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Document 52012DC0663
COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT, THE COUNCIL, THE EUROPEAN ECONOMIC AND SOCIAL COMMITTEE AND THE COMMITTEE OF THE REGIONS Making the internal energy market work
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie
/* COM/2012/0663 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie /* COM/2012/0663 final */
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN,
AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l'énergie 1. INTRODUCTION L'Union européenne a besoin d'un marché intérieur de
l'énergie concurrentiel, intégré et fluide, qui constitue une structure solide
permettant à l'électricité et au gaz de circuler vers les endroits où ils sont
nécessaires. Pour affronter les défis que représentent l'énergie et le climat,
et pour garantir que les ménages et les entreprises disposent d'un
approvisionnement en énergie sûr à un prix abordable, l'Union européenne doit
veiller à ce que son marché intérieur de l'énergie fonctionne de manière
efficace et flexible. Malgré les grands progrès accomplis ces dernières années
dans le fonctionnement de ce marché, des efforts plus importants sont
nécessaires pour intégrer les marchés, améliorer la concurrence et faire face
aux nouveaux défis. Comme l'a souligné la Commission dans sa feuille de route pour
l'énergie à l'horizon 2050[1],
il est essentiel, pour réaliser la transition vers une économie à faible
intensité de carbone et conserver un approvisionnement sûr à un coût le plus
bas possible, de parvenir à intégrer totalement les réseaux et systèmes énergétiques
européens et d'ouvrir davantage les marchés de l'énergie. Faute de grands changements dans le fonctionnement du marché
de l'énergie, le système énergétique européen deviendrait moins fiable et plus
coûteux, la compétitivité et la prospérité de l'UE diminueraient et le
processus de décarbonisation serait freiné. Pour inverser ces tendances, nous
devons investir d'urgence dans l'infrastructure de production, de transport et
de distribution, ainsi que dans le stockage. Les systèmes énergétiques existants
doivent être modernisés; cet objectif a un coût estimé à
1 000 milliards d'euros[2].
Nous devons aussi encourager davantage les mesures d'efficacité énergétique,
soutenir la concurrence équitable et donner aux consommateurs les moyens de
jouer un rôle actif et de tirer pleinement parti de leurs droits et de leurs
possibilités de choix. C'est pourquoi les chefs d'État ou de gouvernement européens
ont fixé clairement, à 2014, l'échéance pour l'achèvement du marché intérieur
de l'énergie. Ce marché intérieur de l'énergie n'est pas une fin en soi, mais
un instrument clé pour réaliser ce à quoi les citoyens de l'UE aspirent le
plus: la croissance économique, l'emploi, la certitude de pouvoir couvrir leurs
besoins fondamentaux à un prix abordable et compétitif, ainsi que l'utilisation
durable des ressources limitées. D'ici à 2014, la législation existante doit être totalement
mise en œuvre, notamment en mettant en place les règles techniques essentielles
au niveau de l'UE et en dotant les autorités de régulation des outils et
ressources nécessaires pour faire appliquer effectivement la législation. Les
marchés transfrontière du gaz et de l'électricité doivent fonctionner partout
dans l'UE, et la mise en œuvre des plans visant à achever les réseaux
électriques de l'UE, à les moderniser et à les rendre intelligents doit avoir
bien progressé. Ce n'est qu'alors que les consommateurs pourront commencer à
tirer tous les avantages du marché intérieur de l'énergie. Aujourd'hui, l'UE n'est pas en bonne voie pour respecter
cette échéance. Les États membres ne progressent que lentement dans
l'adaptation de leur législation nationale et dans la création de marchés
pleinement concurrentiels auxquels participent les consommateurs; en outre, il
leur faut se détourner des politiques d'inspiration purement nationale ou
empreintes de repli sur soi, et résister aux voix qui demandent de telles
politiques. Ces tendances empêchent le fonctionnement efficace du marché
intérieur. Elles menacent même de mettre à mal les progrès que nous avons
accomplis dans la construction du marché intérieur de l'énergie. Et pourtant,
la valeur ajoutée qu'apportent la mise en commun des politiques énergétiques
des États membres et la création de systèmes énergétiques efficaces et sûrs
par-delà les frontières nationales est évidente. La présente communication rappelle les avantages que
présentent des marchés de l'énergie européens intégrés; elle examine comment
garantir que le marché développe au plus vite tout son potentiel et réponde aux
besoins et aux attentes des particuliers et des entreprises dans l'UE. Vu son
importance pour l'approfondissement du marché unique, la présente initiative a
été définie comme l'une des douze actions prioritaires prévues par la
communication «L'Acte pour le marché unique II — Ensemble pour une nouvelle
croissance»[3]. 2. LES AVANTAGES DES MARCHES DE L'ENERGIE OUVERTS,
INTEGRES ET FLEXIBLES Tant les gouvernements nationaux que les entreprises et que
les particuliers doivent avoir la certitude que le marché intérieur est le plus
avantageux possible pour eux. Ce n’est pas le cas actuellement. Le marché de la
production reste très concentré. Dans huit États membres, plus de 80 % de
la production d'électricité est encore contrôlée par l'opérateur historique.
Dans un marché de l'énergie qui fonctionne bien et où les coûts externes sont
traités de façon idéale, les investissements dans la production devraient se
faire en fonction de considérations relatives au marché plutôt qu'en fonction
des subventions. Les marchés de l'énergie en général sont perçus comme non
transparents ou insuffisamment ouverts aux nouveaux opérateurs, y compris aux
fournisseurs de services du côté de la demande. Les investissements
économiquement rationnels dans l'efficacité énergétique ne sont pas effectués, ou
sont insuffisants. La satisfaction des consommateurs est faible même dans les
États membres dont les marchés de l'énergie sont aujourd'hui relativement
concurrentiels. Malgré cela, le marché intérieur de l'énergie a d'ores et
déjà apporté des avantages indéniables, et les gains potentiels demeurent plus
attrayants que jamais. 2.1. Beaucoup
de chemin a déjà été parcouru Davantage de choix et de flexibilité pour les
consommateurs Au moins 14 compagnies européennes d'électricité et/ou de
gaz sont actuellement actives dans plus d'un État membre, et vingt États
membres comptent plus de trois fournisseurs d'électricité principaux[4]. Dans
les deux tiers des États membres, même les ménages et les petites entreprises
ont désormais le choix entre plusieurs fournisseurs. Les outils de comparaison des prix aident les consommateurs
à s'approvisionner au meilleur prix. Des taux de changement de fournisseur
élevés, liés à la compréhension par le consommateur des avantages d'un tel
changement, ont été observés dans un certain nombre d'États membres, de la
Suède à la République tchèque en passant par le Royaume-Uni, l'Irlande ou la
Belgique[5]. Une tarification plus concurrentielle L'ouverture du marché, l'accroissement des échanges
transfrontaliers, l'intégration accrue des marchés et le renforcement de la
concurrence[6],
encouragés par la législation de l'UE et par l'exécution forcée des règles en
matière de concurrence et d'aides d'État, permettent de maintenir les prix sous
contrôle[7],
ce qui contribue à maintenir des emplois industriels dans l'UE et profite à
tous les consommateurs. Cependant, la facture énergétique payée par le consommateur
ne se résume pas au coût de l'énergie proprement dite, ce qui rend moins
visible cet effet sur les prix. Les redevances des réseaux de transport et de
distribution, ainsi que les taxes et droits, constituent une part substantielle
du total facturé[8].
Ces redevances, taxes et droits ne sont pas toujours répartis de manière égale
entre tous les groupes de clients et pèsent en particulier sur la facture des
ménages. Ils sont déterminés au niveau des États membres et sont régis par des
politiques nationales[9].
Dans certains États membres, les taxes et droits constituent environ 50 %
de la facture énergétique finale[10].
Dans l'UE-15, la part des taxes dans la facture finale des clients résidentiels
a augmenté, passant en moyenne de 22 % en 1998 à 28 % en 2010[11]. Des marchés de gros plus liquides et plus transparents La liquidité et la transparence des marchés du négoce de
l'électricité ont progressivement augmenté à la suite du «couplage de marchés»
entre États membres[12].
Le couplage de marchés s'est répandu du nord-ouest de l'UE vers les autres
régions. Actuellement, 17 États membres sont «couplés». La constitution du
marché «All-Island» en Irlande en 2007 a aussi contribué à la construction du
marché intérieur de l'électricité. Ces évolutions ont fait augmenter les
échanges transfrontière et la convergence des prix[13]. La transparence se
renforce, notamment à la suite du règlement concernant l'intégrité et la
transparence du marché de gros de l'énergie (REMIT) adopté en 2011[14]. Les compagnies de gaz effectuent de plus en plus d'échanges
entre elles, et les plateformes de négociation du gaz («nœuds gaziers») ont
connu une croissance impressionnante entre 2003 et 2011, puisque leur
activité a décuplé. Les marchés de l'UE comportant des nœuds gaziers liquides
ont pu bénéficier beaucoup plus de leur exposition à la concurrence à
l'intérieur du secteur gazier, notamment vis-à-vis des marchés mondiaux du GNL
influencés par des événements extérieurs à l'UE comme par exemple la
«révolution du gaz de schiste» aux États-Unis. Le contraste est frappant entre
les effets bénéfiques observés sur les prix de gros du gaz dans les marchés
liquides et concurrentiels dans l'UE et la situation dans les marchés moins
liquides et concurrentiels[15]. Des approvisionnements
plus sûrs La liquidité accrue des marchés de gros a aussi renforcé la
sécurité d'approvisionnement dans l'UE. Pour le gaz, le nombre de pays qui
fournissent du gaz à l'Europe en quantité importante est passé de 14 à 23 entre 2000
et 2010. Les effets sur la sécurité d'approvisionnement ont pu être
observés début février 2012, lorsqu'une demande exceptionnellement élevée
de gaz et d'électricité due à un temps extrêmement froid a coïncidé avec des
importations réduites de gaz. Les signaux de prix à court terme sur les divers
nœuds gaziers et bourses d'échange d'électricité de la partie occidentale de
l'UE ont attiré le gaz là où il était le plus nécessaire et ont permis que
toutes les capacités de production d'électricité soient mobilisées, de sorte
que l'approvisionnement en énergie des consommateurs finaux est demeuré intact. Davantage de coordination et de transparence dans les
relations avec les pays tiers L'UE et ses États membres ont reconnu la nécessité de
coordonner davantage leurs relations extérieures dans le domaine de l'énergie[16], en
particulier avec les pays producteurs, consommateurs et de transit[17].
Cela donne plus de poids à l'UE dans ses relations commerciales en matière
d'énergie. À l'initiative de l'UE, les avantages découlant de
l'application des règles du marché intérieur de l'énergie ont été étendus aux
Balkans occidentaux et à d'autres pays voisins, en particulier par le traité
instituant la Communauté de l'énergie[18].
La Communauté de l'énergie peut s'étendre davantage, et devrait le faire, afin
d'établir un marché de l'énergie sans cesse croissant, qui dépasse les
frontières de l'UE. Le commerce de l'énergie au sein de marchés qui
fonctionnent bien représente un réel avantage pour la Communauté de l'énergie,
pour les autres pays voisins de l'UE et pour cette dernière. De tels marchés
créent de la valeur tant pour les pays importateurs que pour les pays
exportateurs et permettent l'utilisation complémentaire des ressources
naturelles de différentes régions. L’UE aide et soutient les pays de la
Communauté de l'énergie face aux défis qu'ils rencontrent dans l'application
des règles du marché intérieur de l'énergie. Des progrès importants ont aussi été réalisés dans la
définition de bonnes pratiques en matière de réglementation et de normes
techniques communes, sur la base des principes du marché intérieur de
l'énergie, avec les pays du sud de la Méditerranée, ouvrant la voie à l'entrée
sur le marché intérieur de l'énergie de flux importants d'électricité d'origine
renouvelable et à des projets communs d'infrastructures dans le cadre de la
politique européenne de voisinage. 2.2. Il
est encore possible d’aller plus loin Outre les avantages susmentionnés, il existe un certain
nombre de domaines dans lesquels les travaux en cours devraient bientôt porter
leurs fruits. Davantage de pouvoir aux consommateurs pour contrôler
leurs dépenses en énergie Il est probable qu'à l'avenir, les prix de l'énergie
continuent à augmenter, notamment parce que la demande mondiale de combustibles
ne faiblira pas et parce que des investissements seront nécessaires pour
maintenir en état et pour moderniser les systèmes énergétiques vieillissants de
l'UE[19].
Cependant, le marché intérieur de l'énergie peut faire en sorte que les
investissements soient effectués au meilleur rapport coût/efficacité et que, vu
les pressions concurrentielles sur les fournisseurs, les coûts avant impôts
pour les ménages et les entreprises restent sous contrôle. Les estimations
indiquent que dès aujourd'hui, les consommateurs de l'UE pourraient économiser
jusqu'à 13 000 000 000 EUR par an s'ils adoptaient le tarif
de l'électricité le moins cher existant[20]. Ce potentiel reste
cependant en grande partie inexploité, car beaucoup de gens ne sont toujours
pas informés pleinement des possibilités créées par le marché ou ne sont pas en
mesure d'en faire tout l'usage possible[21]. Un meilleur contrôle de la consommation avec les
technologies intelligentes Les nouveaux services énergétiques ouverts à de nouveaux
acteurs, ainsi que les incitations provenant du marché, peuvent aider les
consommateurs à mieux gérer leurs factures en leur permettant de consommer
l'énergie au meilleur rapport coût/efficacité et de produire plus facilement
leur propre électricité. Les évolutions techniques ultérieures appuieront cette
tendance. Les systèmes intelligents de mesure facilitent la microproduction par
les consommateurs et peuvent contribuer à réduire la consommation d'énergie des
ménages. En outre, ils permettent d'adapter la consommation d'électricité en
temps réel en fonction des fluctuations des prix sur le marché. Il a été
démontré que le coût de l'énergie pour un ménage peut être réduit de 13 %,
mais peut l'être encore plus en combinaison avec la domotique[22]. La nouvelle directive relative à l'efficacité énergétique,
qui comprend des dispositions concernant la production décentralisée et la
réaction du côté de la demande[23],
aidera le marché à évoluer en ce sens. La coopération entre les compagnies
d'utilité publique (en particulier celles des secteurs de l'énergie et de celui
des télécommunications) peut permettre de réaliser les investissements liés au
meilleur rapport coût/efficacité[24]. Davantage de concurrence
grâce à un meilleur accès aux réseaux de transport Il ne suffit pas de disposer de réseaux de transport: il est
tout aussi important que tous les acteurs du marché soient en mesure de les
utiliser. Telle était la conclusion tirée par la Commission à la suite de son
enquête sectorielle sur le fonctionnement des marchés de l'énergie en 2007[25]. Le manque d'accès ouvert et non discriminatoire à
l'infrastructure de transport empêche les nouveaux arrivants sur le marché
d'entrer en concurrence de façon équitable. Les règles de l'UE obligent les États
membres à séparer (dissocier) leurs entreprises de transport et de distribution[26]. Une
nouvelle branche du secteur est apparue, centrée uniquement sur le transport,
et affiche un profil de plus en plus transfrontière. Les réseaux européens de
GRT (REGRT-E et REGRTG) et l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie
(ACER) jouent un rôle important en veillant à ce que les infrastructures
existantes soient utilisées plus efficacement et à ce que de nouvelles
infrastructures soient planifiées et élaborées de façon optimale, dans une
perspective plutôt européenne que centrée sur l'entreprise, en utilisant les
meilleures technologies disponibles. L'accès effectif à l'infrastructure de
transport dans toute l'UE exigera la poursuite de l'application rigoureuse des
règles en matière de dissociation et de concurrence. Une utilisation et un développement plus efficaces des
réseaux La réglementation technique paneuropéenne (orientations et
codes contraignants) peut apporter de nouvelles améliorations de l'efficacité
des réseaux. Les fournisseurs et les utilisateurs devraient accéder plus
facilement à l'infrastructure et profiter plus aisément des coûts de
transaction plus faibles pour les échanges transfrontière. Dans le secteur du
gaz, de nouvelles règles en matière de gestion de la congestion et
l'attribution transparente des capacités des gazoducs peuvent supprimer les
obstacles à l'accès au réseau. Dans le secteur de l'électricité, de nouvelles
règles, concernant notamment le marché d'équilibrage transfrontalier et la
liquidité des marchés intrajournaliers[27], devraient, en
combinaison avec les réseaux intelligents, contribuer à améliorer la
flexibilité du système et l'intégration à grande échelle de l'électricité
produite à partir de sources d'énergie renouvelables, ainsi que la mobilisation
des ressources liées à la réaction du côté de la demande, outre celles liées à
la production. Ainsi, les producteurs d'énergies renouvelables pourront
participer pleinement à un marché réellement concurrentiel et assumer progressivement
les mêmes responsabilités que les producteurs conventionnels, y compris en
matière d'équilibrage. 3. TIRER LE MEILLEUR PARTI DU MARCHÉ INTÉRIEUR DE
L'ÉNERGIE Bien que les avantages d'un marché de l'énergie qui
fonctionne bien deviennent progressivement visibles, certains défis doivent
être relevés d'urgence pour achever le marché intérieur de l'énergie en 2014 au
plus tard - sans quoi la transition vers des systèmes durables, innovants, à
faible intensité de carbone et économes en énergie d'ici à 2020 et au-delà
pourrait être compromise, et les investissements urgents pourraient ne pas être
réalisés au coût le plus bas possible, voire ne pas l'être du tout. 3.1. Le
défi portant sur la mise en application 3.1.1. Mettre en œuvre le «troisième paquet
énergie» La structure du marché intérieur de l'énergie est claire.
Elle est définie dans le «troisième paquet énergie»[28] et dans la législation
complémentaire[29].
Les éléments constitutifs de ce marché existent, mais, pour que le marché
fonctionne, ils doivent être effectivement mis en œuvre[30]. Les retards dans la
mise en œuvre ont des effets négatifs sur tous les acteurs et sont donc
inacceptables, qu'ils concernent l'ouverture du marché ou la protection
efficace des consommateurs et la liberté d'action de ceux-ci. La Commission mène, à titre prioritaire, des procédures d'infraction contre les États membres qui n'ont pas encore totalement transposé les directives du «troisième paquet énergie» ou ne l'ont pas fait correctement[31]. La Commission a l'intention de fournir régulièrement des informations sur l'état de mise en œuvre de la législation relative au marché intérieur de l'énergie dans chaque État membre et sur les procédures d'infraction. Avec l'appui du CEER, elle facilitera l'échange de bonnes pratiques entre États membres sur les grandes questions liées aux consommateurs, notamment les outils de comparaison des prix, la transparence des tarifs et des factures et la définition du concept de consommateur vulnérable. Les autorités nationales de régulation pour l'énergie sont appelées à diffuser les informations auprès des consommateurs. La Commission fournira sur l'internet, avant la fin de 2012 et pour les marchés de l'énergie de chaque État membre, des informations relatives aux droits des consommateurs d'énergie, aux sources d'informations qui leur sont destinées, ainsi qu'à leur protection. 3.1.2. Vers des conditions de concurrence
équitables Les autorités de régulation dans le domaine de l'énergie et les autorités de la concurrence, tant au niveau de l'UE qu'au niveau national, doivent agir avec détermination pour que toutes les entreprises sur le marché bénéficient de l'égalité de traitement et que des conditions de concurrence équitables soient établies et maintenues[32]. La Commission veillera activement à l'application des règles de concurrence. Ces actions sont particulièrement importantes lorsque les
avantages acquis par les opérateurs historiques agissent comme des obstacles à
l'entrée pour les nouveaux opérateurs. La Commission continuera à faire appliquer
les règles relatives aux ententes et aux aides d'État dans le secteur de
l'énergie afin que les obstacles à la concurrence supprimés par la
réglementation ne soient pas réinstaurés par des actions des entreprises ou des
autorités publiques qui pourraient créer des distorsions sur le marché. La Commission pressera les autorités publiques de garantir que les concessions, par exemple pour les installations de production hydroélectriques, les installations de stockage ou l'exploitation des réseaux de distribution, soient attribuées en pleine conformité avec les principes du traité et le droit dérivé de l'UE. La manière la plus appropriée d'y parvenir devrait consister à réaliser des appels d'offres pour ces concessions sur une base non discriminatoire, à l'aide d'instruments transparents tels que des enchères. La Commission entend évaluer l'adéquation des mesures réglementaires existantes au regard de cet objectif. Il est également important de mettre en place des conditions
de concurrence équitables entre entreprises de l'UE et entreprises d'autres
pays. Les règles du marché intérieur et les transactions sur des bourses
d'échange d'électricité liquides permettent d'ouvrir le marché de l'énergie de
l'UE aux gestionnaires de pays tiers. Une fois établis dans l'UE, ces
gestionnaires de pays tiers ont les mêmes droits et les mêmes obligations que
les gestionnaires européens. L'absence de restrictions ou de droits à
l'importation pour le gaz et l'électricité fait que le marché européen de
l'énergie est l'un des plus ouverts au monde et constitue un bon exemple pour
la facilitation des échanges d'énergie au niveau mondial. La politique
commerciale de l'UE vise à garantir que les entreprises de l'UE puissent entrer
en concurrence sur un pied d’égalité dans les pays tiers, sur les marchés
d'origine de leurs concurrents. Avec ses 500 millions de consommateurs, le
marché intérieur de l'énergie donne du poids à l'UE et à ses entreprises dans
les échanges internationaux. 3.1.3. Combler le fossé entre États membres Si l'UE doit mettre en place un marché unique de
l'électricité et du gaz, elle ne doit laisser en arrière aucun État membre ni
aucune région. Cependant, en réalité, l'évolution du marché de l'énergie, du
point de vue économique, diverge fortement entre les pays[33], par exemple, en ce qui
concerne le marché du gaz, entre le nord-ouest et l'est de l'UE. La Commission et l'ACER encourageront les initiatives régionales pouvant jouer un rôle de premier plan pour combler le fossé. Ces initiatives régionales devraient aider à mettre en place des bourses d'échange d'électricité et des nœuds gaziers régionaux supplémentaires, et à atteindre aussi rapidement que possible l'objectif de couplage intégral des marchés de l'électricité dans l'UE[34]. Cependant, dans les États membres où il n'existe qu'un seul
fournisseur et pas de raccordement du réseau à d'autres fournisseurs, appliquer
les modalités d'organisation du marché régional n'a pas beaucoup d'utilité. La
Commission est déterminée à aider ces États membres à rattraper leur retard.
Mais les progrès ne seront pas possibles sans réformes fondamentales dans les
pays concernés. Les États membres doivent encourager la concurrence en développant l'infrastructure, en particulier pour soutenir l'activité transfrontière, et en éliminant les obstacles à l'entrée sur le marché. 3.2. Le défi portant sur les consommateurs: les aider à tirer
parti des possibilités Une application rigoureuse des règles de protection des
consommateurs est cruciale, mais elle ne sera pas suffisante. Pour tirer parti
autant que possible des avantages du marché intérieur, les consommateurs,
notamment les particuliers et les petites entreprises, doivent avoir la
possibilité de jouer un rôle actif sur le marché, et s'y sentir incités. Actuellement, les PME et les ménages sont plus passifs que
les grands clients industriels et sont donc pénalisés, car ils n'exploitent pas
les différences de prix existantes. Cela peut s'expliquer en partie par
l'inefficacité de la protection des consommateurs ou par le manque de
transparence ou d'informations faciles à utiliser pour le consommateur,
facteurs qui engendrent un faible niveau de satisfaction[35] et de confiance des
consommateurs. Or, si les consommateurs n'ont pas goût à la participation
active au marché, les services ne se diversifient pas et ceux à valeur ajoutée
ne se développent pas[36]. 3.2.1. Permettre la fourniture de services divers
et innovants au consommateur Faire la meilleure affaire possible peut nécessiter de
changer de fournisseur pour réduire les factures ou bénéficier d'un service de
meilleure qualité, choisir des formules de prix qui récompensent l'utilisation
rationnelle de l'énergie ou facilitent la microproduction, etc. Dans les marchés concurrentiels, les
consommateurs se voient offrir un choix diversifié, les fournisseurs tentant de
répondre aux besoins et préférences divers des consommateurs. Certains
fournisseurs visent les consommateurs attentifs aux prix en exerçant une
concurrence sur les coûts, tandis que d'autres basent leur offre sur une qualité
de service élevée ou sur des services à valeur ajoutée et des services
auxiliaires, voire lient des services énergétiques à d'autres services (de
télécommunications par exemple). Le déploiement rapide des compteurs intelligents, comme
prévu dans l'acquis de l'UE, peut servir d'impulsion pour les services de
réaction du côté de la demande et d'autres services innovants et intelligents.
Par exemple, les consommateurs peuvent avoir la possibilité de profiter de prix
plus bas lorsque la demande est faible et d'éviter la consommation d'énergie
pendant les périodes de pointe. Ainsi, les consommateurs bénéficieront
d'avantages accrus et d'un choix plus vaste. Ces offres de service dépendront
non seulement de la capacité des entreprises à faire face à la diversité des
motivations et des capacités des consommateurs en ce qui concerne leur
consommation d'énergie, mais aussi de l'existence de plans tarifaires
diversifiés, flexibles ou dynamiques[37]. Toutefois, à l'heure actuelle, la réglementation des prix de
nombreux États membres empêche les fournisseurs d'offrir des services
attrayants[38]
et des plans tarifaires dynamiques sur mesure. Elle décourage les nouveaux
arrivants qui pourraient concurrencer les opérateurs en place. Dans certains
États membres, les prix sont même fixés par l'État, pour certains groupes de
clients ou pour l'ensemble d'entre eux, à des niveaux inférieurs aux prix du
marché. Il se peut alors que les déficits liés aux tarifs de l'énergie soient
supportés par les entreprises du secteur énergétique ou par les finances
publiques, avec pour conséquence possible des coûts importants pour les futurs
consommateurs d'énergie ou pour les contribuables. Cette méthode n'incite pas
non plus à utiliser l'énergie de façon rationnelle. Cette situation ne favorise
évidemment pas le développement d'un marché concurrentiel et n'est pas durable
sur le plan économique. En effet, les prix réglementés, même s'ils permettent de
couvrir les coûts d'exploitation, n'envoient pas les signaux de prix
nécessaires pour garantir des investissements efficaces. Ils sont perçus par
les investisseurs comme un signe d'ingérence politique, ce qui entrave les
investissements. Tandis qu'un certain nombre d'États membres[39] ont déjà libéré les
prix de l'électricité et du gaz de toute intervention de l'État, y compris pour
les clients de détail, et que la Commission est convenue avec plusieurs autres[40] de
la suppression progressive, sans retard, des prix réglementés, la majorité des
États membres continuent néanmoins d'intervenir d'une façon ou d'une autre dans
la formation des prix de détail. Par le passé, la Commission a ouvert plusieurs procédures
d'infraction contre des États membres qui réglementaient les prix pour les
clients industriels. Un arrêt récent de la Cour de justice de l'Union européenne
affirme clairement que la réglementation des prix ne peut être compatible avec
le droit de l'UE que dans certaines circonstances strictement définies[41]. Les États membres devraient s'efforcer de ne plus réglementer les prix de l'électricité et du gaz, pour tous les consommateurs, y compris les ménages et les PME, eu égard à l'obligation de service universel et à la nécessité de protéger efficacement les consommateurs vulnérables. Les fournisseurs devraient présenter clairement à leurs clients les différents éléments de coût qui composent le prix final, afin d'encourager la prise de décisions en connaissance de cause. La Commission continuera d'insister pour que des calendriers de suppression des prix réglementés soient mis en place dans le cadre des réformes structurelles des États membres. Elle continuera de promouvoir la formation des prix de détail selon les principes du marché, y compris en lançant des procédures d'infraction contre les États membres qui conservent une réglementation des prix non conforme aux conditions définies par le droit de l'UE. 3.2.2. Une assistance ciblée pour mieux protéger
les consommateurs vulnérables Il se peut que les prix finals de l'énergie pour les
consommateurs continuent à augmenter au cours des prochaines années, avec des
incidences négatives notamment pour les consommateurs faibles sur le plan
économique. Ces derniers devraient donc être protégés de façon adéquate.
Cependant, les subventions ou la réglementation visant à abaisser le prix
global de l'énergie tendent à ne pas encourager un comportement économe en
énergie, ne visent pas spécialement les personnes qui en ont le plus besoin et
peuvent fausser la concurrence. Tandis que l'aide financière aux consommateurs
vulnérables peut s'inscrire dans le cadre de la politique sociale, l'aide aux
améliorations de l'efficacité énergétique représente une forme d'assistance
d'un bon rapport coût/efficacité[42]. Les changements en cours dans le secteur de l'énergie
peuvent représenter un défi supplémentaire pour certains consommateurs qui
n'auraient pas les outils ou les compétences (littérisme, accès à l'information
en ligne et hors ligne, etc.) nécessaires pour participer activement au nouveau
marché qui se développe et profiter de ses avantages. Ces consommateurs
pourraient avoir besoin d'aides supplémentaires de nature non financière, qui
les aideraient aussi à comprendre leurs droits et leurs responsabilités. La vulnérabilité n'est pas en soi un argument contre la
poursuite de la libéralisation, mais son existence montre qu'une protection
adéquate des consommateurs, notamment ceux qui sont vulnérables, sera l'un des
facteurs de réussite essentiels de l'achèvement du marché intérieur de
l'énergie de l'UE. Les États membres devraient fournir une assistance ciblée aux consommateurs vulnérables pour faire face à leur situation de faiblesse économique et les aider à faire des choix éclairés sur des marchés de détail de plus en plus complexes. La Commission aidera les États membres à définir ce qu'est un consommateur d'énergie vulnérable et les causes de cette vulnérabilité en fournissant des orientations et en facilitant l'échange de bonnes pratiques. Dans leur lutte contre la vulnérabilité des consommateurs et contre la pauvreté énergétique, les États membres devraient souligner l'importance des améliorations en matière d'efficacité énergétique. 3.3. Le défi portant sur la transition: préparer les systèmes
énergétiques européens pour l'avenir Nos systèmes énergétiques viennent d’entamer une transition
majeure. Des investissements importants sont nécessaires pour remplacer les
systèmes énergétiques vieillissants de l'UE, les décarboniser et les rendre
économes en énergie, et pour accroître la sécurité d'approvisionnement. L'UE
soutient ces investissements au moyen de divers instruments tels que le
programme énergétique européen pour la relance, le futur mécanisme pour
l'interconnexion en Europe, la politique de cohésion de l'UE[43] et «Horizon 2020»[44]. Des
investissements ont lieu[45],
mais leur rythme doit s'accélérer si nous voulons atteindre nos objectifs. Le marché intérieur de l'énergie peut aider l'UE à accomplir
la transition: des marchés qui fonctionnent bien encouragent le changement des
systèmes et y contribuent bien plus efficacement et à bien moindre coût que
n'importe quelle planification centrale ou remise en état fondée sur les
subventions. Le changement de système ne peut néanmoins se produire en
l'absence d'une infrastructure correctement intégrée et moderne. 3.3.1. Laisser fonctionner le marché pour
encourager les investissements adéquats Avant la libéralisation, des compagnies énergétiques
nationales, verticalement intégrées, contrôlaient l'ensemble du système, de la
production à la consommation. Avec le développement d'un marché concurrentiel,
sur lequel sont actifs de multiples producteurs et gestionnaires de réseau
dissociés, aucune entité ne peut assurer à elle seule la fiabilité du système
énergétique. Les participants au marché sont interdépendants. L'intégration de
l'énergie d'origine éolienne et solaire en plus grandes quantités[46] fait
varier davantage l'offre et la demande et accroît la difficulté de maintenir en
permanence l'équilibre entre celles-ci, du moins tant que les possibilités de
stockage et de réaction du côté de la demande et ne se sont pas améliorées. Cependant, ces défis pour le système électrique peuvent être
relevés à condition que le cadre réglementaire définisse clairement le rôle des
différents acteurs participant à la fourniture d'électricité aux clients
finals: producteurs, gestionnaires de réseau, prestataires de services de
réaction du côté de la demande, fournisseurs et consommateurs. La flexibilité,
du côté de l'offre comme du côté de la demande, peut et devrait être
récompensée d'après des signaux de prix fondés sur le marché (à court, moyen et
long terme) qui encouragent la production et l'utilisation économes en énergie
de l'électricité. À cette fin, l'application des règles relatives aux ententes
interviendra en complément de la réglementation. Les interventions publiques
qui découragent les investissements privés et nuisent au marché intérieur
doivent être évitées. Flexibilité Le marché, si on le laisse fonctionner, indiquera à tout
moment la valeur économique de l'électricité. Les prix seront bas en cas de
brusque envolée de l'offre (production abondante d'énergie éolienne et solaire,
par exemple), et plus élevés en cas de pénurie. De tels signaux de prix dynamiques sont essentiels pour
encourager les consommateurs et les prestataires de services du côté de la
demande à réduire la consommation durant les pics de demande. Dans le secteur
de l'électricité, les variations de prix ont traditionnellement peu d'effet sur
le volume de la demande. Mais, avec le déploiement des réseaux et des compteurs
intelligents, le potentiel de flexibilité de la demande de la part des
consommateurs, individuels ou regroupés, peut être réellement exploité. Les signaux de prix jouent un rôle tout aussi crucial du
côté de l'offre, pour encourager la flexibilité de la part de capacités de
production ou de stockage qui peuvent être rapidement augmentées ou réduites.
Ce marché, en combinaison avec un système d'échange de quotas d'émission de
l'UE[47]
plus fort, peut garantir des investissements optimaux et la qualité future de
nos systèmes électriques. Les décideurs politiques et les consommateurs peuvent être
préoccupés par la variabilité des prix. Relier les marchés des États membres
entre eux permettra de réduire ce risque, puisqu'il est peu probable que des
pics et creux se produisent en même temps dans tous les pays. Une réactivité
accrue de la demande ainsi que la flexibilité de la production et du stockage
contribueront à absorber les pics. Il n'existe pas d'éléments prouvant que des
marchés à court terme plus volatils entraînent une augmentation des prix
moyens, surtout en présence d'une production d'appoint permanente. Les fournisseurs pourront couvrir le risque lié à la
volatilité des prix à court terme sur les marchés à plus long terme. Les
détaillants pourront proposer des plans tarifaires innovants aux consommateurs
souhaitant bénéficier de contrats de fourniture flexibles qui leur permettront,
par le recours à des systèmes intelligents de mesure et à des appareils
intelligents, d'optimaliser leurs coûts énergétiques en concentrant leur
consommation sur les périodes où les prix sont bas. En bref, des marchés de gros à court et à long terme (en
particulier les marchés à un jour, intrajournaliers, d'équilibrage et de
services auxiliaires) qui fonctionnent correctement et reflètent la valeur
économique de l'électricité à tout moment dans chaque zone géographique peuvent
orienter les investissements vers les endroits où ils sont les plus efficaces. La Commission veillera, à titre prioritaire: - à garantir la poursuite du développement de marchés de gros transfrontière qui fonctionnent bien, pour toutes les échéances, en élaborant des codes de réseau[48]. La Commission compte sur l'aide de l'ACER, des REGRT, du Parlement européen et des États membres pour faire en sorte que les codes de réseau soient mis en œuvre comme prévu[49]. Ces codes instaureront des règles communes pour permettre aux gestionnaires de réseaux, aux producteurs, aux fournisseurs et aux consommateurs de mener leurs activités sur le marché avec plus d'efficacité; - à contribuer à l'accélération de l'intégration des capacités de stockage et des capacités de production flexibles, notamment en s'attaquant aux problèmes réglementaires restants dans le contexte du code de réseau relatif au marché d'équilibrage européen. La Commission envisagera de mettre sur pied une initiative de coordination pour faire face aux problèmes réglementaires et techniques qui se font jour. Sa communication prochaine sur les technologies énergétiques et l'innovation analysera comment l'évolution technologique, notamment celle des technologies de stockage et de microproduction, pourrait se combiner avec le développement du marché au niveau européen pour atteindre les objectifs en matière de climat et d'énergie. Optimaliser l'intervention de l'État: orienter le bouquet
énergétique vers les énergies à faibles émissions de CO2 Pour atteindre à moindre coût les objectifs de réduction des
émissions de gaz à effet de serre a été mis en place le système d'échange de
quotas d'émission de l'UE, un instrument fondé sur le marché qui a créé un prix
unique européen du CO2. À partir de 2013, la conception du marché du
CO2 sera totalement «européanisée» et le marché intérieur de
l'énergie pourra ainsi faciliter la transition vers des systèmes durables, à
faibles émissions de CO2 et à haute efficacité énergétique, en
favorisant les investissements et les combustibles à faibles émissions de CO2[50] par
rapport à ceux qui sont liés à de fortes émissions. En outre, le défi de la transition susmentionné nécessitera
d'optimaliser l'aide publique pour garantir que les investissements appropriés
se poursuivent. Actuellement, les États membres utilisent diverses formes,
directes ou indirectes, de soutien de l'État ou de suppléments de prix sur les
factures des consommateurs, pour diverses sources d'énergie. En supposant que
l'achèvement du marché intérieur de l'énergie progresse comme décrit ci-dessus,
que les coûts de production chutent et que le marché du carbone évolue, toutes
les formes de mécanismes d'aide doivent être réexaminées régulièrement. Par exemple, des régimes d'aide pour les énergies
renouvelables, ainsi qu'un certain nombre de règles contraignantes sur l'accès
prioritaire au réseau[51],
ont été introduits en raison de l'ouverture incomplète du marché, de
l'internalisation incomplète des coûts externes de la production
conventionnelle, et du niveau de développement encore faible de la plupart des
technologies liées aux énergies renouvelables. Les marchés et les technologies
ont évolué depuis. La Commission publiera des orientations sur les bonnes pratiques et l'expérience acquises en matière de régimes d'aide en faveur des énergies renouvelables ainsi que de réforme des régimes d'aide[52]. L'objectif est ici d'obtenir une plus grande cohérence des
démarches nationales, tout en préservant les principes du rapport coût/efficacité
et de la dégressivité régulière, ainsi que d'éviter la fragmentation du marché
intérieur. Plus les régimes sont efficaces, plus les prix des énergies
renouvelables baissent. Et plus cohérents ils sont, plus il est facile
d'intégrer les énergies renouvelables à l'intérieur des frontières de l'UE et
au-delà. La Commission révise
actuellement les lignes directrices concernant les aides d'État à la protection
de l'environnement afin d'y traduire les changements du paysage technologique
et des objectifs politiques de l'UE dans le secteur de l'énergie tout en
réduisant autant que possible les distorsions de concurrence dans le marché
intérieur. En particulier, cette révision vise à ce que le contrôle des
aides d'État facilite l'octroi d'aides à la condition qu'elles soient bien
conçues, ciblées et peu porteuses de distorsions, et qu'il n'existe pas de
meilleure solution (mesures réglementaires, instruments fondés sur le marché).
La Commission encouragera en particulier les solutions qui présentent un bon
rapport coût/efficacité et favorisent l'intégration transfrontière. La Commission entend contribuer activement à l'objectif du G20 visant à supprimer toutes les subventions nuisibles à l'environnement, y compris les aides restantes, directes et indirectes, en faveur des combustibles fossiles[53]. Optimaliser l'intervention de l'État: sécurité
d'approvisionnement en électricité. Certains États membres ont instauré, ou prévoient
d'instaurer, des paiements distincts pour la disponibilité de capacités de production
sur le marché, car ils craignent que le marché «énergie seule» ne débouche pas
sur des investissements dans la production suffisants pour garantir la sécurité
d'approvisionnement à long terme. Ces mécanismes portant sur les capacités sont
des outils à long terme qui visent à assurer un flux de recettes à des
producteurs (sélectionnés) et à ce que des consommateurs s'engagent à payer
pour les capacités fournies[54]. Cependant, la Commission est d'avis que de tels mécanismes,
s'ils ne sont pas bien conçus ou sont introduits trop tôt ou en l'absence de
coordination suffisante au niveau de l'UE, risquent d'être contre-productifs.
S'ils ne traitent pas la réduction de la demande de façon équitable, ils
peuvent conduire à des solutions fondées sur la production plutôt qu'à des
solutions basées sur l'efficacité énergétique ou sur la réaction du côté de la
demande. S'ils n'opèrent pas de distinction entre charge de base et charge de
pointe, il se peut qu'ils n'attirent pas des capacités de production suffisamment
flexibles. Les mécanismes portant sur les capacités provoquent des distorsions
des signaux de prix au niveau de l'UE et sont aussi susceptibles de favoriser
(plus que nécessaire à l'équilibre des systèmes électriques) la production à
partir de combustibles fossiles par rapport à celle issue de sources
renouvelables plus variables, ce qui est contraire au processus de
décarbonisation de l'UE et aux objectifs d'utilisation efficace des ressources. Sur des marchés de l'énergie qui fonctionnent bien, les
incitations aux investissements dans la production et la sécurité
d'approvisionnement en électricité dépendent aussi des évolutions sur le marché
du CO2. La Commission prépare des propositions de mesures
structurelles visant à remédier à la surabondance actuelle de quotas du SCEQE
due à la crise économique[55].
Cela susciterait davantage de sécurité pour les investisseurs et réduirait la
nécessité de mesures nationales. Loin de garantir l'adéquation de la production ou la
sécurité d'approvisionnement, des mécanismes portant sur les capacités qui sont
mal conçus auront tendance à fausser les signaux d'investissement. En tant que
telles, ces interventions peuvent perturber les échanges et la concurrence
transfrontière, car ils peuvent fermer les marchés nationaux à la production
provenant d'autres pays de l'UE, mais aussi influer à tort sur l'emplacement
des capacités de production dans le marché intérieur. Les mécanismes nationaux
portant sur des capacités peuvent accroître les coûts pour tous les États
membres en empêchant l'utilisation optimale des capacités de production et la
flexibilité transfrontière. La Commission considère que les mécanismes portant sur des
capacités sont susceptibles d'être soumis aux règles du marché intérieur de
l'UE, y compris les règles régissant le contrôle des aides d'État et la
directive 2009/72/CE. Il convient que les États membres démontrent la nécessité de
tels mécanismes par rapport à d'autres approches comme les mesures d'écrêtement
des pointes, l'augmentation des importations au moyen d'interconnexions
appropriées et l'encouragement de la participation des acteurs de la demande,
qu'il s'agisse de clients industriels ou de clients de détail. Même en période
de contrainte de capacité, les échanges transfrontière doivent être maintenus.
Les procédures d'attribution doivent être transparentes et non
discriminatoires. Les États membres devraient analyser de façon exhaustive s'il existe ou non un manque d'investissements dans la production et, si oui, pourquoi. Ils devraient, avant de prévoir une quelconque intervention, chercher des solutions transfrontière à tout problème constaté. Tout mécanisme portant sur des capacités doit tenir compte des éventuelles incidences de l'intervention sur les États membres voisins et sur le marché intérieur de l'énergie. Il y a lieu d'éviter la fragmentation de ce dernier. La Commission lance une consultation publique sur la sécurité d'approvisionnement en électricité, l'adéquation de la production et le marché intérieur de l'énergie. En fonction des résultats de cette consultation et du dialogue ultérieur avec les États membres et les parties intéressées, la Commission pourrait proposer des mesures de suivi. La sécurité d'approvisionnement nécessite une coordination
entre les États membres, qui peut permettre de réagir à court terme en cas de
crise et de trouver des solutions à long terme aux enjeux de sécurité
d'approvisionnement. Plus nos systèmes énergétiques deviendront intégrés, plus
nous aurons besoin de coordination et de coopération par-delà les frontières
pour déceler les risques et y remédier et pour garantir une réaction adéquate
en cas de crise. La Commission crée officiellement un groupe de coordination pour l'électricité, mandaté pour faciliter la coopération en matière de sécurité de l'approvisionnement en électricité, y compris en ce qui concerne l'adéquation des capacités de production et la stabilité des réseaux à l'échelle transfrontalière. 3.3.2. Davantage d'intégration, une modernisation
plus rapide et une meilleure utilisation des réseaux Davantage de réseaux pour
intégrer les marchés de l'énergie de l'UE L’énergie doit pouvoir
arriver là où l'on en a besoin, sans être bloquée par des obstacles physiques
aux frontières nationales. Cela implique entre autres qu'il faut remédier aux
effets des conséquences des flux d'énergie non concertés («flux de bouclage»)
sur l'intégration du marché transfrontière. Des investissements considérables
dans les réseaux énergétiques sont nécessaires pour que certaines régions de
l'UE puissent sortir de l'isolement[56],
et pour réaliser les objectifs de notre stratégie «Europe 2020». Il est urgent d'améliorer le déroulement des
investissements, comme souligné dans la proposition de règlement établissant le
mécanisme pour l'interconnexion en Europe[57]. Les travaux visant à
définir les réseaux énergétiques du futur conformément à l'acquis
environnemental ont déjà commencé. En octobre 2011, la Commission a déposé
une proposition de règlement concernant des orientations pour les
infrastructures énergétiques transeuropéennes[58]. Celle-ci définit douze
corridors et domaines prioritaires concernant l'électricité, le transport et le
stockage de gaz ainsi que les réseaux de transport de pétrole et de dioxyde de
carbone, et prévoit une méthode de recensement dynamique de projets d'intérêt
commun. La Commission s'est prononcée pour des procédures d'octroi de permis
plus rapides, une meilleure répartition transnationale des coûts des
infrastructures et un soutien financier. L'adoption et la mise en œuvre rapides du paquet relatif aux infrastructures énergétiques sont cruciales, comme l'a reconnu le Conseil européen du 9 décembre 2011. Une modernisation plus rapide pour des réseaux
intelligents Vu les besoins croissants de flexibilité et d'efficacité
énergétique et la nécessité de permettre la production décentralisée et la
participation des acteurs de la demande, une action coordonnée est nécessaire
afin de déployer des réseaux intelligents aux niveaux européen, régional et
local. Les réseaux intelligents s'appuient sur l'infrastructure numérique. La
Commission a présenté une proposition de règlement concernant des orientations
pour les réseaux transeuropéens de télécommunications[59] désignant notamment les
infrastructures de services numériques comme des priorités. Un déploiement efficace devrait donc se faire en
exploitant les synergies entre les opérateurs de télécommunications et
d'énergie, en ce qui concerne tant l'infrastructure que les services; ces
opérateurs doivent coopérer de manière favorable à la concurrence, laissant ainsi
la voie libre pour de nouveaux arrivants. La Commission continuera à encourager une coopération favorable à la concurrence entre le secteur énergétique et le secteur des TIC, en ce compris les prestataires de services innovants, pour faire progresser la modernisation des réseaux et accélérer l'innovation dans le secteur de l'énergie. Il est demandé aux États membres de faire de même à leur niveau. Les organismes européens de normalisation (CEN/CENELEC/ETSI) sont chargés, en urgence, d'élaborer un premier ensemble de normes applicables aux réseaux intelligents d'ici à la fin de 2012. La Commission encouragera l'utilisation de ces normes. La Commission a déjà adopté une communication sur les
réseaux intelligents[60]
dans laquelle elle appelait à créer les conditions-cadres nécessaires au
secteur pour développer avec succès les technologies et les capacités de
production liées à ces investissements et exposait sa vision de la gestion
intégrée de l'infrastructure[61].
Sur la base des bonnes pratiques et des projets des États membres[62], la
Commission élabore actuellement des orientations et de nouveaux instruments
pour encourager davantage le déploiement de systèmes intelligents de mesure au
cours de la présente décennie[63],
en observant le déroulement des projets en cours dans l'UE en matière de
systèmes intelligents de mesure et en soutenant des projets de R&D et des
projets pilotes[64]
prometteurs dans le domaine des réseaux intelligents. La Commission continuera à soutenir la R&D et l'innovation afin de faciliter le déploiement des réseaux intelligents. Elle renouvellera le mandat accordé aux organismes européens de normalisation pour l'élaboration d'un deuxième ensemble de normes, mettra au point des orientations et repérera les projets d'intérêt commun potentiels d'ici à la fin de 2012. Davantage de réaction du côté de la demande dans les
réseaux de distribution Avec l'arrivée des systèmes intelligents de mesure, des
technologies de microproduction, des appareils électroménagers intelligents et
de la domotique, les consommateurs pourront de plus en plus moduler leur
demande d'énergie en fonction de la situation réelle sur les marchés de
l'énergie. Ces mécanismes de réaction du côté de la demande permettront aux
consommateurs d'économiser de l'argent, tout en renforçant l'efficacité et la
stabilité des systèmes énergétiques. Cela nécessitera toutefois que les États
membres, les autorités de régulation, les GRT, les gestionnaires de réseaux de
distribution (GRD) et les détaillants coopèrent entre eux et avec d'autres acteurs
(prestataires de services du côté de la demande, entreprises du secteur des TIC
ou concepteurs de systèmes). L'objectif est de mettre au point des règles et
normes transparentes et faciles à comprendre en matière de réaction du côté de
la demande et de gestion des données. Il sera également nécessaire de réexaminer le rôle des GRD.
En particulier, il faut veiller à ce que leurs activités réglementées soient
limitées aux tâches qui sont accomplies au mieux par un monopole naturel, et à
ce que les nouveaux services rendus possibles par les nouvelles technologies
soient développés dans des marchés concurrentiels. Dans ce contexte, il semble
aussi approprié d'envisager le rôle des tierces parties (groupements, services
énergétiques et acteurs d'autres industries de réseau, notamment les TIC, les
télécommunications, la construction électrique) dans le futur développement de
réseaux de distribution ou de services énergétiques locaux. La Commission a lancé un débat sous les auspices du
Citizens' Energy Forum (Londres) et poursuivra le dialogue sur la base des
plans de déploiement de systèmes intelligents de mesure des États membres. Elle abordera les aspects technologiques des futures
évolutions des réseaux de distribution d'énergie dans sa prochaine
communication sur les technologies énergétiques. La Commission appelle les États membres à adopter des stratégies ambitieuses pour le déploiement des systèmes intelligents de mesure et à veiller à ce que celles-ci répondent tant aux intérêts des fournisseurs d'énergie qu'à ceux des distributeurs et à ceux des consommateurs. La Commission demande aux États membres de définir des plans d'actions indiquant comment moderniser leurs réseaux, y compris sur le plan des règles et obligations applicables aux GRD, des synergies avec le secteur des TIC et de la promotion des mécanismes de réaction du côté de la demande et des prix dynamiques, conformément à la directive relative à l'efficacité énergétique. 4. CONCLUSION L'ouverture du marché donne réellement le choix aux
consommateurs. Elle limite la nécessité de recourir à l'intervention publique
et empêche des interventions publiques inappropriées. Un certain nombre de
problèmes doivent trouver d'urgence une solution, afin que le marché intérieur
de l'énergie puisse être achevé d'ici à 2014, qu'il soit mis fin à l'isolement
de certains États membres par rapport aux réseaux de l'UE, que les objectifs de
la stratégie Europe 2020 soient réalisés et que nous passions à un système
énergétique transformé d'ici à 2050 à un coût moindre pour tous. Ces mêmes
problèmes empêchent les consommateurs de bénéficier de tous les avantages
possibles, constituent des obstacles à la concurrence et à l'innovation et
mettent en péril la sécurité et le caractère durable de l'approvisionnement en
énergie de l'Europe. La Commission est déterminée à relever, dans ses domaines de
compétences, les défis que représentent la construction et la modernisation
d'un réseau européen, et à intégrer les énergies renouvelables, la
microproduction et les réseaux intelligents au moyen d'un cadre réglementaire
stable qui définit le rôle des différents acteurs (gestionnaires de réseaux,
producteurs, fournisseurs, prestataires de services de réaction du côté de la
demande, consommateurs et autorités de régulation). Sur la base de la présente communication, la Commission
propose un plan d'action (annexe 1) pour garantir le succès du marché intérieur
de l'énergie. La Commission appelle toutes les institutions, les États membres
et les parties intéressées à œuvrer ensemble à la réalisation des actions
proposées dans les délais indiqués. Elle examinera l'état d'avancement de la
mise en œuvre du plan d'action en 2014. Elle est déterminée à faire en sorte
que le suivi du plan d'action au niveau des États membres et au niveau de l'UE
soit solidement ancré dans le semestre européen, avec notamment l'examen annuel
de la croissance, le rapport sur l'intégration du marché unique et les
recommandations par pays. Annexe 1: plan
d'action pour l'Europe Action/mesure || Acteur(s) concerné(s) || Échéance Mise en application 1. Transposer complètement, dans les délais, les directives du «troisième paquet énergie», et mettre en œuvre les règlements du «troisième paquet énergie» || États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ Commission || Mars 2011 2. Publier des orientations sur la définition du concept de «client vulnérable» || Commission || 2013 3. Appliquer rigoureusement les règles du marché intérieur en matière d'énergie et de concurrence || Commission/États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ autorités nationales de la concurrence || en continu 4. Améliorer l'efficacité des initiatives régionales et leur contribution à l'intégration du marché intérieur de l'énergie || Commission/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ ACER || en continu 5. Réviser les lignes directrices concernant les aides d'État à la protection de l'environnement || Commission || Fin 2013/début 2014 Améliorer l'aide aux consommateurs et la liberté d'action de ceux-ci 6. Faire de nouveaux efforts pour encourager la participation des consommateurs, les informer et les motiver, notamment par la mise en œuvre de la directive relative à l'efficacité énergétique et au moyen de contenus en ligne qui renvoient vers des ressources pertinentes dans le domaine de la protection des consommateurs et des principaux droits des consommateurs d'énergie || Commission/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ associations de consommateurs || 2013/ 2014 7. Soutenir, par l'intermédiaire du Citizens' Energy Forum, les États membres dans la définition du champ d'application de la recherche et de la collecte de données et dans la transmission d'informations sur les marchés de détail de l'énergie || Commission/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ associations de consommateurs || 2013 8. Améliorer l'information des consommateurs, établir des lignes directrices et des bonnes pratiques en matière d'outils de comparaison des prix, de facturation claire et transparente et d'aide aux consommateurs vulnérables || Commission/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie/ associations de consommateurs || 2013 9. Apporter une assistance ciblée aux consommateurs vulnérables pour les aider à faire des choix éclairés et à répondre à leurs besoins en énergie sur un marché de détail concurrentiel || Commission/ États membres || 2013 Préparer les systèmes énergétiques de l'UE pour l'avenir 10. Adopter et mettre en œuvre des codes de réseau: – en ce qui concerne l'électricité: règles d'attribution des capacités et de gestion de la congestion; règles pour l'attribution (prévisionnelle) des capacités à long terme règles pour le raccordement au réseau exploitation des systèmes – en ce qui concerne le gaz: attribution des capacités règles d'équilibrage, notamment règles relatives au réseau en matière de procédures de nomination, règles concernant les redevances d'équilibrage et règles d'équilibrage opérationnel entre les réseaux de transport des différents gestionnaires règles pour l’interopérabilité et les échanges de données, règles concernant des structures tarifaires de transport harmonisées || ACER/ REGRT/ Commission/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie || 2013/2014 11. Adopter et mettre en œuvre rapidement le paquet relatif aux infrastructures énergétiques || Conseil/Parlement européen/ États membres/ autorités nationales de régulation pour l'énergie || Décembre 2012 12. Adopter la première liste de projets d'intérêt commun au niveau de l'Union || Commission/ États membres || 2013 13. Créer un cadre et un marché pour l'introduction à grande échelle des appareils électroménagers intelligents (par exemple aide à la R&D, normalisation, écoconception, étiquetage énergétique) || Commission/ parties intéressées (en particulier les organismes européens de normalisation) || 2014 14. Élaborer des plans d'action nationaux pour le déploiement rapide de réseaux intelligents || États membres/ Commission || 2013 15. Mener une réflexion sur les rôles et responsabilités futurs des GRD, la réaction du côté de la demande, les appareils électroménagers intelligents et la domotique, la production décentralisée et les mécanismes d'obligations en matière d'économies d'énergie || Commission/ États membres || 2013 16. Analyser les contributions possibles du marché intérieur de l'énergie à l'amélioration de l'efficacité énergétique || Commission || 2013 17. Analyser comment l'évolution technologique, notamment les technologies de stockage et la microproduction, peut se combiner avec le développement du marché de l'énergie || Commission || 2013 Garantir des interventions appropriées de l'État 18. Supprimer progressivement les prix réglementés du gaz et de l'électricité, eu égard à l'obligation de service universel et à la nécessité de protéger efficacement les consommateurs vulnérables || Commission/ États membres || 2009 et au-delà 19. – Analyser les incitations à l'investissement et l'adéquation de la production d'électricité dans le cadre européen existant; – mettre au point des critères pour évaluer et garantir la compatibilité des initiatives nationales en matière de capacités avec le marché intérieur || États membres Commission || 2013 et au-delà 20. Adopter des lignes directrices en matière de régimes d'aides en faveur des énergies renouvelables || Commission || 2e/ 3e trimestres 2013 21. Officialiser le groupe de coordination pour l'électricité || Commission || Octobre 2012 22. Éliminer progressivement les subventions préjudiciables à l'environnement, y compris les subventions directes et indirectes en faveur des combustibles fossiles || Commission/ États membres || 2020 au plus tard [1] COM(2011) 885. [2] COM(2011) 658 final. [3] COM(2012) 573 final. [4] Voir
aussi le tableau nº 12 dans le document de travail des services de la
Commission intitulé Energy Markets in the European Union in 2011
(ci-après le «DTS 1»). [5] Consumer
Markets Scoreboard, Commission européenne, DG Santé et consommateurs, http://ec.europa.eu/consumers/consumer_research/editions/cms7_en.htm;
The functioning of retail electricity markets for consumers in the European
Union, étude réalisée pour la Commission européenne – DG Santé et
consommateurs, 2010 (l'«étude sur les marchés de détail de l'électricité»), http://ec.europa.eu/consumers/consumer_research/market_studies/docs/retail_electricity_full_study_en.pdf.. [6] Voir
DTS 1, p. 47. [7] Tandis
que les prix des produits énergétiques primaires ont augmenté, ces dernières
années, de 14 % par an pour le pétrole brut, de près de 10 % pour le
gaz et de 8 % pour le charbon, les prix de gros de l'électricité dans l'UE
ont connu une augmentation bien moindre (3,4 %). Voir DTS 1, figure 29. [8] Ils
sont utilisés, entre autres, pour refléter les externalités environnementales
de l'utilisation de l'énergie, comme recommandé par la Commission dans le cadre
des examens annuels de la croissance 2011 et 2012 [COM (2011) 11 final,
COM (2011) 815 final], ainsi que dans les conclusions du Conseil européen
(EUCO 10/1/11 REV1), afin d'alléger la fiscalité sur le travail en taxant,
entre autres, la consommation et la pollution de l'environnement, en tenant
dûment compte de la compétitivité de l'industrie de l'UE et des prix à la
consommation. Cependant, il se peut aussi qu'ils soient utilisés pour accroître
les recettes. [9] Pour
le détail de ces éléments par État membre, voir DTS 1, partie 3. [10] Voir
DTS 1, partie 2, figure 33. [11] Voir
l'étude intitulée «Price developments on the EU retail markets for electricity
and gas 1998 – 2011», p. 2,
http://ec.europa.eu/energy/observatory/electricity/doc/analysis_retail.pdf.
Toutefois, la part moyenne de la fiscalité environnementale dans le total des
recettes fiscales de l’UE est en baisse. Taxation trends in
the European Union, Union européenne 2011:
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-DU-11-001/EN/KS-DU-11-001-EN.PDF [12] Le
couplage de marchés permet d'optimaliser la capacité d'interconnexion et de
garantir, grâce à la mise en relation automatique des acheteurs et des vendeurs
des deux côtés d'une frontière, que l'électricité circule des zones à bas prix
vers les zones à prix élevés. [13] La
Commission continue de veiller à ce que les bourses d'échange d'électricité ne
s'engagent pas dans des pratiques anticoncurrentielles, excédant la coopération
nécessaire aux fins des projets de couplage de marchés. [14] JO
L 326 du 8.12.2011, p. 1. [15] Voir
DTS 1, carte 1, page 31. [16] Décision
nº 994/2012/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012
établissant un mécanisme d'échange d'informations en ce qui concerne les
accords intergouvernementaux conclus entre des États membres et des pays tiers
dans le domaine de l'énergie, JO L 299 du 27.10.2012, p. 13. Voir
également COM (2012) 218 final. [17] En
Europe, les autorités nationales de régulation coordonnent leurs travaux sur
les questions internationales au sein du Conseil des régulateurs européens de
l'énergie (CEER). [18] Signé
en 2005. Les membres sont les pays des Balkans occidentaux, l'Ukraine et la
Moldavie; la Norvège, la Turquie, l’Arménie et à la Géorgie ont le statut
d'observateurs. [19] Voir
la communication de la Commission «Feuille de route pour l'énergie à l'horizon
2050», p. 2, 5, 6 et 7. La décarbonisation du système énergétique ne
serait pas plus coûteuse que la poursuite des politiques actuelles. [20] Étude
sur les marchés de détail de l'électricité. [21] Dans
l'ensemble de l'UE, le degré d'information des consommateurs est faible: un
tiers d'entre eux seulement comparent les offres (voir l'étude sur les marchés
de détail de l'électricité). [22] Étude
VaasaETT, «Empower Demand», http://www.esmig.eu/press/filestor/empower-demand-report.pdf.
[23] COM(2011) 370. [24] Consultation
publique de la DG Réseaux de communication, contenu et technologies:
http://ec.europa.eu/information_society/policy/doc/library/public_consult/cost_reduction_hsi?cost_reduction.pdf. [25] COM(2006) 851 final. [26] À
ce jour, la Commission a reçu les projets de décisions de certification pour
plus de quarante gestionnaires de réseau de transport (GRT) dans treize États
membres, sur 99 GRT qui nécessitent une certification. Dix-huit de ces GRT vont
être certifiés comme étant dissociés au niveau des structures de propriété. [27] Les
marchés intrajournaliers et les marchés d'équilibrage permettront à leurs
participants (y compris les consommateurs) d'ajuster leur production et leur
consommation en réaction au changement de certaines circonstances, notamment en
fonction des prix. Des marchés intrajournaliers liquides sont nécessaires pour
permettre la planification de l'offre et de la demande sur une base horaire,
qui n'est pas encore une réalité à l'échelle européenne. Des marchés d'équilibrage
transfrontière aideront à éviter des coûts non nécessaires liés à l'achat de
services d'équilibrage sur une base purement nationale. Grâce à ces
dispositifs, la demande et l'offre seront mises en correspondance par-delà les
frontières pour tous les délais. [28] Directives
2009/72/CE et 2009/73/CE, règlements (CE) n° 713/2009, nº 714/2009 et
nº 715/2009. [29] En
particulier: le règlement (UE) nº 994/2010 concernant des mesures visant à
garantir la sécurité de l'approvisionnement en gaz naturel et abrogeant la
directive 2004/67/CE; le REMIT et la proposition de règlement concernant des
orientations pour les infrastructures énergétiques transeuropéennes. [30] Les
détails de la politique de mise en œuvre du «troisième paquet énergie» ont été
exposés dans la communication «Une meilleure gouvernance pour le marché unique»
[COM(2012) 259 final]. Le Conseil européen d'octobre 2012, faisant
référence à cette communication, a invité les États membres à prendre des
mesures urgentes. Le suivi de cette politique sera effectué, entre autres, dans
le cadre du semestre européen. [31] Voir
DTS 1, partie 4. Depuis septembre 2011, la Commission a lancé 19
procédures d'infraction pour non-transposition de la directive 2009/72/CE et 19
procédures pour non-transposition de la directive 2009/73/CE. Au 24 octobre
2012, seules 12 de ces procédures ont été clôturées; les autres sont en cours.
Cela ne porte pas atteinte au droit de la Commission d'engager ultérieurement
des procédures pour non-transposition de certaines dispositions si des lacunes
sont décelées, par exemple, dans le contexte d'un contrôle de conformité
(toutes les mesures nationales de transposition notifiées à Commission font
l'objet d'un examen quant à leur conformité au droit de l'UE). [32] Il
est apparu que l'application du droit de la concurrence a contribué à rendre
plus équitables les conditions de concurrence dans le secteur de la production
d'électricité, notamment avec la procédure pour entente contre E.On (2008) ou
l'affaire de concentration GDF Suez/International Power (2011), et dans le
secteur de l'approvisionnement en gaz, notamment avec les affaires RWE (2009)
ou ENI (2010). [33] Voir
DTS 1, parties 2 et 3. [34] Communication
de la Commission «Rôle futur des initiatives régionales»,
COM(2010) 721 final. [35] Les
consommateurs attribuent une note médiocre aux marchés de l'électricité et du
gaz. En 2012, le marché de l'électricité se classait 26e sur 30
marchés de services, affichant un score particulièrement faible dans les pays
du sud de l'Europe (le meilleur classement étant obtenu au Luxembourg et le
moins bon en Bulgarie). Le marché du gaz se classait 21e sur 30
marchés de services (la Slovénie affichant le meilleur classement et la
Belgique, le moins bon). Le marché de l'électricité comme celui du gaz
affichent des scores médiocres en ce qui concerne le choix, la comparabilité et
le changement de fournisseur ou de tarif, ce qui semble indiquer que les
consommateurs n'utilisent pas pleinement les possibilités d'économies créées
par la libéralisation du marché. Les détails des résultats pays par pays sont
présentés dans le DTS 1, partie 3. Voir
http://ec.europa.eu/consumers/consumer_research/cms_en.htm. [36] Ces
faits ont été reconnus par le Comité économique et social européen (CESE). Dans
le cadre de son travail avec les organisations de la société civile, le CESE
encourage un débat éclairé et structuré sur les questions d'énergie au sein de
la société civile, ainsi qu'entre la société civile organisée et les décideurs.
[37] BEUC, 'Empowering
Consumers through Smart Meters', pp. 23-26, http://bit.ly/JKn9R7. [38] Cela
pourrait expliquer en partie les faibles taux de changement de fournisseur
observés dans plusieurs États membres. Pour de plus amples informations sur ces
taux, voir DTS 1, partie 3. [39] Allemagne,
Autriche, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas, République tchèque, Royaume-Uni,
Suède, Slovénie. [40] Roumanie,
Grèce, Portugal. [41] Affaire
C-265/08, Federutility et autres contre Autorità per l'energia elettrica e il
gas. [42] Le
22 juin 2011, la Commission a proposé une nouvelle directive visant à
intensifier les efforts des États membres en vue d'une utilisation plus
efficace de l'énergie à tous les stades de la chaîne énergétique, depuis la
transformation de l'énergie et sa distribution jusqu'à sa consommation finale.
Le 4 octobre 2012, le Conseil a approuvé l'accord politique sur cette directive
relative à l'efficacité énergétique. Le Parlement européen avait voté en faveur
de cet accord le 11 septembre 2012. [43] Dotée
d'au moins 11 000 000 000 EUR de crédits prévisionnels pour
la période 2007-2013. Pour la période 2014-2020, la Commission a proposé une
concentration significative des efforts de l’UE au titre de la politique de
cohésion sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, y compris
les réseaux intelligents, ainsi qu’un fort accent sur la RDTI. Les États
membres et les régions doivent veiller à ce que ces financements viennent
s’ajouter aux investissements privés et les stimulent sans les évincer. [44] Visant
un soutien soigneusement ciblé à la R&D. [45] Voir
le document de travail des services de la Commission intitulé Investment
Projects in Energy Infrastructure («DTS 2»). [46] La
feuille de route pour l'énergie montre que les énergies renouvelables seront au
centre du système énergétique de l'UE à l'horizon 2050, et qu'elles
représenteront une part très élevée de la production d'électricité dès 2030. [47] Directive
2003/87/CE, telle que modifiée par les directives 2008/101/CE et 2009/29/CE. [48] Voir
le point 2.2 «Une utilisation et un développement plus efficaces des réseaux». [49] Décision
2012/413/UE de la Commission du 19 juillet 2012 relative à l’établissement de
listes annuelles des priorités pour l’élaboration de codes de réseau et
d’orientations pour 2013. [50] Y
compris dans le domaine du captage et du stockage du carbone («CSC»). [51] Directive
2009/28/CE. [52] COM(2012) 271 final. [53] La
«Feuille de route pour une Europe efficace dans l'utilisation des ressources»
[COM(2011) 571 final] contient un jalon prévoyant que «d'ici 2020, on aura
supprimé les subventions dommageables à l'environnement». Les examens annuels
de la croissance 2011 et 2012 [COM (2011) 11 final, COM (2011) 815
final] préconisent aussi la suppression des subventions préjudiciables à l'environnement.
Des engagements relatifs à la réforme des subventions en matière de
combustibles fossiles ont aussi été adoptés au niveau mondial, par exemple dans
le contexte du G20 et de la conférence Rio+20. [54] Dans
certains États membres, l'intervention publique envisagée revêt la forme de
contrats de sécurité d'approvisionnement à long terme, l'État ou une entité
désignée par lui servant de contrepartie. Ces mécanismes portant sur des
capacités doivent être distingués des mécanismes à court terme visant à
garantir le maintien de l'équilibre en temps réel entre l'offre et la demande
même en cas de variation subite d'un côté ou de l'autre. [55] Voir
la communication «La situation du marché européen du carbone en 2012»,
COM(2012) 652. [56] Voir
les conclusions du Conseil européen de février 2011. En particulier, les
réseaux des États baltes qui fonctionnent au sein du système électrique russe
et biélorusse devraient être synchronisés avec l’UE. [57] COM(2011) 665. [58] COM(2011) 658 final. [59] COM(2011) 657 final. [60] COM(2011) 202. [61] La
directive «Électricité» et la directive relative à l'efficacité énergétique
prévoient une série d'obligations et de mesures incitatives pour que les États
membres instaurent un tel cadre. [62] Conformément
à la communication de la Commission sur la politique industrielle [COM(2012)
582]. [63] Le
nombre de compteurs intelligents dans l'UE devra augmenter pour passer de
quelque 45 millions actuellement à au moins 240 millions en 2020; les dépenses
d'investissement annuelles nécessaires devraient passer d'un peu plus d'un
milliard d'euros actuellement à quatre ou cinq milliards d'euros en 2015, sous
réserve de l'analyse coûts/avantages. [64] Par
exemple dans le cadre de l'initiative industrielle européenne sur les réseaux
électriques ou du partenariat européen d'innovation «Villes et collectivités
intelligentes».