RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS sur l’application de la directive 2009/33/CE relative à la promotion de véhicules de transport routier propres et économes en énergie /* COM/2013/0214 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU
CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS sur l’application de la directive 2009/33/CE relative à la
promotion de véhicules de transport routier propres et économes en énergie Introduction Le présent document constitue le
premier rapport sur l’application de la directive 2009/33/CE du 23 avril 2009
relative à la promotion de véhicules de transport routier propres et économes
en énergie[1]
(directive «véhicules propres»), conformément à l’article 10 de ladite
directive. La directive 2009/33/CE est entrée en vigueur il y a peu de
temps et sa mise en œuvre a pris beaucoup de retard dans une série d’États
membres. De plus, l’absence d’obligations de notification pour les États membres
et les incohérences relevées dans les données disponibles ont compliqué le
travail d’analyse. Le présent rapport ne peut donc fournir qu’une analyse
qualitative, établie principalement sur la base d’études de cas. Une étude
réalisée pour la Commission présente des informations détaillées[2]. La directive «véhicules propres» a pour objectif de stimuler
le marché des véhicules propres et économes en énergie et d’augmenter la
contribution du secteur des transports aux politiques menées par l’UE dans le
domaine de l’environnement, du climat et de l’énergie. La date limite de
transposition était le 4 décembre 2010. La directive s’applique aux véhicules achetés par les
pouvoirs adjudicateurs et les entités adjudicatrices au sens des directives sur
les marchés publics[3],
et par les opérateurs de services publics de transport au sens du règlement
relatif aux services publics de transport de voyageurs[4]. Elle exige la prise en compte des incidences
suivantes liées à l’utilisation des véhicules pendant toute leur durée de vie:
la consommation d’énergie, les émissions de dioxyde de carbone (CO2),
les émissions d’oxydes d’azote (NOx), les hydrocarbures autres que le méthane
(HCNM) et les particules (PM). La directive
«véhicules propres» introduit ainsi dans la législation sur les marchés
publics, pour la première fois, des obligations en matière de durabilité pour
l’ensemble de l’Union. La directive comporte deux options
pour tenir compte de l’incidence énergétique et de l’incidence
environnementale: la première consiste à fixer
des spécifications techniques relatives aux performances des véhicules en ce
qui concerne leurs incidences énergétique et environnementale; la seconde offre la possibilité d’utiliser ces
incidences comme critères d’attribution. La directive définit une méthode
de calcul des coûts liés à l’utilisation d’un véhicule pour toute sa durée de
vie qui correspondent à la consommation d’énergie, aux émissions de CO2
et aux émissions de polluants des véhicules. Cette traduction en valeur
monétaire permet d’internaliser les coûts externes des transports, un objectif
à long terme de la politique de l’UE. Cette approche avantage les véhicules
plus sobres et plus propres et accélère leur pénétration sur le marché, tant
pour les moteurs classiques à combustion interne que pour les véhicules
utilisant des carburants de substitution. 1. Mise
en œuvre de la directive «véhicules propres» dans les États membres Le délai
de transposition de la directive était fixé au 4 décembre 2010. Trois États
membres seulement se sont exécutés dans les délais, de sorte que la Commission
a dû engager des procédures d’infraction à l'encontre des États membres qui
n'avaient pas rempli l'obligation de transposition. à l’heure de la rédaction du présent rapport, les États
membres concernés ont effectué la transposition et toutes les procédures
d’infraction engagées ont été clôturées. Seul un État membre n’a pas encore
totalement transposé la directive dans son droit national, la Lettonie, et
termine de le faire. Le tableau 1 présente une vue d’ensemble de
l’avancement de la transposition. Tableau 1: Vue d’ensemble du
processus de transposition de la directive «véhicules propres» dans les États
membres || État membre || Transposition nationale || Action entreprise par la Commission Date fixée dans la directive: 4 décembre 2010 || République tchèque Danemark, Portugal || Septembre 2010 Décembre 2010 || s.o. 2011 || Lituanie Bulgarie, Chypre, Hongrie, Italie, Espagne Roumanie France, Allemagne, Pologne, Malte || Février 2011 Mars 2011 Avril 2011 Mai 2011 || 27.1.2011: Lettre de mise en demeure envoyée à 13 États membres de l’UE pour non-communication des mesures nationales (Belgique, Allemagne, Espagne, Finlande, France, Italie, Chypre, Lituanie, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Pologne et Roumanie) Grèce, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Slovaquie, Suède Royaume-Uni Belgique, Estonie || Juin 2011 Juillet 2011 Octobre 2011 || 16.6.2011: Avis motivé envoyé à 10 États membres de l’UE (Autriche, Bulgarie, Estonie, Grèce, Irlande, Luxembourg, Slovénie, Slovaquie, Suède et Royaume-Uni) 25.11.2011: Avis motivé envoyé à la Finlande pour absence de mesures concernant la province de Åland 2012 || Autriche Slovénie Finlande Lettonie || Février 2012 Mars 2012 Avril 2012 2013 (en prévision) || 22.3.2012: Décision de la Commission de traduire la Finlande devant la Cour de justice de l’UE (classée après notification de la transposition intégrale de la directive par la Finlande) Dans la plupart des cas, la
transposition a consisté à modifier les dispositions en vigueur en matière de
marchés publics, plutôt qu’à adopter de nouvelles dispositions législatives.
Plusieurs États membres ont également élaboré des documents d’orientation
concernant la mise en œuvre de la directive 2009/33/CE, ou prévoient de le
faire. Aucun État membre n’a signalé
d’exemption au titre de l’article 2 de la directive. Pour faciliter la mise en œuvre de
la directive «véhicules propres», la Commission a ouvert un portail Internet à
la date du 30 mars 2009, date de l’adoption de la directive par le Conseil des
ministres. Ce portail donne des explications supplémentaires sur la directive,
fournit une application permettant de calculer la valeur monétaire des coûts
liés à la consommation d’énergie et aux émissions de CO2 et de
polluants, et présente des informations sur les politiques et mesures en la
matière dans les États membres. Un portail «véhicules propres»[5]
plus élaboré a été ouvert par la suite, consacré à la transposition de la
directive 2009/33/CE et destiné à faciliter l’application de cette dernière. Ce
portail fournit les données disponibles permettant de calculer les coûts sur
toute la durée de vie pour tous les véhicules sur le marché. Il facilite la
passation conjointe de marchés en vue d’aider les achats groupés de véhicules,
afin de réaliser des économies d’échelle grâce à des volumes plus importants.
Le portail comporte aussi des informations sur la législation relative aux
marchés publics et sur les programmes spécifiques et les mesures d’incitation
encourageant l’acquisition et l’utilisation de véhicules propres et économes en
énergie, à l’échelle de l’UE et dans les différents États membres, aux niveaux
national, régional et local. 2. Mesures
d’encouragement prises par les États membres De nombreux États membres ont mis
en œuvre des mesures supplémentaires visant à encourager le développement d’un
marché pour les véhicules propres et économes en énergie au cours des dernières
années, poursuivant les mêmes objectifs que la directive «véhicules propres».
Il s’agit notamment de mesures d’incitation et de soutien en faveur des
véhicules propres de la part des autorités publiques, de mesures encourageant
indirectement l’achat et l’utilisation de véhicules propres et économes en
énergie (telles que des restrictions d’accès de nature sélective et une gestion
de la demande locale opérant une différenciation selon des critères
environnementaux) et de mesures relatives à la taxation des véhicules. Lorsqu’il existe des restrictions
d’accès, les véhicules doivent généralement respecter une norme ou un niveau
d’émissions imposé, ou d’autres critères permettant d’entrer sur le marché.
Ainsi, tout en ayant pour but d’améliorer les conditions environnementales dans
une zone locale, les mesures peuvent entraîner des avantages plus étendus si
elles ont pour effet de favoriser l’essor des véhicules propres et économes en
énergie. Des projets de démonstration, tels que ceux soutenus dans le
cadre de l’initiative CIVITAS, sont susceptibles de promouvoir les meilleures
pratiques et de renforcer l’intérêt pour les véhicules propres et économes en énergie
dans le secteur public, surtout s’il en découle un profit. La mise à disposition
d’infrastructures adéquates de ravitaillement/rechargement est d’une importance
fondamentale pour accroître l’achat et l’utilisation de véhicules propres et
économes en énergie s’appuyant sur des technologies et carburants de
substitution. Si les consommateurs n’ont pas suffisamment confiance dans la
disponibilité de carburants de substitution, ils risquent de se détourner de ce
type de véhicules. La Commission souligne l'importance de cet aspect dans sa
proposition de directive sur le déploiement d’une infrastructure pour
carburants de substitution[6]. La fourniture d’infrastructures de
ravitaillement/rechargement est très variable entre et dans les États membres.
Il conviendrait de l’harmoniser davantage pour tirer pleinement profit du
marché intérieur afin de faire adopter plus largement les véhicules propres et
économes en énergie qui utilisent des carburants de substitution, comme
l’indique la communication de la Commission intitulée «Énergie propre et
transports: la stratégie européenne en matière de carburants de substitution»[7]. 3. Application
des options prévues dans la directive «véhicules propres» Lors de la
transposition dans leur droit national, la majorité des États membres ont
retenu l’ensemble des différentes options prévues à l’article 5,
paragraphe 3, de la directive «véhicules propres». Cela permet aux autorités
publiques d’intégrer les incidences énergétique et environnementale des
véhicules dans les procédures de passation de marchés, soit en fixant des
spécifications techniques soit en intégrant les incidences en tant que critères
d’attribution. Dans ce dernier cas, ces incidences peuvent également être
traduites en valeur monétaire. Les états membres qui ont retenu toutes les options prévues à
l’article 5, paragraphe 3, de la directive «véhicules propres» ont avancé
les raisons principales suivantes: permettre une plus grande flexibilité pour
le pouvoir adjudicateur, donner au pouvoir adjudicateur la possibilité
d’utiliser les options les mieux adaptées à ses besoins en matière de passation
de marchés, et permettre les options les plus appropriées en fonction des
spécificités locales. Trois pays ont limité ces options pour des raisons de
simplicité ou de cohérence avec le cadre national en vigueur: la Slovénie
autorise uniquement l’utilisation des incidences énergétique et
environnementale comme critères d’attribution, la Suède exclut ladite
utilisation et la République tchèque exclut l’option de traduction en valeur
monétaire. Le tableau 2 présente une vue d’ensemble de l’application de la
directive. Tableau
2: Application de l’article 5, paragraphe 3, dans les États membres de
l’UE Actions entreprises par les États membres concernant l’article 5, paragraphe 3 || États membres Permettre l’ensemble des options || 24 États membres: Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, France, Finlande, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, la Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Espagne, Royaume-Uni Permettre uniquement l’option 1 (c’est-à-dire la fixation de spécifications techniques relatives à la performance énergétique et environnementale des véhicules) || - Permettre uniquement l’option 2a (c’est-à-dire l’utilisation des incidences énergétique et environnementale comme critères d’attribution) || Slovénie Permettre uniquement l’option 2b (c’est-à-dire la traduction en valeur monétaire des incidences énergétique et environnementale) || - Options 1 et 2a || République tchèque Options 1 et 2b || Suède Au niveau national, l’Allemagne a fourni diverses
indications concernant les options les plus utilisées par les pouvoirs
adjudicateurs (la transposition de la législation en Allemagne permet
actuellement toutes les options prévues). L’option 1 s’avère la plus
souvent choisie, suivie de l’option 2a, tandis que l’option 2b a probablement
été la moins utilisée, en raison principalement de difficultés rencontrées pour
l’appliquer. Des contacts dans la ville de Hambourg confirment ce point
de vue et disent n’avoir utilisé que l’option 1 jusqu’ici, du fait
principalement qu’elle est facile à appliquer. À Copenhague, les
autorités responsables des transports publics ont utilisé toutes les options et
se sont chaque fois déclarées satisfaites. Bologne a utilisé les options
2a et 2b, mais l’on ne sait pas encore si elles ont donné satisfaction ou non.
La Slovénie a utilisé la méthode de calcul des coûts liés à l’utilisation d’un
véhicule pendant toute sa durée de vie, bien que les informations relatives aux
émissions aient été jugées insuffisantes. Les représentants de Copenhague, de
Bologne et de la Slovénie doivent encore se forger une opinion sur la nécessité
de maintenir ou de modifier les options. La ville de Gand utilise
à la fois l’option des spécifications techniques et l’option des critères
d’attribution (c’est-à-dire les options 1 et 2a). Pour la première, il faut
uniquement préciser la technologie requise sur les véhicules à acheter (d’après
une analyse des véhicules sur le marché), tandis que pour la seconde, les
véhicules doivent démontrer une performance environnementale minimale. À Stockholm,
la directive 2009/33/CE permet de poursuivre l’approche déjà utilisée
antérieurement dans la ville, qui définit effectivement des spécifications
techniques: il est uniquement possible d’acquérir des véhicules conformes à la
définition nationale d’un véhicule propre. Les représentants de Gand ont estimé
que des orientations supplémentaires seraient les bienvenues concernant
l’utilisation des incidences énergétique et environnementale comme exigences
techniques, tandis que les représentants de Stockholm ont jugé nécessaire de
rééquilibrer les facteurs employés pour établir la valeur monétaire des
incidences. Londres, Vienne et les opérateurs de transports
publics roumains précisent tous les normes environnementales auxquelles
doivent satisfaire les véhicules à acheter, tandis que la ville de Barcelone
estime les coûts du véhicule durant tout son cycle de vie parallèlement à
d’autres facteurs. La majorité des États membres étaient d’avis que toutes les
options devraient être conservées, n’ayant qu’une expérience limitée de la
directive depuis sa transposition et compte tenu en particulier du manque
d’évaluations réalisées à ce jour pour déterminer l’impact de la directive,
notamment sur le développement du marché des véhicules propres et économes en
énergie. Plusieurs États membres ont également souligné que les systèmes
nationaux diffèrent dans toute l’UE, de sorte qu’il est important de maintenir
le choix entre les options afin de ne pas désavantager certains États membres. Pour ce qui est de la nécessité éventuelle de modifier l’une
ou l’autre option, les États membres considèrent une fois encore que leur
expérience limitée de la directive 2009/33/CE les empêche de suggérer des
améliorations à ce stade. Il faudra pour cela davantage d’expérience et
d’analyses des impacts de la directive. Quelques rares États membres ont
établi des orientations spécifiques concernant l’application des différentes
options de la directive 2009/33/CE et la pondération relative à donner à ses
dispositions, par exemple les Pays-Bas, la Lettonie, le Danemark, la France et
le Royaume-Uni. 4. Impact
de la directive «véhicules propres» L’analyse d’impact de la directive
2009/33/CE s’est avérée très difficile vu l’absence d’obligations de
notification pour les États membres, et encore aggravée par l’absence de
données complètes tant de la part d’acheteurs que du côté des constructeurs. On
n’a trouvé aucun ensemble cohérent de données sur les performances en matière
d’efficacité énergétique, d’émissions de CO2 et d’émissions de
polluants des véhicules achetés en vertu des dispositions de la directive. Vu la mise en œuvre très tardive
de la directive 2009/33/CE dans une série d’États membres, bien après la date
de transposition prévue initialement, il est aussi trop tôt pour pouvoir
escompter un impact majeur de cette législation. Il n’existe que quelques rares
analyses de l’impact attendu de la directive. Très peu d’États membres ont
effectué une estimation de l’impact potentiel des options visées à l’article 5,
paragraphe 3. Le Royaume-Uni a effectué une analyse d’impact de la
législation de transposition, mais cette analyse porte sur la totalité de la
directive et non sur les options spécifiques. Il en ressort que la mise en
œuvre de la directive au Royaume-Uni entraînerait des avantages économiques
s’élevant à 27 millions d’EUR. Toutefois, le retard pris dans la
transposition et l’absence de données concernant l’après-mise en œuvre rendent
encore impossible toute évaluation concluante des impacts réels après la
transposition. Plusieurs États membres imposaient déjà des exigences de
marchés publics écologiques pour l’acquisition de véhicules, avant
l’introduction de la directive 2009/33/CE, de sorte que la directive a eu un
impact minime. Il est néanmoins probable que la formalisation des critères pour
la passation des marchés sera utile aux organismes publics, ainsi qu’aux États
membres qui n’avaient pas de critères auparavant. De nombreuses villes européennes
ont établi des politiques favorisant l’acquisition de véhicules plus propres et
plus sobres. Ces politiques ont contribué à la réduction des émissions
produites par les parcs de véhicules publics dans ces villes et faisaient
souvent suite à la nécessité de respecter les normes de qualité de l’air de
l’UE. Une fois la directive «véhicules propres» en place, un nombre plus élevé
de villes devraient recourir aux options qu’elle offre pour assainir leur
flotte de véhicules. Les constructeurs ont indiqué que
les autorités publiques ont été plus nombreuses à évaluer les coûts et
incidences des véhicules sur toute leur durée de vie, au lieu de se cantonner à
examiner uniquement les coûts d’achat. À cet égard, la directive 2009/33/CE
semble entraîner un changement d’attitude, qui pourrait influencer davantage
les décisions de passation de marchés des pouvoirs publics et des opérateurs de
transports publics à plus long terme. En ce qui concerne toutefois les impacts au sens large, il a
été estimé qu’il serait extrêmement difficile d’évaluer l’impact de la
directive 2009/33/CE car d’autres mesures devraient aussi produire des effets
similaires. Le marché des véhicules à faibles émissions est certes en
expansion, mais ce progrès peut difficilement être attribué à la mise en œuvre
de la directive et est plus vraisemblablement imputable à d’autres facteurs
(notamment l’évolution technologique, les autres législations de l’UE, les
politiques nationales en matière de taxation des véhicules, les conditions de
marché, les systèmes d’incitation mis en place par les gouvernements, etc.). De nombreux états
membres ont signalé que la passation de marchés publics dans le secteur
automobile (et dans d’autres secteurs) a tourné au ralenti au cours de ces
dernières années, car vu la récession mondiale, ils disposent pour la plupart
de ressources financières minimes pour renouveler les parcs automobiles ou les
contrats de services. Un État membre constate que le niveau élevé des prix du
pétrole et de l’énergie pourrait aussi influencer les décisions d’achat des
autorités publiques et des parties prenantes du secteur privé. On estime que ce
type de considérations pourrait généralement entrer en jeu. Dans certains cas,
les coûts totaux de propriété jouent un rôle important dans les décisions
d’achat (en particulier pour les véhicules utilitaires lourds et les parcs
automobiles), ce qui pourrait en partie pousser les constructeurs à élargir
leur gamme et leur offre de véhicules propres. L’absence de procédures communes
pour mesurer les émissions de CO2 des véhicules lourds a empêché
d’appliquer la directive 2009/33/CE à ces types de véhicules. Une méthode de
calcul spécifique a donc été mise à disposition sur le portail «Véhicules
propres». De plus, l’Association internationale des transports publics (UITP)
et l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) ont collaboré
pour définir comment les opérateurs et les acheteurs pouvaient appliquer les
dispositions de la directive dans les appels d’offres portant sur des autobus.
Une collaboration analogue pourrait être entreprise pour d’autres types de
véhicules utilitaires lourds. À partir de 2013, tous les moteurs
de véhicules utilitaires lourds seront soumis à l’essai WHTC pour poids lourds
défini sous les auspices de la CEE-ONU («Worldwide Harmonized Heavy-Duty
Transient Cycle»: essai en cycle transitoire pour poids lourds harmonisé au
niveau mondial). Comme l’indique le rapport final[8]
du groupe de travail concerné, les travaux de recherche initialement menés
avaient pour objectif de développer un cycle d’essai des moteurs, harmonisé au
niveau mondial, destiné à mesurer les émissions de gaz d’échappement. Cet outil
sera utilisé pour mesurer les émissions de polluants atmosphériques, les
émissions de CO2 et la consommation de carburant. Ces mesures
permettront d’appliquer plus largement l’option de traduction en valeur
monétaire prévue par la directive «véhicules propres». Rien n’indique jusqu’ici qu’il y
ait une sélection des technologies, ce qui confirme que la directive est
totalement neutre sur le plan technologique. 5. Reproduction
de l’approche de la directive «véhicules propres» La directive «véhicules propres»
reflète la tendance progressive de la politique de l’UE à intégrer les
exigences environnementales de l’UE de manière plus volontariste et cohérente
dans la législation européenne sur les marchés publics et les produits. Des
approches similaires à celle de la directive «véhicules propres» sont adoptées
depuis plusieurs années dans certains autres secteurs, comme les bâtiments, les
appareils électriques ou les équipements de bureau, de manière à intégrer les
incidences sur les ressources et sur l’environnement liées à leur utilisation
pendant toute leur durée de vie. Ces initiatives, couplées à la mise au point
de véhicules de plus en plus propres et économes en énergie, joueront un grand
rôle dans la réalisation de l’objectif européen fixé pour 2020 d’améliorer de
20 % le rendement énergétique de l’UE. La législation
sur la passation de marchés évolue vers une approche fondée sur le rapport
coût-efficacité, telle que le calcul du coût du cycle de vie. Cette évolution a
été généralisée dans la proposition de révision des directives en vigueur sur
la passation des marchés publics, présentée le 20 décembre 2011 par la
Commission[9],
notamment à l’article 66 sur les critères d’attribution des marchés et à
l’article 67 sur le calcul du coût du cycle de vie. Grâce aux modifications
proposées dans le cadre révisé, les critères environnementaux devraient être
pris en compte de manière plus homogène dans les décisions de passation de
marchés publics dans l’UE. Si rien ne
prouve que la directive 2009/33/CE influence directement l’attitude du secteur
privé concernant l’acquisition de véhicules propres et économes en énergie, on
constate néanmoins que ce secteur achète davantage de véhicules sobres. Il
convient cependant de noter que l’achat de véhicules économes en énergie par le
secteur privé ne constitue qu’un élément de la gestion du parc automobile. L’achat
de ce type de véhicules peut entraîner une réduction des coûts liés à la
gestion du parc, notamment lorsque leurs coûts sur toute la durée de vie sont
inférieurs à ceux des véhicules classiques. Mais la gestion des flottes de
véhicules sobres comprend aussi d'autres éléments: maximiser les chargements,
réduire la circulation à vide et favoriser la conduite écologique. Par
conséquent, nombre de sociétés possédant des parcs automobiles importants, par
exemple des entreprises de messagerie comme DHL, TNT et UPS, gèrent leurs
flottes de manière à réduire la consommation d’énergie et donc les émissions.
Pour ces entreprises, gérer leur parc automobile dans ce sens est à la fois
adéquat du point de vue économique et conforme aux préoccupations environnementales
plus larges, notamment celles de leurs clients. Il existe divers exemples de
bonnes pratiques au niveau mondial en ce qui concerne la gestion des parcs de
véhicules propres. En Finlande, les approches décrites dans la directive
2009/33/CE ont été adoptées dans le secteur privé. Dans ce pays où près d’un
cinquième des voitures neuves sont des voitures de sociétés, les conseils sur
la passation de marchés formulés dans le cadre de la mise en œuvre de la
directive «véhicules propres» ont également été diffusés aux gros acheteurs
privés, tels que les acheteurs de véhicules de sociétés. 6. Conclusions La
transposition tardive de la directive «véhicules propres» dans la plupart des
États membres limite l’expérience que l’on peut tirer à ce jour de la directive
et complique donc l’évaluation de son impact dans le cadre du présent rapport
de suivi. Cette situation est encore aggravée par le fait qu’il n’existe pas
d’obligations de notification pour les États membres. Il s’avère
nécessaire de fournir des orientations supplémentaires concernant l’application
des différentes options prévues par la directive afin de prendre en compte la
consommation d’énergie et les émissions de CO2 et de polluants lors
de l’achat de véhicules. Il est nécessaire également de soutenir l’approche
encore nouvelle consistant à traduire les incidences en valeur monétaire. Les
États membres devraient fournir ces orientations, en accordant une attention
particulière aux dispositions pertinentes de leur législation nationale. Il
conviendrait aussi de prendre en compte des actions de formation spécifiques
pour le personnel responsable de la mise en œuvre de la législation nationale
pertinente. Le portail
«Véhicules propres» est jugé utile pour aider les autorités publiques à passer
des marchés de véhicules propres et économes en énergie, et concernant la
prévalence de l’expérience acquise dans le cadre de la directive. La Commission
adaptera ce portail de manière à répondre aux attentes exprimées par les
acheteurs publics et privés. On améliorera la fonctionnalité favorisant la
passation conjointe de marchés de véhicules propres et économes en énergie, en
facilitant notamment les contacts étroits entre autorités nationales et
régionales concernées dans l’UE 27 et au-delà. Cette mesure
devrait aider à édifier plus rapidement un pouvoir de marché pour les véhicules
propres et économes en énergie, afin que le secteur puisse bénéficier
d’économies d’échelle et offrir des produits plus compétitifs. On pourrait
aussi renforcer l’impact de la directive 2009/33/CE en accordant une plus
grande attention aux clients privés, conformément à l’objectif initial
consistant à s’adresser d’abord directement au secteur public, puis à s’étendre
aux marchés professionnels et privés. Diverses
parties prenantes, telles que les associations professionnelles de l’UE,
pourraient formuler des orientations à l’intention de leurs membres respectifs
afin de les sensibiliser davantage à la directive, comme l’a fait l’Union
internationale des transports publics (UITP). En
décembre 2012, la Commission a lancé un Observatoire européen de
l’électromobilité[10]
(OEE) chargé d’harmoniser la collecte et la diffusion de données statistiques
essentielles sur l’électromobilité (véhicules électriques à batterie et
véhicules électriques à pile à combustible) par les autorités régionales et
locales. L’OEE devrait devenir la
principale plateforme d’information des régions européennes sur
l’électromobilité. Il devrait également
fournir des informations sur la manière dont les marchés publics au niveau
local influencent le développement du marché des véhicules électriques ou des
véhicules électriques à pile à combustible en Europe. Lors de la
prochaine révision de la directive «véhicules propres» prévue en 2014, la
Commission entend évaluer soigneusement la valeur ajoutée de la directive. Dans
ce contexte, elle pourrait envisager la possibilité de la rationaliser afin
d’en simplifier l’application. Il serait possible, pour ce faire, de
restreindre les choix au niveau des États membres en se concentrant par exemple
sur l’approche la plus simple pour les calculs à effectuer. Cela permettrait
d’éviter une fragmentation éventuelle du marché intérieur en raison de choix
technologiques différents, et offrirait de meilleures conditions pour réaliser
des économies d’échelle dans les technologies en matière de véhicules innovants
grâce au regroupement de la demande sur le marché intérieur. Les États membres
pourraient également se voir imposer des obligations précises en matière de
notification. [1] Directive
2009/33/CE du Parlement européen et du Conseil du 23
avril 2009 relative à la promotion de véhicules de transport routier propres et
économes en énergie, JO L 120 du 15.5.2009, p. 5
(http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:120:0005:0012:fr:pdf) [2] http://ec.europa.eu/transport/urban/vehicles/directive/directive_en.htm. [3] Directive
2004/17/CE du Parlement européen et du Conseil portant coordination des
procédures de passation des marchés dans les secteurs de l'eau, de l'énergie,
des transports et des services postaux; directive
2004/18/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 relative à la
coordination des procédures de passation des marchés publics de travaux, de
fournitures et de services. [4] Règlement (CE)
n° 1370/2007 du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2007 relatif aux
services publics de transport de voyageurs par chemin de fer et par route (JO
L 315 du 3.12.2007, p. 1). [5] http://www.cleanvehicle.eu/. [6] COM(2013) 18 final. [7] COM(2013) 17 final. [8] http://www.unece.org/fileadmin/DAM/trans/doc/2001/wp29grpe/TRANS-WP29-GRPE-42-inf02.pdf. [9] COM(2011)
896. [10] http://www.hyer.eu/publications/newsletters/hyer-update-december-2012/hyer-signs-european-electromobility-observatory-contract.