Action communautaire en faveur des régions limitrophes des pays candidats

La présente Communication propose une série d'actions spécifiques visant à renforcer la compétitivité économique des régions de l'Union européenne (UE) frontalières avec les pays candidats.

ACTE

Communication de la Commission, du 25 juillet 2001, sur l'impact de l'élargissement dans les régions limitrophes des pays candidats - Action communautaire en faveur des régions frontalières [COM(2001)437 final - Non publié au Journal officiel].

Actualisée par:

Rapport d'avancement, du 29 novembre 2002, concernant la communication de la Commission sur l'impact de l'élargissement dans les régions limitrophes des pays candidats - Action communautaire en faveur des régions frontalières [COM(2002) 660 final].

SYNTHÈSE

Prévu pour le 1er mai 2004, l'élargissement de l'UE à huit Pays d'Europe Centrale et Orientale (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie) et deux pays méditerranéens (Chypre et Malte), représente un défi sans précédent pour l'UE. Au-delà des considérations purement économiques, son succès repose en grande partie sur le soutien des citoyens européens actuels et futurs.

Dans le cadre du partenariat pour l'adhésion et de la reprise de l'acquis communautaire, l'UE fournit une importante assistance financière et technique qui aide les futurs États membres à mettre en œuvre de profondes réformes structurelles. L'accord survenu sur les politiques agricole et régionale en décembre 2002 lors du Conseil européen de Copenhague a permis de clôturer provisoirement l'ensemble des négociations d'adhésion et de fixer l'aide financière dont bénéficieront ces pays jusqu'à fin 2006.

Le fossé économique entre les Quinze actuels et les futurs États membres est considérable. Il est particulièrement visible dans d'importantes zones géographiques situées aux frontières avec les pays candidats. Ainsi, il convient d'accorder une attention particulière à ces zones afin de transformer le défi de l'élargissement en une véritable opportunité de développement socio-économique. Le renforcement des mesures d'information et de communication représente, à ce titre, un moyen d'atteindre un tel objectif.

SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LES RÉGIONS FRONTALIÈRES

Les régions frontalières considérées sont les régions, de niveau NUTS II, situées aux frontières terrestres ou maritimes des pays candidats et qui entourent les régions de niveau NUTS III pour lesquelles des programmes transfrontaliers 2000-2006 sont mis en œuvre au titre de l'Initiative communautaire INTERREG III A. L'Union compte donc 23 régions frontalières:

Ces régions se caractérisent entre elles par d'importantes disparités en termes notamment de développement économique, de taux d'emploi, des infrastructures en place, du niveau d'éducation ou de la part du Produit intérieur brut (PIB) consacré à la recherche. Si le revenu par habitant est relativement élevé en Italie, en Finlande, dans la plupart des régions autrichiennes et en Bavière, il est inférieur à 75% de la moyenne communautaire dans les nouveaux Länder allemands, en Grèce et au Burgenland autrichien. Comparé à l'ensemble de l'UE, le groupe que forme ces 23 régions frontalières atteint néanmoins le niveau moyen de développement et de taux d'emploi des Quinze. Le revenu par habitant et la productivité y sont également plus élevés que dans les régions voisines des pays candidats, à l'exception de Bratislava. Le deuxième rapport d'étape sur la cohésion économique et sociale apporte un éclairage important sur la situation socio-économique particulière des régions frontalières.

Politiques communautaires existantes

Pour la période 2000-2006, les régions frontalières des pays candidats bénéficient de nombreux soutiens financiers communautaires à travers:

Effets potentiels de l'élargissement dans les régions frontalières

Les régions frontalières tirent déjà profit de leur proximité géographique de l'UE depuis le début de la transition amorcée dès 1990. Dans ces zones, des infrastructures relativement développées et de faibles coûts de main-d'œuvre ont contribué à stimuler les marchés, les investissements et le tourisme.

La différence des revenus entre l'UE et les pays candidats est cependant à l'origine de craintes concernant d'importants flux migratoires de l'Est vers l'Ouest. Or, à la lumière des études réalisées et de l'expérience de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal en 1986, la migration des futurs États membres vers l'Union ne devrait pas dépasser 1% de la population européenne actuelle et l'impact négatif sur les salaires est assez réduit. En outre, les négociations d'adhésion ont établi une série de mesures (période transitoire, mécanisme de révision, mesures de sauvegarde et déclarations des États membres) qui introduiront une libre circulation progressive des travailleurs sur cinq à sept ans. De plus, l'immigration permettra d'atténuer les effets négatifs du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs.

Les migrations transfrontalières quotidiennes varieront considérablement d'une région frontalière à l'autre dans une fourchette de 1 à 8% de la main d'œuvre dans les régions respectives. Ces trajets transfrontaliers affecteront principalement l'Allemagne et l'Autriche. Dans le premier cas, il s'agit essentiellement de la frontière bavaroise avec la République tchèque. Dans le second, les frontières autrichiennes bordent quatre pays candidats (Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Slovénie) et les grands centres économiques du pays (Vienne, Graz, Linz) sont situés à proximité des frontières.

En matière d'intégration économique, la pression concurrentielle généralement associée à l'élargissement est déjà perceptible depuis que l'Union a levé la plupart des droits de douane et des restrictions quantitatives sur le commerce des produits agricoles et industriels des pays candidats. En général, dans les régions frontalières, les secteurs à forte intensité de capital et faisant appel à des technologies de pointe devraient bénéficier directement de l'élargissement, tandis que les secteurs à forte intensité de main-d'œuvre (agriculture, industrie lourde) auraient à affronter la concurrence d'une main-d'œuvre concurrente meilleur marché venue des pays candidats.

ACTION COMMUNAUTAIRE EN FAVEUR DES RÉGIONS FRONTALIÈRES

La Commission estime qu'une action, complémentaire à celle menée pour l'ensemble des régions européennes, est nécessaire afin de contribuer à une meilleure intégration économique. Au lieu de créer un nouvel instrument spécifique, des mesures nouvelles ainsi que des améliorations apportées à certains instruments existants seront à même de répondre efficacement aux besoins spécifiques des régions frontalières. En outre, l'accent devra être mis sur une meilleure information sur les objectifs et les avantages de l'élargissement.

Les nouvelles mesures visent à assurer un financement complémentaire spécifique aux régions transfrontalières d'une valeur globale de 305 millions d'euros. Ces mesures sont les suivantes:

En plus de ces mesures prévoyant un financement complémentaire, le plan d'action de la Commission prévoit une meilleure coordination des politiques existantes. L'objectif est de renforcer la cohérence et l'efficacité des politiques communautaires ayant un impact important sur les régions frontalières:

Les inondations survenues en Europe de l'Est au cours de l'été 2002 ont provoqué des dégâts humains et matériels importants dans certaines régions frontalières allemandes, autrichiennes ainsi qu'en République tchèque. Afin d'être en mesure d'apporter une réponse immédiate aux sinistrés, l'Union européenne a ainsi créé le Fonds de solidarité de l'Union européenne dont la dotation annuelle est d'un milliard d'euros. En 2003 il vient en aide aux régions précitées. Toutefois, il n'est pas limité géographiquement mais par la nature et l'ampleur de la catastrophe survenue.

ACTES LIÉS

Règlement (CE) n° 2760/98 de la Commission, du 18 novembre 1998, concernant la mise en œuvre d'un programme de coopération transfrontalière dans le cadre du programme PHARE [Journal officiel L 345 du 19.12.1998].

Le présent règlement concerne la mise en œuvre d'un programme de coopération transfrontalière dans le cadre du programme PHARE.

Règlement (CE) n° 2236/95 du Conseil, du 18 septembre 1995, déterminant les règles générales pour l'octroi d'un concours financier communautaire dans le domaine des réseaux transeuropéens [Journal officiel L 228 du 23.09.1995].

Ce règlement définit les conditions, les modalités et les procédures de mise en œuvre du concours communautaire en faveur de projets d'intérêt commun dans le domaine des réseaux transeuropéens d'infrastructures de transport, d'énergie et de télécommunications.

Dernière modification le: 27.06.2006