COMMUNICATION DE LA COMMISSION relative à l'initiative citoyenne européenne «Un de nous» /* COM/2014/0355 final
1. INTRODUCTION L'initiative citoyenne européenne,
introduite par le traité de Lisbonne pour encourager une plus grande
participation démocratique des citoyens aux affaires européennes[1], permet à un
million de citoyens de l'Union européenne (UE) provenant d'au moins sept États
membres d'inviter la Commission européenne à présenter une proposition
législative dans des domaines relevant de la compétence de l'UE. Des
informations complètes sur ce nouvel instrument juridique et sur toutes les
initiatives lancées à ce jour sont disponibles dans le registre officiel de
l'initiative citoyenne européenne[2]. «Un de nous» est la deuxième
initiative citoyenne européenne à avoir satisfait aux conditions énoncées dans
le règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à l’initiative
citoyenne. Elle a été soumise officiellement à la Commission par ses
organisateurs le 28 février 2014, après avoir recueilli le soutien de
plus de 1,7 million de citoyens, les seuils ayant été atteints dans 18 États
membres. Conformément aux dispositions du
règlement relatif à l'initiative citoyenne, la Commission dispose d'un délai de
trois mois pour exposer la suite qu'elle entend donner à cette initiative au
moyen d'une communication présentant «ses conclusions juridiques et politiques
sur l’initiative citoyenne, l’action qu’elle compte entreprendre, le cas
échéant, ainsi que les raisons qu’elle a d’entreprendre ou de ne pas
entreprendre cette action»[3]. Les organisateurs de l'initiative ont
été reçus par la Commission le 9 avril 2014 et se sont vu accorder, le 10 avril,
la possibilité de présenter leur initiative lors d'une audition publique
organisée par la Commission au Parlement européen. L'annexe I fournit de
plus amples informations sur les aspects procéduraux de l'initiative citoyenne. L'initiative «Un de nous» a pour
objet la «protection juridique de la dignité, du droit à la vie et à
l'intégrité de tout être humain depuis la conception dans les domaines de
compétence de l'UE où cette protection s'avère d'une importance particulière»[4]. Au titre des principaux objectifs,
les organisateurs déclarent que «la dignité et l’intégrité de l'embryon
humain doivent être respectées. Ceci a été établi par l'arrêt Brüstle contre
Greenpeace de la CJUE qui définit l'embryon humain comme le commencement du
processus de développement d’un être humain. Afin d’être cohérente dans
l’exercice de ses compétences, l'UE devrait interdire et mettre fin au
financement des activités qui impliquent la destruction d'embryons humains, en
particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de
la santé publique.» L'annexe propose trois modifications
législatives: –
Le règlement financier[5]:
Principe de cohérence: Aucun fonds de l’Union européenne ne doit être
attribué à des activités qui détruisent des embryons humains ou qui
présupposent leur destruction; –
Financement de la
recherche – règlement «Horizon 2020»[6]:
Principes éthiques: Les domaines de recherche suivants ne sont pas financés: [...] les
activités de recherche qui détruisent des embryons humains, notamment celles
visant à obtenir des cellules souches, et la recherche impliquant l’utilisation
de cellules souches embryonnaires humaines dans des étapes ultérieures pour les
obtenir; –
Coopération au développement - règlement
portant établissement d'un instrument financier de coopération au développement
(ICD)[7]: Objectifs: L’aide
de l'Union, en vertu du présent Règlement, ne doit pas servir à financer
directement ou indirectement l’avortement ni par le biais d’organisations qui
l’encouragent ou la promeuvent. Dans le présent Règlement, aucune référence
faite à la santé génésique et sexuelle, aux soins, aux droits, aux services,
aux fournitures médicales, à l’éducation et à l’information définis lors de la
Conférence internationale sur la population et le développement, à ses
principes et Programme d’action, à l’Ordre du jour du Caire et aux objectifs du
Millénaire pour le Développement, notamment l’objectif n° 5 concernant la santé
et la mortalité maternelle, ne peut être interprétée comme servant de fondement
légal à l’utilisation de fonds de l’Union européenne pour financer directement
ou indirectement l’avortement. L'initiative doit être examinée
conformément aux règles du traité de l'UE, y compris, en particulier, les
principes d’attribution des compétences, de proportionnalité et de
subsidiarité. 2. État des lieux 2.1. La dignité humaine dans la
législation de l'Union Le traité sur l'Union européenne
(TUE) consacre expressément la dignité humaine, le droit à la vie et le droit à
l'intégrité de la personne. Aux termes de l'article 2 du TUE, «l'Union est
fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de
démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de
l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités».
L'article 21 du TUE dispose que «l'action de l'Union sur la scène
internationale repose sur les principes qui ont présidé à sa création, à son
développement et à son élargissement et qu'elle vise à promouvoir dans le reste
du monde: la démocratie, l'État de droit, l'universalité et l'indivisibilité
des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect de la dignité
humaine, les principes d'égalité et de solidarité et le respect des principes
de la charte des Nations unies et du droit international». La charte des droits fondamentaux de
l'Union européenne, qui fait partie intégrante des traités de l'Union et qui
est contraignante pour les institutions de l'Union, protège dans ses trois
premiers articles respectivement la dignité humaine, le droit à la vie et le
droit à l'intégrité de la personne. Tous les instruments législatifs de
l'UE et toutes ses dépenses doivent être en conformité avec les traités et avec
la charte, et doivent donc respecter la dignité humaine, le droit à la vie et
le droit à l'intégrité de la personne. Cela s'applique donc également à la
législation et aux dépenses de l'UE relatives à la recherche sur les cellules
souches embryonnaires humaines et à la coopération au développement dans ce domaine. Il convient de noter que dans l'arrêt
Brüstle de la Cour de justice (affaire C-34/10, Brüstle/Greenpeace), cité par
les organisateurs dans leurs objectifs, il est précisé que «la directive
[relative à la protection juridique des inventions biotechnologiques] n’a pas
pour objet de réglementer l’utilisation d’embryons humains dans le cadre de
recherches scientifiques. Son objet se limite à la brevetabilité des inventions
biotechnologiques»[8].
La question de savoir si ce type de recherche peut être mené et financé n'y est
pas abordée. 2.2. Recherche sur les cellules souches embryonnaires
humaines 2.2.1. Recherche sur les cellules souches La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines
pourrait ouvrir une nouvelle ère des soins médicaux en apportant des
traitements ou des remèdes possibles pour des maladies actuellement incurables
et/ou potentiellement mortelles, comme la maladie de Parkinson, le diabète, les
accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiovasculaires et la cécité.
On estime par exemple que 1,2 million de citoyens européens souffrent
aujourd'hui de la maladie de Parkinson[9]. Les cellules souches embryonnaires ont ceci d'unique
qu'elles peuvent former n'importe quelle cellule du corps humain, une faculté
qu'utilisent les scientifiques pour fabriquer de nouvelles cellules pouvant
être greffées dans le corps d'un patient pour remplacer des tissus endommagés
ou malades. L'étude des cellules souches embryonnaires permet en outre aux
biologistes[10]
de comprendre comment nos tissus se développent et se réparent. Les cellules
souches sont aussi utilisées pour tester de nouveaux médicaments afin de
réduire les risques de toxicité de ces derniers et de faire avancer la
recherche pharmaceutique. Les cellules souches embryonnaires sont des lignées
de cellules capables de produire une infinité de cellules identiques qui
peuvent être congelées, stockées et expédiées à d'autres laboratoires en vue de
nouvelles cultures et expériences. Les chercheurs utilisent donc presque
toujours des lignées existantes de cellules plutôt que d'en créer de nouvelles en
utilisant des blastocystes[11]
issus de traitements de l'infertilité dont il a été fait don à la recherche,
les donneurs ayant au préalable exprimé par écrit leur consentement exprès et
éclairé. Des traitements basés sur des cellules souches embryonnaires humaines
destinés à traiter des maladies telles que les lésions de la moelle épinière,
les infarctus et diverses formes de cécité font actuellement l'objet d'essais
cliniques aux États-Unis, en France, en Corée du Sud et au Royaume-Uni[12]. Des cellules souches adultes, spécifiques d'un tissu, ont
également été isolées. On les trouve dans certains tissus du corps et elles
sont utilisées à des fins thérapeutiques dans certains cas, mais pas tous. Les
cellules souches pluripotentes induites sont des cellules adultes spécialisées
qui ont été génétiquement reprogrammées. Le chercheur qui a mis au point cette
technique en s'appuyant sur des découvertes antérieures issues de la recherche
sur les cellules souches embryonnaires a reçu le prix Nobel en 2012. Les
cellules souches pluripotentes induites possèdent de nombreuses propriétés
semblables à celles des cellules souches embryonnaires et la recherche en la
matière continue d'avancer; on ne peut toutefois pas encore produire ces
cellules aux normes cliniques ni les traiter comme des cellules naturelles. Un
essai clinique utilisant des cellules souches pluripotentes induites a débuté
au Japon[13]. La découverte des cellules souches pluripotentes induites
s'est appuyée sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines.
Celles-ci demeurent importantes pour le développement de la recherche sur les
cellules souches pluripotentes induites. Les connaissances tirées de ces deux
domaines de recherche sont complémentaires. Compte tenu des perspectives
thérapeutiques qu'ouvrent les cellules souches pour de nombreuses maladies et
des avancées rapides de la recherche en la matière, plusieurs voies de
recherche peuvent être suivies simultanément afin de trouver la meilleure
source de cellules pour une utilisation médicale particulière[14]. 2.2.2. Compétences et actions des États membres dans ce
domaine La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines
en Europe est soumise à des lois et réglementations nationales qui varient d'un
pays à l'autre. Certains pays autorisent l'établissement de lignées de cellules
souches embryonnaires humaines, d'autres n'autorisent pas cette étape mais
permettent l'importation de lignées de cellules souches embryonnaires, d'autres
encore interdisent toute forme de recherche sur les cellules souches
embryonnaires humaines tandis que les autres n'ont pas de législation
spécifique en la matière. La recherche sur les cellules souches embryonnaires
humaines est actuellement autorisée dans 18 États membres, sous réserve de
contrôles et moyennant certaines conditions, tandis que 3 États membres
l'interdisent et que les autres n'ont pas de législation spécifique en la
matière[15]. 2.2.3. Compétences et actions au niveau de l'Union dans
ce domaine Dispositions
du traité relatives à la recherche L'article
182 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) constitue la
base juridique des programmes de recherche de l'UE: «Un programme-cadre
pluriannuel, dans lequel est repris l'ensemble des actions de l'Union, est
arrêté par le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la
procédure législative ordinaire, après consultation du Comité économique et
social.» Ces
programmes de recherche de l'UE sont adoptés sans préjudice des actions des
États membres dans le domaine de la recherche. La raison en est que,
conformément au droit primaire de l'Union (le traité de Lisbonne), la recherche
relève d'une compétence parallèle. Aux termes de l'article 4, paragraphe 3,
du TFUE, «dans les domaines de la recherche, du développement technologique et
de l'espace, l'Union dispose d'une compétence pour mener des actions, notamment
pour définir et mettre en œuvre des programmes, sans que l'exercice de cette
compétence ne puisse avoir pour effet d'empêcher les États membres d'exercer la
leur.» Horizon 2020 – Le programme de
l'UE pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 est le programme de
l'UE pour la recherche et l'innovation, doté d'une enveloppe de près de 80
milliards d'EUR pour les sept prochaines années (2014-2020). Pour élaborer ce
nouveau programme, la Commission a lancé une large consultation auprès de tous
les acteurs clés et a pris en considération les discussions avec le Parlement
européen et le Conseil, ainsi que les enseignements que les précédents
programmes ont permis de tirer. La Commission a également tenu compte des
recommandations du groupe européen d'éthique[16] et des résultats d'une enquête eurobaromètre, au cours de
laquelle ont été recueillis les points de vue d'un échantillon aléatoire de
citoyens de toute l'Europe sur différents sujets, dont la recherche sur les
cellules souches embryonnaires. La majorité d'entre eux était favorable à la
recherche sur les cellules souches embryonnaires[17]. Prenant en compte tous les aspects du soutien à la
recherche, y compris la valeur ajoutée du soutien au niveau de l'Union, les
considérations éthiques et les avantages potentiels pour la santé de tous les
types de recherche sur les cellules souches, la Commission a présenté sa
proposition en novembre 2011. Au cours du processus démocratique qui a conduit en décembre
2013 à l'accord du Conseil et du Parlement européen sur Horizon 2020, la
Commission, le Conseil et le Parlement ont également pris en considération tous
les aspects du soutien à la recherche. Il ressort des débats entre les élus sur
Horizon 2020 que le soutien de l'UE à la recherche dans le domaine de la santé
est prévu et que la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines
est possible, pour autant qu'elle soit limitée à la recherche ultérieure à
l'établissement de lignées de cellules souches. Il a été reconnu que les projets de recherche sur les
cellules souches embryonnaires humaines au niveau de l'UE apportaient une
valeur ajoutée aux actions des États membres dans ce domaine conformément au
principe de subsidiarité[18].
Dans le domaine de la recherche, l'UE apporte de la valeur ajoutée aux actions
des États membres en soutenant la recherche collaborative transfrontière dont
les avancées nécessitent une masse critique de connaissances complémentaires et
de ressources financières. Cela vaut particulièrement pour la recherche sur les
cellules souches embryonnaires humaines, dans le cadre de laquelle de
nombreuses disciplines scientifiques et beaucoup de compétences et ressources
différentes sont nécessaires pour qu'une nouvelle thérapie cellulaire passe du
laboratoire à l'application clinique. Les projets de recherche collaborative
transfrontière permettent également d'améliorer la coordination et de réduire
la production et l'utilisation redondantes et donc inutiles de lignées de
cellules souches. Il a également été reconnu que la recherche sur les cellules
souches embryonnaires humaines était susceptible de permettre de précieuses
avancées dans le domaine de la recherche médicale et que les garde-fous
proposés, identiques à ceux convenus dans le cadre du 7e PC,
constituaient des garanties appropriées pour assurer le respect des règles
strictes en vigueur. Les dispositions du programme-cadre «Horizon 2020»
régissant la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines Le soutien du programme «Horizon 2020» à la recherche sur
les cellules souches embryonnaires humaines est régi de manière stricte par des
dispositions aussi bien générales que spécifiques. Comme le précédent
programme-cadre pour la recherche (7e PC), Horizon 2020
comporte des dispositions spécifiques régissant le soutien financier direct à
la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Elles sont
énoncées à l'article 19 du règlement «Horizon 2020» (annexe II) et dans la
déclaration de la Commission (annexe III) qui l'accompagne, qui a été
demandée lors des négociations interinstitutionnelles sur l'accord entre le
Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen, et qui a été présentée
par la Commission au moment de l'adoption de l'acte législatif. Cette
déclaration fait partie intégrante du paquet législatif «Horizon 2020» et sert
à interpréter la mise en œuvre pratique des dispositions législatives, compte
tenu de la diversité des points de vue dans ce domaine de recherche et des
différentes pratiques et situations juridiques dans les États membres. Le
paquet législatif «Horizon 2020», y compris les dispositions relatives à la
recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, a été soumis à la
procédure législative ordinaire et adopté de façon démocratique, dans le plein
respect des dispositions du traité, à une majorité claire par les deux
colégislateurs. Le règlement a été adopté par le Parlement européen lors de sa
session plénière du 21 novembre 2013[19] et par le
Conseil de l'Union européenne lors de sa réunion du 3 décembre 2013[20]. Le cadre éthique strict du fonctionnement d'Horizon 2020 est
le reflet exact des dispositions soigneusement convenues pour le 7e
PC (annexes IV et V). Comme il est indiqué dans la déclaration de la Commission
sur Horizon 2020, la Commission a proposé de maintenir le cadre éthique du 7e
PC «car il a permis d'élaborer, sur la base de l'expérience, une approche
responsable concernant un domaine scientifique très prometteur, qui s'est
avérée parfaitement adaptée à un programme de recherche auquel participent des
chercheurs de nombreux pays aux dispositions réglementaires très diverses».
Ce cadre se fonde sur les recommandations du Groupe européen d'éthique des
sciences et des nouvelles technologies[21] et consiste en
un système de «triple sécurité»:
Tout d'abord, la législation nationale est respectée: les
projets de l'UE doivent obéir aux lois du pays dans lequel est menée la
recherche.
Ensuite, tous les projets doivent être scientifiquement
validés sur la base d'un examen par les pairs et doivent faire l'objet
d'un examen éthique rigoureux.
Enfin, les fonds de l'UE ne peuvent pas être utilisés pour
l'isolement de nouvelles lignées de cellules souches ni pour des
recherches qui impliquent de détruire des embryons humains, y compris pour
l'approvisionnement en cellules souches.
Le programme
Horizon 2020 suit une approche basée sur les défis de société et répond aux préoccupations majeures des citoyens en Europe et ailleurs.
Dans le domaine de la santé, cela inclut par exemple la recherche sur le
cancer, le diabète, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. Dans le
cadre de la mise en œuvre de ses programmes de recherche, la Commission ne
publie pas d'appels à propositions de recherche concernant spécifiquement la
recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Il appartient en
effet aux scientifiques de proposer, selon un processus ascendant, les
meilleures approches possibles pour une étude donnée. La recherche de l'UE
autorise aussi des projets pouvant comprendre la comparaison de différents
types de cellules, dont les cellules souches embryonnaires humaines et les
cellules souches pluripotentes induites, afin de maintenir ouvertes toutes les
voies de recherche possibles, à la lumière des avancées scientifiques. Le
registre européen[22]
des lignées de cellules souches embryonnaires humaines, soutenu par la
Commission européenne, facilite le suivi des cellules souches embryonnaires
humaines existantes en Europe et ailleurs, améliore leur disponibilité pour les
scientifiques et permet d'éviter l'établissement inutile de nouvelles lignées
de cellules souches. Aux termes
de l'article 19, paragraphe 3, du règlement Horizon 2020, «sont
exclus de tout financement les domaines de recherche suivants: les activités de
recherche en vue du clonage humain à des fins de reproduction; les activités de
recherche visant à modifier le patrimoine génétique d'êtres humains, qui
pourraient rendre cette altération héréditaire; les activités de recherche
visant à créer des embryons humains uniquement à des fins de recherche ou pour
l'approvisionnement en cellules souches, notamment par transfert nucléaire de
cellules somatiques». Les dispositions de cet article prévoient que ces
domaines de recherche peuvent être réexaminés dans le contexte de l'évaluation
intermédiaire d'Horizon 2020, à la lumière des avancées scientifiques. L'article 19,
paragraphe 4, dispose que «les activités de recherche sur les cellules
souches humaines, adultes et embryonnaires, peuvent être financées en fonction
à la fois du contenu de la proposition scientifique et du cadre juridique des
États membres intéressés. Aucun financement n'est accordé aux activités de
recherche interdites dans l'ensemble des États membres. Aucune activité n'est
financée dans un État membre où ce type d'activités est interdit.» L'évaluation, la subvention et le financement de
propositions de projets de recherche de l'UE impliquant l'utilisation de
cellules souches embryonnaires humaines sont strictement réglementés. Le
respect des règles énoncées à l'article 19 du règlement et dans la
déclaration de la Commission est évalué au moyen de nombreux contrôles a priori
et a posteriori. Horizon 2020 Contrôles a priori
et a posteriori des travaux de recherche sur les cellules souches embryonnaires
humaines Toute proposition faisant
intervenir des cellules souches embryonnaires humaines est l'objet d'une
évaluation scientifique conduite dans le cadre d'un examen international indépendant
par des pairs. Cette évaluation examine la nécessité d'utiliser de telles
cellules pour atteindre les objectifs scientifiques. Chaque proposition doit
également être soumise à un examen éthique rigoureux[23],
par des experts indépendants désignés par la Commission, qui tient compte des
principes consacrés dans la charte des droits fondamentaux de l'UE et les
conventions internationales applicables[24]; toute exigence formulée par ces
experts devient une obligation contractuelle pour les participants au projet. Toute proposition ayant franchi les étapes de l'évaluation
scientifique et de l'examen éthique est ensuite soumise à la décision de la
Commission et à une procédure d'approbation spécifique par les États membres,
au niveau du projet particulier, pour s'assurer de sa conformité avec la
législation du pays dans lequel les travaux de recherche seront menés. Le
comité du programme, composé de représentants de tous les États membres et
d'observateurs des pays associés au programme-cadre, exerce ses fonctions
conformément à la procédure d'examen pour l'approbation des financements des
projets. Ensuite seulement sont conclus les contrats, qui comportent des
dispositions claires en matière d'éthique ainsi que des obligations relatives à
la production de rapports. Outre la surveillance des projets pendant leur exécution, la
Commission procèdera à des contrôles de l'éthique de projets sélectionnés,
assistée en cela par des experts externes indépendants, afin de vérifier que
les travaux de recherche sont conduits dans le respect des exigences formulées
lors de l'examen éthique. Au terme d'un audit éthique de six projets financés
par le 7e PC qui avaient recours à des cellules souches
embryonnaires humaines, le panel d'experts externes indépendants a constaté que
toutes les exigences éthiques et réglementaires étaient remplies et que les
projets respectaient les termes des contrats y afférents ainsi que les
dispositions de l'instrument législatif relatif au 7e PC. Dans
l'hypothèse où un projet enfreindrait les principes admis en matière éthique et
les conditions régissant la conduite de recherches à l'aide de cellules souches
embryonnaires humaines, toutes les dispositions requises sont en vigueur pour
pouvoir mettre un terme à ce projet et infliger les sanctions correspondantes.
Aucun cas d'infraction n'a été découvert en ce qui concerne les projets
relevant du 7e PC qui utilisent des cellules souches
embryonnaires humaines. La Commission a observé de manière stricte son engagement
envers ces principes en contrôlant le respect de ceux-ci durant les
programmes-cadres précédents et elle a régulièrement informé le comité du
programme de la progression générale de la mise en œuvre du programme. Elle
adoptera les mêmes pratiques de surveillance et de vérification pour Horizon 2020.
Au titre du volet santé du 7e PC (2007-2013), l'Union a financé
27 projets de recherche collaborative ayant recours à des cellules souches
embryonnaires humaines; la plus récente de ces recherches comporte aussi des
travaux sur les cellules souches pluripotentes induites. Des subventions (10)
accordées par le Conseil européen de la recherche et des actions (24) Marie
Skłodowska-Curie ont également porté sur des recherches impliquant des cellules
souches embryonnaires humaines[25].
Les projets de recherche soutenus par l'UE n'ont donné lieu à la création
d'aucune nouvelle lignée de cellules souches embryonnaires humaines. La Commission fait preuve d'ouverture et de transparence
pour promouvoir des projets de recherche responsables et elle en informe les
citoyens et les scientifiques. Outre qu'ils doivent faire figurer les détails
de leur projet sur le site CORDIS de la Commission, les gestionnaires de projet
sont encouragés à créer un site web dédié. Par ailleurs, la Commission soutient
le site EuroStemCell[26]
qui fournit des informations fiables et indépendantes ainsi que des ressources
didactiques éprouvées sur les cellules souches et leurs incidences sur la
société. 2.3. Coopération au développement 2.3.1
Santé maternelle et infantile dans les pays en développement En 2010, 287 000 femmes
sont encore décédées dans le monde des suites d'une grossesse ou de
complications liées à un accouchement. Presque tous les décès de ce type
(99 %) surviennent dans les pays en développement et ils frappent d'une
manière disproportionnée les populations pauvres et les plus vulnérables. Les mesures de protection de la santé
des mères contribuent également à préserver la santé de leurs enfants. Par
exemple, bien que les accouchements avant terme soient la première cause de
mortalité néonatale, leur fréquence peut être effectivement réduite en
améliorant l'accès des femmes, et notamment des adolescentes, à la
planification familiale et aux soins de qualité. Par conséquent, pour la survie
tant des mères que des nourrissons, il est indispensable que des soins leur
soient prodigués par des personnes qualifiées avant, pendant et après
l'accouchement. À cet effet, un accès doit leur être offert à des services de
santé complets, comprenant des services de santé sexuelle, génésique,
maternelle, néonatale et infantile tout au long du continuum de soins. L'une des causes de mortalité maternelle est la pratique
d'avortements non sécurisés, lesquels représentent quelque 16 % de ce type
de mortalité, soit 47 000 décès chaque année, presque exclusivement dans
les pays en développement. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
l'intervention la plus efficace pour réduire les grossesses non désirées et les
avortements provoqués consiste à améliorer l'accessibilité des services de
planification familiale et l'efficacité du recours à la contraception[27]. Le nombre d'avortements pourrait ainsi diminuer.
Dans presque tous les pays[28],
la loi permet l’avortement pour sauver la vie de la mère, et dans la majorité
des pays, l’avortement est autorisé pour préserver sa santé physique et/ou
mentale. 2.3.2 Compétence et activités des
États membres de l'UE Dans le domaine de la santé
maternelle et infantile, les activités de coopération au développement menées
par les États membres de l'Union sont guidées par les objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD) et par le programme d'action de la Conférence
internationale sur la population et le développement (CIPD). Programme d'action de la
Conférence internationale sur la population et le développement Lors de la CIPD tenue au Caire
en 1994, 179 pays ‑ dont les 28 États membres de l'UE ‑ ont adopté un
programme d'action inscrivant parmi les priorités mondiales l'égalité entre les
sexes et l'autonomisation des femmes, sous l'angle des droits universels de la
personne mais aussi en tant qu'étape essentielle sur la voie de l'éradication
de la pauvreté[29].
La capacité qu'ont les femmes
d'accéder aux soins de santé génésique et d'obtenir la reconnaissance de leurs
droits en matière de procréation est un élément central de leur autonomisation,
qui contribue à un développement durable. Le programme d'action demande que des
actions soient menées en vue de la fourniture d'un accès universel à la
planification familiale, aux services de santé sexuelle et génésique et aux droits
en matière de procréation. Notamment, il qualifie les avortements pratiqués
dans de mauvaises conditions de sécurité de problème majeur de santé publique
et il demande que la plus haute priorité soit accordée à la prévention des
grossesses non désirées. L’avortement ne devrait en aucun cas être encouragé
comme une méthode de planification familiale. Les soins liés à l'avortement
doivent s'inscrire dans le cadre juridique de chaque pays. La CIPD souligne que
dans les cas où il n’est pas interdit par la loi, l’avortement devrait être
pratiqué dans de bonnes conditions de sécurité. Tous les cinq ans depuis 1994,
les pays concernés se sont réunis pour reconfirmer ces engagements et examiner
les progrès accomplis à l'égard du programme d'action. Les critères de
référence ajoutés lors de la première conférence d'examen tenue en 1999
dans le cadre de la CIPD ont ensuite servi à définir les huit objectifs du
Millénaire pour le développement. Objectifs du Millénaire pour le
développement En 2000, les chefs d'État ou de
gouvernement de 189 pays ‑ dont les 28 États membres de l'Union ‑
réunis au sein de l'assemblée générale des Nations unies, ont adopté la
Déclaration du Millénaire présentant une série de huit OMD assortis de visées
ambitieuses pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile à
l'horizon 2015. L'objectif n° 4 consiste à réduire de deux tiers la
mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Quant à l'objectif n° 5,
il consiste à diminuer de trois quarts la mortalité maternelle entre 1990
et 2015 et à assurer un accès universel aux soins de santé génésique. Depuis lors, les OMD sont devenus une
référence pour la politique de développement mondiale. Ils ont amené la
communauté internationale à accorder une attention sans précédent au bien-être
et au développement des êtres humains ainsi qu'à la réduction de la pauvreté.
L'ONU coordonne actuellement un processus structuré visant à définir un cadre
de développement pour l'après‑2015, année qui marquera l'échéance des OMD
actuels. 2.3.3 Compétence et activités au
niveau de l'Union Dispositions du traité relatives à
la coopération au développement Le principal objectif de la politique
de coopération au développement menée par l'Union est la réduction et, à terme,
l'éradication de la pauvreté[30],
dans le respect absolu de la dignité humaine. Cet objectif trouve une
traduction solide dans l'engagement pris par l'Union à l'égard des OMD
consistant à réduire l'extrême pauvreté et la faim, à améliorer le bien-être
des personnes en réduisant la mortalité maternelle et infantile, et à lutter
contre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. La nouvelle politique de
développement de l'UE, présentée dans son «programme pour le changement»[31],
réitère l'approche centrée sur la personne en inscrivant parmi les objectifs
importants de l'aide au développement les droits de l'homme (la démocratie et
l'état de droit) et la croissance inclusive et durable au service du
développement humain. Les mesures prises par l'UE en
matière de coopération au développement sont adoptées sans préjudice des
actions des États membres dans ce domaine. Aux termes de l'article 4,
paragraphe 4, du TFUE, la coopération au développement est une compétence
parallèle: «[d]ans les domaines de la coopération au développement et de l'aide
humanitaire, l'Union dispose d'une compétence pour mener des actions et une
politique commune, sans que l'exercice de cette compétence ne puisse avoir pour
effet d'empêcher les États membres d'exercer la leur.» Les articles 208 à 211 du
TFUE constituent la base juridique des mesures de l'UE en la matière.
L'article 208, paragraphe 2, du TFUE dispose qu'à la fois «[l]'Union
et les États membres respectent les engagements et tiennent compte des
objectifs qu'ils ont agréés dans le cadre des Nations Unies et des autres
organisations internationales compétentes». La valeur ajoutée que revêt toute
action menée à l'échelon européen tient à la présence de l'Union sur la scène
mondiale, à ses vastes compétences techniques, à sa nature supranationale, au
rôle qu'elle joue pour faciliter la coordination et aux économies d'échelle
qu'elle permet. Le «consensus européen»[32]
dégagé en 2005 par les États membres, la Commission, le Parlement et le
Conseil énumère des valeurs, buts, principes et engagements communs pour la
mise en œuvre de programmes de développement aux niveaux des États membres et
de l'Union: réduction de la pauvreté, respect des droits de l'homme,
démocratie, libertés fondamentales et état de droit, bonne gouvernance, égalité
entre hommes et femmes, solidarité, justice sociale et action multilatérale
efficace. Principaux instruments de l'UE
finançant la coopération au développement Les principaux instruments dont
dispose l'Union pour financer la coopération au développement sont le Fonds
européen du développement (FED)[33]
et l'Instrument de coopération au développement (ICD)[34].
Le FED soutient la coopération avec les pays d'Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique, et il cible le développement économique, social et humain, ainsi que
la coopération et l'intégration régionales. La Commission en assure la gestion
et les États membres de l'UE y contribuent directement. L'ICD apporte, d'une part, un soutien
bilatéral aux pays en développement ne relevant pas du FED et, d'autre part, un
appui thématique à tous les pays partenaires dans des domaines prioritaires
tels que les droits de l'homme, la démocratie et la bonne gouvernance, ou
encore la croissance inclusive et durable. Le 11e FED couvrant
la période 2014-2020 sera doté d'un budget de 30,5 milliards d'euros.
Un montant de 19,7 milliards d'euros, prélevé sur le budget de l'UE, sera
alloué à l'ICD pour la même période. Avant de proposer ces nouveaux instruments financiers
pour 2014-2020, outre l'analyse d'impact et l'examen interne de plusieurs
évaluations, rapports d'audit et rapports d'évaluation à mi-parcours, la
Commission a organisé entre le 26 novembre 2010 et le
31 janvier 2011 une consultation publique consacrée au futur
financement de l'action extérieure de l'Union. Cette consultation s'est fondée
sur un questionnaire accessible en ligne, accompagné d'un document
d’information intitulé «Quels instruments financiers pour l'action extérieure
de l'UE après 2013?»[35].
En décembre 2011, la Commission a présenté une
proposition législative tenant compte de tous les aspects de la politique de
développement, y compris la valeur ajoutée du soutien apporté, à l'échelon de
l'UE, aux pays en développement, conformément aux principes du consensus
européen pour le développement (2005) et du «programme pour le changement». Le règlement établissant l'ICD a été
adopté le 11 mars 2014 en application de l'article 209 du TFUE:
«Le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure
législative ordinaire, arrêtent les mesures nécessaires pour la mise en œuvre
de la politique de coopération au développement, qui peuvent porter sur des
programmes pluriannuels de coopération avec des pays en développement ou des
programmes ayant une approche thématique». Le processus démocratique a révélé
que de nettes majorités, au sein tant du Parlement européen que du Conseil de
l'Union européenne (le premier a adopté le règlement lors de sa séance plénière
du 6 décembre 2013 et le second lors de sa réunion du
11 mars 2014), étaient favorables aux priorités d'action et aux
objectifs fixés pour la politique de développement, et notamment la coopération
dans les domaines prioritaires proposés par la Commission. Priorités pour le financement du
développement par l'Union dans le secteur de la santé, notamment la santé
sexuelle et génésique et les droits connexes Le règlement instituant l'ICD
rappelle, à son article 2, que la lutte contre la pauvreté conformément
aux OMD reste l'objectif premier de la coopération au développement. Il s'agit
notamment de promouvoir la mise en œuvre intégrale et efficace du programme
d'action de la CIPD, comme indiqué aux annexes I et II du règlement[36]. En vertu dudit règlement, les
priorités de l'UE en matière de financement sont traduites dans des programmes
géographiques et des programmes indicatifs pluriannuels (PIP) qui font l'objet
d'un dialogue stratégique avec le Parlement européen. Durant ce dialogue qui
s'est déroulé au premier trimestre de 2014, le Parlement a demandé qu'une
plus grande attention soit accordée, dans les PIP, aux droits de la femme et à
l'égalité entre les sexes. Des modifications sont actuellement apportées aux
PIP par suite de ce dialogue. Les priorités de l'UE en matière de
financement sont également fixées conjointement avec les gouvernements des pays
partenaires. Les financements accordés par l'Union dans le domaine de la santé
ciblent donc le renforcement des systèmes de santé des pays partenaires, de
sorte qu'ils puissent offrir un accès universel à un ensemble complet de
services de qualité. L'action de l'UE repose sur les plans nationaux de soins
de santé définis par les autorités des pays bénéficiaires. Tant que leurs
systèmes de santé sont conformes aux droits de l'homme et aux exigences
internationales, nos partenaires jouissent chacun du droit souverain de décider
de la gamme de services proposés et des modalités de leur fourniture aux
citoyens. L'Union a pour rôle d'aider ces pays à développer des systèmes
efficaces permettant la prestation de services de santé tout au long du
continuum de soins. Les
fonds accordés par l'UE peuvent servir à construire ou à réhabiliter des
structures de soins, à former le personnel de santé, à fournir des équipements,
des médicaments et matériels essentiels, ainsi qu'à offrir aux autorités une
assistance technique et des conseils sur les actions à mener, pour appuyer les
stratégies nationales en matière de santé. Le mode de financement privilégié
consiste à alimenter le budget ordinaire des pays partenaires afin de renforcer
l'appropriation et la durabilité des programmes. Cette modalité de l'aide, appelée
«appui budgétaire», vise à soutenir les politiques et réformes sectorielles
pour améliorer la gouvernance et la fourniture de services aux populations, ce
qui doit se traduire par des résultats concrets et mesurables grâce à la tenue
d'un dialogue stratégique avec les autorités et la définition d'indicateurs à
atteindre. Durant la période comprise entre 2002 et 2010, l'Union a
affecté 5 milliards d'euros au soutien des budgets publics des pays
partenaires, et 1,3 milliard supplémentaire spécialement alloué à leurs
budgets de la santé ou à leurs programmes dans ce domaine[37]. Une autre voie
importante d'acheminement des fonds de l'UE passe par les organismes de l'ONU
actifs dans le secteur de la santé et les initiatives mondiales en matière de
santé, telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme, et l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI).
De 2002 à 2010, l'Union a octroyé 1 milliard d'euros à ces
bénéficiaires. Les
fonds de l'Union peuvent aussi servir à financer des organisations de la
société civile, notamment là où l'accès aux services de santé de base doit être
amélioré en faveur des populations marginalisées et difficiles à atteindre,
notamment en cas d'urgence ou de conflit, c'est-à-dire là où les autorités sont
incapables ou refusent de prendre seules des mesures effectives. La majorité
des fonds accordés à ces organisations ciblent toutefois le développement de
leur capacité de plaidoyer et le renforcement de leur rôle dans le contexte de
l'élaboration des politiques, de la surveillance des réformes et de la
responsabilisation des gouvernements. Pendant la période 2002-2010,
l'Union a alloué 1,3 milliard d'euros aux organisations de la société
civile travaillant dans le secteur de la santé. Sur les 3,2 milliards d'euros
dépensés par l'UE pour le développement de 2008 à 2012 dans le
secteur de la santé des pays partenaires, 1,5 milliard a été consacré à la
santé maternelle, néonatale et infantile, ce montant ayant été calculé selon
une méthode approuvée par le G8. Concrètement, 87 millions d'euros
ont été affectés aux soins de santé génésique, 17 millions à la
planification familiale et 95 millions à la lutte contre les maladies
sexuellement transmissibles. Les contributions au Fonds mondial de lutte contre
le sida, la tuberculose et le paludisme représentent un montant de
503 millions d'euros. Alignement sur le programme
d'action de la CIPD et les OMD Le financement du développement par
l'Union est rigoureusement aligné sur les objectifs et engagements
internationaux fixés dans le programme d'action de la CIPD et les OMD. Même si
l'UE ne figurait pas parmi les signataires de ces accords internationaux
historiques lors de leur adoption, les objectifs et engagements qu'ils fixent
ont été par la suite intégrés dans le droit de l'Union définissant la politique
européenne de coopération au développement; des renvois clairs à ces accords
figurent en effet dans le consensus européen pour le développement, les conclusions du Conseil sur le rôle de l'UE dans
le domaine de la santé mondiale[38],
les conclusions du Conseil sur le programme général pour l'après‑2015[39]
et les règlements instituant l'ICD pour les périodes 2007-2013
et 2014-2020. Le Parlement européen a adopté
plusieurs résolutions[40]
à l'appui des OMD et de la CIPD, dans lesquelles il a demandé «à l'Union de
défendre vigoureusement le droit à atteindre le meilleur état de santé
possible, y compris la santé génésique et sexuelle et les droits connexes et
l'intégration de la lutte contre le VIH/SIDA, notamment en proposant une
planification familiale volontaire, des avortements sûrs et des contraceptifs»[41]. Observant pleinement les principes
consacrés par la CIPD, l'assistance au développement offerte par l'Union
n'encourage pas l'avortement comme méthode de planification familiale. Elle
vise plutôt à réduire le recours à l'avortement en développant et en améliorant
les services de planification familiale, en accordant la priorité à la
prévention des grossesses non désirées et en tendant à éliminer la nécessité de
recourir à l'avortement. Les financements accordés par l'Union ciblent la
satisfaction des besoins des femmes vulnérables et défavorisées, des
adolescentes, des femmes seules, des femmes réfugiées ou déplacées, des femmes
atteintes du VIH et des victimes de viols. Contrôles de l'utilisation des
fonds de développement de l'UE Les stipulations contractuelles
définies par l'UE[42]
sont strictes afin que toutes les interventions financées par l'aide au
développement de l'Union respectent la législation des pays dans lesquelles
elles ont lieu. Tous les bénéficiaires de subventions allouées par l'UE et leur
personnel doivent respecter les droits de l'homme. L'utilisation des fonds de
l'Union aux fins prévues est assurée par plusieurs activités de contrôle ainsi
que par des garde-fous tout au long de la gestion du cycle de projet. La Commission entreprend le suivi de
la performance des projets et programmes en faisant procéder à des évaluations
indépendantes par des experts externes qui recourent à des critères acceptés à
l'échelle internationale. Grâce à ce système de suivi axé sur les résultats,
les experts ont évalué en 2013 plus de 1 600 projets et programmes en
cours ou clôturés (y compris des opérations d'appui budgétaire) dans tous les
secteurs pouvant bénéficier de l'aide de l'UE[43]. 64 de ces
projets et programmes intéressaient le secteur de la santé; 22, celui des
politiques/programmes démographiques et la santé génésique. 81 % des
projets suivis dans ces deux secteurs ont reçu l'évaluation «très bonne» ou
«bonne» (contre 75 % des projets en moyenne, tous secteurs confondus de la
coopération de l'UE). Quant aux projets pour lesquels la Commission a relevé
d'importantes difficultés, celle-ci assure un suivi particulier. Ce suivi indépendant entrepris sur place complète le
propre suivi interne effectué par les services de la Commission. Outre les évaluations effectuées à
l'échelle de chaque projet ou programme, les évaluations stratégiques
effectuées par des experts externes indépendants fournissent d'importants
retours d'informations sur les effets produits et les résultats obtenus. Tel a
été le cas en 2012 lors de l'évaluation du soutien financier de la Commission
européenne au secteur de la santé, évaluation d'après laquelle ce soutien était
cohérent avec la politique de développement de l'Union et bien ciblé sur la
réduction de la pauvreté[44].
Il a été estimé que le soutien financier de l'Union avait fortement contribué à
l'amélioration de la qualité des services de santé et au renforcement des
mécanismes institutionnels et procéduraux en matière de transparence et de
responsabilisation dans les pays où l'Union avait mis ses programmes en œuvre. La Cour des comptes européenne
examine chaque année la gestion de l'aide au développement de l'Union. Dans son
récent rapport sur les FED, elle déclare que les délégations de l'UE avaient
une bonne vue d'ensemble de la mise en œuvre opérationnelle des projets,
principalement grâce aux visites de suivi[45]. Il a été tenu compte des résultats de
l'ensemble des évaluations et audits dans la définition des nouveaux
instruments financiers pour le cadre financier 2014-2020, dont l'ICD. En complément du suivi et des
évaluations, les vérifications et audits financiers fournissent une assurance
quant à la légalité et à la régularité des opérations d'aide extérieure. Les
bénéficiaires de l'aide de l'Union qui auront fait de fausses déclarations,
commis des erreurs substantielles, des irrégularités ou une fraude verront leur
subvention suspendue et pourront être exclus d'un financement ultérieur de
l'Union et être frappés de sanctions financières. 3. APPRÉCIATION DES
DEMANDES FORMULÉES DANS L'INITIATIVE CITOYENNE EUROPÉENNE 3.1. Observations générales Ainsi qu'il est indiqué en introduction de la présente
communication, l'initiative citoyenne européenne «Un de Nous» vise à ce que
l'Union européenne interdise et mette fin au financement des activités qui
impliquent la destruction d'embryons humains, en particulier dans les domaines
de la recherche, de l'aide au développement et de la santé publique, pour
respecter la dignité et l'intégrité humaines. À cette fin, il conviendrait de
modifier, comme il se doit, le règlement financier, le règlement portant
établissement du programme-cadre Horizon 2020 et le règlement instituant
un instrument de financement de la coopération au développement. La Commission a attentivement examiné cette demande. En ce qui concerne la demande adressée à l'Union de mettre fin
au financement de ces actions et de modifier le règlement financier, il
convient de faire observer que, conformément à l'article 87 du règlement
financier, toutes les dépenses de l'Union doivent être conformes aux traités de
l'Union et à la charte des droits fondamentaux. En conséquence, le règlement
financier de l'Union garantit déjà que toutes les dépenses de l'Union, y
compris celles engagées dans les domaines de la recherche, de la coopération au
développement et de la santé publique, respectent la dignité humaine, le droit
à la vie et le droit à l'intégrité de la personne. De surcroît, le règlement
financier a pour objectif de prévoir des règles financières, formulées non pas
pour un domaine particulier de la politique de l'Union mais en termes généraux,
et relatives notamment à l'établissement et à l'exécution du budget de l'Union
européenne. 3.2. Recherche sur les cellules souches embryonnaires
humaines La Commission européenne a minutieusement analysé la requête
formulée dans l'initiative citoyenne européenne en vue de l'adoption d'une
législation qui interdirait tout financement par l'Union d'«activités de
recherche qui détruisent des embryons humains, notamment celles visant à
obtenir des cellules souches, et la recherche impliquant l'utilisation de
cellules souches embryonnaires humaines à des étapes ultérieures pour les
obtenir.» Ainsi qu'il est expliqué ci-dessus, la législation relative
à l'actuel programme de recherche de l'Union contient des dispositions
détaillées régissant le soutien financier de l'Union à la recherche sur les
cellules souches embryonnaires humaines. Ce n'est que récemment
(décembre 2013) que les co-législateurs de l'Union, à savoir le Parlement
européen et le Conseil, ont approuvé ces dispositions selon la procédure
législative ordinaire, dans le plein respect de l'article 182 TFUE. Les
co-législateurs ont adopté les dispositions relatives au financement au titre
du programme-cadre Horizon 2020 en prenant tous les aspects en compte,
dont les considérations éthiques, la valeur ajoutée au niveau de l'Union et les
avantages potentiels pour la santé de tous les types de recherche sur les
cellules souches. Les dispositions d'Horizon 2020 relatives à la recherche sur
les cellules souches embryonnaires humaines ont été soigneusement pesées et
constituent un «système de triple sécurité»:
Tout d'abord, la législation nationale est respectée: les
projets de l'UE doivent obéir aux lois du pays dans lequel la recherche
est menée.
Ensuite, tous les projets doivent être scientifiquement
validés sur la base d'un examen par les pairs et doivent faire l'objet
d'un examen éthique rigoureux.
Enfin, les fonds de l'UE ne peuvent pas être utilisés pour
l'isolement de nouvelles lignées de cellules souches ni pour des
recherches qui impliquent de détruire des embryons, y compris pour
l'approvisionnement en cellules souches.
Elles prévoient un ensemble d'exclusions explicites et de
clauses de conditionnalité, plusieurs contrôles ex-ante rigoureux (examens
scientifique et éthique), des niveaux décisionnels supplémentaires qui, pour un
projet donné, associent les États membres, des obligations contractuelles, des
obligations précises relatives à la production de rapports, et des audits ex‑post
(on se reportera aux ANNEXES II et III pour consulter l'intégralité de
l'article 19 et de la déclaration de la Commission). Les audits
systémiques démontrent que le système instauré est bien conçu et conforme aux
normes éthiques les plus élevées. En outre, la Commission n'encourage pas
expressément de propositions de recherche impliquant l'utilisation de cellules
souches embryonnaires humaines. La Commission considère que les dispositions du
programme-cadre Horizon 2020 relatives à la recherche sur les cellules
souches embryonnaires humaines sont totalement conformes aux traités de l'Union
et à la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne[46].
Elle est également d'avis que ces dispositions répondent déjà à plusieurs
demandes importantes des organisateurs, notamment celle tendant à obtenir que
l'Union ne finance pas la destruction d'embryons humains et qu'elle instaure
des contrôles adaptés. La Commission considère toutefois qu'elle ne peut
satisfaire à la demande des organisateurs tendant à ce que l'Union ne finance
pas la recherche ultérieure à l'établissement de lignées de cellules souches
embryonnaires humaines. La Commission a en effet formulé sa proposition en
prenant en compte les considérations éthiques, les avantages potentiels pour la
santé et la valeur ajoutée du soutien au niveau de l'Union, pour tous les types
de recherche sur les cellules souches. Les co-législateurs, à savoir le
Parlement européen et le Conseil, ont adopté cette proposition sur le fondement
d'un accord obtenu démocratiquement lors des négociations
interinstitutionnelles. 3.3. Coopération au développement La Commission européenne a
minutieusement analysé la demande formulée dans l'initiative européenne visant
à faire adopter une législation qui interdirait tout financement éventuel par
l'Union d'activités qui détruisent des embryons humains ou en impliquent la
destruction, plus précisément tout financement direct ou indirect de
l'avortement via l'aide au développement. L'objectif sous-jacent de
l'initiative citoyenne est la réduction du nombre d'avortements pratiqués dans
les pays en développement. Dans les pays
partenaires en développement, où elle soutient le secteur de la santé, l'Union
apporte une aide aux systèmes de soins de santé, soit en soutenant la
fourniture de services intégrés, laquelle recouvre les services de santé
sexuelle, génésique, maternelle, néonatale et infantile tout au long du
continuum de soins, soit en fournissant un appui budgétaire pour aider les pays
à améliorer la fourniture de leurs propres services de santé. Par définition,
cette aide contribuera directement ou indirectement à tout l'éventail des
services de santé dispensés par les pays partenaires, lesquels peuvent ou non
inclure des services en rapport avec l'avortement pour sauver la vie de la
mère. Ce soutien très complet de l'Union contribue fortement à réduire le
nombre d'avortements parce qu'il améliore l'accès à des services sûrs et efficaces,
dont une planification familiale de qualité, une large gamme de méthodes
contraceptives, la contraception d'urgence et une éducation sexuelle globale. Même si, par sa
coopération au développement, l'UE a pour objectif l'accès universel et
équitable de tous les citoyens à des soins de bonne qualité, elle respecte
pleinement les décisions souveraines prises par les pays partenaires sur la
nature des services de santé que ceux-ci dispensent et sur les modalités de
leur fourniture, pour autant que ces services soient conformes aux principes
convenus en matière de droits de l'homme. La Commission n'est, dès lors, pas
favorable à l'affectation de l'aide à certains services uniquement, parce que
cela affecterait l'exhaustivité et l'efficacité du soutien aux stratégies
nationales en matière de santé. La Commission
considère que l'Union doit honorer ses engagements internationaux visant à
réaliser l'objectif n° 5 du Millénaire pour le Développement. Malgré les
progrès spectaculaires en matière de recours à la contraception, on déplore le
nombre élevé de mères qui décèdent encore, chaque année, des suites d'un
avortement pratiqué par une personne ne possédant pas les qualifications
requises ou dans un environnement dans lequel les normes médicales élémentaires
font défaut. D'après l'OMS, en améliorant la sûreté de ces services de santé,
on pourrait réduire considérablement la mortalité et les maladies maternelles. La Commission
appliquant des règles strictes, tout financement respecte et respectera
toujours pleinement le cadre réglementaire de l'Union et la législation
nationale concernée. Une fois le financement accordé, des mécanismes de
contrôle très complets et transparents sont activés. Le contrôle est effectif,
la Commission s'employant à appliquer sans interruption les garanties
contractuelles et de suivi et ce, en toute transparence. Enfin, alors que
les Nations unies ont entamé le processus de définition d'un nouveau programme
de développement au-delà de 2015, l'Union œuvre actuellement à garantir
l'intégration, dans le cadre postérieur à 2015, des principes et engagements
principaux fixés dans le programme d'action de la CIPD, ainsi que des OMD. Le
consensus international solide qui s'est dégagé sur la portée et la définition,
d'une part, de la santé sexuelle et génésique et, d'autre part, des droits
codifiés dans le programme d'action de la CIPD en 1994 vient d'être reconfirmé
lors de l'examen dudit programme en avril 2014[47], lequel servira
de fondement à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations
unies en septembre 2014 consacrée à la CIPD. Les principes adoptés lors de
la CIPD, que l'Union et ses États membres défendent résolument, continuent
d'orienter la coopération au développement à l'échelle planétaire. 4. Conclusions En réponse à l'initiative
citoyenne européenne intitulée «Un de Nous», la Commission conclut: 4.1
Considérations générales Le droit primaire
de l'Union européenne consacre expressément la dignité humaine, le droit à la
vie et le droit à l'intégrité de la personne. Le règlement financier de l'Union
énonce que toutes les dépenses engagées par l'Union doivent être conformes au
droit primaire de l'Union. La Commission ne voit dès lors pas la nécessité de
présenter une proposition portant modification du règlement financier. 2. Recherche sur
les cellules souches embryonnaires humaines Les co-législateurs
de l'Union n'ont que récemment adopté (en décembre 2013) les dispositions
du programme-cadre Horizon 2020 relatives à la recherche sur les cellules
souches embryonnaires humaines. Ces dispositions comprennent un ensemble
soigneusement pensé d'exclusions et de clauses de conditionnalité, des
contrôles ex-ante rigoureux et un processus décisionnel au cas par cas
associant les États membres; elles prévoient, en outre, des obligations
contractuelles, des obligations relatives à la production de rapports et des
audits ex-post. Ces dispositions excluent expressément du financement de
l'Union la destruction de blastocystes à des fins de recherche et elles
respectent pleinement les législations nationales encadrant la recherche sur
les cellules souches embryonnaires humaines. Les audits systémiques démontrent
que le système instauré est bien conçu et qu'il est conforme aux normes
éthiques les plus élevées. La Commission rappelle en outre qu'elle n'encourage
pas expressément les propositions de recherche impliquant l'utilisation de
cellules souches embryonnaires humaines. La Commission considère que les dispositions du
programme-cadre Horizon 2020 relatives à la recherche sur les cellules
souches embryonnaires humaines sont totalement conformes aux traités de l'Union
et à la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne[48].
Elle est également d'avis que ces dispositions répondent déjà à plusieurs
demandes importantes des organisateurs, notamment celle tendant à obtenir que
l'Union ne finance pas la destruction d'embryons humains et qu'elle instaure
des contrôles adaptés. La Commission considère toutefois qu'il ne peut être
satisfait à la demande des organisateurs tendant à obtenir que l'Union ne
finance pas la recherche ultérieure à l'établissement de lignées de cellules
souches embryonnaires humaines. Elle a en effet formulé sa proposition en
prenant en compte les considérations éthiques, les avantages potentiels pour la
santé et la valeur ajoutée du soutien au niveau de l'Union, pour tous les types
de recherche sur les cellules souches. Les co‑législateurs, à savoir le
Parlement européen et le Conseil, ont adopté cette proposition sur le fondement
d'un accord obtenu démocratiquement lors des négociations
interinstitutionnelles. La Commission
continuera à appliquer strictement le système de triple sécurité et à obéir aux
règles en matière de suivi et de vérification déjà respectées dans le septième
programme‑cadre et énoncées à l'article 19 du
règlement Horizon 2020 et dans la déclaration de la Commission y
afférente (on se reportera aux ANNEXES II et III pour consulter
l'intégralité de l'article 19 et de la déclaration de la Commission). Elle
s'exécutera en toute transparence. Selon
l'article 19, paragraphe 5, du règlement Horizon 2020, la liste
des domaines de recherche qui sont exclus de tout financement énoncés à son
paragraphe 3 peut être réexaminée dans le contexte de l'évaluation
intermédiaire du programme-cadre Horizon 2020, à laquelle la Commission
devra avoir procédé au plus tard le 31 décembre 2017. La décision
d'entreprendre cette évaluation particulière dépendra du développement des
secteurs scientifiques et des technologies concernés. Pour ce qui est du
soutien dont l'Union fera bénéficier la recherche dans le domaine de la santé,
la Commission suivra attentivement les progrès scientifiques accomplis par la
recherche, notamment dans le domaine de la recherche sur les cellules souches
pluripotentes induites, lesquelles possèdent de nombreuses propriétés
semblables à celles des cellules souches embryonnaires mais ne peuvent pas être
encore produites dans le respect total des normes cliniques ni être traitées
comme des cellules naturelles, et elle apportera son soutien en tant que de
besoin. La Commission
souscrit à l'avis n° 22 du Groupe européen d'éthique des sciences et des
nouvelles technologies, selon lequel «en cas de découverte future de solutions
alternatives aux CSEh présentant le même potentiel que les cellules souches
embryonnaires, il conviendra de prendre en compte au plus vite les implications
de ces avancées, tant pour les aspects scientifiques qu'éthiques des projets de
recherche basés sur les CSEh»[49].
En d'autres termes, lorsqu'il existera des solutions alternatives aux CSEh
totalement équivalentes, la Commission étudiera leur déploiement complet et
leur potentiel et saisira le Groupe européen d'éthique des sciences et des
nouvelles technologies d'une demande d'avis à la lumière, d'une part, des
résultats de la recherche sur les CSEh et, d'autre part, des avancées
scientifiques en matière de solutions alternatives aux CSEh. Parallèlement, la
Commission continuera de soutenir le registre européen des lignées de cellules
souches embryonnaires humaines afin de faciliter en Europe le suivi des
cellules souches embryonnaires humaines existantes et de contribuer à en
optimiser l'utilisation en évitant la préparation inutile de nouvelles lignées
de ces mêmes cellules souches. 4.3
Coopération au développement La Commission conclut que l'Union
dispose actuellement du cadre juridique nécessaire pour gérer efficacement son
financement au développement d'une façon qui contribue à réduire autant que
possible le nombre d'avortements pratiqués dans les pays en développement. Si
l'initiative citoyenne ne met pas directement en cause les objectifs et
engagements clés énoncés dans les OMD et dans le programme d'action de la CIPD,
la Commission considère néanmoins qu'une interdiction de financement
entraverait la capacité de l'Union d'atteindre les objectifs fixés dans les
OMD, notamment celui afférent à la santé maternelle, et dans le programme
d'action de la CIPD, objectifs récemment confirmés à l'échelle à la fois
internationale et européenne. Les Nations unies ont entamé le processus de définition d'un
nouveau programme de développement au-delà de 2015 tandis que l'Union œuvre
actuellement à garantir l'intégration, dans le cadre postérieur à 2015, des
principes et engagements principaux fixés dans le programme d'action de la CIPD
ainsi que des OMD. Le consensus international solide qui s'est dégagé sur la
portée et la définition, d'une part, de la santé sexuelle et génésique et,
d'autre part, des droits codifiés dans le programme d'action de la CIPD en 1994
vient d'être reconfirmé lors de l'examen dudit programme en avril 2014[50],
lequel servira de fondement à la session extraordinaire de l'Assemblée générale
des Nations unies en septembre 2014, consacrée à la CIPD. Les principes
adoptés lors de la CIPD, que l'Union et ses États membres défendent résolument,
continuent d'orienter la coopération au développement à l'échelle planétaire.
La Commission fera en sorte d'informer les parties prenantes et la société
civile en convoquant une conférence internationale en 2015 en faveur d'une meilleure
compréhension des nouveaux instruments internationaux en vue d'améliorer
l'efficacité de la politique et de la coopération en matière de développement
et d'aide humanitaire. La Commission continuera à perfectionner ses mécanismes de
suivi et de surveillance et fera régulièrement rapport à la Cour des comptes
européenne sur les progrès qu'elle aura accomplis. Ainsi, elle élabore
actuellement des outils et des orientations afin de renforcer les mécanismes de
suivi et d'évaluer la qualité des rapports d'audit. Elle s'acquitte également
de son obligation de mieux rendre compte des résultats opérationnels obtenus
par les programmes de développement financés par l'Union. Ces mécanismes de
production de rapports serviront de base aux pratiques de gestion, déboucheront
sur une responsabilisation, une transparence et une visibilité accrues de
l'aide allouée par l'UE et, en définitive, intensifieront les effets des
objectifs de développement de l'Union, fixés dans le programme pour le
changement[51]. D'ici la fin de l'année 2017, l'ICD devra faire l'objet d'un
examen à mi-parcours dans le cadre duquel seront analysées les informations
provenant d'évaluations, aussi bien thématiques que programmatiques, ce qui
alimentera le dialogue stratégique avec les co-législateurs. L'approche de la Commission repose,
dès lors, sur un examen démocratique et transparent complet effectué de façon
durable et permanente. En application de l'article 10, paragraphe 2, du
règlement relatif à l'initiative citoyenne européenne, la présente
communication sera notifiée aux organisateurs de l'initiative ainsi qu'au
Parlement européen et au Conseil, et elle sera rendue publique. [1] RÈGLEMENT (UE) nº 211/2011 du
Parlement européen et du Conseil du 16 février 2011 relatif à
l'initiative citoyenne, JO L 65 du 11.3.2011, p. 1. [2] Le registre officiel peut être consulté en ligne à
l'adresse suivante: http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/welcome?lg=fr [3] Conformément aux dispositions de l'article 10,
paragraphe 1, du règlement relatif à l'initiative citoyenne. [4] http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/ongoing/details/2012/000005 [5] RÈGLEMENT (UE, Euratom) nº 966/2012 du Parlement
européen et du Conseil du 25 octobre 2012 relatif aux règles financières
applicables au budget général de l'Union et abrogeant le règlement (CE,
Euratom) nº 1605/2002 du Conseil, JO L 298 du 26.10.2012,
p. 1; RÈGLEMENT DÉLÉGUÉ (UE) nº 1268/2012 de la Commission du 29
octobre 2012 relatif aux règles d'application du règlement (UE, Euratom)
nº 966/2012 du Parlement européen et du Conseil relatif aux règles
financières applicables au budget général de l'Union, JO L 362 du
31.12.2012, p. 1. [6] RÈGLEMENT (UE) nº 1291/2013 du Parlement européen
et du Conseil du 11 décembre 2013 portant établissement du programme-cadre pour
la recherche et l'innovation «Horizon 2020» (2014-2020) et abrogeant la
décision nº 1982/2006/CE, JO L 347 du 20.12.2013, p. 104. [7] RÈGLEMENT (UE)
nº 233/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant
un instrument de financement de la coopération au développement pour la période
2014-2020, JO L 77 du 13.3.2014, p. 44. [8] Point 40 de l'arrêt de la Cour
de justice de l'Union européenne (Grande Chambre) du 18 octobre 2011,
Rec. 2011, p. I-9821. [9] http://www.epda.eu.com/en/# [10] http://workshops.biologists.com/workshop_sept_2014.html [11] Le blastocyste est une structure constituée d'une
centaine de cellules qui se forme cinq à six jours après la fécondation et qui
ne s'est pas encore implantée dans l'utérus. [12] www.clinicaltrials.gov; http://www.advancedcell.com [13] http://apps.who.int/trialsearch/ [14] À ce sujet, M. Yamanaka, vainqueur du prix Nobel en
2012, a déclaré: «Les cellules souches embryonnaires demeurent importantes
pour le développement de la recherche sur les cellules souches pluripotentes
induites. Des résultats de la recherche sur les cellules souches embryonnaires,
tels que des méthodes pour créer différents types de cellules, ont été
appliqués à la recherche sur les cellules souches pluripotentes induites. C'est
pour cela que cette dernière a avancé aussi rapidement. En outre, les cellules
souches embryonnaires servent de matériel de contrôle [de comparaison] lorsque
des chercheurs mènent des expériences sur des cellules souches pluripotentes
induites et analysent leur qualité» (http://articles.latimes.com/2010/nov/27/science/la-sci-yamanaka-20101127). [15] ESF Science Policy Briefing 38, http://www.esf.org/publications/science-policy-briefings.html [16] Recommandations concernant l'examen éthique des
projets de recherche du 7PC dans le domaine des CSEh (Avis 22). Groupe européen
d'éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE), 20 juin 2007.
http://ec.europa.eu/bepa/european-group-ethics/docs/opinion22_fr.pdf Le GEE est une instance indépendante,
pluraliste et pluridisciplinaire qui conseille la Commission européenne sur les
aspects éthiques des sciences et des nouvelles technologies dans le cadre des
politiques et de la législation de l’Union. [17] http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_341_fr.pdf [18] Aux termes de l'article 5 du TFUE, «en vertu du
principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa
compétence exclusive, l'Union intervient seulement si, et dans la mesure où,
les objectifs de l'action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière
suffisante par les États membres, tant au niveau central qu'au niveau régional
et local, mais peuvent l'être mieux, en raison des dimensions ou des effets de
l'action envisagée, au niveau de l'Union.» [19] 533 voix pour, 29 contre et 22 abstentions. [20] 2 abstentions. [21] http://ec.europa.eu/bepa/european-group-ethics/docs/opinion22_fr.pdf [22]www.hescreg.eu hESCreg a été
créé pour donner à la communauté des chercheurs, aux législateurs, aux
régulateurs et au grand public une vue d'ensemble complète sur le statut actuel
de la recherche sur les cellules souches pluripotentes humaines en Europe. [23] Conformément à l'avis n° 22 du Groupe européen
d'éthique des sciences et des nouvelles technologies. http://ec.europa.eu/bepa/european-group-ethics/docs/publications/opinion_22_final_follow_up_en.pdf [24] Convention du
Conseil de l'Europe sur les droits de l'homme et la biomédecine, signée à
Oviedo le 4 avril 1997, et ses protocoles additionnels, et
déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme adoptée
par l'UNESCO. [25] Tous les détails des projets sont consultables sur le
site CORDIS http://cordis.europa.eu/ [26] http://www.eurostemcell.org/ [27] OMS (2012): Avortement sécurisé: Directives techniques
et stratégiques à l’intention des systèmes de santé; p. 87. [28] Seuls six pays interdisent l'avortement en toutes
circonstances. Source: Nations unies; World Abortion Policies 2013; www.unpopulation.org [29] FNUAP (1995): Conférence
internationale sur la population et le développement ‑ CIPD ‑ Programme
d'action A/CONF.171/13/Rev.1. [30] Article 208 du TFUE. [31] Conclusions du Conseil du 14 mai 2012: Accroître
l'impact de la politique de développement de l'UE: un programme pour le
changement. [32] Déclaration conjointe du Conseil et des représentants
des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil, du Parlement
européen et de la Commission sur la politique de développement de l'Union
européenne intitulée «Le consensus européen», JO C 46 du 24.2.2006,
p. 1. [33] RÈGLEMENT (CE) n° 617/2007 du Conseil du
14 mai 2007 relatif à la mise en œuvre du 10e Fonds
européen de développement dans le cadre de l'accord de partenariat ACP‑CE,
JO L 152 du 13.6.2007, p. 1. [34] RÈGLEMENT (UE) n° 233/2014. [35] http://ec.europa.eu/europeaid/how/public-consultations/5240_fr.htm [36] RÈGLEMENT (UE) n° 233/2014. [37] http://ec.europa.eu/europeaid/how/evaluation/evaluation_reports/2012/1308_docs_en.htm, annexe II. [38] Conclusions du Conseil sur le rôle de l'UE dans le
domaine de la santé mondiale, du 10 mai 2010. [39] Conclusions du Conseil sur le programme général pour
l'après‑2015, du 25 juin 2013. [40] Résolutions du Parlement européen du 23.10.2012
(2012/2002(INI)), du 12.3.2013 (2012/2222(INI) et du 11.12.2013
(2013/2057(INL)). [41] Résolution du Parlement européen du 13.6.2013 sur
les objectifs du Millénaire pour le développement - définir le cadre postérieur
à 2015 (2012/2289(INI)). [42]
PRAG 2014: Marchés publics et Subventions dans le cadre des actions
extérieures de l'Union européenne. Voir les chapitres 2.3.3; 2.3.4; 2.4.14 et
l'annexe e3h2; http://ec.europa.eu/europeaid/prag/document.do?locale=fr [43]
Commission européenne: Rapport annuel 2014 sur les politiques de l'Union
européenne en matière de développement et d'aide extérieure et leur mise en
œuvre en 2013 (sera mis en ligne à l'adresse suivante: http://ec.europa.eu/europeaid/multimedia/publications/publications/annual-reports/2013_fr.htm
) [44] http://ec.europa.eu/europeaid/how/evaluation/evaluation_reports/2012/1308_docs_en.htm [45]
Cour des comptes européenne (2013): Rapport annuel sur les activités relevant
des huitième, neuvième et dixième Fonds européens de développement (FED);
(2013/C 331/02) [46]
Article 19, paragraphe 1, du règlement portant établissement du
programme-cadre Horizon 2020: «Toutes les activités de recherche et d'innovation
menées au titre d'Horizon 2020 respectent les principes éthiques et les
législations nationales, européennes et internationales pertinentes, y compris
la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, ainsi que la
convention européenne des droits de l'homme et ses protocoles additionnels.» [47] http://www.un.org/en/development/desa/population/commission/sessions/2014/index.shtml [48]
Article 19, paragraphe 1, du règlement portant établissement du
programme-cadre Horizon 2020: «Toutes les activités de recherche et
d'innovation menées au titre d'Horizon 2020 respectent les principes éthiques
et les législations nationales, européennes et internationales pertinentes, y
compris la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, ainsi que la
convention européenne des droits de l'homme et ses protocoles additionnels.» [49]
Recommandations concernant l'examen éthique des projets de recherche du 7PC dans
le domaine des CSEh - Avis n° 22 - 20 juin 2007, p. 16. [50] http://www.un.org/en/development/desa/population/commission/sessions/2014/index.shtml [51]
Document de travail des services de la Commission intitulé «Paving the way for
an EU Development and Cooperation Results Framework» (Jeter les bases d'un
cadre de résultats de l'UE pour le développement et la coopération) du
10.12.2013, SWD(2013) 530. ANNEXE I: Aspects procéduraux de l'initiative citoyenne intitulée «Un de
Nous» Conformément à l'article 4,
paragraphe 2, du règlement (UE) n° 211/2011, l'initiative a
été enregistrée le 11 mai 2012 et publiée sur le registre en ligne de
la Commission. Les membres du comité des citoyens enregistré
auprès de la Commission résident dans les différents États membres suivants: la
France, l'Italie, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Pologne, l'Espagne et
l'Allemagne. L'initiative citoyenne a été enregistrée en
italien. Les organisateurs ont ensuite fourni la traduction du titre, de
l'objet et des objectifs de l'initiative dans toutes les langues officielles de
l'Union. Conformément au règlement relatif à
l'initiative citoyenne, les formulaires de déclaration de soutien à
l'initiative utilisés par les citoyens contenaient le titre, l'objet et les
objectifs de celle-ci. Le lien vers le registre en ligne de la Commission
figurait également sur ces formulaires, ce qui a permis aux citoyens qui le
souhaitaient d'obtenir des informations plus détaillées sur l'initiative,
fournies par les organisateurs dans un projet d'acte juridique faisant partie
intégrante de leur demande d'enregistrement. Les organisateurs ont fourni des
traductions de ce projet d'acte juridique dans 19 langues officielles de
l'Union. Il se peut que les citoyens qui ont apporté leur soutien à
l'initiative n'aient pas tous consulté ledit projet. Le délai de collecte officiel de 12 mois
a expiré le 11 mai 2013. La Commission a toutefois accepté des
déclarations de soutien à l'initiative jusqu'au 1 er novembre 2013
en raison des difficultés rencontrées par la plupart des organisateurs pour
mettre en place leur système de collecte en ligne pendant la phase de démarrage
de l'initiative citoyenne européenne[1].
Après que les autorités nationales compétentes concernées eurent vérifié les
déclarations de soutien recueillies, les organisateurs ont présenté leur
initiative à la Commission le 28 février 2014, en y adjoignant les
certificats délivrés par les autorités compétentes des 28 États membres et
des informations sur leurs sources de financement et de soutien, conformément à
l'article 9 du règlement. Le nombre de déclarations de soutien valables
indiqué dans les certificats et les informations fournies par les autorités
compétentes des États membres sont renseignés dans le tableau ci‑après. Ces
chiffres tiennent compte du délai de collecte supplémentaire qui a couru
jusqu'au 1 er novembre 2013. État membre || Nombre de signataires || Nombre minimal de signataires requis dans sept États membres Belgique || 5 478 || 16 500 Bulgarie || 906 || 13 500 République tchèque || 11 468 || 16 500 Danemark || 7 563 || 9 750 Allemagne || 137 874 || 74 250 Estonie || 2 417 || 4 500 Irlande || 6 679 || 9 000 Grèce || 52 977 || 16 500 Espagne || 144 827 || 40 500 France || 83 503 || 55 500 Croatie || 12 778 || 9 000 Italie || 623 947 || 54 750 Chypre || 6 407 || 4 500 Lettonie || 9 132 || 6 750 Lituanie || 11 646 || 9 000 Luxembourg || 5 469 || 4 500 Hongrie || 45 933 || 16 500 Malte || 23 017 || 4 500 Pays-Bas || 27 271 || 19 500 Autriche || 24 973 || 14 250 Pologne || 235 964 || 38 250 Portugal || 65 564 || 16 500 Roumanie || 110 405 || 24 750 Slovénie || 3 481 || 6 000 Slovaquie || 31 951 || 9 750 Finlande || 1 230 || 9 750 Suède || 2 468 || 15 000 Royaume-Uni || 26 298 || 54 750 Total || 1 721 626 || Seuil atteint dans 18 États membres Conformément à l'article 10 du règlement, la Commission a: - publié, le 28 février 2014, les informations
pertinentes au registre à l'adresse suivante: http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/finalised/details/2012/000005
- reçu les organisateurs le 9 avril 2014. Le 10 avril 2014, les organisateurs se sont vu
accorder la possibilité, conformément à l'article 11 du règlement, de
présenter leur initiative lors d'une audition publique organisée au Parlement
européen. Lors de la rencontre à la Commission, cette dernière était
représentée par la commissaire Máire Geoghegan-Quinn et de hauts
fonctionnaires de la DG DEVCO et d'autres services concernés. Mme Geoghegan-Quinn et M. Piebalgs,
membres de la Commission, ont représenté celle-ci lors de l'audition publique. ANNEXE II:
Règlement Horizon 2020 – article 19[2] Article 19 Principes éthiques 1. Toutes les activités de
recherche et d'innovation menées au titre d'Horizon 2020 respectent les
principes éthiques et les législations nationales, européennes et
internationales pertinentes, y compris la charte des droits fondamentaux de
l'Union européenne, ainsi que la convention européenne des droits de l'homme et
ses protocoles additionnels. Le principe de proportionnalité,
le droit à la vie privée, le droit à la protection des données à caractère
personnel, le droit à l'intégrité physique et mentale, le droit à la
non-discrimination et la nécessité de garantir un niveau élevé de protection de
la santé humaine font l'objet d'une attention particulière. 2. Les activités de recherche et
d'innovation menées au titre d'Horizon 2020 se concentrent exclusivement sur
les applications civiles. 3. Sont exclus de tout
financement les domaines de recherche suivants: a) les activités de recherche en
vue du clonage humain à des fins de reproduction; b) les activités de recherche
visant à modifier le patrimoine génétique d'êtres humains, qui pourraient
rendre cette altération héréditaire; c) les activités de recherche
visant à créer des embryons humains uniquement à des fins de recherche ou pour
l'approvisionnement en cellules souches, notamment par transfert nucléaire de
cellules somatiques. 4. Les activités de recherche sur
les cellules souches humaines, adultes et embryonnaires, peuvent être financées
en fonction à la fois du contenu de la proposition scientifique et du cadre
juridique des États membres intéressés. Aucun financement n'est accordé aux
activités de recherche interdites dans l'ensemble des États membres. Aucune
activité n'est financée dans un État membre où ce type d'activités est
interdit. 5.
Les domaines de recherche énoncés au paragraphe 3 du présent article
peuvent être réexaminés dans le contexte de l'évaluation intermédiaire prévue à
l'article 32, paragraphe 3, à la lumière des avancées scientifiques. ANNEXE III:
Horizon 2020 – Déclaration de la Commission[3] Déclarations de la Commission (programme-cadre) 2013/C 373/02 DÉCLARATION DE LA
COMMISSION Concernant les
décisions relatives au financement par l'UE, au titre du programme-cadre
Horizon 2020, d'activités de recherche sur les cellules souches
embryonnaires humaines, la Commission européenne propose de maintenir le même
cadre déontologique que dans le septième programme-cadre. La Commission
européenne propose de maintenir ce cadre déontologique car il a permis
d'élaborer, sur la base de l'expérience, une approche responsable concernant un
domaine scientifique très prometteur, qui a donné des résultats satisfaisants
dans le cadre d'un programme de recherche auquel participent des chercheurs de
nombreux pays aux situations réglementaires très diverses. 1. || La décision relative au programme-cadre Horizon 2020 exclut expressément trois domaines de recherche de tout financement de l'Union: — || activités de recherche en vue du clonage humain à des fins reproductives; — || activités de recherche visant à modifier le patrimoine génétique d'êtres humains, qui pourraient rendre héréditaires ces modifications; — || activités de recherche visant à créer des embryons humains exclusivement à des fins de recherche ou d'obtention de cellules souches, notamment par le transfert de noyaux de cellules somatiques. 2. || Aucun financement ne sera accordé à une activité interdite dans l'ensemble des États membres. Aucun financement ne sera accordé à une activité dans un État membre où cette activité est interdite. 3. || La décision relative au programme-cadre Horizon 2020 et les dispositions du cadre déontologique régissant le financement d'activités de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines n'impliquent aucun jugement de valeur sur le cadre réglementaire ou déontologique régissant ces activités de recherche dans les États membres. 4. || Dans ses appels de propositions, la Commission européenne n'encourage pas expressément à utiliser des cellules souches embryonnaires humaines. L'utilisation éventuelle de cellules souches humaines, qu'elles soient adultes ou embryonnaires, dépend de l'avis des scientifiques, compte tenu des objectifs qu'ils souhaitent atteindre. Dans la pratique, la plus grande partie des fonds de l'Union alloués à la recherche sur les cellules souches est consacrée à l'utilisation de cellules souches adultes. Il n'y a aucune raison de modifier sensiblement cette orientation dans le programme-cadre Horizon 2020. 5. || Tout projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines doit être soumis à une évaluation scientifique au cours de laquelle des experts indépendants déterminent s'il est nécessaire d'utiliser ces cellules souches pour atteindre les objectifs scientifiques fixés. 6. || Les propositions qui passent avec succès l'évaluation scientifique font alors l'objet d'un examen déontologique rigoureux organisé par la Commission européenne. Dans le cadre de cet examen, sont pris en compte les principes énoncés dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE et les conventions internationales applicables telles que la convention du Conseil de l'Europe sur les droits de l'homme et la biomédecine, signée à Oviedo le 4 avril 1997, et ses protocoles additionnels, ainsi que la déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme adoptée par l'UNESCO. L'examen déontologique permet également de vérifier que les propositions respectent la réglementation des pays où les activités de recherche seront menées. 7. || Dans certains cas particuliers, un examen déontologique pourra être effectué en cours de projet. 8. || Avant même d'être entrepris, tout projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines doit être approuvé par le comité d'éthique national ou local concerné. Toutes les règles et procédures nationales, y compris celles relatives à l'accord parental, l'absence d'incitation financière, etc., doivent être respectées. Il sera vérifié si le projet comporte des références à des mesures d'octroi de licences et de contrôle devant être prises par les autorités compétentes des États membres où les activités de recherche seront menées. 9. || Les propositions qui passent avec succès l'évaluation scientifique, l'examen déontologique national ou local et l'examen déontologique européen seront soumises pour approbation, au cas par cas, aux États membres réunis en comité agissant conformément à la procédure d'examen. Aucun financement ne sera accordé à un projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines qui n'est pas approuvé par les États membres. 10. || La Commission européenne continuera à œuvrer pour rendre les résultats de la recherche sur les cellules souches financée par l'Union aisément accessibles à tous les chercheurs dans l'intérêt ultime des patients de tous les pays. 11. || La Commission européenne soutiendra les actions et initiatives qui contribuent à coordonner et à rationaliser les activités de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, selon une approche déontologique responsable. En particulier, la Commission continuera de soutenir le registre européen des lignées de cellules souches embryonnaires humaines. Le soutien apporté à ce registre permettra d'exercer un contrôle sur les cellules souches embryonnaires humaines en Europe, contribuera à en optimiser l'utilisation par les scientifiques et peut permettre d'éviter la préparation inutile de nouvelles lignées de cellules souches. 12. || La Commission continuera à employer la méthode actuelle et ne soumettra au comité agissant conformément à la procédure d'examen aucune proposition de projet comportant des activités de recherche qui impliquent la destruction d'embryons humains, y compris pour l'approvisionnement en cellules souches. Le fait que cette étape de la recherche ne puisse bénéficier d'aucun financement n'empêchera pas l'Union de financer des étapes ultérieures impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines. ANNEXE
IV: Décision relative au septième programme-cadre – Article 6[4] Article 6 Principes éthiques 1.
Toutes les actions de recherche menées au titre du septième programme-cadre
sont réalisées dans le respect des principes éthiques fondamentaux. 2.
Les activités de recherche suivantes ne font pas l'objet d'un financement au
titre du septième programme-cadre: —
les activités de recherche visant au clonage humain à des fins reproductives, —
les activités de recherche visant à modifier le patrimoine génétique d'êtres
humains, qui pourraient rendre cette altération héréditaire, —
les activités de recherche visant à créer des embryons humains uniquement à des
fins de recherche ou pour l'approvisionnement en cellules souches, y compris
par transfert de noyau de cellules somatiques. 3.
Les activités de recherche sur les cellules souches humaines, adultes ou
embryonnaires, peuvent être financées en fonction à la fois du contenu de la
proposition scientifique et du cadre juridique de(s) l'État(s) membre(s)
intéressé(s). Toute
demande de financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires
humaines doit, le cas échéant, indiquer en détail les mesures qui seront prises
en matière de licence et de contrôle par les autorités compétentes des États
membres, ainsi que l'approbation qui sera donnée en matière d'éthique. S'agissant
du prélèvement de cellules souches embryonnaires humaines, les institutions,
organismes et chercheurs sont soumis à un régime de licence et de contrôle
strict conformément au cadre juridique des États intéressés. 4.
Les domaines de recherche visés ci-dessus font l'objet d'une révision à la
lumière des progrès scientifiques avant la deuxième phase du programme-cadre
(2010-2013). ANNEXE V: Septième programme-cadre – Déclaration de
la Commission[5] Ad Article 6 Concernant les
décisions relatives au financement par l'UE, au titre du septième programme‑cadre,
d'activités de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, la
Commission européenne propose de maintenir le même cadre déontologique que dans
le sixième programme-cadre. La Commission
européenne propose de maintenir ce cadre déontologique car il a permis
d'élaborer, sur la base de l'expérience, une approche responsable concernant un
domaine scientifique très prometteur, qui s'est avérée parfaitement adaptée à
un programme de recherche auquel participent des chercheurs de nombreux pays
aux dispositions réglementaires très diverses. (1) La décision relative au septième programme-cadre exclut expressément trois domaines de recherche de tout financement communautaire: — || activités de recherche en vue du clonage humain à des fins reproductives; — || activités de recherche visant à modifier le patrimoine génétique d'êtres humains, qui pourraient rendre cette altération héréditaire; — || activités de recherche destinées à créer des embryons humains uniquement à des fins de recherche ou pour l'approvisionnement en cellules souches, notamment par transfert de noyaux de cellules somatiques. (2) Ne sera financée aucune activité qui est interdite dans l'ensemble des États membres. Ne sera financée aucune activité dans un État membre où cette activité est interdite. (3) La décision relative au septième programme-cadre et les dispositions du cadre déontologique régissant le financement d'activités de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines n'impliquent aucun jugement de valeur sur le cadre réglementaire ou déontologique régissant ces activités de recherche dans les États membres. (4) Dans ses appels de propositions, la Commission européenne n'incite pas expressément à utiliser des cellules souches embryonnaires humaines. L'utilisation éventuelle de cellules souches humaines, adultes ou embryonnaires, dépend de l'avis des scientifiques compte tenu des objectifs qu'ils souhaitent atteindre. Dans la pratique, la plus grande partie des fonds communautaires alloués à la recherche sur les cellules souches est consacrée à l'utilisation de cellules souches adultes. Il n'y a aucune raison de modifier sensiblement cette orientation dans le septième programme-cadre. (5) Tout projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines doit être soumis à une évaluation scientifique au cours de laquelle des experts indépendants déterminent s'il est nécessaire d'utiliser ces cellules souches pour atteindre les objectifs scientifiques fixés. (6) Les propositions qui passent avec succès l'évaluation scientifique font alors l'objet d'un examen déontologique rigoureux organisé par la Commission européenne. Dans le cadre de cet examen, sont pris en compte les principes énoncés dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE et les conventions internationales applicables comme la convention du Conseil de l'Europe sur les droits de l'homme et la biomédecine, signée à Oviedo le 4 avril 1997, et ses protocoles additionnels et la déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme adoptée par l'UNESCO. L'examen déontologique permet également de vérifier que les propositions respectent la réglementation des pays où les activités de recherche seront menées. (7) Dans certains cas particuliers, un examen déontologique pourra être effectué en cours de projet. (8) Avant même d'être entrepris, tout projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines doit être approuvé par le comité d'éthique national ou local concerné. Toutes les règles et procédures nationales, y compris celles relatives à l'accord parental, l'absence d'incitation financière, etc., doivent être respectées. Il sera vérifié si le projet comporte des références à des mesures d'octroi de licences et de contrôle devant être prises par les autorités compétentes des États membres où les activités de recherche seront menées. (9) Les propositions qui passent avec succès l'évaluation scientifique, l'examen déontologique national ou local et l'examen déontologique européen seront soumises pour approbation, au cas par cas, aux États membres réunis en comité de réglementation. Ne sera financé aucun projet impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines qui n'est pas approuvé par les États membres. (10) La Commission européenne continuera à œuvrer pour rendre les résultats de la recherche sur les cellules souches financée par la Communauté aisément accessibles à tous les chercheurs dans l'intérêt ultime des patients de tous les pays. (11) La Commission européenne soutiendra les actions et initiatives qui contribuent à coordonner et rationaliser les activités de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines selon une approche déontologique responsable. En particulier, la Commission soutiendra la création d'un registre européen des lignées de cellules souches embryonnaires humaines. Le soutien apporté à tel registre permettra d'exercer un contrôle sur les cellules souches embryonnaires humaines en Europe, contribuera à en optimiser l'utilisation par les scientifiques et peut permettre d'éviter la préparation inutile de nouvelles lignées de cellules souches. (12) La Commission européenne continuera à employer la méthode actuelle et ne soumettra au comité de réglementation aucune proposition de projet comportant des activités de recherche qui impliquent de détruire des embryons humains, y compris pour l'approvisionnement en cellules souches. Le fait que cette étape de la recherche ne puisse bénéficier d'aucun financement n'empêchera pas la Communauté de financer des étapes ultérieures impliquant l'utilisation de cellules souches embryonnaires humaines. [1] Communiqué de presse du 18.7.2012: http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/sefcovic/headlines/press-releases/2012/07/2012_07_18_eci_en.htm
(en anglais uniquement) [2] RÈGLEMENT (UE) Nº 1291/2013 du Parlement européen et du
Conseil du 11 décembre 2013 portant établissement du programme-cadre
pour la recherche et l'innovation «Horizon 2020» (2014-2020) et abrogeant la
décision nº 1982/2006/CE. [3] Journal officiel de l'Union européenne, C 373/12 du 20.12.2013. [4] DÉCISION N° 1982/2006/CE du Parlement européen et du Conseil du
18 décembre 2006 relative au septième programme-cadre de la
Communauté européenne pour des actions de recherche, de développement
technologique et de démonstration (2007-2013). [5] Journal officiel de l'Union européenne, L 412/42 du 30.12.2006.