, dans le respect de l'accord d'Arusha et de la Constitution du Burundi, afin de trouver une solution consensuelle au conflit au Burundi; que l'Union européenne et les Nations unies soutiennent cette position;

U.

considérant que les efforts de médiation continuent avec le soutien plein et entier de l'Union africaine, de l'Union européenne et des Nations unies, afin de promouvoir le dialogue interburundais dans le but de trouver une solution consensuelle et pacifique à la crise au Burundi;

V.

considérant que l'Union européenne contribue grandement au budget annuel du Burundi, dont environ la moitié provient de l'aide internationale, et qu'elle a récemment octroyé au Burundi 432 millions d'euros au titre du Fonds européen de développement (2014-2020);

W.

considérant que les autorités burundaises ont, au moyen de l'ordonnance 530/1597, suspendu les activités de dix organisations de défense des droits de l'homme, à savoir ACAT-Burundi, APRODH, AMINA, FOCODE, FORSC, FONTAINE-ISOKO, Maison Shalon, PARCEM, RCP, SPPDF, et ont gelé leurs comptes bancaires;

1.

se déclare très préoccupé par la forte insécurité et la gravité de la situation politique au Burundi, ainsi que par la détérioration rapide de la situation humanitaire et les conséquences qui pourraient en résulter pour la sécurité et la stabilité dans l'ensemble de la sous-région;

2.

condamne fermement les attaques violentes perpétrées récemment et les violations des droits de l'homme, en augmentation, dont les assassinats, les exécutions extrajudiciaires, les atteintes à l'intégrité physique des personnes, les actes de torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, les arrestations arbitraires et les détentions illégales, y compris les détentions d'enfants et l'occupation d'écoles par l'armée et la police, ainsi que les violations de la liberté de la presse et de la liberté d'expression et l'impunité générale; demande une enquête approfondie et indépendante sur les meurtres et abus et la traduction en justice des auteurs de ces actes;

3.

demande l'arrêt immédiat des actes de violence, de violation des droits de l'homme et d'intimidation politique à l'encontre des opposants, et réclame le désarmement immédiat de tous les groupes armés alliés aux partis politiques, dans le strict respect du droit international et des droits de l'homme;

4.

presse toutes les parties d'établir les conditions propres à rétablir la confiance et à favoriser l'unité nationale, et réclame la reprise immédiate d'un dialogue national ouvert et transparent entre le gouvernement, les partis d'opposition et les représentants de la société civile;

5.

souligne que ce dialogue, qui a pour but d'instaurer une paix durable, la sécurité et la stabilité et de rétablir la démocratie et l'état de droit, dans l'intérêt des citoyens burundais, devrait se fonder sur l'accord d'Arusha et sur la Constitution burundaise, ce qui exige le respect du droit et des traités internationaux;

6.

souligne en particulier la présence de nombreux jeunes, y compris d'enfants de moins de 18 ans, au sein des groupes armés opérant au Burundi et demande à la communauté internationale de veiller tout particulièrement à leur réinsertion et de favoriser leur participation à un processus politique pacifique;

7.

exige de toutes les parties en présence au Burundi qu'elles s'abstiennent de toute initiative susceptible de mettre en péril la paix et la sécurité dans le pays; condamne fermement toutes les déclarations publiques visant à inciter à la violence ou à la haine à l'égard de diverses catégories de la société burundaise, car elles risquent d'aggraver les tensions actuelles, et invite l'ensemble des acteurs à s'en abstenir;

8.

rappelle au pouvoir burundais qu'il a l'obligation d'assurer la sécurité sur son territoire et de garantir les droits de l'homme, les droits civils et politiques et les libertés fondamentales, comme le prévoient la Constitution du Burundi, la charte africaine des droits de l'homme et des peuples ainsi que d'autres instruments internationaux ou régionaux des droits de l'homme;

9.

rappelle, dans ce contexte, que le partenariat de l'Union européenne avec le Burundi est régi par l'accord de Cotonou, dont les conditions doivent être respectées et appliquées par toutes les parties, en particulier en matière de droits de l'homme; rappelle notamment que l'article 96 de l'accord de Cotonou prévoit la possibilité d'instaurer des procédures de consultation en cas de non-respect des droits de l'homme, des principes démocratiques et de l'état de droit, et se félicite, à cet égard, de la décision de l'Union européenne de demander l'ouverture de consultations en application dudit article;

10.

condamne fermement la violation de l'accord d'Arusha dont s'est rendu coupable le président Nkurunziza en prêtant serment pour un troisième mandat présidentiel;

11.

exhorte le pouvoir burundais à faire la lumière sur les crimes de masse commis entre 1962 et 2008, grâce à des mesures judiciaires et non judiciaires telles qu'une commission de vérité et de réconciliation et des tribunaux spéciaux qui favoriseront la réconciliation nationale;

12.

se félicite des efforts de médiation menés par la Communauté de l'Afrique de l'Est, avec le soutien de l'Union africaine et de l'ONU, dans le but de faciliter le dialogue entre les acteurs burundais; demande à la VP/HR d'apporter, elle aussi, son soutien à ces efforts de médiation; presse le gouvernement burundais et les autres parties concernées de coopérer pleinement avec le médiateur;

13.

se déclare vivement préoccupé par le grand nombre de victimes et de cas de violations graves des droits de l'homme qui ont été signalés depuis le début de la crise; exhorte les autorités compétentes à mener rapidement une enquête rigoureuse sur les circonstances et les motifs de ces crimes et à veiller à ce que leurs auteurs soient traduits en justice; réaffirme qu'il ne peut y avoir d'impunité pour les personnes responsables de violations graves des droits de l'homme; demande aux autorités de veiller à ce que les écoles demeurent un havre de paix pour l'apprentissage; demande au procureur de la CPI de surveiller étroitement la situation au Burundi et soutient sa déclaration du 6 novembre 2015;

14.

demande l'abrogation de l'ordonnance 530/1597 qui impose la suspension provisoire des activités de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme et demande la levée immédiate du gel de leurs comptes bancaires, afin que ces organisations puissent mener leurs activités en toute liberté;

15.

demande le retour en toute sécurité des journalistes et des militants des droits de l'homme en exil, la réouverture des médias qui ont été fermés après la tentative de coup d'État des 13 et 14 mai 2015 et l'abandon des poursuites à l'encontre des journalistes accusés d'avoir pris part directement ou indirectement à ce coup d'État avorté;

16.

constate avec une préoccupation particulière l'ampleur alarmante des discriminations auxquelles font face les personnes LGBTI, et de la criminalisation de ces personnes, au Burundi; réaffirme que l'orientation sexuelle relève de la liberté d'expression et du droit de la personne à la vie privée, que consacre le droit international relatif aux droits de l'homme, en vertu duquel le principe d'égalité et de non-discrimination doit être protégé et la liberté d'expression garantie; demande par conséquent à l'Assemblée nationale et au gouvernement du Burundi d'abroger les articles du code pénal qui instituent des discriminations à l'égard des personnes LGBTI;

17.

souligne la gravité des conséquences de la crise sur les enfants et invite la Commission à demeurer mobilisée avec les partenaires internationaux pour assurer la prestation des services de soins de santé, y compris la délivrance des médicaments essentiels, l'accès sûr à l'éducation et la protection des enfants contre toutes les formes de violence, et à garantir l'accès aux autres services sociaux;

18.

se félicite que l'Union africaine ait déployé des observateurs et des experts des droits de l'homme chargés de surveiller la situation des droits de l'homme et souligne combien il importe de coopérer avec ceux-ci afin de les aider à mener à bien leur mission; demande, en outre, à la Cour pénale internationale d'enquêter, dans le cadre de ses compétences, sur les violations présumées des droits de l'homme lors de la dernière crise;

19.

salue les sanctions ciblées approuvées par l'Union européenne, dans le droit fil de la décision de l'Union africaine d'imposer de telles sanctions, notamment une interdiction de voyage et un gel des avoirs à l'encontre des Burundais dont les actes et déclarations contribuent à la poursuite des violences ou font obstacle aux efforts visant à trouver une solution politique à la crise; invite l'Union européenne à étendre ces sanctions à toutes les personnes dont les agissements constituent une menace pour la paix et la stabilité dans la région, en incitant à la haine et en violant l'accord d'Arusha;

20.

invite instamment l'Union européenne et ses États membres, vu le déroulement de la consultation publique menée au titre de l'article 96 de l'accord de Cotonou, à envisager de geler toute aide non humanitaire au gouvernement du Burundi jusqu'à ce que cessent le recours excessif à la force et les violations des droits de l'homme par les forces gouvernementales, comme le rapporte le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, et qu'un véritable dialogue interburundais ait débouché sur une solution politique, et à réorienter l'aide de manière à renforcer la société civile; estime que l'aide de l'UE devrait s'attaquer aux problèmes qui sont au cœur des inégalités, de la pauvreté et de la malnutrition chronique afin de réaliser les objectifs de développement durable arrêtés dernièrement;

21.

se déclare profondément préoccupé par l'exode continu de réfugiés burundais vers les pays voisins; réaffirme son soutien à toutes les organisations humanitaires présentes sur le terrain ainsi qu'à tous les pays voisins qui accueillent des réfugiés; invite la communauté internationale et les organismes humanitaires à continuer d'aider toutes celles et tous ceux qui sont actuellement réfugiés ou déplacés du fait du conflit; salue l'engagement pris par l'Union européenne d'accroître son aide financière et humanitaire pour répondre aux besoins urgents de ces populations;

22.

demande à l'Union africaine, aux Nations unies et à l'Union européenne d'examiner attentivement la dimension régionale et d'éviter toute nouvelle déstabilisation de la région en augmentant leur présence sur le terrain, notamment en favorisant un dialogue politique permanent entre les pays de la région; presse l'Union africaine, dans ce contexte, d'envisager, en coordination avec le Conseil de Sécurité des Nations unies, de déployer une mission de maintien de la paix sous conduite africaine dans le cas où la situation sur le plan de la sécurité et des droits de l'homme continuerait de se détériorer au Burundi;

23.

demande instamment à la VP/HR, Federica Mogherini, de persévérer dans les efforts pour obtenir la libération immédiate de Richard Spiros Hagabimana, policier au Burundi, qui a été emprisonné illégalement et torturé pour avoir refusé, en sa qualité d'officier de police, de tirer sur la foule le 28 juillet 2015;

24.

estime que les problèmes du Burundi sont en rapport avec les contentieux liés au contrôle des terres agricoles fertiles, avec l'inégalité des revenus et avec la discrimination; demande, dans ce contexte, l'élaboration d'un cadre réglementaire responsable qui régisse le respect, par les entreprises, de leurs obligations en matière de droits de l'homme et de leurs obligations sociales et environnementales;

25.

charge son Président de transmettre la présente résolution au gouvernement et au Parlement du Burundi, au Conseil ACP-UE, à la Commission, au Conseil de l'Union européenne, à la Communauté de l'Afrique de l'Est et aux gouvernements de ses États membres, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux institutions de l'Union africaine ainsi qu'au secrétaire général des Nations unies.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0275.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/196


P8_TA(2015)0475

Protection du parc national des Virunga en République démocratique du Congo

Résolution du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur la protection du parc national des Virunga en République démocratique du Congo (2015/2728(RSP))

(2017/C 399/24)

Le Parlement européen,

vu la convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adoptée le 16 novembre 1972 à Paris par la conférence générale de l'Unesco,

vu la classification par l'Unesco du parc naturel des Virunga au patrimoine mondial en 1979 et son inscription, en 1994, sur la liste du patrimoine mondial en péril,

vu la convention sur la diversité biologique adoptée lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, le 5 juin 1992,

vu la convention relative aux zones humides d'importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, adoptée à Ramsar en 1971,

vu les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économiques à l'intention des entreprises multinationales, adoptés en 1976 (et leurs mises à jour), ainsi que les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme, adoptés en 1971,

vu la déclaration finale de juillet 2014 faisant suite à l'accord intervenu au regard de la plainte déposée par WWF International contre SOCO International plc,

vu le dispositif légal et contractuel applicable au secteur des hydrocarbures en République démocratique du Congo (RDC), notamment l'ordonnance-loi no 81-013 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures, le code minier et le futur code congolais des hydrocarbures, ainsi que les contrats de partage et de production des hydrocarbures,

vu la question à la Commission sur la protection du parc national des Virunga en RDC (O-000108/2015 — B8-1111/2015),

vu la proposition de résolution de la commission du développement,

vu l'article 128, paragraphe 5, et l'article 123, paragraphe 2, de son règlement,

A.

considérant que le parc national des Virunga, situé dans la province du Nord-Kivu et la province orientale de la RDC, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda, est le parc national le plus ancien d'Afrique, classé au patrimoine mondial et mondialement connu pour ses habitats uniques et la richesse de sa biodiversité, inégalée en Afrique; que le parc est notamment connu pour ses gorilles de montagne, espèce gravement menacée inscrite à l'annexe I de la convention sur le commerce international des espèces de faune ou de flore menacées d'extinction (CITES), signée en 1973;

B.

considérant qu'en vertu de la convention sur la diversité biologique, que la RDC a signée et ratifiée, la conservation de la diversité biologique est une préoccupation commune à l'humanité et fait partie intégrante du processus de développement; que la convention est juridiquement contraignante et oblige ses signataires à appliquer ses dispositions;

C.

considérant que le parc national des Virunga est également protégé par la convention de Ramsar et par la législation de la RDC; que la Commission européenne et plusieurs États membres ont œuvré pour la conservation du parc au cours des 25 dernières années;

D.

considérant que le parc national des Virunga est l'un de trois sites Ramsar (no 787) en RDC; qu'en vertu de la convention de Ramsar, celle-ci est tenue par des obligations à l'égard des sites répertoriés dans la liste établie par la convention, notamment celle d'élaborer et d'appliquer ses plans d'aménagement de façon à favoriser la conservation des zones humides inscrites sur la liste et, autant que possible, l'utilisation rationnelle des zones humides de son territoire (article 3, paragraphe 1, de la convention de Ramsar);

E.

considérant que, selon le rapport du WWF intitulé The economic value of Virunga park, publié en 2013, la valeur économique annuelle du parc des Virunga est actuellement estimée à 48,9 millions de dollars; que, dans une situation stable, le parc pourrait contribuer à la croissance de l'économie et du tourisme ainsi qu'à la création de 45 000 emplois, et que sa valeur pourrait atteindre 1 milliard de dollars;

F.

considérant qu'en dépit de son statut d'espace naturel protégé, le parc est menacé depuis des décennies par des groupes armés qui se livrent au braconnage, à la déforestation et à d'autres formes illégales et non durables d'exploitation des ressources; que, par conséquent, le parc des Virunga a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril; qu'une ruée vers le pétrole dans un contexte de pauvreté généralisée, de fragilité de l'État, de gouvernance inadaptée et d'insécurité régionale serait extrêmement déstabilisante sur le plan social et environnemental;

G.

considérant qu'en décembre 2007, le gouvernement de la RDC a octroyé des concessions pétrolières englobant 85 % de la surface du parc; que SOCO International plc (SOCO) est à ce jour la seule compagnie à avoir prospecté le parc;

H.

considérant qu'en dépit d'une loi congolaise qui interdit les activités préjudiciables à l'environnement dans les zones protégées, le permis de prospection détenu par SOCO exploite une dérogation prévue par cette loi, qui autorise les «activités scientifiques» dans ces zones;

I.

considérant que SOCO International ne détient plus la licence sur le bloc V du parc national des Virunga;

J.

considérant que les résultats de l'étude systémique montrent la présence de pétrole dans le parc national des Virunga; rappelle que l'exploitation (et l'exploration) sont incompatibles avec la préservation du parc, qui est un site classé au patrimoine mondial;

K.

considérant que la responsabilité de respecter les droits de l'homme est une norme de conduite internationale qui s'applique à toutes les entreprises, où qu'elles opèrent, ainsi que le rappellent les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme ainsi que les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales;

L.

considérant que le parc national des Virunga et ses environs sont le théâtre de violents conflits depuis plus de vingt ans; que l'exploitation minière illégale et l'exploitation illégale des ressources naturelles (bois, charbon de bois, etc.) et le braconnage d'animaux menacés d'extinction ainsi que d'autres trafics de ressources naturelles, en particulier, ont financé tant les forces rebelles que les forces régulières, tandis que la prospection et l'exploitation de réserves pétrolières déboucheront très probablement sur un regain de violence ainsi que sur de nouvelles violations graves des droits de l'homme et généreront de la pollution dans la région;

M.

considérant que les risques environnementaux les plus importants associés au développement d'activités pétrolières dans les régions où la gouvernance est défaillante sont notamment une destruction de la végétation à grande échelle, l'introduction de plantes envahissantes, la fragmentation des habitats, la progression du braconnage ainsi que la pollution résultant de déversements accidentels de pétrole, du torchage et de décharges sauvages; que la «malédiction du pétrole» pourrait aggraver encore la pauvreté et les inégalités, comme en témoignent les études de cas telles que celle concernant le delta du Niger;

N.

considérant que la gestion durable des sols, de l'eau et de la faune du parc des Virunga apportera des bénéfices économiques directs et indirects aux communautés, qui dépendent largement des ressources naturelles du parc; que, selon le WWF, le tourisme suscité par la présence des gorilles de montagne pourrait à lui seul générer 30 millions de dollars par an et créer des milliers d'emplois;

1.

souligne qu'il est indispensable d'empêcher que le parc national des Virunga, classé au patrimoine mondial en 1979 et inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril en 1994 par l'Unesco, ne subisse des dommages irréversibles;

2.

déplore que le parc national des Virunga soit devenu l'un des endroits les plus dangereux au monde en matière de préservation des espèces sauvages; observe avec une profonde inquiétude l'exploitation illégale des ressources naturelles du parc par des groupes armés qui recourent à des activités minières et à la production de charbon de bois pour financer leurs opérations militaires et s'enrichir; déplore également le braconnage à grande échelle auquel se livrent des groupes armés afin de se nourrir et de financer la guerre grâce au commerce de l'ivoire et de la viande de brousse; observe également avec inquiétude que l'indiscipline, une solde irrégulière et la faim ont incité de plus en plus de militaires à participer à des activités illégales, notamment l'exploitation minière artisanale, la production de charbon de bois ou le braconnage de la faune sauvage; constate que les 790 000 hectares du parc, bien qu'il soit très sauvage, sont extrêmement difficiles à protéger, notamment en raison du manque de financements publics; relève que le 15 avril 2014, le prince belge Emmanuel de Merode, directeur du parc, a été gravement blessé par trois tireurs et que plus de 140 gardes ont été tués en service au cours des dix dernières années;

3.

insiste sur les dommages irréversibles que pourrait subir le parc national des Virunga des suites de la prospection et de l'exploitation pétrolières ou d'autres activités illégales; juge inacceptable que des concessions pétrolières aient été accordées à la société française Total et à la société britannique SOCO International en 2007 dans le parc naturel des Virunga, en violation de la convention de Paris sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, de la convention de 1992 sur la diversité biologique, de la convention de Ramsar et de la législation congolaise; rappelle que si Total a accepté de ne jamais prospecter dans les limites du parc (le gouvernement congolais dût-il les modifier), SOCO International a prospecté dans le parc et achevé, en juillet 2014, une exploration sismique dont les résultats ont été soumis au gouvernement congolais et attestent la présence de pétrole; demande au gouvernement congolais de ne pas accorder de licence à un autre exploitant;

4.

fait observer que le gouvernement ougandais est sur le point d'accorder une licence pour le bloc Ngaji, adjacent au parc national des Virunga et englobant le lac Édouard, et souligne que des dommages irréversibles pourraient être causés au parc national des Virunga des suites de la prospection et de l'exploitation;

5.

prend acte de l'accord signé en juin 2014 entre SOCO International et le WWF suite à la plainte déposée par ce dernier auprès du point de contact britannique concernant le non-respect par SOCO des principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales, accord en vertu duquel SOCO s'engage à ne pas entreprendre ni à faire réaliser de forages, de prospection notamment, dans le parc national des Virunga, sauf si l'Unesco et le gouvernement de la RDC jugent que ces activités ne sont pas incompatibles avec son statut de site du patrimoine mondial; note qu'un tel accord conditionnel ne garantit en aucune manière l'arrêt des activités pétrolières dans le parc; souligne que la position ambigüe de SOCO International ouvre la voie à une levée partielle ou totale de la protection du parc aux fins de l'extraction pétrolière; constate que la concession qui a fait l'objet des travaux de prospection de SOCO International englobe le lac Édouard et ses environs, une zone qui abrite des dizaines d'espèces emblématiques (menacées, pour certaines), notamment des chimpanzés, des éléphants, des crocodiles et des lions; demande dès lors à SOCO International plc et à sa société immatriculée en RDC de cesser de manière définitive toute prospection et exploitation dans le parc des Virunga et de respecter les limites actuelles du parc; demande en outre au gouvernement de la RDC d'annuler les permis de prospection pétrolière portant sur des zones entrant dans le périmètre du parc national des Virunga, ainsi que le réclame le Comité du patrimoine mondial;

6.

souligne que la pêche dans le lac Édouard génère un montant estimé à 30 millions de dollars par an au profit de la communauté locale habitant les environs du parc national des Virunga, et qu'en outre, selon une analyse indépendante réalisée à la demande du WWF, plus de 50 000 familles dépendent du lac pour leur approvisionnement en eau douce;

7.

relève que selon le rapport de Global Witness publié en septembre 2014 dans Der Spiegel, The Telegraph et le New York Times, SOCO International et ses contractants auraient effectué des paiements illicites, payé des groupes rebelles armés et tiré parti de la terreur et de la violence entretenues par les forces de sécurité gouvernementales dans l'est de la RDC pour accéder au plus ancien parc naturel d'Afrique afin d'y rechercher du pétrole;

8.

se félicite de la réalisation de l'évaluation environnementale stratégique sur l'exploration/exploitation pétrolière dans le Rift Albertin en RDC, qui couvre également le parc national des Virunga; considère que, sur la base de cette évaluation, les gouvernements concernés, dont le gouvernement de la RDC, devraient être en mesure de prendre des décisions avisées en s'appuyant sur une analyse rigoureuse des répercussions de la prospection et de l'exploitation pétrolières; regrette toutefois que l'évaluation stratégique ait pris un important retard et que des travaux d'exploration aient été entrepris dans le parc avant son achèvement;

9.

souligne qu'en matière d'exploitation pétrolière en RDC, le cadre législatif et réglementaire est caractérisé par son inadéquation et son inefficacité; invite le gouvernement de la RDC à défendre et à respecter les lois et règlements nationaux qui interdisent les activités préjudiciables à l'environnement telles que la prospection et l'exploitation pétrolières dans des zones protégées, y compris le parc des Virunga, et à combler les lacunes des projets de loi sur les hydrocarbures et la protection de la nature, qui autorisent la prospection et l'exploitation des ressources naturelles dans les parcs naturels nationaux et les sites du patrimoine mondial;

10.

félicite les autorités de gestion du parc pour leurs efforts visant à garantir un revenu durable tiré de la production d'énergie solaire et hydraulique naturelle, qui améliore le revenu d'une grande partie de la population locale sans détruire l'espace naturel et s'inscrit dans le cadre des activités de développement autorisées pour un site classé patrimoine mondial;

11.

souligne que, depuis le début des années 90, de graves violations des droits de l'homme et une part importante des actes de violence perpétrés sont imputables aux conflits avec des groupes armés établis à l'intérieur et autour du parc; relève que les Forces démocratiques de libération du Rwanda, un groupe armé accusé d'avoir commis des atrocités durant le génocide perpétré au Rwanda et dans l'est de la RDC au printemps 1994, sont établies dans le parc depuis 1996 et continuent de se cacher dans les Virunga de l'autre côté de la frontière, tandis que des milices Maï-Maï se seraient rendues coupables de nombreux meurtres, viols, attaques ainsi que de destructions de villages dans le parc; demande instamment au gouvernement de la RDC de désarmer les rebelles et de rétablir la sécurité dans la région du parc; déplore en outre la recrudescence de la répression des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes en RDC; invite à nouveau le gouvernement de la RDC à reconnaître et à respecter la liberté de la presse et des médias et à défendre l'État de droit et les droits de l'homme;

12.

rappelle qu'en vertu de la convention de Paris sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, l'exploration et l'exploitation pétrolières ne sont pas compatibles avec le statut de site du patrimoine mondial; insiste en outre sur le fait que le parc naturel des Virunga abrite de nombreuses espèces menacées, telles que l'emblématique gorille des montagnes, dont il ne reste que quelques spécimens sur la planète, ou encore l'okapi, et que l'habitat d'espèces menacées devrait être rigoureusement protégé; salue la décision du gouvernement de la RDC de créer une brigade spéciale de lutte contre le braconnage mais demande au gouvernement d'identifier et de prendre des mesures supplémentaires sur le plan juridique en collaboration avec le secrétariat de la CITES afin de lutter contre les réseaux criminels impliqués dans ce trafic; demande instamment au gouvernement de la RDC, de manière plus générale, de renforcer le rôle des gardes du parc et de sanctionner les activités illégales perpétrées à l'intérieur du parc;

13.

souligne que le gouvernement congolais et SOCO International auraient abordé la question de la redéfinition des frontières du parc national des Virunga en vue du déclassement de tout ou partie de la région afin de permettre le forage légal de nouveaux puits pétroliers, bien que le gouvernement n'ait pas encore introduit de demande officielle en ce sens auprès de l'Unesco;

14.

invite le Service européen pour l'action extérieure à élaborer une réponse diplomatique coordonnée des États membres de l'Union et d'autres bailleurs de fonds potentiels actifs en RDC, afin d'aider le gouvernement congolais à renoncer à l'exploration et à l'exploitation pétrolières dans le parc national des Virunga, à annuler les permis de prospection pétrolière portant sur des zones entrant dans le périmètre du parc national des Virunga, ainsi que le réclame le Comité du patrimoine mondial, ainsi que dans d'autres sites du Congo classés au patrimoine mondial de l'Unesco, et à rejeter les modifications des limites du parc et la réduction de sa superficie;

15.

exhorte la Commission et les États membres à œuvrer pour la préservation de l'intégrité du parc en renforçant leur engagement à financer la préservation, le développement économique et la diversification durables de la région avoisinante; demande, en particulier, à l'Union européenne d'aider le gouvernement de la RDC à définir des solutions énergétiques et économiques durables en remplacement des industries extractives, à améliorer la mobilisation des ressources nationales — notamment au moyen de systèmes fiscaux équitables et progressifs — à renforcer la gestion des affaires publiques ainsi qu'à lutter contre le braconnage, l'exploitation illégale des forêts, l'extraction minière illégale et la corruption, autant de phénomènes persistants qui risquent de causer des dommages irréversibles au parc;

16.

invite la Commission et les États membres à prendre toutes les mesures appropriées pour que le projet d'évaluation environnementale stratégique devienne un véritable outil de décision;

17.

souligne qu'en vertu du droit international et européen dans le domaine des droits de l'homme, les États membres de l'Union européenne sont tenus de veiller à ce que les activités des entreprises qui relèvent de leur ordre juridique ne donnent pas lieu et ne contribuent pas, directement ou indirectement, à des violations des droits de l'homme, et à ce que ces entreprises opèrent conformément aux codes de conduite en vigueur qui définissent les normes sociales et environnementales applicables, ainsi qu'aux instruments tels que la convention no 169 de l'OIT, les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales et les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme; demande à la Commission et aux États membres de prendre des mesures juridiquement contraignantes pour mettre face à leurs responsabilités les entreprises qui contournent les législations nationales et les traités internationaux;

18.

invite la Commission et les États membres à prendre des mesures efficaces et à s'engager davantage pour répondre aux causes des conflits armés et de la corruption, et à soutenir des stratégies et des projets en faveur du développement durable et de la paix dans le parc national des Virunga et la région avoisinante;

19.

exhorte la Commission, les États membres, la RDC et les compagnies pétrolières concernées par les activités d'extraction à préserver les limites actuelles et les territoires limitrophes du parc des Virunga de l'exploitation de combustibles fossiles;

20.

demande au Service européen pour l'action extérieure de prendre toutes les mesures nécessaires pour convaincre le gouvernement de la RDC d'enquêter sur les violences dont sont victimes les défenseurs des droits de l'homme actifs en RDC, en particulier dans le parc national des Virunga, ainsi que les gardes du parc, et à l'inciter à faire tout son possible pour éviter la répétition de ces actes de cruauté;

21.

exhorte le Service européen pour l'action extérieure à prendre toutes les mesures nécessaires pour que l'Office des fraudes graves du Royaume-Uni, détenant la compétence principale, et toute autre autorité compétente pertinente enquêtent sérieusement sur tous les soupçons de corruption portés à leur connaissance concernant SOCO International PLC et SOCO Exploration et Production RDC Sprl (SOCO), sa filiale immatriculée en RDC;

22.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Service européen pour l'action extérieure, aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République démocratique du Congo, de la République d'Ouganda et de la République du Rwanda, au Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, au Programme des Nations unies pour l'environnement et au Secrétariat de la convention de Ramsar.


II Communications

COMMUNICATIONS PROVENANT DES INSTITUTIONS, ORGANES ET ORGANISMES DE L’UNION EUROPÉENNE

Parlement européen

Mercredi 2 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/201


P8_TA(2015)0420

Constitution d'une commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (TAXE 2)

Décision du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la constitution, les attributions, la composition numérique et la durée du mandat de la commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (TAXE 2) (2015/3005(RSO))

(2017/C 399/25)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Conférence des présidents,

vu la décision de la Commission d'enquêter, dans tous les États membres, sur la compatibilité de la pratique des rescrits fiscaux avec les règles de l'Union sur les aides d'État,

vu l'obligation qu'impose la législation fiscale de l'Union à tous les États membres de communiquer aux autres États membres, par échange spontané, toute information sur les rescrits fiscaux, en particulier si ceux-ci risquent d'entraîner un manque à gagner fiscal dans un autre État membre ou si des transferts fictifs de bénéfices à l'intérieur de groupes d'entreprises pourraient donner lieu à une diminution de taxe ou d'impôt,

vu sa décision du 12 février 2015 (1) sur la constitution, les attributions, la composition numérique et la durée du mandat de la commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (ci-après dénommée «commission spéciale TAXE 1»),

vu sa résolution du 25 novembre 2015 sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (2),

vu l'article 197 de son règlement,

1.

décide de constituer une commission spéciale sur les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet (TAXE 2) afin d’examiner l'application en pratique, que cette pratique relève d'un État membre ou de la Commission, du droit de l'Union sur les aides d'État et dans le domaine fiscal pour ce qui concerne les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet délivrés par les États membres, et sur les régimes et pratiques néfastes d'imposition des sociétés au niveau européen et international, afin de:

a)

poursuivre et achever les travaux de la commission spéciale TAXE 1 et, en particulier, se pencher sur les points en suspens soulignés dans sa résolution susmentionnée du 25 novembre 2015, accéder aux documents pertinents pour ses travaux, notamment les procès-verbaux des réunions du groupe «Code de conduite», prendre les contacts nécessaires et organiser des auditions avec les institutions et les instances internationales, européennes et nationales, les parlements nationaux et les gouvernements des États membres et des pays tiers, ainsi que les représentants du monde universitaire, des entreprises et de la société civile, y compris les partenaires sociaux, en coopération étroite avec les commissions permanentes;

b)

assurer le suivi de la mise en œuvre, par les États membres et les institutions européennes compétentes, des recommandations contenues dans sa résolution susmentionnée du 25 novembre 2015, et des travaux en cours des institutions internationales, y compris l'Organisation de coopération et de développement économiques et le G20, tout en respectant pleinement les compétences de la commission des affaires économiques et monétaires en ce qui concerne la fiscalité;

2.

décide, à cette fin, que la commission spéciale TAXE 2 est chargée des attributions suivantes:

a)

analyser et examiner l'application de l'article 107, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne pour ce qui concerne les rescrits fiscaux et autres mesures similaires par leur nature ou par leur effet délivrés par les États membres depuis le 1er janvier 1991;

b)

analyser et vérifier la pratique de la Commission pour ce qui est de procéder, en vertu de l'article 108 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, à l'examen permanent de tous les régimes d'aides existant dans les États membres, de proposer aux États membres les mesures utiles exigées par le développement progressif ou le fonctionnement du marché intérieur, de vérifier si les aides accordées par un État ou au moyen de ressources d'État sont compatibles avec le marché intérieur ou ne sont pas appliquées de façon abusive, de décider que l'État intéressé doit supprimer ou modifier ces aides dans un certain délai et de saisir la Cour de justice de l'Union européenne lorsque l'État en cause ne se conforme pas à cette décision, pratique qui aurait généré un grand nombre de rescrits fiscaux incompatibles avec les règles de l'Union sur les aides d'État;

c)

analyser et examiner si, depuis le 1er janvier 1991, les États membres se sont conformés aux obligations énoncées dans le règlement (CE) no 659/1999 du Conseil du 22 mars 1999 portant modalités d'application de l'article 108 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (3), quant à leur obligation de coopérer et de fournir tous les documents nécessaires;

d)

analyser et examiner le respect des obligations énoncées dans la directive 77/799/CEE du Conseil du 19 décembre 1977 concernant l'assistance mutuelle des autorités compétentes des États membres dans le domaine des impôts directs et des taxes sur les primes d'assurance (4) et dans la directive 2011/16/UE du Conseil du 15 février 2011 relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal et abrogeant la directive 77/799/CEE (5), quant à savoir si les États membres ont bien, depuis le 1er janvier 1991, communiqué aux autres États membres, par échange spontané, des informations sur les rescrits fiscaux;

e)

analyser et vérifier la pratique de la Commission pour ce qui concerne la bonne application des directives 77/799/CEE et 2011/16/UE relativement à la communication par les États membres aux autres États membres, par échange spontané, des informations sur les rescrits fiscaux;

f)

analyser et vérifier le respect par les États membres du principe de coopération loyale inscrit à l'article 4, paragraphe 3, du traité sur l'Union européenne, notamment l'obligation de faciliter l'accomplissement par l'Union de sa mission et de s'abstenir de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union, au vu de l'ampleur présumée de la planification fiscale agressive facilitée par les États membres et des conséquences potentiellement lourdes que cette pratique a engendrées sur les finances publiques de l'Union et dans l'Union;

g)

analyser et évaluer la planification fiscale agressive effectuée par des entreprises implantées ou constituées dans les États membres, y compris en ce qui concerne les répercussions dans les pays tiers, ainsi que les échanges d'information avec les pays tiers à cet égard;

h)

formuler toutes les recommandations qu'elle estime nécessaires en la matière;

3.

décide que la commission spéciale TAXE 2 comptera 45 membres (comme la commission spéciale TAXE 1);

4.

juge utile que la commission spéciale TAXE 2 conserve la structure de la commission spéciale TAXE 1;

5.

décide que la durée du mandat de la commission spéciale TAXE 2 sera de six mois à compter du 2 décembre 2015;

6.

estime qu'il serait utile que la commission spéciale TAXE 2 présente une résolution ou un rapport, rédigés par deux corapporteurs, pour faire un bilan de ses travaux.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0039.

(2)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0408.

(3)  JO L 83 du 27.3.1999, p. 1.

(4)  JO L 336 du 27.12.1977, p. 15.

(5)  JO L 64 du 11.3.2011, p. 1.


Mardi 15 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/204


P8_TA(2015)0436

Demande de levée de l'immunité de Georgios Kyrtsos

Décision du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la demande de levée de l'immunité de Georgios Kyrtsos (2015/2238(IMM))

(2017/C 399/26)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l'immunité de Georgios Kyrtsos, transmise en date du 21 juillet 2015 par le ministère public de la Cour suprême de la République hellénique en liaison avec une plainte de l'inspection du travail de l'Attique de l'Est pour non-paiement de salaires (1) et communiquée en plénière le 9 septembre 2015,

vu que Georgios Kyrtsos a renoncé à son droit d'être entendu conformément à l'article 9, paragraphe 5, du règlement,

vu les articles 8 et 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ainsi que l'article 6, paragraphe 2, de l'acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct, du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (2),

vu l'article 62 de la Constitution de la République hellénique,

vu l'article 5, paragraphe 2, l'article 6, paragraphe 1, et l'article 9 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0358/2015),

A.

considérant que le ministère public de la Cour suprême de la République hellénique a demandé la levée de l'immunité parlementaire de Georgios Kyrtsos, député au Parlement européen, dans le cadre d'une éventuelle action en justice se rapportant à une infraction présumée;

B.

considérant que l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen bénéficient, sur leur territoire national, des immunités reconnues aux membres du parlement de leur État;

C.

considérant que l'article 62 de la Constitution de la République hellénique dispose que, durant la législature, aucun député ne peut être poursuivi, arrêté, emprisonné ou soumis à une forme quelconque de détention sans l'autorisation préalable du parlement;

D.

considérant que Georgios Kyrtsos est accusé du non-paiement d'une partie du salaire d'un de ses anciens employés;

E.

considérant que l'accusation porte sur une partie du salaire en 2013 d'un ancien employé auprès de deux entreprises d’édition de journaux, dont Georgios Kyrtsos était le gérant à l'époque, et qu'elle vise Georgios Kyrtsos en tant qu'ancien gérant de ces entreprises;

F.

considérant que l'infraction présumée n'a visiblement pas de lien avec les fonctions de Georgios Kyrtsos en tant que député au Parlement européen, mais qu'elle est plutôt liée à son poste précédent de gérant de deux entreprises d’édition de journaux;

G.

considérant que l'acte de poursuite ne concerne pas une opinion ou un vote émis par lui dans l'exercice de ses fonctions de député au Parlement européen au sens de l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne;

H.

considérant qu'il n'y a pas lieu de croire que l'intention sous-jacente de la procédure pénale est de nuire à l'activité politique du député (fumus persecutionis), étant donné que l'acte de poursuite remonte à plusieurs années avant la prise de fonctions en tant que député;

1.

décide de lever l'immunité de Georgios Kyrtsos;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente aux autorités grecques.


(1)  Référence du document ABM:IB2014/8927.

(2)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85, ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T-346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/206


P8_TA(2015)0437

Demande de levée de l'immunité de Stelios Kouloglou

Décision du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la demande de levée de l'immunité de Stelios Kouloglou (2015/2239(IMM))

(2017/C 399/27)

Le Parlement européen,

vu la demande de levée de l'immunité de Stelios Kouloglou, transmise en date du 7 août 2015 par le parquet de la Cour suprême de la République hellénique en liaison avec une action en diffamation (1), et communiquée en séance plénière le 9 septembre 2015,

vu que Stelios Kouloglou a renoncé à son droit d'être entendu conformément à l'article 9, paragraphe 5, du règlement,

vu les articles 8 et 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne ainsi que l'article 6, paragraphe 2, de l'acte portant élection des membres du Parlement européen au suffrage universel direct, du 20 septembre 1976,

vu les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne les 12 mai 1964, 10 juillet 1986, 15 et 21 octobre 2008, 19 mars 2010, 6 septembre 2011 et 17 janvier 2013 (2),

vu l'article 62 de la Constitution de la République hellénique,

vu l'article 5, paragraphe 2, l'article 6, paragraphe 1, et l'article 9 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0356/2015),

A.

considérant que le parquet de la Cour suprême de la République hellénique a demandé la levée de l'immunité parlementaire de Stelios Kouloglou, député au Parlement européen, dans le cadre d'une éventuelle action en justice se rapportant à une infraction présumée;

B.

considérant que l'article 9 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne dispose que les membres du Parlement européen bénéficient, sur leur territoire national, des immunités reconnues aux membres du parlement de leur État;

C.

considérant que l'article 62 de la Constitution de la République hellénique dispose que, durant la législature, aucun député ne peut être poursuivi, arrêté, emprisonné ou soumis à une forme quelconque de détention sans l'autorisation préalable du Parlement;

D.

considérant que Stelios Kouloglou est accusé de diffamation à l'encontre du personnel pénitentiaire de Patras;

E.

considérant que l'accusation porte sur des propos que Stelios Kouloglou aurait tenus dans la presse en 2010 à propos de la probité de certains membres du personnel pénitentiaire de Patras à une époque où il était journaliste principalement chargé de la production de reportages télévisés;

F.

considérant que l'infraction présumée n'a visiblement pas de lien avec les fonctions de Stelios Kouloglou en tant que député au Parlement européen, mais qu'elle est plutôt liée à son poste précédent de journaliste de télévision;

G.

considérant que l'acte de poursuite ne concerne pas une opinion ou un vote émis par lui dans l'exercice de ses fonctions de député au Parlement européen au sens de l'article 8 du protocole no 7 sur les privilèges et immunités de l'Union européenne;

H.

considérant qu'il n'y a pas lieu de croire que l'intention sous-jacente de la procédure pénale est de nuire à l'activité politique du député (fumus persecutionis), étant donné que l'acte de poursuite remonte à plusieurs années avant la prise de fonctions en tant que député;

I.

considérant que les autorités grecques ont demandé que la réponse du Parlement européen leur soit transmise pour le 7 octobre 2015 au plus tard, sans quoi les poursuites seraient prescrites, mais que les règles de la procédure au Parlement ne lui permettent pas de statuer dans un délai aussi bref;

J.

considérant toutefois que la commission des affaires juridiques est d'avis, à la lumière de l'arrêt no 1126/1994 de la Cour suprême de la République hellénique, que le délai de prescription est suspendu en tout état de cause pendant une période allant jusque trois ans tant que Stelios Kouloglou est député au Parlement européen;

1.

décide de lever l'immunité de Stelios Kouloglou;

2.

charge son Président de transmettre immédiatement la présente décision et le rapport de sa commission compétente aux autorités grecques.


(1)  Référence du document ABM:IΓ/2011/11882.

(2)  Arrêt de la Cour de justice du 12 mai 1964, Wagner/Fohrmann et Krier, 101/63, ECLI:EU:C:1964:28; arrêt de la Cour de justice du 10 juillet 1986, Wybot/Faure et autres, 149/85, ECLI:EU:C:1986:310; arrêt du Tribunal du 15 octobre 2008, Mote/Parlement, T-345/05, ECLI:EU:T:2008:440; arrêt de la Cour de justice du 21 octobre 2008, Marra/De Gregorio et Clemente, C-200/07 et C-201/07, ECLI:EU:C:2008:579; arrêt du Tribunal du 19 mars 2010, Gollnisch/Parlement, T-42/06, ECLI:EU:T:2010:102; arrêt de la Cour de justice du 6 septembre 2011, Patriciello, C-163/10, ECLI: EU:C:2011:543; arrêt du Tribunal du 17 janvier 2013, Gollnisch/Parlement, T346/11 et T-347/11, ECLI:EU:T:2013:23.


III Actes préparatoires

PARLEMENT EUROPÉEN

Mercredi 2 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/208


P8_TA(2015)0421

Accord UE — Liechtenstein sur l'échange automatique d'informations relatives aux comptes financiers *

Résolution législative du Parlement européen du 2 décembre 2015 sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la Principauté de Liechtenstein prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (COM(2015)0395 — C8-0320/2015 — 2015/0175(NLE))

(Consultation)

(2017/C 399/28)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2015)0395),

vu le projet de protocole de modification de l'accord entre la Communauté européenne et la Principauté de Liechtenstein prévoyant des mesures équivalentes à celles prévues dans la directive 2003/48/CE du Conseil en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiements d'intérêts (11798/2015),

vu l'article 115 ainsi que l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), et paragraphe 8, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0320/2015),

vu l'article 59, l'article 108, paragraphe 7, et l'article 50, paragraphe 1, de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0334/2015),

1.

approuve la conclusion du protocole de modification de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la Principauté de Liechtenstein.


Mardi 15 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/209


P8_TA(2015)0424

Arrangement avec la Confédération suisse sur les modalités de sa participation au Bureau européen d'appui en matière d'asile ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion de l'arrangement entre l'Union européenne et la Confédération suisse sur les modalités de sa participation au Bureau européen d'appui en matière d'asile (18079/2013 — C8-0027/2014 — 2013/0422(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/29)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (18079/2013),

vu le projet d'arrangement entre l'Union européenne et la Confédération suisse sur les modalités de sa participation au Bureau européen d'appui en matière d'asile (18078/2013),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 74 et à l'article 78, paragraphes 1 et 2, ainsi qu'à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0027/2014),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, l'article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0345/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'arrangement;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil, à la Commission, au Bureau européen d'appui en matière d'asile ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la Confédération suisse.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/210


P8_TA(2015)0425

Accord UE-Dominique relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et le Commonwealth de Dominique relatif à l'exemption de visa de court séjour (07189/2015 — C8-0143/2015 — 2015/0050(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/30)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07189/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et le Commonwealth de Dominique relatif à l'exemption de visa de court séjour (07111/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0143/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0322/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et du Commonwealth de Dominique.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/211


P8_TA(2015)0426

Accord UE-Vanuatu relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République du Vanuatu relatif à l'exemption de visa de court séjour (07192/2015 — C8-0149/2015 — 2015/0052(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/31)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07192/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et la République du Vanuatu relatif à l'exemption de visa de court séjour (07119/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0149/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0329/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République du Vanuatu.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/212


P8_TA(2015)0427

Accord UE-Trinité-et-Tobago relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République de Trinité-et-Tobago relatif à l'exemption de visa de court séjour (07196/2015 — C8-0151/2015 — 2015/0054(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/32)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07196/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et la République de Trinité-et-Tobago relatif à l'exemption de visa de court séjour (07129/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0151/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0323/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République de Trinité-et-Tobago.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/213


P8_TA(2015)0428

Accord UE-Samoa relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et l'État indépendant du Samoa relatif à l'exemption de visa de court séjour (07195/2015 — C8-0146/2015 — 2015/0056(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/33)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07195/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et l'État indépendant du Samoa relatif à l'exemption de visa de court séjour (07127/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0146/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0320/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de l'État indépendant du Samoa.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/214


P8_TA(2015)0429

Accord UE-Grenade relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la Grenade relatif à l'exemption de visa de court séjour (07190/2015 — C8-0144/2015 — 2015/0057(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/34)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07190/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et la Grenade relatif à l'exemption de visa de court séjour (07113/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0144/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0326/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la Grenade.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/215


P8_TA(2015)0430

Accord UE-Timor-Oriental relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et la République démocratique du Timor-Oriental relatif à l'exemption de visa de court séjour (07194/2015 — C8-0147/2015 — 2015/0058(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/35)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07194/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et la République démocratique du Timor-Oriental relatif à l'exemption de visa de court séjour (07125/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0147/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0327/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République démocratique du Timor-Oriental.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/216


P8_TA(2015)0431

Accord UE-Sainte-Lucie relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et Sainte-Lucie relatif à l'exemption de visa de court séjour (07187/2015 — C8-0145/2015 — 2015/0060(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/36)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07187/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et Sainte-Lucie relatif à l'exemption de visa de court séjour (07107/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0145/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0321/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de Sainte-Lucie.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/217


P8_TA(2015)0432

Accord UE-Saint-Vincent-et-les-Grenadines relatif à l’exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et Saint-Vincent-et-les-Grenadines relatif à l'exemption de visa de court séjour (07191/2015 — C8-0148/2015 — 2015/0061(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/37)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07191/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et Saint-Vincent-et-les-Grenadines relatif à l'exemption de visa de court séjour (07115/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0148/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0325/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/218


P8_TA(2015)0433

Accord UE-Émirats arabes unis relatif à l'exemption de visa de court séjour ***

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion, au nom de l'Union européenne, de l'accord entre l'Union européenne et les Émirats arabes unis relatif à l'exemption de visa de court séjour (07185/2015 — C8-0124/2015 — 2015/0062(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/38)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (07185/2015),

vu le projet d'accord entre l'Union européenne et les Émirats arabes unis relatif à l'exemption de visa de court séjour (07103/2015),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément à l'article 77, paragraphe 2, point a), et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a) v), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0124/2015),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et l’article 99, paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0324/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et des Émirats arabes unis.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/219


P8_TA(2015)0434

Mémorandum d'accord entre l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur et Eurojust *

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision d’exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par Eurojust, du mémorandum d'accord entre l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur et Eurojust (11595/2015 — C8-0303/2015 — 2015/0811(CNS))

(Consultation)

(2017/C 399/39)

Le Parlement européen,

vu le projet du Conseil (11595/2015),

vu l'article 39, paragraphe 1, du traité sur l'Union européenne, tel que modifié par le traité d'Amsterdam, et l'article 9 du protocole no 36 sur les dispositions transitoires, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0303/2015),

vu la décision 2002/187/JAI du Conseil du 28 février 2002 instituant Eurojust afin de renforcer la lutte contre les formes graves de criminalité (1), et notamment son article 26, paragraphe 2,

vu les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne du 16 avril 2015 (2),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A8-0353/2015),

1.

approuve le projet du Conseil;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 63 du 6.3.2002, p. 1.

(2)  Arrêts de la Cour de justice du 16 avril 2015 dans les affaires jointes C-317/13 et C-679/13, Parlement/Conseil, ECLI:EU:C:2015:223, et dans l'affaire C-540/13, Parlement/Conseil, ECLI:EU:C:2015:224.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/220


P8_TA(2015)0435

Modalités et procédure de mise à disposition des ressources propres traditionnelles, de la ressource propre fondée sur la TVA et de la ressource propre fondée sur le RNB et mesures visant à faire face aux besoins de trésorerie *

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (UE, Euratom) no 609/2014 relatif aux modalités et à la procédure de mise à disposition des ressources propres traditionnelles, de la ressource propre fondée sur la TVA et de la ressource propre fondée sur le RNB et aux mesures visant à faire face aux besoins de trésorerie (COM(2015)0447 — C8-0277/2015 — 2015/0204(NLE))

(Consultation)

(2017/C 399/40)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Conseil (COM(2015)0447),

vu l'article 322, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne et l'article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C8-0277/2015),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0357/2015),

A.

considérant que la décision 2014/335/UE, Euratom du Conseil (1) devrait entrer en vigueur au début de l'année 2016;

B.

considérant que cette décision est assortie du règlement (UE, Euratom) no 609/2014 du Conseil (2), qui entre en vigueur le même jour que la décision;

C.

considérant que la législation correspondante actuellement en vigueur liée à la décision 2007/436/CE, Euratom du Conseil (3) a dû être révisée à la fin de l'année 2014 en raison des montants exceptionnellement élevés des ajustements aux ressources propres fondées sur la TVA et le RNB pour certains États membres;

D.

considérant que le règlement (UE, Euratom) no 609/2014 doit également être révisé à la lumière de l'expérience des ajustements de 2014;

E.

considérant que les contributions des États membres au budget de l'Union ainsi que les ajustements de ces contributions ne devraient pas faire l'objet de tractations politiques, mais devraient être le fruit d'un processus technique visant à faire face aux besoins de trésorerie;

F.

considérant que, de manière générale, les États membres ont versé, jusqu'à présent, au budget de l'Union la totalité de leurs contributions fondées sur la TVA et le RNB, et ce sans retard important, même en période de crise et d'austérité budgétaire;

G.

considérant que, dans un souci de transparence, un rapport sur le calcul et les données sous-jacentes de l'ajustement des soldes TVA et RNB devrait être présenté au Parlement chaque année, ainsi que les dates et les montants des contributions versés par les États membres au budget de l'Union;

H.

considérant que la proposition de la Commission contient en outre des modifications concernant la disposition relative aux intérêts et quelques questions et clarifications d'ordre plus technique;

I.

considérant que le règlement (UE, Euratom) no 609/2014 devrait donc être modifié en conséquence;

1.

insiste sur la nécessité d'établir des règles efficaces régissant les modalités de versement dans les délais par les États membres de leur contribution au budget de l'Union afin de permettre à la Commission de gérer efficacement sa trésorerie;

2.

soutient la possibilité accordée à la Commission de demander aux États membres de verser un troisième douzième des ressources fondées sur la TVA et le RNB au cours de la première moitié de l'année, afin de permettre à la Commission de réduire davantage les retards de paiement de l'année précédente liés au Fonds européen agricole de garantie et aux Fonds structurels et d'investissement européens ainsi que les intérêts de retard;

3.

souligne, en particulier, qu'il importe que les montants dus aux bénéficiaires du budget de l'Union soient payés dans les délais; se félicite, dans ce contexte, de l'amendement proposé à l'article 12 du règlement (UE, Euratom) no 609/2014, qui vise non seulement à accroître les incitations à respecter les délais de paiement en augmentant les intérêts de retard, mais également à garantir la proportionnalité en plafonnant l'augmentation maximale du taux d'intérêt à 20 points de pourcentage;

4.

souligne que les modifications proposées aux méthodes applicables aux ajustements des contributions visent à éviter qu'un incident similaire à celui survenu en 2014 puisse se produire de nouveau;

5.

insiste sur le fait que ces ajustements des contributions devraient être traités de la manière la plus automatique possible afin d'éviter toute interférence politique avec les modalités de financement du budget de l'Union convenues et de limiter au maximum le pouvoir discrétionnaire des États membres pour fixer la date du versement de leur contribution supplémentaire au budget de l'Union au titre des ajustements RNB;

6.

adhère, dès lors, à la proposition de la Commission de reporter le calendrier de la communication et plus particulièrement l'échéance de la mise à disposition des montants correspondant à ces ajustements en les faisant passer du 1er décembre au début de l'année, ce qui permettra aux trésoreries nationales de gérer le financement d'ajustements éventuels;

7.

soutient, en outre, la proposition de la Commission selon laquelle, afin d'éviter toute perte pour le budget de l'Union, chaque État membre veille à ce que les montants inscrits au crédit du compte «ressources propres» ne soient pas grevés par des intérêts négatifs ou d'autres frais pendant toute la durée où ces montants doivent rester sur le compte;

8.

prend note de la très grande diversité dans la manière dont les États membres gèrent leur comptabilité nationale en matière de contribution au budget de l'Union et invite la Commission à examiner quelles recommandations formuler à cet égard pour faciliter les comparaisons entre les États membres;

9.

souligne que le système des ressources propres demeure trop complexe et doit faire l'objet d'une réforme de fond dans le contexte du prochain cadre financier pluriannuel; souligne, dans ce contexte, le rôle essentiel du groupe de haut niveau sur les ressources propres pour déposer des propositions destinées à surmonter les lacunes du système actuel;

10.

approuve la proposition de la Commission telle qu'amendée;

11.

invite la Commission à modifier en conséquence sa proposition, conformément à l'article 293, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne et à l'article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique;

12.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

13.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle la proposition de la Commission;

14.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission.

Amendement 1

Proposition de règlement

Article 1 — point 4

Règlement (UE, Euratom) no 609/2014

Article 10 ter — paragraphe 5 — alinéa 3

Texte proposé par la Commission

Amendement

La Commission communique aux États membres les montants résultant de ce calcul avant le 1er février de l'exercice suivant celui de la transmission des données pour les ajustements. Chaque État membre inscrit le montant net au compte visé à l'article 9 le premier jour ouvrable du mois de juin de la même année.

La Commission communique aux États membres et au Parlement européen les montants résultant de ce calcul avant le 1er février de l'exercice suivant celui de la transmission des données pour les ajustements. Chaque État membre inscrit le montant net au compte visé à l'article 9 le premier jour ouvrable du mois de juin de la même année.


(1)  Décision 2014/335/UE, Euratom du Conseil du 26 mai 2014 relative au système des ressources propres de l'Union européenne (JO L 168 du 7.6.2014, p. 105).

(2)  Règlement (UE, Euratom) no 609/2014 du Conseil du 26 mai 2014 relatif aux modalités et à la procédure de mise à disposition des ressources propres traditionnelles, de la ressource propre fondée sur la TVA et de la ressource propre fondée sur le RNB et aux mesures visant à faire face aux besoins de trésorerie (JO L 168 du 7.6.2014, p. 39).

(3)  Décision 2007/436/CE, Euratom du Conseil du 7 juin 2007 relative au système des ressources propres des Communautés européennes (JO L 163 du 23.6.2007, p. 17).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/223


P8_TA(2015)0438

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande de la Finlande — EGF/2015/005 FI/Computer Programming

Résolution du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/005 — FI/Computer Programming, présentée par la Finlande) (COM(2015)0553 — C8-0332/2015 — 2015/2298(BUD))

(2017/C 399/41)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0553 — C8-0332/2015),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d'ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu la lettre de la commission de l'emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0362/2015),

A.

considérant que l'Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce mondial ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que l'aide financière de l'Union aux travailleurs licenciés devrait être dynamique et fournie avec toute la rapidité et l'efficacité possibles, conformément à la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission adoptée lors de la réunion de conciliation du 17 juillet 2008, et dans le respect de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 en ce qui concerne l'adoption de décisions relatives à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (ci-après dénommé «Fonds»);

C.

considérant que l'adoption du règlement relatif au Fonds reflète l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil en vue de réintroduire le critère de mobilisation relatif à la crise, de fixer la contribution financière de l'Union à 60 % du coût total estimé des mesures proposées, d'accroître l'efficacité du traitement des demandes d'intervention du Fonds au sein de la Commission ainsi que par le Parlement et le Conseil en resserrant les délais d'évaluation et d'approbation, d'étendre les actions admissibles et les bénéficiaires potentiels aux indépendants et aux jeunes, et de financer des incitations pour que les bénéficiaires montent leur propre entreprise;

D.

considérant que la Finlande a présenté la demande EGF/2015/005 FI/Computer Programming en vue d'obtenir une contribution financière du Fonds à la suite de 1 603 licenciements intervenus dans 69 entreprises relevant de la division 62 de la NACE Rév. 2 («Programmation, conseil et autres activités informatiques») (4) dans plusieurs régions de niveau NUTS 2 dans toute la Finlande, et que quelque 1 200 travailleurs licenciés devraient participer aux mesures;

E.

considérant que la demande remplit les critères d'admissibilité fixés par le règlement relatif au Fonds;

1.

convient avec la Commission que les conditions fixées à l'article 4, paragraphe 1, point b), du règlement relatif au Fonds sont remplies et que, par conséquent, la Finlande a droit à une contribution financière d'un montant de 2 623 200 EUR au titre de ce règlement, ce qui représente 60 % du coût total de 4 372 000 EUR pour les 1 603 travailleurs licenciés;

2.

relève que les autorités finlandaises ont présenté la demande de contribution financière du Fonds le 12 juin 2015 et que la Commission a clôturé son évaluation le 6 novembre 2015 et l'a communiquée au Parlement le même jour; salue la brièveté de la période d'évaluation, qui a duré moins de cinq mois;

3.

constate qu'au cours des dernières années, la répartition de l'emploi dans le secteur des TIC entre l'Union et d'autres économies s'est faite au détriment de l'Union et souligne qu'alors qu'en 2008 l'industrie technologique employait au total 326 000 personnes en Finlande, ce chiffre est passé en 2014 à 276 000, ce qui correspond à une diminution moyenne d'environ 3 % par an (10 000 travailleurs); souligne que les licenciements en question trouvent leur origine dans l'évolution de la situation de Nokia ces dernières années, qui a eu une incidence majeure sur le secteur des TIC en Finlande; relève qu'alors que le développement et la conception de systèmes d'exploitation pour les téléphones mobiles Nokia donnaient du travail à des milliers de Finlandais, ces activités ont désormais été transférées vers des pays non européens; souligne que ces licenciements ne feront qu'aggraver la situation du chômage dans le secteur des TIC dans des régions déjà confrontées à un taux de chômage élevé;

4.

constate que les licenciements dans le secteur des TIC touchent particulièrement la région d'Oulu en Ostrobothnie du Nord, où il a constitué un pilier de l'économie pendant des années; déplore qu'au printemps 2015, le secteur des TIC ait compté quelque 1 500 chômeurs en Ostrobothnie du Nord et que ce chômage soit devenu de longue durée dans de nombreux cas, un tiers des chômeurs diplômés de l'enseignement supérieur étant sans emploi depuis plus d'un an;

5.

relève qu'à ce jour, la division 62 de la NACE Rév. 2 («Programmation, conseil et autres activités informatiques») a fait l'objet d'une autre demande d'intervention du Fonds fondée sur la crise financière et économique mondiale (5); fait observer que, si le volume dans ce secteur est en hausse à l'échelle mondiale, il a diminué en Europe étant donné que les entreprises et les services sont délocalisés en Chine, en Inde, à Taïwan et vers d'autres destinations non européennes;

6.

se félicite que les autorités finlandaises, soucieuses d'apporter sans tarder une aide aux travailleurs, aient décidé de lancer la mise en œuvre des services personnalisés le 1er août 2014, sans attendre la décision d'octroi d'un soutien du Fonds pour l'ensemble coordonné proposé et donc que les services qui sont déjà en cours puissent bénéficier du soutien du Fonds;

7.

note que la Finlande envisage les sept types de mesures ci-après en faveur des travailleurs licenciés visés par la présente demande: i) mesures d'accompagnement professionnel (coaching) et autres mesures de préparation, ii) services en faveur de l'emploi et des entreprises, iii) formation, iv) primes à l'embauche, v) subventions de démarrage, vi) incitations à l'entrepreneuriat et services pour les créateurs d'entreprise et vii) indemnisation des frais de voyage, de séjour et de déménagement;

8.

salue les mesures proposées en faveur de l'entrepreneuriat, sous forme de subventions de démarrage ainsi que d'incitations à l'entrepreneuriat et de services pour les créateurs d'entreprise; considère que ces mesures seront plus utiles si elles sont proposées aux participants de manière combinée;

9.

salue en particulier les mesures proposées qui visent à créer de nouvelles entreprises et qui favoriseront l'entrepreneuriat et les services aux nouveaux entrepreneurs;

10.

souligne qu'il serait préférable de ne faire bénéficier les travailleurs licenciés de primes à l'embauche que lorsque les emplois proposés aux participants satisfont à des exigences de qualité adéquates en termes de niveau de qualifications et de durée de contrat; insiste pour que l'accent soit mis sur l'adéquation entre l'expérience du demandeur d'emploi et le poste subventionné lorsqu'il s'agit de décider d'accorder ou non une prime à l'embauche et de déterminer le pourcentage des coûts salariaux que représenteront les primes à l'embauche;

11.

se félicite que les autorités finlandaises proposent un large éventail de mesures aux travailleurs licenciés;

12.

observe que l'ensemble coordonné de services personnalisés a été établi en consultation avec les partenaires sociaux et les autorités régionales;

13.

rappelle que, conformément à l'article 7 du règlement relatif au Fonds, la conception de l'ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant de l'aide du Fonds devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises, et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

14.

rappelle l'importance d'améliorer l'employabilité de tous les travailleurs grâce à une formation adaptée et à la reconnaissance des aptitudes et des compétences acquises tout au long de leur carrière professionnelle; escompte que la formation offerte dans l'ensemble coordonné de mesures sera adaptée non seulement aux besoins des travailleurs licenciés, mais aussi à l'environnement réel des entreprises;

15.

rappelle que les mesures financées devraient avoir pour objet d'améliorer les perspectives pour les demandeurs d'emploi, afin qu'ils puissent à l'avenir intégrer le marché du travail;

16.

note que, selon les estimations des autorités, 18,31 % des coûts seront consacrés à des allocations et à des mesures d'incitation, ce qui reste nettement en deçà du maximum autorisé de 35 % du total des coûts;

17.

demande à la Commission de détailler davantage, dans ses futures propositions, les secteurs dans lesquels les travailleurs sont susceptibles de trouver un emploi et d'indiquer si la formation offerte sera adaptée aux futures perspectives économiques et aux besoins du marché du travail des régions concernées par les licenciements;

18.

attend de la Commission qu'elle surveille et évalue l'utilisation des fonds accordés et exploite ces informations lors des futures demandes pour orienter le recours au Fonds sur une budgétisation axée sur les performances;

19.

souligne que les autorités finlandaises ont confirmé que les actions admissibles ne bénéficiaient d'aucune aide provenant d'autres instruments financiers de l'Union; demande une nouvelle fois à la Commission de présenter une évaluation comparative de ces données dans ses rapports annuels, afin d'assurer le respect intégral des règles existantes et de veiller à ce qu'il ne puisse y avoir de double emploi dans les services financés par l'Union;

20.

se félicite de la procédure améliorée mise en place par la Commission à la suite de la demande du Parlement d'accélérer le déblocage des subventions; prend acte des contraintes de temps imposées par le nouveau calendrier ainsi que de l'impact potentiel sur l'efficacité de l'examen des dossiers;

21.

demande à la Commission de garantir l'accès du public à l'ensemble des documents relatifs à des demandes d'intervention du Fonds;

22.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

23.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

24.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(4)  Règlement (CE) no 1893/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 établissant la nomenclature statistique des activités économiques NACE Rév. 2 et modifiant le règlement (CEE) no 3037/90 du Conseil ainsi que certains règlements (CE) relatifs à des domaines statistiques spécifiques (JO L 393 du 30.12.2006, p. 1).

(5)  EGF/2011/016 IT/Agile (COM(2013)0120).


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (demande de la Finlande — EGF/2015/005 FI/Computer Programming)

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2015/2457.)


24.11.2017   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 399/227


P8_TA(2015)0439

Marque de l'Union européenne ***II

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 relative à la position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption du règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 207/2009 du Conseil sur la marque communautaire et le règlement (CE) no 2868/95 de la Commission portant modalités d'application du règlement (CE) no 40/94 du Conseil sur la marque communautaire, et abrogeant le règlement (CE) no 2869/95 de la Commission relatif aux taxes à payer à l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur (marques, dessins et modèles) (10373/1/2015 — C8-0351/2015 — 2013/0088(COD))

(Procédure législative ordinaire: deuxième lecture)

(2017/C 399/42)

Le Parlement européen,

vu la position du Conseil en première lecture (10373/1/2015 — C8-0351/2015),

vu sa position en première lecture (1) sur la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2013)0161),

vu l'article 294, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 76 de son règlement,

vu la recommandation pour la deuxième lecture de la commission des affaires juridiques (A8-0354/2015),

1.

approuve la position du Conseil en première lecture;

2.

constate que l'acte est adopté conformément à la position du Conseil;

3.

charge son Président de signer l'acte, avec le Président du Conseil, conformément à l'article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne;

4.

charge son secrétaire général de signer l'acte, après qu'il a été vérifié que toutes les procédures ont été dûment accomplies, et de procéder, en accord avec le secrétaire général du Conseil, à sa publication au Journal officiel de l'Union européenne;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  Textes adoptés du 25.2.2014, P7_TA(2014)0118.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/228


P8_TA(2015)0440

Législations des États membres sur les marques ***II

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 relative à la position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption de la directive du Parlement européen et du Conseil rapprochant les législations des États membres sur les marques (Refonte) (10374/1/2015 — C8-0352/2015 — 2013/0089(COD))

(Procédure législative ordinaire: deuxième lecture)

(2017/C 399/43)

Le Parlement européen,

vu la position du Conseil en première lecture (10374/1/2015 — C8-0352/2015),

vu l'avis du Comité économique et social européen du 11 juillet 2013 (1),

vu sa position en première lecture (2) sur la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2013)0162),

vu l'article 294, paragraphe 7, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 76 de son règlement,

vu la recommandation pour la deuxième lecture de la commission des affaires juridiques (A8-0355/2015),

1.

approuve la position du Conseil en première lecture;

2.

constate que l'acte est adopté conformément à la position du Conseil;

3.

charge son Président de signer l'acte, avec le Président du Conseil, conformément à l'article 297, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne;

4.

charge son secrétaire général de signer l'acte, après qu'il a été vérifié que toutes les procédures ont été dûment accomplies, et de procéder, en accord avec le secrétaire général du Conseil, à sa publication au Journal officiel de l'Union européenne;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  JO C 372 du 12.11.2013, p. 42.

(2)  Textes adoptés du 25.2.2014, P7_TA(2014)0119.


24.11.2017   

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C 399/229


P8_TA(2015)0441

Régime de contrôle et de coercition applicable dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est ***I

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1236/2010 du Parlement européen et du Conseil établissant un régime de contrôle et de coercition dans la zone de la convention sur la future coopération multilatérale dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est (COM(2015)0121 — C8-0076/2015 — 2015/0063(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2017/C 399/44)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0121),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 43, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0076/2015),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'avis du Comité économique et social européen du 27 mai 2015 (1),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission de la pêche (A8-0294/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  JO C 332 du 8.10.2015, p. 81.


P8_TC1-COD(2015)0063

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 décembre 2015 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2016/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1236/2010 établissant un régime de contrôle et de coercition dans la zone de la convention sur la future coopération multilatérale dans les pêches de l'Atlantique du Nord-Est

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2016/96.)


24.11.2017   

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C 399/230


P8_TA(2015)0442

Suspension des mesures commerciales exceptionnelles en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine ***I

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1215/2009 du Conseil introduisant des mesures commerciales exceptionnelles en faveur des pays et territoires participants et liés au processus de stabilisation et d'association mis en œuvre par l'Union européenne et suspendant l'application de celui-ci en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine (COM(2014)0386 — C8-0039/2014 — 2014/0197(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2017/C 399/45)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2014)0386),

vu l'article 294, paragraphe 2, et l'article 207, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0039/2014),

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 9 décembre 2015, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission du commerce international et l'avis de la commission des affaires étrangères (A8-0060/2015),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après (1);

2.

prend note des déclarations du Conseil et de la Commission annexées à la présente résolution;

3.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle entend modifier de manière substantielle sa proposition ou la remplacer par un autre texte;

4.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'aux parlements nationaux.


(1)  La présente position remplace les amendements adoptés le 30 avril 2015 (textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0177).


P8_TC1-COD(2014)0197

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 15 décembre 2015 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2015/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no 1215/2009 du Conseil introduisant des mesures commerciales exceptionnelles en faveur des pays et territoires participants ou liés au processus de stabilisation et d'association mis en œuvre par l'Union européenne et suspendant l'application de celui-ci en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2015/2423.)


ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE

DÉCLARATION DU CONSEIL

Le Conseil accepte, à titre exceptionnel, de déléguer à la Commission le pouvoir d'adopter un acte délégué sur la suspension de l'aide pour les motifs énoncés à l'article 1er, point 1), du présent règlement, afin de permettre l'adoption en temps utile des mesures relatives aux Balkans occidentaux. Un tel accord est sans préjudice des futures propositions législatives dans le domaine du commerce, ainsi que dans le domaine des relations extérieures en général.

DÉCLARATION DE LA COMMISSION

Dans le cadre du présent règlement, la Commission rappelle l'engagement qu'elle a pris dans le paragraphe 15 de l'accord-cadre sur les relations entre le Parlement européen et la Commission européenne de fournir au Parlement européen toutes les informations et toute la documentation sur ses réunions avec des experts nationaux dans le cadre de ses travaux de préparation des actes délégués.


24.11.2017   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 399/232


P8_TA(2015)0443

Coopération stratégique dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité et le terrorisme entre les Émirats arabes unis et Europol *

Résolution législative du Parlement européen du 15 décembre 2015 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par l'Office européen de police (Europol), de l'accord sur la coopération stratégique dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité et le terrorisme entre les Émirats arabes unis et Europol (10510/2015 — C8-0275/2015 — 2015/0809(CNS))

(Consultation)

(2017/C 399/46)

Le Parlement européen,

vu le projet du Conseil (10510/2015),

vu l'article 39, paragraphe 1, du traité sur l'Union européenne, tel que modifié par le traité d'Amsterdam, et l'article 9 du protocole no 36 sur les dispositions transitoires, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0275/2015),

vu la décision 2009/371/JAI du Conseil du 6 avril 2009 portant création de l'Office européen de police (Europol) (1), et notamment son article 23, paragraphe 2,

vu la décision 2009/934/JAI du Conseil du 30 novembre 2009 portant adoption des règles d'application régissant les relations d'Europol avec ses partenaires, notamment l'échange de données à caractère personnel et d'informations classifiées (2), et notamment ses articles 5 et 6,

vu la décision 2009/935/JAI du Conseil du 30 novembre 2009 établissant la liste des États et organisations tiers avec lesquels Europol conclut des accords (3),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0351/2015),

1.

approuve le projet du Conseil;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

demande à la Commission d'évaluer, après l'entrée en vigueur du nouveau règlement relatif à Europol (2013/0091(COD)), les dispositions contenues dans l'accord de coopération; demande à la Commission d'informer le Parlement et le Conseil des conclusions de cette évaluation et, le cas échéant, de formuler une recommandation en vue d'autoriser l'ouverture d'une renégociation internationale de cet accord;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'à Europol.


(1)  JO L 121 du 15.5.2009, p. 37.

(2)  JO L 325 du 11.12.2009, p. 6.

(3)  JO L 325 du 11.12.2009, p. 12.


Mercredi 16 décembre 2015

24.11.2017   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 399/233


P8_TA(2015)0448

Décision de non-objection à un acte délégué: règles d'application du règlement financier

Décision du Parlement européen de ne pas faire objection au règlement délégué de la Commission du 30 octobre 2015 modifiant le règlement délégué (UE) no 1268/2012 relatif aux règles d'application du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union (C(2015)07555 — 2015/2939(DEA))

(2017/C 399/47)

Le Parlement européen,

vu le règlement délégué de la Commission (C(2015)07555),

vu la lettre de la Commission du 12 novembre 2015, par laquelle celle-ci lui demande de déclarer qu'il ne fera pas objection au règlement délégué,

vu la lettre de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire au président de la Conférence des présidents des commissions, en date du 27 novembre 2015,

vu l'article 290 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union (1), et notamment son article 210,

vu le règlement (UE, Euratom) 2015/1929 du Parlement européen et du Conseil du 28 octobre 2015 modifiant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (2),

vu la recommandation de décision de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire,

vu l'article 105, paragraphe 6, de son règlement,

vu qu'aucune opposition n'a été exprimée dans le délai prévu à l'article 105, paragraphe 6, troisième et quatrième tirets, de son règlement, qui expirait le 15 décembre 2015,

A.

considérant que les directives 2014/23/UE (3) et 2014/24/UE (4), que les États membres doivent transposer dans leur droit national pour le 18 avril 2016, nécessitent de modifier le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 et le règlement délégué (UE) no 1268/2012 de la Commission relatif aux règles d'application du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 pour ce qui concerne les procédures de passation de marchés par les institutions de l'Union et les marchés attribués pour leur propre compte;

B.

considérant que le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 a été modifié le 28 octobre 2015 par le règlement (UE, Euratom) 2015/1929, qui l'a aligné sur les directives précitées et qui est entré en vigueur le 30 octobre 2015;

C.

considérant que, le 30 octobre 2015, la Commission a adopté le règlement délégué (C(2015)07555) afin de garantir que l'actualisation correspondante du règlement délégué (UE) no 1268/2012 de la Commission puisse s'appliquer dès le début de l'exercice financier, de manière à marquer clairement le passage aux nouvelles règles sur les marchés publics et les contrats de concession de l'Union;

D.

considérant qu'en vertu de l'article 210 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012, qui confère à la Commission le pouvoir d'adopter de tels actes délégués, le règlement délégué (C(2015)07555) ne peut en principe entrer en vigueur qu'au terme de la période d'examen laissée au Parlement et au Conseil, qui a une durée de deux mois à compter de la date de la notification de l'acte, soit jusqu'au 30 décembre 2015, et qui peut être prolongée de deux mois supplémentaires;

E.

considérant toutefois que la Commission a demandé au Parlement, le 12 novembre 2015, de l'avertir pour le 21 décembre 2015 au plus tard s'il n'entend pas exprimer d'objections à l'acte délégué, dès lors que c'est à cette date que l'acte devrait être transmis à l'Office des publications afin qu'il puisse être publié au Journal officiel avant le 31 décembre 2015 et entrer en vigueur le 1er janvier 2016, comme prévu;

1.

déclare ne pas faire objection au règlement délégué;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 298 du 26.10.2012, p. 1.

(2)  JO L 286 du 30.10.2015, p. 1.

(3)  Directive 2014/23/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur l'attribution de contrats de concession (JO L 94 du 28.3.2014, p. 1).

(4)  Directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et abrogeant la directive 2004/18/CE (JO L 94 du 28.3.2014, p. 65).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/235


P8_TA(2015)0449

Décision de non-objection à un acte délégué: règlement financier type pour les organismes de partenariat public-privé

Décision du Parlement européen de ne pas faire objection au règlement délégué (UE) no 110/2014 de la Commission du 30 octobre 2015 portant règlement financier type pour les organismes de partenariat public-privé visés à l'article 209 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil (C(2015)07554 –2015/2940(DEA))

(2017/C 399/48)

Le Parlement européen,

vu le règlement délégué de la Commission (C(2015)07554),

vu la lettre de la Commission du 12 novembre 2015, par laquelle celle-ci lui demande de déclarer qu'il ne fera pas objection au règlement délégué,

vu la lettre de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire au président de la Conférence des présidents des commissions, en date du 27 novembre 2015,

vu l'article 290 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union et modifiant le règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 (1), et notamment son article 210,

vu le règlement (UE, Euratom) 2015/1929 du Parlement européen et du Conseil du 28 octobre 2015 modifiant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (2),

vu la recommandation de décision de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire,

vu l'article 105, paragraphe 6, de son règlement,

vu qu'aucune opposition n'a été exprimée dans le délai prévu à l'article 105, paragraphe 6, troisième et quatrième tirets, de son règlement, qui expirait le 15 décembre 2015,

A.

considérant que, dans leur déclaration commune sur la décharge distincte pour les entreprises communes conformément à l'article 209 du règlement financier (3), le Parlement européen, le Conseil et la Commission ont notamment fait part de leur intention de proposer les modifications pertinentes à apporter à l'article 209 et à l'article 60, paragraphe 7, du règlement financier dans le cadre de la révision future de celui-ci;

B.

considérant que le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 a été modifié le 28 octobre 2015 par le règlement (UE, Euratom) 2015/1929 qui, outre qu'il l'a aligné sur les directives 2014/23/UE (4) et 2014/24/UE (5) et qu'il a renforcé le système de protection du budget de l'Union, en a modifié les articles 209 et 60, en alignant les règles sur la décharge, l'audit externe et les rapports annuels applicables aux organismes visés à l'article 209 du règlement financier sur celles applicables aux organismes visés à l'article 208;

C.

considérant que, le 30 octobre 2015, la Commission a adopté le règlement délégué (C(2015)07554) modifiant le règlement délégué (UE) no 110/2014 portant règlement financier type pour les organismes de partenariat public-privé visés à l'article 209 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (afin de l'aligner sur les dispositions correspondantes du règlement délégué (UE) no 1271/2013, qui s'applique aux organismes visés à l'article 208 du règlement financier), afin qu'il puisse s'appliquer dès le début de l'exercice financier, de manière à marquer clairement le passage aux nouvelles règles;

D.

considérant qu'en vertu de l'article 210 du règlement (UE, Euratom) no 966/2012, qui confère à la Commission le pouvoir d'adopter de tels actes délégués, le règlement délégué (C(2015)07554) ne peut en principe entrer en vigueur qu'au terme de la période d'examen laissée au Parlement et au Conseil, qui a une durée de deux mois à compter de la date de la notification de l'acte, soit jusqu'au 30 décembre 2015, et qui peut être prolongée de deux mois supplémentaires;

E.

considérant toutefois que la Commission a demandé au Parlement, le 12 novembre 2015, de l'avertir pour le 21 décembre 2015 au plus tard s'il n'entend pas exprimer d'objections à l'acte délégué, dès lors que c'est à cette date que l'acte devrait être transmis à l'Office des publications afin qu'il puisse être publié au Journal officiel avant le 31 décembre 2015 et entrer en vigueur le 1er janvier 2016, comme prévu;

1.

déclare ne pas faire objection au règlement délégué;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 298 du 26.10.2012, p. 1.

(2)  JO L 286 du 30.10.2015, p. 1.

(3)  JO L 163 du 29.5.2014, p. 21.

(4)  Directive 2014/23/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur l'attribution de contrats de concession (JO L 94 du 28.3.2014, p. 1).

(5)  Directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et abrogeant la directive 2004/18/CE (JO L 94 du 28.3.2014, p. 65).


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/237


P8_TA(2015)0450

Renouvellement du mandat du président de l'Autorité bancaire européenne (ABE)

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité bancaire européenne (ABE) (C8-0313/2015 — 2015/0903(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/49)

Le Parlement européen,

vu la proposition du conseil des autorités de surveillance de l'Autorité bancaire européenne (ABE) du 8 septembre 2015 visant à renouveler le mandat du président de l'EBA pour cinq ans (C8-0313/2015),

vu l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1093/2010 du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 instituant une Autorité européenne de surveillance (Autorité bancaire européenne), modifiant la décision no 716/2009/CE et abrogeant la décision 2009/78/CE de la Commission (1),

vu son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0347/2015),

A.

considérant que le premier président de l'ABE a été désigné par le conseil des autorités de surveillance en 2011, au terme d'une procédure de sélection ouverte, pour un mandat de cinq ans, conformément à l'article 48, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1093/2010;

B.

considérant que l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1093/2010 dispose que le conseil des autorités de surveillance de l'ABE, compte tenu de l'évaluation mentionnée dans ladite disposition, peut renouveler le mandat du président de l'ABE une fois, sous réserve de confirmation par le Parlement européen;

C.

considérant que, le 8 septembre 2015, le conseil des autorités de surveillance de l'ABE a proposé de renouveler le mandat de Andrea Enria, président en exercice de l'ABE, pour cinq ans et a informé le Parlement européen en conséquence;

D.

considérant que, le 17 novembre 2015, la commission des affaires économiques et monétaires a procédé à une audition de Andrea Enria, président en exercice de l'ABE, au cours de laquelle celui-ci a fait une déclaration liminaire puis a répondu aux questions des membres de la commission;

1.

approuve la proposition de renouvellement du mandat de Andrea Enria en tant que président de l'ABE pour cinq ans;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil, à la Commission, à l'ABE et aux gouvernements des États membres.


(1)  JO L 331 du 15.12.2010, p. 12.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/238


P8_TA(2015)0451

Renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP)

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP) (C8-0314/2015 — 2015/0904(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/50)

Le Parlement européen,

vu la proposition du conseil des autorités de surveillance de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP) du 30 septembre 2015 visant à renouveler le mandat du président de l'AEAPP pour cinq ans (C8-0314/2015),

vu l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1094/2010 du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 instituant une Autorité européenne de surveillance (Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles), modifiant la décision no 716/2009/CE et abrogeant la décision 2009/79/CE de la Commission (1),

vu son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0348/2015),

A.

considérant que le premier président de l'AEAPP a été désigné par le conseil des autorités de surveillance de l'AEAPP en 2011, au terme d'une procédure de sélection ouverte, pour un mandat de cinq ans, conformément à l'article 48, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1094/2010;

B.

considérant que l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1094/2010 stipule que le conseil des autorités de surveillance de l'AEAPP, compte tenu de l'évaluation mentionnée dans ladite disposition, peut renouveler le mandat du président de l'AEAPP une fois, sous réserve de confirmation par le Parlement européen;

C.

considérant que, le 30 septembre 2015, le conseil des autorités de surveillance de l'AEAPP a proposé de renouveler le mandat de Gabriel Bernardino, président en exercice de l'AEAPP, pour cinq ans et a informé le Parlement européen en conséquence;

D.

considérant que, le 17 novembre 2015, la commission des affaires économiques et monétaires a procédé à une audition de Gabriel Bernardino, président en exercice de l'AEAPP, au cours de laquelle celui-ci a fait une déclaration liminaire puis a répondu aux questions des membres de la commission;

1.

approuve la proposition de renouvellement du mandat de Gabriel Bernardino en tant que président de l'AEAPP pour cinq ans;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil, à la Commission, à l'AEAPP et aux gouvernements des États membres.


(1)  JO L 331 du 15.12.2010, p. 48.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/239


P8_TA(2015)0452

Renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF)

Décision du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le renouvellement du mandat du président de l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) (C8-0315/2015 — 2015/0905(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/51)

Le Parlement européen,

vu la proposition du conseil des autorités de surveillance de l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) du 24 septembre 2015 visant à renouveler le mandat du président de l'AEMF pour cinq ans (C8-0315/2015),

vu l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1095/2010 du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 instituant une Autorité européenne de surveillance (Autorité européenne des marchés financiers), modifiant la décision no 716/2009/CE et abrogeant la décision 2009/77/CE de la Commission (1),

vu son règlement,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A8-0346/2015),

A.

considérant que le premier président de l'AEMF a été désigné par le conseil des autorités de surveillance de l'AEMF en 2011, au terme d'une procédure de sélection ouverte, pour un mandat de cinq ans, conformément à l'article 48, paragraphe 2, du règlement (UE) no 1095/2010;

B.

considérant que l'article 48, paragraphe 4, du règlement (UE) no 1095/2010 dispose que le conseil des autorités de surveillance de l'AEMF, compte tenu de l'évaluation mentionnée dans ladite disposition, peut renouveler le mandat du président de l'AEMF une fois, sous réserve de confirmation par le Parlement européen;

C.

considérant que, le 24 septembre 2015, le conseil des autorités de surveillance de l'AEMF a proposé de renouveler le mandat de Steven Maijoor, président en exercice de l'AEMF, pour cinq ans et a informé le Parlement européen en conséquence;

D.

considérant que, le 17 novembre 2015, la commission des affaires économiques et monétaires a procédé à une audition de Steven Maijoor, président en exercice de l'AEMF, au cours de laquelle celui-ci a fait une déclaration liminaire puis a répondu aux questions des membres de la commission;

1.

approuve la proposition de renouvellement du mandat de Steven Maijoor en tant que président de l'AEMF pour cinq ans;

2.

charge son Président de transmettre la présente décision au Conseil, à la Commission, à l'AEMF et aux gouvernements des États membres.


(1)  JO L 331 du 15.12.2010, p. 84.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/240


P8_TA(2015)0453

Coopération opérationnelle et stratégique entre la Bosnie-Herzégovine et Europol *

Résolution législative du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur le projet de décision d'exécution du Conseil portant approbation de la conclusion, par l'Office européen de police (Europol), de l'accord sur la coopération opérationnelle et stratégique entre la Bosnie-Herzégovine et Europol (10509/2015 — C8-0276/2015 — 2015/0808(CNS))

(Consultation)

(2017/C 399/52)

Le Parlement européen,

vu le projet du Conseil (10509/2015),

vu l'article 39, paragraphe 1, du traité sur l'Union européenne, tel que modifié par le traité d'Amsterdam, et l'article 9 du protocole no 36 sur les dispositions transitoires, conformément auquel il a été consulté par le Conseil (C8-0276/2015),

vu la décision 2009/371/JAI du Conseil du 6 avril 2009 portant création de l'Office européen de police (Europol) (1), et notamment son article 23, paragraphe 2,

vu la décision 2009/934/JAI du Conseil du 30 novembre 2009 portant adoption des règles d'application régissant les relations d'Europol avec ses partenaires, notamment l'échange de données à caractère personnel et d'informations classifiées (2), et notamment ses articles 5 et 6,

vu la décision 2009/935/JAI du Conseil du 30 novembre 2009 établissant la liste des États et organisations tiers avec lesquels Europol conclut des accords (3),

vu l'article 59 de son règlement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A8-0352/2015),

1.

approuve le projet du Conseil;

2.

invite le Conseil, s'il entend s'écarter du texte approuvé par le Parlement, à en informer celui-ci;

3.

demande au Conseil de le consulter à nouveau, s'il entend modifier de manière substantielle le texte approuvé par le Parlement;

4.

demande à la Commission d'évaluer, après l'entrée en vigueur du nouveau règlement relatif à Europol (2013/0091(COD)), les dispositions contenues dans l'accord de coopération, en particulier celles relatives à la protection des données; demande à la Commission d'informer le Parlement et le Conseil des conclusions de cette évaluation et, le cas échéant, de formuler une recommandation en vue d'autoriser l'ouverture d'une renégociation internationale de cet accord;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu'à Europol.


(1)  JO L 121 du 15.5.2009, p. 37.

(2)  JO L 325 du 11.12.2009, p. 6.

(3)  JO L 325 du 11.12.2009, p. 12.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/241


P8_TA(2015)0454

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande de l’Irlande — EGF/2015/006 IE/PWA International

Résolution du Parlement européen du 16 décembre 2015 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, conformément au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (demande EGF/2015/006 IE/PWA International, présentée par l'Irlande) (COM(2015)0555 — C8-0329/2015 — 2015/2295(BUD))

(2017/C 399/53)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2015)0555 — C8-0329/2015),

vu le règlement (UE) no 1309/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 relatif au Fonds européen d'ajustement à la mondialisation pour la période 2014-2020 et abrogeant le règlement (CE) no 1927/2006 (1) (ci-après dénommé «règlement relatif au Fonds»),

vu le règlement (UE, Euratom) no 1311/2013 du Conseil du 2 décembre 2013 fixant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 (2), et notamment son article 12,

vu l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière (3) (ci-après dénommé «accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013»), et notamment son point 13,

vu la procédure de trilogue prévue au point 13 de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013,

vu la lettre de la commission de l'emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A8-0363/2015),

A.

considérant que l'Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter une aide complémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de modifications majeures de la structure du commerce mondial ou de la crise économique et financière mondiale, et pour les accompagner dans leur réinsertion sur le marché du travail;

B.

considérant que l'aide financière de l'Union aux travailleurs licenciés devrait être dynamique et fournie avec toute la rapidité et l'efficacité possibles, conformément à la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission adoptée lors de la réunion de conciliation du 17 juillet 2008, et dans le respect de l'accord interinstitutionnel du 2 décembre 2013 en ce qui concerne l'adoption de décisions relatives à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (ci-après dénommé «Fonds»);

C.

considérant que l'adoption du règlement relatif au Fonds reflète l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil en vue de réintroduire le critère de mobilisation relatif à la crise, de fixer la contribution financière de l'Union à 60 % du coût total estimé des mesures proposées, d'accroître l'efficacité du traitement des demandes d'intervention du Fonds au sein de la Commission ainsi que par le Parlement et le Conseil en resserrant les délais d'évaluation et d'approbation, d'étendre les actions admissibles et les bénéficiaires potentiels aux indépendants et aux jeunes, et de financer des incitations pour que les bénéficiaires montent leur propre entreprise;

D.

considérant que l'Irlande a présenté la demande EGF/2015/006 IE/PWA International en vue d'obtenir une contribution financière du Fonds à la suite de 108 licenciements intervenus chez PWA International Ltd (PWAI), entreprise relevant de la division 33 («Réparation et installation de machines et d'équipements») de la NACE Rév. 2 (4) dans la région de niveau NUTS 2 de Southern and Eastern Ireland, et que tous les travailleurs licenciés devraient participer aux mesures;

E.

considérant que la demande ne remplit pas les critères d'admissibilité fixés par le règlement relatif au Fonds en termes de nombre de licenciements et est introduite au titre du critère d'intervention énoncé à l'article 4, paragraphe 2, dudit règlement, qui permet de déroger à ces critères dans des circonstances exceptionnelles;

1.

convient avec la Commission que, d'après les arguments avancés par l'Irlande, les circonstances peuvent être qualifiées d'«exceptionnelles» et que, par conséquent, l'Irlande a droit à une contribution financière d'un montant de 442 293 EUR au titre de ce règlement;

2.

relève que les autorités irlandaises ont présenté la demande de contribution financière du Fonds le 19 juin 2015 et que la Commission a clôturé son évaluation le 6 novembre 2015; salue la brièveté de la période d'évaluation, qui a duré moins de cinq mois;

3.

relève que PWAI a été fondée en 1989 à Rathcoole, comté de Dublin, sous la forme d'une entreprise commune de United Technologies Corporation et de Lufthansa Technik Airmotive Ireland;

4.

observe que l'Irlande s'est spécialisée dans le secteur de la maintenance, la réparation et la révision (MRO) dans les années 1990, ce qui lui a bien réussi à l'époque, mais ce qui l'a rendue particulièrement vulnérable à la tendance récente à localiser les activités MRO près des centres d'expansion de l'aviation, c'est-à-dire l'Asie, et aux incidences négatives des accords commerciaux mondiaux; considère que l'existence de deux autres demandes par l'Irlande d'intervention du Fonds dans le secteur «réparation et installation de machines et d'équipements» (5) atteste cette vulnérabilité; relève également que les activités MRO ont été sévèrement touchées en Europe, et plus particulièrement en Irlande, par les fermetures de SR Technics en 2009 et de Lufthansa Technik Airmotive Ireland en 2014, qui ont entraîné la perte d'environ 1 520 emplois;

5.

relève que si le taux de chômage dans le comté de South Dublin n'est que légèrement supérieur (11,61 %) à la moyenne nationale (10,83 %), ces chiffres masquent des situations grandement défavorisées au niveau local, et que la fermeture de PWAI a de graves répercussions sur l'emploi et sur l'économie locale, régionale et nationale, dans le contexte de la situation difficile que connaît déjà la région, à laquelle s'ajoute l'effet cumulatif des trois fermetures importantes dans le secteur MRO sur une courte période;

6.

reconnaît que la situation difficile que connaît déjà la région, à laquelle s'ajoute l'effet cumulatif des trois fermetures importantes dans le secteur MRO sur une courte période et le fait qu'il ne reste plus aucun employeur dans ce secteur dans toute l'Irlande peuvent justifier une dérogation au seuil minimum requis de 500 licenciements énoncé à l'article 4, paragraphe 1, du règlement relatif au Fonds; réitère, à cet égard, sa recommandation à la Commission de soit clarifier les critères de dérogation fixés à l'article 4, paragraphe 1, du règlement relatif au Fonds, soit abaisser le seuil du nombre de licenciements, qui est actuellement de 500 salariés;

7.

se félicite que les autorités irlandaises, soucieuses d'apporter sans tarder une aide aux travailleurs, aient décidé de lancer la mise en œuvre des services personnalisés le 22 mai 2015, sans attendre la décision d'octroi d'un soutien du Fonds pour l'ensemble coordonné proposé;

8.

salue en outre le fait que 108 jeunes sans emploi et ne suivant ni études ni formation (NEET) âgés de moins de 25 ans à la date de l'introduction de la demande pourront aussi bénéficier des services personnalisés cofinancés par le Fonds;

9.

note que l'Irlande envisage les cinq types de mesures ci-après en faveur des travailleurs licenciés visés par la présente demande: i) orientation et planification des carrières, ii) subventions de formation au titre du Fonds, iii) programmes de formation et d'enseignement avancé, iv) programmes d'enseignement supérieur et v) allocation à durée limitée; recommande que ce programme du Fonds soit similaire à celui qui avait été appliqué à SR Technics et qui a donné des résultats positifs, avec un retour à l'emploi pour environ 53,45 % de ses bénéficiaires en septembre 2012, près de douze mois après la fin du programme; relève que les dépenses relatives à ces mesures seront admissibles au titre de la participation financière du Fonds entre le 22 mai 2014 et le 19 juin 2017;

10.

se félicite de l'éventail de mesures de formation dont pourront bénéficier les personnes concernées; constate que les mesures de soutien à la création d'entreprises ou au travail indépendant ne pourront concerner qu'un nombre limité de bénéficiaires;

11.

note que, selon les estimations des autorités, 24,81 % des coûts seront consacrés à des allocations limitées dans le temps, ce qui reste bien inférieur au maximum autorisé de 35 % du coût d'ensemble;

12.

observe que l'ensemble coordonné de services personnalisés a été établi en consultation avec les partenaires sociaux;

13.

rappelle que, conformément à l'article 7 du règlement relatif au Fonds, la conception de l'ensemble coordonné de services personnalisés bénéficiant de l'aide du Fonds devrait anticiper les futures perspectives sur le marché du travail et les compétences requises, et être compatible avec la transition vers une économie économe en ressources et durable;

14.

rappelle l'importance d'améliorer l'employabilité de tous les travailleurs grâce à une formation adaptée et à la reconnaissance des aptitudes et des compétences acquises tout au long de leur carrière professionnelle; escompte que la formation offerte dans l'ensemble coordonné de mesures sera adaptée non seulement aux besoins des travailleurs licenciés, mais aussi à l'environnement réel des entreprises;

15.

souligne que les autorités irlandaises ont confirmé que les actions admissibles ne bénéficiaient d'aucune aide provenant d'autres instruments financiers de l'Union; demande une nouvelle fois à la Commission de présenter une évaluation comparative de ces données dans ses rapports annuels, afin d'assurer le respect intégral des règles existantes et de veiller à ce qu'il ne puisse y avoir de double emploi dans les services financés par l'Union;

16.

se félicite de la procédure améliorée mise en place par la Commission à la suite de la demande du Parlement d'accélérer le déblocage des subventions; prend acte des contraintes de temps imposées par le nouveau calendrier ainsi que de l'impact potentiel sur l'efficacité de l'examen des dossiers;

17.

invite la Commission à s'assurer que les décisions prises dans le domaine de la politique commerciale sont analysées sous l'angle de leur incidence potentielle sur le marché du travail de l'Union;

18.

déplore que la demande de mobilisation du Fonds ne concerne que 108 travailleurs licenciés, qui pourront bénéficier de cet instrument, et souligne qu'une interprétation plus large de l'article 4, paragraphe 1, du règlement relatif au Fonds n'est peut-être pas appropriée;

19.

fait observer que cette proposition vise à déclencher l'intervention du Fonds pour le nombre le plus restreint de travailleurs licenciés jamais visés par une proposition de ce type;

20.

relève que près de 80 % des travailleurs licenciés ont entre 30 et 54 ans et qu'ils forment dès lors un groupe qui fait preuve d'une grande aptitude à l'emploi et qui risque moins de connaître une période de chômage de longue durée;

21.

fait remarquer que l'ensemble des 108 licenciements sont intervenus dans le secteur économique «réparation et installation de machines et d'équipements» et plus particulièrement de moteurs à réaction, ce qui signifie que les travailleurs disposent de qualifications et de capacités d'adaptation au marché du travail;

22.

souligne que les licenciements ont eu lieu à Rathcoole, qui est située dans les environs de Dublin, pôle économique et industriel où l'on observe une baisse du chômage, une augmentation des activités commerciales et une croissance économique générale;

23.

attire l'attention sur le fait que toute référence à la demande EGF/2009/021 IE/SR Technics va trop loin, étant donné que le dossier en question remonte à 2009;

24.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

25.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

26.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.


(1)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 855.

(2)  JO L 347 du 20.12.2013, p. 884.

(3)  JO C 373 du 20.12.2013, p. 1.

(4)  Règlement (CE) no 1893/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 établissant la nomenclature statistique des activités économiques NACE Rév. 2 et modifiant le règlement (CEE) no 3037/90 du Conseil ainsi que certains règlements (CE) relatifs à des domaines statistiques spécifiques (JO L 393 du 30.12.2006, p. 1).

(5)  Demandes EGF/2014/016 IE/Lufthansa Technik (COM(2013)0047) et EGF/2009/021 IE/SR Technics (COM(2010)0489).


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation

(demande de l'Irlande — EGF/2015/006 IE/PWA International)

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2015/2458.)


Jeudi 17 décembre 2015

24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/246


P8_TA(2015)0466

Accord-cadre global de partenariat et de coopération UE-Viêt Nam (protocole tenant compte de l'adhésion de la Croatie) ***

Résolution législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne et de ses États membres, du protocole à l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part, visant à tenir compte de l'adhésion de la République de Croatie à l'Union européenne (13079/2014 — C8-0282/2014 — 2014/0222(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/54)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (13079/2014),

vu le projet de protocole à l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part, visant à tenir compte de l'adhésion de la République de Croatie à l'Union européenne (13078/2014),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément aux articles 207 et 209, et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0282/2014),

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, et paragraphe 2, ainsi que l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des affaires étrangères (A8-0340/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion du protocole;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République socialiste du Viêt Nam.


24.11.2017   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 399/247


P8_TA(2015)0467

Accord-cadre global de partenariat et de coopération UE-Viêt Nam (approbation) ***

Résolution législative du Parlement européen du 17 décembre 2015 sur le projet de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union, de l'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (05432/2015 — C8-0062/2015 — 2013/0440(NLE))

(Approbation)

(2017/C 399/55)

Le Parlement européen,

vu le projet de décision du Conseil (05432/2015),

vu le projet d'accord-cadre global de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République socialiste du Viêt Nam, d'autre part (18204/2010),

vu la demande d'approbation présentée par le Conseil conformément aux articles 207 et 209 et à l'article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point a), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (C8-0062/2015),

vu sa résolution non législative du 17 décembre 2015 (1) sur le projet de décision,

vu l'article 99, paragraphe 1, premier et troisième alinéas, l'article 99, paragraphe 2, et l'article 108, paragraphe 7, de son règlement,

vu la recommandation de la commission des affaires étrangères (A8-0339/2015),

1.

donne son approbation à la conclusion de l'accord;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et de la République socialiste du Viêt Nam.


(1)  Textes adoptés de cette date, P8_TA(2015)0468.