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Document 52012SC0408
COMMISSION STAFF WORKING DOCUMENT EXECUTIVE SUMMARY OF THE ANALYTICAL DOCUMENT Accompanying the document COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS Towards a Quality Framework on Traineeships Second-stage consultation of the social partners at European level under Article 154 TFEU
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DU DOCUMENT ANALYTIQUE Accompagnant le document COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre de qualité pour les stages Deuxième phase de consultation des partenaires sociaux au niveau européen au titre de l’article 154 TFUE
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DU DOCUMENT ANALYTIQUE Accompagnant le document COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre de qualité pour les stages Deuxième phase de consultation des partenaires sociaux au niveau européen au titre de l’article 154 TFUE
/* SWD/2012/0408 final */
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DU DOCUMENT ANALYTIQUE Accompagnant le document COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Vers un cadre de qualité pour les stages Deuxième phase de consultation des partenaires sociaux au niveau européen au titre de l’article 154 TFUE /* SWD/2012/0408 final */
DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION RÉSUMÉ DU DOCUMENT ANALYTIQUE Accompagnant le document COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT
EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES
RÉGIONS Vers un cadre de qualité pour les stages
Deuxième phase de consultation des partenaires sociaux au niveau européen
au titre de l’article 154 TFUE Le présent
document de travail des services de la Commission résume l’analyse effectuée à
l’appui de la deuxième phase de consultation des partenaires sociaux européens
sur une éventuelle initiative de l’UE concernant un cadre de qualité pour les
stages. La consultation vise à recueillir les
avis des partenaires sociaux européens, conformément aux articles 154
et 155 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), sur
le contenu d’une éventuelle initiative de l’UE en la matière. Elle fait suite à une consultation publique
réalisée entre le 19 avril et le 11 juillet 2012 et à une première
phase de consultation des partenaires sociaux sur les orientations possibles
d’une initiative de l’UE, qui s’est déroulée entre le 11 septembre et le
23 octobre 2012. 1. Définition du problème Actuellement,
plus de cinq millions de jeunes de moins de vingt-cinq ans ne trouvent pas
d’emploi dans l’UE: dans certains États
membres, le chômage des jeunes dépasse 50 %. Dans
ce contexte, améliorer l’accès des jeunes au marché du travail et la transition
du monde de l’éducation à celui du travail compte parmi les principales
priorités de l’UE. Les stages –définis comme
une période de travail d’une durée limitée que des étudiants ou des jeunes
venant de terminer leurs études passent dans une entreprise, un organisme
public ou une organisation sans but lucratif en vue d’acquérir une précieuse
expérience professionnelle sur le terrain avant d’occuper un emploi
régulier – peuvent jouer un rôle primordial à cet égard. Ils peuvent constituer un tremplin vers des
carrières professionnelles plus gratifiantes, favoriser la création d’emplois
durables, réduire le chômage des jeunes et, au bout du compte, contribuer à
relever le taux d’emploi – l’un des grands objectifs de la stratégie
Europe 2020. Il convient toutefois d’observer
que dans la plupart des États membres, les stages, contrairement aux formations
en apprentissage, ne font pas l’objet de contrats de travail, ce qui signifie
également qu’ils sont en général moins réglementés. Bien que les
stages présentent un certain nombre d’avantages pour les stagiaires mais aussi
pour les employeurs et la société en général, les institutions européennes ont
fait état de préoccupations quant à l’efficacité et à la qualité des stages. Les stages sur le marché libre, qui sont les moins
réglementés dans la plupart des pays, font notamment l’objet d’une attention
particulière (il s’agit généralement – mais pas exclusivement – de stages pour
jeunes diplômés pour lesquels, hormis le stagiaire et l’organisation d’accueil,
aucune autre institution ne participe à la définition, à l’organisation
et au suivi du stage, de son contenu pédagogique et des autres conditions). En 2010, le Parlement européen a adopté une
résolution qui réclamait spécifiquement des stages améliorés et offrant des
garanties, ainsi que la mise en place d’une charte de qualité européenne
établissant des normes minimales pour les stages afin de garantir leur valeur
pédagogique et d’empêcher l’exploitation des stagiaires. En 2011, la Commission européenne a prévu, dans le contexte de
son Initiative sur les perspectives d’emploi des jeunes, le lancement d’un
cadre de qualité pour les stages d’ici fin 2012.
De plus, en juin 2012, le Conseil européen a conclu qu’il était «essentiel
de s’attaquer au chômage des jeunes, en particulier au travers des initiatives
de la Commission relatives aux garanties pour la jeunesse et au cadre de
qualité pour les stages». Enfin, les
partenaires sociaux intersectoriels européens (BusinessEurope, l’UEAPME, le
CEEP et la CES) ont convenu de «promouvoir des contrats d’apprentissage et de
stage plus nombreux et de meilleure qualité» et d’«assurer les conditions de
travail adéquates pour accueillir et soutenir les nouveaux venus dans
l’entreprise», comme actions principales au titre de leur accord-cadre de 2010
sur des marchés du travail inclusifs. Problèmes de qualité Des études et des enquêtes
montrent que les problèmes de qualité dans le domaine des stages sont
principalement liés à l’absence de contenu pédagogique, à une indemnisation
ou rémunération insuffisante ou inexistante et à des mauvaises conditions de
travail. Un autre problème – lié, dans une large mesure, aux
précédents – est la faible mobilité des stagiaires à
l’intérieur de l’UE. Critères de qualité essentiels définis dans l’étude sur les stages[1] Un stage de qualité devrait permettre au stagiaire d’acquérir des compétences pratiques correspondant aux besoins du marché du travail et complémentaires des études théoriques suivies par le stagiaire, dans le but d’améliorer sa capacité d’insertion professionnelle. Il devrait faire l’objet d’une convention entre le stagiaire et l’organisation d’accueil. Celle-ci devrait couvrir les aspects suivants: • Objectifs, contenu et suivi: Le stage devrait permettre au stagiaire d’acquérir des compétences pratiques complémentaires des études théoriques qu’il a suivies. Les lignes directrices prévoient que le contenu pédagogique soit garanti grâce à l’assignation à chaque stagiaire d’un maître de stage ou d’un parrain dans l’organisation d’accueil. • Durée: Les stages sur le marché libre ne devraient normalement pas dépasser six mois. Les formations professionnelles obligatoires après l’obtention du diplôme pour les médecins, les avocats et d’autres professions du même type ne sont pas concernées, car ces stages sont généralement très réglementés. • Rémunération ou indemnisation des frais: Si le bénéfice est mutuel pour l’organisation d’accueil et le stagiaire compte tenu du transfert de connaissances et du savoir-faire acquis, un stage non rémunéré peut se justifier. Par conséquent, la ligne directrice sur la qualité devrait seulement spécifier que le montant de l’indemnisation ou de la rémunération prévue, le cas échéant, doit être clairement indiqué dans la convention de stage écrite. • Dispositions en matière de sécurité sociale: Les dispositions en matière de sécurité sociale doivent être précisées entre le stagiaire et l’employeur. Cela comprend l’assurance-maladie et une assurance couvrant les accidents sur le lieu de travail. Un contenu
pédagogique insuffisant peut vouloir dire que l’organisation d’accueil ne
fournit pas (suffisamment) de séances de formation au stagiaire pour lui
expliquer son travail ou ses tâches, etc., ou ne lui a pas assigné de
parrain. Cela est assez fréquent dans les stages où le stagiaire doit exécuter
des tâches ordinaires. Un deuxième
type de préoccupations est lié à une indemnisation faible ou inexistante.
L’enquête du Forum européen de la jeunesse indique que seulement 25 % des
stagiaires ont perçu une rémunération suffisante pour couvrir leurs frais de
subsistance. L’absence d’indemnisation nourrit les inquiétudes concernant
l’égalité d’accès et peut faire craindre que les employeurs aient recours aux
stages comme forme d’emploi non rémunéré, en prenant des stagiaires «à moindre
coût» pour occuper des emplois au bas de l’échelle et/ou d’autres postes
vacants au lieu d’employer du personnel régulier. Toutefois, il est important
de souligner que les problèmes de rémunération ou d’indemnisation doivent être
traités à l’échelon des États membres ou par les partenaires sociaux, car les
traités de l’UE ne prévoient pas de base juridique pour une action de l’UE dans
ce domaine (voir également la section 4 – Base légale et subsidiarité). Un troisième
groupe de problèmes concerne les conditions de travail autres que
l’indemnisation, comme les longs temps de travail, de mauvaises conditions de
travail, l’absence d’assurance-maladie ou d’assurance couvrant les risques
professionnels, un manque de clarté quant aux régimes juridiques applicables,
des questions d’équité, etc. Enfin, un
quatrième groupe de problèmes concerne la faible mobilité des stagiaires à
l’intérieur de l’UE. Celle-ci a des conséquences négatives importantes sur
l’intégration des marchés du travail de l’UE et empêche les jeunes vivant dans
des pays où l’offre de stages est mauvaise de bénéficier de meilleures
opportunités sur le marché unique de l’UE. 2. Consultation des parties prenantes Consultation publique et
consultation des partenaires sociaux européens La
consultation publique a recueilli plus de 250 réponses.
Les syndicats ainsi que les ONG, les organisations de jeunesse, les
établissements d’enseignement, les agences dont l’activité concerne les stages
transnationaux et la plupart des particuliers qui ont répondu ont largement
approuvé l’analyse de la Commission, la définition des principaux critères de
qualité des stages, la définition des problèmes et les objectifs et sont, d’une
manière générale, favorables à une initiative de la Commission dans ce domaine
(certains ont demandé un instrument juridiquement contraignant, d’autres préfèrent
des recommandations non contraignantes); les
organisations patronales et les chambres de commerce et d’industrie, bien que
reconnaissant le rôle positif des stages dans la transition du monde de
l’éducation à celui du travail et dans l’acquisition de compétences, se sont
montrées plus sceptiques, soulevant la question de savoir si la rémunération et
la protection sociale pouvaient être abordées dans ce cadre, certaines
remettant en question la nécessité d’une initiative à l’échelon de l’UE. Les organisations
patronales et les États membres ont mentionné le fait que le cadre doit être
suffisamment souple pour pouvoir prendre en compte la diversité des pratiques
et des systèmes nationaux. Les opposants à une
action de l’UE estiment que des exigences minimales en matière de stages ne
devraient pas être établies à l’échelon européen dans la mesure où elles ne
relèvent pas de la compétence de l’UE, notamment pour ce qui est de la
rémunération. Des inquiétudes ont également
été émises quant au fait que les programmes de stages pourraient pâtir de
procédures légales ou administratives trop lourdes, susceptibles de dissuader
des entreprises de prendre des stagiaires, privant ainsi des jeunes d’une
expérience professionnelle précieuse. Les avis
sur le champ d’application d’une éventuelle initiative ont également été
variés, notamment en ce qui concerne la possibilité d’en limiter la portée aux
stages sur le «marché libre». Les réponses à
la première phase de consultation des partenaires sociaux européens ont
confirmé les positions ci-dessus sans apporter de nouveaux éléments. 3. Objectifs de l’initiative Les objectifs
généraux d’une initiative dans ce domaine sont les suivants: 1) faciliter
la transition du monde de l’éducation à celui du travail Des stages de
qualité contribuent à améliorer la capacité d’insertion professionnelle des
jeunes. En tant que moyen pour les diplômés
d’entrer sur le marché du travail, les stages devraient constituer un tremplin
pour l’accès à un emploi régulier, garantir une augmentation rapide de la
productivité des travailleurs et aider à réduire l’emploi précaire. Par conséquent, l’objectif devrait être d’augmenter
le nombre de stages de qualité et de réduire les offres de mauvaise qualité et
les abus; 2) favoriser
la mobilité afin d’améliorer l’adéquation de l’offre et de la demande sur le
marché du travail européen Pour réduire
le chômage structurel, il conviendrait de favoriser la mobilité géographique
des apprenants et des travailleurs à l’intérieur de l’UE, étant donné qu’il
existe une forte inadéquation des compétences et un déséquilibre prononcé entre
l’offre et la demande sur le marché du travail. Développer
les stages à l’étranger est un moyen essentiel d’y parvenir. Les candidats qui envisagent d’effectuer un stage
dans un autre État membre de l’UE devraient disposer d’éléments de référence
clairs pour pouvoir vérifier les critères de qualité et pour éviter qu’une
méconnaissance des formalités administratives, des questions d’ordre juridique
ou des obligations contractuelles ne les décourage. Pour la
réalisation de ces objectifs généraux, l’objectif spécifique suivant a
été défini: améliorer la
qualité des stages dans l’UE. Les objectifs
opérationnels seraient: 1) d’inciter
les organisations d’accueil à proposer des stages avec un contenu pédagogique
de qualité et des conditions de travail correctes, qui constitueraient un bon
tremplin vers le marché du travail; 2) d’améliorer
la transparence et la qualité des informations sur les stages proposés. 4. Base juridique et subsidiarité Conformément à
l’article 153 TFUE, l’Union soutient et complète l’action des États
membres dans le domaine des conditions de travail, de la sécurité sociale et de
la protection sociale des travailleurs, entre autres, ainsi que de
l’intégration des personnes exclues du marché du travail et de la lutte contre
l’exclusion sociale. Aux termes de son
paragraphe 2, point b), le Parlement européen et le Conseil peuvent
adopter des directives dans le domaine de l’emploi et de la politique sociale. L’article 292
TFUE dispose que le Conseil peut également adopter des recommandations sur la
base d’une proposition de la Commission. Dans la législation sur la santé et la
sécurité au travail, les stagiaires et les apprentis relèvent du champ
d’application des directives basées sur la directive-cadre de 1989, elle-même
basée sur l’article 153 TFUE. Il convient
toutefois de signaler que les dispositions de l’article 153 TFUE ne
s’appliquent pas aux rémunérations (article 153, paragraphe 5, TFUE).
Par conséquent, les problèmes d’indemnisation des stagiaires doivent être
traités à un autre niveau, notamment celui des États membres et des partenaires
sociaux. La mobilité
dans l’enseignement et la formation constitue un objectif central de la
politique de l’UE en matière d’éducation et fait partie intégrante de la libre
circulation des personnes en vertu de l’article 45 TFUE, qui constitue une
liberté fondamentale protégée par le traité. Subsidiarité Généralement,
une grande diversité des situations dans les États membres ou des choix de
société très différents plaident en faveur de solutions décentralisées, car de
telles solutions peuvent être adaptées aux préférences et aux besoins
nationaux, voire locaux. En ce qui concerne les stages, les différences dans
l’organisation du marché du travail ne semblent toutefois pas jouer un rôle
majeur, car la nature des plaintes et des préoccupations exprimées est très
similaire partout, et les problèmes de qualité des stages sont fréquents même
dans les États membres où la situation des jeunes sur le marché du travail est
plus favorable. De plus, une
solution à l’échelle de l’UE présenterait plusieurs avantages opérationnels. (1)
Les lignes directrices en matière de qualité adoptées ou proposées
jusqu’à présent sont en général très similaires, quelle que soit l’organisation
qui les a rédigées, ce qui laisse penser qu’une adaptation des normes de
qualité aux conditions locales n’est guère nécessaire. (2)
Une solution à l’échelle de l’UE présenterait des avantages manifestes
en ce qui concerne la mobilité des stagiaires à l’intérieur de l’UE. Les jeunes
accepteraient plus facilement un stage à l’étranger si des règles standard ou
harmonisées leur permettaient de savoir précisément ce à quoi ils peuvent
s’attendre dans un autre pays. Une plus grande mobilité des stagiaires
contribuerait à un marché du travail européen plus intégré grâce à une
meilleure rencontre de l’offre et de la demande et à la création d’emplois
durables. (3)
L’expérience montre qu’en raison de problèmes de coordination, la
définition de normes de qualité internationalement reconnues peut être
accélérée grâce à la coordination et au soutien d’institutions supranationales.
L’UE est la mieux placée pour cela, car la tendance à l’élaboration spontanée
de normes de qualité internationales semble faible ou inexistante. Grâce à une
initiative en ce sens, l’UE pourrait concrètement aider les États membres à
mettre en œuvre la ligne directrice pour l’emploi n° 8 de la stratégie
Europe 2020. Fournir aux États membres des
orientations pratiques pouvant être facilement suivies à l’échelon national est
encore plus utile au regard de l’intensité de la crise et du temps mis par le
passé pour répondre aux problèmes en matière de stages.
De plus, cela est tout à fait conforme à l’esprit du semestre européen. Malgré des
appels répétés à promouvoir des stages de qualité, l’action des États membres a
été inégale et le cadre réglementaire reste généralement fragmentaire et peu
satisfaisant. L’approche
traditionnelle de la stratégie européenne pour l’emploi pourrait être appliquée
pour inciter les États membres à réformer les régimes de stage, mais conduirait
à un cadre plus différencié qu’avec des instruments tels que des
recommandations ou une législation définissant le contenu des régimes de stage.
Cela ne serait pas optimal, en particulier au regard de la nécessité de lever
les barrières existantes à la mobilité des stagiaires. Enfin, une
solution à l’échelon de l’UE semble être une condition préalable à l’extension
d’EURES aux apprentissages et aux stages, ainsi que le demande le Conseil
européen. Une telle mesure est nécessaire pour
empêcher que l’aide apportée via EURES ne bénéficie à des stages de mauvaise
qualité, qui ne contribuent pas à améliorer la transition du monde de
l’éducation à celui du travail. 5. Approches possibles pour une action de l’UE En ce qui
concerne l’autonomie des partenaires sociaux, aucune action ou option possible
n’a été écartée à ce stade et la réflexion n’a pas été limitée à des types de
stages particuliers. En fonction des types de
stages, des mesures pourraient être prises à différents niveaux et en faisant
intervenir différents acteurs et différents instruments. Par exemple, l’UE pourrait: ·
améliorer la transparence de la réglementation concernant des
stages en rendant les informations plus accessibles, ·
encourager l’action volontaire des parties prenantes
(organisations d’accueil, partenaires sociaux, etc.) pour améliorer la
qualité des stages, par exemple grâce à la création de labels de qualité, ·
lancer des actions dans le cadre de la stratégie européenne pour
l’emploi pour inciter les États membres à améliorer la qualité des stages, ·
introduire des instruments non contraignants (recommandations ou
lignes directrices), ou ·
introduire une législation contraignante. Champ d’application
et mesures Il est
généralement possible de remédier de deux manières à une qualité insuffisante
de l’offre du marché: soit en améliorant la qualité et la disponibilité des
informations sur le marché, soit en imposant des normes de qualité. Chacune de ces méthodes pourrait améliorer
l’efficacité des stages en ce qui concerne la garantie d’une bonne transition
du monde de l’éducation à celui du travail. Une
série de mesures reposant sur l’une ou l’autre de ces méthodes sont examinées
ci-après. Les stages sur
le marché libre semblent constituer un domaine d’action tout désigné pour des
initiatives, mais d’autres possibilités existent: le
champ d’application des mesures pourrait, par exemple, être limité aux stages
transnationaux ou aux stages d’une durée supérieure à trois mois. Les
partenaires sociaux souhaiteront peut-être réfléchir à une ou plusieurs des
mesures suivantes, qui requièrent différents niveaux d’engagement des
institutions européennes. Plusieurs de ces
mesures pourraient être combinées. L’analyse
des incidences n’a qu’une valeur indicative à ce stade et sera développée plus
avant dans une analyse d’impact à venir. i) Aucune initiative au niveau européen (scénario de
base) Description: La Commission continue à poursuivre l’objectif consistant
à améliorer la mobilité des jeunes et la transition vers le marché du travail,
sans instrument ni outil spécifique aux stages. L’étude
sur les stages fournit un premier aperçu des dispositions en matière de stages
dans les États membres et pose les bases pour une plus grande transparence. Discussion: Bien qu’il soit possible que d’autres initiatives
existent au niveau national pour améliorer la qualité des stages, la proportion
globale des stages de mauvaise qualité pourrait bien augmenter: en raison de la crise, les entreprises pourraient
réduire le nombre de nouvelles embauches, qui constituent l’un des principaux
motifs d’offrir des stages de qualité, et les nouveaux entrants sur le marché
du travail pourraient abaisser le niveau de leurs attentes en conséquence. ii) Création d’un site web d’information Description: La création d’un site web qui hébergerait un
observatoire des stages (et contiendrait des informations régulièrement mises à
jour sur les conditions de stage et le cadre juridique dans chaque État membre)
constituerait un moyen de nature non réglementaire d’augmenter la disponibilité
d’informations générales sur les stages. Une
option plus audacieuse consisterait à permettre aux stagiaires de laisser sur
le site web un commentaire sur leur expérience personnelle de stage dans une
organisation d’accueil, auquel cas les informations fournies ne seraient plus
d’ordre général mais spécifiques. Discussion: Un site web bien conçu et convivial permettrait un
accès plus facile aux informations relatives à la législation nationale en
matière de stage et aux différents types de stages offerts dans les États
membres. Il permettrait de réduire les coûts
de recherche pour les stagiaires, d’améliorer l’adéquation entre l’offre et la
demande et d’inciter davantage de candidats à effectuer un stage à l’étranger. Cette solution
ne suppose aucun coût de mise en conformité pour les États membres ou les
organisations d’accueil mais aurait une incidence sur le budget de
l’organisation administrant le site web. Cet outil
répond en partie au problème du manque d’informations, c’est-à-dire au manque
d’informations générales sur les normes, mais ne fournit pas d’informations sur
la qualité des stages spécifiques proposés. Par
conséquent, bien que positive, l’incidence de cette option sur la qualité des
stages serait faible. En revanche, l’option
consistant à permettre aux stagiaires d’évaluer ou de noter leur expérience de
stage inciterait assez fortement les organisations d’accueil à améliorer la
qualité des stages qu’elles proposent, car des commentaires indiquant qu’elles
offrent des conditions de stage de qualité rejailliraient positivement sur leur
réputation. iii) Label de qualité pour les stages Description: Un ensemble de principes de qualité pour les stages
pourrait être élaboré en coopération avec les partenaires sociaux et spécifier
des lignes directrices minimales en matière de qualité concernant la forme et
le contenu pédagogique du stage (voir les critères de qualité recensés dans
l’étude sur les stages). Les entreprises, les
établissements d’enseignement, les services de l’emploi et/ou d’autres acteurs
concernés pourraient s’engager sur une base volontaire à respecter les lignes
directrices établies pour les stagiaires, et pourraient en contrepartie bénéficier
d’une appellation du type «stages équitables». Le
label de qualité pourrait également prévoir un engagement de l’organisation
d’accueil à fournir une rémunération et une protection sociale. De plus, il est possible de créer un label de
qualité spécifique à certains secteurs. Pour réduire
au maximum les coûts de mise en conformité, le label de qualité pourrait être
attribué à toutes les organisations qui s’engageraient à satisfaire aux
conditions requises, sans inspection ni sélection préalable. Un certain nombre de plaintes justifiées pourrait
entraîner le retrait du label. Une
organisation aussi simple permettrait la gestion du label par les entreprises
concernées ou par un petit organisme externe. Discussion: Cette solution peut encourager et orienter les
organisations d’accueil en fournissant une référence en matière de qualité,
tandis que son caractère volontaire en fait une mesure raisonnable pour les
organisations d’accueil. Elle a un caractère
incitatif, étant donné que l’une des raisons qui poussent les entreprises à
proposer des stages est la volonté d’améliorer leur réputation, ce que permet
un label de qualité. Cette option pourrait
également favoriser les stages transnationaux. Le caractère
volontaire de l’engagement semble garantir que les contraintes qui en
résulteront seront acceptables pour les entreprises. Le
risque est toutefois que peu d’organisations demandent le label, notamment
parce que la demande de stages est actuellement supérieure à l’offre. De plus, une grande partie des organisations qui
demanderont le label seront probablement des organisations qui proposent déjà
des stages de qualité. iv) Cadre de qualité européen pour les stages Description: Cette mesure consisterait en un accord des
partenaires sociaux ou en une proposition de la Commission relative à des
critères de qualité, que les États membres transposeraient dans la pratique
nationale et/ou la législation interne. Le
cadre de qualité pourrait inclure les critères énumérés dans l’étude sur les
stages et fournir aux stagiaires des indications claires sur les objectifs, le
contenu et le suivi du stage, sa durée,
l’indemnisation et la protection sociale. Discussion: L’avantage de cette option est que le cadre de
qualité serait le même dans tous les États membres (qui l’adopteraient). Elle permettrait donc de répondre à l’incidence
négative de la diversité des réglementations sur le développement de la
mobilité internationale. Aux critères
recensés dans l’étude pourraient s’ajouter une limitation du nombre de stages
successifs et/ou l’obligation de déclarer les stages.
Des mesures en ce sens ont été adoptées dans certains États membres. Limiter le nombre de stages effectués par une même
personne dans une même organisation ou, de manière plus audacieuse, prévoir
l’obligation pour les organisations d’accueil d’embaucher, à moyen terme, un
certain pourcentage (limité) des stagiaires qu’elles accueillent permettrait de
répondre au problème des jeunes qui se voient obligés d’effectuer plusieurs
stages avant de trouver un emploi régulier. Des
instruments s’apparentant à un cadre de qualité existent déjà dans l’UE (par
exemple, le Code of Best Practice for Quality Internships au
Royaume-Uni). Globalement,
on pourrait à moyen terme attendre d’un cadre de qualité adopté au niveau européen
et national une amélioration raisonnable de la qualité et de la transparence
des stages. Une limitation du nombre de stages
successifs pourrait réduire efficacement le risque que les stagiaires
remplacent des salariés. De plus, l’obligation
de déclarer les stages permettrait l’établissement de statistiques plus
complètes et garantirait un meilleur respect des droits. En ce qui concerne l’incidence sur l’offre de stages, cette
option présenterait le risque que certains employeurs renoncent à proposer des
stages, essentiellement parce qu’ils se rendraient compte que les stages qu’ils
proposaient jusqu’alors n’étaient pas de qualité. Tandis que la
plupart des coûts de cette option devraient être supportés par les
organisations d’accueil, les coûts de mise en conformité seraient
essentiellement liés à la garantie d’un contenu pédagogique approprié. Les organisations d’accueil qui fournissent déjà un
contenu pédagogique auraient simplement à l’officialiser en listant par écrit
les objectifs pédagogiques et d’autres aspects importants du stage. Il est donc possible de limiter considérablement le
risque de réduction du nombre de stages proposés si les entreprises sont
informées que la charge de travail supplémentaire pour celles qui se conforment
au cadre est raisonnable. Une question
importante reste, cependant, l’incidence sur les stages de mauvaise qualité,
étant donné que des solutions réglementaires pourraient être moins efficaces
dans des États membres où les mécanismes de coercition sont plus faibles. En ce qui concerne la proportionnalité, le cadre de
qualité pour les stages peut contribuer à la réalisation des objectifs fixés et
une action à l’échelon européen n’est pas disproportionnée. 6. Vue d’ensemble finale Les options et
sous-options présentées ci-dessus pourraient être combinées entre elles de
différentes manières. Le tableau
suivant résume, pour les voies d’action possibles présentées ci-dessus, les
incidences éventuelles et les coûts de mise en conformité. Option || Solution volontaire (V) / non contraignante (NC) / réglementaire ® || Incidence potentielle sur la qualité du stage || Incidence sur la demande de stages (N: nationaux – TN: transnationaux) || Incidence sur les coûts d’adaptation pour les entreprises = incidence sur l’offre de stages || Incidence sur les coûts d’adaptation pour les PME || Solution souple Site web d’information pour les stagiaires || sans objet || 0 || N: 0 TN: + || 0 || 0 || Oui Label de qualité || V/NC || 0/+ || N: + TV: ++ || 0 || 0 || Assez Label de qualité + rémunération || V/NC || 0/+ || N: + TN: ++/+++ || 0/(-) || 0(-) || Assez Cadre de qualité pour les stages (CQS) || ® || ++ || N: ++ TN: ++/+++ || 0/(-) || -/-- || Non CQS pour les stages de longue durée, transnationaux || ® || +/++ || N: ++ TN: ++/+++ || 0/(-) || -/-- || Non Codes: 0: incidence
nulle ou négligeable (+) / (-):
incidence légèrement positive (négative) mais incertaine + / -:
incidence positive / négative possible ++ / --:
incidence positive / négative probable +++/---:
incidence positive / négative très probable [1] Étude
portant sur une vue d’ensemble des dispositions en matière de stages dans les
États membres de l’UE, Commission européenne (2012), ci-après l’«étude sur les
stages».