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Document 52011SC1290
COMMISSION STAFF WORKING PAPER Part IEXECUTIVE SUMMARY OF THE IMPACT ASSESSMENT
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION Partie IRÉSUMÉ DE L'ANALYSE D'IMPACT
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION Partie IRÉSUMÉ DE L'ANALYSE D'IMPACT
/* SEC/2011/1290 final */
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION Partie IRÉSUMÉ DE L'ANALYSE D'IMPACT /* SEC/2011/1290 final */
RÉsumÉ Les directives comptables (ci-après dénommées les «directives»)[1]
portent sur les états financiers annuels et consolidés des sociétés de type
société anonyme, société en commandite par actions ou société (de personnes) à
responsabilité limitée en Europe. Ces trente dernières années, les
modifications qui y ont été apportées ont eu tendance à négliger la question de
la comparabilité et de la facilité d’utilisation des états financiers et ont
graduellement accru la complexité et la charge réglementaire pesant sur les
entreprises, et notamment sur les plus petites d’entre elles. La présente analyse d’impact décrit la proposition de la
Commission visant à moderniser et à simplifier, pour les rendre moins pesantes
et plus adaptées aux besoins des utilisateurs, les exigences en matière
d’information financière applicables aux sociétés européennes de type société
anonyme, société en commandite par actions ou société (de personnes) à
responsabilité limitée.
1.
Définition du problème
1.1.
Quels sont les principaux problèmes?
L’établissement des états financiers a été reconnu comme l’une
des obligations réglementaires les plus lourdes pour les entreprises[2]. Les consultations et les analyses indiquent que la charge
administrative pesant sur les micro-entreprises et les petites entreprises est
plus lourde que celle qui pèse sur les moyennes et les grandes entreprises. Là
où une grande entreprise dépense un euro par employé pour se conformer à
une obligation réglementaire, une entreprise de taille moyenne peut en dépenser
quatre par employé, et une petite entreprise jusqu’à dix. Souvent, les états financiers ne constituent pas la principale
source d’information utilisée par les parties concernées dans les entités de
taille plus réduite. Les directives exigent pourtant des plus petites
entreprises qu’elles préparent des états financiers complets et qu’elles
respectent une série d’autres exigences, ce qui empêche les États membres
d’élaborer à leur niveau des solutions plus simples. Les plus petites
entreprises doivent établir des états financiers dont le niveau de détail n'est
adapté qu’aux entreprises plus grandes. C’est particulièrement vrai des
obligations de publier des informations complètes dans l’annexe aux états
financiers. Le principe de l’importance relative étant absent des directives,
des informations superflues peuvent en outre être présentées dans les états
financiers sans autre finalité que le respect des dispositions réglementaires. Les États membres jouissent actuellement d’une certaine liberté
lorsqu’il s’agit de définir la taille des entreprises correspondant aux
différentes catégories. Il s’ensuit que des entreprises considérées comme de
petites entreprises aux termes des directives sont, dans de nombreux États
membres, rangées dans la catégorie des moyennes, voire des grandes entreprises
selon la législation nationale. Les entreprises de l’UE n’évoluent donc pas
dans un environnement concurrentiel homogène. Enfin, la directive concernant les comptes annuels contient
environ 80 points de caractère optionnel que les États membres sont libres
d’adopter ou non, et la directive concernant les comptes consolidés en compte
une quarantaine. Ces options ont généralement trait à la présentation, à la
comptabilisation, à l’évaluation et à la publication dans les états financiers
ainsi qu’au principe supérieur de prééminence de la substance sur la forme.
Elles entraînent, pour les utilisateurs d’états financiers, une série de
problèmes qui augmentent avec la taille de l’entreprise (moyennes /
grandes entreprises), en raison du manque de clarté et de comparabilité qui en
résulte pour l’information financière à travers les États membres. Cette
situation peut nuire à la qualité des décisions en matière d’investissements
transfrontières et accroît la charge pesant sur les entreprises qui possèdent
des filiales à l’étranger.
1.2.
Quelles sont les causes du problème?
Les directives sont l’une des principales causes du problème.
Les entreprises de l’Union sont également soumises à d’autres exigences locales
en matière d’information financière, par exemple en matière d’information
fiscale et statistique, fixées par les réglementations nationales.
1.3.
Impact des problèmes micro-économiques sur le niveau macro-économique
Les charges administratives superflues et disproportionnées
imposées aux petites entreprises constituent un frein à l’activité économique
et une entrave à la croissance et à l’emploi.
1.4.
Quelle est l’ampleur du problème?
Les directives s’appliquent à environ 7,3 millions
d’entreprises, dont 1,1 million de petites entreprises. Les coûts
supportés par les petites entreprises pour s’y conformer sont estimés au total
à 3,1 milliards d’euros par an, dont 1,7 milliard constituent une
charge administrative potentielle.
1.5.
Subsidiarité
Puisque les directives européennes sont les principales causes
du problème, il convient d’agir au niveau de l’UE. Les options stratégiques
privilégiées devraient être proportionnées et se limiter à ce qui est
nécessaire pour atteindre les objectifs fixés.
2.
Objectifs
Conformément à l’objectif général d’amélioration de
l’environnement économique pour les entreprises de l’Union, la révision des
directives vise (1) à réduire la charge administrative pesant sur les
entreprises de relativement petite taille, afin de libérer des ressources qui
pourront être investies dans la croissance et la création d’emplois; (2) à
renforcer l’efficacité, la pertinence et la clarté de l’information financière;
et (3) à défendre les besoins des utilisateurs. Les améliorations apportées
devraient assurer un meilleur fonctionnement du marché unique européen en
encourageant les activités économiques transfrontières.
3.
Options stratégiques
Pour atteindre les objectifs fixés ci-dessus, les services de la
Commission ont recensé et analysé un certain nombre d’options stratégiques,
d’abord en examinant les grandes options, puis en étudiant, dans le contexte de
l’approche générale privilégiée, une série d’options secondaires concernant la
révision des directives. Les options examinées dans le présent document doivent
être considérées comme un complément à la proposition du 26 février 2009
visant à permettre aux États membres de dispenser les micro-entités des
obligations comptables définies au niveau de l’UE[3].
3.1.
Grandes options stratégiques en faveur d’une réduction de la charge
administrative et d’un renforcement de l’efficacité, de la pertinence et de la
clarté de l’information financière
Les grandes options stratégiques et les instruments juridiques
envisagés par rapport au scénario de référence (statu quo) sont les suivants: (1)
scénario de référence (statu quo); (2)
meilleure utilisation, par les États membres, des options actuellement
prévues par les directives; (3)
révision et modernisation d’une sélection de dispositions actuellement
contenues dans les directives afin de réduire la charge administrative pesant
sur les entreprises de l’Union, et notamment les PME; (4)
création d’un tout nouveau cadre comptable européen et adoption des
«normes internationales d’information financière pour les PME», dont
l’utilisation serait rendue obligatoire au sein de l’UE; (5)
abrogation des directives et possibilité pour les États membres
d’adopter le régime comptable de base de leur choix pour les sociétés non
cotées. L’option privilégiée après comparaison des grandes options
stratégiques décrites ci-dessus est l’option 3, qui consiste à réviser une
sélection de dispositions actuellement contenues dans les directives comptables
en adoptant une nouvelle directive, qui remplacerait les quatrième et septième
directives du Conseil actuellement en vigueur. Cette option a été privilégiée parce
qu’elle constitue l’option la plus raisonnable pour atteindre les objectifs
fixés, compte tenu des critères de nécessité et de proportionnalité de la
législation européenne, du calendrier et de l’acceptabilité de cette option
pour les parties concernées.
3.2.
Comparaison des différentes options dans le contexte d’une révision des
directives
Différentes options peuvent être envisagées dans le contexte
d’une révision des directives actuelles: Options de portée générale: (1)
harmoniser, dans la directive, les définitions relatives à la taille des
entreprises; et/ou (2)
relever les différents seuils relatifs à la taille des entreprises;
et/ou (3)
rendre obligatoire l’utilisation d’un format électronique tel que XBRL
pour la préparation des états financiers. Options de portée générale (mutuellement exclusives): soit: (4)
harmoniser et clarifier certains principes de base; et/ou (5)
réduire le nombre d’options à la disposition des États membres; soit: (6)
élaborer une norme comptable européenne. Options spécifiques aux petites entreprises (mutuellement
exclusives): (7)
simplifier les modèles ou n’exiger la publication que des principales
données financières au lieu d’imposer une structure figée pour le bilan et le
compte de résultat; ou (8)
limiter la quantité d’informations à fournir dans l’annexe par les
petites entreprises et assurer une harmonisation au sein de l’UE
(«mini-régime»). Options spécifiques aux moyennes et grandes entreprises: (9)
prévoir un tableau des flux de trésorerie obligatoire. Le tableau ci-dessous résume l’analyse des options susvisées: Option || Catégories d’entreprises principalement concernées || Exigences adaptées à la taille de l’entreprise || Simplification et élimination des exigences superflues (petites entreprises) || Clarté et comparabilité (petites / moyennes / grandes entreprises) || Conservation de la valeur informative des états financiers (pertinence de l’information) || Option privilégiée (oui / non / S.O.)? 1. Harmoniser les définitions relatives à la taille des entreprises || Petites, moyennes et grandes entreprises || ++ || ++ || + || - || Oui 2. Relever les seuils relatifs à la taille des entreprises || Petites, moyennes et grandes entreprises || ++ || ++ || 0 || - || Oui 3. Imposer l’utilisation d’un format électronique / XBRL || Micro, petites, moyennes et grandes entreprises || 0 || 0 || ++ || + || Non 4. Harmoniser et clarifier certains principes de base || Petites, moyennes et grandes entreprises || 0 || 0 || ++ || ++ || Oui 5. Réduire le nombre d’options à la disposition des États membres || Petites, moyennes et grandes entreprises || 0 || + || ++ || 0 || Oui 6. Élaborer une norme comptable européenne || Petites, moyennes et grandes entreprises || ? || + || ++ || ? || Non 7. Simplifier les modèles ou n’exiger que les principales données financières || Petites entreprises || ++ || ++ || - || -- || Non 8. Limiter la quantité d’informations à fournir dans l’annexe par les petites entreprises et assurer une harmonisation au sein de l’UE || Petites entreprises || ++ || ++ || + || - || Oui 9. Prévoir un tableau des flux de trésorerie || Moyennes et grandes entreprises || + || S.O. || + || + || Non «+» positif, «++» très positif, «-» négatif, «--» très négatif; «0» neutre; «?» inconnu; «S.O.» sans objet. Source: analyse des services de la Commission Après avoir comparé les options ci-dessus au scénario de
référence, les services de la Commission ont établi que les options 1, 2,
4, 5 et 8 méritaient d’être suivies. Ces options ne s’excluent pas mutuellement
et ont été privilégiées compte tenu des objectifs susmentionnés, de leurs
effets potentiels et de la possibilité qu’elles puissent être acceptées par les
parties concernées. Elles s’inscrivent également dans l’approche «priorité aux
PME» défendue par la Commission européenne.
4.
Analyse des principales incidences
4.1.1.
Entreprises
Les options privilégiées permettraient d’économiser de manière
récurrente jusqu’à 1,7 milliard d’euros par an. Les principaux
bénéficiaires de cette réduction de charge seraient les petites entreprises
(1,5 milliard d’euros environ), grâce à un régime qui limiterait la
quantité d’informations à publier, harmoniserait les définitions relatives à la
taille des entreprises au sein de l’Union et préciserait plus clairement que
les directives ne prévoient plus de contrôle légal obligatoire ou de
consolidation pour les petits groupes. La révision des directives pourrait également bénéficier aux
micro-entreprises. La proposition de 2009, que les choix stratégiques du présent
document doivent venir compléter et dont les effets ont été évalués dans une
analyse d’impact distincte, permettrait cependant de réaliser les mêmes
économies. Les autres catégories d’entreprises devraient en tirer d’autres
avantages, dont une meilleure lisibilité des états financiers grâce à la
définition de principes plus clairs, ainsi qu’une plus grande comparabilité
grâce à une limitation du nombre d’options disponibles, notamment pour les
moyennes et les grandes entreprises.
4.1.2.
Utilisateurs d’informations financières
Pour les petites entreprises, les créanciers continueraient
d’avoir accès aux informations fondamentales dont ils ont besoin. Dans certains
États membres, ils pourraient même disposer d’un plus grand nombre
d’informations, car la publication d’informations relatives aux «garanties,
engagements, éventualités et arrangements» et aux «transactions avec des
parties liées» deviendrait obligatoire pour cette catégorie d’entreprises. Un impact positif est à prévoir sur le plan des informations fournies
aux utilisateurs des états financiers des petites, moyennes et grandes
entreprises, en raison d’une nette amélioration de la comparabilité des états
financiers et d’un renforcement de la clarté résultant d’une harmonisation des
principes.
4.1.3.
Autorités publiques
La révision des directives ne devrait pas avoir d’impact
budgétaire pour les autorités publiques.
4.1.4.
Niveau macro-économique et marché unique
La suppression des lourdeurs administratives pour les plus
petites entreprises devrait promouvoir un climat économique favorable à la
création d’entreprises et à l’esprit d’entreprise et permettre aux entreprises
existantes de réaffecter une partie de leurs ressources à des utilisations plus
productives. La réduction du nombre d’options disponibles, le renforcement de
la comparabilité des états financiers des plus grandes entreprises et l’accent
mis sur les informations réellement utiles au processus décisionnel peuvent
améliorer la qualité des décisions en matière d’investissements et
l’utilisation des capitaux, ce qui devrait favoriser les échanges, la
concurrence et les investissements transfrontières.
4.1.5.
Pays tiers et relations internationales
Le projet renforcerait la compétitivité des petites entreprises
de l’Union vis-à-vis des entreprises extérieures. Une meilleure comparabilité
et une plus grande clarté des états financiers des entreprises de l’UE
pourraient en outre rendre l’Union plus attractive pour les capitaux et les
entrepreneurs étrangers.
4.1.6.
Incidences sociales
Un climat économique favorable à la création d’entreprises et à
l’esprit d’entreprise associé à la possibilité, pour les entreprises, de
réorienter une partie de leurs ressources vers leurs activités économiques
devrait entraîner des conditions plus favorables à la création d’emplois que
les conditions actuelles.
5.
Suivi et évaluation
La stratégie globale de suivi du processus de révision générale
des directives comprendra un plan de suivi détaillé. L’évaluation consistera notamment à déterminer si les principaux
objectifs ont été atteints et permettra éventuellement de tirer de nouveaux
enseignements. [1] Quatrième
directive du Conseil du 25 juillet 1978 concernant les comptes annuels de
certaines formes de sociétés (78/660/CEE) et septième directive du Conseil du
13 juin 1983 concernant les comptes consolidés (83/349/CEE). [2] http://ec.europa.eu/enterprise/policies/better-regulation/administrative-burdens/priority-areas/index_en.htm
(en anglais). [3] Voir
la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la
directive 78/660/CEE du Conseil concernant les comptes annuels de certaines
formes de sociétés en ce qui concerne les micro-entités, COM(2009) 0083 final,
disponible à l’adresse:
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:52009PC0083:FR:NOT.
Les micro-entités y sont définies comme des entreprises qui, à la date de
clôture du bilan, ne comptent pas plus de dix employés et dont le total du
bilan et le montant net du chiffre d’affaires sont inférieurs à certains
seuils. RÉSUMÉ
1.
Introduction
Les multinationales exercent leurs activités dans le monde
entier en s’appuyant sur de nombreuses entreprises filiales. Jusqu’à
aujourd’hui, toutes les informations relatives aux activités d’un groupe
étaient compilées, chaque année, dans un lot unique de comptes consolidés.
Cette méthode permet aux investisseurs, et aux autres utilisateurs de ces
comptes, de s’informer de la situation financière et de la rentabilité du
groupe dans son ensemble. La déclaration pays par pays est une autre approche de
l’information financière, qui prévoit la présentation sur une base nationale,
plutôt que mondiale, de certaines informations financières. Elle ne remplace
pas les comptes consolidés, mais les complète.
2.
Définition du problème
2.1.
Quel est le problème?
Si les entreprises
multinationales exercent leurs activités dans de nombreux pays étrangers, les
détails de ces activités au niveau national ne sont généralement pas rendus
publics. Ce manque de transparence des données financières par pays nuit à la
responsabilisation des gouvernements, notamment dans certains pays en
développement riches en ressources naturelles, concernant les revenus issus de
l’exploitation des ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, les
minerais et les forêts. Les partisans de la déclaration pays par pays font
valoir que si les sommes versées par les multinationales aux différents
gouvernements étaient connues, les citoyens et d’autres parties intéressées
seraient davantage en mesure d’exiger que les gouvernements rendent compte de
la manière dont ces sommes ont été dépensées, ce qui pourrait favoriser la
croissance économique et contribuer à réduire la pauvreté, la corruption et les
conflits internes.
2.2.
Quelles sont les causes du problème?
Il n’existe actuellement aucune
obligation de fournir des informations financières selon une ventilation par
pays. Les multinationales sont libres
de publier volontairement des informations pays par pays, mais peu d’entres
elles le font. Les gouvernements nationaux peuvent par ailleurs adopter sur une
base volontaire l’initiative pour la transparence dans les industries
extractives (ITIE), qui couvre les différents acteurs des industries
extractives. Sur les 50 pays considérés comme riches en hydrocarbures ou
en minerais par le FMI, cependant, seuls neufs se conforment à l’ITIE
actuellement. Un seul pays déclare les sommes versées aux autorités en rapport
avec les activités forestières.
2.3.
Quelle est l’ampleur du problème?
En l’absence d’obligation de publier des informations pays
par pays, il n’existe aucune donnée fiable concernant le niveau actuel des
sommes versées aux gouvernements hôtes par les entreprises extractives et les
exploitants forestiers. Après avoir examiné onze rapports nationaux, l’ITIE a fait
savoir que les gouvernements hôtes concernés recevaient chaque année,
collectivement, 43,5 milliards de dollars des industries pétrolière,
gazière, minière et forestière[1],
ce qui représente en moyenne 11,5 % du PIB de ces pays. Les services de la Commission ont évalué que les sociétés
pétrolières et gazières cotées de l’UE pourraient avoir versé collectivement
(impôts, primes et redevances compris) 362 milliards d’euros aux
gouvernements à travers le monde en 2009. Dans son rapport ITIE de 2009, le
Liberia a fait état de 1,9 million de dollars versés au gouvernement dans
le cadre de l’exploitation forestière, ce qui représentait 5,7 % des
revenus du gouvernement provenant de l’exploitation des ressources naturelles.
2.4.
Subsidiarité
Il est préférable de légiférer au niveau de l’UE pour
garantir un traitement homogène à travers l’Union de toutes les multinationales
européennes actives dans l’exploitation des hydrocarbures, des minerais et des
forêts primaires[2].
3.
Objectifs
La proposition vise avant tout à renforcer la transparence
des activités des multinationales en augmentant la quantité d’informations
devant faire l’objet d’une déclaration pays par pays. Cette mesure devrait
permettre à la société civile de disposer d’informations pertinentes grâce
auxquelles elles pourra amener les gouvernements à rendre compte des recettes
provenant des autorisations d’exploiter les ressources naturelles.
4.
Options stratégiques
Les services de la Commission ont recensé et examiné un
certain nombre d’options stratégiques devant permettre d’atteindre l’objectif
fixé ci-dessus: (1)
statu quo; (2)
soutien à une initiative internationale visant à rendre obligatoire la
publication d’informations pays par pays pour les multinationales des secteurs
des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires. Dans le
cadre de cette option, toutes les multinationales (qu’elles soient établies ou
non dans l’UE) seraient soumises à ces nouvelles obligations; (3)
obligation, pour les multinationales européennes des secteurs des
industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer,
pays par pays, les sommes versées aux gouvernements; (4)
obligation, pour les multinationales européennes des secteurs des
industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer,
pays par pays et projet par projet, les sommes versées aux gouvernements; (5)
obligation, pour les multinationales européennes des secteurs des
industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de produire
des déclarations pays par pays dans tous les domaines (sommes versées aux
gouvernements, recettes, coûts, bénéfices, charges fiscales à payer ou déjà
payées, actifs détenus et transactions internes au groupe). Les tableaux ci-dessous résument l’analyse des options
stratégiques. Tableau 1: évaluation des options stratégiques: Option || Impact sur la transparence || Impact sur la compétitivité et l’égalité des conditions de concurrence || Impact potentiel sur les coûts || Estimation des coûts de mise en conformité la 1re année 0. Statu quo || 0 || 0 || 0 || 0 1. Action internationale || + || ++ || - || Voir remarque 2. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer, pays par pays, les sommes versées aux gouvernements || + || - || - || 573 millions d'euros 3. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer, pays par pays et projet par projet, les sommes versées aux gouvernements || ++ || - || - || 1 145 millions d'euros 4. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de produire des déclarations pays par pays dans tous les domaines || ++ || -- || -- || 2 887 millions d'euros «+» positif, «++» très positif, «-» négatif, «--» très négatif; «0» neutre. Remarque: les coûts de cette option dépendraient au final de la nature exacte du régime de déclaration pays par pays adopté à l’échelle internationale. Source: analyse des services de la Commission || Tableau 2: acceptabilité pour les parties concernées: Option || CATÉGORIE DE PARTIES CONCERNÉES Préparateurs || Utilisateurs || Cabinets d’audit/ cabinets comptables || Autorités publiques || Autres 0. Statu quo || 0 || 0 || 0 || 0 || 0 1. Action internationale || ++ || + || + || + || + 2. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer, pays par pays, les sommes versées aux gouvernements || + || + || - || ++ || ++ 3. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de déclarer, pays par pays et projet par projet, les sommes versées aux gouvernements || + || ++ || - || + || ++ 4. Obligation, pour les multinationales européennes des industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de produire des déclarations pays par pays dans tous les domaines || -- || ++ || -- || - || + «+» positif, «++» très positif, «-» négatif, «--» très négatif; «0» neutre. Préparateurs: multinationales, autres entreprises, associations d’entreprises. Utilisateurs: organisations non gouvernementales (ONG), investisseurs. Autorités publiques: organismes de normalisation comptable ou ministères nationaux. Autres: partis politiques, facultés de droit, personnes privées. Source: analyse des services de la Commission Après comparaison des grandes options stratégiques décrites
ci-dessus, le soutien à une initiative mondiale encourageant la publication des
sommes versées aux gouvernements par les entreprises extractives et les
exploitants de forêts primaires apparaît comme la meilleure option sur le plan
de la compétitivité, de la transparence et de l’acceptabilité pour les parties
concernées. Rien ne permet cependant de garantir qu’un accord international
puisse être conclu concernant la déclaration pays par pays des sommes versées
aux gouvernements. L’option stratégique privilégiée est donc celle qui consiste
à obliger les multinationales européennes du secteur des industries extractives
et de l’exploitation des forêts primaires à déclarer, pays par pays et projet
par projet, les sommes versées aux gouvernements. Il s’agirait de cibler les
multinationales cotées sur les marchés boursiers réglementés de l’UE ainsi que
les grandes entreprises européennes non cotées actives dans le secteur des
industries extractives et de l’exploitation des forêts primaires, de manière à
garantir des conditions de concurrence homogènes entre ces catégories
d’entreprises. La mise sur pied d’une initiative internationale en faveur
de la déclaration pays par pays et le soutien à une telle initiative restent
essentiels, car une action isolée de l’UE en la matière ne permettra pas de
dresser un tableau complet des sommes reçues par les gouvernements au titre de
l’exploitation des ressources naturelles. Plus particulièrement, une action
isolée de l’UE ne permettra pas de rendre compte des activités des compagnies
pétrolières nationales qui, à l’échelle mondiale, contrôlent la plus grande
partie des réserves et de la production de pétrole et de gaz.
5.
Analyse des principales incidences de l’option stratégique privilégiée
5.1.1.
Accroissement de la transparence
De manière générale, la déclaration pays par pays et projet
par projet des sommes versées aux gouvernements par les entreprises extractives
et les exploitants de forêts primaires devrait fournir aux investisseurs et à
la société civile sensiblement plus d’informations qu’actuellement sur les
sommes versées par les multinationales de l’UE aux gouvernements hôtes en
échange du droit d’exploiter les ressources naturelles des pays concernés. La
publication de ces informations devrait contribuer à rendre les gouvernements
plus responsables. La déclaration projet par projet permettrait à la société
civile des régions situées à proximité d’une mine, d’un gisement de pétrole,
d’une forêt ou autre de connaître le montant des sommes reçues par les
gouvernements pour l’exploitation de ces ressources locales.
5.1.2.
Renforcement potentiel de l’initiative pour la transparence dans les
industries extractives (ITIE)
La publication d’un plus grand nombre de données concernant
les sommes versées aux gouvernements hôtes permettra à la société civile
d’exercer une pression plus forte sur les gouvernements nationaux afin qu’ils
rendent compte de la manière dont ont été dépensées les sommes provenant des
multinationales des secteurs des industries extractives et de l’exploitation
des forêts primaires. Certains gouvernements pourraient répondre à de telles
pressions en mettant localement en œuvre l’ITIE, ce qui augmenterait le nombre
de pays couverts par cette initiative. Au final, celle-ci pourrait, en étant
adoptée par un nombre sensiblement plus élevé de pays, couvrir des entreprises
publiques extérieures à l’UE, ce qui limiterait, pour les multinationales de
l’UE, toute perte éventuelle de compétitivité vis-à-vis de telles entreprises.
5.1.3.
Amélioration de l’environnement opérationnel pour les entreprises
extractives et les exploitants de forêts primaires
Une gestion plus responsable dans les pays riches en
ressources naturelles devrait entraîner une plus grande stabilité politique
qui, elle-même, offrira un environnement économique plus stable aux
multinationales qui réalisent des investissements significatifs dans ces pays.
5.1.4.
Hausse des coûts administratifs
L’option stratégique privilégiée entraînera une augmentation
des coûts administratifs. Ces derniers ont été évalués comme suit par les
services de la Commission: Tableau 3: coûts administratifs de la politique proposée || Nombre estimé d’entreprises || Coût pour la première année (en millions d'euros) || Coût pour les années suivantes (en millions d'euros) Industries extractives - multinationales cotées || 171 || 740 || 192 Industries extractives - grandes multinationales non cotées || 419 || 397 || 103 Exploitation forestière - multinationales cotées et grandes multinationales non cotées || 26 || 8 || 2 Total || 616 || 1 145 || 297 Ces coûts ne couvrent pas le contrôle légal des
informations. Une obligation de contrôle légal devrait augmenter les coûts
récurrents annuels de quelque 90 millions d’euros. Les estimations de
coûts se fondent par ailleurs sur le principe (formulé par les entreprises
interrogées) que seules les informations significatives seront publiées.
5.1.5.
Désavantage concurrentiel
Si la publication pays par pays des sommes versées aux
gouvernements ne fournirait aucune indication directe sur le montant du chiffre
d’affaires, des charges et des bénéfices d’une multinationale sur un territoire
donné, elle pourrait, dans certains cas, entraîner la divulgation
d’informations commerciales confidentielles ou permettre de déduire de telles
informations. Les multinationales de l’UE qui exploitent des ressources
naturelles ne seraient par ailleurs pas soumises aux mêmes conditions que les
entreprises publiques de pays extérieurs à l’Union pour ce qui est des
informations à publier, ce qui pourrait nuire à leur capacité d’exécuter les
contrats existants et d’en remporter de nouveaux. Il est impossible de chiffrer en termes monétaires la perte
de compétitivité. Étant donné que certaines entreprises extractives ont décidé
sur une base volontaire de publier certaines informations pays par pays et qu’une
majorité des entreprises extractives ayant participé à la consultation publique
étaient favorables à une publication pays par pays des sommes versées aux
gouvernements en vue de rendre ces derniers plus responsables, la perte de
compétitivité que cette politique pourrait entraîner a cependant été jugée
limitée. Qui plus est, plusieurs facteurs influent particulièrement sur la
compétitivité des multinationales européennes des industries extractives, à
savoir le degré de savoir-faire industriel et d’efficacité technique. Un renforcement de l’ITIE tendrait également à exclure toute
perte éventuelle de compétitivité à court terme, car il pourrait conforter la
dimension mondiale des principes défendus par cette initiative et la réputation
des entreprises qui s’y conforment.
5.1.6.
Autorités publiques
La révision des directives ne devrait pas avoir d’impact
budgétaire pour les autorités publiques.
5.1.7.
Relations internationales
Dans le cas où une multinationale de l’UE serait amenée à
déclarer certaines sommes versées dont la déclaration est interdite par le
droit national d’un pays tiers, le gouvernement concerné pourrait y voir une
violation de sa souveraineté nationale. Cette question reste ouverte et suscite
des débats entre l’industrie et les ONG.
5.1.8.
Sécurité énergétique
Si un pays s’oppose à la publication des sommes versées au
gouvernement, les entreprises extractives de l’UE pourraient éprouver davantage
de difficultés à exercer leurs activités sur le territoire de ce pays, ce qui
pourrait avoir de graves répercussions sur le plan de l’approvisionnement en
pétrole et en gaz. Un tel scénario reste cependant purement théorique:
certaines entreprises déclarent déjà les sommes versées à des gouvernements
selon une ventilation par pays sans que cela n’entrave le moins du monde leurs
activités.
5.1.9.
Incidences sociales
Les incidences sociales seront faibles au sein de l’Union,
car les gouvernements de l’UE publient déjà des comptes nationaux contenant des
informations sur leurs recettes. Dans d’autres parties du monde, par contre,
les informations relatives aux recettes des gouvernements sont parfois plus
limitées. L’option stratégique privilégiée produirait donc, sur le plan social,
ses effets les plus nets en dehors de l’Union européenne.
6.
Suivi et évaluation
La Commission surveillera, en collaboration avec les États
membres, la mise en œuvre de l’exigence de publication pays par pays. Une
évaluation des effets de la politique privilégiée sera entreprise afin de
déterminer dans quelle mesure les impacts prévus (plus grande transparence
concernant les sommes versées, renforcement de l’ITIE, amélioration de
l’environnement économique, hausse des coûts administratifs et accroissement de
la pression concurrentielle) se matérialiseront. [1] Vue
d’ensemble des rapports ITIE nationaux, 2009, http://eiti.org/files/Overview%20EITI%20Reports.pdf
(en anglais). [2] Définies
dans la directive 2009/28/CE comme des forêts d’essences indigènes se
régénérant naturellement, «lorsqu’il n’y a pas d’indication clairement visible
d’activité humaine et que les processus écologiques ne sont pas perturbés de
manière importante».