COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, le 22.5.2018
COM(2018) 268 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS
Construire une Europe plus forte: le rôle des politiques en faveur de la jeunesse, de l'éducation et de la culture
1.Introduction
L’Europe s’est engagée dans un débat sur son avenir. Dans un an, les dirigeants de l’UE se réuniront dans la ville roumaine de Sibiu pour tirer les conclusions de ce débat, que la Commission a lancé avec son livre blanc sur l’avenir de l’Europe en mars 2017.
Un enjeu majeur consiste à répondre aux attentes des citoyens et à leurs inquiétudes sur l’avenir dans un monde en mutation rapide – un monde qui offre de nouvelles opportunités mais qui est aussi porteur d’incertitudes. Beaucoup s’interrogent sur les transformations futures du monde du travail, sur l’avenir de l’État‑providence, sur les évolutions de nos sociétés démocratiques et diversifiées, ainsi que sur la place de l’Europe dans le monde. L’Europe doit permettre à ses citoyens, et en particulier à ses jeunes, de tirer le meilleur parti des possibilités offertes par les nouvelles technologies et les nouvelles tendances au niveau mondial. L’éducation et la formation doivent permettre d’aller de l’avant: il s’agit d’investir dans les individus et dans la société en général.
L’Union européenne est avant tout une Union de valeurs, consacrées à l’article 2 du traité sur l’Union européenne, et l’éducation, la formation et la culture sont essentielles pour transmettre et promouvoir ces valeurs communes et favoriser la compréhension mutuelle.
Sur le plan économique, même si la crise a laissé des traces dans les sociétés et sur les marchés du travail, l’économie sociale de marché européenne a fait ses preuves en surmontant la pire crise économique que nous ayons jamais connue. Les travaux en cours sur l’achèvement de l’Union économique et monétaire renforceront encore les fondations économiques de l’Europe.
En ce qui concerne les priorités sociales, l’UE a précisé que le projet européen va bien au‑delà de la sphère économique. Le socle européen des droits sociaux a été proclamé conjointement par le Parlement européen, le Conseil et la Commission en novembre 2017. Ce socle renforce les principes et les droits sur lesquels l’Union est fondée dans le domaine social et en matière d’emploi, et se fixe pour premier principe le droit à une éducation, une formation et un apprentissage tout au long de la vie de qualité
.
Un rôle plus important pour les politiques en faveur de la jeunesse, de l’éducation et de la culture
Dans la déclaration de Rome de mars 2017
, les dirigeants de l’UE se sont engagés à œuvrer à la réalisation d’une «Union où les jeunes bénéficient du meilleur niveau d’éducation et de formation et peuvent étudier et trouver un emploi sur tout le continent; une Union qui préserve notre patrimoine culturel et favorise la diversité culturelle». Si nous voulons construire une Europe plus forte, les politiques en faveur de la jeunesse, de la culture, de l’éducation et de la formation doivent jouer un rôle important dans le projet européen.
Dès son entrée en fonction, cette Commission a pris des mesures pour améliorer la situation des jeunes qui ont dû supporter les pires effets de la crise, et leur offrir de meilleures possibilités de participer activement au projet européen. De nombreux progrès ont déjà été accomplis. Pour construire l’Europe de demain, il faudra pouvoir compter sur le soutien et la participation des jeunes. Par conséquent, la Commission, en collaboration avec le Conseil, continue à mettre fortement l’accent sur les jeunes.
Une plus grande attention doit être accordée à l’éducation, à la formation et à la culture afin d'exploiter pleinement leur potentiel à l’appui du projet européen. Il est essentiel d’investir dans les aptitudes, les compétences et les connaissances pour renforcer la résilience de l’Europe. De tels investissements dans les personnes stimulent l’innovation, la productivité et la compétitivité, ce qui contribue à maintenir l’employabilité et à remédier aux inadéquations de compétences sur un marché du travail en évolution rapide, influencé par la mondialisation et les évolutions technologiques.
La diversité constitue un autre aspect: c’est une particularité de l’Europe et une source d’innovation et de créativité. L’éducation et la culture renforcent notre prise de conscience, notre compréhension et notre appréciation du riche patrimoine culturel commun de l’Europe, ainsi que de l’histoire, des expériences, des convictions et des valeurs que nous avons en partage. Elles unissent nos peuples par‑delà les frontières, favorisent l’égalité entre les hommes et les femmes, et nous donnent un sentiment d’appartenance commune. L’éducation, la formation et la culture peuvent nous aider à découvrir ce que l’identité européenne signifie et à en faire l’expérience.
Au sommet de Göteborg de novembre 2017, les dirigeants de l’UE ont choisi de débattre de l’éducation et de la culture dans le cadre du programme des dirigeants. Les discussions entre les dirigeants ont été nourries par une contribution de la Commission intitulée «Renforcer l’identité européenne par l’éducation et la culture», dans laquelle la Commission expose sa vision pour parvenir à un espace européen de l’éducation. Le débat a placé l’éducation et la culture au premier rang des priorités politiques. L’Europe est confrontée à une série de défis, et notamment le populisme, la xénophobie, l’intolérance, la discrimination et la désinformation. En outre, peu d’États membres de l’UE peuvent se targuer de performances de haut niveau dans tous les aspects de l’éducation et de la formation. Il est donc nécessaire de renforcer la dimension de l’éducation et de la culture au sein de l’Union.
En décembre 2017, le Conseil européen a invité les États membres, le Conseil et la Commission:
-à faire avancer un certain nombre d’initiatives clés, y compris le programme Erasmus+, les universités européennes, l’apprentissage des langues, la carte d’étudiant européenne, la reconnaissance mutuelle des diplômes et l’Année européenne du patrimoine culturel;
-à examiner les mesures possibles pour répondre aux défis en matière de compétences liés à la numérisation, à la cybersécurité, à l’éducation aux médias et à l’intelligence artificielle, à la nécessité d’une approche de l’éducation et de la formation qui soit inclusive, fondée sur l’apprentissage tout au long de la vie et axée sur l’innovation, et à la nécessité d’améliorer les conditions‑cadres juridiques et financières nécessaires au développement des secteurs de la culture et de la création, ainsi qu’à la mobilité des professionnels du secteur de la culture.
En réponse, la Commission a présenté, le 17 janvier 2018, un premier train de mesures couvrant les compétences clés, les compétences numériques ainsi que les valeurs communes et l’éducation inclusive.
La présente communication fait partie d’un deuxième train de mesures pour répondre au Conseil européen. Il regroupe un ensemble d’initiatives dans les domaines de la jeunesse, de la culture, de l’éducation et de la formation pour bâtir une Europe où la compétitivité, l’inclusion et la cohésion sont plus fortes:
·s’appuyant sur des mesures précédentes pour investir dans la jeunesse, la Commission présente une «stratégie en faveur de la jeunesse» pour la période 2019‑2027, où l’accent est mis sur la volonté d’autonomiser les jeunes Européens et de leur donner plus de poids dans l’élaboration des politiques de l’UE;
·comme elle l’avait annoncé dans sa communication «Renforcer l’identité européenne par l’éducation et la culture», la Commission présente un «nouvel agenda européen de la culture». Cette initiative sera décisive pour favoriser la prise de conscience de l’identité et du patrimoine communs de l’Union et pour soutenir les relations de l’Union avec les pays tiers;
·conformément à l’objectif d’œuvrer en faveur d’un espace européen de l’éducation, la Commission présente deux propositions de recommandations du Conseil sur la reconnaissance mutuelle des diplômes et l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage des langues. Ces deux initiatives sont essentielles pour faciliter la mobilité à des fins d’apprentissage en Europe;
·conformément aussi au socle européen des droits sociaux, la Commission propose une recommandation du Conseil sur des systèmes de qualité d’éducation et d’accueil des jeunes enfants. Cette initiative vise à faire en sorte que tous les enfants en Europe puissent bien démarrer dans la vie.
Comme exposé dans le graphique ci‑dessous, les travaux ont commencé et se poursuivront au cours des années à venir. Cette coopération soutiendra les travaux conjoints menés en faveur d’un espace européen de l’éducation.
