Bruxelles, le 19.9.2016

JOIN(2016) 41 final

2016/0289(NLE)

Proposition conjointe de

DÉCISION DU CONSEIL

relative à la position à adopter par l’Union au sein du Conseil d’association institué par l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, en ce qui concerne l’adoption des priorités de partenariat UE-Jordanie et du pacte joint en annexe


EXPOSÉ DES MOTIFS

1.CONTEXTE DE LA PROPOSITION

Motivation et objectifs de la proposition

La politique européenne de voisinage révisée 1 , adoptée en novembre 2015, fixe un nouveau cadre pour définir les relations bilatérales avec les pays partenaires. Ces relations devraient être précisées dans un document politique intitulé «Priorités de partenariat», ces priorités constituant un élément de référence essentiel auprès des pays partenaires pour convenir d’un nombre limité de priorités ciblées pour les années à venir.

Les négociations avec la Jordanie ont eu lieu dans l’esprit de la conférence de Londres de février 2016 sur le soutien à la Syrie et à la région, au cours de laquelle la Commission et la haute représentante/vice-présidente ont proposé de définir des engagements mutuels pour aider les pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés syriens (la Jordanie et le Liban). Cette approche s’inscrit dans le droit fil de la nouvelle stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne 2 , présentée en juin 2016 par la haute représentante, selon laquelle la totalité de la boîte à outils de l’UE est utilisée de manière optimale pour accroître l’impact et la visibilité du soutien de l’Union.

L’UE et la Jordanie ont convenu d’annexer au document intitulé «Priorités de partenariat» un «pacte» définissant les engagements respectifs des deux parties. Ces documents serviront de base à la programmation de l’aide de l’UE.

Les «priorités de partenariat» et le «pacte», qui témoignent des intérêts communs, sont axés sur des domaines dans lesquels la coopération entre l’UE et la Jordanie est mutuellement bénéfique. C’est dans ce cadre que l’UE et la Jordanie sont déterminées à renforcer la coopération sur des questions transversales qui vont de la stabilisation et de la sécurité à l’état de droit et aux droits de l’homme, en passant par l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes, le dialogue avec la société civile, la migration et la mobilité, ainsi que la lutte contre l’extrémisme violent. Les principales priorités politiques retenues dans le cadre des relations entre l’UE et la Jordanie pour les prochaines années sont les suivantes:

renforcer la coopération en matière de stabilité régionale et de sécurité, y compris en matière de lutte contre le terrorisme;

promouvoir la stabilité économique, la croissance durable et fondée sur la connaissance, un enseignement de qualité et la création d’emplois;

renforcer la gouvernance démocratique, l’état de droit et le respect des droits de l’homme.

Le «pacte» en annexe se fonde notamment sur le plan de réaction de la Jordanie pour 20162018 et sur le document intitulé «Jordanie 2025 – Vision et stratégie au niveau national». Il est axé sur l’amélioration de la résilience économique du pays ainsi que sur le renforcement des perspectives économiques pour les réfugiés syriens, par une protection accrue et un meilleur accès à l’emploi et à un enseignement de qualité, en promouvant une utilisation durable des ressources naturelles.

Cohérence par rapport aux dispositions existantes dans le domaine d’action

Les priorités de partenariat UE-Jordanie constituent le premier cadre bilatéral approuvé au titre de la nouvelle politique européenne de voisinage et sont conformes aux priorités et modalités qui y sont fixées, à savoir la stabilisation des pays voisins sur les plans politique, économique et de la sécurité. Elles sont également conformes à l’accord d’association UEJordanie, qui est entré en vigueur en 2002 3 .

Cohérence par rapport aux autres politiques de l’Union

Les priorités de partenariat UE-Jordanie et le pacte proposés, tout en reflétant l’engagement de longue date de l’UE à l’égard de ses partenaires méditerranéens, sont totalement conformes à l’appel de la stratégie globale de l’UE, récemment adoptée, en faveur d’une approche intégrée de la gestion des crises, englobant ses politiques dans les domaines humanitaire, du développement, de la migration, du commerce, des investissements, des infrastructures, de l’éducation, de la santé et de la recherche.

La promotion des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, la dimension extérieure des politiques migratoires de l’UE, l’attention accrue portée à la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ainsi que les possibilités offertes par le commerce pour créer une croissance équitable et des emplois décents, ont notamment été prises en compte dans les documents.

2.BASE JURIDIQUE, SUBSIDIARITÉ ET PROPORTIONNALITÉ

Base juridique

La présente proposition, fondée sur l’article 218, paragraphe 9, du TFUE, est une proposition de décision du Conseil relative à la position à adopter par l’Union au sein du Conseil d’association institué par l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, en ce qui concerne l’adoption des priorités de partenariat et du pacte joint en annexe.

L’application de l’article 218, paragraphe 9, du TFUE garantira que les priorités de partenariat peuvent servir de base à l’aide de l’Union prévue dans le cadre de l’instrument européen de voisinage 4 . L’adoption des priorités de partenariat et du pacte devrait avoir lieu lors de la réunion du Conseil d’association UE-Jordanie avant la fin de 2016 après adoption par le Conseil, sur la base de l’article 218, paragraphe 9, du TFUE, d’une position de l’UE sur le Conseil d’association lui-même. Les priorités de partenariat et le pacte adoptés serviront de base à la programmation de l’aide prévue dans le cadre de l’instrument européen de voisinage.

   Subsidiarité (en cas de compétence non exclusive) 

Les priorités de partenariat et le pacte portant sur les relations entre l’UE et la Jordanie, ils ne peuvent être adoptés au niveau national par les États membres.

Proportionnalité

L’adoption d’une position du Conseil conformément à l’article 218, paragraphe 9, du TFUE est requise en vue de l’adoption des priorités de partenariat et du pacte par le Conseil d’association.

Choix de l’instrument

Les conclusions du Conseil du 14 décembre 2015 sur le réexamen de la politique européenne de voisinage 5 ont confirmé «l’intention du Conseil d’entamer en 2016 une nouvelle phase de dialogue avec les pays partenaires, qui pourrait conduire à la définition de nouvelles priorités de partenariat, le cas échéant, axées sur des priorités et intérêts fixés d’un commun accord».

Pour poursuivre dans cette voie, les engagements ci-joints sont l’instrument le plus approprié; un nouvel accord international contraignant avec la Jordanie aurait représenté une charge procédurale disproportionnée par rapport à la période devant être couverte par les priorités de partenariat. Par ailleurs, un simple protocole d’accord n’aurait pas eu le niveau requis pour les «plans d’action ou autres documents équivalents arrêtés conjointement» mentionnés à l’article 3, paragraphe 2, du règlement instituant un instrument européen de voisinage 6 en tant qu’éléments de référence essentiels pour la définition des priorités du soutien de l’Union.

3.RÉSULTATS DES ÉVALUATIONS EX POST, DES CONSULTATIONS DES PARTIES INTÉRESSÉES ET DES ANALYSES D’IMPACT

Évaluations ex post/bilans de qualité de la législation existante

Sans objet.

Consultations des parties intéressées

Ces textes ont été rédigés à l’issue d’une concertation étroite avec les services compétents de la Commission et les représentants des États membres au sein du groupe «Mashreq/Maghreb» du Conseil, ainsi que de discussions avec les homologues jordaniens.

Des consultations avec la société civile ont eu lieu à Amman et à Bruxelles depuis février 2016. La nécessité de promouvoir le respect des droits de l’homme tout en luttant contre l’extrémisme violent ainsi que d’aider la Jordanie à accueillir l’afflux massif de réfugiés, la nécessité de maintenir un niveau élevé d’engagement en ce qui concerne la promotion de l’éducation et des autres droits de l’enfant, de même que la nécessité de poursuivre les efforts visant à favoriser l’égalité hommes-femmes ressortent des contributions reçues. Tous ces points ont été pris en compte dans les textes figurant en annexe.

Ces consultations ont été menées sur la base des orientations définies dans la nouvelle politique européenne de voisinage.

Obtention et utilisation d’expertise

L’expertise thématique requise était disponible en interne, que ce soit au siège ou dans les délégations de l’UE.

Analyse d’impact

Sans objet.

Réglementation affûtée et simplification

Sans objet.

Droits fondamentaux

Aucune conséquence sur les droits fondamentaux dans les États membres de l’Union européenne.

Pour ce qui est des droits fondamentaux en Jordanie, les conséquences devraient être positives, étant donné que les engagements pris par le gouvernement jordanien et prévus dans les priorités de partenariat et dans le pacte comprennent, entre autres, la mise en œuvre des obligations et des engagements prévus par le droit international et national relatif aux droits de l’homme, la promotion de la bonne gouvernance, le respect et la promotion d’un enseignement public de qualité pour tous les enfants à tous les niveaux, le renforcement de la protection des migrants conformément aux obligations internationales, l’amélioration de l’accès à la justice et le pluralisme des médias.

En ce qui concerne plus précisément les droits de l’homme, un dialogue régulier entre l’UE et la Jordanie abordera notamment les questions suivantes: la liberté d’expression, la liberté d’association, y compris l’environnement de travail pour la société civile, les droits des femmes et l’autonomisation des femmes dans la vie politique et publique.

4.INCIDENCE BUDGÉTAIRE

Pas d’incidence budgétaire supplémentaire au-delà de ce qui est prévu dans les précédents engagements internationaux de l’UE. Toute incidence budgétaire supplémentaire sera définie par des propositions distinctes, telles que le prochain cadre unique d’appui de l’instrument européen de voisinage (IEV) pour la période 2017-2020.

5.AUTRES ÉLÉMENTS

Plans de mise en œuvre et modalités de suivi, d’évaluation et d’information

La mise en œuvre des priorités de partenariat UE-Jordanie et du pacte fera l’objet d’un suivi régulier, au moins une fois par an, dans le cadre des mécanismes d’examen prévus et des réunions liées à la coopération bilatérale entre l’UE et la Jordanie au titre de l’actuel accord d’association.

6.RÉFÉRENCES

(a)Communication conjointe au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions intitulée «Réexamen de la politique européenne de voisinage» [JOIN(2015) 50 final].

(b)Accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part (JO L 129 du 15.5.2002, p. 3).

(c)Conclusions du Conseil du 14 décembre 2015 sur le réexamen de la politique européenne de voisinage.

(d)Règlement (UE) nº 232/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument européen de voisinage (JO L 77 du 15.3.2014, p. 27).

(e)Déclaration conjointe établissant un partenariat pour la mobilité entre le Royaume hachémite de Jordanie et l’Union européenne et ses États membres participants (Luxembourg, 9 octobre 2014).

(f)Accord de coopération scientifique et technologique entre la Communauté européenne et le Royaume hachémite de Jordanie (JO L 159 du 17.6.2011, p. 108).

(g)Décision nº 1/2016 du comité d’association UE-Jordanie du 19 juillet 2016 modifiant les dispositions du protocole 3 de l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, relatif à la définition du concept de «produits originaires» et à la liste des ouvraisons ou transformations à appliquer aux matières non originaires pour que certaines catégories de produits transformés dans des zones de développement et des zones industrielles spécifiques, en relation avec la création d’emplois pour les réfugiés syriens et la population jordanienne, puissent obtenir le caractère originaire (JO L 233 du 30.8.2016, p. 6).

(h)Commission européenne. Proposition de décision du Parlement européen et du Conseil portant attribution d’une nouvelle assistance macrofinancière au Royaume hachémite de Jordanie [COM(2016) 431 final du 29.6.2016].

(i)Décision d’exécution de la Commission du 24.7.2014 portant adoption d’un cadre unique d’appui concernant l’aide de l’Union européenne à la Jordanie pour la période 2014-2017 [C(2014) 5130 final].

2016/0289 (NLE)

Proposition conjointe de

DÉCISION DU CONSEIL

relative à la position à adopter par l’Union au sein du Conseil d’association institué par l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, en ce qui concerne l’adoption des priorités de partenariat UE-Jordanie et du pacte joint en annexe

LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment son article 217, en liaison avec l’article 218, paragraphe 9,

vu la proposition conjointe de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et de la Commission européenne,

considérant ce qui suit:

(1)L’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, a été signé le 24 novembre 1997 et est entré en vigueur le 1er mai 2002 7 .

(2)La communication conjointe de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et de la Commission européenne du 18 novembre 2015 sur le réexamen de la politique européenne de voisinage 8 a été saluée dans les conclusions du Conseil du 14 décembre 2015. Le Conseil y a notamment confirmé son intention d’entamer en 2016 une nouvelle phase de dialogue avec ses partenaires, qui pourrait conduire à la définition de nouvelles priorités de partenariat, le cas échéant, axées sur des priorités et intérêts fixés d’un commun accord.

(3)L’UE et la Jordanie se doivent de coopérer en vue d’atteindre leur objectif commun lié à la création d’un espace commun de paix, de prospérité et de stabilité, tout particulièrement en ce qui concerne le partage des responsabilités et la différenciation, ainsi que de faire le point sur le rôle essentiel joué par la Jordanie dans la région.

(4)Tout en s’attaquant aux problèmes les plus urgents, l’UE et la Jordanie continuent de poursuivre les principaux objectifs de leur partenariat à long terme et de renforcer la stabilité et la résilience du pays et de la région, ainsi que de favoriser une croissance économique et un développement social durables et fondés sur la connaissance, dans le respect de l’état de droit et en se fondant sur la gouvernance démocratique,

A ADOPTÉ LA PRÉSENTE DÉCISION:

Article premier

La position à adopter par l’Union au sein du Conseil d’association institué par l’accord euroméditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, en ce qui concerne l’adoption des priorités de partenariat UE-Jordanie et du pacte joint en annexe est fondée sur les textes annexés à la présente décision.

Article 2

La présente décision entre en vigueur le jour de son adoption.

Fait à Bruxelles, le

   Par le Conseil

   Le président

(1) Conclusions du Conseil du 14 décembre 2015 sur le réexamen de la politique européenne de voisinage.
(2) «Vision partagée, action commune: une Europe plus forte. Une stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l'Union européenne».
(3) Accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part (JO L 129 du 15.5.2002, p. 3).
(4) Règlement (UE) nº 232/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument européen de voisinage (JO L 77 du 15.3.2014, p. 27).
(5) Conclusions du Conseil du 14 décembre 2015 sur le réexamen de la politique européenne de voisinage.
(6) Règlement (UE) nº 232/2014 du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2014 instituant un instrument européen de voisinage (JO L 77 du 15.3.2014, p. 27).
(7) Accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part (JO L 129 du 15.5.2002, p. 3).
(8) Communication conjointe au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions intitulée «Réexamen de la politique européenne de voisinage» [JOIN(2015) 50 final].

Bruxelles, le 19.9.2016

JOIN(2016) 41 final

ANNEXE

de

la proposition conjointe de

DÉCISION DU CONSEIL

relative à la position à adopter par l'Union au sein du Conseil d'association institué par l'accord euro-méditérranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d'une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d'autre part, en ce qui concerne l'adoption des priorités de partenariat UE-Jordanie et du pacte joint en annexe


DÉCISION Nº 01/2016 DU 12e CONSEIL D’ASSOCIATION UE-JORDANIE du [JOUR MOIS ANNÉE]

approuvant les priorités de partenariat UE-Jordanie

LE CONSEIL D’ASSOCIATION UE-JORDANIE,

vu l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part,

considérant ce qui suit:

(1)    L’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et le Royaume hachémite de Jordanie, d’autre part, a été signé le 24 novembre 1997 et est entré en vigueur le 1er mai 2002.

(2)    L’article 91 de l’accord euro-méditerranéen habilite le Conseil d’association à prendre les décisions qu’il juge opportunes dans le but d’atteindre les objectifs de l’accord.

(3)    Conformément à l’article 101 de l’accord euro-méditerranéen, les parties prennent toutes mesures générales ou particulières requises pour satisfaire à leurs obligations en vertu de l’accord et elles veillent à ce que les objectifs définis par celui-ci soient atteints.

(4)    Dans le cadre du réexamen de la politique européenne de voisinage, une nouvelle phase d’engagement vis-à-vis des partenaires a été proposée, laquelle contribuerait à un sentiment d’appropriation plus fort pour chaque partie.

(5)    L’UE et la Jordanie ont décidé de consolider leur partenariat en approuvant un ensemble de priorités pour la période 2016-2018 en vue de soutenir et de renforcer la résilience et la stabilité de la Jordanie, tout en s’efforçant d’atténuer également les incidences du conflit prolongé qui touche la Syrie.

(6)    Les parties à l’accord euro-méditerranéen ont adopté le texte des priorités de partenariat UE-Jordanie, y compris du pacte, qui soutiendront la mise en œuvre de l’accord euro-méditerranéen en mettant l’accent sur la coopération autour d’intérêts partagés communément définis,

DÉCIDE:

Article premier

Le Conseil d’association recommande que les parties mettent en œuvre les priorités de partenariat UE-Jordanie, y compris le pacte, tels que présentés en annexe.

Article 2

Le Conseil d’association décide que les priorités de partenariat UE-Jordanie, y compris le pacte, tels que visés à l’article 1er, remplacent le plan d’action UE-Jordanie qui était entré en vigueur en octobre 2012.

Article 3

La présente décision entre en vigueur le jour de son adoption.

Fait à xx, le [jour/mois/ année].

Par le Conseil d’association

Le président

***



ANNEXE

Priorités de partenariat UE-Jordanie et pacte



Priorités de partenariat UE-Jordanie 2016-2018

I. Contexte

En vue de consolider davantage les liens solides et pluridimensionnels qui unissent l’UE et la Jordanie, des priorités ont été définies pour guider le partenariat au cours de la période 2016-2018, un examen étant prévu d’ici la fin 2018 pour envisager de le prolonger de deux ans à la lumière de l’évolution de la situation politique, sécuritaire et économique. Les priorités de partenariat UE-Jordanie incarnent les objectifs communs de la politique européenne de voisinage visant un espace commun de paix, de prospérité et de stabilité. Elles incarnent ses principales caractéristiques, la différenciation et le partage des responsabilités, mais elles sont également suffisamment souples pour s’adapter à l’évolution de la situation comme convenu par l’UE et la Jordanie. Les priorités de partenariat constituent un document évolutif et supposent le respect des engagements mutuels précisés dans le pacte UE-Jordanie figurant en annexe.

Le partenariat et les domaines de coopération prioritaires continueront d’être appuyés par des réunions politiques régulières de haut niveau, par des dialogues consacrés à l’économie, au commerce, à la justice et aux droits de l’homme, par le partenariat UE-Jordanie pour la mobilité, par l’accord de coopération scientifique et technologique UE-Jordanie et d’autres accords, par l’engagement UE-Jordanie à renforcer le dialogue et la coopération sur la sécurité, notamment sur la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, ainsi que par la coopération bilatérale en cours en faveur de la population jordanienne.

Les priorités de partenariat confirment les relations bien établies qui existent entre les deux parties et offrent la possibilité d’approfondir leur engagement mutuel.

Le contexte actuel est particulièrement propice au renforcement des relations entre l’UE et la Jordanie, qui L’UE et la Jordanie partagent des intérêts communs et sont confrontées à des défis communs. La crise syrienne a une profonde incidence sur la Jordanie depuis 2011, sur la région ainsi que sur l’UE. L’UE et la Jordanie ont confirmé l’existence d’objectifs et d’intérêts communs pour ce qui est de poursuivre en poursuivant un processus de paix et d’œuvrer en faveur d’un retour à la stabilité et à la paix en Syrie tout en encourageant le développement durable.

L’UE reconnaît le rôle essentiel joué par la Jordanie dans les enceintes nationales, régionales et internationales. Elle souligne les efforts considérables déployés par le pays pour accueillir de très nombreux réfugiés syriens, palestiniens, iraquiens, libyens et yéménites, entre autres, qui y cherchent refuge. L’UE continuera d’aider la Jordanie à maintenir la fourniture d’une aide vitale aux réfugiés cherchant une protection dans le pays et à renforcer la résilience de celui-ci. De plus, la Jordanie continue de déployer des efforts exemplaires et de jouer un rôle de premier plan en vue de promouvoir la paix et la sécurité au Proche-Orient (notamment dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient) et au-delà, de lutter contre la radicalisation et le terrorisme, notamment en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (2014-15) et dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UpM), qu’elle copréside avec l’UE depuis 2012.

Les priorités de partenariat s’appuient sur des réalisations communes et des domaines d’intérêt mutuel. Elles reposent également sur la dynamique créée par la conférence de Londres du 4 février 2016 sur le soutien à la Syrie et à la région, ainsi que sur les engagements du pacte international formulés par la Jordanie et les coorganisateurs de cette conférence dont l’objectif était de soutenir les progrès accomplis par la Jordanie en matière de développement dans un contexte de maintien de l’aide humanitaire et de soutien adapté aux communautés d’accueil. L’UE et la Jordanie souhaitent transformer les défis posés par la crise syrienne en possibilités concrètes au profit de la population jordanienne, des réfugiés syriens et de l’UE.

Cependant, les mesures spécifiques prises en faveur des réfugiés syriens ne se feront pas au détriment d’autres personnes résidant et cherchant une protection en Jordanie.

II. Priorités

Les priorités de partenariat tiennent compte des intérêts communs et sont axées sur des domaines où la coopération entre l’UE et la Jordanie revêt un intérêt mutuel. C’est dans ce contexte que les deux parties s’engagent à renforcer leur coopération sur des questions transversales qui vont de la stabilisation et de la sécurité à l’état de droit et aux droits de l’homme, en passant par l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes, le dialogue avec la société civile, la migration et la mobilité, la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation ainsi que l’utilisation durable des ressources naturelles.

Le partenariat met notamment l’accent sur la jeunesse et l’aptitude à l’emploi en vue de contribuer à la cohésion de la société, de créer des débouchés économiques durables, y compris sur la base d’un enseignement et d’une formation professionnelle de qualité, et de favoriser une culture de l’entrepreneuriat et de l'innovation. Les initiatives dans le secteur de la culture, notamment celles destinées à développer une industrie culturelle et créative, devraient être prises en considération étant donné leur importante contribution à la promotion du dialogue interculturel et du développement socio-économique.

Dans le domaine de la migration et de la mobilité, une des priorités transversales consiste à progresser sur la voie de la mise en œuvre effective des différents volets du partenariat pour la mobilité. Un cadre durable et bien géré, qui contribuerait également à garantir que les personnes peuvent circuler régulièrement et plus facilement entre la Jordanie et l’UE, peut favoriser le développement du capital humain et la croissance économique.

i)L’UE et la Jordanie sont de solides partenaires dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité. La coopération opérationnelle et stratégique sera poursuivie sur le plan bilatéral et dans les enceintes multilatérales, ainsi qu’au niveau régional, notamment dans le cadre des coprésidences de l’UpM. Il est dans l’intérêt mutuel de l’UE et de la Jordanie de promouvoir la stabilité et la paix dans la région et à l’échelon international, en poursuivant leur coopération à l’appui de la transition politique et de la consolidation de la paix en Syrie, entre autres. Aussi bien l’UE que la Jordanie souhaitent être des modèles de sociétés tolérantes, un autre motif pour renforcer leur coopération dans le domaine de la politique étrangère.

ii)La deuxième priorité vise à soutenir la stabilité macroéconomique de la Jordanie et à consolider le développement socio-économique du pays, conformément à la stratégie intitulée «Jordanie 2025 – Vision et stratégie au niveau national», en plus de renforcer la résilience de la Jordanie face aux conséquences de la crise syrienne et à l’instabilité dans la région.

Une économie jordanienne solide et stable, soutenue par un assouplissement supplémentaire du régime commercial entre la Jordanie et l’UE et par un meilleur climat d’investissement (par l’intermédiaire de réformes de l’environnement des entreprises), stimulera fortement la création d’emplois pour les Jordaniens et les réfugiés syriens, le cas échéant. La modernisation et la diversification de l’économie seront davantage renforcées en soutenant la croissance axée sur l’innovation et le partage des connaissances. Dans le même contexte, la coopération s’intensifiera en vue d’améliorer l’aptitude à l’emploi, le développement des compétences et la réforme de l’enseignement y afférente, et de promouvoir ainsi le rôle des jeunes dans l’économie et la société.

La consolidation de l’actuel accord d’association dans le cadre des négociations sur une zone de libre-échange approfondi et complet, qui consistent notamment à passer en revue tous les problèmes d’accès au marché empêchant la Jordanie de profiter pleinement des possibilités offertes en vertu de l’accord d’association, renforcera également l’intégration de la Jordanie dans le marché de l’UE et dégagera de nouvelles perspectives en matière de commerce, d’investissement et de développement.

iii)Étroitement liée à ces deux priorités, la troisième priorité de partenariat vise à soutenir les efforts déployés par la Jordanie pour renforcer la gouvernance, l’état de droit, la réforme démocratique et les droits de l’homme. Les droits de l’homme et les libertés fondamentales, tels que consacrés dans le droit international, régional et national, constituent des valeurs communes. Le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux représente un élément essentiel des relations entre l’UE et la Jordanie.

1. Renforcer la coopération en matière de stabilité régionale et de sécurité, notamment en matière de lutte contre le terrorisme

L’UE salue tous les efforts pertinents déployés par la Jordanie. L’UE et la Jordanie devraient continuer à coopérer étroitement pour faire face à la déstabilisation de la région, notamment à la menace sécuritaire accrue résultant de la propagation de Daech et d’autres groupes terroristes. L’UE et la Jordanie partagent des objectifs semblables dans la crise syrienne. Les travaux menés dans le cadre du Groupe international d’appui à la Syrie et d’autres enceintes devraient se poursuivre, tout comme la coopération dans le cadre de la feuille de route UE-Jordanie consacrée à la lutte contre le terrorisme et à la sécurité renforcée, en privilégiant les projets communs et le partage d’informations.

L’UE et la Jordanie devraient également s’efforcer davantage de «jeter des ponts» dans d’autres situations de conflit, notamment le processus de paix au Proche-Orient et la situation dans la Corne de l’Afrique (processus d’Aqaba). Au-delà de la dimension conflictuelle immédiate, dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union, l’UE et la Jordanie renforceront leur coopération dans les domaines de la gestion des catastrophes et de la protection civile.

L’UE et la Jordanie font équipe pour promouvoir et favoriser les dialogues interreligieux et interculturels, aux niveaux mondial et régional où la Jordanie joue un rôle de premier plan.

La lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la radicalisation doit rester une priorité. Dans cette perspective et afin d’alimenter le dialogue thématique et politique régulier, l’UE et la Jordanie renforceront leur coopération concrète et le partage d’informations pour relever ces défis dans le respect de l’état de droit. Elles coopéreront notamment à l’aide de programmes d’éducation convenus d’un commun accord et associant de nombreuses organisations de la société civile jordanienne.

2. Promouvoir la stabilité économique, la croissance durable et fondée sur la connaissance, un enseignement de qualité et la création d’emplois

a)La crise syrienne et la présence prolongée de réfugiés qu’elle a provoquée ont eu de grandes répercussions sur le tissu socio-économique de la Jordanie, sur ses ressources naturelles rares et sur la fourniture de services de base, aggravant une situation économique déjà fragile. Le dialogue économique et la coopération sur des enjeux macroéconomiques seront donc encore renforcés pour promouvoir des politiques structurelles et macroéconomiques solides qui favorisent le potentiel de croissance et augmentent la résilience de l’économie jordanienne, conformément aux objectifs de la stratégie «Jordanie 2025». Les efforts déployés en vue de préserver la stabilité macroéconomique devraient être maintenus, notamment dans le cadre du nouveau programme du Fonds monétaire international (FMI) que l’UE peut compléter par un nouveau programme d’assistance macrofinancière.

En plus d’une gestion budgétaire et financière solide, la coopération sera renforcée en ce qui concerne les réformes du secteur public jordanien en vue d’améliorer la gestion des finances publiques, mais également leur efficacité générale et leurs capacités de prestation de services.

b)Un des principaux enjeux socio-économiques pour la Jordanie consiste à promouvoir l’emploi et l’aptitude à l’emploi, notamment des jeunes jordaniens et des personnes les plus vulnérables, le cas échéant, en créant des emplois, en soutenant l’entrepreneuriat et l’innovation, en développant les compétences et les qualifications et en favorisant la formation, l’éducation et la recherche ciblées. Les priorités de partenariat visent à aborder ces enjeux à l’aide de divers outils: les échanges, le développement des entreprises, l’éducation et la formation, ainsi que la mobilité accrue. L’objectif de tous ces instruments est également de renforcer l’émancipation économique et la participation des femmes.

a.Le commerce au service du développement est un élément essentiel des priorités de partenariat/du pacte. La création d’emplois résultant d’un assouplissement des règles d’origine de l’UE pour la Jordanie et des mesures d’accompagnement profitera aussi bien aux réfugiés syriens qu’aux communautés d’accueil jordaniennes. Cet assouplissement des règles d’origine ne préjugera pas de la poursuite des efforts déployés par l’UE et la Jordanie en vue de créer une zone de libre-échange approfondi et complet. L’UE et la Jordanie restent déterminées à lancer les négociations sur cette dernière, et notamment à passer en revue tous les problèmes d’accès au marché des produits jordaniens destinés à l’exportation vers l’UE. Parallèlement, elles poursuivront leur dialogue visant à encourager l’harmonisation dans des domaines tels que les mesures sanitaires et phytosanitaires, les entraves techniques aux échanges ou les services.

b.L’UE et la Jordanie établiront des priorités et intensifieront leurs efforts afin d’améliorer le climat des affaires et d’attirer des investissements; de soutenir le développement du secteur privé (notamment dans le cadre de réformes réglementaires et administratives et de prêts aux entreprises), ainsi que de permettre l’acquisition des connaissances et compétences requises sur le marché du travail jordanien. Il est également important de renforcer les secteurs fondés sur la connaissance pour créer des emplois décents et durables, en particulier chez les jeunes.

c.L’éducation est un autre outil puissant pour améliorer le développement socio-économique. La mise en œuvre de cette priorité jouera un rôle essentiel pour obtenir des résultats qui profitent à toutes les personnes vivant en Jordanie, y compris les réfugiés. Le soutien et la promotion d’un enseignement public de qualité pour tous les enfants à tous les niveaux seront au cœur de la coopération entre l’UE et la Jordanie afin de garantir à tous la possibilité d’étudier et de bâtir leur propre avenir. La formation professionnelle doit également faire l’objet d’une attention particulière et d’un soutien spécifique.

c)L’UE et la Jordanie continueront de favoriser des solutions innovantes fondées sur la connaissance et la recherche, ainsi que la coopération dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la gestion durable des ressources naturelles, notamment la gestion de l’eau et des déchets, et dans la prise en compte des résultats de l’accord de Paris sur le changement climatique.

Coopération UE-Jordanie en réponse à la crise des réfugiés syriens 

En complément de la coopération bilatérale entre l’UE et la Jordanie, l’UE continuera d’aider la Jordanie à fournir une aide vitale aux réfugiés syriens cherchant une protection dans le pays, notamment dans le cadre des mesures suivantes:

I.un assouplissement des règles d’origine de l’UE pour la Jordanie et des mesures d’accompagnement favorisant les exportations vers le marché de l’UE et la création d’emplois profitant aussi bien aux Jordaniens qu’aux réfugiés syriens;

II.le renforcement des compétences et capacités des réfugiés syriens, également en vue de reconstruire la Syrie de demain;

III.un enseignement et une formation de qualité, pour tous les enfants vivant en Jordanie, afin de faire en sorte que tous les enfants aient la chance d’étudier et de bâtir leur propre avenir, le cas échéant et conformément à la législation nationale;

IV.un soutien à la Jordanie et aux communautés d’accueil vulnérables.

De plus amples informations sont fournies dans le pacte UE-Jordanie figurant en annexe et précisant les engagements mutuels.

3. Renforcer la gouvernance démocratique, l’état de droit et les droits de l’homme

Conformément au processus de réforme de la Jordanie qui se poursuit malgré toutes les turbulences dans la région, l’UE et la Jordanie continueront de coopérer en vue de renforcer davantage le système démocratique et judiciaire du pays, l’état de droit, l’égalité hommes-femmes, les droits de l’homme et les libertés fondamentales, ainsi qu’un environnement de travail juridique propice au développement d’une société civile dynamique.

La coopération ciblée viendra soutenir les éléments suivants: la réforme judiciaire et l’accès à la justice, ainsi que la coopération judiciaire internationale, le processus électoral (y compris le suivi des recommandations des missions d’observation électorale de l’UE), le renforcement du système des partis politiques et la mission de contrôle et le rôle législatif du Parlement, le processus de décentralisation, ainsi que le pluralisme des médias.

L’UE et la Jordanie continueront d’organiser un dialogue régulier sur la démocratie et la bonne gouvernance, la justice, l’état de droit et les droits de l’homme, sous une forme convenue d’un commun accord. Ce dialogue s’appuiera sur les réalisations et engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Jordanie. Les organisations de la société civile pourront être invitées conjointement à y participer.

En ce qui concerne les droits de l’homme en particulier, le dialogue régulier portera notamment sur les questions suivantes: la liberté d’expression, la liberté d’association, notamment l’environnement de travail de la société civile, les droits des femmes et l’autonomisation des femmes dans la vie publique et politique. Une administration publique responsable, transparente, efficace et inclusive est essentielle pour atteindre ces objectifs et pour promouvoir et renforcer encore la démocratie et la bonne gouvernance de la Jordanie, ainsi que sa lutte contre la corruption.

Le dialogue tiendra dûment compte des engagements existants pris par la Jordanie au niveau multilatéral. Les droits économiques, sociaux et culturels, par exemple en matière d’éducation et d’emploi, seront également pris en considération dans le cadre de ce dialogue. Ce dernier portera plus particulièrement sur des domaines retenus dans les priorités de partenariat.

III. Mécanismes de dialogue et de coopération mutuelle

Le cadre général des relations entre l’UE et la Jordanie est défini par l’accord d’association qui est entré en vigueur en 2002 et par le statut de «partenaire avancé» obtenu en 2010. Il importera d’effectuer un examen de l’accord d’association, quasiment 15 ans après sa création, ou une rationalisation de sa mise en œuvre dans le cadre d’une profonde refonte des dialogues et sous-comités. Le fait de regrouper les sous-comités en quelques dialogues thématiques selon les priorités de partenariat et de compléter les dialogues politiques permettra de faire progresser la coopération dans les principaux domaines retenus.

Les priorités de partenariat seront révisées en 2018. Le résultat de cette révision devra être approuvé par le Conseil d’association. Si les circonstances l’exigent, la Jordanie ou l’UE pourront demander une révision à tout moment au cours de cette période.  

De même, pour que les objectifs du pacte UE-Jordanie puissent être atteints, un examen régulier de celui-ci aura lieu dans le cadre de la coopération bilatérale entre l’UE et la Jordanie, ainsi que d’autres dialogues et réunions pertinents. Le cas échéant et en vertu du principe d’une plus grande appropriation de la PEV, l’UE participera à des mécanismes de coordination avec le gouvernement jordanien et d’autres partenaires, notamment la société civile et les autorités locales.

Conformément aux ambitions affichées dans les priorités de partenariat et dans le pacte annexé, l’UE est résolue à maintenir son aide financière et à s’engager au sein de la communauté internationale pour soutenir la Jordanie.



Annexe des priorités de partenariat UE-Jordanie

Pacte UE-Jordanie

L’objectif de ce document est de compléter les priorités de partenariat UE-Jordanie en définissant des engagements mutuels et des mécanismes d’examen.

Annoncé lors de la conférence de Londres du 4 février 2016 sur le soutien à la Syrie et à la région, le pacte UE-Jordanie est une réaction positive à la proposition de la Jordanie de conclure un «pacte» avec la communauté internationale en préconisant une approche globale pour faire face à la crise des réfugiés syriens. Le pacte UE-Jordanie est un document évolutif, qui doit être régulièrement mis à jour et reflète les trois piliers et l’esprit du «pacte international» pour la Jordanie signé par le gouvernement jordanien et les coorganisateurs de la conférence de Londres. Il s’appuie notamment sur le plan de réaction de la Jordanie pour 2016-2018 et sur la stratégie «Jordanie 2025 - Vision et stratégie au niveau national». Il vise avant tout à renforcer la résilience de l’économie jordanienne, tout en améliorant les possibilités économiques pour les réfugiés syriens dans le cadre d’une protection accrue et d’un meilleur accès à l’emploi et à un enseignement de qualité.

Le pacte UE-Jordanie, dont l’objectif est de mettre en œuvre les priorités de partenariat UE-Jordanie, va au-delà du pacte international en définissant des engagements mutuels et des mécanismes d’examen pour les différents domaines retenus dans le cadre des priorités de partenariat. Pour ce faire, le pacte UE-Jordanie s’appuie pleinement sur les dialogues stratégiques et la coopération dans le cadre de l’accord d’association UE-Jordanie, sur le cadre unique d’appui régissant le soutien de l’UE à la Jordanie (2014-2017) ainsi que sur la stratégie «Jordanie 2025» et sur ses programmes de développement sur trois ans.

Protection et possibilités de développement des réfugiés syriens

La Jordanie compte environ 1,3 million de Syriens sur son territoire, dont 630 000 sont des réfugiés enregistrés par le HCR; plus de 70 % sont des femmes et des enfants, et deux réfugiés sur trois vivraient en dessous du seuil absolu de pauvreté jordanien. La Jordanie maintient son engagement actuel visant à donner accès à son territoire aux personnes vulnérables fuyant le conflit et l’UE salue les efforts permanents déployés par le pays pour fournir un accès, une protection et une assistance aux réfugiés syriens depuis le début de la crise.

La Jordanie continuera également d’offrir un cadre de protection approprié et des conditions de vie dignes, notamment un statut juridique pour les réfugiés syriens vivant à l’intérieur ou à l’extérieur des camps. Il est important d’offrir un cadre de protection approprié aux réfugiés pour répondre à leurs besoins urgents et, par conséquent, la protection demeurera au cœur des opérations humanitaires de l’UE en Jordanie.

En soutien des efforts de la Jordanie, l’UE continuera d’apporter un niveau élevé d’aide humanitaire et de mettre l’accent sur l’aide vitale en répondant aux besoins de base des réfugiés les plus vulnérables qui vivent dans des camps et en milieu urbain, ainsi qu’aux besoins des nouveaux arrivants, et plus particulièrement à ceux des femmes et des enfants. L’UE et la Jordanie recenseront les mesures de soutien les plus rentables pour les populations de réfugiés les plus vulnérables.

Tenant pleinement compte de la priorité, pour la Jordanie, de créer de la stabilité et de la sécurité le long de ses frontières et au sein du pays, le pacte UE-Jordanie reflète l’ambition de renforcer la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent, tout en soutenant un cadre garantissant l’accès et la protection des demandeurs d’asile en difficulté.

La présence des réfugiés syriens s’étant prolongée, et la Jordanie acceptant le fait que l’essentiel des réfugiés reste dans le pays tant que la situation en Syrie ne permet pas leur retour, la communauté internationale, dont l’UE, a vivement salué l’engagement de la Jordanie à offrir des moyens de subsistance aux réfugiés syriens et a décidé de soutenir le pays en conséquence.

Avec l’aide de la communauté internationale, notamment l’engagement de l’UE de réviser son système de règles d’origine en vue de dégager des perspectives d’emploi pour les réfugiés syriens comme pour la population d’accueil, le gouvernement a annoncé son intention d’autoriser les réfugiés syriens à travailler dans certains secteurs où la concurrence avec les travailleurs jordaniens est faible. Cette avancée doit être saluée et confère une grande responsabilité à la communauté des donateurs pour transformer la crise des réfugiés syriens en une possibilité de développement.

Le soutien des réfugiés syriens ne se fera pas au détriment d’autres personnes résidant et cherchant une protection en Jordanie; l’UE continuera de coopérer étroitement à cet égard avec les autorités jordaniennes, les Nations unies et d’autres partenaires de mise en œuvre nationaux et internationaux.

L’UE poursuivra ses efforts en vue de maintenir son aide, ainsi que celle de la communauté internationale au sens large, envers les communautés d’accueil et les populations de réfugiés concernées en Jordanie.

Globalement, l’UE et la Jordanie s’efforceront en priorité de renforcer les possibilités de développement et les perspectives des Jordaniens, y compris des communautés d’accueil vulnérables et des réfugiés tant que les conditions ne permettent pas leur retour dans leur pays d’origine. Par ailleurs, elles coopéreront pour permettre aux réfugiés qui ont fui le conflit syrien de vivre dignement aux côtés de la population locale jordanienne, en offrant le cadre administratif et juridique nécessaire et en accompagnant leur accès à des moyens de subsistance, à l’éducation et à des soins de santé abordables. À cet égard, l’engagement de la Jordanie de permettre aux réfugiés d’obtenir des permis de travail, de créer de petites entreprises et de participer à des activités commerciales, le cas échéant et conformément à la législation nationale, est essentiel.

1.Facilitation des échanges entre l’UE et la Jordanie en vue de renforcer les investissements, les exportations et les perspectives d’emploi, y compris pour les réfugiés syriens

Le pacte international préconise des mesures pour ouvrir le marché de l’UE à la concurrence, notamment dans le cadre de règles d’origine simplifiées, propices à susciter des investissements et à créer des emplois pour les Jordaniens et les réfugiés syriens. À titre de réponse positive, l’UE s’est engagée à simplifier ses règles d’origine sur une période de dix ans pour certaines marchandises produites dans des installations de production situées dans des zones de développement spéciales (SEZ) et dans des zones industrielles prédéterminées, tant que ces dernières sont liées à des perspectives d’emploi dans les mêmes conditions pour les Jordaniens et les réfugiés syriens (15 % des emplois au cours des deux premières années; 25 % par la suite), avec comme objectif général de créer 200 000 emplois pour les réfugiés syriens au niveau national, conformément à la déclaration du pacte international. Après avoir atteint ce dernier objectif, l’UE envisagera de prolonger les dérogations relatives aux règles d’origine et de simplifier les conditions que les producteurs jordaniens doivent remplir pour profiter de ces nouvelles règles d’origine. L’UE et la Jordanie ont décidé d’associer des organisations internationales dotées de l’expertise nécessaire comme l’Organisation internationale du travail (OIT) et/ou la Banque mondiale pour soutenir la création d’emplois et le futur processus de suivi et y contribuer.

L’UE félicite la Jordanie pour les mesures concrètes prises afin de donner accès aux réfugiés syriens à des permis de travail temporaires, comme initialement prévu dans sa proposition intitulée Economic Response to the Syrian Refugee Crisis: Piloting a Holistic Approach. Un marché du travail formel plus vaste a des effets bénéfiques et multiplicateurs sur les finances publiques nationales. L’approche globale de la Jordanie introduit l’idée d’autoriser la main-d’œuvre syrienne à participer au marché du travail dans 18 «zones économiques spéciales (SEZ)», dans des camps de réfugiés, dans certains secteurs (par exemple, l’agriculture et la construction selon des quotas prédéterminés), ainsi que pour les travaux publics municipaux financés par des subventions de la communauté des donateurs (infrastructures ou autres services communautaires à forte intensité de main-d’œuvre), à condition que les Syriens ne remplacent pas la main-d’œuvre jordanienne.

La création de perspectives d’emploi dans les SEZ est un point essentiel de la proposition jordanienne. Ces zones devraient attirer des investissements en provenance d’Europe et d’autres régions, y compris, surtout, de la diaspora syrienne à la recherche d’une «zone sûre», et favoriser les exportations à destination de l’UE. 

Pour accélérer ce processus, à la demande de la Jordanie et comme indiqué ci-dessus, l’UE s’est engagée à assouplir les règles d’origine pour les produits fabriqués par des réfugiés dans les SEZ jordaniennes, ainsi que d’autres zones industrielles du territoire. L’UE est également prête à soutenir des besoins spécifiques de formation et de développement des compétences axés sur le marché du travail pour améliorer la productivité dans les SEZ et au-delà.

Il faut néanmoins rappeler qu’en vertu de l’actuel accord d’association UE-Jordanie, la Jordanie bénéficie déjà d’un accès sans droits de douane ni contingents au marché de l’UE pour les produits industriels et d’un accès très étendu pour les produits agricoles. Cependant, les producteurs jordaniens ne profitent pas encore pleinement de ce régime car ils ne parviennent pas à respecter les règles d’origine et les normes techniques en vigueur au titre de l’accord.

L’UE a proposé de créer une zone de libre-échange approfondi et complet, une proposition saluée par la Jordanie et dont les négociations doivent encore être lancées. L’UE a également offert la possibilité de négocier un accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA) pour permettre aux produits jordaniens issus de certains secteurs de pénétrer le marché de l’UE sans contrôles techniques supplémentaires. La Jordanie a bien progressé dans la préparation de l’ACAA et le rapprochement avec la législation européenne dans les secteurs retenus, même si elle pourrait avoir encore besoin d’une certaine assistance technique. Le bilan d’expert devrait avoir lieu entre les autorités jordaniennes et les services de l’UE. Par la suite, les négociations sur l’ACAA pourraient être lancées. Des efforts soutenus seront nécessaires pour renforcer les échanges bilatéraux et le cadre d’investissement, encourager les investissements et aider les exportateurs jordaniens à profiter pleinement de leur accès préférentiel au marché de l’UE.

2.Promouvoir la stabilité macroéconomique et une croissance intelligente et durable

La Jordanie souligne qu’elle a besoin de davantage de subventions pour baisser le niveau de sa dette. Elle souligne également la nécessité de financements supplémentaires à des conditions préférentielles, notamment dans le cadre du pacte international, afin de réduire un déficit de financement considérable. Si les besoins dans le pays, notamment ceux créés par les conséquences de la crise des réfugiés, nécessitent davantage de subventions, des investissements dans les infrastructures seront également indispensables. Dans le cadre de la facilité d’investissement pour le voisinage (FIV), l’UE met à disposition des ressources financières considérables à des conditions préférentielles pour des projets d’investissement à grande échelle, notamment en vue de mettre en place un système de transport régional. De même, la BEI maintient une approche souple concernant ses priorités de financement en Jordanie pour soutenir les objectifs du gouvernement, la création d’emplois et la promotion du secteur privé/des PME. La BERD fonctionne de manière similaire.

Compte tenu du niveau élevé de la dette publique jordanienne, les nouveaux prêts devraient privilégier les investissements les plus rentables, comme des infrastructures propices aux exportations et des incubateurs d’entreprises, qui auraient des répercussions positives sur le taux d’emploi en Jordanie, ainsi qu’indirectement sur la croissance de la productivité et sur les recettes publiques. 

De plus, conformément aux engagements de la conférence de Londres et à la suite de la demande du gouvernement jordanien (la Jordanie a demandé 350 000 000 EUR), la Commission européenne a proposé, le 29 juin 2016, une deuxième opération d’assistance macrofinancière en faveur de la Jordanie d’un montant de 200 000 000 EUR. Au vu des difficultés budgétaires et des circonstances exceptionnelles auxquelles la Jordanie est confrontée du fait de l’afflux de 1,3 million de Syriens, et étant donné que l’UE est un partenaire essentiel de la Jordanie, l’UE examinera, en 2017, une nouvelle proposition en vue d’augmenter l’assistance macrofinancière de la Jordanie, sous réserve de la conclusion fructueuse de la deuxième opération et à condition que les conditions préalables habituelles pour ce type d’assistance soient remplies, notamment une évaluation à jour des besoins de financement extérieur de la Jordanie par la Commission européenne. Cette assistance essentielle pour la Jordanie permettrait au pays de maintenir sa stabilité macroéconomique, tout en préservant ses progrès en matière de développement et en poursuivant son programme de réforme.

L’UE encouragera la modernisation et la diversification de l’économie jordanienne, notamment en soutenant la croissance axée sur l’innovation, en favorisant le renforcement des capacités en matière de connaissances ainsi que le transfert de connaissances et en incitant et encourageant les talents, particulièrement chez les jeunes et les femmes, à créer des entreprises innovantes.

3.Favoriser un environnement propice au développement du secteur privé, à l’innovation et à la création d’emplois

Conformément au pacte international, le pacte UE-Jordanie vise à maintenir un cadre macroéconomique solide et à créer un environnement propice aux investissements, aux exportations, à la croissance du PIB, à l’innovation et à la création d’emplois. La Jordanie souhaite améliorer le climat des affaires et mettre en œuvre des réformes structurelles pour renforcer la productivité et optimiser les conditions du marché du travail.

L’UE est prête à soutenir ces efforts, notamment dans le cadre d’une aide budgétaire au développement du secteur privé qui permettra d’améliorer les services fournis aux entreprises et le climat d’investissement. De même, dans le cadre de mesures d’appui budgétaire en matière de compétences et de développement, l’UE souhaite supprimer les obstacles à la création d’emplois et doter les catégories vulnérables de la population de compétences professionnelles appropriées et actualisées. Elle est ouverte à l’idée de soutenir davantage la Jordanie en vue de stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat et d’intensifier la compétitivité de son secteur privé et la qualité de son potentiel d’exportation, notamment en optimisant la possibilité de respecter les normes établies par l’UE pour les produits. De plus, en privilégiant le secteur privé, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) sera un partenaire essentiel pour soutenir le développement du secteur privé en Jordanie.

Par ailleurs, des possibilités endogènes de croissance du PIB existent et peuvent transformer l’accroissement de la population en une opportunité. Les entreprises nationales sont appelées à satisfaire une demande intérieure plus forte et disposent d’une main-d’œuvre abordable et souvent suffisamment qualifiée; elles devraient donc être rapidement en mesure d’augmenter leur productivité. L’aide financière disponible des donateurs sous la forme de subventions ou de financements à des conditions préférentielles doit être programmée et coordonnée avec une efficacité extrême si la Jordanie veut relancer sa croissance et servir d’exemple pour la région et au-delà.

4.Un enseignement de qualité pour l’inclusion sociale et le développement

Le gouvernement déploie d’immenses efforts pour permettre au plus grand nombre possible de réfugiés syriens de participer à l’enseignement public. Le pacte UE-Jordanie reflète l’ambition de la Jordanie, telle qu’elle est confirmée dans le pacte international, de garantir que tous les enfants vivant en Jordanie ont accès à l’éducation, y compris les réfugiés syriens (pas de «génération perdue»). Cet objectif pèse lourdement sur les finances publiques et l’UE maintiendra son engagement à alléger ce fardeau et à maintenir aussi bien la quantité d’infrastructures scolaires que la qualité de l’enseignement.

L’UE apporte un soutien considérable au secteur de l’éducation depuis 2012 et prévoit d’autres aides dans le cadre de son budget. Étant donné que l’intégration d’environ 143 000 élèves dans le système public de manière temporaire en raison de la présence de réfugiés syriens a surchargé les écoles publiques, au détriment de la qualité de l’enseignement, le projet du ministère de l’éducation d’augmenter le nombre de réfugiés scolarisés au cours de l’année scolaire 2016-2017 à 193 000 élèves nécessiterait 100 écoles à double vacation supplémentaires jusqu’à ce que les ressources financières nécessaires pour les dépenses opérationnelles soient disponibles et que de nouvelles écoles soient construites d’ici deux à trois ans conformément au pacte.

L’agrandissement et la construction des écoles devant être traités comme un dossier urgent, la Jordanie a promis de réagir au plus vite. Cela permettrait également d’accueillir dans les écoles publiques les 15 000 enfants syriens actuellement sur liste d’attente et de donner accès à l’éducation et à la formation professionnelle à d’autres si les capacités le permettent.

Dans le cas où le conflit ou l’instabilité se prolongerait en Syrie, la Jordanie pourra ainsi intégrer des enfants réfugiés dans le système scolaire public et lutter activement contre le risque d’extrémisme violent en leur donnant de l’espoir pour l’avenir et l’occasion de recevoir un enseignement selon les critères jordaniens. Les jeunes sortis du système scolaire devraient également être pris en charge dans le cadre de programmes de formation non formelle. Sur le moyen terme, cela permettrait également d’élargir l’offre de main-d’œuvre sur le marché du travail et de faire en sorte que ces jeunes contribuent au développement économique de leur pays d’accueil.

Des mesures complémentaires pour garantir l’accès des étudiants syriens à l’enseignement supérieur durant leur séjour en Jordanie seront également envisagées.

5.Utilisation et gestion durables des ressources naturelles

La présence prolongée de nombreux réfugiés syriens n’a pas entraîné de pénurie énergétique, mais a amplifié le problème chronique de la rareté de l’énergie en Jordanie. Le récent document intitulé «Rebuilding Host Communities» (Reconstruire les communautés d’accueil) présenté par le ministère jordanien de la planification et de la coopération internationale dans la lignée du plan de réaction de la Jordanie pour 2016-2018 évalue les besoins généraux dans ce domaine pour les trois prochaines années à 120 000 000 EUR. Des synergies avec l’aide considérable de l’UE affectée depuis 2011 pourraient être favorisées, les activités relatives aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique nécessitant une main-d’œuvre large et diversifiée, notamment un effort accru en matière de recherche et d’innovation.

De plus, le plan de réaction de la Jordanie pour 2016-2018 définit l’eau et l’assainissement comme l’un des secteurs ayant le plus besoin de soutien, y compris pour les communautés locales. L’UE a déjà apporté un soutien considérable dans ce domaine, qui peut être augmenté et peut déterminer les futures activités dans ce domaine. De plus, l’UE financera un grand programme dans le domaine de la gestion des déchets solides qui devrait améliorer la qualité de vie des Jordaniens, tout en permettant aux personnes vulnérables et peu qualifiées de contribuer à l’économie locale.

En outre, l’UE peut rapidement répondre à la demande d’assistance technique du gouvernement jordanien dans un grand nombre de secteurs. La complémentarité avec des programmes de l’UE tels que le programme Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation de l’UE sera également garantie.

6.La stabilité et la sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent

La sécurité intérieure est une grande priorité de la Jordanie. En termes de lutte contre le terrorisme, le pays dispose d’un système efficient et solide qui s’est avéré efficace pour diminuer ou éliminer la menace terroriste. Toutefois, la région attire de plus en plus de djihadistes internationaux en raison du conflit prolongé en Syrie et de la situation en Iraq et au-delà.

La lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent, la radicalisation et l’intolérance inter/intra-religieuse sont des objectifs communs. L’UE et la Jordanie tirent profit de leur coopération étroite et de leur échange d’expériences pour lutter contre ces phénomènes, en mettant l’accent sur la prévention et sur l’intervention, dans le respect de l’état de droit. Elles continueront de suivre une stratégie vaste et globale sur les questions de sécurité, aussi bien sur le plan bilatéral que dans les enceintes régionales et internationales, sur des crises spécifiques telles que la Syrie comme sur des enjeux mondiaux (lutte contre la radicalisation).

Lors de l’atelier UE-Jordanie du 15 mars 2016 sur la sécurité renforcée/la lutte contre le terrorisme, les deux parties ont décidé d’intervenir dans trois domaines: la lutte contre l’extrémisme violent, la lutte contre le financement du terrorisme, ainsi que la sécurité aérienne et des frontières. De plus, sous l’égide du secrétariat régional pour le Proche-Orient de l’initiative relative aux centres d’excellence CBRN, qui se situe à Amman, la création d’un centre de formation régional en Jordanie est actuellement financée.

L’UE investira dans l’analyse des vulnérabilités sous-jacentes et des facteurs de radicalisation et a alloué 10 000 000 EUR pour soutenir les efforts du gouvernement jordanien dans la lutte contre l’extrémisme violent. La Jordanie est invitée à participer à des appels d’offres sur la lutte contre la radicalisation dans le cadre du programme Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation de l’UE.

Une aide financière complémentaire et une expertise thématique sont disponibles. Les mesures appropriées pourraient notamment consister à améliorer le dialogue intercommunautaire, à créer des possibilités économiques, à proposer des logements et à fournir un soutien à des acteurs en mesure de contrer le message des extrémistes. Il s’agirait d’une étape importante pour lutter plus efficacement contre la menace commune du terrorisme.

L’UE et la Jordanie continueront de faire équipe en vue de favoriser la compréhension et la stabilité aux niveaux régional et mondial. Au-delà des mesures visant à lutter contre la radicalisation, des initiatives régionales de diplomatie scientifique seront poursuivies, telles que l’initiative SESAME (Synchroton-light for Experimental Science and Applications in the Middle East) organisée par la Jordanie. L’initiative PRIMA (Partnership for Research and innovation in the Mediterranean Area) en est un autre exemple. Elle devrait mobiliser des recherches communes sur deux des enjeux les plus urgents pour la région euro-méditerranéenne: l’efficacité et la durabilité de la production alimentaire et de l’approvisionnement en eau.

Dans le domaine de la gestion des risques de catastrophe, l’UE et la Jordanie envisageront de conclure un accord bilatéral sur la protection civile. Dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union, l’UE et la Jordanie sont également déterminées à renforcer leur coopération dans le domaine de la gestion des risques de catastrophe, notamment par l’intermédiaire de l’échange des enseignements tirés, de formations conjointes et de la mise sur pied éventuelle d’un centre régional de formation, du renforcement des capacités en matière de prévention des catastrophes et de préparation à celles-ci, y compris l’identification et l’évaluation des risques.

7.Mobilité et migration

Le 9 octobre 2014, l’UE a signé un partenariat pour la mobilité avec la Jordanie. Fruit d’un dialogue UE-Jordanie lancé en décembre 2013, ce partenariat pour la mobilité est un ensemble d’engagements politiques pris par l’UE, les 16 États membres participants et la Jordanie. Il définit un cadre cohérent pour des actions dans le domaine de la migration, de la mobilité et de la sécurité et contient en annexe plusieurs mesures recensées par toutes les parties en vue de mettre en œuvre le partenariat. Le principal défi est de garantir sa mise en œuvre intégrale et effective.

L’assouplissement des formalités de délivrance des visas pour l’UE (avec un accord de réadmission concomitant) est un objectif important des relations UE-Jordanie en vue d’améliorer la mobilité et les contacts entre les personnes sur les territoires des deux pays. De même, la réadmission de migrants en situation irrégulière est importante pour une gestion ordonnée des flux migratoires. Des négociations sur des accords entre l’UE et la Jordanie sur la réadmission et l’assouplissement des formalités de délivrance des visas seront lancées en même temps à l’automne 2016.

Dans le cadre du pacte UE-Jordanie, l’objectif est de réaliser des progrès en matière de développement grâce à la migration et à la mobilité, notamment de tirer profit du potentiel de la diaspora pour le développement économique, d’établir des programmes de «circulation des cerveaux» et d’intensifier les échanges régionaux et internationaux d’étudiants et d’acteurs économiques.

8.Justice et réforme politique, élections démocratiques et droits de l’homme

L’UE et la Jordanie continueront de coopérer en vue de renforcer le système judiciaire jordanien et d’augmenter son accessibilité. La Jordanie est résolue à améliorer le fonctionnement du système judiciaire et à garantir son indépendance, comme elle l’a démontré dans le cadre de récentes réformes législatives telles que la loi sur l’indépendance judiciaire et la loi sur la justice pour mineurs. La Jordanie a progressé au niveau du système d’interconnectivité et de notification électronique et a proposé des programmes de formation approfondie aux juges.

L’UE, au moyen d’une aide budgétaire et d’une assistance technique, soutient le ministère de la justice, l’institut de formation judiciaire et le conseil de la magistrature. La Jordanie et l’UE sont fermement décidées à poursuivre leurs efforts en vue de limiter le recours à la détention préventive, d’augmenter l’assistance juridique, notamment pour les groupes vulnérables, et de réduire la récidive à l’aide de sanctions alternatives et de programmes de suivi.

En adoptant une législation sur un nouveau cadre électoral, la décentralisation, les municipalités et les partis politiques, la Jordanie a confirmé son engagement à poursuivre des réformes politiques, dans le cadre de ses efforts en vue de progresser sur la voie d’un gouvernement parlementaire ayant une participation politique renforcée.

L’UE est déterminée à continuer de soutenir les efforts de la Jordanie visant à renforcer la gouvernance démocratique. Elle continuera d’encourager le fonctionnement efficace des principales institutions démocratiques, notamment le Parlement et la commission électorale internationale.

La promotion et le respect des droits de l’homme sont un des piliers de la coopération entre l’UE et la Jordanie, comme en témoignent le dialogue régulier dans des cadres bilatéraux et multilatéraux, ainsi que des mesures spécifiques dans des domaines tels que le soutien de la société civile, le pluralisme des médias, l’égalité hommes-femmes et les droits des femmes.

Le plan d’action national de la Jordanie dans le domaine des droits de l’homme pour 2016-2025 figure parmi les critères de référence de l’engagement UE-Jordanie, tout comme les engagements internationaux de la Jordanie (pris dans le cadre de conventions internationales et de plateformes des Nations unies comme le mécanisme universel d’examen par les pairs).

 

Voie à suivre

Les mesures prioritaires du pacte UE-Jordanie seront mises en avant dans les dialogues politiques et thématiques. Les engagements et les mécanismes d’examen prévus dans le cadre du pacte international et du pacte UE-Jordanie seront compatibles et se renforceront mutuellement.

Les fonds proviendront de divers instruments budgétaires de l’UE et seront destinés à des mesures en Jordanie mises en œuvre avec les autorités nationales et locales, des agences des États membres de l’UE, des organisations non gouvernementales et les Nations unies et d’autres organisations internationales. Il s’agira notamment d’un appui budgétaire ainsi que d’une assistance macrofinancière et de financements à des conditions préférentielles supplémentaires, à condition que les conditions soient remplies. Le fonds fiduciaire régional de l’Union européenne en réponse à la crise syrienne (le fonds Madad) est mis en place pour aider la Jordanie à accueillir les réfugiés syriens et à soutenir les communautés d’accueil sous la forme de subventions. Les autorités jordaniennes sont régulièrement consultées sur le processus et les mesures proposées et sont encouragées à faire des propositions de financement. Elles sont invitées à assister aux réunions du conseil d’administration du fonds Madad.



Avenant n° 1: engagements de la Jordanie et de l’UE

Engagements de la Jordanie

Engagements de l’UE

Améliorer la stabilité macroéconomique (y compris les objectifs du pacte international)

Mécanisme d’examen: dialogues économiques, suivi du pacte international

1) Maintenir la stabilité macroéconomique et œuvrer en faveur de l’adoption d’un mécanisme élargi de crédit avec le FMI.

2) Créer un programme d’investissement solide ayant un effet limité sur la dette et visant à soutenir la croissance, la stabilité et la création d’emplois.

Niveau bilatéral

a) Aide dans le cadre d’un nouveau programme d’assistance macrofinancière au cours de la période 2016-2017 subordonnée à l’accord de financement avec le FMI. Au-delà de cette assistance macrofinancière, engagement à examiner l’aide macrofinancière subséquente si la situation l’exige et que les modalités formelles le permettent.

b) La facilité d’investissement pour le voisinage (FIV) met à disposition d’importantes ressources financières à des conditions préférentielles pour des projets d’infrastructure / d’investissement à grande échelle.

Développement du secteur privé, climat des affaires, commerce et investissement, création d’emplois

(y compris les objectifs du pacte international)

Mécanisme d’examen: sous-comités et/ou réunions thématiques pertinents, Conseil d’association, suivi du pacte international

1) Renforcer le cadre des échanges bilatéraux et des investissements (ex: zone de libre-échange approfondi et complet, ACAA).

2) Améliorer l’environnement des entreprises (cadre législatif et réglementaire), favoriser les investissements, la croissance économique et la création d’emplois; encourager l’entrepreneuriat et les partenariats public-privé.

3) Créer des guichets uniques opérationnels pour les investisseurs.

4) Encourager les entreprises jordaniennes à profiter des avantages commerciaux existants dans le cadre de l’accord de libre-échange entre l’UE et la Jordanie.

5) Soutenir davantage les entreprises (marché des exportations) en vue de respecter les normes de qualité européennes/ internationales.

6) Créer un système d’investissement attractif dans des zones déterminées et délivrer des permis de séjour/de travail à des réfugiés syriens (équivalents à au moins 15 % des emplois dans les installations de production dans 18 zones économiques et zones industrielles déterminées en faveur des réfugiés syriens au cours de la première et de la deuxième année; puis à 25 % à compter de la troisième année) avec l’objectif général de parvenir à environ 200 000 emplois pour les réfugiés syriens en Jordanie, conformément au pacte international). Surveillance d’un tiers (Organisation internationale du Travail, OIT).

7) Intensifier les solutions à forte densité de main-d’œuvre qui emploient à la fois des Syriens et des Jordaniens.

8) Faciliter le statut administratif des réfugiés syriens pour leur donner accès à l’emploi et à des services de base, et leur permettre de créer une entreprise à l’intérieur et à l’extérieur des camps.

9) Adopter une politique nationale pour lutter contre le marché du travail informel (conformément aux recommandations de l’OIT).

10) Renforcer l’émancipation économique et la participation des jeunes et des femmes.

11) Organiser une conférence des entreprises et des investisseurs en Jordanie.

Niveau bilatéral

a) Lancer des négociations pour un accord de libre-échange renforcé et fournir une aide suffisante pour faciliter leur mise en œuvre.

b) Accélérer les préparatifs pour lancer des négociations sur un accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA) et permettre ainsi aux produits jordaniens issus de certains secteurs de pénétrer le marché de l’UE sans contrôles techniques supplémentaires.

c) Soutenir les efforts du gouvernement jordanien visant à améliorer l’environnement des entreprises, l’innovation et le climat d’investissement.

d) Aider le gouvernement jordanien et le secteur privé à augmenter la compétitivité et la qualité de leurs produits pour favoriser la conformité avec les normes internationales et stimuler les exportations (par exemple, créer un centre régional pour la sécurité alimentaire, y compris des laboratoires pour surveiller les normes sanitaires et phytosanitaires).

e) Soutenir l’organisation d’une conférence des entreprises et des investisseurs en Jordanie.

Réfugiés syriens

a) Assouplir temporairement les règles d’origine durant une période de 10 ans, pour certains produits et dans 18 zones économiques et zones industrielles déterminées, en veillant à ce que la création d’emplois profite à la fois aux réfugiés syriens et aux citoyens jordaniens et en envisageant de prolonger les dérogations relatives aux règles d’origine après avoir atteint l’objectif de 200 000 emplois pour les réfugiés, sous la surveillance d’un tiers (OIT).

b) Faciliter l’accès au crédit à l’aide d’une approche différenciée: i) les institutions financières européennes et internationales établissent des lignes de crédit à gérer par les institutions financières jordaniennes; ii) proposer des crédits, des fonds d’amorçage et des aides aux micro-entreprises et aux petites et moyennes entreprises qui emploient à la fois des Syriens et des Jordaniens; iii) soutenir des mécanismes de micro-crédit.

c) La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) augmentent les financements à des conditions préférentielles selon leurs mandats respectifs.

Enseignement et formation de qualité pour l’inclusion sociale et le développement (y compris les objectifs du pacte international)

Mécanismes d’examen: réunions thématiques, suivi du pacte international

1) Développer un enseignement axé sur le marché du travail, augmenter l’accès à un enseignement de qualité et renforcer le cadre réglementaire du Conseil d’enseignement et de formation techniques et professionnels.

2) Soutenir des politiques visant à faire coïncider les compétences requises et les besoins du marché du travail; améliorer la coopération entre les universités et l’industrie et le développement de l’aptitude à l’emploi des étudiants.

3) Favoriser l’inclusion sociale en augmentant le nombre de personnes bénéficiant d’un enseignement et d’une formation et d’autres mesures actives sur le marché de l’emploi, notamment pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.

4) Donner accès à l’enseignement public à 190 000 réfugiés syriens au niveau primaire et secondaire au cours de l’année scolaire 2016-2017, tout en préservant la qualité de l’enseignement.

5) Accélérer l’accès à un enseignement formel de qualité pour les réfugiés syriens et les Jordaniens défavorisés.

6) Améliorer l’accès des Syriens à la formation professionnelle et de tous les jeunes vulnérables (jordaniens et syriens) à des possibilités d’enseignement supérieur.

Niveau bilatéral

a) Augmenter le nombre de personnes issues des catégories défavorisées de la société bénéficiant de formations entre 2016 et 2019.

b) Augmenter le financement dans le cadre de l’aide budgétaire destinée au ministère du travail pour permettre la fourniture de services pro-actifs sur le marché de l’emploi.

c) Soutenir les engagements jusqu’à la finalisation des projets de construction d’écoles retenus.

d) Augmenter les fonds destinés à l’enseignement supérieur et technique pour des étudiants issus de la communauté des réfugiés syriens et des Jordaniens défavorisés.

e) Intensifier les opportunités dans le cadre des programmes Erasmus+ visant à: i) favoriser la mobilité des étudiants, du personnel, des jeunes, des jeunes travailleurs, des bénévoles entre la Jordanie et l’Europe; ii) moderniser les établissements d’enseignement supérieur en Jordanie dans le cadre de projets de coopération.

f) Promouvoir des programmes de circulation des cerveaux, la mobilité des étudiants et des chercheurs dans le cadre d’Horizon 2020.

Réfugiés syriens 

Augmenter les fonds de l’appui budgétaire en vue de couvrir les dépenses supplémentaires pour les enseignants, les manuels, les frais d’inscription et les coûts d’exploitation, ainsi que l’aide visant à développer les infrastructures scolaires pour les élèves syriens.

Utilisation et gestion durables des ressources naturelles

Mécanisme d’examen: réunions des sous-comités, consultations thématiques

1) Améliorer la coordination en vue d’une gestion durable des eaux usées.

2) Efficacité énergétique et énergies renouvelables: parvenir à réduire la consommation d’énergie de 20 % d’ici à 2020 et à faire passer la contribution des énergies renouvelables dans la production d’électricité à au moins 15 %.

3) Intensifier les efforts de recherche et d’innovation dans les énergies renouvelables, la gestion de l’eau et des déchets.

Niveau bilatéral

a) Appui budgétaire et soutien de la facilité d’investissement pour le voisinage (FIV) en faveur des énergies renouvelables et de l’utilisation durable des ressources naturelles limitées.

b) Soutien du renforcement des capacités et de la formation en vue de mettre en place l’expertise nécessaire.

c) Soutien des programmes d’efficacité énergétique, notamment en vue de créer des emplois.

d) Soutien de la coopération en matière de recherche et d’innovation dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

e) Facilitation de la mise en place de marchés énergétiques régionaux.

Renforcer la coopération en matière de stabilité et de sécurité, notamment en matière de lutte contre le terrorisme

Mécanismes d’examen: dialogue sur la lutte contre le terrorisme, sous-comités et/ou réunions thématiques, Conseil d’association

1) Encourager la coopération interdépartementale et favoriser la coordination entre les donateurs internationaux en vue de poursuivre la mise en œuvre de stratégies de lutte contre le terrorisme/l’extrémisme violent fondées sur l’état de droit.

2) Intensifier davantage la coopération en matière de prévention de la radicalisation des jeunes et d’initiatives de déradicalisation, notamment dans le cadre de programmes d’éducation et de création d’emplois.

3) S’engager à établir une coopération et un dialogue stratégiques avec l’UE dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

4) Gestion des catastrophes: renforcer la coordination interministérielle, améliorer la formation des responsables de la sécurité civile dans les domaines de la protection civile et de la gestion des risques de catastrophe et fournir les ressources nécessaires, renforcer les capacités du centre national de la sécurité et de la gestion des crises pour que ce dernier joue le rôle d’un centre régional de formation et d’exercice, ainsi que sensibiliser les communautés locales.

Niveau bilatéral

a) Continuer de soutenir les efforts de la Jordanie en vue de prévenir et de lutter contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme.

b) Intensifier la coopération dans les domaines de la sécurité aérienne, de la coopération judiciaire et de la gestion des frontières; soutenir la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

c) Sécurité/lutte contre le terrorisme: coopération notamment avec l’UE et les agences spécialisées des États membres.

d) Gestion des catastrophes: soutenir le renforcement des capacités d’alerte précoce, de prévention et de préparation et proposer un partenariat plus étroit dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union.

Politiques de bonne gestion des réfugiés, des migrations et de la mobilité

Mécanisme d’examen: partenariat pour la mobilité et/ou sous-comités pertinents, Conseil d’association

L’UE et la Jordanie ont signé un partenariat pour la mobilité en octobre 2014. Elles ont décidé de mettre en œuvre les engagements politiques mutuels qui y figurent et toutes les mesures contenues dans l’annexe correspondante, conformément aux priorités suivantes:

Promouvoir une bonne gestion de la migration légale et de la mobilité.

Renforcer la capacité des autorités jordaniennes compétentes à gérer les frontières et à empêcher la migration irrégulière.

Renforcer le lien entre migration et développement.

Améliorer la protection des migrants conformément aux obligations internationales.

L’UE et la Jordanie s’engagent à œuvrer davantage à la mise en œuvre du partenariat pour la mobilité en mettant essentiellement l’accent sur les mesures contenues dans l’annexe, sachant que l’annexe est un document évolutif qui peut être mis à jour au fil du temps tant qu’il reste conforme aux engagements politiques du partenariat pour la mobilité.

Justice et réforme politique, élections démocratiques et droits de l’homme

Mécanismes d’examen: mécanisme des Nations unies pour les droits de l’homme, dialogues sur les droits de l’homme, dialogues politiques, Conseil d’association

1) Progresser sur la voie d’un système judiciaire indépendant.

2) Améliorer l’accès à l’assistance juridique.

3) Poursuivre les réformes politiques en vue de garantir la stabilité à long terme de la Jordanie et la gouvernance démocratique.

4) Renforcer le rôle des institutions démocratiques.

5) Poursuivre l’organisation d’élections démocratiques.

6) Consolider les mécanismes de participation de la société civile dans plusieurs secteurs pilotes.

7) Mettre en œuvre le plan d’action national dans le domaine des droits de l’homme pour 2016-2025.

8) Promouvoir et respecter les droits de l’homme, y compris les droits des femmes et la participation des femmes à la vie publique.

9) Mettre en œuvre les engagements et obligations en vertu du droit international et national relatif aux droits de l’homme.

10) Établir un cadre propice au pluralisme des médias.

Niveau bilatéral

a) Appui budgétaire pour la réforme du secteur de la justice.

b) Renforcement des capacités et soutien du suivi et des évaluations d’impact.

c) Soutien du Parlement et des mesures de soutien des partis politiques.

d) Soutien de la commission électorale indépendante.

e) Missions d’observation électorale de l’UE (sur invitation de la Jordanie).

f) Poursuite du soutien des programmes gouvernementaux et des initiatives non gouvernementales pour la promotion et le respect des droits de l’homme, selon les priorités globales de l’UE sur les droits de l’homme et à l’appui du programme du gouvernement jordanien dans le domaine des droits de l’homme pour 2016-2025.

g) Poursuite du soutien en faveur de l’égalité hommes-femmes et des droits de l’homme, notamment sur la base du plan d’action pour l’égalité des sexes.

Avenant n° 2: critères de référence

Les critères de référence quantitatifs suivants sont proposés pour suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre du pacte UE-Jordanie. Le suivi se fera de manière régulière et au moins une fois par an, dans le cadre des mécanismes d’examen prévus et des réunions concernant la coopération bilatérale entre l’UE et la Jordanie.

Engagements de la Jordanie

Engagements de l’UE

- 50 000 emplois pour les réfugiés syriens d’ici la fin 2016; 75 000 d’ici la fin 2017; 100 000 d’ici la fin 2018, à condition que la demande de permis de travail soit suffisante.

- Enseignement: un enseignement public et gratuit est proposé à au moins 140 000 enfants syriens en 2016 et à au moins 190 000 enfants à la fin de 2017.

Niveau bilatéral 

Globalement, de nouveaux financements pour un montant minimal de 747 000 000 EUR sont engagés en 2016 et 2017, notamment:

une assistance macrofinancière de 200 000 000 EUR à condition que les conditions soient remplies;

une aide humanitaire de 108 000 000 EUR pour la période 2016-2017.

Réfugiés syriens 

L’UE applique des règles d’origine simplifiées aux exportations jordaniennes à destination de l’UE aux conditions suivantes:

durée de 10 ans;

dans 18 zones économiques et zones industrielles déterminées.