COMMUNICATION CONJOINTE AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Éléments pour la réponse stratégique de l'Unino européenne aux défis dans le golfe de Guinée /* JOIN/2013/031 final */
Éléments pour la réponse stratégique de l’Union
européenne aux défis dans le golfe de Guinée RÉSUMÉ Les États
riverains du golfe de Guinée font face à une grande partie des défis auxquels
les pays du continent africain sont confrontés. Mais la récente amplification
des menaces, due à la maîtrise insuffisante des eaux côtières et au faible
contrôle de l'accès et de la sécurité le long de la côte elle-même, pose un
défi particulier aux États de la région[1].
Il en résulte notamment une augmentation des activités criminelles et
terroristes, qui constituent aussi une menace croissante pour l’UE. La
présente communication conjointe passe donc en revue le niveau global de la
menace, les risques qu’elle comporte pour les États côtiers et l’UE, ainsi que
les mesures que l’UE, en collaboration avec la communauté internationale,
pourrait prendre pour aider ces États à s’attaquer au problème. Menaces Les menaces
revêtent des formes diverses, sont souvent reliées entre elles par-delà les
frontières et peuvent induire collectivement une criminalité contagieuse,
susceptible de compromettre la stabilité ou l’efficacité de ces États et de
réduire, par conséquent, les chances de succès de leur développement économique
ou de leurs efforts de réduction de la pauvreté, toutes choses auxquels l’UE
est très attachée. Il existe trois types différents de
menaces: (a)
celles qui se manifestent uniquement en mer, y compris la pêche
illicite, l'immersion illicite de déchets ainsi que les actes de piraterie et
les vols à main armée commis en mer[2]; (b)
d'une part, celles qui se transfèrent de la mer à la terre,
principalement le trafic de stupéfiants, d’armes et de produits de contrefaçon
et, d'autre part, la traite des êtres humains, qui emprunte souvent le chemin
inverse; (c)
les menaces qui s'exercent depuis la terre sur les activités économiques
maritimes, notamment sur l’industrie pétrolière et gazière offshore, y compris
la prise d’otages, le vol (le «soutage») et les actes criminels commis dans les
ports. Si ces menaces
ne sont pas surveillées, elles vont aller en s'amplifiant jusqu'à porter
préjudice à la fois aux intérêts locaux et aux intérêts internationaux. Intérêts
africains et européens communs L’Union
européenne et les pays de la région ont des intérêts communs de premier ordre. La
région possède une longue ligne côtière et est riche en ressources qui revêtent
une importance capitale tant pour l’emploi et la consommation au niveau local
que pour les échanges commerciaux avec l'Europe. La durabilité de toutes les
ressources maritimes, y compris la pêche, est une préoccupation majeure qui est
partagée par les populations locales et les clients européens. Des routes de
navigation mondiales sûres sont nécessaires pour pouvoir commercer et pêcher
sans incident. Une part importante de l’approvisionnement énergétique de
l’Union européenne provient de cette région, et il convient de protéger tant
les investisseurs que les travailleurs des agressions physiques. Les
stupéfiants et les autres marchandises illicites qui font l'objet de trafics le
long de la côte et par-delà les frontières terrestres nuisent de plus en plus
aux communautés locales et aggravent les problèmes liés aux combustibles en
Europe. L’objectif
primordial de l’UE est donc d’aider les États de la région - dont un grand nombre
sont très fragiles - à instaurer la paix, la sécurité et la prospérité, en
menant à bien le développement légitime de leur économie et de leurs
institutions respectives, conformément à l’architecture africaine de paix et de
sécurité (AAPS) et à la politique générale de l’UE, ainsi que de forger un
consensus politique permettant et respectant l'appropriation africaine, tout en
synchronisant les programmes existants dans le cadre d'une stratégie intégrale
du développement et de la sécurité de la région. L’expérience acquise dans
d’autres régions de l'Afrique, en particulier dans la Corne de l’Afrique, au
Sahel et dans la région des Grands Lacs, indique qu'une action préventive
précoce, menée en étroite coordination avec les pays de la région et les organisations
régionales africaines, est bien plus efficace en termes de coûts que des
mesures curatives prises a posteriori. Cette expérience a aussi montré
l'intérêt qu'il y a à intégrer toutes les dimensions, pour obtenir un plus
grand effet cumulatif: la dimension politique, la bonne gouvernance/la lutte
contre la corruption, la sécurité, la composante institutionnelle, la dimension
économique et le développement. Réponse L’UE peut
atténuer les risques identifiés ci-dessus en aidant les États à renforcer l’État
de droit et à accroître l'efficacité de la gouvernance dans toute la région, y
compris par l'amélioration de l’administration maritime et des activités de
contrôle de l'application des lois menées par la police, les forces navales,
l'armée, les garde-côtes, les douanes et les services de l’immigration. Étant donné
que les frontières maritimes ne sont pas encore complètement définies et
qu'elles sont difficiles à surveiller et totalement perméables par nature, le
renforcement de la coopération entre les États côtiers et les mécanismes de
coordination régionale naissants constitue un point de départ incontournable.
L’UE peut aussi aider les pays de la région à respecter les obligations
internationales auxquelles ils sont soumis en tant qu’États du pavillon ou en
tant qu'États côtiers. Par
conséquent, il est proposé que l’Union européenne, y compris ses institutions,
ses délégations et ses États membres, adopte, en coordination avec d’autres
organisations internationales et des partenaires locaux, une stratégie globale
axée sur quatre objectifs spécifiques: 1.
Forger, parmi les pays de la région et la communauté internationale, un
consensus sur l’ampleur de la menace dans le golfe de Guinée et la nécessité de
la combattre. 2.
Aider les gouvernements de la région à établir des institutions,
administrations maritimes et capacités solides afin de garantir la vigilance
dans le domaine maritime, la sécurité et l’État de droit le long des côtes. 3.
Aider les économies de la région à prospérer, en accord avec les stratégies
nationales et régionales de développement, afin de créer des emplois et d'aider
les communautés vulnérables à devenir plus résilientes et à résister aux
activités criminelles ou violentes. 4.
Renforcer les structures de coopération entre les pays de la région et
les organisations régionales afin de prendre les mesures qui s’imposent pour
atténuer les menaces en mer et à terre. NATURE ET
ÉVOLUTION DE LA MENACE La portée
géographique de la présente communication conjointe correspond à une ligne
côtière de 6 000 kilomètres qui s'étend du Sénégal jusqu'en
Angola, à laquelle s'ajoutent les îles du Cap-Vert et de Sao Tomé-et-Principe,
ainsi que deux régions géographiques, politiques et économiques: la Communauté
économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté
économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), qui sont toutes deux
membres de la Commission du golfe de Guinée (CGG) et de l'Union africaine (UA). Au cours de la
dernière décennie, les pays d’Afrique de l’Ouest et d'Afrique centrale ont
connu une croissance économique dynamique, qui s'est accompagnée d'un
renforcement de la gouvernance dans certains pays et d'un affaiblissement de
celle-ci dans d’autres. Une partie de ces pays sont en bonne voie d'obtenir le
statut de pays à revenu intermédiaire, alors que d’autres ont encore du chemin
à parcourir pour réduire la pauvreté conformément aux objectifs du millénaire
pour le développement (OMD). Pourtant, les uns comme les autres pourraient
être menacés par l’instabilité croissante et l'intensification de la
criminalité observée dans le golfe de Guinée; or, l’instabilité ou les
perturbations économiques qui affecteront cette région auront un impact direct
sur l’UE elle-même. La criminalité
organisée, qui prend la forme de trafic de stupéfiants, de traite des êtres
humains, de trafic d’armes, de diamants bruts, de médicaments contrefaits et de
déchets[3],
de cybercriminalité et de blanchiment de capitaux, se développe souvent à
l’interface entre les frontières terrestres et maritimes perméables du golfe de
Guinée. Les itinéraires de trafic coïncident souvent avec les zones
d’instabilité et de crise, et avec le terrorisme qui sévit au Sahel et dans le
Nord du Nigeria. Le trafic de stupéfiants, en particulier de cocaïne, et
d’armes[4],
a joué un rôle important dans l'affaiblissement des organismes de gouvernance
dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée-Bissau. Dans
certains cas, cette activité est devenue une source supplémentaire de revenus
pour les groupes terroristes implantés au Sahel. L’Office des Nations unies
contre la drogue et le crime (ONUDC) estime à 1,25 milliards de dollars des
États-Unis la valeur de la cocaïne expédiée d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe
pour la seule année 2011, et l'Europe constitue la destination de la grande
majorité des migrants clandestins, qu’ils soient ou non victimes de la traite
des êtres humains. Parmi les autres trafics, on peut citer le trafic de cacao,
de coton, de bois, de noix de cajou, d’or et de diamants[5]. Les actes
de piraterie et les vols à main armée commis en mer constituent une
deuxième menace grandissante. L'UE intervient pour une grande part dans le
commerce maritime vers et depuis le golfe de Guinée. Cette région compte parmi
les intérêts maritimes stratégiques de l'Union. En moyenne, 30 navires battant
pavillon de l’UE ou appartenant à l'UE se trouvent au même moment dans le golfe
de Guinée. Au cours de la dernière décennie, 551 attaques et tentatives
d’attaque ont été signalées. La plupart d'entre elles ont eu lieu dans des
zones relevant de la juridiction des États, celles qui se sont produites dans
les eaux internationales représentant moins de 20 %. En 2012, les attaques
et tentatives d'attaques ont été les plus nombreuses au large des côtes du
Nigeria et du Togo. Ces attaques ont principalement lieu lorsque les navires
sont amarrés, lorsqu'ils se dirigent vers des plates-formes pétrolières en mer
ou des navires de stockage ou lorsqu'ils quittent ces installations.
Toutefois, les évaluations les plus récentes indiquent que le risque d'attaques
pourrait s'éloigner davantage des côtes, à l'instar de la stratégie adoptée par
les pirates basés en Somalie, lesquels utilisent des bateaux-mères pour lancer
leurs attaques dans les eaux internationales. Il est à craindre que les pirates
imitent les prises d’otages de marins dans la Corne de l’Afrique pour augmenter
leur butin. L'usage imprévisible de la violence à l’encontre des équipages, y
compris avec des armes à feu, est une tendance inquiétante. Le vol de
pétrole et la «pétro-piraterie» recouvrent à la fois le «soutage» et
le détournement de pétroliers en vue de dérober du combustible. La perte qui
en résulte pour le Nigeria a récemment été estimée à environ 100 000
barils par jour, ce combustible étant ensuite revendu sur le marché noir. Les
remorqueurs qui convoient les travailleurs vers les plates-formes pétrolières
ont également été pris pour cible par des pirates et des bandits armés. Ces
activités privent les gouvernements de recettes, augmentent les coûts
commerciaux liés à la sûreté et découragent les investisseurs potentiels. Il
importe d'orienter les efforts sur la sécurité de l'industrie pétrolière et
pétrochimique non seulement au Nigeria (qui constitue jusqu'à présent
l’épicentre du phénomène), mais de plus en plus aussi dans des zones éloignées
de ce pays, qui sont situées au large des côtes de la Guinée équatoriale, du
Ghana, du Cameroun, de la République du Congo, du Gabon, du Tchad, du Liberia
et de l’Angola[6].
Souvent, les déversements accidentels d'hydrocarbures liés aux vols de pétrole
accentuent encore la dégradation des environnements côtiers et, par conséquent,
des moyens de subsistance des pêcheurs et des agriculteurs. Pêche
illicite: la pêche demeure un secteur économique important dans de
nombreux pays du golfe de Guinée. Elle assure 25 à 30 % des recettes en
Mauritanie et représente 25 à 30 % des exportations du Sénégal et 25 à
40 % des recettes des administrations publiques en Guinée-Bissau, selon la
Banque mondiale et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture. La
pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) dans le golfe de Guinée
coûte aux États côtiers environ 350 millions de dollars des États-Unis par an,
tout en faisant peser une lourde menace environnementale sur les stocks
halieutiques et en induisant un risque d'effondrement total du secteur de la
pêche. Selon des estimations, le total des captures le long de la ligne côtière
du golfe de Guinée serait jusqu’à 40 % plus élevé que le chiffre officiel.
La perte de ressources, de recettes, de vivres et de moyens de subsistance qui
en résulte est donc considérable. Le taux de chômage
dans les pays du golfe de Guinée est estimé à environ 40 %, tandis qu'il
atteindrait plus de 60 % chez les jeunes. L'économie formelle et licite
n'offre pas assez de débouchés aux jeunes. En outre, l’insécurité alimentaire
dans les zones rurales a encouragé la migration des zones rurales vers les
villes, ce qui a conduit à une croissance rapide de la population urbaine,
accru la pression sur des infrastructures économiques et sociales déjà soumises
à rude épreuve et créé des tensions au sein des populations urbaines. Ce niveau
élevé de chômage incite les jeunes à entreprendre des activités criminelles
tout simplement pour gagner leur vie, si bien qu'ils deviennent les exécutants
des bandes de pirates et des organisations criminelles, ou pousse ces jeunes à
émigrer clandestinement dans des conditions très dangereuses. LES
INTÉRÊTS DE L’UE L'UE a des
intérêts considérables dans le golfe de Guinée, à la fois sur le plan de
l'économie, du développement, du commerce et de la sécurité. Son engagement à
lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement économique est
inscrit dans l’accord de Cotonou. L’UE est également attachée à l’exploitation
durable des ressources naturelles de la région, y compris des hydrocarbures et
des stocks halieutiques. L’Europe couvre environ la moitié de ses besoins
énergétiques par des importations; près de 10 % de son pétrole et 4 %
de son gaz naturel proviennent du golfe de Guinée. Le Nigeria, l’Angola, la
Guinée équatoriale et le Gabon sont d’importants fournisseurs de pétrole brut;
le Nigeria fournit également du gaz naturel en grandes quantités. La proximité
de cette région avec l’Europe et le fait qu'elle soit facilement accessible par
la voie maritime lui confère un avantage comparatif sur le Moyen-Orient pour
couvrir nos besoins en pétrole; l’Europe reste par ailleurs le principal marché
d’exportation pour d'autres produits régionaux, y compris ceux de la
sylviculture et de l’agriculture et les ressources minérales[7]. La région
attire de plus en plus les investissements européens, non seulement dans les
ressources naturelles, mais aussi dans les secteurs des biens de consommation
et des services, y compris la téléphonie mobile. Elle gagne également en
importance en tant que marché d'exportation potentiel au fur et à mesure que la
croissance de son économie s'accélère. Tous ces éléments renforcent l'intérêt
mutuel pour un partenariat qui vise à promouvoir la croissance et l’emploi en
garantissant la sécurité et la stabilité. Il est
également dans l’intérêt de l’UE de promouvoir la stabilité dans le golfe de
Guinée, afin de protéger ses propres citoyens des menaces que représentent la
drogue, le terrorisme, les actes de piraterie et les vols à main armée, ainsi
que les autres formes de criminalité qui sont originaires de cette région. CE QUI A
DÉJÀ ÉTÉ FAIT Parmi les
mesures qui ont été adoptées en réponse à ces menaces au cours des cinq dernières
années figure une série d’initiatives prises aux niveaux international,
régional et national: -
Deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur les
actes de piraterie et les vols à main armée dans le golfe de Guinée[8],
qui soulignent la nécessité d'adopter «une approche globale conduite par les
pays de la région pour lutter contre la menace que représentent les actes de
piraterie et les vols à main armée commis en mer dans le golfe de Guinée et
leurs causes sous-jacentes» et de faire fond sur «les initiatives nationales,
régionales et extrarégionales existantes pour renforcer la sûreté et la
sécurité maritimes dans le golfe de Guinée». Ces deux résolutions visent à
promouvoir le maintien de la paix et de la stabilité en général dans la région
du golfe de Guinée. -
Sous les auspices du G8, l'initiative intitulée le «Groupe des amis
du golfe de Guinée» (FOGG) a été lancée pour s'attaquer à la question de la
sûreté maritime dans le golfe de Guinée; l'UE est membre de ce groupe. Cette
initiative met l’accent sur l’importance de l’appropriation africaine, le lien
entre développement économique et sécurité, l’importance de la coordination et
de l’échange d’informations et la nécessité de fournir une réponse globale qui
inclue la gouvernance et la justice. -
L’UE lutte contre la pêche INN par la mise en œuvre du règlement
INN et des accords de partenariat dans le secteur de la pêche qu'elle conclut
avec de nombreux pays côtiers d’Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, qui
contribuent à réguler la pêche, y compris celle effectuée par les navires de
l’UE, et soutiennent le développement/l’amélioration de la gouvernance et les
efforts d'encadrement du secteur de la pêche. -
Deux organisations régionales, à savoir la CEDEAO et la CEEAC ont
adopté des politiques et lancé des actions spécifiques, principalement en
réponse à la pression et au soutien croissants de la communauté internationale;
pour ce qui est de la CEDEAO, un cadre global de prévention des conflits, qui
porte notamment sur des questions de sécurité transfrontière et de sûreté
maritime, a été mis en place en 2008, une initiative phare intitulée «Plan
Praia» a été lancée pour s'attaquer au problème croissant des stupéfiants et,
enfin, une stratégie et un plan de mise en œuvre en matière de lutte contre le
terrorisme ont été adoptés. En ce qui concerne la CEEAC, elle dispose d'une
Stratégie de sécurisation des intérêts vitaux en mer depuis 2008 et a mis en
place le Centre régional pour la sécurité maritime en Afrique centrale
(CRESMAC). Quant à l’Union africaine, elle a adopté une Stratégie africaine
intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050) en 2012. -
Certains pays du golfe de Guinée ont commencé à mobiliser plus de
ressources et à mettre au point des stratégies en partenariat pour s'attaquer à
la criminalité organisée, à la fois en mer et à terre, à l'instar des
patrouilles conjointes (Opération «Prospérité») effectuées par la République
fédérale du Nigeria et la République du Bénin. -
Le soutien de plus en plus important fourni par les programmes
bilatéraux des États membres de l’UE et d’autres partenaires
internationaux, dont les États-Unis, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique
du Sud, dans le domaine de la conception des politiques, de la coordination et
du renforcement des capacités institutionnelles. Actuellement les États membres
de l’Union apportent déjà une aide considérable, notamment en ce qui concerne
le renforcement des capacités des principales institutions et des services
clés. -
Le Sommet des chefs d’États du golfe de Guinée, qui s’est tenu à
Yaoundé, les 24 et 25 juin 2013, s'est traduit par: a) l’adoption d’un «Code de conduite relatif à la prévention et à la
répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des
navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l'Ouest et du
Centre», qui sera réexaminé au bout de trois ans[9]; b) l’adoption d’un mémorandum d'entente sur la sûreté et la sécurité
dans l'espace maritime de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest, signé
par la CEEAC, la CEDEAO et la CGG, qui prévoit l'établissement d’un groupe
d’experts chargé d'élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre du code de
conduite; c) la décision d’implanter le Centre interrégional de coordination (tel
qu'il est défini dans le mémorandum d'entente) à Yaoundé. Cette instance sera
chargée de superviser la mise en œuvre du code de conduite, sous les auspices
de l'UA. Dès lors, des
progrès importants ont été réalisés en ce qui concerne la définition des
exigences stratégiques et des politiques requises. En revanche, la mise en
œuvre a été fortement limitée par des contraintes en matière de ressources et
parce que le niveau d’investissements supplémentaires nécessaires pour inverser
la tendance d'augmentation de la criminalité organisée reste insuffisant. CE QU'IL
RESTE À FAIRE Lors du Sommet
de Yaoundé, les différents États, les organisations régionales et la CGG se
sont engagés à collaborer entre eux et avec les partenaires internationaux pour
promouvoir la sûreté maritime régionale au sens le plus large du terme.[10]
Le suivi de ce sommet constitue donc un point de départ utile pour la stratégie
de l’UE. La stratégie
de l’UE doit être fondée sur trois principes: -
le partenariat avec les pays du golfe de Guinée, leurs organisations
régionales et les autres organisations internationales actives dans la région
[la CEDEAO, la CEEAC, la CGG et l'Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest
et du Centre (OMAOC), ainsi que le Bureau régional des Nations unies pour
l’Afrique centrale (UNOCA), le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de
l'Ouest (UNOWA) et les organisations internationales, y compris l’Union
africaine (UA), les institutions des Nations unies telles que l’Organisation
maritime internationale (OMI), mais aussi Interpol et l’Organisation mondiale
des douanes (OMD), entre autres]; -
une stratégie globale pour aborder les problèmes qui se posent, en
veillant à ce que les questions liées à la sécurité, au développement et à la
gouvernance soient intégrées dans un cadre stratégique unique; -
la mise en pratique des enseignements tirés des stratégies que nous
avons mises en œuvre dans d’autres régions d’Afrique. L’UE propose
une stratégie intégrée pour les problèmes de gouvernance et tous les risques et
défis en matière de sécurité à terre comme en mer, couvrant tous les aspects de
la criminalité organisée transnationale dans le domaine maritime, tels qu'elle
est définie dans le code de conduite signé à Yaoundé, s’attaquant aux causes
sous-jacentes et promouvant la paix, la sécurité, la stabilité, la bonne
gouvernance et le développement dans la région. Les efforts à consentir sur le
long terme portent essentiellement sur le soutien de la gestion des frontières,
l’État de droit, la réforme des cadres juridique et de sécurité, le fait de
garantir l’accès à la justice et le respect des droits de l’homme, ainsi que la
lutte contre la corruption et la criminalité organisée, y compris la migration
clandestine. La gouvernance économique, qui vise notamment à mieux gérer
l'exploitation des ressources naturelles, entre autres le pétrole et la pêche,
et à y associer la société, occupe également une place centrale. Il importera
aussi de s'appuyer sur les actions de l’UE qui se sont avérées efficaces et de
tirer les leçons des stratégies que celle-ci a mises en œuvre au Sahel et dans
la Corne de l’Afrique, mais aussi de collaborer aux niveaux national, régional
et international avec des pays ou des groupes de pays qui sont déterminés à
agir (et d'encourager les pays restants à les imiter). À la lumière
des considérations ci-dessus, la stratégie de l’UE se concentrera sur les
quatre objectifs suivants: Objectif n°
1 - Forger, parmi les pays de la région et la communauté internationale,
un consensus sur l’ampleur de la menace dans le golfe de Guinée et la nécessité
de la combattre. Il s'agit
d'élaborer une base factuelle solide pour la conception des politiques et des
mesures, de promouvoir le sens de l’appropriation au sein des pays africains et
de susciter la volonté politique de résoudre les problèmes. Dans la foulée,
l’UE pourra également mieux apprécier les coûts et les avantages des actions
proposées. La coopération
avec les principales parties prenantes dans les pays et les organisations
régionales, y compris les organisations de la société civile, les organisations
non gouvernementales (ONG), les organisations régionales de gestion des pêches
(ORGP) et le secteur privé, permettra de dresser un état des lieux complet de
l'ampleur de la menace, de recenser les possibilités existantes et de convenir
de priorités. Actions possibles: -
améliorer la collecte de données (actuellement, seuls 30 à 50 % des
incidents maritimes sont signalés) et l'échange d'informations; -
définir les zones géographiques et thématiques prioritaires pour cibler
la réponse de l’UE, y compris en collaborant avec d’autres acteurs
internationaux; -
traiter les facteurs généraux d’instabilité en fonction du niveau de
risque, en utilisant des outils tels que le système d’alerte précoce en cas de
conflit, les évaluations des risques en matière de conflits et les stratégies
de l'UE dans le domaine des droits de l’homme; -
garantir la concordance des politiques/stratégies thématiques (sécurité,
trafic de stupéfiants et lutte contre le terrorisme) et géographiques; -
maintenir des liens étroits avec le secteur privé, notamment
l'industrie, la pêche artisanale et le secteur minier, et avec les compagnies
de transport maritime, afin de garantir que les points de vue de ceux-ci sont
pris en compte par les pouvoirs publics; -
favoriser le dialogue avec la société civile, l’industrie et les
gouvernements. Objectif n°
2 — Aider les gouvernements de la région à mettre en place des
institutions et des capacités susceptibles de garantir la sécurité et l’État de
droit. Des
institutions nationales (et régionales) résilientes, capables de neutraliser
durablement les menaces, sont essentielles pour pouvoir lutter efficacement
contre les réseaux criminels organisés. Ces institutions doivent être
déterminées à lutter contre la criminalité et disposer du mandat et des
ressources adéquats, mais aussi avoir la capacité technique, y compris dans des
domaines spécialisés. L’UE a l’expérience et les ressources nécessaires pour
contribuer au renforcement des capacités locales et devrait susciter le soutien
politique nécessaire au moyen du dialogue politique. Ces institutions sont: -
les institutions politiques (par exemple les parlements, les commissions
électorales, les partis politiques) qui peuvent conférer à d’autres
institutions un mandat d’intervention et fournir le cadre juridique requis à
cet effet; -
les institutions chargées de la sécurité (par exemple les forces de
sécurité intérieure, les autorités portuaires, les garde-côtes, les autorités
douanières et militaires — forces terrestres, maritimes et aériennes, et les
fonctions de renseignement associées à chacune de ces forces) qui peuvent mener
des opérations de surveillance et, le cas échéant, intervenir pour protéger des
routes commerciales ou des installations pétrolières et contrer les activités
illicites, telles que le trafic de stupéfiants et la traite des êtres humains.
L'existence d'un cadre juridique adéquat et l'application du principe de la
responsabilité politique sont nécessaires pour garantir la transparence des
responsabilités en ce qui concerne les formes graves de criminalité qui
s'exercent à terre ou en mer. Un renforcement des capacités est nécessaire
dans certains domaines, dans lesquels ces capacités sont les moins développées
(par exemple la lutte contre les actes de piraterie commis en mer ou la
détection de stupéfiants); -
les institutions chargées de garantir l'État de droit (par exemple, la
police, les tribunaux et les prisons, y compris les juridictions spécialisées,
par exemple celles qui sont compétentes en matière de douanes ou de pêche), qui
peuvent a) mener des enquêtes au sujet des suspects, les traduire en justice et
les sanctionner adéquatement, conformément à la loi en vigueur et dans le
respect des normes en matière de droits de l’homme et b) faciliter l'accès à la
justice et le respect des droits de l'homme (y compris pour les victimes de la
traite des êtres humains) et promouvoir la réforme de la justice et des
affaires intérieures. L’indépendance et la protection des juges et des juges
d'instruction, la capacité de la police scientifique à fournir des preuves aux
tribunaux et la restriction des pratiques interrogatoires illégales constituent
des aspects clés à cet égard; -
les institutions économiques et celles qui sont chargées de la gestion
environnementale: les autorités nationales doivent réduire la corruption
partout où elle existe, prévenir le blanchiment d’argent à travers les
institutions financières nationales, éviter une gestion corrompue ou
incompétente des marchés publics relatifs aux ressources naturelles et garantir
une bonne gestion environnementale dans le cadre d'une activité commerciale; -
les institutions de contrôle et la société civile (par exemple,
l'auditeur général, le médiateur, les institutions de lutte contre la
corruption, les médias, les ONG, les groupes de réflexion et les associations
locales), qui peuvent encourager la bonne gouvernance et l’État de droit afin
de réduire l'espace dans lequel les réseaux criminels organisés s'engouffrent
pour opérer. L’UE devrait
chercher à établir un dialogue avec les communautés locales, la société civile
et les médias pour aider les citoyens à demander des comptes aux institutions. Actions possibles: a)
consolider l’État de droit en renforçant les instances chargées de
contrôler l'application des lois et le système judiciaire; améliorer les
capacités de surveillance en mer et à terre; promouvoir une meilleure
coordination interinstitutionnelle et régionale dans la lutte contre la drogue
et la criminalité organisée, y compris la coopération dans le domaine de la
sécurité et la coopération judiciaire, l'échange de données et les actions
conjointes de lutte contre la traite des êtres humains; appuyer la mise en
œuvre de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans - horizon
2050 - et améliorer le suivi et le signalement des atteintes à la sûreté
maritime, y compris la collecte de preuves pour les poursuites judiciaires; b)
améliorer la gouvernance économique et environnementale par la mise en
place de cadres juridiques pour la pêche et l’exploitation minière en mer, y
compris des systèmes d’octroi de licences de pêche, ou par l'adoption de
mesures visant à assurer le respect de tels cadres; coopérer avec les
organisations internationales, les organisations régionales de gestion des
pêches et d'autres organismes de premier plan pour garantir le respect du droit
international et des normes régionales; collaborer avec le secteur privé — y
compris les industries pétrolière et maritime — afin de promouvoir des actions
en matière de responsabilité des entreprises et des consultations avec la
société civile et les communautés locales. Objectif n°
3 — Favoriser l'émergence d'économies prospères dans les pays côtiers,
en leur permettant de fournir des services de base et de procurer des
possibilités d'emploi à leurs citoyens et de réduire la pauvreté qui règne au
sein de leurs populations. De nombreux
États du golfe de Guinée figurent parmi les pays fragiles du groupe des pays
les moins avancés (PMA) et le niveau de leurs indicateurs clés de
développement, tels que l’espérance de vie, la santé et l’alphabétisation, est
faible. La pauvreté généralisée, la mauvaise gouvernance et le
sous-développement peuvent constituer un terreau fertile pour les activités
criminelles. La création d'emplois licites et durables pour les jeunes pourrait
constituer une aide pour s'attaquer à certaines causes sous-jacentes de
l’insécurité qui règne dans de nombreux pays du golfe de Guinée. La politique
de l’UE en matière de développement, y compris son programme pour le
changement, assiste en priorité les pays les plus pauvres, et en particulier
les États fragiles. Les principales questions traitées dans le programme pour
le changement sont la bonne gouvernance, la croissance inclusive et durable,
l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie propre et l'amélioration des
capacités de résistance aux conséquences du changement climatique. En ce qui
concerne l’alimentation, le commerce, le développement économique et l’emploi,
l’importance que revêt pour la région l’amélioration de la gestion du secteur
de la pêche, notamment de la pêche côtière artisanale, est évidente.[11] Actions possibles: -
poursuivre et intensifier les travaux en cours visant à améliorer la
réglementation et la gestion des industries clés dans le golfe de Guinée, y
compris la pêche et le secteur minier; -
accroître la participation de la population au développement économique
local et soutenir les populations locales en octroyant un accès plus large à
l’énergie et aux services de base; -
établir un dialogue avec les pays du golfe de Guinée, les organisations
régionales de gestion des pêches, les organisations internationales et les
autres parties prenantes de premier plan pour améliorer la réglementation et la
gestion de la pêche et du secteur minier. Objectif
n° 4 — Mettre en place des structures de coopération entre les pays
de la région en vue de garantir une action efficace par-delà les frontières, en
mer comme à terre. En raison de
la nécessité, pour un large éventail d'organismes et d'acteurs, aussi bien
publics que privés, d'échanger des informations et de coopérer, il est
essentiel que ceux-ci établissent une planification et une coordination
poussées entre eux, en particulier avec les principales organisations
régionales que sont la CEDEAO, la CEEAC et la CGG. Le rôle général de
coordination joué par l’Union africaine s'est avéré utile dans la Corne de
l’Afrique et, dans le golfe de Guinée, il est de plus en plus apprécié par les
organisations régionales. La coopération de l’UE doit soutenir cette
intégration et cette coordination des efforts. Actions possibles: -
améliorer la planification concertée, la coordination et la
communication entre les partenaires régionaux; aider les organisations
régionales à collaborer davantage dans le cadre du suivi du sommet de Yaoundé; -
déterminer les domaines dans lesquels les partenaires actifs, comme les
États-Unis, le Canada, le Japon, la Chine, ainsi que les Nations unies, la
Banque mondiale et d’autres organisations/institutions multilatérales, peuvent
avoir une incidence positive, en incluant le golfe de Guinée dans notre
dialogue politique avec ces partenaires; -
évaluer régulièrement, dans le cadre des dialogues politiques que l’UE
mène avec les États, les organisations régionales et d’autres organismes
régionaux, la sécurité en mer et à terre, ainsi que l’évolution de la
situation, des tendances et des besoins; -
appuyer les efforts de la CEDEAO, de la CEEAC, de la CGG et de l’Union
africaine pour assurer la coordination en interne, avec leurs États membres et
entre elles, ainsi qu'avec les partenaires externes. CONCLUSIONS Bien que
certaines mesures prometteuses aient déjà été prises aux niveaux national,
régional et international, l’ampleur, la diversité et la nature changeante des
activités criminelles ainsi que la complexité des problèmes sous-jacents requièrent
une beaucoup plus grande attention aux niveaux national, régional et
international. La présente stratégie est pleinement cohérente avec les
politiques nationales de réduction de la pauvreté et les initiatives régionales
et complète parfaitement celles-ci; elle est aussi en synergie avec les actions
mises en œuvre dans le cadre des accords de partenariat dans le secteur de la
pêche et les mesures d'application du règlement INN. Il est clair que les
activités relevant des différents objectifs, tels qu'ils sont fixés dans le
présent cadre, peuvent se renforcer mutuellement et être complémentaires. Il importera
toutefois de coordonner toutes ces initiatives, à la fois au sein de la région
et entre les institutions de l’UE à Bruxelles, avec les programmes propres des
États membres de l’UE ainsi qu'avec la communauté internationale. Bien que
notre niveau d’ambition soit élevé et englobe tout l’éventail des défis, qu'ils
relèvent du domaine économique ou social ou encore de la gouvernance, de la
sécurité ou du développement, il constitue, à ce stade, l'approche adéquate. Il serait
judicieux de se concentrer sur les aspects sur lesquels l’UE peut avoir le plus
d'impact. En cette période de «l'après-Yaoundé», il est possible de
démultiplier le soutien aux plates-formes de coordination régionales conduites
par l'Afrique qui se mettent actuellement en place. À terme, le
présent cadre stratégique nous permettra de mieux évaluer et planifier le
travail accompli par l’UE avec ses partenaires du golfe de Guinée, notamment de
façon plus cohérente. Si, dès à présent, l'UE oriente davantage ses efforts sur
l'amélioration de la coordination, cela aura des effets tangibles sur la
sécurité, la confiance des investisseurs, la prospérité, les moyens de
subsistance, l’environnement et l’approvisionnement énergétique. [1] Y compris les nombreux pays limitrophes enclavés, dont
l'approvisionnement est tributaire des activités économiques côtières. [2] Le droit international établit une distinction entre les «actes de
piraterie» — les incidents qui se déroulent dans les eaux internationales -, et
les «vols à main armée commis en mer» — les incidents qui ont lieu dans les
eaux territoriales. [3] Le trafic de déchets porte sur les herbicides et les pesticides,
les hydrocarbures accidentellement déversés et les déchets industriels non
traités, y compris les substances radioactives contaminantes et les aérosols
contaminants. [4] L'ONUDC estime que 5 à 7 millions d’armes légères et de petit
calibre circulent dans la région du golfe de Guinée. [5] Les diamants ont contribué à alimenter les conflits dans la
région, ce qui a conduit à la mise en place du système de certification du
processus de Kimberley (PK), pour empêcher que les «diamants de la guerre» ne
se retrouvent sur les marchés internationaux. [6] L'étude PE 433.768 du Parlement européen d'août 2011, intitulée
«The Effects of Oil Companies' Activities on the Environment, Health and
Development in Sub-Saharan Africa» (les répercussions des activités des
compagnies pétrolières sur l'environnement, la santé et le développement en
Afrique subsaharienne), porte sur les leçons tirées pour l'Angola et le
Nigeria. [7] C'est le cas, par exemple, du minerai de fer (Nigeria, Gabon et
Cameroun), des diamants (Guinée, Liberia et Sierra Leone), du manganèse (Gabon),
de la bauxite (Guinée), du cobalt et du bois (Cameroun) ainsi que du cacao
(Ghana et Côte d’Ivoire). [8] Résolutions 2018 (2011) et 2039 (2012) du Conseil de sécurité des
Nations unies [9] Ce code s'inspire du Code de conduite de Djibouti pour l’océan Indien
occidental adopté sous l'égide de l'OMI. Ses principales caractéristiques sont
notamment la place importante accordée à l'échange d'informations et à la
coordination, qui seront facilités par un point de contact national désigné
dans chaque État et une série de centres transnationaux et transrégionaux de
coordination en matière de sûreté maritime implantés dans la région, ainsi
qu'un engagement clair, de la part des États, à déclarer leurs zones
économiques exclusives et à contrôler l'application de leurs propres lois, y
compris dans le domaine de la pêche, des actes de piraterie et des vols à main
armée commis en mer, de la protection de l’environnement, du rejet de déchets
et de ressources minérales, y compris le pétrole. Le code restera sous les auspices
de l’Union africaine, plutôt que sous ceux de l’OMI, dans un souci de
renforcement de l'appropriation africaine. Il n'est pas contraignant pour
l’instant. [10] L'UE définit la sûreté maritime (règlement (CE)
n° 725/2004, article 2, paragraphe 5) comme étant la combinaison des
mesures préventives visant à protéger le transport maritime et les
installations portuaires contre les menaces d'actions illicites
intentionnelles. [11] Le renforcement des capacités locales de conservation et de
gestion des stocks de poissons peut également être très bénéfique pour l'UE
(amélioration des perspectives pour les flottes de pêche de l’UE et
augmentation de la sécurité des routes maritimes due une meilleure surveillance
locale).