Bruxelles, le 18.11.2015

COM(2015) 572 final

COMMUNICATION DE LA COMMISSION

État de l'union de l'énergie 2015

{SWD(2015) 208}
{SWD(2015) 209}
{SWD(2015) 217 à 243}


1.    Introduction

La communication de la Commission européenne intitulée «Cadre stratégique pour une union de lénergie résiliente, dotée dune politique clairvoyante en matière de changement climatique» 1 a donné un nouvel élan aux efforts déployés pour réaliser la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, sûre et compétitive. Pour maintenir cet élan, le premier «état de lunion de lénergie» 2 présenté ici dresse le bilan des progrès accomplis au cours des neuf derniers mois et recense les principales problématiques qui nécessiteront une attention politique particulière en 2016, qui sera une année clé pour la mise en œuvre de lunion de lénergie 3 .

Dans quelques jours, les dirigeants du monde entier se réuniront à Paris pour convenir des moyens à mettre en œuvre en vue de s’attaquer à l’une des plus grandes problématiques de l’humanité: le changement climatique. L’état de l’union de l’énergie présente la contribution de l’Europe en vue des négociations de Paris et met l’accent ce qui se passera après. Il faut que l’avance de l’Europe dans la transition vers une économie sobre en carbone se maintienne après Paris, à la fois par la réalisation des objectifs en matière de climat et d’énergie pour 2030 et par l’exercice d’une diplomatie cohérente en matière d’énergie et de climat, visant à faire en sorte que tous les pays concrétisent leurs engagements.

Cette transition revêt un intérêt économique majeur. De grandes entreprises européennes ont entamé une mutation de leurs modèles économiques. Les sources d’énergie renouvelables et l’efficacité énergétique créent des emplois en Europe, mais elles requièrent de nouvelles compétences et de nouveaux investissements. Un grand nombre des changements liés à cette transition concerneront les villes et agglomérations; en devenant plus intelligentes, nos villes seront des catalyseurs essentiels des politiques énergétiques durables de l’UE.

Les marchés de l’électricité et du gaz ne fonctionnent toujours pas de manière optimale. Pour que la transition vers une économie et une société à faible intensité de carbone soit fructueuse et équitable sur le plan social, il faudrait que les citoyens s’approprient davantage cette transition, profitent des nouvelles technologies et du renforcement de la concurrence pour réduire leurs factures, et participent plus activement au marché.

Les événements géopolitiques survenus dans le voisinage direct de l’UE en 2015 justifient que l’énergie reste l’une de ses grandes priorités. Toute action en la matière doit tenir compte du fait que la sécurité de l’approvisionnement en énergie, l’efficacité énergétique, le développement des infrastructures, l’achèvement du marché intérieur de l’énergie et la durabilité sont des questions étroitement liées. La 2e liste de projets d’intérêt commun énumère les projets d’infrastructure dont l’UE a besoin d’urgence pour atteindre ses objectifs en matière de politique énergétique.

L’état de l’union de l’énergie présente les éléments fondamentaux d’un mécanisme de mise en œuvre qui doit conduire à la définition de politiques plus prévisibles, transparentes et stables. Les orientations relatives aux plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat constituent la base sur laquelle les États membres commenceront à élaborer leurs plans pour la période 2021-2030. La méthodologie proposée sur les indicateurs clés est une première étape en vue de mesurer et de surveiller la mise en œuvre de l’union de l’énergie.

Au cours des derniers mois, la Commission a organisé des visites dans un grand nombre d’États membres afin de débattre de l’union de l’énergie avec un large éventail de parties intéressées. Des discussions techniques avec tous les États membres ont complété ces rencontres. Ces contacts ont permis à la Commission d’élaborer une analyse par pays pour chaque État membre sous l’angle de l’union de l’énergie, et de dégager des conclusions d’ordre politique pour chacune des cinq dimensions de l’union de l’énergie.

2.    Décarbonisation de léconomie

Progrès accomplis

Léconomie de lUE est actuellement la plus efficace des grandes économies mondiales sur le plan des émissions de carbone. Ses efforts pour briser le lien entre la croissance économique et les émissions de gaz à effet de serre ont été particulièrement fructueux. Entre 1990 et 2014, le PIB global de lUE a augmenté de 46 %, alors que ses émissions totales de gaz à effet de serre diminuaient de 23 %. LUE est lun des trois seuls grands ensembles économiques mondiaux 4 qui produisent plus de la moitié de leur électricité sans émissions de gaz à effet de serre 5 .

L’un des objectifs de la stratégie de l’union de l’énergie est de délaisser encore davantage le modèle économique reposant sur les combustibles fossiles. En 2015, des progrès ont été enregistrés dans trois domaines qui jouent un rôle essentiel dans cette transition: les échanges de quotas d’émission, les sources d’énergie renouvelables et la réalisation de nouveaux investissements dans les technologies à faible intensité de carbone et l’efficacité énergétique.

L’accord sur l’introduction de la réserve de stabilité du marché, qui sera opérationnelle en 2019, renforcera le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE). En juillet 2019, la Commission a présenté une proposition de révision du SEQE. Il s’agit de la dernière étape avant que ce système soit apte à jouer pleinement son rôle de principal instrument européen en vue d’atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. La Commission invite instamment le Parlement européen et le Conseil à accorder un traitement prioritaire aux travaux relatifs à cette proposition.

Soutenant l’ambition de faire de l’Europe le leader mondial des énergies renouvelables, la Commission a présenté en juillet 2015 une communication consultative sur une nouvelle organisation du marché de l’électricité, dont l’un des principaux objectifs est d’adapter celui-ci à une augmentation de la part des énergies renouvelables, qui deviennent une source d’énergie importante. Elles couvrent déjà les besoins de 78 millions d’Européens, et l’Union en tant que telle est sur la bonne voie pour atteindre son objectif de 20 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans sa consommation finale d’énergie à l’horizon 2020.

La transition vers une économie à faible intensité de carbone nécessitera des investissements considérables, notamment dans les réseaux électriques, la production dénergie, lefficacité énergétique et linnovation 6 . Le budget de lUnion contribue à cette mutation en intégrant les objectifs climatiques dans toutes les initiatives politiques pertinentes, pour faire en sorte que 20 % du budget 2014-2020 de lUnion soit alloué à des actions en faveur du climat, soit environ 180 milliards deuros. Plus de 110 milliards deuros sont mis à disposition via les Fonds structurels et dinvestissement européens (Fonds ESI). En outre, des projets dans le domaine de lénergie durable figurent parmi les premiers projets approuvés pour bénéficier de la garantie du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), notamment au Danemark, en Finlande, en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

En mars 2015, en sappuyant sur le cadre daction en matière de climat et dénergie à lhorizon 2030 élaboré par la Commission, lUE a présenté un objectif contraignant de réduction de ses émissions, applicable à lensemble de léconomie, dau moins 40 % dici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. En septembre 2015, elle a adopté sa position en vue de la conférence de Paris sur le climat (COP 21) 7 . Elle y confirme être disposée à négocier un accord mondial ambitieux sur le climat, contraignant et transparent, qui définisse clairement la voie à suivre pour limiter la hausse de la température mondiale moyenne à moins de 2 °C. À la date dadoption du présent état de lunion de lénergie, plus de 160 pays représentant plus de 90 % des émissions mondiales actuelles ont présenté leur contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN). Lampleur de ces contributions est sans précédent et entraînera une réduction significative des émissions dans le monde entier. Elle marque le passage dune «action de quelques-uns», dans le cadre du protocole de Kyoto, à «laction de tous».

La réalisation de ces objectifs nécessitera de nouvelles mesures courageuses sur le plan local. Dans cette perspective, la Commission a réuni, le 15 octobre 2015, les représentants des villes et municipalités pour le lancement d’un nouveau «pacte des maires», couvrant à la fois des initiatives visant à atténuer le changement climatique et à s’y adapter. En lançant un «pacte des maires mondial», elle encouragera les autorités locales du monde entier à agir, y compris dans des régions qui n’avaient pris aucune mesure en la matière jusqu’ici.

D’ici à la COP 21, plus de 4 000 entreprises auront également pris des engagements. Leur concrétisation sur le terrain ouvrira d’importantes perspectives commerciales pour les entreprises européennes innovantes et permettra de créer des emplois et de la croissance dans l’UE.

Étapes ultérieures

Immédiatement après la conférence de Paris sur le climat, tous les pays devront transformer leurs engagements en mesures concrètes. Au cours du premier semestre 2016, la Commission entend donc faire des propositions sur la mise en œuvre de l’objectif de réduction des émissions non couvertes par le SEQE (moins 30 % par rapport aux niveaux de 2005) en fixant des objectifs chiffrés nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et en intégrant dans cet objectif l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie (secteur UTCATF).

Étant donné que les transports génèrent environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre produites dans les secteurs non couverts par le SEQE, la Commission prévoit une communication sur les mesures nécessaires pour décarboniser tous les modes de transport. Elle devrait être suivie de propositions portant notamment sur les normes d’émission de CO2 des voitures et des camionnettes, sur le contrôle des véhicules utilitaires lourds, sur une tarification équitable et efficace et sur les règles d’accès au marché pour le transport routier.

Il est essentiel dassurer lapplication effective des normes réglementaires pour réduire les émissions du transport routier. Les systèmes dessais sous-estiment gravement les émissions de gaz à effet de serre et de certains polluants atmosphériques. Dans ce contexte, la Commission prépare une proposition visant à appliquer dans lUE la procédure dessai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers (WLTP) 8 . Une fois entrée en vigueur en 2017, elle fournira des informations plus précises sur les émissions de CO2 et la consommation de carburant. En outre, pour mesurer les émissions de polluants atmosphériques des voitures à moteur diesel, des protocoles dessai en conditions de conduite réelles deviendront obligatoires à partir de 2017, afin de réduire efficacement les émissions doxydes dazote (NOx) 9 . La Commission prépare aussi des propositions visant à durcir le système de réception par type et de surveillance du marché, et à renforcer lindépendance des essais réalisés sur les véhicules.

La nouvelle directive sur les énergies renouvelables, et la politique d’exploitation durable de la bioénergie à l’horizon 2030, à présenter en 2016, devraient fournir le cadre approprié pour atteindre l’objectif contraignant, fixé au niveau de l’UE, d’une élévation de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique à au moins 27 % d’ici à 2030. Elles définiront les politiques et les mesures de l’UE qui, conjointement avec les contributions décrites dans les plans nationaux des États membres en matière d’énergie et de climat, devraient assurer la réalisation de cet objectif. Afin de mettre en place les mesures incitatives appropriées en faveur de la décarbonisation, la Commission plaidera également pour l’élimination progressive des subventions en faveur des combustibles fossiles.

Conclusions d’ordre politique aux niveaux national, régional et de l’UE:

L’UE est sur la bonne voie pour atteindre l’objectif fixé pour 2020 en matière d’émissions de gaz à effet de serre (à savoir une réduction de 20 % par rapport au niveau de 1990). En 2014, les émissions de l’UE avaient diminué de 23 % par rapport au niveau de 1990 et, d’après les projections les plus récentes présentées par les États membres, en 2020, ces émissions devraient être inférieures de 24 % par rapport au niveau de 1990.

Vingt-quatre États membres devraient atteindre leur objectif national pour 2020 dans les secteurs hors SEQE grâce aux politiques et mesures existantes. Quatre États membres (lIrlande, le Luxembourg, la Belgique et lAutriche) vont devoir déployer des efforts supplémentaires pour respecter leurs objectifs nationaux pour 2020 dans les secteurs non couverts par le SEQE, ou faire usage des possibilités prévues dans la décision relative à la répartition de leffort 10 .

En ce qui concerne les énergies renouvelables, lUE en tant que telle est sur la bonne voie pour atteindre lobjectif fixé pour 2020. Tous les États membres sauf trois (le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni) ont atteint leurs objectifs intermédiaires pour 2013/2014, daprès les données de 2013 11 . Certains États membres (la France, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, la Belgique et lEspagne) doivent déterminer si leurs politiques et outils sont suffisants et efficaces pour réaliser leurs objectifs en matière dénergies renouvelables. Il nest pas non plus certain que la Hongrie et la Pologne atteignent leurs objectifs pour 2020. Quant aux dix-neuf autres États membres, il se peut quils dépassent, parfois même de loin, leurs objectifs en matière dénergies renouvelables à lhorizon 2020. La part croissante des énergies renouvelables contribue à améliorer la sécurité énergétique de lEurope.

De plus, la grande majorité des États membres doivent déployer des efforts supplémentaires pour assurer une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le marché et la cohérence entre les régimes d’aide et le fonctionnement des marchés de l’électricité en particulier. Tous les États membres doivent veiller à ce que les nouvelles lignes directrices concernant les aides d’État à la protection de l’environnement et à l’énergie soient respectées, notamment l’exigence fondamentale selon laquelle, d’une part, les aides doivent être octroyées sur la base d’une procédure de mise en concurrence fondée sur des critères clairs, transparents et non discriminatoires et, d’autre part, les énergies renouvelables doivent être rapprochées du stade de la commercialisation.

La Suède est le seul État membre jusqu’ici à avoir mis en place un mécanisme de coopération en matière d’énergies renouvelables avec un autre pays (la Norvège). L’ajout, dans le champ d’activité de certaines enceintes régionales telles que le PIMERB (plan d’interconnexion des marchés énergétiques de la région de la Baltique), de la coopération entre États membres sur les énergies renouvelables, est encourageant. Davantage d’initiatives régionales de ce genre sont nécessaires, notamment dans la région des mers septentrionales et dans la région méditerranéenne.

3.    Contribution de lefficacité énergétique à la modération de la demande dénergie

Progrès accomplis

Pour parvenir à un niveau ambitieux defficacité énergétique dici à 2030, la Commission a commencé à mettre en place des outils et instruments qui prennent en compte lefficacité énergétique comme une source dénergie à part entière. En juillet 2015, la Commission a proposé à titre de première étape une révision de la directive sur létiquetage énergétique 12 . Cette proposition vise à améliorer lefficacité de lacquis en matière détiquetage énergétique et elle renforcera le contrôle de son application. En 2015 également sont entrées en vigueur un certain nombre de mesures décoconception et détiquetage énergétique, qui pourront réduire encore la consommation dénergie des ménages et, partant, leurs factures. Plus tard dans lannée, la Commission compte présenter un nouveau plan de travail pour lécoconception qui, en plus de viser à améliorer lefficacité énergétique, soutiendra à lavenir léconomie circulaire.

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) accorde une grande importance à l’efficacité énergétique. L’EFSI soutient déjà des projets stratégiques en faveur de l’efficacité énergétique, par exemple en France et en Italie. Le processus d’approbation de nombreux autres projets est en cours. Les interventions du Fonds seront complémentaires des investissements réalisés avec les Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI).

Le rapport sur lavancement de la mise en œuvre de lobjectif dune amélioration de lefficacité énergétique de 20 % pour 2020 13 , qui accompagne la présente communication, montre que malgré les progrès non négligeables qui ont été faits, les efforts collectifs des États membres ne se montent quà 17,6 % déconomies dénergie primaire par rapport aux projections établies pour 2020 14 . La Commission reste toutefois optimiste sur la possibilité datteindre lobjectif de 20 %, à condition que la législation européenne soit mise en œuvre correctement et intégralement. Les États membres devraient revoir leur ambition à la hausse et améliorer les conditions dinvestissement, de manière à ce que lefficacité énergétique continue de progresser en Europe.

Étapes ultérieures

L’exploitation de toutes les possibilités que recèle l’efficacité énergétique se heurte encore à de nombreux obstacles, tels que le manque d’informations ou d’outils financiers spécifiques. Le développement des possibilités, produits et technologies liés à l’efficacité énergétique reste par conséquent à un niveau limité.

En 2016, la Commission prévoit des propositions législatives visant à adapter la directive sur l’efficacité énergétique pour tenir compte de l’objectif indicatif à l’horizon 2030 pour l’UE, consistant à améliorer l’efficacité énergétique d’au moins 27 % (et qui devra être réexaminé d’ici à 2020, dans l’optique de le relever à 30 % pour l’UE). Tout aussi importante est l’attention qu’il convient d’accorder aux bâtiments, dont la consommation d’énergie représente environ 40 % du total de la consommation d’énergie finale de l’UE et plus ou moins un quart des émissions directes de gaz à effet de serre non couvertes par le SEQE. Une évaluation approfondie de la directive sur la performance énergétique des bâtiments est en cours en vue de sa révision.

Financer les investissements initiaux nécessaires dans lefficacité énergétique demeure un défi majeur. Il est nécessaire dattirer cinq fois plus dinvestissements dans le domaine de lefficacité énergétique dici à 2030 15 . La Commission travaillera en priorité avec ses partenaires à mettre en place en 2016 des dispositifs visant à regrouper des projets de moindre envergure dans le domaine de lefficacité énergétique. Ces dispositifs devraient offrir aux investisseurs des possibilités dinvestissement plus intéressantes dans lefficacité énergétique, et rendre les capitaux plus accessibles pour les plateformes et programmes defficacité énergétique nationaux, régionaux ou locaux, surtout dans les États membres qui en ont le plus besoin. Ils incluront un renforcement de lassistance à lélaboration de projet et de lassistance technique dans le cadre de la plateforme européenne de conseil en investissement (EIAH) mise sur pied par la Commission et la Banque européenne dinvestissement pour aider les promoteurs publics à structurer leurs projets et pour promouvoir des dispositifs de financement comportant des conditions standard, notamment dans le domaine du bâtiment. La Commission lancera au début de 2016 le portail européen de projets dinvestissement (EIPP), dont lobjectif est dattirer les investisseurs pour les amener à financer des projets dinvestissement solides en Europe. Les acteurs du secteur de lénergie sont encouragés à soumettre leurs projets de manière à constituer une masse critique de projets en amont de leur lancement.

Le chauffage et le refroidissement forment le principal poste de consommation d’énergie dans l’UE. Une stratégie consacrée spécifiquement au chauffage et au refroidissement est prévue pour le début de 2016, en vue d’une transformation intelligente de ce secteur. Cette stratégie devrait notamment recenser des solutions et des mesures pour réduire la demande de chauffage et de refroidissement dans les secteurs résidentiel, tertiaire et industriel, tout en contrôlant au moins la qualité des services et le confort, et pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles.

Conclusions d’ordre politique aux niveaux national, régional et de l’UE:

La plupart des États membres devraient prendre les mesures supplémentaires requises pour revoir à la hausse le niveau de leur ambition et leurs efforts afin d’atteindre leurs objectifs nationaux en matière d’efficacité énergétique à l’horizon 2020.

Plusieurs États membres (l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, Malte, l’Espagne et la Suède) ont notifié des objectifs nationaux plus ambitieux pour 2020 fondés sur la consommation d’énergie primaire ou finale, ce qui est encourageant. Parallèlement, cinq États membres ont réduit leur niveau d’ambition en ce qui concerne l’un des deux objectifs. En général, le niveau de l’ensemble des objectifs indicatifs nationaux pour 2020, fixés par exemple par la Croatie, la Finlande, la Grèce et la Roumanie — de même que par Chypre, l’Italie et le Portugal lorsqu’ils sont exprimés en termes de consommation finale d’énergie — n’est pas suffisamment ambitieux par rapport aux perspectives de croissance économique.

Pour atteindre leurs objectifs indicatifs de consommation d’énergie primaire fixés pour 2020, la Belgique, l’Estonie, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Suède devront réduire leur consommation d’énergie primaire à un rythme plus soutenu en 2014-2020 qu’au cours de la période 2005-2013. L’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la France, l’Allemagne, la Lituanie, Malte et la Slovaquie se sont fixé des objectifs de consommation d’énergie finale en 2020 qui nécessitent de réduire celle-ci entre 2014 et 2020 à des taux plus élevés que ceux enregistrés sur la période 2005-2013.

Pour ce qui est de l’intensité énergétique, on observe un écart important entre l’État membre dont l’industrie présente la plus forte intensité énergétique (la Bulgarie) et ceux où elle est la plus faible (le Danemark et l’Irlande). Cet écart est dans une large mesure lié aux différences structurelles entre les États membres. Toutefois, tous les États membres sauf la Grèce, la Hongrie, l’Irlande et la Lettonie ont enregistré une baisse de l’intensité énergétique dans l’industrie et le secteur de la construction entre 2005 et 2013.

En ce qui concerne le secteur de la production d’énergie, les indicateurs de performance analysés ont affiché une détérioration dans la plupart des pays. Les États membres doivent notamment promouvoir davantage le recours à la cogénération à haut rendement pour la production de chaleur, ainsi que les réseaux de chauffage et de refroidissement urbains à haut rendement.

4.    Un marché intérieur de lénergie pleinement intégré

Progrès accomplis

Les lignes électriques et les gazoducs constituent l’épine dorsale d’un marché intégré de l’énergie. Beaucoup d’avancées ont été enregistrées depuis la présentation du cadre stratégique pour une union de l’énergie. L’inauguration du câble électrique reliant l’Italie et Malte en avril 2015 a mis fin à l’isolement énergétique du réseau électrique maltais. L’achèvement de l’interconnexion Estlink entre la Finlande et l’Estonie, et de l’interconnexion Nordbalt entre la Lituanie et la Suède, a permis aux États baltes de commencer à participer au marché de l’électricité NordPool cette année. L’interconnexion LitPolLink entre la Lituanie et la Pologne, dont l’inauguration aura lieu en décembre 2015, offre un autre exemple de bonne coopération. L’année 2015 a également vu l’inauguration de l’interconnexion électrique France-Espagne, qui a doublé la capacité de transport entre les deux pays. Dans le secteur du gaz, le nouveau terminal GNL (gaz naturel liquéfié) à Klaipeda (Lituanie) a permis pour la première fois de diversifier l’approvisionnement du marché balte, tandis que le récent accord sur l’interconnexion gazière entre la Pologne et la Lituanie mettra un terme à l’isolement des États baltes par rapport au marché intérieur du gaz. L’interconnexion entre la Hongrie et la Slovaquie constitue également une étape importante, tandis que d’importants équipements d’inversion des flux ont été installés sur le territoire l’UE ainsi qu’à sa frontière avec l’Ukraine, facilitant ainsi les échanges bidirectionnels. Les États baltes se sont mis d’accord sur l’objectif stratégique commun consistant à synchroniser leurs systèmes électriques avec le réseau continental européen.

En 2015, la Commission a travaillé intensivement avec les États membres pour mettre en place le groupe à haut niveau sur la connectivité électrique et gazière pour la péninsule ibérique et le groupe à haut niveau sur la connectivité gazière pour lEurope centrale et du Sud-Est, ainsi que pour réformer le groupe à haut niveau pour la région de la mer Baltique (PIMERB). Les États membres ont intensifié leur coopération au sein de groupements régionaux, laquelle a commencé à porter ses fruits. Le groupe à haut niveau sur la connectivité gazière pour lEurope centrale et du Sud-Est, par exemple, a adopté une liste de projets prioritaires 16 , dont la mise en œuvre permettra aux pays de la région davoir accès à au moins trois sources dapprovisionnement en gaz.

Le forum consacré aux infrastructures énergétiques mis en place par la Commission, qui a tenu sa réunion inaugurale à Copenhague les 9 et 10 novembre, s’emploiera à définir les meilleures pratiques sur des problématiques telles que les obstacles réglementaires, le développement des infrastructures et leur acceptation par le public, ainsi que leur financement.

La Commission a beaucoup coopéré avec les États membres en vue déliminer les obstacles réglementaires au commerce transfrontalier délectricité et de gaz. En étroite coopération avec les États membres, elle sest attaquée aux problèmes liés à la mise en œuvre complète du troisième paquet «énergie» dans plusieurs États membres. Linitiative de la Commission sur une nouvelle organisation du marché 17 a pour but de préparer la voie à une adaptation plus poussée du cadre réglementaire européen à la réalité des marchés de lénergie européens, de plus en plus intégrés. La Commission a également continué à faire appliquer strictement les règles de concurrence du traité.

Un marché intérieur de lénergie totalement intégré devrait avant tout apporter des avantages concrets aux consommateurs. Ce principe se reflète pleinement dans la communication intitulée «Une nouvelle donne pour les consommateurs dénergie» de juillet 2015 18 . Cette communication reconnaît que les consommateurs nont toujours pas la possibilité de jouer pleinement leur rôle dans la transition du système énergétique. Si lon se place du point de vue du consommateur, les marchés de lélectricité et du gaz ne fonctionnent toujours pas de façon optimale, ainsi quen témoigne le document sur les tendances en matière de consommation dénergie présenté avec le présent état de lunion de lénergie 19 .

Étapes ultérieures

En 2016, tous les acteurs devront intensifier leur action relative aux projets dinfrastructure. Il est notamment urgent de donner un élan politique aux projets dintérêt commun (PIC). Sil est vrai que 13 projets issus de la première liste de PIC seront achevés dici la fin de 2015, et quun peu plus de 100 PIC sont au stade de loctroi des autorisations, plus dun quart 20 connaissent des retards, principalement en raison de problèmes doctroi dautorisation et/ou de financement. Les procédures sont tout simplement trop longues pour être efficaces. Pour les mener à bien, les États membres sont obligés de mettre intégralement en œuvre les dispositions du règlement concernant des orientations pour les infrastructures énergétiques transeuropéennes (RTE-E), notamment celles qui portent sur loctroi des autorisations.

La deuxième liste de projets dintérêt commun 21 , adoptée en même temps que la présente communication, énumère les projets dont lUE a besoin durgence pour atteindre ses objectifs en matière de politique énergétique. Le document de travail des services de la Commission qui laccompagne 22 définit les améliorations nécessaires pour mettre en place linfrastructure essentielle au fonctionnement dun marché de lénergie intégré en Europe. Les instruments élaborés dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) devraient produire leurs premiers effets positifs sur les investissements dans les infrastructures en 2016. Dans le domaine spécifique de lélectricité, la Commission prévoit une communication sur les mesures nécessaires pour atteindre lobjectif de 15 % dinterconnexion électrique pour 2030. La Commission étudiera en outre les moyens de financer les deux parties des projets localisés aux frontières de lUnion européenne et de la Communauté de lénergie.

Les États membres et les parties intéressées ont manifesté un grand intérêt pour une coopération dans la région des mers septentrionales. Les investissements dans cette région absorberont près de la moitié des dépenses en capital effectuées pour l’ensemble des projets d’intérêt commun en matière d’électricité. C’est pourquoi la Commission a l’intention de créer un groupe à haut niveau pour la coopération régionale dans la région de la mer du Nord, afin de résoudre les problèmes de réglementation, de financement et d’aménagement du territoire qui entravent la mise en œuvre de ces projets.

Il restera indispensable de continuer à investir dans les infrastructures de réseau nationales, pour éviter les contraintes régionales. Les distorsions que provoque l’insuffisance des infrastructures nationales associées à de grandes zones de dépôt des offres uniques sont particulièrement préoccupantes. Le processus de révision des zones de dépôt des offres, mené par le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO pour l’électricité) devrait mettre en lumière les contraintes de réseau critiques et, le cas échéant, définir des zones de dépôt des offres distinctes pour les zones soumises à des contraintes. La création de telles zones de dépôt des offres pourrait aussi aider à mieux cerner les besoins d’investissements accrus dans les réseaux.

Il importe en outre de veiller à ce que l’infrastructure électrique et gazière existante soit utilisée intégralement dans l’intérêt de l’intégration du marché. Le maintien d’une application stricte des règles de concurrence visera notamment à faire en sorte que les marchés ne soient pas cloisonnés par des restrictions artificielles dans l’utilisation des capacités existantes.

Des propositions législatives en vue de la mise en œuvre de la nouvelle organisation du marché sont prévues pour 2016. Les objectifs essentiels de la législation sont daméliorer les liens entre les marchés de gros et de détail; de renforcer la coopération régionale et daccroître les échanges transfrontaliers; et de développer les marchés à court et à long terme afin dadresser, tant aux producteurs quaux consommateurs délectricité, les signaux appropriés en ce qui concerne les investissements à réaliser dans les technologies modernes. La révision du système déchange de quotas démission de lUE devrait aussi générer des signaux dinvestissement à long terme plus favorables aux investissements dans les technologies à faible intensité de carbone. La Commission veille à faire en sorte que, lorsque les États membres recourent aux aides dÉtat pour soutenir linvestissement dans leurs marchés de lénergie, les politiques daide soient conçues conformément aux exigences des lignes directrices concernant les aides dÉtat à la protection de lenvironnement et à lénergie 23 , afin déviter déventuelles distorsions du marché. En outre, lenquête sectorielle en matière daides dÉtat qui est en cours sur les mécanismes de capacité pour lélectricité 24  vise à étudier dans quelle mesure les mécanismes de capacité existants et prévus risquent de nuire à lefficacité du marché intérieur.

Lors de l’élaboration des propositions législatives susmentionnées, la Commission veillera particulièrement à stimuler le rôle de la participation de la demande comme instrument pour accroître l’efficience et la flexibilité au sein des réseaux d’énergie. Le manque d’informations sur les coûts et la consommation, les difficultés pour changer de fournisseur et l’absence d’incitation à une participation active devraient appartenir au passé.

Les consommateurs – quil sagisse des ménages ou des entreprises – veulent plus de transparence sur les prix de lénergie et les coûts. Cest pourquoi la Commission prépare actuellement un nouveau rapport sur les prix et les coûts de lénergie, qui sera publié en 2016, afin de dresser un tableau densemble des coûts, des taxes, des prélèvements, mais aussi des subventions, dans le domaine de lénergie. Ce rapport devrait contribuer à éclairer le débat sur les différences de niveaux de prix dans les États membres, les différentes composantes des prix de lénergie, leur influence sur la compétitivité des entreprises européennes et linvestissement en Europe, et leur capacité à influencer le comportement des consommateurs. La première étape est la présentation ce jour par la Commission dune proposition visant à améliorer les statistiques européennes sur les prix du gaz et de lélectricité 25 .

Lorsqu’elle réexaminera la législation clé en 2016, la Commission accordera une attention particulière à la protection des consommateurs vulnérables, tout comme lors du réexamen de la directive sur l’efficacité énergétique ou dans la proposition relative à la nouvelle organisation du marché, dans lesquelles les obligations des États membres et des opérateurs de marché à l’égard des consommateurs vulnérables pourraient être mieux coordonnées. La Commission entend veiller à ce que les programmes de financement en faveur de l’efficacité énergétique soient accessibles aux consommateurs d’énergie à faibles revenus et vulnérables, et elle s’efforcera d’améliorer la collecte de données sur la précarité énergétique.

Conclusions d’ordre politique aux niveaux national, régional et de l’UE:

De nombreux États membres ont bien progressé dans l’ouverture de leurs marchés de gros à la concurrence, ce qui a apporté des avantages non négligeables. Il existe cependant des différences marquées entre les États membres, un grand nombre de ceux-ci n’ayant pas encore intégralement mis en œuvre les règles nécessaires à la mise en place de marchés concurrentiels et liquides.

S’agissant des infrastructures électriques, 22 États membres sont sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de 10 % de capacité d’interconnexion électrique pour 2020, ou l’ont déjà atteint. Les huit États membres qui restent en deçà de l’objectif d’interconnexion fixé pour 2020 sont Chypre, l’Irlande, l’Italie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne et le Royaume-Uni.

De nouvelles interconnexions restent nécessaires pour rendre encore plus profond le marché intérieur de l’électricité (par exemple en Europe du Sud-Ouest), ainsi qu’entre plusieurs États membres d’Europe septentrionale et orientale (tels que l’Allemagne, la Pologne et la République tchèque), ou encore pour mieux relier certains États membres (l’Irlande et le Royaume-Uni) avec le reste de l’Europe du Nord-Ouest.

Sur la base dun récent arrêt de la Cour de justice de lUE, la réglementation des prix de détail doit être limitée dans le temps et sappliquer uniquement à des cas exceptionnels 26 . Alors que plusieurs États membres (Irlande, Lettonie) ont récemment abandonné avec succès la réglementation des tarifs pour les consommateurs finaux, les prix facturés aux ménages restent réglementés à des degrés divers dans près de la moitié des États membres, ce qui peut constituer un obstacle à la participation des acteurs de la demande et entraver la concurrence sur les marchés de détail.

Il est indispensable que tous les États membres informent mieux les consommateurs sur les possibilités qui leur sont proposées en matière d’efficacité énergétique, et qu’ils continuent à améliorer les conditions d’investissement dont bénéficient les consommateurs privés. Il faut prévoir en outre des mesures plus ciblées en faveur des consommateurs vulnérables, afin de combattre efficacement la précarité énergétique.

La responsabilisation des consommateurs grâce au déploiement de compteurs intelligents n’a été mise en œuvre avec succès que dans certains États membres (principalement la Finlande, l’Italie et la Suède) et, dans une moindre mesure, dans quelques autres (dont le Danemark, l’Estonie et les Pays-Bas). Dans plusieurs États membres, les consommateurs qui cherchent à changer de fournisseur pour bénéficier de meilleures conditions contractuelles se heurtent à des contraintes administratives.

Au niveau régional, à la mi-2015, la plus grande partie des marchés de gros de l’électricité dans l’UE étaient couplés à un ou plusieurs marchés voisins et montraient des signes de convergence des prix. La situation est plus contrastée en ce qui concerne le gaz. Malgré une certaine convergence des prix sur les grandes plateformes gazières européennes, des écarts de prix marqués persistent et l’intégration du marché reste insuffisante dans l’ensemble de l’UE, notamment en raison des incidences des contrats à long terme et des interconnexions manquantes. Les marchés de détail, tant pour l’électricité que pour le gaz, ont encore une dimension nationale (ou infranationale). Des efforts supplémentaires sont attendus de la part de tous les États membres pour faire progresser l’intégration régionale des marchés.

5.    Sécurité énergétique, solidarité et confiance

Progrès accomplis

LUnion et ses États membres ont décidé de soutenir une action plus cohérente en matière de politique étrangère et énergétique de lUnion, qui tienne compte de lévolution géopolitique. En juillet 2015, le Conseil a adopté des conclusions sur la diplomatie énergétique, ainsi quun plan daction 27 , qui soulignent la nécessité de renforcer les dialogues bilatéraux et multilatéraux, de recourir davantage à des instruments de politique étrangère pour améliorer la diversification, ainsi que de promouvoir létablissement de marchés de lénergie fondés sur des règles, transparents et durables.

La transition vers une économie compétitive à faible intensité de carbone réduira le recours aux importations de combustibles fossiles en modérant la demande d’énergie et permettant d’exploiter les sources d’énergie renouvelables et d’autres sources d’énergie indigènes. L’investissement dans des infrastructures résilientes doit tenir compte de cette évolution de l’environnement, afin d’éviter l’accumulation d’actifs irrécupérables.

L’année 2015 a été marquée par la permanence des tensions entre la Russie et l’Ukraine; la persistance d’un bas niveau des prix pétroliers, dont les conséquences sur les marchés de l’énergie se font sentir dans le monde entier; des initiatives visant à créer des infrastructures d’approvisionnement supplémentaires pour le gaz naturel russe; l’ouverture de nouvelles perspectives grâce à l’accord sur le nucléaire iranien, et enfin un recul constant de la production intérieure de combustibles fossiles.

Malgré la situation politique difficile, l’Ukraine est apparue, au cours de l’hiver 2014/2015, comme un partenaire fiable pour le transit du gaz russe. L’UE est convaincue qu’il est dans l’intérêt de toutes les parties que l’Ukraine reste un pays de transit important. L’UE soutient activement les efforts du gouvernement ukrainien et de Naftogaz pour que cela reste le cas, notamment grâce aux réformes structurelles de grande ampleur entreprises par l’Ukraine dans son secteur gazier. Il est essentiel que ce processus de réforme se poursuive. Tout au long de l’année 2015, la Commission s’est employée activement à faciliter les négociations entre l’Ukraine et la Russie pour garantir l’approvisionnement hivernal de l’Ukraine en gaz. C’est ainsi que, le 25 septembre 2015, un protocole contraignant a été paraphé, et mis en œuvre à partir du 9 octobre suivant. Les capacités de transport en flux inversés au départ de l’UE, et notamment de la Slovaquie, vers l’Ukraine ont également augmenté de manière significative en 2015, permettant ainsi à l’Ukraine d’importer du gaz via l’UE et donc de réduire sa dépendance directe à l’égard de la Russie.

La Commission prend acte des plans établis par des sociétés commerciales en vue de construire de nouveaux gazoducs reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique. S’ils sont construits, les gazoducs NordStream 3 et 4 ne donneraient pas accès à une nouvelle source d’approvisionnement et accroîtraient encore la capacité de transport de la Russie vers l’UE qui, à l’heure actuelle, n’est déjà utilisée qu’à 50 %. Ces conduites devront respecter intégralement la réglementation de l’UE. La Commission évaluera tout projet de ce type au regard du cadre réglementaire européen, sur la base de ses mérites intrinsèques.

LUE ne soutiendra que des projets dinfrastructure conformes aux principes fondamentaux de lunion de lénergie, et notamment à la stratégie européenne pour la sécurité énergétique 28 . La diversification des sources dénergie, des fournisseurs et des voies dapprovisionnement est cruciale pour assurer un approvisionnement sûr et résilient des citoyens et des entreprises européens. La sécurité énergétique de lUnion est étroitement liée à celle de son voisinage 29 . La Communauté de lénergie joue un rôle capital dans ce domaine, dune part en promouvant des projets dinterconnexion prioritaires, et dautre part en faisant en sorte que la région fonctionne selon des règles compatibles avec celles de lUE. À cet égard, lors du sommet de Vienne sur les Balkans occidentaux, les pays de la région ont décidé de créer un marché régional de lélectricité. Dans le cadre du groupe à haut niveau sur la connectivité gazière pour lEurope centrale et du Sud-Est, six pays de la Communauté de lénergie ont adhéré au protocole daccord et approuvé le plan daction aux côtés de neuf États membres de lUE, illustration remarquable du fait que lunion de lénergie sétend et a des effets positifs au-delà des frontières de lUE. Au cours de lannée 2015, la Commission sest employée à soutenir le processus de réforme au sein de la Communauté de lénergie. La charte internationale de lénergie a été cosignée par la Commission européenne lors de la conférence de la Haye des 20 et 21 mai 2015.

Les récentes découvertes de gisements de gaz en Méditerranée orientale renforcent la contribution potentielle de la région méditerranéenne à la sécurité énergétique de l’Europe. La coopération a donc été renforcée par la mise en place de trois plateformes Euro-Med sur le gaz, le marché régional de l’électricité et la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Les négociations relatives au gazoduc transcaspien ont été relancées et les travaux sur le corridor gazier sud-européen se sont poursuivis en 2015.

Ces derniers mois, lattention sest largement concentrée sur lélectricité. Dans certains États membres, la surcapacité de production délectricité sest réduite au cours de la dernière décennie, et le risque de microcoupures est désormais évoqué. Pour déterminer où résident les véritables problèmes dans le système électrique, et la manière dy remédier au mieux, plusieurs initiatives ont été prises afin que lanalyse de ladéquation des capacités de production délectricité soit effectuée sur une base régionale et selon une méthode commune 30 .

Étapes ultérieures

Les défis géopolitiques ne vont pas disparaître en 2016. Il faudra que l’UE poursuive efficacement sa nouvelle diplomatie énergétique et s’exprime d’une seule voix vis-à-vis des pays tiers. Elle devra aussi élaborer les plans d’action requis en matière de diplomatie énergétique, de manière à renforcer la diversification des approvisionnements en recourant aussi aux instruments de politique étrangère.

La révision du règlement sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz prévue pour 2016 a pour objectif d’améliorer la capacité de résilience de l’UE aux ruptures d’approvisionnement. Il sera particulièrement important de renforcer la coopération régionale entre les États membres, à la fois pour prévenir et atténuer les ruptures d’approvisionnement et pour faire jouer la solidarité en cas d’urgence. La Commission compte présenter, simultanément, une stratégie pour le gaz naturel liquéfié (GNL) et pour le stockage du gaz, afin que l’UE puisse tirer pleinement profit du potentiel de diversification qu’offre le GNL. Parallèlement, la Commission continue à insister sur l’importance de l’énergie en général, et du GNL en particulier, dans les négociations en cours sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP).

Afin d’améliorer la transparence et de faire en sorte que les accords intergouvernementaux dans le domaine de l’énergie soient conformes à la réglementation et aux politiques de l’UE, la Commission prépare actuellement une proposition de révision de l’actuelle décision sur les accords intergouvernementaux.

La Commission a l’intention de proposer, avant la fin de 2016, un nouvel instrument réglementaire sur la sécurité de l’approvisionnement en électricité, le but étant d’améliorer la transparence, de garantir une approche commune et de mettre davantage de solutions transfrontières en place pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité. Il est prévu d’intégrer totalement cet instrument à la nouvelle organisation du marché de l’électricité.

Dans le domaine nucléaire, la publication, en 2016, d’un nouveau programme indicatif nucléaire (PINC) fournira un tableau d’ensemble des investissements envisagés par les États membres jusqu’en 2050 pour tous les stades du cycle nucléaire. La moitié des États membres de l’UE ont fait part de leur intention de continuer à produire une partie de leur électricité à partir de cette source d’énergie; aussi, cette initiative devrait clarifier les besoins en investissements à long terme dans le nucléaire et la gestion du passif nucléaire.

Conclusions d’ordre politique aux niveaux national, régional et de l’UE:

L’UE progresse dans la diversification des sources et des voies d’approvisionnement, ainsi que des fournisseurs d’énergie. Toutefois, en 2013, environ 40 % des importations de gaz de l’UE provenaient de Russie, et un certain nombre d’États membres restaient totalement ou principalement tributaires de ce pays pour leur approvisionnement, en particulier la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Finlande, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie.

Trois États membres (la Bulgarie, la Lituanie et le Portugal) doivent encore satisfaire à la norme en matière d’infrastructures du règlement sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz.

Il est nécessaire de mieux connecter notamment les États baltes et la Finlande au marché gazier d’Europe centrale, d’améliorer les interconnexions entre États membres (par exemple la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, le Portugal et l’Espagne avec la France) et de faire en sorte que tous les États membres aient accès à des plateformes liquides de négoce du gaz et puissent bénéficier des capacités pour le gaz naturel liquéfié (GNL) que certains pays ont développées ou sont susceptibles de développer.

Au niveau régional, les tests de résistance effectués en 2014 montrent clairement les avantages de la coopération régionale pour prévenir une crise gazière ou en atténuer les effets. La Commission soutient déjà activement ce type de coopération, par exemple à travers le groupe à haut niveau sur la connectivité gazière pour l’Europe centrale et du Sud-Est. Ce travail devrait se poursuivre.

Les États membres doivent également renforcer la coopération (régionale) en ce qui concerne la sécurité de l’approvisionnement en électricité et l’adéquation de la production.

6.    Une union de lénergie au service de la recherche, de linnovation et de la compétitivité

Progrès accomplis

La recherche et linnovation (R&I) et la compétitivité sont essentielles si lon veut accélérer la transition énergétique de lUE et tirer profit des avantages quelle peut offrir, dans le cadre de lunion de lénergie, en termes demplois et de croissance. En septembre 2015, la Commission a présenté une communication intitulée «Vers un plan stratégique pour les technologies énergétiques (plan SET) intégré» 31 , qui donne un nouvel élan au développement et au déploiement de technologies à faible intensité de carbone, grâce à une meilleure coordination et à une hiérarchisation plus pertinente des efforts de recherche et dinnovation dans lensemble de lEurope.

Le financement joue un rôle clé pour commercialiser l’innovation. C’est pourquoi la Commission et la Banque européenne d’investissement déploient leurs efforts dans le cadre du plan d’investissement pour l’Europe et du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI). À cet effet, les projets de démonstration InnovFin dans le domaine de l’énergie vont au-delà du soutien traditionnel fondé sur les subventions, et offrent un financement du risque sous la forme de prêts, de participations et de garanties. Ces dispositifs devraient doper la compétitivité des entreprises qui innovent dans les technologies énergétiques.

Le système d’échange de quotas d’émission de l’UE prévoit également des possibilités de financement pour les investissements dans l’innovation. En moyenne, en 2014, les États membres ont utilisé, ou prévu d’utiliser à des fins liées au climat et à l’énergie, environ 87 % des recettes totales provenant de la mise aux enchères des quotas dans le cadre du SEQE, qui s’élèvent à 3,2 milliards d’euros. Dans le cadre du programme NER 300, une enveloppe globale de 2,1 milliards d’euros, qui devrait permettre de mobiliser 2,7 milliards d’euros supplémentaires d’investissements privés, est destinée à financer des projets innovants dans 20 États membres.

Dans le cadre des propositions de révision de la directive relative au SEQE, présentées en juillet 2015, la Commission a proposé un nouveau fonds pour l’innovation et un nouveau fonds pour la modernisation. Le fonds pour l’innovation prend appui sur le programme NER 300; dont il étend le champ d’application à l’innovation dans le domaine des techniques à faibles émissions de carbone dans les secteurs industriels. En soutenant l’innovation et les activités de démonstration dans le domaine des techniques à faibles émissions de carbone, ce fonds contribuera aussi à la réalisation des actions clés du plan stratégique pour les technologies énergétiques. Quant au nouveau fonds pour la modernisation, il est destiné aux États membres dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant est inférieur à 60 % de la moyenne de l’UE, et il visera à moderniser le système énergétique et à améliorer l’efficacité énergétique. La version révisée de la directive relative au SEQE proposera aussi des règles plus ciblées pour prévenir le risque de fuites de carbone afin de préserver la compétitivité internationale des secteurs les plus exposés au risque d’une délocalisation de leur production en dehors de l’UE.

Par ailleurs, le programme-cadre «Horizon 2020» joue un rôle fondamental de soutien aux objectifs de recherche et dinnovation de lunion de lénergie. Sur la période 2014-2015, sa contribution financière pour soutenir la recherche sur lénergie (y compris nucléaire), les transports propres, laction pour le climat et lutilisation efficace des ressources, la bioéconomie et les technologies clés génériques sest élevée à plus de 9 milliards deuros. En outre, la recherche et linnovation sur lénergie et les technologies à faibles émissions de carbone constituent lun des domaines de spécialisation intelligente les plus fréquemment choisis – pour plus de 100 régions de lUE – ce qui signifie que des moyens de financement considérables prélevés sur les Fonds structurels et dinvestissement européens (Fonds ESI) seront alloués à ce domaine. La plateforme de spécialisation intelligente en matière dénergie, lancée par la Commission en 2015 32 , devrait soutenir ce travail.

Étapes ultérieures

Dans le cadre du paquet «état de l’union de l’énergie 2016», la Commission compte présenter une stratégie intégrée de l’union de l’énergie pour la recherche, l’innovation et la compétitivité. Cette stratégie devrait refléter les résultats de la consultation que la Commission lancera auprès des États membres et des parties intéressées sur trois volets interconnectés: les technologies énergétiques, les transports et la compétitivité au niveau mondial. Elle prévoit d’accroître les investissements publics et privés dans la recherche et l’innovation, d’éliminer les freins à l’innovation, et de lever les obstacles à l’investissement privé. Il convient de promouvoir davantage la recherche ascendante, qui est l’un des éléments importants d’un écosystème d’innovation dynamique.

En 2016, il faudra veiller à rendre plus efficace la coordination entre l’union de l’énergie, le marché unique numérique et l’économie circulaire. Ce point concerne notamment la numérisation progressive des secteurs de l’énergie et des transports.

La transition énergétique entraînera des changements dans de nombreux secteurs et requiert dès lors une participation plus étroite des partenaires sociaux. Il pourrait sagir notamment de veiller à ce que les compétences et les programmes de formation correspondent aux besoins de nouveaux profils professionnels, dexaminer les conditions de travail dans les nouveaux secteurs ou de faciliter une transition équitable sur le plan social dans les secteurs ou les régions qui subiront des pertes demplois. La Commission a commencé à coopérer avec les partenaires sociaux à léchelon européen et poursuivra ce dialogue en 2016. Elle encourage les États membres à débattre eux aussi, avec les partenaires sociaux, des conséquences de la transition énergétique et des meilleurs moyens pour les anticiper et les gérer 33 .

Conclusions d’ordre politique aux niveaux national, régional et de l’UE:

Les entreprises, institutions de recherche et acteurs universitaires de l’innovation en Europe occupent globalement des places en vue dans le paysage énergétique mondial. De nombreux États membres (notamment l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni) ont fait des efforts appréciables pour promouvoir l’innovation et ouvrir des perspectives commerciales dans le domaine de l’efficacité énergétique et des technologies à faible intensité de carbone. C’est une des raisons pour lesquelles, malgré la crise économique et financière, l’emploi a augmenté dans le secteur des énergies renouvelables, avec près d’un demi-million d’emplois créés dans l’UE au cours des cinq dernières années.

Des initiatives positives récentes de certains États membres (dont la France, les Pays-Bas et le Portugal) ont permis de rendre les systèmes fiscaux plus respectueux de lenvironnement et plus propices à la croissance. Il reste toutefois possible, dans plusieurs États membres, de modifier encore le système fiscal de manière à stimuler lemploi et la compétitivité, tout en contribuant à réaliser les objectifs de lunion de lénergie 34 . Les États membres qui procèdent à ce type de transfert de la charge fiscale devraient en même temps éviter quil ait des effets disproportionnés sur les prix de lénergie, qui doivent rester abordables. Des conditions clés favorables doivent être réunies pour amener linnovation au stade de la commercialisation. En reflétant mieux les coûts économiques et environnementaux, les réformes fiscales, notamment dans le domaine des transports et de la mobilité, ont le potentiel de favoriser cette transition.

7.    Mise en œuvre de lunion de lénergie

Progrès accomplis

Il convient de doter l’union de l’énergie d’un processus de gouvernance fiable et transparent, ancré dans la législation, pour garantir que les actions liées à l’énergie menées aux échelons européen, régional, national et local contribuent toutes aux objectifs de l’union de l’énergie.

Au niveau politique, le vice-président M. Šefčovič a entrepris, ces derniers mois, une tournée en faveur de l’union de l’énergie. Il a ouvert un dialogue avec les gouvernements et parlements nationaux, avec le Parlement européen ainsi qu’avec les parties intéressées et les citoyens. Ces visites ainsi que les nombreuses activités de communication menées par d’autres commissaires, notamment M. Arias Cañete, sont importantes pour dialoguer et débattre sur l’union de l’énergie et les possibilités qu’elle offre à l’UE et à ses États membres.

Soutenu par un dialogue technique avec les États membres, ce processus a permis de dresser, au niveau des États membres, un tableau beaucoup plus clair des forces et des faiblesses de lunion de lénergie, des possibilités quelle offre mais aussi des menaces qui pèsent sur elle, comme le montrent les fiches pays accompagnant le présent document, qui ont été validées avec les États membres à la suite de discussions bilatérales 35 . Il a aussi débouché sur la méthodologie proposée concernant les indicateurs clés, également jointe au présent état de lunion de lénergie 36 . Ce document de travail des services de la Commission utilise ces premiers indicateurs clés pour décrire, dans une perspective comparative au niveau de lUE, la situation des cinq dimensions de lunion de lénergie. Les indicateurs clés seront utilisés à lavenir pour mesurer et suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre de lunion de lénergie.

La transition énergétique requiert une planification stratégique. À l’heure actuelle, environ un tiers seulement des États membres se sont dotés de stratégies globales en matière de climat et d’énergie pour l’après 2020, incluant des objectifs indicatifs nationaux en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. C’est un grave sujet de préoccupation, compte tenu de la nécessité d’établir un cadre prévisible pour les investissements dans des domaines où une planification à long terme est souvent indispensable.

Étapes ultérieures

Les plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat, portant sur les cinq dimensions de l’union de l’énergie, sont des outils nécessaires pour renforcer la planification stratégique. Ils seront indispensables pour atteindre les objectifs de 2030. Le document d’orientation annexé au présent état de l’union constitue la base sur laquelle les États membres peuvent commencer à élaborer leurs plans pour la période couverte par le cadre 2030.

Les travaux préparatoires devraient être entamés sans retard, afin que les investisseurs et les promoteurs de projets bénéficient de la sécurité et de la prévisibilité requises dans un environnement en mutation rapide. Les États membres devraient par conséquent présenter leurs projets de plans nationaux en 2017, en tant que base de discussion; le but est de parachever ces plans nationaux en 2018, de manière à ce qu’ils soient opérationnels bien avant 2021.

Les plans nationaux doivent aussi tenir compte des résultats des consultations régionales dans les domaines où une coopération renforcée avec les États membres voisins serait profitable. En 2016, la Commission a l’intention de présenter des orientations sur la manière de renforcer la coopération régionale au sens large, et sur ce qu’elle peut faire pour faciliter des approches régionales.

Pour suivre les progrès réalisés, il convient de mettre en place un système de suivi transparent fondé sur les indicateurs clés, ainsi que sur les rapports bisannuels des États membres relatifs à l’avancement de leurs plans nationaux. La Commission compte évaluer chaque année les progrès accomplis collectivement au niveau de l’UE dans son état de l’union de l’énergie et, au besoin, proposer des actions et mesures publiques pour garantir la mise en œuvre des objectifs de l’union de l’énergie.

En se fondant notamment sur un bilan de qualité des obligations actuelles en matière de présentation de rapports 37 , et sur les discussions en cours avec les États membres, le Parlement européen et les parties intéressées, la Commission prévoit de déposer en 2016 une proposition visant à rationaliser les obligations incombant aux États membres et à elle-même en matière de planification et de rapports concernant les mesures prises dans le domaine de lénergie et du climat, afin dalléger dès que possible les contraintes administratives inutiles, conformément au programme «Mieux légiférer», et dharmoniser les exigences en matière de planification et de rapports avec celles du cadre stratégique pour une union de lénergie.

8.    Conclusions et pistes pour lavenir

Il est essentiel de maintenir le niveau d’ambition, l’équilibre et l’élan qu’a suscités, en février 2015, le lancement du cadre stratégique pour une union de l’énergie. L’année 2016 sera une année importante, une année de mise en œuvre au cours de laquelle la vision stratégique exposée dans la stratégie de l’union de l’énergie se concrétisera par des initiatives législatives au niveau de l’UE, une cohérence accrue dans l’engagement de l’UE vis-à-vis des partenaires extérieurs, et la poursuite du développement et de la mise en œuvre de l’union de l’énergie.

(1)

     COM(2015)80.

(2)

     Il est accompagné dune série de rapports et de documents de travail des services de la Commission, première étape accomplie par cette dernière pour rationaliser la manière dont elle sacquitte de ses obligations en matière de rapports.

(3)

     Programme de travail de la Commission, COM(2015610. Toutes les propositions seront élaborées dans le respect des principes de subsidiarité, de proportionnalité et de meilleure réglementation. Certaines de ces mesures seront des initiatives relevant du programme REFIT.

(4)

     Les autres sont le Brésil et le Canada.

(5)

     27 % de lélectricité produite dans lUE provient de sources dénergie renouvelables, avec un pourcentage équivalent pour lénergie nucléaire.

(6)

     COM(2014)15 et son analyse dimpact.

(7)

     Conclusions du Conseil «Environnement» du 18 septembre 2015.

(8)

     La procédure dessai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers (WLTP) a été adoptée dans le cadre de la Commission économique des Nations unies pour lEurope (CEE-ONU) en 2014 afin de remplacer lancien cycle dessai NEDC (nouveau cycle de conduite européen).

(9)

     Cette procédure permettra de contrôler que les performances des véhicules en matière démissions en conditions réelles respectent bien les limites réglementaires, avec des tolérances liées aux incertitudes inhérentes à la procédure dessai et aux instruments de mesure, qui seront progressivement réduites.

(10)

     Voir le rapport sur les progrès accomplis dans le domaine de laction pour le climat, COM(2015) 576 et SWD(2015) 246.

(11)

     Étant donné que les objectifs intermédiaires sont définis comme une moyenne sur deux ans, les nouvelles données dEurostat pour 2014 pourraient conduire à modifier cette évaluation.

(12)

     COM(2015)341.

(13)

     COM(2015) 574, et document de travail des services de la Commission SWD(2015245.

(14)

     COM(2014) 520.

(15)

     Rapport publié par le groupe des institutions financières dans le domaine de lefficacité énergétique (rapport EEFIG, www.eefig.eu ).

(16)

      http://ec.europa.eu/energy/en/topics/infrastructure/central-and-south-eastern-europe-gas-connectivity

(17)

     COM(2015)340.

(18)

     COM(2015)339, accompagnée dun document de travail des services de la Commission sur les bonnes pratiques en matière dautoconsommation et de régimes de soutien aux énergies renouvelables, SWD(2015)114.

(19)

     SWD(2015) 249.

(20)

     31 % des projets en matière délectricité et 25 % des projets gaziers, daprès le rapport de suivi de lACER sur la mise en œuvre des projets dintérêt commun.

(21)

     C(2015)8052.

(22)

     SWD(2015) 247.

(23)

     JO C 200 du 28 juin 2014, p. 1.

(24)

     C(2015)2814.

(25)

     COM(2015) 496.

(26)

     Affaire C-36/14, Commission européenne contre République de Pologne.

(27)

     Conclusions du Conseil sur la diplomatie énergétique et climatique (10995/15 et 11029/15).

(28)

     COM(2014) 330,

(29)

     JOIN(2015)50, accompagné du document SWD(2015)500.

(30)

     Voir, par exemple, la déclaration de lAllemagne et de ses voisins sur la sécurité de lapprovisionnement en électricité, http://www.benelux.int/files/4414/3375/5898/Jointdeclaration.pdf

(31)

     C(2015)6317.

(32)

      http://s3platform.jrc.ec.europa.eu/s3p-energy .

(33)

     La nouvelle stratégie européenne en matière de compétences que la Commission a entrepris délaborer devrait définir des mesures permettant de mieux anticiper les besoins en compétences et daméliorer la transparence et la reconnaissance des qualifications.

(34)

     Tax Reforms Report in the EU Member States, 2015 (Novembre) – Taxation Paper n° 58; http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/taxation/gen_info/economic_analysis/tax_papers/taxation_paper_58.pdf

(35)

     Les fiches pays des États membres figurent dans les documents SWD(2015)208-209, 217-242.

(36)

     SWD(2015) 243.

(37)

     Point 10 des initiatives REFIT, annexe II du programme de travail de la Commission [COM(2015)610].


Bruxelles, le 18.11.2015

COM(2015) 572 final

ANNEXE

MISE À JOUR DE LA FEUILLE DE ROUTE POUR L'UNION DE L'ÉNERGIE

à la

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ DES RÉGIONS ET À LA BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT

État de l'union de l'énergie

{SWD(2015) 208}
{SWD(2015) 209}
{SWD(2015) 217 à 243}


Mise à jour de la feuille de route pour l’union de l’énergie —
novembre 2015

Légende: SdA: Sécurité de l’approvisionnement / MIE: Marché intérieur de l’énergie / EE: Efficacité énergétique / GES: Gaz à effet de serre / R&I: Recherche et innovation

La présente feuille de route est la même que celle présentée dans l’annexe de la communication de la Commission intitulée «Cadre stratégique pour une Union de l’énergie résiliente, dotée d’une politique clairvoyante en matière de changement climatique», adoptée le 25 février 2015 (COM(2015)80). La seule information nouvelle de ce tableau est la dernière colonne, qui fournit une mise à jour pour les initiatives déjà adoptées ou dont le calendrier a changé. Aucune nouvelle information sur les initiatives déjà prévues pour 2016 ou plus tard n’est apportée.

Actions

Instance responsable

Calendrier [figurant dans l’annexe de la communication COM(2015)80]

SdA

MIE

EE

GES

R&I

Observations / Mise à jour

Infrastructures

Mise en œuvre effective de l’objectif de 10 % d’interconnexion électrique

Commission

États membres

Autorités de régulation nationales

Gestionnaires de réseau de transport

2015-20

X

X

X

Adopté le 25 février 2015 [COM(2015)82]

2e liste de projets d’intérêt commun (PIC), conduisant à l’adoption d’un acte délégué de la Commission

Commission

États membres

2015

X

X

X

Acte délégué adopté le 18 novembre 2015 [C(2015)8052]

Communication sur les progrès réalisés dans l’achèvement de la liste des infrastructures énergétiques essentielles et sur les mesures nécessaires pour atteindre l’objectif de 15 % d’interconnexion électrique pour 2030

Commission

2016

X

X

Création d’un forum consacré aux infrastructures énergétiques

Commission

États membres

2015

X

X

Première réunion du Forum sur les infrastructures énergétiques organisée les 9 et 10 novembre 2015 à Copenhague

Électricité

Initiative sur l’organisation du marché et les marchés régionaux de l’électricité, et la coordination des capacités en vue d’assurer la sécurité de l’approvisionnement, la stimulation des échanges transfrontaliers et la facilitation de l’intégration des énergies renouvelables

Commission

2015-2016

X

X

X

X

Communication consultative adoptée le 15 juillet 2015 [COM(2015)340] et propositions législatives attendues en 2016

Réexamen de la directive concernant des mesures visant à garantir la sécurité de l’approvisionnement en électricité

Commission

2016

X

X

X

Marché de détail

Nouvelle donne pour les consommateurs d’énergie: donner aux consommateurs de véritables choix; déployer des dispositifs de participation active de la demande; utiliser des technologies intelligentes; établir des liens entre marchés de gros et marchés de détail; éliminer progressivement les tarifs réglementés; adopter des mesures d’accompagnement pour protéger les consommateurs vulnérables

Commission

États membres

2015-2016

X

X

X

X

Communication adoptée le 15 juillet 2015 [COM(2015)339] et propositions législatives attendues en 2016

Gaz

Révision du règlement sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz

Commission

2015-2016

X

X

Prévue pour 2016

Stratégie relative au gaz naturel liquéfié et à son stockage

Commission

2015-2016

X

Prévue pour 2016

Cadre réglementaire

Réexamen du fonctionnement de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER) et du cadre réglementaire en matière d’énergie

Commission

2015-16

X

X

X

Couvert par la communication consultative adoptée le 15 juillet 2015 [COM(2015)340] et propositions législatives attendues en 2016

Énergies renouvelables

Paquet concernant les sources d’énergie renouvelables, comprenant une nouvelle directive sur les énergies renouvelables pour 2030; bonnes pratiques en matière d’autoconsommation d’énergie renouvelable et de régimes de soutien aux énergies renouvelables; une politique d’exploitation durable de la bioénergie.

Commission

2015-2017

X

X

X

Lignes directrices concernant les meilleures pratiques en matière d’autoconsommation d’énergie renouvelable adoptées le 15 juillet 2015 [SWD (2015) 141]

Paquet sur les énergies renouvelables prévu pour 2016

Communication sur la valorisation des déchets en énergie

Commission

2016

X

X

Action pour le climat

Proposition législative concernant la révision du système d’échange de quotas d’émission de l’UE, 2021-2030

Commission

2015

X

X

X

Proposition adoptée le 15 juillet 2015 [COM(2015)337]

Propositions législatives concernant la décision relative à la répartition de l’effort et l’inclusion, dans le cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030, de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie (secteur UTCATF)

Commission

2016

X

Actions dans le secteur des transports

Tarification équitable et efficace pour des transports durables – révision de la directive 1999/62/CE «Eurovignette» et cadre destiné à promouvoir les systèmes de télépéage à l’échelle européenne

Commission

2016

X

X

Réexamen des règles d’accès au marché pour le transport routier, afin d’améliorer l’efficacité énergétique

Commission

2016

X

X

Plan directeur pour le déploiement de systèmes de transport intelligents coopératifs

Commission

États membres

Secteur

2016

X

X

X

Réexamen des règlements établissant des normes de performance en matière d’émissions, afin d’établir des objectifs post-2020 pour les voitures et camionnettes

Commission

2016 - 2017

X

X

X

Mise en place d’un système de surveillance et de déclaration pour les poids lourds (camions, autocars et autobus), en vue de mieux informer les acheteurs

Commission

2016-2017

X

X

X

Réexamen de la directive relative à la promotion de véhicules de transport routier propres et économes en énergie

Commission

2017

X

X

Communication relative à la décarbonisation du secteur des transports, comprenant un plan d’action sur les biocarburants de deuxième et troisième générations et d’autres carburants durables alternatifs

Commission

2017

X

X

X

Prévue pour 2016

Efficacité énergétique

Réexamen de la directive relative à l’efficacité énergétique

Commission

2016

X

X

X

X

Réexamen de la directive sur la performance énergétique des bâtiments, incluant l’initiative «financement intelligent pour bâtiments intelligents»

Commission

2016

X

X

X

X

Réexamen du cadre relatif à l’efficacité énergétique applicable aux produits (directive sur l’étiquetage énergétique et directive sur l’écoconception)

Commission

2015

X

X

X

X

Proposition de règlement sur l’étiquetage énergétique adoptée le 15 juillet 2015 [COM(2015)341]

Plan de travail sur l’écoconception lié au paquet sur l’économie circulaire de décembre 2015

Renforcement de l’utilisation ciblée d’instruments financiers pour soutenir l’investissement dans l’efficacité énergétique

Commission

2015-

X

X

Chauffage et refroidissement

Stratégie de l’UE pour le chauffage et le refroidissement – contribution des installations de chauffage et de refroidissement à la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques de l’UE

Commission

2015

X

X

X

X

X

Prévue pour 2016

Politique extérieure en matière d’énergie et de climat

Diplomatie de l’UE en matière de politique relative à l’énergie et au climat

Commission

HR/VP

États membres

2015

X

X

X

X

Conclusions du Conseil sur la diplomatie en matière de climat adoptées par le Conseil des affaires étrangères le 20 juillet 2015 (11029/15)

Conclusions du Conseil sur la diplomatie énergétique adoptées par le Conseil des affaires étrangères le 20 juillet 2015 (10995/15)

Réexamen de la décision établissant un mécanisme d’échange d’informations en ce qui concerne les accords intergouvernementaux conclus entre des États membres et des pays tiers dans le domaine de l’énergie

Commission

HR/VP

2016

X

X

Lancement de dialogues sur l’énergie avec des pays jouant un rôle important pour la politique énergétique de l’UE, et renforcement des dialogues existants

Commission

HR/VP

2015 -

X

X

X

X

X

Protocole d’accord relatif à un partenariat stratégique renforcé avec l’Ukraine

Commission

HR/VP

Parlement européen

Conseil

2015

X

X

Prévue pour 2016

Protocole d’accord trilatéral UE-Azerbaïdjan-Turkménistan portant sur le projet de gazoduc transcaspien

Commission

HR/VP

Parlement européen

Conseil

2015

X

X

prévu pour 2016

Initiative visant à renforcer la Communauté de l’énergie

Commission

Parties contractantes à la Communauté de l’énergie

HR/VP

2015

X

X

Décisions essentielles prises lors du Conseil ministériel de la Communauté de l’énergie en octobre 2015

Suivi de l’acte conjoint relatif à la sécurité de l’approvisionnement

Renforcement de la coopération Euromed sur le gaz, l’électricité, l’efficacité énergétique et les sources d’énergie renouvelables

Commission

HR/VP

2015-2016

X

X

Plateforme sur le gaz lancée en juin 2015

Plateforme sur le marché régional de l’électricité lancée en octobre 2015

Création de la plateforme sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique prévue pour 2016

Adoption et signature d’une nouvelle Charte internationale de l’énergie au nom de l’UE et d’Euratom

Commission

HR/VP

2015

X

X

Cosignature de la Charte internationale de l’énergie par la Commission européenne lors de la conférence des 20 et 21 mai 2015 à La Haye

Compétitivité industrielle

Nouvelle approche européenne de R&I sur l’énergie visant à accélérer la transformation du système énergétique et comprenant:

- un plan stratégique pour les technologies énergétiques (plan SET) intégré

- un programme stratégique de R&I sur les transports

Commission

2015-2017

X

Communication sur le plan SET adoptée le 15 septembre 2015 [C(2015)6317]

Plateforme de spécialisation intelligente sur l’énergie lancée en 2015

Stratégie intégrée de l’union de l’énergie en matière de recherche, d’innovation et de compétitivité prévue pour 2016

Analyse des prix et des coûts énergétiques (y compris les taxes et subventions)

Commission

2016, puis tous les 2 ans

X

Initiative visant à soutenir la primauté mondiale de l’UE en matière de technologie et d’innovation dans les domaines de l’énergie et du climat, pour stimuler la croissance et l’emploi

Commission

2015-2016

X

X

X

En lien avec la stratégie intégrée et exhaustive de l’union de l’énergie en matière de recherche, d’innovation et de compétitivité

Renforcement de la politique commerciale en vue de faciliter l’exportation des technologies de l’UE

Commission

2015-2019

X

X

X

Mesures transversales

Réexamen des lignes directrices concernant les aides d’État en faveur de la protection de l’environnement et de l’énergie

Commission    

2017-2019

X

X

X

X

X

Rapport sur la stratégie européenne pour la sécurité énergétique, incluant une plateforme et une feuille de route concernant Euromed et les stratégies relatives au GNL, au stockage de l’énergie et au corridor gazier sud-européen

Commission

2015-2016

X

X

X

X

X

Rapport (SWD) adopté le 18 novembre 2015 [SWD(2015)404]

Stratégie relative au GNL et au stockage du gaz prévue pour 2016

Données, analyses et renseignements au service de l’union de l’énergie: initiative consistant à mettre en commun et à rendre aisément accessibles toutes les connaissances pertinentes au niveau de la Commission et dans les États membres

Commission

2016

X

X

X

X

X

Nucléaire

Règlement du Conseil adaptant les exigences en matière d’information figurant à l’article 41 du traité Euratom au regard de la stratégie européenne pour la sécurité énergétique

Commission

2015

X

X

Prévue pour 2016

Communication relative à un programme indicatif nucléaire en application de l’article 40 du traité Euratom

Commission

2015

X

X

Prévue pour 2016


Bruxelles, le 18.11.2015

COM(2015) 572 final

ANNEXE

ORIENTATIONS POUR LES ÉTATS MEMBRES RELATIVES AUX PLANS NATIONAUX EN MATIÈRE D’ÉNERGIE ET DE CLIMAT DANS LE CADRE DE LA GOUVERNANCE DE L’UNION DE L’ÉNERGIE

à la

COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ DES RÉGIONS ET À LA BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT

État de l'union de l'énergie

{SWD(2015) 208}
{SWD(2015) 209}
{SWD(2015) 217 à 243}


ORIENTATIONS POUR LES ÉTATS MEMBRES RELATIVES AUX PLANS NATIONAUX EN MATIÈRE D’ÉNERGIE ET DE CLIMAT DANS LE CADRE DE LA GOUVERNANCE DE L’UNION DE L’ÉNERGIE

1.Introduction

La communication de la Commission relative à un cadre stratégique pour l’union de l’énergie adoptée le 25 février 2015 explique qu’[i]l convient aussi de doter l’union de l’énergie d’un processus de gouvernance et de contrôle intégré, pour garantir que les actions liées à l’énergie menées aux échelons européen, régional, national et local contribuent toutes aux objectifs de l’union de l’énergie. 

En octobre 2014, lorsqu’il a trouvé un accord sur le cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030, le Conseil européen a indiqué qu’un système de gouvernance fiable et transparent, sans charges administratives superflues, sera mis au point pour contribuer à ce que l’UE atteigne les objectifs de sa politique énergétique et, le 19 mars 2015, il a préconisé de mettre au point un système de gouvernance fiable et transparent. Des plans nationaux rationalisés et intégrés en matière d’énergie et de climat seront la pierre angulaire de ce système de gouvernance. Ce dernier s’appuiera sur les principaux éléments existants, tels que les programmes nationaux pour le climat et les plans nationaux pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

La Commission travaillera en étroite collaboration avec les États membres à la réalisation de ces objectifs communs afin de garantir conjointement la bonne mise en place de l’union de l’énergie, de réduire la charge administrative et d’améliorer la transparence à l’égard des États membres, ainsi que d’offrir une sécurité aux investisseurs jusqu’en 2030 et après.

L’objectif du présent document est d’orienter les États membres dans le processus d’élaboration de leur plan national intégré en matière d’énergie et de climat et au sujet des principaux éléments à y inclure.

Le présent document lance le processus progressif qui débute maintenant et prendra fin avec l’achèvement des plans nationaux en 2018, et en explique les principales étapes, y compris les principaux rôles et tâches des États membres et de la Commission. En 2016, la Commission présentera une initiative législative sur la rationalisation des exigences en matière de planification et de rapports, ainsi qu’un modèle indiquant la structure des plans nationaux en matière d’énergie et de climat, qui compléteront et préciseront les présentes orientations.

1.Principes généraux et portée des plans nationaux

Les plans nationaux devraient suivre une approche globale qui sera intégrée au regard des cinq dimensions de l’union de l’énergie, dont les interactions seront prises en compte. Certains éléments des plans existants pourront être maintenus, en fonction du domaine et de la périodicité des processus de planification. Les plans nationaux devraient porter sur la période 2021-2030 et s’appuyer sur les éléments que chaque État membre devait fournir dans le cadre de sa politique pour 2020, en incluant également des perspectives pour 2050.

Si les États membres ont le droit d’élaborer des politiques adaptées aux circonstances nationales, ils devraient, dans leurs plans nationaux, orienter leurs objectifs et leurs politiques en matière de climat et d’énergie de façon à les rendre compatibles avec la réalisation des objectifs de l’union de l’énergie établis d’un commun accord, en particulier les objectifs pour 2030 (réduction des émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, efficacité énergétique et interconnexions électriques) convenus par le Conseil européen en octobre 2014. Tandis que, pour la réduction des émissions dans les secteurs non couverts par le SEQE, l’approche suivie dans la décision relative à la répartition de l’effort continuera d’être appliquée jusqu’en 2030, les objectifs au niveau de l’UE pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique seront réalisés grâce aux efforts conjoints des États membres et aux politiques et mesures au niveau de l’UE.

Il est très important que les plans nationaux assurent une prévisibilité à long terme et une sécurité pour les investissements, ainsi qu’une coopération et une cohérence plus fortes entre les approches adoptées par les États membres concernant les politiques en matière de climat et d’énergie.

2.Contenu des plans nationaux

Les plans nationaux devraient couvrir la période 2021-2030, et inclure des perspectives pour 2050 afin d’assurer la cohérence avec les objectifs politiques à long terme au niveau de l’UE et au niveau national.

Les plans nationaux devraient inclure les éléments suivants:

a) Situation actuelle

Vue d’ensemble du système énergétique national et contexte politique du plan national au regard des cinq dimensions de l’union de l’énergie (y compris le contexte macroéconomique, les émissions de gaz à effet de serre, le bouquet énergétique et la situation de chaque sous-secteur du système énergétique).

Évaluation de la situation sur le plan des politiques et des mesures actuelles en matière d’énergie et de climat, y compris les régimes de soutien et les régimes fiscaux en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, en s’appuyant sur l’expérience acquise dans le cadre de la réalisation des objectifs pour 2020 en matière d’énergie et de climat.

Vue d’ensemble des principales questions présentant une dimension transfrontalière, y compris les possibilités et les problèmes à résoudre pour renforcer la coopération et l’intégration régionales.

Structure administrative de la mise en œuvre des politiques nationales en matière d’énergie et de climat, y compris les responsabilités des principaux organes administratifs et leurs interactions.

Les plans nationaux peuvent être établis à partir des stratégies politiques nationales existantes des États membres en matière d’énergie et de climat pour 2020, 2030 et au-delà conformément aux présentes orientations.

b) Objectifs, politiques et mesures au regard des cinq dimensions

Les plans nationaux devraient définir des objectifs pour chacune des dimensions de l’union de l’énergie. En ce qui concerne les objectifs pour 2030 en matière d’énergie, les plans devraient fixer les contributions nationales nécessaires pour la réalisation collective des objectifs établis au niveau de l’UE. Pour les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non couverts par le SEQE, les plans devraient indiquer les politiques et les mesures envisagées pour assurer le respect des limites nationales contraignantes fixées dans le cadre de la décision révisée relative à la répartition de l’effort.

Les interactions entre les différentes dimensions devraient être précisées (par exemple la contribution des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les besoins en infrastructures découlant d’une utilisation accrue des énergies renouvelables, etc.).

Pour chaque objectif, les plans devraient comporter une description des politiques et mesures envisagées aux fins de sa réalisation. Ce point devrait également comprendre une évaluation de la manière dont ces politiques interagissent les unes avec les autres, dans l’optique d’assurer leur cohérence et d’éviter tout chevauchement dans la réglementation.

Sécurité énergétique, solidarité et confiance

Objectifs à moyen et long termes et normes en matière de sécurité d’approvisionnement, notamment en ce qui concerne la diversification des sources d’énergie et des pays fournisseurs, les infrastructures, le stockage, la participation de la demande, la capacité d’adaptation à des restrictions ou à des interruptions de l’approvisionnement provenant d’une source d’énergie donnée, et le déploiement de sources internes de substitution. Les objectifs devraient englober la coopération régionale et les mesures politiques visant à atteindre ces objectifs devraient être coordonnées au niveau régional. Dans ce contexte, les plans nationaux devraient être fondés sur les plans axés spécifiquement sur la sécurité d’approvisionnement (évaluations des risques, plans d’action préventifs et plans d’urgence) et élaborés conformément au règlement sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz.

Stratégies politiques concernant la sécurité énergétique entendue dans un sens plus large, incluant d’autres choix politiques pertinents, par exemple en matière d’économies d’énergie ou de bouquet énergétique.

L’approche politique générale appliquée pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en énergie à partir de sources externes, y compris au moyen des infrastructures et, le cas échéant, l’approche envisagée pour les accords gouvernementaux internationaux avec des pays tiers devraient également être couvertes.

Un marché intérieur de l’énergie pleinement intégré

Évolution du niveau d’interconnexion électrique entre 2021 et 2030 (ratio entre la capacité de transport transfrontalière et la capacité de production installée), en prenant en considération l’objectif de 15 % convenu pour 2030, compte tenu des facteurs spécifiques aux États membres tels que les coûts et les flux d’échanges potentiels. Cette partie devrait également indiquer les principaux projets envisagés pour atteindre le niveau d’interconnexion nécessaire à l’horizon 2030.

Pour les infrastructures énergétiques, la manière dont les projets d’infrastructure nationaux planifiés ainsi que les projets d’intérêt commun (PIC) qui concernent l’État membre seront mis en œuvre, avec un calendrier. Dans ce contexte, les plans nationaux devraient s’appuyer sur le règlement concernant des orientations pour les infrastructures énergétiques transeuropéennes.

Objectifs concernant la concurrence sur le marché, l’intégration et le couplage des marchés, le développement de la flexibilité dans le secteur de l’électricité, y compris l’expansion des marchés à court terme, la compétitivité des marchés de l’énergie en termes de participation de la demande, et le déploiement des technologies intelligentes et des réseaux intelligents.

Évaluation de l’incidence des investissements envisagés dans les infrastructures et de l’évolution de la production d’énergie sur les prix de gros et de détail de l’énergie et sur l’intégration des marchés avec les autres États membres.

Contribution de l’efficacité énergétique à la modération de la demande d’énergie

Politiques et mesures nationales envisagées dans l’optique de la réalisation de l’objectif convenu au niveau de l’UE en matière d’efficacité énergétique d’au moins 27 % (révision d’ici à 2020 en vue d’atteindre 30 %), compte tenu des économies d’énergies attendues de ces politiques et mesures ainsi que de la mise en œuvre de la législation existante de l’UE.

Une trajectoire quantifiant les économies d’énergie correspondant au niveau enregistré de la consommation d’énergie primaire et finale d’ici à 2030 devrait être fournie en tant que contribution de l’État membre à la réalisation de l’objectif de l’UE.

Politiques et mesures nationales prévues pour accroître l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment. Ce point comprend notamment les stratégies de rénovation des bâtiments publics et les programmes nationaux d’investissement dans l’efficacité énergétique.

Décarbonisation de l’économie

Politiques et mesures envisagées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tous les principaux secteurs émetteurs, y compris les transports et l’agriculture, dans le but de satisfaire d’ici à 2030 aux limites nationales contraignantes annuelles dans les secteurs non couverts par le SEQE, en vertu de la décision révisée relative à la répartition de l’effort, avec un aperçu de la vision et de l’objectif à long terme concernant une économie à faible intensité de carbone (2050).

Politiques nationales et mesures prévues pour soutenir la réalisation de l’objectif contraignant convenu au niveau de l’UE d’au moins 27 % d’énergies renouvelables, compte tenu de la mise en œuvre de la législation existante de l’UE et des perspectives pour 2050.

Une trajectoire pour la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d’énergie finale jusqu’en 2030, y compris pour les technologies pertinentes et pour la demande d’électricité (capacité installée et production d’énergie), devrait être fournie en tant que contribution de l’État membre au regard de la nécessité d’atteindre collectivement l’objectif au niveau de l’UE.

Mesures à prendre pour améliorer la souplesse du système énergétique en ce qui concerne la production d’énergie renouvelable. Avancement et planification du couplage et de l’intégration du marché de l’électricité, mesures régionales en matière d’équilibrage et de réserves et manière dont l’adéquation du système est évaluée dans le contexte des énergies renouvelables. Politiques et mesures nationales envisagées pour soutenir les autres technologies à faible émission de carbone.

Politiques et mesures nationales envisagées pour soutenir la décarbonisation des transports.

Si les États membres envisagent de soutenir le développement de technologies spécifiques, le plan devrait également inclure une évaluation des incidences sur les prix de l’énergie et les entreprises du secteur de la distribution d’énergie et sur l’intégration avec les autres États membres.

Recherche, innovation et compétitivité

Objectifs, politiques et mesures fixés au niveau national afin d’assurer une contribution adéquate à la nouvelle approche européenne de R&I sur l’énergie, dans le but d’accélérer la transformation du système énergétique, en particulier les actions du plan stratégique pour les technologies énergétiques (plan SET) intégré.

Stratégies politiques et programmes de financement nationaux pour la recherche et l’innovation dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, et des autres technologies à faible émission de carbone, y compris dans le secteur des transports, ainsi que leur pénétration sur le marché, y compris les stratégies de soutien aux organismes de recherche et de technologie.

Stratégies politiques industrielles concernant la compétitivité du secteur des technologies à faible émission de carbone et la compétitivité dans un sens plus large, y compris les subventions, l’incidence sur la croissance, l’emploi et les qualifications, les sous-secteurs, le financement et les ressources.

Le cas échéant, les objectifs en lien avec la compétitivité du système énergétique et sa contribution à la compétitivité de l’économie en tant que telle ainsi qu’aux échanges internationaux de technologies et d’équipements énergétiques de l’UE et à l’accès aux marchés des pays tiers.

c) Projections intégrées et indicateurs

Les plans nationaux devraient comporter une section distincte sur les projections, qui constitueront leur base d'analyse avec, entre autres, des scénarios de référence et des scénarios d’action dans le contexte desquels seront évaluées les incidences pertinentes des politiques et des mesures proposées. Les rapports bisannuels sur l’avancement de la mise en œuvre des plans nationaux devraient s’appuyer sur les indicateurs clés créés par la Commission en coopération avec les États membres ainsi que sur les mises à jour des projections, politiques et mesures.

En raison de la nature transversale des cinq dimensions de l’union de l’énergie, il est nécessaire d’évaluer et de valider les objectifs et les instruments des politiques à l’aide d’outils méthodologiques intégrés. C’est pourquoi les plans nationaux devraient inclure des projections pour 2030 et au-delà pour le système énergétique et les émissions de gaz à effet de serre 1 , y compris des perspectives pour 2050. Les projections devraient prendre en compte, par exemple, le contexte macroéconomique (par exemple le produit national brut et la croissance de la population escomptés), les changements économiques structurels susceptibles d’avoir un impact sur le système énergétique et les émissions de gaz à effet de serre, les tendances énergétiques mondiales (telles que l’évolution des prix internationaux des combustibles fossiles) et le prix du carbone, les interconnexions entre les réseaux transfrontaliers, et les coûts de la technologie. La Commission fournira des recommandations techniques sur ces questions, et les États membres donneront des clarifications dans le cas où ils s’en écarteraient, par exemple en raison d’exigences liées à des modèles.

Le plan national devrait établir au moins deux scénarios: i) un scénario de référence fondé sur les tendances actuelles et les politiques et mesures existantes au niveau de l’UE et national; et ii) au moins un scénario d’action reflétant la mise en œuvre des objectifs nationaux envisagés par des politiques et mesures supplémentaires pour les cinq dimensions de l’union de l’énergie, notamment les objectifs pour 2030, tels qu’indiqués dans le plan national. Les synergies et compensations potentielles entre les politiques et les mesures devraient dans ce contexte être mises en évidence.

La Commission peut soutenir les États membres en leur fournissant des données et des analyses. Il sera important d’utiliser le nouveau scénario de référence de l’UE en matière d’énergie, de transports et d’émissions de gaz à effet de serre, préparé en étroite coopération avec les États membres, qui devrait être publié au cours du premier semestre de 2016. Des scénarios d’action et des analyses de sensibilité pourraient également être mis à la disposition des États membres afin de soutenir leur planification stratégique, d’identifier les problématiques communes et d’évaluer les incidences de leurs choix stratégiques individuels sur la réalisation des objectifs communs de l’union de l’énergie. Le scénario de référence de l’UE constituera également une base pour l’évaluation des contributions collectives des États membres aux objectifs de l’union de l’énergie.

Les projections nationales devraient être présentées en temps utile pour permettre leur agrégation au niveau de l’UE et l’évaluation ultérieure de la situation générale du système énergétique et des progrès accomplis. Par conséquent, les hypothèses établies et les tendances des principaux résultats des modélisations décrivant le système énergétique devraient être présentées de manière claire et transparente.

Les États membres devraient utiliser les indicateurs clés dans les rapports sur l’avancement de la mise en œuvre de leurs plans nationaux. Sur la base des indicateurs proposés dans le cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030 et de ceux figurant déjà dans les fiches d’informations par pays, la Commission présente, dans un document de travail de ses services 2 , un concept et une première analyse des indicateurs clés aux fins du suivi des progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de l’union de l’énergie. Ce document propose des indicateurs pour les cinq dimensions de l’union de l’énergie, concernant par exemple les prix de l’énergie, la compétitivité, la diversification des importations d’énergie, la décarbonisation, la recherche et l’innovation, ou encore le fonctionnement du marché de l’énergie.

3.Coopération régionale pour l’établissement des plans nationaux

Le bon fonctionnement de l’union de l’énergie requiert la coordination et la coopération mutuelle des États membres dans le cadre de l’élaboration de leur politique énergétique. Par conséquent, les plans nationaux devraient, dès le départ, s’appuyer sur des consultations régionales.

Les États membres devraient recenser les domaines se prêtant à une programmation conjointe ou coordonnée au sein de leur région et procéder à des consultations au sein de celle-ci en amont du processus de préparation. Les différents plans nationaux d’une région devraient se compléter et, si possible, se renforcer mutuellement, en utilisant les points forts nationaux pour trouver les solutions aux problématiques régionales les plus sûres et les plus efficaces par rapport aux coûts. Il convient de veiller tout particulièrement à garantir une approche coordonnée en ce qui concerne le développement de nouvelles ressources et infrastructures énergétiques.

Des approches et objectifs communs peuvent accroître la prévisibilité et la sécurité en matière d’investissements à long terme. La coordination des politiques nationales devrait, à cet effet, également permettre d’éviter les incitations négatives et d’atténuer les éventuelles conséquences des politiques nationales préjudiciables pour les autres États membres. Les plans devraient, dès lors, comprendre une évaluation des répercussions qu’auront les objectifs et les politiques qu’ils décrivent sur les autres États membres de la région et de la façon dont la coopération régionale dans les différents domaines d’action et sous-secteurs devrait être renforcée.

Les enceintes existantes pour le cadre de coopération régionale, y compris en ce qui concerne les stratégies macro-régionales, peuvent être utilisées à cet effet. La Commission s’engagera activement dans ce processus et soutiendra la création de nouvelles enceintes appropriées. Il est essentiel que les régions soient équilibrées et permettent la coopération autour de plusieurs dimensions de l’union de l’énergie.

La Commission fournira, en 2016, des orientations plus détaillées aux États membres sur la coopération régionale dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de l’union de l’énergie.

4.Rapports sur la mise en œuvre des plans et mises à jour

Les États membres devraient fournir tous les deux ans, à partir de 2020, des rapports sur l’avancement de la mise en œuvre des plans nationaux. Ces rapports seront essentiels pour contribuer à informer tous les États membres sur l’évolution de la réalisation des objectifs de l’union de l’énergie.

La Commission rendra compte des progrès accomplis dans son rapport annuel sur l’état de l’union de l’énergie.

Il est prévu que les plans nationaux soient mis à jour une fois entre 2021 et 2030 afin de prendre en compte l’évolution des circonstances et les changements en vue de réaliser les objectifs établis en commun de l’union de l’énergie, notamment ceux pour 2030 en matière de climat et d’énergie. En ce qui concerne les mesures politiques spécifiques des plans nationaux, des mises à jour additionnelles peuvent être prévues, si nécessaire.

5.Processus et calendrier

La préparation des plans nationaux sera un processus dynamique. Même si les processus législatifs à venir, qui donneront naissance à la législation essentielle de l’UE en la matière, auront un impact sur la conception et la mise en œuvre des politiques nationales, le processus d’élaboration des plans nationaux doit démarrer en 2016, de façon à ce que ces derniers puissent être achevés bien avant 2020, compte tenu de la législation de l’UE en la matière.

Les obligations existantes en matière de planification et de rapports pour les domaines politiques pour lesquels des objectifs pour 2020 ont déjà été fixés resteront inchangées jusqu’en 2020. Les rapports devraient être synchronisés avec le nouveau processus des plans nationaux en matière d’énergie et de climat. Pour la période au-delà de 2020, la Commission présentera, en 2016, une initiative législative sur la rationalisation des exigences en matière de planification et de rapports, afin de réduire la charge administrative et d’assurer la cohérence, la simplification et l’homogénéité entre les différentes démarches liées à la planification et aux rapports, tout en maintenant la qualité des informations et des données figurant dans ces derniers. La Commission et les États membres devraient déjà être en mesure de compiler et de rationaliser un certain volume de données aux fins des rapports avant 2020, lorsque cela peut être fait sans entraîner de modification de la législation ni remettre en question les obligations de fond. La Commission a déjà ouvert la voie avec la consolidation des rapports périodiques dans le cadre du premier rapport sur l’union de l’énergie.

Le calendrier de l’élaboration des plans nationaux en matière d’énergie et de climat, qui montre les activités pertinentes des États membres et de la Commission, est présenté dans le tableau figurant à la fin de la présente section.

D’ici à l’automne 2016, les États membres sont invités à présenter les premiers résultats de leurs projections intégrées en vue d’un scénario de référence. Les discussions régionales avec les autres États membres devraient être lancées. La même année, la Commission achèvera le scénario de référence de l’UE pour 2016, fournira un modèle pour les plans nationaux, et publiera des orientations sur la coopération régionale. Les propositions législatives pertinentes portant sur la révision de la décision relative à la répartition de l’effort, sur les énergies renouvelables, sur l’efficacité énergétique, sur l’organisation du marché, ainsi que sur la rationalisation des obligations en matière de planification et de rapports seront présentées dans le courant de l’année 2016.

En 2017, le processus politique national d’élaboration des plans devrait être lancé afin de permettre une validation politique étendue au niveau national, et les consultations régionales et des parties prenantes devraient être terminées. D’ici au mois de mars 2017, les projections intégrées, comportant un scénario de référence et des scénarios d’action, devraient être fournies à la Commission 3 . Ces projections constitueront un élément essentiel des plans nationaux des États membres. Les projets de plans nationaux devraient être soumis à la Commission en 2017, date après laquelle une consultation avec les autres États membres et la Commission sera organisée, notamment dans l’optique de la réalisation collective des objectifs fixés au niveau de l’UE en matière d’énergie. Par la suite, la Commission publiera des recommandations sur les projets de plans nationaux puis les présentera dans le rapport sur l’état de l’union de l’énergie.

En 2018, les plans finaux devraient être soumis à la Commission, compte tenu des consultations avec les autres États membres, des recommandations de la Commission et de la législation applicable de l’UE. Ensuite, la Commission publiera le rapport sur l’état de l’union de l’énergie, qui comprendra une première évaluation agrégée des plans nationaux en matière d’énergie et de climat.

La Commission évaluera les efforts collectifs présentés dans les plans nationaux des États membres en vue de la réalisation des objectifs pour 2030 en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique convenus au niveau de l’UE. Des politiques et des mesures au niveau de l’UE visant à compléter les efforts déployés au niveau national pour assurer la réalisation des objectifs seront établies, entre autres, dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables et dans la directive révisée relative à l’efficacité énergétique, qui seront présentées par la Commission en 2016. L’application spécifique de certaines de ces mesures sera déterminée à un stade ultérieur, sur la base des efforts collectifs des États membres présentés dans leur plan national et des rapports d’avancement aux fins de la réalisation des objectifs de l’union de l’énergie.

Tout au long de ce processus, la Commission organisera régulièrement des réunions et dialoguera avec les États membres afin de fournir une assistance technique, de faire le point sur la préparation des plans et d’examiner la marche à suivre.

Dans le cadre du processus de gouvernance, une participation adéquate de toutes les institutions européennes concernées, notamment le Conseil et le Parlement européen, sera assurée.



Tableau: Calendrier d’élaboration des plans nationaux en matière d’énergie et de climat

États membres

Commission européenne

2016

Lancement de la définition d’une stratégie globale, des principaux objectifs et de la vue d’ensemble des politiques en lien avec les plans nationaux en matière d’énergie et du climat

Élaboration d’outils méthodologiques intégrés en vue de préparer un scénario de référence et des scénarios d’action qui constitueront la base d’analyse des plans nationaux, et présentation des premiers résultats du scénario de référence

Début des consultations des parties prenantes au niveau national sur les plans nationaux

Début des discussions à l’échelle régionale avec les autres États membres concernant l’élaboration des plans nationaux

Mise au point, en collaboration avec les États membres, du scénario de référence de l’UE pour 2016

Fourniture d’un modèle pour les plans nationaux portant, entre autres, sur les principaux paramètres et variables des projections nationales intégrées

Fourniture d’orientations sur la coopération régionale

Présentation des propositions législatives concernant la révision de la décision relative à la répartition de l’effort, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique (y compris pour le secteur du bâtiment), l’organisation du marché, ainsi que la rationalisation des obligations en matière de planification et de rapports

Organisation de réunions techniques avec les États membres concernant, par exemple, les outils méthodologiques et les indicateurs clés

Publication du 2e rapport sur l’état de l’union de l’énergie

2017

Achèvement des consultations des parties prenantes et des consultations régionales sur les plans nationaux

Lancement des processus politiques nationaux concernant les plans nationaux

Fourniture de projections intégrées à la Commission comportant un scénario de référence et des scénarios d’action

Soumission des projets de plans nationaux à la Commission sur la base de ses orientations relatives aux plans nationaux et du modèle

Soutien technique aux États membres concernant l’élaboration des plans nationaux

Facilitation et soutien des consultations régionales avec les autres États membres relatives aux plans nationaux, y compris la création d’enceintes appropriées

Organisation de consultations avec les États membres sur les projets de plans nationaux et communication de recommandations sur les projets de plans

Publication du 3e rapport sur l’état de l’union de l’énergie

2018

Achèvement des plans nationaux, compte tenu de l’examen par les autres États membres et des recommandations de la Commission

Soumission des plans nationaux finaux en matière d’énergie et de climat

Soutien aux États membres pour l’achèvement des plans nationaux

Publication du 4e rapport sur l’état de l’union de l’énergie, incluant la première évaluation agrégée des plans nationaux en matière d’énergie et de climat, à présenter au Conseil et au Parlement

(1)

     Les exigences prévues par le règlement sur le mécanisme de surveillance en ce qui concerne les rapports sur les projections relatives aux gaz à effet de serre doivent être respectées.

(2)

     SWD(2015)243.

(3)

     Dans un souci de simplification, la date fixée permettra d’utiliser ces projections pour assurer la conformité avec les exigences en matière de rapports sur les projections relatives aux gaz à effet de serre prévues par le règlement sur le mécanisme de surveillance.