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Document 52012DC0596
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS Towards a comprehensive European framework for online gambling
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre européen global pour les jeux de hasard en ligne
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre européen global pour les jeux de hasard en ligne
/* COM/2012/0596 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre européen global pour les jeux de hasard en ligne /* COM/2012/0596 final */
TABLE
DES MATIÈRES 1. Introduction. 3 2. Principaux
dÉfis et rÉponses proposÉes. 5 2.1. Conformité
des cadres réglementaires nationaux au droit de l'UE. 6 2.2. Améliorer
la surveillance, la coopération administrative et la mise en application
effective des règles 8 2.2.1. Mettre
en place une surveillance et un contrôle adéquats dans les États membres. 8 2.2.2. Promouvoir
une coopération administrative transfrontière. 9 2.2.3. Assurer
une mise en application effective des règles au niveau national 10 2.3. Protéger
les consommateurs et les citoyens. 11 2.3.1. Œuvrer
en faveur d'un niveau élevé de protection dans l'ensemble de l'UE. 11 2.3.2. Assurer
la protection des mineurs. 12 2.3.3. Encourager
les pratiques publicitaires responsables. 13 2.3.4. Prévenir
le jeu pathologique ou l'addiction au jeu. 13 2.4. Prévenir
la fraude et le blanchiment d'argent 14 2.4.1. Étendre
l'application des mesures de lutte contre le blanchiment d'argent 15 2.4.2. Lutter
contre l'usurpation d'identité et d'autres formes de cybercriminalité. 15 2.4.3. Protéger
la sécurité des équipements de jeux de hasard. 16 2.5. Sauvegarder
l'intégrité des sports et lutter contre le trucage des matchs. 16 2.5.1. Promouvoir
la coopération entre les parties prenantes. 17 2.5.2. Mettre
au point des mesures de lutte contre le trucage des matchs. 17 2.5.3. Mettre
en place des mesures de dissuasion efficaces. 18 2.5.4. Promouvoir
la coopération internationale. 18 3. CONCLUSIONS. 19
1. Introduction
Les jeux de hasard en ligne[1]
sont une activité de service en plein essor dans l'Union européenne, affichant
un taux de croissance annuel proche de 15 %[2]. Leur
chiffre d'affaires annuel est attendu aux alentours de 13 milliards d'EUR
en 2015, contre 9,3 milliards d'EUR en 2011, ce qui représente un taux de
croissance total de près de 40 %[3].
Le niveau élevé d'innovation qui caractérise ce secteur dans l'Union européenne
et le montant croissant des recettes fiscales qu'il génère dans les États
membres témoignent également de son importance économique. Le progrès rapide des technologies
en ligne ces dernières années a facilité la prestation de services de jeux de
hasard à travers divers canaux de distribution à distance, comme l'Internet et
d'autres moyens de communication électronique ou à distance, tels que la
téléphonie mobile ou la télévision numérique. De par sa nature, l'environnement
en ligne permet aux sites de jeux de hasard d'exercer leurs activités dans l'UE
en échappant à toute forme de contrôle de la part des autorités de
réglementation au sein de l'UE. Les consommateurs européens se tournent
également vers l'étranger pour trouver des services de jeux de hasard en ligne,
qui, s'ils ne sont pas correctement réglementés, peuvent les exposent à des
risques importants. La diversité de l'offre et l'augmentation de la demande
posent un certain nombre de problèmes en ce qui concerne la réalisation des
objectifs des politiques publiques aux niveaux national, européen et
international. En 2011, la Commission a adopté un
livre vert sur les jeux d'argent et de hasard en ligne dans le marché intérieur[4]. Au
moyen de cette consultation publique, elle s'est efforcée de dresser un tableau
complet de la situation, de favoriser l'échange de bonnes pratiques entre États
membres et de déterminer comment, compte tenu de leurs objectifs de politique
publique et sans porter atteinte au marché intérieur, les différents modèles
nationaux de réglementation des jeux de hasard pouvaient coexister et s'il
était nécessaire d'engager une action spécifique au niveau de l'UE pour assurer
une plus grande cohérence. Cette consultation a suscité des réponses
différentes, tant pour ce qui est du contenu que des instruments à utiliser
pour des initiatives de l'UE. Dans l'ensemble, il ne semble pas opportun, à ce
stade, de proposer une législation de l'UE spécifique au secteur. Toutefois, la
nécessité de prendre des mesures au niveau de l'UE a quasiment fait l'unanimité
et les réponses ont permis de recenser les principaux domaines prioritaires
dans lesquels des actions s'imposent. La présente communication,
accompagnée du document de travail des services de la Commission[5],
recense les principales difficultés liées à la coexistence de différents cadres
réglementaires nationaux au sein du marché intérieur. Elle entend également
proposer des réponses à ces défis, sous la forme d'actions à entreprendre, tant
au niveau national qu'à celui de l'UE. Le document de travail des services de
la Commission apporte des informations plus détaillées, issues de l'analyse des
réponses au livre vert, des initiatives proposées dans le présent plan d'action
ainsi que de données pertinentes. La Commission s'est appuyée sur les bonnes pratiques
dans l'UE et dans les États membres pour proposer des réponses aux divers
problèmes posés par les jeux de hasard en ligne. Compte tenu
des évolutions que connaissent dans l'UE l'offre de jeux de hasard en ligne et
la publicité pour ces derniers, une plus grande clarté s'impose. La présente
communication propose un ensemble d'initiatives et de mesures adaptées portant
sur différents aspects, afin d'apporter une plus grande clarté juridique et
d'établir des politiques fondées sur des éléments d'appréciation concrets. Ces
actions, qui prennent pleinement en compte les principes de subsidiarité et de
proportionnalité, s'organisent selon cinq grandes priorités pour répondre aux
défis qui se posent dans l'UE: - conformité des cadres réglementaires
nationaux au droit de l'UE - amélioration de la
coopération administrative et du respect concret des règles - protection des
consommateurs et des citoyens, des mineurs[6] et des
groupes vulnérables - prévention de la fraude
et du blanchiment d'argent - préservation de
l'intégrité du sport et lutte contre le trucage des matchs Les actions prévues se concentrent
sur les services de jeux de hasard en ligne et sur les questions relatives à la
libre circulation des services (article 56 du TFUE) et à la liberté
d'établissement (article 49 du TFUE), au vu de l'expansion des jeux de
hasard en ligne dans l'UE et de l'offre transfrontière très développée de ces
services. Certaines d'entre elles concernent néanmoins à la fois les services
de jeux de hasard en ligne et ceux hors ligne[7]. Enfin, la
présente communication répond aux conclusions du Conseil sur le cadre relatif
aux jeux de hasard et aux paris dans les États membres de l'UE[8], à une série de
rapports d'avancement des présidences[9],
à la résolution du Parlement européen sur les jeux d'argent et de hasard en
ligne[10]
et à l'avis du Comité économique et social européen[11].
2.
Principaux dÉfis et rÉponses
proposÉes
Les États
membres sont en principe libres de fixer les objectifs de leur politique
relative aux jeux de hasard et de déterminer le niveau de protection recherché,
mais les réglementations nationales doivent néanmoins respecter le droit de
l'UE et les principes et règles du marché intérieur. La conformité des
législations nationales au traité constitue donc une condition préalable à la
mise en œuvre d'une politique efficace de l'UE en matière de jeux de hasard en
ligne. Face au type de défis que pose
l'expansion des jeux de hasard en ligne et à leurs implications pour chaque
État membre, les États membres ne peuvent pas isolément apporter de réponse
efficace, ni garantir chacun de leur côté une offre de services de jeux de
hasard en ligne convenablement réglementée et suffisamment sûre. Les actions de
la Commission en matière de coopération administrative permettront à chaque État
membre de mieux comprendre les réglementations des autres, de partager des
bonnes pratiques et d'améliorer la convergence des mesures prises pour résoudre
les problèmes communs. Collaborer de façon plus étroite et sur le long terme
permettrait en outre aux États membres de renforcer la capacité de l'UE à faire
face à la dimension internationale des jeux de hasard en ligne. Une meilleure protection des
consommateurs et un meilleur environnement réglementaire sont dans l'intérêt de
tous les États membres et de toutes les parties prenantes. Il est également
essentiel, pour dissuader les consommateurs de visiter des sites non
réglementés, qu'une gamme attrayante de jeux de hasard légaux leur soit
proposée. Par conséquent, toute action au niveau de l'UE doit viser à assurer
une protection adéquate à tous les citoyens d'Europe dans un environnement
réglementaire équilibré. À la lumière de ce qui précède, la Commission envisage
d'entreprendre, avec les États membres, des actions destinées à assurer le même
haut niveau de protection à tous les consommateurs et citoyens européens,
notamment aux mineurs et aux groupes vulnérables. Les actions prévues visent à
réduire les risques découlant de marchés non réglementés et de la criminalité
organisée, notamment de la fraude et du trucage d'événements sportifs. Dans l'ensemble, ces initiatives
devraient contribuer à améliorer l'encadrement des jeux de hasard en ligne dans
l'UE et ouvrir la voie à une coopération plus étroite entre les autorités de
réglementation des États membres. La
Commission: ·
créera en 2012 un groupe d'experts, composé de représentants des
États membres, afin de partager les expériences et les bonnes pratiques et
d'apporter conseils et expertise pour la préparation des initiatives de l'UE.
2.1. Conformité des cadres
réglementaires nationaux au droit de l'UE
La réglementation des jeux de
hasard en ligne dans les États membres se caractérise par la coexistence de
différents systèmes réglementaires. Peu d'États membres interdisent de proposer
des jeux de hasard sur Internet, que cette interdiction porte sur tous les jeux
ou seulement sur certains d'entre eux, comme le poker et les jeux de casino.
Dans certains pays européens, des monopoles (proposant des jeux de hasard en
ligne) ont été établis. Ils sont dirigés soit par un opérateur public contrôlé
par l'État, soit par un opérateur privé détenteur d'un droit exclusif.
Toutefois, les États membres sont de plus en plus nombreux à avoir mis en place
des systèmes de licences, de sorte qu'il puisse y avoir plusieurs prestataires
sur le marché. Face aux défis sociétaux,
technologiques et réglementaires posés par les jeux de hasard, un nombre
important d'États membres ont récemment revu leur législation afin de prendre
en compte l'apparition de nouvelles formes de services de jeux. Ces changements
réglementaires ont conduit à une augmentation, ces dernières années, de l'offre
émanant de prestataires agréés dans un État membre ainsi qu'à des différences
considérables entre les réglementations nationales. Une offre transfrontière,
souvent non autorisée par les règles nationales de l'État membre destinataire,
s'est également développée. La conformité au Traité de ces règles nationales a
été contestée devant des tribunaux nationaux et des questions sur
l'interprétation du droit de l'UE ont été soumises à la Cour de justice de
l'Union européenne (CJUE). Les systèmes de réglementation
nationaux doivent respecter le droit de l'UE. Dans une série d'arrêts, la CJUE
a donné des indications générales pour l'interprétation des libertés fondamentales
du marché intérieur dans le domaine des jeux de hasard (en ligne), en tenant
compte de la nature spécifique des activités de jeux de hasard, afin de
permettre aux tribunaux nationaux de déterminer les circonstances dans
lesquelles des lois nationales restrictives en matière de jeux de hasard sont
justifiées pour des raisons relevant de l'intérêt général. La CJUE a confirmé que la
prestation et l'utilisation de services transfrontières de jeux de hasard
correspondaient à une activité économique relevant des libertés fondamentales
du TFUE. L’article 56 du TFUE, en particulier, interdit les restrictions à
la liberté de fournir des services à des destinataires se trouvant dans
d'autres États membres. Les règles nationales interdisant la prestation de
services de jeux de hasard autorisés dans d'autres États membres ont été
considérées comme une restriction à la liberté des ressortissants nationaux de
recevoir, par l'intermédiaire d'Internet, des services proposés dans d'autres
États membres. Elles restreignent également la liberté des prestataires établis
dans d'autres États membres de fournir des services de jeux de hasard. Les États membres peuvent restreindre ou limiter l'offre
transfrontière de tous les types de jeux de hasard en ligne ou d'une partie
d'entre eux en raison d'objectifs d'intérêt général qu'ils cherchent à
préserver. Les règles nationales sont centrées principalement sur des objectifs
de protection des consommateurs, notamment sur la prévention de la dépendance
au jeu et sur la protection des mineurs, ainsi que sur la lutte contre la
criminalité et la fraude. Les États membres avancent généralement des raisons
légitimes de restreindre les jeux de hasard transfrontières, mais ils doivent
néanmoins démontrer le caractère adéquat et nécessaire d'une telle mesure,
notamment l'existence d'un problème compromettant l'objectif d'intérêt général
en jeu et la cohérence du système réglementaire. Les États membres doivent
démontrer que les objectifs d'intérêt général qu'ils se sont librement fixés
sont poursuivis de manière cohérente et systématique, et ils ne doivent pas
entreprendre, faciliter ou tolérer des mesures qui entraveraient leur
réalisation. Ces dernières années, la Commission
a engagé des procédures d'infraction contre un nombre non négligeable d'États
membres, qui sont à ce jour encore ouvertes. De nombreuses plaintes dans le
domaine des jeux de hasard, basées sur les articles 49 et/ou 56 du
TFUE, ont également été enregistrées. La Commission s'appuie, pour son examen
en cours des législations nationales dans le cadre des procédures d'infraction
et des plaintes pendantes, sur les informations factuelles détaillées réunies
lors de la consultation ouverte par le livre vert, ainsi que sur la
jurisprudence la plus récente de la CJUE. Son examen s'attache en particulier à
déterminer si les politiques nationales en matière de jeux de hasard sont
cohérentes, notamment eu égard au traitement réglementaire des offres d'un même
type de jeu selon qu'elles sont en ligne ou hors ligne, ainsi que des jeux dont
le degré de risque est manifestement comparable en ce qui concerne la fraude
et/ou la protection des consommateurs. Cet examen porte également sur la
transparence et le caractère non discriminatoire des systèmes de licences ainsi
que sur le caractère proportionné des conditions d'octroi de licences. Parallèlement à l'adoption de la
présente Communication, la Commission invite les États membres concernés à
fournir des informations sur les dernières modifications apportées à leur
législation sur les jeux de hasard. Les États membres contre lesquels des
procédures d'infraction ont été lancées ou des plaintes ont été enregistrées
seront invités à fournir des informations juridiques et factuelles (à jour)
pour permettre à la Commission de parachever son examen de la compatibilité
avec le droit de l'UE. Chaque fois que nécessaire, la
Commission prendra des mesures pour assurer le respect des dispositions
applicables du Traité à l'égard de toute règle nationale qui ne serait pas
conforme au droit de l'UE, en tenant compte de la jurisprudence la plus récente
de la CJUE. Par ailleurs, la conformité au droit de l'UE des projets de loi
nationaux sur les jeux de hasard en ligne continuera d'être évaluée selon la
procédure dite de notification[12]. La Commission: ·
accélérera, dans le cadre des procédures d'infraction et des
plaintes pendantes, la réalisation de son examen des dispositions nationales et
prendra, chaque fois que nécessaire, des mesures pour assurer le respect de la
législation.
2.2. Améliorer la
surveillance, la coopération administrative et la mise en application effective
des règles
Afin d'assurer la mise en œuvre et
l'application effectives d'une politique en matière de jeux de hasard au niveau
national et à celui de l'UE, les États membres ont besoin d'autorités de
réglementation compétentes, qui coopèrent avec les autorités des autres États
membres et utilisent tous les moyens efficaces à leur disposition pour faire
appliquer les règles. Plusieurs des initiatives annoncées
dans la présente communication impliqueront le traitement de données
personnelles. À cet égard, le respect de l'acquis de l'UE en matière de
protection des données doit être assuré[13]. Il sera pour cela nécessaire de
clairement définir les fins spécifiques du traitement des données pour garantir
la qualité et la minimisation des données et le respect d'autres exigences
relatives à la protection des données.
2.2.1. Mettre
en place une surveillance et un contrôle adéquats dans les États membres
Pour assurer la mise en œuvre et le
respect effectifs des règles relatives aux jeux de hasard et garantir une
coopération administrative transfrontière efficace, il faut des autorités de
réglementation dotées de moyens suffisants dans chaque État membre. Il est
nécessaire que les autorités de réglementation nationales disposent des
compétences et du savoir-faire adéquats pour faire face aux défis que pose la
réglementation dans un marché en plein essor et fondé sur les technologies. Les
autorités de réglementation n'étant pas toujours pleinement compétentes pour la
surveillance du marché des jeux de hasard, il peut être nécessaire qu'elles
coopèrent avec d'autres autorités au niveau régional ou national afin de
répondre aux demandes de coopération de la part de leurs homologues d'autres
États membres et de satisfaire les attentes de ces derniers.
2.2.2. Promouvoir
une coopération administrative transfrontière
Il est impératif de renforcer la
coopération administrative pour pouvoir répondre aux défis actuels en matière
de réglementation. Ce renforcement de la coopération administrative aidera les
États membres et les autorités de réglementation du secteur à exercer leur rôle
de réglementation et de surveillance et permettra d'améliorer la qualité de
leur travail. Une coopération concrète permettra à chaque État membre de se
familiariser avec les systèmes et les pratiques des autres et d'établir avec
eux des relations de travail plus étroites au niveau opérationnel. Il faut
également que les actions visant à encourager la coopération administrative
entraînent une diminution des charges administratives inutiles, notamment dans
le cadre du processus d'agrément et de la surveillance des prestataires agréés
dans plus d'un pays. La certification et la normalisation des équipements de
jeux de hasard en ligne peuvent également jouer un rôle important à cet égard. Pour une coopération administrative
efficace, il est nécessaire de clairement définir les domaines dans lesquels
les États membres peuvent demander et échanger des informations et mettre sur
pied des actions et initiatives communes. Il faut en outre qu'il y ait en place
une structure idoine dotée d'un mandat clair de coopération, permettant de
répondre aux besoins opérationnels des autorités de réglementation. La forme
exacte de la coopération entre autorités nationales est fonction du type
d'informations et de données qu'elles peuvent s'échanger. Dans l'immédiat, la première étape
en matière de coopération consiste à mettre l'accent sur l'échange
d'informations générales et de bonnes pratiques, afin de partager renseignements
et expérience et d'instaurer, entre les autorités compétentes, des relations de
confiance et un sentiment d'intérêt commun. Dans un second temps, la Commission
examinera, en dialoguant avec les États membres, la possibilité que des données
personnelles soient échangées, dans le respect des règles nationales et de l'UE
en matière de protection des données. À cet égard, la coopération
administrative entre États membres pourrait être facilitée par le recours au
système d'information du marché intérieur (IMI)[14].
La coopération au sein de l'UE ne permettra pas de répondre à tous les défis
que pose le marché des jeux de hasard en ligne. Nombre de ces défis revêtent un
caractère transfrontière et trouvent leur source en dehors de l'UE. Pour
coordonner les actions et promouvoir des initiatives ciblant des pays en dehors
de l'UE, la Commission recensera, avec les États membres, les questions à
soulever auprès des pays tiers et s'efforcera de renforcer le dialogue avec ces
derniers.
2.2.3. Assurer
une mise en application effective des règles au niveau national
Pour que les États membres
réalisent les objectifs d'intérêt général de leur politique en matière de jeux
de hasard, il est essentiel qu'ils veillent à l'application effective de leur
législation nationale, le respect du droit de l'UE constituant à cet égard un
préalable fondamental. Cette mise en application effective nécessite, entre
autres, une autorité nationale de réglementation dotée d'une solide structure
organisationnelle et pleinement compétente, une coopération administrative
adéquate avec les autres autorités de réglementation et des instruments
appropriés pour faire respecter les règles. Les mesures d'application préventives
visent à réduire le contact initial des citoyens avec l'offre de services de
jeux de hasard transfrontières ne respectant pas la législation en vigueur dans
l'État membre destinataire («non autorisés»)[15] et à
assurer le respect des règles nationales et des principes communs en matière de
jeux de hasard, comme la sensibilisation et l'information des joueurs, à
comprendre les choix et le comportement des joueurs et à encourager des
pratiques responsables de la part des prestataires. Les mesures d'application réactives,
consistant par exemple à limiter l'accès aux sites de jeux de hasard non autorisés
ou à bloquer les paiements entre joueurs et prestataires non agréés, présentent
des aspects bénéfiques mais peuvent également comporter des inconvénients. De
telles mesures doivent en outre être envisagées avec prudence eu égard au
respect des droits fondamentaux et des libertés fondamentales du TFUE. En ce
qui concerne les mesures réactives qui exigent de la part des intermédiaires en
ligne hébergeant des jeux de hasard illégaux qu'ils prennent des mesures (en
retirant ces jeux ou en empêchant les clients de certains États membres d'y
accéder), une clarification des procédures à suivre pourrait être bénéfique. La
Commission prépare une initiative horizontale concernant les procédures de
«notification et action» qui devrait apporter les clarifications nécessaires.
En outre, la coopération pourrait être renforcée par l'intermédiaire du réseau
créé par le règlement relatif à la coopération en matière de protection des
consommateurs, qui permet des actions transfrontières en matière d'application
de la législation[16] PRINCIPALES
ACTIONS La
Commission: ·
favorisera la coopération administrative entre autorités de
réglementation du secteur des jeux de hasard et examinera d'ici 2013 les
possibilités offertes par le règlement IMI en ce qui concerne l'échange d'informations
et la coopération entre États membres, ·
renforcera l'échange d'informations et de bonnes pratiques sur
les mesures de mise en application et étudiera les bénéfices et les éventuelles
limites des mesures réactives, comme bloquer les paiements et empêcher l'accès
à des sites web, à l'échelle de l'UE, ·
clarifiera les procédures de «notification et d'action» relatives
aux contenus non autorisés hébergés dans l'UE par des intermédiaires en ligne[17], ·
établira un dialogue avec les pays tiers sur les questions de
réglementation. Les États
membres sont invités à: ·
mettre en place des autorités de réglementation du secteur des
jeux de hasard dotées de compétences bien définies et assurer leur coopération
avec les autres autorités compétentes, ·
étudier les moyens d'informer les consommateurs des offres
autorisées disponibles afin d'orienter la demande vers le marché légal.
2.3. Protéger les
consommateurs et les citoyens
Tous les États membres de l'Union
européenne partagent l'objectif de protéger les citoyens, mais les moyens
réglementaires et techniques employés pour atteindre cet objectif divergent.
Des mesures appropriées doivent être prises dans l'UE pour: 1) détourner les
consommateurs des offres non réglementées et potentiellement nocives, 2)
empêcher les mineurs d'avoir accès à des services de jeux de hasard, 3)
protéger les autres groupes vulnérables et 4) prévenir l'apparition de troubles
associés aux jeux de hasard[18]. Tous
les citoyens doivent bénéficier d'un niveau élevé de protection commune dans
l'ensemble du marché intérieur. Tout en respectant pleinement le
droit de chaque État membre à définir son cadre réglementaire, la Commission
estime qu'il serait très bénéfique de développer un éventail de possibilités de
jeux légales afin de dissuader efficacement les consommateurs de recourir à
d'autres offres. Il importe que les prestataires agréés soient en mesure de
proposer des produits suffisamment attrayants, car en l'absence d'offres
crédibles et durables, les consommateurs continueront de se tourner vers des sites
de jeux non réglementés, avec les risques d'effets préjudiciables que cela
comporte.
2.3.1. Œuvrer
en faveur d'un niveau élevé de protection dans l'ensemble de l'UE
Selon les estimations, quelque
6,84 millions de consommateurs européens joueraient à des jeux de hasard
en ligne[19]. Dans
un environnement fondamentalement transfrontière, les consommateurs doivent
pouvoir faire des choix en connaissance de cause et être en mesure de
reconnaître une offre de jeux de hasard légale. Face à une surabondance
d'informations, les consommateurs se fient aux étiquettes[20].
La Commission préconise donc que les coordonnées de l'autorité de
réglementation compétente figurent bien en évidence sur le site web des
prestataires et que les consommateurs soient mieux informés. De nombreux États membres ont de
l'expérience en matière de protection des consommateurs dans l'environnement en
ligne. L'industrie des jeux de hasard a elle aussi acquis un précieux
savoir-faire technique et a mis au point des approches autorégulatrices favorisant
des jeux de hasard socialement responsables. Toutes les parties intéressées
doivent contribuer à l'effort entrepris. Il convient de trouver un juste
milieu, les mesures visant à protéger les consommateurs ne devant pas avoir
pour effet indésirable d'inciter les joueurs à se mettre en quête d'offres plus
attrayantes sur des sites non réglementés. L'objectif d'un ensemble commun de
principes élaboré au niveau de l'UE doit être d'assurer un niveau élevé de
protection des consommateurs. Ces principes doivent inclure des procédures
effectives et fiables d'enregistrement des joueurs, de vérification de leur âge
et de contrôle de leur identité, en particulier dans le contexte de
transactions financières, des rappels à la réalité (activité des comptes, mises
en garde, renvoi vers des lignes d'assistance téléphonique), une politique de
non-octroi de crédit, la protection des fonds misés par les joueurs, des
possibilités d'autorestriction (limites de temps ou financières, interdiction
volontaire de jeu), ainsi qu'une assistance aux utilisateurs et un traitement
efficace des plaintes[21]. Dans un premier temps, la
Commission préparera une recommandation sur la protection commune des
consommateurs.
2.3.2. Assurer
la protection des mineurs
La protection des mineurs constitue
une priorité, ne serait-ce que parce qu'en Europe, 75 % des 6-17 ans
utilisent Internet[22]. Les
mesures de protection préventives doivent viser à empêcher les mineurs d'avoir
accès à des jeux de hasard en ligne. La recommandation de la Commission doit
donc préconiser que les systèmes de réglementation prévoient des outils
satisfaisants de vérification de l'âge et garantissent des contrôles de la part
des prestataires. En outre, les sites de jeux de hasard doivent être incités à
afficher clairement l'avertissement «jeu de hasard réservé aux utilisateurs
de plus de 18 ans» et à fournir des informations sur la mise en œuvre de
mesures de vérification de l'âge. Ce type de mesures doit s'accompagner d'une
action plus générale, comme de sensibiliser les parents aux risques associés et
d'améliorer le contrôle parental. Il convient de plus que tous les prestataires
exercent leurs activités de manière responsable.
2.3.3. Encourager
les pratiques publicitaires responsables
Des pratiques publicitaires
responsables sont indispensables pour que les citoyens soient conscients que:
1) des limites d'âge sont en vigueur, 2) les jeux de hasard peuvent être nocifs
lorsqu'ils ne sont pas pratiqués de manière responsable et 3) les risques
peuvent être d'ordre financier, social ou sanitaire. Les États membres de l'UE
n'ont pas tous adopté des règles en matière de publicité s'appliquant
spécifiquement aux jeux de hasard. Des codes de conduite spécifiques existent
dans certains États membres. Des approches autorégulatrices ont par ailleurs
été adoptées par l'industrie des jeux de hasard et le secteur publicitaire. Il
est nécessaire que tous les citoyens de l'UE soient suffisamment informés quant
aux choix qu'ils font et aux risques associés au jeu. La Commission préparera une
recommandation sur la publicité responsable pour les jeux de hasard, afin que
les prestataires agréés dans un État membre qui font de la publicité pour des
jeux de hasard le fassent de manière socialement responsable et fournissent les
informations essentielles aux consommateurs. Pour que cette recommandation soit
pleinement efficace, les États membres ainsi que les acteurs du secteur seront
conviés à contribuer à la définition de sa portée et de son contenu. Les États
membres seront invités à prévoir des sanctions adéquates pour les infractions
ou le non-respect des règles. Cette recommandation viendra compléter la
directive relative aux pratiques commerciales déloyales[23].
2.3.4. Prévenir
le jeu pathologique ou l'addiction au jeu
D'après les réponses au livre vert,
l'on peut estimer qu'entre 0,5 % et 3 % de la population de l'UE
souffre d'une forme ou d'une autre de trouble associé aux jeux de hasard.
L'ampleur et la diversité de ces troubles sont encore mal connues. En outre,
les études et les enquêtes qui ont été réalisées jusqu'ici ne permettent pas de
tirer des conclusions incontestables. Il est nécessaire de mieux cerner 1) les
définitions utilisées, 2) les déterminants de ces troubles (par exemple:
tentatives de «se refaire», messages commerciaux, accessibilité, fréquence), 3)
les liens causals des types de jeux/paris, 4) l'adéquation des instruments de
prévention (par exemple: mises en garde, autolimitation, restriction de
certains jeux/paris) et 5) le type de traitement requis. La Commission s'efforce
actuellement de recueillir des informations sur le sujet grâce au projet de
recherche ALICE RAP[24]
cofinancé par l'UE, qui a entre autres pour objet de rassembler des données,
d'établir une classification des addictions, d'analyser les déterminants de la
dépendance et le passage à la dépendance, de présenter les mesures prises en
matière d'addiction et de chiffrer l'ampleur totale du phénomène dans l'UE. En
se fondant sur les rapports intermédiaires qui seront établis dans le cadre de
ce projet, la Commission envisagera des initiatives pour une politique de
recherche sur les troubles associés aux jeux de hasard, portant notamment sur
leur dépistage et leur traitement. PRINCIPALES ACTIONS La Commission: ·
adoptera en 2013 des recommandations pour la protection des
consommateurs et pour la publicité responsable pour les jeux de hasard en
ligne, ·
soutiendra l'évaluation comparative et l'expérimentation d'outils
de contrôle parental grâce au programme pour un Internet plus sûr[25]
et au mécanisme pour l'interconnexion en Europe[26],
afin d'améliorer les systèmes de classification par catégorie d'âge et de
classement des contenus, ·
évaluera en 2012 les recommandations faites sur les addictions à
Internet liées aux jeux de hasard chez les adolescents dans le cadre du projet
EU NET ADB[27], établira
un rapport en 2014 sur les groupes de travail concernés du projet ALICE RAP et
effectuera une évaluation de ces résultats de recherche, ·
évaluera à partir de 2013 la performance du marché des services
de jeux de hasard en ligne dans le cadre de l'enquête de suivi des marchés de
consommation. Les États membres sont invités à: ·
renforcer les initiatives d'information et de sensibilisation aux
risques associés aux jeux de hasard et aux offres non réglementées de jeux de
hasard, ·
améliorer la coopération entre les autorités de réglementation du
secteur et les organisations de consommateurs ·
encourager la mise à disposition et l'utilisation de systèmes de
protection en ligne des enfants et des adolescents, afin de les empêcher
d'accéder aux sites de jeux de hasard, ·
mener des enquêtes et recueillir des données sur les troubles
associés aux jeux de hasard.
2.4. Prévenir la fraude et
le blanchiment d'argent
La prévention de la fraude et du
blanchiment d'argent dans le contexte des jeux de hasard constitue le principal
objectif d'intérêt général des États membres en matière d'ordre public.
L'escroquerie à la carte de crédit et le vol de coordonnées bancaires sont
présentés comme les infractions les plus courantes dans ce contexte. Les jeux
de hasard en ligne peuvent aussi servir à blanchir des capitaux provenant
d'activités illégales. Ces infractions pénales sont souvent commises de manière
transfrontière et relèvent de la criminalité organisée. Les autorités des États membres
ainsi que les opérateurs réglementés sont confrontés à de nombreux défis
concernant l'application effective des mécanismes de lutte contre la fraude et
le blanchiment d'argent. La manière la plus efficace d'y remédier passe par une
coopération et une coordination internationales, par exemple au moyen d'une
coopération structurée entre les autorités nationales de réglementation des
jeux de hasard, les polices nationales et les autorités de répression
internationales. Des mesures de prévention et de protection pertinentes
également dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent (telles que,
par exemple, l'interdiction de subir une perte de façon anonyme) doivent aussi
être envisagées, selon qu'il convient, dans le contexte de la recommandation
sur la protection commune des consommateurs. Il est également nécessaire de
former les professions judiciaires sur les questions touchant à la fraude et au
blanchiment d'argent associés aux jeux de hasard.
2.4.1. Étendre
l'application des mesures de lutte contre le blanchiment d'argent
En ce qui concerne les activités de
jeux de hasard, la directive sur la lutte contre le blanchiment d'argent[28]
ne s'applique actuellement qu'aux casinos. Certains États membres ont d'ores et
déjà étendu le champ d'application de cette directive à d'autres formes de jeux
de hasard et un certain nombre d'opérateurs réglementés recourent à des outils
tels que des procédures de vérification de l'identité des clients,
l'établissement de profils des clients et le suivi des paiements. Afin de
placer tous les prestataires du secteur des jeux de hasard sur un pied
d'égalité et d'assurer un niveau comparable de protection dans tous les États
membres, une application plus large de la directive à tous les jeux de hasard
est nécessaire. Dans le cadre du réexamen de ladite directive, la Commission
étudiera la possibilité d'étendre son champ d'application à toutes les formes
de jeux de hasard, tout en veillant au respect du principe de proportionnalité.
2.4.2.
Lutter contre l'usurpation d'identité et d'autres formes de
cybercriminalité
La consultation publique a montré que l'usurpation
d'identité constituait le type le plus fréquent de fraude dans le contexte des
jeux de hasard. Il semble cependant que cela reflète une situation plus
générale, à savoir les problèmes croissants que l'usurpation d'identité et
d'autres formes de cybercriminalité posent à la fourniture de services en
ligne. La Commission s'attaque actuellement à ces problèmes dans le cadre de sa
politique en matière de cybercriminalité, notamment au travers de sa récente
proposition d'établir un Centre européen de lutte contre la cybercriminalité[29].
Pour que les solutions recensées dans ce contexte contribuent également à
rendre les services de jeux de hasard en ligne plus sûrs, la Commission
encouragera l'échange d'expériences et de bonnes pratiques en matière de la
lutte contre la cybercriminalité au sein du groupe d'experts sur les jeux de
hasard, ainsi que les échanges avec le Centre européen de lutte contre la
cybercriminalité, le cas échéant.
2.4.3.
Protéger la sécurité des équipements de jeux de hasard
La certification des équipements de
jeux de hasard en ligne, notamment des logiciels, est souvent exigée par les
autorités compétentes des États membres lors de l'examen des demandes de
licence de jeux de hasard. Afin de garantir un niveau comparable de sécurité
des jeux de hasard en ligne dans l'ensemble de l'UE, de réduire les charges
administratives liées aux différentes procédures nationales de certification et
de prévoir, le cas échéant, une possibilité d'interopérabilité, la Commission
examinera l'opportunité d'introduire une norme européenne en matière de
certification des équipements de jeux de hasard. PRINCIPALES
ACTIONS La
Commission: ·
envisagera en 2012 la possibilité d'étendre à toutes les formes
de jeux de hasard le champ d'application de la directive sur la lutte contre le
blanchiment d'argent, ·
encouragera, dans le cadre de sa politique en matière de
cybercriminalité, les échanges d'expériences et de bonnes pratiques au sein du
groupe d'experts sur les jeux de hasard, ainsi que les échanges avec le Centre
européen de lutte contre la cybercriminalité, le cas échéant, ·
étudiera en 2013 la possibilité d'introduire une norme de l'UE
pour les équipements de jeux de hasard, notamment les logiciels. Les États
membres sont invités à: ·
promouvoir la formation des professions judiciaires sur les
questions touchant à la fraude et au blanchiment d'argent associés aux jeux de
hasard.
2.5. Sauvegarder
l'intégrité des sports et lutter contre le trucage des matchs
Le trucage de matchs lié à des
paris est un genre particulier de fraude qui va à l'encontre des intérêts des
organisations sportives, des sportifs, des joueurs (consommateurs) et des
opérateurs réglementés de jeux de hasard. Le trucage de matchs est contraire au
principe d'équité des compétitions sportives, qui constitue l'un des objectifs
de l'action de l'UE dans le domaine du sport (article 165 du TFUE). Pour
s'attaquer à ce problème, des efforts concertés et coordonnés de la part des
autorités publiques, des organisations sportives et des opérateurs de jeux[30]
sont nécessaires. Un certain nombre de mécanismes de réglementation (conditions
d'octroi de licences de jeux de hasard, statuts des fédérations sportives) et
d'autorégulation (codes de conduite) ont été mis en œuvre dans l'UE, de même
que des campagnes de sensibilisation, des règles relatives aux conflits
d'intérêts, des systèmes de surveillance des paris et des outils d'alerte
(dénonciation des dysfonctionnements, lignes téléphoniques spéciales, etc.).
Une coopération existe entre les parties prenantes, mais elle est limitée. Il y
a un besoin manifeste de renforcer la coopération entre les opérateurs de
paris, les organismes sportifs et les autorités compétentes, notamment les
autorités de réglementation du secteur des jeux de hasard, tant au niveau
national qu'international.
2.5.1. Promouvoir
la coopération entre les parties prenantes
Les accords de coopération sont
dans ce domaine un instrument utile, que la Commission préconise de développer,
en y faisant participer toutes les parties concernées (prestataires de jeux de
hasard, organisations sportives, autorités de réglementation). Ces accords
contribuent efficacement à la création de points de contact nationaux
permettant à tous les acteurs participant au niveau national à la lutte contre
les matchs truqués de se réunir, d'échanger des informations et de coordonner
leurs actions. Ces points de contact nationaux sont essentiels à une
coopération efficace en vue de lutter contre les matchs truqués à l'échelle
européenne et mondiale.
2.5.2. Mettre
au point des mesures de lutte contre le trucage des matchs
Les États membres ont adopté des
approches très variées concernant le financement des mesures de lutte contre
les matchs truqués, sans qu'aucun des modèles de financement actuellement
utilisés ne semble se distinguer des autres par son efficacité. La Commission entend élaborer dans
une recommandation, en coopération avec les parties intéressées, des mesures de
lutte contre le trucage des matchs applicables dans tous les États membres et
pour toutes les disciplines sportives en vue de 1) promouvoir un meilleur
échange des bonnes pratiques en matière de prévention du trucage des matchs lié
à des paris, notamment des initiatives de sensibilisation et de formation des
acteurs du monde du sport, 2) assurer le signalement mutuel et le suivi des activités
suspectes par les organismes sportifs, les prestataires et les autorités de
réglementation, notamment l'établissement de statistiques fiables sur l'ampleur
du phénomène, 3) établir des dispositions minimales relatives aux conflits
d'intérêts, telles qu'interdire aux sportifs et aux responsables sportifs de
parier et exclure les manifestations destinées à la jeunesse des activités de
pari et 4) mettre en place des lignes téléphoniques spéciales ainsi que
d'autres mécanismes de signalement ou de dénonciation des dysfonctionnements.
Des ateliers spécifiques auxquels participeront des spécialistes des jeux de
hasard seront organisés à cette fin.
2.5.3. Mettre
en place des mesures de dissuasion efficaces
D'après les résultats de l'étude
sur le trucage des matchs dans le sport[31],
celui-ci constitue une infraction pénale dans tous les États membres. Cette
étude a également montré qu'une incrimination spécifique des infractions dans
le domaine du sport n'entraînait pas nécessairement une meilleure application
des règles ou une diminution des affaires suspectes. Les principaux obstacles
aux poursuites dans les affaires de trucage de matchs sont d'ordre opérationnel
et les initiatives prises au niveau de l'UE devraient viser à améliorer la mise
en application des règles contre le trucage. La Commission participe aux travaux
du Conseil de l'Europe, qui étudie la possibilité d'une convention contre la
manipulation des résultats sportifs. Le but est de munir les systèmes nationaux
des outils, de l'expertise et des ressources nécessaires pour combattre cette
menace.
2.5.4. Promouvoir
la coopération internationale
En puisant dans les fonds
disponibles au titre de l'action préparatoire 2012 «Partenariats européens dans
le domaine du sport»[32], la
Commission lancera des projets pilotes destinés à promouvoir la coopération
internationale dans le cadre de la lutte contre le trucage des matchs. Elle
poursuivra également sa coopération avec le comité international olympique
(CIO) et le Conseil de l'Europe, qui ont tous deux proposé et mis au point des
mesures pour s'attaquer au problème au niveau mondial[33].
La Commission étudiera la possibilité d'inclure la protection de l'intégrité du
sport et la lutte contre le trucage de matchs dans les discussions avec les
pays tiers et les organisations internationales compétentes dans le domaine du
sport. PRINCIPALES ACTIONS La
Commission: ·
adoptera en 2014 une recommandation sur les bonnes pratiques dans
le domaine de la prévention et de la lutte contre le trucage de matchs lié aux
paris, ·
participera aux travaux du Conseil de l'Europe sur une éventuelle
convention contre la manipulation des résultats sportifs, ·
favorisera la coopération et le dialogue internationaux dans le
cadre de la lutte contre le trucage de matchs. Les États
membres sont invités à: ·
créer des points de contact nationaux qui rassemblent tous les
acteurs concernés participant à la lutte contre le trucage de matchs, ·
munir les systèmes juridiques et administratifs nationaux des
outils, de l'expertise et des ressources nécessaires pour lutter contre le
trucage des matchs, ·
étudier un financement durable des mesures en faveur de
l'intégrité du sport.
3.
CONCLUSIONS
Face aux divers défis
réglementaires et techniques que pose le secteur des jeux de hasard en ligne,
des mesures vigoureuses et efficaces s'imposent. Les actions annoncées dans la
présente communication composent une stratégie globale pour y répondre. La Commission européenne
travaillera de concert avec le Parlement européen, les États membres et toutes
les parties intéressées pour que la présente communication soit mise en œuvre
rapidement. Elle convoquera en 2012 une première réunion du groupe d'experts
sur les jeux de hasard et lancera un dialogue avec toutes les parties
prenantes. Une conférence des parties prenantes sera organisée en 2013. La Commission européenne évaluera
la mise en œuvre de la présente communication et l'application des mesures
qu'elle propose par les États membres et les parties prenantes. Elle publiera
un rapport sur les progrès accomplis dans un délai de deux ans à compter de son
adoption. Dans ce rapport, elle déterminera si les actions, telles qu'elles
sont mises en œuvre, sont suffisantes, notamment au regard des objectifs
consistant à protéger plus efficacement les consommateurs et à décourager le
trucage des matchs. Elle évaluera également si ces actions fournissent un cadre
suffisant au niveau européen pour les jeux de hasard en ligne ou s'il convient
de prendre des mesures supplémentaires, éventuellement législatives, au niveau
de l'UE. [1] Le terme «jeux de hasard en ligne»
recouvre divers services et canaux de distribution de jeux de hasard. Un aperçu
général et une discussion des définitions figurent dans la section 2 du
document de travail des services de la Commission. [2] En 2011, le chiffre d'affaires annuel de
l'ensemble du marché des jeux de hasard de l'UE a été estimé à quelque
84,9 milliards d'EUR, en croissance annuelle d'environ 3 %.
Entre 2008 et 2011, le marché des jeux de hasard en présentiel a
enregistré une expansion de l'ordre de 8,3 %. [3] H2 Gambling Capital (cabinet de conseil
spécialisé dans l'industrie des jeux de hasard et des paris) [4] Livre vert sur les jeux d'argent et de
hasard en ligne dans le marché intérieur (COM(2011) 128 final) [5] Document de travail des services de la
Commission, référence n° [6] Aux
fins de la présente communication, le terme «mineurs» englobe les «enfants».
Selon l'article 1er de la Convention des Nations unies relative
aux droits de l'enfant, un enfant s'entend de tout être humain âgé de moins de
dix-huit ans. Dans certains États membres, les jeunes adultes sont couverts par
le régime applicable aux enfants. [7] Toutes les actions à entreprendre
proposées par la Commission dans le présent document sont en conformité et
compatibles avec l'actuel cadre financier pluriannuel. [8] Conclusions du 3 057ème
Conseil Compétitivité sur le cadre relatif aux jeux de hasard et aux paris dans
les États membres de l'UE, 10 décembre 2010. [9] Rapports d'avancement des présidences du
Conseil sur le cadre relatif aux jeux de hasard et aux paris dans les États
membres de l'UE (2008-2011). [10] 2011/2084(INI). [11] CESE 1581/2011 - (INT/579). [12] Directive
98/34/CE prévoyant une procédure d'information dans le domaine des normes et
des réglementations techniques, telle que modifiée par la directive 98/48/CE. [13] Directive
95/46/CE relative à la protection des personnes physiques à l'égard du
traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces
données. À propos de la réforme de la protection des données et du paquet de
réformes adopté par la Commission le 25 janvier 2012, cf.: http://ec.europa.eu/justice/newsroom/data-protection/news/120125_en.htm. [14] Le Parlement européen et le Conseil
devraient officiellement adopter en septembre ou octobre 2012 un règlement
concernant la coopération administrative par l'intermédiaire du système IMI
(basé sur la proposition de la Commission COM(2011) 522 final). Ce
règlement introduira la possibilité de lancer des projets pilotes IMI afin de
tester l'utilisation de l'IMI pour la coopération administrative, notamment
l'échange de données personnelles, dans toute partie du marché unique, sous
réserve que cet échange de données soit juridiquement fondé. [15] Le fait que des services de jeux de
hasard ne soient pas autorisés dans l'État membre destinataire ne signifie pas
que ces services ne sont pas réglementés dans l'État membre d'origine. Cela ne
signifie pas non plus qu'ils ne sont pas autorisés dans d'autres États membres
destinataires. [16] Règlement
(CE) n° 2006/2004 relatif à la coopération entre les autorités nationales
chargées de veiller à l'application de la législation en matière de protection
des consommateurs («Règlement relatif à la coopération en matière de protection
des consommateurs») [17] Pour plus de détails, cf. http://ec.europa.eu/internal_market/e-commerce/notice-and-action/index_fr.htm
[18] On
parle de jeu problématique, de jeu pathologique ou de jeu excessif. [19] H2 Gambling Capital [20] Un agenda du
consommateur européen - Favoriser la confiance et la croissance (COM(2012)
225 final) [21] Ainsi
que le suggèrent les propositions de directive relative au règlement extrajudiciaire
des litiges (REL) et de règlement relatif au règlement en ligne des litiges de
consommation (RLLC) consultables à l'adresse http://ec.europa.eu/consumers/redress_cons/adr_policy_work_en.htm
[22] Stratégie européenne pour un Internet
mieux adapté aux enfants (COM(2012) 196 final) [23] Directive 2005/29/CE relative aux
pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs et
modifiant la directive 84/450/CEE et les directives 97/7/CE, 98/27/CE et
2002/65/CE et le règlement (CE) n° 2006/2004 [24] ALICE
RAP est un projet transdisciplinaire, financé dans le cadre du 7ème
programme-cadre pour la recherche et le développement technologique. Axé sur
l'étude des addictions et des modes de vie en Europe, il s'étend sur une
période de 5 ans (2011-2015). Pour plus d'informations: http://ec.europa.eu/research/social-sciences/projects/486_en.html [25] Décision
n° 1351/2008/CE instituant un programme communautaire pluriannuel visant à
protéger les enfants lors de l'utilisation de l'internet et d'autres
technologies de communication [26] Proposition de
règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le mécanisme pour
l'interconnexion en Europe [COM (2011) 665] [27] Projet qui vise à évaluer la prévalence
et les déterminants de l'utilisation quasi addictive d'Internet et de
l'addiction à Internet chez les adolescents européens. [28] Directive
2005/60/CE relative à la prévention de l'utilisation du système financier aux
fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme [29] Combattre la criminalité à l'ère
numérique: établissement d'un Centre européen de lutte contre la cybercriminalité
[COM(2012) 140 final] [30] Voir
la déclaration sur la lutte contre les matchs truqués adoptée à Nicosie le
20 septembre 2012 [31] http://ec.europa.eu/sport/news/20120410-study-on-match-fixing_en.htm
[32] http://ec.europa.eu/sport/news/20120417-2012-call-for-proposals_en.htm
[33] CM/Rec(2011)10,
recommandations du CIO du 2 février 2012 contre le trucage des matchs