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Document 52022IP0207
European Parliament resolution of 5 May 2022 on the impact of the Russian illegal war of aggression against Ukraine on the EU transport and tourism sectors (2022/2643(RSP))
Résolution du Parlement européen du 5 mai 2022 sur les conséquences de la guerre illégale d’agression menée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine sur les secteurs des transports et du tourisme de l’Union (2022/2643(RSP))
Résolution du Parlement européen du 5 mai 2022 sur les conséquences de la guerre illégale d’agression menée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine sur les secteurs des transports et du tourisme de l’Union (2022/2643(RSP))
JO C 465 du 6.12.2022, p. 164–170
(BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, HR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)
JO C 465 du 6.12.2022, p. 138–144
(GA)
6.12.2022 |
FR |
Journal officiel de l'Union européenne |
C 465/164 |
P9_TA(2022)0207
Répercussions de la guerre d'agression illégale menée par la Russie contre l'Ukraine sur les secteurs du transport et du tourisme de l'Union européenne
Résolution du Parlement européen du 5 mai 2022 sur les conséquences de la guerre illégale d’agression menée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine sur les secteurs des transports et du tourisme de l’Union (2022/2643(RSP))
(2022/C 465/16)
Le Parlement européen,
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vu le règlement (UE) 2022/334 du Conseil du 28 février 2022 (1), |
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vu le plan d’action «Boussole stratégique en matière de sécurité et de défense — Pour une Union européenne qui protège ses citoyens, ses valeurs et ses intérêts, et qui contribue à la paix et à la sécurité internationales», approuvé par le Conseil le 21 mars 2022 et par le Conseil européen le 25 mars 2022, |
— |
vu la réunion informelle des ministres des transports du 8 avril 2022, |
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vu le pacte mondial sur les réfugiés de 2018, |
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vu la déclaration de Versailles des chefs d’État ou de gouvernement du 11 mars 2022, |
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vu sa résolution du 1er mars 2022 sur l’agression russe contre l’Ukraine (2), |
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vu la résolution du Parlement européen du 24 mars 2022 sur la nécessité d’un plan d’action urgent de l’Union européenne visant à assurer la sécurité alimentaire à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union compte tenu de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (3), |
— |
vu sa résolution du 7 avril 2022 sur les conclusions de la réunion du Conseil européen qui s’est tenue le 24 et le 25 mars 2022, y compris les dernières évolutions de la guerre en Ukraine et les sanctions de l’Union contre la Russie ainsi que leur mise en œuvre (4), |
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vu sa résolution du 7 avril 2022 sur la protection accordée par l’Union européenne aux enfants et aux jeunes qui fuient en raison de la guerre en Ukraine (5), |
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vu le plan en 10 points de l’Agence internationale de l’énergie pour réduire l’utilisation du pétrole, |
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vu l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur, |
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vu la proposition de résolution de la commission des transports et du tourisme, |
A. |
considérant que l’Union européenne a adopté cinq trains de sanctions en réponse à la guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée menée par la Russie contre l’Ukraine; |
B. |
considérant qu’une nouvelle vague de sanctions devrait frapper plus durement la Russie dans les secteurs du transport routier et maritime; |
C. |
considérant que, le 28 février 2022, la Russie a annoncé, en guise de représailles, des interdictions d’utilisation de l’espace aérien russe frappant les aéronefs de 36 pays, dont les États membres de l’Union; |
D. |
considérant que le Conseil européen a réduit le projet de ligne budgétaire pour la mobilité militaire au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe de 6,5 à 1,69 milliard d’euros dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027; |
E. |
considérant qu’avec la fermeture de l’espace aérien ukrainien, environ 3,3 % des mouvements de passagers par voie aérienne en Europe ont cessé, sans compter les vols de passagers entre la Russie et l’Europe, qui représentaient 5,7 % du trafic européen total en 2021; |
F. |
considérant qu’en 2020, quelque 8 848 navires battant pavillon russe ont fait escale dans les ports des États membres de l’Union européenne; |
G. |
considérant que la situation s’est détériorée dans la mer Noire et la mer d’Azov, étant donné que la marine russe bloque la région et que certaines parties de ces mers ont été déclarées zone de guerre, compte tenu du risque pour la sécurité du trafic maritime; |
H. |
considérant que, dans cette zone, la marine russe a attaqué des navires d’armateurs ou d’opérateurs de l’Union européenne; |
I. |
considérant que les marins ukrainiens et russes représentent 14,5 % de la main-d’œuvre mondiale du secteur des transports maritimes et que les flottes de l’Union en sont fortement tributaires; |
J. |
considérant que les préoccupations vont grandissantes concernant la sécurité et l’opérabilité globales du transport ferroviaire et maritime à destination et en provenance de l’Ukraine; |
K. |
considérant que les prix du carburant tendent à augmenter depuis plusieurs mois, que cette situation s’est aggravée en raison de la guerre d’agression illégale menée par la Russie contre l’Ukraine, et que le carburant représente l’un des principaux postes de dépense pour les transporteurs et les usagers; |
L. |
considérant que, dans de nombreux pays de l’Union, les destinations touristiques seront une nouvelle fois durement touchées après deux années d’une pandémie, qui a déjà eu un effet dévastateur sur le secteur; |
1.
condamne une nouvelle fois avec la plus grande fermeté la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, ainsi que l’implication de la Biélorussie dans cette guerre, et exige que la Russie mette un terme immédiat à toutes ses activités militaires en Ukraine et retire sans condition l’intégralité de ses forces et équipements militaires de la totalité du territoire ukrainien internationalement reconnu;
2.
se félicite des sanctions sans précédent et évolutives de l’Union à l’encontre du Kremlin en réponse à l’agression de la Russie contre l’Ukraine et invite l’Union à continuer d’envisager et d’adopter de nouvelles sanctions dans le secteur des transports afin d’affaiblir le financement de la machine de guerre de Poutine; souligne que c’est la première fois que le secteur des transports est explicitement visé par les sanctions de l’Union à l’encontre de la Russie;
3.
rappelle que les transports sont un moyen stratégique pour l’Union d’exprimer sa solidarité envers l’Ukraine et de lui apporter, ainsi qu’à son peuple, un soutien logistique, une aide humanitaire et des moyens d’évacuer et d’assurer la mobilité des réfugiés;
4.
condamne fermement les attaques ciblées menées par les forces russes contre les infrastructures de transport en Ukraine, qui empêchent les autorités ukrainiennes d’évacuer les civils et d’acheminer des marchandises et des biens de première nécessité vers les populations dans le besoin; demande instamment à l’Union d’apporter une aide financière à l’Ukraine pour l’aider à reconstruire ses infrastructures de transport;
5.
se félicite des mesures adoptées par la Commission pour aider les États membres, les transporteurs et les travailleurs à poursuivre les opérations de transport et à soutenir le transport de réfugiés en provenance d’Ukraine et de l’aide humanitaire; reconnaît le courage des travailleurs du secteur des transports en Ukraine, qui risquent leur vie tout en continuant à travailler pour transporter des personnes et des marchandises;
6.
se félicite des lignes directrices opérationnelles adoptées par la Commission pour garantir le transit des personnes ukrainiennes sans documents valables à bord des transporteurs de l’Union;
7.
salue les opérateurs de transport européens qui proposent gratuitement aux citoyens ukrainiens des voyages en train, en autobus, en bateau et en avion, ainsi que les innombrables initiatives prises par des associations et des particuliers dans l’ensemble de l’Union, qui assurent le transport gratuit de marchandises et de personnes à destination et en provenance de la frontière ukrainienne; souligne que de nombreux Ukrainiens désireux de rentrer dans leur pays ou tentant de s’installer dans un autre État membre n’ont pas les moyens de payer leur voyage; demande aux opérateurs ferroviaires de continuer à accorder aux Ukrainiens l’accès gratuit aux trains sans réservation et à leur permettre d’occuper les sièges non réservés;
8.
souligne que le conflit en cours et les représailles de la Russie contre les sanctions de l’Union ont également une incidence sur le secteur des transports de l’Union, qui est gravement perturbé quel que soit le mode de transport;
9.
souligne que la hausse des prix des carburants et la désorganisation des chaînes logistiques et d’approvisionnement comptent parmi les principales conséquences qui touchent tous les modes de transport et créent une grande incertitude sur les marchés;
10.
considère qu’il faudrait aider les opérateurs de transport basés dans l’Union et détenus par une entité de l’Union qui ont des liens avec le marché russe à réorienter leurs activités de transport hors de Russie;
11.
invite la Commission à procéder d’urgence à une évaluation économique et sociale des conséquences de la guerre sur tous les modes de transport sur le marché de l’Union et à proposer rapidement des aides, le cas échéant, y compris par de nouvelles mesures législatives et/ou financières, afin d’atténuer les effets négatifs et de garantir des conditions de concurrence équitables pour les secteurs européens des transports;
12.
souligne que la crise ne devrait pas conduire à une remise en cause temporaire ou permanente des droits des travailleurs du secteur des transports;
Navigation
13. |
s’inquiète des graves répercussions du conflit sur le secteur du transport aérien, les coûts d’exploitation rendant le transport de passagers et de marchandises plus onéreux; souligne que la combinaison des sanctions et des interdictions de survol a contraint les compagnies aériennes à suspendre ou à dévier leurs vols; souligne, en outre, que les itinéraires que doivent emprunter les avions pour éviter les espaces aériens russe et biélorusse rajoutent entre trois et quatre heures de vol dans chaque direction, ce qui donne lieu à des problèmes de ravitaillement (escales supplémentaires, donc coûts supplémentaires) et à des horaires de travail pour les équipages plus longs que ceux prévus par la réglementation de l’Union; |
14. |
souligne que l’Ukraine et la Russie comptent parmi les plus grands producteurs de titane, principal métal utilisé dans la fabrication d’avions, et que le conflit en cours pourrait avoir une incidence sur l’approvisionnement à court terme; |
15. |
invite la Commission à évaluer et, le cas échéant, à présenter une stratégie de soutien aux compagnies aériennes de l’Union et à leur main-d’œuvre, qui ont été durement touchées, d’abord par la pandémie de COVID-19 puis, aujourd’hui, par l’interdiction de survol de la Russie et de la Biélorussie, la hausse des prix du carburant et la baisse de la demande; souligne toutefois la nécessité de garantir des conditions de concurrence équitables entre les compagnies aériennes, en particulier lorsqu’il s’agit de fournir un soutien financier; |
16. |
déplore que la Russie, en violation manifeste des règles de l’aviation civile internationale (convention de Chicago), ait approuvé une loi visant à imposer la réimmatriculation des avions loués auprès de compagnies étrangères dans le registre russe des aéronefs; insiste sur le fait qu’un tel vol ne peut être toléré et exige le retour immédiat des avions en question à leurs propriétaires légitimes; se félicite de la décision de la Commission d’inclure les transporteurs russes exploitant des aéronefs couverts par cette réimmatriculation dans la liste des compagnies aériennes interdites dans l’UE, étant donné que les autorités russes ne disposent pas des capacités nécessaires en matière de surveillance de la sécurité pour s’acquitter correctement de la surveillance des centaines d’aéronefs réimmatriculés; souligne que les autorités russes seront les seules responsables de la mise en danger de la vie de leurs propres citoyens si elles autorisent ces avions à voler dans l’espace aérien russe sans être en mesure de garantir les exigences de sécurité nécessaires; |
17. |
demande à l’Union de poursuivre son action visant à empêcher les mercenaires du groupe Wagner et les combattants étrangers de Syrie, etc., de rejoindre effectivement le champ de bataille en Ukraine afin de commettre des atrocités à l’encontre de la population; demande à cet effet au haut représentant qu’il exige notamment des gouvernements turc, géorgien, azerbaïdjanais et iraquien, mais aussi des gouvernements des républiques d’Asie centrale, qu’ils ferment leur espace aérien aux avions militaires ou charters russes, iraniens ou syriens, ainsi qu’à toute compagnie aérienne régulière transportant des mercenaires; demande que l’Union dresse une liste noire de toutes les compagnies aériennes susceptibles de participer à de tels transports; |
Transports maritimes
18. |
se félicite du troisième pilier du cinquième train de sanctions adopté par la Commission à l’encontre de la Russie, qui interdit aux navires battant pavillon russe et aux navires exploités par la Russie d’accéder aux ports de l’Union; estime que l’Agence européenne pour la sécurité maritime pourrait, à cet égard, jouer un rôle important en fournissant une liste précise des navires russes à interdire dans les ports de l’Union, liste qui tiendrait compte des navires qui ont changé de pavillon ou ont été réimmatriculés depuis le 24 février 2022; |
19. |
demande toutefois d’aller au-delà de ces mesures pour empêcher leur contournement et de refuser l’escale dans les ports de l’Union à tous les navires, quel que soit leur armateur ou leur exploitant, qui font également escale dans des ports russes le long de leur itinéraire, sauf si des raisons humanitaires justifiées l’exigent; salue déjà la décision prise en toute liberté par plusieurs des plus grandes compagnies maritimes mondiales établies en Europe d’arrêter tous les affrètements à destination et en provenance de la Russie jusqu’à nouvel ordre; |
20. |
demande que tous les navires qui souhaitent faire escale dans un port de l’Union soient interdits de souter dans les ports russes et de toute opération de soutage en mer à partir de navires russes; |
21. |
estime que l’Agence européenne pour la sécurité maritime devrait, à cet égard, fournir des orientations sur l’application uniforme de ces sanctions, en maintenant des conditions de concurrence équitables pour les ports de l’Union; |
22. |
demande aux gouvernements et aux autorités publiques compétentes, tant au niveau national qu’au niveau de l’Union, d’assumer leurs responsabilités et de prévoir suffisamment de personnel et de ressources pour assurer une application harmonieuse des mesures, en évitant de nouveaux retards dans une chaîne d’approvisionnement déjà perturbée; |
23. |
prend acte du fait qu’un grand nombre de navires sont actuellement bloqués dans la région; fait écho aux appels lancés par la Commission et les États membres pour que des mesures soient prises d’urgence afin de garantir la sûreté et la sécurité de la navigation internationale dans la région et, en particulier, d’assurer la sécurité des gens de mer; demande que les navires concernés soient réapprovisionnés de toute urgence en fournitures vitales dont leurs marins ont besoin, et qu’un corridor maritime de sécurité soit mis en place pour permettre l’évacuation en toute sécurité des gens de mer et des navires des zones touchées à haut risque de la mer Noire et de la mer d’Azov; |
24. |
déplore qu’un certain nombre de mines maritimes flottantes menacent la vie des gens de mer et des passagers, ainsi que les flux commerciaux internationaux en mer Noire, et demande un soutien international aux efforts de déminage des pays riverains; |
25. |
s’inquiète de l’impact sur le trafic maritime international, la logistique, les chaînes d’approvisionnement et les prix des carburants, et en particulier les frais de transport de marchandises; |
Transport ferroviaire
26. |
regrette qu’il n’y ait pas, pour l’instant, d’interdiction directe des opérations de transport ferroviaire avec les chemins de fer russes; note toutefois que les chemins de fer russes ont été ajoutés à la liste des entités juridiques et des organismes soumis à des restrictions financières; |
27. |
souligne que les trains peuvent encore traverser la Russie, en particulier les trains de marchandises circulant entre l’Europe et la Chine; constate toutefois que le conflit a une incidence dramatique sur les flux de fret ferroviaire entre l’Asie et l’Europe, créant de l’incertitude pour les opérateurs et les transporteurs ferroviaires; |
28. |
souligne que les trains de marchandises se heurtent à des barrières physiques, des milliers de wagons étant bloqués dans des files d’attente à la frontière entre l’Ukraine et les pays de l’Union; invite la Commission à soutenir l’Ukraine dans ses efforts visant à détourner les flux de trafic, à établir de nouvelles connexions et à mettre en place des routes commerciales rapides, ce qui est particulièrement urgent pour le transport de denrées périssables comme le blé; se félicite, à cet égard, de l’initiative «Getreidebrücke», dans le cadre de laquelle les opérateurs ferroviaires ukrainiens et européens collaborent pour assurer le transport de produits et de machines agricoles à destination et en provenance d’Ukraine; se félicite également des efforts déployés par la Roumanie pour remettre en service les lignes ferroviaires désaffectées qui relient la Roumanie à l’Ukraine, ce qui permettrait de réduire encore la charge sur les voies de communication à destination et en provenance de l’Ukraine; estime que l’Union devrait encourager et faciliter de telles initiatives; |
29. |
invite la Commission à soutenir l’Ukraine et ses efforts pour renforcer les connexions ferroviaires entre l’Ukraine et l’Union; |
30. |
salue l’héroïsme des travailleurs des chemins de fer ukrainiens qui, en dépit de la menace constante qui pèse sur leur vie, se sont engagés à évacuer la population ukrainienne des zones de guerre, à continuer de livrer des envois postaux, des paiements de retraite, des médicaments et des biens humanitaires et alimentaires ainsi qu’à transporter les biens d’entreprises, d’institutions et d’organisations nationales vers des régions sûres de l’Ukraine et à veiller à ce que le commerce international et les contacts diplomatiques actifs au plus haut niveau puissent se poursuivre; |
31. |
estime que l’attaque russe contre l’Ukraine et les besoins de transport qui en résultent au sein de l’Union ont mis en évidence la nécessité pour le système ferroviaire de l’Union d’accueillir des volumes plus importants de passagers et de marchandises; invite dès lors les États membres à accélérer la normalisation, l’harmonisation et l’interopérabilité des systèmes ferroviaires dans tous les États membres et demande à la Commission de continuer de surveiller la mise en œuvre et les lacunes qui subsistent; |
32. |
invite la Commission à entamer immédiatement des négociations avec l’Ukraine sur la libéralisation du transport international de marchandises par chemin de fer et par voie navigable, afin de sécuriser les itinéraires de transport et de garantir des chaînes d’approvisionnement ininterrompues pour les produits agricoles et autres produits de base à destination de l’Europe et du reste du monde; |
33. |
salue l’héroïsme de plusieurs cheminots biélorusses qui ont empêché le déploiement de forces russes attaquant l’Ukraine et demande à tous les citoyens russes et biélorusses de suivre leur exemple de résistance civile à cette effroyable agression militaire; |
Transport routier
34. |
se félicite de l’action de la Commission visant à garantir le retour des conducteurs de poids lourds européens de la zone de conflit, ainsi que le transport de marchandises par route vers l’Ukraine et la Moldavie; |
35. |
se réjouit des récentes sanctions interdisant aux entreprises de transport routier établies en Russie et en Biélorussie de transporter des marchandises par route sur le territoire de l’Union européenne, car elles limiteront considérablement les possibilités pour l’industrie russe de se procurer des marchandises essentielles; |
36. |
souligne que le transport de marchandises vers l’Ukraine et les États membres voisins qui connaissent un afflux important de réfugiés peut se heurter à des obstacles réglementaires; salue les initiatives prises par la Commission dans le but de clarifier certaines des mesures visant à faciliter les opérations de transport routier effectuées dans les circonstances exceptionnelles induites par l’agression de la Russie contre l’Ukraine, telles que l’octroi de cartes temporaires aux conducteurs ukrainiens qui opèrent dans l’Union mais qui ne peuvent retourner en Ukraine pour renouveler leur carte expirée, l’adoption de dérogations temporaires aux règles relatives aux temps de conduite et de repos, tout en préservant le bien-être et la sécurité des conducteurs, l’exemption du paiement des péages pour les transports considérés comme des services d’urgence et l’exemption d’autorisations pour le transport des différents produits nécessaires aux soins médicaux, et d’encourager les États membres à les appliquer; souligne que les camionneurs ukrainiens présents en Europe sont sévèrement affectés par la guerre qui frappe leur pays; demande à la Commission de mettre en œuvre une stratégie visant à aider les chauffeurs routiers ukrainiens à rejoindre leurs familles déplacées dans l’Union européenne et de veiller à ce que les États membres fournissent une assistance aux chauffeurs dans le besoin; |
37. |
demande à la Commission de continuer à étudier les moyens de soutenir le transport de passagers ou de tout type de marchandises à destination ou en provenance de l’Ukraine et des pays voisins de l’Union au titre de l’aide humanitaire et de prévoir les allégements nécessaires en matière de péages routiers, de redevances d’infrastructure, d’accès pendant les week-ends, de fiscalité, etc.; |
38. |
plaide en faveur de la conclusion immédiate de l’accord sur le transport de marchandises par route entre l’Union européenne et l’Ukraine et invite la Commission et les États membres à commencer immédiatement à appliquer l’accord à titre provisoire; |
39. |
soutient la proposition de la Commission de conclure des accords de transport avec l’Ukraine et la Moldavie, en libéralisant partiellement le transport routier pour leurs transporteurs, ce qui permettra de dévier d’importantes marchandises d’exportation des routes maritimes actuellement indisponibles en raison de l’agression militaire russe et de recourir davantage aux ports maritimes de l’Union pour l’exportation et l’importation de marchandises à destination et en provenance de l’Ukraine; soutient fermement, à cet égard, la réhabilitation rapide des liaisons ferroviaires et fluviales précédemment abandonnées entre l’Ukraine et la Roumanie en particulier; |
40. |
souligne que l’ouverture de corridors verts de transport à destination et en provenance de l’Ukraine est cruciale pour fournir à ce pays tous les intrants nécessaires à l’accroissement de sa production agricole (pesticides, engrais et semences, par exemple) et permettre la poursuite des échanges agricoles avec l’Ukraine; |
RTE-T et mobilité militaire
41. |
salue la communication de la Commission sur l’extension du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) aux pays tiers voisins et demande instamment de profiter de la révision en cours du RTE-T pour augmenter considérablement les investissements dans les connexions entre les infrastructures de transport avec les Balkans occidentaux, la Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine; demande en outre à la Commission, au Conseil et au Parlement de profiter conjointement de la révision en cours du RTE-T pour revoir les nouvelles cartes du RTE-T, comme proposé en décembre 2021, et de proposer un addendum pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, afin de répondre aux tout nouveaux besoins en matière de transport induits par la guerre illégale d’agression de la Russie contre l’Ukraine; demande également à la Commission de proposer une communauté des transports entre l’Union et l’Europe orientale ou le partenariat oriental, y compris un cadre d’investissement pour l’Europe orientale, qui pourrait s’inspirer en partie de la communauté des transports des Balkans occidentaux; |
42. |
souligne la nécessité de donner beaucoup plus d’ambition au projet de mobilité militaire de l’Union et, à cet égard, se félicite de l’engagement des États membres de l’Union à accélérer les efforts en cours pour renforcer la mobilité militaire dans l’Union; |
43. |
déplore une nouvelle fois vivement la décision du Conseil européen de réduire drastiquement, lors de l’adoption du cadre financier pluriannuel 2021-2027, l’enveloppe finale de la ligne budgétaire relative à la mobilité militaire nouvellement créée au titre du programme 2021-2027 du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE II) et regrette que cette erreur porte désormais atteinte à notre sécurité européenne commune; invite la Commission à trouver et à présenter des moyens d’augmenter sensiblement la ligne budgétaire consacrée à la mobilité militaire dans le cadre du programme MIE II et suggère que les fonds non utilisés alloués à la facilité pour la reprise et la résilience (FRR) soient utilisés à cet effet; rappelle l’importance d’évaluer et de traiter minutieusement les aspects ayant trait à la mobilité militaire, tant sur le plan des infrastructures que du financement, afin de garantir une coopération et une mobilité transfrontalières optimales au sein de l’Union; invite, à cet égard, la Commission à proposer un soutien ciblé aux grands projets d’infrastructure permettant de mieux relier tous les États membres et d’accroître les connexions entre les infrastructures de transport avec les Balkans occidentaux, la Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine; demande en particulier le renforcement de toutes les grandes infrastructures à double usage menant à la frontière orientale de l’Union; |
44. |
invite la Commission à doter les États membres de l’Union du financement nécessaire pour le développement des infrastructures à double usage, dont le rôle stratégique est nécessaire pour répondre aux besoins actuels et futurs; souligne la nécessité d’améliorer la capacité de l’Union à évaluer et à contrôler la propriété et les investissements dans le domaine des infrastructures stratégiques, étant donné qu’il s’agit d’un aspect essentiel pour garantir la sécurité de l’Union et de nos citoyens; |
45. |
invite la Commission à préciser davantage l’initiative «Global Gateway» afin d’encourager les investissements communs dans les infrastructures, en particulier dans les pays qui partagent avec nous des valeurs universelles; estime qu’au lieu de laisser le champ aux autocraties, l’Europe doit offrir une autre voie, à la fois économiquement attrayante et fondée sur la valeur, pour les investissements dans les infrastructures dans les pays tiers les plus pauvres; observe que dans cette entreprise, l’Europe devrait unir ses forces avec d’autres grandes démocraties telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Japon ou la Corée du Sud; |
Hausse des prix de l’énergie dans les transports
46. |
souligne qu’une combinaison de prix plus élevés de l’énergie et des transports aurait une incidence sur tous les citoyens, et en particulier sur les ménages à faibles revenus, avec un risque accru de précarité en matière de transports; souligne, en outre, que l’augmentation du coût du carburant pour les transports aérien, routier et maritime a une incidence directe sur les prix des biens et des services finaux et que la hausse des prix des carburants affecte la reprise du tourisme après la pandémie; |
47. |
salue la communication de la Commission intitulée «REPowerEU: action européenne commune pour une énergie plus abordable, plus sûre et plus durable» et plaide en faveur de la nécessité de rendre rapidement l’énergie européenne indépendante des sources d’énergie russes, ce qui peut dans le même temps devenir une occasion d’accélérer la transition énergétique; regrette toutefois que la Commission n’ait pas encore abordé la question de l’augmentation du prix des carburants pour les opérateurs de transport; invite la Commission à analyser en profondeur l’incidence économique des prix des carburants sur les transports et la mobilité de l’Union et à adopter de nouvelles mesures pour faire face à la hausse des prix des transports, conformément au pacte vert pour l’Europe; |
48. |
se félicite des mesures extraordinaires adoptées par plusieurs États membres visant à atténuer la hausse des prix des carburants, telles que des réductions fiscales temporaires, et invite la Commission à proposer des critères communs et coordonnés au niveau de l’Union ainsi qu’à faciliter l’adoption de ces mesures par les autorités nationales; |
49. |
invite la Commission, et en particulier les gouvernements nationaux, régionaux et locaux, à mettre en œuvre des mesures s’inscrivant dans le cadre du plan en 10 points de l’Agence internationale de l’énergie visant à réduire la consommation de pétrole, y compris l’extension des possibilités de télétravail à domicile, les dimanches sans voiture dans les villes, la promotion des transports publics, de la micromobilité, de la marche et du vélo, l’augmentation du covoiturage, la promotion d’une conduite optimisée pour les camions de marchandises et la livraison de marchandises, l’utilisation de trains à grande vitesse et de nuit au lieu d’avions, le renoncement aux voyages d’affaires dans la mesure du possible, lorsque d’autres options existent, ainsi que le renforcement de l’adoption de véhicules électriques et plus efficaces; |
50. |
souligne qu’il est urgent d’accroître sensiblement la production intérieure, l’approvisionnement et le stockage de carburants/d’énergie renouvelables dans l’Union et d’accroître encore la diversification de l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne, notamment par l’importation de carburants alternatifs à court terme, y compris par l’intermédiaire des terminaux portuaires de l’Union pour le GNL en tant que combustible de transition, tout en évitant soigneusement les effets de verrouillage et les actifs délaissés, et conformément aux objectifs climatiques de l’Union; souligne en outre la nécessité de renforcer les interconnexions énergétiques entre les États membres, notamment entre la péninsule ibérique et le reste de l’Europe; |
51. |
estime qu’il convient de promouvoir les synergies et les complémentarités entre le RTE-T et le RTE-E, tout en préservant intégralement les possibilités de financement existantes et futures ainsi que les volumes de financement consacrés au développement du RTE-T; |
Tourisme
52. |
relève que l’agression criminelle menée actuellement par la Russie à l’encontre de l’Ukraine a laissé une empreinte considérable dans le secteur du tourisme, en particulier dans les régions frontalières; fait remarquer que les touristes refusent de se rendre dans certains États membres de l’Union, tels que la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie ou les États baltes, en raison de la proximité de la frontière avec l’Ukraine et de la crainte de la guerre; se félicite que, malgré les problèmes qui les affectent par ailleurs, les secteurs du tourisme des pays susmentionnés aident les réfugiés ukrainiens; demande par conséquent une politique européenne commune du tourisme et, en particulier, un plan d’action doté d’un soutien financier efficace pour aider le secteur et les destinations les plus touchées à surmonter les crises les plus récentes causées par la COVID-19 ainsi que l’agression criminelle de la Russie contre l’Ukraine; |
53. |
renouvelle son ferme soutien à la mise en place d’un mécanisme européen de gestion des crises pour le secteur du tourisme de l’Union afin de répondre de manière adéquate et rapide aux crises de grande ampleur, telles que les pandémies, les guerres et les conséquences humanitaires du changement climatique; souligne qu’il importe de prévoir des solutions de financement pour pallier le manque de moyens financiers à court terme et de proposer également des cadres et des stratégies à moyen et à long terme; |
54. |
fait remarquer que la hausse des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires, exacerbée par la guerre, multipliera les coûts pour les entreprises touristiques et l’ensemble de la chaîne de valeur, en particulier pour les PME qui ont déjà du mal à survivre après deux ans de pandémie; invite dès lors les États membres à apporter les allégements nécessaires au moyen de politiques fiscales et, en particulier, d’allègements fiscaux, ainsi que la Commission à utiliser les fonds de l’Union afin d’améliorer la liquidité des PME; souligne à cet égard que la reprise du secteur sera encore retardée et invite la Commission et les États membres à maintenir le soutien public existant, y compris en reportant le remboursement des obligations qui en découlent; |
55. |
souligne que la pandémie de COVID-19 et la crise actuelle de la guerre en Ukraine ont mis en évidence la nécessité urgente de créer une «Agence de l’Union européenne pour le tourisme»; estime que la coordination est indispensable à la reprise de l’industrie touristique de l’Union en tant que solution à court terme, qu’il convient de mettre en place rapidement un département spécial pour le tourisme au sein de celui des agences existantes et qu’il devrait être chargé de créer une nouvelle «marque du tourisme de l’Union» pour promouvoir l’Europe en tant que destination sûre, durable et judicieuse pour tous; appelle de ses vœux une campagne commune à l’échelon de l’Union pour promouvoir l’Europe en tant que destination afin d’attirer les touristes vers les destinations les plus dépendantes des touristes russes et ukrainiens; |
56. |
invite les États membres à soutenir les hôtels et les services de location de courte durée de l’Union qui accueillent des réfugiés ukrainiens; |
57. |
se félicite du fait que les entreprises du tourisme embauchent déjà des réfugiés ukrainiens et demande à la Commission de soutenir ces actions en mettant en place un programme financier temporaire de l’Union pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du tourisme, qui constitue un problème important dans le secteur du tourisme après la pandémie; |
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58. |
charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres. |
(1) JO L 57 du 28.2.2022, p. 1.
(2) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2022)0052.
(3) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2022)0099.
(4) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2022)0121.
(5) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2022)0120.