15.12.2012 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 388/208 |
RAPPORT
sur les comptes annuels de l'Agence du GNSS européen relatifs à l'exercice 2011 accompagné des réponses de l'Agence
2012/C 388/35
INTRODUCTION
1. |
L’Agence du GNSS (Global Navigation Satellite System - système de radionavigation par satellite) européen (ci-après «l'Agence»), sise à Bruxelles, a été instituée en vertu du règlement (UE) no 912/2010 du Parlement européen et du Conseil (1), abrogeant le règlement (CE) no 1321/2004 du Conseil (2) et modifiant le règlement (CE) no 683/2008 (3), afin de gérer les intérêts publics relatifs aux programmes européens GNSS et d'en être l'agence de régulation pendant les phases de déploiement et d'exploitation du programme Galileo. Avec l’adoption du règlement (CE) no 683/2008 du Parlement européen et du Conseil, les responsabilités de l’Agence ont été restreintes au contrôle de la sécurité des systèmes Galileo et à la préparation de leur commercialisation (4). Conformément à la décision 2010/803/UE prise d’un commun accord entre les représentants des gouvernements des États membres (5), le siège de l’Agence sera transféré à Prague à partir du 1er septembre 2012. |
INFORMATIONS À L'APPUI DE LA DÉCLARATION D'ASSURANCE
2. |
L’approche d’audit choisie par la Cour repose sur des procédures d’audit analytiques, des tests directs des opérations et une évaluation des contrôles clés des systèmes de contrôle et de surveillance de l’Agence. À cela s'ajoutent des éléments probants obtenus grâce aux travaux d'autres auditeurs (le cas échéant), ainsi qu’une analyse des prises de position de la direction. |
DÉCLARATION D'ASSURANCE
3. |
Conformément aux dispositions de l'article 287 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, la Cour a contrôlé les comptes annuels (6) de l’Agence, constitués des «états financiers» (7) et des «états sur l’exécution du budget» (8) pour l’exercice clos le 31 décembre 2011, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes. |
Responsabilité de la direction
4. |
En tant qu’ordonnateur, le directeur exécute le budget en recettes et en dépenses conformément à la réglementation financière de l’Agence, sous sa propre responsabilité et dans la limite des crédits alloués (9). Il est chargé de mettre en place (10) la structure organisationnelle ainsi que les systèmes et procédures de gestion et de contrôle interne appropriés pour établir des comptes définitifs (11) exempts d’inexactitudes significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur, et pour garantir la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes. |
Responsabilité de l'auditeur
5. |
La responsabilité de la Cour consiste à fournir au Parlement européen et au Conseil (12), sur la base de son audit, une déclaration d'assurance concernant la fiabilité des comptes annuels de l’Agence, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. |
6. |
La Cour a conduit son audit conformément aux normes internationales d’audit et aux codes de déontologie de l'IFAC, ainsi qu’aux normes internationales des institutions supérieures de contrôle, établies par l’Intosai. En vertu de ces normes, la Cour est tenue de programmer et d'effectuer ses travaux d'audit de manière à pouvoir déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes annuels de l’Agence sont exempts d'inexactitudes significatives et si les opérations sous-jacentes à ces comptes sont légales et régulières. |
7. |
Un audit comprend la mise en œuvre de procédures en vue d’obtenir des éléments probants relatifs aux montants et aux informations qui figurent dans les comptes, ainsi qu’à la légalité et à la régularité des opérations qui leur sont sous-jacentes. Le choix des procédures s’appuie sur le jugement de l’auditeur, qui se fonde entre autres sur une appréciation du risque que des inexactitudes significatives affectent les comptes et, s'agissant des opérations sous-jacentes, du risque de non-respect, dans une mesure significative, des obligations prévues par le cadre juridique de l’Union européenne, que cela soit dû à des fraudes ou à des erreurs. Lorsqu’il apprécie ces risques, l’auditeur examine le système de contrôle interne utilisé pour élaborer les comptes et assurer la fidélité de leur présentation, ainsi que les systèmes de contrôle et de surveillance visant à assurer la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes, afin de concevoir des procédures d'audit adaptées aux circonstances. Un audit comporte également l'appréciation de l’adéquation des politiques comptables appliquées et de la vraisemblance des estimations comptables, ainsi que l’évaluation de la présentation générale des comptes. |
8. |
La Cour estime que les informations probantes obtenues sont suffisantes et adéquates pour étayer les opinions ci-après. |
Opinion sur la fiabilité des comptes
9. |
La Cour estime que les comptes annuels de l’Agence (13) présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de celle-ci au 31 décembre 2011, ainsi que les résultats de ses opérations et les flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux dispositions de son règlement financier et aux règles comptables adoptées par le comptable de la Commission (14). |
Opinion sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes
10. |
La Cour estime que les opérations sous-jacentes aux comptes annuels de l’Agence relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2011 sont légales et régulières dans tous leurs aspects significatifs. |
11. |
Les commentaires ci-après ne remettent pas en cause les opinions de la Cour. |
COMMENTAIRE SUR LES CONTRÔLES CLÉS DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE ET DE SURVEILLANCE DE L’AGENCE
12. |
Les audits ex post effectués par un cabinet d’audit externe pour le compte de l’Agence en ce qui concerne les subventions versées au titre du sixième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique (6e PC) (15) ont souvent remis en question les déclarations de coûts soumises par les bénéficiaires. Fin 2011, les montants litigieux étaient estimés à 1,7 million d’euros, soit 5 % des subventions contrôlées. |
13. |
En 2011, l’Agence a versé des subventions au titre du septième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique (7e PC) pour un montant total de 5,8 millions d’euros. Lorsqu’elle vérifie les dépenses déclarées par les bénéficiaires (à savoir des entités publiques et privées menant des activités de recherche), l’Agence, bien qu’elle effectue des contrôles de vraisemblance, n’exige généralement pas de pièces justificatives qui permettraient de limiter le risque de non-détection des dépenses inéligibles. |
14. |
En 2011, des paiements s’élevant à 4,8 millions d’euros au total (soit 22 % des montants versés au cours de l’exercice) ont été effectués après expiration des délais visés dans le règlement financier (16). |
AUTRES OBSERVATIONS
15. |
La Cour avait assorti d’une réserve son opinion sur la fiabilité des comptes 2010 de l’Agence en raison du traitement comptable incorrect des immobilisations corporelles liées au programme Galileo (17). Or ces éléments d’actif ont été incorporés à deux satellites qui ont été lancés en octobre 2011. Le 27 septembre 2012, la direction générale des entreprises et de l’industrie a confirmé à la Cour que ces éléments d’actif relèvent à présent de la Commission et que, conformément aux normes comptables internationales (18), ils ne seront pas comptabilisés dans les comptes de l’Agence. La Cour estime qu’il n’y a plus d’élément justifiant une opinion avec réserve sur cette base pour 2011. |
16. |
Comme cela a été indiqué dans le rapport relatif à l’exercice précédent, s’agissant des procédures de sélection du personnel contrôlées, les notes minimales que les candidats devaient obtenir pour être convoqués aux épreuves écrites puis à un entretien, ou figurer sur la liste des lauréats, n'ont pas été fixées. Ces pratiques compromettent la transparence des procédures de recrutement. |
Le présent rapport a été adopté par la Chambre IV, présidée par M. Louis GALEA, membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 16 octobre 2012.
Par la Cour des comptes
Vítor Manuel da SILVA CALDEIRA
Président
(1) JO L 276 du 20.10.2010, p. 11.
(2) JO L 246 du 20.7.2004, p. 1.
(3) JO L 196 du 24.7.2008, p. 1.
(4) L'annexe présente, de manière synthétique et à titre d’information, les compétences et activités de l'Agence.
(5) JO L 342 du 28.12.2010, p. 15.
(6) Ces comptes sont accompagnés d’un rapport sur la gestion budgétaire et financière au cours de l’exercice. Ce rapport fournit de plus amples informations en la matière.
(7) Les états financiers comprennent le bilan et le compte de résultat économique, le tableau des flux de trésorerie, l’état de variation de l’actif net, ainsi qu’une synthèse des principales politiques comptables et d’autres notes explicatives.
(8) Les états sur l’exécution du budget comprennent le compte de résultat de l’exécution budgétaire et son annexe.
(9) Article 33 du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002 de la Commission (JO L 357 du 31.12.2002, p. 72).
(10) Article 38 du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002.
(11) Les règles en matière de reddition des comptes et de tenue de la comptabilité par les agences sont fixées aux chapitres 1 et 2 du titre VII du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002, modifié en dernier lieu par le règlement (CE, Euratom) no 652/2008 (JO L 181 du 10.7.2008, p. 23), et sont reprises telles quelles dans le règlement financier de l’Agence.
(12) Article 185, paragraphe 2, du règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (JO L 248 du 16.9.2002, p. 1).
(13) Les comptes annuels définitifs ont été établis le 15 juin 2012 et reçus par la Cour le 29 juin 2012. Les comptes annuels définitifs, consolidés avec ceux de la Commission, sont publiés au Journal officiel de l’Union européenne au 15 novembre suivant l’exercice clos. Ils peuvent être consultés sur les sites Web http://eca.europa.eu ou http://gsa.europa.eu/.
(14) Les règles comptables adoptées par le comptable de la Commission sont fondées sur les normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), publiées par la Fédération internationale des experts-comptables, ou, à défaut, sur les normes comptables internationales (IAS)/normes internationales d'information financière (IFRS) publiées par l'International Accounting Standards Board (IASB).
(15) Les subventions contrôlées représentent 50 % de l’ensemble des subventions du 6e PC octroyées dans le cadre des deuxième et troisième appels (65,3 millions d’euros).
(16) Les retards étaient de neuf jours en moyenne.
(17) Règlement (CE) no 683/2008 relatif à la poursuite de la mise en œuvre des programmes européens de radionavigation par satellite (EGNOS et Galileo).
(18) Règle comptable IPSAS no 1.
ANNEXE
Agence du GNSS européen (Bruxelles)
Compétences et activités
Domaines de compétence de l’Union selon le traité |
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Compétences de l'Agence [règlement (UE) no 912/2010 du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010] |
Objectifs
Tâches
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Gouvernance |
Conseil d'administration Composition:
Tâches:
Directeur exécutif Nommé par le conseil d'administration. Conseil d’homologation de sécurité Composition:
Tâches: Agir en tant qu’autorité d’homologation de sécurité. Contrôle externe Cour des comptes. Autorité de décharge Parlement, sur recommandation du Conseil. |
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Moyens mis à la disposition de l'Agence en 2011 (2010) |
Budget définitif 38,7 (15,9) millions d’euros se composant d'une participation de l'UE de 8,2 (8,7) millions d’euros (subvention de fonctionnement versée par la Commission) et de fonds opérationnels versés par la Commission s'élevant à 30,5 (7,2) millions d’euros. Effectifs au 31 décembre 2011 Emplois autorisés: 29 (28) Emplois pourvus: 28 (26) Autres emplois: 14 (14) Total: 42 (40) agents, dont assumant des tâches:
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Produits et services fournis en 2011 |
Programmes Soutien à la Commission européenne pour la mise en œuvre des programmes EGNOS et Galileo Sécurité des systèmes Sécurité des systèmes Galileo et EGNOS (homologation en matière de sécurité pour le système Galileo, comité de sûreté et de sécurité du système (System Safety and Security Committee – 3SC), exigences en matière de sécurité GNSS, sécurité du système EGNOS) Service public réglementé (Public Regulated Service - PRS) (préparation du segment utilisateurs du PRS) Centre de surveillance de la sécurité du système Galileo – CSSG Régime de contrôle de la technologie GNSS Développement des marchés Entrée sur le marché d'EGNOS (aviation, agriculture, routes, service d’accès aux données EGNOS (EDAS) et suivi de l’évolution du marché) Activités internationales (Amérique latine, Israël, Chine et Afrique) Informations et actions d’information (portail d’informations d’EGNOS) Recherche et développement Gestion de projets relevant des 6e et 7e programmes-cadres pour la recherche (premier, deuxième et troisième appels) Mise en œuvre/actualisation d’un outil de gestion et de diffusion des connaissances en ligne |
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Source: Informations transmises par l'Agence. |
RÉPONSES DE L’AGENCE
13. |
Les conventions de subventions gérées par l’Agence du GNSS européen dans le cadre du 6e PC ont été héritées du prédécesseur de l’Agence du GNSS européen, l’entreprise commune Galileo. L’entreprise commune Galileo et l’Agence spatiale européenne (ESA) avaient établi leurs propres règles concernant le 6e PC, différant légèrement de celles de la Commission européenne. Les audits ex post relevant du 6e PC ont pris fin en 2012. Dans leurs conclusions finales, les auditeurs ont constaté, parmi les échantillons contrôlés, une surdéclaration des coûts de 455 836,66 EUR, soit 1,4 % des subventions contrôlées. L’Agence du GNSS européen envisage de recouvrer la majeure partie des montants jugés incorrects par nos auditeurs externes, dans l’attente d’un accord avec la Commission européenne. |
14. |
L’analyse des coûts de l’Agence du GNSS européen repose sur: la proposition du projet, les produits livrables au cours du cycle de vie du projet (rapports trimestriels), les produits livrables finaux et les coûts exposés. Il convient de remarquer que les propositions incluent un programme de travail détaillé comprenant différentes activités nécessaires pour atteindre les objectifs du projet. Sur la base des ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme de travail, les bénéficiaires établissent un budget relatif au projet. Ces propositions sont évaluées et les subventions sont octroyées par des experts dans les locaux de la Commission. À l’avenir, l’Agence du GNSS européen entend instaurer des contrôles permettant une vérification effective des coûts afférents au projet. |
15. |
En 2011, l’Agence a traité 1 195 demandes de paiement, dont 140 (11,72 %) avec du retard. Les conclusions de l’audit sont fortement influencées par des transactions très particulières, mais représentant des montants considérables, notamment des virements de fonds non utilisés à la Commission européenne, et des versements au titre de conventions de subventions extrêmement complexes. Par ailleurs, compte tenu de la petite taille de l’Agence, les paiements effectués durant des périodes de congés peuvent facilement accuser un retard en raison du manque d’effectifs supplémentaires à certains postes opérationnels et administratifs stratégiques. Des circuits financiers améliorés sont en place depuis le mois d’avril 2012, ce qui devrait contribuer à écourter au maximum les retards de paiement. |
16. |
L’Agence du GNSS européen a révisé la procédure de sélection. Depuis 2012, le comité de présélection détermine les notes minimales requises au moment de la rédaction de l’avis de vacance. Ces notes sont désormais publiées dans l’avis de vacance. Les questions et épreuves écrites sont élaborées par les experts du comité de sélection en même temps que l’avis de vacance et doivent être prêtes avant que les membres du comité de sélection obtiennent l’accès aux dossiers de candidature. |