15.12.2011 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 366/179 |
RAPPORT
sur les comptes annuels de l'Office européen de police (Europol) relatifs à l'exercice 2010, accompagné des réponses de l’Office
2011/C 366/32
INTRODUCTION
1. |
L’Office européen de police (ci-après «l’Office»), sis à La Haye, a été créé en vertu de la décision 2009/371/JAI du Conseil du 6 avril 2009 (1). La décision, d’application depuis le 1er janvier 2010, remplace les dispositions de la Convention, sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, portant création d'un Office européen de police (la «convention Europol»). L’Office a pour objectif de soutenir et de renforcer l'action des autorités compétentes des États membres et leur coopération mutuelle dans la prévention de la criminalité organisée, du terrorisme et d'autres formes graves de criminalité affectant deux États membres ou plus et dans la lutte contre ces phénomènes (2). |
2. |
Le budget de l’Office pour 2010 s'élevait à 92,8 millions d'euros. À la fin de l’exercice, l’Office employait 436 agents. |
DÉCLARATION D’ASSURANCE
3. |
Conformément aux dispositions de l'article 287, paragraphe 1, deuxième alinéa, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, la Cour a contrôlé les comptes annuels (3) de l’Office, constitués des «états financiers» (4) et des «états sur l’exécution du budget» (5) pour l’exercice clos le 31 décembre 2010, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes. |
4. |
La présente déclaration est adressée au Parlement européen et au Conseil, en vertu de l'article 185, paragraphe 2, du règlement (CE, Euratom) no 1605/2002 du Conseil (6). |
Responsabilité du directeur
5. |
En tant qu’ordonnateur, le directeur exécute le budget en recettes et en dépenses conformément à la réglementation financière de l’Office, sous sa propre responsabilité et dans la limite des crédits alloués (7). Il est chargé de mettre en place (8) la structure organisationnelle ainsi que les systèmes et procédures de gestion et de contrôle interne appropriés pour établir des comptes définitifs (9) exempts d’inexactitudes significatives, qu’elles résultent d’une fraude ou d’une erreur, et pour garantir la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces comptes. |
Responsabilité de la Cour
6. |
La responsabilité de la Cour est de fournir, sur la base de son audit, une déclaration d’assurance concernant la fiabilité des comptes annuels de l’Office, ainsi que la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes à ces derniers. |
7. |
La Cour a conduit son audit conformément aux normes internationales d'audit et aux codes de déontologie IFAC et ISSAI (10). En vertu de ces normes, la Cour est tenue de se conformer aux règles d'éthique, ainsi que de programmer et d'effectuer ses travaux d'audit de manière à pouvoir déterminer avec une assurance raisonnable si les comptes sont exempts d'inexactitudes significatives et si les opérations sous-jacentes sont légales et régulières. |
8. |
L'audit de la Cour comprend la mise en œuvre de procédures en vue d’obtenir des éléments probants relatifs aux montants et aux informations qui figurent dans les comptes, ainsi qu'à la légalité et à la régularité des opérations qui leur sont sous-jacentes. Le choix des procédures dépend du jugement de la Cour, de même que l'appréciation des risques que des inexactitudes significatives affectent les comptes ou que les opérations soient illégales ou irrégulières, que cela résulte d'une fraude ou d'une erreur. Lorsqu'elle évalue ces risques, la Cour examine les aspects des contrôles internes concernant l'élaboration et la présentation des comptes par l'entité, afin de définir les procédures d'audit adaptées aux circonstances. L’audit de la Cour consiste également à apprécier l’adéquation des politiques comptables et la vraisemblance des estimations comptables effectuées par la direction, ainsi qu’à évaluer la présentation générale des comptes. |
9. |
La Cour estime que les informations probantes qu'elle a obtenues sont suffisantes et adéquates pour étayer les opinions ci-après. |
Opinion sur la fiabilité des comptes
10. |
La Cour estime que les comptes annuels de l’Office (11) présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de celui-ci au 31 décembre 2010, ainsi que les résultats de ses opérations et les flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux dispositions de son règlement financier. |
Opinion sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes
11. |
La Cour estime que les opérations sous-jacentes aux comptes annuels de l’Office relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2010 sont légales et régulières dans tous leurs aspects significatifs. |
12. |
Les commentaires ci-après ne remettent pas en cause les opinions de la Cour. |
COMMENTAIRES SUR LA GESTION BUDGÉTAIRE ET FINANCIÈRE
13. |
Des crédits d'un montant de 22,6 millions d'euros ont été reportés à 2011, soit 25 % du budget 2010. Le taux de report était de 49 % pour le titre II – Dépenses de fonctionnement et de 59 % pour le titre III – Dépenses opérationnelles. Ce niveau élevé des reports de crédits, qui s’accompagne d’un faible niveau de charges à payer (2,9 millions d’euros), est excessif et contraire au principe budgétaire d'annualité. |
Le présent rapport a été adopté par la Chambre IV, présidée par M. Igors LUDBORŽS, membre de la Cour des comptes, à Luxembourg en sa réunion du 20 septembre 2011.
Par la Cour des comptes
Vítor Manuel da SILVA CALDEIRA
Président
(1) JO L 121 du 15.5.2009, p. 37.
(2) L’annexe présente, de manière synthétique et à titre d’information, les compétences et activités de l’Office.
(3) Ces comptes sont accompagnés d’un rapport sur la gestion budgétaire et financière au cours de l’exercice. Ce rapport rend compte, notamment, du taux d’exécution des crédits et fournit une information synthétique sur les virements de crédits entre les différents postes budgétaires.
(4) Les états financiers comprennent le bilan et le compte de résultat économique, le tableau des flux de trésorerie, l’état de variation des capitaux propres et l’annexe aux états financiers, qui comporte une description des principales méthodes comptables et d’autres informations explicatives.
(5) Les états sur l’exécution du budget comprennent le compte de résultat de l’exécution budgétaire et son annexe.
(6) JO L 248 du 16.9.2002, p. 1.
(7) Article 33 du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002 de la Commission (JO L 357 du 31.12.2002, p. 72).
(8) Article 38 du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002.
(9) Les règles en matière de reddition des comptes et de tenue de la comptabilité par les agences sont fixées au chapitre 1 du titre VII du règlement (CE, Euratom) no 2343/2002, modifié en dernier lieu par le règlement (CE, Euratom) no 652/2008 (JO L 181 du 10.7.2008, p. 23), et sont reprises telles quelles dans le règlement financier de l’Office.
(10) Fédération internationale des experts-comptables (IFAC) et normes internationales des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISSAI).
(11) Les comptes annuels définitifs ont été établis le 8 septembre 2011 et reçus par la Cour le 12 septembre 2011. Les comptes annuels définitifs peuvent être consultés sur les sites web (http://eca.europa.eu ou http://www.europol.europa.eu/).
ANNEXE
Office européen de police (La Haye)
Compétences et activités
Domaines de compétences de l’Union selon le traité (articles 87, 88 et 89 du TFUE) |
Objectif L’Office a pour objectif de soutenir et de renforcer l'action des autorités compétentes des États membres et leur coopération mutuelle dans la prévention de la criminalité organisée, du terrorisme et d'autres formes graves de criminalité affectant deux États membres ou plus et dans la lutte contre ces phénomènes. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Compétences de l'Office [Décision 2009/371/JAI du Conseil du 6 avril 2009 portant création de l’Office européen de police (Europol) (1)] |
Compétence La compétence de l’Office couvre la criminalité organisée, le terrorisme et les autres formes graves de criminalité affectant deux États membres ou plus d'une manière telle que, au vu de l'ampleur, de la gravité et des conséquences des infractions en cause, une action commune des États membres s'impose. Tâches principales
Autres tâches
En outre, assister les États membres en les faisant bénéficier d'un soutien, de conseils et de recherches dans les domaines suivants
Et l’Office joue aussi le rôle d’office central de répression du faux-monnayage de l’euro conformément à la décision 2005/511/JAI du Conseil du 12 juillet 2005 visant à protéger l’euro contre le faux-monnayage par la désignation de l’Office comme office central de répression du faux-monnayage de l’euro. L’Office peut aussi faciliter la coordination des mesures prises par les autorités compétentes des États membres ou dans le cadre d’équipes communes d’enquête, le cas échéant en liaison avec des organismes de l’Union ou d’États tiers. Sur demande, l’Office peut soutenir financièrement des enquêtes visant à réprimer le faux-monnayage de l'euro. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gouvernance |
1 — Conseil d'administration Un représentant (et un suppléant) de chaque État membre et un représentant (et un suppléant) de la Commission. 2 — Directeur
3 — Contrôle externe
4 — Autorité de décharge Parlement européen, sur recommandation du Conseil. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Moyens mis à la disposition de l’Office en 2010 |
Budget (2010) 92,8 millions d’euros Personnel Nombre total d'emplois prévus dans le tableau des effectifs: 453 (agents temporaires), auxquels s’ajoutent 25 experts nationaux détachés et 78 agents contractuels (dont six agents locaux). |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Produits et services fournis en 2010 |
Satisfaction globale Les résultats de l'enquête indépendante auprès des utilisateurs de l’Office pour 2010 (menée auprès de 584 utilisateurs, par exemple des enquêteurs) ont révélé le plus haut degré de satisfaction des États membres en ce qui concerne l’Office jamais enregistré depuis l'introduction de cette enquête en 2002. 1. Produits et services stratégiques (capacités d'analyse stratégique)
2. Produits et services opérationnels 2.1. L’Office en tant que centre pour les opérations de police (Fichiers d’analyse, rapports d’analyse opérationnelle et autres rapports, soutien opérationnel sur place et depuis le siège et équipes communes d'enquête)
2.2. L’Office en tant que point central d’information sur la criminalité [Capacités en matière de gestion des informations, application de réseau d'échange sécurisé d'informations (SIENA), système d'information Europol (SIE) et réseau des agents de liaison]
2.3. Connaissances spécialisées et formation [Plate-forme d'experts Europol (PEE), plates-formes d’échange de données et solutions en matière de stockage, produits et services de la connaissance, formations, conférences et sessions de sensibilisation]
2.4. Relations extérieures (Relations avec les partenaires)
Les chefs des unités nationales Europol de tous les États membres de l'UE, de même que les observateurs des partenaires (tels qu’Eurojust et Interpol) et de la Commission, se rencontrent régulièrement pour assister l’Office sur des questions d'ordre opérationnel et pour appuyer la mise en place d'équipes communes d'enquête impliquant l’Office. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Source: Informations fournies par l'Office. |
(1) Remplace les dispositions de la Convention, sur la base de l'article K.3 du traité sur l'Union européenne, portant création d'un Office européen de police (dite «convention Europol»).
(2) Internet facilitated Organised Crime Threat Assessment — évaluation, au moyen d’internet, de la menace que représente la criminalité organisée.
(3) Latin America and Caribbean Organised Crime Threat Assessment — évaluation de la menace que représente la criminalité organisée en Amérique latine et dans les Caraïbes.
(4) Comité permanent de coopération opérationnelle en matière de sécurité intérieure.
(5) Organised Crime Threat Assessment
(6) Organisation internationale de police criminelle (OIPC).
(7) Application de réseau d'échange sécurisé d'informations.
RÉPONSES DE L'OFFICE
13. |
Europol accepte ce principe, mais souligne qu’une part importante du report est due aux circonstances particulières liées au déménagement de l'Office dans les locaux de son nouveau siège en 2011, en raison du retard de livraison du bâtiment en 2010. Les crédits reportés (22,6 millions d’euros) sont ventilés comme suit:
Si l’on laisse de côté les dépenses liées au nouveau siège d’Europol et l’article 58, paragraphe 4, de la décision du conseil d’Europol, le taux de report était de 10,24 % en relation avec les recettes du budget. Europol prendra des mesures à la suite des commentaires de la Cour des comptes. |