COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS AVANCÉES RÉALISÉES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES STRATÉGIES NATIONALES D'INTÉGRATION DES ROMS /* COM/2013/0454 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS AVANCÉES RÉALISÉES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES STRATÉGIES
NATIONALES D'INTÉGRATION DES ROMS 1. Introduction Dans sa communication intitulée «Un cadre de l'UE pour les
stratégies nationales d’intégration des Roms»[1],
la Commission invitait les États membres à adopter ou à élargir une approche
globale de l’intégration des Roms et à approuver une série d'objectifs communs,
portant sur les quatre piliers que sont l'enseignement, l'emploi, la santé et
le logement, et visant à accélérer l'intégration des Roms. Les chefs d'État ou
de gouvernement de tous les États membres ont approuvé cette approche[2]. En réponse à cet appel, les États membres ont présenté des
stratégies nationales d'intégration des Roms, qui variaient en fonction de la
taille de leur population rom et des problèmes que les États devaient résoudre[3].
La Commission européenne a évalué ces stratégies[4]
en 2012 et abouti à la conclusion que, pour obtenir des avancées dans les
quatre piliers, il y avait lieu d'accorder la priorité à plusieurs conditions
structurelles préalables qui sont indispensables au succès des stratégies,
notamment: collaborer avec les autorités régionales et locales, ainsi que la
société civile, allouer des ressources financières proportionnées, surveiller
l'évolution et permettre un ajustement stratégique, lutter résolument contre
les discriminations, et mettre en place des points de contact nationaux pour
l'intégration des Roms. La présente communication est axée sur ces conditions
structurelles préalables car, même si certaines mesures politiques ont été
prises dans les États membres, notamment pour mieux coordonner l'action de
toutes les parties intervenant dans l'intégration des Roms, les évolutions
concrètes demeurent insuffisantes. En outre, pour encourager les États membres
à poursuivre leurs efforts, la Commission s'engage, par la présente communication,
à leur fournir une aide supplémentaire, notamment en ce qui concerne leur
utilisation des fonds de l'Union consacrés à l'intégration des Roms. 2. La mise en œuvre efficace des stratégies
est indispensable à la crédibilité des engagements politiques et à un
changement en profondeur Il est essentiel de garantir la mise en œuvre efficace des
stratégies nationales d'intégration des Roms. Dans le contexte économique
actuel, il importe tout particulièrement de prendre les mesures appropriées et
d'utiliser plus efficacement les ressources disponibles pour résoudre la
question de l'intégration socioéconomique des Roms. C'est pourquoi la
Commission suit de près les progrès réalisés dans les États membres, tant dans
le cadre du processus Europe 2020 que dans le contexte spécifique du cadre
de l'UE pour les stratégies nationales d’intégration des Roms. Dans le cadre du processus Europe 2020, elle continuera à
surveiller étroitement chaque année, jusqu'en 2020, l'inclusion des Roms et sa
compatibilité avec les politiques générales. Pour progresser dans la réalisation
des objectifs Europe 2020 en matière d'emploi, d'inclusion sociale et
d'enseignement, les États membres possédant des populations Roms importantes
devront faire face aux défis liés à leur intégration, mis en lumière dans le
semestre européen 2012. Dans ces États, l'intégration des Roms produira
des effets bénéfiques non seulement en matière sociale, mais également sur le
plan économique[5].
Dans le contexte du semestre européen 2013, la Commission a proposé
d'augmenter et d'affiner davantage les recommandations concernant l'inclusion
des Roms pour les États membres les plus directement concernés[6]. Dans le contexte du cadre de l'UE pour les stratégies nationales
d’intégration des Roms, la Commission a intensifié son dialogue avec plusieurs
États membres. Des réunions bilatérales, auxquelles ont participé les autorités
nationales concernées et des experts de la Commission afin de discuter de
l'évaluation détaillée des stratégies nationales d'intégration des Roms et des
moyens d'assurer leur mise en œuvre efficace, se sont tenues en 2012
et 2013[7]. En outre, un réseau de points de contact nationaux pour
l'intégration des Roms a été créé dans les États membres afin de faciliter les
échanges multilatéraux d'expériences, l'apprentissage par les pairs et la
coopération entre les États membres[8]. Enfin, pour aider les États membres à mesurer la progression de
l'intégration des Roms, l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne
a institué un groupe de travail ad hoc[9].
Ce dernier a pour objectif principal d'aider les États membres participants à
établir des mécanismes de suivi efficaces en vue d'obtenir des résultats
fiables et comparables[10]. La Commission a analysé les progrès réalisés en 2012 dans la
mise en œuvre des stratégies nationales, à partir des informations fournies par
les États membres, de contributions d'experts et de la société civile[11],
ainsi que des constatations faites par l'Agence des droits fondamentaux de
l'Union européenne. 2.1. Conditions structurelles préalables d'une
mise en œuvre efficace (a)
Associer les autorités régionales et locales et coopérer étroitement
avec la société civile La nécessité d'un dialogue continu entre les autorités
nationales, régionales et locales et la société civile Rom dans la conception,
la mise en œuvre et le suivi des stratégies nationales est soulignée dans le
cadre de l'UE. La plupart des États membres ont pris des mesures à cet égard.
Toutefois, les parties intéressées les ont souvent jugées inefficaces quant aux
possibilités créées leur permettant de participer activement à la mise en œuvre
et au suivi des stratégies nationales. (1)
Associer les autorités régionales et locales Comme le soulignait le rapport de suivi de 2012 de la
Commission, la participation active des autorités locales et régionales à
toutes les phases du processus d'inclusion des Roms constitue une condition
préalable essentielle de la réussite. Associer les autorités régionales et locales || États membres ayant pris de telles mesures Mise en place d'un dialogue structuré || AT, BE, BG, CZ, DK, EE, EL, ES, FI, FR, HU, IE, IT, LV, NL, RO, SE, SI, SK, UK Promotion des échanges d'expériences et coopération au sein des autorités locales || BE, BG, CZ, DK, FI, FR, HU, IT, SE, ES, SI, UK Allocation de ressources destinées à l'intégration des Roms aux autorités locales et régionales || AT, BE, CZ, DE, DK, EL, FI, FR, IE, IT, PL, RO (en projet), SE, SI, SK Un an plus tard, on peut constater que la plupart des États
membres doivent encore faire des efforts et associer plus étroitement et
systématiquement les autorités locales à l'élaboration, à la mise en œuvre, au
suivi, à l'évaluation et à la révision des politiques[12].
Les politiques et plans d'actions en vue de l'intégration des Roms devraient
être conçus comme une partie intégrante des actions publiques aux niveaux régional
et local: ils devraient définir des données de départ précises, des objectifs
mesurables et des mesures spécifiques permettant de concrétiser au niveau local
les quatre piliers de la stratégie nationale d'intégration des Roms. Pour
appliquer ces programmes, il convient d'allouer aux autorités régionales des
ressources financières et humaines suffisantes, et de renforcer leur capacité
de gestion, de suivi et d'évaluation de l'inclusion des Roms. (2)
Coopérer étroitement avec la société civile Dans son rapport de suivi de 2012, la Commission soulignait
que l'implication de la société civile devrait aller au-delà d'une simple
consultation de celle‑ci au moment de l'élaboration des stratégies. La société
civile doit jouer un rôle actif dans la mise en œuvre et le suivi des
stratégies nationales. La constitution d'une société civile de base au niveau
local, en particulier au sein des Roms, est un facteur essentiel de réussite et
de longévité des plans d'action locale intégrés. Coopérer étroitement avec la société civile || États membres ayant pris de telles mesures Dialogue structuré avec la société civile noué au niveau local || BE, BG, EE, ES, DK, FI, FR, HU, LV, LT, SE, SI, UK Encouragement de la participation active de la société civile et des représentants des Roms au niveau local || BE (au niveau régional), BG, CZ, ES, FI, HU, LV, PT, SE, SI Soutien financier destiné au renforcement de capacités de la société civile || EE, ES, FR, LV, SE, SI Alors que la mise en œuvre des stratégies nationales est entrée
dans sa deuxième année dans la plupart des États membres, la représentation
légitime des Roms et la participation de toutes les organisations de la société
civile concernées demeurent insuffisantes. Pour être en mesure d'apporter
une contribution significative, les organisations de la société civile, et
notamment les organisations locales représentant les Roms, doivent être en
mesure d'avoir accès aux financements publics, de les rendre disponibles
rapidement et effectivement aux personnes directement concernées et de
véritablement participer au processus d'élaboration, de mise en œuvre et de
suivi des politiques d'intégration des Roms. Or seuls quelques États
membres apportent un soutien suffisant aux organisations de la société civile
pour leur permettre de jouer un tel rôle. Bien que des mécanismes existent pour
recueillir et prendre en compte l'avis des Roms, ils ne permettent pas à
celui-ci de peser suffisamment pour influer sur les politiques. Tous les États
membres devraient veiller à ce que des mécanismes de consultation régulière
fonctionnent de façon efficace et transparente et qu'ils englobent la mise en
œuvre, le suivi et l'évaluation de l'impact des stratégies. Il convient
d'encourager le dialogue parmi divers types d'organisations de la société
civile et les chercheurs travaillant dans tous les domaines concernant
l'inclusion des Roms. Une coopération avec la société civile devrait également
être favorisée lors de la mise en place de plans d'action locaux. (b)
Allouer des ressources financières proportionnées Le cadre de l'UE invitait les États membres à allouer une part
suffisante de leur budget national aux mesures d'inclusion des Roms, sommes à
compléter, s'il y avait lieu, par des cofinancements de l'UE (principalement
par l'intermédiaire du Fonds social européen, du Fonds européen de
développement régional et du Fonds européen agricole pour le développement
rural) et de bailleurs internationaux. Dans son rapport de suivi de 2012, la Commission concluait
que la trop faible allocation de ressources financières par rapport aux
engagements politiques souscrits dans les stratégies demeurait un obstacle
majeur à la mise en œuvre. L'existence de dotations budgétaires spécifiques et
transparentes au bénéfice des plans d'action constitue dès lors une condition
préalable impérative. En outre, il convient d'appliquer une approche
territoriale, tenant compte des besoins particuliers des zones les plus
touchées par la pauvreté ou des groupes cibles les plus exposés au risque de
discrimination ou d'exclusion. Allouer des ressources financières proportionnées || États membres ayant pris de telles mesures Approche intégrée d'allocation des ressources financières || EL, ES, FI, HU, IT, LV, SI, SK, Approche territoriale d'allocation des ressources financières || CZ, EL, ES, HU, IT, PL, SE, SK Participation des autorités locales et régionales et de la société civile à la planification de l'utilisation des fonds de l'UE || BE, BG, CZ, ES, FI, IT, RO, SI, SK (premières mesures) Même si certains progrès ont été enregistrés depuis le précédent
rapport, le financement des stratégies nationales n'est pas encore suffisant. Dans
certains États membres, la mise en œuvre de la stratégie nationale a pris du
retard en raison de dotations budgétaires insuffisantes. À l'image des problèmes recensés dans le semestre européen, tous
les États membres devraient veiller à ce que des mesures adéquates soient
prises en vue d'inclure l'intégration des Roms dans les accords de partenariat
sur l'utilisation des Fonds structurels et d'investissement européens[13]
pour la période 2014‑2020, en fonction de la taille et la situation de
leur communauté rom. Les grandes priorités d'action aux fins de l'inclusion des
Roms ont été soulignées dans les recommandations spécifiques par pays, dans le
cadre du semestre européen et des notes de synthèse de la Commission relatives
à la négociation des accords de partenariat avec plusieurs États membres. Les
engagements budgétaires nationaux demeurent essentiels pour garantir la
durabilité des mesures d'inclusion des Roms. Le Fonds social européen est le principal instrument financier
dont dispose l'UE pour investir dans l'intégration des Roms en matière
d'emploi, d'enseignement et d'inclusion sociale. Le Fonds européen de
développement régional a certes investi dans le logement dans plusieurs États
membres, au titre d'une approche intégrée, mais dans la plupart des cas, cette
formule de financement de l'inclusion des Roms pourrait être davantage
exploitée. À cet effet, les États membres pourraient puiser dans les réservoirs
de compétences et de ressources constitués par les coalitions d'organisations
internationales œuvrant en faveur de projets d'intégration des Roms au plan
local. Les propositions de la Commission relatives à la politique de
cohésion de l'Union pour la période 2014‑2020 constituent la base d'une
approche intégrée combinant les possibilités financières offertes par le FEDER
et le FSE pour atteindre les objectifs de l'UE en matière d'intégration des
Roms. Les États membres devraient également envisager de recourir aux formes
d'aide disponibles dans le cadre de la politique de développement rural. En
outre, dans sa communication intitulée «Investir dans le domaine social en
faveur de la croissance et de la cohésion»[14],
la Commission appelait instamment les États membres à utiliser les ressources
allouées par l'Union à l'investissement social pendant la prochaine période de
programmation (2014‑2020). Elle proposait aussi d'affecter une part suffisante
des fonds de cohésion de l'UE à des investissements dans l'humain, l'emploi et
la réforme des politiques sociales, via le Fonds social européen (FSE)[15].
Elle suggérait de surcroît qu'au moins 20 % de ce montant soit alloué à
l'inclusion sociale, y compris l'intégration des Roms. On garantirait
ainsi que la dotation globale à l'inclusion sociale augmente et reflète mieux
les défis posés dans ce domaine. Le recours par les États membres et les
régions à la nouvelle priorité d'investissement concernant spécifiquement
l'intégration des communautés marginalisées, telles que les Roms, dans le cadre
du Fonds social européen (proposée par la Commission pour la période de
programmation 2014‑2020) permettra une meilleure estimation des montants
dépensés pour l'intégration des Roms. (c)
Surveiller l'évolution et permettre un ajustement stratégique Le cadre de l'UE invitait les États membres à mettre en place un
système de suivi solide, permettant de mesurer les résultats et les effets des
mesures d'inclusion des Roms et, si nécessaire, de procéder aux ajustements
nécessaires. Dans son rapport de 2012, la Commission concluait que les
États membres doivent déployer des efforts accrus à cet égard. Surveiller l'évolution et permettre un ajustement stratégique || États membres ayant pris de telles mesures Cartographie de la situation des Roms («données de départ») effectuée ou en cours || CZ, EE, EL, ES, FI, FR, HU, LT, LV, NL, PT, RO, SI, SK Existence d'un système de suivi permettant de mesurer les résultats et les effets de la stratégie nationale || Premières mesures: BG En cours d'élaboration: BE, ES, FI, HU, IT, SE Recensement des zones peuplées de communautés Roms vivant dans une très grande précarité || CZ, EE, EL, FR, HU, PL, RO, SK Association de toutes les parties prenantes importantes au processus de suivi et d'évaluation || AT, CZ (en projet), FI, HU, IT (en projet), LT (en projet), SE (partiellement), SI, SK (en projet) Coopération établie avec les instituts statistiques nationaux || BG, CZ, EL, ES, FI, HU, IT, LV, RO, SK, UK Rapports et évaluations réguliers planifiés || BE, BG, CZ, EL, FI, HU, LT, PL, RO, SE, SI, SK Malgré des efforts manifestes déployés depuis le dernier rapport[16]
pour mettre en place un cadre de suivi solide permettant de produire de façon
systématique et cohérente des données (pas nécessairement liées à des critères
ethniques) sur l'effet des mesures d'intégration des Roms, cet objectif demeure
difficile à atteindre dans la plupart des États membres. Comme l'a souligné le
groupe de travail sur le suivi institué par l'Agence des droits fondamentaux de
l'Union européenne, un système de suivi devrait pouvoir fournir des
informations précises aux gouvernements à divers niveaux: d'une part, sur les
progrès dans la réalisation des objectifs fixés dans la stratégie nationale et
dans les plans d'action locaux, d'autre part, sur l'amélioration de la situation
socioéconomique des Roms et de leurs droits fondamentaux par rapport à la
population générale (suivi de «l'écart»). Il est primordial de comparer régulièrement les données, afin
d'évaluer rigoureusement l'effet des mesures sur le terrain par rapport aux
données de départ. Concrètement, les indicateurs d'impact font toujours
défaut, de façon générale. En outre, dans la plupart des cas, il est difficile
de déterminer dans quelle mesure d'autres parties prenantes participent au
suivi, à l'évaluation et à la révision des politiques, conformément aux dix
principes fondamentaux communs en matière d'intégration des Roms[17].
Il conviendrait d'examiner les éventuelles synergies avec les indicateurs
politiques de l'UE existants. (d)
Lutter résolument contre les discriminations Le cadre de l'UE appelait les États membres à veiller à ce que
les Roms ne subissent pas de discriminations et à ce que le respect de leurs
droits de l'homme, consacrés dans la charte des droits fondamentaux de l'Union
européenne et dans la convention européenne des droits de l'homme, soit
garanti. Le rapport de suivi de 2012 de la Commission les invitait à veiller au
respect effectif, sur leur territoire, de la législation antidiscrimination[18]
et à lutter résolument contre les discriminations. Le rapport soulignait en
outre qu'une grande partie des Roms vivant dans les États membres étaient des
ressortissants de pays tiers en séjour régulier, confrontés aux mêmes
difficultés que les migrants venant de pays extérieurs à l’Union, et qu’ils
devaient jouir des mêmes droits que ces derniers. Mesures de lutte contre les discriminations || États membres ayant pris de telles mesures Faire respecter au niveau local la législation antidiscrimination || AT, DK, SE Mesures de sensibilisation (notamment dans les administrations publiques) || AT, BG, CZ, DK, EE, ES, FI, FR, HU, IE, IT, LV, LT, PT, RO, SI Mieux informer les Roms de leurs droits || AT, FI, LV, SE, SI Combattre les multiples formes de discrimination à l'égard des femmes roms || RO (premières étapes) Lutter contre la traite des êtres humains et l'exploitation des enfants par le travail || CZ, DK, HU, NL Malgré les engagements pris par les
États membres et la législation antidiscrimination dont ceux-ci se sont dotés,
le racisme et les discriminations envers les Roms perdurent. La ségrégation des
enfants roms en milieu scolaire demeure une pratique répandue dans plusieurs
États membres[19].
Des rapports établis par la société civile et le milieu universitaire[20]
confirment divers exemples de discrimination, notamment en ce qui concerne
l'accès à l'éducation, à la santé, à la protection policière et au logement,
qui serait moins aisé que pour la majorité de la population. Les difficultés
que continue de poser l’intégration des Roms citoyens européens dans leur
société ont une incidence directe sur les relations de l'UE avec les pays
tiers. Plusieurs pays, par exemple, soumettent les ressortissants de certains
États membres à une obligation de visa en raison des problèmes relatifs à
l'intégration des Roms[21].
Les mêmes difficultés peuvent se poser pour les Roms ressortissants de pays
tiers qui migrent vers l'UE[22]. En l'absence de mesures systémiques visant à lutter contre les
discriminations et le racisme envers les Roms, la mise en œuvre des stratégies
nationales d'intégration des Roms ne peut donner les résultats escomptés. La
plupart des États membres mènent des campagnes de sensibilisation destinées à
favoriser l'inclusion des Roms[23].
Mais les pouvoirs publics devraient déployer bien davantage d’efforts pour
expliquer à l’ensemble de la société les effets bénéfiques, du point de vue
social et économique, de l'inclusion des Roms[24].
Pour mieux lutter contre les discriminations, il est également nécessaire
que les Roms eux-mêmes soient informés de leurs droits, de leurs devoirs et de
leurs possibilités, et qu’il existe des instruments permettant de protéger et
de faire respecter leurs droits, par exemple par l'intermédiaire d'organismes
de promotion de l'égalité. Les États membres doivent redoubler d'efforts
pour combattre les stéréotypes et empêcher les propos ou comportement racistes
ou stigmatisants pouvant constituer une incitation à exercer des
discriminations contre les Roms. Les États membres devraient prendre davantage de mesures pour
lutter efficacement contre le travail des enfants, interdire la mendicité
faisant intervenir ces derniers, faire pleinement appliquer la législation
encadrant le mariage des mineurs, empêcher les mariages forcés et traiter plus
efficacement le problème de la traite des êtres humains, notamment grâce à une
coopération internationale. Pour assurer l'égalité d'accès des Roms à l'éducation, aux
services publics, aux systèmes de protection sociale, à un niveau de vie
minimal, au logement et à la santé, il est absolument indispensable de
s’attaquer d’abord sans faillir au problème de l'absence d'inscription des Roms
dans les registres nationaux de la population et, le cas échéant, de leur
absence de documents d'identité. (e)
Points de contact nationaux pour l'intégration des Roms Le cadre de l'UE invitait les États membres à créer des points
de contact nationaux pour l'intégration des Roms[25],
habilités à coordonner l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie. Le
rapport de suivi de 2012 de la Commission insistait sur la nécessité que ces
points de contact nationaux soient pleinement en mesure d'assurer la
coordination des politiques d'inclusion des Roms. Mesures visant à permettre aux points de contact nationaux de travailler efficacement || États membres ayant pris de telles mesures Coordination au niveau national entre les secteurs || AT, BE, BG, CZ, EE, EL, ES, FI, FR, HU, IT, LT, LV, RO, SE, SK Coordination entre différents niveaux de gouvernement (du niveau national jusqu'au niveau local) || AT, BE, BG, DK, CZ, EE, ES, FI, FR, HU, IE, IT, LV, NL, RO, SE, SI, SK Participation des points de contact nationaux à la planification de l'utilisation des fonds de l'UE || BE, BG, CZ, EL, ES, FI, HU, IE, IT, LT, SK Tous les points de contact nationaux participent au réseau mis
en place en octobre 2012 et sont très préoccupés par l'intégration des
Roms. Si leur engagement et leur rôle de coordination se sont bien développés,
des améliorations sont encore possibles en ce qui concerne leur statut, leurs
capacités, leurs ressources, leur mandat et le soutien politique qu'ils
reçoivent: les points de contact nationaux devraient disposer de ressources
humaines et financières adéquates; ils doivent jouir de l'autorité et de la
compétence formelles nécessaires pour coordonner les processus entre les
ministères et les différents niveaux de gouvernement et faire en sorte que
l'inclusion des Roms fasse partie intégrante de toutes les politiques publiques
concernées; ils devraient contribuer à définir et à mettre en œuvre les
politiques dans ce domaine et être associés à la planification stratégique de
l'utilisation des fonds de l'UE. Ils devraient également favoriser le dialogue
et les échanges entre toutes les parties prenantes et examiner les possibilités
de synergies avec toute initiative qui s’y prête[26]. 3. Pays concernés par l'élargissement Dans sa stratégie d'élargissement 2012-2013 ainsi que dans les
rapports de suivi plus détaillés sur chaque pays, la Commission souligne que
les Roms demeurent particulièrement défavorisés dans les pays des Balkans
occidentaux. En ce qui concerne l'accès à l'éducation, à l'emploi, à la
protection sociale et aux soins de santé, au logement et aux documents
d'identité ou d'état civil, les discriminations restent, dans de nombreux pays,
un problème à régler. Si quelques progrès ont permis, ces dernières années, un début
d'amélioration dans le domaine de l'éducation et de la santé, des efforts
soutenus sont toujours nécessaires. Il s'agit notamment d'allouer des
ressources adéquates à la mise en œuvre des politiques visant l'intégration des
Roms. Des difficultés restent à surmonter pour la mise en œuvre et
l'application effectives du cadre juridique et institutionnel. Dans
plusieurs pays, des stratégies pluriannuelles visant à améliorer la situation
des Roms ainsi que des plans d'action connexes ont récemment été adoptés
(Monténégro et ancienne République yougoslave de Macédoine) ou révisés et
perfectionnés (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Serbie[27]).
La Turquie doit encore mettre au point une approche systématique et une
stratégie globale pour favoriser l'intégration des Roms. Il conviendrait que les pays concernés par l'élargissement
continuent de donner suite aux conclusions opérationnelles convenues avec la
Commission lors des conférences nationales de 2011. Ces conclusions sont
réexaminées chaque année dans le cadre du dialogue sur les politiques
structurelles. Elles portent sur cinq points: inscription à l'état civil,
éducation, santé, accès à l'emploi et accès au logement. La Commission a
intensifié son action en 2012 en apportant une assistance financière ciblée en
vue de la mise en œuvre, dans plusieurs pays, des conclusions opérationnelles.
Il a été fait une meilleure utilisation de l’instrument financier d’aide de
préadhésion (IAP) en proposant des mesures de soutien visant à intégrer les Roms
dans la société et à améliorer leur statut et leurs conditions de vie, et en
aidant les pays à élaborer, réviser et mettre en œuvre leur stratégie
nationale, dans le cadre de programmes tant nationaux que régionaux. La
Commission continuera à soutenir les politiques et les mesures concrètes visant
à améliorer la situation des Roms, notamment les mesures s'inscrivant dans la
Décennie pour l'intégration des Roms[28],
à l'occasion des procédures d'adhésion de ces pays à l'Union européenne. 4. Conclusions — Perspectives L'évaluation des progrès accomplis par les États membres au
cours de l'année écoulée permet de tirer deux grandes conclusions: certains
États membres ont largement repensé ou ont développé de manière concrète leur
stratégie, notamment en s'efforçant de coordonner sa mise en œuvre et
d'organiser un dialogue horizontal et vertical; néanmoins, certaines des
conditions préalables indispensables à la réussite de leur stratégie ne sont
toujours pas réunies, de sorte que les progrès sur le terrain sont très lents. Pour accélérer les progrès en matière d'intégration des Roms
dans les quatre piliers que sont l'accès à l'éducation, à l'emploi, à la santé
et au logement, la Commission propose une aide supplémentaire aux États
membres: (a)
en soutenant la réalisation par les États membres de leurs objectifs
d'action et le respect de leurs engagements ·
en présentant, parallèlement à la présente communication, une
proposition de recommandation du Conseil visant à améliorer l'efficacité des
mesures en faveur de l'intégration des Roms. Les résultats du rapport de suivi
2012 de la Commission[29],
des échanges à haut niveau avec la société civile et avec les représentants des
Roms, et les conclusions du présent rapport ont conduit la Commission à
proposer aux États membres de passer à la vitesse supérieure en matière
d’intégration des Roms, grâce à un instrument juridique que doit adopter le
Conseil; ·
en menant des échanges bilatéraux et multilatéraux avec les
points de contact nationaux pour l’intégration des Roms et avec d’autres
autorités nationales intervenant dans la mise en œuvre de mesures en faveur de
l’inclusion des Roms; ·
en poursuivant l’examen des progrès réalisés en matière
d’intégration des Roms dans le cadre de la stratégie Europe 2020, puisque cette
intégration devrait faire partie de l'action générale des États membres en
matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, d’amélioration de
l’emploi, de réduction du taux de décrochage scolaire et de relèvement du
niveau d’instruction; ·
en améliorant le dialogue et la coopération entre toutes les
parties prenantes grâce à la prochaine réunion de la plate-forme européenne
pour l'inclusion des Roms; ·
en contrôlant l’application, dans les pratiques administratives,
de la directive sur l'égalité raciale; (b)
en apportant un soutien financier grâce aux fonds de l’Union; ·
en complétant les ressources nationales au moyen de
l’établissement d’un cadre définissant la manière dont les fonds de l'UE[30]
[Fonds européen de développement régional (FEDER), Fonds social européen (FSE)
et Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader)] pourraient
soutenir, sur la période 2014‑2020, l'intégration des communautés
marginalisées, telles que les Roms, dans les États membres. En outre,
l’utilisation des ressources des secteurs privé et tertiaire devrait être
promue pour accroître l’effet de levier sur l’investissement dans l’intégration
des Roms. ·
en proposant que certains États membres fassent appel à la
priorité d'investissement «intégration des communautés marginalisées, telles
que les Roms», ou définissent, pour la prochaine période de programmation, des
objectifs spécifiques en matière d'intégration sur le marché du travail,
d'accès à l'éducation ou d'insertion sociale des Roms, afin de prendre en
compte les conclusions du semestre européen; ·
en proposant un nouveau cadre pour les politiques en matière
d'investissement dans le domaine social[31],
fondé sur trois éléments[32],
qui pourrait contribuer à l'intégration des Roms. La Commission invite le Parlement européen à participer activement
à un débat sur la proposition de recommandation du Conseil visant à améliorer
l'efficacité des mesures en faveur de l'intégration des Roms. Une fois par an, au printemps, la Commission rendra compte au
Parlement européen et au Conseil (le prochain rapport sera publié en 2014) des
progrès réalisés dans les quatre piliers que sont l’éducation, l’emploi, la
santé et le logement, en se fondant sur les informations transmises par les
États membres, sur les données recueillies par l’Agence des droits fondamentaux
de l’Union européenne et sur les contributions reçues des organisations de la
société civile. Ces rapports annuels mesureront les efforts consentis et les
progrès accomplis par les États membres en matière d'intégration des Roms. ANNEXE
Exemples d’actions relatives aux conditions structurelles préalables
nécessaires à la mise en œuvre Exemple de participation active des autorités locales et régionales En Allemagne, le gouvernement du Land de Berlin a adopté, le 7 août 2012, une stratégie en faveur de l’inclusion des Roms. Celle-ci préconise l’élaboration d’un plan d’action régional pour l’intégration de cette communauté. Un groupe de pilotage, auquel participent différents services du Sénat de Berlin ainsi que les autorités locales ayant affaire aux migrants roms, a été mis sur pied. La société civile a participé à l’élaboration de ce plan d’action régional[33]. Exemples de collaboration étroite avec la société civile En France, un groupe national de suivi a été créé par le point de contact national pour l’intégration des Roms. Il rassemble des associations, des représentants des divers ministères concernés et des acteurs locaux. Il a été créé, de même que ses quatre sous-groupes thématiques, pour servir de plate-forme d'échange des expertises et parvenir à un consensus sur les mesures à prendre. Il proposera ces mesures au comité de pilotage interministériel chargé de coordonner la mise en œuvre de la stratégie de la France. En Lettonie, un appel à propositions visant à collaborer étroitement avec la communauté rom a été lancé en octobre 2012. Financé par l’État, cet appel, ouvert aux organisations représentant les Roms, avait pour but d’encourager leur participation à la société et de permettre une coopération entre les Roms et les autorités publiques (gouvernement local et autres parties prenantes). Les projets retenus incluront l’organisation de séminaires pratiques afin de présenter des projets de coopération locale faisant intervenir toutes les parties prenantes et de créer une plate-forme de coopération entre employeurs et Roms. Exemples de soutien des stratégies par un financement adéquat La Bulgarie a mis en place un groupe de travail interministériel dont le rôle est de mobiliser des fonds de l’UE en vue de l’intégration des Roms. Ce groupe, présidé par le ministère chargé de la gestion des fonds de l’UE, est composé de ministres adjoints, d’experts issus des autorités de gestion et des programmes opérationnels et de représentants des ONG roms. Il a pour tâche de proposer des instruments et des dispositifs et à vérifier les mesures prévues dans le cadre de chaque programme opérationnel. Il préparera une annexe à la stratégie nationale, définissant des actions et un financement durable pour leur mise en œuvre. Cette annexe n'a pas encore été adoptée. En Hongrie, les microrégions les plus défavorisées ont été recensées, à partir d’un système d’indicateurs instauré par le droit interne. Ces microrégions sont confrontées à de graves problèmes économiques, d’emploi et d’infrastructures. Pour favoriser leur développement, on recourt à des mesures ciblées, consistant en interventions sociales, en mesures de développement communautaire et rural et en services de ressources humaines. Exemples de systèmes de suivi solides Le système de suivi hongrois a pour but de mesurer l’effet social de la stratégie nationale et d’apprécier l’état d’avancement de sa mise en œuvre. Les quatre composantes de base de ce système sont: 1. un ensemble d’indicateurs mesurant les changements sociétaux, alignés sur les objectifs définis dans la stratégie nationale; 2. un système de comptes rendus réguliers, mis sur pied en coopération avec un consultant international externe, pour surveiller la mise en œuvre des mesures du plan d’action; 3. la recherche; 4. un système d’information sur l’insertion sociale permettant de recueillir des données dans divers domaines d'action. Les autorités locales l’utiliseront également pour élaborer des plans en faveur de l’égalité des chances. L’Estonie a reconnu la nécessité d’un état des lieux plus complet sur la situation des Roms afin de définir les mesures nécessaires pour favoriser leur intégration. La situation des Roms fait donc actuellement l’objet d’une étude lancée en 2012, qui se poursuivra en 2013. Les résultats de cette étude doivent servir à préparer les prochaines étapes de la stratégie. Exemple de lutte contre les discriminations L’Espagne a mené diverses actions de formation des forces de police. En 2012, des formations sur l’égalité de traitement et sur la discrimination ethnique ont été dispensées à 158 services de maintien de l’ordre régionaux, locaux et nationaux. En Allemagne, le Land de Schleswig-Holstein a décidé, en 2012, de modifier sa constitution afin de reconnaître les Roms et les Sintis qui sont ressortissants allemands et qui vivent sur son territoire en tant que minorité ethnique. En Roumanie, des places dans des écoles secondaires, dans des classes de formation professionnelle et dans des universités du système d’enseignement public sont réservées chaque année à des élèves ou étudiants roms. À ce jour, environ 15 000 élèves ou étudiants roms ont bénéficié de cette forme d’action positive. [1] COM(2011)
173 final du 5.4.2011. [2] Conclusions
du Conseil européen, doc. EUCO 23/11 des 23 et 24 juin 2011, faisant
suite aux conclusions du Conseil Emploi, politique sociale, santé et
consommateurs (EPSCO) relatives à un cadre de l'UE pour les stratégies
nationales d’intégration des Roms pour la période allant jusqu'à 2020,
10665/11 du 19.5.2011. [3] Dans
la présente communication, le terme «stratégie» recouvre les ensembles intégrés
de mesures et les stratégies. [4] Communication
intitulée «Stratégies nationales d’intégration des Roms: un premier pas dans
la mise en œuvre du cadre de l’UE», ainsi que le document de travail des services
de la Commission SWD (2012)133 final qui l'accompagne. [5] Dans
quatre pays, une pleine intégration des Roms sur le marché de l'emploi pourrait
avoir des retombées économiques d'environ 500 millions EUR et des
retombées fiscales d'environ 175 millions EUR par an. Banque
mondiale, Roma Inclusion: An Economic Opportunity for Bulgaria, the Czech
Republic, Romania and Serbia, septembre 2010. [6] Sur
la base de la proposition de la Commission adoptée le 29 mai 2013, cinq
États membres (Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Slovaquie et Roumanie)
ont reçu des recommandations spécifiques concernant l’inclusion des Roms. Ces
recommandations portent, d'une part, sur la mise en œuvre des stratégies
nationales d'intégration des Roms (application concrète, notamment par une
meilleure coordination entre les parties prenantes, allocation de fonds, suivi
rigoureux, et intégration des objectifs d'intégration des Roms dans tous les
domaines d'action) et, d'autre part, sur certaines évolutions à réaliser dans
les domaines de l'enseignement (notamment la nécessité de garantir un accès
effectif à un enseignement général de qualité favorisant l'intégration, dès la
maternelle) et de l'emploi (promotion des mesures d'activation, aide à la
transition vers le marché de l'emploi). [7] BG,
FR, HU, IT, RO et SK. [8] Au
sein de ce réseau, un groupe de travail, représentatif de la diversité des
situations et des expériences relatives aux Roms dans l'UE, a été mis en place
en vue d'examiner plus avant les défis et les solutions envisageables. Les
problèmes recensés ont alimenté une proposition législative visant à apporter
une aide et des orientations supplémentaires aux États membres en matière de
promotion de l'inclusion des Roms, qui est présentée parallèlement à la
présente communication http://ec.europa.eu/justice/discrimination/files/roma_nationalcontactpoints_en.pdf
(en anglais). [9] Dix
États membres (BG, CZ, ES, FI, FR, IT, HU, RO, SK, UK) participent à ce groupe
de travail, qui comprend aussi des experts d'Eurofound et du Programme de
développement des Nations unies. [10] La
Croatie a déjà commencé à préparer son adhésion au processus du cadre de l'UE,
et elle participe activement au réseau de points de contact nationaux et au
groupe de travail sur le suivi de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union
européenne. [11] Notamment
les conclusions dégagées lors d'un dialogue organisé entre des membres de la
Commission et des représentants de la société civile, le 15 mai 2013,
ainsi que des rapports établis par des coalitions de la société civile
organisées par la Decade of Roma Inclusion Secretariat Foundation dans
six États membres (Bulgarie, Espagne, Hongrie, République tchèque, Roumanie et
Slovaquie) et deux pays candidats à l’adhésion (Albanie et ancienne République
yougoslave de Macédoine), des rapports émanant du réseau d'experts indépendants
sur l'inclusion sociale (http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1025&langId=en),
le rapport du Bureau européen d'information sur les Roms intitulé Discrimination
against Roma in the EU in 2012, des comptes rendus d'Eurocities et
d'Eurodiaconia et des publications scientifiques du Réseau universitaire
européen d'études romani (http://romanistudies.eu/news/contributions_from_members/). [12] Certains
États membres ont fait des efforts supplémentaires pour favoriser la
participation de leurs autorités locales à des réseaux internationaux, par
exemple à l'Alliance européenne des villes et des régions pour l’inclusion des
Roms (European Alliance of Cities and Regions for Roma inclusion).
D'autres ont désigné des coordonnateurs régionaux ou locaux en vue de mieux
identifier les problèmes que connaissent les communautés Roms ou de coordonner
la mise en œuvre des stratégies au niveau local. [13] Fonds
social européen (FSE), Fonds européen de développement régional (FEDER), Fonds
de cohésion (FC), Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER)
et Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). [14] Communication
intitulée «Investir dans le domaine social en faveur de la croissance et de
la cohésion, notamment par l’intermédiaire du Fonds social européen, au cours
de la période 2014-2020», COM(2013) 83 final; et recommandation de la
Commission intitulée «Investir dans l'enfance pour briser le cercle vicieux
de l'inégalité», COM(2013) 778 final du 20.2.2013. [15] Conformément
à l'engagement pris au niveau européen de réduire de 20 millions,
d'ici 2020, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. [16] Certains
États membres ont indiqué avoir utilisé, notamment, des enquêtes, des
micro-recensements et une cartographie territoriale de la pauvreté. [17] Les
dix principes fondamentaux communs en matière d'intégration des Roms ont été
présentés lors de la première réunion de la plateforme, le 24 avril 2009.
Ils figuraient en annexe des conclusions du Conseil du 8 juin 2009 et
comprennent: 1) des politiques constructives, pragmatiques et non
discriminatoires 2) un ciblage spécifique mais sans exclusive 3) une approche
interculturelle 4) démarginaliser les Roms 5)
la sensibilisation à la dimension hommes-femmes 6) le transfert de politiques
fondées sur des données probantes 7) le recours aux instruments de l'UE 8) la
participation des collectivités régionales et locales 9) la participation de la
société civile 10) la participation active des Roms. [18] Conformément
aux obligations qui leur incombent en vertu des traités, les États membres sont
tenus de transposer dans leur ordre juridique interne les dispositions de la
directive 2000/43/CE relative au principe d'égalité de traitement entre
les personnes sans distinction de race ou d'origine ethnique et de dûment
appliquer ces mesures de transposition. [19] En
particulier en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie. [20] Dont:
rapports des experts nationaux sur l'insertion sociale; bureau d’information
européen sur les Roms, «Discrimination against Roma in the EU in 2012»,
2013; secrétariat de la Decade of Roma Inclusion Secretariat Foundation,
en collaboration avec les programmes «Making the most of EU Funds for Roma» et
le «Roma Initiatives Office» de l'Open Society Foundation, «rapports
intermédiaires de la société civile sur la mise en œuvre des stratégies
nationales d'intégration des Roms et des plans d'action décennaux», 2013;
Rapport d'Amnesty International, «Roma: Demanding Equality and Human Rights»,
avril 2013; publications scientifiques du Réseau universitaire européen
d'études romani (http://romanistudies.eu/news/contributions_from_members/);
contribution écrite de membres d'Eurodiaconia. [21] Le
Canada, par exemple, s'est déclaré très préoccupé par l'augmentation du nombre
de demandes d'asile déposées par les ressortissants de certains États membres. [22] Les
remarques formulées par la Commission dans sa communication intitulée «Stratégies
nationales d’intégration des Roms: un premier pas dans la mise en œuvre du
Cadre de l’UE», COM(226) 2012 final du 26.5.2012, restent d'actualité
aujourd'hui: «les conditions de vie précaires que connaissent actuellement les
Roms dans les pays concernés par l’élargissement ont eu pour conséquence de
pousser un nombre croissant d’entre eux à émigrer temporairement vers des États
membres de l’UE dans le cadre du régime de déplacement sans obligation de visa,
voire d’introduire une demande d’asile; cela peut avoir une incidence négative
sur le processus de libéralisation du régime des visas, qui constitue l’une des
principales réalisations sur la voie de l’intégration des pays des Balkans
occidentaux dans l’UE.» [23] Certains
États (AT, BG, ES, FR, LV) organisent des séances de formation pour leurs
fonctionnaires (par exemple, corps enseignant, police et corps judiciaire) afin
de prévenir les comportements discriminatoires à l'égard des Roms et de
combattre les préjugés. [24] Banque
mondiale, Roma Inclusion: An Economic Opportunity for Bulgaria, the
Czech Republic, Romania and Serbia, septembre 2010. [25] http://ec.europa.eu/justice/discrimination/files/roma_nationalcontactpoints_en.pdf [26] Parmi
ces initiatives, on peut citer les points de contact nationaux pour
l'intégration, la stratégie de l'UE pour la région du Danube, etc. [27] Cette
désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la
résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu'à l'avis de
la CIJ sur la déclaration d'indépendance du Kosovo [28] La
Décennie pour l'intégration des Roms, à laquelle participent tous les pays
concernés par l'élargissement à l'exception de l'Islande, du Kosovo et de la
Turquie, sert jusqu'à présent de plate-forme et de passerelle pour la
coordination des politiques, l'échange d'expériences et le partage
d'informations entre les États membres de l'UE et les pays concernés par
l'élargissement, tout en permettant la participation de la société civile aux
niveaux national et local et la complémentarité avec d'autres initiatives
internationales. [29] Communication
intitulée «Stratégies nationales d’intégration des Roms: un premier pas dans
la mise en œuvre du Cadre de l'UE», COM(2012) 226 final du 26.5.2012,
et le document de travail SWD(2012) 133 qui l’accompagne. [30] Document
de travail des services de la Commission du 14.3.2012 intitulé «Elements for a
Common Strategic Framework 2014 to 2020 for the European Regional Development
Fund, the European Social Fund, the Cohesion Fund, the European Agricultural
Fund for Rural Development and the European Maritime and Fisheries Fund»,
SWD(2012) 61 final, partie II. [31] Communication
intitulée «Investir dans le domaine social en faveur de la croissance et de
la cohésion, notamment par l’intermédiaire du Fonds social européen, au cours
de la période 2014-2020», COM(2013) 83 final; et recommandation de la
Commission «Investir dans l'enfance pour briser le cercle vicieux de
l'inégalité», COM(2013) 778 final du 20.2.2013. [32] Améliorer
les systèmes sociaux et les rendre plus durables, mettre en œuvre des mesures
d’activation et de facilitation et encourager les investissements sociaux tout
au long de la vie. [33] La
stratégie de Berlin en faveur de l’inclusion des Roms peut être consultée à
l’adresse http://www.parlament-berlin.de:8080/starweb/adis/citat/VT/17/DruckSachen/d17-0440.pdf.