Bruxelles, le 5.3.2025

COM(2025) 89 final

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS

Un plan stratégique pour l’éducation dans les STIM: des compétences à l’appui de la compétitivité et de l’innovation


COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS

Un plan stratégique pour l’éducation dans les STIM: des compétences à l’appui de la compétitivité et de l’innovation

1.Introduction

Pour libérer tout son potentiel, l’UE doit tirer parti de manière stratégique de son principal atout: son capital humain. La boussole pour la compétitivité montre clairement les écarts de productivité et de capacité d’innovation de l’UE et définit la voie à suivre pour que ce soit «en Europe que soient inventés, produits et commercialisés les technologies, les services et les produits propres de demain» 1 . Elle appelle à mettre davantage l’accent sur les secteurs technologiques clés afin de relever les défis émergents. Il est urgent d’intervenir dans ces secteurs, qui dépendent de travailleurs qualifiés, y compris dans le domaine des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) 2 , où la demande est en augmentation compte tenu des perturbations technologiques et de l’évolution des besoins en compétences, et où le nombre de travailleurs baisse en raison de la diminution de la population en âge de travailler.

Bien que les systèmes d’éducation et de formation aient déjà pris des mesures pour contribuer à améliorer les compétences dans le domaine des STIM et à mieux les faire connaître, y compris par la coopération dans le cadre de l’espace européen de l’éducation, il est essentiel de mettre davantage l’accent sur l’éducation et la formation dans le domaine des STIM pour soutenir la compétitivité, la préparation et la primauté technologique.

Les derniers résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) montrent un net recul de certaines compétences dans le domaine des STIM, ainsi que de la proportion d’élèves les plus performants dans l’ensemble de l’UE. En 2022, environ 30 % des élèves ne disposaient pas des compétences de base en mathématiques, contre environ 23 % en 2018, tandis que 24 % des élèves étaient en dessous du seuil de compétence de base en sciences, contre 22 % en 2018.

On constate une pénurie de diplômés qualifiés dans les STIM issus de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) et de l’enseignement supérieur, en particulier dans les métiers de l’artisanat, des industries créatives et culturelles, des technologies propres et dans des domaines tels que les technologies de l’information et de la communication (TIC), où la demande devrait augmenter de manière significative 3 . Le nombre d’inscriptions dans les filières STIM de l’enseignement supérieur augmente, mais pas de manière suffisamment rapide pour répondre aux besoins du marché du travail dans certains domaines STIM.

L’UE est également confrontée à un écart persistant entre les hommes et les femmes parmi ses étudiants et professionnels des STIM, et elle peine de plus en plus à attirer et à retenir les talents dans le domaine des STIM à l’échelle mondiale. Considérées ensemble, ces tendances affaiblissent la capacité de l’UE à affronter la concurrence dans la course mondiale aux technologies et à maintenir son autonomie stratégique dans des secteurs industriels clés.

L’UE et les États membres doivent faire preuve d’une ambition renouvelée et agir pour renforcer les compétences dans le domaine des STIM. Les rapports Draghi et Letta formulent des recommandations claires sur les domaines dans lesquels l’UE devrait intervenir en priorité. Élargir l’éventail des compétences disponibles est l’un d’entre eux: outre les compétences de base en mathématiques et en compréhension de l’écrit, le rapport Draghi considère que les compétences numériques, vertes et en matière de STIM sont essentielles pour maîtriser l’utilisation des nouvelles technologies et faire progresser leur développement 4 . Une autre priorité consiste à mieux aligner l’éducation et la formation sur les besoins du marché du travail, en particulier dans les disciplines STIM 5 . 

En plus d’être essentiel à la compétitivité, l’enseignement des STIM peut être un puissant moteur d’égalité et d’ascension sociale. Il dote les individus de compétences techniques et en matière de résolution de problèmes déterminantes, contribue à développer la résilience face aux mutations du marché du travail et ouvre la voie à une plus grande employabilité et à des emplois de qualité pour les citoyens de toutes les générations 6 . Il facilite également la culture numérique et financière en dotant les élèves des compétences nécessaires pour comprendre le fonctionnement des systèmes numériques et financiers.

Pour garantir la capacité d’innovation de l’UE, il est nécessaire de renforcer la réserve de talents dans le domaine des STIM au service des jeunes pousses et des entreprises en expansion. Afin de disposer des meilleurs talents dans le domaine des STIM, l’UE doit également soutenir les entrepreneurs et les aider à transformer leurs idées en activités économiques viables. Il est essentiel d’encourager les innovateurs à gérer leur propriété intellectuelle et à favoriser l’enrichissement mutuel des produits et services dans les domaines de l’IA, des semi-conducteurs, de la cybersécurité, des sciences de la vie, des chaînes de blocs, des technologies propres, des biotechnologies ou de la fabrication avancée. Une éducation et une formation transdisciplinaires, conjuguées à des liens plus étroits entre les établissements d’enseignement et de formation, les organismes de recherche et l’industrie peuvent accélérer la transition entre la conception d’idées créatives et la mise sur le marché de produits et de services.

Ce plan stratégique pour l’éducation dans les STIM définit des mesures pour promouvoir l’éducation et la formation dans le domaine des STIM et accroître le vivier de talents dans l’ensemble de l’UE. Il s’agit d’une initiative clé de l’union des compétences qui complète le plan d’action sur les compétences de base destiné à améliorer les compétences de base dans l’enseignement primaire et secondaire, dans l’EFP et dans l’éducation et la formation des adultes. Son objectif est de stimuler et d’orienter l’action au niveau de l’UE et des États membres. Le plan contribuera donc aussi à la réalisation des objectifs du programme d’action pour la décennie numérique et de son objectif concernant les compétences numériques de base et l’emploi des spécialistes des TIC dans l’UE 7 .

Le plan appelle à améliorer la veille stratégique sur les besoins en compétences, en s’appuyant sur l’Observatoire européen de veille stratégique sur les besoins en compétences qui est en cours de développement, afin d’anticiper les besoins futurs en compétences dans les secteurs critiques ou stratégiques et de garantir une meilleure adéquation entre l’enseignement et la formation dans les STIM et la demande du marché du travail. Il contribuera à promouvoir l’excellence dans l’enseignement des STIM en favorisant les partenariats entre les entreprises et les établissements d’enseignement et en renforçant les approches sectorielles et industrielles.

La réussite de ce plan stratégique dépend de la participation collective des institutions de l’UE, des États membres, des autorités régionales et locales, du secteur privé, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et des établissements d’enseignement et de formation, ainsi que de leur volonté d’élargir et d’aligner les stratégies nationales en matière d’éducation dans les STIM sur la base d’objectifs stratégiques communs de l’UE.

2.Relever les défis et exploiter les possibilités de développement des compétences dans le domaine des STIM

L’UE joue un rôle de premier plan au niveau mondial dans des secteurs clés tels que les industries aérospatiale et automobile. Toutefois, face à l’intensification des pressions concurrentielles et des risques mondiaux, l’UE se doit de réagir de manière stratégique et résolue. Il est essentiel de promouvoir l’enseignement des STIM pour fournir à tous les grands secteurs technologiques et industriels des travailleurs dotés de compétences critiques. L’UE doit agir sur deux fronts: premièrement, veiller à ce que l’éducation dans les STIM soit de grande qualité et largement disponible; et, deuxièmement, doter les élèves et les apprenants des aptitudes et compétences nécessaires pour poursuivre et exceller dans ces domaines. Sans préparation adéquate, les étudiants peuvent percevoir les disciplines STIM comme trop difficiles et ne pas vouloir s’y engager.

Les États membres doivent améliorer la qualité de l’enseignement scolaire des STIM, dès lors que celui-ci accuse un retard pour ce qui est des compétences fondamentales, selon les rapports PISA. Les résultats récents montrent que les pays asiatiques occupent les premières places des classements. A contrario, l’UE a enregistré une hausse du nombre d’élèves éprouvant des difficultés en mathématiques et en sciences et une baisse du nombre d’élèves très performants en mathématiques 8 . Dans l’UE, 43 % des élèves de huitième année de l’enseignement obligatoire ne disposent pas de compétences numériques de base 9 , ce pourcentage étant de 27 % en Corée du Sud 10 . Ces mauvais résultats s’expliquent en partie par le fait que la plupart des pays de l’UE sont confrontés à d’importantes pénuries d’enseignants qualifiés dans le domaine des STIM 11 ; que l’implication des parents est faible; et que les régions moins développées, ainsi que les zones transfrontalières, rurales et reculées, y compris les régions ultrapériphériques, continuent de rencontrer des difficultés en matière d’éducation.

Pour relever les défis de l’enseignement scolaire des STIM, il convient d’améliorer les programmes scolaires, de les rendre plus attrayants pour intéresser davantage les élèves aux STIM et de promouvoir des méthodes d’enseignement innovantes. Il peut s’agir d'un apprentissage par projet, qui encourage les élèves à appliquer les connaissances théoriques à des scénarios réels, et d’une éducation et d’une formation transdisciplinaires, qui favorisent la créativité et la participation des élèves. Toutefois, les enseignants ne bénéficient pas d’un soutien suffisant en termes de développement professionnel, en particulier en ce qui concerne la prise en charge des élèves ayant de mauvais résultats, et il est difficile de suivre les progrès des élèves en raison du manque de clarté des cadres d’évaluation des compétences STIM, ces deux facteurs aggravant la situation générale. Le manque d’accès à un enseignement des STIM de qualité touche particulièrement les élèves issus de l’immigration ou de milieux socio-économiques défavorisés.

Les diplômés de l’EFP représentent près de la moitié de l’ensemble des diplômés en STIM. Entre 2015 et 2022, les chiffres combinés pour le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement postsecondaire non supérieur montrent une augmentation, de 34 à 36,2 %, du pourcentage d’élèves de l’EFP inscrits dans les filières STIM. Les diplômés de l’EFP dans les domaines de l’ingénierie, de l’industrie manufacturière et de la construction sont les plus recherchés, avec un taux d’emploi de 83,3 %, ce qui montre l’importance de ce type d’enseignement, par exemple dans le contexte du déploiement des technologies propres nécessaires à la transition écologique, ainsi qu’à des fins de sécurité et de préparation. Parmi les autres pénuries généralisées figurent celles liées aux métiers de la construction: 21 États membres connaissent des pénuries de soudeurs, 20 États membres des pénuries de plombiers et 17 des pénuries de régleurs de machines pour le travail des métaux 12 .

Le système d’enseignement et de formation professionnels initiaux est confronté aux défis spécifiques suivants dans le domaine des STIM: i) résultats: dans la plupart des pays, les résultats en mathématiques des élèves âgés de 15 ans sont en moyenne nettement inférieurs à ceux des élèves de l’enseignement secondaire général [voir le plan d’action pour les compétences de base]. Cela se reflète ensuite dans le niveau de compétences des adultes mesuré par l’enquête «PIAAC», qui souligne qu’un adulte sur quatre éprouve des difficultés en calcul de base (mathématiques). Ces dix dernières années, l’écart entre les adultes les moins performants et les plus performants s’est creusé. Pourtant, en particulier pour les métiers de l’artisanat (industrie manufacturière, construction), il est essentiel de disposer d’une base solide dans les domaines des STIM; ii) pénuries d’enseignants de l’EFP: signalées par plusieurs pays, ces pénuries, conjuguées à une population d’enseignants vieillissante, posent des problèmes supplémentaires en matière de remplacement des enseignants; iii) attractivité: dans certains pays, l’EFP, y compris dans les STIM, n’est pas toujours considéré comme attractif, en particulier lorsqu’il n’offre que peu de possibilités d’accès à l’enseignement supérieur ou lorsqu’il n’est pas suffisamment lié au monde de l’entreprise ou à la formation par le travail.

Au niveau de l’enseignement supérieur, le nombre de diplômés en STIM ne satisfait pas à la demande dans certains domaines. Même si le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans les STIM a augmenté de 14,4 % (CITE 5-8) entre 2015 et 2022 13 , cela ne suffit pas pour répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail dans certains domaines. C’est particulièrement le cas dans le domaine des TIC, qui, avec le secteur de l’ingénierie, est essentiel à la transformation numérique et à l’électrification. En 2022, l’UE comptait environ 9,8 millions de spécialistes des TIC et ce chiffre devrait atteindre 12 millions d’ici à 2030, ce qui est nettement inférieur à l’objectif de 20 millions fixé dans le cadre de la décennie numérique.

Il est possible d’augmenter encore le nombre d'étudiants inscrits dans les programmes STIM de l’enseignement supérieur. Un enseignement des STIM plus accessible, inclusif et neutre en termes de genre pourrait attirer davantage de filles et de femmes, ainsi que de nouveaux talents parmi les étudiants ayant des besoins particuliers. L’offre actuelle de compétences dans le domaine des STIM se heurte à une veille stratégique inadéquate sur les besoins en compétences, ainsi qu’à des programmes obsolètes qui ne s’adaptent pas aux tendances technologiques émergentes. La reconnaissance et l’adoption des microcertifications restent limitées et le manque de formation pratique en matière d’innovation et d’entrepreneuriat creuse encore le déficit de compétences.

Au niveau du doctorat, les données montrent une diminution du vivier de talents dans le domaine des STIM ces dernières années 14 . Entre 2015 et 2022, on observe une baisse globale (- 7 %) des doctorants en STIM, notamment en sciences naturelles, mathématiques et statistiques (- 13,1 %) et en TIC (- 25,5 %), les seules filières ayant connu une augmentation étant l’ingénierie, l’industrie manufacturière et la construction (+ 9,4 %) 15 . À titre de comparaison, le nombre de doctorants en STIM aux États-Unis a augmenté de 16,3 % (2015-2022) 16 et les dernières données disponibles pour la Chine et l’Inde (2020) indiquent des chiffres beaucoup plus élevés que dans le reste du monde 17 . Dans l’UE, les carrières dans la recherche sont confrontées à plusieurs défis, notamment: des conditions de travail précaires (y compris la forte dépendance à l’égard de contrats à court terme fondés sur des projets), des hiérarchies universitaires rigides, l’absence de postes permanents et des salaires comparativement bas (par rapport aux États-Unis ou au Japon) et une industrie compétitive.

En outre, il existe un écart persistant entre les hommes et les femmes dans les domaines des STIM. Bien qu’elles représentent 53,7 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en 2022, les femmes ne représentaient que 30,9 % des étudiants dans le domaine des STIM. En ce qui concerne l’EFP, l’écart est encore plus important, les femmes ne représentant que 16,1 % des étudiants inscrits dans les filières STIM dans l’EFP de niveau moyen. En 2023, dans l’UE, les femmes scientifiques et ingénieurs représentaient 41 % de l’emploi total dans les sciences et l’ingénierie 18 . Dans ces domaines, l’écart entre les hommes et les femmes limite non seulement les possibilités individuelles, mais prive l’UE de talents essentiels et de perspectives diversifiées qui sont nécessaires au progrès technologique. Les causes profondes sont liées à la persistance des attentes et des stéréotypes de la société liés au genre, qui influent sur les aspirations et les choix de carrière des filles à un stade précoce et ont une incidence sur l’attitude, la motivation et les performances dans les domaines des STIM.

Il est essentiel de susciter l’intérêt et l’enthousiasme des jeunes filles pour les STIM, afin de les attirer plus tard vers ces filières, mais cela ne suffit pas. Les méthodes d’enseignement et le cadre scolaire peuvent avoir une incidence différente sur les garçons et les filles, d’où l’importance d’adopter des stratégies et du matériel pédagogiques tenant compte de la dimension de genre. Les États membres ayant mis en œuvre des stratégies globales visant à orienter les femmes et les filles vers les STIM ont constaté des améliorations mesurables des taux de participation et des résultats des filles et des femmes aux niveaux scolaire et de l’enseignement supérieur, mais les progrès sont trop lents. Ainsi, le nombre de femmes dans le secteur de l’énergie est passé de 19 % en 2010 à 24 % en 2022; dans le domaine des TIC, au cours de la dernière décennie, la part des femmes a augmenté de 2,9 %, pour atteindre 19,3 % en 2023. Ces secteurs restent néanmoins parmi les secteurs les plus dominés par les hommes dans l’économie de l’UE 19 .

Le désavantage socioéconomique constitue de plus en plus un indicateur puissant des performances des élèves. Les élèves défavorisés sont bien plus souvent en échec que les élèves favorisés. Ainsi, la moitié des élèves défavorisés (48 %) dans l’UE ont une maîtrise insuffisante des mathématiques (PISA 2022). Les élèves issus de l’immigration sont plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats.

La demande de compétences dans le domaine des STIM va continuer d’augmenter, notamment dans les domaines connaissant la croissance la plus rapide, à savoir les domaines liés à la technologie: spécialistes des mégadonnées, ingénieurs en technologie financière, spécialistes de l’IA et de l’apprentissage automatique et développeurs de logiciels et d’applications. Des industries clés telles que les semi-conducteurs et les biotechnologies dépendent des talents dans le domaine des STIM pour rester à la pointe de la technologie. Pour atteindre les objectifs de la transition écologique, il faudra augmenter de 50 % le nombre de travailleurs du secteur de l’énergie qualifiés en STIM d’ici à 2030. En effet, les métiers liés à la transition écologique et énergétique, y compris les spécialistes des véhicules autonomes et électriques, les ingénieurs de l’environnement et les ingénieurs dans le domaine des énergies renouvelables, figurent parmi ceux qui se développent le plus rapidement. Les pénuries de compétences dans le domaine des STIM ne touchent pas uniquement les domaines techniques traditionnels mais aussi les industries créatives et culturelles, dont le manque d’expertise technique entrave leur capacité à tirer parti de l’IA et des technologies émergentes et nuit à leur compétitivité et à leur potentiel de croissance. Des compétences avancées dans le domaine des STIM sont essentielles pour les capacités aérospatiales et de défense, y compris la prévision climatique et l’économie circulaire, afin de réduire la dépendance à l’égard de fournisseurs de pays tiers. Les professionnels de la santé ont besoin d’une formation et d’une sensibilisation accrues en matière de cybersécurité. Les tendances démographiques actuelles représentent un défi supplémentaire à cet égard. Le secteur des soins de santé illustre bien ces défis: il est en effet confronté à une pénurie de 1,2 million de professionnels en 2022, à un manque d’intérêt de plus en plus marqué des étudiants depuis 2018 et aux pressions croissantes exercées par le vieillissement de la population 20 . Toutefois, la croissance du nombre de professionnels des STIM n’est pas suffisante pour satisfaire la demande, en particulier dans les secteurs des TIC et de l’ingénierie qui sont essentiels pour les transitions écologique et numérique, ainsi que pour la sécurité et la préparation, notamment dans des secteurs clés tels que la cybersécurité, la défense et l’aérospatiale.

En élaborant une stratégie d’éducation à long terme dans les STIM, qui couvre l’ensemble de la chaîne éducative et tient compte des changements démographiques et des disparités territoriales, l’UE peut simultanément remédier aux pénuries critiques de main-d’œuvre, créer des parcours d’emploi durables et accessibles et soutenir l’ascension sociale. Cela nécessitera, par exemple, de renforcer les spécialisations ciblées dans les domaines connaissant la croissance la plus rapide, de promouvoir des programmes d’apprentissage intégré au travail ainsi que le perfectionnement et la reconversion de la main-d’œuvre, et d’assurer une coopération plus étroite entre les établissements d’enseignement et de formation et les secteurs public et privé.

Plusieurs initiatives de l’UE contribuent déjà à remédier aux pénuries de compétences dans les STIM, mais leur mise en œuvre, y compris au moyen d’une approche sectorielle, doit être renforcée et rationalisée. L’union des compétences s’appuiera sur des initiatives précédentes de l’UE en matière de renforcement des compétences, notamment: i) le déploiement de comptes de formation individuels européens; ii) l’adoption de microcertifications en tant que solutions d’apprentissage flexibles pour le perfectionnement et la reconversion professionnels des adultes; et iii) le pacte pour les compétences, dans le cadre duquel les États membres se sont engagés à améliorer les compétences de 25 millions de travailleurs d’ici à 2030 au moyen de partenariats à grande échelle couvrant l’ensemble des 14 écosystèmes industriels de l’UE. De même, les académies européennes des compétences, y compris les académies de l’industrie «zéro net», l’académie pour une Europe interopérable, l’académie des matériaux avancés et les académies des compétences numériques, faciliteront la reconversion et le perfectionnement professionnels pour répondre aux besoins dans le domaine des STIM. Ces académies mettront à profit la collaboration entre l’industrie, l’enseignement supérieur et les établissements de formation professionnelle pour permettre aux étudiants et aux professionnels d’acquérir des compétences, de se perfectionner et de se reconvertir dans différents domaines technologiques.

3.Traduire l’ambition en actions

Pour relever ces défis et tirer parti des possibilités, le plan stratégique de l’UE pour l’éducation dans les STIM sera guidé par trois grands objectifs:

·faire des STIM un pilier stratégique de la politique de l’UE en matière d’éducation et de compétences (MONTRER la voie à suivre);

·constituer un vivier européen de talents plus solide et plus inclusif dans le domaine des STIM (DÉVELOPPER les talents);

·accroître la présence des femmes dans les STIM et inspirer les futurs innovateurs (LEVER les obstacles).

 

Plan stratégique de l’UE pour l’éducation dans les STIM

3.1Faire des STIM un pilier stratégique de la politique de l’UE en matière d’éducation et de compétences

L’UE dispose d’une population hautement qualifiée et peut s’appuyer sur une forte tradition dans le domaine des STIM. Pour promouvoir davantage l’éducation et la formation dans le domaine des STIM, il est nécessaire d’améliorer les données, la gouvernance et les mécanismes de coopération entre l’UE et ses États membres. Afin d’accroître l’offre globale de compétences dans le domaine des STIM, les États membres devraient honorer leur engagement de réduire à moins de 15 % d’ici à 2030 la part des jeunes de 15 ans ayant une maîtrise insuffisante des compétences de base (dont les mathématiques et les sciences). Il est essentiel de mettre en place une coopération plus souple avec l’industrie et les partenaires sociaux afin de mieux répondre à leurs besoins et de remédier plus rapidement aux pénuries de compétences dans le domaine des STIM. Une veille stratégique plus complète sur les besoins en compétences dans le domaine des STIM, avec des données comparables dans l’ensemble de l’UE, peut permettre d’anticiper les besoins sectoriels en compétences dans le domaine des STIM de manière plus efficace et en temps utile. L’alignement des réformes stratégiques des États membres et du soutien de l’UE, sur la base d’éléments probants, et le partage des bonnes pratiques grâce à une coopération à l’échelle européenne contribueront à promouvoir l’excellence dans l’enseignement des STIM. À cette fin, la Commission prévoit les mesures suivantes:

MONTRER la voie à suivre

A.Proposer de nouveaux objectifs au niveau de l’UE dans le domaine des STIM à l’horizon 2030:

I)la proportion d’étudiants inscrits dans les filières STIM dans l’EFP initial de niveau moyen devrait être d’au moins 45 % 21 ; au moins 1 sur 4 devrait être une femme 22 ;

II)la proportion d’étudiants inscrits dans les filières STIM dans l’enseignement supérieur devrait être d’au moins 32 % 23 , et au moins 2 sur 5 devraient être des femmes;

III)la proportion d’étudiants inscrits en doctorat dans le domaine des TIC devrait être d’au moins 5 % 24 , et au moins 1 sur 3 devrait être une femme.

Les États membres sont invités à dialoguer avec la Commission pour fixer ces objectifs au niveau de l’UE et, sur cette base, à élaborer leurs propres objectifs nationaux, afin d’orienter les stratégies nationales ou régionales en matière de STIM.

B.En 2025, mettre en place un groupe exécutif européen dans le domaine des STIM au plus haut niveau politique/administratif/des entreprises, qui serait chargé de fournir des conseils sur des questions stratégiques telles que la modernisation des programmes d’études, le retour d’information de l’industrie sur les besoins en compétences dans les différents secteurs industriels, un enseignement et un contenu innovants et l’intégration de la coopération universités-entreprises dans l’enseignement des STIM. Ce groupe fournirait des recommandations concrètes au conseil européen à haut niveau sur les compétences pour favoriser une coopération étroite entre les entreprises et l’enseignement des STIM et mettrait les résultats de ses travaux à la disposition des autres parties intéressées.

C.Améliorer la veille stratégique globale sur les compétences dans le domaine des STIM sur la base d’indicateurs et de critères de référence internationaux, en mesurant les résultats des diplômés de l’EFP et de l’enseignement supérieur au moyen de l’enquête Eurograduate, et en anticipant mieux les besoins sectoriels dans le cadre du futur Observatoire européen de veille stratégique sur les besoins en compétences et en tirant parti de l’espace européen commun des données relatives aux compétences.

3.2Constituer un vivier européen de talents plus solide et plus inclusif dans le domaine des STIM

La constitution d’un vivier de talents plus vaste et plus inclusif dans le domaine des STIM exige des États membres qu’ils adoptent des réformes plus approfondies et une approche globale de l’éducation et de la formation dans le domaine des STIM. Au-delà de la modernisation des programmes d’études et des méthodes d’enseignement, en accordant une importance particulière à leur accessibilité et à leur caractère inclusif, les États membres doivent renforcer les partenariats avec l’industrie afin de donner à tous les étudiants la possibilité d’expérimenter concrètement les carrières dans les STIM. Les prestataires de services d’enseignement devraient être en mesure d’intégrer plus directement le retour d’information de l’industrie et les exigences professionnelles dans les offres de formation aux STIM. L’attractivité des STIM peut être renforcée par la mise en place de parcours d’apprentissage sectoriels offrant des possibilités accessibles aux étudiants et aux adultes. En outre, la demande croissante de professionnels des STIM nécessite une approche globale et flexible de l’éducation qui va au-delà de l’enseignement traditionnel en classe. Il est essentiel d’attirer dans les STIM des talents issus de groupes de population dont le potentiel reste inexploité, y compris ceux provenant des zones rurales, pour intensifier les efforts et obtenir des résultats. L’intégration de compétences numériques avancées telles que la science des données, la culture algorithmique, la pensée computationnelle, le cryptage ou la cybersécurité dans les programmes STIM et dans les microcertifications peut améliorer l’expérience d’apprentissage et préparer une main-d’œuvre dynamique. Le développement professionnel des enseignants et des formateurs dans le domaine des STIM est essentiel et nécessite des investissements soutenus. À cette fin, la Commission prévoit les mesures suivantes:

DÉVELOPPER les talents

A.Promouvoir des programmes d’enseignement des STIM tournés vers l’avenir dans les écoles, l’EFP et l’enseignement supérieur par les moyens suivants:

I)élaborer, d’ici à 2026, un cadre de compétences dans le domaine des STIM pour tous les apprenants à tous les stades de l’enseignement, ainsi qu’une taxinomie des compétences STIM au sein de la classification ESCO. L’objectif est d’inspirer et de promouvoir la conception de programmes d’études et de cadres d’évaluation des compétences dans le domaine des STIM;

II)œuvrer en faveur d’un diplôme européen d’ingénieur, en s’appuyant sur les alliances «universités européennes» et les projets pilotes Erasmus+ en cours, en tenant compte des besoins des employeurs.

B.Mettre en place des projets pilotes de centres d’éducation dans les STIM pour l’enseignement scolaire, y compris les établissements d’EFP, dans l’ensemble de l’UE, dans le but d’améliorer l’offre et la perception des STIM dans l’enseignement primaire et secondaire. Avec le soutien d’Erasmus+, ces centres créeront des écosystèmes d’apprentissage dynamiques qui stimuleront l’innovation dans l’enseignement et l’apprentissage des STIM à l’école, en intensifiant la coopération avec les entreprises, les musées scientifiques, les organisations STIM, les bibliothèques, les associations culturelles, les industries créatives, les universités et les instituts de recherche.

C.Attirer davantage d’étudiants issus de milieux divers vers des filières STIM dans l’enseignement secondaire, l’EFP et l’enseignement supérieur en lançant:

I)des activités d’initiation aux STIM pour les talents technologiques. L’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) mettra en œuvre des activités d'initiation visant à attirer les jeunes vers des carrières dans les STIM en faisant intervenir des personnes susceptibles de servir de modèles et des entrepreneurs;

II)des concours européens de compétences numériques avancées en vue d’associer les jeunes Européens aux technologies numériques de pointe, en leur soumettant des défis sociétaux, technologiques ou industriels, sur le modèle de concours existants tels que les défis internationaux et européens en matière de cybersécurité.

D.Répondre aux besoins des employeurs dans le cadre de l’EFP et de l’enseignement supérieur au moyen des actions suivantes:

I)Élaborer des programmes transnationaux conjoints et des cours de courte durée menant à des microcertifications dans les secteurs stratégiques des STIM, tels que définis dans la boussole pour la compétitivité, par l’intermédiaire des centres d’excellence professionnelle et des alliances «universités européennes». En étroite coopération avec leurs écosystèmes d’innovation respectifs et avec les académies européennes des compétences, il convient: i) d’élargir l’éventail disponible de programmes conjoints et de microcertifications dans le domaine des STIM, y compris avec une approche STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques); ii) d’encourager les centres et les alliances à coordonner leur offre dans le domaine des STIM et à mettre en commun et partager leurs investissements dans les infrastructures, les équipements et les technologies éducatives STIM; iii) d’inciter les centres et les alliances à mobiliser des investissements privés pour le développement de microcertifications adaptées au perfectionnement et à la reconversion de la main-d’œuvre européenne dans les secteurs stratégiques des STIM; iv) d’encourager et de contrôler l’acceptation des microcertifications délivrées avec le soutien de l’UE auprès des employeurs qui recrutent des talents.

II)Soutenir le développement de programmes éducatifs communs (niveaux licence, master et doctorat) et de formations spécialisées pour les secteurs stratégiques des STIM, en tirant parti des académies des compétences et des alliances «universités européennes». Il s’agit notamment de diplômes communs et de futurs diplômes européens dans le domaine des technologies numériques (par exemple, IA, technologies quantiques, cybersécurité) et de diplômes interdisciplinaires appliquant ces technologies à des secteurs tels que la santé et les biotechnologies, ainsi que de formations aux technologies de Destination Terre 25 (par exemple, la modélisation climatique ou l’ingénierie circulaire).

III)Promouvoir le perfectionnement et la reconversion professionnels au moyen de stages intensifs, de cours de courte durée dispensés par des établissements d’EFP formels et des établissements d’enseignement supérieur débouchant sur des microcertifications, ainsi que de plateformes de formation et d’apprentissage numérique intensif afin de créer des possibilités innovantes d’apprentissage tout au long de la vie.

IV)Dispenser une formation spécifique sur l’innovation, l’esprit d’entreprise et la gestion de la PI à 200 000 étudiants, universitaires et membres du personnel de l’enseignement supérieur dans le domaine des STIM d’ici à 2028, en s’appuyant sur l’initiative relative aux établissements d’enseignement supérieur de l’EIT, en synergie avec les alliances «universités européennes» et les communautés de la connaissance et de l’innovation de l’EIT.

E.Mettre en place en 2026 un projet pilote d’incubateurs de compétences STIM dans des secteurs stratégiques: des entreprises pourraient encadrer de jeunes étudiants entrepreneurs, en coopération avec des prestataires de l’enseignement et de la formation professionnels et des établissements d’enseignement supérieur, en leur donnant accès à leurs laboratoires, à leurs infrastructures et équipements techniques et à leurs compétences en matière de développement de la propriété intellectuelle (PI), et en facilitant l’accès au capital-risque. Ce projet devrait également réunir des prestataires de l’EFP et de l’enseignement supérieur, des étudiants talentueux de l’EFP et de l’enseignement supérieur, ainsi que le monde de la finance, en particulier le capital-risque.

F.Proposer un «renforcement des capacités pour les STIM» dans les établissements d’enseignement des pays visés par l’élargissement et d’autres pays partenaires prioritaires de l’UE, tels que les bénéficiaires des partenariats de l’UE pour les talents, et proposer des «partenariats internationaux dans le domaine des STIM» afin de favoriser l’excellence dans ce domaine. Le futur nouveau pacte pour la Méditerranée offre également des possibilités particulières à cet égard.

3.3Accroître la présence des femmes dans les STIM et inspirer les futurs innovateurs

Les États membres doivent redoubler d’efforts pour faire en sorte que davantage de filles et de femmes optent pour des études et des carrières dans les STIM, au moyen des mesures suivantes: i) lutter contre les stéréotypes sexistes; ii) faciliter l’accès à l’enseignement des STIM en ciblant des cohortes d’âge cruciales; et iii) promouvoir des programmes de mentorat davantage soutenus au niveau institutionnel, en faisant intervenir des personnes susceptibles de servir de modèles. Ces mesures devraient être amplifiées par des initiatives nationales et européennes d’information et de sensibilisation. Pour encourager la prochaine génération de femmes innovatrices, il est nécessaire de moderniser l’enseignement des STIM au moyen de programmes interdisciplinaires dans lesquels les compétences techniques sont complétées par des compétences créatives de résolution des problèmes et des compétences entrepreneuriales. Il est également possible d’accroître le nombre d’innovateurs dans les filières STIM grâce à des parcours améliorés permettant aux talents internationaux de venir ou de rentrer en Europe, comme indiqué dans la communication sur l’union des compétences. En outre, la Commission encouragera les mesures visant à:

LEVER les obstacles

A.Attirer davantage de filles et de femmes dans les STIM en lançant, en 2025, une nouvelle initiative «Girls go STEM» («Les filles dans les STIM») pour encourager les élèves de l’enseignement secondaire à étudier les STIM, y compris dans le cadre de l’EFP, et les étudiantes de l’enseignement supérieur à exercer des professions STIM, et en développant leurs compétences techniques et entrepreneuriales dans les domaines des STIM, y compris par des périodes d’initiation et des mentorats. L’objectif est de former 1 million de filles d’ici à 2028 par l’intermédiaire d’Erasmus+, des alliances «universités européennes», de l’alliance européenne pour l’apprentissage, des académies de compétences numériques et de l’EIT.

B.Lancer «STEM Futures» («Avenirs des STIM»), afin de recenser et de partager les pratiques d’enseignement des STIM inclusives et réussies, y compris les projets les plus prometteurs soutenus par l’UE, en tirant parti des communautés et réseaux existants. En 2026, l’accent sera mis sur les pratiques d’enseignement des STIM les plus efficaces pour les filles et les femmes. Dans le cadre de cette initiative, une semaine européenne des STIM sera organisée en synergie avec des projets financés par l’UE, en mettant l’accent sur le dialogue avec les jeunes, en particulier les filles et leur famille, par des moyens accessibles.

C.Présenter et échanger les bonnes pratiques et favoriser l’apprentissage mutuel en vue d’attirer et de soutenir les filles et les femmes dans les filières d’apprentissage STIM. Dialoguer avec des entreprises, des instituts de recherche, des organismes de recherche et de technologie et d’autres parties prenantes dans le cadre de l’alliance européenne pour l’apprentissage, en vue d’accroître la proportion de femmes apprenties.

D.Mettre en place un projet pilote de «bourses pour les spécialistes des STIM» au titre du CFP actuel afin d’attirer des experts STIM internationaux de haut niveau, issus de milieux divers vers des établissements d’enseignement supérieur et de recherche de l’UE, ainsi que des partenariats public-privé soutenus par l’UE et travaillant dans des secteurs stratégiques clés.

4.Prochaines étapes

La mise en œuvre du plan stratégique pour l’éducation dans les STIM, qui débutera en 2025, sera intégrée dans les structures de gouvernance de l’union des compétences.

Elle interviendra principalement au moyen de la coordination stratégique des réformes et des investissements, sur la base de la veille stratégique sur les besoins en compétences. Un autre moyen de renforcer la coordination entre les États membres consiste à mettre davantage l’accent sur les STIM dans le suivi des réformes de l’éducation et des compétences dans le cadre du Semestre européen.

Le groupe exécutif STIM formulera des recommandations concrètes, axées sur l’industrie, en vue de soutenir une politique d’enseignement des STIM d’envergure mondiale, en s’appuyant sur l’expérience et les besoins réels des entreprises. Ces recommandations viendront éclairer les travaux du conseil européen à haut niveau sur les compétences.

Dans le cadre financier pluriannuel actuel, la mise en œuvre du plan stratégique pour l’éducation dans les STIM et des projets et activités connexes continuera de s’appuyer sur la facilité pour la reprise et la résilience, les fonds de la politique de cohésion et Erasmus+, parallèlement à d’autres fonds et instruments tels qu’Horizon Europe, le programme pour une Europe numérique et l’instrument d’appui technique (TSI). Les projets pilotes des centres d’éducation dans les STIM et des incubateurs STIM utiliseront les fonds disponibles dans le cadre des programmes actuels.

Les fonds de l’UE continueront à soutenir l’éducation et la formation, tout en remédiant à la fragmentation des ressources entre plusieurs programmes. Il s’agit notamment de passer d’actions (individuelles) à court terme à des produits d’investissement à plus long terme qui mobilisent des contributions privées, s’appuient sur des partenariats public-privé, s’attaquent aux disparités sociétales et territoriales et soutiennent les réformes nationales et infranationales. La proposition de la Commission de disposer à l’avenir d’un plan pour chaque pays établissant un lien entre les réformes et les investissements clés pourrait contribuer à mieux atteindre cet objectif en garantissant cohérence et efficacité.

Pour concrétiser cette ambition, l’UE doit montrer la voie à suivre de façon stratégique, développer les talents et lever les obstacles à l’éducation, à la formation et aux performances dans les STIM dont l’économie européenne a besoin. Elle doit mettre en œuvre une approche coordonnée qui relie et intègre l’éducation, l’industrie et les politiques. Grâce à ce plan stratégique, l’UE renforce son engagement en faveur d’une éducation et d’une formation inclusives en tant que pierre angulaire de la croissance économique et du progrès sociétal, en veillant à ce que chacun puisse contribuer à l’avenir et à la prospérité de l’Europe et en tirer parti.

La Commission invite le Parlement européen, le Conseil et les partenaires sociaux à approuver le plan stratégique en matière d’éducation dans les STIM, ainsi qu’à soutenir activement les initiatives qu’il prévoit et à y contribuer.

(1)

 COM(2025) 30 final

(2)

Le champ d’application de ce plan couvre de manière générale les domaines de l’éducation «Sciences naturelles, mathématiques et statistiques (05)»; «Technologies de l’information et de la communication (06)» et «Ingénierie, industrie manufacturière et construction» (07) de la classification internationale type de l’éducation (CITE), ainsi que les domaines et études interdisciplinaires connexes.

(3)

   Employment and Social Developments in Europe 2023 - Addressing labour shortages and skills gaps in the EU (Évolution de l'emploi et de la situation sociale en Europe 2023 – Remédier aux pénuries de main-d’œuvre et aux déficits de compétences dans l’UE)

(4)

Rapport Draghi «The future of European competitiveness – In-depth analysis and recommendations» [L’avenir de la compétitivité européenne — Analyse approfondie et recommandations], p. 258.

(5)

Rapport Draghi «The future of European competitiveness – In-depth analysis and recommendations» [L’avenir de la compétitivité européenne — Analyse approfondie et recommandations], p. 272.

(6)

 L’évolution démographique en Europe: une panoplie d’instruments d’action, page 13

(7)

  https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/library/report-state-digital-decade-2024

(8)

Selon le rapport PISA 2022, au niveau de l’UE, le taux de mauvais résultats était de 29,5 % en mathématiques et de 24,2 % en sciences (contre respectivement 22,4 % et 21,6 % en 2018). Le taux a largement augmenté entre 2018 et 2022: + 6,6 points de pourcentage en mathématiques et + 2,0 en sciences. Parallèlement, la proportion d’élèves très performants en mathématiques a diminué de 3,1 points de pourcentage, passant de 11 % en 2018 à 7,9 % en 2022.

(9)

La recommandation du Conseil de 2018 sur les compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie fournit une définition large de ces compétences, en indiquant que la compétence numérique suppose l’«usage sûr, critique et responsable des technologies numériques pour apprendre, travailler et participer à la société».

(10)

Commission européenne: Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture, International Computer and Information Literacy Study (ICILS) in Europe, 2023 – Main findings and educational policy implications, Office des publications de l’Union européenne, 2024,  https://data.europa.eu/doi/10.2766/5221263 .

(11)

La plupart des systèmes éducatifs de l’UE font état de pénuries d’enseignants permanents ou temporaires dans le domaine des STIM, à quelques exceptions près seulement (Grèce, Italie, Chypre, Hongrie, Portugal et Roumanie). Voir le rapport Eurydice 2022 sur l’apprentissage des mathématiques et des sciences à l’école (année scolaire 2020-2021) et le rapport de suivi de l’éducation et de la formation 2023 .

(12)

  https://www.ela.europa.eu/sites/default/files/2024-05/EURES-Shortages_Report-V8.pdf

(13)

Eurostat educ_uoe_grad02

(14)

Le nombre total de doctorants a également diminué, de 6,1 % entre 2015 et 2022. 

(15)

Eurostat educ_uoe_grad02

(16)

  https://ncses.nsf.gov/pubs/nsf24300/figure/5 .

(17)

  Center for Security and Emerging Technology (2023): The Global Distribution of STEM Graduates: Which Countries Lead the Way?  

(18)

Eurostat, hrst_st_nsecsex2.

(19)

OCDE/Commission européenne (2024), Panorama de la santé: Europe 2024: cycle sur l'état de la santé dans l'UE, Éditions OCDE, Paris https://www.oecd.org/en/publications/health-at-a-glance-europe-2024_b3704e14-en.html p. 36.

(20)

contre 36,2 % en 2022.

(21)

contre 16,1 % en 2022.

(22)

contre 27,1 % en 2022.

(23)

contre 3,7 % en 2022.

(24)

Initiative phare de la Commission européenne visant à mettre au point un modèle numérique très précis de la Terre (un jumeau numérique de la Terre) pour modéliser, surveiller et simuler les phénomènes naturels, les risques et les activités humaines connexes.  https://destination-earth.eu/