AVIS
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Comité économique et social européen
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Garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas
et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce aux plans nationaux de relance
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Comment garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce à l’élaboration de plans nationaux de relance adéquats
(avis d’initiative)
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SOC/689
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Rapporteure: Mme Nicoletta MERLO
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Décision de l’assemblée plénière
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25/03/2021
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Base juridique
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Article 32, paragraphe 2, du règlement intérieur
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Avis d’initiative
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Compétence
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Section «Emploi, affaires sociales et citoyenneté»
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Adoption en section
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24/11/2021
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Adoption en session plénière
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08/11/2021
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Session plénière nº
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565
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Résultat du vote
(pour/contre/abstentions)
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152/13/48
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1.Conclusions et recommandations
1.1Le CESE accueille favorablement les plans nationaux pour la reprise et la résilience (PNRR), dans lesquels il voit une occasion inédite de susciter des changements et de déclencher des investissements en faveur de la croissance durable et de la création d’emploi de qualité, laquelle doit être saisie selon une gouvernance inclusive appelant dialogue, ouverture et transparence.
1.2Le Comité déplore l’absence de consultation substantielle et ciblée des partenaires sociaux et des parties prenantes, dans certains États membres, lors de l’élaboration des PNRR. Il invite instamment la Commission à mettre en place des mesures garantissant une participation structurée et constructive des partenaires sociaux, de la société civile organisée et des organisations représentant la jeunesse à la mise en œuvre et au suivi des PNRR. Il est crucial de préserver et de renforcer le dialogue social au niveau national pour veiller à ce que les deniers publics soient dépensés comme il se doit au service d’une relance inclusive.
1.3Le CESE suggère d’évaluer et de collecter systématiquement les bonnes pratiques de l’échelon national, là où la consultation des partenaires sociaux et des organisations représentant la jeunesse, par l’intermédiaire de commissions spéciales et d’un dialogue social, a produit d’excellents résultats sur le plan des politiques et mesures adoptées en faveur des jeunes en vue de créer pour eux des emplois et des perspectives de carrière de qualité.
1.4Le Comité invite les États membres à garantir une orientation professionnelle et des conseils de qualité à tous les jeunes, en particulier ceux qui sont porteurs d’un handicap, et ce dès les premières étapes de leur éducation scolaire, afin de leur fournir davantage d’informations sur leur formation complémentaire et par conséquent sur leurs possibilités de carrière dans le contexte de la transition écologique et numérique du marché du travail.
1.5Le CESE salue les mesures visant à promouvoir et populariser le rôle et l’image de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) comme vecteurs de pratiques innovantes, des compétences en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), de l’apprentissage tout au long de la vie et d’une intermédiation efficace en matière d’emploi, car elles sont essentielles pour résorber l’actuel déficit de compétences. Il importe également d’améliorer l’évaluation des compétences et d’agir ainsi par anticipation pour repérer à l’avance celles qui seront nécessaires sur les marchés du travail de demain. Il convient de prendre les dispositions qui s’imposent pour veiller à ce que l’enseignement et la formation professionnels soient accessibles aussi aux personnes handicapées, sur la base d’une reconnaissance des aptitudes individuelles et afin de permettre à tous les citoyens d’acquérir les compétences professionnelles qui leur seront utiles pour leur développement personnel, tout en répondant aux besoins spécifiques des entreprises en ce qui concerne les emplois qualifiés non pourvus.
1.6Le CESE préconise la mise en place d’un accompagnement personnalisé pour certains groupes ciblés, en particulier les jeunes qui ne travaillent pas et ne suivent ni études ni formation (les «NEET»). Cet accompagnement devrait permettre de traiter de manière globale l’ensemble des questions annexes à celle de l’insertion sur le marché du travail, comme le logement, l’hébergement, le transport et la santé.
1.7Le CESE estime qu’il est prioritaire de garantir l’efficacité et l’adéquation des services publics de l’emploi, qui sont des acteurs clés des politiques actives du marché du travail (PAMT), en procédant à des investissements ciblés et à des réformes là où c’est nécessaire, de sorte qu’ils puissent soutenir toute personne dans sa recherche d’emploi ou sa réorientation, surtout les plus vulnérables et celles qui sont les plus éloignées des marchés du travail.
1.8Le CESE déplore que la garantie pour la jeunesse, en tant que principal outil des politiques de lutte contre la montée du chômage des jeunes, n’ait pas été exploitée à son plein potentiel. Il invite les États membres à intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre la garantie renforcée pour la jeunesse, avec notamment une formation de qualité qui facilite l’insertion sur le marché du travail, et demande à la Commission européenne de fournir une vue d’ensemble des mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations du Conseil sur la garantie renforcée pour la jeunesse au niveau national et pour garantir des synergies efficaces avec les PNRR.
1.9Le CESE accueille favorablement les dispositions des PNRR qui viennent soutenir une formation de qualité, y compris les apprentissages et stages, car ceux-ci constituent un outil efficace pour faire reculer le décrochage scolaire précoce et peuvent assurer une meilleure insertion des jeunes (mais pas seulement) sur le marché du travail, et il invite les États membres à mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité. Néanmoins, le Comité plaide pour l’interdiction des stages non rémunérés. Il demande que, lors de la révision à venir de la recommandation du Conseil relative à un cadre de qualité pour les stages, une rémunération décente soit garantie à tous les stagiaires. Le CESE propose également que l’on élabore un cadre européen pour des stages de qualité afin de garantir la valeur éducative de ce type d’apprentissage.
1.10Le CESE invite instamment les États membres à utiliser les fonds de relance pour investir dans la création d’emplois de qualité et le renforcement des compétences des jeunes, là où c’est nécessaire, priorité devant être donnée aux contrats à durée indéterminée et à des conditions de travail décentes qui limitent le risque de pauvreté. En outre, le Comité souligne la nécessité de résorber les disparités en matière de sécurité sociale, et il encourage les États membres à mettre dûment en œuvre la recommandation du Conseil relative à l’accès à la protection sociale ainsi qu’à mettre en place, en la matière, un régime moderne pour toutes les formes de travail, qui puisse garantir un niveau adéquat de revenu aux futurs retraités, notamment à ceux dont les carrières sont discontinues ou amenées à l’être.
1.11Le CESE juge essentiel, afin d’éviter de subventionner la précarité de l’emploi, de veiller à ce que les aides à l’embauche soient conditionnées à la signature de contrats à durée indéterminée ou à des programmes de stabilisation. Ces aides à l’embauche peuvent par ailleurs s’avérer efficaces pour ouvrir des perspectives de recrutement aux demandeurs d’emploi «désavantagés» et réaffecter les travailleurs licenciés, en favorisant leur transition vers de nouveaux secteurs et métiers.
1.12Le CESE considère qu’il y a lieu de porter une attention particulière à la problématique de la santé mentale et des troubles psychosociaux, en particulier chez les jeunes, en faisant reculer la stigmatisation autour de ces questions par un travail de prévention et de sensibilisation, lequel doit commencer dans les écoles et s’étendre aux entreprises, et en assurant un financement adéquat des prestataires de services et d’accompagnement dans ce domaine.
1.13Le CESE note que les inégalités persistantes entre hommes et femmes dans le monde du travail aggravent la vulnérabilité des jeunes femmes face aux conséquences économiques de la COVID-19. Il salue les mesures mises en place par certains États membres pour encourager et promouvoir l’emploi des femmes et l’entrepreneuriat féminin, investir dans des infrastructures sociales adéquates et réformer les systèmes de garde d’enfants, en particulier l’éducation et l’accueil de la petite enfance, et demande que ces bonnes pratiques soient généralisées à l’échelle de l’Union européenne afin de soutenir le plein emploi des femmes, en particulier des jeunes mères.
2.Le contexte
2.1La pandémie de COVID-19 a considérablement bouleversé nos sociétés et nos économies, et elle continue de le faire. L’Union européenne a franchi des étapes importantes sur le chemin de la reprise: pour la première fois, les États membres ont fait le choix de la solidarité européenne et de la convergence, plutôt que de l’austérité, pour combattre la crise.
2.2La facilité pour la reprise et la résilience (ci-après la «facilité»), qui est la principale composante du dispositif Next Generation EU, met à disposition 672,5 milliards d’EUR de prêts et de subventions pour soutenir les réformes et les investissements des États membres. L’objectif de cette enveloppe d’un montant inédit est d’amortir le contrecoup économique et social de la pandémie de COVID-19, de rendre les économies et les sociétés européennes plus durables et résilientes, et de mieux les préparer aux défis posés par les transitions écologique et numérique ainsi qu’aux perspectives que celles-ci peuvent offrir.
2.3L’accord conclu prévoit qu’au moins 37 % des dépenses inscrites dans les plans nationaux pour la reprise et la résilience (PNRR) soient affectées à l’appui des objectifs climatiques, et 20 % pour soutenir la transition numérique. En outre, l’ensemble des investissements et des réformes doivent respecter le principe consistant à «ne pas causer de préjudice important», afin de garantir qu’ils n’occasionnent pas de dommage significatif pour l’environnement. Il est par ailleurs attendu des PNNR qu’ils contribuent à relever efficacement les défis respectifs qui auront été recensés dans les recommandations par pays émises dans le cadre du Semestre européen; aucun seuil minimum n’est cependant fixé en la matière, et aucun processus n’est prévu pour assurer le suivi des dépenses consacrées à différentes priorités, par exemple la jeunesse. ‑
2.4Pour mieux les mobiliser dans l’élaboration des politiques, y compris les mesures contenues dans les PNRR, il est essentiel que les partenaires sociaux soient associés au Semestre européen tout au long de son processus, de manière substantielle et au moment opportun, à divers niveaux et dans tous les domaines d’action qui touchent directement ou indirectement à l’emploi et au marché du travail. Le dialogue social est une force motrice pour l’élaboration de politiques payantes et équitables dès lors qu’il est en mesure de faire émerger des solutions efficaces et, le cas échéant, de traduire dans la négociation collective les changements et les réformes en cours dans les politiques qui sont menées.
2.5La facilité vient compléter d’autres actions ciblant les jeunes, et elle est étroitement alignée sur les priorités de la Commission pour la période 2019-2024, dans lesquelles il est expressément indiqué que l’Union européenne doit créer des conditions d’investissement plus attrayantes et une croissance créatrice d’emplois de qualité, en particulier pour les jeunes et les petites entreprises. Le nouveau programme ALMA de la Commission européenne (pour «Aim, Learn, Master, Achieve», soit en français: orientation, apprentissage, maîtrise, réussite) — un nouveau programme de stages qui, sur le même modèle que celui d’Erasmus, cible en particulier les NEET et offre à de jeunes Européens une expérience professionnelle de courte durée dans un autre État membre — est susceptible de produire des résultats positifs pour autant que l’on garantisse à ses bénéficiaires un cadre de qualité, notamment en matière de protection sociale, d’orientation et de supervision, ainsi qu’une rémunération décente.
2.6Le 22 janvier dernier, la Commission européenne a publié les nouvelles orientations que les États membres de l’Union doivent suivre dans l’élaboration de leurs PNRR pour accéder au «fonds de relance», d’où il ressort que les politiques publiques menées en faveur des jeunes ne constituent plus un simple objectif «horizontal» des plans, c’est-à-dire un aspect à prendre en considération en vue de réaliser d’autres objectifs majeurs, mais qu’elles sont devenues un préalable et une priorité absolue du dispositif Next Generation EU, devant figurer dans ces plans comme un volet à part entière, et non pas simplement au titre de priorité transversale.
2.7Les pays de l’Union devaient officiellement avoir soumis leurs PNRR d’ici le 30 avril 2021. Toutefois, la Commission a prolongé le délai et convenu que les pays pourraient soumettre leurs plans jusqu’à la mi-2022. Au 15 octobre 2021, 26 plans avaient été présentés.
2.8La facilité représente pour les États membres une occasion comme il ne s’en présente qu’une par génération, non seulement de résoudre la crise de santé publique, mais aussi de poursuivre la double transition vers une économie numérique et sobre en carbone, d’instaurer une protection sociale forte et de promouvoir la cohésion. Elle offre une possibilité réelle d’apporter des changements concrets en faveur des jeunes travailleurs et d’empêcher qu’ils ne deviennent une génération «perdue», privée de chances équitables dans l’Europe de demain. Il est toutefois indispensable de mettre en place une gouvernance inclusive aux niveaux national et européen, dans laquelle le dialogue social et les échanges avec la société civile exerceraient une influence forte et constructive.
2.9La crise de la COVID-19 a exacerbé les inégalités, désavantageant encore plus les travailleurs, en particulier les plus jeunes. Par le présent avis d’initiative, en s’appuyant sur une analyse des mesures générationnelles contenues dans les PNRR présentés par certains États membres de manière à y recenser d’éventuelles bonnes pratiques ou lacunes, le CESE entend formuler des recommandations sur les modalités permettant de garantir un travail décent pour les jeunes et l’insertion de ceux d’entre eux qui ne travaillent pas et ne suivent ni études ni formation (les «NEET») grâce à la mise en œuvre des projets.
3.Observations générales
3.1Les jeunes en Europe comptent parmi ceux qui ont le plus sévèrement souffert de la pandémie: les écoles, les universités et les lieux de socialisation ont été fermés, les privant de l’éducation, de la culture et de leurs interactions; un sur six a perdu son emploi à cause des répercussions économiques de la COVID-19; en août 2021, le taux de chômage des jeunes était de 16,5 % dans l’Union européenne; dans un certain nombre de pays, les jeunes ont été particulièrement affectés, avec à la clé une envolée du chômage — tel a été le cas, pour ne citer que quelques exemples, en Espagne (40,5 %), en Italie (29,7 %), en Bulgarie (18,3 %) et en France (19,6 %). De surcroît, les chiffres officiels ont tendance à ne pas comptabiliser une partie des jeunes chômeurs, soit parce qu’ils ne réclament pas d’allocations de chômage, soit parce qu’ils ne s’inscrivent pas auprès des agences pour l’emploi et, à la place, subviennent à leurs besoins en exerçant un faux travail indépendant, en travaillant pour une plateforme ou en recourant à l’économie souterraine. Il est par conséquent raisonnable de penser que les chiffres réels pourraient être encore plus défavorables que ceux rapportés par Eurostat.
3.2En outre, la crise de la COVID-19 a encore aggravé la situation des NEET. Le nombre de NEET en Europe, en particulier dans des pays comme l’Italie, la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie, est un indicateur crucial, qui repart une fois de plus à la hausse en raison du décrochage scolaire, de l’absence d’orientation appropriée, des pertes d’emplois et du manque de possibilités d’embauche. Cette catégorie de jeunes vulnérables est plus exposée au risque de marginalisation, de pauvreté et d’exclusion permanente de l’emploi.
3.3Les NEET forment une vaste catégorie, englobant une population hétérogène qui comprend les chômeurs, les jeunes en décrochage scolaire, tous ceux qui parmi les diplômés de l’enseignement supérieur n’ont toujours pas trouvé d’emploi et sont découragés, et enfin tous les autres jeunes qui, pour d’autres raisons, sont inactifs. Les chômeurs ne constituent qu’un sous-groupe de la catégorie plus étendue des NEET, et le recoupement entre chômeurs et NEET varie dans le temps et selon les pays.
3.4Des pourcentages élevés de NEET représentent une perte importante pour nos économies et nos sociétés. Le sentiment de désenchantement ou d’exclusion que ressentent les personnes concernées induit aussi un risque politique majeur pour la stabilité de nos sociétés démocratiques. L’incapacité des systèmes éducatifs et sociaux à prévenir ce phénomène ou à réduire le nombre de NEET est révélateur de l’échec rencontré par des politiques efficaces et largement soutenues s’agissant de promouvoir l’égalité des chances partout en Europe.
3.5La crise actuelle affecte tout particulièrement les travailleurs occupant des formes d’emploi atypiques et très diverses (travail occasionnel, rémunéré par des chèques, via une plateforme, à la tâche, collaboratif, etc.), et ce sont malheureusement les jeunes qui forment le gros de ces formes d’emploi. Ces postes peuvent être faiblement rémunérés, les horaires y sont irréguliers, ils n’offrent qu’une faible sécurité de l’emploi et la protection sociale y est limitée, voire inexistante (congés payés, pension, congés de maladie, etc.). Souvent, ils n’ouvrent pas droit aux allocations de chômage ni aux dispositifs de chômage partiel mis en place par les pouvoirs publics. Ce type d’emploi se retrouve le plus souvent dans des secteurs et industries qui ont particulièrement souffert de la pandémie de COVID-19, comme le tourisme, la vente en gros ou au détail, l’hébergement et la restauration. Au demeurant, les nouvelles formes de travail peuvent représenter une chance pour les jeunes vivant en milieu rural ou dans des régions périphériques, ou encore pour les jeunes handicapés, les étudiants et les jeunes parents, et il est par conséquent indispensable d’assurer à cet égard des salaires décents et une protection sociale.
3.6Les barrières périphériques à l’emploi telles que la mobilité, les compétences numériques, la santé ou des conditions de vie précaires, notamment l’absence de logement ou de couverture sociale, devraient être recensées et prises en compte dans les PNRR. Le CESE considère que les États membres pourraient assurer le suivi de ces obstacles à l’insertion des jeunes sur le marché du travail, sous un angle qualitatif aussi bien que quantitatif, et formuler des propositions spécifiques pour y remédier dans leurs PNRR respectifs.
4.Observations particulières
4.1La relance au lendemain de la COVID-19 devrait être envisagée comme une chance à saisir. L’économie a été ébranlée, tout comme le marché du travail.
4.2Les PNRR représentent une occasion inédite de susciter et d’encourager des changements, laquelle doit être saisie selon une gouvernance inclusive appelant dialogue, ouverture et transparence. Il conviendrait d’associer les collectivités locales, les partenaires sociaux et la société civile, y compris les organisations représentant la jeunesse, aux mesures financées au titre des PNRR, afin de mettre en place une gouvernance participative à même de faire émerger un consensus, de l’adhésion et un sentiment de justice à l’égard des PNRR.
4.3Le CESE estime que des consultations continues des partenaires sociaux, de la société civile et en particulier des organisations représentant la jeunesse devraient être garanties par les États membres lors de la conception, de la mise en œuvre et du suivi des mesures spécialement destinées aux jeunes travailleurs et aux NEET, afin d’évaluer, du point de vue de la jeune génération, si les politiques menées sont adaptées, et dans quelle mesure, pour répondre à leurs attentes en matière d’éducation et de carrière et leur permettre d’accéder sans encombre au marché du travail.
4.4Le CESE applaudit aux initiatives prises à ce jour par les États membres en vue d’évaluer l’impact générationnel de l’action des pouvoirs publics: en Autriche, une loi en vigueur depuis 2013 a introduit un dispositif de vérification pour évaluer les conséquences potentielles de toute nouvelle proposition législative et réglementaire sur les enfants et les jeunes, en y associant notamment le Conseil national de la jeunesse; en Italie, le ministère chargé des politiques de la jeunesse a récemment mis en place un comité composé de cadres et de représentants de l’administration publique, de professeurs d’université et d’experts des politiques pour la jeunesse, y compris du Conseil national de la jeunesse, avec pour objectif d’évaluer a priori et a posteriori l’impact générationnel de toutes les politiques publiques, grâce à des indicateurs et modèles spécifiques et au moyen aussi de comparaisons par rapport aux bonnes pratiques d’autres pays de l’Union.
4.5Le CESE recommande aux États membres d’adopter des mesures similaires ou d’effectuer un suivi effectif des politiques déjà adoptées ou amenées à l’être dans une perspective générationnelle, tout en veillant à la participation adéquate des jeunes lors de la consultation.
4.6Dans ses travaux de recherche, le Cedefop a anticipé que près de 7 millions d’emplois disparaîtront ou ne seront pas créés dans l’Union d’ici 2022 en raison de la pandémie de COVID-19, tandis que certains secteurs tels que la santé, les sciences et l’innovation, les technologies de l’information et les communications numériques afficheront une croissance significative de même qu’un potentiel de création d’emplois. La pandémie a favorisé les emplois dans des secteurs et métiers qui sont suffisamment flexibles pour s’adapter aux nouvelles normes de la distanciation sociale et du télétravail, lesquelles seront certainement appelées à perdurer, même après la pandémie, altérant la nature du travail qui, jusqu’alors, nécessitait un espace physique.
4.7D’après un rapport de l’OCDE, la pandémie pourrait aussi modifier l’attitude des enfants et des jeunes vis-à-vis de l’apprentissage. Les perturbations auxquelles elle a donné lieu dans l’enseignement scolaire classique ont eu comme conséquence que de nombreux enfants n’ont pas acquis toutes les compétences attendues. À brève échéance, la pandémie pourrait entraîner une augmentation du décrochage scolaire, tandis qu’à moyen et long termes, un investissement personnel réduit serait susceptible d’empêcher la génération d’élèves actuelle d’acquérir un état d’esprit positif à l’égard de l’apprentissage, alors même que les profonds changements structurels à l’œuvre exigeront de savoir actualiser ses compétences tout au long de la vie. Il est également indiqué dans le rapport que les inégalités entre hommes et femmes en matière de possibilités de formation pourraient être en cause. Un appel à une montée en puissance urgente des investissements y est lancé pour aider les individus à s’adapter et à gagner en résilience face aux chocs externes.
4.8Dans un monde du travail qui évolue rapidement sous l’effet de la mondialisation et des conséquences de la pandémie de COVID-19, le CESE estime qu’il est crucial de prévenir l’inadéquation des compétences, et pour ce faire de focaliser les efforts sur cette question des compétences, y compris celles qui ne sont pas d’ordre technique, en investissant des ressources suffisantes dans l’éducation et l’orientation, en favorisant des liens plus étroits et une meilleure transition entre la sphère éducative et le monde du travail, ce qui passe notamment par la promotion d’outils tels que l’enseignement en alternance, les stages et les apprentissages, et en encourageant les programmes d’apprentissage tout au long de la vie, lesquels doivent associer tous les principaux acteurs concernés et donner la priorité aux groupes vulnérables, en particulier les jeunes, les NEET et les personnes dont les emplois sont les plus exposés à un risque de transformation. La réponse adéquate sur le plan des politiques consiste à adopter une batterie de mesures intégrées relevant des politiques actives du marché du travail, avec des passerelles vers les services publics de l’emploi et les systèmes de formation, afin de favoriser une relance inclusive et durable.
4.9Un large consensus réunit les parties prenantes autour de l’idée que l’orientation professionnelle n’a jamais été aussi importante, surtout pour les jeunes qui sont susceptibles de chercher du travail dès leur sortie de l’enseignement secondaire. Le CESE se rallie aux appels lancés en faveur d’investissements vigoureux dans l’orientation professionnelle, car les faits démontrent qu’elle a un rôle précieux à jouer pour préparer les étudiants à affronter un marché de l’emploi qui évolue rapidement et pourrait ne pas être à la hauteur de leurs attentes ou ne pas correspondre aux compétences qu’ils ont acquises précédemment.
4.10Les PNRR font horizontalement référence aux jeunes dans le contexte de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP). La formation et l’apprentissage en milieu professionnel, à l’image des apprentissages et des stages qui sont généralement des points d’entrée critiques pour les jeunes, a été elle aussi profondément bouleversée durant la crise, certes à des degrés divers selon le secteur et la région. Défenseur de longue date de la modernisation de l’EFP, le CESE salue les efforts consentis par l’échelon national afin de rechercher et promouvoir des solutions de remplacement pour dispenser des formations qualifiantes pratiques, comme les contrats de formation et d’apprentissage en alternance, et étendre l’apprentissage à distance. Certains pays ont aussi adopté de nouvelles mesures pour s’assurer que les systèmes d’enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP) soient mieux préparés à des chocs futurs.
4.11Les stratégies déployées pour s’adresser au public forment des composantes cruciales des plans de relance, qui appellent des investissements ciblés en faveur des prestataires de services à la jeunesse et des services publics de l’emploi. Des travaux récents montrent que près de la moitié des NEET n’ont pas connaissance des mesures de soutien que les pouvoirs publics ont mises à leur disposition.
4.12Dans le cadre des PNRR, il convient de renforcer les investissements en direction des prestataires de services à la jeunesse et d’encourager une coopération horizontale entre ces derniers et les services publics de l’emploi. Si des services publics de l’emploi efficaces et efficients ont un rôle important à jouer pour soutenir les personnes qui se heurtent à des obstacles dans l’accès à l’emploi et pour assurer des transitions en douceur d’un emploi à l’autre, il n’en reste pas moins que, pour pouvoir s’adresser aux NEET les plus vulnérables, ces services devront coopérer avec des acteurs locaux très divers, tels que les associations, les établissements d’enseignement et des conseillers spécialisés, formés aux questions de santé mentale. Un partage efficace et approprié des informations et des données est requis à cet effet, ce qui signifie que les opérateurs et les conseillers des services publics de l’emploi devront consacrer davantage de temps à la gestion de ces partenariats.
4.13La garantie pour la jeunesse, nouvellement financée par le FSE+, avec une obligation de dépenser au moins 12 % des fonds dans les États membres ou la proportion de NEET est supérieure à la moyenne européenne, reste le principal outil des politiques de lutte contre la montée du chômage des jeunes dans l’Union européenne. La recommandation du Conseil adoptée en octobre 2020 sur les modalités d’un renforcement du programme comprend une liste de mesures indiquant comment garantir la qualité de l’offre proposée dans ce cadre, aller plus efficacement au-devant du public et renforcer le suivi des résultats pour une meilleure évaluation du programme. Les PNRR doivent donc dresser un bilan des plans nationaux de mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse, auxquels ils doivent être reliés, faute de quoi l’on n’aboutirait qu’à des occasions manquées et à des mesures inaptes à apporter des solutions pour les NEET.
4.14Le CESE note que la dernière mise à jour des plans nationaux de mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse remonte à 2014 et que, à ce jour, tous les États membres de l’Union n’ont pas commencé à actualiser leur stratégie nationale pour la jeunesse à la lumière de la garantie renforcée pour la jeunesse. Les États membres doivent intensifier leurs efforts, intégrer les enseignements qui ont été tirés et mobiliser stratégiquement les financements de l’Union afin de rendre cet instrument véritablement efficace et fonctionnel.
4.15Il convient d’élaborer, en insistant sur la question des jeunes travailleurs, des mesures de relance spécifiquement destinées à lutter contre le chômage et l’emploi précaire des jeunes, et pour ce faire de créer des emplois de qualité, et de protéger aussi le grand nombre de travailleurs qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale adéquate. En outre, des mesures spécifiques à l’intention des jeunes travailleurs indépendants devraient être envisagées afin de soutenir et de renforcer l’entrepreneuriat des jeunes et les start-up.
4.16Des travaux de recherche sur les changements que les États membres de l’Union ont apportés aux systèmes de protection sociale durant la pandémie ont montré qu’une majorité d’entre eux avaient rendu plus accessibles les régimes d’aide aux revenus pour les salariés, par exemple les dispositifs de chômage partiel, les allocations de chômage et les mesures similaires, au moyen notamment d’une augmentation de leur valeur, d’un assouplissement des conditions d’ouverture de droits et d’une extension de leur durée. Même si elles ne les ciblent pas spécifiquement, ces mesures n’en contribueront pas moins à soutenir les jeunes, qui sont plus exposés au risque de chômage et se retrouvent souvent exclus de la protection sociale, par exemple des allocations de chômage, par manque d’antécédents professionnels.
4.17Pour ces raisons, sachant que tous les changements apportés sont temporaires et que bon nombre d’entre eux ont déjà expiré, confrontant de nouveau les jeunes au fossé qui les sépare de la protection sociale, le CESE juge crucial que les responsables politiques s’emploient à établir un régime de protection sociale universel garantissant en la matière une couverture égale à tous les travailleurs (occupant des emplois ordinaires ou atypiques, jeunes ou plus âgés). Combler ces fossés permettrait de prémunir les jeunes contre la pauvreté et contre d’éventuels chocs à venir sur le marché du travail.
4.18Le CESE estime qu’il importe également de soutenir les jeunes sur le plan de la sécurité sociale et, par conséquent, il encourage tous les États membres à mettre dûment en œuvre la recommandation du Conseil relative à l’accès des travailleurs salariés et non salariés à la protection sociale, dans laquelle il leur est recommandé de fournir à tous les individus un accès à une protection sociale adéquate quelle que soit leur forme d’emploi.
4.19Des efforts supplémentaires doivent être fournis pour trouver des moyens de concilier sécurité et qualité de l’emploi sur un marché du travail dynamique, et le renforcement des dialogues sociaux est essentiel pour faire émerger des mesures efficaces. L’on peut s’inspirer de bonnes pratiques ayant cours dans certains pays, comme 1) au Portugal, où le gouvernement mène régulièrement des discussions avec les partenaires sociaux et les organisations représentant la jeunesse. Des mesures telles que des quotas de NEET dans les entreprises qui emploient massivement des stagiaires ou une réduction des aides à l’embauche pour les contrats à durée déterminée ont contribué à stimuler l’emploi des jeunes dans ce pays; et 2) en Espagne, où les dialogues sociaux ont conduit à une extension de la couverture sociale pour y inclure les stages.
4.20L’incertitude, l’inquiétude et l’anxiété pouvant mener à la dépression ont bondi au commencement de la crise et continuent d’augmenter dans certains pays. La fermeture temporaire des établissements d’enseignement et des activités sociales, culturelles et sportives a distendu les liens sociaux qui contribuent au maintien d’une bonne santé mentale. Le soutien apporté à la santé mentale dans les écoles et les universités a été profondément désorganisé dans de nombreux pays, et les jeunes ont de plus en plus recours à d’autres plateformes pour obtenir de l’aide, comme des lignes téléphoniques et des centres pour la jeunesse, les services s’occupant de la santé mentale offrant de leur côté des téléconsultations et des formules de prise en charge à distance pour assurer la continuité de leurs services. Dans le même temps, les prestataires de ces services ont eux aussi été touchés de plein fouet par les confinements, et beaucoup d’entre eux n’ont pas pu reprendre leurs activités faute de ressources humaines et financières. Le CESE juge essentiel de soutenir au moyen d’un financement plus pérenne ce secteur, qui dépend fortement du bénévolat et du financement de projets, celui-ci ayant démontré pendant la crise qu’il était une composante cruciale de notre tissu social.
4.21L’on pourrait s’employer davantage à prendre en compte la dimension de l’égalité entre hommes et femmes dans les PNRR, notamment en ce qui concerne les NEET, ce phénomène touchant plus fréquemment les jeunes filles que les garçons. En 2020, les taux de NEET parmi les jeunes femmes étaient en moyenne 1,3 fois supérieurs à ceux observés pour les jeunes hommes, et, parmi les premières, le taux de NEET inactives était jusqu’à 1,7 fois plus élevé. Cette proportion est particulièrement forte dans les pays d’Europe de l’Est (Bulgarie, Roumanie, Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne) et en Italie. Dans ces pays, la majorité des NEET se retrouvent classés dans cette catégorie à cause de leurs responsabilités familiales ou parce que ce sont des jeunes porteurs d’un handicap. Les jeunes femmes passent en proportion plus de temps à s’occuper des enfants et des autres membres de la famille. Elles consacrent presque trois plus de temps que les jeunes hommes aux tâches non rémunérées et aux travaux domestiques. Le Comité salue les mesures mises en place par certains États membres pour encourager l’emploi des femmes et promouvoir l’entrepreneuriat féminin, investir dans des infrastructures sociales adéquates et réformer les systèmes de garde d’enfants, en particulier l’éducation et l’accueil de la petite enfance, et demande que cette bonne pratique soit généralisée à l’échelle de l’Union européenne afin de soutenir le plein emploi des femmes, en particulier des jeunes mères; il préconise un système solide de suivi annuel des progrès et des budgets permettant de suivre les fonds dégagés et utilisés pour la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cadre de la facilité pour la reprise et la résilience, y compris des indicateurs pertinents.
Bruxelles, le 8 décembre 2021
Christa SCHWENG
Présidente du Comité économique et social européen
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NB: Les annexes au présent document figurent ci-après.
ANNEXE I
Since the announcement of the creation of Next Generation EU under the multiannual financial framework in May 2020, civil society organisations and youth stakeholders have been very active in analysing the impacts of COVID-19 on the young generation and have made several recommendations addressed to the EU institutions and national governments on what should be the main focus and what should be included in the NRRPs to immediately help affected young people and make the generation more resilient in the long term. Their recommendations were used as guiding principles to analyse the selected NRRPs.
This annex presents as case studies the five plans submitted by the Member States, which were chosen in order to respect a geographical balance and reflect the rotating presidency of the Council of the EU, which is currently held by Slovenia, to be followed by France and Czech Republic.
Country analysis
1.Italy
1.1According to the Commission's staff working document, Italy consulted with social partners and civil society in multiple rounds before submitting its EUR 191.5 billion recovery plan. Italy also provides for multilevel governance in the implementation.
1.2The plan mentions the vulnerable position of young people more than once, acknowledging the high youth unemployment rate, the critical proportion of NEETs (31% among the 25-29 age group) and the prevalence of the shadow economy in the sectors where youth are overrepresented (services to persons, hospitality, agriculture, construction, trade, transport, housing and food services).
1.3To improve labour market dynamics and working conditions, Italy plans to enhance active labour market policies by investing in the capacity of the public employment services (PES) and strengthening the dual system of initial vocational education and training (VET). The plan also includes milestones and targets on undeclared work.
1.4To reach out to NEETs, Italy's plan mentions synergies with the National Youth Guarantee Implementation Plan. However, the latest update of this plan dates back to 2013 and the latest data suggest that the Youth Guarantee is not working well and therefore the Recovery Plan should present a more solid strategy on how to effectively tackle youth unemployment and reach out to NEETs. Indeed, the latest review shows that more than two thirds (69.8%) of those registered in the Italian Youth Guarantee at any point in 2018 had been waiting for an offer for more than a year, compared to the EU average of 19.2%. The delivery model, therefore, needs to be radically revised. Moreover, the coverage of the NEET population remains low (12.7%) and has declined.
1.5The strengthening of the social security system and safety net that many young people will likely fall back on represents an important step, but the concrete measures taken have to be in line with the policy recommendations and include all forms of work, including people in non-standard forms of work and those with precarious contracts.
1.6The gender dimension is addressed by identifying young women as the group that is most at risk and by providing specific funding programmes for young female entrepreneurs. People's declining mental health and well-being are not acknowledged as a trigger for action in the NRRP or in the European Commission's assessment.
1.7A study carried out by the National Youth Council estimating the generational impact on employment shows that in six years, from 2020 to 2026, just over 85 000 young people will enter the labour market.
1.8In the light of the numerous measures identified as transversal to the Plan and potentially generational, a study by the Fondazione Bruno Visentini identified that measures in favour of young people amount to EUR 15.55 billion, or 8.12% of the Italian resources of the NRRP, of which only 23.3% consist of measures directly aimed at the under-35 target group and 76.7% of the measures were potentially aimed at young people.
2.France
2.1France, one of the most vocal supporters of the green transition, submitted its recovery plan, worth EUR 39.4 billion, after multiple rounds of consultations with social partners. According to the Commission's staff working document assessing the recovery plan, the social partners and civil society also have a seat in the National Monitoring Committee, overseeing the implementation of the plan. Even though the fight against precarious work is not addressed in relation to youth, youth employment is one of the priorities of the plan, with a large number of measures – amounting to EUR 4.5 billion – intended to facilitate young people's integration into the labour market (notably through hiring subsidies for apprenticeships, "professionalisation" contracts and the recruitment of young people under the age of 26) and to provide training towards future-oriented sectors and reach out to NEETs through a personalised pathway. The quality of the subsidised jobs, however, is not mentioned, provoking fears of further fuelling precarious work among young people and the never-ending cycle of traineeship and internships. Indeed, the French labour market is highly segmented, with a high share of workers on temporary contracts (15.3%; these workers have been hit particularly hard by the crisis, and France has one of the lowest levels of transitions from temporary to permanent contracts in the EU: 12.0% in 2019).
2.2While a strengthening of the social security system has been announced, the reform of unemployment benefits, which is expected to give people greater incentives to work, seems to go in the opposite direction.
2.3In synergy with the Youth Guarantee, the public employment service's new strategy is paving the way for more personalised support for job seekers, especially those from vulnerable groups.
2.4No specific measures facilitating the integration of young women into the labour market, nor measures tackling people's declining mental health were identified in the plan.
3.Czech Republic
3.1The Czech Republic, the country with the lowest unemployment rate in the EU (2%), submitted a recovery plan worth EUR 7 billion after consultations with social partners and civil society. In the context of the low unemployment rate, the recovery plan does not identify any special measures targeted on young people, incl. NEETs. The plan focuses on improving the education and skills of young people and, in this regard, also creates synergies with the Youth Guarantee. However, recent data suggest that the Youth Guarantee's successes have mainly been limited to projects, while employment and social policies need to be more closely aligned and there needs to be closer cooperation between PES and relevant institutions to strengthen outreach and provide NEETs with individualised measures. The plan more broadly supports the employability of young women by creating a number of childcare facilities for children between 6 months and 3 years old as the Czech Republic remains among the worst performers in terms of the number of children under 3 in early childhood education and care.
3.2The plan does not include any measures to improve access to services for people struggling with mental health.
4.Slovenia
4.1Slovenia submitted a recovery plan worth EUR 2.5 billion. The document outlines consultations with social partners; however, this was largely disputed by the main trade union confederation in Slovenia, ZSSS.
4.2The recovery plan includes a boost to job creation in the short term and also with a long-term perspective. However, there is no analysis of what kind of jobs will be created or if they will be targeting young people (and therefore will be relevant to their skills and interests). On the other hand, the focus will be on increasing the participation rate of older people in the labour market. The issue of precarious work and the large number of workers in non-standard forms of work are not addressed in the report despite their growing numbers. These non-standard types of work include self-employment, bogus self-employment, temporary or part-time jobs, involuntary part-time work and low-paid jobs. The share of employees with precarious contracts (24) stands at 3.7% (2018), which is significantly above the EU average of 2.1%.
4.3Slovenia is performing above average when it comes to the number of NEETs but there are considerable regional disparities, which is overlooked in the recovery plan. The reference to complementarity with the Youth Guarantee does not give much hope as the main challenge in its implementation was reaching out to hard-to-reach young people with multifaceted problems, who require personalised guidance and closer cooperation between public employment services, social workers and other actors, including schools.
4.4The measures that are, according to the European Commission, regarded as the most important for youth are those to modernise the education system and school curricula. While the aspect of high-quality training remains an important part of the transition between education and the labour market, it does not address the lack of quality jobs and significant underemployment in the country.
4.5The gender perspective is guaranteed by law under the Law on Equal Opportunities for Women and Men. All ministries must ensure that all measures and policies are systematically assessed from a gender equality perspective or that the possible effects on the situation of women and men are taken into account at all stages of their implementation. The subvention for open-ended contracts in the labour market will increase employment levels among young women (up to the age of 25), who currently face the second-highest share of short-term jobs in Europe.
5.Latvia
5.1Latvia submitted a recovery plan worth EUR 1.9 billion. However, in certain areas, such as social housing, deinstitutionalisation, youth, education content, support for SME IPOs and some others, the country has made a conscious choice not to use the Facility, but rather cohesion policy instruments linked to thematic logic.
5.2Despite the pandemic, Latvia has improved in terms of its rate of NEETs. The figure decreased from 7.9% in 2019 to 7.1% in 2020 and is now among the lowest in the EU (where the average is 11.1%). This was achieved partly by temporary unemployment benefits for young graduates during the pandemic in 2020 and partly through the new strategic approach in the implementation of the Youth Guarantee. The institutional setup and interinstitutional cooperation are well established and, recently, efforts have been made to foster more cooperation between PES, municipalities and social services. Outreach measures have been stepped up and are being implemented in cooperation with local governments and NGOs, with a variety of programmes for different NEET target groups. However, challenges remain with regard to encouraging more employers to provide young people with employment offers and there is a missed opportunity not to address this challenge via synergies with the Recovery Plan.
5.3The plan outlines a strengthening of the social protection system, which is crucial for young workers. The prevalence of the shadow economy in the country, which is thriving in the crisis as people cannot count on a weak social protection system, increases the risk of precarious situations and the marginalisation of vulnerable groups.
5.4The gender dimension in the plan does not include any specific actions aimed at young women and, while there is a plan to strengthen the country's healthcare system across regions, mental health is not specifically mentioned.
ANNEXE II à l’AVIS
du
Comité économique et social européen
Les amendements suivants, qui ont recueilli au moins le quart des suffrages exprimés, ont été rejetés au cours des débats (article 59, paragraphe 3, du règlement intérieur):
AMENDEMENT 3
SOC/689
Garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce aux plans nationaux de relance
Paragraphe 4.17
Modifier comme suit:
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Proposé par:
HOŠTÁK Martin
POTTIER Jean-Michel
VADÁSZ Borbála
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Avis de section
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Amendement
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Pour ces raisons, sachant que tous les changements apportés sont temporaires et que bon nombre d’entre eux ont déjà expiré, confrontant de nouveau les jeunes au fossé qui les sépare de la protection sociale, le CESE juge crucial que les responsables politiques s’emploient à établir un régime de protection sociale universel garantissant en la matière une couverture égale à tous les travailleurs (occupant des emplois ordinaires ou atypiques, jeunes ou plus âgés). Combler ces fossés permettrait de prémunir les jeunes contre la pauvreté et contre d’éventuels chocs à venir sur le marché du travail.
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Pour ces raisons, sachant que tous les changements apportés sont temporaires et que bon nombre d’entre eux ont déjà expiré, confrontant de nouveau les jeunes au fossé qui les sépare de la protection sociale, le CESE juge crucial que les responsables politiques s’emploient à établir des régimes de protection sociale solides et efficaces garantissant en la matière une couverture adéquate à tous les travailleurs. Combler ces fossés permettrait de prémunir les jeunes contre la pauvreté et contre d’éventuels chocs à venir sur le marché du travail.
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Exposé des motifs
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Nous souscrivons pleinement à l’avis selon lequel les PNRR pourraient être utilisés pour renforcer et soutenir les ambitions affichées et les efforts déployés par les États membres pour mettre en œuvre la recommandation relative à l’accès des travailleurs salariés et non salariés à la protection sociale, conformément à leur situation et leurs pratiques socio-économiques respectives. Tout appel en faveur d’un régime de protection sociale universel est incompatible avec la finalité du présent avis.
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Résultat du vote
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Voix pour:
74
Voix contre:
101
Abstentions:
19
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AMENDEMENT 4
SOC/689
Garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce aux plans nationaux de relance
Paragraphe 1.9
Modifier comme suit:
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Proposé par:
HOŠTÁK, Martin
POTTIER Jean-Michel
VADÁSZ Borbála
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Avis de section
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Amendement
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Le CESE accueille favorablement les dispositions des PNRR qui viennent soutenir les apprentissages et stages de qualité, car ceux-ci constituent un outil efficace pour faire reculer le décrochage scolaire précoce et peuvent assurer une meilleure insertion des jeunes (mais pas seulement) sur le marché du travail, et il invite les États membres à mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité[1]. Néanmoins, le Comité demande que l’on veille, lors de la révision à venir du cadre de qualité pour les stages, à interdire les stages non rémunérés et à garantir à tous les stagiaires une rémunération décente.
[1]
Recommandation du Conseil du 15 mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité.
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Le CESE accueille favorablement les dispositions des PNRR qui viennent soutenir les apprentissages et stages de qualités, car ceux-ci constituent un outil efficace pour faire reculer le décrochage scolaire précoce et peuvent assurer une meilleure insertion des jeunes (mais pas seulement) sur le marché du travail, et il invite les États membres
– à mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité[1];
– à tirer parti de la révision à venir du cadre de qualité pour les stages pour évaluer, en coopération avec les États membres et en particulier par l’intermédiaire du comité de l’emploi (COEM), et moyennant consultation des partenaires sociaux, comment les recommandations relatives aux conditions de travail et aux objectifs de formation sont appliquées et si une indemnité ou une compensation est accordée au stagiaire par le prestataire de stage et ce, afin d’éviter toute pratique déloyale.
[1]
Recommandation du Conseil du 15 mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité.
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Exposé des motifs
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Nous recommandons de scinder le texte en deux parties et de ne pas mélanger apprentissage et stage.
La première partie concerne l’apprentissage. Le cadre de l’UE fonctionne bien et aucune révision n’est envisagée. La deuxième partie concerne la révision du cadre de l’UE en matière de stages, laquelle peut être l’occasion de vérifier les progrès accomplis par les États membres concernant sa mise en œuvre.
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Résultat du vote
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Voix pour:
69
Voix contre:
112
Abstentions:
15
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AMENDEMENT 5
SOC/689
Garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce aux plans nationaux de relance
Paragraphe 1.11
Modifier comme suit:
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Proposé par:
HOŠTÁK, Martin
POTTIER Jean-Michel
VADÁSZ Borbála
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Avis de section
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Amendement
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Le CESE juge essentiel, afin d’éviter de subventionner la précarité de l’emploi, de veiller à ce que les aides à l’embauche soient conditionnées à la signature de contrats à durée indéterminée ou à des programmes de stabilisation. Ces aides à l’embauche peuvent par ailleurs s’avérer efficaces pour ouvrir des perspectives de recrutement aux demandeurs d’emploi «désavantagés» et réaffecter les travailleurs licenciés, en favorisant leur transition vers de nouveaux secteurs et métiers.
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Le CESE juge essentiel, afin d’éviter de subventionner la précarité de l’emploi, de veiller à ce que les aides à l’embauche soient conditionnées à la signature de contrats à durée indéterminée ou à des contrats qui s’inscrivent dans un parcours professionnel et débouchent sur des contrats de ce type. Ces aides à l’embauche peuvent par ailleurs compléter efficacement les efforts consentis par l’employeur en matière de formation et ouvrir des perspectives de recrutement aux demandeurs d’emploi «désavantagés» et réaffecter les travailleurs licenciés, en favorisant leur transition vers de nouveaux secteurs et métiers.
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Exposé des motifs
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La subvention à l’embauche peut aider les jeunes à trouver un emploi et les employeurs à entrer en contact avec des travailleurs potentiels, mais les deux parties ont besoin de flexibilité pour élaborer un plan de formation et de carrière conduisant à une forme de contrat plus stable. Elle est fonction des compétences, des performances, de l’engagement et d’autres critères objectifs. Les aides à l’embauche couvrent également les formes de contrats de travail en alternance qui s’inscrivent dans le cadre d’une formation et d’un parcours professionnel. Il convient donc de centrer la proposition sur la conditionnalité de l’emploi durable afin de favoriser l’intégration des demandeurs d’emploi, en particulier des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation.
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Résultat du vote
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Voix pour:
69
Voix contre:
120
Abstentions:
16
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Le paragraphe suivant de l’avis de section a été modifié suite à l’adoption par l’assemblée des amendements correspondants, mais il avait obtenu plus d’un quart des votes exprimés (article 59, paragraphe 4, du règlement intérieur):
AMENDEMENT 2
SOC/689
Garantir un travail décent aux jeunes et veiller à l’inclusion des jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) grâce aux plans nationaux de relance
Paragraphe 1.9
Modifier comme suit:
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Proposé par:
BABRAUSKIENĖ Tatjana
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Avis de section
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Amendement
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Le CESE accueille favorablement les dispositions des PNRR qui viennent soutenir les apprentissages et stages de qualité, car ceux-ci constituent un outil efficace pour faire reculer le décrochage scolaire précoce et peuvent assurer une meilleure insertion des jeunes (mais pas seulement) sur le marché du travail, et il invite les États membres à mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité[1]. Néanmoins, le Comité demande que l’on veille, lors de la révision à venir du cadre de qualité pour les stages, à interdire les stages non rémunérés et à garantir à tous les stagiaires une rémunération décente.
[1]
Recommandation du Conseil du 15 mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité.
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Le CESE accueille favorablement les dispositions des PNRR qui viennent soutenir une formation de qualité, y compris les apprentissages et stages, car ceux-ci constituent un outil efficace pour faire reculer le décrochage scolaire précoce et peuvent assurer une meilleure insertion des jeunes (mais pas seulement) sur le marché du travail, et il invite les États membres à mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité[1]. Néanmoins, le Comité plaide pour l’interdiction des stages non rémunérés. Il demande que, lors de la révision à venir de la recommandation du Conseil relative à un cadre de qualité pour les stages, une rémunération décente soit garantie à tous les stagiaires. Le CESE propose également que l’on élabore un cadre européen pour des stages de qualité afin de garantir la valeur éducative de ce type d’apprentissage.
[1]
Recommandation du Conseil du 15 mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité.
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Résultat du vote
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Voix pour:
127
Voix contre:
62
Abstentions:
8
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