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Document 52014DC0535
REPORT FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS Report on the implementation and relevance of the Work Plan for Culture 2011-2014
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Rapport sur la mise en œuvre et la pertinence du programme de travail en faveur de la culture 2011-2014
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Rapport sur la mise en œuvre et la pertinence du programme de travail en faveur de la culture 2011-2014
/* COM/2014/0535 final */
RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Rapport sur la mise en œuvre et la pertinence du programme de travail en faveur de la culture 2011-2014 /* COM/2014/0535 final */
RAPPORT
DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET
SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Rapport sur
la mise en œuvre et la pertinence du programme de travail
en faveur de la culture 2011-2014 1.
INTRODUCTION La culture et la
diversité des expressions culturelles comptent parmi les principaux atouts de
l’Europe. Source de valeurs, d’identité et de sentiment de citoyenneté, la
culture contribue au bien-être des citoyens ainsi qu’à la cohésion sociale et à
l’inclusion. Elle est également un moteur en termes de croissance économique,
de création d’emplois et de commerce extérieur. En 2007, la Commission européenne a proposé de
définir la coopération européenne dans le domaine de la culture autour des
trois objectifs stratégiques de l’agenda européen de la culture, qui consistent
à promouvoir: ·
la
diversité culturelle et le dialogue interculturel;
la
culture en tant que catalyseur de la créativité et de la croissance; et
la
culture en tant qu’élément indispensable des relations extérieures de
l’Union européenne.
Cet agenda a été
approuvé par le Conseil, et ses priorités ont été ensuite prises en compte dans
deux programmes de travail du Conseil en faveur de la culture. En 2010, ayant
conclu que le programme de travail 2008-2010 du Conseil en faveur de la culture
avait marqué une nouvelle étape importante dans le développement de la
coopération des États membres dans le domaine de la culture et amélioré la
cohérence et la visibilité de l’action de l’UE dans ce domaine, le Conseil a
adopté le deuxième programme de travail pour la période 2011-2014. Solidement ancré
dans ces trois objectifs généraux, ce nouveau programme de travail était
également fondé sur l’idée que la culture peut contribuer à réaliser les
objectifs de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable
et inclusive, qui a été réaffirmée par les États membres. Lorsque le
Conseil a adopté l'actuel programme de travail en faveur de la culture en
décembre 2010, il a invité la Commission à présenter un rapport final sur
sa mise en œuvre et sa pertinence avant la fin du premier semestre 2014, basé
sur des contributions volontaires des États membres. Ce rapport est destiné à
servir de base à la préparation du prochain programme de travail. Le présent
rapport examine tout d’abord les progrès réalisés dans la mise en œuvre des six
domaines sectoriels prioritaires du programme de travail au moyen des méthodes
de travail prévues par le Conseil, telles que la méthode ouverte de
coordination (MOC). Ensuite, s’inspirant d’une évaluation indépendante qui portait
sur la MOC en tant qu’instrument de mise en œuvre de l’agenda de la culture[1] et des
contributions des États membres de l’UE à une étude effectuée par la Commission
européenne en 2014, le rapport présente les enseignements tirés au sujet de la
pertinence du programme de travail et de ses instruments. Le dernier chapitre
formule des recommandations sur les mesures à prendre concernant le contenu et
les méthodes de travail du prochain programme de travail en faveur de la
culture, après 2014. 2. PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION
DES OBJECTIFS DU PROGRAMME DE TRAVAIL 2011-2014 Le
programme de travail en faveur de la culture 2011-2014 définit un cadre
ambitieux pour la coopération et détermine six domaines d’action prioritaires pour
la réalisation des objectifs de l’agenda européen de la culture ainsi que
l’objectif de la stratégie Europe 2020 consistant en une croissance
intelligente, durable et inclusive. Ces domaines prioritaires sont les suivants:
la diversité culturelle, le
dialogue interculturel et une culture accessible et inclusive;
les
industries culturelles et créatives;
les
compétences et la mobilité;
le
patrimoine culturel, y compris la mobilité des collections;
la
culture dans les relations extérieures; et
les
statistiques culturelles.
La section
suivante examine les progrès accomplis dans la mise en œuvre des principales
actions prévues dans le programme de travail pour chacune des six priorités
sectorielles. 2.1 La diversité culturelle, le
dialogue interculturel et la culture accessible et inclusive Le dialogue
interculturel est un objectif essentiel de l’agenda européen de la culture; en
outre, le dialogue interculturel et la participation aux activités culturelles
peuvent renforcer la cohésion sociale et contribuer à une croissance inclusive. Des experts des
États membres se sont concentrés dans un premier temps sur le rôle que jouent
les institutions culturelles bénéficiant d’un financement public dans la
promotion de l’accès à la culture, en appliquant la MOC. Leur analyse de plus
de 80 politiques et pratiques — réunies dans un manuel de bonnes pratiques
publié en 2013[2]
— les a amené à conclure que le problème de l’accès était également un problème
de demande publique insuffisante et que le «développement des publics» devait
par conséquent être encouragé. S’appuyant
sur ces conclusions, un deuxième groupe d’experts MOC s’est concentré sur les
politiques et les bonnes pratiques concernant l’art public et les institutions
culturelles comme stimulateurs d’échanges parmi les cultures et entre les
groupes sociaux. Ce groupe a conclu que les institutions culturelles devaient
adapter leurs programmes (par ex. représentations théâtrales, expositions,
etc.) de manière à assurer qu’ils sont adaptés à la diversité des publics.
Elles devraient également:
disposer
d’un personnel qui comprend les différentes attentes;
déployer
des efforts pour conquérir de nouveaux publics; et
créer
des espaces de rencontre au sein des institutions[3].
La manière la
plus évidente de créer de nouveaux publics étant d’aborder les enfants d’âge
scolaire et les jeunes, un troisième groupe de travail MOC se concentre
actuellement sur le développement de la sensibilité et de l’expression
culturelle grâce à une éducation à tous les niveaux[4]. 2.2 Secteurs
de la culture et de la création Les secteurs de
la culture et de la création (SCC) sont une source importante de diversité
culturelle et représentent jusqu’à 4,5 % du PIB de l’Union européenne.
Compte tenu du fait qu’ils peuvent contribuer à réaliser l’objectif de la
stratégie Europe 2020 consistant en une croissance intelligente et durable, les
SSC constituent la deuxième priorité du programme de travail. Le programme de
travail prévoit un large éventail de mesures que la Commission et les groupes
MOC devront mettre en œuvre. En 2012, la
Commission a publié une stratégie globale en vue de promouvoir les secteurs de
la culture et de la création pour qu’ils favorisent l’emploi et la croissance
dans l’Union européenne,[5]
qui se fonde sur les réponses au livre vert intitulé «Libérer le potentiel des
industries culturelles et créatives» publié en 2010[6]. Cette
stratégie a invité les États membres à développer de nouveaux modèles de
gouvernance aux niveaux national et régional, sur la base d’une coopération
entre les différents secteurs et politiques, afin de libérer pleinement le
potentiel des SSC et de les aider à relever les défis posés par la
mondialisation et la numérisation. La stratégie a
également ouvert la voie au renforcement de la coopération entre les
initiatives pertinentes des différents services de la Commission dans le
domaine des SSC. Par exemple, l’Alliance européenne des industries créatives
(ECIA), qui combine l’apprentissage en matière de politiques avec
l’expérimentation de modèles relatifs à l’accès aux financements et à
l’innovation, a été invitée à partager ses résultats avec les experts des
groupes MOC compétents. Trois groupes MOC
ont travaillé sur ce domaine prioritaire. Deux groupes MOC ont rédigé des
rapports sur les bonnes pratiques: un rapport sur l’utilisation stratégique des
fonds structurels pour exploiter au mieux le potentiel des secteurs de la
culture et de la création (2012),[7]
et un rapport sur les stratégies de soutien à l’exportation et d’internationalisation
des secteurs de la culture et de la création (2014)[8]. Ces
deux rapports sont devenus des outils d’une grande utilité pour les décideurs
politiques aux niveaux national et régional, et sont souvent cités comme
documents de référence. Le troisième
groupe de travail MOC se concentre sur les instruments de financement existants
pour les secteurs de la culture et de la création dans les États membres de
l’Union européenne. Ce groupe a été créé en 2014 et rédigera un rapport sur les
bonnes pratiques dans le domaine de l’ingénierie financière pour les PME dans
les secteurs de la culture et de la création à la fin de 2014. Comme les autres groupes MOC, il contribuera donc à établir
un ensemble de recommandations politiques utiles pour la conception de
politiques renforçant la contribution des secteurs de la culture et de la
création à une croissance intelligente et durable. 2.3 Compétences
et mobilité Lorsqu’ils circulent et travaillent au
sein de l’Union européenne, les artistes contribuent à la création d’un espace
culturel commun européen. Leur mobilité augmente également leurs chances de
conquérir de nouveaux publics, de progresser dans leur carrière, et plus
généralement de contribuer à la créativité et à l’innovation. En 2012, dans le
souci de contribuer à l’amélioration du cadre politique, un groupe de travail MOC
a établi un rapport fournissant des conseils concis et pratiques aux décideurs politiques, intitulé «Construire un
cadre solide pour la mobilité des artistes: cinq
principes clés»[9]. Un autre groupe de travail MOC,
créé en 2013, élaborera un manuel de bonnes pratiques concernant les résidences
d’artistes à la fin de 2014. Les artistes circulant au sein de l’Union européenne sont
confrontés à de nombreuses difficultés, notamment à un manque d’informations
sur les formalités administratives telles que les visas et la sécurité sociale.
Par conséquent, dans le cadre du programme de travail, un groupe d’experts mis
en place par la Commission a élaboré des normes communes pour les services
d’information et de conseil destinés aux artistes et aux professionnels de la
culture souhaitant être plus mobiles[10].
Les États membres peuvent désormais utiliser cet ensemble de normes pour créer
ou modifier les portails d’information existants. C’est le cas par exemple de
l’Allemagne et de l’Autriche. Toutefois, même lorsque l’information est disponible, les règles
applicables aux visas, à la sécurité sociale et à l’imposition transfrontière
demeurent complexes, en particulier pour les artistes qui travaillent
sur la base de contrats à court terme et sous des statuts professionnels
différents, dans plusieurs pays. C’est la raison pour
laquelle,
dans le cadre du programme de travail, la Commission a organisé deux séminaires
en 2013 et 2014, rassemblant le personnel compétent de la Commission, les États
membres de l’UE et le secteur de la culture. Leur objectif était de simplifier
l’échange de bonnes pratiques et de présenter plusieurs recommandations. Parmi
ces recommandations figurent, par exemple, la création d’un plus grand nombre
de portails d’information multilingues dans les États membres ou la nécessité
d’une meilleure coordination entre les administrations et une plus grande
conformité aux derniers textes législatifs de l’Union européenne relatifs à la
coordination de la sécurité sociale. Au
niveau de l’Union européenne, la Commission a adopté
le 1er avril 2014 un «paquet visa», qui comprend un nouveau type de
«visa d’itinérance», lequel permettra aux ressortissants de pays tiers qui sont
en règle d’entrer dans l’espace Schengen et d’y circuler pendant un an au
maximum[11].
Il s’appliquera, par exemple, aux artistes du spectacle et du cirque. En ce qui
concerne la taxation, le groupe d’experts créé par la Commission,
dans lequel sera représenté le secteur des arts du spectacle, contribuera à
l’identification des problèmes de taxation auxquels sont confrontées les
personnes exerçant des activités transfrontières au sein de l’Union européenne. Ce
domaine prioritaire a également porté sur les compétences. Les sujets abordés
ont inclus la promotion de partenariats créatifs,
l’identification et le développement des compétences u moyen de conseils du
secteur culturel, ainsi que la promotion de l’éducation aux médias. En 2013,
un groupe MOC a élaboré un manuel des politiques[12]
qui détermine et modélise des pratiques et partenariats créatifs réussis, afin
de stimuler l’interaction entre les secteurs de la culture et de la création et
les autres secteurs tels que l’éducation et la formation, ainsi que les entreprises.
Le groupe a constaté que les partenariats créatifs sont des outils très
efficaces et de faible coût qui peuvent contribuer à adopter des attitudes qui
sont essentielles pour l’innovation et la créativité et qui pourraient aider à
prévenir le décrochage scolaire ou à y remédier. 2.4 Le
patrimoine culturel, y compris la mobilité des collections Le
patrimoine culturel de l’Europe n’est pas seulement une somme de connaissances;
c’est également une ressource partagée, et un bien commun. Le patrimoine contribue
largement à la définition de l’identité des citoyens européens et constitue une
ressource pour la cohésion sociale et le développement économique. Il peut donc
contribuer à la réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020. En 2012, un groupe MOC a examiné des moyens de
simplifier le processus de prêt et d’emprunt de biens culturels entre les États
membres de l’UE. Il a élaboré des recommandations pratiques ainsi qu’une boîte
à outils contenant des orientations pour la mise en place:
de
systèmes d’indemnisation étatiques, d’une responsabilité solidaire et
d’une évaluation des risques;
d’une
liste de contrôle pour l’expertise;
de
bonnes pratiques dans le domaine de l’évaluation des risques et de la
réduction des coûts de transport; et
d’un
glossaire multilingue.
Pour
mener à bien ces travaux, une recherche comparative a été réalisée pour analyser
les systèmes d’expertise des œuvres d’art à des fins d’assurance,
d’indemnisation étatique et de responsabilité solidaire[13]. La
numérisation est un autre domaine de travail important, axé sur le patrimoine
cinématographique et Europeana, la bibliothèque et archive numérique européenne[14]. En 2011,
la Commission a adopté une recommandation concernant la conservation numérique
ainsi que la numérisation et l’accessibilité en ligne du matériel culturel.
Elle a invité les États membres à intensifier leurs efforts et à faire
participer davantage le secteur privé à la numérisation du matériel culturel.
Pour sa part, la Commission a désigné Europeana comme l’une des infrastructures
de services numériques éligibles à un soutien dans le cadre du mécanisme pour
l’interconnexion en Europe. Elle a également garanti l’accessibilité de
l’interface et des contenus d’Europeana aux personnes handicapées. Finalement,
un groupe d’experts ad hoc, mis en place par la Commission, a
examiné la possibilité d’élaborer des lignes directrices européennes ainsi
qu’un code de déontologie sur le devoir de diligence dans la lutte contre le
trafic illicite de biens culturels. Le groupe a proposé d’attendre l’adoption de
la version révisée de la directive 93/7/CEE[15]
relative à la restitution de biens culturels ayant quitté illicitement le
territoire d’un État membre pour prendre de nouvelles mesures. Pour
accompagner et faire progresser encore ces travaux, la Commission a présenté en
juin 2014 un document stratégique plaidant en faveur d'une plus grande
coopération au niveau de l'UE, de manière à permettre une approche intégrée
susceptible d'aider le secteur du patrimoine européen à faire face aux défis
actuels, et invitant les acteurs du patrimoine à saisir pleinement les
possibilités offertes par les programmes de financement de l'UE existants[16]. 2.5 La
culture dans les relations extérieures de l’UE L’agenda de la
culture a identifié la culture comme un élément essentiel des relations
extérieures de l’UE. Le programme de travail a prévu plusieurs activités dans
ce domaine, telles que l’organisation de réunions informelles communes entre
les hauts fonctionnaires des ministères de la culture et des affaires
étrangères. Ces activités soutiendront également les objectifs de la stratégie
Europe 2020 et de l’agenda de la culture. Plusieurs de ces
réunions ont été organisées par les présidences de l’UE et ont contribué au
développement d’une approche stratégique de la culture dans les relations
extérieures de l’UE. Par ailleurs, en 2012, la Commission a mis en place un
groupe d’experts afin qu’il examine ce domaine. Ce groupe a élaboré un ensemble
de recommandations et de principes permettant de développer une approche
stratégique de la culture dans les relations extérieures de l’UE, en faisant un
premier essai avec la Chine. Les ministres européens de la culture ont accordé
leur soutien à cette approche au cours d’un débat d’orientation en mai 2013. La ratification
et les objectifs de la convention de l’UNESCO 2005 sur la protection et la
promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005 ont été promus
dans les relations avec les pays tiers, par exemple lors de la conférence
ministérielle tenue en juin 2013 à Tbilissi[17]
ou par les déclarations communes sur la culture signées avec les partenaires
stratégiques de l’UE[18].
2.6 Les
statistiques culturelles Les statistiques
comparables sur la contribution de la culture à l’économie et à la cohésion sociale
sont essentielles pour des politiques fondées sur des données factuelles. Il
n’existe toutefois pas de véritable système européen pour les statistiques
culturelles. Les seules données pouvant être utilisées sont celles provenant
des États membres et ces données sont extrêmement difficiles à comparer avec
d’autres en raison de définitions différentes, entre autres, du domaine
culturel et de ses frontières. En mai 2012, le projet «ESSnet Culture»[19] a
proposé un cadre méthodologique pour produire des données culturelles
comparables dans l’ensemble de l’Union européenne. Sa mise en œuvre exigera un
travail supplémentaire de la part d’Eurostat et un soutien des offices
nationaux de statistiques. À cet égard, Eurostat a lancé des travaux pour
développer et produire un ensemble de statistiques régulières européennes sur
la culture et ils devraient produire des résultats dès 2015. En 2011, Eurostat
a également publié une nouvelle édition de son livre de poche sur les
statistiques culturelles[20]. Le programme de
travail a également invité la Commission à améliorer les statistiques sur la
mobilité des artistes. Cependant, un groupe d’experts mis en place par la
Commission a conclu que des difficultés méthodologiques l’empêchaient de
développer une méthode d’échantillonnage fiable permettant de mesurer la
mobilité des artistes et des professionnels de la culture. 3.
MÉTHODES DE TRAVAIL Parmi les outils
et les méthodes de travail utilisés pour la mise en œuvre du programme de
travail figuraient des groupes de travail composés d’experts des États membres tenant
des réunions MOC, des groupes d’experts mis en place par la Commission, des
réunions de hauts fonctionnaires organisées par les présidences de l’UE, des
études et des rapports. 3.1 La
méthode ouverte de coordination (MOC) La MOC est un
cadre flexible et non contraignant, qui vise à structurer la coopération entre
les États membres dans le domaine de la culture. Il s’articule autour
d’objectifs stratégiques et favorise les échanges de bonnes pratiques. La MOC a
été la méthode la plus fréquemment utilisée pour produire des résultats dans le
cadre du programme de travail 2011-2014. En moyenne, les
groupes étaient composés de 25 experts représentant autant d’États membres. Ces
experts avaient des profils divers: ils représentaient les ministères
nationaux, le monde universitaire et la société civile. Tous les membres
des groupes MOC ont été invités à diffuser largement leurs résultats, à la fois
au niveau national et au niveau régional. Les plans de diffusion des résultats,
établis sur proposition de la Commission, se sont révélés être utiles. La
Commission a également joué un rôle actif dans le partage des résultats à
l’échelle européenne ainsi que lors de conférences pertinentes, telles que les
forums européens de la culture en 2011 et 2013. 3.2 Dialogue structuré avec la société civile Les conclusions
du Conseil par lesquelles le programme de travail a été adopté invitent la
Commission et les États membres à consulter et à informer régulièrement les
parties prenantes sur les progrès accomplis et les résultats obtenus dans le
cadre de la mise en œuvre du programme de travail. La Commission a
invité régulièrement la plateforme pour une Europe interculturelle, la
plateforme d’accès à la culture, et la plateforme des industries culturelles et
créatives à participer aux réunions MOC. Ces plateformes font partie intégrante
du dialogue structuré que la Commission mène avec la société civile depuis
2008. Certains États
membres, comme par exemple l’Autriche, ont organisé des séminaires afin de
faire connaître les résultats de la MOC aux parties prenantes. 3.3 Informations transmises aux pays tiers Les pays
candidats, les membres de l’Association européenne de libre-échange et
d’autres pays participant au programme de la culture de l’UE ont été tenus
informés des travaux réalisés dans le cadre du programme de travail. 4.
ENSEIGNEMENTS TIRÉS 4.1
Pertinence et impacts du programme de travail 2011-2014 En 2013, la
Commission a demandé un rapport d’évaluation externe[21] pour
examiner la pertinence, l’efficacité, l’efficience et la durabilité de la MOC
comme instrument de mise en œuvre de l’agenda européen de la culture et du
programme de travail en faveur de la culture. Le rapport a
conclu que la palette des activités entreprises ainsi que le niveau de
participation et de mobilisation générées démontraient que le processus de la
MOC favorisait la réalisation des objectifs politiques de l’agenda de la
culture. Il a souligné
que, de façon générale, les thèmes et les sujets abordés par les deux
générations[22]
du processus de la MOC se sont révélés être pareillement pertinents pour
l’élaboration des politiques aux niveaux national et européen et que les
groupes de travail répondaient à l’exigence d’apprentissage mutuel. Les données
factuelles montrent qu’une double nécessité est satisfaite: échanger et obtenir
des informations sur les pratiques ayant cours dans d’autres pays, d’une part,
et s’informer sur l’élaboration des politiques de l’UE dans des domaines
présentant une importance particulière pour les intérêts nationaux et y
participer, d’autre part. La participation
aux réunions MOC a été globalement satisfaisante. La diversité des profils
(fonctionnaires, praticiens et experts externes) a amélioré la qualité des
activités entreprises. Les évaluateurs ont souligné que l’un des facteurs les
plus importants à prendre en compte en ce qui concerne le profil des
participants avait trait à la connectivité des individus avec les principaux
décideurs politiques dans leur pays (par ex. au sein des ministères). Les évaluateurs
ont conclu que les avantages et les impacts de la MOC se rapportaient
principalement à l’apprentissage mutuel, aux échanges de bonnes pratiques, et à
la mise en place de réseaux européens de la connaissance consacrés à des sujets
culturels spécifiques. Ils ont estimé que, bien qu’il soit difficile de mesurer
l’ampleur de l’impact global de la MOC, certaines activités et certains
résultats avaient effectivement été pris en compte dans les politiques
nationales et qu’une partie de ces résultats semblait être directement
attribuable à la MOC. Les évaluateurs
ont également noté qu’il était possible de renforcer l’impact, grâce à des
relations plus étroites et de meilleurs canaux d’échange d’informations entre
les participants à la MOC et les principaux décideurs politiques au niveau
national. En 2014, la
Commission a mené une enquête à laquelle tous les États membres de l’UE ont
participé. Cette étude montre que 86 % des États membres estiment que le
programme de travail s’est penché sur les bonnes priorités, et que 85 %
d’entre eux sont d’avis que leur mise en œuvre a répondu de façon générale aux
attentes de leur gouvernement. En outre, 75 % des participants reconnaissent
que le programme de travail a eu un impact positif sur le secteur de la culture
dans leur pays et qu’il y présentait un intérêt pour l’élaboration de la
politique culturelle. Un nombre similaire de participants (72 %) déclare
que le programme de travail a été pertinent pour la mise en œuvre de la
politique culturelle dans leur pays; 21 % estiment que cela n’a pas été le
cas. Les États
membres ont émis des avis un peu plus divergents sur le rôle du programme de
travail dans la coordination de la politique culturelle au niveau de l’UE, 67
% d’entre eux estimant que la coordination s’est améliorée, et 25 %
pensant le contraire. De façon similaire, 68 % des États membres admettent
que le programme de travail a permis de mieux reconnaître la contribution de la
culture à la réalisation des objectifs globaux de la stratégie Europe 2020,
tandis que 18 % sont d’avis contraire. Une proportion de 65 % des
États membres reconnaît que le programme de travail a amélioré la coordination
entre l’UE et les acteurs culturels et seulement 10 % d’entre eux sont
d’avis contraire. 4.2.
Pertinence et impact des outils et des méthodes de travail Une proportion
de 86 % des États membres estime que le programme de travail a utilisé
des structures et des méthodes de travail adéquates. Les évaluateurs
externes ont examiné dix groupes MOC au total. Ils ont conclu que les résultats
de la deuxième génération MOC (2011-2014) étaient perçus comme une nette
amélioration, particulièrement en ce qui concerne la diffusion accrue de
matériel pratique tel que des guides, des manuels, des outils, etc. Ils ont
remarqué que les contraintes de temps risquaient de nuire à la qualité des
résultats à l’avenir et ont recommandé une éventuelle augmentation de la durée
(et/ou de la fréquence) des réunions du cycle des groupes de travail MOC. De façon générale,
les évaluateurs ont noté que le mode de fonctionnement actuel de la MOC recueillait
un large consensus, ce que confirme une enquête de la Commission auprès des
États membres. En effet, 93 % d’entre eux ont exprimé une opinion
positive au sujet des performances de la MOC et de son rôle dans la mise en
œuvre du programme de travail. Ils ont constaté que l’organisation et la
gestion du processus de la MOC avaient été efficaces et que le soutien de la
Commission était fortement apprécié. Les évaluateurs ont
fait observer qu’une augmentation du nombre de visites d’étude dans le cadre du
processus de la MOC était susceptible de renforcer l’interaction et la
participation. Ils ont également suggéré l’adoption d’une approche plus rigoureuse,
fondée sur des données factuelles, afin d’améliorer encore la qualité des
résultats. Les évaluateurs
ont constaté que l’interaction entre les groupes de travail MOC et le processus
du dialogue structuré avec la société civile avait été limitée et qu’une
intégration plus poussée pouvait présenter des avantages. Ils ont également
noté qu’il convient d’éviter toute rigidité et toute institutionnalisation
inutile et d’introduire, si possible, une plus grande flexibilité. Cela
permettrait d’adapter les sujets de discussion aux besoins des participants et
de rendre la participation plus flexible, de manière à offrir à toutes les
organisations intéressées la possibilité de contribuer au dialogue. 5. VERS UN
NOUVEAU PROGRAMME DE TRAVAIL EN FAVEUR DE LA CULTURE 5.1
Durée et méthodes de travail Selon l’enquête
menée par la Commission en 2014, 68 % des États membres de l’UE
souhaiteraient que le nouveau programme de travail en faveur de la culture
couvre une période de quatre ans et 73 % aimeraient qu’une évaluation
soit effectuée à mi-parcours. La Commission
propose donc que le nouveau programme de travail couvre une période de quatre
ans à partir de 2015 et qu’il soit divisé en deux phases de deux ans. En 2016,
un examen approfondi à mi-parcours permettrait de modifier le programme de
travail à la lumière des nouveaux défis ou de revenir à des questions qui ont
été examinées dans le cadre des précédents programmes de travail, mais qui ne
constituaient pas des priorités immédiates en 2015. Chaque phase devrait comporter
au maximum quatre groupes d’experts MOC travaillant en parallèle, permettant
ainsi à la Commission d’apporter un soutien efficace au processus, et au
Conseil et aux présidences d’utiliser les résultats du programme de travail.
Les autres améliorations éventuelles seront examinées au cours de l’élaboration
du programme de travail qui sera mis en œuvre à partir de 2015. 5.2.
Défis à relever et priorités thématiques Un débat d’orientation
a eu lieu lors de la session du Conseil de mai 2014 afin de préparer le nouveau
programme de travail du Conseil en faveur de la culture. Les ministres de la
culture de l’UE ont identifié plusieurs défis que la coopération européenne devait
relever dans le domaine de la culture:
l’impact
du passage au numérique sur la culture et les opérateurs culturels;
l’examen
de nouveaux modèles de financement pour la culture en réponse à
l’évolution du contexte financier;
la
promotion de l’accès et de la participation à la culture, y compris par des
moyens numériques;
faire
face à l’évolution des modèles de gouvernance culturelle;
mieux
comprendre et mesurer l’impact de la culture; et
renforcer
la place de la culture dans l’éventail complet des politiques
(«intégration dans les autres politiques»).
Les ministres
ont confirmé qu’ils étaient intéressés par le patrimoine culturel et le
développement des secteurs de la culture et de la création. Ils ont également
convenu que la sauvegarde de la diversité culturelle était une des principales
raisons d’améliorer la coordination de l’action. La nécessité d’entamer les
préparatifs en vue de la prochaine phase des fonds structurels et
d’investissement européens a également été soulignée. Ces domaines
d’action sont pleinement conformes aux objectifs généraux de l’agenda européen
de la culture et de la stratégie Europe 2020. Un programme de travail
simplifié, axé sur un petit nombre de priorités de haut niveau, permettra de
produire des résultats dont la valeur ajoutée sera plus évidente. La Commission
recommande donc que le nouveau programme de travail porte sur les domaines
prioritaires suivants:
le
soutien à la diversité culturelle et à l’accès à la culture;
le
patrimoine culturel;
la
promotion de l’innovation par et dans les secteurs de la culture et de la
création, notamment le numérique; et
l’amélioration
de la gouvernance et de l’intégration de la culture dans les autres
politiques.
Ces
propositions, entre autres, seront examinées lors de l’élaboration du prochain
programme de travail. 5.3
Méthodes de travail La
méthode ouverte de coordination (MOC) Bien que les
États membres soient satisfaits du fonctionnement de la MOC, de légères
améliorations pourraient lui être apportées, à partir de l’évaluation externe
indépendante et de l’enquête de la Commission. Chaque processus de la MOC devrait produire des résultats concrets bien définis
et, si possible, la Commission commandera des études afin de soutenir leurs
travaux, de façon à renforcer le socle de données factuelles. La durée du
mandat des groupes de travail MOC devrait être légèrement allongée et passer d’un
an et demi à deux ans, tandis que le nombre de réunions devrait s’élever à six
au total. L’apprentissage par les pairs pourrait être amélioré au moyen de
visites d’étude, lesquelles devraient être organisées en cours de MOC. Dialogue
structuré avec la société civile Conformément aux
recommandations des évaluateurs externes, la Commission entend continuer à
mener un dialogue régulier avec la société civile, mais modifiera le processus
pour permettre des contributions plus ouvertes, inclusives et flexibles de la
société civile. La Commission mettra en place un dialogue structuré renouvelé
qui sera axé sur des thèmes et initiatives spécifiques liés à ceux du nouveau
programme de travail, avec un appui minimal pour les fonctions administratives.
Une fois en place, le dialogue structuré renouvelé et ses participants fourniront
une expertise qui pourrait être partagée avec les groupes d’experts MOC
compétents. La Commission
entend également continuer à utiliser les forums européens de la culture, qui sont
organisés tous les deux ans, pour diffuser les résultats du programme de
travail aux parties prenantes européennes. 5.4
Utilisation des résultats aux niveaux national et européen Bien que la MOC
se soit révélée être un cadre propice à la mise en réseau et à l’apprentissage
mutuel entre les administrations de l’UE, l’intégration des recommandations des
groupes d’experts au processus d’élaboration des politiques aux niveaux
national et européen reste un défi. Pour pouvoir le relever, la diffusion des
résultats au niveau régional, national et européen doit être une des priorités
du nouveau programme de travail. L’organisation de discussions régulières sur
les résultats de la MOC avec les États membres et les directeurs généraux de la
culture de la Commission européenne pourrait aussi être utile. Certains États
membres ont également proposé de renforcer le lien entre les priorités
politiques de l’Union européenne et les résultats du programme de travail. Cela
pourrait se faire en insérant les conclusions pertinentes de la MOC dans
l’ordre du jour des sessions du Conseil et en garantissant une intégration plus
claire des priorités du programme de travail dans les priorités des trios de
présidences. 6. CONCLUSION Le Parlement
européen, le Conseil, le Comité économique et social et le Comité des régions
sont invités à prendre acte du présent rapport. Le Conseil est
invité à considérer le présent rapport comme une base pour la préparation du
prochain programme de travail en faveur de la culture de l’Union européenne, et
à examiner les propositions sur les défis à relever et l’adaptation des
méthodes de travail qui sont formulées dans le présent rapport. [1] «Evaluation of the open method of
coordination and the structured dialogue as the Agendas for Culture’s implementing
tools at EU level» (Évaluation
de la méthode ouverte de coordination et du dialogue structuré en tant
qu’instrument de mise en œuvre de l’agenda de la culture au niveau de l’Union
européenne), par Ecorys, société internationale de conseil (2013). [2] http://ec.europa.eu/culture/policy/strategic-framework/documents/omc-report-access-to-culture_en.pdf [3] http://ec.europa.eu/culture/library/reports/201405-omc-diversity-dialogue_en.pdf [4] Ce groupe MOC devrait terminer
ses travaux en 2015. [5] COM(2012) 537 [6] COM(2010) 183 [7] http://ec.europa.eu/culture/policy/strategic-framework/documents/structural-funds-handbook_en.pdf [8] http://ec.europa.eu/culture/library/reports/eac-omc-executive-summary-ccs-strategies_en.pdf [9] http://ec.europa.eu/culture/policy/strategic-framework/documents/omc-report-mobility-of-artists_en.pdf [10] http://ec.europa.eu/culture/library/publications/mobility-info-standards_en.pdf [11] Sans,
toutefois, séjourner dans un même État membre plus de 90 jours sur toute
période de 180 jours. [12] http://ec.europa.eu/culture/library/reports/creative-partnerships_en.pdf [13] http://ec.europa.eu/culture/policy/strategic-framework/documents/omc-report-mobility-of-collections_en.pdf; http://ec.europa.eu/culture/policy/strategic-framework/documents/toolkit-mobility-of-collections_en.pdf [14] http://www.europeana.eu/ [15] http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31993L0007:fr:HTML [16] Communication
de la Commission intitulée «Vers une approche intégrée du patrimoine culturel
européen» (COM)2014 477 final. [17] Lors de la conférence
ministérielle du partenariat oriental sur la culture tenue en juin 2013 en
Géorgie, les partenaires orientaux ont confirmé leur engagement de mettre
pleinement en œuvre la convention. [18] Par exemple le Brésil, la Chine
et le Mexique. [19] http://ec.europa.eu/culture/library/reports/ess-net-report_en.pdf [20] http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-32-10-374/EN/KS-32-10-374-EN.PDF [21] «Evaluation
of the open method of coordination and the structured dialogue as the Agendas
for Culture’s implementing tools at EU level», par Ecorys, société
internationale de conseil. [22] C’est-à-dire
2008-2010 et 2011-2014.