RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL Rapport sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de la directive 2006/32/CE relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques ainsi que de la mise en œuvre de la directive 2004/8/CE concernant la promotion de la cogénération sur la base de la demande de chaleur utile dans le marché intérieur de l'énergie. /* COM/2013/0938 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT
EUROPÉEN ET AU CONSEIL Rapport sur l'état d'avancement de la mise en
œuvre de la directive 2006/32/CE relative à l'efficacité énergétique dans les
utilisations finales et aux services énergétiques ainsi que de la mise en œuvre
de la directive 2004/8/CE concernant la promotion de la cogénération sur la
base de la demande de chaleur utile dans le marché intérieur de l'énergie. Introduction La directive 2006/32/CE[1] relative à l'efficacité
énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques (la
directive sur les services énergétiques) vise à rendre l’utilisation finale de
l’énergie plus économique et efficace en établissant les objectifs indicatifs,
les mesures d’encouragement et les cadres institutionnel, financier et
juridique nécessaires pour éliminer les barrières commerciales et les
imperfections du marché qui empêchent une utilisation finale efficace de
l'énergie. Elle a également pour objectif de créer les conditions propices à la
mise en place et à la promotion d’un marché des services énergétiques ainsi
qu'à la fourniture de programmes d’économie d’énergies et d’autres mesures
visant à améliorer l’efficacité énergétique dans les utilisations finales. La directive sur les services énergétiques s’applique
à la distribution et à la vente au détail d’énergie, à la fourniture de mesures
visant à améliorer l’efficacité énergétique dans les utilisations finales, à
l’exclusion des activités soumises au système d'échange de quotas d'émission de
gaz à effet de serre de l'UE (SEQE-UE) et, dans une certaine mesure, aux forces
armées. Elle vise la vente au détail, la fourniture et la distribution des
grands vecteurs énergétiques dépendant d’un réseau, comme l’électricité et le
gaz naturel, ainsi que d’autres types d’énergie, comme le chauffage urbain, le
mazout de chauffage, le charbon et le lignite, les produits énergétiques de la
sylviculture et de l’agriculture et les carburants destinés au transport. Conformément à l’article 14, paragraphe 2, de
la directive sur les services énergétiques, les États membres étaient tenus
d’élaborer un deuxième plan d'action en matière d'efficacité énergétique (PAEE)
et de le notifier à la Commission au plus tard le 30 juin 2011[2]. En vertu de l’article 14, paragraphe 5, de la directive
sur les services énergétiques, la Commission est tenue d'évaluer, sur la base
des PAEE, dans quelle mesure les États membres avaient progressé vers la
réalisation de leurs objectifs indicatifs nationaux en matière d'économies
d'énergie. Le présent document termine donc l'évaluation
et le rapport de la Commission concernant le deuxième PAEE conformément aux
obligations lui incombant au titre de l’article 14, paragraphe 5, de la
directive sur les services énergétiques. Sa date de publication est postérieure
à celle prévue car tous les États membres n'avaient pas présenté leurs PAEE
dans les délais fixés par la directive sur les services énergétiques. La cogénération à haut rendement recèle un
potentiel considérable pour la réalisation d'économies d'énergie dans l'UE, car
la chaleur dégagée par la production d'énergie n'est pas perdue mais utilisée
elle aussi. Ce potentiel n’a pas encore été pleinement réalisé. La directive 2004/8/CE[3] concernant la promotion
de la cogénération sur la base de la demande de chaleur utile dans le marché
intérieur de l'énergie (la directive sur la cogénération) vise à faciliter la
mise en place et l'exploitation d'installations de cogénération en vue
d'économiser de l’énergie et de lutter contre le changement climatique. La
directive sur la cogénération devrait, à court terme, permettre de renforcer
les installations de cogénération existantes et de promouvoir de nouvelles
centrales, et, à plus long terme, créer le cadre nécessaire à la cogénération à
haut rendement afin de réduire les émissions. Conformément à l’article 10 de la directive
sur la cogénération, les États membres étaient tenus de publier un rapport
contenant les résultats de l’analyse et des évaluations concernant la garantie
d’origine, le potentiel national de cogénération à haut rendement et le cadre
législatif et réglementaire applicable à la cogénération à haut rendement. Conformément à l’article 11 de la directive
sur la cogénération, la Commission est tenue de présenter des rapports
réguliers sur les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de ladite
directive. Le présent rapport répond à cette exigence. Sa date de publication
est postérieure à celle prévue car tous les États membres n'avaient pas
présenté leurs rapports dans les délais fixés par la directive sur la
cogénération. Il convient de noter que les directives sur
les services énergétiques et sur la cogénération seront presque entièrement
abrogées par la directive relative à l’efficacité énergétique[4] à compter du 5 juin 2014.
L’obligation de fixer un objectif au titre de l’article 4 de la directive sur
les services énergétiques ne disparaîtra toutefois pas avant le 1er
janvier 2017. Le présent rapport s'accompagne d’un document
de travail des services de la Commission [SWD(2013) 541 final], qui fournit des
informations détaillées sur la mise en œuvre par les États membres de la
directive relative aux services énergétiques et de la directive sur la
cogénération, et qui évalue les progrès accomplis en matière d’efficacité
énergétique dans l’approvisionnement en énergie et au stade de la consommation
finale. Une analyse détaillée des PAEE de chacun des États membres est
également proposée. Mise
en œuvre de la directive 2006/32/CE relative à l’efficacité énergétique
dans les utilisations finales et aux services énergétiques Conformément à la directive sur les services
énergétiques, les États membres étaient tenus de fixer et de s’efforcer
d'atteindre, en matière d'économies d'énergie, un objectif indicatif national pour
2016 d’au moins 9 % d’économies d’énergie finale[5]. La plupart des
dispositions de cette directive ont été remplacées par d'autres, plus
explicites, dans la directive relative à l’efficacité énergétique. Toutefois,
les exigences concernant l’objectif de 9 % restent valables jusqu’en 2017.
Bien que les calculs et la méthodologie soient très différents, l'objectif de
la directive sur les services énergétiques doit être considéré comme une étape
vers la réalisation de l'objectif plus ambitieux de l'UE de réduction de 20 %
de la consommation d’énergie d’ici à 2020. La directive prévoit que les États membres
fassent rapport, dans leurs PAEE, sur les principales mesures prises ou prévues
en matière d’efficacité énergétique. D'une manière générale, compte tenu de
leur exhaustivité ainsi que de leur niveau de description des mesures de
politique nationale et de couverture des principaux secteurs, la qualité
globale des deuxièmes PAEE présentés par les États membres en 2011-2012 dans le
cadre de la directive sur les services énergétiques était bien supérieure aux
premiers PAEE, présentés en 2007-2008. Cela transparaît également dans les
économies d'énergie qui devraient être réalisées par la mise en œuvre de
nouvelles mesures incluses dans les deuxièmes PAEE. La directive sur les services énergétiques
étant axée sur la réalisation d’économies dans l'utilisation finale d’énergie
et sur les services énergétiques – à l’exclusion, comme indiqué, de la plupart
des mesures en matière d'efficacité énergétique portant sur l'offre et des
mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique des participants au SEQE-UE
–, un grand nombre des deuxièmes PAEE fournissent des détails sur les activités
entreprises ou prévues afin d’améliorer l’efficacité énergétique dans
l’approvisionnement d'énergie. De plus, les PAEE décrivent une série de mesures
d'amélioration de l'efficacité énergétique qui vont au-delà des services
énergétiques. Les bâtiments représentent à eux seuls la plus
grande part du potentiel d’économies d’énergie de l’UE, améliorer l’efficacité
énergétique de ce secteur constitue un objectif prioritaire pour les États
membres. Presque tous les États membres ont fait état, dans leurs deuxièmes
PAEE, de mesures qui portent à la fois sur des bâtiments neufs et existants
aussi bien que résidentiels et du secteur tertiaire[6]. Les économies
réalisées grâce aux réglementations et aux actions liées aux bâtiments
représentent une part importante du total des économies nationales, dont
certaines incluent des économies précoces résultant de règlements mis en œuvre
depuis 1995. Tout comme pour la première période de référence, le secteur
résidentiel est également un élément primordial des deuxièmes PAEE, les 17
États membres ayant fait part du lancement de vastes programmes de rénovation
des bâtiments. Certains États membres incluent dans le calcul
de leurs économies les effets de la législation spécifique de l’UE sur
l’efficacité énergétique, notamment les règlements d’application relatifs à
l’écoconception et l’étiquetage énergétique. En ce qui concerne le financement des mesures
d'économies d'énergie, plusieurs États membres[7]
ont fait état de l'utilisation des fonds de l'UE et de recettes provenant de la
vente d'unités de quantité attribuées au titre du protocole de Kyoto. Dans le
même temps, les efforts visant à accroître la participation du secteur privé au
financement des améliorations en matière d’efficacité énergétique sont en
hausse dans l’ensemble de l’UE. Le nombre de mesures horizontales prometteuses
a augmenté entre la première et la deuxième période de rapport. De même, les
obligations en matière d’économies d’énergie représentent désormais une part
essentielle des efforts visant à encourager une accélération des taux
d'économies d’énergie. Cinq États membres ont indiqué que les systèmes[8] de certificats blancs
établis étaient déjà opérationnels. Dans leurs deuxièmes PAEE, deux États
membres signalent l’introduction à venir de tels systèmes. Les sociétés de
services énergétiques restent un autre domaine essentiel pour le financement de
l’efficacité énergétique dans l’UE. Dans cette optique, un certain nombre
d’États membres ont fait part de la mise à disposition de modèles de contrats
de services énergétiques, de l’introduction d'une législation ou de la
suppression d'obstacles juridiques en vue d'ouvrir les services énergétiques
dans le secteur public aux sociétés de services énergétiques. Parallèlement,
comme cela a été observé au cours de la première période de rapport, un grand
nombre des mesures communiquées concernant les sociétés de services énergétiques
ne contiennent pas beaucoup de détails quant aux actions concrètes à
entreprendre. Selon les déclarations des États membres, le
total des économies d’énergie finale pour 2010 s'élevait à environ 59 Mtep
(millions de tonnes d'équivalent pétrole). Ce chiffre représente environ 35 %
de plus que la somme des objectifs intermédiaires d’économies d’énergie fixés
par les 27 États membres dans leurs premiers PAEE, présentés en 2008. Les
niveaux d'économies intermédiaires déclarés vont de 1,8 % de la consommation
de référence en Lituanie à près de 9 % en Allemagne et en Suède où
l'objectif indicatif pour 2016 au titre de la directive sur les services
énergétiques a effectivement été atteint à la fin de la période intermédiaire. Il est prévu que le total des économies
d’énergie finale pour 2016 s'élève à environ 132 Mtep[9], ce qui est nettement
supérieur à l’objectif indicatif de 9 % d'environ 89 Mtep. L’Espagne et
l’Allemagne prévoient les niveaux d'économies les plus élevés, tandis que
quatre États membres évaluent les économies pour 2016 à moins de 9 % de
leur consommation d’énergie de référence. Pour comparer les chiffres des
économies des États membres, toutefois, il est important de tenir compte des
méthodes utilisées pour les calculer et pas uniquement des niveaux d'économies
déclarés et prévus. Plusieurs approches différentes ont été utilisées pour
quantifier les économies. Dès lors, les chiffres présentés dans le tableau 1
ci-dessous ne peuvent servir que d'indicateur approximatif des économies
réelles de l’UE. Les approches nationales sont examinées plus en détail dans le
document de travail des services de la Commission accompagnant le présent
rapport. Comme l'indique
l'aperçu qui précède concernant les progrès réalisés dans l'UE en matière
d'efficacité énergétique, diverses évolutions positives ont été observées entre
les premiers et les deuxièmes rapports de la directive sur les services
énergétiques. L’utilisation répandue du guide et du modèle fournis par la
Commission a contribué à l’augmentation de la qualité globale des PAEE.
Toutefois, un certain nombre d’États membres pourraient encore améliorer leurs
rapports en fournissant davantage de détails sur les mesures et leur mise en
œuvre concrète, ainsi qu'en explicitant les méthodes utilisées pour quantifier
les économies d’énergie. La deuxième série de rapports indique qu’il existe
encore une marge d'amélioration des informations fournies dans les PAEE afin de
démontrer si et de quelle manière les États membres peuvent atteindre leurs
objectifs en matière d’économie d’énergie. Tableau 1: objectifs d'économies d'énergie
finale, prévisions pour 2016 et économies déclarées pour 2010, selon les PAEE || Objectifs d'économies d'énergie finale pour 2010 (équivalent primaire en italique) || Économies d'énergie finale déclarées pour 2010 (équivalent primaire en italique) || Économies d'énergie finale prévues pour 2016 (équivalent primaire en italique) État membre || Mtep || % de la consommation de référence || Mtep || % de la consommation de référence || Mtep || % de la consommation de référence Autriche || 0,428 || 2,0 % || 1,180 || 5,5 % || 1,874 || 8,8 % Belgique || 0,789 || 3,0 % || 1,301 || 4,9 % || 2,985 || 11,4 % Bulgarie[10] || 0,209 || 3,0 % || 0,305 || 4,4 % || 1,066 || 15,3 % Chypre[11] || 0,060 || 3,3 % || 0,066 || 3,6 % || 0,191 || 10,4 % République tchèque[12] || 0,355 || 1,8 % || 0,532 || 2,7 % || 1,596 || 8,2 % Danemark || 0,449 || 3,0 % || 0,664 || 4,4 % || 1,285 || 8,6 % Estonie || 0,061 || 2,3 % || 0,079 || 3,0 % || 0,213 || 8,1 % Finlande || 0,507 || 3,0 % || 1,040 || 6,1 % || 2,123 || 12,5 % France || 5,000 || 3,8 % || 5,159 || 3,9 % || 18,000 || 13,5 % Allemagne || 12,181 || 6,1 % || 17,937 || 9,0 % || 33,868 || 17,1 % Grèce[13] || 0,439 || 2,8 % || 0,794 || 5,1 % || 1,415 || 9,0 % Hongrie || 0,152 || 1,0 % || 0,293 || 1,9 % || 1,371 || 9,0 % Irlande || 0,559 || 4,5 % || 0,523 || 4,2 % || 1,576 || 12,6 % Italie || 3,066 || 2,7 % || 4,102 || 3,6 % || 10,880 || 9,6 % Lettonie || 0,006 || 0,2 % || 0,294 || 8,8 % || 0,299 || 9,0 % Lituanie || 0,054 || 1,5 % || 0,067 || 1,8 % || 0,341 || 9,4 % Luxembourg || 0,045 || 2,7 % || 0,128 || 7,6 % || 0,238 || 14,1 % Malte || 0,011 || 3,0 % || 0,014 || 3,8 % || 0,033 || 9,0 % Pays-Bas || 0,978 || 2,0 % || 2,278 || 4,7 % || 6,416 || 13,1 % Pologne || 1,021 || 2,0 % || 3,037 || 5,9 % || 5,779 || 11,3 % Portugal || 0,344 || 1,9 % || 0,662 || 3,6 % || 2,240 || 12,2 % Roumanie[14] || 0,940 || 3,0 % || 2,222 || 7,1 % || 2,800 || 9,0 % Slovaquie || 0,224 || 3,0 % || 0,668 || 9,0 % || 0,671 || 9,0 % Slovénie || 0,102 || 2,5 % || 0,101 || 2,5 % || 0,591 || 14,5 % Espagne[15] || 2,179 || 3,0 % || 4,720 || 6,5 % || 13,126 || 18,1 % Suède || 2,003 || 6,3 % || 2,846 || 9,0 % || 4,626 || 14,6 % Royaume-Uni || 11,737 || 9,0 % || 8,547 || 6,6 % || 17,816 || 13,7 % Les niveaux d'économies globales réalisées et
prévues des deuxièmes PAEE sont supérieurs aux autres indicateurs relatifs aux
taux d’amélioration en matière d'efficacité énergétique. Selon les deuxièmes
PAEE, les États membres qui utilisent principalement des indicateurs
descendants déclarent une amélioration de l'efficacité énergétique de 6,6 %
pour la période intermédiaire de trois ans (2007-2010) ou une amélioration
annuelle moyenne de plus de 2,1 % de la consommation de référence. Ce
chiffre contraste avec le taux moyen de réduction de l’intensité énergétique
finale d'environ 1,2 % enregistré par le projet ODYSSÉE[16] pour les années 2000-2009.
La forte hausse du taux d’amélioration annuelle tel qu'il ressort des PAEE ne
s'explique pas uniquement par une augmentation de l’activité politique, mais
aussi par d’autres facteurs structurels et statistiques ainsi que par des
incohérences et des recoupements entre les données lors de l’agrégation des
incidences des différentes mesures nationales. Les États membres appliquant essentiellement
des méthodes ascendantes ou des méthodes de mesures spécifiques pour déterminer
la valeur déclarée de leurs économies font état d'économies équivalant à 5,1 %
de la consommation d’énergie de référence jusqu’en 2010. Ce chiffre semble
également élevé si l'on considère que, contrairement aux méthodes descendantes,
les chiffres ascendants devraient exclure les économies autonomes, même s’ils
incluent certaines économies précoces. Il existe en outre un certain risque de
double comptabilisation dans les cas où l'économie d'un même kWh peut avoir été
induite par plusieurs mesures politiques. Tableau 2:
aperçu des mesures relatives à l’offre figurant dans le deuxième PAEE[17] État membre || Mesures concernant les pertes occasionnées par le transport et la distribution de l'énergie électrique || Mesures visant à promouvoir la cogénération à haut rendement || Mesures accordant la priorité à d’autres installations de production à haut rendement, notamment éoliennes et photovoltaïques || Mesures visant à encourager le chauffage urbain ou à en améliorer l’efficacité || Mesures visant à promouvoir la gestion de la charge énergétique || Mesures visant à promouvoir ou créer des réseaux intelligents || Mesures relatives à l’efficacité de l’approvisionnement en pétrole et en gaz || Accords volontaires encourageant les économies relatives à l’offre || Mesures visant à promouvoir une plus grande concurrence entre les fournisseurs AT || || X || || X || || || || || BE || || X[18] || || || || || || || BG || X || X || || X || || X || || || CY || X || X || X || || || || || || CZ || || X || X || X || || || || || DK || X || || || X[19] || || || X || X || EE || X || X || || X || || || X || || X FI || || || || || || || || X || FR || || || || || || X || || || DE || || X[20] || || || || || || || X GR || X || X || X || X || || || || || HU || || || || X || || || || || IE || X || || X || || X || X || || X || X IT || X || X || X || || || X || || || LT || X || X || X || X || || X || X || || LV || || X || || || || || || || LU || || X || || || || || || || MT || X || X || || || || X || || || NL || || X || || || || || || || PL || X || || || X || || X || || || PT || || X || || || || || || || RO || || || || || || || || || SK || || X || || || || || || || SI || || X || X || X || || X || || X || ES || || X || X || || || || || || SE || || || || X || || X || || || UK || || || || || || X || || || Mise en œuvre de
la directive 2004/8/CE concernant la promotion de la cogénération La cogénération à haut rendement (définie
comme la production simultanée, dans un seul processus, d'énergie thermique et
électrique et/ou mécanique) recèle un potentiel considérable d’économies
d’énergie, mais est largement inexploitée dans l’UE. L’objectif de la directive
sur la cogénération est donc d’établir un cadre commun transparent pour
promouvoir et faciliter l’installation de centrales de cogénération. À court
terme, la directive devrait permettre de renforcer les installations de
cogénération existantes et de promouvoir de nouvelles centrales. À moyen ou à
long terme, la directive devrait créer le cadre nécessaire pour que la
cogénération à haut rendement permette de réduire les émissions de CO2
et d’autres substances et contribue au développement durable. Conformément à la directive sur la
cogénération, les États membres étaient tenus d’analyser leur potentiel
national de cogénération à haut rendement, d’évaluer les obstacles et des
cadres administratifs et d’évaluer la fiabilité du système des garanties
d'origine (article 10, paragraphe 1, de la directive sur la cogénération). Tous
les quatre ans à compter du 21 février 2007, les États membres devaient évaluer
les progrès réalisés dans l’accroissement de la part de la cogénération à haut
rendement dans l'approvisionnement énergétique. Les États membres devaient
publier les deuxièmes rapports d'avancement nationaux au plus tard le 11
octobre 2011 et la Commission était tenue de réexaminer la mise en œuvre de la
directive sur la cogénération sur la base de ces rapports. Tous les États
membres se sont conformés à l’obligation d’analyser leur potentiel national de
cogénération et les obstacles à la réalisation de celui-ci et d’évaluer leurs
cadres administratifs, y compris le système des garanties d’origine. Nonobstant
certains retards, tous les États membres ont également présenté le premier et
le deuxième rapport sur les progrès réalisés ainsi que le prévoit la directive
sur la cogénération. Afin de faciliter l’établissement des rapports et de
fournir des informations comparables pour l’évaluation, la Commission a fourni
aux États membres des modèles ainsi que des questionnaires non obligatoires,
mais tous les États membres ne les ont pas utilisés ou remplis complètement, ce
qui a engendré des différences de qualité, d’exhaustivité et de méthodologie.
Les informations fournies dans les rapports nationaux concernant les progrès
réalisés dans l’accroissement de la part de la cogénération à haut rendement ne
sont donc souvent pas comparables et sont plus ou moins détaillées et
complètes. C'est également le cas des analyses des potentiels nationaux. Bien que la directive sur la cogénération ait
été transposée dans les législations nationales, dans certains États membres,
les systèmes des garanties d’origine ou les méthodologies de calcul de la
quantité d’électricité issue de la cogénération à haut rendement n'étaient pas
encore pleinement opérationnels en 2010 ou n'étaient que peu utilisés dans la
pratique. Les règles nationales concernant le raccordement et l'accès au réseau
pour la cogénération à haut rendement ont été mises en œuvre de différentes
manières et font apparaître une grande disparité. Bien que des progrès aient
été accomplis dans l’élaboration de règles de réseau objectives et
transparentes, les calendriers des raccordements et la tarification sont encore
souvent complexes et contraignants, en particulier pour la cogénération en
réseau distribué. Les États membres sont aussi tenus d’évaluer
les entraves à la cogénération. Les États membres ont recensé les entraves à la
cogénération les plus répandues: les prix des combustibles, la demande de
chaleur et de froid, la complexité de la législation, l’absence de promotion et
les règles d’accès aux réseaux électriques. Parmi les autres entraves
importantes figuraient le risque économique, les incertitudes dues au système
d’échange de quotas d’émission, l’absence d'infrastructures (chaleur) et de
ressources financières, le manque de sensibilisation et le développement encore
insuffisant de certaines technologies. Dans leurs deuxièmes rapports d’avancement, la
plupart des États membres ont fourni des renseignements sur leurs régimes de
soutien à la cogénération, même si ces informations n’étaient pas légalement
obligatoires. Les tarifs de rachat, les suppléments de prix ou un prix d’achat
garanti pour la cogénération ont été les formes les plus fréquentes de soutien
au cours de la période de référence (jusqu’en 2010) dans dix-sept États
membres. Ces mécanismes de soutien des prix étaient associés à des aides en
capital dans quinze États membres. De nombreux États membres ont également eu
recours à des exonérations des taxes professionnelles et des taxes sur
l'énergie, ainsi qu'à des franchises fiscales accélérées. Certains États membres
ont combiné plusieurs mécanismes de soutien, tels que des certificats associés
à des régimes de quotas (quatre États membres). Le champ d’application, les
conditions et la durée des régimes d’aide nationaux ont été très variables. Les
régimes de soutien concernaient souvent un segment spécifique de la
cogénération sélectionné en fonction, par exemple, du carburant, tel que la
biomasse, ou de la capacité, par exemple, inférieure à 10 MW[21]. Les progrès réalisés dans l’accroissement de
la part de la cogénération à haut rendement sont restés limités depuis l’entrée
en vigueur de la directive sur la cogénération en 2004. La part de la
cogénération dans la production électrique brute de l’UE-27 est passée de 10,5 %
en 2004 à 11,2 % en 2011. Dans l'absolu, la production électrique issue de
la cogénération a augmenté de 38 TWh[22],
passant de 337 TWh en 2004 à 375 TWh en 2011. Sur la base des rapports nationaux communiqués
en application de l’article 10 de la directive sur la cogénération, qui
reflètent la situation jusqu’en 2010 et plus particulièrement à compter de 2008,
il apparaît que l’évolution globale de la production d’électricité par
cogénération à haut rendement est très variable d'un États membre à l'autre. Une légère baisse de la production totale par
cogénération, suivie par un rebond en 2010, a été enregistrée en 2009,
notamment dans le secteur industriel, probablement en raison de la récession
économique. De 2008 à 2009, la capacité électrique a augmenté, mais la
production d’électricité a diminué, ce qui indique une sous-utilisation des
capacités. La production de chaleur issue de la cogénération s'est stabilisée,
aucune baisse n'ayant été enregistrée, et d’une manière générale, on constate
une croissance régulière depuis 2004. Une légère augmentation est
essentiellement due à l’augmentation du chauffage urbain dans le secteur
résidentiel, commercial et des services. La part de la cogénération dans la production
de chaleur (thermique) va de plus de 30 % en Suède (40 %), en
Bulgarie (33 %), en République tchèque (33 %) et en Estonie (31 %)
jusqu'à moins de 1 % en Grèce, à Malte et à Chypre. L’utilisation du gaz
naturel comme combustible pour la cogénération a augmenté de façon constante
durant cette période (de 39 % à 48 %), tandis que le charbon et le lignite
ont accusé une tendance à la baisse (de 35 % à 21 %). La biomasse et
le biogaz montrent une tendance globale à la hausse (de 9 % en 2005 à 15 %
en 2010). La technologie la plus répandue reste la turbine d'extraction à
condensation de vapeur bien qu'elle subisse une tendance constante à la baisse
(de 40 % en 2005 à 36 % en 2010), alors que la part des turbines à
gaz à cycle combiné est en hausse (de 23 % en 2005 à 29 % en 2010).
Dans l’ensemble, alors que la part de la cogénération à haut rendement dans le
marché de l’électricité a augmenté, les progrès restent limités, n'atteignant
que 12 % de la part de production d’électricité, au lieu du potentiel
économique de 21 % retenu par les États membres dans leurs analyses du
potentiel national[23].
Conclusion Dans la pratique, la mise en œuvre de la
directive sur les services énergétiques a surtout débouché sur des mesures
ciblant la consommation finale d’énergie, par exemple, des programmes visant à
réaménager et à rénover les bâtiments. Les PAEE des États membres font état de
hauts niveaux d'économies d’énergie finale jusqu’en 2010, ce qui laisse penser
que l’objectif indicatif de 9 % pour 2016 sera aisément dépassé par la
plupart des États membres. C'est encourageant et montre que l’engagement des
États membres porte ses fruits en matière d’économies d’énergie. Les progrès
accomplis devraient être préservés en vue de réaliser l'objectif ambitieux de
l'UE pour 2020 de 20 % d'économies d'énergie, dont l'instrument principal
est la transposition et la mise en œuvre concrètes de la directive relative à
l'efficacité énergétique. Pour ce qui est de la directive sur la
cogénération, l’évolution globale de la production d’électricité par
cogénération à haut rendement se caractérise par une croissance modérée, avant
tout en raison de l’augmentation du chauffage urbain dans les secteurs
résidentiels, commerciaux et des services. Depuis 2004, la production de
chaleur par cogénération a enregistré une croissance soutenue. Il n'apparaît pas actuellement approprié de
proposer des mesures complémentaires ou d'apporter des modifications à la
directive sur les services énergétiques ou à la directive sur la cogénération.
En effet, ces deux directives seront abrogées et ont été remplacées par la
directive relative à l'efficacité énergétique, qui a intégré leurs dispositions
et renforcé les obligations imposées aux États membres. [1] JO L 114 du 27.4.2006, p. 64. [2] Bien que la Croatie ait présenté un PAEE en avril 2013,
elle n’était pas tenue de le faire en vertu de la directive sur les services
énergétiques, l’obligation étant antérieure à l’adhésion de la Croatie à l’UE. [3] JO L 52 du 21.2.2004, p. 50. [4] Directive 2012/27/UE relative à l’efficacité
énergétique, JO L 315 du 14.11.2012, p. 1 [5] L’annexe I de la directive précise que, pour calculer
leur objectif, les États membres se fondent sur la moyenne de leur consommation
énergétique intérieure finale annuelle pendant la période de cinq ans la plus
récente précédant la mise en œuvre de ladite directive. [6] Voir la section 3.2 du document SWD(2013) 541 final accompagnant
le rapport sur l'état d'avancement en matière
d'efficacité énergétique dans l'Union européenne [7] Voir le point 4 du document d'accompagnement SWD(2013) 541
final. [8] Il s'agit de certificats délivrés par des organismes de
certification indépendants confirmant les affirmations des acteurs du marché
concernant des économies d'énergie consécutives à la mise en œuvre de mesures
visant à améliorer l'efficacité énergétique [article 3, point s), de la
directive sur les services énergétiques]. [9] Voir le point 4.9 du document d'accompagnement SWD(2013)
541 final. [10] Les chiffres de la Bulgarie pour 2016 correspondent aux
totaux ascendants des économies figurant dans le PAEE. [11] Les chiffres de Chypre, de l’Irlande et des Pays-Bas sont
exprimés en équivalent primaire. La directive sur les services énergétiques ne
définissant pas expressément les économies d'énergie «primaire» ou «finale»,
les États membres ont présenté des chiffres se fondant sur leurs définitions. [12] La République tchèque ne fait pas clairement état de la
réalisation d'économies intermédiaires. Le chiffre de 2010 présenté ci-dessus
correspond à un tiers du chiffre prévu pour 2016. [13] Afin de tenir compte des incidences de la récession, la
Grèce a adapté le chiffre très élevé d'économies intermédiaires obtenu par des
méthodes descendantes afin de parvenir à une fourchette plus réaliste pour les
économies d'énergie réalisées. Les chiffres de 2010 indiqués ici correspondent
au bas de la fourchette. Il n'existe pas de prévision claire en matière
d'économies d'énergie pour 2016. La valeur indiquée suppose que l’objectif
indicatif de 9 % est atteint. [14] Aucune prévision d'économies n'a été fournie pour 2016
concernant la Roumanie. Le chiffre indiqué pour 2016 correspond à l'objectif
indicatif de 9 % de la directive sur les services énergétiques. [15] Le calcul utilisé pour l'Espagne en ce qui concerne
l'objectif de 9 % de la directive sur les services énergétiques ne ressort
pas clairement du PAEE. [16] Projet financé par l’UE sur les indicateurs d’efficacité
énergétique (http://www.odyssee-indicators.org/) qui utilise des méthodologies
descendantes similaires aux méthodologies employées dans les deuxièmes PAEE par
de nombreux États membres. [17] Le tableau est de nature descriptive et a pour but de
montrer que les États membres ont pris des mesures de types variés dans leurs
deuxièmes PAEE. Le nombre de croix n’est pas lié à l’exhaustivité ou à la
qualité des mesures figurant dans le deuxième PAEE. [18] Mesures distinctes pour les régions wallonne, flamande et
bruxelloise. [19] Mesure ou stratégie évoquée sans plus de détails. [20] Les mesures de la directive sur la cogénération décrites
dans le PAEE se concentrent principalement sur l’utilisation finale ou sur les
installations de microcogénération. [21] Mégawatts. [22] Térawattheures (TWh). [23] Annexe
X de l'analyse d'impact de la directive relative à l'efficacité
énergétique, [SEC(2011) 779 final]