Prévention et lutte contre la criminalité organisée dans le secteur financier

Le présente communication vise à identifier les domaines où de nouvelles initiatives pourraient être nécessaires pour renforcer la lutte contre la criminalité financière organisée. Ce phénomène couvre tout un éventail d'activités illégales, en particulier le blanchiment d'argent, la fraude financière et la contrefaçon de l'euro, dès lors qu'elles sont le fait d'organisations criminelles. La criminalité financière organisée nuit aux acteurs économiques légitimes et renforce l'économie souterraine, amputant d'autant la croissance économique et les ressources publiques. La lutte contre ce phénomène est importante car elle joue un rôle, plus largement, dans le combat mené contre la criminalité organisée en général. L'argent étant le ressort même de cette criminalité, le fait d'en barrer l'accès aux groupes criminels organisés ne peut que les affaiblir.

PROPOSITION

Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen sur la prévention et la lutte contre la criminalité organisée dans le secteur financier [COM(2004) 262 final - Non publié au Journal officiel].

SYNTHÈSE

La Commission européenne entend développer et renforcer toute une série de mesures destinées à prévenir et à combattre soit la criminalité financière organisée, soit le crime organisé en général, mais ayant un impact sur la criminalité financière organisée.

Le blanchiment de capitaux

La lutte contre le blanchiment de capitaux est depuis longtemps une priorité politique essentielle de l'Union européenne (UE). C'est la nécessité de protéger le système financier contre les détournements, et la crainte que l'application de mesures totalement divergentes dans ce domaine ne compromette le bon fonctionnement du marché intérieur, qui ont fourni à la Commission européenne les bases juridiques lui permettant de proposer une législation communautaire dans le cadre du traité. La législation actuelle est composée pour l'essentiel de deux directives communautaires adoptées en 1991 et en 2001.

La Commission a annoncé son intention de soumettre une proposition de troisième directive destinée à apporter les modifications nécessaires aux directives de 1991 et de 2001 afin qu'elles soient en conformité avec les Quarante recommandations révisées du GAFI.

En outre, la Commission a présenté une proposition de règlement relatif à la prévention du blanchiment de capitaux par la coopération douanière. Cette proposition a pour but de mettre en place une stratégie uniforme de contrôle des transferts d'espèces, basée sur un système de déclaration des montants de plus de 15 000 euros. Elle vise à compléter les directives antiblanchiment qui prévoient notamment le contrôle des fonds qui transitent par les établissements financiers. En effet, ce mécanisme risque d'être pris en défaut par l'utilisation d'importants transferts en espèces, qui ne sont pas soumis à un contrôle uniforme dans toute la Communauté.

La Commission propose aussi:

La fraude

La fraude et la contrefaçon portant sur les moyens de paiement autres que les espèces représentent une source importante de revenus illicites pour les groupes criminels organisés.

La Commission:

Outre les mesures prises récemment dans ce domaine, il est nécessaire de réfléchir au niveau communautaire à une définition commune et exhaustive de la fraude fiscale et à l'harmonisation des sanctions pénales. La Commission a l'intention de lancer une étude comparative des différentes définitions de la fraude fiscale et de leurs conséquences pénales.

La fraude aux intérêts financiers de la Communauté représente aussi une source importante de revenus illicites. Parallèlement, ses ressources propres subissent des pertes énormes. Pour lutter contre ce phénomène, la Commission préconise:

La transparence de certaines entités juridiques

Les normes de transparence et d'intégrité des administrations publiques et des entités privées doivent globalement être renforcées de manière à prévenir et à décourager la criminalité financière en général, ce qui contribuera aussi à un meilleur dépistage de la criminalité financière organisée.

La Commission propose de:

Par ailleurs, la Commission entend promouvoir:

Contexte

La présente communication traite du problème de la criminalité organisée dans le secteur financier. Elle se focalise donc sur des délits non violents qui reposent généralement sur une utilisation abusive des systèmes financiers et/ou de paiement et génèrent des gains financiers illicites.

La Commission européenne voit dans la lutte contre la criminalité financière organisée une priorité fondamentale pour les années à venir car la criminalité financière est souvent perçue, à tort, comme une activité criminelle «sans victimes». Pourtant, la criminalité financière organisée, même si elle n'a pas toujours d'impact direct sur les individus, n'en a pas moins un impact considérable sur la société, par les manques à gagner, la perte de confiance et la dégradation des comportements qu'elle entraîne.

Dernière modification le: 26.08.2006